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bigot - Sciences et Géologie Normandes

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cÉor,oGrE<br />

DE r.n nÉaroN DE coNcHEs (Eure)<br />

Les limit€s de la région dont je me proposc dc resunrer la géologie<br />

sont tout à fait arbitraires. J'arêterai c<strong>et</strong>te tëgiott, à I'Ouest au cours de<br />

la Risle, au Sud à la vallée de l'Itort supérieure, à l'Est à une ligrre voisiac<br />

de la route d'Éweux à Dreux. Au Nord, la limite coup erarde I'Est â l0uest,<br />

le plateau du Neubourg, erltte Gauville-la-Campagne <strong>et</strong> Barqu<strong>et</strong>.<br />

Le Compte tendu du Congrès tenu à Corches en 1888 cnregistre<br />

qu'aucun travail n'a été adressé à la Commissiod d'organisation cn réponse<br />

à la première question du programme z <strong>Géologie</strong> ct histoire naturelle ilu<br />

canton lrr. La scule communication ayant trait à la géologie fut celle de<br />

Leborgne ; elle est relativ-e au grison <strong>et</strong> aux minerais de fer de la rélion ;<br />

clle fait I'obj<strong>et</strong> d'urte courtc note, imprimée dans le Bull<strong>et</strong>in de la Société<br />

gëologiqae de Normanilie lzl.<br />

A c<strong>et</strong>te époque, les travaux sur la géologie de ta région de C.onches<br />

étaieff pen nombreux. Le plus important est la Dæcription géologiquc ilu<br />

dépaftement ile l'Eure, euvre posthume d'Antoine Passy ; c'est le développement<br />

d'une étude antérieure (3) <strong>et</strong> le commentaire de sa Carte géologique<br />

du département, publiée en 1857 (4).<br />

La premiàe édition de ta feuille Eweux de la Carte géologiquc détaillée<br />

de la France, par Henri Douvillé, a été publiée en r87r ; la deuxième édition,<br />

par Gustave Dollfus a été publiée en rgoa apràs révision. C<strong>et</strong>te<br />

deuxième édition a été ftéditêe en 1938 i c<strong>et</strong>te réédition ne diffère de la<br />

deuxième édition que par quelques légàes modificatioas, dues à MM. René<br />

G) Annuaire des Cinq ilépartements de Ia Notmandie, 55e .rlr'ée, 1889, p. rr7.<br />

(a) Tome lY, tBZ7, pp. a8o-e8r.<br />

(3) Dans les Comptes renilas ile la Société libre dc I'Eute' 1833.<br />

(4) Carte en 4 feuilles, à l'échelle du 8o/ooo%


-4-<br />

Abrard <strong>et</strong> Raymond Furor. La feuilte Bcntalt de la Carte géologique, par<br />

Guyerd<strong>et</strong>, a été publiée en r88r (5).<br />

Les travaux sur la région de Conches qui ont été publiés depuis<br />

seront cités au çouls de c<strong>et</strong>te Notice.<br />

La région que j'ai limitée ,.rr;*" des plateaux de la llaute-Norruandie.<br />

Elle prépare la transition aux plateaux de la bordure occidentale<br />

du Bassin tertiaire parisien' Elle comprend à I'Ouest une partie du Payt<br />

il'Oache des géologues ; à I'Est, elle empiète sv la Campagne ile Saint'<br />

Anilré; au Nord, sut la Campagne ilu N<strong>et</strong>ùourg.<br />

C'est un plateeu ttès uniforme, s'abaissaflt leatemedt'vers l'Est, de<br />

r9o à r59 mètres, se relevant au Sud-Est, à ao5 mètres à I'Est de Rugles.<br />

Ce plateau est découpé par de longues vallées, étroites, profondément<br />

ercaissées. A Rugles, la Risle est à reo mètres entre des plateaux de zzo<br />

<strong>et</strong> e5o mètres ; à Beaumont-le-Roger, elle est à 85 mètres <strong>et</strong>tte des plateaux<br />

de r43 <strong>et</strong> r.46 mètres. A Damville, I'Iton est à ro8 mètres entrc<br />

des plateaux de 16r <strong>et</strong> r58 mètres.<br />

I-es vallées asséchées sont nombreuses. La plus inportanter située<br />

entre la vallée de la Risle <strong>et</strong> la vallée de I'fton est celle du c ru > de Lemme<br />

ou de Ctéronvillers, qui ttaverse les forêts de Conches <strong>et</strong> de Br<strong>et</strong>euil.<br />

La vallée de la Risle, la vallée de I'Iton ottt une largeur, une profondeur<br />

hors de proportion avec le débit des cours d'eau qui les arrosent. Lavallée<br />

de la Risle est une rivière à màndres ; celui du Val Galerandr que traverse<br />

ta ligne de Paris à Cherbourg, est remarquable par samorpholcgi<strong>et</strong>ypigue.<br />

La vallée asséchée du ru de Lemme a tous les caractètes d'une vallée iadis<br />

creusée par un important cours d'eau.<br />

A l'Ouest, la surface du plateau du Pays d'Ouche est formée par lfargile<br />

à silex, qui porte les deux grandes forêts de Br<strong>et</strong>euil <strong>et</strong> de Conches. Au<br />

