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Editorial Lettre en Santé Publique Bucco- Dentaire - aspbd

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Odontologie Pédiatrique, Hôpital des Enfants, Toulouse – Purpan - Pôle Odontologie.<br />

Maître de Confér<strong>en</strong>ces des Universités à la Faculté de Chirurgie D<strong>en</strong>taire de Toulouse.<br />

Depuis combi<strong>en</strong> de temps exercez-vous votre<br />

activité dans ce service hospitalier?<br />

11 ans, j'ai aussi travaillé p<strong>en</strong>dant 15 ans <strong>en</strong> libéral et<br />

depuis 2 ans exclusivem<strong>en</strong>t à l'hôpital.<br />

Paradoxalem<strong>en</strong>t, l'activité (bénévole) de prév<strong>en</strong>tion<br />

était plus développée dans mon cabinet libéral.<br />

C'était probablem<strong>en</strong>t dû à l'implication du personnel<br />

et aux relations qui se nou<strong>en</strong>t avec les pati<strong>en</strong>ts. Je<br />

ne compr<strong>en</strong>ds pas bi<strong>en</strong> pourquoi le service public,<br />

qui devrait réaliser des économies d'échelle<br />

(mutualisation des plateaux techniques, de la<br />

stérilisation, faible coût de la main d'oeuvre, etc) ne<br />

soit pas capable de réaliser des projets d'ampleur <strong>en</strong><br />

matière de prév<strong>en</strong>tion.<br />

Je p<strong>en</strong>se que la prise de consci<strong>en</strong>ce des chirurgi<strong>en</strong>s<br />

d<strong>en</strong>tistes du public (probablem<strong>en</strong>t sous la pression<br />

du privé) se fait progressivem<strong>en</strong>t. L'hôpital<br />

<strong>en</strong>courage les projets d'éducation thérapeutique (qui<br />

font partie de sa mission) et des projets d<strong>en</strong>taires se<br />

font jour au CHU de Toulouse. Il faut aussi<br />

compr<strong>en</strong>dre que la lourdeur inhér<strong>en</strong>te aux projets<br />

publics est <strong>en</strong> partie liée à une nécessaire évaluation<br />

de ces projets, car les sommes investies doiv<strong>en</strong>t être<br />

r<strong>en</strong>tabilisées <strong>en</strong> terme de diminution des<br />

douleurs/infections, apparition de nouvelles caries, ><br />

qualité de vie, coût, applicabilité/reproductibilité à<br />

grande échelle.<br />

Quelle est votre type d’activité à l’hôpital des<br />

<strong>en</strong>fants ?<br />

L’activité odontologique au sein de l’hôpital des<br />

<strong>en</strong>fants est ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t une activité de recours<br />

auprès de populations spécifiques. Pour développer<br />

ces compét<strong>en</strong>ces très diverses une équipe soudée et<br />

complém<strong>en</strong>taire est nécessaire. Pour moitié le<br />

recours concerne des <strong>en</strong>fants jeunes peu coopérants<br />

pour lesquels une prise <strong>en</strong> charge comportem<strong>en</strong>tale<br />

et sédative particulière est nécessaire. Nous avons<br />

mis <strong>en</strong> place et développé au CHU toutes les<br />

techniques médicales modernes de sédation<br />

(médicam<strong>en</strong>teuse, MEOPA, midazolam et anesthésie<br />

générale) avec les arbres de décisions adaptés à<br />

notre pratique et à nos délais d’att<strong>en</strong>te. Les équipes<br />

d’anesthésie-réanimation pédiatrique et le comité de<br />

lutte contre la douleur nous ont accompagnés dans<br />

toutes ces évolutions. Pour l’autre moitié, le recours<br />

concerne des <strong>en</strong>fants ou parfois des adultes<br />

prés<strong>en</strong>tant une pathologie générale, principalem<strong>en</strong>t<br />

du développem<strong>en</strong>t, ayant un li<strong>en</strong> avec l’odontologie<br />

