Accident mortel en imprimerie Êtes-vous à l'abri d ... - ASP imprimerie

Dans ce numéro
Accident mortel en imprimerie
L’assemblée générale en photos
Le Prix graphi-prévention
Le conseil d’administration
La prévention en imprimerie
Volume 19 numéro 3
Juin 2003
Accident mortel en imprimerie
Êtes-vous à l’abri d’un tel événement ?
Le 14 juin 2002, le propriétaire d’une imprimerie de Montréal est décédé, victime
d’une électrocution. L’accident est survenu alors que celui-ci s’affairait à réparer un
brûleur de plaques dont l’obturateur semblait défectueux. En voulant observer le
problème de plus près, il a touché de sa main droite la barre d’alimentation de la
lampe 220 Volts alors qu’il tenait le couvercle de sa main gauche. Le courant émis
par la lampe lui a traversé la poitrine, le foudroyant sur place.
Rappel des circonstances
Lors d’accident de travail mortel, la
CSST fait enquête et formule des
recommandations. Dans ce cas-ci,
l’enquête effectuée par la CSST a
démontré plusieurs lacunes au niveau
de la santé et de la sécurité du travail
dans l’entreprise, notamment la méconnaissance
des risques électriques auxquels
la personne, pourtant très expérimentée
en imprimerie, s’exposait en
travaillant sur son équipement. L’enquête
n’a pu déterminer si l’équipement
datant d’une dizaine d’années
avait été acheté neuf ou usagé. Il a
toutefois été observé que les divers
dispositifs de sécurité avaient été
contournés ou étaient défectueux.
Les circonstances démontrent qu’en
essayant de régler un problème, le
propriétaire a enlevé la vitre protégeant
la plaque et a retiré les ventilateurs
toujours branchés. Selon les plans
techniques de l’équipement, la vitre
devait être appuyée sur un coupecircuit
alimentant la lampe. Il s’est
avéré que ce dispositif de protection
était défectueux. On a aussi constaté
que le circuit de protection des ventilateurs
avait été contourné.
La méthode de travail est aussi en cause
dans cet accident. Tout le temps où l’on
procédait à la réparation de l’équipement,
celui-ci est demeuré branché
donc sous tension. La fermeture de
l’interrupteur n’assure pas une mise
hors tension de l’équipement.
L’électricité, un risque quotidien
On minimise souvent le danger côtoyé à
tous les jours, surtout les risques électriques
pourtant omniprésents dans notre
environnement. Saviez-vous que ce
n’est pas le haut voltage qui tue, mais
le courant électrique (l’ampérage) émis
par la source sous tension? Il faut très
peu d’énergie électrique pour tuer une
personne, un faible courant de 60 à
100 milliampères est suffisant. Dans le
cas de cet accident mortel, l’intensité
du courant électrique était largement
supérieure à 100 milliampères, tout
comme peut l’être l’ampérage d’une
ampoule de maison.

