Statut nutritionnel du lapereau - Les thèses en ligne de l'INP - Institut ...
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N° d'ordre : 2330<br />
THESE<br />
Prés<strong>en</strong>tée pour obt<strong>en</strong>ir<br />
LE TITRE DE DOCTEUR DE L'INSTITUT NATIONAL POLYTECHNIQUE DE TOULOUSE<br />
Ecole doctorale : Sci<strong>en</strong>ces Ecologiques, Vétérinaires, Agronomiques et Bioingénieries<br />
Spécialité : Qualité et Sécurité <strong>de</strong>s Alim<strong>en</strong>ts<br />
Par Mélanie GALLOIS<br />
STATUT NUTRITIONNEL DU LAPEREAU :<br />
MATURATION DES STRUCTURES ET DES FONCTIONS DIGESTIVES<br />
ET SENSIBILITE A UNE INFECTION PAR UNE SOUCHE<br />
ENTEROPATHOGENE D'ESCHERICHIA COLI<br />
M.<br />
MM.<br />
Sout<strong>en</strong>ue le 17/03/2006 <strong>de</strong>vant le jury composé <strong>de</strong> :<br />
J.P. LALLES<br />
T. GIDENNE<br />
E. BLAS<br />
J. LE DIVIDICH<br />
S. BOULLIER<br />
A. BOURDILLON<br />
- 0 -<br />
Présid<strong>en</strong>t<br />
Directeur <strong>de</strong> thèse<br />
Rapporteur<br />
Rapporteur<br />
Membre<br />
Membre
N° d'ordre : 2330<br />
THESE<br />
Prés<strong>en</strong>tée pour obt<strong>en</strong>ir<br />
LE TITRE DE DOCTEUR DE L'INSTITUT NATIONAL POLYTECHNIQUE DE TOULOUSE<br />
Ecole doctorale : Sci<strong>en</strong>ces Ecologiques, Vétérinaires, Agronomiques et Bioingénieries<br />
Spécialité : Qualité et Sécurité <strong>de</strong>s Alim<strong>en</strong>ts<br />
Par Mélanie GALLOIS<br />
STATUT NUTRITIONNEL DU LAPEREAU :<br />
MATURATION DES STRUCTURES ET DES FONCTIONS DIGESTIVES<br />
ET SENSIBILITE A UNE INFECTION PAR UNE SOUCHE<br />
ENTEROPATHOGENE D'ESCHERICHIA COLI<br />
M.<br />
MM.<br />
Sout<strong>en</strong>ue le 17/03/2006 <strong>de</strong>vant le jury composé <strong>de</strong> :<br />
J.P. LALLES<br />
T. GIDENNE<br />
E. BLAS<br />
J. LE DIVIDICH<br />
S. BOULLIER<br />
A. BOURDILLON<br />
- 1 -<br />
Présid<strong>en</strong>t<br />
Directeur <strong>de</strong> thèse<br />
Rapporteur<br />
Rapporteur<br />
Membre<br />
Membre
- 2 -
REMERCIEMENTS<br />
Le travail prés<strong>en</strong>té dans ce mémoire <strong>de</strong> thèse a été réalisé à la Station <strong>de</strong> Recherches<br />
Cunicoles (SRC) <strong>de</strong> l’<strong>Institut</strong> National <strong>de</strong> la Recherche Agronomique (INRA) à Auzeville<br />
(31), et a bénéficié <strong>du</strong> souti<strong>en</strong> financier <strong>de</strong> Cybélia <strong>du</strong> groupe Glon.<br />
Je ti<strong>en</strong>s dans un premier temps à remercier vivem<strong>en</strong>t les membres <strong>du</strong> jury <strong>de</strong> cette thèse :<br />
M. Jean-Paul LALLES <strong>de</strong> l'unité SENAH <strong>de</strong> l'INRA <strong>de</strong> R<strong>en</strong>nes <strong>de</strong> m'avoir fait l'honneur<br />
d'accepter la présid<strong>en</strong>ce <strong>du</strong> jury <strong>de</strong> cette thèse.<br />
MM. Enrique BLAS <strong>de</strong> l'unité d'Alim<strong>en</strong>tation Animale <strong>de</strong> l'Université Polytechnique <strong>de</strong><br />
Val<strong>en</strong>ce (Espagne), et Jean LE DIVIDICH <strong>de</strong> l'unité Système d'Elevage, Nutrition Animale et<br />
Humaine (SENAH) <strong>de</strong> l'INRA <strong>de</strong> R<strong>en</strong>nes, pour avoir accepté d'être rapporteurs <strong>de</strong> cette thèse.<br />
Je vous assure <strong>de</strong> ma profon<strong>de</strong> reconnaissance.<br />
Mmes Séverine BOULLIER <strong>de</strong> l'unité Interactions Hôtes - Ag<strong>en</strong>ts Pathogènes (IHAP) <strong>de</strong><br />
l'Ecole Nationale Vétérinaire <strong>de</strong> Toulouse (ENVT) et Anne BOURDILLON <strong>de</strong> Cybélia <strong>du</strong><br />
groupe Glon, pour avoir accepté <strong>de</strong> participer à ce jury.<br />
M. Thierry GIDENNE, directeur <strong>de</strong> cette thèse, pour m’avoir accueillie dans son<br />
laboratoire, pour avoir <strong>en</strong>cadré ces travaux et pour la confiance qu'il m'a témoignée au cours<br />
<strong>de</strong> ces 3 années.<br />
J’adresse mes sincères remerciem<strong>en</strong>ts à tous ceux qui ont contribué à la réalisation <strong>de</strong> ces<br />
travaux :<br />
Anne BOURDILLON, Sandrine VERDELHAN, Annick MOREL-SAIVES et Bertrand<br />
RENOUF <strong>de</strong> Cybélia <strong>du</strong> groupe Glon pour l'intérêt constant qu'ils ont porté aux travaux<br />
réalisés, pour leur confiance et leurs avis et conseils constructifs lors <strong>de</strong>s comités <strong>de</strong> thèse.<br />
Séverine BOULLIER et Alain MILON <strong>de</strong> l'unité IHAP <strong>de</strong> l'ENVT pour leur collaboration<br />
au cours <strong>de</strong> ces travaux, leur disponibilité et leurs conseils avisés. Un grand merci égalem<strong>en</strong>t à<br />
Christian TASCA, Cécile CAUBET et Cécile COUDERT pour leur ai<strong>de</strong> technique et leur<br />
sympathie.<br />
- 3 -
Isabelle LE HUËROU-LURON et Jean-Paul LALLES <strong>de</strong> l’unité SENAH <strong>de</strong> l’INRA <strong>de</strong><br />
R<strong>en</strong>nes pour leur accueil chaleureux au sein <strong>de</strong> leur équipe et pour le temps consacré à<br />
m'<strong>en</strong>seigner les rudim<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> l’analyse morphométrique et <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>zymologie. Un grand merci<br />
à Véronique ROME, Gérard SAVARY et Lucile BROTIER pour leur précieux appui dans<br />
l'appr<strong>en</strong>tissage <strong>de</strong> ces métho<strong>de</strong>s.<br />
Marie-Clau<strong>de</strong> NICOT et Marie-Luce CHEMIT <strong>de</strong> l'équipe Nutrition <strong>de</strong> la vache laitière et<br />
qualité <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> l’ENVT pour m'avoir initiée aux analyses d’ytterbium et d’aci<strong>de</strong>s gras, pour<br />
leur sourire et leur gran<strong>de</strong> disponibilité.<br />
Hervé REMIGNON <strong>du</strong> laboratoire <strong>de</strong> Zootechnie et Qualité <strong>de</strong>s Pro<strong>du</strong>its Animaux <strong>de</strong><br />
l’Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie <strong>de</strong> Toulouse, pour avoir cons<strong>en</strong>ti <strong>de</strong> m'accueillir<br />
<strong>du</strong>rant <strong>de</strong> longues heures au sein <strong>de</strong> son unité pour l'analyse d'images sur Visilog.<br />
J'exprime égalem<strong>en</strong>t toute ma reconnaissance à l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> l’équipe <strong>de</strong> la Station <strong>de</strong><br />
Recherches Cunicoles, sans qui ce travail n’aurait pu voir le jour :<br />
Viviane BATAILLER, pour son ai<strong>de</strong> administrative au cours <strong>de</strong> ces 3 années, mais aussi<br />
pour sa perpétuelle bi<strong>en</strong>veillance. Muriel SEGURA pour sa pati<strong>en</strong>ce et sa motivation à<br />
m'<strong>en</strong>seigner les notions ess<strong>en</strong>tielles <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong> laboratoire, pour son ai<strong>de</strong> chaleureuse et<br />
sa bonne humeur. Carole BANNELIER et Véronique TARTIE pour leur ai<strong>de</strong> amicale et<br />
technique, leurs conseils et leur disponibilité. Laur<strong>en</strong>ce FORTUN-LAMOTHE pour avoir<br />
suivi consci<strong>en</strong>cieusem<strong>en</strong>t l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> ce travail, et pour ses conseils éclairés. Laur<strong>en</strong>t<br />
CAUQUIL, Sylvie COMBES et Béatrice DARCHE pour les mom<strong>en</strong>ts partagés au cours <strong>de</strong><br />
ces trois années. André LAPANOUSE, Patrick AYMARD, Jean DE DAPPER et Jacques DE<br />
DAPPER pour leur appui technique à l’élevage. Michèle THEAU-CLEMENT pour son<br />
oreille att<strong>en</strong>tive, notamm<strong>en</strong>t lors <strong>de</strong> la "<strong>de</strong>rnière <strong>ligne</strong> droite". Andréa MICHELAN et Juan<br />
ORENGO pour leur participation plus qu'active à ce travail et leur bonne humeur. Aux<br />
stagiaires et thésards dont j'ai croisé le chemin, et le sourire : Alex, Kimsé, Sandrine, Miranda,<br />
Lisiane, Vinc<strong>en</strong>t, Nadia, Alexandre…<br />
Enfin, je voudrais remercier tout particulièrem<strong>en</strong>t ma petite famille pour son souti<strong>en</strong><br />
constant tout au long <strong>de</strong> mes étu<strong>de</strong>s. Promis, j'arrête !!!<br />
Mille mercis à mes amis d'<strong>en</strong>fance, <strong>de</strong> cheval, <strong>de</strong> soirées, <strong>de</strong> voyages, <strong>de</strong> bala<strong>de</strong>s,<br />
d'école… pour leur réconfort.<br />
A Doudou…<br />
- 4 -
PUBLICATIONS ET COMMUNICATIONS SE RAPPORTANT A LA THESE<br />
PUBLICATIONS DANS DES REVUES A COMITE DE LECTURE<br />
GALLOIS M., GIDENNE T., FORTUN-LAMOTHE L., LE HUËROU-LURON I., LALLES J.P., 2005.<br />
An early stimulation of solid feed intake slightly influ<strong>en</strong>ces the morphological gut<br />
maturation in the rabbit. Reprod Nutr Dev, 45 (1) : 109-122.<br />
GALLOIS M., LE HUËROU-LURON I., FORTUN-LAMOTHE L., LALLES J.P., GIDENNE T.<br />
Adaptability of the digestive function to an early stimulation of the solid feed intake in the<br />
young rabbit. I. Digestive pot<strong>en</strong>tial: small intestinal <strong>en</strong>zymatic and cæcal microbial<br />
activities. (Soumis à J Anim Sci).<br />
GALLOIS M., FORTUN-LAMOTHE L., MICHELAN A., GIDENNE T. Adaptability of the<br />
digestive function to an early stimulation of the solid feed intake in the young rabbit. II.<br />
Digestive capacities: nutri<strong>en</strong>t digestion in the small intestine and in the whole digestive tract.<br />
(Soumis à J Anim Sci).<br />
COMMUNICATIONS DANS DES CONGRES<br />
Communications orales<br />
GALLOIS M., BOULLIER S., MILON A., GIDENNE T., 2005. Age au sevrage et s<strong>en</strong>sibilité à<br />
une infection expérim<strong>en</strong>tale par une souche d'E. coli O103. In : 11 èmes Journées <strong>de</strong> la<br />
Recherche Cunicole, 29-30 novembre, Paris, France, 1 : 249-252.<br />
GALLOIS M., GIDENNE T., FORTUN-LAMOTHE L., LE HUËROU-LURON I., LALLES J.P., 2004.<br />
Weaning age and <strong>de</strong>velopm<strong>en</strong>t of the small intestinal mucosa in the young rabbit. In : 8 th<br />
World Rabbit Congress, 7-10 septembre, Puebla, Mexique : 1079-1085.<br />
GALLOIS M., GIDENNE T., FORTUN-LAMOTHE L., SEGURA M., 2004. Enzymatic profile in<br />
the small intestinal mucosa of the young rabbit weaned at 21 or 35 days of age. In : 4 th<br />
European Meeting COST Action 848, 24-26 juin, Madrid, Espagne, 1 : 18-19.<br />
- 5 -
GALLOIS M., GIDENNE T., FORTUN-LAMOTHE L., 2003. Sevrage précoce <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x :<br />
conséqu<strong>en</strong>ces sur le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’appareil digestif <strong>en</strong> relation avec les performances<br />
zootechniques. In : 10 èmes Journées <strong>de</strong> la Recherche Cunicole, 19-20 novembre, Paris, France,<br />
1 : 127-130.<br />
GALLOIS M., GIDENNE T., FORTUN-LAMOTHE L., 2003. Digestive <strong>de</strong>velopm<strong>en</strong>t in the<br />
young rabbit: impact of a weaning at 21d. 3 rd European Meeting COST Action 848, 25-27<br />
septembre, Prague, République Tchèque, 1 : 15.<br />
Poster<br />
GALLOIS M., GIDENNE T., LE HUËROU-LURON I., LALLES J.P., 2005. Réponse<br />
fonctionnelle <strong>de</strong> la muqueuse digestive à un sevrage précoce chez le <strong>lapereau</strong>. In : 1 ères<br />
Journées d'Animation Sci<strong>en</strong>tifique <strong>du</strong> Départem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Physiologie Animale et Systèmes<br />
d'Elevage, INRA, 15-16 mars, Tours, France, 1 : 130.<br />
- 6 -
TABLE DES MATIERES<br />
LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................................12<br />
LISTE DES FIGURES............................................................................................................................14<br />
LISTE DES PHOTOS.............................................................................................................................17<br />
LISTE DES ANNEXES...........................................................................................................................17<br />
LISTE DES ABBREVIATIONS...............................................................................................................18<br />
INTRODUCTION GENERALE .......................................................................................... 19<br />
ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE ............................................................................................ 23<br />
INTRODUCTION..................................................................................................................................25<br />
CHAPITRE 1 - L'APPAREIL DIGESTIF : DUALITE DE FONCTIONS.....................................................27<br />
I. UN ENSEMBLE DE COMPARTIMENTS : DIGESTION ET ABSORPTION DE<br />
NUTRIMENTS, ET LUTTE CONTRE LES AGENTS INDESIRABLES...................................................27<br />
I.A. Organisation générale ...........................................................................................................................................27<br />
I.B. Structure histologique ...........................................................................................................................................28<br />
II. LA FONCTION DE DIGESTION............................................................................................................29<br />
II.A. De la préh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts à la déglutition <strong>du</strong> bol alim<strong>en</strong>taire .......................................................................29<br />
II.A.1. Le lapin : un herbivore .................................................................................................................................29<br />
II.A.2. Une cavité buccale spécifique <strong>de</strong>s Lagomorphes .........................................................................................30<br />
II.B. La digestion gastrique..........................................................................................................................................31<br />
II.B.1. Une muqueuse gastrique <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t sécrétante ..........................................................................................31<br />
II.B.2. Un début <strong>de</strong> digestion protéique et lipidique ................................................................................................32<br />
II.B.3. Un brassage avant transfert vers l'intestin grêle............................................................................................33<br />
II.C. L'intestin grêle : site majeur <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> digestion et d'absorption..........................................................34<br />
II.C.1. Une augm<strong>en</strong>tation considérable <strong>de</strong> la surface d'échange ..............................................................................34<br />
II.C.2. Des glan<strong>de</strong>s associées participant activem<strong>en</strong>t à la digestion.........................................................................36<br />
II.C.3. Neutralisation <strong>du</strong> chyme gastrique ...............................................................................................................37<br />
II.C.4. Fonction digestive ........................................................................................................................................37<br />
II.C.5. Transfert <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u luminal vers le cæcum ................................................................................................40<br />
II.D. Le cæcum : une ai<strong>de</strong> microbi<strong>en</strong>ne pour la digestion <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t.........................................................................41<br />
II.D.1. Un réservoir volumineux..............................................................................................................................41<br />
II.D.2. Une flore particulière chez le lapin...............................................................................................................42<br />
II.D.3. Action <strong>de</strong> la microflore sur la physiologie <strong>nutritionnel</strong>le <strong>de</strong> l'hôte...............................................................45<br />
II.D.4. Temps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts dans le cæcum...........................................................................................48<br />
II.E. Le côlon : formation <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> feces ........................................................................................................48<br />
II.E.1. Une essoreuse et un lubrifiant <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal ..........................................................................................48<br />
II.E.2. Cæcotrophes et fèces <strong>du</strong>res...........................................................................................................................49<br />
II.F. Efficacité digestive...............................................................................................................................................51<br />
III. LA FONCTION DE DEFENSE CONTRE LES AGENTS INDESIRABLES........................................52<br />
III.A. Des moy<strong>en</strong>s non spécifiques ..............................................................................................................................52<br />
III.A.1. La flore résid<strong>en</strong>te ........................................................................................................................................52<br />
III.A.2. Barrières physiques et chimiques................................................................................................................53<br />
III.B. Des moy<strong>en</strong>s immunitaires spécifiques................................................................................................................53<br />
III.B.1. Le tissu lymphoï<strong>de</strong> associé à l'intestin (GALT) : structure..........................................................................54<br />
III.B.2. Réponse immunitaire intestinale : rôle <strong>de</strong>s IgA...........................................................................................55<br />
III.B.3. Tolérance orale............................................................................................................................................57<br />
IV. L’ECOSYSTEME INTESTINAL : UN EQUILIBRE DYNAMIQUE ET FRAGILE............................58<br />
- 7 -
CHAPITRE 2 - LE SEVRAGE DU LAPEREAU : VERS UN EQUILIBRE DES FONCTIONS<br />
INTESTINALES ....................................................................................................................................61<br />
I. CHANGEMENTS NUTRITIONNELS AUTOUR DU SEVRAGE ..........................................................61<br />
I.A. Modalités <strong>de</strong> réalisation ........................................................................................................................................61<br />
I.B. Changem<strong>en</strong>t d'alim<strong>en</strong>tation : <strong>du</strong> lait maternel à l'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> végétal...............................................................62<br />
I.B.1. Du lait <strong>de</strong> lapine….........................................................................................................................................62<br />
I.B.2. …à un alim<strong>en</strong>t granulé...................................................................................................................................64<br />
II. LES CHANGEMENTS STRUCTURAUX ET FONCTIONNELS DE L'APPAREIL DIGESTIF<br />
AUTOUR DU SEVRAGE.............................................................................................................................65<br />
II.A. Développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts digestifs................................................................................................................65<br />
II.A.1. Evolution post-natale....................................................................................................................................65<br />
II.A.2. Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation ...........................................................................................................................66<br />
II.B. Développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la muqueuse intestinale .........................................................................................................66<br />
II.B.1. Evolution post-natale....................................................................................................................................66<br />
II.B.2. Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation............................................................................................................................67<br />
II.C. Développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s sécrétions <strong>en</strong>dogènes ...........................................................................................................68<br />
II.C.1. Enzymes gastriques ......................................................................................................................................68<br />
II.C.2. Enzymes pancréatiques.................................................................................................................................68<br />
II.C.3. Enzymes <strong>de</strong> la muqueuse intestinale ............................................................................................................69<br />
II.D. Colonisation microbi<strong>en</strong>ne....................................................................................................................................70<br />
II.D.1. Evolution post-natale....................................................................................................................................70<br />
II.D.2. Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation ...........................................................................................................................71<br />
III. D'UNE IMMUNITE PASSIVE, VIA LA LAPINE, A UNE IMMUNITE ACTIVE DU<br />
LAPEREAU...................................................................................................................................................72<br />
III.A. Immunité passive transmise par la mère.............................................................................................................72<br />
III.B. Développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'immunité active..................................................................................................................72<br />
IV. LE SEVRAGE : UNE TRANSITION NON MAITRISEE EN ELEVAGE CUNICOLE.......................74<br />
IV.A. Une situation sanitaire instable <strong>en</strong> France ..........................................................................................................74<br />
IV.A.1. Fréqu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s affections <strong>du</strong> système digestif .............................................................................................74<br />
IV.A.2. Complexité <strong>de</strong> l'étio-pathogénie <strong>de</strong>s affections <strong>du</strong> système digestif ...........................................................74<br />
IV.A.3. Revue <strong>de</strong>s principales maladies digestives..................................................................................................75<br />
IV.A.4. Un exemple d'ag<strong>en</strong>t infectieux : les Escherichia coli <strong>en</strong>téropathogènes.....................................................76<br />
IV.B. Voies d'amélioration <strong>de</strong> la transition autour <strong>du</strong> sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x...............................................................79<br />
IV.B.1. Prophylaxies sanitaire et médicale, traitem<strong>en</strong>ts...........................................................................................79<br />
IV.B.2. Adapter l'alim<strong>en</strong>tation <strong>du</strong> jeune ..................................................................................................................80<br />
CONCLUSIONS ET OBJECTIFS DE CE TRAVAIL DE THESE ...............................................................87<br />
ETUDE EXPERIMENTALE................................................................................................ 91<br />
CHAPITRE 1 - LE STATUT NUTRITIONNEL DU LAPEREAU, VIA LA MODULATION DE L'AGE<br />
AU SEVRAGE, INFLUENCE-T-IL LE DEVELOPPEMENT DE LA FONCTION DE DIGESTION ? .............93<br />
I. OBJECTIFS ET CHOIX DU MODELE ....................................................................................................93<br />
I.A. Objectifs................................................................................................................................................................93<br />
I.B. Choix <strong>du</strong> modèle ...................................................................................................................................................93<br />
II. MOYENS EXPERIMENTAUX GENERAUX.........................................................................................94<br />
II.A. Schémas éxpérim<strong>en</strong>taux ......................................................................................................................................94<br />
II.B. Animaux, logem<strong>en</strong>t et alim<strong>en</strong>tation .....................................................................................................................96<br />
II.B.1. Animaux et logem<strong>en</strong>t ...................................................................................................................................96<br />
II.B.2. Alim<strong>en</strong>tation.................................................................................................................................................98<br />
II.C. Contrôle <strong>de</strong> l'ingestion et <strong>de</strong> la croissance .........................................................................................................100<br />
II.D. Mesures et prélèvem<strong>en</strong>ts réalisés au cours <strong>de</strong>s abattages...................................................................................100<br />
II.D.1. Choix <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x abattus et <strong>de</strong> l'heure d'abattage ..................................................................................100<br />
II.D.2. Mesures et prélèvem<strong>en</strong>ts réalisés ...............................................................................................................100<br />
III. LES PERFORMANCES ZOOTECHNIQUES SONT AFFECTEES PAR L'AGE AU SEVRAGE.....102<br />
III.A. Analyse <strong>de</strong>s données ........................................................................................................................................102<br />
III.B. Résultats : Poids et vitesses <strong>de</strong> croissance ........................................................................................................103<br />
III.C. Résultats : Ingestions d'alim<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> lait..........................................................................................................104<br />
III.C.1. Evolution <strong>de</strong>s profils d'ingestion lait / alim<strong>en</strong>t granulé .............................................................................104<br />
III.C.2. Evolution <strong>de</strong> l'ingestion <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> 21-35 jours................................................106<br />
III.D. Discussion ........................................................................................................................................................108<br />
- 8 -
IV. LE DEVELOPPEMENT STRUCTURAL DE L'APPAREIL DIGESTIF EST PEU INFLUENCE<br />
PAR L'AGE AU SEVRAGE .......................................................................................................................109<br />
IV.A. Evolution anatomique <strong>de</strong> l'appareil digestif <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage....................................................109<br />
IV.A.1. Analyse <strong>de</strong>s données.................................................................................................................................109<br />
IV.A.2. Résultats : Poids <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs et <strong>de</strong> leurs cont<strong>en</strong>us...................................................109<br />
IV.A.3. Résultats : Longueur <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs.............................................................................113<br />
IV.A.4. Discussion.................................................................................................................................................114<br />
IV.B. Evolution histologique <strong>de</strong> l'intestin grêle <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage........................................................115<br />
IV.B.1. Métho<strong>de</strong> ....................................................................................................................................................115<br />
IV.B.2. Résultats : Evolution morphométrique <strong>de</strong>s villosités et <strong>de</strong>s cryptes intestinales.......................................116<br />
IV.B.3. Discussion.................................................................................................................................................120<br />
V. LES CAPACITES DE DIGESTION DES LAPEREAUX SONT MODULABLES EN<br />
FONCTION DE L'AGE AU SEVRAGE.....................................................................................................123<br />
V.A. Développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> pot<strong>en</strong>tiel <strong>en</strong>zymatique <strong>en</strong>dogène.........................................................................................123<br />
V.A.1. Métho<strong>de</strong>s....................................................................................................................................................123<br />
V.A.2. Résultats : Evolution <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> l'intestin grêle.............................................................125<br />
V.A.3. Résultats : Un milieu d'action <strong>de</strong> l'équipem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>zymatique différ<strong>en</strong>t, évolution <strong>du</strong> pH stomacal <strong>en</strong><br />
fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage...................................................................................................................................132<br />
V.A.4. Discussion..................................................................................................................................................132<br />
V.B. Développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> pot<strong>en</strong>tiel <strong>en</strong>zymatique bactéri<strong>en</strong> et <strong>de</strong> l'activité ferm<strong>en</strong>taire dans le cæcum .......................136<br />
V.B.1. Métho<strong>de</strong>s....................................................................................................................................................136<br />
V.B.2. Résultats : Evolution <strong>de</strong>s activités fibrolytiques bactéri<strong>en</strong>nes ....................................................................137<br />
V.B.3. Résultats : Evolution <strong>de</strong>s activités ferm<strong>en</strong>taires cæcales............................................................................139<br />
V.B.4. Discussion ..................................................................................................................................................142<br />
V.C. Evaluation <strong>de</strong> l'efficacité <strong>de</strong> la digestion : digestibilités iléale et fécale ............................................................144<br />
V.C.1. Métho<strong>de</strong>s....................................................................................................................................................144<br />
V.C.2. Résultats : Digestibilité iléale <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t à 28 et à 42 jours .....................................................................149<br />
V.C.3. Résultats : Digestibilité fécale <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 24 et 28 jours, et <strong>en</strong>tre 38 et 42 jours.............................150<br />
V.C.4. Discussion <strong>de</strong>s aspects méthodologiques ...................................................................................................154<br />
V.D. Evaluation <strong>de</strong> l'efficacité <strong>de</strong> la digestion : bilans digestifs ................................................................................156<br />
V.D.1. Métho<strong>de</strong>s....................................................................................................................................................156<br />
V.D.2. Résultats : Bilan digestif au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> 24-28 jours......................................................................156<br />
V.D.3. Résultats : Bilan digestif au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> 38-42 jours......................................................................159<br />
V.D.4. Discussion : Efficacité <strong>de</strong> la digestion <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage......................................................161<br />
CHAPITRE 2 - LE STATUT NUTRITIONNEL DU LAPEREAU, VIA LA MODULATION DE L'AGE<br />
AU SEVRAGE, INFLUENCE-T-IL SA SENSIBILITE A UNE INFECTION EXPERIMENTALE PAR<br />
UNE SOUCHE ENTEROPATHOGENE D'E. COLI ?..............................................................................165<br />
I. OBJECTIFS ET CHOIX DU MODELE ..................................................................................................165<br />
I.A. Objectifs..............................................................................................................................................................165<br />
I.B. Choix <strong>du</strong> modèle .................................................................................................................................................165<br />
II. MOYENS EXPERIMENTAUX .............................................................................................................166<br />
II.A. Schéma expérim<strong>en</strong>tal.........................................................................................................................................166<br />
II.B. Animaux, logem<strong>en</strong>t et alim<strong>en</strong>tation ...................................................................................................................167<br />
II.B.1. Animaux et logem<strong>en</strong>t .................................................................................................................................167<br />
II.B.2. Alim<strong>en</strong>tation...............................................................................................................................................168<br />
II.C. Inoculations expérim<strong>en</strong>tales...............................................................................................................................169<br />
II.C.1. Description <strong>de</strong>s souches bactéri<strong>en</strong>nes.........................................................................................................169<br />
II.C.2. Préparation <strong>de</strong> l'inoculum ...........................................................................................................................169<br />
II.C.3. Inoculations ................................................................................................................................................169<br />
II.D. Suivi sanitaire ....................................................................................................................................................170<br />
II.D.1. Exam<strong>en</strong>s cliniques......................................................................................................................................170<br />
II.D.2. Autopsies....................................................................................................................................................170<br />
II.E. Evaluation <strong>de</strong>s performances .............................................................................................................................170<br />
II.F. Suivis bactériologiques et sérologiques..............................................................................................................171<br />
II.F.1. Bactériologies cæcales et fécales ................................................................................................................171<br />
II.F.2. Sérologies ...................................................................................................................................................172<br />
II.G. Analyse <strong>de</strong>s données..........................................................................................................................................173<br />
III. DEROULEMENT GENERAL DE L'EXPERIMENTATION ..............................................................174<br />
III.A. Vérifications expérim<strong>en</strong>tales ............................................................................................................................174<br />
III.B. Contamination <strong>de</strong>s témoins...............................................................................................................................174<br />
- 9 -
IV. RESULTATS : LES LAPEREAUX ALLAITES SONT PROTEGES CONTRE LA<br />
COLIBACILLOSE MAIS N'ELIMINENT PAS L'AGENT PATHOGENE...............................................175<br />
IV.A. Symptômes et lésions <strong>de</strong> la colibacillose .........................................................................................................175<br />
IV.B. Analyses <strong>de</strong> morbidité et <strong>de</strong> mortalité ..............................................................................................................176<br />
IV.B.1. Evolution <strong>de</strong> la mortalité et <strong>de</strong> la morbidité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours..........................................177<br />
IV.B.2. Evolution <strong>de</strong> la mortalité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 42 jours ......................................................................178<br />
IV.C. Performances <strong>de</strong> croissance et d'ingestion........................................................................................................179<br />
IV.C.1. Evolution <strong>du</strong> poids et <strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> croissance.......................................................................................179<br />
IV.C.2. Evolution <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t .............................................................................................................182<br />
IV.D. Evolution <strong>de</strong> l'excrétion colibacillaire fécale....................................................................................................183<br />
IV.E. Développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la réponse immunitaire.......................................................................................................184<br />
V. DISCUSSION .........................................................................................................................................185<br />
V.A. Déroulem<strong>en</strong>t général <strong>de</strong> l'expérim<strong>en</strong>tation ........................................................................................................185<br />
V.B. S<strong>en</strong>sibilité à la colibacillose <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage.............................................................................186<br />
V.C. Le lait <strong>de</strong> lapine : un rôle fondam<strong>en</strong>tal dans la résistance <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à la colibacillose ?.............................187<br />
V.D. Substances bioactives <strong>du</strong> lait et mécanismes d'action possibles ........................................................................188<br />
CHAPITRE 3 - LE STATUT NUTRITIONNEL DU LAPEREAU, VIA L'INCORPORATION DE<br />
TRIGLYCERIDES A CHAINES MOYENNES DANS L'ALIMENT DE PERI-SEVRAGE, REDUIT-IL<br />
SA SENSIBILITE A LA COLIBACILLOSE ? .........................................................................................193<br />
I. OBJECTIFS ET CHOIX DU MODELE ..................................................................................................193<br />
I.A. Objectifs..............................................................................................................................................................193<br />
I.B. Choix <strong>du</strong> modèle .................................................................................................................................................194<br />
I.B.1. Supplém<strong>en</strong>tation alim<strong>en</strong>taire <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes................................................................194<br />
I.B.2. Age au sevrage.............................................................................................................................................195<br />
II. MOYENS EXPERIMENTAUX .............................................................................................................195<br />
II.A. Schéma expérim<strong>en</strong>tal.........................................................................................................................................195<br />
II.B. Animaux, logem<strong>en</strong>t et alim<strong>en</strong>tation ...................................................................................................................196<br />
II.B.1. Animaux et logem<strong>en</strong>t .................................................................................................................................196<br />
II.B.2. Alim<strong>en</strong>tation...............................................................................................................................................197<br />
II.C. Inoculations expérim<strong>en</strong>tales...............................................................................................................................198<br />
II.D. Suivi sanitaire ....................................................................................................................................................198<br />
II.E. Evaluation <strong>de</strong>s performances .............................................................................................................................198<br />
II.F. Mesures, prélèvem<strong>en</strong>ts et analyses effectués......................................................................................................198<br />
II.F.1. Bactériologies cæcales et fécales ................................................................................................................198<br />
II.F.2. Sérologies ...................................................................................................................................................199<br />
II.F.3. Digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts .................................................................................................199<br />
II.F.4. Evaluation <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts paramètres physiologiques à 36 jours ..................................................................199<br />
II.F.5. Analyse <strong>de</strong> la composition <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras <strong>de</strong>s échantillons.........................................................................200<br />
II.G. Mesures complém<strong>en</strong>taires mises <strong>en</strong> œuvre pour le contrôle <strong>de</strong> la contamination <strong>de</strong>s témoins ..........................200<br />
III. LES TRIGLYCERIDES A CHAINES MOYENNES NE PROLONGENT PAS LA<br />
PROTECTION CONFEREE PAR LE LAIT MATERNEL LORS D'UN CHALLENGE AVEC UNE<br />
SOUCHE EPEC...........................................................................................................................................201<br />
III.A. Déroulem<strong>en</strong>t général <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> et analyse <strong>de</strong>s données ...................................................................................201<br />
III.B. Résultats : S<strong>en</strong>sibilité à la colibacillose............................................................................................................202<br />
III.B.1. Evolution <strong>de</strong> la mortalité...........................................................................................................................202<br />
III.B.2. Evolution <strong>de</strong> la morbidité..........................................................................................................................204<br />
III.C. Résultats : Performances <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x............................................................................................................205<br />
III.C.1. Poids et croissance <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x..............................................................................................................205<br />
III.C.2. Ingestion d'alim<strong>en</strong>t ....................................................................................................................................207<br />
III.D. Résultats : Excrétion colibacillaire...................................................................................................................208<br />
III.E. Résultats : Réponse immunitaire.......................................................................................................................209<br />
III.F. Discussion.........................................................................................................................................................211<br />
IV. DISPONIBILITE DES ACIDES GRAS A CHAINES MOYENNES : INGESTION ET<br />
DEVENIR DANS LE TRACTUS DIGESTIF ET CONSEQUENCES PHYSIOLOGIQUES ...................213<br />
IV.A. Analyse <strong>de</strong>s données ........................................................................................................................................213<br />
IV.B. Résultats : Profil d'ingestion <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes....................................................................213<br />
IV.B.1. Composition <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine ...................................................................................................................213<br />
IV.B.2. Profil <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t .............................................................................................................214<br />
IV.B.3. Ingestion d'aci<strong>de</strong> caprylique par les <strong>lapereau</strong>x ..........................................................................................215<br />
IV.C. Résultats : Dev<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras dans le tractus digestif <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x........................................................217<br />
IV.C.1. Evolution <strong>du</strong> profil <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras dans l'estomac, puis l'iléon <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x témoins............................217<br />
IV.C.2. Dev<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes dans les cont<strong>en</strong>us <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés ou non................218<br />
IV.C.3. Conséqu<strong>en</strong>ces sur le <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir dans le tractus digestif <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras autres que les aci<strong>de</strong>s caprylique<br />
et caprique .............................................................................................................................................................220<br />
- 10 -
IV.D. Résultats : Conséqu<strong>en</strong>ces physiologiques <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> la souche<br />
d'E. coli inoculée à 28 jours .......................................................................................................................................222<br />
IV.D.1. Evaluation <strong>de</strong> la digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te..........................................................................................222<br />
IV.D.2. Evaluation <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts paramètres digestifs à 36 jours...........................................................................222<br />
IV.E. Discussion ........................................................................................................................................................224<br />
IV.E.1. Conséqu<strong>en</strong>ces physiologiques <strong>de</strong> l'infection par E. coli O103:H2 ............................................................224<br />
IV.E.2. Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes sur les désordres digestifs occasionnés par l'infection<br />
à E. coli O103:H2 ..................................................................................................................................................225<br />
DISCUSSION GENERALE................................................................................................ 229<br />
I. ASPECTS METHODOLOGIQUES ........................................................................................................231<br />
I.A. Choix <strong>de</strong>s modèles ..............................................................................................................................................232<br />
I.B. Choix <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s ............................................................................................................................................233<br />
II. EVOLUTION DU PROFIL D'INGESTION AUTOUR DU SEVRAGE ...............................................239<br />
III. STATUT NUTRITIONNEL ET MATURATION DE LA FONCTION DIGESTIVE .........................240<br />
III.A. Développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la digestion dans l'intestin grêle.........................................................................................240<br />
III.A.1. Evolution <strong>du</strong> pot<strong>en</strong>tiel digestif <strong>en</strong>dogène chez le jeune <strong>lapereau</strong> sevré à 35 jours ....................................240<br />
III.A.2. <strong>Statut</strong> <strong>nutritionnel</strong> et capacités digestives pré-cæcales..............................................................................244<br />
III.B. Développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la digestion dans le gros intestin ........................................................................................248<br />
III.B.1. Evolution <strong>du</strong> pot<strong>en</strong>tiel digestif microbi<strong>en</strong> chez le jeune............................................................................248<br />
III.B.2. <strong>Statut</strong> <strong>nutritionnel</strong> et capacités digestives microbi<strong>en</strong>nes ...........................................................................249<br />
III.C. Bilan <strong>de</strong> la digestion .........................................................................................................................................252<br />
IV. STATUT NUTRITIONNEL ET SENSIBILITE A UNE INFECTION EXPERIMENTALE PAR<br />
UNE SOUCHE ENTEROPATHOGENE D'E. COLI..................................................................................253<br />
IV.A. Symptomatologie et tableau lésionnel..............................................................................................................253<br />
IV.B. Age au sevrage et s<strong>en</strong>sibilité à la colibacillose.................................................................................................255<br />
IV.C. Incorporation <strong>de</strong> substances pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t antimicrobi<strong>en</strong>nes dans l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> péri-sevrage et s<strong>en</strong>sibilité<br />
à la colibacillose.........................................................................................................................................................257<br />
CONCLUSIONS & PERSPECTIVES............................................................................... 261<br />
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES........................................................................... 267<br />
ANNEXES............................................................................................................................. 287<br />
- 11 -
LISTE DES TABLEAUX<br />
Tableau 1 Taux d'incorporation habituels <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes matières premières <strong>en</strong> alim<strong>en</strong>tation cunicole............29<br />
Tableau 2 Recommandations <strong>nutritionnel</strong>les aux différ<strong>en</strong>tes catégories <strong>de</strong> lapins..............................................30<br />
Tableau 3 Sites d'action <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes <strong>en</strong>zymes impliquées dans la digestion <strong>de</strong>s protéines et <strong>de</strong>s pepti<strong>de</strong>s<br />
dans l'intestin grêle.................................................................................................................................................37<br />
Tableau 4 Flore cæcale id<strong>en</strong>tifiée chez le lapin...................................................................................................43<br />
Tableau 5 Caractéristiques <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes classes <strong>de</strong> fibres <strong>de</strong> la paroi végétale ...............................................46<br />
Tableau 6 Composition <strong>de</strong>s crottes <strong>du</strong>res et cæcotrophes <strong>du</strong> lapin .....................................................................49<br />
Tableau 7 Valeurs <strong>de</strong> digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts constituants <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts <strong>du</strong> lapin...............51<br />
Tableau 8 Composition chimique <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine .............................................................................................62<br />
Tableau 9 Composition <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine......................................................................................63<br />
Tableau 10 Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la mo<strong>du</strong>lation <strong>du</strong> niveau d'ingestion d’alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> avant sevrage sur la<br />
croissance et la santé <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x .......................................................................................................................82<br />
Tableau 11 Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la mo<strong>du</strong>lation <strong>de</strong> la composition <strong>de</strong> l’alim<strong>en</strong>t sur la croissance et la santé <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x................................................................................................................................................................84<br />
Tableau 12 Analyses chimiques effectuées sur les alim<strong>en</strong>ts ...............................................................................98<br />
Tableau 13 Ingrédi<strong>en</strong>ts et composition chimique <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts distribués aux <strong>lapereau</strong>x dans les étu<strong>de</strong>s 1 et<br />
2 .............................................................................................................................................................................99<br />
Tableau 14 Composition chimique <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine ...........................................................................................99<br />
Tableau 15 Prélèvem<strong>en</strong>ts intestinaux effectués au cours <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s 1 et 2 .......................................................101<br />
Tableau 16 Evolution <strong>du</strong> poids vif <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage ...........................................103<br />
Tableau 17 Evolution <strong>du</strong> gain moy<strong>en</strong> quotidi<strong>en</strong> <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage ......................104<br />
Tableau 18 Caractéristiques <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u et <strong>de</strong> la muqueuse <strong>de</strong> l'intestin grêle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong><br />
l'âge au sevrage ....................................................................................................................................................125<br />
Tableau 19 Evolution <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage...140<br />
Tableau 20 Digestibilité iléale <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé à 28 et à 42 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x..............................................................................................................................................................149<br />
Tableau 21 Caractéristiques <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s d'évaluation <strong>de</strong> la digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te pour<br />
la pério<strong>de</strong> 24-28 jours, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x.................................................................150<br />
Tableau 22 Digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts composants <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé <strong>de</strong> 24 à 28 jours <strong>en</strong><br />
fonction <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> utilisée et <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x...................................................................151<br />
Tableau 23 Caractéristiques <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> employée pour corriger la digestibilité <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé <strong>en</strong><br />
fonction <strong>de</strong> la digestibilité supposée <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine..........................................................................................152<br />
Tableau 24 Digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé <strong>de</strong> 24 à 28 jours par la métho<strong>de</strong> décalée selon<br />
la digestibilité supposée <strong>du</strong> lait et <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x................................................152<br />
Tableau 25 Caractéristiques <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s d'évaluation <strong>de</strong> la digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te pour<br />
la pério<strong>de</strong> 38-42 jours, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x.................................................................153<br />
Tableau 26 Digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong> l’alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 38 à 42 jours selon la métho<strong>de</strong> utilisée et <strong>en</strong><br />
fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x...........................................................................................................153<br />
Tableau 27 Id<strong>en</strong>tification <strong>de</strong>s lots, séqu<strong>en</strong>ces d'inoculations réalisées et nombre <strong>de</strong> portées <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 3 ........167<br />
Tableau 28 Ingrédi<strong>en</strong>ts et composition chimique <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t distribué aux <strong>lapereau</strong>x dans l’étu<strong>de</strong> 3 .............168<br />
- 12 -
Tableau 29 Souches bactéri<strong>en</strong>nes utilisées dans l’étu<strong>de</strong> 3 ................................................................................169<br />
Tableau 30 Conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong>s inoculums bactéri<strong>en</strong>s utilisés dans l’étu<strong>de</strong> 3 ...................................................174<br />
Tableau 31 Principales lésions observées au cours <strong>de</strong>s autopsies <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x morts <strong>de</strong> colibacillose............175<br />
Tableau 32 Evolution <strong>du</strong> poids vif <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à 28 jours et <strong>de</strong><br />
l'âge au sevrage ....................................................................................................................................................180<br />
Tableau 33 Evolution <strong>du</strong> gain moy<strong>en</strong> quotidi<strong>en</strong> <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à<br />
28 jours et <strong>de</strong> l'âge au sevrage..............................................................................................................................180<br />
Tableau 34 Evolution <strong>de</strong> la croissance relative journalière <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli<br />
inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'âge au sevrage.............................................................................................................181<br />
Tableau 35 Evolution <strong>de</strong> l’ingestion d'alim<strong>en</strong>t par les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à<br />
28 jours et <strong>de</strong> l'âge au sevrage..............................................................................................................................183<br />
Tableau 36 Comptage colibacillaire cæcal à 63 jours <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours par la souche d'E.<br />
coli <strong>en</strong>téropathogène E22 <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x ............................................................184<br />
Tableau 37 Explications plausibles <strong>de</strong> la propagation rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'ag<strong>en</strong>t pathogène aux <strong>lapereau</strong>x témoins .....186<br />
Tableau 38 Ingrédi<strong>en</strong>ts et composition chimique <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts distribués aux <strong>lapereau</strong>x dans l’étu<strong>de</strong> 4 ..........197<br />
Tableau 39 Evolution <strong>de</strong> la croissance relative journalière <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli<br />
inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t ...................................................................................206<br />
Tableau 40 Pourc<strong>en</strong>tage <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x prés<strong>en</strong>tant une séroconversion vis-à-vis <strong>du</strong> LPS O103 aux différ<strong>en</strong>ts<br />
âges <strong>de</strong> prélèvem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t.................................................................210<br />
Tableau 41 Répartition <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x selon leur statut immunitaire et la manifestation <strong>de</strong> signes<br />
cliniques antérieurem<strong>en</strong>t à la réalisation <strong>de</strong> la sérologie, et <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t......210<br />
Tableau 42 Composition moy<strong>en</strong>ne <strong>du</strong> lait <strong>de</strong>s lapines <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 4 ...................................................................214<br />
Tableau 43 Evolution <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras totaux, <strong>de</strong>puis l'alim<strong>en</strong>t jusqu'à l'iléon <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
non infectés, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t..............................................................................217<br />
Tableau 44 Conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u stomacal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à 36<br />
jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t ....................219<br />
Tableau 45 Conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u iléal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à 36 jours <strong>en</strong><br />
fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t ..................................220<br />
Tableau 46 Profil <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts aci<strong>de</strong>s gras <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u stomacal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à 36 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la<br />
souche d'E. coli inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t (sauf C8:0 et C10:0) .......................221<br />
Tableau 47 Profil <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts aci<strong>de</strong>s gras <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u iléal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à 36 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la<br />
souche d'E. coli inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t (sauf C8:0 et C10:0) .......................221<br />
Tableau 48 Digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> 38 à 42 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'huile incorporée<br />
dans l'alim<strong>en</strong>t par les <strong>lapereau</strong>x non infectés T....................................................................................................222<br />
Tableau 49 Détermination <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts paramètres <strong>de</strong>s cont<strong>en</strong>us stomacaux, iléaux et cæcaux à 36 jours <strong>en</strong><br />
fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x ...........223<br />
Tableau 50 Détermination <strong>de</strong>s activités bactéri<strong>en</strong>nes cæcales à 36 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli<br />
inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x ............................................................223<br />
Tableau 51 Pertin<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s utilisées selon les objectifs fixés : avantages et limites ..........................236<br />
- 13 -
LISTE DES FIGURES<br />
Figure 1 Représ<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs <strong>du</strong> lapin <strong>en</strong> croissance ..............................................27<br />
Figure 2 Structure histologique <strong>de</strong> la paroi digestive (coupe transversale)..........................................................28<br />
Figure 3 D<strong>en</strong>ts perman<strong>en</strong>tes gauches, <strong>en</strong> place....................................................................................................31<br />
Figure 4 Face viscérale et muqueuse gastrique <strong>de</strong> l'estomac <strong>du</strong> lapin..................................................................32<br />
Figure 5 Systèmes d'amplification <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> la muqueuse intestinale .......................................................34<br />
Figure 6 Schéma <strong>de</strong> l'organisation histologique <strong>de</strong>s villosités et cryptes intestinales..........................................35<br />
Figure 7 Conformation externe <strong>du</strong> cæcum <strong>de</strong> lapin .............................................................................................41<br />
Figure 8 Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> dosage <strong>de</strong>s fibres végétales et nature <strong>du</strong> rési<strong>du</strong> d'analyse.................................................46<br />
Figure 9 Représ<strong>en</strong>tation schématique <strong>du</strong> côlon <strong>du</strong> lapin......................................................................................48<br />
Figure 10 Représ<strong>en</strong>tation schématique <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes structures lymphoï<strong>de</strong>s organisées associées à<br />
l'appareil digestif....................................................................................................................................................54<br />
Figure 11 Structure d'une IgA sécrétoire humaine ..............................................................................................56<br />
Figure 12 Représ<strong>en</strong>tation schématique <strong>de</strong>s interactions alim<strong>en</strong>t/hôte/flore au sein <strong>de</strong> l'écosystème intestinal....58<br />
Figure 13 Comparaison <strong>de</strong> la composition chimique moy<strong>en</strong>ne <strong>du</strong> lait maternel et <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé <strong>de</strong>s<br />
lapines ....................................................................................................................................................................64<br />
Figure 14 Evolution <strong>du</strong> poids frais et <strong>de</strong> la longueur <strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts digestifs chez le lapin <strong>en</strong>tre 3 et 11<br />
semaines d'âge........................................................................................................................................................65<br />
Figure 15 Structure <strong>de</strong>s Escherichia coli .............................................................................................................77<br />
Figure 16 Stratégies <strong>de</strong> lutte contre les maladies digestives <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> après sevrage ......................................80<br />
Figure 17 Complexité <strong>de</strong>s interactions possibles <strong>en</strong>tre les modifications <strong>de</strong> statut <strong>nutritionnel</strong> au sevrage,<br />
l'hôte et la flore microbi<strong>en</strong>ne au sein <strong>du</strong> tractus digestif ........................................................................................88<br />
Figure 18 Schéma expérim<strong>en</strong>tal <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 1........................................................................................................95<br />
Figure 19 Schéma expérim<strong>en</strong>tal <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 2........................................................................................................95<br />
Figure 20 Effectifs et mouvem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x dans l'étu<strong>de</strong> 2 ..........................................................................97<br />
Figure 21 Mesures effectuées dans l'appareil digestif au cours <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 1 ......................................................101<br />
Figure 22 Ingestion hebdomadaire par les <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé et <strong>du</strong> lait maternel <strong>de</strong> 14 à 49 jours,<br />
<strong>en</strong> frais et <strong>en</strong> matière sèche, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage (Etu<strong>de</strong> 1)................................................................104<br />
Figure 23 Ingestion quotidi<strong>en</strong>ne par les <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé et <strong>du</strong> lait maternel au cours <strong>de</strong> la<br />
pério<strong>de</strong> 21-28 jours, <strong>en</strong> frais et <strong>en</strong> matière sèche, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage (Etu<strong>de</strong> 2)...............................105<br />
Figure 24 Ingestion quotidi<strong>en</strong>ne par les <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé et <strong>du</strong> lait maternel au cours <strong>de</strong> la<br />
pério<strong>de</strong> 35-42 jours, <strong>en</strong> frais et <strong>en</strong> matière sèche, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage (Etu<strong>de</strong> 2)...............................106<br />
Figure 25 Ingestion <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts par les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>tre 21 et 35 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage ........107<br />
Figure 26 Evolution <strong>du</strong> poids frais absolu et relatif <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong><br />
fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage .................................................................................................................................110<br />
Figure 27 Evolution <strong>du</strong> poids frais absolu et relatif <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage ............................................................................................................112<br />
Figure 28 Evolution <strong>de</strong>s longueurs <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au<br />
sevrage .................................................................................................................................................................113<br />
Figure 29 Mesures morphologiques effectuées sur les villosités et les cryptes intestinales <strong>de</strong> la muqueuse <strong>de</strong><br />
l'intestin grêle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x ................................................................................................................................115<br />
- 14 -
Figure 30 Evolution <strong>de</strong>s hauteurs <strong>de</strong> villosités et profon<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> cryptes le long <strong>de</strong> l'intestin grêle <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage ............................................................................................................117<br />
Figure 31 Evolution <strong>du</strong> ratio hauteur / base <strong>de</strong>s villosités le long <strong>de</strong> l'intestin grêle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction<br />
<strong>de</strong> l'âge au sevrage ...............................................................................................................................................118<br />
Figure 32 Evolution <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong>s villosités et <strong>de</strong>s cryptes le long <strong>de</strong> l'intestin grêle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong><br />
fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage .................................................................................................................................119<br />
Figure 33 Evolution <strong>de</strong>s activités relatives <strong>de</strong> l'amylase, <strong>de</strong> la lipase et <strong>de</strong> la trypsine dans le cont<strong>en</strong>u<br />
intestinal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage......................................................................................126<br />
Figure 34 Evolution <strong>de</strong>s activités totales <strong>de</strong> l'amylase, <strong>de</strong> la lipase et <strong>de</strong> la trypsine dans le cont<strong>en</strong>u intestinal<br />
<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage .....................................................................................................127<br />
Figure 35 Evolution <strong>de</strong>s activités relatives <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la muqueuse intestinale <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong><br />
fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage.................................................................................................................................128<br />
Figure 36 Evolution <strong>de</strong>s activités spécifiques <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la muqueuse intestinale <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong><br />
fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage.................................................................................................................................129<br />
Figure 37 Evolution <strong>de</strong>s activités totales <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong>s muqueuses <strong>du</strong>odénale et jéjunale <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
<strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage............................................................................................................................131<br />
Figure 38 Evolution <strong>du</strong> pH stomacal, fundique et antral, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x..........132<br />
Figure 39 Activités <strong>en</strong>zymatiques bactéri<strong>en</strong>nes dans le cont<strong>en</strong>u cæcal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au<br />
sevrage .................................................................................................................................................................138<br />
Figure 40 Evolution <strong>de</strong>s proportions molaires <strong>de</strong> l'acétate, <strong>du</strong> propionate et <strong>du</strong> butyrate <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal<br />
<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage .....................................................................................................141<br />
Figure 41 Evolution <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> ammoniaque et <strong>du</strong> pH <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong><br />
fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage .................................................................................................................................142<br />
Figure 42 Profils d'ingestion d'alim<strong>en</strong>t et d'excrétion <strong>de</strong> fèces par les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong><br />
d'étu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> l’âge au sevrage...............................................................................................................................146<br />
Figure 43 Bilan quotidi<strong>en</strong> <strong>de</strong> la "digestibilité" <strong>de</strong> la matière sèche <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong><br />
d'étu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x.........................................................................................................147<br />
Figure 44 Bilan quotidi<strong>en</strong> <strong>de</strong> la "digestibilité" <strong>de</strong> la matière sèche <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong><br />
d'étu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x, <strong>en</strong> décalant d'une journée la pério<strong>de</strong> d'ingestion ...........................148<br />
Figure 45 Bilan à 28 jours <strong>de</strong>s matières ingérées, digérées ou non dans l'iléon par les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction<br />
<strong>de</strong> l'âge au sevrage ...............................................................................................................................................157<br />
Figure 46 Bilan total <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts ingérés et digestibles <strong>en</strong>tre 23 et 27 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au<br />
sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x...........................................................................................................................................158<br />
Figure 47 Bilan à 42 jours <strong>de</strong>s matières ingérées, digérées ou non dans l'iléon par les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction<br />
<strong>de</strong> l'âge au sevrage ...............................................................................................................................................159<br />
Figure 48 Bilan total <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts ingérés et digestibles <strong>en</strong>tre 37 et 41 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage<br />
<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x........................................................................................................................................................160<br />
Figure 49 Schéma expérim<strong>en</strong>tal <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 3......................................................................................................166<br />
Figure 50 Chronologie <strong>de</strong>s mesures effectuées dans l’étu<strong>de</strong> 3...........................................................................170<br />
Figure 51 Courbe <strong>de</strong> survie à la colibacillose <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours par la souche d'E. coli<br />
<strong>en</strong>téropathogène E22 <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage..........................................................................................177<br />
Figure 52 Evolution <strong>de</strong> la morbidité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours par la souche d'E. coli<br />
<strong>en</strong>téropathogène E22 <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage..........................................................................................178<br />
Figure 53 Courbe <strong>de</strong> survie à la colibacillose <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 42 jours par la souche d'E. coli<br />
<strong>en</strong>téropathogène E22 <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage..........................................................................................179<br />
Figure 54 Evolution <strong>du</strong> poids vif relatif <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x et <strong>du</strong> pourc<strong>en</strong>tage d'animaux prés<strong>en</strong>tant <strong>de</strong>s signes<br />
cliniques <strong>de</strong> diarrhée selon le nombre <strong>de</strong> jours avant leur mort par colibacillose................................................182<br />
- 15 -
Figure 55 Evolution <strong>de</strong> l'excrétion colibacillaire <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours par la souche d'E. coli<br />
<strong>en</strong>téropathogène E22 <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage..........................................................................................183<br />
Figure 56 Sérologies indivi<strong>du</strong>elles <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours par la souche d'E. coli <strong>en</strong>téropathogène<br />
E22 <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage.....................................................................................................................185<br />
Figure 57 Schéma expérim<strong>en</strong>tal <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 4......................................................................................................196<br />
Figure 58 Taux <strong>de</strong> survie <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'huile<br />
incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t .....................................................................................................................................203<br />
Figure 59 Pro<strong>du</strong>ction laitière <strong>de</strong>s lapines <strong>en</strong>tre 28 et 35 jours et taux <strong>de</strong> survie à la colibacillose <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours par la souche d'E. coli <strong>en</strong>téropathogène E22 .........................................................204<br />
Figure 60 Evolution <strong>de</strong> la morbidité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours par la souche E22 d'E. coli <strong>en</strong> fonction<br />
<strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t......................................................................................................................205<br />
Figure 61 Evolution <strong>du</strong> poids vif <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à 28 jours............206<br />
Figure 62 Evolution <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t par les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à<br />
28 jours et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t ....................................................................................................207<br />
Figure 63 Excrétion colibacillaire fécale <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à 28 jours<br />
et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t ..................................................................................................................209<br />
Figure 64 Profil <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine...............................................................................................214<br />
Figure 65 Profil <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux alim<strong>en</strong>ts distribués aux <strong>lapereau</strong>x dans l'étu<strong>de</strong> 4 .............................215<br />
Figure 66 Ingestion d'aci<strong>de</strong> caprylique par les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à 28<br />
jours et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t .........................................................................................................216<br />
Figure 67 Evolution <strong>du</strong> profil <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras dans l'estomac et l'iléon <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x non infectés ..................218<br />
Figure 68 Nutrition <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> : vers un équilibre <strong>en</strong>tre l'alim<strong>en</strong>tation, l'hôte et la flore.................................237<br />
Figure 69 Influ<strong>en</strong>ce d'un sevrage précoce à 3 semaines sur le développem<strong>en</strong>t structural et fonctionnel <strong>de</strong> la<br />
muqueuse <strong>du</strong>odénale relativem<strong>en</strong>t à un sevrage <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce à 5 semaines.........................................................243<br />
Figure 70 Modifications quantitatives et qualitatives <strong>de</strong> la matière organique ingérée selon que les <strong>lapereau</strong>x<br />
sont sevrés ou allaités à 28 jours..........................................................................................................................244<br />
Figure 71 Evolution morphométrique <strong>de</strong>s villosités intestinales lors d'un sevrage à 5 semaines ......................247<br />
Figure 72 Hypo<strong>thèses</strong> concernant l'abs<strong>en</strong>ce d'effets bénéfiques <strong>de</strong>s TCM sur le développem<strong>en</strong>t d'une<br />
colibacillose expérim<strong>en</strong>tale à REPEC O103........................................................................................................259<br />
- 16 -
LISTE DES PHOTOS<br />
Photo 1 Evolution <strong>de</strong>s villosités intestinales au microscope électronique à transmission (×100)........................67<br />
Photo 2 Evolution morphologique <strong>de</strong>s villosités <strong>du</strong>odénales avec l'âge............................................................117<br />
Photo 3 Inoculation d'un <strong>lapereau</strong>......................................................................................................................169<br />
Photo 4 Colonies d'E. coli sur milieu EMB (photo <strong>de</strong> gauche), et colonies d'E. coli rhamnose ⊕ et rhamnose<br />
⊖ sur milieu rhamnose (photo <strong>de</strong> droite) .............................................................................................................171<br />
Photo 5 Agglutinations positive (gauche) et négative (droite) anti-LPS O103..................................................172<br />
Photo 6 Prise <strong>de</strong> sang sur un <strong>lapereau</strong> avec la technique <strong>du</strong> “buvard”...............................................................172<br />
Photo 7 Principales lésions observées au cours <strong>de</strong>s autopsies <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x morts <strong>de</strong> colibacillose ..................176<br />
LISTE DES ANNEXES<br />
Annexe 1 Avis <strong>du</strong> comité régional d'éthique pour la réalisation <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 3.................................................... 289<br />
Annexe 2 Avis <strong>du</strong> comité régional d'éthique pour la réalisation <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 4.................................................... 290<br />
- 17 -
ADF<br />
ADL<br />
ADN<br />
AEB<br />
AGV<br />
ARNr<br />
cf.<br />
CFU<br />
CMH<br />
CMI<br />
CPA<br />
CVr<br />
DO<br />
E. coli<br />
EGF<br />
EHEC<br />
ELISA<br />
EMB<br />
ET<br />
FAE<br />
GALT<br />
GMQ<br />
GLM<br />
Ig<br />
IGF<br />
IL<br />
Jx<br />
LPS<br />
MS<br />
NDF<br />
NH3<br />
NS<br />
PV<br />
(R)EPEC<br />
TCM<br />
TGF<br />
UI<br />
UV<br />
vs.<br />
Yb<br />
LISTE DES ABBREVIATIONS<br />
Acid <strong>de</strong>terg<strong>en</strong>t fiber<br />
Acid <strong>de</strong>terg<strong>en</strong>t lignin<br />
Aci<strong>de</strong> désoxyribonucléique<br />
Activités <strong>en</strong>zymatiques bactéri<strong>en</strong>nes<br />
Aci<strong>de</strong>s gras volatils<br />
Aci<strong>de</strong> ribonucléique ribosomal<br />
Confer<br />
Colonie formant unité<br />
Complexe majeur d'histocompatibilité<br />
Conc<strong>en</strong>tration minimale inhibitrice<br />
Cellule prés<strong>en</strong>tatrice d'antigène<br />
Coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> variation rési<strong>du</strong>elle<br />
D<strong>en</strong>sité optique<br />
Escherichia coli<br />
Epi<strong>de</strong>rmal growth factor<br />
Enterohemorragic Escherichia coli<br />
Enzyme linked immunosorb<strong>en</strong>t assay<br />
Eosine-bleu <strong>de</strong> méthylène<br />
Ecart-type<br />
Follicle associated epithelium<br />
Gut associated lymphoid tissue<br />
Gain moy<strong>en</strong> quotidi<strong>en</strong><br />
G<strong>en</strong>eral linear mo<strong>de</strong>ls<br />
Immunoglobuline<br />
Insulin-like growth factor<br />
Interleukine<br />
x jours après la mise-bas<br />
Lipopolysacchari<strong>de</strong><br />
Matière sèche<br />
Neutral <strong>de</strong>terg<strong>en</strong>t fiber<br />
Ammoniaque<br />
Non significatif<br />
Poids vif<br />
(Rabbit) <strong>en</strong>teropathog<strong>en</strong>ic Escherichia coli<br />
Triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes<br />
Transforming growth factor<br />
Unité internationale<br />
Ultraviolet<br />
versus<br />
Ytterbium<br />
- 18 -
INTRODUCTION<br />
GENERALE<br />
- 19 -
- 20 -
- 21 -<br />
Intro<strong>du</strong>ction générale<br />
En élevage cunicole, les affections <strong>du</strong> système digestif sont très fréqu<strong>en</strong>tes chez le jeune<br />
<strong>en</strong> croissance et sont responsables d'importantes pertes économiques (mortalité, coûts <strong>de</strong>s<br />
traitem<strong>en</strong>ts,…). Des solutions <strong>de</strong>stinées à prév<strong>en</strong>ir ces maladies doiv<strong>en</strong>t donc être <strong>en</strong>visagées :<br />
développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s prophylaxies sanitaire et médicale, maîtrise <strong>de</strong> la con<strong>du</strong>ite générale <strong>de</strong><br />
l'élevage (r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s repro<strong>du</strong>cteurs, rythme <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ction, programmes<br />
alim<strong>en</strong>taires…). Parmi elles, la voie <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation semble une piste intéressante. En effet,<br />
le rôle fondam<strong>en</strong>tal <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t est <strong>de</strong> fournir à l'organisme les nutrim<strong>en</strong>ts nécessaires à ses<br />
besoins d'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, <strong>de</strong> croissance et év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctions (lactation, gestation…).<br />
Mais un alim<strong>en</strong>t adapté doit, <strong>de</strong> plus, garantir l'équilibre <strong>de</strong> l'écosystème intestinal<br />
(interactions <strong>en</strong>tre les structures et fonctions digestives et la flore intestinale). La flore<br />
microbi<strong>en</strong>ne a un rôle particulièrem<strong>en</strong>t important chez les herbivores : elle est responsable <strong>de</strong><br />
la digestion <strong>de</strong>s polysacchari<strong>de</strong>s pariétaux, non digérés par les <strong>en</strong>zymes <strong>en</strong>dogènes, et<br />
synthétise <strong>de</strong>s substances indisp<strong>en</strong>sables à l'hôte. Chez le lapin, ces substances, <strong>de</strong> nature<br />
protéique et vitaminique, sont valorisées par le biais d'une pratique particulière : la<br />
cæcotrophie, consistant <strong>en</strong> l'ingestion <strong>de</strong> crottes molles directem<strong>en</strong>t à l'anus <strong>en</strong> début <strong>de</strong><br />
journée. Aussi, les ag<strong>en</strong>ts indésirables, vivants ou inertes, véhiculés par l'alim<strong>en</strong>t ou<br />
l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t seront d'autant mieux tolérés que l'écosystème intestinal sera stable<br />
(muqueuse digestive saine associée à une flore intestinale optimale).<br />
Chez le jeune, l'équilibre <strong>de</strong> cet écosystème s'installe progressivem<strong>en</strong>t. D'une part, les<br />
différ<strong>en</strong>tes structures <strong>du</strong> tractus digestif et leurs fonctionnalités se développ<strong>en</strong>t, et l'intestin est<br />
gra<strong>du</strong>ellem<strong>en</strong>t colonisé par la flore <strong>en</strong>vironnante. D'autre part, la protection passive conférée<br />
par le lait maternel s'estompe et les structures et fonctions immunitaires propres au <strong>lapereau</strong> se<br />
mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place. Cette "immaturité" explique probablem<strong>en</strong>t la gran<strong>de</strong> s<strong>en</strong>sibilité <strong>du</strong> jeune aux<br />
affections gastro-intestinales. Selon nous, la connaissance <strong>de</strong>s impacts <strong>de</strong>s facteurs<br />
<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux sur le développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> système digestif <strong>du</strong> jeune s'avère une étape<br />
indisp<strong>en</strong>sable pour, à terme, satisfaire ses exig<strong>en</strong>ces <strong>nutritionnel</strong>les, tant pour sa croissance<br />
que pour sa résistance ultérieure aux maladies. Cep<strong>en</strong>dant, si la physiologie gastro-intestinale<br />
<strong>du</strong> lapin a<strong>du</strong>lte est relativem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> connue, beaucoup d'incertitu<strong>de</strong>s subsist<strong>en</strong>t quant à la<br />
maturation <strong>du</strong> système digestif <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong>.<br />
L'objectif <strong>de</strong> ce travail a été, dans un premier temps, d'<strong>en</strong>richir les connaissances actuelles<br />
sur le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s structures et <strong>de</strong>s fonctions digestives <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> autour <strong>du</strong> sevrage,<br />
et d'évaluer l'influ<strong>en</strong>ce <strong>du</strong> statut <strong>nutritionnel</strong> sur leur maturation. <strong>Les</strong> effets <strong>de</strong> la mo<strong>du</strong>lation<br />
<strong>de</strong> l'âge au sevrage, donc <strong>de</strong>s proportions relatives d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> et <strong>de</strong> lait maternel, sur<br />
certains aspects <strong>du</strong> développem<strong>en</strong>t structural et fonctionnel <strong>de</strong> l'appareil digestif ont été<br />
évalués, et mis <strong>en</strong> relation avec les capacités <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> à digérer l'alim<strong>en</strong>t granulé. Dans un
- 22 -<br />
Intro<strong>du</strong>ction générale<br />
<strong>de</strong>uxième temps, nous avons déterminé dans quelle mesure ces changem<strong>en</strong>ts <strong>nutritionnel</strong>s<br />
pouvai<strong>en</strong>t affecter la s<strong>en</strong>sibilité <strong>du</strong> jeune aux désordres digestifs, <strong>en</strong> réalisant un chall<strong>en</strong>ge<br />
bactéri<strong>en</strong> avec une souche <strong>en</strong>téropathogène d'Escherichia coli O103, un ag<strong>en</strong>t fréquemm<strong>en</strong>t<br />
isolé <strong>en</strong> élevage cunicole. Dans une <strong>de</strong>rnière partie, une stratégie alim<strong>en</strong>taire élaborée à partir<br />
<strong>de</strong>s résultats obt<strong>en</strong>us au cours <strong>de</strong> ces travaux et visant à améliorer la résistance <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à<br />
la colibacillose a été expérim<strong>en</strong>tée.<br />
Dans ce docum<strong>en</strong>t, nous prés<strong>en</strong>terons dans une première partie bibliographique le<br />
système digestif <strong>du</strong> lapin, dans sa fonction <strong>de</strong> digestion, mais égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> déf<strong>en</strong>se face aux<br />
ag<strong>en</strong>ts indésirables. Puis nous nous intéresserons plus particulièrem<strong>en</strong>t à la mise <strong>en</strong> place <strong>de</strong><br />
ces différ<strong>en</strong>tes fonctions chez le <strong>lapereau</strong>, <strong>en</strong> insistant sur l'influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation<br />
(sevrage, composition <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t) dans ce développem<strong>en</strong>t. Dans une <strong>de</strong>uxième partie,<br />
expérim<strong>en</strong>tale, les métho<strong>de</strong>s mises <strong>en</strong> œuvre et les résultats obt<strong>en</strong>us au cours <strong>de</strong> ce travail <strong>de</strong><br />
thèse seront détaillés. Enfin, dans une troisième partie, une discussion générale permettra <strong>de</strong><br />
faire une synthèse <strong>de</strong>s principaux résultats obt<strong>en</strong>us et d'<strong>en</strong>visager <strong>de</strong>s perspectives <strong>de</strong> travail.
ETUDE<br />
BIBLIOGRAPHIQUE<br />
- 23 -
- 24 -
INTRODUCTION<br />
L'appareil digestif a pour fonction principale la digestion <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts, phénomène<br />
con<strong>du</strong>isant à leur hydrolyse et à leur assimilation. <strong>Les</strong> nutrim<strong>en</strong>ts indisp<strong>en</strong>sables aux besoins<br />
d'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, à la croissance et aux év<strong>en</strong>tuelles pro<strong>du</strong>ctions (lactation, gestation…) sont ainsi<br />
fournis à l'organisme. Le tractus digestif est une succession <strong>de</strong> compartim<strong>en</strong>ts, dans la lumière<br />
<strong>de</strong>squels transite le bol alim<strong>en</strong>taire qui est soumis à l'action <strong>de</strong> diverses sécrétions. Ceux-ci<br />
sont tapissés d'une muqueuse <strong>en</strong> contact avec le milieu <strong>en</strong>vironnant, les exposant alors à <strong>de</strong><br />
nombreuses agressions (antigéniques, toxiques…). De ce fait, un rôle <strong>de</strong> barrière visant à<br />
limiter l’<strong>en</strong>trée d’ag<strong>en</strong>ts indésirables (vivants ou inertes) à travers l’épithélium est égalem<strong>en</strong>t<br />
dévolu au système digestif. Par ailleurs, il héberge <strong>de</strong> nombreux microorganismes participant<br />
activem<strong>en</strong>t aux phénomènes <strong>de</strong> digestion et <strong>de</strong> lutte contre l'installation d'ag<strong>en</strong>ts pathogènes.<br />
Ces phénomènes interagiss<strong>en</strong>t, et sont s<strong>en</strong>sibles à l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (alim<strong>en</strong>t,<br />
microorganismes…). Cette complexité <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> l'appareil digestif sera décrite dans<br />
une première partie chez l'a<strong>du</strong>lte : <strong>de</strong> la digestion à la lutte contre les ag<strong>en</strong>ts indésirables. Dans<br />
une <strong>de</strong>uxième partie, les problèmes spécifiques <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>en</strong>tourant le sevrage seront<br />
abordés : développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s structures et <strong>de</strong>s fonctions digestives et immunitaires chez le<br />
jeune, <strong>en</strong> relation avec les changem<strong>en</strong>ts <strong>nutritionnel</strong>s observés à cette pério<strong>de</strong>. <strong>Les</strong> principales<br />
affections <strong>du</strong> système digestif <strong>du</strong> lapin <strong>en</strong> croissance seront égalem<strong>en</strong>t détaillées.<br />
- 25 -
- 26 -
CÆCUM<br />
Poids : 35 g<br />
Cont<strong>en</strong>u : 100-120 g<br />
Longueur : 53 cm<br />
CHAPITRE 1 - L'APPAREIL DIGESTIF : DUALITE DE FONCTIONS<br />
I. UN ENSEMBLE DE COMPARTIMENTS : DIGESTION ET ABSORPTION DE NUTRIMENTS,<br />
ET LUTTE CONTRE LES AGENTS INDESIRABLES<br />
I.A. ORGANISATION GENERALE<br />
L’appareil digestif est composé d’une succession <strong>de</strong> compartim<strong>en</strong>ts dont la muqueuse est<br />
<strong>en</strong> contact avec le bol alim<strong>en</strong>taire : la bouche, l’œsophage, l’intestin grêle (<strong>du</strong>odénum,<br />
jéjunum puis iléon), le cæcum, le côlon (proximal et distal), puis le rectum abouchant à l’anus<br />
(Figure 1).<br />
Figure 1 Représ<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs <strong>du</strong> lapin <strong>en</strong> croissance<br />
Pancréas<br />
Duodénum<br />
Fusus coli<br />
Canal<br />
cholédoque<br />
App<strong>en</strong>dice<br />
cæcal<br />
- 27 -<br />
Iléon<br />
Oesophage<br />
Côlon proximal<br />
Longueur : 50 cm<br />
Mesures réalisées sur <strong>de</strong>s lapins Néo-Zélandais <strong>de</strong> 12 semaines; D'après Lebas et al., 1996.<br />
ESTOMAC<br />
Poids : 20 g<br />
Cont<strong>en</strong>u : 90-100 g<br />
Jéjunum<br />
INTESTIN GRELE<br />
Poids : 60 g<br />
Cont<strong>en</strong>u : 20-40 g<br />
Longueur : 330 cm<br />
Côlon distal<br />
Longueur : 90 cm<br />
COLON<br />
Poids : 30 g<br />
Cont<strong>en</strong>u : 10-30 g<br />
Rectum
- 28 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
Celui <strong>du</strong> lapin est très particulier (Snipes et Snipes, 1997) : l'intestin grêle représ<strong>en</strong>te une<br />
faible part <strong>du</strong> tractus digestif (56% <strong>de</strong> la longueur et 12% <strong>du</strong> volume <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>semble intestin<br />
grêle-cæcum-côlon), alors que le cæcum est très développé : <strong>en</strong> volume, il représ<strong>en</strong>te 90% <strong>de</strong><br />
l'<strong>en</strong>semble intestin grêle-cæcum-côlon alors que pour la plupart <strong>de</strong>s espèces domestiques il<br />
compte seulem<strong>en</strong>t pour 4 à 11% <strong>de</strong> cet <strong>en</strong>semble. Seul le cheval a égalem<strong>en</strong>t un cæcum bi<strong>en</strong><br />
développé (30%). A ces organes vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t s’ajouter <strong>de</strong>s glan<strong>de</strong>s annexes sécrétoires reliées à<br />
différ<strong>en</strong>ts niveaux <strong>de</strong> ce dispositif : les glan<strong>de</strong>s salivaires, le foie et le pancréas.<br />
Par ailleurs <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts lymphoï<strong>de</strong>s, diffus ou organisés, sont disséminés tout au long <strong>de</strong><br />
l’appareil digestif lui conférant un rôle important dans la déf<strong>en</strong>se <strong>de</strong> l’organisme : les plaques<br />
<strong>de</strong> Peyer <strong>de</strong> l'intestin grêle, le sacculus roton<strong>du</strong>s au niveau <strong>de</strong> la jonction iléo-cæcale et<br />
l’app<strong>en</strong>dice cæcal (ou vermiforme) à l’extrémité distale <strong>du</strong> cæcum (Mage, 1998).<br />
I.B. STRUCTURE HISTOLOGIQUE<br />
La Figure 2 prés<strong>en</strong>te la structure <strong>de</strong> base <strong>de</strong> la paroi <strong>du</strong> tube digestif.<br />
Figure 2 Structure histologique <strong>de</strong> la paroi digestive (coupe transversale)<br />
Couche externe<br />
longitudinale<br />
Couche interne<br />
circulaire<br />
LUMIERE<br />
Couche externe<br />
longitudinale<br />
Couche interne<br />
circulaire<br />
Follicule lymphoï<strong>de</strong><br />
Epithélium<br />
Chorion<br />
Glan<strong>de</strong> muqueuse<br />
Glan<strong>de</strong> sous-muqueuse<br />
Plexus <strong>de</strong> Meissner<br />
Plexus d'Auerbach<br />
SEREUSE<br />
MUSCULEUSE<br />
(http://spiral.univ-lyon1.fr/polycops/HistologieFonctionnelleOrganes/AppareilDigestif/TexteP3.html).<br />
SOUS-MUQUEUSE<br />
MUSCULAIRE MUQUEUSE<br />
MUQUEUSE
- 29 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
Elle comporte cinq tuniques conc<strong>en</strong>triques, <strong>de</strong> la lumière intestinale vers l'extérieur :<br />
Une muqueuse : celle-ci est constituée d'un épithélium <strong>de</strong> revêtem<strong>en</strong>t reposant sur un<br />
chorion (ou lamina propria).<br />
Une musculaire muqueuse : elle compr<strong>en</strong>d <strong>de</strong>ux couches <strong>de</strong> cellules musculaires lisses,<br />
une couche interne à disposition circulaire et une couche externe à disposition longitudinale.<br />
Une sous-muqueuse : elle est <strong>de</strong> nature conjonctive et riche <strong>en</strong> fibres nerveuses formant le<br />
plexus <strong>de</strong> Meissner.<br />
Une musculeuse : elle prés<strong>en</strong>te la même conformation générale que la musculaire<br />
muqueuse, avec <strong>de</strong>ux couches <strong>de</strong> cellules musculaires lisses. De nombreuses fibres nerveuses<br />
form<strong>en</strong>t le plexus d'Auerbach.<br />
Une séreuse <strong>de</strong> nature conjonctive dans laquelle circul<strong>en</strong>t les vaisseaux et nerfs qui vont<br />
pénétrer dans les parties les plus internes <strong>de</strong> la paroi.<br />
Le chorion et la sous-muqueuse abrit<strong>en</strong>t <strong>de</strong> plus <strong>de</strong>s capillaires sanguins et lymphatiques.<br />
La muqueuse est l'élém<strong>en</strong>t le plus variable <strong>en</strong> fonction <strong>du</strong> segm<strong>en</strong>t digestif considéré (cf.<br />
infra).<br />
II. LA FONCTION DE DIGESTION<br />
II.A. DE LA PREHENSION DES ALIMENTS A LA DEGLUTITION DU BOL ALIMENTAIRE<br />
II.A.1. Le lapin : un herbivore<br />
Le lapin europé<strong>en</strong>, Oryctolagus cuniculus,<br />
appart<strong>en</strong>ant à l’ordre <strong>de</strong>s Lagomorphes et à la<br />
famille <strong>de</strong>s Léporidés, est un herbivore. En<br />
situation d'élevage, un alim<strong>en</strong>t complet lui est<br />
distribué sous forme <strong>de</strong> granulés à haute t<strong>en</strong>eur<br />
<strong>en</strong> matière sèche (<strong>en</strong>viron 90%). <strong>Les</strong> matières<br />
premières, et leur taux d’incorporation vari<strong>en</strong>t<br />
selon la catégorie d’animaux : âge, sta<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
pro<strong>du</strong>ction. <strong>Les</strong> taux habituellem<strong>en</strong>t incorporés<br />
dans l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s lapins figur<strong>en</strong>t dans le<br />
Tableau 1.<br />
Tableau 1 Taux d'incorporation<br />
habituels <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes matières<br />
premières <strong>en</strong> alim<strong>en</strong>tation cunicole<br />
Taux (%)<br />
Luzerne déshydratée 25-35<br />
Céréales 15-25<br />
Sous-pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong> céréales 15-25<br />
Conc<strong>en</strong>trés protéiques 15-20<br />
Sous-pro<strong>du</strong>its fibreux 5-10<br />
Graisses animales ou végétales 1-3<br />
Mélasse 1-3<br />
Pulpes <strong>de</strong> betterave 0-10<br />
D'après De Blas et Mateos, 1998.
<strong>Les</strong> recommandations <strong>nutritionnel</strong>les<br />
pour les différ<strong>en</strong>tes catégories d'animaux<br />
figur<strong>en</strong>t dans le Tableau 2. L'énergie est<br />
ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t fournie par les gluci<strong>de</strong>s<br />
cytoplasmiques (notamm<strong>en</strong>t l'amidon), mais<br />
égalem<strong>en</strong>t par les lipi<strong>de</strong>s ou les protéines <strong>en</strong><br />
excès. <strong>Les</strong> constituants pariétaux particip<strong>en</strong>t<br />
égalem<strong>en</strong>t à l'apport d'énergie lorsqu'ils<br />
provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>de</strong> plantes peu lignifiées. Un<br />
apport minimal <strong>de</strong> fibres est nécessaire,<br />
notamm<strong>en</strong>t pour la régulation <strong>du</strong> transit<br />
digestif (Gid<strong>en</strong>ne, 1996). <strong>Les</strong> besoins azotés<br />
sont satisfaits par un apport <strong>de</strong> protéines<br />
adapté quantitativem<strong>en</strong>t et qualitativem<strong>en</strong>t.<br />
- 30 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
Tableau 2 Recommandations <strong>nutritionnel</strong>les<br />
aux différ<strong>en</strong>tes catégories <strong>de</strong> lapins<br />
En % <strong>du</strong> brut<br />
Lapines <strong>en</strong><br />
pro<strong>du</strong>ction<br />
Engraissem<strong>en</strong>t<br />
Mixte<br />
Energie digestible<br />
(MJ.kg -1 )<br />
11,1 10,5 10,5<br />
Protéines brutes 18,4 15,3 15,9<br />
Matières grasses 5,5 libre libre<br />
NDF* 31,5 33,5 33,0<br />
ADF* 16,5 17,5 17,0<br />
ADL* 5,0 5,5 5,5<br />
Cellulose brute 13,5 14,5 14,0<br />
Amidon 18,0 16,0 16,0<br />
Valeurs estimées pour un alim<strong>en</strong>t à 90% <strong>de</strong> matière sèche; D'après<br />
De Blas et Mateos, 1998.<br />
* NDF = Neutral Deterg<strong>en</strong>t Fiber, ADF = Acid Deterg<strong>en</strong>t Fiber,<br />
ADL = Acid Deterg<strong>en</strong>t Lignin (cf. page 45).<br />
Par ailleurs, le lapin développe un comportem<strong>en</strong>t d’ingestion particulier : la cæcotrophie.<br />
Elle consiste <strong>en</strong> l'ingestion <strong>de</strong> fèces molles directem<strong>en</strong>t à l'anus : les cæcotrophes, pro<strong>du</strong>ites <strong>en</strong><br />
début <strong>de</strong> matinée. Ce comportem<strong>en</strong>t con<strong>du</strong>it à un apport non négligeable <strong>en</strong> protéines et<br />
vitamines (cf. page 49).<br />
II.A.2. Une cavité buccale spécifique <strong>de</strong>s Lagomorphes<br />
La bouche <strong>du</strong> lapin, munie <strong>de</strong> 2 lèvres, est relativem<strong>en</strong>t petite et située v<strong>en</strong>tralem<strong>en</strong>t.<br />
L’exist<strong>en</strong>ce d’une <strong>de</strong>uxième paire d’incisives à la mâchoire supérieure, dissimulée <strong>de</strong>rrière la<br />
première paire, distingue l’ordre <strong>de</strong>s Lagomorphes, dont fait partie le lapin europé<strong>en</strong>, <strong>de</strong> celui<br />
<strong>de</strong>s rongeurs (Figure 3). Ces incisives sont séparées <strong>de</strong>s prémolaires et molaires par un<br />
important diastème. <strong>Les</strong> canines sont abs<strong>en</strong>tes <strong>de</strong> la d<strong>en</strong>tition <strong>du</strong> lapin. La formule d<strong>en</strong>taire est<br />
la suivante :<br />
I : 2/1 C : 0/0 PM : 3/2 M : 3/3<br />
<strong>Les</strong> d<strong>en</strong>ts sont profondém<strong>en</strong>t insérées dans la mâchoire et prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une croissance<br />
continue. Des mouvem<strong>en</strong>ts masticateurs latéraux (jusqu'à 120 par minute) assur<strong>en</strong>t une<br />
trituration efficace <strong>de</strong> l’alim<strong>en</strong>t et aboutiss<strong>en</strong>t à une ré<strong>du</strong>ction importante <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>s<br />
particules alim<strong>en</strong>taires. <strong>Les</strong> glan<strong>de</strong>s salivaires sont bi<strong>en</strong> développées (paroti<strong>de</strong>, mandibulaire,<br />
sublinguale…) et sécrèt<strong>en</strong>t diverses <strong>en</strong>zymes. Une lipase linguale a été mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce chez
- 31 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
le lapin, mais son activité serait très faible (DeNigris et al., 1988). Une activité amylolytique<br />
salivaire a égalem<strong>en</strong>t été détectée (Chauncey et al., 1963; Blas et al., 1988).<br />
Figure 3 D<strong>en</strong>ts perman<strong>en</strong>tes gauches, <strong>en</strong> place<br />
MAXILLAIRE<br />
Incisive<br />
majeure<br />
Incisive<br />
mineure<br />
Prémolaires<br />
Diastème<br />
D'après Barone et al., 1973 (Planche 56).<br />
II.B. LA DIGESTION GASTRIQUE<br />
Molaires<br />
Incisive<br />
majeure<br />
Molaires<br />
Prémolaires<br />
Diastème<br />
II.B.1. Une muqueuse gastrique <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t sécrétante<br />
MANDIBULE<br />
L'estomac fait suite à l'œsophage au niveau <strong>du</strong> cardia et précè<strong>de</strong> l'intestin grêle au niveau<br />
<strong>du</strong> pylore. Il forme une poche compr<strong>en</strong>ant une petite et une gran<strong>de</strong> courbure. Il est aplati sur<br />
ses <strong>de</strong>ux faces, allongé avec un léger rétrécissem<strong>en</strong>t circulaire <strong>en</strong> regard <strong>de</strong> l'incisure<br />
angulaire.<br />
La muqueuse stomacale <strong>du</strong> lapin est <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t sécrétante. Elle est tapissée d'un<br />
épithélium unistratifié, composé <strong>de</strong> cellules <strong>de</strong> type muqueux et organisé <strong>en</strong> dépressions : les<br />
cryptes, au fond <strong>de</strong>squelles abouch<strong>en</strong>t <strong>de</strong> nombreuses glan<strong>de</strong>s. Dans la zone cardiale, ces<br />
glan<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> type tubuleux simple, sont légèrem<strong>en</strong>t contournées. Elles sont composées <strong>de</strong><br />
cellules à mucus, <strong>de</strong> cellules pariétales (ou bordantes) synthétisant et sécrétant l'aci<strong>de</strong><br />
chlorhydrique et <strong>de</strong> cellules principales synthétisant <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes. La muqueuse fundique<br />
conti<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s glan<strong>de</strong>s tubuleuses simples droites composées <strong>de</strong> cellules pariétales, <strong>de</strong> cellules<br />
principales, et <strong>de</strong> cellules à mucus principalem<strong>en</strong>t localisées au niveau <strong>du</strong> col. La muqueuse
- 32 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
antrale est formée <strong>de</strong> glan<strong>de</strong>s tubuleuses composées, cont<strong>en</strong>ant ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s cellules à<br />
mucus (Moré, 1969). Des cellules à sécrétion <strong>en</strong>docrine sont retrouvées dans les glan<strong>de</strong>s<br />
fundiques (Tusques et Pradal, 1968) et antrales (Pradal et Tusques, 1969).<br />
Figure 4 Face viscérale et muqueuse gastrique <strong>de</strong> l'estomac <strong>du</strong> lapin<br />
RATE<br />
INCISURE<br />
ANGULAIRE<br />
GRAND<br />
OMENTUM<br />
D'après Barone, 1984.<br />
MUQUEUSE<br />
SECRETANTE<br />
CARDIALE<br />
FUNDIQUE<br />
PYLORIQUE<br />
OU ANTRALE<br />
II.B.2. Un début <strong>de</strong> digestion protéique et lipidique<br />
FUNDUS<br />
CARDIA<br />
OESOPHAGE<br />
PYLORE<br />
DUODENUM<br />
OESOPHAGE<br />
DUODENUM<br />
PYLORE<br />
Le bol alim<strong>en</strong>taire dégluti s'accumule dans l'estomac, y séjourne pour transformation<br />
mécanique et chimique <strong>en</strong> chyme gastrique. L'estomac pro<strong>du</strong>it un suc gastrique compr<strong>en</strong>ant<br />
différ<strong>en</strong>ts types <strong>de</strong> sécrétions : <strong>de</strong> l'aci<strong>de</strong> chlorhydrique participant à l'acidification <strong>du</strong> milieu,<br />
<strong>du</strong> mucus (glycoprotéines) constituant une couche protectrice <strong>de</strong> l'épithélium contre les<br />
attaques aci<strong>de</strong>s, et <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes.<br />
Le pH <strong>de</strong> l'estomac <strong>du</strong> lapin a<strong>du</strong>lte oscille <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> 1,5 et 2,6 (P<strong>en</strong>ney et al.,<br />
1986; Marounek et al., 1995). Cette acidité gastrique a un rôle dans la digestion (dénaturation
- 33 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
<strong>de</strong>s protéines, activation <strong>du</strong> pepsinogène…), mais égalem<strong>en</strong>t dans l'inactivation <strong>de</strong>s<br />
microorganismes ingérés (Martins<strong>en</strong> et al., 2005).<br />
<strong>Les</strong> glan<strong>de</strong>s stomacales pro<strong>du</strong>is<strong>en</strong>t <strong>de</strong>ux <strong>en</strong>zymes majeures : une lipase gastrique et <strong>du</strong><br />
pepsinogène (Bernadac et al., 1991).<br />
Le lapin est une <strong>de</strong>s espèces, avec les primates, l'homme et le chi<strong>en</strong>, où la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong><br />
lipase gastrique est quantitativem<strong>en</strong>t importante (DeNigris et al., 1988; Moreau et al., 1988b).<br />
Le ratio <strong>de</strong> l'activité totale <strong>de</strong> la lipase pancréatique sur celle <strong>de</strong> la lipase gastrique est <strong>de</strong> 7<br />
(Moreau et al., 1988b). Sa sécrétion, forte au niveau <strong>du</strong> cardia, est faible voire nulle dans<br />
l'antrum. Dans le fun<strong>du</strong>s, sa sécrétion est soumise à controverse (DeNigris et al., 1988; Perret<br />
et al., 1993). La lipase gastrique <strong>du</strong> lapin, proche structuralem<strong>en</strong>t et cinétiquem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> celle <strong>de</strong><br />
l'homme, hydrolyse préfér<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t les aci<strong>de</strong>s gras à chaînes courtes ou moy<strong>en</strong>nes (Perret,<br />
1982; DeNigris et al., 1988; Moreau et al., 1988a; Rogalska et al., 1990), à un pH optimum<br />
compris <strong>en</strong>tre 5 et 6. Son optimum d'activité pour les aci<strong>de</strong>s gras à longues chaînes se situe à<br />
pH 4 (Moreau et al., 1988a). Il est établi chez l'homme que la lipase gastrique hydrolyse<br />
préfér<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t les aci<strong>de</strong>s gras <strong>en</strong> position sn-3 sur le glycérol, jamais ceux <strong>en</strong> position sn-<br />
2, ce qui aboutit principalem<strong>en</strong>t à la formation d'aci<strong>de</strong>s gras libres et <strong>de</strong> sn-1,2-diacylglycérols<br />
(Miled et al., 2000; Mu et Hoy, 2004).<br />
La digestion <strong>de</strong>s protéines débute dans l'estomac sous l'action <strong>de</strong> la pepsine. Sa sécrétion<br />
se répartit <strong>de</strong> manière assez homogène dans l'estomac, sauf dans l'antrum où elle est<br />
relativem<strong>en</strong>t faible (DeNigris et al., 1988). Sécrétée sous forme inactive par les cellules<br />
principales ou à zymogène, et appelée pepsinogène, elle est activée par l'acidité gastrique.<br />
<strong>Les</strong> cellules pariétales sécrèt<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t le facteur intrinsèque, une glycoprotéine<br />
impliquée dans l'absorption <strong>de</strong> la vitamine B12 (Serfilippi et Donaldson, 1986).<br />
II.B.3. Un brassage avant transfert vers l'intestin grêle<br />
Différ<strong>en</strong>ts types <strong>de</strong> contractions assur<strong>en</strong>t le brassage <strong>du</strong> bol alim<strong>en</strong>taire avec les sucs<br />
gastriques, avant l'évacuation <strong>du</strong> chyme vers le <strong>du</strong>odénum. Ainsi, les alim<strong>en</strong>ts séjournerai<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>tre 1,7 et 4 heures dans l'estomac <strong>du</strong> lapin (Gid<strong>en</strong>ne, 1987).