(dans la pathologie ou la thérapeutique). Les li<strong>en</strong>s<br />

avec les autres services de pédiatrie sont ici aussi<br />

très forts, <strong>en</strong> particulier avec l’<strong>en</strong>docrinologie, la<br />

neurologie, l’hématologie-cancérologie, la<br />

dermatologie, la génétique et la pneumologie. Nous<br />

sommes impliqués directem<strong>en</strong>t dans différ<strong>en</strong>ts<br />

c<strong>en</strong>tres de référ<strong>en</strong>ces (nationaux) ou de<br />

compét<strong>en</strong>ces (régionaux) : maladie de prader-willi,<br />

maladies osseuses rares, malformations rares de la<br />

face et de la cavité buccale. Notre départem<strong>en</strong>t est<br />

aussi promoteur et animateur d’une équipe<br />

pluridisciplinaire de prise <strong>en</strong> charge des maladies<br />

d<strong>en</strong>taires rares. Par la volonté de tous ses acteurs, le<br />

départem<strong>en</strong>t d’odontologie pédiatrique de Toulouse<br />

peut prés<strong>en</strong>ter une des offre de soin les plus larges.<br />

Le revers de la médaille étant les délais d’att<strong>en</strong>tes. Il<br />

faut <strong>en</strong>tre 4 et 6 mois pour un r<strong>en</strong>dez-vous «<br />

ordinaire », un tel délai n’est pas acceptable pour des<br />

pathologies d<strong>en</strong>taires qui évolu<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t selon un<br />

mode subaigüe. Nous mettons beaucoup d’espoir<br />

dans la sortie du MEOPA de la réserve hospitalière.<br />

P<strong>en</strong>sez vous que la prév<strong>en</strong>tion est vraim<strong>en</strong>t<br />

une préoccupation pour les pati<strong>en</strong>ts que vous<br />

vous pr<strong>en</strong>ez <strong>en</strong> charge dans votre activité?<br />

Pour la plupart oui. Les erreurs alim<strong>en</strong>taires sont<br />

pour moi la source principale de la surv<strong>en</strong>ue des<br />

caries multiples chez les <strong>en</strong>fants que je vois.<br />

Généralem<strong>en</strong>t, les par<strong>en</strong>ts sont assez réceptifs au<br />

message de prév<strong>en</strong>tion lorsqu'on pr<strong>en</strong>d bi<strong>en</strong> garde<br />

de ne pas culpabiliser les par<strong>en</strong>ts (beaucoup le font<br />

assez tout seuls). Bi<strong>en</strong> sûr, nous manquons tous de<br />

temps pour faire passer ce message, c'est pour ça<br />

qu'il doit être efficace. Je n'hésite jamais à dire aux<br />

par<strong>en</strong>ts "la carie est peut être une fatalité, mais<br />

sûrem<strong>en</strong>t pas la prév<strong>en</strong>tion. Votre <strong>en</strong>fant est plus<br />

fragile que les autres, c'est pour ça qu'il faut pr<strong>en</strong>dre<br />

plus de précautions." Le message doit aussi être<br />

réaliste: On ne pourra jamais obt<strong>en</strong>ir qu'un <strong>en</strong>fant<br />

sans hygiène d<strong>en</strong>taire avec des biberons sucrés la<br />

nuit arrête toutes ses habitudes néfastes et se lave<br />

les d<strong>en</strong>ts 3 fois par jour p<strong>en</strong>dant 3 minutes du jour au<br />

l<strong>en</strong>demain. Je crois beaucoup dans une démarche<br />

progressive (plutôt que brutale) et dans<br />

l'accompagnem<strong>en</strong>t (plutôt que dans le jugem<strong>en</strong>t). Cet<br />

accompagnem<strong>en</strong>t est complém<strong>en</strong>taire de l'éducation<br />

thérapeutique. A mon avis, l'indép<strong>en</strong>dance du<br />

pratici<strong>en</strong> vis à vis de l'ET est aussi très importante<br />

car le même message seraît relayé par 2 personnes<br />

différ<strong>en</strong>tes. De plus, l'"évaluation" par le pratici<strong>en</strong><br />

serait indép<strong>en</strong>dante de la "production" du message<br />

par l'équipe d'ET.

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