Valeurs approximatives
2
1000
830
300
83
80
50
30
10
2
1
Milliampères
Alimentation d’une
ampoule de 100
watts
Brûlure grave
Alimentation d’une
ampoule de 10
watts
Arrêt cardiaque
Difficultés
respiratoires
Choc grave
Choc douleureux
Léger choc
Première sensation
Le code de l’électricité du Québec spécifie
clairement que seul le personnel ayant reçu
une formation et les qualifications nécessaires
peut exécuter des travaux sur de l’appareillage
électrique.
Les spécialistes compétents
savent qu’on ne
procède jamais à une
réparation ou à une
modification sur un
équipement sous
tension. Si cela s’avère
impossible, ils utilisent
alors l’outillage approprié : pinces isolantes,
gants, bottes, tapis ou tout autre moyen
d’isolation reconnu et approuvé.
Les chocs électriques n’ont pas tous la
même conséquence. Dans les mêmes
circonstances, une personne peut mourir
(électrocution) tandis qu’une autre peut
subir un choc léger ou grave (électrisation).
Ces variations s’expliquent par les facteurs
suivants : l’intensité du courant qui traverse
le corps, son trajet à travers le corps et la
durée du contact avec la source du courant.
À la recherche d’une mise à la terre, l’électricité
se déplace dans un conducteur et
opte toujours pour le trajet le plus court et
ayant le moins de résistance. Le corps
humain, composé à 70% d’électrolytes
salines, est un excellent conducteur. La peau
et les vêtements offrent une certaine
résistance, mais dépendamment des circonstances
(ex. peau mouillée) celle-ci peut
devenir négligeable.
Expérience … compétence
De 1998 à 2002
il y a eu 23 cas d’électrisation
indemnisés par la CSST
en imprimerie
... et sûrement
plusieurs passé proche.
Les risques électriques,
il faut être au courant
Dans ce cas d’accident mortel, la personne
en cause était fort expérimentée et avait
déjà réparé cet équipement auparavant.
Toutefois, expérience et compétence ne
vont pas nécessairement
de pair. En intervenant
sans les connaissances
appropriées, la personne
n’a pas conscience
qu’elle se met en
situation de danger. La
formation tant au niveau
des connaissances que des habiletés demeure
nécessaire pour maintenir une main-d’œuvre
polyvalente, efficace et en vie.
est publié par l’Association
paritaire de santé et de sécurité du travail, secteur
imprimerie et activités connexes
7450, boul. les Galeries d’Anjou, bureau 450 Anjou
(Québec) H1M 3M3
Téléphone (514) 355-8282
Télécopieur (514) 355-6818
http://www.aspimprimerie.qc.ca
Conseil d’administration G. Cajolais et L. Myles du
SICG (555); M. Handfield du SCEP (145);
. Gagné et P.-P. Paradis de l’AAGQ; D. Ménard de la
TP; N. Sarault du CPI; G. Duguay de la NC,
C. Leur de la CPBMA et J. Tousignant des Quotidiens
du Québec
Direction générale Marie Ménard
Rédaction Nathalie Laurenzi, Isabelle Tremblay
Mise en page Isabelle Tremblay
Impression Transcontinental Québec
Tirage 7 600 exemplaires
Envoi de publication canadienne
Numéro de convention : 40062570
Dépôt légal Bibliothèque nationale du Canada,
Bibliothèque nationale du Québec
ISSN 0829-4860 3 e bimestre 2003
Bien que cette publication ait été élaborée à partir
de sources reconnues comme fiables et crédibles,
l’Association, ses administrateurs et son personnel
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du contenu, des produits ou services mentionnés.
Toute reproduction d’un extrait de cette
publication doit être autorisée par écrit par
l’Association et porter la mention de sa source.

Un événement semblable peut-il se produire dans votre entreprise ?
Si vous répondez par l’affirmative aux questions suivantes, il existe probablement des risques
méconnus ou non contrôlés dans votre milieu de travail qui pourraient entraîner un grave accident.
Avez-vous acheté des équipements usagés ?
Si oui, il se pourrait que des dispositifs de sécurité soient contournés ou défectueux. Une bonne
inspection de tout nouvel équipement permet d’éviter de mettre des travailleurs en danger lors de
la production et de l’entretien.
Des travailleurs non qualifiés en électricité réparent-ils vos équipements ?
Si oui, il se pourrait qu’ils minimisent les risques auxquels ils s’exposent par manque de connaissance.
Il est aussi possible que les méthodes de travail apprises sur le tas ne soient pas sécuritaires,
pour eux ou leurs collègues. Bien qu’il soit fréquent pour les travailleurs d’effectuer des ajustements
sur leurs machines, une procédure interne détaillant les travaux permis par le travailleur
expérimenté et les travaux où un spécialiste est requis (maintenance ou sous-traitant) doit être
établie pour éviter des initiatives qui mèneraient à des conséquences malheureuses.
ermez-vous seulement l’interrupteur de l’équipement lors de travaux d’entretien ou de réparation?
Si oui, vous vous exposez à des risques importants puisque l’équipement est toujours sous tension.
Souvent, pour sauver du temps, on laisse les équipements sous tension pendant qu’on travaille en
zone dangereuse. Une procédure de cadenassage qui explique clairement les responsabilités de
chacun et les équipements requis pour la mettre en application (ex. identification des points de
coupure, cadenas à clé unique, permis de cadenassage) sont essentiels pour protéger la vie et
l’intégrité physique des travailleurs.
Interprétation de vos résultats
Un seul oui à l’une de ces trois questions indique clairement que vous avez des actions à poser en
prévention. L’Association peut vous aider : communiquez avec votre conseiller.
Des références utiles
L’IRSST vient de rendre disponible via
Internet un répertoire sur les fabricants de
dispositifs de protection offerts au Québec.
C’est utile et gratuit; pour y accéder http://
www.irsst.qc.ca/htmfr/utilitaires/
dispositifsdesecurite/index.htm
Plusieurs accidents graves sont causés par
l’omission d’avoir cadenassé toutes les
sources d’énergie ou de ne pas l’avoir fait
adéquatement. L’Association suggère une
procédure; vous pouvez l’obtenir via
Internet www.aspimprimerie.qc.ca ou
en faire la demande à votre conseiller.
Oui Non
Oui Non
Oui Non
3

