L’œuvre provoque admiration et perplexité de <strong>la</strong> part des collègues de Strauss. Le compositeur français Gabriel Fauré parle de « dissonances cruelles qui défient toute explication ». Mais les cantatrices se <strong>la</strong>issent tenter par ce rôle de Lolita – elle est censée avoir 16 ans ! – à <strong>la</strong> voix de wagnérienne, même si elles doivent danser et se faire entendre au‐dessus d’un orchestre déchaîné. L’AUTRE STRAUSS Tout le monde connaît au moins quelques mesures de <strong>la</strong> musique de Richard Strauss : l’impressionnant appel de cuivres, extrait de son poème symphonique Ainsi par<strong>la</strong>it Zarathoustra, utilisé dans le film 2001 : Odyssée de l’espace, a été repris depuis dans plusieurs publicités. Né en 1864 à Munich, d’un père corniste dans l’orchestre de l’empereur Guil<strong>la</strong>ume, Richard Strauss compose pour orchestre dès l’adolescence et démontre très tôt une passion pour les couleurs, les effets et les subtilités de l’orchestration. Il tarde à venir à l’opéra, préférant de vastes compositions appelées poèmes symphoniques : Don Juan, Till l’espiègle, Mort et transfiguration… Après deux essais peu concluants, c’est <strong>la</strong> tornade Salomé en 1905, suivi de l’ouragan Elektra en 1909, deux œuvres qui secouent le monde musical. Suite à quoi, il s’assagit considérablement, avec des opéras à l’orchestration tout aussi chatoyante, mais beaucoup moins provocateurs : Ariane à Naxos, Arabel<strong>la</strong>, Capriccio… Richard Strauss va connaître une carrière longue et prolifique, et mourra en 1949, non sans avoir composé les merveilleux Quatre derniers lieder. ARGUMENT Tout le monde désire <strong>la</strong> belle princesse Salomé, y compris son beau‐père Hérode. Mais elle éprouve à son tour une attraction fatale pour le prophète Jochanaan, prisonnier d’Hérode. Salomé danse pour son beau‐père qui, fou de désir, lui promet tout ce qu’elle veut. La belle réc<strong>la</strong>me rien de moins que <strong>la</strong> tête de Jochanaan. Quand elle l’obtient enfin, elle tombe dans une ivresse érotique qui atteint son paroxysme au moment du baiser qu’elle donne sur les lèvres du prophète. Hérode, enfin horrifié, ordonne à ses soldats de <strong>la</strong> tuer sur‐le‐champ. Opéra : Salomé de Richard Strauss Genre : drame Structure : en un acte (découpé en quatre scènes) SANS ENTRACTE Langue : allemand, avec surtitres français et ang<strong>la</strong>is Livret : du compositeur, d’après <strong>la</strong> pièce d’Oscar Wilde, écrite en français, traduite en allemand par Hedwig Lachmann Création : Hofoper de Dresde, le 9 décembre 1905 AUTOUR DE SALOMÉ P<strong>la</strong>ce à l’opéra Salomé de Richard Strauss Une œuvre coup de poing, abordée sous divers aspects : <strong>la</strong> musique de Strauss, le livret, l’œuvre de Wilde. Avec extraits vidéos. Invités : Louis Bilodeau, professeur de littérature au Collège Ahuntsic, Georges Nicholson, conférencier, musicologue et auteur, Tabitha Sparks, professeur de littérature à l’Université McGill. Grande Bibliothèque (auditorium) : jeudi 10 mars 2011, 19 h 30 Centre Segal (EspaceCinéma) – en ang<strong>la</strong>is : mardi 15 mars 2011, 19 h 30 MétrOpéra Autour de l’opéra, par les chanteurs de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal. Date : le mercredi 16 mars à 16 h 45, station Berri‐UQAM. Gratuit. En col<strong>la</strong>boration avec PréOpéra …/2
Conférence sur l’œuvre, donnée par le musicologue Pierre Vachon avant chaque représentation, à 18 h 45 au Piano Nobile de <strong>la</strong> PDA. …/3