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Statut nutritionnel du lapereau - Les thèses en ligne de l'INP - Institut ...

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N° d'ordre : 2330<br />

THESE<br />

Prés<strong>en</strong>tée pour obt<strong>en</strong>ir<br />

LE TITRE DE DOCTEUR DE L'INSTITUT NATIONAL POLYTECHNIQUE DE TOULOUSE<br />

Ecole doctorale : Sci<strong>en</strong>ces Ecologiques, Vétérinaires, Agronomiques et Bioingénieries<br />

Spécialité : Qualité et Sécurité <strong>de</strong>s Alim<strong>en</strong>ts<br />

Par Mélanie GALLOIS<br />

STATUT NUTRITIONNEL DU LAPEREAU :<br />

MATURATION DES STRUCTURES ET DES FONCTIONS DIGESTIVES<br />

ET SENSIBILITE A UNE INFECTION PAR UNE SOUCHE<br />

ENTEROPATHOGENE D'ESCHERICHIA COLI<br />

M.<br />

MM.<br />

Sout<strong>en</strong>ue le 17/03/2006 <strong>de</strong>vant le jury composé <strong>de</strong> :<br />

J.P. LALLES<br />

T. GIDENNE<br />

E. BLAS<br />

J. LE DIVIDICH<br />

S. BOULLIER<br />

A. BOURDILLON<br />

- 0 -<br />

Présid<strong>en</strong>t<br />

Directeur <strong>de</strong> thèse<br />

Rapporteur<br />

Rapporteur<br />

Membre<br />

Membre


N° d'ordre : 2330<br />

THESE<br />

Prés<strong>en</strong>tée pour obt<strong>en</strong>ir<br />

LE TITRE DE DOCTEUR DE L'INSTITUT NATIONAL POLYTECHNIQUE DE TOULOUSE<br />

Ecole doctorale : Sci<strong>en</strong>ces Ecologiques, Vétérinaires, Agronomiques et Bioingénieries<br />

Spécialité : Qualité et Sécurité <strong>de</strong>s Alim<strong>en</strong>ts<br />

Par Mélanie GALLOIS<br />

STATUT NUTRITIONNEL DU LAPEREAU :<br />

MATURATION DES STRUCTURES ET DES FONCTIONS DIGESTIVES<br />

ET SENSIBILITE A UNE INFECTION PAR UNE SOUCHE<br />

ENTEROPATHOGENE D'ESCHERICHIA COLI<br />

M.<br />

MM.<br />

Sout<strong>en</strong>ue le 17/03/2006 <strong>de</strong>vant le jury composé <strong>de</strong> :<br />

J.P. LALLES<br />

T. GIDENNE<br />

E. BLAS<br />

J. LE DIVIDICH<br />

S. BOULLIER<br />

A. BOURDILLON<br />

- 1 -<br />

Présid<strong>en</strong>t<br />

Directeur <strong>de</strong> thèse<br />

Rapporteur<br />

Rapporteur<br />

Membre<br />

Membre


- 2 -


REMERCIEMENTS<br />

Le travail prés<strong>en</strong>té dans ce mémoire <strong>de</strong> thèse a été réalisé à la Station <strong>de</strong> Recherches<br />

Cunicoles (SRC) <strong>de</strong> l’<strong>Institut</strong> National <strong>de</strong> la Recherche Agronomique (INRA) à Auzeville<br />

(31), et a bénéficié <strong>du</strong> souti<strong>en</strong> financier <strong>de</strong> Cybélia <strong>du</strong> groupe Glon.<br />

Je ti<strong>en</strong>s dans un premier temps à remercier vivem<strong>en</strong>t les membres <strong>du</strong> jury <strong>de</strong> cette thèse :<br />

M. Jean-Paul LALLES <strong>de</strong> l'unité SENAH <strong>de</strong> l'INRA <strong>de</strong> R<strong>en</strong>nes <strong>de</strong> m'avoir fait l'honneur<br />

d'accepter la présid<strong>en</strong>ce <strong>du</strong> jury <strong>de</strong> cette thèse.<br />

MM. Enrique BLAS <strong>de</strong> l'unité d'Alim<strong>en</strong>tation Animale <strong>de</strong> l'Université Polytechnique <strong>de</strong><br />

Val<strong>en</strong>ce (Espagne), et Jean LE DIVIDICH <strong>de</strong> l'unité Système d'Elevage, Nutrition Animale et<br />

Humaine (SENAH) <strong>de</strong> l'INRA <strong>de</strong> R<strong>en</strong>nes, pour avoir accepté d'être rapporteurs <strong>de</strong> cette thèse.<br />

Je vous assure <strong>de</strong> ma profon<strong>de</strong> reconnaissance.<br />

Mmes Séverine BOULLIER <strong>de</strong> l'unité Interactions Hôtes - Ag<strong>en</strong>ts Pathogènes (IHAP) <strong>de</strong><br />

l'Ecole Nationale Vétérinaire <strong>de</strong> Toulouse (ENVT) et Anne BOURDILLON <strong>de</strong> Cybélia <strong>du</strong><br />

groupe Glon, pour avoir accepté <strong>de</strong> participer à ce jury.<br />

M. Thierry GIDENNE, directeur <strong>de</strong> cette thèse, pour m’avoir accueillie dans son<br />

laboratoire, pour avoir <strong>en</strong>cadré ces travaux et pour la confiance qu'il m'a témoignée au cours<br />

<strong>de</strong> ces 3 années.<br />

J’adresse mes sincères remerciem<strong>en</strong>ts à tous ceux qui ont contribué à la réalisation <strong>de</strong> ces<br />

travaux :<br />

Anne BOURDILLON, Sandrine VERDELHAN, Annick MOREL-SAIVES et Bertrand<br />

RENOUF <strong>de</strong> Cybélia <strong>du</strong> groupe Glon pour l'intérêt constant qu'ils ont porté aux travaux<br />

réalisés, pour leur confiance et leurs avis et conseils constructifs lors <strong>de</strong>s comités <strong>de</strong> thèse.<br />

Séverine BOULLIER et Alain MILON <strong>de</strong> l'unité IHAP <strong>de</strong> l'ENVT pour leur collaboration<br />

au cours <strong>de</strong> ces travaux, leur disponibilité et leurs conseils avisés. Un grand merci égalem<strong>en</strong>t à<br />

Christian TASCA, Cécile CAUBET et Cécile COUDERT pour leur ai<strong>de</strong> technique et leur<br />

sympathie.<br />

- 3 -


Isabelle LE HUËROU-LURON et Jean-Paul LALLES <strong>de</strong> l’unité SENAH <strong>de</strong> l’INRA <strong>de</strong><br />

R<strong>en</strong>nes pour leur accueil chaleureux au sein <strong>de</strong> leur équipe et pour le temps consacré à<br />

m'<strong>en</strong>seigner les rudim<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> l’analyse morphométrique et <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>zymologie. Un grand merci<br />

à Véronique ROME, Gérard SAVARY et Lucile BROTIER pour leur précieux appui dans<br />

l'appr<strong>en</strong>tissage <strong>de</strong> ces métho<strong>de</strong>s.<br />

Marie-Clau<strong>de</strong> NICOT et Marie-Luce CHEMIT <strong>de</strong> l'équipe Nutrition <strong>de</strong> la vache laitière et<br />

qualité <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> l’ENVT pour m'avoir initiée aux analyses d’ytterbium et d’aci<strong>de</strong>s gras, pour<br />

leur sourire et leur gran<strong>de</strong> disponibilité.<br />

Hervé REMIGNON <strong>du</strong> laboratoire <strong>de</strong> Zootechnie et Qualité <strong>de</strong>s Pro<strong>du</strong>its Animaux <strong>de</strong><br />

l’Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie <strong>de</strong> Toulouse, pour avoir cons<strong>en</strong>ti <strong>de</strong> m'accueillir<br />

<strong>du</strong>rant <strong>de</strong> longues heures au sein <strong>de</strong> son unité pour l'analyse d'images sur Visilog.<br />

J'exprime égalem<strong>en</strong>t toute ma reconnaissance à l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> l’équipe <strong>de</strong> la Station <strong>de</strong><br />

Recherches Cunicoles, sans qui ce travail n’aurait pu voir le jour :<br />

Viviane BATAILLER, pour son ai<strong>de</strong> administrative au cours <strong>de</strong> ces 3 années, mais aussi<br />

pour sa perpétuelle bi<strong>en</strong>veillance. Muriel SEGURA pour sa pati<strong>en</strong>ce et sa motivation à<br />

m'<strong>en</strong>seigner les notions ess<strong>en</strong>tielles <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong> laboratoire, pour son ai<strong>de</strong> chaleureuse et<br />

sa bonne humeur. Carole BANNELIER et Véronique TARTIE pour leur ai<strong>de</strong> amicale et<br />

technique, leurs conseils et leur disponibilité. Laur<strong>en</strong>ce FORTUN-LAMOTHE pour avoir<br />

suivi consci<strong>en</strong>cieusem<strong>en</strong>t l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> ce travail, et pour ses conseils éclairés. Laur<strong>en</strong>t<br />

CAUQUIL, Sylvie COMBES et Béatrice DARCHE pour les mom<strong>en</strong>ts partagés au cours <strong>de</strong><br />

ces trois années. André LAPANOUSE, Patrick AYMARD, Jean DE DAPPER et Jacques DE<br />

DAPPER pour leur appui technique à l’élevage. Michèle THEAU-CLEMENT pour son<br />

oreille att<strong>en</strong>tive, notamm<strong>en</strong>t lors <strong>de</strong> la "<strong>de</strong>rnière <strong>ligne</strong> droite". Andréa MICHELAN et Juan<br />

ORENGO pour leur participation plus qu'active à ce travail et leur bonne humeur. Aux<br />

stagiaires et thésards dont j'ai croisé le chemin, et le sourire : Alex, Kimsé, Sandrine, Miranda,<br />

Lisiane, Vinc<strong>en</strong>t, Nadia, Alexandre…<br />

Enfin, je voudrais remercier tout particulièrem<strong>en</strong>t ma petite famille pour son souti<strong>en</strong><br />

constant tout au long <strong>de</strong> mes étu<strong>de</strong>s. Promis, j'arrête !!!<br />

Mille mercis à mes amis d'<strong>en</strong>fance, <strong>de</strong> cheval, <strong>de</strong> soirées, <strong>de</strong> voyages, <strong>de</strong> bala<strong>de</strong>s,<br />

d'école… pour leur réconfort.<br />

A Doudou…<br />

- 4 -


PUBLICATIONS ET COMMUNICATIONS SE RAPPORTANT A LA THESE<br />

PUBLICATIONS DANS DES REVUES A COMITE DE LECTURE<br />

GALLOIS M., GIDENNE T., FORTUN-LAMOTHE L., LE HUËROU-LURON I., LALLES J.P., 2005.<br />

An early stimulation of solid feed intake slightly influ<strong>en</strong>ces the morphological gut<br />

maturation in the rabbit. Reprod Nutr Dev, 45 (1) : 109-122.<br />

GALLOIS M., LE HUËROU-LURON I., FORTUN-LAMOTHE L., LALLES J.P., GIDENNE T.<br />

Adaptability of the digestive function to an early stimulation of the solid feed intake in the<br />

young rabbit. I. Digestive pot<strong>en</strong>tial: small intestinal <strong>en</strong>zymatic and cæcal microbial<br />

activities. (Soumis à J Anim Sci).<br />

GALLOIS M., FORTUN-LAMOTHE L., MICHELAN A., GIDENNE T. Adaptability of the<br />

digestive function to an early stimulation of the solid feed intake in the young rabbit. II.<br />

Digestive capacities: nutri<strong>en</strong>t digestion in the small intestine and in the whole digestive tract.<br />

(Soumis à J Anim Sci).<br />

COMMUNICATIONS DANS DES CONGRES<br />

Communications orales<br />

GALLOIS M., BOULLIER S., MILON A., GIDENNE T., 2005. Age au sevrage et s<strong>en</strong>sibilité à<br />

une infection expérim<strong>en</strong>tale par une souche d'E. coli O103. In : 11 èmes Journées <strong>de</strong> la<br />

Recherche Cunicole, 29-30 novembre, Paris, France, 1 : 249-252.<br />

GALLOIS M., GIDENNE T., FORTUN-LAMOTHE L., LE HUËROU-LURON I., LALLES J.P., 2004.<br />

Weaning age and <strong>de</strong>velopm<strong>en</strong>t of the small intestinal mucosa in the young rabbit. In : 8 th<br />

World Rabbit Congress, 7-10 septembre, Puebla, Mexique : 1079-1085.<br />

GALLOIS M., GIDENNE T., FORTUN-LAMOTHE L., SEGURA M., 2004. Enzymatic profile in<br />

the small intestinal mucosa of the young rabbit weaned at 21 or 35 days of age. In : 4 th<br />

European Meeting COST Action 848, 24-26 juin, Madrid, Espagne, 1 : 18-19.<br />

- 5 -


GALLOIS M., GIDENNE T., FORTUN-LAMOTHE L., 2003. Sevrage précoce <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x :<br />

conséqu<strong>en</strong>ces sur le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’appareil digestif <strong>en</strong> relation avec les performances<br />

zootechniques. In : 10 èmes Journées <strong>de</strong> la Recherche Cunicole, 19-20 novembre, Paris, France,<br />

1 : 127-130.<br />

GALLOIS M., GIDENNE T., FORTUN-LAMOTHE L., 2003. Digestive <strong>de</strong>velopm<strong>en</strong>t in the<br />

young rabbit: impact of a weaning at 21d. 3 rd European Meeting COST Action 848, 25-27<br />

septembre, Prague, République Tchèque, 1 : 15.<br />

Poster<br />

GALLOIS M., GIDENNE T., LE HUËROU-LURON I., LALLES J.P., 2005. Réponse<br />

fonctionnelle <strong>de</strong> la muqueuse digestive à un sevrage précoce chez le <strong>lapereau</strong>. In : 1 ères<br />

Journées d'Animation Sci<strong>en</strong>tifique <strong>du</strong> Départem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Physiologie Animale et Systèmes<br />

d'Elevage, INRA, 15-16 mars, Tours, France, 1 : 130.<br />

- 6 -


TABLE DES MATIERES<br />

LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................................12<br />

LISTE DES FIGURES............................................................................................................................14<br />

LISTE DES PHOTOS.............................................................................................................................17<br />

LISTE DES ANNEXES...........................................................................................................................17<br />

LISTE DES ABBREVIATIONS...............................................................................................................18<br />

INTRODUCTION GENERALE .......................................................................................... 19<br />

ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE ............................................................................................ 23<br />

INTRODUCTION..................................................................................................................................25<br />

CHAPITRE 1 - L'APPAREIL DIGESTIF : DUALITE DE FONCTIONS.....................................................27<br />

I. UN ENSEMBLE DE COMPARTIMENTS : DIGESTION ET ABSORPTION DE<br />

NUTRIMENTS, ET LUTTE CONTRE LES AGENTS INDESIRABLES...................................................27<br />

I.A. Organisation générale ...........................................................................................................................................27<br />

I.B. Structure histologique ...........................................................................................................................................28<br />

II. LA FONCTION DE DIGESTION............................................................................................................29<br />

II.A. De la préh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts à la déglutition <strong>du</strong> bol alim<strong>en</strong>taire .......................................................................29<br />

II.A.1. Le lapin : un herbivore .................................................................................................................................29<br />

II.A.2. Une cavité buccale spécifique <strong>de</strong>s Lagomorphes .........................................................................................30<br />

II.B. La digestion gastrique..........................................................................................................................................31<br />

II.B.1. Une muqueuse gastrique <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t sécrétante ..........................................................................................31<br />

II.B.2. Un début <strong>de</strong> digestion protéique et lipidique ................................................................................................32<br />

II.B.3. Un brassage avant transfert vers l'intestin grêle............................................................................................33<br />

II.C. L'intestin grêle : site majeur <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> digestion et d'absorption..........................................................34<br />

II.C.1. Une augm<strong>en</strong>tation considérable <strong>de</strong> la surface d'échange ..............................................................................34<br />

II.C.2. Des glan<strong>de</strong>s associées participant activem<strong>en</strong>t à la digestion.........................................................................36<br />

II.C.3. Neutralisation <strong>du</strong> chyme gastrique ...............................................................................................................37<br />

II.C.4. Fonction digestive ........................................................................................................................................37<br />

II.C.5. Transfert <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u luminal vers le cæcum ................................................................................................40<br />

II.D. Le cæcum : une ai<strong>de</strong> microbi<strong>en</strong>ne pour la digestion <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t.........................................................................41<br />

II.D.1. Un réservoir volumineux..............................................................................................................................41<br />

II.D.2. Une flore particulière chez le lapin...............................................................................................................42<br />

II.D.3. Action <strong>de</strong> la microflore sur la physiologie <strong>nutritionnel</strong>le <strong>de</strong> l'hôte...............................................................45<br />

II.D.4. Temps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts dans le cæcum...........................................................................................48<br />

II.E. Le côlon : formation <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> feces ........................................................................................................48<br />

II.E.1. Une essoreuse et un lubrifiant <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal ..........................................................................................48<br />

II.E.2. Cæcotrophes et fèces <strong>du</strong>res...........................................................................................................................49<br />

II.F. Efficacité digestive...............................................................................................................................................51<br />

III. LA FONCTION DE DEFENSE CONTRE LES AGENTS INDESIRABLES........................................52<br />

III.A. Des moy<strong>en</strong>s non spécifiques ..............................................................................................................................52<br />

III.A.1. La flore résid<strong>en</strong>te ........................................................................................................................................52<br />

III.A.2. Barrières physiques et chimiques................................................................................................................53<br />

III.B. Des moy<strong>en</strong>s immunitaires spécifiques................................................................................................................53<br />

III.B.1. Le tissu lymphoï<strong>de</strong> associé à l'intestin (GALT) : structure..........................................................................54<br />

III.B.2. Réponse immunitaire intestinale : rôle <strong>de</strong>s IgA...........................................................................................55<br />

III.B.3. Tolérance orale............................................................................................................................................57<br />

IV. L’ECOSYSTEME INTESTINAL : UN EQUILIBRE DYNAMIQUE ET FRAGILE............................58<br />

- 7 -


CHAPITRE 2 - LE SEVRAGE DU LAPEREAU : VERS UN EQUILIBRE DES FONCTIONS<br />

INTESTINALES ....................................................................................................................................61<br />

I. CHANGEMENTS NUTRITIONNELS AUTOUR DU SEVRAGE ..........................................................61<br />

I.A. Modalités <strong>de</strong> réalisation ........................................................................................................................................61<br />

I.B. Changem<strong>en</strong>t d'alim<strong>en</strong>tation : <strong>du</strong> lait maternel à l'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> végétal...............................................................62<br />

I.B.1. Du lait <strong>de</strong> lapine….........................................................................................................................................62<br />

I.B.2. …à un alim<strong>en</strong>t granulé...................................................................................................................................64<br />

II. LES CHANGEMENTS STRUCTURAUX ET FONCTIONNELS DE L'APPAREIL DIGESTIF<br />

AUTOUR DU SEVRAGE.............................................................................................................................65<br />

II.A. Développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts digestifs................................................................................................................65<br />

II.A.1. Evolution post-natale....................................................................................................................................65<br />

II.A.2. Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation ...........................................................................................................................66<br />

II.B. Développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la muqueuse intestinale .........................................................................................................66<br />

II.B.1. Evolution post-natale....................................................................................................................................66<br />

II.B.2. Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation............................................................................................................................67<br />

II.C. Développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s sécrétions <strong>en</strong>dogènes ...........................................................................................................68<br />

II.C.1. Enzymes gastriques ......................................................................................................................................68<br />

II.C.2. Enzymes pancréatiques.................................................................................................................................68<br />

II.C.3. Enzymes <strong>de</strong> la muqueuse intestinale ............................................................................................................69<br />

II.D. Colonisation microbi<strong>en</strong>ne....................................................................................................................................70<br />

II.D.1. Evolution post-natale....................................................................................................................................70<br />

II.D.2. Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation ...........................................................................................................................71<br />

III. D'UNE IMMUNITE PASSIVE, VIA LA LAPINE, A UNE IMMUNITE ACTIVE DU<br />

LAPEREAU...................................................................................................................................................72<br />

III.A. Immunité passive transmise par la mère.............................................................................................................72<br />

III.B. Développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'immunité active..................................................................................................................72<br />

IV. LE SEVRAGE : UNE TRANSITION NON MAITRISEE EN ELEVAGE CUNICOLE.......................74<br />

IV.A. Une situation sanitaire instable <strong>en</strong> France ..........................................................................................................74<br />

IV.A.1. Fréqu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s affections <strong>du</strong> système digestif .............................................................................................74<br />

IV.A.2. Complexité <strong>de</strong> l'étio-pathogénie <strong>de</strong>s affections <strong>du</strong> système digestif ...........................................................74<br />

IV.A.3. Revue <strong>de</strong>s principales maladies digestives..................................................................................................75<br />

IV.A.4. Un exemple d'ag<strong>en</strong>t infectieux : les Escherichia coli <strong>en</strong>téropathogènes.....................................................76<br />

IV.B. Voies d'amélioration <strong>de</strong> la transition autour <strong>du</strong> sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x...............................................................79<br />

IV.B.1. Prophylaxies sanitaire et médicale, traitem<strong>en</strong>ts...........................................................................................79<br />

IV.B.2. Adapter l'alim<strong>en</strong>tation <strong>du</strong> jeune ..................................................................................................................80<br />

CONCLUSIONS ET OBJECTIFS DE CE TRAVAIL DE THESE ...............................................................87<br />

ETUDE EXPERIMENTALE................................................................................................ 91<br />

CHAPITRE 1 - LE STATUT NUTRITIONNEL DU LAPEREAU, VIA LA MODULATION DE L'AGE<br />

AU SEVRAGE, INFLUENCE-T-IL LE DEVELOPPEMENT DE LA FONCTION DE DIGESTION ? .............93<br />

I. OBJECTIFS ET CHOIX DU MODELE ....................................................................................................93<br />

I.A. Objectifs................................................................................................................................................................93<br />

I.B. Choix <strong>du</strong> modèle ...................................................................................................................................................93<br />

II. MOYENS EXPERIMENTAUX GENERAUX.........................................................................................94<br />

II.A. Schémas éxpérim<strong>en</strong>taux ......................................................................................................................................94<br />

II.B. Animaux, logem<strong>en</strong>t et alim<strong>en</strong>tation .....................................................................................................................96<br />

II.B.1. Animaux et logem<strong>en</strong>t ...................................................................................................................................96<br />

II.B.2. Alim<strong>en</strong>tation.................................................................................................................................................98<br />

II.C. Contrôle <strong>de</strong> l'ingestion et <strong>de</strong> la croissance .........................................................................................................100<br />

II.D. Mesures et prélèvem<strong>en</strong>ts réalisés au cours <strong>de</strong>s abattages...................................................................................100<br />

II.D.1. Choix <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x abattus et <strong>de</strong> l'heure d'abattage ..................................................................................100<br />

II.D.2. Mesures et prélèvem<strong>en</strong>ts réalisés ...............................................................................................................100<br />

III. LES PERFORMANCES ZOOTECHNIQUES SONT AFFECTEES PAR L'AGE AU SEVRAGE.....102<br />

III.A. Analyse <strong>de</strong>s données ........................................................................................................................................102<br />

III.B. Résultats : Poids et vitesses <strong>de</strong> croissance ........................................................................................................103<br />

III.C. Résultats : Ingestions d'alim<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> lait..........................................................................................................104<br />

III.C.1. Evolution <strong>de</strong>s profils d'ingestion lait / alim<strong>en</strong>t granulé .............................................................................104<br />

III.C.2. Evolution <strong>de</strong> l'ingestion <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> 21-35 jours................................................106<br />

III.D. Discussion ........................................................................................................................................................108<br />

- 8 -


IV. LE DEVELOPPEMENT STRUCTURAL DE L'APPAREIL DIGESTIF EST PEU INFLUENCE<br />

PAR L'AGE AU SEVRAGE .......................................................................................................................109<br />

IV.A. Evolution anatomique <strong>de</strong> l'appareil digestif <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage....................................................109<br />

IV.A.1. Analyse <strong>de</strong>s données.................................................................................................................................109<br />

IV.A.2. Résultats : Poids <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs et <strong>de</strong> leurs cont<strong>en</strong>us...................................................109<br />

IV.A.3. Résultats : Longueur <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs.............................................................................113<br />

IV.A.4. Discussion.................................................................................................................................................114<br />

IV.B. Evolution histologique <strong>de</strong> l'intestin grêle <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage........................................................115<br />

IV.B.1. Métho<strong>de</strong> ....................................................................................................................................................115<br />

IV.B.2. Résultats : Evolution morphométrique <strong>de</strong>s villosités et <strong>de</strong>s cryptes intestinales.......................................116<br />

IV.B.3. Discussion.................................................................................................................................................120<br />

V. LES CAPACITES DE DIGESTION DES LAPEREAUX SONT MODULABLES EN<br />

FONCTION DE L'AGE AU SEVRAGE.....................................................................................................123<br />

V.A. Développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> pot<strong>en</strong>tiel <strong>en</strong>zymatique <strong>en</strong>dogène.........................................................................................123<br />

V.A.1. Métho<strong>de</strong>s....................................................................................................................................................123<br />

V.A.2. Résultats : Evolution <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> l'intestin grêle.............................................................125<br />

V.A.3. Résultats : Un milieu d'action <strong>de</strong> l'équipem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>zymatique différ<strong>en</strong>t, évolution <strong>du</strong> pH stomacal <strong>en</strong><br />

fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage...................................................................................................................................132<br />

V.A.4. Discussion..................................................................................................................................................132<br />

V.B. Développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> pot<strong>en</strong>tiel <strong>en</strong>zymatique bactéri<strong>en</strong> et <strong>de</strong> l'activité ferm<strong>en</strong>taire dans le cæcum .......................136<br />

V.B.1. Métho<strong>de</strong>s....................................................................................................................................................136<br />

V.B.2. Résultats : Evolution <strong>de</strong>s activités fibrolytiques bactéri<strong>en</strong>nes ....................................................................137<br />

V.B.3. Résultats : Evolution <strong>de</strong>s activités ferm<strong>en</strong>taires cæcales............................................................................139<br />

V.B.4. Discussion ..................................................................................................................................................142<br />

V.C. Evaluation <strong>de</strong> l'efficacité <strong>de</strong> la digestion : digestibilités iléale et fécale ............................................................144<br />

V.C.1. Métho<strong>de</strong>s....................................................................................................................................................144<br />

V.C.2. Résultats : Digestibilité iléale <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t à 28 et à 42 jours .....................................................................149<br />

V.C.3. Résultats : Digestibilité fécale <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 24 et 28 jours, et <strong>en</strong>tre 38 et 42 jours.............................150<br />

V.C.4. Discussion <strong>de</strong>s aspects méthodologiques ...................................................................................................154<br />

V.D. Evaluation <strong>de</strong> l'efficacité <strong>de</strong> la digestion : bilans digestifs ................................................................................156<br />

V.D.1. Métho<strong>de</strong>s....................................................................................................................................................156<br />

V.D.2. Résultats : Bilan digestif au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> 24-28 jours......................................................................156<br />

V.D.3. Résultats : Bilan digestif au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> 38-42 jours......................................................................159<br />

V.D.4. Discussion : Efficacité <strong>de</strong> la digestion <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage......................................................161<br />

CHAPITRE 2 - LE STATUT NUTRITIONNEL DU LAPEREAU, VIA LA MODULATION DE L'AGE<br />

AU SEVRAGE, INFLUENCE-T-IL SA SENSIBILITE A UNE INFECTION EXPERIMENTALE PAR<br />

UNE SOUCHE ENTEROPATHOGENE D'E. COLI ?..............................................................................165<br />

I. OBJECTIFS ET CHOIX DU MODELE ..................................................................................................165<br />

I.A. Objectifs..............................................................................................................................................................165<br />

I.B. Choix <strong>du</strong> modèle .................................................................................................................................................165<br />

II. MOYENS EXPERIMENTAUX .............................................................................................................166<br />

II.A. Schéma expérim<strong>en</strong>tal.........................................................................................................................................166<br />

II.B. Animaux, logem<strong>en</strong>t et alim<strong>en</strong>tation ...................................................................................................................167<br />

II.B.1. Animaux et logem<strong>en</strong>t .................................................................................................................................167<br />

II.B.2. Alim<strong>en</strong>tation...............................................................................................................................................168<br />

II.C. Inoculations expérim<strong>en</strong>tales...............................................................................................................................169<br />

II.C.1. Description <strong>de</strong>s souches bactéri<strong>en</strong>nes.........................................................................................................169<br />

II.C.2. Préparation <strong>de</strong> l'inoculum ...........................................................................................................................169<br />

II.C.3. Inoculations ................................................................................................................................................169<br />

II.D. Suivi sanitaire ....................................................................................................................................................170<br />

II.D.1. Exam<strong>en</strong>s cliniques......................................................................................................................................170<br />

II.D.2. Autopsies....................................................................................................................................................170<br />

II.E. Evaluation <strong>de</strong>s performances .............................................................................................................................170<br />

II.F. Suivis bactériologiques et sérologiques..............................................................................................................171<br />

II.F.1. Bactériologies cæcales et fécales ................................................................................................................171<br />

II.F.2. Sérologies ...................................................................................................................................................172<br />

II.G. Analyse <strong>de</strong>s données..........................................................................................................................................173<br />

III. DEROULEMENT GENERAL DE L'EXPERIMENTATION ..............................................................174<br />

III.A. Vérifications expérim<strong>en</strong>tales ............................................................................................................................174<br />

III.B. Contamination <strong>de</strong>s témoins...............................................................................................................................174<br />

- 9 -


IV. RESULTATS : LES LAPEREAUX ALLAITES SONT PROTEGES CONTRE LA<br />

COLIBACILLOSE MAIS N'ELIMINENT PAS L'AGENT PATHOGENE...............................................175<br />

IV.A. Symptômes et lésions <strong>de</strong> la colibacillose .........................................................................................................175<br />

IV.B. Analyses <strong>de</strong> morbidité et <strong>de</strong> mortalité ..............................................................................................................176<br />

IV.B.1. Evolution <strong>de</strong> la mortalité et <strong>de</strong> la morbidité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours..........................................177<br />

IV.B.2. Evolution <strong>de</strong> la mortalité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 42 jours ......................................................................178<br />

IV.C. Performances <strong>de</strong> croissance et d'ingestion........................................................................................................179<br />

IV.C.1. Evolution <strong>du</strong> poids et <strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> croissance.......................................................................................179<br />

IV.C.2. Evolution <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t .............................................................................................................182<br />

IV.D. Evolution <strong>de</strong> l'excrétion colibacillaire fécale....................................................................................................183<br />

IV.E. Développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la réponse immunitaire.......................................................................................................184<br />

V. DISCUSSION .........................................................................................................................................185<br />

V.A. Déroulem<strong>en</strong>t général <strong>de</strong> l'expérim<strong>en</strong>tation ........................................................................................................185<br />

V.B. S<strong>en</strong>sibilité à la colibacillose <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage.............................................................................186<br />

V.C. Le lait <strong>de</strong> lapine : un rôle fondam<strong>en</strong>tal dans la résistance <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à la colibacillose ?.............................187<br />

V.D. Substances bioactives <strong>du</strong> lait et mécanismes d'action possibles ........................................................................188<br />

CHAPITRE 3 - LE STATUT NUTRITIONNEL DU LAPEREAU, VIA L'INCORPORATION DE<br />

TRIGLYCERIDES A CHAINES MOYENNES DANS L'ALIMENT DE PERI-SEVRAGE, REDUIT-IL<br />

SA SENSIBILITE A LA COLIBACILLOSE ? .........................................................................................193<br />

I. OBJECTIFS ET CHOIX DU MODELE ..................................................................................................193<br />

I.A. Objectifs..............................................................................................................................................................193<br />

I.B. Choix <strong>du</strong> modèle .................................................................................................................................................194<br />

I.B.1. Supplém<strong>en</strong>tation alim<strong>en</strong>taire <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes................................................................194<br />

I.B.2. Age au sevrage.............................................................................................................................................195<br />

II. MOYENS EXPERIMENTAUX .............................................................................................................195<br />

II.A. Schéma expérim<strong>en</strong>tal.........................................................................................................................................195<br />

II.B. Animaux, logem<strong>en</strong>t et alim<strong>en</strong>tation ...................................................................................................................196<br />

II.B.1. Animaux et logem<strong>en</strong>t .................................................................................................................................196<br />

II.B.2. Alim<strong>en</strong>tation...............................................................................................................................................197<br />

II.C. Inoculations expérim<strong>en</strong>tales...............................................................................................................................198<br />

II.D. Suivi sanitaire ....................................................................................................................................................198<br />

II.E. Evaluation <strong>de</strong>s performances .............................................................................................................................198<br />

II.F. Mesures, prélèvem<strong>en</strong>ts et analyses effectués......................................................................................................198<br />

II.F.1. Bactériologies cæcales et fécales ................................................................................................................198<br />

II.F.2. Sérologies ...................................................................................................................................................199<br />

II.F.3. Digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts .................................................................................................199<br />

II.F.4. Evaluation <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts paramètres physiologiques à 36 jours ..................................................................199<br />

II.F.5. Analyse <strong>de</strong> la composition <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras <strong>de</strong>s échantillons.........................................................................200<br />

II.G. Mesures complém<strong>en</strong>taires mises <strong>en</strong> œuvre pour le contrôle <strong>de</strong> la contamination <strong>de</strong>s témoins ..........................200<br />

III. LES TRIGLYCERIDES A CHAINES MOYENNES NE PROLONGENT PAS LA<br />

PROTECTION CONFEREE PAR LE LAIT MATERNEL LORS D'UN CHALLENGE AVEC UNE<br />

SOUCHE EPEC...........................................................................................................................................201<br />

III.A. Déroulem<strong>en</strong>t général <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> et analyse <strong>de</strong>s données ...................................................................................201<br />

III.B. Résultats : S<strong>en</strong>sibilité à la colibacillose............................................................................................................202<br />

III.B.1. Evolution <strong>de</strong> la mortalité...........................................................................................................................202<br />

III.B.2. Evolution <strong>de</strong> la morbidité..........................................................................................................................204<br />

III.C. Résultats : Performances <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x............................................................................................................205<br />

III.C.1. Poids et croissance <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x..............................................................................................................205<br />

III.C.2. Ingestion d'alim<strong>en</strong>t ....................................................................................................................................207<br />

III.D. Résultats : Excrétion colibacillaire...................................................................................................................208<br />

III.E. Résultats : Réponse immunitaire.......................................................................................................................209<br />

III.F. Discussion.........................................................................................................................................................211<br />

IV. DISPONIBILITE DES ACIDES GRAS A CHAINES MOYENNES : INGESTION ET<br />

DEVENIR DANS LE TRACTUS DIGESTIF ET CONSEQUENCES PHYSIOLOGIQUES ...................213<br />

IV.A. Analyse <strong>de</strong>s données ........................................................................................................................................213<br />

IV.B. Résultats : Profil d'ingestion <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes....................................................................213<br />

IV.B.1. Composition <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine ...................................................................................................................213<br />

IV.B.2. Profil <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t .............................................................................................................214<br />

IV.B.3. Ingestion d'aci<strong>de</strong> caprylique par les <strong>lapereau</strong>x ..........................................................................................215<br />

IV.C. Résultats : Dev<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras dans le tractus digestif <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x........................................................217<br />

IV.C.1. Evolution <strong>du</strong> profil <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras dans l'estomac, puis l'iléon <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x témoins............................217<br />

IV.C.2. Dev<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes dans les cont<strong>en</strong>us <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés ou non................218<br />

IV.C.3. Conséqu<strong>en</strong>ces sur le <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir dans le tractus digestif <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras autres que les aci<strong>de</strong>s caprylique<br />

et caprique .............................................................................................................................................................220<br />

- 10 -


IV.D. Résultats : Conséqu<strong>en</strong>ces physiologiques <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> la souche<br />

d'E. coli inoculée à 28 jours .......................................................................................................................................222<br />

IV.D.1. Evaluation <strong>de</strong> la digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te..........................................................................................222<br />

IV.D.2. Evaluation <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts paramètres digestifs à 36 jours...........................................................................222<br />

IV.E. Discussion ........................................................................................................................................................224<br />

IV.E.1. Conséqu<strong>en</strong>ces physiologiques <strong>de</strong> l'infection par E. coli O103:H2 ............................................................224<br />

IV.E.2. Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes sur les désordres digestifs occasionnés par l'infection<br />

à E. coli O103:H2 ..................................................................................................................................................225<br />

DISCUSSION GENERALE................................................................................................ 229<br />

I. ASPECTS METHODOLOGIQUES ........................................................................................................231<br />

I.A. Choix <strong>de</strong>s modèles ..............................................................................................................................................232<br />

I.B. Choix <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s ............................................................................................................................................233<br />

II. EVOLUTION DU PROFIL D'INGESTION AUTOUR DU SEVRAGE ...............................................239<br />

III. STATUT NUTRITIONNEL ET MATURATION DE LA FONCTION DIGESTIVE .........................240<br />

III.A. Développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la digestion dans l'intestin grêle.........................................................................................240<br />

III.A.1. Evolution <strong>du</strong> pot<strong>en</strong>tiel digestif <strong>en</strong>dogène chez le jeune <strong>lapereau</strong> sevré à 35 jours ....................................240<br />

III.A.2. <strong>Statut</strong> <strong>nutritionnel</strong> et capacités digestives pré-cæcales..............................................................................244<br />

III.B. Développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la digestion dans le gros intestin ........................................................................................248<br />

III.B.1. Evolution <strong>du</strong> pot<strong>en</strong>tiel digestif microbi<strong>en</strong> chez le jeune............................................................................248<br />

III.B.2. <strong>Statut</strong> <strong>nutritionnel</strong> et capacités digestives microbi<strong>en</strong>nes ...........................................................................249<br />

III.C. Bilan <strong>de</strong> la digestion .........................................................................................................................................252<br />

IV. STATUT NUTRITIONNEL ET SENSIBILITE A UNE INFECTION EXPERIMENTALE PAR<br />

UNE SOUCHE ENTEROPATHOGENE D'E. COLI..................................................................................253<br />

IV.A. Symptomatologie et tableau lésionnel..............................................................................................................253<br />

IV.B. Age au sevrage et s<strong>en</strong>sibilité à la colibacillose.................................................................................................255<br />

IV.C. Incorporation <strong>de</strong> substances pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t antimicrobi<strong>en</strong>nes dans l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> péri-sevrage et s<strong>en</strong>sibilité<br />

à la colibacillose.........................................................................................................................................................257<br />

CONCLUSIONS & PERSPECTIVES............................................................................... 261<br />

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES........................................................................... 267<br />

ANNEXES............................................................................................................................. 287<br />

- 11 -


LISTE DES TABLEAUX<br />

Tableau 1 Taux d'incorporation habituels <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes matières premières <strong>en</strong> alim<strong>en</strong>tation cunicole............29<br />

Tableau 2 Recommandations <strong>nutritionnel</strong>les aux différ<strong>en</strong>tes catégories <strong>de</strong> lapins..............................................30<br />

Tableau 3 Sites d'action <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes <strong>en</strong>zymes impliquées dans la digestion <strong>de</strong>s protéines et <strong>de</strong>s pepti<strong>de</strong>s<br />

dans l'intestin grêle.................................................................................................................................................37<br />

Tableau 4 Flore cæcale id<strong>en</strong>tifiée chez le lapin...................................................................................................43<br />

Tableau 5 Caractéristiques <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes classes <strong>de</strong> fibres <strong>de</strong> la paroi végétale ...............................................46<br />

Tableau 6 Composition <strong>de</strong>s crottes <strong>du</strong>res et cæcotrophes <strong>du</strong> lapin .....................................................................49<br />

Tableau 7 Valeurs <strong>de</strong> digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts constituants <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts <strong>du</strong> lapin...............51<br />

Tableau 8 Composition chimique <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine .............................................................................................62<br />

Tableau 9 Composition <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine......................................................................................63<br />

Tableau 10 Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la mo<strong>du</strong>lation <strong>du</strong> niveau d'ingestion d’alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> avant sevrage sur la<br />

croissance et la santé <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x .......................................................................................................................82<br />

Tableau 11 Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la mo<strong>du</strong>lation <strong>de</strong> la composition <strong>de</strong> l’alim<strong>en</strong>t sur la croissance et la santé <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x................................................................................................................................................................84<br />

Tableau 12 Analyses chimiques effectuées sur les alim<strong>en</strong>ts ...............................................................................98<br />

Tableau 13 Ingrédi<strong>en</strong>ts et composition chimique <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts distribués aux <strong>lapereau</strong>x dans les étu<strong>de</strong>s 1 et<br />

2 .............................................................................................................................................................................99<br />

Tableau 14 Composition chimique <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine ...........................................................................................99<br />

Tableau 15 Prélèvem<strong>en</strong>ts intestinaux effectués au cours <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s 1 et 2 .......................................................101<br />

Tableau 16 Evolution <strong>du</strong> poids vif <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage ...........................................103<br />

Tableau 17 Evolution <strong>du</strong> gain moy<strong>en</strong> quotidi<strong>en</strong> <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage ......................104<br />

Tableau 18 Caractéristiques <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u et <strong>de</strong> la muqueuse <strong>de</strong> l'intestin grêle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong><br />

l'âge au sevrage ....................................................................................................................................................125<br />

Tableau 19 Evolution <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage...140<br />

Tableau 20 Digestibilité iléale <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé à 28 et à 42 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x..............................................................................................................................................................149<br />

Tableau 21 Caractéristiques <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s d'évaluation <strong>de</strong> la digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te pour<br />

la pério<strong>de</strong> 24-28 jours, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x.................................................................150<br />

Tableau 22 Digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts composants <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé <strong>de</strong> 24 à 28 jours <strong>en</strong><br />

fonction <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> utilisée et <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x...................................................................151<br />

Tableau 23 Caractéristiques <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> employée pour corriger la digestibilité <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé <strong>en</strong><br />

fonction <strong>de</strong> la digestibilité supposée <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine..........................................................................................152<br />

Tableau 24 Digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé <strong>de</strong> 24 à 28 jours par la métho<strong>de</strong> décalée selon<br />

la digestibilité supposée <strong>du</strong> lait et <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x................................................152<br />

Tableau 25 Caractéristiques <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s d'évaluation <strong>de</strong> la digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te pour<br />

la pério<strong>de</strong> 38-42 jours, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x.................................................................153<br />

Tableau 26 Digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong> l’alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 38 à 42 jours selon la métho<strong>de</strong> utilisée et <strong>en</strong><br />

fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x...........................................................................................................153<br />

Tableau 27 Id<strong>en</strong>tification <strong>de</strong>s lots, séqu<strong>en</strong>ces d'inoculations réalisées et nombre <strong>de</strong> portées <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 3 ........167<br />

Tableau 28 Ingrédi<strong>en</strong>ts et composition chimique <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t distribué aux <strong>lapereau</strong>x dans l’étu<strong>de</strong> 3 .............168<br />

- 12 -


Tableau 29 Souches bactéri<strong>en</strong>nes utilisées dans l’étu<strong>de</strong> 3 ................................................................................169<br />

Tableau 30 Conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong>s inoculums bactéri<strong>en</strong>s utilisés dans l’étu<strong>de</strong> 3 ...................................................174<br />

Tableau 31 Principales lésions observées au cours <strong>de</strong>s autopsies <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x morts <strong>de</strong> colibacillose............175<br />

Tableau 32 Evolution <strong>du</strong> poids vif <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à 28 jours et <strong>de</strong><br />

l'âge au sevrage ....................................................................................................................................................180<br />

Tableau 33 Evolution <strong>du</strong> gain moy<strong>en</strong> quotidi<strong>en</strong> <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à<br />

28 jours et <strong>de</strong> l'âge au sevrage..............................................................................................................................180<br />

Tableau 34 Evolution <strong>de</strong> la croissance relative journalière <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli<br />

inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'âge au sevrage.............................................................................................................181<br />

Tableau 35 Evolution <strong>de</strong> l’ingestion d'alim<strong>en</strong>t par les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à<br />

28 jours et <strong>de</strong> l'âge au sevrage..............................................................................................................................183<br />

Tableau 36 Comptage colibacillaire cæcal à 63 jours <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours par la souche d'E.<br />

coli <strong>en</strong>téropathogène E22 <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x ............................................................184<br />

Tableau 37 Explications plausibles <strong>de</strong> la propagation rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'ag<strong>en</strong>t pathogène aux <strong>lapereau</strong>x témoins .....186<br />

Tableau 38 Ingrédi<strong>en</strong>ts et composition chimique <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts distribués aux <strong>lapereau</strong>x dans l’étu<strong>de</strong> 4 ..........197<br />

Tableau 39 Evolution <strong>de</strong> la croissance relative journalière <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli<br />

inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t ...................................................................................206<br />

Tableau 40 Pourc<strong>en</strong>tage <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x prés<strong>en</strong>tant une séroconversion vis-à-vis <strong>du</strong> LPS O103 aux différ<strong>en</strong>ts<br />

âges <strong>de</strong> prélèvem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t.................................................................210<br />

Tableau 41 Répartition <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x selon leur statut immunitaire et la manifestation <strong>de</strong> signes<br />

cliniques antérieurem<strong>en</strong>t à la réalisation <strong>de</strong> la sérologie, et <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t......210<br />

Tableau 42 Composition moy<strong>en</strong>ne <strong>du</strong> lait <strong>de</strong>s lapines <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 4 ...................................................................214<br />

Tableau 43 Evolution <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras totaux, <strong>de</strong>puis l'alim<strong>en</strong>t jusqu'à l'iléon <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

non infectés, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t..............................................................................217<br />

Tableau 44 Conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u stomacal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à 36<br />

jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t ....................219<br />

Tableau 45 Conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u iléal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à 36 jours <strong>en</strong><br />

fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t ..................................220<br />

Tableau 46 Profil <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts aci<strong>de</strong>s gras <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u stomacal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à 36 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la<br />

souche d'E. coli inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t (sauf C8:0 et C10:0) .......................221<br />

Tableau 47 Profil <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts aci<strong>de</strong>s gras <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u iléal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à 36 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la<br />

souche d'E. coli inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t (sauf C8:0 et C10:0) .......................221<br />

Tableau 48 Digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> 38 à 42 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'huile incorporée<br />

dans l'alim<strong>en</strong>t par les <strong>lapereau</strong>x non infectés T....................................................................................................222<br />

Tableau 49 Détermination <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts paramètres <strong>de</strong>s cont<strong>en</strong>us stomacaux, iléaux et cæcaux à 36 jours <strong>en</strong><br />

fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x ...........223<br />

Tableau 50 Détermination <strong>de</strong>s activités bactéri<strong>en</strong>nes cæcales à 36 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli<br />

inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x ............................................................223<br />

Tableau 51 Pertin<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s utilisées selon les objectifs fixés : avantages et limites ..........................236<br />

- 13 -


LISTE DES FIGURES<br />

Figure 1 Représ<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs <strong>du</strong> lapin <strong>en</strong> croissance ..............................................27<br />

Figure 2 Structure histologique <strong>de</strong> la paroi digestive (coupe transversale)..........................................................28<br />

Figure 3 D<strong>en</strong>ts perman<strong>en</strong>tes gauches, <strong>en</strong> place....................................................................................................31<br />

Figure 4 Face viscérale et muqueuse gastrique <strong>de</strong> l'estomac <strong>du</strong> lapin..................................................................32<br />

Figure 5 Systèmes d'amplification <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> la muqueuse intestinale .......................................................34<br />

Figure 6 Schéma <strong>de</strong> l'organisation histologique <strong>de</strong>s villosités et cryptes intestinales..........................................35<br />

Figure 7 Conformation externe <strong>du</strong> cæcum <strong>de</strong> lapin .............................................................................................41<br />

Figure 8 Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> dosage <strong>de</strong>s fibres végétales et nature <strong>du</strong> rési<strong>du</strong> d'analyse.................................................46<br />

Figure 9 Représ<strong>en</strong>tation schématique <strong>du</strong> côlon <strong>du</strong> lapin......................................................................................48<br />

Figure 10 Représ<strong>en</strong>tation schématique <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes structures lymphoï<strong>de</strong>s organisées associées à<br />

l'appareil digestif....................................................................................................................................................54<br />

Figure 11 Structure d'une IgA sécrétoire humaine ..............................................................................................56<br />

Figure 12 Représ<strong>en</strong>tation schématique <strong>de</strong>s interactions alim<strong>en</strong>t/hôte/flore au sein <strong>de</strong> l'écosystème intestinal....58<br />

Figure 13 Comparaison <strong>de</strong> la composition chimique moy<strong>en</strong>ne <strong>du</strong> lait maternel et <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé <strong>de</strong>s<br />

lapines ....................................................................................................................................................................64<br />

Figure 14 Evolution <strong>du</strong> poids frais et <strong>de</strong> la longueur <strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts digestifs chez le lapin <strong>en</strong>tre 3 et 11<br />

semaines d'âge........................................................................................................................................................65<br />

Figure 15 Structure <strong>de</strong>s Escherichia coli .............................................................................................................77<br />

Figure 16 Stratégies <strong>de</strong> lutte contre les maladies digestives <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> après sevrage ......................................80<br />

Figure 17 Complexité <strong>de</strong>s interactions possibles <strong>en</strong>tre les modifications <strong>de</strong> statut <strong>nutritionnel</strong> au sevrage,<br />

l'hôte et la flore microbi<strong>en</strong>ne au sein <strong>du</strong> tractus digestif ........................................................................................88<br />

Figure 18 Schéma expérim<strong>en</strong>tal <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 1........................................................................................................95<br />

Figure 19 Schéma expérim<strong>en</strong>tal <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 2........................................................................................................95<br />

Figure 20 Effectifs et mouvem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x dans l'étu<strong>de</strong> 2 ..........................................................................97<br />

Figure 21 Mesures effectuées dans l'appareil digestif au cours <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 1 ......................................................101<br />

Figure 22 Ingestion hebdomadaire par les <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé et <strong>du</strong> lait maternel <strong>de</strong> 14 à 49 jours,<br />

<strong>en</strong> frais et <strong>en</strong> matière sèche, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage (Etu<strong>de</strong> 1)................................................................104<br />

Figure 23 Ingestion quotidi<strong>en</strong>ne par les <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé et <strong>du</strong> lait maternel au cours <strong>de</strong> la<br />

pério<strong>de</strong> 21-28 jours, <strong>en</strong> frais et <strong>en</strong> matière sèche, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage (Etu<strong>de</strong> 2)...............................105<br />

Figure 24 Ingestion quotidi<strong>en</strong>ne par les <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé et <strong>du</strong> lait maternel au cours <strong>de</strong> la<br />

pério<strong>de</strong> 35-42 jours, <strong>en</strong> frais et <strong>en</strong> matière sèche, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage (Etu<strong>de</strong> 2)...............................106<br />

Figure 25 Ingestion <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts par les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>tre 21 et 35 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage ........107<br />

Figure 26 Evolution <strong>du</strong> poids frais absolu et relatif <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong><br />

fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage .................................................................................................................................110<br />

Figure 27 Evolution <strong>du</strong> poids frais absolu et relatif <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage ............................................................................................................112<br />

Figure 28 Evolution <strong>de</strong>s longueurs <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au<br />

sevrage .................................................................................................................................................................113<br />

Figure 29 Mesures morphologiques effectuées sur les villosités et les cryptes intestinales <strong>de</strong> la muqueuse <strong>de</strong><br />

l'intestin grêle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x ................................................................................................................................115<br />

- 14 -


Figure 30 Evolution <strong>de</strong>s hauteurs <strong>de</strong> villosités et profon<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> cryptes le long <strong>de</strong> l'intestin grêle <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage ............................................................................................................117<br />

Figure 31 Evolution <strong>du</strong> ratio hauteur / base <strong>de</strong>s villosités le long <strong>de</strong> l'intestin grêle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction<br />

<strong>de</strong> l'âge au sevrage ...............................................................................................................................................118<br />

Figure 32 Evolution <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong>s villosités et <strong>de</strong>s cryptes le long <strong>de</strong> l'intestin grêle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong><br />

fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage .................................................................................................................................119<br />

Figure 33 Evolution <strong>de</strong>s activités relatives <strong>de</strong> l'amylase, <strong>de</strong> la lipase et <strong>de</strong> la trypsine dans le cont<strong>en</strong>u<br />

intestinal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage......................................................................................126<br />

Figure 34 Evolution <strong>de</strong>s activités totales <strong>de</strong> l'amylase, <strong>de</strong> la lipase et <strong>de</strong> la trypsine dans le cont<strong>en</strong>u intestinal<br />

<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage .....................................................................................................127<br />

Figure 35 Evolution <strong>de</strong>s activités relatives <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la muqueuse intestinale <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong><br />

fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage.................................................................................................................................128<br />

Figure 36 Evolution <strong>de</strong>s activités spécifiques <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la muqueuse intestinale <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong><br />

fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage.................................................................................................................................129<br />

Figure 37 Evolution <strong>de</strong>s activités totales <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong>s muqueuses <strong>du</strong>odénale et jéjunale <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

<strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage............................................................................................................................131<br />

Figure 38 Evolution <strong>du</strong> pH stomacal, fundique et antral, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x..........132<br />

Figure 39 Activités <strong>en</strong>zymatiques bactéri<strong>en</strong>nes dans le cont<strong>en</strong>u cæcal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au<br />

sevrage .................................................................................................................................................................138<br />

Figure 40 Evolution <strong>de</strong>s proportions molaires <strong>de</strong> l'acétate, <strong>du</strong> propionate et <strong>du</strong> butyrate <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal<br />

<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage .....................................................................................................141<br />

Figure 41 Evolution <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> ammoniaque et <strong>du</strong> pH <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong><br />

fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage .................................................................................................................................142<br />

Figure 42 Profils d'ingestion d'alim<strong>en</strong>t et d'excrétion <strong>de</strong> fèces par les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong><br />

d'étu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> l’âge au sevrage...............................................................................................................................146<br />

Figure 43 Bilan quotidi<strong>en</strong> <strong>de</strong> la "digestibilité" <strong>de</strong> la matière sèche <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong><br />

d'étu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x.........................................................................................................147<br />

Figure 44 Bilan quotidi<strong>en</strong> <strong>de</strong> la "digestibilité" <strong>de</strong> la matière sèche <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong><br />

d'étu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x, <strong>en</strong> décalant d'une journée la pério<strong>de</strong> d'ingestion ...........................148<br />

Figure 45 Bilan à 28 jours <strong>de</strong>s matières ingérées, digérées ou non dans l'iléon par les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction<br />

<strong>de</strong> l'âge au sevrage ...............................................................................................................................................157<br />

Figure 46 Bilan total <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts ingérés et digestibles <strong>en</strong>tre 23 et 27 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au<br />

sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x...........................................................................................................................................158<br />

Figure 47 Bilan à 42 jours <strong>de</strong>s matières ingérées, digérées ou non dans l'iléon par les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction<br />

<strong>de</strong> l'âge au sevrage ...............................................................................................................................................159<br />

Figure 48 Bilan total <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts ingérés et digestibles <strong>en</strong>tre 37 et 41 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage<br />

<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x........................................................................................................................................................160<br />

Figure 49 Schéma expérim<strong>en</strong>tal <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 3......................................................................................................166<br />

Figure 50 Chronologie <strong>de</strong>s mesures effectuées dans l’étu<strong>de</strong> 3...........................................................................170<br />

Figure 51 Courbe <strong>de</strong> survie à la colibacillose <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours par la souche d'E. coli<br />

<strong>en</strong>téropathogène E22 <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage..........................................................................................177<br />

Figure 52 Evolution <strong>de</strong> la morbidité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours par la souche d'E. coli<br />

<strong>en</strong>téropathogène E22 <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage..........................................................................................178<br />

Figure 53 Courbe <strong>de</strong> survie à la colibacillose <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 42 jours par la souche d'E. coli<br />

<strong>en</strong>téropathogène E22 <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage..........................................................................................179<br />

Figure 54 Evolution <strong>du</strong> poids vif relatif <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x et <strong>du</strong> pourc<strong>en</strong>tage d'animaux prés<strong>en</strong>tant <strong>de</strong>s signes<br />

cliniques <strong>de</strong> diarrhée selon le nombre <strong>de</strong> jours avant leur mort par colibacillose................................................182<br />

- 15 -


Figure 55 Evolution <strong>de</strong> l'excrétion colibacillaire <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours par la souche d'E. coli<br />

<strong>en</strong>téropathogène E22 <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage..........................................................................................183<br />

Figure 56 Sérologies indivi<strong>du</strong>elles <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours par la souche d'E. coli <strong>en</strong>téropathogène<br />

E22 <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage.....................................................................................................................185<br />

Figure 57 Schéma expérim<strong>en</strong>tal <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 4......................................................................................................196<br />

Figure 58 Taux <strong>de</strong> survie <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'huile<br />

incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t .....................................................................................................................................203<br />

Figure 59 Pro<strong>du</strong>ction laitière <strong>de</strong>s lapines <strong>en</strong>tre 28 et 35 jours et taux <strong>de</strong> survie à la colibacillose <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours par la souche d'E. coli <strong>en</strong>téropathogène E22 .........................................................204<br />

Figure 60 Evolution <strong>de</strong> la morbidité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours par la souche E22 d'E. coli <strong>en</strong> fonction<br />

<strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t......................................................................................................................205<br />

Figure 61 Evolution <strong>du</strong> poids vif <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à 28 jours............206<br />

Figure 62 Evolution <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t par les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à<br />

28 jours et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t ....................................................................................................207<br />

Figure 63 Excrétion colibacillaire fécale <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à 28 jours<br />

et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t ..................................................................................................................209<br />

Figure 64 Profil <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine...............................................................................................214<br />

Figure 65 Profil <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux alim<strong>en</strong>ts distribués aux <strong>lapereau</strong>x dans l'étu<strong>de</strong> 4 .............................215<br />

Figure 66 Ingestion d'aci<strong>de</strong> caprylique par les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à 28<br />

jours et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t .........................................................................................................216<br />

Figure 67 Evolution <strong>du</strong> profil <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras dans l'estomac et l'iléon <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x non infectés ..................218<br />

Figure 68 Nutrition <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> : vers un équilibre <strong>en</strong>tre l'alim<strong>en</strong>tation, l'hôte et la flore.................................237<br />

Figure 69 Influ<strong>en</strong>ce d'un sevrage précoce à 3 semaines sur le développem<strong>en</strong>t structural et fonctionnel <strong>de</strong> la<br />

muqueuse <strong>du</strong>odénale relativem<strong>en</strong>t à un sevrage <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce à 5 semaines.........................................................243<br />

Figure 70 Modifications quantitatives et qualitatives <strong>de</strong> la matière organique ingérée selon que les <strong>lapereau</strong>x<br />

sont sevrés ou allaités à 28 jours..........................................................................................................................244<br />

Figure 71 Evolution morphométrique <strong>de</strong>s villosités intestinales lors d'un sevrage à 5 semaines ......................247<br />

Figure 72 Hypo<strong>thèses</strong> concernant l'abs<strong>en</strong>ce d'effets bénéfiques <strong>de</strong>s TCM sur le développem<strong>en</strong>t d'une<br />

colibacillose expérim<strong>en</strong>tale à REPEC O103........................................................................................................259<br />

- 16 -


LISTE DES PHOTOS<br />

Photo 1 Evolution <strong>de</strong>s villosités intestinales au microscope électronique à transmission (×100)........................67<br />

Photo 2 Evolution morphologique <strong>de</strong>s villosités <strong>du</strong>odénales avec l'âge............................................................117<br />

Photo 3 Inoculation d'un <strong>lapereau</strong>......................................................................................................................169<br />

Photo 4 Colonies d'E. coli sur milieu EMB (photo <strong>de</strong> gauche), et colonies d'E. coli rhamnose ⊕ et rhamnose<br />

⊖ sur milieu rhamnose (photo <strong>de</strong> droite) .............................................................................................................171<br />

Photo 5 Agglutinations positive (gauche) et négative (droite) anti-LPS O103..................................................172<br />

Photo 6 Prise <strong>de</strong> sang sur un <strong>lapereau</strong> avec la technique <strong>du</strong> “buvard”...............................................................172<br />

Photo 7 Principales lésions observées au cours <strong>de</strong>s autopsies <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x morts <strong>de</strong> colibacillose ..................176<br />

LISTE DES ANNEXES<br />

Annexe 1 Avis <strong>du</strong> comité régional d'éthique pour la réalisation <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 3.................................................... 289<br />

Annexe 2 Avis <strong>du</strong> comité régional d'éthique pour la réalisation <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 4.................................................... 290<br />

- 17 -


ADF<br />

ADL<br />

ADN<br />

AEB<br />

AGV<br />

ARNr<br />

cf.<br />

CFU<br />

CMH<br />

CMI<br />

CPA<br />

CVr<br />

DO<br />

E. coli<br />

EGF<br />

EHEC<br />

ELISA<br />

EMB<br />

ET<br />

FAE<br />

GALT<br />

GMQ<br />

GLM<br />

Ig<br />

IGF<br />

IL<br />

Jx<br />

LPS<br />

MS<br />

NDF<br />

NH3<br />

NS<br />

PV<br />

(R)EPEC<br />

TCM<br />

TGF<br />

UI<br />

UV<br />

vs.<br />

Yb<br />

LISTE DES ABBREVIATIONS<br />

Acid <strong>de</strong>terg<strong>en</strong>t fiber<br />

Acid <strong>de</strong>terg<strong>en</strong>t lignin<br />

Aci<strong>de</strong> désoxyribonucléique<br />

Activités <strong>en</strong>zymatiques bactéri<strong>en</strong>nes<br />

Aci<strong>de</strong>s gras volatils<br />

Aci<strong>de</strong> ribonucléique ribosomal<br />

Confer<br />

Colonie formant unité<br />

Complexe majeur d'histocompatibilité<br />

Conc<strong>en</strong>tration minimale inhibitrice<br />

Cellule prés<strong>en</strong>tatrice d'antigène<br />

Coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> variation rési<strong>du</strong>elle<br />

D<strong>en</strong>sité optique<br />

Escherichia coli<br />

Epi<strong>de</strong>rmal growth factor<br />

Enterohemorragic Escherichia coli<br />

Enzyme linked immunosorb<strong>en</strong>t assay<br />

Eosine-bleu <strong>de</strong> méthylène<br />

Ecart-type<br />

Follicle associated epithelium<br />

Gut associated lymphoid tissue<br />

Gain moy<strong>en</strong> quotidi<strong>en</strong><br />

G<strong>en</strong>eral linear mo<strong>de</strong>ls<br />

Immunoglobuline<br />

Insulin-like growth factor<br />

Interleukine<br />

x jours après la mise-bas<br />

Lipopolysacchari<strong>de</strong><br />

Matière sèche<br />

Neutral <strong>de</strong>terg<strong>en</strong>t fiber<br />

Ammoniaque<br />

Non significatif<br />

Poids vif<br />

(Rabbit) <strong>en</strong>teropathog<strong>en</strong>ic Escherichia coli<br />

Triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes<br />

Transforming growth factor<br />

Unité internationale<br />

Ultraviolet<br />

versus<br />

Ytterbium<br />

- 18 -


INTRODUCTION<br />

GENERALE<br />

- 19 -


- 20 -


- 21 -<br />

Intro<strong>du</strong>ction générale<br />

En élevage cunicole, les affections <strong>du</strong> système digestif sont très fréqu<strong>en</strong>tes chez le jeune<br />

<strong>en</strong> croissance et sont responsables d'importantes pertes économiques (mortalité, coûts <strong>de</strong>s<br />

traitem<strong>en</strong>ts,…). Des solutions <strong>de</strong>stinées à prév<strong>en</strong>ir ces maladies doiv<strong>en</strong>t donc être <strong>en</strong>visagées :<br />

développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s prophylaxies sanitaire et médicale, maîtrise <strong>de</strong> la con<strong>du</strong>ite générale <strong>de</strong><br />

l'élevage (r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s repro<strong>du</strong>cteurs, rythme <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ction, programmes<br />

alim<strong>en</strong>taires…). Parmi elles, la voie <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation semble une piste intéressante. En effet,<br />

le rôle fondam<strong>en</strong>tal <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t est <strong>de</strong> fournir à l'organisme les nutrim<strong>en</strong>ts nécessaires à ses<br />

besoins d'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, <strong>de</strong> croissance et év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctions (lactation, gestation…).<br />

Mais un alim<strong>en</strong>t adapté doit, <strong>de</strong> plus, garantir l'équilibre <strong>de</strong> l'écosystème intestinal<br />

(interactions <strong>en</strong>tre les structures et fonctions digestives et la flore intestinale). La flore<br />

microbi<strong>en</strong>ne a un rôle particulièrem<strong>en</strong>t important chez les herbivores : elle est responsable <strong>de</strong><br />

la digestion <strong>de</strong>s polysacchari<strong>de</strong>s pariétaux, non digérés par les <strong>en</strong>zymes <strong>en</strong>dogènes, et<br />

synthétise <strong>de</strong>s substances indisp<strong>en</strong>sables à l'hôte. Chez le lapin, ces substances, <strong>de</strong> nature<br />

protéique et vitaminique, sont valorisées par le biais d'une pratique particulière : la<br />

cæcotrophie, consistant <strong>en</strong> l'ingestion <strong>de</strong> crottes molles directem<strong>en</strong>t à l'anus <strong>en</strong> début <strong>de</strong><br />

journée. Aussi, les ag<strong>en</strong>ts indésirables, vivants ou inertes, véhiculés par l'alim<strong>en</strong>t ou<br />

l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t seront d'autant mieux tolérés que l'écosystème intestinal sera stable<br />

(muqueuse digestive saine associée à une flore intestinale optimale).<br />

Chez le jeune, l'équilibre <strong>de</strong> cet écosystème s'installe progressivem<strong>en</strong>t. D'une part, les<br />

différ<strong>en</strong>tes structures <strong>du</strong> tractus digestif et leurs fonctionnalités se développ<strong>en</strong>t, et l'intestin est<br />

gra<strong>du</strong>ellem<strong>en</strong>t colonisé par la flore <strong>en</strong>vironnante. D'autre part, la protection passive conférée<br />

par le lait maternel s'estompe et les structures et fonctions immunitaires propres au <strong>lapereau</strong> se<br />

mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place. Cette "immaturité" explique probablem<strong>en</strong>t la gran<strong>de</strong> s<strong>en</strong>sibilité <strong>du</strong> jeune aux<br />

affections gastro-intestinales. Selon nous, la connaissance <strong>de</strong>s impacts <strong>de</strong>s facteurs<br />

<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux sur le développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> système digestif <strong>du</strong> jeune s'avère une étape<br />

indisp<strong>en</strong>sable pour, à terme, satisfaire ses exig<strong>en</strong>ces <strong>nutritionnel</strong>les, tant pour sa croissance<br />

que pour sa résistance ultérieure aux maladies. Cep<strong>en</strong>dant, si la physiologie gastro-intestinale<br />

<strong>du</strong> lapin a<strong>du</strong>lte est relativem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> connue, beaucoup d'incertitu<strong>de</strong>s subsist<strong>en</strong>t quant à la<br />

maturation <strong>du</strong> système digestif <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong>.<br />

L'objectif <strong>de</strong> ce travail a été, dans un premier temps, d'<strong>en</strong>richir les connaissances actuelles<br />

sur le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s structures et <strong>de</strong>s fonctions digestives <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> autour <strong>du</strong> sevrage,<br />

et d'évaluer l'influ<strong>en</strong>ce <strong>du</strong> statut <strong>nutritionnel</strong> sur leur maturation. <strong>Les</strong> effets <strong>de</strong> la mo<strong>du</strong>lation<br />

<strong>de</strong> l'âge au sevrage, donc <strong>de</strong>s proportions relatives d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> et <strong>de</strong> lait maternel, sur<br />

certains aspects <strong>du</strong> développem<strong>en</strong>t structural et fonctionnel <strong>de</strong> l'appareil digestif ont été<br />

évalués, et mis <strong>en</strong> relation avec les capacités <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> à digérer l'alim<strong>en</strong>t granulé. Dans un


- 22 -<br />

Intro<strong>du</strong>ction générale<br />

<strong>de</strong>uxième temps, nous avons déterminé dans quelle mesure ces changem<strong>en</strong>ts <strong>nutritionnel</strong>s<br />

pouvai<strong>en</strong>t affecter la s<strong>en</strong>sibilité <strong>du</strong> jeune aux désordres digestifs, <strong>en</strong> réalisant un chall<strong>en</strong>ge<br />

bactéri<strong>en</strong> avec une souche <strong>en</strong>téropathogène d'Escherichia coli O103, un ag<strong>en</strong>t fréquemm<strong>en</strong>t<br />

isolé <strong>en</strong> élevage cunicole. Dans une <strong>de</strong>rnière partie, une stratégie alim<strong>en</strong>taire élaborée à partir<br />

<strong>de</strong>s résultats obt<strong>en</strong>us au cours <strong>de</strong> ces travaux et visant à améliorer la résistance <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à<br />

la colibacillose a été expérim<strong>en</strong>tée.<br />

Dans ce docum<strong>en</strong>t, nous prés<strong>en</strong>terons dans une première partie bibliographique le<br />

système digestif <strong>du</strong> lapin, dans sa fonction <strong>de</strong> digestion, mais égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> déf<strong>en</strong>se face aux<br />

ag<strong>en</strong>ts indésirables. Puis nous nous intéresserons plus particulièrem<strong>en</strong>t à la mise <strong>en</strong> place <strong>de</strong><br />

ces différ<strong>en</strong>tes fonctions chez le <strong>lapereau</strong>, <strong>en</strong> insistant sur l'influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation<br />

(sevrage, composition <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t) dans ce développem<strong>en</strong>t. Dans une <strong>de</strong>uxième partie,<br />

expérim<strong>en</strong>tale, les métho<strong>de</strong>s mises <strong>en</strong> œuvre et les résultats obt<strong>en</strong>us au cours <strong>de</strong> ce travail <strong>de</strong><br />

thèse seront détaillés. Enfin, dans une troisième partie, une discussion générale permettra <strong>de</strong><br />

faire une synthèse <strong>de</strong>s principaux résultats obt<strong>en</strong>us et d'<strong>en</strong>visager <strong>de</strong>s perspectives <strong>de</strong> travail.


ETUDE<br />

BIBLIOGRAPHIQUE<br />

- 23 -


- 24 -


INTRODUCTION<br />

L'appareil digestif a pour fonction principale la digestion <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts, phénomène<br />

con<strong>du</strong>isant à leur hydrolyse et à leur assimilation. <strong>Les</strong> nutrim<strong>en</strong>ts indisp<strong>en</strong>sables aux besoins<br />

d'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, à la croissance et aux év<strong>en</strong>tuelles pro<strong>du</strong>ctions (lactation, gestation…) sont ainsi<br />

fournis à l'organisme. Le tractus digestif est une succession <strong>de</strong> compartim<strong>en</strong>ts, dans la lumière<br />

<strong>de</strong>squels transite le bol alim<strong>en</strong>taire qui est soumis à l'action <strong>de</strong> diverses sécrétions. Ceux-ci<br />

sont tapissés d'une muqueuse <strong>en</strong> contact avec le milieu <strong>en</strong>vironnant, les exposant alors à <strong>de</strong><br />

nombreuses agressions (antigéniques, toxiques…). De ce fait, un rôle <strong>de</strong> barrière visant à<br />

limiter l’<strong>en</strong>trée d’ag<strong>en</strong>ts indésirables (vivants ou inertes) à travers l’épithélium est égalem<strong>en</strong>t<br />

dévolu au système digestif. Par ailleurs, il héberge <strong>de</strong> nombreux microorganismes participant<br />

activem<strong>en</strong>t aux phénomènes <strong>de</strong> digestion et <strong>de</strong> lutte contre l'installation d'ag<strong>en</strong>ts pathogènes.<br />

Ces phénomènes interagiss<strong>en</strong>t, et sont s<strong>en</strong>sibles à l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (alim<strong>en</strong>t,<br />

microorganismes…). Cette complexité <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> l'appareil digestif sera décrite dans<br />

une première partie chez l'a<strong>du</strong>lte : <strong>de</strong> la digestion à la lutte contre les ag<strong>en</strong>ts indésirables. Dans<br />

une <strong>de</strong>uxième partie, les problèmes spécifiques <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>en</strong>tourant le sevrage seront<br />

abordés : développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s structures et <strong>de</strong>s fonctions digestives et immunitaires chez le<br />

jeune, <strong>en</strong> relation avec les changem<strong>en</strong>ts <strong>nutritionnel</strong>s observés à cette pério<strong>de</strong>. <strong>Les</strong> principales<br />

affections <strong>du</strong> système digestif <strong>du</strong> lapin <strong>en</strong> croissance seront égalem<strong>en</strong>t détaillées.<br />

- 25 -


- 26 -


CÆCUM<br />

Poids : 35 g<br />

Cont<strong>en</strong>u : 100-120 g<br />

Longueur : 53 cm<br />

CHAPITRE 1 - L'APPAREIL DIGESTIF : DUALITE DE FONCTIONS<br />

I. UN ENSEMBLE DE COMPARTIMENTS : DIGESTION ET ABSORPTION DE NUTRIMENTS,<br />

ET LUTTE CONTRE LES AGENTS INDESIRABLES<br />

I.A. ORGANISATION GENERALE<br />

L’appareil digestif est composé d’une succession <strong>de</strong> compartim<strong>en</strong>ts dont la muqueuse est<br />

<strong>en</strong> contact avec le bol alim<strong>en</strong>taire : la bouche, l’œsophage, l’intestin grêle (<strong>du</strong>odénum,<br />

jéjunum puis iléon), le cæcum, le côlon (proximal et distal), puis le rectum abouchant à l’anus<br />

(Figure 1).<br />

Figure 1 Représ<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs <strong>du</strong> lapin <strong>en</strong> croissance<br />

Pancréas<br />

Duodénum<br />

Fusus coli<br />

Canal<br />

cholédoque<br />

App<strong>en</strong>dice<br />

cæcal<br />

- 27 -<br />

Iléon<br />

Oesophage<br />

Côlon proximal<br />

Longueur : 50 cm<br />

Mesures réalisées sur <strong>de</strong>s lapins Néo-Zélandais <strong>de</strong> 12 semaines; D'après Lebas et al., 1996.<br />

ESTOMAC<br />

Poids : 20 g<br />

Cont<strong>en</strong>u : 90-100 g<br />

Jéjunum<br />

INTESTIN GRELE<br />

Poids : 60 g<br />

Cont<strong>en</strong>u : 20-40 g<br />

Longueur : 330 cm<br />

Côlon distal<br />

Longueur : 90 cm<br />

COLON<br />

Poids : 30 g<br />

Cont<strong>en</strong>u : 10-30 g<br />

Rectum


- 28 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

Celui <strong>du</strong> lapin est très particulier (Snipes et Snipes, 1997) : l'intestin grêle représ<strong>en</strong>te une<br />

faible part <strong>du</strong> tractus digestif (56% <strong>de</strong> la longueur et 12% <strong>du</strong> volume <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>semble intestin<br />

grêle-cæcum-côlon), alors que le cæcum est très développé : <strong>en</strong> volume, il représ<strong>en</strong>te 90% <strong>de</strong><br />

l'<strong>en</strong>semble intestin grêle-cæcum-côlon alors que pour la plupart <strong>de</strong>s espèces domestiques il<br />

compte seulem<strong>en</strong>t pour 4 à 11% <strong>de</strong> cet <strong>en</strong>semble. Seul le cheval a égalem<strong>en</strong>t un cæcum bi<strong>en</strong><br />

développé (30%). A ces organes vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t s’ajouter <strong>de</strong>s glan<strong>de</strong>s annexes sécrétoires reliées à<br />

différ<strong>en</strong>ts niveaux <strong>de</strong> ce dispositif : les glan<strong>de</strong>s salivaires, le foie et le pancréas.<br />

Par ailleurs <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts lymphoï<strong>de</strong>s, diffus ou organisés, sont disséminés tout au long <strong>de</strong><br />

l’appareil digestif lui conférant un rôle important dans la déf<strong>en</strong>se <strong>de</strong> l’organisme : les plaques<br />

<strong>de</strong> Peyer <strong>de</strong> l'intestin grêle, le sacculus roton<strong>du</strong>s au niveau <strong>de</strong> la jonction iléo-cæcale et<br />

l’app<strong>en</strong>dice cæcal (ou vermiforme) à l’extrémité distale <strong>du</strong> cæcum (Mage, 1998).<br />

I.B. STRUCTURE HISTOLOGIQUE<br />

La Figure 2 prés<strong>en</strong>te la structure <strong>de</strong> base <strong>de</strong> la paroi <strong>du</strong> tube digestif.<br />

Figure 2 Structure histologique <strong>de</strong> la paroi digestive (coupe transversale)<br />

Couche externe<br />

longitudinale<br />

Couche interne<br />

circulaire<br />

LUMIERE<br />

Couche externe<br />

longitudinale<br />

Couche interne<br />

circulaire<br />

Follicule lymphoï<strong>de</strong><br />

Epithélium<br />

Chorion<br />

Glan<strong>de</strong> muqueuse<br />

Glan<strong>de</strong> sous-muqueuse<br />

Plexus <strong>de</strong> Meissner<br />

Plexus d'Auerbach<br />

SEREUSE<br />

MUSCULEUSE<br />

(http://spiral.univ-lyon1.fr/polycops/HistologieFonctionnelleOrganes/AppareilDigestif/TexteP3.html).<br />

SOUS-MUQUEUSE<br />

MUSCULAIRE MUQUEUSE<br />

MUQUEUSE


- 29 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

Elle comporte cinq tuniques conc<strong>en</strong>triques, <strong>de</strong> la lumière intestinale vers l'extérieur :<br />

Une muqueuse : celle-ci est constituée d'un épithélium <strong>de</strong> revêtem<strong>en</strong>t reposant sur un<br />

chorion (ou lamina propria).<br />

Une musculaire muqueuse : elle compr<strong>en</strong>d <strong>de</strong>ux couches <strong>de</strong> cellules musculaires lisses,<br />

une couche interne à disposition circulaire et une couche externe à disposition longitudinale.<br />

Une sous-muqueuse : elle est <strong>de</strong> nature conjonctive et riche <strong>en</strong> fibres nerveuses formant le<br />

plexus <strong>de</strong> Meissner.<br />

Une musculeuse : elle prés<strong>en</strong>te la même conformation générale que la musculaire<br />

muqueuse, avec <strong>de</strong>ux couches <strong>de</strong> cellules musculaires lisses. De nombreuses fibres nerveuses<br />

form<strong>en</strong>t le plexus d'Auerbach.<br />

Une séreuse <strong>de</strong> nature conjonctive dans laquelle circul<strong>en</strong>t les vaisseaux et nerfs qui vont<br />

pénétrer dans les parties les plus internes <strong>de</strong> la paroi.<br />

Le chorion et la sous-muqueuse abrit<strong>en</strong>t <strong>de</strong> plus <strong>de</strong>s capillaires sanguins et lymphatiques.<br />

La muqueuse est l'élém<strong>en</strong>t le plus variable <strong>en</strong> fonction <strong>du</strong> segm<strong>en</strong>t digestif considéré (cf.<br />

infra).<br />

II. LA FONCTION DE DIGESTION<br />

II.A. DE LA PREHENSION DES ALIMENTS A LA DEGLUTITION DU BOL ALIMENTAIRE<br />

II.A.1. Le lapin : un herbivore<br />

Le lapin europé<strong>en</strong>, Oryctolagus cuniculus,<br />

appart<strong>en</strong>ant à l’ordre <strong>de</strong>s Lagomorphes et à la<br />

famille <strong>de</strong>s Léporidés, est un herbivore. En<br />

situation d'élevage, un alim<strong>en</strong>t complet lui est<br />

distribué sous forme <strong>de</strong> granulés à haute t<strong>en</strong>eur<br />

<strong>en</strong> matière sèche (<strong>en</strong>viron 90%). <strong>Les</strong> matières<br />

premières, et leur taux d’incorporation vari<strong>en</strong>t<br />

selon la catégorie d’animaux : âge, sta<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

pro<strong>du</strong>ction. <strong>Les</strong> taux habituellem<strong>en</strong>t incorporés<br />

dans l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s lapins figur<strong>en</strong>t dans le<br />

Tableau 1.<br />

Tableau 1 Taux d'incorporation<br />

habituels <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes matières<br />

premières <strong>en</strong> alim<strong>en</strong>tation cunicole<br />

Taux (%)<br />

Luzerne déshydratée 25-35<br />

Céréales 15-25<br />

Sous-pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong> céréales 15-25<br />

Conc<strong>en</strong>trés protéiques 15-20<br />

Sous-pro<strong>du</strong>its fibreux 5-10<br />

Graisses animales ou végétales 1-3<br />

Mélasse 1-3<br />

Pulpes <strong>de</strong> betterave 0-10<br />

D'après De Blas et Mateos, 1998.


<strong>Les</strong> recommandations <strong>nutritionnel</strong>les<br />

pour les différ<strong>en</strong>tes catégories d'animaux<br />

figur<strong>en</strong>t dans le Tableau 2. L'énergie est<br />

ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t fournie par les gluci<strong>de</strong>s<br />

cytoplasmiques (notamm<strong>en</strong>t l'amidon), mais<br />

égalem<strong>en</strong>t par les lipi<strong>de</strong>s ou les protéines <strong>en</strong><br />

excès. <strong>Les</strong> constituants pariétaux particip<strong>en</strong>t<br />

égalem<strong>en</strong>t à l'apport d'énergie lorsqu'ils<br />

provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>de</strong> plantes peu lignifiées. Un<br />

apport minimal <strong>de</strong> fibres est nécessaire,<br />

notamm<strong>en</strong>t pour la régulation <strong>du</strong> transit<br />

digestif (Gid<strong>en</strong>ne, 1996). <strong>Les</strong> besoins azotés<br />

sont satisfaits par un apport <strong>de</strong> protéines<br />

adapté quantitativem<strong>en</strong>t et qualitativem<strong>en</strong>t.<br />

- 30 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

Tableau 2 Recommandations <strong>nutritionnel</strong>les<br />

aux différ<strong>en</strong>tes catégories <strong>de</strong> lapins<br />

En % <strong>du</strong> brut<br />

Lapines <strong>en</strong><br />

pro<strong>du</strong>ction<br />

Engraissem<strong>en</strong>t<br />

Mixte<br />

Energie digestible<br />

(MJ.kg -1 )<br />

11,1 10,5 10,5<br />

Protéines brutes 18,4 15,3 15,9<br />

Matières grasses 5,5 libre libre<br />

NDF* 31,5 33,5 33,0<br />

ADF* 16,5 17,5 17,0<br />

ADL* 5,0 5,5 5,5<br />

Cellulose brute 13,5 14,5 14,0<br />

Amidon 18,0 16,0 16,0<br />

Valeurs estimées pour un alim<strong>en</strong>t à 90% <strong>de</strong> matière sèche; D'après<br />

De Blas et Mateos, 1998.<br />

* NDF = Neutral Deterg<strong>en</strong>t Fiber, ADF = Acid Deterg<strong>en</strong>t Fiber,<br />

ADL = Acid Deterg<strong>en</strong>t Lignin (cf. page 45).<br />

Par ailleurs, le lapin développe un comportem<strong>en</strong>t d’ingestion particulier : la cæcotrophie.<br />

Elle consiste <strong>en</strong> l'ingestion <strong>de</strong> fèces molles directem<strong>en</strong>t à l'anus : les cæcotrophes, pro<strong>du</strong>ites <strong>en</strong><br />

début <strong>de</strong> matinée. Ce comportem<strong>en</strong>t con<strong>du</strong>it à un apport non négligeable <strong>en</strong> protéines et<br />

vitamines (cf. page 49).<br />

II.A.2. Une cavité buccale spécifique <strong>de</strong>s Lagomorphes<br />

La bouche <strong>du</strong> lapin, munie <strong>de</strong> 2 lèvres, est relativem<strong>en</strong>t petite et située v<strong>en</strong>tralem<strong>en</strong>t.<br />

L’exist<strong>en</strong>ce d’une <strong>de</strong>uxième paire d’incisives à la mâchoire supérieure, dissimulée <strong>de</strong>rrière la<br />

première paire, distingue l’ordre <strong>de</strong>s Lagomorphes, dont fait partie le lapin europé<strong>en</strong>, <strong>de</strong> celui<br />

<strong>de</strong>s rongeurs (Figure 3). Ces incisives sont séparées <strong>de</strong>s prémolaires et molaires par un<br />

important diastème. <strong>Les</strong> canines sont abs<strong>en</strong>tes <strong>de</strong> la d<strong>en</strong>tition <strong>du</strong> lapin. La formule d<strong>en</strong>taire est<br />

la suivante :<br />

I : 2/1 C : 0/0 PM : 3/2 M : 3/3<br />

<strong>Les</strong> d<strong>en</strong>ts sont profondém<strong>en</strong>t insérées dans la mâchoire et prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une croissance<br />

continue. Des mouvem<strong>en</strong>ts masticateurs latéraux (jusqu'à 120 par minute) assur<strong>en</strong>t une<br />

trituration efficace <strong>de</strong> l’alim<strong>en</strong>t et aboutiss<strong>en</strong>t à une ré<strong>du</strong>ction importante <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>s<br />

particules alim<strong>en</strong>taires. <strong>Les</strong> glan<strong>de</strong>s salivaires sont bi<strong>en</strong> développées (paroti<strong>de</strong>, mandibulaire,<br />

sublinguale…) et sécrèt<strong>en</strong>t diverses <strong>en</strong>zymes. Une lipase linguale a été mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce chez


- 31 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

le lapin, mais son activité serait très faible (DeNigris et al., 1988). Une activité amylolytique<br />

salivaire a égalem<strong>en</strong>t été détectée (Chauncey et al., 1963; Blas et al., 1988).<br />

Figure 3 D<strong>en</strong>ts perman<strong>en</strong>tes gauches, <strong>en</strong> place<br />

MAXILLAIRE<br />

Incisive<br />

majeure<br />

Incisive<br />

mineure<br />

Prémolaires<br />

Diastème<br />

D'après Barone et al., 1973 (Planche 56).<br />

II.B. LA DIGESTION GASTRIQUE<br />

Molaires<br />

Incisive<br />

majeure<br />

Molaires<br />

Prémolaires<br />

Diastème<br />

II.B.1. Une muqueuse gastrique <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t sécrétante<br />

MANDIBULE<br />

L'estomac fait suite à l'œsophage au niveau <strong>du</strong> cardia et précè<strong>de</strong> l'intestin grêle au niveau<br />

<strong>du</strong> pylore. Il forme une poche compr<strong>en</strong>ant une petite et une gran<strong>de</strong> courbure. Il est aplati sur<br />

ses <strong>de</strong>ux faces, allongé avec un léger rétrécissem<strong>en</strong>t circulaire <strong>en</strong> regard <strong>de</strong> l'incisure<br />

angulaire.<br />

La muqueuse stomacale <strong>du</strong> lapin est <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t sécrétante. Elle est tapissée d'un<br />

épithélium unistratifié, composé <strong>de</strong> cellules <strong>de</strong> type muqueux et organisé <strong>en</strong> dépressions : les<br />

cryptes, au fond <strong>de</strong>squelles abouch<strong>en</strong>t <strong>de</strong> nombreuses glan<strong>de</strong>s. Dans la zone cardiale, ces<br />

glan<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> type tubuleux simple, sont légèrem<strong>en</strong>t contournées. Elles sont composées <strong>de</strong><br />

cellules à mucus, <strong>de</strong> cellules pariétales (ou bordantes) synthétisant et sécrétant l'aci<strong>de</strong><br />

chlorhydrique et <strong>de</strong> cellules principales synthétisant <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes. La muqueuse fundique<br />

conti<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s glan<strong>de</strong>s tubuleuses simples droites composées <strong>de</strong> cellules pariétales, <strong>de</strong> cellules<br />

principales, et <strong>de</strong> cellules à mucus principalem<strong>en</strong>t localisées au niveau <strong>du</strong> col. La muqueuse


- 32 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

antrale est formée <strong>de</strong> glan<strong>de</strong>s tubuleuses composées, cont<strong>en</strong>ant ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s cellules à<br />

mucus (Moré, 1969). Des cellules à sécrétion <strong>en</strong>docrine sont retrouvées dans les glan<strong>de</strong>s<br />

fundiques (Tusques et Pradal, 1968) et antrales (Pradal et Tusques, 1969).<br />

Figure 4 Face viscérale et muqueuse gastrique <strong>de</strong> l'estomac <strong>du</strong> lapin<br />

RATE<br />

INCISURE<br />

ANGULAIRE<br />

GRAND<br />

OMENTUM<br />

D'après Barone, 1984.<br />

MUQUEUSE<br />

SECRETANTE<br />

CARDIALE<br />

FUNDIQUE<br />

PYLORIQUE<br />

OU ANTRALE<br />

II.B.2. Un début <strong>de</strong> digestion protéique et lipidique<br />

FUNDUS<br />

CARDIA<br />

OESOPHAGE<br />

PYLORE<br />

DUODENUM<br />

OESOPHAGE<br />

DUODENUM<br />

PYLORE<br />

Le bol alim<strong>en</strong>taire dégluti s'accumule dans l'estomac, y séjourne pour transformation<br />

mécanique et chimique <strong>en</strong> chyme gastrique. L'estomac pro<strong>du</strong>it un suc gastrique compr<strong>en</strong>ant<br />

différ<strong>en</strong>ts types <strong>de</strong> sécrétions : <strong>de</strong> l'aci<strong>de</strong> chlorhydrique participant à l'acidification <strong>du</strong> milieu,<br />

<strong>du</strong> mucus (glycoprotéines) constituant une couche protectrice <strong>de</strong> l'épithélium contre les<br />

attaques aci<strong>de</strong>s, et <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes.<br />

Le pH <strong>de</strong> l'estomac <strong>du</strong> lapin a<strong>du</strong>lte oscille <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> 1,5 et 2,6 (P<strong>en</strong>ney et al.,<br />

1986; Marounek et al., 1995). Cette acidité gastrique a un rôle dans la digestion (dénaturation


- 33 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

<strong>de</strong>s protéines, activation <strong>du</strong> pepsinogène…), mais égalem<strong>en</strong>t dans l'inactivation <strong>de</strong>s<br />

microorganismes ingérés (Martins<strong>en</strong> et al., 2005).<br />

<strong>Les</strong> glan<strong>de</strong>s stomacales pro<strong>du</strong>is<strong>en</strong>t <strong>de</strong>ux <strong>en</strong>zymes majeures : une lipase gastrique et <strong>du</strong><br />

pepsinogène (Bernadac et al., 1991).<br />

Le lapin est une <strong>de</strong>s espèces, avec les primates, l'homme et le chi<strong>en</strong>, où la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong><br />

lipase gastrique est quantitativem<strong>en</strong>t importante (DeNigris et al., 1988; Moreau et al., 1988b).<br />

Le ratio <strong>de</strong> l'activité totale <strong>de</strong> la lipase pancréatique sur celle <strong>de</strong> la lipase gastrique est <strong>de</strong> 7<br />

(Moreau et al., 1988b). Sa sécrétion, forte au niveau <strong>du</strong> cardia, est faible voire nulle dans<br />

l'antrum. Dans le fun<strong>du</strong>s, sa sécrétion est soumise à controverse (DeNigris et al., 1988; Perret<br />

et al., 1993). La lipase gastrique <strong>du</strong> lapin, proche structuralem<strong>en</strong>t et cinétiquem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> celle <strong>de</strong><br />

l'homme, hydrolyse préfér<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t les aci<strong>de</strong>s gras à chaînes courtes ou moy<strong>en</strong>nes (Perret,<br />

1982; DeNigris et al., 1988; Moreau et al., 1988a; Rogalska et al., 1990), à un pH optimum<br />

compris <strong>en</strong>tre 5 et 6. Son optimum d'activité pour les aci<strong>de</strong>s gras à longues chaînes se situe à<br />

pH 4 (Moreau et al., 1988a). Il est établi chez l'homme que la lipase gastrique hydrolyse<br />

préfér<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t les aci<strong>de</strong>s gras <strong>en</strong> position sn-3 sur le glycérol, jamais ceux <strong>en</strong> position sn-<br />

2, ce qui aboutit principalem<strong>en</strong>t à la formation d'aci<strong>de</strong>s gras libres et <strong>de</strong> sn-1,2-diacylglycérols<br />

(Miled et al., 2000; Mu et Hoy, 2004).<br />

La digestion <strong>de</strong>s protéines débute dans l'estomac sous l'action <strong>de</strong> la pepsine. Sa sécrétion<br />

se répartit <strong>de</strong> manière assez homogène dans l'estomac, sauf dans l'antrum où elle est<br />

relativem<strong>en</strong>t faible (DeNigris et al., 1988). Sécrétée sous forme inactive par les cellules<br />

principales ou à zymogène, et appelée pepsinogène, elle est activée par l'acidité gastrique.<br />

<strong>Les</strong> cellules pariétales sécrèt<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t le facteur intrinsèque, une glycoprotéine<br />

impliquée dans l'absorption <strong>de</strong> la vitamine B12 (Serfilippi et Donaldson, 1986).<br />

II.B.3. Un brassage avant transfert vers l'intestin grêle<br />

Différ<strong>en</strong>ts types <strong>de</strong> contractions assur<strong>en</strong>t le brassage <strong>du</strong> bol alim<strong>en</strong>taire avec les sucs<br />

gastriques, avant l'évacuation <strong>du</strong> chyme vers le <strong>du</strong>odénum. Ainsi, les alim<strong>en</strong>ts séjournerai<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>tre 1,7 et 4 heures dans l'estomac <strong>du</strong> lapin (Gid<strong>en</strong>ne, 1987).


