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Cours PACES - Reussitefac

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<strong>Cours</strong><br />

<strong>PACES</strong><br />

Matière : Biochimie<br />

Titre du <strong>Cours</strong> : Les protéines Pages :12<br />

Contact : ti2.j@hotmail.fr<br />

http://www.facebook.com/unef.vsq<br />

http://reussitefac.com/groupes/universite-de-versailles-saint-quentin-medecine-paes/<br />

Table des matières<br />

I -Définition 2<br />

1 -La liaison peptidique<br />

2 -Convention<br />

II -Structures primaire, secondaire, tertiaire, quaternaire 3<br />

1 -Structure primaire<br />

2 -Structure secondaire<br />

3 -Structure tertiaire<br />

4 -Structure quaternaire<br />

5 -Spécificité fonctionnelle<br />

III -Résonance et géométrie de la liaison 4<br />

1 -Propriétés de la liaison peptidique<br />

2 -Angles et rotations phi (Ф) et psi (ψ) de la liaison peptidique<br />

3 -Structure secondaire et diagramme de Ramachandran<br />

4 -L'hélice Alpha de Pauling<br />

5 -Les rubans et feuillets plissés Bêta<br />

IV -Structures tertiaires 7<br />

1 -Étude de la structure tertiaire d'une protéine<br />

2 -Trois classes de protéines globulaires<br />

3 -Boucles, conformations et degrés d'hélicité<br />

4 -Hydrophobocité et conformation :<br />

5 -Changement de conformation et de configuration<br />

6 -Acquisition le structure secondaire et tertiaire d'une protéine.<br />

7 -Organisation définitive de la structure tertiaire grâce aux protéines chaperonnes<br />

V -Un exemple de pathologie de la conformation d'une protéine : Le Kuru et le Creutzfeldt-Jakob 11<br />

Notes:<br />

Ce premier cours de biochimie n'est pas le plus difficile, y'a des choses à apprendre vraiment par<br />

cœur (je vous les ai indiqué). Pas beaucoup d'images, malheureusement, c'est parce que sinon De<br />

Mazancourt va encore m'appeler pour me remonter les bretelles à cause des histoires de copyright, même si<br />

ces fiches de cours sont gratuites, non lucratives et désintéressées. Donc la fiche est modifiable, faîtes des<br />

copiers-collers si ça vous amuse, mais un cours ça reste de toute manière personnel ! Bossez bien, exercezvous<br />

ou subissez mon Kuru !


I - Définition<br />

1 - La liaison peptidique<br />

2 - Convention<br />

Les protéines<br />

La liaison peptidique est une liaison amide formée par<br />

la déshydratation (ou condensation) entre un COOH et<br />

un NH2 de 2 AA adjacents.<br />

Le dernier acide aminé incorporé est celui avec sa<br />

fonction carboxylique libre.<br />

Un protéine est un enchaînement linéaire covalent (car<br />

ce sont des liaisons peptidiques) d'une combinaison de<br />

20 acides aminés (macropolymères azotés). Après la<br />

traduction (que l'on traitera dans un prochain cours), les<br />

les protéines peuvent être modifiées.<br />

Dans une protéine, on distingue sa structure primaire,<br />

secondaire, tertiaire et quaternaire.<br />

La chaîne protéique est orientée. A gauche on met NH 3+ car lors de la synthèse des AA, NH3+ est le<br />

premier codé par l’ARN messager et donc indirectement par le génome. C’est l’AA numéro 1.<br />

On ne représente pas tous les substituants des carbones alphas sur les AA : on les appelle R1, R2,…<br />

(ce sont des résidus) Pour décrire un enchaînement d’AA on appose un suffixe -NYL à l’AA et on laisse au<br />

dernier AA de la chaîne son nom intact.<br />

Ex : Alanyl-glutamyl-glycine = A-E-G = Ala-Glu-Gly<br />

Rappel de première : on peut utiliser plusieurs modes de représentations graphiques. C’est à nous<br />

de choisir notre mode de représentation. On peut prendre un certain nombre de libertés.<br />

