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Tendances N°8-9. Espace Musique - Médiathèque Jacques BAUMEL

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Description :<br />

<strong>Tendances</strong> <strong>N°8</strong>-<strong>9.</strong> <strong>Espace</strong> <strong>Musique</strong><br />

Extrait du <strong>Médiathèque</strong> <strong>Jacques</strong> <strong>BAUMEL</strong><br />

http://www.mediatheque-rueilmalmaison.fr/spip.php?article619<br />

Les nouveautés de l'espace <strong>Musique</strong><br />

Liste de nouveautés<br />

<strong>Tendances</strong> <strong>N°8</strong>-<strong>9.</strong> <strong>Espace</strong><br />

<strong>Musique</strong><br />

- Les collections - Bibliographies - <strong>Musique</strong>, Cinéma, Arts & Loisirs - <strong>Tendances</strong>, les nouveautés -<br />

<strong>Médiathèque</strong> <strong>Jacques</strong> <strong>BAUMEL</strong><br />

Date de mise en ligne : jeudi 21 juillet 2005<br />

Copyright � <strong>Médiathèque</strong> <strong>Jacques</strong> <strong>BAUMEL</strong> Page 1/26


<strong>Tendances</strong> <strong>N°8</strong>-<strong>9.</strong> <strong>Espace</strong> <strong>Musique</strong><br />

DVD Classique - Contemporain<br />

Marc-Antoine CHARPENTIER<br />

Actéon, pastorale en 6 scènes (contient aussi Didon et Enée de Henry Purcell)<br />

Stéphanie d'Oustrac, Paul Agnew, Sophie Daneman, Nicolas Rivenq, ..., Les Arts Florissants, William Christie, dir. -<br />

réal. : Thierry-Paul Benizeau (2001)<br />

Aller et retour prod.<br />

3 CHA 35<br />

William Christie, à la tête des Arts Florissants, présente 2 chefs d'oeuvre emblématiques de leur répertoire, Actéon<br />

de Marc-Antoine Charpentier (1643-1704) et Didon et Enée de Henry Purcell (1659-1695) dans deux documentaires<br />

, précédant l'enregistrement intégral des deux oeuvres mis en espace par Vincent Boussard, et dont les robes ont<br />

été créées par le grand couturier Christian Lacroix.<br />

Umberto GIORDANO<br />

Andréa Chénier, opéra en 4 actes<br />

Placido Domingo, Anna Tomowa-Sintow, Giorgio Zancanaro, Choeur et orchestre du Covent Garden de Londres,<br />

Julius Rudel, dir. -mise en scène : Michael Hampe, réal. : Humphrey Burton (1985)<br />

Warner<br />

3 GIO 35<br />

Umberto Giordano (1867-1948) fut le contemporain de Leoncavallo, Puccini, Mascagni et Cilea. Andrea Chénier est<br />

un tableau coloré qui a pour cadre la Révolution française et la période de la Terreur. Le poète français André de<br />

Chénier , né en 1762, accueillit avec joie la Révolution, mais protesta contre les excès de la Terreur. Devenu suspect<br />

après la mort de Louis XVI , iI fut guillotiné en 1794. L'opéra, du début jusqu'à la fin, est habité d'une même ferveur,<br />

chaleureuse et sincère. Il fut créé à la Scala de Milan le 28 mars1896.<br />

Georges Frédéric HAENDEL<br />

Theodora, oratorio en trois parties<br />

Dan Upshaw, David Daniels, Frode Olsen, Richard Croft, Orchestra of the Age of Enlightenment, William Christie,<br />

dir. - réal. : Peter Sellars (1996)<br />

Warner<br />

3 HAE 45<br />

Le festival de Glyndebourne a fait appel à Peter Sellars pour mettre en scène l'un des plus beaux oratorios de<br />

Haendel. Composé en 1749, le public bouda cette création qui avait pourtant les secrètes faveurs de son auteur qui<br />

estimait que le choeur final de l'acte 2, notamment, était l'un des plus beaux qu'il ait jamais écrit, le classant bien<br />

au-delà de l'Alleluia du Messie.<br />

Claudio MONTEVERDI<br />

Il Ritorno d'Ulisse in patria (Le retour d'Ulysse dans sa patrie), drame en musique en 3 actes<br />

Kresimir Spicer, Marijana Mijanovic, Cyril Auvity, ..., Les Arts Florissants, William Christie, dir. - mise en scène :<br />

Adrian Noble, réal. : Humphrey Burton (2002)<br />

Virgin<br />

3 MON 35<br />

Ce spectacle a remporté un triomphe à la fois auprès du public et de la critique à sa création au Festival<br />

d'Aix-en-Provence en juillet 2000. Il a été repris en 2002 en Europe et aux Etats-Unis, avant de revenir au Théâtre du<br />

Jeu de Paume d'Aix pour lequel il avait été conçu et où il a été filmé. Ce spectacle a reçu le Prix Claude Rostand du<br />

Syndicat Professionnel de la Critique Dramatique et Musicale en 2000.<br />

Copyright � <strong>Médiathèque</strong> <strong>Jacques</strong> <strong>BAUMEL</strong> Page 2/26


<strong>Tendances</strong> <strong>N°8</strong>-<strong>9.</strong> <strong>Espace</strong> <strong>Musique</strong><br />

Richard STRAUSS<br />

Arabella, opéra en 3 actes<br />

Ashley Putanm, John Bröcheler, Gianna Rolandi, London Philharmonic, Bernard Haitink, dir. - mise en scène : John<br />

Cox, réal. : John Vernon (Festival de Glyndebourne, 1984)<br />

Warner<br />

3 STR 35<br />

Les exégètes straussiens ont souvent tendance à considérer avec une injuste sévérité l'ultime partition née de la<br />

collaboration de Richard Strauss et de Hugo von Hofmannsthal. Certes, l'ouvrage n'aspire qu'à renouer avec l'esprit<br />

du Chevalier à la Rose, composé vingt ans plus tôt. La partition possède un charme indéniable et ses rythmes de<br />

valse nous entraînent irrésistiblement. Empreinte de poésie, elle chante la passion romantique avec une sincérité qui<br />

a peu d'égale dans le répertoire du XXème siècle.<br />

Giuseppe VERDI<br />

Nabucco, opéra en 4 actes<br />

Renato Bruson, Ghena Dimitrova, Paata Burchuladze, Choeur et orchestre de la Scala de Milan, Riccardo Muti, réal.<br />

: Brian Large 1987)<br />

Warner<br />

3 VER 35<br />

La production de Roberto de Simone ouvrit la saison 1986-1987 de la Scala de Milan et marqua le retour de<br />

Riccardo Muti en Italie comme directeur musical de ce théâtre. Nabucco fut l'opéra emblématique d'un Verdi reconnu<br />

comme la voix du peuple italien, et en particulier, le choeur des Hébreux exilés sur les bords de l'Euphrate « Va<br />

pensiero », symbole de l'Italie du XIXe siècle opprimée par l'occupant autrichien.<br />

Richard WAGNER<br />

Le Vaisseau fantôme (Der Fliegende Holländer), opéra romantique en 3 actes<br />

Hildegard Behrens, Matti Salminen, Franz Grundheber, ... , Choeur et orchestre du Festival de Savonlinna<br />

(Finlande), Leif Segerstam, dir. - réal. : Aarno Cronwall (1989)<br />

Warner<br />

3 WAG 35<br />

La mise en scène d'Ilkka Bäckman a pour cadre le majestueux et impressionnant château d'Olavinlinna, vieux de<br />

500 ans, qui donne une atmosphère et un réalisme presque impossible à recréer dans un théâtre traditionnel.<br />

Hildegard Behrens, alors au sommet de sa carrière, est une tragique Senta, dont le destin est de racheter la faute du<br />

Hollandais (Franz Grundheber).<br />

Maria CALLAS<br />

En concert à Hambourg , 1959 et 1962<br />

Emi<br />

399 CAL<br />

Récital enregistré à Hambourg, avec l'orchestre symphonique de la NDR, direction : Nicola Rescigno et Georges<br />

Prêtre. Airs d'opéras de Spontini, Bellini, Rossini, Verdi, Bizet, Gounod et Massenet.<br />

C-D <strong>Musique</strong>s du Monde<br />

Maghreb - Moyen Orient<br />

COMPILATION<br />

Le Son Des Soufis<br />

Universal<br />

Copyright � <strong>Médiathèque</strong> <strong>Jacques</strong> <strong>BAUMEL</strong> Page 3/26


<strong>Tendances</strong> <strong>N°8</strong>-<strong>9.</strong> <strong>Espace</strong> <strong>Musique</strong><br />

Le soufisme est la voie la plus ésotérique, la plus mystique de l'Islam. Ce long chemin spirituel débute alors même<br />

que l'Occident vit encore les sombres heures d'un Moyen-Age guère lettré. Parmi les fondateurs de cette pensé<br />

déviante des orthodoxies religieuses, le philosophe persan Rûmi reste un guide essentiel, une voix à suivre. C'est à<br />

cet auteur de recueils poétiques que l'on doit la fondation, dans la ville de Konya en Turquie, de l'ordre des «<br />

Derviches Tourneurs », dont le tourbillon fascine profanes et convertis, en Orient comme en Occident. Populaires ou<br />

savantes, les musiques du monde oriental ont depuis bien longtemps constitué le cadre idéal de cette littérature<br />

allégorique, où l'allusion et le sens caché prime sur les vérités explicites et fixées. Comment ne pas entendre à<br />

travers les inflexions des voix et des instruments les élans divins de l'âme. Double compilation regroupant dans le<br />

premier CD les musiques traditionnelles et dans le deuxième CD les musiques contemporaines.<br />

Rachid TAHA<br />

Tékitoi<br />

Barclay<br />

021.2 TAH<br />

18 ans après la pertinente reprise de Douce France par carte De Séjour, Rachid Taha dénonce sans concessions<br />

une société où l'oppression, l'exclusion sont désormais quotidiennes pour les plus démunis. La poésie, l'humour, le<br />

mélange des genres (rock, musiques traditionnelles arabes, électro) sont toujours présents dans sa musique, mais<br />

d'une façon plus directe. Avec un album à la fois brut et suave, Steve Hillage, fidèle metteur en sons de Rachid,<br />

réussit encore le pari de nous surprendre. L'ensemble est totalement hypnotique.<br />

Amérique du Sud<br />

Juana MOLINA<br />

Tres Cosas<br />

Domino<br />

042.2<br />

Tres Cosas arrive à point nommé pour confirmer tout le bien de Juana Molina et de ces délicieuses aquarelles<br />

électroniques. Cette parution arrive au même moment que les nouveaux albums de Björk et de Stina Nordenstam,<br />

dont elle pourrait être la correspondante argentine, l'humour en plus. Juana ne bénéficie pas de la même<br />

complaisance que ses consoeurs nordique : elle chant en espagnol, ce qui ne la prédspose pas à trouver le succès<br />

dans des pays inaptes au bonheur ou qui n'aiment que les caricatures exotiques. Pour tous les autres, Tres Cosas<br />

ne fait que conforter le talent insolent de cette jeune femme qui se paie le luxe de dépouiller sa verve mélodique à<br />

l'extrême, jusqu'à composer de petits chefs d'oeuvre sur un accord de guitare.<br />