II.C. L'INTESTIN GRELE : SITE MAJEUR DES PHENOMENES DE DIGESTION ET D'ABSORPTION<br />
II.C.1. Une augm<strong>en</strong>tation considérable <strong>de</strong> la surface d'échange<br />
- 34 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
L’intestin grêle représ<strong>en</strong>te une augm<strong>en</strong>tation considérable <strong>de</strong> la surface d’échange <strong>en</strong>tre le<br />
milieu extérieur et le milieu intérieur. Au plan anatomique, il mesure <strong>en</strong>viron 3 mètres <strong>de</strong> long<br />
chez l'a<strong>du</strong>lte, et est replié <strong>en</strong> anses intestinales. Il est classiquem<strong>en</strong>t divisé proximo-<br />
distalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 3 parties : le <strong>du</strong>odénum, le jéjunum et l’iléon. A la surface <strong>de</strong> la paroi<br />
intestinale, les valvules conniv<strong>en</strong>tes, replis circulaires macroscopiques, particip<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t<br />
à l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la surface d’échange. Puis, la muqueuse prés<strong>en</strong>te d’innombrables petites<br />
évaginations <strong>de</strong> quelques c<strong>en</strong>taines <strong>de</strong> µm appelées villosités. Au niveau cellulaire, les<br />
<strong>en</strong>térocytes prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t à leur surface apicale une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> replis : les microvillosités<br />
(Figure 5).<br />
Figure 5 Systèmes d'amplification <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> la muqueuse intestinale<br />
Séreuse<br />
Jonction serrée<br />
Desmosome<br />
Microtubules<br />
Mitochondries<br />
Ribosomes<br />
Appareil<br />
<strong>de</strong> Golgi<br />
Espace<br />
intercellulaire<br />
Membrane<br />
basale<br />
Musculeuse<br />
Entérocyte<br />
Vascularisation<br />
D'après Cheeke (1987), Madara et Trier (1987), Calas et al. (1997).<br />
VALVULES<br />
CONNIVENTES<br />
MICROVILLOSITES<br />
Lysosomes<br />
Réticulum<br />
granuleux<br />
Réticulum<br />
lisse<br />
Noyau<br />
Muqueuse<br />
Sous-muqueuse<br />
VILLOSITES<br />
INTESTINALES<br />
Villosités<br />
Cryptes<br />
<strong>de</strong> Lieberkühn
Epithélium<br />
<strong>de</strong>s<br />
villosités<br />
Entérocytes<br />
Cellules<br />
à mucus<br />
Musculaire muqueuse<br />
Zone d'extrusion<br />
cellulaire<br />
- 35 -<br />
Cellule indiffér<strong>en</strong>ciée<br />
Cellule à mucus<br />
Cellule <strong>en</strong> mitose<br />
Cellule <strong>en</strong>docrine<br />
Cellule <strong>de</strong> Paneth<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
La paroi <strong>de</strong> l’intestin grêle est divisée <strong>en</strong> différ<strong>en</strong>tes couches, décrites précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t (cf.<br />
page 28). Dans la sous-muqueuse, <strong>de</strong>s glan<strong>de</strong>s exocrines sont observées au niveau <strong>du</strong>odénal :<br />
les glan<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Brunner, sécrétant une solution cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s mucines et <strong>de</strong>s bicarbonates<br />
participant à la neutralisation <strong>du</strong> chyme gastrique (Schumacher et al., 2004). La muqueuse est<br />
organisée <strong>en</strong> villosités tournées vers la lumière intestinale, et <strong>en</strong> cryptes dans la couche<br />
profon<strong>de</strong> (Figure 6). L'épithélium <strong>de</strong>s villosités est prismatique simple et compr<strong>en</strong>d <strong>de</strong>ux<br />
types cellulaires majoritaires : les <strong>en</strong>térocytes, cellules les plus nombreuses, et les cellules<br />
caliciformes (à mucus). <strong>Les</strong> <strong>en</strong>térocytes prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t à leur surface <strong>de</strong>s microvillosités (Madara<br />
et Trier, 1987).<br />
Figure 6 Schéma <strong>de</strong> l'organisation histologique <strong>de</strong>s villosités et cryptes intestinales<br />
D'après Madara et Trier (1987).<br />
Vaisseaux sanguins<br />
Vaisseaux lymphatiques<br />
Nerfs<br />
Muscles lisses<br />
Lymphocytes<br />
Eosinophiles<br />
Macrophages<br />
Epithélium<br />
<strong>de</strong>s<br />
cryptes<br />
Lamina<br />
propria<br />
Le chorion, tissu conjonctif lâche, constitue la partie c<strong>en</strong>trale <strong>de</strong>s villosités, tandis qu’il<br />
<strong>en</strong>toure l’épithélium <strong>de</strong>s cryptes (Madara et Trier, 1987). Il conti<strong>en</strong>t un chylifère c<strong>en</strong>tral,<br />
capillaire lymphatique <strong>en</strong> cul <strong>de</strong> sac, et <strong>de</strong>s fibres musculaires lisses issues <strong>de</strong> la couche<br />
interne <strong>de</strong> la muscularis mucosae, le muscle <strong>de</strong> Brücke. Ses contractions favoris<strong>en</strong>t le contact<br />
<strong>de</strong> l'épithélium intestinal avec le chyme ainsi que le drainage lymphatique dans le chylifère<br />
c<strong>en</strong>tral. <strong>Les</strong> cryptes <strong>de</strong> Lieberkühn sont <strong>de</strong>s glan<strong>de</strong>s <strong>en</strong> tube droit, s’ouvrant dans la lumière<br />
intestinale <strong>en</strong>tre les villosités. L’épithélium glan<strong>du</strong>laire comporte différ<strong>en</strong>ts types cellulaires :
- 36 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
<strong>de</strong> nombreuses cellules indiffér<strong>en</strong>ciées <strong>en</strong> mitose, <strong>de</strong>s cellules caliciformes jeunes, <strong>de</strong>s cellules<br />
<strong>de</strong> Paneth situées au fond <strong>de</strong>s glan<strong>de</strong>s (Madara et Trier, 1987). <strong>Les</strong> <strong>en</strong>térocytes acquièr<strong>en</strong>t<br />
leur maturité structurale et fonctionnelle au cours <strong>de</strong> leur migration <strong>de</strong>puis les cryptes vers le<br />
pôle apical <strong>de</strong>s villosités, avant d’être éliminés au niveau <strong>de</strong> la zone d'extrusion cellulaire. Ce<br />
r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t est estimé à 5 ou 6 jours <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne chez le lapin a<strong>du</strong>lte, avec cep<strong>en</strong>dant un<br />
r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t qui serait plus rapi<strong>de</strong> au niveau <strong>de</strong>s valvules conniv<strong>en</strong>tes (Takeuchi et Gonda,<br />
2004).<br />
II.C.2. Des glan<strong>de</strong>s associées participant activem<strong>en</strong>t à la digestion<br />
° Le foie et les sécrétions biliaires<br />
Le canal cholédoque abouche 3 à 4 cm après le pylore, au niveau <strong>du</strong> sphincter d’Oddi. Il<br />
apporte la bile <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance <strong>du</strong> foie <strong>en</strong> partie proximale <strong>du</strong> <strong>du</strong>odénum. Celle-ci est sécrétée<br />
<strong>en</strong> continu dans le foie par les hépatocytes, puis stockée dans la vésicule biliaire, avant d’être<br />
excrétée <strong>de</strong> manière régulée dans le <strong>du</strong>odénum. La vésicule biliaire se contracte, et le<br />
sphincter d’Oddi se relâche : la bile est alors libérée dans le <strong>du</strong>odénum. Celle-ci conti<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s<br />
sels et <strong>de</strong>s pigm<strong>en</strong>ts biliaires (Davies et Davies, 2003). <strong>Les</strong> pigm<strong>en</strong>ts biliaires sont issus <strong>du</strong><br />
métabolisme <strong>de</strong> l’hémoglobine : formation <strong>de</strong> bilirubine dans le foie, libérée sous forme<br />
glucuronoconjuguée dans l'intestin grêle. <strong>Les</strong> sels biliaires dériv<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'aci<strong>de</strong> cholique (sels <strong>de</strong><br />
sodium ou potassium). Ils sont soit synthétisés dans le foie à partir <strong>du</strong> cholestérol, soit recaptés<br />
et reconjugués au cours <strong>du</strong> cycle <strong>en</strong>téro-porto-hépatique. <strong>Les</strong> sels biliaires ont un rôle ess<strong>en</strong>tiel<br />
dans la digestion <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s permettant leur accessibilité par les <strong>en</strong>zymes lipolytiques dans<br />
l'intestin grêle (cf. page 38).<br />
° Le pancréas exocrine et les sécrétions <strong>en</strong>zymatiques<br />
Le pancréas est une glan<strong>de</strong> à l’origine <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> sécrétions : les sécrétions<br />
<strong>en</strong>docrines d’insuline et <strong>de</strong> glucagon par les îlots <strong>de</strong> Langerhans, et exocrines par les acini<br />
sécrétoires et leurs canalicules. Cette sécrétion exocrine donne naissance au suc pancréatique<br />
déversé dans l'intestin grêle par les canaux pancréatiques. <strong>Les</strong> cellules acineuses conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />
<strong>de</strong>s grains <strong>de</strong> sécrétion protéique (appelés grains <strong>de</strong> zymogène) dans lesquels se trouv<strong>en</strong>t les<br />
pro-<strong>en</strong>zymes et <strong>en</strong>zymes. Celles-ci seront libérées par exocytose dans la lumière <strong>de</strong> l'acinus,<br />
puis évacuées dans les canaux excréteurs, lesquels élabor<strong>en</strong>t une solution aqueuse alcaline<br />
riche <strong>en</strong> bicarbonates (Davies et Davies, 2003).
II.C.3. Neutralisation <strong>du</strong> chyme gastrique<br />
- 37 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
<strong>Les</strong> bicarbonates cont<strong>en</strong>us dans le suc pancréatique, ainsi que ceux sécrétés par les<br />
cellules <strong>de</strong> la muqueuse <strong>du</strong>odénale et par les glan<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Brunner <strong>de</strong> la sous-muqueuse<br />
<strong>du</strong>odénale, particip<strong>en</strong>t activem<strong>en</strong>t à la neutralisation <strong>du</strong> chyme gastrique (Baron, 2000;<br />
Konturek et al., 2004b). De valeurs oscillant <strong>en</strong>tre 1,5 et 2 dans l'estomac, le pH <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u<br />
augm<strong>en</strong>te dans le <strong>du</strong>odénum jusqu'à avoisiner <strong>de</strong>s valeurs comprises <strong>en</strong>tre 6,5 et 7 (P<strong>en</strong>ney et<br />
al., 1986; Marounek et al., 1995).<br />
II.C.4. Fonction digestive<br />
L'hydrolyse <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts composés alim<strong>en</strong>taires et <strong>en</strong>dogènes se pro<strong>du</strong>it à 3 niveaux : au<br />
niveau extracellulaire dans la lumière intestinale sous l'action <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes pancréatiques, au<br />
niveau <strong>de</strong> la membrane <strong>en</strong>térocytaire sous l'action <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la bor<strong>du</strong>re <strong>en</strong> brosse, et au<br />
niveau intracellulaire sous l'action d'<strong>en</strong>zymes cytoplasmiques ou lysosomiales.<br />
° Digestion et absorption <strong>de</strong>s proti<strong>de</strong>s<br />
Au niveau intestinal, <strong>de</strong>s protéases d’origine pancréatique et <strong>de</strong>s peptidases localisées<br />
dans les <strong>en</strong>térocytes poursuiv<strong>en</strong>t la protéolyse amorcée dans l'estomac (Tableau 3).<br />
Tableau 3 Sites d'action <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes <strong>en</strong>zymes impliquées dans la digestion <strong>de</strong>s protéines<br />
et <strong>de</strong>s pepti<strong>de</strong>s dans l'intestin grêle<br />
Aci<strong>de</strong>s aminés impliqués dans la<br />
Origine Nom Type<br />
liaison peptidique<br />
Pancréas<br />
Bor<strong>du</strong>re <strong>en</strong><br />
brosse<br />
intestinale<br />
Cytoplasme<br />
<strong>de</strong>s<br />
<strong>en</strong>térocytes<br />
Trypsine Endopeptidase Arg / Lys / AA basiques<br />
Chymotrypsine Endopeptidase Tyr / Phe / Try<br />
Elastase Endopeptidase Ala / Leu / Gly / Val / Ile<br />
Carboxypeptidases Exopeptidase AA <strong>de</strong> l'extrémité carboxylique<br />
Aminopeptidase neutre (N) Exopeptidase Ala / Leu / Mét<br />
Aminopeptidase aci<strong>de</strong> (A) Exopeptidase Asp / Glu / Arg / Lys<br />
Dipeptidyl peptidase IV Exopeptidase Pro / Ala<br />
Aminopeptidase P Exopeptidase Pro<br />
Carboxypeptidase P Exopeptidase Pro<br />
Glutamylaminopeptidase Exopeptidase Glu / Asp<br />
Di- et tripeptidases<br />
Arg : arginine, Lys : lysine, AA : aci<strong>de</strong> aminé, Tyr : tyrosine, Phe : ph<strong>en</strong>ylalanine, Try : tryptophane, Ala : alanine, Leu : leucine, Gly :<br />
glycine, Val : valine, Ile : isoleucine, Mét : méthionine, Asp : aspartate, Glu : glutamate, Pro : proline; D’après Erickson et Kim (1990).
- 38 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
<strong>Les</strong> protéases pancréatiques sont <strong>de</strong>s <strong>en</strong>dopeptidases (trypsine, chymotrypsine ou<br />
élastases) hydrolysant les liaisons peptidiques situées au c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong>s protéines, ou <strong>de</strong>s<br />
exopeptidases exerçant leur activité protéolytique aux extrémités <strong>de</strong> la molécule<br />
(carboxypeptidases A et B). Elles sont sécrétées sous forme inactive : trypsinogène,<br />
chymotrypsinogène, proélastases et procarboxypeptidases. L'activation <strong>de</strong> la trypsine est<br />
initiée par une <strong>en</strong>térokinase <strong>en</strong>térocytaire, et débouche sur une casca<strong>de</strong> d'évènem<strong>en</strong>ts<br />
con<strong>du</strong>isant à l'activation <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s protéases pancréatiques sous l'action <strong>de</strong> la trypsine<br />
active (Corring et Rérat, 1983). Puis, au niveau <strong>de</strong> la bor<strong>du</strong>re <strong>en</strong> brosse et dans le cytoplasme<br />
<strong>de</strong>s <strong>en</strong>térocytes, différ<strong>en</strong>tes peptidases hydrolys<strong>en</strong>t les pepti<strong>de</strong>s issus <strong>de</strong> la digestion par les<br />
protéases. Le Tableau 3 rec<strong>en</strong>se les principales <strong>en</strong>zymes interv<strong>en</strong>ant dans l'hydrolyse<br />
intestinale <strong>de</strong>s protéines connues chez l'homme (Erickson et Kim, 1990).<br />
<strong>Les</strong> protéines soumises à la digestion dans la lumière intestinale peuv<strong>en</strong>t être d’origine<br />
alim<strong>en</strong>taire ou d’origine <strong>en</strong>dogène (<strong>en</strong>zymes, corps bactéri<strong>en</strong>s, <strong>en</strong>térocytes <strong>de</strong>squamés…).<br />
Leur hydrolyse pro<strong>du</strong>it à la fois <strong>de</strong>s pepti<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s aminés libres. Le transport <strong>de</strong>s<br />
aci<strong>de</strong>s aminés peut s’effectuer par diffusion si la structure <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> aminé lui confère <strong>de</strong>s<br />
propriétés lipophiles ou par l’intermédiaire <strong>de</strong> transporteurs. Deux types <strong>de</strong> transporteurs sont<br />
décrits, dép<strong>en</strong>dants ou indép<strong>en</strong>dants <strong>de</strong>s ions sodium. Certains pepti<strong>de</strong>s travers<strong>en</strong>t la<br />
membrane <strong>en</strong>térocytaire. Ils sont pour la plupart rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t hydrolysés par <strong>de</strong>s peptidases<br />
prés<strong>en</strong>tes dans le cytoplasme <strong>de</strong>s <strong>en</strong>térocytes, mais certains parvi<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>t tout <strong>de</strong> même<br />
intacts dans la circulation porte (Erickson et Kim, 1990).<br />
° Digestion et absorption <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s<br />
La digestion <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>taires dans l'intestin grêle est réalisée par différ<strong>en</strong>tes<br />
<strong>en</strong>zymes : la lipase et la colipase pancréatiques responsables <strong>de</strong> l'hydrolyse <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s,<br />
et <strong>de</strong>s estérases à l'origine <strong>de</strong> l'hydrolyse <strong>de</strong>s autres composés lipidiques (phospholipi<strong>de</strong>s,<br />
cholestérol, esters <strong>de</strong> cholestérol…) : phospholipase A2, cholestérol estérase...<br />
Ces <strong>en</strong>zymes sont sécrétées par le pancréas directem<strong>en</strong>t sous forme active (lipase), ou<br />
sous forme <strong>de</strong> proco<strong>en</strong>zymes (colipase) ou pro<strong>en</strong>zymes (phospholipase A2) nécessitant une<br />
activation dans l'intestin grêle par la trypsine (Carey et al., 1983). <strong>Les</strong> lipi<strong>de</strong>s, peu solubles<br />
dans l'eau, <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t difficilem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> contact avec les <strong>en</strong>zymes hydrosolubles. De plus, ils<br />
t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à former <strong>de</strong>s agrégats. Ainsi, au niveau intestinal, la digestion <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s est<br />
r<strong>en</strong><strong>du</strong>e plus efficace par un processus d'émulsification par les sels biliaires, sécrétés par le<br />
foie, aboutissant à la formation <strong>de</strong> micelles hydrophiles. <strong>Les</strong> sels biliaires, à propriétés t<strong>en</strong>sioactives,<br />
vont former une interface à la périphérie <strong>de</strong>s gouttelettes lipidiques. En abaissant la<br />
t<strong>en</strong>sion superficielle à l'interface, cette couche <strong>de</strong> sels permet <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire progressivem<strong>en</strong>t la
- 39 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
taille <strong>de</strong>s gouttelettes. Vi<strong>en</strong>t alors se fixer la colipase, qui va servir d'ancrage à la lipase<br />
pancréatique. Le site catalytique <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière se trouve alors dans la gouttelette et permet<br />
l'hydrolyse <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s. Il est par ailleurs établi chez l'homme que la colipase permet <strong>de</strong><br />
diminuer le pH optimal d'activité <strong>de</strong> la lipase, et d’éviter son inhibition par une forte<br />
conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> sels biliaires (Kerfelec, 2004).<br />
La lipase pancréatique a moins <strong>de</strong> stéréospécificité que la lipase gastrique et hydrolyse<br />
indifféremm<strong>en</strong>t les aci<strong>de</strong>s gras <strong>en</strong> position sn-1 ou sn-3. En revanche, comme la lipase<br />
gastrique, elle ne rompt pas les liaisons <strong>en</strong> sn-2, ce qui aboutit à la libération d'aci<strong>de</strong>s gras<br />
libres et <strong>de</strong> 2-monoglycéri<strong>de</strong>s. Cep<strong>en</strong>dant, un repositionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras sn-2 <strong>en</strong><br />
position sn-1 ou sn-3 serait possible, et permettrait la libération <strong>de</strong> l'aci<strong>de</strong> gras initialem<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
position sn-2 (Mu et Hoy, 2004). La phospholipase A2 et la cholestérol estérase, d'origine<br />
pancréatique, hydrolys<strong>en</strong>t respectivem<strong>en</strong>t les phospholipi<strong>de</strong>s et les esters <strong>de</strong> cholestérol <strong>en</strong><br />
prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> sels biliaires (Ramírez et al., 2001).<br />
Ainsi l'hydrolyse <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s <strong>en</strong>traîne la libération d'aci<strong>de</strong>s gras libres, <strong>de</strong> mono- et<br />
diglycéri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes longueurs <strong>de</strong> chaînes, <strong>de</strong> glycérol, <strong>de</strong> phosphatidylcholine et <strong>de</strong><br />
cholestérol.<br />
Le transport <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras libres et <strong>de</strong>s 2-monoglycéri<strong>de</strong>s (Kerfelec, 2004) jusqu’à la<br />
membrane <strong>de</strong>s <strong>en</strong>térocytes est permis par les sels biliaires qui mainti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ces élém<strong>en</strong>ts <strong>en</strong><br />
solution dans <strong>de</strong>s micelles d'une taille <strong>de</strong> l'ordre <strong>du</strong> nanomètre. Ensuite, la traversée <strong>de</strong> la<br />
membrane par ces élém<strong>en</strong>ts liposolubles est réalisée soit par diffusion passive, soit par<br />
l’intermédiaire <strong>de</strong> transporteurs. Une fois internalisés dans l'<strong>en</strong>térocyte, les lipi<strong>de</strong>s vont se<br />
réorganiser <strong>en</strong> chylomicrons qui vont être exportés par exocytose dans la lymphe (Thomson et<br />
al., 1993). En revanche, les aci<strong>de</strong>s gras à chaînes courtes et moy<strong>en</strong>nes court-circuit<strong>en</strong>t pour la<br />
plupart cette réorganisation <strong>en</strong> chylomicrons et sont transportés directem<strong>en</strong>t dans la circulation<br />
porte (Ramírez et al., 2001).<br />
° Digestion et absorption <strong>de</strong>s gluci<strong>de</strong>s<br />
Chez les mammifères, l'équipem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>zymatique pour digérer les gluci<strong>de</strong>s est <strong>en</strong> général<br />
très incomplet. Si les gluci<strong>de</strong>s intracellulaires, tel l'amidon, sont très bi<strong>en</strong> valorisés par les<br />
sécrétions propres <strong>de</strong> l'animal, <strong>de</strong> nombreuses <strong>en</strong>zymes d'origine exogène, sécrétées par <strong>de</strong>s<br />
bactéries intestinales, sont nécessaires pour assurer la digestion <strong>de</strong>s gluci<strong>de</strong>s pariétaux (cf.<br />
page 45).<br />
Concernant les <strong>en</strong>zymes d'origine <strong>en</strong>dogène, l'amylase pancréatique a un rôle majeur dans<br />
la digestion <strong>de</strong> l'amidon. Elle agit sur les liaisons osidiques <strong>en</strong> α 1-4 <strong>de</strong> l'amylose et <strong>de</strong><br />
l'amylopectine, et con<strong>du</strong>it à la formation <strong>de</strong> maltotriose, <strong>de</strong> maltose et <strong>de</strong> <strong>de</strong>xtrines dans le suc
- 40 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
intestinal (Corring et Rérat, 1983). Puis, les oligo- ou di-saccharidases (α ou β) <strong>de</strong> la<br />
muqueuse intestinale intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fin <strong>de</strong> digestion pour libérer <strong>de</strong>s oses simples. Parmi les<br />
principales α-disaccharidases, on retrouve les complexes suivants : saccharase/isomaltase (EC<br />
3.2.1.48/10) et maltase/glucoamylase (EC 3.2.1.20/3). Chaque complexe est formé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
sous-unités liées <strong>de</strong> manière non coval<strong>en</strong>te et possédant chacune un site actif (Galand, 1989).<br />
Le premier complexe hydrolyse les liaisons terminales <strong>en</strong> α et β-(1→2), α-(1→4) et α- (1→6),<br />
tandis que le <strong>de</strong>uxième ne clive que les liaisons <strong>en</strong> α-(1→4). <strong>Les</strong> noms ont été donnés aux<br />
sous-unités <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> leur spécificité <strong>de</strong> substrat (Hertel et al., 2000). Cep<strong>en</strong>dant, les<br />
<strong>de</strong>ux sous-unités <strong>du</strong> complexe saccharase/isomaltase montr<strong>en</strong>t une activité maltasique. Ainsi,<br />
la sous-unité maltase ne serait responsable que <strong>de</strong> 70% <strong>de</strong> l'activité maltasique chez le lapin<br />
(Le Huërou-Luron, 2002). Cette activité maltasique, relativem<strong>en</strong>t faible au début <strong>du</strong><br />
<strong>du</strong>odénum, augm<strong>en</strong>te rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t et reste à <strong>de</strong>s valeurs élevées <strong>en</strong> fin <strong>de</strong> <strong>du</strong>odénum et dans le<br />
jéjunum, puis décroît progressivem<strong>en</strong>t dans le <strong>de</strong>rnier tiers <strong>de</strong> l'intestin grêle (Sivakami et<br />
Radhakrishnan, 1975). D'autre part, <strong>de</strong>s β-disaccharidases sont prés<strong>en</strong>tes dans la muqueuse<br />
intestinale <strong>du</strong> lapin : la lactase (Toofanian, 1984a) possédant un rôle physiologique surtout<br />
chez le <strong>lapereau</strong> allaité (cf. page 69) et la tréhalase (Toofanian, 1984a; Galand, 1989).<br />
D'autres β-galactosidases, dont l'importance physiologique reste méconnue, ont égalem<strong>en</strong>t été<br />
id<strong>en</strong>tifiées chez le lapin (Toofanian, 1984a).<br />
<strong>Les</strong> oses libérés sont <strong>en</strong>suite absorbés par la bor<strong>du</strong>re <strong>en</strong> brosse <strong>en</strong>térocytaire selon divers<br />
mécanismes : transport passif (fructose) ou transport actif couplé avec le sodium (galactose et<br />
glucose). Le passage <strong>de</strong> ces sucres vers le sang se fait <strong>en</strong>suite par transport passif au niveau <strong>de</strong><br />
la membrane basale <strong>en</strong>térocytaire (Wright et al., 2003).<br />
II.C.5. Transfert <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u luminal vers le cæcum<br />
<strong>Les</strong> contractions <strong>de</strong>s diverses fibres musculaires vont permettre un brassage <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u<br />
luminal avec les sécrétions, la mise au contact <strong>de</strong> la muqueuse avec les digestas, la limitation<br />
<strong>du</strong> reflux <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts vers l'estomac, et la progression <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u intestinal <strong>du</strong> pôle oral vers<br />
le pôle aboral. Chez le lapin, le temps <strong>de</strong> rét<strong>en</strong>tion moy<strong>en</strong> <strong>de</strong>s digestas <strong>en</strong>tre la bouche et<br />
l'iléon terminal est estimé <strong>en</strong>tre 3 et 8 heures (Gid<strong>en</strong>ne, 1992; Gid<strong>en</strong>ne et Perez, 1993;<br />
Gid<strong>en</strong>ne et Bellier, 2000).
II.D. LE CÆCUM : UNE AIDE MICROBIENNE POUR LA DIGESTION DE L'ALIMENT<br />
II.D.1. Un réservoir volumineux<br />
- 41 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
L'intestin grêle abouche à la base <strong>du</strong> cæcum par le sacculus roton<strong>du</strong>s, un organe<br />
lymphoï<strong>de</strong>. Le cæcum, réservoir volumineux <strong>du</strong> tube digestif, forme une spirale compr<strong>en</strong>ant<br />
22 à 25 spires, augm<strong>en</strong>tant ainsi sa surface d'échange. A son extrémité se trouve l'app<strong>en</strong>dice<br />
cæcal <strong>de</strong> diamètre nettem<strong>en</strong>t plus faible, et constitué <strong>de</strong> tissu lymphoï<strong>de</strong>. Près <strong>de</strong><br />
l'abouchem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'intestin grêle se trouve le départ <strong>du</strong> côlon, au niveau <strong>de</strong> l'ampulla coli. Le<br />
cæcum représ<strong>en</strong>te donc un compartim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> dérivation sur l'axe intestin grêle-côlon (Snipes,<br />
1978).<br />
Figure 7 Conformation externe <strong>du</strong> cæcum <strong>de</strong> lapin<br />
CÆCUM<br />
APPENDICE<br />
VERMIFORME<br />
BASE<br />
CORPS<br />
D'après Barone et al., 1973 (Planche 63).<br />
La muqueuse cæcale ne forme pas <strong>de</strong> villosités mais prés<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s cryptes. La surface<br />
luminale est composée d'un épithélium prismatique simple, prés<strong>en</strong>tant une bor<strong>du</strong>re <strong>de</strong><br />
microvillosités bi<strong>en</strong> développée, tapissée d'un glycocalyx. Des cellules à mucus sont prés<strong>en</strong>tes<br />
<strong>en</strong> faible quantité et <strong>de</strong>s lymphocytes et leucocytes ont égalem<strong>en</strong>t été id<strong>en</strong>tifiés. L'épithélium<br />
<strong>de</strong>s cryptes compr<strong>en</strong>d <strong>de</strong>s cellules indiffér<strong>en</strong>ciées, <strong>de</strong>s cellules à mucus, <strong>de</strong>s cellules<br />
épithéliales immatures et <strong>de</strong>s cellules <strong>en</strong>docrines. Des lymphocytes sont prés<strong>en</strong>ts dans la<br />
lamina propria (Ross et al., 1989).<br />
ILEON<br />
ANSE<br />
SPIRALE<br />
AMPOULE<br />
ILEON<br />
SACCULUS<br />
ROTONDUS<br />
COLON
II.D.2. Une flore particulière chez le lapin<br />
- 42 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
Bi<strong>en</strong> que la partie antérieure <strong>du</strong> tractus digestif héberge <strong>de</strong>s micro-organismes, leur<br />
composition a fait l'objet <strong>de</strong> peu d'étu<strong>de</strong>s. Ceci ti<strong>en</strong>t probablem<strong>en</strong>t au fait que leur rôle dans la<br />
digestion <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts est faible comparativem<strong>en</strong>t aux microorganismes <strong>du</strong> cæcum. En effet,<br />
ce <strong>de</strong>rnier constitue une poche, <strong>en</strong> cul-<strong>de</strong>-sac, où un milieu relativem<strong>en</strong>t stable permet à la<br />
flore intestinale <strong>de</strong> se développer : une t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> matière sèche <strong>de</strong> 21 à 23%, et un pH oscillant<br />
<strong>en</strong>tre 5,5 et 6 selon l'heure <strong>de</strong> la journée (Gid<strong>en</strong>ne et Lebas, 1984). Cette flore compr<strong>en</strong>d <strong>de</strong>s<br />
microorganismes adaptés à se multiplier dans certaines niches écologiques (flore autochtone)<br />
ainsi que <strong>de</strong> nombreux microorganismes <strong>en</strong> transit qui constitu<strong>en</strong>t la flore transitoire ou<br />
allochtone (Berg, 1996). Celle-ci peut év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t comporter <strong>de</strong>s ag<strong>en</strong>ts infectieux, c'est-àdire<br />
capables <strong>de</strong> franchir la barrière <strong>de</strong> l'immunité naturelle <strong>de</strong> la muqueuse, et/ou <strong>de</strong> se<br />
multiplier dans les tissus vivants et <strong>de</strong> <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir pathogènes pour l'hôte.<br />
Jusqu'à récemm<strong>en</strong>t, l'id<strong>en</strong>tification <strong>de</strong> la microflore <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts écosystèmes reposait sur<br />
la culture in vitro <strong>de</strong>s microorganismes. Or, la fraction cultivable n'est probablem<strong>en</strong>t pas<br />
représ<strong>en</strong>tative <strong>de</strong> la microflore digestive. En effet, <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> culture <strong>de</strong> certains<br />
microorganismes <strong>en</strong>core méconnues, la sélectivité <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> culture, le stress provoqué<br />
par la culture, la nécessité <strong>de</strong> conditions anaérobies strictes et les difficultés pour stimuler les<br />
interactions <strong>en</strong>tre les microorganismes et les cellules <strong>de</strong> l'hôte sont autant d'obstacles à<br />
l'id<strong>en</strong>tification complète <strong>de</strong> la microflore digestive (Zoet<strong>en</strong>dal et al., 2004). Le développem<strong>en</strong>t<br />
réc<strong>en</strong>t <strong>de</strong> techniques <strong>de</strong> biologie moléculaire a permis <strong>de</strong> passer outre cette étape <strong>de</strong> mise <strong>en</strong><br />
culture, et d'id<strong>en</strong>tifier <strong>de</strong> nouveaux g<strong>en</strong>res. Ainsi, nous pouvons supposer que <strong>de</strong> nombreux<br />
microorganismes <strong>de</strong> la flore intestinale <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t être id<strong>en</strong>tifiés dans les années à v<strong>en</strong>ir.<br />
<strong>Les</strong> étu<strong>de</strong>s concernant la flore <strong>du</strong> lapin sont peu nombreuses et pour la plupart anci<strong>en</strong>nes.<br />
La flore autochtone qu'il héberge serait particulièrem<strong>en</strong>t originale. Une étu<strong>de</strong> réc<strong>en</strong>te, utilisant<br />
<strong>de</strong>s techniques d'hybridation moléculaire, évoque une microflore presque exclusivem<strong>en</strong>t<br />
composée <strong>de</strong> bactéries (80 à 90% <strong>de</strong> l'ARNr 16S) (B<strong>en</strong>negadi et al., 2003). Cette flore<br />
bactéri<strong>en</strong>ne est constituée principalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> microorganismes anaérobies stricts, et <strong>de</strong><br />
quelques microorganismes aéro-anaérobies facultatifs (Tableau 4).
Tableau 4 Flore cæcale id<strong>en</strong>tifiée chez le lapin<br />
BACTERIES<br />
GRAM -<br />
NON SPORULE<br />
Bacilles<br />
G<br />
R<br />
A<br />
M<br />
+<br />
NON<br />
SPORULE<br />
Bacilles<br />
Coques<br />
SPORULE Bacilles<br />
BACTERIES ANAEROBIES 10 8 -10 11<br />
Bacteroi<strong>de</strong>s<br />
10 5 -10 10<br />
[B<strong>en</strong>negadi et al. 2003, Lanning<br />
et al. 2000a, Zomborszky-<br />
Kovács et al. 2000, Yanabe et al.<br />
1999, P<strong>en</strong>ney et al. 1986,<br />
Morisse et al. 1985]<br />
Fibrobacter<br />
Fusobacterium<br />
Bifidobacterium<br />
[Pacini et al. 1986]<br />
- 43 -<br />
caccae<br />
pseudo insolita<br />
ruminicola<br />
ovatus<br />
thetaiotamicron<br />
stercoris<br />
vulgatus<br />
capillosus<br />
uniformis<br />
distasonis<br />
multiaci<strong>du</strong>s<br />
fragilis<br />
ochraceus<br />
intestinalis<br />
succinog<strong>en</strong>es<br />
russii<br />
prausnitzii<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
Sirotek et al. 2004, Sirotek et al.<br />
2001<br />
Bacques et al. 1983<br />
Boulahrouf et al. 1991, Pacini et al.<br />
1986<br />
Sirotek et al. 2001<br />
Sirotek et al. 2001, Pacini et al. 1986<br />
Sirotek et al. 2001<br />
Yanabe et al. 1999, Wang et al.<br />
1996, Pacini et al. 1986, Forsythe<br />
et Parker 1985<br />
Sirotek et al. 2001, Pacini et al.<br />
1986<br />
Pacini et al. 1986<br />
Pacini et al. 1986<br />
Pacini et al. 1986<br />
Yanabe et al. 1999<br />
Sirotek et al. 2001<br />
B<strong>en</strong>negadi et al. 2003<br />
B<strong>en</strong>negadi et al. 2003<br />
Crociani et al. 1984<br />
Wang et al. 1996<br />
Eubacterium cellulosolv<strong>en</strong>s Boulahrouf et al. 1991<br />
[Yanabe et al. 1999]<br />
Lactobacillus<br />
[Yanabe et al. 1999]<br />
Peptostreptococcus<br />
Ruminococcus<br />
pro<strong>du</strong>ctus<br />
micros<br />
flavefaci<strong>en</strong>s<br />
albus<br />
Wang et al. 1996, Crociani et<br />
al. 1984<br />
Crociani et al. 1984<br />
B<strong>en</strong>negadi et al. 2003<br />
B<strong>en</strong>negadi et al. 2003<br />
Peptococcus magnus Crociani et al. 1984<br />
Clostridium<br />
10 1 -10 9<br />
[Lanning et al. 2000a, Yanabe<br />
et al. 1999, Tortuero et al.<br />
1994, P<strong>en</strong>ney et al. 1986,<br />
Morisse et al. 1985, Gouet et<br />
Fonty 1979]<br />
sporog<strong>en</strong>es<br />
clostridiiforme<br />
coccoi<strong>de</strong>s<br />
innocuum<br />
Bacques et al. 1983<br />
Wang et al. 1996, Forsythe et<br />
Parker 1985<br />
Crociani et al. 1984<br />
Crociani et al. 1984
G<br />
R<br />
A<br />
M<br />
-<br />
G<br />
R<br />
A<br />
M<br />
+<br />
NON<br />
SPORULE Bacilles<br />
SPORULE Bacilles<br />
NON<br />
SPORULE<br />
Bacilles<br />
Coques<br />
BACTERIES AERO-ANAEROBIES 10 1 -10 6<br />
Enterobacter<br />
- 44 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
cloacae Canganella et al. 1992<br />
Canganella et al. 1992<br />
aerog<strong>en</strong>es<br />
Escherichia coli 10 2 5 Padilha et al. 1995, Morisse et<br />
-10 al. 1985, Bacques et al. 1983<br />
[P<strong>en</strong>ney et al. 1986]<br />
Bacillus<br />
cereus<br />
Bacques et al. 1983<br />
10 6 -10 7 lich<strong>en</strong>iformis Bacques et al. 1983<br />
[Yanabe et al. 1999, P<strong>en</strong>ney et al.<br />
1986, Forsythe et Parker 1985]<br />
Corynebacterium<br />
10 4 -10 5<br />
[Yanabe et al. 1999, Gouet et Fonty<br />
1979]<br />
Staphylococcus<br />
[Yanabe et al. 1999, Tortuero et al.<br />
1994, Forsythe et Parker 1985,<br />
Bacques et al. 1983]<br />
Streptococcus<br />
10 1 -10 5<br />
[Zomborszky-Kovács et al. 2000,<br />
Yanabe et al. 1999, Tortuero et al.<br />
1994, P<strong>en</strong>ney et al. 1986, Gouet et<br />
Fonty 1979]<br />
Enterococcus<br />
Micrococcus<br />
[Gouet et Fonty 1979]<br />
intermedius<br />
epi<strong>de</strong>rmitis<br />
l<strong>en</strong>tus<br />
faecalis<br />
faecalis<br />
avium<br />
faecium<br />
<strong>du</strong>rans<br />
Canganella et al. 1992<br />
Canganella et al. 1992<br />
Canganella et al. 1992<br />
Bacques et al. 1983<br />
Canganella et al. 1992<br />
Canganella et al. 1992<br />
Canganella et al. 1992<br />
Canganella et al. 1992<br />
LEVURES 10 6<br />
Cyniclomyces guttulatus Forsythe et Parker 1985<br />
ARCHAE<br />
[B<strong>en</strong>negadi et al. 2003]<br />
<strong>Les</strong> chiffres indiqu<strong>en</strong>t le nombre <strong>de</strong> microorganismes <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts groupes par g <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal.<br />
La flore anaérobie stricte est dominée par les Bacteroidaceae, <strong>de</strong>s bacilles gram négatifs<br />
asporulés, dont notamm<strong>en</strong>t le g<strong>en</strong>re Bacteroi<strong>de</strong>s. De nombreuses espèces ont été isolées. Des<br />
bactéries <strong>de</strong>s g<strong>en</strong>res Fibrobacter, Fusobacterium et Clostridium sont égalem<strong>en</strong>t décrites. <strong>Les</strong><br />
g<strong>en</strong>res Eubacterium, Ruminococcus, Peptostreptococcus, Peptococcus et Bifidobacterium ont<br />
parfois été id<strong>en</strong>tifiés. Contrairem<strong>en</strong>t à la flore constitutive <strong>du</strong> tractus digestif <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s<br />
mammifères, le g<strong>en</strong>re Lactobacillus n'est pratiquem<strong>en</strong>t jamais retrouvé dans le cæcum <strong>du</strong>
- 45 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
lapin. Concernant les organismes aéro-anaérobies facultatifs, les <strong>en</strong>térobactéries <strong>de</strong>s g<strong>en</strong>res<br />
Escherichia et Enterobacter et les g<strong>en</strong>res Streptococcus, Corynebacterium, Staphylococcus et<br />
Enterococcus ont été isolés. Cep<strong>en</strong>dant, les résultats très diverg<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre les étu<strong>de</strong>s<br />
concernant leur dénombrem<strong>en</strong>t témoign<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la difficulté d'id<strong>en</strong>tification <strong>de</strong> la flore :<br />
variabilités indivi<strong>du</strong>elles importantes, variabilité <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> culture, appart<strong>en</strong>ance<br />
probable <strong>de</strong> certains g<strong>en</strong>res et/ou espèces à la flore transitoire.<br />
<strong>Les</strong> 10 à 20% <strong>de</strong> flore n'appart<strong>en</strong>ant pas au règne <strong>de</strong>s bactéries serai<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s eucaryotes<br />
(protozoaires et/ou levures), ou <strong>en</strong>core <strong>de</strong>s organismes appart<strong>en</strong>ant au règne <strong>de</strong>s archaea<br />
(B<strong>en</strong>negadi et al., 2003). Cep<strong>en</strong>dant, ces résultats n'ont pas été confirmés.<br />
II.D.3. Action <strong>de</strong> la microflore sur la physiologie <strong>nutritionnel</strong>le <strong>de</strong> l'hôte<br />
Un rôle majeur <strong>de</strong>s microorganismes prés<strong>en</strong>ts dans le tractus digestif est l'hydrolyse et la<br />
ferm<strong>en</strong>tation 1) <strong>de</strong>s rési<strong>du</strong>s alim<strong>en</strong>taires non digérés et absorbés dans la partie antérieure <strong>du</strong><br />
tractus digestif, donc ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t les fibres, et 2) <strong>de</strong>s molécules <strong>en</strong>dogènes,<br />
ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t protéiques (Forsythe et Parker, 1985; Guarner et Malagelada, 2003).<br />
° Digestion <strong>de</strong>s gluci<strong>de</strong>s<br />
<strong>Les</strong> principales sources <strong>de</strong> carbone et d'énergie pour la croissance bactéri<strong>en</strong>ne sont<br />
l'amidon résistant à la dégradation par les <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> l'hôte, les polysacchari<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la paroi<br />
cellulaire <strong>de</strong>s végétaux, les mucopolysacchari<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'hôte, et autres oligosacchari<strong>de</strong>s ayant<br />
échappé à la digestion et à l'absorption dans l'intestin grêle. Ces polymères complexes sont<br />
dégradés par les <strong>en</strong>zymes bactéri<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> oligomères et sucres simples. <strong>Les</strong> bactéries sont<br />
<strong>en</strong>suite capables <strong>de</strong> ferm<strong>en</strong>ter ces substances <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils, aci<strong>de</strong>s dicarboxyliques,<br />
alcools, H2, CO2…<br />
Chez le lapin, un herbivore, les sources majeures <strong>de</strong> gluci<strong>de</strong>s pour les bactéries cæcales<br />
sont les fibres. Il existe cinq classes majeures <strong>de</strong> fibres alim<strong>en</strong>taires (Figure 8), parmi<br />
lesquelles seules les lignines ne sont pas <strong>de</strong>s composés glucidiques. Dans la paroi végétale, la<br />
cellulose sous forme <strong>de</strong> microfibrilles constitue le squelette autour <strong>du</strong>quel la matrice vi<strong>en</strong>t<br />
s’organiser : lignines, hémicelluloses, pectines et parfois <strong>de</strong>s protéines. <strong>Les</strong> principales<br />
caractéristiques <strong>de</strong> ces fibres sont prés<strong>en</strong>tées dans le Tableau 5. Divers dosages permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong><br />
quantifier les différ<strong>en</strong>tes fractions fibreuses (Figure 8).
Figure 8 Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> dosage <strong>de</strong>s fibres végétales et nature <strong>du</strong> rési<strong>du</strong> d'analyse<br />
Fibres<br />
totales<br />
TDF<br />
(1)<br />
- 46 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
D'après Gid<strong>en</strong>ne, 1996; (1) TDF = Total Dietary Fiber (Lee et al., 1992); (2) WICW = Water Insoluble Cell-Wall (Carré et Brillouet, 1989);<br />
(3) NDF = Neutral Deterg<strong>en</strong>t Fiber, ADF = Acid Deterg<strong>en</strong>t Fiber, ADL = Acid Deterg<strong>en</strong>t Lignin (Van Soest et al., 1991); (4) selon We<strong>en</strong><strong>de</strong>.<br />
Récemm<strong>en</strong>t, plusieurs techniques d'estimation <strong>de</strong>s activités <strong>en</strong>zymatiques fibrolytiques<br />
bactéri<strong>en</strong>nes ont été développées : détermination <strong>de</strong>s activités cellulolytique (digestion <strong>de</strong> la<br />
cellulose), pectinolytique (digestion <strong>de</strong>s pectines) et xylanolytique (digestion <strong>de</strong>s<br />
hémicelluloses) (Boulahrouf et al., 1991). L’activité <strong>de</strong> la pectinase est classiquem<strong>en</strong>t<br />
supérieure dans la littérature à celle <strong>de</strong> la xylanase, elle-même supérieure à celle <strong>de</strong> la<br />
cellulase. Aussi, les substances pectiques sont relativem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> digérées chez le lapin, alors<br />
que la cellulose est très peu valorisée (Gid<strong>en</strong>ne, 1996). <strong>Les</strong> bactéries <strong>du</strong> g<strong>en</strong>re Bacteroi<strong>de</strong>s<br />
serai<strong>en</strong>t les principaux microorganismes pectinolytiques (Sirotek et al., 2001).<br />
Tableau 5 Caractéristiques <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes classes <strong>de</strong> fibres <strong>de</strong> la paroi végétale<br />
Structure<br />
Lignines Polymères phénoliques organisés <strong>en</strong> réseaux très<br />
complexes<br />
Cellulose Homopolymère linéaire <strong>de</strong> glucose <strong>en</strong> liaison<br />
β1-4<br />
Hémicelluloses Chaîne <strong>de</strong> glucose <strong>en</strong> β1-4 sur laquelle vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />
se fixer <strong>de</strong> courtes chaînes d’oses (xylose,<br />
fucose, galactose, arabinose, mannose)<br />
Substances pectiques Pectines : polymère avec chaîne principale<br />
d’aci<strong>de</strong> galacturonique interrompu par <strong>de</strong>s<br />
rhamnoses où se fix<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s chaînes latérales<br />
d’oses (arabinose, galactose…)<br />
Polysacchari<strong>de</strong>s non<br />
amylacés hydrosolubles<br />
D'après Gid<strong>en</strong>ne, 1996.<br />
Fibres<br />
insolubles<br />
WICW<br />
(2)<br />
NDF<br />
(3)<br />
ADF<br />
(3)<br />
ADL (3)<br />
Unité : β-glucane, <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> polymérisation :<br />
15 à > 2000<br />
Cellulose<br />
brute (4)<br />
Solubilité<br />
dans l'eau<br />
Digestibilité<br />
(%)<br />
NON 10 à 15<br />
NON 15 à 18<br />
NON 25 à 35<br />
OUI/NON 70 à 76<br />
OUI<br />
LIGNINE<br />
CELLULOSE<br />
HEMICELLULOSE<br />
SUBSTANCES<br />
PECTIQUES<br />
POLYSACCHARIDES<br />
SOLUBLES<br />
CLASSIFICATION ANALYTIQUE CLASSIFICATION<br />
BIOCHIMIQUE
- 47 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
La ferm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s oses simples pro<strong>du</strong>it différ<strong>en</strong>ts gaz : <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras volatils (AGV),<br />
<strong>de</strong> l’hydrogène, <strong>du</strong> méthane et <strong>du</strong> dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone. Le profil <strong>de</strong>s AGV est spécifique <strong>du</strong><br />
lapin : l’acétate est prédominant (70 à 80%), suivi par le butyrate (8 à 20%) puis par le<br />
propionate (3 à 10%). Ainsi, la prédominance <strong>du</strong> butyrate par rapport au propionate est<br />
opposée à ce qui est classiquem<strong>en</strong>t observé chez les ruminants ou le cheval, mais a été décrite<br />
chez d'autres herbivores, tels que le porc-épic ou le castor (Hintz et al., 1978). <strong>Les</strong> AGV ainsi<br />
pro<strong>du</strong>its sont absorbés par la paroi cæcale par diffusion passive. Ils constitu<strong>en</strong>t une source<br />
énergétique estimée <strong>en</strong>tre 10 et 40% <strong>de</strong>s besoins d'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> (Hoover et Heitmann, 1972;<br />
Marty et Vernay, 1984).<br />
° Métabolisme azoté<br />
Chez les ruminants, le matériel azoté disponible pour les microorganismes est très<br />
important puisque le rum<strong>en</strong> est situé dans la partie proximale <strong>du</strong> tube digestif. Chez le lapin,<br />
<strong>en</strong> revanche, l'azote exogène est majoritairem<strong>en</strong>t digéré et absorbé avant le cæcum. Aussi, la<br />
source azotée pour les microorganismes cæcaux est ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t constituée <strong>de</strong> molécules<br />
<strong>en</strong>dogènes : cellules épithéliales <strong>de</strong>squamées, mucus, bactéries lysées et urée. <strong>Les</strong> activités<br />
métaboliques (protéolytiques et uréolytiques) aboutiss<strong>en</strong>t à la pro<strong>du</strong>ction d’ammoniaque,<br />
après ferm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s aminés. L'activité uréolytique observée (Hill, 1983; Crociani et<br />
al., 1984; Forsythe et Parker, 1985; Crociani et al., 1986) serait principalem<strong>en</strong>t dévolue aux<br />
bactéries associées à la muqueuse cæcale (Hill, 1983). L’ammoniac pro<strong>du</strong>it peut être soit<br />
directem<strong>en</strong>t absorbé par la muqueuse cæcale pour la synthèse hépatique <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s aminés non<br />
ess<strong>en</strong>tiels ou pour la synthèse d'urée éliminée par voie urinaire, soit utilisé dans les<br />
biosyn<strong>thèses</strong> microbi<strong>en</strong>nes ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t protéiques (Crociani et al., 1985). <strong>Les</strong> pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong><br />
ces biosyn<strong>thèses</strong> pourront être valorisés par l'hôte lors <strong>de</strong> la cæcotrophie (Forsythe et Parker,<br />
1985).<br />
° Autres<br />
<strong>Les</strong> microorganismes ont égalem<strong>en</strong>t un rôle dans l'absorption <strong>de</strong> certains minéraux. Ainsi,<br />
le phosphore cont<strong>en</strong>u dans les végétaux est ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'aci<strong>de</strong> phytique sous forme <strong>de</strong><br />
sels mono- ou dival<strong>en</strong>ts (phytates). Chez les monogastriques, les phytates sont <strong>en</strong> général peu<br />
valorisés, contrairem<strong>en</strong>t aux ruminants chez lesquels la microflore symbiotique ruminale<br />
synthétise <strong>de</strong>s phytases. Il a été récemm<strong>en</strong>t suggéré que 80% <strong>de</strong>s phytates serai<strong>en</strong>t hydrolysés<br />
dans l'appareil digestif <strong>du</strong> lapin (Marounek et al., 2003a). Cette activité est retrouvée tout au<br />
long <strong>de</strong> l'appareil digestif, mais elle prédomine dans le gros intestin. Cep<strong>en</strong>dant, la capacité<br />
<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à absorber les phosphates libérés serait limitée.
- 48 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
<strong>Les</strong> besoins <strong>en</strong> vitamines <strong>du</strong> groupe B et <strong>en</strong> vitamine K sont normalem<strong>en</strong>t couverts par les<br />
biosyn<strong>thèses</strong> microbi<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> l'abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> troubles digestifs (Lebas, 2000). Ces vitamines<br />
sont ingérées au cours <strong>de</strong> la cæcotrophie.<br />
Des activités amylolytiques (Marounek et al., 1995; Padilha et al., 1995), lipolytiques<br />
(Marounek et al., 1995) et mucinolytiques (Hill, 1986) ont égalem<strong>en</strong>t été id<strong>en</strong>tifiées au niveau<br />
cæcal.<br />
II.D.4. Temps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts dans le cæcum<br />
Le temps <strong>de</strong> séjour moy<strong>en</strong> <strong>de</strong>s particules alim<strong>en</strong>taires dans le cæcum <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x va<br />
ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>dre <strong>de</strong> leur taille. Le temps <strong>de</strong> rét<strong>en</strong>tion serait <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> 7 à 16<br />
heures pour les particules grossières (> 300 µm), et <strong>de</strong> 16 à 42 heures pour les particules les<br />
plus fines (< 300 µm) et les liqui<strong>de</strong>s (Gid<strong>en</strong>ne, 1997).<br />
II.E. LE COLON : FORMATION DE DEUX TYPES DE FECES<br />
II.E.1. Une essoreuse et un lubrifiant <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal<br />
Le côlon, qui fait suite au cæcum, est divisé <strong>en</strong> <strong>de</strong>ux parties : le côlon proximal et le côlon<br />
distal (Figure 9).<br />
Figure 9 Représ<strong>en</strong>tation schématique <strong>du</strong> côlon <strong>du</strong> lapin<br />
COLON<br />
DISTAL<br />
Fusus coli<br />
A = ampoule cæcale, C = cæcum; D'après Snipes et al., 1982.<br />
1° partie<br />
2° partie<br />
COLON<br />
PROXIMAL
- 49 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
Le côlon proximal est lui-même subdivisé (Snipes et al., 1982) : un premier segm<strong>en</strong>t avec<br />
trois rangs <strong>de</strong> replis longitudinaux, ne faisant pas saillie dans la lumière intestinale, est suivi<br />
par un segm<strong>en</strong>t où les replis font protrusion dans la lumière intestinale (1° partie). Ces<br />
évaginations représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une augm<strong>en</strong>tation importante <strong>de</strong> la surface d'échange et pourrai<strong>en</strong>t<br />
ai<strong>de</strong>r à la séparation <strong>de</strong>s phases soli<strong>de</strong> et liqui<strong>de</strong>. Le segm<strong>en</strong>t suivant (2° partie) comporte un<br />
unique rang <strong>de</strong> replis, et le <strong>de</strong>rnier segm<strong>en</strong>t, le fusus coli, long <strong>de</strong> 3 à 4 cm possè<strong>de</strong> une<br />
activité pace-maker. La paroi <strong>du</strong> côlon distal <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite lisse et abouche sur le rectum,<br />
puis sur l’anus. La muqueuse colique conti<strong>en</strong>t <strong>de</strong> nombreuses cellules à mucus dans ses<br />
cryptes, dont le rôle serait <strong>de</strong> lubrifier la paroi intestinale afin <strong>de</strong> faciliter le passage <strong>de</strong>s crottes<br />
<strong>du</strong>res (Snipes et al., 1982).<br />
II.E.2. Cæcotrophes et fèces <strong>du</strong>res<br />
° Deux mécanismes d'excrétion différ<strong>en</strong>ts<br />
Le lapin prés<strong>en</strong>te un comportem<strong>en</strong>t très particulier, il pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong>ux types d'excrém<strong>en</strong>ts : 1)<br />
les crottes <strong>du</strong>res éliminées dans le milieu <strong>en</strong>vironnant, et 2) les cæcotrophes, petites grappes<br />
<strong>de</strong> crottes molles <strong>en</strong>tourées d'une couche <strong>de</strong> mucus, et récupérées dès leur émission<br />
directem<strong>en</strong>t à l'anus par aspiration. Le rythme d'excrétion <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> crottes est<br />
soumis au rythme d'ingestion <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts. L’émission <strong>de</strong> crottes <strong>du</strong>res semble se superposer<br />
au rythme d’ingestion <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts, avec une forte activité <strong>en</strong> pério<strong>de</strong> sombre. <strong>Les</strong><br />
cæcotrophes sont, quant à elles, émises lors <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> faible excrétion <strong>de</strong> fèces <strong>du</strong>res<br />
(Laplace, 1978), donc au cours <strong>de</strong> la matinée et <strong>en</strong> début d'après-midi, <strong>en</strong> une pério<strong>de</strong> unique<br />
<strong>de</strong> 7h <strong>en</strong>viron. Celle-ci peut toutefois être <strong>en</strong>trecoupée par une émission plus ou moins<br />
prolongée <strong>de</strong> fèces <strong>du</strong>res (Laplace, 1978).<br />
Tableau 6 Composition <strong>de</strong>s crottes <strong>du</strong>res et cæcotrophes <strong>du</strong> lapin<br />
Crottes <strong>du</strong>res Cæcotrophes<br />
Matière sèche (%)<br />
Protéines brutes<br />
Matières grasses <strong>en</strong> % <strong>de</strong> MS<br />
Cellulose brute<br />
C<strong>en</strong>dres<br />
52-57<br />
11-15<br />
2,7<br />
29-30<br />
5-14<br />
D'après Proto, 1965; Fekete et Bokori, 1985; Carabaño et al., 1988; Fraga et al., 1991.<br />
29-39<br />
26-32<br />
2,2<br />
17-18<br />
8-15<br />
<strong>Les</strong> cæcotrophes correspond<strong>en</strong>t à <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal ayant transité dans le côlon sans y<br />
subir <strong>de</strong> changem<strong>en</strong>ts notoires (fines et grosses particules). En revanche, la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong><br />
crottes <strong>du</strong>res implique <strong>de</strong> nombreuses modifications <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal au cours <strong>de</strong> la traversée
- 50 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
<strong>du</strong> côlon : tandis que les grosses particules (supérieures à 300 µm, donc principalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s<br />
fibres) poursuiv<strong>en</strong>t leur transit dans le côlon, les fines particules sont refoulées vers le cæcum<br />
pour y subir une nouvelle dégradation bactéri<strong>en</strong>ne (Gid<strong>en</strong>ne, 1997). Ainsi, la composition <strong>de</strong>s<br />
cæcotrophes et <strong>de</strong>s crottes <strong>du</strong>res est différ<strong>en</strong>te (Tableau 6). <strong>Les</strong> cæcotrophes sont <strong>en</strong>richies <strong>en</strong><br />
protéines, vitamines et minéraux, tandis que les crottes <strong>du</strong>res sont majoritairem<strong>en</strong>t constituées<br />
<strong>de</strong> fibres.<br />
<strong>Les</strong> protéines <strong>de</strong>s cæcotrophes, issues <strong>de</strong>s biosyn<strong>thèses</strong> microbi<strong>en</strong>nes, contribu<strong>en</strong>t ainsi à<br />
15-20% <strong>de</strong>s apports azotés journaliers (García et al., 1995; Bel<strong>en</strong>guer et al., 2005). De plus,<br />
ces protéines sont riches <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s aminés ess<strong>en</strong>tiels, tels que la lysine, la thréonine et la<br />
méthionine (Ferrando et al., 1972).<br />
° Des mouvem<strong>en</strong>ts d'eau et d'électrolytes adaptés au type d'excrétion<br />
Lors <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong>s fèces <strong>du</strong>res, le côlon agit comme une "essoreuse" <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u<br />
cæcal. Sauf dans la partie orale <strong>du</strong> côlon proximal où <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> sécrétion hydrique<br />
ont été observés (Vernay, 1986), l'eau est int<strong>en</strong>sém<strong>en</strong>t réabsorbée au niveau colique. Il<br />
semblerait que les échanges d’électrolytes soi<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>ts selon le segm<strong>en</strong>t<br />
considéré. Ainsi, dans la zone à 3 rangs <strong>de</strong> replis, le potassium est absorbé et le sodium libéré<br />
dans la lumière intestinale, tandis que dans la zone à un unique rang <strong>de</strong> replis, l’inverse est<br />
observé. En passant au niveau <strong>du</strong> fusus coli, le cont<strong>en</strong>u intestinal perd beaucoup <strong>de</strong> sodium, <strong>de</strong><br />
potassium et d’eau. Plusieurs raisons pourrai<strong>en</strong>t expliquer ce phénomène. Le fusus est la<br />
région <strong>du</strong> côlon où la capacité d’absorption <strong>de</strong> sodium est la plus gran<strong>de</strong>. Sa paroi musculaire<br />
est très développée et pourrait "compresser" mécaniquem<strong>en</strong>t le cont<strong>en</strong>u intestinal (Snipes et<br />
al., 1982).<br />
Par ailleurs, les aci<strong>de</strong>s gras volatils continu<strong>en</strong>t d’être absorbés par simple diffusion<br />
passive dans le côlon (Snipes et al., 1982; Vernay, 1986).<br />
° Elimination <strong>de</strong>s fèces<br />
Lors <strong>de</strong> l'élimination <strong>de</strong>s crottes <strong>du</strong>res, une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> contraction se propage <strong>du</strong> cæcum vers<br />
le côlon proximal, puis jusqu'au côlon distal toutes les 10 à 15 minutes. Des contractions<br />
antipéristaltiques coliques, ayant pour origine le fusus coli, se propag<strong>en</strong>t sur toute la longueur<br />
<strong>du</strong> cæcum, et permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> refouler les particules fines et les liqui<strong>de</strong>s vers le cæcum (Ehrlein<br />
et al., 1983). Ce phénomène, associé à la réabsorption hydrique dès le fusus coli décrite<br />
précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t, aboutirait à l'assèchem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u colique.<br />
En pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> cæcotrophie, l'activité antipéristaltique très ré<strong>du</strong>ite et la motricité accrue <strong>du</strong><br />
côlon distal permett<strong>en</strong>t une excrétion rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s cæcotrophes (Laplace, 1978). En fait, la
- 51 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
vacuité <strong>du</strong> côlon distal qui suit la pério<strong>de</strong> d'excrétion <strong>de</strong>s fèces <strong>du</strong>res serait à l'origine d'une<br />
hyperactivité <strong>du</strong> côlon proximal. Cette zone d'hyperactivité se déplacerait vers le côlon distal<br />
et aboutirait à l'émission <strong>de</strong>s cæcotrophes (Ruckebusch et Hörnicke, 1977).<br />
II.F. EFFICACITE DIGESTIVE<br />
Au bilan, les alim<strong>en</strong>ts ingérés ne sont pas digérés et absorbés <strong>en</strong> totalité et une partie <strong>de</strong>s<br />
ingesta est retrouvée dans les fèces. La digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts (DA) est la<br />
proportion <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts non excrétée, donc considérée comme disparaissant dans le tube<br />
digestif.<br />
DA = (Quantité ingérée – Quantité excrétée) / Quantité ingérée<br />
Cette formule peut s'appliquer aux différ<strong>en</strong>ts composants <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t. Cep<strong>en</strong>dant, cette<br />
valeur estimée ne correspond pas à la digestion réelle. En effet, <strong>de</strong>s substances d'une origine<br />
autre qu'alim<strong>en</strong>taire vont être retrouvées dans les fèces : mucus, débris <strong>de</strong> cellules<br />
<strong>de</strong>squamées, microorganismes et pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong> syn<strong>thèses</strong> microbi<strong>en</strong>nes… dont la proportion est<br />
difficile à évaluer. Ainsi, la digestibilité appar<strong>en</strong>te sous-estime <strong>en</strong> général la capacité <strong>de</strong><br />
l'animal à digérer l'alim<strong>en</strong>t, particulièrem<strong>en</strong>t les protéines.<br />
Tableau 7 Valeurs <strong>de</strong> digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts constituants <strong>de</strong>s<br />
alim<strong>en</strong>ts <strong>du</strong> lapin<br />
Composition alim<strong>en</strong>t<br />
(<strong>en</strong> % <strong>du</strong> brut, mini-maxi)<br />
DA<br />
(mini-maxi)<br />
Matière organique 90 - 95 0,61 - 0,76<br />
Protéines brutes 17 - 20 0,66 - 0,81<br />
Amidon 12 - 23 0,97 - 0,99<br />
Matières grasses 2 - 4 0,61 - 0,85<br />
NDF 32 - 43 0,20 - 0,55<br />
ADF 18 - 23 0,14 - 0,34<br />
Lapereaux <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 7 semaines; D'après De Blas et al., 1995; Bellier et Gid<strong>en</strong>ne, 1996; Scapinello et al., 1999; Gid<strong>en</strong>ne et al.,<br />
2000; Gutiérrez et al., 2000; García et al., 2002; Debray et al., 2003; Falcão-e-Cunha et al., 2004.<br />
Le Tableau 7 prés<strong>en</strong>te les valeurs <strong>de</strong> digestibilité retrouvées dans la littérature pour <strong>de</strong>s<br />
alim<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> composition habituelle. La digestibilité <strong>de</strong> la matière organique varie <strong>en</strong>tre 60 et<br />
75% selon les étu<strong>de</strong>s. Parmi les composants les mieux valorisés figur<strong>en</strong>t les constituants<br />
intracellulaires : l'amidon est digéré à plus <strong>de</strong> 95%, et la digestibilité <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s<br />
protéines varie <strong>de</strong> 60 à 85% <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s. <strong>Les</strong> constituants pariétaux sont moins<br />
digestibles. La lignine est peu dégradée et, <strong>de</strong> plus, elle ré<strong>du</strong>it la digestibilité <strong>de</strong> la cellulose et
- 52 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
<strong>de</strong>s hémicelluloses <strong>en</strong> diminuant leur accessibilité par les bactéries. <strong>Les</strong> fibres sont les<br />
composants dont les estimations <strong>de</strong> digestibilité sont les plus variables <strong>en</strong>tre étu<strong>de</strong>s. En effet,<br />
différ<strong>en</strong>ts paramètres vont modifier leur digestibilité et notamm<strong>en</strong>t leur source botanique<br />
(Falcão-e-Cunha et al., 2004).<br />
III. LA FONCTION DE DEFENSE CONTRE LES AGENTS INDESIRABLES<br />
Au premier rôle dévolu à l’appareil digestif développé précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t, s’ajoute celui <strong>de</strong><br />
barrière contre les ag<strong>en</strong>ts indésirables. En effet, la muqueuse intestinale représ<strong>en</strong>te une surface<br />
d'échange considérable avec le milieu extérieur, et constitue ainsi une zone où les agressions<br />
antigéniques sont multiples. Si les stimulations antigéniques prov<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> composants<br />
alim<strong>en</strong>taires ou <strong>de</strong> la flore comm<strong>en</strong>sale doiv<strong>en</strong>t être tolérées, celles <strong>de</strong> la flore pathogène<br />
doiv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> revanche susciter une réponse efficace afin d'éliminer l'ag<strong>en</strong>t indésirable. Nous<br />
nous limiterons dans cet exposé aux moy<strong>en</strong>s <strong>de</strong> déf<strong>en</strong>se locaux, qui, si ils sont dépassés, sont<br />
suppléés par <strong>de</strong>s moy<strong>en</strong>s <strong>de</strong> déf<strong>en</strong>se généraux non spécifiques (fièvre, inflammation,<br />
phagocytose) et spécifiques (réponses immunitaires humorales et/ou cellulaires).<br />
III.A. DES MOYENS NON SPECIFIQUES<br />
III.A.1. La flore résid<strong>en</strong>te<br />
Outre son rôle prédominant dans la digestion et l’absorption <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts, d'électrolytes<br />
et d'eau, la flore comm<strong>en</strong>sale intestinale <strong>en</strong>tre <strong>en</strong> compétition avec les microorganismes<br />
pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t pathogènes. Une compétition directe au niveau <strong>de</strong>s sites d’attachem<strong>en</strong>t aux<br />
cellules épithéliales peut s'établir. Ainsi, <strong>de</strong>s bactéries segm<strong>en</strong>tées filam<strong>en</strong>teuses, non<br />
cultivables, ont été récemm<strong>en</strong>t observées <strong>en</strong> microscopie électronique chez le lapin : elles<br />
prévi<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>t la colonisation iléale par les Escherichia coli O103, par compétition directe sur<br />
leur site <strong>de</strong> fixation aux cellules épithéliales (Heczko et al., 2000a). Par ailleurs, la nonimplantation<br />
d'un microorganisme pathogène peut résulter <strong>de</strong> conditions physico-chimiques<br />
<strong>du</strong> milieu inadéquates : température, pot<strong>en</strong>tiel d'oxydo-ré<strong>du</strong>ction, facteurs <strong>nutritionnel</strong>s non<br />
prés<strong>en</strong>ts (non apportés par l'alim<strong>en</strong>tation ou compétition <strong>de</strong> substrat avec la flore résid<strong>en</strong>te),<br />
prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> substances antimicrobi<strong>en</strong>nes sécrétées par les bactéries elles-mêmes<br />
(bactériocines). Cep<strong>en</strong>dant, ces substances étant elles-mêmes digestibles, leur rôle se restreint<br />
à <strong>de</strong>s niches très localisées (Guarner et Malagelada, 2003). <strong>Les</strong> interactions <strong>en</strong>tre les<br />
microorganismes <strong>de</strong> la flore comm<strong>en</strong>sale et les microorganismes pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t pathogènes<br />
sont très difficiles à étudier, car elles sont spécifiques d’un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t particulier. Un
- 53 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
organisme exogène pourra d’autant plus facilem<strong>en</strong>t s’installer parmi la flore résid<strong>en</strong>te, qu’il<br />
aura évolué auparavant dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t similaire à celui dans lequel il pénètre (Freter,<br />
1974).<br />
Par ailleurs, la flore comm<strong>en</strong>sale stimule l’immunité <strong>de</strong> l’hôte. <strong>Les</strong> animaux élevés dans<br />
<strong>de</strong>s <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ts axéniques ont <strong>de</strong>s d<strong>en</strong>sités <strong>de</strong> cellules lymphoï<strong>de</strong>s faibles, <strong>de</strong> petites<br />
structures folliculaires, et <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations circulantes d’immunoglobulines dans le sang très<br />
faibles. Après colonisation microbi<strong>en</strong>ne, le nombre <strong>de</strong> lymphocytes intra-épithéliaux et <strong>de</strong> la<br />
lamina propria augm<strong>en</strong>te considérablem<strong>en</strong>t, ainsi que les conc<strong>en</strong>trations circulantes<br />
d’immunoglobulines (Guarner et Malagelada, 2003). Cette flore stimule égalem<strong>en</strong>t la<br />
diversification <strong>du</strong> répertoire <strong>de</strong>s anticorps chez le lapin (Lanning et al., 2000b) et est<br />
nécessaire à la mise <strong>en</strong> place <strong>du</strong> phénomène <strong>de</strong> tolérance orale (cf. page 57).<br />
III.A.2. Barrières physiques et chimiques<br />
L'acidité gastrique est néfaste au développem<strong>en</strong>t d'ag<strong>en</strong>ts indésirables (Martins<strong>en</strong> et al.,<br />
2005), et constitue une première barrière limitant leur passage vers l'intestin grêle. D'autres<br />
barrières défavorables à l'<strong>en</strong>trée d'ag<strong>en</strong>ts indésirables sont disséminées tout au long <strong>du</strong> tractus<br />
digestif. Ainsi, les jonctions serrées <strong>de</strong>s cellules épithéliales prévi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le passage<br />
intercellulaire <strong>de</strong> substances pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t néfastes, le péristaltisme intestinal ré<strong>du</strong>it le<br />
contact <strong>de</strong>s ag<strong>en</strong>ts pathogènes avec les cellules épithéliales et le r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t cellulaire<br />
permet l'élimination <strong>de</strong>s ag<strong>en</strong>ts indésirables év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t attachés aux cellules épithéliales<br />
(Fortun-Lamothe et Boullier, 2004). Différ<strong>en</strong>tes substances chimiques sécrétées au niveau <strong>du</strong><br />
tractus digestif prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s propriétés antimicrobi<strong>en</strong>nes : le lysozyme et les α-déf<strong>en</strong>sines<br />
sécrétés par les cellules <strong>de</strong> Paneth <strong>de</strong> l'intestin grêle <strong>de</strong> l'homme et <strong>de</strong> la souris (Cunliffe,<br />
2003), la lactoferrine <strong>de</strong>s sécrétions pancréatiques et salivaires <strong>de</strong> l'homme (Caccavo et al.,<br />
2002), les mucines <strong>de</strong> l'intestin grêle (Montagne et al., 2004).<br />
III.B. DES MOYENS IMMUNITAIRES SPECIFIQUES<br />
Le système immunitaire mucosal digestif <strong>de</strong>s lagomorphes prés<strong>en</strong>te plusieurs fonctions.<br />
Comme pour tout mammifère, il est impliqué dans la réponse immunitaire locale face aux<br />
stimulations antigéniques <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (bactéries, virus, protozoaires, antigènes<br />
alim<strong>en</strong>taires…) faisant interv<strong>en</strong>ir les lymphocytes B et T localisés notamm<strong>en</strong>t dans les<br />
plaques <strong>de</strong> Peyer. De plus, il joue un rôle fondam<strong>en</strong>tal dans la g<strong>en</strong>èse <strong>du</strong> répertoire <strong>de</strong>s<br />
anticorps. En effet, contrairem<strong>en</strong>t à d'autres espèces, telles que l'homme, la souris ou le rat, les<br />
recombinaisons somatiques <strong>de</strong>s gènes V-D-J participant à la diversité <strong>de</strong> la région variable <strong>de</strong>s<br />
anticorps sont limitées dans la moelle osseuse. Ces réarrangem<strong>en</strong>ts ont lieu dans l'app<strong>en</strong>dice
- 54 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
cæcal <strong>en</strong>tre 3 et 8 semaines d'âge, <strong>de</strong> façon similaire à ce qui est observé dans la bourse <strong>de</strong><br />
Fabricius <strong>de</strong>s oiseaux (Mage, 1998).<br />
III.B.1. Le tissu lymphoï<strong>de</strong> associé à l'intestin (GALT) : structure<br />
<strong>Les</strong> tissus lymphoï<strong>de</strong>s associés à l'intestin (GALT : Gut Associated Lymphoid Tissue)<br />
sont particulièrem<strong>en</strong>t nombreux chez le lapin (Figure 10). En plus <strong>de</strong>s plaques <strong>de</strong> Peyer,<br />
similaires à celles <strong>de</strong>s autres mammifères, <strong>de</strong>ux organes lymphoï<strong>de</strong>s sont spécifiques au<br />
lapin : le sacculus roton<strong>du</strong>s à la jonction iléo-cæcale et l'app<strong>en</strong>dice vermiforme à l'extrémité<br />
distale <strong>du</strong> cæcum (Lanning et al., 2000b). Par ailleurs, <strong>de</strong>s follicules lymphoï<strong>de</strong>s isolés,<br />
ressemblant à <strong>de</strong> microscopiques plaques <strong>de</strong> Peyer, sont disséminés dans la paroi <strong>de</strong> l’intestin<br />
grêle et <strong>du</strong> gros intestin.<br />
Figure 10 Représ<strong>en</strong>tation schématique <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes structures<br />
lymphoï<strong>de</strong>s organisées associées à l'appareil digestif<br />
Côlon<br />
proximal<br />
D'après Mage, 1998.<br />
SACCULUS<br />
ROTONDUS<br />
FOLLICULE<br />
LYMPHOIDE<br />
ISOLE<br />
Intestin<br />
grêle<br />
PLAQUES DE PEYER<br />
APPENDICE<br />
VERMIFORME<br />
<strong>Les</strong> plaques <strong>de</strong> Peyer résult<strong>en</strong>t d’une agrégation <strong>de</strong> follicules lymphoï<strong>de</strong>s <strong>en</strong> dôme faisant<br />
saillie dans la lamina propria. Un épithélium spécifique recouvre la zone <strong>du</strong> dôme : le FAE<br />
(Follicle Associated Epithelium). Ce FAE diffère <strong>de</strong> l’épithélium <strong>de</strong>s villosités par <strong>de</strong>s<br />
activités <strong>en</strong>zymatiques plus faibles, une bor<strong>du</strong>re <strong>en</strong> brosse moins prononcée, une large<br />
infiltration par <strong>de</strong>s lymphocytes, macrophages et cellules d<strong>en</strong>dritiques. Par ailleurs, il conti<strong>en</strong>t<br />
un nombre conséqu<strong>en</strong>t <strong>de</strong> cellules épithéliales spécialisées, les cellules M (Mowat, 2003). Ces
- 55 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
cellules ne prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong> bor<strong>du</strong>re <strong>en</strong> brosse à leur pôle apical, mais <strong>de</strong> nombreuses<br />
invaginations parcour<strong>en</strong>t leur membrane basolatérale, où vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t se loger les lymphocytes et<br />
les macrophages. Chez l'a<strong>du</strong>lte, l'organisation <strong>de</strong> l'app<strong>en</strong>dice vermiforme et <strong>du</strong> sacculus<br />
roton<strong>du</strong>s est analogue à celle <strong>de</strong>s plaques <strong>de</strong> Peyer (Mage, 1998).<br />
En plus <strong>de</strong> ce tissu lymphoï<strong>de</strong> organisé, <strong>de</strong> nombreuses cellules lymphoï<strong>de</strong>s ainsi que <strong>de</strong>s<br />
cellules <strong>de</strong> la déf<strong>en</strong>se non spécifique (granulocytes et macrophages) sont disséminées dans la<br />
paroi digestive. Quelques lymphocytes, principalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s lymphocytes T (80 à 90%), sont<br />
dispersés <strong>en</strong>tre les cellules épithéliales intestinales. D’autres lymphocytes se situ<strong>en</strong>t dans la<br />
lamina propria : majoritairem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s lymphocytes T (40 à 90%), mais égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s<br />
lymphocytes B qui <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>dront pour la plupart <strong>de</strong>s plasmocytes sécréteurs d’IgA (Fortun-<br />
Lamothe et Boullier, 2004).<br />
III.B.2. Réponse immunitaire intestinale : rôle <strong>de</strong>s IgA<br />
<strong>Les</strong> cellules M sont la principale, voire l’unique, voie <strong>de</strong> passage pour les antigènes<br />
luminaux vers le système immunitaire. En revanche, n’exprimant pas les molécules <strong>de</strong> classe<br />
II <strong>du</strong> CMH, elles sont incapables <strong>de</strong> prés<strong>en</strong>ter ces antigènes. Elles les transmettrai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite à<br />
<strong>de</strong>s cellules prés<strong>en</strong>tatrices d’antigènes (CPA), dans l’épithélium ou dans la région <strong>du</strong> dôme.<br />
Ensuite, ces CPA, probablem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s cellules d<strong>en</strong>dritiques, migr<strong>en</strong>t vers l’aire <strong>de</strong> cellules T ou<br />
vers les follicules <strong>de</strong> cellules B où elles interagiss<strong>en</strong>t avec <strong>de</strong>s lymphocytes naïfs. <strong>Les</strong> cellules<br />
B subiss<strong>en</strong>t alors une commutation isotypique <strong>de</strong> IgM à IgG ou IgA, sous l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong><br />
facteurs locaux (TGF-β (Transforming Growth Factor), IL-5 et IL-10 (Interleukines)) et <strong>de</strong><br />
signaux cellulaires délivrés par les cellules d<strong>en</strong>dritiques et les cellules T. Ces lymphocytes B<br />
suiv<strong>en</strong>t la voie lymphatique jusqu’aux nœuds lymphatiques més<strong>en</strong>tériques, où ils <strong>de</strong>meur<strong>en</strong>t<br />
un certain temps pour maturation et prolifération, avant <strong>de</strong> migrer par voie sanguine, via le<br />
canal thoracique pour finalem<strong>en</strong>t s’accumuler dans la muqueuse (Mage, 1998).<br />
Ces lymphocytes qui pénètr<strong>en</strong>t la muqueuse sont <strong>en</strong>suite redistribués dans <strong>de</strong>ux<br />
compartim<strong>en</strong>ts distincts : la lamina propria ou l'épithélium. <strong>Les</strong> plasmocytes matures<br />
sécréteurs d’IgA rest<strong>en</strong>t dans la lamina propria. Ces IgA sont organisées <strong>en</strong> dimères et sont<br />
associées à <strong>de</strong>ux chaînes polypeptidiques, l'<strong>en</strong>semble portant le nom d'IgA sécrétoire (Figure<br />
11). La première chaîne polypeptidique, appelée chaîne J, intervi<strong>en</strong>t dans l'oligomérisation <strong>de</strong>s<br />
immunoglobulines. La <strong>de</strong>uxième chaîne polypeptidique est nommée composant sécrétoire.<br />
Elle correspond à la partie extracellulaire d'une protéine transmembranaire exprimée à la<br />
surface basolatérale <strong>de</strong>s cellules épithéliales : le récepteur polyimmunoglobuline (Mage,<br />
1998). <strong>Les</strong> IgA se li<strong>en</strong>t <strong>de</strong> manière coval<strong>en</strong>te à ce récepteur, puis sont internalisées dans une
- 56 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
vésicule d'<strong>en</strong>docytose qui transite vers la membrane apicale <strong>de</strong>s cellules épithéliales. A la<br />
surface apicale, les IgA sont libérées par protéolyse <strong>du</strong> récepteur, dont une partie (le<br />
composant sécrétoire) reste attachée à l'IgA libre (Macpherson et al., 2001). Ce composant<br />
sécrétoire stabilise les molécules d'anticorps et masque les sites <strong>de</strong> clivage par les protéases.<br />
Figure 11 Structure d'une IgA sécrétoire humaine<br />
Chaîne<br />
lour<strong>de</strong><br />
Composant<br />
sécrétoire Chaîne J<br />
D'après Roitt et al., 1997.<br />
ANTIGENE ANTIGENE<br />
Chaîne<br />
légère<br />
Pont<br />
disulfure<br />
Région<br />
variable<br />
Rési<strong>du</strong><br />
oligosaccharidique<br />
La fonction <strong>de</strong> ces IgA sécrétoires est <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>ir la colonisation et l'invasion bactéri<strong>en</strong>ne<br />
ou virale <strong>de</strong>s muqueuses, par leur capacité <strong>de</strong> fixation aux antigènes. La plupart <strong>de</strong>s IgA sont<br />
dirigées contre <strong>de</strong>s composés <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s bactéries. Elles in<strong>du</strong>is<strong>en</strong>t peu ou pas <strong>de</strong> réaction<br />
inflammatoire, qui pourrait occasionner <strong>de</strong>s dommages aux surfaces mucosales. En fait, les<br />
mécanismes <strong>de</strong> neutralisation <strong>de</strong>s microorganismes par les IgA sécrétoires sont <strong>en</strong>core<br />
méconnus, et ne correspond<strong>en</strong>t pas à ceux classiquem<strong>en</strong>t décrits pour les IgG : elles<br />
n'in<strong>du</strong>is<strong>en</strong>t pas d'opsonisation par les macrophages, n'activ<strong>en</strong>t pas la voie classique <strong>du</strong><br />
complém<strong>en</strong>t, et donc n'aboutiss<strong>en</strong>t pas à la lyse <strong>de</strong>s bactéries (Corthesy et Kraeh<strong>en</strong>buhl,<br />
1999). Il est alors très probable que <strong>de</strong>s phénomènes immunitaires à médiation cellulaire<br />
pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le relais lorsqu'un ag<strong>en</strong>t pathogène parvi<strong>en</strong>t à franchir la barrière épithéliale.<br />
Par ailleurs, les rongeurs et lagomorphes sont dotés d'un système original : la pompe<br />
hépatique permettant à <strong>de</strong>s IgA sériques <strong>de</strong> se retrouver dans la lumière intestinale. Elles sont<br />
éliminées par transport actif <strong>de</strong>puis le sérum vers la bile par le biais <strong>de</strong>s hépatocytes disposant<br />
<strong>de</strong> récepteurs polyimmunoglobulines. Ces IgA d'origine sérique ont une structure semblable
- 57 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
aux IgA sécrétoires (Bouvet et Fischetti, 1999). <strong>Les</strong> relations <strong>en</strong>tre IgA sécrétoires et IgA<br />
sériques ne sont pas <strong>en</strong>core établies chez le lapin. Des essais chez la souris appui<strong>en</strong>t<br />
l'exist<strong>en</strong>ce d'une corrélation mais qui serait antigène type- et dose-dép<strong>en</strong>dante (Externest et<br />
al., 2000).<br />
<strong>Les</strong> cellules T CD4+ rest<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t dans la lamina propria. <strong>Les</strong> cellules T CD8 +<br />
migr<strong>en</strong>t préfér<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t dans l’épithélium, bi<strong>en</strong> que 40% <strong>de</strong> ces cellules se retrouv<strong>en</strong>t dans<br />
la lamina propria. Le rôle <strong>de</strong>s cellules T <strong>de</strong> la muqueuse est <strong>en</strong>core incertain, mais les cellules<br />
ayant un phénotype "mémoire" prédomin<strong>en</strong>t. Elles pourrai<strong>en</strong>t ai<strong>de</strong>r les plasmocytes à pro<strong>du</strong>ire<br />
<strong>de</strong>s IgA. <strong>Les</strong> cellules T CD4 + pourrai<strong>en</strong>t être <strong>de</strong>s cellules régulatrices interv<strong>en</strong>ant dans le<br />
mainti<strong>en</strong> <strong>de</strong> la tolérance locale aux antigènes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux (Mowat, 2003).<br />
III.B.3. Tolérance orale<br />
La muqueuse intestinale est naturellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> contact avec <strong>de</strong> nombreux antigènes <strong>de</strong><br />
l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (flore et alim<strong>en</strong>t). Or, il serait préjudiciable pour l'hôte <strong>de</strong> répondre<br />
systématiquem<strong>en</strong>t aux stimulations antigéniques multiples. Ceci a con<strong>du</strong>it les chercheurs à<br />
émettre l'hypothèse <strong>de</strong> l'exist<strong>en</strong>ce probable d'une régulation <strong>de</strong>s réponses immunitaires<br />
systémiques. En effet, une réponse immunitaire dirigée contre une flore intestinale "normale"<br />
con<strong>du</strong>irait à <strong>de</strong>s troubles inflammatoires chroniques, et une réponse vis-à-vis <strong>de</strong>s antigènes <strong>de</strong><br />
l'alim<strong>en</strong>t pourrait être à l'origine <strong>de</strong> phénomènes allergiques (Simecka, 1998). Ainsi, la<br />
tolérance orale est définie comme la capacité décroissante <strong>de</strong> la stimulation d'une réponse<br />
immunitaire systémique <strong>en</strong> réponse à <strong>de</strong>s antigènes r<strong>en</strong>contrés antérieurem<strong>en</strong>t dans l'intestin<br />
(Kagnoff, 1993). Cette réponse immunitaire pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t néfaste est ainsi prév<strong>en</strong>ue,<br />
supprimée ou modifiée <strong>de</strong> manière à r<strong>en</strong>trer dans la classe <strong>de</strong>s réponses non nuisibles à<br />
l'organisme (autrem<strong>en</strong>t dit non inflammatoires) (Weiner, 2001). <strong>Les</strong> mécanismes <strong>de</strong> la<br />
tolérance orale sont <strong>en</strong>core méconnus et aucune donnée n'est disponible pour le lapin. <strong>Les</strong><br />
différ<strong>en</strong>ts mécanismes id<strong>en</strong>tifiés serai<strong>en</strong>t la délétion clonale, l'anergie ou <strong>en</strong>core la suppression<br />
active <strong>de</strong> la réponse immunitaire. L'anergie correspond à l'inactivation <strong>de</strong> cellules face à une<br />
stimulation antigénique, et pourrait résulter aussi bi<strong>en</strong> <strong>de</strong> l'abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> molécules<br />
inflammatoires ou co-stimulantes, que <strong>de</strong> la délétion <strong>de</strong> certaines populations <strong>de</strong> cellules<br />
antigène-spécifiques (apoptose). La réponse immunitaire pourrait égalem<strong>en</strong>t être supprimée,<br />
via <strong>de</strong>s facteurs pro<strong>du</strong>its par les lymphocytes T : interv<strong>en</strong>tion <strong>de</strong>s lymphocytes T régulateurs<br />
CD4 + et CD8 + , <strong>de</strong>s cytokines (TGF-β, IL-4 et IL-10) (Simecka, 1998).
IV. L’ECOSYSTEME INTESTINAL : UN EQUILIBRE DYNAMIQUE ET FRAGILE<br />
- 58 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
La Figure 12 représ<strong>en</strong>te schématiquem<strong>en</strong>t les différ<strong>en</strong>ts élém<strong>en</strong>ts interv<strong>en</strong>ant dans le<br />
fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'appareil digestif et leurs interactions afin <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ir un équilibre<br />
dynamique, garant <strong>de</strong> la bonne santé intestinale (Montagne et al., 2003).<br />
Figure 12 Représ<strong>en</strong>tation schématique <strong>de</strong>s interactions alim<strong>en</strong>t/hôte/flore<br />
au sein <strong>de</strong> l'écosystème intestinal<br />
(D'après Montagne et al., 2003)<br />
MUQUEUSE DIGESTIVE<br />
Mucus<br />
Epithélium<br />
GALT<br />
ALIMENT<br />
Nutrim<strong>en</strong>ts<br />
Additifs<br />
Facteurs anti<strong>nutritionnel</strong>s<br />
Fraction indigestible<br />
MICROFLORE<br />
Flore comm<strong>en</strong>sale<br />
Flore transitoire dont<br />
microorganismes<br />
pathogènes<br />
Nombre <strong>de</strong> ces interactions, précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t évoquées, ne seront pas redécrites. La<br />
disponibilité <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts (aci<strong>de</strong>s aminés, glucose, aci<strong>de</strong>s gras, vitamines et minéraux) peut<br />
réguler la réponse immunitaire. En effet, ces nutrim<strong>en</strong>ts sont indisp<strong>en</strong>sables pour la<br />
multiplication cellulaire au cours <strong>de</strong> la réponse immunitaire (phagocytes et lymphocytes) ainsi<br />
que pour la synthèse <strong>de</strong> molécules effectrices (anticorps, complém<strong>en</strong>t, lysozyme, oxy<strong>de</strong><br />
nitrique) ou informatives (cytokines, médiateurs <strong>de</strong> l’inflammation) (Klasing et <strong>Les</strong>hchinsky,<br />
2000). Certains nutrim<strong>en</strong>ts agiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> modifiant la communication intra- et extracellulaire et<br />
jou<strong>en</strong>t ainsi un rôle ess<strong>en</strong>tiel dans la régulation <strong>de</strong> la réponse immunitaire : c'est le cas <strong>de</strong>s<br />
aci<strong>de</strong>s gras à longues chaînes poly-insaturés ou <strong>de</strong> la vitamine E. De plus, le système<br />
immunitaire est régulé par <strong>de</strong> nombreuses hormones, dont le niveau <strong>de</strong> sécrétion est sous la<br />
dép<strong>en</strong>dance <strong>de</strong> facteurs <strong>nutritionnel</strong>s (insuline, glucagon, et glucocorticoï<strong>de</strong>s) (Klasing et<br />
<strong>Les</strong>hchinsky, 2000).
- 59 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />
Inversem<strong>en</strong>t, la réponse immunitaire peut influ<strong>en</strong>cer le fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> tractus digestif.<br />
En effet, les ag<strong>en</strong>ts cytotoxiques (oxy<strong>de</strong> nitrique, <strong>en</strong>zymes cataboliques…) synthétisés par les<br />
macrophages et les neutrophiles afin <strong>de</strong> tuer les bactéries, virus et cellules infectées, peuv<strong>en</strong>t<br />
égalem<strong>en</strong>t affecter les cellules normales <strong>de</strong> l'hôte. De même, les cytokines inflammatoires (IL-<br />
1, IL-6, IL-8 et TNF-α (Tumor Necrosis Factor)) libérées au cours d'une réponse immunitaire<br />
peuv<strong>en</strong>t exercer un effet délétère sur les tissus : troubles hémodynamiques, cytotoxicité directe<br />
sur les cellules (Klasing et <strong>Les</strong>hchinsky, 2000). Si leur action est <strong>en</strong> premier lieu locale, elle<br />
peut égalem<strong>en</strong>t se généraliser car presque tous les tissus possèd<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s récepteurs à ces<br />
molécules, notamm<strong>en</strong>t le système <strong>en</strong>docrine et le système nerveux c<strong>en</strong>tral. Ainsi, elles sont<br />
capables <strong>de</strong> mo<strong>du</strong>ler les métabolismes glucidique, lipidique et protéique, <strong>de</strong> réguler les flux <strong>de</strong><br />
l'axe hypothalamo-hypophysaire, et d'agir sur le système nerveux c<strong>en</strong>tral <strong>en</strong> provoquant<br />
anorexie et léthargie (Johnson, 1997).<br />
Ainsi, l'alim<strong>en</strong>t et l'alim<strong>en</strong>tation doiv<strong>en</strong>t être choisis afin <strong>de</strong> permettre un équilibre stable<br />
<strong>en</strong>tre l'hôte, la microflore et l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>nutritionnel</strong>. Ceci pourra permettre <strong>de</strong><br />
prév<strong>en</strong>ir toute perturbation structurale et/ou fonctionnelle <strong>de</strong> l'appareil digestif.<br />
Si chez l'a<strong>du</strong>lte, le but est le mainti<strong>en</strong> <strong>de</strong> cet équilibre, chez le jeune il doit <strong>en</strong> premier lieu<br />
se créer. C'est ce point que nous allons développer dans la <strong>de</strong>uxième partie.
- 60 -
CHAPITRE 2 - LE SEVRAGE DU LAPEREAU : VERS UN EQUILIBRE DES FONCTIONS<br />
INTESTINALES<br />
Chez le jeune, l’équilibre <strong>en</strong>tre les fonctions <strong>de</strong> digestion et <strong>de</strong> déf<strong>en</strong>se contre les ag<strong>en</strong>ts<br />
indésirables doit se mettre <strong>en</strong> place. Ainsi, la pério<strong>de</strong> <strong>en</strong>tourant le sevrage est une pério<strong>de</strong><br />
tumultueuse et ce, pour plusieurs raisons. <strong>Les</strong> organes interv<strong>en</strong>ant dans les phénomènes<br />
digestifs ou immunitaires sont <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t, aussi bi<strong>en</strong> dans leur structure que dans leur<br />
fonction. La microflore intestinale ne comm<strong>en</strong>cerait à se stabiliser que vers 30 ou 40 jours<br />
d’âge. Toutes les compét<strong>en</strong>ces immunitaires ne sont pas acquises, et la diversification <strong>du</strong><br />
répertoire <strong>de</strong>s anticorps n’apparaît que tardivem<strong>en</strong>t dans cette espèce.<br />
D'autre part, d'importants bouleversem<strong>en</strong>ts alim<strong>en</strong>taires ont lieu autour <strong>du</strong> sevrage <strong>en</strong><br />
terme <strong>de</strong> composition <strong>de</strong> la ration et <strong>de</strong> comportem<strong>en</strong>t alim<strong>en</strong>taire. Une transition plus ou<br />
moins progressive <strong>du</strong> lait maternel à l’alim<strong>en</strong>t végétal soli<strong>de</strong> est observée selon l’âge auquel le<br />
sevrage est réalisé. Cette pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> déséquilibre pourrait expliquer la s<strong>en</strong>sibilité <strong>du</strong> jeune aux<br />
affections <strong>du</strong> système digestif.<br />
Aussi, nous nous attacherons à décrire dans cette partie le développem<strong>en</strong>t post-natal <strong>du</strong><br />
système digestif <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong>, <strong>en</strong> insistant sur le rôle <strong>de</strong>s facteurs exogènes, notamm<strong>en</strong>t<br />
l'alim<strong>en</strong>tation.<br />
I. CHANGEMENTS NUTRITIONNELS AUTOUR DU SEVRAGE<br />
I.A. MODALITES DE REALISATION<br />
Dans la plupart <strong>de</strong>s élevages cunicoles français, le sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x est réalisé <strong>en</strong>tre<br />
28 et 35 jours d’âge. Chez le lapin sauvage, le sevrage peut avoir lieu dès 25 jours d'âge (voire<br />
21 jours), <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s ressources alim<strong>en</strong>taires <strong>du</strong> milieu et <strong>du</strong> sta<strong>de</strong> physiologique <strong>de</strong> la<br />
lapine (gestante ou non). Néanmoins, les étu<strong>de</strong>s publiées sur ce point rest<strong>en</strong>t très rares.<br />
En élevage, la lapine est séparée <strong>de</strong> ses <strong>lapereau</strong>x au mom<strong>en</strong>t <strong>du</strong> sevrage selon <strong>de</strong>ux<br />
modalités : déplacem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la mère ou alors <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x dans <strong>de</strong> nouvelles cages. Le<br />
premier système, dit "<strong>en</strong> tout plein tout vi<strong>de</strong>", t<strong>en</strong>d à se généraliser car il permet la réalisation<br />
d'un nettoyage, d'une désinfection et d'un vi<strong>de</strong> sanitaire <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux cycles <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ction. De<br />
plus, il limite le stress <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x lié au changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> cage et au mélange avec <strong>de</strong>s<br />
animaux d'origines différ<strong>en</strong>tes.<br />
- 61 -
I.B. CHANGEMENT D'ALIMENTATION : DU LAIT MATERNEL A L'ALIMENT SOLIDE VEGETAL<br />
- 62 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />
La réalisation d'un sevrage <strong>en</strong>tre 28 et 35 jours permet au <strong>lapereau</strong> une transition<br />
progressive <strong>du</strong> lait maternel à l'alim<strong>en</strong>t granulé. En effet, le <strong>lapereau</strong> comm<strong>en</strong>ce à ingérer <strong>de</strong><br />
l'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> vers 18 jours d'âge. Ainsi, la ration alim<strong>en</strong>taire évolue progressivem<strong>en</strong>t<br />
quantitativem<strong>en</strong>t et qualitativem<strong>en</strong>t.<br />
I.B.1. Du lait <strong>de</strong> lapine…<br />
Le lait <strong>de</strong> lapine est très conc<strong>en</strong>tré, comparativem<strong>en</strong>t aux autres espèces domestiques,<br />
avec une t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> matière sèche d'<strong>en</strong>viron 30% (Tableau 8). <strong>Les</strong> composants majeurs sont<br />
les matières grasses et protéiques, représ<strong>en</strong>tant chacune <strong>de</strong> 40 à 50% <strong>de</strong> la matière sèche <strong>en</strong><br />
fonction <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes étu<strong>de</strong>s. <strong>Les</strong> sucres sont minoritaires, et le lactose <strong>en</strong> est le principal<br />
représ<strong>en</strong>tant.<br />
Tableau 8 Composition chimique <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine<br />
Valeurs mini-maxi<br />
En % <strong>de</strong> la Matière sèche<br />
Matière Azotée Totale 34,5 - 51,3<br />
Matière grasse 38,9 - 56,1<br />
Lactose 0,7 - 7,6<br />
C<strong>en</strong>dres 5,3 - 8,3<br />
Energie (kCal/kg) 6313 - 6881<br />
Matière sèche (g.100g -1 ) 27,0 - 44,2<br />
D’après Davies et al., 1964; Lebas, 1971; An<strong>de</strong>rson et al., 1975; Fonty et al., 1979; El-Sayiad et al., 1994; Pascual et al., 1999a; Kráčmar et<br />
al., 2001; Debray, 2002.<br />
<strong>Les</strong> protéines <strong>du</strong> lait sont composées majoritairem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> caséines (α, β et κ) et <strong>de</strong><br />
protéines sériques, incluant l’α-lactalbumine et la transferrine (Grabowski et al., 1991;<br />
Baranyi et al., 1995). La composition <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s aminés <strong>de</strong>s protéines <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine<br />
(Kráčmar et al., 2001) semble relativem<strong>en</strong>t stable au cours <strong>de</strong> la lactation, et les principaux<br />
aci<strong>de</strong>s aminés sont : l'aci<strong>de</strong> glutamique (18%), la leucine (11%), la lysine, la sérine et la<br />
proline (6%), l'isoleucine, la thréonine, l'aci<strong>de</strong> aspartique et la valine (5%).<br />
<strong>Les</strong> lipi<strong>de</strong>s <strong>du</strong> lait sont à 98% constitués <strong>de</strong> triglycéri<strong>de</strong>s, composés majoritairem<strong>en</strong>t<br />
d'aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes (Smith et al., 1968; Demarne et al., 1978; Perret, 1980;<br />
Pascual et al., 1999a) (Tableau 9) : les aci<strong>de</strong>s caprylique (C8:0) et caprique (C10:0)<br />
représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>en</strong>viron 65% <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras <strong>en</strong> % molaire. Ces très fortes conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong><br />
aci<strong>de</strong>s caprylique et caprique ne sont pas retrouvées chez la hase (29%; Demarne et al., 1978)<br />
ou la ratte (22%; Fernando-Warnakulasuriya et al., 1981). Ils sont <strong>en</strong> conc<strong>en</strong>tration beaucoup<br />
plus faible pour la plupart <strong>de</strong>s espèces : 5% chez la vache, 17% et 18% chez la brebis et la<br />
chèvre, et 2,5% chez l'homme (Freeman et al., 1965). Pour d’autres espèces, telles que le
- 63 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />
cobaye et la souris, ils sont seulem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts sous forme <strong>de</strong> traces (Smith et al., 1968). <strong>Les</strong><br />
aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à se positionner préfér<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> positions sn-2<br />
et sn-3 <strong>du</strong> glycérol tandis que les aci<strong>de</strong>s gras à chaînes plus longues se répartiss<strong>en</strong>t plutôt <strong>en</strong><br />
position sn-1 et sn-2 (Christie, 1985).<br />
Tableau 9 Composition <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine<br />
Smith et al., 1968 Demarne et al., 1978 Perret, 1980<br />
% molaire<br />
% molaire % pondéral<br />
C6:0 0,5 traces 0,5<br />
C8:0 37,1 35,8 18,2<br />
C10:0 27,4 31,9 19,7<br />
C12:0 2,9 5,3 3,3<br />
C14:0 1,1 1,5 2,0<br />
C15:0 - 0,2 -<br />
C16:0 8,0 7,1 17,2<br />
C16:1 0,8 1,0 2,5<br />
C17:0 - 0,1 -<br />
C18:0 1,7 1,4 3,8<br />
C18:1 9,2 6,6 13,6<br />
C18:2 10,4 7,5 12,9<br />
C18:3 0,9 1,6 3,2<br />
C20:4 - - 1,9<br />
La race et le statut physiologique (gestation simultanée ou non) sembl<strong>en</strong>t avoir peu<br />
d’influ<strong>en</strong>ce sur la composition chimique <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine (El-Sayiad et al., 1994). En<br />
revanche, celle-ci varie <strong>en</strong> fonction <strong>du</strong> sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> lactation : le lait t<strong>en</strong>d à se conc<strong>en</strong>trer (Lebas,<br />
1971; Pascual et al., 1999a; Debray, 2002), le lactose t<strong>en</strong>d à disparaître (Lebas, 1971;<br />
Debray, 2002) et la proportion relative <strong>de</strong> la matière grasse augm<strong>en</strong>terait légèrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fin <strong>de</strong><br />
lactation (Lebas, 1971; Pascual et al., 1999a). La qualité <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s incorporés dans l'alim<strong>en</strong>t<br />
influ<strong>en</strong>cerait égalem<strong>en</strong>t la composition <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine (Christ et al., 1996),<br />
alors que leur quantité n'aurait que peu d'incid<strong>en</strong>ce (Pascual et al., 1999a).<br />
La pro<strong>du</strong>ction quotidi<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> lait augm<strong>en</strong>te les premiers jours <strong>de</strong> lactation pour aboutir à<br />
un pic <strong>en</strong> fin <strong>de</strong> troisième semaine <strong>de</strong> lactation. Puis la pro<strong>du</strong>ction laitière décroît, plus ou<br />
moins rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t selon le statut physiologique <strong>de</strong> la lapine (Lebas, 1972). En effet, la<br />
gestation peut interférer avec la pro<strong>du</strong>ction laitière selon l’âge auquel est réalisée la saillie ou<br />
l’insémination artificielle.<br />
Le comportem<strong>en</strong>t d'allaitem<strong>en</strong>t est très controversé dans la littérature. La plupart <strong>de</strong>s<br />
auteurs déf<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t l'exist<strong>en</strong>ce d'un allaitem<strong>en</strong>t quotidi<strong>en</strong> unique, mais certains évoqu<strong>en</strong>t<br />
l’exist<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> plusieurs repas lactés par 24 heures (Hoy et al., 2000). Celui-ci <strong>du</strong>re <strong>de</strong> 3 à 4<br />
minutes. En général, il a lieu <strong>de</strong> nuit, avec une préfér<strong>en</strong>ce pour les premières heures <strong>du</strong> matin,<br />
au moins pour ce qui concerne les 2 premières semaines <strong>de</strong> lactation (Jilge, 1993).
