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IxMirg. C-oninio iikmi niiii ("tait |»liis sliulieiix ([iio moi, il lisait (Micort",<br />
(lo retour cIkv. lui, oi poiidaiit la pronionado, il me redisait ce ([ii'il<br />
avait lu.<br />
« Mou frère, ayaut acheté la charge de receveur général <strong>des</strong> tiuances<br />
de Paris, me proposa d'être son commis. J'acceptai avec plaisir. Je fus<br />
dix ans chez lui, et j'en sortis pour aller chez M. Colhert, en 1064.<br />
Connue mon travail ne m'occupait pas beatu-oup, je me remis à étu-<br />
dier et à faire <strong>des</strong> vers. Un <strong>des</strong> premiers ouvrages que je composai<br />
hit le Dialogue de l' Amour et de l' Amitié, que M. Foiujuet, surin-<br />
lendant <strong>des</strong> hnances, lit écrire sur du vélin avec de la dorure et de la<br />
peintuie.<br />
« Ma mère étant morte, notre maison de Yiry fut donnée à mon<br />
frère le receveur, dans le partage de nos biens. Il y<br />
fit construire<br />
un corps de logis. Je m'applicpiai à faire bâtir celte maison, qui fut<br />
trouvée bien entendue. Je rapporte ceci, parce que le récit qu'on en<br />
fit à M. Colbert fut cause qu'il songea h moi pour en foire son com-<br />
mis dans la surintendance <strong>des</strong> bâtiments du roi. Il songea qu'il au-<br />
rait à faire travailler , non-seulement à achever le Louvre , entre-<br />
prise tant de fois commencée, et toujours laissée imparfaite, mais<br />
à faire élever beaucoup de b.àtiments à la gloire du roi, comme <strong>des</strong><br />
arcs de triomphe, <strong>des</strong> obélisques, <strong>des</strong> pyrami<strong>des</strong>. Il prévit qu'il fau-<br />
drait faire battre quantité de médailles pour consacrer à la posté-<br />
rité la mémoire <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> actions que le roi avait déjà faites, et<br />
voulut, en conséquence, assembler un nombre de gens de lettres,<br />
et prendre leurs avis. Il avait déjà jeté les yeux sur trois personnes<br />
de goût et de talent. Il lui manquait un quatrième : on lui parla de<br />
moi. «Je suis déjà très-content de sa poésie, dit-il; mais il serait<br />
bon que je visse sa prose. » Je fis une pièce en prose, sur l'acquisi-<br />
tion de Dunkerque, que le roi venait de foire. Elle plut; et, le troi-<br />
sième jour de février, je me rendis chez M. Colbert. Il souhaita que<br />
nous nous assemblassions deux fois la semaine, le mardi et h* ven-