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Cours de D. Belin, notes de cours

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Notes <strong>de</strong> génétique moléculaire, <strong>cours</strong> <strong>de</strong> Dominique <strong>Belin</strong><br />

Cahier 1 : Les bactéries, leurs bactériophages et leurs croissances<br />

Dans les années 30, l'utilisation <strong>de</strong>s micro-organismes a posé les bases <strong>de</strong> la biologie<br />

moléculaire.<br />

• Les champignons: Neurospora<br />

• Les bactéries: Escherichia coli<br />

• Les bactériophages: T4 et λ (lambda)<br />

• Les levures: Saccharomyces cerevisiae (voir plus loin dans le <strong>cours</strong>) et<br />

Schizosaccharomyces pombe<br />

La génétique moléculaire étudie la nature du matériel génétique, c'est à dire sa propagation, sa<br />

variation et son expression. Elle essaye <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce le lien entre le support <strong>de</strong><br />

l'hérédité et le phénotype.<br />

Escherichia coli:<br />

Le temps <strong>de</strong> génération est, en conditions optimales (milieu riche, 37°C), 20 minutes (20')<br />

• Génome: 4.639.168 pb (1 chr. circulaire)<br />

• ~4173 gènes organisme génétiquement haploi<strong>de</strong><br />

• Le temps <strong>de</strong> réplication du génome est <strong>de</strong> 40' (1000 -<br />

2000nt/sec)<br />

• La vitesse <strong>de</strong> transcription est <strong>de</strong> 60nt/sec<br />

• La vitesse <strong>de</strong> traduction est <strong>de</strong> 20 aci<strong>de</strong>s aminés/ sec<br />

(20aa/sec)<br />

• => Donc la transcription et la traduction vont à<br />

la même vitesse (couplage !!)<br />

Pour E. coli, le type sauvage (organisme prototrophe) peut pousser sur un milieu minimum et<br />

complètement synthétique. Il lui faut:<br />

• <strong>de</strong>s sels<br />

• du phosphate<br />

• <strong>de</strong> l'ammonium (source d'azote)<br />

• <strong>de</strong>s traces <strong>de</strong> métaux<br />

• une source <strong>de</strong> carbone (nous allons voir l'utilisation <strong>de</strong> mutations dans l'opéron lac<br />

dans la troisième partie du <strong>cours</strong>)<br />

La vitesse <strong>de</strong> croissance dépend <strong>de</strong> la source <strong>de</strong> carbone: Glucose <strong>de</strong> préférence, lactose,<br />

maltose, arabinose…<br />

La température <strong>de</strong> croissance peut varier <strong>de</strong> 20°C à 42°C, avec un optimum à 37°C.<br />

Escherichia coli est sensible aux antibiotiques.<br />

La base <strong>de</strong> la génétique est la possibilité d'obtenir <strong>de</strong>s variations et d'isoler <strong>de</strong>s mutants :<br />

1


• <strong>de</strong>s mutants nutritionnels (auxotrophe): par exemple: leu - , trp - , his - (donc ces souches<br />

ont besoin <strong>de</strong> ces aci<strong>de</strong>s aminés)<br />

• <strong>de</strong>s mutants d'utilisation <strong>de</strong> sucre: par exemple lac - → Fermentation<br />

• <strong>de</strong>s mutants ne poussant pas toutes les températures: température sensible (ts),<br />

cryosensibles (cs)<br />

• <strong>de</strong>s mutants résistants aux antibiotiques: par exemple Amp R<br />

La croissance <strong>de</strong>s bactéries et <strong>de</strong>s bactériophages<br />

Escherichia coli est génétiquement haploï<strong>de</strong> (exceptions voir plus tard). La souche sauvage<br />

est prototrophe.<br />

La croissance <strong>de</strong>s bactéries se reflète par une augmentation <strong>de</strong> la masse cellulaire dans le<br />

milieu <strong>de</strong> culture et ainsi d'une augmentation <strong>de</strong> la turbidité (mais attention, la turbidité<br />

dépend <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>s particules et <strong>de</strong> leur nombre).<br />

Une colonie est un clone: un ensemble d'organismes génétiquement i<strong>de</strong>ntiques (jusqu'à preuve<br />

du contraire...). Ainsi le nombre <strong>de</strong> colonies nous permet <strong>de</strong> mesurer le nombre <strong>de</strong> cellules (au<br />

temps 0) qui donnent lieu à une <strong>de</strong>scendance. Au <strong>cours</strong> du temps il est donc possible <strong>de</strong><br />

mesurer le taux <strong>de</strong> croissance car les divisions sont asynchrones et la croissance apparaît<br />

continue:<br />

Nt = No2 t/tg<br />

tg = t1/2 = temps <strong>de</strong> génération<br />

Il y a 3 phases <strong>de</strong> croissance : Le lag (latence), la phase exponentielle et le plateau = G0<br />

Ceci dépend aussi <strong>de</strong> la phase <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong>s cellules:<br />

Le bactériophage<br />

Graphiques semi-logarithmiques<br />

On étale beaucoup (10 6 - 10 8 ) bactéries sur une boîte. Cela donne quoi? Un tapis <strong>de</strong> bactéries<br />

(gazon), parce que toutes les cellules vont faire <strong>de</strong>s micro-colonies confluentes. Mais parfois<br />

il y a une zone claire dans la boîte:<br />

2


Une plaque, une plage ou une zone <strong>de</strong> lyse ou d'inhibition <strong>de</strong> croissance. Cette zone est dûe à<br />

