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SLOW DEATH #6 avril 2012

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LE RÉPARATEUR<br />

Samedi 26/11<br />

Le samedi après-midi avait lieu Panic At The Distro, un rassemblement<br />

bon enfant de distros, labels et zines (Guerilla Asso, Slow Death,<br />

Rad Party, Kicking Records, Gestalt) agrémenté d'un stand de gateaux<br />

vegan fort sympathique. Je savais pas trop ce que donnerait ce type<br />

d'événement, malgré tout, une fois avoir fait face à quelques soucis de<br />

dernière minute (changement d'étage, par exemple), le verdict est plutôt<br />

satisfaisant. Panic At The Distro fait partie intégrante de This Is My<br />

Fest. La prochaine fois, on fera encore mieux.<br />

18H, les portes ouvrent. Et I Was A Teenage Alien se prépare. Pin<br />

Up Explosion, Miss America, Ok Pilot, Can't Bear This Party,<br />

Confusion et Po Box se succéderont sur la scène des Combustibles,<br />

comme pour les soirs précédents, dans une ambiance radieuse et<br />

dévergondée. Et ce en passant de la pop de l'un au thrashcore de l'autre.<br />

Pour ma part, je n'allais pas rater Caves. Le trio anglais a largement<br />

démontré qu'il avait fait plus que des progrès depuis son dernier<br />

passage dans la Capitale. Ses chansons sont rodés et font fi de tous les<br />

problèmes techniques qui peuvent intervenir. Appelons ça du pop-punk<br />

pour aller à l'essentiel, toujours est-il que la musique de Caves peut<br />

convenir à un large panel tant elle se nourrit des seules choses qui<br />

comptent pour apprécier une œuvre : la sensibilité, la sincérité et l'envie<br />

de partager. Pour cela, les trois britanniques usent de ficelles ultra<br />

usitées dans le monde du punk rock : des mélodies suaves, des refrains<br />

répétitifs, des chœurs envoûtants, un jeu simple. Rien de neuf. Mais au<br />

final, Caves transcende cette formule. C'est poignant, troublant, éloquent,<br />

splendide et en même temps plein de rage et d'engagement.<br />

Charly Fiasco n'a pas grand chose à voir avec le combo briton, sauf<br />

peut-être son envie de partager un moment fort avec les gens présents.<br />

Le concert des Toulousains sera d'une folle énergie. Je reste toujours<br />

bluffé par cette maîtrise de la scène, cette façon de meubler tout l'espace<br />