On peut représenter le squelette ou le volume occupé par les AA. Ou bien les AA peuvent s’organiser<br />

en rubans plissés, boucles et hélices. Pour simplifier la représentation, on se contente souvent de montrer<br />

les schémas de l’organisation. A l'échelle de la protéine, on ne va pas représenter atome par atome ou<br />

même AA par AA. Une ''simple'' représentation 3D est parfois suffisante. Tout cela dépend finalement de ce<br />

qu'on veut démontrer.<br />

Pages : 2 / 12


II - Structures primaire, secondaire, tertiaire, quaternaire<br />

1 - Structure primaire<br />

C'est facile, la structure primaire revient à décrire l’enchaînement linéaire des AA (code à 3 lettres<br />

avec tiret, code à 1 lettre sans tiret). Mais on ne peut pas en déduire l’organisation de la protéine dans sa<br />

représentation 3D<br />

PHE-GLU-GLY-Etc<br />

2 - Structure secondaire<br />

Elle décrit la position de deux acides aminés contigus. C'est l'organisation d'un acide aminé par<br />

rapport au suivant. C'est une structure qui est stabilisé par des liaisons H. Dans certaines régions d'une<br />

protéine, il y a des répétitions d'AA qui confère à la protéine certaines propriétés structurales : feuillet,<br />

hélices …<br />

3 - Structure tertiaire<br />

Elle décrit la juxtaposition de 2 AA distants l'un de l'autre (2 structure II = 1 structure III). Elles<br />

viennent déformer l'axe de la molécule en permettant des repliements générant des coudes et des<br />

boucles<br />

4 - Structure quaternaire<br />

Elle décrit l'assemblage de 2 chaînes peptidiques distinctes. (interactions type Van der Wals, H ou<br />

ionique , pas de covalence).<br />

Il peut s'y associer des chaînes protéiques différentes. On parle alors de dimères. Homodimères quand<br />

les 2 sous-unités sont identiques et hétérodimères quand les deux sous-unités sont différentes. Oligomère<br />

quand il y a moins de 8 SU et polymère quand il y en a plus de 8. Un Protomère est le plus petit ensemble<br />

fonctionnel (la plus petite partie contenant les fonctions de la molécule).<br />

La spécificité de l'assemblage des sous-unités repose sur la complémentarité des domaines,<br />

éventuellement l'intervention des protéines-chaperons et la stabilisation de l'ensemble par des interactions<br />

faibles ou ioniques.<br />

Pages : 3 / 12


5 - Spécificité fonctionnelle<br />

La spécificité fonctionnelle est la conséquence de l’organisation structurale : cette organisation lui<br />

confère un certain nombre de propriétés (on peut ainsi deviner la fonction à partir de la structure, et<br />

inversement).<br />

Par exemple :<br />

• Le collagène : composé de 3 chaînes peptidiques avec motif répété d'AA liées entre elles<br />

→ résistance à la traction, support mécanique.<br />

• La myoglobine : forme globulaire → protéine de fixation, noyau héminique. Pour qu'une<br />

protéine soit fonctionnelle, on peut incorporer d'autres molécules (maturation dans le RE<br />

et Golgi)<br />

• Enzymes : Poche catalytique → fonction catalyseur, réalisent des réactions exergoniques à<br />

37°C. Les enzymes de restriction sont spécifiques d'une séquence donnée.<br />

Les logiciels permettent de choisir une représentation en fonction de l'effet recherché.<br />

III - Résonance et géométrie de la liaison<br />

1 - Propriétés de la liaison peptidique<br />

Lorsque l'on mesure la distance C-N, on a 1,49 A, alors que la<br />

distance C=N est de 1,27 A. (A = Angström, c'est à dire 10 -10 m. Les<br />

valeurs ne sont pas apprendre, c'est juste pour la démonstration)<br />

Or par spectre de diffraction aux rayons X, on mesure 1,32 A.<br />

Ce phénomène s'explique par la résonance de la liaison.<br />

1,32 A est une moyenne et n'est pas réelle. Lors d'une diffraction aux rayons X, on a une solution avec<br />

plusieurs protéines qui sont tantôt à 1,27 A, tantôt à 1,49 A. Il y a 60% des liaisons qui sont dans la<br />

