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Institut Béarnais Institut Béarnais - Institut Béarnais Gascon

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JUILLET 2010 - N°23<br />

SOMMAIRE<br />

SOMMAIRE<br />

Assemblée générale ...................... P. 2<br />

■ Editorial ..............................................1<br />

Musée d’Arudy ............................. P. 3<br />

■ Adhésion 2010 ...............................2<br />

Mouni ............................................ P. 3<br />

■ Emissions en langue béarnaise<br />

sur la Voix du Béarn .....................3<br />

L’aucidecar ................................... P. 4<br />

■ Conjuguer en <strong>Béarnais</strong> ................3<br />

Lou Coucut ................................... P. 4<br />

■ Nouveau site de l’IBG ...................3<br />

Maudit sie l’Auserè ...................... P. 5<br />

■ Lou téms de la néu ........................4<br />

Lou Yamboû ................................. P. 5<br />

■ Cacaraca .............................................4<br />

Interview de M. le Maire de<br />

■ Û die de plouye en estiu ..............5<br />

Navarrenx M. Jean BAUCOU ..... P. 6<br />

La pésque dou Saumoû ............... P. 7<br />

■ Saunéys héns la paloumère.......5<br />

■ Nabarréncs Roger Lapassade en quàuquẹs<br />

poète béarnais ....................6 et 7<br />

arrèques… .................................... P. 7<br />

■ Un aprentis countent ...................8<br />

Lou pip de Pompeï ....................... P. 8<br />

■ Que souy Gascoun… ....................8<br />

Pompéï .......................................... P. 9<br />

■ La rebénche dou courbach ........9<br />

Pèys de noùstẹ .............................. P. 9<br />

■ Publication d’une étude sur<br />

Jean-Baptiste Bégarie ...................9<br />

Bî det frésc .................................... P. 9<br />

■<br />

Bon<br />

Yocs<br />

mort<br />

Flouraux<br />

ou beau<br />

2009<br />

mort<br />

...................10<br />

.............P. 10<br />

■ Le camp de Gurs<br />

Henri (1939-1945) IV, dignement ...................................10<br />

honoré<br />

à Bizanos ..................................... P. 11<br />

■ Frédéric Mistral et « Mireille »<br />

honorés à Bizanos .....................10<br />

Yocs Flouraus 2010 .................... P. 11<br />

Le Conseil général partenaire de l’IBG<br />

La lettre de l’<br />

<strong>Institut</strong> <strong>Béarnais</strong><br />

& <strong>Gascon</strong><br />

MJC du Laü - 81 avenue du Loup - BP 60580 - 64010 Pau Cédex Tél. 05 59 14 15 00<br />

E-mail : institut@biarn-e-gascougne.org - Site internet : languegasconne.com<br />

N'ACCEPTONS PAS TOUT<br />

Par Maurice Triep-Capdeville<br />

Dans l’éditorial de la Lettre 22<br />

j’avais fait allusion à la diversité<br />

des positions d’élus<br />

vis à vis de l’action de notre <strong>Institut</strong>,<br />

positions allant du clair soutien à la<br />

franche hostilité. Entre les deux, un<br />

flou difficile à cerner.<br />

Illustration en a été donnée le 17<br />

décembre 2009 à l’occasion d’une<br />

réunion du Conseil Général. La délibération<br />

n° 405 traitait de la culture<br />

et des langues. Que lit-on dans son<br />

premier paragraphe au sujet de « la<br />

démarche INITIATIVA en faveur de<br />

la langue béarnaise/gasconne/occitane<br />

» (sic) :<br />

« Dans ce cadre, il est décidé d’employer<br />

la graphie classique dans tous<br />

les actes écrits émanant du département<br />

des Pyrénées-Atlantiques, en<br />

cohérence avec la façon dont l’Education<br />

nationale enseigne l’écriture<br />

du béarnais/gascon/occitan dans<br />

tous ses établissements scolaires et<br />

parascolaires (CDDP). »<br />

Les quatre paragraphes de cette<br />

délibération ont été votés à la majorité<br />

moins trois votes contre ou<br />

abstention : Christiane Mariette,<br />

Jean Arriubergé, Jean-Pierre Domecq,<br />

lesquels ont refusé l’emploi<br />

de cette graphie dite classique désignant<br />

l’occitan. Nous savons qu’une<br />

certaine gêne a été éprouvée par des<br />

conseillers n’étant pas au courant ou<br />

mal informés d’après leurs dires sur<br />

cette proposition particulière, mais<br />

enfin, ils l’ont votée.<br />

L’<strong>Institut</strong> <strong>Béarnais</strong> et <strong>Gascon</strong> se<br />