Nord <strong>et</strong> à I'Est, la surface des plateaux est formée par des lirnons qui lui<br />

donnent les caractère d'we Campagne ; le plateau du Nord fait partie de<br />

la riche Campagne du Neubourg, A I'Est, la Campagne de Saint-Anilrë est<br />

un plateau de limons, reposant sur I'argile à silex, plus disséqué par des<br />

vallées sèches que la plaine du Neubourg.<br />

(5) Une réédition de c<strong>et</strong>te feuille est en préparation, sans révision. tfne<br />

comlaraison de c<strong>et</strong>te réédition avec les feuilles révisées Lisieux <strong>et</strong> Mortagne<br />

entrê lesquelles se trouve la feuille Bernay fera ressortil combien il est regr<strong>et</strong>table<br />

que c<strong>et</strong>tt feuille n'ait pas été révisée avaat de la rééditer.


-5-<br />

,lt<br />

rt rl<br />

Le sous-sol de la région de Concbes est formé, en profondeur, par la<br />

craie blanche.<br />

Le Cénomarien qui couronnait, à l'Ouest, les p<strong>et</strong>its plateaux dc la<br />

région de Vimoutiers jusgu'à l'altitude de aoo mètres (6), s'est de plus<br />

cn plus ertfoncé au-dessous de la surface du sot. Il n'apparait plus qu'à<br />

Aunay-sur-Iton, ramené en affieurement par un€ des ondulations (ana'clinal<br />

du Roumois de G. Dollfus) qui affectcnr h craie (7).<br />

Les couches de la craie blanche appartiennent à deur étages. L'étage<br />

inférieur est Ia craie turonienne, av craie marneuse, épaisse de 45 à<br />

6o mètres ; c€tte craie est chargée de silex, qui sont surtout abondants au<br />

somm<strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te craie, dans la Zone à Mi$aster breviporus, L,Inoceruîws<br />

labiatus est commun à Ia base.<br />

La ctaie turonie'nne a été uploitëepour amendement par de nombreuses<br />

maraiàes doat les galeries souteraines s'aôcédaient par des puits. L'effondrement<br />

de I'argile à silex qui surmoote la craie a causé autrefois de<br />

nombreux accidertts, souvent mortels.<br />

La craie sénonienqe corttient des lits de silex noirs ou blonds. Elle est,<br />

comme la craic marneus€ turoflierrn€, exploitée pour amendement. Le<br />

sénouien comprend deux niveaux, celui de la base (Coniacien) est caractérisé<br />

par le Miuaster cor testadinsrium, celui du somm<strong>et</strong> (Santonienlpar<br />

le Micraster cor anguiruun I c'est le niveau le plus fuais (7o mètres).<br />

Ces craies turonienne <strong>et</strong> sérocienne n'affieurent que dans tes flancs de<br />

quelques vallées. Elles sont gên&alenent cacbées audessous des pht€aux<br />

par l'argile à silex <strong>et</strong> les limons <strong>et</strong> dans les vallées par des dépôts de<br />

solifluxion.<br />

A l'Ouest de la région, ertre la Risle <strong>et</strong> I'Iton, des grès durs, associés<br />

à des poudiagues <strong>et</strong> à des sables, affleurent en lambeaux discontinus sur<br />

lcs plateaux <strong>et</strong> sur les flancs des vallées. Ils sont associê à des sables <strong>et</strong> à<br />

des argiles, glte des mincrais gui ont ét{ exploités dans la region <strong>et</strong> qui<br />

scrcnt decrits à part.<br />

D'après les observations de Ralmond Furon (8), les grès sont à la<br />

__. (6) 4. Brcor. Géologic de la région de Vimoutiers (Orne), Congri:s de<br />

Vioouticrs, Ann. - Ass. Norm,, ro& aané,c, tg38, pp. rrÊra3.<br />

(7) Gustave Dor.r.rrys. R<strong>et</strong>ations entre la structur€ - ds B.ssin de Paris<br />

ct soa bydrogrâgbie, Ann, Géogt,,t, IX, r9oo, aor 46 <strong>et</strong> 48, jr peges, r pl. (carte).<br />

, (8) Rayoond Psnon. Observatiors sur le Crétacé <strong>et</strong> le Tertiairc à I'Ouest<br />

d'Evrcux, 8all. Soc, Géol. - Ft,, J" S., r. lY, rg24, pp. 4g3-47q,


-6-<br />

base, surmoates par les poudiugues. Les nombreux gal<strong>et</strong>s de silex de la<br />

craie ou de grès soat cimer.tes par une gangue quartziteuse tres dure (9).<br />

Antoiae Passy a énuméré les localites du pays d'ouche où affieurent<br />

ces grÈs. Les gisements ont été figures par Guyerd<strong>et</strong> sur la feuille Beruay.<br />

Ces grÈs étaient exploites pour divers usages : meules, pierres d'appui,<br />

auges. Ils ont été employes pour les constructions d'édifices, au moins dès<br />

Ie xrru siècle. D'aprà Antoine Passy, la ville d'Évreux ach<strong>et</strong>ait ses pavés<br />

aux carrières de Miserey, Cierrey <strong>et</strong> communes avoisinantes.<br />