conformation de gauche et 40% pour la droite.<br />

La liaison peptidique est situé dans un plan, se qui lui procure une grande stabilité. La configuration<br />

trans est plus stable que cis, mais cis peut exister.<br />

(en Vert c'est le radical R)<br />

Pages : 4 / 12


2 - Angles et rotations phi (Ф) et psi (ψ) de la liaison peptidique<br />

On se place sur Cα:<br />

• Φ : on regarde vers N<br />

• Ψ : on regarde vers C=O<br />

• sens des aiguilles d'une montre = sens positif<br />

Bien qu’il y ait des doubles liaisons qui puissent s’établir<br />

entre N/Cα et C/Cα, elles ne le font pas. On n’a pas de<br />

résonance. On parle bien de covalence simple : il y a donc<br />

possibilité de rotation autour de l’axe. Par convention, les<br />

lettres grecques phi et psi désignent les 2 angles.<br />

On rappelle que la liaison peptidique est plane. Les deux<br />

losanges sont des plans en raison des propriétés des doubles<br />

liaisons. En revanche comme il peut y avoir rotation autour de<br />

l’axe libre N/Cα ce n’est pas plan. Tout le losange va bouger. Phi<br />

et psi peuvent donc avoir une rotation entraînant dans son<br />

ensemble la liaison peptidique. Mais seulement un petit<br />

nombre d’angles phi et psi sont possibles (pour des raisons d’encombrement ou de répulsion de charge).<br />

D'autres conformations sont fréquentes grâce aux liaisons H qui peuvent s'établir entre les AA.<br />

3 - Structure secondaire et diagramme de Ramachandran<br />

On représente phi en fonction de psi. Un point<br />

décrit un AA caractérisé par une valeur d’angle phi et<br />

d’angle psi. On voit que finalement les AA ont les<br />

valeurs de phi et psi dans des régions particulières du<br />

graphe (à peu près 3) les AA gardent<br />

majoritairement les valeurs d’angles correspondant à<br />

une organisation bien précise. Ces angles permettent<br />

une organisation de structure secondaire (car<br />

répétitive) en feuillet ou en hélice. Pour les valeurs où<br />

il n’y a pas de point, les AA ne sont pas possibles pour<br />

des raisons de répulsion de charges, encombrements<br />

stériques … D’autres sont fréquentes car stabilisées par<br />

des liaisons H.<br />

Pages : 5 / 12


4 - L'hélice Alpha de Pauling<br />

Un exemple de protéine ayant de nombreuses hélice α est la kératine α du cheveu. On a un<br />

assemblage d'hélice en protofilaments qui forment des microfibrilles qui forment ensuite des macrofibrilles.<br />

L'hélice α de Pauling est la plus fréquente, mais il existe d'autres forme d'hélices ( la 3.10 et la π)<br />

Pas de l'hélice : p<br />

• Cα n - Cα n+1 = d ou distance entre les deux carbones alpha de deux acides aminés contigus (pour<br />

savoir ce qu'est le carbone alpha d'un acide aminé, voir la première image de ce cours)<br />

• Nombre d'AA par tour: n<br />

• p = n.d<br />

Dans l'hélice α :<br />

• p = 0,54 nm<br />

• d = 0,15 nm<br />

• n= 3,6 AA ou 13 atomes par tour de spire<br />

• Les liaisons H s'établissent entre deux AA de rang n et n+4.<br />

Il y a d'autres hélices a connaître (tableau à connaître par cœur, un classique du concours)<br />

Hélice AA/tour Φ,Ψ Atomes par tour<br />

Liaisons H intracaténaires<br />

α 3,6 Φ≈ –60° → -120°<br />

Ψ≈ -60°<br />

13 atomes par tour<br />

Liaison H entre C=O de rang n et NH de rang n+4<br />

3.10 3,0 10 atomes par tour<br />

Liaison H entre C=O de rang n et NH de rang n+3<br />

π 4,4 16 atomes par tour<br />

Liaison H entre C=O de rang n et NH de rang n+5<br />

Les AA qui déstabilisent l'hélice α de Pauling sont : (un classique aussi)<br />

Structure<br />

Stable<br />

Étirement moyen<br />

La plus présente<br />

Étirée<br />

Rare<br />

Aplatie<br />

Très rare<br />

• Proline : induit un coude, elle interrompt donc l'hélice. L'isomère cis de Pro provoque un<br />

coude dans la chaîne.<br />

• Les chaînes latérales de même charge en n et n+4 : elles se repoussent et interrompt donc<br />

l'hélice<br />

• Les AA substitués en β (Val, Ile, Thr) en n et n+4 : trop volumineuses donc encombrements<br />