II.C. L'INTESTIN GRELE : SITE MAJEUR DES PHENOMENES DE DIGESTION ET D'ABSORPTION<br />

II.C.1. Une augm<strong>en</strong>tation considérable <strong>de</strong> la surface d'échange<br />

- 34 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

L’intestin grêle représ<strong>en</strong>te une augm<strong>en</strong>tation considérable <strong>de</strong> la surface d’échange <strong>en</strong>tre le<br />

milieu extérieur et le milieu intérieur. Au plan anatomique, il mesure <strong>en</strong>viron 3 mètres <strong>de</strong> long<br />

chez l'a<strong>du</strong>lte, et est replié <strong>en</strong> anses intestinales. Il est classiquem<strong>en</strong>t divisé proximo-<br />

distalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 3 parties : le <strong>du</strong>odénum, le jéjunum et l’iléon. A la surface <strong>de</strong> la paroi<br />

intestinale, les valvules conniv<strong>en</strong>tes, replis circulaires macroscopiques, particip<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t<br />

à l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la surface d’échange. Puis, la muqueuse prés<strong>en</strong>te d’innombrables petites<br />

évaginations <strong>de</strong> quelques c<strong>en</strong>taines <strong>de</strong> µm appelées villosités. Au niveau cellulaire, les<br />

<strong>en</strong>térocytes prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t à leur surface apicale une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> replis : les microvillosités<br />

(Figure 5).<br />

Figure 5 Systèmes d'amplification <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> la muqueuse intestinale<br />

Séreuse<br />

Jonction serrée<br />

Desmosome<br />

Microtubules<br />

Mitochondries<br />

Ribosomes<br />

Appareil<br />

<strong>de</strong> Golgi<br />

Espace<br />

intercellulaire<br />

Membrane<br />

basale<br />

Musculeuse<br />

Entérocyte<br />

Vascularisation<br />

D'après Cheeke (1987), Madara et Trier (1987), Calas et al. (1997).<br />

VALVULES<br />

CONNIVENTES<br />

MICROVILLOSITES<br />

Lysosomes<br />

Réticulum<br />

granuleux<br />

Réticulum<br />

lisse<br />

Noyau<br />

Muqueuse<br />

Sous-muqueuse<br />

VILLOSITES<br />

INTESTINALES<br />

Villosités<br />

Cryptes<br />

<strong>de</strong> Lieberkühn


Epithélium<br />

<strong>de</strong>s<br />

villosités<br />

Entérocytes<br />

Cellules<br />

à mucus<br />

Musculaire muqueuse<br />

Zone d'extrusion<br />

cellulaire<br />

- 35 -<br />

Cellule indiffér<strong>en</strong>ciée<br />

Cellule à mucus<br />

Cellule <strong>en</strong> mitose<br />

Cellule <strong>en</strong>docrine<br />

Cellule <strong>de</strong> Paneth<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

La paroi <strong>de</strong> l’intestin grêle est divisée <strong>en</strong> différ<strong>en</strong>tes couches, décrites précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t (cf.<br />

page 28). Dans la sous-muqueuse, <strong>de</strong>s glan<strong>de</strong>s exocrines sont observées au niveau <strong>du</strong>odénal :<br />

les glan<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Brunner, sécrétant une solution cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s mucines et <strong>de</strong>s bicarbonates<br />

participant à la neutralisation <strong>du</strong> chyme gastrique (Schumacher et al., 2004). La muqueuse est<br />

organisée <strong>en</strong> villosités tournées vers la lumière intestinale, et <strong>en</strong> cryptes dans la couche<br />

profon<strong>de</strong> (Figure 6). L'épithélium <strong>de</strong>s villosités est prismatique simple et compr<strong>en</strong>d <strong>de</strong>ux<br />

types cellulaires majoritaires : les <strong>en</strong>térocytes, cellules les plus nombreuses, et les cellules<br />

caliciformes (à mucus). <strong>Les</strong> <strong>en</strong>térocytes prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t à leur surface <strong>de</strong>s microvillosités (Madara<br />

et Trier, 1987).<br />

Figure 6 Schéma <strong>de</strong> l'organisation histologique <strong>de</strong>s villosités et cryptes intestinales<br />

D'après Madara et Trier (1987).<br />

Vaisseaux sanguins<br />

Vaisseaux lymphatiques<br />

Nerfs<br />

Muscles lisses<br />

Lymphocytes<br />

Eosinophiles<br />

Macrophages<br />

Epithélium<br />

<strong>de</strong>s<br />

cryptes<br />

Lamina<br />

propria<br />

Le chorion, tissu conjonctif lâche, constitue la partie c<strong>en</strong>trale <strong>de</strong>s villosités, tandis qu’il<br />

<strong>en</strong>toure l’épithélium <strong>de</strong>s cryptes (Madara et Trier, 1987). Il conti<strong>en</strong>t un chylifère c<strong>en</strong>tral,<br />

capillaire lymphatique <strong>en</strong> cul <strong>de</strong> sac, et <strong>de</strong>s fibres musculaires lisses issues <strong>de</strong> la couche<br />

interne <strong>de</strong> la muscularis mucosae, le muscle <strong>de</strong> Brücke. Ses contractions favoris<strong>en</strong>t le contact<br />

<strong>de</strong> l'épithélium intestinal avec le chyme ainsi que le drainage lymphatique dans le chylifère<br />

c<strong>en</strong>tral. <strong>Les</strong> cryptes <strong>de</strong> Lieberkühn sont <strong>de</strong>s glan<strong>de</strong>s <strong>en</strong> tube droit, s’ouvrant dans la lumière<br />

intestinale <strong>en</strong>tre les villosités. L’épithélium glan<strong>du</strong>laire comporte différ<strong>en</strong>ts types cellulaires :


- 36 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

<strong>de</strong> nombreuses cellules indiffér<strong>en</strong>ciées <strong>en</strong> mitose, <strong>de</strong>s cellules caliciformes jeunes, <strong>de</strong>s cellules<br />

<strong>de</strong> Paneth situées au fond <strong>de</strong>s glan<strong>de</strong>s (Madara et Trier, 1987). <strong>Les</strong> <strong>en</strong>térocytes acquièr<strong>en</strong>t<br />

leur maturité structurale et fonctionnelle au cours <strong>de</strong> leur migration <strong>de</strong>puis les cryptes vers le<br />

pôle apical <strong>de</strong>s villosités, avant d’être éliminés au niveau <strong>de</strong> la zone d'extrusion cellulaire. Ce<br />

r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t est estimé à 5 ou 6 jours <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne chez le lapin a<strong>du</strong>lte, avec cep<strong>en</strong>dant un<br />

r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t qui serait plus rapi<strong>de</strong> au niveau <strong>de</strong>s valvules conniv<strong>en</strong>tes (Takeuchi et Gonda,<br />

2004).<br />

II.C.2. Des glan<strong>de</strong>s associées participant activem<strong>en</strong>t à la digestion<br />

° Le foie et les sécrétions biliaires<br />

Le canal cholédoque abouche 3 à 4 cm après le pylore, au niveau <strong>du</strong> sphincter d’Oddi. Il<br />

apporte la bile <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance <strong>du</strong> foie <strong>en</strong> partie proximale <strong>du</strong> <strong>du</strong>odénum. Celle-ci est sécrétée<br />

<strong>en</strong> continu dans le foie par les hépatocytes, puis stockée dans la vésicule biliaire, avant d’être<br />

excrétée <strong>de</strong> manière régulée dans le <strong>du</strong>odénum. La vésicule biliaire se contracte, et le<br />

sphincter d’Oddi se relâche : la bile est alors libérée dans le <strong>du</strong>odénum. Celle-ci conti<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s<br />

sels et <strong>de</strong>s pigm<strong>en</strong>ts biliaires (Davies et Davies, 2003). <strong>Les</strong> pigm<strong>en</strong>ts biliaires sont issus <strong>du</strong><br />

métabolisme <strong>de</strong> l’hémoglobine : formation <strong>de</strong> bilirubine dans le foie, libérée sous forme<br />

glucuronoconjuguée dans l'intestin grêle. <strong>Les</strong> sels biliaires dériv<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'aci<strong>de</strong> cholique (sels <strong>de</strong><br />

sodium ou potassium). Ils sont soit synthétisés dans le foie à partir <strong>du</strong> cholestérol, soit recaptés<br />

et reconjugués au cours <strong>du</strong> cycle <strong>en</strong>téro-porto-hépatique. <strong>Les</strong> sels biliaires ont un rôle ess<strong>en</strong>tiel<br />

dans la digestion <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s permettant leur accessibilité par les <strong>en</strong>zymes lipolytiques dans<br />

l'intestin grêle (cf. page 38).<br />

° Le pancréas exocrine et les sécrétions <strong>en</strong>zymatiques<br />

Le pancréas est une glan<strong>de</strong> à l’origine <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> sécrétions : les sécrétions<br />

<strong>en</strong>docrines d’insuline et <strong>de</strong> glucagon par les îlots <strong>de</strong> Langerhans, et exocrines par les acini<br />

sécrétoires et leurs canalicules. Cette sécrétion exocrine donne naissance au suc pancréatique<br />

déversé dans l'intestin grêle par les canaux pancréatiques. <strong>Les</strong> cellules acineuses conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong>s grains <strong>de</strong> sécrétion protéique (appelés grains <strong>de</strong> zymogène) dans lesquels se trouv<strong>en</strong>t les<br />

pro-<strong>en</strong>zymes et <strong>en</strong>zymes. Celles-ci seront libérées par exocytose dans la lumière <strong>de</strong> l'acinus,<br />

puis évacuées dans les canaux excréteurs, lesquels élabor<strong>en</strong>t une solution aqueuse alcaline<br />

riche <strong>en</strong> bicarbonates (Davies et Davies, 2003).


II.C.3. Neutralisation <strong>du</strong> chyme gastrique<br />

- 37 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

<strong>Les</strong> bicarbonates cont<strong>en</strong>us dans le suc pancréatique, ainsi que ceux sécrétés par les<br />

cellules <strong>de</strong> la muqueuse <strong>du</strong>odénale et par les glan<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Brunner <strong>de</strong> la sous-muqueuse<br />

<strong>du</strong>odénale, particip<strong>en</strong>t activem<strong>en</strong>t à la neutralisation <strong>du</strong> chyme gastrique (Baron, 2000;<br />

Konturek et al., 2004b). De valeurs oscillant <strong>en</strong>tre 1,5 et 2 dans l'estomac, le pH <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u<br />

augm<strong>en</strong>te dans le <strong>du</strong>odénum jusqu'à avoisiner <strong>de</strong>s valeurs comprises <strong>en</strong>tre 6,5 et 7 (P<strong>en</strong>ney et<br />

al., 1986; Marounek et al., 1995).<br />

II.C.4. Fonction digestive<br />

L'hydrolyse <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts composés alim<strong>en</strong>taires et <strong>en</strong>dogènes se pro<strong>du</strong>it à 3 niveaux : au<br />

niveau extracellulaire dans la lumière intestinale sous l'action <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes pancréatiques, au<br />

niveau <strong>de</strong> la membrane <strong>en</strong>térocytaire sous l'action <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la bor<strong>du</strong>re <strong>en</strong> brosse, et au<br />

niveau intracellulaire sous l'action d'<strong>en</strong>zymes cytoplasmiques ou lysosomiales.<br />

° Digestion et absorption <strong>de</strong>s proti<strong>de</strong>s<br />

Au niveau intestinal, <strong>de</strong>s protéases d’origine pancréatique et <strong>de</strong>s peptidases localisées<br />

dans les <strong>en</strong>térocytes poursuiv<strong>en</strong>t la protéolyse amorcée dans l'estomac (Tableau 3).<br />

Tableau 3 Sites d'action <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes <strong>en</strong>zymes impliquées dans la digestion <strong>de</strong>s protéines<br />

et <strong>de</strong>s pepti<strong>de</strong>s dans l'intestin grêle<br />

Aci<strong>de</strong>s aminés impliqués dans la<br />

Origine Nom Type<br />

liaison peptidique<br />

Pancréas<br />

Bor<strong>du</strong>re <strong>en</strong><br />

brosse<br />

intestinale<br />

Cytoplasme<br />

<strong>de</strong>s<br />

<strong>en</strong>térocytes<br />

Trypsine Endopeptidase Arg / Lys / AA basiques<br />

Chymotrypsine Endopeptidase Tyr / Phe / Try<br />

Elastase Endopeptidase Ala / Leu / Gly / Val / Ile<br />

Carboxypeptidases Exopeptidase AA <strong>de</strong> l'extrémité carboxylique<br />

Aminopeptidase neutre (N) Exopeptidase Ala / Leu / Mét<br />

Aminopeptidase aci<strong>de</strong> (A) Exopeptidase Asp / Glu / Arg / Lys<br />

Dipeptidyl peptidase IV Exopeptidase Pro / Ala<br />

Aminopeptidase P Exopeptidase Pro<br />

Carboxypeptidase P Exopeptidase Pro<br />

Glutamylaminopeptidase Exopeptidase Glu / Asp<br />

Di- et tripeptidases<br />

Arg : arginine, Lys : lysine, AA : aci<strong>de</strong> aminé, Tyr : tyrosine, Phe : ph<strong>en</strong>ylalanine, Try : tryptophane, Ala : alanine, Leu : leucine, Gly :<br />

glycine, Val : valine, Ile : isoleucine, Mét : méthionine, Asp : aspartate, Glu : glutamate, Pro : proline; D’après Erickson et Kim (1990).


- 38 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

<strong>Les</strong> protéases pancréatiques sont <strong>de</strong>s <strong>en</strong>dopeptidases (trypsine, chymotrypsine ou<br />

élastases) hydrolysant les liaisons peptidiques situées au c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong>s protéines, ou <strong>de</strong>s<br />

exopeptidases exerçant leur activité protéolytique aux extrémités <strong>de</strong> la molécule<br />

(carboxypeptidases A et B). Elles sont sécrétées sous forme inactive : trypsinogène,<br />

chymotrypsinogène, proélastases et procarboxypeptidases. L'activation <strong>de</strong> la trypsine est<br />

initiée par une <strong>en</strong>térokinase <strong>en</strong>térocytaire, et débouche sur une casca<strong>de</strong> d'évènem<strong>en</strong>ts<br />

con<strong>du</strong>isant à l'activation <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s protéases pancréatiques sous l'action <strong>de</strong> la trypsine<br />

active (Corring et Rérat, 1983). Puis, au niveau <strong>de</strong> la bor<strong>du</strong>re <strong>en</strong> brosse et dans le cytoplasme<br />

<strong>de</strong>s <strong>en</strong>térocytes, différ<strong>en</strong>tes peptidases hydrolys<strong>en</strong>t les pepti<strong>de</strong>s issus <strong>de</strong> la digestion par les<br />

protéases. Le Tableau 3 rec<strong>en</strong>se les principales <strong>en</strong>zymes interv<strong>en</strong>ant dans l'hydrolyse<br />

intestinale <strong>de</strong>s protéines connues chez l'homme (Erickson et Kim, 1990).<br />

<strong>Les</strong> protéines soumises à la digestion dans la lumière intestinale peuv<strong>en</strong>t être d’origine<br />

alim<strong>en</strong>taire ou d’origine <strong>en</strong>dogène (<strong>en</strong>zymes, corps bactéri<strong>en</strong>s, <strong>en</strong>térocytes <strong>de</strong>squamés…).<br />

Leur hydrolyse pro<strong>du</strong>it à la fois <strong>de</strong>s pepti<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s aminés libres. Le transport <strong>de</strong>s<br />

aci<strong>de</strong>s aminés peut s’effectuer par diffusion si la structure <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> aminé lui confère <strong>de</strong>s<br />

propriétés lipophiles ou par l’intermédiaire <strong>de</strong> transporteurs. Deux types <strong>de</strong> transporteurs sont<br />

décrits, dép<strong>en</strong>dants ou indép<strong>en</strong>dants <strong>de</strong>s ions sodium. Certains pepti<strong>de</strong>s travers<strong>en</strong>t la<br />

membrane <strong>en</strong>térocytaire. Ils sont pour la plupart rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t hydrolysés par <strong>de</strong>s peptidases<br />

prés<strong>en</strong>tes dans le cytoplasme <strong>de</strong>s <strong>en</strong>térocytes, mais certains parvi<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>t tout <strong>de</strong> même<br />

intacts dans la circulation porte (Erickson et Kim, 1990).<br />

° Digestion et absorption <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s<br />

La digestion <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>taires dans l'intestin grêle est réalisée par différ<strong>en</strong>tes<br />

<strong>en</strong>zymes : la lipase et la colipase pancréatiques responsables <strong>de</strong> l'hydrolyse <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s,<br />

et <strong>de</strong>s estérases à l'origine <strong>de</strong> l'hydrolyse <strong>de</strong>s autres composés lipidiques (phospholipi<strong>de</strong>s,<br />

cholestérol, esters <strong>de</strong> cholestérol…) : phospholipase A2, cholestérol estérase...<br />

Ces <strong>en</strong>zymes sont sécrétées par le pancréas directem<strong>en</strong>t sous forme active (lipase), ou<br />

sous forme <strong>de</strong> proco<strong>en</strong>zymes (colipase) ou pro<strong>en</strong>zymes (phospholipase A2) nécessitant une<br />

activation dans l'intestin grêle par la trypsine (Carey et al., 1983). <strong>Les</strong> lipi<strong>de</strong>s, peu solubles<br />

dans l'eau, <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t difficilem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> contact avec les <strong>en</strong>zymes hydrosolubles. De plus, ils<br />

t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à former <strong>de</strong>s agrégats. Ainsi, au niveau intestinal, la digestion <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s est<br />

r<strong>en</strong><strong>du</strong>e plus efficace par un processus d'émulsification par les sels biliaires, sécrétés par le<br />

foie, aboutissant à la formation <strong>de</strong> micelles hydrophiles. <strong>Les</strong> sels biliaires, à propriétés t<strong>en</strong>sioactives,<br />

vont former une interface à la périphérie <strong>de</strong>s gouttelettes lipidiques. En abaissant la<br />

t<strong>en</strong>sion superficielle à l'interface, cette couche <strong>de</strong> sels permet <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire progressivem<strong>en</strong>t la


- 39 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

taille <strong>de</strong>s gouttelettes. Vi<strong>en</strong>t alors se fixer la colipase, qui va servir d'ancrage à la lipase<br />

pancréatique. Le site catalytique <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière se trouve alors dans la gouttelette et permet<br />

l'hydrolyse <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s. Il est par ailleurs établi chez l'homme que la colipase permet <strong>de</strong><br />

diminuer le pH optimal d'activité <strong>de</strong> la lipase, et d’éviter son inhibition par une forte<br />

conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> sels biliaires (Kerfelec, 2004).<br />

La lipase pancréatique a moins <strong>de</strong> stéréospécificité que la lipase gastrique et hydrolyse<br />

indifféremm<strong>en</strong>t les aci<strong>de</strong>s gras <strong>en</strong> position sn-1 ou sn-3. En revanche, comme la lipase<br />

gastrique, elle ne rompt pas les liaisons <strong>en</strong> sn-2, ce qui aboutit à la libération d'aci<strong>de</strong>s gras<br />

libres et <strong>de</strong> 2-monoglycéri<strong>de</strong>s. Cep<strong>en</strong>dant, un repositionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras sn-2 <strong>en</strong><br />

position sn-1 ou sn-3 serait possible, et permettrait la libération <strong>de</strong> l'aci<strong>de</strong> gras initialem<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

position sn-2 (Mu et Hoy, 2004). La phospholipase A2 et la cholestérol estérase, d'origine<br />

pancréatique, hydrolys<strong>en</strong>t respectivem<strong>en</strong>t les phospholipi<strong>de</strong>s et les esters <strong>de</strong> cholestérol <strong>en</strong><br />

prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> sels biliaires (Ramírez et al., 2001).<br />

Ainsi l'hydrolyse <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s <strong>en</strong>traîne la libération d'aci<strong>de</strong>s gras libres, <strong>de</strong> mono- et<br />

diglycéri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes longueurs <strong>de</strong> chaînes, <strong>de</strong> glycérol, <strong>de</strong> phosphatidylcholine et <strong>de</strong><br />

cholestérol.<br />

Le transport <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras libres et <strong>de</strong>s 2-monoglycéri<strong>de</strong>s (Kerfelec, 2004) jusqu’à la<br />

membrane <strong>de</strong>s <strong>en</strong>térocytes est permis par les sels biliaires qui mainti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ces élém<strong>en</strong>ts <strong>en</strong><br />

solution dans <strong>de</strong>s micelles d'une taille <strong>de</strong> l'ordre <strong>du</strong> nanomètre. Ensuite, la traversée <strong>de</strong> la<br />

membrane par ces élém<strong>en</strong>ts liposolubles est réalisée soit par diffusion passive, soit par<br />

l’intermédiaire <strong>de</strong> transporteurs. Une fois internalisés dans l'<strong>en</strong>térocyte, les lipi<strong>de</strong>s vont se<br />

réorganiser <strong>en</strong> chylomicrons qui vont être exportés par exocytose dans la lymphe (Thomson et<br />

al., 1993). En revanche, les aci<strong>de</strong>s gras à chaînes courtes et moy<strong>en</strong>nes court-circuit<strong>en</strong>t pour la<br />

plupart cette réorganisation <strong>en</strong> chylomicrons et sont transportés directem<strong>en</strong>t dans la circulation<br />

porte (Ramírez et al., 2001).<br />

° Digestion et absorption <strong>de</strong>s gluci<strong>de</strong>s<br />

Chez les mammifères, l'équipem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>zymatique pour digérer les gluci<strong>de</strong>s est <strong>en</strong> général<br />

très incomplet. Si les gluci<strong>de</strong>s intracellulaires, tel l'amidon, sont très bi<strong>en</strong> valorisés par les<br />

sécrétions propres <strong>de</strong> l'animal, <strong>de</strong> nombreuses <strong>en</strong>zymes d'origine exogène, sécrétées par <strong>de</strong>s<br />

bactéries intestinales, sont nécessaires pour assurer la digestion <strong>de</strong>s gluci<strong>de</strong>s pariétaux (cf.<br />

page 45).<br />

Concernant les <strong>en</strong>zymes d'origine <strong>en</strong>dogène, l'amylase pancréatique a un rôle majeur dans<br />

la digestion <strong>de</strong> l'amidon. Elle agit sur les liaisons osidiques <strong>en</strong> α 1-4 <strong>de</strong> l'amylose et <strong>de</strong><br />

l'amylopectine, et con<strong>du</strong>it à la formation <strong>de</strong> maltotriose, <strong>de</strong> maltose et <strong>de</strong> <strong>de</strong>xtrines dans le suc


- 40 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

intestinal (Corring et Rérat, 1983). Puis, les oligo- ou di-saccharidases (α ou β) <strong>de</strong> la<br />

muqueuse intestinale intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fin <strong>de</strong> digestion pour libérer <strong>de</strong>s oses simples. Parmi les<br />

principales α-disaccharidases, on retrouve les complexes suivants : saccharase/isomaltase (EC<br />

3.2.1.48/10) et maltase/glucoamylase (EC 3.2.1.20/3). Chaque complexe est formé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

sous-unités liées <strong>de</strong> manière non coval<strong>en</strong>te et possédant chacune un site actif (Galand, 1989).<br />

Le premier complexe hydrolyse les liaisons terminales <strong>en</strong> α et β-(1→2), α-(1→4) et α- (1→6),<br />

tandis que le <strong>de</strong>uxième ne clive que les liaisons <strong>en</strong> α-(1→4). <strong>Les</strong> noms ont été donnés aux<br />

sous-unités <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> leur spécificité <strong>de</strong> substrat (Hertel et al., 2000). Cep<strong>en</strong>dant, les<br />

<strong>de</strong>ux sous-unités <strong>du</strong> complexe saccharase/isomaltase montr<strong>en</strong>t une activité maltasique. Ainsi,<br />

la sous-unité maltase ne serait responsable que <strong>de</strong> 70% <strong>de</strong> l'activité maltasique chez le lapin<br />

(Le Huërou-Luron, 2002). Cette activité maltasique, relativem<strong>en</strong>t faible au début <strong>du</strong><br />

<strong>du</strong>odénum, augm<strong>en</strong>te rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t et reste à <strong>de</strong>s valeurs élevées <strong>en</strong> fin <strong>de</strong> <strong>du</strong>odénum et dans le<br />

jéjunum, puis décroît progressivem<strong>en</strong>t dans le <strong>de</strong>rnier tiers <strong>de</strong> l'intestin grêle (Sivakami et<br />

Radhakrishnan, 1975). D'autre part, <strong>de</strong>s β-disaccharidases sont prés<strong>en</strong>tes dans la muqueuse<br />

intestinale <strong>du</strong> lapin : la lactase (Toofanian, 1984a) possédant un rôle physiologique surtout<br />

chez le <strong>lapereau</strong> allaité (cf. page 69) et la tréhalase (Toofanian, 1984a; Galand, 1989).<br />

D'autres β-galactosidases, dont l'importance physiologique reste méconnue, ont égalem<strong>en</strong>t été<br />

id<strong>en</strong>tifiées chez le lapin (Toofanian, 1984a).<br />

<strong>Les</strong> oses libérés sont <strong>en</strong>suite absorbés par la bor<strong>du</strong>re <strong>en</strong> brosse <strong>en</strong>térocytaire selon divers<br />

mécanismes : transport passif (fructose) ou transport actif couplé avec le sodium (galactose et<br />

glucose). Le passage <strong>de</strong> ces sucres vers le sang se fait <strong>en</strong>suite par transport passif au niveau <strong>de</strong><br />

la membrane basale <strong>en</strong>térocytaire (Wright et al., 2003).<br />

II.C.5. Transfert <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u luminal vers le cæcum<br />

<strong>Les</strong> contractions <strong>de</strong>s diverses fibres musculaires vont permettre un brassage <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u<br />

luminal avec les sécrétions, la mise au contact <strong>de</strong> la muqueuse avec les digestas, la limitation<br />

<strong>du</strong> reflux <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts vers l'estomac, et la progression <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u intestinal <strong>du</strong> pôle oral vers<br />

le pôle aboral. Chez le lapin, le temps <strong>de</strong> rét<strong>en</strong>tion moy<strong>en</strong> <strong>de</strong>s digestas <strong>en</strong>tre la bouche et<br />

l'iléon terminal est estimé <strong>en</strong>tre 3 et 8 heures (Gid<strong>en</strong>ne, 1992; Gid<strong>en</strong>ne et Perez, 1993;<br />

Gid<strong>en</strong>ne et Bellier, 2000).


II.D. LE CÆCUM : UNE AIDE MICROBIENNE POUR LA DIGESTION DE L'ALIMENT<br />

II.D.1. Un réservoir volumineux<br />

- 41 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

L'intestin grêle abouche à la base <strong>du</strong> cæcum par le sacculus roton<strong>du</strong>s, un organe<br />

lymphoï<strong>de</strong>. Le cæcum, réservoir volumineux <strong>du</strong> tube digestif, forme une spirale compr<strong>en</strong>ant<br />

22 à 25 spires, augm<strong>en</strong>tant ainsi sa surface d'échange. A son extrémité se trouve l'app<strong>en</strong>dice<br />

cæcal <strong>de</strong> diamètre nettem<strong>en</strong>t plus faible, et constitué <strong>de</strong> tissu lymphoï<strong>de</strong>. Près <strong>de</strong><br />

l'abouchem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'intestin grêle se trouve le départ <strong>du</strong> côlon, au niveau <strong>de</strong> l'ampulla coli. Le<br />

cæcum représ<strong>en</strong>te donc un compartim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> dérivation sur l'axe intestin grêle-côlon (Snipes,<br />

1978).<br />

Figure 7 Conformation externe <strong>du</strong> cæcum <strong>de</strong> lapin<br />

CÆCUM<br />

APPENDICE<br />

VERMIFORME<br />

BASE<br />

CORPS<br />

D'après Barone et al., 1973 (Planche 63).<br />

La muqueuse cæcale ne forme pas <strong>de</strong> villosités mais prés<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s cryptes. La surface<br />

luminale est composée d'un épithélium prismatique simple, prés<strong>en</strong>tant une bor<strong>du</strong>re <strong>de</strong><br />

microvillosités bi<strong>en</strong> développée, tapissée d'un glycocalyx. Des cellules à mucus sont prés<strong>en</strong>tes<br />

<strong>en</strong> faible quantité et <strong>de</strong>s lymphocytes et leucocytes ont égalem<strong>en</strong>t été id<strong>en</strong>tifiés. L'épithélium<br />

<strong>de</strong>s cryptes compr<strong>en</strong>d <strong>de</strong>s cellules indiffér<strong>en</strong>ciées, <strong>de</strong>s cellules à mucus, <strong>de</strong>s cellules<br />

épithéliales immatures et <strong>de</strong>s cellules <strong>en</strong>docrines. Des lymphocytes sont prés<strong>en</strong>ts dans la<br />

lamina propria (Ross et al., 1989).<br />

ILEON<br />

ANSE<br />

SPIRALE<br />

AMPOULE<br />

ILEON<br />

SACCULUS<br />

ROTONDUS<br />

COLON


II.D.2. Une flore particulière chez le lapin<br />

- 42 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

Bi<strong>en</strong> que la partie antérieure <strong>du</strong> tractus digestif héberge <strong>de</strong>s micro-organismes, leur<br />

composition a fait l'objet <strong>de</strong> peu d'étu<strong>de</strong>s. Ceci ti<strong>en</strong>t probablem<strong>en</strong>t au fait que leur rôle dans la<br />

digestion <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts est faible comparativem<strong>en</strong>t aux microorganismes <strong>du</strong> cæcum. En effet,<br />

ce <strong>de</strong>rnier constitue une poche, <strong>en</strong> cul-<strong>de</strong>-sac, où un milieu relativem<strong>en</strong>t stable permet à la<br />

flore intestinale <strong>de</strong> se développer : une t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> matière sèche <strong>de</strong> 21 à 23%, et un pH oscillant<br />

<strong>en</strong>tre 5,5 et 6 selon l'heure <strong>de</strong> la journée (Gid<strong>en</strong>ne et Lebas, 1984). Cette flore compr<strong>en</strong>d <strong>de</strong>s<br />

microorganismes adaptés à se multiplier dans certaines niches écologiques (flore autochtone)<br />

ainsi que <strong>de</strong> nombreux microorganismes <strong>en</strong> transit qui constitu<strong>en</strong>t la flore transitoire ou<br />

allochtone (Berg, 1996). Celle-ci peut év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t comporter <strong>de</strong>s ag<strong>en</strong>ts infectieux, c'est-àdire<br />

capables <strong>de</strong> franchir la barrière <strong>de</strong> l'immunité naturelle <strong>de</strong> la muqueuse, et/ou <strong>de</strong> se<br />

multiplier dans les tissus vivants et <strong>de</strong> <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir pathogènes pour l'hôte.<br />

Jusqu'à récemm<strong>en</strong>t, l'id<strong>en</strong>tification <strong>de</strong> la microflore <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts écosystèmes reposait sur<br />

la culture in vitro <strong>de</strong>s microorganismes. Or, la fraction cultivable n'est probablem<strong>en</strong>t pas<br />

représ<strong>en</strong>tative <strong>de</strong> la microflore digestive. En effet, <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> culture <strong>de</strong> certains<br />

microorganismes <strong>en</strong>core méconnues, la sélectivité <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> culture, le stress provoqué<br />

par la culture, la nécessité <strong>de</strong> conditions anaérobies strictes et les difficultés pour stimuler les<br />

interactions <strong>en</strong>tre les microorganismes et les cellules <strong>de</strong> l'hôte sont autant d'obstacles à<br />

l'id<strong>en</strong>tification complète <strong>de</strong> la microflore digestive (Zoet<strong>en</strong>dal et al., 2004). Le développem<strong>en</strong>t<br />

réc<strong>en</strong>t <strong>de</strong> techniques <strong>de</strong> biologie moléculaire a permis <strong>de</strong> passer outre cette étape <strong>de</strong> mise <strong>en</strong><br />

culture, et d'id<strong>en</strong>tifier <strong>de</strong> nouveaux g<strong>en</strong>res. Ainsi, nous pouvons supposer que <strong>de</strong> nombreux<br />

microorganismes <strong>de</strong> la flore intestinale <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t être id<strong>en</strong>tifiés dans les années à v<strong>en</strong>ir.<br />

<strong>Les</strong> étu<strong>de</strong>s concernant la flore <strong>du</strong> lapin sont peu nombreuses et pour la plupart anci<strong>en</strong>nes.<br />

La flore autochtone qu'il héberge serait particulièrem<strong>en</strong>t originale. Une étu<strong>de</strong> réc<strong>en</strong>te, utilisant<br />

<strong>de</strong>s techniques d'hybridation moléculaire, évoque une microflore presque exclusivem<strong>en</strong>t<br />

composée <strong>de</strong> bactéries (80 à 90% <strong>de</strong> l'ARNr 16S) (B<strong>en</strong>negadi et al., 2003). Cette flore<br />

bactéri<strong>en</strong>ne est constituée principalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> microorganismes anaérobies stricts, et <strong>de</strong><br />

quelques microorganismes aéro-anaérobies facultatifs (Tableau 4).


Tableau 4 Flore cæcale id<strong>en</strong>tifiée chez le lapin<br />

BACTERIES<br />

GRAM -<br />

NON SPORULE<br />

Bacilles<br />

G<br />

R<br />

A<br />

M<br />

+<br />

NON<br />

SPORULE<br />

Bacilles<br />

Coques<br />

SPORULE Bacilles<br />

BACTERIES ANAEROBIES 10 8 -10 11<br />

Bacteroi<strong>de</strong>s<br />

10 5 -10 10<br />

[B<strong>en</strong>negadi et al. 2003, Lanning<br />

et al. 2000a, Zomborszky-<br />

Kovács et al. 2000, Yanabe et al.<br />

1999, P<strong>en</strong>ney et al. 1986,<br />

Morisse et al. 1985]<br />

Fibrobacter<br />

Fusobacterium<br />

Bifidobacterium<br />

[Pacini et al. 1986]<br />

- 43 -<br />

caccae<br />

pseudo insolita<br />

ruminicola<br />

ovatus<br />

thetaiotamicron<br />

stercoris<br />

vulgatus<br />

capillosus<br />

uniformis<br />

distasonis<br />

multiaci<strong>du</strong>s<br />

fragilis<br />

ochraceus<br />

intestinalis<br />

succinog<strong>en</strong>es<br />

russii<br />

prausnitzii<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

Sirotek et al. 2004, Sirotek et al.<br />

2001<br />

Bacques et al. 1983<br />

Boulahrouf et al. 1991, Pacini et al.<br />

1986<br />

Sirotek et al. 2001<br />

Sirotek et al. 2001, Pacini et al. 1986<br />

Sirotek et al. 2001<br />

Yanabe et al. 1999, Wang et al.<br />

1996, Pacini et al. 1986, Forsythe<br />

et Parker 1985<br />

Sirotek et al. 2001, Pacini et al.<br />

1986<br />

Pacini et al. 1986<br />

Pacini et al. 1986<br />

Pacini et al. 1986<br />

Yanabe et al. 1999<br />

Sirotek et al. 2001<br />

B<strong>en</strong>negadi et al. 2003<br />

B<strong>en</strong>negadi et al. 2003<br />

Crociani et al. 1984<br />

Wang et al. 1996<br />

Eubacterium cellulosolv<strong>en</strong>s Boulahrouf et al. 1991<br />

[Yanabe et al. 1999]<br />

Lactobacillus<br />

[Yanabe et al. 1999]<br />

Peptostreptococcus<br />

Ruminococcus<br />

pro<strong>du</strong>ctus<br />

micros<br />

flavefaci<strong>en</strong>s<br />

albus<br />

Wang et al. 1996, Crociani et<br />

al. 1984<br />

Crociani et al. 1984<br />

B<strong>en</strong>negadi et al. 2003<br />

B<strong>en</strong>negadi et al. 2003<br />

Peptococcus magnus Crociani et al. 1984<br />

Clostridium<br />

10 1 -10 9<br />

[Lanning et al. 2000a, Yanabe<br />

et al. 1999, Tortuero et al.<br />

1994, P<strong>en</strong>ney et al. 1986,<br />

Morisse et al. 1985, Gouet et<br />

Fonty 1979]<br />

sporog<strong>en</strong>es<br />

clostridiiforme<br />

coccoi<strong>de</strong>s<br />

innocuum<br />

Bacques et al. 1983<br />

Wang et al. 1996, Forsythe et<br />

Parker 1985<br />

Crociani et al. 1984<br />

Crociani et al. 1984


G<br />

R<br />

A<br />

M<br />

-<br />

G<br />

R<br />

A<br />

M<br />

+<br />

NON<br />

SPORULE Bacilles<br />

SPORULE Bacilles<br />

NON<br />

SPORULE<br />

Bacilles<br />

Coques<br />

BACTERIES AERO-ANAEROBIES 10 1 -10 6<br />

Enterobacter<br />

- 44 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

cloacae Canganella et al. 1992<br />

Canganella et al. 1992<br />

aerog<strong>en</strong>es<br />

Escherichia coli 10 2 5 Padilha et al. 1995, Morisse et<br />

-10 al. 1985, Bacques et al. 1983<br />

[P<strong>en</strong>ney et al. 1986]<br />

Bacillus<br />

cereus<br />

Bacques et al. 1983<br />

10 6 -10 7 lich<strong>en</strong>iformis Bacques et al. 1983<br />

[Yanabe et al. 1999, P<strong>en</strong>ney et al.<br />

1986, Forsythe et Parker 1985]<br />

Corynebacterium<br />

10 4 -10 5<br />

[Yanabe et al. 1999, Gouet et Fonty<br />

1979]<br />

Staphylococcus<br />

[Yanabe et al. 1999, Tortuero et al.<br />

1994, Forsythe et Parker 1985,<br />

Bacques et al. 1983]<br />

Streptococcus<br />

10 1 -10 5<br />

[Zomborszky-Kovács et al. 2000,<br />

Yanabe et al. 1999, Tortuero et al.<br />

1994, P<strong>en</strong>ney et al. 1986, Gouet et<br />

Fonty 1979]<br />

Enterococcus<br />

Micrococcus<br />

[Gouet et Fonty 1979]<br />

intermedius<br />

epi<strong>de</strong>rmitis<br />

l<strong>en</strong>tus<br />

faecalis<br />

faecalis<br />

avium<br />

faecium<br />

<strong>du</strong>rans<br />

Canganella et al. 1992<br />

Canganella et al. 1992<br />

Canganella et al. 1992<br />

Bacques et al. 1983<br />

Canganella et al. 1992<br />

Canganella et al. 1992<br />

Canganella et al. 1992<br />

Canganella et al. 1992<br />

LEVURES 10 6<br />

Cyniclomyces guttulatus Forsythe et Parker 1985<br />

ARCHAE<br />

[B<strong>en</strong>negadi et al. 2003]<br />

<strong>Les</strong> chiffres indiqu<strong>en</strong>t le nombre <strong>de</strong> microorganismes <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts groupes par g <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal.<br />

La flore anaérobie stricte est dominée par les Bacteroidaceae, <strong>de</strong>s bacilles gram négatifs<br />

asporulés, dont notamm<strong>en</strong>t le g<strong>en</strong>re Bacteroi<strong>de</strong>s. De nombreuses espèces ont été isolées. Des<br />

bactéries <strong>de</strong>s g<strong>en</strong>res Fibrobacter, Fusobacterium et Clostridium sont égalem<strong>en</strong>t décrites. <strong>Les</strong><br />

g<strong>en</strong>res Eubacterium, Ruminococcus, Peptostreptococcus, Peptococcus et Bifidobacterium ont<br />

parfois été id<strong>en</strong>tifiés. Contrairem<strong>en</strong>t à la flore constitutive <strong>du</strong> tractus digestif <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s<br />

mammifères, le g<strong>en</strong>re Lactobacillus n'est pratiquem<strong>en</strong>t jamais retrouvé dans le cæcum <strong>du</strong>


- 45 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

lapin. Concernant les organismes aéro-anaérobies facultatifs, les <strong>en</strong>térobactéries <strong>de</strong>s g<strong>en</strong>res<br />

Escherichia et Enterobacter et les g<strong>en</strong>res Streptococcus, Corynebacterium, Staphylococcus et<br />

Enterococcus ont été isolés. Cep<strong>en</strong>dant, les résultats très diverg<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre les étu<strong>de</strong>s<br />

concernant leur dénombrem<strong>en</strong>t témoign<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la difficulté d'id<strong>en</strong>tification <strong>de</strong> la flore :<br />

variabilités indivi<strong>du</strong>elles importantes, variabilité <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> culture, appart<strong>en</strong>ance<br />

probable <strong>de</strong> certains g<strong>en</strong>res et/ou espèces à la flore transitoire.<br />

<strong>Les</strong> 10 à 20% <strong>de</strong> flore n'appart<strong>en</strong>ant pas au règne <strong>de</strong>s bactéries serai<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s eucaryotes<br />

(protozoaires et/ou levures), ou <strong>en</strong>core <strong>de</strong>s organismes appart<strong>en</strong>ant au règne <strong>de</strong>s archaea<br />

(B<strong>en</strong>negadi et al., 2003). Cep<strong>en</strong>dant, ces résultats n'ont pas été confirmés.<br />

II.D.3. Action <strong>de</strong> la microflore sur la physiologie <strong>nutritionnel</strong>le <strong>de</strong> l'hôte<br />

Un rôle majeur <strong>de</strong>s microorganismes prés<strong>en</strong>ts dans le tractus digestif est l'hydrolyse et la<br />

ferm<strong>en</strong>tation 1) <strong>de</strong>s rési<strong>du</strong>s alim<strong>en</strong>taires non digérés et absorbés dans la partie antérieure <strong>du</strong><br />

tractus digestif, donc ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t les fibres, et 2) <strong>de</strong>s molécules <strong>en</strong>dogènes,<br />

ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t protéiques (Forsythe et Parker, 1985; Guarner et Malagelada, 2003).<br />

° Digestion <strong>de</strong>s gluci<strong>de</strong>s<br />

<strong>Les</strong> principales sources <strong>de</strong> carbone et d'énergie pour la croissance bactéri<strong>en</strong>ne sont<br />

l'amidon résistant à la dégradation par les <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> l'hôte, les polysacchari<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la paroi<br />

cellulaire <strong>de</strong>s végétaux, les mucopolysacchari<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'hôte, et autres oligosacchari<strong>de</strong>s ayant<br />

échappé à la digestion et à l'absorption dans l'intestin grêle. Ces polymères complexes sont<br />

dégradés par les <strong>en</strong>zymes bactéri<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> oligomères et sucres simples. <strong>Les</strong> bactéries sont<br />

<strong>en</strong>suite capables <strong>de</strong> ferm<strong>en</strong>ter ces substances <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils, aci<strong>de</strong>s dicarboxyliques,<br />

alcools, H2, CO2…<br />

Chez le lapin, un herbivore, les sources majeures <strong>de</strong> gluci<strong>de</strong>s pour les bactéries cæcales<br />

sont les fibres. Il existe cinq classes majeures <strong>de</strong> fibres alim<strong>en</strong>taires (Figure 8), parmi<br />

lesquelles seules les lignines ne sont pas <strong>de</strong>s composés glucidiques. Dans la paroi végétale, la<br />

cellulose sous forme <strong>de</strong> microfibrilles constitue le squelette autour <strong>du</strong>quel la matrice vi<strong>en</strong>t<br />

s’organiser : lignines, hémicelluloses, pectines et parfois <strong>de</strong>s protéines. <strong>Les</strong> principales<br />

caractéristiques <strong>de</strong> ces fibres sont prés<strong>en</strong>tées dans le Tableau 5. Divers dosages permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong><br />

quantifier les différ<strong>en</strong>tes fractions fibreuses (Figure 8).


Figure 8 Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> dosage <strong>de</strong>s fibres végétales et nature <strong>du</strong> rési<strong>du</strong> d'analyse<br />

Fibres<br />

totales<br />

TDF<br />

(1)<br />

- 46 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

D'après Gid<strong>en</strong>ne, 1996; (1) TDF = Total Dietary Fiber (Lee et al., 1992); (2) WICW = Water Insoluble Cell-Wall (Carré et Brillouet, 1989);<br />

(3) NDF = Neutral Deterg<strong>en</strong>t Fiber, ADF = Acid Deterg<strong>en</strong>t Fiber, ADL = Acid Deterg<strong>en</strong>t Lignin (Van Soest et al., 1991); (4) selon We<strong>en</strong><strong>de</strong>.<br />

Récemm<strong>en</strong>t, plusieurs techniques d'estimation <strong>de</strong>s activités <strong>en</strong>zymatiques fibrolytiques<br />

bactéri<strong>en</strong>nes ont été développées : détermination <strong>de</strong>s activités cellulolytique (digestion <strong>de</strong> la<br />

cellulose), pectinolytique (digestion <strong>de</strong>s pectines) et xylanolytique (digestion <strong>de</strong>s<br />

hémicelluloses) (Boulahrouf et al., 1991). L’activité <strong>de</strong> la pectinase est classiquem<strong>en</strong>t<br />

supérieure dans la littérature à celle <strong>de</strong> la xylanase, elle-même supérieure à celle <strong>de</strong> la<br />

cellulase. Aussi, les substances pectiques sont relativem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> digérées chez le lapin, alors<br />

que la cellulose est très peu valorisée (Gid<strong>en</strong>ne, 1996). <strong>Les</strong> bactéries <strong>du</strong> g<strong>en</strong>re Bacteroi<strong>de</strong>s<br />

serai<strong>en</strong>t les principaux microorganismes pectinolytiques (Sirotek et al., 2001).<br />

Tableau 5 Caractéristiques <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes classes <strong>de</strong> fibres <strong>de</strong> la paroi végétale<br />

Structure<br />

Lignines Polymères phénoliques organisés <strong>en</strong> réseaux très<br />

complexes<br />

Cellulose Homopolymère linéaire <strong>de</strong> glucose <strong>en</strong> liaison<br />

β1-4<br />

Hémicelluloses Chaîne <strong>de</strong> glucose <strong>en</strong> β1-4 sur laquelle vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

se fixer <strong>de</strong> courtes chaînes d’oses (xylose,<br />

fucose, galactose, arabinose, mannose)<br />

Substances pectiques Pectines : polymère avec chaîne principale<br />

d’aci<strong>de</strong> galacturonique interrompu par <strong>de</strong>s<br />

rhamnoses où se fix<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s chaînes latérales<br />

d’oses (arabinose, galactose…)<br />

Polysacchari<strong>de</strong>s non<br />

amylacés hydrosolubles<br />

D'après Gid<strong>en</strong>ne, 1996.<br />

Fibres<br />

insolubles<br />

WICW<br />

(2)<br />

NDF<br />

(3)<br />

ADF<br />

(3)<br />

ADL (3)<br />

Unité : β-glucane, <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> polymérisation :<br />

15 à > 2000<br />

Cellulose<br />

brute (4)<br />

Solubilité<br />

dans l'eau<br />

Digestibilité<br />

(%)<br />

NON 10 à 15<br />

NON 15 à 18<br />

NON 25 à 35<br />

OUI/NON 70 à 76<br />

OUI<br />

LIGNINE<br />

CELLULOSE<br />

HEMICELLULOSE<br />

SUBSTANCES<br />

PECTIQUES<br />

POLYSACCHARIDES<br />

SOLUBLES<br />

CLASSIFICATION ANALYTIQUE CLASSIFICATION<br />

BIOCHIMIQUE


- 47 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

La ferm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s oses simples pro<strong>du</strong>it différ<strong>en</strong>ts gaz : <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras volatils (AGV),<br />

<strong>de</strong> l’hydrogène, <strong>du</strong> méthane et <strong>du</strong> dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone. Le profil <strong>de</strong>s AGV est spécifique <strong>du</strong><br />

lapin : l’acétate est prédominant (70 à 80%), suivi par le butyrate (8 à 20%) puis par le<br />

propionate (3 à 10%). Ainsi, la prédominance <strong>du</strong> butyrate par rapport au propionate est<br />

opposée à ce qui est classiquem<strong>en</strong>t observé chez les ruminants ou le cheval, mais a été décrite<br />

chez d'autres herbivores, tels que le porc-épic ou le castor (Hintz et al., 1978). <strong>Les</strong> AGV ainsi<br />

pro<strong>du</strong>its sont absorbés par la paroi cæcale par diffusion passive. Ils constitu<strong>en</strong>t une source<br />

énergétique estimée <strong>en</strong>tre 10 et 40% <strong>de</strong>s besoins d'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> (Hoover et Heitmann, 1972;<br />

Marty et Vernay, 1984).<br />

° Métabolisme azoté<br />

Chez les ruminants, le matériel azoté disponible pour les microorganismes est très<br />

important puisque le rum<strong>en</strong> est situé dans la partie proximale <strong>du</strong> tube digestif. Chez le lapin,<br />

<strong>en</strong> revanche, l'azote exogène est majoritairem<strong>en</strong>t digéré et absorbé avant le cæcum. Aussi, la<br />

source azotée pour les microorganismes cæcaux est ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t constituée <strong>de</strong> molécules<br />

<strong>en</strong>dogènes : cellules épithéliales <strong>de</strong>squamées, mucus, bactéries lysées et urée. <strong>Les</strong> activités<br />

métaboliques (protéolytiques et uréolytiques) aboutiss<strong>en</strong>t à la pro<strong>du</strong>ction d’ammoniaque,<br />

après ferm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s aminés. L'activité uréolytique observée (Hill, 1983; Crociani et<br />

al., 1984; Forsythe et Parker, 1985; Crociani et al., 1986) serait principalem<strong>en</strong>t dévolue aux<br />

bactéries associées à la muqueuse cæcale (Hill, 1983). L’ammoniac pro<strong>du</strong>it peut être soit<br />

directem<strong>en</strong>t absorbé par la muqueuse cæcale pour la synthèse hépatique <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s aminés non<br />

ess<strong>en</strong>tiels ou pour la synthèse d'urée éliminée par voie urinaire, soit utilisé dans les<br />

biosyn<strong>thèses</strong> microbi<strong>en</strong>nes ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t protéiques (Crociani et al., 1985). <strong>Les</strong> pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong><br />

ces biosyn<strong>thèses</strong> pourront être valorisés par l'hôte lors <strong>de</strong> la cæcotrophie (Forsythe et Parker,<br />

1985).<br />

° Autres<br />

<strong>Les</strong> microorganismes ont égalem<strong>en</strong>t un rôle dans l'absorption <strong>de</strong> certains minéraux. Ainsi,<br />

le phosphore cont<strong>en</strong>u dans les végétaux est ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'aci<strong>de</strong> phytique sous forme <strong>de</strong><br />

sels mono- ou dival<strong>en</strong>ts (phytates). Chez les monogastriques, les phytates sont <strong>en</strong> général peu<br />

valorisés, contrairem<strong>en</strong>t aux ruminants chez lesquels la microflore symbiotique ruminale<br />

synthétise <strong>de</strong>s phytases. Il a été récemm<strong>en</strong>t suggéré que 80% <strong>de</strong>s phytates serai<strong>en</strong>t hydrolysés<br />

dans l'appareil digestif <strong>du</strong> lapin (Marounek et al., 2003a). Cette activité est retrouvée tout au<br />

long <strong>de</strong> l'appareil digestif, mais elle prédomine dans le gros intestin. Cep<strong>en</strong>dant, la capacité<br />

<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à absorber les phosphates libérés serait limitée.


- 48 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

<strong>Les</strong> besoins <strong>en</strong> vitamines <strong>du</strong> groupe B et <strong>en</strong> vitamine K sont normalem<strong>en</strong>t couverts par les<br />

biosyn<strong>thèses</strong> microbi<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> l'abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> troubles digestifs (Lebas, 2000). Ces vitamines<br />

sont ingérées au cours <strong>de</strong> la cæcotrophie.<br />

Des activités amylolytiques (Marounek et al., 1995; Padilha et al., 1995), lipolytiques<br />

(Marounek et al., 1995) et mucinolytiques (Hill, 1986) ont égalem<strong>en</strong>t été id<strong>en</strong>tifiées au niveau<br />

cæcal.<br />

II.D.4. Temps <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts dans le cæcum<br />

Le temps <strong>de</strong> séjour moy<strong>en</strong> <strong>de</strong>s particules alim<strong>en</strong>taires dans le cæcum <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x va<br />

ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>dre <strong>de</strong> leur taille. Le temps <strong>de</strong> rét<strong>en</strong>tion serait <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> 7 à 16<br />

heures pour les particules grossières (> 300 µm), et <strong>de</strong> 16 à 42 heures pour les particules les<br />

plus fines (< 300 µm) et les liqui<strong>de</strong>s (Gid<strong>en</strong>ne, 1997).<br />

II.E. LE COLON : FORMATION DE DEUX TYPES DE FECES<br />

II.E.1. Une essoreuse et un lubrifiant <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal<br />

Le côlon, qui fait suite au cæcum, est divisé <strong>en</strong> <strong>de</strong>ux parties : le côlon proximal et le côlon<br />

distal (Figure 9).<br />

Figure 9 Représ<strong>en</strong>tation schématique <strong>du</strong> côlon <strong>du</strong> lapin<br />

COLON<br />

DISTAL<br />

Fusus coli<br />

A = ampoule cæcale, C = cæcum; D'après Snipes et al., 1982.<br />

1° partie<br />

2° partie<br />

COLON<br />

PROXIMAL


- 49 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

Le côlon proximal est lui-même subdivisé (Snipes et al., 1982) : un premier segm<strong>en</strong>t avec<br />

trois rangs <strong>de</strong> replis longitudinaux, ne faisant pas saillie dans la lumière intestinale, est suivi<br />

par un segm<strong>en</strong>t où les replis font protrusion dans la lumière intestinale (1° partie). Ces<br />

évaginations représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une augm<strong>en</strong>tation importante <strong>de</strong> la surface d'échange et pourrai<strong>en</strong>t<br />

ai<strong>de</strong>r à la séparation <strong>de</strong>s phases soli<strong>de</strong> et liqui<strong>de</strong>. Le segm<strong>en</strong>t suivant (2° partie) comporte un<br />

unique rang <strong>de</strong> replis, et le <strong>de</strong>rnier segm<strong>en</strong>t, le fusus coli, long <strong>de</strong> 3 à 4 cm possè<strong>de</strong> une<br />

activité pace-maker. La paroi <strong>du</strong> côlon distal <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite lisse et abouche sur le rectum,<br />

puis sur l’anus. La muqueuse colique conti<strong>en</strong>t <strong>de</strong> nombreuses cellules à mucus dans ses<br />

cryptes, dont le rôle serait <strong>de</strong> lubrifier la paroi intestinale afin <strong>de</strong> faciliter le passage <strong>de</strong>s crottes<br />

<strong>du</strong>res (Snipes et al., 1982).<br />

II.E.2. Cæcotrophes et fèces <strong>du</strong>res<br />

° Deux mécanismes d'excrétion différ<strong>en</strong>ts<br />

Le lapin prés<strong>en</strong>te un comportem<strong>en</strong>t très particulier, il pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong>ux types d'excrém<strong>en</strong>ts : 1)<br />

les crottes <strong>du</strong>res éliminées dans le milieu <strong>en</strong>vironnant, et 2) les cæcotrophes, petites grappes<br />

<strong>de</strong> crottes molles <strong>en</strong>tourées d'une couche <strong>de</strong> mucus, et récupérées dès leur émission<br />

directem<strong>en</strong>t à l'anus par aspiration. Le rythme d'excrétion <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> crottes est<br />

soumis au rythme d'ingestion <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts. L’émission <strong>de</strong> crottes <strong>du</strong>res semble se superposer<br />

au rythme d’ingestion <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts, avec une forte activité <strong>en</strong> pério<strong>de</strong> sombre. <strong>Les</strong><br />

cæcotrophes sont, quant à elles, émises lors <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> faible excrétion <strong>de</strong> fèces <strong>du</strong>res<br />

(Laplace, 1978), donc au cours <strong>de</strong> la matinée et <strong>en</strong> début d'après-midi, <strong>en</strong> une pério<strong>de</strong> unique<br />

<strong>de</strong> 7h <strong>en</strong>viron. Celle-ci peut toutefois être <strong>en</strong>trecoupée par une émission plus ou moins<br />

prolongée <strong>de</strong> fèces <strong>du</strong>res (Laplace, 1978).<br />

Tableau 6 Composition <strong>de</strong>s crottes <strong>du</strong>res et cæcotrophes <strong>du</strong> lapin<br />

Crottes <strong>du</strong>res Cæcotrophes<br />

Matière sèche (%)<br />

Protéines brutes<br />

Matières grasses <strong>en</strong> % <strong>de</strong> MS<br />

Cellulose brute<br />

C<strong>en</strong>dres<br />

52-57<br />

11-15<br />

2,7<br />

29-30<br />

5-14<br />

D'après Proto, 1965; Fekete et Bokori, 1985; Carabaño et al., 1988; Fraga et al., 1991.<br />

29-39<br />

26-32<br />

2,2<br />

17-18<br />

8-15<br />

<strong>Les</strong> cæcotrophes correspond<strong>en</strong>t à <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal ayant transité dans le côlon sans y<br />

subir <strong>de</strong> changem<strong>en</strong>ts notoires (fines et grosses particules). En revanche, la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong><br />

crottes <strong>du</strong>res implique <strong>de</strong> nombreuses modifications <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal au cours <strong>de</strong> la traversée


- 50 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

<strong>du</strong> côlon : tandis que les grosses particules (supérieures à 300 µm, donc principalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s<br />

fibres) poursuiv<strong>en</strong>t leur transit dans le côlon, les fines particules sont refoulées vers le cæcum<br />

pour y subir une nouvelle dégradation bactéri<strong>en</strong>ne (Gid<strong>en</strong>ne, 1997). Ainsi, la composition <strong>de</strong>s<br />

cæcotrophes et <strong>de</strong>s crottes <strong>du</strong>res est différ<strong>en</strong>te (Tableau 6). <strong>Les</strong> cæcotrophes sont <strong>en</strong>richies <strong>en</strong><br />

protéines, vitamines et minéraux, tandis que les crottes <strong>du</strong>res sont majoritairem<strong>en</strong>t constituées<br />

<strong>de</strong> fibres.<br />

<strong>Les</strong> protéines <strong>de</strong>s cæcotrophes, issues <strong>de</strong>s biosyn<strong>thèses</strong> microbi<strong>en</strong>nes, contribu<strong>en</strong>t ainsi à<br />

15-20% <strong>de</strong>s apports azotés journaliers (García et al., 1995; Bel<strong>en</strong>guer et al., 2005). De plus,<br />

ces protéines sont riches <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s aminés ess<strong>en</strong>tiels, tels que la lysine, la thréonine et la<br />

méthionine (Ferrando et al., 1972).<br />

° Des mouvem<strong>en</strong>ts d'eau et d'électrolytes adaptés au type d'excrétion<br />

Lors <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong>s fèces <strong>du</strong>res, le côlon agit comme une "essoreuse" <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u<br />

cæcal. Sauf dans la partie orale <strong>du</strong> côlon proximal où <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> sécrétion hydrique<br />

ont été observés (Vernay, 1986), l'eau est int<strong>en</strong>sém<strong>en</strong>t réabsorbée au niveau colique. Il<br />

semblerait que les échanges d’électrolytes soi<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>ts selon le segm<strong>en</strong>t<br />

considéré. Ainsi, dans la zone à 3 rangs <strong>de</strong> replis, le potassium est absorbé et le sodium libéré<br />

dans la lumière intestinale, tandis que dans la zone à un unique rang <strong>de</strong> replis, l’inverse est<br />

observé. En passant au niveau <strong>du</strong> fusus coli, le cont<strong>en</strong>u intestinal perd beaucoup <strong>de</strong> sodium, <strong>de</strong><br />

potassium et d’eau. Plusieurs raisons pourrai<strong>en</strong>t expliquer ce phénomène. Le fusus est la<br />

région <strong>du</strong> côlon où la capacité d’absorption <strong>de</strong> sodium est la plus gran<strong>de</strong>. Sa paroi musculaire<br />

est très développée et pourrait "compresser" mécaniquem<strong>en</strong>t le cont<strong>en</strong>u intestinal (Snipes et<br />

al., 1982).<br />

Par ailleurs, les aci<strong>de</strong>s gras volatils continu<strong>en</strong>t d’être absorbés par simple diffusion<br />

passive dans le côlon (Snipes et al., 1982; Vernay, 1986).<br />

° Elimination <strong>de</strong>s fèces<br />

Lors <strong>de</strong> l'élimination <strong>de</strong>s crottes <strong>du</strong>res, une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> contraction se propage <strong>du</strong> cæcum vers<br />

le côlon proximal, puis jusqu'au côlon distal toutes les 10 à 15 minutes. Des contractions<br />

antipéristaltiques coliques, ayant pour origine le fusus coli, se propag<strong>en</strong>t sur toute la longueur<br />

<strong>du</strong> cæcum, et permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> refouler les particules fines et les liqui<strong>de</strong>s vers le cæcum (Ehrlein<br />

et al., 1983). Ce phénomène, associé à la réabsorption hydrique dès le fusus coli décrite<br />

précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t, aboutirait à l'assèchem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u colique.<br />

En pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> cæcotrophie, l'activité antipéristaltique très ré<strong>du</strong>ite et la motricité accrue <strong>du</strong><br />

côlon distal permett<strong>en</strong>t une excrétion rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s cæcotrophes (Laplace, 1978). En fait, la


- 51 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

vacuité <strong>du</strong> côlon distal qui suit la pério<strong>de</strong> d'excrétion <strong>de</strong>s fèces <strong>du</strong>res serait à l'origine d'une<br />

hyperactivité <strong>du</strong> côlon proximal. Cette zone d'hyperactivité se déplacerait vers le côlon distal<br />

et aboutirait à l'émission <strong>de</strong>s cæcotrophes (Ruckebusch et Hörnicke, 1977).<br />

II.F. EFFICACITE DIGESTIVE<br />

Au bilan, les alim<strong>en</strong>ts ingérés ne sont pas digérés et absorbés <strong>en</strong> totalité et une partie <strong>de</strong>s<br />

ingesta est retrouvée dans les fèces. La digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts (DA) est la<br />

proportion <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts non excrétée, donc considérée comme disparaissant dans le tube<br />

digestif.<br />

DA = (Quantité ingérée – Quantité excrétée) / Quantité ingérée<br />

Cette formule peut s'appliquer aux différ<strong>en</strong>ts composants <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t. Cep<strong>en</strong>dant, cette<br />

valeur estimée ne correspond pas à la digestion réelle. En effet, <strong>de</strong>s substances d'une origine<br />

autre qu'alim<strong>en</strong>taire vont être retrouvées dans les fèces : mucus, débris <strong>de</strong> cellules<br />

<strong>de</strong>squamées, microorganismes et pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong> syn<strong>thèses</strong> microbi<strong>en</strong>nes… dont la proportion est<br />

difficile à évaluer. Ainsi, la digestibilité appar<strong>en</strong>te sous-estime <strong>en</strong> général la capacité <strong>de</strong><br />

l'animal à digérer l'alim<strong>en</strong>t, particulièrem<strong>en</strong>t les protéines.<br />

Tableau 7 Valeurs <strong>de</strong> digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts constituants <strong>de</strong>s<br />

alim<strong>en</strong>ts <strong>du</strong> lapin<br />

Composition alim<strong>en</strong>t<br />

(<strong>en</strong> % <strong>du</strong> brut, mini-maxi)<br />

DA<br />

(mini-maxi)<br />

Matière organique 90 - 95 0,61 - 0,76<br />

Protéines brutes 17 - 20 0,66 - 0,81<br />

Amidon 12 - 23 0,97 - 0,99<br />

Matières grasses 2 - 4 0,61 - 0,85<br />

NDF 32 - 43 0,20 - 0,55<br />

ADF 18 - 23 0,14 - 0,34<br />

Lapereaux <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 7 semaines; D'après De Blas et al., 1995; Bellier et Gid<strong>en</strong>ne, 1996; Scapinello et al., 1999; Gid<strong>en</strong>ne et al.,<br />

2000; Gutiérrez et al., 2000; García et al., 2002; Debray et al., 2003; Falcão-e-Cunha et al., 2004.<br />

Le Tableau 7 prés<strong>en</strong>te les valeurs <strong>de</strong> digestibilité retrouvées dans la littérature pour <strong>de</strong>s<br />

alim<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> composition habituelle. La digestibilité <strong>de</strong> la matière organique varie <strong>en</strong>tre 60 et<br />

75% selon les étu<strong>de</strong>s. Parmi les composants les mieux valorisés figur<strong>en</strong>t les constituants<br />

intracellulaires : l'amidon est digéré à plus <strong>de</strong> 95%, et la digestibilité <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s<br />

protéines varie <strong>de</strong> 60 à 85% <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s. <strong>Les</strong> constituants pariétaux sont moins<br />

digestibles. La lignine est peu dégradée et, <strong>de</strong> plus, elle ré<strong>du</strong>it la digestibilité <strong>de</strong> la cellulose et


- 52 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

<strong>de</strong>s hémicelluloses <strong>en</strong> diminuant leur accessibilité par les bactéries. <strong>Les</strong> fibres sont les<br />

composants dont les estimations <strong>de</strong> digestibilité sont les plus variables <strong>en</strong>tre étu<strong>de</strong>s. En effet,<br />

différ<strong>en</strong>ts paramètres vont modifier leur digestibilité et notamm<strong>en</strong>t leur source botanique<br />

(Falcão-e-Cunha et al., 2004).<br />

III. LA FONCTION DE DEFENSE CONTRE LES AGENTS INDESIRABLES<br />

Au premier rôle dévolu à l’appareil digestif développé précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t, s’ajoute celui <strong>de</strong><br />

barrière contre les ag<strong>en</strong>ts indésirables. En effet, la muqueuse intestinale représ<strong>en</strong>te une surface<br />

d'échange considérable avec le milieu extérieur, et constitue ainsi une zone où les agressions<br />

antigéniques sont multiples. Si les stimulations antigéniques prov<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> composants<br />

alim<strong>en</strong>taires ou <strong>de</strong> la flore comm<strong>en</strong>sale doiv<strong>en</strong>t être tolérées, celles <strong>de</strong> la flore pathogène<br />

doiv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> revanche susciter une réponse efficace afin d'éliminer l'ag<strong>en</strong>t indésirable. Nous<br />

nous limiterons dans cet exposé aux moy<strong>en</strong>s <strong>de</strong> déf<strong>en</strong>se locaux, qui, si ils sont dépassés, sont<br />

suppléés par <strong>de</strong>s moy<strong>en</strong>s <strong>de</strong> déf<strong>en</strong>se généraux non spécifiques (fièvre, inflammation,<br />

phagocytose) et spécifiques (réponses immunitaires humorales et/ou cellulaires).<br />

III.A. DES MOYENS NON SPECIFIQUES<br />

III.A.1. La flore résid<strong>en</strong>te<br />

Outre son rôle prédominant dans la digestion et l’absorption <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts, d'électrolytes<br />

et d'eau, la flore comm<strong>en</strong>sale intestinale <strong>en</strong>tre <strong>en</strong> compétition avec les microorganismes<br />

pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t pathogènes. Une compétition directe au niveau <strong>de</strong>s sites d’attachem<strong>en</strong>t aux<br />

cellules épithéliales peut s'établir. Ainsi, <strong>de</strong>s bactéries segm<strong>en</strong>tées filam<strong>en</strong>teuses, non<br />

cultivables, ont été récemm<strong>en</strong>t observées <strong>en</strong> microscopie électronique chez le lapin : elles<br />

prévi<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>t la colonisation iléale par les Escherichia coli O103, par compétition directe sur<br />

leur site <strong>de</strong> fixation aux cellules épithéliales (Heczko et al., 2000a). Par ailleurs, la nonimplantation<br />

d'un microorganisme pathogène peut résulter <strong>de</strong> conditions physico-chimiques<br />

<strong>du</strong> milieu inadéquates : température, pot<strong>en</strong>tiel d'oxydo-ré<strong>du</strong>ction, facteurs <strong>nutritionnel</strong>s non<br />

prés<strong>en</strong>ts (non apportés par l'alim<strong>en</strong>tation ou compétition <strong>de</strong> substrat avec la flore résid<strong>en</strong>te),<br />

prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> substances antimicrobi<strong>en</strong>nes sécrétées par les bactéries elles-mêmes<br />

(bactériocines). Cep<strong>en</strong>dant, ces substances étant elles-mêmes digestibles, leur rôle se restreint<br />

à <strong>de</strong>s niches très localisées (Guarner et Malagelada, 2003). <strong>Les</strong> interactions <strong>en</strong>tre les<br />

microorganismes <strong>de</strong> la flore comm<strong>en</strong>sale et les microorganismes pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t pathogènes<br />

sont très difficiles à étudier, car elles sont spécifiques d’un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t particulier. Un


- 53 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

organisme exogène pourra d’autant plus facilem<strong>en</strong>t s’installer parmi la flore résid<strong>en</strong>te, qu’il<br />

aura évolué auparavant dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t similaire à celui dans lequel il pénètre (Freter,<br />

1974).<br />

Par ailleurs, la flore comm<strong>en</strong>sale stimule l’immunité <strong>de</strong> l’hôte. <strong>Les</strong> animaux élevés dans<br />

<strong>de</strong>s <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ts axéniques ont <strong>de</strong>s d<strong>en</strong>sités <strong>de</strong> cellules lymphoï<strong>de</strong>s faibles, <strong>de</strong> petites<br />

structures folliculaires, et <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations circulantes d’immunoglobulines dans le sang très<br />

faibles. Après colonisation microbi<strong>en</strong>ne, le nombre <strong>de</strong> lymphocytes intra-épithéliaux et <strong>de</strong> la<br />

lamina propria augm<strong>en</strong>te considérablem<strong>en</strong>t, ainsi que les conc<strong>en</strong>trations circulantes<br />

d’immunoglobulines (Guarner et Malagelada, 2003). Cette flore stimule égalem<strong>en</strong>t la<br />

diversification <strong>du</strong> répertoire <strong>de</strong>s anticorps chez le lapin (Lanning et al., 2000b) et est<br />

nécessaire à la mise <strong>en</strong> place <strong>du</strong> phénomène <strong>de</strong> tolérance orale (cf. page 57).<br />

III.A.2. Barrières physiques et chimiques<br />

L'acidité gastrique est néfaste au développem<strong>en</strong>t d'ag<strong>en</strong>ts indésirables (Martins<strong>en</strong> et al.,<br />

2005), et constitue une première barrière limitant leur passage vers l'intestin grêle. D'autres<br />

barrières défavorables à l'<strong>en</strong>trée d'ag<strong>en</strong>ts indésirables sont disséminées tout au long <strong>du</strong> tractus<br />

digestif. Ainsi, les jonctions serrées <strong>de</strong>s cellules épithéliales prévi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le passage<br />

intercellulaire <strong>de</strong> substances pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t néfastes, le péristaltisme intestinal ré<strong>du</strong>it le<br />

contact <strong>de</strong>s ag<strong>en</strong>ts pathogènes avec les cellules épithéliales et le r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t cellulaire<br />

permet l'élimination <strong>de</strong>s ag<strong>en</strong>ts indésirables év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t attachés aux cellules épithéliales<br />

(Fortun-Lamothe et Boullier, 2004). Différ<strong>en</strong>tes substances chimiques sécrétées au niveau <strong>du</strong><br />

tractus digestif prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s propriétés antimicrobi<strong>en</strong>nes : le lysozyme et les α-déf<strong>en</strong>sines<br />

sécrétés par les cellules <strong>de</strong> Paneth <strong>de</strong> l'intestin grêle <strong>de</strong> l'homme et <strong>de</strong> la souris (Cunliffe,<br />

2003), la lactoferrine <strong>de</strong>s sécrétions pancréatiques et salivaires <strong>de</strong> l'homme (Caccavo et al.,<br />

2002), les mucines <strong>de</strong> l'intestin grêle (Montagne et al., 2004).<br />

III.B. DES MOYENS IMMUNITAIRES SPECIFIQUES<br />

Le système immunitaire mucosal digestif <strong>de</strong>s lagomorphes prés<strong>en</strong>te plusieurs fonctions.<br />

Comme pour tout mammifère, il est impliqué dans la réponse immunitaire locale face aux<br />

stimulations antigéniques <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (bactéries, virus, protozoaires, antigènes<br />

alim<strong>en</strong>taires…) faisant interv<strong>en</strong>ir les lymphocytes B et T localisés notamm<strong>en</strong>t dans les<br />

plaques <strong>de</strong> Peyer. De plus, il joue un rôle fondam<strong>en</strong>tal dans la g<strong>en</strong>èse <strong>du</strong> répertoire <strong>de</strong>s<br />

anticorps. En effet, contrairem<strong>en</strong>t à d'autres espèces, telles que l'homme, la souris ou le rat, les<br />

recombinaisons somatiques <strong>de</strong>s gènes V-D-J participant à la diversité <strong>de</strong> la région variable <strong>de</strong>s<br />

anticorps sont limitées dans la moelle osseuse. Ces réarrangem<strong>en</strong>ts ont lieu dans l'app<strong>en</strong>dice


- 54 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

cæcal <strong>en</strong>tre 3 et 8 semaines d'âge, <strong>de</strong> façon similaire à ce qui est observé dans la bourse <strong>de</strong><br />

Fabricius <strong>de</strong>s oiseaux (Mage, 1998).<br />

III.B.1. Le tissu lymphoï<strong>de</strong> associé à l'intestin (GALT) : structure<br />

<strong>Les</strong> tissus lymphoï<strong>de</strong>s associés à l'intestin (GALT : Gut Associated Lymphoid Tissue)<br />

sont particulièrem<strong>en</strong>t nombreux chez le lapin (Figure 10). En plus <strong>de</strong>s plaques <strong>de</strong> Peyer,<br />

similaires à celles <strong>de</strong>s autres mammifères, <strong>de</strong>ux organes lymphoï<strong>de</strong>s sont spécifiques au<br />

lapin : le sacculus roton<strong>du</strong>s à la jonction iléo-cæcale et l'app<strong>en</strong>dice vermiforme à l'extrémité<br />

distale <strong>du</strong> cæcum (Lanning et al., 2000b). Par ailleurs, <strong>de</strong>s follicules lymphoï<strong>de</strong>s isolés,<br />

ressemblant à <strong>de</strong> microscopiques plaques <strong>de</strong> Peyer, sont disséminés dans la paroi <strong>de</strong> l’intestin<br />

grêle et <strong>du</strong> gros intestin.<br />

Figure 10 Représ<strong>en</strong>tation schématique <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes structures<br />

lymphoï<strong>de</strong>s organisées associées à l'appareil digestif<br />

Côlon<br />

proximal<br />

D'après Mage, 1998.<br />

SACCULUS<br />

ROTONDUS<br />

FOLLICULE<br />

LYMPHOIDE<br />

ISOLE<br />

Intestin<br />

grêle<br />

PLAQUES DE PEYER<br />

APPENDICE<br />

VERMIFORME<br />

<strong>Les</strong> plaques <strong>de</strong> Peyer résult<strong>en</strong>t d’une agrégation <strong>de</strong> follicules lymphoï<strong>de</strong>s <strong>en</strong> dôme faisant<br />

saillie dans la lamina propria. Un épithélium spécifique recouvre la zone <strong>du</strong> dôme : le FAE<br />

(Follicle Associated Epithelium). Ce FAE diffère <strong>de</strong> l’épithélium <strong>de</strong>s villosités par <strong>de</strong>s<br />

activités <strong>en</strong>zymatiques plus faibles, une bor<strong>du</strong>re <strong>en</strong> brosse moins prononcée, une large<br />

infiltration par <strong>de</strong>s lymphocytes, macrophages et cellules d<strong>en</strong>dritiques. Par ailleurs, il conti<strong>en</strong>t<br />

un nombre conséqu<strong>en</strong>t <strong>de</strong> cellules épithéliales spécialisées, les cellules M (Mowat, 2003). Ces


- 55 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

cellules ne prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong> bor<strong>du</strong>re <strong>en</strong> brosse à leur pôle apical, mais <strong>de</strong> nombreuses<br />

invaginations parcour<strong>en</strong>t leur membrane basolatérale, où vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t se loger les lymphocytes et<br />

les macrophages. Chez l'a<strong>du</strong>lte, l'organisation <strong>de</strong> l'app<strong>en</strong>dice vermiforme et <strong>du</strong> sacculus<br />

roton<strong>du</strong>s est analogue à celle <strong>de</strong>s plaques <strong>de</strong> Peyer (Mage, 1998).<br />

En plus <strong>de</strong> ce tissu lymphoï<strong>de</strong> organisé, <strong>de</strong> nombreuses cellules lymphoï<strong>de</strong>s ainsi que <strong>de</strong>s<br />

cellules <strong>de</strong> la déf<strong>en</strong>se non spécifique (granulocytes et macrophages) sont disséminées dans la<br />

paroi digestive. Quelques lymphocytes, principalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s lymphocytes T (80 à 90%), sont<br />

dispersés <strong>en</strong>tre les cellules épithéliales intestinales. D’autres lymphocytes se situ<strong>en</strong>t dans la<br />

lamina propria : majoritairem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s lymphocytes T (40 à 90%), mais égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s<br />

lymphocytes B qui <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>dront pour la plupart <strong>de</strong>s plasmocytes sécréteurs d’IgA (Fortun-<br />

Lamothe et Boullier, 2004).<br />

III.B.2. Réponse immunitaire intestinale : rôle <strong>de</strong>s IgA<br />

<strong>Les</strong> cellules M sont la principale, voire l’unique, voie <strong>de</strong> passage pour les antigènes<br />

luminaux vers le système immunitaire. En revanche, n’exprimant pas les molécules <strong>de</strong> classe<br />

II <strong>du</strong> CMH, elles sont incapables <strong>de</strong> prés<strong>en</strong>ter ces antigènes. Elles les transmettrai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite à<br />

<strong>de</strong>s cellules prés<strong>en</strong>tatrices d’antigènes (CPA), dans l’épithélium ou dans la région <strong>du</strong> dôme.<br />

Ensuite, ces CPA, probablem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s cellules d<strong>en</strong>dritiques, migr<strong>en</strong>t vers l’aire <strong>de</strong> cellules T ou<br />

vers les follicules <strong>de</strong> cellules B où elles interagiss<strong>en</strong>t avec <strong>de</strong>s lymphocytes naïfs. <strong>Les</strong> cellules<br />

B subiss<strong>en</strong>t alors une commutation isotypique <strong>de</strong> IgM à IgG ou IgA, sous l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong><br />

facteurs locaux (TGF-β (Transforming Growth Factor), IL-5 et IL-10 (Interleukines)) et <strong>de</strong><br />

signaux cellulaires délivrés par les cellules d<strong>en</strong>dritiques et les cellules T. Ces lymphocytes B<br />

suiv<strong>en</strong>t la voie lymphatique jusqu’aux nœuds lymphatiques més<strong>en</strong>tériques, où ils <strong>de</strong>meur<strong>en</strong>t<br />

un certain temps pour maturation et prolifération, avant <strong>de</strong> migrer par voie sanguine, via le<br />

canal thoracique pour finalem<strong>en</strong>t s’accumuler dans la muqueuse (Mage, 1998).<br />

Ces lymphocytes qui pénètr<strong>en</strong>t la muqueuse sont <strong>en</strong>suite redistribués dans <strong>de</strong>ux<br />

compartim<strong>en</strong>ts distincts : la lamina propria ou l'épithélium. <strong>Les</strong> plasmocytes matures<br />

sécréteurs d’IgA rest<strong>en</strong>t dans la lamina propria. Ces IgA sont organisées <strong>en</strong> dimères et sont<br />

associées à <strong>de</strong>ux chaînes polypeptidiques, l'<strong>en</strong>semble portant le nom d'IgA sécrétoire (Figure<br />

11). La première chaîne polypeptidique, appelée chaîne J, intervi<strong>en</strong>t dans l'oligomérisation <strong>de</strong>s<br />

immunoglobulines. La <strong>de</strong>uxième chaîne polypeptidique est nommée composant sécrétoire.<br />

Elle correspond à la partie extracellulaire d'une protéine transmembranaire exprimée à la<br />

surface basolatérale <strong>de</strong>s cellules épithéliales : le récepteur polyimmunoglobuline (Mage,<br />

1998). <strong>Les</strong> IgA se li<strong>en</strong>t <strong>de</strong> manière coval<strong>en</strong>te à ce récepteur, puis sont internalisées dans une


- 56 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

vésicule d'<strong>en</strong>docytose qui transite vers la membrane apicale <strong>de</strong>s cellules épithéliales. A la<br />

surface apicale, les IgA sont libérées par protéolyse <strong>du</strong> récepteur, dont une partie (le<br />

composant sécrétoire) reste attachée à l'IgA libre (Macpherson et al., 2001). Ce composant<br />

sécrétoire stabilise les molécules d'anticorps et masque les sites <strong>de</strong> clivage par les protéases.<br />

Figure 11 Structure d'une IgA sécrétoire humaine<br />

Chaîne<br />

lour<strong>de</strong><br />

Composant<br />

sécrétoire Chaîne J<br />

D'après Roitt et al., 1997.<br />

ANTIGENE ANTIGENE<br />

Chaîne<br />

légère<br />

Pont<br />

disulfure<br />

Région<br />

variable<br />

Rési<strong>du</strong><br />

oligosaccharidique<br />

La fonction <strong>de</strong> ces IgA sécrétoires est <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>ir la colonisation et l'invasion bactéri<strong>en</strong>ne<br />

ou virale <strong>de</strong>s muqueuses, par leur capacité <strong>de</strong> fixation aux antigènes. La plupart <strong>de</strong>s IgA sont<br />

dirigées contre <strong>de</strong>s composés <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s bactéries. Elles in<strong>du</strong>is<strong>en</strong>t peu ou pas <strong>de</strong> réaction<br />

inflammatoire, qui pourrait occasionner <strong>de</strong>s dommages aux surfaces mucosales. En fait, les<br />

mécanismes <strong>de</strong> neutralisation <strong>de</strong>s microorganismes par les IgA sécrétoires sont <strong>en</strong>core<br />

méconnus, et ne correspond<strong>en</strong>t pas à ceux classiquem<strong>en</strong>t décrits pour les IgG : elles<br />

n'in<strong>du</strong>is<strong>en</strong>t pas d'opsonisation par les macrophages, n'activ<strong>en</strong>t pas la voie classique <strong>du</strong><br />

complém<strong>en</strong>t, et donc n'aboutiss<strong>en</strong>t pas à la lyse <strong>de</strong>s bactéries (Corthesy et Kraeh<strong>en</strong>buhl,<br />

1999). Il est alors très probable que <strong>de</strong>s phénomènes immunitaires à médiation cellulaire<br />

pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le relais lorsqu'un ag<strong>en</strong>t pathogène parvi<strong>en</strong>t à franchir la barrière épithéliale.<br />

Par ailleurs, les rongeurs et lagomorphes sont dotés d'un système original : la pompe<br />

hépatique permettant à <strong>de</strong>s IgA sériques <strong>de</strong> se retrouver dans la lumière intestinale. Elles sont<br />

éliminées par transport actif <strong>de</strong>puis le sérum vers la bile par le biais <strong>de</strong>s hépatocytes disposant<br />

<strong>de</strong> récepteurs polyimmunoglobulines. Ces IgA d'origine sérique ont une structure semblable


- 57 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

aux IgA sécrétoires (Bouvet et Fischetti, 1999). <strong>Les</strong> relations <strong>en</strong>tre IgA sécrétoires et IgA<br />

sériques ne sont pas <strong>en</strong>core établies chez le lapin. Des essais chez la souris appui<strong>en</strong>t<br />

l'exist<strong>en</strong>ce d'une corrélation mais qui serait antigène type- et dose-dép<strong>en</strong>dante (Externest et<br />

al., 2000).<br />

<strong>Les</strong> cellules T CD4+ rest<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t dans la lamina propria. <strong>Les</strong> cellules T CD8 +<br />

migr<strong>en</strong>t préfér<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t dans l’épithélium, bi<strong>en</strong> que 40% <strong>de</strong> ces cellules se retrouv<strong>en</strong>t dans<br />

la lamina propria. Le rôle <strong>de</strong>s cellules T <strong>de</strong> la muqueuse est <strong>en</strong>core incertain, mais les cellules<br />

ayant un phénotype "mémoire" prédomin<strong>en</strong>t. Elles pourrai<strong>en</strong>t ai<strong>de</strong>r les plasmocytes à pro<strong>du</strong>ire<br />

<strong>de</strong>s IgA. <strong>Les</strong> cellules T CD4 + pourrai<strong>en</strong>t être <strong>de</strong>s cellules régulatrices interv<strong>en</strong>ant dans le<br />

mainti<strong>en</strong> <strong>de</strong> la tolérance locale aux antigènes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux (Mowat, 2003).<br />

III.B.3. Tolérance orale<br />

La muqueuse intestinale est naturellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> contact avec <strong>de</strong> nombreux antigènes <strong>de</strong><br />

l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (flore et alim<strong>en</strong>t). Or, il serait préjudiciable pour l'hôte <strong>de</strong> répondre<br />

systématiquem<strong>en</strong>t aux stimulations antigéniques multiples. Ceci a con<strong>du</strong>it les chercheurs à<br />

émettre l'hypothèse <strong>de</strong> l'exist<strong>en</strong>ce probable d'une régulation <strong>de</strong>s réponses immunitaires<br />

systémiques. En effet, une réponse immunitaire dirigée contre une flore intestinale "normale"<br />

con<strong>du</strong>irait à <strong>de</strong>s troubles inflammatoires chroniques, et une réponse vis-à-vis <strong>de</strong>s antigènes <strong>de</strong><br />

l'alim<strong>en</strong>t pourrait être à l'origine <strong>de</strong> phénomènes allergiques (Simecka, 1998). Ainsi, la<br />

tolérance orale est définie comme la capacité décroissante <strong>de</strong> la stimulation d'une réponse<br />

immunitaire systémique <strong>en</strong> réponse à <strong>de</strong>s antigènes r<strong>en</strong>contrés antérieurem<strong>en</strong>t dans l'intestin<br />

(Kagnoff, 1993). Cette réponse immunitaire pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t néfaste est ainsi prév<strong>en</strong>ue,<br />

supprimée ou modifiée <strong>de</strong> manière à r<strong>en</strong>trer dans la classe <strong>de</strong>s réponses non nuisibles à<br />

l'organisme (autrem<strong>en</strong>t dit non inflammatoires) (Weiner, 2001). <strong>Les</strong> mécanismes <strong>de</strong> la<br />

tolérance orale sont <strong>en</strong>core méconnus et aucune donnée n'est disponible pour le lapin. <strong>Les</strong><br />

différ<strong>en</strong>ts mécanismes id<strong>en</strong>tifiés serai<strong>en</strong>t la délétion clonale, l'anergie ou <strong>en</strong>core la suppression<br />

active <strong>de</strong> la réponse immunitaire. L'anergie correspond à l'inactivation <strong>de</strong> cellules face à une<br />

stimulation antigénique, et pourrait résulter aussi bi<strong>en</strong> <strong>de</strong> l'abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> molécules<br />

inflammatoires ou co-stimulantes, que <strong>de</strong> la délétion <strong>de</strong> certaines populations <strong>de</strong> cellules<br />

antigène-spécifiques (apoptose). La réponse immunitaire pourrait égalem<strong>en</strong>t être supprimée,<br />

via <strong>de</strong>s facteurs pro<strong>du</strong>its par les lymphocytes T : interv<strong>en</strong>tion <strong>de</strong>s lymphocytes T régulateurs<br />

CD4 + et CD8 + , <strong>de</strong>s cytokines (TGF-β, IL-4 et IL-10) (Simecka, 1998).


IV. L’ECOSYSTEME INTESTINAL : UN EQUILIBRE DYNAMIQUE ET FRAGILE<br />

- 58 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

La Figure 12 représ<strong>en</strong>te schématiquem<strong>en</strong>t les différ<strong>en</strong>ts élém<strong>en</strong>ts interv<strong>en</strong>ant dans le<br />

fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'appareil digestif et leurs interactions afin <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ir un équilibre<br />

dynamique, garant <strong>de</strong> la bonne santé intestinale (Montagne et al., 2003).<br />

Figure 12 Représ<strong>en</strong>tation schématique <strong>de</strong>s interactions alim<strong>en</strong>t/hôte/flore<br />

au sein <strong>de</strong> l'écosystème intestinal<br />

(D'après Montagne et al., 2003)<br />

MUQUEUSE DIGESTIVE<br />

Mucus<br />

Epithélium<br />

GALT<br />

ALIMENT<br />

Nutrim<strong>en</strong>ts<br />

Additifs<br />

Facteurs anti<strong>nutritionnel</strong>s<br />

Fraction indigestible<br />

MICROFLORE<br />

Flore comm<strong>en</strong>sale<br />

Flore transitoire dont<br />

microorganismes<br />

pathogènes<br />

Nombre <strong>de</strong> ces interactions, précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t évoquées, ne seront pas redécrites. La<br />

disponibilité <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts (aci<strong>de</strong>s aminés, glucose, aci<strong>de</strong>s gras, vitamines et minéraux) peut<br />

réguler la réponse immunitaire. En effet, ces nutrim<strong>en</strong>ts sont indisp<strong>en</strong>sables pour la<br />

multiplication cellulaire au cours <strong>de</strong> la réponse immunitaire (phagocytes et lymphocytes) ainsi<br />

que pour la synthèse <strong>de</strong> molécules effectrices (anticorps, complém<strong>en</strong>t, lysozyme, oxy<strong>de</strong><br />

nitrique) ou informatives (cytokines, médiateurs <strong>de</strong> l’inflammation) (Klasing et <strong>Les</strong>hchinsky,<br />

2000). Certains nutrim<strong>en</strong>ts agiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> modifiant la communication intra- et extracellulaire et<br />

jou<strong>en</strong>t ainsi un rôle ess<strong>en</strong>tiel dans la régulation <strong>de</strong> la réponse immunitaire : c'est le cas <strong>de</strong>s<br />

aci<strong>de</strong>s gras à longues chaînes poly-insaturés ou <strong>de</strong> la vitamine E. De plus, le système<br />

immunitaire est régulé par <strong>de</strong> nombreuses hormones, dont le niveau <strong>de</strong> sécrétion est sous la<br />

dép<strong>en</strong>dance <strong>de</strong> facteurs <strong>nutritionnel</strong>s (insuline, glucagon, et glucocorticoï<strong>de</strong>s) (Klasing et<br />

<strong>Les</strong>hchinsky, 2000).


- 59 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 1<br />

Inversem<strong>en</strong>t, la réponse immunitaire peut influ<strong>en</strong>cer le fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> tractus digestif.<br />

En effet, les ag<strong>en</strong>ts cytotoxiques (oxy<strong>de</strong> nitrique, <strong>en</strong>zymes cataboliques…) synthétisés par les<br />

macrophages et les neutrophiles afin <strong>de</strong> tuer les bactéries, virus et cellules infectées, peuv<strong>en</strong>t<br />

égalem<strong>en</strong>t affecter les cellules normales <strong>de</strong> l'hôte. De même, les cytokines inflammatoires (IL-<br />

1, IL-6, IL-8 et TNF-α (Tumor Necrosis Factor)) libérées au cours d'une réponse immunitaire<br />

peuv<strong>en</strong>t exercer un effet délétère sur les tissus : troubles hémodynamiques, cytotoxicité directe<br />

sur les cellules (Klasing et <strong>Les</strong>hchinsky, 2000). Si leur action est <strong>en</strong> premier lieu locale, elle<br />

peut égalem<strong>en</strong>t se généraliser car presque tous les tissus possèd<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s récepteurs à ces<br />

molécules, notamm<strong>en</strong>t le système <strong>en</strong>docrine et le système nerveux c<strong>en</strong>tral. Ainsi, elles sont<br />

capables <strong>de</strong> mo<strong>du</strong>ler les métabolismes glucidique, lipidique et protéique, <strong>de</strong> réguler les flux <strong>de</strong><br />

l'axe hypothalamo-hypophysaire, et d'agir sur le système nerveux c<strong>en</strong>tral <strong>en</strong> provoquant<br />

anorexie et léthargie (Johnson, 1997).<br />

Ainsi, l'alim<strong>en</strong>t et l'alim<strong>en</strong>tation doiv<strong>en</strong>t être choisis afin <strong>de</strong> permettre un équilibre stable<br />

<strong>en</strong>tre l'hôte, la microflore et l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>nutritionnel</strong>. Ceci pourra permettre <strong>de</strong><br />

prév<strong>en</strong>ir toute perturbation structurale et/ou fonctionnelle <strong>de</strong> l'appareil digestif.<br />

Si chez l'a<strong>du</strong>lte, le but est le mainti<strong>en</strong> <strong>de</strong> cet équilibre, chez le jeune il doit <strong>en</strong> premier lieu<br />

se créer. C'est ce point que nous allons développer dans la <strong>de</strong>uxième partie.


- 60 -


CHAPITRE 2 - LE SEVRAGE DU LAPEREAU : VERS UN EQUILIBRE DES FONCTIONS<br />

INTESTINALES<br />

Chez le jeune, l’équilibre <strong>en</strong>tre les fonctions <strong>de</strong> digestion et <strong>de</strong> déf<strong>en</strong>se contre les ag<strong>en</strong>ts<br />

indésirables doit se mettre <strong>en</strong> place. Ainsi, la pério<strong>de</strong> <strong>en</strong>tourant le sevrage est une pério<strong>de</strong><br />

tumultueuse et ce, pour plusieurs raisons. <strong>Les</strong> organes interv<strong>en</strong>ant dans les phénomènes<br />

digestifs ou immunitaires sont <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t, aussi bi<strong>en</strong> dans leur structure que dans leur<br />

fonction. La microflore intestinale ne comm<strong>en</strong>cerait à se stabiliser que vers 30 ou 40 jours<br />

d’âge. Toutes les compét<strong>en</strong>ces immunitaires ne sont pas acquises, et la diversification <strong>du</strong><br />

répertoire <strong>de</strong>s anticorps n’apparaît que tardivem<strong>en</strong>t dans cette espèce.<br />

D'autre part, d'importants bouleversem<strong>en</strong>ts alim<strong>en</strong>taires ont lieu autour <strong>du</strong> sevrage <strong>en</strong><br />

terme <strong>de</strong> composition <strong>de</strong> la ration et <strong>de</strong> comportem<strong>en</strong>t alim<strong>en</strong>taire. Une transition plus ou<br />

moins progressive <strong>du</strong> lait maternel à l’alim<strong>en</strong>t végétal soli<strong>de</strong> est observée selon l’âge auquel le<br />

sevrage est réalisé. Cette pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> déséquilibre pourrait expliquer la s<strong>en</strong>sibilité <strong>du</strong> jeune aux<br />

affections <strong>du</strong> système digestif.<br />

Aussi, nous nous attacherons à décrire dans cette partie le développem<strong>en</strong>t post-natal <strong>du</strong><br />

système digestif <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong>, <strong>en</strong> insistant sur le rôle <strong>de</strong>s facteurs exogènes, notamm<strong>en</strong>t<br />

l'alim<strong>en</strong>tation.<br />

I. CHANGEMENTS NUTRITIONNELS AUTOUR DU SEVRAGE<br />

I.A. MODALITES DE REALISATION<br />

Dans la plupart <strong>de</strong>s élevages cunicoles français, le sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x est réalisé <strong>en</strong>tre<br />

28 et 35 jours d’âge. Chez le lapin sauvage, le sevrage peut avoir lieu dès 25 jours d'âge (voire<br />

21 jours), <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s ressources alim<strong>en</strong>taires <strong>du</strong> milieu et <strong>du</strong> sta<strong>de</strong> physiologique <strong>de</strong> la<br />

lapine (gestante ou non). Néanmoins, les étu<strong>de</strong>s publiées sur ce point rest<strong>en</strong>t très rares.<br />

En élevage, la lapine est séparée <strong>de</strong> ses <strong>lapereau</strong>x au mom<strong>en</strong>t <strong>du</strong> sevrage selon <strong>de</strong>ux<br />

modalités : déplacem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la mère ou alors <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x dans <strong>de</strong> nouvelles cages. Le<br />

premier système, dit "<strong>en</strong> tout plein tout vi<strong>de</strong>", t<strong>en</strong>d à se généraliser car il permet la réalisation<br />

d'un nettoyage, d'une désinfection et d'un vi<strong>de</strong> sanitaire <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux cycles <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ction. De<br />

plus, il limite le stress <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x lié au changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> cage et au mélange avec <strong>de</strong>s<br />

animaux d'origines différ<strong>en</strong>tes.<br />

- 61 -


I.B. CHANGEMENT D'ALIMENTATION : DU LAIT MATERNEL A L'ALIMENT SOLIDE VEGETAL<br />

- 62 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />

La réalisation d'un sevrage <strong>en</strong>tre 28 et 35 jours permet au <strong>lapereau</strong> une transition<br />

progressive <strong>du</strong> lait maternel à l'alim<strong>en</strong>t granulé. En effet, le <strong>lapereau</strong> comm<strong>en</strong>ce à ingérer <strong>de</strong><br />

l'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> vers 18 jours d'âge. Ainsi, la ration alim<strong>en</strong>taire évolue progressivem<strong>en</strong>t<br />

quantitativem<strong>en</strong>t et qualitativem<strong>en</strong>t.<br />

I.B.1. Du lait <strong>de</strong> lapine…<br />

Le lait <strong>de</strong> lapine est très conc<strong>en</strong>tré, comparativem<strong>en</strong>t aux autres espèces domestiques,<br />

avec une t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> matière sèche d'<strong>en</strong>viron 30% (Tableau 8). <strong>Les</strong> composants majeurs sont<br />

les matières grasses et protéiques, représ<strong>en</strong>tant chacune <strong>de</strong> 40 à 50% <strong>de</strong> la matière sèche <strong>en</strong><br />

fonction <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes étu<strong>de</strong>s. <strong>Les</strong> sucres sont minoritaires, et le lactose <strong>en</strong> est le principal<br />

représ<strong>en</strong>tant.<br />

Tableau 8 Composition chimique <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine<br />

Valeurs mini-maxi<br />

En % <strong>de</strong> la Matière sèche<br />

Matière Azotée Totale 34,5 - 51,3<br />

Matière grasse 38,9 - 56,1<br />

Lactose 0,7 - 7,6<br />

C<strong>en</strong>dres 5,3 - 8,3<br />

Energie (kCal/kg) 6313 - 6881<br />

Matière sèche (g.100g -1 ) 27,0 - 44,2<br />

D’après Davies et al., 1964; Lebas, 1971; An<strong>de</strong>rson et al., 1975; Fonty et al., 1979; El-Sayiad et al., 1994; Pascual et al., 1999a; Kráčmar et<br />

al., 2001; Debray, 2002.<br />

<strong>Les</strong> protéines <strong>du</strong> lait sont composées majoritairem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> caséines (α, β et κ) et <strong>de</strong><br />

protéines sériques, incluant l’α-lactalbumine et la transferrine (Grabowski et al., 1991;<br />

Baranyi et al., 1995). La composition <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s aminés <strong>de</strong>s protéines <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine<br />

(Kráčmar et al., 2001) semble relativem<strong>en</strong>t stable au cours <strong>de</strong> la lactation, et les principaux<br />

aci<strong>de</strong>s aminés sont : l'aci<strong>de</strong> glutamique (18%), la leucine (11%), la lysine, la sérine et la<br />

proline (6%), l'isoleucine, la thréonine, l'aci<strong>de</strong> aspartique et la valine (5%).<br />

<strong>Les</strong> lipi<strong>de</strong>s <strong>du</strong> lait sont à 98% constitués <strong>de</strong> triglycéri<strong>de</strong>s, composés majoritairem<strong>en</strong>t<br />

d'aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes (Smith et al., 1968; Demarne et al., 1978; Perret, 1980;<br />

Pascual et al., 1999a) (Tableau 9) : les aci<strong>de</strong>s caprylique (C8:0) et caprique (C10:0)<br />

représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>en</strong>viron 65% <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras <strong>en</strong> % molaire. Ces très fortes conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong><br />

aci<strong>de</strong>s caprylique et caprique ne sont pas retrouvées chez la hase (29%; Demarne et al., 1978)<br />

ou la ratte (22%; Fernando-Warnakulasuriya et al., 1981). Ils sont <strong>en</strong> conc<strong>en</strong>tration beaucoup<br />

plus faible pour la plupart <strong>de</strong>s espèces : 5% chez la vache, 17% et 18% chez la brebis et la<br />

chèvre, et 2,5% chez l'homme (Freeman et al., 1965). Pour d’autres espèces, telles que le


- 63 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />

cobaye et la souris, ils sont seulem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts sous forme <strong>de</strong> traces (Smith et al., 1968). <strong>Les</strong><br />

aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à se positionner préfér<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> positions sn-2<br />

et sn-3 <strong>du</strong> glycérol tandis que les aci<strong>de</strong>s gras à chaînes plus longues se répartiss<strong>en</strong>t plutôt <strong>en</strong><br />

position sn-1 et sn-2 (Christie, 1985).<br />

Tableau 9 Composition <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine<br />

Smith et al., 1968 Demarne et al., 1978 Perret, 1980<br />

% molaire<br />

% molaire % pondéral<br />

C6:0 0,5 traces 0,5<br />

C8:0 37,1 35,8 18,2<br />

C10:0 27,4 31,9 19,7<br />

C12:0 2,9 5,3 3,3<br />

C14:0 1,1 1,5 2,0<br />

C15:0 - 0,2 -<br />

C16:0 8,0 7,1 17,2<br />

C16:1 0,8 1,0 2,5<br />

C17:0 - 0,1 -<br />

C18:0 1,7 1,4 3,8<br />

C18:1 9,2 6,6 13,6<br />

C18:2 10,4 7,5 12,9<br />

C18:3 0,9 1,6 3,2<br />

C20:4 - - 1,9<br />

La race et le statut physiologique (gestation simultanée ou non) sembl<strong>en</strong>t avoir peu<br />

d’influ<strong>en</strong>ce sur la composition chimique <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine (El-Sayiad et al., 1994). En<br />

revanche, celle-ci varie <strong>en</strong> fonction <strong>du</strong> sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> lactation : le lait t<strong>en</strong>d à se conc<strong>en</strong>trer (Lebas,<br />

1971; Pascual et al., 1999a; Debray, 2002), le lactose t<strong>en</strong>d à disparaître (Lebas, 1971;<br />

Debray, 2002) et la proportion relative <strong>de</strong> la matière grasse augm<strong>en</strong>terait légèrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fin <strong>de</strong><br />

lactation (Lebas, 1971; Pascual et al., 1999a). La qualité <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s incorporés dans l'alim<strong>en</strong>t<br />

influ<strong>en</strong>cerait égalem<strong>en</strong>t la composition <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine (Christ et al., 1996),<br />

alors que leur quantité n'aurait que peu d'incid<strong>en</strong>ce (Pascual et al., 1999a).<br />

La pro<strong>du</strong>ction quotidi<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> lait augm<strong>en</strong>te les premiers jours <strong>de</strong> lactation pour aboutir à<br />

un pic <strong>en</strong> fin <strong>de</strong> troisième semaine <strong>de</strong> lactation. Puis la pro<strong>du</strong>ction laitière décroît, plus ou<br />

moins rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t selon le statut physiologique <strong>de</strong> la lapine (Lebas, 1972). En effet, la<br />

gestation peut interférer avec la pro<strong>du</strong>ction laitière selon l’âge auquel est réalisée la saillie ou<br />

l’insémination artificielle.<br />

Le comportem<strong>en</strong>t d'allaitem<strong>en</strong>t est très controversé dans la littérature. La plupart <strong>de</strong>s<br />

auteurs déf<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t l'exist<strong>en</strong>ce d'un allaitem<strong>en</strong>t quotidi<strong>en</strong> unique, mais certains évoqu<strong>en</strong>t<br />

l’exist<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> plusieurs repas lactés par 24 heures (Hoy et al., 2000). Celui-ci <strong>du</strong>re <strong>de</strong> 3 à 4<br />

minutes. En général, il a lieu <strong>de</strong> nuit, avec une préfér<strong>en</strong>ce pour les premières heures <strong>du</strong> matin,<br />

au moins pour ce qui concerne les 2 premières semaines <strong>de</strong> lactation (Jilge, 1993).


