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Par delà l'Alliance Malsaine... - Artefact Zine - Free

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Fanzine Métal<br />

Janvier, Février, Mars 2005<br />

<strong>Par</strong> <strong>delà</strong> l’Alliance <strong>Malsaine</strong>...<br />

avec Sid Wilson<br />

GRATUIT<br />

Interviews<br />

Marduk, Behemoth, Grave Digger, Yyrkoon,<br />

Napalm Death, Arch Enemy, Therion,<br />

Graveworm, Tristania, The Gathering,<br />

Ragnarok, Why Draft


Edito<br />

L'actualité du métal fut en cette fin d'année 2004 à<br />

l'image de ce sommaire, c'est-à-dire riche et intéressante.<br />

ARTeFACT s'est donc penché à la fois sur ces<br />

groupes comme Slipknot ou Marduk qui font les<br />

gros titres de la presse, et à d'autres plus modestes<br />

mais non moins intéressants comme Why.Draft.<br />

Votre fanzine a souhaité développer son approche<br />

en décalage par rapport au reste de la presse grâce<br />

à ses articles conceptuels tels que ce dossier sur le<br />

Unholy Alliance, ainsi que des interviews honnêtes<br />

et sans tabous. Rendez-vous au printemps, et d'ici là<br />

n'hésitez pas à nous contacter !<br />

Sommaire<br />

p.3-5 : <strong>Par</strong> <strong>delà</strong> l’Alliance <strong>Malsaine</strong>.<br />

p.6 : Heavy / Thrash / Death.<br />

p.7-8 : Therion et Tristania.<br />

p.9 : Grave Digger.<br />

p.10 : Graveworm.<br />

p.11 : Arch Enemy.<br />

p.12-13 : Behemoth et Ragnarok.<br />

p.14 : Yyrkoon.<br />

p.15-16 : Marduk et Napalm Death.<br />

p.17 : The Gathering.<br />

p.18 : Autres.<br />

p.19 : Espoirs.<br />

Erratum :<br />

ARTeFACT a subi comme vous aurez pu le remarquer quelques soucis<br />

d'impression lors de la sortie du précédent numéro. Une version<br />

complète et corrigée est disponible en format pdf sur notre site<br />

http://artefactwebzine.free.fr.<br />

Sur nos routes...<br />

29/01 : EPICA + Dying Tears + Ad Vitam Aeternam - Espace Culturel,<br />

Eloyes (88).<br />

05/02 : TEMPLE OF BAAL + MALLEUS MALEFICARUM + invités - La petite<br />

Locomotive, <strong>Par</strong>is.<br />

07/02 : ANGRA + EDENBRIDGE + Manticora - Transbordeur, Lyon.<br />

08/02 : ANGRA + EDENBRIDGE + Manticora - La Laiterie, Strasbourg.<br />

11/02 : ETHS + Eon + Mary Slut + Sheeduz + Delicassen - La Gornière,<br />

Chatellerault. (86)<br />

11/02 : CARPATHIAN FOREST + E-FORCE + invités - Mat’sa Café, La Ferrière.<br />

(85)<br />

14/02 : KREATOR + DARK TRANQUILITY + Ektomorf & Hatesphere -<br />

Transbordeur, Lyon.<br />

15/02 : KREATOR + DARK TRANQUILITY + Ektomorf & Hatesphere - Elysée<br />

Montmartre, <strong>Par</strong>is.<br />

16/02 : SYLVER CYCLE (acoustique) - L’Ayers Rock Café, Brest.<br />

16/02 : ANGRA + EDENBRIDGE + Manticora - L’Elysée Montmartre, <strong>Par</strong>is.<br />

17/02 : ANGRA + EDENBRIDGE + Manticora - L’Antipode, Rennes.<br />

18/02 : DO OR DIE + CONFRONT - Mat’sa Café, La Ferrière. (85)<br />

18/02 : ETHS + Eon + Mary Slut + Sheeduz + Delicassen - L’Olympic,<br />

Nantes.<br />

19/02 : ANGRA + EDENBRIDGE + Manticora - La Pléiade, Tours.<br />

20/02 : AGNOSTIC FRONT + Terror & invités - La Locomotice, <strong>Par</strong>is.<br />

21/02 : AGNOSTIC FRONT + Terror & invités - Théâtre Barbey, Bordeaux.<br />

23/02 : ENSLAVED + Vreid - Ubu, Rennes.<br />

25/02 : LOUDBLAST + OVERSOUL - L’Omnibus, St Malo.<br />

26/02 : MARDUK + Endstille + Wykked Wytch. Le Vip, St Nazaire.<br />

26/02 : L’ESPRIT DU CLAN + NEMI + Sylver Cycle - Le Scarabée, quimperlé.<br />

(29)<br />

04/03 : CONCERT HOMMAGE A DIMEBAG DARRELL avec Ultra Vomit +<br />

groupes locaux - Le Floride, Nantes.<br />

05/03 : FESTIVAL MUSCADEATH 3 avec Destinity, Carnal Lust, Imperial<br />

Sodomy + invité. Vallet. (44)<br />

09/03 : FISHBONE - Ubu, Rennes.<br />

11/03 : ANOREXIA NERVOSA - Barakason, Rezé. (44)<br />

16/03 : DOWNSET + MAROON + Demean - L’Antipode, Rennes.<br />

18/03 : MORBID ANGEL - La Cité, Rennes.<br />

22/03 : THE DILLINGER ESCAPE PLAN - Ubu, Rennes. (à confirmer)<br />

26/03 et 27/03 : KILLER FEST V avec GOD DETHRONED, ABORTED,<br />

INSIDE CONFLICT, BENIGHTED + invités - Salle municipale, Chaulnes. (80)<br />

09/04 : BENIGHTED + TENEBRUM INFECTUS + Kronos + Disorder - La clé<br />

de voûte, St Etienne.<br />

12/04 : MORBID ANGEL - Transbordeur, Lyon.<br />

13/04 : MORBID ANGEL - L’Elysée Montmartre, <strong>Par</strong>is.<br />

23/04 : FURIA + invités - Salle J. Brel, Talange (57).<br />

30/04 : PARABELLUM + TAGADA JONES+ invités - <strong>Par</strong>c des expositions,<br />

Vitré. (35)<br />

Tous les mercredi, soirée métal / hardcore au Bar l’Underground. Nantes.<br />

Une question? Une remarque? Une suggestion? Une proposition?<br />

artefactzine@yahoo.fr<br />

La phrase du trimestre :<br />

“Toute description d’une descente aux enfers a la structure d’un rêve.”<br />

Nodier évoqué par Bachelard dans la Psychanalyse du Feu.<br />

2


Un des grands événement de l'actualité du métal de la fin de l'année 2004 était le passage à Bercy du " Unholy<br />

Alliance Tour " avec Slayer, Slipknot, et comme invité pour cette date française Machine Head. Le sujet<br />

a été largement traité dans notre presse nationale, ARTeFACT a donc voulu porter un regard<br />

différent sur cette déferlante médiatique. Ayant eu le privilège d'accéder en cou-<br />

lisse, nous vous proposons un récit objectif du déroulement des choses<br />

ainsi qu'une interview exclusive de Sid Wilson, DJ de Slipknot.<br />

Chacun possèdera donc les indices pour juger par luimême<br />

du climat au sein de cette tournée et de<br />

Slipknot, et également de la pertinence<br />

des reportages de la<br />

presse professionnelle.<br />

Rapporter<br />

les faits de la<br />

manière la plus objective<br />

est la première mission du journaliste.<br />

<strong>Par</strong> la suite, c'est au lecteur de se<br />

faire une opinion. Votre serviteur<br />

essaiera d'apporter le maximum d'éléments<br />

afin de retranscrire une certaine<br />

réalité, c'est-à-dire celle qu'il a vue avec<br />

toutes les précautions d'usage. Il existe<br />

aussi une autre dimension, celle humaine<br />

à travers laquelle il peut y avoir plus<br />

qu'un simple échange poli entre deux<br />

personnes qui font leur travail (l'interviewé<br />

et l'intervieweur). Très souvent, et<br />

c'est cela qui discrédite la presse nationale<br />

quelle qu'elle soit, il y a une connivence<br />

certaine appliquant l'adage " on ne<br />

mord pas la main qui vous nourrit ". Mais<br />

si vous êtes en train de lire ces lignes, il<br />

semblerait que vous soyez plus enclin à<br />

chercher autre chose.<br />

Il sera, ici, question de Slipknot, de Slayer<br />

et de Machine Head lors des deux journées<br />

passées avec eux. A vous d'écrire la<br />

synthèse et la conclusion de ce qui suit.<br />

Ayant la chance d'être ami (vraiment) avec<br />

Slipknot depuis leurs débuts, Sid (le dj) prit la<br />

peine d'appeler votre reporter pour lui donner<br />

rendez-vous la veille, jour de repos du groupe à<br />

<strong>Par</strong>is. <strong>Par</strong> conséquent, c'est avec joie qu'eurent<br />

lieu les retrouvailles dans un hôtel proche de la<br />

salle de <strong>Par</strong>is-Bercy. Il y avait un autre invité,<br />

celui-là inconnu et charmant, qui était le réalisateur<br />

d'un dvd sur Sid en tant que membre de<br />

Slipknot mais aussi sur ses diverses prestations en<br />

dehors. Sid paraissait détendu et il avoua spontanément<br />

avoir arrêté les excès qui lui occasionnaient<br />

des nuits courtes, ce qui lui offre mainte-<br />

nant<br />

une vie plus<br />

harmonieuse et moins<br />

centrée sur lui-même. " 7 mois de<br />

tournée " furent presque ses premiers mots ce<br />

qui traduisait une lassitude et une fatigue accumulée.<br />

A part cela, la conversation fut très amicale<br />

et plutôt d'ordre privée ce qui n'a que peu<br />

d'intérêt. Il y eut un coup de téléphone à Ken<br />

Denson (le tour-manager, ex-Deftones mais toujours<br />

en activité pour Stone Sour) pour être sûr<br />

d'avoir les pass VIP et les places pour le lendemain.<br />

Retenez bien son nom, vous le reverrez<br />

apparaître. Votre dévoué ayant eu connaissance<br />

du programme de Slipknot et voyant l'absence<br />

de balance son, évoqua la salle de Bercy qui ne<br />

se prête pas du tout à ce type de concert, suggérant<br />

de procéder un minimum de contrôles<br />

afin d'éviter une bouillie sans nom comme cela<br />

fut si souvent le cas. Sid envoya un texto à Joey,<br />

le batteur, l'avertissant de la chose. Nous prîmes<br />

ensuite rendez-vous pour le lendemain matin à<br />

10h afin de faire un tour dans <strong>Par</strong>is et d'acheter<br />

du matériel pour la caméra du réalisateur.<br />

Le lendemain mon rôle fut celui du porteur<br />

des achats de monsieur Sid… S'il avait pu, il<br />

aurait repoussé le concert pour essayer un manteau.<br />

Heureusement, il y eut Notre-Dame pour<br />

donner une note culturelle à ce périple. Un message<br />

de Ken Denson confirma que les pass<br />

étaient à mon nom, et que mon nom était écrit<br />

en entier. C'est un détail d'importance car avant<br />

d'aller faire les courses nous vîmes ce cher monsieur<br />

à maintes reprises dans les coulisses de<br />

Bercy et, phénomène étrange car votre reporter<br />

ne pensait pas avoir ce pouvoir, Ken Denson ne<br />

le voyait pas au point d'arriver à parler à Sid et<br />

au réalisateur sans même croiser son regard.<br />

Plus qu'étrange pour quelqu'un qui savait très<br />

bien qui l'homme invisible était puisqu'il l'avait<br />

aidé à essayer d'enrayer le marché noir en donnant<br />

gratuitement des billets lors d'un passage<br />

des Deftones à <strong>Par</strong>is et avait même eu droit à<br />

l'accolade lors du dernier passage de Slipknot au<br />

<strong>Par</strong>c des Princes. N'ayant rien fait de mal, il<br />

devait<br />

y avoir un autre<br />

problème. Du coup, monsieur<br />

" personne " s'empressa de rapporter<br />

ce sentiment à Sid qui tenta de désamorcer<br />

ce qui pouvait devenir un problème. Peu rassuré,<br />

votre dévoué insista auprès de Sid afin qu'il<br />

resta toujours dans les parages, au cas où… Le<br />

problème devint alors de trouver un quelconque<br />

moyen d'éviter Ken Denson, ce triste personnage,<br />

qui avait le pouvoir de transformer<br />

cette journée en un pathétique moment s'il décidait<br />

de nous virer des coulisses. <strong>Par</strong> ailleurs, imaginez<br />

la " petite anxiété " sachant que des membres<br />

de ma famille connaissant Sid et James, le<br />

guitariste, venaient au concert et donc avaient<br />

aussi des pass pour les coulisses.. Sans compter<br />

la responsabilité auprès d'Undertaker qui devait<br />

faire l'interview de Sid, qui plus est filmée par le<br />

réalisateur.<br />

En effet, à notre grand étonnement, Sid proposa<br />

de faire une interview pour ARTeFACT.<br />

La maison de disque objecta qu'il devait demander<br />

la permission car l'image de Slipknot est<br />

extrêmement contrôlée. Sid répondit de<br />

manière laconique : " Je n'ai pas de contrat<br />

signé avec Slipknot "…. De retour des courses et<br />

ayant retrouvé Undertaker afin de l'introniser de<br />

l'ordre slipknotien, ce fut dans les coulisses que<br />

se poursuivirent les évènements. L'interview eut<br />

lieu durant le set de Machine Head et bien<br />

qu'étant un fan de la première heure de ce<br />

groupe, être présent pour un tête-à-tête avec un<br />

des membres les plus silencieux de Slipknot était<br />

un moment précieux que je ne voulais pas rater.<br />

Ce moment pris la forme d'un quasi-monologue<br />

de 40 minutes que vous retrouverez dans l'interview<br />

de Sid dans ce dossier. Une des meilleures<br />

interviews dont votre reporter fut témoin et<br />

même le réalisateur était étonné. Une fois l'interview<br />

terminée, Undertaker demanda de faire<br />

une photo de Sid (sans le visage bien sûr) avec<br />

un exemplaire d'ARTeFACT dans les mains. Il<br />

accepta sans problème. La photo prise,<br />

Undertaker commença à ranger son appareil et<br />

là, Sid s'adresse à Undertaker lui demandant<br />

étonné pourquoi il ne prenait pas un portrait de<br />

lui. Regards dubitatifs. Avions nous bien<br />

entendu ?<br />

3


D'autant que, pour l'anecdote, les gens<br />

de la maison de disques Roadrunner<br />

étaient dans les parages et que toutes les<br />

interviews et photos avec les membres<br />

loquaces de Slipknot étaient faites masquées.<br />

Et Sid de répondre une nouvelle fois à notre<br />

surprise par : " Je n'ai pas signé de contrat<br />

avec Slipknot ". Si vous n'aviez pas compris la<br />

première fois, c'est clair, maintenant. Qui<br />

c'est qui n'a pas signé de contrat avec<br />

Slipknot ? Ensuite, Sid proposa de chercher<br />

Corey pour qu'il s'explique sur le problème<br />

qu'il y avait eu au FuryFest bien que la<br />

réponse que Sid avait donnée était tout à fait<br />

claire. Preuve supplémentaire que même si<br />

on est un grand groupe, on peut garder<br />

cette honnêteté envers le public. Cependant,<br />

cela ne put se faire car Corey semblait énervé<br />

pour on ne sait quelle raison. D'après certaines<br />

assertions, cela aurait été dû à quelques<br />

questions lors d'autres interviews qui ne lui<br />

auraient pas plues. Car le Corey, adorable et<br />

gentil, peut devenir en une seconde un être<br />

beaucoup moins agréable si vous avez le<br />

malheur de ne pas être d'accord avec lui.<br />

Après tout cela, il fallut se dépêcher<br />

pour aller écouter Slayer.<br />

Idéalement placés dans le carré VIP, à<br />

droite de la scène, nous assistâmes à<br />

la meilleure performance de Slayer<br />

de mémoire de Lord Evildead.<br />

Fantastique, un best-off de 1h10<br />

avec une ferveur, une qualité<br />

d'exécution parfaite et un son<br />

d'une puissance au-<strong>delà</strong> du raisonnable.<br />

Les titres s'enchaînaient<br />

avec une telle force que<br />

le temps était suspendu. Pour<br />

résumer, à la question de la<br />

set-list, il suffit de répondre : "<br />

Tous les hits ". Croisant le<br />

regard d'Undertaker après<br />

Slayer, il fallait se rendre à l'évidence<br />

: Slipknot avait du pain sur<br />

la planche car la barre avait été<br />

placée très haut, d'autant que le<br />

public avait très bien répondu à<br />

cette prestation, même si tous<br />

n'étaient pas nés lors de la formation<br />

de Slayer. Pour reprende l'image de la<br />

barre, Slipknot l'a prise en pleine face. Un<br />

concert plat, avec les mêmes gimmicks et<br />

autres jeux avec le public que d'habitude.<br />

Manquant singulièrement de hits, ils auraient<br />

pu être vingt sur scène que cela n'aurait rien<br />

changé. De mémoire, l'un des concerts les<br />

plus décevants du groupe…<br />

Une fois le concert achevé, l'expérience<br />

nous dicta d'attendre l'autorisation de<br />

Sid avant de pénétrer dans les coulisses, sous<br />

peine de nous voir expulsés par Denson.<br />

4<br />

D'ailleurs, celui-ci nous avait déjà devancé<br />

puisqu'il avait interdit l'accès des coulisses à<br />

tout le monde. Ce furent donc les membres<br />

du groupe qui vinrent chercher les gens<br />

qu'ils avaient invités. Voyant le manège, les<br />

gens de la sécurité en eurent vite assez et réintronisèrent<br />

ceux qui avaient les précieux<br />

blasons dans leur plein droit. D'ailleurs, monsieur<br />

Denson avait disparu pour la plus<br />

grande joie de tous. Ce fut l'occasion de discuter<br />

avec un James amoureux et toujours<br />

d'une grande gentillesse.<br />

Le choc survint quand la petite colonie<br />

dont votre serviteur était en charge rentra<br />

dans les loges. Il n'y avait personne de<br />

Slipknot à part Mike (l'autre guitariste), et<br />

juste quelques filles. Ensuite vint Joey et Rob<br />

Flynn (guitariste et chanteur de Machine<br />

Head), mais quelle tristesse. L'explication officielle<br />

est que la moitié du groupe ayant<br />

décidé de devenir raisonnable, ils fuient les<br />

RockHard,<br />

Hard rock,<br />

ou Hard'N Heavy ?<br />

Après les quelques bouleversements au<br />

sein de la presse hard-rock française avec la disparition<br />

du mythique Hard Rock au profit d'un nouveau<br />

magazine du même nom, ce Unholy Alliance apparaît<br />

comme un bon point de comparaison pour s'y retrouver.<br />

A la lecture des trois comptes-rendus du concert, de<br />

Philippe Lageat pour RockHard, de Anne-Claire Marty et Matthieu<br />

Millot pour ce deuxième numéro de Hard rock, et de Sébastien Baert<br />

pour Hard'N Heavy, le constat est rapide. Tout d'abord, l'article est<br />

environ plus long d'un tiers chez RockHard que chez ses confrères. La<br />

quantité ne détermine certes pas la qualité d'un article, mais il s'avère que<br />