• Glycine : C'est le plus petit des acides aminés. Il y a une trop grande mobilité des angles<br />

phi et psi et empêchant la stabilisation de l'hélice dû à son radical H.<br />

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5 - Les rubans et feuillets plissés Bêta<br />

Les angles valentiels du Cα sont respectés, la planéité de la liaison peptidique aussi, mais le ruban plissé<br />

seul est instable. Il y a donc stabilisation en feuillet plissé β par des liaisons H inter-rubans.<br />

Les chaînes des feuillets β peuvent être parallèles ou antiparallèles. Les feuillets antiparallèles sont plus<br />

stables.<br />

Les feuillets plissés ne sont pas plans. Ils sont légèrement incurvés ce qui leur permet une<br />

organisation tridimensionnelle.<br />

IV - Structures tertiaires<br />

1 - Étude de la structure tertiaire d'une protéine<br />

Depuis les années 50, on disposait de la cristallographie (qui peut prendre plusieurs années de<br />

travail) on cristallise une protéine, les rayons X sont déviés par l’organisation du cristal et on en déduit la<br />

structure tertiaire d’une protéine et donc la représentation tridimensionnelle des protéines.<br />

Résonance magnétique nucléaire (RMN) : Si un proton H+ tourne sur lui-même et induit donc un<br />

moment magnétique, si on applique un champ magnétique, il existe une fréquence pour laquelle le proton<br />

change de spin. Le changement de spin correspond à un niveau d’énergie différent, il y a absorption de la<br />

radiation électromagnétique. En fonction de l’énergie nécessaire pour changer de sens, je déduis ce qu’il y a<br />

autour du proton car la fréquence pour laquelle le proton change de spin (résonance) dépend des atomes<br />

environnants. Un calcul transforme ces caractéristiques en « chemical shift ».<br />

Les mesures répétées permettent d’établir un spectre de RMN. L’intérêt de la RMN est de montrer que<br />

la protéine a une organisation dynamique car en réalité à un instant t et t+dt la protéine n’a pas exactement<br />

la même conformation.<br />

De toute manière, le principe de la RMN sera revu en biophysique et en UE spé med/pharma.<br />

Limites : les protéines sont plus petites que les cristaux. Les calculateurs ne permettent pas d’étudier<br />

des molécules trop grosses.<br />

2 - Trois classes de protéines globulaires<br />

La prédominance de l’hélice alpha et du ruban plissé est due à la stabilité apportée par les<br />

liaisons hydrogènes. Pour déterminer les structures secondaires ou tertiaires on dispose de la<br />

cristallographie. On observe que toutes les combinaisons sont possibles : l’organisation peut être<br />

constituée<br />

• exclusivement par des structures secondaires d’hélice alpha qui peuvent être interrompues<br />

(protéine à plusieurs domaines d’hélice alpha)<br />

• des protéines avec feuillet et hélice<br />

• composées intégralement de feuillets bêta.<br />

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3 - Boucles, conformations et degrés d'hélicité<br />

Les boucles :<br />

•<br />

Rôles de jonction entre segments<br />

•<br />

Rôle de solvatation (exposition à l'eau)<br />

•<br />

Résidus hydrophile<br />

• Rôle dans la structure tertiaire<br />

•<br />

Rôle dans le changement de conformation<br />

• mobiles, induisent un état actif ou inactif.<br />

4 - Hydrophobocité et conformation :<br />

En fonction de la nature chimique de la chaîne latérale des AA, ces chaînes peuvent avoir des<br />

caractéristiques hydrophiles ou hydrophobes. (Un polycopié, à apprendre par cœur, vous sera distribuer, sur<br />

les classes d'acides aminés : hydrophobe, hydrophile ionisé ou non ionisé etc ...)<br />