Maria BETHANIA<br />

Brasileirinh<br />

Biscoitio Fino<br />

04<strong>9.</strong>2 BET<br />

Maria Bethânia, aujourd'hui âgée de 58 ans, possède à son effectif plus de 30 albums enregistrés. A la croisée entre<br />

la littérature, la liturgie et la tradition rythmique, Brasileirinh se détourne de ses derniers succès commerciaux.<br />

Baroque, luxuriant, gai et rythmé, il contraste avec le romantisme ronflant que la soeur de Caetano Veloso privilégiait<br />

dernièrement. Seuls une certaine noblesse dans le chant et un arrangement souvent minimaliste soulignent la<br />

position de diva nationale que Maria Bethânia occupe depuis longtemps. Mais on y retrouve aussi ses élans de<br />

jeunesse, une propension à l'engagement et à l'interprétation théâtrale.<br />

Bebel GILBERTO<br />

Bebel Gilberto<br />

Wsm<br />

04<strong>9.</strong>2 GIL<br />

Quatre ans après l'immense succès de son album Tanto Tempo, Bebel Gilberto, nouvelle icône de la bossa électro<br />

Copyright � <strong>Médiathèque</strong> <strong>Jacques</strong> <strong>BAUMEL</strong> Page 4/26


<strong>Tendances</strong> <strong>N°8</strong>-<strong>9.</strong> <strong>Espace</strong> <strong>Musique</strong><br />

pop et fille de João, sort enfin un nouvel album. Enregistré entre Londres, New-York, Rio de Janeiro et Bahia, cet<br />

opus éponyme, tout en étant novateur, est plus intime que le précédent, section de cordes à l'appui. Produit par<br />

Pascal Gabriel (Dido, Kylie Minogue...), Guy Sigsworth (Madonna...) et Marius DeVries (Björk...), ce deuxième album<br />

studio est également l'occasion d'entendre la célèbre maman de Bebel, Miúcha, ou encore de se laisser hypnotiser<br />

par le grand Carlinhos Brown.<br />

Jorge SEU<br />

Cru<br />

Fla Flu<br />

04<strong>9.</strong>2 SEU<br />

La forte personnalité de Jorge s'exprime à travers la pleine confiance qu'il accorde à la musique, son refus culotté de<br />

tout oripeau moderniste, de tout artifice de production. Avec lui, les mélodies circulaires de la samba, réduites à leur<br />

plus vive expression, tutoient la beauté radicale du blues. Acteur réputé (on l'a vu dans La Cité de Dieu), Jorge fait<br />

preuve d'une sobriété pareillement efficace dans l'interprétation, en particulier dans les chansons les plus nues - voir<br />

la bossa Fiore de la città, composée par l'excellent guitariste Robertinho Brant, l'enflammé São Gonça, ou encore<br />

ces vertigineuses plages en pente douce que sont Bola de meia et Una mujer. Un dérapage mis à part (la reprise<br />

hors sujet du Chatterton de Gainsbourg), Cru est une rampe de lancement idéale pour ce chanteur habité, dont on<br />

devrait entendre parler dans les années à venir.<br />

Antille - Amérique Centrale<br />

KASSAV<br />

K Toz<br />

Up music<br />

051.2 KAS<br />

Le quatorzième album de Kassav K'Toz s'annonce haut en couleurs ! Des titres renouant avec ceux de la période de<br />

gloire du groupe et le retour des frères Decimus font de cet album un nouveau chef d'oeuvre du Zouk. A écouter<br />

pour les fans ou pour découvrir d'une bonne façon ce groupe légendaire aux Antilles.<br />

Roberto Juan RODRIGUEZ<br />

Baila ! Gitano baila !<br />

Tzadik<br />

053.2 ROD<br />

Roberto Rodriguez, percussionniste des Postizos de Marc Ribot et bien d'autres encore, s'était signalé en 2002 par<br />

un premier disque à son nom mêlant avec classe les musiques klezmer et cubaine. Deux ans après, son inspiration<br />

ne fléchit pas sur ce deuxième album dans la même veine, nostalgique et poétique, mais aussi très dansante.<br />

Europe<br />

Carmen AMAYA<br />

La Reina Del Embrujo Gitano<br />

Alma Latina<br />

072.1 AMA<br />

Carmen Amaya (1918-1963), gitane de Barcelone, se voit célébrée à la hauteur de son génie farouche : un coffret<br />

rassemble un livret trilingue superbe, deux CD de ses rares enregistrements comme chanteuse et un DVD montrant<br />

quelques scènes fameuses où la diva marqua via le cinéma des générations de danseurs et danseuses.<br />

COMPLATION<br />

Le Son Des Balkans<br />

Copyright � <strong>Médiathèque</strong> <strong>Jacques</strong> <strong>BAUMEL</strong> Page 5/26


<strong>Tendances</strong> <strong>N°8</strong>-<strong>9.</strong> <strong>Espace</strong> <strong>Musique</strong><br />

Universal<br />

076 A. SON<br />

Les Balkans conjuguent une histoire mouvementée et une incroyable puissance musicale. Selon l'acception<br />

géographiquement correcte, la péninsule s'étend de l'ancienne Yougoslavie à la Grèce en passant par l'Albanie et<br />

s'étire jusqu'à la Roumanie et la Bulgarie. Montagnes et plaines à cheval entre l'Est et l'Ouest. Les invasions s'y sont<br />

succédées, les peuples et les religions s'y entremêlent depuis des siècles. Les Slaves constituent l'un des plus gros<br />

contingents de population à partir du VII siècle...Puis vient la conquête ottomane à partir du XIV siècle. La région<br />

restera fortement marquée par la présence turque avant la renaissance des identités nationales au XIX. Ces<br />

couches successives ont déposé de précieux sédiments musicaux. Double compilation regroupant dans le premier<br />

CD les musiques traditionnelles et dans le deuxième CD les musiques contemporaines.<br />

MOSTAR SEVDAH REUNION<br />

A Secret Gate<br />

Connecting Cultures<br />

076.2 MOS<br />

Mostar Sevdah Reunion, c'est un peu « le super groupe » de Bosnie, né sous l'impulsion d'un producteur, Dragi<br />

Sestic. L'idée lui est venue en écoutant le chanteur Ilijaz Delic à Mostar en 1993, lors d'un de ces concerts à la<br />

bougie qui permettaient alors, en pleine guerre, de croire encore à l'humanité. Peu à peu, d'autres musiciens sont<br />

venus se joindre à lui et un premier album a finalement abouti six ans plus tard. Rien d'artificiel pourtant dans cette<br />

formation cimentée par la voix ferme et poignante de Delic et les brillantes improvisations de l'accordéoniste et<br />

clarinettiste Mustafa Santic.<br />

France régionale<br />

BOMBES 2 BAL<br />

Danse Avec Ta grand-Mère<br />

Tôt ou Tard<br />

093.2 BOM<br />

Les Bombes 2 Bal, trois voix féminines avec percussions, accordéon et basse, ont le sens de la ritournelle ajustée et<br />

de la sentence cadencée. Le bal forro, tel que pratiqué au Brésil, voici le secret de ce disque qui salue le cousinage<br />

entre Nordeste et Sud-Ouest, en versions originelles ou composées par Claude Sicre, fabuleux troubadour et<br />

parrain du groupe. Mais il y a aussi du coco nordestin, cet art de la tchatche et de l'improvisé sur des paroles<br />

faussement légères, qui disent l'importance de faire vibrer le quotidien.<br />

KALOOME<br />

Sin Fronteras<br />

Long Distance<br />

093.2 KAL<br />

Sur la couverture du CD, a photo date probablement de l'immédiat après-guerre et nous rappelle qu'en Roussillon,<br />

les tsiganes ne sont pas nés de la dernière caravane. Aujourd'hui, un nouveau groupe, mi-gitan, mi-gadjé, Kaloomé<br />

(de Kalo, le gitan, et Omé, la profondeur d'âme) hérite de Tekameli le guitariste, le chanteur Tato, la chanteuse et<br />

danseuse Sabrina Romero, de même que cet art tout en finesse de fiancer la rumba catalane et le flamenco<br />

andalou. S'y ajoutent des musiciens venus de la chanson arabe, du classique et du jazz. L'apparition de Kaloomé<br />

réinscrit le Sud de la France sur la riche carte des routes musicales tsiganes.<br />

Chanson française<br />

Bertrand BETSCH<br />

Copyright � <strong>Médiathèque</strong> <strong>Jacques</strong> <strong>BAUMEL</strong> Page 6/26


<strong>Tendances</strong> <strong>N°8</strong>-<strong>9.</strong> <strong>Espace</strong> <strong>Musique</strong><br />

Pas de bras, pas de chocolat<br />

Labels<br />

099 BET<br />

La règle qu'impose Bertrand Betsch à son art possède une définition simple, celle du contraste, qui ravit sur des<br />

chansons aigres-douces. La médaille et son revers sur un même disque : c'est de la profusion de couleurs, des<br />

collages imprévisibles que venait la solution. Hervé Le Dorlot, proche du chanteur, se chargera des arrangements,<br />

d'enrober l'excellent songwriting du jeune homme. A lui la tâche d'éloigner Betsch de ses démons minimalistes, de lui<br />

faire quitter le sillage magnétique de Dominique A. Pour briser le carcan solitaire du chanteur, le duo invite une<br />

pléthore de musiciens, des ingénieurs du son, un producteur : il fallait bien ça pour rallumer la flamme. Et Pas de<br />

bras, pas de chocolat, écrit sur une longue période de sept ans, de devenir l'un des plus beaux albums en français<br />

de l'année.<br />

BIOLAY & MASTROIANNI<br />

Home<br />

Virgin<br />

099 BIO<br />

Benjamin Biolay publie ces jours-ci deux bandes originales de film. La première, Clara et Moi, habille tout en veloutés<br />

harmonieux et motifs pop un premier long métrage du même nom signé Arnaud Viard. La seconde aurait pu<br />

s'appeler "Chiara et Moi, puisqu'il s'agit d'un disque avec son épouse - dont le prénom suffit à révéler l'affriolante<br />

généalogie -, mais elle a pour nom Home. Une bande originale de film ? Plutôt un film sans image, Home affichant<br />

autant d'arguments cinématographiques que musicaux : l'ellipse narrative, les voix fondues-enchaînées, le recours<br />

fréquent au flash-back, sans parler des références plus ou moins appuyées à Badlands, Paris, Texas, Bonnie &<br />

Clyde... A tel point qu'au tournage du clip de La Ballade du mois de juin - direction Biolay-Mastroianni, avec pour<br />

chef opératrice Caroline Champetier (Godard, Rivette, Desplechin) -, l'envie de mettre en image tout l'album a fini par<br />

éclore. Pour l'heure, ça reste un disque, sans doute le plus lourd de sens, mais le plus léger en matière<br />

d'orchestration, réalisé par Biolay.<br />

Dany BRILLANT<br />

Jazz à La Nouvelle-Orléans<br />

Columbia<br />

099 BRI<br />

Ce sixième album de Dany Brillant est à marquer d'une croix blanche. Le jazz a toujours été présent dans la carrière<br />

du chanteur, à commencer par son premier succès Suzette, mais aujourd'hui, la maturité de l'artiste, le lieu mythique<br />