la prose de monsieur Lageat est également de loin la plus argumentée,<br />

grâce à de nombreux éléments descriptifs (noms de chansons, citations)<br />

reliés à un argumentaire historique et informatif (dates, anecdotes). Nous<br />

retrouvons bien sûr ces éléments dans les deux autres articles (sinon il ne<br />

s'agirait plus de journalisme), mais nous remarquons chez Hard rock une<br />

grande part de formulation oratoire, c'est-à-dire vide de sens. Le niveau de<br />

langage s'en trouve considérément affaibli, d'autant plus que certaines figures<br />

de style comme la redondance sont trop fréquentes, et qu'il n'y a pas de<br />

paragraphe. Un " comment " remplace même un " commence " en début<br />

d'article, signe d'une relecture bâclée. Chez Hard'N Heavy nous regretterons<br />

surtout une grosse impasse sur Slayer, qui fut pourtant une surprise<br />

en tant que grand moment de la soirée. A ce sujet, Hard rock fait car-<br />

rément un contre-sens en écrivant " Rares sont les mauvais concerts<br />

de Slayer "… Il suffisait pourtant de se rendre au même endroit trois<br />

ans plus tôt pour s'apercevoir du contraire (ce que souligne<br />

Hard'N Heavy). RockHard apparaît donc comme le plus crédi-<br />

ble sur cet article avec un côté critique prononcé et pertinent,<br />

Hard'N Heavy montre quelques lacunes mais respecte<br />

le minimum syndical, quant à Hard rock il souf-<br />

fre d'importantes erreurs de jeunesse. Les écarts<br />

de prix de vente de ces magazines ne justifient<br />

pas bien entendu pas les<br />

impasses journalistiques et<br />

littéraires.<br />

loges pour rester dans le bus afin de ne pas<br />

être tentés. Revoyant une amie fidèle à<br />

Slipknot, nous partageâmes cette étrange<br />

impression et en arrivâmes à la même<br />

conclusion : Slipknot ayant tout perdu durant<br />

la tournée de 2002 (Corey allant même<br />

jusqu'à vendre sa maison pour rembourser<br />

les traites), le maître mot de cette tournée<br />

était : économie. Juste un groupe professionnel<br />

sans extravagance ni folie qui cherche à<br />

se remettre à flot et à ne pas réitérer les<br />

erreurs du passé. L'atmosphère se détendit<br />

lorsque notre bouteille de vin fut débouchée.<br />

Le visage de Mike s'illumina et<br />

quelqu'un dans mon dos fit un commentaire<br />

élogieux (en anglais) sur la qualité de la bouteille.<br />

Retournant auprès du petit groupe<br />

d'amis, c'est en posant la question à<br />

Undertaker que votre reporter comprit que le<br />

compliment venait de Rob Flynn. L'ayant rencontré<br />

à de nombreuses reprises, je n'ai eu<br />

que peu de rapports personnels avec lui, sa<br />

réputation d'ours mal léché et prétentieux<br />

l'ayant précédé. Cependant, ayant beaucoup<br />

apprécié le dernier album, il fallait aller<br />

au-<strong>delà</strong> de la rumeur. Et c'est donc autour<br />

d'un bon verre de Bordeaux, que la conversation<br />

fut des plus chaleureuses.<br />

Reconnaissant votre serviteur, appréciant<br />

avec joie les félicitations pour leur dernier<br />

album, discutant avec honnêteté sur certaines<br />

tentatives musicales, ce fut sur la promesse<br />

de se revoir et de se contacter via<br />

Internet que nous nous quittâmes. <strong>Par</strong><br />

contre, la douche froide vint du comportement<br />

de Joey lors de l'évocation de<br />

l'avenir de Murderdolls (son side-pro-<br />

ject). Sid qui avait disparu des loges<br />

une demi-heure revint, et nous finîmes<br />

la soirée en sa compagnie.<br />

Après avoir pris congé de ce dernier<br />

au tour-bus, c'est avec le réa-<br />

lisateur, qui ne les rejoindrait<br />

que quelques jours plus tard au<br />

Japon, que nous nous retrouvâmes<br />

tous autour d'un verre,<br />

heureux malgré tout d'avoir<br />

passé un moment privilégié avec<br />

ces grands noms du métal.<br />

Pour Slipknot, le cap fatidique<br />

du troisième album semble<br />

avoir fait des dégâts et force est de<br />

constater que cette grosse machine<br />

est un colosse aux pieds d'argile.<br />

Après tout, derrière les masques se<br />

cachent des êtres humains avec lesquels<br />

le music business n'est pas tendre.<br />

Est ce que les 9 de l'Ohio fêteront leur<br />

dixième anniversaire ? Plus que jamais la<br />

question reste posée même si le groupe a<br />

déjà montré savoir surmonter les crises. A<br />

vous de faire votre opinion au regard de cet<br />

éclairage.<br />

<strong>Par</strong> Lord Evildead ;<br />

Adaptation formelle par The Butcher<br />

et The Undertaker.


Le 23/10/2004 au P.O.P.B., <strong>Par</strong>is<br />

avons écrit le premier album sans savoir ce que<br />

<strong>Par</strong> The Undertaker<br />

nous recevrions en retour, et avec la chance<br />

cela a fonctionné. Aujourd'hui nous écrivons<br />

S'il existe un individu au sein de Slipknot différemment car nous ne voulons pas nous<br />

qui ne s'exprime pas souvent, c'est bien répéter, et s'il existe un clivage dans le public de<br />

Sid ! Le DJ n'est en effet pas le musicien Slipknot, c'est simplement que certains n'adhè-<br />

de prédilection des médias, mais l'homme rent pas à notre évolution alors que d'autres le<br />

en a pourtant gros sur le cœur et va nous font. C'est le même problème que rencontrent<br />

le faire savoir. Alors que Slipknot est loin de nombreux groupes, comme par exemple<br />

d'être au mieux de sa forme, et que les Metallica avec qui nous avons tourné cet été. Je<br />

musiciens développent chacun leurs pro- pense que St Anger est un très bon album, il<br />

jets parallèles, Sid a tenu à s'exprimer sur plaît à ceux qui sont audacieux et qui n'aiment<br />

le sujet du FuryFest 2004 (cf. ARTeFACT pas la stagnation. Il y aura toujours des avis<br />

#29) et à nous exposer l'état de ses contraires car certains veulent que les groupes<br />

convictions et de ses projets personnels restent tels qu'ils les ont connus, alors que d'au-<br />

en dehors de Slipknot. Serait-ce pour envisager<br />

plus sereinement l'avenir ?<br />

ARTeFACT : Commençons par parler des évènements<br />

du FuryFest cet été en France. Vous<br />

avez été violemment rejetés par le public, le<br />

bruit ayant couru que Slipknot avait augmenté<br />

son cachet rendant la vie plus chère aux festivaliers…<br />

Où est la vérité ?<br />

Sid Wilson : Ce qui s'est passé est très<br />

étrange, on ne voit jamais ça d'habitude<br />

! Ces rumeurs étaient infondées<br />

pour une raison simple : lors d'une<br />

tournée nous signons des contrats<br />

qui nous engagent à respecter les<br />

conditions prévues. Il est impossible<br />

d'augmenter ses tarifs comme cela<br />

au dernier moment, sinon nous ne<br />

pourrions tout simplement pas être<br />

payés et nous serions poursuivis en<br />

justice.<br />

A<br />

: Roger Miret, chanteur de<br />

Agnostic Front (cf. Interview,<br />

ARTeFACT #29), nous confiait que<br />

selon lui il existe bien encore<br />

aujourd'hui un clivage dans le public<br />

entre les défenseurs d'une idéologie<br />

anti-capitaliste et les indifférents. La raison<br />

ne viendrait-elle pas de cet esprit hardcore<br />

et punk du public présent, avec lequel<br />

Slipknot est en contradiction ?<br />

S<br />

.W. : C'était sans doute en effet le cas ce jourlà.<br />

Certaines personnes voulaient nous jeter et<br />

cherchaient des prétextes, mais de manière<br />

générale cela ne se passe pas ainsi. Les gens<br />

mécontents sont ceux qui n'aiment pas les nouveaux<br />

morceaux, et qui auraient voulu que nous tres se lassent facilement d'écouter la même<br />

restions dans la même optique qu'au début. chose et par conséquent désirent que les albums<br />

Dans le pire des cas, les morceaux en question soient bien différents les uns des autres. Voilà en<br />

sont sifflés par une minorité, mais habituellement quoi j'apprécie l'approche de Metallica, qui est<br />

quand on n'aime pas un groupe on ne se aussi la mienne. Je suis quelqu'un de très ouvert<br />

contente de ne pas aller le voir. Nous avons aussi bien musicalement que humainement, je<br />

choisi une orientation différente pour ce dernier ne veux pas faire tout le temps la même chose.<br />

album et certains fans s'attendaient peut-être à<br />

une déception aussi sur scène, mais je pense que<br />

A<br />

: Tu mènes d'ailleurs en parallèle de Slipknot<br />

le public peut voir que nous sommes toujours une activité de DJ…<br />

très énergiques. Notre musique vient du cœur,<br />

S<br />

.W. : Oui, j'ai huit projets dont quatre grou-<br />

et cela reste notre priorité. C'est la passion qui pes, et je vais commencer par faire des re-<br />

guide l'inspiration, la création est simplement la mixes de morceaux de Slipknot. Je ferai soit un<br />

conséquence de ce que nous sommes. C'est cela album de reprises, soit ces morceaux apparaî-<br />

que doit comprendre le public, Slipknot n'a tront sur des B-sides de single. Ces reprises seront<br />

jamais voulu défendre une idéologie comme le un mélange de heavy et de jungle dans un style<br />

font les groupes de hardcore, nous faisons sim- agressif, je pense en faire sept ou huit du dernier<br />

plement une musique que nous aimons. Nous<br />

album. Il est très probable également que je fasse<br />

deux reprises d'une même chanson en partant<br />

dans des directions différentes. Quatre morceaux<br />

sont déjà prêts, ils s'inspirent de la jungle old<br />

school '95, et j'en suis non seulement le compositeur<br />

mais aussi le producteur. <strong>Par</strong> la suite je veux<br />

cependant aller plus loin dans l'exploration des<br />

différents styles de musique. J'ai quatre autres<br />

projets en tant que DJ avec chacun un but différent,<br />

l'un étant consacré aux musiques de film,<br />

un autre aux orchestrations et les autres aux styles<br />

de musique qui m'intéressent. Je veux créer<br />

un pont entre tous les différents styles, cela passera<br />

donc par le heavy métal, la jungle mais aussi<br />

le jazz, le classique, la techno, le hip-hop, le rap,<br />

la dance ou encore le punk rock. Je veux " moissonner<br />

" tous les genres ! Je souhaite vraiment<br />

réussir à rassembler les différents publics autour<br />

de ce projet. De plus, ceci amènera certainement<br />

des personnes provenant d'autres univers musicaux<br />

à s'intéresser à Slipknot, et au métal en<br />

général. Pour aller plus loin, j'avoue que la<br />

démarche de ce projet est aussi très personnelle,<br />

elle symbolise toute ma philosophie<br />

en tant qu'être humain. Elle vise à ce que<br />

les hommes de cette planète se rapprochent<br />

les uns des autres pour unifier la<br />

race humaine. La musique est la clé<br />

pour rassembler les hommes, elle est<br />

un langage universel auquel nous<br />

sommes tous sensibles. Si nous<br />

mélangions plus les cultures musicales<br />

du monde, je pense que<br />

nous serions mieux disposés à<br />

accepter les individus d'origine différente.<br />

La musique est la<br />

connexion entre les gens comme<br />

Dieu l'est entre les religions. Pour<br />

moi, Jésus fut envoyé de quelque<br />

part pour aider les hommes. Nous<br />

remarquons des liens entre toutes les<br />

religions anciennes, comme par exemple<br />

dans la déification des astres, que ce<br />

soit en Chine, en Afrique, en Jamaïque<br />

ou en Amérique du Sud. Jésus a eu un<br />

rôle fédérateur des grandes croyances. Je<br />

n'ai bien évidemment pas la prétention de<br />

me prendre pour un prophète, mais ma démarche<br />

en tant qu'artiste s'inspire de ma vision de la<br />

spiritualité. Quand beaucoup de monde s'intéresse<br />

à un groupe ou à une création précise, cela<br />

amène les gens à communiquer, à se remettre<br />

en question, et finalement la portée d'une œuvre<br />

ou d'un mouvement dépasse largement le cadre<br />

artistique au sens strict du terme. La musique,<br />

tout comme le cinéma, a donc le pouvoir d'éduquer<br />

les individus, ce qui est très délicat comme<br />

approche. En effet, il ne s'agit surtout pas de normaliser<br />

les gens mais de créer des points communs<br />

et une solidarité entre eux. Voilà à quoi je<br />

vais me consacrer quand la tournée avec Slipknot<br />

sera terminée, je ne sais pas encore comment<br />

cela se passera sur le long terme, ce sera fonction<br />

de l'évolution de toutes ces différentes activités.<br />

A<br />

: Comment résumerais-tu ton approche de la<br />

musique en trois mots ?<br />

Sid Wilson : Vivre sa vie.<br />

5


CHRONIQUES : mode d’emploi<br />

1. Néant : Production & exécution pourries, et aucune personnalité.<br />

2. Minable : La volonté est là...<br />

3. Très faible : Lacunes, plagiats, mais volonté.<br />

4. Faible : La médiocrité ne peut être compensée par d’éventuels bons côtés.<br />

5. Moyen : Entre deux eaux, quelques points encourageants.<br />

6. Bon : Pro, mais sans la “dimension supérieure”, du déjà entendu.<br />

7. Très bon : Créativité, évolution, production.<br />

8. Excellent : Album marquant l’année en cours<br />

9. Chef d’œuvre : Une référence dans le style<br />

10. Historique : Promis à perdurer dans la culture musicale collective du genre.<br />

Belle réussite pour ces italiens que ce nouvel opus. Succédant à "Engraved in black", la formation transalpine récidive avec un impeccable [n]utopia qui<br />

fait encore évoluer leur musique d'un cran. Fidèle à ce qui a fait leur réputation, Graveworm nous propose cette fois encore un heavy black symphonique<br />

d'excellente facture. Même si l'ensemble de l'album est mid-tempo, des blast beats bien placés et la qualité des compositions permettent de ne<br />

jamais s'ennuyer. Alternant chant black et chant death à parts égales, Graveworm touche la corde sensible des amateurs de black modéré, dont je fais<br />

partie, alors que les claviers omniprésents confèrent à l'ensemble une profondeur et une densité très appréciables. Piochant allègrement dans beaucoup<br />

de styles pour créer leur propre musique (heavy, death, black, sympho et même dans le thrash pour certaines rythmiques !), Graveworm est<br />

impressionnant de maîtrise du début à la fin, élaborant même au détour de certains morceaux, des ambiances qui ne seront pas sans rappeler Samael<br />

ou encore Limbonic Art. C'est sombre et beau, tout en restant humain et accessible : Graveworm nous livre encore un album de grande classe qui<br />

devrait rencontrer un succès tout à fait mérité.<br />

Nuclear Blast / www.graveworm.de<br />

H E A V Y / T H R A S H / D E A T H M E T A L<br />

DARK TRANQUILLITY : Character death metal mélodique The Undertaker 6,5<br />

Après avoir sorti l'année dernière un double album constitué de lives et de raretés " Exposures - In Retrospect And Denial ",<br />

le groupe de Göteborg nous livre son nouvel opus qui est au premier abord très surprenant. En effet, Dark Tranquillity nous<br />

avait habitué à un death métal soft teinté de sons électroniques savamment élaborés, ce que les premiers titres de "<br />

Character " nous font rapidement oublier ! En effet, ceux-ci répondent parfaitement à la définition du black métal pur et simple<br />

: voix black, blast beats permanents, double grosse caisse et caisse claire gavées d'adrénaline ! La similitude avec certains<br />

titres d'Arch Enemy est vraiment frappante sur ces morceaux car non seulement les compositions sont très proches, mais<br />

aussi le son qui tend de plus en plus vers une uniformisation en fonction du pays de provenance des groupes. La patte de<br />

Dark Tranquility réapparaît cependant dans la seconde moitié de l'album avec des morceaux moins violents mais accrocheurs<br />

et subtilement mélancolique. " Character " est donc une réussite grâce à cette audace qui se veut seulement expérimentale,<br />

et l'essence de Dark Tranquillity toujours aussi efficace. Century Media / www.darktranquillity.com<br />

SIRENS CALL : Emoceans heavy metal mélodique The Undertaker 6<br />

Voici le deuxième album d'un de nos bons groupes français trop méconnus. Syrens Call a sorti son premier opus il y a déjà quelques<br />

années, et revient aujourd'hui en surfant sur la vague du heavy à chant féminin et à petites clochettes. L'album sonne en effet comme<br />

une production finlandaise, le clavier ressemble beaucoup à celui de Sonata Arctica, et le chant ferait plus penser à The Gathering… En<br />

tout cas, le résultat est convaincant et donne vraiment le sentiment de quelque chose de professionnel qui manque souvent pour séduire<br />

les fans du genre déjà amplement rassasiés, d'autant plus que Syrens Call n'est pas à la traîne au niveau qualités techniques. " Emoceans<br />

" (jeu de mot avec la phonétique anglaise de " emotions ") est donc un album très accessible dont les seuls vrais défauts seront le manque<br />

de personnalité et une durée de vie courte, c'est-à-dire que l'on peut vite se lasser à cause du caractère répétitif du genre.<br />