devait de réagir. Il l’a fait dans les<br />

délais règlementaires en élevant le<br />

3 mars 2010 un recours gracieux<br />

contre cette décision auprès de Jean<br />

Castaings, président du Conseil<br />

Général. Constatant qu’à la date du<br />

8 mai (délai légal), il est resté sans<br />

réponse de sa part, il élève un<br />

recours contentieux, disposant pour<br />

cela jusqu’au 8 juillet prochain.<br />

Notre ami Jean Lafitte prépare le<br />

dossier qui sera déposé en temps<br />

utile auprès de M. le président du<br />

tribunal administratif.<br />

Il est paradoxal après cela d’entendre<br />

certains élus, adeptes de l’humour<br />

noir, nous faire dire de nous<br />

manifester plus encore que nous<br />

le faisons pour gagner en audience<br />

auprès d’eux. Nous faisons avec<br />

nos moyens et notre bénévolat, mais<br />

nous savons surtout qu’une majorité<br />

de béarnais, qui pour être silencieux,<br />

n’en sont pas moins attachés à notre<br />

cause, nous soutiennent, l’ont déjà<br />

fait et le font savoir.<br />

Qu’ils soient persuadés que nous<br />

n’acceptons pas ce que l’on veut<br />

nous imposer, même sans l’avoir<br />

voulu, puisqu’aux dires mêmes de<br />

certains signataires de cette délibération,<br />

il s’y était mêlé des « lignes<br />

malencontreuses ». Disons à ceux-là<br />

qu’ils peuvent encore se ressaisir.


2<br />

La vie de l’<strong>Institut</strong> <strong>Béarnais</strong> et <strong>Gascon</strong><br />

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE 2010<br />

ADHESION 2010<br />

Vous êtes en train de lire le - L’IBG a tenu son Assemblée un représentant de l’IBG que vous<br />

Le numéro rendez-vous 21 de la annuel « lettre des « de adhérents Générale de l’<strong>Institut</strong> le 13 juin à Bidos. Beau- connaissez<br />

l’<strong>Institut</strong> <strong>Béarnais</strong> <strong>Béarnais</strong> et <strong>Gascon</strong> et <strong>Gascon</strong>. a eu lieu le 5 coup juin dernier d’entre dans vous y ont par- 2) en parlant de l’IBG à vos pa-<br />

C’est la les première salons du de restaurant l’année Le 2010. Tucq à Gan. ticipéTraditionnel- activement. Maurice Triep- rents et connaissances (parfois<br />

lement C’est c’est donc l’occasion le moment de faire de un vous bilan de Capdeville, l’année passée ancien et Maire de Nay, a des enfants partis loin du Béarn,<br />

d’établir souhaiter avec «Bonne les membres Année» présents «Boune les orientations été porté pour à la les Présidence.<br />

parfois des amis qui découvrent la<br />

mois anade à venir. 2010» et.... de penser à • L’IBG a participé à l’organisa- richesse de notre langue et de nos<br />

renouveler Maurice Triep-Capdeville votre cotisation dans son à discours tion de bienvenue conférences, notamment à traditions etc.). Si chacun d’entre<br />

remercie l’IBG. Son les montant fidèles amis reste de inchangé leur présence. Casteide-Doat, Leurs encoura- village natal de nous recrute un ou plusieurs adgements<br />

à 8 Euros. sont nécessaires à toute l’équipe Simin qui œuvre Palay pour et à Lasseubétat. hérents, nous serons de plus en<br />

la Si cause vous des avez langues adhéré régionales à béarnaise l’IBG, et • gasconne. Le site de Bien l’IBG a été revu. Cha- plus nombreux et donc, écoutés.<br />

sûr<br />

c’est<br />

la<br />

que<br />

présence<br />

vous<br />

aujourd’hui<br />

partagez ses<br />

des élus<br />

ana-<br />

: M<br />

que adhérent recevra un mot de 3) en n’hésitant pas à vous<br />

lyses, ses idées, son ambition. Il passe. Le blog «hique-t’y sau !» y adresser (écrire) à vos élus, pour<br />

est donc nécessaire de vous dire apporte le piment nécessaire. leur dire que vous êtes «béarnais»<br />

quelques mots de son activité en • L’IBG édite des œuvres de vul- et que vous souhaitez qu’ils dé-<br />