<strong>de</strong>s phages!<br />

Avec les fibres <strong>de</strong> la queue, le phage s'attache sur <strong>de</strong>s<br />

"récepteurs" sur la bactérie. Selon les phages, se sont <strong>de</strong>s protéines bactériennes différentes<br />

(OmpC pour T4, LamB pour le phage λ). C'est donc l'interaction entre <strong>de</strong>s protéines du phage<br />

et la protéine <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> la bactérie qui <strong>de</strong>termine la spécificité. La tête contient l'ADN.<br />

Croissance du phage T4: “one-step growth”<br />

• Infection avec une multiplicité <strong>de</strong><br />

1 phage / 10 bactéries, en moyenne<br />

(moi = 0.1)<br />

• Etalement à différents temps<br />

sur un gazon bactérien<br />

• Latence: 1 bactérie infectée va lyser<br />

sur la boîte, libérer sa progéniture et<br />

faire une plaque par cycles successifs<br />

• Après 40 min, les bactéries infectées<br />

ont lysé, et chaque phage libéré<br />

donne une plaque<br />

Centres infectieux=bactéries infectées + phages<br />

libres<br />

3


Cahier 2 : Les mutants T4 et la carte génétique<br />

Les mutants du bactériophage T4<br />

Prenons un phage sauvage (wild type): a + b + h + r + e + 23 + (les lettres et chiffres représentent <strong>de</strong>s<br />

gènes). Normalement les plaques sont légèrement troubles, mais à une rare fréquence (environ<br />

1/1000) apparaissent <strong>de</strong>s plaques gran<strong>de</strong>s et claires:<br />

Les plaques <strong>de</strong>s phages sauvages (r + ) sont petites et troubles.<br />

Les plaques du mutant (r - ) sont gran<strong>de</strong>s et claires. Les plaques claires<br />

et gran<strong>de</strong>s sont dues à une lyse rapi<strong>de</strong>. Les mutant sont nommés: r =<br />

rapi<strong>de</strong><br />

Nous allons isoler d’autres mutants, pour mieux connaître le phage. Ici nous allons d'abord<br />

isoler <strong>de</strong>s bactéries qui ne permettent pas au phage <strong>de</strong> se multiplier et donc <strong>de</strong> causer la lyse<br />

<strong>de</strong> la bactérie (mutations dans le génome bactérien). Ensuite nous allons isoler <strong>de</strong>s mutants du<br />

phage (mutations dans le génome du phage), qui pourront <strong>de</strong> nouveau pousser sur cette<br />

"nouvelle" bactérie (hôte). La colonie qui pousse ne permet donc plus la reproduction du<br />

phage et ne lyse pas. Appelons la B/4 ou T4 R<br />

Si maintenant la souche B/4 est étalée sur une boîte <strong>de</strong> petri et infectée avec 10 7 - 10 8 <strong>de</strong><br />

phages T4, avec un peu <strong>de</strong> chance vous observez une plaque, due à une mutation dans le<br />

génome du phage. Ce phage est capable <strong>de</strong> pousser sur son nouveau hôte: c'est un mutant h.(h<br />

= host range). L'interaction entre phage et bactérie est en fait une interaction entre recepteur et<br />

fibres <strong>de</strong> phage.<br />

En fait, nous observons ici une relation mutant - suppresseur. La mutation suppresseur du<br />

phage permet à ce <strong>de</strong>rnier <strong>de</strong> se multiplier malgré la mutation primaire dans la cellule hôte.<br />

Cet interaction génétique peut être très spécifique. Un autre mutant B/4 ne permettra pas<br />

forcément à ce mutant h <strong>de</strong> pousser. On parle <strong>de</strong> suppression allèle spécifique.<br />

4


La carte génétique du bactériophage T4<br />

Pour localiser les mutations et les gènes correspondants sur une carte génétique, il faut donc<br />

croiser les phages par infection d'une bactérie avec les <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> phages (moi?).<br />

D’après les fréquences <strong>de</strong> recombinaison, on en déduit qu’il y a au moins 3 gènes et que pour<br />

que les distances soient respectées, le génome du bactériophage doit être circulaire !!! C’est<br />

parodoxale au vu <strong>de</strong> la photo du chromosome linéaire <strong>de</strong> T4.<br />

On l’explique par 3 points :<br />

• un capsi<strong>de</strong> contient 102% d'ADN, 100% étant la longueur du génome<br />

• L'ADN répliqué dans la cellule fait plusieurs génomes en longueur,<br />

• Les génomes sont décalés.<br />

En effet, nous parlons d'une molécule, mais nous regardons toute une population <strong>de</strong> phages!<br />

Reprenons l'exemple <strong>de</strong> l'infection d'une bactérie avec <strong>de</strong>s phages r et <strong>de</strong>s phages r + .<br />

Si vous infectez une bactérie avec 5 phages r + et 5 phages r , après 10' vous regar<strong>de</strong>z les<br />

centre infectieux, qu'est- ce que vous observez?<br />

Des plaques "mottled" (panaché):Stent and Calendar, 12-1<br />

Si vous atten<strong>de</strong>z la fin du cycle <strong>de</strong> reproduction, qu'est-ce que vous verrez?<br />

Essentiellement <strong>de</strong>s r + et <strong>de</strong>s r. Mais donc aussi 2% <strong>de</strong> plaques mottled.<br />