Brennus / www.syrenscall.fr.fm<br />

SERAPHIM : Ai heavy metal The Undertaker 6<br />

Une fois n'est pas coutume, Taiwan nous propose un groupe de heavy métal à chant féminin. Rien à voir avec X-Japan<br />

qui rencontre un immense succès en Asie, Seraphim serait plutôt une version océanienne de Rhapsody. Mais attendez<br />

avant de rire ! " Ai " est un album bien construit, qui possède des sonorités typiques de la région avec l'utilisation d'instruments<br />

locaux, et qui bénéficie d'une bonne production. L'album possède des rythmiques rapides basiques mais se<br />

démarque par ses breaks et ses soli originaux. Le chant de Quinn Weng est très aérien, cristallin et précis, se mariant<br />

donc parfaitement avec le reste. Les fans de heavy pourront donc se laisser tenter par ce troisième opus des Taiwanais,<br />

qui leur changera de nos guerriers occidentaux comme Hammerfall. Nous regrettons simplement un côté trop répétitif<br />

de l'album qui ne s'aventure pas en dehors de ses rythmiques heavy speed.<br />

Adipocere / http://www.magnum.com.tw/seraphim<br />

6<br />

METAL AGE PRODUCTIONS : The Grim Compilation compilation Red-is-dead 7<br />

Voilà un disque tout à fait intéressant, à défaut d'être conventionnel. Metal Age Productions nous présente 19 groupes prometteurs<br />

(voir les chroniques précédentes dans ARTeFACT !), et certains, évidemment brillent plus que d'autres : les noms de Casket<br />

Garden, Destinity et Galadriel sont à retenir absolument, mais Manatark, Luen-Ta, Benighted ou encore Ellipsis n'enlèvent rien à<br />

la qualité de cette compilation. Ce dixième volume de " The Grim Compilation " ne manquera pas d'attirer les fans inconditionnels<br />

de métal, et pourrait même intéresser les novices désireux de découvrir les différents style qui le composent. Ces derniers ne<br />

manqueront pas d'être accrochés par " Immortality inc. " ou " Riders of the storm "s, deux morceaux accrocheurs et dynamiques<br />

qui illustrent la qualité et l'état d'esprit de ces jeunes groupes au potentiel énorme. Metal age productions<br />

ALBUM DU TRIMESTRE<br />

GRAVEWORM : [N]Utopia heavy black sympho


Une tournée pour le moins intéressante cheminait<br />

en Europe au cours des mois d'octobre et<br />

novembre 2004. Therion, Tristania, Trail Of<br />

Tears et Mercury Rain étaient au programme<br />

pour ce parcours du combattant qui comprenait<br />

trente-quatre dates et seulement un jour<br />

de repos ! Le moins que l'on puisse dire est que<br />

nos amis Nordiques rentabilisent bien la location<br />

du tour bus ! Cela dit c'est après le concert<br />

que l'on se dit que ceci est une réelle performance,<br />

car non content de durer 2h30 avec<br />

deux rappels, le show de Therion survole toutes<br />

les époques du groupes, avec ou sans les<br />

choristes, et se termine en apothéose sur “Black<br />

Funeral” de Mercyful Fate !<br />

le 14/11/2004 à l'Antipode, Rennes<br />

par The Undertaker<br />

ARTeFACT : Peux-tu nous parler de la tournée<br />

actuelle et des retombés depuis la sortie de "<br />

Sirius B " et " Lemuria " ?<br />

Christofer Johnsson (guitare et composition) : Le<br />

groupe grossit, de plus en plus de gens viennent<br />

nous voir en concert, et ce autant en Europe que<br />

dans les pays de l'est ou en Amérique du Sud. La<br />

France est une grosse surprise pour nous, on ne<br />

s'attendait vraiment pas à recevoir un tel accueil<br />

ici. Le succès de la tournée s'explique selon moi<br />

en partie par la cohérence de l'affiche. Nos groupes<br />

sont certes bien distincts mais ils attirent un<br />

public relativement semblable, par conséquent<br />

notre public hésite moins à se déplacer. Le cas de<br />

la France est un peu particulier car c'est un marché<br />

très difficile, ce n'est pas évident de vendre<br />

beaucoup d'album chez vous. Cela est en parfaite<br />

contradiction avec l'image que l'on a du<br />

public français, surtout sur cette tournée.<br />

L'ambiance dans les salles est extra-ordinaire mais<br />

ceci ne se reflète pas dans les ventes. Nous<br />

avions déjà remarqué ce phénomène en 1998<br />

avec Moonspell qui était dans la même situation<br />

que nous. " Sirius B " et " Lemuria " se sont par<br />

contre très bien vendus en Allemagne et en<br />

Belgique, ainsi qu'en Suisse où nous avions joué<br />

avec Iced Earth et Samaël devant plusieurs milliers<br />

de personnes. Chaque région du monde est<br />

vraiment différente, cela rend notre métier<br />

encore plus passionnant.<br />

A : Le choix de sortir ces deux albums en même<br />

temps était-il le bon maintenant que tu as du<br />

recul ?<br />

C. J. : En réalité ce ne fut pas vraiment un choix,<br />

nous avions assez de matériel pour sortir trois<br />

albums, ce qui était évidement impossible vis-àvis<br />

de la maison de disque. Nous avons donc<br />

tout enregistré et sélectionné ce qu'on préférait<br />

garder. Je précise que toutes les chansons correspondaient<br />

à un album en particulier, le travail<br />

était organisé. Nous avons donc, si l'on peut<br />

dire, un album en stock, mais il est clair que nous<br />

ne sortirons rien avant 2006 à mon avis. Il faut<br />

laisser le public respirer, et d'ici là nous aurons<br />

encore beaucoup composé donc je ne peux pas<br />

dire dans quelle direction nous irons.<br />

A : D'où vient toute cette inspiration pour composer<br />

autant ?<br />

C. J. : Je ne sais pas. Il suffit parfois de se promener<br />

dans la forêt, de s'imprégner d'une atmosphère,<br />

et les idées apparaissent...<br />

Personnellement je prends énormément de plaisir<br />

à composer, c'est quelque chose qui m'occupe<br />

beaucoup quand je suis chez moi. Et pour<br />

le groupe Kristian (ndrl : Niemann, guitariste<br />

soliste) et Johan (ndlr : son frère, bassiste) composent<br />

également beaucoup, donc nous nous<br />

retrouvons tout le temps avec énormément<br />

d'idées.<br />

A : La musique de Therion est très particulière<br />

grâce à l'influence du classique et de l'opéra, elle<br />

attire très certainement des auditeurs non-initiés<br />

au métal. Comment ressentez-vous cela ?<br />

C. J. : Je pense en effet que la moyenne d'âge de<br />

notre public est relativement élevée. Je rencontre<br />

parfois des fans qui me disent : " ma mère adore<br />

Therion ! ". Mon problème ensuite est qu'elle<br />

n'ira pas jusqu'à acheter l'album (ndlr : sur un<br />

ton très sérieux). Il y a sinon des anecdotes originales<br />

dont je me rappelle, comme pour la tournée<br />

de " Secret Of The Runes " en Amérique du<br />

Sud où il y avait au premier rang une femme<br />

d'environ soixante-dix ans qui connaissait nos<br />

morceaux par cœur ! Avec l'évolution que nous<br />

avons eu pendant ces quinze années d'existence,<br />

nous avons conservé un peu de public<br />

death metal et de public gothique, cependant le<br />

gros de l'audience demeure versée dans le<br />

métal. Le rock progressif et le classique sont des<br />

milieux complètement fermés et nous ne les touchons<br />

pas du tout, là il ne s'agit plus simplement<br />

de musique malheureusement mais d'image et<br />

parfois de préjugés.<br />

A : Qu'est-ce qui pourrait aider selon toi les styles<br />

au sens large à se mélanger ?<br />

C. J. : C'est avant tout le travail des maisons de<br />

disques, mais la tâche est très difficile. Il faudrait<br />

que le grand public perçoive le métal de façon<br />

moins négative, et qu'il se rende compte de la<br />

qualité de beaucoup de groupes. Cependant,<br />

l'image est quelque chose de difficile à contrôler,<br />

cela évoluera peut-être avec le temps.<br />

A : La situation ne serait-elle en train de commencer<br />

à s'améliorer dans les pays nordiques ?<br />

Satyricon avait par exemple remporté un Award<br />

pour " Volcano " fin 2002...<br />

C. J. : Le métal est plus populaire chez nous c'est<br />

certain, mais la Suède comme la Norvège ou la<br />

Finlande sont faiblement peuplées, et selon moi<br />

le problème est très différent pour des pays<br />

comme l'Allemagne ou la France où c'est très<br />

compliqué de toucher beaucoup de monde. La<br />

seule chose que nous puissions faire en tant que<br />

groupe est de faire de la musique de qualité.<br />

A : Therion en trois mots...<br />

Christofer Johnsson :<br />

Prétention, diversité, intéressant.<br />

http://www.megatherion.com<br />

ARWEN : Illusions heavy metal complexe The Undertaker 6,5<br />

Non, il ne s'agit pas d'un groupe bretons malgré la consonance de ce nom ! Arwen nous vient d'Espagne avec ce<br />

deuxième album de heavy métal original, " Memories Of A Dream " étant sorti en 2002. Leur musique est très riche de<br />

par l'utilisation de chants masculins et féminins, et le recours à deux guitares et à deux claviers ! Le line-up comporte en<br />

effet huit membres… Les sonorités sont ainsi très variées, à tel point que l'on s'y perd un peu : les morceaux sont complexes<br />

et mélangent toutes les possibilités offertes. Les solos de divers instruments se succèdent , les différents chants<br />

alternent régulièrement, et on ne parvient pas à mémoriser facilement de refrains ou de lignes mélodiques. " Illusions "<br />

s'adressera donc à un public musicien qui recherche la construction et l'audace, les autres seront sans doute déroutés<br />

par la complexité de l'album qui ne rime pas avec accessibilité comme un Adagio par exemple. Arwen manifeste cependant<br />

de bonnes qualités musicales et un effort d'originalité.<br />

Arise Records / Adipocere / www.arisemetal.com<br />

FIREWIND : Forged By Fire power metal melodique Zorglub 7<br />

Troisième effort des grecs de Firewind, "Forged by fire" est aussi leur meilleur album à ce jour. Pour ceux qui ne connaîtraient<br />

pas, Firewind, le groupe est emmené par l'excellent Gus G. aux guitares et officie dans le power metal mélodique.<br />

Comprendre : musique fine laissant la part belle au chant, refrains, mélodies et solos mais portée par de gros riffs<br />

et une bonne pêche. A noter que Chity Somapala remplace au pied levé Stephen Frederick qui a quitté le groupe l'année<br />

dernière et que la transition est assurée haut la main. Chity ayant un registre collant parfaitement au power mélodique<br />

de Firewind et se révèle capable de porter les nouveaux morceaux avec une force et une justesse d'expression<br />

déconcertantes. Du super catchy "Tyranny", au puissant "The Forgotten Memory" en passant par le très bon instrumental<br />

"Feast of the Savages", Firewind n'a pas de mal à séduire. Certaines rythmiques font penser à Helloween, en plus<br />

moderne, et certains refrains à ce que pouvait faire Europe en son temps, mais le tout est irréprochable, jusqu'aux participations<br />

de Marty Friedman et James Murphy venus prêter main forte au groupe. Rien de moins ! Une réussite.<br />

Century Media / www.firewind.gr<br />

7


Le 14/11/2004 à l'Antipode, Rennes<br />

par The Undertaker<br />

ARTeFACT : Commençons par parler de cette<br />

tournée qui rencontre un réel succès. Est-ce le<br />

cas à l'étranger comme cela l'est en France ?<br />

Pouvez-vous observer le succès du groupe grandir<br />

d'années en années ?<br />

Anders Høyvik Hidle : Les concerts de cette tournée<br />

sont très hétérogènes, ils rassemblent de<br />

deux cents à mille personnes. Je suis très surpris<br />

de l'accueil que nous avons en France actuellement,<br />

d'autant plus que nous ne sommes pas<br />

médiatisés puisque que nous n'avons rien sorti<br />

ces derniers temps. Le concert de ce soir (ndlr :<br />

Rennes) est complet, celui d'hier à Limoges l'était<br />

également, et celui de Strasbourg a aussi fait<br />

venir beaucoup de monde. C'est vraiment très<br />

encourageant pour la suite.<br />

A : Quels types de public attirez-vous ?<br />

A. H. H. : Je pense que notre public se compose<br />

autant de personnes du milieu death metal que<br />

du milieu gothique. La musique de Tristania est<br />

construite ainsi, ces deux styles se marient bien et<br />

cela crée une atmosphère particulière qui est<br />

accessible à beaucoup de monde. A l'inverse,<br />

Tristania peut faire découvrir le métal à des gens<br />

extérieurs au milieu, et les conduire vers le death<br />

ou le gothique.<br />

A : Le succès de groupes comme Evanescence<br />

ou Nightwish ne crée-t-il pas selon toi un<br />

engouement dont peuvent bénéficier des groupes<br />

plus underground comme Tristania ?<br />

A. H. H. : Absolument. Ce ne sont pas mes groupes<br />

préférés, mais il est clair que leur succès commercial<br />

aide le milieu, et ce sont finalement tous<br />

les groupes qui en bénéficient. Ces deux groupes<br />

sont médiatisés en dehors de la presse spécialisée<br />

et cela fait découvrir le métal à des personnes<br />

non-initiées. C'est de fait un nouveau<br />

public qui est en train d'arriver grâce à cela, et il<br />

serait par conséquent hypocrite de critiquer par<br />

exemple la diffusion de métal sur de grosses<br />

radios. A partir du moment où un groupe est<br />

signé, il rentre dans un processus qui vise à assurer<br />

sa survie, ce n'est pas quelque chose de malsain<br />

pour autant.<br />

A : " World Of Glass " est sorti depuis maintenant<br />

trois ans, que s'est-il passé depuis ?<br />

A. H. H. : Nous avons beaucoup tourné, nous<br />

nous sommes produits en Europe, en Amérique<br />

du Sud, et sur des festivals. Nous sommes entre<br />

temps rentrés chez nous pour souffler, et nous<br />

avons également commencé à composer, chose<br />

que nous n'arrivons pas à faire sur la route. Nous<br />

avons pris le temps nécessaire à ce que tous les<br />

membres du groupe soient disposés à ré-attaquer<br />

dans de bonnes conditions, et aujourd'hui<br />

nous avons vraiment l'envie de défendre notre<br />

prochain album. Je pense que le public perçoit<br />

cela par le fait que nous sommes moins statiques<br />

sur scène et que nous véhiculons plus d'énergie.<br />

A : Ce dernier album a-t-il été celui de la révélation<br />

?<br />

A. H. H. : Tristania possède aujourd'hui sa propre<br />

identité sonore, c'est selon moi le plus important,<br />

et cela se construit d'album en album. Je pense<br />

cependant que c'est effectivement avec " World<br />

Of Glass " que nous sommes parvenus à créer ce<br />

que nous voulions. De ce point de vue, c'est<br />

pour nous l'album le plus important.<br />

A : Pourrais-tu comparer " World Of Glass " et le<br />

prochain album ?<br />

A. H. H. : Nous ne voulons surtout pas faire deux<br />

fois la même chose, la difficulté a donc été de<br />

conserver les bons acquis du précédent album,<br />

et de proposer quelque chose que nous n'avions<br />

jamais fait auparavant (ndlr : l'album est écrit<br />

mais pas de date officielle de sortie annoncée). Je<br />

dirais que ce nouvel album se distingue par sa<br />

sophistication. Il est à l'image de l'ambiance<br />

actuelle dans le groupe, c'est-à-dire ambitieux,<br />

plein d'idées et féroce. C'est un album direct,<br />

agressif et organique.<br />

A : Plus d'influences death se cacheraient-elles<br />

derrière cela ?<br />

A. H. H. : Non, c'est différent, Tristania est et restera<br />

un groupe de métal, mais nos influences<br />

sont toujours aussi variées. Elles vont du black<br />

metal à David Bowie, et cela nous a amené à<br />

faire des choses originales sur l'album. Cela dit<br />

l'inspiration vient aussi d'univers différents<br />

comme la littérature. " The Lord Of The Rings "<br />

m'a beaucoup intéressé, et ce avant qu'il ne soit<br />

retranscrit au cinéma, et j'apprécie les films<br />

comme " Trainspotting " ou " Dracula " par exemple.<br />

C'est quelque chose de vaste que quelques<br />

exemples ne résument pas.<br />

A : Vu de l'étranger la scène norvégienne est perçue<br />

comme extrême avec tous ses groupes de<br />

black metal, est-ce que cela n'a pas été difficile<br />

pour vous de vous démarquer de cette image ?<br />

A. H. H. : Au début, notre public était quasiment<br />

le même que celui du black metal c'est vrai, mais<br />

avec le temps il s'est diversifié comme nous le<br />

disions tout à l'heure. C'est un point intéressant,<br />

mais ce n'est pas quelque chose que nous pouvons<br />

réellement maîtriser. La scène norvégienne<br />

a tendance à se renouveler aujourd'hui et je<br />

pense qu'elle commence à ne plus être seulement<br />

perçue comme extrême.<br />

A : Tristania en trois mots...<br />

A. H. H. : Aujourd'hui je dirais :<br />

agressif, dynamique, organique.<br />

http://www.tristania.com<br />

COMMUNIC : Conspiracy In Mind metal progressif Zorglub 7<br />

Communic frappe très fort avec ce premier album et s'affiche d'emblée comme un prétendant sérieux pour une place<br />

de choix dans le peloton de tête des meilleurs groupes de métal progressif venu du nord. Si le premier morceau pêche<br />

un peu par excès de zèle, la suite n'a aucun de mal à convaincre, offrant même de superbes réussites comme "They<br />

Feed On Our Fear", "Ocean Bed" ou encore "Silence Surrounds". De fait, tout au long des sept morceaux qui composent<br />

cet album (tous entre 7mn et 11mn), Communic déploie sereinement sa sensibilité et son savoir faire, dévoilant<br />

tour à tour un sens de composition bien développé, une maîtrise certaine des ambiances et des changements de climats<br />

comme une réelle aisance à durcir le ton, ou au contraire à se mettre en danger à la faveur de passages acoustiques<br />

et intimistes. Le son est excellent et la production aux petits oignons. Aucune hésitation à avoir si vous êtes amateurs<br />

de Evergrey, Pain of Salvation et d'autres formations officiant dans le même registre, "Conspiracy In Mind" est définitivement<br />

une valeur sûre. Nuclear Blast / http://www.digidesign.no/communic/home.html<br />

8


The Last Supper heavy metal The Undertaker 7<br />

Grave Digger nous livre son album annuel, toujours dans la continuité de ce à quoi les Allemands<br />

nous ont habitué. " The Last Supper " est donc un pur concentré de heavy où les morceaux speed,<br />

comme " Black Widows", côtoient les titres plus lents aux refrains solennels comme la chanson éponyme<br />

ou " Crucified ". La musique est accrocheuse, les rythmes sont bien sentis et Grave Digger<br />

déploie ainsi toute son énergie, sa sincérité et son talent. Face à tous les albums de heavy qui sortent<br />

régulièrement, le groupe nous rappelle qui sont les leaders ! Au niveau de la créativité, " The<br />

