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N° 124 - Août 2006 (PDF) - Spore - CTA

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Information<br />

pour le<br />

développement<br />

agricole<br />

des pays ACP<br />

<strong>N°</strong> <strong>124</strong><br />

AOÛT <strong>2006</strong><br />

Commercialisation<br />

Des outils au banc d'essai 1<br />

Travail des enfants<br />

À éliminer en douceur 3<br />

Nanotechnologie<br />

Le pouvoir de l’infiniment petit 4<br />

EN BREF 6<br />

REPÈRES 10<br />

PUBLICATIONS 11<br />

ENTRE NOUS 14<br />

POINT DE VUE<br />

Agroalimentaire<br />

L’appel de l’agriculture 16<br />

Site Web : spore.cta.int<br />

Dans ce numéro<br />

Infiniment petit.<br />

La nanotechnologie<br />

annonce une ère<br />

nouvelle et pourrait venir<br />

bouleverser bien des secteurs.<br />

Ce numéro de <strong>Spore</strong> vous en donne<br />

un aperçu. Un bouleversement de<br />

plus pour les producteurs ACP,<br />

après celui de la libéralisation des<br />

marchés agricoles dans les années<br />

1980. Qu’en est-il de certains outils<br />

de commercialisation introduits<br />

depuis, comme le certificat<br />

d’entrepôt ? <strong>Spore</strong> vous invite<br />

à le découvrir dans le premier<br />

article. Quand il s’agit de nouveaux<br />

outils et de technologies améliorées,<br />

les femmes ne sont pas en reste.<br />

Vous verrez dans le Point de vue<br />

comment certaines s’en servent<br />

afin de rendre l’agriculture<br />

attrayante pour les jeunes.<br />

Le potentiel est là.<br />

Infiniment grand.<br />

” C'est Commercialisation<br />

Des outils<br />

au banc d'essai<br />

La professionnalisation de l'agriculture va de pair avec celle de<br />

la commercialisation des produits agricoles. En Afrique, où<br />

apparaissent de nouveaux outils de commercialisation, les<br />

producteurs, grands et petits, n'en tireront bénéfice que si<br />

les règles du jeu sont claires.<br />

pourtant simple : on veut vendre<br />

dès la récolte, au prix de la période de<br />

soudure, et être payés à l'avance”,<br />

lance un paysan croqué par un dessinateur<br />

humoristique. De fait, tout agriculteur<br />

aspire à vendre les fruits de son travail à un<br />

prix correct et être payé dans des délais qui<br />

lui permettent d'acheter semences et intrants<br />

pour la campagne suivante sans avoir à s'endetter.<br />

Cela reste un idéal, surtout pour les<br />

petits producteurs africains qui, après avoir<br />

vécu sous la tutelle des organismes de commercialisation<br />

étatiques, se sont retrouvés<br />

exposés brutalement à la libéralisation des<br />

marchés agricoles à partir des années 1980.<br />

Le secteur privé a alors été amené, le plus<br />

souvent sans préparation, à prendre le relais<br />

de l'État pour commercialiser les produits<br />

<strong>Spore</strong> <strong>124</strong> •<br />

PAGE 1<br />

agricoles. Mais l'insuffisance du crédit, liée à<br />

la faiblesse et à l’inadaptation du système<br />

bancaire, ainsi que le manque de capacité de<br />

stockage et l’absence d’outils de couverture<br />

des risques liés à la volatilité des prix ont<br />

longtemps freiné le développement des<br />

petites et moyennes entreprises agricoles.<br />

La faiblesse de ce maillon dans la chaîne qui<br />

va du producteur au consommateur est<br />

lourde de conséquences en Afrique. Elle<br />

oblige notamment les paysans à supporter la<br />

charge financière et les risques du stockage<br />

dans des pays où les pertes après récolte sont<br />

élevées. Les producteurs ne peuvent pas non<br />

plus se protéger des risques de variation à la<br />

baisse des prix de leurs produits. Cette situation<br />

incite les commerçants à acheter par<br />

petites quantités pour ne pas devoir financer<br />

Dessin : Intactile DESIGN


D’après J. Coulter<br />

Commercialisation •<br />

des stocks toujours coûteux. Il en résulte<br />

parfois une hausse des prix de détail pour le<br />

consommateur.<br />

C'est pour corriger ce schéma pernicieux,<br />

qui bride les échanges, la consommation et<br />

en retour la production, que sont apparus de<br />

nouveaux outils de commercialisation<br />

(<strong>Spore</strong> 122, page 14) : le système de certificat<br />

d'entrepôt, appelé également warrantage,<br />

crédit warranté, crédit sur nantissement des<br />

stocks ou crédit-stockage, et les bourses<br />

d'échanges agricoles.<br />

Un jeu à trois<br />

Le système de certificat d'entrepôt permet à<br />

un emprunteur d'obtenir d'une banque ou<br />

d'un institut de microfinance (IMF) un prêt<br />

garanti sur des produits (souvent des<br />

céréales) et non sur des biens immobiliers<br />

comme l'exigent le plus souvent les établissements<br />

de crédit. Il fait intervenir un troisième<br />

acteur : l'entreposeur professionnel.<br />

L'emprunteur peut être un commerçant, un<br />

groupement de producteurs ou un agriculteur<br />

disposant d'une certaine quantité.<br />

Traditionnellement, les paysans stockent<br />

leurs excédents de récolte dans leurs propres<br />

greniers avec l'espoir de les vendre au<br />

meilleur prix à la période de soudure. Cette<br />

stratégie a deux grands inconvénients. Les<br />

paysans doivent assumer les risques du stockage<br />

– pertes estimées entre 6 et 8 % de la<br />

récolte de maïs au Ghana pour des périodes<br />

de trois à sept mois. Et ils ne disposent pas<br />

d'argent liquide au moment où ils en<br />

auraient besoin, par exemple pour préparer<br />

la campagne suivante (achat d'engrais) ou se<br />

lancer dans d'autres spéculations à cycle<br />

court (petit élevage, maraîchage, etc.).<br />

Le producteur choisit un entreposeur à<br />

qui il confie sa récolte et qui lui remet en<br />

échange un reçu (certificat ou récépissé d'entrepôt)<br />

qui servira de garantie auprès de la<br />

banque. Les frais de stockage sont à sa<br />

charge. Selon les cas, soit il peut retirer son<br />

dépôt à tout moment et alors rembourser la<br />

banque, soit il est astreint à<br />

aller jusqu'au terme du contrat. La fiabilité<br />

et le professionnalisme de l'entreposeur sont<br />

les clés de voûte de ce dispositif, qui n'est pas<br />

sans rappeler celui des banques de céréales<br />

des années 1990. La plupart avaient échoué<br />

précisément en raison de leur amateurisme<br />

et de leur mauvaise gestion. Dans cette partie,<br />

le prêteur a un rôle dynamique à jouer.<br />

Les banques commerciales doivent pouvoir<br />

jouer le jeu librement, sans contraintes de<br />

l'État, et avec le souci de s'adapter à leur<br />

clientèle en pratiquant des taux et des délais<br />

raisonnables.<br />

Éviter les interférences<br />

Ce système ne peut réellement s'épanouir<br />

que si l'État se garde de toute intervention<br />

sur le crédit et surtout sur les échanges (prix,<br />

volume, circulation). En effet, la moindre<br />

menace de blocage des prix risque de décourager<br />

les emprunteurs qui tablent logiquement<br />

sur une hausse des prix entre la récolte<br />

et la période de soudure (de 30 à 100 %<br />

selon les pays et les produits).<br />

Établir une relation gagnant-gagnant<br />

entre tous les partenaires suppose un climat<br />

de confiance entre eux. Dans beaucoup de<br />

pays d'Afrique, cela suppose aussi une évolution<br />

des mentalités pour que les commerçants<br />

et les intermédiaires en général cessent<br />

d'être stigmatisés et regardés, y compris par<br />

l'État, comme des parasites et non comme<br />

des acteurs économiques indispensables.<br />

Avec la libéralisation, l'État n'a plus à<br />

intervenir directement sur le marché, mais il<br />

lui incombe de créer les conditions de son<br />

bon fonctionnement dans l'intérêt de tous.<br />

“Le crédit sur nantissement des stocks ne<br />

peut fonctionner que dans un milieu administratif<br />

propice. Il exige aussi la disponibilité<br />

de services de soutien tels que des<br />

systèmes d'information sur les marchés<br />

(SIM)”, rappelle Jonathan Coulter, du<br />

Natural Resources Institute, spécialiste<br />

britannique de ces questions.<br />

<strong>Spore</strong> <strong>124</strong> •<br />

PAGE 2<br />

À ses yeux, toute interférence politique est<br />

de nature à gripper la machine, mais une<br />

législation commerciale souple accordant la<br />

possibilité de négocier les certificats d'entrepôt<br />

sécuriserait l'entreposage et lui donnerait<br />

une impulsion. Ce qui vaut pour les États en<br />

Afrique vaut aussi pour les bailleurs de<br />

fonds. L'aide alimentaire a souvent été accusée<br />

de perturber les échanges et de concurrencer<br />

la production locale.<br />

Quelle place peuvent occuper les producteurs,<br />

notamment les plus petits, dans ce<br />

système de warrantage agricole ? Pour eux<br />

comme pour les entreposeurs, l'opération ne<br />

peut être rentable que si les quantités déposées<br />

sont suffisantes pour pouvoir amortir les<br />

frais qui en résultent. Cela les incite à se<br />

regrouper, à créer des coopératives, et exige<br />

d'eux un nouvel état d'esprit à l'égard de<br />

l'activité commerciale. L'exemple réussi des<br />

Greniers villageois communautaires de<br />

Madagascar, sous la houlette des Caisses<br />

d'épargne et de crédit agricoles mutuels<br />

(CECAM), démontre la pertinence du crédit-stockage<br />

en faveur des petits riziculteurs<br />

(<strong>Spore</strong> 123). Au Niger, le warrantage évite<br />

aux paysans de brader leur production dès la<br />

récolte et leur permet d'acheter des intrants.<br />

Cotés en bourse<br />

À une tout autre échelle, et au-delà de la<br />

perspective de sécurité alimentaire, les pays<br />

d'Afrique de l'Est et d'Afrique australe disposent<br />

de systèmes de certificats d'entrepôt<br />

plus avancés. C'est le cas du Kenya (maïs),<br />

de l'Ouganda (café), de la Tanzanie (café et<br />

coton), de la Zambie (céréales) et du<br />

Zimbabwe (café et soja). L'Afrique du Sud a<br />

été pionnière en la matière tout comme dans<br />

la mise en place d'une bourse d'échanges<br />

agricoles qui brasse chaque jour des milliers<br />

de tonnes de céréales.<br />

Avec ces bourses, la commercialisation des<br />

produits agricoles entre clairement dans une<br />

logique de rentabilité et d'efficacité. Un des<br />

constats de la consultation d'experts organisée<br />

par le <strong>CTA</strong> sur les nouveaux outils du<br />

marché, en novembre 2005, était que “les<br />

meilleurs exemples de bourses se trouvent<br />

dans des pays où il existe un nombre élevé<br />

de grandes exploitations”. Les bourses<br />

d'échanges agricoles fonctionnent soit<br />

comme un marché au comptant avec livraison<br />

physique de la marchandise, soit sur le<br />

mode plus virtuel du marché à terme, c'està-dire<br />

d'une bourse des valeurs classique.<br />

C'est sur ce dernier modèle que s'est<br />

construit à partir de 1987 le South African<br />

Futures Exchange (SAFEX) sud-africain, qui<br />

a ouvert en 1995 une section spécialisée dans<br />

la cotation des produits agricoles (maïs, blé,<br />

soja et tournesol). D'autres projets sont en<br />

cours ou à l'étude en Éthiopie, au Kenya, au<br />

Malawi, au Nigeria et en Ouganda.<br />

De l'avis des experts, “le crédit sur nantissement<br />

des stocks pourrait constituer un<br />

premier pas vers la création de systèmes plus<br />

évolués comme les bourses d'échanges”. Tous<br />

requièrent les mêmes préalables : des règles<br />

du jeu claires et des marchés transparents.<br />

Voir Repères page 10


Photo : © Syfia International<br />

Travail des enfants<br />

À éliminer<br />

en douceur<br />

Les enfants continuent de fournir une main-d’œuvre abondante<br />

à l’agriculture, souvent dans des conditions dangereuses.<br />

Mais ce secteur est aussi pour eux un espace de socialisation et<br />

d’apprentissage. D’où la nécessité d’une approche pragmatique,<br />

qui tienne compte de la pauvreté des familles.<br />

L e<br />

Des enfants battent du soja au Congo.<br />

Bureau international du travail (BIT)<br />

est optimiste : “Un avenir sans travail<br />

des enfants est enfin à notre portée.”<br />

Les derniers chiffres sont encourageants :<br />

entre 2000 et 2004, le nombre d’enfants<br />

astreints à un travail a baissé de 11 % et<br />

même de 26 % pour les travaux dangereux.<br />

Mais l’agriculture reste plutôt mal lotie :<br />

69 % des enfants de 5 à 14 ans qui travaillent<br />

dans le monde sont employés dans ce<br />

secteur. Une part stable : il y a quatre ans, le<br />

BIT notait que “70% des enfants travailleurs<br />

sont occupés dans l’agriculture, la chasse et<br />

la pêche commerciale ou la sylviculture”.<br />

Une conséquence<br />

de la pauvreté<br />

Pas étonnant dès lors que l’Afrique, largement<br />

agricole, connaisse la plus grande proportion<br />

d’enfants au travail, alors que les<br />

Caraïbes sont, avec l’Amérique latine, les<br />

régions où le travail des enfants a le plus<br />

décliné. Les enfants travaillent d’abord sur<br />

l'exploitation familiale, qui reste la structure<br />

agricole la plus répandue en Afrique.<br />

Toutefois, les plantations ne sont pas en reste :<br />

en Ouganda, par exemple, 40 000 enfants<br />

travaillent à temps plein dans des plantations<br />

de thé. Selon les résultats d'une autre<br />

enquête du BIT d’octobre 2003, plus de<br />

5 000 enfants travaillent comme salariés,<br />

donc hors du cadre familial, dans les<br />

plantations en Côte d'Ivoire. Le cacao est<br />

