Caussimon JR - textes de chansons - Poètes vos PDF
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1<br />
Monsieur William<br />
Paroles Jean-Roger <strong>Caussimon</strong>, musique Léo Ferré<br />
C'était vraiment un employé modèle<br />
Monsieur William<br />
Toujours exact et toujours plein <strong>de</strong> zèle<br />
Monsieur William<br />
Il arriva jusqu'à la quarantaine<br />
Sans fredaine<br />
Sans le moindre petit drame...<br />
Mais un beau soir du mois d'août<br />
Il faisait si bon, il faisait si doux<br />
Que Monsieur William s'en alla<br />
Flâner droit<br />
<strong>de</strong>vant lui<br />
au hasard<br />
et voilà !...<br />
-Monsieur William ! Vous manquez <strong>de</strong> tenue !<br />
Qu'alliez-vous fair' dans la treizième av'nue ?...<br />
Il a trouvé une fill' bien jeunette<br />
Monsieur William<br />
Il lui a payé un bouquet <strong>de</strong> violettes<br />
Monsieur William<br />
Il l'a suivie à l'hôtel <strong>de</strong> la Pègre<br />
Mais un nègre<br />
A voulu prendre la femme...<br />
Monsieur William, hors <strong>de</strong> lui<br />
Lui a donné <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong> parapluie<br />
Si bien que l'autre, dans le noir<br />
Lui a coupé<br />
le cou<br />
en <strong>de</strong>ux coups<br />
<strong>de</strong> rasoir...<br />
-Monsieur William ! Vous manquez <strong>de</strong> tenue !<br />
Qu'alliez-vous fair' dans la treizième av'nue ?...<br />
Il a senti que c'est irrémédiable<br />
Monsieur William<br />
Il entendit déjà crier le Diable<br />
-Monsieur William !<br />
Mais ce n'était que le chant monotone<br />
D'un trombone<br />
Chantant la peine <strong>de</strong>s âmes<br />
Un aveugle, en gémissant<br />
Sans le savoir, a marché dans le sang<br />
Et dans la nuit, a disparu...<br />
C'était p't-êtr'<br />
le Destin<br />
qui marchait<br />
dans les rues...
2<br />
-Monsieur William ! Vous manquez <strong>de</strong> tenue !<br />
Vous êtes mort... dans la treizième av'nue !…<br />
Comme à Osten<strong>de</strong><br />
Paroles <strong>de</strong> Jean-Roger <strong>Caussimon</strong>, musique <strong>de</strong> Léo Ferré<br />
On voyait les chevaux d' la mer<br />
Qui fonçaient, la têt' la première<br />
Et qui fracassaient leur crinière<br />
Devant le casino désert...<br />
La barmaid avait dix-huit ans<br />
Et moi qui suis vieux comm' l'hiver<br />
Au lieu d' me noyer dans un verre<br />
Je m' suis baladé dans l' printemps<br />
De ses yeux taillés en aman<strong>de</strong><br />
Ni gris, ni verts<br />
Ni gris, ni verts<br />
Comme à Osten<strong>de</strong><br />
Et comm' partout<br />
Quand sur la ville<br />
Tombe la pluie<br />
Et qu'on s' <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
Si c'est utile<br />
Et puis surtout<br />
Si ça vaut l' coup<br />
Si ça vaut l' coup<br />
D' vivre sa vie !...<br />
J' suis parti vers ma <strong>de</strong>stinée<br />
Mais voilà qu'une o<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> bière<br />
De frite(s) et <strong>de</strong> moul's marinières<br />
M'attir' dans un estaminet...<br />
Là y'avait <strong>de</strong>s typ's qui buvaient<br />
Des rigolos, <strong>de</strong>s tout rougeauds<br />
Qui s'esclaffaient, qui parlaient haut<br />
Et la bière, on vous la servait<br />
Bien avant qu'on en re<strong>de</strong>man<strong>de</strong>...<br />
Oui, ça pleuvait<br />
Oui, ça pleuvait<br />
Comme à Osten<strong>de</strong><br />
Et comm' partout<br />
Quand sur la ville<br />
Tombe la pluie<br />
Et qu'on s' <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
Si c'est utile<br />
Et puis surtout<br />
Si ça vaut l' coup<br />
Si ça vaut l' coup<br />
D' vivre sa vie !...