Last Supper " ne sort cependant pas des normes établies par le groupe. Ainsi pour ceux qui découvriraient<br />

Grave Digger (et pour les fans bien-sûr), cet album est incontestablement un très bon investissement<br />

; pour les autres mieux vaut s'assurer de ne pas avoir peur de se lasser trop rapidement.<br />

Enfin, ces nouveaux morceaux sont taillés sur mesure pour le live, ce qui devrait ravir nos amis d'outre-Rhin<br />

qui auront l'occasion de les voir en février. Il n'y a pas de passage en France confirmé pour<br />

l'instant.<br />

Nuclear Blast / www.grave-digger.de<br />

Entretien téléphonique le 29/11/2004<br />

<strong>Par</strong> The Undertaker<br />

ARTeFACT : Grave Digger a sorti de très nombreux<br />

albums au cours de sa carrière, n'est-ce<br />

pas difficile aujourd'hui de se renouveler ?<br />

Chris Boltendahl : Notre nouvel album " The Last<br />

Supper " est du pur heavy métal traditionnel<br />

comme nous le faisons depuis le début. Ce n'est<br />

pas un concept album comme nous en avons<br />

fait par le passé, et notre son s'éloigne un peu du<br />

heavy métal épique et médiéval que nous avons<br />

l'habitude d'utiliser.<br />

A : Peux-tu nous parler du thème de l'album qui<br />

est illustré par la couverture…<br />

C.B. : Il y a trois chansons qui parlent des derniers<br />

moments de la vie du Christ, mais c'est simplement<br />

un sujet d'inspiration, il ne s'agit absolu-<br />

ment pas d'une satire de la religion. Il n'y a<br />

aucun message derrière cela. Sur notre site<br />

Internet, certaines personnes ont cru que nous<br />

nous positionnions contre la religion en montrant<br />

le Christ avec la mort dans son dos qui vient<br />

le chercher. Les autres chansons s'éloignent en<br />

plus complètement de ce sujet comme " Grave In<br />

The No Man's Land " qui parle de sujet d'actualité<br />

comme la guerre et les soldats qui meurent<br />

pour leur pays, les génocides en Afrique, ou la<br />

Tchétchénie.<br />

A : Nous pouvons distinguer deux types de chansons<br />

sur cet album…<br />

C.B. : Oui, d'un côté nous avons des titres<br />

conçus pour le live, facilement mémorisables et<br />

que le public peut chanter avec nous ; et d'un<br />

autre côté il y a des morceaux plus techniques<br />

qui agrémentent l'album.<br />

A : Beaucoup de groupes qui vous ressemblent<br />

comme Hammerfall sont apparus ces dernières<br />

années…<br />

C.B. : Ce sont des bons groupes que le public<br />

aime, mais personnellement je m'intéresse principalement<br />

aux années '70 avec des groupes<br />

comme Led Zeppelin, Rainbow ou Ozzy<br />

Osbourne. Je n'écoute pas Nightwish ou<br />

Hammerfall, ils jouent des riffs que nous jouions<br />

déjà il y a vingt ans !<br />

A : Que prévoyez-vous au niveau tournée cette<br />

année ?<br />

C.B. : Nous allons faire une tournée européenne<br />

et les fans Français pourront nous voir bientôt !<br />

Nous ferons des festivals en Allemagne cet été,<br />

mais pas le Wacken Open Air car nous ne pouvons<br />

malheureusement pas jouer tous les ans<br />

(rires) !<br />

A : Grave Digger en trois mots…<br />

Chris Bothendal : Pur heavy métal !<br />

PHENIX : Wings Of Fire heavy mélodique Zorglub 7<br />

Impressionnant album que nous livre là PHENIX. Si vous n'avez pas encore entendu parler de "Wings of Fire" gageons<br />

que cela ne saurait tarder car il installe PHENIX directement aux premières places de la scène heavy française. Pour<br />

seulement leur second album, ces cinq musiciens bien de chez nous proposent un heavy mélodique mature et parfaitement<br />

en place qui n'a aucun mal à retenir l'attention tout au long des 74 minutes de leur album (!). En effet,<br />

"Wings of Fire" fourmille d'idées et l'excellence technique de chacun des musiciens les autorise à développer toute leur<br />

puissance créative avec une réussite déconcertante. Mention spéciale à Bertrand Gramard (chant) pour sa sidérante<br />

performance qui n'a rien à envier aux plus grands chanteurs heavy actuels ! Morceau préféré : "The Fifth Dimension"<br />

et ses sept minutes avec passages rappellent le meilleur d'IRON MAIDEN et dévoilant toute la puissance et la finesse de<br />

jeu de cette formation. C'est simple, rien ne semble arrêter le PHENIX qui s'aventure même dans les sables mouvants<br />

de la composition à rallonge (l'épique "The Quest goes ever on" plus de 17 minutes !) et s'en tire avec tous les honneurs. Nous regretterons toutefois<br />

un son par trop poussif qui ne rend pas justice aux excellentes idées développées tout au long de l'album. La couleur un peu "retro" de cet album pourrait<br />

aussi en faire fuir certains mais ce serait une erreur. Que le prochain album bénéficie d'une meilleure production et PHENIX fait exploser la baraque,<br />

foi de Zorglub. Brennus / http://www.phenixmetal.fr.st<br />

9


Questions par eMail, Dr gonzo<br />

Graveworm nous vient d'Italie, leur nouvel<br />

album (N)utopia a vu l'arrivée d'un nouveau guitariste<br />

compositeur et d'un nouveau batteur.<br />

Faisons le point avec Stephan Unterpertinger,<br />

guitariste plein d'humilité.<br />

ARTeFACT : Que pouvez-vous nous dire du nouvel<br />

album ?<br />

Stephan Unterperting : Nous avons traversé une<br />

période difficile après la sortie du précédent<br />

album : " Engraved in Black ", notre guitariste<br />

compositeur, Steve, est parti car il vit maintenant<br />

en Allemagne. Les huit cent kilomètres nous<br />

séparant l'empêchaient de venir répéter aussi<br />

souvent qu'il l'aurait voulu, il a donc décidé de<br />

quitter le groupe. Nous avons donc dû chercher<br />

un nouveau guitariste compositeur. Le seul guitariste<br />

que nous connaissions à l'époque était<br />

Lukas qui nous avait aidé lors d'anciennes tournées.<br />

Il a accepté mais nous a prévenu que la<br />

musique de Graveworm changerait car il ne<br />

compose pas de la même façon que Steve. Deux<br />

mois plus tard il est venu nous soumettre quelques<br />

morceaux, nous avons été plus qu'agréablement<br />

surpris car ils correspondaient parfaitement<br />

à ce que nous voulions faire, c'était quelque<br />

chose de nouveau mais il avait réussi à<br />

conserver l'ambiance Graveworm. (N)utopia<br />

représente une nouvelle orientation pour nous,<br />

les morceaux sont vraiment heavy et agressifs, je<br />

pense qu'ils seront bien plus intéressants à jouer<br />

en live.<br />

A : L'ambiance générale est noire et morbide,<br />

d'où vient votre inspiration ?<br />

S.U. : Nous avons des influences différentes car<br />

nous écoutons tous différents styles de musique<br />

du black au death en passant par le hardcore, le<br />

néo et même de la pop. Je pense que tous ces<br />

genres influencent notre musique. Nous ne voulons<br />

copier aucun groupe mais il peut arriver que<br />

certains passages fassent penser à d'autre<br />

groupe, car nous les aimons et les écoutons très<br />

souvent… Je peux donc dire par exemple que<br />

j'entends des sonorités pouvant rappeler<br />

Hypocrisy dans notre musique.<br />

A : Quel est le sens du " (N) " ?<br />

S. U. : Le titre de l'album est la combinaison de<br />

deux mots. D'un coté il y a le " NU " (new) qui<br />

décrit la situation dans laquelle nous sommes,<br />

nous avons un nouveau compositeur et nous<br />

essayons de créer un nouveau style. D'un autre<br />

coté il y a le mot " utopia " qui traduit que le fait<br />

que nous essayons de créer une musique différente<br />

mais ça reste du Graveworm. Il est très<br />

important pour nous de conserver les racines de<br />

la musique de Graveworm car nous ne voulons<br />

pas changer notre musique trop radicalement.<br />

A : Vous avez changé de batteur récemment<br />

comment cela se passe-t-il ?<br />

S.U. : Ce changement n'est pas définitif, notre<br />

ancien frappeur construit sa maison et il ne peut<br />

pas concilier les travaux et les tournées. Mais<br />

Moritz est un excellent batteur et un bon ami. Il<br />

apprend vite et ce fut facile de travailler avec lui.<br />

A : Vous avez joué à Wacken, est-ce que ça vous<br />

a facilité la tâche d'être sur Nuclear Blast ?<br />

S.U. : Je pense qu'un gros label comme Nuclear<br />

Blast a plus de facilités à placer ses groupes sur<br />

l'affiche des grands festival, il est donc plus facile<br />

pour nous d'y jouer. C'est très important pour un<br />

petit groupe comme le nôtre, car ce sont des<br />

occasions de jouer devant beaucoup de monde.<br />

A : Votre label fait du bon boulot pour vous ?<br />

S.U. : Nuclear Blast a fait un excellent travail pour<br />

nous par le passé et continue à le faire. Nous<br />

sommes un petit groupe sur un gros label, probablement<br />

le plus gros label métal au monde<br />

mais nous sentons qu'il croient en nous et ceci<br />

est très important à nos yeux. Ils ont des groupes<br />

comme Dimmu Borgir et Nightwish, mais font<br />

aussi du bon boulot pour les petits groupes<br />

comme Graveworm. Nous prenons part à pas<br />

mal de festivals et nous avons une bonne promotion,<br />

ils nous ont permis de partir en tournée<br />

avec des groupes comme Kataklysm et Amon<br />

Amarth et ils sont très professionnels, ça rend les<br />

choses plus faciles…<br />

A : Vous êtes Italiens, mais votre site web n'est<br />

dispo qu'en allemand et en anglais, rencontrezvous<br />

plus de succès en Allemagne qu'en Italie ?<br />

S.U. : Nous étions plus orientés vers la scène allemande<br />

et autrichienne depuis le début mais il<br />

faut expliquer que l'allemand est notre langue<br />

natale, l'endroit d'où nous venons appartenait a<br />

l'Autriche avant la première guerre mondiale<br />

donc nos parents sont allemands, nous portons<br />

des noms allemands et il nous est plus facile de<br />

communiquer avec des Allemands. Beaucoup<br />

de personnes pensent que nous sommes<br />

Allemands, Autrichiens ou Suisses, ce qui est<br />

mauvais pour nous, car nous sommes Italiens,<br />

appartenons à la culture italienne et voulons être<br />

considérés comme appartenant à la scène italienne.<br />

Le site n'est pas disponible en italien car<br />

celui qui a fait le site est allemand, une version italienne<br />

du site est en préparation.<br />

A : Graveworm en trois mots…<br />

Stephan Unterperting :<br />

"Dark Metal Maniacs ".<br />

GRAVEWORM : [N]Utopia heavy black sympho Zorglub 8<br />

Belle réussite pour ces italiens que ce nouvel opus. Succédant à "Engraved in black", la formation transalpine récidive<br />

avec un impeccable [n]utopia qui fait encore évoluer leur musique d'un cran. Fidèle à ce qui a fait leur réputation,<br />

Graveworm nous propose cette fois encore un heavy black symphonique d'excellente facture. Même si l'ensemble de<br />

l'album est mid-tempo, des blast beats bien placés et la qualité des compositions permettent de ne jamais s'ennuyer.<br />

Alternant chant black et chant death à parts égales, Graveworm touche la corde sensible des amateurs de black<br />

modéré, dont je fais partie, alors que les claviers omniprésents confèrent à l'ensemble une profondeur et une densité<br />

très appréciables. Piochant allègrement dans beaucoup de styles pour créer leur propre musique (heavy, death, black,<br />

sympho et même dans le thrash pour certaines rythmiques !), Graveworm est impressionnant de maîtrise du début à<br />

la fin, élaborant même au détour de certains morceaux, des ambiances qui ne seront pas sans rappeler Samael ou<br />

encore Limbonic Art. C'est sombre et beau, tout en restant humain et accessible : Graveworm nous livre encore un<br />

album de grande classe qui devrait rencontrer un succès tout à fait mérité.<br />

Nuclear Blast / www.graveworm.de<br />

SOILWORK : Stabbing The Drama pop thrash punk Zorglub 6<br />

Soilwork, que l'on ne présente plus, et qui a été encensé dans ces même pages pour leurs deux précédents efforts<br />

"Natural Born Chaos" et "A Predator's Portait" ne convainc pas de la même manière avec "Stabbing the Drama". Il déçoit<br />

même. Principalement à cause de l'intention flagrante du groupe de faire un pas vers les radios commerciales et vers<br />

un public plus large en surdéveloppant les parties de chant clair et les refrains pop. En effet, ce qui auparavant était utilisé<br />

à bon escient comme parfait contrepoint à la sauvagerie par ailleurs développée, est maintenant prédominant dans<br />

la musique … et force est de constater que le fan du départ ne s'y retrouve plus. Depeche Mode eux mêmes ne renieraient<br />

pas certaines de ces parties de chant ! C'en est trop. Et puis le son est tout à fait moyen, perdu entre deux eaux,<br />

des compromis ayant été nécessaires pour la nouvelle orientation des compositions. Reste, pour se consoler, que cet<br />

album apporte quand même son lot de brûlots et d'énergie pure savamment enrobés de riffs cartons et de rythmiques<br />

brutales… que transcende le chant à vif de Bjorn Strid (tout un programme). Mais l'orientation du groupe semble être<br />

autre maintenant, seul "Blind eye halo" (le seul titre sans refrain pop de "Stabbing the drama") me permet encore de<br />

croire que Soilwork n'a pas déjà fait une croix sur cette incisivité que l'on apprécie tant, et que nous aurons la chance<br />

de les retrouver au mieux de leur forme dans le prochain album. Nuclear Blast / www.soilwork.org<br />