directement concerné, comme l’indique également<br />

une étude de terrain réalisée au<br />

Cameroun par l’agence Jade pour le BIT, en<br />

2004. Hors pays ACP, le Brésil est aussi<br />

largement concerné, dans les plantations<br />

de canne, de sisal, de tabac, de même que<br />

l’Égypte et les États-Unis où, selon un rapport<br />

du BIT de 2002, près de 300 000 petits<br />

migrants travaillent dans des exploitations.<br />

Ces constats sont d’autant plus inquiétants<br />

que les travaux agricoles sont parmi les<br />

plus dangereux. Selon José Gomez Cerda,<br />

secrétaire général de la Fédération mondiale<br />

des travailleurs de l’agriculture, l'alimentation,<br />

l’hôtellerie et secteurs connexes<br />

(FEMTAA), “les risques sont plus élevés pour<br />

les enfants des pays pauvres travaillant en<br />

secteur rural”. La récolte implique un contact<br />

avec des produits chimiques pouvant affecter<br />

la peau, les yeux, les systèmes respiratoire et<br />

nerveux. Les enfants sont souvent dépourvus<br />

des équipements nécessaires de protection.<br />

Porter de lourdes charges dans des positions<br />

inhabituelles peut provoquer des lésions<br />

permanentes à la colonne vertébrale et aux<br />

membres. Il en résulte de graves atteintes à<br />

leur “développement physique, mental,<br />

spirituel, moral ou social”, selon les termes<br />

de la Convention internationale relative aux<br />

droits de l’enfant (1989) ; ces atteintes<br />

s'ajoutent à la malnutrition, à l'analphabétisme<br />

et aux accidents, parfois mortels.<br />

<strong>Spore</strong> <strong>124</strong> •<br />

PAGE 3<br />

Alors, haro<br />

sur le travail<br />

des enfants ? Pas<br />

si simple. Dans les années<br />

1990 déjà, certains, comme<br />

l’UNICEF, avaient attiré l’attention sur la<br />

nécessité de comprendre les causes de la mise<br />

au travail des enfants : l’extrême pauvreté de<br />

nombreuses familles rurales. Les enfants<br />

apportent un revenu nécessaire à la survie.<br />

C’est d’ailleurs aussi la pauvreté rurale qui<br />

explique une autre forme de travail, à savoir<br />

la domesticité. En Haïti, par exemple, les restaveks<br />

sont généralement des petits ruraux<br />

envoyés chez de lointains parents en ville ; ils<br />

travaillent pour eux comme domestiques en<br />

échange d’une possibilité, souvent illusoire,<br />

d’aller à l’école.<br />

Une autre raison de ne pas vouloir éradiquer<br />

à tout prix le travail agricole des enfants<br />

est, paradoxalement, leur propre éducation.<br />

C’est en travaillant avec leurs parents que les<br />

futurs agriculteurs et éleveurs apprennent<br />

leur métier, en même temps que les règles de<br />

la vie dans la collectivité locale. Quelle<br />

serait, sinon, l’alternative à cette forme de<br />

socialisation ?<br />

Différencier<br />

les instruments<br />

Dès lors, s’il faut éradiquer les “pires formes<br />

de travail des enfants” (exploitation dans les<br />

plantations, quasi-esclavage ou prostitution),<br />

pour les autres formes, cependant, une<br />

approche pragmatique est nécessaire. “Audelà<br />

d’un âge minimum [n.d.l.r. qui varie<br />

selon le pays] et dans des conditions qui ne<br />

ressemblent pas aux pires formes de travail,<br />

les enfants seraient autorisés à travailler.<br />

Mais il faut que leurs conditions de travail<br />

soient tout à fait conformes aux autres<br />

conventions de l’OIT”, nous confiait Alice<br />

Ouedraogo, ancienne directrice du<br />

Programme international pour l’abolition du<br />

travail des enfants (IPEC).<br />

Les outils de lutte doivent donc être<br />

différenciés, sans prétendre interdire tout<br />

travail des enfants, en tout cas à court terme.<br />

La Convention 182 de l’OIT porte sur<br />

l'interdiction des pires formes de travail des<br />

enfants. Celle de 1989, promue par<br />

l’UNICEF, va dans le même sens. Le<br />

programme IPEC lui-même se veut plus un<br />

outil d’aide à progresser pour les pays<br />

touchés qu’un organe de contrôle et de<br />

sanction.<br />

D’autres initiatives sont à relever. Au plan<br />

international, des accords existent pour le<br />

tabac (1999) et le cacao (2001) ; les entreprises<br />

s’y engagent à ne pas recourir à des<br />

fournisseurs utilisant des enfants. S’y ajoutent<br />

des actions nationales ou locales comme<br />

celle de la Fédération des employeurs<br />

d’Ouganda, qui organise des ateliers de<br />

sensibilisation et met en place des commissions<br />

locales de surveillance, dans les secteurs<br />

du thé, du sucre ou du riz, en attendant le<br />

café et la pêche.<br />

Photo : © Syfia International


Photo : © ACCELRYS<br />

Deux nanotubes monofeuillets, composés<br />

d'atomes de carbone, disposés en une<br />

alternance d'hexagones et de<br />

pentagones.<br />

P renez<br />

un cheveu et essayez de l'imaginer<br />

dix mille fois moins épais.<br />

Impossible bien sûr ! Bienvenue au<br />

royaume de la nanométrie, qui abrite l’un<br />

des plus neufs et, aux dires de certains, des<br />

plus excitants domaines : celui de la nanotechnologie.<br />

En bref, la science de l’infiniment<br />

petit. Mais son rayon d’action est<br />

vaste, au point que beaucoup la voient<br />

comme “la” révolution technologique après<br />

Internet, avec des implications encore plus<br />

nombreuses.<br />

Ses partisans soutiennent que la nanotechnologie<br />

peut aider à résoudre les problèmes<br />

de développement les plus préoccupants<br />

dans divers domaines : qualité de l’eau, énergie,<br />

santé, agroalimentaire, TIC (voir TIC<br />

nouvelle génération). La nanotechnologie<br />

repose sur le principe du contrôle d’atomes<br />

et molécules isolés afin de fabriquer des<br />

matériaux, composants et systèmes plus<br />

petits, légers, rapides et performants. On<br />

parle avec enthousiasme de sa capacité<br />

potentielle à produire plus à faible coût tout<br />

en limitant la pollution des techniques de<br />

fabrication et de l’exploitation minière.<br />

L’énergie solaire stockable produite grâce à<br />

elle devrait énormément réduire les émissions<br />

de gaz carbonique.<br />

Une caractéristique de la nanotechnologie<br />

est que certains matériaux se modifient lorsqu’ils<br />

sont manipulés en quantités microscopiques.<br />

Des substances utilisées en quantités<br />

infimes peuvent produire de la chaleur ou de<br />

la lumière. Il en découle toutes sortes d’applications,<br />

mais cela soulève également<br />

quelques questions brûlantes. Des doutes<br />

subsistent sur les risques liés à ces manipulations<br />

et, selon certains, il est trop tôt pour se<br />

lancer à l’aveuglette sur ce terrain encore largement<br />

inexploré. D’autres critiques portent<br />

sur l’aggravation de la fracture Nord/Sud si<br />

les pays les plus pauvres ratent le train de la<br />

nanorévolution.<br />

Small is beautiful<br />

Le monde industrialisé (Australie, Europe,<br />

États-Unis, Japon) investit massivement<br />

dans cette nouvelle technologie. Mais pour<br />

certains, elle est l’espoir des pays du Sud<br />

(voir le Top dix des applications pour le<br />

Sud). Selon un rapport de l’équipe du projet<br />

du Millénaire des Nations unies sur la<br />

science, la technologie et l’innovation,<br />

Nanotechnologie<br />

Le pouvoir de l’infinim<br />

La nanoscience est prometteuse dans de multiples secteurs, de<br />

l’agroalimentaire à l’énergie en passant par les TIC. Les pays<br />

ACP arriveront-ils à obtenir leur juste part des bénéfices et la<br />

nanotechnologie est-elle vraiment sans danger ?<br />

Les nanomatériaux révolutionnent le stockage et la transmission de données. Ici, une plaque de silicium<br />

utilisée pour dupliquer rapidement des puces électroniques par nano-impression.<br />

intitulé L’innovation : appliquer les connaissances<br />

au développement, “la nanotechnologie<br />

revêt une importance particulière dans le<br />

monde en développement, parce qu’elle<br />

exige peu de travail, de terre ou d’entretien ;<br />

elle est hautement productive et bon marché<br />

et ne requiert que des quantités limitées de<br />

matériaux et d’énergie”.<br />

L’Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, la<br />

Corée du Sud et l’Inde sont au nombre des<br />

pays du Sud qui ont mis sur pied des programmes<br />

de recherche nationaux en nanotechnologie.<br />

L’Institut brésilien de recherche<br />

Nano-glossaire<br />

Nanomètre : un milliardième de mètre,<br />

1/1 000 000 000 m.<br />

Nanostructure : structure inférieure à<br />

1 000 nanomètres, diamètre d’une cellule<br />

biologique moyenne.<br />

Nanotechnologie : domaine de recherche<br />

et développement impliquant la fabrication<br />

de structures à l’échelle des atomes<br />

et des molécules.<br />

Nanotube : structure moléculaire en<br />

forme de tube, généralement composée<br />

d’atomes de carbone. Ceux-ci sont 100 fois<br />

plus résistants que l’acier, peuvent supporter<br />

des températures supérieures à<br />

3 600 °C et leur taille n’excède pas<br />

quelques nanomètres.<br />

Source : SciDev.Net<br />

<strong>Spore</strong> <strong>124</strong> •<br />

PAGE 4<br />

agronomique (EMBRAPA) a récemment<br />

dévoilé les plans d’un Laboratoire national<br />

de nanotechnologie pour l’agroalimentaire.<br />

En projet : la production de nanofibres pour<br />

renforcer les fibres naturelles telles celles de<br />

la noix de coco et du sisal et le recours à<br />

la nanotechnologie pour fabriquer des<br />

systèmes programmés d’apport de pesticides.<br />

Parmi les pays ACP, l’Afrique du Sud<br />

mène la danse avec une douzaine d’universités,<br />

quatre conseils scientifiques et plusieurs<br />

entreprises impliquées dans la recherche et le<br />

développement. Le gouvernement a lancé en<br />

avril <strong>2006</strong> une “Stratégie nationale de nanotechnologie”,<br />

dotée de 170 millions de rands<br />

(18,6 millions €) sur les trois prochaines<br />

années. Les premiers produits commerciaux<br />

devraient inclure des systèmes de purification<br />

de l’eau, des générateurs d'énergie<br />

solaire économiques, des traitements pour<br />

accroître la fertilité des sols et des substances<br />

biodégradables délivrant des doses progressives<br />

de médicaments.<br />

Une équipe de chercheurs de l’université<br />

du Zululand a déjà obtenu des résultats prometteurs<br />

en explorant les applications possibles<br />

des nanomatériaux dans le traitement<br />

de l’eau et la conservation de l’énergie. Le<br />

papetier sud-africain Sappi teste l’utilisation<br />

de nanocapteurs sur les arbres pour une<br />

détection précoce des maladies, termites ou<br />

champignons. Des physiciens de l’université<br />

du Cap travaillent sur un projet d’utilisation<br />

de nanoparticules de silicone en électronique<br />

Photo : © CNRS Photothèque/E. Perrin


ent petit<br />

d’impression. L’objectif : mettre au point des<br />

cellules photovoltaïques (énergie solaire)<br />

littéralement imprimables sur papier – une<br />

option plus légère et bien moins onéreuse<br />

que les volumineux panneaux solaires<br />

actuels.<br />

Les chercheurs développent déjà toute une<br />

gamme de nano-applications économiques<br />

telles que des nanodétecteurs pour surveiller<br />

la santé des cultures et du bétail et des nanoparticules<br />

magnétiques pour dépolluer les<br />

sols. Les nanotubes (voir le Nano-glossaire)<br />

réduiraient le coût de construction des serres<br />

et, partant, la pression exercée sur les terres<br />

et l’eau. Les chercheurs de l’université de<br />

Berkeley (États-Unis) travaillent sur la détection<br />

de pathogènes à l’aide de microsystèmes<br />

électromécaniques (MEMS). Ces systèmes<br />

intelligents d’apport de traitements stopperaient<br />

les maladies des plantes dès les<br />

premiers signes de modification du métabolisme<br />

et de la respiration. Les spécialistes de<br />

l’université du Michigan travaillent sur des<br />

nanodétecteurs bio-analytiques qui pourraient<br />

être greffés sur le bétail pour repérer la<br />

présence de virus bien avant l’apparition des<br />

premiers symptômes.<br />

Des outils intelligents<br />

dans l’agroalimentaire<br />

Dans le secteur de l'agroalimentaire, on met<br />

au point des techniques pour améliorer la<br />

traçabilité des produits, exigence croissante<br />

de nombreux marchés d’exportation. Aux<br />

États-Unis, des chercheurs travaillent sur des<br />

nanosystèmes capables de suivre le produit<br />

alimentaire sans rupture tout au long de la<br />

filière afin de détecter toute trace de pathogène,<br />

virus, pesticide et même OGM. Un<br />

Top dix des applications<br />

pour le Sud<br />

Une étude du Centre de bioéthique de<br />

l’université de Toronto (Canada) a identifié<br />

les dix principales applications de la<br />

nanotechnologie susceptibles d’avoir un<br />

impact dans les pays du Sud.<br />

1. Stockage, production et transformation<br />

de l’énergie<br />

2. Amélioration de la productivité agricole<br />

3. Traitement et assainissement de l’eau<br />

4. Dépistage et diagnostic des maladies<br />

5. Systèmes d’administration automatique<br />

des médicaments<br />

6. Transformation et stockage des aliments<br />

7. Dépollution et assainissement de l’air<br />

8. Construction<br />

9. Veille sanitaire<br />

10. Dépistage et lutte contre les vecteurs<br />

et ravageurs<br />

avantage incertain, au vu des exigences sanitaires sévères qui pèsent déjà lourdement<br />