3<br />
On est allé, bras d' ssus, bras d' ssous<br />
Dans l' quartier où y'a <strong>de</strong>s vitrines<br />
Remplies <strong>de</strong> présenc's féminines<br />
Qu'on veut s' payer quand on est soûl...<br />
Mais voilà qu' tout au bout d' la rue<br />
Est arrivé un limonaire<br />
Avec un vieil air du tonnerre<br />
À vous fair' chialer tant et plus<br />
Si bien que tous les gars d' la ban<strong>de</strong><br />
Se sont perdus<br />
Se sont perdus<br />
Comme à Osten<strong>de</strong><br />
Et comm' partout<br />
Quand sur la ville<br />
Tombe la pluie<br />
Et qu'on s' <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
Si c'est utile<br />
Et puis surtout<br />
Si ça vaut l' coup<br />
Si ça vaut l' coup<br />
D' vivre sa vie !…<br />
Ne chantez pas la Mort !<br />
Paroles <strong>de</strong> Jean-Roger <strong>Caussimon</strong>, musique <strong>de</strong> Léo Ferré<br />
Ne chantez pas la Mort, c'est un sujet morbi<strong>de</strong><br />
Le mot seul jette un froid, aussitôt qu'il est dit<br />
Les gens du show-business » vous prédiront le bi<strong>de</strong> »<br />
C'est un sujet tabou... Pour poète maudit<br />
La Mort... La Mort...<br />
Je la chante et, dès lors, miracle <strong>de</strong>s voyelles<br />
Il semble que la Mort est la soeur <strong>de</strong> l'amour<br />
La Mort qui nous attend, l'amour que l'on appelle<br />
Et si lui ne vient pas, elle viendra toujours<br />
La Mort... La Mort...<br />
La mienne n'aura pas, comme dans le Larousse<br />
Un squelette, un linceul, dans la main une faux<br />
Mais, fille <strong>de</strong> vingt ans à chevelure rousse<br />
En voile <strong>de</strong> mariée, elle aura ce qu'il faut<br />
La Mort... La Mort...<br />
De grands yeux d'océan, la voix d'une ingénue<br />
Un sourire d'enfant sur <strong>de</strong>s lèvres carmin<br />
Douce, elle apaisera sur sa poitrine nue<br />
Mes paupières brûlées, ma gueule en parchemin<br />
La Mort... La Mort...<br />
&laqno; Requiem » <strong>de</strong> Mozart et non Danse Macabre<br />
Pauvre valse musette au musée <strong>de</strong> Saint-Saëns !<br />
La Mort c'est la beauté, c'est l'éclair vif du sabre<br />
C'est le doux penthotal <strong>de</strong> l'esprit et <strong>de</strong>s sens<br />
La Mort... La Mort...
4<br />
Et n'allez pas confondre et l'effet et la cause<br />
La Mort est délivrance, elle sait que le Temps<br />
Quotidiennement nous vole quelque chose<br />
La poignée <strong>de</strong> cheveux et l'ivoire <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts<br />
La Mort... La Mort...<br />
Elle est Euthanasie, la suprême infirmière<br />
Elle survient, à temps, pour arrêter ce jeu<br />
Près du soldat blessé dans la boue <strong>de</strong>s rizières<br />
Chez le vieillard glacé dans la chambre sans feu<br />
La Mort... La Mort...<br />
Le Temps, c'est le tic-tac monstrueux <strong>de</strong> la montre<br />
La Mort, c'est l'infini dans son éternité<br />
Mais qu'advient-il <strong>de</strong> ceux qui vont à sa rencontre ?<br />
Comme on gagne sa vie, nous faut-il mériter<br />
La Mort... La Mort...<br />
La Mort ?…<br />
Nous Deux<br />
Paroles <strong>de</strong> Jean-Roger <strong>Caussimon</strong>, musique <strong>de</strong> Léo Ferré<br />
Ils sont partis, sans crier gare<br />
Avec leurs môme(s) et leurs guitares<br />
Nos frères gitans <strong>de</strong> Saint-Ouen...<br />
Ell's sont parties, à tire-d'aile<br />
Et sans retour, les hiron<strong>de</strong>lles<br />
Paris n'en avait plus besoin...<br />
Flots <strong>de</strong> béton et <strong>de</strong> bêtise<br />
Faut <strong>de</strong>s drugstore(s) et du strip-tease<br />
Des building(s) et <strong>de</strong>s souterrains<br />
Et <strong>de</strong> Boulogne et <strong>de</strong> Vincennes<br />
Et <strong>de</strong>s quais fleuris » <strong>de</strong> la Seine<br />
Bientôt, il ne restera rien...<br />
Mais ce jour-là, ma tourterelle<br />
Ma fille à moi, ma toute belle<br />
Ma frangin' d'amour, ma maman...<br />
Malgré les planche(s) et puis la terre<br />
On s' blottira comme on sait l' faire<br />
Nous <strong>de</strong>ux !<br />
Malgré la terre et puis les planches<br />
On s' câlin'ra, comm' le dimanche<br />
Quand on va pas au cinéma<br />
Nous <strong>de</strong>ux...<br />
Et qu'après, on s' retrouve en rêve<br />
Fascinés comme Adam et Êve<br />
Et tout fiers d'avoir trouvé ça :<br />
Nous <strong>de</strong>ux !<br />
Tu vois, c'est écrit à la une :<br />
On se disput' déjà la Lune...