R. Furon a decrit les couches d'une carrière du Bois du Fresne, à<br />

l'Est de conches. oo otserve daas c<strong>et</strong>te carrière 8 rnètres de sables<br />

blaacs, roux sn haut, avec, à mi-hauteur, un banc de gal<strong>et</strong>s toulâ, non<br />

cimentés ; dans læ sables s'intercalent un banc ligniteux, brun-noir er,<br />

à la base, urre tentillc d'argile kaolioique.<br />

Les grès du Pays d'Ouche ont été comparés aux grès de la rive droite<br />

de la seine, dont l'âge est fixé par des fossiles <strong>et</strong> qui sorit classés dans<br />

I'Eocène inférieur (Thanétien ou Sparnacien). i\tatheureusement, les<br />

gtès du Pays d'ouche nc contiennent pas de fossiles. Il est donc difficilc<br />

d'en fixer l'âge. Il sernble qu'il n'y ait pas lieu de tenir compte d,un passage<br />

de la description géologiquc d'A,ntoine passy (p, ra8), qui parle d'urr<br />

gràs à empreintes trouvé à Amécourt (Eure). D'après Aatoine passy, ce<br />

gres serait identique à celui de croisy, qui contient de nornbreuses espèces<br />

de fossites. La Carte géologique (feuille d'Évreux) n'indique à Cioisy<br />

que Ie calcaire grossier lutétien, surrnontant directemerit la iraie sénonienne.<br />

. Le grès <strong>et</strong> les poudingucs du Pays d,Ouche sont différents des grês<br />

lutétiens des vallées de la Sarthe ct de la Mayennc (ro).<br />

Les grès <strong>et</strong> poudingues de I'Ouest d'Évreux ont été étudiés técemment<br />

par M. R. Furon. D'apres lui (p. lra), r le Tcrtiaire de la feuille de<br />

Lioieux (<strong>et</strong> plus particuliàement les grès <strong>et</strong> les poudingues de ra feuillc<br />

de Bernay) ne se raccord€nt pas avec I'Eocène inférieur de la seinc-<br />

Inférieure, rnais avec I'oligocàe ces feuitles d'Évreux <strong>et</strong> de chartres ).<br />

M. R. Furon tient ainsi compre des observations de G. Dollfus (rr).<br />

celui-ci a trouvé dans une poche du vallon de I'Abreuv<strong>et</strong>, près de ta ILnnevifle,<br />

des sables lignitzux avec Potamida Lamarckî, cirithium monilileram<br />

1: plicatam), Cyrena conv<strong>et</strong>ca, espèces de I'Oligocène inféricur<br />

(9)- Le dolmen de la Pierre courcoulée daos la commuhe dcs vcntci.est<br />

consruit avec des blocs typiques de ce coaglomérat.<br />

__ (to). A. Brcor. - Poudingues tertiaires le Sainte-Marguerite-de-Vi<strong>et</strong>te<br />

(Calvados)_<strong>et</strong> poudingues -er grès à I'Ouest d,Évreux. gull. S?c, t*n.- niin,,<br />

8e S., t. IX, 1936, pp. a6,3o,<br />

(rr) C. Dor.r.rus. - L'Oligocèae fossilifère près d,Évr.eux (Eure), Cortpte<br />

renda somm, Soc, Géol, Ft,, rga?, pp, 69-2r.


t<br />

I IF<br />

-7-<br />

(Saoroisian) <strong>et</strong> des calcaires laotstres, blarrcs, tendrcs, à planorbis cornu,<br />

Limnaea cornee, Hydrobia Dabuissoni, Chara meilicaginala. G. DollfiJs a<br />

r<strong>et</strong>rouvé aussi te gisemeût avec Limnées ct planorbes, autrefois signa!é à<br />

Grisolles.<br />

La zone de la craie voisine de la sudace a été profondérncnt nrodiâ&,<br />

tnrsformée en argile à silex. Les eaur d'infiltration acides ont attaqué lo<br />

craie irégulièresrent; elles ont penétré plus ou moins profondérncrt ;<br />

h sutface ds contact de I'argile avec la craie est très irréguliere, L.argilc<br />

pénètre souvgnt dans de véritables puits, <strong>et</strong> dans des couloirs. c<strong>et</strong>tc ;isposition<br />

est visible sut les parois des crrières <strong>et</strong> da$s les escarpements<br />

des vallées. C<strong>et</strong>te corrosion chimiquc de la craie a prépaté le régirne<br />

hydrologique de tr région.<br />

L'argile à silex est un? forrnation liée à une condition contiaeotale,<br />

Ellc a commencé à se former quand la craie a été émergê, avant le dépôt<br />

dcs prernières assises tertiaires qui ont roulé ses silcx. sa formation s'est<br />

continuée chague fois que ta craie a été émer!ée (ra).<br />

L'argile à silex peut avoir une très grande épaisscur. Des puits de<br />

marnières du Dépa*ement de l'Orne I'ont traversée sut des épaisseurs<br />

de plus de ao mètres avant d'atte,indre la craie (r3). Dans un foragc au<br />

Fidehire, I'argile à silex a été traversée sur une épaisseur de 3o mètres t<br />

(Renseignernent communiqué par M. Coulorge, Iugénieur du Scrvice<br />

vicinal à Conches).<br />

L'argile à silex a été entralnée par solifluxion sur les pentes des vâllees.<br />

Dans c<strong>et</strong>te argile à silex rernaniée (bief 4 sifex) les silex sont souvent bdsés,<br />