sur de nombreux producteurs ACP.<br />

L’une des applications les plus séduisantes<br />

TIC nouvelle génération<br />

C’est dans le domaine des TIC que sont<br />

attendus les principaux bénéfices de la<br />

nanotechnologie : elle améliorera la rapidité<br />

et la qualité des connexions et mettra<br />

ordinateurs, écrans et connexions à la<br />

portée de tous.<br />

Selon les experts, elle ouvrira la voie à la<br />

prochaine vague de progrès des TIC : l’informatique<br />

dite pervasive, un système où<br />

les ordinateurs sont intégrés dans l’environnement,<br />

interconnectés et accessibles<br />

en continu. Les objets informatiques permettront<br />

la communication multifonction,<br />

servant à la fois de téléphone, lien à<br />

Internet, vidéo et clé d’accès à divers<br />

réseaux de détection et bases de données.<br />

Ces objets exigeront des sources d’énergie<br />

fiables. La recherche vise à les doter<br />

de feuillets imprimables de nanocellules<br />

photovoltaïques rechargeables à la lumière<br />

naturelle ou artificielle.<br />

Plongé dans une eau polluée, ce cylindre de<br />

nanotubes de carbone absorbe les éléments<br />

indésirables.<br />

concerne la purification de l’eau. Des<br />

systèmes filtrants sont déjà capables de recycler<br />

l’eau saumâtre ou polluée pour un usage<br />

agricole ou domestique. Les filtres à pores<br />

nanométriques peuvent supprimer 100 %<br />

des bactéries, des virus ou même des prions<br />

(particules infectieuses protéiniques).<br />

Dans le secteur de la santé, le microlaboratoire<br />

– un morceau de plastique de la taille<br />

d’une pièce de monnaie – permettrait de<br />

diagnostiquer une série de maladies à partir<br />

d’une goutte de sang, ce qui serait idéal pour<br />

les petits hôpitaux de campagne. Autre promesse<br />

: les nanomédicaments et microsystèmes<br />

d’administration progressive, mieux<br />

adaptés aux conditions des pays du Sud, partout<br />

où l’on manque de personnel et de<br />

bonnes installations de conservation. Le défi<br />

sera d’en rendre le coût abordable.<br />

Des nanomatériaux entrent déjà dans la<br />

fabrication d’une nouvelle génération de cellules<br />

photovoltaïques et de piles à hydrogène,<br />

<strong>Spore</strong> <strong>124</strong> •<br />

PAGE 5<br />

• Nanotechnologie<br />

ainsi que de nouveaux systèmes de stockage<br />

de l’hydrogène qui promettent une énergie<br />

plus propre. Les panneaux de verre photovoltaïques<br />

sont encore bien trop chers et<br />

fragiles pour les utilisateurs de la plupart des<br />

pays ACP, mais la nanotechnologie pourrait<br />

permettre la fabrication de films photovoltaïques<br />

bon marché à dérouler sur les<br />

toitures des bâtiments.<br />

Promesses et risques<br />

Tout le monde ne souscrit pas à l’idée que la<br />

nanotechnologie ouvre un nouvel âge<br />

d’or. Au nombre des opposants les plus virulents,<br />

l’ONG Action Group on Erosion,<br />

Technology and Concentration (ETC) alerte<br />

sur les risques sanitaires et environnementaux,<br />

et les conséquences désastreuses pour<br />

les petits agriculteurs du Sud. Selon elle, ces<br />

producteurs vulnérables pourraient se trouver<br />

privés de revenu si les matières premières<br />

destinées à l’exportation – caoutchouc et<br />

coton par exemple – venaient à être remplacées<br />

par de nouveaux produits issus de la nanotechnologie.<br />

La main-d’œuvre est abondante<br />

dans la plupart des pays du Sud ; par<br />

conséquent, l’introduction de nanotechnologies<br />

économes en main-d’œuvre signifierait<br />

des emplois en moins et des recyclages<br />

en masse.<br />

Certains groupes de pression exigent<br />

davantage d’analyses des risques pour la<br />

santé et l’environnement avant toute large<br />

diffusion des applications de la nanotechnologie.<br />

On craint l’accumulation de nanoparticules<br />

dans la chaîne alimentaire et, selon<br />

certains, l'avance trop rapide de cette nouvelle<br />

technologie ne permet pas de construire<br />

des cadres réglementaires solides. Il y aurait<br />

un décalage entre le rythme de leur développement<br />

et le temps nécessaire à des investigations<br />

sérieuses, avec le risque de susciter<br />

l’hostilité de l’opinion publique, comme<br />

pour les biotechnologies. Un rapport de la<br />

CE lance un avertissement : “La confiance<br />

du public et des investisseurs dans la nanotechnologie<br />

sera cruciale pour son développement<br />

à long terme et son application<br />

fructueuse.”<br />

Voir Repères page 10<br />

Photo : © CNRS Photothèque/J. Chatin


En bref •<br />

Le <strong>CTA</strong> appuie<br />

la formation à distance<br />

■ Le <strong>CTA</strong> et l’université de<br />

Pretoria (Afrique du Sud) se sont<br />

alliés pour proposer deux cours<br />

sur Internet, dans le domaine des<br />

services communautaires de santé<br />

animale : communication vétérinaire<br />

et vulgarisation et méthodologie<br />

de la recherche. Le <strong>CTA</strong> financera<br />

la participation de 20 ressortissants<br />

ACP à chacune de ces formations<br />

qui se dérouleront de février<br />

à juin 2007. Il fera aussi des<br />

évaluations formatives et des<br />

bilans de ces cours. L’université<br />

de Pretoria a développé ces deux<br />

modules en collaboration avec<br />

l’Institut de médecine tropicale<br />

d’Anvers (Belgique). Cette<br />

initiative complétera la formation<br />

“face à face” que le <strong>CTA</strong> organise<br />

pour appuyer les chercheurs<br />

en agronomie des pays ACP.<br />

✍ Rodger Obubo<br />

<strong>CTA</strong><br />

Postbus 380<br />

6700 AJ Wageningen<br />

Pays-Bas<br />

Fax : +31 317 460067<br />

E-mail : obubo@cta.int<br />

Site Web : ww.cta.int/about/<br />

training_support.htm<br />

Sachets de semences<br />

■ Le Projet nouvelles forêts (NFP)<br />

a grandi depuis l’époque où<br />

il a figuré dans <strong>Spore</strong> 89 (p. 7).<br />

Il fournit gratuitement des<br />

sachets de graines d’arbres, de<br />

l’information technique et du<br />

matériel pédagogique aux<br />

groupements paysans désireux<br />

de s’investir dans des projets de<br />

reforestation avec des espèces<br />

à croissance rapide fixant l’azote.<br />

Depuis 1982, il a aidé plus de<br />

4 400 villages dans plus de<br />

120 pays. La gamme de graines<br />

a été étendue à 16 espèces<br />

ligneuses aptes à fournir du bois<br />

de chauffage, de construction ou<br />

de menuiserie, ou à être utilisées<br />

comme fourrage ou barrière<br />

anti-érosive. Le NFP a aussi lancé<br />

un réseau d’agroforesterie pour<br />

stimuler les échanges de<br />

semences et d’informations.<br />

✍ The New Forests Project<br />

731 Eighth Street, SE<br />

Washington, DC 20003<br />

États-Unis<br />

Fax : +1-202-546-4784<br />

E-mail : WSP@newforestsproject.com<br />

Site Web :<br />

www.newforestsproject.com<br />

Chapitre africain<br />

■ Le volet africain de l’Association<br />

internationale des spécialistes de<br />

l’information agricole (IAALD) a<br />

été lancé à la conférence qui s’est<br />

tenue en mai <strong>2006</strong> à Nairobi<br />

(Kenya) avec le soutien du <strong>CTA</strong><br />

et en présence de plus de<br />

200 délégués du monde entier.<br />

L’objectif de l’IAALD est d’exploiter<br />

l’information pour un usage<br />

plus productif et durable des<br />

ressources naturelles de la planète.<br />

À l’occasion de la conférence,<br />

le <strong>CTA</strong> a animé une discussion<br />

sur l’utilisation des TIC dans<br />

l’agriculture et l’entreprise rurale.<br />

Site Web : www.iaald-africa.org<br />

Photo : © Syfia International<br />

L’agriculture familiale a-t-elle un avenir ?<br />

■ L’agriculture familiale a, dans<br />

les pays ACP, une grande importance,<br />

par le nombre de personnes<br />

qui en vivent (plus de 60 % de la<br />

population en Afrique) et par le<br />

rôle qu’elle joue dans la souveraineté<br />

alimentaire. Le <strong>CTA</strong> a donc<br />

coorganisé avec le Réseau des<br />

organisations paysannes et de<br />

producteurs d’Afrique de l’Ouest<br />

(ROPPA), le Collectif stratégies<br />

alimentaires (CSA, Belgique),<br />

l’UE et le Secrétariat ACP, à<br />

Bruxelles, début mai, un séminaire<br />

centré sur la question : Quel<br />

avenir pour l’agriculture familiale<br />

dans les pays ACP ? Signe des<br />

incertitudes qui pèsent sur le secteur<br />

en raison de l’insuffisance<br />

des appuis qu’il reçoit, de la<br />

Halte au vol de bétail !<br />

■ Le vol de bétail est une plaie<br />

pour l'élevage des pays ACP et<br />

une triste spécialité dans certaines<br />

régions comme le sud de<br />

Madagascar où sévissent les<br />

dahalo qui volent les zébus la nuit<br />

dans les villages. En Guinée, dans<br />

la région de Kindia, à 135 km au<br />

nord-est de la capitale Conakry,<br />

des éleveurs ont trouvé la parade<br />

pour que les bandits n'arrivent<br />

plus à revendre facilement leur<br />

butin. Désormais, ce sont eux qui<br />

délivrent le certificat de propriété<br />

des animaux, exigé lors de la<br />

vente, et non plus les autorités<br />

administratives locales. Les chefs<br />

des groupements d’éleveurs des<br />

districts ont l’avantage de mieux<br />

connaître les éleveurs de leur<br />

localité et leurs bêtes. À charge<br />

pour eux de délivrer le précieux<br />

document aux propriétaires des<br />

animaux de leur groupement et<br />

de le refuser aux autres.<br />

Le certificat, où figurent le<br />

nom du propriétaire, les signes<br />

particuliers de l'animal (tatouages,<br />

etc.) ainsi que de nombreuses<br />

illustrations difficiles à imiter,<br />

coûte 3 000 francs guinéens (FG),<br />

<strong>Spore</strong> <strong>124</strong> •<br />

Cultures vivrières à l'ouest du<br />

Cameroun<br />

faiblesse des prix agricoles et<br />

d’une concurrence accrue dans le<br />

contexte de la mondialisation.<br />

Les quelque 100 participants ont<br />

examiné le rôle des organisations<br />

de producteurs et les appuis<br />

nécessaires pour que les producteurs<br />

soient de vrais interlocuteurs<br />

dans les processus de<br />

décision qui les concernent.<br />

L’ensemble des régions ACP<br />

était représenté à ce séminaire,<br />

qui visait à sensibiliser les<br />

bailleurs de fonds et les décideurs<br />

aux actes qu’ils peuvent poser<br />

pour sauver l’agriculture familiale.<br />

Parmi les nombreux<br />

intervenants d’un programme<br />

soit 0,6 €. Un prix raisonnable<br />

quand on sait qu'un bœuf se<br />

vend au minimum 400 000 FG<br />

(environ 80 €). Les sommes ainsi<br />

engrangées sont réparties entre<br />

le groupement local et les coordinations<br />

sous-préfectorales et<br />

préfectorales des éleveurs.<br />

Les premiers résultats sont très<br />

encourageants. Avant l'introduction<br />

du certificat de propriété, les<br />

éleveurs de la région estimaient<br />

qu'on leur volait en moyenne<br />

PAGE 6<br />

très chargé, ceux du Sud, issus de<br />

l’agriculture familiale, ont plaidé<br />

pour la défense d’un modèle paysan,<br />

qui donne la priorité à la survie<br />

des personnes vivant de<br />

l’agriculture, plutôt qu’à un<br />

modèle purement productiviste.<br />

Élisabeth Atangana, par exemple,<br />

de la Plate-forme des organisations<br />

paysannes d’Afrique centrale,<br />

a souligné que l’agriculture<br />

familiale est d’abord “un mode<br />

de vie, (…) une unité sociale,<br />

écologique et culturelle”.<br />

D’autres, comme le Kényan<br />

John Mutunga, de la Fédération<br />

nationale des producteurs agricoles,<br />

ou Ibrahima Coulibaly, de<br />

la Coordination nationale des<br />

organisations paysannes maliennes,<br />

ont évoqué leurs efforts pour<br />

faire entendre la voix des paysans<br />

par le monde politique national.<br />

Car, a souligné le Français Marcel<br />

Mazoyer, un avenir meilleur n’est<br />

envisageable que si les agriculteurs<br />

reçoivent l’appui nécessaire<br />

des principaux décideurs ; ce ne<br />

sont pas les terres à cultiver qui<br />

manquent, mais les ressources<br />

pour les exploiter de manière<br />

moderne.<br />

Un certificat de propriété<br />

protège les éleveurs.<br />

200 bœufs par mois. Depuis,<br />

selon les services de police de<br />

Kindia, les plaintes pour vol de<br />

bétail se font de plus en plus<br />

rares.<br />

L'idée du certificat est née lors<br />

du congrès des éleveurs de<br />

Guinée en 2004. Les éleveurs de<br />

Kindia, en pointe, pourraient<br />

faire des émules.<br />

Photo : © Terre nourricière


Photo : © M. Chimwala<br />

Photo : © N. Ackbarally<br />

Irrigation “maison”<br />

■ Un groupement paysan du<br />

district de Thyolo, au sud du<br />

Malawi, a trouvé une parade<br />

contre les disettes récurrentes.<br />

Guidés par Charles Mkwapatira,<br />

agriculteur semi-lettré, les producteurs<br />

du village Samson ont<br />

construit un système d’irrigation<br />

très performant. Tout commence<br />

en 2001 lorsque Mkwapatira<br />

décide de creuser à la houe un<br />

petit canal pour irriguer son hectare<br />

de maïs avec l’eau de la<br />

rivière Mapelera voisine. “Cette<br />

idée m’est venue en raison des<br />

pluies incertaines et parce qu’à la<br />

maison on manquait toujours de<br />

nourriture en période de soudure.”<br />

La pitaya, un fruit de charme<br />

■ Un cactus sympathique ! La<br />

pitaya ou pitahaya (Hylocereus<br />

undatus), dont les magnifiques<br />

fleurs blanches et odorantes ne<br />

s’épanouissent que le temps<br />

d’une nuit, donne de beaux fruits<br />

rouges sans épines.<br />

Rafraîchissante, la pulpe sucrée<br />

parsemée de petites graines noires<br />

peut se consommer en jus, en<br />

salade, en gelée ou en sorbet. La<br />

pitaya est exploitée pour l'heure<br />

dans des zones tropicales sèches<br />

d'Asie et surtout d'Amérique<br />

centrale dont elle est originaire.<br />

Elle supporte des températures de<br />

près de 40 °C, demande peu<br />

d'eau et n'est sensible ni aux ravageurs,<br />

ni aux maladies.<br />

À Maurice, l'Institut de<br />

recherches de l'industrie sucrière<br />

(MSIRI) cherche à développer la<br />

culture de cette plante, appelée<br />

aussi “cactus-tortue”, qui pousse<br />

spontanément dans toute l’île.<br />

Peu exigeant, ce nouveau fruit<br />

tropical devrait séduire les planteurs<br />

de canne à sucre qui cherchent<br />

à diversifier leurs activités<br />

mais aussi les consommateurs,<br />

sensibles à sa beauté et à son pouvoir<br />

antioxydant. Le MSIRI est<br />

en train de multiplier la pitaya<br />

pour en distribuer quelque<br />

4 000 plants d'ici la fin de l'année.<br />

Il laissera ensuite le soin aux<br />

centres agricoles et aux pépinières<br />

de poursuivre la diffusion.<br />

L'Europe représente un créneau<br />

pour ce fruit certes fragile et<br />

coûteux à transporter, mais déjà<br />

largement commercialisé en Asie<br />

et dont les importations ont<br />

fortement augmenté sur le vieux<br />

continent depuis dix ans.<br />

<strong>Spore</strong> <strong>124</strong> •<br />

Au Malawi, un système d'irrigation<br />

simple et performant<br />

Il a ainsi pu faire trois récoltes de<br />

maïs la première année et vendre<br />

le surplus.<br />

Stimulés par ce succès, d’autres<br />

agriculteurs l'ont rejoint pour<br />

créer le Système d’irrigation<br />

Manthimba. L’association compte<br />

à présent 500 membres qui ont<br />

remplacé la houe par des outils<br />

plus sophistiqués, à savoir des<br />

bacs plastifiés qui acheminent<br />

l’eau sur plus de 93 ha plantés en<br />

maïs, haricots, canne à sucre,<br />

bananiers et légumes.<br />

“Si des gens ont faim dans la<br />

région, c’est qu’ils ne sont pas<br />

membres du programme”,<br />

affirme Modesta Chipatala, une<br />

des participantes.<br />

Le groupement a reçu l’appui<br />

de l’ONG World Vision Malawi<br />

qui l’aide à installer des canaux<br />

d’irrigation plus larges et plus<br />

longs. Beaucoup se sont aussi mis<br />

à l’aquaculture en utilisant les<br />

canaux pour acheminer l’eau vers<br />

les étangs. “Mon idée est que, si<br />

l’on exploite les nombreuses<br />

rivières existantes, on en finira<br />

avec la faim”, ajoute Mkwapatira.<br />

L'Initiative<br />

horticole mondiale<br />

est née<br />

■ Difficile, quand on est petit<br />

agriculteur dans les pays ACP,<br />

d'avoir accès aux marchés des<br />

grandes villes, de vendre ses<br />

produits à un prix satisfaisant, de<br />

résister à la concurrence des produits<br />

importés et d'espérer, en<br />

outre, satisfaire une demande de<br />

plus en plus exigeante en quantité,<br />

en diversité et en qualité.<br />

Le World Vegetable Center<br />

(AVRDC), le CIRAD et<br />

l’International Society for<br />

Horticultural Science (ISHS) ont<br />

uni leurs compétences et leurs<br />

réseaux pour lancer, fin mars,<br />

l’Initiative horticole mondiale, en<br />

présence de plus de 70 délégués<br />

d’organisations de recherchedéveloppement.<br />

Près de 2 millions<br />

€ devraient ainsi être<br />

injectés afin d'aider les pays les<br />

plus pauvres à développer leur<br />

production horticole, essentiellement<br />

les fruits et légumes à haute<br />

valeur nutritive et commerciale.<br />

Site Web : www.globalhort.org<br />

PAGE 7<br />

Nouveaux rivaux<br />

• En bref<br />

■ Du nouveau dans les parcelles<br />

rwandaises où le règne de la<br />

banane, du café et du thé n'est<br />

plus aussi absolu. Dans la<br />

province de l’Est, trois millions de<br />

Moringa oleifera ont été mis en<br />

terre depuis 2003. Les feuilles<br />

sont vendues et consommées<br />

localement. Le reste est<br />

transformé en poudre, savon<br />

et huile. Cinq mille hectares de<br />

patchouli (Pogostemon cablin)<br />

vont être plantés dans le pays.<br />

Plus de 20 000 exploitants<br />

recevront gratuitement des<br />

boutures de cette herbacée dont<br />

l'huile essentielle est utilisée en<br />

parfumerie. La culture du fruit<br />

de la passion (maracuja ou<br />

grenadille, Passiflora edulis)<br />

se développe également.<br />

Une société rwandaise propose<br />

un jus de maracuja, plusieurs fois<br />

primé en Europe.<br />

Les premiers fruits<br />

de la Transsaharienne<br />

■ Dernier chaînon manquant<br />

entre Tanger au Maroc et Dakar<br />

au Sénégal, la Transsaharienne,<br />

475 km de goudron au milieu<br />

des sables, relie depuis octobre<br />

dernier les deux villes<br />

mauritaniennes de Nouakchott<br />

et Nouadhibou. Sur les marchés<br />

du pays, les fruits et légumes<br />

(pommes de terre, oignons,<br />

oranges, pommes) importés<br />

du Maroc arrivent désormais<br />

en abondance. Leurs prix ont<br />

en moyenne baissé de 40 %.<br />

Les effets se font sentir aussi sur<br />

les marchés du Sénégal voisin où<br />

le prix de certains fruits importés<br />

via la Mauritanie, et non plus<br />

d'Afrique du Sud, a baissé de 30 %.<br />

Pacifique transhumance<br />

■ Début mai, la Mauritanie et le<br />

Sénégal ont signé la révision d'un<br />

important accord datant de 1981.<br />

Cette dernière version insiste sur<br />

l’obligation d’avoir des gardiens<br />

de troupeau, la nécessité pour les<br />

éleveurs de posséder un certificat<br />

de transhumance avec mention<br />

des vaccinations, et l’échange<br />

d’informations sanitaires entre les<br />

deux pays. Elle impose aussi aux<br />

troupeaux de passer la frontière<br />

de jour, par un des postes<br />

désignés dans chacune des<br />

régions des deux pays.<br />

Les dividendes de la paix<br />

■ En Papouasie-Nouvelle-Guinée,<br />

un projet de caféiculture de<br />

qualité supérieure réunit des<br />

tribus traditionnellement rivales.<br />

Le Projet café Sihereni a<br />

convaincu ces ennemis jurés de<br />

déposer les armes et d’unir leurs<br />

efforts dans la culture d’un café<br />

de premier choix. Les hommes<br />

ont réhabilité ensemble une<br />

plantation de 100 ha et<br />

s’attachent à pratiquer les<br />

meilleures méthodes de<br />

production et de contrôle de<br />

la qualité. Ils en ont été<br />

récompensés par des contrats<br />

d’exportation au double ou<br />

au triple du prix habituel.