Lorsque les chaînes latérales sont hydrophobes cela induit des caractéristiques structurales<br />

particulières.<br />

Arrangement improbable : position de l’eau autour des résidus hydrophobes.<br />

Arrangement probable : les molécules d’eau se positionnent éloignées des résidus car c'est un<br />

arrangement plus stable les AA sont qualifiés d’hydrophobes. Lorsqu’il y a plusieurs résidus<br />

hydrophobes, elles vont plus volontiers s’intégrer dans les bicouches phospholipidiques des membranes<br />

cellulaires qu’avec de l’eau.<br />

On dispose d’un indice d’hydrophobicité, mais en fonction du solvant utilisé l’indice est différent. La<br />

valeur absolue varie donc. On peut donc prédire les régions de la protéine qui vont être insérées dans la<br />

membrane plasmique.<br />

5 - Changement de conformation et de configuration<br />

La structure tertiaire d’une protéine est faîte pour être modifiée. Outre les vibrations autour d’une<br />

position d’équilibre, une protéine peut avoir de plus grosse modifications.<br />

Un réarrangement impliquant une modification de covalence est un changement de<br />

configuration .<br />

Un réarrangement de la structure secondaire impliquant une modification de liaisons faibles<br />

est un changement de conformation.<br />

→ Rôle capital dans les fonctions des protéines.<br />

La structure tertiaire permet des changement de conformation. Ces changements de conformation<br />

contribuent aux fonctions des protéines → structure dynamique, changement de structure II et III, une<br />

protéine n'est pas figée !<br />

La structure protéique est une structure dynamique. La structure tertiaire permet des changements de<br />

conformation, ces changements de conformation contribuent aux fonctions des protéines. Le passage<br />

configuration active à une configuration non active s’accompagne de modifications considérables. Ces<br />

modifications peuvent s’accompagner d’un changement d’un brin en hélice alpha par exemple. En<br />

résonance magnétique nucléaire, on observerait des changements beaucoup plus importants que les<br />

simples « vibrations » vues précédemment.<br />

Exemple : quand l'hémoglobine passe de l'état désoxy à oxy (gain d’un atome d'oxygène). Il<br />

s’accompagne du changement de conformation de la protéine.<br />

Pages : 8 / 12


6 - Acquisition le structure secondaire et tertiaire d'une protéine.<br />

Lors de la traduction (cf <strong>Cours</strong> de première S ou prochain chapitre en biochimie) les AA sont incorporés<br />

les uns après les autres. Il y a une coopérativité de repliement pendant la traduction.<br />

La forme d'une protéine n'est pas toujours spontanée.<br />

La formation des liaisons s'établissent dans cet ordre: (les liaisons fortes se font en dernier)<br />

1. interaction hydrophobes<br />

2. Liaisons H<br />

3. Van der Wals<br />

4. liaisons ioniques<br />

5. Covalences (ponts disulfures)<br />

7 - Organisation définitive de la structure tertiaire grâce aux protéines<br />

chaperonnes<br />

L'organisation finale d'une protéine n'est pas toujours celle prédite par les calculs. Pour acquérir leur<br />

forme définitive, certaines protéines ont besoin de protéines chaperonnes 1 .<br />

Ces protéines chaperones peuvent ajuster la forme définitive (Hsp 70), ou bien la réparer (Hsp 60).<br />

Hsp 70 : dimère phosphorylable réversiblement. Ces phosphorylations vont donner des charges<br />

négative sur Hsp70 pour donner des interactions avec les charges positives des AA. Les Hsp70 sont<br />

donc fixer sur la protéine et les dimères de Hsp70 vont alors interagir entre elles et va donc forcer<br />

la protéine à se replier alors qu'à l'origine certains repliements ne se seraient pas fait<br />

spontanément. Ensuite des ponts disulfures (donc covalents) vont se former au sein de la protéine,<br />

et alors les Hsp70 n'ont plus besoin d'être fixées. Elles vont être alors déphosphorylées, donc plus<br />