4
L’assemblée générale
L’assemblée générale a réuni plus de
135 personnes dont 71 à titre de
délégué des associations patronales et
syndicales du secteur.
Des mentions de participation au Prix
graphi-prévention ont été remises aux
représentants des entreprises ayant vu
une de leurs idées de prévention
publiée au cours de l’année 2002.

annuelle en photos
L’assemblée aura aussi été l’occasion
d’une présentation sur les recherches
en cours en ergonomie dans notre
secteur en plus d’offrir la possibilité de
tester l’effort à l’aide d’appareils de
mesure.
5

M. Jacques Tousignant, coprésident patronal et
M. Michel Handfield, coprésident
syndical,entourent M. Serge Beauchamps de
Interglobe Montréal.
6
Le Prix graphi-prévention à Interglobe Montréal
Le Prix graphi-prévention vise à souligner la
réalisation d’idées de prévention dans les
entreprises du secteur de l’imprimerie.
Créé en 1989, le prix est remis annuellement
par l’Association sectorielle au
cours de son assemblée générale.
C’est IMPRIMERIES TRANSCONTINENTAL, DIVISION
INTERGLOBE MONTRÉAL, une entreprise de
Saint-Léonard, qui a remporté le Prix
graphi-prévention 2002 pour la conception
d’une table de réception à
hauteur variable, qui permet à deux
personnes d’y travailler simultanément,
face à face, chacune pouvant l’ajuster
Le conseil d’administration 2003
C’est lors de l’assemblée générale annuelle
que les membres du conseil de l’Association
sectorielle et ses officiers pour l’exercice
2003 ont été
connus. Messieurs
Michel Handfield
et Jacques
Tousignant ont
été reconduits à la
coprésidence
tandis que M.
Pierre-Paul Paradis,
dans le respect des
règles d’alternance,
a été élu
trésorier.
De gauche à droite, au premier plan
- rance Gagné, directrice des ressources
humaines chez Integria inc., déléguée de
l’AAGQ
- Jacques Tousignant, vice-président ressources
humaines à La Presse ltée, délégué des
Quotidiens du Québec
- Marie Ménard, directrice générale de
l’Association sectorielle
- Michel Handfield, président et délégué du
Syndicat canadien des communications, de
l’énergie et du papier (145)
selon ses besoins. Depuis la mise en place
de cette solution, les travailleurs affectés à
ce poste ne rapportent plus de malaises au
dos associés à leur posture. Outre INTERGLOBE
MONTRÉAL, quatre autres entreprises étaient
en lice : ÉLOPAK CANADA, DE LUXE PRODUITS DE
PAPIER, WILCO INC. et SÉRIGRAPHIE ALBION. Chacune
a reçu une mention pour sa participation
au Prix.
Bravo à toutes ces entreprises qui contribuent
par leurs idées de prévention au
contrôle ou à l’élimination des risques à la
santé et à la sécurité du travail dans notre
secteur.
- Chantal Leur, directrice des ressources
humaines chez Cascades cartons plats,
déléguée de la Canadian Paper Box
Manufacturers Association.
Debout, de gauche à droite
- Daniel Ménard, vice-président transformation
et délégué de la édération des
travailleuses et des travailleurs du papier
et de la forêt
- Larry Myles, président et délégué du
Syndicat international des communications
graphiques (555)
- Gilles Duguay, délégué de la édération
nationale des communications
- Pierre-Paul Paradis, directeur des ressources
humaines chez Imprimeries Transcontinental,
division Boucherville, délégué de
l’AAGQ
- Gaétan Cajolais, vice-président exécutif et
délégué du Syndicat international des
communications graphiques (555).
Absent au moment de la photo
- Normand Sarault, directeur et délégué
du Conseil patronal de l’imprimerie du
Canada, région du Québec.