5<br />
Enfants <strong>de</strong> <strong>de</strong>main, innocents !<br />
Un général, sur les planètes<br />
Vous suivra d' loin, à la lunette<br />
Et dira : C'est rouge <strong>de</strong> sang !...<br />
À tant jongler avec la bombe<br />
Un jour, faudra bien qu'elle tombe...<br />
C'est son but et c'est notre lot...<br />
Il faudra bien que ce jour vienne<br />
Adieu Paris et adieu Vienne<br />
Adieu Rome... et Monte-Carlo !...<br />
Mais ce jour-là, ma tourterelle<br />
Ma fille à moi, ma toute belle<br />
Ma frangin' d'amour, ma maman...<br />
Que tout se glace ou que tout flambe<br />
Ça fait rien, si l'on est ensemble<br />
Nous <strong>de</strong>ux !<br />
Que tout flambe ou que tout se glace<br />
Nous aurons déjà notre place<br />
Dans la légen<strong>de</strong> <strong>de</strong>s amants<br />
Nous <strong>de</strong>ux...<br />
Alors, quand saut'ra la planète<br />
Si jamais sonnent les trompettes<br />
On s'en foutra divinement<br />
Nous <strong>de</strong>ux !<br />
Les gens vont me traiter d'&laqno; artiste »<br />
De sans-coeur !... et si j'en suis triste<br />
Je n'en serai pas étonné<br />
Car ce coeur pitoyable et tendre<br />
À toi seule, qui sus le prendre,<br />
Depuis longtemps je l'ai donné...<br />
Tout comme aujourd'hui, je te donne<br />
Cette chanson <strong>de</strong> fin d'automne<br />
Qui se voulait chanson d'amour...<br />
Je ne suis ni saint, ni apôtre<br />
Et, pour penser encore aux autres<br />
Le temps qu'il me reste est trop court...<br />
En attendant, ma tourterelle<br />
Ma fille à moi, ma toute belle<br />
Ma frangin' d'amour, ma maman...<br />
Puisque nos âmes vagabon<strong>de</strong>nt<br />
Allons faire le tour du mon<strong>de</strong><br />
Nous <strong>de</strong>ux !<br />
Puisque vagabon<strong>de</strong>nt nos âmes<br />
Embrassons-nous tout près <strong>de</strong>s lames<br />
De l'Océan <strong>de</strong>s mauvais jours<br />
Nous <strong>de</strong>ux...<br />
Et puis, à nos amours, fidèles<br />
Au coeur <strong>de</strong>s neiges éternelles<br />
Allons nous perdre pour toujours !<br />
Nous <strong>de</strong>ux !…
6<br />
Le temps du tango<br />
Paroles <strong>de</strong> Jean-Roger <strong>Caussimon</strong>, musique <strong>de</strong> Léo Ferré<br />
Moi je suis du temps du tango<br />
Où mêm' les durs étaient dingos<br />
De cett' fleur du guinche exotique...<br />
Ils y paumaient leur énergie<br />
Car abuser d' la nostalgie<br />
C'est comm' l'opium, ça intoxique...<br />
Costume clair et chemis' blanche<br />
Dans le sous-sol du Mikado<br />
J'en ai passé <strong>de</strong>s beaux dimanches...<br />
Des bell's venaient en avalanche<br />
Et vous offraient comme un ca<strong>de</strong>au<br />
Ron<strong>de</strong>urs du sein et <strong>de</strong> la hanche<br />
Pour qu'on leur fass' danser l' tango !<br />
Ces môm's là, faut pas vous tromper<br />
C'était d' la bell' petit' poupée<br />
Mais pas <strong>de</strong>s fill's, ni <strong>de</strong>s mondaines...<br />
Et dam', quand on a travaillé<br />
Six jour(s) entiers, on peut s'payer<br />
D'un coeur léger, un' fin d' semaine...<br />
Quand, par hasard et sans manières<br />
Le coup d' béguin venait bientôt<br />
Ell's se donnaient, c'était sincère...<br />
Ah ! c' que les femme(s) ont pu me plaire<br />
Et c' que j'ai plu !... J'étais si beau !<br />
Faudrait pouvoir fair' marche arrière<br />
Comme on l' fait pour danser l' tango !<br />
Des tangos, y'en avait <strong>de</strong>s tas<br />
Mais moi j' préférais &laqno; Violetta »<br />
C'est si joli quand on le chante...<br />
Surtout quand la boul' <strong>de</strong> cristal<br />
Balance aux quatre coins du bal<br />
Tout un manèg' d'étoil's filantes...<br />
Alors, c'était plus Valentine<br />
C'était plus Loulou, ni Margot<br />
Dont je serrais la taille fine...<br />
C'était la rein' <strong>de</strong> l'Argentine<br />
Et moi j'étais son hidalgo<br />
Oeil <strong>de</strong> velours et main câline<br />
Ah ! c' que j'aimais danser l' tango !<br />
Mais doucement passent les jours<br />
Adieu, la jeunesse et l'amour<br />
Les petit's môme(s) et les &laqno; je t'aime... »
7<br />
On laiss' la place et c'est normal<br />
Chacun son tour d'aller au bal<br />
Faut pas qu' ça soit toujour(s) aux mêmes...<br />
Le coeur, ça se dit : corazon<br />
En espagnol dans les tangos<br />
Et dans mon coeur, ce mot résonne...<br />
Et sur le boul'vard, en automne<br />
En passant près du Mikado<br />
Je n' m'arrêt' plus, mais je fredonne :<br />
C'était bath, le temps du tango !<br />
Mon camara<strong>de</strong><br />
Paroles: Jean-Roger <strong>Caussimon</strong>, musique: Léo Ferré<br />
Je ne sais plus combien ça fait <strong>de</strong> mois<br />
Qu'on s'est rencontrés, toi et moi<br />
Mais <strong>de</strong>puis, tous <strong>de</strong>ux, on se bala<strong>de</strong>...<br />
On ne prend jamais le vent <strong>de</strong>bout<br />
C'est lui qui pousse et on s'en fout<br />
Mon camara<strong>de</strong>...<br />
En avril, tous les prés sont verts<br />
Ils sont tout blancs quand c'est l'hiver<br />
En mars, ils sont en marmela<strong>de</strong><br />
Mais il y a pour <strong>de</strong>ux vagabonds<br />
Un coin d'étable où il fait bon<br />
Mon camara<strong>de</strong>!<br />
On se souviendra du balthazar<br />
Qu'on a fait ce soir, par hasard<br />
Avec un vieux corbeau mala<strong>de</strong>...<br />
On a tout mangé, même les os<br />
Et tu vas roupiller bientôt<br />
Mon camara<strong>de</strong>...<br />
Voilà la première étoile qui luit<br />
Les grenouilles, dans le fin fond <strong>de</strong> la nuit<br />
En choeur, lui font une séréna<strong>de</strong>...<br />
Les grenouilles ont <strong>de</strong>s petits points d'or<br />
Dans les yeux, tu le savais?... Tu dors<br />
Mon camara<strong>de</strong>...<br />
Je me <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, certains jours<br />
Pourquoi nous poursuivons toujours<br />
Cette éternelle promena<strong>de</strong>...<br />
Oui, c'est parce qu'on n'a pas trouvé<br />
Le bonheur qu'on avait rêvé...<br />
Mon camara<strong>de</strong>...<br />
Un jour, on sera tout ébahis<br />
On arrivera dans un pays<br />
Plein <strong>de</strong> fleurs, d'oiseaux, <strong>de</strong> casca<strong>de</strong>s...<br />
On sera reçus à bras ouverts<br />
Y'aura <strong>de</strong>s carillons dans l'air!