Il y a redondance terminale du génome empaqueté! Et l'ADN est présent dans la cellule qui<br />

produit <strong>de</strong>s phages en forme <strong>de</strong> concatemère et introduit dans le capsi<strong>de</strong> du phage selon le<br />

principe "tête pleine". (Vous verrez plus tard un autre mo<strong>de</strong> d'empaquetage).<br />

Après recombinaison entre <strong>de</strong>ux génomes <strong>de</strong> phages différents, cette redondance crée une<br />

hétérozygotie partielle<br />

5


Cahier 3 : Les mutants RII et la structure fine du gène<br />

Les mutants rII<br />

Benzer a utilisé encore une autre souche d'Escherichia coli:, la souche K, qui portait un autre<br />

phage, le phage lambda (λ): K(λ). Lorsqu'il a infecté cette souche avec du phage T4 rII, le<br />

len<strong>de</strong>main il n a pas vu <strong>de</strong> plaque. Il a répété l'expérience et a observé la même chose.<br />

rI rII rIII<br />

E. coli B + + +<br />

E. coli K(λ) + - +<br />

Le phénotype sur K(λ) permet <strong>de</strong> sélectionner <strong>de</strong> très rares r + résultant d’une recombinaison<br />

(croisement) ou d’une réversion.<br />

Les fréquences :<br />

• Taux <strong>de</strong> mutation r+ vers rII: ~0.3-1 x 10-3<br />

• Taux <strong>de</strong> recombinaison: > 10-6<br />

• Taux <strong>de</strong> réversion <strong>de</strong>s mutants rII:<br />

10-3 à 10-8 (mutants ponctuels)<br />

< 10-10 (délétions; environ 10% <strong>de</strong>s mutants rII spontanés)<br />

• Première définition d’une délétion (perte d’ADN)<br />

attention: certaines délétions peuvent “réverter”<br />

voir plus loin dans le <strong>cours</strong><br />

Maintenant nous allons utiliser la souche K(λ) pour analyser <strong>de</strong>s croisements. Avant et après<br />

un croisement nous allons observer la croissance <strong>de</strong>s phage sur les <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> souches:<br />

Donc seulement les recombinants type<br />

sauvage vont pousser sur K(λ).<br />

Comment isoler <strong>de</strong>s phages sauvages à partir <strong>de</strong> phages rII? Soit par réversion, soit par<br />

recombinaison. La fréquence <strong>de</strong> recombinaison augmente avec la distance entre <strong>de</strong>ux<br />

mutations. Il est donc possible d'établir une carte génétique. Mais attention, la fréquence <strong>de</strong><br />

recombinaison et la distance entre <strong>de</strong>ux mutations n'est pas strictement linéaire! Pour <strong>de</strong>s<br />

marqueurs très éloignés, la fréquence est 50%, donc comme <strong>de</strong>ux marqueur non-liés. Dans<br />

6


certains régions d'un génome, la fréquence <strong>de</strong> recombinaison est plus basse que dans d'autre<br />

régions.<br />

Pour faire une carte génétique, il faut isoler beaucoup <strong>de</strong> mutants! Ensuite nous allons les<br />

croiser entre eux, pour déterminer la fréquence <strong>de</strong> recombinaison<br />

Avec n mutants indépendants, il faut : (n 2 +n)/2 croisements!!! Cela nous fait donc pour 1000<br />

mutants: 500'500 croisements, une tâche impossible!!!<br />

Il faut donc arriver à diviser le génome en plusieurs parties et <strong>de</strong> placer les mutations dans<br />

certaines sections pour éviter <strong>de</strong> croiser tous les mutants entre eux:<br />

En utilisant <strong>de</strong>s délétions il est possible <strong>de</strong> grouper les mutants: chaque délétion représente un<br />

mutant qui ne peut pas recombiner pour donner un type sauvage avec plusieurs autres mutants<br />

qui recombinent entre eux.<br />

Définition d'une délétion en terme génétique:<br />

• ne reverse pas (il y a néanmoins <strong>de</strong>s exceptions)<br />

• ne recombine pas avec aux moins <strong>de</strong>ux mutants qui recombinent entre eux.<br />

Ce qui est en<br />

noir<br />

représente<br />

l’ADN<br />

manquant<br />

dans chaque<br />

délétion!<br />

Del 1241<br />

Gar<strong>de</strong> A1 perd<br />

<strong>de</strong> A2 à B<br />

Del J3 gar<strong>de</strong><br />

A1 et A2, perd<br />

A3 à B<br />

Mutant DAP56<br />

(dans A2)<br />

r +<br />

X<br />

NON<br />

OUI<br />

recombinants<br />

r +<br />

7


Benzer définit 7 segments et 47 sous-segments :<br />

• Les mutants ponctuels qui recombinent entre eux (à une fréquence > taux <strong>de</strong><br />

réversion) définissent <strong>de</strong>s sites distincts<br />

• Les mutants qui ne recombinent pas entre eux sont attribués, provisoirement, au même<br />

site.<br />

• L’ordre <strong>de</strong>s sites dans le sous-segment, et leur distance, ne sont pas déterminés<br />

• La taille d’un segment est arbitrairement définie par le nombre <strong>de</strong> sites i<strong>de</strong>ntifiés<br />

Maintenant la question <strong>de</strong> Monsieur Benzer était:<br />

• Combien <strong>de</strong> particules élémentaires (cela correspondrait à quoi d'après vous?)<br />