I.B.2. …à un alim<strong>en</strong>t granulé<br />

- 64 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />

Au cours <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième semaine <strong>de</strong> lactation, les <strong>lapereau</strong>x comm<strong>en</strong>cerai<strong>en</strong>t à<br />

consommer les crottes <strong>du</strong>res que la lapine dépose dans le nid, ainsi que le matériel végétal<br />

prés<strong>en</strong>t dans celui-ci (Hudson et al., 2000). L'ingestion d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> par les <strong>lapereau</strong>x<br />

débute vers 18 jours. En effet, ils comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à quitter le nid <strong>en</strong>tre 13 et 18 jours d’âge<br />

lorsqu’ils sont capables <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ir une température corporelle stable et possèd<strong>en</strong>t une<br />

meilleure coordination motrice. Ce phénomène est très variable selon les portées,<br />

probablem<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> lait disponible pour les <strong>lapereau</strong>x. En effet, une<br />

ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong> portée <strong>de</strong> 10 à 4 <strong>lapereau</strong>x retar<strong>de</strong> l’ingestion d’alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong><br />

(Gid<strong>en</strong>ne et Fortun-Lamothe, 2002).<br />

D’un unique repas lacté, le <strong>lapereau</strong> évolue alors vers <strong>de</strong> multiples petites prises d’alim<strong>en</strong>t<br />

soli<strong>de</strong> et d’eau au cours <strong>de</strong> la journée (Prud'hon et al., 1975). Assez rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t après le<br />

sevrage, les différ<strong>en</strong>tes activités <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x vont <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t nocturnes :<br />

activité, excrétion <strong>de</strong> fèces et d’urine, alim<strong>en</strong>tation et boisson (Jilge, 1993). Bi<strong>en</strong> que la mise<br />

<strong>en</strong> place <strong>du</strong> comportem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> cæcotrophie n'ait, à notre connaissance, jamais été étudiée,<br />

celle-ci est souv<strong>en</strong>t reliée au début <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> (Gid<strong>en</strong>ne et al., 2002).<br />

Figure 13 Comparaison <strong>de</strong> la composition chimique moy<strong>en</strong>ne <strong>du</strong> lait maternel et <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t<br />

granulé <strong>de</strong>s lapines<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

En g pour 100 g <strong>de</strong><br />

matière brute<br />

lait alim<strong>en</strong>t<br />

eau<br />

lactose<br />

autres<br />

NDF<br />

amidon<br />

matières minérales<br />

matières grasses<br />

protéines brutes<br />

En plus d’une évolution d’un unique repas liqui<strong>de</strong> à <strong>de</strong> multiples repas soli<strong>de</strong>s, la<br />

composition <strong>nutritionnel</strong>le <strong>de</strong> la ration change progressivem<strong>en</strong>t. En effet, l’alim<strong>en</strong>t végétal mis<br />

à la disposition <strong>de</strong> la lapine et <strong>de</strong> ses <strong>lapereau</strong>x conti<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s fibres, <strong>de</strong> l’amidon et <strong>de</strong>s sucres<br />

non familiers au <strong>lapereau</strong> (Figure 13).<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

En g pour 100 g <strong>de</strong><br />

matière sèche<br />

lait alim<strong>en</strong>t


- 65 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />

II. LES CHANGEMENTS STRUCTURAUX ET FONCTIONNELS DE L'APPAREIL DIGESTIF<br />

AUTOUR DU SEVRAGE<br />

II.A. DEVELOPPEMENT DES SEGMENTS DIGESTIFS<br />

II.A.1. Evolution post-natale<br />

Excepté l'app<strong>en</strong>dice cæcal qui poursuit sa croissance pondérale jusqu'à 11 semaines, la<br />

croissance <strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts digestifs semble stabilisée à partir <strong>de</strong> 9 semaines (Figure 14). Ainsi,<br />

<strong>en</strong>tre 3 et 11 semaines, le poids frais est multiplié par 4 pour l'estomac et l'intestin grêle, par 8<br />

pour le cæcum et le côlon et par 15 pour l'app<strong>en</strong>dice cæcal. Le gros intestin prés<strong>en</strong>te une<br />

évolution pondérale plus importante relativem<strong>en</strong>t aux segm<strong>en</strong>ts antérieurs, représ<strong>en</strong>tant 28%<br />

<strong>de</strong> l'<strong>en</strong>semble <strong>du</strong> tractus digestif à 3 semaines et 44% à 11 semaines. Pour l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s<br />

segm<strong>en</strong>ts digestifs considérés, les longueurs sont multipliées par 2 à 3 <strong>en</strong>tre 3 et 11 semaines<br />

d'âge (Lebas et Laplace, 1972).<br />

Figure 14 Evolution <strong>du</strong> poids frais et <strong>de</strong> la longueur <strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts digestifs chez le lapin<br />

<strong>en</strong>tre 3 et 11 semaines d'âge<br />

Poids frais (g)<br />

140<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

Colon<br />

App<strong>en</strong>dice caecal<br />

Caecum<br />

Intestin grêle<br />

Estomac<br />

D'après Lebas et Laplace, 1972.<br />

3 5 7 9 11<br />

Longueur (cm)<br />

500<br />

400<br />

300<br />

200<br />

100<br />

0<br />

Lorsque ces données sont rapportées au poids vif <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x, la masse intestinale<br />

globale est stable <strong>en</strong>tre 3 et 7 semaines, et décroît <strong>en</strong>suite. Entre 3 et 5 semaines, alors que les<br />

masses relatives <strong>de</strong> l'intestin grêle et <strong>de</strong> l'estomac décroiss<strong>en</strong>t, celle <strong>du</strong> territoire cæco-colique<br />

Poids frais relatif<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

3 5 7 9 11<br />

Age (semaines)<br />

3 5 7 9 11


- 66 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />

augm<strong>en</strong>te (Laplace et Lebas, 1972). Des travaux plus réc<strong>en</strong>ts ne confirm<strong>en</strong>t pas ces<br />

observations : la masse <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs relativem<strong>en</strong>t au poids vif <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x augm<strong>en</strong>terait régulièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 3 et 8 semaines (Xiccato et al., 2001).<br />

II.A.2. Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation<br />

L'âge au sevrage influ<strong>en</strong>cerait le développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> tractus digestif. Ainsi, plus les<br />

<strong>lapereau</strong>x sont sevrés précocem<strong>en</strong>t (21 vs. 25 vs. 28 jours), plus leur masse intestinale relative<br />

serait importante. Ce phénomène est principalem<strong>en</strong>t expliqué par un développem<strong>en</strong>t plus<br />

important <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>semble côlon-rectum à 32 jours. Mais, plus les <strong>lapereau</strong>x sont sevrés<br />

précocem<strong>en</strong>t, plus leur poids vif est faible ce qui pourrait expliquer <strong>en</strong> partie les différ<strong>en</strong>ces<br />

observées (Xiccato et al., 2001). Cep<strong>en</strong>dant, Gyarmati et al. (2000b), ayant comparé <strong>de</strong>s<br />

animaux sevrés à 23 et à 35 jours, confirme cette observation sur les poids frais absolus <strong>de</strong>s<br />

différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts. Le sevrage précoce stimulerait le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'intestin grêle, <strong>du</strong><br />

cæcum et <strong>du</strong> côlon jusqu'à 6 semaines d'âge. Cette différ<strong>en</strong>ce persisterait uniquem<strong>en</strong>t pour<br />

l'intestin grêle à 10 semaines. Un développem<strong>en</strong>t plus important <strong>de</strong> l'estomac <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

sevrés précocem<strong>en</strong>t a été observé uniquem<strong>en</strong>t à 5 semaines d'âge. L'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'ingéré<br />

d’alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> stimulerait donc le développem<strong>en</strong>t pondéral <strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts digestifs.<br />

La composition <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t pourrait égalem<strong>en</strong>t influ<strong>en</strong>cer le développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> cæcum.<br />

Gutiérrez et al. (2002a) ont montré chez <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à 25 jours qu'une substitution <strong>de</strong><br />

50% <strong>de</strong> l'amidon par <strong>du</strong> lactose con<strong>du</strong>isait à un développem<strong>en</strong>t pondéral relatif <strong>du</strong> cæcum<br />

supérieur à 35 jours, sans que le poids vif <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x ne soit modifié. Le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong><br />

l'estomac ne serait pas affecté.<br />

II.B. DEVELOPPEMENT DE LA MUQUEUSE INTESTINALE<br />

II.B.1. Evolution post-natale<br />

Au cours <strong>de</strong>s premières semaines suivant la naissance, les villosités intestinales sont fines<br />

et allongées (<strong>en</strong> forme <strong>de</strong> doigt), avec <strong>de</strong> très courtes villosités dispersées parmi elles<br />

(Sabatakou et al., 1999). L’hétérogénéité <strong>de</strong> longueur t<strong>en</strong>d à décroître avec le temps. Ainsi, les<br />

très courtes villosités disparaiss<strong>en</strong>t après la première semaine <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x dans le<br />

<strong>du</strong>odénum, la troisième semaine dans le jéjunum et la cinquième semaine dans l’iléon (Van<br />

<strong>de</strong>r Hage, 1988). Ces très courtes villosités serai<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s bourgeons <strong>de</strong> nouvelles villosités, et<br />

leur disparition signifierait que le nombre final <strong>de</strong> villosités par unité <strong>de</strong> surface a été atteint.<br />

De forme fine et allongée, les villosités t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à s’élargir <strong>en</strong> forme <strong>de</strong> langue, dans un<br />

premier temps au niveau <strong>du</strong>odénal, et pour finir dans l’iléon (Photo 1). Au cours <strong>de</strong> la


- 67 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />

septième semaine, <strong>de</strong>s villosités <strong>en</strong> forme <strong>de</strong> feuille et <strong>de</strong> crête apparaiss<strong>en</strong>t au niveau<br />

<strong>du</strong>odénal. Des villosités <strong>en</strong> forme <strong>de</strong> feuille pourront égalem<strong>en</strong>t être retrouvées au niveau<br />

jéjunal, mais pas au niveau iléal (Van <strong>de</strong>r Hage, 1988). La maturation histologique <strong>de</strong> la<br />

muqueuse intestinale est incomplète jusqu’au 20 ème jour <strong>de</strong> vie (Toofanian et Targowski,<br />

1982), et suivrait un gradi<strong>en</strong>t proximo-distal le long <strong>de</strong> l’intestin grêle. Selon Yu et Chiou<br />

(1997), ayant effectué <strong>de</strong>s mesures sur <strong>de</strong>s lapins âgés <strong>de</strong> 2, 4, 8 et 16 semaines, les villosités<br />

s'allong<strong>en</strong>t jusqu'à 8 semaines quel que soit le segm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'intestin grêle considéré.<br />

Il a été établi chez la souris que le nombre <strong>de</strong> cryptes augm<strong>en</strong>te égalem<strong>en</strong>t avec l’âge, par<br />

fission <strong>de</strong>s cryptes déjà existantes (Cairnie et Mill<strong>en</strong>, 1975).<br />

Photo 1 Evolution <strong>de</strong>s villosités intestinales au microscope<br />

électronique à transmission (×100)<br />

DUODENUM<br />

JEJUNUM<br />

ILEON<br />

D'après Yu et Chiou, 1997.<br />

II.B.2. Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation<br />

2 semaines 4 semaines<br />

Si il est manifeste que le sevrage provoque une importante atrophie <strong>de</strong>s villosités<br />

intestinales <strong>du</strong> porcelet (jusqu'à 50% et jusqu’à 5 jours après le sevrage) (Pluske et al., 1997),<br />

l'impact <strong>de</strong> facteurs exogènes sur le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la muqueuse intestinale <strong>du</strong> lapin a


- 68 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />

fait l'objet <strong>de</strong> peu d'étu<strong>de</strong>s. Gutiérrez et al. (2002a) ont observé sur <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> 5<br />

semaines <strong>de</strong>s villosités plus courtes et <strong>de</strong>s cryptes plus profon<strong>de</strong>s dans le jéjunum <strong>de</strong> ceux<br />

sevrés <strong>de</strong>puis 10 jours comparativem<strong>en</strong>t à ceux <strong>en</strong>core allaités. La composition <strong>en</strong> fibres <strong>de</strong><br />

l'alim<strong>en</strong>t aurait un impact sur le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s villosités intestinales : un apport accru <strong>de</strong><br />

lignine provoquerait un raccourcissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s villosités jéjunales chez <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> 9<br />

semaines, mais serait sans conséqu<strong>en</strong>ces sur les villosités <strong>du</strong>odénales et iléales (Chiou et al.,<br />

1994). Cep<strong>en</strong>dant, dans cette étu<strong>de</strong>, la consommation <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t riche <strong>en</strong> lignine est<br />

diminuée <strong>de</strong> moitié, comparativem<strong>en</strong>t aux alim<strong>en</strong>ts cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> la cellulose ou <strong>de</strong>s pectines.<br />

II.C. DEVELOPPEMENT DES SECRETIONS ENDOGENES<br />

II.C.1. Enzymes gastriques<br />

L'activité protéolytique gastrique <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> à la naissance est dévolue à la r<strong>en</strong>nine<br />

(H<strong>en</strong>schel, 1973). Puis, à partir <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux (Dojană et al., 1998) ou cinq (Bernadac et al., 1991)<br />

semaines, les sécrétions <strong>de</strong> pepsines s'accroiss<strong>en</strong>t et pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le relais <strong>de</strong> la r<strong>en</strong>nine.<br />

L’activité lipasique dans la zone cardiale <strong>de</strong> la muqueuse gastrique augm<strong>en</strong>te jusqu’au<br />

sevrage (Bernadac et al., 1991), puis décroît progressivem<strong>en</strong>t. Exprimée relativem<strong>en</strong>t au<br />

cont<strong>en</strong>u protéique (activité spécifique), son activité dans la muqueuse gastrique décroît <strong>en</strong>tre<br />

15 et 43 jours (Dojană et al.,1998). Dans ce <strong>de</strong>rnier cas, le lieu <strong>de</strong> prélèvem<strong>en</strong>t n'est pas<br />

précisé. Chez le jeune, la lipolyse gastrique libère ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras <strong>en</strong> C8:0 et<br />

C10:0, composants majeurs <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine. Ces aci<strong>de</strong>s gras, notamm<strong>en</strong>t l'aci<strong>de</strong> caprylique,<br />

serai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> partie absorbés par la muqueuse gastrique (Perret, 1980).<br />

Aucune étu<strong>de</strong>, à notre connaissance, ne s'est intéressée à l'impact <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation sur le<br />

développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes gastriques chez le jeune.<br />

II.C.2. Enzymes pancréatiques<br />

° Evolution post-natale<br />

La fonction pancréatique exocrine a ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t été étudiée <strong>en</strong> mesurant les<br />

différ<strong>en</strong>tes activités <strong>en</strong>zymatiques sur broyat <strong>de</strong> pancréas. Or, ces <strong>en</strong>zymes synthétisées dans<br />

le tissu sont progressivem<strong>en</strong>t sécrétées dans la lumière <strong>de</strong> l'intestin grêle. L'activité tissulaire<br />

résulte donc à la fois <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> syn<strong>thèses</strong> protéiques, mais égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> leur sécrétion<br />

dans la lumière intestinale. Il convi<strong>en</strong>t donc d'être prud<strong>en</strong>t quant à l'interprétation <strong>de</strong>s données<br />

concernant les activités <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes pancréatiques.<br />

Dosées directem<strong>en</strong>t sur broyat <strong>de</strong> pancréas, les activités totales <strong>de</strong> l'amylase et <strong>de</strong> la lipase<br />

sont quasi-nulles jusqu'à 21 jours (Lebas et al., 1971; Corring et al., 1972), puis augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t


- 69 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />

rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t (Lebas et al., 1971; Corring et al., 1972; Gutiérrez et al., 2002a; Debray et al.,<br />

2003). <strong>Les</strong> activités pancréatiques totales <strong>de</strong> la trypsine et <strong>de</strong> la chymotrypsine ont, quant à<br />

elles, t<strong>en</strong>dance à être stables (Lebas et al., 1971) ou à décroître jusqu'à 21-24 jours (Corring et<br />

al., 1972), puis à augm<strong>en</strong>ter (Corring et al., 1972; Debray et al., 2003). Pour Dojană et al.<br />

(1998), les activités pancréatiques spécifiques <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux <strong>en</strong>zymes atteign<strong>en</strong>t leur niveau<br />

maximal à 43 jours.<br />

° Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation<br />

<strong>Les</strong> données existantes concernant l'influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation sur les activités<br />

<strong>en</strong>zymatiques pancréatiques sont contradictoires. Certains auteurs émett<strong>en</strong>t l'hypothèse que<br />

le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s activités pancréatiques lipasique et amylolytique serait sous la<br />

dép<strong>en</strong>dance stricte <strong>de</strong> facteurs ontogéniques. En effet, les proportions d'amidon et <strong>de</strong> matières<br />

grasses incorporées dans l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> péri-sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x (alim<strong>en</strong>t 1 : 21,2% et 2,7%,<br />

et alim<strong>en</strong>t 2 : 10,4% et 4,9%, respectivem<strong>en</strong>t) n'influ<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t pas l'activité pancréatique ou<br />

intraluminale <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes impliquées dans leur digestion à 25, 32 ou 42 jours d'âge (Debray<br />

et al., 2003). De même, le ratio d'ingestion lait/alim<strong>en</strong>t, mo<strong>du</strong>lé par la taille <strong>de</strong> la portée (4 vs.<br />

10 <strong>lapereau</strong>x) ne modifie pas l'activité amylolytique mesurée dans le cont<strong>en</strong>u intestinal à 32<br />

ou à 42 jours (Scapinello et al., 1999). Jusqu'à 30 jours d'âge, les activités <strong>de</strong> la trypsine et <strong>de</strong><br />

la chymotrypsine ne sembl<strong>en</strong>t pas affectées par le statut <strong>nutritionnel</strong> <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x : les<br />

niveaux d'activité pancréatique sont similaires que les <strong>lapereau</strong>x soi<strong>en</strong>t sevrés ou <strong>en</strong><br />

allaitem<strong>en</strong>t maternel exclusif (Corring et al., 1972).<br />

Cep<strong>en</strong>dant, l'âge au sevrage semble exercer une influ<strong>en</strong>ce sur le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong><br />

l'activité amylolytique détectée sur broyat <strong>de</strong> pancréas. A 35 jours, les <strong>lapereau</strong>x sevrés <strong>de</strong>puis<br />

10 jours, donc prés<strong>en</strong>tant a priori une ingestion d'amidon accrue, montr<strong>en</strong>t une activité<br />

amylolytique 1,6 fois supérieure à celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>core allaités (Gutiérrez et al., 2002a).<br />

II.C.3. Enzymes <strong>de</strong> la muqueuse intestinale<br />

° Evolution post-natale<br />

L'activité spécifique <strong>de</strong> la maltase augm<strong>en</strong>terait avec l'âge (Toofanian, 1984a; Debray et<br />

al., 2003). Cep<strong>en</strong>dant, Dojană et al. (1998) ayant étudié l'évolution <strong>de</strong> cette activité dans les<br />

trois segm<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> l'intestin grêle, relat<strong>en</strong>t une évolution différ<strong>en</strong>tielle <strong>de</strong> celle-ci selon le site<br />

considéré : à 15 jours d'âge, l'activité maltasique est plus int<strong>en</strong>se dans les segm<strong>en</strong>ts antérieurs,<br />

puis celle-ci <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t prépondérante dans les segm<strong>en</strong>ts postérieurs avec l'âge. Ainsi, à 180 jours


- 70 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />

d'âge, l’activité maltasique serait plus int<strong>en</strong>se dans le jéjunum. L'activité spécifique <strong>de</strong> la<br />

saccharase (Toofanian, 1984a) augm<strong>en</strong>terait égalem<strong>en</strong>t avec l'âge.<br />

La lactase, une β-galactosidase, hydrolyse le lactose <strong>du</strong> lait. Elle prés<strong>en</strong>te donc une<br />

activité spécifique importante p<strong>en</strong>dant la lactation, qui décroît fortem<strong>en</strong>t après le sevrage<br />

(Gutiérrez et al., 2002a ; Toofanian, 1984a). D'autres β-galactosidases ont été isolées dans la<br />

muqueuse intestinale <strong>du</strong> jeune, sans que leurs rôles physiologiques n'ai<strong>en</strong>t été id<strong>en</strong>tifiés<br />

(Toofanian, 1984a; Toofanian, 1984b).<br />

A notre connaissance, aucune donnée n'est disponible sur le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s<br />

activités peptidasiques <strong>de</strong> la muqueuse intestinale <strong>du</strong> lapin.<br />

° Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation<br />

La proportion d'amidon incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> péri-sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x (21,2%<br />

vs. 10,4%) n'influ<strong>en</strong>ce pas l'activité spécifique <strong>de</strong> la maltase intestinale à 25, à 32 ou à 42 jours<br />

d'âge (Debray et al., 2003). Une stimulation précoce <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> serait<br />

même néfaste au développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la bor<strong>du</strong>re <strong>en</strong> brosse intestinale. Ainsi, à 35<br />

jours, les <strong>lapereau</strong>x sevrés <strong>de</strong>puis 10 jours, donc prés<strong>en</strong>tant un ingéré d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> accru,<br />

prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s activités spécifiques <strong>de</strong> la maltase et <strong>de</strong> la saccharase plus faibles <strong>de</strong> 30% et<br />

48%, respectivem<strong>en</strong>t, à celles <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>core allaités (Gutiérrez et al., 2002a).<br />

II.D. COLONISATION MICROBIENNE<br />

II.D.1. Evolution post-natale<br />

L'estomac <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> est presque stérile <strong>du</strong>rant sa première semaine <strong>de</strong> vie. Puis sa<br />

population bactéri<strong>en</strong>ne augm<strong>en</strong>te <strong>de</strong> façon très variable selon les indivi<strong>du</strong>s, et se stabilise<br />

après le sevrage à <strong>de</strong>s valeurs comprises <strong>en</strong>tre 10 4 et 10 6 bactéries par gramme <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u. La<br />

colonisation <strong>de</strong> l'intestin grêle est plus rapi<strong>de</strong> et plus int<strong>en</strong>se, avec <strong>de</strong> fortes variabilités<br />

indivi<strong>du</strong>elles notamm<strong>en</strong>t avant le sevrage. Ensuite, le nombre <strong>de</strong> bactéries cultivables se<br />

mainti<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 10 6 et 10 8 bactéries par gramme <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u (Gouet et Fonty, 1979).<br />

Dès la première semaine <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x, une flore abondante peuple le cæcum et le<br />

côlon (Gouet et Fonty, 1979). Au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premières semaines suivant leur naissance,<br />

les <strong>lapereau</strong>x héberg<strong>en</strong>t dans leur cæcum <strong>de</strong>s proportions similaires <strong>de</strong> microorganismes<br />

anaérobies stricts et aéro-anaérobies facultatifs. La flore totale augm<strong>en</strong>te progressivem<strong>en</strong>t. A<br />

15 jours, la flore anaérobie est déjà majoritairem<strong>en</strong>t composée <strong>de</strong> Bacteroi<strong>de</strong>s, et son<br />

dénombrem<strong>en</strong>t est équival<strong>en</strong>t à celui <strong>de</strong> l'a<strong>du</strong>lte : <strong>de</strong> 10 10 à 10 11 bactéries par gramme <strong>de</strong><br />

cont<strong>en</strong>u cæcal (Padilha et al., 1995; Zomborszky-Kovács et al., 2000). En revanche, la flore


- 71 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />

aéro-anaérobie facultative comm<strong>en</strong>ce à décroître <strong>de</strong> manière importante (Gouet et Fonty,<br />

1979). Ainsi, <strong>en</strong>tre 15 et 29 jours, la flore colibacillaire décline <strong>de</strong> 10 8 à 10 3 -10 5 bactéries par<br />

gramme <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal (Padilha et al., 1995).<br />

L’activité cellulolytique bactéri<strong>en</strong>ne est non détectable dans le cæcum <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> 2<br />

semaines. Elle augm<strong>en</strong>te <strong>en</strong>suite jusqu’à atteindre un seuil à <strong>en</strong>viron 35 jours, puis reste stable<br />

(Padilha et al., 1995). Entre 6 et 10 semaines d’âge, les activités fibrolytiques bactéri<strong>en</strong>nes ne<br />

sembl<strong>en</strong>t pas varier. En revanche, <strong>en</strong>tre 10 et 24 semaines, les activités <strong>de</strong> la xylanase et <strong>de</strong> la<br />

pectinase augm<strong>en</strong>terai<strong>en</strong>t (Pinheiro et al., 2001). La flore amylolytique cæcale, déjà active à<br />

15 jours, semble stable <strong>en</strong>tre 15 et 49 jours d’âge (Padilha et al., 1995).<br />

Parallèlem<strong>en</strong>t, les conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its issus <strong>de</strong>s ferm<strong>en</strong>tations cæcales<br />

augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t. La conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils totaux croît <strong>de</strong> 15 à 25 jours,<br />

simultaném<strong>en</strong>t à l’ingestion d’alim<strong>en</strong>t granulé, puis <strong>de</strong>meure relativem<strong>en</strong>t stable. La<br />

pro<strong>du</strong>ction d’aci<strong>de</strong> acétique suit une évolution similaire, tandis que celle <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> butyrique<br />

augm<strong>en</strong>te progressivem<strong>en</strong>t jusqu’à 49 jours (Padilha et al., 1995). La conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong><br />

propionate, après avoir augm<strong>en</strong>té <strong>de</strong> 15 à 22 jours, décroît l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t mais régulièrem<strong>en</strong>t<br />

jusqu’à 49 jours. Ceci aboutit à une inversion <strong>du</strong> ratio propionate/butyrate (


- 72 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />

la taille <strong>de</strong> portée, con<strong>du</strong>it à <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils plus importantes et à<br />

une chute <strong>du</strong> pH plus rapi<strong>de</strong> au niveau <strong>du</strong> cæcum (Piattoni et al., 1999; Di Meo et al., 2003;<br />

Xiccato et al., 2003). Ces modifications serai<strong>en</strong>t à relier à l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'ingestion <strong>de</strong><br />

fibres (Gid<strong>en</strong>ne et al., 2000).<br />

III. D'UNE IMMUNITE PASSIVE, VIA LA LAPINE, A UNE IMMUNITE ACTIVE DU LAPEREAU<br />

III.A. IMMUNITE PASSIVE TRANSMISE PAR LA MERE<br />

Le <strong>lapereau</strong>, comme l'<strong>en</strong>fant ou le jeune singe, naît avec un équipem<strong>en</strong>t important<br />

d'immunoglobulines transmises par la mère au cours <strong>de</strong> la gestation (Brambell, 1966). A la<br />

naissance, le colostrum et le lait maternel vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t compléter ce pool d’anticorps, même si<br />

leur rôle est probablem<strong>en</strong>t moins déterminant que pour certaines espèces telles que le cheval,<br />

le porc, les bovins ou ovins qui naiss<strong>en</strong>t dépourvus ou presque d'anticorps, et pour lesquels la<br />

prise <strong>de</strong> colostrum est alors une question <strong>de</strong> survie (Brambell, 1969). Outre sa richesse <strong>en</strong><br />

nutrim<strong>en</strong>ts hautem<strong>en</strong>t énergétiques et <strong>en</strong> facteurs <strong>de</strong> croissance (Epi<strong>de</strong>rmal Growth Factor,<br />

Insulin-like Growth Factors 1 et 2, Transforming Growth Factors α et β), le colostrum conti<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong> nombreux anticorps mais égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s cellules impliquées dans la déf<strong>en</strong>se immunitaire,<br />

telles que <strong>de</strong>s macrophages, leucocytes, lymphocytes B et T. Ces macrophages sont capables<br />

<strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ire <strong>du</strong> lysozyme, <strong>de</strong>s composants <strong>du</strong> complém<strong>en</strong>t et <strong>de</strong>s interférons. Le lait maternel<br />

transmet égalem<strong>en</strong>t le même type <strong>de</strong> cellules et <strong>de</strong>s anticorps (Uruakpa et al., 2002). Si le<br />

profil <strong>de</strong>s immunoglobulines <strong>de</strong>s sécrétions mammaires est bi<strong>en</strong> id<strong>en</strong>tifié chez la vache et la<br />

truie, celui <strong>de</strong> la lapine reste relativem<strong>en</strong>t méconnu : le colostrum et le lait <strong>de</strong> lapine<br />

conti<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s IgG et <strong>de</strong>s IgA (Godzińska et al., 1970). Chez la truie, les IgG prédomin<strong>en</strong>t<br />

dans le colostrum, tandis que les IgA sécrétoires vont dominer dans le lait. Pour la vache, les<br />

IgG1 prédominantes dans le colostrum, vont persister à un très haut niveau dans le lait<br />

(Salmon, 1999).<br />

De nombreux facteurs antimicrobi<strong>en</strong>s non spécifiques sont égalem<strong>en</strong>t transmis par le lait<br />

maternel : les caséines, <strong>de</strong>s glycolipi<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s oligosacchari<strong>de</strong>s (Kolb, 2001).<br />

III.B. DEVELOPPEMENT DE L'IMMUNITE ACTIVE<br />

Parallèlem<strong>en</strong>t à la protection passive conférée par la lapine, l'immunité propre, active, <strong>du</strong><br />

<strong>lapereau</strong> doit se mettre <strong>en</strong> place. A la naissance, le développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> système immunitaire<br />

humoral <strong>du</strong> lapin n'est pas achevé : les structures histologiques <strong>de</strong>s tissus lymphoï<strong>de</strong>s<br />

périphériques sont immatures, et la pro<strong>du</strong>ction d'anticorps n'a pas <strong>en</strong>core débuté. Du GALT, le


- 73 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />

premier organe lymphoï<strong>de</strong> à se développer est l'app<strong>en</strong>dice cæcal, avec un début <strong>de</strong><br />

colonisation par les lymphocytes à <strong>en</strong>viron une semaine d'âge. <strong>Les</strong> follicules lymphoï<strong>de</strong>s se<br />

développ<strong>en</strong>t alors jusqu'à 5 ou 6 semaines. <strong>Les</strong> immunoglobulines sont détectables dans le<br />

sérum et l'app<strong>en</strong>dice cæcal dès 1 à 2 semaines après la naissance, mais la réponse humorale<br />

aux antigènes reste minimale jusqu'à 2 ou 3 semaines d'âge (Knight et Winstead, 1997).<br />

Parallèlem<strong>en</strong>t au développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la capacité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à synthétiser <strong>de</strong>s<br />

immunoglobulines, le répertoire <strong>de</strong>s anticorps doit se diversifier afin <strong>de</strong> reconnaître un très<br />

grand nombre d'antigènes <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Cette diversification est réalisée <strong>en</strong> 3 étapes. Un<br />

premier répertoire néonatal résulte d'un réarrangem<strong>en</strong>t combinatoire <strong>de</strong>s gènes VDJ au cours<br />

<strong>de</strong> la lymphopoïèse <strong>de</strong> la lignée B dans le foie <strong>du</strong> fœtus et dans la moelle osseuse. Ce<br />

répertoire est relativem<strong>en</strong>t limité. Puis <strong>en</strong>tre 3 et 8 semaines d'âge, une diversification<br />

importante <strong>du</strong> répertoire a lieu dans le GALT, notamm<strong>en</strong>t dans l'app<strong>en</strong>dice cæcal : conversion<br />

et hypermutation <strong>de</strong> séqu<strong>en</strong>ces <strong>de</strong>s gènes VDJ s'associ<strong>en</strong>t à une prolifération importante <strong>de</strong>s<br />

cellules B (Knight et Winstead, 1997). Cette diversification est tardive chez le lapin,<br />

contrairem<strong>en</strong>t aux volailles, ovins et bovins, pour lesquels elle est amorcée avant la naissance.<br />

Cette observation a con<strong>du</strong>it <strong>de</strong>s chercheurs à émettre l'hypothèse que cette diversification ne<br />

serait pas régulée uniquem<strong>en</strong>t par <strong>de</strong>s facteurs ontogéniques, mais que <strong>de</strong>s facteurs exogènes,<br />

tels que la microflore, pourrai<strong>en</strong>t exercer un rôle ess<strong>en</strong>tiel. Aussi, il a été montré sur <strong>de</strong>s lapins<br />

ayant un app<strong>en</strong>dice cæcal ligaturé à la naissance, donc non au contact <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u intestinal,<br />

que la diversification <strong>de</strong>s gènes VDJ était presque nulle à 12 semaines d'âge. La g<strong>en</strong>èse <strong>de</strong> ce<br />

répertoire primaire serait donc sous la dép<strong>en</strong>dance <strong>de</strong> facteurs exogènes, notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s<br />

microorganismes (Lanning et al., 2000a). Ce répertoire primaire confère au lapin une<br />

collection diversifiée d'anticorps qui vont pouvoir interagir avec <strong>de</strong>s ag<strong>en</strong>ts infectieux<br />

pot<strong>en</strong>tiels. Ensuite, ce répertoire peut <strong>en</strong>core être modifié au cours d'une réponse immunitaire<br />

spécifique à une stimulation antigénique. On parle alors <strong>de</strong> répertoire d'anticorps secondaire.<br />

Des hypermutations et <strong>de</strong>s conversions géniques permettront alors d'accroître la spécificité <strong>de</strong>s<br />

anticorps à l'antigène r<strong>en</strong>contré (Lanning et al., 2000a).


- 74 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />

IV. LE SEVRAGE : UNE TRANSITION NON MAITRISEE EN ELEVAGE CUNICOLE<br />

IV.A. UNE SITUATION SANITAIRE INSTABLE EN FRANCE<br />

IV.A.1. Fréqu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s affections <strong>du</strong> système digestif<br />

<strong>Les</strong> taux <strong>de</strong> mortalité affectant les <strong>lapereau</strong>x avant et après sevrage sont importants <strong>en</strong><br />

élevage cunicole. Ainsi, les données regroupées au plan national par l'ITAVI pour l'année<br />

2003, et représ<strong>en</strong>tant plus <strong>de</strong> la moitié <strong>du</strong> cheptel <strong>de</strong>s repro<strong>du</strong>ctrices <strong>de</strong>s élevages<br />

professionnels (plus <strong>de</strong> 20 lapines <strong>en</strong> repro<strong>du</strong>ction) révèl<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> mortalité avoisinant<br />

15% avant le sevrage, et 10 à 14% <strong>en</strong> <strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t (Cuniculture magazine, 2005, vol. 32).<br />

<strong>Les</strong> maladies <strong>du</strong> système digestif sont responsables <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong> ces pertes. Elles vont être<br />

sommairem<strong>en</strong>t détaillées ci-après.<br />

IV.A.2. Complexité <strong>de</strong> l'étio-pathogénie <strong>de</strong>s affections <strong>du</strong> système digestif<br />

<strong>Les</strong> étiologies <strong>de</strong>s maladies <strong>du</strong> tractus digestif sont nombreuses et souv<strong>en</strong>t mal id<strong>en</strong>tifiées.<br />

En effet, si parfois un ag<strong>en</strong>t pathogène spécifique peut être id<strong>en</strong>tifié comme cause primaire, il<br />

<strong>en</strong> découle bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t un déséquilibre <strong>de</strong> la flore et <strong>de</strong>s conséqu<strong>en</strong>ces secondaires. Aussi,<br />

plusieurs ag<strong>en</strong>ts pathogènes peuv<strong>en</strong>t être isolés sur un même animal et parfois même, aucune<br />

cause infectieuse connue n'est id<strong>en</strong>tifiée.<br />

Ainsi, <strong>de</strong>ux types d'ag<strong>en</strong>ts infectieux sont classiquem<strong>en</strong>t définis : les ag<strong>en</strong>ts pathogènes<br />

spécifiques et les ag<strong>en</strong>ts opportunistes. <strong>Les</strong> premiers sont normalem<strong>en</strong>t abs<strong>en</strong>ts d'un indivi<strong>du</strong><br />

sain et capables <strong>de</strong> provoquer une pathologie chez ce même indivi<strong>du</strong> lorsqu'ils le contamin<strong>en</strong>t.<br />

L'expression clinique <strong>de</strong> la maladie dép<strong>en</strong>d alors <strong>de</strong> la charge microbi<strong>en</strong>ne, <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong><br />

virul<strong>en</strong>ce <strong>du</strong> micro-organisme, <strong>de</strong> la réponse immunitaire <strong>de</strong> l'hôte... <strong>Les</strong> germes opportunistes<br />

peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> revanche être <strong>de</strong>s contaminants <strong>de</strong> la flore comm<strong>en</strong>sale d'un indivi<strong>du</strong> sain. Leur<br />

développem<strong>en</strong>t est normalem<strong>en</strong>t contrôlé mais dans certaines conditions, ils <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

capables <strong>de</strong> se multiplier <strong>en</strong> grand nombre et <strong>de</strong> provoquer une maladie (immunodépression<br />

perman<strong>en</strong>te ou transitoire, inoculation accid<strong>en</strong>telle au travers d'une barrière naturelle…).<br />

Aussi, pour certains auteurs, la limite <strong>en</strong>tre flore "normale" et "pathogène" est floue. Pour<br />

Falk et al. (1998), l'exist<strong>en</strong>ce et le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> microorganismes <strong>de</strong> l'écosystème<br />

intestinal aura un impact sur l'hôte dép<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> facteurs exprimés soit par la bactérie, soit par<br />

l'hôte, ou <strong>en</strong>core par les <strong>de</strong>ux protagonistes. Ces propriétés peuv<strong>en</strong>t être intrinsèques ou sous<br />

l'influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Ainsi, la maladie ne sera initiée et ne progressera qu'<strong>en</strong><br />

conséqu<strong>en</strong>ce d'un mécanisme combinant un certain nombre <strong>de</strong> facteurs <strong>de</strong> l'hôte et <strong>du</strong><br />

microorganisme.


- 75 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />

Le rôle <strong>de</strong> facteurs favorisants dans la s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à un ag<strong>en</strong>t pathogène ne<br />

doit alors pas être négligé : stress, traitem<strong>en</strong>t antibiotique, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>nutritionnel</strong>…<br />

IV.A.3. Revue <strong>de</strong>s principales maladies digestives<br />

Marlier et al. (2003) ont récemm<strong>en</strong>t rec<strong>en</strong>sé et décrit les principales étiologies <strong>de</strong>s<br />

maladies <strong>du</strong> système digestif chez le lapin europé<strong>en</strong>.<br />

<strong>Les</strong> causes bactéri<strong>en</strong>nes sont dominées par les Escherichia coli (E. coli) <strong>en</strong>téropathogènes<br />

qui seront décrits ci-après (cf. page 76). <strong>Les</strong> Clostridium <strong>de</strong>s espèces piliforme et spiroforme<br />

peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être responsables <strong>de</strong> maladies digestives. La maladie <strong>de</strong> Tyzzer (C.<br />

piliforme) occasionne dans sa forme aiguë <strong>de</strong>s diarrhées chez les <strong>lapereau</strong>x, principalem<strong>en</strong>t au<br />

mom<strong>en</strong>t <strong>du</strong> sevrage. Dans sa forme chronique, elle con<strong>du</strong>it à <strong>de</strong>s retards <strong>de</strong> croissance. Une<br />

typhlite pseudomembraneuse, associée à un œdème important <strong>de</strong> la paroi cæcale, est observée<br />

à l'autopsie. La clostridiose à C. spiroforme est égalem<strong>en</strong>t responsable d'une typhlite, parfois<br />

hémorragique, avec un cont<strong>en</strong>u cæcal très liqui<strong>de</strong>.<br />

Différ<strong>en</strong>ts virus sont régulièrem<strong>en</strong>t isolés sur <strong>de</strong>s lapins morts suite à <strong>de</strong>s troubles<br />

digestifs : parvovirus, rotavirus, coronavirus, ad<strong>en</strong>ovirus… Cep<strong>en</strong>dant, une interv<strong>en</strong>tion<br />

directe <strong>de</strong> ceux-ci dans la g<strong>en</strong>èse <strong>de</strong>s affections <strong>du</strong> système digestif n'est suspectée que pour<br />

les rotavirus, qui serai<strong>en</strong>t à l'origine <strong>de</strong> désordres mineurs et temporaires.<br />

De même <strong>de</strong> nombreux parasites, principalem<strong>en</strong>t les coccidies <strong>du</strong> g<strong>en</strong>re Eimeria, sont<br />

isolés. Cep<strong>en</strong>dant, leur interv<strong>en</strong>tion primaire dans le syndrome diarrhéique n'est pas aisée à<br />

établir.<br />

D'autres pathologies rest<strong>en</strong>t d'étiologie méconnue à ce jour. Parmi elles, l'<strong>en</strong>téropathie<br />

épizootique <strong>du</strong> lapin (EEL) a émergé <strong>en</strong> France <strong>en</strong> 1996, et est maint<strong>en</strong>ant largem<strong>en</strong>t répan<strong>du</strong>e<br />

<strong>en</strong> Europe. Cette maladie, d'apparition brutale, atteint <strong>de</strong>s animaux <strong>de</strong> 6 à 14 semaines. Ceuxci<br />

prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une diarrhée aqueuse <strong>de</strong> faible int<strong>en</strong>sité, un ballonnem<strong>en</strong>t abdominal<br />

considérable, con<strong>du</strong>isant <strong>en</strong> l'abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> traitem<strong>en</strong>t à un taux <strong>de</strong> mortalité très élevé (30 à<br />

80%). A l'autopsie, tous les segm<strong>en</strong>ts intestinaux prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une dilatation importante avec<br />

prés<strong>en</strong>ce d'un cont<strong>en</strong>u très liqui<strong>de</strong>, parfois gazeux. Une parésie cæcale et une hypersécrétion<br />

<strong>de</strong> mucus dans le côlon sont parfois mises <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce. En l'abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> complications<br />

secondaires, cette maladie est caractérisée par l'abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> lésions inflammatoires.<br />

L'hypothèse d'une étiologie infectieuse est aujourd'hui privilégiée au vu <strong>de</strong>s observations


- 76 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />

épidémiologiques et expérim<strong>en</strong>tales (repro<strong>du</strong>ction expérim<strong>en</strong>tale possible <strong>de</strong> la maladie avec<br />

différ<strong>en</strong>ts inoculums). En 2003-2004, 61 éleveurs parmi un réseau national <strong>de</strong> 95 fermes<br />

cunicoles <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce déclarai<strong>en</strong>t être confrontés à <strong>de</strong>s problèmes d'<strong>en</strong>téropathie épizootique<br />

(Azard, 2005).<br />

Une autre maladie <strong>du</strong> lapin, relativem<strong>en</strong>t proche, est l'<strong>en</strong>téropathie mucoï<strong>de</strong>. Ce syndrome<br />

prés<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s similitu<strong>de</strong>s avec le précéd<strong>en</strong>t : dist<strong>en</strong>sion abdominale, parésie cæcale et<br />

hypersécrétion <strong>de</strong> mucus dans le côlon, mortalité importante. Il s'<strong>en</strong> distingue, d'une part par<br />

l'abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> dilatation <strong>de</strong> l'estomac et <strong>de</strong> l'intestin grêle, et d'autre part par l'ext<strong>en</strong>sion<br />

beaucoup plus sporadique <strong>de</strong> cette maladie dans les élevages. Son étiologie est inconnue, et<br />

contrairem<strong>en</strong>t à la précéd<strong>en</strong>te maladie, elle n'a jamais pu être repro<strong>du</strong>ite expérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t<br />

par inoculation. Seule une ligature <strong>du</strong> cæcum ou <strong>du</strong> côlon a permis <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ire les lésions<br />

observées lors <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>téropathie mucoï<strong>de</strong>.<br />

IV.A.4. Un exemple d'ag<strong>en</strong>t infectieux : les Escherichia coli <strong>en</strong>téropathogènes<br />

Cet ag<strong>en</strong>t ayant été choisi comme modèle d'étu<strong>de</strong> dans le travail expérim<strong>en</strong>tal, sa<br />

<strong>de</strong>scription sera plus détaillée.<br />

° Description<br />

L'accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la population <strong>de</strong>s E. coli est fréqu<strong>en</strong>t lors d'un épiso<strong>de</strong> diarrhéique.<br />

Dans la plupart <strong>de</strong>s cas, il témoigne seulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> modifications <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales<br />

aboutissant à la croissance anarchique <strong>de</strong> la population colibacillaire. Mais parfois, certaines<br />

souches sont la cause primaire <strong>de</strong> la maladie : elles sont capables d'in<strong>du</strong>ire une colibacillose<br />

lorsqu'elles sont inoculées oralem<strong>en</strong>t à un animal sain (Milon et al., 1999).<br />

<strong>Les</strong> E. coli sont <strong>de</strong>s bacilles gram négatifs mobiles ou immobiles, aéro-anaérobies<br />

facultatifs appart<strong>en</strong>ant à la famille <strong>de</strong>s <strong>en</strong>térobactéries. Leur structure est détaillée sur la<br />

Figure 15.<br />

Le sérotypage <strong>de</strong>s souches est basé sur 3 antigènes distincts :<br />

Antigène O ou <strong>de</strong> paroi : <strong>de</strong> nature lipopolysaccharidique, il est à la base <strong>du</strong> groupage<br />

sérologique <strong>de</strong>s souches d'E. coli.<br />

Antigène H ou flagellaire : <strong>de</strong> nature protéique, il est prés<strong>en</strong>t chez les formes mobiles<br />

d'E. coli<br />

Antigène K ou <strong>de</strong> capsule, prés<strong>en</strong>t ou non.


° Pathogénie <strong>de</strong>s E. coli<br />

- 77 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />

<strong>Les</strong> E. coli responsables <strong>de</strong> diarrhée chez l'homme sont classés <strong>en</strong> 5 groupes, ou<br />

pathovars, selon leur mécanisme pathogénique : <strong>en</strong>térotoxinogène (ETEC), <strong>en</strong>téroinvasif<br />

(EIEC), <strong>en</strong>térohémorragique (EHEC), <strong>en</strong>téropathogène (EPEC) et <strong>en</strong>téroaggrégatif (EAEC)<br />

(Nataro et Kaper, 1998).<br />

Figure 15 Structure <strong>de</strong>s Escherichia coli<br />

Flagelle<br />

Antigène H<br />

D’après Licois, 1990.<br />

Chromosome<br />

Membrane externe<br />

Paroi Espace périplasmique<br />

Membrane interne<br />

Membrane cytoplasmique<br />

Plasmi<strong>de</strong><br />

Ribosome<br />

Capsule<br />

Antigène K<br />

Pili ou fimbriae = adhésines<br />

LIPOPOLYSACCHARIDE<br />

Chez le lapin, les souches d'E. coli reconnues pathogènes se rapproch<strong>en</strong>t toutes <strong>du</strong><br />

pathovar EPEC <strong>de</strong> l'homme. Elles s'<strong>en</strong> distingu<strong>en</strong>t par la première étape d'adhésion lâche aux<br />

<strong>en</strong>térocytes, et sont donc classées dans le groupe <strong>de</strong>s EPEC-like (cf. infra). La pathogénie fait<br />

interv<strong>en</strong>ir trois étapes d'interaction avec la cellule-cible (Donn<strong>en</strong>berg et Kaper, 1992) :<br />

Un attachem<strong>en</strong>t lâche par différ<strong>en</strong>tes adhésines bactéri<strong>en</strong>nes (fimbriae AF/R1 ou<br />

AF/R2 id<strong>en</strong>tifiées chez le lapin). Celles-ci reconnaiss<strong>en</strong>t la fraction glucidique <strong>de</strong>s<br />

glycolipi<strong>de</strong>s et glycoprotéines prés<strong>en</strong>ts à la surface <strong>de</strong>s cellules eucaryotes. Cette étape est<br />

réversible. Lorsqu'elle est étudiée in vitro, cette adhésion aux cellules épithéliales est<br />

généralem<strong>en</strong>t diffuse avec les souches <strong>du</strong> lapin (Milon et al., 1990). En revanche, la<br />

PAROI<br />

Chaînes osidiques<br />

terminales<br />

Antigène O <strong>de</strong> groupe<br />

Core basal<br />

Antigène d'espèce<br />

Lipi<strong>de</strong> A


- 78 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />

plupart <strong>de</strong>s souches humaines provoqu<strong>en</strong>t une adhésion localisée, phénotype lié à une<br />

fimbriae appelée "bundle forming pili" (Girón et al., 1993).<br />

Un contact plus étroit nécessitant l'expression <strong>de</strong> protéines d'origine bactéri<strong>en</strong>ne<br />

(l'intimine et son récepteur Tir). Tir (Translocated Intimin Receptor) est transloqué dans la<br />

cellule hôte, via un système sécrétoire <strong>de</strong> type III, nécessitant au moins 3 effecteurs<br />

différ<strong>en</strong>ts (EspA, EspB et EspD) (Jarvis et al., 1995; K<strong>en</strong>ny et al., 1997). L'intimine, une<br />

adhésine <strong>de</strong> la membrane externe <strong>de</strong> la bactérie, se fixe alors sur la protéine Tir insérée<br />

dans la membrane <strong>de</strong> la cellule épithéliale <strong>de</strong> l'hôte (Marches et al., 2000). Toutes ces<br />

protéines sont codées par <strong>de</strong>s gènes situés dans une région <strong>du</strong> chromosome bactéri<strong>en</strong>,<br />

appelée locus d'effacem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>en</strong>térocytes (LEE) (Zhu et al., 2001).<br />

Cette interaction aboutit à une lésion microscopique appelée "attachem<strong>en</strong>t/effacem<strong>en</strong>t"<br />

<strong>de</strong>s microvillosités <strong>de</strong> la cellule-hôte, lésion commune aux E. coli <strong>de</strong>s pathovars EPEC et<br />

EHEC. Le cytosquelette <strong>de</strong> la cellule-hôte est réorganisé, con<strong>du</strong>isant à une structure <strong>en</strong><br />

forme <strong>de</strong> pié<strong>de</strong>stal <strong>en</strong> <strong>de</strong>çà <strong>du</strong> site d'attachem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la bactérie (Heczko et al., 2000b).<br />

Le sort <strong>de</strong> la cellule cible est <strong>en</strong>suite moins bi<strong>en</strong> expliqué. Le signal pourrait être à<br />

l'origine <strong>de</strong> la mort <strong>de</strong> la cellule, ou au moins responsable <strong>de</strong> troubles hydroélectrolytiques<br />

(Milon et al., 1999). Ces E. coli ne pro<strong>du</strong>is<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong> toxines connues, et serai<strong>en</strong>t non invasifs.<br />

<strong>Les</strong> mécanismes con<strong>du</strong>isant à la diarrhée sont <strong>en</strong>core mal expliqués mais quelques<br />

hypo<strong>thèses</strong> sont émises : diarrhée par malabsorption liée à la perte <strong>de</strong>s microvillosités<br />

<strong>en</strong>térocytaires, mécanisme sécrétoire plus actif (perturbation <strong>de</strong>s échanges ioniques),<br />

augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la perméabilité intestinale, inflammation (Nataro et Kaper, 1998).<br />

° Epidémiologie<br />

En 2003-2004, 25 éleveurs parmi un réseau national <strong>de</strong> 95 fermes cunicoles <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce<br />

déclarai<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>contrer <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> colibacillose dans leur élevage (Azard, 2005). Le<br />

sérogroupe le plus fréquemm<strong>en</strong>t incriminé dans les colibacilloses <strong>du</strong> lapin <strong>en</strong> France est sans<br />

conteste le O103. <strong>Les</strong> sérogroupes O2, O68, O128 et O132 sont égalem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>contrés. La<br />

majorité <strong>de</strong>s souches O103 <strong>en</strong>téropathogènes ne métabolis<strong>en</strong>t pas le rhamnose. Elles sont dites<br />

rhamnose-négatives et représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les souches les plus virul<strong>en</strong>tes (Camguilhem et Milon,<br />

1989). Ces différ<strong>en</strong>ts sérogroupes ont <strong>de</strong>s préfér<strong>en</strong>ces marquées pour certaines catégories<br />

d'animaux (allaités vs. sevrés) (Peeters et al., 1984c). Ainsi, les lapins âgés <strong>de</strong> 4 à 5 semaines<br />

serai<strong>en</strong>t les plus s<strong>en</strong>sibles à une infection par les E. coli <strong>du</strong> sérogroupe O103 (Licois et al.,<br />

1990). Toutes les classes d'âge peuv<strong>en</strong>t cep<strong>en</strong>dant être touchées, et la transmission se fait par<br />

l'intermédiaire d'un animal porteur ou <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.


° Symptômes et lésions<br />

- 79 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />

<strong>Les</strong> signes cliniques ne sont pas pathognomoniques : prostration, diminution <strong>de</strong><br />

l'ingestion et perte <strong>de</strong> poids, diarrhée, déshydratation et mort. <strong>Les</strong> lésions macroscopiques sont<br />

un cont<strong>en</strong>u intestinal et cæcal liqui<strong>de</strong> avec ou sans hémorragie, une congestion <strong>de</strong> l'intestin<br />

grêle et <strong>du</strong> cæcum avec parfois <strong>de</strong>s traces hémorragiques dites "<strong>en</strong> coup <strong>de</strong> pinceau". Le<br />

cæcum peut cont<strong>en</strong>ir <strong>du</strong> gaz (Peeters et al., 1984b).<br />

L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s lésions microscopiques révèle une abrasion <strong>de</strong>s villosités <strong>de</strong> l'intestin grêle,<br />

avec <strong>de</strong> nombreuses bactéries attachées à l'épithélium. La lésion d'attachem<strong>en</strong>t/effacem<strong>en</strong>t sur<br />

les membranes <strong>en</strong>térocytaires est caractéristique, avec l'appar<strong>en</strong>ce d'une bactérie siégeant sur<br />

un pié<strong>de</strong>stal (Nataro et Kaper, 1998). Des lésions inflammatoires sont égalem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>tes<br />

(congestion <strong>de</strong>s vaisseaux sanguins, œdème, extravasion <strong>de</strong> cellules <strong>de</strong> l'inflammation et<br />

d'érythrocytes) notamm<strong>en</strong>t au niveau <strong>du</strong> cæcum et <strong>du</strong> côlon proximal (Peeters et al., 1984b).<br />

° Prophylaxie<br />

Outre <strong>de</strong>s cures médicam<strong>en</strong>teuses prév<strong>en</strong>tives et <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> prophylaxie sanitaire<br />

(procédés <strong>de</strong> désinfection, suppression <strong>de</strong>s repro<strong>du</strong>cteurs contaminés, stabilité <strong>de</strong> cheptel…),<br />

la vaccination est une piste intéressante. En effet, les colibacilloses représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un problème<br />

majeur <strong>en</strong> élevage cunicole, d'une part par les pertes économiques <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drées (pertes<br />

d'animaux, non-valeurs économiques, coût <strong>de</strong>s traitem<strong>en</strong>ts), et d'autre part par l'émerg<strong>en</strong>ce <strong>de</strong><br />

souches antibiorésistantes. Deux équipes notamm<strong>en</strong>t, française et belge, travaill<strong>en</strong>t à<br />

l'élaboration <strong>de</strong> vaccins contre les sérogroupes O103 (Milon et al., 1992; Boullier et al.,<br />

2003a) et O15 (Bohez et al., 2004a; Bohez et al., 2004b), respectivem<strong>en</strong>t.<br />

IV.B. VOIES D'AMELIORATION DE LA TRANSITION AUTOUR DU SEVRAGE DES LAPEREAUX<br />

IV.B.1. Prophylaxies sanitaire et médicale, traitem<strong>en</strong>ts<br />

La question <strong>de</strong> la lutte contre les maladies digestives <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> après sevrage peut être<br />

abordée à différ<strong>en</strong>ts niveaux (Figure 16). L'usage <strong>de</strong>s traitem<strong>en</strong>ts antibiotiques, prév<strong>en</strong>tifs<br />

et/ou curatifs, <strong>de</strong>vrait être ponctuel. En effet, les coûts <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drés sont importants pour<br />

l'éleveur (frais <strong>de</strong> supplém<strong>en</strong>tation et frais vétérinaires estimés à 0,16 euros par kg <strong>de</strong> poids vif<br />

<strong>en</strong> 2003, Cuniculture magazine, 2005, vol. 32) et le développem<strong>en</strong>t d'antibiorésistances t<strong>en</strong>d à<br />

<strong>en</strong> diminuer l’efficacité, et <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t une préoccupation <strong>de</strong> santé publique. Ainsi, la<br />

réglem<strong>en</strong>tation europé<strong>en</strong>ne t<strong>en</strong>d à une limitation <strong>de</strong> leur usage à <strong>de</strong>s fins strictem<strong>en</strong>t<br />

thérapeutiques (Journal officiel <strong>de</strong> l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>du</strong> 14/03/2003, pp. C61/43 à C61/48).


- 80 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />

<strong>Les</strong> mesures <strong>de</strong> prophylaxie sanitaire ne sont pas à négliger. La con<strong>du</strong>ite <strong>de</strong> l'élevage,<br />

notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s repro<strong>du</strong>cteurs (r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t, gestion <strong>de</strong>s réformes), les protocoles <strong>de</strong><br />

nettoyage et <strong>de</strong> désinfection sont <strong>de</strong>s points à maîtriser afin <strong>de</strong> limiter les risques <strong>de</strong><br />

développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> maladies.<br />

La vaccination est une mesure <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> choix lorsque les ag<strong>en</strong>ts pathogènes sont<br />

id<strong>en</strong>tifiés. Ainsi, à l'heure actuelle, seuls les vaccins contre la maladie hémorragique virale et<br />

la myxomatose sont commercialisés <strong>en</strong> élevage cunicole. Pour ce qui concerne les maladies<br />

digestives, aucun vaccin n'est <strong>en</strong>core disponible.<br />

Figure 16 Stratégies <strong>de</strong> lutte contre les maladies digestives <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> après sevrage<br />

IV.B.2. Adapter l'alim<strong>en</strong>tation <strong>du</strong> jeune<br />

° Intérêts<br />

Stratégies<br />

d'alim<strong>en</strong>tation<br />

* alim<strong>en</strong>t<br />

* sevrage<br />

Antibiothérapie ou<br />

antibioprév<strong>en</strong>tion<br />

LIMITER LES<br />

MALADIES<br />

DIGESTIVES APRES<br />

SEVRAGE<br />

Prophylaxie<br />

sanitaire<br />

Vaccins<br />

L'alim<strong>en</strong>tation autour <strong>du</strong> sevrage nous semble digne d'intérêt car non <strong>en</strong>core maîtrisée :<br />

modalités <strong>de</strong> réalisation <strong>du</strong> sevrage, composition <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> péri-sevrage, mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

distribution <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t. L'adaptation <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> autour <strong>du</strong> sevrage<br />

nécessite que l'on s'intéresse d'un point <strong>de</strong> vue plus large à la nutrition <strong>du</strong> jeune. En effet, la<br />

compréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> la mise <strong>en</strong> place <strong>de</strong>s structures digestives et <strong>de</strong> leur<br />

fonctionnem<strong>en</strong>t, notamm<strong>en</strong>t l'implication <strong>de</strong>s facteurs exogènes tels que l'alim<strong>en</strong>t ou la flore,<br />

s'avère indisp<strong>en</strong>sable. Or, peu <strong>de</strong> données sont disponibles chez le <strong>lapereau</strong>, et certaines<br />

diverg<strong>en</strong>t. De plus, l'implication <strong>de</strong>s facteurs exogènes dans la chronologie <strong>de</strong> la mise <strong>en</strong> place


- 81 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />

<strong>de</strong> l'écosystème intestinal est souv<strong>en</strong>t négligée. Ceci pourrait expliquer <strong>en</strong> partie les<br />

diverg<strong>en</strong>ces observées <strong>en</strong>tre les étu<strong>de</strong>s.<br />

Ainsi, <strong>de</strong>s travaux d'adaptation <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t péri-sevrage ont été réalisés ces <strong>de</strong>rnières<br />

années, parfois élaborés à partir <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> physiologie, lorsqu'elles étai<strong>en</strong>t disponibles,<br />

ou alors conçus <strong>de</strong> manière plus empirique. <strong>Les</strong> Tableau 10 et Tableau 11, non exhaustifs,<br />

prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les conséqu<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> quelques stratégies d'alim<strong>en</strong>tation autour ou après le sevrage<br />

sur la croissance et la mortalité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x.<br />

° En mo<strong>du</strong>lant l’ingestion d’alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> avant le sevrage<br />

Des auteurs ont suggéré qu’une augm<strong>en</strong>tation substantielle <strong>de</strong> l’ingéré d’alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong><br />

avant le sevrage pourrait être bénéfique pour la viabilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x après sevrage<br />

(Maert<strong>en</strong>s et De Groote, 1990). Cep<strong>en</strong>dant, il semble d’après les données prés<strong>en</strong>tées dans le<br />

Tableau 10 que la mo<strong>du</strong>lation <strong>de</strong> l’ingestion avant sevrage, qu’elle soit augm<strong>en</strong>tée ou<br />

diminuée, n’a aucune incid<strong>en</strong>ce sur la mortalité post-sevrage. Cep<strong>en</strong>dant, les taux <strong>de</strong> mortalité<br />

et/ou les effectifs sont souv<strong>en</strong>t trop faibles pour pouvoir formuler <strong>de</strong>s conclusions claires. En<br />

revanche, la croissance avant sevrage est ral<strong>en</strong>tie si les apports d’alim<strong>en</strong>t granulé sont limités<br />

ou si l’allaitem<strong>en</strong>t est arrêté précocem<strong>en</strong>t, mais sans conséqu<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> général sur les poids à<br />

l'abattage.<br />

° En mo<strong>du</strong>lant la composition chimique <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts<br />

Peu d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> modifications <strong>de</strong> la composition chimique <strong>de</strong> l’alim<strong>en</strong>t concern<strong>en</strong>t celui<br />

distribué avant sevrage (Tableau 11). En effet, cela nécessite soit 1) <strong>de</strong> séparer la mère <strong>de</strong> ses<br />

<strong>lapereau</strong>x et d'effectuer un allaitem<strong>en</strong>t contrôlé chaque matin 2) d'utiliser <strong>de</strong>s cages permettant<br />

une alim<strong>en</strong>tation séparée mère-<strong>lapereau</strong>x, ou 3) <strong>de</strong> soumettre la lapine au même régime<br />

alim<strong>en</strong>taire que sa portée. Par ailleurs, l'interprétation <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s visant à mo<strong>du</strong>ler la<br />

composition <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t doit être prud<strong>en</strong>te. En effet, la modification quantitative d'un<br />

constituant <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t <strong>en</strong>traîne une évolution contraire d'au moins un <strong>de</strong>uxième composant.<br />

<strong>Les</strong> effets observés sont alors davantage attribuables à un ratio <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts composants.


Tableau 10 Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la mo<strong>du</strong>lation <strong>du</strong> niveau d'ingestion d’alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> avant sevrage sur la croissance et la santé <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

<br />

Taille <strong>de</strong><br />

portée<br />

<br />

Age au<br />

CARACTERISTIQUES INGESTION CROISSANCE MORTALITE<br />

Age<br />

sevrage (j)<br />

- 82 -<br />

Distribution<br />

alim<strong>en</strong>t (j)<br />

Avant S Après S Avant S Après S Avant S Après S<br />

L10 vs. L5 à J16 28 A16 J36 puis = = ND = Mortalité = 17%<br />

L10 vs. L4 à J16 32 A16 = = = =<br />

S32 vs. S28 vs. S25 vs.<br />

S21<br />

- A18 ND = = ND ND<br />

sevrage S32 vs. S18 - A18 = = = =<br />

<br />

Alim<strong>en</strong>t<br />

distribué<br />

avant sevrage<br />

<br />

Age<br />

distribution<br />

alim<strong>en</strong>t<br />

Double<br />

allaitem<strong>en</strong>t<br />

Rationnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 60%<br />

à partir <strong>de</strong> J25<br />

A18 vs. A22 vs. A25<br />

vs. A28<br />

De J0 jusqu'à J35 35<br />

REMARQUES Référ<strong>en</strong>ce<br />

Mortalité plus faible<br />

pour L4 <strong>en</strong>tre J16 et<br />

J42 (17% vs. 29%)<br />

3 portées / traitem<strong>en</strong>t<br />

Fin <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> à J56<br />

35 A20 = ND = Mortalité < 6%<br />

32 - = = =<br />

A0 (alim<strong>en</strong>t<br />

lapine) = =<br />

ND = non déterminé; S = sevrage; Lx = nombre <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x par portée; Ax = âge <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t; Sx = âge au sevrage.<br />

3 portées / traitem<strong>en</strong>t<br />

Fin <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> à J56<br />

1 seul mort<br />

Mortalité < 10% <strong>de</strong><br />

0 à 70j – Alim<strong>en</strong>t<br />

médicam<strong>en</strong>teux <strong>de</strong><br />

18 à 70j<br />

Di Meo et<br />

al., 2003<br />

Fortun-<br />

Lamothe et<br />

Gid<strong>en</strong>ne,<br />

2000<br />

Xiccato et<br />

al., 2000<br />

Piattoni et<br />

al., 1999<br />

Nizza et al.,<br />

2001<br />

Piattoni et<br />

al., 1999<br />

Gyarmati et<br />

al., 2000a


- 83 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />

Ces <strong>de</strong>rnières années, <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s se sont intéressées au ratio fibres / amidon.<br />

Chez le jeune, une faible capacité à digérer l’amidon a été suspectée <strong>en</strong> raison d’une faible<br />

pro<strong>du</strong>ction d’amylase pancréatique avant sevrage. Des apports élevés d'amidon pourrai<strong>en</strong>t<br />

alors con<strong>du</strong>ire à un déséquilibre <strong>de</strong> la flore cæcale, suite à un flux trop important d'amidon<br />

non digéré franchissant l'iléon terminal (Cheeke et Patton, 1980). D'après les données<br />

rec<strong>en</strong>sées dans le Tableau 11, les <strong>lapereau</strong>x sevrés sembl<strong>en</strong>t disposer d’un seuil <strong>de</strong> tolérance<br />

élevé à l’amidon, supérieur aux taux habituels d'incorporation dans l’alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s lapines<br />

(>20%), et par conséqu<strong>en</strong>t tolèrerai<strong>en</strong>t un faible apport <strong>en</strong> fibres. Une étu<strong>de</strong> rapporte<br />

cep<strong>en</strong>dant qu’un alim<strong>en</strong>t appauvri <strong>en</strong> fibres (ADF : 24 vs. 14%) et <strong>en</strong>richi <strong>en</strong> amidon (12 vs.<br />

34%) augm<strong>en</strong>te la s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à une colibacillose expérim<strong>en</strong>tale dans les 20 jours<br />

suivant l’inoculation (35,3 vs. 16,6%) (Gid<strong>en</strong>ne et Licois, 2005).<br />

La croissance <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x recevant un alim<strong>en</strong>t avec un ratio fibres / amidon faible est<br />

souv<strong>en</strong>t améliorée, résultant probablem<strong>en</strong>t d'un ingéré d'énergie digestible plus important,<br />

avec cep<strong>en</strong>dant un effet seuil pour une t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> amidon <strong>de</strong> 30% <strong>de</strong> la matière sèche.<br />

Peu d’étu<strong>de</strong>s se sont intéressées à l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> protéines ou <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s<br />

incorporés dans la ration sur la croissance et la santé <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x.<br />

° En mo<strong>du</strong>lant la source <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts<br />

Des étu<strong>de</strong>s se sont appliquées à décrire l'influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la source <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts sur la santé<br />

<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x. Ainsi, les protéines <strong>de</strong> pommes <strong>de</strong> terre serai<strong>en</strong>t assez mal tolérées par le<br />

<strong>lapereau</strong>, con<strong>du</strong>isant à <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> mortalité importants lorsque incorporées à 3% dans<br />

l'alim<strong>en</strong>t, comparativem<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s sources protéiques comme les tourteaux <strong>de</strong> soja ou <strong>de</strong><br />

tournesol (Gutiérrez et al., 2003). La source d’amidon, qu'elle soit <strong>de</strong> blé, d'orge, <strong>de</strong> maïs, <strong>de</strong><br />

maïs extrudé ou <strong>de</strong> pomme <strong>de</strong> terre, n’aurait pas <strong>de</strong> conséqu<strong>en</strong>ces sur la santé <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

(Pinheiro et Gid<strong>en</strong>ne, 2000; Xiccato et al., 2002; Gid<strong>en</strong>ne et al., 2005b). En revanche, une<br />

substitution <strong>de</strong> 25 à 50% <strong>de</strong> l’amidon par <strong>du</strong> lactose dans un alim<strong>en</strong>t starter distribué <strong>en</strong>tre 25<br />

et 39 jours est préjudiciable pour la santé <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x après le sevrage (Gutiérrez et al.,<br />

2002a).


Tableau 11 Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la mo<strong>du</strong>lation <strong>de</strong> la composition <strong>de</strong> l’alim<strong>en</strong>t sur la croissance et la santé <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

amidon<br />

fibres<br />

protéines<br />

fibres<br />

cellulose<br />

ADL<br />

Composition (% <strong>de</strong> MS)<br />

Amidon : 17- 21<br />

NDF : 40-35<br />

Amidon : 14-18-22-26<br />

HC+pectines : 28-24-21-17<br />

Amidon : 12-25-34<br />

ADF : 24-18-14<br />

Amidon : 3-11-22-31-41<br />

ADF : 25-22-18-16-10<br />

Amidon : 17-23<br />

NDF : 41-34<br />

Amidon : 14-17<br />

ADF : 20-17<br />

Protéines : 16-17-18-19<br />

HC+pectines : 24-23-22-21<br />

Cellulose : 10-13-16<br />

ADL : 8- 5,5-3<br />

CARACTERISTIQUES INGESTION CROISSANCE MORTALITE<br />

Age<br />

sevrage<br />

(j)<br />

- 84 -<br />

Distribution<br />

alim<strong>en</strong>t (j)<br />

Avant<br />

S<br />

Après<br />

S<br />

Avant<br />

S<br />

Après<br />

S<br />

Avant<br />

S<br />

35 A35-A73 - = - - =<br />

28 A28-A72 - - = -<br />

Après<br />

S<br />

pour<br />

amidon<br />

>22<br />

28 A28-A70 - - = - =<br />

28 A28-A79 - -<br />

pour<br />

amidon=2,7<br />

pour<br />

amidon=11 et 22<br />

-<br />

pour<br />

amidon =<br />

41<br />

25 A25-A39 - = - - <br />

32<br />

28 à 37<br />

28<br />

et<br />

32<br />

A18-A44 pour<br />

amidon 14<br />

A18-A32 pour<br />

amidon 17<br />

Sevrage-<br />

Abattage<br />

Sevrage-<br />

Abattage<br />

MS : matière sèche; S = sevrage; Ax = âge <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t; HC = hémicelluloses; AB : antibiotique.<br />

=<br />

- = - = - <br />

- = - - <br />

REMARQUES Référ<strong>en</strong>ce<br />

Traitem<strong>en</strong>t AB eau <strong>de</strong><br />

boisson <strong>de</strong> J39 à J45<br />

Alim<strong>en</strong>t<br />

médicam<strong>en</strong>teux<br />

Alim<strong>en</strong>t finition<br />

(amidon=20,<br />

ADF=34)<br />

Composition alim<strong>en</strong>ts<br />

approximative.<br />

Etu<strong>de</strong> multi-sites :<br />

traitem<strong>en</strong>t AB eau <strong>de</strong><br />

boisson dans 3/7 sites<br />

Xiccato et<br />

al., 2002<br />

Perez et<br />

al., 2000<br />

Gid<strong>en</strong>ne et<br />

al., 2000<br />

Gid<strong>en</strong>ne et<br />

al., 2004<br />

Gutiérrez<br />

et al.,<br />

2002a<br />

Debray et<br />

al., 2003<br />

Gid<strong>en</strong>ne et<br />

al., 2001b<br />

Gid<strong>en</strong>ne et<br />

al., 2001a


° En incorporant <strong>de</strong>s additifs<br />

- 85 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique - Chapitre 2<br />

Des essais d’incorporation <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts additifs dans l’alim<strong>en</strong>t starter <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x ont<br />

été réalisés. L’ajout d’extraits <strong>en</strong>zymatiques (amylase, pectinase, glucanase et xylanase) dans<br />

l’alim<strong>en</strong>t, <strong>du</strong> sevrage à 25 jours jusqu’à l'âge <strong>de</strong> 39 jours, a donné <strong>de</strong>s résultats intéressants : la<br />

mortalité post-sevrage était dans cette étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 7% contre 14% pour les <strong>lapereau</strong>x recevant un<br />

alim<strong>en</strong>t non supplém<strong>en</strong>té (Gutiérrez et al., 2002b). L'effet bénéfique <strong>de</strong> ces extraits<br />

<strong>en</strong>zymatiques sur la santé <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x est retrouvé <strong>en</strong> <strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t, avec une diminution<br />

<strong>de</strong> 7 à 12 points <strong>de</strong> la mortalité selon leur taux d'incorporation (Cachaldora et al., 2004). La<br />

supplém<strong>en</strong>tation avec une huile riche <strong>en</strong> triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes (aci<strong>de</strong>s caprylique<br />

et caprique) à 10 g.kg -1 dans l’alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x après le sevrage a permis <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire le<br />

taux <strong>de</strong> mortalité <strong>en</strong> <strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 27,8% à 15,7% (Skřivanová et al., 2004).<br />

<strong>Les</strong> pré- et probiotiques, pour lesquels l’intérêt est croissant dans l’alim<strong>en</strong>tation humaine,<br />

n’ont pas <strong>en</strong>core trouvé d’application <strong>en</strong> alim<strong>en</strong>tation cunicole pour améliorer la santé <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x, <strong>en</strong> raison probablem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> résultats aléatoires.<br />

Concernant les prébiotiques, différ<strong>en</strong>ts oligosacchari<strong>de</strong>s ont été testés sans résultats<br />

probants. Des lapins <strong>de</strong> 51 jours inoculés avec une souche d’E. coli O103 ont prés<strong>en</strong>té un taux<br />

<strong>de</strong> mortalité d’<strong>en</strong>viron 20%, que leur alim<strong>en</strong>t soit supplém<strong>en</strong>té à 0,25% avec <strong>de</strong>s fructooligosacchari<strong>de</strong>s<br />

ou non (Morisse et al., 1992). <strong>Les</strong> gluco-oligosacchari<strong>de</strong>s incorporés à 1,5%<br />

dans l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> croissance aurai<strong>en</strong>t même un effet négatif <strong>en</strong> doublant le taux <strong>de</strong> mortalité <strong>en</strong><br />

<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t (Gid<strong>en</strong>ne, 1995).<br />

Des essais d'incorporation <strong>de</strong> probiotiques, visant à améliorer la santé <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x après<br />

le sevrage, notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s spores <strong>du</strong> g<strong>en</strong>re Bacillus ne sont pas très concluants (De Blas et al.,<br />

1991; Trocino et al., 2005). Il <strong>en</strong> est <strong>de</strong> même pour <strong>de</strong>s probiotiques à base <strong>de</strong> levures <strong>de</strong>s<br />

g<strong>en</strong>res Saccharomyces et Aspergillus ou d'un mélange <strong>de</strong> bactéries <strong>de</strong>s g<strong>en</strong>res Lactobacillus,<br />

Streptococcus et Bacillus incorporés dans l'alim<strong>en</strong>t à 1 g.kg -1 : les taux <strong>de</strong> mortalité <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> la naissance à l'abattage sont respectivem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 46 et 28%, vs. 42% pour le<br />

témoin (Hollister et al., 1990).


- 86 -


CONCLUSIONS ET OBJECTIFS DE CE TRAVAIL DE THESE<br />

La forte préval<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s affections <strong>du</strong> système digestif chez le lapin <strong>en</strong> croissance pourrait<br />

être le témoin d’une mauvaise préparation <strong>nutritionnel</strong>le <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> autour <strong>du</strong> sevrage. En<br />

effet, d'un alim<strong>en</strong>t liqui<strong>de</strong>, le lait, riche <strong>en</strong> protéines et <strong>en</strong> lipi<strong>de</strong>s hautem<strong>en</strong>t digestibles, le<br />

jeune <strong>lapereau</strong> doit s'adapter à un alim<strong>en</strong>t granulé soli<strong>de</strong> cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts non<br />

familiers, tels l'amidon ou les fibres. Qui plus est, l'apport <strong>de</strong> nombreuses substances<br />

bioactives prés<strong>en</strong>tes dans le lait, très probablem<strong>en</strong>t impliquées dans les phénomènes <strong>de</strong><br />

développem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> déf<strong>en</strong>se <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong>, est stoppé. Ces phénomènes, plus ou moins<br />

progressifs selon l'âge auquel le sevrage est réalisé, suscit<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s adaptations<br />

comportem<strong>en</strong>tales (plusieurs repas) et physiologiques alors que les organes impliqués dans les<br />

fonctions <strong>de</strong> digestion et <strong>de</strong> déf<strong>en</strong>se sont <strong>en</strong> cours <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t structural et fonctionnel.<br />

Par ailleurs, la flore comm<strong>en</strong>sale s'installe et subit, elle aussi, les modifications <strong>de</strong><br />

l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>nutritionnel</strong>, directem<strong>en</strong>t conditionnées par les variations quantitatives et<br />

qualitatives <strong>de</strong>s constituants alim<strong>en</strong>taires ingérés, mais égalem<strong>en</strong>t par les capacités <strong>du</strong><br />

<strong>lapereau</strong> à les digérer. En effet, la fraction alim<strong>en</strong>taire indigestible par les sécrétions propres<br />

<strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> va directem<strong>en</strong>t influ<strong>en</strong>cer le flux qualitatif et quantitatif <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts parv<strong>en</strong>ant<br />

au cæcum, lieu <strong>de</strong> vie privilégié <strong>de</strong>s microorganismes. Or, cette microflore jouera égalem<strong>en</strong>t<br />

un rôle important dans la fonction <strong>de</strong> déf<strong>en</strong>se <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x contre les ag<strong>en</strong>ts indésirables.<br />

C'est dans le cadre <strong>de</strong> cette complexité <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes interactions au sein <strong>du</strong> système digestif,<br />

résumée sur la Figure 17, que nous avons abordé ce travail.<br />

L'alim<strong>en</strong>tation conditionne très probablem<strong>en</strong>t la maturation structurale et<br />

fonctionnelle <strong>du</strong> système digestif <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong>. Cep<strong>en</strong>dant, l'interv<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> celle-ci dans le<br />

développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> jeune, et son importance relative par rapport aux phénomènes<br />

ontogéniques, est relativem<strong>en</strong>t méconnue chez le <strong>lapereau</strong>. Or, la compréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong><br />

l'implication <strong>de</strong>s facteurs exogènes sur la maturation <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> digestion et <strong>de</strong><br />

déf<strong>en</strong>se face aux ag<strong>en</strong>ts indésirables s'avère indisp<strong>en</strong>sable pour adapter au mieux<br />

l'alim<strong>en</strong>tation autour <strong>du</strong> sevrage.<br />

- 87 -


- 88 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique – Conclusions & Objectifs<br />

Figure 17 Complexité <strong>de</strong>s interactions possibles <strong>en</strong>tre les modifications <strong>de</strong> statut <strong>nutritionnel</strong><br />

au sevrage, l'hôte et la flore microbi<strong>en</strong>ne au sein <strong>du</strong> tractus digestif<br />

Arrêt apport<br />

substances<br />

bioactives<br />

SEVRAGE<br />

Modification<br />

statut<br />

<strong>nutritionnel</strong><br />

Arrêt lait alim<strong>en</strong>t granulé<br />

<strong>Statut</strong> <strong>nutritionnel</strong><br />

DEVELOPPEMENT<br />

DES STRUCTURES<br />

DIGESTIVES<br />

DEVELOPPEMENT<br />

DES FONCTIONS<br />

DE DEFENSE<br />

Changem<strong>en</strong>t<br />

composition<br />

nutrim<strong>en</strong>ts<br />

Fraction<br />

indigestible<br />

<strong>en</strong>dogène<br />

Fraction<br />

digestible<br />

Changem<strong>en</strong>t<br />

quantité<br />

nutrim<strong>en</strong>ts<br />

DEVELOPPEMENT<br />

DES FONCTIONS<br />

DIGESTIVES<br />

FLORE<br />

ENDOGENE<br />

Hôte<br />

Flore


- 89 -<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique – Conclusions & Objectifs<br />

Par une approche assez fondam<strong>en</strong>tale, nous avons choisi dans une première partie<br />

expérim<strong>en</strong>tale (chapitre 1) <strong>de</strong> décrire dans quelle mesure le statut <strong>nutritionnel</strong> <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong><br />

autour <strong>du</strong> sevrage pouvait interv<strong>en</strong>ir sur le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s structures et <strong>de</strong>s fonctions<br />

digestives. Pour cela, mo<strong>du</strong>ler l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x permet <strong>de</strong> modifier le statut<br />

<strong>nutritionnel</strong> non seulem<strong>en</strong>t quantitativem<strong>en</strong>t, mais égalem<strong>en</strong>t qualitativem<strong>en</strong>t par le biais <strong>du</strong><br />

ratio ingéré lait / alim<strong>en</strong>t. Nous nous sommes intéressés aux structures et aux fonctions<br />

digestives dans différ<strong>en</strong>ts compartim<strong>en</strong>ts <strong>du</strong> tractus digestif, ainsi qu'aux bilans digestifs iléal<br />

et fécal nous permettant d'estimer les flux <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts au sein <strong>du</strong> tractus digestif. Ce <strong>de</strong>rnier<br />

aspect a nécessité <strong>de</strong>s adaptations méthodologiques afin <strong>de</strong> déterminer <strong>de</strong> manière plus précise<br />

la digestibilité <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts chez le jeune.<br />

Nous avons <strong>en</strong>suite étudié, dans une <strong>de</strong>uxième partie (chapitre 2), quelles pouvai<strong>en</strong>t être<br />

les répercussions <strong>de</strong> cette variation <strong>de</strong> statut <strong>nutritionnel</strong> sur la fonction <strong>de</strong> déf<strong>en</strong>se <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong><br />

face aux ag<strong>en</strong>ts indésirables. Ainsi, nous avons déséquilibré expérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t la flore<br />

intestinale <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x, par l'inoculation orale d'un colibacille <strong>en</strong>téropathogène <strong>du</strong><br />

sérogroupe O103.<br />

D'après les résultats obt<strong>en</strong>us dans ces <strong>de</strong>ux premières parties et les données disponibles<br />

dans la littérature, nous avons développé dans une troisième partie expérim<strong>en</strong>tale (chapitre 3)<br />

une approche plus appliquée <strong>en</strong> proposant une stratégie alim<strong>en</strong>taire (modification <strong>de</strong> la<br />

composition <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> péri-sevrage) dans le but d'atténuer la s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à<br />

une colibacillose expérim<strong>en</strong>tale.<br />

Ainsi, outre contribuer aux connaissances sur la dynamique <strong>du</strong> développem<strong>en</strong>t<br />

structural et fonctionnel <strong>du</strong> système digestif <strong>du</strong> lapin, ce travail intègre une démarche<br />

pluridisciplinaire, permettant une approche globale <strong>de</strong>s interactions <strong>en</strong>tre l'alim<strong>en</strong>tation, la<br />

physiologie et la santé digestives <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong>.


- 90 -


ETUDE<br />

EXPERIMENTALE<br />

- 91 -


- 92 -


CHAPITRE 1 - LE STATUT NUTRITIONNEL DU LAPEREAU, VIA LA MODULATION DE<br />

L'AGE AU SEVRAGE, INFLUENCE-T-IL LE DEVELOPPEMENT DE LA FONCTION DE<br />

I. OBJECTIFS ET CHOIX DU MODELE<br />

I.A. OBJECTIFS<br />

DIGESTION ?<br />

Le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la fonction digestive chez le jeune est guidé par une programmation<br />

ontogénique mais d'autres facteurs, tels que l'alim<strong>en</strong>t ou la microflore, sont susceptibles <strong>de</strong><br />

l'influ<strong>en</strong>cer (Kelly et Coutts, 2000). Aussi, nous avons choisi d'étudier l'influ<strong>en</strong>ce <strong>du</strong> statut<br />

<strong>nutritionnel</strong> sur la dynamique <strong>du</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s structures et <strong>de</strong>s fonctions digestives<br />

chez le <strong>lapereau</strong> avant et après le sevrage, <strong>en</strong>tre 2 et 7 semaines d'âge. Nous nous sommes<br />

intéressés :<br />

au développem<strong>en</strong>t anatomique et histologique <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes structures impliquées<br />

dans la digestion<br />

au développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes pancréatiques et <strong>de</strong> la bor<strong>du</strong>re <strong>en</strong> brosse<br />

<strong>en</strong>térocytaire<br />

au développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'activité microbi<strong>en</strong>ne cæcale.<br />

Nous nous sommes égalem<strong>en</strong>t intéressés à l'efficacité <strong>de</strong> la digestion “in vivo”, <strong>en</strong>dogène<br />

et totale, <strong>en</strong> mesurant respectivem<strong>en</strong>t les digestibilités iléale et fécale <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé.<br />

Leur estimation a permis d'effectuer un bilan <strong>de</strong> la digestion <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts nutrim<strong>en</strong>ts.<br />

I.B. CHOIX DU MODELE<br />

Afin <strong>de</strong> faire varier le statut <strong>nutritionnel</strong> <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong>, plusieurs possibilités s'offrai<strong>en</strong>t à<br />

nous. La première était <strong>de</strong> mo<strong>du</strong>ler la composition <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t distribué aux <strong>lapereau</strong>x<br />

autour <strong>du</strong> sevrage. Cep<strong>en</strong>dant, un changem<strong>en</strong>t d’un <strong>de</strong>s composants <strong>de</strong> l’alim<strong>en</strong>t implique une<br />

modification contraire d’au moins un autre <strong>de</strong> ses constituants (formule fermée à 100%). Il est<br />

alors difficile d’id<strong>en</strong>tifier quelle modification est à l’origine <strong>de</strong>s changem<strong>en</strong>ts constatés sur les<br />

paramètres mesurés. De plus, au cours <strong>de</strong>s 3 à 4 premières semaines <strong>de</strong> vie <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong>, la<br />

consommation d’alim<strong>en</strong>t est quantitativem<strong>en</strong>t faible, et la mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s phénomènes<br />

d’adaptation à la composition <strong>de</strong> l’alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t alors difficile à explorer. Une <strong>de</strong>uxième<br />

possibilité était <strong>de</strong> mo<strong>du</strong>ler la quantité d'alim<strong>en</strong>t ingérée au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>en</strong>tourant le<br />

sevrage. Plusieurs métho<strong>de</strong>s permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> faire varier l'ingestion : la diminuer <strong>en</strong> rationnant<br />

les <strong>lapereau</strong>x, la stimuler avant sevrage <strong>en</strong> mo<strong>du</strong>lant la taille <strong>de</strong> portée ou <strong>en</strong> sevrant les<br />

- 93 -


- 94 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

<strong>lapereau</strong>x plus précocem<strong>en</strong>t. Notre but étant <strong>de</strong> compr<strong>en</strong>dre l'influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l’alim<strong>en</strong>tation sur le<br />

développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la fonction digestive, il nous importait <strong>de</strong> choisir un modèle qui pro<strong>du</strong>irait<br />

<strong>de</strong>s "conditions extrêmes". Un sevrage précoce à 21 jours, comparé à un sevrage tardif à 35<br />

jours <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x, permettait <strong>de</strong> faire varier <strong>de</strong> manière significative, quantitativem<strong>en</strong>t et<br />

qualitativem<strong>en</strong>t (lait+alim<strong>en</strong>t vs. alim<strong>en</strong>t seul), la ration alim<strong>en</strong>taire <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> à partir <strong>de</strong> 3<br />

semaines d'âge. De plus, une insémination tardive <strong>de</strong>s lapines 25 jours après la mise-bas a été<br />

associée au sevrage tardif, afin <strong>de</strong> permettre le mainti<strong>en</strong> d'une pro<strong>du</strong>ction laitière conséqu<strong>en</strong>te<br />

<strong>en</strong>tre 28 et 35 jours.<br />

II. MOYENS EXPERIMENTAUX GENERAUX<br />

Seuls les moy<strong>en</strong>s expérim<strong>en</strong>taux généraux seront détaillés dans cette partie : schémas<br />

expérim<strong>en</strong>taux, animaux et logem<strong>en</strong>t, mesures et prélèvem<strong>en</strong>ts réalisés. <strong>Les</strong> métho<strong>de</strong>s<br />

utilisées pour évaluer différ<strong>en</strong>ts paramètres <strong>de</strong> la maturation digestive, ainsi que l'analyse<br />

statistique <strong>de</strong>s données, seront <strong>en</strong>suite détaillées dans chacun <strong>de</strong>s sous-chapitres.<br />

II.A. SCHEMAS EXPERIMENTAUX<br />

Deux étu<strong>de</strong>s, basées sur le même schéma expérim<strong>en</strong>tal, ont été réalisées afin <strong>de</strong><br />

déterminer l'influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'âge au sevrage sur le développem<strong>en</strong>t structural et fonctionnel <strong>de</strong><br />

l'appareil digestif. Deux âges au sevrage ont été comparés : 21 vs. 35 jours (lots S21 et S35,<br />

respectivem<strong>en</strong>t). Un alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>stiné spécifiquem<strong>en</strong>t aux <strong>lapereau</strong>x a été mis à leur disposition<br />

dès 14 jours.<br />

La première étu<strong>de</strong>, réalisée <strong>en</strong> février-mars 2003, avait pour but <strong>de</strong> décrire l'évolution <strong>de</strong><br />

différ<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> critères structuraux (anatomie et histologie) et fonctionnels (<strong>en</strong>zymologie) <strong>du</strong><br />

système digestif <strong>de</strong> 14 à 49 jours (Figure 18). La secon<strong>de</strong>, effectuée <strong>en</strong> mai-juin 2003, visait à<br />

évaluer les capacités <strong>de</strong> digestion <strong>en</strong>dogène (digestibilité iléale) et totale (digestibilité fécale)<br />

<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x au cours <strong>de</strong> 2 pério<strong>de</strong>s : 24-28 jours et 38-42 jours (Figure 19).<br />

Dans l'étu<strong>de</strong> 1, <strong>de</strong>s mesures directes <strong>du</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s organes (poids et longueurs<br />

<strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts digestifs, pH stomacal et cæcal), ainsi que <strong>de</strong>s prélèvem<strong>en</strong>ts pour <strong>de</strong>s analyses<br />

ultérieures ont été effectués à 14, 21, 28, 35, 42 et 49 jours (Figure 18). La muqueuse a ainsi<br />

été prélevée à différ<strong>en</strong>ts niveaux <strong>de</strong> l'intestin grêle afin <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s mesures<br />

morphométriques <strong>de</strong>s villosités et <strong>de</strong>s cryptes, et <strong>de</strong> doser <strong>de</strong>s activités <strong>en</strong>zymatiques<br />

mucosales (disaccharidases, aminopeptidase N). Le cont<strong>en</strong>u intestinal a égalem<strong>en</strong>t été prélevé<br />

afin <strong>de</strong> mesurer les activités <strong>de</strong> plusieurs <strong>en</strong>zymes d'origine pancréatique (lipase, trypsine,


- 95 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

amylase). Différ<strong>en</strong>ts paramètres relatifs à l'activité microbi<strong>en</strong>ne ont été évalués dans le<br />

cont<strong>en</strong>u cæcal : activités <strong>en</strong>zymatiques (pectinolytique, xylanolytique, cellulolytique), et<br />

conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> ammoniaque et <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils.<br />

Figure 18 Schéma expérim<strong>en</strong>tal <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 1<br />

ALIMENT<br />

J14<br />

SEVRAGE<br />

21 J<br />

J21 J28 J35 J42<br />

J49<br />

Dans l'étu<strong>de</strong> 2, <strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s ont été choisies afin d’évaluer l'influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'âge au<br />

sevrage sur les capacités digestives <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x : (1) une première pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 24 à 28 jours<br />

où les différ<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> statut <strong>nutritionnel</strong> sont les plus marquées <strong>en</strong>tre les 2 lots (lait + alim<strong>en</strong>t<br />

dans le lot S35 vs. alim<strong>en</strong>t seul dans le lot S21), et (2) une <strong>de</strong>uxième pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 38 à 42 jours<br />

où les animaux bénéfici<strong>en</strong>t d'un régime alim<strong>en</strong>taire équival<strong>en</strong>t afin d'évaluer <strong>de</strong> pot<strong>en</strong>tiels<br />

effets à moy<strong>en</strong> terme <strong>de</strong> l'âge au sevrage (Figure 19).<br />

Figure 19 Schéma expérim<strong>en</strong>tal <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 2<br />

ALIMENT<br />

J14<br />

SEVRAGE<br />

35 J<br />

Prélèvem<strong>en</strong>ts séqu<strong>en</strong>tiels : développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'appareil digestif<br />

Structural : macro- et microscopique<br />

Fonctionnel : <strong>en</strong>dogène (dosages <strong>en</strong>zymatiques) et exogène (activités bactéri<strong>en</strong>nes cæcales)<br />

SEVRAGE<br />

21 J<br />

Pesées et mesures<br />

d’ingestion<br />

J21 J24 J28 J35 J38 J42<br />

Digestibilité<br />

fécale<br />

Alim<strong>en</strong>t<br />

ytterbium<br />

Digestibilité<br />

iléale<br />

SEVRAGE<br />

35 J<br />

Pesées et mesures<br />

d’ingestion<br />

Digestibilité<br />

fécale<br />

Alim<strong>en</strong>t<br />

ytterbium<br />

Digestibilité<br />

iléale


- 96 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

L'estimation <strong>de</strong> la digestibilité iléale permet d'évaluer l'efficacité <strong>de</strong> la digestion<br />

ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>dogène <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x, tandis que la digestibilité fécale reflète l'efficacité<br />

digestive totale <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> (<strong>en</strong>dogène + microbi<strong>en</strong>ne). Cep<strong>en</strong>dant, les <strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong><br />

choisies pos<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s problèmes méthodologiques pour l'évaluation <strong>de</strong> la digestibilité <strong>de</strong>s<br />

alim<strong>en</strong>ts. La métho<strong>de</strong> europé<strong>en</strong>ne d'évaluation <strong>de</strong> la digestibilité fécale <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts mise au<br />

point par le groupe EGRAN (European Group on Rabbit Nutrition), basée sur le bilan (ingéré-<br />

excrété)/ingéré sur une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 4 jours, s'applique à <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x âgés <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 49 jours<br />

(Perez et al., 1995). En effet, aux pério<strong>de</strong>s que nous avons choisies, les <strong>lapereau</strong>x ne sont pas<br />

stables sur le plan alim<strong>en</strong>taire : sevrés ou non, l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé est croissante.<br />

Ainsi, l'application <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce EGRAN con<strong>du</strong>it à <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> digestibilité<br />

élevées chez le jeune <strong>lapereau</strong> (Debray et al., 2003). Nous avons donc réalisé <strong>de</strong>s adaptations<br />

méthodologiques afin d'obt<strong>en</strong>ir une meilleure estimation <strong>de</strong> l'efficacité <strong>de</strong> la digestion <strong>du</strong><br />

<strong>lapereau</strong> avant 49 jours.<br />

Pour l'évaluation <strong>de</strong> la digestibilité iléale, nous avons utilisé un alim<strong>en</strong>t marqué à<br />

l'ytterbium, distribué <strong>du</strong>rant une semaine avant l'abattage.<br />

II.B. ANIMAUX, LOGEMENT ET ALIMENTATION<br />

II.B.1. Animaux et logem<strong>en</strong>t<br />

Dans les 2 étu<strong>de</strong>s, 24 portées <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x ont été utilisées : 12 portées sevrées à 21 jours<br />

(lot S21) et 12 sevrées à 35 jours (lot S35). Ces <strong>lapereau</strong>x étai<strong>en</strong>t issus <strong>de</strong> femelles <strong>de</strong> souche<br />

INRA 1067, inséminées avec la sem<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> mâles PS Hyplus 39 (Groupe Grimaud). A la<br />

mise-bas, les portées ont été égalisées à 9 ou 10 <strong>lapereau</strong>x, et <strong>de</strong>s adoptions ont été réalisées<br />

afin <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ir l'effectif à 9 <strong>lapereau</strong>x jusqu'à la mise <strong>en</strong> lot : à 11 jours dans l'étu<strong>de</strong> 1 et à<br />

18 jours dans l'étu<strong>de</strong> 2. <strong>Les</strong> mises <strong>en</strong> lot ont été effectuées selon les critères suivants : rang <strong>de</strong><br />

lactation <strong>de</strong>s lapines, poids <strong>de</strong>s lapines à la mise-bas, poids <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à la mise-bas et le<br />

jour <strong>de</strong> la mise <strong>en</strong> lot. <strong>Les</strong> rangs <strong>de</strong> lactation <strong>de</strong>s lapines <strong>de</strong> ces 2 étu<strong>de</strong>s s'échelonnai<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 1 à<br />

12 (3 <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne dans l'étu<strong>de</strong> 1, et 5 dans l'étu<strong>de</strong> 2 dans chaque lot âge au sevrage). <strong>Les</strong><br />

lapines ont été réinséminées 25 jours après la mise-bas.<br />

L'étu<strong>de</strong> 1 a été réalisée dans <strong>de</strong>s cages permettant une alim<strong>en</strong>tation différ<strong>en</strong>ciée mère<strong>lapereau</strong>x,<br />

ainsi qu'une séparation transitoire <strong>de</strong> la mère et <strong>de</strong> sa portée (Fortun-Lamothe et<br />

al., 2000). <strong>Les</strong> lapines ont été retirées <strong>de</strong>s cages le jour <strong>du</strong> sevrage. <strong>Les</strong> <strong>lapereau</strong>x sont donc<br />

restés dans la même cage jusqu'à la fin <strong>de</strong> l'expérim<strong>en</strong>tation. Un <strong>lapereau</strong> par portée a été<br />

sacrifié chaque semaine <strong>de</strong> 14 à 49 jours. Aussi, afin <strong>de</strong> ne pas modifier les conditions<br />

d'allaitem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> d<strong>en</strong>sité par cage, <strong>de</strong>s portées <strong>de</strong> remplacem<strong>en</strong>t (même âge au sevrage,


- 97 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

logem<strong>en</strong>t, alim<strong>en</strong>tation…) étai<strong>en</strong>t prévues jusqu'à 28 jours afin <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ir la taille <strong>de</strong> portée.<br />

Un <strong>lapereau</strong> <strong>de</strong> poids équival<strong>en</strong>t à celui abattu était alors intro<strong>du</strong>it dans la portée. <strong>Les</strong><br />

<strong>lapereau</strong>x sont restés dans la cage <strong>de</strong> mise-bas jusqu'à 49 jours.<br />

L'étu<strong>de</strong> 2 a été réalisée dans une salle munie <strong>de</strong> cages à métabolisme permettant la récolte<br />

<strong>de</strong>s fèces excrétées. Cep<strong>en</strong>dant, ces cages ne permett<strong>en</strong>t pas la séparation mère-<strong>lapereau</strong>, que<br />

ce soit pour contrôler l'ingestion <strong>de</strong> lait ou d'alim<strong>en</strong>t. Ainsi, dès 14 jours les lapines ont été<br />

placées dans <strong>de</strong>s cages différ<strong>en</strong>tes. Un allaitem<strong>en</strong>t contrôlé a alors été réalisé chaque matin <strong>en</strong><br />

plaçant la lapine avec sa portée p<strong>en</strong>dant 5 à 10 minutes. A 28 jours, 3 <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> 7 portées<br />

par lot ont été sacrifiés, et leur cont<strong>en</strong>u iléal prélevé afin d'évaluer la digestibilité iléale <strong>de</strong><br />

l'alim<strong>en</strong>t. <strong>Les</strong> <strong>lapereau</strong>x non sacrifiés issus <strong>de</strong> ces portées ont été exclus pour la suite <strong>de</strong><br />

l'étu<strong>de</strong>. <strong>Les</strong> 5 portées restantes <strong>de</strong> chaque lot ont été divisées dans 2 cages : 4 <strong>lapereau</strong>x par<br />

cage <strong>en</strong> alternant les rangs <strong>de</strong> poids et <strong>en</strong> éliminant le 9 ème <strong>lapereau</strong> (le plus petit) : 10 cages<br />

par lot. A 42 jours, 2 <strong>lapereau</strong>x par cage ont été sacrifiés afin <strong>de</strong> prélever les cont<strong>en</strong>us iléaux.<br />

La Figure 20 résume les mouvem<strong>en</strong>ts d'animaux ayant eu lieu dans cette étu<strong>de</strong>.<br />

Figure 20 Effectifs et mouvem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x dans l'étu<strong>de</strong> 2<br />

24 portées<br />

<strong>de</strong> 9 <strong>lapereau</strong>x<br />

Lot S21 :<br />

12 portées<br />

Lot S35 :<br />

12 portées<br />

7 portées <strong>de</strong><br />

-3 <strong>lapereau</strong>x<br />

5 portées<br />

<strong>en</strong>tières<br />

7 portées <strong>de</strong><br />

-3 <strong>lapereau</strong>x<br />

5 portées<br />

<strong>en</strong>tières<br />

Elimination<br />

Elimination<br />

9 ème <strong>lapereau</strong><br />

10 cages <strong>de</strong><br />

4 <strong>lapereau</strong>x<br />

9 ème <strong>lapereau</strong><br />

10 cages <strong>de</strong><br />

4 <strong>lapereau</strong>x<br />

Abattage<br />

<strong>de</strong> 2<br />

<strong>lapereau</strong>x<br />

par cage<br />

Abattage<br />

<strong>de</strong> 2<br />

<strong>lapereau</strong>x<br />

par cage<br />

J21 J28 J35 J42


II.B.2. Alim<strong>en</strong>tation<br />

° Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> détermination <strong>de</strong> la composition chimique <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts et <strong>du</strong> lait<br />

- 98 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

<strong>Les</strong> analyses prés<strong>en</strong>tées dans le Tableau 12 ont été réalisées sur les alim<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>s<br />

différ<strong>en</strong>tes étu<strong>de</strong>s.<br />

Tableau 12 Analyses chimiques effectuées sur les alim<strong>en</strong>ts<br />

Matière<br />

sèche<br />

C<strong>en</strong>dres<br />

brutes<br />

Protéines<br />

brutes<br />

NDF<br />

ADF<br />

ADL<br />

METHODE REFERENCE<br />

24h à l'étuve à 103°C<br />

5h à 550°C<br />

Métho<strong>de</strong> par combustion, avec utilisation d'un auto-analyseur LECO<br />

(modèle FP-428, Leco Corp., ST Joseph, MI, EU). La t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> azote est<br />

convertie <strong>en</strong> protéines brutes par le coeffici<strong>en</strong>t multiplicateur 6,25.<br />

Métho<strong>de</strong> d'hydrolyse séqu<strong>en</strong>tielle avec <strong>de</strong>s déterg<strong>en</strong>ts : rési<strong>du</strong> NDF après<br />

action d'un déterg<strong>en</strong>t neutre (Lauryl Sulfate <strong>de</strong> Sodium) et amylase<br />

thermostable (Termamyl ® ), puis rési<strong>du</strong> ADF après action déterg<strong>en</strong>t aci<strong>de</strong><br />

(Bromure <strong>de</strong> N-céthyl Triméthylammonium) et rési<strong>du</strong> ADL après action <strong>de</strong><br />

l'aci<strong>de</strong> sulfurique à 72%.<br />

Amidon<br />

Solubilisation dans l'hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> potassium, hydrolyse <strong>en</strong>zymatique<br />

(amyloglucosidase), libération <strong>de</strong> D-glucose dosé selon la métho<strong>de</strong> à<br />

l'hexokinase (kit D-glucose ® , Boëhringer Mannheim)<br />

Matières Utilisation <strong>du</strong> système Soxtec : hydrolyse aci<strong>de</strong> (HCl 3N) suivie d'une<br />

grasses<br />

extraction dans <strong>de</strong> l'éther <strong>de</strong> pétrole<br />

Energie Utilisation d'un calorimètre adiabatique PARR (Moline, IL, EU)<br />

NDF : Neutral Deterg<strong>en</strong>t Fiber, ADF : Acid Deterg<strong>en</strong>t Fiber, ADL : Acid Deterg<strong>en</strong>t Lignin<br />

Dumas, 1831<br />

Van Soest et<br />

al., 1991<br />

Edwards et<br />

al., 1996<br />

Alstin et<br />

Nilsson, 1990<br />

Ces mêmes analyses ont été effectuées sur le lait, lyophilisé au préalable, afin <strong>de</strong><br />

déterminer la composition <strong>en</strong> c<strong>en</strong>dres, protéines, énergie et matière sèche. La composition <strong>en</strong><br />

lipi<strong>de</strong>s a <strong>en</strong> revanche été déterminée selon la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Folch et al. (1957).<br />

° Composition analysée <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts distribués au cours <strong>de</strong>s 2 étu<strong>de</strong>s<br />

Dès 14 jours, les <strong>lapereau</strong>x S21 et S35 <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 1 ont reçu ad libitum un alim<strong>en</strong>t<br />

standard dont la composition figure dans le Tableau 13. Dans l'étu<strong>de</strong> 2, les <strong>lapereau</strong>x ont reçu<br />

ce même alim<strong>en</strong>t sauf la semaine précédant les abattages : <strong>de</strong> 21 à 28 jours et <strong>de</strong> 35 à 42 jours.<br />

Ils ont alors reçu l'alim<strong>en</strong>t Yb, supplém<strong>en</strong>té <strong>en</strong> particules marquées à l'ytterbium, une terre<br />

rare permettant l'estimation <strong>de</strong> la digestibilité iléale (cf. <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> page 144).


