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ateliers 2012/2013 - Carrefour Universitaire

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aigneuses de Zurich (1904-1905) où il nous conduit à des formes essentielles et primitives. Le peintre dira à ce<br />

sujet : Je suis un primitif de l’art nouveau.<br />

- Cézanne ! Il était comme notre père à tous. Cette phrase de Picasso permet de se poser la question de ses<br />

héritiers et de sa postérité. Il n’a pas fait l’unanimité durant son vivant. Son caractère abrupt, peu conciliant et<br />

provocateur a abouti à un jugement souvent négatif. Son travail de recherche dans la solitude n’a pas été compris des<br />

critiques d’art, des officiels de la peinture, ni du grand public. Cela n’a cependant pas empêché ses amis artistes de<br />

croire en lui et de reconnaître son originalité. Ils admirent sa nouvelle façon d’aborder la composition et la couleur. En<br />

1895, Ambroise Vollard, son marchand de tableaux, lui organise une grande exposition où il peut présenter 150 de<br />

ses œuvres. Il est devenu un peintre que l’on visite et que l’on écoute. Émile Bernard, Maurice Denis, Matisse lui<br />

rendent hommage. Quant à Braque et Picasso, les fondateurs du cubisme, ils vont retenir bien des éléments de<br />

l’œuvre de l’artiste et notamment la perspective inversée, la démultiplication des points de vue. Kandinsky, un des<br />

grands maîtres de l’abstraction retiendra sa touche en mosaïque.<br />

Cézanne n’a pas fait table rase du passé, Il est resté un admirateur des « grands anciens ». Grâce à une<br />

recherche personnelle et une façon de peindre authentique, débarrassée des conventions, il peut être considéré comme<br />

le précurseur d’un art nouveau.<br />

M. N.<br />

--------------------<br />

« LES DAGUERRÉOTYPES »<br />

par Dominique GENTY, directeur de recherche au CNRS,<br />

Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement<br />

www.daguerreotype.fr<br />

(Conférence du 30 mai <strong>2012</strong>)<br />

Spécialiste reconnu de paléoclimatologie (science dévolue à l’étude des climats anciens), Dominique GENTY<br />

ne nous entretiendra pas cette fois d’un sujet relevant de sa spécialité académique, mais d’un autre domaine où il se<br />

définit lui-même comme « amateur » dans le sens de celui qui aime, qui est passionné. Il abordera d’abord l’histoire<br />

des débuts de la photographie représentés par le daguerréotype. Ensuite il exposera les principes physico-chimiques<br />

et les techniques mises en œuvre, en général peu connus en dehors des seuls spécialistes.<br />

I - Brève histoire de l’invention<br />

Le daguerréotype, inventé par Daguerre et Niépce, est le premier procédé photographique praticable, très fin et<br />

très contrasté, avec ses irisations et ses teintes variant du bleu au rose et donnant parfois l’illusion du relief. Mis au<br />

point vers 1840, il a été utilisé sur une courte période, environ une quinzaine d’années (1840-1855). Il a fallu résoudre<br />

deux problèmes technologiquement et scientifiquement différents : mettre au point un appareil donnant une image<br />

optique (la camera obscura) puis trouver un procédé pour fixer cette image. Le principe de l’appareil a déjà été décrit<br />

par Aristote qui constate qu’une image renversée peut être observée dans une pièce obscure dont la porte est percée<br />

d’un petit trou. Au Moyen Âge, la camera obscura est utilisée pour l’observation des éclipses, et les artistes de la<br />

Renaissance s’en servent dans leur travail. Au XVI e siècle, un diaphragme a été ajouté, et, à la fin du XVII e , une<br />

lentille convergente ferme le trou et améliore la luminosité et la qualité de l’image. Cette structure est toujours celle<br />

des appareils photographiques modernes.<br />

Il reste à fixer et à conserver l’image. Le noircissement des sels d’argent à la lumière était connu des alchimistes<br />

dès le XIII e siècle. Début du XVIII e siècle, les travaux sur la photochimie de Thomas Wegwood et Humphrey Davy<br />

réalisent des profils d’objets posés sur du papier sensibilisé au nitrate d’argent, mais il est toujours impossible de<br />

conserver l’image.<br />

Le problème de la fixation de l’image a été pour la première fois résolu par la collaboration de deux hommes au<br />

début du XIX e siècle. Un scientifique, Joseph Nicéphore Niépce, et un artiste peintre, Louis-Jacques Mandé<br />

Daguerre. Vers 1826, Niépce avait déjà mis au point l’héliographie qui aboutit à la fixation d’une image dans une<br />

camera obscura à partir de bitume de Judée sur plaque d’étain. Il a ainsi obtenu une image considérée comme la<br />

première « photographie » au monde, après des heures de pose !<br />

En 1829, l’association de N. Niépce et L.-J.M. Daguerre se poursuit par des recherches avec des plaques de<br />

cuivre argentées. En 1831, la sensibilisation de la couche d’argent par l’iode introduit un progrès décisif en réduisant<br />

les temps de pose. N. Niépce décède en 1832. Entre les années 1833-1837, Daguerre met au point le daguerréotype,<br />

terme qui désigne à la fois le procédé et son résultat final sur plaque de cuivre. L’étape décisive a été l’introduction du<br />

développement de la plaque de cuivre argentée et iodée par la vapeur de mercure (juillet 1833). En 1835, Daguerre<br />

propose des modifications du contrat initial à Isidore Niépce, héritier de Nicéphore. Au début de 1837, il utilise du sel<br />

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