• Est-ce que tous les sites sont équivalents? Est-ce que la probabilité <strong>de</strong> mutations est<br />

partout pareille, ou comment est la topographie du gène ?<br />

Voici les mutations qu’il a<br />

analysées :<br />

C.f <strong>cours</strong> pour + <strong>de</strong> détails<br />

Chaque carré représente un mutant<br />

rII d'origine indépendante<br />

Est-ce que ce sont les mêmes<br />

mutants? Est-ce que la fréquence<br />

<strong>de</strong> recombinaison est plus gran<strong>de</strong><br />

que le taux <strong>de</strong> réversion ?<br />

Si on compte les mutants, il y a sur 1612 mutants, 517 mutants à un endroit et 292 mutants à<br />

un <strong>de</strong>uxième endroit. Donc la probabilité n'est pas uniforme. Il a <strong>de</strong>s points chauds, <strong>de</strong>s hot<br />

spots. En regardant la distribution du nombre <strong>de</strong> mutations par site, on s’aperçoit qu’elle suit<br />

une loi <strong>de</strong> poisson ! Donc on peut calculer la probabilité d’avoir un certain nombre <strong>de</strong><br />

mutations par site grâce à cette formule : Pn = (m n e -m ) / n! où m =moyenne.<br />

8


Cahier 4 : Test <strong>de</strong> Complémentation<br />

On cherche combien il y a <strong>de</strong> gènes pour 1 phénotype et si 2 mutants le présentant mutent<br />

pour le même gène. Diffère <strong>de</strong> la recombinaison car donne celle-ci donne une distance et pas<br />

la fonction. La complémentation permet à un organisme avec <strong>de</strong>ux génomes défectifs <strong>de</strong> se<br />

reproduire. On ne peut observer la complémentation que dans le cas <strong>de</strong> mutations récessives<br />

et dans <strong>de</strong>s conditions restrictives.<br />

Si le résultat du test est négatif, il est parfois nécessaire <strong>de</strong> faire un contrôle en cis pour<br />

exclure une toxicité combinée <strong>de</strong>s 2 allèles mutants.<br />

Exemple :<br />

La délétion r1585 couvre à la fois les sites<br />

rIIA et rIIB mais elle est fonctionnellement<br />

rIIA - /rIIB +<br />

Récapitulation: A quoi sert le test <strong>de</strong> complémentation?<br />

• La complémentation nous dit, si <strong>de</strong>ux mutations sont dans le même cistron<br />

• La recombinaison nous donne une distance entre <strong>de</strong>ux mutations. Elles peuvent être<br />

dans le même cistron ou dans <strong>de</strong>ux cistrons.<br />

Elle nous fournit une réponse, combien <strong>de</strong> protéines pour un certain phénotype (nombre<br />

minimal, exacte ou maximal?)<br />

Exception <strong>de</strong> α-complémentation dans LacZ<br />

L'opéron lac: Les mutants lac - ne sont pas capables d'utiliser le lactose. L'opéron consiste en<br />

trois cistrons, Z, Y et A. Si vous prenez une mutation au début <strong>de</strong> lacZ ou une petite délétion,<br />

vous trouverez la complémentation avec <strong>de</strong>s mutations plus distales. On parle <strong>de</strong> la<br />

complémentation intragénique. La complémentation intragénique peut augmenter<br />

artificiellement le nombre <strong>de</strong> gènes d’un locus<br />

Malgré la présence d'une délétion (aci<strong>de</strong>s aminés 12-42) dans le cistron lacZ d'un mutant<br />

(ΔM15) et un mutant qui ne co<strong>de</strong> que pour une petite portion <strong>de</strong> la β-galactosidase (149<br />

aci<strong>de</strong>s aminés sur 1021), la souche est phénotypiquement LacZ + et une activité <strong>de</strong> βgalactosidase<br />

peut être mesurée. Cette complémentation, qu'on appelle aussi la<br />

complémentation α, était à l'origine <strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> plasmi<strong>de</strong>s utilisés pour le clônage dans la<br />

biologie moléculaire. C.F <strong>cours</strong> 4 dia 9<br />

Une autre exception: Les mutations polaires<br />

Revenons à une mutation dans lacZ. Cette mutation est tout au début du gène LacZ. Malgré le<br />

fait que la mutation soit dans le cistron lacZ, la souche est aussi phénotypiquement lacY - .<br />

9


C'est un effet polaire <strong>de</strong> la mutation lacZ sur les cistrons plus en aval. Dans ce cas, cela<br />

s'explique par une instabilité accrue <strong>de</strong> l'ARNm.<br />

Cahier 5 : Le problème du co<strong>de</strong>, l’origine <strong>de</strong>s mutations et les mutations<br />

spontanées<br />

Le problème du co<strong>de</strong><br />

Il y a quatre bases et 20 aci<strong>de</strong>s aminés standard = 3 bases/a.a. Le co<strong>de</strong> est non chevauchant<br />

Ceci était trouvé avec:<br />

• analyse <strong>de</strong>s séquences connues :> 256 possibilités (max = 400)<br />

• Mutants TMV (ac nitreux): 1 seul aci<strong>de</strong> aminé changé pour chaque mutant<br />

• Mutants globine: 1 seul aci<strong>de</strong> aminé changé<br />

On sait maintenant que le co<strong>de</strong> est constitué <strong>de</strong> groupes <strong>de</strong> trois bases, les codons, lus à partir<br />

d'un point fixe (codons initial AUG).<br />

Mutations du co<strong>de</strong> :<br />

• Revertant vrai: même séquence d’ADN que le wt (« grand-parent »)<br />

• Revertant « presque vrai »: GAG → UAG → CAG<br />

• Pseudorevertant: phénotype wt mais la mutation original est toujours présente (et peut<br />

