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n°10 - Phénix-Web

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sean stewar t<br />

L’Oiseau Moqueur<br />

Résumé : Une jeune femme est confrontée à la mort de sa mère et<br />

à son héritage un peu particulier, des dons magiques encombrants<br />

dans notre vie balisée du XXe siècle. Que faire ? D’abord, un enfant<br />

par insémination artificielle. Tout en se promettant de l’éduquer<br />

le plus normalement possible, le premier souci étant de lui trouver<br />

un père adoptif.<br />

Tendresse sucrée salée !<br />

Du sel, du piquant, des épines, des larmes, du sucre, de la<br />

douceur, de l’amour, de l’amitié… Et des rires en échos… Et pardessus<br />

tout, de la magie comme on aime, une magie qu’on peut<br />

intégrer dans la réalité. Il suffit d’y croire. Un acte de foi que ne<br />

veut pas accomplir l’héroïne malgré elle de cette aventure : Tony<br />

Beauchamp mais attention, on dit « Bitchum »<br />

Et cette sonorité d’éternuement intempestif lui va bien à Tony,<br />

parce qu’elle ne fait rien comme tout le monde tout en s’efforçant<br />

d’être comme tout le monde.<br />

Normale, elle veut être, mais comment échapper à sa destinée,<br />

comment s’inscrire dans une histoire familiale dont elle n’aime<br />

pas tous les aspects.<br />

Ce n’est pas pour rien qu’elle est la fille de sa mère, Elena<br />

Beauchamp, magicienne capable de lire l’avenir et possédée par<br />

quelques esprits pour le moins encombrants. Des esprits qui devraient<br />

revenir en héritage à la fille aînée, Tony ainsi que les dons<br />

divers. Mais Tony n’en veut pas. Si elle accepte de régler les dettes<br />

de sa mère, ce qui la ruine proprement, les amitiés encombrantes<br />

de sa mère avec des personnages hauts en couleurs, Tony ne veut<br />

pas des dons de sa mère. Elle veut vivre sa vie à elle, rien qu’à<br />

elle. Sa première décision : être mère à son tour par insémination<br />

artificielle parce que c’est plus rapide, plus pratique.<br />

Ensuite, elle cherche un père correct. Pas facile !<br />

Mais il y a des héritages qu’on ne peut refuser.<br />

Donc à l’heure des comptes, et des contes, Tony se retrouve en<br />

possession et possédée de temps à autre, par les Cavaliers.<br />

6 cavaliers ou poupées installées dans une armoire : l’oiseau<br />

moqueur et ses imitations, le Prédicateur et sa bible, Sugar, la<br />

séductrice victime de la mode, Pierrot le clown cruel et solitaire,<br />

la Veuve, l’administratrice et M. Ferraille, la machine à calculer<br />

et à jouer… Et puis, sans poupée pour la représenter, La Petite<br />

Fille Perdue…<br />

Chacun à son tour, les cavaliers vont imposer leur chevauchée<br />

à Tony « Bitchum » dans un rituel de possession, lui ravivant des<br />

souvenirs perdus de sa mère et bouleversant ses projets de vie.<br />

D’abord, c’est la colère qui domine dans les souvenirs avec la<br />

frustration de tout ce qu’elle n’a pas reçu en amour, en attention<br />

de sa mère. Et puis, il y a une grande sœur retrouvée, la petite<br />

fille perdue… Et de surprise en surprise, du rire aux larmes, Tony<br />

« Bitchum » va trouver son chemin à elle. Sa façon d’intégrer la<br />

magie dans sa vie. En harmonie…<br />

Ce n’est pas à proprement parler un livre de fantasy, de fantastique<br />

ou de sf mais c’est un fantastique livre sur la fantaisie de la<br />

vie. Ce n’est pas un livre comme les autres. Il fait partie des inclassables<br />

dont on se souvient. Ce souvenir sera un souvenir tendre.<br />

Sean Stewart pratique avec talent le réalisme magique.<br />

31<br />

C’est comme un glissement permanent. On est là et hop, l’instant<br />

d’après, on est ailleurs…<br />

Toutes les émotions sont déclinées dans ce livre. En subtilité.<br />

Les deux femmes, la mère et la fille, se confrontent via les<br />

souvenirs avec pour la mise en perspective, la sœur, Candy, et<br />

sa propre vision des choses et le père qui prend tout comme ça<br />

vient. La grande sœur qui arrive de nulle part, Angéla, s’intègre<br />

rapidement au jeu.<br />

La lecture est fluide. On est emporté dans cette chronique familiale<br />

qui sort de l’ordinaire.<br />

On voudrait serrer dans nos bras la petite fille perdue quand<br />

on la retrouve enfin…<br />

Je ne vous en dis pas plus. Vous pouvez lire en ligne le premier<br />

chapitre, et vous aurez sans doute envie d’aller plus loin…<br />

http://www.editions-calmann-levy.com/Calmann_Levy/_Fin<br />

dArticleServlet?IdArticle=244249&TXT_LANGUE=francais<br />

Sean Stewart est né en 1965 au Texas. Après avoir longtemps<br />

vécu au Canada, il a retrouvé sa terre natale. Après des études littéraires,<br />

une carrière dans le jeu vidéo, il se consacre à l’écriture.<br />

Ses références : Faulkner, Tolkien, Dostoïevski, Conrad et Ursula<br />

Le Guin… “L’oiseau moqueur” est son premier livre traduit en<br />

français.<br />

Sean Stewart, L’Oiseau Moqueur, Calmann-Lévy, Traduction de<br />

Nathalie Mège, 256 pages.<br />

Channe

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