(la Nouvelle-Orléans) et les musiciens (d'Harry Connick Junior) font la différence. Préparé soigneusement (entre<br />

autres par Matt Lemmler aux arrangements et Tracey Freeman à la réalisation) mais enregistré dans l'urgence pour<br />

capter la " spontanéité et la fraîcheur ", dixit le chanteur, Jazz à La Nouvelle-Orléans respire l'amour, la flambe et les<br />

caves de Saint-Germain des Près<br />

Jean-François COEN<br />

Vive L'Amour<br />

Naïve<br />

099 COE<br />

Son ancienne maison de disques n'aura finalement pas eu raison de lui. Et si plus de dix ans séparent les deux<br />

albums de cet ex-Modern Guy, c'est aussi parce qu'il s'est blessé (en moto, à deux reprises) et a dû travailler,<br />

comme tout le monde, ce qui n'est jamais évident. Devenu homme-orchestre, Coen a enregistré Vive L'Amour<br />

pratiquement seul, un jeu dangereux, qui, une fois n'est pas coutume a tourné en la faveur de ces chansons<br />

douces-amères qu'on ne qualifiera de nouvelle variété que parce qu'il faut bien les ranger quelque part. Maniant<br />

aussi bien les mots que les mélodies, Coen le séducteur trouve refuge dans des jardins qui mériteraient d'être un<br />

peu moins secrets et trouve très souvent le ton juste. Réellement civilisé, pour ne pas écrire grand seigneur, il évite<br />

de régler ses comptes en public mais lâche toutefois quelques piques, pour le plaisir. Calamity Jane, Tu causes, La<br />

nuit tout est mieux ou Je te tuerais n'existeraient pas sans les femmes, mais ne s'adressent pas qu'à celles qui<br />

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<strong>Tendances</strong> <strong>N°8</strong>-<strong>9.</strong> <strong>Espace</strong> <strong>Musique</strong><br />

trouvent refuge et inspiration dans la presse féminine. À toutes les autres plutôt...<br />

Thomas FERSEN<br />

La Cigale Des Grands Jours<br />

Tôt où Tard<br />

099 FER<br />

Un gros trésor pour tous les fans. Ce beau disque live enregistré à La Cigale réunit quinze des meilleurs titres de cet<br />

orfèvre de la chanson. Une somptueuse écoute pleine de poésie et de fraîcheur ! Edition contenant le DVD du<br />

concert.<br />

Brigitte FONTAINE<br />

Rue Saint-Louis-En L'Ile<br />

Virgin<br />

099 FON<br />

Bye bye Kékéland et son ballet de courtisans (M, Sonic Youth, Noir Désir...) venus il y a trois ans tresser couronnes<br />

et trousser refrains sur (dé) mesure à la souveraine Brigitte, fontaine d'éternelle jouvence qui paraissait quand même<br />

un peu débordée par tant d'hommages. L'album démarre en trombe par du rock enjoué façon Rita Mitsouko des<br />

bons soirs (l'hilarant Betty Boop en août), mais les climats plus orageux ne tardent pas à poindre : pluies electro qui<br />

menacent d'hydrocution "massive-attackienne" Sous 200 watts, une adaptation incongrue de Beauvoir en anglais (La<br />

Chanson de Simone), ou encore l'explicitement calfeutré Eloge de l'hiver qui sonne comme un Gréco grand cru. Sur<br />

ce titre magnifique comme à plusieurs endroits stratégiques, Areski Belkacem déploie sa science orientaliste,<br />

culminant sur un duo autour du thème épineux du Voile à l'école qu'il soulève avec une délicate ironie. Et pour la<br />

bonne bouche, on assiste au troisième service du Nougat (qui va peut-être finir à l'usure par faire un tube), friandise<br />

hallucinogène ici croquée en compagnie de deux Zebda en cavale.<br />

JULIETTE<br />

Ma Vie Mon Oeuvre<br />

Polydor<br />

099 JUL<br />

Même si le grand public n'a découvert Juliette que récemment (en 1997 à l'occasion des Victoires de la musique où<br />

elle obtient la Victoire de la révélation de l'année), la chanteuse a pourtant déjà 20 ans de carrière derrière elle. Pour<br />

fêter cet anniversaire, l'artiste sort un best of de 20 chansons. En bleu de travail sur la pochette pour l'occasion,<br />

parce qu' " écrire des chansons, c'est un vrai boulot ", Juliette retrace une carrière amorcée au Printemps de<br />

Bourges 1984 (elle est alors dans la catégorie des découvertes du festival). Sous le signe de la scène depuis ses<br />

débuts, l'artiste sélectionne naturellement 8 titres extraits d'albums en public (trois à son actif). Ainsi que les titres de<br />

ses premiers enregistrements.<br />

MANO SOLO<br />

Les Animals<br />

Warner<br />

099 MAN<br />

Le huitième album de Mano Solo emprunte à l'Afrique son tempo inexorable et ravageur. Mais comme toujours,<br />

lorsqu'il s'assied sur une base percussive, c'est pour nous faire faire le tour du monde. Quand l'accordéon nous parle<br />

en malgache, la guitare lui répond en espagnol !<br />

Georges MOUSTAKI<br />

Alexandrie<br />

Polydor<br />

099 MOU<br />

Copyright � <strong>Médiathèque</strong> <strong>Jacques</strong> <strong>BAUMEL</strong> Page 8/26


<strong>Tendances</strong> <strong>N°8</strong>-<strong>9.</strong> <strong>Espace</strong> <strong>Musique</strong><br />

Georges MOUSTAKI<br />

Alexandrie<br />

Polydor<br />

099 MOU<br />

Georges Moustaki est né Giuseppe Mustacchi, de parents grecs, à Alexandrie le 3 mai 1934. Instrumentiste,<br />

auteur-compositeur, interprète, poète, ses oeuvres seront souvent chantée par les plus grands : Piaf, Reggiani,<br />

Barbara, Dalida, Montand, Salvador entre autres. Georges Moustaki se révèle comme interprète en 1969 avec la<br />

chanson Le Métèque. Il compose pour le cinéma, aime également écrire, dessiner et peindre. Retrouvez les<br />

chansons qui ont fait sa renommé sur cette compilation. Edition comprenant un DVD<br />

Jean-Louis MURAT<br />

A Bird on a Poire<br />

Labels<br />

099 MUR<br />

Quelques mois seulement après la parution du DVD musical Parfum d'acacia au jardin, le plus prolifique des<br />

Auvergnats est déjà de retour avec ce projet concocté avec Fred Jimenez. L'ex-AS Dragon, compositeur de toutes<br />

les chansons ici, a mis en musique des textes de Jean-Louis Murat que ce dernier semble prendre énormément de<br />

plaisir à interpréter avec Jennifer Charles, du groupe Elysian Fields, qui avait déjà prêté sa voix au très réussi Jim<br />

sur Mustango. Dans une veine plus pop londonienne qu'à l'accoutumée, Murat déroule le fil de ses vers de faux<br />

solitaire et de vrai poète, le temps d'une respiration à trois qui met en exergue sa générosité d'homme et d'artiste.<br />

PARIS COMBO<br />

Motifs<br />

Polydor<br />

099 PAR<br />

En 1999, Paris Combo avait réussi à imposer son style rétro grâce à Living room. Cinq ans plus tard, même si le<br />

style acoustique et l'atmosphère jazzy reste bien d'actualité pour le groupe (d'ailleurs, à noter, le bel hommage au<br />

jazz manouche par Potzi et sa guitare sur Reflet), les climats et les teintes s'enrichissent, grâce à des arrangements<br />

fluides et à une belle réalisation d'Oz Fritz. Testés, avant l'enregistrement, lors d'une vingtaine de dates, les titres de<br />

Motifs mettent le jazz à toutes les sauces (notamment latine avec Aquarium). Le mot juste a également une place de<br />

prédilection ici, et Belle du Berry s'inspire des préoccupations modernes, entre High, low, in, référence à l'ère du<br />

numérique, et Ennemis siamois, sur la difficulté d'aimer à notre époque. Et la chanteuse laisse sa place l'espace d'un<br />

titre à Mano, le contrebassiste, pour une Discordance relevée.<br />

Véronique SANSON<br />

Longue Distance<br />

WEA<br />

099 SAN<br />

Est-ce parce qu'elle prétendait n'avoir besoin de personne que Véronique Sanson a toujours donné cette image<br />

d'artiste solitaire accrochée au rocher d'une variété racée dont, avec quelques autres, elle a contribué à écrire les<br />

plus belles pages ? Même lorsqu'elle rend hommage, devant une vraie foule, à Jean-Louis Foulquier sur la scène<br />

des Francofolies de La Rochelle, on lit dans ses yeux une singulière solitude, que seuls les pièges de la vie et les<br />

vicissitudes de l'esprit confèrent. En 2004, celle qui rêva l'Amérique mieux que les autres est de retour avec cet<br />

album solide qui charrie ses doutes immuables sur des mélodies graciles. Longue distance, cosignée par son fils<br />

Chris Stills, Annecy et Cinquième étage, composées par Jean-Noël Chaléat (Françoise Hardy), L'homme de la<br />

farandole, écrite avec Alain Chamfort, émergent d'une sélection de chansons fatalement femme dont le single J'aime<br />

un homme, déjà sur toutes les ondes, ne donne qu'un timide aperçu<br />

Jazz<br />

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<strong>Tendances</strong> <strong>N°8</strong>-<strong>9.</strong> <strong>Espace</strong> <strong>Musique</strong><br />

Alice COLTRANE<br />

Translinear Light<br />

Impulse !<br />

1 COL<br />

S'il est difficile à porter pour les héritiers, le patronyme d'un musicien admiré l'est encore plus pour les veuves. Le<br />

cas d'Alice Coltrane est symptomatique du scepticisme critique, au point que sa production a toujours été<br />

sous-évaluée. Et pourtant, les disques parus au tournant des années 70 sous l'étiquette Impulse ! démontraient à qui<br />

voulait bien tendre l'oreille les qualités d'une musicienne accomplie. La voilà qui revient avec Translinear Light,<br />

produit par son fils Ravi : lui aux saxophones, elle au claviers, et deux superbes rythmiques (Charlie Haden et Jack<br />

DeJohnette pour l'essentiel, mais aussi James Genus et Jeff « Tain » Watt sur deux plages). Près de trente ans plus<br />

tard, sa façon d'acclimater le jazz aux essences hindouistes reste d'actualité.<br />

COLLECTF SLANG<br />

Slangfuistic<br />

Chief Inspector<br />

1 COL 90<br />

Les grands du jazz français ne tarissent pas d'éloges à son sujet : de Claude Barthélémy à Louis Sclavis en passant<br />

par Didier Levallet, c'est sans équivoque qu'ils louent les qualités musicales et humaines de Médéric Collignon<br />

comme son intelligence, sa virtuosité ou ses goûts pour le moins singuliers, au diapason de son franc-parler. Bien<br />

que sa renommée enfle chaque jour davantage, le succès ne lui est pas monté à la tête. Probablement parce qu'au<br />

travers des épreuves, il a appris à relativiser sans que ne soit pourtant jamais entamée son énergie. Une énergie<br />

que, à le voir se dépenser sur scène, on imagine inépuisable. Ce surdoué des embouchures (il joue du cornet, du<br />

bugle, etc.) ne manque d'ailleurs pas de réserves puisqu'il bricole avec l'électronique et chante aussi. Son incroyable<br />

énergie qui conditionne beaucoup de ses réactions, mais qui ne l'empêche pas de goûter à la solitude qui l'alimente<br />

aussi, c'est en compagnie du Collectif Slang au jazz funky et cabossé qu'il l'exprime le mieux en ce moment, la<br />

canalisant, même s'il donne sans compter, comme l'incite spontanément son tempérament de battant<br />