8<br />
Mon camara<strong>de</strong>!<br />
Y'aura une petite blon<strong>de</strong> pour moi<br />
Et puis une petite brune pour toi<br />
Qui trouves que les blon<strong>de</strong>s c'est trop fa<strong>de</strong>...<br />
Elles nous trouveront bien à leur goût<br />
Et diront: Venez donc chez nous!<br />
Mon camara<strong>de</strong>...<br />
On trouvera ça, mais oui, mon vieux!<br />
C'est peut-être là-haut, dans les cieux<br />
Dame, faudra pas rester en ra<strong>de</strong>...<br />
On a tant marché ici-bas<br />
Qu'y'a pas <strong>de</strong> raison qu'on n'y arrive pas!<br />
Mon camara<strong>de</strong>!<br />
L'illusionniste<br />
Paroles & musique J.R <strong>Caussimon</strong><br />
C'était un illusionniste<br />
Amoureux <strong>de</strong> son métier<br />
Tous les gens, dans son quartier<br />
Disaient d'lui : c'est un artiste !<br />
Dans les manches <strong>de</strong> son veston<br />
Il a toujours <strong>de</strong>ux pigeons<br />
Dans le creux <strong>de</strong> son gibus<br />
Il emporte un lapin russe<br />
Sous sa cravate lavallière<br />
Il cache un coq <strong>de</strong> bruyère !<br />
parlé : - Cocorico !<br />
- Chut tais-toi !<br />
C'était un illusionniste<br />
Qui, dit-on, qui, dit-on<br />
Tout au long d'sa vie d'artiste<br />
Perdait toutes ses illusions...<br />
Mais un soir <strong>de</strong> mi-carême<br />
Une jeune fille albinos<br />
Qui voulait faire la noce<br />
Lui dit : Emmenez-moi, j'vous aime !<br />
Il lui dit : Venez chez moi<br />
J'ai <strong>de</strong>ux pigeons aux petits pois<br />
Si vous avez encor faim<br />
J'ferai rôtir le lapin<br />
Ah ! Cé<strong>de</strong>z à ma prière<br />
Y aura du coq <strong>de</strong> bruyère !<br />
parlé : - Cocorico !<br />
- Chut tais-toi !<br />
C'était un illusionniste<br />
Qui, dit-on, qui, dit-on<br />
Tout au long d'sa vie d'artiste
9<br />
Perdait soutes ses illusions...<br />
Quand ses animaux lui semblent<br />
Bien rissolés et bien cuits<br />
Il s'écrie : C'est donc fini ?<br />
On n'travaillera plus ensemble !...<br />
Vous n'ferez plus <strong>de</strong> music-hall<br />
Vous êtes là dans <strong>vos</strong> casseroles<br />
Il sortit, vit <strong>de</strong>ux agents<br />
Et leur dit, tout en pleurant :<br />
Je m'accuse d'avoir, à l'ail<br />
Mangé mes copains d'travail !<br />
Et <strong>de</strong>puis, l'illusionniste<br />
Habita Charenton<br />
Où les mé<strong>de</strong>cins aliénistes<br />
Trouvent qu'il a trop d'illusions !<br />
Eh, oui !<br />
Les cœurs purs<br />
Paroles: Jean-Roger <strong>Caussimon</strong>, musique: Eric Robrecht, 1959<br />
Ils ne sont pas encore amis<br />
Des notaires et <strong>de</strong>s notables<br />
Ils ne sont pas encore admis<br />
A dîner, le soir, à leur table<br />
Ils ne sont pas encore polis<br />
Comme Papa le fut toujours<br />
Ils ne sont pas encore salis<br />
Par les combines au jour le jour...<br />
Mais on leur dit que ça viendra<br />
Et, bien sûr, ils ne le croient pas<br />
Les coeurs purs<br />
Les coeurs purs...<br />
Ils ne sont pas encore rusés<br />
Ni blasés d'être un peu bohèmes<br />
Ils ne sont pas encore usés<br />
Par le métro <strong>de</strong>s matins blêmes<br />
Ils ne sont pas encore conscrits<br />
Bien qu'ils soient souvent "engagés"<br />
Ils ne sont pas encore inscrits<br />
Ni au chômage, ni aux congés...<br />
Mais on leur dit que ça viendra<br />
Et, bien sûr, ils ne le croient pas<br />
Les coeurs purs<br />
Les coeurs purs...<br />
Ils ne sont pas encore lassés
10<br />
D'écouter chanter leur idole<br />
Ils ne sont pas encore blessés<br />
Par le Temps qui tant nous désole<br />
Ils chantent <strong>de</strong>s "songs" sur un banc<br />
Ils n'ont pas honte <strong>de</strong> la rue<br />
Ils ne sont pas encore perdants<br />
Ils ne sont pas encore perdus...<br />
Mais on leur dit que ça viendra<br />
Et, bien sûr, ils ne le croient pas<br />
Les coeurs purs<br />
Les coeurs purs…<br />
Les milices<br />
Paroles <strong>de</strong> J.-R. <strong>Caussimon</strong>, musique d’Éric Robrecht -1968<br />