10


Le 30/10/2004 par téléphone<br />

<strong>Par</strong> The Undertaker<br />

Arch Enemy a subi une ascension phénoménale<br />

en seulement quelques années. La combinaison<br />

de Michael Amott, ancien guitariste de Carcass,<br />

et de la nouvelle venue et " frontwoman "<br />

Angela Gossow est donc la bonne, le groupe<br />

ayant même eu l'honneur d'ouvrir pour Iron<br />

Maiden cette année ! Récit du conte de fées…<br />

ARTeFACT : Arch Enemy est aujourd'hui bien installé<br />

dans le monde du métal, vous avez même<br />

tourné avec Iron Maiden en 2004, comment<br />

cette opportunité s'est-elle présentée ?<br />

Angela Gossow : Nous devons surtout remercier<br />

notre management (rires) ! Notre musique est<br />

relativement extrême pour un public comme<br />

celui d'Iron Maiden, le fait de pouvoir tourner<br />

avec eux a donc été une grande surprise. Nous<br />

nous demandions un peu comment leur public<br />

allait bien pouvoir réagir, mais cela s'est vraiment<br />

très bien passé ; une partie connaissait déjà bien<br />

nos morceaux et il y avait une véritable<br />

ambiance. Ce fut une belle opportunité pour<br />

nous de jouer devant un public nombreux tous<br />

les soirs, et nous n'avons qu'une seule envie c'est<br />

de recommencer !<br />

A : Qu'est-ce qui fait selon toi qu'un public heavy<br />

métal puriste puisse adhérer à votre musique ?<br />

A.G. : Je pense que cela vient du fait que nous<br />

possédons des mélodies très distinctives et accrocheuses,<br />

chose à laquelle le public heavy métal<br />

est sensible. Même si mon timbre de voix est<br />

extrême et que nos compositions sont très rapides<br />

et puissantes, Arch Enemy conserve des éléments<br />

heavy dans le sens où nos morceaux sont<br />

très structurés et faciles à mémoriser. C'est grâce<br />

à cela que nous touchons un public vraiment<br />

large pour un groupe extrême comme le nôtre.<br />

A : Le groupe a vraiment explosé lors de ton<br />

arrivé pour " Wages Of Sin " en 2001…<br />

A.G. : " Anthems Of Rebellion " n'est que le quatrième<br />

album du groupe, quand je suis arrivé ce<br />

projet était encore jeune mais les musiciens déjà<br />

expérimentés et nous savions dans quelle direction<br />

nous voulions aller, il était donc relativement<br />

aisé pour moi de m'intégrer et de faire avancer<br />

les choses. Ce n'était pas comme si nous tâtonnions<br />

sans trop savoir quoi faire ; il fallait simple-<br />

EXTREME<br />

ment travailler pour obtenir le résultat escompté.<br />

Je n'avais pas d'expérience de ce type contrairement<br />

aux autres, j'ai donc pris mon travail vraiment<br />

à cœur et aujourd'hui j'ai une très bonne<br />

maîtrise de ma voix. Les médias ont bien sûr été<br />

très étonnés de voir une femme à ce poste dans<br />

un groupe de death métal, et j'ai donc été très<br />

sollicitée pour les interviews, les sessions photos<br />

et tout le travail de promotion. Même si Michael<br />

est bien entendu le leader du groupe, je suis<br />

devenue en quelques sortes la vitrine de Arch<br />

Enemy (rires) !<br />

A : Tout cela est arrivé très brutalement dans ta<br />

vie, comment as-tu fait face ?<br />

A.G. : Arch Enemy est devenu du jour au lendemain<br />

ma nouvelle vie. C'est une aventure dans<br />

laquelle j'ai choisi de m'investir totalement, et<br />

pour laquelle je n'ai eu aucune hésitation. J'étais<br />

bien sûr une grande fan de métal, et quand<br />

cette opportunité s'est présentée j'ai foncé. Arch<br />

Enemy me prend une très grande partie de mon<br />

temps, mais c'est ce que la vie de musicien<br />

réclame. Je suis souvent très loin de ma famille,<br />

cependant c'est ce dont je vis aujourd'hui, et<br />

c'est une chance très enviable dont je suis parfaitement<br />

consciente.<br />

A : Que changerais-tu si cela était à refaire ?<br />

A.G. : (réflexion) Je ne changerais rien.<br />

A : La rébellion semble être un thème fort dans<br />

votre inspiration…<br />

A.G. : Oui, c'est une réaction contre cette société<br />

dans laquelle nous sommes censés suivre, et non<br />

penser et agir par nous-mêmes. Nous ne voulons<br />

pas rentrer dans de grands discours pour<br />

autant, le métal est simplement à la base un<br />

mouvement rebelle et c'est que ce nous<br />

essayons de retranscrire dans l'esprit du groupe.<br />

Cependant cet aspect des choses n'est pas primordial,<br />

c'est sur scène que nous prenons le plus<br />

de plaisir, nous aimons par dessus tout le contact<br />

avec les fans.<br />

A : Arch Enemy en trois mots…<br />

Angela Gossow. :<br />

" Pure fucking metal !!!".<br />

www.archenemy.net<br />

Retrouver la chronique de “Dead Eyes See No<br />

Future” dans ARTeFACT #29 et sur notre site.<br />

Clash Of Demigods European Tour<br />

2004<br />

Concert de Behemoth, Krisiun, Ragnarok et<br />

Incantation<br />

Le 24/10/2004 à la petite Locomotive, <strong>Par</strong>is<br />

<strong>Par</strong> The Undertaker<br />

Cette affiche qui a parcouru l'Europe fin 2004<br />

faisait appel à des groupes d'origines vraiment<br />

diverses avec les Polonais de Behemoth, les<br />

Brésiliens de Krisiun, les Norvégiens de<br />

Ragnarok, et les Américains de Incantation. Un<br />

mélange d'origines qui nous réservait une surprise<br />

en forme de bouleversement hiérarchique…<br />

C'est en effet Incantation qui ouvre ! Le groupe<br />

mythique de brutal death technique, au même<br />

titre que Suffocation ou Morbid Angel, joue en<br />

premier devant un public clairsemé, et avec un<br />

son peu puissant mais très précis et fidèle au son<br />

si spécifique du groupe. Les puristes auront<br />

donc pu apprécier tranquillement le concert de<br />

très près, et savourer les riffs anthologiques de<br />

John McEntee venu défendre son dernier enfant<br />

" Decimate Christendom ". Si le groupe se<br />

retrouve aujourd'hui dans cette position où il n'a<br />

pas la place qu'il mérite, c'est que son désir a<br />

toujours été de rester underground au sens primitif<br />

du terme. Le résultat est que le groupe est<br />

peu exposé, or la tête d'affiche d'une tournée est<br />

souvent déterminée par des raisons mercantiles.<br />

Le charme de la prestation résidait donc dans la<br />

proximité et la sincérité avec le public.<br />

Ragnarok poursuit avec son black métal très primaire<br />

dans un esprit aussi puriste que celui de<br />

Incantation. Les " corps-paints " et les gros bracelets<br />

de force sont de sortie, mais le public ne<br />

semble pas convaincu (ndlr : quoiqu'en dise le<br />

groupe, cf. Interview) mise à part une vingtaine<br />

de personne devant. D'ailleurs, la configuration<br />

des lieux n'est pas là pour aider les musiciens<br />

puisque des marches permettent au public de se<br />

mettre pratiquement à la même hauteur, ce que<br />

plusieurs personnes n'hésitent pas à faire<br />

gâchant ainsi la visibilité à toute la salle.<br />

Evidement la sécurité n'est une fois de plus pas<br />

là pour servir le spectacle, préférant " se montrer<br />

" à l'entrée de la salle.<br />

Krisiun est très attendu car le groupe s'est forgé<br />

une solide réputation avec les années.<br />

Cependant c'est une déception qui nous attend<br />

car le groupe n'a pas fait de balance et le son est<br />

catastrophique. Nous entendons à peine les<br />

toms de la batterie et la basse phagocyte complètement<br />

la guitare ! Le public se presse tout de<br />

même en masse devant les Brésiliens qui nous<br />

livrent un show relativement long mais malheureusement<br />

trop statique, comme en témoigne le<br />

public attentif mais très sage.<br />

efficaces pour tous les groupes.<br />

11


Le groupe le plus attendu ce soir est Behemoth.<br />

La petite Loco est pleine, et par conséquent la<br />

moitié du public n'y voit pas grand chose. Cette<br />

fois l'ambiance est là, et le groupe triomphe dès<br />

son arrivée sur scène. Le son est bon du côté du<br />

public car Behemoth n'a pas eu la prétention de<br />

se passer de balance, et tout le monde rentre<br />

rapidement dans le bain. Les titres les plus<br />

connus défilent comme " Pure Evil and Hate ", "<br />

Antichristian Phenomenon " ou " Heru Ka Ha " et<br />

le nouvel album " Demigod " est bien sûr également<br />

à l'honneur. On remarque que Behemoth<br />

a acquis un statut de leader qu'il n'avait pas avant<br />

(cf. ARTeFACT #22) : le public connaît certains<br />

titres par cœur et le changement de line-up<br />

passe comme une bière dans le gosier de Zakk<br />

Wylde. Orion, le remplaçant de l'excellent Novy<br />

parti dans Vader, possède un style bien à lui en<br />

accord avec la nouvelle image de Behemoth,<br />

mais son jeu n'égale pas celui de son prédécesseur.<br />

Un deuxième guitariste de session, Seth, est<br />

présent en lieu et place de Havok dont nous<br />

regrettons amèrement le style si unique.<br />

Behemoth a donc un nouveau visage qui semble<br />

convaincre un public de plus en plus nombreux,<br />

nous avons donc hâte de retrouver les<br />

Polonais sur une scène plus grande sur laquelle<br />

ils pourraient réellement s'exprimer.<br />

Ce " Clash Of Demigods 2004" est donc ce soir<br />

un succès pour Behemoth et ses fans qui constituaient<br />

la grande majorité du public. Les autres<br />

seront restés sur leur faim à cause d'une organisation<br />

qui aurait pu être prise plus au sérieux par<br />

un ordre de passage différent et des balances<br />

Le 24/10/2004 à la Locomotive, <strong>Par</strong>is<br />

par The Undertaker<br />

Behemoth ne cesse décidément pas de prendre<br />

de l'importance sur la scène death metal. Après<br />

sa formation en 1991, le groupe polonais est<br />

pourtant resté très underground pendant plusieurs<br />

années, avant de peu à peu se faire<br />

connaître en Europe et aux Etats-Unis. L'avantdernier<br />

album en date, " Zos Kia Cultus " avait<br />

marqué nos esprit en 2002, voici aujourd'hui<br />

son successeur " Demigod ", avec un line-up<br />

remanié… Comment Nergal conçoit-il les choses<br />

? Quel avenir pour Behemoth ?<br />

Après le concert…<br />

ARTeFACT : Comment as-tu vécu le concert de<br />

ce soir ?<br />

Nergal (chant, guitare, composition) : Ce fut<br />

comme d'habitude excellent, je ne suis pas si<br />

surpris car c'est toujours très bien ici, et de toutes<br />

façons la tournée remporte un franc succès<br />

partout. Nous avons donné le meilleur de nousmêmes<br />

et le public était excellent. J'aime vraiment<br />

la France pour tout ce qu'elle représente,<br />

nous avons vraiment été bien supporté ce soir<br />

ainsi que les autres groupes qui sont excellents<br />

(ndlr : Ragnarok, Krisiun, Behemoth). Les choses<br />

vont de mieux en mieux pour le groupe et cela<br />

me rend très heureux. Nous avons juste eu<br />

quelques problèmes techniques, les enceintes<br />

retours ne fonctionnaient pas par moments,<br />

donc on s'est contenté de se faire plaisir avec le<br />

public. Nous allons maintenant tourner<br />

jusqu'en juin sans gros break, nous allons aux<br />

Etats-Unis en janvier, nous faisons une tournée<br />

en Pologne en février puis nous tournons en<br />

Russie avant de retourner aux Etats-Unis avec<br />

King Diamond. De plus, cet été nous ferons des<br />

festivals donc j'espère que arriverons à faire<br />

deux cents dates pour cet album.<br />

A : Ce succès reflète combien le public apprécie<br />

vos albums…<br />

N : C'est la conséquence de notre travail, cela se<br />

fait petit à petit. Les gens commencent seulement<br />

à réaliser à quel point le groupe est bon.<br />

Nous avons commencé il y a treize ans et à chaque<br />

album nous devenons de plus en plus professionnels,<br />

nous nous surpassons, et<br />

aujourd'hui " Demigod " est l'album le plus brutal<br />

que nous ayons jamais fait, avec la plus<br />

grosse production. J'ai passé trois mois et demi<br />

à enregistrer l'album, cela parle de soi-même. Et<br />

le public aime vraiment nos albums, nous pouvons<br />

le voir aux concerts même s'ils obtiennent<br />

la musique par Internet… Cependant nous vendons<br />

nous-mêmes énormément d'albums et de<br />

T-shirts tous les soirs, c'est incroyable ! Est-ce<br />

qu'ils les mangent ou quoi ? Cela signifie que les<br />

gens apprécient ce que nous faisons, car il s'agit<br />

de musique underground donc ceci montre<br />

également que le public supporte le groupe, et<br />

je peux rentrer chez moi et payer mes factures.<br />

<strong>Par</strong> conséquent, nous pouvons nous concentrer<br />

sur la musique et créer de nouveaux albums<br />

encore meilleurs.<br />

A : Que peux-tu nous dire à propos des nouveaux<br />

membres du groupe ?<br />

N : Je pense qu'ils ont apporté un nouvel esprit<br />

au groupe, on me dit que c'est un bon line-up,<br />

maintenant j'espère que les gens ont raison<br />

(rires) ! Seth, le deuxième guitariste est parfaitement<br />

à sa place avec nous (ndlr : il n'était normalement<br />

qu'un guitariste de session, c'est<br />

pourquoi il n'apparaît pas sur les viuels), et<br />

Orion à la basse également, mais je ne les vois<br />

pas sur scène car je me concentre sur ce que je<br />

fais ! Je pense que le groupe est maintenant<br />

plus charismatique, c'est n'est pas " moi et les<br />

autres ", mais quatre individus dans un groupe.<br />

J'espère que cela fait de nous un line-up fort.<br />

A : Vous avez aussi réalisé un clip, ce qui est<br />

quelque chose que vous n'aviez jamais fait<br />

auparavant…<br />

N : C'est quelque chose que nous voulions faire<br />

depuis des années, ce n'est pas pour l'argent. Il<br />

rend vraiment très bien et montre comment est<br />

le groupe aujourd'hui. Maintenant que nous<br />

sommes assez importants pour tourner dans<br />

toute l'Europe et aux Etats-Unis, le label nous a<br />

permis de le réaliser ce qui est une bonne<br />

chose, autant pour nous que pour les fans. Ce<br />

clip est très intense, très dynamique, il y a beaucoup<br />

de plans, il est " in your face " ! Le morceau<br />

est " Conquer All ", nous l'avons joué ce<br />

soir, toute la chanson est mid-tempo, et elle<br />

n'en est que plus heavy et elle te heurte vraiment.<br />

A : Ce clip va-t-il être diffusé à la télé ?<br />

N : Je pense que le label a dépensé tellement<br />

d'argent que je suis sûr qu'ils feront tout pour<br />

qu'il soit diffusé partout (rires) ! Je pense que<br />

MTV Tour va le diffuser aux Etats-Unis, et nous<br />

avons déjà été diffusé sur Viva Pologne. Cela fait<br />

vendre des albums et fait s'intéresser les gens<br />

plus au groupe, mais le problème est que ceci<br />

nuît à la réputation du groupe, mais nous<br />

défendrons cet album massivement.<br />

A : Vos vieux albums sont également très bons,<br />

mais on ne peut pas les trouver facilement…<br />

N : Ils sont sur la compilation " Chaotica ",<br />

j'adore ces chansons mais je ne peux pas faire<br />

grand chose de plus car j'ai perdu les droits dessus.<br />

Le music-business est un business de singes.<br />

Nous avons été truandés par de vieux<br />

labels en Pologne, mais maintenant nous avons<br />

de vraiment bons contrats. Avant nous vendions<br />

l'album au label alors qu'aujourd'hui les<br />

morceaux nous appartiennent, et je ne signerai<br />

plus jamais de contrats différents de ceux-ci. Le<br />

groupe est ainsi à la place qu'il doit occuper. Je<br />

me rends compte aujourd'hui du degré de vilenie<br />

des labels, de comment ils traitaient leurs<br />

groupes. Il faut arrêter de se voiler la face, je ne<br />

demande pas mieux que de dire du bien des<br />

labels : si je peux dire du bien du label, c'est que<br />

je fixe mes règles. Il n'y a pas de meilleure situation<br />

que celle de musicien quand on se sent en<br />

sécurité. <strong>Par</strong> exemple, il y a plusieurs années<br />

Relapse signait des groupes, mais ceux-ci ne<br />

voyaient jamais un centime, alors qu'ils vendaient<br />

des milliers d'exemplaires de chaque<br />

albums ! Imaginez simplement l'argent qu'ils<br />

gagnaient pourtant ! Ils étaient volés, leur musique<br />

ne leur appartenait pas, et ils ne gagnerons<br />

jamais d'argent dessus. Considérez un instant<br />

l'effort investi pour créer de la musique, c'est un<br />

vrai crime ! Je déteste cela, et aujourd'hui je<br />

dicte mes règles.<br />

A : Peux-tu nous expliquer ton approche du<br />

satanisme ?<br />

N : Premièrement je précise que cela n'a rien à<br />

voir avec le racisme, nous ne faisons pas de différence<br />

entre noirs et blancs. Spirituellement<br />

nous sommes heureusement au-dessus de ça…<br />

Nous traitons de beaucoup de choses et je<br />

pense que nous créons une nouvelle dimension<br />

: nous sommes rebelles et le satanisme est un<br />

moyen de l'exprimer. Nous parlons par exemple<br />

de concept comme les anges déchus ou la<br />

nature humaine. J'aime ces thèmes même si ça<br />

fait de moi un sataniste, car c'est ce que nous<br />

sommes. Camus disait que ce qui fait un<br />

homme est la rébellion, c'est-à-dire prendre ses<br />

propres décisions, construire son esprit, être responsable<br />

de ce qu'on est et de ce qu'on fait. Il<br />

ne faut pas suivre, mais construire son chemin,<br />

être fier d'être un individu, être indépendant et<br />

foncer. C'est cela que signifie le satanisme pour<br />

nous. Mais chaque personne a son opinion, et<br />

ce peut-être quelque chose de différent pour<br />

tous les gens qui étaient ici ce soir. Je ne prétends<br />

pas dire " fait ceci " ou " fait cela ", non, il<br />

s'agit d'ouvrir nos âmes à de nouvelles inspirations,<br />

et je n'ai en fait pas de problème avec la<br />

chrétienté, même si nous avons un morceau<br />

qui s'appelle " Christians to the lions ". C'est le<br />

principal problème qui peut créer un quiproquo.<br />

Nous sommes allés en Israël, nous avons<br />

joué à Jérusalem où nous n'avons eu aucun<br />

problème. Je m'intéresse aussi à l'histoire, et je<br />

ne veux pas me limiter, je pense que c'est la pire<br />

chose que nous puissions faire dans la vie.<br />

A : Behemoth en trois mots…<br />

Nergal :<br />

Détermination, conquête, volonté.<br />

http://www.behemoth.metalkings.com


Le 24/10/2004 à la Locomotive, <strong>Par</strong>is<br />

par The Undertaker<br />

Le black norvégien n'est plus aujourd'hui dans sa<br />

meilleure forme. Split de Emperor et d'Immortal,<br />

instabilité de Satyricon, folie et problèmes judiciaires<br />

de Gorgoroth, et mort de Quorthon chez les<br />

voisins Suédois, les leaders (excepté Mayhem)<br />

laissent peu à peu la place aux plus petits groupes<br />

comme Ragnarok. Est-il toujours plus facile<br />

de réussir dans ce créneau en Norvège ? Quelle<br />

philosophie peut se cacher derrière un satanisme<br />

extrême comme celui de Ragnarok ?<br />

A : Vous avez la chance de tourner actuellement<br />

avec Incantation, Behemoth et Krisiun…<br />

Jontho : Oui, ce soir (ndlr : la Locomotive, <strong>Par</strong>is)<br />

est la quatrième date de la tournée qui en<br />

compte vingt-six. Nous traversons toute l'Europe<br />

avec un concert tous les soirs, c'est un rythme<br />

auquel nous ne sommes pas habitués mais pour<br />

l'instant ça va très bien. Il y a eu entre trois cents<br />

et cinq cents personnes sur les premières dates,<br />

et c'est ce que nous prévoyons pour le reste de<br />

la tournée.<br />

A : Votre black est très primaire, comment réagit<br />

le public ?<br />

J : Nous ne jouons pas en tête d'affiche bien sûr,<br />

mais le public est attentif à nos prestations. sans<br />

toutefois se déchaîner. Néanmoins cela dépend<br />

des concerts, des fois ce peut-être plat alors que<br />

d'autres fois il y a une véritable ambiance et un<br />

échange avec le public.<br />

A : Ragnarok dégage même pour un groupe de<br />

black une image particulièrement violente, destructrice<br />

et malsaine…<br />

Hoest : Ce n'est que le reflet de ce que nous ressentons<br />

en nous. La musique et les paroles sont<br />

pensées pour montrer toute la colère qui nous<br />

envahit. C'est un exutoire, la musique nous libère<br />

de notre mal-être. Nous nous servons pour cela<br />

de l'essence du satanisme, et de tout ce qui<br />

entoure la mort.<br />

J : C'est notre façon de concevoir le black, et c'est<br />

je pense comme cela qu'il a été créé.<br />

A : Quelle approche du satanisme avez-vous ?<br />

H : Dans le fond, c'est un moyen de combattre<br />

toutes les religions. Les gens sont aveuglés par<br />

elles, ils ne savent plus penser par eux-mêmes et<br />

sont spectateurs du désastre de l'humanité.<br />

Personnellement, je suis aussi intéressé par la<br />

magie noire.<br />

J : Il faut bien comprendre cela, ce sont aux individus<br />

d'avoir leur propre approche de la spiritualité,<br />

la notre s'incarne dans le satanisme car il<br />

s'agit de l'opposition à la chrétienté en tant que<br />

symbole de soumission de l'individu. C'est un<br />

concept de rébellion face à ce qui se passe<br />

aujourd'hui dans le monde, nous attaquons la<br />

chrétienté mais ce n'est qu'un exemple et nous<br />

n'en pensons pas moins des autres religions.<br />

A : Ce concept est donc développé dans "<br />

Blackdoor Miracle ", quel bilan tirez-vous de la<br />

sortie de cet album ?<br />

J : Nos albums s'imprègnent bien-sûr de cette<br />

philosophie. Nous sommes très satisfaits de "<br />

Blackdoor Miracle ", il est avec certitude notre<br />

meilleur album. Les réactions du public comme<br />

de la presse ont été meilleures que par le passé,<br />

nous sommes passés à un stade supérieur. Le<br />

groupe existe depuis 1994 donc cela nous a remotivé<br />

et nous avons hâte de passer à la suite.<br />

A : Le succès de la scène black norvégienne vous<br />

a-t-il aidé ou fait de l'ombre ?<br />

J : Cela ne nous a jamais fait d'ombre car nous<br />

n'avons finalement longtemps été qu'un groupe<br />

local. La Norvège n'a pas une grosse population,<br />

et nous avons pas mal d'amis dans le milieu, mais<br />

les choses se font différemment. Il y a en réalité<br />

une compétition entre les groupes, donc il ne<br />

faut pas trop compter sur l'entraide (ndlr : le 10<br />

août 1993 nous l'a bien montré avec l'assassinat<br />

de Euronymous de Mayhem par Count<br />

Grishnackh de Burzum). Chaque groupe veut<br />

être le meilleur et le plus gros, et la situation<br />

aujourd'hui est encore plus compliquée car il y a<br />

beaucoup plus de groupes que par le passé.<br />

C'est beaucoup plus dur d'obtenir un contrat de<br />

nos jours. Quant aux groupes comme Dimmu<br />

Borgir ou Satyricon, nous n'avons pas du tout la<br />

même approche qu'eux. Ces groupes sont<br />

médiatisés et doivent maintenant compter avec<br />

le music-business, et ils sont musicalement éloignés<br />

des racines du black. C'est leur droit, mais<br />

Ragnarok se veut fidèle aux bases du genre.<br />

A : Ragnarok en trois mots…<br />

J & H :<br />

Agressivité, satanisme, racines.<br />

http://www.ragnarokhorde.com<br />

AURA NOIR : The Merciless black thrash Lord Spider 5,5<br />

Aura Noir est le projet parallèle d'Agressor et Apollyon, deux musiciens mutli-instrumentistes issus de la scène black norvégienne (Ulver, Cadaver Inc., Ved<br />