- 99 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

Tableau 13 Ingrédi<strong>en</strong>ts et composition chimique <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts distribués aux <strong>lapereau</strong>x dans<br />

les étu<strong>de</strong>s 1 et 2<br />

Ingrédi<strong>en</strong>ts (g.kg -1 ) Composition chimique (% <strong>du</strong> brut)<br />

Standard Yb Standard Yb<br />

Pulpes <strong>de</strong> betteraves 130 127 Matière sèche 91,8 92,0<br />

Luzerne 17 LP 250 244 C<strong>en</strong>dres brutes 7,8 7,4<br />

Tourteau <strong>de</strong> soja 48 brésil 50 53 Protéines brutes 17,7 18,0<br />

Blé 11,2% <strong>de</strong> protéines brutes 110 NDF 33,2 34,0<br />

Graines <strong>de</strong> soja extrudées 40 ADF 18,9 19,3<br />

Tourteau <strong>de</strong> tournesol 30/25 138 134 ADL 5,5 5,8<br />

Son fin <strong>de</strong> blé 200 195 Amidon 9,8 10,4<br />

Sucre 50 Matières grasses 3,6 3,5<br />

Huile <strong>de</strong> tournesol 10 Energie brute (kcal.kg -1 ) 4106 4114<br />

Particules marquées Yb - 18 Ytterbium (mg.kg -1 ) - 150<br />

Minéraux et vitamines* 22 19<br />

*6 vs. 4 g.kg -1 <strong>de</strong> sel (Standard vs. Yb), 5 vs. 4 g.kg -1 <strong>de</strong> carbonate <strong>de</strong> calcium (Standard vs. Yb), 1 g.kg -1 <strong>de</strong> DL-méthionine, 5 g.kg -1 <strong>de</strong><br />

premix (1,5 × 10 6 UI.kg -1 <strong>de</strong> vitamine A, 2 × 10 5 UI.kg -1 <strong>de</strong> vitamine D3, 3000 mg.kg -1 <strong>de</strong> vitamine E, 200 mg.kg -1 <strong>de</strong> vitamine B1), 5 g.kg -1<br />

<strong>de</strong> AL132 ® (robénidine à 13200 mg.kg -1 )<br />

° Composition <strong>du</strong> lait maternel<br />

La composition <strong>du</strong> lait maternel a été déterminée sur un échantillon poolé <strong>de</strong> 7 lapines<br />

issues <strong>du</strong> même élevage (Tableau 14). Le lait a été collecté sur <strong>de</strong>s lapines séparées <strong>de</strong>puis la<br />

veille <strong>de</strong> leurs <strong>lapereau</strong>x, puis mises à leur contact afin <strong>de</strong> stimuler l'éjection <strong>de</strong> lait. Ensuite,<br />

un tube collecteur relié à une pompe à vi<strong>de</strong> a été appliqué sur les mamelles pour le<br />

prélèvem<strong>en</strong>t.<br />

Tableau 14 Composition chimique <strong>du</strong><br />

lait <strong>de</strong> lapine<br />

Composition chimique (% <strong>du</strong> brut)<br />

Matière sèche 26,1<br />

C<strong>en</strong>dres brutes 2,5<br />

Protéines brutes 12,9<br />

Matière grasse 8,8<br />

Energie brute (kcal.kg -1 ) 1632


II.C. CONTROLE DE L'INGESTION ET DE LA CROISSANCE<br />

- 100 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

Dans l'étu<strong>de</strong> 1, les <strong>lapereau</strong>x ont été pesés avant l'allaitem<strong>en</strong>t et l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t a été<br />

mesurée à 14, 21, 28, 35, 42 et 49 jours. La pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> lait a été évaluée par la différ<strong>en</strong>ce<br />

<strong>de</strong> poids <strong>de</strong>s lapines avant et après allaitem<strong>en</strong>t, à ces mêmes âges. Dans l'étu<strong>de</strong> 2, <strong>en</strong> plus <strong>de</strong>s<br />

contrôles hebdomadaires, les mesures d'ingestion d'alim<strong>en</strong>t par les <strong>lapereau</strong>x et <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction<br />

laitière <strong>de</strong>s lapines ont été effectuées quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 21 et 28 jours, et <strong>en</strong>tre 35 et 42<br />

jours. Une pesée intermédiaire <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x a égalem<strong>en</strong>t été réalisée à 24 et à 38 jours.<br />

II.D. MESURES ET PRELEVEMENTS REALISES AU COURS DES ABATTAGES<br />

II.D.1. Choix <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x abattus et <strong>de</strong> l'heure d'abattage<br />

Dans les <strong>de</strong>ux étu<strong>de</strong>s, les <strong>lapereau</strong>x abattus étai<strong>en</strong>t cliniquem<strong>en</strong>t sains. <strong>Les</strong> animaux ont<br />

été sacrifiés par dislocation cervicale, <strong>en</strong> accord avec le rapport <strong>de</strong> l'AVMA sur l'euthanasie<br />

(American Veterinary Medical Association, 2001).<br />

Dans l'étu<strong>de</strong> 1, un <strong>lapereau</strong> par portée a été abattu à 28, 35, 42 et 49 jours. A 14 et 21<br />

jours, un <strong>lapereau</strong> par portée a été sacrifié dans seulem<strong>en</strong>t 6 portées <strong>de</strong> chaque lot (même<br />

statut <strong>nutritionnel</strong> donc données regroupées pour chacun <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux âges). Ces <strong>lapereau</strong>x<br />

étai<strong>en</strong>t choisis représ<strong>en</strong>tatifs <strong>du</strong> poids moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> la portée et non issus <strong>de</strong>s portées <strong>de</strong><br />

remplacem<strong>en</strong>t. Ils ont été abattus <strong>en</strong>tre 10 et 14 heures, 3 heures après mise à jeun <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t<br />

granulé et 3 heures après réalisation <strong>de</strong> l'allaitem<strong>en</strong>t.<br />

Dans l'étu<strong>de</strong> 2, 3 <strong>lapereau</strong>x par portée (7 portées <strong>du</strong> lot S21 et 7 portées <strong>du</strong> lot S35<br />

choisies au hasard) ont été sacrifiés à 28 jours : le plus léger, celui <strong>de</strong> poids moy<strong>en</strong> et le plus<br />

lourd. A 42 jours, 2 <strong>lapereau</strong>x par cage ont été abattus (10 cages <strong>du</strong> lot S21 et 10 cages <strong>du</strong> lot<br />

S35) : le plus léger et le plus lourd. Ces abattages ont été réalisés le soir <strong>en</strong>tre 19 et 21 heures,<br />

sans mise à jeun, afin <strong>de</strong> maximiser la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>us dans le tractus digestif.<br />

II.D.2. Mesures et prélèvem<strong>en</strong>ts réalisés<br />

La Figure 21 décrit les mesures réalisées dans les différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs au cours<br />

<strong>de</strong>s abattages <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 1.<br />

Des prélèvem<strong>en</strong>ts ont été réalisés au niveau <strong>de</strong> l'intestin grêle et <strong>du</strong> cæcum (Tableau 15).<br />

Le cont<strong>en</strong>u <strong>de</strong> l'intestin grêle a été congelé, lyophilisé, puis conservé à -20°C. <strong>Les</strong><br />

prélèvem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> paroi digestive ont été effectués au milieu <strong>de</strong> chaque segm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'intestin<br />

grêle, <strong>en</strong> considérant que le <strong>du</strong>odénum, le jéjunum et l'iléon représ<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t respectivem<strong>en</strong>t les<br />

1/5, 3/5 et 1/5 <strong>de</strong> la longueur totale <strong>de</strong> l'intestin grêle. Un segm<strong>en</strong>t d'<strong>en</strong>viron 1 cm a été<br />

prélevé, ouvert dans le s<strong>en</strong>s <strong>de</strong> la longueur, puis plongé p<strong>en</strong>dant 12 à 24 heures dans une


- 101 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

solution <strong>de</strong> formol tamponnée à 4% afin <strong>de</strong> fixer les tissus. <strong>Les</strong> échantillons ont <strong>en</strong>suite été<br />

conservés dans <strong>de</strong> l'éthanol à 90% jusqu'à la réalisation <strong>de</strong>s analyses morphométriques.<br />

Figure 21 Mesures effectuées dans l'appareil digestif au cours <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 1<br />

CÆCUM<br />

Tableau 15 Prélèvem<strong>en</strong>ts intestinaux effectués au cours <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s 1 et 2<br />

SEGMENT<br />

DIGESTIF<br />

Intestin<br />

grêle<br />

ESTOMAC<br />

Poids plein<br />

et vi<strong>de</strong><br />

Longueur<br />

corps<br />

pH antrum<br />

Longueur<br />

petite<br />

courbure<br />

PRELEVEMENT EFFECTUE ANALYSE ETUDE<br />

Cont<strong>en</strong>u intraluminal total<br />

Paroi digestive au niveau <strong>du</strong>odénal, jéjunal<br />

et iléal<br />

20 à 30 cm <strong>de</strong> muqueuse <strong>du</strong>odénale et<br />

jéjunale<br />

Cont<strong>en</strong>u iléal à 28 jours (25 <strong>de</strong>rniers cm <strong>de</strong><br />

l'intestin grêle) et 42 jours (40 cm)<br />

Cæcum Cont<strong>en</strong>u cæcal<br />

Longueur<br />

app<strong>en</strong>dice<br />

Longueur<br />

pH fun<strong>du</strong>s<br />

Longueur<br />

gran<strong>de</strong><br />

courbure<br />

Poids plein et<br />

<strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u<br />

Poids plein<br />

et vi<strong>de</strong><br />

Longueur<br />

INTESTIN<br />

GRELE<br />

COLON<br />

PROXIMAL<br />

Enzymologie : trypsine,<br />

amylase et lipase<br />

Morphométrie villosités et<br />

cryptes<br />

Enzymologie : maltase,<br />

saccharase, aminopeptidase N,<br />

phosphatase alcaline<br />

Digestibilité iléale 2<br />

Matière sèche, NH3, AGV et<br />

AEB<br />

Environ 20 cm <strong>de</strong> muqueuses <strong>du</strong>odénale et jéjunale ont été prélevés par grattage externe<br />

<strong>de</strong> la paroi digestive, sans ouverture préalable <strong>de</strong> l'intestin grêle. La muqueuse ainsi détachée<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1


- 102 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

<strong>du</strong> reste <strong>de</strong> la paroi a été congelée à -20°C, jusqu'à la préparation <strong>de</strong>s homogénats pour les<br />

dosages <strong>en</strong>zymatiques. La longueur et le poids <strong>du</strong> segm<strong>en</strong>t digestif (avant et après grattage <strong>de</strong><br />

la muqueuse) ont été déterminés afin d'estimer le poids <strong>de</strong> la muqueuse par unité <strong>de</strong> longueur.<br />

Trois à 5 g <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal ont été prélevés <strong>de</strong> manière à déterminer sa t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong><br />

matière sèche (24 heures à 103°C), 1 g <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u a été dilué dans une solution <strong>de</strong> H3PO4 (2<br />

mL, 2%) et 1 g dans une solution <strong>de</strong> H2SO4 (3 mL, 2%) afin <strong>de</strong> réaliser, respectivem<strong>en</strong>t, les<br />

analyses <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils (AGV) et <strong>en</strong> ammoniaque (NH3). Ces <strong>de</strong>ux<br />

<strong>de</strong>rniers prélèvem<strong>en</strong>ts ont été conservés à -20°C jusqu'aux analyses. Du cont<strong>en</strong>u cæcal a été<br />

prélevé dans <strong>de</strong>s tubes cont<strong>en</strong>ant une solution à 4°C <strong>de</strong> MES (2-N-Morpholino-Ethane-aci<strong>de</strong><br />

Sulfonique, 0,025 mol.L -1 ) DTT (DiThioThréitol, 0,2 mg.L -1 ), à la conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> 0,25<br />

g.mL -1 pour la détermination <strong>de</strong>s activités <strong>en</strong>zymatiques bactéri<strong>en</strong>nes (AEB). Ce prélèvem<strong>en</strong>t<br />

a <strong>en</strong>suite été homogénéisé 30 secon<strong>de</strong>s à 8000 trs.min -1 (Ultra-Turrax, Janke et Kunkel,<br />

Stauf<strong>en</strong>, Allemagne) sous flux <strong>de</strong> CO2, puis conservé à -80°C jusqu'à l'analyse.<br />

Dans l'étu<strong>de</strong> 2, les cont<strong>en</strong>us iléaux <strong>de</strong> 3 <strong>lapereau</strong>x par portée à 28 jours et <strong>de</strong> 2 <strong>lapereau</strong>x<br />

par cage à 42 jours ont été prélevés, lyophilisés et conservés à -20°C jusqu'à l'analyse.<br />

III. LES PERFORMANCES ZOOTECHNIQUES SONT AFFECTEES PAR L'AGE AU SEVRAGE<br />

Dans ce sous-chapitre, les performances <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge<br />

au sevrage (21 vs. 35 jours) vont être détaillées. De plus, une att<strong>en</strong>tion particulière sera portée<br />

à l'évolution <strong>du</strong> profil d'ingestion <strong>du</strong> lait et <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t autour <strong>du</strong> sevrage. <strong>Les</strong> données<br />

obt<strong>en</strong>ues au cours <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s 1 et 2 seront prés<strong>en</strong>tées simultaném<strong>en</strong>t.<br />

III.A. ANALYSE DES DONNEES<br />

<strong>Les</strong> données <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> remplacem<strong>en</strong>t dans l'étu<strong>de</strong> 1, et les données <strong>de</strong>s animaux<br />

mala<strong>de</strong>s dans les <strong>de</strong>ux étu<strong>de</strong>s n'ont pas été prises <strong>en</strong> considération dans les analyses. Une<br />

analyse <strong>de</strong> variance (procé<strong>du</strong>re GLM, SAS (1999)) dans un modèle incluant l'effet <strong>de</strong> l'âge au<br />

sevrage a été réalisée sur les différ<strong>en</strong>tes variables (ingestion, poids, croissance) pour chaque<br />

pério<strong>de</strong> ou pour chaque âge. <strong>Les</strong> données indivi<strong>du</strong>elles <strong>de</strong> poids et <strong>de</strong> gains moy<strong>en</strong>s quotidi<strong>en</strong>s<br />

ont été analysées <strong>en</strong> utilisant un modèle <strong>en</strong> split-plot : l'effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage a été testé par<br />

rapport à la variabilité rési<strong>du</strong>elle <strong>en</strong>tre portées.<br />

Pour les <strong>de</strong>ux étu<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s mouvem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x (retraits ou sacrifices) sont à<br />

considérer pour l'analyse et l'interprétation <strong>de</strong>s résultats. Dans l'étu<strong>de</strong> 1, chaque semaine, le<br />

<strong>lapereau</strong> <strong>de</strong> poids moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> chaque portée a été sacrifié. Dans l'étu<strong>de</strong> 2, 7 portées par lot ont


- 103 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

été retirées au hasard à 28 jours. A 35 jours, le <strong>lapereau</strong> le plus léger <strong>de</strong> chaque portée restante<br />

(5 par lot) a égalem<strong>en</strong>t été retiré. Ainsi le nombre <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x a diminué au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

étu<strong>de</strong>s.<br />

III.B. RESULTATS : POIDS ET VITESSES DE CROISSANCE<br />

Le Tableau 16 prés<strong>en</strong>te l'évolution <strong>de</strong>s poids vifs <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x dans les 2 étu<strong>de</strong>s, <strong>en</strong><br />

fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage. Dans l'étu<strong>de</strong> 1, les poids <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 ont été inférieurs <strong>de</strong><br />

9% <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne <strong>en</strong>tre 28 et 49 jours, à ceux <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35. Dans l'étu<strong>de</strong> 2, même si les<br />

<strong>lapereau</strong>x S21 étai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t légèrem<strong>en</strong>t plus légers, aucune différ<strong>en</strong>ce significative n'a été<br />

mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce.<br />

Tableau 16 Evolution <strong>du</strong> poids vif <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage<br />

Etu<strong>de</strong> 1 Etu<strong>de</strong> 2<br />

Poids (g)<br />

S21 S35 CVr, %<br />

Valeur<br />

<strong>de</strong> P*<br />

S21 S35 CVr, %<br />

Valeur<br />

<strong>de</strong> P*<br />

14j 215 220 13 NS - - - -<br />

(108) (108)<br />

21j 302 304 6 NS 344 336 12 NS<br />

(100) (101) (108) (107)<br />

28j 480 514 10 * 518 542 12 NS<br />

(92) (87) (106) (108)<br />

35j 713 812 10 *** 786 810 7 NS<br />

(76) (79) (40) (40)<br />

42j 1039 1155 10 ** 1112 1175 8 NS<br />

(50) (70) (39) (40)<br />

49j 1365 1490 10 * - - - -<br />

(33) (55)<br />

Ré<strong>du</strong>ction d'effectif importante (cf. Figure 20); Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques; (n) : effectif; CVr : coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> variation rési<strong>du</strong>elle; *<br />

Effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage : NS P>0,10, * P


- 104 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce. D'après l'étu<strong>de</strong> 1, <strong>en</strong>tre 42 et 49 jours, le gain moy<strong>en</strong> quotidi<strong>en</strong> <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x était similaire <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux âges au sevrage.<br />

Tableau 17 Evolution <strong>du</strong> gain moy<strong>en</strong> quotidi<strong>en</strong> <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au<br />

sevrage<br />

Etu<strong>de</strong> 1 Etu<strong>de</strong> 2<br />

GMQ (g.j -1 .lap -1 )<br />

S21 S35 CVr, %<br />

Valeur<br />

<strong>de</strong> P*<br />

S21 S35 CVr, %<br />

Valeur<br />

<strong>de</strong> P*<br />

14-21j 12,3 11,9 22 NS - - - -<br />

21-28j 25,2 30,1 22 ** 24,9 29,5 19 **<br />

28-35j 32,8 42,2 20 *** 34,5 38,8 15 NS<br />

35-42j 43,4 49,3 16 * 46,4 52,2 16 NS<br />

42-49j 45,6 47,1 18 NS - - - -<br />

GMQ = Gain Moy<strong>en</strong> Quotidi<strong>en</strong>; Ré<strong>du</strong>ction d'effectif importante (cf. Figure 20); Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques; CVr : coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong><br />

variation rési<strong>du</strong>elle; * Effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage : NS P>0,10, * P


- 105 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

matière sèche totale (alim<strong>en</strong>t + lait) par les <strong>lapereau</strong>x S21 a égalem<strong>en</strong>t été plus importante que<br />

celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35 <strong>en</strong>tre 21 et 35 jours d'âge (P


- 106 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

(P


- 107 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

Figure 25 Ingestion <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts par les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>tre 21 et 35 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge<br />

au sevrage<br />

Matière organique<br />

(g.j -1 /<strong>lapereau</strong>)<br />

Protéines brutes<br />

(g.j -1 /<strong>lapereau</strong>)<br />

Matières grasses<br />

(g.j -1 /<strong>lapereau</strong>)<br />

Energie brute<br />

(kCal.j -1 /<strong>lapereau</strong>)<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

12<br />

10<br />

8<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

300<br />

200<br />

100<br />

0<br />

Lait maternel Alim<strong>en</strong>t granulé S21 Alim<strong>en</strong>t granulé S35<br />

Valeurs <strong>de</strong> P pour ingestion totale lait + alim<strong>en</strong>t<br />

***<br />

*** ***<br />

***<br />

*<br />

*<br />

***<br />

*** *** *** *** ***<br />

***<br />

0<br />

21-22 22-23 23-24 24-25 25-26 26-27 27-28 28-35<br />

Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET; Pour chaque pério<strong>de</strong>, effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage m<strong>en</strong>tionné si P


- 108 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

La Figure 25 montre que l'ingestion <strong>de</strong> matière organique suit la même évolution que<br />

celle <strong>de</strong> la matière sèche, prés<strong>en</strong>tée précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t. En revanche, pour les autres composants,<br />

<strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ces ont été soulignées. Dès le l<strong>en</strong><strong>de</strong>main <strong>de</strong> leur sevrage, les <strong>lapereau</strong>x S21 ont<br />

prés<strong>en</strong>té une ingestion <strong>de</strong> protéines brutes 4,9 fois inférieure à celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35<br />

(P


- 109 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

maternel par une ingestion accrue <strong>de</strong> granulés débute seulem<strong>en</strong>t au 23 ème jour. Si leur niveau<br />

d'ingéré énergétique rejoint celui <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à 35 jours à partir <strong>de</strong> 24-25 jours, et<br />

leur ingéré <strong>de</strong> protéines à partir <strong>de</strong> 26-27 jours, celui <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s reste nettem<strong>en</strong>t inférieur<br />

jusqu'à 35 jours. Qui plus est, l'origine <strong>de</strong> ces nutrim<strong>en</strong>ts diffère, et leur valorisation par les<br />

<strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> sera probablem<strong>en</strong>t affectée. En effet, les nutrim<strong>en</strong>ts d'origine lactée sont<br />

probablem<strong>en</strong>t plus digestibles que ceux prov<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé. Il est donc<br />

vraisemblable que ces comp<strong>en</strong>sations <strong>nutritionnel</strong>les par une ingestion accrue <strong>de</strong> granulés<br />

soi<strong>en</strong>t beaucoup plus tardives <strong>en</strong> réalité. Elles dép<strong>en</strong>dront ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s capacités<br />

adaptatives <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à répondre à cet accroissem<strong>en</strong>t d'ingestion d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong>, et à<br />

l'arrêt <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation lactée.<br />

IV. LE DEVELOPPEMENT STRUCTURAL DE L'APPAREIL DIGESTIF EST PEU INFLUENCE<br />

PAR L'AGE AU SEVRAGE<br />

Dans ce sous-chapitre, l'évolution structurale (anatomique et histologique) <strong>du</strong> tube<br />

digestif <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x âgés <strong>de</strong> 2 à 7 semaines, et sevrés soit à 21 soit à 35 jours, va être<br />

détaillée. Ces données sont issues <strong>de</strong>s mesures et <strong>de</strong>s prélèvem<strong>en</strong>ts réalisés dans l'étu<strong>de</strong> 1.<br />

IV.A. EVOLUTION ANATOMIQUE DE L'APPAREIL DIGESTIF EN FONCTION DE L'AGE AU SEVRAGE<br />

IV.A.1. Analyse <strong>de</strong>s données<br />

<strong>Les</strong> données <strong>de</strong> poids et <strong>de</strong> longueur <strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts digestifs <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 et S35<br />

obt<strong>en</strong>ues à 14 et à 21 jours ont été regroupées dans la classe "lots confon<strong>du</strong>s" car les <strong>lapereau</strong>x<br />

bénéficiai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core <strong>du</strong> même régime alim<strong>en</strong>taire.<br />

<strong>Les</strong> données ont été analysées au moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> la procé<strong>du</strong>re GLM (SAS, 1999). <strong>Les</strong> effets <strong>de</strong><br />

l'âge au sevrage, <strong>de</strong> l'âge et <strong>de</strong> leur interaction ont été intro<strong>du</strong>its dans un modèle général <strong>de</strong> 28<br />

à 49 jours. Puis pour chaque âge, l'effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage a été analysé. De 14 à 49 jours,<br />

l'effet <strong>de</strong> l'âge a été testé pour chaque lot âge au sevrage si une interaction significative était<br />

mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce dans le modèle général, ou lots S21 et S35 confon<strong>du</strong>s dans le cas contraire,<br />

et un test <strong>de</strong> comparaisons multiples <strong>en</strong>tre les moy<strong>en</strong>nes (test <strong>de</strong> Scheffé) a été effectué.<br />

IV.A.2. Résultats : Poids <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs et <strong>de</strong> leurs cont<strong>en</strong>us<br />

Pour ce qui concerne l'effet <strong>de</strong> l'âge, les poids absolus <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs<br />

ont augm<strong>en</strong>té plus ou moins progressivem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 14 et 49 jours : ×4,7 pour l'estomac, ×6,3<br />

pour l'intestin grêle, ×16,6 pour le cæcum, et ×14,4 pour le côlon proximal (Figure 26).


- 110 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

Figure 26 Evolution <strong>du</strong> poids frais absolu et relatif <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage<br />

Poids vi<strong>de</strong><br />

(g)<br />

Poids vi<strong>de</strong><br />

(g)<br />

Poids vi<strong>de</strong><br />

(g)<br />

Poids vi<strong>de</strong><br />

(g)<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

15<br />

12<br />

9<br />

6<br />

3<br />

0<br />

Age au sevrage Age Interaction<br />

0,098


- 111 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

<strong>Les</strong> poids relatifs (rapportés au poids vif <strong>de</strong> l'animal) ont, quant à eux, prés<strong>en</strong>té <strong>de</strong>s<br />

évolutions différ<strong>en</strong>tes selon le segm<strong>en</strong>t considéré. Le poids relatif <strong>de</strong> l'estomac, stable <strong>de</strong> 14 à<br />

35 jours, a décru <strong>en</strong>tre 42 et 49 jours. Le poids relatif <strong>de</strong> l'intestin grêle a oscillé <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>s<br />

valeurs <strong>de</strong> 3 et 4%, la valeur la plus haute ayant été observée à 28 jours et la plus faible à 42<br />

jours. Le poids relatif <strong>du</strong> cæcum a augm<strong>en</strong>té progressivem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 14 et 28 jours, puis est<br />

resté stable <strong>de</strong> 35 à 49 jours. Le poids relatif <strong>du</strong> côlon proximal, stable <strong>en</strong>tre 14 et 21 jours,<br />

s'est accru <strong>de</strong> 59% <strong>en</strong>tre 21 et 28 jours, puis est <strong>de</strong>meuré stable jusqu'à 49 jours.<br />

L'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x n'a pas eu d'influ<strong>en</strong>ce sur les valeurs absolues <strong>de</strong>s poids<br />

vi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'estomac et <strong>de</strong> l'intestin grêle, alors que les poids <strong>du</strong> cæcum et <strong>du</strong> côlon proximal <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x S21 étai<strong>en</strong>t supérieurs à ceux <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35 à 28 jours (+10% et +30%,<br />

respectivem<strong>en</strong>t, P


- 112 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

Figure 27 Evolution <strong>du</strong> poids frais absolu et relatif <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts<br />

digestifs <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage<br />

Poids cont<strong>en</strong>u<br />

(g)<br />

Poids cont<strong>en</strong>u<br />

(g)<br />

Poids cont<strong>en</strong>u<br />

(g)<br />

Poids cont<strong>en</strong>u<br />

(g)<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

Age au sevrage Age Interaction<br />


IV.A.3. Résultats : Longueur <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs<br />

- 113 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

Pour l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts digestifs, leur longueur a eu t<strong>en</strong>dance à s'accroître avec<br />

l'âge, mais il semble que tous les organes avai<strong>en</strong>t atteint leur longueur maximale à 42 jours,<br />

voire à 35 jours pour ce qui concerne l'estomac (Figure 28).<br />

Peu <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ces liées à l'âge au sevrage ont été mises <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce. La gran<strong>de</strong> courbure<br />

<strong>de</strong> l'estomac <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 était plus courte que celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35 à 35 jours (-9,4%,<br />

P


IV.A.4. Discussion<br />

° Age et croissance <strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts digestifs<br />

- 114 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

<strong>Les</strong> poids <strong>de</strong> l'estomac et <strong>de</strong> l'intestin grêle, exprimés relativem<strong>en</strong>t au poids vif <strong>de</strong><br />

l'animal, décroiss<strong>en</strong>t ou sont stables <strong>de</strong> 14 à 28 jours, alors que ceux <strong>du</strong> cæcum et <strong>du</strong> côlon<br />

proximal augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t sur cette même pério<strong>de</strong>. Ceci démontre l'importance croissante <strong>du</strong> gros<br />

intestin, par rapport aux segm<strong>en</strong>ts digestifs antérieurs <strong>en</strong> accord avec ce qui a été<br />

précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t décrit (Lebas et Laplace, 1972). Pour ce qui concerne l'évolution <strong>de</strong>s longueurs<br />

<strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs, celles-ci augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t jusqu'à 6 semaines, puis rest<strong>en</strong>t stables<br />

<strong>en</strong>tre 6 et 7 semaines. Pourtant, il semble que cette croissance <strong>en</strong> longueur se poursuive au<br />

moins jusqu'à 9 semaines chez le lapin (Lebas et Laplace, 1972).<br />

° Age au sevrage et croissance <strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts digestifs<br />

Le développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> tractus digestif, relativem<strong>en</strong>t au poids vif <strong>de</strong> l'animal, est stimulé <strong>de</strong><br />

28 à 49 jours lorsque les <strong>lapereau</strong>x sont sevrés à 21 jours. Xiccato et al. (2001) avai<strong>en</strong>t<br />

égalem<strong>en</strong>t montré que plus les <strong>lapereau</strong>x étai<strong>en</strong>t sevrés précocem<strong>en</strong>t, plus les poids relatifs<br />

vi<strong>de</strong>s et pleins <strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts digestifs étai<strong>en</strong>t importants. Ce phénomène pourrait être expliqué<br />

<strong>en</strong> partie par l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé, con<strong>du</strong>isant à une stimulation<br />

mécanique accrue et donc à un épaississem<strong>en</strong>t et une élongation <strong>de</strong> la paroi digestive. En effet,<br />

excepté pour l'estomac, les différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t plus<br />

<strong>de</strong> matières fraîches à 28 jours que ceux <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x allaités. Cep<strong>en</strong>dant, d'après Laplace et<br />

Lebas (1972), le poids <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> au sein d'une population d'un âge donné n'est pas un<br />

facteur discriminant approprié pour l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la croissance <strong>de</strong>s organes digestifs. Aussi,<br />

lorsque l'on s'intéresse aux poids absolus <strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts digestifs, il apparaît que seul le côlon<br />

proximal à 28 et 42 jours et le cæcum à 28 jours sont plus développés chez les <strong>lapereau</strong>x<br />

sevrés à 21 jours. <strong>Les</strong> différ<strong>en</strong>ces observées lorsque les poids <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts digestifs<br />

sont exprimés par rapport au poids vif <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x serai<strong>en</strong>t alors une simple conséqu<strong>en</strong>ce <strong>du</strong><br />

poids vif plus faible <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x abattus. Le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts antérieurs serait<br />

alors indép<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> l'âge au sevrage, et donc sous l'influ<strong>en</strong>ce majeure d'une programmation<br />

ontogénique. En revanche, le sevrage précoce con<strong>du</strong>it à un développem<strong>en</strong>t plus important <strong>du</strong><br />

gros intestin à 28 jours, qui semble persister jusqu'à 42 jours dans le cas <strong>du</strong> côlon proximal. Le<br />

développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> gros intestin serait davantage dép<strong>en</strong>dant <strong>du</strong> statut <strong>nutritionnel</strong> <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong>,<br />

et notamm<strong>en</strong>t sous l'influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> son niveau d'ingestion <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong>.


- 115 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

IV.B. EVOLUTION HISTOLOGIQUE DE L'INTESTIN GRELE EN FONCTION DE L'AGE AU SEVRAGE<br />

IV.B.1. Métho<strong>de</strong><br />

° Description <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong><br />

Dans cette étu<strong>de</strong>, une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> microdissection a été choisie afin d'étudier la<br />

morphométrie <strong>de</strong> la muqueuse <strong>de</strong> l'intestin grêle. Dans ce procédé, après fixation et coloration<br />

<strong>de</strong> la paroi digestive, les villosités et les cryptes intestinales sont disséquées sous loupe<br />

binoculaire, puis leur morphométrie étudiée <strong>en</strong> microscopie optique après montage <strong>en</strong>tre lame<br />

et lamelle.<br />

<strong>Les</strong> échantillons ont été analysés selon la procé<strong>du</strong>re décrite par Goodlad et al. (1991).<br />

Après une réhydratation progressive <strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong> parois d'intestin grêle dans <strong>de</strong>ux bains<br />

d'éthanol à 75 et 50%, et dans <strong>de</strong> l'eau distillée, ceux-ci ont été colorés par la réaction <strong>de</strong><br />

Feulg<strong>en</strong> : une hydrolyse aci<strong>de</strong> (HCl 1N) à 60°C p<strong>en</strong>dant 6 minutes, suivie d'une immersion <strong>de</strong><br />

30 minutes dans <strong>du</strong> réactif <strong>de</strong> Schiff. L'ADN se colore alors <strong>en</strong> rose-violet. Après un rinçage<br />

dans <strong>de</strong> l'eau distillée, les échantillons ont été conservés dans <strong>de</strong> l'aci<strong>de</strong> acétique à 45% jusqu'à<br />

l'analyse morphométrique. Sous loupe binoculaire, les villosités et les cryptes intestinales ont<br />

été précautionneusem<strong>en</strong>t disséquées à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux aiguilles montées sur <strong>de</strong>s seringues à<br />

insuline (séparation progressive <strong>en</strong> amas <strong>de</strong> 1 à 5 villosités) sur une lame <strong>de</strong> microscope.<br />

Ensuite les préparations ont été montées <strong>en</strong>tre lame et lamelle, avec év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t un ag<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong> montage <strong>en</strong> milieu aqueux (Aquamount improved "gurr" ® , VWR) si l'analyse<br />

morphométrique n'était pas immédiate (cas <strong>de</strong>s échantillons jéjunaux et iléaux).<br />

Figure 29 Mesures morphologiques effectuées sur les villosités et les cryptes intestinales <strong>de</strong><br />

la muqueuse <strong>de</strong> l'intestin grêle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

LONGUEURS LARGEURS SURFACES<br />

Crypte<br />

Villosité<br />

Ainsi, 20 villosités (grossissem<strong>en</strong>t, ×40) et 10 cryptes <strong>de</strong> Lieberkühn (×100) ont été<br />

mesurées par échantillon à l'ai<strong>de</strong> d'un microscope optique (Nikon Eclipse E600), une caméra<br />

(Sony XC77E) et un logiciel d'analyse d'image (Visilog 5.2 ® , Noesis). La longueur, la largeur


- 116 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

à la jonction crypte/villosité et la surface <strong>de</strong>s villosités et <strong>de</strong>s cryptes ont été mesurées et le<br />

ratio hauteur/largeur <strong>de</strong>s villosités calculé (Figure 29).<br />

° Analyse <strong>de</strong>s données<br />

A 14 et 21 jours, seuls 5 échantillons <strong>de</strong> chaque segm<strong>en</strong>t intestinal ont été analysés. A 28,<br />

35, 42 et 49 jours, 5 échantillons par lot ont été examinés.<br />

<strong>Les</strong> données morphométriques <strong>de</strong>s villosités et <strong>de</strong>s cryptes ont été analysées au moy<strong>en</strong> <strong>de</strong><br />

la procé<strong>du</strong>re GLM (SAS, 1999). <strong>Les</strong> effets <strong>de</strong> l'âge au sevrage, <strong>de</strong> l'âge et leur interaction ont<br />

été intro<strong>du</strong>its dans un modèle général <strong>de</strong> 28 à 49 jours. Puis pour chaque âge, l'effet <strong>de</strong> l'âge au<br />

sevrage a été analysé. De 14 à 49 jours, l'effet <strong>de</strong> l'âge a été testé pour chaque lot âge au<br />

sevrage si une interaction significative était mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce dans le modèle général, ou lots<br />

S21 et S35 confon<strong>du</strong>s dans le cas contraire, et un test <strong>de</strong> comparaisons multiples <strong>de</strong> moy<strong>en</strong>nes<br />

(test <strong>de</strong> Scheffé) a été effectué.<br />

IV.B.2. Résultats : Evolution morphométrique <strong>de</strong>s villosités et <strong>de</strong>s cryptes intestinales<br />

Quel que soit le segm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'intestin grêle considéré, les hauteurs <strong>de</strong> villosités n'ont pas<br />

été affectées par l'âge au sevrage (Figure 30). En revanche, elles ont augm<strong>en</strong>té <strong>de</strong> taille <strong>en</strong>tre<br />

28 et 49 jours : 746 vs. 940 µm pour le <strong>du</strong>odénum, 544 vs. 766 µm pour le jéjunum et 357 vs.<br />

570 µm pour l'iléon. Pour le <strong>du</strong>odénum et le jéjunum, les villosités se sont allongées <strong>en</strong>tre 14<br />

et 21 jours, puis raccourcies à 28 jours (<strong>de</strong> manière non significative pour le <strong>du</strong>odénum) avant<br />

<strong>de</strong> s'accroître <strong>de</strong> nouveau <strong>en</strong> longueur. <strong>Les</strong> villosités iléales ont, quant à elles, diminué <strong>de</strong><br />

longueur <strong>en</strong>tre 14 et 28 jours, puis se sont allongées <strong>en</strong>tre 28 et 49 jours. Alors que les<br />

villosités jéjunales et iléales ont poursuivi leur allongem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 42 et 49 jours, la croissance<br />

<strong>de</strong>s villosités <strong>du</strong>odénales semblait terminée à 42 jours.<br />

L'âge au sevrage n'a pas eu d'incid<strong>en</strong>ce sur la profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s cryptes, excepté au niveau<br />

jéjunal, où les cryptes <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 ont été plus profon<strong>de</strong>s <strong>de</strong> 10% <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> 28 à<br />

49 jours (P


- 117 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

Figure 30 Evolution <strong>de</strong>s hauteurs <strong>de</strong> villosités et profon<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> cryptes le long <strong>de</strong> l'intestin<br />

grêle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage<br />

Hauteur villosités (µm)<br />

Profon<strong>de</strong>ur<br />

cryptes (µm)<br />

1400<br />

1200<br />

1000<br />

Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET; Modèle statistique général <strong>de</strong> 28 à 49 jours : valeurs <strong>de</strong> P (NS = P>0,10); Effets <strong>de</strong> l'âge : les moy<strong>en</strong>nes sans<br />

lettre <strong>en</strong> commun sont différ<strong>en</strong>tes (P


- 118 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

Figure 31 Evolution <strong>du</strong> ratio hauteur / base <strong>de</strong>s villosités le long <strong>de</strong> l'intestin grêle <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage<br />

Ratio hauteur / base villosité<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

A<br />

Age sevrage Age Interaction<br />

NS NS NS<br />

A<br />

B B<br />

**<br />

B B<br />

Lots confon<strong>du</strong>s S21<br />

S35<br />

DUODENUM JEJUNUM ILEON<br />

A A<br />

Age sevrage Age Interaction<br />

NS 0,074 NS<br />

Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET; Modèle statistique général <strong>de</strong> 28 à 49 jours : valeurs <strong>de</strong> P (NS = P>0,10); Effets <strong>de</strong> l'âge : les moy<strong>en</strong>nes sans<br />

lettre <strong>en</strong> commun sont différ<strong>en</strong>tes (P


- 119 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

Figure 32 Evolution <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong>s villosités et <strong>de</strong>s cryptes le long <strong>de</strong> l'intestin grêle <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage<br />

Surface villosités (×10 3 µm 2 )<br />

Surface<br />

cryptes (×10 3 µm 2 )<br />

600<br />

400<br />

200<br />

0<br />

0<br />

-4<br />

-8<br />

-12<br />

A<br />

AB<br />

A AB<br />

DUODENUM JEJUNUM ILEON<br />

Age sevrage Age Interaction<br />

NS


IV.B.3. Discussion<br />

° Aspects méthodologiques<br />

- 120 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

Cette technique <strong>de</strong> microdissection <strong>de</strong> la muqueuse intestinale est peu employée par<br />

rapport à la métho<strong>de</strong> plus classique, <strong>de</strong> coupe <strong>de</strong> paroi digestive après inclusion <strong>en</strong> paraffine et<br />

coloration à l'hématoxyline/éosine. Cette métho<strong>de</strong> offre pourtant <strong>de</strong>s possibilités intéressantes<br />

d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la morphologie <strong>de</strong> la muqueuse. En effet, elle permet d'apprécier la forme <strong>de</strong>s<br />

villosités et <strong>de</strong>s cryptes et une estimation plus précise <strong>de</strong> leur morphométrie. Lors <strong>de</strong> coupes<br />

histologiques, la décision <strong>de</strong> l'ori<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la coupe par rapport à chaque villosité revi<strong>en</strong>t à<br />

l'expérim<strong>en</strong>tateur. Or, il est parfois difficile d'estimer si celle-ci est c<strong>en</strong>trée sur l'apex <strong>de</strong>s<br />

villosités. Une étu<strong>de</strong> réc<strong>en</strong>te chez le lapin a d'ailleurs mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce que la microdissection<br />

donne <strong>de</strong>s valeurs numériques supérieures à celles obt<strong>en</strong>ues lors <strong>de</strong> coupes (Alves et al.,<br />

2004) : les hauteurs <strong>de</strong> villosités sont supérieures <strong>de</strong> 40 à 51% à celles mesurées lors <strong>de</strong><br />

coupes <strong>en</strong> paraffine. Une rétraction observée lors <strong>de</strong> l'inclusion <strong>en</strong> paraffine, <strong>du</strong>e à une<br />

déshydratation <strong>de</strong>s tissus, pourrait égalem<strong>en</strong>t contribuer à ces mesures plus faibles. Par<br />

ailleurs, la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> microdissection permet l'estimation <strong>de</strong>s surfaces.<br />

Cep<strong>en</strong>dant, cette métho<strong>de</strong> a <strong>de</strong> nombreuses limites dans le diagnostic pathologique, et ne<br />

permet pas l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s autres composants <strong>de</strong> la paroi digestive, à savoir la sous-muqueuse, la<br />

musculeuse et la séreuse.<br />

° Age et morphométrie <strong>de</strong> la muqueuse intestinale<br />

De 14 à 49 jours, les évolutions diverg<strong>en</strong>tes <strong>en</strong>tre l'estimation <strong>de</strong>s surfaces (augm<strong>en</strong>tation)<br />

et <strong>de</strong>s hauteurs (d'abord une diminution suivie d'une augm<strong>en</strong>tation) <strong>de</strong>s villosités intestinales<br />

suggèr<strong>en</strong>t que ce <strong>de</strong>rnier paramètre serait insuffisant pour estimer les structures villositaires <strong>de</strong><br />

la muqueuse. En effet, comme rapporté par Wiese et al. (2003), les hauteurs <strong>de</strong> villosités ne<br />

sont pas représ<strong>en</strong>tatives <strong>de</strong> la surface d'absorption, <strong>en</strong> raison <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> forme <strong>en</strong>tre<br />

villosités. Une villosité courte mais large pourra ainsi prés<strong>en</strong>ter une surface d'absorption<br />

supérieure à une villosité haute mais fine. <strong>Les</strong> résultats prés<strong>en</strong>ts montr<strong>en</strong>t un élargissem<strong>en</strong>t<br />

important <strong>de</strong>s villosités sans augm<strong>en</strong>tation importante <strong>de</strong> leur longueur au moins jusqu'à 28<br />

jours. Ainsi, <strong>de</strong> fines et <strong>en</strong> forme <strong>de</strong> doigts, les villosités évolu<strong>en</strong>t vers <strong>de</strong>s formes plus larges<br />

<strong>de</strong> feuilles ou <strong>de</strong> langues, comme déjà montré dans différ<strong>en</strong>tes étu<strong>de</strong>s (Van <strong>de</strong>r Hage, 1988;<br />

Yu et Chiou, 1997). Ce changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> forme pourrait participer à l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la<br />

résistance <strong>de</strong> la muqueuse intestinale à l'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong>, plus abrasif que le lait maternel.<br />

Ainsi, la surface <strong>de</strong>s villosités augm<strong>en</strong>te avec l'âge. Cep<strong>en</strong>dant, les valeurs absolues <strong>de</strong> ce<br />

critère doiv<strong>en</strong>t être considérées avec prud<strong>en</strong>ce car la surface représ<strong>en</strong>tée par les


- 121 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

microvillosités, l'épaisseur <strong>de</strong>s villosités et la d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> villosités par unité <strong>de</strong> surface <strong>de</strong><br />

muqueuse sont autant <strong>de</strong> paramètres non pris <strong>en</strong> compte et importants dans l'estimation <strong>de</strong>s<br />

capacités d'absorption <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong>. Ainsi, Keelan et al. (1985) ont rapporté qu'<strong>en</strong>tre <strong>de</strong>s lapins<br />

<strong>de</strong> 6 semaines et <strong>de</strong>s lapins a<strong>du</strong>ltes, les villosités <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t plus courtes mais aussi plus<br />

épaisses, ce qui con<strong>du</strong>isai<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s surfaces similaires. Malgré ces limites, nous p<strong>en</strong>sons tout<br />

<strong>de</strong> même pouvoir attribuer l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> surface observée avec l'âge à une augm<strong>en</strong>tation<br />

<strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> digestion et d'absorption <strong>de</strong> la muqueuse <strong>de</strong> l'intestin grêle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x.<br />

D'après Goodlad et al. (1991), la surface <strong>de</strong>s cryptes est corrélée avec le nombre <strong>de</strong><br />

mitoses. En partant d'une telle hypothèse, l'accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s villosités pourrait<br />

résulter <strong>en</strong> partie d'une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> cellules par les cryptes, et donc être<br />

liée à l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> ces cryptes. En effet, d'après Keelan et al. (1985), la taille<br />

<strong>de</strong>s cellules n'étant pas modifiée avec l'âge, l'accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s villosités serait une<br />

résultante <strong>de</strong> l'augm<strong>en</strong>tation <strong>du</strong> nombre d'<strong>en</strong>térocytes. Le nombre <strong>de</strong> cryptes par villosité, non<br />

évalué dans notre étu<strong>de</strong>, pourrait égalem<strong>en</strong>t évoluer avec l'âge et être <strong>en</strong> partie responsable <strong>de</strong><br />

l'accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong>s villosités.<br />

Dans cette étu<strong>de</strong>, plus le segm<strong>en</strong>t d'intestin grêle était éloigné <strong>de</strong> l'estomac, plus la<br />

hauteur et la surface <strong>de</strong>s villosités et <strong>de</strong>s cryptes intestinales étai<strong>en</strong>t faibles. <strong>Les</strong> données <strong>de</strong> la<br />

littérature sont controversées pour ce qui concerne le lapin (Chiou et al., 1994; Yu et Chiou,<br />

1997). <strong>Les</strong> modalités d'échantillonnage le long <strong>de</strong> l'intestin grêle et les procé<strong>du</strong>res analytiques<br />

non homogènes <strong>en</strong>tre les étu<strong>de</strong>s pourrai<strong>en</strong>t expliquer ces désaccords. Cep<strong>en</strong>dant, une étu<strong>de</strong><br />

réc<strong>en</strong>te (Takeuchi et Gonda, 2004) montre l'exist<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> ce même gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong><br />

villosités chez le lapin a<strong>du</strong>lte, mais avec <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ces moindres <strong>en</strong>tre segm<strong>en</strong>ts : <strong>en</strong>viron<br />

100 µm <strong>en</strong>tre 2 segm<strong>en</strong>ts consécutifs. Dans notre étu<strong>de</strong>, l'allongem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s villosités semble<br />

stoppé à partir <strong>de</strong> 42 jours dans le <strong>du</strong>odénum, contrairem<strong>en</strong>t aux <strong>de</strong>ux autres segm<strong>en</strong>ts,<br />

suggérant que les différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre segm<strong>en</strong>ts pourrai<strong>en</strong>t s'estomper après 7 semaines d'âge.<br />

Cette observation serait <strong>en</strong> accord avec <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s antérieures ayant démontré l'exist<strong>en</strong>ce d'un<br />

gradi<strong>en</strong>t proximo-distal <strong>de</strong> maturation <strong>de</strong> l'intestin grêle chez le <strong>lapereau</strong> (Toofanian et<br />

Targovski, 1982; Van <strong>de</strong>r Hage, 1988).<br />

° Age au sevrage et morphométrie <strong>de</strong> la muqueuse intestinale<br />

Dans cette étu<strong>de</strong>, l'âge au sevrage a eu une influ<strong>en</strong>ce très mo<strong>de</strong>ste sur la morphométrie <strong>de</strong><br />

la muqueuse intestinale. Pourtant, Gutiérrez et al. (2002a) avai<strong>en</strong>t observé à 35 jours <strong>de</strong>s<br />

villosités plus courtes et <strong>de</strong>s cryptes plus profon<strong>de</strong>s dans le jéjunum <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x sevrés


- 122 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

<strong>de</strong>puis 10 jours comparativem<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>core allaités. Chez le porcelet, le sevrage<br />

semble plus stressant pour la muqueuse intestinale. Une atrophie <strong>de</strong>s villosités est<br />

classiquem<strong>en</strong>t observée dans les quelques jours qui suiv<strong>en</strong>t leur sevrage. Contrairem<strong>en</strong>t au<br />

lapin, le sevrage est beaucoup plus brutal dans cette espèce. En effet, il est actuellem<strong>en</strong>t<br />

pratiqué <strong>en</strong>tre 21 et 28 jours, alors que les porcelets sembl<strong>en</strong>t n'être <strong>en</strong> mesure d'augm<strong>en</strong>ter<br />

significativem<strong>en</strong>t leur prise d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> qu'à partir <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong> 6 semaines (Aumaître et<br />

Salmon-Legagneur, 1961). L'hypothèse que cette atrophie pouvait être causée par le stress<br />

occasionné par le sevrage a été formulée. Cep<strong>en</strong>dant, aucun li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre le sevrage et les<br />

sécrétions <strong>de</strong> corticoï<strong>de</strong>s et d'adrénaline n'a pu être établi pour appuyer cette théorie<br />

(Albinsson et An<strong>de</strong>rsson, 1990). Il a égalem<strong>en</strong>t été supposé que <strong>de</strong>s facteurs prés<strong>en</strong>ts dans le<br />

lait, tels que l'EGF (Epi<strong>de</strong>rmal Growth Factor), l'insuline ou les IGF (Insulin-like Growth<br />

Factor), ou <strong>de</strong>s polyamines pourrai<strong>en</strong>t exercer une action positive sur la croissance <strong>de</strong>s<br />

villosités (Grant et al., 1990; Odle et al., 1996; Marion et al., 2002a). Dans notre étu<strong>de</strong>,<br />

l'ingestion <strong>de</strong> lait n'a pas semblé ess<strong>en</strong>tielle à la croissance <strong>de</strong>s villosités : les villosités <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x sevrés ou <strong>en</strong>core allaités ont évolué <strong>de</strong> façon similaire avec l'âge. La sousconsommation<br />

transitoire occasionnée par le sevrage <strong>du</strong> porcelet est sans doute un facteur<br />

déterminant <strong>de</strong> l'atrophie villositaire, qui serait alors ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t expliquée par un ingéré<br />

énergétique insuffisant (Spreeuw<strong>en</strong>berg et al., 2001; Marion et al., 2002b). Dans notre étu<strong>de</strong>,<br />

le raccourcissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s villosités observé à 28 jours apparaît après le début d'une ingestion<br />

significative d'alim<strong>en</strong>t granulé que les animaux soi<strong>en</strong>t sevrés ou <strong>en</strong>core allaités. Ainsi, chez le<br />

lapin, cette décroissance <strong>en</strong> hauteur <strong>de</strong>s villosités pourrait être davantage liée au début <strong>de</strong><br />

l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong>, indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la quantité ingérée. Ce raccourcissem<strong>en</strong>t<br />

pourrait être consécutif à une abrasion <strong>de</strong>s villosités par l'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> : action mécanique,<br />

hypers<strong>en</strong>sibilité transitoire à certains composants, prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> facteurs anti-<strong>nutritionnel</strong>s<br />

(Pluske et al., 1997). Cep<strong>en</strong>dant, un échantillonnage plus fréqu<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 21 et 28 jours aurait<br />

permis d'étudier si l'évolution <strong>de</strong> la hauteur <strong>de</strong>s villosités était tout à fait similaire <strong>en</strong>tre les<br />

<strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux âges au sevrage. En effet, les villosités <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés ou allaités<br />

aurai<strong>en</strong>t pu subir une évolution différ<strong>en</strong>tielle après 21 jours, mais con<strong>du</strong>isant à <strong>de</strong>s valeurs<br />

similaires à 28 jours.<br />

Dans notre étu<strong>de</strong>, les cryptes jéjunales <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés précocem<strong>en</strong>t étai<strong>en</strong>t plus<br />

profon<strong>de</strong>s comparativem<strong>en</strong>t au sevrage à 35 jours <strong>de</strong> 28 à 49 jours, mais sans incid<strong>en</strong>ce sur la<br />

morphométrie <strong>de</strong>s villosités. Ainsi, la perte d'<strong>en</strong>térocytes à l'apex <strong>de</strong>s villosités jéjunales <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x sevrés à 21 jours pourrait être accrue (sollicitation pour la digestion et l'absorption<br />

<strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts, élimination <strong>de</strong> micro-organismes, abrasion par <strong>de</strong>s composants d'origine<br />

végétale), et comp<strong>en</strong>sée par une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction d'<strong>en</strong>térocytes par les cryptes.


- 123 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

V. LES CAPACITES DE DIGESTION DES LAPEREAUX SONT MODULABLES EN FONCTION<br />

DE L'AGE AU SEVRAGE<br />

Dans ce sous-chapitre, le développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> pot<strong>en</strong>tiel <strong>en</strong>zymatique <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x âgés <strong>de</strong><br />

2 à 7 semaines sera décrit <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge auquel ils ont été sevrés (21 vs. 35 jours). Puis<br />

le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s activités ferm<strong>en</strong>taires cæcales sera étudié. <strong>Les</strong> données sont issues <strong>de</strong>s<br />

mesures et prélèvem<strong>en</strong>ts effectués au cours <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 1.<br />

Puis, l'efficacité <strong>de</strong> la digestion <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé sera déterminée <strong>en</strong> <strong>de</strong>ux temps : une<br />

première étape au cours <strong>de</strong> laquelle la digestibilité <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t sera déterminée aux niveaux<br />

iléal et fécal, puis une <strong>de</strong>uxième étape où un bilan <strong>de</strong> la digestion <strong>en</strong>dogène (fin <strong>de</strong> l'iléon) et<br />

totale (<strong>en</strong>dogène + microbi<strong>en</strong>ne) <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts nutrim<strong>en</strong>ts sera effectué pour chaque pério<strong>de</strong><br />

d'étu<strong>de</strong>. Ces données sont issues <strong>de</strong>s mesures et prélèvem<strong>en</strong>ts réalisés dans l'étu<strong>de</strong> 2.<br />

V.A. DEVELOPPEMENT DU POTENTIEL ENZYMATIQUE ENDOGENE<br />

V.A.1. Métho<strong>de</strong>s<br />

° Dosage <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes d'origine pancréatique dans le cont<strong>en</strong>u intestinal<br />

Le cont<strong>en</strong>u intestinal lyophilisé a été remis <strong>en</strong> susp<strong>en</strong>sion dans <strong>de</strong> l'eau distillée à la<br />

conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> 66,67 mg.mL -1 . Après mélange, cette susp<strong>en</strong>sion a été homogénéisée 2 fois<br />

15 secon<strong>de</strong>s à 8000 trs.min -1 (Ultra-Turrax, Janke et Kunkel, Stauf<strong>en</strong>, Allemagne) puis<br />

c<strong>en</strong>trifugée 12 minutes à 1000 g à 4°C. Le surnageant a été aliquoté dans <strong>de</strong>s epp<strong>en</strong>dorfs,<br />

conservés à -20°C jusqu'au jour <strong>du</strong> dosage. L'activité <strong>de</strong> l'amylase a été déterminée <strong>en</strong> accord<br />

avec la procé<strong>du</strong>re <strong>de</strong> Corring et Saucier (1972) : dosage <strong>de</strong> la quantité d'amidon hydrolysé <strong>en</strong><br />

30 minutes à 37°C <strong>en</strong> milieu tamponné (pH = 7,15). La quantité d'amidon non hydrolysée <strong>en</strong><br />

fin <strong>de</strong> réaction est révélée par dosage colorimétrique (solution d'io<strong>de</strong>/io<strong>du</strong>re, 580 nm).<br />

L'activité <strong>de</strong> la lipase a été déterminée par une métho<strong>de</strong> titrimétrique, utilisant le<br />

tributyrylglycérol comme substrat <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> sels biliaires (Rathelot et al., 1975) : les<br />

fonctions aci<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras libérés au cours <strong>de</strong> la réaction <strong>en</strong>zymatique sont titrées à<br />

l'ai<strong>de</strong> d'un pH-mètre <strong>en</strong>registreur (25°C, pH = 7,5). L'activité <strong>de</strong> la trypsine a été mesurée par<br />

spectrophotométrie <strong>en</strong> utilisant le N-α-b<strong>en</strong>zoyl L-arginine p-nitroanili<strong>de</strong> comme substrat dans<br />

un milieu réactionnel <strong>de</strong> pH égal à 7,9 (Lainé et al., 1993). L'absorbance <strong>de</strong> la paranitroaniline<br />

libérée est lue à 405 nm. <strong>Les</strong> mesures d'activité ayant été réalisées sur les cont<strong>en</strong>us<br />

intestinaux, la colipase n'a pas été ajoutée pour le dosage <strong>de</strong> l'activité lipasique et aucune<br />

activation n'a été nécessaire pour le dosage <strong>de</strong> la trypsine. <strong>Les</strong> activités <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes dans le<br />

cont<strong>en</strong>u intestinal (UI) sont exprimées <strong>en</strong> mg d'amidon dégradé par minute pour l'amylase, <strong>en</strong>


- 124 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

µmoles <strong>de</strong> substrat dégradé par minute pour la trypsine, et <strong>en</strong> µmoles <strong>de</strong> fonctions aci<strong>de</strong>s<br />

libérées par minute pour la lipase.<br />

° Dosage <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la muqueuse intestinale<br />

Après décongélation dans la glace, les muqueuses intestinales ont été homogénéisées 2<br />

fois 15 secon<strong>de</strong>s à 8000 trs.min -1 (Ultra-Turrax, Janke et Kunkel, Stauf<strong>en</strong>, Allemagne), à<br />

raison <strong>de</strong> 1 g <strong>de</strong> muqueuse dans 5 mL d'eau distillée. Ces homogénats ont <strong>en</strong>suite été aliquotés<br />

dans <strong>de</strong>s epp<strong>en</strong>dorfs, puis conservés à -20°C jusqu'à l'analyse <strong>en</strong>zymatique. Dans les<br />

homogénats complets <strong>de</strong> muqueuses <strong>du</strong>odénale et jéjunale, les activités <strong>de</strong> la maltase et <strong>de</strong> la<br />

saccharase ont été déterminées selon la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dahlqvist (1964), <strong>en</strong> utilisant<br />

respectivem<strong>en</strong>t le maltose et le saccharose comme substrats. Le glucose libéré après 1 heure<br />

d'incubation à 37°C a alors été révélé <strong>en</strong> utilisant l'<strong>en</strong>zyme glucose oxydase-peroxydase<br />

(RTU ® kit, bioMérieux, Marcy l'Etoile, France). La lecture <strong>de</strong> la d<strong>en</strong>sité optique <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it<br />

formé a été réalisée à 490 nm. La cinétique <strong>de</strong> libération <strong>de</strong> la para-nitroaniline à partir <strong>de</strong> la<br />

leucine-p-nitroanili<strong>de</strong>, mesurée spectrophotométriquem<strong>en</strong>t à 410 nm a permis <strong>de</strong> déterminer<br />

l'activité <strong>de</strong> l'aminopeptidase N (Maroux et al., 1973). Cette activité a été déterminée dans le<br />

surnageant après 5 minutes <strong>de</strong> c<strong>en</strong>trifugation (1000 g à 4°C). La conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> protéines<br />

<strong>de</strong>s muqueuses a été déterminée par réaction colorimétrique (562 nm) selon Pierce et Suelter<br />

(1977) sur les homogénats complets. <strong>Les</strong> activités <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la muqueuse ont été<br />

exprimées <strong>en</strong> nmoles <strong>de</strong> substrats hydrolysés par minute (UI).<br />

° Analyse <strong>de</strong>s données<br />

<strong>Les</strong> activités <strong>en</strong>zymatiques <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u intestinal ont été exprimées selon 2 modalités :<br />

l'activité relative par gramme <strong>de</strong> lyophilisat, reflétant la disponibilité <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>zyme vis-à-vis <strong>du</strong><br />

substrat, et l'activité totale rapportée au cont<strong>en</strong>u intestinal total, probablem<strong>en</strong>t plus<br />

représ<strong>en</strong>tative <strong>du</strong> niveau <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction et <strong>de</strong> sécrétion <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>zyme par le pancréas (Debray et<br />

al., 2003). <strong>Les</strong> faibles quantités <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>us intestinaux sur les très jeunes animaux n'ont pas<br />

permis d'obt<strong>en</strong>ir les résultats pour l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes : à 14 jours, seule l'activité <strong>de</strong><br />

l'amylase a été déterminée. Par ailleurs, les activités <strong>en</strong>zymatiques n'ont pas été exprimées <strong>en</strong><br />

activité totale à 14 et à 21 jours, <strong>du</strong> fait d'une mauvaise estimation <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u<br />

intraluminal total lyophilisé pour <strong>de</strong> nombreux échantillons.<br />

<strong>Les</strong> activités <strong>en</strong>zymatiques <strong>de</strong> la muqueuse intestinale ont été exprimées selon 3<br />

modalités : l'activité relative par gramme <strong>de</strong> muqueuse fraîche permettant d'évaluer les<br />

variations <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>zyme pour son substrat, l'activité spécifique rapportée au<br />

cont<strong>en</strong>u protéique <strong>de</strong> la muqueuse reflétant la spécificité d'adaptation <strong>de</strong> la muqueuse


- 125 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

intestinale, et l'activité totale pour l'<strong>en</strong>semble <strong>du</strong> segm<strong>en</strong>t digestif considéré permettant<br />

d'estimer le pot<strong>en</strong>tiel digestif total.<br />

<strong>Les</strong> données ont été analysées au moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> la procé<strong>du</strong>re GLM (SAS, 1999). <strong>Les</strong> effets <strong>de</strong><br />

l'âge au sevrage, <strong>de</strong> l'âge et <strong>de</strong> leur interaction ont été intro<strong>du</strong>its dans un modèle général <strong>de</strong> 28<br />

à 49 jours. Puis pour chaque âge, l'effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage a été analysé. De 14 à 49 jours,<br />

l'effet <strong>de</strong> l'âge a été testé pour chaque lot âge au sevrage si une interaction significative était<br />

mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce dans le modèle général, ou lots S21 et S35 confon<strong>du</strong>s dans le cas contraire,<br />

et un test <strong>de</strong> comparaisons multiples <strong>de</strong> moy<strong>en</strong>nes (test <strong>de</strong> Scheffé) a été effectué.<br />

V.A.2. Résultats : Evolution <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> l'intestin grêle<br />

° Caractéristiques <strong>de</strong> l'intestin grêle<br />

La quantité <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u intestinal lyophilisé a augm<strong>en</strong>té avec l'âge (Tableau 18). A 28<br />

jours, l'intestin grêle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 cont<strong>en</strong>ait 58% <strong>de</strong> matière sèche <strong>en</strong> plus que celui <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x S35 (P


- 126 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

Le développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> poids <strong>de</strong> la muqueuse <strong>du</strong>odénale par unité <strong>de</strong> longueur (d<strong>en</strong>sité) a<br />

différé selon l'âge au sevrage : alors qu'il a augm<strong>en</strong>té <strong>de</strong> 14 à 49 jours pour les <strong>lapereau</strong>x S35,<br />

celui <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 s'est accru <strong>de</strong> 14 à 28 jours puis est resté stable. Ainsi, la d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> la<br />

muqueuse <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 était supérieure <strong>de</strong> 18% à 28 jours (P


- 127 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

L'âge au sevrage n'a pas affecté l'activité relative <strong>de</strong> la lipase (Figure 33). En revanche,<br />

l'activité relative amylolytique t<strong>en</strong>dait à être inférieure dans le cont<strong>en</strong>u <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 <strong>de</strong><br />

28 à 49 jours (-18%, P=0,051). L'activité relative <strong>de</strong> la trypsine <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 a été<br />

inférieure <strong>de</strong> 31% à celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35, mais uniquem<strong>en</strong>t à 49 jours (P


- 128 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

Figure 35 Evolution <strong>de</strong>s activités relatives <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la muqueuse intestinale <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage<br />

Activité <strong>de</strong> la maltase<br />

UI / mg <strong>de</strong> muqueuse<br />

Activité <strong>de</strong> la saccharase<br />

UI / mg <strong>de</strong> muqueuse<br />

Activité <strong>de</strong> l'aminopeptidase N<br />

UI / mg <strong>de</strong> muqueuse<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

10<br />

8<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

A<br />

A<br />

A<br />

B<br />

**<br />

A<br />

B<br />

DUODENUM JEJUNUM<br />

Age au sevrage Age Interaction<br />

NS NS 0.064<br />

A AB<br />

**<br />

**<br />

B<br />

b b<br />

AB AB AB<br />

a<br />

ab ab a<br />

A<br />

B<br />

A<br />

B<br />

A<br />

Age au sevrage Age Interaction<br />

NS NS NS<br />

†<br />

Lots confon<strong>du</strong>s S21<br />

S35<br />

B<br />

Age au sevrage Age Interaction<br />

NS 0,071 0,10); Effets <strong>de</strong> l'âge : les moy<strong>en</strong>nes sans lettre <strong>en</strong> commun sont différ<strong>en</strong>tes (P


- 129 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35 à 28 et 35 jours au niveau <strong>du</strong>odénal (×2,5 et ×2,1 respectivem<strong>en</strong>t,<br />

P


- 130 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

L'évolution <strong>de</strong>s activités spécifiques <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la muqueuse intestinale (Figure 36)<br />

est assez similaire à celle décrite précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t pour les activités relatives. Concernant les<br />

évolutions avec l'âge, les différ<strong>en</strong>ces majeures concern<strong>en</strong>t la maltase <strong>du</strong>odénale, dont l'activité<br />

a augm<strong>en</strong>té progressivem<strong>en</strong>t jusqu'à 28 jours, puis est restée stable jusqu'à 49 jours, lorsque<br />

exprimée relativem<strong>en</strong>t au cont<strong>en</strong>u protéique <strong>de</strong> la muqueuse. L'activité spécifique <strong>de</strong><br />

l'aminopeptidase N <strong>du</strong>odénale a égalem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>té quelques variations par rapport à l'activité<br />

relative : l'activité spécifique est <strong>de</strong>meurée stable <strong>en</strong>tre 14 et 49 jours dans le lot S21. En<br />

revanche, dans le lot S35, cette activité a augm<strong>en</strong>té <strong>de</strong> la valeur la plus basse à 35 jours à la<br />

valeur la plus haute à 42 jours (×2,6) pour l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> étudiée.<br />

D'une manière générale, l'évolution avec l'âge <strong>de</strong>s activités <strong>en</strong>zymatiques totales (pour<br />

l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s portions <strong>du</strong>odénale et jéjunale, donc 1/5 et 3/5 <strong>de</strong> l'intestin grêle,<br />

respectivem<strong>en</strong>t) a différé selon le segm<strong>en</strong>t intestinal considéré : alors que les activités<br />

<strong>en</strong>zymatiques n'ont plus varié après le sevrage dans le <strong>du</strong>odénum (à partir <strong>de</strong> 28 jours pour les<br />

<strong>lapereau</strong>x S21 et à partir <strong>de</strong> 42 jours pour les <strong>lapereau</strong>x S35), celles-ci ont continué à<br />

augm<strong>en</strong>ter dans le jéjunum (Figure 37).<br />

<strong>Les</strong> activités <strong>en</strong>zymatiques totales <strong>de</strong> la muqueuse <strong>du</strong>odénale et <strong>de</strong> la muqueuse jéjunale,<br />

<strong>en</strong> plus <strong>de</strong> sou<strong>ligne</strong>r les différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux âges au sevrage déjà observées pour les<br />

activités spécifiques et relatives, ont révélé <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ces au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers sta<strong>de</strong>s étudiés<br />

(Figure 37). Ainsi, l'activité maltasique totale <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 était <strong>de</strong> 28% inférieure à 42<br />

jours (P


- 131 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

Figure 37 Evolution <strong>de</strong>s activités totales <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong>s muqueuses <strong>du</strong>odénale et jéjunale<br />

<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage<br />

Activité <strong>de</strong> la maltase<br />

UI ×10 3<br />

Activité <strong>de</strong> la saccharase<br />

UI × 10 3<br />

Activité <strong>de</strong> l'aminopeptidase N<br />

UI × 10 3<br />

160<br />

120<br />

80<br />

40<br />

0<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

A A<br />

a b<br />

A<br />

A<br />

**<br />

AB<br />

bc<br />

A<br />

** *<br />

A<br />

A AB C BC<br />

b b b<br />

a<br />

†<br />

DUODENUM JEJUNUM<br />

Age au sevrage Age Interaction<br />

NS


- 132 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

V.A.3. Résultats : Un milieu d'action <strong>de</strong> l'équipem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>zymatique différ<strong>en</strong>t, évolution<br />

<strong>du</strong> pH stomacal <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage<br />

Le pH <strong>de</strong> l'estomac a prés<strong>en</strong>té une évolution avec l'âge très différ<strong>en</strong>te selon l'âge au<br />

sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x (Figure 38).<br />

A 14 et 21 jours, les valeurs <strong>de</strong> pH étai<strong>en</strong>t comprises <strong>en</strong>tre 4,9 et 5,3 dans le fun<strong>du</strong>s et<br />

l'antrum. Ensuite, le pH fundique <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 a décru <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 2 unités puis atteint<br />

une valeur stable à partir <strong>de</strong> 35 jours autour <strong>de</strong> 1,5-1,6. En revanche, celui <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35 a<br />

décru l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t jusqu'à 35 jours <strong>en</strong> se maint<strong>en</strong>ant à <strong>de</strong>s valeurs supérieures à 4, puis a chuté à<br />

42 jours à <strong>de</strong>s valeurs similaires à celles <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21. Au niveau <strong>de</strong> l'antrum, le pH <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x S21 s'est stabilisé dès 28 jours à <strong>de</strong>s valeurs comprises <strong>en</strong>tre 1,2 et 1,5. Celui <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x S35 a chuté <strong>en</strong>tre 21 et 28 jours à un premier pallier autour <strong>de</strong> 2,5, puis atteint à 42<br />

jours les valeurs <strong>de</strong> pH <strong>de</strong> l'estomac <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21.<br />

Figure 38 Evolution <strong>du</strong> pH stomacal, fundique et antral, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x<br />

pH <strong>du</strong> fun<strong>du</strong>s<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

14 21 28 35 42 49 14 21 28 35 42 49<br />

Age (j) Age (j)<br />

Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET; Modèle statistique général <strong>de</strong> 28 à 49 jours : valeurs <strong>de</strong> P (NS = P>0,10); Effets <strong>de</strong> l'âge : les moy<strong>en</strong>nes sans<br />

lettre <strong>en</strong> commun sont différ<strong>en</strong>tes (P


- 133 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

2003). De même, l'augm<strong>en</strong>tation avec l'âge <strong>de</strong> l'activité lipasique dans l'intestin grêle, quoique<br />

moins importante, pourrait découler d'une pro<strong>du</strong>ction/sécrétion accrue <strong>de</strong> lipase par le<br />

pancréas (Corring et al., 1972; Debray et al., 2003). Cep<strong>en</strong>dant, il est surpr<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> ne pas<br />

avoir noté <strong>de</strong> chute après sevrage <strong>de</strong> l'activité <strong>de</strong> la lipase, comme l'avai<strong>en</strong>t observé Dojană et<br />

al. (1998) : <strong>en</strong> effet, d'un lait riche <strong>en</strong> lipi<strong>de</strong>s, le <strong>lapereau</strong> évolue vers une ration soli<strong>de</strong><br />

beaucoup moins riche <strong>en</strong> matières grasses. Ce phénomène pourrait être expliqué par le fait que<br />

la digestion <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s <strong>du</strong> lait est déjà amorcée dans l'estomac sous l'action <strong>de</strong> la lipase<br />

gastrique (Perret, 1980). Cette <strong>en</strong>zyme, qui prés<strong>en</strong>te la particularité d'être très active chez le<br />

lapin, hydrolyse préfér<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t les aci<strong>de</strong>s gras à chaînes courtes et moy<strong>en</strong>nes (Perret,<br />

1982; DeNigris et al., 1988; Moreau et al., 1988a; Rogalska et al., 1990), composés<br />

majoritaires <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine (Smith et al., 1968; Demarne et al., 1978). Ainsi, la lipase<br />

pancréatique pourrait pr<strong>en</strong>dre le relais <strong>de</strong> la lipase gastrique lorsque le régime alim<strong>en</strong>taire <strong>du</strong><br />

<strong>lapereau</strong> évolue <strong>du</strong> lait vers l'alim<strong>en</strong>t granulé, dont les lipi<strong>de</strong>s sont ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t composés<br />

d'aci<strong>de</strong>s gras à longues chaînes. En effet, l'activité <strong>de</strong> la lipase gastrique décroît avec l'âge<br />

(Bernadac et al., 1991; Dojană et al., 1998). La chute <strong>de</strong> l'activité relative <strong>de</strong> la trypsine<br />

observée <strong>en</strong>tre 21 et 28 jours dans notre étu<strong>de</strong> pourrait correspondre à la diminution <strong>de</strong><br />

l'activité <strong>de</strong> la trypsine dans le pancréas que Corring et al. (1972) avai<strong>en</strong>t observée <strong>en</strong>tre 7 et<br />

28 jours. Par la suite, cette pro<strong>du</strong>ction/sécrétion pancréatique semble accrue (Corring et al.,<br />

1972; Debray et al., 2003), ce qui est <strong>en</strong> accord avec nos résultats montrant une augm<strong>en</strong>tation<br />

avec l'âge <strong>de</strong> l'activité totale <strong>de</strong> la trypsine dans le cont<strong>en</strong>u luminal.<br />

Dans notre étu<strong>de</strong>, les activités spécifiques <strong>de</strong>s disaccharidases ont augm<strong>en</strong>té chez le<br />

jeune, jusqu'à atteindre un plateau à 28 jours. Peu d'étu<strong>de</strong>s ont été consacrées au<br />

développem<strong>en</strong>t post-natal <strong>de</strong>s activités <strong>en</strong>zymatiques <strong>de</strong> la muqueuse <strong>de</strong> l'intestin grêle chez le<br />

lapin, et les conclusions sont assez diverg<strong>en</strong>tes. Alors que Dojană et al. (1998) rapport<strong>en</strong>t une<br />

diminution <strong>de</strong> l'activité maltasique <strong>en</strong>tre 15 et 43 jours, aussi bi<strong>en</strong> au niveau <strong>du</strong>odénal que<br />

jéjunal, Debray et al. (2003) démontr<strong>en</strong>t un accroissem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 25, 32 et 42 jours <strong>de</strong> cette<br />

activité dans le jéjunum. Concernant la saccharase, Keelan et al. (1985) ont observé un<br />

accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> ses activités spécifiques jéjunale et iléale <strong>en</strong>tre 21 et 42 jours, âge auquel les<br />

niveaux d'activité <strong>de</strong> l'a<strong>du</strong>lte sembl<strong>en</strong>t atteints. Ces activités disaccharadiques étant dirigées<br />

contre <strong>de</strong>s composés fournis par l'alim<strong>en</strong>t granulé (hydrolyse <strong>du</strong> maltose, issu <strong>de</strong> la digestion<br />

<strong>de</strong> l'amidon, et <strong>du</strong> saccharose), il n'est pas incohér<strong>en</strong>t que leurs activités <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

quantitativem<strong>en</strong>t importantes parallèlem<strong>en</strong>t à une ingestion significative d'alim<strong>en</strong>t granulé<br />

soli<strong>de</strong>. Après 28 jours, l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s activités <strong>en</strong>zymatiques totales, et donc <strong>du</strong> pot<strong>en</strong>tiel<br />

<strong>de</strong> digestion global, serait principalem<strong>en</strong>t <strong>du</strong>e à l'allongem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'intestin grêle et à la


- 134 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

d<strong>en</strong>sification <strong>de</strong> la muqueuse (stagnation <strong>de</strong>s activités spécifiques et relatives, et<br />

accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s activités <strong>en</strong>zymatiques totales).<br />

A notre connaissance, aucune étu<strong>de</strong> ne rapporte l'évolution post-natale <strong>de</strong> l'activité <strong>de</strong><br />

l'aminopeptidase N chez le lapin. L'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> son activité à partir <strong>de</strong> 28 jours pourrait<br />

suggérer que cette <strong>en</strong>zyme est plutôt impliquée dans la digestion <strong>de</strong> protéines d'origine<br />

végétale. Son activité se développe considérablem<strong>en</strong>t dans le jéjunum, contrairem<strong>en</strong>t au<br />

<strong>du</strong>odénum où elle stagne. Dans le <strong>du</strong>odénum, les protéines sont soumises <strong>en</strong> premier lieu à<br />

l'action <strong>de</strong>s sécrétions pancréatiques. <strong>Les</strong> pepti<strong>de</strong>s alors libérés pourrai<strong>en</strong>t être hydrolysés dans<br />

un <strong>de</strong>uxième temps dans les parties plus postérieures <strong>de</strong> l'intestin grêle par les <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la<br />

muqueuse.<br />

° Age au sevrage et activités <strong>en</strong>zymatiques dans l'intestin grêle<br />

L'âge au sevrage n'a pas influ<strong>en</strong>cé le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s activités <strong>en</strong>zymatiques d'origine<br />

pancréatique dans le cont<strong>en</strong>u intestinal. Pourtant, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s antérieures avai<strong>en</strong>t montré une<br />

activité inconstamm<strong>en</strong>t accrue <strong>de</strong> la lipase, <strong>de</strong> la trypsine (Corring et al., 1972) et <strong>de</strong> l'amylase<br />

(Gutiérrez et al., 2002a) dans le pancréas <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x sevrés plus précocem<strong>en</strong>t. Cep<strong>en</strong>dant,<br />

cet accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s activités <strong>en</strong>zymatiques dans le pancréas n'implique pas que celles <strong>du</strong><br />

cont<strong>en</strong>u intestinal augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t. En effet, la conc<strong>en</strong>tration d'<strong>en</strong>zymes dans le cont<strong>en</strong>u intestinal<br />

à un mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la journée va dép<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> outre <strong>de</strong> la cinétique <strong>de</strong> libération <strong>de</strong> celles-ci par le<br />

pancréas dans le <strong>du</strong>odénum, <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> matières prés<strong>en</strong>tes dans l'intestin grêle et <strong>de</strong> leur<br />

inactivation par les protéases intestinales. La cinétique <strong>de</strong> libération <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes a peut-être<br />

différé <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux groupes d'animaux, certains ayant reçu <strong>du</strong> lait maternel 3 heures avant<br />

l'abattage, les autres ayant ingéré <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 3 heures et <strong>de</strong> façon<br />

probablem<strong>en</strong>t plus ét<strong>en</strong><strong>du</strong>e dans le temps.<br />

En revanche, les activités <strong>en</strong>zymatiques <strong>de</strong> la muqueuse intestinale ont été fortem<strong>en</strong>t<br />

influ<strong>en</strong>cées par l'âge au sevrage, et stimulées, au moins à 28 jours, par une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong><br />

l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong>. Cette stimulation est certainem<strong>en</strong>t le fruit d'un apport accru <strong>de</strong><br />

substrats par l'alim<strong>en</strong>t. Pourtant, Gutiérrez et al. (2002a) avai<strong>en</strong>t observé <strong>de</strong>s activités<br />

spécifiques maltasique et saccharasique plus faibles à 35 jours sur <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés <strong>de</strong>puis<br />

10 jours, comparativem<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>core allaités. L'activité accrue <strong>de</strong><br />

l'aminopeptidase N pourrait résulter davantage <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s protéines et/ou pepti<strong>de</strong>s à<br />

digérer que <strong>de</strong> leur quantité. En effet, à 28 jours, l'ingéré <strong>de</strong> protéines brutes est similaire que<br />

les <strong>lapereau</strong>x soi<strong>en</strong>t sevrés ou <strong>en</strong>core allaités. Comme les <strong>en</strong>zymes d'origine pancréatique ne<br />

sembl<strong>en</strong>t pas très stimulées par une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé, les<br />

<strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la muqueuse intestinale pourrai<strong>en</strong>t exercer un effet comp<strong>en</strong>sateur. Ainsi, Catala


- 135 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

(1980) avait observé un accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> la maltase et <strong>de</strong> la glucoamylase <strong>de</strong> la<br />

muqueuse digestive, lorsque le canal pancréatique <strong>de</strong>s lapins était ligaturé. Cep<strong>en</strong>dant, cet<br />

accroissem<strong>en</strong>t était très variable dans le temps, et selon le segm<strong>en</strong>t intestinal considéré, et le<br />

délai <strong>en</strong>tre la ligature <strong>du</strong> canal et la première mesure réalisée était <strong>de</strong> 2 semaines. Il est<br />

égalem<strong>en</strong>t possible que la détermination <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes d'origine pancréatique dans<br />

le cont<strong>en</strong>u intestinal soit soumise à davantage <strong>de</strong> variations que les <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la muqueuse,<br />

car plus s<strong>en</strong>sibles au flux <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts (donc à l'heure <strong>de</strong> l'abattage par exemple), aux<br />

phénomènes <strong>de</strong> digestion et d'inactivation par les protéases intestinales.<br />

Cette réponse fonctionnelle précoce <strong>de</strong> la muqueuse digestive semble sans répercussions<br />

sur les activités <strong>en</strong>zymatiques ultérieures, excepté pour les activités totales. En effet, les<br />

activités totales <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la bor<strong>du</strong>re <strong>en</strong> brosse intestinale sembl<strong>en</strong>t négativem<strong>en</strong>t<br />

affectées à 49 jours par un sevrage précoce. Ce phénomène est ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t expliqué par<br />

une d<strong>en</strong>sité plus faible <strong>de</strong> la muqueuse <strong>du</strong>odénale et jéjunale <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à 21 jours.<br />

Ainsi, le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la muqueuse intestinale pourrait être affecté par l'âge au sevrage,<br />

même si nous n'avons pas souligné <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ces, liées à l'âge au sevrage, dans le<br />

développem<strong>en</strong>t morphologique <strong>de</strong>s villosités et <strong>de</strong>s cryptes intestinales à 49 jours. Cep<strong>en</strong>dant,<br />

la d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong>s villosités et <strong>de</strong>s cryptes par unité <strong>de</strong> surface, le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la lamina<br />

propria pourrai<strong>en</strong>t avoir influ<strong>en</strong>cé le poids <strong>de</strong> la muqueuse par unité <strong>de</strong> longueur.<br />

° Limites<br />

L'évaluation <strong>de</strong>s activités <strong>en</strong>zymatiques dans différ<strong>en</strong>ts compartim<strong>en</strong>ts digestifs est<br />

seulem<strong>en</strong>t un indicateur <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> digestion, et <strong>de</strong> l'adaptation <strong>de</strong> celles-ci à<br />

l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t alim<strong>en</strong>taire. En effet, l'activité réelle <strong>de</strong>s hydrolases va dép<strong>en</strong>dre <strong>de</strong><br />

nombreux facteurs : conditions <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales (température, pH…), leur propre digestion<br />

et donc inactivation par <strong>de</strong>s protéases, l'accès au substrat (conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> celui-ci, vitesse <strong>de</strong><br />

transit <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u digestif…)…<br />

Ainsi, le pH stomacal à 28 et 35 jours est très fortem<strong>en</strong>t conditionné par le statut<br />

<strong>nutritionnel</strong>. Pour <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à 35 jours, le pH avoisine la valeur <strong>de</strong> 5 chez le jeune,<br />

comm<strong>en</strong>ce à décroître dès 28 jours, puis chute fortem<strong>en</strong>t après le sevrage. Lorsque les<br />

<strong>lapereau</strong>x sont sevrés précocem<strong>en</strong>t, cette chute <strong>de</strong> pH est in<strong>du</strong>ite dès le sevrage, <strong>de</strong> manière<br />

cep<strong>en</strong>dant un peu plus progressive au niveau <strong>du</strong> fun<strong>du</strong>s. Zomborszky-Kovács et al. (2000) ont<br />

montré cette même évolution avec l'âge <strong>du</strong> pH gastrique. Le lait maternel exercerait ainsi un<br />

pouvoir tampon au niveau <strong>de</strong> l'estomac. En effet, les travaux <strong>de</strong> Perret (1982) montr<strong>en</strong>t que le<br />

pH <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u gastrique <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x s'acidifie l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t après une chute rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> 7,15 (pH<br />

moy<strong>en</strong> <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine) à 5,5 <strong>en</strong> 90 min après la tétée. Ainsi, huit heures après l'allaitem<strong>en</strong>t,


- 136 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

le pH est <strong>en</strong>core supérieur à 5,2, puis atteint 24 heures après une valeur <strong>de</strong> 2,25. Il est très<br />

probable que d'autres caractéristiques <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales à divers niveaux <strong>du</strong> tractus digestif<br />

soi<strong>en</strong>t modifiées par le statut <strong>nutritionnel</strong> <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x, et puiss<strong>en</strong>t ainsi influ<strong>en</strong>cer l'activité<br />

hydrolytique <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes digestives.<br />

La détermination <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> digestion <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t par les <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong>vrait nous<br />

permettre <strong>de</strong> relier ces différ<strong>en</strong>ts élém<strong>en</strong>ts et d'argum<strong>en</strong>ter nos hypo<strong>thèses</strong>.<br />

V.B. DEVELOPPEMENT DU POTENTIEL ENZYMATIQUE BACTERIEN ET DE L'ACTIVITE FERMENTAIRE DANS LE<br />

CÆCUM<br />

V.B.1. Métho<strong>de</strong>s<br />

° Dosage <strong>de</strong>s activités fibrolytiques bactéri<strong>en</strong>nes<br />

<strong>Les</strong> activités fibrolytiques <strong>de</strong>s bactéries cæcales ont été déterminées selon une procé<strong>du</strong>re<br />

précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t décrite (Jehl et al., 1996) : extraction <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes bactéri<strong>en</strong>nes et dosage <strong>de</strong>s<br />

activités <strong>de</strong>s polysaccharidases.<br />

Deux cycles <strong>de</strong> congélation/décongélation <strong>du</strong> prélèvem<strong>en</strong>t cæcal conservé dans un<br />

tampon MES-DTT (cf. page 100) ont été réalisés afin <strong>de</strong> fragiliser les parois bactéri<strong>en</strong>nes.<br />

Puis la solution <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal a été soumise à <strong>de</strong>s ultrasons avec un désintégrateur MSE<br />

Sonirep 150 (MSE instrum<strong>en</strong>ts, Crawley) <strong>de</strong> manière à libérer les <strong>en</strong>zymes associées aux<br />

parois <strong>de</strong>s microorganismes (4 cycles <strong>de</strong> 30 secon<strong>de</strong>s séparés <strong>de</strong> 30 secon<strong>de</strong>s sous flux <strong>de</strong><br />

dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone, à 4°C). Après c<strong>en</strong>trifugation (15 minutes, 20000 g, 4°C), le surnageant a<br />

été aliquoté sous atmosphère <strong>de</strong> CO2 et conservé à -80°C.<br />

<strong>Les</strong> activités cellulolytique, pectinolytique et xylanolytique ont <strong>en</strong>suite été<br />

déterminées <strong>en</strong> dosant la quantité <strong>de</strong> sucres ré<strong>du</strong>cteurs libérés après incubation <strong>de</strong>s extraits<br />

<strong>en</strong>zymatiques avec, respectivem<strong>en</strong>t, <strong>de</strong>s substrats <strong>de</strong> carboxyméthylcellulose, <strong>de</strong> pectine<br />

d'agrume et <strong>de</strong> xylane <strong>de</strong> bouleau (60 minutes, 39°C, pH 6,5). <strong>Les</strong> quantités <strong>de</strong> sucres<br />

ré<strong>du</strong>cteurs libérées ont été dosées suivant la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lever (1977) : dosage colorimétrique<br />

à 410 nm <strong>du</strong> complexe coloré formé <strong>en</strong>tre les sucres ré<strong>du</strong>cteurs et l'aci<strong>de</strong> hydrazi<strong>de</strong> p-<br />

hydroxyb<strong>en</strong>zoïque. <strong>Les</strong> activités cellulolytique, pectinolytique et xylanolytique ont été<br />

exprimées par rapport au cont<strong>en</strong>u cæcal sec, <strong>en</strong> µmoles <strong>de</strong> glucose, d'aci<strong>de</strong> galacturonique et<br />

<strong>de</strong> xylose libérées par heure (UI).<br />

° Détermination <strong>de</strong>s activités ferm<strong>en</strong>taires <strong>de</strong> la flore cæcale<br />

<strong>Les</strong> pro<strong>du</strong>its issus <strong>de</strong>s ferm<strong>en</strong>tations bactéri<strong>en</strong>nes ont été dosés dans le cont<strong>en</strong>u cæcal :<br />

ammoniaque et aci<strong>de</strong>s gras volatils. Le pH cæcal a <strong>de</strong> plus été mesuré.