éclates par le gel. Dans I'argile à silex noq rçmaniée, les silex otrt consenré<br />

les forrnes qu'ils avaient dans la craie.<br />

Lus errwroxs allcrErttnEs euArBnNArRBs sont signalees daas la vallée<br />

de la Risle, au Sud dc la Neuve-Lyre. D'aptès Guycrd<strong>et</strong> (fcuille Beroay)<br />

eltes rnonteraient jusqu'à la cote r83 mètres, une soixantaire de mèttes<br />

au-dessus du fond de la vallée actuelle. Elles sont connues aussi daos la<br />

valtée de I'Iton, au Sud de Br<strong>et</strong>euil, €t entre la Bonneville <strong>et</strong> Éweur,<br />

(re) G. Dor.r.r'us. - Relations stratigrâphiques de t'argitc à silex, Bufl, ,Soc.<br />

Géot. Fr.,3c S., t. XIX, r89r, pp. 883-9oo.<br />

H. Douvrr.rÉ. - Les sables <strong>et</strong> les argiles granitiques, Bull. Soc, Géol. Fr.,<br />

f S., t. Y, t936, pp, r7-4r.<br />

B. Bne;Nrxov. - Recherches sur la formation appelée ,, Argile à silex r dans<br />

fe Bassin de Paris, Rcvue ile Géogr. phys. <strong>et</strong> de Géol. dyn. Vol. X, rg3z, pp.<br />

r-9o <strong>et</strong> rog-r3o.<br />

(r3) Paul Brzer. - Notice à I'appui des profils géologiques des cbcminsde<br />

fer de Mortagne à Ménil-llyleug<strong>et</strong> <strong>et</strong> de Moftagne à Laigle, Butt, Soc,Géol,<br />

JVorm., r88a (88ù, pp, ZZ.


-8-<br />

Leur situatioa sur les deux flancs de ces vallées indique que celles-ci<br />

étaient déjà profondémeot crsusées au momenr du dépôt de ces alluvions<br />

ancieanes. Mais il serait nécessaire, pour essayer de reconstituer les étapcs<br />

du creusement des vallées, de distinguer les niveaux successifs de ces alluvions<br />

<strong>et</strong> les terasses qui leur correspondent.<br />

L'influence du climat froid périglaciaire du Quaternair€ s'est fait<br />

sentir dans la région de Conches comme ailleurs en Normandie. Les<br />

coulées boueuses proyenant de I'entraînement des argiles à silex, des sables<br />

<strong>et</strong> des grès tertiaires se sont étalées sur les flancs des vallées, ont recouvert<br />

les alluvions des ancieanes terrasses <strong>et</strong> remblayé le fond des vallées sèrhes.<br />

krmi ces dépôts de solifluxion, les argiles à silex remaniées du bief à<br />

silex, avec silex eclatés, tiennent une grande place.<br />

Le vannage des argiles à silex <strong>et</strong> des sables tertiaires pendanr la périôde<br />

sèche steppique du Quaternaire a recouvert les plateaux de iimons qui<br />

sont exploités pour les briqu<strong>et</strong>eries.<br />

Je ne connais pas, pour la région considérée, de descriptions de ces<br />

limons, ni de la faune <strong>et</strong> de I'industrie qu'ils peuvent contenir. Dans<br />

d'autres régions de I'Eure <strong>et</strong> de la Seine-Inférieure, où ils sont tres épais<br />

(ro à ra mètres), ils contiennent la faune froide à Elephas primigenius <strong>et</strong><br />

Rhinoceros tichorhinus <strong>et</strong> l'industrie moustiérienne de la période froide du<br />

Quaternaire.<br />

C'est ce linon des plateaux gui donne sa fertilité au; Caurpegn€s de<br />

Neubourg <strong>et</strong> de Saint-Ardré.<br />

IF<br />

*t(<br />

Lrs MrreRars DE FER. - L'exploitation <strong>et</strong> le ftaitement des minerais<br />

de fer tiennent une place très importante dans l'histoire industrielle <strong>et</strong><br />

économique de la région de Conches.<br />

M. Manager (r*) <strong>et</strong> M. Hanri L<strong>et</strong>aud (r5) ont résumé l'bistoire de<br />

l'industrie sidérurgique dans des communications au Congrès de Conches<br />

de 1888.<br />

Ces minerais étaieat exploités à l'époque romaine <strong>et</strong> très probablement<br />

à l'époque gauloise. Le ciment des maçonneries romaines conrient dcs<br />

fragnants de scories <strong>et</strong> la voie romaine de Mézières, près de Tourouwe<br />

(Orne), serait empierrée, sur rmètre d'épaisseur, par des scories. L'exploi-<br />

0ù Ann. ilæ cinq dépan, dc JVorm., C.ongrès de Conches, 1888, p. ro9.<br />

(r5) In id,, p. rzz,


I<br />

-9tatioo<br />

fst activ€ au Moycn-Agc, par les Barons fossiers <strong>et</strong> les Barors férons,<br />

doat M. de Formevitle a r<strong>et</strong>racé I'histoire (16).<br />

_ La Carte geologique (feuille de Berrtay) irdique les gisements de minerai<br />

de fer dars use dou?aine de localités. Lcs noms de Ferrière, les Miniàes,<br />

sort fréqucilts. Arrtoine Passy (p. roj <strong>et</strong> p. rzz de la Desoiption géolo-<br />