Buens Ende, Dodheimsgard), rejoints par le guitariste Blasphemer (Mayhem). La formation se présente elle-même comme exécutant du black thrash malsain,<br />

ce qui est un bon résumé. Leur style est en effet à base de vieux thrash à la Kreator, Destruction ou encore Sodom dans ses premières oeuvres,<br />

auquel se greffent des voix plus actuelles teintées black métal. Le côté malsain est quant à lui bien présent à travers des riffs et surtout des paroles très<br />

agressives que je n'oserai reporter ici. 3ème album et 1er sur Tyrant Syndicate, sous label de Peaceville créé par Darkthrone, "The Merciless" est dans la<br />

lignée des précédents opus en moins original. Le menu n'est pas très copieux (27', 8 titres), ni varié : les morceaux s'enchaînent et rares sont les passages<br />

qui retiennent réellement l'attention. L'ensemble reste toutefois bien exécuté et de qualité professionnelle, mais il sera réservé aux fans de black thrash<br />

old school à la Celtic Frost ou Venom. Les autres s'en lasseront très vite.<br />

(Tyrant Syndicate / Peaceville) site officiel : http://www.on.to/internet-damnation<br />

BLODSRIT : Helveteshymner black The Undertaker 3<br />

Blodsrit fait parti des nombreux groupes suédois qui tentent de percer sur une scène où le nombre<br />

de musiciens est proche du nombre de spectateurs. Ceci est leur troisième album qui nous présente<br />

un black métal " old school " sous produit et qui ne possède aucune originalité. La production, pourtant<br />

assurée par le producteur de Nasum, souffre de beaucoup de lacunes. L'album n'a pas de relief,<br />

la voix est gavée de réverbérations et le son de guitare est celui que n'importe qui peut obtenir avec<br />

une pédale " death metal distorsion " branchée sur le premier ampli venu. Mais n'est-ce pas au sein<br />

de tout cela que se complaît le black métalleux le plus extrême ? Sans doute que Blodsrit s'attirera la<br />

sympathie des adeptes de Darkthrone et de ses nombreuses copies. Contrairement à la musique, le<br />

visuel est soigné, tout comme le site internet … Il est décidément bien difficile de trouver de nouveaux<br />

arguments pour se différencier dans le créneau black métal…<br />

Oaken Shield / Adipocere / www.blodsrit.com<br />

THE CHASME : The Spell of retribution death The Undertaker 5<br />

The Chasme est un groupe provenant du Mexique encore méconnu par chez nous. Ils évoluent<br />

dans un death métal technique influencé par le black et ses références anciennes telles Venom,<br />

Hellhammer ou Celtic Frost. Cela se ressent immédiatement dans la production qui est malheureusement<br />

très sommaire et rend l'écoute peu accessible et indigeste. " The Spell Of Retribution<br />

" sera particulièrement intéressant pour les musiciens car l'album est très élaboré au niveau de<br />

sa construction. Les riffs et le tempo changent sans arrêt, et la guitare soliste s'exprime régulièrement.<br />

Le chant death n'a par contre rien d'extraordinaire, et le vrai plaisir d'écoute n'est finalement<br />

pas au rendez-vous à cause de cette mauvaise production. Cela est d'autant plus regrettable<br />

que les textes et l'atmosphère développés change du satanisme au premier degré au profit<br />

des croyances de leur région. The Chasme peut donc avoir un bon avenir s'il s'en donne les<br />

moyens… Earache Records / www.earache.com 13


Le 5/12/2004 à la Locomotive, <strong>Par</strong>is<br />

<strong>Par</strong> The Undertaker<br />

Avant la montée sur scène...<br />

ARTeFACT : Nous n'allons pas parler des changements<br />

de line-up car nous pouvons déjà lire tes<br />

commentaires un peu partout. <strong>Par</strong>lons de créativité,<br />

qu'est-ce que ce nouvel album apporte à<br />

Marduk ?<br />

Morgan Steinmeyer Hakansson : Il apporte de la<br />

mort, de la violence et du sang ! C'est tout ce<br />

qu'il apporte. Je voulais par contre que cet<br />

album soit plus dur que les autres et moins facile<br />

d'accès, c'est pourquoi nous avons changé de<br />

studio pour obtenir une production plus proche<br />

des racines du black métal. " Plague Angel " est<br />

plus noir et plus dépressif que ce que nous faisions<br />

ces dernières années, en ce sens c'est un<br />

retour à l'approche que nous avions à nos<br />

débuts. C'est vrai que comme tu dis en interview<br />

les groupes sont amenés à répéter tout le temps<br />

la même chose, mais nous avons besoin de cela<br />

pour communiquer envers le public car la presse<br />

spécialisée est quasiment notre seul moyen de le<br />

faire.<br />

A : Pourquoi sortir aussi régulièrement des<br />

albums ?<br />

M.S.H. : Les idées de composition me viennent<br />

sans cesse à l'esprit. J'ai déjà commencé à travailler<br />

sur le successeur de " Plague Angel " ! Je ne<br />

peux pas dire pourquoi, c'est simplement un<br />

besoin en moi.<br />

A : Marduk intègre beaucoup d'éléments historiques<br />

dans sa création…<br />

M.S.H. : Oui, je suis sensible à certains thèmes<br />

comme la seconde guerre mondiale sur laquelle<br />

je possède beaucoup de documents. C'est une<br />

importante source d'inspiration car cette période<br />

de l'histoire est sans doute la plus sombre de l'histoire<br />

de l'humanité, la violence de Marduk reflète<br />

l'atrocité que l'humain est capable de créer. La<br />

mythologie est aussi quelque chose qui m'inspire<br />

MARDUK : Plague Angel black The Undertaker 7<br />

Alors que le black metal scandinave est en mauvaise posture, Marduk semble résister en nous livrant ce nouvel album,<br />

non sans pertes humaines… En effet, après le départ de Legion, ce fut au tour de B.War de quitter le groupe au cours<br />

de cette année 2004. Deux légendes à remplacer en même temps, l'épreuve est difficile pour Marduk, bien que les<br />

changements de line-up soient fréquents. " Plague Angel " devrait donc être l'album du renouveau, mais nous reconnaissons<br />

pourtant Marduk dès le premier riff, grâce notamment au son qui est resté le même. Un connaisseur discernera<br />

aisément le timbre de Mortuus de celui de Legion, avec sa voix moins hurlée et plus… mortuaire justement.<br />

Certains titres se veulent plus lents que la moyenne mais l'esprit de la musique reste exactement le même. Le problème<br />

de Marduk est qu'ils font de bons albums, mais qu'ils en font beaucoup trop souvent ! Ils possèdent environ quinze productions<br />

à leur catalogue entre les albums, les EP et les lives pour seulement douze ans de carrière… " Plague Angel "<br />

est un très bon album mais il ne remplacera pas un " Nightwing " ou un " Panzer Division Marduk ", et sera par conséquent<br />

à réserver aux passionnés et à ceux qui voudront garder un souvenir de la tournée.<br />

Cf. Interview. Regain Records / www.marduk.nu<br />

14<br />

depuis longtemps, Marduk est<br />

d'ailleurs le nom du dieu de<br />

Babylone dans la religion mésopotamienne.<br />

Les fans que cela<br />

intéresse pourront se renseigner<br />

par eux-mêmes sur ce sujet très<br />

riche.<br />

A : Il y a trois ans la chaîne de<br />

télévision M6 était ici pour faire<br />

un reportage sur le black métal<br />

pour l'émission Zone Interdite.<br />

Vous étiez interviewés et le<br />

concert était filmé, mais en réalité<br />

cette émission attaquait le<br />

mouvement musical, en faisant<br />

de plus un rapprochement abusif<br />

entre satanisme et racisme. Que leur répondstu<br />

?<br />

M.S.H. : Je n'ai rien à leur répondre car je ne rentre<br />

pas dans leur jeu. Ils font ce qu'ils veulent, et<br />

s'ils disent n'importe quoi c'est leur problème. S'ils<br />

ne nous aiment pas, ils auraient mieux fait de ne<br />

rien faire sur nous, car dans un sens ils nous ont<br />

fait de la promotion.<br />

A : La négativité de Marduk liée à la misanthropie<br />

n'est-elle pas confondue par certaines personnes<br />

avec le racisme ?<br />

M.S.H. : C'est possible en effet. Je ne suis absolument<br />

pas négationniste, mais je suis contre la<br />

démocratie car ce système ne fonctionne pas. Je<br />

n'aime pas le monde ni l'humanité d'aujourd'hui,<br />

c'est bien ce qu'on appelle la misanthropie qui<br />

est autre chose que le racisme. Il ne faut cependant<br />

pas perdre de vue que Marduk n'est qu'un<br />

groupe de musique et non un mouvement idéologique<br />

!<br />

A : Le rôle du black métal auprès des fans qui<br />

viennent au concert se défouler n'est-il pas d'évacuer<br />

un certain mal-être ?<br />

M.S.H. : Oui, je pense que c'est le cas d'une partie<br />

du public. C'est quelque chose de positif car si<br />

les fans sont libérés de quelque chose grâce au<br />

métal extrême, ils sont moins tentés d'exprimer<br />

leur colère ailleurs. De notre côté cela rend le<br />

concert très énergique, nous aimons nous détacher<br />

de l'aspect superficiel de la musique au profit<br />

de l'amusement proprement dit. Cela dit les<br />

fans sont libres de faire ce qu'ils veulent, cela ne<br />

change en rien l'attitude de Marduk.<br />

A : Marduk en trois mots…<br />

Morgan Steinmeyer Hakansson. :<br />

Sang, feu, mort.<br />

Deathmarch Tour 2004<br />

Concert de Marduk et Napalm Death le<br />

5/12/2004 à la Locomotive, <strong>Par</strong>is<br />

<strong>Par</strong> The Undertaker<br />

La grande Locomotive accueille en ce dimanche<br />

de décembre une affiche très alléchante avec au<br />

programme Belphegor, Vader, Finntroll,<br />

Napalm Death et Marduk, certains auront d'ailleurs<br />

déjà pu voir Vader en première partie<br />

d'Exodus au même endroit en juin. A 17h la salle<br />

est déjà pleine car le concert commence tôt, cela<br />

fait en effet beaucoup de monde à défiler sur<br />

scène, mais si le concert se termine également<br />

tôt (à 22h45) ce n'est pas pour que les métalleux<br />

fassent un bon dodo mais pour laisser place à la<br />

boîte de nuit et rentabiliser ainsi doublement la<br />

soirée. Quoiqu'il en soit, les chroniques des trois<br />

premières parties sont donc remises à une autre<br />

fois…<br />

Napalm Death se produit devant un public bien<br />

chauffé, les fans sont réactifs et la fosse est très<br />

agitée. Le groupe s'en donne donc à cœur joie<br />

sur des morceaux de leur répertoire comme "<br />

Nazi Punk Fuck Off " mais aussi des reprises<br />

comme " Blind Justice " de Agnostic Front. Le<br />

show intègre aussi des titres du nouvel album<br />

qui ornera les bacs de nos chers disquaires en ce<br />

mois de février 2005. La set list reste malgré cela<br />

d'une violence bien homogène, et après quinze<br />

ans d'activité Napalm Death démontre sa ténacité<br />

!<br />

La soirée se poursuit et s'achève donc avec<br />

Marduk dont seul Morgan Steinmeyer<br />

Hakansson survit depuis la formation du groupe<br />

au début des années '90. Les Suédois sont donc<br />

attendus au tournant, et notamment Mortuus, le<br />

remplaçant de l'excellent frontman Legion.<br />

Autant dire tout de suite que la magie qui s'opérait<br />

sur scène n'est plus la même (pour ne pas<br />

dire qu'elle a disparu).


