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MA VALISE<br />
MAYA YÉ !<br />
(Autoproduction / L’autre Distribution)<br />
les disques d’ici<br />
Depuis 2006, le groupe Ma Valise voyage<br />
beaucoup (Allemagne, Bosnie, Royaume-<br />
Uni, Maroc) et c’est bien connu : les<br />
voyages forment la jeunesse. Ce <strong>com</strong>bo de<br />
Clisson a maintenant beaucoup changé,<br />
passant de la nouvelle chanson néoréaliste<br />
aux accents balkaniques à une fusion<br />
rock, chanson et musique du monde.<br />
Après des débuts sous influences Têtes<br />
Raides et consorts, le groupe fait donc<br />
maintenant presque du Manu Chao. Ce<br />
bouleversement est-il aussi lié à l’arrivée<br />
dans le groupe de Michel Pinault, le<br />
punk acoustique des Jambons ?! Avec ce<br />
nouvel album, sur fond de rock alternatif<br />
festif, Ma Valise se balade entre Afrique et<br />
Amérique Latine avec toujours cet attrait<br />
pour la musique tzigane d’Europe de l’Est.<br />
Ici, c’est la fête des langues : français,<br />
roumain, espagnol, anglais, créole dioula,<br />
wolof. Avec conscience, humour et<br />
humanisme, les textes renvoient à l’esprit<br />
du Monde Diplomatique. Si le groupe était<br />
un peu triste, son esprit est désormais<br />
assez joyeux. Avec une production sonore<br />
plus soignée qu’à l’accoutumé et des<br />
arrangements fouillés, il semble que Ma<br />
Valise ait trouvé sa voie.<br />
Rachid BARA<br />
En concert avec The Aggrolites,<br />
vendredi 30 nov., le Vip<br />
www.mavalise.<strong>com</strong><br />
> Page 32 Pulsomatic N o <strong>110</strong><br />
ERWAN & CO<br />
CONFUSION 1<br />
(Autoproduction)<br />
Déjà croisé aux côtés d’Hugues Pluviôse<br />
et de Delphine Coutant (sa sœur,<br />
d’ailleurs), le nazairien d’origine Erwan<br />
Co, en congé définitif de ses groupes<br />
de « rock barré » fait désormais cavalier<br />
seul. Le premier essai du lonesome<br />
<strong>com</strong>positeur, Confusion I, I se présente<br />
sous la forme d’un édifice singulier à<br />
la façade et au parvis inquiétants, mais<br />
où l’on ne regrette finalement pas de<br />
s’y être invités, tant il est doux de « se<br />
laisser enrubanner » par ses productions<br />
mi-expérimentales, mi-post rock. Pas<br />
étonnant donc que l’album évoque, par<br />
son urgence et ses non démarrages<br />
haletants (Vénus, Petite Fille Brûlée)<br />
l’après-Diabologum de Programme ou<br />
Expérience. Une production pensée à<br />
la manière de ritournelles en rotation<br />
constante, à l’image de textes hypnotiques<br />
faussement simples. Poésie passionnante<br />
de l’ennui, du quotidien et de l’errance,<br />
celle d’Erwan Co parle simultanément<br />
de fantasmes, de mort et de radiateurs.<br />
« Comme si la Voie Lactée était tombée »,<br />
Confusion I fait tomber des étoiles une<br />
obscure clarté.<br />
Claire ROBIN<br />
En concert avec Hugues Pluviôse, le 22<br />
nov., café Grimault ; le 23 avec Brome<br />
au Bobard ; le 24 au VIP ; le 7 déc.<br />
L’appart (St.Nazaire)<br />
www.erwanco.fr<br />
FAUSTINE SEILMAN<br />
SILENT VALLEY<br />
(Effervescence)<br />
Dans la famille Effervescence, je demande<br />
Faustine Seilman. Sœur de l’extravagant<br />
This Melodramatic Sauna et <strong>com</strong>pagne<br />
du talentueux My Name is Nobody, la<br />
seule présence féminine du label nantais<br />
réussit sur son premier album Silent<br />
Valley à s’affranchir de ces deux figures<br />
masculines ô <strong>com</strong>bien inspiratrices<br />
mais parfois envahissantes. Enregistré<br />
en <strong>com</strong>pagnie des deux musiciens,<br />
mais aussi d’autres activistes de la<br />
scène nantaise (Audiopixel, Fordamage,<br />
Klaktonclown, Mansfield TYA…), Silent<br />
Valley dévoile d’emblée un paysage<br />
musical onirique et glacial qui n’est pas<br />
sans rappeler l’univers artistique de Tim<br />
Burton. Chaque <strong>com</strong>position, portée par<br />
un piano décharné — parfois enrichi de<br />
chœurs élégiaques ou d’éléments postrock<br />
— est <strong>com</strong>me une orchestration<br />
théâtrale violemment romantique. Du<br />
coup, on retrouve dans chacune d’elles<br />
l’émotion de PJ Harvey, Shannon Wright<br />
ou Fiona Apple. À quelques exceptions,<br />
notamment lorsque le chant maniéré de<br />
Faustine affecte ses plus belles chansons,<br />
ce galop d’essai se révèle d’une infinie<br />
tendresse, apprivoisant sans en<strong>com</strong>bre la<br />
tempête et le chaos.<br />
Yann BOULIC<br />
En concert avec This Melodramatic<br />
Sauna, vendredi 14 déc. à Château-<br />
Thébaud<br />
www.myspace.<strong>com</strong>/faustineseilman