DR. KNOCK<br />

Dr. Knock<br />

Chief Inspector<br />

1 DRK 90<br />

Sur le pétulant label Chief Inspector, le sextette Dr. Knock se démarque du lot. On retrouve comme pivot Philippe<br />

Gleizes à la batterie - une force de la nature - qui campe des ambiances sauvages. Ces musiciens ont été<br />

découverts à la fin des années 90, entre leur studio et un squat du XVIIIe, émergeant d'une scène (le Collectif Slang<br />

et Soul Reactive en sont aussi) prête à en découdre avec les aînés. Sur son premier album, Dr. Knock expérimente,<br />

avec un esprit frondeur qui évoque le meilleur du jazz teinté de rock des seventies. C'est-à-dire Chick Corea à<br />

l'époque de Is plutôt que de Return to Forever, comme incite à y penser le son du piano électrique.<br />

Charlie HADEN<br />

Land Of The Sun<br />

Verve<br />

1 HAD<br />

Du jazz en versions latines, on connaît surtout les élans et cadences appuyés jusqu'à la caricature. D'où l'idée<br />

bienvenue du contrebassiste de ralentir le pas, en revisitant l'univers du Mexicain Jose Sabre Marroquin : des<br />

ballades somptueuses qui semblent avoir été écrites pour le doigté tout en délicatesse de Haden, aidé comme pour<br />

son précédent album par Gonzalo Rubalcaba.<br />

HAPPY APPLE<br />

The Peace Between Our Companies<br />

Universal<br />

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<strong>Tendances</strong> <strong>N°8</strong>-<strong>9.</strong> <strong>Espace</strong> <strong>Musique</strong><br />

1 HAP 90<br />

Après plusieurs allers-retours entre la France, le Maroc et sa mégapole d'origine, le trio publie aujourd'hui The Peace<br />

between Our Companies, qui sort à nouveau du lot. Le disque s'ouvre sur un punk-jazz du meilleur goût, enchaîne<br />

sur une Après-midi à Marrakech où le trio côtoie les voix berbères de B'net Houariyat, revient au rock, repart en<br />

terrain jazz, alterne titres courts et longs, s'offre une escale avec Arthur H, et conclut sur une ballade intense et<br />

sombre. Eric Fratzke, bassiste et guitariste, joue aussi du heavy métal expérimental, le batteur Dave King officie<br />

dans The Bad Plus et Michael Lewis, le saxophoniste, travaille avec Anthony Cox.<br />

Rhythm'n'Blues - Soul<br />

CHICAGO SOUL<br />

Electric Blues, Funk and Soul : The New Sound Of Chicago<br />

Soul Jazz Records<br />

180 A. CHI<br />

Bien avant l'avènement de la Motown à Detroit, ou de Stax à Memphis, le label des frères Chess, deux immigrés<br />

polonais installés à Chicago, comptait en son sein le gotha des musiciens de blues, de soul et de rock'n'roll. En vingt<br />

morceaux, la présente compilation témoigne de l'effervescence créative du début des années soixante. Malgré la<br />

diversité des genres, l'envergure des personnalités réunies ici, ce qui frappe, c'est ce son authentique, urbain,<br />

dépourvu de sophistication, centré sur la rythmique. Chacun se différencie par une recherche mélodique ou<br />

esthétique personnelle, propulsé par une énergie essentielle. Une énergie aussi marquante que la somme des<br />

talents révélés à cette époque dans une même ville.<br />

James BROWN<br />

Soul On Top<br />

King<br />

180 BRO<br />

Réédité pour la première fois en CD, Soul On Top était devenu une pièce recherchée par les collectionneurs. Il faut<br />

dire que ce disque est unique dans la discographie du soulman. Même si James Brown a repris dans les années<br />

soixante quelques standards du jazz et joué à l'orgue quelques instrumentaux flirtant avec le jazz, rien de<br />

comparable avec cette session de 1969 ou il est accompagné d'un big band dirigé par Louie Bellson.<br />

Joss STONE<br />

The Soul Sessions<br />

EMI<br />

180 STO<br />

L'histoire de cet album ressemble à un conte de fée : l'Anglaise a à peine quinze ans lorsqu'elle passe en 2001 à "A<br />

Star For A Night" sur la BBC. Elle y chante Natural Woman, d'Aretha Franklin. Les producteurs de l'émission<br />

appellent aussitôt l'américain Steve Greenberg, boss du label S-Curve. Enregistré en quatre jours, The Soul<br />

Sessions, album de reprises, est tout simplement superbe. Joss Stone y revisite le rhythm'n blues avec une maîtrise<br />

et une maturité soufflante. A l'écoute de I've fallen in love with you (Carla Thomas) ou All the King's Horses (Aretha<br />

Franklin), impossible de deviner son jeune âge. Sans parler de Fell in love with a boy, adaptation très funky (en<br />

compagnie des Roots et d'Angie Stone) du Fell in love with a girl des rockeurs White Stripes.<br />

Pop-Rock<br />

BADLY DRAWN BOY<br />

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<strong>Tendances</strong> <strong>N°8</strong>-<strong>9.</strong> <strong>Espace</strong> <strong>Musique</strong><br />

One plus one is one<br />

Twisted nerve<br />

2 BAD 20<br />

One Plus One Is One est déjà son quatrième album de pop folky et très inspirée depuis The Hour Of Bewilderbeast<br />

paru en 2000 ! Alors qu'on aurait pu craindre que les somptueuses chansons qu'il a composées pour la BO de Pour<br />

un garçon (à la demande de Nick Hornby lui-même) le laisse sur le carreau, force est de constater que ses muses<br />

sont toujours bien là. De retour à Manchester, et préférant cette fois le piano droit aux guitares sèches, Badly Drawn<br />

Boy se permet même le luxe de tutoyer les étoiles avec un instrumental (Stockport) et de rallier tout le monde à son<br />

panache laineux en fin d'album (The Holy Grail).<br />

Devendra BANHART<br />

Nino Rojo<br />

XL<br />

2 BAN 30<br />

Difficile de susciter plus d'unanimité que Devendra Banhart, le nouveau prodige du folk américain. Extrêmement bien<br />

enregistrés, ces seize morceaux démontrent que l'idiome folk, aussi simple soit-il, évolue en permanence.<br />

Vocalement et lyriquement, il tisse des liens ténus avec la poésie cosmique de Marc Bolan, quand il ne survole pas<br />

le songwriting américain de par la légèreté nabokovienne de ses compositions.<br />

JAMES CHANCE & THE CONTORTIONS / JAMES WHITE<br />

Paris 1980 - Live Aux Bains Douches / Flaming Demonics<br />

Zé Records<br />

2 CHA 70 & 2 WHI 70<br />

Les aficionados de James Siegfried vont savourer. Zé ressort le live de légende aux Bains Douches et Flaming<br />

demonics. Le live est une folie, un défi à la musicologie, un gaz hilarant, une bombe sale. La chose commence par<br />

une version concassée du Don't Stop Till You Get Enough de Michael Jackson : comment, exécutée à une telle<br />

vitesse, criée-grommelée plutôt que chantée et soumise à un régime de dissonances aussi violent, cette version<br />

conserve-t-elle, intact sous les décombres, son funk d'origine ? Les versions de i Got You et King Heroin de James<br />

Brown sont du même calibre : fusion de groove souple, de blues et de punk psychorigide. Flaming Demonics aurait<br />

pu suffire sous sa forme originale, mais l'ajout de trois excellents bonus augmente encore la plus-value de l'objet. Le<br />

son de ces deux disques est nickel et les riches livrets apportent un éclairage supplémentaire sur le mouvement<br />

no-wave.<br />

!!! ( CHK CHK CHK )<br />

Louden Up Now<br />

Warp<br />

2 CHK 70<br />

Suite au single et les prestations scéniques effectuées ces derniers mois, les espoirs placés dans le deuxième opus<br />

de !!! étaient immenses. Tout commence pour le mieux : rythmique infernale, grosse basse et une facilité<br />

déconcertante pour mettre des fourmis dans les jambes de l'auditeur. Les premiers titres s'enchaînent et qu'ils soient<br />

chantés ou non, l'efficacité est au rendez-vous<br />

CLINIC<br />

Winchester Cathedral<br />

Domino<br />

2 CLI<br />

Avec ce troisième véritable album, ces discrets et esthètes liverpuldiens continuent de naviguer entre leurs<br />

influences multiples. avec intransigeance et cohérence. De disque en disque, avec une simplicité réjouissante,<br />

pendant que d'autres fouillent lourdement le passé, ils se sont forgés leur son et une véritable marque de fabrique en<br />

assemblant un magnifique puzzle ou se côtoient notamment le rock allemand des années 70, l'électro de toutes les<br />

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<strong>Tendances</strong> <strong>N°8</strong>-<strong>9.</strong> <strong>Espace</strong> <strong>Musique</strong><br />

époques, le meilleur de la pop anglaise ou américaine mais tout cela, de façon très fine et intelligente. Dès lors, nous<br />

passons un très bon moment en compagnie de Clinic et pourtant hormis quelques innovations stylistiques, rien ne<br />

change vraiment : Une rythmique métronomique martelée, un mélodica omniprésent, des accents garages, sixties,<br />

une voix caractéristique, des chansons accrocheuses. Nous sommes en présence de 11 morceaux pop très<br />

plaisants dont certains sont des tubes en puissance.<br />

COCOROSIE<br />

La Maison De Mes Rêves<br />

Touch & go<br />

2 COC<br />

Journal intime cloîtré (pluie qui tombe à la fenêtre, percussions de tuyauteries) et expérimentations lo-fi (rythmiques<br />

préenregistrées sur dictaphone, radio en fond sonore, souffles divers et pops dans le grain du micro), accompagnent<br />

les chants doubles de Bianca et Sierra. La pluie qui goutte dans une casserole ou de sommaires rythmiques hip-hop<br />

concoctées avec la bouche marque le tempo. Mélodies mélancoliques et autistes chantées à la lisière du juste, sons<br />

parasites à la frontière de l'irritation, Cocorosie dévoile un monde intérieur ambidextre : entrelacs des voix et<br />

personnalités, rencontre de classicisme (Sierra a étudié le gospel aux USA puis le chant lyrique en Europe) et de<br />

folk-blues (Bianca chante sous la douche, ici dans la baignoire), guitare-piano à quatre mains, chant freak et souffle<br />

gospel, ces chansons ont un goût d'inceste musical et de douce folie.<br />

Danny COHEN<br />

Dannyland<br />

Anti<br />

2 COH<br />

Danny Cohen est perdu quelque part entre Nick Cave, Tom Waits (son protecteur) et le Grand Orchestre Du<br />

Splendid. Entre la boîte à musique qui berce l'enfant et les démoniaques incitations à l'orgie. Les musiques jouent<br />

toute la gamme des instruments et sonorités, au service d'une dissonance expressive qui ne demande qu'à faire<br />

couler les morceaux, sans jamais y parvenir. Les mélodies, traînantes et approximatives, sont autant de lamentations<br />

qui essaient d'être débonnaires, et ne sont pas s'en rappeler les alarmes pop de Daniel Johnston. Les paroles du<br />

crooner d'outre-tombe trouvent un équilibre entre fausse écriture automatique, drôlerie fantasmagorique et sarcasme<br />

désabusé. Que les fans de musique brute pénètrent dans Dannyland. Ils seront envoûtés par les chants imbibés de<br />

marins qui ont écumé l'histoire du rock'n'roll.<br />

Piers FACCINI<br />

Leave No Trace<br />

Label Bleu<br />

2 FAC 20<br />

Le premier album de ce jeune Italo-Anglais qui, plaçant la barre très haute, prouve aussi qu'il la survole de bien plus<br />

haut. Leave No trace est un événement, d'auant plus remarquable qu'il a été crée et produit en France. Tout ici est<br />

digne d'éloge : la beauté des compositions, l'excellence de la production signée Vincent Segal et, surtout, la voix<br />

proprement magique de Piers Faccini, sorte de caresses feutrées. Parfois plus proche du folk psychédélique de John<br />