Le groupe a décidé d'en faire beaucoup moins,<br />

c'est-à-dire qu'il n'y a premièrement plus de mise<br />

en scène tant au niveau vestimentaire que scénique,<br />

qu'ils ne " headbang " plus du tout, et que<br />

la proximité avec le public a disparu. Au<br />

contraire, Morgan et Mortuus s'amusent à jouer<br />

les videurs en donnant des coups de pieds sur<br />

les slammers, les vrais videurs n'étant comme<br />

d'habitude pas là pour assurer le bon déroulement<br />

des choses. Même si la set list contient des<br />

titres comme " World Funeral " ou " Panzer<br />

Division Marduk ", elle paraît molle à cause de<br />

nombreux titres lents issus de vieux albums. De<br />

plus, la voix de Mortuus est comme on le pressentait<br />

sur l'album moins grasse et moins agressive<br />

que celle de Legion. Elle est en revanche<br />

plus articulée et l'on se surprend même à comprendre<br />

certaines paroles ! Autre élément<br />

fâcheux d'aujourd'hui, le gig des Suédois dure<br />

tout juste quelques misérables quarante-cinq<br />

minutes ! Nous pouvons supposer que c'est l'organisation<br />

de la Locomotive qui les y a obligé, le<br />

cas contraire serait vraiment minable pour le<br />

groupe… Le remplacement de B-War à la basse<br />

n'était pas non plus une mince affaire, cependant<br />

se substitue à ce mythique personnage un<br />

autre encore plus mythique en la personne de<br />

Magnus Devo Andersson qui tenait la seconde<br />

guitare sur les deux premiers albums du combo<br />

" Dark Endless " et " Those Of The Unlight ".<br />

Marduk a donc un nouveau visage et s'adresse à<br />

un public plus mature. La déferlante d'ultra violence<br />

sur fond de guerre et de délire maniacodépressif<br />

laisse place à une approche plus<br />

sereine, plus noire, et plus morbide qui constitue<br />

finalement un regain d'intérêt pour les premières<br />

heures du black métal, ce que vient renforcer le<br />

retour de Magnus Devo Andersson.<br />

Le 5/12/2004 à la Locomotive,<br />

<strong>Par</strong>is<br />

<strong>Par</strong> The Undertaker<br />

Leader incontesté du grindcore<br />

teinté de brutal death<br />

depuis maintenant quinze ans,<br />

Napalm Death continue d'arpenter<br />

la scène dans son optique<br />

revendicatrice d'un esprit<br />

hardcore. Dans ces conditions,<br />

nul besoin de s'étendre<br />

trop sur la sortie du nouvel<br />

album " The Code Is Red…<br />

Long Live The Code ", Barney<br />

Greenway a donc le champ<br />

libre pour s'exprimer !<br />

ARTeFACT : N comme " nouvel album "…<br />

Barney Greenway : C'est un album de seize morceaux<br />

de pur Napalm Death, rapides, furieux,<br />

agressifs !<br />

A : A comme addiction, la musique n'en est-elle<br />

pas une ?<br />

B.G. : Oui, c'est quelque chose de fou qui vous<br />

affecte profondément, mais contrairement à une<br />

drogue la musique ne détruit pas le corps et l'individu,<br />

et il n'y a pas d'âge pour en consommer<br />

! Les deux peuvent par contre être très sombres<br />

et porteuses de significations négatives. Elles sont<br />

toutes deux des échappatoires pour la personne.<br />

A : P comme philosophie…<br />

B.G. : Nous défendons la liberté de penser,<br />

Napalm Death combat la manipulation et la soumission.<br />

Nous sommes sur ce point parfaitement<br />

en accord avec le mouvement hardcore et cette<br />

idée d'agnosticisme (cf. interview Agnostic Front,<br />

ARTeFACT #29). Nous n'avons pas une approche<br />

commerciale de la musique, notre public ne se<br />

reconnaît pas seulement dans notre musique<br />

mais aussi dans les valeurs que nous défendons.<br />

A : A comme Agnostic Front…<br />

B.G. : J'admire beaucoup ce groupe et le mouvement<br />

qu'il y a créé, Napalm Death s'en est<br />

également inspiré musicalement puisque nous<br />

possédons des racines hardcore et nous avons<br />

souvent eu l'occasion d'en jouer des reprises,<br />

c'est d'ailleurs ce que nous allons faire ce soir !<br />

A : L comme Locomotive…<br />

B.G. : Jouer ici est bien-sûr très important car<br />

beaucoup de groupes passent ici, et le public sait<br />

reconnaître un bon groupe. La presse est également<br />

présente donc le concert a une portée<br />

double puisque par conséquent les lecteurs des<br />

magazines se font une idée à partir de ce qui est<br />

écrit sur ce concert. Cela dit Napalm Death possède<br />

un gros public hardcore qui est présent<br />

dans des villes précises comme Rennes en<br />

France, où nous pouvons rencontrer un très bon<br />

public.<br />

A : M comme Marduk…<br />

B.G. : Nous partageons la scène ce soir avec eux,<br />

c'est un groupe que j'apprécie pour sa brutalité<br />

et sa violence. Nous nous entendons bien même<br />

s'ils ne partagent pas les mêmes convictions que<br />

nous.<br />

A : D comme " Damage Inc. "…<br />

B.G. : C'est une reprise que nous sommes<br />

contents d'avoir fait même si Metallica est<br />

aujourd'hui un groupe très commercial, " Master<br />

Of Puppets " est un album qui s'insère bien dans<br />

une idéologie anti-guerre à laquelle nous adhérions<br />

déjà à l'époque. " Damage Inc " est un titre<br />

thrash très violent qui nous a beaucoup inspiré,<br />

c'est naturellement que nous avons voulu le<br />

reprendre.<br />

A : E comme " Enemy Of The Music Business "…<br />

B.G. : Il faut comprendre ce nom d'album dans<br />

le sens où nous défendons la passion de la musique,<br />

et que nous rejetons les personnes qui se<br />

servent du marché que cela représente pour<br />

gagner de l'argent sur le dos des vrais passionnés.<br />

Même si nous gagnions aujourd'hui notre<br />

vie grâce à cela, nous ne sacrifierions pas nos<br />

idées à des fins lucratives.<br />

A : A comme atrocité…<br />

B.G. : Pour moi cela se résume à tout ce qui se<br />

passe dans le monde avec les guerres, la faim, la<br />

pauvreté et les maladies, ainsi que la manière<br />

dont les médias nous présentent cela en nous<br />

dissimulant une grande part de la vérité.<br />

A : T comme terrorisme…<br />

B.G. : Je pense que ce qui se passe est la conséquence<br />

de la politique menée dans le monde<br />

par les grandes puissances et notamment l'administration<br />

Bush aujourd'hui. De nombreuses<br />

populations se sentent contrôlées et exploitées,<br />

elles se rabattent sur la religion qui malheureusement<br />

ne fait que créer des conflits supplémentaires.<br />

C'est un cercle vicieux où les populations<br />

répondent à la guerre par le terrorisme, et où ce<br />

dernier justifie soit disant la guerre.<br />

A : H comme Hunter Thomson…<br />

B.G. : Je n'ai rien lu de lui encore mais j'en ai<br />

entendu parler. C'est amusant ! Cela devait changer<br />

du quotidien pour les hommes politiques de<br />

se faire interviewer par quelqu'un sous drogue…<br />

Je n'ai jamais vraiment rencontré de journaliste<br />

aussi atteint que cet homme là !<br />

A : Napalm Death en trois mots…<br />

Barney Greenway :<br />

Rapide, furieux, humain.<br />

http://www.enemyofthemusicbusiness.com 15


Entretien téléphonique le 23/11/2004<br />

<strong>Par</strong> Dr Gonzo<br />

Yyrkoon revient avec son troisième album trois<br />

ans après le très bon " Dying Sun ", et une fois de<br />

plus le combo français renverse la donne.<br />

Véritable transformiste du métal, Stéphane<br />

Souteyrand se livre à ARTeFACT…<br />

ARTeFACT : Pourquoi as-tu voulu changer si radicalement<br />

de style entre Dying Sun et Occult<br />

Medecine ?<br />

Stéphane Souteyrand : Le principal changement<br />

est dû au line up. Après Dying Sun on a décidé<br />

de supprimer le clavier, nous avons donc dû<br />

changer de manière de composer et réadapter<br />

toutes les parties de claviers des anciens morceaux<br />

pour la guitare. Occult Medecine a par<br />

contre été composé sans claviers ce qui lui<br />

donne un coté plus agressif, car en compo, le<br />

clavier offre une certaine souplesse et nous n'en<br />

voulions pas pour cet album. Dans cette optique,<br />

le chant clair a également été supprimé.<br />

Occult Medecine est un album froid, nous ne<br />

voulions pas que ces éléments viennent l'adoucir,<br />

nous voulions créer quelque chose de plus<br />

brutal tout en conservant le coté mélodique et<br />

les soli.<br />

A : N'ayant pas pu bénéficier du livret, peux-tu<br />

nous parler des textes et autres concepts de l'album<br />

?<br />

S.S. : En premier lieu, je tiens à préciser qu'il<br />

s'agit d'un concept du domaine du fantastique,<br />

il parle de médecine en général, de tout ce que<br />

l'on ne nous montre pas dans les média, des<br />

expérimentations illégales, de ce qui pourrait se<br />

Yyrkoon<br />

passer au fin fond de je ne sais quel labo clandestin.<br />

Je trouve que c'est un sujet fascinant. Ce côté<br />

sombre de la médecine est personnalisé dans l'album<br />

par un médecin pas comme les autres car<br />

le concept de conscience lui semble étranger.<br />

Pour lui tout est bon à prendre, il n'y a pas de<br />

limites à sa volonté d'explorer l'inconnu, il va<br />

donc faire des expériences, rechercher de nouvelles<br />

formules à partir de ses connaissances et<br />

expériences. Ce personnage m'a été inspiré par<br />

des films comme Reanimator ou Frankenstein.<br />

Tout au long de l'album on découvre ce personnage<br />

soit de l'intérieur où il nous livre ses pensées<br />

ou de l'extérieur, de façon narrative. Je tiens<br />

aussi à expliquer que les morceaux n'ont pas<br />

d'ordre chronologique, chaque morceau est à<br />

prendre comme une nouvelle, bien qu'ils tournent<br />

tous autour du même thème.<br />

A : Pourquoi avez-vous préféré enregistrer au<br />

Danemark ?<br />

S.S. : Nous avons été séduits par la " couleur " et<br />

la précision du son, le travail de Jacob Hansen<br />

sur son propre groupe est énorme, nous voulions<br />

absolument ce son pour les nouveaux morceaux,<br />

nous n'aurions jamais trouvé un studio<br />

capable de nous proposer un tel rendu sonore<br />

en France, du moins pas à ma connaissance.<br />

Nous voulions aussi quelques chose de professionnel,<br />

nos précédentes expériences n'ont pas<br />

été très satisfaisantes, nous avons donc acheté la<br />

production danoise car elle nous convenait bien<br />

mieux en tout point.<br />

A : Vous avez laissé tomber Anvil Prod pour<br />

Osmose que vous apportent-ils de plus ?<br />

S.S. : Premièrement c'est un label connu et bien<br />

implanté à l'étranger alors qu'avec Anvil, nous<br />

étions limités à la France et surtout nous étions le<br />

tout premier groupe à signer chez eux.A l'époque<br />

nous ne savions pas comment les choses<br />

évolueraient. Osmose bénéficie d'une logistique<br />

bien rodée et nous en ressentons déjà les avantages<br />

: nous avons eu des chroniques et des<br />

interviews dans des magazines étrangers, nous<br />

sommes vraiment très satisfaits de ce nouveau<br />

deal.<br />

A : Vous avez enregistré cet album avec Dirk<br />

Verbeuren (batteur de Soilwork) Comment cela<br />

s'est passé avec lui ?<br />

S.S. : Impeccable, ce mec est super pro, nous<br />

sommes entrés en contact avec lui environs six<br />

mois avant d'entrer en studio pour savoir s'il était<br />

tenté, et finalement j'ai commencé à lui envoyer<br />

les démos enregistrées à la maison puis des parties<br />

de batteries qu'il a modifiées, en y apportant<br />

sa touche personnelle et je trouve le rendu final<br />

génial. C'était vraiment agréable de bosser avec<br />

un mec aussi professionnel.<br />

A : Avez-vous trouvé un nouveau batteur ?<br />

S.S. : Nous en avons auditionné quelques-uns<br />

mais nous ne savons pas encore qui ce sera.<br />

A : Yyrkoon en trois mots…<br />

S.S. : Froid, mélodique, dynamique.<br />

YYRKOON : Occult Medecine death métal mélodique Dr Gonzo 7,5<br />

Avec Occult Medecine, Stéphane Souteyrand nous prouve une fois de plus qu'il est un musicien éclectique. Après s'être<br />

frotté au black, puis au thrash, il s'attaque ici au death avec tout le talent que nous lui connaissons. Cet album est<br />

exempt de la moindre partie de claviers, ce qui lui donne un coté froid et mécanique, mais on reconnaît toujours la<br />

patte de Stéphane. Tout le travail mélodique est ici effectué par les guitares. L'introduction du morceau éponyme de<br />

l'album est une prouesse de composition, les deux guitares se fondent parfaitement l'une dans l'autre et nous entraînent<br />

dans une spirale sonore envoûtante avant d'exploser dans un geyser de violence. Le chant n'est pas là pour vous<br />

bercer, mais il est plutôt d'une brutalité sans concession, exit donc les passages de chant clair. En enregistrant au<br />

Danemark, Yyrkoon a trouvé la formule qui donne le gros son ; espérons qu'avec ce traitement Stéphane arrivera à<br />

exporter le métal Français.<br />

Osmose Production / www.yyrkoon.net<br />

TENEBRUM INFECTUS : Same death metal gore The Undertaker 2<br />

Voici un album dont le nom est très bien choisi, " Same " est en effet musicalement identique à la quantité d'albums de<br />

brutal death qui sortent sans arrêt. Nul doute que le groupe, comme son public, n'a que faire de ce manque d'originalité<br />

manifeste, et met en avant son côté gore pour séduire. Et il est vrai qu'en la matière Tenebrum Infectus fait fort :<br />

l'album est présenté comme un menu où les plats sont les chansons, et où l'inspiration semble venir d'une vénération<br />

pour le cochon... Le thème est ainsi associé au sexe avec tout ce que l'on imaginer d'ignoble, comme tente de le montrer<br />

le clip de " Pig's Sodomy at the Herta's farm ". Traduisez : " [ la sodomie du cochon à la ferme Herta ] ". Ceci commence<br />

d'ailleurs sur l'air de la publicité pour cette marque. Le clip (présent sur l'album) met en scène deux femmes nues<br />

avec un cochon (pas de coïte cependant…). Les images proviennent très certainement d'internet, à moins que<br />

Tenebrum Infectus fréquente des femmes qui auraient ainsi réellement vendu leur dignité comme on vend une pièce<br />

de viande. Enfin nous ne sommes pas là pour juger cela, la musique est tout simplement à l'image de l'esprit du groupe.<br />

Adipocere / http://adipocere.fr<br />

16<br />

FRACTAL POINT : The Bizarre Machinery of Universe death Zorglub 5<br />

Entièrement composé et écrit par Guilherme Vorpe (guitare), "The Bizarre Machinery of Universe" est un album qui sort de l'ordinaire.<br />

Guilherme nous y dévoile ses préoccupations métaphysiques sur l'Univers et les différentes théories élaborées par les scientifiques au<br />

cours des siècles précédents pour mieux l'appréhender. Pourquoi pas ? Après tout, chacun son trip comme dirait l'autre. Mais les textes<br />

sont un peu trop anti-oniriques à mon goût et j'ai trop souvent l'impression de lire un article de vulgarisation scientifique quand je<br />

me plonge dans le livret. Ca peut plaire à certains vous me direz. Côté musique ma foi, pas grand-chose à dire, on sent la passion filtrer<br />

dans toutes les compositions et cela fait pardonner l'amateurisme de certains plans. Le death développé par les cinq musiciens<br />

de Fractal Point est de bonne facture générale toutefois : rapide et carré, avec d'intéressants changements de rythmes. Mais pas que<br />

! Nos petits Suisses ayant l'intelligence d'insérer des passages aériens, voire acoustiques, dans les morceaux et d'enrichir le tout de soli<br />

mélodiques. Au-<strong>delà</strong> de proposer un cours de rattrapage en astrophysique, Fractal Point nous dévoile ici une sensibilité qui leur est<br />

propre et un désir de sortir des sujets traditionnels du death. Deadsun Records


THE GATHERING<br />

Depuis la sortie de " Sleepy Buildings " au<br />

printemps, The Gathering est sur la route<br />

pour entretenir le succès acquis depuis<br />

quelques années, ce malgré la grossesse<br />

de leur chanteuse Anneke van<br />

Giersbergen. Il est original de voir M. Tout<br />

le monde se mélanger au public métal lors<br />

de leur concert ; Hans Rutten, batteur et<br />

co-fondateur du groupe avec son frère<br />

guitariste, nous parle donc de cette divergence<br />

dans la pop-music et de ce mélange<br />

de couleurs musicales...<br />

le 16/11/2004 l'Ubu, Rennes<br />

par The Undertaker<br />

ARTeFACT : Vous avez connu par le passé quelques<br />

soucis de label, vous avez créé Psychonaut<br />

Records, où en est la situation aujourd'hui ?<br />

Hans Rutten (batterie et composition) : Nous sommes<br />

aujourd'hui chez Century Media, mais<br />

Psychonaut fonctionne toujours. Ce sont cependant<br />

d'autres personnes qui s'en occupent car<br />

nous n'avons pas le temps quand nous sommes<br />

sur la route ou en studio. Ce petit label n'a pour<br />

l'instant sorti que des disques pour The Gathering<br />

(ndlr : " Souvenirs " et des remix), mais à l'avenir<br />

nous aimerions signer des groupes. Il faut juste<br />

que nous trouvions le temps d'y réfléchir sérieusement.<br />

A : Quel genre de groupes aimeriez-vous signer ?<br />

H. R. : Cela pourrait être n'importe quel style, l'important<br />

est que la décision vienne du cœur.<br />

Beaucoup de styles de musique nous intéressent,<br />

nous pourrions signer aussi bien du reggae que<br />

du métal ! Nous sommes vraiment très ouvert.<br />

A : Vous êtes pourtant toujours " catalogués "<br />

métal… Les disques de The Gathering ne trouveraient-ils<br />

pas aussi bien leur place au rayon poprock<br />

?<br />

A U T R E S<br />

H.R. : (rires) La situation est à peu<br />

près la même partout, nous sommes<br />

perçus comme un groupe ,<br />

voire métal gothique, ce avec quoi<br />

je ne suis pas du tout d'accord. Il<br />

est toujours difficile de mettre des<br />

étiquettes, mais je pense que nous<br />

pouvons qualifier notre musique<br />

d'atmosphérique, de psychédélique,<br />

même si cela est très réducteur.<br />

Il y a un côté transcendant<br />

derrière tout cela qui se ressent à<br />

travers notre public qui se compose<br />

de gens qui écoutent du<br />

métal, du pop-rock, et aussi de<br />

personnes plus âgées qui s'intéressent<br />

au progressif et aux années<br />

'70. Au niveau des ventes de disques,<br />

nous ne pouvons vraiment<br />

pas dire qui nous touchons à<br />

cause d'Internet, de la copie etc.<br />

Notre réseau de distribution est<br />

centré sur le métal, mais la promotion<br />

se fait sur des médias très<br />

variés et partout dans le monde.<br />

Bien sûr nous aimerions être présents<br />

à la fois au rayon rock et au<br />

rayon métal, mais c'est impossible<br />

malheureusement (rires) ! A notre échelle nous<br />

pouvons quand même dire que nous sommes<br />

bien connus, car nos disques s'écoulent correctement<br />

partout dans le monde.<br />

A : Prenez-vous toujours autant de plaisir à jouer<br />

vos vieux morceaux ?<br />

H. R. : La plupart des titres que nous jouons sur<br />

scène sont extraits des trois derniers albums, et il<br />

est évident que nous aimons voir la réaction du<br />

public face à ce qui a été écrit récemment. D'un<br />

autre côté, le public attend aussi des vieux morceaux,<br />

nous en interprétons donc pour lui. Enfin<br />

même si nous ne ressentons plus la même chose<br />

pour les vieux albums, c'est toujours intéressant et<br />

amusant de s'y replonger. Nous ne faisons jamais<br />

les choses à contre cœur !<br />

A : Avez-vous songé à l'avenir ?<br />

H. R. : Nous allons commencer par nous reposer<br />

deux ou trois mois après la tournée ! Ensuite nous<br />

nous remettrons à composer, nous n'écrivons pas<br />

quand nous sommes en tournée. Je ne peux rien<br />

dire de certain pour l'instant, mais nous pensons<br />

continuer dans une veine très atmosphérique et<br />

sortir un album en 2005, ou peut-être début<br />

2006.<br />

A : The Gathering en trois mots…<br />

Hans Rutten :<br />

Pur, simple, divin...<br />

Cela ne fait jamais de mal de se replonger dans nos vinyles des années '80. Si ça fait parfois rire la formule n'était pas<br />

mauvaise puisque la musique était accrocheuse et par définition accessible. Le phénomène revient d'ailleurs à la mode<br />

au Japon, nos amis Français de Manigance (cf. Interview ARTeFACT #28) ayant même enregistré de très bon chiffres de<br />

ventes là-bas dans leur créneau orienté heavy, mais partageant des influences communes avec Alannah au travers de<br />

groupes comme Pretty Maids ou Dokken. " Time… " est donc un album facile d'accès reposant sur des constructions<br />

très rythmées et un chant mélodique mis en avant. L'album ne se démarque cependant pas assez de ce que nous<br />

connaissons déjà (une bonne reprise de " Breaking The Law " est présente sur l'album), seuls les soli de guitare ne se<br />

contentent pas du minimum académique et font preuve de technicité. La production n'est pas en reste et nous regretterons<br />

donc simplement un manque de créativité que le groupe a pourtant les moyens de surmonter.<br />

Brennus / www.brennus-music.com<br />

http://www.sandandmercury.com<br />

ALANNAH : Time... hard FM The Undertaker 5,5<br />

ZETA X : 7 Cultures dark électronique The Undertaker 4<br />

Les Allemands de Zeta X nous plongent dans une ambiance spatiale et futuriste au travers d'une musique tantôt atmosphérique tantôt<br />

rythmée à base de sons électroniques. Si la production était plus percutante, cet album s'adresserait à un public de boîte de nuit car le ton<br />

de la musique se veut festif. Zeta X se détache de l'imagerie gothique que dégagent généralement les groupes de cette scène comme<br />

Gothminister. " 7 Cultures " est le troisième album du groupe, qui a déjà eu l'occasion de se produire au festival M'era Luna, et à ce stade<br />

nous ne pouvons nous empêcher de penser que la production devrait être d'un niveau supérieur. En effet, les morceaux nous apparaissent<br />

plats alors que les compositions invitent clairement à l'évasion (cf. " When Drugs Are Workin' ")… Zeta X restera donc pour l'instant<br />

plus intéressant à découvrir en live que sur album.<br />

Nebula Records / Adipocere / www.zeta-x.de<br />

17


ANTHRAX : The Greater Of Two Evils thrash The Undertaker 7<br />

Un an et demi après la sortie de son dernier album " We've Come For You All ", le groupe mythique emmené par Scott<br />

Ian nous propose une compilation de quatorze titres. L'intérêt de ce genre de disques est souvent limité car les amateurs<br />

possèdent déjà les albums, et les non-connaisseurs font aussi bien d'investir dans un album de référence qui est<br />

à lui seul un best-of et qui représente réellement une période de l'histoire du groupe, " Among The Living " pour Anthrax<br />

par exemple. " The Greater Of Two Evils " contourne cependant ces inconvénients grâce à des versions réenregistrées<br />

des morceaux. Le chanteur John Bush se substitue donc à Joey Belladonna avec succès même s'il n'est pas aisé d'ébranler<br />

le culte… Les fans de la première heure crieront peut-être au blasphème, mais le résultat est objectivement convaincant,<br />

d'autant plus que la production est excellente. Elle parvient à être plus lourde et plus crédible pour notre époque,<br />

tout en conservant l'identité sonore d'Anthrax. Les compositions sont par endroits retravaillées dans le sens de l'agressivité<br />

et de la vitesse. Cette cure de jouvence est donc réellement bénéfique pour ces classiques qui resteront des monuments<br />

du thrash. Nuclear Blast / www.anthrax.com<br />

THE WARRIORS : War Is Hell hardcore The Undertaker 5<br />

Derrière ce nom très pompeux ne se cache pas un sous-produit de Manowar mais un jeune groupe de hardcore de<br />