- 137 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

<strong>Les</strong> conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils ont été déterminées par chromatographie <strong>en</strong><br />

phase gazeuse (CP9000, Chrompack, Middleburg, Pays-Bas) selon la métho<strong>de</strong> décrite par<br />

Jouany (1982) adaptée à une colonne semi-capillaire <strong>de</strong> diamètre 0,53 mm et <strong>de</strong> 25 m <strong>de</strong> long<br />

(étalon interne : aci<strong>de</strong> 4-méthyl valérique). <strong>Les</strong> conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> acétate, propionate, butyrate<br />

et <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils mineurs (valérate, isobutyrate et isovalérate) ont été déterminées.<br />

La conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> azote ammoniacal a été mesurée à l'ai<strong>de</strong> d'un auto-analyseur<br />

(Technicon, Dumont, France). Après c<strong>en</strong>trifugation <strong>du</strong> prélèvem<strong>en</strong>t cæcal, une dialyse placée<br />

<strong>en</strong> début <strong>de</strong> chaîne permet une bonne séparation <strong>de</strong> l'ammoniaque <strong>de</strong>s contaminants<br />

év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts dans le surnageant. L'ammoniaque est <strong>en</strong>suite dosée selon la<br />

procé<strong>du</strong>re <strong>de</strong> Verdouw et al. (1978), basée sur la formation d’un indophénol <strong>en</strong>tre l’ion<br />

ammonium et le salicylate <strong>de</strong> sodium <strong>en</strong> milieu alcalin, et <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l’ion chlorure<br />

(dichloroisocyanurate <strong>de</strong> sodium). La quantité <strong>de</strong> complexe formée est alors mesurée par<br />

colorimétrie à 660 nm.<br />

° Analyse <strong>de</strong>s données<br />

Ces dosages n'ont pas été réalisés à 14 jours, faute <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal <strong>en</strong> quantité<br />

suffisante. <strong>Les</strong> activités <strong>en</strong>zymatiques bactéri<strong>en</strong>nes cæcales ont été exprimées selon 2<br />

modalités : l'activité relative par gramme <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u sec, reflétant la disponibilité <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>zyme<br />

vis-à-vis <strong>du</strong> substrat, et l'activité totale rapportée au cont<strong>en</strong>u cæcal sec total, plus<br />

représ<strong>en</strong>tative <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> digestion bactéri<strong>en</strong>nes globales. <strong>Les</strong> conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s<br />

gras volatils et <strong>en</strong> ammoniaque ont été exprimées <strong>en</strong> mmol.L -1 <strong>de</strong> la phase aqueuse <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u<br />

cæcal.<br />

<strong>Les</strong> données ont été analysées au moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> la procé<strong>du</strong>re GLM (SAS, 1999). <strong>Les</strong> effets <strong>de</strong><br />

l'âge au sevrage, <strong>de</strong> l'âge et leur interaction ont été intro<strong>du</strong>its dans un modèle général <strong>de</strong> 28 à<br />

49 jours. Puis pour chaque âge, l'effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage a été analysé. De 21 à 49 jours,<br />

l'effet <strong>de</strong> l'âge a été testé pour chaque lot âge au sevrage si une interaction significative était<br />

mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce dans le modèle général, ou lots S21 et S35 confon<strong>du</strong>s dans le cas contraire,<br />

et un test <strong>de</strong> comparaisons multiples <strong>de</strong> moy<strong>en</strong>nes (test <strong>de</strong> Scheffé) a été effectué.<br />

V.B.2. Résultats : Evolution <strong>de</strong>s activités fibrolytiques bactéri<strong>en</strong>nes<br />

<strong>Les</strong> activités fibrolytiques bactéri<strong>en</strong>nes ont prés<strong>en</strong>té une variabilité très importante<br />

(Figure 39). En effet, les coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> variations étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> 72% pour les<br />

activités relatives et <strong>de</strong> 75% pour les activités totales, et se sont échelonnés <strong>de</strong> 36 à 165%<br />

selon l'âge et l'âge au sevrage considérés. Quelques indivi<strong>du</strong>s ont <strong>de</strong> plus prés<strong>en</strong>té <strong>de</strong>s activités<br />

xylanolytique et cellulolytique nulles. L'abs<strong>en</strong>ce d'activité xylanolytique a été observée à 21


- 138 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

jours (1 <strong>lapereau</strong>/lot), puis à 49 jours (2 <strong>lapereau</strong>x S21). L'abs<strong>en</strong>ce d'activité cellulolytique a<br />

été observée à tous les âges, mais plus particulièrem<strong>en</strong>t à 21 jours (3 <strong>lapereau</strong>x S21 et 2<br />

<strong>lapereau</strong>x S35) et à 49 jours (3 <strong>lapereau</strong>x S21 et 1 <strong>lapereau</strong> S35).<br />

Figure 39 Activités <strong>en</strong>zymatiques bactéri<strong>en</strong>nes dans le cont<strong>en</strong>u cæcal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong><br />

fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage<br />

Activité pectinolytique<br />

Activité cellulolytique Activité xylanolytique<br />

220<br />

200<br />

180<br />

160<br />

140<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

140<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

-20<br />

40<br />

20<br />

0<br />

-20<br />

A<br />

A<br />

A<br />

AB<br />

AB<br />

A<br />

ACTIVITES RELATIVES<br />

(UI.g -1 <strong>de</strong> MS.h -1 )<br />

B<br />

Age au sevrage Age Interaction<br />

0,065


- 139 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

Contrairem<strong>en</strong>t à l'activité relative cellulolytique, dont le niveau est resté stable et faible<br />

<strong>en</strong>tre 14 et 49 jours, les activités relatives pectinolytique et xylanolytique ont évolué avec<br />

l'âge : après un accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 21 à 35 jours, celles-ci se sont stabilisées jusqu'à 49 jours<br />

(Figure 39). <strong>Les</strong> activités relatives cellulolytique et xylanolytique t<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t à être inférieures<br />

<strong>de</strong> 28 à 49 jours chez les <strong>lapereau</strong>x S21, comparativem<strong>en</strong>t aux <strong>lapereau</strong>x S35 (-27% et -26%,<br />

P=0,063 et P=0,065, respectivem<strong>en</strong>t). L'activité pectinolytique, <strong>en</strong> revanche, n'a pas été<br />

affectée par l'âge au sevrage.<br />

Pour ce qui concerne les activités totales (rapportées au cont<strong>en</strong>u sec total <strong>du</strong> cæcum),<br />

l'activité pectinolytique a évolué significativem<strong>en</strong>t avec l'âge : dans les 2 lots, elle a augm<strong>en</strong>té<br />

<strong>en</strong>tre 21 et 35 jours (×23,5), puis est <strong>de</strong>meurée stable jusqu'à 49 jours. L'activité <strong>de</strong> la xylanase<br />

a montré une évolution similaire, mais aucune différ<strong>en</strong>ce significative <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>ts âges<br />

<strong>de</strong> prélèvem<strong>en</strong>ts n'a été mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce. L'activité cellulolytique a augm<strong>en</strong>té <strong>en</strong>tre 21 et 42<br />

jours (×7,7, P


- 140 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

Tableau 19 Evolution <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong><br />

l’âge au sevrage<br />

Caractéristique<br />

Matière sèche,<br />

%<br />

S21<br />

S35<br />

AGV totaux, S21<br />

mmol.L -1 <strong>de</strong> la phase<br />

aqueuse S35<br />

AGV mineurs, S21<br />

mmol.L -1 <strong>de</strong> la phase<br />

aqueuse S35<br />

Ratio<br />

S21<br />

propionate / butyrate<br />

S35<br />

Age (j) Valeurs <strong>de</strong> P *<br />

21 28 35 42 49<br />

19,7 a<br />

± 2,5<br />

± 4,7 23,9 b<br />

21,8<br />

51,5<br />

72,8<br />

± 2,9<br />

± 13,0<br />

± 16,9 81,0<br />

± 21,5<br />

0,5 a<br />

± 0,2<br />

± 0,4 0,7 b<br />

1,3<br />

2,25<br />

0,62<br />

± 0,2<br />

± 0,13<br />

± 0,36 0,65<br />

± 0,32<br />

21,9<br />

± 2,2<br />

22,1<br />

± 2,8<br />

61,2<br />

± 14,4<br />

74,2<br />

± 19,2<br />

0,6<br />

± 0,2<br />

0,8<br />

± 0,2<br />

0,54<br />

± 0,12<br />

0,82<br />

± 0,55<br />

21,3<br />

± 2,2<br />

22,8<br />

± 1,9<br />

71,1<br />

± 16,6<br />

64,3<br />

± 12,4<br />

0,7<br />

± 0,2<br />

0,6<br />

± 0,1<br />

0,45<br />

± 0,11<br />

0,42<br />

± 0,10<br />

20,9<br />

± 1,1<br />

21,6<br />

± 1,3<br />

69,2<br />

± 19,0<br />

67,2<br />

± 11,5<br />

0,7<br />

± 0,1<br />

0,7<br />

± 0,1<br />

0,40<br />

± 0,09<br />

0,38<br />

± 0,07<br />

Age au<br />

sevrage Age<br />

Inter-<br />

action<br />

** NS *<br />

NS NS NS<br />

* NS *<br />

NS NS NS<br />

* Valeurs <strong>du</strong> modèle général <strong>de</strong> 28 à 49 jours : NS P


Figure 40 Evolution <strong>de</strong>s proportions molaires <strong>de</strong> l'acétate,<br />

<strong>du</strong> propionate et <strong>du</strong> butyrate <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

<strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage<br />

% d'aci<strong>de</strong>s gras volatils <strong>du</strong> cæcum<br />

(<strong>en</strong> % molaire <strong>de</strong>s AGV totaux)<br />

90<br />

85<br />

80<br />

75<br />

20<br />

15<br />

10<br />

Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET; Modèle statistique général <strong>de</strong> 28 à 49 jours : valeurs <strong>de</strong> P<br />

(NS = P>0,10); Effets <strong>de</strong> l'âge : les moy<strong>en</strong>nes sans lettre <strong>en</strong> commun sont différ<strong>en</strong>tes pour<br />

un aci<strong>de</strong> gras donné (P


- 142 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

L'âge au sevrage n'a eu aucune incid<strong>en</strong>ce sur le pH <strong>du</strong> cæcum. En revanche, les<br />

conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> ammoniaque <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 étai<strong>en</strong>t inférieures à celles<br />

<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35 <strong>en</strong>tre 28 et 42 jours, et particulièrem<strong>en</strong>t à 28 et à 42 jours (-43% et -32%,<br />

P


- 143 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

sont contrastés à propos <strong>de</strong> l'effet <strong>de</strong> l'âge sur le développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> pot<strong>en</strong>tiel fibrolytique<br />

bactéri<strong>en</strong>. Pinheiro et al. (2001) ont montré <strong>de</strong>s activités fibrolytiques relatives stables <strong>en</strong>tre 6<br />

et 10 semaines, puis un accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> celles-ci <strong>en</strong>tre 10 et 24 semaines d'âge. Debray<br />

(2002) a observé une diminution <strong>de</strong> ces activités relatives <strong>en</strong>tre 25 et 32 jours, suivie d'une<br />

stabilisation, alors que Gid<strong>en</strong>ne et al. (2002) ont <strong>en</strong> premier lieu observé une augm<strong>en</strong>tation<br />

<strong>en</strong>tre 25 et 34 jours avant une stabilisation <strong>en</strong>tre 34 et 44 jours.<br />

° Age au sevrage et activités bactéri<strong>en</strong>nes cæcales<br />

L'âge au sevrage a modifié quelques paramètres <strong>de</strong> l'activité microbi<strong>en</strong>ne. Ainsi, la<br />

conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> ammoniaque a diminué plus tôt chez les <strong>lapereau</strong>x sevrés à 21 jours,<br />

phénomène pouvant être expliqué par différ<strong>en</strong>ts mécanismes : flux cæcal <strong>de</strong> protéines plus<br />

faible, meilleure digestion <strong>de</strong>s protéines et <strong>de</strong> l'absorption <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its d'hydrolyse, et/ou<br />

utilisation plus importante <strong>de</strong> l'ammoniaque par la microflore cæcale. Padilha et al., (1995)<br />

avai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t constaté une diminution <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration cæcale <strong>en</strong> ammoniaque après le<br />

sevrage. En revanche, d'autres auteurs n'ont observé aucune évolution <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong><br />

ammoniaque après le sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x (Debray, 2002; Gid<strong>en</strong>ne et al., 2002).<br />

Contrairem<strong>en</strong>t à la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils totaux, le profil ferm<strong>en</strong>taire a été<br />

affecté par l'âge au sevrage. <strong>Les</strong> proportions <strong>de</strong> propionate et les conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras<br />

volatils mineurs étai<strong>en</strong>t plus faibles à 28 et 35 jours dans le cæcum <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à 21<br />

jours, <strong>en</strong> accord avec ce que Xiccato et al. (2003) ont précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t décrit. La proportion <strong>en</strong><br />

acétate a, quant à elle, été plus importante chez ces mêmes animaux. Contrairem<strong>en</strong>t à nos<br />

résultats, une diminution plus rapi<strong>de</strong> <strong>du</strong> ratio propionate/butyrate, liée à une proportion plus<br />

faible <strong>du</strong> propionate parmi les AGV totaux, avait été rapportée par ces mêmes auteurs, quand<br />

l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé par les <strong>lapereau</strong>x était stimulée.<br />

Certaines étu<strong>de</strong>s ont montré une chute <strong>du</strong> pH cæcal plus rapi<strong>de</strong> pour <strong>de</strong>s lapins dont<br />

l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé était stimulée (Piattoni et al., 1999; Di Meo et al., 2003; Xiccato<br />

et al., 2003), probablem<strong>en</strong>t expliquée, <strong>du</strong> moins <strong>en</strong> partie, par une conc<strong>en</strong>tration accrue <strong>en</strong><br />

aci<strong>de</strong>s gras volatils (Di Meo et al., 2003; Xiccato et al., 2003).<br />

Dans notre étu<strong>de</strong>, les activités cellulolytique et xylanolytique relatives t<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t à être<br />

inférieures <strong>de</strong> 28 à 49 jours lorsque les <strong>lapereau</strong>x étai<strong>en</strong>t sevrés à 21 jours. Quand elles ont été<br />

exprimées par rapport au cont<strong>en</strong>u cæcal total, plus représ<strong>en</strong>tatif <strong>du</strong> pot<strong>en</strong>tiel fibrolytique, ces<br />

activités t<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t à être abaissées. Ainsi, les pot<strong>en</strong>tialités <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à 21<br />

jours à digérer les fibres pourrai<strong>en</strong>t être amoindries.


- 144 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

Ces différ<strong>en</strong>ces in<strong>du</strong>ites par l'âge au sevrage suggèr<strong>en</strong>t que les populations constitutives<br />

<strong>de</strong> la microflore cæcale serai<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes pour un âge donné <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x allaités et<br />

<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés, probablem<strong>en</strong>t dans leur composition mais sûrem<strong>en</strong>t dans leur<br />

dénombrem<strong>en</strong>t et leurs proportions relatives. En effet, Padilha et al. (1995) avai<strong>en</strong>t établi une<br />

relation étroite <strong>en</strong>tre la composition <strong>de</strong> la microflore et les paramètres <strong>de</strong> ferm<strong>en</strong>tation avant et<br />

après le sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x. La quantité et la nature <strong>de</strong>s substrats parv<strong>en</strong>ant au cæcum,<br />

probablem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes selon l'âge au sevrage, pourrai<strong>en</strong>t influ<strong>en</strong>cer la composition <strong>de</strong> la<br />

flore et les ferm<strong>en</strong>tations microbi<strong>en</strong>nes.<br />

V.C. EVALUATION DE L'EFFICACITE DE LA DIGESTION : DIGESTIBILITES ILEALE ET FECALE<br />

L'estimation <strong>de</strong> l'efficacité <strong>de</strong> la digestion <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé par les <strong>lapereau</strong>x a été<br />

réalisée <strong>en</strong> <strong>de</strong>ux étapes. Au cours <strong>de</strong> la première étape, la digestibilité <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts<br />

composants <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t a été évaluée : digestibilité iléale permettant d'estimer le r<strong>en</strong><strong>de</strong>m<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong> la digestion <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t par les sécrétions <strong>en</strong>dogènes <strong>de</strong> l'animal principalem<strong>en</strong>t<br />

(ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>zymatiques), et digestibilité fécale permettant d'évaluer le r<strong>en</strong><strong>de</strong>m<strong>en</strong>t total<br />

<strong>de</strong> la digestion <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t (action conjointe <strong>de</strong> la digestion <strong>en</strong>dogène <strong>de</strong> l'animal et <strong>de</strong> la<br />

digestion microbi<strong>en</strong>ne principalem<strong>en</strong>t cæcale). Dans un <strong>de</strong>uxième temps, la réalisation <strong>de</strong><br />

bilans digestifs, par la détermination <strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts ingérées et digérées par le<br />

<strong>lapereau</strong> <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> son statut <strong>nutritionnel</strong>, a permis d'évaluer les capacités <strong>de</strong> digestion<br />

<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x. Deux pério<strong>de</strong>s ont été étudiées : 24-28 jours, et 38-42 jours (correspondant aux<br />

pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong>s fèces).<br />

<strong>Les</strong> analyses <strong>de</strong> composition chimique réalisées sur le cont<strong>en</strong>u iléal ou les fèces sont<br />

celles précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t décrites pour l'analyse <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts (cf. page 98). Le prétraitem<strong>en</strong>t<br />

amylolytique pour le dosage <strong>de</strong>s fibres par la métho<strong>de</strong> séqu<strong>en</strong>tielle <strong>de</strong> Van Soest et al. (1991)<br />

n'a cep<strong>en</strong>dant pas été effectué dans les cont<strong>en</strong>us.<br />

V.C.1. Métho<strong>de</strong>s<br />

° Evaluation <strong>de</strong> la digestibilité iléale<br />

(a) Principe<br />

Pour estimer la digestibilité iléale, un marqueur inerte a été incorporé à une conc<strong>en</strong>tration<br />

connue dans l'alim<strong>en</strong>t. Nous avons choisi l'ytterbium, une terre rare <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong>s<br />

lanthani<strong>de</strong>s (Bernard et Doreau, 2000). En effet, il semble que son emploi chez le lapin soit<br />

beaucoup plus approprié que celui <strong>du</strong> Cr2O3 (Blas et al., 2000).


- 145 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

Ce marqueur, non absorbé dans le tractus digestif, permet après détermination <strong>de</strong> sa<br />

conc<strong>en</strong>tration dans le cont<strong>en</strong>u iléal d'estimer la digestibilité <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts composants <strong>de</strong><br />

l'alim<strong>en</strong>t selon la formule suivante, <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant l'amidon pour exemple (i : conc<strong>en</strong>tration dans<br />

l'iléon, a : conc<strong>en</strong>tration dans l'alim<strong>en</strong>t) :<br />

Digestibilité iléale amidon = 1- [amidon]i * [ytterbium]a<br />

[amidon]a * [ytterbium]i<br />

(b) Incorporation <strong>de</strong> l'ytterbium dans l'alim<strong>en</strong>t<br />

L'ytterbium a été incorporé dans l'alim<strong>en</strong>t selon la procé<strong>du</strong>re détaillée par García et al.<br />

(1999). La préparation <strong>de</strong>s particules marquées a été effectuée à partir <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé<br />

standard issu <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 1. <strong>Les</strong> lipi<strong>de</strong>s et l'amidon ont été éliminés par <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> lavage<br />

à ébullition avec une lessive <strong>en</strong> poudre <strong>du</strong> commerce et <strong>de</strong> l'amylase thermostable<br />

(Termamyl ® ). <strong>Les</strong> particules ont été récupérées après tamisage (0,1 mm <strong>de</strong> diamètre). Le<br />

marquage a <strong>en</strong>suite été effectué <strong>en</strong> plongeant ces particules <strong>de</strong> fibres dans une solution<br />

d'oxy<strong>de</strong> d'ytterbium (Yb2O3, 56 g.L -1 d'HCl 1M) à un pH <strong>de</strong> 3,75. Puis l'immersion <strong>de</strong>s<br />

particules marquées dans une solution d'aci<strong>de</strong> citrique à pH 2,5 (1,2 g d'aci<strong>de</strong> citrique pour<br />

100 g <strong>de</strong> particules <strong>de</strong> fibres) a permis d'éliminer le marqueur lié à <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> faible affinité.<br />

Après rinçage puis séchage à 50°C, les particules <strong>de</strong> fibres marquées ont été incorporées dans<br />

l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>stiné aux <strong>lapereau</strong>x (cf. composition page 99).<br />

(c) Dosage <strong>de</strong> l'ytterbium dans l'alim<strong>en</strong>t et les cont<strong>en</strong>us<br />

Au cours <strong>de</strong>s abattages, les cont<strong>en</strong>us iléaux ont été prélevés puis lyophilisés. A 28 jours,<br />

le prélèvem<strong>en</strong>t iléal représ<strong>en</strong>te un pool <strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong> 3 <strong>lapereau</strong>x par portée, et à 42<br />

jours <strong>de</strong> 2 <strong>lapereau</strong>x par cage (cf. page 100 pour la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s prélèvem<strong>en</strong>ts). Après une<br />

minéralisation à 550°C, les échantillons d'alim<strong>en</strong>t ou <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>us préalablem<strong>en</strong>t broyés ont été<br />

solubilisés dans une solution <strong>de</strong> HNO3 1,5N et <strong>de</strong> KCl à 2%, portés à ébullition p<strong>en</strong>dant 3<br />

minutes, puis filtrés. L'ytterbium a <strong>en</strong>suite été dosé par spectrométrie d'absorption atomique<br />

(Solaar M S4, Thermo Electron, Waltham, MA), <strong>en</strong> référ<strong>en</strong>ce à <strong>de</strong>s gammes d'ytterbium<br />

réalisées sur <strong>de</strong>s matrices id<strong>en</strong>tiques (alim<strong>en</strong>t ou cont<strong>en</strong>u).<br />

Pour les analyses <strong>de</strong> composition chimique, seules les t<strong>en</strong>eurs <strong>en</strong> amidon et <strong>en</strong> protéines<br />

brutes ont pu être déterminées dans les cont<strong>en</strong>us iléaux <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> faibles quantités <strong>de</strong><br />

cont<strong>en</strong>us.


- 146 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

° Evaluation <strong>de</strong> la digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te : problèmes méthodologiques chez le jeune<br />

(a) Métho<strong>de</strong> europé<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce pour évaluer la digestibilité <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts<br />

La métho<strong>de</strong> europé<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce (Perez et al., 1995) évalue la digestibilité fécale <strong>de</strong>s<br />

différ<strong>en</strong>ts composants <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t par le bilan (ingéré-excrété)/ingéré sur une pério<strong>de</strong> définie<br />

d'au moins 4 jours, suite à une pério<strong>de</strong> d'adaptation à l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 7 jours. Elle est raisonnée<br />

pour <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x d'au moins 42 jours au début <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> d'adaptation. Cette métho<strong>de</strong><br />

repose sur l'hypothèse que l'excrété <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> collecte correspond à l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t<br />

sur cette même pério<strong>de</strong>. Elle suppose donc que l'ingestion <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x est stable, ainsi que<br />

les phénomènes <strong>de</strong> digestion. Or, jusqu'à 49 jours d'âge, ces hypo<strong>thèses</strong> ne sont pas vérifiées.<br />

(b) Une situation instable : profils d'ingestion et d'excrétion<br />

La Figure 42 met <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce que l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t et l'excrétion <strong>de</strong> fèces que nous<br />

avons mesurées ne sont pas stables sur les pério<strong>de</strong>s étudiées, et notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 21 et 28<br />

jours. Ainsi, pour cette première pério<strong>de</strong>, la consommation d'alim<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>te <strong>de</strong> 59,9% et <strong>de</strong><br />

92,6% <strong>en</strong>tre 24 et 28 jours, alors que l'excrétion <strong>de</strong> fèces augm<strong>en</strong>te <strong>de</strong> 95,5% et <strong>de</strong> 154,3%,<br />

respectivem<strong>en</strong>t pour les lots S21 et S35. Pour la <strong>de</strong>uxième pério<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong>, alors que<br />

l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>te <strong>de</strong> 3,2% et <strong>de</strong> 13,3% <strong>en</strong>tre 38 et 42 jours, l'excrétion <strong>de</strong> fèces<br />

augm<strong>en</strong>te <strong>de</strong> 10,8% et <strong>de</strong> 23,7%, respectivem<strong>en</strong>t pour les lots S21 et S35.<br />

Figure 42 Profils d'ingestion d'alim<strong>en</strong>t et d'excrétion <strong>de</strong> fèces par les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction<br />

<strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> l’âge au sevrage<br />

Ingestion d'alim<strong>en</strong>t et excrétion <strong>de</strong> fèces <strong>en</strong> g<br />

<strong>de</strong> MS.j -1 /cage <strong>de</strong> 9 <strong>lapereau</strong>x<br />

350<br />

300<br />

250<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

0<br />

Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET.<br />

Ingestion S21 Ingestion S35 Excrétion S35 Excrétion S21<br />

0<br />

21-22 22-23 23-24 24-25 25-26 26-27 27-28 35-36 36-37 37-38 38-39 39-40 40-41 41-42<br />

Pério<strong>de</strong> (j) Pério<strong>de</strong> (j)<br />

L'ingestion calculée sur une pério<strong>de</strong> donnée ne correspond pas à l'excrété sur cette même<br />

pério<strong>de</strong>. En effet, l'alim<strong>en</strong>t ingéré doit transiter par le tractus digestif, y subir les phénomènes<br />

digestifs, puis la fraction non absorbée sera alors excrétée. Ainsi, l'application <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong><br />

Ingestion d'alim<strong>en</strong>t et excrétion <strong>de</strong> fèces <strong>en</strong> g<br />

<strong>de</strong> MS.j -1 /cage <strong>de</strong> 4 <strong>lapereau</strong>x<br />

360<br />

300<br />

240<br />

180<br />

120<br />

60


- 147 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

europé<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce chez le jeune con<strong>du</strong>it à <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> digestibilités élevées par<br />

rapport à celles <strong>de</strong> l'a<strong>du</strong>lte, <strong>en</strong> surestimant la quantité d'alim<strong>en</strong>t ingérée par rapport à la<br />

quantité <strong>de</strong> fèces excrétée (Debray et al., 2003). Alors que les valeurs quotidi<strong>en</strong>nes <strong>de</strong><br />

"digestibilité" <strong>de</strong> la matière sèche vari<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 65 à 70% au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> 38-42 jours, elles<br />

oscill<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 72 et 80% <strong>en</strong>tre 24 et 28 jours (Figure 43). De plus, ces valeurs diminu<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

cours <strong>de</strong> pério<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong>, phénomène <strong>en</strong> désaccord avec ce qui est classiquem<strong>en</strong>t observé chez<br />

les mammifères, qui développ<strong>en</strong>t progressivem<strong>en</strong>t leurs capacités à digérer l'alim<strong>en</strong>t qui leur<br />

est distribué. La surestimation <strong>de</strong> l'ingéré ou la sous-estimation <strong>de</strong> l'excrété expliquerai<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

partie ces valeurs élevées. Une prise <strong>en</strong> compte <strong>du</strong> temps <strong>de</strong> transit s'avère donc une correction<br />

indisp<strong>en</strong>sable chez le jeune.<br />

Figure 43 Bilan quotidi<strong>en</strong> <strong>de</strong> la "digestibilité" <strong>de</strong> la matière sèche <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

fonction <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

Bilan quotidi<strong>en</strong> <strong>de</strong> la "digestibilité"<br />

<strong>de</strong> la MS (%)<br />

85<br />

80<br />

75<br />

70<br />

65<br />

60<br />

55<br />

Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET.<br />

S21 S35<br />

PERIODE 1 PERIODE 2<br />

85<br />

55<br />

24-25 25-26 26-27 27-28 38-39 39-40 40-41 41-42<br />

(c) Deux métho<strong>de</strong>s supplém<strong>en</strong>taires afin d'évaluer l'efficacité digestive<br />

Décaler la pério<strong>de</strong> d'ingestion par rapport à la pério<strong>de</strong> d'excrétion<br />

Afin <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte le temps <strong>de</strong> transit dans les calculs <strong>de</strong> digestibilité, nous avons<br />

choisi <strong>de</strong> décaler la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t par rapport à celle <strong>de</strong> l'excrétion<br />

<strong>de</strong> fèces. <strong>Les</strong> mesures <strong>du</strong> temps <strong>de</strong> transit moy<strong>en</strong> chez le jeune faisant défaut à la littérature,<br />

nous avons pris pour référ<strong>en</strong>ce les données <strong>du</strong> lapin a<strong>du</strong>lte, établissant à <strong>en</strong>viron 20 heures le<br />

temps <strong>de</strong> transit moy<strong>en</strong>. Nous avons donc décalé la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> l'ingestion <strong>de</strong> 24<br />

heures par rapport à celle <strong>de</strong> la récolte <strong>de</strong> fèces. Par exemple, les fèces collectées <strong>en</strong>tre 24 et<br />

25 jours d'âge, ont correspon<strong>du</strong> à l'alim<strong>en</strong>t ingéré <strong>en</strong>tre 23 et 24 jours.<br />

Ainsi, les valeurs <strong>de</strong> "digestibilité" <strong>de</strong> la matière sèche sur les <strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s et pour les<br />

<strong>de</strong>ux lots âge au sevrage ont oscillé <strong>en</strong>tre 64 et 71% (Figure 44).<br />

80<br />

75<br />

70<br />

65<br />

60<br />

Pério<strong>de</strong> (j) Pério<strong>de</strong> (j)


- 148 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

Figure 44 Bilan quotidi<strong>en</strong> <strong>de</strong> la "digestibilité" <strong>de</strong> la matière sèche <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

fonction <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x, <strong>en</strong> décalant<br />

d'une journée la pério<strong>de</strong> d'ingestion<br />

Bilan quotidi<strong>en</strong> <strong>de</strong> la "digestibilité"<br />

<strong>de</strong> la MS (%)<br />

85<br />

80<br />

75<br />

70<br />

65<br />

60<br />

55<br />

Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET.<br />

S21 S35<br />

PERIODE 1 85<br />

PERIODE 2<br />

55<br />

23-24 24-25 25-26 26-27 37-38 38-39 39-40 40-41<br />

Utiliser l'ytterbium comme marqueur inerte<br />

Ayant réalisé le marquage <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t avec <strong>de</strong> l'ytterbium afin <strong>de</strong> déterminer la<br />

digestibilité iléale <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t, nous avons décidé d'appliquer cette même métho<strong>de</strong> pour<br />

l'évaluation <strong>de</strong> la digestibilité fécale. En effet, celle-ci permet <strong>de</strong> s'affranchir <strong>de</strong>s quantités<br />

ingérées et excrétées, problème majeur dans l'évaluation <strong>de</strong> la digestibilité fécale chez le<br />

jeune. Ainsi, les conc<strong>en</strong>trations d'ytterbium dans les fèces ont été mesurées, et la même<br />

formule que celle utilisée pour la digestibilité iléale a été appliquée (cf. page 144).<br />

Pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte le lait maternel<br />

Un autre facteur méritait d'être considéré. En effet, les <strong>lapereau</strong>x <strong>du</strong> lot S35 ingérai<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>core <strong>du</strong> lait maternel au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> 24-28 jours. Il était donc possible qu'une<br />

fraction <strong>de</strong> la matière organique retrouvée dans les fèces soit d'origine lactée. Une seule étu<strong>de</strong>,<br />

à notre connaissance, s'est intéressée à la digestibilité fécale <strong>du</strong> lait maternel chez le lapin<br />

(Parigi-Bini et al., 1991). La matière organique, les protéines brutes, la matière grasse et<br />

l'énergie serai<strong>en</strong>t digestibles à 98,6%, 97,3%, 101,3% et 99,7%, respectivem<strong>en</strong>t. Chez le veau<br />

<strong>de</strong> 3 à 8 semaines nourri à la poudre <strong>de</strong> lait écrémé séché par atomisation et <strong>en</strong>richie<br />

notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> suif, amidon et lactose, les valeurs <strong>de</strong> digestibilité fécale vari<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 92% et<br />

96% pour la matière organique, les matières grasses et les protéines. Plus <strong>de</strong> 94% <strong>de</strong> ces<br />

matières sont digérées à la fin <strong>de</strong> l'iléon (Guilloteau et al., 1986). Afin <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte<br />

une év<strong>en</strong>tuelle fraction lactée indigestible dans les fèces, nous avons donc réestimé les valeurs<br />

<strong>de</strong> digestibilité <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts composants <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> émettant plusieurs hypo<strong>thèses</strong> : une<br />

80<br />

75<br />

70<br />

65<br />

60<br />

Pério<strong>de</strong> (j) Pério<strong>de</strong> (j)


- 149 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

digestibilité pour l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s composants <strong>du</strong> lait à 97%, 95% et 90% afin d'étudier<br />

l'évolution <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> digestibilité <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t dans le lot S35.<br />

N'ayant pu effectuer cette même correction pour les digestibilités iléales, ce paramètre est<br />

donc à considérer avec prud<strong>en</strong>ce pour le lot S35 à 28 jours.<br />

° Analyse <strong>de</strong>s données<br />

Pour chaque série d'abattage, à 28 et à 42 jours, une analyse <strong>de</strong> variance a été réalisée afin<br />

<strong>de</strong> tester l'effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage sur les valeurs <strong>de</strong> digestibilité iléale (procé<strong>du</strong>re GLM, SAS<br />

(1999)).<br />

Pour chaque pério<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la digestibilité fécale, une analyse <strong>de</strong> variance (procé<strong>du</strong>re<br />

GLM, SAS (1999)) a été réalisée avec un modèle incluant les effets <strong>de</strong> l'âge au sevrage, <strong>de</strong> la<br />

métho<strong>de</strong> utilisée et <strong>de</strong> leur interaction, ainsi qu'un effet <strong>de</strong> la cage intra-lot âge au sevrage. <strong>Les</strong><br />

effets <strong>de</strong> l'âge au sevrage ont alors été testés par rapport à la variabilité rési<strong>du</strong>elle <strong>en</strong>tre cages<br />

(modèle <strong>en</strong> split-plot). Des comparaisons multiples <strong>de</strong> moy<strong>en</strong>nes ont été réalisées avec le test<br />

<strong>de</strong> Scheffé. Pour chaque métho<strong>de</strong> indivi<strong>du</strong>ellem<strong>en</strong>t, l'effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage a égalem<strong>en</strong>t été<br />

analysé.<br />

V.C.2. Résultats : Digestibilité iléale <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t à 28 et à 42 jours<br />

Le Tableau 20 prés<strong>en</strong>te les valeurs <strong>de</strong> digestibilités iléales obt<strong>en</strong>ues à 28 et à 42 jours <strong>en</strong><br />

fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x.<br />

Tableau 20 Digestibilité iléale <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé à 28 et à 42 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au<br />

sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

Conc<strong>en</strong>tration iléale <strong>en</strong> MS<br />

S21 S35<br />

A 28 jours A 42 jours<br />

CVr,<br />

%<br />

Valeur<br />

<strong>de</strong> P<br />

S21 S35<br />

Ytterbium (mg.g -1 ) 0,43 0,37 15,6 NS 0,41 0,48 20,8 NS<br />

Amidon (g.100g -1 ) 1,5 1,6 24,3 NS 1,3 1,4 8,8 NS<br />

Protéines brutes (g.100g -1 ) 13,8 14,9 8,8 NS 16,5 14,9 15,4 NS<br />

Digestibilité iléale (%)<br />

Matière organique 61,8 55,9 10,6 NS 60,4 65,9 10,4 †<br />

Amidon 94,8 93,4 2,0 NS 95,2 95,6 1,0 NS<br />

Protéines brutes 72,6 65,6 8,3 † 65,3 70,9 12,6 NS<br />

Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques; Effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage : NS P>0,10, † P


- 150 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

Aucune différ<strong>en</strong>ce significative n'a été mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce à 28 jours <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux âges au<br />

sevrage. Seule une t<strong>en</strong>dance à une meilleure digestibilité <strong>de</strong>s protéines <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t par les<br />

<strong>lapereau</strong>x S21, comparativem<strong>en</strong>t aux <strong>lapereau</strong>x S35 (+10,7%, P=0,085), a été soulignée.<br />

A 42 jours, aucune différ<strong>en</strong>ce significative n'a été mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux lots,<br />

hormis une t<strong>en</strong>dance <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 à prés<strong>en</strong>ter une digestibilité moindre <strong>de</strong> la matière<br />

organique (-8,4%, P=0,097).<br />

V.C.3. Résultats : Digestibilité fécale <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 24 et 28 jours, et <strong>en</strong>tre 38 et<br />

42 jours<br />

° Entre 24 et 28 jours<br />

Le Tableau 21 repr<strong>en</strong>d les caractéristiques <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s employées afin<br />

d'estimer la digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé.<br />

Tableau 21 Caractéristiques <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s d'évaluation <strong>de</strong> la<br />

digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te pour la pério<strong>de</strong> 24-28 jours, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au<br />

sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

Métho<strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce<br />

(24-28j)*<br />

Métho<strong>de</strong> décalée<br />

(23-27j)*<br />

Métho<strong>de</strong><br />

ytterbium<br />

S21 S35 S21 S35 S21 S35<br />

Nombre <strong>de</strong> lapins/cage 9 9 9 9 9 9<br />

Ingéré sec d'alim<strong>en</strong>t/cage (g) 1062 547 859 422 - -<br />

Excrété sec <strong>de</strong> fèces/cage (g) 261 142 261 142 - -<br />

Ytterbium (mg.g -1 <strong>de</strong> fèces secs) - - - - 0,53 0,51<br />

* Pério<strong>de</strong> d'ingestion mesurée; Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques.<br />

Aucune interaction <strong>en</strong>tre la métho<strong>de</strong> utilisée et l'âge au sevrage n'a été mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce,<br />

excepté pour les lipi<strong>de</strong>s (Tableau 22). Le test <strong>de</strong> comparaisons multiples <strong>de</strong> Scheffé a montré<br />

que la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce diffère <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux autres métho<strong>de</strong>s (P


- 151 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

Lorsque l'effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage est évalué indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t pour chaque métho<strong>de</strong>, la<br />

plupart <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> digestibilité sont supérieures <strong>de</strong> 1 à 6 points pour les <strong>lapereau</strong>x sevrés à<br />

21 jours, comparativem<strong>en</strong>t aux <strong>lapereau</strong>x sevrés à 35 jours. Cep<strong>en</strong>dant cette différ<strong>en</strong>ce est<br />

significative ou non selon la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> détermination <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> digestibilité. <strong>Les</strong> trois<br />

métho<strong>de</strong>s sont <strong>en</strong> accord sur la signification statistique <strong>de</strong> l'effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage pour<br />

seulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>ux paramètres : la digestibilité <strong>de</strong> l'amidon qui n'est pas significativem<strong>en</strong>t<br />

affectée par l'âge au sevrage, et la digestibilité <strong>de</strong>s matières grasses <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t qui est<br />

supérieure pour les <strong>lapereau</strong>x S21 à celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35.<br />

Tableau 22 Digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts composants <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé <strong>de</strong><br />

24 à 28 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> utilisée et <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

Dig. (%)<br />

Métho<strong>de</strong><br />

référ<strong>en</strong>ce<br />

Métho<strong>de</strong><br />

décalée<br />

Métho<strong>de</strong><br />

ytterbium<br />

S21 S35 S21 S35 S21 S35<br />

CVr,<br />

%<br />

Age au<br />

sevrage<br />

Valeur <strong>de</strong> P<br />

Métho<strong>de</strong><br />

MO 75,1 ≈ 73,9 69,0 > 66,0 68,3 = 67,0 2,3 ** *** NS<br />

PB 83,1 ≈ 81,7 79,0 > 76,1 78,5 = 76,8 1,5 * *** NS<br />

MG 88,4 a > 82,1 c 85,5 b > 76,6 d 85,2 b > 77,2 d<br />

1,5 *** *** **<br />

Amidon 98,5 = 98,5 98,1 = 98,0 98,1 = 98,1 0,1 NS *** NS<br />

NDF 48,6 = 47,5 36,2 > 31,5 34,8 = 33,6 8,3 † *** NS<br />

ADF 41,0 = 39,2 26,7 > 20,6 25,1 = 23,0 13,0 * *** NS<br />

Energie 74,2 > 72,7 68,0 > 64,4 67,3 = 65,5 2,4 ** *** NS<br />

Interaction<br />

Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques; MO : matière organique, PB : protéines brutes, MG : matières grasses, NDF : neutral <strong>de</strong>terg<strong>en</strong>t fiber, ADF : acid<br />

<strong>de</strong>terg<strong>en</strong>t fiber, Effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage pour chaque métho<strong>de</strong> : = P>0,10, ≈ P P0,10, † P


Tableau 23 Caractéristiques <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong><br />

employée pour corriger la digestibilité <strong>de</strong><br />

l'alim<strong>en</strong>t granulé <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la digestibilité<br />

supposée <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine<br />

- 152 -<br />

Métho<strong>de</strong> décalée<br />

S21 S35<br />

Nombre <strong>de</strong> lapins/cage 9 9<br />

Ingéré sec d'alim<strong>en</strong>t/cage (g) 859 422<br />

Ingéré sec <strong>de</strong> lait/cage* (g) - 258<br />

Excrété sec <strong>de</strong> fèces/cage (g) 261 142<br />

*Consommation : moy<strong>en</strong>ne (J23+J24) + moy<strong>en</strong>ne (J24+J25) + moy<strong>en</strong>ne<br />

(J25+J26) + moy<strong>en</strong>ne (J26+J27)<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

Plus la digestibilité supposée <strong>du</strong> lait augm<strong>en</strong>tait, plus les valeurs <strong>de</strong> digestibilité <strong>de</strong>s<br />

nutrim<strong>en</strong>ts d'origine végétale étai<strong>en</strong>t importantes dans le lot S35 (Tableau 24). Ainsi, <strong>de</strong><br />

supérieures dans le lot S21 quand la digestibilité <strong>du</strong> lait était supposée <strong>de</strong> 100%, ces valeurs<br />

sont <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ues similaires <strong>en</strong>tre les 2 lots, puis supérieures dans le lot S35 parallèlem<strong>en</strong>t à la<br />

diminution <strong>de</strong> la digestibilité supposée <strong>du</strong> lait maternel. Cette inversion a été plus ou moins<br />

rapi<strong>de</strong> selon le composant alim<strong>en</strong>taire considéré : pour l'énergie et la matière organique,<br />

l'inversion <strong>de</strong>s conclusions concernant l'effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage sur leur digestibilité s'est<br />

effectuée pour une estimation <strong>de</strong> la digestibilité <strong>du</strong> lait à 90%. Cette inversion a eu lieu pour<br />

une digestibilité <strong>du</strong> lait comprise <strong>en</strong>tre 95 et 97% pour les protéines, et dès 97% pour les<br />

lipi<strong>de</strong>s.<br />

Tableau 24 Digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé <strong>de</strong> 24 à 28 jours par la<br />

métho<strong>de</strong> décalée selon la digestibilité supposée <strong>du</strong> lait et <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x<br />

Dig. (%)<br />

Digestibilité<br />

100%<br />

S21 S35<br />

CVr,<br />

%<br />

Digestibilité<br />

97%<br />

S21 S35<br />

CVr,<br />

%<br />

Digestibilité<br />

95%<br />

S21 S35<br />

CVr,<br />

%<br />

Digestibilité<br />

90%<br />

S21 S35<br />

MO 69,0 > 66,0 2,8 69,0 = 67,9 2,9 69,0 = 69,2 3,2 69,0 < 72,4 4,0<br />

PB 79,0 > 76,1 2,3 79,0 ≈ 81,1 3,2 79,0 < 84,4 3,9 79,0 < 92,7 6,1<br />

MG 85,5 > 76,6 4,3 85,5 < 94,3 4,5 85,5 < 106,0 7,3 85,5 < 135,4 13,7<br />

Energie 68,0 > 64,4 2,8 68,0 = 67,1 3,1 68,0 = 69,0 3,5 68,0 < 73,6 4,8<br />

Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques; MO : matière organique, PB : protéines brutes, MG : matières grasses; Effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage pour chaque<br />

métho<strong>de</strong> : = P>0,10; ≈ P P


° Entre 38 et 42 jours<br />

- 153 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

Le Tableau 25 prés<strong>en</strong>te les caractéristiques <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s utilisées afin<br />

d'évaluer la digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé.<br />

Tableau 25 Caractéristiques <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s d'évaluation <strong>de</strong> la<br />

digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te pour la pério<strong>de</strong> 38-42 jours, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au<br />

sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

Métho<strong>de</strong><br />

référ<strong>en</strong>ce<br />

(38-42)*<br />

Métho<strong>de</strong><br />

décalée<br />

(37-41)*<br />

Métho<strong>de</strong><br />

ytterbium<br />

S21 S35 S21 S35 S21 S35<br />

Nombre <strong>de</strong> lapins/cage 4 4 4 4 4 4<br />

Ingéré sec d'alim<strong>en</strong>t/cage (g) 1282 1375 1236 1304 - -<br />

Excrété sec <strong>de</strong> fèces/cage (g) 400 438 400 438 - -<br />

Ytterbium (mg.g -1 <strong>de</strong> fèces secs) - - - - 0,52 0,58<br />

* Pério<strong>de</strong> d'ingestion mesurée; Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques<br />

Des interactions importantes <strong>en</strong>tre la métho<strong>de</strong> et l'âge au sevrage ont été mises <strong>en</strong><br />

évid<strong>en</strong>ce pour l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te obt<strong>en</strong>ues <strong>en</strong>tre 38 et 42<br />

jours (Tableau 26).<br />

Tableau 26 Digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong> l’alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 38 à 42 jours selon la métho<strong>de</strong><br />

utilisée et <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

Dig. (%)<br />

Métho<strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce<br />

Métho<strong>de</strong><br />

décalée<br />

Métho<strong>de</strong><br />

ytterbium<br />

S21 S35 S21 S35 S21 S35<br />

CVr,<br />

%<br />

Valeur <strong>de</strong> P<br />

Age au<br />

sevrage Métho<strong>de</strong><br />

Interaction<br />

MO 68,5 a = 67,8 ab 67,3 a = 66,0 b 68,3 a < 71,4 c 1,7 NS *** ***<br />

PB 78,8 ad ≈ 77,5 bc 78,0 ab > 76,3 c 78,7 a = 80,0 c 1,0 * *** ***<br />

MG 83,8 a < 85,7 b 83,2 a < 84,9 c 83,8 a < 87,3 d 0,6 ** *** ***<br />

Amidon 98,4 a = 98,3 a 98,4 ab = 98,3 b 98,4 a = 98,5 c 0,1 NS *** ***<br />

NDF 37,1 a = 35,7 ab 34,7 a = 32,2 b 36,8 a < 43,0 c 6,1 NS *** ***<br />

ADF 27,9 a = 26,8 ab 25,1 ab = 22,8 b 27,6 a < 35,0 c 9,2 NS *** ***<br />

Energie 67,5 a = 66,8 ab 66,2 ab = 65,0 b 67,3 a < 70,5 c 1,7 NS *** ***<br />

Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques; MO : matière organique, PB : protéines brutes, MG : matières grasses; Effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage pour chaque<br />

métho<strong>de</strong> : = P>0,10; ≈ P P0,10, † P


- 154 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

Ainsi, il est difficile <strong>de</strong> conclure quant aux effets <strong>de</strong> l'âge au sevrage sur les valeurs <strong>de</strong><br />

digestibilité <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts constituants <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé, car ces effets diverg<strong>en</strong>t selon la<br />

métho<strong>de</strong> ret<strong>en</strong>ue. <strong>Les</strong> trois métho<strong>de</strong>s considérées indivi<strong>du</strong>ellem<strong>en</strong>t sont toutefois <strong>en</strong> accord<br />

pour les effets <strong>de</strong> l'âge au sevrage sur la digestibilité <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> l'amidon. Ainsi, quelle<br />

que soit la métho<strong>de</strong> utilisée, la capacité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 à digérer les lipi<strong>de</strong>s a été inférieure<br />

à celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35 (P


- 155 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

sevrés à 21 jours, les valeurs <strong>de</strong> digestibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à 35 jours ont varié <strong>de</strong><br />

manière importante selon la métho<strong>de</strong> utilisée. Ainsi, si l'on effectue le bilan <strong>du</strong> <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir <strong>de</strong><br />

l'ytterbium, les <strong>lapereau</strong>x sevrés à 35 jours <strong>en</strong> excrèt<strong>en</strong>t davantage qu'ils n'<strong>en</strong> ont ingéré,<br />

quelle que soit la pério<strong>de</strong> d'ingestion considérée (référ<strong>en</strong>ce ou décalée). Pourtant, <strong>de</strong>s auteurs<br />

avai<strong>en</strong>t montré dans une étu<strong>de</strong> comparative m<strong>en</strong>ée dans 4 laboratoires que la récupération<br />

fécale <strong>de</strong> l'ytterbium ingéré était incomplète chez le lapin a<strong>du</strong>lte, variant <strong>de</strong> 83 à 95% selon le<br />

laboratoire (Blas et al., 2000). Dans notre étu<strong>de</strong>, soit la conc<strong>en</strong>tration d'ytterbium dans les<br />

fèces est erronée, soit la quantité <strong>de</strong> fèces excrétée et mesurée est inappropriée pour la pério<strong>de</strong><br />

d'ingestion considérée, voire les <strong>de</strong>ux phénomènes se combin<strong>en</strong>t. Si la quantité <strong>de</strong> fèces<br />

mesurée est non représ<strong>en</strong>tative, alors elle est surestimée par rapport à la pério<strong>de</strong> d'ingestion<br />

considérée. Ces effets sont donc exacerbés <strong>en</strong> décalant la pério<strong>de</strong> d'ingestion d'une journée.<br />

S'il s'agit d'une erreur sur les conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> ytterbium, elle peut être d'ordre<br />

méthodologique, ou <strong>en</strong>core physiologique. En effet, l'ytterbium est fixé sur les fibres<br />

alim<strong>en</strong>taires, et s<strong>en</strong>sé être un composant inerte, i.e. ins<strong>en</strong>sible aux phénomènes digestifs et<br />

inversem<strong>en</strong>t ne modifiant pas la digestion <strong>de</strong> l'animal. Cep<strong>en</strong>dant, il semblerait que la<br />

microflore et les conditions <strong>de</strong> milieux, notamm<strong>en</strong>t l'acidité, soi<strong>en</strong>t capables d'in<strong>du</strong>ire <strong>de</strong>s<br />

migrations <strong>de</strong>s terres rares. Par ailleurs, il est possible que la digestibilité <strong>de</strong>s fibres soit<br />

négativem<strong>en</strong>t affectée par leur prés<strong>en</strong>ce (Bernard et Doreau, 2000). Cep<strong>en</strong>dant, ces<br />

phénomènes aurai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t pu être observés pour les <strong>lapereau</strong>x sevrés à 21 jours. En<br />

revanche, <strong>de</strong>s modifications <strong>du</strong> transit digestif occasionnées par le sevrage ne sont pas à<br />

exclure, ces <strong>lapereau</strong>x étant sevrés <strong>de</strong>puis moins d'une semaine lorsque les mesures ont été<br />

réalisées. Qui plus est, les modifications <strong>de</strong> transit pourrai<strong>en</strong>t subir une évolution différ<strong>en</strong>tielle<br />

selon les nutrim<strong>en</strong>ts considérés, notamm<strong>en</strong>t les fibres sur lesquelles est fixé l'ytterbium. Aussi,<br />

il semble difficile avec les résultats obt<strong>en</strong>us <strong>de</strong> choisir la métho<strong>de</strong> à ret<strong>en</strong>ir pour évaluer la<br />

digestibilité <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t à cette pério<strong>de</strong>, pour <strong>de</strong>s animaux récemm<strong>en</strong>t sevrés. En revanche,<br />

pour <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés <strong>de</strong>puis 2 à 3 semaines, les trois métho<strong>de</strong>s sembl<strong>en</strong>t adaptées et<br />

con<strong>du</strong>is<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> digestibilité très proches.


V.D. EVALUATION DE L'EFFICACITE DE LA DIGESTION : BILANS DIGESTIFS<br />

V.D.1. Métho<strong>de</strong>s<br />

- 156 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

Afin <strong>de</strong> déterminer les capacités <strong>de</strong> digestion iléale et totale <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x, nous avons<br />

établi le bilan <strong>de</strong> l'ingéré digestible (ou quantités "digérées") aux niveaux iléal et fécal sur une<br />

pério<strong>de</strong> déterminée.<br />

Pour les bilans iléaux sur 24 heures, les abattages et prélèvem<strong>en</strong>ts ayant eu lieu le soir à<br />

19 heures à 28 et à 42 jours, nous avons choisi <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre l'ingéré d'alim<strong>en</strong>t mesuré <strong>en</strong>tre 27 et<br />

28 jours, et <strong>en</strong>tre 41 à 42 jours au matin. Pour le bilan réalisé à 28 jours, nous avons considéré<br />

l'allaitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 28 jours au matin pour les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>core allaités. <strong>Les</strong> nutrim<strong>en</strong>ts lactés<br />

ingérés ont été considérés comme digérés à 100% au niveau iléal, et les valeurs <strong>de</strong> digestibilité<br />

iléale mesurées ont été appliquées à l'ingestion <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts d'origine végétale (protéines,<br />

amidon et matière organique). Nous avons égalem<strong>en</strong>t estimé la fraction <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts non<br />

digestibles, susceptibles <strong>de</strong> parv<strong>en</strong>ir au cæcum.<br />

Pour les bilans fécaux, nous avons choisi la métho<strong>de</strong> qui nous a semblé la plus adaptée<br />

pour chaque pério<strong>de</strong>. Nous avons choisi d'appliquer les valeurs <strong>de</strong> digestibilité déterminées<br />

par la métho<strong>de</strong> décalée à l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 23 et 27 jours. Pour les <strong>lapereau</strong>x allaités,<br />

une digestibilité <strong>de</strong> 100% a été appliquée aux nutrim<strong>en</strong>ts lactés ingérés pour déterminer les<br />

quantités totales <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts digestibles. Pour la <strong>de</strong>uxième pério<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong>, nous avons<br />

ret<strong>en</strong>u la métho<strong>de</strong> ytterbium et la métho<strong>de</strong> décalée appliquées à l'ingestion <strong>en</strong>tre 37 et 41<br />

jours.<br />

Une analyse <strong>de</strong> variance a été réalisée afin <strong>de</strong> déterminer l'effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage sur les<br />

quantités <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts ingérés et digestibles à chaque pério<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong> (procé<strong>du</strong>re GLM, SAS<br />

(1999)).<br />

V.D.2. Résultats : Bilan digestif au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> 24-28 jours<br />

La Figure 45 montre l'évolution <strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong> matières ingérées et digestibles au<br />

niveau iléal et les matières non digestibles susceptibles <strong>de</strong> parv<strong>en</strong>ir au cæcum <strong>en</strong>tre 27 et 28<br />

jours. Il est supposé pour ces calculs que le lait est digéré à 100% avant l'iléon.<br />

Ainsi, les quantités ingérées <strong>de</strong> matière organique et d'amidon par les <strong>lapereau</strong>x S21 ont<br />

été supérieures <strong>de</strong> 32 et 81% respectivem<strong>en</strong>t à celles <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35 (P


- 157 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

Ainsi, les quantités <strong>de</strong> matière organique et <strong>de</strong> protéines brutes parv<strong>en</strong>ant au cæcum sur une<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 24 heures ont été supérieures <strong>de</strong> 56% et 42% respectivem<strong>en</strong>t dans le lot S21<br />

(P


- 158 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

Entre 23 et 27 jours, la quantité <strong>de</strong> matière organique ingérée par les <strong>lapereau</strong>x S21 a été<br />

supérieure <strong>de</strong> 27% à celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35 (Figure 46), mais les quantités <strong>de</strong> matière<br />

organique digestibles t<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t seulem<strong>en</strong>t à être légèrem<strong>en</strong>t supérieures (+11,6%, P=0,078).<br />

Figure 46 Bilan total <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts ingérés et digestibles <strong>en</strong>tre 23 et 27 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong><br />

l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

Matière organique<br />

Amidon<br />

NDF<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

14<br />

12<br />

10<br />

8<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

Ingéré <strong>en</strong><br />

g/lapin pour<br />

pério<strong>de</strong> 23-27 j<br />

***<br />

***<br />

40 ***<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

14<br />

12<br />

10<br />

8<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

40<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

S21 S35 Lait S35<br />

Digestible<br />

<strong>en</strong> g/lapin pour<br />

pério<strong>de</strong> 23-27 j<br />

Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET; Effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage : NS P>0,10, † P


- 159 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

à celles <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35. <strong>Les</strong> niveaux d'énergie brute ingérés et digestibles n'ont pas été<br />

affectés par l'âge au sevrage.<br />

V.D.3. Résultats : Bilan digestif au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> 38-42 jours<br />

La Figure 47 montre les quantités <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts ingérées <strong>en</strong>tre 41 et 42 jours <strong>en</strong> fonction<br />

<strong>de</strong> l'âge au sevrage, ainsi que les quantités digestibles et non digestibles au niveau iléal.<br />

Figure 47 Bilan à 42 jours <strong>de</strong>s matières ingérées, digérées ou<br />

non dans l'iléon par les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage<br />

Matière organique<br />

(g/24h/<strong>lapereau</strong>)<br />

Protéines brutes<br />

(g/24h/<strong>lapereau</strong>)<br />

Amidon<br />

(g/24h/<strong>lapereau</strong>)<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

12<br />

10<br />

8<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

†<br />

†<br />

†<br />

S21 S35<br />

Ingéré Digestible Non digestible<br />

Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET; Effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage : NS P>0,10, † P


- 160 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

(P=0,053) et -6% pour l'amidon (P=0,069). En revanche, les quantités <strong>de</strong> matière organique,<br />

d'amidon et <strong>de</strong> protéines parv<strong>en</strong>ant au cæcum n'ont pas été affectées par l'âge au sevrage.<br />

Figure 48 Bilan total <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts ingérés et digestibles <strong>en</strong>tre 37 et 41 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong><br />

l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

Matière organique<br />

Amidon<br />

NDF<br />

400<br />

350<br />

300<br />

250<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

0<br />

40<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

140<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

Ingéré <strong>en</strong><br />

g/lapin pour<br />

pério<strong>de</strong> 37-41 j<br />

†<br />

400<br />

350<br />

300<br />

250<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

0<br />

† 40 †<br />

†<br />

14 †<br />

35<br />

12<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

10<br />

8<br />

6<br />

4<br />

5<br />

2<br />

0<br />

0<br />

†<br />

140<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

NS<br />

NS<br />

Métho<strong>de</strong><br />

décalée<br />

Digestible<br />

<strong>en</strong> g/lapin pour<br />

pério<strong>de</strong> 37-41 j<br />

Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET; Effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage : NS P>0,10, † P


- 161 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

l'évaluation <strong>de</strong> la digestibilité. Nous avons choisi les métho<strong>de</strong>s aboutissant aux différ<strong>en</strong>ces<br />

extrêmes, à savoir la métho<strong>de</strong> décalée et la métho<strong>de</strong> ytterbium appliquées à l'ingestion<br />

d'alim<strong>en</strong>t au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> 37-41 jours. Si la métho<strong>de</strong> décalée est ret<strong>en</strong>ue, seule la<br />

quantité <strong>de</strong> matières grasses digérée a différé <strong>en</strong>tre les 2 lots : elle était plus faible <strong>de</strong> 9% pour<br />

les <strong>lapereau</strong>x S21 (P


- 162 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

végétale varie très vite <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong> digestibilité attribuée aux lipi<strong>de</strong>s d'origine<br />

lactée. Il semble donc difficile <strong>de</strong> conclure quant à l'incid<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'âge au sevrage sur la<br />

capacité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à digérer les graisses d'origine végétale à cette pério<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong>.<br />

Pour la pério<strong>de</strong> comprise <strong>en</strong>tre 38 et 42 jours, les diverg<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre métho<strong>de</strong>s ne<br />

permett<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong> conclure formellem<strong>en</strong>t quant aux répercussions <strong>de</strong> l'âge au sevrage sur les<br />

digestibilités fécales <strong>de</strong> nombreux composants <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t, exception faite <strong>de</strong> l'amidon et <strong>de</strong>s<br />

matières grasses pour lesquels les 3 métho<strong>de</strong>s sont <strong>en</strong> accord. L'amidon est valorisé à plus <strong>de</strong><br />

98%, quel que soit l'âge au sevrage. En revanche, la valorisation <strong>de</strong>s graisses végétales par les<br />

<strong>lapereau</strong>x sevrés à 21 jours est moindre que celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés plus classiquem<strong>en</strong>t à 35<br />

jours. Debray et al. (2003) avai<strong>en</strong>t observé une diminution <strong>de</strong> la digestibilité <strong>de</strong>s graisses<br />

d'origine végétale après le sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x. Dans notre étu<strong>de</strong>, les <strong>lapereau</strong>x sevrés<br />

<strong>de</strong>puis seulem<strong>en</strong>t 3 jours au début <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> collecte pourrai<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>core habitués à<br />

digérer un régime riche <strong>en</strong> graisses. En effet, Fernán<strong>de</strong>z et al. (1994) avai<strong>en</strong>t montré que plus<br />

le taux <strong>de</strong> matières grasses incorporé dans l'alim<strong>en</strong>t était élevé, plus leur valorisation par les<br />

lapins était importante.<br />

Même si ces calculs repos<strong>en</strong>t sur différ<strong>en</strong>tes hypo<strong>thèses</strong> (choix <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong><br />

d'évaluation, digestibilité <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> 100%, composition <strong>du</strong> lait établie sur un échantillon<br />

unique et moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> lait…), ils permett<strong>en</strong>t tout <strong>de</strong> même <strong>de</strong> sou<strong>ligne</strong>r <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ces<br />

importantes liées au statut <strong>nutritionnel</strong>, notamm<strong>en</strong>t pour la pério<strong>de</strong> comprise <strong>en</strong>tre 23 et 27<br />

jours. Ainsi, il semble qu'à cette pério<strong>de</strong> et dans nos conditions expérim<strong>en</strong>tales, les capacités<br />

d'ingestion <strong>de</strong> matière sèche ne sont pas limitatives pour la croissance <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés<br />

précocem<strong>en</strong>t. Par ailleurs, ils sembl<strong>en</strong>t comp<strong>en</strong>ser <strong>de</strong> manière efficace le déficit énergétique<br />

lié à l'arrêt d'apport <strong>du</strong> lait maternel, par <strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong> fibres et d'amidon ingérées accrues<br />

qui seront bi<strong>en</strong> valorisées. Ainsi, les quantités <strong>de</strong> fibres et d'amidon digérées par les <strong>lapereau</strong>x<br />

sevrés à 21 jours sont 2 à 2,4 fois supérieures à celles <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à 35 jours pour la<br />

pério<strong>de</strong> comprise <strong>en</strong>tre 23 et 27 jours. L'amidon est déjà très bi<strong>en</strong> digéré <strong>en</strong> fin d'iléon : <strong>de</strong><br />

93% à 95%. <strong>Les</strong> <strong>lapereau</strong>x pourrai<strong>en</strong>t ainsi dès leur jeune âge réguler leur ingestion d'alim<strong>en</strong>t<br />

sur le niveau d'énergie digestible <strong>de</strong> la ration, ce que Lebas et al. (1982) avai<strong>en</strong>t observé sur<br />

<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x âgés <strong>de</strong> 5 à 8 semaines. Cep<strong>en</strong>dant, dans nos conditions expérim<strong>en</strong>tales, les<br />

<strong>lapereau</strong>x sevrés à 21 jours prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un déficit d'apport <strong>en</strong> protéines digestibles par rapport<br />

aux <strong>lapereau</strong>x sevrés à 35 jours, qui pourrait être préjudiciable pour leur croissance et leur<br />

développem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 23 et 27 jours. Ce déficit est lié à un niveau d'ingestion <strong>de</strong> protéines<br />

insuffisant, écart qui sera creusé par une digestibilité <strong>de</strong>s protéines végétales moins efficace<br />

(79%) que celle <strong>de</strong>s protéines lactées, hautem<strong>en</strong>t digestibles (digestibilité estimée à 100%).<br />

<strong>Les</strong> matières grasses représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t le paramètre le plus affecté par l'âge au sevrage, que l'on


- 163 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 1<br />

considère les matières ingérées ou digérées : celles-ci sont 3,2 et 3,6 fois plus importantes,<br />

respectivem<strong>en</strong>t, lorsque les <strong>lapereau</strong>x sont <strong>en</strong>core allaités à 28 jours.<br />

Pour la <strong>de</strong>uxième pério<strong>de</strong> étudiée, étant donné le dilemme quant au choix <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong><br />

appropriée pour évaluer la digestibilité, il est plus difficile <strong>de</strong> conclure. Seul un léger déficit<br />

<strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s digérées (au moins 9%) semble pouvoir être attribué au sevrage<br />

précoce, quelle que soit la métho<strong>de</strong> utilisée, reposant sur un ingéré brut et une valorisation<br />

moindres <strong>de</strong> celles-ci.


- 164 -


CHAPITRE 2 - LE STATUT NUTRITIONNEL DU LAPEREAU, VIA LA MODULATION DE<br />

L'AGE AU SEVRAGE, INFLUENCE-T-IL SA SENSIBILITE A UNE INFECTION<br />

EXPERIMENTALE PAR UNE SOUCHE ENTEROPATHOGENE D'E. COLI ?<br />

I. OBJECTIFS ET CHOIX DU MODELE<br />

I.A. OBJECTIFS<br />

Le péri-sevrage est une pério<strong>de</strong> critique <strong>de</strong> s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x aux désordres<br />

digestifs. D'une part, le changem<strong>en</strong>t d'alim<strong>en</strong>tation (quantitatif et qualitatif) implique <strong>de</strong>s<br />

modifications structurales, mais surtout fonctionnelles <strong>de</strong> l'appareil digestif développées dans<br />

le chapitre 1 <strong>du</strong> travail expérim<strong>en</strong>tal. D'autre part, la protection conférée par le lait maternel<br />

s'estompe. Aussi, nous avons choisi <strong>de</strong> déterminer si un changem<strong>en</strong>t précoce <strong>du</strong> statut<br />

<strong>nutritionnel</strong>, via l'âge au sevrage (21 vs. 35 jours), joue un rôle important dans la s<strong>en</strong>sibilité <strong>du</strong><br />

<strong>lapereau</strong> aux affections <strong>du</strong> système digestif.<br />

I.B. CHOIX DU MODELE<br />

Le modèle d'infection expérim<strong>en</strong>tale avec une souche d'E. coli <strong>en</strong>téropathogène<br />

appart<strong>en</strong>ant au sérogroupe O103, a été choisi pour plusieurs raisons. La colibacillose est une<br />

maladie fréqu<strong>en</strong>te <strong>en</strong> élevage cunicole, et les E. coli <strong>en</strong>téropathogènes appart<strong>en</strong>ant au<br />

sérogroupe O103 sont très souv<strong>en</strong>t isolés <strong>en</strong> France. Si l'ag<strong>en</strong>t étiologique et son mécanisme<br />

d'action sont maint<strong>en</strong>ant bi<strong>en</strong> id<strong>en</strong>tifiés, les facteurs permettant ou non l'expression <strong>de</strong> son<br />

pouvoir pathogène ont été peu étudiés. Depuis un peu plus <strong>de</strong> 15 ans, il a été montré que<br />

certaines souches n'exerçai<strong>en</strong>t leur pouvoir pathogène que sur certains groupes d'âge. Des<br />

souches spécifiquem<strong>en</strong>t pathogènes pour les <strong>lapereau</strong>x allaités ou pour les <strong>lapereau</strong>x sevrés<br />

sont décrites (Peeters et al., 1984a). Licois et al. (1990) ont montré un effet important <strong>de</strong> l'âge<br />

<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x au mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'inoculation d'un colibacille O103:K-:H2 sur l'expression <strong>de</strong> la<br />

maladie. Ils ont montré que, lors d'un sevrage à 31 jours, les <strong>lapereau</strong>x âgés <strong>de</strong> 28 et 35 jours<br />

sont les plus s<strong>en</strong>sibles à l'expression grave <strong>de</strong> la maladie (plus <strong>de</strong> 70 % <strong>de</strong> mortalité) que<br />

l'inoculation ait lieu à 21, 28 ou 35 jours, alors que les <strong>lapereau</strong>x inoculés à 42 et 56 jours<br />

serai<strong>en</strong>t moins s<strong>en</strong>sibles à la colibacillose. <strong>Les</strong> auteurs avai<strong>en</strong>t alors formulé l'hypothèse <strong>de</strong><br />

l'exist<strong>en</strong>ce possible <strong>de</strong> récepteurs spécifiques à l'adhésion d'E. coli p<strong>en</strong>dant une pério<strong>de</strong><br />

déterminée <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong> l'animal. Mais malgré la relation établie <strong>en</strong>tre la souche d'E. coli et le<br />

statut <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x (allaités vs. sevrés), aucune étu<strong>de</strong> à notre connaissance n'a <strong>en</strong>visagé <strong>de</strong><br />

vérifier si cette s<strong>en</strong>sibilité n'était pas liée au sevrage <strong>en</strong> lui-même et non à l'âge <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x.<br />

- 165 -


- 166 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />

En inoculant <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> même âge mais ayant été sevrés à <strong>de</strong>s âges différ<strong>en</strong>ts, il semble<br />

possible <strong>de</strong> compr<strong>en</strong>dre si la maladie est âge- ou sevrage-dép<strong>en</strong>dante. Cela permettra<br />

d'id<strong>en</strong>tifier si l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>nutritionnel</strong> (lait vs. lait + alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong>) a un impact sur la<br />

s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à la colibacillose.<br />

Cette étu<strong>de</strong> a été m<strong>en</strong>ée <strong>en</strong> collaboration avec une équipe <strong>de</strong> l'Ecole Nationale Vétérinaire<br />

<strong>de</strong> Toulouse (l'UMR ENVT-INRA 1225 Interactions Hôtes-Ag<strong>en</strong>ts Pathogènes), étudiant la<br />

physiopathologie <strong>de</strong>s E. coli <strong>en</strong>téropathogènes (EPEC), et travaillant à l'élaboration <strong>de</strong> vaccins<br />

contre les colibacilloses <strong>du</strong> lapin.<br />

II. MOYENS EXPERIMENTAUX<br />

II.A. SCHEMA EXPERIMENTAL<br />

Il a été choisi : 1) <strong>de</strong> réaliser les inoculations sur <strong>de</strong>s animaux <strong>de</strong> même âge mais ayant été<br />

sevrés à <strong>de</strong>s âges différ<strong>en</strong>ts pour les raisons invoquées précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t, 2) <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ir le<br />

modèle sevrage à 21 jours comparé à un sevrage à 35 jours afin <strong>de</strong> mettre les résultats <strong>en</strong><br />

relation avec ceux précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>us sur les interactions <strong>en</strong>tre statut <strong>nutritionnel</strong> et mise<br />

<strong>en</strong> place <strong>de</strong>s structures et <strong>de</strong>s fonctions digestives. Deux âges ont été choisis pour les<br />

inoculations : (1) 28 jours, un âge où le statut <strong>nutritionnel</strong> est très différ<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre les 2 âges au<br />

sevrage et où les différ<strong>en</strong>ces anatomo-physiologiques <strong>du</strong> système digestif sont les plus<br />

marquées <strong>en</strong>tre les 2 groupes d'animaux, et (2) 42 jours, un âge où les interfér<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre<br />

protection conférée par le lait maternel et paramètres <strong>de</strong> maturation digestive <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t être<br />

limitées <strong>en</strong>tre les 2 groupes d'animaux. Un avis favorable <strong>du</strong> comité régional d'éthique a été<br />

émis pour cette expérim<strong>en</strong>tation (Annexe 1).<br />

Figure 49 Schéma expérim<strong>en</strong>tal <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 3<br />

ALIMENT<br />

SEVRAGE<br />

21 J<br />

INOCULATIONS<br />

SEVRAGE<br />

35 J<br />

INOCULATIONS<br />

J14 J21 J28 J35 J42 J49 J56 J63<br />

Bactériologie sur fèces, sérologies, performances


- 167 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />

Douze portées ont été sevrées à 21 jours et 12 autres à 35 jours. L'alim<strong>en</strong>t, <strong>de</strong> composition<br />

id<strong>en</strong>tique à celui distribué dans les étu<strong>de</strong>s précéd<strong>en</strong>tes, a été mis à la disposition <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

dès 14 jours. Trois groupes d'animaux, chacun constitué pour moitié <strong>de</strong> portées sevrées à 21<br />

jours et pour autre moitié <strong>de</strong> portées sevrées à 35 jours, ont été répartis dans une salle unique :<br />

1) un lot témoin T inoculé avec la souche non pathogène BM21, 2) un lot I28 infecté avec la<br />

souche pathogène E22 à 28 jours, et 3) un lot I42 infecté avec la souche pathogène E22 à 42<br />

jours. Outre les suivis classiques <strong>de</strong> performances (poids, ingestion) et d'état sanitaire<br />

(exam<strong>en</strong>s cliniques, autopsies), <strong>de</strong>s bactériologies sur fèces et <strong>de</strong>s sérologies (Figure 49) ont<br />

été effectuées régulièrem<strong>en</strong>t afin <strong>de</strong> suivre, respectivem<strong>en</strong>t, l'excrétion <strong>de</strong> la souche<br />

<strong>en</strong>téropathogène d'E. coli inoculée et le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la réponse immunitaire spécifique<br />

vis-à-vis <strong>de</strong> ce colibacille.<br />

<strong>Les</strong> inoculations réalisées sont décrites dans le Tableau 27, ainsi que les noms et le<br />

nombre <strong>de</strong> portées attribués aux différ<strong>en</strong>ts lots. <strong>Les</strong> lots témoins ont égalem<strong>en</strong>t été inoculés,<br />

mais avec une souche non pathogène (BM21) afin <strong>de</strong> placer les animaux dans <strong>de</strong>s conditions<br />

expérim<strong>en</strong>tales analogues.<br />

Tableau 27 Id<strong>en</strong>tification <strong>de</strong>s lots, séqu<strong>en</strong>ces d'inoculations réalisées et nombre <strong>de</strong> portées<br />

<strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 3<br />

NOM DU LOT<br />

SEQUENCE INOCULATION<br />

J28 J42<br />

NOMBRE DE PORTEES INITIAL<br />

S21-T BM21 BM21 3<br />

S35-T BM21 BM21 3<br />

S21-I28 E22 - 5<br />

S35-I28 E22 - 5<br />

S21-I42 BM21 E22 4<br />

S35-I42 BM21 E22 4<br />

S21 : sevrage à 21 jours, S35 : sevrage à 35 jours, E22 : souche EPEC pathogène, BM21 : souche non pathogène, T : témoin, I28 :<br />

inoculation avec la souche E22 pathogène à 28 jours, I42 : inoculation avec la souche E22 pathogène à 42 jours.<br />

<strong>Les</strong> lots S21-I42 et S35-I42 ont été considérés comme témoins jusqu'à leur infection avec<br />

la souche d'E. coli <strong>en</strong>téropathogène, soit jusqu'à 42 jours.<br />

II.B. ANIMAUX, LOGEMENT ET ALIMENTATION<br />

II.B.1. Animaux et logem<strong>en</strong>t<br />

Cette étu<strong>de</strong> a été réalisée sur 24 portées <strong>de</strong> lapines <strong>de</strong> souche PS Hyplus 19, inséminées<br />

avec la sem<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> mâles PS Hyplus 39 (Groupe Grimaud) <strong>de</strong> rangs <strong>de</strong> lactation s'échelonnant<br />

<strong>de</strong> 1 à 3. <strong>Les</strong> animaux ont été logés dans une salle unique, dans <strong>de</strong>s cages à métabolisme


- 168 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />

permettant la collecte <strong>de</strong> fèces. <strong>Les</strong> portées ont été égalisées à 9 ou 10 <strong>lapereau</strong>x à la mise-bas.<br />

Un réajustem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre portées (adoptions) a été effectué jusqu'à 21 jours, <strong>de</strong> manière à égaliser<br />

l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s portées à 9 <strong>lapereau</strong>x à 21 jours. <strong>Les</strong> lapines n'ont pas été réinséminées. A<br />

partir <strong>de</strong> 14 jours, les lapines ont été séparées <strong>de</strong> leurs <strong>lapereau</strong>x (placées dans <strong>de</strong>s cages à<br />

métabolisme indivi<strong>du</strong>elles) afin <strong>de</strong> permettre la distribution d'un alim<strong>en</strong>t spécifique aux<br />

<strong>lapereau</strong>x. Un allaitem<strong>en</strong>t contrôlé a été réalisé chaque matin jusqu'à 21 jours dans les lots<br />

S21, et jusqu'à 35 jours dans les lots S35.<br />

A 35 jours, les portées <strong>de</strong>s lots I42 et T ont été séparées dans 2 cages pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong><br />

d<strong>en</strong>sité. Le <strong>lapereau</strong> le plus léger a été éliminé et les 8 <strong>lapereau</strong>x restants ont été séparés dans<br />

2 cages à métabolisme collectives (les rangs <strong>de</strong> poids 1, 3, 5 et 7 dans une cage, et les rangs 2,<br />

4, 6 et 8 dans une autre cage). Etant donnés les forts taux <strong>de</strong> mortalité classiquem<strong>en</strong>t observés<br />

dès 4 jours suivant l'inoculation avec une souche EPEC <strong>du</strong> sérogroupe O103, il n'avait pas été<br />

initialem<strong>en</strong>t prévu <strong>de</strong> séparer les portées <strong>de</strong>s lots I28. Cep<strong>en</strong>dant, <strong>en</strong> raison d'une évolution<br />

l<strong>en</strong>te <strong>de</strong> la mortalité dans certaines cages, nous avons <strong>du</strong> procé<strong>de</strong>r à une séparation <strong>en</strong> 2 pour<br />

quelques portées (si plus <strong>de</strong> 5 <strong>lapereau</strong>x dans la cage). En alternant les rangs <strong>de</strong> poids, une<br />

partie <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x a été placée dans les cages indivi<strong>du</strong>elles à métabolisme.<br />

II.B.2. Alim<strong>en</strong>tation<br />

<strong>Les</strong> femelles ont reçu ad libitum un alim<strong>en</strong>t commercial pour femelles repro<strong>du</strong>ctrices<br />

(Rablo ® maternité). La composition <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t distribué à volonté aux <strong>lapereau</strong>x figure dans<br />

le Tableau 28. Il est <strong>de</strong> composition analogue à celui distribué aux <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s 1 et<br />

2.<br />

Tableau 28 Ingrédi<strong>en</strong>ts et composition chimique <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t distribué aux <strong>lapereau</strong>x dans<br />

l’étu<strong>de</strong> 3<br />

Ingrédi<strong>en</strong>ts (g.kg -1 ) Composition chimique (% <strong>du</strong> brut)<br />

Pulpes <strong>de</strong> betteraves 130 Matière sèche 91,9<br />

Luzerne 17 LP 250 C<strong>en</strong>dres brutes 8,1<br />

Tourteau <strong>de</strong> soja 48 brésil 50 Protéines brutes 17,3<br />

Blé 11,2 % <strong>de</strong> MAT 110 NDF 34,3<br />

Graines <strong>de</strong> soja extrudées 40 ADF 18,7<br />

Tourteau <strong>de</strong> tournesol 30/25 138 ADL 4,9<br />

Son fin <strong>de</strong> blé 200 Amidon 9,1<br />

Sucre 50 Matières grasses 2,1<br />

Huile <strong>de</strong> tournesol 10 Energie brute (kcal.kg -1 ) 3994<br />

Minéraux et vitamines 22<br />

* 6 g.kg -1 <strong>de</strong> sel, 5 g.kg -1 <strong>de</strong> carbonate <strong>de</strong> calcium, 1 g.kg -1 <strong>de</strong> DL-méthionine, 5 g.kg -1 <strong>de</strong> premix (1,5 × 10 6 UI.kg -1 <strong>de</strong> vitamine A, 2 × 10 5<br />

UI.kg -1 <strong>de</strong> vitamine D3, 3000 mg.kg -1 <strong>de</strong> vitamine E, 200 mg.kg -1 <strong>de</strong> vitamine B1, 50 mg.kg -1 <strong>de</strong> vitamine K3), 5 g.kg -1 <strong>de</strong> AL132 ® (13200<br />

mg.kg -1 <strong>de</strong> robénidine)


II.C. INOCULATIONS EXPERIMENTALES<br />

II.C.1. Description <strong>de</strong>s souches bactéri<strong>en</strong>nes<br />

- 169 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />

Deux souches d'E. coli ont été utilisées dans cette expérim<strong>en</strong>tation : BM21 et E22 dont les<br />

caractéristiques sont résumées dans le Tableau 29.<br />

Tableau 29 Souches bactéri<strong>en</strong>nes utilisées dans l’étu<strong>de</strong> 3<br />

SOUCHE DESCRIPTION PATHOGENICITE REFERENCES<br />

BM21<br />

E22<br />

O?:K12, pas <strong>de</strong> plasmi<strong>de</strong>,<br />

résistante à l'aci<strong>de</strong> nalidixique<br />

REPEC O103:K-:H2,<br />

rhamnose -, AF/R2 positive<br />

II.C.2. Préparation <strong>de</strong> l'inoculum<br />

Non pathogène<br />

Diarrhée sévère, déshydratation,<br />

perte <strong>de</strong> poids, mortalité<br />

importante<br />

Reynaud et al., 1991; Boullier<br />

et al., 2003a<br />

Camguilhem et al., 1989;<br />

Milon et al., 1990; Boullier et<br />

al., 2003a<br />

Deux jours avant l'inoculation, un milieu <strong>de</strong> culture cont<strong>en</strong>ant <strong>du</strong> rhamnose (gélose<br />

Ph<strong>en</strong>ol red agar base <strong>de</strong>hydrated) a été <strong>en</strong>sem<strong>en</strong>cé avec la souche désirée puis placé 24 heures<br />

à l'étuve. Une colonie a <strong>en</strong>suite été prélevée, puis placée 18 heures dans un bouillon <strong>de</strong> culture<br />

LB (Luria broth base) à 37°C. D'après les données <strong>de</strong> croissance expon<strong>en</strong>tielle <strong>de</strong>s bactéries, il<br />

est estimé qu'après 18 heures <strong>de</strong> mise <strong>en</strong> culture, une conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> 10 9 bactéries par mL<br />

est obt<strong>en</strong>ue. Des dilutions successives dans <strong>du</strong> sérum physiologique ont permis d'obt<strong>en</strong>ir une<br />

solution <strong>de</strong> bactéries à la conc<strong>en</strong>tration souhaitée <strong>de</strong> 10 4 bactéries par mL.<br />

II.C.3. Inoculations<br />

<strong>Les</strong> inoculations ont consisté <strong>en</strong><br />

l'administration per os, au moy<strong>en</strong> d'une seringue<br />

et d'une canule, <strong>de</strong> 1 à 2 mL <strong>de</strong> la solution<br />

cont<strong>en</strong>ant les bactéries (Photo 3). A 28 jours, les<br />

inoculations avec la souche d'E. coli E22 ont été<br />

réalisées <strong>en</strong>viron 3 heures après l'allaitem<strong>en</strong>t<br />

(dans le cas <strong>de</strong>s portées sevrées à 35 jours) afin<br />

<strong>de</strong> placer les <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong>s portées allaitées dans<br />

<strong>de</strong>s conditions physiologiques similaires<br />

(conditions <strong>du</strong> milieu stomacal, sta<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

digestion…).<br />

Photo 3 Inoculation d'un <strong>lapereau</strong>


II.D. SUIVI SANITAIRE<br />

II.D.1. Exam<strong>en</strong>s cliniques<br />

- 170 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />

De la mise-bas au jour <strong>de</strong> l'inoculation, un exam<strong>en</strong> clinique bi-hebdomadaire a été<br />

effectué sur les <strong>lapereau</strong>x et les lapines. A partir <strong>de</strong> 28 jours, ces observations ont été<br />

effectuées quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t.<br />

II.D.2. Autopsies<br />

La mortalité a été contrôlée au minimum <strong>de</strong>ux fois par jour. Des euthanasies (anesthésie à<br />

l'Imalgène ® 1000 <strong>en</strong> intramusculaire suivie d'une injection intracardiaque <strong>de</strong> T61 ® ) ont été<br />

pratiquées sur les animaux à l'agonie afin d'abréger leurs souffrances. Sur tout animal mort,<br />

une autopsie a été réalisée afin <strong>de</strong> décrire les lésions macroscopiques. Du cont<strong>en</strong>u cæcal était<br />

alors prélevé pour effectuer une analyse bactériologique (cf. page 171). La combinaison <strong>de</strong><br />

l'exam<strong>en</strong> nécropsique et <strong>de</strong> l'analyse bactériologique a permis d'id<strong>en</strong>tifier les animaux morts<br />

<strong>de</strong> colibacillose.<br />

II.E. EVALUATION DES PERFORMANCES<br />

La Figure 50 repr<strong>en</strong>d la séqu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s mesures d'ingestion collective et <strong>de</strong> pesées<br />

indivi<strong>du</strong>elles <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s lots.<br />

Figure 50 Chronologie <strong>de</strong>s mesures effectuées dans l’étu<strong>de</strong> 3<br />

J21<br />

J28 J35 J42 J49 J56 J63<br />

J18 J38<br />

J46 J52 J59<br />

S21-I28<br />

S35-I28<br />

S21-I42<br />

S35-I42<br />

S21-T<br />

S35-T<br />

Dans le cas <strong>de</strong> mortalité d'un <strong>lapereau</strong>, la quantité d'alim<strong>en</strong>t ingérée a été mesurée afin<br />

d'ajuster la mesure <strong>de</strong> l'ingestion au nombre <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x prés<strong>en</strong>ts dans la cage.


II.F. SUIVIS BACTERIOLOGIQUES ET SEROLOGIQUES<br />

II.F.1. Bactériologies cæcales et fécales<br />

° Prélèvem<strong>en</strong>ts<br />

- 171 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />

La veille <strong>du</strong> jour <strong>du</strong> prélèvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> fèces pour les analyses bactériologiques, <strong>de</strong>s grilles<br />

<strong>de</strong> collecte ont été placées sous les cages. Environ 10 grammes ont été prélevés <strong>de</strong>ux fois par<br />

semaine dans les lots inoculés avec la souche E22, et une fois par semaine dans les autres lots.<br />

Du cont<strong>en</strong>u cæcal <strong>de</strong>s animaux morts a été collecté systématiquem<strong>en</strong>t afin <strong>de</strong> réaliser l'analyse<br />

bactériologique.<br />

A 63 jours, les cont<strong>en</strong>us cæcaux <strong>de</strong>s animaux survivants et infectés par la souche d'E. coli<br />

pathogène ont été prélevés afin <strong>de</strong> réaliser une analyse bactériologique indivi<strong>du</strong>elle.<br />

° Analyses bactériologiques<br />

<strong>Les</strong> fèces ont été diluées au 1/10 ème dans <strong>du</strong> sérum physiologique (4 g dans 36 mL jusqu'à<br />

la séparation <strong>en</strong> 2 <strong>de</strong>s portées, puis 2 g dans 18 mL). A partir <strong>de</strong> cette dilution à 10 -1 , 3<br />

dilutions à 10 -3 , 10 -5 et 10 -7 ont été réalisées <strong>en</strong> prélevant successivem<strong>en</strong>t 90 µL <strong>de</strong> la dilution<br />

précéd<strong>en</strong>te auxquels ont été ajoutés 9 mL <strong>de</strong> sérum physiologique. Un milieu EMB-D (gélose<br />

Eosine-Bleu <strong>de</strong> Méthylène) a <strong>en</strong>suite été <strong>en</strong>sem<strong>en</strong>cé avec 1 mL <strong>de</strong> ces différ<strong>en</strong>tes dilutions<br />

puis mis à l'étuve à 37°C <strong>du</strong>rant 24 heures. Un comptage <strong>de</strong>s colonies a alors été réalisé. <strong>Les</strong><br />

colonies <strong>de</strong> colibacilles sont <strong>de</strong> couleur bleu sombre et <strong>en</strong> forme <strong>de</strong> fuseau lorsqu'elles se<br />

situ<strong>en</strong>t dans l'épaisseur <strong>de</strong> la gélose, ou <strong>en</strong> rond lorsqu'elles affleur<strong>en</strong>t à la surface (Photo 4).<br />

Photo 4 Colonies d'E. coli sur milieu EMB (photo <strong>de</strong> gauche), et colonies d'E.<br />

coli rhamnose ⊕ et rhamnose ⊖ sur milieu rhamnose (photo <strong>de</strong> droite)<br />

Dix colonies ont <strong>en</strong>suite été repiquées sur un milieu cont<strong>en</strong>ant <strong>du</strong> rhamnose (gélose<br />

Ph<strong>en</strong>ol red agar base <strong>de</strong>hydrated) puis placées 24 heures à l'étuve à 37°C. Si les colonies


- 172 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />

dégrad<strong>en</strong>t le rhamnose, la gélose passe alors <strong>de</strong> la couleur rose à la couleur jaune : les colonies<br />

sont considérées rhamnose ⊕. Si la couleur <strong>de</strong> la gélose <strong>de</strong>meure inchangée, les colonies sont<br />

alors rhamnose ⊖ et correspond<strong>en</strong>t très probablem<strong>en</strong>t à la souche E22 (Photo 4).<br />

En cas <strong>de</strong> doute (caractéristiques<br />

morphologiques <strong>de</strong>s colonies<br />

douteuses, colonies rhamnose ⊖<br />

id<strong>en</strong>tifiées chez les témoins…), un test<br />

d'agglutination avec un sérum<br />

cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s anticorps anti-LPS O103<br />

a été effectué (Camguilhem et al.,<br />

1986). Si les bactéries apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t au<br />

sérogroupe O103, <strong>de</strong>s petits amas<br />

blancs visibles à l'œil nu se form<strong>en</strong>t<br />

alors (Photo 5).<br />

Photo 5 Agglutinations positive (gauche) et<br />

négative (droite) anti-LPS O103<br />

<strong>Les</strong> cont<strong>en</strong>us cæcaux <strong>de</strong>s animaux morts ont été analysés <strong>de</strong> la même manière excepté<br />

pour la première étape <strong>de</strong> dilution : le cont<strong>en</strong>u étant <strong>en</strong> général très liqui<strong>de</strong>, 2 mL ont été<br />

dilués dans 18 mL <strong>de</strong> sérum physiologique.<br />

II.F.2. Sérologies<br />

° Prélèvem<strong>en</strong>ts<br />

Le prélèvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> sang sur les lapines<br />

a été effectué sur tube sec à l'artère<br />

auriculaire c<strong>en</strong>trale. Etant données les<br />

difficultés <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong> cette technique<br />

<strong>de</strong> prélèvem<strong>en</strong>t chez le jeune (grand<br />

nombre d'indivi<strong>du</strong>s, diamètre et débit<br />

sanguin <strong>de</strong> l'artère faibles), une technique<br />

dite "<strong>du</strong> buvard" a été utilisée pour les Photo 6 Prise <strong>de</strong> sang sur un <strong>lapereau</strong> avec<br />

la technique <strong>du</strong> “buvard”<br />

<strong>lapereau</strong>x. Elle consiste <strong>en</strong> l'imprégnation<br />

<strong>du</strong> sang par un papier buvard après ponction <strong>de</strong> l'artère auriculaire, puis séchage à l'air libre<br />

(Photo 6).


° Analyses sérologiques<br />

- 173 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />

<strong>Les</strong> buvards ont été poinçonnés avec une perforeuse, puis les ron<strong>de</strong>lles mises à éluer dans<br />

un tampon TBS Twe<strong>en</strong>20 à 0,05% p<strong>en</strong>dant une nuit à 4°C (1 ron<strong>de</strong>lle pour 100 µL). L'exsudat<br />

ainsi obt<strong>en</strong>u a été soumis à un test ELISA (Enzyme Linked ImmunoSorb<strong>en</strong>t Assay). <strong>Les</strong><br />

antigènes LPS O103 dilués au 1/1000 ème dans <strong>du</strong> tampon Carb-Bicarb (pH=9,6) sont adsorbés<br />

sur une plaque ELISA (Sigma) p<strong>en</strong>dant 24 heures. <strong>Les</strong> puits sont alors lavés (cycle <strong>de</strong> 3<br />

lavages avec <strong>du</strong> tampon TBS Twe<strong>en</strong>20 à 0,05% avec l'appareil Dynatech MRW), et le seront<br />

<strong>de</strong> la même façon à chaque étape. <strong>Les</strong> récepteurs non spécifiques év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts sont<br />

bloqués par un tampon Régilait à 5% / BSA à 1% p<strong>en</strong>dant 30 minutes à 37°C. Puis les<br />

échantillons à tester (100 µL par puit) sont mis au contact <strong>de</strong>s antigènes. <strong>Les</strong> anticorps sont<br />

<strong>en</strong>suite révélés <strong>en</strong> plusieurs étapes. Des anticorps <strong>de</strong> chèvre anti-IgA <strong>de</strong> lapin (Sigma, réf.<br />

R9380) sont déposés dans les puits 30 minutes à 37°C : ils se fix<strong>en</strong>t sur la partie constante <strong>de</strong>s<br />

IgA <strong>de</strong> lapin. Puis <strong>de</strong>s anticorps <strong>de</strong> lapin anti-IgG <strong>de</strong> chèvre couplés à l'<strong>en</strong>zyme phosphatase<br />

alcaline (Sigma, réf. A2168) sont placés dans les puits. Le substrat <strong>de</strong> cette <strong>en</strong>zyme, le pnitrophénylphosphate<br />

(pastilles Sigma 104 dans un tampon diéthanolamine), est alors ajouté<br />

au milieu. Le pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> dégradation, <strong>de</strong> coloration jaune, est dosé par spectrophotométrie. <strong>Les</strong><br />

résultats, semi-quantitatifs, sont exprimés <strong>en</strong> d<strong>en</strong>sité optique (DO).<br />

<strong>Les</strong> analyses bactériologiques et sérologiques ont été réalisées à l'UMR ENVT-INRA<br />

1225 Interactions Hôtes-Ag<strong>en</strong>ts Pathogènes.<br />

II.G. ANALYSE DES DONNEES<br />

La mortalité a été analysée par l'expression <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> survie : pourc<strong>en</strong>tage d'animaux<br />

vivants par rapport à l'effectif <strong>de</strong> départ à un âge déterminé. A chaque âge, une note 0 ou 1,<br />

selon que l'animal était mort ou vivant, respectivem<strong>en</strong>t, a été attribuée à chaque <strong>lapereau</strong>. Ces<br />

données, considérées comme <strong>de</strong>s variables <strong>de</strong> Bernoulli, ont été étudiées par une analyse <strong>de</strong><br />

variance à un facteur (International Rabbit Repro<strong>du</strong>ction Group, 2005) : effet <strong>de</strong> l'âge au<br />

sevrage sur la mortalité par colibacillose (procé<strong>du</strong>re GLM, SAS (1999)).<br />

<strong>Les</strong> performances <strong>de</strong>s animaux ont été analysées avec la procé<strong>du</strong>re GLM (SAS, 1999)<br />

dans un modèle pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte l'effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage, l'effet <strong>de</strong> la souche d'E. coli<br />

inoculée et l'interaction <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux effets. Le test <strong>de</strong> comparaisons multiples <strong>de</strong> Scheffé a été<br />

utilisé afin <strong>de</strong> comparer les moy<strong>en</strong>nes. Pour ce qui concerne les données indivi<strong>du</strong>elles<br />

(croissance), un modèle <strong>en</strong> split-plot pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte l'effet portée a été utilisé : ainsi, les<br />

effets précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t cités ont été testés par rapport à la variabilité rési<strong>du</strong>elle <strong>en</strong>tre portées.