En bref •<br />

Un code-barre<br />

pour les aliments<br />

■ Identifier l'origine géographique<br />

d'un produit importé (poisson,<br />

fruit, légume), même emballé,<br />

grâce aux micro-organismes qu'il<br />

contient : tel est le principe du<br />

procédé de code-barre biologique<br />

mis au point par l'unité “Qualité<br />

des aliments tropicaux” du CIRAD.<br />

À terme, les chercheurs ont pour<br />

objectif de concevoir des puces<br />

électroniques, véritables cartes<br />

d'identité du produit alimentaire<br />

importé. Une innovation de<br />

nature à rassurer les importateurs<br />

qui doivent pouvoir garantir la<br />

traçabilité des produits qu'ils<br />

commercialisent en Europe.<br />

✍ CIRAD<br />

UPR Qualité des aliments tropicaux<br />

73, rue J.-F. Breton, TA 50/16<br />

34398 Montpellier Cedex 5<br />

France<br />

E-mail : didier.montet@cirad.fr<br />

Mieux conserver le safou<br />

■ Au Cameroun, l'Institut de<br />

recherche agricole pour le<br />

développement (IRAD) a<br />

élaboré une méthode de<br />

conservation du safou grâce<br />

au 1-méthylcyclopropène (MPC),<br />

un produit non toxique déjà<br />

utilisé pour les bananes. Le fruit<br />

du safoutier (Dacryodes edulis),<br />

arbre répandu en Afrique<br />

tropicale, s'abîme très rapidement.<br />

Les pertes après récolte peuvent<br />

atteindre 50 %. Le procédé permet<br />

de conserver 95 % des safous<br />

pendant deux semaines à<br />

température ambiante. Une autre<br />

méthode, plus onéreuse, consiste<br />

à stocker les fruits dans une pièce<br />

climatisée (19 à 23 °C). Ce fruit<br />

saisonnier est consommé surtout<br />

cuit ou séché.<br />

E-mail : Irad-fruits@camnet.cm<br />

Traquer la pêche illégale<br />

■ La pêche illégale, non déclarée et<br />

non réglementée, est responsable<br />

de 4 à 9 millions $ US (entre 3,16<br />

et 7,12 millions €) de pertes par<br />

an et est l’une des menaces<br />

principales pour la durabilité des<br />

pêches dans le monde. Un nouveau<br />

site Web centralise l’information<br />

sur le sujet et propose des<br />

documents clés, des actualités, un<br />

calendrier des événements et des<br />

liens vers d’autres sources.<br />

✍ Site Web : www.illegalfishing.info/index.php<br />

Coton : qualité d'abord !<br />

■ Face à la chute persistante des<br />

cours sur le marché international,<br />

le Mali, premier producteur<br />

africain de coton en 2004, mise<br />

désormais sur la qualité plus que<br />

sur la quantité. Pour augmenter<br />

sa faible proportion (40 %) de<br />

coton de qualité supérieure, le<br />

pays compte sur ses planteurs. Le<br />

kilo de coton graine de premier<br />

choix leur est acheté 160 FCFA<br />

(0,24 €) contre 135 FCFA (0,20 €)<br />

le deuxième et 125 FCFA (0,19 €)<br />

le troisième. Les meilleurs<br />

producteurs reçoivent aussi des<br />

intrants, du matériel agricole et<br />

des ristournes.<br />

Photo : © LifeStraw<br />

Une “paille” pour purifier l’eau<br />

■ Une invention simple et abordable<br />

offre une solution à l’un des<br />

problèmes les plus préoccupants<br />

dans les pays du Sud, à savoir<br />

l’accès à une eau propre et<br />

potable. LifeStraw® est un filtre<br />

tubulaire en plastique de 25 cm<br />

de long qui coûte environ 2 $ US<br />

(1,60 €). La durée de vie de cette<br />

“paille” inventée par une entreprise<br />

établie en Suisse est d'environ<br />

700 l d'eau, la consommation<br />

■ Au Sud-Kivu, en République<br />

démocratique du Congo, le<br />

champignon est de plus en plus<br />

populaire auprès de milliers<br />

d'agriculteurs en manque de<br />

terres et auprès des consommateurs<br />

avides d’améliorer leur<br />

menu. Au point que les marchés<br />

des villages et ceux des centres<br />

urbains en sont désormais<br />

inondés.<br />

Le champignon peut être cultivé<br />

sur de petites surfaces et<br />

même à l’intérieur des maisons, à<br />

l'abri d'éventuels voleurs ; la cul-<br />

ture, de cycle court, peut produire<br />

plusieurs fois dans l’année<br />

et rapporte donc plus et plus vite<br />

que n'importe quelle autre plante<br />

de la région. Au Sud-Kivu, le<br />

temps chaud et humide pendant<br />

de longues périodes offre d'excellentes<br />

conditions pour cultiver ce<br />

végétal qui pousse aussi bien sur<br />

des racines en décomposition que<br />

sur le bois mort, les termitières<br />

ou en terre.<br />

Autour de Bukavu, les myciculteurs<br />

cultivent surtout des<br />

pleurotes dans des sacs en plastique.<br />

Ils produisent eux-mêmes<br />

le mycélium, semence de champignon<br />

ou “blanc”, une opération<br />

délicate qui nécessite de<br />

bonnes conditions d'hygiène et<br />

certaines connaissances (voir<br />

<strong>Spore</strong> 122, page 12).<br />

Photo : © M. Wood<br />

<strong>Spore</strong> <strong>124</strong> •<br />

annuelle d'une personne ; elle ne<br />

requiert ni électricité, ni pièces de<br />

rechange. Cet objet ingénieux<br />

que l’on peut porter attaché à un<br />

cordon autour du cou purifie<br />

l’eau grâce à une résine spéciale à<br />

base halogène, un matériau extraordinairement<br />

efficace qui élimine<br />

les bactéries par simple<br />

contact. Le carbone actif contenu<br />

dans le tube retient les particules<br />

telles que les germes. Des tests<br />

Champions, les champignons !<br />

La culture des champignons est<br />

encore relativement peu développée<br />

en Afrique centrale, bien que<br />

ceux-ci représentent une source<br />

appréciable et économique de<br />

protéines, de vitamines et de<br />

minéraux.<br />

En Ouganda, Asenanthi<br />

Byaruhanga, de Kireka a réussi le<br />

passage de la culture de subsistance<br />

à la culture d'exportation.<br />

Il doit son succès à la production<br />

de champignons, des pleurotes<br />

(Pleurotus ostreatus) biologiques,<br />

dans laquelle il s’est lancé voilà<br />

10 ans. Il a inspiré 250 cultivateurs<br />

– dont quelque 80 % de<br />

femmes – qui ont suivi le mouvement<br />

dans plusieurs districts<br />

PAGE 8<br />

Un tube de plastique capable de<br />

filtrer 700 l d'eau<br />

ont prouvé l’efficacité du filtre<br />

contre les bactéries Shigelle,<br />

Salmonelle, Entérocoque, Staphylocoque<br />

doré et Escherichia<br />

coli, responsables de diarrhées,<br />

dysenterie, typhoïde et choléra.<br />

Environ la moitié de la population<br />

pauvre mondiale souffre de<br />

maladies d’origine hydrique et<br />

plus de 6 000 personnes – des<br />

enfants surtout – meurent chaque<br />

jour pour avoir bu de l’eau insalubre.<br />

LifeStraw® n’est disponible<br />

à la vente qu’auprès des<br />

organisations humanitaires, à<br />

raison d’un minimum de<br />

5 000 unités par commande.<br />

✍ Vestergaard Frandsen S.A.<br />

Chemin de Messidor 5-7<br />

1006 Lausanne,<br />

Suisse<br />

Fax : +41 (0) 21 310 7330<br />

Email : hq@vestergaard-frandsen.com<br />

Site Web : www.lifestraw.com<br />

La culture de la pleurote (Pleurotus ostreatus) se développe en Ouganda.<br />

ougandais et formé l’Association<br />

des producteurs de champignons<br />

ougandais (UMGA).<br />

Comme il s’agit d’une culture<br />

biologique, les marchés à l’export<br />

sont florissants. Les cultivateurs<br />

en vendent actuellement 44 t par<br />

an au Japon, 40 t aux États-Unis<br />

et 2 t à la République démocratique<br />

du Congo. L’UMGA prévoit<br />

d’approvisionner d’autres<br />

pays d’Afrique de l’Est (Burundi,<br />

Kenya, Rwanda et Tanzanie).<br />

MGA<br />

c/o AUPWAE, YMCA Building<br />

PO Box 11432, Kampala<br />

Ouganda<br />

Fax : 256 041 343703<br />

E-mail : aupwae@africaonline.co.ug


Photos : © Design that Matters<br />

Cliniques botaniques<br />

■ Des cliniques botaniques<br />

mobiles aident les cultivateurs<br />

africains à identifier parasites et<br />

maladies des plantes et à leur<br />

trouver des remèdes. La Global<br />

Plant Clinic a lancé cette initiative<br />

en Ouganda à partir d’un<br />

modèle pilote kényan. Des<br />

consultations ont lieu une fois<br />

par semaine dans des lieux<br />

publics comme les marchés. Les<br />

agriculteurs apportent des échantillons<br />

de leurs plants atteints afin<br />

que des agronomes et des agents<br />

de vulgarisation puissent diagnostiquer<br />

la maladie et prescrire<br />

un remède.<br />

Les cliniques font un tabac<br />

auprès des cultivateurs ougandais.<br />

Au marché Mukono de<br />

Nakifuma, en moins de deux<br />

heures, les médecins des plantes<br />

ont diagnostiqué 57 problèmes,<br />

du flétrissement bactérien de la<br />

banane à la cécidomyie, un moucheron<br />

ravageur du sorgho, en<br />

passant par la maladie de croissance<br />

du napier. “Notre devise est<br />

‘Toutes les cultures, quels que<br />

soient les problèmes’, affirme<br />

Okaasai Opolot, chef du projet.<br />

Les leçons de l’énergie solaire<br />

■ Un projecteur solaire qui<br />

éclaire les cours du soir pour<br />

adultes en Afrique ? Depuis janvier<br />

2005, c’est le cas du projecteur<br />

Kinkajou dans 45 villages du<br />

Mali. L’alphabétisation et les<br />

cours sur la nutrition et la prévention<br />

du sida ont habituellement<br />

lieu à la nuit tombée, dans<br />

des villages dépourvus d’électricité<br />

: en bref, dans l’obscurité. Ce<br />

projecteur résout le problème grâce<br />

à une diode électroluminescente<br />

blanche de 5 watts produisant<br />

Les agriculteurs apportent des échantillons de plantes malades.<br />

La plupart nous sont familiers,<br />

mais nous avons été surpris de<br />

voir que très peu de personnes<br />

connaissaient les maladies courantes.”<br />

Dans l’une des premières cliniques<br />

ougandaises, les spécialistes<br />

phytosanitaires ont repéré le<br />

virus de la striure brune du<br />

manioc et ont pu conseiller les<br />

cultivateurs sur les manières de<br />

une<br />

source<br />

de lumière<br />

qui dure 100 000 heures. La batterie<br />

de 12 volts du projecteur,<br />

d'une durée de vie de 40 ans, est<br />

alimentée par un panneau solaire<br />

de 10 watts. Les images projetées<br />

sont stockées sur un microfilm<br />

d'une capacité de 10 000 images.<br />

L’appareil pèse seulement 1 kg<br />

et coûte 100 $ US (80 €) pour le<br />

projecteur, le panneau solaire et<br />

la batterie. Selon Timothy<br />

<strong>Spore</strong> <strong>124</strong> •<br />

réduire le risque de propagation<br />

de cette maladie qui entraîne le<br />

pourrissement du manioc.<br />

✍ Global Plant Clinic<br />

CABI Bioscience<br />

Bakeham Lane, Egham<br />

Surrey TW20 9TY<br />

Royaume-Uni<br />

Fax : +44 1491 829100<br />

E-mail : Plant.clinic@cabi.org<br />

Site Web :<br />

www.globalplantclinic.org<br />

Au Mali, un projecteur solaire change<br />

les soirées au village.<br />

Prestero, cofondateur de Design<br />

that Matters à Cambridge (États-<br />

Unis), l’association sans but<br />

lucratif qui a développé et commercialise<br />

le projecteur, cet équipement<br />

suscite un réel intérêt de<br />

la part d'organismes<br />

qui envisagent<br />

de l’utiliser<br />

aussi dans la<br />

formation<br />

agricole ou<br />

la promotionmédicale.<br />

“L’un des<br />

défis pour les<br />

populations rurales,<br />

dit-il, est d’accéder à une<br />

information pertinente et<br />

facile à partager avec d’autres et<br />

Kinkajou est une réponse à ce<br />

défi.”<br />

✍ Design that Matters<br />

One Broadway, 14th Floor<br />

Cambridge MA 02142<br />

États-Unis<br />

Fax : +1 877.820.8479<br />

E-mail :<br />

info@designthatmatters.org<br />

Site Web :<br />

www.designthatmatters.org/<br />

PAGE 9<br />

Photo : © CABI<br />

• En bref<br />

Rencontre Afrique-Europe<br />

■ La première d’une série de<br />

conférences annuelles de<br />

recherche visant à réduire la<br />

fracture numérique s’est tenue à<br />

Pretoria (Afrique du Sud) en mai<br />

<strong>2006</strong>. L’événement, qui fait partie<br />

de l’Initiative Technologies de la<br />

société de l’information (IST-Afrique)<br />

financée par la CE, a réuni des<br />

délégués d’organisations<br />

commerciales, gouvernementales<br />

et de recherche d’Afrique et<br />

d’Europe. Au programme :<br />

l’e-commerce, l’enseignement<br />