Martyn que des miniatures ciselées de Nick drake, Leave No trace est en tout cas un disque qui ne démérite en rien<br />

de ces grandes influences.<br />

FLOTATION TOY WARNING<br />

Bluffer's Guide To The Flight Deck<br />

Pointy<br />

2 FLO 20<br />

Il y a des disques que l'on attend fébrilement, espérant que tous les espoirs que l'on a placés en eux soient<br />

concrétisés sur la totalité d'un album. Le premier album de Flotation Toy Warning en fait partie car le groupe a, par le<br />

passé, produit 2 Eps remarquables où par enchantement, il conviait à la même table la mélancolie et le lyrisme, le<br />

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<strong>Tendances</strong> <strong>N°8</strong>-<strong>9.</strong> <strong>Espace</strong> <strong>Musique</strong><br />

dramatique et le bucolique. La première chose que l'on remarque à l'écoute du disque, c'est que ces éléments sont<br />

bien là et que les morceaux phares des Eps également<br />

THE GO ! TEAM<br />

Thunder, Lightning, Strike<br />

Memphis Industries<br />

2 GO !<br />

The Go ! Team n'a pas l'air de se prendre au sérieux. Tout au long du disque, le groupe s'amuse à coupler les styles<br />

et à franchir les barrières établies. Ainsi, sur un même titre, il n'est pas rare de se retrouver avec un mélange de<br />

rythmiques hip-hop, de mélodies easy-listening, de choeurs pop 60's, le tout arrangé version lo-fi. La comparaison<br />

avec The Avalanches est rapidement inéluctable voire frappante.<br />

GRAVENHURST<br />

Flashlight seasons<br />

Warp<br />

2 GRA<br />

Gravenhurst est un ovni sur la planète Warp, un ovni sorti initialement sur le label Silent Age en 2003 et réédité<br />

aujourd'hui sur le plus gros label électro. Pourtant Flashlight seasons ne peut être en aucun cas apparenté à la<br />

scène électro. Il serait plutôt à mettre dans les disques que l'on garde près de soi, de peur qu'ils perdent leur éclat.<br />

Intimiste et intemporel, ce disque nous fait croiser les fantômes de Nick Drake, de Elliott Smith et de tous ces artistes<br />

avec leurs sentiments à fleur de peau.Sur Flashlight Seasons, Gravenhurst montre ainsi que la fébrilité peut se<br />

transformer en un atout majeur. .<br />

David GRUBBS<br />

A Guess At The Riddle<br />

FatCat<br />

2 GRU<br />

Depuis son aventure avec Jim O'Rourke au sein de Gastr Del Sol dans les années 90, David Grubbs s'était fait<br />

légèrement plus discret. Après un single avec Avey Tare des fameux Animal Collective, revoici David Grubbs sur le<br />

devant de la scène dans un format traditionnel. Traditionnel car les titres présentés sur le disque s'articulent sur des<br />

compositions qui ne surprennent pas vraiment. Entre de l'indie rock US, des chansons plutôt intimistes et des<br />

colorations post-rock.<br />

MISSION OF BURMA<br />

On off on<br />

Matador<br />

2 MIS<br />

20 ans après, voici un groupe mythique du rock américain indépendant. Mais, ici il n'est pas question d'une énième<br />

compilation hommage, les membres du groupe ont simplement rebranché leurs instruments et présentent un nouvel<br />

album studio. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce disque ne sonne pas comme une réunion de vétérans<br />

en mal d'argent. Il remet sur le devant de la scène, un groupe majeur du paysage américain et montre, ô combien,<br />

Mission Of Burma a été pillé par bon nombre de groupes.Sur 'on off on', le groupe maîtrise toujours à la perfection<br />

les guitares en fusion, les lignes mélodiques du punk rock et les pulsions mécaniques du rock hardcore et prouve<br />

ainsi que le poids de l'âge n'a pas réussi à amoindrir un tel capital.<br />

RADIO 4<br />

Stealing Of A Nation<br />

City Slang<br />

2 RAD<br />

Les new-yorkais sont donc toujours plongés dans l'Angleterre de la fin des seventies, pratiquant une new wave funky<br />

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<strong>Tendances</strong> <strong>N°8</strong>-<strong>9.</strong> <strong>Espace</strong> <strong>Musique</strong><br />

grise et discoïde, lorgnant vers un format nettement moins pop que leurs cousins d'Interpol plus influencés par les "<br />

chansons " de Joy Division que par les déchirements sans refrains de Gang Of Four ou A Certain Ratio. Plus dans la<br />

lignée de Entertainment,, ce second véritable album du groupe bénéficie aussi d'un son plus gros, calibré pour le<br />

dance floor<br />

SHEARWATER<br />

Winged Life<br />

Fargo<br />

2 SHE 20<br />

Le label Fargo propose une fois de plus, un très bon disque aux frontières du rock et de la country. Ce disque donc,<br />

3éme album de Shearwater, se perçoit comme un disque de folk très ambient contenant de très belles mélodies.<br />

Tout est bien en place, les chansons se déroulent selon un même schéma, chaque instrument trouve sa place. Mais<br />

c'est aussi un album très classique dans les formes et les structures, il n'y a quasiment aucune surprise mais reste<br />

agréable à écouter.<br />

SONS AND DAUGHTERS<br />

Love The Cut<br />

Domino<br />

2 SON<br />

Nous retrouvons avec ce disque ce qui fait le charme de la plupart des groupes écossais, c'est-à-dire cette simplicité<br />

et ce culot qu'ils ont à aborder et traiter le fantasme de l'Amérique et sa musique, la country, le blues, la soul, le<br />

rock'n roll. Et c'est très souvent sans faute de goût : The Jesus & Mary Chain, The Pastels, Teenage Fan Club,<br />

Orange Juice ..... Sons & Daughters en 7 titres nous y entraîne sans effort dans cette Amérique, de façon minimale,<br />

sous influence country, rock et Johnny Cash revendiquée, bien aidé en cela par la voix grave du chanteur Scot<br />

Paterson, et de la chanteuse Adele Bethel qui pourrait donc être sa June Carter. De très belles chansons<br />

dépouillées, des titres pop à la fois légers et sombres, qui évoquent parfois aussi leurs voisins Delgados.<br />

SOULWAX<br />

Any Minute Now<br />

Pias<br />

2 SOU<br />

On les connaît désormais plus pour leurs activités de DJs suite au carton massif de 2 Many DJs, mais les frères<br />

Dewaele sont avant tout les architectes de Soulwax, groupe rock n' roll en activité depuis près de dix ans. Any<br />

Minute Now est sans aucun doute leur chef-d'oeuvre. Il faut dire que ces Belges malins et cultivés ont eu les<br />

moyens de transformer leurs rêves en réalité : avec Flood (Nine Inch Nails, Smashing Pumpkins, U2, Nitzer Ebb, PJ<br />

Harvey, Nick Cave) à la production et Alan Moulder (" Loveless " de My Bloody Valentine, rien que ça...) au mix,<br />

l'album est une sorte de cathédrale électrorock gorgée de sonorités affolantes, que ce soit des claviers<br />

monophoniques ultra saturés à la Suicide ou des guitares hérissées. Mais le talent revient avant tout aux deux frères,<br />

grands songwriters signant ici des morceaux fabuleux<br />

TV ON THE RADIO<br />

Desperate Youth, Blood thirsty Babes<br />

Touch & go<br />

2 TVO 20<br />

Sur ce premier opus, TV On The Radio jette des ponts inédits entre le post-punk et des harmonies héritées du<br />

doo-wop et du gospel. Passé maître dans l'art des ambiances sombres et denses, Tumpe Adepimbe, chanteur au<br />

falsetto redoutable et compositeur en chef, évoque une sorte de Gil Scott Heron des années 2000. La rythmique<br />

bourdonnante, les textes littéraires et les bidouillages inventifs donnent une épaisseur certaine à ce disque.<br />

Tom WAITS<br />

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<strong>Tendances</strong> <strong>N°8</strong>-<strong>9.</strong> <strong>Espace</strong> <strong>Musique</strong><br />

Real Gone<br />

Anti<br />

2 WAI<br />

Tom Waits poursuit ses pérégrinations sombres et caustiques. Real-Gone est un road-album, traversé de part en<br />

part par le rythme de la marche qui se décline en blues binaire, valse, rythmes cajuns ou comptines. Enregistrée<br />

dans des tons plombés et saturés, la musique est dénuée du piano des derniers albums, mais invite guitare, banjo,<br />

basse et percussions en tout genre, dont, sur un titre, les scratches atmosphériques de son fils. Les sonorités et les<br />

compositions se font le parfait écho de la voix caractéristique, tout à la fois enragée, caressante et pleine de vie.<br />

THE WALKMEN<br />

Bows + Arrows<br />

Record Collection<br />

2 WAL 20<br />

Retour en forme pour The Walkmen avec ce deuxième album où la maturité et la maîtrise des chansons deviennent<br />

un leitmotiv. The Walkmen ont encore progressé par rapport à leur premier essai. Tout en gardant une ébullition<br />

latente, les instruments montrent une discrétion et un sens du placement. Cela ne veut pas dire qu'ils soient<br />

systématiquement en sourdine. Ils peuvent le cas échéant débouler et imposer un rythme ou une certaine puissance<br />

sonore. Il faudrait plutôt dire qu'ils se mettent au service de la voix du chanteur. Une voix caractéristique qui se<br />

déchire à chaque son. Un mélange de voix cassée et de voix brumeuse qui accroche comme du papier de verre<br />

mais qui dégage une présence proche de celle d'un Greg Dulli à l'époque de Afghan Whigs. Enjouée et<br />

mélancolique, puissante et désespérée, la musique de The Walkmen s'affirme et prend sa place dans la cour des<br />

grands<br />

Brian WILSON<br />

Smile<br />

Nonesuch<br />

2 WIL 20<br />

Au milieu des années 60, les Beatles et les Beach Boys rivalisaient d'ingéniosité musicale pour essayer de publier<br />

l'album pop définitif. Revolver, Sgt Pepper pour les uns, Pet Sounds et Smile pour les autres. Personne n'a gagné :<br />

Smile n'a jamais été achevé. Après avoir récemment interprété l'album avorté sur scène, Wilson a décidé d'y mettre<br />

la touche finale en studio, ou plutôt, de le réenregistrer au printemps 2004, sans trahir l'esprit originel. Le résultat est<br />

saisissant. Constitué de trois suites dominées par des harmonies vocales insensées, Smile est le concept-album<br />

ultime, une symphonie pop aux 1 000 couleurs, une corne d'abondance. Littéralement habité par des fantasmes qu'il<br />

a contribué à propager en inventant son Amérique dans les années 60, Wilson libère totalement son esprit génial et<br />

propulse les mots de Van Dyke Parks vers d'improbables sommets mélodiques. Comme si cela ne suffisait pas, il a<br />

trouvé le moyen de faire sonner Smile comme dans les années 60, sans velléité passéiste, mais parce que c'est à<br />

cette époque (et dans ce contexte) qu'ont été enregistrés les disques indémodables.<br />