de charges négatives ; elles s'en vont. Notre protéine est repliée.<br />

Hsp 60 : 12 Sous-Unités en forme de tonneau. Agît par un processus ATPasique (dépendant de<br />

l'ATP). Ça libère de l'énergie pour reformer la molécule. Elle répare ou sinon elle adresse la<br />

protéine mal formée au protéasome pour être détruite.<br />

1 Petit aparté : c'est quoi un chaperon ? Pour ceux qui ne le savent pas, un chaperon c'est ''une personne de confiance qui<br />

accompagne un couple de jeunes non mariés lors de ses déplacements pour s'assurer qu'ils n'auront pas de relations sexuelles avant<br />

leur union officielle. Le terme provient de la fauconnerie, le chaperon empêchant toute action intempestive.'' Bref c'est un relou qui<br />

te colle au basque pour que tu fasses bien les choses. Bah c'est pareil pour nos protéines et leur organisation définitive !<br />

Pages : 9 / 12


Les chaperons : (un classique des TD et du concours.)<br />

• toutes les protéines n'ont pas forcément besoin de chaperon pour se replier<br />

• Certaines protéines hydrophobes nécessitent des interactions avec des chaperons<br />

• Chez les eucaryotes, des chaperons spécifiques d'une protéine ou d'un compartiment peuvent<br />

intervenir.<br />

• Les chaperons peuvent réparer des protéines ayant acquis précédemment une conformation<br />

anormale.<br />

• Les chaperons peuvent aussi présenter des repliements anormaux irréparables aux protéases.<br />

• Les chaperons ne participent pas à l'état replié actif ; les interactions protéines-chaperons cessent<br />

lorsque la protéine est terminée.<br />

• La structure tertiaire définitive, même après intervention des chaperons n'est pas figée ; les<br />

protéines peuvent osciller entre 2 conformations.<br />

• Les chaperons peuvent intervenir en cascade sur une même protéine.<br />

Comme dit précédemment les ordinateurs ne peuvent pas prédire l'organisation tertiaire finale à<br />

la suite de l'intervention de protéines chaperons.<br />

Une autre aparté. Les protéines ont souvent des noms à couché dehors. En fait leurs noms sont logiques (enfin pas toutes...)<br />

HSP = Heat schock protéin. A l'origine, cette protéine a été mise en évidence chez les bactéries car elle réparait les protéines en cas<br />

de choc thermique. Et 70 = 70 kDa, c'est une unité de masse pour les protéines. Donc à chaque fois qu'une protéine à un nom<br />

bizarre, essayer de connaître son étymologie, ça peut aider à retenir.<br />

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V - Un exemple de pathologie de la conformation d'une protéine : Le Kuru<br />

et le Creutzfeldt-Jakob<br />

La partie la plus intéressante du cours !<br />

Le Kuru est une maladie de Nouvelle-Guinée qui se trouvait dans les années 50-60 parmi une tribu<br />

cannibalise. Les signes sont celles d'une encéphalopathie spongiforme. C'est à dire qu'elle provoque une<br />

démence et une perte de la mémoire à court terme de manière précoce. Quand on examine de plus près<br />

les cerveaux des personnes atteintes (et décédées bien évidemment), on voit des gros trous, c'est ce qu'on<br />

appelle une spongiose, d'où le spongiforme. En terme d'épidémiologie, chose atypique, on constate que<br />

cette maladie touchait essentiellement les femmes et les enfants des deux sexes. Donc soit la transmission<br />

est génétiquement très étrange, soit c'est pas génétique du tout !<br />

On peut essayer de comparer avec les autres encéphalopathies spongiformes. Le Creutzfeldt-Jakob<br />

présente les mêmes signes que le kuru, à savoir la démence et la spongiose à l'examen post-mortem.<br />