2009.<br />

garisation de la langue. Elle fait fendent les objectifs de l’<strong>Institut</strong>.<br />

• L’IBG, par ses représentants, a des émissions radio sur La voix Trop d’élus, soumis à la pression<br />

été un interlocuteur actif et efficace du Béarn, tient une chronique heb- des occitans hésitent à prendre<br />

au Conseil Général, notamment domadaire dans les journaux lo- position. Des questions écrites<br />

lorsqu’il s’est agi de signalétique caux et publie trimestriellement la au gouvernement ont cependant<br />

pour les communes. La menace modeste revue que vous avez en été posées par deux Députés : un<br />

d’une occitanisation générale est main.<br />

des P.A., un des Hautes Pyrénées<br />

pour l’instant écartée.<br />

Cette liste, très incomplète, des et un Sénateur du Puy de Dôme,<br />

• L’IBG a mis en place des cours actions menées par l’IBG est des- alors que les langues régionales<br />

de béarnais dans plusieurs comtinée à vous montrer que votre co- sont «inscrites dans la Constitumunes<br />

du département : Nay, tisation a été bien utilisée dans le tion comme éléments constitutifs<br />

Gan, Pau, Pontacq, Gelos, Oloron, cadre et pour les objectifs de l’Ins- de notre patrimoine».<br />

Arzarcq... D’autres sont envisagés. titut qui continuera, si vous le lui 4) en osant lancer un « adichat »<br />

Il s’agit, bien entendu, du béar- permettez, à défendre le trésor que ou un « quin te ba ? » dans un<br />

nais authentique que l’on parle constituent notre langue béarnaise groupe ou une réunion ! Vous se-<br />

encore dans nos communes, nos et les traditions qui s’y rattachent. rez surpris de la réaction positive<br />

vallées et dont les écrits laissés<br />

que vous provoquerez car l’attente<br />

par de grands auteurs comme C’est donc, bien, pour vous, le est grande chez beaucoup de nos<br />

Lespy, Palay et plus récemment moment de renouveler votre co- concitoyens exaspérés par cette<br />

Lapassade, Peyroutet témoignent tisation pour 2010 et même de invasion occitane qu’ils refusent.<br />

de la richesse et du trésor qu’il re- devenir un adhérent actif. L’IBG est là pour les accueillir...<br />

présente.<br />

Il ne vous est pas demandé d’as- 5) si vous faites partie d’une as-<br />

• L’IBG organise des «cantères» sister à des réunions, loin de chez sociation à la recherche d’anima-<br />

où les chansons béarnaises de vous ou à des débats souvent peu tions, suggérez à vos dirigeants<br />

toujours<br />

reprennent<br />

vie<br />

grâce<br />

à productifs mais de saisir toutes d’organiser une conférence sur le<br />

Jean-Luc Mongaugé. Marilis Orio- les occasions pour parler de l’IBG, Béarn.... L’IBG, par ses conférennaa,<br />

pour sa part, créée de nou- pour le faire connaître. Ainsi, votre ciers de qualité, pourra répondre à<br />

velles compositions qui sont de «action» pourrait être guidée par vos souhaits.<br />

plus en plus appréciées, parfois les points suivants :<br />

bien au-delà du Béarn.<br />

1) payer votre cotisation en rem- A nous tous, maintenant, de par-<br />

• L’IBG est présent dans la pluplissant (ou en recopiant) le bulleticiper à la «reconquête de notre<br />

part des salons du livre de la rétin d’adhésion inséré à la dernière patrimoine» comme l’écrivait nogion.<br />

page de cette «lettre» et en le rentre nouveau Président dans son<br />

• L’IBG organise depuis pluvoyant accompagné d’un chèque premier éditorial, dans la « lettre »<br />

sieurs années les «Yocs Floraus» de 8 Euros à :<br />

de l’IBG.<br />

et les meilleurs auteurs ont été INSTITUT BEARNAIS ET<br />

récompensés le 21 novembre der- GASCON, 29 rue Emile Guichenné SOYONS CE QUE NOUS<br />