I.B.2. …à un alim<strong>en</strong>t granulé<br />
- 64 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />
Au cours <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième semaine <strong>de</strong> lactation, les <strong>lapereau</strong>x comm<strong>en</strong>cerai<strong>en</strong>t à<br />
consommer les crottes <strong>du</strong>res que la lapine dépose dans le nid, ainsi que le matériel végétal<br />
prés<strong>en</strong>t dans celui-ci (Hudson et al., 2000). L'ingestion d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> par les <strong>lapereau</strong>x<br />
débute vers 18 jours. En effet, ils comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à quitter le nid <strong>en</strong>tre 13 et 18 jours d’âge<br />
lorsqu’ils sont capables <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ir une température corporelle stable et possèd<strong>en</strong>t une<br />
meilleure coordination motrice. Ce phénomène est très variable selon les portées,<br />
probablem<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> lait disponible pour les <strong>lapereau</strong>x. En effet, une<br />
ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong> portée <strong>de</strong> 10 à 4 <strong>lapereau</strong>x retar<strong>de</strong> l’ingestion d’alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong><br />
(Gid<strong>en</strong>ne et Fortun-Lamothe, 2002).<br />
D’un unique repas lacté, le <strong>lapereau</strong> évolue alors vers <strong>de</strong> multiples petites prises d’alim<strong>en</strong>t<br />
soli<strong>de</strong> et d’eau au cours <strong>de</strong> la journée (Prud'hon et al., 1975). Assez rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t après le<br />
sevrage, les différ<strong>en</strong>tes activités <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x vont <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t nocturnes :<br />
activité, excrétion <strong>de</strong> fèces et d’urine, alim<strong>en</strong>tation et boisson (Jilge, 1993). Bi<strong>en</strong> que la mise<br />
<strong>en</strong> place <strong>du</strong> comportem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> cæcotrophie n'ait, à notre connaissance, jamais été étudiée,<br />
celle-ci est souv<strong>en</strong>t reliée au début <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> (Gid<strong>en</strong>ne et al., 2002).<br />
Figure 13 Comparaison <strong>de</strong> la composition chimique moy<strong>en</strong>ne <strong>du</strong> lait maternel et <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t<br />
granulé <strong>de</strong>s lapines<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
0<br />
En g pour 100 g <strong>de</strong><br />
matière brute<br />
lait alim<strong>en</strong>t<br />
eau<br />
lactose<br />
autres<br />
NDF<br />
amidon<br />
matières minérales<br />
matières grasses<br />
protéines brutes<br />
En plus d’une évolution d’un unique repas liqui<strong>de</strong> à <strong>de</strong> multiples repas soli<strong>de</strong>s, la<br />
composition <strong>nutritionnel</strong>le <strong>de</strong> la ration change progressivem<strong>en</strong>t. En effet, l’alim<strong>en</strong>t végétal mis<br />
à la disposition <strong>de</strong> la lapine et <strong>de</strong> ses <strong>lapereau</strong>x conti<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s fibres, <strong>de</strong> l’amidon et <strong>de</strong>s sucres<br />
non familiers au <strong>lapereau</strong> (Figure 13).<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
0<br />
En g pour 100 g <strong>de</strong><br />
matière sèche<br />
lait alim<strong>en</strong>t
- 65 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />
II. LES CHANGEMENTS STRUCTURAUX ET FONCTIONNELS DE L'APPAREIL DIGESTIF<br />
AUTOUR DU SEVRAGE<br />
II.A. DEVELOPPEMENT DES SEGMENTS DIGESTIFS<br />
II.A.1. Evolution post-natale<br />
Excepté l'app<strong>en</strong>dice cæcal qui poursuit sa croissance pondérale jusqu'à 11 semaines, la<br />
croissance <strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts digestifs semble stabilisée à partir <strong>de</strong> 9 semaines (Figure 14). Ainsi,<br />
<strong>en</strong>tre 3 et 11 semaines, le poids frais est multiplié par 4 pour l'estomac et l'intestin grêle, par 8<br />
pour le cæcum et le côlon et par 15 pour l'app<strong>en</strong>dice cæcal. Le gros intestin prés<strong>en</strong>te une<br />
évolution pondérale plus importante relativem<strong>en</strong>t aux segm<strong>en</strong>ts antérieurs, représ<strong>en</strong>tant 28%<br />
<strong>de</strong> l'<strong>en</strong>semble <strong>du</strong> tractus digestif à 3 semaines et 44% à 11 semaines. Pour l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s<br />
segm<strong>en</strong>ts digestifs considérés, les longueurs sont multipliées par 2 à 3 <strong>en</strong>tre 3 et 11 semaines<br />
d'âge (Lebas et Laplace, 1972).<br />
Figure 14 Evolution <strong>du</strong> poids frais et <strong>de</strong> la longueur <strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts digestifs chez le lapin<br />
<strong>en</strong>tre 3 et 11 semaines d'âge<br />
Poids frais (g)<br />
140<br />
120<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
0<br />
Colon<br />
App<strong>en</strong>dice caecal<br />
Caecum<br />
Intestin grêle<br />
Estomac<br />
D'après Lebas et Laplace, 1972.<br />
3 5 7 9 11<br />
Longueur (cm)<br />
500<br />
400<br />
300<br />
200<br />
100<br />
0<br />
Lorsque ces données sont rapportées au poids vif <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x, la masse intestinale<br />
globale est stable <strong>en</strong>tre 3 et 7 semaines, et décroît <strong>en</strong>suite. Entre 3 et 5 semaines, alors que les<br />
masses relatives <strong>de</strong> l'intestin grêle et <strong>de</strong> l'estomac décroiss<strong>en</strong>t, celle <strong>du</strong> territoire cæco-colique<br />
Poids frais relatif<br />
100%<br />
80%<br />
60%<br />
40%<br />
20%<br />
0%<br />
3 5 7 9 11<br />
Age (semaines)<br />
3 5 7 9 11
- 66 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />
augm<strong>en</strong>te (Laplace et Lebas, 1972). Des travaux plus réc<strong>en</strong>ts ne confirm<strong>en</strong>t pas ces<br />
observations : la masse <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs relativem<strong>en</strong>t au poids vif <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x augm<strong>en</strong>terait régulièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 3 et 8 semaines (Xiccato et al., 2001).<br />
II.A.2. Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation<br />
L'âge au sevrage influ<strong>en</strong>cerait le développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> tractus digestif. Ainsi, plus les<br />
<strong>lapereau</strong>x sont sevrés précocem<strong>en</strong>t (21 vs. 25 vs. 28 jours), plus leur masse intestinale relative<br />
serait importante. Ce phénomène est principalem<strong>en</strong>t expliqué par un développem<strong>en</strong>t plus<br />
important <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>semble côlon-rectum à 32 jours. Mais, plus les <strong>lapereau</strong>x sont sevrés<br />
précocem<strong>en</strong>t, plus leur poids vif est faible ce qui pourrait expliquer <strong>en</strong> partie les différ<strong>en</strong>ces<br />
observées (Xiccato et al., 2001). Cep<strong>en</strong>dant, Gyarmati et al. (2000b), ayant comparé <strong>de</strong>s<br />
animaux sevrés à 23 et à 35 jours, confirme cette observation sur les poids frais absolus <strong>de</strong>s<br />
différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts. Le sevrage précoce stimulerait le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'intestin grêle, <strong>du</strong><br />
cæcum et <strong>du</strong> côlon jusqu'à 6 semaines d'âge. Cette différ<strong>en</strong>ce persisterait uniquem<strong>en</strong>t pour<br />
l'intestin grêle à 10 semaines. Un développem<strong>en</strong>t plus important <strong>de</strong> l'estomac <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
sevrés précocem<strong>en</strong>t a été observé uniquem<strong>en</strong>t à 5 semaines d'âge. L'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'ingéré<br />
d’alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> stimulerait donc le développem<strong>en</strong>t pondéral <strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts digestifs.<br />
La composition <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t pourrait égalem<strong>en</strong>t influ<strong>en</strong>cer le développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> cæcum.<br />
Gutiérrez et al. (2002a) ont montré chez <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à 25 jours qu'une substitution <strong>de</strong><br />
50% <strong>de</strong> l'amidon par <strong>du</strong> lactose con<strong>du</strong>isait à un développem<strong>en</strong>t pondéral relatif <strong>du</strong> cæcum<br />
supérieur à 35 jours, sans que le poids vif <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x ne soit modifié. Le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong><br />
l'estomac ne serait pas affecté.<br />
II.B. DEVELOPPEMENT DE LA MUQUEUSE INTESTINALE<br />
II.B.1. Evolution post-natale<br />
Au cours <strong>de</strong>s premières semaines suivant la naissance, les villosités intestinales sont fines<br />
et allongées (<strong>en</strong> forme <strong>de</strong> doigt), avec <strong>de</strong> très courtes villosités dispersées parmi elles<br />
(Sabatakou et al., 1999). L’hétérogénéité <strong>de</strong> longueur t<strong>en</strong>d à décroître avec le temps. Ainsi, les<br />
très courtes villosités disparaiss<strong>en</strong>t après la première semaine <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x dans le<br />
<strong>du</strong>odénum, la troisième semaine dans le jéjunum et la cinquième semaine dans l’iléon (Van<br />
<strong>de</strong>r Hage, 1988). Ces très courtes villosités serai<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s bourgeons <strong>de</strong> nouvelles villosités, et<br />
leur disparition signifierait que le nombre final <strong>de</strong> villosités par unité <strong>de</strong> surface a été atteint.<br />
De forme fine et allongée, les villosités t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à s’élargir <strong>en</strong> forme <strong>de</strong> langue, dans un<br />
premier temps au niveau <strong>du</strong>odénal, et pour finir dans l’iléon (Photo 1). Au cours <strong>de</strong> la
- 67 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />
septième semaine, <strong>de</strong>s villosités <strong>en</strong> forme <strong>de</strong> feuille et <strong>de</strong> crête apparaiss<strong>en</strong>t au niveau<br />
<strong>du</strong>odénal. Des villosités <strong>en</strong> forme <strong>de</strong> feuille pourront égalem<strong>en</strong>t être retrouvées au niveau<br />
jéjunal, mais pas au niveau iléal (Van <strong>de</strong>r Hage, 1988). La maturation histologique <strong>de</strong> la<br />
muqueuse intestinale est incomplète jusqu’au 20 ème jour <strong>de</strong> vie (Toofanian et Targowski,<br />
1982), et suivrait un gradi<strong>en</strong>t proximo-distal le long <strong>de</strong> l’intestin grêle. Selon Yu et Chiou<br />
(1997), ayant effectué <strong>de</strong>s mesures sur <strong>de</strong>s lapins âgés <strong>de</strong> 2, 4, 8 et 16 semaines, les villosités<br />
s'allong<strong>en</strong>t jusqu'à 8 semaines quel que soit le segm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'intestin grêle considéré.<br />
Il a été établi chez la souris que le nombre <strong>de</strong> cryptes augm<strong>en</strong>te égalem<strong>en</strong>t avec l’âge, par<br />
fission <strong>de</strong>s cryptes déjà existantes (Cairnie et Mill<strong>en</strong>, 1975).<br />
Photo 1 Evolution <strong>de</strong>s villosités intestinales au microscope<br />
électronique à transmission (×100)<br />
DUODENUM<br />
JEJUNUM<br />
ILEON<br />
D'après Yu et Chiou, 1997.<br />
II.B.2. Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation<br />
2 semaines 4 semaines<br />
Si il est manifeste que le sevrage provoque une importante atrophie <strong>de</strong>s villosités<br />
intestinales <strong>du</strong> porcelet (jusqu'à 50% et jusqu’à 5 jours après le sevrage) (Pluske et al., 1997),<br />
l'impact <strong>de</strong> facteurs exogènes sur le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la muqueuse intestinale <strong>du</strong> lapin a
- 68 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />
fait l'objet <strong>de</strong> peu d'étu<strong>de</strong>s. Gutiérrez et al. (2002a) ont observé sur <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> 5<br />
semaines <strong>de</strong>s villosités plus courtes et <strong>de</strong>s cryptes plus profon<strong>de</strong>s dans le jéjunum <strong>de</strong> ceux<br />
sevrés <strong>de</strong>puis 10 jours comparativem<strong>en</strong>t à ceux <strong>en</strong>core allaités. La composition <strong>en</strong> fibres <strong>de</strong><br />
l'alim<strong>en</strong>t aurait un impact sur le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s villosités intestinales : un apport accru <strong>de</strong><br />
lignine provoquerait un raccourcissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s villosités jéjunales chez <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> 9<br />
semaines, mais serait sans conséqu<strong>en</strong>ces sur les villosités <strong>du</strong>odénales et iléales (Chiou et al.,<br />
1994). Cep<strong>en</strong>dant, dans cette étu<strong>de</strong>, la consommation <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t riche <strong>en</strong> lignine est<br />
diminuée <strong>de</strong> moitié, comparativem<strong>en</strong>t aux alim<strong>en</strong>ts cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> la cellulose ou <strong>de</strong>s pectines.<br />
II.C. DEVELOPPEMENT DES SECRETIONS ENDOGENES<br />
II.C.1. Enzymes gastriques<br />
L'activité protéolytique gastrique <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> à la naissance est dévolue à la r<strong>en</strong>nine<br />
(H<strong>en</strong>schel, 1973). Puis, à partir <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux (Dojană et al., 1998) ou cinq (Bernadac et al., 1991)<br />
semaines, les sécrétions <strong>de</strong> pepsines s'accroiss<strong>en</strong>t et pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le relais <strong>de</strong> la r<strong>en</strong>nine.<br />
L’activité lipasique dans la zone cardiale <strong>de</strong> la muqueuse gastrique augm<strong>en</strong>te jusqu’au<br />
sevrage (Bernadac et al., 1991), puis décroît progressivem<strong>en</strong>t. Exprimée relativem<strong>en</strong>t au<br />
cont<strong>en</strong>u protéique (activité spécifique), son activité dans la muqueuse gastrique décroît <strong>en</strong>tre<br />
15 et 43 jours (Dojană et al.,1998). Dans ce <strong>de</strong>rnier cas, le lieu <strong>de</strong> prélèvem<strong>en</strong>t n'est pas<br />
précisé. Chez le jeune, la lipolyse gastrique libère ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras <strong>en</strong> C8:0 et<br />
C10:0, composants majeurs <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine. Ces aci<strong>de</strong>s gras, notamm<strong>en</strong>t l'aci<strong>de</strong> caprylique,<br />
serai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> partie absorbés par la muqueuse gastrique (Perret, 1980).<br />
Aucune étu<strong>de</strong>, à notre connaissance, ne s'est intéressée à l'impact <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation sur le<br />
développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes gastriques chez le jeune.<br />
II.C.2. Enzymes pancréatiques<br />
° Evolution post-natale<br />
La fonction pancréatique exocrine a ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t été étudiée <strong>en</strong> mesurant les<br />
différ<strong>en</strong>tes activités <strong>en</strong>zymatiques sur broyat <strong>de</strong> pancréas. Or, ces <strong>en</strong>zymes synthétisées dans<br />
le tissu sont progressivem<strong>en</strong>t sécrétées dans la lumière <strong>de</strong> l'intestin grêle. L'activité tissulaire<br />
résulte donc à la fois <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> syn<strong>thèses</strong> protéiques, mais égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> leur sécrétion<br />
dans la lumière intestinale. Il convi<strong>en</strong>t donc d'être prud<strong>en</strong>t quant à l'interprétation <strong>de</strong>s données<br />
concernant les activités <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes pancréatiques.<br />
Dosées directem<strong>en</strong>t sur broyat <strong>de</strong> pancréas, les activités totales <strong>de</strong> l'amylase et <strong>de</strong> la lipase<br />
sont quasi-nulles jusqu'à 21 jours (Lebas et al., 1971; Corring et al., 1972), puis augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t
- 69 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />
rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t (Lebas et al., 1971; Corring et al., 1972; Gutiérrez et al., 2002a; Debray et al.,<br />
2003). <strong>Les</strong> activités pancréatiques totales <strong>de</strong> la trypsine et <strong>de</strong> la chymotrypsine ont, quant à<br />
elles, t<strong>en</strong>dance à être stables (Lebas et al., 1971) ou à décroître jusqu'à 21-24 jours (Corring et<br />
al., 1972), puis à augm<strong>en</strong>ter (Corring et al., 1972; Debray et al., 2003). Pour Dojană et al.<br />
(1998), les activités pancréatiques spécifiques <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux <strong>en</strong>zymes atteign<strong>en</strong>t leur niveau<br />
maximal à 43 jours.<br />
° Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation<br />
<strong>Les</strong> données existantes concernant l'influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation sur les activités<br />
<strong>en</strong>zymatiques pancréatiques sont contradictoires. Certains auteurs émett<strong>en</strong>t l'hypothèse que<br />
le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s activités pancréatiques lipasique et amylolytique serait sous la<br />
dép<strong>en</strong>dance stricte <strong>de</strong> facteurs ontogéniques. En effet, les proportions d'amidon et <strong>de</strong> matières<br />
grasses incorporées dans l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> péri-sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x (alim<strong>en</strong>t 1 : 21,2% et 2,7%,<br />
et alim<strong>en</strong>t 2 : 10,4% et 4,9%, respectivem<strong>en</strong>t) n'influ<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t pas l'activité pancréatique ou<br />
intraluminale <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes impliquées dans leur digestion à 25, 32 ou 42 jours d'âge (Debray<br />
et al., 2003). De même, le ratio d'ingestion lait/alim<strong>en</strong>t, mo<strong>du</strong>lé par la taille <strong>de</strong> la portée (4 vs.<br />
10 <strong>lapereau</strong>x) ne modifie pas l'activité amylolytique mesurée dans le cont<strong>en</strong>u intestinal à 32<br />
ou à 42 jours (Scapinello et al., 1999). Jusqu'à 30 jours d'âge, les activités <strong>de</strong> la trypsine et <strong>de</strong><br />
la chymotrypsine ne sembl<strong>en</strong>t pas affectées par le statut <strong>nutritionnel</strong> <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x : les<br />
niveaux d'activité pancréatique sont similaires que les <strong>lapereau</strong>x soi<strong>en</strong>t sevrés ou <strong>en</strong><br />
allaitem<strong>en</strong>t maternel exclusif (Corring et al., 1972).<br />
Cep<strong>en</strong>dant, l'âge au sevrage semble exercer une influ<strong>en</strong>ce sur le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong><br />
l'activité amylolytique détectée sur broyat <strong>de</strong> pancréas. A 35 jours, les <strong>lapereau</strong>x sevrés <strong>de</strong>puis<br />
10 jours, donc prés<strong>en</strong>tant a priori une ingestion d'amidon accrue, montr<strong>en</strong>t une activité<br />
amylolytique 1,6 fois supérieure à celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>core allaités (Gutiérrez et al., 2002a).<br />
II.C.3. Enzymes <strong>de</strong> la muqueuse intestinale<br />
° Evolution post-natale<br />
L'activité spécifique <strong>de</strong> la maltase augm<strong>en</strong>terait avec l'âge (Toofanian, 1984a; Debray et<br />
al., 2003). Cep<strong>en</strong>dant, Dojană et al. (1998) ayant étudié l'évolution <strong>de</strong> cette activité dans les<br />
trois segm<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> l'intestin grêle, relat<strong>en</strong>t une évolution différ<strong>en</strong>tielle <strong>de</strong> celle-ci selon le site<br />
considéré : à 15 jours d'âge, l'activité maltasique est plus int<strong>en</strong>se dans les segm<strong>en</strong>ts antérieurs,<br />
puis celle-ci <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t prépondérante dans les segm<strong>en</strong>ts postérieurs avec l'âge. Ainsi, à 180 jours
- 70 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />
d'âge, l’activité maltasique serait plus int<strong>en</strong>se dans le jéjunum. L'activité spécifique <strong>de</strong> la<br />
saccharase (Toofanian, 1984a) augm<strong>en</strong>terait égalem<strong>en</strong>t avec l'âge.<br />
La lactase, une β-galactosidase, hydrolyse le lactose <strong>du</strong> lait. Elle prés<strong>en</strong>te donc une<br />
activité spécifique importante p<strong>en</strong>dant la lactation, qui décroît fortem<strong>en</strong>t après le sevrage<br />
(Gutiérrez et al., 2002a ; Toofanian, 1984a). D'autres β-galactosidases ont été isolées dans la<br />
muqueuse intestinale <strong>du</strong> jeune, sans que leurs rôles physiologiques n'ai<strong>en</strong>t été id<strong>en</strong>tifiés<br />
(Toofanian, 1984a; Toofanian, 1984b).<br />
A notre connaissance, aucune donnée n'est disponible sur le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s<br />
activités peptidasiques <strong>de</strong> la muqueuse intestinale <strong>du</strong> lapin.<br />
° Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation<br />
La proportion d'amidon incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> péri-sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x (21,2%<br />
vs. 10,4%) n'influ<strong>en</strong>ce pas l'activité spécifique <strong>de</strong> la maltase intestinale à 25, à 32 ou à 42 jours<br />
d'âge (Debray et al., 2003). Une stimulation précoce <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> serait<br />
même néfaste au développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la bor<strong>du</strong>re <strong>en</strong> brosse intestinale. Ainsi, à 35<br />
jours, les <strong>lapereau</strong>x sevrés <strong>de</strong>puis 10 jours, donc prés<strong>en</strong>tant un ingéré d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> accru,<br />
prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s activités spécifiques <strong>de</strong> la maltase et <strong>de</strong> la saccharase plus faibles <strong>de</strong> 30% et<br />
48%, respectivem<strong>en</strong>t, à celles <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>core allaités (Gutiérrez et al., 2002a).<br />
II.D. COLONISATION MICROBIENNE<br />
II.D.1. Evolution post-natale<br />
L'estomac <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> est presque stérile <strong>du</strong>rant sa première semaine <strong>de</strong> vie. Puis sa<br />
population bactéri<strong>en</strong>ne augm<strong>en</strong>te <strong>de</strong> façon très variable selon les indivi<strong>du</strong>s, et se stabilise<br />
après le sevrage à <strong>de</strong>s valeurs comprises <strong>en</strong>tre 10 4 et 10 6 bactéries par gramme <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u. La<br />
colonisation <strong>de</strong> l'intestin grêle est plus rapi<strong>de</strong> et plus int<strong>en</strong>se, avec <strong>de</strong> fortes variabilités<br />
indivi<strong>du</strong>elles notamm<strong>en</strong>t avant le sevrage. Ensuite, le nombre <strong>de</strong> bactéries cultivables se<br />
mainti<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 10 6 et 10 8 bactéries par gramme <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u (Gouet et Fonty, 1979).<br />
Dès la première semaine <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x, une flore abondante peuple le cæcum et le<br />
côlon (Gouet et Fonty, 1979). Au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premières semaines suivant leur naissance,<br />
les <strong>lapereau</strong>x héberg<strong>en</strong>t dans leur cæcum <strong>de</strong>s proportions similaires <strong>de</strong> microorganismes<br />
anaérobies stricts et aéro-anaérobies facultatifs. La flore totale augm<strong>en</strong>te progressivem<strong>en</strong>t. A<br />
15 jours, la flore anaérobie est déjà majoritairem<strong>en</strong>t composée <strong>de</strong> Bacteroi<strong>de</strong>s, et son<br />
dénombrem<strong>en</strong>t est équival<strong>en</strong>t à celui <strong>de</strong> l'a<strong>du</strong>lte : <strong>de</strong> 10 10 à 10 11 bactéries par gramme <strong>de</strong><br />
cont<strong>en</strong>u cæcal (Padilha et al., 1995; Zomborszky-Kovács et al., 2000). En revanche, la flore
- 71 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />
aéro-anaérobie facultative comm<strong>en</strong>ce à décroître <strong>de</strong> manière importante (Gouet et Fonty,<br />
1979). Ainsi, <strong>en</strong>tre 15 et 29 jours, la flore colibacillaire décline <strong>de</strong> 10 8 à 10 3 -10 5 bactéries par<br />
gramme <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal (Padilha et al., 1995).<br />
L’activité cellulolytique bactéri<strong>en</strong>ne est non détectable dans le cæcum <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> 2<br />
semaines. Elle augm<strong>en</strong>te <strong>en</strong>suite jusqu’à atteindre un seuil à <strong>en</strong>viron 35 jours, puis reste stable<br />
(Padilha et al., 1995). Entre 6 et 10 semaines d’âge, les activités fibrolytiques bactéri<strong>en</strong>nes ne<br />
sembl<strong>en</strong>t pas varier. En revanche, <strong>en</strong>tre 10 et 24 semaines, les activités <strong>de</strong> la xylanase et <strong>de</strong> la<br />
pectinase augm<strong>en</strong>terai<strong>en</strong>t (Pinheiro et al., 2001). La flore amylolytique cæcale, déjà active à<br />
15 jours, semble stable <strong>en</strong>tre 15 et 49 jours d’âge (Padilha et al., 1995).<br />
Parallèlem<strong>en</strong>t, les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its issus <strong>de</strong>s ferm<strong>en</strong>tations cæcales<br />
augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t. La conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils totaux croît <strong>de</strong> 15 à 25 jours,<br />
simultaném<strong>en</strong>t à l’ingestion d’alim<strong>en</strong>t granulé, puis <strong>de</strong>meure relativem<strong>en</strong>t stable. La<br />
pro<strong>du</strong>ction d’aci<strong>de</strong> acétique suit une évolution similaire, tandis que celle <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> butyrique<br />
augm<strong>en</strong>te progressivem<strong>en</strong>t jusqu’à 49 jours (Padilha et al., 1995). La conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong><br />
propionate, après avoir augm<strong>en</strong>té <strong>de</strong> 15 à 22 jours, décroît l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t mais régulièrem<strong>en</strong>t<br />
jusqu’à 49 jours. Ceci aboutit à une inversion <strong>du</strong> ratio propionate/butyrate (
- 72 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />
la taille <strong>de</strong> portée, con<strong>du</strong>it à <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils plus importantes et à<br />
une chute <strong>du</strong> pH plus rapi<strong>de</strong> au niveau <strong>du</strong> cæcum (Piattoni et al., 1999; Di Meo et al., 2003;<br />
Xiccato et al., 2003). Ces modifications serai<strong>en</strong>t à relier à l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'ingestion <strong>de</strong><br />
fibres (Gid<strong>en</strong>ne et al., 2000).<br />
III. D'UNE IMMUNITE PASSIVE, VIA LA LAPINE, A UNE IMMUNITE ACTIVE DU LAPEREAU<br />
III.A. IMMUNITE PASSIVE TRANSMISE PAR LA MERE<br />
Le <strong>lapereau</strong>, comme l'<strong>en</strong>fant ou le jeune singe, naît avec un équipem<strong>en</strong>t important<br />
d'immunoglobulines transmises par la mère au cours <strong>de</strong> la gestation (Brambell, 1966). A la<br />
naissance, le colostrum et le lait maternel vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t compléter ce pool d’anticorps, même si<br />
leur rôle est probablem<strong>en</strong>t moins déterminant que pour certaines espèces telles que le cheval,<br />
le porc, les bovins ou ovins qui naiss<strong>en</strong>t dépourvus ou presque d'anticorps, et pour lesquels la<br />
prise <strong>de</strong> colostrum est alors une question <strong>de</strong> survie (Brambell, 1969). Outre sa richesse <strong>en</strong><br />
nutrim<strong>en</strong>ts hautem<strong>en</strong>t énergétiques et <strong>en</strong> facteurs <strong>de</strong> croissance (Epi<strong>de</strong>rmal Growth Factor,<br />
Insulin-like Growth Factors 1 et 2, Transforming Growth Factors α et β), le colostrum conti<strong>en</strong>t<br />
<strong>de</strong> nombreux anticorps mais égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s cellules impliquées dans la déf<strong>en</strong>se immunitaire,<br />
telles que <strong>de</strong>s macrophages, leucocytes, lymphocytes B et T. Ces macrophages sont capables<br />
<strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ire <strong>du</strong> lysozyme, <strong>de</strong>s composants <strong>du</strong> complém<strong>en</strong>t et <strong>de</strong>s interférons. Le lait maternel<br />
transmet égalem<strong>en</strong>t le même type <strong>de</strong> cellules et <strong>de</strong>s anticorps (Uruakpa et al., 2002). Si le<br />
profil <strong>de</strong>s immunoglobulines <strong>de</strong>s sécrétions mammaires est bi<strong>en</strong> id<strong>en</strong>tifié chez la vache et la<br />
truie, celui <strong>de</strong> la lapine reste relativem<strong>en</strong>t méconnu : le colostrum et le lait <strong>de</strong> lapine<br />
conti<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s IgG et <strong>de</strong>s IgA (Godzińska et al., 1970). Chez la truie, les IgG prédomin<strong>en</strong>t<br />
dans le colostrum, tandis que les IgA sécrétoires vont dominer dans le lait. Pour la vache, les<br />
IgG1 prédominantes dans le colostrum, vont persister à un très haut niveau dans le lait<br />
(Salmon, 1999).<br />
De nombreux facteurs antimicrobi<strong>en</strong>s non spécifiques sont égalem<strong>en</strong>t transmis par le lait<br />
maternel : les caséines, <strong>de</strong>s glycolipi<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s oligosacchari<strong>de</strong>s (Kolb, 2001).<br />
III.B. DEVELOPPEMENT DE L'IMMUNITE ACTIVE<br />
Parallèlem<strong>en</strong>t à la protection passive conférée par la lapine, l'immunité propre, active, <strong>du</strong><br />
<strong>lapereau</strong> doit se mettre <strong>en</strong> place. A la naissance, le développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> système immunitaire<br />
humoral <strong>du</strong> lapin n'est pas achevé : les structures histologiques <strong>de</strong>s tissus lymphoï<strong>de</strong>s<br />
périphériques sont immatures, et la pro<strong>du</strong>ction d'anticorps n'a pas <strong>en</strong>core débuté. Du GALT, le
- 73 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />
premier organe lymphoï<strong>de</strong> à se développer est l'app<strong>en</strong>dice cæcal, avec un début <strong>de</strong><br />
colonisation par les lymphocytes à <strong>en</strong>viron une semaine d'âge. <strong>Les</strong> follicules lymphoï<strong>de</strong>s se<br />
développ<strong>en</strong>t alors jusqu'à 5 ou 6 semaines. <strong>Les</strong> immunoglobulines sont détectables dans le<br />
sérum et l'app<strong>en</strong>dice cæcal dès 1 à 2 semaines après la naissance, mais la réponse humorale<br />
aux antigènes reste minimale jusqu'à 2 ou 3 semaines d'âge (Knight et Winstead, 1997).<br />
Parallèlem<strong>en</strong>t au développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la capacité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à synthétiser <strong>de</strong>s<br />
immunoglobulines, le répertoire <strong>de</strong>s anticorps doit se diversifier afin <strong>de</strong> reconnaître un très<br />
grand nombre d'antigènes <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Cette diversification est réalisée <strong>en</strong> 3 étapes. Un<br />
premier répertoire néonatal résulte d'un réarrangem<strong>en</strong>t combinatoire <strong>de</strong>s gènes VDJ au cours<br />
<strong>de</strong> la lymphopoïèse <strong>de</strong> la lignée B dans le foie <strong>du</strong> fœtus et dans la moelle osseuse. Ce<br />
répertoire est relativem<strong>en</strong>t limité. Puis <strong>en</strong>tre 3 et 8 semaines d'âge, une diversification<br />
importante <strong>du</strong> répertoire a lieu dans le GALT, notamm<strong>en</strong>t dans l'app<strong>en</strong>dice cæcal : conversion<br />
et hypermutation <strong>de</strong> séqu<strong>en</strong>ces <strong>de</strong>s gènes VDJ s'associ<strong>en</strong>t à une prolifération importante <strong>de</strong>s<br />
cellules B (Knight et Winstead, 1997). Cette diversification est tardive chez le lapin,<br />
contrairem<strong>en</strong>t aux volailles, ovins et bovins, pour lesquels elle est amorcée avant la naissance.<br />
Cette observation a con<strong>du</strong>it <strong>de</strong>s chercheurs à émettre l'hypothèse que cette diversification ne<br />
serait pas régulée uniquem<strong>en</strong>t par <strong>de</strong>s facteurs ontogéniques, mais que <strong>de</strong>s facteurs exogènes,<br />
tels que la microflore, pourrai<strong>en</strong>t exercer un rôle ess<strong>en</strong>tiel. Aussi, il a été montré sur <strong>de</strong>s lapins<br />
ayant un app<strong>en</strong>dice cæcal ligaturé à la naissance, donc non au contact <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u intestinal,<br />
que la diversification <strong>de</strong>s gènes VDJ était presque nulle à 12 semaines d'âge. La g<strong>en</strong>èse <strong>de</strong> ce<br />
répertoire primaire serait donc sous la dép<strong>en</strong>dance <strong>de</strong> facteurs exogènes, notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s<br />
microorganismes (Lanning et al., 2000a). Ce répertoire primaire confère au lapin une<br />
collection diversifiée d'anticorps qui vont pouvoir interagir avec <strong>de</strong>s ag<strong>en</strong>ts infectieux<br />
pot<strong>en</strong>tiels. Ensuite, ce répertoire peut <strong>en</strong>core être modifié au cours d'une réponse immunitaire<br />
spécifique à une stimulation antigénique. On parle alors <strong>de</strong> répertoire d'anticorps secondaire.<br />
Des hypermutations et <strong>de</strong>s conversions géniques permettront alors d'accroître la spécificité <strong>de</strong>s<br />
anticorps à l'antigène r<strong>en</strong>contré (Lanning et al., 2000a).
- 74 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />
IV. LE SEVRAGE : UNE TRANSITION NON MAITRISEE EN ELEVAGE CUNICOLE<br />
IV.A. UNE SITUATION SANITAIRE INSTABLE EN FRANCE<br />
IV.A.1. Fréqu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s affections <strong>du</strong> système digestif<br />
<strong>Les</strong> taux <strong>de</strong> mortalité affectant les <strong>lapereau</strong>x avant et après sevrage sont importants <strong>en</strong><br />
élevage cunicole. Ainsi, les données regroupées au plan national par l'ITAVI pour l'année<br />
2003, et représ<strong>en</strong>tant plus <strong>de</strong> la moitié <strong>du</strong> cheptel <strong>de</strong>s repro<strong>du</strong>ctrices <strong>de</strong>s élevages<br />
professionnels (plus <strong>de</strong> 20 lapines <strong>en</strong> repro<strong>du</strong>ction) révèl<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> mortalité avoisinant<br />
15% avant le sevrage, et 10 à 14% <strong>en</strong> <strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t (Cuniculture magazine, 2005, vol. 32).<br />
<strong>Les</strong> maladies <strong>du</strong> système digestif sont responsables <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong> ces pertes. Elles vont être<br />
sommairem<strong>en</strong>t détaillées ci-après.<br />
IV.A.2. Complexité <strong>de</strong> l'étio-pathogénie <strong>de</strong>s affections <strong>du</strong> système digestif<br />
<strong>Les</strong> étiologies <strong>de</strong>s maladies <strong>du</strong> tractus digestif sont nombreuses et souv<strong>en</strong>t mal id<strong>en</strong>tifiées.<br />
En effet, si parfois un ag<strong>en</strong>t pathogène spécifique peut être id<strong>en</strong>tifié comme cause primaire, il<br />
<strong>en</strong> découle bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t un déséquilibre <strong>de</strong> la flore et <strong>de</strong>s conséqu<strong>en</strong>ces secondaires. Aussi,<br />
plusieurs ag<strong>en</strong>ts pathogènes peuv<strong>en</strong>t être isolés sur un même animal et parfois même, aucune<br />
cause infectieuse connue n'est id<strong>en</strong>tifiée.<br />
Ainsi, <strong>de</strong>ux types d'ag<strong>en</strong>ts infectieux sont classiquem<strong>en</strong>t définis : les ag<strong>en</strong>ts pathogènes<br />
spécifiques et les ag<strong>en</strong>ts opportunistes. <strong>Les</strong> premiers sont normalem<strong>en</strong>t abs<strong>en</strong>ts d'un indivi<strong>du</strong><br />
sain et capables <strong>de</strong> provoquer une pathologie chez ce même indivi<strong>du</strong> lorsqu'ils le contamin<strong>en</strong>t.<br />
L'expression clinique <strong>de</strong> la maladie dép<strong>en</strong>d alors <strong>de</strong> la charge microbi<strong>en</strong>ne, <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong><br />
virul<strong>en</strong>ce <strong>du</strong> micro-organisme, <strong>de</strong> la réponse immunitaire <strong>de</strong> l'hôte... <strong>Les</strong> germes opportunistes<br />
peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> revanche être <strong>de</strong>s contaminants <strong>de</strong> la flore comm<strong>en</strong>sale d'un indivi<strong>du</strong> sain. Leur<br />
développem<strong>en</strong>t est normalem<strong>en</strong>t contrôlé mais dans certaines conditions, ils <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />
capables <strong>de</strong> se multiplier <strong>en</strong> grand nombre et <strong>de</strong> provoquer une maladie (immunodépression<br />
perman<strong>en</strong>te ou transitoire, inoculation accid<strong>en</strong>telle au travers d'une barrière naturelle…).<br />
Aussi, pour certains auteurs, la limite <strong>en</strong>tre flore "normale" et "pathogène" est floue. Pour<br />
Falk et al. (1998), l'exist<strong>en</strong>ce et le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> microorganismes <strong>de</strong> l'écosystème<br />
intestinal aura un impact sur l'hôte dép<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> facteurs exprimés soit par la bactérie, soit par<br />
l'hôte, ou <strong>en</strong>core par les <strong>de</strong>ux protagonistes. Ces propriétés peuv<strong>en</strong>t être intrinsèques ou sous<br />
l'influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Ainsi, la maladie ne sera initiée et ne progressera qu'<strong>en</strong><br />
conséqu<strong>en</strong>ce d'un mécanisme combinant un certain nombre <strong>de</strong> facteurs <strong>de</strong> l'hôte et <strong>du</strong><br />
microorganisme.
- 75 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />
Le rôle <strong>de</strong> facteurs favorisants dans la s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à un ag<strong>en</strong>t pathogène ne<br />
doit alors pas être négligé : stress, traitem<strong>en</strong>t antibiotique, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>nutritionnel</strong>…<br />
IV.A.3. Revue <strong>de</strong>s principales maladies digestives<br />
Marlier et al. (2003) ont récemm<strong>en</strong>t rec<strong>en</strong>sé et décrit les principales étiologies <strong>de</strong>s<br />
maladies <strong>du</strong> système digestif chez le lapin europé<strong>en</strong>.<br />
<strong>Les</strong> causes bactéri<strong>en</strong>nes sont dominées par les Escherichia coli (E. coli) <strong>en</strong>téropathogènes<br />
qui seront décrits ci-après (cf. page 76). <strong>Les</strong> Clostridium <strong>de</strong>s espèces piliforme et spiroforme<br />
peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être responsables <strong>de</strong> maladies digestives. La maladie <strong>de</strong> Tyzzer (C.<br />
piliforme) occasionne dans sa forme aiguë <strong>de</strong>s diarrhées chez les <strong>lapereau</strong>x, principalem<strong>en</strong>t au<br />
mom<strong>en</strong>t <strong>du</strong> sevrage. Dans sa forme chronique, elle con<strong>du</strong>it à <strong>de</strong>s retards <strong>de</strong> croissance. Une<br />
typhlite pseudomembraneuse, associée à un œdème important <strong>de</strong> la paroi cæcale, est observée<br />
à l'autopsie. La clostridiose à C. spiroforme est égalem<strong>en</strong>t responsable d'une typhlite, parfois<br />
hémorragique, avec un cont<strong>en</strong>u cæcal très liqui<strong>de</strong>.<br />
Différ<strong>en</strong>ts virus sont régulièrem<strong>en</strong>t isolés sur <strong>de</strong>s lapins morts suite à <strong>de</strong>s troubles<br />
digestifs : parvovirus, rotavirus, coronavirus, ad<strong>en</strong>ovirus… Cep<strong>en</strong>dant, une interv<strong>en</strong>tion<br />
directe <strong>de</strong> ceux-ci dans la g<strong>en</strong>èse <strong>de</strong>s affections <strong>du</strong> système digestif n'est suspectée que pour<br />
les rotavirus, qui serai<strong>en</strong>t à l'origine <strong>de</strong> désordres mineurs et temporaires.<br />
De même <strong>de</strong> nombreux parasites, principalem<strong>en</strong>t les coccidies <strong>du</strong> g<strong>en</strong>re Eimeria, sont<br />
isolés. Cep<strong>en</strong>dant, leur interv<strong>en</strong>tion primaire dans le syndrome diarrhéique n'est pas aisée à<br />
établir.<br />
D'autres pathologies rest<strong>en</strong>t d'étiologie méconnue à ce jour. Parmi elles, l'<strong>en</strong>téropathie<br />
épizootique <strong>du</strong> lapin (EEL) a émergé <strong>en</strong> France <strong>en</strong> 1996, et est maint<strong>en</strong>ant largem<strong>en</strong>t répan<strong>du</strong>e<br />
<strong>en</strong> Europe. Cette maladie, d'apparition brutale, atteint <strong>de</strong>s animaux <strong>de</strong> 6 à 14 semaines. Ceuxci<br />
prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une diarrhée aqueuse <strong>de</strong> faible int<strong>en</strong>sité, un ballonnem<strong>en</strong>t abdominal<br />
considérable, con<strong>du</strong>isant <strong>en</strong> l'abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> traitem<strong>en</strong>t à un taux <strong>de</strong> mortalité très élevé (30 à<br />
80%). A l'autopsie, tous les segm<strong>en</strong>ts intestinaux prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une dilatation importante avec<br />
prés<strong>en</strong>ce d'un cont<strong>en</strong>u très liqui<strong>de</strong>, parfois gazeux. Une parésie cæcale et une hypersécrétion<br />
<strong>de</strong> mucus dans le côlon sont parfois mises <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce. En l'abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> complications<br />
secondaires, cette maladie est caractérisée par l'abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> lésions inflammatoires.<br />
L'hypothèse d'une étiologie infectieuse est aujourd'hui privilégiée au vu <strong>de</strong>s observations
- 76 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />
épidémiologiques et expérim<strong>en</strong>tales (repro<strong>du</strong>ction expérim<strong>en</strong>tale possible <strong>de</strong> la maladie avec<br />
différ<strong>en</strong>ts inoculums). En 2003-2004, 61 éleveurs parmi un réseau national <strong>de</strong> 95 fermes<br />
cunicoles <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce déclarai<strong>en</strong>t être confrontés à <strong>de</strong>s problèmes d'<strong>en</strong>téropathie épizootique<br />
(Azard, 2005).<br />
Une autre maladie <strong>du</strong> lapin, relativem<strong>en</strong>t proche, est l'<strong>en</strong>téropathie mucoï<strong>de</strong>. Ce syndrome<br />
prés<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s similitu<strong>de</strong>s avec le précéd<strong>en</strong>t : dist<strong>en</strong>sion abdominale, parésie cæcale et<br />
hypersécrétion <strong>de</strong> mucus dans le côlon, mortalité importante. Il s'<strong>en</strong> distingue, d'une part par<br />
l'abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> dilatation <strong>de</strong> l'estomac et <strong>de</strong> l'intestin grêle, et d'autre part par l'ext<strong>en</strong>sion<br />
beaucoup plus sporadique <strong>de</strong> cette maladie dans les élevages. Son étiologie est inconnue, et<br />
contrairem<strong>en</strong>t à la précéd<strong>en</strong>te maladie, elle n'a jamais pu être repro<strong>du</strong>ite expérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t<br />
par inoculation. Seule une ligature <strong>du</strong> cæcum ou <strong>du</strong> côlon a permis <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ire les lésions<br />
observées lors <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>téropathie mucoï<strong>de</strong>.<br />
IV.A.4. Un exemple d'ag<strong>en</strong>t infectieux : les Escherichia coli <strong>en</strong>téropathogènes<br />
Cet ag<strong>en</strong>t ayant été choisi comme modèle d'étu<strong>de</strong> dans le travail expérim<strong>en</strong>tal, sa<br />
<strong>de</strong>scription sera plus détaillée.<br />
° Description<br />
L'accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la population <strong>de</strong>s E. coli est fréqu<strong>en</strong>t lors d'un épiso<strong>de</strong> diarrhéique.<br />
Dans la plupart <strong>de</strong>s cas, il témoigne seulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> modifications <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales<br />
aboutissant à la croissance anarchique <strong>de</strong> la population colibacillaire. Mais parfois, certaines<br />
souches sont la cause primaire <strong>de</strong> la maladie : elles sont capables d'in<strong>du</strong>ire une colibacillose<br />
lorsqu'elles sont inoculées oralem<strong>en</strong>t à un animal sain (Milon et al., 1999).<br />
<strong>Les</strong> E. coli sont <strong>de</strong>s bacilles gram négatifs mobiles ou immobiles, aéro-anaérobies<br />
facultatifs appart<strong>en</strong>ant à la famille <strong>de</strong>s <strong>en</strong>térobactéries. Leur structure est détaillée sur la<br />
Figure 15.<br />
Le sérotypage <strong>de</strong>s souches est basé sur 3 antigènes distincts :<br />
Antigène O ou <strong>de</strong> paroi : <strong>de</strong> nature lipopolysaccharidique, il est à la base <strong>du</strong> groupage<br />
sérologique <strong>de</strong>s souches d'E. coli.<br />
Antigène H ou flagellaire : <strong>de</strong> nature protéique, il est prés<strong>en</strong>t chez les formes mobiles<br />
d'E. coli<br />
Antigène K ou <strong>de</strong> capsule, prés<strong>en</strong>t ou non.
° Pathogénie <strong>de</strong>s E. coli<br />
- 77 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />
<strong>Les</strong> E. coli responsables <strong>de</strong> diarrhée chez l'homme sont classés <strong>en</strong> 5 groupes, ou<br />
pathovars, selon leur mécanisme pathogénique : <strong>en</strong>térotoxinogène (ETEC), <strong>en</strong>téroinvasif<br />
(EIEC), <strong>en</strong>térohémorragique (EHEC), <strong>en</strong>téropathogène (EPEC) et <strong>en</strong>téroaggrégatif (EAEC)<br />
(Nataro et Kaper, 1998).<br />
Figure 15 Structure <strong>de</strong>s Escherichia coli<br />
Flagelle<br />
Antigène H<br />
D’après Licois, 1990.<br />
Chromosome<br />
Membrane externe<br />
Paroi Espace périplasmique<br />
Membrane interne<br />
Membrane cytoplasmique<br />
Plasmi<strong>de</strong><br />
Ribosome<br />
Capsule<br />
Antigène K<br />
Pili ou fimbriae = adhésines<br />
LIPOPOLYSACCHARIDE<br />
Chez le lapin, les souches d'E. coli reconnues pathogènes se rapproch<strong>en</strong>t toutes <strong>du</strong><br />
pathovar EPEC <strong>de</strong> l'homme. Elles s'<strong>en</strong> distingu<strong>en</strong>t par la première étape d'adhésion lâche aux<br />
<strong>en</strong>térocytes, et sont donc classées dans le groupe <strong>de</strong>s EPEC-like (cf. infra). La pathogénie fait<br />
interv<strong>en</strong>ir trois étapes d'interaction avec la cellule-cible (Donn<strong>en</strong>berg et Kaper, 1992) :<br />
Un attachem<strong>en</strong>t lâche par différ<strong>en</strong>tes adhésines bactéri<strong>en</strong>nes (fimbriae AF/R1 ou<br />
AF/R2 id<strong>en</strong>tifiées chez le lapin). Celles-ci reconnaiss<strong>en</strong>t la fraction glucidique <strong>de</strong>s<br />
glycolipi<strong>de</strong>s et glycoprotéines prés<strong>en</strong>ts à la surface <strong>de</strong>s cellules eucaryotes. Cette étape est<br />
réversible. Lorsqu'elle est étudiée in vitro, cette adhésion aux cellules épithéliales est<br />
généralem<strong>en</strong>t diffuse avec les souches <strong>du</strong> lapin (Milon et al., 1990). En revanche, la<br />
PAROI<br />
Chaînes osidiques<br />
terminales<br />
Antigène O <strong>de</strong> groupe<br />
Core basal<br />
Antigène d'espèce<br />
Lipi<strong>de</strong> A
- 78 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />
plupart <strong>de</strong>s souches humaines provoqu<strong>en</strong>t une adhésion localisée, phénotype lié à une<br />
fimbriae appelée "bundle forming pili" (Girón et al., 1993).<br />
Un contact plus étroit nécessitant l'expression <strong>de</strong> protéines d'origine bactéri<strong>en</strong>ne<br />
(l'intimine et son récepteur Tir). Tir (Translocated Intimin Receptor) est transloqué dans la<br />
cellule hôte, via un système sécrétoire <strong>de</strong> type III, nécessitant au moins 3 effecteurs<br />
différ<strong>en</strong>ts (EspA, EspB et EspD) (Jarvis et al., 1995; K<strong>en</strong>ny et al., 1997). L'intimine, une<br />
adhésine <strong>de</strong> la membrane externe <strong>de</strong> la bactérie, se fixe alors sur la protéine Tir insérée<br />
dans la membrane <strong>de</strong> la cellule épithéliale <strong>de</strong> l'hôte (Marches et al., 2000). Toutes ces<br />
protéines sont codées par <strong>de</strong>s gènes situés dans une région <strong>du</strong> chromosome bactéri<strong>en</strong>,<br />
appelée locus d'effacem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>en</strong>térocytes (LEE) (Zhu et al., 2001).<br />
Cette interaction aboutit à une lésion microscopique appelée "attachem<strong>en</strong>t/effacem<strong>en</strong>t"<br />
<strong>de</strong>s microvillosités <strong>de</strong> la cellule-hôte, lésion commune aux E. coli <strong>de</strong>s pathovars EPEC et<br />
EHEC. Le cytosquelette <strong>de</strong> la cellule-hôte est réorganisé, con<strong>du</strong>isant à une structure <strong>en</strong><br />
forme <strong>de</strong> pié<strong>de</strong>stal <strong>en</strong> <strong>de</strong>çà <strong>du</strong> site d'attachem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la bactérie (Heczko et al., 2000b).<br />
Le sort <strong>de</strong> la cellule cible est <strong>en</strong>suite moins bi<strong>en</strong> expliqué. Le signal pourrait être à<br />
l'origine <strong>de</strong> la mort <strong>de</strong> la cellule, ou au moins responsable <strong>de</strong> troubles hydroélectrolytiques<br />
(Milon et al., 1999). Ces E. coli ne pro<strong>du</strong>is<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong> toxines connues, et serai<strong>en</strong>t non invasifs.<br />
<strong>Les</strong> mécanismes con<strong>du</strong>isant à la diarrhée sont <strong>en</strong>core mal expliqués mais quelques<br />
hypo<strong>thèses</strong> sont émises : diarrhée par malabsorption liée à la perte <strong>de</strong>s microvillosités<br />
<strong>en</strong>térocytaires, mécanisme sécrétoire plus actif (perturbation <strong>de</strong>s échanges ioniques),<br />
augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la perméabilité intestinale, inflammation (Nataro et Kaper, 1998).<br />
° Epidémiologie<br />
En 2003-2004, 25 éleveurs parmi un réseau national <strong>de</strong> 95 fermes cunicoles <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce<br />
déclarai<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>contrer <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> colibacillose dans leur élevage (Azard, 2005). Le<br />
sérogroupe le plus fréquemm<strong>en</strong>t incriminé dans les colibacilloses <strong>du</strong> lapin <strong>en</strong> France est sans<br />
conteste le O103. <strong>Les</strong> sérogroupes O2, O68, O128 et O132 sont égalem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>contrés. La<br />
majorité <strong>de</strong>s souches O103 <strong>en</strong>téropathogènes ne métabolis<strong>en</strong>t pas le rhamnose. Elles sont dites<br />
rhamnose-négatives et représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les souches les plus virul<strong>en</strong>tes (Camguilhem et Milon,<br />
1989). Ces différ<strong>en</strong>ts sérogroupes ont <strong>de</strong>s préfér<strong>en</strong>ces marquées pour certaines catégories<br />
d'animaux (allaités vs. sevrés) (Peeters et al., 1984c). Ainsi, les lapins âgés <strong>de</strong> 4 à 5 semaines<br />
serai<strong>en</strong>t les plus s<strong>en</strong>sibles à une infection par les E. coli <strong>du</strong> sérogroupe O103 (Licois et al.,<br />
1990). Toutes les classes d'âge peuv<strong>en</strong>t cep<strong>en</strong>dant être touchées, et la transmission se fait par<br />
l'intermédiaire d'un animal porteur ou <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.
° Symptômes et lésions<br />
- 79 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />
<strong>Les</strong> signes cliniques ne sont pas pathognomoniques : prostration, diminution <strong>de</strong><br />
l'ingestion et perte <strong>de</strong> poids, diarrhée, déshydratation et mort. <strong>Les</strong> lésions macroscopiques sont<br />
un cont<strong>en</strong>u intestinal et cæcal liqui<strong>de</strong> avec ou sans hémorragie, une congestion <strong>de</strong> l'intestin<br />
grêle et <strong>du</strong> cæcum avec parfois <strong>de</strong>s traces hémorragiques dites "<strong>en</strong> coup <strong>de</strong> pinceau". Le<br />
cæcum peut cont<strong>en</strong>ir <strong>du</strong> gaz (Peeters et al., 1984b).<br />
L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s lésions microscopiques révèle une abrasion <strong>de</strong>s villosités <strong>de</strong> l'intestin grêle,<br />
avec <strong>de</strong> nombreuses bactéries attachées à l'épithélium. La lésion d'attachem<strong>en</strong>t/effacem<strong>en</strong>t sur<br />
les membranes <strong>en</strong>térocytaires est caractéristique, avec l'appar<strong>en</strong>ce d'une bactérie siégeant sur<br />
un pié<strong>de</strong>stal (Nataro et Kaper, 1998). Des lésions inflammatoires sont égalem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>tes<br />
(congestion <strong>de</strong>s vaisseaux sanguins, œdème, extravasion <strong>de</strong> cellules <strong>de</strong> l'inflammation et<br />
d'érythrocytes) notamm<strong>en</strong>t au niveau <strong>du</strong> cæcum et <strong>du</strong> côlon proximal (Peeters et al., 1984b).<br />
° Prophylaxie<br />
Outre <strong>de</strong>s cures médicam<strong>en</strong>teuses prév<strong>en</strong>tives et <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> prophylaxie sanitaire<br />
(procédés <strong>de</strong> désinfection, suppression <strong>de</strong>s repro<strong>du</strong>cteurs contaminés, stabilité <strong>de</strong> cheptel…),<br />
la vaccination est une piste intéressante. En effet, les colibacilloses représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un problème<br />
majeur <strong>en</strong> élevage cunicole, d'une part par les pertes économiques <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drées (pertes<br />
d'animaux, non-valeurs économiques, coût <strong>de</strong>s traitem<strong>en</strong>ts), et d'autre part par l'émerg<strong>en</strong>ce <strong>de</strong><br />
souches antibiorésistantes. Deux équipes notamm<strong>en</strong>t, française et belge, travaill<strong>en</strong>t à<br />
l'élaboration <strong>de</strong> vaccins contre les sérogroupes O103 (Milon et al., 1992; Boullier et al.,<br />
2003a) et O15 (Bohez et al., 2004a; Bohez et al., 2004b), respectivem<strong>en</strong>t.<br />
IV.B. VOIES D'AMELIORATION DE LA TRANSITION AUTOUR DU SEVRAGE DES LAPEREAUX<br />
IV.B.1. Prophylaxies sanitaire et médicale, traitem<strong>en</strong>ts<br />
La question <strong>de</strong> la lutte contre les maladies digestives <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> après sevrage peut être<br />
abordée à différ<strong>en</strong>ts niveaux (Figure 16). L'usage <strong>de</strong>s traitem<strong>en</strong>ts antibiotiques, prév<strong>en</strong>tifs<br />
et/ou curatifs, <strong>de</strong>vrait être ponctuel. En effet, les coûts <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drés sont importants pour<br />
l'éleveur (frais <strong>de</strong> supplém<strong>en</strong>tation et frais vétérinaires estimés à 0,16 euros par kg <strong>de</strong> poids vif<br />
<strong>en</strong> 2003, Cuniculture magazine, 2005, vol. 32) et le développem<strong>en</strong>t d'antibiorésistances t<strong>en</strong>d à<br />
<strong>en</strong> diminuer l’efficacité, et <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t une préoccupation <strong>de</strong> santé publique. Ainsi, la<br />
réglem<strong>en</strong>tation europé<strong>en</strong>ne t<strong>en</strong>d à une limitation <strong>de</strong> leur usage à <strong>de</strong>s fins strictem<strong>en</strong>t<br />
thérapeutiques (Journal officiel <strong>de</strong> l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>du</strong> 14/03/2003, pp. C61/43 à C61/48).
- 80 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />
<strong>Les</strong> mesures <strong>de</strong> prophylaxie sanitaire ne sont pas à négliger. La con<strong>du</strong>ite <strong>de</strong> l'élevage,<br />
notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s repro<strong>du</strong>cteurs (r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t, gestion <strong>de</strong>s réformes), les protocoles <strong>de</strong><br />
nettoyage et <strong>de</strong> désinfection sont <strong>de</strong>s points à maîtriser afin <strong>de</strong> limiter les risques <strong>de</strong><br />
développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> maladies.<br />
La vaccination est une mesure <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> choix lorsque les ag<strong>en</strong>ts pathogènes sont<br />
id<strong>en</strong>tifiés. Ainsi, à l'heure actuelle, seuls les vaccins contre la maladie hémorragique virale et<br />
la myxomatose sont commercialisés <strong>en</strong> élevage cunicole. Pour ce qui concerne les maladies<br />
digestives, aucun vaccin n'est <strong>en</strong>core disponible.<br />
Figure 16 Stratégies <strong>de</strong> lutte contre les maladies digestives <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> après sevrage<br />
IV.B.2. Adapter l'alim<strong>en</strong>tation <strong>du</strong> jeune<br />
° Intérêts<br />
Stratégies<br />
d'alim<strong>en</strong>tation<br />
* alim<strong>en</strong>t<br />
* sevrage<br />
Antibiothérapie ou<br />
antibioprév<strong>en</strong>tion<br />
LIMITER LES<br />
MALADIES<br />
DIGESTIVES APRES<br />
SEVRAGE<br />
Prophylaxie<br />
sanitaire<br />
Vaccins<br />
L'alim<strong>en</strong>tation autour <strong>du</strong> sevrage nous semble digne d'intérêt car non <strong>en</strong>core maîtrisée :<br />
modalités <strong>de</strong> réalisation <strong>du</strong> sevrage, composition <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> péri-sevrage, mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
distribution <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t. L'adaptation <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> autour <strong>du</strong> sevrage<br />
nécessite que l'on s'intéresse d'un point <strong>de</strong> vue plus large à la nutrition <strong>du</strong> jeune. En effet, la<br />
compréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> la mise <strong>en</strong> place <strong>de</strong>s structures digestives et <strong>de</strong> leur<br />
fonctionnem<strong>en</strong>t, notamm<strong>en</strong>t l'implication <strong>de</strong>s facteurs exogènes tels que l'alim<strong>en</strong>t ou la flore,<br />
s'avère indisp<strong>en</strong>sable. Or, peu <strong>de</strong> données sont disponibles chez le <strong>lapereau</strong>, et certaines<br />
diverg<strong>en</strong>t. De plus, l'implication <strong>de</strong>s facteurs exogènes dans la chronologie <strong>de</strong> la mise <strong>en</strong> place
- 81 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />
<strong>de</strong> l'écosystème intestinal est souv<strong>en</strong>t négligée. Ceci pourrait expliquer <strong>en</strong> partie les<br />
diverg<strong>en</strong>ces observées <strong>en</strong>tre les étu<strong>de</strong>s.<br />
Ainsi, <strong>de</strong>s travaux d'adaptation <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t péri-sevrage ont été réalisés ces <strong>de</strong>rnières<br />
années, parfois élaborés à partir <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> physiologie, lorsqu'elles étai<strong>en</strong>t disponibles,<br />
ou alors conçus <strong>de</strong> manière plus empirique. <strong>Les</strong> Tableau 10 et Tableau 11, non exhaustifs,<br />
prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les conséqu<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> quelques stratégies d'alim<strong>en</strong>tation autour ou après le sevrage<br />
sur la croissance et la mortalité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x.<br />
° En mo<strong>du</strong>lant l’ingestion d’alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> avant le sevrage<br />
Des auteurs ont suggéré qu’une augm<strong>en</strong>tation substantielle <strong>de</strong> l’ingéré d’alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong><br />
avant le sevrage pourrait être bénéfique pour la viabilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x après sevrage<br />
(Maert<strong>en</strong>s et De Groote, 1990). Cep<strong>en</strong>dant, il semble d’après les données prés<strong>en</strong>tées dans le<br />
Tableau 10 que la mo<strong>du</strong>lation <strong>de</strong> l’ingestion avant sevrage, qu’elle soit augm<strong>en</strong>tée ou<br />
diminuée, n’a aucune incid<strong>en</strong>ce sur la mortalité post-sevrage. Cep<strong>en</strong>dant, les taux <strong>de</strong> mortalité<br />
et/ou les effectifs sont souv<strong>en</strong>t trop faibles pour pouvoir formuler <strong>de</strong>s conclusions claires. En<br />
revanche, la croissance avant sevrage est ral<strong>en</strong>tie si les apports d’alim<strong>en</strong>t granulé sont limités<br />
ou si l’allaitem<strong>en</strong>t est arrêté précocem<strong>en</strong>t, mais sans conséqu<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> général sur les poids à<br />
l'abattage.<br />
° En mo<strong>du</strong>lant la composition chimique <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts<br />
Peu d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> modifications <strong>de</strong> la composition chimique <strong>de</strong> l’alim<strong>en</strong>t concern<strong>en</strong>t celui<br />
distribué avant sevrage (Tableau 11). En effet, cela nécessite soit 1) <strong>de</strong> séparer la mère <strong>de</strong> ses<br />
<strong>lapereau</strong>x et d'effectuer un allaitem<strong>en</strong>t contrôlé chaque matin 2) d'utiliser <strong>de</strong>s cages permettant<br />
une alim<strong>en</strong>tation séparée mère-<strong>lapereau</strong>x, ou 3) <strong>de</strong> soumettre la lapine au même régime<br />
alim<strong>en</strong>taire que sa portée. Par ailleurs, l'interprétation <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s visant à mo<strong>du</strong>ler la<br />
composition <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t doit être prud<strong>en</strong>te. En effet, la modification quantitative d'un<br />
constituant <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t <strong>en</strong>traîne une évolution contraire d'au moins un <strong>de</strong>uxième composant.<br />
<strong>Les</strong> effets observés sont alors davantage attribuables à un ratio <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts composants.
Tableau 10 Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la mo<strong>du</strong>lation <strong>du</strong> niveau d'ingestion d’alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> avant sevrage sur la croissance et la santé <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
<br />
Taille <strong>de</strong><br />
portée<br />
<br />
Age au<br />
CARACTERISTIQUES INGESTION CROISSANCE MORTALITE<br />
Age<br />
sevrage (j)<br />
- 82 -<br />
Distribution<br />
alim<strong>en</strong>t (j)<br />
Avant S Après S Avant S Après S Avant S Après S<br />
L10 vs. L5 à J16 28 A16 J36 puis = = ND = Mortalité = 17%<br />
L10 vs. L4 à J16 32 A16 = = = =<br />
S32 vs. S28 vs. S25 vs.<br />
S21<br />
- A18 ND = = ND ND<br />
sevrage S32 vs. S18 - A18 = = = =<br />
<br />
Alim<strong>en</strong>t<br />
distribué<br />
avant sevrage<br />
<br />
Age<br />
distribution<br />
alim<strong>en</strong>t<br />
Double<br />
allaitem<strong>en</strong>t<br />
Rationnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 60%<br />
à partir <strong>de</strong> J25<br />
A18 vs. A22 vs. A25<br />
vs. A28<br />
De J0 jusqu'à J35 35<br />
REMARQUES Référ<strong>en</strong>ce<br />
Mortalité plus faible<br />
pour L4 <strong>en</strong>tre J16 et<br />
J42 (17% vs. 29%)<br />
3 portées / traitem<strong>en</strong>t<br />
Fin <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> à J56<br />
35 A20 = ND = Mortalité < 6%<br />
32 - = = =<br />
A0 (alim<strong>en</strong>t<br />
lapine) = =<br />
ND = non déterminé; S = sevrage; Lx = nombre <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x par portée; Ax = âge <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t; Sx = âge au sevrage.<br />
3 portées / traitem<strong>en</strong>t<br />
Fin <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> à J56<br />
1 seul mort<br />
Mortalité < 10% <strong>de</strong><br />
0 à 70j – Alim<strong>en</strong>t<br />
médicam<strong>en</strong>teux <strong>de</strong><br />
18 à 70j<br />
Di Meo et<br />
al., 2003<br />
Fortun-<br />
Lamothe et<br />
Gid<strong>en</strong>ne,<br />
2000<br />
Xiccato et<br />
al., 2000<br />
Piattoni et<br />
al., 1999<br />
Nizza et al.,<br />
2001<br />
Piattoni et<br />
al., 1999<br />
Gyarmati et<br />
al., 2000a
- 83 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />
Ces <strong>de</strong>rnières années, <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s se sont intéressées au ratio fibres / amidon.<br />
Chez le jeune, une faible capacité à digérer l’amidon a été suspectée <strong>en</strong> raison d’une faible<br />
pro<strong>du</strong>ction d’amylase pancréatique avant sevrage. Des apports élevés d'amidon pourrai<strong>en</strong>t<br />
alors con<strong>du</strong>ire à un déséquilibre <strong>de</strong> la flore cæcale, suite à un flux trop important d'amidon<br />
non digéré franchissant l'iléon terminal (Cheeke et Patton, 1980). D'après les données<br />
rec<strong>en</strong>sées dans le Tableau 11, les <strong>lapereau</strong>x sevrés sembl<strong>en</strong>t disposer d’un seuil <strong>de</strong> tolérance<br />
élevé à l’amidon, supérieur aux taux habituels d'incorporation dans l’alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s lapines<br />
(>20%), et par conséqu<strong>en</strong>t tolèrerai<strong>en</strong>t un faible apport <strong>en</strong> fibres. Une étu<strong>de</strong> rapporte<br />
cep<strong>en</strong>dant qu’un alim<strong>en</strong>t appauvri <strong>en</strong> fibres (ADF : 24 vs. 14%) et <strong>en</strong>richi <strong>en</strong> amidon (12 vs.<br />
34%) augm<strong>en</strong>te la s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à une colibacillose expérim<strong>en</strong>tale dans les 20 jours<br />
suivant l’inoculation (35,3 vs. 16,6%) (Gid<strong>en</strong>ne et Licois, 2005).<br />
La croissance <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x recevant un alim<strong>en</strong>t avec un ratio fibres / amidon faible est<br />
souv<strong>en</strong>t améliorée, résultant probablem<strong>en</strong>t d'un ingéré d'énergie digestible plus important,<br />
avec cep<strong>en</strong>dant un effet seuil pour une t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> amidon <strong>de</strong> 30% <strong>de</strong> la matière sèche.<br />
Peu d’étu<strong>de</strong>s se sont intéressées à l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> protéines ou <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s<br />
incorporés dans la ration sur la croissance et la santé <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x.<br />
° En mo<strong>du</strong>lant la source <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts<br />
Des étu<strong>de</strong>s se sont appliquées à décrire l'influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la source <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts sur la santé<br />
<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x. Ainsi, les protéines <strong>de</strong> pommes <strong>de</strong> terre serai<strong>en</strong>t assez mal tolérées par le<br />
<strong>lapereau</strong>, con<strong>du</strong>isant à <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> mortalité importants lorsque incorporées à 3% dans<br />
l'alim<strong>en</strong>t, comparativem<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s sources protéiques comme les tourteaux <strong>de</strong> soja ou <strong>de</strong><br />
tournesol (Gutiérrez et al., 2003). La source d’amidon, qu'elle soit <strong>de</strong> blé, d'orge, <strong>de</strong> maïs, <strong>de</strong><br />
maïs extrudé ou <strong>de</strong> pomme <strong>de</strong> terre, n’aurait pas <strong>de</strong> conséqu<strong>en</strong>ces sur la santé <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
(Pinheiro et Gid<strong>en</strong>ne, 2000; Xiccato et al., 2002; Gid<strong>en</strong>ne et al., 2005b). En revanche, une<br />
substitution <strong>de</strong> 25 à 50% <strong>de</strong> l’amidon par <strong>du</strong> lactose dans un alim<strong>en</strong>t starter distribué <strong>en</strong>tre 25<br />
et 39 jours est préjudiciable pour la santé <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x après le sevrage (Gutiérrez et al.,<br />
2002a).
Tableau 11 Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la mo<strong>du</strong>lation <strong>de</strong> la composition <strong>de</strong> l’alim<strong>en</strong>t sur la croissance et la santé <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
amidon<br />
fibres<br />
protéines<br />
fibres<br />
cellulose<br />
ADL<br />
Composition (% <strong>de</strong> MS)<br />
Amidon : 17- 21<br />
NDF : 40-35<br />
Amidon : 14-18-22-26<br />
HC+pectines : 28-24-21-17<br />
Amidon : 12-25-34<br />
ADF : 24-18-14<br />
Amidon : 3-11-22-31-41<br />
ADF : 25-22-18-16-10<br />
Amidon : 17-23<br />
NDF : 41-34<br />
Amidon : 14-17<br />
ADF : 20-17<br />
Protéines : 16-17-18-19<br />
HC+pectines : 24-23-22-21<br />
Cellulose : 10-13-16<br />
ADL : 8- 5,5-3<br />
CARACTERISTIQUES INGESTION CROISSANCE MORTALITE<br />
Age<br />
sevrage<br />
(j)<br />
- 84 -<br />
Distribution<br />
alim<strong>en</strong>t (j)<br />
Avant<br />
S<br />
Après<br />
S<br />
Avant<br />
S<br />
Après<br />
S<br />
Avant<br />
S<br />
35 A35-A73 - = - - =<br />
28 A28-A72 - - = -<br />
Après<br />
S<br />
pour<br />
amidon<br />
>22<br />
28 A28-A70 - - = - =<br />
28 A28-A79 - -<br />
pour<br />
amidon=2,7<br />
pour<br />
amidon=11 et 22<br />
-<br />
pour<br />
amidon =<br />
41<br />
25 A25-A39 - = - - <br />
32<br />
28 à 37<br />
28<br />
et<br />
32<br />
A18-A44 pour<br />
amidon 14<br />
A18-A32 pour<br />
amidon 17<br />
Sevrage-<br />
Abattage<br />
Sevrage-<br />
Abattage<br />
MS : matière sèche; S = sevrage; Ax = âge <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t; HC = hémicelluloses; AB : antibiotique.<br />
=<br />
- = - = - <br />
- = - - <br />
REMARQUES Référ<strong>en</strong>ce<br />
Traitem<strong>en</strong>t AB eau <strong>de</strong><br />
boisson <strong>de</strong> J39 à J45<br />
Alim<strong>en</strong>t<br />
médicam<strong>en</strong>teux<br />
Alim<strong>en</strong>t finition<br />
(amidon=20,<br />
ADF=34)<br />
Composition alim<strong>en</strong>ts<br />
approximative.<br />
Etu<strong>de</strong> multi-sites :<br />
traitem<strong>en</strong>t AB eau <strong>de</strong><br />
boisson dans 3/7 sites<br />
Xiccato et<br />
al., 2002<br />
Perez et<br />
al., 2000<br />
Gid<strong>en</strong>ne et<br />
al., 2000<br />
Gid<strong>en</strong>ne et<br />
al., 2004<br />
Gutiérrez<br />
et al.,<br />
2002a<br />
Debray et<br />
al., 2003<br />
Gid<strong>en</strong>ne et<br />
al., 2001b<br />
Gid<strong>en</strong>ne et<br />
al., 2001a
° En incorporant <strong>de</strong>s additifs<br />
- 85 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />
Des essais d’incorporation <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts additifs dans l’alim<strong>en</strong>t starter <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x ont<br />
été réalisés. L’ajout d’extraits <strong>en</strong>zymatiques (amylase, pectinase, glucanase et xylanase) dans<br />
l’alim<strong>en</strong>t, <strong>du</strong> sevrage à 25 jours jusqu’à l'âge <strong>de</strong> 39 jours, a donné <strong>de</strong>s résultats intéressants : la<br />
mortalité post-sevrage était dans cette étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 7% contre 14% pour les <strong>lapereau</strong>x recevant un<br />
alim<strong>en</strong>t non supplém<strong>en</strong>té (Gutiérrez et al., 2002b). L'effet bénéfique <strong>de</strong> ces extraits<br />
<strong>en</strong>zymatiques sur la santé <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x est retrouvé <strong>en</strong> <strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t, avec une diminution<br />
<strong>de</strong> 7 à 12 points <strong>de</strong> la mortalité selon leur taux d'incorporation (Cachaldora et al., 2004). La<br />
supplém<strong>en</strong>tation avec une huile riche <strong>en</strong> triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes (aci<strong>de</strong>s caprylique<br />
et caprique) à 10 g.kg -1 dans l’alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x après le sevrage a permis <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire le<br />
taux <strong>de</strong> mortalité <strong>en</strong> <strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 27,8% à 15,7% (Skřivanová et al., 2004).<br />
<strong>Les</strong> pré- et probiotiques, pour lesquels l’intérêt est croissant dans l’alim<strong>en</strong>tation humaine,<br />
n’ont pas <strong>en</strong>core trouvé d’application <strong>en</strong> alim<strong>en</strong>tation cunicole pour améliorer la santé <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x, <strong>en</strong> raison probablem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> résultats aléatoires.<br />
Concernant les prébiotiques, différ<strong>en</strong>ts oligosacchari<strong>de</strong>s ont été testés sans résultats<br />
probants. Des lapins <strong>de</strong> 51 jours inoculés avec une souche d’E. coli O103 ont prés<strong>en</strong>té un taux<br />
<strong>de</strong> mortalité d’<strong>en</strong>viron 20%, que leur alim<strong>en</strong>t soit supplém<strong>en</strong>té à 0,25% avec <strong>de</strong>s fructooligosacchari<strong>de</strong>s<br />
ou non (Morisse et al., 1992). <strong>Les</strong> gluco-oligosacchari<strong>de</strong>s incorporés à 1,5%<br />
dans l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> croissance aurai<strong>en</strong>t même un effet négatif <strong>en</strong> doublant le taux <strong>de</strong> mortalité <strong>en</strong><br />
<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t (Gid<strong>en</strong>ne, 1995).<br />
Des essais d'incorporation <strong>de</strong> probiotiques, visant à améliorer la santé <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x après<br />
le sevrage, notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s spores <strong>du</strong> g<strong>en</strong>re Bacillus ne sont pas très concluants (De Blas et al.,<br />
1991; Trocino et al., 2005). Il <strong>en</strong> est <strong>de</strong> même pour <strong>de</strong>s probiotiques à base <strong>de</strong> levures <strong>de</strong>s<br />
g<strong>en</strong>res Saccharomyces et Aspergillus ou d'un mélange <strong>de</strong> bactéries <strong>de</strong>s g<strong>en</strong>res Lactobacillus,<br />
Streptococcus et Bacillus incorporés dans l'alim<strong>en</strong>t à 1 g.kg -1 : les taux <strong>de</strong> mortalité <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> la naissance à l'abattage sont respectivem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 46 et 28%, vs. 42% pour le<br />
témoin (Hollister et al., 1990).
- 86 -
CONCLUSIONS ET OBJECTIFS DE CE TRAVAIL DE THESE<br />
La forte préval<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s affections <strong>du</strong> système digestif chez le lapin <strong>en</strong> croissance pourrait<br />
être le témoin d’une mauvaise préparation <strong>nutritionnel</strong>le <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> autour <strong>du</strong> sevrage. En<br />
effet, d'un alim<strong>en</strong>t liqui<strong>de</strong>, le lait, riche <strong>en</strong> protéines et <strong>en</strong> lipi<strong>de</strong>s hautem<strong>en</strong>t digestibles, le<br />
jeune <strong>lapereau</strong> doit s'adapter à un alim<strong>en</strong>t granulé soli<strong>de</strong> cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts non<br />
familiers, tels l'amidon ou les fibres. Qui plus est, l'apport <strong>de</strong> nombreuses substances<br />
bioactives prés<strong>en</strong>tes dans le lait, très probablem<strong>en</strong>t impliquées dans les phénomènes <strong>de</strong><br />
développem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> déf<strong>en</strong>se <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong>, est stoppé. Ces phénomènes, plus ou moins<br />
progressifs selon l'âge auquel le sevrage est réalisé, suscit<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s adaptations<br />
comportem<strong>en</strong>tales (plusieurs repas) et physiologiques alors que les organes impliqués dans les<br />
fonctions <strong>de</strong> digestion et <strong>de</strong> déf<strong>en</strong>se sont <strong>en</strong> cours <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t structural et fonctionnel.<br />
Par ailleurs, la flore comm<strong>en</strong>sale s'installe et subit, elle aussi, les modifications <strong>de</strong><br />
l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>nutritionnel</strong>, directem<strong>en</strong>t conditionnées par les variations quantitatives et<br />
qualitatives <strong>de</strong>s constituants alim<strong>en</strong>taires ingérés, mais égalem<strong>en</strong>t par les capacités <strong>du</strong><br />
<strong>lapereau</strong> à les digérer. En effet, la fraction alim<strong>en</strong>taire indigestible par les sécrétions propres<br />
<strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> va directem<strong>en</strong>t influ<strong>en</strong>cer le flux qualitatif et quantitatif <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts parv<strong>en</strong>ant<br />
au cæcum, lieu <strong>de</strong> vie privilégié <strong>de</strong>s microorganismes. Or, cette microflore jouera égalem<strong>en</strong>t<br />
un rôle important dans la fonction <strong>de</strong> déf<strong>en</strong>se <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x contre les ag<strong>en</strong>ts indésirables.<br />
C'est dans le cadre <strong>de</strong> cette complexité <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes interactions au sein <strong>du</strong> système digestif,<br />
résumée sur la Figure 17, que nous avons abordé ce travail.<br />
L'alim<strong>en</strong>tation conditionne très probablem<strong>en</strong>t la maturation structurale et<br />
fonctionnelle <strong>du</strong> système digestif <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong>. Cep<strong>en</strong>dant, l'interv<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> celle-ci dans le<br />
développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> jeune, et son importance relative par rapport aux phénomènes<br />
ontogéniques, est relativem<strong>en</strong>t méconnue chez le <strong>lapereau</strong>. Or, la compréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong><br />
l'implication <strong>de</strong>s facteurs exogènes sur la maturation <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> digestion et <strong>de</strong><br />
déf<strong>en</strong>se face aux ag<strong>en</strong>ts indésirables s'avère indisp<strong>en</strong>sable pour adapter au mieux<br />
l'alim<strong>en</strong>tation autour <strong>du</strong> sevrage.<br />
- 87 -
- 88 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique – Conclusions & Objectifs<br />
Figure 17 Complexité <strong>de</strong>s interactions possibles <strong>en</strong>tre les modifications <strong>de</strong> statut <strong>nutritionnel</strong><br />
au sevrage, l'hôte et la flore microbi<strong>en</strong>ne au sein <strong>du</strong> tractus digestif<br />
Arrêt apport<br />
substances<br />
bioactives<br />
SEVRAGE<br />
Modification<br />
statut<br />
<strong>nutritionnel</strong><br />
Arrêt lait alim<strong>en</strong>t granulé<br />
<strong>Statut</strong> <strong>nutritionnel</strong><br />
DEVELOPPEMENT<br />
DES STRUCTURES<br />
DIGESTIVES<br />
DEVELOPPEMENT<br />
DES FONCTIONS<br />
DE DEFENSE<br />
Changem<strong>en</strong>t<br />
composition<br />
nutrim<strong>en</strong>ts<br />
Fraction<br />
indigestible<br />
<strong>en</strong>dogène<br />
Fraction<br />
digestible<br />
Changem<strong>en</strong>t<br />
quantité<br />
nutrim<strong>en</strong>ts<br />
DEVELOPPEMENT<br />
DES FONCTIONS<br />
DIGESTIVES<br />
FLORE<br />
ENDOGENE<br />
Hôte<br />
Flore
- 89 -<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique – Conclusions & Objectifs<br />
Par une approche assez fondam<strong>en</strong>tale, nous avons choisi dans une première partie<br />
expérim<strong>en</strong>tale (chapitre 1) <strong>de</strong> décrire dans quelle mesure le statut <strong>nutritionnel</strong> <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong><br />
autour <strong>du</strong> sevrage pouvait interv<strong>en</strong>ir sur le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s structures et <strong>de</strong>s fonctions<br />
digestives. Pour cela, mo<strong>du</strong>ler l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x permet <strong>de</strong> modifier le statut<br />
<strong>nutritionnel</strong> non seulem<strong>en</strong>t quantitativem<strong>en</strong>t, mais égalem<strong>en</strong>t qualitativem<strong>en</strong>t par le biais <strong>du</strong><br />
ratio ingéré lait / alim<strong>en</strong>t. Nous nous sommes intéressés aux structures et aux fonctions<br />
digestives dans différ<strong>en</strong>ts compartim<strong>en</strong>ts <strong>du</strong> tractus digestif, ainsi qu'aux bilans digestifs iléal<br />
et fécal nous permettant d'estimer les flux <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts au sein <strong>du</strong> tractus digestif. Ce <strong>de</strong>rnier<br />
aspect a nécessité <strong>de</strong>s adaptations méthodologiques afin <strong>de</strong> déterminer <strong>de</strong> manière plus précise<br />
la digestibilité <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts chez le jeune.<br />
Nous avons <strong>en</strong>suite étudié, dans une <strong>de</strong>uxième partie (chapitre 2), quelles pouvai<strong>en</strong>t être<br />
les répercussions <strong>de</strong> cette variation <strong>de</strong> statut <strong>nutritionnel</strong> sur la fonction <strong>de</strong> déf<strong>en</strong>se <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong><br />
face aux ag<strong>en</strong>ts indésirables. Ainsi, nous avons déséquilibré expérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t la flore<br />
intestinale <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x, par l'inoculation orale d'un colibacille <strong>en</strong>téropathogène <strong>du</strong><br />
sérogroupe O103.<br />
D'après les résultats obt<strong>en</strong>us dans ces <strong>de</strong>ux premières parties et les données disponibles<br />
dans la littérature, nous avons développé dans une troisième partie expérim<strong>en</strong>tale (chapitre 3)<br />
une approche plus appliquée <strong>en</strong> proposant une stratégie alim<strong>en</strong>taire (modification <strong>de</strong> la<br />
composition <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> péri-sevrage) dans le but d'atténuer la s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à<br />
une colibacillose expérim<strong>en</strong>tale.<br />
Ainsi, outre contribuer aux connaissances sur la dynamique <strong>du</strong> développem<strong>en</strong>t<br />
structural et fonctionnel <strong>du</strong> système digestif <strong>du</strong> lapin, ce travail intègre une démarche<br />
pluridisciplinaire, permettant une approche globale <strong>de</strong>s interactions <strong>en</strong>tre l'alim<strong>en</strong>tation, la<br />
physiologie et la santé digestives <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong>.
- 90 -
ETUDE<br />
EXPERIMENTALE<br />
- 91 -
- 92 -
CHAPITRE 1 - LE STATUT NUTRITIONNEL DU LAPEREAU, VIA LA MODULATION DE<br />
L'AGE AU SEVRAGE, INFLUENCE-T-IL LE DEVELOPPEMENT DE LA FONCTION DE<br />
I. OBJECTIFS ET CHOIX DU MODELE<br />
I.A. OBJECTIFS<br />
DIGESTION ?<br />
Le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la fonction digestive chez le jeune est guidé par une programmation<br />
ontogénique mais d'autres facteurs, tels que l'alim<strong>en</strong>t ou la microflore, sont susceptibles <strong>de</strong><br />
l'influ<strong>en</strong>cer (Kelly et Coutts, 2000). Aussi, nous avons choisi d'étudier l'influ<strong>en</strong>ce <strong>du</strong> statut<br />
<strong>nutritionnel</strong> sur la dynamique <strong>du</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s structures et <strong>de</strong>s fonctions digestives<br />
chez le <strong>lapereau</strong> avant et après le sevrage, <strong>en</strong>tre 2 et 7 semaines d'âge. Nous nous sommes<br />
intéressés :<br />
au développem<strong>en</strong>t anatomique et histologique <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes structures impliquées<br />
dans la digestion<br />
au développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes pancréatiques et <strong>de</strong> la bor<strong>du</strong>re <strong>en</strong> brosse<br />
<strong>en</strong>térocytaire<br />
au développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'activité microbi<strong>en</strong>ne cæcale.<br />
Nous nous sommes égalem<strong>en</strong>t intéressés à l'efficacité <strong>de</strong> la digestion “in vivo”, <strong>en</strong>dogène<br />
et totale, <strong>en</strong> mesurant respectivem<strong>en</strong>t les digestibilités iléale et fécale <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé.<br />
Leur estimation a permis d'effectuer un bilan <strong>de</strong> la digestion <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts nutrim<strong>en</strong>ts.<br />
I.B. CHOIX DU MODELE<br />
Afin <strong>de</strong> faire varier le statut <strong>nutritionnel</strong> <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong>, plusieurs possibilités s'offrai<strong>en</strong>t à<br />
nous. La première était <strong>de</strong> mo<strong>du</strong>ler la composition <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t distribué aux <strong>lapereau</strong>x<br />
autour <strong>du</strong> sevrage. Cep<strong>en</strong>dant, un changem<strong>en</strong>t d’un <strong>de</strong>s composants <strong>de</strong> l’alim<strong>en</strong>t implique une<br />
modification contraire d’au moins un autre <strong>de</strong> ses constituants (formule fermée à 100%). Il est<br />
alors difficile d’id<strong>en</strong>tifier quelle modification est à l’origine <strong>de</strong>s changem<strong>en</strong>ts constatés sur les<br />
paramètres mesurés. De plus, au cours <strong>de</strong>s 3 à 4 premières semaines <strong>de</strong> vie <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong>, la<br />
consommation d’alim<strong>en</strong>t est quantitativem<strong>en</strong>t faible, et la mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s phénomènes<br />
d’adaptation à la composition <strong>de</strong> l’alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t alors difficile à explorer. Une <strong>de</strong>uxième<br />
possibilité était <strong>de</strong> mo<strong>du</strong>ler la quantité d'alim<strong>en</strong>t ingérée au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>en</strong>tourant le<br />
sevrage. Plusieurs métho<strong>de</strong>s permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> faire varier l'ingestion : la diminuer <strong>en</strong> rationnant<br />
les <strong>lapereau</strong>x, la stimuler avant sevrage <strong>en</strong> mo<strong>du</strong>lant la taille <strong>de</strong> portée ou <strong>en</strong> sevrant les<br />
- 93 -
- 94 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
<strong>lapereau</strong>x plus précocem<strong>en</strong>t. Notre but étant <strong>de</strong> compr<strong>en</strong>dre l'influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l’alim<strong>en</strong>tation sur le<br />
développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la fonction digestive, il nous importait <strong>de</strong> choisir un modèle qui pro<strong>du</strong>irait<br />
<strong>de</strong>s "conditions extrêmes". Un sevrage précoce à 21 jours, comparé à un sevrage tardif à 35<br />
jours <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x, permettait <strong>de</strong> faire varier <strong>de</strong> manière significative, quantitativem<strong>en</strong>t et<br />
qualitativem<strong>en</strong>t (lait+alim<strong>en</strong>t vs. alim<strong>en</strong>t seul), la ration alim<strong>en</strong>taire <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> à partir <strong>de</strong> 3<br />
semaines d'âge. De plus, une insémination tardive <strong>de</strong>s lapines 25 jours après la mise-bas a été<br />
associée au sevrage tardif, afin <strong>de</strong> permettre le mainti<strong>en</strong> d'une pro<strong>du</strong>ction laitière conséqu<strong>en</strong>te<br />
<strong>en</strong>tre 28 et 35 jours.<br />
II. MOYENS EXPERIMENTAUX GENERAUX<br />
Seuls les moy<strong>en</strong>s expérim<strong>en</strong>taux généraux seront détaillés dans cette partie : schémas<br />
expérim<strong>en</strong>taux, animaux et logem<strong>en</strong>t, mesures et prélèvem<strong>en</strong>ts réalisés. <strong>Les</strong> métho<strong>de</strong>s<br />
utilisées pour évaluer différ<strong>en</strong>ts paramètres <strong>de</strong> la maturation digestive, ainsi que l'analyse<br />
statistique <strong>de</strong>s données, seront <strong>en</strong>suite détaillées dans chacun <strong>de</strong>s sous-chapitres.<br />
II.A. SCHEMAS EXPERIMENTAUX<br />
Deux étu<strong>de</strong>s, basées sur le même schéma expérim<strong>en</strong>tal, ont été réalisées afin <strong>de</strong><br />
déterminer l'influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'âge au sevrage sur le développem<strong>en</strong>t structural et fonctionnel <strong>de</strong><br />
l'appareil digestif. Deux âges au sevrage ont été comparés : 21 vs. 35 jours (lots S21 et S35,<br />
respectivem<strong>en</strong>t). Un alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>stiné spécifiquem<strong>en</strong>t aux <strong>lapereau</strong>x a été mis à leur disposition<br />
dès 14 jours.<br />
La première étu<strong>de</strong>, réalisée <strong>en</strong> février-mars 2003, avait pour but <strong>de</strong> décrire l'évolution <strong>de</strong><br />
différ<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> critères structuraux (anatomie et histologie) et fonctionnels (<strong>en</strong>zymologie) <strong>du</strong><br />
système digestif <strong>de</strong> 14 à 49 jours (Figure 18). La secon<strong>de</strong>, effectuée <strong>en</strong> mai-juin 2003, visait à<br />
évaluer les capacités <strong>de</strong> digestion <strong>en</strong>dogène (digestibilité iléale) et totale (digestibilité fécale)<br />
<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x au cours <strong>de</strong> 2 pério<strong>de</strong>s : 24-28 jours et 38-42 jours (Figure 19).<br />
Dans l'étu<strong>de</strong> 1, <strong>de</strong>s mesures directes <strong>du</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s organes (poids et longueurs<br />
<strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts digestifs, pH stomacal et cæcal), ainsi que <strong>de</strong>s prélèvem<strong>en</strong>ts pour <strong>de</strong>s analyses<br />
ultérieures ont été effectués à 14, 21, 28, 35, 42 et 49 jours (Figure 18). La muqueuse a ainsi<br />
été prélevée à différ<strong>en</strong>ts niveaux <strong>de</strong> l'intestin grêle afin <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s mesures<br />
morphométriques <strong>de</strong>s villosités et <strong>de</strong>s cryptes, et <strong>de</strong> doser <strong>de</strong>s activités <strong>en</strong>zymatiques<br />
mucosales (disaccharidases, aminopeptidase N). Le cont<strong>en</strong>u intestinal a égalem<strong>en</strong>t été prélevé<br />
afin <strong>de</strong> mesurer les activités <strong>de</strong> plusieurs <strong>en</strong>zymes d'origine pancréatique (lipase, trypsine,
- 95 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
amylase). Différ<strong>en</strong>ts paramètres relatifs à l'activité microbi<strong>en</strong>ne ont été évalués dans le<br />
cont<strong>en</strong>u cæcal : activités <strong>en</strong>zymatiques (pectinolytique, xylanolytique, cellulolytique), et<br />
conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> ammoniaque et <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils.<br />
Figure 18 Schéma expérim<strong>en</strong>tal <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 1<br />
ALIMENT<br />
J14<br />
SEVRAGE<br />
21 J<br />
J21 J28 J35 J42<br />
J49<br />
Dans l'étu<strong>de</strong> 2, <strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s ont été choisies afin d’évaluer l'influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'âge au<br />
sevrage sur les capacités digestives <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x : (1) une première pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 24 à 28 jours<br />
où les différ<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> statut <strong>nutritionnel</strong> sont les plus marquées <strong>en</strong>tre les 2 lots (lait + alim<strong>en</strong>t<br />
dans le lot S35 vs. alim<strong>en</strong>t seul dans le lot S21), et (2) une <strong>de</strong>uxième pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 38 à 42 jours<br />
où les animaux bénéfici<strong>en</strong>t d'un régime alim<strong>en</strong>taire équival<strong>en</strong>t afin d'évaluer <strong>de</strong> pot<strong>en</strong>tiels<br />
effets à moy<strong>en</strong> terme <strong>de</strong> l'âge au sevrage (Figure 19).<br />
Figure 19 Schéma expérim<strong>en</strong>tal <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 2<br />
ALIMENT<br />
J14<br />
SEVRAGE<br />
35 J<br />
Prélèvem<strong>en</strong>ts séqu<strong>en</strong>tiels : développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'appareil digestif<br />
Structural : macro- et microscopique<br />
Fonctionnel : <strong>en</strong>dogène (dosages <strong>en</strong>zymatiques) et exogène (activités bactéri<strong>en</strong>nes cæcales)<br />
SEVRAGE<br />
21 J<br />
Pesées et mesures<br />
d’ingestion<br />
J21 J24 J28 J35 J38 J42<br />
Digestibilité<br />
fécale<br />
Alim<strong>en</strong>t<br />
ytterbium<br />
Digestibilité<br />
iléale<br />
SEVRAGE<br />
35 J<br />
Pesées et mesures<br />
d’ingestion<br />
Digestibilité<br />
fécale<br />
Alim<strong>en</strong>t<br />
ytterbium<br />
Digestibilité<br />
iléale
- 96 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
L'estimation <strong>de</strong> la digestibilité iléale permet d'évaluer l'efficacité <strong>de</strong> la digestion<br />
ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>dogène <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x, tandis que la digestibilité fécale reflète l'efficacité<br />
digestive totale <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> (<strong>en</strong>dogène + microbi<strong>en</strong>ne). Cep<strong>en</strong>dant, les <strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong><br />
choisies pos<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s problèmes méthodologiques pour l'évaluation <strong>de</strong> la digestibilité <strong>de</strong>s<br />
alim<strong>en</strong>ts. La métho<strong>de</strong> europé<strong>en</strong>ne d'évaluation <strong>de</strong> la digestibilité fécale <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts mise au<br />
point par le groupe EGRAN (European Group on Rabbit Nutrition), basée sur le bilan (ingéré-<br />
excrété)/ingéré sur une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 4 jours, s'applique à <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x âgés <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 49 jours<br />
(Perez et al., 1995). En effet, aux pério<strong>de</strong>s que nous avons choisies, les <strong>lapereau</strong>x ne sont pas<br />
stables sur le plan alim<strong>en</strong>taire : sevrés ou non, l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé est croissante.<br />
Ainsi, l'application <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce EGRAN con<strong>du</strong>it à <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> digestibilité<br />
élevées chez le jeune <strong>lapereau</strong> (Debray et al., 2003). Nous avons donc réalisé <strong>de</strong>s adaptations<br />
méthodologiques afin d'obt<strong>en</strong>ir une meilleure estimation <strong>de</strong> l'efficacité <strong>de</strong> la digestion <strong>du</strong><br />
<strong>lapereau</strong> avant 49 jours.<br />
Pour l'évaluation <strong>de</strong> la digestibilité iléale, nous avons utilisé un alim<strong>en</strong>t marqué à<br />
l'ytterbium, distribué <strong>du</strong>rant une semaine avant l'abattage.<br />
II.B. ANIMAUX, LOGEMENT ET ALIMENTATION<br />
II.B.1. Animaux et logem<strong>en</strong>t<br />
Dans les 2 étu<strong>de</strong>s, 24 portées <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x ont été utilisées : 12 portées sevrées à 21 jours<br />
(lot S21) et 12 sevrées à 35 jours (lot S35). Ces <strong>lapereau</strong>x étai<strong>en</strong>t issus <strong>de</strong> femelles <strong>de</strong> souche<br />
INRA 1067, inséminées avec la sem<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> mâles PS Hyplus 39 (Groupe Grimaud). A la<br />
mise-bas, les portées ont été égalisées à 9 ou 10 <strong>lapereau</strong>x, et <strong>de</strong>s adoptions ont été réalisées<br />
afin <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ir l'effectif à 9 <strong>lapereau</strong>x jusqu'à la mise <strong>en</strong> lot : à 11 jours dans l'étu<strong>de</strong> 1 et à<br />
18 jours dans l'étu<strong>de</strong> 2. <strong>Les</strong> mises <strong>en</strong> lot ont été effectuées selon les critères suivants : rang <strong>de</strong><br />
lactation <strong>de</strong>s lapines, poids <strong>de</strong>s lapines à la mise-bas, poids <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à la mise-bas et le<br />
jour <strong>de</strong> la mise <strong>en</strong> lot. <strong>Les</strong> rangs <strong>de</strong> lactation <strong>de</strong>s lapines <strong>de</strong> ces 2 étu<strong>de</strong>s s'échelonnai<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 1 à<br />
12 (3 <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne dans l'étu<strong>de</strong> 1, et 5 dans l'étu<strong>de</strong> 2 dans chaque lot âge au sevrage). <strong>Les</strong><br />
lapines ont été réinséminées 25 jours après la mise-bas.<br />
L'étu<strong>de</strong> 1 a été réalisée dans <strong>de</strong>s cages permettant une alim<strong>en</strong>tation différ<strong>en</strong>ciée mère<strong>lapereau</strong>x,<br />
ainsi qu'une séparation transitoire <strong>de</strong> la mère et <strong>de</strong> sa portée (Fortun-Lamothe et<br />
al., 2000). <strong>Les</strong> lapines ont été retirées <strong>de</strong>s cages le jour <strong>du</strong> sevrage. <strong>Les</strong> <strong>lapereau</strong>x sont donc<br />
restés dans la même cage jusqu'à la fin <strong>de</strong> l'expérim<strong>en</strong>tation. Un <strong>lapereau</strong> par portée a été<br />
sacrifié chaque semaine <strong>de</strong> 14 à 49 jours. Aussi, afin <strong>de</strong> ne pas modifier les conditions<br />
d'allaitem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> d<strong>en</strong>sité par cage, <strong>de</strong>s portées <strong>de</strong> remplacem<strong>en</strong>t (même âge au sevrage,
- 97 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
logem<strong>en</strong>t, alim<strong>en</strong>tation…) étai<strong>en</strong>t prévues jusqu'à 28 jours afin <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ir la taille <strong>de</strong> portée.<br />
Un <strong>lapereau</strong> <strong>de</strong> poids équival<strong>en</strong>t à celui abattu était alors intro<strong>du</strong>it dans la portée. <strong>Les</strong><br />
<strong>lapereau</strong>x sont restés dans la cage <strong>de</strong> mise-bas jusqu'à 49 jours.<br />
L'étu<strong>de</strong> 2 a été réalisée dans une salle munie <strong>de</strong> cages à métabolisme permettant la récolte<br />
<strong>de</strong>s fèces excrétées. Cep<strong>en</strong>dant, ces cages ne permett<strong>en</strong>t pas la séparation mère-<strong>lapereau</strong>, que<br />
ce soit pour contrôler l'ingestion <strong>de</strong> lait ou d'alim<strong>en</strong>t. Ainsi, dès 14 jours les lapines ont été<br />
placées dans <strong>de</strong>s cages différ<strong>en</strong>tes. Un allaitem<strong>en</strong>t contrôlé a alors été réalisé chaque matin <strong>en</strong><br />
plaçant la lapine avec sa portée p<strong>en</strong>dant 5 à 10 minutes. A 28 jours, 3 <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> 7 portées<br />
par lot ont été sacrifiés, et leur cont<strong>en</strong>u iléal prélevé afin d'évaluer la digestibilité iléale <strong>de</strong><br />
l'alim<strong>en</strong>t. <strong>Les</strong> <strong>lapereau</strong>x non sacrifiés issus <strong>de</strong> ces portées ont été exclus pour la suite <strong>de</strong><br />
l'étu<strong>de</strong>. <strong>Les</strong> 5 portées restantes <strong>de</strong> chaque lot ont été divisées dans 2 cages : 4 <strong>lapereau</strong>x par<br />
cage <strong>en</strong> alternant les rangs <strong>de</strong> poids et <strong>en</strong> éliminant le 9 ème <strong>lapereau</strong> (le plus petit) : 10 cages<br />
par lot. A 42 jours, 2 <strong>lapereau</strong>x par cage ont été sacrifiés afin <strong>de</strong> prélever les cont<strong>en</strong>us iléaux.<br />
La Figure 20 résume les mouvem<strong>en</strong>ts d'animaux ayant eu lieu dans cette étu<strong>de</strong>.<br />
Figure 20 Effectifs et mouvem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x dans l'étu<strong>de</strong> 2<br />
24 portées<br />
<strong>de</strong> 9 <strong>lapereau</strong>x<br />
Lot S21 :<br />
12 portées<br />
Lot S35 :<br />
12 portées<br />
7 portées <strong>de</strong><br />
-3 <strong>lapereau</strong>x<br />
5 portées<br />
<strong>en</strong>tières<br />
7 portées <strong>de</strong><br />
-3 <strong>lapereau</strong>x<br />
5 portées<br />
<strong>en</strong>tières<br />
Elimination<br />
Elimination<br />
9 ème <strong>lapereau</strong><br />
10 cages <strong>de</strong><br />
4 <strong>lapereau</strong>x<br />
9 ème <strong>lapereau</strong><br />
10 cages <strong>de</strong><br />
4 <strong>lapereau</strong>x<br />
Abattage<br />
<strong>de</strong> 2<br />
<strong>lapereau</strong>x<br />
par cage<br />
Abattage<br />
<strong>de</strong> 2<br />
<strong>lapereau</strong>x<br />
par cage<br />
J21 J28 J35 J42
II.B.2. Alim<strong>en</strong>tation<br />
° Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> détermination <strong>de</strong> la composition chimique <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts et <strong>du</strong> lait<br />
- 98 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
<strong>Les</strong> analyses prés<strong>en</strong>tées dans le Tableau 12 ont été réalisées sur les alim<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>s<br />
différ<strong>en</strong>tes étu<strong>de</strong>s.<br />
Tableau 12 Analyses chimiques effectuées sur les alim<strong>en</strong>ts<br />
Matière<br />
sèche<br />
C<strong>en</strong>dres<br />
brutes<br />
Protéines<br />
brutes<br />
NDF<br />
ADF<br />
ADL<br />
METHODE REFERENCE<br />
24h à l'étuve à 103°C<br />
5h à 550°C<br />
Métho<strong>de</strong> par combustion, avec utilisation d'un auto-analyseur LECO<br />
(modèle FP-428, Leco Corp., ST Joseph, MI, EU). La t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> azote est<br />
convertie <strong>en</strong> protéines brutes par le coeffici<strong>en</strong>t multiplicateur 6,25.<br />
Métho<strong>de</strong> d'hydrolyse séqu<strong>en</strong>tielle avec <strong>de</strong>s déterg<strong>en</strong>ts : rési<strong>du</strong> NDF après<br />
action d'un déterg<strong>en</strong>t neutre (Lauryl Sulfate <strong>de</strong> Sodium) et amylase<br />
thermostable (Termamyl ® ), puis rési<strong>du</strong> ADF après action déterg<strong>en</strong>t aci<strong>de</strong><br />
(Bromure <strong>de</strong> N-céthyl Triméthylammonium) et rési<strong>du</strong> ADL après action <strong>de</strong><br />
l'aci<strong>de</strong> sulfurique à 72%.<br />
Amidon<br />
Solubilisation dans l'hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> potassium, hydrolyse <strong>en</strong>zymatique<br />
(amyloglucosidase), libération <strong>de</strong> D-glucose dosé selon la métho<strong>de</strong> à<br />
l'hexokinase (kit D-glucose ® , Boëhringer Mannheim)<br />
Matières Utilisation <strong>du</strong> système Soxtec : hydrolyse aci<strong>de</strong> (HCl 3N) suivie d'une<br />
grasses<br />
extraction dans <strong>de</strong> l'éther <strong>de</strong> pétrole<br />
Energie Utilisation d'un calorimètre adiabatique PARR (Moline, IL, EU)<br />
NDF : Neutral Deterg<strong>en</strong>t Fiber, ADF : Acid Deterg<strong>en</strong>t Fiber, ADL : Acid Deterg<strong>en</strong>t Lignin<br />
Dumas, 1831<br />
Van Soest et<br />
al., 1991<br />
Edwards et<br />
al., 1996<br />
Alstin et<br />
Nilsson, 1990<br />
Ces mêmes analyses ont été effectuées sur le lait, lyophilisé au préalable, afin <strong>de</strong><br />
déterminer la composition <strong>en</strong> c<strong>en</strong>dres, protéines, énergie et matière sèche. La composition <strong>en</strong><br />
lipi<strong>de</strong>s a <strong>en</strong> revanche été déterminée selon la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Folch et al. (1957).<br />
° Composition analysée <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts distribués au cours <strong>de</strong>s 2 étu<strong>de</strong>s<br />
Dès 14 jours, les <strong>lapereau</strong>x S21 et S35 <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 1 ont reçu ad libitum un alim<strong>en</strong>t<br />
standard dont la composition figure dans le Tableau 13. Dans l'étu<strong>de</strong> 2, les <strong>lapereau</strong>x ont reçu<br />
ce même alim<strong>en</strong>t sauf la semaine précédant les abattages : <strong>de</strong> 21 à 28 jours et <strong>de</strong> 35 à 42 jours.<br />
Ils ont alors reçu l'alim<strong>en</strong>t Yb, supplém<strong>en</strong>té <strong>en</strong> particules marquées à l'ytterbium, une terre<br />
rare permettant l'estimation <strong>de</strong> la digestibilité iléale (cf. <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> page 144).
