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Entretien avec Christophe Pel<strong>le</strong>t<br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> L’entresort 2008 / 2009<br />

Christophe Pel<strong>le</strong>t<br />

L’écrivain<br />

Aimerais-tu évoquer <strong>le</strong>s commencements, <strong>le</strong>s origines ? Quel<strong>le</strong>s images gar<strong>de</strong>stu<br />

<strong>de</strong> ton enfance, <strong>de</strong>s lieux où tu as grandi, <strong>de</strong> tes parents (professions, situation<br />

socia<strong>le</strong>), du poids <strong>de</strong> la famil<strong>le</strong> ? Existe-il un lien entre ta famil<strong>le</strong> et ton écriture ?<br />

J’ai eu une enfance très heureuse : j’ai grandi dans <strong>le</strong>s quartiers nord <strong>de</strong> Marseil<strong>le</strong>,<br />

entre la Rose et Saint-Just, quartiers populaires. Je passais beaucoup <strong>de</strong> temps dans<br />

la rue, avec ma ban<strong>de</strong> d’amis, après l’éco<strong>le</strong> : ce n’était pas vio<strong>le</strong>nt du tout, parce<br />

que nous étions enfants, pas encore ado<strong>le</strong>scents (j’ai quitté <strong>le</strong> quartier une fois que<br />

mes parents ont eu plus d’argent, à l’ado<strong>le</strong>scence). J’ai un souvenir très fort <strong>de</strong> cette<br />

pério<strong>de</strong>, <strong>le</strong>s soirs d’été où nous étions autorisés à sortir après <strong>le</strong> dîner, <strong>le</strong>s dimanches<br />

après midi, très calmes où la rue nous appartenait, ou <strong>le</strong>s bruits résonnaient.<br />

Mes parents à l’époque terminaient <strong>le</strong>urs étu<strong>de</strong>s : mon père est <strong>de</strong>venu chercheur<br />

au CNRS (en psychophysiologie) et ma mère documentaliste et traductrice dans<br />

la même université scientifi que. Comme ils travaillaient beaucoup, que j’étais fi ls<br />

unique, je passais du temps dans <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s <strong>de</strong>s autres enfants, souvent <strong>de</strong>s famil<strong>le</strong>s<br />

nombreuses, qui m’accueillaient : une gran<strong>de</strong> solidarité. J’étais <strong>le</strong> fi ls unique venu du<br />

Nord (ma mère du Jura et mon père <strong>de</strong> Bourgogne : pour Marseil<strong>le</strong>, c’était <strong>le</strong> Nord) et<br />

mes amis étaient d’Algérie, d’Italie, du Vietnam ou originaires d’Arménie. J’ai été très<br />

marqué par ce mélange <strong>de</strong> cultures, surtout la culture juive pied-noir.<br />

Je n’ai pas ressenti <strong>le</strong> poids <strong>de</strong> la famil<strong>le</strong> ; lorsque j’écris aujourd’hui, je me <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

d’où vient cette vision négative. Sans doute est-ce inscrit en moi <strong>de</strong> manière<br />

politique plus que personnel<strong>le</strong> : famil<strong>le</strong> oppressive ou déréglée, infl uençant <strong>le</strong> social,<br />

c’est là un thème que j’abor<strong>de</strong> souvent, c’est vrai. Cela vient <strong>de</strong> mon rapport au<br />

mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>venu adulte, pas <strong>de</strong> ma propre enfance.<br />

Quand as-tu commencé à écrire ? et pourquoi ? Étais-tu en train <strong>de</strong> vouloir<br />

<strong>de</strong>venir écrivain à cette époque ?<br />

Des poèmes très tôt. Je me souviens du premier cahier, la couverture orange, <strong>le</strong><br />

papier glacé, luxueux, sur <strong>le</strong>quel je ne pouvais écrire que <strong>de</strong>s bel<strong>le</strong>s choses. Je ne<br />

CHRISTOPHE PELLET L’ÉCRIVAIN<br />

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