nier (lire par ailleurs).<br />

64000 PAU ou en vous adressant à<br />

SOMMES !<br />

me Boutonnet-Burgho<br />

et M. Arrieubergé laisse penser que les revendications de<br />

l’IBG sont écoutées à défaut d’être prises en considération…<br />

Dans le rapport moral qu’il présente le président Maurice<br />

Triep-Capdeville se félicite de l’augmentation sensible des<br />

adhérents et des personnes qui fréquentent les « cours » de<br />

béarnais. C’est un des motifs d’encouragement… Mais que<br />

représentent 150 personnes<br />

sur la totalité de la<br />

population du Béarn ?<br />

Pour une véritable satisfaction<br />

ce chiffre devrait<br />

être 10 fois supérieur…<br />

100 fois supérieur même.<br />

Ce serait la condition à<br />

atteindre pour assurer<br />

l’avenir de notre langue.<br />

Multiplier les lieux de<br />

réunion… faire découvrir<br />

la littérature, amener<br />

les participants à<br />

écrire… et surtout intéresser<br />

les jeunes… Voila<br />

les grands défis qui nous<br />

attendent. Nous restons<br />

persuadés qu’il est illusoire de vouloir sauver la langue en<br />

la dissociant de l’identité régionale perçue par la population.<br />

Cette opération n’aurait comme seul mérite que… le gaspillage<br />

de l’argent public, et ce n’est pas le moment. L’identité<br />

forte pour défendre la langue, chez nous évidemment c’est du<br />

béarnais que nous parlons. L’identité gasconne, plus nuancée<br />

sur un territoire plus vaste, est à développer.<br />

Le rapport moral terminé, le Président donne la parole au<br />

secrétaire.<br />

Celui-ci demande aux membres présents de valider l’intégration<br />

au poste d’administrateur de Jean-Marie Puyau, en<br />

remplacement de Mme L’intégration au CA de l’IBG de M. Puyau est validée à la<br />

majorité.<br />

Le secrétaire annonce la démission du poste d’administrateur<br />

de M. Eric Chaplain. De ce fait il demande à l’assistance<br />

s’il y a un ou des candidats. M. Didier Dufourcq fait acte de<br />

candidature. Elle sera étudiée lors de la prochaine séance du<br />

conseil d’administration. Si elle est acceptée l’AG de 2011<br />

aura à valider cette nomination.<br />

Le secrétaire donne la liste des administrateurs sortants<br />

en 2010. Ils sont cinq cette année : MM. Arette, Barroumes,<br />

Coustalat, Pène et Puyau. Tous souhaitent renouveler leur<br />

mandat. Aucune autre candidature n’étant parvenue, le secrétaire<br />

demande à l’assemblée de renouveler le mandat des<br />

administrateurs sortants.<br />

Ces nominations sont acceptées à la majorité.<br />

Il fait ensuite lecture du rapport d’activités et donne la parole<br />

au trésorier.<br />

M. Arette absent c’est<br />

M. Cazenave qui présente<br />

et commente le<br />

bilan financier de l’année<br />

2009. Notre budget<br />

est en augmentation du<br />

fait d’une subvention<br />

du Conseil général portée<br />

cette année à 17.000<br />

euros. Il compare ce<br />

chiffre avec l’estimation<br />

des sommes allouées<br />

à l’ensemble des<br />

associations travaillant<br />

à la promotion de la<br />

langue occitane. Cette<br />

somme est estimée à<br />

plus de 600.000 euros<br />

d’aide directe du CG 64. Si nous additionnons à ce montant<br />

les aides du CR et autres collectivités, il est permis de<br />

penser que la langue occitane bénéficie de plus de 1.500.000<br />

euros… et cela depuis des années. Le résultat en trompe l’œil<br />

a de quoi faire méditer.<br />

Il termine son exposé en recommandant aux adhérents présents<br />

de constater l’authenticité de la comptabilité par la lecture<br />

des pièces comptables mises à disposition. Il précise que<br />

la totalité des factures sont payées en chèque.<br />

La parole est donnée aux adhérents. Des suggestions et des<br />

encouragements sont émis. Le plaisir de travailler pour la<br />

Geneviève Marsan, administratrice dé- langue béarnaise est évoqué par certains bénévoles. Ce ne<br />

missionnaire lors de l’AG du 13 juin 2009. La nomination au sont pas les administrateurs présents qui démentent.<br />

poste d’administrateur de M. Puyau avait été approuvée en L’assemblée générale s’achève à 12 h. 30, l’heure où le<br />

réunion du conseil d’administration le 19 Juin 2009. restaurateur sert l’apéritif qui précède le repas…