- 99 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
Tableau 13 Ingrédi<strong>en</strong>ts et composition chimique <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts distribués aux <strong>lapereau</strong>x dans<br />
les étu<strong>de</strong>s 1 et 2<br />
Ingrédi<strong>en</strong>ts (g.kg -1 ) Composition chimique (% <strong>du</strong> brut)<br />
Standard Yb Standard Yb<br />
Pulpes <strong>de</strong> betteraves 130 127 Matière sèche 91,8 92,0<br />
Luzerne 17 LP 250 244 C<strong>en</strong>dres brutes 7,8 7,4<br />
Tourteau <strong>de</strong> soja 48 brésil 50 53 Protéines brutes 17,7 18,0<br />
Blé 11,2% <strong>de</strong> protéines brutes 110 NDF 33,2 34,0<br />
Graines <strong>de</strong> soja extrudées 40 ADF 18,9 19,3<br />
Tourteau <strong>de</strong> tournesol 30/25 138 134 ADL 5,5 5,8<br />
Son fin <strong>de</strong> blé 200 195 Amidon 9,8 10,4<br />
Sucre 50 Matières grasses 3,6 3,5<br />
Huile <strong>de</strong> tournesol 10 Energie brute (kcal.kg -1 ) 4106 4114<br />
Particules marquées Yb - 18 Ytterbium (mg.kg -1 ) - 150<br />
Minéraux et vitamines* 22 19<br />
*6 vs. 4 g.kg -1 <strong>de</strong> sel (Standard vs. Yb), 5 vs. 4 g.kg -1 <strong>de</strong> carbonate <strong>de</strong> calcium (Standard vs. Yb), 1 g.kg -1 <strong>de</strong> DL-méthionine, 5 g.kg -1 <strong>de</strong><br />
premix (1,5 × 10 6 UI.kg -1 <strong>de</strong> vitamine A, 2 × 10 5 UI.kg -1 <strong>de</strong> vitamine D3, 3000 mg.kg -1 <strong>de</strong> vitamine E, 200 mg.kg -1 <strong>de</strong> vitamine B1), 5 g.kg -1<br />
<strong>de</strong> AL132 ® (robénidine à 13200 mg.kg -1 )<br />
° Composition <strong>du</strong> lait maternel<br />
La composition <strong>du</strong> lait maternel a été déterminée sur un échantillon poolé <strong>de</strong> 7 lapines<br />
issues <strong>du</strong> même élevage (Tableau 14). Le lait a été collecté sur <strong>de</strong>s lapines séparées <strong>de</strong>puis la<br />
veille <strong>de</strong> leurs <strong>lapereau</strong>x, puis mises à leur contact afin <strong>de</strong> stimuler l'éjection <strong>de</strong> lait. Ensuite,<br />
un tube collecteur relié à une pompe à vi<strong>de</strong> a été appliqué sur les mamelles pour le<br />
prélèvem<strong>en</strong>t.<br />
Tableau 14 Composition chimique <strong>du</strong><br />
lait <strong>de</strong> lapine<br />
Composition chimique (% <strong>du</strong> brut)<br />
Matière sèche 26,1<br />
C<strong>en</strong>dres brutes 2,5<br />
Protéines brutes 12,9<br />
Matière grasse 8,8<br />
Energie brute (kcal.kg -1 ) 1632
II.C. CONTROLE DE L'INGESTION ET DE LA CROISSANCE<br />
- 100 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
Dans l'étu<strong>de</strong> 1, les <strong>lapereau</strong>x ont été pesés avant l'allaitem<strong>en</strong>t et l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t a été<br />
mesurée à 14, 21, 28, 35, 42 et 49 jours. La pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> lait a été évaluée par la différ<strong>en</strong>ce<br />
<strong>de</strong> poids <strong>de</strong>s lapines avant et après allaitem<strong>en</strong>t, à ces mêmes âges. Dans l'étu<strong>de</strong> 2, <strong>en</strong> plus <strong>de</strong>s<br />
contrôles hebdomadaires, les mesures d'ingestion d'alim<strong>en</strong>t par les <strong>lapereau</strong>x et <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction<br />
laitière <strong>de</strong>s lapines ont été effectuées quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 21 et 28 jours, et <strong>en</strong>tre 35 et 42<br />
jours. Une pesée intermédiaire <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x a égalem<strong>en</strong>t été réalisée à 24 et à 38 jours.<br />
II.D. MESURES ET PRELEVEMENTS REALISES AU COURS DES ABATTAGES<br />
II.D.1. Choix <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x abattus et <strong>de</strong> l'heure d'abattage<br />
Dans les <strong>de</strong>ux étu<strong>de</strong>s, les <strong>lapereau</strong>x abattus étai<strong>en</strong>t cliniquem<strong>en</strong>t sains. <strong>Les</strong> animaux ont<br />
été sacrifiés par dislocation cervicale, <strong>en</strong> accord avec le rapport <strong>de</strong> l'AVMA sur l'euthanasie<br />
(American Veterinary Medical Association, 2001).<br />
Dans l'étu<strong>de</strong> 1, un <strong>lapereau</strong> par portée a été abattu à 28, 35, 42 et 49 jours. A 14 et 21<br />
jours, un <strong>lapereau</strong> par portée a été sacrifié dans seulem<strong>en</strong>t 6 portées <strong>de</strong> chaque lot (même<br />
statut <strong>nutritionnel</strong> donc données regroupées pour chacun <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux âges). Ces <strong>lapereau</strong>x<br />
étai<strong>en</strong>t choisis représ<strong>en</strong>tatifs <strong>du</strong> poids moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> la portée et non issus <strong>de</strong>s portées <strong>de</strong><br />
remplacem<strong>en</strong>t. Ils ont été abattus <strong>en</strong>tre 10 et 14 heures, 3 heures après mise à jeun <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t<br />
granulé et 3 heures après réalisation <strong>de</strong> l'allaitem<strong>en</strong>t.<br />
Dans l'étu<strong>de</strong> 2, 3 <strong>lapereau</strong>x par portée (7 portées <strong>du</strong> lot S21 et 7 portées <strong>du</strong> lot S35<br />
choisies au hasard) ont été sacrifiés à 28 jours : le plus léger, celui <strong>de</strong> poids moy<strong>en</strong> et le plus<br />
lourd. A 42 jours, 2 <strong>lapereau</strong>x par cage ont été abattus (10 cages <strong>du</strong> lot S21 et 10 cages <strong>du</strong> lot<br />
S35) : le plus léger et le plus lourd. Ces abattages ont été réalisés le soir <strong>en</strong>tre 19 et 21 heures,<br />
sans mise à jeun, afin <strong>de</strong> maximiser la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>us dans le tractus digestif.<br />
II.D.2. Mesures et prélèvem<strong>en</strong>ts réalisés<br />
La Figure 21 décrit les mesures réalisées dans les différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs au cours<br />
<strong>de</strong>s abattages <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 1.<br />
Des prélèvem<strong>en</strong>ts ont été réalisés au niveau <strong>de</strong> l'intestin grêle et <strong>du</strong> cæcum (Tableau 15).<br />
Le cont<strong>en</strong>u <strong>de</strong> l'intestin grêle a été congelé, lyophilisé, puis conservé à -20°C. <strong>Les</strong><br />
prélèvem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> paroi digestive ont été effectués au milieu <strong>de</strong> chaque segm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'intestin<br />
grêle, <strong>en</strong> considérant que le <strong>du</strong>odénum, le jéjunum et l'iléon représ<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t respectivem<strong>en</strong>t les<br />
1/5, 3/5 et 1/5 <strong>de</strong> la longueur totale <strong>de</strong> l'intestin grêle. Un segm<strong>en</strong>t d'<strong>en</strong>viron 1 cm a été<br />
prélevé, ouvert dans le s<strong>en</strong>s <strong>de</strong> la longueur, puis plongé p<strong>en</strong>dant 12 à 24 heures dans une
- 101 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
solution <strong>de</strong> formol tamponnée à 4% afin <strong>de</strong> fixer les tissus. <strong>Les</strong> échantillons ont <strong>en</strong>suite été<br />
conservés dans <strong>de</strong> l'éthanol à 90% jusqu'à la réalisation <strong>de</strong>s analyses morphométriques.<br />
Figure 21 Mesures effectuées dans l'appareil digestif au cours <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 1<br />
CÆCUM<br />
Tableau 15 Prélèvem<strong>en</strong>ts intestinaux effectués au cours <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s 1 et 2<br />
SEGMENT<br />
DIGESTIF<br />
Intestin<br />
grêle<br />
ESTOMAC<br />
Poids plein<br />
et vi<strong>de</strong><br />
Longueur<br />
corps<br />
pH antrum<br />
Longueur<br />
petite<br />
courbure<br />
PRELEVEMENT EFFECTUE ANALYSE ETUDE<br />
Cont<strong>en</strong>u intraluminal total<br />
Paroi digestive au niveau <strong>du</strong>odénal, jéjunal<br />
et iléal<br />
20 à 30 cm <strong>de</strong> muqueuse <strong>du</strong>odénale et<br />
jéjunale<br />
Cont<strong>en</strong>u iléal à 28 jours (25 <strong>de</strong>rniers cm <strong>de</strong><br />
l'intestin grêle) et 42 jours (40 cm)<br />
Cæcum Cont<strong>en</strong>u cæcal<br />
Longueur<br />
app<strong>en</strong>dice<br />
Longueur<br />
pH fun<strong>du</strong>s<br />
Longueur<br />
gran<strong>de</strong><br />
courbure<br />
Poids plein et<br />
<strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u<br />
Poids plein<br />
et vi<strong>de</strong><br />
Longueur<br />
INTESTIN<br />
GRELE<br />
COLON<br />
PROXIMAL<br />
Enzymologie : trypsine,<br />
amylase et lipase<br />
Morphométrie villosités et<br />
cryptes<br />
Enzymologie : maltase,<br />
saccharase, aminopeptidase N,<br />
phosphatase alcaline<br />
Digestibilité iléale 2<br />
Matière sèche, NH3, AGV et<br />
AEB<br />
Environ 20 cm <strong>de</strong> muqueuses <strong>du</strong>odénale et jéjunale ont été prélevés par grattage externe<br />
<strong>de</strong> la paroi digestive, sans ouverture préalable <strong>de</strong> l'intestin grêle. La muqueuse ainsi détachée<br />
1<br />
1<br />
1<br />
1
- 102 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
<strong>du</strong> reste <strong>de</strong> la paroi a été congelée à -20°C, jusqu'à la préparation <strong>de</strong>s homogénats pour les<br />
dosages <strong>en</strong>zymatiques. La longueur et le poids <strong>du</strong> segm<strong>en</strong>t digestif (avant et après grattage <strong>de</strong><br />
la muqueuse) ont été déterminés afin d'estimer le poids <strong>de</strong> la muqueuse par unité <strong>de</strong> longueur.<br />
Trois à 5 g <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal ont été prélevés <strong>de</strong> manière à déterminer sa t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong><br />
matière sèche (24 heures à 103°C), 1 g <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u a été dilué dans une solution <strong>de</strong> H3PO4 (2<br />
mL, 2%) et 1 g dans une solution <strong>de</strong> H2SO4 (3 mL, 2%) afin <strong>de</strong> réaliser, respectivem<strong>en</strong>t, les<br />
analyses <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils (AGV) et <strong>en</strong> ammoniaque (NH3). Ces <strong>de</strong>ux<br />
<strong>de</strong>rniers prélèvem<strong>en</strong>ts ont été conservés à -20°C jusqu'aux analyses. Du cont<strong>en</strong>u cæcal a été<br />
prélevé dans <strong>de</strong>s tubes cont<strong>en</strong>ant une solution à 4°C <strong>de</strong> MES (2-N-Morpholino-Ethane-aci<strong>de</strong><br />
Sulfonique, 0,025 mol.L -1 ) DTT (DiThioThréitol, 0,2 mg.L -1 ), à la conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> 0,25<br />
g.mL -1 pour la détermination <strong>de</strong>s activités <strong>en</strong>zymatiques bactéri<strong>en</strong>nes (AEB). Ce prélèvem<strong>en</strong>t<br />
a <strong>en</strong>suite été homogénéisé 30 secon<strong>de</strong>s à 8000 trs.min -1 (Ultra-Turrax, Janke et Kunkel,<br />
Stauf<strong>en</strong>, Allemagne) sous flux <strong>de</strong> CO2, puis conservé à -80°C jusqu'à l'analyse.<br />
Dans l'étu<strong>de</strong> 2, les cont<strong>en</strong>us iléaux <strong>de</strong> 3 <strong>lapereau</strong>x par portée à 28 jours et <strong>de</strong> 2 <strong>lapereau</strong>x<br />
par cage à 42 jours ont été prélevés, lyophilisés et conservés à -20°C jusqu'à l'analyse.<br />
III. LES PERFORMANCES ZOOTECHNIQUES SONT AFFECTEES PAR L'AGE AU SEVRAGE<br />
Dans ce sous-chapitre, les performances <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge<br />
au sevrage (21 vs. 35 jours) vont être détaillées. De plus, une att<strong>en</strong>tion particulière sera portée<br />
à l'évolution <strong>du</strong> profil d'ingestion <strong>du</strong> lait et <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t autour <strong>du</strong> sevrage. <strong>Les</strong> données<br />
obt<strong>en</strong>ues au cours <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s 1 et 2 seront prés<strong>en</strong>tées simultaném<strong>en</strong>t.<br />
III.A. ANALYSE DES DONNEES<br />
<strong>Les</strong> données <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> remplacem<strong>en</strong>t dans l'étu<strong>de</strong> 1, et les données <strong>de</strong>s animaux<br />
mala<strong>de</strong>s dans les <strong>de</strong>ux étu<strong>de</strong>s n'ont pas été prises <strong>en</strong> considération dans les analyses. Une<br />
analyse <strong>de</strong> variance (procé<strong>du</strong>re GLM, SAS (1999)) dans un modèle incluant l'effet <strong>de</strong> l'âge au<br />
sevrage a été réalisée sur les différ<strong>en</strong>tes variables (ingestion, poids, croissance) pour chaque<br />
pério<strong>de</strong> ou pour chaque âge. <strong>Les</strong> données indivi<strong>du</strong>elles <strong>de</strong> poids et <strong>de</strong> gains moy<strong>en</strong>s quotidi<strong>en</strong>s<br />
ont été analysées <strong>en</strong> utilisant un modèle <strong>en</strong> split-plot : l'effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage a été testé par<br />
rapport à la variabilité rési<strong>du</strong>elle <strong>en</strong>tre portées.<br />
Pour les <strong>de</strong>ux étu<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s mouvem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x (retraits ou sacrifices) sont à<br />
considérer pour l'analyse et l'interprétation <strong>de</strong>s résultats. Dans l'étu<strong>de</strong> 1, chaque semaine, le<br />
<strong>lapereau</strong> <strong>de</strong> poids moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> chaque portée a été sacrifié. Dans l'étu<strong>de</strong> 2, 7 portées par lot ont
- 103 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
été retirées au hasard à 28 jours. A 35 jours, le <strong>lapereau</strong> le plus léger <strong>de</strong> chaque portée restante<br />
(5 par lot) a égalem<strong>en</strong>t été retiré. Ainsi le nombre <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x a diminué au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />
étu<strong>de</strong>s.<br />
III.B. RESULTATS : POIDS ET VITESSES DE CROISSANCE<br />
Le Tableau 16 prés<strong>en</strong>te l'évolution <strong>de</strong>s poids vifs <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x dans les 2 étu<strong>de</strong>s, <strong>en</strong><br />
fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage. Dans l'étu<strong>de</strong> 1, les poids <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 ont été inférieurs <strong>de</strong><br />
9% <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne <strong>en</strong>tre 28 et 49 jours, à ceux <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35. Dans l'étu<strong>de</strong> 2, même si les<br />
<strong>lapereau</strong>x S21 étai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t légèrem<strong>en</strong>t plus légers, aucune différ<strong>en</strong>ce significative n'a été<br />
mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce.<br />
Tableau 16 Evolution <strong>du</strong> poids vif <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage<br />
Etu<strong>de</strong> 1 Etu<strong>de</strong> 2<br />
Poids (g)<br />
S21 S35 CVr, %<br />
Valeur<br />
<strong>de</strong> P*<br />
S21 S35 CVr, %<br />
Valeur<br />
<strong>de</strong> P*<br />
14j 215 220 13 NS - - - -<br />
(108) (108)<br />
21j 302 304 6 NS 344 336 12 NS<br />
(100) (101) (108) (107)<br />
28j 480 514 10 * 518 542 12 NS<br />
(92) (87) (106) (108)<br />
35j 713 812 10 *** 786 810 7 NS<br />
(76) (79) (40) (40)<br />
42j 1039 1155 10 ** 1112 1175 8 NS<br />
(50) (70) (39) (40)<br />
49j 1365 1490 10 * - - - -<br />
(33) (55)<br />
Ré<strong>du</strong>ction d'effectif importante (cf. Figure 20); Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques; (n) : effectif; CVr : coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> variation rési<strong>du</strong>elle; *<br />
Effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage : NS P>0,10, * P
- 104 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce. D'après l'étu<strong>de</strong> 1, <strong>en</strong>tre 42 et 49 jours, le gain moy<strong>en</strong> quotidi<strong>en</strong> <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x était similaire <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux âges au sevrage.<br />
Tableau 17 Evolution <strong>du</strong> gain moy<strong>en</strong> quotidi<strong>en</strong> <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au<br />
sevrage<br />
Etu<strong>de</strong> 1 Etu<strong>de</strong> 2<br />
GMQ (g.j -1 .lap -1 )<br />
S21 S35 CVr, %<br />
Valeur<br />
<strong>de</strong> P*<br />
S21 S35 CVr, %<br />
Valeur<br />
<strong>de</strong> P*<br />
14-21j 12,3 11,9 22 NS - - - -<br />
21-28j 25,2 30,1 22 ** 24,9 29,5 19 **<br />
28-35j 32,8 42,2 20 *** 34,5 38,8 15 NS<br />
35-42j 43,4 49,3 16 * 46,4 52,2 16 NS<br />
42-49j 45,6 47,1 18 NS - - - -<br />
GMQ = Gain Moy<strong>en</strong> Quotidi<strong>en</strong>; Ré<strong>du</strong>ction d'effectif importante (cf. Figure 20); Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques; CVr : coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong><br />
variation rési<strong>du</strong>elle; * Effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage : NS P>0,10, * P
- 105 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
matière sèche totale (alim<strong>en</strong>t + lait) par les <strong>lapereau</strong>x S21 a égalem<strong>en</strong>t été plus importante que<br />
celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35 <strong>en</strong>tre 21 et 35 jours d'âge (P
- 106 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
(P
- 107 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
Figure 25 Ingestion <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts par les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>tre 21 et 35 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge<br />
au sevrage<br />
Matière organique<br />
(g.j -1 /<strong>lapereau</strong>)<br />
Protéines brutes<br />
(g.j -1 /<strong>lapereau</strong>)<br />
Matières grasses<br />
(g.j -1 /<strong>lapereau</strong>)<br />
Energie brute<br />
(kCal.j -1 /<strong>lapereau</strong>)<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
12<br />
10<br />
8<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
0<br />
300<br />
200<br />
100<br />
0<br />
Lait maternel Alim<strong>en</strong>t granulé S21 Alim<strong>en</strong>t granulé S35<br />
Valeurs <strong>de</strong> P pour ingestion totale lait + alim<strong>en</strong>t<br />
***<br />
*** ***<br />
***<br />
*<br />
*<br />
***<br />
*** *** *** *** ***<br />
***<br />
0<br />
21-22 22-23 23-24 24-25 25-26 26-27 27-28 28-35<br />
Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET; Pour chaque pério<strong>de</strong>, effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage m<strong>en</strong>tionné si P
- 108 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
La Figure 25 montre que l'ingestion <strong>de</strong> matière organique suit la même évolution que<br />
celle <strong>de</strong> la matière sèche, prés<strong>en</strong>tée précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t. En revanche, pour les autres composants,<br />
<strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ces ont été soulignées. Dès le l<strong>en</strong><strong>de</strong>main <strong>de</strong> leur sevrage, les <strong>lapereau</strong>x S21 ont<br />
prés<strong>en</strong>té une ingestion <strong>de</strong> protéines brutes 4,9 fois inférieure à celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35<br />
(P
- 109 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
maternel par une ingestion accrue <strong>de</strong> granulés débute seulem<strong>en</strong>t au 23 ème jour. Si leur niveau<br />
d'ingéré énergétique rejoint celui <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à 35 jours à partir <strong>de</strong> 24-25 jours, et<br />
leur ingéré <strong>de</strong> protéines à partir <strong>de</strong> 26-27 jours, celui <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s reste nettem<strong>en</strong>t inférieur<br />
jusqu'à 35 jours. Qui plus est, l'origine <strong>de</strong> ces nutrim<strong>en</strong>ts diffère, et leur valorisation par les<br />
<strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> sera probablem<strong>en</strong>t affectée. En effet, les nutrim<strong>en</strong>ts d'origine lactée sont<br />
probablem<strong>en</strong>t plus digestibles que ceux prov<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé. Il est donc<br />
vraisemblable que ces comp<strong>en</strong>sations <strong>nutritionnel</strong>les par une ingestion accrue <strong>de</strong> granulés<br />
soi<strong>en</strong>t beaucoup plus tardives <strong>en</strong> réalité. Elles dép<strong>en</strong>dront ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s capacités<br />
adaptatives <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à répondre à cet accroissem<strong>en</strong>t d'ingestion d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong>, et à<br />
l'arrêt <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation lactée.<br />
IV. LE DEVELOPPEMENT STRUCTURAL DE L'APPAREIL DIGESTIF EST PEU INFLUENCE<br />
PAR L'AGE AU SEVRAGE<br />
Dans ce sous-chapitre, l'évolution structurale (anatomique et histologique) <strong>du</strong> tube<br />
digestif <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x âgés <strong>de</strong> 2 à 7 semaines, et sevrés soit à 21 soit à 35 jours, va être<br />
détaillée. Ces données sont issues <strong>de</strong>s mesures et <strong>de</strong>s prélèvem<strong>en</strong>ts réalisés dans l'étu<strong>de</strong> 1.<br />
IV.A. EVOLUTION ANATOMIQUE DE L'APPAREIL DIGESTIF EN FONCTION DE L'AGE AU SEVRAGE<br />
IV.A.1. Analyse <strong>de</strong>s données<br />
<strong>Les</strong> données <strong>de</strong> poids et <strong>de</strong> longueur <strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts digestifs <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 et S35<br />
obt<strong>en</strong>ues à 14 et à 21 jours ont été regroupées dans la classe "lots confon<strong>du</strong>s" car les <strong>lapereau</strong>x<br />
bénéficiai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core <strong>du</strong> même régime alim<strong>en</strong>taire.<br />
<strong>Les</strong> données ont été analysées au moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> la procé<strong>du</strong>re GLM (SAS, 1999). <strong>Les</strong> effets <strong>de</strong><br />
l'âge au sevrage, <strong>de</strong> l'âge et <strong>de</strong> leur interaction ont été intro<strong>du</strong>its dans un modèle général <strong>de</strong> 28<br />
à 49 jours. Puis pour chaque âge, l'effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage a été analysé. De 14 à 49 jours,<br />
l'effet <strong>de</strong> l'âge a été testé pour chaque lot âge au sevrage si une interaction significative était<br />
mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce dans le modèle général, ou lots S21 et S35 confon<strong>du</strong>s dans le cas contraire,<br />
et un test <strong>de</strong> comparaisons multiples <strong>en</strong>tre les moy<strong>en</strong>nes (test <strong>de</strong> Scheffé) a été effectué.<br />
IV.A.2. Résultats : Poids <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs et <strong>de</strong> leurs cont<strong>en</strong>us<br />
Pour ce qui concerne l'effet <strong>de</strong> l'âge, les poids absolus <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs<br />
ont augm<strong>en</strong>té plus ou moins progressivem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 14 et 49 jours : ×4,7 pour l'estomac, ×6,3<br />
pour l'intestin grêle, ×16,6 pour le cæcum, et ×14,4 pour le côlon proximal (Figure 26).
- 110 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
Figure 26 Evolution <strong>du</strong> poids frais absolu et relatif <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage<br />
Poids vi<strong>de</strong><br />
(g)<br />
Poids vi<strong>de</strong><br />
(g)<br />
Poids vi<strong>de</strong><br />
(g)<br />
Poids vi<strong>de</strong><br />
(g)<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
30<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
15<br />
12<br />
9<br />
6<br />
3<br />
0<br />
Age au sevrage Age Interaction<br />
0,098
- 111 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
<strong>Les</strong> poids relatifs (rapportés au poids vif <strong>de</strong> l'animal) ont, quant à eux, prés<strong>en</strong>té <strong>de</strong>s<br />
évolutions différ<strong>en</strong>tes selon le segm<strong>en</strong>t considéré. Le poids relatif <strong>de</strong> l'estomac, stable <strong>de</strong> 14 à<br />
35 jours, a décru <strong>en</strong>tre 42 et 49 jours. Le poids relatif <strong>de</strong> l'intestin grêle a oscillé <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>s<br />
valeurs <strong>de</strong> 3 et 4%, la valeur la plus haute ayant été observée à 28 jours et la plus faible à 42<br />
jours. Le poids relatif <strong>du</strong> cæcum a augm<strong>en</strong>té progressivem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 14 et 28 jours, puis est<br />
resté stable <strong>de</strong> 35 à 49 jours. Le poids relatif <strong>du</strong> côlon proximal, stable <strong>en</strong>tre 14 et 21 jours,<br />
s'est accru <strong>de</strong> 59% <strong>en</strong>tre 21 et 28 jours, puis est <strong>de</strong>meuré stable jusqu'à 49 jours.<br />
L'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x n'a pas eu d'influ<strong>en</strong>ce sur les valeurs absolues <strong>de</strong>s poids<br />
vi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'estomac et <strong>de</strong> l'intestin grêle, alors que les poids <strong>du</strong> cæcum et <strong>du</strong> côlon proximal <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x S21 étai<strong>en</strong>t supérieurs à ceux <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35 à 28 jours (+10% et +30%,<br />
respectivem<strong>en</strong>t, P
- 112 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
Figure 27 Evolution <strong>du</strong> poids frais absolu et relatif <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts<br />
digestifs <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage<br />
Poids cont<strong>en</strong>u<br />
(g)<br />
Poids cont<strong>en</strong>u<br />
(g)<br />
Poids cont<strong>en</strong>u<br />
(g)<br />
Poids cont<strong>en</strong>u<br />
(g)<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
0<br />
30<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
0<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
Age au sevrage Age Interaction<br />
IV.A.3. Résultats : Longueur <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs<br />
- 113 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
Pour l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts digestifs, leur longueur a eu t<strong>en</strong>dance à s'accroître avec<br />
l'âge, mais il semble que tous les organes avai<strong>en</strong>t atteint leur longueur maximale à 42 jours,<br />
voire à 35 jours pour ce qui concerne l'estomac (Figure 28).<br />
Peu <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ces liées à l'âge au sevrage ont été mises <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce. La gran<strong>de</strong> courbure<br />
<strong>de</strong> l'estomac <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 était plus courte que celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35 à 35 jours (-9,4%,<br />
P
IV.A.4. Discussion<br />
° Age et croissance <strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts digestifs<br />
- 114 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
<strong>Les</strong> poids <strong>de</strong> l'estomac et <strong>de</strong> l'intestin grêle, exprimés relativem<strong>en</strong>t au poids vif <strong>de</strong><br />
l'animal, décroiss<strong>en</strong>t ou sont stables <strong>de</strong> 14 à 28 jours, alors que ceux <strong>du</strong> cæcum et <strong>du</strong> côlon<br />
proximal augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t sur cette même pério<strong>de</strong>. Ceci démontre l'importance croissante <strong>du</strong> gros<br />
intestin, par rapport aux segm<strong>en</strong>ts digestifs antérieurs <strong>en</strong> accord avec ce qui a été<br />
précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t décrit (Lebas et Laplace, 1972). Pour ce qui concerne l'évolution <strong>de</strong>s longueurs<br />
<strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs, celles-ci augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t jusqu'à 6 semaines, puis rest<strong>en</strong>t stables<br />
<strong>en</strong>tre 6 et 7 semaines. Pourtant, il semble que cette croissance <strong>en</strong> longueur se poursuive au<br />
moins jusqu'à 9 semaines chez le lapin (Lebas et Laplace, 1972).<br />
° Age au sevrage et croissance <strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts digestifs<br />
Le développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> tractus digestif, relativem<strong>en</strong>t au poids vif <strong>de</strong> l'animal, est stimulé <strong>de</strong><br />
28 à 49 jours lorsque les <strong>lapereau</strong>x sont sevrés à 21 jours. Xiccato et al. (2001) avai<strong>en</strong>t<br />
égalem<strong>en</strong>t montré que plus les <strong>lapereau</strong>x étai<strong>en</strong>t sevrés précocem<strong>en</strong>t, plus les poids relatifs<br />
vi<strong>de</strong>s et pleins <strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts digestifs étai<strong>en</strong>t importants. Ce phénomène pourrait être expliqué<br />
<strong>en</strong> partie par l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé, con<strong>du</strong>isant à une stimulation<br />
mécanique accrue et donc à un épaississem<strong>en</strong>t et une élongation <strong>de</strong> la paroi digestive. En effet,<br />
excepté pour l'estomac, les différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t plus<br />
<strong>de</strong> matières fraîches à 28 jours que ceux <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x allaités. Cep<strong>en</strong>dant, d'après Laplace et<br />
Lebas (1972), le poids <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> au sein d'une population d'un âge donné n'est pas un<br />
facteur discriminant approprié pour l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la croissance <strong>de</strong>s organes digestifs. Aussi,<br />
lorsque l'on s'intéresse aux poids absolus <strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts digestifs, il apparaît que seul le côlon<br />
proximal à 28 et 42 jours et le cæcum à 28 jours sont plus développés chez les <strong>lapereau</strong>x<br />
sevrés à 21 jours. <strong>Les</strong> différ<strong>en</strong>ces observées lorsque les poids <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs<br />
sont exprimés par rapport au poids vif <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x serai<strong>en</strong>t alors une simple conséqu<strong>en</strong>ce <strong>du</strong><br />
poids vif plus faible <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x abattus. Le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts antérieurs serait<br />
alors indép<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> l'âge au sevrage, et donc sous l'influ<strong>en</strong>ce majeure d'une programmation<br />
ontogénique. En revanche, le sevrage précoce con<strong>du</strong>it à un développem<strong>en</strong>t plus important <strong>du</strong><br />
gros intestin à 28 jours, qui semble persister jusqu'à 42 jours dans le cas <strong>du</strong> côlon proximal. Le<br />
développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> gros intestin serait davantage dép<strong>en</strong>dant <strong>du</strong> statut <strong>nutritionnel</strong> <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong>,<br />
et notamm<strong>en</strong>t sous l'influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> son niveau d'ingestion <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong>.
- 115 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
IV.B. EVOLUTION HISTOLOGIQUE DE L'INTESTIN GRELE EN FONCTION DE L'AGE AU SEVRAGE<br />
IV.B.1. Métho<strong>de</strong><br />
° Description <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong><br />
Dans cette étu<strong>de</strong>, une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> microdissection a été choisie afin d'étudier la<br />
morphométrie <strong>de</strong> la muqueuse <strong>de</strong> l'intestin grêle. Dans ce procédé, après fixation et coloration<br />
<strong>de</strong> la paroi digestive, les villosités et les cryptes intestinales sont disséquées sous loupe<br />
binoculaire, puis leur morphométrie étudiée <strong>en</strong> microscopie optique après montage <strong>en</strong>tre lame<br />
et lamelle.<br />
<strong>Les</strong> échantillons ont été analysés selon la procé<strong>du</strong>re décrite par Goodlad et al. (1991).<br />
Après une réhydratation progressive <strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong> parois d'intestin grêle dans <strong>de</strong>ux bains<br />
d'éthanol à 75 et 50%, et dans <strong>de</strong> l'eau distillée, ceux-ci ont été colorés par la réaction <strong>de</strong><br />
Feulg<strong>en</strong> : une hydrolyse aci<strong>de</strong> (HCl 1N) à 60°C p<strong>en</strong>dant 6 minutes, suivie d'une immersion <strong>de</strong><br />
30 minutes dans <strong>du</strong> réactif <strong>de</strong> Schiff. L'ADN se colore alors <strong>en</strong> rose-violet. Après un rinçage<br />
dans <strong>de</strong> l'eau distillée, les échantillons ont été conservés dans <strong>de</strong> l'aci<strong>de</strong> acétique à 45% jusqu'à<br />
l'analyse morphométrique. Sous loupe binoculaire, les villosités et les cryptes intestinales ont<br />
été précautionneusem<strong>en</strong>t disséquées à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux aiguilles montées sur <strong>de</strong>s seringues à<br />
insuline (séparation progressive <strong>en</strong> amas <strong>de</strong> 1 à 5 villosités) sur une lame <strong>de</strong> microscope.<br />
Ensuite les préparations ont été montées <strong>en</strong>tre lame et lamelle, avec év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t un ag<strong>en</strong>t<br />
<strong>de</strong> montage <strong>en</strong> milieu aqueux (Aquamount improved "gurr" ® , VWR) si l'analyse<br />
morphométrique n'était pas immédiate (cas <strong>de</strong>s échantillons jéjunaux et iléaux).<br />
Figure 29 Mesures morphologiques effectuées sur les villosités et les cryptes intestinales <strong>de</strong><br />
la muqueuse <strong>de</strong> l'intestin grêle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
LONGUEURS LARGEURS SURFACES<br />
Crypte<br />
Villosité<br />
Ainsi, 20 villosités (grossissem<strong>en</strong>t, ×40) et 10 cryptes <strong>de</strong> Lieberkühn (×100) ont été<br />
mesurées par échantillon à l'ai<strong>de</strong> d'un microscope optique (Nikon Eclipse E600), une caméra<br />
(Sony XC77E) et un logiciel d'analyse d'image (Visilog 5.2 ® , Noesis). La longueur, la largeur
- 116 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
à la jonction crypte/villosité et la surface <strong>de</strong>s villosités et <strong>de</strong>s cryptes ont été mesurées et le<br />
ratio hauteur/largeur <strong>de</strong>s villosités calculé (Figure 29).<br />
° Analyse <strong>de</strong>s données<br />
A 14 et 21 jours, seuls 5 échantillons <strong>de</strong> chaque segm<strong>en</strong>t intestinal ont été analysés. A 28,<br />
35, 42 et 49 jours, 5 échantillons par lot ont été examinés.<br />
<strong>Les</strong> données morphométriques <strong>de</strong>s villosités et <strong>de</strong>s cryptes ont été analysées au moy<strong>en</strong> <strong>de</strong><br />
la procé<strong>du</strong>re GLM (SAS, 1999). <strong>Les</strong> effets <strong>de</strong> l'âge au sevrage, <strong>de</strong> l'âge et leur interaction ont<br />
été intro<strong>du</strong>its dans un modèle général <strong>de</strong> 28 à 49 jours. Puis pour chaque âge, l'effet <strong>de</strong> l'âge au<br />
sevrage a été analysé. De 14 à 49 jours, l'effet <strong>de</strong> l'âge a été testé pour chaque lot âge au<br />
sevrage si une interaction significative était mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce dans le modèle général, ou lots<br />
S21 et S35 confon<strong>du</strong>s dans le cas contraire, et un test <strong>de</strong> comparaisons multiples <strong>de</strong> moy<strong>en</strong>nes<br />
(test <strong>de</strong> Scheffé) a été effectué.<br />
IV.B.2. Résultats : Evolution morphométrique <strong>de</strong>s villosités et <strong>de</strong>s cryptes intestinales<br />
Quel que soit le segm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'intestin grêle considéré, les hauteurs <strong>de</strong> villosités n'ont pas<br />
été affectées par l'âge au sevrage (Figure 30). En revanche, elles ont augm<strong>en</strong>té <strong>de</strong> taille <strong>en</strong>tre<br />
28 et 49 jours : 746 vs. 940 µm pour le <strong>du</strong>odénum, 544 vs. 766 µm pour le jéjunum et 357 vs.<br />
570 µm pour l'iléon. Pour le <strong>du</strong>odénum et le jéjunum, les villosités se sont allongées <strong>en</strong>tre 14<br />
et 21 jours, puis raccourcies à 28 jours (<strong>de</strong> manière non significative pour le <strong>du</strong>odénum) avant<br />
<strong>de</strong> s'accroître <strong>de</strong> nouveau <strong>en</strong> longueur. <strong>Les</strong> villosités iléales ont, quant à elles, diminué <strong>de</strong><br />
longueur <strong>en</strong>tre 14 et 28 jours, puis se sont allongées <strong>en</strong>tre 28 et 49 jours. Alors que les<br />
villosités jéjunales et iléales ont poursuivi leur allongem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 42 et 49 jours, la croissance<br />
<strong>de</strong>s villosités <strong>du</strong>odénales semblait terminée à 42 jours.<br />
L'âge au sevrage n'a pas eu d'incid<strong>en</strong>ce sur la profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s cryptes, excepté au niveau<br />
jéjunal, où les cryptes <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 ont été plus profon<strong>de</strong>s <strong>de</strong> 10% <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> 28 à<br />
49 jours (P
- 117 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
Figure 30 Evolution <strong>de</strong>s hauteurs <strong>de</strong> villosités et profon<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> cryptes le long <strong>de</strong> l'intestin<br />
grêle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage<br />
Hauteur villosités (µm)<br />
Profon<strong>de</strong>ur<br />
cryptes (µm)<br />
1400<br />
1200<br />
1000<br />
Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET; Modèle statistique général <strong>de</strong> 28 à 49 jours : valeurs <strong>de</strong> P (NS = P>0,10); Effets <strong>de</strong> l'âge : les moy<strong>en</strong>nes sans<br />
lettre <strong>en</strong> commun sont différ<strong>en</strong>tes (P
- 118 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
Figure 31 Evolution <strong>du</strong> ratio hauteur / base <strong>de</strong>s villosités le long <strong>de</strong> l'intestin grêle <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage<br />
Ratio hauteur / base villosité<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
A<br />
Age sevrage Age Interaction<br />
NS NS NS<br />
A<br />
B B<br />
**<br />
B B<br />
Lots confon<strong>du</strong>s S21<br />
S35<br />
DUODENUM JEJUNUM ILEON<br />
A A<br />
Age sevrage Age Interaction<br />
NS 0,074 NS<br />
Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET; Modèle statistique général <strong>de</strong> 28 à 49 jours : valeurs <strong>de</strong> P (NS = P>0,10); Effets <strong>de</strong> l'âge : les moy<strong>en</strong>nes sans<br />
lettre <strong>en</strong> commun sont différ<strong>en</strong>tes (P
- 119 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
Figure 32 Evolution <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong>s villosités et <strong>de</strong>s cryptes le long <strong>de</strong> l'intestin grêle <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage<br />
Surface villosités (×10 3 µm 2 )<br />
Surface<br />
cryptes (×10 3 µm 2 )<br />
600<br />
400<br />
200<br />
0<br />
0<br />
-4<br />
-8<br />
-12<br />
A<br />
AB<br />
A AB<br />
DUODENUM JEJUNUM ILEON<br />
Age sevrage Age Interaction<br />
NS
IV.B.3. Discussion<br />
° Aspects méthodologiques<br />
- 120 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
Cette technique <strong>de</strong> microdissection <strong>de</strong> la muqueuse intestinale est peu employée par<br />
rapport à la métho<strong>de</strong> plus classique, <strong>de</strong> coupe <strong>de</strong> paroi digestive après inclusion <strong>en</strong> paraffine et<br />
coloration à l'hématoxyline/éosine. Cette métho<strong>de</strong> offre pourtant <strong>de</strong>s possibilités intéressantes<br />
d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la morphologie <strong>de</strong> la muqueuse. En effet, elle permet d'apprécier la forme <strong>de</strong>s<br />
villosités et <strong>de</strong>s cryptes et une estimation plus précise <strong>de</strong> leur morphométrie. Lors <strong>de</strong> coupes<br />
histologiques, la décision <strong>de</strong> l'ori<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la coupe par rapport à chaque villosité revi<strong>en</strong>t à<br />
l'expérim<strong>en</strong>tateur. Or, il est parfois difficile d'estimer si celle-ci est c<strong>en</strong>trée sur l'apex <strong>de</strong>s<br />
villosités. Une étu<strong>de</strong> réc<strong>en</strong>te chez le lapin a d'ailleurs mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce que la microdissection<br />
donne <strong>de</strong>s valeurs numériques supérieures à celles obt<strong>en</strong>ues lors <strong>de</strong> coupes (Alves et al.,<br />
2004) : les hauteurs <strong>de</strong> villosités sont supérieures <strong>de</strong> 40 à 51% à celles mesurées lors <strong>de</strong><br />
coupes <strong>en</strong> paraffine. Une rétraction observée lors <strong>de</strong> l'inclusion <strong>en</strong> paraffine, <strong>du</strong>e à une<br />
déshydratation <strong>de</strong>s tissus, pourrait égalem<strong>en</strong>t contribuer à ces mesures plus faibles. Par<br />
ailleurs, la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> microdissection permet l'estimation <strong>de</strong>s surfaces.<br />
Cep<strong>en</strong>dant, cette métho<strong>de</strong> a <strong>de</strong> nombreuses limites dans le diagnostic pathologique, et ne<br />
permet pas l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s autres composants <strong>de</strong> la paroi digestive, à savoir la sous-muqueuse, la<br />
musculeuse et la séreuse.<br />
° Age et morphométrie <strong>de</strong> la muqueuse intestinale<br />
De 14 à 49 jours, les évolutions diverg<strong>en</strong>tes <strong>en</strong>tre l'estimation <strong>de</strong>s surfaces (augm<strong>en</strong>tation)<br />
et <strong>de</strong>s hauteurs (d'abord une diminution suivie d'une augm<strong>en</strong>tation) <strong>de</strong>s villosités intestinales<br />
suggèr<strong>en</strong>t que ce <strong>de</strong>rnier paramètre serait insuffisant pour estimer les structures villositaires <strong>de</strong><br />
la muqueuse. En effet, comme rapporté par Wiese et al. (2003), les hauteurs <strong>de</strong> villosités ne<br />
sont pas représ<strong>en</strong>tatives <strong>de</strong> la surface d'absorption, <strong>en</strong> raison <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> forme <strong>en</strong>tre<br />
villosités. Une villosité courte mais large pourra ainsi prés<strong>en</strong>ter une surface d'absorption<br />
supérieure à une villosité haute mais fine. <strong>Les</strong> résultats prés<strong>en</strong>ts montr<strong>en</strong>t un élargissem<strong>en</strong>t<br />
important <strong>de</strong>s villosités sans augm<strong>en</strong>tation importante <strong>de</strong> leur longueur au moins jusqu'à 28<br />
jours. Ainsi, <strong>de</strong> fines et <strong>en</strong> forme <strong>de</strong> doigts, les villosités évolu<strong>en</strong>t vers <strong>de</strong>s formes plus larges<br />
<strong>de</strong> feuilles ou <strong>de</strong> langues, comme déjà montré dans différ<strong>en</strong>tes étu<strong>de</strong>s (Van <strong>de</strong>r Hage, 1988;<br />
Yu et Chiou, 1997). Ce changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> forme pourrait participer à l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la<br />
résistance <strong>de</strong> la muqueuse intestinale à l'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong>, plus abrasif que le lait maternel.<br />
Ainsi, la surface <strong>de</strong>s villosités augm<strong>en</strong>te avec l'âge. Cep<strong>en</strong>dant, les valeurs absolues <strong>de</strong> ce<br />
critère doiv<strong>en</strong>t être considérées avec prud<strong>en</strong>ce car la surface représ<strong>en</strong>tée par les
- 121 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
microvillosités, l'épaisseur <strong>de</strong>s villosités et la d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> villosités par unité <strong>de</strong> surface <strong>de</strong><br />
muqueuse sont autant <strong>de</strong> paramètres non pris <strong>en</strong> compte et importants dans l'estimation <strong>de</strong>s<br />
capacités d'absorption <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong>. Ainsi, Keelan et al. (1985) ont rapporté qu'<strong>en</strong>tre <strong>de</strong>s lapins<br />
<strong>de</strong> 6 semaines et <strong>de</strong>s lapins a<strong>du</strong>ltes, les villosités <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t plus courtes mais aussi plus<br />
épaisses, ce qui con<strong>du</strong>isai<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s surfaces similaires. Malgré ces limites, nous p<strong>en</strong>sons tout<br />
<strong>de</strong> même pouvoir attribuer l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> surface observée avec l'âge à une augm<strong>en</strong>tation<br />
<strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> digestion et d'absorption <strong>de</strong> la muqueuse <strong>de</strong> l'intestin grêle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x.<br />
D'après Goodlad et al. (1991), la surface <strong>de</strong>s cryptes est corrélée avec le nombre <strong>de</strong><br />
mitoses. En partant d'une telle hypothèse, l'accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s villosités pourrait<br />
résulter <strong>en</strong> partie d'une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> cellules par les cryptes, et donc être<br />
liée à l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> ces cryptes. En effet, d'après Keelan et al. (1985), la taille<br />
<strong>de</strong>s cellules n'étant pas modifiée avec l'âge, l'accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s villosités serait une<br />
résultante <strong>de</strong> l'augm<strong>en</strong>tation <strong>du</strong> nombre d'<strong>en</strong>térocytes. Le nombre <strong>de</strong> cryptes par villosité, non<br />
évalué dans notre étu<strong>de</strong>, pourrait égalem<strong>en</strong>t évoluer avec l'âge et être <strong>en</strong> partie responsable <strong>de</strong><br />
l'accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong>s villosités.<br />
Dans cette étu<strong>de</strong>, plus le segm<strong>en</strong>t d'intestin grêle était éloigné <strong>de</strong> l'estomac, plus la<br />
hauteur et la surface <strong>de</strong>s villosités et <strong>de</strong>s cryptes intestinales étai<strong>en</strong>t faibles. <strong>Les</strong> données <strong>de</strong> la<br />
littérature sont controversées pour ce qui concerne le lapin (Chiou et al., 1994; Yu et Chiou,<br />
1997). <strong>Les</strong> modalités d'échantillonnage le long <strong>de</strong> l'intestin grêle et les procé<strong>du</strong>res analytiques<br />
non homogènes <strong>en</strong>tre les étu<strong>de</strong>s pourrai<strong>en</strong>t expliquer ces désaccords. Cep<strong>en</strong>dant, une étu<strong>de</strong><br />
réc<strong>en</strong>te (Takeuchi et Gonda, 2004) montre l'exist<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> ce même gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong><br />
villosités chez le lapin a<strong>du</strong>lte, mais avec <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ces moindres <strong>en</strong>tre segm<strong>en</strong>ts : <strong>en</strong>viron<br />
100 µm <strong>en</strong>tre 2 segm<strong>en</strong>ts consécutifs. Dans notre étu<strong>de</strong>, l'allongem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s villosités semble<br />
stoppé à partir <strong>de</strong> 42 jours dans le <strong>du</strong>odénum, contrairem<strong>en</strong>t aux <strong>de</strong>ux autres segm<strong>en</strong>ts,<br />
suggérant que les différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre segm<strong>en</strong>ts pourrai<strong>en</strong>t s'estomper après 7 semaines d'âge.<br />
Cette observation serait <strong>en</strong> accord avec <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s antérieures ayant démontré l'exist<strong>en</strong>ce d'un<br />
gradi<strong>en</strong>t proximo-distal <strong>de</strong> maturation <strong>de</strong> l'intestin grêle chez le <strong>lapereau</strong> (Toofanian et<br />
Targovski, 1982; Van <strong>de</strong>r Hage, 1988).<br />
° Age au sevrage et morphométrie <strong>de</strong> la muqueuse intestinale<br />
Dans cette étu<strong>de</strong>, l'âge au sevrage a eu une influ<strong>en</strong>ce très mo<strong>de</strong>ste sur la morphométrie <strong>de</strong><br />
la muqueuse intestinale. Pourtant, Gutiérrez et al. (2002a) avai<strong>en</strong>t observé à 35 jours <strong>de</strong>s<br />
villosités plus courtes et <strong>de</strong>s cryptes plus profon<strong>de</strong>s dans le jéjunum <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x sevrés
- 122 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
<strong>de</strong>puis 10 jours comparativem<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>core allaités. Chez le porcelet, le sevrage<br />
semble plus stressant pour la muqueuse intestinale. Une atrophie <strong>de</strong>s villosités est<br />
classiquem<strong>en</strong>t observée dans les quelques jours qui suiv<strong>en</strong>t leur sevrage. Contrairem<strong>en</strong>t au<br />
lapin, le sevrage est beaucoup plus brutal dans cette espèce. En effet, il est actuellem<strong>en</strong>t<br />
pratiqué <strong>en</strong>tre 21 et 28 jours, alors que les porcelets sembl<strong>en</strong>t n'être <strong>en</strong> mesure d'augm<strong>en</strong>ter<br />
significativem<strong>en</strong>t leur prise d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> qu'à partir <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong> 6 semaines (Aumaître et<br />
Salmon-Legagneur, 1961). L'hypothèse que cette atrophie pouvait être causée par le stress<br />
occasionné par le sevrage a été formulée. Cep<strong>en</strong>dant, aucun li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre le sevrage et les<br />
sécrétions <strong>de</strong> corticoï<strong>de</strong>s et d'adrénaline n'a pu être établi pour appuyer cette théorie<br />
(Albinsson et An<strong>de</strong>rsson, 1990). Il a égalem<strong>en</strong>t été supposé que <strong>de</strong>s facteurs prés<strong>en</strong>ts dans le<br />
lait, tels que l'EGF (Epi<strong>de</strong>rmal Growth Factor), l'insuline ou les IGF (Insulin-like Growth<br />
Factor), ou <strong>de</strong>s polyamines pourrai<strong>en</strong>t exercer une action positive sur la croissance <strong>de</strong>s<br />
villosités (Grant et al., 1990; Odle et al., 1996; Marion et al., 2002a). Dans notre étu<strong>de</strong>,<br />
l'ingestion <strong>de</strong> lait n'a pas semblé ess<strong>en</strong>tielle à la croissance <strong>de</strong>s villosités : les villosités <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x sevrés ou <strong>en</strong>core allaités ont évolué <strong>de</strong> façon similaire avec l'âge. La sousconsommation<br />
transitoire occasionnée par le sevrage <strong>du</strong> porcelet est sans doute un facteur<br />
déterminant <strong>de</strong> l'atrophie villositaire, qui serait alors ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t expliquée par un ingéré<br />
énergétique insuffisant (Spreeuw<strong>en</strong>berg et al., 2001; Marion et al., 2002b). Dans notre étu<strong>de</strong>,<br />
le raccourcissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s villosités observé à 28 jours apparaît après le début d'une ingestion<br />
significative d'alim<strong>en</strong>t granulé que les animaux soi<strong>en</strong>t sevrés ou <strong>en</strong>core allaités. Ainsi, chez le<br />
lapin, cette décroissance <strong>en</strong> hauteur <strong>de</strong>s villosités pourrait être davantage liée au début <strong>de</strong><br />
l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong>, indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la quantité ingérée. Ce raccourcissem<strong>en</strong>t<br />
pourrait être consécutif à une abrasion <strong>de</strong>s villosités par l'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> : action mécanique,<br />
hypers<strong>en</strong>sibilité transitoire à certains composants, prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> facteurs anti-<strong>nutritionnel</strong>s<br />
(Pluske et al., 1997). Cep<strong>en</strong>dant, un échantillonnage plus fréqu<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 21 et 28 jours aurait<br />
permis d'étudier si l'évolution <strong>de</strong> la hauteur <strong>de</strong>s villosités était tout à fait similaire <strong>en</strong>tre les<br />
<strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux âges au sevrage. En effet, les villosités <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés ou allaités<br />
aurai<strong>en</strong>t pu subir une évolution différ<strong>en</strong>tielle après 21 jours, mais con<strong>du</strong>isant à <strong>de</strong>s valeurs<br />
similaires à 28 jours.<br />
Dans notre étu<strong>de</strong>, les cryptes jéjunales <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés précocem<strong>en</strong>t étai<strong>en</strong>t plus<br />
profon<strong>de</strong>s comparativem<strong>en</strong>t au sevrage à 35 jours <strong>de</strong> 28 à 49 jours, mais sans incid<strong>en</strong>ce sur la<br />
morphométrie <strong>de</strong>s villosités. Ainsi, la perte d'<strong>en</strong>térocytes à l'apex <strong>de</strong>s villosités jéjunales <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x sevrés à 21 jours pourrait être accrue (sollicitation pour la digestion et l'absorption<br />
<strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts, élimination <strong>de</strong> micro-organismes, abrasion par <strong>de</strong>s composants d'origine<br />
végétale), et comp<strong>en</strong>sée par une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction d'<strong>en</strong>térocytes par les cryptes.
- 123 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
V. LES CAPACITES DE DIGESTION DES LAPEREAUX SONT MODULABLES EN FONCTION<br />
DE L'AGE AU SEVRAGE<br />
Dans ce sous-chapitre, le développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> pot<strong>en</strong>tiel <strong>en</strong>zymatique <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x âgés <strong>de</strong><br />
2 à 7 semaines sera décrit <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge auquel ils ont été sevrés (21 vs. 35 jours). Puis<br />
le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s activités ferm<strong>en</strong>taires cæcales sera étudié. <strong>Les</strong> données sont issues <strong>de</strong>s<br />
mesures et prélèvem<strong>en</strong>ts effectués au cours <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 1.<br />
Puis, l'efficacité <strong>de</strong> la digestion <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé sera déterminée <strong>en</strong> <strong>de</strong>ux temps : une<br />
première étape au cours <strong>de</strong> laquelle la digestibilité <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t sera déterminée aux niveaux<br />
iléal et fécal, puis une <strong>de</strong>uxième étape où un bilan <strong>de</strong> la digestion <strong>en</strong>dogène (fin <strong>de</strong> l'iléon) et<br />
totale (<strong>en</strong>dogène + microbi<strong>en</strong>ne) <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts nutrim<strong>en</strong>ts sera effectué pour chaque pério<strong>de</strong><br />
d'étu<strong>de</strong>. Ces données sont issues <strong>de</strong>s mesures et prélèvem<strong>en</strong>ts réalisés dans l'étu<strong>de</strong> 2.<br />
V.A. DEVELOPPEMENT DU POTENTIEL ENZYMATIQUE ENDOGENE<br />
V.A.1. Métho<strong>de</strong>s<br />
° Dosage <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes d'origine pancréatique dans le cont<strong>en</strong>u intestinal<br />
Le cont<strong>en</strong>u intestinal lyophilisé a été remis <strong>en</strong> susp<strong>en</strong>sion dans <strong>de</strong> l'eau distillée à la<br />
conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> 66,67 mg.mL -1 . Après mélange, cette susp<strong>en</strong>sion a été homogénéisée 2 fois<br />
15 secon<strong>de</strong>s à 8000 trs.min -1 (Ultra-Turrax, Janke et Kunkel, Stauf<strong>en</strong>, Allemagne) puis<br />
c<strong>en</strong>trifugée 12 minutes à 1000 g à 4°C. Le surnageant a été aliquoté dans <strong>de</strong>s epp<strong>en</strong>dorfs,<br />
conservés à -20°C jusqu'au jour <strong>du</strong> dosage. L'activité <strong>de</strong> l'amylase a été déterminée <strong>en</strong> accord<br />
avec la procé<strong>du</strong>re <strong>de</strong> Corring et Saucier (1972) : dosage <strong>de</strong> la quantité d'amidon hydrolysé <strong>en</strong><br />
30 minutes à 37°C <strong>en</strong> milieu tamponné (pH = 7,15). La quantité d'amidon non hydrolysée <strong>en</strong><br />
fin <strong>de</strong> réaction est révélée par dosage colorimétrique (solution d'io<strong>de</strong>/io<strong>du</strong>re, 580 nm).<br />
L'activité <strong>de</strong> la lipase a été déterminée par une métho<strong>de</strong> titrimétrique, utilisant le<br />
tributyrylglycérol comme substrat <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> sels biliaires (Rathelot et al., 1975) : les<br />
fonctions aci<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras libérés au cours <strong>de</strong> la réaction <strong>en</strong>zymatique sont titrées à<br />
l'ai<strong>de</strong> d'un pH-mètre <strong>en</strong>registreur (25°C, pH = 7,5). L'activité <strong>de</strong> la trypsine a été mesurée par<br />
spectrophotométrie <strong>en</strong> utilisant le N-α-b<strong>en</strong>zoyl L-arginine p-nitroanili<strong>de</strong> comme substrat dans<br />
un milieu réactionnel <strong>de</strong> pH égal à 7,9 (Lainé et al., 1993). L'absorbance <strong>de</strong> la paranitroaniline<br />
libérée est lue à 405 nm. <strong>Les</strong> mesures d'activité ayant été réalisées sur les cont<strong>en</strong>us<br />
intestinaux, la colipase n'a pas été ajoutée pour le dosage <strong>de</strong> l'activité lipasique et aucune<br />
activation n'a été nécessaire pour le dosage <strong>de</strong> la trypsine. <strong>Les</strong> activités <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes dans le<br />
cont<strong>en</strong>u intestinal (UI) sont exprimées <strong>en</strong> mg d'amidon dégradé par minute pour l'amylase, <strong>en</strong>
- 124 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
µmoles <strong>de</strong> substrat dégradé par minute pour la trypsine, et <strong>en</strong> µmoles <strong>de</strong> fonctions aci<strong>de</strong>s<br />
libérées par minute pour la lipase.<br />
° Dosage <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la muqueuse intestinale<br />
Après décongélation dans la glace, les muqueuses intestinales ont été homogénéisées 2<br />
fois 15 secon<strong>de</strong>s à 8000 trs.min -1 (Ultra-Turrax, Janke et Kunkel, Stauf<strong>en</strong>, Allemagne), à<br />
raison <strong>de</strong> 1 g <strong>de</strong> muqueuse dans 5 mL d'eau distillée. Ces homogénats ont <strong>en</strong>suite été aliquotés<br />
dans <strong>de</strong>s epp<strong>en</strong>dorfs, puis conservés à -20°C jusqu'à l'analyse <strong>en</strong>zymatique. Dans les<br />
homogénats complets <strong>de</strong> muqueuses <strong>du</strong>odénale et jéjunale, les activités <strong>de</strong> la maltase et <strong>de</strong> la<br />
saccharase ont été déterminées selon la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dahlqvist (1964), <strong>en</strong> utilisant<br />
respectivem<strong>en</strong>t le maltose et le saccharose comme substrats. Le glucose libéré après 1 heure<br />
d'incubation à 37°C a alors été révélé <strong>en</strong> utilisant l'<strong>en</strong>zyme glucose oxydase-peroxydase<br />
(RTU ® kit, bioMérieux, Marcy l'Etoile, France). La lecture <strong>de</strong> la d<strong>en</strong>sité optique <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it<br />
formé a été réalisée à 490 nm. La cinétique <strong>de</strong> libération <strong>de</strong> la para-nitroaniline à partir <strong>de</strong> la<br />
leucine-p-nitroanili<strong>de</strong>, mesurée spectrophotométriquem<strong>en</strong>t à 410 nm a permis <strong>de</strong> déterminer<br />
l'activité <strong>de</strong> l'aminopeptidase N (Maroux et al., 1973). Cette activité a été déterminée dans le<br />
surnageant après 5 minutes <strong>de</strong> c<strong>en</strong>trifugation (1000 g à 4°C). La conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> protéines<br />
<strong>de</strong>s muqueuses a été déterminée par réaction colorimétrique (562 nm) selon Pierce et Suelter<br />
(1977) sur les homogénats complets. <strong>Les</strong> activités <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la muqueuse ont été<br />
exprimées <strong>en</strong> nmoles <strong>de</strong> substrats hydrolysés par minute (UI).<br />
° Analyse <strong>de</strong>s données<br />
<strong>Les</strong> activités <strong>en</strong>zymatiques <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u intestinal ont été exprimées selon 2 modalités :<br />
l'activité relative par gramme <strong>de</strong> lyophilisat, reflétant la disponibilité <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>zyme vis-à-vis <strong>du</strong><br />
substrat, et l'activité totale rapportée au cont<strong>en</strong>u intestinal total, probablem<strong>en</strong>t plus<br />
représ<strong>en</strong>tative <strong>du</strong> niveau <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction et <strong>de</strong> sécrétion <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>zyme par le pancréas (Debray et<br />
al., 2003). <strong>Les</strong> faibles quantités <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>us intestinaux sur les très jeunes animaux n'ont pas<br />
permis d'obt<strong>en</strong>ir les résultats pour l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes : à 14 jours, seule l'activité <strong>de</strong><br />
l'amylase a été déterminée. Par ailleurs, les activités <strong>en</strong>zymatiques n'ont pas été exprimées <strong>en</strong><br />
activité totale à 14 et à 21 jours, <strong>du</strong> fait d'une mauvaise estimation <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u<br />
intraluminal total lyophilisé pour <strong>de</strong> nombreux échantillons.<br />
<strong>Les</strong> activités <strong>en</strong>zymatiques <strong>de</strong> la muqueuse intestinale ont été exprimées selon 3<br />
modalités : l'activité relative par gramme <strong>de</strong> muqueuse fraîche permettant d'évaluer les<br />
variations <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>zyme pour son substrat, l'activité spécifique rapportée au<br />
cont<strong>en</strong>u protéique <strong>de</strong> la muqueuse reflétant la spécificité d'adaptation <strong>de</strong> la muqueuse
- 125 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
intestinale, et l'activité totale pour l'<strong>en</strong>semble <strong>du</strong> segm<strong>en</strong>t digestif considéré permettant<br />
d'estimer le pot<strong>en</strong>tiel digestif total.<br />
<strong>Les</strong> données ont été analysées au moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> la procé<strong>du</strong>re GLM (SAS, 1999). <strong>Les</strong> effets <strong>de</strong><br />
l'âge au sevrage, <strong>de</strong> l'âge et <strong>de</strong> leur interaction ont été intro<strong>du</strong>its dans un modèle général <strong>de</strong> 28<br />
à 49 jours. Puis pour chaque âge, l'effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage a été analysé. De 14 à 49 jours,<br />
l'effet <strong>de</strong> l'âge a été testé pour chaque lot âge au sevrage si une interaction significative était<br />
mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce dans le modèle général, ou lots S21 et S35 confon<strong>du</strong>s dans le cas contraire,<br />
et un test <strong>de</strong> comparaisons multiples <strong>de</strong> moy<strong>en</strong>nes (test <strong>de</strong> Scheffé) a été effectué.<br />
V.A.2. Résultats : Evolution <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> l'intestin grêle<br />
° Caractéristiques <strong>de</strong> l'intestin grêle<br />
La quantité <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u intestinal lyophilisé a augm<strong>en</strong>té avec l'âge (Tableau 18). A 28<br />
jours, l'intestin grêle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 cont<strong>en</strong>ait 58% <strong>de</strong> matière sèche <strong>en</strong> plus que celui <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x S35 (P
- 126 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
Le développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> poids <strong>de</strong> la muqueuse <strong>du</strong>odénale par unité <strong>de</strong> longueur (d<strong>en</strong>sité) a<br />
différé selon l'âge au sevrage : alors qu'il a augm<strong>en</strong>té <strong>de</strong> 14 à 49 jours pour les <strong>lapereau</strong>x S35,<br />
celui <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 s'est accru <strong>de</strong> 14 à 28 jours puis est resté stable. Ainsi, la d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> la<br />
muqueuse <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 était supérieure <strong>de</strong> 18% à 28 jours (P
- 127 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
L'âge au sevrage n'a pas affecté l'activité relative <strong>de</strong> la lipase (Figure 33). En revanche,<br />
l'activité relative amylolytique t<strong>en</strong>dait à être inférieure dans le cont<strong>en</strong>u <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 <strong>de</strong><br />
28 à 49 jours (-18%, P=0,051). L'activité relative <strong>de</strong> la trypsine <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 a été<br />
inférieure <strong>de</strong> 31% à celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35, mais uniquem<strong>en</strong>t à 49 jours (P
- 128 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
Figure 35 Evolution <strong>de</strong>s activités relatives <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la muqueuse intestinale <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage<br />
Activité <strong>de</strong> la maltase<br />
UI / mg <strong>de</strong> muqueuse<br />
Activité <strong>de</strong> la saccharase<br />
UI / mg <strong>de</strong> muqueuse<br />
Activité <strong>de</strong> l'aminopeptidase N<br />
UI / mg <strong>de</strong> muqueuse<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
10<br />
8<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
A<br />
A<br />
A<br />
B<br />
**<br />
A<br />
B<br />
DUODENUM JEJUNUM<br />
Age au sevrage Age Interaction<br />
NS NS 0.064<br />
A AB<br />
**<br />
**<br />
B<br />
b b<br />
AB AB AB<br />
a<br />
ab ab a<br />
A<br />
B<br />
A<br />
B<br />
A<br />
Age au sevrage Age Interaction<br />
NS NS NS<br />
†<br />
Lots confon<strong>du</strong>s S21<br />
S35<br />
B<br />
Age au sevrage Age Interaction<br />
NS 0,071 0,10); Effets <strong>de</strong> l'âge : les moy<strong>en</strong>nes sans lettre <strong>en</strong> commun sont différ<strong>en</strong>tes (P
- 129 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35 à 28 et 35 jours au niveau <strong>du</strong>odénal (×2,5 et ×2,1 respectivem<strong>en</strong>t,<br />
P
- 130 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
L'évolution <strong>de</strong>s activités spécifiques <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la muqueuse intestinale (Figure 36)<br />
est assez similaire à celle décrite précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t pour les activités relatives. Concernant les<br />
évolutions avec l'âge, les différ<strong>en</strong>ces majeures concern<strong>en</strong>t la maltase <strong>du</strong>odénale, dont l'activité<br />
a augm<strong>en</strong>té progressivem<strong>en</strong>t jusqu'à 28 jours, puis est restée stable jusqu'à 49 jours, lorsque<br />
exprimée relativem<strong>en</strong>t au cont<strong>en</strong>u protéique <strong>de</strong> la muqueuse. L'activité spécifique <strong>de</strong><br />
l'aminopeptidase N <strong>du</strong>odénale a égalem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>té quelques variations par rapport à l'activité<br />
relative : l'activité spécifique est <strong>de</strong>meurée stable <strong>en</strong>tre 14 et 49 jours dans le lot S21. En<br />
revanche, dans le lot S35, cette activité a augm<strong>en</strong>té <strong>de</strong> la valeur la plus basse à 35 jours à la<br />
valeur la plus haute à 42 jours (×2,6) pour l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> étudiée.<br />
D'une manière générale, l'évolution avec l'âge <strong>de</strong>s activités <strong>en</strong>zymatiques totales (pour<br />
l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s portions <strong>du</strong>odénale et jéjunale, donc 1/5 et 3/5 <strong>de</strong> l'intestin grêle,<br />
respectivem<strong>en</strong>t) a différé selon le segm<strong>en</strong>t intestinal considéré : alors que les activités<br />
<strong>en</strong>zymatiques n'ont plus varié après le sevrage dans le <strong>du</strong>odénum (à partir <strong>de</strong> 28 jours pour les<br />
<strong>lapereau</strong>x S21 et à partir <strong>de</strong> 42 jours pour les <strong>lapereau</strong>x S35), celles-ci ont continué à<br />
augm<strong>en</strong>ter dans le jéjunum (Figure 37).<br />
<strong>Les</strong> activités <strong>en</strong>zymatiques totales <strong>de</strong> la muqueuse <strong>du</strong>odénale et <strong>de</strong> la muqueuse jéjunale,<br />
<strong>en</strong> plus <strong>de</strong> sou<strong>ligne</strong>r les différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux âges au sevrage déjà observées pour les<br />
activités spécifiques et relatives, ont révélé <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ces au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers sta<strong>de</strong>s étudiés<br />
(Figure 37). Ainsi, l'activité maltasique totale <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 était <strong>de</strong> 28% inférieure à 42<br />
jours (P
- 131 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
Figure 37 Evolution <strong>de</strong>s activités totales <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong>s muqueuses <strong>du</strong>odénale et jéjunale<br />
<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage<br />
Activité <strong>de</strong> la maltase<br />
UI ×10 3<br />
Activité <strong>de</strong> la saccharase<br />
UI × 10 3<br />
Activité <strong>de</strong> l'aminopeptidase N<br />
UI × 10 3<br />
160<br />
120<br />
80<br />
40<br />
0<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
0<br />
A A<br />
a b<br />
A<br />
A<br />
**<br />
AB<br />
bc<br />
A<br />
** *<br />
A<br />
A AB C BC<br />
b b b<br />
a<br />
†<br />
DUODENUM JEJUNUM<br />
Age au sevrage Age Interaction<br />
NS
- 132 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
V.A.3. Résultats : Un milieu d'action <strong>de</strong> l'équipem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>zymatique différ<strong>en</strong>t, évolution<br />
<strong>du</strong> pH stomacal <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage<br />
Le pH <strong>de</strong> l'estomac a prés<strong>en</strong>té une évolution avec l'âge très différ<strong>en</strong>te selon l'âge au<br />
sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x (Figure 38).<br />
A 14 et 21 jours, les valeurs <strong>de</strong> pH étai<strong>en</strong>t comprises <strong>en</strong>tre 4,9 et 5,3 dans le fun<strong>du</strong>s et<br />
l'antrum. Ensuite, le pH fundique <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 a décru <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 2 unités puis atteint<br />
une valeur stable à partir <strong>de</strong> 35 jours autour <strong>de</strong> 1,5-1,6. En revanche, celui <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35 a<br />
décru l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t jusqu'à 35 jours <strong>en</strong> se maint<strong>en</strong>ant à <strong>de</strong>s valeurs supérieures à 4, puis a chuté à<br />
42 jours à <strong>de</strong>s valeurs similaires à celles <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21. Au niveau <strong>de</strong> l'antrum, le pH <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x S21 s'est stabilisé dès 28 jours à <strong>de</strong>s valeurs comprises <strong>en</strong>tre 1,2 et 1,5. Celui <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x S35 a chuté <strong>en</strong>tre 21 et 28 jours à un premier pallier autour <strong>de</strong> 2,5, puis atteint à 42<br />
jours les valeurs <strong>de</strong> pH <strong>de</strong> l'estomac <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21.<br />
Figure 38 Evolution <strong>du</strong> pH stomacal, fundique et antral, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x<br />
pH <strong>du</strong> fun<strong>du</strong>s<br />
7<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
0<br />
14 21 28 35 42 49 14 21 28 35 42 49<br />
Age (j) Age (j)<br />
Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET; Modèle statistique général <strong>de</strong> 28 à 49 jours : valeurs <strong>de</strong> P (NS = P>0,10); Effets <strong>de</strong> l'âge : les moy<strong>en</strong>nes sans<br />
lettre <strong>en</strong> commun sont différ<strong>en</strong>tes (P
- 133 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
2003). De même, l'augm<strong>en</strong>tation avec l'âge <strong>de</strong> l'activité lipasique dans l'intestin grêle, quoique<br />
moins importante, pourrait découler d'une pro<strong>du</strong>ction/sécrétion accrue <strong>de</strong> lipase par le<br />
pancréas (Corring et al., 1972; Debray et al., 2003). Cep<strong>en</strong>dant, il est surpr<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> ne pas<br />
avoir noté <strong>de</strong> chute après sevrage <strong>de</strong> l'activité <strong>de</strong> la lipase, comme l'avai<strong>en</strong>t observé Dojană et<br />
al. (1998) : <strong>en</strong> effet, d'un lait riche <strong>en</strong> lipi<strong>de</strong>s, le <strong>lapereau</strong> évolue vers une ration soli<strong>de</strong><br />
beaucoup moins riche <strong>en</strong> matières grasses. Ce phénomène pourrait être expliqué par le fait que<br />
la digestion <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s <strong>du</strong> lait est déjà amorcée dans l'estomac sous l'action <strong>de</strong> la lipase<br />
gastrique (Perret, 1980). Cette <strong>en</strong>zyme, qui prés<strong>en</strong>te la particularité d'être très active chez le<br />
lapin, hydrolyse préfér<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t les aci<strong>de</strong>s gras à chaînes courtes et moy<strong>en</strong>nes (Perret,<br />
1982; DeNigris et al., 1988; Moreau et al., 1988a; Rogalska et al., 1990), composés<br />
majoritaires <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine (Smith et al., 1968; Demarne et al., 1978). Ainsi, la lipase<br />
pancréatique pourrait pr<strong>en</strong>dre le relais <strong>de</strong> la lipase gastrique lorsque le régime alim<strong>en</strong>taire <strong>du</strong><br />
<strong>lapereau</strong> évolue <strong>du</strong> lait vers l'alim<strong>en</strong>t granulé, dont les lipi<strong>de</strong>s sont ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t composés<br />
d'aci<strong>de</strong>s gras à longues chaînes. En effet, l'activité <strong>de</strong> la lipase gastrique décroît avec l'âge<br />
(Bernadac et al., 1991; Dojană et al., 1998). La chute <strong>de</strong> l'activité relative <strong>de</strong> la trypsine<br />
observée <strong>en</strong>tre 21 et 28 jours dans notre étu<strong>de</strong> pourrait correspondre à la diminution <strong>de</strong><br />
l'activité <strong>de</strong> la trypsine dans le pancréas que Corring et al. (1972) avai<strong>en</strong>t observée <strong>en</strong>tre 7 et<br />
28 jours. Par la suite, cette pro<strong>du</strong>ction/sécrétion pancréatique semble accrue (Corring et al.,<br />
1972; Debray et al., 2003), ce qui est <strong>en</strong> accord avec nos résultats montrant une augm<strong>en</strong>tation<br />
avec l'âge <strong>de</strong> l'activité totale <strong>de</strong> la trypsine dans le cont<strong>en</strong>u luminal.<br />
Dans notre étu<strong>de</strong>, les activités spécifiques <strong>de</strong>s disaccharidases ont augm<strong>en</strong>té chez le<br />
jeune, jusqu'à atteindre un plateau à 28 jours. Peu d'étu<strong>de</strong>s ont été consacrées au<br />
développem<strong>en</strong>t post-natal <strong>de</strong>s activités <strong>en</strong>zymatiques <strong>de</strong> la muqueuse <strong>de</strong> l'intestin grêle chez le<br />
lapin, et les conclusions sont assez diverg<strong>en</strong>tes. Alors que Dojană et al. (1998) rapport<strong>en</strong>t une<br />
diminution <strong>de</strong> l'activité maltasique <strong>en</strong>tre 15 et 43 jours, aussi bi<strong>en</strong> au niveau <strong>du</strong>odénal que<br />
jéjunal, Debray et al. (2003) démontr<strong>en</strong>t un accroissem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 25, 32 et 42 jours <strong>de</strong> cette<br />
activité dans le jéjunum. Concernant la saccharase, Keelan et al. (1985) ont observé un<br />
accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> ses activités spécifiques jéjunale et iléale <strong>en</strong>tre 21 et 42 jours, âge auquel les<br />
niveaux d'activité <strong>de</strong> l'a<strong>du</strong>lte sembl<strong>en</strong>t atteints. Ces activités disaccharadiques étant dirigées<br />
contre <strong>de</strong>s composés fournis par l'alim<strong>en</strong>t granulé (hydrolyse <strong>du</strong> maltose, issu <strong>de</strong> la digestion<br />
<strong>de</strong> l'amidon, et <strong>du</strong> saccharose), il n'est pas incohér<strong>en</strong>t que leurs activités <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />
quantitativem<strong>en</strong>t importantes parallèlem<strong>en</strong>t à une ingestion significative d'alim<strong>en</strong>t granulé<br />
soli<strong>de</strong>. Après 28 jours, l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s activités <strong>en</strong>zymatiques totales, et donc <strong>du</strong> pot<strong>en</strong>tiel<br />
<strong>de</strong> digestion global, serait principalem<strong>en</strong>t <strong>du</strong>e à l'allongem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'intestin grêle et à la
- 134 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
d<strong>en</strong>sification <strong>de</strong> la muqueuse (stagnation <strong>de</strong>s activités spécifiques et relatives, et<br />
accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s activités <strong>en</strong>zymatiques totales).<br />
A notre connaissance, aucune étu<strong>de</strong> ne rapporte l'évolution post-natale <strong>de</strong> l'activité <strong>de</strong><br />
l'aminopeptidase N chez le lapin. L'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> son activité à partir <strong>de</strong> 28 jours pourrait<br />
suggérer que cette <strong>en</strong>zyme est plutôt impliquée dans la digestion <strong>de</strong> protéines d'origine<br />
végétale. Son activité se développe considérablem<strong>en</strong>t dans le jéjunum, contrairem<strong>en</strong>t au<br />
<strong>du</strong>odénum où elle stagne. Dans le <strong>du</strong>odénum, les protéines sont soumises <strong>en</strong> premier lieu à<br />
l'action <strong>de</strong>s sécrétions pancréatiques. <strong>Les</strong> pepti<strong>de</strong>s alors libérés pourrai<strong>en</strong>t être hydrolysés dans<br />
un <strong>de</strong>uxième temps dans les parties plus postérieures <strong>de</strong> l'intestin grêle par les <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la<br />
muqueuse.<br />
° Age au sevrage et activités <strong>en</strong>zymatiques dans l'intestin grêle<br />
L'âge au sevrage n'a pas influ<strong>en</strong>cé le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s activités <strong>en</strong>zymatiques d'origine<br />
pancréatique dans le cont<strong>en</strong>u intestinal. Pourtant, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s antérieures avai<strong>en</strong>t montré une<br />
activité inconstamm<strong>en</strong>t accrue <strong>de</strong> la lipase, <strong>de</strong> la trypsine (Corring et al., 1972) et <strong>de</strong> l'amylase<br />
(Gutiérrez et al., 2002a) dans le pancréas <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x sevrés plus précocem<strong>en</strong>t. Cep<strong>en</strong>dant,<br />
cet accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s activités <strong>en</strong>zymatiques dans le pancréas n'implique pas que celles <strong>du</strong><br />
cont<strong>en</strong>u intestinal augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t. En effet, la conc<strong>en</strong>tration d'<strong>en</strong>zymes dans le cont<strong>en</strong>u intestinal<br />
à un mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la journée va dép<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> outre <strong>de</strong> la cinétique <strong>de</strong> libération <strong>de</strong> celles-ci par le<br />
pancréas dans le <strong>du</strong>odénum, <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> matières prés<strong>en</strong>tes dans l'intestin grêle et <strong>de</strong> leur<br />
inactivation par les protéases intestinales. La cinétique <strong>de</strong> libération <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes a peut-être<br />
différé <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux groupes d'animaux, certains ayant reçu <strong>du</strong> lait maternel 3 heures avant<br />
l'abattage, les autres ayant ingéré <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 3 heures et <strong>de</strong> façon<br />
probablem<strong>en</strong>t plus ét<strong>en</strong><strong>du</strong>e dans le temps.<br />
En revanche, les activités <strong>en</strong>zymatiques <strong>de</strong> la muqueuse intestinale ont été fortem<strong>en</strong>t<br />
influ<strong>en</strong>cées par l'âge au sevrage, et stimulées, au moins à 28 jours, par une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong><br />
l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong>. Cette stimulation est certainem<strong>en</strong>t le fruit d'un apport accru <strong>de</strong><br />
substrats par l'alim<strong>en</strong>t. Pourtant, Gutiérrez et al. (2002a) avai<strong>en</strong>t observé <strong>de</strong>s activités<br />
spécifiques maltasique et saccharasique plus faibles à 35 jours sur <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés <strong>de</strong>puis<br />
10 jours, comparativem<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>core allaités. L'activité accrue <strong>de</strong><br />
l'aminopeptidase N pourrait résulter davantage <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s protéines et/ou pepti<strong>de</strong>s à<br />
digérer que <strong>de</strong> leur quantité. En effet, à 28 jours, l'ingéré <strong>de</strong> protéines brutes est similaire que<br />
les <strong>lapereau</strong>x soi<strong>en</strong>t sevrés ou <strong>en</strong>core allaités. Comme les <strong>en</strong>zymes d'origine pancréatique ne<br />
sembl<strong>en</strong>t pas très stimulées par une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé, les<br />
<strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la muqueuse intestinale pourrai<strong>en</strong>t exercer un effet comp<strong>en</strong>sateur. Ainsi, Catala
- 135 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
(1980) avait observé un accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> la maltase et <strong>de</strong> la glucoamylase <strong>de</strong> la<br />
muqueuse digestive, lorsque le canal pancréatique <strong>de</strong>s lapins était ligaturé. Cep<strong>en</strong>dant, cet<br />
accroissem<strong>en</strong>t était très variable dans le temps, et selon le segm<strong>en</strong>t intestinal considéré, et le<br />
délai <strong>en</strong>tre la ligature <strong>du</strong> canal et la première mesure réalisée était <strong>de</strong> 2 semaines. Il est<br />
égalem<strong>en</strong>t possible que la détermination <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes d'origine pancréatique dans<br />
le cont<strong>en</strong>u intestinal soit soumise à davantage <strong>de</strong> variations que les <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la muqueuse,<br />
car plus s<strong>en</strong>sibles au flux <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts (donc à l'heure <strong>de</strong> l'abattage par exemple), aux<br />
phénomènes <strong>de</strong> digestion et d'inactivation par les protéases intestinales.<br />
Cette réponse fonctionnelle précoce <strong>de</strong> la muqueuse digestive semble sans répercussions<br />
sur les activités <strong>en</strong>zymatiques ultérieures, excepté pour les activités totales. En effet, les<br />
activités totales <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la bor<strong>du</strong>re <strong>en</strong> brosse intestinale sembl<strong>en</strong>t négativem<strong>en</strong>t<br />
affectées à 49 jours par un sevrage précoce. Ce phénomène est ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t expliqué par<br />
une d<strong>en</strong>sité plus faible <strong>de</strong> la muqueuse <strong>du</strong>odénale et jéjunale <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à 21 jours.<br />
Ainsi, le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la muqueuse intestinale pourrait être affecté par l'âge au sevrage,<br />
même si nous n'avons pas souligné <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ces, liées à l'âge au sevrage, dans le<br />
développem<strong>en</strong>t morphologique <strong>de</strong>s villosités et <strong>de</strong>s cryptes intestinales à 49 jours. Cep<strong>en</strong>dant,<br />
la d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong>s villosités et <strong>de</strong>s cryptes par unité <strong>de</strong> surface, le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la lamina<br />
propria pourrai<strong>en</strong>t avoir influ<strong>en</strong>cé le poids <strong>de</strong> la muqueuse par unité <strong>de</strong> longueur.<br />
° Limites<br />
L'évaluation <strong>de</strong>s activités <strong>en</strong>zymatiques dans différ<strong>en</strong>ts compartim<strong>en</strong>ts digestifs est<br />
seulem<strong>en</strong>t un indicateur <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> digestion, et <strong>de</strong> l'adaptation <strong>de</strong> celles-ci à<br />
l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t alim<strong>en</strong>taire. En effet, l'activité réelle <strong>de</strong>s hydrolases va dép<strong>en</strong>dre <strong>de</strong><br />
nombreux facteurs : conditions <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales (température, pH…), leur propre digestion<br />
et donc inactivation par <strong>de</strong>s protéases, l'accès au substrat (conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> celui-ci, vitesse <strong>de</strong><br />
transit <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u digestif…)…<br />
Ainsi, le pH stomacal à 28 et 35 jours est très fortem<strong>en</strong>t conditionné par le statut<br />
<strong>nutritionnel</strong>. Pour <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à 35 jours, le pH avoisine la valeur <strong>de</strong> 5 chez le jeune,<br />
comm<strong>en</strong>ce à décroître dès 28 jours, puis chute fortem<strong>en</strong>t après le sevrage. Lorsque les<br />
<strong>lapereau</strong>x sont sevrés précocem<strong>en</strong>t, cette chute <strong>de</strong> pH est in<strong>du</strong>ite dès le sevrage, <strong>de</strong> manière<br />
cep<strong>en</strong>dant un peu plus progressive au niveau <strong>du</strong> fun<strong>du</strong>s. Zomborszky-Kovács et al. (2000) ont<br />
montré cette même évolution avec l'âge <strong>du</strong> pH gastrique. Le lait maternel exercerait ainsi un<br />
pouvoir tampon au niveau <strong>de</strong> l'estomac. En effet, les travaux <strong>de</strong> Perret (1982) montr<strong>en</strong>t que le<br />
pH <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u gastrique <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x s'acidifie l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t après une chute rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> 7,15 (pH<br />
moy<strong>en</strong> <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine) à 5,5 <strong>en</strong> 90 min après la tétée. Ainsi, huit heures après l'allaitem<strong>en</strong>t,
- 136 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
le pH est <strong>en</strong>core supérieur à 5,2, puis atteint 24 heures après une valeur <strong>de</strong> 2,25. Il est très<br />
probable que d'autres caractéristiques <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales à divers niveaux <strong>du</strong> tractus digestif<br />
soi<strong>en</strong>t modifiées par le statut <strong>nutritionnel</strong> <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x, et puiss<strong>en</strong>t ainsi influ<strong>en</strong>cer l'activité<br />
hydrolytique <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes digestives.<br />
La détermination <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> digestion <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t par les <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong>vrait nous<br />
permettre <strong>de</strong> relier ces différ<strong>en</strong>ts élém<strong>en</strong>ts et d'argum<strong>en</strong>ter nos hypo<strong>thèses</strong>.<br />
V.B. DEVELOPPEMENT DU POTENTIEL ENZYMATIQUE BACTERIEN ET DE L'ACTIVITE FERMENTAIRE DANS LE<br />
CÆCUM<br />
V.B.1. Métho<strong>de</strong>s<br />
° Dosage <strong>de</strong>s activités fibrolytiques bactéri<strong>en</strong>nes<br />
<strong>Les</strong> activités fibrolytiques <strong>de</strong>s bactéries cæcales ont été déterminées selon une procé<strong>du</strong>re<br />
précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t décrite (Jehl et al., 1996) : extraction <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes bactéri<strong>en</strong>nes et dosage <strong>de</strong>s<br />
activités <strong>de</strong>s polysaccharidases.<br />
Deux cycles <strong>de</strong> congélation/décongélation <strong>du</strong> prélèvem<strong>en</strong>t cæcal conservé dans un<br />
tampon MES-DTT (cf. page 100) ont été réalisés afin <strong>de</strong> fragiliser les parois bactéri<strong>en</strong>nes.<br />
Puis la solution <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal a été soumise à <strong>de</strong>s ultrasons avec un désintégrateur MSE<br />
Sonirep 150 (MSE instrum<strong>en</strong>ts, Crawley) <strong>de</strong> manière à libérer les <strong>en</strong>zymes associées aux<br />
parois <strong>de</strong>s microorganismes (4 cycles <strong>de</strong> 30 secon<strong>de</strong>s séparés <strong>de</strong> 30 secon<strong>de</strong>s sous flux <strong>de</strong><br />
dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone, à 4°C). Après c<strong>en</strong>trifugation (15 minutes, 20000 g, 4°C), le surnageant a<br />
été aliquoté sous atmosphère <strong>de</strong> CO2 et conservé à -80°C.<br />
<strong>Les</strong> activités cellulolytique, pectinolytique et xylanolytique ont <strong>en</strong>suite été<br />
déterminées <strong>en</strong> dosant la quantité <strong>de</strong> sucres ré<strong>du</strong>cteurs libérés après incubation <strong>de</strong>s extraits<br />
<strong>en</strong>zymatiques avec, respectivem<strong>en</strong>t, <strong>de</strong>s substrats <strong>de</strong> carboxyméthylcellulose, <strong>de</strong> pectine<br />
d'agrume et <strong>de</strong> xylane <strong>de</strong> bouleau (60 minutes, 39°C, pH 6,5). <strong>Les</strong> quantités <strong>de</strong> sucres<br />
ré<strong>du</strong>cteurs libérées ont été dosées suivant la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lever (1977) : dosage colorimétrique<br />
à 410 nm <strong>du</strong> complexe coloré formé <strong>en</strong>tre les sucres ré<strong>du</strong>cteurs et l'aci<strong>de</strong> hydrazi<strong>de</strong> p-<br />
hydroxyb<strong>en</strong>zoïque. <strong>Les</strong> activités cellulolytique, pectinolytique et xylanolytique ont été<br />
exprimées par rapport au cont<strong>en</strong>u cæcal sec, <strong>en</strong> µmoles <strong>de</strong> glucose, d'aci<strong>de</strong> galacturonique et<br />
<strong>de</strong> xylose libérées par heure (UI).<br />
° Détermination <strong>de</strong>s activités ferm<strong>en</strong>taires <strong>de</strong> la flore cæcale<br />
<strong>Les</strong> pro<strong>du</strong>its issus <strong>de</strong>s ferm<strong>en</strong>tations bactéri<strong>en</strong>nes ont été dosés dans le cont<strong>en</strong>u cæcal :<br />
ammoniaque et aci<strong>de</strong>s gras volatils. Le pH cæcal a <strong>de</strong> plus été mesuré.
