Musique et héritage du passé - Document sans titre
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CLASSE DE TROISIEME<br />
MUSIQUE ET HERITAGE DU PASSE<br />
I - Présentation de la séquence<br />
Objectif : Faire prendre conscience aux élèves que tout acte de création ne peut pas faire<br />
abstraction <strong>du</strong> <strong>passé</strong>.<br />
II - Etude d'œuvres : Autour <strong>du</strong> Dies Irae<br />
1) Le Dies irae<br />
Dies Irae est un célèbre poème apocalyptique écrit en langue latine <strong>et</strong> qui constitue la pièce appelée<br />
Séquence (Sequentia) rattachée au texte liturgique <strong>du</strong> Requiem. Certains attribuent ce poème au frère<br />
franciscain Thomas de Celano (1200-1260). Toutefois c<strong>et</strong>te origine est contestée par la présence de<br />
c<strong>et</strong>te séquence dans un manuscrit de la fin <strong>du</strong> XIIe siècle. Il est souvent décrit comme étant le meilleur<br />
poème en latin médiéval. Il diffère <strong>du</strong> latin classique par son accent d'intensité <strong>et</strong> ses rimes. Son mètre<br />
est trochaïque. Le poème raconte le jour <strong>du</strong> jugement dernier, la dernière tromp<strong>et</strong>te invoquant les âmes,<br />
pour que les bons soient délivrés, <strong>et</strong> les mauvais brulés dans les flammes de l'enfer.
Transcritption :<br />
Texte original en latin<br />
Dies iræ, dies illa,<br />
Solv<strong>et</strong> sæclum in favilla,<br />
Teste David cum Sibylla !<br />
Quantus tremor est futurus,<br />
quando judex est venturus,<br />
cuncta stricte discussurus !<br />
2) Générique <strong>du</strong> film "Shining"<br />
A - généralités (sources : Wikipédia)<br />
Tra<strong>du</strong>ction<br />
Jour de colère, ce jour là<br />
ré<strong>du</strong>ira le monde en poussière,<br />
David l'atteste, <strong>et</strong> la Sibylle.<br />
Quelle terreur nous saisira,<br />
lorsque le juge apparaîtra<br />
pour tout scruter avec rigueur !<br />
Shining (The Shining) est un film britannique réalisé par Stanley Kubrick, sorti en 1980 <strong>et</strong> adapté <strong>du</strong><br />
roman éponyme de Stephen King.<br />
Jack Nicholson y joue le rôle de Jack Torrance, un écrivain un peu per<strong>du</strong>, en panne d'inspiration, qui,<br />
pour écrire sereinement son nouveau roman, accepte l'emploi un peu particulier de gardien de l'hôtel<br />
Overlook, dans les montagnes <strong>du</strong> Colorado, vide <strong>et</strong> coupé <strong>du</strong> monde <strong>du</strong>rant tout l'hiver. Accompagné<br />
de sa femme Wendy <strong>et</strong> de leur fils Danny, il va, p<strong>et</strong>it à p<strong>et</strong>it, perdre la raison sous l'influence de c<strong>et</strong><br />
hôtel où de terribles évènements ont à jamais marqué les lieux...<br />
Le <strong>titre</strong> évoque le don de télépathie que possèdent à divers degrés tous les personnages de ce film,<br />
mais plus particulièrement Danny, le fils de Jack Torrance, <strong>et</strong> le cuisinier de l'hôtel. Ce dernier utilisait<br />
ce don pour « parler » pendant des heures avec sa grand-mère, <strong>et</strong> tous deux l'avaient appelé « the<br />
Shining ».