en ligne et l’application des TIC<br />

dans l’agriculture. La prochaine<br />

conférence IST-Afrique se tiendra<br />

à Maputo (Mozambique) en mai<br />

2007 ; la date de clôture de<br />

l’appel à contributions est<br />

fixée au 30 novembre <strong>2006</strong>.<br />

Site Web : www.IST-Africa.org<br />

Agriculture de conservation<br />

■ L'agriculture de conservation<br />

(AC) se caractérise par un travail<br />

minimal du sol, toujours protégé<br />

par une couverture végétale, et<br />

par la pratique systématique des<br />

rotations culturales. Si vous voulez<br />

en savoir plus, rendez-vous sur<br />

le nouveau site Web de la FAO.<br />

Y sont expliqués les principes et les<br />

bénéfices de ce type d’agriculture,<br />

l'importance des plantes de<br />

couverture, la préparation du sol,<br />

les aspects économiques et les<br />

projets en cours, pays par pays.<br />

Site Web :<br />

www.fao.org/ag/ca/fr/index.html<br />

Enseignement virtuel<br />

■ L’Institut international de<br />

recherche sur les politiques<br />

alimentaires (IFPRI) lance un<br />

Programme international<br />

d’apprentissage en ligne. Ce<br />

programme gratuit propose un<br />

cours en ligne, en anglais, du<br />

1er octobre <strong>2006</strong> au 31 janvier<br />

2007, pour qui veut améliorer ses<br />

compétences en communication<br />

scientifique et faire publier ses<br />

résultats de recherche.<br />

✍ Learning and Capacity<br />

Strengthening<br />

IFPRI-ISNAR Division<br />

PO Box 5689, Addis-Abeba<br />

Éthiopie<br />

Fax : +251-011-6462927<br />

Site Web : http://learning.ifpri.org/<br />

Conserver l'eau et le sol<br />

■ Un atelier régional des Écoles<br />

aux champs en Afrique, axé sur<br />

la conservation de l'eau et du sol,<br />

s’est tenu en avril <strong>2006</strong> à Jinja<br />

(Ouganda). Organisé par le <strong>CTA</strong>,<br />

l’ONG ougandaise Environment<br />

Alert, la FAO et le Centre de<br />

recherche universitaire de<br />

Wageningen (Pays-Bas), il a<br />

rassemblé 50 praticiens, chercheurs<br />

et officiels de 11 pays d’Afrique.<br />

Résultats : un guide pratique des<br />

écoles aux champs et une série<br />

de recommandations soulignant<br />

la nécessité d’investir dans la<br />

gestion de l’eau et du sol pour<br />

une agriculture durable.<br />

Voir aussi le site Web :<br />

www.fao.org/ag/agl/agll/<br />

farmspi/default.stm


Repères •<br />

Miniaturisation extrême<br />

L es<br />

nanotechnologies sont<br />

une affaire complexe, mais<br />

certains organismes accomplissent<br />

un travail remarquable<br />

pour les rendre plus accessibles.<br />

Les efforts les plus aboutis sont<br />

ceux du Réseau Science et<br />

Développement (SciDev.Net)<br />

qui consacre un dossier, en<br />

anglais, à leurs implications pour<br />

les pays du Sud.<br />

Le portail de l’UE sur les nanotechnologies<br />

offre un bon aperçu<br />

des activités européennes ainsi<br />

que des informations sur la<br />

coopération internationale dans<br />

ce domaine. Vous pouvez y télécharger<br />

une revue, La nanotechnologie<br />

: l’innovation pour le<br />

monde de demain, qui précise<br />

dans un langage clair les bases<br />

scientifiques, les progrès techniques<br />

et les applications de cette<br />

science en pleine expansion. À<br />

visiter également le site bilingue<br />

NanoQuébec et son centre virtuel<br />

de documentation Docnano.<br />

Le Meridian Institute, organisme<br />

américain à but non lucratif,<br />

a organisé plusieurs débats sur<br />

le sujet et publié un intéressant<br />

rapport, en anglais, sur les<br />

chances et les risques des nanotechnologies<br />

pour les pauvres. Ce<br />

rapport explore certains des<br />

bénéfices potentiels dans les<br />

L e<br />

<strong>CTA</strong> a organisé en novembre<br />

2005, à Amsterdam, une<br />

consultation d'experts sur<br />

les Systèmes d'information de<br />

marché (SIM) et les bourses<br />

d'échanges agricoles (<strong>Spore</strong> 122).<br />

Cette consultation avait été précédée<br />

d'un forum électronique<br />

dont les débats très riches sont en<br />

ligne et vous permettront de bien<br />

saisir l'intérêt et les limites des<br />

instruments tels que les SIM, le<br />

certificat d'entrepôt et les bourses<br />

d'échanges agricoles. L'ouvrage<br />

Le crédit sur nantissement des<br />

stocks : une stratégie de développement<br />

des marchés agricoles,<br />

rédigé par l'un des experts participant<br />

à cet atelier, vous permettra<br />

d'aller encore plus loin et de<br />

comprendre comment fonctionne<br />

ce système de crédit. Il<br />

peut être téléchargé sur le site de<br />

la Division des systèmes de soutien<br />

à l'agriculture de la FAO. Le<br />

site du Natural Resources<br />

Institute propose, en anglais uni-<br />

Photo : © ACCELRYS<br />

La nanotechnologie, un espoir pour l’avenir ?<br />

secteurs de l’agriculture, de la<br />

santé et de l’énergie. Dans le<br />

même temps, le groupe écologiste<br />

Action Group on Erosion,<br />

Technology and Concentration<br />

(ETC) prend fermement position<br />

contre les nanotechnologies. En<br />

dépit de son militantisme, son<br />

site vous apprendra beaucoup sur<br />

les arguments pour et contre.<br />

D’un clic sur “nanotechnologies”,<br />

vous accédez à une longue<br />

liste de rapports et de documents,<br />

y compris en français.<br />

Malgré sa vision plutôt apocalyptique,<br />

le rapport Down on the<br />

farm (Main basse sur la ferme)<br />

présente une vue intéressante sur<br />

les recherches en cours dans les<br />

Marchés en mouvement<br />

quement, un tour des pays<br />

d'Afrique qui ont expérimenté ce<br />

système et suit l'actualité qui s'y<br />

rapporte. Sur celui du Centre de<br />

coopération internationale en<br />

recherche agronomique pour le<br />

développement (CIRAD),une<br />

fiche explique clairement le<br />

fonctionnement du crédit-stockage<br />

et présente l'expérience malgache<br />

des greniers communs<br />

villageois.<br />

Un document en anglais de la<br />

Conférence des Nations unies<br />

sur le commerce et le développement<br />

(CNUCED) fait un rapide<br />

tour du monde des principales<br />

bourses d'échanges agricoles.<br />

Ensuite, pour en savoir plus, il<br />

vous faudra vous rendre sur les<br />

sites des principales bourses<br />

africaines de produits agricoles,<br />

en particulier la Division des<br />

marchés agricoles du South<br />

African Futures Exchange<br />

(SAFEX) en Afrique du Sud, le<br />

Malawi Agricultural Commodity<br />

<strong>Spore</strong> <strong>124</strong> •<br />

secteurs de l’alimentation et de<br />

l’agriculture.<br />

Enfin, le Foresight Institute,<br />

organisme éducatif américain, se<br />

consacre à la promotion des<br />

nanotechnologies à effet bénéfique.<br />

Fondé par Éric Drexler,<br />

inventeur du terme “nanotechnologie”,<br />

c'est une source d’informations<br />

qui fait autorité sur les<br />

politiques, les applications et les<br />

recherches.<br />

Pour en savoir plus<br />

• Down on the farm<br />

Téléchargeable en <strong>PDF</strong> :<br />

http://www.etcgroup.org/documents/<br />

ETC_DOTFarm2004.pdf<br />

Exchange (MACE) et le Kenya<br />

Agricultural Commodity Exchange<br />

(KACE).<br />

La compréhension de ces outils<br />

suppose d’avoir bien assimilé les<br />

mécanismes des marchés. Si vous<br />

débutez, l'ouvrage Comprendre<br />

et utiliser les informations sur les<br />

marchés guidera utilement vos<br />

premiers pas.<br />

Pour en savoir plus<br />

CIRAD<br />

Site Web :<br />

http://microfinancement.cirad.fr/fr/<br />

news/Dakar_2002.html<br />

<strong>CTA</strong><br />

Documents et discussions de la<br />

consultation d’experts :<br />

www.dgroups.org/groups/cta/mis/<br />

index.cfm?CookieTested=TRUE&<br />

setlang=2<br />

CNUCED<br />

Site Web : ww.unctad.org/infocomm/<br />

exchanges/ex_overview.htm<br />

FAO<br />

Division des systèmes de soutien à<br />

l'agriculture<br />

PAGE 10<br />

ETC<br />

431 Gilmour St, Second Floor<br />

Ottawa, ON K2P 0R5<br />

Canada<br />

Fax : +1 613 241 2506<br />

E-mail : ETC@ETCGROUP.ORG<br />

Site Web : www.etcgroup.org/<br />

Foresight Institute<br />

PO Box 61058<br />

Palo Alto, CA 94306<br />

États-Unis<br />

Fax : +650 289 0863<br />

E-mail : foresight@foresight.org<br />

Site Web : www.foresight.org<br />

Meridian Institute<br />

920 L Street, NW, Suite 500<br />

Washington, DC 20036<br />

États-Unis<br />

Fax : +1 202 354 6441<br />

Site Web :<br />

www.merid.org/index.html<br />

• Nanotechnology and the Poor:<br />

Opportunities and Risks<br />

Par T. Barker et al.<br />

Téléchargeable en <strong>PDF</strong> :<br />

http://nanotech.dialoguebydesign.net<br />

/rp/NanoandPoor-NoGraphics<br />

NanoQuébec<br />

Site Web :<br />

www.nanoquebec.ca/nanoquebec_w/<br />

site/index.jsp<br />

SciDev.Net<br />

Nanotechnology Quick Guide<br />

www.scidev.net/quickguides/index.cf<br />

m?fuseaction=qguide&qguideid=5<br />

UE<br />

Site Web :<br />

www.cordis.lu/nanotechnology<br />

• La nanotechnologie : l’innovation<br />

pour le monde de demain<br />

ftp.cordis.lu/pub/nanotechnology/doc<br />

s/nano_brochure_fr.pdf<br />

Site Web :<br />

www.fao.org/ag/ags/index_fr.htm<br />

• Le crédit sur nantissement des<br />

stocks : une stratégie de<br />

développement des marchés<br />

agricoles<br />

Par J. Coulter et A. W. Shepherd<br />

Bulletin des Services agricoles n° 120<br />

10 €<br />

Téléchargeable sur :<br />

www.fao.org/ag/Ags/subjects/fr/<br />

agmarket/inventory.html<br />

• Comprendre et utiliser les<br />

informations sur les marchés<br />

Guide de vulgarisation en matière de<br />

commercialisation n° 2<br />

Par A. W. Shepherd<br />

Téléchargeable sur :<br />

www.fao.org/waicent/faoinfo/<br />

agricult/ags/AGSM/unmisfr/unmisfr.pdf<br />

KACE<br />

Site Web : www.kace.com<br />

MACE<br />

Site Web : www.ideaamis.com<br />

NRI<br />

Site Web :<br />

www.nri.org/projects/wrs/countries.htm<br />

SAFEX<br />

Site Web : www.safex.co.za


Publications<br />

Des bienfaits à égrener<br />

Le dernier-né de la collection<br />

PROTA fait l’inventaire<br />

des nombreuses espèces<br />

cultivées et sauvages de céréales et<br />

de légumineuses d'Afrique tropicale.<br />

Selon la même formule que<br />

les précédents volumes Légumes<br />

(voir <strong>Spore</strong> 116) et Colorants et<br />

tanins (voir <strong>Spore</strong> 121), il décrit<br />

en détail 35 des espèces les plus<br />

importantes.<br />

Chaque entrée, accompagnée<br />

de dessins et d’une carte de répartition,<br />

fournit des informations<br />

sur les origines de la plante, ses<br />

usages, ses propriétés nutritionnelles<br />

et sa place sur le marché<br />

international. Vous y trouvez<br />

d’autres données utiles, entre<br />

autres sur la croissance, la multiplication<br />

et la culture, les ravageurs<br />

et maladies, la récolte et<br />

l'après-récolte. L’ouvrage décrit<br />

plus sommairement 38 autres<br />

espèces de moindre importance.<br />

De nombreuses céréales et<br />

légumineuses présentées ici sont<br />

Informations à propager<br />

La fièvre médiatique est<br />

tombée. La grippe aviaire<br />

ne fait plus les gros titres, mais les<br />

problèmes de santé animale et<br />

humaine qu'elle soulève restent<br />

entiers. En Afrique, notamment,<br />

une flambée de l'influenza aurait<br />

des conséquences incalculables<br />

pour les petits élevages et les<br />

populations qui en dépendent.<br />

Ce livret éducatif, de la série<br />

Savoirs partagés, arrive à point<br />

nommé pour essayer de comprendre<br />

calmement ce qui s'est<br />

passé et tirer les enseignements de<br />

ce fléau qui, rappelons-le, a<br />

démarré en 1997 en Asie du Sud-<br />

Est avant de toucher l'Europe fin<br />

2005, et l'Afrique début <strong>2006</strong>.<br />

Une des leçons importantes à<br />

retenir du récent épisode, c'est<br />

Photo : A. Caron © CIRAD<br />

des sources alimentaires importantes<br />

pour les familles d’Afrique<br />

tropicale. Certaines ont aussi<br />

d’autres utilisations. Le pois cajan<br />

ou d'Angole (Cajanus cajan), par<br />

exemple, est consommé depuis<br />