être isolée par croisement)<br />

• 2ème mutation est un suppresseur intragénique ou extragénique<br />

• Le suppresseur isolé peut avoir un phénotype mutant mais ce n’est pas obligatoire<br />

Les suppresseurs intragéniques:<br />

Comment vous pouvez distinguer entre les <strong>de</strong>ux? Ils sont tous les <strong>de</strong>ux phénotypiquement wt.<br />

Par croisement avec le vrai parent (wt). Dans le cas d'un revertant vrai, vous n'aurez que <strong>de</strong>s<br />

types sauvages. Dans le cas du pseudorevertant, vous pouvez séparer les <strong>de</strong>ux mutations.<br />

Les recombinants rII sont <strong>de</strong> nouveau croisé<br />

avec FC0:<br />

• pas <strong>de</strong> recombinants dans le cas <strong>de</strong> la<br />

mutation FC0 (reisolée !)<br />

10


• recombinaison avec FCO indique donc la présence d'une mutation suppresseur (ici<br />

FC7)<br />

Pour prouver que le co<strong>de</strong> est à 3(n) nucléoti<strong>de</strong>s on fait une étu<strong>de</strong> statistique :<br />

FC0: mutant <strong>de</strong> signe + (arbitraire), Les suppresseurs <strong>de</strong> FC0: mutant <strong>de</strong> signe - (arbitraire)<br />

Les suppresseurs <strong>de</strong>s suppresseurs <strong>de</strong> FC0 mutant <strong>de</strong> signe +<br />

Toutes les combinaisons + + et - - sont rII<br />

La plupart <strong>de</strong>s combinaisons + - sont type sauvage<br />

Des combinaisons +++ et --- sont r+<br />

Si le co<strong>de</strong> est à 3 bases, il n’y a que 2 types <strong>de</strong> mutants <strong>de</strong> cadre <strong>de</strong> lecture (FC0 et FC7).<br />

Si le co<strong>de</strong> est à 6: FC0 est forcément +/- 2 bases, et FC7 -/+ 2 bases, il <strong>de</strong>vrait exister <strong>de</strong>s<br />

mutants <strong>de</strong> cadre (+1, +3 et +5)<br />

Ces mutants ne <strong>de</strong>vraient supprimer aucun mutant + (FC0 et ses petits enfants) ni aucun<br />

mutant - (FC7, FC9… et leurs petits enfants)<br />

Il y a donc évi<strong>de</strong>nce expérimentale en faveur d’un co<strong>de</strong> à 3 : 6 mutants rII dans rIIB1,<br />

indépendants <strong>de</strong> FC0, sont tous les 6 <strong>de</strong> signe + ou <strong>de</strong> signe –<br />

Mutations<br />

Il y a quatre mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> changements du génome:<br />

• Mutations<br />

• Recombinaison<br />

• Réarrangements chromosomiques; cancer <strong>de</strong>s cellules du sang (pourquoi?)<br />

• Transposition (voir <strong>de</strong>uxième partie)<br />

Les délétions<br />

Les mutations ponctuelles<br />

• insertions et délétions <strong>de</strong> 1 à 4 bases: mutations frameshift (qui changent le cadre <strong>de</strong> la<br />

lecture)<br />

• substitutions <strong>de</strong> bases: transitions ou transversions<br />

Les mutations frameshift (changement du cadre <strong>de</strong> lecture) (bégaiement). C'est l’addition ou<br />

la déletion <strong>de</strong> bases. C'est pendant la polymérisation qu'il y erreur.<br />

Exemples:<br />

• Locus rII du phage T4→ Points chauds = répétition <strong>de</strong> A<br />

• Gène APC → mutation silencieuse : GAA ATA AAC et dans la variation GAA AAA<br />

AAC<br />

• Gène LacI → les répétitions CTGG donnent lieu à <strong>de</strong>s insertions (amplification <strong>de</strong><br />

triplets; vers le haut) ou <strong>de</strong>s déletions (vers le bas)<br />

11


Substitutions spontanées <strong>de</strong> bases<br />

La fréquence <strong>de</strong>s erreurs <strong>de</strong> réplication est <strong>de</strong> 10 -7 - 10 -10 /bp/génération. Donc la réplication<br />

est très fidèle et fait peu d'erreurs.<br />

C’est principalement la DNA polymérase a une activité exonucléase 3'->5', qui corrige les<br />

erreurs, parce que l'appariment <strong>de</strong>s bases n'est pas suffisant pour garantir cette fidélité.<br />

T4 DNA polymérase mutation mutateur: peu d'activité d'exonucléase<br />

T4 DNA polymérase mutation antimutateur: beaucoup d'activité d'exonucléase<br />

Les transitions spontanées: mécanismes indépendants <strong>de</strong> la réplication<br />

• Une forme rare <strong>de</strong> la cytosine, l’imino-cytosine, s'associe avec adénine au lieu <strong>de</strong> guanine,<br />

impossible à réparer<br />

• Une forme énol rare <strong>de</strong> la guanine s'associe avec thymine, considérée comme normale par<br />

la poly donc pas réparée<br />

L'analyse du gène lacI a démontré <strong>de</strong>s points chauds <strong>de</strong><br />

transition<br />

Sur 15 sites où il est possible <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s mutations amber<br />

par transition GC->AT, les 4 sites à fréquence élevée sont<br />

<strong>de</strong>s méthyl-C<br />

12


Cahier 6 : Mutagenèse, mutagènes et spectre <strong>de</strong> mutations<br />

Mutagènes<br />

Agents physiques :<br />

• UV -> pyrimidine photodimer, forme <strong>de</strong>s cycle à 4 en ajoutant <strong>de</strong>s liaisons H entre 2<br />

pyrimidine adjacentes = pré-mutations car ont lieu avant réplication.<br />

• X-ray -> cassure <strong>de</strong> l'ADN, réparation fautive<br />

Agents intercalants :<br />

• Le bromure d'ethidium (BET) est utilisé au labo pour visualiser l'ADN sous UV→<br />