Préparez <strong>vos</strong> fusils et créez <strong>vos</strong> milices<br />
Nostalgiques du tir et chasseurs sans gibiers<br />
"Des fois que <strong>de</strong>s loubards viendraient dans le quartier"<br />
Vivez votre penchant, soyez <strong>de</strong> la police...<br />
A l'abri <strong>de</strong>s volets <strong>de</strong> <strong>vos</strong> pavillons tristes<br />
Meublez <strong>vos</strong> insomnies jusqu'au jour incertain<br />
Car la rue est peuplée <strong>de</strong> sombres anarchistes,<br />
De noirs, <strong>de</strong> portugais et <strong>de</strong> nord-africains...<br />
Vous, vous êtes français, français à part entière<br />
Même anciens combattants et parfois résistants<br />
Et cet obscur chemin <strong>de</strong> torture et <strong>de</strong> sang<br />
"Certains le referait s'il était à refaire"...<br />
Vous avez mérité avant le <strong>de</strong>rnier souffle<br />
De vivre dans le calme et la tranquillité<br />
D'endosser <strong>vos</strong> gilets, <strong>de</strong> chausser <strong>vos</strong> pantoufles<br />
Et <strong>de</strong> fermer les yeux sur la réalité...<br />
Mais la réalité déferle à votre porte<br />
Vous ne comprenez rien à sa vague rumeur<br />
Et vous confon<strong>de</strong>z tout, parfois vous avez peur<br />
D'un signe avant-coureur que le vent vous apporte...<br />
Vous percevez <strong>de</strong>s pleurs et <strong>de</strong>s cris <strong>de</strong> souffrance<br />
Des chants liberté, l'écho d'un attentat<br />
Vous pensez que la guerre est encore loin <strong>de</strong> France<br />
Et vous faites confiance à votre chef d'état...<br />
"Étudiants et voyous c'est bien la même engeance!"<br />
C'est écrit noir sur blanc, dans votre quotidien<br />
Faites dresser <strong>de</strong>s murs et dressez votre chien<br />
Pensez dès maintenant à votre auto-défense...<br />
Et quand <strong>de</strong>s jeunes gens défilent en cortège<br />
Toujours on vous les peint veules et fainéants<br />
Alors vous les reniez, vous tombez dans ce piège<br />
En oubliant qu'ils sont enfants <strong>de</strong> <strong>vos</strong> enfants...
11<br />
Ils savent mieux que nous, <strong>de</strong> quoi le mon<strong>de</strong> crève<br />
Que le temps <strong>de</strong>s robots vient à pas <strong>de</strong> géants<br />
Qu'on sacrifie l'Esprie au profit <strong>de</strong> l'argent<br />
Comme on tue la nature, la joie et le rêve...<br />
Préparez <strong>vos</strong> fusils et créez <strong>vos</strong> milices<br />
Nostalgiques du tir et chasseurs sans gibiers<br />
"Des fois que <strong>de</strong>s loubards viendraient dans le quartier"<br />
Suivez votre penchant, soyez <strong>de</strong> la police…<br />
Y’avait dix marins<br />
Paroles et musique Jean-Roger <strong>Caussimon</strong> -1947<br />
Y'avait dix marins<br />
Sur un beau navire<br />
Y'avait dix marins<br />
Qui revenaient <strong>de</strong> loin<br />
Y'avait dix marins<br />
Qu'avaient le sourire<br />
En pensant à tout ce qu'ils feraient le len<strong>de</strong>main<br />
Tra la la la, la la...<br />
Y'avait dix marins<br />
Dans les rues <strong>de</strong> la ville<br />
Se tenant par la main<br />
Chantant le même refrain...<br />
Y'avait dix marins<br />
Qui cherchaient <strong>de</strong>s filles<br />
Car le vent <strong>de</strong> la mer, ça donne une sacrée faim!...<br />
Tra la la la, la la...<br />
Y'avait dix marins<br />
Quand passe une fille<br />
Aux cheveux <strong>de</strong> lin<br />
Et aux blanches mains...<br />
Quand y a dix marins<br />
Et rien qu'une fille<br />
Quand y a dix marins, ça peut faire du vilain!...<br />
Tra la la la, la la...<br />
Y'avait dix marins<br />
Y a dix lames qui brillent<br />
Couteaux assassins<br />
Poignards et surins...<br />
Y's battent comme <strong>de</strong>s chiens<br />
Pour avoir la fille<br />
Et y'en a déjà sept qui sont sus le terrain!...<br />
Tra la la la, la la...<br />
Y'a plus qu'un marin<br />
Dans la nuit profon<strong>de</strong><br />
Y'a plus qu'un marin,<br />
Du sang sur les mains...