Californie. Ce qui frappe dès le début de l'écoute est la ressemblance (plus qu'influence) avec les New-Yorkais de Sick<br />

Of It All ; pas de divergence " côte ouest/côte est " donc comme chez nos chers amis rappeurs. Musicalement, aucune<br />

innovation n'est à signaler, nous remarquerons simplement l'efficacité du chant dont le timbre clair et la hauteur élevée<br />

ne semblent pas encore altérés par les années. The Warriors suit également le mouvement " new school " dans sa philosophie,<br />

puisque comme vous l'aurez déjà remarqué rien que par le titre, cet album est aussi une réaction au climat<br />

politique et social américain. " War Is Hell " est une satire de la guerre mais également de l'esprit dans lequel grandit la<br />

jeunesse américaine, conditionnée pour accepter gentiment ce qu'on lui impose. Le groupe commence tout juste à<br />

tourner, ce qui sera l'occasion de convaincre sur scène où le live est primordial.<br />

Alveran Records / Century Media / www.thewarriorz.com<br />

GLENROCK : 3 minutes of Silence hard’n roll Zorglub 7<br />

Du vrai Hard'n Roll vous en voulez ? En voilà ! GLENROCK est de retour avec "3 minutes de silence" et ce bon vieux son<br />

dont ils ont le secret : celui du plaisir de jouer, de partager et de bouger la tête entre potes autour d'une bonne bière.<br />

Que dire d'autre ? Toutes les compos sont solides, bien ficelées, efficaces et je suis sûr que même ceux qui n'aiment pas<br />

le Hard'n Roll se surprendront très vite à battre la mesure, puis à s'assouplir les cervicales et enfin à reprendre à tue tête<br />

les excellents refrains et solos égrenés tout au long de l'album. Recommandé ! En Hard'n Roll on fait difficilement mieux.<br />

A écouter en soirée, bien fort, et tous en chœur chanter : "Oooooh it makes me shout owaouaaaaat. The paiiiiin<br />

feeeeels so haaaaaard". Excellent.<br />

Brennus<br />

YWOLF : Dream Warrior black symphonique The Undertaker 3<br />

Nous nous souvenons du précédent album de Ywolf sorti en 2002 car les compositions faisaient beaucoup<br />

plus penser à une musique de jeu vidéo comme un Final Fantasy ou un Prince Of Percia d'il y a<br />

dix ans qu'à autre chose. Ce nouvel album comporte en réalité six longs morceaux précédés d'une intro,<br />

mais seuls des sons ambiants électroniques sont présents avec une voix black symbolique. Le résultat est<br />

très épuré puisqu'il n'y a pas de guitare saturée, et la piètre production rend peu crédible " Dream<br />

Warrior ". Notons que vous trouverez les longs récits en fichiers textes narrés sur l'album (en anglais et<br />

en hongrois), mais hélas le style d'écriture est aussi pompeux que la musique, et ira jusqu'à vous faire<br />

regretter " The Warrior's Prayer " de Manowar. Enfin la cerise sur le gâteau, et pour continuer dans le<br />

ridicule jusqu'au bout, se trouve dans le livret avec la photo de Gabriel Wolf en costume (cf. site web),<br />

initiateur de Ywolf mais aussi de Finnugor pour ne citer qu'eux. Sérieusement, le problème de crédibilité<br />

est à résoudre d'urgence, même si ce travail est bien approfondi …<br />

Adipocere / www.ywolf.cib.net<br />

RETROUVEZ SUR NOTRE SITE ENCORE D’AUTRES CHRONIQUES :<br />

Finnugor, Gorgasm, Suicidal Winds, Phazm, Unpure, Carnal Lust, Plan E, Imperia, ainsi que la version<br />

complète de l’interview de Why Draft aux côtés de toutes les archives d’ARTeFACT depuis sept ans.<br />

http://artefactwebzine.free.fr<br />

18


E S P O I R S<br />

WHY DRAFT : Pogopsycho Démo 6 titres Métal fusion The Butcher<br />

Design très pro, gros son rageur, musique riche et revendicatrice… mais quel est ce disque ? Et<br />

bien c'est Why.Draft, un groupe du Val d'Oise qui développe un style à la fois explosif, groovy<br />

et métissé marqué par un chant en français. Au final on obtient un hybride entre la rage du hardcore,<br />

le groove funky d'un Infectious Grooves avec sa basse qui claque et sa guitare virevoltante, le<br />

métal à message de Lofofora, la pêche du néo et la verve du rap. Avec Pogopsycho, le groupe se<br />

démarque sensiblement de ses influences et offre une musique personnelle, intelligemment aérée,<br />

riche de sonorités étranges, de rythmes syncopés et de ce qui est l'âme du groupe : la philosophie<br />

du pogo telle que décrite dans la chanson " Pogopsycho ". <strong>Par</strong>allèlement, le chant assez typé hardcore<br />

sait varier les registres et débite (pas toujours très distinctement), des textes écrits avec talent.<br />

Convaincant pour le moins !<br />

Interview en version complète sur le site<br />

d’ARTeFACT.<br />

ARTeFACT : Pour commencer, que signifie<br />

WhyDraft ?<br />

Chris : Bonne question on nous la pose à chaque<br />

fois. Littéralement, " Pourquoi Brouillon ? ".<br />

C'est arrivé lors de notre premier concert en<br />

1994 dans notre ville face à notre collège, un "<br />

ingé son " qui voyait débouler quatre mômes de<br />

14 ans, nous a dit qu'on jouerait toujours de la<br />

merde, à l'époque on était résolument plus rock<br />

grunge voir keupon. Donc, c'est un pied de nez<br />

à ce sale con.<br />

ARTeFACT : Votre musique est un mélange d'influences<br />

variées : rock, pop, death métal, hardcore<br />

en passant par la fusion de Mike Muir<br />

(Suicidal Tendencies, Infectious Groove). Quels<br />

groupes ont eu un impact sur votre parcours<br />

musical ?<br />

Chris : On vient tous d'univers musicaux différent.<br />

Mais on s'accorde sur Suicidal, ou encore<br />

Infectious. Mais on a tous des trucs qu'on adore<br />

chacun de notre côté. Pour moi, c'est les Doors,<br />

Hatebreed, Lofofora, Pantera bien sûr, Oversoul,<br />

Hertz and Silence et surtout les mortels Strapping<br />

Young Lad.<br />

Julien : Faire une liste complète des groupes qui<br />

ont compté pour nous prendrait des pages, des<br />

fois j'ai l'impression qu'à nous 4 on regroupe<br />

tout ce qu'on peut trouver dans les bacs. funk,<br />

dub, metal, electro… On pourrait juste aussi<br />

signaler le goupe Skindred qui nous a tous mis<br />

une bonne claque dans la tronche.<br />

Diego : Ce qui est cool c'est qu'on a chacun nos<br />

influences et qu'elles sont très présentes. Perso,<br />

Dimebag (R.I.P.) et ses potes m'ont beaucoup<br />

inspiré mais ça va de Jethro Tull à Meshuggah<br />

en passant par les Chieftains…<br />

ARTeFACT : Comment décrivez-vous votre musique<br />

?<br />

Chris : c'est une musique assez fusion teinté de<br />

hardcore en passant par des influences jungle<br />

ou autre le tout étant de vraiment lâcher de<br />

l'énergie.<br />

Julien : Oui le truc c'est qu'on a juste envie que<br />

ce soit patate, c'est la seule contrainte. Si pour ça<br />

on a envie de mettre en plein milieu d'un titre<br />

une partie complètement tordue, on le fait. Du<br />

coup on est à peu près incapables de faire un<br />

morceau " carré " classique du début à la fin, ça<br />

part forcément n'importe comment au bout<br />

d'un moment. On a essayé pourtant.<br />

Diego : De l'énergie, des structures tordues et<br />

plein de petites subtilités qui n'ont lieu d'être que<br />

pour nous faire planter.<br />

ARTeFACT : Pouvez-vous nous présenter votre<br />

parcours en tant que groupe et musiciens ?<br />

Chris : J'ai commencé à l'âge de douze ans par<br />

jouer du heavy, puis en 1994 est né WHYDRAFT<br />

sur une base rock. Ce n'est qu'avec l'arrivée de<br />

Julien et Diego en 98 que la musique a pris un<br />

tournant métal / fusion. Vint notre auto produit<br />

" EVOE " qui nous a permis de jouer avec Hertz<br />

and Silence et Oversoul, puis d'intéresser furtive<br />

records avec qui nous avons fait " Pogo Psyko "<br />

qui a vraiment été mal par le label. Pour grossir<br />

le trait, on peut dire qu'il n'est sorti que pour<br />

nous, dans des délais à rallonge. Je suis actuellement<br />

bassiste chanteur dans un groupe de<br />

death appelé HCA ou Hectic Area dans lequel<br />

Diego officie également comme guitariste. J'ai<br />

également pour rigoler cette année sortit un cd<br />

Ch'kous qui est un mélange de bruit et de poésie.<br />

Diego : Je suis entré dans Whydraft en fin 98 et<br />

j'y suis maintenant l'unique guitariste. En dehors<br />

de ça j'ai participé à pas mal de projets (Fusion,<br />

Jazz, Metal, etc) notamment à l'intérieur de<br />

l'école Atla à laquelle j'effectuais un cursus pro.<br />

Aujourd'hui il ne reste que Why Draft et HCA.<br />

ARTeFACT : Je crois savoir que vous entrez en<br />

studio pour enregistrer une nouvelle démo…<br />

Quelles évolutions par rapport à Pogopsyko ?<br />

Chris : Le nouveau cd, sera radicalement différent,<br />

plus hardcore, avec moins de fioritures et<br />

résolument revendicatif. Nous sommes désormais<br />

4, et donc la musique est plus expéditive, ce<br />

sont des morceaux de scène avant toute chose ;<br />

un cd pour faire bouger.<br />

Julien : On l'enregistre au Hangar 95 et il sera<br />

mixé par Laurent d'Eu, qui avait déjà fait<br />

Pogopsyko.<br />

ARTeFACT : Vos textes sont, je trouve, très bien<br />

écrits. Sont-ils issus d'une écriture collégiale ?<br />

Quel message souhaitez-vous faire passer ?<br />

Chris : Non, les textes sont généralement issu de<br />

mon petit crâne énervé, un écorché vif. J'adore<br />

la poésie et la musicalité des mots dans notre<br />

belle langue française, je suis comme un certain<br />

Cantat dans noir désir, ou encore Reuno de Lofo<br />

pour ne citer qu'eux !!! J'adore écrire des textes<br />

qui me semblent être en partie de la poésie, c'est<br />

pour cette raison qu'il y a un livret avec les textes<br />

dans Pogopsyko.<br />

Le message que l'on veut véhiculer est simple.<br />

On voit qu'il y a des trucs qui choquent qui blessent<br />

et qui heurtent la sensibilité de chacun alors<br />

on ose en parler et vraiment stigmatiser. On<br />

aspire à un monde meilleur, comme pour la<br />

condition féminine lorsqu'on voit ou entend tous<br />

les jours que c'est le bordel et qu'on assassine en<br />

toute impunité, qu'on viole, cela nous fout hors<br />

de nous. On ne veut pas être moralistes ou<br />

encore des bons pères de famille. On veut juste<br />

que les " Bisounours " arrivent sur terre et que<br />

tout le monde s'aime. Les paroles du prochain<br />

opus qui n'a pas encore de titre à ce jour, seront<br />

différentes : je me suis plus penché sur les sentiments<br />

humains.<br />

ARTeFACT : Votre musique dégage une grande<br />

énergie et j'imagine que la scène doit être votre<br />

terrain de prédilection… trouvez-vous assez d'oc-<br />

casion de faire des concerts pour vous faire<br />

connaître ?<br />

Chris : La scène, j'adore. On cherche actuellement<br />

pas mal de concert. On a monté l'association<br />

BOMBCORE (www.bombcore.com,<br />

chris@bombcore.com) avec d'autres groupes.<br />

Elle a pour but de monter des plateaux cohérents<br />

et ensuite de les présenter aux salles de concerts<br />

partout en France, pour essayer de jouer le plus<br />

souvent possible. Pour l'instant on a réussi à se<br />

trouver des dates mais nous sommes en permanence<br />

à la recherche de dates, partout en<br />

France.<br />

ARTeFACT : Why Draft en trois mots ?<br />

Chris : en trois mots : Fun, Torturé, Enragé.<br />

Julien : en un seul : portnawak.<br />

Diego : Whydraft for life !!<br />

www.whydraft.com<br />

HOUNSI Démo 3 titres Fusion<br />

Hounsi (" disciple " en Vaudou) nous vient<br />

d'Angers et ses 3 ans d'existence ne l'empêchent<br />

pas de présenter ces 3 titres attestant d'une<br />

maturité musicale peu commune pour un jeune<br />

groupe. Le groupe a déjà un son, un style, une<br />

personnalité propre et bénéficie d'une production<br />

de qualité qui rend justice à sa musique<br />

métissée des plus efficaces. Entre sonorités ethniques<br />

et électro, basse aux grooves funky, féroces<br />

envolées métal et textes inspirés en chant clair ou<br />

hurlé façon hardcore, Hounsi fait mouche. La<br />

confirmation sur la durée d'un album devrait<br />

ouvrir au groupe un bel avenir. A suivre de très<br />

très près… www.hounsi.com<br />

Phoenix Burning recrute…<br />

Le groupe de heavy métal mélodique finistérien<br />

est à la recherche d'un claviériste et<br />

d'un chanteur sérieux, en vue de compositions<br />

et de concerts. Leurs influences vont de<br />

Metallica à Manowar en passant par<br />

Dream Theater et Edguy. Les répétitions<br />

ont lieu dans la région de Brest.<br />

contact : Eric au 06 70 87 59 10, ou<br />

Xavier au 02 98 38 11 42<br />

19


ARTeFACT vous propose de vous abonner pour un an ou deux ans (4 ou 8 numéros)<br />

en envoyant vos coordonnées et un chèque de 4 ou 8 euros à l’ordre de « Association ARTeFACT »<br />

(somme couvrant les frais de port) à l’adresse suivante :<br />

ARTeFACT – Sylvain CASTEL<br />

24 Bd Solférino, boîte aux lettres 7<br />

35000 Rennes<br />

POINTS DE DISTRIBUTION :<br />

- PARIS : Guitare Village, 161 av. Jean Rostand – 95330 – Domont – 01 39 91 16 63<br />

Dysphorie Music, 15 rue Guy de la Brosse – 75005 – 01 45 35 45 98<br />

Master Of Rock, 7 rue La Jonquière – 75017 – 01 42 63 08 88<br />

Kata Bar, 37 rue Fontaine – 75009 – 01 40 16 12 13<br />

Black Dog, 26 rue des Lombards – 75004 – 01 42 77 66 85<br />

- LYON : D’Profundis, 34 rue Cuvier – 69006 – 04 72 83 59 77<br />

- STRASBOURG : Diabolus In Musica, 15 rue des Drapiers – 67000 - 03 88 23 07 72<br />

DMShop, 43 Grand rue – 67000 – 03 88 21 00 69<br />

- RENNES : OCD, 7 rue d’Antrain – 35000 – 02 23 21 22 94<br />

MONDO BIZARRO, 264 Av. Général Patton – 35700 – 02 99 87 22 00<br />

Faculté de Musicologie, bibliothèque - Campus Rennes 2 - 02 99 14 20 11<br />

Studio Rock, 13 rue du Vieux Cours - 35000 - 02 99 79 68 69<br />

- VITRE : Jack Daniel's, 16 rue de Brest - 35500 - 02 99 75 18 25<br />

- NANTES : Stock CD, 9 rue des Halles – 44000 – 02 40 89 62 74<br />

Compact Boutique, 3 rue des Halles – 44000 – 02 51 72 19 19<br />

Ifern An Naoned, 10 rue de Mayence – 44000 – 02 51 72 14 88<br />

- BREST : L’Oreille KC, 124 rue Jean Jaurès – 29200 – 02 98 80 16 14<br />

BrestPiercing, 44 rue Traverse – 29200 – 02 98 46 18 45<br />

Ayer’s Rock Café, 7 rue de l’Harteloire – 29200 – 02 98 46 48 91<br />

Music 7, 130 rue Jean Jaurès - 29200 - 02 98 44 87 07<br />

- QUIMPER : Cinézik, 19 rue Elie Fréron – 29000 – 02 98 64 21 25<br />

- SAINTES : Adrenalyn Records, 47 rue Alsace Lorraine, Galerie St Pierre - 17100 - 05 49 91 25 60<br />

- RONCQ : LBlab, 16bis rue Pasteur BP73 – 59435 – Roncq Cedex<br />

Les autres partenaires d’ARTeFACT : www.bzh-live.com ; www.electrik-circus.org ; www.rock-pics.com<br />

AK éditions (29)<br />

ARTeFACT est à la recherche de un ou deux collaborateurs<br />

sérieux pour chroniques d’albums, concerts, interviews etc.<br />

Contactez nous à artefactzine@yahoo.fr !<br />

ARTeFACT remercie l’imprimerie Identic de Cesson Sévigné (35)<br />

Un grand merci aux labels et distributeurs: Adipocère, Century Media, Autumn Productions, Regain Records,<br />

AZ, Brennus, Deadsun Records, EastWest, Nuclear Blast, Geisha Machine Records, Holy Records, Klonosphere,<br />

Listenable Records, Mascot Records, Massacre Records, Cacophonous, Visible Noise, Musea Records, Musicast,<br />

Replica Records, Wagram, SPV, Sanctuary, Music For Nations, AFM, Snaper, Inside Out, Noise, Osmose<br />

Productions, Overcome Records, Mass Productions, Enrage Prod, Roadrunner, S.M.A.L.L, Sacral Productions,<br />

Thundering Records, XIII bis Records, Columbia, Diamond Productions, Avantgarde Music, Candlelight Records,<br />

Earache, Great White North, Hammerheart Records, Peaceville Records, My Kingdom Music et Garmonbozia Inc.<br />

qui organise contre vents et marées des concerts de folie !<br />

La phrase du trimestre :<br />

“Toute description d’une descente aux enfers a la structure d’un rêve.”<br />

Nodier évoqué par Bachelard dans la Psychanalyse du Feu.

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