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sean stewar t<br />
L’Oiseau Moqueur<br />
Résumé : Une jeune femme est confrontée à la mort de sa mère et<br />
à son héritage un peu particulier, des dons magiques encombrants<br />
dans notre vie balisée du XXe siècle. Que faire ? D’abord, un enfant<br />
par insémination artificielle. Tout en se promettant de l’éduquer<br />
le plus normalement possible, le premier souci étant de lui trouver<br />
un père adoptif.<br />
Tendresse sucrée salée !<br />
Du sel, du piquant, des épines, des larmes, du sucre, de la<br />
douceur, de l’amour, de l’amitié… Et des rires en échos… Et pardessus<br />
tout, de la magie comme on aime, une magie qu’on peut<br />
intégrer dans la réalité. Il suffit d’y croire. Un acte de foi que ne<br />
veut pas accomplir l’héroïne malgré elle de cette aventure : Tony<br />
Beauchamp mais attention, on dit « Bitchum »<br />
Et cette sonorité d’éternuement intempestif lui va bien à Tony,<br />
parce qu’elle ne fait rien comme tout le monde tout en s’efforçant<br />
d’être comme tout le monde.<br />
Normale, elle veut être, mais comment échapper à sa destinée,<br />
comment s’inscrire dans une histoire familiale dont elle n’aime<br />
pas tous les aspects.<br />
Ce n’est pas pour rien qu’elle est la fille de sa mère, Elena<br />
Beauchamp, magicienne capable de lire l’avenir et possédée par<br />
quelques esprits pour le moins encombrants. Des esprits qui devraient<br />
revenir en héritage à la fille aînée, Tony ainsi que les dons<br />
divers. Mais Tony n’en veut pas. Si elle accepte de régler les dettes<br />
de sa mère, ce qui la ruine proprement, les amitiés encombrantes<br />
de sa mère avec des personnages hauts en couleurs, Tony ne veut<br />
pas des dons de sa mère. Elle veut vivre sa vie à elle, rien qu’à<br />
elle. Sa première décision : être mère à son tour par insémination<br />
artificielle parce que c’est plus rapide, plus pratique.<br />
Ensuite, elle cherche un père correct. Pas facile !<br />
Mais il y a des héritages qu’on ne peut refuser.<br />
Donc à l’heure des comptes, et des contes, Tony se retrouve en<br />
possession et possédée de temps à autre, par les Cavaliers.<br />
6 cavaliers ou poupées installées dans une armoire : l’oiseau<br />
moqueur et ses imitations, le Prédicateur et sa bible, Sugar, la<br />
séductrice victime de la mode, Pierrot le clown cruel et solitaire,<br />
la Veuve, l’administratrice et M. Ferraille, la machine à calculer<br />
et à jouer… Et puis, sans poupée pour la représenter, La Petite<br />
Fille Perdue…<br />
Chacun à son tour, les cavaliers vont imposer leur chevauchée<br />
à Tony « Bitchum » dans un rituel de possession, lui ravivant des<br />
souvenirs perdus de sa mère et bouleversant ses projets de vie.<br />
D’abord, c’est la colère qui domine dans les souvenirs avec la<br />
frustration de tout ce qu’elle n’a pas reçu en amour, en attention<br />
de sa mère. Et puis, il y a une grande sœur retrouvée, la petite<br />
fille perdue… Et de surprise en surprise, du rire aux larmes, Tony<br />
« Bitchum » va trouver son chemin à elle. Sa façon d’intégrer la<br />
magie dans sa vie. En harmonie…<br />
Ce n’est pas à proprement parler un livre de fantasy, de fantastique<br />
ou de sf mais c’est un fantastique livre sur la fantaisie de la<br />
vie. Ce n’est pas un livre comme les autres. Il fait partie des inclassables<br />
dont on se souvient. Ce souvenir sera un souvenir tendre.<br />
Sean Stewart pratique avec talent le réalisme magique.<br />
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C’est comme un glissement permanent. On est là et hop, l’instant<br />
d’après, on est ailleurs…<br />
Toutes les émotions sont déclinées dans ce livre. En subtilité.<br />
Les deux femmes, la mère et la fille, se confrontent via les<br />
souvenirs avec pour la mise en perspective, la sœur, Candy, et<br />
sa propre vision des choses et le père qui prend tout comme ça<br />
vient. La grande sœur qui arrive de nulle part, Angéla, s’intègre<br />
rapidement au jeu.<br />
La lecture est fluide. On est emporté dans cette chronique familiale<br />
qui sort de l’ordinaire.<br />
On voudrait serrer dans nos bras la petite fille perdue quand<br />
on la retrouve enfin…<br />
Je ne vous en dis pas plus. Vous pouvez lire en ligne le premier<br />
chapitre, et vous aurez sans doute envie d’aller plus loin…<br />
http://www.editions-calmann-levy.com/Calmann_Levy/_Fin<br />
dArticleServlet?IdArticle=244249&TXT_LANGUE=francais<br />
Sean Stewart est né en 1965 au Texas. Après avoir longtemps<br />
vécu au Canada, il a retrouvé sa terre natale. Après des études littéraires,<br />
une carrière dans le jeu vidéo, il se consacre à l’écriture.<br />
Ses références : Faulkner, Tolkien, Dostoïevski, Conrad et Ursula<br />
Le Guin… “L’oiseau moqueur” est son premier livre traduit en<br />
français.<br />
Sean Stewart, L’Oiseau Moqueur, Calmann-Lévy, Traduction de<br />
Nathalie Mège, 256 pages.<br />
Channe