PCR<br />

• Profavine : induit <strong>de</strong>s mutations du type FC0<br />

Modifications <strong>de</strong> bases :<br />

• Modification par hydroxylamine<br />

(NH2OH) : transition GC → AT<br />

• Aci<strong>de</strong> nitreux : C <strong>de</strong>vient U par<br />

déamination et donc va s'apparier<br />

avec A; A va <strong>de</strong>venir Hypoxanthine,<br />

qui va s'apparier avec C, et non pas<br />

avec T.<br />

2 transitions : GC ↔ AT<br />

Agents akylants :<br />

• EMS, nitrosoguanidine, nitrosamines<br />

Les mutations induites par l'EMS, ne sont<br />

que <strong>de</strong>s transitions (G->A, A->G)!!<br />

Analogues <strong>de</strong> base :<br />

13


• 5-bromouracil<br />

• 2-aminopurine, protonation <strong>de</strong> 2-AP:<br />

Spectre <strong>de</strong> mutations<br />

Les spectres sont différents selon les mutagènes utilisés et les mutations ne sont pas les<br />

mêmes.<br />

Exemples :<br />

• Mutants <strong>de</strong> LacI :<br />

Les mutations spontanées sont toujours là, mais noyées dans les mutations induites par la<br />

mutagenèse!!<br />

• Mutants <strong>de</strong> rII :<br />

isolats<br />

~1600<br />

~800<br />

2AP: 90 mutants<br />

hot spot<br />

spontané (6A)<br />

sites<br />

251<br />

+53<br />

14


Le spectre <strong>de</strong>s réversions induites par un mutagène peut donner une indication sur la<br />

nature <strong>de</strong> la mutation première:<br />

proflavine 2-AP, 5-BU HA<br />

Ins/<strong>de</strong>l + - -<br />

transversion - - -<br />

transition GC->AT - + +<br />

transition AT-> GC - + -<br />

La réversion <strong>de</strong>s mutations peut être utilisée dans l'analyse <strong>de</strong> mutagènes potentiels:<br />

Test d'AMES<br />

Dans le test <strong>de</strong> Bruce Ames, un extrait <strong>de</strong> foie <strong>de</strong> souris est incubé avec un carcinogène<br />

potentiel et ensuite rajouté à une culture <strong>de</strong> Salmonella auxotrophe pour histidine (his - ),<br />

comprenant <strong>de</strong>s mutants frameshift, <strong>de</strong>s transversions et <strong>de</strong>s transitions. Si le carcinogène<br />

induit <strong>de</strong>s mutations, il est possible <strong>de</strong> trouver une fréquence plus élevée <strong>de</strong> réversion his - -><br />

his + . Cela permet <strong>de</strong> voir si un pro-mutagène est métabolisé en agent mutagène.<br />

Mutagène<br />

sur un disque <strong>de</strong><br />

papier buvard<br />

Gradient <strong>de</strong> concentration<br />

du mutagène (diffusion):<br />

-trop près du disque, dose léthale<br />

-trop loin du disque, dose inefficace<br />

Sans mutagène:<br />

revertants spontanés<br />

15


Les mutants non-sens et les ARNt suppresseur<br />

Mutants non-sens<br />

La séquence est lue par groupes <strong>de</strong> 3 bases à partir d’un point fixe (codon start),le co<strong>de</strong><br />

génétique n’est pas entièrement dégénéré,les codons stop ne spécifient pas d’aci<strong>de</strong> aminé et<br />

provoquent la terminaison <strong>de</strong> la traduction<br />

Il en existe 3 : co<strong>de</strong> standard: UAG (ambre), UAA (ochre) et UGA (opal)<br />

Evi<strong>de</strong>nces génétiques <strong>de</strong>s codons stop (non sens) :<br />

Il existe <strong>de</strong>s mutations réversibles pour 2-<br />

AP dans rIIB1, une région non-essentielle<br />

où on n'attend pas <strong>de</strong> mutations faux sens.<br />

Utilisation <strong>de</strong> mutations dans rIIA et la<br />

déletion D1589 (qui ne fait pas <strong>de</strong> rIIA<br />

fonctionnel)<br />

L'utilisation <strong>de</strong>s différentes souches E. coli<br />

K(λ) a permis d'étudier les mutants rII<br />

portant un codon stop:<br />

rII rII ambre rII <strong>de</strong>l,fs<br />

K(λ) + - -<br />

K(λ) suam + + -<br />

B + - +<br />

Dans les souches suam, le codon non-sens<br />

co<strong>de</strong> pour un aci<strong>de</strong> aminé<br />

Différents suppresseurs <strong>de</strong> codons nonsens<br />

insèrent différents aci<strong>de</strong>s aminés:<br />

suam: suI = sérine, suII = glutamine, suIII = tyrosine, etc…<br />

suoc: suD= sérine, suE = glutamine, etc...<br />

Donc, les mutants rII ne poussent pas sur K(λ), comme prévu. Mais dans certaines souches<br />