<strong>Musique</strong>s électroniques<br />

Lars HORNTVETH<br />

Pooka<br />

Smaltown Supersound<br />

294 HOR<br />

C'est encore de la prolixe scène d'Oslo que nous arrive cet album. Son signataire n'est autre que le leader putatif du<br />

collectif Jaga Jazzist. Contrairement à cette formule où l'enjeu reste la puissance du collectif, Hornveth donne libre<br />

cours, avec Pooka, à une forme plus singulière et originale, autrement composée et arrangée. Le saxophoniste signe<br />

d'ailleurs l'intégralité du répertoire, mais aussi l'essentiel des parties musicales. Il forme à lui seul un orchestre virtuel,<br />

dont il peut à loisir agencer chaque pièce pour construire un univers onirique, une partition climatique peuplée de<br />

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oucles en surimpression et traversée de solos lyriques.<br />

<strong>Tendances</strong> <strong>N°8</strong>-<strong>9.</strong> <strong>Espace</strong> <strong>Musique</strong><br />

MOODYMAN<br />

Black Mahogany<br />

Peacefrog<br />

294 MOO<br />

En fait d'album, il s'agit plutôt d'un panache de maxis disponibles en vinyle et de nouveautés. Les quatre premières<br />

plages, enchaînées comme dans un live, sont reliées par la voix soul de Roberta Sweed. Musicalement, on plane<br />

comme d'habitude. C'est à se demander comment ce type arrive à recréer d'un disque à l'autre ces atmosphères<br />

enfumées, rempli de danseurs en nage. A ce degré d'expressivité, la house black n'a pas d'équivalent.<br />

Open Music<br />

GONZALES<br />

Piano Solo<br />

No format<br />

450 GON<br />

Lors de sa fausse tournée d'adieu en 2003, Gonzales se met au piano et lâche provisoirement son personnage<br />

d'entertainer acharné. Parmi les reprises de tubes qui galvanisent un public interloqué, on aura pu dénicher quelques<br />

compositions originales, brillantes. Une année plus tard, Piano Solo confirme la mue du rapouilleur-électro en un<br />

auteur serein. Seize morceaux, main droite mélodique, main gauche harmonique, se succèdent à un rythme enlevé<br />

qui contraste avec les délicates langueurs des atmosphères distillées.<br />

<strong>Musique</strong> classique<br />

<strong>Musique</strong> de chambre<br />

Frédéric CHOPIN<br />

Valses (intégrale)<br />

Marc Laforêt, piano<br />

Night and Day<br />

3 CHO 11.11<br />

D'aucuns jettent parfois un regard condescendant sur les Valses de Chopin, qu'ils voudraient voir réduire à une<br />

musique seulement charmante. Voilà un jugement aussi hâtif qu'erroné. Les Valses constituent d'authentiques bijoux<br />

de musique. A l'instar de la mazurka, la valse fit l'objet de la part de Chopin d'un splendide travail de stylisation qui la<br />

transforme en chambre d'écho de l'âme d'un poète musicien.<br />

Paul LE FLEM<br />

Quintette, Sonate pour violon et piano<br />

Alain Jacquon, piano, Philippe Koch, violon, Quatuor Louvigny<br />

Timpani<br />

3 LEF 15.11<br />

Musicien cultivé, élève à la Schola Cantorum de Vincent d'Indy et d'Albert Roussel, Paul Le Flem (1881-1984) fut un<br />

compositeur contrarié, souvent amené par des difficultés matérielles, à reléguer au second plan la composition. Le<br />

Quintette avec piano reflète d'emblée l'ascendance celtique de Le Flem. L'atmosphère est celle d'une ample marine,<br />

multipliant les allusions au folklore breton, mais aussi oriental, avec un souffle et un lyrisme qui évoquent autant<br />

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Fauré que Ravel.<br />

<strong>Tendances</strong> <strong>N°8</strong>-<strong>9.</strong> <strong>Espace</strong> <strong>Musique</strong><br />

Moritz MOSKOWSKI<br />

<strong>Musique</strong> pour piano, vol. 1 et 2 (2 cd séparés)<br />

Seta Tanyel, piano<br />

Hyperion<br />

3 MOS 11.11<br />

Moritz Moskowski (1854-1925) fut l'un des plus célèbres pianistes, compositeurs et pédagogues de son temps.<br />

Paderewski affirmait qu'après Chopin, c'était Moskowski qui savait le mieux écrire pour le piano. André Messager<br />

envoya le futur chef d'orchestre Thomas Beecham étudier auprès de lui. Josef Hofman et Wanda Landowska lui<br />

doivent leur carrière. Le présent enregistrement couvre pratiquement toute sa vie créatrice de 1886 à 1914. Les<br />

morceaux de jeunesse révèlent, par moments, l'influence de Robert Schumann, mais petit à petit, Moritz Moskowski<br />

développera, par la suite, un style plus personnel.<br />

Karol SZYMANOWSKI<br />

20 Mazurkas op.50, Valse romantique, 4 Danses polonaises, 2 Mazurkas<br />

Marc-André Hamelin, piano<br />

Hyperion<br />

3 SZY 11.11<br />

Le Plus étonnant dans ces Mazurkas est l'absence totale de référence à Chopin : seuls les rythmes rappellent<br />

vaguement la mazurka, mais les harmonies et les phrases proviennent résolument d'une autre source, non populaire<br />

et probablement non polonaise. Quant à la Valse romantique, le ton quelque peu satirique n'est pas sans rappeler<br />

celle de Ravel. Alors, pourquoi ces pièces ne sont-elles pas au répertoire de tout pianiste qui se respecte ?<br />

Karol SZYMANOWSKI<br />

Quatuors à cordes n° 1 et 2 (+ Stravinsky : Double canon, Concertino, Trois pièces)<br />

Quatuor Goldner<br />

Naxos<br />

3 SZY 14.40<br />

Le quatuor n°1 (1924) apparaît de coupe préclassique et compte 3 mouvements . Son climat se veut moins<br />

immédiatement émotionnel que son lyrisme serein et lumineux. Le quatuor n°2 fait partie de la période nationale «<br />

polonaise » du musicien. En effet, il utilise des motifs folkloriques polonais provenant des montagnes des Tatras.<br />

Alexandre TANSMAN<br />

Sonatines, suites et préludes<br />

Iva Vaglenova, piano, Antoine Beaudoin, hautbois, Jean-Marc Bernaud, clarinette, Jean-Michel Alhaits, basson<br />

Night and Day<br />

3 TAN 12.76<br />

L'immense production d'Alexandre Tansman (1897-1986) comporte plus de 300 opus, dont un très grand nombre<br />

d'oeuvres de musique de chambre. Ce sont quelques unes de ses pièces pour piano ainsi que les deux oeuvres<br />

pour basson et le seul trio d'anches qu'il ait écrit, que l'on trouve rassemblées ici.<br />

Jan Vaclav Hugo VORISEK<br />

Sonate pour violon et piano, Rondo pour violon et piano, Variations pour violoncelle et piano, Rondo pour<br />

quatuor à cordes<br />

Ivan Klansky, piano, Quatuor Kocian<br />

Harmonia Mundi<br />

3 VOR 12.41<br />

Enfant prodige du clavier, héritier de Tomasek en composition, de Hummel au piano, Vorisek (1791-1825) fut un des<br />

animateurs de la vie musicale viennoise (1815-1825). Ami de Schubert, admiré par Beethoven, il ne laisse qu'une<br />

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<strong>Tendances</strong> <strong>N°8</strong>-<strong>9.</strong> <strong>Espace</strong> <strong>Musique</strong><br />

production restreinte, dont ces quatre pièces de musique de chambre. Elles donnent la primauté au clavier, comme<br />

souvent chez Tomasek, Hummel et le premier Beethoven.<br />

<strong>Musique</strong> symphonique<br />

Anton BRUCKNER<br />

Symphonie n°7 (version sur instruments d'époque)<br />

Orchestre des Champs Elysées, Philippe Herreweghe, dir.<br />

Harmonia Mundi<br />

3 BRU 24<br />

La symphonie n°7 en mi majeur d'Anton Bruckner (1824-1896) fut sa première oeuvre majeure à avoir suscité<br />

d'emblée la consécration universelle, reconnaissance bien tardive pour un auteur qui avait 60 ans à l'époque de sa<br />

composition. Philippe Herreweghe s'attaque sur instruments d'époque (années 1880) à cette oeuvre illustrée par les<br />

grands noms du passé (Furtwaengler, Böhm, Jochum, etc...). Les spécificités instrumentales (cordes en boyau<br />

soyeuses au vibrato allégé, cuivres ronds et vifs à perce plus étroite, bois aux nuances ambrées) favorisent la<br />

transparence et la force contrapuntique de la direction d'ensemble. Une redécouverte utile et féconde, indispensable<br />

pour apprécier l'oeuvre symphonique de Bruckner.<br />

Mieczyslaw KARLOWICZ<br />

Poèmes symphoniques (intégrale)<br />

Orchestre de la Philharmonie d'Etat de Silésie, R. Salwarowski, dir.<br />

Ema<br />

3 KAR 27<br />

La musique de Karlowicz appartient à l'héritage romantique polonais et européen, auquel celui-ci ajoute une touche<br />

originale. Sa technique orchestrale, riche et pleine de couleurs est inspirée par les oeuvres de Richard Strauss. Bien<br />

que l'on trouve aussi les réminiscences de l'influence wagnérienne, les thèmes de Karlowicz sont délicatement<br />

lyriques, souvent tristes ou extatiques.<br />

Charles KOECHLIN<br />

Vers la voûte étoilée op.29, Le Docteur Fabricius<br />

Radio-Sinfonieorchester, Stuttgart, Heinz Holliger, dir.<br />

Intégral<br />

3 KOE 27<br />

Cette nouvelle parution nous fait voyager dans cette île aux trésors qu'est l'oeuvre de Charles Koechlin<br />

(1867-1950).LalecturedeHolligerest un modèle d'interprétation,qui donne tout son prix à cette première mondiale :<br />

Elle restitue miraculeusement cette oeuvre majestueuse qui est à l'image de cette voûte étoilée qu'elle dépeint.<br />

Félix MENDELSSOHN<br />

Symphonie n°3 , La première nuit de Walpurgis<br />

Solistes vocaux, Choeur et Orchestre de Cleveland, Christoph van Dohnanyi, dir.<br />

Teldec<br />

3 MEN 24<br />

La première nuit de Walpurgis est une grande cantate pour soli, choeur et orchestre, composée en 1843 et tirée<br />

d'une ballade romantique de Goethe, placée dans un intermède de son « Faust ». Il s'agit d'une nuit de Sabbat,<br />

thème fantastique et mystérieux très prisé à l'époque romantique. Mendelssohn se hisse au niveau de Berlioz qui fut<br />

d'ailleurs immédiatement enthousiasmé par l'oeuvre : « La partition est d'une clarté parfaite, malgré sa complexité ;<br />

les effets de voix et d'instruments s'y croisent dans tous les sens, se contrarient, se heurtent avec un désordre<br />

apparent qui est le comble de l'art ».<br />

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<strong>Tendances</strong> <strong>N°8</strong>-<strong>9.</strong> <strong>Espace</strong> <strong>Musique</strong><br />