La vie de l’<strong>Institut</strong> <strong>Béarnais</strong> et <strong>Gascon</strong> 3<br />

MUSÉE D’ARUDY<br />

PROGRAMME<br />

CULTUREL 2010<br />

Boune Anade<br />

MOUNI<br />

L<br />

’aulou ! Quoan de lègues e pot ha en seguin lou briu de<br />

l’aygue ? Mistèri…<br />

Ûe serade qu’abèm hèyt rousti dehore û hèch de saucisses e de<br />

chingarre sus û trepè, e lou lendoumâ qu’arriba… De race Labrit<br />

Mai-octobre :<br />

que-n y a soubén héns las bordes dap las baques. Aquére pràubẹ<br />

De pied en cap : Costumes de fête en vallée d’Ossau<br />

bèstiẹ, ahamiade, màgrẹ, que tremoulabe coum si abè frèbẹ,<br />

Nouvelles pièces arrivées au musée. Précision et rigu-<br />

qu’abè lou curroû coum û picadé<br />

eur des manières de l’habillage<br />

Juillet-octobre EMISSIONS : Exposition temporaireCONJUGUER<br />

EN BÉARNAIS<br />

Volcanisme ancien sous-marin en bas-Ossau : les archives<br />

EN géologiques LANGUE du paysage actuel Si, à l’instar du gascon du sud, le béarnais se distingue des autres langues romanes par<br />

(Collection BÉARNAISE<br />

Jeau-Paul Savé) quelque chose, c’est bien par son verbe. Celui-ci joue en effet un rôle tout particulier dans<br />

l’expressivité béarnaise à tel point que les locuteurs naturels le préfèrent bien souvent aux<br />

SUR<br />

Salle<br />

LA<br />

Malarode<br />

VOIX noms savants et abstraits qui rendent nos langues nationales insipides et stéréotypées.<br />

(voisine) :<br />

DU BÉARN Conférences : Particularité supplémentaire, sur le plan strictement grammatical, le verbe béarnais est pré-<br />

d’été cédé d’une particule verbale, petit mot qui lui colle à la peau comme l’article au nom : c’est<br />

entre autres ce fameux « QUÉ » qui charpente et pimente les discussions, discours et écrits<br />

7 « PARLÉM juillet BIARNÉS »<br />

béarnais si savoureux.<br />

Les Dimanche chauve-souris, 22h30 faune protégée : Etude de<br />

Mardi 21h<br />

colonies en vallée d’Ossau Tout en étant bien plus régulière qu’en français la conjugaison béarnaise nécessite toutefois<br />

Jeudi 8h30<br />

un apprentissage assidu et un outil adéquat. Pour vous aider, le manuel Conjuguer en béar-<br />

(Parc 15h30national<br />

des Pyrénées : le suivi des gardes-moninais<br />

vous propose une quarantaine de pages d’explications grammaticales relatives aux<br />

teurs 18h40en<br />

secteur d’Ossau) temps, aux modes et à la struc-<br />

21 juillet<br />

ture du verbe béarnais ; 56 verbes<br />

« PASSEYADES e BATALÈRES »<br />

Histoire et gestion actuelle des forêts modèles pyrénéennes conjugués : intégralement<br />

(par quinzaine)<br />

l’exemple Dimanche 21h00 d’Ossau<br />

sous forme de tableau ; 3300 ver-<br />

(Jean-Claude Mardi 15h30 Auria, Office national bes des béarnais forêts) répertoriés en fonc-<br />

28 Mercredi juillet 21h00<br />

tion de leur conjugaison.<br />

L’art du travail du bois : objets, meubles, rampes<br />

« AU NOÙSTE . LIBIÈ »<br />

André Mariette, co-fondateur du<br />

d’escaliers Mardi 17h00 en Ossau (suite) Festival de Siros, nous a fait l’hon-<br />