K(λ) il y a croissance <strong>de</strong> l'un ou l'autre phage rII. Ce sont <strong>de</strong>s mutants ambivalents. Ce sont<br />

<strong>de</strong>s souches suppresseurs.<br />

Illustration :Les codons liés au codon ambre (UAG)<br />

Protéines produites dans <strong>de</strong>s souches suam<br />

Protéines codées par <strong>de</strong>s révertants <strong>de</strong> mutants ambre<br />

Selon les schémas ci-<strong>de</strong>ssous, sur tous les 20 aa, il n'y a que 7 (8 codons) qui peuvent donner<br />

un codon UAG par une substitution <strong>de</strong> base<br />

Les différentes transitions possibles autour d'un codon stop. Les différentes transversions<br />

possibles autour d'un codon stop.<br />

16<br />

mutants rIIA<br />

révertibles par<br />

2AP<br />

combinés avec<br />

r1589


La suppression <strong>de</strong>s codons stop par <strong>de</strong>s ARNt mutés<br />

Le co<strong>de</strong> génétique est déterminé par le génome <strong>de</strong> l’organisme: tRNAs, aminoacyl-tRNA<br />

synthases, facteurs <strong>de</strong> terminaison…<br />

Le co<strong>de</strong> peut être modifié par:<br />

• suppresseurs <strong>de</strong> non-sens: suam, suoc, suop<br />

• mutateurs: tRNA modifiés proquant <strong>de</strong>s faux-sens (révélés par leur effet sur mutD)<br />

• su + : suppresseur extragénique supprimant une classe <strong>de</strong> mutants, aussi bien dans rII<br />

que dans phoA ou lacZ.<br />

• tRNA muté dans l’anticodon lit un codon non-sens<br />

Illustration du wobble :<br />

Codon stop<br />

UAG<br />

Souche wt (su0) Souche suam<br />

tRNAtyr mineur<br />

anticodon AUG5’<br />

codons 5’UAU<br />

UAC<br />

L'utilisation <strong>de</strong> mutagènes pour induire les revertants a aidé à déterminer la séquence<br />

<strong>de</strong>s codons stops:<br />

• Hydroxylamine, n'a pas d'effet sur la reversion:<br />

rIIambre --> r +<br />

rIIochre --> r +<br />

Donc, il n'y a pas <strong>de</strong> G/C!! Ou, les G/C sont liés à d'autre codons stop par une transition<br />

• Mutants d'une souche rIIochre isolés sur K(λ) su + am<br />

Mutation<br />

<strong>de</strong> l’anticodon<br />

AUC5’<br />

17


La réversion et la pseudoreversion en rIIam sont induit par 2-AP, mais la fréquence reste la<br />

même après un traitement Hydroxylamine. Donc une transition suffit. Donc:<br />

les codons amber et ochre ont <strong>de</strong>ux bases i<strong>de</strong>ntiques<br />

le codon amber a un G/C<br />

le codon ochre a un A/U<br />

• Mutagenèse HA induit rIIoc et rIIam: il y a donc au moins un A ou au moins un U!!<br />

• le gène r + est nécessaire avant la réplication car les effets sont différents sur le brin m<br />

et le brin c<br />

==>> donc il y a un U et un A dans un codon amber!!<br />

amber => U et A et (G ou C)<br />

ochre => U et A et (A ou U)<br />

on sait aujourd'hui que:<br />

N97 : UGG -> UAG<br />

EM84: CAG -> UAG<br />

18


Cahier 8 : Le développement <strong>de</strong>s phages T4, T7 et λ ; le test <strong>de</strong> fluctuation<br />

Développement <strong>de</strong>s phages<br />

T4 :<br />

• Premier organisme où tous les gènes essentiels sont i<strong>de</strong>ntifiés (1961)<br />

• Type sauvage pousse à 30° et 42°, sur <strong>de</strong>s souches su0 et su+am<br />

• Mutagenèse, collection <strong>de</strong> mutants ts et am, les am ne poussent que sur une souche<br />

su + am, les ts ne poussent qu’à 30°<br />

• Classer les mutants par gène (complémentation)<br />

• Localiser les mutants sur la carte<br />

• Etu<strong>de</strong>s fonctionnelles: génétique du développement<br />

Les étu<strong>de</strong>s fonctionnelles se fon<strong>de</strong>nt sur:<br />

• synthèse <strong>de</strong> l'ADN: dna + , dna -<br />

• synthèse d'antigènes <strong>de</strong> fibres<br />

• particules <strong>de</strong> phages en microscopie électronique => têtes, queues, particules entières<br />

Il est donc possible <strong>de</strong> classer les mutations et <strong>de</strong> leurs accor<strong>de</strong>r une "fonction", et à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

tests quantitatifs <strong>de</strong> recombinaison <strong>de</strong> les placer sur la carte génétique :<br />

am ADN Ag Tête Queue Virion<br />

43 no no no no no<br />

33 + no no no no<br />

23 + + no + no<br />

19 + + + no no<br />

34am<br />

34ts<br />

+<br />

+<br />

no<br />

+<br />

Carte <strong>de</strong> T4 :<br />

(+)<br />

(+)<br />

(+)<br />

(+)<br />

+<br />

+<br />

-Gènes précoces, nécessaires pour la réplication<br />

-Sans réplication (gp43 = DNA polymérase), pas d’expression<br />

<strong>de</strong>s gènes tardifs<br />

-Un gène régulateur au moins (nouveau σ et<br />

coactivateurs dont gp33)<br />

-Synthèse et assemblage indépendant <strong>de</strong>s structures<br />

La morphogenèse du phage T4: Si la synthèse <strong>de</strong>s différentes composantes est<br />

indépendante, on <strong>de</strong>vait donc pouvoir assembler <strong>de</strong>s phages dans un tube à essai? On isole <strong>de</strong>s<br />

particules sans fibres (infection dans <strong>de</strong>s conditions non-permissives avec un mutant 34am), et<br />

un lysat contenant <strong>de</strong>s fibres (mutant 23 - )<br />

19


Assemblage in vitro:<br />

Phage T7 :<br />

Dégradation <strong>de</strong> l’ADN cellulaire nouvelle RNA polymérase. Contrairement à la polymérase<br />