12<br />
Qui va et qui vient<br />
Et cherche la blon<strong>de</strong><br />
Mais elle est partie, car elle s'en foutait bien!...<br />
Tra la la la, la la...<br />
Y'a plus qu'un marin<br />
Dans les rues <strong>de</strong> la ville<br />
Maudissant les filles<br />
Pleurant ses copains!<br />
Tra la la la, la la...<br />
Tra la la la, la la...<br />
Tra la la la, la la…<br />
Batelier, mon ami<br />
Paroles <strong>de</strong> Jean-Roger <strong>Caussimon</strong>, musique d’Éric Robrecht<br />
Batelier, mon ami, je sais que tout arrive<br />
A qui gar<strong>de</strong> l'espoir.<br />
Ce sera le matin ou ce sera le soir<br />
Mais je serai là, sur la rive.<br />
Tu diras : «Mon mat'lot<br />
A piqué la rougeole<br />
En tirant sa bordée<br />
Dans la rue Quincampoix.<br />
J'ai plus qu'à m' sabor<strong>de</strong>r<br />
Si j' mène pas mon pétrole<br />
Là-bas, dans le Hainaut<br />
Avant la fin du mois !»<br />
Alors, dans la splen<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s cuivres<br />
Et l'o<strong>de</strong>ur du chêne ciré<br />
Quand tu diras : "Veux-tu nous suivre ?»<br />
C'est par oui que je répondrai<br />
Et je me sentirai<br />
Revivre !<br />
Batelier, mon ami, nous remonterons la Seine<br />
J'en serai tout ébloui<br />
Et pour dire au revoir à mon île Saint-Louis<br />
Je ferai chanter la sirène...<br />
Île, qui, tant <strong>de</strong> fois<br />
Tranquille et désuète<br />
A cru partir d'ici<br />
Sur l'air d'une chanson<br />
Tu vois, c'est aujourd'hui<br />
Ton ami «le poète»<br />
Qui s'en va, mieux que toi<br />
Vers d'autres horizons !<br />
La route que j'avais suivie<br />
S'est brisée net, là, sur ce quai,<br />
Paris ne me fait plus envie.
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On dira que c'est abdiquer<br />
Non ! C'est ne pas manquer<br />
Sa vie !<br />
Mais, pour moi, batelier, tu serais en bisbille<br />
Avec ton syndicat<br />
Alors, pour en finir avec tous ces tracas<br />
Tu m' donnerais la main <strong>de</strong> ta fille.<br />
Elle a les yeux bleu clair,<br />
Elle ignore les ruses,<br />
Elle a <strong>de</strong>s gestes doux,<br />
Des seins fermes et ronds<br />
Et, dans les moments où<br />
L'on patiente aux écluses,<br />
Je lui jouerais <strong>de</strong>s airs<br />
Sur un accordéon.<br />
Mais tout cela n'est que rengaine<br />
Qu'il est décent <strong>de</strong> refouler.<br />
Croyez-moi, l'eau douce est malsaine<br />
Il vaut mieux boire et se soûler<br />
Que regar<strong>de</strong>r couler<br />
La Seine !<br />
L'aïeul<br />
Paroles & musique Jean-Roger <strong>Caussimon</strong><br />
Ma bru m'a conduit par la manche<br />
Jusqu'au p'tit banc qu'est sous l'tilleul.<br />
Y vont s' promener, dame, c'est dimanche<br />
Je reste là, je suis l'aïeul<br />
Je suis né... Bah !... Y a si longtemps<br />
Que ça m' fatigue <strong>de</strong> faire la somme<br />
De mes hivers ou d' mes printemps<br />
Enfin quoi, j' suis un vieux bonhomme.<br />
Mes prunelles sont d'venues toutes grises<br />
Depuis que'ques mois, j' peux plus rien voir<br />
Mais j' <strong>de</strong>vine le temps ! J'ai <strong>de</strong>s crises,<br />
J' suis tout rouillé quand va pleuvoir<br />
Mais aujourd'hui, j' sens qu'y fait clair<br />
Et j'entends qu' c'est plein d'oiseaux, dans l'air<br />
Et qu' dans les branches, c'est plein d'abeilles !<br />
Pas <strong>de</strong> danger qu'une me pique !<br />
Elles vont, comme ça, par cinq ou six<br />
Et l' soleil leur fait <strong>de</strong>s diadèmes<br />
C'était pareil, dans l' temps jadis<br />
Seulement, les filles, c'est plus les mêmes<br />
On veut pas croire, dans sa jeunesse,<br />
Qu'un beau jour, faudra cé<strong>de</strong>r l' pas
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On croit que ça dur'ra sans cesse<br />
Ou, mieux encore, on n'y pense pas<br />
On s' marie, on a <strong>de</strong>s bambins,<br />
On en est fier, on désespère<br />
De les voir grandir, ces bambins<br />
Et puis, un jour, va t' faire lanlaire<br />
Voilà qu' la fille prend du corsage<br />
Et qu' le fils part pour l' régiment.<br />
On s' dit "j' suis dans la force <strong>de</strong> l'âge"<br />
On se l' redit, jusqu'au moment<br />