des siècles en Afrique. Ses fanes<br />

donnent un excellent fourrage et<br />

la plante elle-même peut servir de<br />

brise-vent sur sols secs et d’engrais<br />

vert en agroforesterie. Les<br />

tiges et les branches sont exploi-<br />

que “la grippe aviaire est fondamentalement<br />

un problème de<br />

santé animale avant d'être, très<br />

hypothétiquement, un problème<br />

de santé publique”. Mais il reste<br />

encore beaucoup d'aspects à étudier<br />

pour parer efficacement à<br />

une éventuelle recrudescence du<br />

virus H5N1.<br />

Ce livret pédagogique vaut<br />

bien des volumes indigestes.<br />

S’adressant à tous les publics, il<br />

vulgarise un maximum d'informations<br />

de spécialistes de l'élevage<br />

en zone tropicale en un<br />

minimum de place. Une couleur<br />

permet de repérer chaque catégorie<br />

d’informations, selon qu’elles<br />

<strong>Spore</strong> <strong>124</strong> • PAGE 11<br />

tées en vannerie, comme combustible<br />

ou pour la construction<br />

de clôtures et de toitures en<br />

chaume. Beaucoup de céréales et<br />

légumineuses ont également des<br />

applications en médecine traditionnelle.<br />

En Éthiopie, la racine<br />

d’Amaranthus caudatus est utilisée<br />

comme laxatif et pour traiter<br />

certaines maladies des yeux. Dans<br />

de nombreux pays d’Afrique, les<br />

feuilles et les graines du niébé<br />

(Vigna unguiculata) sont employées<br />

pour soigner les plaies<br />

tuméfiées et la racine est utilisée<br />

comme anti-venin en cas de morsure<br />

de serpent.<br />

Ressources végétales de l’Afrique<br />

tropicale 3 : Céréales et légumes secs<br />

Sous la direction de G. Belay et<br />

M. Brink<br />

PROTA/Backhuys Publishers/<strong>CTA</strong><br />

<strong>2006</strong>, 298 p.<br />

ISBN 90 5782 172 9 (livre seul)<br />

ISBN 90 5782 173 7 (avec cédérom)<br />

<strong>CTA</strong> n° 1303 (livre seul)<br />

40 unités de crédit<br />

<strong>CTA</strong> n° 1304 (avec cédérom)<br />

60 unités de crédit<br />

se rapportent à l'agent pathogène,<br />

à l'hôte grippé ou à l'éleveur.<br />

Vous pourrez aller plus loin<br />

grâce à une liste de sites Web de<br />

référence.<br />

À lire aussi les réponses courtes<br />

et parfois surprenantes à une<br />

vingtaine de questions. Par<br />

exemple, combien y a-t-il de poulets<br />

et de poules dans le monde ?<br />

Environ 100 milliards !<br />

La grippe aviaire. L'influenza de l'Asie à<br />

l'Afrique<br />

Coll. Savoirs partagés<br />

CIRAD et collectif de partenaires dont<br />

le <strong>CTA</strong>, <strong>2006</strong>, 48 p.<br />

ISBN 2 87614 630 4<br />

<strong>CTA</strong> n° 1314<br />

0 unité de crédit<br />

• Publications<br />

Objectifs du millénaire<br />

■ Ce troisième volume de la série<br />

des miniAtlas de la Banque<br />

mondiale réitère un exploit :<br />

condenser une masse de données<br />

utiles dans un ouvrage à la fois<br />

clair et concis. Vous y visualisez<br />

sans peine les problèmes et défis<br />

mondiaux les plus urgents, de<br />

l’éradication de la pauvreté à<br />

la réduction de la mortalité<br />

infantile en passant par<br />

l’élimination du VIH/sida et le<br />

développement durable. Cartes<br />

du monde en couleurs et schémas<br />

donnent vie aux chiffres.<br />

MiniAtlas des objectifs de<br />

développement pour le millénaire :<br />

Édifier un monde meilleur<br />

Par Banque mondiale et<br />

F. Bourguignon<br />

Coll. miniAtlas<br />

Eska, <strong>2006</strong>, 63 p.<br />

ISBN 2747208524<br />

7,60 €<br />

Éditions Eska<br />

12, rue du Quatre-Septembre<br />

75002 Paris<br />

France<br />

E-mail : eska@eska.fr<br />

Site Web : www.eska.fr<br />

Guinée paysanne<br />

■ La Confédération nationale des<br />

organisations paysannes de<br />

Guinée (CNOPG) s’est dotée d’un<br />

bulletin trimestriel : La Guinée<br />

paysanne. Le dernier numéro<br />

présente l'actualité agricole des<br />

régions et se penche sur la<br />

faisabilité d'un Système<br />

d’information de marché (SIM)<br />

piloté par les organisations<br />

paysannes en Guinée.<br />

La Guinée paysanne<br />

CNOPG<br />

Bd du Commerce<br />

BP 5381, Conakry<br />

Guinée<br />

E-mail : cnopguinee@yahoo.fr<br />

Téléchargeable à partir du site de<br />

l'Inter-réseaux :<br />

www.inter-reseaux.org/IMG/doc/<br />

Guinee_paysanne_bulletin3_CNOP<br />

_<strong>2006</strong>.doc<br />

Du producteur au lecteur<br />

■ À Maurice, près de 5 000 petits<br />

planteurs regroupés en<br />

association, lassés d'être snobés<br />

par les grands médias, ont décidé<br />

de lancer leur propre journal.<br />

Planters Vérité est un tabloïd<br />

hebdomadaire de 12 pages tiré à<br />

2 000 exemplaires. Les articles, en<br />

français et en anglais, traitent de<br />

la production et de la<br />

commercialisation et conseillent<br />

les planteurs et les<br />

consommateurs. Le journal se<br />

veut aussi un aiguillon en<br />

dénonçant les promesses non<br />

tenues des gouvernants. Seize<br />

numéros sont déjà parus.<br />

Planters Vérité<br />

The Mauritius Vegetable Planters'<br />

Association<br />

62, Telfair Avenue<br />

Quatre Bornes<br />

Maurice<br />

Fax : + 230 467 0032<br />

Site Web : http://mvpa.intnet.mu/<br />

E-mail : m.vp.a@intnet.mu


Publications •<br />

Révolution raisonnée<br />

■ La croissance de la production<br />

animale est positive, mais trop<br />

rapide elle n'est pas sans danger.<br />

La FAO lance une nouvelle série<br />

qui examine les questions de<br />

production animale, expose des<br />

mesures politiques et présente<br />

les approches les plus probantes.<br />

Faire face à la “Révolution de<br />

l'élevage”<br />

Politiques d'élevage n° 1<br />

Téléchargeable gratuitement sur :<br />

www.fao.org/ag/AGAinfo/<br />

resources/documents/pol-riefs/<br />

01/FR/AGA01_FR_08.pdf<br />

Colloques en ligne<br />

■ Le CEMAGREF, le CIRAD,<br />

l’IFREMER et l’INRA, organismes<br />

publics français de recherche,<br />

regroupent sur leur nouveau site<br />

SympoScience les communications<br />

issues de leurs colloques et<br />

séminaires. La consultation du site<br />

est gratuite et permet aussi<br />

d’accéder à des colloques organisés<br />

par d’autres partenaires sur des<br />

thèmes communs ou proches.<br />

Site Web : www.symposcience.org/<br />

Profils nutritionnels<br />

■ En 1996, le Plan d'action<br />

du Sommet mondial pour<br />

l'alimentation de Rome a lancé<br />

les fondements des Systèmes<br />

d'information et de cartographie<br />

sur l'insécurité alimentaire et la<br />

vulnérabilité (SICIAV).<br />

Ce cédérom fournit des synthèses<br />

sur la situation alimentaire et<br />

nutritionnelle de pays fragilisés,<br />

y compris des statistiques de base<br />

sur la production agricole,<br />

la santé, l'économie et<br />

la démographie.<br />

Profils nutritionnels par pays 2005<br />

FAO, 2005<br />

Cédérom<br />

ISBN 92 5 005371 1<br />

25 $ US • 20 €<br />

(FAO voir adresse ci-contre)<br />

Dossier coton<br />

■ Surproduction mondiale,<br />

subventions déstabilisantes et<br />

baisse des prix. Ce numéro spécial<br />

de la revue Cahiers Agricultures<br />

propose un tour d'horizon des<br />

problèmes rencontrés par les<br />

petits producteurs de coton et<br />

aborde les perspectives d'avenir<br />

de cette filière en restructuration.<br />

Le coton, des futurs à construire<br />

Coordination éditoriale de<br />

J.-P. Deguine et J.-P. Pichot<br />

John Libbey Eurotext/CIRAD<br />

<strong>2006</strong>, 168 p.<br />

ISBN 2876145979<br />

18 €<br />

9 € pour les pays du Sud<br />

Quae, INRA Éditions<br />

RD 10<br />

78026 Versailles cedex<br />

France<br />

Fax : +33 1 30 83 34 49<br />

E-mail :<br />

serviceclients-quae@versailles.inra.fr<br />

Site Web : www.quae.com<br />

Sommaire en ligne :<br />

www.john-libbey-eurotext.fr/fr/<br />

revues/agro_biotech/agr/sommaire<br />

.md?cle_parution=1175&type=<br />

text.html<br />

Photo : © MARE<br />

Eaux troubles<br />

La crise qui touche actuellement<br />

la pêche et l’aquaculture<br />

représente un défi majeur<br />

pour tous – pour les décideurs<br />

politiques comme pour les chercheurs,<br />

et surtout pour les millions<br />

de personnes qui vivent de<br />

ces activités. Santé et gestion des<br />

écosystèmes, moyens de subsistance<br />

et emploi, sécurité et<br />

hygiène alimentaires sont autant<br />

de sujets de préoccupation. Les<br />

systèmes de pêche et d’aquaculture<br />

sont en général imprévisibles<br />

et incertains. De plus, leur ges- tion implique une diversité d’acteurs<br />

aux intérêts divergents.<br />

Ce guide a pour but d’aider les<br />

personnes impliquées de près ou<br />

de loin dans la gestion et l’administration<br />

de la pêche et de<br />

l’aquaculture à renouveler leur<br />

approche des processus. Les<br />

auteurs l’ont conçu comme un<br />

“guide du praticien, un guide de<br />

voyage pour naviguer dans les<br />

eaux troubles de la pêche et de<br />

l’aquaculture”. L’ouvrage ne se<br />

borne pas à présenter les défis, il<br />

fournit aussi un cadre pour comprendre<br />

la dynamique de la gouvernance<br />

des pêches et offre un<br />

ensemble de principes de<br />

Apprivoiser l'ordinateur<br />

■ S'informatiser : une bonne<br />

idée ! La décision est prise, mais<br />

comment s'y préparer pour ne<br />

pas faire d'erreur et se doter des<br />

bons outils ? Bon nombre de<br />

coopératives agricoles qui envisagent<br />

de s'équiper se retrouvent<br />

souvent livrées à elles-mêmes, ne<br />

sachant par où commencer. Ce<br />

guide pratique – uniquement<br />

accessible sur le Net et c'est à la<br />

fois dommage et quelque peu<br />

contradictoire – comble un vide.<br />

À partir d'expériences concrètes<br />

africaines, il initie dans un langage<br />

simple les directeurs, les formateurs<br />

et les décideurs au bon<br />

usage des nouvelles technologies.<br />

<strong>Spore</strong> <strong>124</strong> •<br />

À l'heure de la libéralisation<br />

des marchés, les coopératives doivent<br />

pouvoir s'informer en temps<br />

réel et être capables de traiter de<br />

manière fiable un plus grand<br />

nombre de données grâce à l'ordinateur.<br />

Ce guide virtuel balise<br />

les différentes étapes d’un plan<br />

d’informatisation : définir un<br />

objectif précis, s'inspirer des<br />

organismes déjà informatisés,<br />

établir une équipe de base chargée<br />

du projet. Et ne pas oublier la<br />

maintenance et la mise à niveau.<br />

Des dessins amusants égaient le<br />

propos.<br />

Informatisation des coopératives<br />

agricoles : guide pratique<br />

FAO, <strong>2006</strong>, 60 p.<br />

Coll. Institutions pour le<br />

développement rural<br />

Téléchargeable sur :<br />

ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/007/<br />

y5471f/y5471f00.pdf<br />

FAO<br />

Division de l'information<br />

Service de la gestion des publications<br />

Viale delle Terme di Caracalla<br />

00100 Rome<br />

Italie<br />

Fax : +39 06 5705 3360<br />

E-mail : publications-sales@fao.org<br />

Site Web :<br />

www.fao.org/icatalog/inter-f.htm<br />

PAGE 12<br />

conduite, inspirés des meilleures<br />

pratiques.<br />

Gouvernance interactive des pêches : un<br />

guide pour une meilleure pratique<br />

Par M. Bavinck et al.<br />

<strong>CTA</strong>/EBURON/MARE, <strong>2006</strong>, 72 p.<br />

ISBN 90 5972 110 1<br />

<strong>CTA</strong> n° 1315<br />

10 unités de crédit<br />

Petits volumes,<br />

grande capacité<br />

Près de 500 documents,<br />

12 000 pages, 6 000 images !<br />

À lui tout seul, ce cédérom trilingue<br />

(français, anglais, espagnol)<br />

constitue une véritable<br />

bibliothèque, consultable à partir<br />

d'un équipement relativement<br />

simple : un PC relié à Internet,<br />

équipé d'un navigateur et d'un<br />

logiciel de lecture <strong>PDF</strong>. Une<br />

dizaine d'organisations membres<br />

du Réseau international sur<br />

l'information technique (INTI)<br />

ont accepté d’y regrouper leurs<br />

ouvrages et textes<br />

sur des technologies<br />

adaptées.<br />

Les documents sont organisés<br />

en huit grands thèmes : agriculture<br />