Seulement le CJ est transmis de manière autosomique dominante donc c'est une maladie génétique (1<br />

enfant sur 2 d'un parent atteint est atteint). Cf Dr House : n°13 est atteinte de Creutzfeldt-Jakob mais elle<br />

est encore asymptomatique.<br />

Les autres encéphalopathie spongiformes sont :<br />

• Insomnie fatale familiale<br />

• Gerstmann-Sträussler-Scheinker<br />

• Tremblante (scrapie) du monton<br />

• encéphalopathie bovine (maladie de la vache folle)<br />

En fait les cerveaux des malades sont infectieux !<br />

Pour résoudre le mystère, il a fallu se tourner sur les comportements gastronomiques de la tribu. En<br />

fait, lors d'un rite funéraire, la tribu mangeait le défunt pour s'imprégner de sa force. Et les morceaux<br />

étaient distribués selon l'âge et le sexe. Les hommes avaient le droit aux muscles, les femmes et les enfants<br />

dégustaient le cerveau.<br />

Or le Kuru se caractérise par un développement massif dans le cerveau de protéines chaperonnes<br />

très toxiques et indestructibles. Ces protéines chaperonnes ont la capacité de transformer d'autres<br />

protéines chaperonnes normales en protéines toxiques. De ce fait, les protéines anormales prolifèrent et<br />

provoquent des « trous » dans le cerveau. Les femmes et les enfants mangent les cerveaux contaminés et<br />

manifestent ensuite la maladie. Les hommes étaient épargnés.<br />

C'est Prusiner qui en 1982 révolutionna la médecine en découvrant les PRIONs (PRoteinaceous<br />

Infectious ONly particle / particule protéique infectieuse) et mit ainsi en évidence le mécanisme<br />

physiopathologique du kuru.<br />

Si on examine la structure tertiaire de la protéine infectieuse, la PrPc, celle-ci comprend trois hélices.<br />

Mais sa conformation anormale PrPsc comprend 2 hélices et 4 feuillets. PrPsc interagit avec ses voisines<br />

PrPc et les transforme en PrPsc, et prolifèrent ainsi de suite.<br />

Ainsi on sera atteint de spongiose si c'est génétique car PrPc est d'emblée mutée en PrPsc. Mais on<br />

peut aussi être atteint si on ingère PrPsc. Bref le kuru est dû au départ à un individu atteint de spongiose<br />

génétique (un CJ peut être) qui est mort et son cerveau s'est retrouvé dans l'assiette des femmes et des<br />

enfants. Et du coup ils ont commencé à accumuler les morts à cause du PrPsc qui s'accumulaient dans la<br />

tribu ce qui accentua d'autant plus l'épidémie.<br />

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Le cannibalisme est maintenant interdit en Nouvelle-Guinée, si bien que le Kuru est quasi-éradiqué de<br />

la planète.<br />

Barrière d'espèce :<br />

La maladie de la vache folle est liée à une anomalie de la structure tertiaire de la protéine du prion<br />

bovin nourrit par des moutons (farines animales) atteint de scrapie. La protéine humaine ne peut servir de<br />

chaperonne à une autre espèce et inversement. C'est ce qu'on appelle la barrière d'espèce. Ainsi si on<br />

mange des cervelles de mouton atteints de Scrapie, on ne sera pas atteint.<br />

Mais de humain à bovin, il n'y a pas de barrière d'espèce. Donc la vache mange le mouton, puis<br />

l'homme mange la vache, donc on peut être infecté, ce qui provoqua le scandale de la maladie de la vache<br />

folle.<br />

On peut aussi avoir une transmission de hamster à humain (Je veux pas savoir comment cette donnée a été<br />

vérifiée...)<br />

Donc pas de barrière d'espèce entre humain et bovin, ni entre ovin et bovin, mais entre<br />

humain et ovin.<br />

CJ nouveau variant<br />

: 2<br />

e forme de CJ<br />

Dans les années 80, pour faire grandir des enfants qui étaient trop petits, on injectait des hormones de<br />

croissance extraites à partir de cerveau humain. Certains n'étaient pas triés. J'ai ouïe dire que ces cerveaux<br />

provenaient des pays de l'Est (donc même pas d'infos sur les cadavres) et quand ils arrivaient en France, les<br />

médecins n'étaient pas très regardant sur les antécédents médicaux de ces cerveaux. Ainsi ils se pouvaient<br />

que certains cerveaux contenaient un PRION. Les enfants développaient des spongioses. C'est le scandale<br />

des hormones de croissance.<br />

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