(Académie Mercredi 20h45 des vallées, André Frotté) neur de préfacer cet ouvrage dans<br />

4 Vendredi août 15h45<br />

la mesure où celui-ci perpétue<br />

l'esprit créatif de la langue béarnai-<br />

Femmes en Pyrénées, de la mythologie à la publicité<br />

« MATIADES »<br />

se qui souffle encore et nous ins-<br />

(Geneviève Jeudi 9h15 Marsan, à 10h00. musée d’Arudy) pire toujours, depuis le fameux<br />

11 Emission août préparée et présentée Prouclan de Siros de 1973.<br />

Evolution par la Voix du du Béarn. travail de la pierre et du marbre, de<br />

l’Antiquité Radio VOIX du à nos BEARN jours<br />

Prix : 18,95 euros<br />

: 95.10 FM<br />

(Bernard Il est possible Lardit, d’écouter ingénieur) également<br />

18 la radio aoûtsur<br />

internet :<br />

De radio-voixdubearn.info<br />

Lucy à Homo sapiens: Les hommes de la préhistoire NOUVEAU SITE DE L’IBG<br />

(Geneviève Pour envoyer Marsan, vos messages, Musée vos d’Arudy)<br />

25 communiqués, août annonces de mani- Le nouveau site de l’<strong>Institut</strong> <strong>Béarnais</strong> et <strong>Gascon</strong> est dorénavant accessible à<br />

Arudy festations en ou 1681 autres, : l’organisation notre adresse d’une communauté<br />

(Jean-Pierre e-mail :<br />

tous. Avec une moyenne de 50 visites journalières c’est une réussite supé-<br />

Dugène, historien)<br />

radio.voixdubearn@wanadoo.fr rieure à toutes nos ambitions. Agréable, fonctionnel, moderne, il se veut<br />

l’image de notre <strong>Institut</strong> : tourné vers l’avenir.<br />

N° de téléphone Journées : 05 59 13 du 60 75 Patrimoine Les informations, les évènements, les publications, un espace réservé aux<br />

Possibilité de laisser le message<br />

sur répondeur. des 18 - 19 septembre adhérents où sont accessibles nos dernières Lettres et la méthode d’ap-<br />

En partenariat avec l’office du tourisme prentissage du béarnais. Un lieu d’échange et de discussion. La possibilité<br />

Océane BROZOU<br />

Samedi Journaliste-Directrice : Carrières d’Antenne de marbre et de d’achat pierre (visite de livres, gui- d’adhérer… le tout bien présenté.<br />

dée et des en Programmes groupe)<br />

Nous vous recommandons de le visiter régulièrement. Faites-le connaître<br />

Dimanche Radio VOIX DU : Au BEARN musée, conférence à : Travailleurs vos amis et des à toutes les personnes qui s’intéressent à l’avenir de notre<br />

carrières 28 rue Henri de FAISANS pierre et organisation langue collective. régionale. Expo-<br />

BP 814<br />

sition 64008 PAU thématique Cedex sur panneaux : www.languegasconne.com<br />

Georges Laplace,<br />

préhistorien.<br />

05 59 13 60 75<br />

www.languebearnaise.com<br />

1 . Sàlẹ à ha hàsti, nou-s y bedè<br />

soulamén si ère û màsclẹ ou ûe fumèle. Que calou aténdẹ lou besougn.<br />

Qu’abè penderilhes hastiouses, péu e héms mesclats debat<br />

lou béntẹ coum û triscat2 . Que-m crebabe lou co à-m espia dap<br />

oélhs implouradous, més ne gausabe pas apressa-s. « Si-u bàlhi<br />

de que minya, nou ba méy boùlẹ parti ». E la mie gate qu’abè<br />

desparescut, yelouse : nou suporte ni câ, ni gat au soû parsâ.<br />

La pràubẹ cagnote, que la bouli mia au recàttẹ de las bèsties<br />

pergudes, esbarrides ou trucades. Més, amia-le héns la tourroumbiole,<br />

atau sàlẹ, yamés. Chéns trop de counfiénce, que la gahèm<br />

dap lou hilh, e, assedude héns ûe grane bagnadére, que prengou<br />

lou permè bagn de la soûe bite. Û sablou especiau enta-us câs, ûe<br />

fretade, ûe esclaride à l’aygue tèbẹ3 . Eschugade dap ûe serbiéte,<br />

qu’ère drin méy nétẹ.<br />

De seguide, ûe grane tremoulère, de pòu, de rét. Talèu desliurade,<br />

que se-n anè bouquilha-s4 héns la yèrbe. Las pus, lous biocs5 que-s amaneyaben de tira-s deu puchéu. La coulou de l’aygue<br />