<strong>de</strong> la bactérie, cette polymérase à ARN est résistante à l'antibiotique rifampicin.<br />

Et en synthèse <strong>de</strong> protéines cela se présente ainsi:<br />

Phage λ :<br />

Le phage λ n'utilise pas une autre polymérase à ARN, mais change le processus <strong>de</strong><br />

terminaison <strong>de</strong> la transcription en produisant <strong>de</strong>s protéines anti-terminateurs, N et Q. Le<br />

mo<strong>de</strong> d'action <strong>de</strong> N implique une liaison <strong>de</strong> l'ARN et ressemble à celui <strong>de</strong> la protéine TAT du<br />

virus HIV.<br />

20


Le test <strong>de</strong> fluctuation<br />

Quand on voit apparaître <strong>de</strong>s mutants sur un milieu sélectif, il faut se poser la question si les<br />

mutations sont induites par la sélection (présence <strong>de</strong> phage, absence d'aci<strong>de</strong> aminé, présence<br />

d'un antibiotique) ou si c'est <strong>de</strong>s changement du matériel génétique qui se produisent<br />

spontanément en <strong>cours</strong> <strong>de</strong> temps au hasard et indépendamment <strong>de</strong> l'agent sélectif. Pour<br />

distinguer entre les <strong>de</strong>ux, Salvador Luria et Max Delbrück ont développé le test <strong>de</strong><br />

fluctuation (variation).<br />

Pour cela nous étalons <strong>de</strong>s bactéries sur <strong>de</strong>s boîtes contenant un excès <strong>de</strong> phages T1. Nous<br />

allons voir la fréquence <strong>de</strong>s résistants (Ton R ).<br />

Si c'est une adaptation, nous attendons quelques cellules qui vont s'adapter (<strong>de</strong>venir résistant<br />

au phage T1) et donner lieu à <strong>de</strong>s colonies:<br />

Si c'est un événement spontané, nous attendons ceci:<br />

On va comparer le résultat <strong>de</strong> cette expérience avec une culture que vous avez partagé en 20<br />

avant d'étaler. Vous verrez moins <strong>de</strong> variation. Le test <strong>de</strong> fluctuation est une comparaison <strong>de</strong><br />

la variance et <strong>de</strong> la moyenne dans un échantillon <strong>de</strong> n cultures:<br />

Taux <strong>de</strong> mutation = probabilité <strong>de</strong><br />

mutation/réplication, déterminé à partir <strong>de</strong>s cultures<br />

sans mutant (classe P0)<br />

Fréquence <strong>de</strong> mutants = nb <strong>de</strong> mutants /nb total <strong>de</strong><br />

cellules, déterminé avec <strong>de</strong>s cultures contenant bcp <strong>de</strong><br />

mutants<br />

La fréquence augmente à chaque génération<br />

21


Fréquences <strong>de</strong> mutants :<br />

• Fréquence mesure les mutations, qui donnent naissance à <strong>de</strong>s mutants, ET les<br />

<strong>de</strong>scendants <strong>de</strong> ces mutants<br />

• Pour simplifier, assumons une population synchronisée<br />

• Les wt et les mutants se divisent à la même vitesse<br />

• On part d’un inoculum petit, sans mutant<br />

• Le taux <strong>de</strong> réversion est égal ou < que le taux <strong>de</strong> mutation<br />

Nouveaux mutants apparaissent à génération g : ∆mg = a x Ng / 2<br />

(nouvelles mutations) nb <strong>de</strong> divisions pour avoir N cellules = N /2<br />

Nouveaux mutants à génération précé<strong>de</strong>nte (g-1): ∆mg-1 = a x Ng / 4<br />

= ∆mg / 2<br />

Nb total <strong>de</strong> mutations à génération g :<br />

Σ ∆m = ∆mg+ Dmg/2 + ∆mg/4 + ∆mg/8….. ~2 ∆mg = a x Ng<br />

Nb total <strong>de</strong> mutants: ∆mg + ∆mg + ∆mg + ∆mg ….. = g x a x N/2<br />

Plus tard, en 1952, Joshua et Esther Le<strong>de</strong>rberg ont confirmé cette hypothèse par la métho<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> "replica plating". Ils ont étalé <strong>de</strong>s bactéries sur un milieu non-sélectif et ensuite répliqué les<br />

colonies sur milieu sélectif. Comme attendu pour <strong>de</strong>s mutations spontanées, on a pu ainsi<br />

isoler <strong>de</strong>s mutants qui n'avaient jamais vu l'agent sélectif.<br />

Le réétalement <strong>de</strong> Newcombe pour montrer que les<br />

mutations préexistent la sélection: Plus la culture pousse,<br />

plus la taille <strong>de</strong>s clones mutants augmente et plus il y a<br />

<strong>de</strong>s clones mutants provenant d'événements mutationnels<br />

indépendants.<br />

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