• Titre : Shining<br />
• Titre original : The Shining<br />
• Origine :Royaume-Uni<br />
• Réalisation : Stanley Kubrick<br />
• Directeur de la photographie : John Alcott<br />
• Opérateur caméra : Gar<strong>et</strong>t Brown<br />
• Année : 1980<br />
• Genre : Horreur, fantastique, thriller<br />
• Durée : 119 minutes, 146 minutes (version intégrale)<br />
B - Analyse <strong>du</strong> générique<br />
Durée : 3 minutes<br />
Images :<br />
Plans larges de paysage <strong>du</strong> Colorado, une route, une voiture qui roule.<br />
<strong>Musique</strong> :<br />
Phrases A B<br />
Phrase C<br />
Phrase A B<br />
Sons électroacoustiques sur pédale grave, non pulsé<br />
Phrases A B + sons<br />
Phrase C + sons<br />
C - Démarche pédagogique :<br />
- Faire voir le générique <strong>sans</strong> son : que voit-on ? d'où peuvent provenir ces images<br />
(documentaire, pub …)<br />
- Faire voir le générique avec des musiques de style <strong>et</strong> de caractère différents : quelle incidence<br />
cela a-t-il sur notre percéption des images ?<br />
- Faire voir le générique avec la bande son : que sait-on de ce qui va suivre<br />
D - Conclusion<br />
- La musique annonce l'atmosphère <strong>du</strong> film<br />
- Contradiction avec les images possible.
3) Hector Berlioz, la symphonie fantastique<br />
A - Généralités<br />
Intro<strong>du</strong>ction : Texte extrait <strong>du</strong> Guide de la <strong>Musique</strong> Symphonique, paru chez Fayard.<br />
"C<strong>et</strong>te célébrissime Symphonie, composée dans les premiers mois de 1830, est fortement teintée<br />
d'autobiographie. On ne peut douter, en eff<strong>et</strong>, que le jeune Berlioz y a déversé le trop-plein de la<br />
passion qu'il éprouvait alors pour l'actrice Irlandaise Harri<strong>et</strong> Smithson dont il s'était follement épris. Il<br />
transposa - littérairement <strong>et</strong> musicalement - <strong>et</strong>, dès mai 1830, dix jours avant la date prévue pour la<br />
première audition, fit paraître dans la presse un "programme" détaillant le "plan <strong>du</strong> drame instrumental"<br />
en 5 mouvements (ou parties). (...) L'oeuvre est, dans sa structure, <strong>sans</strong> équivalent dans toute la<br />
littérature musicale, - <strong>et</strong> d'un jaillissement de l'inspiration unique dans la pro<strong>du</strong>ction même <strong>du</strong><br />
compositeur, d'une puissance expressive qui soulève l'enthousiasme des auditoires. C<strong>et</strong> enthousiasme<br />
fut celui de la création qui eut lieu plus tard qu'initialement prévu, le 5 décembre 1830, dans la salle <strong>du</strong><br />
conservatoire de Paris, sous la direction de F. Habeneck. La partition fut ensuite corrigée <strong>et</strong> augmentée,<br />
avec un nouveau "programme", d'un mélologue intitulé Lelio où le r<strong>et</strong>our à la vie : l'ensemble compl<strong>et</strong>,<br />
sous titré "Episode de la vie d'un artiste"."<br />
Programme de la Symphonie, Ecrts par H. Berlioz.<br />
"Un jeune musicien d'une sensibilité maladive <strong>et</strong> d'une imagination ardente s'empoisonne avec de<br />
l'opium dans un accès de désespoir amoureux. La dose de narcotique, trop faible pour lui donner la<br />
mort, le plonge dans un lourd sommeil accompagné des plus étranges visions, pendant lequel ses<br />
sensations, ses sentiments, ses souvenirs se tra<strong>du</strong>isent dans son cerveau malade en pensées <strong>et</strong> en<br />
images musicales. La femme aimée elle même est devenue pour lui une mélodie comme une idée fixe<br />
qu'il r<strong>et</strong>rouve <strong>et</strong> entend partout."<br />