$quel a donné avec quelques détails la liste des exploitations de minerai<br />

de fer à son époqde.<br />

Les gltcs ë*aiat trombreux, disséminés irrégulièrement sur beaucoup<br />

de poirts. Le minerai est u! hydoxyde fer (limortite), à gangue silicguse<br />

<strong>et</strong> argileuse, dont la terteur en fer variait eîUe 35 €t 40 pour cent. Le miferai<br />

tte formait pas nn€ couche continu€, uniforme, mais des nusses plus ou<br />

moirts étendues darrs des sables <strong>et</strong> des argiles, <strong>et</strong> d'une richesse variabte.<br />

Le minerai était parfois immédiatement au-dessous de la surface du sol,<br />

ct était alors exploité à ciel ouvert i il se trouvâit parfols à une assez grartde<br />

profortdeur. A Gaudreville-la-Rivière, il était à aa mètres de profondeur.<br />

Il était alors exploité par galeries. Ordinairemelt l'épaisseur du glte<br />

n'atteignait pas r mère.<br />

Le minerai était traité au Moyer-Age dars de p<strong>et</strong>its fours à bras,<br />

situés dans le voisinage des mirtières. Le combustible ëtait le bois, dont les<br />

quantités necessaires aux Barods fossiers étaiert limitées pour eviter la<br />

dcstructior des forêts.<br />

Le traitement de ces minerais laissait des scories riches en fer, formant<br />

des amas ou scornes, autour des anciertaes forges. Quelgues anflées:avant<br />

le Congrès de Cosches de 1888, les usines de Tillières-sur-Avre <strong>et</strong> de la<br />

Borneville ont utilisé tes scories des artcierrres forges de la Ferriàe <strong>et</strong><br />

de Sébécourt. Les amas de scories de Corches, du Sap, darts l'Orne, <strong>et</strong><br />

d'autres localités ont été ach<strong>et</strong>ées <strong>et</strong> expédiées à Strasbourg <strong>et</strong> en Allemagrte.<br />

L'industrie sidérurgique de la région sfest transformée. Iæs usifles<br />

de la Gueroulde, de la Bornevitte, celles de Rugles <strong>et</strong> de Laigle dars I'Orne<br />

n'emploient plus les minerais locaux dont I'exploitation est abartdogaée.<br />

Déià, <strong>et</strong> r867ril n'existait plus que les hauts fourrreaux de la Guéroulde<br />

<strong>et</strong> de Codch€s. Le minerai parcourait ro à ao kilomètres à partir des giseme[ts<br />

pour arriver aux usines. En 1888, lcs cortditions écorromiques<br />

étaicnt devenues telles quc dans I'usinc du Vieux Conches un stock de<br />

7 à 8 mille tonnes de minerai était develtu un embarras pour l'usiile ct rte<br />

pouvait être utilisé que comme remblai.<br />

Les relations de ccs amas irreguliers dc minerai avec les autrcs tcrrains<br />

(16) Les Barons fossiers <strong>et</strong> les Barons fétons, Mé.m, Soc. ânt. .lVorm., t. XIX,<br />

r85r"<br />

Léoo Lncorxu. - Sur la métallurgie du fcr cn Basse-Normandie, Mém.<br />

lc. Sc. Atts at Belles-L,otûes de Caen, rE84. '


du glte soflt mal conflues. La forrnariorr est au-dessus de l'argile à silcx.<br />

A Gaudreville-la-Rivière, le minerai était cntre urre couchc à,argile audessus<br />

<strong>et</strong> une couche de sable au-dessous. Les descriptions d,Artoine<br />

Pa:sy ne concordent pas avec celles que Blavier a données pout des gltes<br />

semblables du département de I'onre, tels ceux de la minière des Brosses<br />

<strong>et</strong> de la miniàe d'Heugon (r7).<br />

L'origine des mirterais n'est pas éclaircie par ces descriptions. Il est<br />

probable qu'il s'agit de gltes de concentration par précipitation du fer<br />

proïenânt de couches dissoutes <strong>et</strong> en particulier de l,argile à silsr,<br />

Le fer de ces minerais, remis de nouveau en mouvemeft, a soudé dcs<br />

silex <strong>et</strong> formé des conglomérats très durs, conrus sous le nom de grdson (rg).<br />

ce grison a été employé pour res consructions du pays d'ouch" .Lterie$ies<br />

au xvr siècle, err particulier dans les églises de la Neuve-Lyre <strong>et</strong><br />

de Br<strong>et</strong>euil. ce grison esr ufle formation différente des poudingues qui<br />

accompagncnt les grès tertiair<strong>et</strong>.<br />

*<br />

:1.*i<br />

HvpnocÉolocrE. - Les.vastes surfaces des plateaux crétaces dont<br />

fait partie la région de conches ne sont raversées quc per quelques cours<br />

d'eau, la Risle ct I'Itorr dans la région considérée. ces deux rivières présgtterlt<br />

cEtte particularité qu'au lieu de grossir à mesure qu'elles s'aliongeot,<br />

teur débit diminue dairs une partie de leur cours.<br />

La Risle vient de la region des Authieux dads I'orne ; son débit diminue<br />

progressivernent en aval de.Rugles. Son lit est souvent asséché au val<br />

Galerand ; elle ne reprend un débit régulier qu'cn avat de la Fontaiae-<br />

Roger, au Sud de Beaumont-le-Roger.<br />

L'Iton disparaît complètemeflt sur une lofgucur d,<strong>et</strong>rviron g kilomètres<br />

entre le Villal<strong>et</strong> <strong>et</strong> la Bonneville.<br />

Le1 pertes du Guiel, celles de l,Iton ont été décrites par Gu<strong>et</strong>tard à<br />

la fin du xvrrrt siècle (r9). Mais ces phénomères.des pertes de riviètes de<br />