- 174 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />

<strong>Les</strong> données <strong>de</strong> comptages colibacillaires ont été exprimées <strong>en</strong> log décimal, et les<br />

moy<strong>en</strong>nes et écart-types calculés sur cette base. L'excrétion <strong>de</strong> E. coli rhamnose ⊖ a été<br />

calculée pour un lot <strong>en</strong> % <strong>de</strong> colonies formant unité (CFU) d'E. coli sur milieu rhamnose<br />

(nombre <strong>de</strong> colonies rhamnose ⊖ * CFU sur milieu EMB / nombre <strong>de</strong> colonies <strong>en</strong>sem<strong>en</strong>cées<br />

sur milieu rhamnose). Pour chaque âge <strong>de</strong> prélèvem<strong>en</strong>t, une analyse <strong>de</strong> variance a été réalisée<br />

afin <strong>de</strong> tester l'effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage sur le niveau <strong>de</strong> l'excrétion colibacillaire <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

infectés à 28 jours (procé<strong>du</strong>re GLM, SAS (1999)).<br />

III. DEROULEMENT GENERAL DE L'EXPERIMENTATION<br />

III.A. VERIFICATIONS EXPERIMENTALES<br />

<strong>Les</strong> sérologies <strong>de</strong>s lapines 10 jours avant la<br />

mise-bas se sont avérées négatives vis-à-vis <strong>du</strong> LPS<br />

O103, témoignant très probablem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> leur noncontamination<br />

antérieure par un E. coli <strong>du</strong><br />

sérogroupe O103. <strong>Les</strong> conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong>s inoculums<br />

utilisés au cours <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> figur<strong>en</strong>t dans le<br />

Tableau 30.<br />

III.B. CONTAMINATION DES TEMOINS<br />

Tableau 30 Conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong>s<br />

inoculums bactéri<strong>en</strong>s utilisés dans<br />

l’étu<strong>de</strong> 3<br />

BM21 E22<br />

J28 10 4 10 4<br />

J42 3.10 4 6.10 3<br />

Déterminées par <strong>en</strong>sem<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t d'un milieu EMB le<br />

jour <strong>de</strong>s inoculations expérim<strong>en</strong>tales.<br />

Lors <strong>du</strong> contrôle bactériologique effectué à 36 jours, <strong>de</strong>s E. coli O103 rhamnose négatifs<br />

ont été isolés sur une cage I42. L'hypothèse initiale d'une erreur ou d'une contamination <strong>de</strong><br />

l'échantillon après le prélèvem<strong>en</strong>t a été infirmée lors <strong>du</strong> contrôle bactériologique suivant. A 42<br />

jours, 11 autres cages T et I42 excrétai<strong>en</strong>t le colibacille pathogène. La décision a alors été<br />

prise d'euthanasier les <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong>s cages contaminées, y compris ceux issus <strong>de</strong>s cages I42,<br />

donc inoculés 2 jours avant l'obt<strong>en</strong>tion <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> bactériologie. Il a tout <strong>de</strong> même été<br />

jugé intéressant <strong>de</strong> poursuivre l'étu<strong>de</strong> sur les cages I42 in<strong>de</strong>mnes ou prés<strong>en</strong>tant une faible<br />

excrétion <strong>de</strong> E. coli E22 à 42 jours (


- 175 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />

Pour ce qui concerne les <strong>lapereau</strong>x infectés à 42 jours, seule l'analyse <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> survie sera<br />

prés<strong>en</strong>tée.<br />

IV. RESULTATS : LES LAPEREAUX ALLAITES SONT PROTEGES CONTRE LA<br />

COLIBACILLOSE MAIS N'ELIMINENT PAS L'AGENT PATHOGENE<br />

IV.A. SYMPTOMES ET LESIONS DE LA COLIBACILLOSE<br />

<strong>Les</strong> symptômes observés au cours <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> ont été : prostration, perte <strong>de</strong> poids,<br />

anorexie, déshydratation, diarrhée importante.<br />

A l'exam<strong>en</strong> extérieur <strong>du</strong> cadavre, un amaigrissem<strong>en</strong>t et une souillure <strong>de</strong> la zone péri-anale<br />

ont été retrouvées <strong>de</strong> façon quasi-constante. <strong>Les</strong> principales lésions observées au cours <strong>de</strong><br />

l'autopsie sont illustrées par la Photo 7 et ont été rec<strong>en</strong>sées dans le Tableau 31.<br />

Tableau 31 Principales lésions observées au cours <strong>de</strong>s autopsies <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x morts <strong>de</strong><br />

colibacillose<br />

ESTOMAC INTESTIN GRELE CÆCUM COLON<br />

Peu ou pas <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u ou<br />

cont<strong>en</strong>u liqui<strong>de</strong> avec prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong><br />

gaz<br />

Petits ulcères hémorragiques<br />

Paroi amincie voire perforation<br />

stomacale<br />

LESIONS TRES FREQUENTES<br />

PEU OU PAS DE<br />

CONTENU<br />

Congestion<br />

CONTENU LIQUIDE<br />

et prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> GAZ<br />

CONGESTION et<br />

parfois hémorragies<br />

Paroi amincie<br />

CONTENU<br />

LIQUIDE<br />

Congestion


- 176 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />

Photo 7 Principales lésions observées au cours <strong>de</strong>s autopsies <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x morts <strong>de</strong><br />

colibacillose<br />

Gaz dans<br />

l'estomac et<br />

le cæcum<br />

Souillure<br />

zone périanale<br />

Hémorragies<br />

cæcales<br />

IV.B. ANALYSES DE MORBIDITE ET DE MORTALITE<br />

Congestion<br />

<strong>de</strong> l'intestin<br />

grêle<br />

Ulcères<br />

stomacaux<br />

<strong>Les</strong> données <strong>de</strong> mortalité ont été exploitées pour les <strong>de</strong>ux sta<strong>de</strong>s d'inoculation. Cep<strong>en</strong>dant,<br />

pour les animaux I42, les cages excrétant <strong>de</strong>s E. coli O103 à 42 jours, même faiblem<strong>en</strong>t, ont<br />

été éliminées <strong>de</strong> l'analyse : seules ont été prises <strong>en</strong> compte 4 cages (sur 8) dans le lot S21, et 5<br />

cages (sur 8) dans le lot S35. <strong>Les</strong> données <strong>de</strong> morbidité, exprimées <strong>en</strong> pourc<strong>en</strong>tage <strong>de</strong>s<br />

animaux vivants, n'ont pas été exploitées pour les animaux I42 <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> l'effectif ré<strong>du</strong>it.


- 177 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />

IV.B.1. Evolution <strong>de</strong> la mortalité et <strong>de</strong> la morbidité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours<br />

° Mortalité<br />

La Figure 51 exprime le pourc<strong>en</strong>tage <strong>de</strong> survie <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours <strong>en</strong><br />

fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage. Ce pourc<strong>en</strong>tage a été calculé pour la mortalité par colibacillose<br />

(autopsies et analyses bactériologiques concordantes). L'effectif <strong>de</strong> départ dans chaque lot<br />

était <strong>de</strong> 45 <strong>lapereau</strong>x. Le colibacille <strong>de</strong> souche E22 ne serait pas responsable <strong>de</strong> la mort <strong>de</strong> 6<br />

<strong>lapereau</strong>x : 1 <strong>lapereau</strong> dans le lot S21 et 5 <strong>lapereau</strong>x dans le lot S35.<br />

L'observation <strong>de</strong>s courbes montre une évolution décalée selon l'âge au sevrage. Ainsi, à<br />

36 jours, 50% <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21-I28 étai<strong>en</strong>t morts alors que seuls les <strong>de</strong>ux premiers morts<br />

étai<strong>en</strong>t constatés dans le lot S35-I28. Ce seuil <strong>de</strong> 50% a ainsi été atteint à 45 jours pour les<br />

<strong>lapereau</strong>x S35-I28, soit 9 jours plus tard. A partir <strong>de</strong> 44 jours, la mortalité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21-<br />

I28 n'a plus évolué, tandis que <strong>de</strong>s mortalités <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x S35-I28 ont été observées jusqu'à<br />

54 jours. A 63 jours, 20% et 35,6% <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x survivai<strong>en</strong>t dans les lots S21-I28 et S35-I28,<br />

respectivem<strong>en</strong>t. Cette différ<strong>en</strong>ce n'est cep<strong>en</strong>dant pas significative (P=0,102).<br />

Figure 51 Courbe <strong>de</strong> survie à la colibacillose <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours par la souche<br />

d'E. coli <strong>en</strong>téropathogène E22 <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage<br />

% <strong>de</strong><br />

survie<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

INFECTION<br />

50 %<br />

S21-I28 S35-I28<br />

0<br />

28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60 62<br />

Age (j)<br />

De plus, l'évolution a été plus brutale pour les animaux sevrés à 21 jours : le taux <strong>de</strong><br />

mortalité final par colibacillose a été atteint <strong>en</strong> 12 jours dans ce groupe, tandis que la pério<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> mortalité s'est ét<strong>en</strong><strong>du</strong>e sur 18 jours pour les <strong>lapereau</strong>x S35-I28. Ainsi, <strong>de</strong> 33 à 49 jours, le<br />

pourc<strong>en</strong>tage <strong>de</strong> survie à la colibacillose <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35-I28 était supérieur à celui <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x S21-I28 (P


° Morbidité<br />

- 178 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />

Ce même décalage <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage a été observé pour la morbidité<br />

(Figure 52). Le pic <strong>de</strong> morbidité pour les <strong>lapereau</strong>x S21-I28 s'est situé à 32 jours (près <strong>de</strong><br />

74% d'animaux morbi<strong>de</strong>s) alors qu'il a été observé à 42 jours pour les <strong>lapereau</strong>x S35-I28 (près<br />

<strong>de</strong> 52% d'animaux morbi<strong>de</strong>s). Comme pour la mortalité, l'évolution a été plus brutale pour les<br />

<strong>lapereau</strong>x S21-I28 que pour les <strong>lapereau</strong>x S35-I28. Des taux <strong>de</strong> morbidité supérieurs à 25%<br />

ont été observés <strong>de</strong> manière constante sur une pério<strong>de</strong> unique <strong>de</strong> 32 à 39 jours dans le lot S21-<br />

I28. Pour le lot S35-I28, <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> morbidité supérieurs à 25% ont été <strong>en</strong>registrés <strong>de</strong><br />

manière discontinue au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> comprise <strong>en</strong>tre 36 et 55 jours.<br />

Tous les <strong>lapereau</strong>x sans exception ont prés<strong>en</strong>té <strong>de</strong>s symptômes <strong>de</strong> diarrhée au moins à un<br />

contrôle sanitaire (100% <strong>de</strong> morbidité pour la pério<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong>).<br />

Figure 52 Evolution <strong>de</strong> la morbidité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours par la souche d'E. coli<br />

<strong>en</strong>téropathogène E22 <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage<br />

Nombre <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

S21-I28 cliniquem<strong>en</strong>t sains<br />

S21-I28 morbi<strong>de</strong>s<br />

28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60 62<br />

S35-I28 cliniquem<strong>en</strong>t sains<br />

S35-I28 morbi<strong>de</strong>s<br />

28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60 62<br />

Age (j)<br />

IV.B.2. Evolution <strong>de</strong> la mortalité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 42 jours<br />

La Figure 53 représ<strong>en</strong>te la courbe <strong>de</strong> survie <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x inoculés à 42 jours <strong>en</strong> fonction<br />

<strong>de</strong> leur âge au sevrage. A 42 jours, 20 et 16 <strong>lapereau</strong>x non contaminés ont été considérés pour<br />

les analyses <strong>de</strong> mortalité dans les lots S35-I42 et S21-I42, respectivem<strong>en</strong>t. Seul un <strong>lapereau</strong>


- 179 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />

S35-I42 n'est pas mort <strong>de</strong> colibacillose. L'observation <strong>de</strong>s courbes montre une évolution<br />

décalée <strong>en</strong>tre les lots S21-I42 et S35-I42. Ainsi, à 52 jours, 25% <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21-I42 étai<strong>en</strong>t<br />

morts alors que ce taux a été atteint à 62 jours pour les <strong>lapereau</strong>x S35-I42. De plus, à 57 jours<br />

la maladie sous sa forme létale semblait stabilisée pour les <strong>lapereau</strong>x S21-I42, tandis que ce<br />

plateau ne paraissait pas atteint à 63 jours pour les <strong>lapereau</strong>x S35-I42. A 63 jours, 56% <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x S21-I42 et 30% <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35-I42 étai<strong>en</strong>t morts <strong>de</strong> colibacillose.<br />

Figure 53 Courbe <strong>de</strong> survie à la colibacillose <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 42 jours par la souche<br />

d'E. coli <strong>en</strong>téropathogène E22 <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage<br />

% <strong>de</strong><br />

survie<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

INFECTION<br />

0<br />

S21-I42 O103<br />

S35-I42 O103<br />

42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63<br />

IV.C. PERFORMANCES DE CROISSANCE ET D'INGESTION<br />

Concernant les lots T et I42, seules les données <strong>de</strong> poids et d'ingestion jusqu'à 42 jours<br />

ont été exploitées <strong>du</strong> fait <strong>de</strong> l'élimination d'un grand nombre <strong>de</strong> cages contaminées, puis <strong>de</strong> la<br />

séparation <strong>en</strong> <strong>de</strong>ux lots à 42 jours : cages témoins et cages inoculées à 42 jours. Ces données<br />

ont été regroupées sous la dénomination <strong>du</strong> lot témoin T. De plus, n'ont pas été prises <strong>en</strong><br />

compte dans l'analyse <strong>de</strong> ces lots : 1) les données <strong>de</strong>s animaux mala<strong>de</strong>s, 2) les données <strong>de</strong>s<br />

animaux <strong>de</strong>s cages contaminées (à partir <strong>du</strong> <strong>de</strong>rnier contrôle bactériologique <strong>de</strong> fèces négatif).<br />

IV.C.1. Evolution <strong>du</strong> poids et <strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> croissance<br />

° Evolution <strong>du</strong> poids <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

Age (j)<br />

D'après le Tableau 32, les différ<strong>en</strong>ts lots avai<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s poids homogènes à 21 et 28 jours.<br />

Dès 31 jours et jusqu'à 42 jours, un effet <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée a été mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce.<br />

<strong>Les</strong> animaux I28 étai<strong>en</strong>t plus légers que leurs témoins. L'effet <strong>de</strong> l'âge au sevrage n'a été


- 180 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />

significatif qu'à 35 et 38 jours : les <strong>lapereau</strong>x S21 prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t un poids inférieur <strong>de</strong> 9% <strong>en</strong><br />

moy<strong>en</strong>ne à celui <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35 (P0,10, * P


- 181 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />

La croissance <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21-I28 a été beaucoup plus affectée que celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

S35-I28 <strong>de</strong> 28 à 38 jours : <strong>de</strong> 74 à 100% inférieure à leur témoin S21-T (P


° Relation perte <strong>de</strong> poids et évolution <strong>de</strong> la colibacillose<br />

- 182 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />

La Figure 54 montre l'évolution <strong>du</strong> poids <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x, ainsi que le pourc<strong>en</strong>tage <strong>de</strong><br />

<strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> diarrhée, selon le nombre <strong>de</strong> jours avant leur mort par colibacillose. <strong>Les</strong><br />

évolutions <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> poids et <strong>de</strong> morbidité ont été similaires <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux lots<br />

d'animaux, bi<strong>en</strong> que les animaux S35-I28 ont été touchés plus tard par la colibacillose. Ainsi,<br />

la croissance <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x était stoppée 4 jours avant leur mort, et plus <strong>de</strong> 50% <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> diarrhée 3 jours avant <strong>de</strong> mourir. Seuls 15% à 20% <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x ne prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t<br />

pas <strong>de</strong> symptômes <strong>de</strong> "diarrhée appar<strong>en</strong>te" la veille <strong>de</strong> leur mort.<br />

Figure 54 Evolution <strong>du</strong> poids vif relatif <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x et <strong>du</strong> pourc<strong>en</strong>tage d'animaux<br />

prés<strong>en</strong>tant <strong>de</strong>s signes cliniques <strong>de</strong> diarrhée selon le nombre <strong>de</strong> jours avant leur mort par<br />

colibacillose<br />

Poids<br />

relatif<br />

(%)<br />

110<br />

105<br />

100<br />

95<br />

90<br />

85<br />

27<br />

27<br />

Poids relatif S21 Poids relatif S35<br />

Diarrhées J(x) S21 Diarrhées J(x) S35<br />

J-6 J-5 J-4 J-3 J-2 J-1<br />

Nombre <strong>de</strong> jours avant la mort<br />

Poids relatif = Poids J(x)*100 / Poids J(x-1); effectifs m<strong>en</strong>tionnés sur la figure.<br />

IV.C.2. Evolution <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t<br />

27<br />

32<br />

27<br />

35<br />

% <strong>de</strong><br />

<strong>lapereau</strong>x<br />

<strong>en</strong> diarrhée<br />

Entre 21 et 28 jours, la consommation d'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S21 était supérieure à celle<br />

<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x S35 (×2,2, P


- 183 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />

Tableau 35 Evolution <strong>de</strong> l’ingestion d'alim<strong>en</strong>t par les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E.<br />

coli inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'âge au sevrage<br />

Ingestion <strong>en</strong> g.j -1 /<strong>lapereau</strong> Valeurs <strong>de</strong> P<br />

I28 T<br />

S21 S35 S21 S35<br />

CVr, % Inoculation<br />

Age au<br />

sevrage<br />

Interaction<br />

J14-J21 1,0 a 0,4 a 0,6 a 0,6 a 61 NS † †<br />

(5) (5) (7) (7)<br />

J21-J28 27,4 a 8,7 b 25,3 a 14,1 b 26 NS *** †<br />

(5) (5) (7) (6)<br />

J28-J31 41,6 a 31,0 a 59,7 b 38,9 a 20 ** *** NS<br />

(5) (5) (7) (6)<br />

J31-J35 24,4 a 40,2 b 70,5 c 53,8 b 16 *** NS ***<br />

(5) (5) (7) (6)<br />

J35-J38 38,1 a 55,9 a 92,5 b 91,8 b 23 *** NS NS<br />

(7) (10) (9) (8)<br />

J38-J42 52,9 a 48,4 a 102,6 b 102,7 b 22 *** NS NS<br />

(4) (10) (6) (7)<br />

<strong>Les</strong> moy<strong>en</strong>nes sans lettre <strong>en</strong> commun sur une même <strong>ligne</strong> sont significativem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes (P0,10, † P


- 184 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />

observant l'allure générale <strong>du</strong> graphique, les augm<strong>en</strong>tations d'excrétion <strong>de</strong> colibacilles totaux<br />

étai<strong>en</strong>t décalées dans le temps : elle a été plus tardive pour les cages S35-I28. A partir <strong>de</strong> 45<br />

jours, l'excrétion a décru dans les <strong>de</strong>ux lots. Entre 52 et 59 jours, la variabilité <strong>du</strong> niveau<br />

d'excrétion colibacillaire était très importante. Dans le lot S35-I28, cette variabilité peut<br />

s'expliquer par le fait que certaines cages n'excrétai<strong>en</strong>t plus <strong>de</strong> colibacilles (J52 : 4 cages / 8,<br />

J56 et J59 : 3 cages / 8). Pour les cages S21-I28, cette variabilité pourrait s'expliquer <strong>en</strong> partie<br />

par le faible nombre <strong>de</strong> cages : <strong>en</strong> effet, à partir <strong>de</strong> 42 jours, les <strong>lapereau</strong>x survivants <strong>de</strong> ce<br />

groupe étai<strong>en</strong>t répartis dans seulem<strong>en</strong>t 4 cages.<br />

Environ la moitié <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x étai<strong>en</strong>t parv<strong>en</strong>us à éliminer le colibacille <strong>en</strong>téropathogène<br />

E22 à 63 jours (Tableau 36).<br />

Tableau 36 Comptage colibacillaire cæcal à 63 jours <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours par la<br />

souche d'E. coli <strong>en</strong>téropathogène E22 <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

S21-I28 S35-I28<br />

Nombre d'animaux 8 11<br />

Log CFU d'E. coli par g <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u* 2,2 ± 2,4 3,4 ± 3,1<br />

% <strong>de</strong> CFU rhamnose ⊖ par rapport au nombre <strong>de</strong> colonies <strong>en</strong>sem<strong>en</strong>cées 92 53<br />

Nombre d'animaux n'excrétant pas <strong>de</strong> colibacilles 4 4<br />

Nombre d'animaux n'excrétant pas d'E. coli O103 4 6<br />

* Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET<br />

IV.E. DEVELOPPEMENT DE LA REPONSE IMMUNITAIRE<br />

La Figure 56 montre l'évolution <strong>de</strong>s sérologies indivi<strong>du</strong>elles <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong><br />

l'âge au sevrage.<br />

<strong>Les</strong> données <strong>de</strong> d<strong>en</strong>sité optique obt<strong>en</strong>ues sont semi-quantitatives. Aussi, les valeurs<br />

absolues et moy<strong>en</strong>nes sont à interpréter avec prud<strong>en</strong>ce. Par ailleurs, <strong>du</strong> fait <strong>de</strong> prélever<br />

seulem<strong>en</strong>t 2 lapins par cage à partir <strong>de</strong> 38 jours et <strong>de</strong> l'évolution importante et brutale <strong>de</strong> la<br />

mortalité, peu d'animaux ont été suivis <strong>en</strong> cinétique. Aussi, seuls quelques buvards, choisis<br />

parmi <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x pour lesquels au moins <strong>de</strong>ux prélèvem<strong>en</strong>ts avai<strong>en</strong>t été réalisés, ont été<br />

analysés pour chaque âge et pour chaque lot. A défaut d'interprétation statistique possible <strong>de</strong><br />

ces résultats, quelques informations pourront év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t gui<strong>de</strong>r les expérim<strong>en</strong>tations<br />

ultérieures.<br />

Le seuil <strong>de</strong> positivité a été calculé <strong>de</strong> la manière suivante : DO la plus élevée à 24 jours +<br />

2 écarts-types <strong>de</strong>s DO à 24 jours (Seuil = 0,104). A 38 jours, quelques <strong>lapereau</strong>x, minoritaires<br />

(5 sur 20), prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t une séroconversion vis-à-vis <strong>du</strong> LPS O103, indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t a priori<br />

<strong>de</strong> l'âge au sevrage (2/6 pour les <strong>lapereau</strong>x S21-I28 et 3/14 pour les <strong>lapereau</strong>x S35-I28). En


- 185 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />

revanche, à 49 et 63 jours, les survivants étai<strong>en</strong>t presque tous séropositifs vis-à-vis <strong>du</strong> LPS<br />

O103 (3/3 <strong>lapereau</strong>x S21 et 5/6 <strong>lapereau</strong>x S35 à 63 jours).<br />

Figure 56 Sérologies indivi<strong>du</strong>elles <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours par la<br />

souche d'E. coli <strong>en</strong>téropathogène E22 <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge au sevrage<br />

D<strong>en</strong>sité<br />

optique<br />

V. DISCUSSION<br />

1,3<br />

1,1<br />

0,9<br />

0,7<br />

0,5<br />

0,3<br />

0,1<br />

-0,1<br />

Seuil <strong>de</strong> positivité<br />

S21-I28<br />

S35-I28<br />

V.A. DEROULEMENT GENERAL DE L'EXPERIMENTATION<br />

24 38 49 63<br />

Age (jours)<br />

La suppression <strong>de</strong>s animaux issus <strong>de</strong>s cages contaminées par la souche d'E. coli<br />

<strong>en</strong>téropathogène n'a pas suffi à <strong>en</strong>rayer l'ext<strong>en</strong>sion <strong>de</strong> la contamination. Malgré <strong>de</strong>s mesures<br />

prises afin <strong>de</strong> limiter la propagation <strong>du</strong> colibacille <strong>en</strong>téropathogène, <strong>de</strong> nombreux facteurs <strong>de</strong><br />

risque se sont probablem<strong>en</strong>t combinés afin <strong>de</strong> permettre dans un premier temps la<br />

contamination <strong>de</strong>s portées témoins, puis dans un <strong>de</strong>uxième temps la diffusion rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />

souche pathogène <strong>en</strong>tre les cages <strong>de</strong>s lots témoins (Tableau 37).<br />

Ainsi certains points non maîtrisés et d'autres non maîtrisables, car inhér<strong>en</strong>ts aux<br />

structures <strong>de</strong> l'élevage, ont concouru à la propagation <strong>de</strong> la contamination. De plus, la<br />

conception <strong>du</strong> protocole incluant 2 inoculations à 2 semaines d'intervalle a probablem<strong>en</strong>t


- 186 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />

constitué une prise <strong>de</strong> risque importante : nombre <strong>de</strong> lots trop élevé, complexité <strong>de</strong> la mise <strong>en</strong><br />

œuvre (changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> place <strong>de</strong>s barrières sanitaires, changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> manipulateurs…).<br />

Tableau 37 Explications plausibles <strong>de</strong> la propagation rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'ag<strong>en</strong>t pathogène aux<br />

<strong>lapereau</strong>x témoins<br />

Première contamination<br />

<strong>de</strong>s témoins<br />

Diffusion <strong>de</strong> l'ag<strong>en</strong>t<br />

pathogène parmi les témoins<br />

MESURES FACTEURS DE RISQUE<br />

Séparation <strong>en</strong> 2 <strong>de</strong> la salle :<br />

manipulateurs différ<strong>en</strong>ts affectés au<br />

côté témoin et au côté inoculé (ou<br />

interv<strong>en</strong>tion côté non infecté <strong>en</strong><br />

premier)<br />

Lampes UV contre les insectes<br />

Pas <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> matériel <strong>du</strong> côté<br />

contaminé vers le côté témoin<br />

Changem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> gants, flambage<br />

<strong>de</strong>s bacs <strong>de</strong> pesée <strong>en</strong>tre chaque portée<br />

Elimination <strong>de</strong>s portées<br />

contaminées<br />

Lampes UV contre les insectes<br />

Souillure importante <strong>de</strong>s grilles et cages ⇒<br />

apparition <strong>de</strong> nombreux insectes<br />

D<strong>en</strong>sité d'animaux importante<br />

Contamination par l'eau, le milieu (poils,<br />

poussières…)<br />

Durée importante <strong>de</strong> l'expérim<strong>en</strong>tation<br />

Contamination <strong>du</strong> petit matériel (crayons, cahier<br />

<strong>de</strong> données)<br />

Manipulations très fréqu<strong>en</strong>tes <strong>de</strong>s animaux<br />

Contamination par l'eau, le milieu (poils,<br />

poussières…), les insectes<br />

Délai <strong>en</strong>tre excrétion <strong>de</strong> la portée et résultat<br />

d'analyse bactériologique positif supérieur à 2 jours<br />

(jour <strong>de</strong> prélèvem<strong>en</strong>t + délai d'analyse)<br />

Si d'autres expérim<strong>en</strong>tations compr<strong>en</strong>ant l'inoculation d'ag<strong>en</strong>ts pathogènes doiv<strong>en</strong>t être<br />

con<strong>du</strong>ites, <strong>de</strong>s mesures supplém<strong>en</strong>taires <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t être mises <strong>en</strong> œuvre afin <strong>de</strong> limiter ces<br />

contaminations.<br />

V.B. SENSIBILITE A LA COLIBACILLOSE EN FONCTION DE L'AGE AU SEVRAGE<br />

<strong>Les</strong> résultats obt<strong>en</strong>us dans cette étu<strong>de</strong> concernant la symptomatologie, le tableau lésionnel<br />

et les comptages bactéri<strong>en</strong>s lors d'une colibacillose sont similaires à ceux évoqués dans la<br />

littérature (Peeters et al, 1984b). La souche d'E. coli O103 utilisée dans cette étu<strong>de</strong> prés<strong>en</strong>te<br />

un pouvoir pathogène extrêmem<strong>en</strong>t important, con<strong>du</strong>isant à 100% <strong>de</strong> morbidité et à plus <strong>de</strong><br />

60% <strong>de</strong> mortalité pour <strong>de</strong>s animaux inoculés avec 10000 bactéries à 28 jours. <strong>Les</strong> symptômes<br />

classiquem<strong>en</strong>t observés sont une prostration, une dysorexie, une diarrhée importante<br />

accompagnée <strong>de</strong> déshydratation, puis souv<strong>en</strong>t la mort <strong>de</strong> l'animal. A l'autopsie, le cont<strong>en</strong>u<br />

cæcal est extrêmem<strong>en</strong>t liqui<strong>de</strong>, parfois hémorragique, et une congestion intestinale, voire <strong>de</strong>s<br />

hémorragies cæcales et coliques, sont souv<strong>en</strong>t observées. <strong>Les</strong> lésions stomacales ne sont, <strong>en</strong><br />

revanche, pas rapportées à notre connaissance dans la littérature.


- 187 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />

V.C. LE LAIT DE LAPINE : UN ROLE FONDAMENTAL DANS LA RESISTANCE DES LAPEREAUX A LA<br />

COLIBACILLOSE ?<br />

Lors d'une inoculation à 28 jours, le décalage <strong>de</strong> l'évolution <strong>de</strong> la maladie <strong>en</strong>tre les<br />

<strong>lapereau</strong>x sevrés <strong>de</strong>puis une semaine et les <strong>lapereau</strong>x allaités est net et suggère que la<br />

s<strong>en</strong>sibilité à la colibacillose provoquée par l'inoculation d'une souche EPEC <strong>du</strong> sérogroupe<br />

O103 est davantage dép<strong>en</strong>dante <strong>du</strong> sevrage que <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong>s animaux. Cette constatation<br />

n'infirme pas pour autant l'exist<strong>en</strong>ce d'une f<strong>en</strong>être d'âge où les <strong>lapereau</strong>x serai<strong>en</strong>t plus<br />

s<strong>en</strong>sibles à certaines souches <strong>de</strong> colibacilles.<br />

L'évolution <strong>de</strong> la maladie chez les <strong>lapereau</strong>x sevrés à 35 jours semble retardée : les<br />

<strong>lapereau</strong>x allaités serai<strong>en</strong>t protégés temporairem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la forme grave <strong>de</strong> la maladie. Nous<br />

pourrions considérer inversem<strong>en</strong>t que les <strong>lapereau</strong>x sevrés à 21 jours prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une s<strong>en</strong>sibilité<br />

accrue et développ<strong>en</strong>t précocem<strong>en</strong>t la maladie. Cep<strong>en</strong>dant, d'après la littérature, l'évolution <strong>de</strong><br />

la maladie est rapi<strong>de</strong> dans le cas d'une inoculation expérim<strong>en</strong>tale avec une souche d'E. coli<br />

O103 <strong>en</strong>téropathogène réalisée <strong>en</strong>tre 32 et 42 jours sur <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à un âge classique<br />

(<strong>en</strong>tre 28 et 35 jours). Quelle que soit la dose inoculée, la mortalité s'échelonne sur une<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 3 à 14 jours post-infection (Licois et al., 1982; Camguilhem et Milon, 1989;<br />

Boullier et al., 2003a), ce qui correspond à l'évolution observée sur les <strong>lapereau</strong>x sevrés à 21<br />

jours.<br />

Aussi, l'hypothèse que les <strong>lapereau</strong>x sevrés à 35 jours prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un profil <strong>de</strong><br />

développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la maladie atypique et que le lait maternel leur confère une protection<br />

temporaire à la colibacillose à O103 s'estompant rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t après le sevrage est plus<br />

probable. Des étu<strong>de</strong>s épidémiologiques chez l'homme montr<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t que l'allaitem<strong>en</strong>t<br />

maternel est protecteur vis-à-vis <strong>de</strong>s infections par <strong>de</strong>s souches EPEC (Blake et al., 1993).<br />

<strong>Les</strong> <strong>lapereau</strong>x allaités excrèt<strong>en</strong>t moins <strong>de</strong> colibacilles pathogènes que les <strong>lapereau</strong>x sevrés<br />

<strong>du</strong> même âge. En admettant que les comptages bactéri<strong>en</strong>s sur fèces reflèt<strong>en</strong>t la numération<br />

cæcale, ce résultat suggère que le moindre développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la maladie chez les animaux<br />

<strong>en</strong>core allaités au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> comprise <strong>en</strong>tre 28 et 35 jours pourrait être lié, <strong>du</strong> moins<br />

<strong>en</strong> partie, à une inhibition partielle <strong>de</strong> la croissance <strong>de</strong>s bactéries <strong>en</strong>téropathogènes. Une<br />

inhibition <strong>de</strong> la colonisation <strong>en</strong>térocytaire par les colibacilles n'est cep<strong>en</strong>dant pas à exclure, et<br />

les <strong>de</strong>ux phénomènes pourrai<strong>en</strong>t parfaitem<strong>en</strong>t se combiner. La réalisation <strong>de</strong> prélèvem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong><br />

muqueuse sur <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x inoculés allaités aurait permis d'id<strong>en</strong>tifier si ce <strong>de</strong>rnier mécanisme<br />

d'action était réel.<br />

<strong>Les</strong> résultats préliminaires <strong>de</strong>s inoculations à 42 jours sou<strong>ligne</strong>rai<strong>en</strong>t l'exist<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> ce<br />

même décalage dans l'évolution <strong>de</strong> la colibacillose <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge au sevrage <strong>de</strong>s<br />

animaux. L'hypothèse <strong>de</strong> l'exist<strong>en</strong>ce d'une flore comm<strong>en</strong>sale plus difficile à déstabiliser chez


- 188 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />

<strong>de</strong>s animaux sevrés tardivem<strong>en</strong>t pourrait être formulée. Cep<strong>en</strong>dant, ces observations<br />

mériterai<strong>en</strong>t d'être confirmées.<br />

V.D. SUBSTANCES BIOACTIVES DU LAIT ET MECANISMES D'ACTION POSSIBLES<br />

Plusieurs mécanismes d'action (probablem<strong>en</strong>t combinés) aboutissant au non-<br />

développem<strong>en</strong>t transitoire <strong>de</strong> l'expression clinique <strong>de</strong> la colibacillose lors <strong>de</strong> l'allaitem<strong>en</strong>t<br />

peuv<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>visagés, dont :<br />

Un arrêt, ou <strong>du</strong> moins le ral<strong>en</strong>tissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la croissance <strong>de</strong>s bactéries inoculées par un<br />

effet direct vis-à-vis <strong>de</strong> l'ag<strong>en</strong>t pathogène incriminé con<strong>du</strong>isant à sa lyse ou à un arrêt <strong>de</strong> sa<br />

croissance, et/ou un effet plus indirect avec création <strong>de</strong> conditions <strong>du</strong> milieu <strong>de</strong> vie<br />

défavorables à la croissance <strong>de</strong> la souche d'E. coli O103 inoculée (flore comm<strong>en</strong>sale, pH,<br />

substrats…)…<br />

Une inhibition <strong>de</strong> l'adhésion aux cellules épithéliales <strong>de</strong>s E. coli O103 : effet barrière <strong>de</strong> la<br />

flore comm<strong>en</strong>sale, masquage <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> fixation <strong>de</strong>s EPEC aux cellules <strong>de</strong> l'hôte,<br />

inactivation <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> fixation <strong>de</strong> la bactérie aux cellules épithéliales<br />

Un effet mo<strong>du</strong>lateur <strong>de</strong>s mécanismes impliqués dans la g<strong>en</strong>èse <strong>de</strong> la diarrhée. Cep<strong>en</strong>dant,<br />

ces mécanismes sont <strong>en</strong>core méconnus pour les EPEC, mais plusieurs hypo<strong>thèses</strong> sont<br />

émises : diarrhée par malabsorption occasionnée par la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s microvillosités<br />

<strong>en</strong>térocytaires, diarrhée sécrétoire par perturbation <strong>de</strong>s échanges ioniques au niveau <strong>de</strong> la<br />

muqueuse digestive. L'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la perméabilité intestinale et la réponse<br />

inflammatoire constatées lors d'une infection à EPEC pourrai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être<br />

impliquées dans la g<strong>en</strong>èse <strong>de</strong>s troubles diarrhéiques (Nataro et Kaper, 1998).<br />

De nombreuses substances <strong>du</strong> lait, spécifiques ou non, pourrai<strong>en</strong>t exercer <strong>de</strong> tels effets.<br />

Ainsi <strong>de</strong> nombreux composés antimicrobi<strong>en</strong>s ont été décrits dans le lait maternel, et<br />

notamm<strong>en</strong>t les anticorps. Dans notre étu<strong>de</strong>, la probabilité que les lapines ai<strong>en</strong>t pu avoir <strong>de</strong>s<br />

anticorps spécifiquem<strong>en</strong>t dirigés contre différ<strong>en</strong>ts effecteurs <strong>du</strong> pouvoir pathogène d'E. coli<br />

appart<strong>en</strong>ant au sérogroupe O103 dans leur lait est minime : l'élevage n'a pas d'antécéd<strong>en</strong>ts<br />

réc<strong>en</strong>ts d'épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> colibacillose occasionnée par une souche d'E. coli O103, les lapines<br />

n'hébergeai<strong>en</strong>t pas d'E. coli O103, et ne possédai<strong>en</strong>t pas d'IgA anti-LPS O103 sériques au<br />

début <strong>de</strong> l'expérim<strong>en</strong>tation. En revanche, l'hypothèse d'une protection croisée par <strong>de</strong>s anticorps<br />

dirigés contre <strong>de</strong>s effecteurs communs à différ<strong>en</strong>tes souches d'EPEC peut être <strong>en</strong>visagée.<br />

Cep<strong>en</strong>dant, les données disponibles concernant <strong>de</strong>s chall<strong>en</strong>ges avec <strong>de</strong>s souches hétérologues,<br />

ou les essais <strong>de</strong> vaccination contre différ<strong>en</strong>tes souches d'E. coli ne sont pas très <strong>en</strong> faveur <strong>de</strong><br />

l'exist<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> protections croisées au sein <strong>du</strong> groupe <strong>de</strong>s EPEC. Chez l'homme, une étu<strong>de</strong>


- 189 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />

montre que <strong>de</strong>s volontaires, après un chall<strong>en</strong>ge initial avec une souche EPEC, ne sont pas<br />

protégés contre la colibacillose lorsque inoculés 27 jours plus tard avec une souche EPEC<br />

hétérologue (Donn<strong>en</strong>berg et al., 1998). Cep<strong>en</strong>dant, les volontaires ne semblai<strong>en</strong>t dans ce cas<br />

que partiellem<strong>en</strong>t protégés par une réinfection 70 jours après avec la souche homologue. Des<br />

auteurs évoqu<strong>en</strong>t chez le lapin l'exist<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> protection croisée <strong>en</strong>tre certaines souches d'E.<br />

coli isolées <strong>en</strong> Belgique (Okerman et al., 1988) : <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x inoculés par voie orale avec<br />

une première souche, puis inoculés 25 à 30 jours après avec une souche <strong>de</strong> sérogroupe<br />

différ<strong>en</strong>t serai<strong>en</strong>t protégés contre l'expression <strong>de</strong> la maladie (pas <strong>de</strong> symptômes et excrétion<br />

inexistante ou faible et transitoire). Cep<strong>en</strong>dant, cette étu<strong>de</strong> a été m<strong>en</strong>ée sur très peu d'animaux<br />

et n'a, à notre connaissance, jamais été confirmée chez le lapin. Des essais <strong>de</strong> vaccination <strong>du</strong><br />

lapin avec <strong>de</strong>s souches hétérologues ont été m<strong>en</strong>és, et n'ont pas été concluants. Ainsi la<br />

vaccination avec une souche C6 inactivée appart<strong>en</strong>ant au sérogroupe O128 ayant <strong>en</strong> commun<br />

l'adhésine AF/R2 avec la souche B10 <strong>de</strong> sérogroupe O103 ne permet qu'une protection<br />

partielle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x lors d'un chall<strong>en</strong>ge avec cette même souche <strong>en</strong>téropathogène d'E. coli<br />

O103 (Milon et al., 1992). De même, une souche d'E. coli <strong>du</strong> sérogroupe O15 prés<strong>en</strong>tant une<br />

délétion d'un fragm<strong>en</strong>t <strong>du</strong> gène eae (intimine), ne confère pas <strong>de</strong> protection croisée vis-à-vis<br />

<strong>de</strong> colibacilles appart<strong>en</strong>ant aux sérogroupes O109 et O132 (Bohez et al., 2004a). En revanche,<br />

une souche d'E. coli O132 délétée d'un fragm<strong>en</strong>t <strong>du</strong> gène Tir a permis une protection<br />

conv<strong>en</strong>able <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x inoculés avec une souche <strong>de</strong> sérogroupe O15 <strong>en</strong>téropathogène, mais<br />

la protection contre une souche d'E. coli O103 fut seulem<strong>en</strong>t partielle (Bohez et al., 2004b).<br />

Par ailleurs, si l'implication <strong>de</strong>s IgA <strong>du</strong> colostrum ou <strong>du</strong> lait dans l'inhibition d'adhésion <strong>de</strong>s E.<br />

coli <strong>en</strong>téropathogènes aux cellules épithéliales humaines a été montré in vitro (Cravioto et al.,<br />

1991), ainsi que leur capacité à rompre les liaisons déjà existantes <strong>en</strong>tre EPEC et bor<strong>du</strong>re <strong>en</strong><br />

brosse <strong>en</strong>térocytaire chez le lapin (Boe<strong>de</strong>cker et al., 1987), leur rôle dans l'inhibition <strong>de</strong> la<br />

croissance bactéri<strong>en</strong>ne est incertain.<br />

De nombreuses substances lactées non spécifiques aurai<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s propriétés<br />

antimicrobi<strong>en</strong>nes. La xanthine-oxydoré<strong>du</strong>ctase est un constituant majeur <strong>de</strong> la membrane<br />

<strong>de</strong>s globules gras <strong>du</strong> lait. Cette <strong>en</strong>zyme complexe peut aboutir à la formation <strong>de</strong> péroxynitrite,<br />

à activité antimicrobi<strong>en</strong>ne (Martin et al., 2004). La lactopéroxydase est une <strong>en</strong>zyme<br />

naturelle, dont la fonction primaire est <strong>de</strong> catalyser l’oxydation <strong>de</strong> certaines molécules, <strong>en</strong><br />

prés<strong>en</strong>ce <strong>du</strong> péroxy<strong>de</strong> d’hydrogène et <strong>de</strong> thiocyanate, et <strong>de</strong> générer <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its réactifs à<br />

large activité antimicrobi<strong>en</strong>ne, tel l’hypothiocyanate (Shin et al., 2001). Le lysozyme est une<br />

<strong>en</strong>zyme hydrolysant les liaisons β1-4 <strong>en</strong>tre l’aci<strong>de</strong> N-acétylmuramique et les rési<strong>du</strong>s 2-acétylamino-2-déoxy-D-glucose<br />

<strong>du</strong> peptidoglycane <strong>de</strong>s parois <strong>de</strong>s bactéries gram ⊕ (Priyadarshini<br />

et Kansal, 2002). La lactoferrine est une glycoprotéine dont l'activité antibactéri<strong>en</strong>ne serait


- 190 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />

<strong>du</strong>e à sa capacité à se lier au lipopolysacchari<strong>de</strong> <strong>de</strong>s gram-, à la partie N-terminale <strong>de</strong> la paroi<br />

bactéri<strong>en</strong>ne, ou <strong>en</strong> captant le fer et le r<strong>en</strong>dant indisponible pour la flore (Van <strong>de</strong>r Strate et al.,<br />

2001). La lactoferricine est un pepti<strong>de</strong> cationique, libéré après clivage protéolytique<br />

(pepsine) <strong>de</strong> la partie N-terminale <strong>de</strong> la lactoferrine. Celui-ci, id<strong>en</strong>tique dans sa structure<br />

primaire à son précurseur dans la lactoferrine native, s’<strong>en</strong> distingue par sa<br />

conformation, pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t à l’origine <strong>de</strong> son activité antimicrobi<strong>en</strong>ne plus int<strong>en</strong>se<br />

(Farnaud et al., 2004). D'autres protéines ou dérivés peptidiques <strong>du</strong> lait, tels que<br />

l'haptocorrine (Adkins et Lönnerdal, 2003), les pepti<strong>de</strong>s issus <strong>de</strong> la digestion <strong>de</strong>s caséines<br />

(Lahov et Regelson, 1996; Baranyi et al., 2003) ou <strong>de</strong>s β-déf<strong>en</strong>sines (Jia et al., 2001)<br />

possè<strong>de</strong>rai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t une activité antimicrobi<strong>en</strong>ne. Ces <strong>de</strong>rniers pourrai<strong>en</strong>t inhiber la<br />

croissance <strong>de</strong> nombreuses bactéries dont E. coli (Recio et Visser, 1999; Jia et al., 2001;<br />

Baranyi et al., 2003). Concernant les lipi<strong>de</strong>s, certains aci<strong>de</strong>s gras et monoglycéri<strong>de</strong>s serai<strong>en</strong>t<br />

bactériostatiques. Parmi eux, les aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes (aci<strong>de</strong>s caprylique, caprique<br />

et laurique) serai<strong>en</strong>t les plus actifs contre les bactéries (Cañas-Rodriguez et Smith, 1966;<br />

Isaacs et al., 1995; Marounek et al., 2002). <strong>Les</strong> monoglycéri<strong>de</strong>s sembl<strong>en</strong>t, par ailleurs, plus<br />

efficaces que leurs homologues non estérifiés (Kabara et al., 1972; Isaacs et al., 1995;<br />

Petschow et al., 1996). <strong>Les</strong> aci<strong>de</strong>s caprylique (C8:0) et caprique (C10:0), et principalem<strong>en</strong>t le<br />

premier cité, exercerai<strong>en</strong>t une activité bactérici<strong>de</strong> et/ou bactériostatique vis-à-vis <strong>de</strong>s<br />

coliformes (Cañas-Rodriguez et Smith, 1966; Sun et al., 2002; Marounek et al., 2003b).<br />

Parmi ces substances non spécifiques, certaines serai<strong>en</strong>t capables d'interférer plus<br />

spécifiquem<strong>en</strong>t avec l'expression <strong>du</strong> pouvoir pathogène <strong>de</strong> certains microorganismes. <strong>Les</strong><br />

oligosacchari<strong>de</strong>s fucosylés <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> femme (Cravioto et al., 1991) pourrai<strong>en</strong>t inhiber in<br />

vitro l'adhésion localisée <strong>de</strong>s EPEC à <strong>de</strong>s cellules HEp-2. La lactoferrine <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> femme<br />

serait égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> mesure d'inhiber l'adhésion localisée <strong>de</strong>s EPEC aux cellules HeLa (De<br />

Araújo et Giugliano, 2001), mais <strong>de</strong> plus interfèrerait avec le système sécrétoire <strong>de</strong> type III<br />

permettant aux EPEC l'attachem<strong>en</strong>t intime avec les <strong>en</strong>térocytes, <strong>en</strong> mo<strong>du</strong>lant la dégradation <strong>de</strong><br />

l'EspB (Ochoa et al., 2003). <strong>Les</strong> aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes (<strong>de</strong> C6:0 à C10:0) serai<strong>en</strong>t<br />

capables <strong>de</strong> diminuer le niveau <strong>de</strong> colonisation <strong>de</strong>s cæca <strong>du</strong> poulet par Salmonella <strong>en</strong>terica<br />

Serovar Enteritidis, ainsi que l'invasion via une suppression <strong>de</strong> l'expression <strong>du</strong> gène HilA (Van<br />

Immerseel et al., 2004).<br />

Certaines substances <strong>du</strong> lait aurai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t un rôle immunomo<strong>du</strong>lateur (Kelly et<br />

Coutts, 2000), <strong>en</strong> favorisant la maturation <strong>du</strong> système immunitaire. A 28 jours, les <strong>lapereau</strong>x<br />

possèd<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s structures immunitaires <strong>en</strong>core peu développées. Il est probable, que les<br />

<strong>lapereau</strong>x sevrés précocem<strong>en</strong>t ai<strong>en</strong>t eu un système <strong>de</strong> déf<strong>en</strong>se, spécifique ou non, incompét<strong>en</strong>t<br />

pour lutter seuls contre l'intro<strong>du</strong>ction d'un ag<strong>en</strong>t pathogène à 28 jours. <strong>Les</strong> suivis sérologiques,


- 191 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 2<br />

quantifiant la pro<strong>du</strong>ction d'IgA sériques, t<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t <strong>de</strong> répondre à ces interrogations. Cep<strong>en</strong>dant,<br />

<strong>de</strong>s limites <strong>de</strong> connaissance et <strong>de</strong> techniques sont à considérer pour interpréter ces résultats.<br />

Aucune étu<strong>de</strong> à l'heure actuelle n'a établi <strong>de</strong> corrélations <strong>en</strong>tre la d<strong>en</strong>sité optique obt<strong>en</strong>ue et la<br />

conc<strong>en</strong>tration réelle <strong>en</strong> IgA sériques (exam<strong>en</strong> semi-quantitatif). De plus, aucune relation <strong>de</strong><br />

proportionnalité <strong>en</strong>tre IgA sériques et sécrétoires <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts sites mucosaux n'a <strong>en</strong>core été<br />

mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce. Par ailleurs, ces anticorps dirigés contre le lipopolysacchari<strong>de</strong> témoign<strong>en</strong>t<br />

d'une réponse immunitaire, mais n'ont probablem<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong> rôle protecteur vis-à-vis <strong>de</strong> la<br />

colibacillose. Pour finir, le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre différ<strong>en</strong>ts anticorps sériques dirigés contre divers<br />

marqueurs bactéri<strong>en</strong>s (intimine, adhésine, LPS) ne sont pas clairs. Malgré ces réserves et le<br />

fait que peu d'animaux ont été suivis <strong>en</strong> cinétique sérologique, la pro<strong>du</strong>ction d'IgA n'a pas<br />

semblé être liée à l'âge au sevrage <strong>de</strong>s animaux. Ce résultat serait cep<strong>en</strong>dant à confirmer. Cette<br />

immunostimulation possible n'est peut-être pas le mo<strong>de</strong> d'action le plus important à considérer<br />

<strong>en</strong> première int<strong>en</strong>tion et dans nos conditions expérim<strong>en</strong>tales, car les <strong>lapereau</strong>x sevrés à 35<br />

jours, donc ayant bénéficié plus tardivem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s pot<strong>en</strong>tielles propriétés immunostimulatrices<br />

<strong>du</strong> lait maternel, ont tout <strong>de</strong> même été très s<strong>en</strong>sibles à la colibacillose après leur sevrage.<br />

Chez la femme, <strong>de</strong>s propriétés anti-inflammatoires ont été attribuées à certains<br />

constituants <strong>du</strong> lait maternel, tels que l'IL10 et le TGF-β (Kelly et Coutts, 2000). Aussi, les<br />

lésions év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t occasionnées par les phénomènes inflammatoires pourrai<strong>en</strong>t être<br />

limitées chez les <strong>lapereau</strong>x allaités. Par ailleurs, différ<strong>en</strong>ts facteurs <strong>de</strong> croissance tels que<br />

l'EGF et les IGF isolés dans le lait <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes espèces animales, ainsi que diverses<br />

polyamines (putrescine, spermine, spermidine), pourrai<strong>en</strong>t contribuer à la restauration <strong>de</strong>s<br />

épithéliums digestifs <strong>en</strong>dommagés, par leurs effets stimulant la croissance et la différ<strong>en</strong>ciation<br />

cellulaires (Odle et al., 1996; Löser, 2000). Ces substances lactées pourrai<strong>en</strong>t donc égalem<strong>en</strong>t<br />

participer au contrôle <strong>du</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la colibacillose chez les <strong>lapereau</strong>x allaités.


- 192 -


CHAPITRE 3 - LE STATUT NUTRITIONNEL DU LAPEREAU, VIA L'INCORPORATION<br />

DE TRIGLYCERIDES A CHAINES MOYENNES DANS L'ALIMENT DE PERI-SEVRAGE,<br />

REDUIT-IL SA SENSIBILITE A LA COLIBACILLOSE ?<br />

I. OBJECTIFS ET CHOIX DU MODELE<br />

I.A. OBJECTIFS<br />

D'après les résultats obt<strong>en</strong>us au cours <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 3, il apparaît que, à même âge, les<br />

<strong>lapereau</strong>x allaités sont moins s<strong>en</strong>sibles à la colibacillose que les <strong>lapereau</strong>x sevrés. Par ailleurs,<br />

nous avons montré au cours <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s 1 et 2 que les capacités digestives <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

s'adapt<strong>en</strong>t très précocem<strong>en</strong>t et rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t à l'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong>. Il est donc peu probable que<br />

l'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> <strong>en</strong> lui-même ait pu causer un déséquilibre <strong>du</strong> biotope digestif expliquant cette<br />

évolution différ<strong>en</strong>tielle <strong>de</strong> la colibacillose. De plus, cette moindre s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

allaités n'est que transitoire, et la colibacillose va se développer dès le sevrage <strong>de</strong> façon<br />

similaire à ce qui a été observé pour les <strong>lapereau</strong>x sevrés <strong>de</strong>puis une semaine au mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong><br />

l'inoculation. Cette évolution est toutefois plus progressive et un peu moins int<strong>en</strong>se que celle<br />

observée pour les <strong>lapereau</strong>x sevrés précocem<strong>en</strong>t. Ces observations nous amèn<strong>en</strong>t à émettre<br />

l'hypothèse que le lait maternel joue un rôle important chez le jeune <strong>lapereau</strong> dans la lutte<br />

contre les infections digestives, <strong>du</strong> moins à EPEC.<br />

De nombreuses substances lactées pourrai<strong>en</strong>t jouer un rôle dans la lutte contre les<br />

affections digestives chez le jeune et selon <strong>de</strong>s mécanismes probablem<strong>en</strong>t très différ<strong>en</strong>ts et<br />

complém<strong>en</strong>taires (cf. page 188). <strong>Les</strong> étu<strong>de</strong>s réalisées in vivo sont rares et parfois discordantes.<br />

En effet, la physiologie <strong>de</strong> l'animal peut interagir avec les effets bénéfiques <strong>de</strong> certaines<br />

substances montrés in vitro : digestion <strong>de</strong>s molécules (donc probable perte d'activité par<br />

inactivation), absorption (donc site d'action pot<strong>en</strong>tiel non atteint), conc<strong>en</strong>tration dans le site<br />

cible, interactions avec d'autres composants (antagonisme, synergie…), interactions avec le<br />

milieu (pH, température).<br />

Par ailleurs, très peu d'étu<strong>de</strong>s ont été effectuées chez le lapin. Nous avons donc choisi<br />

d'étudier in vivo les effets bénéfiques <strong>de</strong> substances lactées pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t antibactéri<strong>en</strong>nes<br />

sur la résistance <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à la colibacillose. Nous avons délibérém<strong>en</strong>t choisi <strong>de</strong> ne pas<br />

nous intéresser au rôle <strong>de</strong>s facteurs spécifiques <strong>du</strong> lait, et notamm<strong>en</strong>t aux immunoglobulines.<br />

En effet, il est peu probable pour les raisons invoquées dans la précéd<strong>en</strong>te partie, qu'ils<br />

représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t, <strong>du</strong> moins dans nos conditions expérim<strong>en</strong>tales, le mécanisme majeur <strong>de</strong><br />

- 193 -


- 194 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

protection vis-à-vis <strong>de</strong> l'expression <strong>de</strong> la colibacillose. Nous nous sommes donc intéressés<br />

dans cette <strong>de</strong>rnière étu<strong>de</strong> aux facteurs non spécifiques <strong>du</strong> lait, incorporables dans l'alim<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong>stiné aux <strong>lapereau</strong>x, et pouvant év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t les sout<strong>en</strong>ir dans la lutte contre les<br />

infections digestives.<br />

I.B. CHOIX DU MODELE<br />

I.B.1. Supplém<strong>en</strong>tation alim<strong>en</strong>taire <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes<br />

La prés<strong>en</strong>ce et les conc<strong>en</strong>trations dans le lait <strong>de</strong> lapine <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s substances à<br />

activité antimicrobi<strong>en</strong>ne sont relativem<strong>en</strong>t méconnues, notamm<strong>en</strong>t pour ce qui concerne les<br />

composés protéiques. Il semble cep<strong>en</strong>dant que le lait <strong>de</strong> lapine, tout comme celui <strong>du</strong> chi<strong>en</strong> et<br />

<strong>du</strong> rat, est exempt <strong>de</strong> lactoferrine contrairem<strong>en</strong>t à la plupart <strong>de</strong>s mammifères (Masson et<br />

Heremans, 1971). En revanche, la composition lipidique <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine est bi<strong>en</strong> connue. Il<br />

est très riche <strong>en</strong> lipi<strong>de</strong>s (40 à 50% <strong>de</strong> la matière sèche). Ceux-ci sont à 98% constitués <strong>de</strong><br />

triglycéri<strong>de</strong>s, dont la composition est dominée par certains aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes :<br />

les aci<strong>de</strong>s caprylique (C8:0) et caprique (C10:0) (Smith et al., 1968; Demarne et al., 1978;<br />

Pascual et al., 1999a). Ils représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t ainsi <strong>en</strong>viron 65% <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras totaux (<strong>en</strong> %<br />

molaire), alors que pour la plupart <strong>de</strong>s espèces ils sont beaucoup plus minoritaires : 5% chez la<br />

vache, 17% et 18% chez la brebis et la chèvre, et 2,5% chez l'homme (Freeman et al., 1965).<br />

Par ailleurs, ces aci<strong>de</strong>s gras sont retrouvés <strong>en</strong> faible quantité dans une ration alim<strong>en</strong>taire<br />

d’origine végétale où les aci<strong>de</strong>s gras à longues chaînes prédomin<strong>en</strong>t. Ils constitu<strong>en</strong>t donc une<br />

particularité alim<strong>en</strong>taire <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> allaité. Etant données les vertus bactériostatiques et/ou<br />

bactérici<strong>de</strong>s qui ont été attribuées à ces aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes (cf. page 188), et leur<br />

forte représ<strong>en</strong>tation dans le lait <strong>de</strong> lapine, nous avons choisi d'étudier si leur incorporation<br />

(plus particulièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> C8:0 et C10:0) dans la ration alim<strong>en</strong>taire permettait <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire la<br />

s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à une infection expérim<strong>en</strong>tale d’E. coli E22 à 28 jours.<br />

Nous avons fait le choix <strong>de</strong> distribuer ces aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes sous forme <strong>de</strong><br />

triglycéri<strong>de</strong>s, plutôt que sous forme d'aci<strong>de</strong>s gras libres pour plusieurs raisons. Premièrem<strong>en</strong>t,<br />

il semble qu'une proportion importante <strong>de</strong> ces aci<strong>de</strong>s gras est digérée, voire absorbée, dès<br />

l'estomac (Perret, 1980). Or, il est primordial que ces aci<strong>de</strong>s gras ne soi<strong>en</strong>t pas digérés et<br />

absorbés trop rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t pour qu'une part puisse parv<strong>en</strong>ir aux différ<strong>en</strong>ts sites d'action <strong>de</strong>s E.<br />

coli <strong>en</strong>téropathogènes, notamm<strong>en</strong>t au niveau <strong>de</strong> l'iléon et <strong>du</strong> cæcum. Par ailleurs, les<br />

monoglycéri<strong>de</strong>s sembl<strong>en</strong>t exercer une activité antimicrobi<strong>en</strong>ne beaucoup plus int<strong>en</strong>se que les<br />

aci<strong>de</strong>s gras libres correspondant (Isaacs et al., 1995; Petschow et al., 1996). En les distribuant<br />

sous forme <strong>de</strong> triglycéri<strong>de</strong>s, nous <strong>de</strong>vrions permettre une absorption moins rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces<br />

aci<strong>de</strong>s gras et la possibilité à leurs dérivés monoestérifiés <strong>de</strong> parv<strong>en</strong>ir aux sites iléal et cæcal.


I.B.2. Age au sevrage<br />

- 195 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

Dans cette étu<strong>de</strong>, nous avons choisi <strong>de</strong> sevrer l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à 35 jours. Outre<br />

la diminution <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> lots expérim<strong>en</strong>taux, et donc <strong>du</strong> risque <strong>de</strong> contamination, cet âge<br />

au sevrage permet d'assurer un apport continu <strong>en</strong> TCM aux <strong>lapereau</strong>x. En effet, lors d'un<br />

sevrage à 21 jours, les <strong>lapereau</strong>x ingèr<strong>en</strong>t peu d'alim<strong>en</strong>t sec, donc peu <strong>de</strong> TCM, les 2 jours<br />

suivant leur sevrage. Même si un taux d'incorporation <strong>en</strong> TCM approprié dans l'alim<strong>en</strong>t<br />

permet d'obt<strong>en</strong>ir à 28 jours, au mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'inoculation, <strong>de</strong>s niveaux d'ingestion <strong>de</strong> TCM<br />

comparables à ceux que l'on aurait <strong>en</strong> cas d'allaitem<strong>en</strong>t, il est difficile <strong>de</strong> prévoir les<br />

conséqu<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> cette moindre ingestion temporaire <strong>de</strong> TCM, notamm<strong>en</strong>t sur la microflore<br />

intestinale. Il nous semblait donc plus judicieux pour la compréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong><br />

réaliser un sevrage à 35 jours et <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ir après le sevrage un niveau d'ingestion <strong>de</strong> TCM<br />

équival<strong>en</strong>t à celui prodigué par l'allaitem<strong>en</strong>t.<br />

II. MOYENS EXPERIMENTAUX<br />

II.A. SCHEMA EXPERIMENTAL<br />

La s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à 35 jours (<strong>de</strong>rnier allaitem<strong>en</strong>t à 35 jours) à une<br />

infection expérim<strong>en</strong>tale à 28 jours par la souche E. coli E22 (0103:K-:H2) a été évaluée.<br />

L'huile incorporée dans leur ration alim<strong>en</strong>taire était soit une huile <strong>de</strong> synthèse composée <strong>de</strong><br />

triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes (TCM), soit <strong>de</strong> l'huile <strong>de</strong> tournesol (HT). <strong>Les</strong> <strong>lapereau</strong>x ont<br />

été infectés par la souche E22 <strong>en</strong>téropathogène (I28) ou par la souche BM21 non pathogène<br />

(T) décrites dans l'étu<strong>de</strong> 3 (cf. page 169). Quatre lots ont alors été constitués :<br />

ο HT-T : huile <strong>de</strong> tournesol, inoculé avec la souche BM21 non pathogène à 28 jours<br />

ο TCM-T : TCM, inoculé avec la souche BM21 non pathogène à 28 jours<br />

ο HT-I28 : huile <strong>de</strong> tournesol, infecté avec la souche E22 pathogène à 28 jours<br />

ο TCM-I28 : TCM, infecté avec la souche E22 pathogène à 28 jours<br />

Cette étu<strong>de</strong> a obt<strong>en</strong>u un avis favorable <strong>du</strong> comité régional d'éthique (Annexe 2). La<br />

s<strong>en</strong>sibilité à la colibacillose <strong>de</strong>s animaux a été évaluée par le suivi <strong>de</strong> la morbidité, <strong>de</strong> la<br />

mortalité, <strong>de</strong>s poids et <strong>de</strong>s niveaux d’ingestion d'alim<strong>en</strong>t (Figure 57). L’excrétion<br />

colibacillaire et le statut immunitaire <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x ont été étudiés : collecte <strong>de</strong> fèces 2 fois par<br />

semaine et prises <strong>de</strong> sang à 24, 38, 51 et 63 jours. Par ailleurs, afin <strong>de</strong> préciser le rôle év<strong>en</strong>tuel<br />

<strong>du</strong> lait maternel dans l'évolution <strong>de</strong> la colibacillose, nous avons étudié la pro<strong>du</strong>ction laitière


- 196 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

indivi<strong>du</strong>elle <strong>de</strong>s lapines <strong>de</strong> 28 à 35 jours. Pour déterminer les effets pot<strong>en</strong>tiels <strong>de</strong><br />

l'incorporation <strong>de</strong> TCM dans l'alim<strong>en</strong>t sur la physiologie digestive <strong>de</strong> l'hôte, la digestibilité<br />

fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts par les <strong>lapereau</strong>x témoins a été déterminée <strong>en</strong>tre 38 et 42 jours.<br />

Une att<strong>en</strong>tion particulière a été portée au <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras ingérés dans le tractus<br />

digestif : un <strong>lapereau</strong> par portée a été sacrifié à 36 jours et <strong>de</strong>s prélèvem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>us<br />

stomacal et iléal ont été effectués pour déterminer les profils d'aci<strong>de</strong>s gras dans ces<br />

compartim<strong>en</strong>ts digestifs. Des prélèvem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>us cæcaux ont égalem<strong>en</strong>t été effectués au<br />

cours <strong>de</strong> cet abattage afin d'évaluer les répercussions possibles <strong>de</strong> l'infection expérim<strong>en</strong>tale et<br />

<strong>de</strong> l'ingestion <strong>de</strong> TCM sur les activités ferm<strong>en</strong>taires <strong>de</strong> la flore cæcale (aci<strong>de</strong>s gras volatils,<br />

activités <strong>en</strong>zymatiques bactéri<strong>en</strong>nes, pH, flore colibacillaire).<br />

Figure 57 Schéma expérim<strong>en</strong>tal <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 4<br />

ALIMENT<br />

Alim<strong>en</strong>t TCM<br />

INOCULATIONS<br />

Alim<strong>en</strong>t HT<br />

J14 J21 J28 J35 J42 J49 J56 J63<br />

J36 : abattage d'un <strong>lapereau</strong> par portée<br />

II.B. ANIMAUX, LOGEMENT ET ALIMENTATION<br />

II.B.1. Animaux et logem<strong>en</strong>t<br />

SEVRAGE<br />

35 J<br />

Digestibilité<br />

fécale<br />

Bactériologie sur fèces, sérologies, performances<br />

Alim<strong>en</strong>t HT<br />

Cette étu<strong>de</strong> a été réalisée au printemps 2005 sur 32 portées réparties dans une salle unique<br />

munie <strong>de</strong> cages à métabolisme collectives et indivi<strong>du</strong>elles. Ces portées ont été égalem<strong>en</strong>t<br />

réparties dans les 4 lots (8 portées par lot) <strong>en</strong> fonction <strong>du</strong> poids <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x et <strong>de</strong>s lapines à<br />

14 jours. <strong>Les</strong> lapines, toutes nullipares, <strong>de</strong> souche PS Hyplus 19 avai<strong>en</strong>t été inséminées avec la<br />

sem<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> mâles <strong>de</strong> souche PS Hyplus 39 (Groupe Grimaud). A la mise bas, les portées ont<br />

été égalisées à 9 ou 10 <strong>lapereau</strong>x. En cas <strong>de</strong> mortalité, <strong>de</strong>s réajustem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre portées ont été<br />

effectués au fur et à mesure (adoptions) afin <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ir la taille <strong>de</strong> portée à 9 <strong>lapereau</strong>x


- 197 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

jusqu’à 28 jours. A partir <strong>de</strong> 14 jours, les lapines ont été séparées <strong>de</strong> leurs <strong>lapereau</strong>x et placées<br />

dans d'autres cages afin <strong>de</strong> permettre une alim<strong>en</strong>tation séparée mère-<strong>lapereau</strong>x. Un allaitem<strong>en</strong>t<br />

contrôlé a donc été effectué chaque matin jusqu’à 35 jours. A 21 jours, les tailles <strong>de</strong> portées<br />

ont été ajustées à 9 <strong>lapereau</strong>x. A 36 jours, un <strong>lapereau</strong> par portée a été sacrifié. Ce <strong>lapereau</strong> a<br />

été choisi représ<strong>en</strong>tatif <strong>du</strong> poids moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> la portée à 35 jours, et <strong>de</strong> plus cliniquem<strong>en</strong>t sain<br />

dans les portées T. <strong>Les</strong> 8 <strong>lapereau</strong>x restants ont été séparés dans 2 cages à 36 jours <strong>en</strong> fonction<br />

<strong>de</strong> leur poids à 35 jours : 5 <strong>lapereau</strong>x dans la cage d’origine (rangs <strong>de</strong> poids 1, 3, 5, 6 et 8) et 3<br />

<strong>lapereau</strong>x placés dans la cage (rangs 2, 4, et 7) où se trouvait leur mère.<br />

II.B.2. Alim<strong>en</strong>tation<br />

<strong>Les</strong> lapines ont reçu ad libitum un alim<strong>en</strong>t commercial pour femelles repro<strong>du</strong>ctrices<br />

(Rablo ® maternité).<br />

Tableau 38 Ingrédi<strong>en</strong>ts et composition chimique <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts distribués aux <strong>lapereau</strong>x dans<br />

l’étu<strong>de</strong> 4<br />

Ingrédi<strong>en</strong>ts (g.kg -1 ) Composition chimique (% <strong>du</strong> brut)<br />

HT TCM HT TCM<br />

Pulpes <strong>de</strong> betteraves 130 Matière sèche 92,4 92,2<br />

Luzerne 17 LP 250 C<strong>en</strong>dres brutes 7,8 7,8<br />

Tourteau <strong>de</strong> soja 48 brésil 50 Protéines brutes 17,4 17,1<br />

Blé 11,2 % <strong>de</strong> MAT 110 NDF 36,1 35,6<br />

Graines <strong>de</strong> soja extrudées 40 ADF 19,0 18,6<br />

Tourteau <strong>de</strong> tournesol 30/25 138 ADL 4,9 4,7<br />

Son fin <strong>de</strong> blé 200 Amidon 9,2 9,5<br />

Sucre 40 Matières grasses 4,4 4,4<br />

Huile <strong>de</strong> tournesol 20 - Energie brute (kcal.kg -1 ) 4161 4171<br />

Huile TCM † - 20 Aci<strong>de</strong>s Gras 4,8 5,2<br />

Minéraux et vitamines* 22<br />

*6 g.kg -1 <strong>de</strong> sel, 5 g.kg -1 <strong>de</strong> carbonate <strong>de</strong> calcium, 1 g.kg -1 <strong>de</strong> DL-méthionine, 5 g.kg -1 <strong>de</strong> premix (1,5 × 10 6 UI.kg -1 <strong>de</strong> vitamine A, 2 × 10 5<br />

UI.kg -1 <strong>de</strong> vitamine D3, 3000 mg.kg -1 <strong>de</strong> vitamine E, 200 mg.kg -1 <strong>de</strong> vitamine B1, 50 mg.kg -1 <strong>de</strong> vitamine K3), 5 g.kg -1 <strong>de</strong> AL132 ® (13200<br />

mg.kg -1 <strong>de</strong> robénidine); † Radia ® 7104 (Oléon France).<br />

A partir <strong>de</strong> 14 jours, un alim<strong>en</strong>t granulé compr<strong>en</strong>ant 2% d'huile <strong>de</strong> tournesol ou 2% <strong>de</strong><br />

triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes a été distribué à volonté aux <strong>lapereau</strong>x. <strong>Les</strong> triglycéri<strong>de</strong>s à<br />

chaînes moy<strong>en</strong>nes incorporés dans l'alim<strong>en</strong>t TCM étai<strong>en</strong>t une huile <strong>de</strong> synthèse (Radia ® 7104,<br />

Oléon France), obt<strong>en</strong>ue après extraction <strong>de</strong> l'aci<strong>de</strong> caprylique et <strong>de</strong> l'aci<strong>de</strong> caprique <strong>de</strong>s huiles<br />

<strong>de</strong> palmiste et/ou <strong>de</strong> coprah, puis estérification <strong>du</strong> glycérol. Ces triglycéri<strong>de</strong>s étai<strong>en</strong>t composés<br />

à 55% <strong>de</strong> C8:0 et à 44% <strong>de</strong> C10:0 (<strong>en</strong> % pondéral).<br />

<strong>Les</strong> compositions <strong>de</strong>s 2 alim<strong>en</strong>ts sont prés<strong>en</strong>tées dans le Tableau 38. Un essai<br />

d’incorporation <strong>de</strong>s TCM avait été effectué au préalable, afin <strong>de</strong> détecter d’év<strong>en</strong>tuels


- 198 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

problèmes <strong>de</strong> fabrication et/ou d'ingestion par les <strong>lapereau</strong>x. Aucun problème technologique<br />

ou <strong>de</strong> refus <strong>de</strong> consommation n'avait alors été constaté.<br />

A partir <strong>de</strong> 49 jours et jusqu’à la fin <strong>de</strong> l’expérim<strong>en</strong>tation, les <strong>lapereau</strong>x ont reçu le même<br />

régime alim<strong>en</strong>taire, à savoir l'alim<strong>en</strong>t HT.<br />

II.C. INOCULATIONS EXPERIMENTALES<br />

<strong>Les</strong> inoculations ont été réalisées à 28 jours selon le même protocole que celui défini dans<br />

l'étu<strong>de</strong> 3 (cf. page 169). A 28 jours, les <strong>lapereau</strong>x T ont été inoculés avec 0,8×10 4 E. coli<br />

BM21 et les <strong>lapereau</strong>x I28 avec 2,8×10 4 E. coli E22 (conc<strong>en</strong>trations déterminées par<br />

<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t d'un milieu EMB le jour <strong>de</strong>s inoculations expérim<strong>en</strong>tales).<br />

II.D. SUIVI SANITAIRE<br />

Dès la mise-bas, un contrôle <strong>de</strong> mortalité a été réalisé quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t. A partir <strong>de</strong> 14<br />

jours, un exam<strong>en</strong> clinique <strong>de</strong>s femelles et <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x a été effectué 2 fois par semaine. Dès<br />

l’inoculation, les exam<strong>en</strong>s cliniques ont été réalisés quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t et la mortalité suivie au<br />

moins 2 fois par jour.<br />

II.E. EVALUATION DES PERFORMANCES<br />

Dès 14 jours et jusqu’à la fin <strong>de</strong> l’expérim<strong>en</strong>tation, la consommation d’alim<strong>en</strong>t par les<br />

<strong>lapereau</strong>x et les lapines (jusqu'à 35 jours) a été mesurée 2 fois par semaine. Des pesées<br />

indivi<strong>du</strong>elles <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x ont été réalisées ces mêmes jours, avant l'allaitem<strong>en</strong>t. Dans le cas<br />

<strong>de</strong> mortalité d’un <strong>lapereau</strong>, la quantité d’alim<strong>en</strong>t ingérée était contrôlée afin d’ajuster les<br />

mesures au nombre <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x prés<strong>en</strong>ts dans la cage.<br />

La consommation <strong>de</strong> lait <strong>de</strong>s portées a été <strong>en</strong>registrée 2 fois par semaine à partir <strong>de</strong> 14<br />

jours, puis quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 28 et 35 jours. Celle-ci a été déterminée par pesée <strong>de</strong>s<br />

lapines avant et après réalisation <strong>de</strong> l'allaitem<strong>en</strong>t.<br />

II.F. MESURES, PRELEVEMENTS ET ANALYSES EFFECTUES<br />

II.F.1. Bactériologies cæcales et fécales<br />

Des prélèvem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> fèces ont été effectués 2 fois par semaine afin <strong>de</strong> suivre l'excrétion<br />

colibacillaire <strong>de</strong>s portées, et l'év<strong>en</strong>tuelle contamination <strong>de</strong>s portées témoins (analyses<br />

bactériologiques). De plus, <strong>de</strong>s prélèvem<strong>en</strong>ts <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal ont été réalisés sur tout animal<br />

mort, <strong>de</strong> manière à relier l'exam<strong>en</strong> lésionnel post-mortem au comptage colibacillaire cæcal.


- 199 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

Ces 2 élém<strong>en</strong>ts ont permis d'id<strong>en</strong>tifier les animaux morts <strong>de</strong> colibacillose. L'analyse<br />

bactériologique réalisée est détaillée dans le chapitre 2 <strong>de</strong> la partie expérim<strong>en</strong>tale (cf. page<br />

171).<br />

II.F.2. Sérologies<br />

Des prélèvem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> sang sur buvard ont été effectués sur les <strong>lapereau</strong>x aux âges<br />

suivants : 24, 38, 51 et 63 jours. <strong>Les</strong> prises <strong>de</strong> sang ont été réalisées sur tous les animaux<br />

infectés, <strong>en</strong>core vivants le jour <strong>de</strong> prélèvem<strong>en</strong>t, et <strong>en</strong>viron 4 <strong>lapereau</strong>x par portée T ont été<br />

prélevés au début <strong>de</strong> l'expérim<strong>en</strong>tation afin d'obt<strong>en</strong>ir au moins 2 représ<strong>en</strong>tants <strong>de</strong> chaque<br />

portée T <strong>en</strong> fin d'étu<strong>de</strong>. Ceci nous a permis <strong>de</strong> suivre <strong>de</strong> nombreux animaux <strong>en</strong> cinétique, ce<br />

qui s'est avéré impossible dans l'étu<strong>de</strong> précéd<strong>en</strong>te (chapitre 2) <strong>en</strong> raison <strong>de</strong>s nombreux morts et<br />

<strong>de</strong> la sélection d'un pool <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x à prélever <strong>en</strong> début d'expérim<strong>en</strong>tation. La métho<strong>de</strong><br />

utilisée pour la détection <strong>de</strong>s anticorps anti-LPS O103 est détaillée dans le chapitre 2 <strong>du</strong><br />

travail expérim<strong>en</strong>tal (cf. page 172).<br />

<strong>Les</strong> prises <strong>de</strong> sang réalisées sur les lapines 10 jours avant la mise-bas ont révélé qu'elles<br />

étai<strong>en</strong>t toutes séronégatives vis-à-vis <strong>du</strong> LPS O103.<br />

II.F.3. Digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts<br />

A 39, 40, 41 et 42 jours, les fèces fraîches <strong>de</strong> 16 cages à métabolisme (cages <strong>de</strong> 3<br />

<strong>lapereau</strong>x) <strong>de</strong>s lots témoins (T) ont été collectées afin <strong>de</strong> déterminer la digestibilité fécale<br />

appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong> la matière sèche, <strong>de</strong>s protéines brutes, <strong>de</strong> l'énergie, <strong>de</strong>s matières grasses et <strong>de</strong>s<br />

fibres (analyse séqu<strong>en</strong>tielle <strong>de</strong> Van Soest et al. (1991)). <strong>Les</strong> métho<strong>de</strong>s décalée et <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce,<br />

décrites dans la première partie <strong>du</strong> travail expérim<strong>en</strong>tal, ont été appliquées pour l'évaluation <strong>de</strong><br />

la digestibilité (cf. page 144).<br />

II.F.4. Evaluation <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts paramètres physiologiques à 36 jours<br />

Un <strong>lapereau</strong> par portée <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts lots a été sacrifié le soir (à partir <strong>de</strong> 18h) afin <strong>de</strong><br />

maximiser la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>us digestifs. Après anesthésie (Imalgène 1000 ® <strong>en</strong><br />

intramusculaire), les <strong>lapereau</strong>x ont été euthanasiés (T61 ® <strong>en</strong> intracardiaque). Ces <strong>lapereau</strong>x<br />

étai<strong>en</strong>t choisis représ<strong>en</strong>tatifs <strong>du</strong> poids moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> leur portée dans les lots I28 et T, et<br />

cliniquem<strong>en</strong>t sains dans les lots T.<br />

Le pH stomacal a été mesuré <strong>en</strong> 2 points : fun<strong>du</strong>s et antrum. Son cont<strong>en</strong>u, ainsi que celui<br />

<strong>de</strong> l'iléon (35 <strong>de</strong>rniers cm <strong>de</strong> l'intestin grêle), ont été prélevés puis congelés à -20°C. Ils ont<br />

<strong>en</strong>suite été lyophilisés puis conservés à -20°C jusqu'à l'analyse <strong>du</strong> profil <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras.


- 200 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

Le cont<strong>en</strong>u <strong>du</strong> cæcum, après détermination <strong>du</strong> pH, a été prélevé afin <strong>de</strong> réaliser les<br />

dosages suivants : aci<strong>de</strong>s gras volatils, activités <strong>en</strong>zymatiques bactéri<strong>en</strong>nes (cf. chapitre 1 pour<br />

la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s, page 139). La conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> ammoniaque a été déterminée,<br />

mais selon une technique différ<strong>en</strong>te <strong>de</strong> celle utilisée dans l'étu<strong>de</strong> 1 : dosage colorimétrique<br />

(420 nm) <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it formé <strong>en</strong>tre le réactif <strong>de</strong> Nessler et les ions NH4 + <strong>en</strong> milieu alcalin.<br />

<strong>Les</strong> analyses bactériologiques ont été effectuées dans le cont<strong>en</strong>u cæcal.<br />

II.F.5. Analyse <strong>de</strong> la composition <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras <strong>de</strong>s échantillons<br />

La composition <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts échantillons (lait, alim<strong>en</strong>ts, cont<strong>en</strong>us <strong>de</strong><br />

l'estomac et <strong>de</strong> l'iléon prélevés à 36 jours) a été déterminée selon la métho<strong>de</strong> développée par<br />

Park et Goins (1994) : métho<strong>de</strong> ISTE (In Situ TransEsterification). Celle-ci consiste <strong>en</strong><br />

l'extraction et l'hydrolyse <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras, et la méthylation <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers <strong>en</strong> une<br />

seule étape. Un étalon interne, le C19:0 est ajouté à une conc<strong>en</strong>tration connue (4 mg.mL -1 <strong>de</strong><br />

dichlorométhane) aux échantillons lyophilisés (50 mg pour le lait, et 150 mg pour les alim<strong>en</strong>ts<br />

et cont<strong>en</strong>us). La première hydrolyse-méthylation est basique (sou<strong>de</strong> méthanolique à 0,5 M) et<br />

la secon<strong>de</strong> aci<strong>de</strong> (acétyl chlorure méthanolique (1:10, v/v)). Chaque hydrolyse est réalisée à<br />

90°C et <strong>du</strong>re 10 (alim<strong>en</strong>t et cont<strong>en</strong>us) ou 15 minutes (lait). Cette double méthylation permet<br />

l'estérification 1) <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras libres (impossible dans le cas d'une catalyse basique), et 2)<br />

<strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras issus <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s instables <strong>en</strong> milieu aci<strong>de</strong>. Ces méthyls esters, solubilisés dans<br />

<strong>de</strong> l'hexane, sont <strong>en</strong>suite analysés <strong>en</strong> chromatographie gazeuse (Dani GC 1000, Monza, Italie).<br />

La colonne utilisée est une colonne capillaire <strong>en</strong> silice fon<strong>du</strong>e (100 m × 0,25 mm , film <strong>de</strong> 0,2<br />

µm d'épaisseur, CP Sil 88, Chrompack-Varian, Middleburg, Pays-Bas). Le gaz porteur est<br />

l'hydrogène à une pression constante <strong>de</strong> 160kPa. Le détecteur <strong>de</strong> flamme à ionisation est<br />

maint<strong>en</strong>u à 260°C, et le ratio <strong>de</strong> séparation dans l'injecteur (255°C) est <strong>de</strong> 1/50 mL. Quatre<br />

paliers <strong>de</strong> température (cycle <strong>de</strong> 63 minutes) permett<strong>en</strong>t une bonne séparation <strong>de</strong>s isomères cis<br />

et trans <strong>du</strong> C18:1 sauf les isomères C18:1 t13 et t14 élués avec l'isomère C18:1 c9. De même,<br />

il y a coélution <strong>du</strong> C18:3 et <strong>du</strong> C20:1.<br />

II.G. MESURES COMPLEMENTAIRES MISES EN ŒUVRE POUR LE CONTROLE DE LA CONTAMINATION DES<br />

TEMOINS<br />

<strong>Les</strong> barrières installées <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux parties <strong>de</strong> la salle (T vs. I28) ont été doublées, <strong>de</strong><br />

manière à proscrire tout contact (objet, manipulateurs) <strong>en</strong>tre les animaux contaminés par la<br />

souche d'E. coli E22 et les témoins. De nombreux pièges à insectes ont été mis <strong>en</strong> place avant<br />

même l'inoculation <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x (lampes UV, rubans adhésifs). Par ailleurs, <strong>du</strong> côté inoculé<br />

avec la souche d'E. coli <strong>en</strong>téropathogène, une fuite d'eau "contrôlée" a été organisée <strong>de</strong>


- 201 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

manière à assurer un écoulem<strong>en</strong>t perman<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong>puis les témoins vers les <strong>lapereau</strong>x<br />

infectés.<br />

III. LES TRIGLYCERIDES A CHAINES MOYENNES NE PROLONGENT PAS LA PROTECTION<br />

CONFEREE PAR LE LAIT MATERNEL LORS D'UN CHALLENGE AVEC UNE SOUCHE EPEC<br />

III.A. DEROULEMENT GENERAL DE L'ETUDE ET ANALYSE DES DONNEES<br />

Quelques contaminations <strong>de</strong> témoins ont été suspectées à 42 jours, puis infirmées par la<br />

suite. En effet, <strong>de</strong>s colibacilles rhamnose-négatifs, et prés<strong>en</strong>tant une agglutination positive <strong>en</strong><br />

prés<strong>en</strong>ce d'anticorps anti-LPS O103 ont été isolés dans les fèces <strong>de</strong> six cages (4 TCM et 2HT).<br />

<strong>Les</strong> <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> ces cages ont été éliminés dès le résultat d'analyse. Cep<strong>en</strong>dant, <strong>en</strong> raison <strong>du</strong><br />

délai <strong>en</strong>tre les prélèvem<strong>en</strong>ts et les résultats <strong>de</strong>s analyses, les fèces <strong>de</strong> ces <strong>lapereau</strong>x ont été<br />

prélevées à 45 jours et examinées. Or, aucun E. coli <strong>du</strong> sérogroupe O103 n'a été retrouvé. La<br />

contamination aurait donc eu lieu après le prélèvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s échantillons. Aucune autre<br />

contamination n'a été suspectée jusqu'à la fin <strong>de</strong> l'expérim<strong>en</strong>tation.<br />

<strong>Les</strong> données <strong>de</strong> mortalité ont été exprimées <strong>en</strong> pourc<strong>en</strong>tage <strong>de</strong> survie journalier.<br />

Cep<strong>en</strong>dant, l'effectif <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x a varié au cours <strong>du</strong> temps. Pour l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s lots, un<br />

<strong>lapereau</strong> par portée a été sacrifié à 36 jours, soit 8 <strong>lapereau</strong>x par lot retirés <strong>du</strong> dénominateur.<br />

De plus, pour les lots T, les données <strong>de</strong>s cages contaminées à 42 jours et euthanasiées n'ont<br />

pas été exploitées à partir <strong>du</strong> <strong>de</strong>rnier contrôle bactériologique négatif (données <strong>de</strong> 16<br />

<strong>lapereau</strong>x TCM-T et 6 <strong>lapereau</strong>x HT-T éliminées à partir <strong>de</strong> 38 jours). Aussi, les taux <strong>de</strong><br />

mortalité finaux pour l'analyse statistique ont été corrigés, <strong>en</strong> faisant l'hypothèse que les<br />

<strong>lapereau</strong>x éliminés <strong>en</strong> cours d'étu<strong>de</strong> (abattage ou contamination <strong>de</strong>s témoins) aurai<strong>en</strong>t eu la<br />

même probabilité <strong>de</strong> mourir que les <strong>lapereau</strong>x appart<strong>en</strong>ant au même lot. Ainsi, ces données ne<br />

pouvant être considérées comme <strong>de</strong>s variables binaires suivant une loi <strong>de</strong> Bernoulli, elles n'ont<br />

pas pu être analysées selon la procé<strong>du</strong>re GLM. Elles ont donc fait l'objet d'un test <strong>du</strong> χ 2<br />

(procé<strong>du</strong>re CATMOD, SAS (1999)).<br />

L'influ<strong>en</strong>ce <strong>du</strong> niveau <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction laitière <strong>de</strong>s lapines <strong>en</strong>tre 28 et 35 jours (3 classes)<br />

sur la mortalité par colibacillose <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x I28 a été déterminée. <strong>Les</strong> données <strong>de</strong>s animaux<br />

morts d'une étiologie autre que la colibacillose ou sacrifiés à 36 jours n'ont pas été prises <strong>en</strong><br />

considération. A chaque âge, une note 0 ou 1, selon que l'animal était mort ou vivant,<br />

respectivem<strong>en</strong>t, a été attribuée à chaque <strong>lapereau</strong>. Ces données, considérées comme <strong>de</strong>s<br />

variables <strong>de</strong> Bernoulli, ont été étudiées par une analyse <strong>de</strong> variance à un facteur (International<br />

Rabbit Repro<strong>du</strong>ction Group, 2005) : effet <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction laitière sur la survie à la


- 202 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

colibacillose (procé<strong>du</strong>re GLM, SAS (1999)), suivie <strong>du</strong> test <strong>de</strong> comparaisons multiples <strong>de</strong><br />

Scheffé.<br />

<strong>Les</strong> données <strong>de</strong> poids, <strong>de</strong> croissance, d'ingestion et d'excrétion colibacillaire ont été<br />

analysées avec la procé<strong>du</strong>re GLM (SAS, 1999) pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte l'effet <strong>de</strong> l'huile incorporée<br />

dans l'alim<strong>en</strong>t, l'effet <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée et l'interaction <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux effets. <strong>Les</strong><br />

moy<strong>en</strong>nes <strong>de</strong>s 4 lots ont <strong>en</strong>suite été comparées à l'ai<strong>de</strong> <strong>du</strong> test <strong>de</strong> comparaisons multiples <strong>de</strong><br />

Scheffé. Pour ce qui concerne les données indivi<strong>du</strong>elles <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x (poids et croissance<br />

relative journalière), un modèle <strong>en</strong> split-plot pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte l'effet portée a été utilisé :<br />

ainsi, les effets précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t cités ont été testés par rapport à la variabilité rési<strong>du</strong>elle <strong>en</strong>tre<br />

portées. Pour l'excrétion colibacillaire, l'effet <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t a été testé<br />

pour chaque lot "souche d'E. coli inoculée" (T et I28) indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t (procé<strong>du</strong>re GLM, SAS<br />

(1999)).<br />

<strong>Les</strong> sérologies <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x ont été analysées <strong>de</strong> la façon suivante : une note 1 a été<br />

attribuée au <strong>lapereau</strong> lorsqu'il prés<strong>en</strong>tait une sérologie positive, et une note 0 lorsque celle-ci<br />

était négative. Ces données, considérées comme <strong>de</strong>s variables <strong>de</strong> Bernoulli (International<br />

Rabbit Repro<strong>du</strong>ction Group, 2005), ont été étudiées par une analyse <strong>de</strong> variance à un facteur :<br />

effet <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t (procé<strong>du</strong>re GLM, SAS (1999)).<br />

III.B. RESULTATS : SENSIBILITE A LA COLIBACILLOSE<br />

III.B.1. Evolution <strong>de</strong> la mortalité<br />

° Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t<br />

La Figure 58 exprime le taux <strong>de</strong> survie journalier <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'huile<br />

incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à 28 jours. Pour les <strong>lapereau</strong>x I28,<br />

il s'agit <strong>de</strong> la survie à la colibacillose. Ainsi, 4 animaux <strong>du</strong> lot TCM-I28 n'apparaiss<strong>en</strong>t pas sur<br />

cette figure, car la colibacillose ne semble pas à l'origine <strong>de</strong> leur mort : 2 animaux prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t<br />

une parésie cæcale à 40 et à 41 jours, un <strong>lapereau</strong> a été euthanasié à 52 jours pour pyomètre, et<br />

le <strong>de</strong>rnier est mort à 63 jours sans que la cause n'ait été id<strong>en</strong>tifiée.<br />

La mortalité par colibacillose a débuté à 35 jours, puis évolué progressivem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> façon<br />

similaire quelle que soit l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t : taux <strong>de</strong> 50% <strong>de</strong> mortalité atteint<br />

<strong>en</strong>tre 48 et 49 jours. A 63 jours, 45,5% et 43,9% <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x survivai<strong>en</strong>t à la colibacillose<br />

respectivem<strong>en</strong>t dans les lots HT-I28 et TCM-I28 (Test <strong>du</strong> χ 2 , P=0,85).<br />

La survie <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x témoins n'a pas été significativem<strong>en</strong>t affectée par l'alim<strong>en</strong>t<br />

distribué : 13% <strong>de</strong> mortalité à 63 jours dans le lot HT-T et 21,4% dans le lot TCM-T (Test <strong>du</strong><br />

χ 2 , P=0,19).


- 203 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

Figure 58 Taux <strong>de</strong> survie <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli<br />

inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t<br />

% <strong>de</strong><br />

survie à<br />

la colibacillose<br />

% <strong>de</strong><br />

survie<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

HT-I28<br />

TCM-I28<br />

0<br />

28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48-49<br />

48 50 52 54 56 58 60 62<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

INFECTION<br />

50%<br />

HT-T<br />

TCM-T<br />

0<br />

28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60 62<br />

Age (j)<br />

° Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction laitière <strong>de</strong>s lapines <strong>en</strong>tre 28 et 35 jours sur la mortalité par<br />

colibacillose<br />

Trois classes ont été constituées <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction laitière <strong>de</strong> la lapine <strong>en</strong>tre 28<br />

et 35 jours :<br />

faible : pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> lait <strong>en</strong>tre 28 et 35 jours < 123 g/<strong>lapereau</strong> (5 portées (4 HT et 1<br />

TCM), 39 <strong>lapereau</strong>x)<br />

moy<strong>en</strong>ne : 123 ≤ pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> lait ≤ 143 g/<strong>lapereau</strong> (5 portées (2 HT et 3 TCM), 38<br />

<strong>lapereau</strong>x)<br />

importante : pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> lait > 143 g/<strong>lapereau</strong> (6 portées (2 HT et 4 TCM), 47<br />

<strong>lapereau</strong>x)<br />

Un effet <strong>de</strong> l'ingestion <strong>de</strong> lait sur la survie à la colibacillose a ainsi pu être mis <strong>en</strong><br />

évid<strong>en</strong>ce : <strong>de</strong> 48 à 63 jours, les valeurs <strong>de</strong> P pour l'effet <strong>du</strong> niveau <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction laitière <strong>de</strong>s<br />

lapines oscillai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 0,026 et 0,098 (Figure 59). Il semblerait qu'une faible consommation


- 204 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

<strong>de</strong> lait au cours <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière semaine d'allaitem<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>te à long terme (plus <strong>de</strong> 13 jours<br />

après le sevrage) la s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à la colibacillose.<br />

Figure 59 Pro<strong>du</strong>ction laitière <strong>de</strong>s lapines <strong>en</strong>tre 28 et 35 jours et taux <strong>de</strong> survie à la<br />

colibacillose <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours par la souche d'E. coli <strong>en</strong>téropathogène E22<br />

% <strong>de</strong> survie<br />

100<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

Faible<br />

Moy<strong>en</strong>ne<br />

Importante<br />

28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60 62<br />

Age (j)<br />

Ainsi <strong>de</strong> 50 à 53 jours, le taux <strong>de</strong> survie <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés par la souche d'E. coli E22<br />

t<strong>en</strong>dait à être inférieur pour les <strong>lapereau</strong>x dont la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> lait <strong>de</strong> la mère était faible <strong>en</strong>tre<br />

28 et 35 jours (P


- 205 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

Figure 60 Evolution <strong>de</strong> la morbidité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés à 28 jours<br />

par la souche E22 d'E. coli <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'huile incorporée dans<br />

l'alim<strong>en</strong>t<br />

Nombre <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x<br />

80<br />

HT-I28<br />

70<br />

Cliniquem<strong>en</strong>t sains<br />

60<br />

Morbi<strong>de</strong>s<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

80 28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60 62<br />

TCM-I28<br />

70<br />

Cliniquem<strong>en</strong>t sains<br />

60<br />

Morbi<strong>de</strong>s<br />

50<br />

Alim<strong>en</strong>t HT<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

INFECTION<br />

0<br />

Sacrifice 1<br />

<strong>lapereau</strong> /<br />

portée<br />

28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60 62<br />

Age (j)<br />

III.C. RESULTATS : PERFORMANCES DES LAPEREAUX<br />

III.C.1. Poids et croissance <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

Aucun effet <strong>de</strong> l'huile incorporée ou <strong>de</strong> l'interaction huile incorporée × souche inoculée<br />

sur le poids <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x n'a été noté. Aussi, les données <strong>de</strong> poids vifs <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x TCM et<br />

HT ont été regroupées pour chaque lot "souche d'E. coli inoculée" (I28 vs. T) (Figure 61).<br />

Dès 35 jours, les <strong>lapereau</strong>x inoculés avec la souche d'E. coli <strong>en</strong>téropathogène ont prés<strong>en</strong>té un<br />

déficit pondéral par rapport à leur témoin, qu'ils ont conservé jusqu'à 63 jours : <strong>en</strong>tre -8% au<br />

minimum (à 35 jours) et -21% au maximum (à 42 jours).