I - Rêveries, Passions : "Il se rappelle d'abord ce malaise de l'âme, ce vague des passions, ces<br />
mélancolies, ces joies <strong>sans</strong> suj<strong>et</strong> qu'il éprouva avant d'avoir vu celle qu'il aime ; puis l'amour volcanique<br />
qu'elle lui inspira subitement, ses délirantes angoisses, ses jalouses ferveurs, ses r<strong>et</strong>ours de tendresse,<br />
ses consolations religieuses."<br />
II - Un bal : "Il r<strong>et</strong>rouve l'aimée dans un bal au milieu d'une fête brillante."<br />
III - Scène aux champs : "Un soir d'été à la campagne, il entend deux pâtres qui dialoguent un "ranz des<br />
vaches" ; ce <strong>du</strong>o pastoral, le lieu de la scène, le léger bruissement des arbres doucement agités par le<br />
vent, quelques motifs d'espoir qu'il a conçus depuis peu, tout concourt à rendre à son coeur un calme<br />
inaccoutumé, à donner à ses idées une couleur plus riante; mais elle apparaît de nouveau, son coeur<br />
se serre, de douloureux pressentiments l'agitent; si elle le trompait... L'un des pâtres reprend sa naïve<br />
mélodie, l'autre ne répond plus. Le soleil se couche...bruit éloigné <strong>du</strong> tonnerre...solitude...silence..."<br />
IV - Marche au supplice : "Il rêve qu'il a tué celle qu'il aimait, qu'il est condamné à mort, con<strong>du</strong>it au<br />
supplice. Le cortège s'avance aux sons d'une marche tantôt sombre <strong>et</strong> farouche, tantôt brillante <strong>et</strong><br />
solennelle, dans laquelle un bruit sourd de pas graves succède <strong>sans</strong> transition aux éclats les plus<br />
bruyants. A la fin, l'idée fixe reparaît un instant comme une dernière pensée d'amour interrompue par le<br />
coup fatal."
V - Songe d'un nuit <strong>du</strong> Sabbat : "il se voit au sabbat, au milieu d'une troupe affreuse d'ombres, de<br />
sorciers, de monstres de toute espèce réunis pour ses funérailles. Bruits étranges, gémissements,<br />
éclats de rire ; cris lointains auxquels d'autres cris semblent répondre. La mélodie-aimée reparaît<br />
encore, mais elle a per<strong>du</strong> son caractère de noblesse <strong>et</strong> de timidité ; ce n'est plus qu'un air de danse<br />
ignoble, trivial <strong>et</strong> grotesque ; c'est elle qui vient au sabbat... Rugissements de joie à son arrivée... Elle<br />
se mêle à l'orgie diabolique... Glas funèbre, parodie burlesque <strong>du</strong> dies irae. Ronde <strong>du</strong> sabbat. La ronde<br />
<strong>du</strong> sabbat <strong>et</strong> le dies irae ensemble."<br />
B - Les différentes présentations <strong>du</strong> Dies irae (5ème mouvement)<br />
A <strong>et</strong> B : blanches, trombones, basson<br />
A <strong>et</strong> B : noires : cors <strong>et</strong> trombones<br />
A <strong>et</strong> B : croches : Bois <strong>et</strong> cordes aigues en pizz<br />
C : blanches : trombones <strong>et</strong> basson (violoncelle <strong>et</strong> contrebasse en pizz en contr<strong>et</strong>emps)<br />
C : noires : Cors, tromp<strong>et</strong>tes, trombones<br />
C : bois <strong>et</strong> cordes aigues en pizz<br />
A <strong>et</strong> D : trombones <strong>et</strong> basson (violoncelle <strong>et</strong> contrebasse en contr<strong>et</strong>emps)<br />
A <strong>et</strong> D : cors <strong>et</strong> trombones<br />
A <strong>et</strong> D : bois <strong>et</strong> cordes aigues en pizz<br />
Notions :<br />
- Diminution / augmentation<br />
- Familles d'instruments (Cuivres, bois, cordes en pizz)
4) Franz LISZT - Totendanz<br />
Formation : piano <strong>et</strong> orchestre.<br />
Suite de variations sur le thème <strong>du</strong> dies irae<br />