dou bagn : hastiale ! De seguide, dap û cisèu, coupa toutes aquéres<br />

bouclétes encoère noudades e ensaloupides de héms. Lou<br />

tribalh lou méy aysit qu’esté de la ha minya. En û glapat la car<br />

que desparescou chéns û passe-cot6 . Nou gausabe pas apressa-s,<br />

turmentade per lou perhum e encoère méy per l’ahamière. Chic à<br />

chic que-s tournè. Ûe amigue qui abè deya û câ que la prengou,<br />

puch que l’amièn au beterinàri. Malaude n’ère pas, lous lagas que<br />

l’abèn soulamén chucade, aflaquide. Qu’esté crestade, lou péu<br />

rasat, las ungles limades.<br />

Adare dap Duc, û beroy câ négrẹ, que droum à la cousine, sus<br />

û couchî, qu’a la rée coum la pèyre deu labadé7 . Oéy, toeletade,<br />

desbermiade, aymade ; las galines8 e las passeyades ne-u manquen<br />

pas. Urouse qu’éy e, de segu, nou regrète pas lou soû ana9 d’abans. Quine bite de cagne, la pràubẹ « Mouni » ! N’a pas puyat<br />

lous escalès deu tribunau dap lous soûs mèstẹs d’audaban qui-s at<br />

meritaben, més lous deu countentè. Si, per malencoùntrẹ, lou soû<br />

ancién mèstẹ la croudzabe, de segu, nou la recounecheré pas.<br />

Yanéte deu Moulî<br />

_______________________<br />

1 coum û picadé → « très maigre » ; on dit couramment : màgrẹ<br />

coum û picadé.<br />

2 triscat → « treillis, treillage »<br />

3 esclaride à l’aygue tèbẹ → « rinçage à l’eau tiède »<br />

4 bouquilha-s → « se rouler par terre »<br />

5 biocs → « tiques »<br />

6 passe-cot → « déglutition »<br />

7 coum la pèyre dou labadé → « très large » ; on dit couramment :<br />

làryẹ coum la pèyre dou labadé.<br />

8 galines → « caresses »<br />

9 lou soû ana → « son mode de vie »<br />

2010


4<br />

Legut dap plasé<br />

L’AUCIDECAR LOU COUCUT<br />

Lou téms de la néu<br />

Lous purmès dies, lou bòstẹ cerbèt n’a pas encoère prés lou pléc<br />

de-p decha droumi drin méy e lou desbélh qu’éy Par toustém Léon SAYOUS drin matiè.<br />

Ne-m deranye pas oèyrẹ pramou qu’èy toustém hère de causes<br />

Qu’èy toustém entenut dìsẹ, que, ta Sén Barnabè,<br />

lou coucut que-s hè esparbè.<br />

E sabét perqué ?<br />

Quoan à ha. Nou y a soùnquẹ èri chin en quoan la petite plau ou esquoan<br />

en torre mourgagnan, qui m’agrade dap hère la de-m pòu au bénte . Que-m hiquèy à camina de cap<br />

damoura cole, à la calou lou téms debat d’ibèr la prigue.<br />

Ûe biélhe istoère. Ne sèy pas méy quoan ère,<br />

que-ns de-s ha crida per la may.<br />

ni tapoc<br />

à<br />

héns<br />

l’escole.<br />

quin<br />

Lou<br />

loc,<br />

panteloû<br />

que countaben<br />

lounc<br />

qu’ûe<br />

« de<br />

Jandét enteressabe, qu’ère berroulè, sustout û mestié desem- descounegut Que-m au die soubiéni de oéy, à qu’ûe part dous anade,<br />

pigue<br />

à la<br />

e-s<br />

golf<br />

abè<br />

»<br />

atrassat<br />

qu’empechabe<br />

û yoén coucut<br />

drin<br />

qui-s<br />

la néu<br />

abè<br />

biélhs. puch la Toutû fî dou que-n més y mourt a engoère dinqu’au qui aufréchẹn fî de aquét 1941 serbìci. ou au Qu’an cap de abut 42, la troubat néu soulét, d’entra chéns héns pay lous ni esclops. may. Quin plasé<br />