- 137 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
<strong>Les</strong> conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils ont été déterminées par chromatographie <strong>en</strong><br />
phase gazeuse (CP9000, Chrompack, Middleburg, Pays-Bas) selon la métho<strong>de</strong> décrite par<br />
Jouany (1982) adaptée à une colonne semi-capillaire <strong>de</strong> diamètre 0,53 mm et <strong>de</strong> 25 m <strong>de</strong> long<br />
(étalon interne : aci<strong>de</strong> 4-méthyl valérique). <strong>Les</strong> conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> acétate, propionate, butyrate<br />
et <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils mineurs (valérate, isobutyrate et isovalérate) ont été déterminées.<br />
La conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> azote ammoniacal a été mesurée à l'ai<strong>de</strong> d'un auto-analyseur<br />
(Technicon, Dumont, France). Après c<strong>en</strong>trifugation <strong>du</strong> prélèvem<strong>en</strong>t cæcal, une dialyse placée<br />
<strong>en</strong> début <strong>de</strong> chaîne permet une bonne séparation <strong>de</strong> l'ammoniaque <strong>de</strong>s contaminants<br />
év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts dans le surnageant. L'ammoniaque est <strong>en</strong>suite dosée selon la<br />
procé<strong>du</strong>re <strong>de</strong> Verdouw et al. (1978), basée sur la formation d’un indophénol <strong>en</strong>tre l’ion<br />
ammonium et le salicylate <strong>de</strong> sodium <strong>en</strong> milieu alcalin, et <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l’ion chlorure<br />
(dichloroisocyanurate <strong>de</strong> sodium). La quantité <strong>de</strong> complexe formée est alors mesurée par<br />
colorimétrie à 660 nm.<br />
° Analyse <strong>de</strong>s données<br />
Ces dosages n'ont pas été réalisés à 14 jours, faute <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal <strong>en</strong> quantité<br />
suffisante. <strong>Les</strong> activités <strong>en</strong>zymatiques bactéri<strong>en</strong>nes cæcales ont été exprimées selon 2<br />
modalités : l'activité relative par gramme <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u sec, reflétant la disponibilité <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>zyme<br />
vis-à-vis <strong>du</strong> substrat, et l'activité totale rapportée au cont<strong>en</strong>u cæcal sec total, plus<br />
représ<strong>en</strong>tative <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> digestion bactéri<strong>en</strong>nes globales. <strong>Les</strong> conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s<br />
gras volatils et <strong>en</strong> ammoniaque ont été exprimées <strong>en</strong> mmol.L -1 <strong>de</strong> la phase aqueuse <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u<br />
cæcal.<br />
<strong>Les</strong> données ont été analysées au moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> la procé<strong>du</strong>re GLM (SAS, 1999). <strong>Les</strong> effets <strong>de</strong><br />
l'âge au sevrage, <strong>de</strong> l'âge et leur interaction ont été intro<strong>du</strong>its dans un modèle général <strong>de</strong> 28 à<br />
49 jours. Puis pour chaque âge, l'effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage a été analysé. De 21 à 49 jours,<br />
l'effet <strong>de</strong> l'âge a été testé pour chaque lot âge au sevrage si une interaction significative était<br />
mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce dans le modèle général, ou lots S21 et S35 confon<strong>du</strong>s dans le cas contraire,<br />
et un test <strong>de</strong> comparaisons multiples <strong>de</strong> moy<strong>en</strong>nes (test <strong>de</strong> Scheffé) a été effectué.<br />
V.B.2. Résultats : Evolution <strong>de</strong>s activités fibrolytiques bactéri<strong>en</strong>nes<br />
<strong>Les</strong> activités fibrolytiques bactéri<strong>en</strong>nes ont prés<strong>en</strong>té une variabilité très importante<br />
(Figure 39). En effet, les coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> variations étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> 72% pour les<br />
activités relatives et <strong>de</strong> 75% pour les activités totales, et se sont échelonnés <strong>de</strong> 36 à 165%<br />
selon l'âge et l'âge au sevrage considérés. Quelques indivi<strong>du</strong>s ont <strong>de</strong> plus prés<strong>en</strong>té <strong>de</strong>s activités<br />
xylanolytique et cellulolytique nulles. L'abs<strong>en</strong>ce d'activité xylanolytique a été observée à 21
- 138 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
jours (1 <strong>lapereau</strong>/lot), puis à 49 jours (2 <strong>lapereau</strong>x S21). L'abs<strong>en</strong>ce d'activité cellulolytique a<br />
été observée à tous les âges, mais plus particulièrem<strong>en</strong>t à 21 jours (3 <strong>lapereau</strong>x S21 et 2<br />
<strong>lapereau</strong>x S35) et à 49 jours (3 <strong>lapereau</strong>x S21 et 1 <strong>lapereau</strong> S35).<br />
Figure 39 Activités <strong>en</strong>zymatiques bactéri<strong>en</strong>nes dans le cont<strong>en</strong>u cæcal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong><br />
fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage<br />
Activité pectinolytique<br />
Activité cellulolytique Activité xylanolytique<br />
220<br />
200<br />
180<br />
160<br />
140<br />
120<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
0<br />
140<br />
120<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
0<br />
-20<br />
40<br />
20<br />
0<br />
-20<br />
A<br />
A<br />
A<br />
AB<br />
AB<br />
A<br />
ACTIVITES RELATIVES<br />
(UI.g -1 <strong>de</strong> MS.h -1 )<br />
B<br />
Age au sevrage Age Interaction<br />
0,065
- 139 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
Contrairem<strong>en</strong>t à l'activité relative cellulolytique, dont le niveau est resté stable et faible<br />
<strong>en</strong>tre 14 et 49 jours, les activités relatives pectinolytique et xylanolytique ont évolué avec<br />
l'âge : après un accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 21 à 35 jours, celles-ci se sont stabilisées jusqu'à 49 jours<br />
(Figure 39). <strong>Les</strong> activités relatives cellulolytique et xylanolytique t<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t à être inférieures<br />
<strong>de</strong> 28 à 49 jours chez les <strong>lapereau</strong>x S21, comparativem<strong>en</strong>t aux <strong>lapereau</strong>x S35 (-27% et -26%,<br />
P=0,063 et P=0,065, respectivem<strong>en</strong>t). L'activité pectinolytique, <strong>en</strong> revanche, n'a pas été<br />
affectée par l'âge au sevrage.<br />
Pour ce qui concerne les activités totales (rapportées au cont<strong>en</strong>u sec total <strong>du</strong> cæcum),<br />
l'activité pectinolytique a évolué significativem<strong>en</strong>t avec l'âge : dans les 2 lots, elle a augm<strong>en</strong>té<br />
<strong>en</strong>tre 21 et 35 jours (×23,5), puis est <strong>de</strong>meurée stable jusqu'à 49 jours. L'activité <strong>de</strong> la xylanase<br />
a montré une évolution similaire, mais aucune différ<strong>en</strong>ce significative <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>ts âges<br />
<strong>de</strong> prélèvem<strong>en</strong>ts n'a été mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce. L'activité cellulolytique a augm<strong>en</strong>té <strong>en</strong>tre 21 et 42<br />
jours (×7,7, P
- 140 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
Tableau 19 Evolution <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong><br />
l’âge au sevrage<br />
Caractéristique<br />
Matière sèche,<br />
%<br />
S21<br />
S35<br />
AGV totaux, S21<br />
mmol.L -1 <strong>de</strong> la phase<br />
aqueuse S35<br />
AGV mineurs, S21<br />
mmol.L -1 <strong>de</strong> la phase<br />
aqueuse S35<br />
Ratio<br />
S21<br />
propionate / butyrate<br />
S35<br />
Age (j) Valeurs <strong>de</strong> P *<br />
21 28 35 42 49<br />
19,7 a<br />
± 2,5<br />
± 4,7 23,9 b<br />
21,8<br />
51,5<br />
72,8<br />
± 2,9<br />
± 13,0<br />
± 16,9 81,0<br />
± 21,5<br />
0,5 a<br />
± 0,2<br />
± 0,4 0,7 b<br />
1,3<br />
2,25<br />
0,62<br />
± 0,2<br />
± 0,13<br />
± 0,36 0,65<br />
± 0,32<br />
21,9<br />
± 2,2<br />
22,1<br />
± 2,8<br />
61,2<br />
± 14,4<br />
74,2<br />
± 19,2<br />
0,6<br />
± 0,2<br />
0,8<br />
± 0,2<br />
0,54<br />
± 0,12<br />
0,82<br />
± 0,55<br />
21,3<br />
± 2,2<br />
22,8<br />
± 1,9<br />
71,1<br />
± 16,6<br />
64,3<br />
± 12,4<br />
0,7<br />
± 0,2<br />
0,6<br />
± 0,1<br />
0,45<br />
± 0,11<br />
0,42<br />
± 0,10<br />
20,9<br />
± 1,1<br />
21,6<br />
± 1,3<br />
69,2<br />
± 19,0<br />
67,2<br />
± 11,5<br />
0,7<br />
± 0,1<br />
0,7<br />
± 0,1<br />
0,40<br />
± 0,09<br />
0,38<br />
± 0,07<br />
Age au<br />
sevrage Age<br />
Inter-<br />
action<br />
** NS *<br />
NS NS NS<br />
* NS *<br />
NS NS NS<br />
* Valeurs <strong>du</strong> modèle général <strong>de</strong> 28 à 49 jours : NS P
Figure 40 Evolution <strong>de</strong>s proportions molaires <strong>de</strong> l'acétate,<br />
<strong>du</strong> propionate et <strong>du</strong> butyrate <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
<strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage<br />
% d'aci<strong>de</strong>s gras volatils <strong>du</strong> cæcum<br />
(<strong>en</strong> % molaire <strong>de</strong>s AGV totaux)<br />
90<br />
85<br />
80<br />
75<br />
20<br />
15<br />
10<br />
Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET; Modèle statistique général <strong>de</strong> 28 à 49 jours : valeurs <strong>de</strong> P<br />
(NS = P>0,10); Effets <strong>de</strong> l'âge : les moy<strong>en</strong>nes sans lettre <strong>en</strong> commun sont différ<strong>en</strong>tes pour<br />
un aci<strong>de</strong> gras donné (P
- 142 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
L'âge au sevrage n'a eu aucune incid<strong>en</strong>ce sur le pH <strong>du</strong> cæcum. En revanche, les<br />
conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> ammoniaque <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 étai<strong>en</strong>t inférieures à celles<br />
<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35 <strong>en</strong>tre 28 et 42 jours, et particulièrem<strong>en</strong>t à 28 et à 42 jours (-43% et -32%,<br />
P
- 143 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
sont contrastés à propos <strong>de</strong> l'effet <strong>de</strong> l'âge sur le développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> pot<strong>en</strong>tiel fibrolytique<br />
bactéri<strong>en</strong>. Pinheiro et al. (2001) ont montré <strong>de</strong>s activités fibrolytiques relatives stables <strong>en</strong>tre 6<br />
et 10 semaines, puis un accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> celles-ci <strong>en</strong>tre 10 et 24 semaines d'âge. Debray<br />
(2002) a observé une diminution <strong>de</strong> ces activités relatives <strong>en</strong>tre 25 et 32 jours, suivie d'une<br />
stabilisation, alors que Gid<strong>en</strong>ne et al. (2002) ont <strong>en</strong> premier lieu observé une augm<strong>en</strong>tation<br />
<strong>en</strong>tre 25 et 34 jours avant une stabilisation <strong>en</strong>tre 34 et 44 jours.<br />
° Age au sevrage et activités bactéri<strong>en</strong>nes cæcales<br />
L'âge au sevrage a modifié quelques paramètres <strong>de</strong> l'activité microbi<strong>en</strong>ne. Ainsi, la<br />
conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> ammoniaque a diminué plus tôt chez les <strong>lapereau</strong>x sevrés à 21 jours,<br />
phénomène pouvant être expliqué par différ<strong>en</strong>ts mécanismes : flux cæcal <strong>de</strong> protéines plus<br />
faible, meilleure digestion <strong>de</strong>s protéines et <strong>de</strong> l'absorption <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its d'hydrolyse, et/ou<br />
utilisation plus importante <strong>de</strong> l'ammoniaque par la microflore cæcale. Padilha et al., (1995)<br />
avai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t constaté une diminution <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration cæcale <strong>en</strong> ammoniaque après le<br />
sevrage. En revanche, d'autres auteurs n'ont observé aucune évolution <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong><br />
ammoniaque après le sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x (Debray, 2002; Gid<strong>en</strong>ne et al., 2002).<br />
Contrairem<strong>en</strong>t à la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils totaux, le profil ferm<strong>en</strong>taire a été<br />
affecté par l'âge au sevrage. <strong>Les</strong> proportions <strong>de</strong> propionate et les conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras<br />
volatils mineurs étai<strong>en</strong>t plus faibles à 28 et 35 jours dans le cæcum <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à 21<br />
jours, <strong>en</strong> accord avec ce que Xiccato et al. (2003) ont précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t décrit. La proportion <strong>en</strong><br />
acétate a, quant à elle, été plus importante chez ces mêmes animaux. Contrairem<strong>en</strong>t à nos<br />
résultats, une diminution plus rapi<strong>de</strong> <strong>du</strong> ratio propionate/butyrate, liée à une proportion plus<br />
faible <strong>du</strong> propionate parmi les AGV totaux, avait été rapportée par ces mêmes auteurs, quand<br />
l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé par les <strong>lapereau</strong>x était stimulée.<br />
Certaines étu<strong>de</strong>s ont montré une chute <strong>du</strong> pH cæcal plus rapi<strong>de</strong> pour <strong>de</strong>s lapins dont<br />
l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé était stimulée (Piattoni et al., 1999; Di Meo et al., 2003; Xiccato<br />
et al., 2003), probablem<strong>en</strong>t expliquée, <strong>du</strong> moins <strong>en</strong> partie, par une conc<strong>en</strong>tration accrue <strong>en</strong><br />
aci<strong>de</strong>s gras volatils (Di Meo et al., 2003; Xiccato et al., 2003).<br />
Dans notre étu<strong>de</strong>, les activités cellulolytique et xylanolytique relatives t<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t à être<br />
inférieures <strong>de</strong> 28 à 49 jours lorsque les <strong>lapereau</strong>x étai<strong>en</strong>t sevrés à 21 jours. Quand elles ont été<br />
exprimées par rapport au cont<strong>en</strong>u cæcal total, plus représ<strong>en</strong>tatif <strong>du</strong> pot<strong>en</strong>tiel fibrolytique, ces<br />
activités t<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t à être abaissées. Ainsi, les pot<strong>en</strong>tialités <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à 21<br />
jours à digérer les fibres pourrai<strong>en</strong>t être amoindries.
- 144 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
Ces différ<strong>en</strong>ces in<strong>du</strong>ites par l'âge au sevrage suggèr<strong>en</strong>t que les populations constitutives<br />
<strong>de</strong> la microflore cæcale serai<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes pour un âge donné <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x allaités et<br />
<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés, probablem<strong>en</strong>t dans leur composition mais sûrem<strong>en</strong>t dans leur<br />
dénombrem<strong>en</strong>t et leurs proportions relatives. En effet, Padilha et al. (1995) avai<strong>en</strong>t établi une<br />
relation étroite <strong>en</strong>tre la composition <strong>de</strong> la microflore et les paramètres <strong>de</strong> ferm<strong>en</strong>tation avant et<br />
après le sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x. La quantité et la nature <strong>de</strong>s substrats parv<strong>en</strong>ant au cæcum,<br />
probablem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes selon l'âge au sevrage, pourrai<strong>en</strong>t influ<strong>en</strong>cer la composition <strong>de</strong> la<br />
flore et les ferm<strong>en</strong>tations microbi<strong>en</strong>nes.<br />
V.C. EVALUATION DE L'EFFICACITE DE LA DIGESTION : DIGESTIBILITES ILEALE ET FECALE<br />
L'estimation <strong>de</strong> l'efficacité <strong>de</strong> la digestion <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé par les <strong>lapereau</strong>x a été<br />
réalisée <strong>en</strong> <strong>de</strong>ux étapes. Au cours <strong>de</strong> la première étape, la digestibilité <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts<br />
composants <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t a été évaluée : digestibilité iléale permettant d'estimer le r<strong>en</strong><strong>de</strong>m<strong>en</strong>t<br />
<strong>de</strong> la digestion <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t par les sécrétions <strong>en</strong>dogènes <strong>de</strong> l'animal principalem<strong>en</strong>t<br />
(ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>zymatiques), et digestibilité fécale permettant d'évaluer le r<strong>en</strong><strong>de</strong>m<strong>en</strong>t total<br />
<strong>de</strong> la digestion <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t (action conjointe <strong>de</strong> la digestion <strong>en</strong>dogène <strong>de</strong> l'animal et <strong>de</strong> la<br />
digestion microbi<strong>en</strong>ne principalem<strong>en</strong>t cæcale). Dans un <strong>de</strong>uxième temps, la réalisation <strong>de</strong><br />
bilans digestifs, par la détermination <strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts ingérées et digérées par le<br />
<strong>lapereau</strong> <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> son statut <strong>nutritionnel</strong>, a permis d'évaluer les capacités <strong>de</strong> digestion<br />
<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x. Deux pério<strong>de</strong>s ont été étudiées : 24-28 jours, et 38-42 jours (correspondant aux<br />
pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong>s fèces).<br />
<strong>Les</strong> analyses <strong>de</strong> composition chimique réalisées sur le cont<strong>en</strong>u iléal ou les fèces sont<br />
celles précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t décrites pour l'analyse <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts (cf. page 98). Le prétraitem<strong>en</strong>t<br />
amylolytique pour le dosage <strong>de</strong>s fibres par la métho<strong>de</strong> séqu<strong>en</strong>tielle <strong>de</strong> Van Soest et al. (1991)<br />
n'a cep<strong>en</strong>dant pas été effectué dans les cont<strong>en</strong>us.<br />
V.C.1. Métho<strong>de</strong>s<br />
° Evaluation <strong>de</strong> la digestibilité iléale<br />
(a) Principe<br />
Pour estimer la digestibilité iléale, un marqueur inerte a été incorporé à une conc<strong>en</strong>tration<br />
connue dans l'alim<strong>en</strong>t. Nous avons choisi l'ytterbium, une terre rare <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong>s<br />
lanthani<strong>de</strong>s (Bernard et Doreau, 2000). En effet, il semble que son emploi chez le lapin soit<br />
beaucoup plus approprié que celui <strong>du</strong> Cr2O3 (Blas et al., 2000).
- 145 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
Ce marqueur, non absorbé dans le tractus digestif, permet après détermination <strong>de</strong> sa<br />
conc<strong>en</strong>tration dans le cont<strong>en</strong>u iléal d'estimer la digestibilité <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts composants <strong>de</strong><br />
l'alim<strong>en</strong>t selon la formule suivante, <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant l'amidon pour exemple (i : conc<strong>en</strong>tration dans<br />
l'iléon, a : conc<strong>en</strong>tration dans l'alim<strong>en</strong>t) :<br />
Digestibilité iléale amidon = 1- [amidon]i * [ytterbium]a<br />
[amidon]a * [ytterbium]i<br />
(b) Incorporation <strong>de</strong> l'ytterbium dans l'alim<strong>en</strong>t<br />
L'ytterbium a été incorporé dans l'alim<strong>en</strong>t selon la procé<strong>du</strong>re détaillée par García et al.<br />
(1999). La préparation <strong>de</strong>s particules marquées a été effectuée à partir <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé<br />
standard issu <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 1. <strong>Les</strong> lipi<strong>de</strong>s et l'amidon ont été éliminés par <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> lavage<br />
à ébullition avec une lessive <strong>en</strong> poudre <strong>du</strong> commerce et <strong>de</strong> l'amylase thermostable<br />
(Termamyl ® ). <strong>Les</strong> particules ont été récupérées après tamisage (0,1 mm <strong>de</strong> diamètre). Le<br />
marquage a <strong>en</strong>suite été effectué <strong>en</strong> plongeant ces particules <strong>de</strong> fibres dans une solution<br />
d'oxy<strong>de</strong> d'ytterbium (Yb2O3, 56 g.L -1 d'HCl 1M) à un pH <strong>de</strong> 3,75. Puis l'immersion <strong>de</strong>s<br />
particules marquées dans une solution d'aci<strong>de</strong> citrique à pH 2,5 (1,2 g d'aci<strong>de</strong> citrique pour<br />
100 g <strong>de</strong> particules <strong>de</strong> fibres) a permis d'éliminer le marqueur lié à <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> faible affinité.<br />
Après rinçage puis séchage à 50°C, les particules <strong>de</strong> fibres marquées ont été incorporées dans<br />
l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>stiné aux <strong>lapereau</strong>x (cf. composition page 99).<br />
(c) Dosage <strong>de</strong> l'ytterbium dans l'alim<strong>en</strong>t et les cont<strong>en</strong>us<br />
Au cours <strong>de</strong>s abattages, les cont<strong>en</strong>us iléaux ont été prélevés puis lyophilisés. A 28 jours,<br />
le prélèvem<strong>en</strong>t iléal représ<strong>en</strong>te un pool <strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong> 3 <strong>lapereau</strong>x par portée, et à 42<br />
jours <strong>de</strong> 2 <strong>lapereau</strong>x par cage (cf. page 100 pour la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s prélèvem<strong>en</strong>ts). Après une<br />
minéralisation à 550°C, les échantillons d'alim<strong>en</strong>t ou <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>us préalablem<strong>en</strong>t broyés ont été<br />
solubilisés dans une solution <strong>de</strong> HNO3 1,5N et <strong>de</strong> KCl à 2%, portés à ébullition p<strong>en</strong>dant 3<br />
minutes, puis filtrés. L'ytterbium a <strong>en</strong>suite été dosé par spectrométrie d'absorption atomique<br />
(Solaar M S4, Thermo Electron, Waltham, MA), <strong>en</strong> référ<strong>en</strong>ce à <strong>de</strong>s gammes d'ytterbium<br />
réalisées sur <strong>de</strong>s matrices id<strong>en</strong>tiques (alim<strong>en</strong>t ou cont<strong>en</strong>u).<br />
Pour les analyses <strong>de</strong> composition chimique, seules les t<strong>en</strong>eurs <strong>en</strong> amidon et <strong>en</strong> protéines<br />
brutes ont pu être déterminées dans les cont<strong>en</strong>us iléaux <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> faibles quantités <strong>de</strong><br />
cont<strong>en</strong>us.
- 146 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
° Evaluation <strong>de</strong> la digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te : problèmes méthodologiques chez le jeune<br />
(a) Métho<strong>de</strong> europé<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce pour évaluer la digestibilité <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts<br />
La métho<strong>de</strong> europé<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce (Perez et al., 1995) évalue la digestibilité fécale <strong>de</strong>s<br />
différ<strong>en</strong>ts composants <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t par le bilan (ingéré-excrété)/ingéré sur une pério<strong>de</strong> définie<br />
d'au moins 4 jours, suite à une pério<strong>de</strong> d'adaptation à l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 7 jours. Elle est raisonnée<br />
pour <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x d'au moins 42 jours au début <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> d'adaptation. Cette métho<strong>de</strong><br />
repose sur l'hypothèse que l'excrété <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> collecte correspond à l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t<br />
sur cette même pério<strong>de</strong>. Elle suppose donc que l'ingestion <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x est stable, ainsi que<br />
les phénomènes <strong>de</strong> digestion. Or, jusqu'à 49 jours d'âge, ces hypo<strong>thèses</strong> ne sont pas vérifiées.<br />
(b) Une situation instable : profils d'ingestion et d'excrétion<br />
La Figure 42 met <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce que l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t et l'excrétion <strong>de</strong> fèces que nous<br />
avons mesurées ne sont pas stables sur les pério<strong>de</strong>s étudiées, et notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 21 et 28<br />
jours. Ainsi, pour cette première pério<strong>de</strong>, la consommation d'alim<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>te <strong>de</strong> 59,9% et <strong>de</strong><br />
92,6% <strong>en</strong>tre 24 et 28 jours, alors que l'excrétion <strong>de</strong> fèces augm<strong>en</strong>te <strong>de</strong> 95,5% et <strong>de</strong> 154,3%,<br />
respectivem<strong>en</strong>t pour les lots S21 et S35. Pour la <strong>de</strong>uxième pério<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong>, alors que<br />
l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>te <strong>de</strong> 3,2% et <strong>de</strong> 13,3% <strong>en</strong>tre 38 et 42 jours, l'excrétion <strong>de</strong> fèces<br />
augm<strong>en</strong>te <strong>de</strong> 10,8% et <strong>de</strong> 23,7%, respectivem<strong>en</strong>t pour les lots S21 et S35.<br />
Figure 42 Profils d'ingestion d'alim<strong>en</strong>t et d'excrétion <strong>de</strong> fèces par les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction<br />
<strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> l’âge au sevrage<br />
Ingestion d'alim<strong>en</strong>t et excrétion <strong>de</strong> fèces <strong>en</strong> g<br />
<strong>de</strong> MS.j -1 /cage <strong>de</strong> 9 <strong>lapereau</strong>x<br />
350<br />
300<br />
250<br />
200<br />
150<br />
100<br />
50<br />
0<br />
Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET.<br />
Ingestion S21 Ingestion S35 Excrétion S35 Excrétion S21<br />
0<br />
21-22 22-23 23-24 24-25 25-26 26-27 27-28 35-36 36-37 37-38 38-39 39-40 40-41 41-42<br />
Pério<strong>de</strong> (j) Pério<strong>de</strong> (j)<br />
L'ingestion calculée sur une pério<strong>de</strong> donnée ne correspond pas à l'excrété sur cette même<br />
pério<strong>de</strong>. En effet, l'alim<strong>en</strong>t ingéré doit transiter par le tractus digestif, y subir les phénomènes<br />
digestifs, puis la fraction non absorbée sera alors excrétée. Ainsi, l'application <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong><br />
Ingestion d'alim<strong>en</strong>t et excrétion <strong>de</strong> fèces <strong>en</strong> g<br />
<strong>de</strong> MS.j -1 /cage <strong>de</strong> 4 <strong>lapereau</strong>x<br />
360<br />
300<br />
240<br />
180<br />
120<br />
60
- 147 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
europé<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce chez le jeune con<strong>du</strong>it à <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> digestibilités élevées par<br />
rapport à celles <strong>de</strong> l'a<strong>du</strong>lte, <strong>en</strong> surestimant la quantité d'alim<strong>en</strong>t ingérée par rapport à la<br />
quantité <strong>de</strong> fèces excrétée (Debray et al., 2003). Alors que les valeurs quotidi<strong>en</strong>nes <strong>de</strong><br />
"digestibilité" <strong>de</strong> la matière sèche vari<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 65 à 70% au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> 38-42 jours, elles<br />
oscill<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 72 et 80% <strong>en</strong>tre 24 et 28 jours (Figure 43). De plus, ces valeurs diminu<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
cours <strong>de</strong> pério<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong>, phénomène <strong>en</strong> désaccord avec ce qui est classiquem<strong>en</strong>t observé chez<br />
les mammifères, qui développ<strong>en</strong>t progressivem<strong>en</strong>t leurs capacités à digérer l'alim<strong>en</strong>t qui leur<br />
est distribué. La surestimation <strong>de</strong> l'ingéré ou la sous-estimation <strong>de</strong> l'excrété expliquerai<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
partie ces valeurs élevées. Une prise <strong>en</strong> compte <strong>du</strong> temps <strong>de</strong> transit s'avère donc une correction<br />
indisp<strong>en</strong>sable chez le jeune.<br />
Figure 43 Bilan quotidi<strong>en</strong> <strong>de</strong> la "digestibilité" <strong>de</strong> la matière sèche <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
fonction <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
Bilan quotidi<strong>en</strong> <strong>de</strong> la "digestibilité"<br />
<strong>de</strong> la MS (%)<br />
85<br />
80<br />
75<br />
70<br />
65<br />
60<br />
55<br />
Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET.<br />
S21 S35<br />
PERIODE 1 PERIODE 2<br />
85<br />
55<br />
24-25 25-26 26-27 27-28 38-39 39-40 40-41 41-42<br />
(c) Deux métho<strong>de</strong>s supplém<strong>en</strong>taires afin d'évaluer l'efficacité digestive<br />
Décaler la pério<strong>de</strong> d'ingestion par rapport à la pério<strong>de</strong> d'excrétion<br />
Afin <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte le temps <strong>de</strong> transit dans les calculs <strong>de</strong> digestibilité, nous avons<br />
choisi <strong>de</strong> décaler la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t par rapport à celle <strong>de</strong> l'excrétion<br />
<strong>de</strong> fèces. <strong>Les</strong> mesures <strong>du</strong> temps <strong>de</strong> transit moy<strong>en</strong> chez le jeune faisant défaut à la littérature,<br />
nous avons pris pour référ<strong>en</strong>ce les données <strong>du</strong> lapin a<strong>du</strong>lte, établissant à <strong>en</strong>viron 20 heures le<br />
temps <strong>de</strong> transit moy<strong>en</strong>. Nous avons donc décalé la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> l'ingestion <strong>de</strong> 24<br />
heures par rapport à celle <strong>de</strong> la récolte <strong>de</strong> fèces. Par exemple, les fèces collectées <strong>en</strong>tre 24 et<br />
25 jours d'âge, ont correspon<strong>du</strong> à l'alim<strong>en</strong>t ingéré <strong>en</strong>tre 23 et 24 jours.<br />
Ainsi, les valeurs <strong>de</strong> "digestibilité" <strong>de</strong> la matière sèche sur les <strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s et pour les<br />
<strong>de</strong>ux lots âge au sevrage ont oscillé <strong>en</strong>tre 64 et 71% (Figure 44).<br />
80<br />
75<br />
70<br />
65<br />
60<br />
Pério<strong>de</strong> (j) Pério<strong>de</strong> (j)
- 148 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
Figure 44 Bilan quotidi<strong>en</strong> <strong>de</strong> la "digestibilité" <strong>de</strong> la matière sèche <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
fonction <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x, <strong>en</strong> décalant<br />
d'une journée la pério<strong>de</strong> d'ingestion<br />
Bilan quotidi<strong>en</strong> <strong>de</strong> la "digestibilité"<br />
<strong>de</strong> la MS (%)<br />
85<br />
80<br />
75<br />
70<br />
65<br />
60<br />
55<br />
Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET.<br />
S21 S35<br />
PERIODE 1 85<br />
PERIODE 2<br />
55<br />
23-24 24-25 25-26 26-27 37-38 38-39 39-40 40-41<br />
Utiliser l'ytterbium comme marqueur inerte<br />
Ayant réalisé le marquage <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t avec <strong>de</strong> l'ytterbium afin <strong>de</strong> déterminer la<br />
digestibilité iléale <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t, nous avons décidé d'appliquer cette même métho<strong>de</strong> pour<br />
l'évaluation <strong>de</strong> la digestibilité fécale. En effet, celle-ci permet <strong>de</strong> s'affranchir <strong>de</strong>s quantités<br />
ingérées et excrétées, problème majeur dans l'évaluation <strong>de</strong> la digestibilité fécale chez le<br />
jeune. Ainsi, les conc<strong>en</strong>trations d'ytterbium dans les fèces ont été mesurées, et la même<br />
formule que celle utilisée pour la digestibilité iléale a été appliquée (cf. page 144).<br />
Pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte le lait maternel<br />
Un autre facteur méritait d'être considéré. En effet, les <strong>lapereau</strong>x <strong>du</strong> lot S35 ingérai<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>core <strong>du</strong> lait maternel au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> 24-28 jours. Il était donc possible qu'une<br />
fraction <strong>de</strong> la matière organique retrouvée dans les fèces soit d'origine lactée. Une seule étu<strong>de</strong>,<br />
à notre connaissance, s'est intéressée à la digestibilité fécale <strong>du</strong> lait maternel chez le lapin<br />
(Parigi-Bini et al., 1991). La matière organique, les protéines brutes, la matière grasse et<br />
l'énergie serai<strong>en</strong>t digestibles à 98,6%, 97,3%, 101,3% et 99,7%, respectivem<strong>en</strong>t. Chez le veau<br />
<strong>de</strong> 3 à 8 semaines nourri à la poudre <strong>de</strong> lait écrémé séché par atomisation et <strong>en</strong>richie<br />
notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> suif, amidon et lactose, les valeurs <strong>de</strong> digestibilité fécale vari<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 92% et<br />
96% pour la matière organique, les matières grasses et les protéines. Plus <strong>de</strong> 94% <strong>de</strong> ces<br />
matières sont digérées à la fin <strong>de</strong> l'iléon (Guilloteau et al., 1986). Afin <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte<br />
une év<strong>en</strong>tuelle fraction lactée indigestible dans les fèces, nous avons donc réestimé les valeurs<br />
<strong>de</strong> digestibilité <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts composants <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> émettant plusieurs hypo<strong>thèses</strong> : une<br />
80<br />
75<br />
70<br />
65<br />
60<br />
Pério<strong>de</strong> (j) Pério<strong>de</strong> (j)
- 149 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
digestibilité pour l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s composants <strong>du</strong> lait à 97%, 95% et 90% afin d'étudier<br />
l'évolution <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> digestibilité <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t dans le lot S35.<br />
N'ayant pu effectuer cette même correction pour les digestibilités iléales, ce paramètre est<br />
donc à considérer avec prud<strong>en</strong>ce pour le lot S35 à 28 jours.<br />
° Analyse <strong>de</strong>s données<br />
Pour chaque série d'abattage, à 28 et à 42 jours, une analyse <strong>de</strong> variance a été réalisée afin<br />
<strong>de</strong> tester l'effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage sur les valeurs <strong>de</strong> digestibilité iléale (procé<strong>du</strong>re GLM, SAS<br />
(1999)).<br />
Pour chaque pério<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la digestibilité fécale, une analyse <strong>de</strong> variance (procé<strong>du</strong>re<br />
GLM, SAS (1999)) a été réalisée avec un modèle incluant les effets <strong>de</strong> l'âge au sevrage, <strong>de</strong> la<br />
métho<strong>de</strong> utilisée et <strong>de</strong> leur interaction, ainsi qu'un effet <strong>de</strong> la cage intra-lot âge au sevrage. <strong>Les</strong><br />
effets <strong>de</strong> l'âge au sevrage ont alors été testés par rapport à la variabilité rési<strong>du</strong>elle <strong>en</strong>tre cages<br />
(modèle <strong>en</strong> split-plot). Des comparaisons multiples <strong>de</strong> moy<strong>en</strong>nes ont été réalisées avec le test<br />
<strong>de</strong> Scheffé. Pour chaque métho<strong>de</strong> indivi<strong>du</strong>ellem<strong>en</strong>t, l'effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage a égalem<strong>en</strong>t été<br />
analysé.<br />
V.C.2. Résultats : Digestibilité iléale <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t à 28 et à 42 jours<br />
Le Tableau 20 prés<strong>en</strong>te les valeurs <strong>de</strong> digestibilités iléales obt<strong>en</strong>ues à 28 et à 42 jours <strong>en</strong><br />
fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x.<br />
Tableau 20 Digestibilité iléale <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé à 28 et à 42 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au<br />
sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
Conc<strong>en</strong>tration iléale <strong>en</strong> MS<br />
S21 S35<br />
A 28 jours A 42 jours<br />
CVr,<br />
%<br />
Valeur<br />
<strong>de</strong> P<br />
S21 S35<br />
Ytterbium (mg.g -1 ) 0,43 0,37 15,6 NS 0,41 0,48 20,8 NS<br />
Amidon (g.100g -1 ) 1,5 1,6 24,3 NS 1,3 1,4 8,8 NS<br />
Protéines brutes (g.100g -1 ) 13,8 14,9 8,8 NS 16,5 14,9 15,4 NS<br />
Digestibilité iléale (%)<br />
Matière organique 61,8 55,9 10,6 NS 60,4 65,9 10,4 †<br />
Amidon 94,8 93,4 2,0 NS 95,2 95,6 1,0 NS<br />
Protéines brutes 72,6 65,6 8,3 † 65,3 70,9 12,6 NS<br />
Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques; Effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage : NS P>0,10, † P
- 150 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
Aucune différ<strong>en</strong>ce significative n'a été mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce à 28 jours <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux âges au<br />
sevrage. Seule une t<strong>en</strong>dance à une meilleure digestibilité <strong>de</strong>s protéines <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t par les<br />
<strong>lapereau</strong>x S21, comparativem<strong>en</strong>t aux <strong>lapereau</strong>x S35 (+10,7%, P=0,085), a été soulignée.<br />
A 42 jours, aucune différ<strong>en</strong>ce significative n'a été mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux lots,<br />
hormis une t<strong>en</strong>dance <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 à prés<strong>en</strong>ter une digestibilité moindre <strong>de</strong> la matière<br />
organique (-8,4%, P=0,097).<br />
V.C.3. Résultats : Digestibilité fécale <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 24 et 28 jours, et <strong>en</strong>tre 38 et<br />
42 jours<br />
° Entre 24 et 28 jours<br />
Le Tableau 21 repr<strong>en</strong>d les caractéristiques <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s employées afin<br />
d'estimer la digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé.<br />
Tableau 21 Caractéristiques <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s d'évaluation <strong>de</strong> la<br />
digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te pour la pério<strong>de</strong> 24-28 jours, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au<br />
sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
Métho<strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce<br />
(24-28j)*<br />
Métho<strong>de</strong> décalée<br />
(23-27j)*<br />
Métho<strong>de</strong><br />
ytterbium<br />
S21 S35 S21 S35 S21 S35<br />
Nombre <strong>de</strong> lapins/cage 9 9 9 9 9 9<br />
Ingéré sec d'alim<strong>en</strong>t/cage (g) 1062 547 859 422 - -<br />
Excrété sec <strong>de</strong> fèces/cage (g) 261 142 261 142 - -<br />
Ytterbium (mg.g -1 <strong>de</strong> fèces secs) - - - - 0,53 0,51<br />
* Pério<strong>de</strong> d'ingestion mesurée; Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques.<br />
Aucune interaction <strong>en</strong>tre la métho<strong>de</strong> utilisée et l'âge au sevrage n'a été mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce,<br />
excepté pour les lipi<strong>de</strong>s (Tableau 22). Le test <strong>de</strong> comparaisons multiples <strong>de</strong> Scheffé a montré<br />
que la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce diffère <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux autres métho<strong>de</strong>s (P
- 151 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
Lorsque l'effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage est évalué indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t pour chaque métho<strong>de</strong>, la<br />
plupart <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> digestibilité sont supérieures <strong>de</strong> 1 à 6 points pour les <strong>lapereau</strong>x sevrés à<br />
21 jours, comparativem<strong>en</strong>t aux <strong>lapereau</strong>x sevrés à 35 jours. Cep<strong>en</strong>dant cette différ<strong>en</strong>ce est<br />
significative ou non selon la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> détermination <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> digestibilité. <strong>Les</strong> trois<br />
métho<strong>de</strong>s sont <strong>en</strong> accord sur la signification statistique <strong>de</strong> l'effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage pour<br />
seulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>ux paramètres : la digestibilité <strong>de</strong> l'amidon qui n'est pas significativem<strong>en</strong>t<br />
affectée par l'âge au sevrage, et la digestibilité <strong>de</strong>s matières grasses <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t qui est<br />
supérieure pour les <strong>lapereau</strong>x S21 à celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35.<br />
Tableau 22 Digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts composants <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé <strong>de</strong><br />
24 à 28 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> utilisée et <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
Dig. (%)<br />
Métho<strong>de</strong><br />
référ<strong>en</strong>ce<br />
Métho<strong>de</strong><br />
décalée<br />
Métho<strong>de</strong><br />
ytterbium<br />
S21 S35 S21 S35 S21 S35<br />
CVr,<br />
%<br />
Age au<br />
sevrage<br />
Valeur <strong>de</strong> P<br />
Métho<strong>de</strong><br />
MO 75,1 ≈ 73,9 69,0 > 66,0 68,3 = 67,0 2,3 ** *** NS<br />
PB 83,1 ≈ 81,7 79,0 > 76,1 78,5 = 76,8 1,5 * *** NS<br />
MG 88,4 a > 82,1 c 85,5 b > 76,6 d 85,2 b > 77,2 d<br />
1,5 *** *** **<br />
Amidon 98,5 = 98,5 98,1 = 98,0 98,1 = 98,1 0,1 NS *** NS<br />
NDF 48,6 = 47,5 36,2 > 31,5 34,8 = 33,6 8,3 † *** NS<br />
ADF 41,0 = 39,2 26,7 > 20,6 25,1 = 23,0 13,0 * *** NS<br />
Energie 74,2 > 72,7 68,0 > 64,4 67,3 = 65,5 2,4 ** *** NS<br />
Interaction<br />
Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques; MO : matière organique, PB : protéines brutes, MG : matières grasses, NDF : neutral <strong>de</strong>terg<strong>en</strong>t fiber, ADF : acid<br />
<strong>de</strong>terg<strong>en</strong>t fiber, Effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage pour chaque métho<strong>de</strong> : = P>0,10, ≈ P P0,10, † P
Tableau 23 Caractéristiques <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong><br />
employée pour corriger la digestibilité <strong>de</strong><br />
l'alim<strong>en</strong>t granulé <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la digestibilité<br />
supposée <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine<br />
- 152 -<br />
Métho<strong>de</strong> décalée<br />
S21 S35<br />
Nombre <strong>de</strong> lapins/cage 9 9<br />
Ingéré sec d'alim<strong>en</strong>t/cage (g) 859 422<br />
Ingéré sec <strong>de</strong> lait/cage* (g) - 258<br />
Excrété sec <strong>de</strong> fèces/cage (g) 261 142<br />
*Consommation : moy<strong>en</strong>ne (J23+J24) + moy<strong>en</strong>ne (J24+J25) + moy<strong>en</strong>ne<br />
(J25+J26) + moy<strong>en</strong>ne (J26+J27)<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
Plus la digestibilité supposée <strong>du</strong> lait augm<strong>en</strong>tait, plus les valeurs <strong>de</strong> digestibilité <strong>de</strong>s<br />
nutrim<strong>en</strong>ts d'origine végétale étai<strong>en</strong>t importantes dans le lot S35 (Tableau 24). Ainsi, <strong>de</strong><br />
supérieures dans le lot S21 quand la digestibilité <strong>du</strong> lait était supposée <strong>de</strong> 100%, ces valeurs<br />
sont <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ues similaires <strong>en</strong>tre les 2 lots, puis supérieures dans le lot S35 parallèlem<strong>en</strong>t à la<br />
diminution <strong>de</strong> la digestibilité supposée <strong>du</strong> lait maternel. Cette inversion a été plus ou moins<br />
rapi<strong>de</strong> selon le composant alim<strong>en</strong>taire considéré : pour l'énergie et la matière organique,<br />
l'inversion <strong>de</strong>s conclusions concernant l'effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage sur leur digestibilité s'est<br />
effectuée pour une estimation <strong>de</strong> la digestibilité <strong>du</strong> lait à 90%. Cette inversion a eu lieu pour<br />
une digestibilité <strong>du</strong> lait comprise <strong>en</strong>tre 95 et 97% pour les protéines, et dès 97% pour les<br />
lipi<strong>de</strong>s.<br />
Tableau 24 Digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé <strong>de</strong> 24 à 28 jours par la<br />
métho<strong>de</strong> décalée selon la digestibilité supposée <strong>du</strong> lait et <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x<br />
Dig. (%)<br />
Digestibilité<br />
100%<br />
S21 S35<br />
CVr,<br />
%<br />
Digestibilité<br />
97%<br />
S21 S35<br />
CVr,<br />
%<br />
Digestibilité<br />
95%<br />
S21 S35<br />
CVr,<br />
%<br />
Digestibilité<br />
90%<br />
S21 S35<br />
MO 69,0 > 66,0 2,8 69,0 = 67,9 2,9 69,0 = 69,2 3,2 69,0 < 72,4 4,0<br />
PB 79,0 > 76,1 2,3 79,0 ≈ 81,1 3,2 79,0 < 84,4 3,9 79,0 < 92,7 6,1<br />
MG 85,5 > 76,6 4,3 85,5 < 94,3 4,5 85,5 < 106,0 7,3 85,5 < 135,4 13,7<br />
Energie 68,0 > 64,4 2,8 68,0 = 67,1 3,1 68,0 = 69,0 3,5 68,0 < 73,6 4,8<br />
Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques; MO : matière organique, PB : protéines brutes, MG : matières grasses; Effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage pour chaque<br />
métho<strong>de</strong> : = P>0,10; ≈ P P
° Entre 38 et 42 jours<br />
- 153 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
Le Tableau 25 prés<strong>en</strong>te les caractéristiques <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s utilisées afin<br />
d'évaluer la digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé.<br />
Tableau 25 Caractéristiques <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s d'évaluation <strong>de</strong> la<br />
digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te pour la pério<strong>de</strong> 38-42 jours, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au<br />
sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
Métho<strong>de</strong><br />
référ<strong>en</strong>ce<br />
(38-42)*<br />
Métho<strong>de</strong><br />
décalée<br />
(37-41)*<br />
Métho<strong>de</strong><br />
ytterbium<br />
S21 S35 S21 S35 S21 S35<br />
Nombre <strong>de</strong> lapins/cage 4 4 4 4 4 4<br />
Ingéré sec d'alim<strong>en</strong>t/cage (g) 1282 1375 1236 1304 - -<br />
Excrété sec <strong>de</strong> fèces/cage (g) 400 438 400 438 - -<br />
Ytterbium (mg.g -1 <strong>de</strong> fèces secs) - - - - 0,52 0,58<br />
* Pério<strong>de</strong> d'ingestion mesurée; Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques<br />
Des interactions importantes <strong>en</strong>tre la métho<strong>de</strong> et l'âge au sevrage ont été mises <strong>en</strong><br />
évid<strong>en</strong>ce pour l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te obt<strong>en</strong>ues <strong>en</strong>tre 38 et 42<br />
jours (Tableau 26).<br />
Tableau 26 Digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong> l’alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 38 à 42 jours selon la métho<strong>de</strong><br />
utilisée et <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
Dig. (%)<br />
Métho<strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce<br />
Métho<strong>de</strong><br />
décalée<br />
Métho<strong>de</strong><br />
ytterbium<br />
S21 S35 S21 S35 S21 S35<br />
CVr,<br />
%<br />
Valeur <strong>de</strong> P<br />
Age au<br />
sevrage Métho<strong>de</strong><br />
Interaction<br />
MO 68,5 a = 67,8 ab 67,3 a = 66,0 b 68,3 a < 71,4 c 1,7 NS *** ***<br />
PB 78,8 ad ≈ 77,5 bc 78,0 ab > 76,3 c 78,7 a = 80,0 c 1,0 * *** ***<br />
MG 83,8 a < 85,7 b 83,2 a < 84,9 c 83,8 a < 87,3 d 0,6 ** *** ***<br />
Amidon 98,4 a = 98,3 a 98,4 ab = 98,3 b 98,4 a = 98,5 c 0,1 NS *** ***<br />
NDF 37,1 a = 35,7 ab 34,7 a = 32,2 b 36,8 a < 43,0 c 6,1 NS *** ***<br />
ADF 27,9 a = 26,8 ab 25,1 ab = 22,8 b 27,6 a < 35,0 c 9,2 NS *** ***<br />
Energie 67,5 a = 66,8 ab 66,2 ab = 65,0 b 67,3 a < 70,5 c 1,7 NS *** ***<br />
Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques; MO : matière organique, PB : protéines brutes, MG : matières grasses; Effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage pour chaque<br />
métho<strong>de</strong> : = P>0,10; ≈ P P0,10, † P
- 154 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
Ainsi, il est difficile <strong>de</strong> conclure quant aux effets <strong>de</strong> l'âge au sevrage sur les valeurs <strong>de</strong><br />
digestibilité <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts constituants <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé, car ces effets diverg<strong>en</strong>t selon la<br />
métho<strong>de</strong> ret<strong>en</strong>ue. <strong>Les</strong> trois métho<strong>de</strong>s considérées indivi<strong>du</strong>ellem<strong>en</strong>t sont toutefois <strong>en</strong> accord<br />
pour les effets <strong>de</strong> l'âge au sevrage sur la digestibilité <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> l'amidon. Ainsi, quelle<br />
que soit la métho<strong>de</strong> utilisée, la capacité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 à digérer les lipi<strong>de</strong>s a été inférieure<br />
à celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35 (P
- 155 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
sevrés à 21 jours, les valeurs <strong>de</strong> digestibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à 35 jours ont varié <strong>de</strong><br />
manière importante selon la métho<strong>de</strong> utilisée. Ainsi, si l'on effectue le bilan <strong>du</strong> <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir <strong>de</strong><br />
l'ytterbium, les <strong>lapereau</strong>x sevrés à 35 jours <strong>en</strong> excrèt<strong>en</strong>t davantage qu'ils n'<strong>en</strong> ont ingéré,<br />
quelle que soit la pério<strong>de</strong> d'ingestion considérée (référ<strong>en</strong>ce ou décalée). Pourtant, <strong>de</strong>s auteurs<br />
avai<strong>en</strong>t montré dans une étu<strong>de</strong> comparative m<strong>en</strong>ée dans 4 laboratoires que la récupération<br />
fécale <strong>de</strong> l'ytterbium ingéré était incomplète chez le lapin a<strong>du</strong>lte, variant <strong>de</strong> 83 à 95% selon le<br />
laboratoire (Blas et al., 2000). Dans notre étu<strong>de</strong>, soit la conc<strong>en</strong>tration d'ytterbium dans les<br />
fèces est erronée, soit la quantité <strong>de</strong> fèces excrétée et mesurée est inappropriée pour la pério<strong>de</strong><br />
d'ingestion considérée, voire les <strong>de</strong>ux phénomènes se combin<strong>en</strong>t. Si la quantité <strong>de</strong> fèces<br />
mesurée est non représ<strong>en</strong>tative, alors elle est surestimée par rapport à la pério<strong>de</strong> d'ingestion<br />
considérée. Ces effets sont donc exacerbés <strong>en</strong> décalant la pério<strong>de</strong> d'ingestion d'une journée.<br />
S'il s'agit d'une erreur sur les conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> ytterbium, elle peut être d'ordre<br />
méthodologique, ou <strong>en</strong>core physiologique. En effet, l'ytterbium est fixé sur les fibres<br />
alim<strong>en</strong>taires, et s<strong>en</strong>sé être un composant inerte, i.e. ins<strong>en</strong>sible aux phénomènes digestifs et<br />
inversem<strong>en</strong>t ne modifiant pas la digestion <strong>de</strong> l'animal. Cep<strong>en</strong>dant, il semblerait que la<br />
microflore et les conditions <strong>de</strong> milieux, notamm<strong>en</strong>t l'acidité, soi<strong>en</strong>t capables d'in<strong>du</strong>ire <strong>de</strong>s<br />
migrations <strong>de</strong>s terres rares. Par ailleurs, il est possible que la digestibilité <strong>de</strong>s fibres soit<br />
négativem<strong>en</strong>t affectée par leur prés<strong>en</strong>ce (Bernard et Doreau, 2000). Cep<strong>en</strong>dant, ces<br />
phénomènes aurai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t pu être observés pour les <strong>lapereau</strong>x sevrés à 21 jours. En<br />
revanche, <strong>de</strong>s modifications <strong>du</strong> transit digestif occasionnées par le sevrage ne sont pas à<br />
exclure, ces <strong>lapereau</strong>x étant sevrés <strong>de</strong>puis moins d'une semaine lorsque les mesures ont été<br />
réalisées. Qui plus est, les modifications <strong>de</strong> transit pourrai<strong>en</strong>t subir une évolution différ<strong>en</strong>tielle<br />
selon les nutrim<strong>en</strong>ts considérés, notamm<strong>en</strong>t les fibres sur lesquelles est fixé l'ytterbium. Aussi,<br />
il semble difficile avec les résultats obt<strong>en</strong>us <strong>de</strong> choisir la métho<strong>de</strong> à ret<strong>en</strong>ir pour évaluer la<br />
digestibilité <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t à cette pério<strong>de</strong>, pour <strong>de</strong>s animaux récemm<strong>en</strong>t sevrés. En revanche,<br />
pour <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés <strong>de</strong>puis 2 à 3 semaines, les trois métho<strong>de</strong>s sembl<strong>en</strong>t adaptées et<br />
con<strong>du</strong>is<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> digestibilité très proches.
V.D. EVALUATION DE L'EFFICACITE DE LA DIGESTION : BILANS DIGESTIFS<br />
V.D.1. Métho<strong>de</strong>s<br />
- 156 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
Afin <strong>de</strong> déterminer les capacités <strong>de</strong> digestion iléale et totale <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x, nous avons<br />
établi le bilan <strong>de</strong> l'ingéré digestible (ou quantités "digérées") aux niveaux iléal et fécal sur une<br />
pério<strong>de</strong> déterminée.<br />
Pour les bilans iléaux sur 24 heures, les abattages et prélèvem<strong>en</strong>ts ayant eu lieu le soir à<br />
19 heures à 28 et à 42 jours, nous avons choisi <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre l'ingéré d'alim<strong>en</strong>t mesuré <strong>en</strong>tre 27 et<br />
28 jours, et <strong>en</strong>tre 41 à 42 jours au matin. Pour le bilan réalisé à 28 jours, nous avons considéré<br />
l'allaitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 28 jours au matin pour les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>core allaités. <strong>Les</strong> nutrim<strong>en</strong>ts lactés<br />
ingérés ont été considérés comme digérés à 100% au niveau iléal, et les valeurs <strong>de</strong> digestibilité<br />
iléale mesurées ont été appliquées à l'ingestion <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts d'origine végétale (protéines,<br />
amidon et matière organique). Nous avons égalem<strong>en</strong>t estimé la fraction <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts non<br />
digestibles, susceptibles <strong>de</strong> parv<strong>en</strong>ir au cæcum.<br />
Pour les bilans fécaux, nous avons choisi la métho<strong>de</strong> qui nous a semblé la plus adaptée<br />
pour chaque pério<strong>de</strong>. Nous avons choisi d'appliquer les valeurs <strong>de</strong> digestibilité déterminées<br />
par la métho<strong>de</strong> décalée à l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 23 et 27 jours. Pour les <strong>lapereau</strong>x allaités,<br />
une digestibilité <strong>de</strong> 100% a été appliquée aux nutrim<strong>en</strong>ts lactés ingérés pour déterminer les<br />
quantités totales <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts digestibles. Pour la <strong>de</strong>uxième pério<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong>, nous avons<br />
ret<strong>en</strong>u la métho<strong>de</strong> ytterbium et la métho<strong>de</strong> décalée appliquées à l'ingestion <strong>en</strong>tre 37 et 41<br />
jours.<br />
Une analyse <strong>de</strong> variance a été réalisée afin <strong>de</strong> déterminer l'effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage sur les<br />
quantités <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts ingérés et digestibles à chaque pério<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong> (procé<strong>du</strong>re GLM, SAS<br />
(1999)).<br />
V.D.2. Résultats : Bilan digestif au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> 24-28 jours<br />
La Figure 45 montre l'évolution <strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong> matières ingérées et digestibles au<br />
niveau iléal et les matières non digestibles susceptibles <strong>de</strong> parv<strong>en</strong>ir au cæcum <strong>en</strong>tre 27 et 28<br />
jours. Il est supposé pour ces calculs que le lait est digéré à 100% avant l'iléon.<br />
Ainsi, les quantités ingérées <strong>de</strong> matière organique et d'amidon par les <strong>lapereau</strong>x S21 ont<br />
été supérieures <strong>de</strong> 32 et 81% respectivem<strong>en</strong>t à celles <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35 (P
- 157 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
Ainsi, les quantités <strong>de</strong> matière organique et <strong>de</strong> protéines brutes parv<strong>en</strong>ant au cæcum sur une<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 24 heures ont été supérieures <strong>de</strong> 56% et 42% respectivem<strong>en</strong>t dans le lot S21<br />
(P
- 158 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
Entre 23 et 27 jours, la quantité <strong>de</strong> matière organique ingérée par les <strong>lapereau</strong>x S21 a été<br />
supérieure <strong>de</strong> 27% à celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35 (Figure 46), mais les quantités <strong>de</strong> matière<br />
organique digestibles t<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t seulem<strong>en</strong>t à être légèrem<strong>en</strong>t supérieures (+11,6%, P=0,078).<br />
Figure 46 Bilan total <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts ingérés et digestibles <strong>en</strong>tre 23 et 27 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong><br />
l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
Matière organique<br />
Amidon<br />
NDF<br />
120<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
0<br />
14<br />
12<br />
10<br />
8<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
Ingéré <strong>en</strong><br />
g/lapin pour<br />
pério<strong>de</strong> 23-27 j<br />
***<br />
***<br />
40 ***<br />
35<br />
30<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
120<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
0<br />
14<br />
12<br />
10<br />
8<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
40<br />
35<br />
30<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
S21 S35 Lait S35<br />
Digestible<br />
<strong>en</strong> g/lapin pour<br />
pério<strong>de</strong> 23-27 j<br />
Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET; Effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage : NS P>0,10, † P
- 159 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
à celles <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35. <strong>Les</strong> niveaux d'énergie brute ingérés et digestibles n'ont pas été<br />
affectés par l'âge au sevrage.<br />
V.D.3. Résultats : Bilan digestif au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> 38-42 jours<br />
La Figure 47 montre les quantités <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts ingérées <strong>en</strong>tre 41 et 42 jours <strong>en</strong> fonction<br />
<strong>de</strong> l'âge au sevrage, ainsi que les quantités digestibles et non digestibles au niveau iléal.<br />
Figure 47 Bilan à 42 jours <strong>de</strong>s matières ingérées, digérées ou<br />
non dans l'iléon par les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage<br />
Matière organique<br />
(g/24h/<strong>lapereau</strong>)<br />
Protéines brutes<br />
(g/24h/<strong>lapereau</strong>)<br />
Amidon<br />
(g/24h/<strong>lapereau</strong>)<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
0<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
12<br />
10<br />
8<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
†<br />
†<br />
†<br />
S21 S35<br />
Ingéré Digestible Non digestible<br />
Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET; Effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage : NS P>0,10, † P
- 160 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
(P=0,053) et -6% pour l'amidon (P=0,069). En revanche, les quantités <strong>de</strong> matière organique,<br />
d'amidon et <strong>de</strong> protéines parv<strong>en</strong>ant au cæcum n'ont pas été affectées par l'âge au sevrage.<br />
Figure 48 Bilan total <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts ingérés et digestibles <strong>en</strong>tre 37 et 41 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong><br />
l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
Matière organique<br />
Amidon<br />
NDF<br />
400<br />
350<br />
300<br />
250<br />
200<br />
150<br />
100<br />
50<br />
0<br />
40<br />
35<br />
30<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
140<br />
120<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
0<br />
Ingéré <strong>en</strong><br />
g/lapin pour<br />
pério<strong>de</strong> 37-41 j<br />
†<br />
400<br />
350<br />
300<br />
250<br />
200<br />
150<br />
100<br />
50<br />
0<br />
† 40 †<br />
†<br />
14 †<br />
35<br />
12<br />
30<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
10<br />
8<br />
6<br />
4<br />
5<br />
2<br />
0<br />
0<br />
†<br />
140<br />
120<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
0<br />
NS<br />
NS<br />
Métho<strong>de</strong><br />
décalée<br />
Digestible<br />
<strong>en</strong> g/lapin pour<br />
pério<strong>de</strong> 37-41 j<br />
Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET; Effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage : NS P>0,10, † P
- 161 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
l'évaluation <strong>de</strong> la digestibilité. Nous avons choisi les métho<strong>de</strong>s aboutissant aux différ<strong>en</strong>ces<br />
extrêmes, à savoir la métho<strong>de</strong> décalée et la métho<strong>de</strong> ytterbium appliquées à l'ingestion<br />
d'alim<strong>en</strong>t au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> 37-41 jours. Si la métho<strong>de</strong> décalée est ret<strong>en</strong>ue, seule la<br />
quantité <strong>de</strong> matières grasses digérée a différé <strong>en</strong>tre les 2 lots : elle était plus faible <strong>de</strong> 9% pour<br />
les <strong>lapereau</strong>x S21 (P
- 162 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
végétale varie très vite <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong> digestibilité attribuée aux lipi<strong>de</strong>s d'origine<br />
lactée. Il semble donc difficile <strong>de</strong> conclure quant à l'incid<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'âge au sevrage sur la<br />
capacité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à digérer les graisses d'origine végétale à cette pério<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong>.<br />
Pour la pério<strong>de</strong> comprise <strong>en</strong>tre 38 et 42 jours, les diverg<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre métho<strong>de</strong>s ne<br />
permett<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong> conclure formellem<strong>en</strong>t quant aux répercussions <strong>de</strong> l'âge au sevrage sur les<br />
digestibilités fécales <strong>de</strong> nombreux composants <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t, exception faite <strong>de</strong> l'amidon et <strong>de</strong>s<br />
matières grasses pour lesquels les 3 métho<strong>de</strong>s sont <strong>en</strong> accord. L'amidon est valorisé à plus <strong>de</strong><br />
98%, quel que soit l'âge au sevrage. En revanche, la valorisation <strong>de</strong>s graisses végétales par les<br />
<strong>lapereau</strong>x sevrés à 21 jours est moindre que celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés plus classiquem<strong>en</strong>t à 35<br />
jours. Debray et al. (2003) avai<strong>en</strong>t observé une diminution <strong>de</strong> la digestibilité <strong>de</strong>s graisses<br />
d'origine végétale après le sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x. Dans notre étu<strong>de</strong>, les <strong>lapereau</strong>x sevrés<br />
<strong>de</strong>puis seulem<strong>en</strong>t 3 jours au début <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> collecte pourrai<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>core habitués à<br />
digérer un régime riche <strong>en</strong> graisses. En effet, Fernán<strong>de</strong>z et al. (1994) avai<strong>en</strong>t montré que plus<br />
le taux <strong>de</strong> matières grasses incorporé dans l'alim<strong>en</strong>t était élevé, plus leur valorisation par les<br />
lapins était importante.<br />
Même si ces calculs repos<strong>en</strong>t sur différ<strong>en</strong>tes hypo<strong>thèses</strong> (choix <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong><br />
d'évaluation, digestibilité <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> 100%, composition <strong>du</strong> lait établie sur un échantillon<br />
unique et moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> lait…), ils permett<strong>en</strong>t tout <strong>de</strong> même <strong>de</strong> sou<strong>ligne</strong>r <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ces<br />
importantes liées au statut <strong>nutritionnel</strong>, notamm<strong>en</strong>t pour la pério<strong>de</strong> comprise <strong>en</strong>tre 23 et 27<br />
jours. Ainsi, il semble qu'à cette pério<strong>de</strong> et dans nos conditions expérim<strong>en</strong>tales, les capacités<br />
d'ingestion <strong>de</strong> matière sèche ne sont pas limitatives pour la croissance <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés<br />
précocem<strong>en</strong>t. Par ailleurs, ils sembl<strong>en</strong>t comp<strong>en</strong>ser <strong>de</strong> manière efficace le déficit énergétique<br />
lié à l'arrêt d'apport <strong>du</strong> lait maternel, par <strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong> fibres et d'amidon ingérées accrues<br />
qui seront bi<strong>en</strong> valorisées. Ainsi, les quantités <strong>de</strong> fibres et d'amidon digérées par les <strong>lapereau</strong>x<br />
sevrés à 21 jours sont 2 à 2,4 fois supérieures à celles <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à 35 jours pour la<br />
pério<strong>de</strong> comprise <strong>en</strong>tre 23 et 27 jours. L'amidon est déjà très bi<strong>en</strong> digéré <strong>en</strong> fin d'iléon : <strong>de</strong><br />
93% à 95%. <strong>Les</strong> <strong>lapereau</strong>x pourrai<strong>en</strong>t ainsi dès leur jeune âge réguler leur ingestion d'alim<strong>en</strong>t<br />
sur le niveau d'énergie digestible <strong>de</strong> la ration, ce que Lebas et al. (1982) avai<strong>en</strong>t observé sur<br />
<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x âgés <strong>de</strong> 5 à 8 semaines. Cep<strong>en</strong>dant, dans nos conditions expérim<strong>en</strong>tales, les<br />
<strong>lapereau</strong>x sevrés à 21 jours prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un déficit d'apport <strong>en</strong> protéines digestibles par rapport<br />
aux <strong>lapereau</strong>x sevrés à 35 jours, qui pourrait être préjudiciable pour leur croissance et leur<br />
développem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 23 et 27 jours. Ce déficit est lié à un niveau d'ingestion <strong>de</strong> protéines<br />
insuffisant, écart qui sera creusé par une digestibilité <strong>de</strong>s protéines végétales moins efficace<br />
(79%) que celle <strong>de</strong>s protéines lactées, hautem<strong>en</strong>t digestibles (digestibilité estimée à 100%).<br />
<strong>Les</strong> matières grasses représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t le paramètre le plus affecté par l'âge au sevrage, que l'on
- 163 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />
considère les matières ingérées ou digérées : celles-ci sont 3,2 et 3,6 fois plus importantes,<br />
respectivem<strong>en</strong>t, lorsque les <strong>lapereau</strong>x sont <strong>en</strong>core allaités à 28 jours.<br />
Pour la <strong>de</strong>uxième pério<strong>de</strong> étudiée, étant donné le dilemme quant au choix <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong><br />
appropriée pour évaluer la digestibilité, il est plus difficile <strong>de</strong> conclure. Seul un léger déficit<br />
<strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s digérées (au moins 9%) semble pouvoir être attribué au sevrage<br />
précoce, quelle que soit la métho<strong>de</strong> utilisée, reposant sur un ingéré brut et une valorisation<br />
moindres <strong>de</strong> celles-ci.
- 164 -
CHAPITRE 2 - LE STATUT NUTRITIONNEL DU LAPEREAU, VIA LA MODULATION DE<br />
L'AGE AU SEVRAGE, INFLUENCE-T-IL SA SENSIBILITE A UNE INFECTION<br />
EXPERIMENTALE PAR UNE SOUCHE ENTEROPATHOGENE D'E. COLI ?<br />
I. OBJECTIFS ET CHOIX DU MODELE<br />
I.A. OBJECTIFS<br />
Le péri-sevrage est une pério<strong>de</strong> critique <strong>de</strong> s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x aux désordres<br />
digestifs. D'une part, le changem<strong>en</strong>t d'alim<strong>en</strong>tation (quantitatif et qualitatif) implique <strong>de</strong>s<br />
modifications structurales, mais surtout fonctionnelles <strong>de</strong> l'appareil digestif développées dans<br />
le chapitre 1 <strong>du</strong> travail expérim<strong>en</strong>tal. D'autre part, la protection conférée par le lait maternel<br />
s'estompe. Aussi, nous avons choisi <strong>de</strong> déterminer si un changem<strong>en</strong>t précoce <strong>du</strong> statut<br />
<strong>nutritionnel</strong>, via l'âge au sevrage (21 vs. 35 jours), joue un rôle important dans la s<strong>en</strong>sibilité <strong>du</strong><br />
<strong>lapereau</strong> aux affections <strong>du</strong> système digestif.<br />
I.B. CHOIX DU MODELE<br />
Le modèle d'infection expérim<strong>en</strong>tale avec une souche d'E. coli <strong>en</strong>téropathogène<br />
appart<strong>en</strong>ant au sérogroupe O103, a été choisi pour plusieurs raisons. La colibacillose est une<br />
maladie fréqu<strong>en</strong>te <strong>en</strong> élevage cunicole, et les E. coli <strong>en</strong>téropathogènes appart<strong>en</strong>ant au<br />
sérogroupe O103 sont très souv<strong>en</strong>t isolés <strong>en</strong> France. Si l'ag<strong>en</strong>t étiologique et son mécanisme<br />
d'action sont maint<strong>en</strong>ant bi<strong>en</strong> id<strong>en</strong>tifiés, les facteurs permettant ou non l'expression <strong>de</strong> son<br />
pouvoir pathogène ont été peu étudiés. Depuis un peu plus <strong>de</strong> 15 ans, il a été montré que<br />
certaines souches n'exerçai<strong>en</strong>t leur pouvoir pathogène que sur certains groupes d'âge. Des<br />
souches spécifiquem<strong>en</strong>t pathogènes pour les <strong>lapereau</strong>x allaités ou pour les <strong>lapereau</strong>x sevrés<br />
sont décrites (Peeters et al., 1984a). Licois et al. (1990) ont montré un effet important <strong>de</strong> l'âge<br />
<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x au mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'inoculation d'un colibacille O103:K-:H2 sur l'expression <strong>de</strong> la<br />
maladie. Ils ont montré que, lors d'un sevrage à 31 jours, les <strong>lapereau</strong>x âgés <strong>de</strong> 28 et 35 jours<br />
sont les plus s<strong>en</strong>sibles à l'expression grave <strong>de</strong> la maladie (plus <strong>de</strong> 70 % <strong>de</strong> mortalité) que<br />
l'inoculation ait lieu à 21, 28 ou 35 jours, alors que les <strong>lapereau</strong>x inoculés à 42 et 56 jours<br />
serai<strong>en</strong>t moins s<strong>en</strong>sibles à la colibacillose. <strong>Les</strong> auteurs avai<strong>en</strong>t alors formulé l'hypothèse <strong>de</strong><br />
l'exist<strong>en</strong>ce possible <strong>de</strong> récepteurs spécifiques à l'adhésion d'E. coli p<strong>en</strong>dant une pério<strong>de</strong><br />
déterminée <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong> l'animal. Mais malgré la relation établie <strong>en</strong>tre la souche d'E. coli et le<br />
statut <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x (allaités vs. sevrés), aucune étu<strong>de</strong> à notre connaissance n'a <strong>en</strong>visagé <strong>de</strong><br />
vérifier si cette s<strong>en</strong>sibilité n'était pas liée au sevrage <strong>en</strong> lui-même et non à l'âge <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x.<br />
- 165 -
- 166 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />
En inoculant <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> même âge mais ayant été sevrés à <strong>de</strong>s âges différ<strong>en</strong>ts, il semble<br />
possible <strong>de</strong> compr<strong>en</strong>dre si la maladie est âge- ou sevrage-dép<strong>en</strong>dante. Cela permettra<br />
d'id<strong>en</strong>tifier si l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>nutritionnel</strong> (lait vs. lait + alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong>) a un impact sur la<br />
s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à la colibacillose.<br />
Cette étu<strong>de</strong> a été m<strong>en</strong>ée <strong>en</strong> collaboration avec une équipe <strong>de</strong> l'Ecole Nationale Vétérinaire<br />
<strong>de</strong> Toulouse (l'UMR ENVT-INRA 1225 Interactions Hôtes-Ag<strong>en</strong>ts Pathogènes), étudiant la<br />
physiopathologie <strong>de</strong>s E. coli <strong>en</strong>téropathogènes (EPEC), et travaillant à l'élaboration <strong>de</strong> vaccins<br />
contre les colibacilloses <strong>du</strong> lapin.<br />
II. MOYENS EXPERIMENTAUX<br />
II.A. SCHEMA EXPERIMENTAL<br />
Il a été choisi : 1) <strong>de</strong> réaliser les inoculations sur <strong>de</strong>s animaux <strong>de</strong> même âge mais ayant été<br />
sevrés à <strong>de</strong>s âges différ<strong>en</strong>ts pour les raisons invoquées précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t, 2) <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ir le<br />
modèle sevrage à 21 jours comparé à un sevrage à 35 jours afin <strong>de</strong> mettre les résultats <strong>en</strong><br />
relation avec ceux précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>us sur les interactions <strong>en</strong>tre statut <strong>nutritionnel</strong> et mise<br />
<strong>en</strong> place <strong>de</strong>s structures et <strong>de</strong>s fonctions digestives. Deux âges ont été choisis pour les<br />
inoculations : (1) 28 jours, un âge où le statut <strong>nutritionnel</strong> est très différ<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre les 2 âges au<br />
sevrage et où les différ<strong>en</strong>ces anatomo-physiologiques <strong>du</strong> système digestif sont les plus<br />
marquées <strong>en</strong>tre les 2 groupes d'animaux, et (2) 42 jours, un âge où les interfér<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre<br />
protection conférée par le lait maternel et paramètres <strong>de</strong> maturation digestive <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t être<br />
limitées <strong>en</strong>tre les 2 groupes d'animaux. Un avis favorable <strong>du</strong> comité régional d'éthique a été<br />
émis pour cette expérim<strong>en</strong>tation (Annexe 1).<br />
Figure 49 Schéma expérim<strong>en</strong>tal <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 3<br />
ALIMENT<br />
SEVRAGE<br />
21 J<br />
INOCULATIONS<br />
SEVRAGE<br />
35 J<br />
INOCULATIONS<br />
J14 J21 J28 J35 J42 J49 J56 J63<br />
Bactériologie sur fèces, sérologies, performances
- 167 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />
Douze portées ont été sevrées à 21 jours et 12 autres à 35 jours. L'alim<strong>en</strong>t, <strong>de</strong> composition<br />
id<strong>en</strong>tique à celui distribué dans les étu<strong>de</strong>s précéd<strong>en</strong>tes, a été mis à la disposition <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
dès 14 jours. Trois groupes d'animaux, chacun constitué pour moitié <strong>de</strong> portées sevrées à 21<br />
jours et pour autre moitié <strong>de</strong> portées sevrées à 35 jours, ont été répartis dans une salle unique :<br />
1) un lot témoin T inoculé avec la souche non pathogène BM21, 2) un lot I28 infecté avec la<br />
souche pathogène E22 à 28 jours, et 3) un lot I42 infecté avec la souche pathogène E22 à 42<br />
jours. Outre les suivis classiques <strong>de</strong> performances (poids, ingestion) et d'état sanitaire<br />
(exam<strong>en</strong>s cliniques, autopsies), <strong>de</strong>s bactériologies sur fèces et <strong>de</strong>s sérologies (Figure 49) ont<br />
été effectuées régulièrem<strong>en</strong>t afin <strong>de</strong> suivre, respectivem<strong>en</strong>t, l'excrétion <strong>de</strong> la souche<br />
<strong>en</strong>téropathogène d'E. coli inoculée et le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la réponse immunitaire spécifique<br />
vis-à-vis <strong>de</strong> ce colibacille.<br />
<strong>Les</strong> inoculations réalisées sont décrites dans le Tableau 27, ainsi que les noms et le<br />
nombre <strong>de</strong> portées attribués aux différ<strong>en</strong>ts lots. <strong>Les</strong> lots témoins ont égalem<strong>en</strong>t été inoculés,<br />
mais avec une souche non pathogène (BM21) afin <strong>de</strong> placer les animaux dans <strong>de</strong>s conditions<br />
expérim<strong>en</strong>tales analogues.<br />
Tableau 27 Id<strong>en</strong>tification <strong>de</strong>s lots, séqu<strong>en</strong>ces d'inoculations réalisées et nombre <strong>de</strong> portées<br />
<strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 3<br />
NOM DU LOT<br />
SEQUENCE INOCULATION<br />
J28 J42<br />
NOMBRE DE PORTEES INITIAL<br />
S21-T BM21 BM21 3<br />
S35-T BM21 BM21 3<br />
S21-I28 E22 - 5<br />
S35-I28 E22 - 5<br />
S21-I42 BM21 E22 4<br />
S35-I42 BM21 E22 4<br />
S21 : sevrage à 21 jours, S35 : sevrage à 35 jours, E22 : souche EPEC pathogène, BM21 : souche non pathogène, T : témoin, I28 :<br />
inoculation avec la souche E22 pathogène à 28 jours, I42 : inoculation avec la souche E22 pathogène à 42 jours.<br />
<strong>Les</strong> lots S21-I42 et S35-I42 ont été considérés comme témoins jusqu'à leur infection avec<br />
la souche d'E. coli <strong>en</strong>téropathogène, soit jusqu'à 42 jours.<br />
II.B. ANIMAUX, LOGEMENT ET ALIMENTATION<br />
II.B.1. Animaux et logem<strong>en</strong>t<br />
Cette étu<strong>de</strong> a été réalisée sur 24 portées <strong>de</strong> lapines <strong>de</strong> souche PS Hyplus 19, inséminées<br />
avec la sem<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> mâles PS Hyplus 39 (Groupe Grimaud) <strong>de</strong> rangs <strong>de</strong> lactation s'échelonnant<br />
<strong>de</strong> 1 à 3. <strong>Les</strong> animaux ont été logés dans une salle unique, dans <strong>de</strong>s cages à métabolisme
- 168 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />
permettant la collecte <strong>de</strong> fèces. <strong>Les</strong> portées ont été égalisées à 9 ou 10 <strong>lapereau</strong>x à la mise-bas.<br />
Un réajustem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre portées (adoptions) a été effectué jusqu'à 21 jours, <strong>de</strong> manière à égaliser<br />
l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s portées à 9 <strong>lapereau</strong>x à 21 jours. <strong>Les</strong> lapines n'ont pas été réinséminées. A<br />
partir <strong>de</strong> 14 jours, les lapines ont été séparées <strong>de</strong> leurs <strong>lapereau</strong>x (placées dans <strong>de</strong>s cages à<br />
métabolisme indivi<strong>du</strong>elles) afin <strong>de</strong> permettre la distribution d'un alim<strong>en</strong>t spécifique aux<br />
<strong>lapereau</strong>x. Un allaitem<strong>en</strong>t contrôlé a été réalisé chaque matin jusqu'à 21 jours dans les lots<br />
S21, et jusqu'à 35 jours dans les lots S35.<br />
A 35 jours, les portées <strong>de</strong>s lots I42 et T ont été séparées dans 2 cages pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong><br />
d<strong>en</strong>sité. Le <strong>lapereau</strong> le plus léger a été éliminé et les 8 <strong>lapereau</strong>x restants ont été séparés dans<br />
2 cages à métabolisme collectives (les rangs <strong>de</strong> poids 1, 3, 5 et 7 dans une cage, et les rangs 2,<br />
4, 6 et 8 dans une autre cage). Etant donnés les forts taux <strong>de</strong> mortalité classiquem<strong>en</strong>t observés<br />
dès 4 jours suivant l'inoculation avec une souche EPEC <strong>du</strong> sérogroupe O103, il n'avait pas été<br />
initialem<strong>en</strong>t prévu <strong>de</strong> séparer les portées <strong>de</strong>s lots I28. Cep<strong>en</strong>dant, <strong>en</strong> raison d'une évolution<br />
l<strong>en</strong>te <strong>de</strong> la mortalité dans certaines cages, nous avons <strong>du</strong> procé<strong>de</strong>r à une séparation <strong>en</strong> 2 pour<br />
quelques portées (si plus <strong>de</strong> 5 <strong>lapereau</strong>x dans la cage). En alternant les rangs <strong>de</strong> poids, une<br />
partie <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x a été placée dans les cages indivi<strong>du</strong>elles à métabolisme.<br />
II.B.2. Alim<strong>en</strong>tation<br />
<strong>Les</strong> femelles ont reçu ad libitum un alim<strong>en</strong>t commercial pour femelles repro<strong>du</strong>ctrices<br />
(Rablo ® maternité). La composition <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t distribué à volonté aux <strong>lapereau</strong>x figure dans<br />
le Tableau 28. Il est <strong>de</strong> composition analogue à celui distribué aux <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s 1 et<br />
2.<br />
Tableau 28 Ingrédi<strong>en</strong>ts et composition chimique <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t distribué aux <strong>lapereau</strong>x dans<br />
l’étu<strong>de</strong> 3<br />
Ingrédi<strong>en</strong>ts (g.kg -1 ) Composition chimique (% <strong>du</strong> brut)<br />
Pulpes <strong>de</strong> betteraves 130 Matière sèche 91,9<br />
Luzerne 17 LP 250 C<strong>en</strong>dres brutes 8,1<br />
Tourteau <strong>de</strong> soja 48 brésil 50 Protéines brutes 17,3<br />
Blé 11,2 % <strong>de</strong> MAT 110 NDF 34,3<br />
Graines <strong>de</strong> soja extrudées 40 ADF 18,7<br />
Tourteau <strong>de</strong> tournesol 30/25 138 ADL 4,9<br />
Son fin <strong>de</strong> blé 200 Amidon 9,1<br />
Sucre 50 Matières grasses 2,1<br />
Huile <strong>de</strong> tournesol 10 Energie brute (kcal.kg -1 ) 3994<br />
Minéraux et vitamines 22<br />
* 6 g.kg -1 <strong>de</strong> sel, 5 g.kg -1 <strong>de</strong> carbonate <strong>de</strong> calcium, 1 g.kg -1 <strong>de</strong> DL-méthionine, 5 g.kg -1 <strong>de</strong> premix (1,5 × 10 6 UI.kg -1 <strong>de</strong> vitamine A, 2 × 10 5<br />
UI.kg -1 <strong>de</strong> vitamine D3, 3000 mg.kg -1 <strong>de</strong> vitamine E, 200 mg.kg -1 <strong>de</strong> vitamine B1, 50 mg.kg -1 <strong>de</strong> vitamine K3), 5 g.kg -1 <strong>de</strong> AL132 ® (13200<br />
mg.kg -1 <strong>de</strong> robénidine)
II.C. INOCULATIONS EXPERIMENTALES<br />
II.C.1. Description <strong>de</strong>s souches bactéri<strong>en</strong>nes<br />
- 169 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />
Deux souches d'E. coli ont été utilisées dans cette expérim<strong>en</strong>tation : BM21 et E22 dont les<br />
caractéristiques sont résumées dans le Tableau 29.<br />
Tableau 29 Souches bactéri<strong>en</strong>nes utilisées dans l’étu<strong>de</strong> 3<br />
SOUCHE DESCRIPTION PATHOGENICITE REFERENCES<br />
BM21<br />
E22<br />
O?:K12, pas <strong>de</strong> plasmi<strong>de</strong>,<br />
résistante à l'aci<strong>de</strong> nalidixique<br />
REPEC O103:K-:H2,<br />
rhamnose -, AF/R2 positive<br />
II.C.2. Préparation <strong>de</strong> l'inoculum<br />
Non pathogène<br />
Diarrhée sévère, déshydratation,<br />
perte <strong>de</strong> poids, mortalité<br />
importante<br />
Reynaud et al., 1991; Boullier<br />
et al., 2003a<br />
Camguilhem et al., 1989;<br />
Milon et al., 1990; Boullier et<br />
al., 2003a<br />
Deux jours avant l'inoculation, un milieu <strong>de</strong> culture cont<strong>en</strong>ant <strong>du</strong> rhamnose (gélose<br />
Ph<strong>en</strong>ol red agar base <strong>de</strong>hydrated) a été <strong>en</strong>sem<strong>en</strong>cé avec la souche désirée puis placé 24 heures<br />
à l'étuve. Une colonie a <strong>en</strong>suite été prélevée, puis placée 18 heures dans un bouillon <strong>de</strong> culture<br />
LB (Luria broth base) à 37°C. D'après les données <strong>de</strong> croissance expon<strong>en</strong>tielle <strong>de</strong>s bactéries, il<br />
est estimé qu'après 18 heures <strong>de</strong> mise <strong>en</strong> culture, une conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> 10 9 bactéries par mL<br />
est obt<strong>en</strong>ue. Des dilutions successives dans <strong>du</strong> sérum physiologique ont permis d'obt<strong>en</strong>ir une<br />
solution <strong>de</strong> bactéries à la conc<strong>en</strong>tration souhaitée <strong>de</strong> 10 4 bactéries par mL.<br />
II.C.3. Inoculations<br />
<strong>Les</strong> inoculations ont consisté <strong>en</strong><br />
l'administration per os, au moy<strong>en</strong> d'une seringue<br />
et d'une canule, <strong>de</strong> 1 à 2 mL <strong>de</strong> la solution<br />
cont<strong>en</strong>ant les bactéries (Photo 3). A 28 jours, les<br />
inoculations avec la souche d'E. coli E22 ont été<br />
réalisées <strong>en</strong>viron 3 heures après l'allaitem<strong>en</strong>t<br />
(dans le cas <strong>de</strong>s portées sevrées à 35 jours) afin<br />
<strong>de</strong> placer les <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong>s portées allaitées dans<br />
<strong>de</strong>s conditions physiologiques similaires<br />
(conditions <strong>du</strong> milieu stomacal, sta<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
digestion…).<br />
Photo 3 Inoculation d'un <strong>lapereau</strong>
II.D. SUIVI SANITAIRE<br />
II.D.1. Exam<strong>en</strong>s cliniques<br />
- 170 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />
De la mise-bas au jour <strong>de</strong> l'inoculation, un exam<strong>en</strong> clinique bi-hebdomadaire a été<br />
effectué sur les <strong>lapereau</strong>x et les lapines. A partir <strong>de</strong> 28 jours, ces observations ont été<br />
effectuées quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t.<br />
II.D.2. Autopsies<br />
La mortalité a été contrôlée au minimum <strong>de</strong>ux fois par jour. Des euthanasies (anesthésie à<br />
l'Imalgène ® 1000 <strong>en</strong> intramusculaire suivie d'une injection intracardiaque <strong>de</strong> T61 ® ) ont été<br />
pratiquées sur les animaux à l'agonie afin d'abréger leurs souffrances. Sur tout animal mort,<br />
une autopsie a été réalisée afin <strong>de</strong> décrire les lésions macroscopiques. Du cont<strong>en</strong>u cæcal était<br />
alors prélevé pour effectuer une analyse bactériologique (cf. page 171). La combinaison <strong>de</strong><br />
l'exam<strong>en</strong> nécropsique et <strong>de</strong> l'analyse bactériologique a permis d'id<strong>en</strong>tifier les animaux morts<br />
<strong>de</strong> colibacillose.<br />
II.E. EVALUATION DES PERFORMANCES<br />
La Figure 50 repr<strong>en</strong>d la séqu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s mesures d'ingestion collective et <strong>de</strong> pesées<br />
indivi<strong>du</strong>elles <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s lots.<br />
Figure 50 Chronologie <strong>de</strong>s mesures effectuées dans l’étu<strong>de</strong> 3<br />
J21<br />
J28 J35 J42 J49 J56 J63<br />
J18 J38<br />
J46 J52 J59<br />
S21-I28<br />
S35-I28<br />
S21-I42<br />
S35-I42<br />
S21-T<br />
S35-T<br />
Dans le cas <strong>de</strong> mortalité d'un <strong>lapereau</strong>, la quantité d'alim<strong>en</strong>t ingérée a été mesurée afin<br />
d'ajuster la mesure <strong>de</strong> l'ingestion au nombre <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x prés<strong>en</strong>ts dans la cage.
II.F. SUIVIS BACTERIOLOGIQUES ET SEROLOGIQUES<br />
II.F.1. Bactériologies cæcales et fécales<br />
° Prélèvem<strong>en</strong>ts<br />
- 171 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />
La veille <strong>du</strong> jour <strong>du</strong> prélèvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> fèces pour les analyses bactériologiques, <strong>de</strong>s grilles<br />
<strong>de</strong> collecte ont été placées sous les cages. Environ 10 grammes ont été prélevés <strong>de</strong>ux fois par<br />
semaine dans les lots inoculés avec la souche E22, et une fois par semaine dans les autres lots.<br />
Du cont<strong>en</strong>u cæcal <strong>de</strong>s animaux morts a été collecté systématiquem<strong>en</strong>t afin <strong>de</strong> réaliser l'analyse<br />
bactériologique.<br />
A 63 jours, les cont<strong>en</strong>us cæcaux <strong>de</strong>s animaux survivants et infectés par la souche d'E. coli<br />
pathogène ont été prélevés afin <strong>de</strong> réaliser une analyse bactériologique indivi<strong>du</strong>elle.<br />
° Analyses bactériologiques<br />
<strong>Les</strong> fèces ont été diluées au 1/10 ème dans <strong>du</strong> sérum physiologique (4 g dans 36 mL jusqu'à<br />
la séparation <strong>en</strong> 2 <strong>de</strong>s portées, puis 2 g dans 18 mL). A partir <strong>de</strong> cette dilution à 10 -1 , 3<br />
dilutions à 10 -3 , 10 -5 et 10 -7 ont été réalisées <strong>en</strong> prélevant successivem<strong>en</strong>t 90 µL <strong>de</strong> la dilution<br />
précéd<strong>en</strong>te auxquels ont été ajoutés 9 mL <strong>de</strong> sérum physiologique. Un milieu EMB-D (gélose<br />
Eosine-Bleu <strong>de</strong> Méthylène) a <strong>en</strong>suite été <strong>en</strong>sem<strong>en</strong>cé avec 1 mL <strong>de</strong> ces différ<strong>en</strong>tes dilutions<br />
puis mis à l'étuve à 37°C <strong>du</strong>rant 24 heures. Un comptage <strong>de</strong>s colonies a alors été réalisé. <strong>Les</strong><br />
colonies <strong>de</strong> colibacilles sont <strong>de</strong> couleur bleu sombre et <strong>en</strong> forme <strong>de</strong> fuseau lorsqu'elles se<br />
situ<strong>en</strong>t dans l'épaisseur <strong>de</strong> la gélose, ou <strong>en</strong> rond lorsqu'elles affleur<strong>en</strong>t à la surface (Photo 4).<br />
Photo 4 Colonies d'E. coli sur milieu EMB (photo <strong>de</strong> gauche), et colonies d'E.<br />
coli rhamnose ⊕ et rhamnose ⊖ sur milieu rhamnose (photo <strong>de</strong> droite)<br />
Dix colonies ont <strong>en</strong>suite été repiquées sur un milieu cont<strong>en</strong>ant <strong>du</strong> rhamnose (gélose<br />
Ph<strong>en</strong>ol red agar base <strong>de</strong>hydrated) puis placées 24 heures à l'étuve à 37°C. Si les colonies
- 172 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />
dégrad<strong>en</strong>t le rhamnose, la gélose passe alors <strong>de</strong> la couleur rose à la couleur jaune : les colonies<br />
sont considérées rhamnose ⊕. Si la couleur <strong>de</strong> la gélose <strong>de</strong>meure inchangée, les colonies sont<br />
alors rhamnose ⊖ et correspond<strong>en</strong>t très probablem<strong>en</strong>t à la souche E22 (Photo 4).<br />
En cas <strong>de</strong> doute (caractéristiques<br />
morphologiques <strong>de</strong>s colonies<br />
douteuses, colonies rhamnose ⊖<br />
id<strong>en</strong>tifiées chez les témoins…), un test<br />
d'agglutination avec un sérum<br />
cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s anticorps anti-LPS O103<br />
a été effectué (Camguilhem et al.,<br />
1986). Si les bactéries apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t au<br />
sérogroupe O103, <strong>de</strong>s petits amas<br />
blancs visibles à l'œil nu se form<strong>en</strong>t<br />
alors (Photo 5).<br />
Photo 5 Agglutinations positive (gauche) et<br />
négative (droite) anti-LPS O103<br />
<strong>Les</strong> cont<strong>en</strong>us cæcaux <strong>de</strong>s animaux morts ont été analysés <strong>de</strong> la même manière excepté<br />
pour la première étape <strong>de</strong> dilution : le cont<strong>en</strong>u étant <strong>en</strong> général très liqui<strong>de</strong>, 2 mL ont été<br />
dilués dans 18 mL <strong>de</strong> sérum physiologique.<br />
II.F.2. Sérologies<br />
° Prélèvem<strong>en</strong>ts<br />
Le prélèvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> sang sur les lapines<br />
a été effectué sur tube sec à l'artère<br />
auriculaire c<strong>en</strong>trale. Etant données les<br />
difficultés <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong> cette technique<br />
<strong>de</strong> prélèvem<strong>en</strong>t chez le jeune (grand<br />
nombre d'indivi<strong>du</strong>s, diamètre et débit<br />
sanguin <strong>de</strong> l'artère faibles), une technique<br />
dite "<strong>du</strong> buvard" a été utilisée pour les Photo 6 Prise <strong>de</strong> sang sur un <strong>lapereau</strong> avec<br />
la technique <strong>du</strong> “buvard”<br />
<strong>lapereau</strong>x. Elle consiste <strong>en</strong> l'imprégnation<br />
<strong>du</strong> sang par un papier buvard après ponction <strong>de</strong> l'artère auriculaire, puis séchage à l'air libre<br />
(Photo 6).
° Analyses sérologiques<br />
- 173 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />
<strong>Les</strong> buvards ont été poinçonnés avec une perforeuse, puis les ron<strong>de</strong>lles mises à éluer dans<br />
un tampon TBS Twe<strong>en</strong>20 à 0,05% p<strong>en</strong>dant une nuit à 4°C (1 ron<strong>de</strong>lle pour 100 µL). L'exsudat<br />
ainsi obt<strong>en</strong>u a été soumis à un test ELISA (Enzyme Linked ImmunoSorb<strong>en</strong>t Assay). <strong>Les</strong><br />
antigènes LPS O103 dilués au 1/1000 ème dans <strong>du</strong> tampon Carb-Bicarb (pH=9,6) sont adsorbés<br />
sur une plaque ELISA (Sigma) p<strong>en</strong>dant 24 heures. <strong>Les</strong> puits sont alors lavés (cycle <strong>de</strong> 3<br />
lavages avec <strong>du</strong> tampon TBS Twe<strong>en</strong>20 à 0,05% avec l'appareil Dynatech MRW), et le seront<br />
<strong>de</strong> la même façon à chaque étape. <strong>Les</strong> récepteurs non spécifiques év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts sont<br />
bloqués par un tampon Régilait à 5% / BSA à 1% p<strong>en</strong>dant 30 minutes à 37°C. Puis les<br />
échantillons à tester (100 µL par puit) sont mis au contact <strong>de</strong>s antigènes. <strong>Les</strong> anticorps sont<br />
<strong>en</strong>suite révélés <strong>en</strong> plusieurs étapes. Des anticorps <strong>de</strong> chèvre anti-IgA <strong>de</strong> lapin (Sigma, réf.<br />
R9380) sont déposés dans les puits 30 minutes à 37°C : ils se fix<strong>en</strong>t sur la partie constante <strong>de</strong>s<br />
IgA <strong>de</strong> lapin. Puis <strong>de</strong>s anticorps <strong>de</strong> lapin anti-IgG <strong>de</strong> chèvre couplés à l'<strong>en</strong>zyme phosphatase<br />
alcaline (Sigma, réf. A2168) sont placés dans les puits. Le substrat <strong>de</strong> cette <strong>en</strong>zyme, le pnitrophénylphosphate<br />
(pastilles Sigma 104 dans un tampon diéthanolamine), est alors ajouté<br />
au milieu. Le pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> dégradation, <strong>de</strong> coloration jaune, est dosé par spectrophotométrie. <strong>Les</strong><br />
résultats, semi-quantitatifs, sont exprimés <strong>en</strong> d<strong>en</strong>sité optique (DO).<br />
<strong>Les</strong> analyses bactériologiques et sérologiques ont été réalisées à l'UMR ENVT-INRA<br />
1225 Interactions Hôtes-Ag<strong>en</strong>ts Pathogènes.<br />
II.G. ANALYSE DES DONNEES<br />
La mortalité a été analysée par l'expression <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> survie : pourc<strong>en</strong>tage d'animaux<br />
vivants par rapport à l'effectif <strong>de</strong> départ à un âge déterminé. A chaque âge, une note 0 ou 1,<br />
selon que l'animal était mort ou vivant, respectivem<strong>en</strong>t, a été attribuée à chaque <strong>lapereau</strong>. Ces<br />
données, considérées comme <strong>de</strong>s variables <strong>de</strong> Bernoulli, ont été étudiées par une analyse <strong>de</strong><br />
variance à un facteur (International Rabbit Repro<strong>du</strong>ction Group, 2005) : effet <strong>de</strong> l'âge au<br />
sevrage sur la mortalité par colibacillose (procé<strong>du</strong>re GLM, SAS (1999)).<br />
<strong>Les</strong> performances <strong>de</strong>s animaux ont été analysées avec la procé<strong>du</strong>re GLM (SAS, 1999)<br />
dans un modèle pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte l'effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage, l'effet <strong>de</strong> la souche d'E. coli<br />
inoculée et l'interaction <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux effets. Le test <strong>de</strong> comparaisons multiples <strong>de</strong> Scheffé a été<br />
utilisé afin <strong>de</strong> comparer les moy<strong>en</strong>nes. Pour ce qui concerne les données indivi<strong>du</strong>elles<br />
(croissance), un modèle <strong>en</strong> split-plot pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte l'effet portée a été utilisé : ainsi, les<br />
effets précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t cités ont été testés par rapport à la variabilité rési<strong>du</strong>elle <strong>en</strong>tre portées.
