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rivista def ok - Current Issue

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PRÉSENTATION<br />

Les dernières décennies ont renouvelé profondément la connaissance du cinéma<br />

muet et, notamment, du cinéma des origines. Sous la double impulsion des colloques<br />

d’Udine et de Domitor, de nouveaux champs se sont ouverts, qui avaient auparavant été<br />

presque ignorés par les chercheurs. Il va de soi que cette extension du champ des études<br />

sur le cinéma muet a engendré ou, tout au moins, mobilisé de nouvelles méthodes.<br />

L’exploration des films eux-mêmes s’est amplifiée sous l’égide des divers festivals consacrés<br />

aux films retrouvés ou restaurés, les archives se sont ouvertes plus largement et<br />

la systématisation de leur consultation est devenue courante. Pourtant, comme le<br />

remarque ici Brunetta, il ne suffit pas, pour faire œuvre d’historien, d’accumuler les<br />

informations. Encore faut-il savoir comment les organiser, les articuler et pour quoi<br />

faire.<br />

La création d’une nouvelle revue est, on l’espère, la fondation d’une nouvelle discursivité.<br />

Aussi est-elle le lieu privilégié pour jeter un regard rétrospectif sur les recherches<br />

qui l’ont précédée, pour pratiquer un retour épistémologique, afin d’inventorier les<br />

terrae incognitae comme les méthodes qu’il faudrait mettre en œuvre pour les explorer.<br />

Dans cette perspective, G. P. Brunetta, considérant qu’il ne faut rien perdre de nos patrimoines<br />

cognitifs sur l’histoire du cinéma, nous propose de tirer la leçon des pères que<br />

furent Sadoul et Mitry, dont le principal mérite fut de “la préoccupation constante de<br />

nous fournir un point de vue”.<br />

Tous les auteurs ici réunis ont cette ambition. Point de vue rétrospectif sur les méthodes<br />

mises en œuvre, d’abord, et sur les questions que nous pose encore le cinéma des<br />

débuts (Elsaesser, Jost). Point de vue sur la périodisation et sur la possibilité de l’articuler<br />

à un modèle théorique (Gaudreault, Marion). Point de vue sur les amnésies de l’histoire<br />

et de la théorie, qui nous ont fait oublier des champs entiers, comme dans le cas du<br />

(discours sur le) titelloser Film (Quaresima). Sur les intersections du nouveau et de l’ancien,<br />

qui sont à la base de ce nouveau produit de masse que fut le cinéma (Abel). Point<br />

de vue, enfin, sur ce que pourrait être une histoire de l’œil qui ne se limiterait pas à<br />

raisonner en termes d’influences entre les arts (Albera).<br />

On le voit, les regards se croisent ici plus qu’ils convergent vers un objet rassurant,<br />

monolithique et déjà constitué. Mais la tâche de l’histoire comme de la théorie n’est-elle<br />

pas de construire sans cesse leur objet, et celle du lecteur de décider par où continuer?<br />

[f. j.]<br />

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