Entrées <strong>du</strong> thème pour les trois premières variations, uniquement les deux premières phrases.<br />
Qui Tessiture Tempo Nuance Comment<br />
1 0:06 Cuivres + grave Adagio, F marcato<br />
cordes graves<br />
blanches<br />
2 0:59 Cordes medium Allegro, FF marcato<br />
grave blanches<br />
3 1:30 Piano solo medium Allegro, F contrechant en<br />
blanches<br />
comtr<strong>et</strong>emps<br />
4 2:00 Contrebasses grave allegro, p piqué<br />
en pizz<br />
blanches<br />
mélodie au basson +<br />
cordes<br />
5 2:17 Piano solo grave allegro mf piqué<br />
blanches<br />
reprise <strong>du</strong> n°4<br />
6 2:49 Piano<br />
grave allegro, mf basses marquées<br />
Cb + Vc en pizz<br />
blanches<br />
7 3:04 Piano<br />
grave allegro, mf basses marquées<br />
Cb + Vc en pizz<br />
blanches<br />
8 3:44 Piano grave molto vivace, mf rythme "sauté"<br />
noires avec<br />
staccato<br />
levée en double<br />
9 3:52 Piano aigu molto vivace, mf rythme "sauté"<br />
noires avec<br />
staccato<br />
levée en double<br />
10 4:18 Piano grave molto vivace, mf rythme "sauté"<br />
noires avec<br />
staccato<br />
levée en double<br />
11 4:26 Piano aigu molto vivace, mf rythme "sauté"<br />
noires avec<br />
staccato<br />
levée en double<br />
5) Hubert-Félix THIEFAINE, 22 mai<br />
Paroles <strong>et</strong> <strong>Musique</strong>: Hubert-Félix Thiéfaine 1977 "... tout corps branché sur le secteur étant appelé à<br />
S'émouvoir<br />
Utilisation <strong>du</strong> Dies Irae :<br />
- Pour évoquer la mort;<br />
- Plus particulièrement celle d'un séminariste : référence religieuse.
On l'entend dans l'intro<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> dans les ponts entre es coupl<strong>et</strong>s :<br />
- Intro<strong>du</strong>ction :<br />
A : voix d'hommes a capella, vocalise sur "a"<br />
A : synthé<br />
A : synthé 2 , incipit<br />
A : dans le grave<br />
- Pont 1 :<br />
A : voix d'hommes<br />
- Pont 2 :<br />
A : synthé, aigu + vite<br />
A : synthé + aigu + vite<br />
6) Jacques BREL - La mort<br />
Utilisation <strong>du</strong> dies irae :<br />
- Pour faire référence à la mort<br />
Intro<strong>du</strong>ction : A aux cuivres<br />
Coupl<strong>et</strong>s : Chant sur A, détaché <strong>et</strong> marcato.<br />
III - Pratiques vocales <strong>et</strong> instrumentales<br />
Chant :<br />
"Ulysse" de Ridan<br />
Les deux premiers coupl<strong>et</strong>s <strong>et</strong> le refrain sont un poème écrit par Joachim Du Bellay (XVIème siècle).<br />
C'est un sonn<strong>et</strong> :<br />
* Il y a deux quatrains (4 vers) <strong>et</strong> deux terc<strong>et</strong>s (3 vers)<br />
* Les vers sont des alexandrins (12 pieds)<br />
Pratique instrumentale :<br />
- La mélodie <strong>du</strong> Dies Irae<br />
- Intro<strong>du</strong>ction d'"Ulysse"
IV - Prolongements<br />
"Il y a deux façons d'intégrer le <strong>passé</strong> dans un acte de création : en l'intégrant ou en le rej<strong>et</strong>ant".<br />
En intégrant :<br />
<strong>Musique</strong>s qui intègrent des citations : certains raps actuels ("Pitbull" de Booba qui utilise<br />
l'accompagnement de Mistral Gagnant); la musique électronique; les musiques écrites "à la manière<br />
de", comme la symphonie classique de Prokofiev, mais cela nécessite davantage de connaissances<br />
techniques …<br />
En rej<strong>et</strong>ant :<br />
Pierre Henry <strong>et</strong> les sons inouïs; Schoenberg <strong>et</strong> le sprechgesang; Aperghis qui élargit le champ des<br />
possibles avec la voix …<br />
Il est également possible de mener un travail en parallèle avec les arts plastiques, pour lesquels la<br />
problématique est la même.