Où on s' trouve seul, <strong>de</strong>uil après <strong>de</strong>uil<br />
Et la grand'route qu'on a suivie<br />
On la r'voit toute, en un clin d'œil,<br />
Que c'est long, que c'est bref, la vie<br />
Ma bru m'a conduit par la manche<br />
Jusqu'au p'tit banc qu'est sous l' tilleul.<br />
Y vont s' promener, dame, c'est dimanche<br />
Je reste là, je suis l'aïeul.<br />
La java <strong>de</strong> la Varenne<br />
Paroles Jean-Roger <strong>Caussimon</strong>, musique Jacques Datin<br />
A ceux qui ne savent pas<br />
Ce qu'était autrefois<br />
Mon coin <strong>de</strong> la Varenne<br />
J'crois que j' perdrais mon temps<br />
Si je prenais la peine<br />
De le leur raconter<br />
Quand venait le printemps<br />
De beaux lilas violets<br />
Fleurissaient par centaines<br />
Tandis qu' <strong>de</strong>-ci <strong>de</strong>-là<br />
Voltigeaient <strong>de</strong>s rengaines<br />
En forme <strong>de</strong> triolets<br />
Et c'est là un sam'di<br />
A c'que maman m'a dit<br />
Que j'suis v'nu<br />
Et qu' douc'ment j'ai grandi<br />
La java <strong>de</strong> la Varenne<br />
Dans la vie on n'l'oublie pas<br />
Quand on a le cœur en peine<br />
On la chante et puis ça va<br />
Et quand vient la fin d'la s'maine<br />
On la danse à petits pas<br />
La java <strong>de</strong> la Varenne<br />
C'est la reine <strong>de</strong>s javas
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On croit qu'ça s'ra sans fin<br />
La java et l'amour<br />
Les filles et la jeunesse<br />
Mais tout finit le jour<br />
Où la France a besoin<br />
De ses gars <strong>de</strong> vingt ans<br />
On part le cœur battant<br />
Et on s'retrouve au loin<br />
Baladant sa tristesse<br />
Déguisé en biffin<br />
En artilleur <strong>de</strong> Metz<br />
Ou marin <strong>de</strong> Lorient<br />
Mon copain mon p'tit gars<br />
Qu'elle est loin la java<br />
Rejoue la sur ton harmonica<br />
La la la la la la la<br />
(oui c'est ça) ta la la la<br />
Di la la la la la lère<br />
Di la la ta di la la<br />
Ah viv'ment que l'on revienne<br />
La danser à petits pas<br />
La java <strong>de</strong> la Varenne<br />
C'est la reine <strong>de</strong>s javas<br />
J'suis r'venu Dieu merci<br />
Et j'vis toujours ici<br />
Comme un vrai père tranquille<br />
Pour nourrir ma famille<br />
Pendant vingt ans j'ai pris<br />
Le même train pour Paris<br />
Maint'nant j'nattends plus rien<br />
Je voudrais seulement<br />
Lorsque le soleil brille<br />
Quand j'dors dans mon jardin<br />
Qu'une java bonn' fille<br />
Me prenne par la main<br />
En m'disant c'est fini<br />
La java <strong>de</strong> ta vie<br />
A présent c'est au revoir et merci<br />
La java <strong>de</strong> la Varenne<br />
Doucement me conduira<br />
Et si j'ai le cœur en peine<br />
J'la chant'rai et ça ira<br />
Et bonne chance à ceux qui viennent<br />
La danser à petits pas<br />
La java <strong>de</strong> la Varenne<br />
C'était la reine <strong>de</strong>s javas
16<br />
La java <strong>de</strong> la Varenne<br />
C'était la reine <strong>de</strong>s javas<br />
Le funambule<br />
Paroles Jean-Roger <strong>Caussimon</strong>, musique Francis Lai<br />
De tous ses copains du cirque forain<br />
Pas un n'avait dit au vieux funambule<br />
Qu'il était aussi parfois somnambule<br />
Ça n'aurait servi strictement à rien<br />
Le public parti, la lune <strong>de</strong>hors<br />
À travers les trous <strong>de</strong> la vieille toile<br />
Allumait un ciel tout rempli d'étoiles<br />
Le vieux funambule, arrivait alors<br />
Lui qui n'était pas tellement sûr <strong>de</strong> lui<br />
Qu'avait mal aux reins, qu'avait <strong>de</strong>s vertiges<br />
Était tout changé c'était un prodige<br />
Oui c'était vraiment le jour et la nuit<br />
Plus besoin d'ombrelle ni <strong>de</strong> balancier<br />
Les sauts périlleux <strong>de</strong>venaient faciles<br />
Il était gracieux, il était agile<br />
Comme un <strong>de</strong>mi-dieu, sur son fil d'acier<br />
Et ce fut ainsi qu'un enfant le vit<br />
Un enfant puni ou un fils <strong>de</strong> pauvre<br />
Qui s'était glissé dans l'o<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s fauves<br />
Et le regardait d'un regard ravi<br />