et nutrition, agroforesterie,<br />

construction, eau et santé, élevage,<br />

environnement, fabrication et<br />

procédés de fabrication. La<br />

recherche peut se faire sur un<br />

mot, un titre, un sujet, un thème<br />

ou l’organisation éditrice des<br />

ouvrages.<br />

Vous y retrouverez par exemple<br />

des manuels de la collection<br />

Agrodok, éditée par Agromisa et<br />

le <strong>CTA</strong>, et des documents de la<br />

coopération allemande (GTZ).<br />

Vous pourrez y apprendre entre<br />

autres comment fabriquer des<br />

savons ou du vinaigre, planter des<br />

engrais verts ou construire avec<br />

les bons matériaux.<br />

Une mine d'informations à<br />

portée de clic.<br />

Appropriate Technology Knowledge<br />

Collection<br />

Cédérom, <strong>2006</strong><br />

<strong>CTA</strong>/INTI/Human Info NGO<br />

<strong>CTA</strong> n° 1316<br />

10 unités de crédit


Photo : O. Barrière © IRD<br />

Regards sur le travail des enfants<br />

■ La question du travail des<br />

enfants est complexe et délicate,<br />

comme le montre notre article en<br />

page 3. Si la limite est claire entre<br />

le travail des mineurs d’âge, perçu<br />

comme formateur et vital pour<br />

les ressources des familles, et le<br />

trafic des enfants, “vendus” par<br />

des parents pauvres à des<br />

employeurs sans scrupules, il<br />

■ Passer de l'autosuffisance à la<br />

sécurité alimentaire est un pas<br />

crucial pour bon nombre de pays<br />

du Sud. Sous-équipement et<br />

enclavement de certaines zones,<br />

faible qualité des infrastructures<br />

de base, déséquilibre de production<br />

au sein d'un même pays,<br />

frais élevés de transport et de<br />

stockage, difficile accès au crédit,<br />

manque d'information sur le<br />

marché et insuffisance de communication<br />

entre pays frontaliers…<br />

Les handicaps sont sévères<br />

n’empêche qu’entre ces extrêmes<br />

les situations varient d'un pays et<br />

d'un secteur à l'autre.<br />

Au Ghana, depuis la création<br />

du lac Volta dans les années<br />

1960, des enfants sont envoyés<br />

par leurs parents aider les<br />

pêcheurs dans leurs tâches quotidiennes.<br />

Cet ouvrage tente de<br />

comprendre le sens de ce travail<br />

pour chacun des acteurs concernés<br />

et de faire la différence entre<br />

le travail traditionnel et l'exploitation.<br />

Plus général, le second ouvrage<br />

fait un large tour d'horizon du<br />

travail des mineurs, notamment<br />

dans l'agriculture, en Afrique<br />

subsaharienne. Il passe en revue<br />

les actions entreprises pour<br />

démanteler les réseaux de trafiquants<br />

au Bénin, au Gabon et au<br />

Togo.<br />

Infrastructures et sécurité alimentaire<br />

pour les petits<br />

agriculteurs qui<br />

veulent être plus<br />

productifs.<br />

L'ouvrage se<br />

concentre sur le<br />

rôle des infrastructures<br />

de commerce<br />

dans plusieurs pays<br />

d'Afrique de l'Ouest<br />

confrontés à une crise<br />

économique tenace ces<br />

dernières décennies :<br />

Burkina Faso, Côte d'Ivoire,<br />

Ghana, Mali et Togo. Après avoir<br />

dressé l'état des lieux des infrastructures<br />

dans ces cinq pays, il<br />

plaide pour un renforcement des<br />

programmes d'équipement et<br />

d'aménagement du territoire,<br />

volet indispensable d'une lutte<br />

efficace contre la pauvreté.<br />

Un second ouvrage des mêmes<br />

auteurs traite plus largement du<br />

commerce agricole dans une<br />

optique de sécurité alimentaire<br />

durable. Chaque livre contribue à<br />

<strong>Spore</strong> <strong>124</strong> • PAGE 13<br />

Le travail des enfants en Afrique<br />

subsaharienne.<br />

Le cas du Bénin, du Gabon et<br />

du Togo<br />

Par D. Landria Ndembi<br />

L'Harmattan, <strong>2006</strong>, 274 p.<br />

ISBN 2 296 00136 X<br />

24 €<br />

Version <strong>PDF</strong> téléchargeable (7709 Ko)<br />

14,70 €<br />

Les enfants pêcheurs du Ghana.<br />

Travail traditionnel ou exploitation ?<br />

Par F. Manghardt<br />

L'Harmattan<br />

<strong>2006</strong>, 244 p.<br />

ISBN 2 296 00599 3<br />

21 €<br />

Version <strong>PDF</strong> téléchargeable (7709 Ko)<br />

14,70 €<br />

Éditions L'Harmattan<br />

5-7, rue de l'École Polytechnique<br />

75005 Paris<br />

France<br />

Fax : + 33 1 43 29 86 20<br />

E-mail :<br />

harmattan1@wanadoo.fr<br />

Site Web :<br />

www.editions-harmattan.fr<br />

sa manière à engager le débat et à<br />

renforcer le dialogue entre décideurs,<br />

chercheurs et opérateurs<br />

économiques dans le domaine de<br />

la sécurité alimentaire.<br />

Infrastructures de commerce et<br />

échanges des produits alimentaires<br />

Disponibilité, utilisation et coût en<br />

Afrique de l'Ouest centrale<br />

Par B. Kouassi, G. Sirpé et A. Gogué<br />

Coll. Économie et développement<br />

Karthala, 2005, 352 p.<br />

ISBN 2 84586 696 8<br />

28 €<br />

Commerce des produits agricoles et<br />

sécurité alimentaire durable en<br />

Afrique de l'Ouest centrale<br />

Par B. Kouassi, G. Sirpé et A. Gogué<br />

Coll. Économie et développement<br />

Karthala, <strong>2006</strong>, 224 p.<br />

ISBN 2 84586 749 2<br />

22 €<br />

Éditions Karthala<br />

22-24, boulevard Arago<br />

75013 Paris<br />

France<br />

Fax : +33 1 45 35 27 05<br />

E-mail : karthala@wanadoo.fr<br />

Site Web :<br />

www.karthala.com<br />

• Publications<br />

Lait concentré<br />

■ L'Agricultural Research and<br />

Extension Unit (AREU) mauricienne<br />

a édité un petit guide de<br />

l'élevage des vaches laitières :<br />

système de production, savoirfaire<br />

technologique, disponibilité<br />

des animaux, main-d'oeuvre,<br />

mécanisation, marketing du lait…<br />

Un concentré d'infos pratiques !<br />

Lait : guide pour nouveaux<br />

entrepreneurs<br />

AREU, <strong>2006</strong>, 12 p.<br />

Gratuit<br />

AREU<br />

Newry Complex, St Jean Road<br />

Quatre Bornes<br />

Maurice<br />

Fax : + 230 464 8809<br />

E-mail : support@areu.mu<br />

Site Web : www.areu.mu<br />

L'égalité aux champs<br />

■ Aux hommes les travaux agricoles,<br />

aux femmes la cueillette et la<br />

transformation. La division du<br />

travail s'est longtemps faite sur<br />

ce schéma au Burkina Faso.<br />

Cet ouvrage expose les conditions<br />

d'une participation nouvelle,<br />

à valeur égale, des femmes<br />

à l'agriculture.<br />

Les petites jachères des femmes<br />

Condition féminine et travail<br />

agricole au Burkina Faso<br />

(Sud-Ouest)<br />

Par C. Fourgeau et S. Traoré<br />

Coll. Terrain, récits et fictions<br />

L'Harmattan, <strong>2006</strong>, 256 p.<br />

ISBN 2 296 00319 2<br />

22 €<br />

(L'Harmattan voir adresse ci-contre)<br />

Politiques agricoles<br />

■ Difficile de résumer les<br />

politiques de développement<br />

agricole avec leurs réussites et<br />

leurs échecs. Eau, foncier,<br />

financement, développement<br />

technologique… Ce volumineux<br />

ouvrage destiné aux décideurs et<br />

managers présente un cadre<br />

conceptuel très documenté sur<br />

chacun de ces domaines.<br />

Politiques de développement agricole<br />

Concepts et expériences<br />

Renforcement des capacités<br />

en politiques agricoles et<br />

alimentaires nº 2<br />

Par R.D. Norton<br />

FAO, 2005, 650 p.<br />

ISBN 92 5 205207 0<br />

55 €<br />

(voir adresse FAO page 12)<br />

Troupeaux et cultures<br />

■ La revue trimestrielle<br />

Troupeaux et cultures des<br />

Tropiques, éditée par le Centre<br />

agronomique et vétérinaire<br />

tropical de Kinshasa (CAVTK),<br />

continue son chemin. Les derniers<br />

numéros thématiques proposent<br />

des dossiers sur le maraîchage,<br />

sur les intrants et sur la filière<br />

semencière en République<br />

démocratique du Congo.<br />

Troupeaux et cultures des Tropiques<br />

CAVTK<br />

Laboratoire vétérinaire<br />

Avenue Wangata/Gombe<br />

Kinshasa<br />

RDC<br />

E-mail : cavtk@ic.cd


Entre nous •<br />

Questions et réponses<br />

L ’une<br />

des initiatives les plus abouties du<br />

<strong>CTA</strong> est son Service Questions-<br />

Réponses (SQR) qui répond aux<br />

demandes d’informations émanant notamment<br />

d’ONG, de groupements agricoles et<br />

d’instances commerciales. Lancé en 1985, ce<br />

service a été progressivement décentralisé et<br />

il opère à présent dans plusieurs pays d’Afrique<br />

et dans les régions Caraïbes et Pacifique.<br />

Boîte postale 380<br />

Un de nos très fidèles lecteurs, Ahmed<br />

Baba Counta, ancien responsable de la<br />

radio rurale de la Radiodiffusion nationale<br />

du Sénégal, aujourd'hui à la<br />

retraite, a eu la sympathique idée de<br />

composer pour les lecteurs de <strong>Spore</strong><br />

cette astucieuse grille de mots croisés.<br />

Alors, à vos crayons et à vos gommes !<br />

Mots croisés agricoles<br />

Horizontalement<br />

I. Zoonose (en deux mots). Bonne santé des<br />

espèces. II. Épuisa. Facteur. Pas intensive.<br />

Tuteurer. III. Mot d'enfant. Début de gel.<br />

Prospère. Fruit. Décalage anglais. Pays de<br />

l'érable. IV. Cheptel. Céréale. En tête de<br />

<strong>Spore</strong>. Coutume. Radon. Adverbe. V.<br />

Immaculé. Édite <strong>Spore</strong>. Franc. Fleuve italien.<br />

La décision de déléguer semble avoir porté<br />

ses fruits. Le service est de plus en plus populaire<br />

: en 2005, les centres SQR ont répondu<br />

à plus de 7 000 questions. Le <strong>CTA</strong> ne se<br />

repose pas sur ses lauriers et essaie d’améliorer<br />

encore le service. Des ateliers de gestion<br />

destinés aux praticiens et partenaires des<br />

SQR ont été programmés en <strong>2006</strong>. Le premier<br />

s’est tenu au <strong>CTA</strong> en mars et a réuni<br />

Aperçu. VI. Fin de vers. Possédé. Groupe<br />

de pays du Sud. Cœur de veau. Dans le<br />

caféier. Année. VII. Surveille. Conjonction.<br />

Abréviation routière. Garçons d'écurie.<br />

Déchiffré. VIII. Plante oléagineuse. Plaine<br />

sud-américaine. Bouts de manioc. Sens.<br />

Fromage hollandais. IX. Départ d'aéroport.<br />

Pronom. Pas out. Interjection. Cage tronquée.<br />

Instrument. X. Négation. Menue monnaie.<br />

Végétal. Os du pied. Indéfini. XI.<br />

Producteur. Note. Tentative. Entre vos mains.<br />

Liquide végétal. XII. Elles vivent à la campagne.<br />

Périodes. Tuent les parasites. Surface.<br />

Verticalement<br />

1. Un des inspirateurs de <strong>Spore</strong>. 2. Pays de<br />

Mandela. Singe. Distingué. 3. Tranche de<br />

viande. Bardot. Capitale Bangui. Fin d'infinitif.<br />

4. Prise d'eau. Pays de la clairette.<br />

Progresse. 5. Lettre grecque. Adverbe.<br />

Condiment. 6. Dans l'eau. Bête de somme.<br />

Porcherie. 7. Grands acteurs du développement.<br />

8. En veille. 9. Coincés au centre.<br />

Calcium. Prairie naturelle. 10. Commune<br />

belge. Technetium. Se rendre. 11. Début<br />

<strong>Spore</strong> <strong>124</strong> •<br />

PAGE 14<br />

plus de 50 participants de 10 pays d’Afrique<br />

anglophone. Au menu : la promotion et le<br />

marketing d'un SQR ainsi que le rôle de<br />

l’information dans le développement en<br />

Afrique. Le second atelier aura lieu en<br />

octobre pour les SQR francophones et ceux<br />

des régions Caraïbes et Pacifique.<br />

d'appel. 12. Note. Pas de roses sans elles.<br />

13. Fermiers. 14. Cheville de golf. Début<br />

d'espoir. 15. Dure extrémité. Domaine agricole.<br />

À moitié aéré. 16. Début d'inhibition.<br />

Ferme d'élevage. Est anglais. 17. Tentes.<br />

18. Cœur d'endive. Agriculteur. Note.<br />

19. Avortement. Ordinateur. 20. Petits<br />

bovins. Dans Lomé. Pronom. 21. Post-scriptum.<br />

Faux à long manche. 22. Roulement.<br />

Généalogie d'un animal de race. 23.<br />

Hybridées. 24. Pays. Possédé. 25. Écorce de<br />

chêne. Avance. Ajoute. 26. Âme bouleversée.<br />

Premier. Dette. Note. 27. Ville du Nigeria.<br />

Travail agricole. 28. Migration saisonnière.<br />

–1. Gunter Gruner. –2. RSA. Saï. Élu. –3. Ia. BB. RCA. Er. –4. Gel. Die. Va. 5. Eta. En. Sel. –6. Ea. Âne. Soue. –7. Agriculteurs. –8. Veil. –9. Inc. Ca. Pré. –10. Ath.<br />

Tc. Aller. –11. Ap. 12. Ré. Épines. –13. Exploitants. –14. Tee. Esp. –15. Bec. Ferme. Aé. –16. Inh. Ranch. Is. –17. Oses. –18. Di. Paysan. Si. –19. IVG. PC. –20.<br />