Ignacy PADEREWSKI<br />

Concerto pour piano et orchestre op.17, Fantaisie polonaise pour piano et orchestre<br />

Ian Hobson, piano, Sinfonia Varsovia, Jerzy Maksymiuk, dir.<br />

Codaex<br />

3 PAD 1<strong>9.</strong>11<br />

Le Concerto pour piano et la Fantaisie polonaise constituent les meilleures et les plus représentatives de l'art de<br />

Paderewski (1860-1941). Le Concerto a une structure très classique. Le langage musical, sans être absolument<br />

moderne, s'oriente plutôt vers le style de la ritournelle. La Fantaisie polonaise possède des thèmes slaves très<br />

caractérisés<br />

Franz SCHUBERT<br />

Intégrale des symphonies<br />

Staatskapelle Dresden, Herbert Blomstedt, dir.<br />

Edel<br />

3 SCH 24<br />

Dans le grand public, il existe un malentendu historique à propos des symphonies de Schubert (1797-1828) : on<br />

continue d'en voir l'ensemble à la lumière de l »'Inachevée » , longtemps son oeuvre la plus connue, placée sous le<br />

signe du tragique, du sombre et de l'indicible, alors que presque toutes autres symphonies sont des oeuvres<br />

toniques, optimistes et vives, même celle qui est sous-titrée « Tragique ». Herbert Blomstedt, à la tête d'une<br />

somptueuse Staastkapelle de Dresde, nous offre une interprétation sobre, solide et dépourvue de pathos.<br />

Erwin SCHULHOFF<br />

Symphonies n°2 et 5, Suite pour orchestre de chambre<br />

Orchestre symphonique de la Radio bavaroise, James Conlon, dir.<br />

Capriccio<br />

3 SCH 24<br />

On connaît l'entreprise de réhabilitation des compositeurs « dégénérés » que poursuit James Conlon. Ici, le chef<br />

américain s'intéresse à Erwin Schulhoff (1894-1942). Né à Prague, il a étudié à Leipzig auprès de Max Reger, s'est<br />

rendu ensuite, à Paris pour suivre l'enseignement de Debussy. Il s'est rapproché des dadaïstes et a nourri ses<br />

oeuvres d'éléments empruntés au jazz. En 1931, il décide de consacrer son oeuvre au réalisme socialiste. Née du<br />

choc des accords de Munich (1938), sa Cinquième symphonie , dédiée au pacifiste Romain Rolland, fait l'effet d'un<br />

déferlement d'une rare violence. Quelque temps plus tard, Schulhoff qui avait pris la nationalité soviétique, sera<br />

interné dans le camp de Wülzburg et mourra de la tuberculose en 1942.<br />

Karol SZYMANOWSKI<br />

Chants d'une princesse op.31, chants d'amour de l'infatuée Muezzin op.42, chants d'amour de Hafiz op.26,<br />

Trois mélodies op.5<br />

Solistes, Orchestre de l'Opéra national polonais, Robert Satanowski, dir.<br />

Nocturne<br />

3 SZY<br />

La pénétrante approche de Szymanowski concernant la culture arabo-persique est particulièrement significative. Ces<br />

mélodies constituent son testament musical et correspondent à la troisième et dernière période créatrice de<br />

Szymanowski, après l'inspiration romantique et la période marquée par la musique russe, Stravinsky en particulier.<br />

Karol SZYMANOWSKI<br />

Concertos pour violon n°1 et 2, Ouverture de concert<br />

Kaja Dawczowska, violon, Orchestre national philharmonique de Varsovie, Kazimierz Kord, dir.<br />

Ild<br />

3 SZY 1<strong>9.</strong>41<br />

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<strong>Tendances</strong> <strong>N°8</strong>-<strong>9.</strong> <strong>Espace</strong> <strong>Musique</strong><br />

Karol SZYMANOWSKI<br />

Harnasie, ballet-pantomime , Mandragore, ballet grotesque<br />

Solistes, Choeur et Orchestre de l'Opéra national polonais de Varsovie, Robert Satanowski, dir.<br />

Nocturne<br />

3 SZY 28<br />

L'écrivain Léon Schiller incita Karol Szymanowski à composer la musique d'un pantomime destiné à servir de<br />

conclusion à la pièce du Bourgeois gentilhomme de Molière au Théâtre Polski. La partition d'Harnasie fut créée en<br />

1920 et remporta un vif succès. Faisant exception à sa réticence d'écrire de la musique folklorique, il se résolut<br />

pourtant à travailler avec des tournures mélodiques et rythmiques caractéristiques des montagnes des Tatras et à<br />

parsemer de citations littérales de chansons et de danses populaires ce ballet-pantomime. La création française eut<br />

lieu le 27 avril 1936 à l'opéra de Paris avec une chorégraphie de Serge Lifar.<br />

Alexandre TANSMAN<br />

Concerto pour orchestre, Capriccio pour orchestre, Etudes<br />

Orchestre symphonique de Moscou, Antonio de Almeida, dir<br />

Naxos<br />

3 TAN 19<br />

Déçu par son propre pays, Alexandre Tansman (18971986) partit pour Paris en 1919 où il rencontra Ravel qui<br />

l'encouragea et le conseilla. Il se lia d'amitié avec les musiciens du Groupe des Six et avec les musiciens étrangers<br />

fixés à Paris, tels Marcel Mihalovici , Tibor Harsanyi, Bohuslav Martinu et Alexandre Tcherepnine (L'Ecole de Paris)<br />

dont il fera partie.<br />

Mikhail GLINKA<br />

Symphonie sur 2 thèmes russes (+ Prokofiev : Symphonie n°1 « Classique » ; Tchaikovsky : Symphonie n°3<br />

« Polonaise »)<br />

Orchestre symphonique d'Etat de l'URSS, Evgeny Svetlanov, dir.<br />

BBC Music<br />

3 TCH 24<br />

Dans l'interprétation de la symphonie n°3° dite « Polonaise », la frénésie rythmique, la pulsation haletante, les<br />

attaques percutantes sortent Tchaikovsky des salons de la haute société pour le rendre à un environnement plus<br />

populaire, en le bousculant, sans doute, mais en infusant à cette symphonie une vigueur flamboyante. Une<br />

fantastique leçon de direction d'orchestre !<br />

Evgueni MRAVINSKY<br />

Mravinsky à Moscou en 1965<br />

Orchestre Philharmonique de Léningrad, Evegueni Mravinsky, dir.<br />

Scribendum<br />

398 MRA<br />

En évoquant l'écrasante personnalité de Mravinsky (on sait que Karajan l'enviait, lui et son fabuleux orchestre), on se<br />

trouve en face d'un art très personnel de la direction d'orchestre, dont l'extrême exigence est plus mentale que<br />

matérielle. L'attaque des cuivres, nette et précise, la densité si typée des cordes, l'énergie instantanée qui innerve la<br />

moindre phrase, ne craignent aucun répertoire, et le pupitre des bois accomplissent des miracles d'articulation. Il est<br />

à peine besoin d'évoquer le répertoire russe, tant il s'impose à l'auditeur avec une évidence confondante (écoutez<br />

seulement l'ouverture de Rousslan et Ludmila de Mikhail Glinka !!!).<br />

<strong>Musique</strong> vocale et lyrique<br />

Christoph-Willibald GLUCK<br />

Orphée et Eurydice, opéra en 3 actes, version parisienne de 1774<br />

Richard Croft, Mireille Delunsch, Marion Harousseau, Les Musiciens du Louvre, Marc Minkowski, dir.<br />

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<strong>Tendances</strong> <strong>N°8</strong>-<strong>9.</strong> <strong>Espace</strong> <strong>Musique</strong><br />

Archiv Produktion<br />

3 GLU 35<br />

La discographie d'Orphée déborde de toutes parts. Il existe une version en français, en italien, une révisée par<br />

Berlioz, avec une mezzo-soprano ou un ténor pour le rôle d'Orphée. Marc Minkowski a choisi la version française de<br />

1774 écrite pour ténor. Richard Croft, avec son timbre de miel, est touchant de sincérité et, sans emphase, chante<br />

son désespoir. Mireille Delunsch distille le charme d'une voix dont l'étrangeté ne cesse d'envoûter. Le chant est<br />

parfait, la diction impeccable. Avec l'admirable équilibre musical créé entre l'orchestre et les voix, Marc Minkowski<br />

signe l'une des plus émouvantes versions d'Orphée et Eurydice.<br />

Marc Antoine CHARPENTIER<br />

David et Jonathas, tragédie biblique en un prologue et 5 actes<br />

Jean-François Gardeil, Dominique Visse, Gérard Lesne, Monique Zanetti, Les Arts Florissants, William Christie, dir.<br />

Harmonia Mundi<br />

3 CHA 35<br />

Malgré son qualificatif de tragédie biblique, David et Jonathas n'est en aucun cas un oratorio. Mais s'il ressemble<br />

davantage à un opéra, ce « drame psychologique » se situe pourtant aux antipodes de la tragédie lyrique, telle que<br />

l'a conçue et popularisée Lully. La version de William Christie satisfait à divers égards : le rôle-titre trouve en<br />

l'incarnation de Gérard Lesne une grande force et une crédibilité étonnantes. Monique Zanetti est remarquable et sa<br />

mort est un moment d'émotion incomparable. La « Pythonisse » de Dominique Visse est vraiment infernale !<br />

Giacomo MEYERBEER<br />

Margherita d'Anjou, mélodrame semi-seria en 2 actes<br />

Annick Massis, Bruce Ford, Daniela Barcellona, .., London Philharmonic, David Parry, dir.<br />

Opera Rara<br />

3 MEY 35<br />

Margherita d'Anjou, composé en 1820, fait partie des opéras de la période italienne de Meyerbeer. Celui-ci, sur les<br />

conseils de Salieri à Vienne, alla séjourner en Italie de 1816 à 1827 où il écrivit six opéras. La forte influence de<br />

Rossini n'empêcha pas, toutefois, l'éclosion de sa personnalité à travers ses ouvrages lyriques avant que Meyerbeer<br />

se tourne vers le grand opéra historique français avec les Huguenots (1836), lequel devait consacrer sa réputation<br />

internationale.<br />

Franz SCHUBERT<br />

Le Voyage d'hiver<br />

Mathias Goerne, baryton, Alfred Brendel, piano<br />

Decca<br />

3 SCH 31<br />

En public, à Londres, avec un partenaire de la classe d'Alfred Brendel, Mathias Goerne donne un Voyage d'hiver<br />

subtilement distancié, qui est le comble de la justesse et du raffinement.<br />

Giuseppe VERDI<br />

Macbeth, version originale de 1847<br />

Peter Glossop, Rita Hunter, John Tomlinson,..., BBC Singers, BBC Concert Orchestra, John Matheson, dir.<br />

Opera Rara<br />

3 VER 35<br />

Macbeth, première confrontation de Verdi à l'univers shakespearien, est couramment représenté et enregistré dans<br />

sa version de 1865, fortement remanié par rapport à la version originale de 1847. Le présent enregistrement, publié<br />

à partir des bandes réalisées par la BBC en 1984, a le mérite de donner une bonne idée de ce qu'était le Macbeth<br />

créé à Florence en 1847. Il démontre aussi le fait qu'il s'agissait d'un opéra parfaitement achevé et cohérent, à coup<br />

sûr d'une plus grande homogénéité de style que la version finale.<br />

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<strong>Tendances</strong> <strong>N°8</strong>-<strong>9.</strong> <strong>Espace</strong> <strong>Musique</strong><br />