_ - (lZ) Blevrnn. - Études géologiques sur le département de I'Orne, Cnn.<br />

Dépen, Orne, 1842, téimptimê datts Mém. Institut dei provinces,t.l,,Aio;i. ;go.<br />

_- (rB).Eenri Qurvrr,r.v. : Nole sur le grison du pays d'Ouche, Corgrès Ass.<br />

Norm. à Bernay - -<br />

en 1883, Ann. Cing ilép;rrcments Notman.,,ASt, p.lOî.<br />

(r9) Gu_rrr,tno. - Sur tes pertes du Guiel, Mém. Ac. Sc,, t. CXLUI, r75g,<br />

p,7t. - Mémoire sur plu:ieurs rivières de Normandie qui entrçnt "n tlr.I"t<br />

replraiqsent ensuite <strong>et</strong> sur quelques âukes de Ftance. li id,, r75g i zo pa*ie,<br />

t. LXX, 1758, pF. 4?r-1;5g.


-<br />

It -<br />

I'Eurc <strong>et</strong> leus conséquefces ont été surtout étudiées par Ed, Fermy (zo)<br />

<strong>et</strong> par le Service de surveillance des eaux de la Ville de Paris (ar).<br />

Lçs cours d'eau des plateaux furent autrefois beaucoup plus nombreux<br />

gu'auiourd'hui. Les nombreuses vallées asséchées qui sillonnerrt ces plgteaux.<br />

sont les reliques d'urt réseau hydrographique superficiel. Elles ont<br />

été creusées pa! des courÊ d'cau I leur fond est ert partie remblayé par des<br />

dépôts de solifluxior, limons <strong>et</strong> silex. La plus importante de ces vallé*s<br />

sèches, celle du ru de Lemme ou de Cherortvilliers, se continuc par lâ<br />

vallée de la rivière du Rouloir, dont les sources sont à lâ queue de I'Etang<br />

du Vieux Conches <strong>et</strong> qui est grossie par les souices de Conches.<br />

L'assèchement de ces vallées n'est pas dû à un chadgement de climat,<br />

à urte diminution des précipitations atmosphériques. Il est la corséqueree<br />

du phénomène général que lVfartel a appelé c I'enfouissem.nt des sourcGs Dr<br />

dars les régions calcaires. Dans la craie, comme dans tous les calcaires,<br />

I'eau d'infiltration tre forme pas de vraie nappe, Elle pénètrc <strong>et</strong> circule<br />

dans les fissures élargies par corrosion chimique <strong>et</strong> action rnécanique de<br />

I'eau. Dans les régions de craie, le déblaicment des puits <strong>et</strong> des couloits<br />

remplis par I'argile à silcx a certainemeÉt facilité la formation de ces couloir-s.<br />

Dans ces galerics circulent des cours d'eau souterrair:s qui reparaisserrt<br />

en partie aux sources, origines des ruisseaux <strong>et</strong> des rivières.<br />

A l'épogue quat€rnaire, la région était:urélevée d'au mofuts aoo mètres.<br />

Les eaux ont pénétré plus profondément dans la craie ; elles ne s.e sont plus<br />

déveçées par lcs sources situées dans les vallées qui ont été asséchées<br />

sur une plus ou rnoirts grande longueur.<br />

Sur le fond de la vallée, les anciertnes émergatces créedt une c:orrmunication<br />

entre la surface du sol <strong>et</strong> les cavités de la craie. Les eaux superfi.cielles,<br />

celles des couis d'eau, nes en emont de ces points d'absorption,<br />

s'engouffrent dans ces bétoires. Elles y rejoignent cclles qui ont pu s'engouffrer<br />

dans les marilelles il'effonilrement des plateaux au mornent de la fonte<br />

dcs oeiges ou à la suite des pluies.<br />

Au momcnt des hautes eaux, l'eau souterraiûe peut sortir à la surface<br />

du sol par les bétoires des vallées, devenues rnomentanémert dçs sourc€s.<br />

A la suite d'une épidémie de fièvle typhoïde dans les quartiers de Pads<br />

(ao) Ed. Frnrev. Les rivières du départemeat de I'Eure qui disparaisscnt,<br />

-<br />

- Leur cours souterrâin. Leurs pointr de réapparition. Congrês ilc l'Assoc,<br />

Fr, Avanc. Sc., à Cacn, XXX, - 1894, pp. 496-5ra.<br />

(ar) Commission scienti6que de perfectionnemeût de l'Observatoirc muoicipel<br />

de Montsouris. Travaux des rnnées rgoo <strong>et</strong> r9or, sur les crux de sources<br />

alimcntant la Villc de Paris, tgo?. L'étudc géologique a été faite par Léon<br />

- Jen<strong>et</strong>, l'étude hydrogéologique par Marboutin.