- 206 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

Figure 61 Evolution <strong>du</strong> poids vif <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à<br />

28 jours<br />

Poids <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x (g)<br />

2500<br />

2000<br />

1500<br />

1000<br />

500<br />

0<br />

I28<br />

T<br />

Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET; Effet <strong>de</strong> la souche inoculée si P


- 207 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

Entre 49 et 56 jours, les croissances relatives journalières <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts lots<br />

n'étai<strong>en</strong>t plus significativem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes. En revanche, <strong>en</strong>tre 56 à 63 jours, la croissance<br />

relative <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x HT-I28 a été <strong>de</strong> 31% supérieure à celle <strong>de</strong> leur témoin HT-T (P


III.D. RESULTATS : EXCRETION COLIBACILLAIRE<br />

- 208 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

L'excrétion colibacillaire <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x T inoculés à 28 jours avec une souche non<br />

pathogène est restée inférieure à 10 5 CFU/g <strong>de</strong> fèces tout au long <strong>de</strong> l'expérim<strong>en</strong>tation.<br />

Quelques colonies rhamnose-négatives ont été isolées <strong>en</strong>tre 31 et 42 jours, et à 63 jours dans<br />

ces lots.<br />

Dès 31 jours, l'excrétion colibacillaire fécale a été accrue dans les lots infectés par la<br />

souche d'E. coli O103 (Figure 63), et la plupart <strong>de</strong>s colibacilles excrétés étai<strong>en</strong>t rhamnose-<br />

négatifs. Ces <strong>lapereau</strong>x ont excrété <strong>en</strong>tre 10 6 et 10 8 CFU <strong>de</strong> colibacilles par gramme <strong>de</strong> fèces<br />

jusqu'à 45 jours, puis l'excrétion s'est stabilisée autour <strong>de</strong> 10 5 CFU.g -1 jusqu'à 56 jours. Ainsi<br />

le niveau d'excrétion colibacillaire fécale <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x I28 a été supérieur à celui <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x T <strong>de</strong> 31 à 56 jours. A 63 jours, l'excrétion colibacillaire <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x I28 n'était<br />

plus significativem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>te <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x T (


- 209 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

Figure 63 Excrétion colibacillaire fécale <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli<br />

inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t<br />

Log CFU E. coli/<br />

g <strong>de</strong> fèces<br />

Log CFU E. coli/<br />

g <strong>de</strong> fèces<br />

Inoc<br />

Huile<br />

Inter*<br />

CVr, %<br />

10<br />

8<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

10<br />

8<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

28 31 35 38 42 45 49 52 56 63<br />

NS<br />

NS<br />

NS<br />

68<br />

***<br />

NS<br />

NS<br />

49<br />

***<br />

NS<br />

NS<br />

30<br />

* Effet <strong>de</strong> l'interaction souche inoculée × huile incorporée; Barres pleines : % <strong>de</strong> colibacilles rhamnose négatifs, barres rayées : % <strong>de</strong><br />

colibacilles rhamnose positifs; Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET; Lors d'une interaction positive, les moy<strong>en</strong>nes sans lettre <strong>en</strong> commun pour un<br />

âge donné (les 2 graphiques <strong>en</strong>semble) sont différ<strong>en</strong>tes (P


- 210 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

témoins T aux différ<strong>en</strong>ts âges <strong>de</strong> prélèvem<strong>en</strong>ts se sont toutes révélées négatives vis-à-vis <strong>du</strong><br />

LPS O103.<br />

Dans les lots infectés à 28 jours, le pourc<strong>en</strong>tage d'animaux ayant prés<strong>en</strong>té une<br />

séroconversion vis-à-vis <strong>du</strong> colibacille O103 a différé <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'huile incorporée dans<br />

l'alim<strong>en</strong>t (Tableau 40). Dès 51 jours, le taux <strong>de</strong> séroconversion <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>du</strong> lot HT-I28 a<br />

dépassé le seuil <strong>de</strong>s 85%, alors que celui <strong>de</strong>s animaux TCM-I28 est <strong>de</strong>meuré inférieur à 60%<br />

jusqu'à la fin <strong>de</strong> l'expérim<strong>en</strong>tation.<br />

Tableau 40 Pourc<strong>en</strong>tage <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x prés<strong>en</strong>tant une<br />

séroconversion vis-à-vis <strong>du</strong> LPS O103 aux différ<strong>en</strong>ts âges <strong>de</strong><br />

prélèvem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t<br />

HT-I28 TCM-I28 CVr, % P<br />

J24 0<br />

0<br />

-<br />

-<br />

J38<br />

J51<br />

J63<br />

(0/59)<br />

18,6 (11/59)<br />

89,7 (26/29)<br />

85,7 (24/28)<br />

(effectifs); NS P>0,10, * P


- 211 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

ayant prés<strong>en</strong>té un épiso<strong>de</strong> diarrhéique, très rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t après l'inoculation, <strong>en</strong>tre 29 et 31 jours,<br />

puis qui n'a plus prés<strong>en</strong>té <strong>de</strong> signes cliniques <strong>de</strong> diarrhée jusqu'à la fin <strong>de</strong> l'expérim<strong>en</strong>tation.<br />

Hormis un <strong>lapereau</strong>, tous les animaux ayant prés<strong>en</strong>té une séroconversion vis-à-vis <strong>du</strong> LPS<br />

O103 sont restés séropositifs jusqu'à 63 jours. Pour ce <strong>lapereau</strong>, la d<strong>en</strong>sité optique était proche<br />

<strong>de</strong> la valeur seuil (DO=0,213 à 51 jours vs. DO=0,151 à 63 jours). Par ailleurs, il n'a pas<br />

prés<strong>en</strong>té <strong>de</strong> signes cliniques <strong>de</strong> diarrhée sur l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong>.<br />

III.F. DISCUSSION<br />

<strong>Les</strong> résultats obt<strong>en</strong>us dans cette étu<strong>de</strong> confirm<strong>en</strong>t les observations effectuées dans<br />

l'expérim<strong>en</strong>tation précéd<strong>en</strong>te. La forme létale <strong>de</strong> la maladie n'est observée qu'après le sevrage<br />

<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x, et celle-ci prés<strong>en</strong>te une cinétique d'évolution similaire à celle <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 3. De<br />

même, la morbidité est maint<strong>en</strong>ue à un taux faible jusqu'à 35 jours. Toutefois, quelques<br />

légères différ<strong>en</strong>ces ont été constatées <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux étu<strong>de</strong>s. Le taux <strong>de</strong> 50% <strong>de</strong> mortalité est<br />

atteint 4 à 5 jours plus tard dans cette <strong>de</strong>rnière étu<strong>de</strong>, et le taux <strong>de</strong> mortalité final par<br />

colibacillose est plus faible <strong>de</strong> 6 points. Quelques variations <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux expérim<strong>en</strong>tations<br />

pourrai<strong>en</strong>t expliquer ces légères dissemblances. L'alim<strong>en</strong>t distribué dans cette <strong>de</strong>rnière étu<strong>de</strong><br />

cont<strong>en</strong>ait 2 fois plus <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s que celui distribué dans l'expérim<strong>en</strong>tation précéd<strong>en</strong>te. De plus,<br />

dans l'étu<strong>de</strong> 3, les <strong>lapereau</strong>x sevrés à 21 jours ayant développé la maladie très vite après<br />

l'inoculation aurai<strong>en</strong>t pu in<strong>du</strong>ire une contamination accrue <strong>du</strong> milieu <strong>en</strong>vironnant, et donc<br />

maint<strong>en</strong>ir une pression infectieuse beaucoup plus importante. Toutefois, cette répétabilité <strong>de</strong><br />

l'évolution <strong>de</strong> la maladie après le sevrage appuie l'hypothèse d'une protection temporaire<br />

conférée par le lait maternel vis-à-vis <strong>de</strong> la colibacillose à EPEC O103. Une première analyse<br />

<strong>de</strong> l'effet <strong>du</strong> niveau <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction laitière sur la survie <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à la colibacillose t<strong>en</strong>d à<br />

montrer une s<strong>en</strong>sibilité plus importante <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x issus <strong>de</strong>s portées pour lesquelles la<br />

pro<strong>du</strong>ction laitière <strong>de</strong> la lapine était faible. Ce point mériterait toutefois confirmation, car la<br />

consommation <strong>de</strong> lait indivi<strong>du</strong>elle par les <strong>lapereau</strong>x n'a pas été évaluée dans cette étu<strong>de</strong>.<br />

L'incorporation <strong>de</strong> TCM au taux <strong>de</strong> 2% dans l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x n'a pas ré<strong>du</strong>it leur<br />

s<strong>en</strong>sibilité à une colibacillose expérim<strong>en</strong>tale à E. coli O103. En effet, les taux <strong>de</strong> survie et la<br />

morbidité ont prés<strong>en</strong>té <strong>de</strong>s évolutions semblables que les <strong>lapereau</strong>x ai<strong>en</strong>t reçu l'alim<strong>en</strong>t <strong>en</strong>richi<br />

<strong>en</strong> triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes ou <strong>en</strong> huile <strong>de</strong> tournesol. <strong>Les</strong> <strong>lapereau</strong>x infectés ayant<br />

reçu l'alim<strong>en</strong>t TCM <strong>en</strong>tre 14 et 49 jours prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t même un léger déficit <strong>de</strong> croissance et<br />

d'ingestion après 49 jours, et t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à prés<strong>en</strong>ter une excrétion colibacillaire fécale un peu plus<br />

élevée que leurs homologues infectés ayant reçu l'alim<strong>en</strong>t à base d'huile <strong>de</strong> tournesol tout au<br />

long <strong>de</strong> l'expérim<strong>en</strong>tation. Le changem<strong>en</strong>t d'alim<strong>en</strong>t (passage à l'alim<strong>en</strong>t cont<strong>en</strong>ant l'huile <strong>de</strong><br />

tournesol) à 49 jours pourrait être à l'origine <strong>de</strong> ces perturbations. La croissance et l'ingestion


- 212 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x inoculés à 28 jours par la souche d'E. coli non pathogène n'ont <strong>en</strong> revanche pas<br />

été perturbées par ce changem<strong>en</strong>t d'alim<strong>en</strong>t.<br />

La réponse immunitaire a été influ<strong>en</strong>cée par la nature <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t.<br />

Le pourc<strong>en</strong>tage <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x prés<strong>en</strong>tant une réponse sérologique positive vis-à-vis <strong>du</strong><br />

colibacille O103 a été supérieur lorsque l'alim<strong>en</strong>t était supplém<strong>en</strong>té <strong>en</strong> huile <strong>de</strong> tournesol. La<br />

plus faible réponse <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x ayant reçu l'alim<strong>en</strong>t <strong>en</strong>richi <strong>en</strong> TCM pourrait être expliquée<br />

par une moindre sollicitation antigénique par le colibacille inoculé (colonisation plus faible).<br />

Pourtant, l'excrétion colibacillaire fécale <strong>de</strong>s animaux infectés était similaire quelle que soit la<br />

nature <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t. Mais <strong>en</strong> étudiant la répartition <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x selon<br />

le fait qu'ils ai<strong>en</strong>t ou non prés<strong>en</strong>té <strong>de</strong>s signes cliniques avant la réalisation <strong>de</strong> la sérologie, il<br />

s'est avéré que cette différ<strong>en</strong>ce était surtout liée à un nombre important <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x n'ayant<br />

pas manifesté <strong>de</strong> signes cliniques au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong>. Ainsi, pour ces <strong>lapereau</strong>x,<br />

une faible sollicitation antigénique peut être suspectée : une colonisation microbi<strong>en</strong>ne trop<br />

faible, voire inexistante, n'aurait pas in<strong>du</strong>it <strong>de</strong> signes cliniques <strong>de</strong> diarrhée et n'aurait pas<br />

activé la réponse immunitaire. Seul le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre le niveau d'excrétion colibacillaire indivi<strong>du</strong>el<br />

et la réponse sérologique suscitée aurait pu permettre d'obt<strong>en</strong>ir quelques élém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> réponse.<br />

Par ailleurs, le site d'in<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la réponse immunitaire se situe plutôt dans la partie amont<br />

<strong>du</strong> tractus digestif, au niveau <strong>de</strong> l'intestin grêle chez le jeune. Il reste alors possible que la flore<br />

colibacillaire pathogène ait été ré<strong>du</strong>ite dans l'iléon <strong>de</strong> ces <strong>lapereau</strong>x ayant consommé l'alim<strong>en</strong>t<br />

TCM, et ait <strong>en</strong>traîné une réponse immunitaire plus faible. Un effet immunomo<strong>du</strong>lateur lié à la<br />

nature <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras incorporés dans l'alim<strong>en</strong>t n'est pas à exclure pour autant (De Pablo et<br />

Alvarez <strong>de</strong> Ci<strong>en</strong>fuegos, 2000).<br />

Cette abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à la colibacillose pourrait être<br />

<strong>du</strong>e à un niveau d'ingestion <strong>de</strong> TCM insuffisant, voire à une indisponibilité <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras à<br />

chaînes moy<strong>en</strong>nes aux sites d'action <strong>de</strong>s E. coli O103. Il convi<strong>en</strong>t alors d'étudier leur<br />

disponibilité au sein <strong>du</strong> tractus digestif : ingestion et <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir. De plus, on ne peut exclure<br />

l'hypothèse que ces substances soi<strong>en</strong>t inertes vis-à-vis <strong>de</strong> la microflore digestive. Aussi, les<br />

étu<strong>de</strong>s directe (comptage colibacillaire) et indirecte (ferm<strong>en</strong>tations bactéri<strong>en</strong>nes) <strong>de</strong> la flore<br />

cæcale permettront <strong>de</strong> déterminer l'influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s TCM sur la microflore digestive, lorsqu'un<br />

déséquilibre artificiel <strong>de</strong> celle-ci est pro<strong>du</strong>it. L'hypothèse que les TCM interfèr<strong>en</strong>t avec la<br />

physiologie digestive <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x peut égalem<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>visagée. L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la digestibilité<br />

fécale <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux alim<strong>en</strong>ts chez les <strong>lapereau</strong>x témoins permettra d'argum<strong>en</strong>ter cette supposition.


- 213 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

IV. DISPONIBILITE DES ACIDES GRAS A CHAINES MOYENNES : INGESTION ET DEVENIR<br />

DANS LE TRACTUS DIGESTIF ET CONSEQUENCES PHYSIOLOGIQUES<br />

Afin d'obt<strong>en</strong>ir quelques élém<strong>en</strong>ts d'explications concernant l'abs<strong>en</strong>ce d'effets bénéfiques<br />

<strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes sur la résistance <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à la colibacillose, les<br />

profils d'ingestion <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras, et notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes, ainsi<br />

que leur <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir dans le tube digestif vont être détaillés. De plus, différ<strong>en</strong>ts paramètres<br />

physiologiques digestifs ont été évalués à 36 jours sur les animaux infectés par la souche<br />

<strong>en</strong>téropathogène et sur les animaux témoins. Outre préciser les désordres digestifs occasionnés<br />

par l'infection expérim<strong>en</strong>tale par une souche <strong>en</strong>téropathogène d'E. coli, ces mesures pourrai<strong>en</strong>t<br />

donner <strong>de</strong>s informations sur les conséqu<strong>en</strong>ces physiologiques év<strong>en</strong>tuelles <strong>de</strong> l'ingestion <strong>de</strong><br />

triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes.<br />

IV.A. ANALYSE DES DONNEES<br />

<strong>Les</strong> analyses <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras dans le lait, les alim<strong>en</strong>ts distribués aux <strong>lapereau</strong>x,<br />

les cont<strong>en</strong>us stomacal et iléal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x inoculés avec la souche non pathogène ont dans<br />

un premier temps fait l'objet d'une analyse <strong>de</strong>scriptive.<br />

Dans un <strong>de</strong>uxième temps, les effets <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t, et <strong>de</strong><br />

la souche d'E. coli inoculée à 28 jours sur le <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras, notamm<strong>en</strong>t à chaînes<br />

moy<strong>en</strong>nes, dans le tractus digestif ont été détaillés. Il <strong>en</strong> a été <strong>de</strong> même pour les différ<strong>en</strong>ts<br />

paramètres physiologiques mesurés à 36 jours. Ces données ont été analysées avec la<br />

procé<strong>du</strong>re GLM (SAS, 1999) avec un modèle pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte l'effet <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> l'huile<br />

incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t, l'effet <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée et leur interaction. <strong>Les</strong><br />

comparaisons <strong>de</strong> moy<strong>en</strong>nes ont été effectuées au moy<strong>en</strong> <strong>du</strong> test <strong>de</strong> comparaisons multiples <strong>de</strong><br />

Scheffé.<br />

IV.B. RESULTATS : PROFIL D'INGESTION DES ACIDES GRAS A CHAINES MOYENNES<br />

IV.B.1. Composition <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine<br />

Le Tableau 42 prés<strong>en</strong>te la composition chimique moy<strong>en</strong>ne <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> 25 lapines <strong>de</strong><br />

l'étu<strong>de</strong> 4, prélevées à 22 et 23 jours <strong>de</strong> lactation. Celles-ci ont été choisies parmi les différ<strong>en</strong>ts<br />

lots (au moins 4 analyses par lot), mais aucune différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> composition lactée n'a été mise<br />

<strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les lots.<br />

<strong>Les</strong> lipi<strong>de</strong>s étai<strong>en</strong>t l'élém<strong>en</strong>t majeur <strong>du</strong> lait <strong>de</strong>s lapines, suivis par les protéines. Ces <strong>de</strong>ux<br />

composants représ<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t à eux seuls 85,6% <strong>de</strong> la matière sèche. Ainsi, par différ<strong>en</strong>ce, les<br />

composés glucidiques compterai<strong>en</strong>t pour <strong>en</strong>viron 7% <strong>de</strong> la matière sèche.


Conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> g.100g -1<br />

<strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras totaux<br />

Tableau 42 Composition moy<strong>en</strong>ne <strong>du</strong> lait <strong>de</strong>s lapines <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 4<br />

% <strong>de</strong> matière sèche<br />

En % <strong>de</strong> matière brute<br />

Matière grasse<br />

Protéines brutes<br />

C<strong>en</strong>dres<br />

Lactose*<br />

Energie (kCal/kg)<br />

* Calculé comme la matière restante<br />

40<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

C4:0<br />

C6:0<br />

C8:0<br />

C10:0<br />

C12:0<br />

Moy<strong>en</strong>ne Ecart-type Minimum Maximum<br />

31,3<br />

15,5<br />

11,3<br />

2,3<br />

2,2<br />

2058<br />

C14:0<br />

C14:1<br />

C15:0<br />

2,8<br />

2,4<br />

1,3<br />

0,2<br />

0,6<br />

209<br />

C16:0<br />

C16:1<br />

Aci<strong>de</strong>s gras<br />

- 214 -<br />

C17:0<br />

C18:0<br />

26,8<br />

11,6<br />

9,0<br />

1,9<br />

0,7<br />

1691<br />

C18:1 (c9)<br />

C18:1 (c11)<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

37,5<br />

20,2<br />

14,4<br />

2,7<br />

3,2<br />

2478<br />

C18:1 (t11)<br />

C18:2<br />

Nombre<br />

d'analyses<br />

25<br />

La Figure 64 prés<strong>en</strong>te le profil <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine. La quantité d'aci<strong>de</strong>s gras<br />

moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong>s 25 échantillons était <strong>de</strong> 55,5 ± 3,4 g.100g<br />

50<br />

45<br />

-1 <strong>de</strong> matière sèche. <strong>Les</strong> aci<strong>de</strong>s<br />

caprylique et caprique représ<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t 45% <strong>de</strong> la masse totale <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras. <strong>Les</strong> autres aci<strong>de</strong>s<br />

gras quantitativem<strong>en</strong>t importants étai<strong>en</strong>t l'aci<strong>de</strong> palmitique (C16:0), l'aci<strong>de</strong> oléique (C18:1) et<br />

l'aci<strong>de</strong> linoléique (C18:2).<br />

Figure 64 Profil <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine<br />

IV.B.2. Profil <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t<br />

<strong>Les</strong> différ<strong>en</strong>ces majeures <strong>de</strong> composition <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras <strong>de</strong>s 2 alim<strong>en</strong>ts concern<strong>en</strong>t les<br />

aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes : 19 et 15% d'écarts pour les aci<strong>de</strong>s caprylique et caprique<br />

(Figure 65). Ces différ<strong>en</strong>ces étai<strong>en</strong>t comp<strong>en</strong>sées dans l'alim<strong>en</strong>t HT par <strong>de</strong>s proportions plus<br />

importantes <strong>de</strong> C16:0, C18:1 c9 et C18:2 (3%, 10% et 18% d'écarts, respectivem<strong>en</strong>t).<br />

C18:3<br />

19<br />

21<br />

25<br />

17<br />

22<br />

C20:4<br />

Inconnus


- 215 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

Figure 65 Profil <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux alim<strong>en</strong>ts distribués aux <strong>lapereau</strong>x dans l'étu<strong>de</strong> 4<br />

Conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> g.100g -1 <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts aci<strong>de</strong>s gras<br />

50<br />

45<br />

40<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

C6:0<br />

C8:0<br />

C10:0<br />

C11:0<br />

HT<br />

TCM<br />

C12:0<br />

IV.B.3. Ingestion d'aci<strong>de</strong> caprylique par les <strong>lapereau</strong>x<br />

C14:0<br />

C15:0<br />

C16:0<br />

C16:1<br />

D'après les données d'ingestion <strong>de</strong> lait et d'alim<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>ues au cours <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, et<br />

d'après les compositions <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras établies pour ces sources alim<strong>en</strong>taires, nous avons<br />

représ<strong>en</strong>té l'évolution au cours <strong>du</strong> temps <strong>de</strong> l'ingestion d'aci<strong>de</strong> caprylique <strong>en</strong> fonction <strong>du</strong> lot<br />

(Figure 66).<br />

Ainsi, dans les lots ayant reçu l'alim<strong>en</strong>t HT <strong>en</strong>tre 14 et 49 jours, une brusque décroissance<br />

<strong>de</strong> l'ingestion d'aci<strong>de</strong> caprylique a été observée au mom<strong>en</strong>t <strong>du</strong> sevrage : <strong>de</strong> valeurs avoisinant<br />

0,5 g/j/<strong>lapereau</strong>, l'ingestion a chuté à <strong>de</strong>s valeurs proches <strong>de</strong> 0. Dans les lots TCM, une chute<br />

importante après sevrage <strong>de</strong> l'ingestion <strong>de</strong> C8:0 a égalem<strong>en</strong>t été constatée. Cep<strong>en</strong>dant, celle-ci<br />

a évolué vers <strong>de</strong>s valeurs proches <strong>de</strong> celles conférées par le lait <strong>en</strong> fin <strong>de</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> lactation<br />

dans le lot TCM-T (<strong>en</strong>viron 0,5 g/<strong>lapereau</strong>), et légèrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>de</strong>çà pour le lot TCM-I28.<br />

Cep<strong>en</strong>dant, un nouvel abaissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'ingestion d'aci<strong>de</strong> caprylique, <strong>en</strong>core plus brutal, a été<br />

observé dans les lots TCM à 49 jours, au mom<strong>en</strong>t <strong>du</strong> changem<strong>en</strong>t d'alim<strong>en</strong>t.<br />

C17:0<br />

C18:0<br />

C18:1 (c9)<br />

C18:1 (c11)<br />

C18:2<br />

C18:3<br />

Inconnus


- 216 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

Figure 66 Ingestion d'aci<strong>de</strong> caprylique par les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli<br />

inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t<br />

Ingestion (g/<strong>lapereau</strong>)<br />

Ingestion (g/<strong>lapereau</strong>) Ingestion (g/<strong>lapereau</strong>)<br />

Ingestion (g/<strong>lapereau</strong>)<br />

1,3<br />

1,1<br />

0,9<br />

0,7<br />

0,5<br />

0,3<br />

0,1<br />

-0,1<br />

14 21 28 35 42 49 56<br />

1,3<br />

1,1<br />

0,9<br />

0,7<br />

0,5<br />

0,3<br />

0,1<br />

1,3<br />

1,1<br />

0,9<br />

0,7<br />

0,5<br />

0,3<br />

0,1<br />

lait+alim<strong>en</strong>t<br />

alim<strong>en</strong>t<br />

-0,1<br />

14 21 28 35 42 49 56<br />

1,3<br />

1,1<br />

0,9<br />

0,7<br />

0,5<br />

0,3<br />

0,1<br />

HT-T<br />

HT-I28<br />

TCM-T<br />

lait+alim<strong>en</strong>t<br />

alim<strong>en</strong>t<br />

-0,1<br />

14 21 28 35 42 49 56<br />

lait<br />

lait+alim<strong>en</strong>t<br />

alim<strong>en</strong>t<br />

-0,1<br />

14 21 28 35 42 49 56<br />

TCM-I28<br />

Age (j)<br />

Sevrage<br />

lait<br />

lait+alim<strong>en</strong>t<br />

alim<strong>en</strong>t<br />

lait<br />

lait<br />

ALIMENT HT<br />

ALIMENT HT


- 217 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

IV.C. RESULTATS : DEVENIR DES ACIDES GRAS DANS LE TRACTUS DIGESTIF DES LAPEREAUX<br />

IV.C.1. Evolution <strong>du</strong> profil <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras dans l'estomac, puis l'iléon <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

témoins<br />

Le Tableau 43 montre l'évolution <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations, exprimées par rapport à la matière<br />

sèche et à la matière brute, <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras totaux <strong>de</strong>puis l'alim<strong>en</strong>t vers l'iléon <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

non infectés. Lorsqu'elles ont été exprimées relativem<strong>en</strong>t à la matière brute, celles-ci ont<br />

diminué. En revanche, lorsque exprimées par rapport à la matière sèche, ces conc<strong>en</strong>trations<br />

ont peu évolué <strong>en</strong>tre l'alim<strong>en</strong>t et l'estomac, puis ont diminué <strong>en</strong>tre l'estomac et l'iléon.<br />

Tableau 43 Evolution <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras totaux, <strong>de</strong>puis l'alim<strong>en</strong>t jusqu'à<br />

l'iléon <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x non infectés, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t<br />

AGT (g.100g -1 <strong>de</strong> matière sèche) AGT (<strong>en</strong> g.100g -1 <strong>de</strong> matière brute)<br />

HT TCM HT TCM<br />

Alim<strong>en</strong>t 5,15 5,63 4,76 5,19<br />

Estomac* 5,75 ± 1,59 4,61 ± 0,86 1,08 ± 0,35 0,91 ± 0,25<br />

Iléon* 1,20 ± 0,27 1,18 ± 0,16 0,15 ± 0,04 0,13 ± 0,04<br />

* Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques ± ET; AGT : aci<strong>de</strong>s gras totaux.<br />

Si les différ<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> composition <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux alim<strong>en</strong>ts ont persisté dans les<br />

cont<strong>en</strong>us stomacal et iléal, elles t<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t cep<strong>en</strong>dant à s'estomper (Figure 67). Par ailleurs, <strong>du</strong><br />

C8:0 et <strong>du</strong> C10:0 ont été retrouvés dans l'estomac <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x HT, alors que l'alim<strong>en</strong>t qui<br />

leur était distribué <strong>en</strong> était quasim<strong>en</strong>t exempt (0,16% <strong>de</strong> C8:0 et 0,35% <strong>de</strong> C10:0 dans<br />

l'alim<strong>en</strong>t). De plus, les aci<strong>de</strong>s gras t<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t à se diversifier dans les compartim<strong>en</strong>ts digestifs,<br />

notamm<strong>en</strong>t dans l'estomac : C13:0, C14:1, C17:1, C18:1 trans, C20:4 ou C22:1. La proportion<br />

<strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras non id<strong>en</strong>tifiés par la technique utilisée t<strong>en</strong>dait égalem<strong>en</strong>t à s'accroître dans<br />

l'estomac, puis dans l'iléon.


- 218 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

Figure 67 Evolution <strong>du</strong> profil <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras dans l'estomac et l'iléon <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x non<br />

infectés<br />

Conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts aci<strong>de</strong>s gras <strong>en</strong> g.100g -1 d'aci<strong>de</strong>s gras totaux<br />

50<br />

45<br />

40<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

50<br />

45<br />

40<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

C4:0<br />

C4:0<br />

C6:0<br />

C8:0<br />

C8:0<br />

C10:0<br />

C10:0<br />

C11:0<br />

C11:0<br />

HT-T<br />

TCM-T<br />

C12:0<br />

HT-T<br />

TCM-T<br />

C12:0<br />

C13:0<br />

C13:0<br />

C14:0<br />

C14:0<br />

C14:1<br />

C15:0<br />

C15:0<br />

<strong>Les</strong> aci<strong>de</strong>s gras non m<strong>en</strong>tionnés <strong>en</strong> abscisse n'ont pas été retrouvés dans l'alim<strong>en</strong>t ou le compartim<strong>en</strong>t digestif considéré<br />

C16:0<br />

C16:0<br />

ESTOMAC<br />

C16:1<br />

C16:1<br />

ILEON<br />

IV.C.2. Dev<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes dans les cont<strong>en</strong>us <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

infectés ou non<br />

La part relative <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s caprylique et caprique par rapport aux aci<strong>de</strong>s gras totaux a été<br />

déterminée dans les cont<strong>en</strong>us stomacal et iléal. <strong>Les</strong> conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras totaux ont<br />

été exprimées relativem<strong>en</strong>t à la matière sèche et à la matière brute <strong>de</strong>s cont<strong>en</strong>us, <strong>de</strong> même que<br />

les conc<strong>en</strong>trations respectives <strong>en</strong> C8:0 et C10:0.<br />

<strong>Les</strong> conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras totaux dans l'estomac, qu'elles soi<strong>en</strong>t exprimées<br />

relativem<strong>en</strong>t à la matière sèche ou à la matière brute, n'ont pas différé selon l'huile incorporée<br />

C17:0<br />

C17:0<br />

C17:1<br />

C17:1<br />

Aci<strong>de</strong>s gras<br />

C18:0<br />

C18:0<br />

C18:1 (c9)<br />

C18:1 (c9)<br />

C18:1 (c11)<br />

C18:1 (c11)<br />

C18:1 (t9)<br />

C18:1 (t11)<br />

C18:1 (t11)<br />

C18:2<br />

C18:2<br />

C18:2 (t11)<br />

C18:3<br />

C18:3<br />

C20:4<br />

C20:4<br />

C22:1<br />

Inconnus<br />

Inconnus


- 219 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

dans l'alim<strong>en</strong>t (Tableau 44). En revanche, la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras totaux exprimée par<br />

rapport à la matière sèche a été augm<strong>en</strong>tée <strong>de</strong> 107% dans le cont<strong>en</strong>u stomacal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

infectés avec la souche <strong>en</strong>téropathogène d'E. coli à 28 jours (P


- 220 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

recevant l'alim<strong>en</strong>t HT, les proportions relatives <strong>du</strong> C8 et <strong>du</strong> C10 n'étai<strong>en</strong>t pas affectées par la<br />

souche d'E. coli inoculée. En revanche, celles-ci ont été diminuées <strong>de</strong> 36% pour le C8<br />

(P


- 221 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

Tableau 46 Profil <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts aci<strong>de</strong>s gras <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u stomacal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à 36 jours <strong>en</strong><br />

fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t (sauf<br />

C8:0 et C10:0)<br />

I28 T Valeurs <strong>de</strong> P<br />

Profil (%)<br />

HT TCM HT TCM<br />

CVr,<br />

%<br />

Souche<br />

inoculée<br />

Huile<br />

incorporée<br />

Interaction<br />

C4:0 0,01 0,32 0,61 0,36 151 † NS NS<br />

C6:0 0,06 a 0,24 c 0,13 ab<br />

0,19 bc<br />

48 NS *** *<br />

C14:0 1,06 1,17 0,84 1,27 35 NS † NS<br />

C16:0 15,34 13,79 14,30 13,49 7 † ** NS<br />

C16:1 0,56 0,50 0,37 0,41 36 * NS NS<br />

C17:1 0,12 0,23 0,11 0,29 105 NS * NS<br />

C18:0 4,83 3,26 4,36 2,80 29 NS *** NS<br />

C18:1 (c9) 17,69 12,11 17,74 10,68 11 NS *** NS<br />

C18:1 (c11) 0,70 0,58 0,70 0,57 8 NS *** NS<br />

C18:1 (t6) 0,01 0,02 0,00 0,00 316 † NS NS<br />

C18:1 (t12) 0,00 0,03 0,00 0,00 308 † NS NS<br />

C18:2 36,71 24,44 39,86 27,30 19 NS *** NS<br />

C20:4 0,08 0,07 0,02 0,00 146 ** NS NS<br />

C22:1 0,08 0,05 0,05 0,02 117 † NS NS<br />

Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques; Seuls figur<strong>en</strong>t les aci<strong>de</strong>s gras pour lesquels une différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre lots a été observée; Pour la composition complète,<br />

se référer à la Figure 67; CVr : cœffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> variation rési<strong>du</strong>elle; NS P>0,10, † P


- 222 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

IV.D. RESULTATS : CONSEQUENCES PHYSIOLOGIQUES DE LA NATURE DE L'HUILE INCORPOREE DANS<br />

L'ALIMENT ET DE LA SOUCHE D'E. COLI INOCULEE A 28 JOURS<br />

IV.D.1. Evaluation <strong>de</strong> la digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te<br />

En raison <strong>de</strong> quelques problèmes sanitaires sur les <strong>lapereau</strong>x témoins au cours <strong>de</strong> la<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong>s fèces, le nombre initial <strong>de</strong> 8 cages par lot a été ré<strong>du</strong>it (Tableau 48).<br />

<strong>Les</strong> valeurs <strong>de</strong> digestibilité <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts nutrim<strong>en</strong>ts n'ont pas significativem<strong>en</strong>t différé<br />

<strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux alim<strong>en</strong>ts, et ce, quelle que soit la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> détermination employée (Tableau<br />

48).<br />

Tableau 48 Digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> 38 à 42 jours <strong>en</strong><br />

fonction <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t par les <strong>lapereau</strong>x non infectés T<br />

Métho<strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce Métho<strong>de</strong> décalée<br />

TCM HT CVr, % P TCM HT CVr, % P<br />

Nombre d'analyses 4 5 4 5<br />

Digestibilité (%)<br />

Matière organique 68,8 67,9 1,6 NS 66,1 65,3 2,0 NS<br />

Protéines brutes 76,7 76,9 1,8 NS 74,6 75,0 1,8 NS<br />

Matières grasses 86,6 86,6 1,2 NS 85,4 85,6 1,0 NS<br />

NDF 41,9 40,6 5,2 NS 36,9 35,7 6,8 NS<br />

ADF 30,6 30,5 7,7 NS 24,5 24,8 11,9 NS<br />

Energie 68,7 67,4 1,5 NS 65,9 64,7 2,0 NS<br />

Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques; Effet <strong>de</strong> l' huile incorporée : NS = P>0,10.<br />

IV.D.2. Evaluation <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts paramètres digestifs à 36 jours<br />

Trois et 4 animaux sur 8 prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s signes cliniques et/ou <strong>de</strong>s lésions<br />

macroscopiques <strong>du</strong> tractus digestif au mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'abattage dans les lots HT-I28 et TCM-I28,<br />

respectivem<strong>en</strong>t (souillure péri-anale, prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> gaz dans l'estomac et le cæcum, peu <strong>de</strong><br />

cont<strong>en</strong>u stomacal, cont<strong>en</strong>u <strong>de</strong> l'intestin grêle très liqui<strong>de</strong>, ulcères stomacaux, congestion <strong>de</strong><br />

l'intestin grêle).<br />

A l'exception <strong>du</strong> pH cæcal, l'infection <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x par une souche d'E. coli<br />

<strong>en</strong>téropathogène à 28 jours a in<strong>du</strong>it <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> tous les paramètres physiologiques<br />

digestifs mesurés 8 jours après l'inoculation (Tableau 49). Le pH stomacal, que ce soit au<br />

niveau fundique ou antral, était plus aci<strong>de</strong> dans les lots I28 (<strong>de</strong> -1,3 et -0,5 unités,<br />

respectivem<strong>en</strong>t, P


- 223 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

l'estomac. La baisse <strong>du</strong> pH fundique observée lors d'une inoculation par un E. coli O103 serait<br />

principalem<strong>en</strong>t expliquée par un pH beaucoup plus aci<strong>de</strong> dans le fun<strong>du</strong>s <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x HT-I28<br />

comparativem<strong>en</strong>t à leur témoin HT-T, alors que le pH fundique <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x TCM, infectés<br />

ou non à 28 jours, prés<strong>en</strong>tait <strong>de</strong>s valeurs intermédiaires.<br />

Tableau 49 Détermination <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts paramètres <strong>de</strong>s cont<strong>en</strong>us stomacaux, iléaux et<br />

cæcaux à 36 jours <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la souche d'E. coli inoculée à 28 jours et <strong>de</strong> l'huile<br />

incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

I28 T Valeurs <strong>de</strong> P<br />

HT TCM HT TCM<br />

CVr,<br />

%<br />

Souche<br />

inoculée<br />

Huile<br />

incorporée<br />

Interaction<br />

Poids <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

sacrifiés (36 jours)<br />

Estomac<br />

691 742 839 839 12 *** NS NS<br />

pH antrum 0,9 0,8 1,4 1,3 23 *** NS NS<br />

pH fun<strong>du</strong>s 1,3 a 1,9 ab 3,5 b 2,4 ab 58 ** NS †<br />

% MS cont<strong>en</strong>u<br />

Iléon<br />

14,9 15,7 19,2 19,7 22 ** NS NS<br />

% MS cont<strong>en</strong>u*<br />

Cæcum<br />

9,6 8,6 12,5 11,1 31 * NS NS<br />

% MS cont<strong>en</strong>u 18,0 17,7 21,2 21,6 22 * NS NS<br />

pH 6,2 6,2 5,9 6,0 8 NS NS NS<br />

Log coli 6,1 5,0 2,8 1,1 67 *** NS NS<br />

% rhamnose - 94,3 80,8 0,0 0,0 - - - -<br />

* déterminé après 48h <strong>de</strong> lyophilisation; MS : matière sèche; Moy<strong>en</strong>nes arithmétiques; Lors d'une interaction significative, les moy<strong>en</strong>nes<br />

sans lettre <strong>en</strong> commun sur une même <strong>ligne</strong> sont différ<strong>en</strong>tes (P0,10, † P


- 224 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

L'augm<strong>en</strong>tation <strong>du</strong> ratio propionate/butyrate liée à l'infection expérim<strong>en</strong>tale a été<br />

occasionnée par un accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la proportion <strong>du</strong> propionate dans le cæcum <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

I28 (+67%, P=0,01), alors que les proportions d'acétate et <strong>de</strong> butyrate <strong>de</strong>meurai<strong>en</strong>t<br />

inchangées. <strong>Les</strong> activités fibrolytiques <strong>de</strong> la flore cæcale et les conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> ammoniaque<br />

n'ont pas été modifiées suite à l'infection expérim<strong>en</strong>tale.<br />

Aucun effet <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> l'huile incorporée dans l'alim<strong>en</strong>t n'a été souligné pour ces<br />

paramètres cæcaux.<br />

IV.E. DISCUSSION<br />

IV.E.1. Conséqu<strong>en</strong>ces physiologiques <strong>de</strong> l'infection par E. coli O103:H2<br />

L'infection expérim<strong>en</strong>tale par un E. coli O103 <strong>en</strong>téropathogène est à l'origine <strong>de</strong> désordres<br />

digestifs importants : cont<strong>en</strong>us stomacaux, iléaux et cæcaux liqui<strong>de</strong>s probablem<strong>en</strong>t<br />

consécutivem<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s troubles hydroélectrolytiques, diminution <strong>du</strong> pH stomacal au niveau<br />

fundique et antral, perturbations <strong>de</strong>s ferm<strong>en</strong>tations bactéri<strong>en</strong>nes cæcales (baisse <strong>de</strong> 37% <strong>de</strong> la<br />

conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils totaux, et modification <strong>de</strong> leur profil, augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la<br />

conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils mineurs).<br />

<strong>Les</strong> analyses <strong>de</strong> la t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> matière sèche <strong>de</strong>s cont<strong>en</strong>us <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts compartim<strong>en</strong>ts<br />

digestifs dans notre étu<strong>de</strong> ne vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t que confirmer l'observation visuelle <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>us très<br />

liqui<strong>de</strong>s au cours <strong>de</strong>s autopsies <strong>de</strong>s animaux atteints <strong>de</strong> colibacillose. Le résultat le plus<br />

original concerne peut-être l'évolution <strong>du</strong> pH stomacal. Aucune étu<strong>de</strong>, à notre connaissance,<br />

n'a précisé l'évolution <strong>du</strong> pH stomacal d'animaux infectés par un colibacille <strong>en</strong>téropathogène.<br />

Cette hyperacidité gastrique mesurée à 36 jours pourrait expliquer les lésions d'ulcérations <strong>de</strong><br />

la muqueuse stomacale observées au cours <strong>de</strong>s autopsies. La régulation <strong>de</strong>s sécrétions aci<strong>de</strong>s<br />

est complexe et fait interv<strong>en</strong>ir différ<strong>en</strong>ts mécanismes neuro-hormonaux, aux niveaux c<strong>en</strong>tral et<br />

périphérique (Konturek et al., 2004a). Aussi, il semble difficile <strong>de</strong> privilégier, pour le<br />

mom<strong>en</strong>t, un mo<strong>de</strong> d'action selon lequel les E. coli perturberai<strong>en</strong>t la régulation <strong>de</strong>s sécrétions<br />

aci<strong>de</strong>s stomacales. Une seule étu<strong>de</strong>, à notre connaissance, rapporte un cas <strong>de</strong> lésion<br />

d'attachem<strong>en</strong>t/effacem<strong>en</strong>t sur la paroi stomacale occasionnée par un EPEC, et il s'agit d'un<br />

chi<strong>en</strong> infecté <strong>de</strong> manière concomitante par le virus <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong> Carré (Wada et al., 1996).<br />

Ce point pourrait faire l'objet <strong>de</strong> recherches à l'av<strong>en</strong>ir, car ce dérèglem<strong>en</strong>t physiologique<br />

semble interv<strong>en</strong>ir assez précocem<strong>en</strong>t dans l'évolution <strong>de</strong> la maladie.<br />

<strong>Les</strong> conséqu<strong>en</strong>ces digestives <strong>de</strong> l'infection sont égalem<strong>en</strong>t soulignées par les<br />

augm<strong>en</strong>tations <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras <strong>de</strong>s cont<strong>en</strong>us secs stomacaux et iléaux. Cette<br />

observation suggère que les <strong>lapereau</strong>x infectés aurai<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s capacités à digérer les graisses<br />

amoindries. Cep<strong>en</strong>dant si cette observation vaut égalem<strong>en</strong>t pour les aci<strong>de</strong>s gras à chaînes


- 225 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

moy<strong>en</strong>nes dans l'estomac, il semble qu'au niveau iléal, les <strong>lapereau</strong>x infectés digèr<strong>en</strong>t et<br />

absorb<strong>en</strong>t mieux les aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes comparativem<strong>en</strong>t aux autres aci<strong>de</strong>s gras.<br />

En effet, malgré <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras totaux accrues dans le cont<strong>en</strong>u iléal, ces<br />

<strong>lapereau</strong>x infectés prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une proportion moindre d'aci<strong>de</strong>s caprylique et caprique par<br />

rapport aux autres aci<strong>de</strong>s gras que leurs homologues non infectés. Ainsi, les conc<strong>en</strong>trations<br />

iléales (exprimées <strong>en</strong> matière sèche) <strong>du</strong> C8:0 et <strong>du</strong> C10:0 sont semblables que les <strong>lapereau</strong>x<br />

soi<strong>en</strong>t inoculés avec une souche d'E. coli pathogène ou non, lorsqu'ils reçoiv<strong>en</strong>t un alim<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>richi avec <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes. La lipase gastrique, à forte affinité pour les<br />

aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes, agit préfér<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s pH compris <strong>en</strong>tre 5 et 6<br />

(Moreau et al., 1988a). Le pH gastrique très aci<strong>de</strong> <strong>de</strong>s animaux infectés pourrait altérer la<br />

digestion <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes au niveau <strong>de</strong> l'estomac, laquelle serait<br />

comp<strong>en</strong>sée ultérieurem<strong>en</strong>t au niveau <strong>de</strong> l'intestin grêle. Cep<strong>en</strong>dant, il s'agit d'un prélèvem<strong>en</strong>t<br />

ponctuel, et <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> l'ingestion ainsi que <strong>de</strong>s modifications <strong>du</strong> transit intestinal aurai<strong>en</strong>t<br />

égalem<strong>en</strong>t pu concourir à l'altération <strong>de</strong> ces paramètres.<br />

<strong>Les</strong> modifications <strong>du</strong> profil ferm<strong>en</strong>taire cæcal que nous avons observées (diminution <strong>de</strong>s<br />

aci<strong>de</strong>s gras volatils totaux, augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils mineurs)<br />

n'avai<strong>en</strong>t pas été constatées dans <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s antérieures dans le cæcum <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>viron 8<br />

jours après leur infection par un E. coli O132 à 28 jours (Peeters et al., 1995) ou 32 jours<br />

(Peeters et al., 1993), ou par un E. coli O103 à 30 jours (Peeters et al., 1992). Cep<strong>en</strong>dant, la<br />

souche O132 utilisée dans les 2 premières étu<strong>de</strong>s est considérée comme moy<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t<br />

pathogène et le comptage colibacillaire peut être augm<strong>en</strong>té (Peeters et al., 1995) ou rester<br />

stable (Peeters et al., 1993) dans le cæcum <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés. La souche O103, <strong>en</strong><br />

revanche, provoque un accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 6 log <strong>de</strong> la flore colibacillaire cæcale 7 jours postinfection,<br />

et est accompagnée d'une légère augm<strong>en</strong>tation <strong>du</strong> pH <strong>de</strong> 0,25 unités (Peeters et al.,<br />

1992). Prohászka (1980) avait égalem<strong>en</strong>t montré <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> pH accrues <strong>de</strong> 1,2 unités dans<br />

le cæcum <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x atteints <strong>de</strong> colibacillose. Dans notre étu<strong>de</strong>, le pH cæcal n'est pas<br />

significativem<strong>en</strong>t affecté par l'infection, <strong>en</strong> accord avec les résultats <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d'inoculation<br />

par un E. coli O132 (Peeters et al., 1993; Peeters et al., 1995).<br />

IV.E.2. Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes sur les désordres digestifs<br />

occasionnés par l'infection à E. coli O103:H2<br />

Une diminution soudaine <strong>de</strong>s quantités d'aci<strong>de</strong> caprylique ingérées est observée après le<br />

sevrage, indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t distribué aux <strong>lapereau</strong>x. Cep<strong>en</strong>dant, lorsque les<br />

<strong>lapereau</strong>x reçoiv<strong>en</strong>t l'alim<strong>en</strong>t supplém<strong>en</strong>té <strong>en</strong> TCM, le niveau d'aci<strong>de</strong> caprylique ingéré chute<br />

à un niveau similaire à celui fourni par le lait maternel <strong>en</strong> fin <strong>de</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> lactation. Même<br />

lors <strong>de</strong> l'inoculation d'une souche d'E. coli O103, les <strong>lapereau</strong>x ingèr<strong>en</strong>t à 35 jours <strong>de</strong>s


- 226 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

quantités d'aci<strong>de</strong>s caprylique et caprique importantes. Ainsi, les conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s<br />

caprylique et caprique rest<strong>en</strong>t supérieures dans les cont<strong>en</strong>us <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x recevant l'alim<strong>en</strong>t<br />

TCM, qu'ils ai<strong>en</strong>t été infectés ou non à 28 jours.<br />

Cep<strong>en</strong>dant, l'incorporation <strong>de</strong>s TCM n'a pas permis d'atténuer les désordres digestifs<br />

occasionnés par l'infection expérim<strong>en</strong>tale, excepté au niveau <strong>du</strong> fun<strong>du</strong>s stomacal. En effet, ce<br />

pH est moins aci<strong>de</strong> (1,9 vs. 1,3) lorsque les <strong>lapereau</strong>x ingèr<strong>en</strong>t l'alim<strong>en</strong>t TCM, mais cette<br />

valeur est toutefois inférieure à celles <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x non infectés. Il est peu probable que les<br />

aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes ai<strong>en</strong>t un effet directem<strong>en</strong>t mo<strong>du</strong>lateur <strong>de</strong>s sécrétions aci<strong>de</strong>s<br />

stomacales, car les <strong>lapereau</strong>x non infectés et ingérant l'alim<strong>en</strong>t supplém<strong>en</strong>té <strong>en</strong> TCM t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à<br />

prés<strong>en</strong>ter un pH fundique plus aci<strong>de</strong> que celui <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x ingérant l'alim<strong>en</strong>t à base d'huile<br />

<strong>de</strong> tournesol. Ils pourrai<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> revanche, interférer avec les mécanismes con<strong>du</strong>isant à<br />

l'altération <strong>de</strong> la régulation <strong>de</strong>s sécrétions aci<strong>de</strong>s lors d'une infection par une souche<br />

<strong>en</strong>téropathogène d'E. coli.<br />

Mais les conc<strong>en</strong>trations iléales <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s caprylique et caprique <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t relativem<strong>en</strong>t<br />

faibles : la conc<strong>en</strong>tration globale <strong>de</strong> C8 et <strong>de</strong> C10 est <strong>de</strong> 0,20 mg.g -1 <strong>de</strong> matière brute pour les<br />

<strong>lapereau</strong>x témoins et <strong>de</strong> 0,16 mg.g -1 pour les <strong>lapereau</strong>x infectés par E. coli O103. Ces faibles<br />

conc<strong>en</strong>trations pourrai<strong>en</strong>t expliquer l'abs<strong>en</strong>ce d'effets bénéfiques <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes<br />

moy<strong>en</strong>nes sur les désordres digestifs occasionnés par la colibacillose : pas d'inhibition <strong>de</strong> la<br />

croissance cæcale <strong>de</strong>s E. coli, pas d'atténuation <strong>de</strong>s perturbations hydroélectrolytiques, pas <strong>de</strong><br />

ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s altérations <strong>du</strong> profil ferm<strong>en</strong>taire cæcal. Sun et al. (2002) ont montré que l'aci<strong>de</strong><br />

caprylique libéré après hydrolyse <strong>de</strong>s graisses <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> vache pouvait inhiber la croissance<br />

<strong>de</strong>s E. coli à <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations inférieures à 0,3 g.L -1 (2 mM) à un pH <strong>de</strong> 4,6. Cep<strong>en</strong>dant, ces<br />

conc<strong>en</strong>trations minimales inhibitrices (CMI) <strong>de</strong> la croissance <strong>de</strong>s E. coli par l'aci<strong>de</strong> caprylique<br />

avai<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>dance à augm<strong>en</strong>ter relativem<strong>en</strong>t rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t avec un pH se rapprochant <strong>de</strong> la<br />

neutralité (×20 à pH = 7). Des auteurs ont modélisé les capacités inhibitrices <strong>de</strong> 8 aci<strong>de</strong>s<br />

organiques, dont les aci<strong>de</strong>s caprylique et caprique, sur la croissance <strong>de</strong> 6 souches bactéri<strong>en</strong>nes<br />

à un pH <strong>de</strong> 5,25 (Hsiao et Siebert, 1999). D'après leur modèle mathématique pour les E. coli,<br />

les CMI serai<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 3,4 g.L -1 pour l'aci<strong>de</strong> caprylique et <strong>de</strong> 19,3 g.L -1 pour l'aci<strong>de</strong> caprique,<br />

conc<strong>en</strong>trations très supérieures à celles mesurées dans le cont<strong>en</strong>u iléal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x dans<br />

notre étu<strong>de</strong>. Cep<strong>en</strong>dant ces CMI sont déterminées in vitro dans <strong>de</strong>s conditions spécifiques<br />

(une souche bactéri<strong>en</strong>ne particulière, conditions <strong>de</strong> milieu (pH)…). <strong>Les</strong> conditions<br />

<strong>en</strong>vironnantes dans le tractus digestif vari<strong>en</strong>t <strong>de</strong> manière importante selon le segm<strong>en</strong>t<br />

considéré. De nombreuses particules alim<strong>en</strong>taires sont prés<strong>en</strong>tes et pourrai<strong>en</strong>t interagir,<br />

positivem<strong>en</strong>t ou négativem<strong>en</strong>t, avec ces aci<strong>de</strong>s gras. De plus, le <strong>de</strong>gré d'estérification, que<br />

nous n'avons pas déterminé dans notre étu<strong>de</strong>, pourrait jouer un rôle important sur les<br />

propriétés bactériostatiques <strong>de</strong> ces aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes dans le tractus digestif. En


- 227 -<br />

Etu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale - Chapitre 3<br />

effet, les monoglycéri<strong>de</strong>s aurai<strong>en</strong>t, <strong>du</strong> moins in vitro, une activité antimicrobi<strong>en</strong>ne beaucoup<br />

plus importante que leurs homologues non estérifiés (Kabara et al., 1972; Isaacs et al., 1995;<br />

Petschow et al., 1996).


- 228 -


DISCUSSION<br />

GENERALE<br />

- 229 -


- 230 -


- 231 -<br />

Discussion générale<br />

Le sevrage <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> intervi<strong>en</strong>t à un mom<strong>en</strong>t où la morphologie et les fonctionnalités<br />

<strong>du</strong> système digestif sont <strong>en</strong> cours <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t. Il consiste <strong>en</strong> l'arrêt <strong>de</strong> l'allaitem<strong>en</strong>t avec<br />

une transition, plus ou moins progressive selon l'âge auquel il est réalisé, vers un alim<strong>en</strong>t<br />

granulé soli<strong>de</strong> <strong>de</strong> composition chimique très différ<strong>en</strong>te. L'impact <strong>du</strong> sevrage, et surtout <strong>de</strong>s<br />

changem<strong>en</strong>ts <strong>nutritionnel</strong>s occasionnés dans le cas <strong>du</strong> lapin, sur la dynamique <strong>de</strong> la maturation<br />

digestive est mal connu. Or, sa compréh<strong>en</strong>sion pourrait permettre <strong>de</strong> formuler <strong>de</strong>s hypo<strong>thèses</strong><br />

quant à la s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x aux affections digestives après leur sevrage.<br />

Aussi, les objectifs <strong>de</strong> ce travail <strong>de</strong> thèse ont été d'étudier 1) la dynamique <strong>de</strong> la<br />

maturation structurale et fonctionnelle <strong>du</strong> système digestif, 2) son adaptabilité chez le jeune à<br />

<strong>de</strong>s modifications précoces et notoires <strong>du</strong> statut <strong>nutritionnel</strong>, via un sevrage précoce à 21 jours<br />

et 3) les conséqu<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> ces modifications <strong>nutritionnel</strong>les sur la s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à<br />

une colibacillose expérim<strong>en</strong>tale à EPEC. <strong>Les</strong> résultats obt<strong>en</strong>us au cours <strong>de</strong> ces étu<strong>de</strong>s, associés<br />

aux données <strong>de</strong> la littérature, nous ont con<strong>du</strong>it à élaborer une stratégie alim<strong>en</strong>taire autour <strong>du</strong><br />

sevrage, visant à améliorer leur résistance vis-à-vis d'un stress digestif, <strong>en</strong> conservant le même<br />

modèle <strong>de</strong> colibacillose expérim<strong>en</strong>tale.<br />

Dans la partie qui va suivre, nous allons dans un premier temps discuter <strong>de</strong>s aspects<br />

méthodologiques, notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la pertin<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s choisies pour les objectifs visés.<br />

Après une discussion concernant l'évolution <strong>du</strong> profil d'ingestion <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x autour <strong>du</strong><br />

sevrage, nous raisonnerons la dynamique <strong>de</strong> la maturation structurale et fonctionnelle <strong>de</strong><br />

l'appareil digestif, parallèlem<strong>en</strong>t aux modifications <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>nutritionnel</strong> <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x. Puis les aspects <strong>de</strong> s<strong>en</strong>sibilité à la colibacillose <strong>du</strong> jeune, <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec le statut<br />

<strong>nutritionnel</strong> (âge au sevrage et incorporation <strong>de</strong> substances pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t bioactives dans<br />

l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x) seront discutés.<br />

I. ASPECTS METHODOLOGIQUES<br />

L'originalité <strong>de</strong> notre travail rési<strong>de</strong> dans l'approche pluridisciplinaire <strong>de</strong> la maturation<br />

<strong>du</strong> système digestif <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> faisant appel à différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s complém<strong>en</strong>taires :<br />

anatomie, <strong>en</strong>zymologie, histologie, microbiologie, immunologie... Ainsi, nous nous sommes<br />

intéressés à l'impact <strong>du</strong> statut <strong>nutritionnel</strong> sur le développem<strong>en</strong>t structural et fonctionnel à<br />

différ<strong>en</strong>ts étages <strong>de</strong> l'appareil digestif, mais égalem<strong>en</strong>t à son influ<strong>en</strong>ce sur la santé intestinale<br />

<strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> autour <strong>du</strong> sevrage. Des étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>scriptives sont disponibles dans la littérature sur<br />

le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s structures anatomiques et <strong>de</strong> certaines fonctions digestives. Mais peu<br />

ont étudié le rôle joué par l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, et notamm<strong>en</strong>t l'alim<strong>en</strong>tation, dans cette<br />

maturation. Or, cette étape est indisp<strong>en</strong>sable pour définir à terme une composition et un mo<strong>de</strong>


- 232 -<br />

Discussion générale<br />

<strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t assurant aux <strong>lapereau</strong>x un développem<strong>en</strong>t harmonieux <strong>de</strong><br />

l'équilibre <strong>en</strong>tre l'alim<strong>en</strong>tation, la flore et l'hôte.<br />

Aussi, une originalité importante <strong>de</strong> notre travail est l'intérêt que nous avons porté à la<br />

pério<strong>de</strong> pré-sevrage. En effet, celle-ci est peu étudiée probablem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> raison <strong>de</strong>s difficultés<br />

méthodologiques (échantillonnages difficiles <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec la petite taille <strong>de</strong> l'animal,<br />

alim<strong>en</strong>tation mixte lait/alim<strong>en</strong>t végétal, animaux répartis <strong>en</strong> portées ne permettant pas le suivi<br />

indivi<strong>du</strong>el <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t, état physiologique instable…).<br />

I.A. CHOIX DES MODELES<br />

Pour étudier l'implication <strong>de</strong>s facteurs <strong>nutritionnel</strong>s sur la maturation digestive chez le<br />

jeune, diverses possibilités s'offrai<strong>en</strong>t à nous : mo<strong>du</strong>ler l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé (âge au<br />

sevrage, taille <strong>de</strong> portée, rationnem<strong>en</strong>t) ou modifier la composition <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t. Le choix que<br />

nous avons fait <strong>de</strong> mo<strong>du</strong>ler l'âge au sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x nous a permis d'étudier dans quelle<br />

mesure l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'ingéré d'alim<strong>en</strong>t granulé, associé à un arrêt précoce <strong>de</strong>s apports <strong>de</strong><br />

lait maternel, pouvait interv<strong>en</strong>ir sur le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la fonction digestive <strong>du</strong> jeune. Ce<br />

modèle a permis <strong>de</strong> faire varier précocem<strong>en</strong>t et int<strong>en</strong>sém<strong>en</strong>t l'ingéré <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts d'un point<br />

<strong>de</strong> vue quantitatif, mais égalem<strong>en</strong>t qualitatif, par le biais <strong>du</strong> ratio lait/alim<strong>en</strong>t granulé. Une<br />

modification <strong>de</strong> la composition chimique <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t aurait impliqué inévitablem<strong>en</strong>t la<br />

substitution relative <strong>de</strong> certaines matières premières, et il aurait été difficile <strong>de</strong> dissocier les<br />

effets liés aux incapacités d'adaptation <strong>de</strong>s fonctions digestives <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong>, <strong>de</strong> ceux liés aux<br />

qualités intrinsèques <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t. Cep<strong>en</strong>dant, lorsque l'on mo<strong>du</strong>le l'âge au sevrage avec un<br />

alim<strong>en</strong>t unique, il reste relativem<strong>en</strong>t difficile pour certains paramètres d'estimer les variations<br />

liées à l'arrêt d'apports <strong>de</strong> substances lactées, pour certaines bioactives, <strong>de</strong> celles liées à<br />

l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'ingestion <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t végétal (par exemple pour l'évaluation <strong>de</strong> la capacité<br />

<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à se déf<strong>en</strong>dre vis-à-vis d'un ag<strong>en</strong>t pathogène…). D'autre part, il est probable que<br />

le lait maternel interagisse avec différ<strong>en</strong>ts paramètres physiologiques digestifs, tels que le<br />

comportem<strong>en</strong>t circadi<strong>en</strong> <strong>de</strong> l'ingestion <strong>de</strong> granulés, la vitesse <strong>de</strong> transit <strong>de</strong>s digestas.<br />

Nous avons choisi dans un <strong>de</strong>uxième temps <strong>de</strong> déséquilibrer artificiellem<strong>en</strong>t la flore<br />

microbi<strong>en</strong>ne, afin d'étudier les conséqu<strong>en</strong>ces d'une modification précoce <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />

<strong>nutritionnel</strong> sur la santé <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x. L'inoculation orale d'un ag<strong>en</strong>t infectieux tel qu'une<br />

souche <strong>en</strong>téropathogène d'E. coli O103 est un modèle prés<strong>en</strong>tant plusieurs avantages. <strong>Les</strong><br />

conditions expérim<strong>en</strong>tales sont contrôlées : tous les <strong>lapereau</strong>x sont soumis à une même dose<br />

infectieuse à un mom<strong>en</strong>t choisi. La sélection d'un E. coli <strong>en</strong>téropathogène <strong>du</strong> sérotype<br />

O103:H2:K- (souche E22) est délibérée. Ag<strong>en</strong>t très fréquemm<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>contré <strong>en</strong> élevage<br />

cunicole, il constitue un modèle proche <strong>de</strong>s préoccupations <strong>de</strong> la filière. Qui plus est, les


- 233 -<br />

Discussion générale<br />

mécanismes <strong>de</strong> son pouvoir pathogène comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à être relativem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> expliqués. En<br />

revanche, <strong>du</strong> fait <strong>de</strong> sa virul<strong>en</strong>ce, quelques difficultés pratiques se pos<strong>en</strong>t <strong>en</strong> terme<br />

d'expérim<strong>en</strong>tation, notamm<strong>en</strong>t pour prév<strong>en</strong>ir la contamination <strong>de</strong>s animaux témoins.<br />

I.B. CHOIX DES METHODES<br />

D'un point <strong>de</strong> vue général, les particularités <strong>du</strong> comportem<strong>en</strong>t alim<strong>en</strong>taire <strong>du</strong> lapin<br />

suscit<strong>en</strong>t quelques difficultés pour le recueil et l'interprétation <strong>de</strong> données <strong>de</strong> physiologie<br />

digestive. En effet, contrairem<strong>en</strong>t à l'allaitem<strong>en</strong>t qui s'effectue <strong>en</strong> une unique prise<br />

quotidi<strong>en</strong>ne, l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> est répartie sur la journée au cours <strong>de</strong> multiples petits<br />

repas : une quarantaine par jour, constitués <strong>de</strong> 2 à 3 grammes d'alim<strong>en</strong>t pour un <strong>lapereau</strong> <strong>de</strong> 6<br />

semaines (Prud'hon et al., 1975). Ainsi, il est difficile <strong>de</strong> standardiser les prélèvem<strong>en</strong>ts par<br />

rapport à un repas pour l'évaluation <strong>de</strong>s fonctions digestives. De plus, la répartition au cours<br />

<strong>de</strong> la journée (rythme nycthéméral ?) et par rapport au mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'allaitem<strong>en</strong>t, ainsi que la<br />

fréqu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> ces repas sont méconnues chez le <strong>lapereau</strong> non sevré. Une autre difficulté est liée<br />

à la pratique <strong>de</strong> la cæcotrophie constituant un apport <strong>nutritionnel</strong> quotidi<strong>en</strong> non négligeable :<br />

la contribution <strong>de</strong>s cæcotrophes à la matière sèche totale ingérée journalièrem<strong>en</strong>t varie <strong>de</strong> 11 à<br />

20% selon les étu<strong>de</strong>s (Gid<strong>en</strong>ne et Lebas, 1987; Carabaño et al., 2000; García et al., 2000), et<br />

cette pratique participe à <strong>en</strong>viron 20% <strong>de</strong>s apports journaliers <strong>en</strong> azote (García et al., 1995). Il<br />

est probable que sa mise <strong>en</strong> place, méconnue chez le jeune, diffère selon l'âge au sevrage, et<br />

que celle-ci ait pu avoir <strong>de</strong>s répercussions sur la physiologie digestive <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x. Il<br />

convi<strong>en</strong>dra donc <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r à l'esprit ces informations générales dans l'interprétation <strong>de</strong> nos<br />

résultats.<br />

<strong>Les</strong> avantages et inconvéni<strong>en</strong>ts liés aux qualités intrinsèques <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s utilisées,<br />

év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t précisés dans la partie expérim<strong>en</strong>tale, ne seront pas décrits dans cette partie.<br />

Nous nous intéresserons plus particulièrem<strong>en</strong>t aux objectifs visés et à la pertin<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s<br />

différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s choisies afin d'y parv<strong>en</strong>ir (Tableau 51 et Figure 68).<br />

Il était ess<strong>en</strong>tiel, dans un premier temps, <strong>de</strong> caractériser l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>nutritionnel</strong><br />

<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x autour <strong>du</strong> sevrage, selon l'âge auquel celui-ci était réalisé, afin 1) <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r<br />

notre modèle <strong>de</strong> stimulation <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé, et 2) <strong>de</strong> préciser l'évolution <strong>de</strong><br />

l'ingestion quotidi<strong>en</strong>ne d'alim<strong>en</strong>t par les <strong>lapereau</strong>x. Pour <strong>de</strong>s raisons techniques, ces mesures<br />

ont été effectuées au niveau collectif et ne donn<strong>en</strong>t donc pas d'informations sur la variabilité<br />

indivi<strong>du</strong>elle. En effet, aucune métho<strong>de</strong> permettant d'étudier le comportem<strong>en</strong>t d'ingestion<br />

indivi<strong>du</strong>el <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x avant le sevrage n'est <strong>en</strong>core disponible. Dans le but <strong>de</strong> compr<strong>en</strong>dre


- 234 -<br />

Discussion générale<br />

les mécanismes impliqués dans la maturation <strong>du</strong> système digestif, nous avons choisi un<br />

modèle qui pro<strong>du</strong>irait <strong>de</strong>s conditions assez extrêmes <strong>de</strong> modifications <strong>nutritionnel</strong>les : un<br />

sevrage précoce à 21 jours vs. un sevrage tardif à 35 jours sans antagonisme <strong>en</strong>tre gestation et<br />

pro<strong>du</strong>ction laitière chez la lapine (insémination artificielle 25 jours après mise-bas (étu<strong>de</strong>s 1 et<br />

2) ou pas d'insémination (étu<strong>de</strong>s 3 et 4)). En effet, 18 à 20 jours après l'insémination, la<br />

pro<strong>du</strong>ction laitière <strong>de</strong>s femelles simultaném<strong>en</strong>t gestantes décroît rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t comparativem<strong>en</strong>t<br />

à celle <strong>de</strong> femelles uniquem<strong>en</strong>t allaitantes (Lebas, 1972; Maert<strong>en</strong>s et De Groote, 1990). Aussi,<br />

les différ<strong>en</strong>ces observées dans nos étu<strong>de</strong>s, notamm<strong>en</strong>t dans le comportem<strong>en</strong>t d'ingestion après<br />

28 jours, serai<strong>en</strong>t probablem<strong>en</strong>t moindres <strong>en</strong> conditions d'élevage plus classiques, où les<br />

femelles sont généralem<strong>en</strong>t inséminées 11 jours après la mise-bas.<br />

Afin d'évaluer la maturation <strong>de</strong>s fonctions digestives, nous nous sommes intéressés au<br />

développem<strong>en</strong>t anatomique et histologique <strong>de</strong> certains segm<strong>en</strong>ts impliqués dans la digestion,<br />

ainsi qu'à l'évolution <strong>du</strong> pot<strong>en</strong>tiel <strong>en</strong>zymatique (<strong>en</strong>zymes d'origine pancréatique, <strong>de</strong> la bor<strong>du</strong>re<br />

<strong>en</strong> brosse <strong>en</strong>térocytaire, et <strong>en</strong>zymes bactéri<strong>en</strong>nes cæcales). Comme m<strong>en</strong>tionné, il s'agit<br />

uniquem<strong>en</strong>t d'un pot<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong> digestion <strong>en</strong>zymatique. En effet, la transformation initiale <strong>de</strong>s<br />

macronutrim<strong>en</strong>ts alim<strong>en</strong>taires (gluci<strong>de</strong>s, lipi<strong>de</strong>s, protéines) <strong>en</strong> nutrim<strong>en</strong>ts simples assimilables<br />

est un phénomène spatio-temporel complexe dont l'efficacité va dép<strong>en</strong>dre <strong>de</strong> nombreux<br />

facteurs, dont : 1) la vitesse <strong>de</strong> transit <strong>de</strong>s cont<strong>en</strong>us digestifs, et <strong>de</strong>s matières qui les<br />

compos<strong>en</strong>t, 2) la cinétique <strong>de</strong> synthèse et/ou <strong>de</strong> sécrétion <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes et "cofacteurs" (par<br />

exemple la bile) permettant leur transformation, 3) la cinétique <strong>de</strong> digestion et donc<br />

d'inactivation <strong>de</strong> ces effecteurs <strong>de</strong> type <strong>en</strong>zymatique ou autre, puis 4) la complém<strong>en</strong>tarité<br />

spatiale, temporelle et quantitative <strong>de</strong> ces différ<strong>en</strong>ts phénomènes.<br />

Aussi, l'activité hydrolytique <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes d'origine pancréatique va dép<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> outre <strong>de</strong><br />

leur niveau <strong>de</strong> synthèse dans le pancréas, <strong>de</strong> leur sécrétion et <strong>de</strong> leur activation dans l'intestin<br />

grêle (cinétique, quantité), et <strong>de</strong> leur disponibilité pour leur substrat (dép<strong>en</strong>dante <strong>de</strong>s autres<br />

substances cont<strong>en</strong>ues dans les cont<strong>en</strong>us, <strong>du</strong> transit et <strong>de</strong> leur propre digestion). Ainsi, une<br />

stimulation <strong>de</strong> l'activité pancréatique par <strong>de</strong>s sécrétagogues ou l'alim<strong>en</strong>tation con<strong>du</strong>irait à une<br />

diminution temporaire <strong>de</strong>s quantités d'<strong>en</strong>zymes dans le pancréas, liée à une libération accrue<br />

dans l'intestin grêle (Rådberg et al., 2002). De même, lorsque les activités <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes sont<br />

déterminées dans le cont<strong>en</strong>u intestinal, celles-ci dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t <strong>du</strong> niveau <strong>de</strong> sécrétion<br />

pancréatique mais égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> leur dégradation par les protéases intestinales.<br />

Ainsi, il a été montré chez l'homme que seules 74%, 22% et 1% <strong>de</strong>s activités <strong>du</strong>odénales <strong>de</strong><br />

l'amylase, <strong>de</strong> la trypsine et <strong>de</strong> la lipase respectivem<strong>en</strong>t, sont retrouvées au niveau iléal <strong>en</strong><br />

phase post-prandiale (Layer et al., 1986). Dans notre étu<strong>de</strong>, nous n'avons pas réalisé<br />

d'échantillonnage au seul niveau <strong>du</strong>odénal <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> quantités trop faibles <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>us.<br />

Pourtant, il aurait permis <strong>de</strong> s'affranchir <strong>en</strong> partie <strong>de</strong>s problèmes d'inactivation <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes


- 235 -<br />

Discussion générale<br />

par les protéases. Ces remarques sont d'autant plus importantes à considérer lorsque les<br />

prélèvem<strong>en</strong>ts sont réalisés sur <strong>de</strong>s animaux prés<strong>en</strong>tant <strong>de</strong>s rythmes d'ingestion différ<strong>en</strong>ts, ce<br />

qui est probable dans notre étu<strong>de</strong> <strong>en</strong>tre 21 et 35 jours. Le moy<strong>en</strong> le plus précis d'estimer les<br />

pot<strong>en</strong>tialités <strong>en</strong>zymatiques pancréatiques est sans doute <strong>de</strong> doser les activités directem<strong>en</strong>t dans<br />

le suc pancréatique, impliquant <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s invasives <strong>de</strong> cathétérisation <strong>de</strong>s con<strong>du</strong>its<br />

pancréatiques peu <strong>en</strong>visageables chez le jeune <strong>lapereau</strong> dont les structures anatomiques sont<br />

<strong>en</strong>core peu développées. Il aurait donc été souhaitable <strong>de</strong> doser les activités <strong>en</strong>zymatiques à la<br />

fois au niveau <strong>du</strong> tissu pancréatique et <strong>de</strong> l'intestin grêle pour une meilleure estimation <strong>de</strong>s<br />

pot<strong>en</strong>tialités <strong>en</strong>zymatiques <strong>du</strong> pancréas.<br />

Pour ce qui concerne les <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la bor<strong>du</strong>re <strong>en</strong> brosse <strong>en</strong>térocytaire, les variations<br />

liées au transit intestinal sont probablem<strong>en</strong>t plus négligeables que pour les <strong>en</strong>zymes<br />

pancréatiques. Cep<strong>en</strong>dant, <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> leur niveau d'activité sont observées au cours <strong>de</strong><br />

la journée chez le rat qui prés<strong>en</strong>te, comme le lapin, une activité d'ingestion ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<br />

nocturne (Samulitis-Dos Santos et al., 1992; Kojima et al., 1998). Ces niveaux d'activité<br />

peuv<strong>en</strong>t varier <strong>du</strong> simple au double, mais il semble que l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la réponse <strong>de</strong> la<br />

muqueuse à une modification <strong>de</strong> la t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> gluci<strong>de</strong>s est la même quelle que soit l'heure <strong>de</strong> la<br />

journée chez le rat (Samulitis-Dos Santos et al., 1992). Cep<strong>en</strong>dant, avant sevrage, la variation<br />

au cours <strong>de</strong> la journée <strong>du</strong> niveau d'activité <strong>de</strong>s disaccharidases intestinales semble dép<strong>en</strong>dante<br />

<strong>de</strong>s modalités <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t : évolution différ<strong>en</strong>tielle <strong>de</strong>s activités selon que les<br />

ratons sont alim<strong>en</strong>tés par voie intragastrique toutes les 2 heures avec un lait <strong>de</strong> remplacem<strong>en</strong>t<br />

ou <strong>en</strong> allaitem<strong>en</strong>t naturel (Kojima et al., 1998). Comme il est probable, dans notre étu<strong>de</strong>, que<br />

les <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>core allaités et les <strong>lapereau</strong>x sevrés prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s rythmes d'ingestion <strong>de</strong><br />

l'alim<strong>en</strong>t granulé ainsi que <strong>de</strong>s transits digestifs différ<strong>en</strong>ts, il convi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r à l'esprit ces<br />

remarques dans l'interprétation <strong>de</strong>s données d'activités <strong>en</strong>zymatiques.<br />

Ces considérations soulign<strong>en</strong>t l'importance <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> relation ces dosages<br />

<strong>en</strong>zymatiques réalisés in vitro avec les capacités <strong>de</strong> digestion in vivo. L'évaluation <strong>de</strong> la<br />

digestibilité iléale <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé nous a permis d'estimer le bilan <strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong><br />

nutrim<strong>en</strong>ts digérés par 24 heures dans la partie antérieure <strong>du</strong> tractus digestif, ainsi que le flux<br />

<strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts non absorbés parv<strong>en</strong>ant au cæcum. Il s'agit d'une estimation car elle est une<br />

mesure ponctuelle. La pose <strong>de</strong> canules iléales, permettant <strong>de</strong> réaliser différ<strong>en</strong>ts prélèvem<strong>en</strong>ts<br />

au cours <strong>de</strong> la journée, n'est malheureusem<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>visageable sur <strong>de</strong> si jeunes <strong>lapereau</strong>x.


Tableau 51 Pertin<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s utilisées selon les objectifs fixés : avantages et limites<br />

1<br />

2<br />

3<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

OBJECTIFS METHODES AVANTAGES LIMITES<br />

Modifications d'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />

<strong>nutritionnel</strong> autour <strong>du</strong> sevrage<br />

Développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s structures<br />

digestives à 2 niveaux<br />

- anatomique<br />

- histologique<br />

Efficacité digestive <strong>en</strong>dogène<br />

- pot<strong>en</strong>tiel <strong>en</strong>zymatique<br />

- capacités <strong>de</strong> digestion<br />

<strong>en</strong>dogènes<br />

Activité ferm<strong>en</strong>taire cæcale<br />

Composition <strong>de</strong> la flore ?<br />

Ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé<br />

Ingestion <strong>de</strong> lait<br />

⇒ poids et longueurs <strong>de</strong>s segm<strong>en</strong>ts<br />

<strong>du</strong> tube digestif<br />

⇒ morphométrie <strong>de</strong>s villosités et<br />

cryptes intestinales<br />

⇒ <strong>en</strong>zymes d'origine pancréatique<br />

et <strong>de</strong> la muqueuse intestinale<br />

- 236 -<br />

⇒ digestibilité iléale<br />

⇒ activités fibrolytiques cæcales<br />

⇒ profil ferm<strong>en</strong>taire cæcal<br />

Efficacité digestive totale ⇒ digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te<br />

Capacité <strong>de</strong> déf<strong>en</strong>se <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong><br />

face à un déséquilibre artificiel <strong>de</strong><br />

sa flore intestinale<br />

⇒ inoculation expérim<strong>en</strong>tale d'un<br />

colibacille <strong>en</strong>téropathogène<br />

(EPEC)<br />

Mesure quotidi<strong>en</strong>ne la semaine<br />

suivant le sevrage i.e. <strong>de</strong> 21 à 28 j et<br />

<strong>de</strong> 35 à 42 j<br />

⇒ <strong>en</strong>zymes impliquées dans la<br />

digestion <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes classes <strong>de</strong><br />

nutrim<strong>en</strong>ts (lipi<strong>de</strong>s, protéines,<br />

gluci<strong>de</strong>s)<br />

⇒ estimation <strong>de</strong> la fraction<br />

indigestible parv<strong>en</strong>ant au cæcum<br />

⇒ quantification <strong>de</strong> la fraction<br />

digestible totale<br />

Conditions contrôlées : mom<strong>en</strong>t <strong>du</strong><br />

déséquilibre, dose infectieuse,<br />

souche bactéri<strong>en</strong>ne<br />

Mesures collectives ⇒ pas<br />

d'informations sur les variabilités<br />

indivi<strong>du</strong>elles<br />

Morphométrie : exam<strong>en</strong> semiquantitatif<br />

(pas <strong>de</strong> prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong><br />

la d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong>s villosités / unité <strong>de</strong><br />

surface, <strong>de</strong>s microvillosités)<br />

Variations circadi<strong>en</strong>nes et matériel<br />

<strong>en</strong>dogène non pris <strong>en</strong> compte<br />

2 étu<strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes : corrélations ne<br />

pouvant être établies <strong>en</strong>tre les 2 types<br />

<strong>de</strong> paramètres mesurés<br />

Métho<strong>de</strong> indirecte : li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre profil<br />

ferm<strong>en</strong>taire et composition <strong>de</strong> flore ??<br />

Bilan pouvant masquer <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ces<br />

segm<strong>en</strong>taires<br />

Choix d'un modèle précis, quelles<br />

conséqu<strong>en</strong>ces pour un autre ag<strong>en</strong>t<br />

pathogène ??


- 237 -<br />

Discussion générale<br />

Figure 68 Nutrition <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> : vers un équilibre <strong>en</strong>tre l'alim<strong>en</strong>tation, l'hôte et la flore<br />

x<br />

Arrêt apport<br />

substances<br />

bioactives<br />

Pour la signification, se reporter au Tableau 51<br />

6<br />

2<br />

SEVRAGE<br />

Modification<br />

statut<br />

<strong>nutritionnel</strong><br />

Arrêt lait alim<strong>en</strong>t granulé<br />

<strong>Statut</strong> <strong>nutritionnel</strong><br />

DEVELOPPEMENT<br />

DES STRUCTURES<br />

DIGESTIVES<br />

DEVELOPPEMENT<br />

DES FONCTIONS<br />

DE DEFENSE<br />

Changem<strong>en</strong>t<br />

composition<br />

nutrim<strong>en</strong>ts<br />

3<br />

Fraction<br />

indigestible<br />

<strong>en</strong>dogène<br />

1<br />

3<br />

Fraction<br />

digestible<br />

Changem<strong>en</strong>t<br />

quantité<br />

nutrim<strong>en</strong>ts<br />

DEVELOPPEMENT<br />

DES FONCTIONS<br />

DIGESTIVES<br />

5<br />

FLORE<br />

ENDOGENE<br />

Hôte<br />

Flore<br />

4


- 238 -<br />

Discussion générale<br />

Le même principe a été appliqué pour l'évaluation <strong>de</strong> l'adaptabilité <strong>de</strong>s fonctions<br />

digestives à l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t alim<strong>en</strong>taire dans le gros intestin, où <strong>de</strong>s mesures d'activités<br />

ferm<strong>en</strong>taires bactéri<strong>en</strong>nes ont été réalisées in vitro conjointem<strong>en</strong>t à l'estimation <strong>de</strong> la<br />

digestibilité fécale <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts. Cette <strong>de</strong>rnière, combinant à la fois les phénomènes <strong>de</strong><br />

digestion pré-cæcale et <strong>de</strong> digestion microbi<strong>en</strong>ne, a permis l'établissem<strong>en</strong>t d'un bilan digestif<br />

(quantités <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts ingérées vs. digestibles). En effet, la seule estimation <strong>de</strong> la<br />

digestibilité <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t ne présage pas <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> digestion <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x prés<strong>en</strong>tant<br />

différ<strong>en</strong>ts niveaux d'ingestion <strong>de</strong>s divers nutrim<strong>en</strong>ts. La détermination <strong>de</strong> la digestibilité chez<br />

le jeune, pour lequel l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t et l'excrétion <strong>de</strong> fèces sont instables, a nécessité <strong>de</strong>s<br />

adaptations méthodologiques prés<strong>en</strong>tées dans la partie expérim<strong>en</strong>tale (cf. page 144 pour la<br />

prés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s développées et page 154 pour leur discussion).<br />

Le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong>s ferm<strong>en</strong>tations microbi<strong>en</strong>nes et capacités digestives est<br />

difficile à établir : <strong>en</strong> effet, leurs conc<strong>en</strong>trations cæcales sont la résultante d'un équilibre <strong>en</strong>tre<br />

les phénomènes <strong>de</strong> digestion bactéri<strong>en</strong>ne, <strong>de</strong> leur absorption au niveau <strong>de</strong> la paroi cæcale et <strong>de</strong><br />

leur utilisation év<strong>en</strong>tuelle pour les biosyn<strong>thèses</strong> microbi<strong>en</strong>nes (cas <strong>de</strong> l'ammoniaque). De plus,<br />

Bellier et al. (1995) ont montré <strong>de</strong>s variations circadi<strong>en</strong>nes importantes <strong>de</strong>s profils<br />

ferm<strong>en</strong>taires cæcaux <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> 6 semaines : t<strong>en</strong>eurs <strong>en</strong> matière sèche <strong>de</strong> 15 à 20%, pH<br />

<strong>de</strong> 5,7 à 6,5, t<strong>en</strong>eurs <strong>en</strong> ammoniaque <strong>de</strong> 5 à 12 mM, conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils<br />

totaux <strong>de</strong> 55 à 80 mM, ratios propionate/acétate <strong>de</strong> 0,4 à 1. En revanche, leur estimation<br />

pourrait permettre d'évaluer indirectem<strong>en</strong>t la composition <strong>de</strong> la flore cæcale <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x,<br />

même si le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre les pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong>s ferm<strong>en</strong>tations et la flore n'est pas clairem<strong>en</strong>t établi chez<br />

le lapin. De même, pour les activités <strong>en</strong>zymatiques bactéri<strong>en</strong>nes, il s'agit d'un pot<strong>en</strong>tiel<br />

mesuré in vitro, à partir <strong>de</strong> substrats synthétiques non représ<strong>en</strong>tatifs <strong>de</strong> la complexité <strong>de</strong>s<br />

fibres prés<strong>en</strong>tes dans les cont<strong>en</strong>us cæcaux.<br />

Aussi, si chaque métho<strong>de</strong> prés<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s limites indivi<strong>du</strong>ellem<strong>en</strong>t, considérer leurs<br />

résultats <strong>de</strong> façon combinée permet <strong>de</strong> formuler <strong>de</strong>s conclusions et <strong>de</strong>s hypo<strong>thèses</strong> plus<br />

étayées.<br />

Puis nous avons évalué dans quelle mesure le statut <strong>nutritionnel</strong> était susceptible <strong>de</strong><br />

modifier la s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à un déséquilibre artificiel <strong>de</strong> la flore. L'inoculation<br />

expérim<strong>en</strong>tale d'un ag<strong>en</strong>t pathogène est un moy<strong>en</strong> efficace pour placer l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s animaux<br />

dans les mêmes conditions expérim<strong>en</strong>tales, à un mom<strong>en</strong>t et à une dose infectieuse contrôlés.<br />

<strong>Les</strong> effets observés sont cep<strong>en</strong>dant limités à l'ag<strong>en</strong>t pathogène choisi.


II. EVOLUTION DU PROFIL D'INGESTION AUTOUR DU SEVRAGE<br />

- 239 -<br />

Discussion générale<br />

Il est assez clairem<strong>en</strong>t admis que la disponibilité <strong>de</strong> lait maternel va conditionner le profil<br />

d'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé par les <strong>lapereau</strong>x. Ainsi, lorsque la taille <strong>de</strong> portée est mo<strong>du</strong>lée<br />

(10 vs. 4 <strong>lapereau</strong>x) à l'âge <strong>de</strong> 16 jours, les portées <strong>de</strong> 10 <strong>lapereau</strong>x comp<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t leur moindre<br />

consommation <strong>de</strong> lait par une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé <strong>en</strong>tre 16 et 25<br />

jours (Fortun-Lamothe et Gid<strong>en</strong>ne, 2000). De même, lorsque la pério<strong>de</strong> d'allaitem<strong>en</strong>t est<br />

volontairem<strong>en</strong>t raccourcie à 18 jours après la naissance, la consommation d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong><br />

granulé par les <strong>lapereau</strong>x sevrés est multipliée par 6 <strong>en</strong>tre 18 et 22 jours, comparativem<strong>en</strong>t à<br />

celle <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>core allaités (Piattoni et al., 1999). Lorsque les <strong>lapereau</strong>x sont soumis à<br />

un double allaitem<strong>en</strong>t quotidi<strong>en</strong>, et que leur ingestion journalière <strong>de</strong> lait est augm<strong>en</strong>tée, leur<br />

consommation <strong>de</strong> granulés est alors diminuée (Gyarmati et al., 2000a). Cep<strong>en</strong>dant, le délai<br />

d'adaptation à l'arrêt d'apport <strong>de</strong> lait maternel après le sevrage n'est pas précisém<strong>en</strong>t décrit<br />

chez le lapin, à notre connaissance. Or, il importe <strong>de</strong> le déterminer car un déficit d'apport plus<br />

ou moins long <strong>de</strong> certains nutrim<strong>en</strong>ts pourrait être préjudiciable pour le développem<strong>en</strong>t et la<br />

croissance <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x. Nos résultats montr<strong>en</strong>t que le l<strong>en</strong><strong>de</strong>main d'un sevrage à 21 jours,<br />

l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> par les <strong>lapereau</strong>x n'est ni stimulée, ni diminuée (Figure 23). En<br />

revanche, dès le surl<strong>en</strong><strong>de</strong>main, ils ingèr<strong>en</strong>t 2 fois plus <strong>de</strong> granulés que <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>core<br />

allaités et <strong>de</strong> même âge, ce qui les con<strong>du</strong>it à un ingéré <strong>de</strong> matière sèche égal à celui <strong>de</strong> la<br />

ration mixte lait/alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x non sevrés. Par la suite, leur niveau d'ingestion <strong>de</strong><br />

matière sèche <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t supérieur à celui <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x allaités. Ce phénomène d'adaptation<br />

n'est pas sans conséqu<strong>en</strong>ces sur la qualité et la quantité <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts ingérés. Ainsi, dans nos<br />

conditions expérim<strong>en</strong>tales, dès le 2 ème jour suivant leur sevrage à 21 jours, les niveaux<br />

d'ingestion d'amidon et <strong>de</strong> fibres par les <strong>lapereau</strong>x sevrés sont doublés par rapport à ceux <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>core allaités. En revanche, les quantités <strong>de</strong> protéines ingérées sont plus faibles<br />

p<strong>en</strong>dant 4 jours post-sevrage puis <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t similaires à celles <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x allaités. La<br />

consommation <strong>de</strong> matières grasses par les <strong>lapereau</strong>x sevrés reste, quant à elle, inférieure à<br />

celle <strong>de</strong>s animaux allaités. Au bilan, le niveau d'ingestion d'énergie brute <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t similaire à<br />

celui <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x allaités 3 jours après leur sevrage, puis le dépasse au moins jusqu'à 28<br />

jours.<br />

Lors d'un sevrage à 35 jours, les <strong>lapereau</strong>x comp<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t sans délai l'abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> lait<br />

maternel, <strong>en</strong> atteignant dans les 24 heures un niveau d'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé<br />

similaire à celui <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux semaines (Figure 24). Différ<strong>en</strong>tes<br />

hypo<strong>thèses</strong> peuv<strong>en</strong>t être formulées pour expliquer le délai observé chez les <strong>lapereau</strong>x sevrés à<br />

21 jours concernant le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé suite à l'arrêt d'apport<br />

<strong>de</strong> lait maternel, inexistant chez les <strong>lapereau</strong>x sevrés tardivem<strong>en</strong>t : difficulté physique à<br />

ingérer <strong>de</strong>s quantités accrues d'alim<strong>en</strong>t granulé, mécanismes <strong>de</strong> régulation <strong>de</strong> l'appétit non


- 240 -<br />

Discussion générale<br />

aboutis chez le jeune <strong>de</strong> 3 semaines, animaux peu adaptés à l'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> par opposition aux<br />

<strong>lapereau</strong>x sevrés à 35 jours déjà habitués à consommer <strong>de</strong>s quantités importantes d'alim<strong>en</strong>t<br />

soli<strong>de</strong> au mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> leur sevrage…<br />

III. STATUT NUTRITIONNEL ET MATURATION DE LA FONCTION DIGESTIVE<br />

Deux hypo<strong>thèses</strong> préval<strong>en</strong>t actuellem<strong>en</strong>t sur la composition <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t adapté à la<br />

physiologie <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> autour <strong>du</strong> sevrage : un faible taux d'amidon, et une richesse <strong>en</strong> fibres<br />

serai<strong>en</strong>t appropriés (Gid<strong>en</strong>ne et Fortun-Lamothe, 2002). Ainsi, <strong>de</strong>s auteurs ont émis<br />

l'hypothèse que les forts taux <strong>de</strong> mortalité par <strong>en</strong>téropathie observés après le sevrage<br />

pourrai<strong>en</strong>t être liés à un alim<strong>en</strong>t trop riche <strong>en</strong> amidon. Un flux trop important d'amidon<br />

parv<strong>en</strong>ant au cæcum serait alors à l'origine d'un déséquilibre <strong>de</strong> la flore (Cheeke et Patton,<br />

1980). Cet afflux serait dû à une faible capacité <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> à digérer l'amidon, <strong>du</strong> fait d'une<br />

activité <strong>de</strong> l'amylase pancréatique trop faible (Corring et al., 1972). Une autre hypothèse<br />

concerne l'apport <strong>de</strong> lest, sous forme <strong>de</strong> fibres "indigestibles", dont un apport minimal<br />

semblerait nécessaire pour limiter les diarrhées post-sevrage. Il permettrait un r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t<br />

plus important <strong>de</strong>s matières parv<strong>en</strong>ant au cæcum, ess<strong>en</strong>tielles à l'activité <strong>de</strong> la flore (Gid<strong>en</strong>ne<br />

et al., 2000). Cep<strong>en</strong>dant, peu d'étu<strong>de</strong>s se sont intéressées au <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir <strong>de</strong> ces substances dans le<br />

tractus digestif, et notamm<strong>en</strong>t chez le jeune. Aussi, nous espérons pouvoir apporter quelques<br />

élém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> réponse, ou tout au moins suggérer <strong>de</strong>s ori<strong>en</strong>tations <strong>de</strong> recherche futures.<br />

III.A. DEVELOPPEMENT DE LA DIGESTION DANS L'INTESTIN GRELE<br />

III.A.1. Evolution <strong>du</strong> pot<strong>en</strong>tiel digestif <strong>en</strong>dogène chez le jeune <strong>lapereau</strong> sevré à 35<br />

jours<br />

L'évolution postnatale <strong>de</strong> l'équipem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>zymatique pancréatique <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> a fait l'objet<br />

<strong>de</strong> peu d'étu<strong>de</strong>s. Lebas et al. (1971) et Corring et al. (1972) ont réalisé <strong>de</strong>s dosages sériés <strong>de</strong>s<br />

activités <strong>de</strong> diverses <strong>en</strong>zymes <strong>du</strong> tissu pancréatique <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x âgés <strong>de</strong> 1 à 43 jours. Ils ont<br />

montré que les activités spécifiques <strong>de</strong> la lipase et <strong>de</strong> l'amylase augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t progressivem<strong>en</strong>t<br />

dans le tissu pancréatique, résultats confirmés par ceux <strong>de</strong> Debray et al. (2003) pour <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> 25 à 52 jours d'âge. Dans notre étu<strong>de</strong>, la disponibilité <strong>de</strong> ces <strong>en</strong>zymes par rapport<br />

à leur substrat (évaluée par la mesure d'activité / gramme <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u) augm<strong>en</strong>te avec l'âge <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x, phénomène <strong>en</strong> adéquation avec ces travaux antérieurs. Pour l'amylase, cette hausse<br />

d'activité pourrait correspondre à une capacité croissante <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à digérer l'amidon. En<br />

revanche, la part <strong>de</strong>s matières grasses dans la ration <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x t<strong>en</strong>d à décroître


- 241 -<br />

Discussion générale<br />

progressivem<strong>en</strong>t au cours <strong>de</strong> la lactation, puis diminue fortem<strong>en</strong>t au sevrage. Ensuite, les<br />

quantités <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s ingérées augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t progressivem<strong>en</strong>t, proportionnellem<strong>en</strong>t à<br />

l'accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s quantités d'alim<strong>en</strong>t ingérées. Pourtant l'activité lipasique mesurée dans le<br />

cont<strong>en</strong>u intestinal augm<strong>en</strong>te gra<strong>du</strong>ellem<strong>en</strong>t. Cette évolution non parallèle <strong>en</strong>tre quantité <strong>de</strong><br />

matières grasses ingérée et activité lipasique dans le cont<strong>en</strong>u intestinal pourrait être expliquée<br />

<strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes manières. La synthèse et la sécrétion pancréatique <strong>de</strong> la lipase pourrai<strong>en</strong>t ne pas<br />

être soumises à une régulation alim<strong>en</strong>taire, mais le seul fait d'une programmation ontogénique.<br />

Chez le lapin a<strong>du</strong>lte, il semble que sa pro<strong>du</strong>ction pancréatique puisse être stimulée par un<br />

régime riche <strong>en</strong> graisses (Borel et al., 1991). Chez le jeune, cette adaptabilité semble moins<br />

nette (Debray et al., 2003), mais les variations <strong>de</strong> la t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> matières grasses <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts<br />

sont faibles dans cette étu<strong>de</strong> (2,7 vs. 4,9%). L'activité <strong>de</strong> la lipase gastrique est très importante<br />

chez le <strong>lapereau</strong> allaité, puis elle diminue progressivem<strong>en</strong>t après sevrage (Bernadac et al.,<br />

1991; Dojană et al., 1998). Ainsi, une autre hypothèse pourrait être que les quantités <strong>de</strong><br />

lipi<strong>de</strong>s parv<strong>en</strong>ant au <strong>du</strong>odénum pourrai<strong>en</strong>t s'accroître progressivem<strong>en</strong>t avec l'âge,<br />

consécutivem<strong>en</strong>t à la diminution <strong>de</strong> l'activité <strong>de</strong> la lipase gastrique et donc parallèlem<strong>en</strong>t à<br />

l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'activité <strong>de</strong> la lipase pancréatique.<br />

Pour la trypsine, Corring et al. (1972) not<strong>en</strong>t une diminution <strong>de</strong> son activité spécifique<br />

dans le tissu pancréatique jusqu'à 32 jours, puis une stabilisation <strong>en</strong>tre 36 et 43 jours, alors que<br />

Debray (2002) signale une activité stable <strong>en</strong>tre 25 et 52 jours sur <strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong> même<br />

nature. Nos résultats montr<strong>en</strong>t une forte diminution <strong>de</strong> la disponibilité <strong>de</strong> cette <strong>en</strong>zyme dans le<br />

cont<strong>en</strong>u intestinal <strong>en</strong>tre 21 et 28 jours, puis une stabilisation <strong>de</strong> son activité jusqu'à 49 jours,<br />

ce qui n'est pas <strong>en</strong> désaccord avec les résultats précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>us sur broyat <strong>de</strong> pancréas.<br />

Cette forte diminution <strong>en</strong>tre 21 et 28 jours pourrait être expliquée par l'évolution <strong>de</strong> la<br />

composition <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u intestinal : d'un cont<strong>en</strong>u presque exclusivem<strong>en</strong>t composé <strong>de</strong> matières<br />

d'origine lactée et <strong>de</strong> substances <strong>en</strong>dogènes à 21 jours, à un cont<strong>en</strong>u composé d'un mélange <strong>de</strong><br />

matières lactées, végétales et <strong>en</strong>dogènes à 28 jours. La prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> facteurs anti-trypsiques<br />

dans l'alim<strong>en</strong>t végétal pourrait égalem<strong>en</strong>t contribuer à cette diminution <strong>de</strong> détection d'activité<br />

<strong>de</strong> la trypsine.<br />

De 14 à 49 jours, le pot<strong>en</strong>tiel <strong>en</strong>zymatique <strong>de</strong>s muqueuses <strong>du</strong>odénale et jéjunale s'accroît<br />

progressivem<strong>en</strong>t. Ainsi, lors d'un sevrage à 35 jours, les activités totales <strong>de</strong>s disaccharidases<br />

(maltase et saccharase) sont très faibles jusqu'à 28 jours, puis augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t progressivem<strong>en</strong>t<br />

jusqu'à 42 jours dans le <strong>du</strong>odénum ou jusqu'à 49 jours dans le jéjunum. Debray (2002) avait<br />

égalem<strong>en</strong>t observé cet accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'activité maltasique dans la muqueuse totale <strong>de</strong><br />

l'intestin grêle <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x âgés <strong>de</strong> 25 à 52 jours. Dans notre étu<strong>de</strong>, cette activité<br />

disaccharidasique accrue avec l'âge est liée <strong>en</strong> partie à la d<strong>en</strong>sification <strong>de</strong> la muqueuse


- 242 -<br />

Discussion générale<br />

intestinale (poids par unité <strong>de</strong> longueur) et à l'élongation <strong>de</strong> l'intestin grêle (Figure 69). Mais<br />

elle résulte égalem<strong>en</strong>t d'un niveau <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> ces <strong>en</strong>zymes augm<strong>en</strong>té, lorsqu'il est<br />

exprimé relativem<strong>en</strong>t au cont<strong>en</strong>u protéique total <strong>de</strong> la muqueuse (activité spécifique). En effet,<br />

les activités spécifiques <strong>de</strong> la maltase et <strong>de</strong> la saccharase augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t jusqu'à 42 jours, sans<br />

que les conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> protéines <strong>de</strong> la muqueuse, non modifiées par l'âge, puiss<strong>en</strong>t<br />

expliquer ces variations. Cette évolution, assez indép<strong>en</strong>dante <strong>du</strong> sevrage <strong>en</strong> lui-même, semble<br />

parallèle à l'accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong>. Pour ce qui concerne<br />

l'aminopeptidase N, son activité <strong>du</strong>odénale reste faible jusqu'au sevrage, puis augm<strong>en</strong>te <strong>de</strong><br />

façon importante (×4) <strong>en</strong>tre 35 et 42 jours, accroissem<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t expliqué par<br />

l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> son activité spécifique (exprimée relativem<strong>en</strong>t au cont<strong>en</strong>u protéique <strong>de</strong> la<br />

muqueuse). Dans le jéjunum, cette augm<strong>en</strong>tation d'activité totale est plus progressive, <strong>du</strong> fait<br />

d'un accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> son activité spécifique détecté dès 28 jours.