La prévention en imprimerie
Les blessures musculo-squelettiques sont
importantes en imprimerie. Chez OBERTHUR
JEUX ET TECHNOLOGIES, une entreprise spécialisée
dans l’impression de billets de loterie, qui
emploie quelque 450 personnes, on a revu
la méthode pour détruire les billets non
valides de façon à réduire les efforts musculaires
requis et éviter ainsi certaines blessures.
Le problème
Étant donné le type de production effectué
par Oberthur, les imprimés qui comportent
certaines anomalies doivent être détruits à
l’aide d’une déchiqueteuse. En attendant
cette opération, les billets demeurent dans
des caissons sécurisés par des attaches en
plastique (tie-wrap).
Auparavant, le travailleur affecté à cette
tâche devait couper chacune des attaches
en plastique à l’aide d’une pince coupante.
Les efforts déployés pour couper les attaches
étaient considérables; étant donné le
grand nombre de lots à détruire, ce qui a
un effet direct sur la fréquence, les risques
de blessure musculo-squelettique étaient
augmentés. D’ailleurs, un travailleur à ce
poste avait développé une épicondylite.
De plus, afin de glisser le matériel à déchiqueter
dans la machine, les employés
levaient les caissons à bout de bras pour
faire tomber les billets dans la
déchiqueteuse. Cette opération avait pour
conséquence d’entraîner des facteurs de
risque supplémentaires : posture contraignante
et effort physique pour les membres
supérieurs.
La solution
La solution à ce problème s’est traduite par
l’installation d’un outil pneumatique (pince)
qui sectionne les attaches en plastique
automatiquement et sans effort à la suite
d’une légère pression du doigt exercée par
le travailleur. L’outil est installé sur un
support rétractable pour faciliter son
emploi. Ainsi, le travailleur peut se déplacer
tout autour de la palette où sont empilés
les caissons et couper les attaches facilement.
De plus, le travailleur n’a plus à lever à bout
de bras les caissons pour les vider de leur
contenu. Une chute à billets a été conçue à
l’entrée de la déchiqueteuse. Le travailleur
dépose le caisson sur la tablette d’appui et
pivote la boîte. Le contenu tombe sur une
pente qui dirige le matériel à la machine.
7

Port de retour garanti :
La prévention c’est rentable
Le coût des matériaux et de la
main-d’oeuvre requise pour la
réalisation de ce système représente
pour l’entreprise un investissement
de quelque 2 000 $.
En réalisant cette idée de prévention,
l’entreprise a réussi à minimiser
les efforts physiques requis
pour la destruction des billets de
loterie non valides et, par le fait
Association paritaire de santé et de sécurité du travail
secteur imprimerie et activités connexes
7450, boul. Les Galeries d’Anjou, bureau 450
Anjou (Québec) H1M 3M3
même, les risques de blessures musculosquelettiques.
Étant donné l’importance
des risques, les représentants d’OBERTHUR
sont d’avis qu’il s’agit là d’un investissement
rentable.
Par la réalisation de cette idée de
prévention, OBERTHUR nous démontre
qu’il est possible de faire de la prévention
sans que cela soit nécessairement
compliqué.
4 e colloque SST chez Quebecor
Le 13 mai dernier avait lieu la 4 e édition
du Colloque santé sécurité au travail
Quebecor World Groupe Est. Plus
d’une centaine de personnes provenant
de chacune des imprimeries du
Québec, travailleurs, dirigeants et
membres de comités paritaires en
prévention, ont participé à cette
rencontre. Cette journée a favorisé les
échanges entre les différentes divisions
de l’entreprise tout en permettant à
chacune de faire connaître ses réalisations
en prévention. Comme l’a
souligné monsieur Richard Tremblay,
président de Quebecor World Groupe
Est, au cours de cette rencontre une
bonne gestion de la santé sécurité est
un indice d’une bonne gestion d’entreprise.
élicitations à tous ceux et
celles qui y contribuent par leur
implication active.
40062570