Antonio VIVALDI<br />

Orlando finto pazzo, opéra en 3 actes<br />

Antonio Abete, Gemma Bertagnoli, Marina Comparato, ..., Choeur du Teatro Regio de Turin, Academia Montis<br />

Regalis, Alessandro de Marchi, dir.<br />

Naïve<br />

3 VIV 35<br />

Premier opéra vénitien de Vivaldi créé au Teatro San Angelo en 1714. Il s'agit pour le compositeur de séduire un<br />

public exigeant et de ne pas rater sa propre entrée en scène à Venise. Toute la structure dramatique et musicale de<br />

l'ouvrage vise à ce but unique : convaincre que la maîtrise acquise dans le domaine instrumental ne demande qu'à<br />

s'appliquer à la voix. On ne sait pas si le public d'alors fut convaincu. En tout cas, nous le sommes !!!<br />

Richard WAGNER<br />

Tristan et Isolde<br />

Lauritz Melchior, Helen Traubel, Kerstin Thorborg, , Alexander Kipnis, ..., Choeur et Orchestre du Metropolitan Opéra<br />

de New York, Erich Leindorf, dir.<br />

Naxos<br />

3 WAG 35<br />

Voici une légendaire exécution de Tristan enregistrée le 6 février 1943 à New York. Même si on pense aux moments<br />

inoubliables de Kirsten Flagstad dans le rôle d'Isolde, Helen Traubel arrive à se hisser à son niveau. Lauritz Melchior<br />

est un Tristan d'une noblesse héroïque insurpassable et insurpassé ,qui défie le temps. Thorborg est peut-être la<br />

plus belle Brangaene que l'on puisse entendre. Enfin, Kipnis, avec sa voix immense, apporte une autre dimension au<br />

Roi Marke.<br />

Alexander von ZEMLINSKY<br />

Es war einmal, opéra féerique en un prologue et 3 actes<br />

Eva Johansson, Kurt Westi, Per Arne Wahlgren, ..., Choeur et orchestre symphonique de la Radio danoise, Hans<br />

Graf, dir.<br />

Capriccio<br />

3 ZEM 35<br />

Alexander von Zemlinsky (1871-1942) étudia au Conservatoire de Vienne. Il écrivit un quatuor qui retint l'attention de<br />

Brahms et rencontra Schoenberg, lequel épousera sa soeur Mathilde. L'opéra de Vienne créa son opéra « Es war<br />

einmal (il était une fois) en 1900 sous la direction de Gustav Mahler. Il fondera avec Schoenberg la Société des<br />

artistes-compositeurs. Malgré le vif succès de certains de ses opéras, Zemlinsky ne s'est jamais imposé de son<br />

vivant de façon durable comme compositeur, mais il a marqué son temps par ses dons de chef d'orchestre et de<br />

pédagogue. Sa musique, influencée par Mahler et Strauss, moins novatrice que celle de Schoenberg, fut pourtant<br />

appréciée pour son intensité expressive et son originalité harmonique.<br />

Alexander von ZEMLINSKY<br />

Une Tragédie florentine, opéra en un acte<br />

Iris Vermillion, Viktor Lutsiuk, Albert Dohnen, Orchestre Philharmonique de Radio France, Armin Jordan, dir.<br />

Naïve<br />

3 ZEM 35<br />

Créé en 1917, ce chef d'oeuvre concentre en 1 acte une action à la fois subtile et violente (sur un texte éblouissant<br />

d'Oscar Wilde) et offre un condensé du sens théâtral et de la science orchestrale de Zemlinsky.<br />

Gabriel Bacquier<br />

Grands airs d'opéras de Mozart, Verdi, Bellini, Massenet, Berlioz, ...<br />

Orchestres sous la direction de Jésus Etcheverry, Jean-Claude Hartemann, Julius Rudel, ...<br />

Accord<br />

399 BAC<br />

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<strong>Tendances</strong> <strong>N°8</strong>-<strong>9.</strong> <strong>Espace</strong> <strong>Musique</strong><br />

Gabriel Bacquier a fêté en mai dernier ses 80 ans. Les disques enregistrés ici ne remplaceront pas de toutes façons<br />

sa présence scénique. En effet, porté par sa faconde méridionale, Gabriel Bacquier joignait un punch et une<br />

présence dramatique dignes d'un grand comédien. Bref, une vraie bête de théâtre, doublé d'un grand:musicien dont<br />

on louera la diction d'une admirable clarté, nette, précise, avec juste ce qu'il faut de mordant.<br />

Gabriel Bacquier<br />

De la mélodie à l'opérette, oeuvres de Berlioz, Gounod, Massenet, Yvain, Lecocq, Varney, ...<br />

Orchestres sous la direction de Richard Blareau, Robert Benedetti<br />

Accord<br />

399 BAC<br />

Magdalena Kozena<br />

Songs (chansons), oeuvres de Ravel, Chostakovitch, Respighi, Schulhoff et Britten<br />

Malcom Martineau, piano<br />

DGG<br />

399 KOZ<br />

Pour son deuxième récital de mélodies, Magdalena Kozena a composé un florilège savamment élaboré du paysage<br />

musical de la première moitié du XXème siècle, à travers cinq cycles de mélodies appartenant à différentes cultures<br />

européennes.<br />

<strong>Musique</strong> sacrée<br />

Félix MENDELSSOHN<br />

Ruvres sacrées, vol. 3 à 6 (4 CD séparés)<br />

Kammerchor Stuttgart, Frieder Bernius, dir.<br />

Carus<br />

3 MEN 41<br />

La musique spirituelle pour choeur occupe une place importante dans l'oeuvre de Mendelssohn. Elle n'en compte<br />

pas moins de 67 compositions. Après l'abandon de la religion juive et la conversion de la famille Mendelssohn au<br />

christianisme en 1816, Félix Mendelssohn grandit dans le milieu culturel et musical de Berlin, fortement imprégné par<br />

le protestantisme. Le professeur de Mendelssohn, Carl Zelter, joua un rôle capital pour faire revivre les anciens<br />

maîtres de la musique sacrée (Bach, Haendel). Mendelssohn devait réaliser une synthèse très personnelle entre la<br />

technique de ces derniers et les possibilités harmoniques du romantisme, sans oublier son génie mélodique propre.<br />

<strong>Musique</strong> contemporaine<br />

Gyorgy LIGETI<br />

Lux aeterna, et autres oeuvres vocales a capella<br />

Groupe Vocal de France, Guy Reibel, dir.<br />

Emi<br />

4 LIG 33<br />

Gyorgy Ligeti, à travers ce répertoire, rend hommage à la tradition des choeurs a capella de Hongrie. Entre 1940 et<br />

1955, il a composé diverses petites pièces vocales sous forme de madrigaux. On y note l'influence des oeuvres<br />

vocales de Bartok et de Kodaly. Le Lux aeterna (1966) est écrit pour 16 voix solistes. A un tissu polyphonique<br />

complexe, obtenu par un canon, sont superposés, comme des piliers, certaines combinaisons d'intervalles dans une<br />

construction qui dans l'ensemble est harmonique<br />

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<strong>Tendances</strong> <strong>N°8</strong>-<strong>9.</strong> <strong>Espace</strong> <strong>Musique</strong><br />

Magnus LINDBERG<br />

Concerto pour piano. Kraft<br />

Magnus Lindberg, piano, Ensemble Tomii, orchestre symphonique de la Radio finlandaise, Esa-Pekka Salonen, dir.<br />

Ondine<br />

4 LIN 1<strong>9.</strong>41<br />

A la fois, compositeur et pianiste, Magnus Lindberg (né en 1958) occupe sur la scène musicale internationale une<br />

place dont ,depuis Sibélius, aucun de ses compatriotes n'avait bénéficié, et c'est tout à fait justifié. Symbole du<br />

modernisme finlandais des années 1980, Kraft imposa définitivement son auteur. Cette oeuvre procède par vagues<br />

de sons et explosions rythmiques. Le Concerto pour piano se réfère explicitement, en particulier, dans son<br />

orchestration, au Concerto en sol de Ravel, voire à certaines factures debussystes.<br />

Andrrzej PANUFNIK<br />

Arbor cosmica, Concerto pour violon<br />

Robert Kabana, violon, Sinfonietta Cracovia, Wojciech Michniewski, dir.<br />

Ema<br />

4 PAN 20<br />

Andrzej Panufnik (1914-1991) est un des plus grands compositeurs polonais du XXème siècle. Il étudia la direction<br />

d'orchestre avec Félix Weingartner à Vienne. Pendant l'occupation nazie, il forme un duo de pianistes avec Witold<br />

Lutoslawki. Il est l'auteur de 10 symphonies, 3 quatuors à cordes, et de nombreux concertos pour divers instruments<br />

(piano, violon, basson, violoncelle).<br />

Bandes originales de film<br />

COMPILATION<br />

Nova Fait Son Cinéma<br />

MK2 Music<br />

520 A. NOV<br />

S'il est une émission de radio que les non-Parisiens regretteront toujours de ne pas écouter, c'est bien « Nova Fait<br />

Son Cinéma », l'heure hebdomadaire consacrée aux musiques de film qu'anime Nicolas Saada depuis dix ans sur<br />

Radio Nova. Ce disque propose une sorte de programme idéal où les classiques se mêlent aux découvertes<br />

personnelles.<br />

THE LITTLE RABBITS<br />

Atomick Circus<br />

Barclay<br />

520 ATO<br />

Atomik Circus, premier film ovni des frères Poiraud, avait besoin d'une bande très originale, totalement alien, pour<br />

définitivement provoquer les crampes zygomatiques de ses spectateurs hallucinés. Les deux Poiraud, de Nantes, ne<br />

pouvaient faire appel qu'à des concitoyens fous, les Little Rabbits, dont l'univers délirant et versatile accueille la fine<br />

silhouette de Vanessa Paradis, premier rôle du film. Très libres et bien entourés, les Rabbits pouvaient alors donner<br />

libre cours à leurs fantasmes d'Amérique déformée par l'héroïsme cinématographique. Leur art est parfait pour la<br />

bande-originalisation : au fil des albums et expérimentations, leur esprit a été converti en technicolor.<br />

Clean<br />

Naïve<br />

520 CLE<br />

L'un et l'autre sont des hommes qui savent faire chanter les femmes, avec une expertise et une attention de grands<br />

amants : Dean Wareham et Dave Roback. Le premier (ex-Galaxie 500 ou Luna) a fait se pâmer Britta Phillips,<br />

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<strong>Tendances</strong> <strong>N°8</strong>-<strong>9.</strong> <strong>Espace</strong> <strong>Musique</strong><br />

Laetitia Sadier (Stereolab) ou Lacee ; le second (ancien Rain Parade, Opal ou Mazzy Star) a condamné au râle<br />

ultime des voix aussi déterminantes que Kendra Smith ou surtout Hope Sandoval. Deux grands metteurs en son de<br />

voix tragédiennes, qui se partagent ici, avec Olivier Assayas, l'égérie Maggie Cheung, pour quatre authentiques<br />

chansons, loin des caprices des disques d'actrices. Car, comme souvent chez Assayas, la musique reste dans Clean<br />

l'influx le plus intime et personnel du réalisateur - une matière première qu'il serait insensé, comme trop de<br />

réalisateurs, de déléguer aux mains froides de professionnels. Le reste de cette somptueuse BO possède donc la<br />

cohérence et l'âme propre.<br />

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