- 243 -<br />

Discussion générale<br />

Figure 69 Influ<strong>en</strong>ce d'un sevrage précoce à 3 semaines sur le développem<strong>en</strong>t structural et<br />

fonctionnel <strong>de</strong> la muqueuse <strong>du</strong>odénale relativem<strong>en</strong>t à un sevrage <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce à 5 semaines<br />

D<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> villosités et <strong>de</strong> cryptes<br />

par unité <strong>de</strong> surface<br />

Autres composants <strong>de</strong> la<br />

muqueuse…<br />

14j 21j 28j 35j 42j 49j<br />

D<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> la muqueuse*<br />

SEVRAGE<br />

PRECOCE<br />

14j 21j 28j 35j 42j 49j<br />

Activités totales <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la muqueuse <strong>du</strong>odénale<br />

14j 21j 28j 35j 42j 49j<br />

Longueur <strong>du</strong> <strong>du</strong>odénum<br />

?<br />

T<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> protéines <strong>de</strong> la<br />

muqueuse<br />

14j 21j 28j 35j 42j 49j<br />

Surface <strong>de</strong>s villosités<br />

SACCHARASE<br />

Activités spécifiques<br />

AUTRES…<br />

MALTASE<br />

AMINOPEPTIDASE N<br />

14j 21j 28j 35j 42j 49j<br />

En trait plein et coloration foncée : paramètre <strong>en</strong> +, <strong>en</strong> trait pointillé et coloration claire : paramètre <strong>en</strong> –, <strong>du</strong> sevrage à 21 vs. 35 jours; *<br />

poids/unité <strong>de</strong> longueur<br />

?


III.A.2. <strong>Statut</strong> <strong>nutritionnel</strong> et capacités digestives pré-cæcales<br />

° Adaptabilité à 28 jours<br />

- 244 -<br />

Discussion générale<br />

Dans nos conditions expérim<strong>en</strong>tales, les <strong>lapereau</strong>x sevrés à 21 jours ont fait preuve <strong>de</strong><br />

capacités d'adaptation rapi<strong>de</strong> aux changem<strong>en</strong>ts <strong>nutritionnel</strong>s quantitatifs (augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s<br />

quantités d'amidon et <strong>de</strong> fibres ingérées) et qualitatifs (protéines et matières grasses végétales<br />

vs. protéines et matière grasse lactées). En effet, la quantité et la nature <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts ingérés<br />

par les <strong>lapereau</strong>x à 28 jours diffèr<strong>en</strong>t selon qu'ils sont sevrés ou allaités (Figure 70).<br />

Figure 70 Modifications quantitatives et qualitatives <strong>de</strong> la matière<br />

organique ingérée selon que les <strong>lapereau</strong>x sont sevrés ou allaités à 28<br />

jours<br />

10 g<br />

Non<br />

déterminé<br />

Amidon<br />

12%<br />

Protéines<br />

21%<br />

NDF<br />

41%<br />

Lipi<strong>de</strong>s<br />

4%<br />

L : nutrim<strong>en</strong>t fourni par le lait<br />

Sevrés Allaités<br />

Non<br />

déterminé<br />

Amidon<br />

9%<br />

Protéines<br />

29%<br />

A 28 jours, l'amidon est digéré à 94% au niveau iléal que les <strong>lapereau</strong>x soi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core<br />

allaités ou sevrés <strong>de</strong>puis une semaine. <strong>Les</strong> <strong>lapereau</strong>x sevrés ont donc été capables <strong>de</strong> digérer<br />

1,8 fois plus d'amidon que les <strong>lapereau</strong>x allaités <strong>de</strong> même âge. De même, Gutiérrez et al.<br />

(2002a) avai<strong>en</strong>t observé sur <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à 25 jours <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> digestibilité iléale<br />

<strong>de</strong> l'amidon <strong>de</strong> 90% <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne à 35 jours, pour <strong>de</strong>s t<strong>en</strong>eurs dans la ration variant <strong>de</strong> 17 à<br />

23% d'amidon (<strong>en</strong> % <strong>de</strong> la matière sèche). Dans notre étu<strong>de</strong>, la t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> amidon <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t<br />

distribué est plus faible, représ<strong>en</strong>tant 11,4% <strong>de</strong> la matière sèche. Cep<strong>en</strong>dant, si l'on considère<br />

que ces <strong>lapereau</strong>x sevrés consomm<strong>en</strong>t à 28 jours 1,8 fois plus d'amidon que leurs congénères<br />

<strong>en</strong>core allaités, cela suggère que <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x allaités serai<strong>en</strong>t à même <strong>de</strong> digérer un alim<strong>en</strong>t<br />

L<br />

L<br />

NDF<br />

32%<br />

Lipi<strong>de</strong>s<br />

12%


- 245 -<br />

Discussion générale<br />

cont<strong>en</strong>ant 1,8 fois plus d'amidon à 28 jours, soit à un taux <strong>de</strong> 20%. Ce <strong>de</strong>rnier est similaire aux<br />

recommandations actuelles d'apports aux lapines <strong>en</strong> repro<strong>du</strong>ction qui avoisin<strong>en</strong>t 20%. Ainsi, il<br />

est peu probable que le taux d'amidon <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s lapines puisse être à l'origine d'un<br />

déséquilibre (notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la flore cæcale) chez le <strong>lapereau</strong>, car celui-ci semble être <strong>en</strong><br />

mesure <strong>de</strong> s'y adapter facilem<strong>en</strong>t. Quelques limites à cette hypothèse serai<strong>en</strong>t 1) que le<br />

rythme <strong>de</strong> libération <strong>de</strong> l'amidon dans l'intestin grêle soit trop important avec un alim<strong>en</strong>t dont<br />

la t<strong>en</strong>eur est plus importante : les capacités digestives <strong>en</strong>dogènes <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x pourrai<strong>en</strong>t<br />

alors être dépassées et l'amidon ne serait pas aussi bi<strong>en</strong> valorisé, et 2) l'origine botanique <strong>de</strong><br />

l'amidon incorporé dans l'alim<strong>en</strong>t. Ainsi, l'amidon <strong>de</strong> maïs non extrudé ou <strong>de</strong> pomme <strong>de</strong> terre<br />

serait moins bi<strong>en</strong> valorisé dans le tractus digestif antérieur que l'amidon <strong>de</strong> blé, d'orge ou <strong>de</strong><br />

maïs extrudé (Gid<strong>en</strong>ne et Perez, 1993; Blas et al., 1994; Pinheiro et Gid<strong>en</strong>ne, 2000),<br />

notamm<strong>en</strong>t chez le jeune (Blas et al., 1994; Pinheiro et Gid<strong>en</strong>ne, 2000). Or, dans notre étu<strong>de</strong>,<br />

l'amidon est ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t fourni par le blé. Cep<strong>en</strong>dant, <strong>de</strong>s travaux réc<strong>en</strong>ts montr<strong>en</strong>t qu'un<br />

flux iléal accru d'amidon, mo<strong>du</strong>lé par la nature <strong>de</strong>s céréales incorporées dans l'alim<strong>en</strong>t, n'aurait<br />

pas <strong>de</strong> conséqu<strong>en</strong>ces néfastes sur les caractéristiques ferm<strong>en</strong>taires cæcales, ni même sur la<br />

mortalité post-sevrage <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x (Gid<strong>en</strong>ne et al., 2005a; Gid<strong>en</strong>ne et al., 2005b).<br />

Cette capacité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à digérer une ration plus riche <strong>en</strong> amidon ne semble<br />

pas pouvoir être attribuée à l'amylase pancréatique. Dans l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s concernant<br />

l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'ingestion quotidi<strong>en</strong>ne d'amidon, aucun accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'activité<br />

amylasique n'est <strong>en</strong> général constaté, que celle-ci soit déterminée dans le cont<strong>en</strong>u intestinal<br />

(Scapinello et al., 1999; Debray et al., 2003) ou dans le tissu pancréatique (Corring et al.,<br />

1972; Gutiérrez et al., 2002a; Debray et al., 2003). Nos résultats confirm<strong>en</strong>t ces observations.<br />

Cep<strong>en</strong>dant, <strong>en</strong> raison <strong>de</strong>s limites d'interprétation <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes<br />

d'origine pancréatique dans le cont<strong>en</strong>u intestinal développées précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t, il semble<br />

difficile <strong>de</strong> conclure si cela résulte d'une incapacité <strong>de</strong>s syn<strong>thèses</strong> et sécrétions pancréatiques à<br />

répondre à une stimulation alim<strong>en</strong>taire ou non.<br />

En revanche, les activités <strong>en</strong>zymatiques totales mesurées dans la muqueuse <strong>du</strong>odénale <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x sevrés à 21 jours sont accrues à 4 semaines d'âge (Figure 69). Cet accroissem<strong>en</strong>t<br />

résulte <strong>en</strong> partie d'une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> la muqueuse <strong>du</strong>odénale chez ces<br />

<strong>lapereau</strong>x. Cette d<strong>en</strong>sification n'est pas liée à un accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la surface villositaire. Une<br />

augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong>s villosités et <strong>de</strong>s cryptes par unité <strong>de</strong> surface, ou <strong>en</strong>core un<br />

développem<strong>en</strong>t plus important <strong>de</strong> la lamina propria pourrai<strong>en</strong>t contribuer à ce phénomène.<br />

Mais, l'accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> ces activités totales <strong>de</strong>s disaccharidases ne découle pas seulem<strong>en</strong>t<br />

d'une d<strong>en</strong>sification <strong>de</strong> la muqueuse, mais égalem<strong>en</strong>t d'un développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s<br />

<strong>en</strong>zymes spécifiques, reflétant probablem<strong>en</strong>t la spécialisation <strong>en</strong>zymatique <strong>de</strong>s <strong>en</strong>térocytes.


- 246 -<br />

Discussion générale<br />

Cette augm<strong>en</strong>tation d'activité <strong>de</strong> la maltase, notamm<strong>en</strong>t au niveau <strong>du</strong>odénal, pourrait donc <strong>en</strong><br />

partie contribuer aux capacités <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à digérer <strong>de</strong>s quantités accrues d'amidon. Pour la<br />

maltase, cette adaptabilité <strong>de</strong> la fonctionnalité <strong>de</strong> la muqueuse digestive aux stimuli<br />

alim<strong>en</strong>taires est précoce et rapi<strong>de</strong> puisque seuls 5 jours (hypothèse maximale <strong>en</strong> raison <strong>du</strong><br />

délai <strong>de</strong> prélèvem<strong>en</strong>t) se sont écoulés <strong>de</strong>puis le début d'une ingestion accrue d'amidon et<br />

l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'activité maltasique à 28 jours. <strong>Les</strong> mêmes conclusions pourrai<strong>en</strong>t être<br />

formulées pour expliquer l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'activité <strong>de</strong> la saccharase, impliquée dans la<br />

digestion <strong>du</strong> saccharose, composé fourni par l'alim<strong>en</strong>t végétal. Nos résultats ne sont pas <strong>en</strong><br />

accord avec les étu<strong>de</strong>s concernant l'influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation sur le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s<br />

activités <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong> la bor<strong>du</strong>re <strong>en</strong> brosse intestinale <strong>du</strong> lapin, pour lesquelles<br />

l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'ingéré d'amidon ne semble pas stimuler les activités <strong>de</strong> la maltase<br />

(Scapinello et al., 1999; Gutiérrez et al., 2002a). Pourtant, Gutiérrez et al. (2002a) avai<strong>en</strong>t<br />

in<strong>du</strong>it d'importantes modifications <strong>de</strong>s t<strong>en</strong>eurs <strong>en</strong> amidon <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t variant <strong>du</strong> simple au<br />

triple. Pour l'aminopeptidase N, la signification physiologique <strong>de</strong> son activité accrue à 28<br />

jours chez les <strong>lapereau</strong>x sevrés <strong>de</strong>puis une semaine comparativem<strong>en</strong>t aux <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>core<br />

allaités est moins bi<strong>en</strong> expliquée : <strong>en</strong> effet, le niveau d'ingestion quotidi<strong>en</strong> <strong>de</strong> protéines est<br />

similaire <strong>en</strong>tre les 2 groupes d'animaux, et <strong>de</strong> plus elles représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 29% <strong>de</strong> la matière<br />

organique ingérée par les <strong>lapereau</strong>x allaités vs. 21% dans la ration <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés<br />

(Figure 70). Cep<strong>en</strong>dant, celles-ci diffèr<strong>en</strong>t qualitativem<strong>en</strong>t, les protéines ingérées par les<br />

<strong>lapereau</strong>x allaités étant presque pour moitié d'origine lactée. Cette stimulation <strong>de</strong> l'activité <strong>de</strong><br />

l'aminopeptidase N pourrait, par ailleurs, être dép<strong>en</strong>dante <strong>du</strong> niveau alim<strong>en</strong>taire (Marion et al,<br />

2005).<br />

Dans le jéjunum, les modifications <strong>de</strong>s activités <strong>en</strong>zymatiques totales <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec le statut<br />

<strong>nutritionnel</strong> sont similaires mais non significatives, excepté pour l'aminopeptidase N, dont<br />

l'activité accrue à 28 jours résulte ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t d'une activité spécifique augm<strong>en</strong>tée.<br />

° Effets <strong>du</strong> sevrage<br />

Ainsi, le sevrage même réalisé précocem<strong>en</strong>t ne semble pas in<strong>du</strong>ire dans les jours qui<br />

suiv<strong>en</strong>t d'altérations suffisamm<strong>en</strong>t importantes <strong>de</strong> la muqueuse intestinale pour que cellesci<br />

puiss<strong>en</strong>t être constatées une semaine après le sevrage, aussi bi<strong>en</strong> au niveau structural<br />

que fonctionnel. Chez le porcelet, le sevrage semble beaucoup plus traumatisant pour la<br />

structure <strong>de</strong> la muqueuse intestinale. Ainsi, au cours <strong>de</strong>s cinq jours qui suiv<strong>en</strong>t le sevrage, ses<br />

villosités intestinales sont atrophiées <strong>de</strong> 45 à 70% (Pluske et al., 1997). Ce phénomène serait<br />

ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t lié à un niveau d'ingestion trop faible dans les jours qui suiv<strong>en</strong>t le sevrage<br />

(Pluske et al., 1997; Van Beers-Schreurs et al., 1998; Marion et al., 2002b). Dans notre étu<strong>de</strong>,


- 247 -<br />

Discussion générale<br />

une ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la hauteur <strong>de</strong>s villosités <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts intestinaux peut être<br />

constatée <strong>en</strong>tre 14 et 28 jours, que les <strong>lapereau</strong>x soi<strong>en</strong>t sevrés à 21 jours ou <strong>en</strong>core allaités,<br />

mais celle-ci est <strong>en</strong> général accompagnée d'un élargissem<strong>en</strong>t. Ainsi, la surface villositaire reste<br />

stable ou augm<strong>en</strong>te, indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t <strong>du</strong> sevrage <strong>en</strong> lui-même (Figure 71).<br />

Figure 71 Evolution morphométrique <strong>de</strong>s villosités intestinales lors d'un sevrage à 5<br />

semaines<br />

500<br />

µm<br />

0,1<br />

mm²<br />

SURFACE<br />

D = <strong>du</strong>odénum, J = jéjunum, I = iléon<br />

HAUTEUR<br />

D J I D J I D J I D J I D J I D J I<br />

14j 21j 28j 35j 42j 49j<br />

Ce phénomène <strong>de</strong> sous-alim<strong>en</strong>tation après le sevrage n'est pas ou peu observé chez le<br />

<strong>lapereau</strong>. Si le sevrage est réalisé à 35 jours, les <strong>lapereau</strong>x sont déjà habitués à consommer <strong>de</strong>s<br />

quantités d'alim<strong>en</strong>t non négligeables, et la transition alim<strong>en</strong>taire autour <strong>du</strong> sevrage s'effectue<br />

gra<strong>du</strong>ellem<strong>en</strong>t. Si celui-ci est réalisé à 21 jours, seule une pério<strong>de</strong> d'adaptation <strong>de</strong> 2 à 3 jours<br />

semble critique pour ce qui concerne le niveau d'énergie digestible ingéré. Ensuite, <strong>de</strong> 23 à 28<br />

jours, son niveau est comparable à celui <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à 35 jours. Ainsi, cette<br />

comp<strong>en</strong>sation <strong>de</strong> l'arrêt d'apport énergétique par le lait, par une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l'ingestion<br />

d'alim<strong>en</strong>t végétal, pourrait expliquer l'abs<strong>en</strong>ce d'altérations <strong>de</strong> la muqueuse intestinale mesurée<br />

à 28 et à 35 jours chez les <strong>lapereau</strong>x sevrés à 21 jours. Il serait tout <strong>de</strong> même intéressant<br />

d'étudier le développem<strong>en</strong>t structural et fonctionnel <strong>de</strong> la muqueuse intestinale <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

dans les 24 à 48 heures qui suiv<strong>en</strong>t le sevrage, notamm<strong>en</strong>t lorsque celui-ci est réalisé avant 28<br />

jours, afin <strong>de</strong> détecter d'év<strong>en</strong>tuelles altérations précoces.<br />

BASE


° Conséqu<strong>en</strong>ces ultérieures<br />

- 248 -<br />

Discussion générale<br />

Ces changem<strong>en</strong>ts <strong>nutritionnel</strong>s précoces ne sembl<strong>en</strong>t pas sans conséqu<strong>en</strong>ces sur les<br />

pot<strong>en</strong>tialités digestives ultérieures. En effet, les activités <strong>en</strong>zymatiques totales déterminées<br />

dans les muqueuses <strong>du</strong>odénale ou jéjunale à 49 jours sont pour la plupart diminuées (Figure<br />

69). Ces modifications ne sont pas <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drées par une diminution <strong>de</strong> leurs activités<br />

spécifiques, mais plutôt par une diminution <strong>de</strong> la d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> la muqueuse intestinale à 42 et à<br />

49 jours. Ce phénomène pourrait être relié au fait que nous avons observé une plus faible<br />

quantité <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts digérés à 42 jours par les <strong>lapereau</strong>x sevrés précocem<strong>en</strong>t,<br />

comparativem<strong>en</strong>t aux <strong>lapereau</strong>x sevrés plus tardivem<strong>en</strong>t. Celle-ci est liée ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t à un<br />

niveau d'ingestion <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t légèrem<strong>en</strong>t déficitaire dans le cas <strong>du</strong> sevrage précoce, mais<br />

égalem<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> digestibilité fécale t<strong>en</strong>dant à être plus faibles. Ce léger déficit<br />

pourrait expliquer <strong>en</strong> partie les modifications <strong>de</strong> d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> la muqueuse constatées, et pourrait<br />

être mis <strong>en</strong> parallèle avec l'abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> croissance comp<strong>en</strong>satrice jusqu'à 49 jours <strong>de</strong> ces<br />

<strong>lapereau</strong>x. Cep<strong>en</strong>dant, la détermination <strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong> matières digestibles ne présage pas <strong>de</strong><br />

leur absorption par la muqueuse intestinale. Il n'est pas impossible que les <strong>lapereau</strong>x<br />

prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s capacités d'absorption différ<strong>en</strong>tes. Ainsi, une stimulation trop précoce <strong>de</strong><br />

l'activité digestive (et absorptive ?) <strong>de</strong> la muqueuse intestinale ou <strong>en</strong>core l'arrêt trop prématuré<br />

<strong>de</strong> l'apport <strong>de</strong> substances bioactives par le lait maternel pourrai<strong>en</strong>t être préjudiciables pour les<br />

fonctionnalités ultérieures <strong>de</strong> la muqueuse intestinale. Nous ne disposons pas d'élém<strong>en</strong>ts<br />

permettant d'expliquer ces observations.<br />

III.B. DEVELOPPEMENT DE LA DIGESTION DANS LE GROS INTESTIN<br />

III.B.1. Evolution <strong>du</strong> pot<strong>en</strong>tiel digestif microbi<strong>en</strong> chez le jeune<br />

<strong>Les</strong> changem<strong>en</strong>ts majeurs <strong>de</strong>s paramètres ferm<strong>en</strong>taires cæcaux sembl<strong>en</strong>t coïnci<strong>de</strong>r avec le<br />

début d'ingestion <strong>de</strong> quantités significatives d'alim<strong>en</strong>t granulé : augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s<br />

conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils totaux, inversion <strong>du</strong> ratio propionate/butyrate qui<br />

<strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t inférieur à 1, diminution <strong>du</strong> pH (Padilha et al., 1995; Piattoni et al., 1995; Gid<strong>en</strong>ne et<br />

al., 2002) <strong>en</strong>tre 21 et 28 jours. Par la suite, ces valeurs subiss<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s variations plus modérées.<br />

Nos résultats confirm<strong>en</strong>t ces observations. Ces variations avec l'âge peuv<strong>en</strong>t être mises <strong>en</strong><br />

relation avec l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> substrats fibreux parv<strong>en</strong>ant au cæcum dès que les <strong>lapereau</strong>x<br />

comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à ingérer <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong>. <strong>Les</strong> données <strong>de</strong> la littérature concernant l'évolution<br />

<strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> ammoniaque avec l'âge sont controversées, avec une diminution<br />

(Padilha et al., 1995; B<strong>en</strong>negadi, 2002), une augm<strong>en</strong>tation (Debray, 2002) ou une stabilité<br />

(Piattoni et al., 1995; Gid<strong>en</strong>ne et al., 2002) <strong>de</strong> sa conc<strong>en</strong>tration. Dans nos conditions


- 249 -<br />

Discussion générale<br />

expérim<strong>en</strong>tales, une diminution <strong>de</strong> sa conc<strong>en</strong>tration a été observée, mais elle semble beaucoup<br />

plus étroitem<strong>en</strong>t liée au sevrage qu'à l'âge <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x, comme l'avai<strong>en</strong>t remarqué Padilha et<br />

al. (1995). Cette évolution <strong>du</strong> profil ferm<strong>en</strong>taire correspondrait à une conversion d'une activité<br />

métabolique ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t protéolytique dans le cæcum <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x allaités vers une<br />

activité fibrolytique dans le cæcum <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x ne recevant plus que <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t végétal<br />

dans leur ration alim<strong>en</strong>taire. Ainsi, Padilha et al. (1999) ont montré que <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

exclusivem<strong>en</strong>t alim<strong>en</strong>tés avec <strong>du</strong> lait maternel jusqu'à 42 jours prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t dans leur cont<strong>en</strong>u<br />

cæcal une conc<strong>en</strong>tration élevée <strong>en</strong> ammoniaque et <strong>en</strong> AGV mineurs, et un ratio<br />

propionate/butyrate supérieur à 3. La flore cellulolytique est indétectable chez ces <strong>lapereau</strong>x et<br />

témoigne donc qu'un substrat fibreux est à l'origine <strong>du</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s populations<br />

bactéri<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> mesure <strong>de</strong> le dégra<strong>de</strong>r.<br />

<strong>Les</strong> données <strong>de</strong> la littérature concernant l'évolution <strong>de</strong>s activités fibrolytiques aboutiss<strong>en</strong>t<br />

rarem<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s conclusions similaires (Pinheiro et al., 2001; B<strong>en</strong>negadi, 2002; Debray, 2002;<br />

Gid<strong>en</strong>ne et al., 2002). La métho<strong>de</strong> utilisée dans ces différ<strong>en</strong>tes étu<strong>de</strong>s est pourtant id<strong>en</strong>tique.<br />

Cep<strong>en</strong>dant, les importantes variabilités inter-indivi<strong>du</strong>elles observées sur <strong>de</strong>s animaux <strong>de</strong><br />

même âge et avec un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>nutritionnel</strong> similaire témoign<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la difficulté<br />

d'interprétation <strong>de</strong>s résultats obt<strong>en</strong>us. Ces variabilités, qui ne sembl<strong>en</strong>t pas t<strong>en</strong>ir à la métho<strong>de</strong><br />

<strong>en</strong> elle-même (variations intra-indivi<strong>du</strong>elles <strong>de</strong> 11 à 19% selon l'<strong>en</strong>zyme considérée; Jehl et<br />

al., 1996), pourrai<strong>en</strong>t être <strong>du</strong>es à <strong>de</strong>s microbismes d'élevage différ<strong>en</strong>ts, mais égalem<strong>en</strong>t à la<br />

microflore propre à chaque indivi<strong>du</strong>.<br />

III.B.2. <strong>Statut</strong> <strong>nutritionnel</strong> et capacités digestives microbi<strong>en</strong>nes<br />

° Adaptabilité à 28 jours<br />

Que les <strong>lapereau</strong>x soi<strong>en</strong>t sevrés ou non, ils serai<strong>en</strong>t capables dans nos conditions<br />

expérim<strong>en</strong>tales <strong>de</strong> digérer et d'absorber <strong>de</strong> 56 à 62% <strong>de</strong> la matière organique d'origine végétale<br />

dans la partie antérieure <strong>de</strong> leur tractus digestif. Aussi, par différ<strong>en</strong>ce avec les valeurs <strong>de</strong><br />

digestibilité fécale obt<strong>en</strong>ues, il apparaît que seuls 7 à 8% <strong>de</strong> la matière organique ingérée<br />

serai<strong>en</strong>t digérés dans le segm<strong>en</strong>t cæco-rectal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à 28 jours, qu'ils soi<strong>en</strong>t sevrés ou<br />

non. Chez l'a<strong>du</strong>lte, ces valeurs oscill<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 12 et 27% selon la t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> fibres <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t<br />

(Merino et Carabaño, 1992; Gid<strong>en</strong>ne et al., 2000). L'imprécision <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> digestibilité<br />

iléale implique une gran<strong>de</strong> prud<strong>en</strong>ce dans l'interprétation <strong>de</strong> ces données. En effet, la<br />

variabilité <strong>de</strong>s mesures est importante, et l'échantillonnage pour l'évaluation <strong>de</strong> la digestibilité<br />

iléale (un prélèvem<strong>en</strong>t unique le soir vers 19h sur 3 animaux <strong>de</strong> chaque portée) ne correspond<br />

pas à celui réalisé pour la détermination <strong>de</strong> la digestibilité fécale (prélèvem<strong>en</strong>ts effectués<br />

p<strong>en</strong>dant 4 jours consécutifs sur l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> la portée). Cep<strong>en</strong>dant, si nos résultats sont


- 250 -<br />

Discussion générale<br />

représ<strong>en</strong>tatifs, cela pourrait expliquer, au moins <strong>en</strong> partie, l'abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ces marquées à<br />

28 jours <strong>de</strong>s activités <strong>en</strong>zymatiques bactéri<strong>en</strong>nes cæcales <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec l'âge au sevrage, surtout<br />

que les variabilités indivi<strong>du</strong>elles sont importantes.<br />

Le profil ferm<strong>en</strong>taire est quelque peu modifié à 28 jours lorsque les <strong>lapereau</strong>x sont sevrés<br />

<strong>de</strong>puis une semaine : les conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> AGV mineurs et <strong>en</strong> ammoniaque sont diminuées et<br />

la proportion <strong>en</strong> acétate augm<strong>en</strong>tée. Ces différ<strong>en</strong>ces pourrai<strong>en</strong>t témoigner d'un profil bactéri<strong>en</strong><br />

différ<strong>en</strong>t selon que les animaux sont sevrés ou <strong>en</strong>core allaités. Le flux quotidi<strong>en</strong> <strong>de</strong> matière<br />

organique parv<strong>en</strong>ant au cæcum à 28 jours est plus élevé <strong>de</strong> 56% chez les <strong>lapereau</strong>x déjà sevrés<br />

<strong>de</strong>puis une semaine comparativem<strong>en</strong>t aux <strong>lapereau</strong>x allaités. Mais la nature <strong>de</strong>s matières <strong>de</strong><br />

ces cont<strong>en</strong>us pourrait être plus déterminante pour l'équilibre et la composition <strong>de</strong> la flore<br />

cæcale. L'amidon, dont la proportion dans les matières parv<strong>en</strong>ant au cæcum est similaire<br />

lorsque les <strong>lapereau</strong>x sont sevrés ou allaités, ne semble par conséqu<strong>en</strong>t pas l'élém<strong>en</strong>t<br />

déterminant dans la variation probable <strong>de</strong> la composition <strong>de</strong> la flore cæcale. Qui plus est, le<br />

flux quotidi<strong>en</strong> d'amidon parv<strong>en</strong>ant au cæcum est très faible : <strong>de</strong> 0,15 à 0,21 g.j -1 . Gid<strong>en</strong>ne et<br />

al. (2000) avai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t remarqué que seule une faible proportion d'amidon franchissait<br />

la jonction iléo-cæcale <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong> fin d'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t : <strong>de</strong> 0,7 à 1,8 g.j -1 pour <strong>de</strong>s<br />

alim<strong>en</strong>ts d'une t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> amidon variant <strong>de</strong> 10 à 30% <strong>de</strong> la matière brute. La proportion <strong>en</strong><br />

protéines parv<strong>en</strong>ant au cæcum est égalem<strong>en</strong>t similaire, que les <strong>lapereau</strong>x soi<strong>en</strong>t sevrés ou non<br />

(15 vs. 17% <strong>de</strong> la matière organique), mais il est vraisemblable que la nature <strong>de</strong>s protéines soit<br />

variable (proportions respectives <strong>de</strong>s protéines <strong>en</strong>dogènes, végétales, et lactées ?). <strong>Les</strong><br />

proportions <strong>de</strong>s autres composants iléaux n'ont pas été déterminées <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> quantités <strong>de</strong><br />

cont<strong>en</strong>us prélevées trop faibles. Par ailleurs, certains composants lactés aurai<strong>en</strong>t pu atteindre<br />

le cæcum et y exercer une action sélective sur la microflore cæcale.<br />

° Effet <strong>du</strong> sevrage<br />

Pour <strong>de</strong> nombreux paramètres caractérisant le profil ferm<strong>en</strong>taire cæcal, l'évolution semble<br />

plus étroitem<strong>en</strong>t liée au début <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> qu'au sevrage <strong>en</strong> lui-même, à<br />

l'exception <strong>de</strong>s t<strong>en</strong>eurs <strong>en</strong> ammoniaque et <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils mineurs. La conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong><br />

ammoniaque cæcale va dép<strong>en</strong>dre <strong>de</strong> l'équilibre <strong>en</strong>tre différ<strong>en</strong>ts phénomènes : flux <strong>de</strong> protéines<br />

parv<strong>en</strong>ant au cæcum et <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> dégradation par les bactéries protéolytiques cæcales, niveau<br />

<strong>de</strong> réabsorption <strong>de</strong> l'urée au travers <strong>de</strong> la paroi cæcale et <strong>de</strong> sa dégradation <strong>en</strong> ammoniaque par<br />

les bactéries uréolytiques, <strong>de</strong>gré d'utilisation pour les biosyn<strong>thèses</strong> microbi<strong>en</strong>nes et <strong>de</strong> son<br />

absorption par la paroi cæcale. D'après nos données, le flux <strong>de</strong> protéines parv<strong>en</strong>ant au cæcum<br />

à 28 jours est légèrem<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>té lorsque les <strong>lapereau</strong>x sont sevrés <strong>de</strong>puis une semaine<br />

comparativem<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>core allaités, tandis que la t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> protéines <strong>de</strong>s digestas


- 251 -<br />

Discussion générale<br />

n'est pas affectée par le statut <strong>nutritionnel</strong> <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x. D'autres investigations serai<strong>en</strong>t alors<br />

nécessaires afin d'estimer la ou les différ<strong>en</strong>tes voies impliquées dans cette conc<strong>en</strong>tration plus<br />

importante <strong>en</strong> ammoniaque cæcale <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> <strong>en</strong> alim<strong>en</strong>tation mixte, et persistant jusqu'au<br />

sevrage.<br />

° Conséqu<strong>en</strong>ces ultérieures<br />

Comme déjà observé au cours d'une étu<strong>de</strong> antérieure (Xiccato et al., 2003), cette<br />

stimulation précoce <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> végétal semble sans conséqu<strong>en</strong>ces sur le<br />

profil ferm<strong>en</strong>taire cæcal ultérieur. Seule la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> ammoniaque, dans notre étu<strong>de</strong>,<br />

reste tout <strong>de</strong> même inférieure à 42 jours dans le cæcum <strong>de</strong> <strong>lapereau</strong>x sevrés à 21 jours<br />

comparativem<strong>en</strong>t aux <strong>lapereau</strong>x sevrés à 35 jours. Celle-ci ne semble pas pouvoir être<br />

attribuée à une variation <strong>du</strong> niveau <strong>de</strong> protéines franchissant la jonction iléo-cæcale. Cette<br />

donnée pourrait <strong>en</strong> revanche sou<strong>ligne</strong>r que les équilibres <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes populations<br />

cæcales sont <strong>en</strong>core affectés à 42 jours, selon le statut <strong>nutritionnel</strong> dont ont bénéficié les<br />

<strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>tre 21 et 35 jours. Des étu<strong>de</strong>s plus précises <strong>de</strong> la microflore intestinale avec le<br />

développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> biologie moléculaire <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t permettre d'affiner les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

composition <strong>de</strong> la flore <strong>du</strong> lapin. De plus, afin <strong>de</strong> s'abstraire <strong>de</strong>s variations inter-indivi<strong>du</strong>elles,<br />

la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> cæcotrophes chez le lapin pourrait permettre d'étudier la composition <strong>de</strong> la<br />

flore cæcale sur un même indivi<strong>du</strong> à <strong>de</strong>s mom<strong>en</strong>ts différ<strong>en</strong>ts, et/ou avec <strong>de</strong>s régimes<br />

alim<strong>en</strong>taires différ<strong>en</strong>ts. En effet, les compositions chimiques similaires (Carabaño et al.,<br />

1988) et les activités fibrolytiques <strong>de</strong> même ordre (Jehl et al., 1996) <strong>en</strong>tre cont<strong>en</strong>us cæcaux et<br />

cæcotrophes, laiss<strong>en</strong>t supposer que les cæcotrophes serai<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>tatifs <strong>de</strong> la composition<br />

<strong>de</strong> la flore cæcale. Ce point mérite tout <strong>de</strong> même d'être confirmé. Mais surtout, ces techniques<br />

<strong>de</strong> biologie moléculaire permettrai<strong>en</strong>t d'étudier les flores microbi<strong>en</strong>nes réparties à différ<strong>en</strong>ts<br />

niveaux <strong>du</strong> cæcum, telles que les bactéries liées à la muqueuse ou <strong>en</strong>core positionnées<br />

préfér<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t dans la couche <strong>de</strong> mucus. En effet, il est probable que les profils<br />

microbi<strong>en</strong>s <strong>de</strong> ces différ<strong>en</strong>tes sous-unités géographiques soi<strong>en</strong>t assez différ<strong>en</strong>ts voire<br />

indép<strong>en</strong>dants, et jou<strong>en</strong>t un rôle physiologique plus ou moins autonome dans la déf<strong>en</strong>se <strong>de</strong><br />

l'organisme et/ou la digestion <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts.<br />

Par ailleurs, les activités fibrolytiques cæcales mesurées à 42 et 49 jours t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à être<br />

inférieures lorsque les animaux sont sevrés précocem<strong>en</strong>t. Ces résultats s'accord<strong>en</strong>t avec la<br />

moindre quantité <strong>de</strong> fibres digérée à 42 jours par les <strong>lapereau</strong>x sevrés précocem<strong>en</strong>t, résultant<br />

non seulem<strong>en</strong>t d'une ingestion plus faible, mais égalem<strong>en</strong>t d'une digestibilité fécale<br />

négativem<strong>en</strong>t affectée, <strong>du</strong> moins lorsque mesurée avec la métho<strong>de</strong> utilisant un marqueur


- 252 -<br />

Discussion générale<br />

inerte. Nous ne disposons pas d'élém<strong>en</strong>ts pour expliquer ce phénomène (augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la<br />

vitesse <strong>de</strong> transit <strong>de</strong>s cont<strong>en</strong>us, flore cæcale moins abondante…?).<br />

III.C. BILAN DE LA DIGESTION<br />

Dès 24 jours d'âge, l'ingestion accrue d'alim<strong>en</strong>t par les <strong>lapereau</strong>x sevrés leur a permis<br />

d'atteindre un niveau d'énergie digestible similaire à celui <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> même âge<br />

recevant une ration mixte lait et alim<strong>en</strong>t végétal. Ce résultat suggère que les <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> cet<br />

âge pourrait réguler leur ingestion d'alim<strong>en</strong>t sur son niveau d'énergie digestible, <strong>de</strong> façon<br />

comparable à ce qui est classiquem<strong>en</strong>t observé pour <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 5 semaines<br />

(Lebas et al., 1982). Le manque d'étu<strong>de</strong>s sur ce sujet chez le <strong>lapereau</strong> <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 5 semaines<br />

implique <strong>de</strong> considérer ce résultat avec prud<strong>en</strong>ce. Ainsi, les travaux <strong>de</strong> Pascual et al. (1998 et<br />

1999b) t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à montrer égalem<strong>en</strong>t que les <strong>lapereau</strong>x âgés <strong>de</strong> 22 à 35 jours régul<strong>en</strong>t leur<br />

consommation d'alim<strong>en</strong>t selon sa conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> énergie digestible. Ainsi, un <strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t<br />

énergétique <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t, via l'amidon (Pascual et al., 1999b) ou les lipi<strong>de</strong>s (Pascual et al.,<br />

1998), in<strong>du</strong>it une chute <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé par les <strong>lapereau</strong>x. A contrario, d'autres<br />

travaux suggèr<strong>en</strong>t que la régulation <strong>du</strong> niveau d'ingestion <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x avant le sevrage fait<br />

interv<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s mécanismes autres que le niveau énergétique <strong>de</strong> la ration. Ainsi, les <strong>lapereau</strong>x<br />

bénéficiant d'un alim<strong>en</strong>t plus riche <strong>en</strong> énergie consomm<strong>en</strong>t davantage <strong>de</strong> granulés avant le<br />

sevrage, qu'ils ingèr<strong>en</strong>t une quantité <strong>de</strong> lait similaire (Fortun-Lamothe et al., 2001) ou<br />

supérieure (Debray et al., 2002) à celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x disposant <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t moins<br />

énergétique. Des étu<strong>de</strong>s plus spécifiquem<strong>en</strong>t ori<strong>en</strong>tées sur ce thème <strong>de</strong> recherche pourrai<strong>en</strong>t<br />

permettre <strong>de</strong> confirmer ou d'infirmer ce résultat. Il est primordial <strong>de</strong> préciser ce point afin<br />

d'adapter l'alim<strong>en</strong>t aux besoins <strong>nutritionnel</strong>s <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x, notamm<strong>en</strong>t le ratio protéines<br />

digestibles / énergie digestible. Ainsi, dans nos conditions expérim<strong>en</strong>tales, pour un niveau<br />

d'énergie digestible <strong>de</strong> la ration similaire que les <strong>lapereau</strong>x soi<strong>en</strong>t sevrés ou allaités, l'ingestion<br />

<strong>de</strong> protéines digestibles par les <strong>lapereau</strong>x sevrés était légèrem<strong>en</strong>t déficitaire <strong>en</strong>tre 22 et 28<br />

jours, comparativem<strong>en</strong>t à celle <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x allaités : elle a été occasionnée surtout par un<br />

déficit d'ingestion <strong>de</strong> protéines brutes <strong>en</strong>tre 22 et 26 jours, puis ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t par une<br />

digestibilité moindre <strong>de</strong>s protéines végétales vs. les protéines lactées dans un <strong>de</strong>uxième temps.<br />

Mais cette diminution quantitative, associée très probablem<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s modifications d'ordre<br />

qualitatif, ne semble pas suffisante pour altérer le cont<strong>en</strong>u protéique <strong>de</strong> la muqueuse<br />

intestinale, y compris les protéines <strong>en</strong>zymatiques. De même, la croissance <strong>de</strong>s compartim<strong>en</strong>ts<br />

digestifs n'est pas affectée, voire même est stimulée dans certains segm<strong>en</strong>ts tels que le gros<br />

intestin. En revanche, le délai d'adaptation à l'alim<strong>en</strong>t granulé, suivi par ce déficit <strong>en</strong> protéines<br />

digestibles, est probablem<strong>en</strong>t à l'origine <strong>du</strong> ral<strong>en</strong>tissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> croissance observé au cours <strong>de</strong> la


- 253 -<br />

Discussion générale<br />

semaine qui suit un sevrage à 21 jours. Ces résultats suggèr<strong>en</strong>t que le développem<strong>en</strong>t<br />

structural et fonctionnel <strong>de</strong>s organes impliqués dans la digestion est une priorité <strong>de</strong><br />

l'organisme, au détrim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la construction musculaire lors d'un déficit protéique modéré<br />

chez le <strong>lapereau</strong> âgé <strong>de</strong> 3 à 5 semaines. Cep<strong>en</strong>dant, les protéines intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dans <strong>de</strong><br />

nombreuses fonctions <strong>de</strong> l'organisme, et ce déficit transitoire pourrait être préjudiciable pour<br />

d'autres fonctions importantes, et notamm<strong>en</strong>t celles impliquées dans la déf<strong>en</strong>se <strong>de</strong> l'organisme<br />

contre les ag<strong>en</strong>ts indésirables.<br />

Pour ce qui concerne le bilan digestif à 42 jours, quelques problèmes méthodologiques ne<br />

permett<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong> formuler <strong>de</strong>s hypo<strong>thèses</strong> claires sur les conséqu<strong>en</strong>ces à moy<strong>en</strong> terme d'une<br />

stimulation précoce <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> et <strong>de</strong> l'arrêt prématuré d'apports <strong>de</strong><br />

substances lactées. Cep<strong>en</strong>dant, les différ<strong>en</strong>ts paramètres structuraux et fonctionnels mesurés à<br />

divers niveaux <strong>du</strong> tractus digestif t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à montrer une légère altération à 6 ou 7 semaines<br />

d'âge <strong>de</strong> la fonction digestive (niveaux d'ingestion <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t et mesures <strong>de</strong> digestibilités)<br />

lorsque les <strong>lapereau</strong>x ont été sevrés précocem<strong>en</strong>t.<br />

Ainsi, le sevrage <strong>en</strong> lui-même ne semble pas perturber les structures et les fonctions<br />

digestives <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong>, même lorsqu'il est réalisé à 21 jours. Au contraire, le <strong>lapereau</strong> fait<br />

preuve <strong>de</strong> capacités d'adaptation fonctionnelle rapi<strong>de</strong>s à l'alim<strong>en</strong>t végétal. Aussi, il semble<br />

peu probable pour <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés classiquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 28 et 35 jours, qu'une difficulté<br />

d'adaptation <strong>de</strong> la fonction digestive à l'alim<strong>en</strong>t végétal distribué aux lapines puisse être<br />

soupçonnée comme facteur étiologique principal <strong>de</strong>s <strong>en</strong>téropathies observées après le<br />

sevrage.<br />

IV. STATUT NUTRITIONNEL ET SENSIBILITE A UNE INFECTION EXPERIMENTALE PAR<br />

UNE SOUCHE ENTEROPATHOGENE D'E. COLI<br />

IV.A. SYMPTOMATOLOGIE ET TABLEAU LESIONNEL<br />

<strong>Les</strong> symptômes observés sur les <strong>lapereau</strong>x atteints <strong>de</strong> colibacillose dans nos étu<strong>de</strong>s sont<br />

similaires à ceux classiquem<strong>en</strong>t décrits dans la littérature, et sont peu pathognomoniques :<br />

prostration, dysorexie, diarrhée, déshydratation et souv<strong>en</strong>t mort. A l'autopsie, les lésions les<br />

plus fréqu<strong>en</strong>tes sont : cont<strong>en</strong>us digestifs liqui<strong>de</strong>s, parfois hémorragiques et mêlés à <strong>du</strong> gaz<br />

(cæcum et côlon), <strong>en</strong>térite congestive, et typhlo-colite congestive voire hémorragique (Peeters<br />

et al., 1984b; Heczko et al., 2000b).<br />

Deux points assez originaux vont cep<strong>en</strong>dant ret<strong>en</strong>ir notre att<strong>en</strong>tion. En effet, dans la<br />

<strong>de</strong>rnière étu<strong>de</strong> réalisée, <strong>de</strong>s analyses effectuées sur <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sacrifiés <strong>en</strong> début


- 254 -<br />

Discussion générale<br />

d'évolution <strong>de</strong> la colibacillose ont permis <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s modifications précoces<br />

<strong>de</strong>s cont<strong>en</strong>us stomacal et cæcal.<br />

Dans l'estomac, le pH <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x inoculés avec la souche <strong>en</strong>téropathogène d'E. coli<br />

était significativem<strong>en</strong>t abaissé (-0,5 et -1,3 unités dans l'antrum et le fun<strong>du</strong>s respectivem<strong>en</strong>t),<br />

observation jamais rapportée à notre connaissance. Etant données les ulcérations <strong>de</strong> la<br />

muqueuse gastrique observées à l'exam<strong>en</strong> lésionnel post-mortem sur certains sujets, ce résultat<br />

n'est pas surpr<strong>en</strong>ant, bi<strong>en</strong> que l'hyperacidité gastrique ne soit pas suffisante à elle seule pour<br />

expliquer la surv<strong>en</strong>ue d'ulcères (Wallace et Granger, 1996). La prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> nombreux petits<br />

ulcères hémorragiques, voire une perte <strong>de</strong> substance beaucoup plus ét<strong>en</strong><strong>du</strong>e, n'a jamais été<br />

décrite à notre connaissance chez le lapin, ou dans d'autres espèces lors d'une colibacillose à<br />

EPEC. Il est difficile d'attribuer un rôle direct <strong>de</strong>s colibacilles dans la g<strong>en</strong>èse <strong>de</strong> ces lésions <strong>en</strong><br />

l'état actuel <strong>de</strong>s connaissances. Un seul cas d'adhésion d'un E. coli EPEC à la muqueuse<br />

stomacale est décrit : il s'agit d'un chiot infecté <strong>de</strong> manière concomitante par le virus <strong>de</strong> la<br />

maladie <strong>de</strong> Carré (Wada et al., 1996). Dans les étu<strong>de</strong>s portant sur la colibacillose, les<br />

prélèvem<strong>en</strong>ts stomacaux sont rarem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>visagés. Pourtant, la pratique <strong>de</strong> la cæcotrophie<br />

pourrait con<strong>du</strong>ire à une recontamination régulière <strong>de</strong> l'estomac <strong>du</strong> lapin, <strong>du</strong> moins tant que ce<br />

comportem<strong>en</strong>t n'est pas perturbé. L'importance <strong>de</strong> cette pratique dans la recontamination <strong>du</strong><br />

tractus digestif <strong>du</strong> lapin, voire dans les phénomènes d'adaptation <strong>de</strong> souches bactéri<strong>en</strong>nes à<br />

l'hôte (par exemple à l'acidité gastrique), n'a pas <strong>en</strong>core fait l'objet <strong>de</strong> recherches à notre<br />

connaissance. Cep<strong>en</strong>dant, l'hyperacidité gastrique que nous avons observée pourrait<br />

simplem<strong>en</strong>t résulter <strong>de</strong> perturbations beaucoup plus générales, et notamm<strong>en</strong>t neuro-<br />

hormonales. D'autres ag<strong>en</strong>ts microbi<strong>en</strong>s, profitant <strong>du</strong> déséquilibre in<strong>du</strong>it par les colibacilles,<br />

pourrai<strong>en</strong>t par ailleurs être responsables <strong>de</strong> ces désordres fonctionnels.<br />

Dans le cæcum, associées à la prolifération <strong>de</strong> la population colibacillaire (augm<strong>en</strong>tation<br />

<strong>de</strong> 3 à 4 log), <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> certains paramètres ferm<strong>en</strong>taires ont été constatées :<br />

diminution <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils totaux, augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la proportion <strong>en</strong><br />

aci<strong>de</strong>s gras volatils mineurs, accroissem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> ratio propionate/butyrate. Ces mêmes<br />

observations ont été effectuées dans d'autres étu<strong>de</strong>s sur <strong>de</strong>s lapins diarrhéiques, dont l'étiologie<br />

n'était cep<strong>en</strong>dant pas connue (Bellier, 1994; B<strong>en</strong>negadi, 2002). En revanche, dans le cas d'une<br />

colibacillose à EPEC, les données <strong>de</strong> la littérature ne confirm<strong>en</strong>t pas ces modifications <strong>du</strong><br />

profil ferm<strong>en</strong>taire cæcal (Peeters et al., 1992; Peeters et al., 1995). Dans notre étu<strong>de</strong>, une<br />

partie <strong>de</strong> cette baisse <strong>de</strong> 36% <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration globale <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s gras volatils pourrait être<br />

attribuée à un effet <strong>de</strong> dilution. En effet, l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> eau <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal<br />

observée pourrait diluer les AGV pro<strong>du</strong>its par les ferm<strong>en</strong>tations bactéri<strong>en</strong>nes (conc<strong>en</strong>trations<br />

exprimées par rapport à la phase liqui<strong>de</strong> <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal). La diminution <strong>de</strong> l'ingestion et <strong>de</strong>s<br />

perturbations vraisemblables <strong>du</strong> transit intestinal pourrai<strong>en</strong>t contribuer à cette altération


- 255 -<br />

Discussion générale<br />

fonctionnelle, par une ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> substrats glucidiques parv<strong>en</strong>ant au cæcum. Il<br />

semble que le profil ferm<strong>en</strong>taire <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x inoculés avec une souche EPEC évolue vers un<br />

profil ferm<strong>en</strong>taire plus protéolytique. Parmi les AGV mineurs, les isoaci<strong>de</strong>s serai<strong>en</strong>t issus<br />

ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s ferm<strong>en</strong>tations <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s aminés ramifiés (valine, leucine, isoleucine)<br />

(Macfarlane et Macfarlane, 2003). Cep<strong>en</strong>dant, la conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> ammoniaque ne confirme<br />

pas cette hypothèse. Mais, comme pour les aci<strong>de</strong>s gras volatils, un effet <strong>de</strong> dilution liée à la<br />

forte t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> eau <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u cæcal <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x infectés peut être <strong>en</strong>visagé. <strong>Les</strong><br />

modifications <strong>de</strong> la composition <strong>de</strong> la microflore cæcale, et <strong>de</strong> la nature et <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong><br />

substrats parv<strong>en</strong>ant au cæcum (diminution <strong>de</strong>s gluci<strong>de</strong>s, augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s protéines<br />

notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>dogènes suite aux agressions <strong>de</strong> la muqueuse…?) pourrai<strong>en</strong>t constituer <strong>de</strong>s<br />

élém<strong>en</strong>ts explicatifs <strong>de</strong>s variations <strong>du</strong> profil ferm<strong>en</strong>taire.<br />

IV.B. AGE AU SEVRAGE ET SENSIBILITE A LA COLIBACILLOSE<br />

A 28 jours, l'inoculation d'une DL50 d'une souche d'E. coli reconnue <strong>en</strong>téropathogène à<br />

<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés <strong>de</strong>puis une semaine ou <strong>en</strong>core allaités a con<strong>du</strong>it à un développem<strong>en</strong>t<br />

différ<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong> la colibacillose <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux catégories d'animaux. La maladie a évolué très<br />

rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t chez les <strong>lapereau</strong>x sevrés, et le taux <strong>de</strong> 50% <strong>de</strong> mortalité était atteint <strong>en</strong> 8 jours<br />

(Figure 51). Cette évolution est assez comparable à ce qui est classiquem<strong>en</strong>t observé lors<br />

d'inoculations <strong>de</strong> souches d'E. coli O103 <strong>en</strong>téropathogènes à <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés plus<br />

tardivem<strong>en</strong>t (Licois et al., 1982; Camguilhem et Milon, 1989; Heczko et al., 2000b; Boullier et<br />

al., 2003a). <strong>Les</strong> <strong>lapereau</strong>x <strong>en</strong>core allaités ont été préservés <strong>de</strong> la forme létale <strong>de</strong> la maladie<br />

jusqu'à leur sevrage, puis la colibacillose s'est développée <strong>de</strong> façon similaire à ce qui a été<br />

observé pour les <strong>lapereau</strong>x sevrés, quoique <strong>de</strong> façon légèrem<strong>en</strong>t moins brutale et moins<br />

int<strong>en</strong>se. Ces observations nous ont am<strong>en</strong>é à émettre l'hypothèse que le lait maternel protégeait<br />

transitoirem<strong>en</strong>t les <strong>lapereau</strong>x vis-à-vis <strong>de</strong> l'expression grave <strong>de</strong> la colibacillose à E. coli<br />

O103:K-:H2 <strong>de</strong> souche E22, sans pour autant con<strong>du</strong>ire à l'élimination <strong>de</strong> l'ag<strong>en</strong>t pathogène.<br />

Des étu<strong>de</strong>s épidémiologiques réalisées chez l'homme montr<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t que le lait maternel,<br />

par opposition à l'allaitem<strong>en</strong>t artificiel, protège les <strong>en</strong>fants d'une infection par les EPEC (Blake<br />

et al., 1993).<br />

La pério<strong>de</strong> d'incubation <strong>de</strong> la maladie va dép<strong>en</strong>dre <strong>de</strong> l'équilibre <strong>en</strong>tre le pouvoir<br />

colonisateur <strong>de</strong> la bactérie et les capacités <strong>de</strong> l'hôte à se déf<strong>en</strong>dre. <strong>Les</strong> substances lactées<br />

sembl<strong>en</strong>t jouer un rôle important dans cette balance. Elles pourrai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ter différ<strong>en</strong>ts<br />

mécanismes d'action : un rôle direct <strong>en</strong> inhibant/diminuant la virul<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la bactérie<br />

<strong>en</strong>téropathogène (inhibition <strong>de</strong> sa multiplication, <strong>de</strong> l'expression <strong>de</strong> certains facteurs impliqués


- 256 -<br />

Discussion générale<br />

dans son adhésion…), un rôle plus indirect <strong>en</strong> créant <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> milieux défavorables à<br />

l'expression <strong>du</strong> pouvoir pathogène <strong>de</strong>s E. coli O103. Ces substances pourrai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t<br />

interférer avec les mécanismes impliqués dans la g<strong>en</strong>èse <strong>de</strong> la diarrhée.<br />

Il est reconnu qu'une certaine quantité <strong>de</strong> bactéries est nécessaire pour qu'elles<br />

parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à s'implanter, con<strong>du</strong>isant à la notion <strong>de</strong> dose infectante. Celle-ci peut-être<br />

modifiée par d'autres facteurs concomitants, et notamm<strong>en</strong>t par le mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la contamination<br />

par rapport aux repas. Dans notre cas, les inoculations à 28 jours ont été réalisées 3 heures<br />

après l'allaitem<strong>en</strong>t dans le cas <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x non sevrés, et <strong>de</strong> façon non contrôlée par rapport<br />

à l'alim<strong>en</strong>t granulé distribué ad libitum. Or, nous savons qu'à ce mom<strong>en</strong>t précis, les conditions<br />

stomacales sont très différ<strong>en</strong>tes selon que les <strong>lapereau</strong>x sont sevrés ou non : le pH <strong>de</strong> l'estomac<br />

<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés est beaucoup plus aci<strong>de</strong>, la composition chimique <strong>du</strong> cont<strong>en</strong>u varie<br />

quantitativem<strong>en</strong>t et qualitativem<strong>en</strong>t car <strong>du</strong> "lait" <strong>en</strong> quantité non négligeable est <strong>en</strong>core<br />

prés<strong>en</strong>t dans l'estomac <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x allaités. Il n'est pas impossible que nous ayons pu in<strong>du</strong>ire<br />

une incubation plus longue chez les <strong>lapereau</strong>x allaités <strong>du</strong> fait <strong>du</strong> mom<strong>en</strong>t choisi pour<br />

l'inoculation : nombre <strong>de</strong> bactéries franchissant la barrière stomacale, retard à la multiplication<br />

et à la colonisation <strong>du</strong> tractus digestif (temps <strong>de</strong> rét<strong>en</strong>tion gastrique)… Malheureusem<strong>en</strong>t,<br />

nous n'avons pas déterminé l'attachem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s E. coli aux cellules épithéliales <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts<br />

segm<strong>en</strong>ts digestifs selon le statut <strong>nutritionnel</strong> <strong>de</strong> l'hôte dans les jours qui ont suivi<br />

l'inoculation. Cette analyse aurait pu fournir <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts permettant la compréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong>s<br />

mécanismes impliqués dans le développem<strong>en</strong>t ou non <strong>de</strong> la maladie. Ce point pourrait être<br />

intéressant à développer dans <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s ultérieures. Des variations qualitatives et<br />

quantitatives chez l'hôte <strong>de</strong> récepteurs à cette souche d'E. coli selon son statut <strong>nutritionnel</strong><br />

pourrai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être impliquées. En effet, la colonisation <strong>de</strong>s cellules épithéliales <strong>de</strong><br />

l'hôte par les E. coli serait permise par la liaison <strong>de</strong>s pili bactéri<strong>en</strong>s à <strong>de</strong>s récepteurs <strong>de</strong> surface<br />

<strong>de</strong>s cellules <strong>de</strong> l'hôte : syaloglycoprotéines (Rafiee et al., 1991) pour le pilus AF/R1 <strong>de</strong> la<br />

souche RDEC-1 <strong>du</strong> lapin (souche EPEC); syaloglycoprotéines, glycosphingolipi<strong>de</strong> et<br />

transferrine pour l'adhésine K88 <strong>de</strong> certaines souches ETEC <strong>du</strong> porc (Jin et Zhao, 2000).<br />

La population fécale <strong>de</strong>s E. coli O103, probablem<strong>en</strong>t le reflet <strong>de</strong> la population <strong>du</strong> cæcum,<br />

semble transitoirem<strong>en</strong>t "contrôlée" lorsque les <strong>lapereau</strong>x sont allaités. Un effet barrière <strong>de</strong> la<br />

flore implantée dans le tractus digestif <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x allaités pourrait participer au nondéveloppem<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong> la colibacillose. Cep<strong>en</strong>dant, cet effet barrière est uniquem<strong>en</strong>t permissif car<br />

il ne con<strong>du</strong>it pas à l'élimination <strong>de</strong>s E. coli <strong>en</strong>téropathogènes. Aussi, une analyse plus précise<br />

<strong>de</strong> la flore <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x allaités ou sevrés, incluant celle <strong>de</strong> la muqueuse intestinale, pourrait<br />

permettre d'étudier dans un premier temps les différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre animaux allaités et sevrés,<br />

pour dans un <strong>de</strong>uxième temps formuler <strong>de</strong>s hypo<strong>thèses</strong> sur les populations à pot<strong>en</strong>tiel effet


- 257 -<br />

Discussion générale<br />

barrière. La qualité <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts, différ<strong>en</strong>te <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux groupes d'animaux, n'est<br />

probablem<strong>en</strong>t pas sans influ<strong>en</strong>ce sur ces "équilibres microbi<strong>en</strong>s", mais d'autres facteurs<br />

prés<strong>en</strong>ts dans le lait pourrai<strong>en</strong>t <strong>de</strong> plus exercer <strong>de</strong>s effets antimicrobi<strong>en</strong>s sélectifs.<br />

La prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> facteurs antimicrobi<strong>en</strong>s spécifiques dans le lait <strong>de</strong> lapine, tels que <strong>de</strong>s<br />

anticorps, nous a semblé peu probable. <strong>Les</strong> lapines <strong>de</strong> cette expérim<strong>en</strong>tation ne prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t<br />

pas d'anticorps sériques dirigés contre le LPS O103, et aucun épiso<strong>de</strong> réc<strong>en</strong>t <strong>de</strong> colibacillose à<br />

E. coli O103 n'a eu lieu dans l'élevage où s'est déroulée l'expérim<strong>en</strong>tation. <strong>Les</strong> données<br />

épidémiologiques <strong>de</strong> l'élevage d'où prov<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t ces femelles n'étai<strong>en</strong>t cep<strong>en</strong>dant pas<br />

disponibles. Le lait aurait, <strong>en</strong> revanche, pu cont<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s anticorps moins spécifiques <strong>du</strong><br />

sérotype utilisé, et plus largem<strong>en</strong>t dirigés contre certains effecteurs <strong>du</strong> pouvoir pathogène <strong>de</strong>s<br />

EPEC. Cep<strong>en</strong>dant, les données actuellem<strong>en</strong>t disponibles dans la littérature ne sont pas <strong>en</strong><br />

mesure d'étayer cette hypothèse (cf. page 188).<br />

Aussi, nous avons choisi <strong>de</strong> nous intéresser aux facteurs antimicrobi<strong>en</strong>s non spécifiques<br />

<strong>du</strong> lait, abondamm<strong>en</strong>t revus dans la littérature (Shah, 2000; Van Hooijdonk et al., 2000; Kolb,<br />

2001). En combinant les données rec<strong>en</strong>sées sur les effecteurs antimicrobi<strong>en</strong>s <strong>du</strong> lait, et celles<br />

concernant la composition <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine, la piste <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes nous<br />

a semblé intéressante. D'une part, les aci<strong>de</strong>s caprylique et caprique sont une particularité <strong>du</strong><br />

lapin puisqu'ils représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t à eux seuls 65% <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras cont<strong>en</strong>us dans les triglycéri<strong>de</strong>s <strong>du</strong><br />

lait <strong>de</strong> lapine (Smith et al., 1968; Demarne et al., 1978; Pascual et al., 1999a), alors qu'ils sont<br />

beaucoup plus minoritaires chez l'homme et la plupart <strong>de</strong>s espèces animales domestiques<br />

(Freeman et al., 1965). D'autre part, ils ont été impliqués dans le contrôle <strong>de</strong> la microflore<br />

stomacale chez le <strong>lapereau</strong> allaité (Cañas-Rodriguez et Smith, 1966). Dans une étu<strong>de</strong> réc<strong>en</strong>te,<br />

une supplém<strong>en</strong>tation avec une huile riche <strong>en</strong> triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes (aci<strong>de</strong>s<br />

caprylique et caprique) à 10 g.kg -1 dans l’alim<strong>en</strong>t distribué aux <strong>lapereau</strong>x après leur sevrage a<br />

permis <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire le taux <strong>de</strong> mortalité <strong>en</strong> <strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 27,8% à 15,7% (Skřivanová et al.,<br />

2004). Dans d'autres espèces, notamm<strong>en</strong>t le porc, leur emploi dans l'alim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tant<br />

qu'alternatifs aux antibiotiques a été proposé, et leurs pot<strong>en</strong>tiels effets bénéfiques revus<br />

récemm<strong>en</strong>t : promoteurs <strong>de</strong> croissance, traitem<strong>en</strong>t prév<strong>en</strong>tif et curatif <strong>de</strong>s maladies gastrointestinales<br />

(Decuypere et Dierick, 2003).<br />

IV.C. INCORPORATION DE SUBSTANCES POTENTIELLEMENT ANTIMICROBIENNES DANS L'ALIMENT DE PERI-<br />

SEVRAGE ET SENSIBILITE A LA COLIBACILLOSE<br />

L'incorporation <strong>de</strong> triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes dans l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> péri-sevrage <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x n'a pas eu d'effets bénéfiques dans le contrôle <strong>de</strong> l'évolution <strong>de</strong> la colibacillose<br />

expérim<strong>en</strong>tale. Différ<strong>en</strong>tes hypo<strong>thèses</strong> peuv<strong>en</strong>t dès lors être émises (Figure 72). Il est possible


- 258 -<br />

Discussion générale<br />

que les pro<strong>du</strong>its d'hydrolyse soi<strong>en</strong>t tout simplem<strong>en</strong>t inertes vis-à-vis <strong>de</strong> l'ag<strong>en</strong>t pathogène.<br />

Pourtant, les propriétés d'inhibition <strong>de</strong> la croissance bactéri<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> ces aci<strong>de</strong>s organiques<br />

faibles sont reconnues même si leur mécanisme d'action n'est pas <strong>en</strong>core élucidé (Cañas-<br />

Rodriguez et Smith, 1966; Isaacs et al., 1995; Petschow et al., 1996; Marounek et al., 2001;<br />

Sun et al., 2002; Marounek et al., 2003b). Une hypothèse est que, sous leur forme non<br />

dissociée, ces aci<strong>de</strong>s pourrai<strong>en</strong>t facilem<strong>en</strong>t pénétrer les membranes bactéri<strong>en</strong>nes, et une fois<br />

internalisés dans un milieu neutre, se dissocier <strong>en</strong> anions et protons. La bactérie <strong>de</strong>vant alors<br />

maint<strong>en</strong>ir le pH <strong>de</strong> son cytoplasme à une valeur proche <strong>de</strong> la neutralité, dép<strong>en</strong>serait son<br />

énergie (ATP) à exporter les protons <strong>en</strong> excès, phénomène résultant <strong>en</strong> la déplétion<br />

énergétique <strong>de</strong> la cellule bactéri<strong>en</strong>ne (Ricke, 2003). Ils pourrai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t interférer avec le<br />

transport <strong>de</strong> nutrim<strong>en</strong>ts, ou occasionner <strong>de</strong>s dommages à la membrane cytoplasmique. Par<br />

ailleurs, il semble que les aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes <strong>de</strong> C6:0 à C10:0 soi<strong>en</strong>t capables<br />

chez le poulet <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire l'expression <strong>du</strong> gène hilA, impliqué dans l'invasion <strong>de</strong>s cæcas par<br />

Salmonella <strong>en</strong>terica serovar Enteritidis (Van Immerseel et al., 2004). L'abs<strong>en</strong>ce d'effet<br />

protecteur <strong>de</strong>s TCM vis-à-vis <strong>de</strong> la colibacillose dans notre étu<strong>de</strong> pourrait être liée à une<br />

incapacité <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes à exhiber leur pouvoir bactériostatique et/ou<br />

bactérici<strong>de</strong>. Plusieurs raisons peuv<strong>en</strong>t être évoquées, telles qu'une trop faible conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong><br />

ces aci<strong>de</strong>s aux sites d'actions <strong>de</strong>s E. coli <strong>en</strong>téropathogènes. Cette hypothèse est probable car<br />

les conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s caprylique et caprique <strong>en</strong> fin d'intestin grêle sont très faibles<br />

(inférieures à 0,20 mg.g -1 <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u iléal frais). Ces faibles conc<strong>en</strong>trations obt<strong>en</strong>ues résult<strong>en</strong>t<br />

non seulem<strong>en</strong>t d'une très bonne digestibilité <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s, mais égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la disparition plus<br />

rapi<strong>de</strong> le long <strong>de</strong> l'intestin grêle <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes comparativem<strong>en</strong>t aux<br />

aci<strong>de</strong>s gras à plus longues chaînes. Ce phénomène pourrait être lié aux particularités <strong>de</strong> la<br />

digestion et <strong>de</strong> l'absorption <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s composés d'aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes. En<br />

effet, l'hydrolyse <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes est plus rapi<strong>de</strong> et complète que celle<br />

<strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s composés d'aci<strong>de</strong>s gras à longues chaînes : interaction avec les lipases<br />

facilitée par la formation plus rapi<strong>de</strong> et int<strong>en</strong>se <strong>de</strong>s particules émulsionnées, hydrolyse et<br />

absorption possible <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes dès l'estomac (Odle, 1997). Par<br />

ailleurs, les conditions physico-chimiques <strong>de</strong>s <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ts iléal et cæcal pourrai<strong>en</strong>t être<br />

défavorables à l'activité antibactéri<strong>en</strong>ne <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes, et principalem<strong>en</strong>t<br />

le pH qui est proche <strong>de</strong> la neutralité dans l'iléon et aux al<strong>en</strong>tours <strong>de</strong> 6 dans le cæcum (pKa <strong>de</strong><br />

ces aci<strong>de</strong>s gras autour <strong>de</strong> 4,9; Decuypere et Dierick, 2003). Ainsi, les aci<strong>de</strong>s organiques<br />

majoritairem<strong>en</strong>t sous forme dissociée dans le milieu ne pourrai<strong>en</strong>t pénétrer les membranes<br />

bactéri<strong>en</strong>nes. D'autre part, nous ne disposons pas d'informations sur leur <strong>de</strong>gré d'estérification,<br />

qui aurait égalem<strong>en</strong>t pu avoir une influ<strong>en</strong>ce sur leur pot<strong>en</strong>tiel effet antimicrobi<strong>en</strong>.


- 259 -<br />

Discussion générale<br />

Figure 72 Hypo<strong>thèses</strong> concernant l'abs<strong>en</strong>ce d'effets bénéfiques <strong>de</strong>s TCM sur le<br />

développem<strong>en</strong>t d'une colibacillose expérim<strong>en</strong>tale à REPEC O103<br />

Pouvoir<br />

antibactéri<strong>en</strong><br />

nul<br />

Absorption<br />

intestinale<br />

trop rapi<strong>de</strong><br />

Quantités<br />

insuffisantes<br />

dans iléoncæcum<br />

Conséqu<strong>en</strong>ces<br />

néfastes sur la<br />

flore barrière<br />

TCM<br />

dans l'alim<strong>en</strong>t à 2%<br />

Spectre<br />

d'activité<br />

large<br />

Diminution<br />

compétition<br />

flore barrière<br />

vs. pathogène<br />

Conditions <strong>de</strong> milieux<br />

défavorables à<br />

l'expression <strong>du</strong> pouvoir<br />

antibactéri<strong>en</strong><br />

Abs<strong>en</strong>ce d'effets bénéfiques dans la<br />

résistance à la colibacillose<br />

Pouvoir<br />

antibactéri<strong>en</strong> réel<br />

Action<br />

ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<br />

stomacale<br />

Action combinée<br />

avec d'autres<br />

substances pour<br />

efficacité in vivo<br />

Conditions<br />

expérim<strong>en</strong>tales<br />

brutales


- 260 -<br />

Discussion générale<br />

Par ailleurs, si l'activité antimicrobi<strong>en</strong>ne <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras à chaînes moy<strong>en</strong>nes est réelle in<br />

vivo, leur spectre d'activité pourrait être non ciblé. Ainsi, leur pouvoir antimicrobi<strong>en</strong> pourrait<br />

être ét<strong>en</strong><strong>du</strong> à <strong>de</strong>s populations bactéri<strong>en</strong>nes autochtones <strong>du</strong> tractus digestif, pouvant résulter<br />

alors <strong>en</strong> une diminution <strong>de</strong>s compétitions <strong>en</strong>tre populations bactéri<strong>en</strong>nes résid<strong>en</strong>tes et<br />

pathogènes. Ainsi, Dierick et al. (2002) avai<strong>en</strong>t montré que l'addition <strong>de</strong> triglycéri<strong>de</strong>s à<br />

chaînes moy<strong>en</strong>nes à la ration <strong>du</strong> porc con<strong>du</strong>isait à une ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la flore stomacale et<br />

<strong>du</strong>odénale, mais <strong>de</strong> manière non spécifique : ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la flore totale, <strong>de</strong> la flore<br />

lactobacillaire et <strong>de</strong> la flore colibacillaire. Leur rôle dans l'inhibition <strong>de</strong> l'adhésion <strong>de</strong>s EPEC<br />

aux cellules épithéliales n'a, à notre connaissance, jamais été examiné. Il serait intéressant<br />

d'explorer cette voie, mais <strong>de</strong>s problèmes méthodologiques liés à la solubilisation <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s<br />

pourrai<strong>en</strong>t être r<strong>en</strong>contrés.<br />

Le lait <strong>de</strong> lapine est naturellem<strong>en</strong>t riche <strong>en</strong> triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes dont une<br />

partie est digérée, voire absorbée, dès l'estomac (Perret, 1980). L'hypothèse que leur site<br />

d'action se situe ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t au niveau stomacal, <strong>en</strong> empêchant les colibacilles pathogènes<br />

<strong>de</strong> franchir <strong>en</strong> trop grand nombre le pylore peut être <strong>en</strong>visagée. Dans ce cas, nos conditions<br />

expérim<strong>en</strong>tales brutales (dose infectieuse par unité <strong>de</strong> temps), où un inoculum cont<strong>en</strong>ant 10 4<br />

CFU d'une souche d'E. coli O103 très virul<strong>en</strong>te est administré aux <strong>lapereau</strong>x, n'aurai<strong>en</strong>t pu<br />

permettre la mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> tels effets. D'autres substances lactées pourrai<strong>en</strong>t alors<br />

pr<strong>en</strong>dre le relais pour empêcher l'expression <strong>du</strong> pouvoir pathogène <strong>de</strong>s colibacilles ayant<br />

réussi à franchir la barrière stomacale. En effet, selon Isaacs (2005), différ<strong>en</strong>tes substances<br />

lactées chez l'homme serai<strong>en</strong>t capables d'inactiver les ag<strong>en</strong>ts pathogènes, <strong>de</strong> manière additive<br />

mais égalem<strong>en</strong>t synergique. Certaines molécules serai<strong>en</strong>t plutôt impliquées dans le contrôle <strong>de</strong><br />

la croissance <strong>de</strong>s populations bactéri<strong>en</strong>nes, et d'autres empêcherai<strong>en</strong>t l'ag<strong>en</strong>t pathogène <strong>de</strong><br />

coloniser les cellules épithéliales (oligosacchari<strong>de</strong>s fucosylés par exemple). En effet, le<br />

pouvoir pathogène <strong>de</strong>s EPEC étant étroitem<strong>en</strong>t lié à leur capacité à coloniser les cellules<br />

épithéliales, le rôle <strong>de</strong>s molécules capables d'inhiber l'adhésion bactéri<strong>en</strong>ne ne doit pas être<br />

négligé.


CONCLUSIONS<br />

&<br />

PERSPECTIVES<br />

- 261 -


- 262 -


- 263 -<br />

Conclusions & Perspectives<br />

L'approche pluridisciplinaire au moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s complém<strong>en</strong>taires nous a<br />

permis d'abor<strong>de</strong>r la nutrition <strong>du</strong> jeune d'une façon originale et précise, et <strong>de</strong> mettre l'acc<strong>en</strong>t sur<br />

les difficultés d'interprétation <strong>de</strong> certains paramètres. Un exemple est celui <strong>du</strong> dosage <strong>de</strong><br />

l'activité <strong>de</strong> l'amylase pancréatique : une faible capacité à digérer l'amidon a souv<strong>en</strong>t été<br />

attribuée aux <strong>lapereau</strong>x, <strong>en</strong> raison d'une activité ré<strong>du</strong>ite <strong>de</strong> cette <strong>en</strong>zyme chez le jeune. Nous<br />

montrons dans nos étu<strong>de</strong>s que le li<strong>en</strong> est complexe et nécessite une interprétation prud<strong>en</strong>te.<br />

Par ailleurs, l'intérêt que nous avons porté à la pério<strong>de</strong> avant sevrage a nécessité la mise au<br />

point <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s, notamm<strong>en</strong>t pour l'évaluation <strong>de</strong> la digestibilité appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts chez<br />

le jeune. Nous proposons diverses méthodologies, plus ou moins simples dans leur mise <strong>en</strong><br />

œuvre. L'une d'elle semble intéressante <strong>de</strong> ce point <strong>de</strong> vue, et consiste à décaler <strong>de</strong> 24 heures<br />

la pério<strong>de</strong> d'ingestion par rapport à celle <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong> fèces. Des recherches supplém<strong>en</strong>taires<br />

pourrai<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>treprises afin d'optimiser la <strong>du</strong>rée <strong>de</strong> ce décalage, notamm<strong>en</strong>t selon l'âge <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x, pour une estimation plus juste <strong>de</strong> la digestibilité fécale appar<strong>en</strong>te. Par ailleurs,<br />

quelques données <strong>de</strong> physiologie digestive manqu<strong>en</strong>t chez le jeune et apparaiss<strong>en</strong>t limitantes<br />

pour la compréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong>s mécanismes. Deux points sembl<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiels : la mise <strong>en</strong> place <strong>du</strong><br />

phénomène <strong>de</strong> cæcotrophie (qualitativem<strong>en</strong>t et quantitativem<strong>en</strong>t), et l'évolution <strong>du</strong> transit<br />

digestif <strong>en</strong> relation avec la transition plus ou moins progressive <strong>du</strong> lait maternel vers l'alim<strong>en</strong>t<br />

soli<strong>de</strong> végétal.<br />

Quelques idées importantes sur la nutrition <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> autour <strong>du</strong> sevrage ressort<strong>en</strong>t <strong>de</strong><br />

nos résultats, et nécessiterai<strong>en</strong>t chacune <strong>de</strong>s recherches plus spécifiques.<br />

Ainsi, l'id<strong>en</strong>tification <strong>de</strong>s mécanismes interv<strong>en</strong>ant dans la régulation <strong>de</strong> l'ingestion <strong>de</strong><br />

l'alim<strong>en</strong>t par le jeune <strong>lapereau</strong> autour <strong>du</strong> sevrage est ess<strong>en</strong>tielle. En effet, dans nos étu<strong>de</strong>s, la<br />

"régulation" possible <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé par les <strong>lapereau</strong>x sevrés sur le niveau<br />

d'énergie digestible conféré par celui-ci, a été associé à un déficit <strong>en</strong> protéines digestibles<br />

ingérées, comparativem<strong>en</strong>t à leurs congénères <strong>en</strong>core allaités. Ceci suggère que le ratio<br />

protéines digestibles/énergie digestible <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t granulé n'était pas, dans notre cas, adapté<br />

au <strong>lapereau</strong> sevré à 3 semaines. D'un point <strong>de</strong> vue pratique, la connaissance <strong>de</strong>s phénomènes<br />

impliqués dans la régulation <strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé permettrait d'ajuster le niveau<br />

quantitatif et qualitatif <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts nutrim<strong>en</strong>ts afin <strong>de</strong> garantir aux <strong>lapereau</strong>x les apports<br />

indisp<strong>en</strong>sables pour leur développem<strong>en</strong>t et leur croissance.<br />

Un autre point concerne la transition soudaine <strong>de</strong>s apports <strong>de</strong> matières grasses, dont le<br />

niveau chute <strong>de</strong> manière importante après le sevrage. Peu d'étu<strong>de</strong>s concern<strong>en</strong>t les effets <strong>de</strong><br />

l'addition <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s dans l'alim<strong>en</strong>t (nature et taux d'incorporation) sur la santé <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x.<br />

Il pourrait être intéressant <strong>de</strong> préciser ce point, et notamm<strong>en</strong>t d'analyser plus finem<strong>en</strong>t le rôle


- 264 -<br />

Conclusions & Perspectives<br />

physiologique <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s caprylique et caprique. En effet, leurs très fortes conc<strong>en</strong>trations<br />

dans le lait <strong>de</strong> lapine constitu<strong>en</strong>t une réelle particularité d'espèce.<br />

Une autre idée mérite notre att<strong>en</strong>tion : le ratio amidon/fibres <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t. D'après nos<br />

données, les capacités <strong>en</strong>dogènes <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x à digérer l'amidon sont plastiques, et son<br />

implication dans le déterminisme <strong>de</strong>s diarrhées après le sevrage semble une hypothèse peu<br />

probable avec les taux <strong>de</strong> recommandation actuellem<strong>en</strong>t préconisés pour les lapines<br />

repro<strong>du</strong>ctrices ou les lapins à l'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t. Aussi, les effets bénéfiques parfois observés sur<br />

la santé d'un ratio faible amidon/fibres pourrai<strong>en</strong>t-ils être davantage liés aux constituants<br />

pariétaux. Ainsi, les recherches sur la nature et le taux d'incorporation <strong>de</strong> fibres dans l'alim<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sont dignes d'intérêt, et un point particulièrem<strong>en</strong>t intéressant à développer serait<br />

<strong>de</strong> déterminer leur implication dans le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la flore digestive.<br />

Dans nos étu<strong>de</strong>s, nous nous sommes intéressés indirectem<strong>en</strong>t à l'analyse fonctionnelle <strong>de</strong><br />

la microflore : détermination <strong>de</strong>s activités <strong>en</strong>zymatiques bactéri<strong>en</strong>nes et <strong>de</strong>s conc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong>s<br />

métabolites issus <strong>de</strong>s ferm<strong>en</strong>tations dans le cont<strong>en</strong>u cæcal, et évaluation <strong>de</strong> la digestibilité<br />

fécale appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts. Il serait intéressant <strong>de</strong> mettre ces résultats <strong>en</strong> parallèle avec <strong>de</strong>s<br />

analyses directes <strong>de</strong> la composition <strong>de</strong> la microflore digestive. <strong>Les</strong> métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

microbiologie classiques basées sur les propriétés morphologiques et biochimiques <strong>de</strong>s<br />

microorganismes sont coûteuses, chronophages, manqu<strong>en</strong>t <strong>de</strong> précision pour l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />

complexité microbi<strong>en</strong>ne au niveau <strong>de</strong> l'espèce ou <strong>de</strong> la sous-espèce, et certains organismes<br />

non cultivables échapp<strong>en</strong>t à l'id<strong>en</strong>tification. Mais les avancées réc<strong>en</strong>tes <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong><br />

biologie moléculaire <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t permettre <strong>de</strong> préciser le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la flore intestinale<br />

chez le jeune, et les relations <strong>en</strong>tre populations <strong>de</strong> microorganismes dans différ<strong>en</strong>ts<br />

compartim<strong>en</strong>ts digestifs, mais égalem<strong>en</strong>t à divers niveaux d'un même segm<strong>en</strong>t intestinal. En<br />

effet, ces techniques r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t possible l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s populations d'habitats différ<strong>en</strong>ts, telles que<br />

celles siégeant au niveau <strong>de</strong> la muqueuse, dans la couche <strong>de</strong> mucus ou <strong>en</strong>core dans la lumière<br />

intestinale. <strong>Les</strong> rôles physiologiques <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> ces différ<strong>en</strong>ts sites pourrai<strong>en</strong>t être tout<br />

à fait distincts.<br />

Nos résultats ont montré que, à même âge, les <strong>lapereau</strong>x allaités sont moins s<strong>en</strong>sibles à<br />

une infection expérim<strong>en</strong>tale par un E. coli <strong>en</strong>téropathogène que les <strong>lapereau</strong>x sevrés.<br />

Cep<strong>en</strong>dant, cette moindre s<strong>en</strong>sibilité n'est que transitoire, et la colibacillose va se développer<br />

<strong>de</strong> façon similaire après leur sevrage à ce qui a été observé pour les <strong>lapereau</strong>x sevrés <strong>de</strong>puis<br />

une semaine au mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'inoculation. Comme les capacités digestives <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

s'adapt<strong>en</strong>t précocem<strong>en</strong>t et rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t à l'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong>, il semble peu probable que l'alim<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> lui-même ait pu causer un déséquilibre <strong>du</strong> biotope digestif expliquant cette évolution


- 265 -<br />

Conclusions & Perspectives<br />

différ<strong>en</strong>tielle <strong>de</strong> la colibacillose. Ces observations nous ont am<strong>en</strong>é à émettre l'hypothèse que le<br />

lait maternel joue un rôle fondam<strong>en</strong>tal dans la résistance, <strong>du</strong> moins transitoire, <strong>de</strong>s<br />

<strong>lapereau</strong>x à l'expression grave <strong>de</strong> la colibacillose suscitée par une souche EPEC <strong>du</strong><br />

sérogroupe O103.<br />

Cette hypothèse offre <strong>de</strong>s pistes <strong>de</strong> travail intéressantes, telles que l'id<strong>en</strong>tification <strong>de</strong>s<br />

substances lactées responsables <strong>de</strong> cette résistance transitoire. En effet, l'addition dans<br />

l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> substances bioactives <strong>du</strong> lait maternel pourrait faire l'objet <strong>de</strong> nouvelles stratégies<br />

alim<strong>en</strong>taires autour <strong>du</strong> sevrage. Cep<strong>en</strong>dant, l'incorporation dans l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> triglycéri<strong>de</strong>s<br />

composés d'aci<strong>de</strong>s caprylique et caprique, aci<strong>de</strong>s gras majeurs dans le lait <strong>de</strong> lapine et à<br />

activité pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t antibactéri<strong>en</strong>ne, n'a pas permis <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la<br />

colibacillose. L'inhibition temporaire <strong>du</strong> pouvoir pathogène <strong>de</strong>s E. coli ne semble donc pas<br />

pouvoir être attribué aux aci<strong>de</strong>s caprylique et caprique, <strong>du</strong> moins à eux seuls.<br />

A l'av<strong>en</strong>ir, un scre<strong>en</strong>ing in vitro <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes substances <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine pourrait être<br />

<strong>en</strong>visagé. Outre éliminer dès cette étape les molécules sans effet sur l'expression <strong>du</strong> pouvoir<br />

pathogène <strong>de</strong> certains ag<strong>en</strong>ts, il permettrait d'id<strong>en</strong>tifier les substances à activité<br />

pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t bactériostatique, voire bactérici<strong>de</strong>, ainsi que les substances impliquées dans le<br />

contrôle <strong>de</strong> la colonisation microbi<strong>en</strong>ne, notamm<strong>en</strong>t lors <strong>de</strong> la première phase d'adhér<strong>en</strong>ce<br />

diffuse. Une nouvelle métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> cytométrie <strong>de</strong> flux permettant <strong>de</strong> quantifier l'adhésion <strong>de</strong>s<br />

E. coli <strong>en</strong>téropathogènes aux cellules HeLa a été récemm<strong>en</strong>t décrite (Boullier et al., 2003b).<br />

Allier <strong>de</strong>s substances <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux catégories pourrait permettre <strong>de</strong> pot<strong>en</strong>tialiser leurs effets in<br />

vivo. Par ailleurs, l'utilisation <strong>de</strong> souches moins pathogènes pourrait constituer une alternative<br />

intéressante afin <strong>de</strong> contourner les conditions expérim<strong>en</strong>tales brutales lors d'une inoculation<br />

d'un ag<strong>en</strong>t très virul<strong>en</strong>t. En effet, ces conditions sont finalem<strong>en</strong>t peu représ<strong>en</strong>tatives <strong>de</strong>s<br />

conditions épidémiologiques classiques, où la pression infectieuse est moindre (dose<br />

infectieuse par unité <strong>de</strong> temps).<br />

Sur un plan plus finalisé, il semble qu'un sevrage précoce dans un élevage où <strong>de</strong>s E.<br />

coli <strong>du</strong> sérotype O103:K-:H2 rhamnose négatifs ont été mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce, constitue un<br />

facteur favorisant le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la colibacillose. Il est probable que cette conclusion<br />

puisse être appliquée aux différ<strong>en</strong>tes souches d'E. coli isolées classiquem<strong>en</strong>t sur <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x<br />

sevrés et atteints <strong>de</strong> colibacillose.<br />

Aussi, <strong>de</strong>s solutions permettant une ingestion <strong>de</strong> lait généreuse et <strong>du</strong>rable par les<br />

<strong>lapereau</strong>x pourrai<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>visagées. Ainsi, une lactation prolongée et plus abondante pourrait<br />

être obt<strong>en</strong>ue <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes manières : recul <strong>de</strong> la date d'insémination après la mise-bas pour<br />

limiter les interfér<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre la gestation et la pro<strong>du</strong>ction laitière (ext<strong>en</strong>sification), sevrage


- 266 -<br />

Conclusions & Perspectives<br />

tardif, intro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction laitière dans les critères <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong>s femelles,<br />

att<strong>en</strong>tion portée à la couverture <strong>de</strong>s besoins <strong>nutritionnel</strong>s et à la santé <strong>de</strong>s lapines…tout <strong>en</strong><br />

gardant à l'esprit que l'adoption d'une con<strong>du</strong>ite d'élevage résulte d'un compromis <strong>en</strong>tre les<br />

performances <strong>de</strong>s femelles et celles <strong>de</strong> leurs <strong>lapereau</strong>x.


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ANNEXES<br />

- 287 -


- 288 -


Annexe 1 Avis <strong>du</strong> comité régional d'éthique pour la réalisation <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 3<br />

- 289 -


Annexe 2 Avis <strong>du</strong> comité régional d'éthique pour la réalisation <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 4<br />

- 290 -


ABSTRACT<br />

Nutritional status of the young rabbit: maturation of the digestive structures and<br />

functions and s<strong>en</strong>sitivity to an infection with an <strong>en</strong>teropathog<strong>en</strong>ic strain of E. coli.<br />

To un<strong>de</strong>rstand the role of feed on the <strong>de</strong>velopm<strong>en</strong>t of the digestive system around<br />

weaning is ess<strong>en</strong>tial to <strong>de</strong>fine feeding strategies improving the digestive health in the young<br />

rabbit. This work aimed to study the impact of nutritional factors, by mo<strong>du</strong>lating the weaning<br />

age (3 vs. 5 weeks), on the <strong>de</strong>velopm<strong>en</strong>t of the digestive structures and functions, and on the<br />

s<strong>en</strong>sitivity of the young to an experim<strong>en</strong>tal infection with an <strong>en</strong>teropathog<strong>en</strong>ic strain of E. coli<br />

(EPEC) from O103 serogroup.<br />

A weaning at 3 weeks of age led to a significant increase in solid feed intake from 2 days<br />

post-weaning. The morphologic <strong>de</strong>velopm<strong>en</strong>t of the intestinal mucosa was weakly affected by<br />

weaning, whereas intestinal <strong>en</strong>zymes activities and microbial digestive functions adapted<br />

quickly. At 28 days of age, the capacities of young to digest the solid diet allowed them a<br />

similar digestible <strong>en</strong>ergy intake compared to still suckling rabbits fed a mixed milk/solid feed<br />

diet.<br />

Rabbits weaned at 3 weeks were very s<strong>en</strong>sitive to an experim<strong>en</strong>tal infection with a strain<br />

of EPEC O103 at 28 days of age: 50% of <strong>de</strong>ad rabbits 8 days after the inoculation. Suckling<br />

rabbits were temporarily protected against colibacillosis, which <strong>de</strong>veloped after their weaning<br />

at 5 weeks: the level of 50% of mortality was reached 17 days after the inoculation. This<br />

differ<strong>en</strong>tial response time to the infection betwe<strong>en</strong> weaned and suckling rabbits suggested that<br />

maternal milk was ess<strong>en</strong>tial to protect kits against colibacillosis. Triglyceri<strong>de</strong>s of the doe's<br />

milk contain mainly caprylate (C8) and caprate (C10) (65% of fatty acids), which have a<br />

pot<strong>en</strong>tial antimicrobial activity. However, their addition (2%) in a diet giv<strong>en</strong> around weaning<br />

did not ext<strong>en</strong>d the protection confered by maternal milk against colibacillosis.<br />

In conclusion, the digestive adaptation of rabbits weaned at 3 weeks was rapid. However,<br />

the lack of maternal milk ma<strong>de</strong> them vulnerable to an infection with EPEC O103, suggesting a<br />

major role of some non-specific milk compon<strong>en</strong>ts in their resistance to colibacillosis. This<br />

work gives new perspectives for feeding strategies adapted for young rabbits around weaning.<br />

Key-words: young rabbit, weaning, nutrition, digestion, <strong>en</strong>teropathog<strong>en</strong>ic Escherichia coli<br />

(EPEC), medium-chain triglyceri<strong>de</strong> (MCT).


RESUME<br />

<strong>Statut</strong> <strong>nutritionnel</strong> <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> : maturation <strong>de</strong>s structures et <strong>de</strong>s fonctions digestives et<br />

s<strong>en</strong>sibilité à une infection par une souche <strong>en</strong>téropathogène d'Escherichia coli.<br />

La compréh<strong>en</strong>sion <strong>du</strong> rôle <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation sur le fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> système digestif<br />

autour <strong>du</strong> sevrage s'avère ess<strong>en</strong>tielle afin <strong>de</strong> définir <strong>de</strong>s stratégies alim<strong>en</strong>taires permettant <strong>de</strong><br />

ré<strong>du</strong>ire la fréqu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s diarrhéiques <strong>en</strong> élevage cunicole. L'objectif <strong>de</strong> ce travail est<br />

d'étudier l'implication <strong>de</strong>s facteurs <strong>nutritionnel</strong>s, via la mo<strong>du</strong>lation <strong>de</strong> l'âge au sevrage (3 vs. 5<br />

semaines), sur le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s structures et fonctions digestives et sur la s<strong>en</strong>sibilité <strong>du</strong><br />

<strong>lapereau</strong> à une infection expérim<strong>en</strong>tale par une souche <strong>en</strong>téropathogène d'Escherichia coli<br />

(EPEC) <strong>du</strong> sérogroupe O103.<br />

Suite à l'arrêt prématuré <strong>de</strong> l'allaitem<strong>en</strong>t, un sevrage à 3 semaines in<strong>du</strong>it une augm<strong>en</strong>tation<br />

<strong>de</strong> l'ingestion d'alim<strong>en</strong>t granulé dès 2 jours post-sevrage. <strong>Les</strong> conséqu<strong>en</strong>ces sur le<br />

développem<strong>en</strong>t morphologique <strong>de</strong> la muqueuse intestinale sont faibles, alors que les fonctions<br />

digestives <strong>en</strong>dogènes (hausse <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes intestinales) et microbi<strong>en</strong>nes<br />

s'adapt<strong>en</strong>t rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t. A 28 jours, la capacité <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à valoriser l'alim<strong>en</strong>t leur<br />

permet d'atteindre un ingéré d'énergie digestible équival<strong>en</strong>t à celui fourni par la ration mixte<br />

lait/alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x allaités.<br />

Cep<strong>en</strong>dant, lors d'une infection expérim<strong>en</strong>tale à 28 jours par une souche EPEC O103, les<br />

<strong>lapereau</strong>x sevrés à 3 semaines s'avèr<strong>en</strong>t très s<strong>en</strong>sibles : taux <strong>de</strong> 50% <strong>de</strong> mortalité atteint <strong>en</strong> 8<br />

jours. <strong>Les</strong> <strong>lapereau</strong>x allaités résist<strong>en</strong>t temporairem<strong>en</strong>t à la colibacillose, qui se développe après<br />

leur sevrage à 5 semaines : 50% <strong>de</strong> mortalité 17 jours après l'inoculation. Ce temps <strong>de</strong> réponse<br />

à l'infection différ<strong>en</strong>tiel selon que les animaux sont sevrés ou allaités au mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong><br />

l'inoculation suggère que le lait maternel joue un rôle majeur dans la résistance à la<br />

colibacillose à EPEC O103. <strong>Les</strong> triglycéri<strong>de</strong>s <strong>du</strong> lait <strong>de</strong> lapine sont riches <strong>en</strong> caprylate (C8) et<br />

<strong>en</strong> caprate (C10) (65% <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras), à activité pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t antimicrobi<strong>en</strong>ne.<br />

Cep<strong>en</strong>dant, leur incorporation (2%) dans l'alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> péri-sevrage ne permet pas <strong>de</strong> prolonger<br />

la protection conférée par le lait maternel vis-à-vis <strong>de</strong> la colibacillose.<br />

En conclusion, l'adaptation à l'alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>lapereau</strong>x sevrés à 3 semaines est rapi<strong>de</strong>.<br />

Cep<strong>en</strong>dant, l'abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> lait maternel les r<strong>en</strong>d vulnérables vis-à-vis d'une infection à EPEC<br />

O103, suggérant un rôle majeur <strong>de</strong> certains composés lactés non spécifiques dans la résistance<br />

à la colibacillose. Ces travaux ouvr<strong>en</strong>t <strong>de</strong> nouvelles perspectives quant aux stratégies<br />

alim<strong>en</strong>taires <strong>du</strong> <strong>lapereau</strong> autour <strong>du</strong> sevrage.<br />

Mots clés : <strong>lapereau</strong>, sevrage, nutrition, digestion, Escherichia coli <strong>en</strong>téropathogène (EPEC),<br />

triglycéri<strong>de</strong>s à chaînes moy<strong>en</strong>nes (TCM).<br />

Station <strong>de</strong> Recherches Cunicoles – INRA, C<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> Toulouse, Chemin <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong> Rouge, BP52627, 31326<br />

Castanet-Tolosan, France.

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