-<br />

ta<br />

alimeatés par les eaux des sources de I'Avre <strong>et</strong>delaVigne, ta Vilte de Paris<br />

a fait étudier le bassin d'alimeatatiod de ces sourc€s <strong>et</strong> de celles de I'Itoa,<br />

Ces études complètent celles d'Ed. Feray. Celui-ci avait établi, par<br />

des expériences de coloration à la fluorescéine, que les eaux de I'Iton, disparues<br />

à Reybrac, près de Villal<strong>et</strong>, parvenaient à la Fosse-aux-Darnes,<br />

entre Glisolles <strong>et</strong> la Boaneville, au bout de e5 heur.s.<br />

Le puits des Boscherons, celui de Gaudreville, dans la région du Sec<br />

Ito!, ont perm,s à Ed. Ferray de pénétrer dans de spacieuses cavernes de !a<br />

craie, larges de 7 à 4 mètres sous Gaudreville. Dans c€s cavernes coule uae<br />

véritable rivière, Iton souterrai:ae, dont le cours ne suit pas le traj<strong>et</strong> de la<br />

vallée asséchée du Sec lton. Le cours de c<strong>et</strong>te Iton souterraine €st ialonné'<br />

sous les plateaux de la rive gauche, par un€ série d'effondrements ea directior<br />

de l'étang de la Bonneville. C<strong>et</strong>te rivière souterraine est suj<strong>et</strong>te à d,s<br />

crues qui peuvent élever le niveau de I'eau de plusieurs mètres.<br />

Lss{econnaissancrs effectuées en rgoo <strong>et</strong> rgor par Léon Jan<strong>et</strong> ont<br />

précisé I'emplacement des bétoires du lit de l'Iton. Les premières se<br />

trouvent près de Roman, d'autres à Coulonges, au P<strong>et</strong>it Sacq, au Moulin<br />

Neuf, au Moulin de Villy, au Moulin du Coq. Les nombreuses bétoires<br />

de Villal:t, de Rebrac, du pont de Sec lton, des Longs Champs, de l:<br />

Biocherie ont été bouchées <strong>et</strong> cimentées par le service des Ponts-<strong>et</strong>-<br />

Chaussées.<br />

Sous les plateaux voisins de la vallée de I'Iton, Léon Jan<strong>et</strong> a examiné<br />

uûe quarantaine d'entonnoirs d'effondrement ou maidelles I elles sont<br />

groupées dans deux zones principales : la première au-dessus de la Biocherie,<br />

Ia seconde au Nord des Hais<strong>et</strong>tes. Certaines ont des dimensiosç<br />

corsidérables l la Fosse Champ-Guérin a 8o mètres de diamère <strong>et</strong> a5 nr,<br />

de profondeur. En r8oo, une mardelle de 9o mètres de diamètre <strong>et</strong> de<br />

8 mètres de profondeur s'est produite sur le territoire de la Commune de<br />

Gaudreville.<br />

Ces observations <strong>et</strong> celles qui ont été faites par le Service de surveillance<br />

des eaux de la Ville de Paris dans les vallées de l'Avre, de la Vanne<br />

<strong>et</strong> de la Dhuys ont permis d'établir que la craie est parcourue par des<br />

cauités karstigues, galeries en cornmunication. non seulement avec les cours<br />

d'eau qu'elles absorbeat aux pertes de rivière, mais aussi avec ta surface<br />

des plateaux par les mardelles d'effcndrement.<br />

Ces constatations ont un grarrd intér€t pratique. Les sources des<br />

t€rrains calcaires, qui ne sont très Souv€rrt que des tésurgenca, oat ordinairement<br />

des débits itoportants. Pour s'ea tcnir aux environs de C,onclcs'<br />

h source de la Fosse aux Dames débite r5o à eoo litres seconde <strong>et</strong> la source<br />

de la Bomeville 3oo à 4oo litres secorde d'après Bechman (ez). Il est<br />

(aa) Cornmission de Montsouris. Ttavaur de r9oo, p. a5.<br />

-


-t3certain<br />

que ces sources soflt alimentées par des cours d'eau souterails,<br />

véritables rivières, cotrstituées par I'absorption de cours d'cau <strong>et</strong> qui<br />

peuvert recevoir des eaux des ptateaux, engouffrées dans les mardelles.<br />

La rapidité avec laquelle I'eau circule dans les galeries de la craie entre les<br />

bétoires du lit des cours d'eâu <strong>et</strong> les résurgencæ perm<strong>et</strong> à ces eaux de se<br />

décanter <strong>et</strong> de se clarifier, mais elle ne perrn<strong>et</strong> pas leur épuration complète<br />

€t la destr.uction des germ€s gu'elles peuvent coqtenir.<br />

Ea fait, il est démontré que la pur<strong>et</strong>é bactériologique des eaux captées<br />

à leur émergeflce n'est pas récessairement assurée par les conditions d'un<br />

captage <strong>et</strong> les mesures de protection darrs le voisinage immédiat de celui-ci.<br />

C<strong>et</strong>te pur<strong>et</strong>é bactériologique est surtout conditionnée par I'origine <strong>et</strong> le<br />

gisement des eaux dans le bassir d'alimentâtion des eaux captées.<br />

*<br />

*tf<br />

J'arrive au terme de c<strong>et</strong>te histoire géologique de la région de Conches.<br />