Veaux. Lo. Toi. –21. PS. Faucard. 22. Ra. Pédigree. –23. Croisées.–24. Iran. Eu. –25. Tan. Va. Et. Écorce de chêne. Avance. Ajoute. –26. Ema. Un. Dû. Si. –27.<br />

Ede. Labour. –28. Transhumance.<br />

Verticalement<br />

–I. Grippe aviaire. Biodiversité. –II. Usa. Agent. Extensive. Ramer. – III. Na. Ge. Riche. Pêche. Gap. Canada. –IV. Bétail. Blé. SP. Us. Rn. En. –V. Blanc. <strong>CTA</strong>. Fr. Pô.<br />

Vu. –VI. Rs. Eu. ACP. Ea. Fei. An. –VII. Garde. Et. RN. Lads. Lu. –VIII. Ricin. Pampa. Mc. Ouïe. Édam. –IX. Aé. Se. In. Eh. Cge. Tuba. –X. Ne. Sou. Plante. Tarse.<br />

On. –XI. Eleveur. Ré. Essai. <strong>Spore</strong>. Suc. –XII. Rurales. Ères. Pesticides. Aire.<br />

Horizontalement<br />

Solutions


L’innovation,<br />

source d’inspiration<br />

N écessité<br />

est mère d'invention. Les<br />

agriculteurs innovent depuis des<br />

siècles pour conserver les sols et l’eau,<br />

lutter contre les maladies, gérer le bétail et<br />

réhabiliter des terres. Ils inventent de nouvelles<br />

techniques parce qu’ils y voient la possibilité<br />

de développer des méthodes plus<br />

productives.<br />

De fait, l’innovation agricole offre un<br />

potentiel important pour le développement<br />

agricole des régions ACP, à condition que<br />

les chercheurs, universitaires et décideurs<br />

politiques reconnaissent sa valeur et s’en<br />

inspirent. Dans cette optique, le <strong>CTA</strong> a<br />

organisé, en collaboration avec des organismes<br />

partenaires, des ateliers en Jamaïque,<br />

en Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG) et au<br />

Le magazine <strong>Spore</strong><br />

<strong>Spore</strong> est le magazine<br />

bimestriel du Centre<br />

Technique de Coopération<br />

Agricole et Rurale (<strong>CTA</strong>) –<br />

ACP-UE. Le <strong>CTA</strong> est régi par<br />

les Accords de Cotonou entre<br />

le groupe des pays d’Afrique,<br />

des Caraïbes et du Pacifique (ACP) et<br />

l’Union européenne.<br />

© <strong>CTA</strong> <strong>2006</strong>, ISSN 1011 0054<br />

Editeur :<br />

Centre Technique de Coopération Agricole<br />

et Rurale (<strong>CTA</strong>) – Accords de Cotonou<br />

ACP-UE<br />

<strong>CTA</strong>, Postbus 380<br />

6700 AJ Wageningen,<br />

Pays-Bas<br />

Tél. : +31 317 467 100<br />

Fax : +31 317 460 067<br />

E-mail : cta@cta.int<br />

Site Web : http ://www.cta.int<br />

Rédaction :<br />

Directrice de la rédaction :<br />

Marie-Agnès Leplaideur<br />

Syfia International<br />

20, rue du Carré-du-Roi<br />

34000 Montpellier, France<br />

Rédactrice en chef de la version anglaise :<br />

Clare Pedrick<br />

Via dello Spagna 18<br />

06049 Spoleto (PG), Italie<br />

Rédactrice en chef de la version française :<br />

Denise Williams<br />

Syfia International (adresse ci-dessus)<br />

Ont participé à ce numéro :<br />

N. Ackbarally, J. Bodichon, A. Camara,<br />

V. Ebner, F. Le Meur, A. Linard, D. Manley,<br />

L. Nalugwa, M. Ould Oudaa, E. de Solère<br />

Stintzy, F. Traoré, T. Hyawe-Hinyi, E. Tassé,<br />

A. B. Twizeyimana, avec l'appui éditorial<br />

du <strong>CTA</strong>.<br />

Mise en page : Intactile DESIGN, France<br />

Design : B. Favre<br />

Impression : Imprimerie Publicep, France<br />

Sénégal sur le thème “Identifier et analyser<br />

les expériences et innovations des agriculteurs”.<br />

Les participants étaient des délégués<br />

d’organisations paysannes, de groupements<br />

de commercialisation, d’organismes d’enseignement<br />

et de recherche et de ministères<br />

clés.<br />

Ensuite, une série d’études de cas a été<br />

menée dans chacun des trois pays. Les rapports<br />

seront largement diffusés, afin d’attirer<br />

l’attention des décideurs et d’autres parties<br />

prenantes sur des exemples d’innovations<br />

paysannes. Un exercice pilote sur le terrain a<br />

permis d'élaborer une méthodologie afin<br />

d'identifier, documenter et promouvoir ce<br />

type d’innovation.<br />

Tranfert<br />

de technologies<br />

L’exercice a confirmé, s’il en était besoin,<br />

que les agriculteurs eux-mêmes peuvent<br />

grandement contribuer au transfert de technologies.<br />

À de nombreuses reprises, des<br />

petits producteurs inventifs ont montré que<br />

leurs innovations pouvaient apporter des<br />

solutions à d’autres agriculteurs et constituer<br />

le maillon le plus efficace dans la diffusion<br />

de nouvelles techniques.<br />

En PNG, Diom Kuingiong Gorom, un<br />

jeune éleveur de volailles, a conçu un poulailler<br />

après avoir perdu des douzaines de<br />

poussins, victimes de prédateurs et de<br />

chiens. Bon marché et facile à fabriquer, ce<br />

poulailler est fait d’un support en bambou<br />

auquel est suspendu un nid qui protège les<br />

poules en couvaison. Facile à transporter, il a<br />

été montré à d’autres éleveurs qui se sont mis<br />

à fabriquer leurs propres modèles.<br />

Dans le village sénégalais de Banoba, un<br />

groupe d’agriculteurs a réussi à protéger la<br />

terre contre les incursions d’eau salée afin d’y<br />

faire pousser des patates douces. En<br />

Jamaïque, Robert Logan, éleveur, a inventé<br />

un biodigesteur pour recycler les déchets<br />

animaux ; le gaz produit alimente un<br />

réfrigérateur et un chauffe-eau. Les eaux<br />

usées de son exploitation sont acheminées<br />

vers une mare (pour nourrir les poissons)<br />

et une unité hydroponique (pour le maraîchage).<br />

Des chercheurs étudieront certaines des<br />

innovations repérées au cours du processus<br />

afin d'en établir la base scientifique et voir<br />

comment les adapter pour d’autres<br />

agriculteurs.<br />

Mais le plus important, ce sont les liens<br />

qui se forgent ainsi entre agriculteurs innovateurs,<br />

chercheurs et vulgarisateurs. Ils ont<br />

tant à apprendre les uns des autres !<br />

Rapports publiés sur :<br />

http://knowledge.cta.int/index.php/en/cta_and_s_t<br />

http://knowledge.cta.int<br />

<strong>Spore</strong> <strong>124</strong> •<br />

PAGE 15<br />

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Fax : + 44 1438 748844<br />

E-mail : Darren@earthprint.co.uk


Point de vue •<br />

Cornelly Olivieira est cofondatrice de la<br />

Women’s Business Group Foundation (WBG),<br />

créée en 1993 pour encourager les femmes à<br />

monter de petites entreprises afin de lutter<br />

contre la pauvreté. Spécialiste de l’agriculture<br />

et des technologies de transformation,<br />

M<br />

Au Suriname, nous avons la chance<br />

d'avoir quantité de terres fertiles, de<br />

rivières, de lacs, de marais et de<br />

sources d’eau douce. Ce pays pourrait être la<br />

corbeille de fruits et de légumes frais des<br />

Caraïbes. Ces richesses ne sont pourtant pas<br />

pleinement exploitées. De fait, l’agriculture<br />

n’est pas considérée comme une activité<br />

attrayante. Prenez le district de Para. On y<br />

trouve de nombreuses plantations anciennes<br />

– de sucre, café, cacao, bois et indigo – qui<br />

appartiennent à des descendants d’esclaves.<br />

Malgré de bonnes perspectives économiques,<br />

peu de gens s’intéressent à l’agriculture,<br />

car ils y voient une activité très pénible<br />

et peu rémunératrice. De nombreux jeunes,<br />

garçons et filles, migrent vers la capitale pour<br />

chercher du travail, laissant derrière eux des<br />

milliers d’hectares de bonnes terres qui ne<br />

demandent qu’à être exploitées.<br />

me Olivieira plaide pour le rapprochement de<br />

ces deux éléments afin d'offrir de nouvelles<br />

perspectives aux jeunes.<br />

“ Les jeunes verront qu’on peut bien gagner sa vie<br />

Le problème est qu’ils ne réalisent pas le<br />

potentiel énorme de l’agroalimentaire, de<br />

l’agriculture bio et de l’agrotourisme. Nous<br />

manquons d’informations et de connaissances<br />

sur la manière d'articuler technologie<br />

et agriculture. Notre gouvernement ne fait<br />

pas grand-chose pour promouvoir ce secteur<br />

et beaucoup de paysans ont du mal à s'informer.<br />

Tous n’ont pas accès à Internet et ils<br />

ignorent bien souvent vers qui se tourner<br />

pour obtenir de l’aide ou un conseil technique.<br />

Ici comme ailleurs dans les Caraïbes, les<br />

jeunes Noirs ont tendance à laisser tomber<br />

les études. La drogue, la criminalité qui lui<br />

est associée et le VIH/sida nous font vivre<br />

des heures difficiles. Cependant, les femmes,<br />

en particulier les mères, ont un rôle à jouer<br />

pour réinsérer les jeunes. Ce sont les femmes<br />

qui traditionnellement cultivent dans ce<br />

pays et, si on peut les aider à profiter de la<br />

technologie et des marchés bio émergents,<br />

elles seront à même d’offrir un avenir<br />

meilleur à la jeunesse. Les technologies de<br />

l’information et de la communication (TIC)<br />

sont attrayantes pour les jeunes. Elles peu-<br />

Agroalimentaire<br />

L’appel<br />

de l’agriculture<br />

Au Suriname comme dans d’autres pays ACP, nombre de jeunes<br />

se détournent de l’agriculture : elle exige trop de travail pour<br />

peu de profit, selon eux. Mais la technologie peut aider à<br />

améliorer les revenus et donner au secteur agricole un nouvel<br />

attrait aux yeux de la nouvelle génération.<br />

vent donner un élan innovateur à l’agriculture,<br />

un coup de pouce aux petites entreprises<br />

agricoles, et ainsi les jeunes verront<br />

qu’on peut bien gagner sa vie grâce à l’agriculture.<br />

Des technologies au service<br />

des communautés<br />

À la fondation, nous tentons d’attirer les<br />

jeunes vers l’agriculture en leur proposant<br />

des formations de base en TIC, e-commerce,<br />

agriculture biologique et agroalimentaire.<br />

Dernièrement, nous avons créé une exploitation<br />

qui sert d’unité de démonstration et de<br />

production d’un éventail de produits bio<br />

(légumes, tubercules, fruits, plantes médicinales<br />

et fleurs). Nous avons jusqu’à présent<br />

défriché 3 ha de terre où nous cultivons des<br />

arbres fruitiers, du gingembre et des fleurs.<br />

grâce à l’agriculture “<br />

Nous construisons aussi trois maisons pour<br />

de jeunes ménages qui vivront sur place.<br />

L’exploitation offrira des formations en<br />

transformation et en commercialisation. Les<br />

jeunes pourront y faire des stages et nous les<br />

aiderons, s’ils le souhaitent, à démarrer leur<br />

propre exploitation.<br />

Je crois qu’il est important d’aider les<br />

communautés à préserver leur tradition et à<br />

en tirer un revenu. Nous aidons des groupes<br />

de femmes à produire du pain de manioc,<br />

une céréale appelée kwak, du porridge et<br />

d’autres produits à plus grande échelle, à<br />

l’aide de moulins à manioc à moteur. Avec<br />

d’autres partenaires, nous mettons sur pied<br />

une fabrique de biscuits biologiques de<br />

manioc destinés à l’export, en collaboration<br />

avec des femmes marronnes de l’intérieur.<br />

Nous menons aussi un programme de<br />

recherche et développement sur les tisanes,<br />

les bains aux plantes et les huiles naturelles.<br />

Les Marrons et les autres groupes autochtones<br />

détiennent un riche savoir dans ce<br />

domaine. Toutefois, les plantes ne se conservent<br />

pas indéfiniment. Si les producteurs<br />

utilisent un humidificateur, ils peuvent<br />

<strong>Spore</strong> <strong>124</strong> •<br />

PAGE 16<br />

conserver ces plantes plus d’un an. Un<br />

emballage plus attrayant du produit luimême<br />

peut rapporter plus.<br />

Dans un autre projet, les femmes apprennent<br />

à fabriquer des tissus d’ameublement à<br />

partir de fibres de feuilles de palmier, de<br />

coton, d’écorce d’ananas ou de bananier,<br />

ainsi que de textiles tissés. Elles ont déjà une<br />

gamme de produits mais, pour la diversifier,<br />

nous introduisons de nouveaux matériaux<br />

naturels de la forêt tropicale. Ces tissus<br />

seront vendus aux touristes, sur les marchés<br />

locaux et via Internet. Cette même communauté<br />

apprend à développer sa production<br />

d’ananas. Dans l’immédiat, nous recherchons<br />

une technologie de séchage solaire de<br />

morceaux d’ananas et d’autres fruits pour<br />

l’exportation.<br />

Hommes et femmes côte à côte<br />

Le succès de tous nos projets repose sur la<br />

coopération des hommes. Les femmes ont<br />

besoin d’eux pour les aider à récolter les<br />

matières premières. Les hommes doivent<br />

donc en tirer un revenu correct sur des quantités<br />

intéressantes. Soutenus par l’Institut<br />

interaméricain de coopération pour l’agriculture<br />

(IICA), nous avons récemment lancé<br />

la section surinamienne du Réseau de<br />

femmes productrices rurales des Caraïbes<br />

(CANROP). La section SUNROP appuiera<br />

le secteur agricole au Suriname et sensibilisera<br />

les jeunes hommes et femmes à l’idée<br />

d’un secteur agroalimentaire florissant, digne<br />

d’investissement.<br />

Il faut absolument amener le métier<br />

d’agriculteur au niveau où les outils de l’information<br />

peuvent aider à améliorer les pratiques<br />

rurales et où ordinateurs et téléphones<br />

portables, Internet, sites Web et équipement<br />

high-tech de transformation font partie de<br />

l’environnement. La profession agricole,<br />

souvent dépréciée par les jeunes, y gagnera<br />

une nouvelle aura : elle peut leur offrir un<br />

avenir plus brillant que celui qui les attend<br />

pour l’heure.<br />

E-mail : colivieira@yahoo.com<br />

Les opinions exprimées dans ce Point de vue<br />

sont celles de l’auteur, et ne reflètent pas<br />

nécessairement les idées du <strong>CTA</strong>.

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