- 174 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />
<strong>Les</strong> données <strong>de</strong> comptages colibacillaires ont été exprimées <strong>en</strong> log décimal, et les<br />
moy<strong>en</strong>nes et écart-types calculés sur cette base. L'excrétion <strong>de</strong> E. coli rhamnose ⊖ a été<br />
calculée pour un lot <strong>en</strong> % <strong>de</strong> colonies formant unité (CFU) d'E. coli sur milieu rhamnose<br />
(nombre <strong>de</strong> colonies rhamnose ⊖ * CFU sur milieu EMB / nombre <strong>de</strong> colonies <strong>en</strong>sem<strong>en</strong>cées<br />
sur milieu rhamnose). Pour chaque âge <strong>de</strong> prélèvem<strong>en</strong>t, une analyse <strong>de</strong> variance a été réalisée<br />
afin <strong>de</strong> tester l'effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage sur le niveau <strong>de</strong> l'excrétion colibacillaire <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
infectés à 28 jours (procé<strong>du</strong>re GLM, SAS (1999)).<br />
III. DEROULEMENT GENERAL DE L'EXPERIMENTATION<br />
III.A. VERIFICATIONS EXPERIMENTALES<br />
<strong>Les</strong> sérologies <strong>de</strong>s lapines 10 jours avant la<br />
mise-bas se sont avérées négatives vis-à-vis <strong>du</strong> LPS<br />
O103, témoignant très probablem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> leur noncontamination<br />
antérieure par un E. coli <strong>du</strong><br />
sérogroupe O103. <strong>Les</strong> conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong>s inoculums<br />
utilisés au cours <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> figur<strong>en</strong>t dans le<br />
Tableau 30.<br />
III.B. CONTAMINATION DES TEMOINS<br />
Tableau 30 Conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong>s<br />
inoculums bactéri<strong>en</strong>s utilisés dans<br />
l’étu<strong>de</strong> 3<br />
BM21 E22<br />
J28 10 4 10 4<br />
J42 3.10 4 6.10 3<br />
Déterminées par <strong>en</strong>sem<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t d'un milieu EMB le<br />
jour <strong>de</strong>s inoculations expérim<strong>en</strong>tales.<br />
Lors <strong>du</strong> contrôle bactériologique effectué à 36 jours, <strong>de</strong>s E. coli O103 rhamnose négatifs<br />
ont été isolés sur une cage I42. L'hypothèse initiale d'une erreur ou d'une contamination <strong>de</strong><br />
l'échantillon après le prélèvem<strong>en</strong>t a été infirmée lors <strong>du</strong> contrôle bactériologique suivant. A 42<br />
jours, 11 autres cages T et I42 excrétai<strong>en</strong>t le colibacille pathogène. La décision a alors été<br />
prise d'euthanasier les <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong>s cages contaminées, y compris ceux issus <strong>de</strong>s cages I42,<br />
donc inoculés 2 jours avant l'obt<strong>en</strong>tion <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> bactériologie. Il a tout <strong>de</strong> même été<br />
jugé intéressant <strong>de</strong> poursuivre l'étu<strong>de</strong> sur les cages I42 in<strong>de</strong>mnes ou prés<strong>en</strong>tant une faible<br />
excrétion <strong>de</strong> E. coli E22 à 42 jours (
- 175 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />
Pour ce qui concerne les <strong>lapereau</strong>x infectés à 42 jours, seule l'analyse <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> survie sera<br />
prés<strong>en</strong>tée.<br />
IV. RESULTATS : LES LAPEREAUX ALLAITES SONT PROTEGES CONTRE LA<br />
COLIBACILLOSE MAIS N'ELIMINENT PAS L'AGENT PATHOGENE<br />
IV.A. SYMPTOMES ET LESIONS DE LA COLIBACILLOSE<br />
<strong>Les</strong> symptômes observés au cours <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> ont été : prostration, perte <strong>de</strong> poids,<br />
anorexie, déshydratation, diarrhée importante.<br />
A l'exam<strong>en</strong> extérieur <strong>du</strong> cadavre, un amaigrissem<strong>en</strong>t et une souillure <strong>de</strong> la zone péri-anale<br />
ont été retrouvées <strong>de</strong> façon quasi-constante. <strong>Les</strong> principales lésions observées au cours <strong>de</strong><br />
l'autopsie sont illustrées par la Photo 7 et ont été rec<strong>en</strong>sées dans le Tableau 31.<br />
Tableau 31 Principales lésions observées au cours <strong>de</strong>s autopsies <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x morts <strong>de</strong><br />
colibacillose<br />
ESTOMAC INTESTIN GRELE CÆCUM COLON<br />
Peu ou pas <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u ou<br />
cont<strong>en</strong>u liqui<strong>de</strong> avec prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong><br />
gaz<br />
Petits ulcères hémorragiques<br />
Paroi amincie voire perforation<br />
stomacale<br />
LESIONS TRES FREQUENTES<br />
PEU OU PAS DE<br />
CONTENU<br />
Congestion<br />
CONTENU LIQUIDE<br />
et prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> GAZ<br />
CONGESTION et<br />
parfois hémorragies<br />
Paroi amincie<br />
CONTENU<br />
LIQUIDE<br />
Congestion
- 176 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />
Photo 7 Principales lésions observées au cours <strong>de</strong>s autopsies <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x morts <strong>de</strong><br />
colibacillose<br />
Gaz dans<br />
l'estomac et<br />
le cæcum<br />
Souillure<br />
zone périanale<br />
Hémorragies<br />
cæcales<br />
IV.B. ANALYSES DE MORBIDITE ET DE MORTALITE<br />
Congestion<br />
<strong>de</strong> l'intestin<br />
grêle<br />
Ulcères<br />
stomacaux<br />
<strong>Les</strong> données <strong>de</strong> mortalité ont été exploitées pour les <strong>de</strong>ux sta<strong>de</strong>s d'inoculation. Cep<strong>en</strong>dant,<br />
pour les animaux I42, les cages excrétant <strong>de</strong>s E. coli O103 à 42 jours, même faiblem<strong>en</strong>t, ont<br />
été éliminées <strong>de</strong> l'analyse : seules ont été prises <strong>en</strong> compte 4 cages (sur 8) dans le lot S21, et 5<br />
cages (sur 8) dans le lot S35. <strong>Les</strong> données <strong>de</strong> morbidité, exprimées <strong>en</strong> pourc<strong>en</strong>tage <strong>de</strong>s<br />
animaux vivants, n'ont pas été exploitées pour les animaux I42 <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> l'effectif ré<strong>du</strong>it.
- 177 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />
IV.B.1. Evolution <strong>de</strong> la mortalité et <strong>de</strong> la morbidité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours<br />
° Mortalité<br />
La Figure 51 exprime le pourc<strong>en</strong>tage <strong>de</strong> survie <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours <strong>en</strong><br />
fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage. Ce pourc<strong>en</strong>tage a été calculé pour la mortalité par colibacillose<br />
(autopsies et analyses bactériologiques concordantes). L'effectif <strong>de</strong> départ dans chaque lot<br />
était <strong>de</strong> 45 <strong>lapereau</strong>x. Le colibacille <strong>de</strong> souche E22 ne serait pas responsable <strong>de</strong> la mort <strong>de</strong> 6<br />
<strong>lapereau</strong>x : 1 <strong>lapereau</strong> dans le lot S21 et 5 <strong>lapereau</strong>x dans le lot S35.<br />
L'observation <strong>de</strong>s courbes montre une évolution décalée selon l'âge au sevrage. Ainsi, à<br />
36 jours, 50% <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21-I28 étai<strong>en</strong>t morts alors que seuls les <strong>de</strong>ux premiers morts<br />
étai<strong>en</strong>t constatés dans le lot S35-I28. Ce seuil <strong>de</strong> 50% a ainsi été atteint à 45 jours pour les<br />
<strong>lapereau</strong>x S35-I28, soit 9 jours plus tard. A partir <strong>de</strong> 44 jours, la mortalité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21-<br />
I28 n'a plus évolué, tandis que <strong>de</strong>s mortalités <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x S35-I28 ont été observées jusqu'à<br />
54 jours. A 63 jours, 20% et 35,6% <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x survivai<strong>en</strong>t dans les lots S21-I28 et S35-I28,<br />
respectivem<strong>en</strong>t. Cette différ<strong>en</strong>ce n'est cep<strong>en</strong>dant pas significative (P=0,102).<br />
Figure 51 Courbe <strong>de</strong> survie à la colibacillose <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours par la souche<br />
d'E. coli <strong>en</strong>téropathogène E22 <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage<br />
% <strong>de</strong><br />
survie<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
INFECTION<br />
50 %<br />
S21-I28 S35-I28<br />
0<br />
28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60 62<br />
Age (j)<br />
De plus, l'évolution a été plus brutale pour les animaux sevrés à 21 jours : le taux <strong>de</strong><br />
mortalité final par colibacillose a été atteint <strong>en</strong> 12 jours dans ce groupe, tandis que la pério<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> mortalité s'est ét<strong>en</strong><strong>du</strong>e sur 18 jours pour les <strong>lapereau</strong>x S35-I28. Ainsi, <strong>de</strong> 33 à 49 jours, le<br />
pourc<strong>en</strong>tage <strong>de</strong> survie à la colibacillose <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35-I28 était supérieur à celui <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x S21-I28 (P
° Morbidité<br />
- 178 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />
Ce même décalage <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage a été observé pour la morbidité<br />
(Figure 52). Le pic <strong>de</strong> morbidité pour les <strong>lapereau</strong>x S21-I28 s'est situé à 32 jours (près <strong>de</strong><br />
74% d'animaux morbi<strong>de</strong>s) alors qu'il a été observé à 42 jours pour les <strong>lapereau</strong>x S35-I28 (près<br />
<strong>de</strong> 52% d'animaux morbi<strong>de</strong>s). Comme pour la mortalité, l'évolution a été plus brutale pour les<br />
<strong>lapereau</strong>x S21-I28 que pour les <strong>lapereau</strong>x S35-I28. Des taux <strong>de</strong> morbidité supérieurs à 25%<br />
ont été observés <strong>de</strong> manière constante sur une pério<strong>de</strong> unique <strong>de</strong> 32 à 39 jours dans le lot S21-<br />
I28. Pour le lot S35-I28, <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> morbidité supérieurs à 25% ont été <strong>en</strong>registrés <strong>de</strong><br />
manière discontinue au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> comprise <strong>en</strong>tre 36 et 55 jours.<br />
Tous les <strong>lapereau</strong>x sans exception ont prés<strong>en</strong>té <strong>de</strong>s symptômes <strong>de</strong> diarrhée au moins à un<br />
contrôle sanitaire (100% <strong>de</strong> morbidité pour la pério<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong>).<br />
Figure 52 Evolution <strong>de</strong> la morbidité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours par la souche d'E. coli<br />
<strong>en</strong>téropathogène E22 <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage<br />
Nombre <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
S21-I28 cliniquem<strong>en</strong>t sains<br />
S21-I28 morbi<strong>de</strong>s<br />
28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60 62<br />
S35-I28 cliniquem<strong>en</strong>t sains<br />
S35-I28 morbi<strong>de</strong>s<br />
28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60 62<br />
Age (j)<br />
IV.B.2. Evolution <strong>de</strong> la mortalité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 42 jours<br />
La Figure 53 représ<strong>en</strong>te la courbe <strong>de</strong> survie <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x inoculés à 42 jours <strong>en</strong> fonction<br />
<strong>de</strong> leur âge au sevrage. A 42 jours, 20 et 16 <strong>lapereau</strong>x non contaminés ont été considérés pour<br />
les analyses <strong>de</strong> mortalité dans les lots S35-I42 et S21-I42, respectivem<strong>en</strong>t. Seul un <strong>lapereau</strong>
- 179 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />
S35-I42 n'est pas mort <strong>de</strong> colibacillose. L'observation <strong>de</strong>s courbes montre une évolution<br />
décalée <strong>en</strong>tre les lots S21-I42 et S35-I42. Ainsi, à 52 jours, 25% <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21-I42 étai<strong>en</strong>t<br />
morts alors que ce taux a été atteint à 62 jours pour les <strong>lapereau</strong>x S35-I42. De plus, à 57 jours<br />
la maladie sous sa forme létale semblait stabilisée pour les <strong>lapereau</strong>x S21-I42, tandis que ce<br />
plateau ne paraissait pas atteint à 63 jours pour les <strong>lapereau</strong>x S35-I42. A 63 jours, 56% <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x S21-I42 et 30% <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35-I42 étai<strong>en</strong>t morts <strong>de</strong> colibacillose.<br />
Figure 53 Courbe <strong>de</strong> survie à la colibacillose <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 42 jours par la souche<br />
d'E. coli <strong>en</strong>téropathogène E22 <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage<br />
% <strong>de</strong><br />
survie<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
INFECTION<br />
0<br />
S21-I42 O103<br />
S35-I42 O103<br />
42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63<br />
IV.C. PERFORMANCES DE CROISSANCE ET D'INGESTION<br />
Concernant les lots T et I42, seules les données <strong>de</strong> poids et d'ingestion jusqu'à 42 jours<br />
ont été exploitées <strong>du</strong> fait <strong>de</strong> l'élimination d'un grand nombre <strong>de</strong> cages contaminées, puis <strong>de</strong> la<br />
séparation <strong>en</strong> <strong>de</strong>ux lots à 42 jours : cages témoins et cages inoculées à 42 jours. Ces données<br />
ont été regroupées sous la dénomination <strong>du</strong> lot témoin T. De plus, n'ont pas été prises <strong>en</strong><br />
compte dans l'analyse <strong>de</strong> ces lots : 1) les données <strong>de</strong>s animaux mala<strong>de</strong>s, 2) les données <strong>de</strong>s<br />
animaux <strong>de</strong>s cages contaminées (à partir <strong>du</strong> <strong>de</strong>rnier contrôle bactériologique <strong>de</strong> fèces négatif).<br />
IV.C.1. Evolution <strong>du</strong> poids et <strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> croissance<br />
° Evolution <strong>du</strong> poids <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
Age (j)<br />
D'après le Tableau 32, les différ<strong>en</strong>ts lots avai<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s poids homogènes à 21 et 28 jours.<br />
Dès 31 jours et jusqu'à 42 jours, un effet <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée a été mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce.<br />
<strong>Les</strong> animaux I28 étai<strong>en</strong>t plus légers que leurs témoins. L'effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage n'a été
- 180 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />
significatif qu'à 35 et 38 jours : les <strong>lapereau</strong>x S21 prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t un poids inférieur <strong>de</strong> 9% <strong>en</strong><br />
moy<strong>en</strong>ne à celui <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35 (P0,10, * P
- 181 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />
La croissance <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21-I28 a été beaucoup plus affectée que celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
S35-I28 <strong>de</strong> 28 à 38 jours : <strong>de</strong> 74 à 100% inférieure à leur témoin S21-T (P
° Relation perte <strong>de</strong> poids et évolution <strong>de</strong> la colibacillose<br />
- 182 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />
La Figure 54 montre l'évolution <strong>du</strong> poids <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x, ainsi que le pourc<strong>en</strong>tage <strong>de</strong><br />
<strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> diarrhée, selon le nombre <strong>de</strong> jours avant leur mort par colibacillose. <strong>Les</strong><br />
évolutions <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> poids et <strong>de</strong> morbidité ont été similaires <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux lots<br />
d'animaux, bi<strong>en</strong> que les animaux S35-I28 ont été touchés plus tard par la colibacillose. Ainsi,<br />
la croissance <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x était stoppée 4 jours avant leur mort, et plus <strong>de</strong> 50% <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> diarrhée 3 jours avant <strong>de</strong> mourir. Seuls 15% à 20% <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x ne prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t<br />
pas <strong>de</strong> symptômes <strong>de</strong> "diarrhée appar<strong>en</strong>te" la veille <strong>de</strong> leur mort.<br />
Figure 54 Evolution <strong>du</strong> poids vif relatif <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x et <strong>du</strong> pourc<strong>en</strong>tage d'animaux<br />
prés<strong>en</strong>tant <strong>de</strong>s signes cliniques <strong>de</strong> diarrhée selon le nombre <strong>de</strong> jours avant leur mort par<br />
colibacillose<br />
Poids<br />
relatif<br />
(%)<br />
110<br />
105<br />
100<br />
95<br />
90<br />
85<br />
27<br />
27<br />
Poids relatif S21 Poids relatif S35<br />
Diarrhées J(x) S21 Diarrhées J(x) S35<br />
J-6 J-5 J-4 J-3 J-2 J-1<br />
Nombre <strong>de</strong> jours avant la mort<br />
Poids relatif = Poids J(x)*100 / Poids J(x-1); effectifs m<strong>en</strong>tionnés sur la figure.<br />
IV.C.2. Evolution <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t<br />
27<br />
32<br />
27<br />
35<br />
% <strong>de</strong><br />
<strong>lapereau</strong>x<br />
<strong>en</strong> diarrhée<br />
Entre 21 et 28 jours, la consommation d'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 était supérieure à celle<br />
<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35 (×2,2, P
- 183 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />
Tableau 35 Evolution <strong>de</strong> l’ingestion d'alim<strong>en</strong>t par les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E.<br />
coli inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'âge au sevrage<br />
Ingestion <strong>en</strong> g.j -1 /<strong>lapereau</strong> Valeurs <strong>de</strong> P<br />
I28 T<br />
S21 S35 S21 S35<br />
CVr, % Inoculation<br />
Age au<br />
sevrage<br />
Interaction<br />
J14-J21 1,0 a 0,4 a 0,6 a 0,6 a 61 NS † †<br />
(5) (5) (7) (7)<br />
J21-J28 27,4 a 8,7 b 25,3 a 14,1 b 26 NS *** †<br />
(5) (5) (7) (6)<br />
J28-J31 41,6 a 31,0 a 59,7 b 38,9 a 20 ** *** NS<br />
(5) (5) (7) (6)<br />
J31-J35 24,4 a 40,2 b 70,5 c 53,8 b 16 *** NS ***<br />
(5) (5) (7) (6)<br />
J35-J38 38,1 a 55,9 a 92,5 b 91,8 b 23 *** NS NS<br />
(7) (10) (9) (8)<br />
J38-J42 52,9 a 48,4 a 102,6 b 102,7 b 22 *** NS NS<br />
(4) (10) (6) (7)<br />
<strong>Les</strong> moy<strong>en</strong>nes sans lettre <strong>en</strong> commun sur une même <strong>ligne</strong> sont significativem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes (P0,10, † P
- 184 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />
observant l'allure générale <strong>du</strong> graphique, les augm<strong>en</strong>tations d'excrétion <strong>de</strong> colibacilles totaux<br />
étai<strong>en</strong>t décalées dans le temps : elle a été plus tardive pour les cages S35-I28. A partir <strong>de</strong> 45<br />
jours, l'excrétion a décru dans les <strong>de</strong>ux lots. Entre 52 et 59 jours, la variabilité <strong>du</strong> niveau<br />
d'excrétion colibacillaire était très importante. Dans le lot S35-I28, cette variabilité peut<br />
s'expliquer par le fait que certaines cages n'excrétai<strong>en</strong>t plus <strong>de</strong> colibacilles (J52 : 4 cages / 8,<br />
J56 et J59 : 3 cages / 8). Pour les cages S21-I28, cette variabilité pourrait s'expliquer <strong>en</strong> partie<br />
par le faible nombre <strong>de</strong> cages : <strong>en</strong> effet, à partir <strong>de</strong> 42 jours, les <strong>lapereau</strong>x survivants <strong>de</strong> ce<br />
groupe étai<strong>en</strong>t répartis dans seulem<strong>en</strong>t 4 cages.<br />
Environ la moitié <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x étai<strong>en</strong>t parv<strong>en</strong>us à éliminer le colibacille <strong>en</strong>téropathogène<br />
E22 à 63 jours (Tableau 36).<br />
Tableau 36 Comptage colibacillaire cæcal à 63 jours <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours par la<br />
souche d'E. coli <strong>en</strong>téropathogène E22 <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
S21-I28 S35-I28<br />
Nombre d'animaux 8 11<br />
Log CFU d'E. coli par g <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u* 2,2 ± 2,4 3,4 ± 3,1<br />
% <strong>de</strong> CFU rhamnose ⊖ par rapport au nombre <strong>de</strong> colonies <strong>en</strong>sem<strong>en</strong>cées 92 53<br />
Nombre d'animaux n'excrétant pas <strong>de</strong> colibacilles 4 4<br />
Nombre d'animaux n'excrétant pas d'E. coli O103 4 6<br />
* Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET<br />
IV.E. DEVELOPPEMENT DE LA REPONSE IMMUNITAIRE<br />
La Figure 56 montre l'évolution <strong>de</strong>s sérologies indivi<strong>du</strong>elles <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong><br />
l'âge au sevrage.<br />
<strong>Les</strong> données <strong>de</strong> d<strong>en</strong>sité optique obt<strong>en</strong>ues sont semi-quantitatives. Aussi, les valeurs<br />
absolues et moy<strong>en</strong>nes sont à interpréter avec prud<strong>en</strong>ce. Par ailleurs, <strong>du</strong> fait <strong>de</strong> prélever<br />
seulem<strong>en</strong>t 2 lapins par cage à partir <strong>de</strong> 38 jours et <strong>de</strong> l'évolution importante et brutale <strong>de</strong> la<br />
mortalité, peu d'animaux ont été suivis <strong>en</strong> cinétique. Aussi, seuls quelques buvards, choisis<br />
parmi <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x pour lesquels au moins <strong>de</strong>ux prélèvem<strong>en</strong>ts avai<strong>en</strong>t été réalisés, ont été<br />
analysés pour chaque âge et pour chaque lot. A défaut d'interprétation statistique possible <strong>de</strong><br />
ces résultats, quelques informations pourront év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t gui<strong>de</strong>r les expérim<strong>en</strong>tations<br />
ultérieures.<br />
Le seuil <strong>de</strong> positivité a été calculé <strong>de</strong> la manière suivante : DO la plus élevée à 24 jours +<br />
2 écarts-types <strong>de</strong>s DO à 24 jours (Seuil = 0,104). A 38 jours, quelques <strong>lapereau</strong>x, minoritaires<br />
(5 sur 20), prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t une séroconversion vis-à-vis <strong>du</strong> LPS O103, indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t a priori<br />
<strong>de</strong> l'âge au sevrage (2/6 pour les <strong>lapereau</strong>x S21-I28 et 3/14 pour les <strong>lapereau</strong>x S35-I28). En
- 185 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />
revanche, à 49 et 63 jours, les survivants étai<strong>en</strong>t presque tous séropositifs vis-à-vis <strong>du</strong> LPS<br />
O103 (3/3 <strong>lapereau</strong>x S21 et 5/6 <strong>lapereau</strong>x S35 à 63 jours).<br />
Figure 56 Sérologies indivi<strong>du</strong>elles <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours par la<br />
souche d'E. coli <strong>en</strong>téropathogène E22 <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage<br />
D<strong>en</strong>sité<br />
optique<br />
V. DISCUSSION<br />
1,3<br />
1,1<br />
0,9<br />
0,7<br />
0,5<br />
0,3<br />
0,1<br />
-0,1<br />
Seuil <strong>de</strong> positivité<br />
S21-I28<br />
S35-I28<br />
V.A. DEROULEMENT GENERAL DE L'EXPERIMENTATION<br />
24 38 49 63<br />
Age (jours)<br />
La suppression <strong>de</strong>s animaux issus <strong>de</strong>s cages contaminées par la souche d'E. coli<br />
<strong>en</strong>téropathogène n'a pas suffi à <strong>en</strong>rayer l'ext<strong>en</strong>sion <strong>de</strong> la contamination. Malgré <strong>de</strong>s mesures<br />
prises afin <strong>de</strong> limiter la propagation <strong>du</strong> colibacille <strong>en</strong>téropathogène, <strong>de</strong> nombreux facteurs <strong>de</strong><br />
risque se sont probablem<strong>en</strong>t combinés afin <strong>de</strong> permettre dans un premier temps la<br />
contamination <strong>de</strong>s portées témoins, puis dans un <strong>de</strong>uxième temps la diffusion rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />
souche pathogène <strong>en</strong>tre les cages <strong>de</strong>s lots témoins (Tableau 37).<br />
Ainsi certains points non maîtrisés et d'autres non maîtrisables, car inhér<strong>en</strong>ts aux<br />
structures <strong>de</strong> l'élevage, ont concouru à la propagation <strong>de</strong> la contamination. De plus, la<br />
conception <strong>du</strong> protocole incluant 2 inoculations à 2 semaines d'intervalle a probablem<strong>en</strong>t
- 186 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />
constitué une prise <strong>de</strong> risque importante : nombre <strong>de</strong> lots trop élevé, complexité <strong>de</strong> la mise <strong>en</strong><br />
œuvre (changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> place <strong>de</strong>s barrières sanitaires, changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> manipulateurs…).<br />
Tableau 37 Explications plausibles <strong>de</strong> la propagation rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'ag<strong>en</strong>t pathogène aux<br />
<strong>lapereau</strong>x témoins<br />
Première contamination<br />
<strong>de</strong>s témoins<br />
Diffusion <strong>de</strong> l'ag<strong>en</strong>t<br />
pathogène parmi les témoins<br />
MESURES FACTEURS DE RISQUE<br />
Séparation <strong>en</strong> 2 <strong>de</strong> la salle :<br />
manipulateurs différ<strong>en</strong>ts affectés au<br />
côté témoin et au côté inoculé (ou<br />
interv<strong>en</strong>tion côté non infecté <strong>en</strong><br />
premier)<br />
Lampes UV contre les insectes<br />
Pas <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> matériel <strong>du</strong> côté<br />
contaminé vers le côté témoin<br />
Changem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> gants, flambage<br />
<strong>de</strong>s bacs <strong>de</strong> pesée <strong>en</strong>tre chaque portée<br />
Elimination <strong>de</strong>s portées<br />
contaminées<br />
Lampes UV contre les insectes<br />
Souillure importante <strong>de</strong>s grilles et cages ⇒<br />
apparition <strong>de</strong> nombreux insectes<br />
D<strong>en</strong>sité d'animaux importante<br />
Contamination par l'eau, le milieu (poils,<br />
poussières…)<br />
Durée importante <strong>de</strong> l'expérim<strong>en</strong>tation<br />
Contamination <strong>du</strong> petit matériel (crayons, cahier<br />
<strong>de</strong> données)<br />
Manipulations très fréqu<strong>en</strong>tes <strong>de</strong>s animaux<br />
Contamination par l'eau, le milieu (poils,<br />
poussières…), les insectes<br />
Délai <strong>en</strong>tre excrétion <strong>de</strong> la portée et résultat<br />
d'analyse bactériologique positif supérieur à 2 jours<br />
(jour <strong>de</strong> prélèvem<strong>en</strong>t + délai d'analyse)<br />
Si d'autres expérim<strong>en</strong>tations compr<strong>en</strong>ant l'inoculation d'ag<strong>en</strong>ts pathogènes doiv<strong>en</strong>t être<br />
con<strong>du</strong>ites, <strong>de</strong>s mesures supplém<strong>en</strong>taires <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t être mises <strong>en</strong> œuvre afin <strong>de</strong> limiter ces<br />
contaminations.<br />
V.B. SENSIBILITE A LA COLIBACILLOSE EN FONCTION DE L'AGE AU SEVRAGE<br />
<strong>Les</strong> résultats obt<strong>en</strong>us dans cette étu<strong>de</strong> concernant la symptomatologie, le tableau lésionnel<br />
et les comptages bactéri<strong>en</strong>s lors d'une colibacillose sont similaires à ceux évoqués dans la<br />
littérature (Peeters et al, 1984b). La souche d'E. coli O103 utilisée dans cette étu<strong>de</strong> prés<strong>en</strong>te<br />
un pouvoir pathogène extrêmem<strong>en</strong>t important, con<strong>du</strong>isant à 100% <strong>de</strong> morbidité et à plus <strong>de</strong><br />
60% <strong>de</strong> mortalité pour <strong>de</strong>s animaux inoculés avec 10000 bactéries à 28 jours. <strong>Les</strong> symptômes<br />
classiquem<strong>en</strong>t observés sont une prostration, une dysorexie, une diarrhée importante<br />
accompagnée <strong>de</strong> déshydratation, puis souv<strong>en</strong>t la mort <strong>de</strong> l'animal. A l'autopsie, le cont<strong>en</strong>u<br />
cæcal est extrêmem<strong>en</strong>t liqui<strong>de</strong>, parfois hémorragique, et une congestion intestinale, voire <strong>de</strong>s<br />
hémorragies cæcales et coliques, sont souv<strong>en</strong>t observées. <strong>Les</strong> lésions stomacales ne sont, <strong>en</strong><br />
revanche, pas rapportées à notre connaissance dans la littérature.
- 187 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />
V.C. LE LAIT DE LAPINE : UN ROLE FONDAMENTAL DANS LA RESISTANCE DES LAPEREAUX A LA<br />
COLIBACILLOSE ?<br />
Lors d'une inoculation à 28 jours, le décalage <strong>de</strong> l'évolution <strong>de</strong> la maladie <strong>en</strong>tre les<br />
<strong>lapereau</strong>x sevrés <strong>de</strong>puis une semaine et les <strong>lapereau</strong>x allaités est net et suggère que la<br />
s<strong>en</strong>sibilité à la colibacillose provoquée par l'inoculation d'une souche EPEC <strong>du</strong> sérogroupe<br />
O103 est davantage dép<strong>en</strong>dante <strong>du</strong> sevrage que <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s animaux. Cette constatation<br />
n'infirme pas pour autant l'exist<strong>en</strong>ce d'une f<strong>en</strong>être d'âge où les <strong>lapereau</strong>x serai<strong>en</strong>t plus<br />
s<strong>en</strong>sibles à certaines souches <strong>de</strong> colibacilles.<br />
L'évolution <strong>de</strong> la maladie chez les <strong>lapereau</strong>x sevrés à 35 jours semble retardée : les<br />
<strong>lapereau</strong>x allaités serai<strong>en</strong>t protégés temporairem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la forme grave <strong>de</strong> la maladie. Nous<br />
pourrions considérer inversem<strong>en</strong>t que les <strong>lapereau</strong>x sevrés à 21 jours prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une s<strong>en</strong>sibilité<br />
accrue et développ<strong>en</strong>t précocem<strong>en</strong>t la maladie. Cep<strong>en</strong>dant, d'après la littérature, l'évolution <strong>de</strong><br />
la maladie est rapi<strong>de</strong> dans le cas d'une inoculation expérim<strong>en</strong>tale avec une souche d'E. coli<br />
O103 <strong>en</strong>téropathogène réalisée <strong>en</strong>tre 32 et 42 jours sur <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à un âge classique<br />
(<strong>en</strong>tre 28 et 35 jours). Quelle que soit la dose inoculée, la mortalité s'échelonne sur une<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 3 à 14 jours post-infection (Licois et al., 1982; Camguilhem et Milon, 1989;<br />
Boullier et al., 2003a), ce qui correspond à l'évolution observée sur les <strong>lapereau</strong>x sevrés à 21<br />
jours.<br />
Aussi, l'hypothèse que les <strong>lapereau</strong>x sevrés à 35 jours prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un profil <strong>de</strong><br />
développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la maladie atypique et que le lait maternel leur confère une protection<br />
temporaire à la colibacillose à O103 s'estompant rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t après le sevrage est plus<br />
probable. Des étu<strong>de</strong>s épidémiologiques chez l'homme montr<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t que l'allaitem<strong>en</strong>t<br />
maternel est protecteur vis-à-vis <strong>de</strong>s infections par <strong>de</strong>s souches EPEC (Blake et al., 1993).<br />
<strong>Les</strong> <strong>lapereau</strong>x allaités excrèt<strong>en</strong>t moins <strong>de</strong> colibacilles pathogènes que les <strong>lapereau</strong>x sevrés<br />
<strong>du</strong> même âge. En admettant que les comptages bactéri<strong>en</strong>s sur fèces reflèt<strong>en</strong>t la numération<br />
cæcale, ce résultat suggère que le moindre développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la maladie chez les animaux<br />
<strong>en</strong>core allaités au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> comprise <strong>en</strong>tre 28 et 35 jours pourrait être lié, <strong>du</strong> moins<br />
<strong>en</strong> partie, à une inhibition partielle <strong>de</strong> la croissance <strong>de</strong>s bactéries <strong>en</strong>téropathogènes. Une<br />
inhibition <strong>de</strong> la colonisation <strong>en</strong>térocytaire par les colibacilles n'est cep<strong>en</strong>dant pas à exclure, et<br />
les <strong>de</strong>ux phénomènes pourrai<strong>en</strong>t parfaitem<strong>en</strong>t se combiner. La réalisation <strong>de</strong> prélèvem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong><br />
muqueuse sur <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x inoculés allaités aurait permis d'id<strong>en</strong>tifier si ce <strong>de</strong>rnier mécanisme<br />
d'action était réel.<br />
<strong>Les</strong> résultats préliminaires <strong>de</strong>s inoculations à 42 jours sou<strong>ligne</strong>rai<strong>en</strong>t l'exist<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> ce<br />
même décalage dans l'évolution <strong>de</strong> la colibacillose <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s<br />
animaux. L'hypothèse <strong>de</strong> l'exist<strong>en</strong>ce d'une flore comm<strong>en</strong>sale plus difficile à déstabiliser chez
- 188 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />
<strong>de</strong>s animaux sevrés tardivem<strong>en</strong>t pourrait être formulée. Cep<strong>en</strong>dant, ces observations<br />
mériterai<strong>en</strong>t d'être confirmées.<br />
V.D. SUBSTANCES BIOACTIVES DU LAIT ET MECANISMES D'ACTION POSSIBLES<br />
Plusieurs mécanismes d'action (probablem<strong>en</strong>t combinés) aboutissant au non-<br />
développem<strong>en</strong>t transitoire <strong>de</strong> l'expression clinique <strong>de</strong> la colibacillose lors <strong>de</strong> l'allaitem<strong>en</strong>t<br />
peuv<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>visagés, dont :<br />
Un arrêt, ou <strong>du</strong> moins le ral<strong>en</strong>tissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la croissance <strong>de</strong>s bactéries inoculées par un<br />
effet direct vis-à-vis <strong>de</strong> l'ag<strong>en</strong>t pathogène incriminé con<strong>du</strong>isant à sa lyse ou à un arrêt <strong>de</strong> sa<br />
croissance, et/ou un effet plus indirect avec création <strong>de</strong> conditions <strong>du</strong> milieu <strong>de</strong> vie<br />
défavorables à la croissance <strong>de</strong> la souche d'E. coli O103 inoculée (flore comm<strong>en</strong>sale, pH,<br />
substrats…)…<br />
Une inhibition <strong>de</strong> l'adhésion aux cellules épithéliales <strong>de</strong>s E. coli O103 : effet barrière <strong>de</strong> la<br />
flore comm<strong>en</strong>sale, masquage <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> fixation <strong>de</strong>s EPEC aux cellules <strong>de</strong> l'hôte,<br />
inactivation <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> fixation <strong>de</strong> la bactérie aux cellules épithéliales<br />
Un effet mo<strong>du</strong>lateur <strong>de</strong>s mécanismes impliqués dans la g<strong>en</strong>èse <strong>de</strong> la diarrhée. Cep<strong>en</strong>dant,<br />
ces mécanismes sont <strong>en</strong>core méconnus pour les EPEC, mais plusieurs hypo<strong>thèses</strong> sont<br />
émises : diarrhée par malabsorption occasionnée par la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s microvillosités<br />
<strong>en</strong>térocytaires, diarrhée sécrétoire par perturbation <strong>de</strong>s échanges ioniques au niveau <strong>de</strong> la<br />
muqueuse digestive. L'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la perméabilité intestinale et la réponse<br />
inflammatoire constatées lors d'une infection à EPEC pourrai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être<br />
impliquées dans la g<strong>en</strong>èse <strong>de</strong>s troubles diarrhéiques (Nataro et Kaper, 1998).<br />
De nombreuses substances <strong>du</strong> lait, spécifiques ou non, pourrai<strong>en</strong>t exercer <strong>de</strong> tels effets.<br />
Ainsi <strong>de</strong> nombreux composés antimicrobi<strong>en</strong>s ont été décrits dans le lait maternel, et<br />
notamm<strong>en</strong>t les anticorps. Dans notre étu<strong>de</strong>, la probabilité que les lapines ai<strong>en</strong>t pu avoir <strong>de</strong>s<br />
anticorps spécifiquem<strong>en</strong>t dirigés contre différ<strong>en</strong>ts effecteurs <strong>du</strong> pouvoir pathogène d'E. coli<br />
appart<strong>en</strong>ant au sérogroupe O103 dans leur lait est minime : l'élevage n'a pas d'antécéd<strong>en</strong>ts<br />
réc<strong>en</strong>ts d'épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> colibacillose occasionnée par une souche d'E. coli O103, les lapines<br />
n'hébergeai<strong>en</strong>t pas d'E. coli O103, et ne possédai<strong>en</strong>t pas d'IgA anti-LPS O103 sériques au<br />
début <strong>de</strong> l'expérim<strong>en</strong>tation. En revanche, l'hypothèse d'une protection croisée par <strong>de</strong>s anticorps<br />
dirigés contre <strong>de</strong>s effecteurs communs à différ<strong>en</strong>tes souches d'EPEC peut être <strong>en</strong>visagée.<br />
Cep<strong>en</strong>dant, les données disponibles concernant <strong>de</strong>s chall<strong>en</strong>ges avec <strong>de</strong>s souches hétérologues,<br />
ou les essais <strong>de</strong> vaccination contre différ<strong>en</strong>tes souches d'E. coli ne sont pas très <strong>en</strong> faveur <strong>de</strong><br />
l'exist<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> protections croisées au sein <strong>du</strong> groupe <strong>de</strong>s EPEC. Chez l'homme, une étu<strong>de</strong>
- 189 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />
montre que <strong>de</strong>s volontaires, après un chall<strong>en</strong>ge initial avec une souche EPEC, ne sont pas<br />
protégés contre la colibacillose lorsque inoculés 27 jours plus tard avec une souche EPEC<br />
hétérologue (Donn<strong>en</strong>berg et al., 1998). Cep<strong>en</strong>dant, les volontaires ne semblai<strong>en</strong>t dans ce cas<br />
que partiellem<strong>en</strong>t protégés par une réinfection 70 jours après avec la souche homologue. Des<br />
auteurs évoqu<strong>en</strong>t chez le lapin l'exist<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> protection croisée <strong>en</strong>tre certaines souches d'E.<br />
coli isolées <strong>en</strong> Belgique (Okerman et al., 1988) : <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x inoculés par voie orale avec<br />
une première souche, puis inoculés 25 à 30 jours après avec une souche <strong>de</strong> sérogroupe<br />
différ<strong>en</strong>t serai<strong>en</strong>t protégés contre l'expression <strong>de</strong> la maladie (pas <strong>de</strong> symptômes et excrétion<br />
inexistante ou faible et transitoire). Cep<strong>en</strong>dant, cette étu<strong>de</strong> a été m<strong>en</strong>ée sur très peu d'animaux<br />
et n'a, à notre connaissance, jamais été confirmée chez le lapin. Des essais <strong>de</strong> vaccination <strong>du</strong><br />
lapin avec <strong>de</strong>s souches hétérologues ont été m<strong>en</strong>és, et n'ont pas été concluants. Ainsi la<br />
vaccination avec une souche C6 inactivée appart<strong>en</strong>ant au sérogroupe O128 ayant <strong>en</strong> commun<br />
l'adhésine AF/R2 avec la souche B10 <strong>de</strong> sérogroupe O103 ne permet qu'une protection<br />
partielle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x lors d'un chall<strong>en</strong>ge avec cette même souche <strong>en</strong>téropathogène d'E. coli<br />
O103 (Milon et al., 1992). De même, une souche d'E. coli <strong>du</strong> sérogroupe O15 prés<strong>en</strong>tant une<br />
délétion d'un fragm<strong>en</strong>t <strong>du</strong> gène eae (intimine), ne confère pas <strong>de</strong> protection croisée vis-à-vis<br />
<strong>de</strong> colibacilles appart<strong>en</strong>ant aux sérogroupes O109 et O132 (Bohez et al., 2004a). En revanche,<br />
une souche d'E. coli O132 délétée d'un fragm<strong>en</strong>t <strong>du</strong> gène Tir a permis une protection<br />
conv<strong>en</strong>able <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x inoculés avec une souche <strong>de</strong> sérogroupe O15 <strong>en</strong>téropathogène, mais<br />
la protection contre une souche d'E. coli O103 fut seulem<strong>en</strong>t partielle (Bohez et al., 2004b).<br />
Par ailleurs, si l'implication <strong>de</strong>s IgA <strong>du</strong> colostrum ou <strong>du</strong> lait dans l'inhibition d'adhésion <strong>de</strong>s E.<br />
coli <strong>en</strong>téropathogènes aux cellules épithéliales humaines a été montré in vitro (Cravioto et al.,<br />
1991), ainsi que leur capacité à rompre les liaisons déjà existantes <strong>en</strong>tre EPEC et bor<strong>du</strong>re <strong>en</strong><br />
brosse <strong>en</strong>térocytaire chez le lapin (Boe<strong>de</strong>cker et al., 1987), leur rôle dans l'inhibition <strong>de</strong> la<br />
croissance bactéri<strong>en</strong>ne est incertain.<br />
De nombreuses substances lactées non spécifiques aurai<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s propriétés<br />
antimicrobi<strong>en</strong>nes. La xanthine-oxydoré<strong>du</strong>ctase est un constituant majeur <strong>de</strong> la membrane<br />
<strong>de</strong>s globules gras <strong>du</strong> lait. Cette <strong>en</strong>zyme complexe peut aboutir à la formation <strong>de</strong> péroxynitrite,<br />
à activité antimicrobi<strong>en</strong>ne (Martin et al., 2004). La lactopéroxydase est une <strong>en</strong>zyme<br />
naturelle, dont la fonction primaire est <strong>de</strong> catalyser l’oxydation <strong>de</strong> certaines molécules, <strong>en</strong><br />
prés<strong>en</strong>ce <strong>du</strong> péroxy<strong>de</strong> d’hydrogène et <strong>de</strong> thiocyanate, et <strong>de</strong> générer <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its réactifs à<br />
large activité antimicrobi<strong>en</strong>ne, tel l’hypothiocyanate (Shin et al., 2001). Le lysozyme est une<br />
<strong>en</strong>zyme hydrolysant les liaisons β1-4 <strong>en</strong>tre l’aci<strong>de</strong> N-acétylmuramique et les rési<strong>du</strong>s 2-acétylamino-2-déoxy-D-glucose<br />
<strong>du</strong> peptidoglycane <strong>de</strong>s parois <strong>de</strong>s bactéries gram ⊕ (Priyadarshini<br />
et Kansal, 2002). La lactoferrine est une glycoprotéine dont l'activité antibactéri<strong>en</strong>ne serait
- 190 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />
<strong>du</strong>e à sa capacité à se lier au lipopolysacchari<strong>de</strong> <strong>de</strong>s gram-, à la partie N-terminale <strong>de</strong> la paroi<br />
bactéri<strong>en</strong>ne, ou <strong>en</strong> captant le fer et le r<strong>en</strong>dant indisponible pour la flore (Van <strong>de</strong>r Strate et al.,<br />
2001). La lactoferricine est un pepti<strong>de</strong> cationique, libéré après clivage protéolytique<br />
(pepsine) <strong>de</strong> la partie N-terminale <strong>de</strong> la lactoferrine. Celui-ci, id<strong>en</strong>tique dans sa structure<br />
primaire à son précurseur dans la lactoferrine native, s’<strong>en</strong> distingue par sa<br />
conformation, pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t à l’origine <strong>de</strong> son activité antimicrobi<strong>en</strong>ne plus int<strong>en</strong>se<br />
(Farnaud et al., 2004). D'autres protéines ou dérivés peptidiques <strong>du</strong> lait, tels que<br />
l'haptocorrine (Adkins et Lönnerdal, 2003), les pepti<strong>de</strong>s issus <strong>de</strong> la digestion <strong>de</strong>s caséines<br />
(Lahov et Regelson, 1996; Baranyi et al., 2003) ou <strong>de</strong>s β-déf<strong>en</strong>sines (Jia et al., 2001)<br />
possè<strong>de</strong>rai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t une activité antimicrobi<strong>en</strong>ne. Ces <strong>de</strong>rniers pourrai<strong>en</strong>t inhiber la<br />
croissance <strong>de</strong> nombreuses bactéries dont E. coli (Recio et Visser, 1999; Jia et al., 2001;<br />
Baranyi et al., 2003). Concernant les lipi<strong>de</strong>s, certains aci<strong>de</strong>s gras et monoglycéri<strong>de</strong>s serai<strong>en</strong>t<br />
bactériostatiques. Parmi eux, les aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes (aci<strong>de</strong>s caprylique, caprique<br />
et laurique) serai<strong>en</strong>t les plus actifs contre les bactéries (Cañas-Rodriguez et Smith, 1966;<br />
Isaacs et al., 1995; Marounek et al., 2002). <strong>Les</strong> monoglycéri<strong>de</strong>s sembl<strong>en</strong>t, par ailleurs, plus<br />
efficaces que leurs homologues non estérifiés (Kabara et al., 1972; Isaacs et al., 1995;<br />
Petschow et al., 1996). <strong>Les</strong> aci<strong>de</strong>s caprylique (C8:0) et caprique (C10:0), et principalem<strong>en</strong>t le<br />
premier cité, exercerai<strong>en</strong>t une activité bactérici<strong>de</strong> et/ou bactériostatique vis-à-vis <strong>de</strong>s<br />
coliformes (Cañas-Rodriguez et Smith, 1966; Sun et al., 2002; Marounek et al., 2003b).<br />
Parmi ces substances non spécifiques, certaines serai<strong>en</strong>t capables d'interférer plus<br />
spécifiquem<strong>en</strong>t avec l'expression <strong>du</strong> pouvoir pathogène <strong>de</strong> certains microorganismes. <strong>Les</strong><br />
oligosacchari<strong>de</strong>s fucosylés <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> femme (Cravioto et al., 1991) pourrai<strong>en</strong>t inhiber in<br />
vitro l'adhésion localisée <strong>de</strong>s EPEC à <strong>de</strong>s cellules HEp-2. La lactoferrine <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> femme<br />
serait égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> mesure d'inhiber l'adhésion localisée <strong>de</strong>s EPEC aux cellules HeLa (De<br />
Araújo et Giugliano, 2001), mais <strong>de</strong> plus interfèrerait avec le système sécrétoire <strong>de</strong> type III<br />
permettant aux EPEC l'attachem<strong>en</strong>t intime avec les <strong>en</strong>térocytes, <strong>en</strong> mo<strong>du</strong>lant la dégradation <strong>de</strong><br />
l'EspB (Ochoa et al., 2003). <strong>Les</strong> aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes (<strong>de</strong> C6:0 à C10:0) serai<strong>en</strong>t<br />
capables <strong>de</strong> diminuer le niveau <strong>de</strong> colonisation <strong>de</strong>s cæca <strong>du</strong> poulet par Salmonella <strong>en</strong>terica<br />
Serovar Enteritidis, ainsi que l'invasion via une suppression <strong>de</strong> l'expression <strong>du</strong> gène HilA (Van<br />
Immerseel et al., 2004).<br />
Certaines substances <strong>du</strong> lait aurai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t un rôle immunomo<strong>du</strong>lateur (Kelly et<br />
Coutts, 2000), <strong>en</strong> favorisant la maturation <strong>du</strong> système immunitaire. A 28 jours, les <strong>lapereau</strong>x<br />
possèd<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s structures immunitaires <strong>en</strong>core peu développées. Il est probable, que les<br />
<strong>lapereau</strong>x sevrés précocem<strong>en</strong>t ai<strong>en</strong>t eu un système <strong>de</strong> déf<strong>en</strong>se, spécifique ou non, incompét<strong>en</strong>t<br />
pour lutter seuls contre l'intro<strong>du</strong>ction d'un ag<strong>en</strong>t pathogène à 28 jours. <strong>Les</strong> suivis sérologiques,
- 191 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />
quantifiant la pro<strong>du</strong>ction d'IgA sériques, t<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t <strong>de</strong> répondre à ces interrogations. Cep<strong>en</strong>dant,<br />
<strong>de</strong>s limites <strong>de</strong> connaissance et <strong>de</strong> techniques sont à considérer pour interpréter ces résultats.<br />
Aucune étu<strong>de</strong> à l'heure actuelle n'a établi <strong>de</strong> corrélations <strong>en</strong>tre la d<strong>en</strong>sité optique obt<strong>en</strong>ue et la<br />
conc<strong>en</strong>tration réelle <strong>en</strong> IgA sériques (exam<strong>en</strong> semi-quantitatif). De plus, aucune relation <strong>de</strong><br />
proportionnalité <strong>en</strong>tre IgA sériques et sécrétoires <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts sites mucosaux n'a <strong>en</strong>core été<br />
mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce. Par ailleurs, ces anticorps dirigés contre le lipopolysacchari<strong>de</strong> témoign<strong>en</strong>t<br />
d'une réponse immunitaire, mais n'ont probablem<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong> rôle protecteur vis-à-vis <strong>de</strong> la<br />
colibacillose. Pour finir, le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre différ<strong>en</strong>ts anticorps sériques dirigés contre divers<br />
marqueurs bactéri<strong>en</strong>s (intimine, adhésine, LPS) ne sont pas clairs. Malgré ces réserves et le<br />
fait que peu d'animaux ont été suivis <strong>en</strong> cinétique sérologique, la pro<strong>du</strong>ction d'IgA n'a pas<br />
semblé être liée à l'âge au sevrage <strong>de</strong>s animaux. Ce résultat serait cep<strong>en</strong>dant à confirmer. Cette<br />
immunostimulation possible n'est peut-être pas le mo<strong>de</strong> d'action le plus important à considérer<br />
<strong>en</strong> première int<strong>en</strong>tion et dans nos conditions expérim<strong>en</strong>tales, car les <strong>lapereau</strong>x sevrés à 35<br />
jours, donc ayant bénéficié plus tardivem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s pot<strong>en</strong>tielles propriétés immunostimulatrices<br />
<strong>du</strong> lait maternel, ont tout <strong>de</strong> même été très s<strong>en</strong>sibles à la colibacillose après leur sevrage.<br />
Chez la femme, <strong>de</strong>s propriétés anti-inflammatoires ont été attribuées à certains<br />
constituants <strong>du</strong> lait maternel, tels que l'IL10 et le TGF-β (Kelly et Coutts, 2000). Aussi, les<br />
lésions év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t occasionnées par les phénomènes inflammatoires pourrai<strong>en</strong>t être<br />
limitées chez les <strong>lapereau</strong>x allaités. Par ailleurs, différ<strong>en</strong>ts facteurs <strong>de</strong> croissance tels que<br />
l'EGF et les IGF isolés dans le lait <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes espèces animales, ainsi que diverses<br />
polyamines (putrescine, spermine, spermidine), pourrai<strong>en</strong>t contribuer à la restauration <strong>de</strong>s<br />
épithéliums digestifs <strong>en</strong>dommagés, par leurs effets stimulant la croissance et la différ<strong>en</strong>ciation<br />
cellulaires (Odle et al., 1996; Löser, 2000). Ces substances lactées pourrai<strong>en</strong>t donc égalem<strong>en</strong>t<br />
participer au contrôle <strong>du</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la colibacillose chez les <strong>lapereau</strong>x allaités.
- 192 -
CHAPITRE 3 - LE STATUT NUTRITIONNEL DU LAPEREAU, VIA L'INCORPORATION<br />
DE TRIGLYCERIDES A CHAINES MOYENNES DANS L'ALIMENT DE PERI-SEVRAGE,<br />
REDUIT-IL SA SENSIBILITE A LA COLIBACILLOSE ?<br />
I. OBJECTIFS ET CHOIX DU MODELE<br />
I.A. OBJECTIFS<br />
D'après les résultats obt<strong>en</strong>us au cours <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 3, il apparaît que, à même âge, les<br />
<strong>lapereau</strong>x allaités sont moins s<strong>en</strong>sibles à la colibacillose que les <strong>lapereau</strong>x sevrés. Par ailleurs,<br />
nous avons montré au cours <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s 1 et 2 que les capacités digestives <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
s'adapt<strong>en</strong>t très précocem<strong>en</strong>t et rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t à l'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong>. Il est donc peu probable que<br />
l'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> <strong>en</strong> lui-même ait pu causer un déséquilibre <strong>du</strong> biotope digestif expliquant cette<br />
évolution différ<strong>en</strong>tielle <strong>de</strong> la colibacillose. De plus, cette moindre s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
allaités n'est que transitoire, et la colibacillose va se développer dès le sevrage <strong>de</strong> façon<br />
similaire à ce qui a été observé pour les <strong>lapereau</strong>x sevrés <strong>de</strong>puis une semaine au mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong><br />
l'inoculation. Cette évolution est toutefois plus progressive et un peu moins int<strong>en</strong>se que celle<br />
observée pour les <strong>lapereau</strong>x sevrés précocem<strong>en</strong>t. Ces observations nous amèn<strong>en</strong>t à émettre<br />
l'hypothèse que le lait maternel joue un rôle important chez le jeune <strong>lapereau</strong> dans la lutte<br />
contre les infections digestives, <strong>du</strong> moins à EPEC.<br />
De nombreuses substances lactées pourrai<strong>en</strong>t jouer un rôle dans la lutte contre les<br />
affections digestives chez le jeune et selon <strong>de</strong>s mécanismes probablem<strong>en</strong>t très différ<strong>en</strong>ts et<br />
complém<strong>en</strong>taires (cf. page 188). <strong>Les</strong> étu<strong>de</strong>s réalisées in vivo sont rares et parfois discordantes.<br />
En effet, la physiologie <strong>de</strong> l'animal peut interagir avec les effets bénéfiques <strong>de</strong> certaines<br />
substances montrés in vitro : digestion <strong>de</strong>s molécules (donc probable perte d'activité par<br />
inactivation), absorption (donc site d'action pot<strong>en</strong>tiel non atteint), conc<strong>en</strong>tration dans le site<br />
cible, interactions avec d'autres composants (antagonisme, synergie…), interactions avec le<br />
milieu (pH, température).<br />
Par ailleurs, très peu d'étu<strong>de</strong>s ont été effectuées chez le lapin. Nous avons donc choisi<br />
d'étudier in vivo les effets bénéfiques <strong>de</strong> substances lactées pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t antibactéri<strong>en</strong>nes<br />
sur la résistance <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à la colibacillose. Nous avons délibérém<strong>en</strong>t choisi <strong>de</strong> ne pas<br />
nous intéresser au rôle <strong>de</strong>s facteurs spécifiques <strong>du</strong> lait, et notamm<strong>en</strong>t aux immunoglobulines.<br />
En effet, il est peu probable pour les raisons invoquées dans la précéd<strong>en</strong>te partie, qu'ils<br />
représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t, <strong>du</strong> moins dans nos conditions expérim<strong>en</strong>tales, le mécanisme majeur <strong>de</strong><br />
- 193 -
- 194 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
protection vis-à-vis <strong>de</strong> l'expression <strong>de</strong> la colibacillose. Nous nous sommes donc intéressés<br />
dans cette <strong>de</strong>rnière étu<strong>de</strong> aux facteurs non spécifiques <strong>du</strong> lait, incorporables dans l'alim<strong>en</strong>t<br />
<strong>de</strong>stiné aux <strong>lapereau</strong>x, et pouvant év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t les sout<strong>en</strong>ir dans la lutte contre les<br />
infections digestives.<br />
I.B. CHOIX DU MODELE<br />
I.B.1. Supplém<strong>en</strong>tation alim<strong>en</strong>taire <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes<br />
La prés<strong>en</strong>ce et les conc<strong>en</strong>trations dans le lait <strong>de</strong> lapine <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s substances à<br />
activité antimicrobi<strong>en</strong>ne sont relativem<strong>en</strong>t méconnues, notamm<strong>en</strong>t pour ce qui concerne les<br />
composés protéiques. Il semble cep<strong>en</strong>dant que le lait <strong>de</strong> lapine, tout comme celui <strong>du</strong> chi<strong>en</strong> et<br />
<strong>du</strong> rat, est exempt <strong>de</strong> lactoferrine contrairem<strong>en</strong>t à la plupart <strong>de</strong>s mammifères (Masson et<br />
Heremans, 1971). En revanche, la composition lipidique <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine est bi<strong>en</strong> connue. Il<br />
est très riche <strong>en</strong> lipi<strong>de</strong>s (40 à 50% <strong>de</strong> la matière sèche). Ceux-ci sont à 98% constitués <strong>de</strong><br />
triglycéri<strong>de</strong>s, dont la composition est dominée par certains aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes :<br />
les aci<strong>de</strong>s caprylique (C8:0) et caprique (C10:0) (Smith et al., 1968; Demarne et al., 1978;<br />
Pascual et al., 1999a). Ils représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t ainsi <strong>en</strong>viron 65% <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras totaux (<strong>en</strong> %<br />
molaire), alors que pour la plupart <strong>de</strong>s espèces ils sont beaucoup plus minoritaires : 5% chez la<br />
vache, 17% et 18% chez la brebis et la chèvre, et 2,5% chez l'homme (Freeman et al., 1965).<br />
Par ailleurs, ces aci<strong>de</strong>s gras sont retrouvés <strong>en</strong> faible quantité dans une ration alim<strong>en</strong>taire<br />
d’origine végétale où les aci<strong>de</strong>s gras à longues chaînes prédomin<strong>en</strong>t. Ils constitu<strong>en</strong>t donc une<br />
particularité alim<strong>en</strong>taire <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> allaité. Etant données les vertus bactériostatiques et/ou<br />
bactérici<strong>de</strong>s qui ont été attribuées à ces aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes (cf. page 188), et leur<br />
forte représ<strong>en</strong>tation dans le lait <strong>de</strong> lapine, nous avons choisi d'étudier si leur incorporation<br />
(plus particulièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> C8:0 et C10:0) dans la ration alim<strong>en</strong>taire permettait <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire la<br />
s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à une infection expérim<strong>en</strong>tale d’E. coli E22 à 28 jours.<br />
Nous avons fait le choix <strong>de</strong> distribuer ces aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes sous forme <strong>de</strong><br />
triglycéri<strong>de</strong>s, plutôt que sous forme d'aci<strong>de</strong>s gras libres pour plusieurs raisons. Premièrem<strong>en</strong>t,<br />
il semble qu'une proportion importante <strong>de</strong> ces aci<strong>de</strong>s gras est digérée, voire absorbée, dès<br />
l'estomac (Perret, 1980). Or, il est primordial que ces aci<strong>de</strong>s gras ne soi<strong>en</strong>t pas digérés et<br />
absorbés trop rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t pour qu'une part puisse parv<strong>en</strong>ir aux différ<strong>en</strong>ts sites d'action <strong>de</strong>s E.<br />
coli <strong>en</strong>téropathogènes, notamm<strong>en</strong>t au niveau <strong>de</strong> l'iléon et <strong>du</strong> cæcum. Par ailleurs, les<br />
monoglycéri<strong>de</strong>s sembl<strong>en</strong>t exercer une activité antimicrobi<strong>en</strong>ne beaucoup plus int<strong>en</strong>se que les<br />
aci<strong>de</strong>s gras libres correspondant (Isaacs et al., 1995; Petschow et al., 1996). En les distribuant<br />
sous forme <strong>de</strong> triglycéri<strong>de</strong>s, nous <strong>de</strong>vrions permettre une absorption moins rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces<br />
aci<strong>de</strong>s gras et la possibilité à leurs dérivés monoestérifiés <strong>de</strong> parv<strong>en</strong>ir aux sites iléal et cæcal.
I.B.2. Age au sevrage<br />
- 195 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
Dans cette étu<strong>de</strong>, nous avons choisi <strong>de</strong> sevrer l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à 35 jours. Outre<br />
la diminution <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> lots expérim<strong>en</strong>taux, et donc <strong>du</strong> risque <strong>de</strong> contamination, cet âge<br />
au sevrage permet d'assurer un apport continu <strong>en</strong> TCM aux <strong>lapereau</strong>x. En effet, lors d'un<br />
sevrage à 21 jours, les <strong>lapereau</strong>x ingèr<strong>en</strong>t peu d'alim<strong>en</strong>t sec, donc peu <strong>de</strong> TCM, les 2 jours<br />
suivant leur sevrage. Même si un taux d'incorporation <strong>en</strong> TCM approprié dans l'alim<strong>en</strong>t<br />
permet d'obt<strong>en</strong>ir à 28 jours, au mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'inoculation, <strong>de</strong>s niveaux d'ingestion <strong>de</strong> TCM<br />
comparables à ceux que l'on aurait <strong>en</strong> cas d'allaitem<strong>en</strong>t, il est difficile <strong>de</strong> prévoir les<br />
conséqu<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> cette moindre ingestion temporaire <strong>de</strong> TCM, notamm<strong>en</strong>t sur la microflore<br />
intestinale. Il nous semblait donc plus judicieux pour la compréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong><br />
réaliser un sevrage à 35 jours et <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ir après le sevrage un niveau d'ingestion <strong>de</strong> TCM<br />
équival<strong>en</strong>t à celui prodigué par l'allaitem<strong>en</strong>t.<br />
II. MOYENS EXPERIMENTAUX<br />
II.A. SCHEMA EXPERIMENTAL<br />
La s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à 35 jours (<strong>de</strong>rnier allaitem<strong>en</strong>t à 35 jours) à une<br />
infection expérim<strong>en</strong>tale à 28 jours par la souche E. coli E22 (0103:K-:H2) a été évaluée.<br />
L'huile incorporée dans leur ration alim<strong>en</strong>taire était soit une huile <strong>de</strong> synthèse composée <strong>de</strong><br />
triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes (TCM), soit <strong>de</strong> l'huile <strong>de</strong> tournesol (HT). <strong>Les</strong> <strong>lapereau</strong>x ont<br />
été infectés par la souche E22 <strong>en</strong>téropathogène (I28) ou par la souche BM21 non pathogène<br />
(T) décrites dans l'étu<strong>de</strong> 3 (cf. page 169). Quatre lots ont alors été constitués :<br />
ο HT-T : huile <strong>de</strong> tournesol, inoculé avec la souche BM21 non pathogène à 28 jours<br />
ο TCM-T : TCM, inoculé avec la souche BM21 non pathogène à 28 jours<br />
ο HT-I28 : huile <strong>de</strong> tournesol, infecté avec la souche E22 pathogène à 28 jours<br />
ο TCM-I28 : TCM, infecté avec la souche E22 pathogène à 28 jours<br />
Cette étu<strong>de</strong> a obt<strong>en</strong>u un avis favorable <strong>du</strong> comité régional d'éthique (Annexe 2). La<br />
s<strong>en</strong>sibilité à la colibacillose <strong>de</strong>s animaux a été évaluée par le suivi <strong>de</strong> la morbidité, <strong>de</strong> la<br />
mortalité, <strong>de</strong>s poids et <strong>de</strong>s niveaux d’ingestion d'alim<strong>en</strong>t (Figure 57). L’excrétion<br />
colibacillaire et le statut immunitaire <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x ont été étudiés : collecte <strong>de</strong> fèces 2 fois par<br />
semaine et prises <strong>de</strong> sang à 24, 38, 51 et 63 jours. Par ailleurs, afin <strong>de</strong> préciser le rôle év<strong>en</strong>tuel<br />
<strong>du</strong> lait maternel dans l'évolution <strong>de</strong> la colibacillose, nous avons étudié la pro<strong>du</strong>ction laitière
- 196 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
indivi<strong>du</strong>elle <strong>de</strong>s lapines <strong>de</strong> 28 à 35 jours. Pour déterminer les effets pot<strong>en</strong>tiels <strong>de</strong><br />
l'incorporation <strong>de</strong> TCM dans l'alim<strong>en</strong>t sur la physiologie digestive <strong>de</strong> l'hôte, la digestibilité<br />
fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts par les <strong>lapereau</strong>x témoins a été déterminée <strong>en</strong>tre 38 et 42 jours.<br />
Une att<strong>en</strong>tion particulière a été portée au <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras ingérés dans le tractus<br />
digestif : un <strong>lapereau</strong> par portée a été sacrifié à 36 jours et <strong>de</strong>s prélèvem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>us<br />
stomacal et iléal ont été effectués pour déterminer les profils d'aci<strong>de</strong>s gras dans ces<br />
compartim<strong>en</strong>ts digestifs. Des prélèvem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>us cæcaux ont égalem<strong>en</strong>t été effectués au<br />
cours <strong>de</strong> cet abattage afin d'évaluer les répercussions possibles <strong>de</strong> l'infection expérim<strong>en</strong>tale et<br />
<strong>de</strong> l'ingestion <strong>de</strong> TCM sur les activités ferm<strong>en</strong>taires <strong>de</strong> la flore cæcale (aci<strong>de</strong>s gras volatils,<br />
activités <strong>en</strong>zymatiques bactéri<strong>en</strong>nes, pH, flore colibacillaire).<br />
Figure 57 Schéma expérim<strong>en</strong>tal <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 4<br />
ALIMENT<br />
Alim<strong>en</strong>t TCM<br />
INOCULATIONS<br />
Alim<strong>en</strong>t HT<br />
J14 J21 J28 J35 J42 J49 J56 J63<br />
J36 : abattage d'un <strong>lapereau</strong> par portée<br />
II.B. ANIMAUX, LOGEMENT ET ALIMENTATION<br />
II.B.1. Animaux et logem<strong>en</strong>t<br />
SEVRAGE<br />
35 J<br />
Digestibilité<br />
fécale<br />
Bactériologie sur fèces, sérologies, performances<br />
Alim<strong>en</strong>t HT<br />
Cette étu<strong>de</strong> a été réalisée au printemps 2005 sur 32 portées réparties dans une salle unique<br />
munie <strong>de</strong> cages à métabolisme collectives et indivi<strong>du</strong>elles. Ces portées ont été égalem<strong>en</strong>t<br />
réparties dans les 4 lots (8 portées par lot) <strong>en</strong> fonction <strong>du</strong> poids <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x et <strong>de</strong>s lapines à<br />
14 jours. <strong>Les</strong> lapines, toutes nullipares, <strong>de</strong> souche PS Hyplus 19 avai<strong>en</strong>t été inséminées avec la<br />
sem<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> mâles <strong>de</strong> souche PS Hyplus 39 (Groupe Grimaud). A la mise bas, les portées ont<br />
été égalisées à 9 ou 10 <strong>lapereau</strong>x. En cas <strong>de</strong> mortalité, <strong>de</strong>s réajustem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre portées ont été<br />
effectués au fur et à mesure (adoptions) afin <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ir la taille <strong>de</strong> portée à 9 <strong>lapereau</strong>x
- 197 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
jusqu’à 28 jours. A partir <strong>de</strong> 14 jours, les lapines ont été séparées <strong>de</strong> leurs <strong>lapereau</strong>x et placées<br />
dans d'autres cages afin <strong>de</strong> permettre une alim<strong>en</strong>tation séparée mère-<strong>lapereau</strong>x. Un allaitem<strong>en</strong>t<br />
contrôlé a donc été effectué chaque matin jusqu’à 35 jours. A 21 jours, les tailles <strong>de</strong> portées<br />
ont été ajustées à 9 <strong>lapereau</strong>x. A 36 jours, un <strong>lapereau</strong> par portée a été sacrifié. Ce <strong>lapereau</strong> a<br />
été choisi représ<strong>en</strong>tatif <strong>du</strong> poids moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> la portée à 35 jours, et <strong>de</strong> plus cliniquem<strong>en</strong>t sain<br />
dans les portées T. <strong>Les</strong> 8 <strong>lapereau</strong>x restants ont été séparés dans 2 cages à 36 jours <strong>en</strong> fonction<br />
<strong>de</strong> leur poids à 35 jours : 5 <strong>lapereau</strong>x dans la cage d’origine (rangs <strong>de</strong> poids 1, 3, 5, 6 et 8) et 3<br />
<strong>lapereau</strong>x placés dans la cage (rangs 2, 4, et 7) où se trouvait leur mère.<br />
II.B.2. Alim<strong>en</strong>tation<br />
<strong>Les</strong> lapines ont reçu ad libitum un alim<strong>en</strong>t commercial pour femelles repro<strong>du</strong>ctrices<br />
(Rablo ® maternité).<br />
Tableau 38 Ingrédi<strong>en</strong>ts et composition chimique <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts distribués aux <strong>lapereau</strong>x dans<br />
l’étu<strong>de</strong> 4<br />
Ingrédi<strong>en</strong>ts (g.kg -1 ) Composition chimique (% <strong>du</strong> brut)<br />
HT TCM HT TCM<br />
Pulpes <strong>de</strong> betteraves 130 Matière sèche 92,4 92,2<br />
Luzerne 17 LP 250 C<strong>en</strong>dres brutes 7,8 7,8<br />
Tourteau <strong>de</strong> soja 48 brésil 50 Protéines brutes 17,4 17,1<br />
Blé 11,2 % <strong>de</strong> MAT 110 NDF 36,1 35,6<br />
Graines <strong>de</strong> soja extrudées 40 ADF 19,0 18,6<br />
Tourteau <strong>de</strong> tournesol 30/25 138 ADL 4,9 4,7<br />
Son fin <strong>de</strong> blé 200 Amidon 9,2 9,5<br />
Sucre 40 Matières grasses 4,4 4,4<br />
Huile <strong>de</strong> tournesol 20 - Energie brute (kcal.kg -1 ) 4161 4171<br />
Huile TCM † - 20 Aci<strong>de</strong>s Gras 4,8 5,2<br />
Minéraux et vitamines* 22<br />
*6 g.kg -1 <strong>de</strong> sel, 5 g.kg -1 <strong>de</strong> carbonate <strong>de</strong> calcium, 1 g.kg -1 <strong>de</strong> DL-méthionine, 5 g.kg -1 <strong>de</strong> premix (1,5 × 10 6 UI.kg -1 <strong>de</strong> vitamine A, 2 × 10 5<br />
UI.kg -1 <strong>de</strong> vitamine D3, 3000 mg.kg -1 <strong>de</strong> vitamine E, 200 mg.kg -1 <strong>de</strong> vitamine B1, 50 mg.kg -1 <strong>de</strong> vitamine K3), 5 g.kg -1 <strong>de</strong> AL132 ® (13200<br />
mg.kg -1 <strong>de</strong> robénidine); † Radia ® 7104 (Oléon France).<br />
A partir <strong>de</strong> 14 jours, un alim<strong>en</strong>t granulé compr<strong>en</strong>ant 2% d'huile <strong>de</strong> tournesol ou 2% <strong>de</strong><br />
triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes a été distribué à volonté aux <strong>lapereau</strong>x. <strong>Les</strong> triglycéri<strong>de</strong>s à<br />
chaînes moy<strong>en</strong>nes incorporés dans l'alim<strong>en</strong>t TCM étai<strong>en</strong>t une huile <strong>de</strong> synthèse (Radia ® 7104,<br />
Oléon France), obt<strong>en</strong>ue après extraction <strong>de</strong> l'aci<strong>de</strong> caprylique et <strong>de</strong> l'aci<strong>de</strong> caprique <strong>de</strong>s huiles<br />
<strong>de</strong> palmiste et/ou <strong>de</strong> coprah, puis estérification <strong>du</strong> glycérol. Ces triglycéri<strong>de</strong>s étai<strong>en</strong>t composés<br />
à 55% <strong>de</strong> C8:0 et à 44% <strong>de</strong> C10:0 (<strong>en</strong> % pondéral).<br />
<strong>Les</strong> compositions <strong>de</strong>s 2 alim<strong>en</strong>ts sont prés<strong>en</strong>tées dans le Tableau 38. Un essai<br />
d’incorporation <strong>de</strong>s TCM avait été effectué au préalable, afin <strong>de</strong> détecter d’év<strong>en</strong>tuels
- 198 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
problèmes <strong>de</strong> fabrication et/ou d'ingestion par les <strong>lapereau</strong>x. Aucun problème technologique<br />
ou <strong>de</strong> refus <strong>de</strong> consommation n'avait alors été constaté.<br />
A partir <strong>de</strong> 49 jours et jusqu’à la fin <strong>de</strong> l’expérim<strong>en</strong>tation, les <strong>lapereau</strong>x ont reçu le même<br />
régime alim<strong>en</strong>taire, à savoir l'alim<strong>en</strong>t HT.<br />
II.C. INOCULATIONS EXPERIMENTALES<br />
<strong>Les</strong> inoculations ont été réalisées à 28 jours selon le même protocole que celui défini dans<br />
l'étu<strong>de</strong> 3 (cf. page 169). A 28 jours, les <strong>lapereau</strong>x T ont été inoculés avec 0,8×10 4 E. coli<br />
BM21 et les <strong>lapereau</strong>x I28 avec 2,8×10 4 E. coli E22 (conc<strong>en</strong>trations déterminées par<br />
<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t d'un milieu EMB le jour <strong>de</strong>s inoculations expérim<strong>en</strong>tales).<br />
II.D. SUIVI SANITAIRE<br />
Dès la mise-bas, un contrôle <strong>de</strong> mortalité a été réalisé quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t. A partir <strong>de</strong> 14<br />
jours, un exam<strong>en</strong> clinique <strong>de</strong>s femelles et <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x a été effectué 2 fois par semaine. Dès<br />
l’inoculation, les exam<strong>en</strong>s cliniques ont été réalisés quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t et la mortalité suivie au<br />
moins 2 fois par jour.<br />
II.E. EVALUATION DES PERFORMANCES<br />
Dès 14 jours et jusqu’à la fin <strong>de</strong> l’expérim<strong>en</strong>tation, la consommation d’alim<strong>en</strong>t par les<br />
<strong>lapereau</strong>x et les lapines (jusqu'à 35 jours) a été mesurée 2 fois par semaine. Des pesées<br />
indivi<strong>du</strong>elles <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x ont été réalisées ces mêmes jours, avant l'allaitem<strong>en</strong>t. Dans le cas<br />
<strong>de</strong> mortalité d’un <strong>lapereau</strong>, la quantité d’alim<strong>en</strong>t ingérée était contrôlée afin d’ajuster les<br />
mesures au nombre <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x prés<strong>en</strong>ts dans la cage.<br />
La consommation <strong>de</strong> lait <strong>de</strong>s portées a été <strong>en</strong>registrée 2 fois par semaine à partir <strong>de</strong> 14<br />
jours, puis quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 28 et 35 jours. Celle-ci a été déterminée par pesée <strong>de</strong>s<br />
lapines avant et après réalisation <strong>de</strong> l'allaitem<strong>en</strong>t.<br />
II.F. MESURES, PRELEVEMENTS ET ANALYSES EFFECTUES<br />
II.F.1. Bactériologies cæcales et fécales<br />
Des prélèvem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> fèces ont été effectués 2 fois par semaine afin <strong>de</strong> suivre l'excrétion<br />
colibacillaire <strong>de</strong>s portées, et l'év<strong>en</strong>tuelle contamination <strong>de</strong>s portées témoins (analyses<br />
bactériologiques). De plus, <strong>de</strong>s prélèvem<strong>en</strong>ts <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal ont été réalisés sur tout animal<br />
mort, <strong>de</strong> manière à relier l'exam<strong>en</strong> lésionnel post-mortem au comptage colibacillaire cæcal.
- 199 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
Ces 2 élém<strong>en</strong>ts ont permis d'id<strong>en</strong>tifier les animaux morts <strong>de</strong> colibacillose. L'analyse<br />
bactériologique réalisée est détaillée dans le chapitre 2 <strong>de</strong> la partie expérim<strong>en</strong>tale (cf. page<br />
171).<br />
II.F.2. Sérologies<br />
Des prélèvem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> sang sur buvard ont été effectués sur les <strong>lapereau</strong>x aux âges<br />
suivants : 24, 38, 51 et 63 jours. <strong>Les</strong> prises <strong>de</strong> sang ont été réalisées sur tous les animaux<br />
infectés, <strong>en</strong>core vivants le jour <strong>de</strong> prélèvem<strong>en</strong>t, et <strong>en</strong>viron 4 <strong>lapereau</strong>x par portée T ont été<br />
prélevés au début <strong>de</strong> l'expérim<strong>en</strong>tation afin d'obt<strong>en</strong>ir au moins 2 représ<strong>en</strong>tants <strong>de</strong> chaque<br />
portée T <strong>en</strong> fin d'étu<strong>de</strong>. Ceci nous a permis <strong>de</strong> suivre <strong>de</strong> nombreux animaux <strong>en</strong> cinétique, ce<br />
qui s'est avéré impossible dans l'étu<strong>de</strong> précéd<strong>en</strong>te (chapitre 2) <strong>en</strong> raison <strong>de</strong>s nombreux morts et<br />
<strong>de</strong> la sélection d'un pool <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x à prélever <strong>en</strong> début d'expérim<strong>en</strong>tation. La métho<strong>de</strong><br />
utilisée pour la détection <strong>de</strong>s anticorps anti-LPS O103 est détaillée dans le chapitre 2 <strong>du</strong><br />
travail expérim<strong>en</strong>tal (cf. page 172).<br />
<strong>Les</strong> prises <strong>de</strong> sang réalisées sur les lapines 10 jours avant la mise-bas ont révélé qu'elles<br />
étai<strong>en</strong>t toutes séronégatives vis-à-vis <strong>du</strong> LPS O103.<br />
II.F.3. Digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts<br />
A 39, 40, 41 et 42 jours, les fèces fraîches <strong>de</strong> 16 cages à métabolisme (cages <strong>de</strong> 3<br />
<strong>lapereau</strong>x) <strong>de</strong>s lots témoins (T) ont été collectées afin <strong>de</strong> déterminer la digestibilité fécale<br />
appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong> la matière sèche, <strong>de</strong>s protéines brutes, <strong>de</strong> l'énergie, <strong>de</strong>s matières grasses et <strong>de</strong>s<br />
fibres (analyse séqu<strong>en</strong>tielle <strong>de</strong> Van Soest et al. (1991)). <strong>Les</strong> métho<strong>de</strong>s décalée et <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce,<br />
décrites dans la première partie <strong>du</strong> travail expérim<strong>en</strong>tal, ont été appliquées pour l'évaluation <strong>de</strong><br />
la digestibilité (cf. page 144).<br />
II.F.4. Evaluation <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts paramètres physiologiques à 36 jours<br />
Un <strong>lapereau</strong> par portée <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts lots a été sacrifié le soir (à partir <strong>de</strong> 18h) afin <strong>de</strong><br />
maximiser la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>us digestifs. Après anesthésie (Imalgène 1000 ® <strong>en</strong><br />
intramusculaire), les <strong>lapereau</strong>x ont été euthanasiés (T61 ® <strong>en</strong> intracardiaque). Ces <strong>lapereau</strong>x<br />
étai<strong>en</strong>t choisis représ<strong>en</strong>tatifs <strong>du</strong> poids moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> leur portée dans les lots I28 et T, et<br />
cliniquem<strong>en</strong>t sains dans les lots T.<br />
Le pH stomacal a été mesuré <strong>en</strong> 2 points : fun<strong>du</strong>s et antrum. Son cont<strong>en</strong>u, ainsi que celui<br />
<strong>de</strong> l'iléon (35 <strong>de</strong>rniers cm <strong>de</strong> l'intestin grêle), ont été prélevés puis congelés à -20°C. Ils ont<br />
<strong>en</strong>suite été lyophilisés puis conservés à -20°C jusqu'à l'analyse <strong>du</strong> profil <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras.
- 200 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
Le cont<strong>en</strong>u <strong>du</strong> cæcum, après détermination <strong>du</strong> pH, a été prélevé afin <strong>de</strong> réaliser les<br />
dosages suivants : aci<strong>de</strong>s gras volatils, activités <strong>en</strong>zymatiques bactéri<strong>en</strong>nes (cf. chapitre 1 pour<br />
la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s, page 139). La conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> ammoniaque a été déterminée,<br />
mais selon une technique différ<strong>en</strong>te <strong>de</strong> celle utilisée dans l'étu<strong>de</strong> 1 : dosage colorimétrique<br />
(420 nm) <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it formé <strong>en</strong>tre le réactif <strong>de</strong> Nessler et les ions NH4 + <strong>en</strong> milieu alcalin.<br />
<strong>Les</strong> analyses bactériologiques ont été effectuées dans le cont<strong>en</strong>u cæcal.<br />
II.F.5. Analyse <strong>de</strong> la composition <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras <strong>de</strong>s échantillons<br />
La composition <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts échantillons (lait, alim<strong>en</strong>ts, cont<strong>en</strong>us <strong>de</strong><br />
l'estomac et <strong>de</strong> l'iléon prélevés à 36 jours) a été déterminée selon la métho<strong>de</strong> développée par<br />
Park et Goins (1994) : métho<strong>de</strong> ISTE (In Situ TransEsterification). Celle-ci consiste <strong>en</strong><br />
l'extraction et l'hydrolyse <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras, et la méthylation <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers <strong>en</strong> une<br />
seule étape. Un étalon interne, le C19:0 est ajouté à une conc<strong>en</strong>tration connue (4 mg.mL -1 <strong>de</strong><br />
dichlorométhane) aux échantillons lyophilisés (50 mg pour le lait, et 150 mg pour les alim<strong>en</strong>ts<br />
et cont<strong>en</strong>us). La première hydrolyse-méthylation est basique (sou<strong>de</strong> méthanolique à 0,5 M) et<br />
la secon<strong>de</strong> aci<strong>de</strong> (acétyl chlorure méthanolique (1:10, v/v)). Chaque hydrolyse est réalisée à<br />
90°C et <strong>du</strong>re 10 (alim<strong>en</strong>t et cont<strong>en</strong>us) ou 15 minutes (lait). Cette double méthylation permet<br />
l'estérification 1) <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras libres (impossible dans le cas d'une catalyse basique), et 2)<br />
<strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras issus <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s instables <strong>en</strong> milieu aci<strong>de</strong>. Ces méthyls esters, solubilisés dans<br />
<strong>de</strong> l'hexane, sont <strong>en</strong>suite analysés <strong>en</strong> chromatographie gazeuse (Dani GC 1000, Monza, Italie).<br />
La colonne utilisée est une colonne capillaire <strong>en</strong> silice fon<strong>du</strong>e (100 m × 0,25 mm , film <strong>de</strong> 0,2<br />
µm d'épaisseur, CP Sil 88, Chrompack-Varian, Middleburg, Pays-Bas). Le gaz porteur est<br />
l'hydrogène à une pression constante <strong>de</strong> 160kPa. Le détecteur <strong>de</strong> flamme à ionisation est<br />
maint<strong>en</strong>u à 260°C, et le ratio <strong>de</strong> séparation dans l'injecteur (255°C) est <strong>de</strong> 1/50 mL. Quatre<br />
paliers <strong>de</strong> température (cycle <strong>de</strong> 63 minutes) permett<strong>en</strong>t une bonne séparation <strong>de</strong>s isomères cis<br />
et trans <strong>du</strong> C18:1 sauf les isomères C18:1 t13 et t14 élués avec l'isomère C18:1 c9. De même,<br />
il y a coélution <strong>du</strong> C18:3 et <strong>du</strong> C20:1.<br />
II.G. MESURES COMPLEMENTAIRES MISES EN ŒUVRE POUR LE CONTROLE DE LA CONTAMINATION DES<br />
TEMOINS<br />
<strong>Les</strong> barrières installées <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux parties <strong>de</strong> la salle (T vs. I28) ont été doublées, <strong>de</strong><br />
manière à proscrire tout contact (objet, manipulateurs) <strong>en</strong>tre les animaux contaminés par la<br />
souche d'E. coli E22 et les témoins. De nombreux pièges à insectes ont été mis <strong>en</strong> place avant<br />
même l'inoculation <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x (lampes UV, rubans adhésifs). Par ailleurs, <strong>du</strong> côté inoculé<br />
avec la souche d'E. coli <strong>en</strong>téropathogène, une fuite d'eau "contrôlée" a été organisée <strong>de</strong>
- 201 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
manière à assurer un écoulem<strong>en</strong>t perman<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong>puis les témoins vers les <strong>lapereau</strong>x<br />
infectés.<br />
III. LES TRIGLYCERIDES A CHAINES MOYENNES NE PROLONGENT PAS LA PROTECTION<br />
CONFEREE PAR LE LAIT MATERNEL LORS D'UN CHALLENGE AVEC UNE SOUCHE EPEC<br />
III.A. DEROULEMENT GENERAL DE L'ETUDE ET ANALYSE DES DONNEES<br />
Quelques contaminations <strong>de</strong> témoins ont été suspectées à 42 jours, puis infirmées par la<br />
suite. En effet, <strong>de</strong>s colibacilles rhamnose-négatifs, et prés<strong>en</strong>tant une agglutination positive <strong>en</strong><br />
prés<strong>en</strong>ce d'anticorps anti-LPS O103 ont été isolés dans les fèces <strong>de</strong> six cages (4 TCM et 2HT).<br />
<strong>Les</strong> <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> ces cages ont été éliminés dès le résultat d'analyse. Cep<strong>en</strong>dant, <strong>en</strong> raison <strong>du</strong><br />
délai <strong>en</strong>tre les prélèvem<strong>en</strong>ts et les résultats <strong>de</strong>s analyses, les fèces <strong>de</strong> ces <strong>lapereau</strong>x ont été<br />
prélevées à 45 jours et examinées. Or, aucun E. coli <strong>du</strong> sérogroupe O103 n'a été retrouvé. La<br />
contamination aurait donc eu lieu après le prélèvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s échantillons. Aucune autre<br />
contamination n'a été suspectée jusqu'à la fin <strong>de</strong> l'expérim<strong>en</strong>tation.<br />
<strong>Les</strong> données <strong>de</strong> mortalité ont été exprimées <strong>en</strong> pourc<strong>en</strong>tage <strong>de</strong> survie journalier.<br />
Cep<strong>en</strong>dant, l'effectif <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x a varié au cours <strong>du</strong> temps. Pour l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s lots, un<br />
<strong>lapereau</strong> par portée a été sacrifié à 36 jours, soit 8 <strong>lapereau</strong>x par lot retirés <strong>du</strong> dénominateur.<br />
De plus, pour les lots T, les données <strong>de</strong>s cages contaminées à 42 jours et euthanasiées n'ont<br />
pas été exploitées à partir <strong>du</strong> <strong>de</strong>rnier contrôle bactériologique négatif (données <strong>de</strong> 16<br />
<strong>lapereau</strong>x TCM-T et 6 <strong>lapereau</strong>x HT-T éliminées à partir <strong>de</strong> 38 jours). Aussi, les taux <strong>de</strong><br />
mortalité finaux pour l'analyse statistique ont été corrigés, <strong>en</strong> faisant l'hypothèse que les<br />
<strong>lapereau</strong>x éliminés <strong>en</strong> cours d'étu<strong>de</strong> (abattage ou contamination <strong>de</strong>s témoins) aurai<strong>en</strong>t eu la<br />
même probabilité <strong>de</strong> mourir que les <strong>lapereau</strong>x appart<strong>en</strong>ant au même lot. Ainsi, ces données ne<br />
pouvant être considérées comme <strong>de</strong>s variables binaires suivant une loi <strong>de</strong> Bernoulli, elles n'ont<br />
pas pu être analysées selon la procé<strong>du</strong>re GLM. Elles ont donc fait l'objet d'un test <strong>du</strong> χ 2<br />
(procé<strong>du</strong>re CATMOD, SAS (1999)).<br />
L'influ<strong>en</strong>ce <strong>du</strong> niveau <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction laitière <strong>de</strong>s lapines <strong>en</strong>tre 28 et 35 jours (3 classes)<br />
sur la mortalité par colibacillose <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x I28 a été déterminée. <strong>Les</strong> données <strong>de</strong>s animaux<br />
morts d'une étiologie autre que la colibacillose ou sacrifiés à 36 jours n'ont pas été prises <strong>en</strong><br />
considération. A chaque âge, une note 0 ou 1, selon que l'animal était mort ou vivant,<br />
respectivem<strong>en</strong>t, a été attribuée à chaque <strong>lapereau</strong>. Ces données, considérées comme <strong>de</strong>s<br />
variables <strong>de</strong> Bernoulli, ont été étudiées par une analyse <strong>de</strong> variance à un facteur (International<br />
Rabbit Repro<strong>du</strong>ction Group, 2005) : effet <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction laitière sur la survie à la
- 202 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
colibacillose (procé<strong>du</strong>re GLM, SAS (1999)), suivie <strong>du</strong> test <strong>de</strong> comparaisons multiples <strong>de</strong><br />
Scheffé.<br />
<strong>Les</strong> données <strong>de</strong> poids, <strong>de</strong> croissance, d'ingestion et d'excrétion colibacillaire ont été<br />
analysées avec la procé<strong>du</strong>re GLM (SAS, 1999) pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte l'effet <strong>de</strong> l'huile incorporée<br />
dans l'alim<strong>en</strong>t, l'effet <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée et l'interaction <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux effets. <strong>Les</strong><br />
moy<strong>en</strong>nes <strong>de</strong>s 4 lots ont <strong>en</strong>suite été comparées à l'ai<strong>de</strong> <strong>du</strong> test <strong>de</strong> comparaisons multiples <strong>de</strong><br />
Scheffé. Pour ce qui concerne les données indivi<strong>du</strong>elles <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x (poids et croissance<br />
relative journalière), un modèle <strong>en</strong> split-plot pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte l'effet portée a été utilisé :<br />
ainsi, les effets précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t cités ont été testés par rapport à la variabilité rési<strong>du</strong>elle <strong>en</strong>tre<br />
portées. Pour l'excrétion colibacillaire, l'effet <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t a été testé<br />
pour chaque lot "souche d'E. coli inoculée" (T et I28) indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t (procé<strong>du</strong>re GLM, SAS<br />
(1999)).<br />
<strong>Les</strong> sérologies <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x ont été analysées <strong>de</strong> la façon suivante : une note 1 a été<br />
attribuée au <strong>lapereau</strong> lorsqu'il prés<strong>en</strong>tait une sérologie positive, et une note 0 lorsque celle-ci<br />
était négative. Ces données, considérées comme <strong>de</strong>s variables <strong>de</strong> Bernoulli (International<br />
Rabbit Repro<strong>du</strong>ction Group, 2005), ont été étudiées par une analyse <strong>de</strong> variance à un facteur :<br />
effet <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t (procé<strong>du</strong>re GLM, SAS (1999)).<br />
III.B. RESULTATS : SENSIBILITE A LA COLIBACILLOSE<br />
III.B.1. Evolution <strong>de</strong> la mortalité<br />
° Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t<br />
La Figure 58 exprime le taux <strong>de</strong> survie journalier <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'huile<br />
incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à 28 jours. Pour les <strong>lapereau</strong>x I28,<br />
il s'agit <strong>de</strong> la survie à la colibacillose. Ainsi, 4 animaux <strong>du</strong> lot TCM-I28 n'apparaiss<strong>en</strong>t pas sur<br />
cette figure, car la colibacillose ne semble pas à l'origine <strong>de</strong> leur mort : 2 animaux prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t<br />
une parésie cæcale à 40 et à 41 jours, un <strong>lapereau</strong> a été euthanasié à 52 jours pour pyomètre, et<br />
le <strong>de</strong>rnier est mort à 63 jours sans que la cause n'ait été id<strong>en</strong>tifiée.<br />
La mortalité par colibacillose a débuté à 35 jours, puis évolué progressivem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> façon<br />
similaire quelle que soit l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t : taux <strong>de</strong> 50% <strong>de</strong> mortalité atteint<br />
<strong>en</strong>tre 48 et 49 jours. A 63 jours, 45,5% et 43,9% <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x survivai<strong>en</strong>t à la colibacillose<br />
respectivem<strong>en</strong>t dans les lots HT-I28 et TCM-I28 (Test <strong>du</strong> χ 2 , P=0,85).<br />
La survie <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x témoins n'a pas été significativem<strong>en</strong>t affectée par l'alim<strong>en</strong>t<br />
distribué : 13% <strong>de</strong> mortalité à 63 jours dans le lot HT-T et 21,4% dans le lot TCM-T (Test <strong>du</strong><br />
χ 2 , P=0,19).
- 203 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
Figure 58 Taux <strong>de</strong> survie <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli<br />
inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t<br />
% <strong>de</strong><br />
survie à<br />
la colibacillose<br />
% <strong>de</strong><br />
survie<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
HT-I28<br />
TCM-I28<br />
0<br />
28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48-49<br />
48 50 52 54 56 58 60 62<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
INFECTION<br />
50%<br />
HT-T<br />
TCM-T<br />
0<br />
28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60 62<br />
Age (j)<br />
° Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction laitière <strong>de</strong>s lapines <strong>en</strong>tre 28 et 35 jours sur la mortalité par<br />
colibacillose<br />
Trois classes ont été constituées <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction laitière <strong>de</strong> la lapine <strong>en</strong>tre 28<br />
et 35 jours :<br />
faible : pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> lait <strong>en</strong>tre 28 et 35 jours < 123 g/<strong>lapereau</strong> (5 portées (4 HT et 1<br />
TCM), 39 <strong>lapereau</strong>x)<br />
moy<strong>en</strong>ne : 123 ≤ pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> lait ≤ 143 g/<strong>lapereau</strong> (5 portées (2 HT et 3 TCM), 38<br />
<strong>lapereau</strong>x)<br />
importante : pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> lait > 143 g/<strong>lapereau</strong> (6 portées (2 HT et 4 TCM), 47<br />
<strong>lapereau</strong>x)<br />
Un effet <strong>de</strong> l'ingestion <strong>de</strong> lait sur la survie à la colibacillose a ainsi pu être mis <strong>en</strong><br />
évid<strong>en</strong>ce : <strong>de</strong> 48 à 63 jours, les valeurs <strong>de</strong> P pour l'effet <strong>du</strong> niveau <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction laitière <strong>de</strong>s<br />
lapines oscillai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 0,026 et 0,098 (Figure 59). Il semblerait qu'une faible consommation
- 204 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
<strong>de</strong> lait au cours <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière semaine d'allaitem<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>te à long terme (plus <strong>de</strong> 13 jours<br />
après le sevrage) la s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à la colibacillose.<br />
Figure 59 Pro<strong>du</strong>ction laitière <strong>de</strong>s lapines <strong>en</strong>tre 28 et 35 jours et taux <strong>de</strong> survie à la<br />
colibacillose <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours par la souche d'E. coli <strong>en</strong>téropathogène E22<br />
% <strong>de</strong> survie<br />
100<br />
90<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
Faible<br />
Moy<strong>en</strong>ne<br />
Importante<br />
28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60 62<br />
Age (j)<br />
Ainsi <strong>de</strong> 50 à 53 jours, le taux <strong>de</strong> survie <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés par la souche d'E. coli E22<br />
t<strong>en</strong>dait à être inférieur pour les <strong>lapereau</strong>x dont la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> lait <strong>de</strong> la mère était faible <strong>en</strong>tre<br />
28 et 35 jours (P
- 205 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
Figure 60 Evolution <strong>de</strong> la morbidité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours<br />
par la souche E22 d'E. coli <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'huile incorporée dans<br />
l'alim<strong>en</strong>t<br />
Nombre <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x<br />
80<br />
HT-I28<br />
70<br />
Cliniquem<strong>en</strong>t sains<br />
60<br />
Morbi<strong>de</strong>s<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
80 28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60 62<br />
TCM-I28<br />
70<br />
Cliniquem<strong>en</strong>t sains<br />
60<br />
Morbi<strong>de</strong>s<br />
50<br />
Alim<strong>en</strong>t HT<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
INFECTION<br />
0<br />
Sacrifice 1<br />
<strong>lapereau</strong> /<br />
portée<br />
28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60 62<br />
Age (j)<br />
III.C. RESULTATS : PERFORMANCES DES LAPEREAUX<br />
III.C.1. Poids et croissance <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
Aucun effet <strong>de</strong> l'huile incorporée ou <strong>de</strong> l'interaction huile incorporée × souche inoculée<br />
sur le poids <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x n'a été noté. Aussi, les données <strong>de</strong> poids vifs <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x TCM et<br />
HT ont été regroupées pour chaque lot "souche d'E. coli inoculée" (I28 vs. T) (Figure 61).<br />
Dès 35 jours, les <strong>lapereau</strong>x inoculés avec la souche d'E. coli <strong>en</strong>téropathogène ont prés<strong>en</strong>té un<br />
déficit pondéral par rapport à leur témoin, qu'ils ont conservé jusqu'à 63 jours : <strong>en</strong>tre -8% au<br />
minimum (à 35 jours) et -21% au maximum (à 42 jours).