J'ai extrait rapidement I'essertiel de c<strong>et</strong>te histoire dont la durée embrasse<br />

plusieurs millions d'années.<br />

Je voudrais maintenant faire le point en rappelant les descriptions<br />

géologiques qui ont fait I'obj<strong>et</strong> de mes communications aux Coagrès de<br />

l'Association Normande depuis r93a. :<br />

En 1935, la <strong>Géologie</strong> des Amondissements d'Avradches <strong>et</strong> de Mortain<br />

a fait connaitre dans urte partie du Bocage normand les plus atciedges<br />

formations de la Normardie, les conglomérats, les grès, les schistes fort€ment<br />

plissés, les minerais de fer <strong>et</strong> le grauite de la vieille chalne hercyaierrrre.<br />

Nous avorts suivi ces formations dans les Collines de Normawlie ea<br />

1934, lors du Cortgrts de Tessé-la-Madeleine.<br />

A Bayeux, eî rg3r, nous avons w les argiles <strong>et</strong> les calcaires du Jurassique<br />

inférieur du Bessin recouwir I'ancieane surface contifertale formée<br />

à la ûn des temps primaires par I'usure de la chalae hercynienne.<br />

En, 1936, dans I'arrondissemeat de Falaise, nous avors vu pour la derniàe<br />

fois les formations de la chairre hercynienne s'enfoncer sous les calcaires<br />

jurassiques de la Campagne ile Falaise qui relie la Campagne ile Caen<br />

àla Campagne d'Alençon, €t nous avons touché lc bord du Pays ilAuge,<br />

En 1938, avec le Congrès de Vimoutiers, nous avons abordé le Pcys<br />

d'Auge, où les argiles de la série exfordierne surmontant les calcaires de la<br />

Campagrtede Falaise, sont couronnées par la craie glauconieuse du Crétacé.<br />

Nous étions alors au bord du Pays d'Ouche, commencement des plateaux<br />

de la llaute-Normandie, pays dort la géologie a fait, avec celle de la Campagne<br />

du Neubourg, I'obj<strong>et</strong> de la description d'aujourd'hui.


-a<br />

-14*<br />

Déià, à Brioarrc, @ t93ù i'avais eu l'occasion dc déctire les danr pays<br />

du Lieuvin <strong>et</strong> du Rcernois.<br />

Lc Congrès dc rg77 nous a conduits daas lc Pays dc Caux, qucle Sdnc<br />

séparc du Roumois <strong>et</strong> j'ai pu decrire, d'après tcs travaux d'E. Chaput, lcs<br />

aacicas méandres dc la vallce dc la Scinc <strong>et</strong> l€s dépôt6 de leurs t€srasscs<br />

successives.<br />

Ainsi, au cours de ccs 8 ansées, Bous avoDs vu se succédcr la prcsque<br />

totalité des regions riaturelles de la Norrnaodic <strong>et</strong> la plus graade partie<br />

dc scs formatioas geologiqucs.<br />

Toutes ces formatioos geol,ogiques soat cmpilées au-dessous dc h<br />

region dc Çorches ct desccaducs depuis le Bcssin à des profoodcurs de<br />

plus cn plus grandes. Lc sondage d'Incarvilte, près dc Louviers, a été<br />

coomencé daas la craie blasche séaoaienne, c<strong>et</strong>tc crai€ qui afreurc daus<br />

les vallées des eaviroas de Conchcs. Il o'a pas att€int, à la profondeur de<br />

go4 mèÛes, la base Cu terrain jurassigue, qui repose sur les terrains primaires<br />

du Bocage ct du Bessin.<br />

L'Associatios NormaÉde, d'accord avec la Société Lirnéenne de Nor-<br />

-a.diç, s'est substituée à celte-ci pour essayer de râliser lc programmc<br />

primitif de ta Société qui comprenait h ,descriptiol géologigue de ta<br />

Normandie (23).<br />

C'cst pour répondre à la première qucstion du prograrnme scientiûgue<br />

des Coogrès de I'Association Normande, établi par Açcisse de Caumont,<br />

guc i'ai rédigé les p<strong>et</strong>ites Notices sur h géologie des régions danr<br />

lesguelles l'Association teaait ses Congtès. Ces Notices doivent bcaucoupaux<br />

geologues gui ort étudié ces régions ava6t moi. Si, en genérat,<br />

clles û'ont rien de spécialemeat original, i'cspère au moias que les indicatioas<br />

bibliographiques qu'elles contienneot teur donnent quelque iat&êt,<br />

(E*tait dc lAnntafue des Cbl4 Dégartoments ile la Normandic,<br />

toll. année, Congès ilc l'Asçociation Nornewle à Cotæhes, rg3g,<br />

pD, 91. à ,oS).<br />

(aa) . Au momcnt où la Société Linnéenae allait commencer s€s traveur,<br />

I'Association Normande publia le pten d'une Statistique génêtale des 5 dépttements<br />

de Normandie. La Linnéenne renonça à soa proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> s'eagagea à prêter<br />

soû coûcourrs au proj<strong>et</strong> de l'Associatior Normande. r Séance générale du a7 aai<br />

r8??, llllém. Soc. lina. Norra., t. 5, 1835t p. XIV.

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