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HOCUS POCUS<br />
PLACE 54<br />
(Onandon / Motown / Universal)<br />
www.hocuspocus.fr<br />
les disques d’ailleurs<br />
Incontestablement, Hocus Pocus est l’un<br />
des groupes nantais les plus doués ! Un<br />
premier album 73 Touches largement<br />
et logiquement encensé et diffusé en<br />
national. Des live haut de gamme, du<br />
jeu de scène aux lumières, de l’attitude<br />
au son… Depuis plus de dix ans, 20Syl,<br />
MC et producteur d’HP, cultive un hip<br />
hop singulier. Pas révolté, mais concerné,<br />
pas du rap de rue, mais une version<br />
acoustique, plus proche de The Roots que<br />
de NTM. Pour porter son flow précis et<br />
ciselé, DJ Greem (de C2C) et quatre vrais<br />
instrumentistes, pour plus de chaleur et<br />
de groove. Fidèle à ces bases : Place 54.<br />
Ambiance soul jazz classieuse, univers<br />
funky chaloupé, HP tire clairement ses<br />
racines outre-atlantique. La preuve par les<br />
featuring : The Procussions ou encore Fred<br />
Wesley, tromboniste de James Brown,<br />
viennent prêter main-forte à nos Français,<br />
pourtant fiers de « faire chanter leur foutu<br />
vocabulaire ». Textes d’ailleurs inspirés,<br />
souvent critiques, constats distanciés des<br />
travers de notre société… Productions<br />
hyper soignées, arrangements riches, ça<br />
joue terriblement ! Un album mature, plus<br />
pensé et écrit, que son prédécesseur,<br />
moins spontané et fédérateur. Trop<br />
sophistiqué ? En tout cas brillant !<br />
PIERRE GOISET<br />
www.hocuspocus.fr<br />
> Page 34 Pulsomatic N o <strong>110</strong><br />
CLINCH<br />
PLATBANDE<br />
(CDR supplying rec autoprod)<br />
Are you ClinCH ? Si on ne vous explique<br />
pas le concept, gare aux écueils !<br />
Rejeton intellectuel de la Vendée,<br />
nourri aux embruns du côté des Sables<br />
d’Olonnes depuis 93, ClinCH ne mange<br />
certes pas que du bio. Infra basses,<br />
ambiances sonores ayant trait au cinéma<br />
expérimental, électronique dépouillée,<br />
rythmiques usurpées, post-punk primitif,<br />
house noïsique, on ne sait plus à quel<br />
saint se vouer. Plus concept que musique<br />
de <strong>com</strong>ptoir, plus salon que dance-floor,<br />
ClinCH s’affirme <strong>com</strong>me un collectif<br />
à géométries variables, une cellule<br />
carrément insaisissable en constante<br />
mutation. D’habitude, dans le genre, qui<br />
s’y frotte, s’y pique. Ici, l’auditeur se laisse<br />
guider par cette spatialité introspective,<br />
apaisante, voire intemporelle. Le clinch<br />
se caractérise encore <strong>com</strong>me l’instant<br />
où deux adversaires entrent en contact :<br />
cet instant suspendu où les deux pôles<br />
absorbent la distance qui les caractérise<br />
avant le déferlement de coups. C’est à n’y<br />
rien <strong>com</strong>prendre, je sais. Mais en lui, le<br />
ClinCH a du clean.<br />
Reynald DAL BARCO<br />
En live avec Synchronator, Wilfried<br />
Thierry & Thomas Chatard, samedi 1 er<br />
déc., Pol’N.<br />
www.myspace.<strong>com</strong>/clinchaaggaaiinn<br />
LE PEUPLE DE L’HERBE<br />
RADIO BLOOD MONEY<br />
(Pias)<br />
Rassurons de suite le lecteur : le nouvel<br />
album des Lyonnais du Peuple de l’Herbe<br />
est une bombe. C’est mince <strong>com</strong>me<br />
observation, de circonstance en plus, mais<br />
s’il n’y avait que nous, nous arrêterions ici<br />
la chronique... Tandis que le Növö Meï Teï<br />
Shô se cherche, Sir Jean chante Judge<br />
Not. Not C’est dur à vivre ; on ne gâchera pas<br />
notre plaisir pour autant. Aussi loin que<br />
remontent les souvenirs, Le Peuple de<br />
l’Herbe n’a jamais été aussi efficace, aussi<br />
constructif dans ses errances stylistiques.<br />
Électro-urbain (Quai N°8, Traces),<br />
drum’n’bass, soul groovy, plus dub, plus<br />
hip hop (Free Degree, est-ce Buck 65 qui<br />
chante ?), plus cuivré (Riddim Riddim Collision), Collision<br />
l’apport des nouvelles recrues (Spagg,<br />
Jean Gomis, etc.) est considérable. La<br />
production du disque est titanesque.<br />
The Fall assomme... Dénommé Radio<br />
Blood Money, Money ce quatrième album est le<br />
pendant français et sonore de « Doctor<br />
Bloodmoney, or How we got Along after<br />
the Bomb » : 17e conspiration littéraire du<br />
prolifique Philip K. Dick parue en 1965. «<br />
Ça ne ; nous rajeunit pas ? » Et mon cul,<br />
c’est du poulet ?<br />
Reynald DAL BARCO<br />
En concert, vendredi 23 nov. feat. SIR<br />
JEAN & JC 001 + DOCTOR FLAKE,<br />
Chabada ; mardi 27 nov.,Olympic avec<br />
Paral-lel<br />
www.lepeupledelherbe.net