- 206 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
Figure 61 Evolution <strong>du</strong> poids vif <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à<br />
28 jours<br />
Poids <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x (g)<br />
2500<br />
2000<br />
1500<br />
1000<br />
500<br />
0<br />
I28<br />
T<br />
Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET; Effet <strong>de</strong> la souche inoculée si P
- 207 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
Entre 49 et 56 jours, les croissances relatives journalières <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts lots<br />
n'étai<strong>en</strong>t plus significativem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes. En revanche, <strong>en</strong>tre 56 à 63 jours, la croissance<br />
relative <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x HT-I28 a été <strong>de</strong> 31% supérieure à celle <strong>de</strong> leur témoin HT-T (P
III.D. RESULTATS : EXCRETION COLIBACILLAIRE<br />
- 208 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
L'excrétion colibacillaire <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x T inoculés à 28 jours avec une souche non<br />
pathogène est restée inférieure à 10 5 CFU/g <strong>de</strong> fèces tout au long <strong>de</strong> l'expérim<strong>en</strong>tation.<br />
Quelques colonies rhamnose-négatives ont été isolées <strong>en</strong>tre 31 et 42 jours, et à 63 jours dans<br />
ces lots.<br />
Dès 31 jours, l'excrétion colibacillaire fécale a été accrue dans les lots infectés par la<br />
souche d'E. coli O103 (Figure 63), et la plupart <strong>de</strong>s colibacilles excrétés étai<strong>en</strong>t rhamnose-<br />
négatifs. Ces <strong>lapereau</strong>x ont excrété <strong>en</strong>tre 10 6 et 10 8 CFU <strong>de</strong> colibacilles par gramme <strong>de</strong> fèces<br />
jusqu'à 45 jours, puis l'excrétion s'est stabilisée autour <strong>de</strong> 10 5 CFU.g -1 jusqu'à 56 jours. Ainsi<br />
le niveau d'excrétion colibacillaire fécale <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x I28 a été supérieur à celui <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x T <strong>de</strong> 31 à 56 jours. A 63 jours, l'excrétion colibacillaire <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x I28 n'était<br />
plus significativem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>te <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x T (
- 209 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
Figure 63 Excrétion colibacillaire fécale <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli<br />
inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t<br />
Log CFU E. coli/<br />
g <strong>de</strong> fèces<br />
Log CFU E. coli/<br />
g <strong>de</strong> fèces<br />
Inoc<br />
Huile<br />
Inter*<br />
CVr, %<br />
10<br />
8<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
10<br />
8<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
28 31 35 38 42 45 49 52 56 63<br />
NS<br />
NS<br />
NS<br />
68<br />
***<br />
NS<br />
NS<br />
49<br />
***<br />
NS<br />
NS<br />
30<br />
* Effet <strong>de</strong> l'interaction souche inoculée × huile incorporée; Barres pleines : % <strong>de</strong> colibacilles rhamnose négatifs, barres rayées : % <strong>de</strong><br />
colibacilles rhamnose positifs; Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET; Lors d'une interaction positive, les moy<strong>en</strong>nes sans lettre <strong>en</strong> commun pour un<br />
âge donné (les 2 graphiques <strong>en</strong>semble) sont différ<strong>en</strong>tes (P
- 210 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
témoins T aux différ<strong>en</strong>ts âges <strong>de</strong> prélèvem<strong>en</strong>ts se sont toutes révélées négatives vis-à-vis <strong>du</strong><br />
LPS O103.<br />
Dans les lots infectés à 28 jours, le pourc<strong>en</strong>tage d'animaux ayant prés<strong>en</strong>té une<br />
séroconversion vis-à-vis <strong>du</strong> colibacille O103 a différé <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'huile incorporée dans<br />
l'alim<strong>en</strong>t (Tableau 40). Dès 51 jours, le taux <strong>de</strong> séroconversion <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>du</strong> lot HT-I28 a<br />
dépassé le seuil <strong>de</strong>s 85%, alors que celui <strong>de</strong>s animaux TCM-I28 est <strong>de</strong>meuré inférieur à 60%<br />
jusqu'à la fin <strong>de</strong> l'expérim<strong>en</strong>tation.<br />
Tableau 40 Pourc<strong>en</strong>tage <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x prés<strong>en</strong>tant une<br />
séroconversion vis-à-vis <strong>du</strong> LPS O103 aux différ<strong>en</strong>ts âges <strong>de</strong><br />
prélèvem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t<br />
HT-I28 TCM-I28 CVr, % P<br />
J24 0<br />
0<br />
-<br />
-<br />
J38<br />
J51<br />
J63<br />
(0/59)<br />
18,6 (11/59)<br />
89,7 (26/29)<br />
85,7 (24/28)<br />
(effectifs); NS P>0,10, * P
- 211 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
ayant prés<strong>en</strong>té un épiso<strong>de</strong> diarrhéique, très rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t après l'inoculation, <strong>en</strong>tre 29 et 31 jours,<br />
puis qui n'a plus prés<strong>en</strong>té <strong>de</strong> signes cliniques <strong>de</strong> diarrhée jusqu'à la fin <strong>de</strong> l'expérim<strong>en</strong>tation.<br />
Hormis un <strong>lapereau</strong>, tous les animaux ayant prés<strong>en</strong>té une séroconversion vis-à-vis <strong>du</strong> LPS<br />
O103 sont restés séropositifs jusqu'à 63 jours. Pour ce <strong>lapereau</strong>, la d<strong>en</strong>sité optique était proche<br />
<strong>de</strong> la valeur seuil (DO=0,213 à 51 jours vs. DO=0,151 à 63 jours). Par ailleurs, il n'a pas<br />
prés<strong>en</strong>té <strong>de</strong> signes cliniques <strong>de</strong> diarrhée sur l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong>.<br />
III.F. DISCUSSION<br />
<strong>Les</strong> résultats obt<strong>en</strong>us dans cette étu<strong>de</strong> confirm<strong>en</strong>t les observations effectuées dans<br />
l'expérim<strong>en</strong>tation précéd<strong>en</strong>te. La forme létale <strong>de</strong> la maladie n'est observée qu'après le sevrage<br />
<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x, et celle-ci prés<strong>en</strong>te une cinétique d'évolution similaire à celle <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 3. De<br />
même, la morbidité est maint<strong>en</strong>ue à un taux faible jusqu'à 35 jours. Toutefois, quelques<br />
légères différ<strong>en</strong>ces ont été constatées <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux étu<strong>de</strong>s. Le taux <strong>de</strong> 50% <strong>de</strong> mortalité est<br />
atteint 4 à 5 jours plus tard dans cette <strong>de</strong>rnière étu<strong>de</strong>, et le taux <strong>de</strong> mortalité final par<br />
colibacillose est plus faible <strong>de</strong> 6 points. Quelques variations <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux expérim<strong>en</strong>tations<br />
pourrai<strong>en</strong>t expliquer ces légères dissemblances. L'alim<strong>en</strong>t distribué dans cette <strong>de</strong>rnière étu<strong>de</strong><br />
cont<strong>en</strong>ait 2 fois plus <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s que celui distribué dans l'expérim<strong>en</strong>tation précéd<strong>en</strong>te. De plus,<br />
dans l'étu<strong>de</strong> 3, les <strong>lapereau</strong>x sevrés à 21 jours ayant développé la maladie très vite après<br />
l'inoculation aurai<strong>en</strong>t pu in<strong>du</strong>ire une contamination accrue <strong>du</strong> milieu <strong>en</strong>vironnant, et donc<br />
maint<strong>en</strong>ir une pression infectieuse beaucoup plus importante. Toutefois, cette répétabilité <strong>de</strong><br />
l'évolution <strong>de</strong> la maladie après le sevrage appuie l'hypothèse d'une protection temporaire<br />
conférée par le lait maternel vis-à-vis <strong>de</strong> la colibacillose à EPEC O103. Une première analyse<br />
<strong>de</strong> l'effet <strong>du</strong> niveau <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction laitière sur la survie <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à la colibacillose t<strong>en</strong>d à<br />
montrer une s<strong>en</strong>sibilité plus importante <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x issus <strong>de</strong>s portées pour lesquelles la<br />
pro<strong>du</strong>ction laitière <strong>de</strong> la lapine était faible. Ce point mériterait toutefois confirmation, car la<br />
consommation <strong>de</strong> lait indivi<strong>du</strong>elle par les <strong>lapereau</strong>x n'a pas été évaluée dans cette étu<strong>de</strong>.<br />
L'incorporation <strong>de</strong> TCM au taux <strong>de</strong> 2% dans l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x n'a pas ré<strong>du</strong>it leur<br />
s<strong>en</strong>sibilité à une colibacillose expérim<strong>en</strong>tale à E. coli O103. En effet, les taux <strong>de</strong> survie et la<br />
morbidité ont prés<strong>en</strong>té <strong>de</strong>s évolutions semblables que les <strong>lapereau</strong>x ai<strong>en</strong>t reçu l'alim<strong>en</strong>t <strong>en</strong>richi<br />
<strong>en</strong> triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes ou <strong>en</strong> huile <strong>de</strong> tournesol. <strong>Les</strong> <strong>lapereau</strong>x infectés ayant<br />
reçu l'alim<strong>en</strong>t TCM <strong>en</strong>tre 14 et 49 jours prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t même un léger déficit <strong>de</strong> croissance et<br />
d'ingestion après 49 jours, et t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à prés<strong>en</strong>ter une excrétion colibacillaire fécale un peu plus<br />
élevée que leurs homologues infectés ayant reçu l'alim<strong>en</strong>t à base d'huile <strong>de</strong> tournesol tout au<br />
long <strong>de</strong> l'expérim<strong>en</strong>tation. Le changem<strong>en</strong>t d'alim<strong>en</strong>t (passage à l'alim<strong>en</strong>t cont<strong>en</strong>ant l'huile <strong>de</strong><br />
tournesol) à 49 jours pourrait être à l'origine <strong>de</strong> ces perturbations. La croissance et l'ingestion
- 212 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x inoculés à 28 jours par la souche d'E. coli non pathogène n'ont <strong>en</strong> revanche pas<br />
été perturbées par ce changem<strong>en</strong>t d'alim<strong>en</strong>t.<br />
La réponse immunitaire a été influ<strong>en</strong>cée par la nature <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t.<br />
Le pourc<strong>en</strong>tage <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x prés<strong>en</strong>tant une réponse sérologique positive vis-à-vis <strong>du</strong><br />
colibacille O103 a été supérieur lorsque l'alim<strong>en</strong>t était supplém<strong>en</strong>té <strong>en</strong> huile <strong>de</strong> tournesol. La<br />
plus faible réponse <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x ayant reçu l'alim<strong>en</strong>t <strong>en</strong>richi <strong>en</strong> TCM pourrait être expliquée<br />
par une moindre sollicitation antigénique par le colibacille inoculé (colonisation plus faible).<br />
Pourtant, l'excrétion colibacillaire fécale <strong>de</strong>s animaux infectés était similaire quelle que soit la<br />
nature <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t. Mais <strong>en</strong> étudiant la répartition <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x selon<br />
le fait qu'ils ai<strong>en</strong>t ou non prés<strong>en</strong>té <strong>de</strong>s signes cliniques avant la réalisation <strong>de</strong> la sérologie, il<br />
s'est avéré que cette différ<strong>en</strong>ce était surtout liée à un nombre important <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x n'ayant<br />
pas manifesté <strong>de</strong> signes cliniques au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong>. Ainsi, pour ces <strong>lapereau</strong>x,<br />
une faible sollicitation antigénique peut être suspectée : une colonisation microbi<strong>en</strong>ne trop<br />
faible, voire inexistante, n'aurait pas in<strong>du</strong>it <strong>de</strong> signes cliniques <strong>de</strong> diarrhée et n'aurait pas<br />
activé la réponse immunitaire. Seul le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre le niveau d'excrétion colibacillaire indivi<strong>du</strong>el<br />
et la réponse sérologique suscitée aurait pu permettre d'obt<strong>en</strong>ir quelques élém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> réponse.<br />
Par ailleurs, le site d'in<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la réponse immunitaire se situe plutôt dans la partie amont<br />
<strong>du</strong> tractus digestif, au niveau <strong>de</strong> l'intestin grêle chez le jeune. Il reste alors possible que la flore<br />
colibacillaire pathogène ait été ré<strong>du</strong>ite dans l'iléon <strong>de</strong> ces <strong>lapereau</strong>x ayant consommé l'alim<strong>en</strong>t<br />
TCM, et ait <strong>en</strong>traîné une réponse immunitaire plus faible. Un effet immunomo<strong>du</strong>lateur lié à la<br />
nature <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras incorporés dans l'alim<strong>en</strong>t n'est pas à exclure pour autant (De Pablo et<br />
Alvarez <strong>de</strong> Ci<strong>en</strong>fuegos, 2000).<br />
Cette abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à la colibacillose pourrait être<br />
<strong>du</strong>e à un niveau d'ingestion <strong>de</strong> TCM insuffisant, voire à une indisponibilité <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras à<br />
chaînes moy<strong>en</strong>nes aux sites d'action <strong>de</strong>s E. coli O103. Il convi<strong>en</strong>t alors d'étudier leur<br />
disponibilité au sein <strong>du</strong> tractus digestif : ingestion et <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir. De plus, on ne peut exclure<br />
l'hypothèse que ces substances soi<strong>en</strong>t inertes vis-à-vis <strong>de</strong> la microflore digestive. Aussi, les<br />
étu<strong>de</strong>s directe (comptage colibacillaire) et indirecte (ferm<strong>en</strong>tations bactéri<strong>en</strong>nes) <strong>de</strong> la flore<br />
cæcale permettront <strong>de</strong> déterminer l'influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s TCM sur la microflore digestive, lorsqu'un<br />
déséquilibre artificiel <strong>de</strong> celle-ci est pro<strong>du</strong>it. L'hypothèse que les TCM interfèr<strong>en</strong>t avec la<br />
physiologie digestive <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x peut égalem<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>visagée. L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la digestibilité<br />
fécale <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux alim<strong>en</strong>ts chez les <strong>lapereau</strong>x témoins permettra d'argum<strong>en</strong>ter cette supposition.
- 213 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
IV. DISPONIBILITE DES ACIDES GRAS A CHAINES MOYENNES : INGESTION ET DEVENIR<br />
DANS LE TRACTUS DIGESTIF ET CONSEQUENCES PHYSIOLOGIQUES<br />
Afin d'obt<strong>en</strong>ir quelques élém<strong>en</strong>ts d'explications concernant l'abs<strong>en</strong>ce d'effets bénéfiques<br />
<strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes sur la résistance <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à la colibacillose, les<br />
profils d'ingestion <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras, et notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes, ainsi<br />
que leur <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir dans le tube digestif vont être détaillés. De plus, différ<strong>en</strong>ts paramètres<br />
physiologiques digestifs ont été évalués à 36 jours sur les animaux infectés par la souche<br />
<strong>en</strong>téropathogène et sur les animaux témoins. Outre préciser les désordres digestifs occasionnés<br />
par l'infection expérim<strong>en</strong>tale par une souche <strong>en</strong>téropathogène d'E. coli, ces mesures pourrai<strong>en</strong>t<br />
donner <strong>de</strong>s informations sur les conséqu<strong>en</strong>ces physiologiques év<strong>en</strong>tuelles <strong>de</strong> l'ingestion <strong>de</strong><br />
triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes.<br />
IV.A. ANALYSE DES DONNEES<br />
<strong>Les</strong> analyses <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras dans le lait, les alim<strong>en</strong>ts distribués aux <strong>lapereau</strong>x,<br />
les cont<strong>en</strong>us stomacal et iléal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x inoculés avec la souche non pathogène ont dans<br />
un premier temps fait l'objet d'une analyse <strong>de</strong>scriptive.<br />
Dans un <strong>de</strong>uxième temps, les effets <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t, et <strong>de</strong><br />
la souche d'E. coli inoculée à 28 jours sur le <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras, notamm<strong>en</strong>t à chaînes<br />
moy<strong>en</strong>nes, dans le tractus digestif ont été détaillés. Il <strong>en</strong> a été <strong>de</strong> même pour les différ<strong>en</strong>ts<br />
paramètres physiologiques mesurés à 36 jours. Ces données ont été analysées avec la<br />
procé<strong>du</strong>re GLM (SAS, 1999) avec un modèle pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte l'effet <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> l'huile<br />
incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t, l'effet <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée et leur interaction. <strong>Les</strong><br />
comparaisons <strong>de</strong> moy<strong>en</strong>nes ont été effectuées au moy<strong>en</strong> <strong>du</strong> test <strong>de</strong> comparaisons multiples <strong>de</strong><br />
Scheffé.<br />
IV.B. RESULTATS : PROFIL D'INGESTION DES ACIDES GRAS A CHAINES MOYENNES<br />
IV.B.1. Composition <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine<br />
Le Tableau 42 prés<strong>en</strong>te la composition chimique moy<strong>en</strong>ne <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> 25 lapines <strong>de</strong><br />
l'étu<strong>de</strong> 4, prélevées à 22 et 23 jours <strong>de</strong> lactation. Celles-ci ont été choisies parmi les différ<strong>en</strong>ts<br />
lots (au moins 4 analyses par lot), mais aucune différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> composition lactée n'a été mise<br />
<strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les lots.<br />
<strong>Les</strong> lipi<strong>de</strong>s étai<strong>en</strong>t l'élém<strong>en</strong>t majeur <strong>du</strong> lait <strong>de</strong>s lapines, suivis par les protéines. Ces <strong>de</strong>ux<br />
composants représ<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t à eux seuls 85,6% <strong>de</strong> la matière sèche. Ainsi, par différ<strong>en</strong>ce, les<br />
composés glucidiques compterai<strong>en</strong>t pour <strong>en</strong>viron 7% <strong>de</strong> la matière sèche.
Conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> g.100g -1<br />
<strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras totaux<br />
Tableau 42 Composition moy<strong>en</strong>ne <strong>du</strong> lait <strong>de</strong>s lapines <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 4<br />
% <strong>de</strong> matière sèche<br />
En % <strong>de</strong> matière brute<br />
Matière grasse<br />
Protéines brutes<br />
C<strong>en</strong>dres<br />
Lactose*<br />
Energie (kCal/kg)<br />
* Calculé comme la matière restante<br />
40<br />
35<br />
30<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
C4:0<br />
C6:0<br />
C8:0<br />
C10:0<br />
C12:0<br />
Moy<strong>en</strong>ne Ecart-type Minimum Maximum<br />
31,3<br />
15,5<br />
11,3<br />
2,3<br />
2,2<br />
2058<br />
C14:0<br />
C14:1<br />
C15:0<br />
2,8<br />
2,4<br />
1,3<br />
0,2<br />
0,6<br />
209<br />
C16:0<br />
C16:1<br />
Aci<strong>de</strong>s gras<br />
- 214 -<br />
C17:0<br />
C18:0<br />
26,8<br />
11,6<br />
9,0<br />
1,9<br />
0,7<br />
1691<br />
C18:1 (c9)<br />
C18:1 (c11)<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
37,5<br />
20,2<br />
14,4<br />
2,7<br />
3,2<br />
2478<br />
C18:1 (t11)<br />
C18:2<br />
Nombre<br />
d'analyses<br />
25<br />
La Figure 64 prés<strong>en</strong>te le profil <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine. La quantité d'aci<strong>de</strong>s gras<br />
moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong>s 25 échantillons était <strong>de</strong> 55,5 ± 3,4 g.100g<br />
50<br />
45<br />
-1 <strong>de</strong> matière sèche. <strong>Les</strong> aci<strong>de</strong>s<br />
caprylique et caprique représ<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t 45% <strong>de</strong> la masse totale <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras. <strong>Les</strong> autres aci<strong>de</strong>s<br />
gras quantitativem<strong>en</strong>t importants étai<strong>en</strong>t l'aci<strong>de</strong> palmitique (C16:0), l'aci<strong>de</strong> oléique (C18:1) et<br />
l'aci<strong>de</strong> linoléique (C18:2).<br />
Figure 64 Profil <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine<br />
IV.B.2. Profil <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t<br />
<strong>Les</strong> différ<strong>en</strong>ces majeures <strong>de</strong> composition <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras <strong>de</strong>s 2 alim<strong>en</strong>ts concern<strong>en</strong>t les<br />
aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes : 19 et 15% d'écarts pour les aci<strong>de</strong>s caprylique et caprique<br />
(Figure 65). Ces différ<strong>en</strong>ces étai<strong>en</strong>t comp<strong>en</strong>sées dans l'alim<strong>en</strong>t HT par <strong>de</strong>s proportions plus<br />
importantes <strong>de</strong> C16:0, C18:1 c9 et C18:2 (3%, 10% et 18% d'écarts, respectivem<strong>en</strong>t).<br />
C18:3<br />
19<br />
21<br />
25<br />
17<br />
22<br />
C20:4<br />
Inconnus
- 215 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
Figure 65 Profil <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux alim<strong>en</strong>ts distribués aux <strong>lapereau</strong>x dans l'étu<strong>de</strong> 4<br />
Conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> g.100g -1 <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts aci<strong>de</strong>s gras<br />
50<br />
45<br />
40<br />
35<br />
30<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
C6:0<br />
C8:0<br />
C10:0<br />
C11:0<br />
HT<br />
TCM<br />
C12:0<br />
IV.B.3. Ingestion d'aci<strong>de</strong> caprylique par les <strong>lapereau</strong>x<br />
C14:0<br />
C15:0<br />
C16:0<br />
C16:1<br />
D'après les données d'ingestion <strong>de</strong> lait et d'alim<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>ues au cours <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, et<br />
d'après les compositions <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras établies pour ces sources alim<strong>en</strong>taires, nous avons<br />
représ<strong>en</strong>té l'évolution au cours <strong>du</strong> temps <strong>de</strong> l'ingestion d'aci<strong>de</strong> caprylique <strong>en</strong> fonction <strong>du</strong> lot<br />
(Figure 66).<br />
Ainsi, dans les lots ayant reçu l'alim<strong>en</strong>t HT <strong>en</strong>tre 14 et 49 jours, une brusque décroissance<br />
<strong>de</strong> l'ingestion d'aci<strong>de</strong> caprylique a été observée au mom<strong>en</strong>t <strong>du</strong> sevrage : <strong>de</strong> valeurs avoisinant<br />
0,5 g/j/<strong>lapereau</strong>, l'ingestion a chuté à <strong>de</strong>s valeurs proches <strong>de</strong> 0. Dans les lots TCM, une chute<br />
importante après sevrage <strong>de</strong> l'ingestion <strong>de</strong> C8:0 a égalem<strong>en</strong>t été constatée. Cep<strong>en</strong>dant, celle-ci<br />
a évolué vers <strong>de</strong>s valeurs proches <strong>de</strong> celles conférées par le lait <strong>en</strong> fin <strong>de</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> lactation<br />
dans le lot TCM-T (<strong>en</strong>viron 0,5 g/<strong>lapereau</strong>), et légèrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>de</strong>çà pour le lot TCM-I28.<br />
Cep<strong>en</strong>dant, un nouvel abaissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'ingestion d'aci<strong>de</strong> caprylique, <strong>en</strong>core plus brutal, a été<br />
observé dans les lots TCM à 49 jours, au mom<strong>en</strong>t <strong>du</strong> changem<strong>en</strong>t d'alim<strong>en</strong>t.<br />
C17:0<br />
C18:0<br />
C18:1 (c9)<br />
C18:1 (c11)<br />
C18:2<br />
C18:3<br />
Inconnus
- 216 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
Figure 66 Ingestion d'aci<strong>de</strong> caprylique par les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli<br />
inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t<br />
Ingestion (g/<strong>lapereau</strong>)<br />
Ingestion (g/<strong>lapereau</strong>) Ingestion (g/<strong>lapereau</strong>)<br />
Ingestion (g/<strong>lapereau</strong>)<br />
1,3<br />
1,1<br />
0,9<br />
0,7<br />
0,5<br />
0,3<br />
0,1<br />
-0,1<br />
14 21 28 35 42 49 56<br />
1,3<br />
1,1<br />
0,9<br />
0,7<br />
0,5<br />
0,3<br />
0,1<br />
1,3<br />
1,1<br />
0,9<br />
0,7<br />
0,5<br />
0,3<br />
0,1<br />
lait+alim<strong>en</strong>t<br />
alim<strong>en</strong>t<br />
-0,1<br />
14 21 28 35 42 49 56<br />
1,3<br />
1,1<br />
0,9<br />
0,7<br />
0,5<br />
0,3<br />
0,1<br />
HT-T<br />
HT-I28<br />
TCM-T<br />
lait+alim<strong>en</strong>t<br />
alim<strong>en</strong>t<br />
-0,1<br />
14 21 28 35 42 49 56<br />
lait<br />
lait+alim<strong>en</strong>t<br />
alim<strong>en</strong>t<br />
-0,1<br />
14 21 28 35 42 49 56<br />
TCM-I28<br />
Age (j)<br />
Sevrage<br />
lait<br />
lait+alim<strong>en</strong>t<br />
alim<strong>en</strong>t<br />
lait<br />
lait<br />
ALIMENT HT<br />
ALIMENT HT
- 217 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
IV.C. RESULTATS : DEVENIR DES ACIDES GRAS DANS LE TRACTUS DIGESTIF DES LAPEREAUX<br />
IV.C.1. Evolution <strong>du</strong> profil <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras dans l'estomac, puis l'iléon <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
témoins<br />
Le Tableau 43 montre l'évolution <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations, exprimées par rapport à la matière<br />
sèche et à la matière brute, <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras totaux <strong>de</strong>puis l'alim<strong>en</strong>t vers l'iléon <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
non infectés. Lorsqu'elles ont été exprimées relativem<strong>en</strong>t à la matière brute, celles-ci ont<br />
diminué. En revanche, lorsque exprimées par rapport à la matière sèche, ces conc<strong>en</strong>trations<br />
ont peu évolué <strong>en</strong>tre l'alim<strong>en</strong>t et l'estomac, puis ont diminué <strong>en</strong>tre l'estomac et l'iléon.<br />
Tableau 43 Evolution <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras totaux, <strong>de</strong>puis l'alim<strong>en</strong>t jusqu'à<br />
l'iléon <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x non infectés, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t<br />
AGT (g.100g -1 <strong>de</strong> matière sèche) AGT (<strong>en</strong> g.100g -1 <strong>de</strong> matière brute)<br />
HT TCM HT TCM<br />
Alim<strong>en</strong>t 5,15 5,63 4,76 5,19<br />
Estomac* 5,75 ± 1,59 4,61 ± 0,86 1,08 ± 0,35 0,91 ± 0,25<br />
Iléon* 1,20 ± 0,27 1,18 ± 0,16 0,15 ± 0,04 0,13 ± 0,04<br />
* Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET; AGT : aci<strong>de</strong>s gras totaux.<br />
Si les différ<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> composition <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux alim<strong>en</strong>ts ont persisté dans les<br />
cont<strong>en</strong>us stomacal et iléal, elles t<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t cep<strong>en</strong>dant à s'estomper (Figure 67). Par ailleurs, <strong>du</strong><br />
C8:0 et <strong>du</strong> C10:0 ont été retrouvés dans l'estomac <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x HT, alors que l'alim<strong>en</strong>t qui<br />
leur était distribué <strong>en</strong> était quasim<strong>en</strong>t exempt (0,16% <strong>de</strong> C8:0 et 0,35% <strong>de</strong> C10:0 dans<br />
l'alim<strong>en</strong>t). De plus, les aci<strong>de</strong>s gras t<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t à se diversifier dans les compartim<strong>en</strong>ts digestifs,<br />
notamm<strong>en</strong>t dans l'estomac : C13:0, C14:1, C17:1, C18:1 trans, C20:4 ou C22:1. La proportion<br />
<strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras non id<strong>en</strong>tifiés par la technique utilisée t<strong>en</strong>dait égalem<strong>en</strong>t à s'accroître dans<br />
l'estomac, puis dans l'iléon.
- 218 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
Figure 67 Evolution <strong>du</strong> profil <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras dans l'estomac et l'iléon <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x non<br />
infectés<br />
Conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts aci<strong>de</strong>s gras <strong>en</strong> g.100g -1 d'aci<strong>de</strong>s gras totaux<br />
50<br />
45<br />
40<br />
35<br />
30<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
50<br />
45<br />
40<br />
35<br />
30<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
C4:0<br />
C4:0<br />
C6:0<br />
C8:0<br />
C8:0<br />
C10:0<br />
C10:0<br />
C11:0<br />
C11:0<br />
HT-T<br />
TCM-T<br />
C12:0<br />
HT-T<br />
TCM-T<br />
C12:0<br />
C13:0<br />
C13:0<br />
C14:0<br />
C14:0<br />
C14:1<br />
C15:0<br />
C15:0<br />
<strong>Les</strong> aci<strong>de</strong>s gras non m<strong>en</strong>tionnés <strong>en</strong> abscisse n'ont pas été retrouvés dans l'alim<strong>en</strong>t ou le compartim<strong>en</strong>t digestif considéré<br />
C16:0<br />
C16:0<br />
ESTOMAC<br />
C16:1<br />
C16:1<br />
ILEON<br />
IV.C.2. Dev<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes dans les cont<strong>en</strong>us <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
infectés ou non<br />
La part relative <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s caprylique et caprique par rapport aux aci<strong>de</strong>s gras totaux a été<br />
déterminée dans les cont<strong>en</strong>us stomacal et iléal. <strong>Les</strong> conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras totaux ont<br />
été exprimées relativem<strong>en</strong>t à la matière sèche et à la matière brute <strong>de</strong>s cont<strong>en</strong>us, <strong>de</strong> même que<br />
les conc<strong>en</strong>trations respectives <strong>en</strong> C8:0 et C10:0.<br />
<strong>Les</strong> conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras totaux dans l'estomac, qu'elles soi<strong>en</strong>t exprimées<br />
relativem<strong>en</strong>t à la matière sèche ou à la matière brute, n'ont pas différé selon l'huile incorporée<br />
C17:0<br />
C17:0<br />
C17:1<br />
C17:1<br />
Aci<strong>de</strong>s gras<br />
C18:0<br />
C18:0<br />
C18:1 (c9)<br />
C18:1 (c9)<br />
C18:1 (c11)<br />
C18:1 (c11)<br />
C18:1 (t9)<br />
C18:1 (t11)<br />
C18:1 (t11)<br />
C18:2<br />
C18:2<br />
C18:2 (t11)<br />
C18:3<br />
C18:3<br />
C20:4<br />
C20:4<br />
C22:1<br />
Inconnus<br />
Inconnus
- 219 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
dans l'alim<strong>en</strong>t (Tableau 44). En revanche, la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras totaux exprimée par<br />
rapport à la matière sèche a été augm<strong>en</strong>tée <strong>de</strong> 107% dans le cont<strong>en</strong>u stomacal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
infectés avec la souche <strong>en</strong>téropathogène d'E. coli à 28 jours (P
- 220 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
recevant l'alim<strong>en</strong>t HT, les proportions relatives <strong>du</strong> C8 et <strong>du</strong> C10 n'étai<strong>en</strong>t pas affectées par la<br />
souche d'E. coli inoculée. En revanche, celles-ci ont été diminuées <strong>de</strong> 36% pour le C8<br />
(P
- 221 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
Tableau 46 Profil <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts aci<strong>de</strong>s gras <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u stomacal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à 36 jours <strong>en</strong><br />
fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t (sauf<br />
C8:0 et C10:0)<br />
I28 T Valeurs <strong>de</strong> P<br />
Profil (%)<br />
HT TCM HT TCM<br />
CVr,<br />
%<br />
Souche<br />
inoculée<br />
Huile<br />
incorporée<br />
Interaction<br />
C4:0 0,01 0,32 0,61 0,36 151 † NS NS<br />
C6:0 0,06 a 0,24 c 0,13 ab<br />
0,19 bc<br />
48 NS *** *<br />
C14:0 1,06 1,17 0,84 1,27 35 NS † NS<br />
C16:0 15,34 13,79 14,30 13,49 7 † ** NS<br />
C16:1 0,56 0,50 0,37 0,41 36 * NS NS<br />
C17:1 0,12 0,23 0,11 0,29 105 NS * NS<br />
C18:0 4,83 3,26 4,36 2,80 29 NS *** NS<br />
C18:1 (c9) 17,69 12,11 17,74 10,68 11 NS *** NS<br />
C18:1 (c11) 0,70 0,58 0,70 0,57 8 NS *** NS<br />
C18:1 (t6) 0,01 0,02 0,00 0,00 316 † NS NS<br />
C18:1 (t12) 0,00 0,03 0,00 0,00 308 † NS NS<br />
C18:2 36,71 24,44 39,86 27,30 19 NS *** NS<br />
C20:4 0,08 0,07 0,02 0,00 146 ** NS NS<br />
C22:1 0,08 0,05 0,05 0,02 117 † NS NS<br />
Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques; Seuls figur<strong>en</strong>t les aci<strong>de</strong>s gras pour lesquels une différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre lots a été observée; Pour la composition complète,<br />
se référer à la Figure 67; CVr : cœffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> variation rési<strong>du</strong>elle; NS P>0,10, † P
- 222 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
IV.D. RESULTATS : CONSEQUENCES PHYSIOLOGIQUES DE LA NATURE DE L'HUILE INCORPOREE DANS<br />
L'ALIMENT ET DE LA SOUCHE D'E. COLI INOCULEE A 28 JOURS<br />
IV.D.1. Evaluation <strong>de</strong> la digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te<br />
En raison <strong>de</strong> quelques problèmes sanitaires sur les <strong>lapereau</strong>x témoins au cours <strong>de</strong> la<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong>s fèces, le nombre initial <strong>de</strong> 8 cages par lot a été ré<strong>du</strong>it (Tableau 48).<br />
<strong>Les</strong> valeurs <strong>de</strong> digestibilité <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts nutrim<strong>en</strong>ts n'ont pas significativem<strong>en</strong>t différé<br />
<strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux alim<strong>en</strong>ts, et ce, quelle que soit la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> détermination employée (Tableau<br />
48).<br />
Tableau 48 Digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> 38 à 42 jours <strong>en</strong><br />
fonction <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t par les <strong>lapereau</strong>x non infectés T<br />
Métho<strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce Métho<strong>de</strong> décalée<br />
TCM HT CVr, % P TCM HT CVr, % P<br />
Nombre d'analyses 4 5 4 5<br />
Digestibilité (%)<br />
Matière organique 68,8 67,9 1,6 NS 66,1 65,3 2,0 NS<br />
Protéines brutes 76,7 76,9 1,8 NS 74,6 75,0 1,8 NS<br />
Matières grasses 86,6 86,6 1,2 NS 85,4 85,6 1,0 NS<br />
NDF 41,9 40,6 5,2 NS 36,9 35,7 6,8 NS<br />
ADF 30,6 30,5 7,7 NS 24,5 24,8 11,9 NS<br />
Energie 68,7 67,4 1,5 NS 65,9 64,7 2,0 NS<br />
Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques; Effet <strong>de</strong> l' huile incorporée : NS = P>0,10.<br />
IV.D.2. Evaluation <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts paramètres digestifs à 36 jours<br />
Trois et 4 animaux sur 8 prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s signes cliniques et/ou <strong>de</strong>s lésions<br />
macroscopiques <strong>du</strong> tractus digestif au mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'abattage dans les lots HT-I28 et TCM-I28,<br />
respectivem<strong>en</strong>t (souillure péri-anale, prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> gaz dans l'estomac et le cæcum, peu <strong>de</strong><br />
cont<strong>en</strong>u stomacal, cont<strong>en</strong>u <strong>de</strong> l'intestin grêle très liqui<strong>de</strong>, ulcères stomacaux, congestion <strong>de</strong><br />
l'intestin grêle).<br />
A l'exception <strong>du</strong> pH cæcal, l'infection <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x par une souche d'E. coli<br />
<strong>en</strong>téropathogène à 28 jours a in<strong>du</strong>it <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> tous les paramètres physiologiques<br />
digestifs mesurés 8 jours après l'inoculation (Tableau 49). Le pH stomacal, que ce soit au<br />
niveau fundique ou antral, était plus aci<strong>de</strong> dans les lots I28 (<strong>de</strong> -1,3 et -0,5 unités,<br />
respectivem<strong>en</strong>t, P
- 223 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
l'estomac. La baisse <strong>du</strong> pH fundique observée lors d'une inoculation par un E. coli O103 serait<br />
principalem<strong>en</strong>t expliquée par un pH beaucoup plus aci<strong>de</strong> dans le fun<strong>du</strong>s <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x HT-I28<br />
comparativem<strong>en</strong>t à leur témoin HT-T, alors que le pH fundique <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x TCM, infectés<br />
ou non à 28 jours, prés<strong>en</strong>tait <strong>de</strong>s valeurs intermédiaires.<br />
Tableau 49 Détermination <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts paramètres <strong>de</strong>s cont<strong>en</strong>us stomacaux, iléaux et<br />
cæcaux à 36 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'huile<br />
incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
I28 T Valeurs <strong>de</strong> P<br />
HT TCM HT TCM<br />
CVr,<br />
%<br />
Souche<br />
inoculée<br />
Huile<br />
incorporée<br />
Interaction<br />
Poids <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
sacrifiés (36 jours)<br />
Estomac<br />
691 742 839 839 12 *** NS NS<br />
pH antrum 0,9 0,8 1,4 1,3 23 *** NS NS<br />
pH fun<strong>du</strong>s 1,3 a 1,9 ab 3,5 b 2,4 ab 58 ** NS †<br />
% MS cont<strong>en</strong>u<br />
Iléon<br />
14,9 15,7 19,2 19,7 22 ** NS NS<br />
% MS cont<strong>en</strong>u*<br />
Cæcum<br />
9,6 8,6 12,5 11,1 31 * NS NS<br />
% MS cont<strong>en</strong>u 18,0 17,7 21,2 21,6 22 * NS NS<br />
pH 6,2 6,2 5,9 6,0 8 NS NS NS<br />
Log coli 6,1 5,0 2,8 1,1 67 *** NS NS<br />
% rhamnose - 94,3 80,8 0,0 0,0 - - - -<br />
* déterminé après 48h <strong>de</strong> lyophilisation; MS : matière sèche; Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques; Lors d'une interaction significative, les moy<strong>en</strong>nes<br />
sans lettre <strong>en</strong> commun sur une même <strong>ligne</strong> sont différ<strong>en</strong>tes (P0,10, † P
- 224 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
L'augm<strong>en</strong>tation <strong>du</strong> ratio propionate/butyrate liée à l'infection expérim<strong>en</strong>tale a été<br />
occasionnée par un accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la proportion <strong>du</strong> propionate dans le cæcum <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
I28 (+67%, P=0,01), alors que les proportions d'acétate et <strong>de</strong> butyrate <strong>de</strong>meurai<strong>en</strong>t<br />
inchangées. <strong>Les</strong> activités fibrolytiques <strong>de</strong> la flore cæcale et les conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> ammoniaque<br />
n'ont pas été modifiées suite à l'infection expérim<strong>en</strong>tale.<br />
Aucun effet <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t n'a été souligné pour ces<br />
paramètres cæcaux.<br />
IV.E. DISCUSSION<br />
IV.E.1. Conséqu<strong>en</strong>ces physiologiques <strong>de</strong> l'infection par E. coli O103:H2<br />
L'infection expérim<strong>en</strong>tale par un E. coli O103 <strong>en</strong>téropathogène est à l'origine <strong>de</strong> désordres<br />
digestifs importants : cont<strong>en</strong>us stomacaux, iléaux et cæcaux liqui<strong>de</strong>s probablem<strong>en</strong>t<br />
consécutivem<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s troubles hydroélectrolytiques, diminution <strong>du</strong> pH stomacal au niveau<br />
fundique et antral, perturbations <strong>de</strong>s ferm<strong>en</strong>tations bactéri<strong>en</strong>nes cæcales (baisse <strong>de</strong> 37% <strong>de</strong> la<br />
conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils totaux, et modification <strong>de</strong> leur profil, augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la<br />
conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils mineurs).<br />
<strong>Les</strong> analyses <strong>de</strong> la t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> matière sèche <strong>de</strong>s cont<strong>en</strong>us <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts compartim<strong>en</strong>ts<br />
digestifs dans notre étu<strong>de</strong> ne vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t que confirmer l'observation visuelle <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>us très<br />
liqui<strong>de</strong>s au cours <strong>de</strong>s autopsies <strong>de</strong>s animaux atteints <strong>de</strong> colibacillose. Le résultat le plus<br />
original concerne peut-être l'évolution <strong>du</strong> pH stomacal. Aucune étu<strong>de</strong>, à notre connaissance,<br />
n'a précisé l'évolution <strong>du</strong> pH stomacal d'animaux infectés par un colibacille <strong>en</strong>téropathogène.<br />
Cette hyperacidité gastrique mesurée à 36 jours pourrait expliquer les lésions d'ulcérations <strong>de</strong><br />
la muqueuse stomacale observées au cours <strong>de</strong>s autopsies. La régulation <strong>de</strong>s sécrétions aci<strong>de</strong>s<br />
est complexe et fait interv<strong>en</strong>ir différ<strong>en</strong>ts mécanismes neuro-hormonaux, aux niveaux c<strong>en</strong>tral et<br />
périphérique (Konturek et al., 2004a). Aussi, il semble difficile <strong>de</strong> privilégier, pour le<br />
mom<strong>en</strong>t, un mo<strong>de</strong> d'action selon lequel les E. coli perturberai<strong>en</strong>t la régulation <strong>de</strong>s sécrétions<br />
aci<strong>de</strong>s stomacales. Une seule étu<strong>de</strong>, à notre connaissance, rapporte un cas <strong>de</strong> lésion<br />
d'attachem<strong>en</strong>t/effacem<strong>en</strong>t sur la paroi stomacale occasionnée par un EPEC, et il s'agit d'un<br />
chi<strong>en</strong> infecté <strong>de</strong> manière concomitante par le virus <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong> Carré (Wada et al., 1996).<br />
Ce point pourrait faire l'objet <strong>de</strong> recherches à l'av<strong>en</strong>ir, car ce dérèglem<strong>en</strong>t physiologique<br />
semble interv<strong>en</strong>ir assez précocem<strong>en</strong>t dans l'évolution <strong>de</strong> la maladie.<br />
<strong>Les</strong> conséqu<strong>en</strong>ces digestives <strong>de</strong> l'infection sont égalem<strong>en</strong>t soulignées par les<br />
augm<strong>en</strong>tations <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras <strong>de</strong>s cont<strong>en</strong>us secs stomacaux et iléaux. Cette<br />
observation suggère que les <strong>lapereau</strong>x infectés aurai<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s capacités à digérer les graisses<br />
amoindries. Cep<strong>en</strong>dant si cette observation vaut égalem<strong>en</strong>t pour les aci<strong>de</strong>s gras à chaînes
- 225 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
moy<strong>en</strong>nes dans l'estomac, il semble qu'au niveau iléal, les <strong>lapereau</strong>x infectés digèr<strong>en</strong>t et<br />
absorb<strong>en</strong>t mieux les aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes comparativem<strong>en</strong>t aux autres aci<strong>de</strong>s gras.<br />
En effet, malgré <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras totaux accrues dans le cont<strong>en</strong>u iléal, ces<br />
<strong>lapereau</strong>x infectés prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une proportion moindre d'aci<strong>de</strong>s caprylique et caprique par<br />
rapport aux autres aci<strong>de</strong>s gras que leurs homologues non infectés. Ainsi, les conc<strong>en</strong>trations<br />
iléales (exprimées <strong>en</strong> matière sèche) <strong>du</strong> C8:0 et <strong>du</strong> C10:0 sont semblables que les <strong>lapereau</strong>x<br />
soi<strong>en</strong>t inoculés avec une souche d'E. coli pathogène ou non, lorsqu'ils reçoiv<strong>en</strong>t un alim<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>richi avec <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes. La lipase gastrique, à forte affinité pour les<br />
aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes, agit préfér<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s pH compris <strong>en</strong>tre 5 et 6<br />
(Moreau et al., 1988a). Le pH gastrique très aci<strong>de</strong> <strong>de</strong>s animaux infectés pourrait altérer la<br />
digestion <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes au niveau <strong>de</strong> l'estomac, laquelle serait<br />
comp<strong>en</strong>sée ultérieurem<strong>en</strong>t au niveau <strong>de</strong> l'intestin grêle. Cep<strong>en</strong>dant, il s'agit d'un prélèvem<strong>en</strong>t<br />
ponctuel, et <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> l'ingestion ainsi que <strong>de</strong>s modifications <strong>du</strong> transit intestinal aurai<strong>en</strong>t<br />
égalem<strong>en</strong>t pu concourir à l'altération <strong>de</strong> ces paramètres.<br />
<strong>Les</strong> modifications <strong>du</strong> profil ferm<strong>en</strong>taire cæcal que nous avons observées (diminution <strong>de</strong>s<br />
aci<strong>de</strong>s gras volatils totaux, augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils mineurs)<br />
n'avai<strong>en</strong>t pas été constatées dans <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s antérieures dans le cæcum <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>viron 8<br />
jours après leur infection par un E. coli O132 à 28 jours (Peeters et al., 1995) ou 32 jours<br />
(Peeters et al., 1993), ou par un E. coli O103 à 30 jours (Peeters et al., 1992). Cep<strong>en</strong>dant, la<br />
souche O132 utilisée dans les 2 premières étu<strong>de</strong>s est considérée comme moy<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t<br />
pathogène et le comptage colibacillaire peut être augm<strong>en</strong>té (Peeters et al., 1995) ou rester<br />
stable (Peeters et al., 1993) dans le cæcum <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés. La souche O103, <strong>en</strong><br />
revanche, provoque un accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 6 log <strong>de</strong> la flore colibacillaire cæcale 7 jours postinfection,<br />
et est accompagnée d'une légère augm<strong>en</strong>tation <strong>du</strong> pH <strong>de</strong> 0,25 unités (Peeters et al.,<br />
1992). Prohászka (1980) avait égalem<strong>en</strong>t montré <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> pH accrues <strong>de</strong> 1,2 unités dans<br />
le cæcum <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x atteints <strong>de</strong> colibacillose. Dans notre étu<strong>de</strong>, le pH cæcal n'est pas<br />
significativem<strong>en</strong>t affecté par l'infection, <strong>en</strong> accord avec les résultats <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d'inoculation<br />
par un E. coli O132 (Peeters et al., 1993; Peeters et al., 1995).<br />
IV.E.2. Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes sur les désordres digestifs<br />
occasionnés par l'infection à E. coli O103:H2<br />
Une diminution soudaine <strong>de</strong>s quantités d'aci<strong>de</strong> caprylique ingérées est observée après le<br />
sevrage, indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t distribué aux <strong>lapereau</strong>x. Cep<strong>en</strong>dant, lorsque les<br />
<strong>lapereau</strong>x reçoiv<strong>en</strong>t l'alim<strong>en</strong>t supplém<strong>en</strong>té <strong>en</strong> TCM, le niveau d'aci<strong>de</strong> caprylique ingéré chute<br />
à un niveau similaire à celui fourni par le lait maternel <strong>en</strong> fin <strong>de</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> lactation. Même<br />
lors <strong>de</strong> l'inoculation d'une souche d'E. coli O103, les <strong>lapereau</strong>x ingèr<strong>en</strong>t à 35 jours <strong>de</strong>s
- 226 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
quantités d'aci<strong>de</strong>s caprylique et caprique importantes. Ainsi, les conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s<br />
caprylique et caprique rest<strong>en</strong>t supérieures dans les cont<strong>en</strong>us <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x recevant l'alim<strong>en</strong>t<br />
TCM, qu'ils ai<strong>en</strong>t été infectés ou non à 28 jours.<br />
Cep<strong>en</strong>dant, l'incorporation <strong>de</strong>s TCM n'a pas permis d'atténuer les désordres digestifs<br />
occasionnés par l'infection expérim<strong>en</strong>tale, excepté au niveau <strong>du</strong> fun<strong>du</strong>s stomacal. En effet, ce<br />
pH est moins aci<strong>de</strong> (1,9 vs. 1,3) lorsque les <strong>lapereau</strong>x ingèr<strong>en</strong>t l'alim<strong>en</strong>t TCM, mais cette<br />
valeur est toutefois inférieure à celles <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x non infectés. Il est peu probable que les<br />
aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes ai<strong>en</strong>t un effet directem<strong>en</strong>t mo<strong>du</strong>lateur <strong>de</strong>s sécrétions aci<strong>de</strong>s<br />
stomacales, car les <strong>lapereau</strong>x non infectés et ingérant l'alim<strong>en</strong>t supplém<strong>en</strong>té <strong>en</strong> TCM t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à<br />
prés<strong>en</strong>ter un pH fundique plus aci<strong>de</strong> que celui <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x ingérant l'alim<strong>en</strong>t à base d'huile<br />
<strong>de</strong> tournesol. Ils pourrai<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> revanche, interférer avec les mécanismes con<strong>du</strong>isant à<br />
l'altération <strong>de</strong> la régulation <strong>de</strong>s sécrétions aci<strong>de</strong>s lors d'une infection par une souche<br />
<strong>en</strong>téropathogène d'E. coli.<br />
Mais les conc<strong>en</strong>trations iléales <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s caprylique et caprique <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t relativem<strong>en</strong>t<br />
faibles : la conc<strong>en</strong>tration globale <strong>de</strong> C8 et <strong>de</strong> C10 est <strong>de</strong> 0,20 mg.g -1 <strong>de</strong> matière brute pour les<br />
<strong>lapereau</strong>x témoins et <strong>de</strong> 0,16 mg.g -1 pour les <strong>lapereau</strong>x infectés par E. coli O103. Ces faibles<br />
conc<strong>en</strong>trations pourrai<strong>en</strong>t expliquer l'abs<strong>en</strong>ce d'effets bénéfiques <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes<br />
moy<strong>en</strong>nes sur les désordres digestifs occasionnés par la colibacillose : pas d'inhibition <strong>de</strong> la<br />
croissance cæcale <strong>de</strong>s E. coli, pas d'atténuation <strong>de</strong>s perturbations hydroélectrolytiques, pas <strong>de</strong><br />
ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s altérations <strong>du</strong> profil ferm<strong>en</strong>taire cæcal. Sun et al. (2002) ont montré que l'aci<strong>de</strong><br />
caprylique libéré après hydrolyse <strong>de</strong>s graisses <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> vache pouvait inhiber la croissance<br />
<strong>de</strong>s E. coli à <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations inférieures à 0,3 g.L -1 (2 mM) à un pH <strong>de</strong> 4,6. Cep<strong>en</strong>dant, ces<br />
conc<strong>en</strong>trations minimales inhibitrices (CMI) <strong>de</strong> la croissance <strong>de</strong>s E. coli par l'aci<strong>de</strong> caprylique<br />
avai<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>dance à augm<strong>en</strong>ter relativem<strong>en</strong>t rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t avec un pH se rapprochant <strong>de</strong> la<br />
neutralité (×20 à pH = 7). Des auteurs ont modélisé les capacités inhibitrices <strong>de</strong> 8 aci<strong>de</strong>s<br />
organiques, dont les aci<strong>de</strong>s caprylique et caprique, sur la croissance <strong>de</strong> 6 souches bactéri<strong>en</strong>nes<br />
à un pH <strong>de</strong> 5,25 (Hsiao et Siebert, 1999). D'après leur modèle mathématique pour les E. coli,<br />
les CMI serai<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 3,4 g.L -1 pour l'aci<strong>de</strong> caprylique et <strong>de</strong> 19,3 g.L -1 pour l'aci<strong>de</strong> caprique,<br />
conc<strong>en</strong>trations très supérieures à celles mesurées dans le cont<strong>en</strong>u iléal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x dans<br />
notre étu<strong>de</strong>. Cep<strong>en</strong>dant ces CMI sont déterminées in vitro dans <strong>de</strong>s conditions spécifiques<br />
(une souche bactéri<strong>en</strong>ne particulière, conditions <strong>de</strong> milieu (pH)…). <strong>Les</strong> conditions<br />
<strong>en</strong>vironnantes dans le tractus digestif vari<strong>en</strong>t <strong>de</strong> manière importante selon le segm<strong>en</strong>t<br />
considéré. De nombreuses particules alim<strong>en</strong>taires sont prés<strong>en</strong>tes et pourrai<strong>en</strong>t interagir,<br />
positivem<strong>en</strong>t ou négativem<strong>en</strong>t, avec ces aci<strong>de</strong>s gras. De plus, le <strong>de</strong>gré d'estérification, que<br />
nous n'avons pas déterminé dans notre étu<strong>de</strong>, pourrait jouer un rôle important sur les<br />
propriétés bactériostatiques <strong>de</strong> ces aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes dans le tractus digestif. En
- 227 -<br />
Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />
effet, les monoglycéri<strong>de</strong>s aurai<strong>en</strong>t, <strong>du</strong> moins in vitro, une activité antimicrobi<strong>en</strong>ne beaucoup<br />
plus importante que leurs homologues non estérifiés (Kabara et al., 1972; Isaacs et al., 1995;<br />
Petschow et al., 1996).
- 228 -
DISCUSSION<br />
GENERALE<br />
- 229 -
- 230 -
- 231 -<br />
Discussion générale<br />
Le sevrage <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> intervi<strong>en</strong>t à un mom<strong>en</strong>t où la morphologie et les fonctionnalités<br />
<strong>du</strong> système digestif sont <strong>en</strong> cours <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t. Il consiste <strong>en</strong> l'arrêt <strong>de</strong> l'allaitem<strong>en</strong>t avec<br />
une transition, plus ou moins progressive selon l'âge auquel il est réalisé, vers un alim<strong>en</strong>t<br />
granulé soli<strong>de</strong> <strong>de</strong> composition chimique très différ<strong>en</strong>te. L'impact <strong>du</strong> sevrage, et surtout <strong>de</strong>s<br />
changem<strong>en</strong>ts <strong>nutritionnel</strong>s occasionnés dans le cas <strong>du</strong> lapin, sur la dynamique <strong>de</strong> la maturation<br />
digestive est mal connu. Or, sa compréh<strong>en</strong>sion pourrait permettre <strong>de</strong> formuler <strong>de</strong>s hypo<strong>thèses</strong><br />
quant à la s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x aux affections digestives après leur sevrage.<br />
Aussi, les objectifs <strong>de</strong> ce travail <strong>de</strong> thèse ont été d'étudier 1) la dynamique <strong>de</strong> la<br />
maturation structurale et fonctionnelle <strong>du</strong> système digestif, 2) son adaptabilité chez le jeune à<br />
<strong>de</strong>s modifications précoces et notoires <strong>du</strong> statut <strong>nutritionnel</strong>, via un sevrage précoce à 21 jours<br />
et 3) les conséqu<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> ces modifications <strong>nutritionnel</strong>les sur la s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à<br />
une colibacillose expérim<strong>en</strong>tale à EPEC. <strong>Les</strong> résultats obt<strong>en</strong>us au cours <strong>de</strong> ces étu<strong>de</strong>s, associés<br />
aux données <strong>de</strong> la littérature, nous ont con<strong>du</strong>it à élaborer une stratégie alim<strong>en</strong>taire autour <strong>du</strong><br />
sevrage, visant à améliorer leur résistance vis-à-vis d'un stress digestif, <strong>en</strong> conservant le même<br />
modèle <strong>de</strong> colibacillose expérim<strong>en</strong>tale.<br />
Dans la partie qui va suivre, nous allons dans un premier temps discuter <strong>de</strong>s aspects<br />
méthodologiques, notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la pertin<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s choisies pour les objectifs visés.<br />
Après une discussion concernant l'évolution <strong>du</strong> profil d'ingestion <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x autour <strong>du</strong><br />
sevrage, nous raisonnerons la dynamique <strong>de</strong> la maturation structurale et fonctionnelle <strong>de</strong><br />
l'appareil digestif, parallèlem<strong>en</strong>t aux modifications <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>nutritionnel</strong> <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x. Puis les aspects <strong>de</strong> s<strong>en</strong>sibilité à la colibacillose <strong>du</strong> jeune, <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec le statut<br />
<strong>nutritionnel</strong> (âge au sevrage et incorporation <strong>de</strong> substances pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t bioactives dans<br />
l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x) seront discutés.<br />
I. ASPECTS METHODOLOGIQUES<br />
L'originalité <strong>de</strong> notre travail rési<strong>de</strong> dans l'approche pluridisciplinaire <strong>de</strong> la maturation<br />
<strong>du</strong> système digestif <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> faisant appel à différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s complém<strong>en</strong>taires :<br />
anatomie, <strong>en</strong>zymologie, histologie, microbiologie, immunologie... Ainsi, nous nous sommes<br />
intéressés à l'impact <strong>du</strong> statut <strong>nutritionnel</strong> sur le développem<strong>en</strong>t structural et fonctionnel à<br />
différ<strong>en</strong>ts étages <strong>de</strong> l'appareil digestif, mais égalem<strong>en</strong>t à son influ<strong>en</strong>ce sur la santé intestinale<br />
<strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> autour <strong>du</strong> sevrage. Des étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>scriptives sont disponibles dans la littérature sur<br />
le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s structures anatomiques et <strong>de</strong> certaines fonctions digestives. Mais peu<br />
ont étudié le rôle joué par l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, et notamm<strong>en</strong>t l'alim<strong>en</strong>tation, dans cette<br />
maturation. Or, cette étape est indisp<strong>en</strong>sable pour définir à terme une composition et un mo<strong>de</strong>
- 232 -<br />
Discussion générale<br />
<strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t assurant aux <strong>lapereau</strong>x un développem<strong>en</strong>t harmonieux <strong>de</strong><br />
l'équilibre <strong>en</strong>tre l'alim<strong>en</strong>tation, la flore et l'hôte.<br />
Aussi, une originalité importante <strong>de</strong> notre travail est l'intérêt que nous avons porté à la<br />
pério<strong>de</strong> pré-sevrage. En effet, celle-ci est peu étudiée probablem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> raison <strong>de</strong>s difficultés<br />
méthodologiques (échantillonnages difficiles <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec la petite taille <strong>de</strong> l'animal,<br />
alim<strong>en</strong>tation mixte lait/alim<strong>en</strong>t végétal, animaux répartis <strong>en</strong> portées ne permettant pas le suivi<br />
indivi<strong>du</strong>el <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t, état physiologique instable…).<br />
I.A. CHOIX DES MODELES<br />
Pour étudier l'implication <strong>de</strong>s facteurs <strong>nutritionnel</strong>s sur la maturation digestive chez le<br />
jeune, diverses possibilités s'offrai<strong>en</strong>t à nous : mo<strong>du</strong>ler l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé (âge au<br />
sevrage, taille <strong>de</strong> portée, rationnem<strong>en</strong>t) ou modifier la composition <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t. Le choix que<br />
nous avons fait <strong>de</strong> mo<strong>du</strong>ler l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x nous a permis d'étudier dans quelle<br />
mesure l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'ingéré d'alim<strong>en</strong>t granulé, associé à un arrêt précoce <strong>de</strong>s apports <strong>de</strong><br />
lait maternel, pouvait interv<strong>en</strong>ir sur le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la fonction digestive <strong>du</strong> jeune. Ce<br />
modèle a permis <strong>de</strong> faire varier précocem<strong>en</strong>t et int<strong>en</strong>sém<strong>en</strong>t l'ingéré <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts d'un point<br />
<strong>de</strong> vue quantitatif, mais égalem<strong>en</strong>t qualitatif, par le biais <strong>du</strong> ratio lait/alim<strong>en</strong>t granulé. Une<br />
modification <strong>de</strong> la composition chimique <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t aurait impliqué inévitablem<strong>en</strong>t la<br />
substitution relative <strong>de</strong> certaines matières premières, et il aurait été difficile <strong>de</strong> dissocier les<br />
effets liés aux incapacités d'adaptation <strong>de</strong>s fonctions digestives <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong>, <strong>de</strong> ceux liés aux<br />
qualités intrinsèques <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t. Cep<strong>en</strong>dant, lorsque l'on mo<strong>du</strong>le l'âge au sevrage avec un<br />
alim<strong>en</strong>t unique, il reste relativem<strong>en</strong>t difficile pour certains paramètres d'estimer les variations<br />
liées à l'arrêt d'apports <strong>de</strong> substances lactées, pour certaines bioactives, <strong>de</strong> celles liées à<br />
l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'ingestion <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t végétal (par exemple pour l'évaluation <strong>de</strong> la capacité<br />
<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à se déf<strong>en</strong>dre vis-à-vis d'un ag<strong>en</strong>t pathogène…). D'autre part, il est probable que<br />
le lait maternel interagisse avec différ<strong>en</strong>ts paramètres physiologiques digestifs, tels que le<br />
comportem<strong>en</strong>t circadi<strong>en</strong> <strong>de</strong> l'ingestion <strong>de</strong> granulés, la vitesse <strong>de</strong> transit <strong>de</strong>s digestas.<br />
Nous avons choisi dans un <strong>de</strong>uxième temps <strong>de</strong> déséquilibrer artificiellem<strong>en</strong>t la flore<br />
microbi<strong>en</strong>ne, afin d'étudier les conséqu<strong>en</strong>ces d'une modification précoce <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />
<strong>nutritionnel</strong> sur la santé <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x. L'inoculation orale d'un ag<strong>en</strong>t infectieux tel qu'une<br />
souche <strong>en</strong>téropathogène d'E. coli O103 est un modèle prés<strong>en</strong>tant plusieurs avantages. <strong>Les</strong><br />
conditions expérim<strong>en</strong>tales sont contrôlées : tous les <strong>lapereau</strong>x sont soumis à une même dose<br />
infectieuse à un mom<strong>en</strong>t choisi. La sélection d'un E. coli <strong>en</strong>téropathogène <strong>du</strong> sérotype<br />
O103:H2:K- (souche E22) est délibérée. Ag<strong>en</strong>t très fréquemm<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>contré <strong>en</strong> élevage<br />
cunicole, il constitue un modèle proche <strong>de</strong>s préoccupations <strong>de</strong> la filière. Qui plus est, les
- 233 -<br />
Discussion générale<br />
mécanismes <strong>de</strong> son pouvoir pathogène comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à être relativem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> expliqués. En<br />
revanche, <strong>du</strong> fait <strong>de</strong> sa virul<strong>en</strong>ce, quelques difficultés pratiques se pos<strong>en</strong>t <strong>en</strong> terme<br />
d'expérim<strong>en</strong>tation, notamm<strong>en</strong>t pour prév<strong>en</strong>ir la contamination <strong>de</strong>s animaux témoins.<br />
I.B. CHOIX DES METHODES<br />
D'un point <strong>de</strong> vue général, les particularités <strong>du</strong> comportem<strong>en</strong>t alim<strong>en</strong>taire <strong>du</strong> lapin<br />
suscit<strong>en</strong>t quelques difficultés pour le recueil et l'interprétation <strong>de</strong> données <strong>de</strong> physiologie<br />
digestive. En effet, contrairem<strong>en</strong>t à l'allaitem<strong>en</strong>t qui s'effectue <strong>en</strong> une unique prise<br />
quotidi<strong>en</strong>ne, l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> est répartie sur la journée au cours <strong>de</strong> multiples petits<br />
repas : une quarantaine par jour, constitués <strong>de</strong> 2 à 3 grammes d'alim<strong>en</strong>t pour un <strong>lapereau</strong> <strong>de</strong> 6<br />
semaines (Prud'hon et al., 1975). Ainsi, il est difficile <strong>de</strong> standardiser les prélèvem<strong>en</strong>ts par<br />
rapport à un repas pour l'évaluation <strong>de</strong>s fonctions digestives. De plus, la répartition au cours<br />
<strong>de</strong> la journée (rythme nycthéméral ?) et par rapport au mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'allaitem<strong>en</strong>t, ainsi que la<br />
fréqu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> ces repas sont méconnues chez le <strong>lapereau</strong> non sevré. Une autre difficulté est liée<br />
à la pratique <strong>de</strong> la cæcotrophie constituant un apport <strong>nutritionnel</strong> quotidi<strong>en</strong> non négligeable :<br />
la contribution <strong>de</strong>s cæcotrophes à la matière sèche totale ingérée journalièrem<strong>en</strong>t varie <strong>de</strong> 11 à<br />
20% selon les étu<strong>de</strong>s (Gid<strong>en</strong>ne et Lebas, 1987; Carabaño et al., 2000; García et al., 2000), et<br />
cette pratique participe à <strong>en</strong>viron 20% <strong>de</strong>s apports journaliers <strong>en</strong> azote (García et al., 1995). Il<br />
est probable que sa mise <strong>en</strong> place, méconnue chez le jeune, diffère selon l'âge au sevrage, et<br />
que celle-ci ait pu avoir <strong>de</strong>s répercussions sur la physiologie digestive <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x. Il<br />
convi<strong>en</strong>dra donc <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r à l'esprit ces informations générales dans l'interprétation <strong>de</strong> nos<br />
résultats.<br />
<strong>Les</strong> avantages et inconvéni<strong>en</strong>ts liés aux qualités intrinsèques <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s utilisées,<br />
év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t précisés dans la partie expérim<strong>en</strong>tale, ne seront pas décrits dans cette partie.<br />
Nous nous intéresserons plus particulièrem<strong>en</strong>t aux objectifs visés et à la pertin<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s<br />
différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s choisies afin d'y parv<strong>en</strong>ir (Tableau 51 et Figure 68).<br />
Il était ess<strong>en</strong>tiel, dans un premier temps, <strong>de</strong> caractériser l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>nutritionnel</strong><br />
<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x autour <strong>du</strong> sevrage, selon l'âge auquel celui-ci était réalisé, afin 1) <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r<br />
notre modèle <strong>de</strong> stimulation <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé, et 2) <strong>de</strong> préciser l'évolution <strong>de</strong><br />
l'ingestion quotidi<strong>en</strong>ne d'alim<strong>en</strong>t par les <strong>lapereau</strong>x. Pour <strong>de</strong>s raisons techniques, ces mesures<br />
ont été effectuées au niveau collectif et ne donn<strong>en</strong>t donc pas d'informations sur la variabilité<br />
indivi<strong>du</strong>elle. En effet, aucune métho<strong>de</strong> permettant d'étudier le comportem<strong>en</strong>t d'ingestion<br />
indivi<strong>du</strong>el <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x avant le sevrage n'est <strong>en</strong>core disponible. Dans le but <strong>de</strong> compr<strong>en</strong>dre
- 234 -<br />
Discussion générale<br />
les mécanismes impliqués dans la maturation <strong>du</strong> système digestif, nous avons choisi un<br />
modèle qui pro<strong>du</strong>irait <strong>de</strong>s conditions assez extrêmes <strong>de</strong> modifications <strong>nutritionnel</strong>les : un<br />
sevrage précoce à 21 jours vs. un sevrage tardif à 35 jours sans antagonisme <strong>en</strong>tre gestation et<br />
pro<strong>du</strong>ction laitière chez la lapine (insémination artificielle 25 jours après mise-bas (étu<strong>de</strong>s 1 et<br />
2) ou pas d'insémination (étu<strong>de</strong>s 3 et 4)). En effet, 18 à 20 jours après l'insémination, la<br />
pro<strong>du</strong>ction laitière <strong>de</strong>s femelles simultaném<strong>en</strong>t gestantes décroît rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t comparativem<strong>en</strong>t<br />
à celle <strong>de</strong> femelles uniquem<strong>en</strong>t allaitantes (Lebas, 1972; Maert<strong>en</strong>s et De Groote, 1990). Aussi,<br />
les différ<strong>en</strong>ces observées dans nos étu<strong>de</strong>s, notamm<strong>en</strong>t dans le comportem<strong>en</strong>t d'ingestion après<br />
28 jours, serai<strong>en</strong>t probablem<strong>en</strong>t moindres <strong>en</strong> conditions d'élevage plus classiques, où les<br />
femelles sont généralem<strong>en</strong>t inséminées 11 jours après la mise-bas.<br />
Afin d'évaluer la maturation <strong>de</strong>s fonctions digestives, nous nous sommes intéressés au<br />
développem<strong>en</strong>t anatomique et histologique <strong>de</strong> certains segm<strong>en</strong>ts impliqués dans la digestion,<br />
ainsi qu'à l'évolution <strong>du</strong> pot<strong>en</strong>tiel <strong>en</strong>zymatique (<strong>en</strong>zymes d'origine pancréatique, <strong>de</strong> la bor<strong>du</strong>re<br />
<strong>en</strong> brosse <strong>en</strong>térocytaire, et <strong>en</strong>zymes bactéri<strong>en</strong>nes cæcales). Comme m<strong>en</strong>tionné, il s'agit<br />
uniquem<strong>en</strong>t d'un pot<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong> digestion <strong>en</strong>zymatique. En effet, la transformation initiale <strong>de</strong>s<br />
macronutrim<strong>en</strong>ts alim<strong>en</strong>taires (gluci<strong>de</strong>s, lipi<strong>de</strong>s, protéines) <strong>en</strong> nutrim<strong>en</strong>ts simples assimilables<br />
est un phénomène spatio-temporel complexe dont l'efficacité va dép<strong>en</strong>dre <strong>de</strong> nombreux<br />
facteurs, dont : 1) la vitesse <strong>de</strong> transit <strong>de</strong>s cont<strong>en</strong>us digestifs, et <strong>de</strong>s matières qui les<br />
compos<strong>en</strong>t, 2) la cinétique <strong>de</strong> synthèse et/ou <strong>de</strong> sécrétion <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes et "cofacteurs" (par<br />
exemple la bile) permettant leur transformation, 3) la cinétique <strong>de</strong> digestion et donc<br />
d'inactivation <strong>de</strong> ces effecteurs <strong>de</strong> type <strong>en</strong>zymatique ou autre, puis 4) la complém<strong>en</strong>tarité<br />
spatiale, temporelle et quantitative <strong>de</strong> ces différ<strong>en</strong>ts phénomènes.<br />
Aussi, l'activité hydrolytique <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes d'origine pancréatique va dép<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> outre <strong>de</strong><br />
leur niveau <strong>de</strong> synthèse dans le pancréas, <strong>de</strong> leur sécrétion et <strong>de</strong> leur activation dans l'intestin<br />
grêle (cinétique, quantité), et <strong>de</strong> leur disponibilité pour leur substrat (dép<strong>en</strong>dante <strong>de</strong>s autres<br />
substances cont<strong>en</strong>ues dans les cont<strong>en</strong>us, <strong>du</strong> transit et <strong>de</strong> leur propre digestion). Ainsi, une<br />
stimulation <strong>de</strong> l'activité pancréatique par <strong>de</strong>s sécrétagogues ou l'alim<strong>en</strong>tation con<strong>du</strong>irait à une<br />
diminution temporaire <strong>de</strong>s quantités d'<strong>en</strong>zymes dans le pancréas, liée à une libération accrue<br />
dans l'intestin grêle (Rådberg et al., 2002). De même, lorsque les activités <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes sont<br />
déterminées dans le cont<strong>en</strong>u intestinal, celles-ci dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t <strong>du</strong> niveau <strong>de</strong> sécrétion<br />
pancréatique mais égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> leur dégradation par les protéases intestinales.<br />
Ainsi, il a été montré chez l'homme que seules 74%, 22% et 1% <strong>de</strong>s activités <strong>du</strong>odénales <strong>de</strong><br />
l'amylase, <strong>de</strong> la trypsine et <strong>de</strong> la lipase respectivem<strong>en</strong>t, sont retrouvées au niveau iléal <strong>en</strong><br />
phase post-prandiale (Layer et al., 1986). Dans notre étu<strong>de</strong>, nous n'avons pas réalisé<br />
d'échantillonnage au seul niveau <strong>du</strong>odénal <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> quantités trop faibles <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>us.<br />
Pourtant, il aurait permis <strong>de</strong> s'affranchir <strong>en</strong> partie <strong>de</strong>s problèmes d'inactivation <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes
- 235 -<br />
Discussion générale<br />
par les protéases. Ces remarques sont d'autant plus importantes à considérer lorsque les<br />
prélèvem<strong>en</strong>ts sont réalisés sur <strong>de</strong>s animaux prés<strong>en</strong>tant <strong>de</strong>s rythmes d'ingestion différ<strong>en</strong>ts, ce<br />
qui est probable dans notre étu<strong>de</strong> <strong>en</strong>tre 21 et 35 jours. Le moy<strong>en</strong> le plus précis d'estimer les<br />
pot<strong>en</strong>tialités <strong>en</strong>zymatiques pancréatiques est sans doute <strong>de</strong> doser les activités directem<strong>en</strong>t dans<br />
le suc pancréatique, impliquant <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s invasives <strong>de</strong> cathétérisation <strong>de</strong>s con<strong>du</strong>its<br />
pancréatiques peu <strong>en</strong>visageables chez le jeune <strong>lapereau</strong> dont les structures anatomiques sont<br />
<strong>en</strong>core peu développées. Il aurait donc été souhaitable <strong>de</strong> doser les activités <strong>en</strong>zymatiques à la<br />
fois au niveau <strong>du</strong> tissu pancréatique et <strong>de</strong> l'intestin grêle pour une meilleure estimation <strong>de</strong>s<br />
pot<strong>en</strong>tialités <strong>en</strong>zymatiques <strong>du</strong> pancréas.<br />
Pour ce qui concerne les <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la bor<strong>du</strong>re <strong>en</strong> brosse <strong>en</strong>térocytaire, les variations<br />
liées au transit intestinal sont probablem<strong>en</strong>t plus négligeables que pour les <strong>en</strong>zymes<br />
pancréatiques. Cep<strong>en</strong>dant, <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> leur niveau d'activité sont observées au cours <strong>de</strong><br />
la journée chez le rat qui prés<strong>en</strong>te, comme le lapin, une activité d'ingestion ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<br />
nocturne (Samulitis-Dos Santos et al., 1992; Kojima et al., 1998). Ces niveaux d'activité<br />
peuv<strong>en</strong>t varier <strong>du</strong> simple au double, mais il semble que l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la réponse <strong>de</strong> la<br />
muqueuse à une modification <strong>de</strong> la t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> gluci<strong>de</strong>s est la même quelle que soit l'heure <strong>de</strong> la<br />
journée chez le rat (Samulitis-Dos Santos et al., 1992). Cep<strong>en</strong>dant, avant sevrage, la variation<br />
au cours <strong>de</strong> la journée <strong>du</strong> niveau d'activité <strong>de</strong>s disaccharidases intestinales semble dép<strong>en</strong>dante<br />
<strong>de</strong>s modalités <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t : évolution différ<strong>en</strong>tielle <strong>de</strong>s activités selon que les<br />
ratons sont alim<strong>en</strong>tés par voie intragastrique toutes les 2 heures avec un lait <strong>de</strong> remplacem<strong>en</strong>t<br />
ou <strong>en</strong> allaitem<strong>en</strong>t naturel (Kojima et al., 1998). Comme il est probable, dans notre étu<strong>de</strong>, que<br />
les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>core allaités et les <strong>lapereau</strong>x sevrés prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s rythmes d'ingestion <strong>de</strong><br />
l'alim<strong>en</strong>t granulé ainsi que <strong>de</strong>s transits digestifs différ<strong>en</strong>ts, il convi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r à l'esprit ces<br />
remarques dans l'interprétation <strong>de</strong>s données d'activités <strong>en</strong>zymatiques.<br />
Ces considérations soulign<strong>en</strong>t l'importance <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> relation ces dosages<br />
<strong>en</strong>zymatiques réalisés in vitro avec les capacités <strong>de</strong> digestion in vivo. L'évaluation <strong>de</strong> la<br />
digestibilité iléale <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé nous a permis d'estimer le bilan <strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong><br />
nutrim<strong>en</strong>ts digérés par 24 heures dans la partie antérieure <strong>du</strong> tractus digestif, ainsi que le flux<br />
<strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts non absorbés parv<strong>en</strong>ant au cæcum. Il s'agit d'une estimation car elle est une<br />
mesure ponctuelle. La pose <strong>de</strong> canules iléales, permettant <strong>de</strong> réaliser différ<strong>en</strong>ts prélèvem<strong>en</strong>ts<br />
au cours <strong>de</strong> la journée, n'est malheureusem<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>visageable sur <strong>de</strong> si jeunes <strong>lapereau</strong>x.
Tableau 51 Pertin<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s utilisées selon les objectifs fixés : avantages et limites<br />
1<br />
2<br />
3<br />
3<br />
4<br />
5<br />
6<br />
OBJECTIFS METHODES AVANTAGES LIMITES<br />
Modifications d'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />
<strong>nutritionnel</strong> autour <strong>du</strong> sevrage<br />
Développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s structures<br />
digestives à 2 niveaux<br />
- anatomique<br />
- histologique<br />
Efficacité digestive <strong>en</strong>dogène<br />
- pot<strong>en</strong>tiel <strong>en</strong>zymatique<br />
- capacités <strong>de</strong> digestion<br />
<strong>en</strong>dogènes<br />
Activité ferm<strong>en</strong>taire cæcale<br />
Composition <strong>de</strong> la flore ?<br />
Ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé<br />
Ingestion <strong>de</strong> lait<br />
⇒ poids et longueurs <strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts<br />
<strong>du</strong> tube digestif<br />
⇒ morphométrie <strong>de</strong>s villosités et<br />
cryptes intestinales<br />
⇒ <strong>en</strong>zymes d'origine pancréatique<br />
et <strong>de</strong> la muqueuse intestinale<br />
- 236 -<br />
⇒ digestibilité iléale<br />
⇒ activités fibrolytiques cæcales<br />
⇒ profil ferm<strong>en</strong>taire cæcal<br />
Efficacité digestive totale ⇒ digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te<br />
Capacité <strong>de</strong> déf<strong>en</strong>se <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong><br />
face à un déséquilibre artificiel <strong>de</strong><br />
sa flore intestinale<br />
⇒ inoculation expérim<strong>en</strong>tale d'un<br />
colibacille <strong>en</strong>téropathogène<br />
(EPEC)<br />
Mesure quotidi<strong>en</strong>ne la semaine<br />
suivant le sevrage i.e. <strong>de</strong> 21 à 28 j et<br />
<strong>de</strong> 35 à 42 j<br />
⇒ <strong>en</strong>zymes impliquées dans la<br />
digestion <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes classes <strong>de</strong><br />
nutrim<strong>en</strong>ts (lipi<strong>de</strong>s, protéines,<br />
gluci<strong>de</strong>s)<br />
⇒ estimation <strong>de</strong> la fraction<br />
indigestible parv<strong>en</strong>ant au cæcum<br />
⇒ quantification <strong>de</strong> la fraction<br />
digestible totale<br />
Conditions contrôlées : mom<strong>en</strong>t <strong>du</strong><br />
déséquilibre, dose infectieuse,<br />
souche bactéri<strong>en</strong>ne<br />
Mesures collectives ⇒ pas<br />
d'informations sur les variabilités<br />
indivi<strong>du</strong>elles<br />
Morphométrie : exam<strong>en</strong> semiquantitatif<br />
(pas <strong>de</strong> prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong><br />
la d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong>s villosités / unité <strong>de</strong><br />
surface, <strong>de</strong>s microvillosités)<br />
Variations circadi<strong>en</strong>nes et matériel<br />
<strong>en</strong>dogène non pris <strong>en</strong> compte<br />
2 étu<strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes : corrélations ne<br />
pouvant être établies <strong>en</strong>tre les 2 types<br />
<strong>de</strong> paramètres mesurés<br />
Métho<strong>de</strong> indirecte : li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre profil<br />
ferm<strong>en</strong>taire et composition <strong>de</strong> flore ??<br />
Bilan pouvant masquer <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ces<br />
segm<strong>en</strong>taires<br />
Choix d'un modèle précis, quelles<br />
conséqu<strong>en</strong>ces pour un autre ag<strong>en</strong>t<br />
pathogène ??
- 237 -<br />
Discussion générale<br />
Figure 68 Nutrition <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> : vers un équilibre <strong>en</strong>tre l'alim<strong>en</strong>tation, l'hôte et la flore<br />
x<br />
Arrêt apport<br />
substances<br />
bioactives<br />
Pour la signification, se reporter au Tableau 51<br />
6<br />
2<br />
SEVRAGE<br />
Modification<br />
statut<br />
<strong>nutritionnel</strong><br />
Arrêt lait alim<strong>en</strong>t granulé<br />
<strong>Statut</strong> <strong>nutritionnel</strong><br />
DEVELOPPEMENT<br />
DES STRUCTURES<br />
DIGESTIVES<br />
DEVELOPPEMENT<br />
DES FONCTIONS<br />
DE DEFENSE<br />
Changem<strong>en</strong>t<br />
composition<br />
nutrim<strong>en</strong>ts<br />
3<br />
Fraction<br />
indigestible<br />
<strong>en</strong>dogène<br />
1<br />
3<br />
Fraction<br />
digestible<br />
Changem<strong>en</strong>t<br />
quantité<br />
nutrim<strong>en</strong>ts<br />
DEVELOPPEMENT<br />
DES FONCTIONS<br />
DIGESTIVES<br />
5<br />
FLORE<br />
ENDOGENE<br />
Hôte<br />
Flore<br />
4
- 238 -<br />
Discussion générale<br />
Le même principe a été appliqué pour l'évaluation <strong>de</strong> l'adaptabilité <strong>de</strong>s fonctions<br />
digestives à l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t alim<strong>en</strong>taire dans le gros intestin, où <strong>de</strong>s mesures d'activités<br />
ferm<strong>en</strong>taires bactéri<strong>en</strong>nes ont été réalisées in vitro conjointem<strong>en</strong>t à l'estimation <strong>de</strong> la<br />
digestibilité fécale <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts. Cette <strong>de</strong>rnière, combinant à la fois les phénomènes <strong>de</strong><br />
digestion pré-cæcale et <strong>de</strong> digestion microbi<strong>en</strong>ne, a permis l'établissem<strong>en</strong>t d'un bilan digestif<br />
(quantités <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts ingérées vs. digestibles). En effet, la seule estimation <strong>de</strong> la<br />
digestibilité <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t ne présage pas <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> digestion <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x prés<strong>en</strong>tant<br />
différ<strong>en</strong>ts niveaux d'ingestion <strong>de</strong>s divers nutrim<strong>en</strong>ts. La détermination <strong>de</strong> la digestibilité chez<br />
le jeune, pour lequel l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t et l'excrétion <strong>de</strong> fèces sont instables, a nécessité <strong>de</strong>s<br />
adaptations méthodologiques prés<strong>en</strong>tées dans la partie expérim<strong>en</strong>tale (cf. page 144 pour la<br />
prés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s développées et page 154 pour leur discussion).<br />
Le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong>s ferm<strong>en</strong>tations microbi<strong>en</strong>nes et capacités digestives est<br />
difficile à établir : <strong>en</strong> effet, leurs conc<strong>en</strong>trations cæcales sont la résultante d'un équilibre <strong>en</strong>tre<br />
les phénomènes <strong>de</strong> digestion bactéri<strong>en</strong>ne, <strong>de</strong> leur absorption au niveau <strong>de</strong> la paroi cæcale et <strong>de</strong><br />
leur utilisation év<strong>en</strong>tuelle pour les biosyn<strong>thèses</strong> microbi<strong>en</strong>nes (cas <strong>de</strong> l'ammoniaque). De plus,<br />
Bellier et al. (1995) ont montré <strong>de</strong>s variations circadi<strong>en</strong>nes importantes <strong>de</strong>s profils<br />
ferm<strong>en</strong>taires cæcaux <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> 6 semaines : t<strong>en</strong>eurs <strong>en</strong> matière sèche <strong>de</strong> 15 à 20%, pH<br />
<strong>de</strong> 5,7 à 6,5, t<strong>en</strong>eurs <strong>en</strong> ammoniaque <strong>de</strong> 5 à 12 mM, conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils<br />
totaux <strong>de</strong> 55 à 80 mM, ratios propionate/acétate <strong>de</strong> 0,4 à 1. En revanche, leur estimation<br />
pourrait permettre d'évaluer indirectem<strong>en</strong>t la composition <strong>de</strong> la flore cæcale <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x,<br />
même si le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre les pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong>s ferm<strong>en</strong>tations et la flore n'est pas clairem<strong>en</strong>t établi chez<br />
le lapin. De même, pour les activités <strong>en</strong>zymatiques bactéri<strong>en</strong>nes, il s'agit d'un pot<strong>en</strong>tiel<br />
mesuré in vitro, à partir <strong>de</strong> substrats synthétiques non représ<strong>en</strong>tatifs <strong>de</strong> la complexité <strong>de</strong>s<br />
fibres prés<strong>en</strong>tes dans les cont<strong>en</strong>us cæcaux.<br />
Aussi, si chaque métho<strong>de</strong> prés<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s limites indivi<strong>du</strong>ellem<strong>en</strong>t, considérer leurs<br />
résultats <strong>de</strong> façon combinée permet <strong>de</strong> formuler <strong>de</strong>s conclusions et <strong>de</strong>s hypo<strong>thèses</strong> plus<br />
étayées.<br />
Puis nous avons évalué dans quelle mesure le statut <strong>nutritionnel</strong> était susceptible <strong>de</strong><br />
modifier la s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à un déséquilibre artificiel <strong>de</strong> la flore. L'inoculation<br />
expérim<strong>en</strong>tale d'un ag<strong>en</strong>t pathogène est un moy<strong>en</strong> efficace pour placer l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s animaux<br />
dans les mêmes conditions expérim<strong>en</strong>tales, à un mom<strong>en</strong>t et à une dose infectieuse contrôlés.<br />
<strong>Les</strong> effets observés sont cep<strong>en</strong>dant limités à l'ag<strong>en</strong>t pathogène choisi.
II. EVOLUTION DU PROFIL D'INGESTION AUTOUR DU SEVRAGE<br />
- 239 -<br />
Discussion générale<br />
Il est assez clairem<strong>en</strong>t admis que la disponibilité <strong>de</strong> lait maternel va conditionner le profil<br />
d'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé par les <strong>lapereau</strong>x. Ainsi, lorsque la taille <strong>de</strong> portée est mo<strong>du</strong>lée<br />
(10 vs. 4 <strong>lapereau</strong>x) à l'âge <strong>de</strong> 16 jours, les portées <strong>de</strong> 10 <strong>lapereau</strong>x comp<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t leur moindre<br />
consommation <strong>de</strong> lait par une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé <strong>en</strong>tre 16 et 25<br />
jours (Fortun-Lamothe et Gid<strong>en</strong>ne, 2000). De même, lorsque la pério<strong>de</strong> d'allaitem<strong>en</strong>t est<br />
volontairem<strong>en</strong>t raccourcie à 18 jours après la naissance, la consommation d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong><br />
granulé par les <strong>lapereau</strong>x sevrés est multipliée par 6 <strong>en</strong>tre 18 et 22 jours, comparativem<strong>en</strong>t à<br />
celle <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>core allaités (Piattoni et al., 1999). Lorsque les <strong>lapereau</strong>x sont soumis à<br />
un double allaitem<strong>en</strong>t quotidi<strong>en</strong>, et que leur ingestion journalière <strong>de</strong> lait est augm<strong>en</strong>tée, leur<br />
consommation <strong>de</strong> granulés est alors diminuée (Gyarmati et al., 2000a). Cep<strong>en</strong>dant, le délai<br />
d'adaptation à l'arrêt d'apport <strong>de</strong> lait maternel après le sevrage n'est pas précisém<strong>en</strong>t décrit<br />
chez le lapin, à notre connaissance. Or, il importe <strong>de</strong> le déterminer car un déficit d'apport plus<br />
ou moins long <strong>de</strong> certains nutrim<strong>en</strong>ts pourrait être préjudiciable pour le développem<strong>en</strong>t et la<br />
croissance <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x. Nos résultats montr<strong>en</strong>t que le l<strong>en</strong><strong>de</strong>main d'un sevrage à 21 jours,<br />
l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> par les <strong>lapereau</strong>x n'est ni stimulée, ni diminuée (Figure 23). En<br />
revanche, dès le surl<strong>en</strong><strong>de</strong>main, ils ingèr<strong>en</strong>t 2 fois plus <strong>de</strong> granulés que <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>core<br />
allaités et <strong>de</strong> même âge, ce qui les con<strong>du</strong>it à un ingéré <strong>de</strong> matière sèche égal à celui <strong>de</strong> la<br />
ration mixte lait/alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x non sevrés. Par la suite, leur niveau d'ingestion <strong>de</strong><br />
matière sèche <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t supérieur à celui <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x allaités. Ce phénomène d'adaptation<br />
n'est pas sans conséqu<strong>en</strong>ces sur la qualité et la quantité <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts ingérés. Ainsi, dans nos<br />
conditions expérim<strong>en</strong>tales, dès le 2 ème jour suivant leur sevrage à 21 jours, les niveaux<br />
d'ingestion d'amidon et <strong>de</strong> fibres par les <strong>lapereau</strong>x sevrés sont doublés par rapport à ceux <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>core allaités. En revanche, les quantités <strong>de</strong> protéines ingérées sont plus faibles<br />
p<strong>en</strong>dant 4 jours post-sevrage puis <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t similaires à celles <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x allaités. La<br />
consommation <strong>de</strong> matières grasses par les <strong>lapereau</strong>x sevrés reste, quant à elle, inférieure à<br />
celle <strong>de</strong>s animaux allaités. Au bilan, le niveau d'ingestion d'énergie brute <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t similaire à<br />
celui <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x allaités 3 jours après leur sevrage, puis le dépasse au moins jusqu'à 28<br />
jours.<br />
Lors d'un sevrage à 35 jours, les <strong>lapereau</strong>x comp<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t sans délai l'abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> lait<br />
maternel, <strong>en</strong> atteignant dans les 24 heures un niveau d'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé<br />
similaire à celui <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux semaines (Figure 24). Différ<strong>en</strong>tes<br />
hypo<strong>thèses</strong> peuv<strong>en</strong>t être formulées pour expliquer le délai observé chez les <strong>lapereau</strong>x sevrés à<br />
21 jours concernant le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé suite à l'arrêt d'apport<br />
<strong>de</strong> lait maternel, inexistant chez les <strong>lapereau</strong>x sevrés tardivem<strong>en</strong>t : difficulté physique à<br />
ingérer <strong>de</strong>s quantités accrues d'alim<strong>en</strong>t granulé, mécanismes <strong>de</strong> régulation <strong>de</strong> l'appétit non
- 240 -<br />
Discussion générale<br />
aboutis chez le jeune <strong>de</strong> 3 semaines, animaux peu adaptés à l'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> par opposition aux<br />
<strong>lapereau</strong>x sevrés à 35 jours déjà habitués à consommer <strong>de</strong>s quantités importantes d'alim<strong>en</strong>t<br />
soli<strong>de</strong> au mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> leur sevrage…<br />
III. STATUT NUTRITIONNEL ET MATURATION DE LA FONCTION DIGESTIVE<br />
Deux hypo<strong>thèses</strong> préval<strong>en</strong>t actuellem<strong>en</strong>t sur la composition <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t adapté à la<br />
physiologie <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> autour <strong>du</strong> sevrage : un faible taux d'amidon, et une richesse <strong>en</strong> fibres<br />
serai<strong>en</strong>t appropriés (Gid<strong>en</strong>ne et Fortun-Lamothe, 2002). Ainsi, <strong>de</strong>s auteurs ont émis<br />
l'hypothèse que les forts taux <strong>de</strong> mortalité par <strong>en</strong>téropathie observés après le sevrage<br />
pourrai<strong>en</strong>t être liés à un alim<strong>en</strong>t trop riche <strong>en</strong> amidon. Un flux trop important d'amidon<br />
parv<strong>en</strong>ant au cæcum serait alors à l'origine d'un déséquilibre <strong>de</strong> la flore (Cheeke et Patton,<br />
1980). Cet afflux serait dû à une faible capacité <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> à digérer l'amidon, <strong>du</strong> fait d'une<br />
activité <strong>de</strong> l'amylase pancréatique trop faible (Corring et al., 1972). Une autre hypothèse<br />
concerne l'apport <strong>de</strong> lest, sous forme <strong>de</strong> fibres "indigestibles", dont un apport minimal<br />
semblerait nécessaire pour limiter les diarrhées post-sevrage. Il permettrait un r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t<br />
plus important <strong>de</strong>s matières parv<strong>en</strong>ant au cæcum, ess<strong>en</strong>tielles à l'activité <strong>de</strong> la flore (Gid<strong>en</strong>ne<br />
et al., 2000). Cep<strong>en</strong>dant, peu d'étu<strong>de</strong>s se sont intéressées au <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir <strong>de</strong> ces substances dans le<br />
tractus digestif, et notamm<strong>en</strong>t chez le jeune. Aussi, nous espérons pouvoir apporter quelques<br />
élém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> réponse, ou tout au moins suggérer <strong>de</strong>s ori<strong>en</strong>tations <strong>de</strong> recherche futures.<br />
III.A. DEVELOPPEMENT DE LA DIGESTION DANS L'INTESTIN GRELE<br />
III.A.1. Evolution <strong>du</strong> pot<strong>en</strong>tiel digestif <strong>en</strong>dogène chez le jeune <strong>lapereau</strong> sevré à 35<br />
jours<br />
L'évolution postnatale <strong>de</strong> l'équipem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>zymatique pancréatique <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> a fait l'objet<br />
<strong>de</strong> peu d'étu<strong>de</strong>s. Lebas et al. (1971) et Corring et al. (1972) ont réalisé <strong>de</strong>s dosages sériés <strong>de</strong>s<br />
activités <strong>de</strong> diverses <strong>en</strong>zymes <strong>du</strong> tissu pancréatique <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x âgés <strong>de</strong> 1 à 43 jours. Ils ont<br />
montré que les activités spécifiques <strong>de</strong> la lipase et <strong>de</strong> l'amylase augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t progressivem<strong>en</strong>t<br />
dans le tissu pancréatique, résultats confirmés par ceux <strong>de</strong> Debray et al. (2003) pour <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> 25 à 52 jours d'âge. Dans notre étu<strong>de</strong>, la disponibilité <strong>de</strong> ces <strong>en</strong>zymes par rapport<br />
à leur substrat (évaluée par la mesure d'activité / gramme <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u) augm<strong>en</strong>te avec l'âge <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x, phénomène <strong>en</strong> adéquation avec ces travaux antérieurs. Pour l'amylase, cette hausse<br />
d'activité pourrait correspondre à une capacité croissante <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à digérer l'amidon. En<br />
revanche, la part <strong>de</strong>s matières grasses dans la ration <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x t<strong>en</strong>d à décroître
- 241 -<br />
Discussion générale<br />
progressivem<strong>en</strong>t au cours <strong>de</strong> la lactation, puis diminue fortem<strong>en</strong>t au sevrage. Ensuite, les<br />
quantités <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s ingérées augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t progressivem<strong>en</strong>t, proportionnellem<strong>en</strong>t à<br />
l'accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s quantités d'alim<strong>en</strong>t ingérées. Pourtant l'activité lipasique mesurée dans le<br />
cont<strong>en</strong>u intestinal augm<strong>en</strong>te gra<strong>du</strong>ellem<strong>en</strong>t. Cette évolution non parallèle <strong>en</strong>tre quantité <strong>de</strong><br />
matières grasses ingérée et activité lipasique dans le cont<strong>en</strong>u intestinal pourrait être expliquée<br />
<strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes manières. La synthèse et la sécrétion pancréatique <strong>de</strong> la lipase pourrai<strong>en</strong>t ne pas<br />
être soumises à une régulation alim<strong>en</strong>taire, mais le seul fait d'une programmation ontogénique.<br />
Chez le lapin a<strong>du</strong>lte, il semble que sa pro<strong>du</strong>ction pancréatique puisse être stimulée par un<br />
régime riche <strong>en</strong> graisses (Borel et al., 1991). Chez le jeune, cette adaptabilité semble moins<br />
nette (Debray et al., 2003), mais les variations <strong>de</strong> la t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> matières grasses <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts<br />
sont faibles dans cette étu<strong>de</strong> (2,7 vs. 4,9%). L'activité <strong>de</strong> la lipase gastrique est très importante<br />
chez le <strong>lapereau</strong> allaité, puis elle diminue progressivem<strong>en</strong>t après sevrage (Bernadac et al.,<br />
1991; Dojană et al., 1998). Ainsi, une autre hypothèse pourrait être que les quantités <strong>de</strong><br />
lipi<strong>de</strong>s parv<strong>en</strong>ant au <strong>du</strong>odénum pourrai<strong>en</strong>t s'accroître progressivem<strong>en</strong>t avec l'âge,<br />
consécutivem<strong>en</strong>t à la diminution <strong>de</strong> l'activité <strong>de</strong> la lipase gastrique et donc parallèlem<strong>en</strong>t à<br />
l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'activité <strong>de</strong> la lipase pancréatique.<br />
Pour la trypsine, Corring et al. (1972) not<strong>en</strong>t une diminution <strong>de</strong> son activité spécifique<br />
dans le tissu pancréatique jusqu'à 32 jours, puis une stabilisation <strong>en</strong>tre 36 et 43 jours, alors que<br />
Debray (2002) signale une activité stable <strong>en</strong>tre 25 et 52 jours sur <strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong> même<br />
nature. Nos résultats montr<strong>en</strong>t une forte diminution <strong>de</strong> la disponibilité <strong>de</strong> cette <strong>en</strong>zyme dans le<br />
cont<strong>en</strong>u intestinal <strong>en</strong>tre 21 et 28 jours, puis une stabilisation <strong>de</strong> son activité jusqu'à 49 jours,<br />
ce qui n'est pas <strong>en</strong> désaccord avec les résultats précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>us sur broyat <strong>de</strong> pancréas.<br />
Cette forte diminution <strong>en</strong>tre 21 et 28 jours pourrait être expliquée par l'évolution <strong>de</strong> la<br />
composition <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u intestinal : d'un cont<strong>en</strong>u presque exclusivem<strong>en</strong>t composé <strong>de</strong> matières<br />
d'origine lactée et <strong>de</strong> substances <strong>en</strong>dogènes à 21 jours, à un cont<strong>en</strong>u composé d'un mélange <strong>de</strong><br />
matières lactées, végétales et <strong>en</strong>dogènes à 28 jours. La prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> facteurs anti-trypsiques<br />
dans l'alim<strong>en</strong>t végétal pourrait égalem<strong>en</strong>t contribuer à cette diminution <strong>de</strong> détection d'activité<br />
<strong>de</strong> la trypsine.<br />
De 14 à 49 jours, le pot<strong>en</strong>tiel <strong>en</strong>zymatique <strong>de</strong>s muqueuses <strong>du</strong>odénale et jéjunale s'accroît<br />
progressivem<strong>en</strong>t. Ainsi, lors d'un sevrage à 35 jours, les activités totales <strong>de</strong>s disaccharidases<br />
(maltase et saccharase) sont très faibles jusqu'à 28 jours, puis augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t progressivem<strong>en</strong>t<br />
jusqu'à 42 jours dans le <strong>du</strong>odénum ou jusqu'à 49 jours dans le jéjunum. Debray (2002) avait<br />
égalem<strong>en</strong>t observé cet accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'activité maltasique dans la muqueuse totale <strong>de</strong><br />
l'intestin grêle <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x âgés <strong>de</strong> 25 à 52 jours. Dans notre étu<strong>de</strong>, cette activité<br />
disaccharidasique accrue avec l'âge est liée <strong>en</strong> partie à la d<strong>en</strong>sification <strong>de</strong> la muqueuse
- 242 -<br />
Discussion générale<br />
intestinale (poids par unité <strong>de</strong> longueur) et à l'élongation <strong>de</strong> l'intestin grêle (Figure 69). Mais<br />
elle résulte égalem<strong>en</strong>t d'un niveau <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> ces <strong>en</strong>zymes augm<strong>en</strong>té, lorsqu'il est<br />
exprimé relativem<strong>en</strong>t au cont<strong>en</strong>u protéique total <strong>de</strong> la muqueuse (activité spécifique). En effet,<br />
les activités spécifiques <strong>de</strong> la maltase et <strong>de</strong> la saccharase augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t jusqu'à 42 jours, sans<br />
que les conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> protéines <strong>de</strong> la muqueuse, non modifiées par l'âge, puiss<strong>en</strong>t<br />
expliquer ces variations. Cette évolution, assez indép<strong>en</strong>dante <strong>du</strong> sevrage <strong>en</strong> lui-même, semble<br />
parallèle à l'accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong>. Pour ce qui concerne<br />
l'aminopeptidase N, son activité <strong>du</strong>odénale reste faible jusqu'au sevrage, puis augm<strong>en</strong>te <strong>de</strong><br />
façon importante (×4) <strong>en</strong>tre 35 et 42 jours, accroissem<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t expliqué par<br />
l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> son activité spécifique (exprimée relativem<strong>en</strong>t au cont<strong>en</strong>u protéique <strong>de</strong> la<br />
muqueuse). Dans le jéjunum, cette augm<strong>en</strong>tation d'activité totale est plus progressive, <strong>du</strong> fait<br />
d'un accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> son activité spécifique détecté dès 28 jours.