Spectateur fortuit <strong>de</strong> ce numéro<br />
L'enfant applaudit à tant <strong>de</strong> merveilles<br />
Mais un somnambule, quand on le réveille,<br />
Comme un funambule, ça tombe <strong>de</strong> haut<br />
De tous ses copains du cirque forain<br />
Pas un n'avait dit au vieux funambule<br />
Qu'il était aussi parfois somnambule<br />
Les gens du voyage sont <strong>de</strong>s gens très bien.<br />
Galilée<br />
Paroles <strong>de</strong> Jean-Roger <strong>Caussimon</strong>, musique <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong> Lochy<br />
Il s'est rétracté, Galilée<br />
Quand on lui a dit : "Tu seras brûlé<br />
Si contre les vents et marées<br />
Comme catin mène sa ron<strong>de</strong>..."<br />
Si, <strong>de</strong>vant le docte Conseil<br />
Parlant latin, et chamarré,
17<br />
Tu dis que Terre pour Soleil<br />
Comme catin mène sa ron<strong>de</strong>.<br />
Galilée ! Galilée !<br />
A sa place, qu'aurais-je fait ?<br />
Un bûcher, vraiment, ça effraie<br />
Et quand le sarment est trop frais<br />
Ca dure un siècle, une secon<strong>de</strong>.<br />
Quand on ne veut pas faire appel<br />
Au grand "absolvo" du Curé,<br />
Quand manque le bras fraternel,<br />
Il n'est plus rien qui vous secon<strong>de</strong>.<br />
Galilée ! Galilée !<br />
Force lui fut donc d'abjurer<br />
"Et pourtant, a-t-il murmuré,<br />
Elle tourne..." et c'est toujours vrai<br />
Avec <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> mon<strong>de</strong>.<br />
Avec ses joyeux arcs-en-ciel,<br />
Ses cosmonautes galonnés,<br />
Ses satellites artificiels<br />
Et ses nuées <strong>de</strong> fin du mon<strong>de</strong><br />
Galilée ! Galilée !<br />
La Commune est en lutte<br />
Paroles <strong>de</strong> Jean-Roger <strong>Caussimon</strong>, musique <strong>de</strong> Philippe Sar<strong>de</strong><br />
Film : Le juge et l'assassin <strong>de</strong> Bertand Tavernier-1976<br />
Sans doute, mon amour, on n’a pas eu <strong>de</strong> chance<br />
Il y avait la guerre<br />
Et nous avions vingt ans<br />
L’hiver <strong>de</strong> 70 fut hiver <strong>de</strong> souffrance<br />
Et pire est la misère<br />
En ce nouveau printemps...<br />
Les lilas vont fleurir les hauteurs <strong>de</strong> Belleville<br />
Les versants <strong>de</strong> la Butte<br />
Et le Bois <strong>de</strong> Meudon...<br />
Nous irons les cueillir en <strong>de</strong>s temps plus faciles...<br />
La Commune est en lutte<br />
Et <strong>de</strong>main, nous vaincrons...<br />
Nous avons entendu la voix <strong>de</strong>s camara<strong>de</strong>s :<br />
« Les Versaillais infâmes<br />
Approchent <strong>de</strong> Paris... »<br />
Tu m’as dit : « Avec toi, je vais aux barrica<strong>de</strong>s<br />
La place d’une femme
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Est près <strong>de</strong> son mari... »<br />
Quand le premier <strong>de</strong> nous est tombé sur les pierres<br />
En <strong>de</strong>rnière culbute<br />
Une balle en plein front<br />
Sur lui, tu t’es penchée pour fermer ses paupières...<br />
La Commune est en lutte<br />
Et <strong>de</strong>main, nous vaincrons...<br />
Ouvriers, paysans, unissons nos colères<br />
Malheur à qui nous vole<br />
En nous avilissant...<br />
Nous voulons le respect et <strong>de</strong> justes salaires<br />
Et le seuil <strong>de</strong>s écoles<br />
Ouvert à nos enfants...<br />
Nos parents ne savaient ni lire ni écrire<br />
On les traitait <strong>de</strong> brutes<br />
Ils acceptaient l’affront...<br />
L’Égalité, la vraie, est à qui la désire...<br />
La Commune est en lutte<br />
Et <strong>de</strong>main, nous vaincrons...<br />
Les valets <strong>de</strong>s tyrans étaient en plus grand nombre<br />
Il a fallu nous rendre<br />
On va nous fusiller<br />
Mais notre cri d’espoir qui va jaillir <strong>de</strong> l’ombre<br />
Le mon<strong>de</strong> va l’entendre<br />
Et ne plus l’oublier...<br />
Soldats, obéissez aux ordres <strong>de</strong> <strong>vos</strong> maîtres<br />
Que l’on nous exécute<br />
En nous visant au cœur<br />
De notre sang versé, la Liberté va naître...<br />
La Commune est en lutte<br />
Et nous sommes vainqueurs…