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Pour un Auditorat social et économique - ASM

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On se limitera à mentionner, s’agissant de la plus manifeste extension de<br />

compétence des sections financières, l’adoption prochaine des lois nouvelles sur la faillite <strong>et</strong> le<br />

concordat judiciaire qui bouleversent le rôle du parqu<strong>et</strong> en matière <strong>économique</strong>, notamment<br />

parce que supprimant la faillite d’office, elles opèrent <strong>un</strong> véritable transfert des pouvoirs de<br />

police <strong>économique</strong> du siège vers le ministère public à qui il reviendra dorénavant d’assigner en<br />

faillite, les chambres d’enquête restant organiquement dépendantes du trib<strong>un</strong>al de commerce<br />

mais fonctionnant essentiellement au profit du parqu<strong>et</strong>.<br />

De nombreux praticiens, à l’intérieur <strong>et</strong> à l’extérieur des parqu<strong>et</strong>s, sont convaincus<br />

que les sections financières ne seront pas en mesure, quelle que soient les bonnes volontés <strong>et</strong><br />

les améliorations parcellaires, d’exercer valablement <strong>et</strong> pleinement leurs nouvelles<br />

compétences. Elles appartiennent en eff<strong>et</strong> à <strong>un</strong> corps qui fait face à <strong>un</strong>e multiplication des<br />

tâches avec des moyens insuffisants <strong>et</strong> qui logiquement est amené à privilégier ses<br />

compétences traditionnelles au détriment de son intervention dans le domaine <strong>économique</strong><br />

dont l’urgence est perçue comme moins immédiate.<br />

Il n’est pas nécessaire d’aller plus avant dans l’analyse du problème, celui-ci étant<br />

en général bien perçu ; en guise de conclusion à c<strong>et</strong> égard, l’on se contentera de citer les<br />

propos du premier substitut Verhelst lors du colloque du Sénat sur le ministère public : « c<strong>et</strong>te<br />

nouvelle mission (de police <strong>économique</strong>) ne peut être sérieusement prise en considération tant<br />

que des mesures d’encadrement légales <strong>et</strong> matérielles adaptées n’auront pas été prises ». 2<br />

C’est bien là exprimer <strong>un</strong> sentiment général.<br />

A ce stade, la réflexion pourrait paraître close ou en tous cas stérile : les besoins<br />

sont patents, identifiés, mais il s’avère impossible de pourvoir aux moyens à m<strong>et</strong>tre en œuvre<br />

pour y faire face.<br />

D’où l’idée de tenter <strong>un</strong>e synthèse entre ces deux exigences, fonctionnelle <strong>et</strong> budgétaire,<br />

apparemment inconciliables <strong>et</strong> de promouvoir <strong>un</strong>e solution médiane à la création d’<strong>un</strong> auditorat<br />

<strong>économique</strong>.<br />

Il s’agirait donc de transformer l’actuel auditorat du travail en <strong>un</strong> « grand auditorat »<br />

cumulant les compétences <strong>social</strong>es <strong>et</strong> <strong>économique</strong>s dévolues au ministère public, en y<br />

incluant, car il s’agit d’<strong>un</strong>e matière <strong>social</strong>e <strong>et</strong> <strong>économique</strong> au sens large, la protection de<br />

l’environnement..<br />

Au plan fonctionnel, l’intérêt essentiel de l’opération réside dans la synergie<br />

évidente que l’on créerait en rapprochant le traitement de deux matières, <strong>social</strong>es <strong>et</strong><br />

<strong>économique</strong>s, qui sont en grande partie les deux faces d’<strong>un</strong>e même réalité, la réalité du monde<br />

de l’entreprise.<br />

En eff<strong>et</strong> dans les compétences de l’auditorat du travail, le droit du travail <strong>et</strong> le droit de la<br />

sécurité <strong>social</strong>e découlent très clairement des relations qui se nouent au sein de l’entreprise ;<br />

seul le droit de l’aide <strong>social</strong>e paraît échapper à ce rattachement. Quant au droit <strong>économique</strong>, il<br />

n’est pas nécessaire d’insister sur sa filiation directe avec l’entreprise. Il y aurait donc <strong>un</strong><br />

avantage nécessaire à traiter sous <strong>un</strong>e structure comm<strong>un</strong>e les compétences du ministère<br />

2<br />

In B. VERHELST, « La mission du ministère public en matière <strong>économique</strong> », Actes du colloque des 7<br />

<strong>et</strong> 8 octobre 1994, « Un ministère public pour son temps », pages 86-87.

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