- 243 -<br />
Discussion générale<br />
Figure 69 Influ<strong>en</strong>ce d'un sevrage précoce à 3 semaines sur le développem<strong>en</strong>t structural et<br />
fonctionnel <strong>de</strong> la muqueuse <strong>du</strong>odénale relativem<strong>en</strong>t à un sevrage <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce à 5 semaines<br />
D<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> villosités et <strong>de</strong> cryptes<br />
par unité <strong>de</strong> surface<br />
Autres composants <strong>de</strong> la<br />
muqueuse…<br />
14j 21j 28j 35j 42j 49j<br />
D<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> la muqueuse*<br />
SEVRAGE<br />
PRECOCE<br />
14j 21j 28j 35j 42j 49j<br />
Activités totales <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la muqueuse <strong>du</strong>odénale<br />
14j 21j 28j 35j 42j 49j<br />
Longueur <strong>du</strong> <strong>du</strong>odénum<br />
?<br />
T<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> protéines <strong>de</strong> la<br />
muqueuse<br />
14j 21j 28j 35j 42j 49j<br />
Surface <strong>de</strong>s villosités<br />
SACCHARASE<br />
Activités spécifiques<br />
AUTRES…<br />
MALTASE<br />
AMINOPEPTIDASE N<br />
14j 21j 28j 35j 42j 49j<br />
En trait plein et coloration foncée : paramètre <strong>en</strong> +, <strong>en</strong> trait pointillé et coloration claire : paramètre <strong>en</strong> –, <strong>du</strong> sevrage à 21 vs. 35 jours; *<br />
poids/unité <strong>de</strong> longueur<br />
?
III.A.2. <strong>Statut</strong> <strong>nutritionnel</strong> et capacités digestives pré-cæcales<br />
° Adaptabilité à 28 jours<br />
- 244 -<br />
Discussion générale<br />
Dans nos conditions expérim<strong>en</strong>tales, les <strong>lapereau</strong>x sevrés à 21 jours ont fait preuve <strong>de</strong><br />
capacités d'adaptation rapi<strong>de</strong> aux changem<strong>en</strong>ts <strong>nutritionnel</strong>s quantitatifs (augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s<br />
quantités d'amidon et <strong>de</strong> fibres ingérées) et qualitatifs (protéines et matières grasses végétales<br />
vs. protéines et matière grasse lactées). En effet, la quantité et la nature <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts ingérés<br />
par les <strong>lapereau</strong>x à 28 jours diffèr<strong>en</strong>t selon qu'ils sont sevrés ou allaités (Figure 70).<br />
Figure 70 Modifications quantitatives et qualitatives <strong>de</strong> la matière<br />
organique ingérée selon que les <strong>lapereau</strong>x sont sevrés ou allaités à 28<br />
jours<br />
10 g<br />
Non<br />
déterminé<br />
Amidon<br />
12%<br />
Protéines<br />
21%<br />
NDF<br />
41%<br />
Lipi<strong>de</strong>s<br />
4%<br />
L : nutrim<strong>en</strong>t fourni par le lait<br />
Sevrés Allaités<br />
Non<br />
déterminé<br />
Amidon<br />
9%<br />
Protéines<br />
29%<br />
A 28 jours, l'amidon est digéré à 94% au niveau iléal que les <strong>lapereau</strong>x soi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core<br />
allaités ou sevrés <strong>de</strong>puis une semaine. <strong>Les</strong> <strong>lapereau</strong>x sevrés ont donc été capables <strong>de</strong> digérer<br />
1,8 fois plus d'amidon que les <strong>lapereau</strong>x allaités <strong>de</strong> même âge. De même, Gutiérrez et al.<br />
(2002a) avai<strong>en</strong>t observé sur <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à 25 jours <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> digestibilité iléale<br />
<strong>de</strong> l'amidon <strong>de</strong> 90% <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne à 35 jours, pour <strong>de</strong>s t<strong>en</strong>eurs dans la ration variant <strong>de</strong> 17 à<br />
23% d'amidon (<strong>en</strong> % <strong>de</strong> la matière sèche). Dans notre étu<strong>de</strong>, la t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> amidon <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t<br />
distribué est plus faible, représ<strong>en</strong>tant 11,4% <strong>de</strong> la matière sèche. Cep<strong>en</strong>dant, si l'on considère<br />
que ces <strong>lapereau</strong>x sevrés consomm<strong>en</strong>t à 28 jours 1,8 fois plus d'amidon que leurs congénères<br />
<strong>en</strong>core allaités, cela suggère que <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x allaités serai<strong>en</strong>t à même <strong>de</strong> digérer un alim<strong>en</strong>t<br />
L<br />
L<br />
NDF<br />
32%<br />
Lipi<strong>de</strong>s<br />
12%
- 245 -<br />
Discussion générale<br />
cont<strong>en</strong>ant 1,8 fois plus d'amidon à 28 jours, soit à un taux <strong>de</strong> 20%. Ce <strong>de</strong>rnier est similaire aux<br />
recommandations actuelles d'apports aux lapines <strong>en</strong> repro<strong>du</strong>ction qui avoisin<strong>en</strong>t 20%. Ainsi, il<br />
est peu probable que le taux d'amidon <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s lapines puisse être à l'origine d'un<br />
déséquilibre (notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la flore cæcale) chez le <strong>lapereau</strong>, car celui-ci semble être <strong>en</strong><br />
mesure <strong>de</strong> s'y adapter facilem<strong>en</strong>t. Quelques limites à cette hypothèse serai<strong>en</strong>t 1) que le<br />
rythme <strong>de</strong> libération <strong>de</strong> l'amidon dans l'intestin grêle soit trop important avec un alim<strong>en</strong>t dont<br />
la t<strong>en</strong>eur est plus importante : les capacités digestives <strong>en</strong>dogènes <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x pourrai<strong>en</strong>t<br />
alors être dépassées et l'amidon ne serait pas aussi bi<strong>en</strong> valorisé, et 2) l'origine botanique <strong>de</strong><br />
l'amidon incorporé dans l'alim<strong>en</strong>t. Ainsi, l'amidon <strong>de</strong> maïs non extrudé ou <strong>de</strong> pomme <strong>de</strong> terre<br />
serait moins bi<strong>en</strong> valorisé dans le tractus digestif antérieur que l'amidon <strong>de</strong> blé, d'orge ou <strong>de</strong><br />
maïs extrudé (Gid<strong>en</strong>ne et Perez, 1993; Blas et al., 1994; Pinheiro et Gid<strong>en</strong>ne, 2000),<br />
notamm<strong>en</strong>t chez le jeune (Blas et al., 1994; Pinheiro et Gid<strong>en</strong>ne, 2000). Or, dans notre étu<strong>de</strong>,<br />
l'amidon est ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t fourni par le blé. Cep<strong>en</strong>dant, <strong>de</strong>s travaux réc<strong>en</strong>ts montr<strong>en</strong>t qu'un<br />
flux iléal accru d'amidon, mo<strong>du</strong>lé par la nature <strong>de</strong>s céréales incorporées dans l'alim<strong>en</strong>t, n'aurait<br />
pas <strong>de</strong> conséqu<strong>en</strong>ces néfastes sur les caractéristiques ferm<strong>en</strong>taires cæcales, ni même sur la<br />
mortalité post-sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x (Gid<strong>en</strong>ne et al., 2005a; Gid<strong>en</strong>ne et al., 2005b).<br />
Cette capacité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à digérer une ration plus riche <strong>en</strong> amidon ne semble<br />
pas pouvoir être attribuée à l'amylase pancréatique. Dans l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s concernant<br />
l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'ingestion quotidi<strong>en</strong>ne d'amidon, aucun accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'activité<br />
amylasique n'est <strong>en</strong> général constaté, que celle-ci soit déterminée dans le cont<strong>en</strong>u intestinal<br />
(Scapinello et al., 1999; Debray et al., 2003) ou dans le tissu pancréatique (Corring et al.,<br />
1972; Gutiérrez et al., 2002a; Debray et al., 2003). Nos résultats confirm<strong>en</strong>t ces observations.<br />
Cep<strong>en</strong>dant, <strong>en</strong> raison <strong>de</strong>s limites d'interprétation <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes<br />
d'origine pancréatique dans le cont<strong>en</strong>u intestinal développées précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t, il semble<br />
difficile <strong>de</strong> conclure si cela résulte d'une incapacité <strong>de</strong>s syn<strong>thèses</strong> et sécrétions pancréatiques à<br />
répondre à une stimulation alim<strong>en</strong>taire ou non.<br />
En revanche, les activités <strong>en</strong>zymatiques totales mesurées dans la muqueuse <strong>du</strong>odénale <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x sevrés à 21 jours sont accrues à 4 semaines d'âge (Figure 69). Cet accroissem<strong>en</strong>t<br />
résulte <strong>en</strong> partie d'une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> la muqueuse <strong>du</strong>odénale chez ces<br />
<strong>lapereau</strong>x. Cette d<strong>en</strong>sification n'est pas liée à un accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la surface villositaire. Une<br />
augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong>s villosités et <strong>de</strong>s cryptes par unité <strong>de</strong> surface, ou <strong>en</strong>core un<br />
développem<strong>en</strong>t plus important <strong>de</strong> la lamina propria pourrai<strong>en</strong>t contribuer à ce phénomène.<br />
Mais, l'accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> ces activités totales <strong>de</strong>s disaccharidases ne découle pas seulem<strong>en</strong>t<br />
d'une d<strong>en</strong>sification <strong>de</strong> la muqueuse, mais égalem<strong>en</strong>t d'un développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s<br />
<strong>en</strong>zymes spécifiques, reflétant probablem<strong>en</strong>t la spécialisation <strong>en</strong>zymatique <strong>de</strong>s <strong>en</strong>térocytes.
- 246 -<br />
Discussion générale<br />
Cette augm<strong>en</strong>tation d'activité <strong>de</strong> la maltase, notamm<strong>en</strong>t au niveau <strong>du</strong>odénal, pourrait donc <strong>en</strong><br />
partie contribuer aux capacités <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à digérer <strong>de</strong>s quantités accrues d'amidon. Pour la<br />
maltase, cette adaptabilité <strong>de</strong> la fonctionnalité <strong>de</strong> la muqueuse digestive aux stimuli<br />
alim<strong>en</strong>taires est précoce et rapi<strong>de</strong> puisque seuls 5 jours (hypothèse maximale <strong>en</strong> raison <strong>du</strong><br />
délai <strong>de</strong> prélèvem<strong>en</strong>t) se sont écoulés <strong>de</strong>puis le début d'une ingestion accrue d'amidon et<br />
l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'activité maltasique à 28 jours. <strong>Les</strong> mêmes conclusions pourrai<strong>en</strong>t être<br />
formulées pour expliquer l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'activité <strong>de</strong> la saccharase, impliquée dans la<br />
digestion <strong>du</strong> saccharose, composé fourni par l'alim<strong>en</strong>t végétal. Nos résultats ne sont pas <strong>en</strong><br />
accord avec les étu<strong>de</strong>s concernant l'influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation sur le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s<br />
activités <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la bor<strong>du</strong>re <strong>en</strong> brosse intestinale <strong>du</strong> lapin, pour lesquelles<br />
l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'ingéré d'amidon ne semble pas stimuler les activités <strong>de</strong> la maltase<br />
(Scapinello et al., 1999; Gutiérrez et al., 2002a). Pourtant, Gutiérrez et al. (2002a) avai<strong>en</strong>t<br />
in<strong>du</strong>it d'importantes modifications <strong>de</strong>s t<strong>en</strong>eurs <strong>en</strong> amidon <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t variant <strong>du</strong> simple au<br />
triple. Pour l'aminopeptidase N, la signification physiologique <strong>de</strong> son activité accrue à 28<br />
jours chez les <strong>lapereau</strong>x sevrés <strong>de</strong>puis une semaine comparativem<strong>en</strong>t aux <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>core<br />
allaités est moins bi<strong>en</strong> expliquée : <strong>en</strong> effet, le niveau d'ingestion quotidi<strong>en</strong> <strong>de</strong> protéines est<br />
similaire <strong>en</strong>tre les 2 groupes d'animaux, et <strong>de</strong> plus elles représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 29% <strong>de</strong> la matière<br />
organique ingérée par les <strong>lapereau</strong>x allaités vs. 21% dans la ration <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés<br />
(Figure 70). Cep<strong>en</strong>dant, celles-ci diffèr<strong>en</strong>t qualitativem<strong>en</strong>t, les protéines ingérées par les<br />
<strong>lapereau</strong>x allaités étant presque pour moitié d'origine lactée. Cette stimulation <strong>de</strong> l'activité <strong>de</strong><br />
l'aminopeptidase N pourrait, par ailleurs, être dép<strong>en</strong>dante <strong>du</strong> niveau alim<strong>en</strong>taire (Marion et al,<br />
2005).<br />
Dans le jéjunum, les modifications <strong>de</strong>s activités <strong>en</strong>zymatiques totales <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec le statut<br />
<strong>nutritionnel</strong> sont similaires mais non significatives, excepté pour l'aminopeptidase N, dont<br />
l'activité accrue à 28 jours résulte ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t d'une activité spécifique augm<strong>en</strong>tée.<br />
° Effets <strong>du</strong> sevrage<br />
Ainsi, le sevrage même réalisé précocem<strong>en</strong>t ne semble pas in<strong>du</strong>ire dans les jours qui<br />
suiv<strong>en</strong>t d'altérations suffisamm<strong>en</strong>t importantes <strong>de</strong> la muqueuse intestinale pour que cellesci<br />
puiss<strong>en</strong>t être constatées une semaine après le sevrage, aussi bi<strong>en</strong> au niveau structural<br />
que fonctionnel. Chez le porcelet, le sevrage semble beaucoup plus traumatisant pour la<br />
structure <strong>de</strong> la muqueuse intestinale. Ainsi, au cours <strong>de</strong>s cinq jours qui suiv<strong>en</strong>t le sevrage, ses<br />
villosités intestinales sont atrophiées <strong>de</strong> 45 à 70% (Pluske et al., 1997). Ce phénomène serait<br />
ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t lié à un niveau d'ingestion trop faible dans les jours qui suiv<strong>en</strong>t le sevrage<br />
(Pluske et al., 1997; Van Beers-Schreurs et al., 1998; Marion et al., 2002b). Dans notre étu<strong>de</strong>,
- 247 -<br />
Discussion générale<br />
une ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la hauteur <strong>de</strong>s villosités <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts intestinaux peut être<br />
constatée <strong>en</strong>tre 14 et 28 jours, que les <strong>lapereau</strong>x soi<strong>en</strong>t sevrés à 21 jours ou <strong>en</strong>core allaités,<br />
mais celle-ci est <strong>en</strong> général accompagnée d'un élargissem<strong>en</strong>t. Ainsi, la surface villositaire reste<br />
stable ou augm<strong>en</strong>te, indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t <strong>du</strong> sevrage <strong>en</strong> lui-même (Figure 71).<br />
Figure 71 Evolution morphométrique <strong>de</strong>s villosités intestinales lors d'un sevrage à 5<br />
semaines<br />
500<br />
µm<br />
0,1<br />
mm²<br />
SURFACE<br />
D = <strong>du</strong>odénum, J = jéjunum, I = iléon<br />
HAUTEUR<br />
D J I D J I D J I D J I D J I D J I<br />
14j 21j 28j 35j 42j 49j<br />
Ce phénomène <strong>de</strong> sous-alim<strong>en</strong>tation après le sevrage n'est pas ou peu observé chez le<br />
<strong>lapereau</strong>. Si le sevrage est réalisé à 35 jours, les <strong>lapereau</strong>x sont déjà habitués à consommer <strong>de</strong>s<br />
quantités d'alim<strong>en</strong>t non négligeables, et la transition alim<strong>en</strong>taire autour <strong>du</strong> sevrage s'effectue<br />
gra<strong>du</strong>ellem<strong>en</strong>t. Si celui-ci est réalisé à 21 jours, seule une pério<strong>de</strong> d'adaptation <strong>de</strong> 2 à 3 jours<br />
semble critique pour ce qui concerne le niveau d'énergie digestible ingéré. Ensuite, <strong>de</strong> 23 à 28<br />
jours, son niveau est comparable à celui <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à 35 jours. Ainsi, cette<br />
comp<strong>en</strong>sation <strong>de</strong> l'arrêt d'apport énergétique par le lait, par une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'ingestion<br />
d'alim<strong>en</strong>t végétal, pourrait expliquer l'abs<strong>en</strong>ce d'altérations <strong>de</strong> la muqueuse intestinale mesurée<br />
à 28 et à 35 jours chez les <strong>lapereau</strong>x sevrés à 21 jours. Il serait tout <strong>de</strong> même intéressant<br />
d'étudier le développem<strong>en</strong>t structural et fonctionnel <strong>de</strong> la muqueuse intestinale <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
dans les 24 à 48 heures qui suiv<strong>en</strong>t le sevrage, notamm<strong>en</strong>t lorsque celui-ci est réalisé avant 28<br />
jours, afin <strong>de</strong> détecter d'év<strong>en</strong>tuelles altérations précoces.<br />
BASE
° Conséqu<strong>en</strong>ces ultérieures<br />
- 248 -<br />
Discussion générale<br />
Ces changem<strong>en</strong>ts <strong>nutritionnel</strong>s précoces ne sembl<strong>en</strong>t pas sans conséqu<strong>en</strong>ces sur les<br />
pot<strong>en</strong>tialités digestives ultérieures. En effet, les activités <strong>en</strong>zymatiques totales déterminées<br />
dans les muqueuses <strong>du</strong>odénale ou jéjunale à 49 jours sont pour la plupart diminuées (Figure<br />
69). Ces modifications ne sont pas <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drées par une diminution <strong>de</strong> leurs activités<br />
spécifiques, mais plutôt par une diminution <strong>de</strong> la d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> la muqueuse intestinale à 42 et à<br />
49 jours. Ce phénomène pourrait être relié au fait que nous avons observé une plus faible<br />
quantité <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts digérés à 42 jours par les <strong>lapereau</strong>x sevrés précocem<strong>en</strong>t,<br />
comparativem<strong>en</strong>t aux <strong>lapereau</strong>x sevrés plus tardivem<strong>en</strong>t. Celle-ci est liée ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t à un<br />
niveau d'ingestion <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t légèrem<strong>en</strong>t déficitaire dans le cas <strong>du</strong> sevrage précoce, mais<br />
égalem<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> digestibilité fécale t<strong>en</strong>dant à être plus faibles. Ce léger déficit<br />
pourrait expliquer <strong>en</strong> partie les modifications <strong>de</strong> d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> la muqueuse constatées, et pourrait<br />
être mis <strong>en</strong> parallèle avec l'abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> croissance comp<strong>en</strong>satrice jusqu'à 49 jours <strong>de</strong> ces<br />
<strong>lapereau</strong>x. Cep<strong>en</strong>dant, la détermination <strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong> matières digestibles ne présage pas <strong>de</strong><br />
leur absorption par la muqueuse intestinale. Il n'est pas impossible que les <strong>lapereau</strong>x<br />
prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s capacités d'absorption différ<strong>en</strong>tes. Ainsi, une stimulation trop précoce <strong>de</strong><br />
l'activité digestive (et absorptive ?) <strong>de</strong> la muqueuse intestinale ou <strong>en</strong>core l'arrêt trop prématuré<br />
<strong>de</strong> l'apport <strong>de</strong> substances bioactives par le lait maternel pourrai<strong>en</strong>t être préjudiciables pour les<br />
fonctionnalités ultérieures <strong>de</strong> la muqueuse intestinale. Nous ne disposons pas d'élém<strong>en</strong>ts<br />
permettant d'expliquer ces observations.<br />
III.B. DEVELOPPEMENT DE LA DIGESTION DANS LE GROS INTESTIN<br />
III.B.1. Evolution <strong>du</strong> pot<strong>en</strong>tiel digestif microbi<strong>en</strong> chez le jeune<br />
<strong>Les</strong> changem<strong>en</strong>ts majeurs <strong>de</strong>s paramètres ferm<strong>en</strong>taires cæcaux sembl<strong>en</strong>t coïnci<strong>de</strong>r avec le<br />
début d'ingestion <strong>de</strong> quantités significatives d'alim<strong>en</strong>t granulé : augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s<br />
conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils totaux, inversion <strong>du</strong> ratio propionate/butyrate qui<br />
<strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t inférieur à 1, diminution <strong>du</strong> pH (Padilha et al., 1995; Piattoni et al., 1995; Gid<strong>en</strong>ne et<br />
al., 2002) <strong>en</strong>tre 21 et 28 jours. Par la suite, ces valeurs subiss<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s variations plus modérées.<br />
Nos résultats confirm<strong>en</strong>t ces observations. Ces variations avec l'âge peuv<strong>en</strong>t être mises <strong>en</strong><br />
relation avec l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> substrats fibreux parv<strong>en</strong>ant au cæcum dès que les <strong>lapereau</strong>x<br />
comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à ingérer <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong>. <strong>Les</strong> données <strong>de</strong> la littérature concernant l'évolution<br />
<strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> ammoniaque avec l'âge sont controversées, avec une diminution<br />
(Padilha et al., 1995; B<strong>en</strong>negadi, 2002), une augm<strong>en</strong>tation (Debray, 2002) ou une stabilité<br />
(Piattoni et al., 1995; Gid<strong>en</strong>ne et al., 2002) <strong>de</strong> sa conc<strong>en</strong>tration. Dans nos conditions
- 249 -<br />
Discussion générale<br />
expérim<strong>en</strong>tales, une diminution <strong>de</strong> sa conc<strong>en</strong>tration a été observée, mais elle semble beaucoup<br />
plus étroitem<strong>en</strong>t liée au sevrage qu'à l'âge <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x, comme l'avai<strong>en</strong>t remarqué Padilha et<br />
al. (1995). Cette évolution <strong>du</strong> profil ferm<strong>en</strong>taire correspondrait à une conversion d'une activité<br />
métabolique ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t protéolytique dans le cæcum <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x allaités vers une<br />
activité fibrolytique dans le cæcum <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x ne recevant plus que <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t végétal<br />
dans leur ration alim<strong>en</strong>taire. Ainsi, Padilha et al. (1999) ont montré que <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
exclusivem<strong>en</strong>t alim<strong>en</strong>tés avec <strong>du</strong> lait maternel jusqu'à 42 jours prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t dans leur cont<strong>en</strong>u<br />
cæcal une conc<strong>en</strong>tration élevée <strong>en</strong> ammoniaque et <strong>en</strong> AGV mineurs, et un ratio<br />
propionate/butyrate supérieur à 3. La flore cellulolytique est indétectable chez ces <strong>lapereau</strong>x et<br />
témoigne donc qu'un substrat fibreux est à l'origine <strong>du</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s populations<br />
bactéri<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> mesure <strong>de</strong> le dégra<strong>de</strong>r.<br />
<strong>Les</strong> données <strong>de</strong> la littérature concernant l'évolution <strong>de</strong>s activités fibrolytiques aboutiss<strong>en</strong>t<br />
rarem<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s conclusions similaires (Pinheiro et al., 2001; B<strong>en</strong>negadi, 2002; Debray, 2002;<br />
Gid<strong>en</strong>ne et al., 2002). La métho<strong>de</strong> utilisée dans ces différ<strong>en</strong>tes étu<strong>de</strong>s est pourtant id<strong>en</strong>tique.<br />
Cep<strong>en</strong>dant, les importantes variabilités inter-indivi<strong>du</strong>elles observées sur <strong>de</strong>s animaux <strong>de</strong><br />
même âge et avec un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>nutritionnel</strong> similaire témoign<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la difficulté<br />
d'interprétation <strong>de</strong>s résultats obt<strong>en</strong>us. Ces variabilités, qui ne sembl<strong>en</strong>t pas t<strong>en</strong>ir à la métho<strong>de</strong><br />
<strong>en</strong> elle-même (variations intra-indivi<strong>du</strong>elles <strong>de</strong> 11 à 19% selon l'<strong>en</strong>zyme considérée; Jehl et<br />
al., 1996), pourrai<strong>en</strong>t être <strong>du</strong>es à <strong>de</strong>s microbismes d'élevage différ<strong>en</strong>ts, mais égalem<strong>en</strong>t à la<br />
microflore propre à chaque indivi<strong>du</strong>.<br />
III.B.2. <strong>Statut</strong> <strong>nutritionnel</strong> et capacités digestives microbi<strong>en</strong>nes<br />
° Adaptabilité à 28 jours<br />
Que les <strong>lapereau</strong>x soi<strong>en</strong>t sevrés ou non, ils serai<strong>en</strong>t capables dans nos conditions<br />
expérim<strong>en</strong>tales <strong>de</strong> digérer et d'absorber <strong>de</strong> 56 à 62% <strong>de</strong> la matière organique d'origine végétale<br />
dans la partie antérieure <strong>de</strong> leur tractus digestif. Aussi, par différ<strong>en</strong>ce avec les valeurs <strong>de</strong><br />
digestibilité fécale obt<strong>en</strong>ues, il apparaît que seuls 7 à 8% <strong>de</strong> la matière organique ingérée<br />
serai<strong>en</strong>t digérés dans le segm<strong>en</strong>t cæco-rectal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à 28 jours, qu'ils soi<strong>en</strong>t sevrés ou<br />
non. Chez l'a<strong>du</strong>lte, ces valeurs oscill<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 12 et 27% selon la t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> fibres <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t<br />
(Merino et Carabaño, 1992; Gid<strong>en</strong>ne et al., 2000). L'imprécision <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> digestibilité<br />
iléale implique une gran<strong>de</strong> prud<strong>en</strong>ce dans l'interprétation <strong>de</strong> ces données. En effet, la<br />
variabilité <strong>de</strong>s mesures est importante, et l'échantillonnage pour l'évaluation <strong>de</strong> la digestibilité<br />
iléale (un prélèvem<strong>en</strong>t unique le soir vers 19h sur 3 animaux <strong>de</strong> chaque portée) ne correspond<br />
pas à celui réalisé pour la détermination <strong>de</strong> la digestibilité fécale (prélèvem<strong>en</strong>ts effectués<br />
p<strong>en</strong>dant 4 jours consécutifs sur l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> la portée). Cep<strong>en</strong>dant, si nos résultats sont
- 250 -<br />
Discussion générale<br />
représ<strong>en</strong>tatifs, cela pourrait expliquer, au moins <strong>en</strong> partie, l'abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ces marquées à<br />
28 jours <strong>de</strong>s activités <strong>en</strong>zymatiques bactéri<strong>en</strong>nes cæcales <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec l'âge au sevrage, surtout<br />
que les variabilités indivi<strong>du</strong>elles sont importantes.<br />
Le profil ferm<strong>en</strong>taire est quelque peu modifié à 28 jours lorsque les <strong>lapereau</strong>x sont sevrés<br />
<strong>de</strong>puis une semaine : les conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> AGV mineurs et <strong>en</strong> ammoniaque sont diminuées et<br />
la proportion <strong>en</strong> acétate augm<strong>en</strong>tée. Ces différ<strong>en</strong>ces pourrai<strong>en</strong>t témoigner d'un profil bactéri<strong>en</strong><br />
différ<strong>en</strong>t selon que les animaux sont sevrés ou <strong>en</strong>core allaités. Le flux quotidi<strong>en</strong> <strong>de</strong> matière<br />
organique parv<strong>en</strong>ant au cæcum à 28 jours est plus élevé <strong>de</strong> 56% chez les <strong>lapereau</strong>x déjà sevrés<br />
<strong>de</strong>puis une semaine comparativem<strong>en</strong>t aux <strong>lapereau</strong>x allaités. Mais la nature <strong>de</strong>s matières <strong>de</strong><br />
ces cont<strong>en</strong>us pourrait être plus déterminante pour l'équilibre et la composition <strong>de</strong> la flore<br />
cæcale. L'amidon, dont la proportion dans les matières parv<strong>en</strong>ant au cæcum est similaire<br />
lorsque les <strong>lapereau</strong>x sont sevrés ou allaités, ne semble par conséqu<strong>en</strong>t pas l'élém<strong>en</strong>t<br />
déterminant dans la variation probable <strong>de</strong> la composition <strong>de</strong> la flore cæcale. Qui plus est, le<br />
flux quotidi<strong>en</strong> d'amidon parv<strong>en</strong>ant au cæcum est très faible : <strong>de</strong> 0,15 à 0,21 g.j -1 . Gid<strong>en</strong>ne et<br />
al. (2000) avai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t remarqué que seule une faible proportion d'amidon franchissait<br />
la jonction iléo-cæcale <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fin d'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t : <strong>de</strong> 0,7 à 1,8 g.j -1 pour <strong>de</strong>s<br />
alim<strong>en</strong>ts d'une t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> amidon variant <strong>de</strong> 10 à 30% <strong>de</strong> la matière brute. La proportion <strong>en</strong><br />
protéines parv<strong>en</strong>ant au cæcum est égalem<strong>en</strong>t similaire, que les <strong>lapereau</strong>x soi<strong>en</strong>t sevrés ou non<br />
(15 vs. 17% <strong>de</strong> la matière organique), mais il est vraisemblable que la nature <strong>de</strong>s protéines soit<br />
variable (proportions respectives <strong>de</strong>s protéines <strong>en</strong>dogènes, végétales, et lactées ?). <strong>Les</strong><br />
proportions <strong>de</strong>s autres composants iléaux n'ont pas été déterminées <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> quantités <strong>de</strong><br />
cont<strong>en</strong>us prélevées trop faibles. Par ailleurs, certains composants lactés aurai<strong>en</strong>t pu atteindre<br />
le cæcum et y exercer une action sélective sur la microflore cæcale.<br />
° Effet <strong>du</strong> sevrage<br />
Pour <strong>de</strong> nombreux paramètres caractérisant le profil ferm<strong>en</strong>taire cæcal, l'évolution semble<br />
plus étroitem<strong>en</strong>t liée au début <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> qu'au sevrage <strong>en</strong> lui-même, à<br />
l'exception <strong>de</strong>s t<strong>en</strong>eurs <strong>en</strong> ammoniaque et <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils mineurs. La conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong><br />
ammoniaque cæcale va dép<strong>en</strong>dre <strong>de</strong> l'équilibre <strong>en</strong>tre différ<strong>en</strong>ts phénomènes : flux <strong>de</strong> protéines<br />
parv<strong>en</strong>ant au cæcum et <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> dégradation par les bactéries protéolytiques cæcales, niveau<br />
<strong>de</strong> réabsorption <strong>de</strong> l'urée au travers <strong>de</strong> la paroi cæcale et <strong>de</strong> sa dégradation <strong>en</strong> ammoniaque par<br />
les bactéries uréolytiques, <strong>de</strong>gré d'utilisation pour les biosyn<strong>thèses</strong> microbi<strong>en</strong>nes et <strong>de</strong> son<br />
absorption par la paroi cæcale. D'après nos données, le flux <strong>de</strong> protéines parv<strong>en</strong>ant au cæcum<br />
à 28 jours est légèrem<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>té lorsque les <strong>lapereau</strong>x sont sevrés <strong>de</strong>puis une semaine<br />
comparativem<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>core allaités, tandis que la t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> protéines <strong>de</strong>s digestas
- 251 -<br />
Discussion générale<br />
n'est pas affectée par le statut <strong>nutritionnel</strong> <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x. D'autres investigations serai<strong>en</strong>t alors<br />
nécessaires afin d'estimer la ou les différ<strong>en</strong>tes voies impliquées dans cette conc<strong>en</strong>tration plus<br />
importante <strong>en</strong> ammoniaque cæcale <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> <strong>en</strong> alim<strong>en</strong>tation mixte, et persistant jusqu'au<br />
sevrage.<br />
° Conséqu<strong>en</strong>ces ultérieures<br />
Comme déjà observé au cours d'une étu<strong>de</strong> antérieure (Xiccato et al., 2003), cette<br />
stimulation précoce <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> végétal semble sans conséqu<strong>en</strong>ces sur le<br />
profil ferm<strong>en</strong>taire cæcal ultérieur. Seule la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> ammoniaque, dans notre étu<strong>de</strong>,<br />
reste tout <strong>de</strong> même inférieure à 42 jours dans le cæcum <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x sevrés à 21 jours<br />
comparativem<strong>en</strong>t aux <strong>lapereau</strong>x sevrés à 35 jours. Celle-ci ne semble pas pouvoir être<br />
attribuée à une variation <strong>du</strong> niveau <strong>de</strong> protéines franchissant la jonction iléo-cæcale. Cette<br />
donnée pourrait <strong>en</strong> revanche sou<strong>ligne</strong>r que les équilibres <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes populations<br />
cæcales sont <strong>en</strong>core affectés à 42 jours, selon le statut <strong>nutritionnel</strong> dont ont bénéficié les<br />
<strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>tre 21 et 35 jours. Des étu<strong>de</strong>s plus précises <strong>de</strong> la microflore intestinale avec le<br />
développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> biologie moléculaire <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t permettre d'affiner les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
composition <strong>de</strong> la flore <strong>du</strong> lapin. De plus, afin <strong>de</strong> s'abstraire <strong>de</strong>s variations inter-indivi<strong>du</strong>elles,<br />
la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> cæcotrophes chez le lapin pourrait permettre d'étudier la composition <strong>de</strong> la<br />
flore cæcale sur un même indivi<strong>du</strong> à <strong>de</strong>s mom<strong>en</strong>ts différ<strong>en</strong>ts, et/ou avec <strong>de</strong>s régimes<br />
alim<strong>en</strong>taires différ<strong>en</strong>ts. En effet, les compositions chimiques similaires (Carabaño et al.,<br />
1988) et les activités fibrolytiques <strong>de</strong> même ordre (Jehl et al., 1996) <strong>en</strong>tre cont<strong>en</strong>us cæcaux et<br />
cæcotrophes, laiss<strong>en</strong>t supposer que les cæcotrophes serai<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>tatifs <strong>de</strong> la composition<br />
<strong>de</strong> la flore cæcale. Ce point mérite tout <strong>de</strong> même d'être confirmé. Mais surtout, ces techniques<br />
<strong>de</strong> biologie moléculaire permettrai<strong>en</strong>t d'étudier les flores microbi<strong>en</strong>nes réparties à différ<strong>en</strong>ts<br />
niveaux <strong>du</strong> cæcum, telles que les bactéries liées à la muqueuse ou <strong>en</strong>core positionnées<br />
préfér<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t dans la couche <strong>de</strong> mucus. En effet, il est probable que les profils<br />
microbi<strong>en</strong>s <strong>de</strong> ces différ<strong>en</strong>tes sous-unités géographiques soi<strong>en</strong>t assez différ<strong>en</strong>ts voire<br />
indép<strong>en</strong>dants, et jou<strong>en</strong>t un rôle physiologique plus ou moins autonome dans la déf<strong>en</strong>se <strong>de</strong><br />
l'organisme et/ou la digestion <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts.<br />
Par ailleurs, les activités fibrolytiques cæcales mesurées à 42 et 49 jours t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à être<br />
inférieures lorsque les animaux sont sevrés précocem<strong>en</strong>t. Ces résultats s'accord<strong>en</strong>t avec la<br />
moindre quantité <strong>de</strong> fibres digérée à 42 jours par les <strong>lapereau</strong>x sevrés précocem<strong>en</strong>t, résultant<br />
non seulem<strong>en</strong>t d'une ingestion plus faible, mais égalem<strong>en</strong>t d'une digestibilité fécale<br />
négativem<strong>en</strong>t affectée, <strong>du</strong> moins lorsque mesurée avec la métho<strong>de</strong> utilisant un marqueur
- 252 -<br />
Discussion générale<br />
inerte. Nous ne disposons pas d'élém<strong>en</strong>ts pour expliquer ce phénomène (augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la<br />
vitesse <strong>de</strong> transit <strong>de</strong>s cont<strong>en</strong>us, flore cæcale moins abondante…?).<br />
III.C. BILAN DE LA DIGESTION<br />
Dès 24 jours d'âge, l'ingestion accrue d'alim<strong>en</strong>t par les <strong>lapereau</strong>x sevrés leur a permis<br />
d'atteindre un niveau d'énergie digestible similaire à celui <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> même âge<br />
recevant une ration mixte lait et alim<strong>en</strong>t végétal. Ce résultat suggère que les <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> cet<br />
âge pourrait réguler leur ingestion d'alim<strong>en</strong>t sur son niveau d'énergie digestible, <strong>de</strong> façon<br />
comparable à ce qui est classiquem<strong>en</strong>t observé pour <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 5 semaines<br />
(Lebas et al., 1982). Le manque d'étu<strong>de</strong>s sur ce sujet chez le <strong>lapereau</strong> <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 5 semaines<br />
implique <strong>de</strong> considérer ce résultat avec prud<strong>en</strong>ce. Ainsi, les travaux <strong>de</strong> Pascual et al. (1998 et<br />
1999b) t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à montrer égalem<strong>en</strong>t que les <strong>lapereau</strong>x âgés <strong>de</strong> 22 à 35 jours régul<strong>en</strong>t leur<br />
consommation d'alim<strong>en</strong>t selon sa conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> énergie digestible. Ainsi, un <strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t<br />
énergétique <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t, via l'amidon (Pascual et al., 1999b) ou les lipi<strong>de</strong>s (Pascual et al.,<br />
1998), in<strong>du</strong>it une chute <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé par les <strong>lapereau</strong>x. A contrario, d'autres<br />
travaux suggèr<strong>en</strong>t que la régulation <strong>du</strong> niveau d'ingestion <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x avant le sevrage fait<br />
interv<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s mécanismes autres que le niveau énergétique <strong>de</strong> la ration. Ainsi, les <strong>lapereau</strong>x<br />
bénéficiant d'un alim<strong>en</strong>t plus riche <strong>en</strong> énergie consomm<strong>en</strong>t davantage <strong>de</strong> granulés avant le<br />
sevrage, qu'ils ingèr<strong>en</strong>t une quantité <strong>de</strong> lait similaire (Fortun-Lamothe et al., 2001) ou<br />
supérieure (Debray et al., 2002) à celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x disposant <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t moins<br />
énergétique. Des étu<strong>de</strong>s plus spécifiquem<strong>en</strong>t ori<strong>en</strong>tées sur ce thème <strong>de</strong> recherche pourrai<strong>en</strong>t<br />
permettre <strong>de</strong> confirmer ou d'infirmer ce résultat. Il est primordial <strong>de</strong> préciser ce point afin<br />
d'adapter l'alim<strong>en</strong>t aux besoins <strong>nutritionnel</strong>s <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x, notamm<strong>en</strong>t le ratio protéines<br />
digestibles / énergie digestible. Ainsi, dans nos conditions expérim<strong>en</strong>tales, pour un niveau<br />
d'énergie digestible <strong>de</strong> la ration similaire que les <strong>lapereau</strong>x soi<strong>en</strong>t sevrés ou allaités, l'ingestion<br />
<strong>de</strong> protéines digestibles par les <strong>lapereau</strong>x sevrés était légèrem<strong>en</strong>t déficitaire <strong>en</strong>tre 22 et 28<br />
jours, comparativem<strong>en</strong>t à celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x allaités : elle a été occasionnée surtout par un<br />
déficit d'ingestion <strong>de</strong> protéines brutes <strong>en</strong>tre 22 et 26 jours, puis ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t par une<br />
digestibilité moindre <strong>de</strong>s protéines végétales vs. les protéines lactées dans un <strong>de</strong>uxième temps.<br />
Mais cette diminution quantitative, associée très probablem<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s modifications d'ordre<br />
qualitatif, ne semble pas suffisante pour altérer le cont<strong>en</strong>u protéique <strong>de</strong> la muqueuse<br />
intestinale, y compris les protéines <strong>en</strong>zymatiques. De même, la croissance <strong>de</strong>s compartim<strong>en</strong>ts<br />
digestifs n'est pas affectée, voire même est stimulée dans certains segm<strong>en</strong>ts tels que le gros<br />
intestin. En revanche, le délai d'adaptation à l'alim<strong>en</strong>t granulé, suivi par ce déficit <strong>en</strong> protéines<br />
digestibles, est probablem<strong>en</strong>t à l'origine <strong>du</strong> ral<strong>en</strong>tissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> croissance observé au cours <strong>de</strong> la
- 253 -<br />
Discussion générale<br />
semaine qui suit un sevrage à 21 jours. Ces résultats suggèr<strong>en</strong>t que le développem<strong>en</strong>t<br />
structural et fonctionnel <strong>de</strong>s organes impliqués dans la digestion est une priorité <strong>de</strong><br />
l'organisme, au détrim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la construction musculaire lors d'un déficit protéique modéré<br />
chez le <strong>lapereau</strong> âgé <strong>de</strong> 3 à 5 semaines. Cep<strong>en</strong>dant, les protéines intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dans <strong>de</strong><br />
nombreuses fonctions <strong>de</strong> l'organisme, et ce déficit transitoire pourrait être préjudiciable pour<br />
d'autres fonctions importantes, et notamm<strong>en</strong>t celles impliquées dans la déf<strong>en</strong>se <strong>de</strong> l'organisme<br />
contre les ag<strong>en</strong>ts indésirables.<br />
Pour ce qui concerne le bilan digestif à 42 jours, quelques problèmes méthodologiques ne<br />
permett<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong> formuler <strong>de</strong>s hypo<strong>thèses</strong> claires sur les conséqu<strong>en</strong>ces à moy<strong>en</strong> terme d'une<br />
stimulation précoce <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> et <strong>de</strong> l'arrêt prématuré d'apports <strong>de</strong><br />
substances lactées. Cep<strong>en</strong>dant, les différ<strong>en</strong>ts paramètres structuraux et fonctionnels mesurés à<br />
divers niveaux <strong>du</strong> tractus digestif t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à montrer une légère altération à 6 ou 7 semaines<br />
d'âge <strong>de</strong> la fonction digestive (niveaux d'ingestion <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t et mesures <strong>de</strong> digestibilités)<br />
lorsque les <strong>lapereau</strong>x ont été sevrés précocem<strong>en</strong>t.<br />
Ainsi, le sevrage <strong>en</strong> lui-même ne semble pas perturber les structures et les fonctions<br />
digestives <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong>, même lorsqu'il est réalisé à 21 jours. Au contraire, le <strong>lapereau</strong> fait<br />
preuve <strong>de</strong> capacités d'adaptation fonctionnelle rapi<strong>de</strong>s à l'alim<strong>en</strong>t végétal. Aussi, il semble<br />
peu probable pour <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés classiquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 28 et 35 jours, qu'une difficulté<br />
d'adaptation <strong>de</strong> la fonction digestive à l'alim<strong>en</strong>t végétal distribué aux lapines puisse être<br />
soupçonnée comme facteur étiologique principal <strong>de</strong>s <strong>en</strong>téropathies observées après le<br />
sevrage.<br />
IV. STATUT NUTRITIONNEL ET SENSIBILITE A UNE INFECTION EXPERIMENTALE PAR<br />
UNE SOUCHE ENTEROPATHOGENE D'E. COLI<br />
IV.A. SYMPTOMATOLOGIE ET TABLEAU LESIONNEL<br />
<strong>Les</strong> symptômes observés sur les <strong>lapereau</strong>x atteints <strong>de</strong> colibacillose dans nos étu<strong>de</strong>s sont<br />
similaires à ceux classiquem<strong>en</strong>t décrits dans la littérature, et sont peu pathognomoniques :<br />
prostration, dysorexie, diarrhée, déshydratation et souv<strong>en</strong>t mort. A l'autopsie, les lésions les<br />
plus fréqu<strong>en</strong>tes sont : cont<strong>en</strong>us digestifs liqui<strong>de</strong>s, parfois hémorragiques et mêlés à <strong>du</strong> gaz<br />
(cæcum et côlon), <strong>en</strong>térite congestive, et typhlo-colite congestive voire hémorragique (Peeters<br />
et al., 1984b; Heczko et al., 2000b).<br />
Deux points assez originaux vont cep<strong>en</strong>dant ret<strong>en</strong>ir notre att<strong>en</strong>tion. En effet, dans la<br />
<strong>de</strong>rnière étu<strong>de</strong> réalisée, <strong>de</strong>s analyses effectuées sur <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sacrifiés <strong>en</strong> début
- 254 -<br />
Discussion générale<br />
d'évolution <strong>de</strong> la colibacillose ont permis <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s modifications précoces<br />
<strong>de</strong>s cont<strong>en</strong>us stomacal et cæcal.<br />
Dans l'estomac, le pH <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x inoculés avec la souche <strong>en</strong>téropathogène d'E. coli<br />
était significativem<strong>en</strong>t abaissé (-0,5 et -1,3 unités dans l'antrum et le fun<strong>du</strong>s respectivem<strong>en</strong>t),<br />
observation jamais rapportée à notre connaissance. Etant données les ulcérations <strong>de</strong> la<br />
muqueuse gastrique observées à l'exam<strong>en</strong> lésionnel post-mortem sur certains sujets, ce résultat<br />
n'est pas surpr<strong>en</strong>ant, bi<strong>en</strong> que l'hyperacidité gastrique ne soit pas suffisante à elle seule pour<br />
expliquer la surv<strong>en</strong>ue d'ulcères (Wallace et Granger, 1996). La prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> nombreux petits<br />
ulcères hémorragiques, voire une perte <strong>de</strong> substance beaucoup plus ét<strong>en</strong><strong>du</strong>e, n'a jamais été<br />
décrite à notre connaissance chez le lapin, ou dans d'autres espèces lors d'une colibacillose à<br />
EPEC. Il est difficile d'attribuer un rôle direct <strong>de</strong>s colibacilles dans la g<strong>en</strong>èse <strong>de</strong> ces lésions <strong>en</strong><br />
l'état actuel <strong>de</strong>s connaissances. Un seul cas d'adhésion d'un E. coli EPEC à la muqueuse<br />
stomacale est décrit : il s'agit d'un chiot infecté <strong>de</strong> manière concomitante par le virus <strong>de</strong> la<br />
maladie <strong>de</strong> Carré (Wada et al., 1996). Dans les étu<strong>de</strong>s portant sur la colibacillose, les<br />
prélèvem<strong>en</strong>ts stomacaux sont rarem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>visagés. Pourtant, la pratique <strong>de</strong> la cæcotrophie<br />
pourrait con<strong>du</strong>ire à une recontamination régulière <strong>de</strong> l'estomac <strong>du</strong> lapin, <strong>du</strong> moins tant que ce<br />
comportem<strong>en</strong>t n'est pas perturbé. L'importance <strong>de</strong> cette pratique dans la recontamination <strong>du</strong><br />
tractus digestif <strong>du</strong> lapin, voire dans les phénomènes d'adaptation <strong>de</strong> souches bactéri<strong>en</strong>nes à<br />
l'hôte (par exemple à l'acidité gastrique), n'a pas <strong>en</strong>core fait l'objet <strong>de</strong> recherches à notre<br />
connaissance. Cep<strong>en</strong>dant, l'hyperacidité gastrique que nous avons observée pourrait<br />
simplem<strong>en</strong>t résulter <strong>de</strong> perturbations beaucoup plus générales, et notamm<strong>en</strong>t neuro-<br />
hormonales. D'autres ag<strong>en</strong>ts microbi<strong>en</strong>s, profitant <strong>du</strong> déséquilibre in<strong>du</strong>it par les colibacilles,<br />
pourrai<strong>en</strong>t par ailleurs être responsables <strong>de</strong> ces désordres fonctionnels.<br />
Dans le cæcum, associées à la prolifération <strong>de</strong> la population colibacillaire (augm<strong>en</strong>tation<br />
<strong>de</strong> 3 à 4 log), <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> certains paramètres ferm<strong>en</strong>taires ont été constatées :<br />
diminution <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils totaux, augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la proportion <strong>en</strong><br />
aci<strong>de</strong>s gras volatils mineurs, accroissem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> ratio propionate/butyrate. Ces mêmes<br />
observations ont été effectuées dans d'autres étu<strong>de</strong>s sur <strong>de</strong>s lapins diarrhéiques, dont l'étiologie<br />
n'était cep<strong>en</strong>dant pas connue (Bellier, 1994; B<strong>en</strong>negadi, 2002). En revanche, dans le cas d'une<br />
colibacillose à EPEC, les données <strong>de</strong> la littérature ne confirm<strong>en</strong>t pas ces modifications <strong>du</strong><br />
profil ferm<strong>en</strong>taire cæcal (Peeters et al., 1992; Peeters et al., 1995). Dans notre étu<strong>de</strong>, une<br />
partie <strong>de</strong> cette baisse <strong>de</strong> 36% <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration globale <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils pourrait être<br />
attribuée à un effet <strong>de</strong> dilution. En effet, l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> eau <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal<br />
observée pourrait diluer les AGV pro<strong>du</strong>its par les ferm<strong>en</strong>tations bactéri<strong>en</strong>nes (conc<strong>en</strong>trations<br />
exprimées par rapport à la phase liqui<strong>de</strong> <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal). La diminution <strong>de</strong> l'ingestion et <strong>de</strong>s<br />
perturbations vraisemblables <strong>du</strong> transit intestinal pourrai<strong>en</strong>t contribuer à cette altération
- 255 -<br />
Discussion générale<br />
fonctionnelle, par une ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> substrats glucidiques parv<strong>en</strong>ant au cæcum. Il<br />
semble que le profil ferm<strong>en</strong>taire <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x inoculés avec une souche EPEC évolue vers un<br />
profil ferm<strong>en</strong>taire plus protéolytique. Parmi les AGV mineurs, les isoaci<strong>de</strong>s serai<strong>en</strong>t issus<br />
ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s ferm<strong>en</strong>tations <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s aminés ramifiés (valine, leucine, isoleucine)<br />
(Macfarlane et Macfarlane, 2003). Cep<strong>en</strong>dant, la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> ammoniaque ne confirme<br />
pas cette hypothèse. Mais, comme pour les aci<strong>de</strong>s gras volatils, un effet <strong>de</strong> dilution liée à la<br />
forte t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> eau <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés peut être <strong>en</strong>visagé. <strong>Les</strong><br />
modifications <strong>de</strong> la composition <strong>de</strong> la microflore cæcale, et <strong>de</strong> la nature et <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong><br />
substrats parv<strong>en</strong>ant au cæcum (diminution <strong>de</strong>s gluci<strong>de</strong>s, augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s protéines<br />
notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>dogènes suite aux agressions <strong>de</strong> la muqueuse…?) pourrai<strong>en</strong>t constituer <strong>de</strong>s<br />
élém<strong>en</strong>ts explicatifs <strong>de</strong>s variations <strong>du</strong> profil ferm<strong>en</strong>taire.<br />
IV.B. AGE AU SEVRAGE ET SENSIBILITE A LA COLIBACILLOSE<br />
A 28 jours, l'inoculation d'une DL50 d'une souche d'E. coli reconnue <strong>en</strong>téropathogène à<br />
<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés <strong>de</strong>puis une semaine ou <strong>en</strong>core allaités a con<strong>du</strong>it à un développem<strong>en</strong>t<br />
différ<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong> la colibacillose <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux catégories d'animaux. La maladie a évolué très<br />
rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t chez les <strong>lapereau</strong>x sevrés, et le taux <strong>de</strong> 50% <strong>de</strong> mortalité était atteint <strong>en</strong> 8 jours<br />
(Figure 51). Cette évolution est assez comparable à ce qui est classiquem<strong>en</strong>t observé lors<br />
d'inoculations <strong>de</strong> souches d'E. coli O103 <strong>en</strong>téropathogènes à <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés plus<br />
tardivem<strong>en</strong>t (Licois et al., 1982; Camguilhem et Milon, 1989; Heczko et al., 2000b; Boullier et<br />
al., 2003a). <strong>Les</strong> <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>core allaités ont été préservés <strong>de</strong> la forme létale <strong>de</strong> la maladie<br />
jusqu'à leur sevrage, puis la colibacillose s'est développée <strong>de</strong> façon similaire à ce qui a été<br />
observé pour les <strong>lapereau</strong>x sevrés, quoique <strong>de</strong> façon légèrem<strong>en</strong>t moins brutale et moins<br />
int<strong>en</strong>se. Ces observations nous ont am<strong>en</strong>é à émettre l'hypothèse que le lait maternel protégeait<br />
transitoirem<strong>en</strong>t les <strong>lapereau</strong>x vis-à-vis <strong>de</strong> l'expression grave <strong>de</strong> la colibacillose à E. coli<br />
O103:K-:H2 <strong>de</strong> souche E22, sans pour autant con<strong>du</strong>ire à l'élimination <strong>de</strong> l'ag<strong>en</strong>t pathogène.<br />
Des étu<strong>de</strong>s épidémiologiques réalisées chez l'homme montr<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t que le lait maternel,<br />
par opposition à l'allaitem<strong>en</strong>t artificiel, protège les <strong>en</strong>fants d'une infection par les EPEC (Blake<br />
et al., 1993).<br />
La pério<strong>de</strong> d'incubation <strong>de</strong> la maladie va dép<strong>en</strong>dre <strong>de</strong> l'équilibre <strong>en</strong>tre le pouvoir<br />
colonisateur <strong>de</strong> la bactérie et les capacités <strong>de</strong> l'hôte à se déf<strong>en</strong>dre. <strong>Les</strong> substances lactées<br />
sembl<strong>en</strong>t jouer un rôle important dans cette balance. Elles pourrai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ter différ<strong>en</strong>ts<br />
mécanismes d'action : un rôle direct <strong>en</strong> inhibant/diminuant la virul<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la bactérie<br />
<strong>en</strong>téropathogène (inhibition <strong>de</strong> sa multiplication, <strong>de</strong> l'expression <strong>de</strong> certains facteurs impliqués
- 256 -<br />
Discussion générale<br />
dans son adhésion…), un rôle plus indirect <strong>en</strong> créant <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> milieux défavorables à<br />
l'expression <strong>du</strong> pouvoir pathogène <strong>de</strong>s E. coli O103. Ces substances pourrai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t<br />
interférer avec les mécanismes impliqués dans la g<strong>en</strong>èse <strong>de</strong> la diarrhée.<br />
Il est reconnu qu'une certaine quantité <strong>de</strong> bactéries est nécessaire pour qu'elles<br />
parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à s'implanter, con<strong>du</strong>isant à la notion <strong>de</strong> dose infectante. Celle-ci peut-être<br />
modifiée par d'autres facteurs concomitants, et notamm<strong>en</strong>t par le mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la contamination<br />
par rapport aux repas. Dans notre cas, les inoculations à 28 jours ont été réalisées 3 heures<br />
après l'allaitem<strong>en</strong>t dans le cas <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x non sevrés, et <strong>de</strong> façon non contrôlée par rapport<br />
à l'alim<strong>en</strong>t granulé distribué ad libitum. Or, nous savons qu'à ce mom<strong>en</strong>t précis, les conditions<br />
stomacales sont très différ<strong>en</strong>tes selon que les <strong>lapereau</strong>x sont sevrés ou non : le pH <strong>de</strong> l'estomac<br />
<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés est beaucoup plus aci<strong>de</strong>, la composition chimique <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u varie<br />
quantitativem<strong>en</strong>t et qualitativem<strong>en</strong>t car <strong>du</strong> "lait" <strong>en</strong> quantité non négligeable est <strong>en</strong>core<br />
prés<strong>en</strong>t dans l'estomac <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x allaités. Il n'est pas impossible que nous ayons pu in<strong>du</strong>ire<br />
une incubation plus longue chez les <strong>lapereau</strong>x allaités <strong>du</strong> fait <strong>du</strong> mom<strong>en</strong>t choisi pour<br />
l'inoculation : nombre <strong>de</strong> bactéries franchissant la barrière stomacale, retard à la multiplication<br />
et à la colonisation <strong>du</strong> tractus digestif (temps <strong>de</strong> rét<strong>en</strong>tion gastrique)… Malheureusem<strong>en</strong>t,<br />
nous n'avons pas déterminé l'attachem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s E. coli aux cellules épithéliales <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts<br />
segm<strong>en</strong>ts digestifs selon le statut <strong>nutritionnel</strong> <strong>de</strong> l'hôte dans les jours qui ont suivi<br />
l'inoculation. Cette analyse aurait pu fournir <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts permettant la compréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong>s<br />
mécanismes impliqués dans le développem<strong>en</strong>t ou non <strong>de</strong> la maladie. Ce point pourrait être<br />
intéressant à développer dans <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s ultérieures. Des variations qualitatives et<br />
quantitatives chez l'hôte <strong>de</strong> récepteurs à cette souche d'E. coli selon son statut <strong>nutritionnel</strong><br />
pourrai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être impliquées. En effet, la colonisation <strong>de</strong>s cellules épithéliales <strong>de</strong><br />
l'hôte par les E. coli serait permise par la liaison <strong>de</strong>s pili bactéri<strong>en</strong>s à <strong>de</strong>s récepteurs <strong>de</strong> surface<br />
<strong>de</strong>s cellules <strong>de</strong> l'hôte : syaloglycoprotéines (Rafiee et al., 1991) pour le pilus AF/R1 <strong>de</strong> la<br />
souche RDEC-1 <strong>du</strong> lapin (souche EPEC); syaloglycoprotéines, glycosphingolipi<strong>de</strong> et<br />
transferrine pour l'adhésine K88 <strong>de</strong> certaines souches ETEC <strong>du</strong> porc (Jin et Zhao, 2000).<br />
La population fécale <strong>de</strong>s E. coli O103, probablem<strong>en</strong>t le reflet <strong>de</strong> la population <strong>du</strong> cæcum,<br />
semble transitoirem<strong>en</strong>t "contrôlée" lorsque les <strong>lapereau</strong>x sont allaités. Un effet barrière <strong>de</strong> la<br />
flore implantée dans le tractus digestif <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x allaités pourrait participer au nondéveloppem<strong>en</strong>t<br />
<strong>de</strong> la colibacillose. Cep<strong>en</strong>dant, cet effet barrière est uniquem<strong>en</strong>t permissif car<br />
il ne con<strong>du</strong>it pas à l'élimination <strong>de</strong>s E. coli <strong>en</strong>téropathogènes. Aussi, une analyse plus précise<br />
<strong>de</strong> la flore <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x allaités ou sevrés, incluant celle <strong>de</strong> la muqueuse intestinale, pourrait<br />
permettre d'étudier dans un premier temps les différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre animaux allaités et sevrés,<br />
pour dans un <strong>de</strong>uxième temps formuler <strong>de</strong>s hypo<strong>thèses</strong> sur les populations à pot<strong>en</strong>tiel effet
- 257 -<br />
Discussion générale<br />
barrière. La qualité <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts, différ<strong>en</strong>te <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux groupes d'animaux, n'est<br />
probablem<strong>en</strong>t pas sans influ<strong>en</strong>ce sur ces "équilibres microbi<strong>en</strong>s", mais d'autres facteurs<br />
prés<strong>en</strong>ts dans le lait pourrai<strong>en</strong>t <strong>de</strong> plus exercer <strong>de</strong>s effets antimicrobi<strong>en</strong>s sélectifs.<br />
La prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> facteurs antimicrobi<strong>en</strong>s spécifiques dans le lait <strong>de</strong> lapine, tels que <strong>de</strong>s<br />
anticorps, nous a semblé peu probable. <strong>Les</strong> lapines <strong>de</strong> cette expérim<strong>en</strong>tation ne prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t<br />
pas d'anticorps sériques dirigés contre le LPS O103, et aucun épiso<strong>de</strong> réc<strong>en</strong>t <strong>de</strong> colibacillose à<br />
E. coli O103 n'a eu lieu dans l'élevage où s'est déroulée l'expérim<strong>en</strong>tation. <strong>Les</strong> données<br />
épidémiologiques <strong>de</strong> l'élevage d'où prov<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t ces femelles n'étai<strong>en</strong>t cep<strong>en</strong>dant pas<br />
disponibles. Le lait aurait, <strong>en</strong> revanche, pu cont<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s anticorps moins spécifiques <strong>du</strong><br />
sérotype utilisé, et plus largem<strong>en</strong>t dirigés contre certains effecteurs <strong>du</strong> pouvoir pathogène <strong>de</strong>s<br />
EPEC. Cep<strong>en</strong>dant, les données actuellem<strong>en</strong>t disponibles dans la littérature ne sont pas <strong>en</strong><br />
mesure d'étayer cette hypothèse (cf. page 188).<br />
Aussi, nous avons choisi <strong>de</strong> nous intéresser aux facteurs antimicrobi<strong>en</strong>s non spécifiques<br />
<strong>du</strong> lait, abondamm<strong>en</strong>t revus dans la littérature (Shah, 2000; Van Hooijdonk et al., 2000; Kolb,<br />
2001). En combinant les données rec<strong>en</strong>sées sur les effecteurs antimicrobi<strong>en</strong>s <strong>du</strong> lait, et celles<br />
concernant la composition <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine, la piste <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes nous<br />
a semblé intéressante. D'une part, les aci<strong>de</strong>s caprylique et caprique sont une particularité <strong>du</strong><br />
lapin puisqu'ils représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t à eux seuls 65% <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras cont<strong>en</strong>us dans les triglycéri<strong>de</strong>s <strong>du</strong><br />
lait <strong>de</strong> lapine (Smith et al., 1968; Demarne et al., 1978; Pascual et al., 1999a), alors qu'ils sont<br />
beaucoup plus minoritaires chez l'homme et la plupart <strong>de</strong>s espèces animales domestiques<br />
(Freeman et al., 1965). D'autre part, ils ont été impliqués dans le contrôle <strong>de</strong> la microflore<br />
stomacale chez le <strong>lapereau</strong> allaité (Cañas-Rodriguez et Smith, 1966). Dans une étu<strong>de</strong> réc<strong>en</strong>te,<br />
une supplém<strong>en</strong>tation avec une huile riche <strong>en</strong> triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes (aci<strong>de</strong>s<br />
caprylique et caprique) à 10 g.kg -1 dans l’alim<strong>en</strong>t distribué aux <strong>lapereau</strong>x après leur sevrage a<br />
permis <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire le taux <strong>de</strong> mortalité <strong>en</strong> <strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 27,8% à 15,7% (Skřivanová et al.,<br />
2004). Dans d'autres espèces, notamm<strong>en</strong>t le porc, leur emploi dans l'alim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tant<br />
qu'alternatifs aux antibiotiques a été proposé, et leurs pot<strong>en</strong>tiels effets bénéfiques revus<br />
récemm<strong>en</strong>t : promoteurs <strong>de</strong> croissance, traitem<strong>en</strong>t prév<strong>en</strong>tif et curatif <strong>de</strong>s maladies gastrointestinales<br />
(Decuypere et Dierick, 2003).<br />
IV.C. INCORPORATION DE SUBSTANCES POTENTIELLEMENT ANTIMICROBIENNES DANS L'ALIMENT DE PERI-<br />
SEVRAGE ET SENSIBILITE A LA COLIBACILLOSE<br />
L'incorporation <strong>de</strong> triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes dans l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> péri-sevrage <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x n'a pas eu d'effets bénéfiques dans le contrôle <strong>de</strong> l'évolution <strong>de</strong> la colibacillose<br />
expérim<strong>en</strong>tale. Différ<strong>en</strong>tes hypo<strong>thèses</strong> peuv<strong>en</strong>t dès lors être émises (Figure 72). Il est possible
- 258 -<br />
Discussion générale<br />
que les pro<strong>du</strong>its d'hydrolyse soi<strong>en</strong>t tout simplem<strong>en</strong>t inertes vis-à-vis <strong>de</strong> l'ag<strong>en</strong>t pathogène.<br />
Pourtant, les propriétés d'inhibition <strong>de</strong> la croissance bactéri<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> ces aci<strong>de</strong>s organiques<br />
faibles sont reconnues même si leur mécanisme d'action n'est pas <strong>en</strong>core élucidé (Cañas-<br />
Rodriguez et Smith, 1966; Isaacs et al., 1995; Petschow et al., 1996; Marounek et al., 2001;<br />
Sun et al., 2002; Marounek et al., 2003b). Une hypothèse est que, sous leur forme non<br />
dissociée, ces aci<strong>de</strong>s pourrai<strong>en</strong>t facilem<strong>en</strong>t pénétrer les membranes bactéri<strong>en</strong>nes, et une fois<br />
internalisés dans un milieu neutre, se dissocier <strong>en</strong> anions et protons. La bactérie <strong>de</strong>vant alors<br />
maint<strong>en</strong>ir le pH <strong>de</strong> son cytoplasme à une valeur proche <strong>de</strong> la neutralité, dép<strong>en</strong>serait son<br />
énergie (ATP) à exporter les protons <strong>en</strong> excès, phénomène résultant <strong>en</strong> la déplétion<br />
énergétique <strong>de</strong> la cellule bactéri<strong>en</strong>ne (Ricke, 2003). Ils pourrai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t interférer avec le<br />
transport <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts, ou occasionner <strong>de</strong>s dommages à la membrane cytoplasmique. Par<br />
ailleurs, il semble que les aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes <strong>de</strong> C6:0 à C10:0 soi<strong>en</strong>t capables<br />
chez le poulet <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire l'expression <strong>du</strong> gène hilA, impliqué dans l'invasion <strong>de</strong>s cæcas par<br />
Salmonella <strong>en</strong>terica serovar Enteritidis (Van Immerseel et al., 2004). L'abs<strong>en</strong>ce d'effet<br />
protecteur <strong>de</strong>s TCM vis-à-vis <strong>de</strong> la colibacillose dans notre étu<strong>de</strong> pourrait être liée à une<br />
incapacité <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes à exhiber leur pouvoir bactériostatique et/ou<br />
bactérici<strong>de</strong>. Plusieurs raisons peuv<strong>en</strong>t être évoquées, telles qu'une trop faible conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong><br />
ces aci<strong>de</strong>s aux sites d'actions <strong>de</strong>s E. coli <strong>en</strong>téropathogènes. Cette hypothèse est probable car<br />
les conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s caprylique et caprique <strong>en</strong> fin d'intestin grêle sont très faibles<br />
(inférieures à 0,20 mg.g -1 <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u iléal frais). Ces faibles conc<strong>en</strong>trations obt<strong>en</strong>ues résult<strong>en</strong>t<br />
non seulem<strong>en</strong>t d'une très bonne digestibilité <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s, mais égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la disparition plus<br />
rapi<strong>de</strong> le long <strong>de</strong> l'intestin grêle <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes comparativem<strong>en</strong>t aux<br />
aci<strong>de</strong>s gras à plus longues chaînes. Ce phénomène pourrait être lié aux particularités <strong>de</strong> la<br />
digestion et <strong>de</strong> l'absorption <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s composés d'aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes. En<br />
effet, l'hydrolyse <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes est plus rapi<strong>de</strong> et complète que celle<br />
<strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s composés d'aci<strong>de</strong>s gras à longues chaînes : interaction avec les lipases<br />
facilitée par la formation plus rapi<strong>de</strong> et int<strong>en</strong>se <strong>de</strong>s particules émulsionnées, hydrolyse et<br />
absorption possible <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes dès l'estomac (Odle, 1997). Par<br />
ailleurs, les conditions physico-chimiques <strong>de</strong>s <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ts iléal et cæcal pourrai<strong>en</strong>t être<br />
défavorables à l'activité antibactéri<strong>en</strong>ne <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes, et principalem<strong>en</strong>t<br />
le pH qui est proche <strong>de</strong> la neutralité dans l'iléon et aux al<strong>en</strong>tours <strong>de</strong> 6 dans le cæcum (pKa <strong>de</strong><br />
ces aci<strong>de</strong>s gras autour <strong>de</strong> 4,9; Decuypere et Dierick, 2003). Ainsi, les aci<strong>de</strong>s organiques<br />
majoritairem<strong>en</strong>t sous forme dissociée dans le milieu ne pourrai<strong>en</strong>t pénétrer les membranes<br />
bactéri<strong>en</strong>nes. D'autre part, nous ne disposons pas d'informations sur leur <strong>de</strong>gré d'estérification,<br />
qui aurait égalem<strong>en</strong>t pu avoir une influ<strong>en</strong>ce sur leur pot<strong>en</strong>tiel effet antimicrobi<strong>en</strong>.
- 259 -<br />
Discussion générale<br />
Figure 72 Hypo<strong>thèses</strong> concernant l'abs<strong>en</strong>ce d'effets bénéfiques <strong>de</strong>s TCM sur le<br />
développem<strong>en</strong>t d'une colibacillose expérim<strong>en</strong>tale à REPEC O103<br />
Pouvoir<br />
antibactéri<strong>en</strong><br />
nul<br />
Absorption<br />
intestinale<br />
trop rapi<strong>de</strong><br />
Quantités<br />
insuffisantes<br />
dans iléoncæcum<br />
Conséqu<strong>en</strong>ces<br />
néfastes sur la<br />
flore barrière<br />
TCM<br />
dans l'alim<strong>en</strong>t à 2%<br />
Spectre<br />
d'activité<br />
large<br />
Diminution<br />
compétition<br />
flore barrière<br />
vs. pathogène<br />
Conditions <strong>de</strong> milieux<br />
défavorables à<br />
l'expression <strong>du</strong> pouvoir<br />
antibactéri<strong>en</strong><br />
Abs<strong>en</strong>ce d'effets bénéfiques dans la<br />
résistance à la colibacillose<br />
Pouvoir<br />
antibactéri<strong>en</strong> réel<br />
Action<br />
ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<br />
stomacale<br />
Action combinée<br />
avec d'autres<br />
substances pour<br />
efficacité in vivo<br />
Conditions<br />
expérim<strong>en</strong>tales<br />
brutales
- 260 -<br />
Discussion générale<br />
Par ailleurs, si l'activité antimicrobi<strong>en</strong>ne <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes est réelle in<br />
vivo, leur spectre d'activité pourrait être non ciblé. Ainsi, leur pouvoir antimicrobi<strong>en</strong> pourrait<br />
être ét<strong>en</strong><strong>du</strong> à <strong>de</strong>s populations bactéri<strong>en</strong>nes autochtones <strong>du</strong> tractus digestif, pouvant résulter<br />
alors <strong>en</strong> une diminution <strong>de</strong>s compétitions <strong>en</strong>tre populations bactéri<strong>en</strong>nes résid<strong>en</strong>tes et<br />
pathogènes. Ainsi, Dierick et al. (2002) avai<strong>en</strong>t montré que l'addition <strong>de</strong> triglycéri<strong>de</strong>s à<br />
chaînes moy<strong>en</strong>nes à la ration <strong>du</strong> porc con<strong>du</strong>isait à une ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la flore stomacale et<br />
<strong>du</strong>odénale, mais <strong>de</strong> manière non spécifique : ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la flore totale, <strong>de</strong> la flore<br />
lactobacillaire et <strong>de</strong> la flore colibacillaire. Leur rôle dans l'inhibition <strong>de</strong> l'adhésion <strong>de</strong>s EPEC<br />
aux cellules épithéliales n'a, à notre connaissance, jamais été examiné. Il serait intéressant<br />
d'explorer cette voie, mais <strong>de</strong>s problèmes méthodologiques liés à la solubilisation <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s<br />
pourrai<strong>en</strong>t être r<strong>en</strong>contrés.<br />
Le lait <strong>de</strong> lapine est naturellem<strong>en</strong>t riche <strong>en</strong> triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes dont une<br />
partie est digérée, voire absorbée, dès l'estomac (Perret, 1980). L'hypothèse que leur site<br />
d'action se situe ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t au niveau stomacal, <strong>en</strong> empêchant les colibacilles pathogènes<br />
<strong>de</strong> franchir <strong>en</strong> trop grand nombre le pylore peut être <strong>en</strong>visagée. Dans ce cas, nos conditions<br />
expérim<strong>en</strong>tales brutales (dose infectieuse par unité <strong>de</strong> temps), où un inoculum cont<strong>en</strong>ant 10 4<br />
CFU d'une souche d'E. coli O103 très virul<strong>en</strong>te est administré aux <strong>lapereau</strong>x, n'aurai<strong>en</strong>t pu<br />
permettre la mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> tels effets. D'autres substances lactées pourrai<strong>en</strong>t alors<br />
pr<strong>en</strong>dre le relais pour empêcher l'expression <strong>du</strong> pouvoir pathogène <strong>de</strong>s colibacilles ayant<br />
réussi à franchir la barrière stomacale. En effet, selon Isaacs (2005), différ<strong>en</strong>tes substances<br />
lactées chez l'homme serai<strong>en</strong>t capables d'inactiver les ag<strong>en</strong>ts pathogènes, <strong>de</strong> manière additive<br />
mais égalem<strong>en</strong>t synergique. Certaines molécules serai<strong>en</strong>t plutôt impliquées dans le contrôle <strong>de</strong><br />
la croissance <strong>de</strong>s populations bactéri<strong>en</strong>nes, et d'autres empêcherai<strong>en</strong>t l'ag<strong>en</strong>t pathogène <strong>de</strong><br />
coloniser les cellules épithéliales (oligosacchari<strong>de</strong>s fucosylés par exemple). En effet, le<br />
pouvoir pathogène <strong>de</strong>s EPEC étant étroitem<strong>en</strong>t lié à leur capacité à coloniser les cellules<br />
épithéliales, le rôle <strong>de</strong>s molécules capables d'inhiber l'adhésion bactéri<strong>en</strong>ne ne doit pas être<br />
négligé.
CONCLUSIONS<br />
&<br />
PERSPECTIVES<br />
- 261 -
- 262 -
- 263 -<br />
Conclusions & Perspectives<br />
L'approche pluridisciplinaire au moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s complém<strong>en</strong>taires nous a<br />
permis d'abor<strong>de</strong>r la nutrition <strong>du</strong> jeune d'une façon originale et précise, et <strong>de</strong> mettre l'acc<strong>en</strong>t sur<br />
les difficultés d'interprétation <strong>de</strong> certains paramètres. Un exemple est celui <strong>du</strong> dosage <strong>de</strong><br />
l'activité <strong>de</strong> l'amylase pancréatique : une faible capacité à digérer l'amidon a souv<strong>en</strong>t été<br />
attribuée aux <strong>lapereau</strong>x, <strong>en</strong> raison d'une activité ré<strong>du</strong>ite <strong>de</strong> cette <strong>en</strong>zyme chez le jeune. Nous<br />
montrons dans nos étu<strong>de</strong>s que le li<strong>en</strong> est complexe et nécessite une interprétation prud<strong>en</strong>te.<br />
Par ailleurs, l'intérêt que nous avons porté à la pério<strong>de</strong> avant sevrage a nécessité la mise au<br />
point <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s, notamm<strong>en</strong>t pour l'évaluation <strong>de</strong> la digestibilité appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts chez<br />
le jeune. Nous proposons diverses méthodologies, plus ou moins simples dans leur mise <strong>en</strong><br />
œuvre. L'une d'elle semble intéressante <strong>de</strong> ce point <strong>de</strong> vue, et consiste à décaler <strong>de</strong> 24 heures<br />
la pério<strong>de</strong> d'ingestion par rapport à celle <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong> fèces. Des recherches supplém<strong>en</strong>taires<br />
pourrai<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>treprises afin d'optimiser la <strong>du</strong>rée <strong>de</strong> ce décalage, notamm<strong>en</strong>t selon l'âge <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x, pour une estimation plus juste <strong>de</strong> la digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te. Par ailleurs,<br />
quelques données <strong>de</strong> physiologie digestive manqu<strong>en</strong>t chez le jeune et apparaiss<strong>en</strong>t limitantes<br />
pour la compréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong>s mécanismes. Deux points sembl<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiels : la mise <strong>en</strong> place <strong>du</strong><br />
phénomène <strong>de</strong> cæcotrophie (qualitativem<strong>en</strong>t et quantitativem<strong>en</strong>t), et l'évolution <strong>du</strong> transit<br />
digestif <strong>en</strong> relation avec la transition plus ou moins progressive <strong>du</strong> lait maternel vers l'alim<strong>en</strong>t<br />
soli<strong>de</strong> végétal.<br />
Quelques idées importantes sur la nutrition <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> autour <strong>du</strong> sevrage ressort<strong>en</strong>t <strong>de</strong><br />
nos résultats, et nécessiterai<strong>en</strong>t chacune <strong>de</strong>s recherches plus spécifiques.<br />
Ainsi, l'id<strong>en</strong>tification <strong>de</strong>s mécanismes interv<strong>en</strong>ant dans la régulation <strong>de</strong> l'ingestion <strong>de</strong><br />
l'alim<strong>en</strong>t par le jeune <strong>lapereau</strong> autour <strong>du</strong> sevrage est ess<strong>en</strong>tielle. En effet, dans nos étu<strong>de</strong>s, la<br />
"régulation" possible <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé par les <strong>lapereau</strong>x sevrés sur le niveau<br />
d'énergie digestible conféré par celui-ci, a été associé à un déficit <strong>en</strong> protéines digestibles<br />
ingérées, comparativem<strong>en</strong>t à leurs congénères <strong>en</strong>core allaités. Ceci suggère que le ratio<br />
protéines digestibles/énergie digestible <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé n'était pas, dans notre cas, adapté<br />
au <strong>lapereau</strong> sevré à 3 semaines. D'un point <strong>de</strong> vue pratique, la connaissance <strong>de</strong>s phénomènes<br />
impliqués dans la régulation <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé permettrait d'ajuster le niveau<br />
quantitatif et qualitatif <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts nutrim<strong>en</strong>ts afin <strong>de</strong> garantir aux <strong>lapereau</strong>x les apports<br />
indisp<strong>en</strong>sables pour leur développem<strong>en</strong>t et leur croissance.<br />
Un autre point concerne la transition soudaine <strong>de</strong>s apports <strong>de</strong> matières grasses, dont le<br />
niveau chute <strong>de</strong> manière importante après le sevrage. Peu d'étu<strong>de</strong>s concern<strong>en</strong>t les effets <strong>de</strong><br />
l'addition <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s dans l'alim<strong>en</strong>t (nature et taux d'incorporation) sur la santé <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x.<br />
Il pourrait être intéressant <strong>de</strong> préciser ce point, et notamm<strong>en</strong>t d'analyser plus finem<strong>en</strong>t le rôle
- 264 -<br />
Conclusions & Perspectives<br />
physiologique <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s caprylique et caprique. En effet, leurs très fortes conc<strong>en</strong>trations<br />
dans le lait <strong>de</strong> lapine constitu<strong>en</strong>t une réelle particularité d'espèce.<br />
Une autre idée mérite notre att<strong>en</strong>tion : le ratio amidon/fibres <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t. D'après nos<br />
données, les capacités <strong>en</strong>dogènes <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à digérer l'amidon sont plastiques, et son<br />
implication dans le déterminisme <strong>de</strong>s diarrhées après le sevrage semble une hypothèse peu<br />
probable avec les taux <strong>de</strong> recommandation actuellem<strong>en</strong>t préconisés pour les lapines<br />
repro<strong>du</strong>ctrices ou les lapins à l'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t. Aussi, les effets bénéfiques parfois observés sur<br />
la santé d'un ratio faible amidon/fibres pourrai<strong>en</strong>t-ils être davantage liés aux constituants<br />
pariétaux. Ainsi, les recherches sur la nature et le taux d'incorporation <strong>de</strong> fibres dans l'alim<strong>en</strong>t<br />
<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sont dignes d'intérêt, et un point particulièrem<strong>en</strong>t intéressant à développer serait<br />
<strong>de</strong> déterminer leur implication dans le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la flore digestive.<br />
Dans nos étu<strong>de</strong>s, nous nous sommes intéressés indirectem<strong>en</strong>t à l'analyse fonctionnelle <strong>de</strong><br />
la microflore : détermination <strong>de</strong>s activités <strong>en</strong>zymatiques bactéri<strong>en</strong>nes et <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong>s<br />
métabolites issus <strong>de</strong>s ferm<strong>en</strong>tations dans le cont<strong>en</strong>u cæcal, et évaluation <strong>de</strong> la digestibilité<br />
fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts. Il serait intéressant <strong>de</strong> mettre ces résultats <strong>en</strong> parallèle avec <strong>de</strong>s<br />
analyses directes <strong>de</strong> la composition <strong>de</strong> la microflore digestive. <strong>Les</strong> métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
microbiologie classiques basées sur les propriétés morphologiques et biochimiques <strong>de</strong>s<br />
microorganismes sont coûteuses, chronophages, manqu<strong>en</strong>t <strong>de</strong> précision pour l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />
complexité microbi<strong>en</strong>ne au niveau <strong>de</strong> l'espèce ou <strong>de</strong> la sous-espèce, et certains organismes<br />
non cultivables échapp<strong>en</strong>t à l'id<strong>en</strong>tification. Mais les avancées réc<strong>en</strong>tes <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong><br />
biologie moléculaire <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t permettre <strong>de</strong> préciser le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la flore intestinale<br />
chez le jeune, et les relations <strong>en</strong>tre populations <strong>de</strong> microorganismes dans différ<strong>en</strong>ts<br />
compartim<strong>en</strong>ts digestifs, mais égalem<strong>en</strong>t à divers niveaux d'un même segm<strong>en</strong>t intestinal. En<br />
effet, ces techniques r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t possible l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s populations d'habitats différ<strong>en</strong>ts, telles que<br />
celles siégeant au niveau <strong>de</strong> la muqueuse, dans la couche <strong>de</strong> mucus ou <strong>en</strong>core dans la lumière<br />
intestinale. <strong>Les</strong> rôles physiologiques <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> ces différ<strong>en</strong>ts sites pourrai<strong>en</strong>t être tout<br />
à fait distincts.<br />
Nos résultats ont montré que, à même âge, les <strong>lapereau</strong>x allaités sont moins s<strong>en</strong>sibles à<br />
une infection expérim<strong>en</strong>tale par un E. coli <strong>en</strong>téropathogène que les <strong>lapereau</strong>x sevrés.<br />
Cep<strong>en</strong>dant, cette moindre s<strong>en</strong>sibilité n'est que transitoire, et la colibacillose va se développer<br />
<strong>de</strong> façon similaire après leur sevrage à ce qui a été observé pour les <strong>lapereau</strong>x sevrés <strong>de</strong>puis<br />
une semaine au mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'inoculation. Comme les capacités digestives <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
s'adapt<strong>en</strong>t précocem<strong>en</strong>t et rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t à l'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong>, il semble peu probable que l'alim<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong> lui-même ait pu causer un déséquilibre <strong>du</strong> biotope digestif expliquant cette évolution
- 265 -<br />
Conclusions & Perspectives<br />
différ<strong>en</strong>tielle <strong>de</strong> la colibacillose. Ces observations nous ont am<strong>en</strong>é à émettre l'hypothèse que le<br />
lait maternel joue un rôle fondam<strong>en</strong>tal dans la résistance, <strong>du</strong> moins transitoire, <strong>de</strong>s<br />
<strong>lapereau</strong>x à l'expression grave <strong>de</strong> la colibacillose suscitée par une souche EPEC <strong>du</strong><br />
sérogroupe O103.<br />
Cette hypothèse offre <strong>de</strong>s pistes <strong>de</strong> travail intéressantes, telles que l'id<strong>en</strong>tification <strong>de</strong>s<br />
substances lactées responsables <strong>de</strong> cette résistance transitoire. En effet, l'addition dans<br />
l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> substances bioactives <strong>du</strong> lait maternel pourrait faire l'objet <strong>de</strong> nouvelles stratégies<br />
alim<strong>en</strong>taires autour <strong>du</strong> sevrage. Cep<strong>en</strong>dant, l'incorporation dans l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> triglycéri<strong>de</strong>s<br />
composés d'aci<strong>de</strong>s caprylique et caprique, aci<strong>de</strong>s gras majeurs dans le lait <strong>de</strong> lapine et à<br />
activité pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t antibactéri<strong>en</strong>ne, n'a pas permis <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la<br />
colibacillose. L'inhibition temporaire <strong>du</strong> pouvoir pathogène <strong>de</strong>s E. coli ne semble donc pas<br />
pouvoir être attribué aux aci<strong>de</strong>s caprylique et caprique, <strong>du</strong> moins à eux seuls.<br />
A l'av<strong>en</strong>ir, un scre<strong>en</strong>ing in vitro <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes substances <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine pourrait être<br />
<strong>en</strong>visagé. Outre éliminer dès cette étape les molécules sans effet sur l'expression <strong>du</strong> pouvoir<br />
pathogène <strong>de</strong> certains ag<strong>en</strong>ts, il permettrait d'id<strong>en</strong>tifier les substances à activité<br />
pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t bactériostatique, voire bactérici<strong>de</strong>, ainsi que les substances impliquées dans le<br />
contrôle <strong>de</strong> la colonisation microbi<strong>en</strong>ne, notamm<strong>en</strong>t lors <strong>de</strong> la première phase d'adhér<strong>en</strong>ce<br />
diffuse. Une nouvelle métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> cytométrie <strong>de</strong> flux permettant <strong>de</strong> quantifier l'adhésion <strong>de</strong>s<br />
E. coli <strong>en</strong>téropathogènes aux cellules HeLa a été récemm<strong>en</strong>t décrite (Boullier et al., 2003b).<br />
Allier <strong>de</strong>s substances <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux catégories pourrait permettre <strong>de</strong> pot<strong>en</strong>tialiser leurs effets in<br />
vivo. Par ailleurs, l'utilisation <strong>de</strong> souches moins pathogènes pourrait constituer une alternative<br />
intéressante afin <strong>de</strong> contourner les conditions expérim<strong>en</strong>tales brutales lors d'une inoculation<br />
d'un ag<strong>en</strong>t très virul<strong>en</strong>t. En effet, ces conditions sont finalem<strong>en</strong>t peu représ<strong>en</strong>tatives <strong>de</strong>s<br />
conditions épidémiologiques classiques, où la pression infectieuse est moindre (dose<br />
infectieuse par unité <strong>de</strong> temps).<br />
Sur un plan plus finalisé, il semble qu'un sevrage précoce dans un élevage où <strong>de</strong>s E.<br />
coli <strong>du</strong> sérotype O103:K-:H2 rhamnose négatifs ont été mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce, constitue un<br />
facteur favorisant le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la colibacillose. Il est probable que cette conclusion<br />
puisse être appliquée aux différ<strong>en</strong>tes souches d'E. coli isolées classiquem<strong>en</strong>t sur <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />
sevrés et atteints <strong>de</strong> colibacillose.<br />
Aussi, <strong>de</strong>s solutions permettant une ingestion <strong>de</strong> lait généreuse et <strong>du</strong>rable par les<br />
<strong>lapereau</strong>x pourrai<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>visagées. Ainsi, une lactation prolongée et plus abondante pourrait<br />
être obt<strong>en</strong>ue <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes manières : recul <strong>de</strong> la date d'insémination après la mise-bas pour<br />
limiter les interfér<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre la gestation et la pro<strong>du</strong>ction laitière (ext<strong>en</strong>sification), sevrage
- 266 -<br />
Conclusions & Perspectives<br />
tardif, intro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction laitière dans les critères <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong>s femelles,<br />
att<strong>en</strong>tion portée à la couverture <strong>de</strong>s besoins <strong>nutritionnel</strong>s et à la santé <strong>de</strong>s lapines…tout <strong>en</strong><br />
gardant à l'esprit que l'adoption d'une con<strong>du</strong>ite d'élevage résulte d'un compromis <strong>en</strong>tre les<br />
performances <strong>de</strong>s femelles et celles <strong>de</strong> leurs <strong>lapereau</strong>x.
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ANNEXES<br />
- 287 -
- 288 -
Annexe 1 Avis <strong>du</strong> comité régional d'éthique pour la réalisation <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 3<br />
- 289 -
Annexe 2 Avis <strong>du</strong> comité régional d'éthique pour la réalisation <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 4<br />
- 290 -
ABSTRACT<br />
Nutritional status of the young rabbit: maturation of the digestive structures and<br />
functions and s<strong>en</strong>sitivity to an infection with an <strong>en</strong>teropathog<strong>en</strong>ic strain of E. coli.<br />
To un<strong>de</strong>rstand the role of feed on the <strong>de</strong>velopm<strong>en</strong>t of the digestive system around<br />
weaning is ess<strong>en</strong>tial to <strong>de</strong>fine feeding strategies improving the digestive health in the young<br />
rabbit. This work aimed to study the impact of nutritional factors, by mo<strong>du</strong>lating the weaning<br />
age (3 vs. 5 weeks), on the <strong>de</strong>velopm<strong>en</strong>t of the digestive structures and functions, and on the<br />
s<strong>en</strong>sitivity of the young to an experim<strong>en</strong>tal infection with an <strong>en</strong>teropathog<strong>en</strong>ic strain of E. coli<br />
(EPEC) from O103 serogroup.<br />
A weaning at 3 weeks of age led to a significant increase in solid feed intake from 2 days<br />
post-weaning. The morphologic <strong>de</strong>velopm<strong>en</strong>t of the intestinal mucosa was weakly affected by<br />
weaning, whereas intestinal <strong>en</strong>zymes activities and microbial digestive functions adapted<br />
quickly. At 28 days of age, the capacities of young to digest the solid diet allowed them a<br />
similar digestible <strong>en</strong>ergy intake compared to still suckling rabbits fed a mixed milk/solid feed<br />
diet.<br />
Rabbits weaned at 3 weeks were very s<strong>en</strong>sitive to an experim<strong>en</strong>tal infection with a strain<br />
of EPEC O103 at 28 days of age: 50% of <strong>de</strong>ad rabbits 8 days after the inoculation. Suckling<br />
rabbits were temporarily protected against colibacillosis, which <strong>de</strong>veloped after their weaning<br />
at 5 weeks: the level of 50% of mortality was reached 17 days after the inoculation. This<br />
differ<strong>en</strong>tial response time to the infection betwe<strong>en</strong> weaned and suckling rabbits suggested that<br />
maternal milk was ess<strong>en</strong>tial to protect kits against colibacillosis. Triglyceri<strong>de</strong>s of the doe's<br />
milk contain mainly caprylate (C8) and caprate (C10) (65% of fatty acids), which have a<br />
pot<strong>en</strong>tial antimicrobial activity. However, their addition (2%) in a diet giv<strong>en</strong> around weaning<br />
did not ext<strong>en</strong>d the protection confered by maternal milk against colibacillosis.<br />
In conclusion, the digestive adaptation of rabbits weaned at 3 weeks was rapid. However,<br />
the lack of maternal milk ma<strong>de</strong> them vulnerable to an infection with EPEC O103, suggesting a<br />
major role of some non-specific milk compon<strong>en</strong>ts in their resistance to colibacillosis. This<br />
work gives new perspectives for feeding strategies adapted for young rabbits around weaning.<br />
Key-words: young rabbit, weaning, nutrition, digestion, <strong>en</strong>teropathog<strong>en</strong>ic Escherichia coli<br />
(EPEC), medium-chain triglyceri<strong>de</strong> (MCT).
RESUME<br />
<strong>Statut</strong> <strong>nutritionnel</strong> <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> : maturation <strong>de</strong>s structures et <strong>de</strong>s fonctions digestives et<br />
s<strong>en</strong>sibilité à une infection par une souche <strong>en</strong>téropathogène d'Escherichia coli.<br />
La compréh<strong>en</strong>sion <strong>du</strong> rôle <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation sur le fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> système digestif<br />
autour <strong>du</strong> sevrage s'avère ess<strong>en</strong>tielle afin <strong>de</strong> définir <strong>de</strong>s stratégies alim<strong>en</strong>taires permettant <strong>de</strong><br />
ré<strong>du</strong>ire la fréqu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s diarrhéiques <strong>en</strong> élevage cunicole. L'objectif <strong>de</strong> ce travail est<br />
d'étudier l'implication <strong>de</strong>s facteurs <strong>nutritionnel</strong>s, via la mo<strong>du</strong>lation <strong>de</strong> l'âge au sevrage (3 vs. 5<br />
semaines), sur le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s structures et fonctions digestives et sur la s<strong>en</strong>sibilité <strong>du</strong><br />
<strong>lapereau</strong> à une infection expérim<strong>en</strong>tale par une souche <strong>en</strong>téropathogène d'Escherichia coli<br />
(EPEC) <strong>du</strong> sérogroupe O103.<br />
Suite à l'arrêt prématuré <strong>de</strong> l'allaitem<strong>en</strong>t, un sevrage à 3 semaines in<strong>du</strong>it une augm<strong>en</strong>tation<br />
<strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé dès 2 jours post-sevrage. <strong>Les</strong> conséqu<strong>en</strong>ces sur le<br />
développem<strong>en</strong>t morphologique <strong>de</strong> la muqueuse intestinale sont faibles, alors que les fonctions<br />
digestives <strong>en</strong>dogènes (hausse <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes intestinales) et microbi<strong>en</strong>nes<br />
s'adapt<strong>en</strong>t rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t. A 28 jours, la capacité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à valoriser l'alim<strong>en</strong>t leur<br />
permet d'atteindre un ingéré d'énergie digestible équival<strong>en</strong>t à celui fourni par la ration mixte<br />
lait/alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x allaités.<br />
Cep<strong>en</strong>dant, lors d'une infection expérim<strong>en</strong>tale à 28 jours par une souche EPEC O103, les<br />
<strong>lapereau</strong>x sevrés à 3 semaines s'avèr<strong>en</strong>t très s<strong>en</strong>sibles : taux <strong>de</strong> 50% <strong>de</strong> mortalité atteint <strong>en</strong> 8<br />
jours. <strong>Les</strong> <strong>lapereau</strong>x allaités résist<strong>en</strong>t temporairem<strong>en</strong>t à la colibacillose, qui se développe après<br />
leur sevrage à 5 semaines : 50% <strong>de</strong> mortalité 17 jours après l'inoculation. Ce temps <strong>de</strong> réponse<br />
à l'infection différ<strong>en</strong>tiel selon que les animaux sont sevrés ou allaités au mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong><br />
l'inoculation suggère que le lait maternel joue un rôle majeur dans la résistance à la<br />
colibacillose à EPEC O103. <strong>Les</strong> triglycéri<strong>de</strong>s <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine sont riches <strong>en</strong> caprylate (C8) et<br />
<strong>en</strong> caprate (C10) (65% <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras), à activité pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t antimicrobi<strong>en</strong>ne.<br />
Cep<strong>en</strong>dant, leur incorporation (2%) dans l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> péri-sevrage ne permet pas <strong>de</strong> prolonger<br />
la protection conférée par le lait maternel vis-à-vis <strong>de</strong> la colibacillose.<br />
En conclusion, l'adaptation à l'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à 3 semaines est rapi<strong>de</strong>.<br />
Cep<strong>en</strong>dant, l'abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> lait maternel les r<strong>en</strong>d vulnérables vis-à-vis d'une infection à EPEC<br />
O103, suggérant un rôle majeur <strong>de</strong> certains composés lactés non spécifiques dans la résistance<br />
à la colibacillose. Ces travaux ouvr<strong>en</strong>t <strong>de</strong> nouvelles perspectives quant aux stratégies<br />
alim<strong>en</strong>taires <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> autour <strong>du</strong> sevrage.<br />
Mots clés : <strong>lapereau</strong>, sevrage, nutrition, digestion, Escherichia coli <strong>en</strong>téropathogène (EPEC),<br />
triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes (TCM).<br />
Station <strong>de</strong> Recherches Cunicoles – INRA, C<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> Toulouse, Chemin <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong> Rouge, BP52627, 31326<br />
Castanet-Tolosan, France.