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Gilles a apporté son dynamisme et son talent. Nous avons développé ensemble le<br />

projet SALAMBO et collaboré à de multiples reprises dans le contexte<br />

d'EUROMED HERITAGE. Gilles a beaucoup apporté à ce processus en faisant<br />

preuve d'imagination et de séduction, et en sachant faire passer, avec clarté,<br />

conviction et un sens réel de la méthode, le message de l'ingénierie de formation.<br />

Il est de ceux que l'on n'oublie pas.<br />

Daniel Thérond<br />

Conseil de l'Europe<br />

L'ami Gilles Nourissier qui vient de nous quitter de façon si soudaine est encore<br />

présent et tout à fait vivant dans nos mémoires. Ici à l'ICCROM on entend<br />

encore son rire résonner dans nos salles de réunion et je ne peux oublier pour<br />

ma part tout le travail qu'il a accompli au bénéfice du patrimoine culturel de<br />

tant de pays autour de la Méditerranée.<br />

Véritable monument culturel, il a imprimé sa marque de plasticien et de<br />

formateur dans nombre de projets où l'UNESCO, l'ICCROM et l'ICOMOS l'ont<br />

toujours considéré comme un expert incontournable.<br />

Mounir Bouchenaki<br />

Directeur général, ICCROM<br />

Par sa passion profonde pour ces savoir-faire fragiles qui s'expriment dans le<br />

patrimoine et sa conservation, Gilles Nourissier a gagné l'amitié et la<br />

collaboration fertile de gens aux multiples horizons. Par son engagement, il a<br />

été élu au Comité exécutif de l'ICOMOS. Par son intérêt véritable pour la<br />

valorisation des talents de nos membres, il a créé pour l'ICOMOS de nouveaux<br />

outils qui ont suscité l'adhésion des plus sceptiques. En nous quittant, Gilles<br />

nous a lancé le défi de faire croître les graines qu'il laisse en héritage. Déjà ses<br />

collègues et amis, nous deviendrons donc ses complices pour ce faire. Merci.<br />

Dinu Bumbaru<br />

Secrétaire général, ICOMOS<br />

Gilles Nourissier était de ceux qu'on avait le sentiment d'avoir toujours connu.<br />

J'avais avec lui, dès le premier jour, une complicité totale, une certitude de nous<br />

comprendre sans besoin d'explications et une confiance réciproque. C'est ainsi<br />

que le projet lointain et merveilleux de sauvegarde de la ville de Lunag Prabang<br />

nous a réunis avec Isabelle Longuet de la DAPA et Minja Yang de l'UNESCO, et<br />

depuis nos relations professionnelles étaient aussi devenues fraternelles.<br />

Yves Dauge<br />

Sénateur d'Indre-et-Loire<br />

Conseiller spécial auprès du sous-directeur<br />

de l'UNESCO pour la culture<br />

Comment ne pas regretter profondément le départ d'un homme fort, actif,<br />

bouillonnant d'idées et qui aimait la vie autant que Gilles ?<br />

En novembre 2005, Gilles Nourissier était à Chypre pour enseigner au<br />

séminaire Réhabilitation et Paysage Urbain. Je le vois marcher dans les rues de<br />

la vieille ville de Nicosie, examinant les façades d'un œil attentif, faisant des<br />

commentaires sur l'architecture qui reflétaient un savoir profond dans ce<br />

domaine, posant des questions avec l'avidité d'un esprit curieux. On sentait<br />

bien qu'à ce moment il savourait la connaissance d'un pays qu'il visitait pour<br />

la première fois et en profitait pour enrichir encore plus son expérience dans<br />

un domaine qui le passionnait. Gilles Nourissier, un homme qui savait vivre.<br />

5<br />

Evi Fiouri<br />

Département des Antiquités de Chypre<br />

Gilles était un de ceux qui avaient inspiré à la fin des années 90 la création du<br />

Centre des métiers du patrimoine de la Paix-Dieu, la structure de son<br />

programme de stages et les débuts de mise en œuvre de celui-ci, avec l'aide<br />

d'artisans choisis par lui. Modèle de dynamisme et d'initiative, il savait aussi<br />

apprécier la vie et chacun de nos déjeuners de travail à Amay ou à Avignon,<br />

toujours agrémentés d'un bon vin. S'il fut enrichissant pour moi au cours de<br />

ces huit années, il fut aussi un bon compagnon de rencontre. Lors de ce qui<br />

allait être, hélas, notre dernière discussion, en avril à l'hôpital, il avait encore<br />

exploré avec un énorme optimisme des pistes de collaboration entre nos deux<br />

organismes. La suite se fera sans lui mais, à la Paix-Dieu, dans son état d'esprit.<br />

Freddy Joris<br />

Directeur de l'Institut du Patrimoine<br />

Wallon<br />

En poste comme architecte des bâtiments de France dans le Tarn-et-<br />

Garonne puis en Haute-Garonne dans les années 1980, j'ai organisé avec<br />

l'École d'Avignon cinq ou six stages de formation pour les artisans, les<br />

entrepreneurs et les architectes sur la restauration du bâti ancien. J'ai aussi<br />

participé à une mission à Singapour qui comportait un chantier école. Plus<br />

récemment, en 2003 et 2004, j'ai contribué avec Gilles Nourissier à une étude<br />

pour la Banque mondiale sur les formations au patrimoine en Tunisie. Ces<br />

expériences m'ont amenée à mesurer et à apprécier la très grande culture, le<br />

professionnalisme et les qualités humaines de Gilles.<br />

Mireille Grubert<br />

Architecte et urbaniste en chef de l'État<br />

Directrice de l'École de Chaillot<br />

J'ai connu en Gilles la passion du travail sur le patrimoine. Le projet Corpus<br />

Levant et ses activités au sein de l'ICOMOS marquent ses qualités<br />

professionnelles et son engagement persistant. C'était une personne qui<br />

laissait, à travers son esprit enchanteur et son aimable caractère, un impact<br />

inévitable sur son entourage. Son décès subit m'a touché au cœur ; hélas son<br />

âme est partie mais son souvenir reste. Je vais garder le souvenir de Gilles dans<br />

ma mémoire et ce pour toujours.<br />

Maan Chibli<br />

Maire d'Alep<br />

Nous devions partir en mission en Afrique. Quelques jours avant le départ, il<br />

s'est dédit. J'ai pensé qu'il avait trouvé plus important à faire. De retour<br />

d'Afrique, j'ai appris que ce « plus important » était en réalité un « plus grave<br />

» frappé d'un mot que beaucoup hésitent à prononcer. Quelques semaines plus<br />

tard, fatigué, marqué, il réapparaissait : le cap difficile était passé, avec des<br />

jours durs devant lui mais quand même un futur. Puis, peu après cette<br />

réapparition, ce fut un silence suspect, plus de réponses aux messages. Puis<br />

quelqu'un a téléphoné, un appel de ceux où avant d'avoir entendu ce dont il<br />

s'agit on le sait presque. Ensuite, est remonté le souvenir de la dernière<br />

rencontre où nous avons terminé une réunion avec les conclusions nécessaires,<br />

où nous avons dit les derniers mots, où nous nous sommes salués sans que je<br />

sache que, incroyablement, une porte banale se refermait pour la dernière fois.<br />

Ensuite, remontèrent d'autres souvenirs communs de voyages, de travail,<br />

d'entretiens : comme les traces fragiles de quelque chose qui, sans raison, ne<br />

peut plus être.<br />

Michel Polge<br />

Architecte urbaniste en chef de l'État<br />

Adjoint à la présidente du Pôle de lutte<br />

contre l'habitat indigne

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