sonore et de faire corps, l'espace d'une poignée de chansons<br />

d'obédience punk rock, avec le public. C'est certain, pris dans cette<br />

tourmente positive et délibérement jouissive, on ne peut que se sentir<br />

fort, heureux et prêt à affronter le monde … à défaut de le changer.<br />

Je garde un souvenir poignant du dernier rang lors du set de Charly<br />

68<br />

Fiasco. Alignés comme des juges en train de statuer, Cu! (Kicking<br />

Records), Stéphane Delevacque (Rad Party), David Séchaud (Wee<br />

Wee), Guillaume Gwardeath (Gwardeath Inc) et moi-même, les<br />

anciens appréciaient la nouvelle génération !<br />

Que dire pour résumer ce This Is My Fest ? Qu'il fût une réussite à<br />

tous les niveaux : fréquentation, ambiance et prestations des groupes.<br />

C'était le rendez-vous d'une partie de la scène punk française, la<br />

"mouvance Guerilla Asso" si je me peux me permettre, des musiciens<br />

qui s'apprécient musicalement et amicalement, un public de fidèles et<br />

d'activistes qui ont partagé un moment en commun, dans un esprit<br />

de fête et de camaraderie. Sans élitisme aucun, ni snobisme underground<br />

à la gomme. Sans jouer à être "plus punk" que les autres,<br />

sans s'afficher comme des puristes détenteurs de la vérité DIY. Au<br />

delà de la hype, du parisianisme (seulement deux formations de la<br />

Capitale sur 26 participants), du cabotinage de bas étage. Au This Is<br />

My Fest, pas de place à l'aigreur, la rancœur, la jalousie, la vantardise.<br />

Juste une grande famille composé de gens différents, d'âge différent<br />

et de sensibilité musicale différente… Bon, je dis ça peut-être<br />

parce que j'étais partie prenante de l'affaire. Mais non finalement.<br />

En bref, vous pensez ce que vous voulez, moi, j'ai vraiment apprécié<br />

ces soirées. Vous n'aurez pas venir vérifier par vous-mêmes lors du<br />

This Is My Fest 2, puisque après une aussi brillante réussite, on remet<br />

le couvert en septembre <strong>2012</strong>.<br />

Une grande partie des concerts donnés lors du This Is My Fest sont<br />

visible sur le net, en intégralité et en HD, à cette adresse :<br />

http://lagovidz.blogspot.fr<br />

Sans oublier l'épisode de Gwardeath TV consacré au festival :<br />

www.youtube.com/watch?v=hnmO-9zKE5g<br />

mais il nous faudra bien attendre une heure avant d'accéder au hall<br />

de l'hôtel et choper nos bracelets "The Fest 9". Ceux-ci permettent<br />

d'avoir accès aux onze salles du festival. En attendant le premier<br />

concert, on zone un peu, on mange au Jeff's Deli (deux clans s'affrontent,<br />

omelettes contre burgers), on visite quelques disquaires (le<br />

Wayward Concil, qui a repris son statut d'info shop, le décevant Hear<br />

Again), on repère les salles de concerts, on croise Fat Bob de Hardskin,<br />

esseulé, en train de manger son sandwich derrière une station service.<br />

On pousse même, quelques rues plus bas, jusqu'à la maison mère de<br />

No Idea, repérable grâce au Stressface géant peint sur le fronton. Au<br />

retour, on croise Dead To Me et un peu plus loin The Arteries qui nous<br />

confient que "the place to be" en ce moment, c'est la terrasse de<br />

l'Holiday Inn. On y court. Effectivement, c'est un genre de Spring<br />

Break punk rock. La terrasse déborde de festivaliers, les mains pleine<br />

de bières ($2 la grande canette de Pabst, ouch !), certains s'appliquant<br />

à éclabousser les autres en plongeant dans la piscine. Sur le côté, la<br />

fanfare No BS! Brass Band rythme la fête. Pendant un instant, je<br />

reste debout, immobile, à regarder ce joyeux merdier. Même les flics<br />

ont l'air cool. Dans le programme du Fest, entre les encarts publicitaires<br />

de Paper & Plastick et Epitaph, le Département de Police de<br />

Gainesville souhaite un bon Fest 9 aux participants ("Have a safe and<br />

fun visit on our city"). Je suis sur une autre planète. La planète punk<br />

rock. Non, je suis juste au Fest ! La réputation de l'événement n'est<br />

pas usurpée.<br />

Le marathon du punk rock démarre. Mes collègues courent voir<br />

Spanish Gamble. J'opte pour Chotto Ghetto, un groupe de Santa<br />

Monica à la musique plutôt barrée qui, finalement, ne m'émeut point.<br />

Je retourne chez Jeff's Deli, le resto où nous avons déjeuné ce midi,<br />

pour assister au concert de World's Scariest Police Chases, intrigué par<br />

les affiches collées partout sur Universty Avenue. Elles scandaient :<br />

"Members Of Dillinger 4, Lawrence Arms, Latterman - prochainement<br />

sur Fat Wreck Chords" (ce qui se révélera faux). Allons-y pour la<br />

découverte. La surprise est bonne, du bon hardcore old school, super<br />

fun (les deux chanteurs sont habillés en policiers), athlétique et cassecou.<br />

C'est plein de singalongs stupides et de vindictes provocantes qui<br />

déclenchent rires et remous dans le public. Leur modèle de t-shirt fait<br />

un tabac : "Punk rock ruined my life" en lettres énormes. Je tente<br />

ensuite d'aller voir The Soviettes, mais la file d'attente devant The<br />

Atlantic est si longue que je sais pertinemment que je ne pourrais pas<br />

9<br />

rentrer. Chiotte ! Je traverse la rue pour me retrouver au 8 Seconds,<br />

une des deux plus "grosses" salles du festival, pour la moitié du set de<br />

Black Tusk. Yeah ! Le trio possède au jeu hyper agressif, un son de<br />

malade et des morcifs dévastateurs… Du metal comme je l'aime. Je<br />

sors tout retourné par le groupe de Savannah (nouvel eldorado du<br />

metal ?). Burning Love est à suivre dans la même salle. L'énorme<br />

programme papier du festoche (environ 80 pages A5) indique à propos<br />

de ce groupe de Toronto qu'il est le nouveau groupe de Chris<br />

Colohan de The Cursed, The Swarm et Left For Dead. De quoi être plus<br />

qu'enthousiaste. Et curieux. Dès le premier morceau : bang ! Du hardcore<br />

ténébreux, véner, enflammé. Colohan est un frontman incroyable.<br />

Il me faut bien deux bières pour me remettre de mes émotions. Je<br />

passe dans la salle d'à côté, The Venue. Pas de file d'attente, sans<br />

doute parce que les groupes "intéressants" sont passés (The Swellers,<br />

Defeater). The Venue propose deux scènes, la Side Stage, de la taille<br />

d'un club, et la Main Stage, d'une capacité d'environ 2000 places. A<br />

l'entrée, une fois effectuée la vérification de mon âge, on me colle un<br />

nouveau bracelet. A chaque salle correspond un bracelet différent, si<br />

bien qu'à la fin de la journée, en plus du bracelet rose "The Fest", tu as<br />

5 ou 6 autres "pass" supplémentaires. Etrange procédure. On fera<br />

avec. J'échappe, je ne sais comment, au passage du détecteur de<br />

métal, et arrive dans la grande salle où No BS! Brass Band en<br />

remet une couche. Moi, c'est Weak Teeth, du "pissed-as-fuck hardcore"<br />

de Providence, que je suis venu voir. Le groupe joue dans le club.<br />

Une fois de plus, la découverte est bonne. Le groupe sert un hardcore<br />

emo circa 90's, sauvage, insolent, violent d'où la sincérité et la passion<br />

éclaboussent à grosses gouttes. On n'est pas loin de Ceremony. Même<br />

pas le temps de se remettre de cette charge musicale que sur la<br />

grande scène débute un des concerts que je suis venu voir : celui de<br />

Hardskin. Je ne suis sans doute pas très objectif tant j'apprécie le<br />

groupe oi! anglais, mais ce fût un concert formidable. D'abord parce<br />

que la setlist était impeccable ("Oi Not Jobs', 'Boys In Blue", "ACAC",<br />

"Wankers", "Two Chords 2 Fingers" et "Desperation Street") ; ensuite<br />

parce que le trio a été fidèle à lui-même : drôle, pertinent, provocateur<br />

("Tout à l'heure, j'ai vu plein de punks, et même des crusties, à<br />

vélo… fuck you !") et sacrément agile pour éviter la pluie constante<br />

de canettes pas forcément vides. Grand moment.<br />

Je file au Spin Cycle, un hangar qui semble d'ordinaire servir<br />

d'atelier de réparation de vélo (très en vogue, dans la communauté<br />

punk de Gainesville, surtout le pignon fixe). The New Low est en<br />

train de jouer. C'est un des nombreux groupes de Mikey Erg (The Ergs,

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