« darrè proumoucioû die de las », bacances qu’ous apèren de Nadau. enseminatous. qu’ère cadude Quàsi arrés à bourroulhs nou se-n pendén d’esta tout soulét : nat òmi, ni hémne,<br />

abise Lous quoan dies d’escole, passe la camiounéte quoan lou de cèu PIG SERVICE. la noéyt. Lou Quoaus matî, y de quoans cap à e sèt ores, Que l’apasturabe, nat souldat que-u aleman s’enguiserabe, tapoc (qu’èren més, à<br />

coumprénẹn ère beroy gris l’anglés dap û ? À petit part bén « ouisqui plâ » quoan e « ouiquèn mama » e e passè « papî daban » e la en mie tournes, Sén qu’ou Yausèp hasè de tribalha Nay) nou-s : cerca passeya- penalhs<br />

« fresquét, mamî » enta touts la lous màyẹ maynats part… bè-n de l’es- ! Y toutû crambe si nse-n que harten nse à la digou radio, : à « la Que de y a hé taus ben. nids, De ana quoan couélhẹ en yoyes quoan, e aùtẹs patacs cau-<br />

telebisioû cole que-s y lou pensaben journau, « à e tout pip pap !<br />

dus pams de néu ». Que ses qui luséchẹn, de néu que pana cadèn cerises, dous césẹs, téyts arragues dap û<br />

ba Doungues neba ? » Jandét Û termomè- qu’ère berroulè. Y en daban tau sautèy soû téms, dou ta dìsẹ lhéyt la coum héns û lous brut casaus. escanat. Més û Qu’èri die, la pigue countén qu’ou de-m de-<br />

bertat. tre qu’ère Qu’ère penut lou soul dehore qui èy counegut qui bienè ha crepaut. berri en Autalèu case. Aco quilhat, mandé en de esta gaha amaneyat û pioc. enta esta miéye-ore<br />

qu’ère au ras plâ de aysit, la porte permous d’en- que dap lous àutẹs berroulès dus que bire-coudéts, calè segui la qu’esAco<br />

qu’ère abans trop à l’escole. tau coucut. Lou Hart pourtau de-s qu’ère fatiga<br />

trouye trade. Que tau bèrrou. y abè toustém « Coum au Perigor, ci disè Jandét, touy qu’éy bestit. la trouye À la qui taule à de ha serbicis, ubèrt, ne qu’èri boulou lou pas. permè. La pigue, Sus hole la par- de<br />

ba û malî, bédẹ lou toutes porc ». las Quoan dèts la trouye ère berridère y coum la cousine, n’y abè nat à grans telemous- malìci qu’ou guîe hica de recreacioû, dehore à cops nade d’ales mèrque e en l’es- de<br />

fone, minutes, que l’at ta demanda calè ha sabé. au Soubén que y embiaben û maynat sècs, que esbagat, minyèy d’û û talhuc<br />

pernican.<br />

passàdye . d’òmi ou de câ. La soule<br />

cop reyén de de becicléte. poùde Nousàutis<br />

. ana pi- maynats, nou-s at hasèm pas de dìsẹ pâ dus dap cops. drin d’arrasi- Lou pràubẹ, bite qui tout bedouy, estabanit qu’ère de doulou, dus mèrlous que-s<br />

cha. Qu’abèm Û cop atau sourtit, l’aucasioû qu’es- de besita – y de curiouseya mat – ûe dessus cause riàlẹ qui : la boussabe en ana loégn, ahamiats en se qui ha la hourucaben proumésse de-s debat benyà. û<br />

borde piabe de en Jandét. ana Taus e tourna bèrrous, quoàtẹ ou cinc bàrris de lous paus hourats y barroulhes dou pâ, e, Loégn... per banc. lhèu dinqu’a Tout aquét la balée blanc d’Aussau linçòu ?.. qu’ère Oun<br />

d’acacia<br />

oun ère<br />

ligats<br />

lou petit<br />

dap hiéu<br />

array<br />

de<br />

blu.<br />

hèr. Ta<br />

Debat<br />

Jandét, en<br />

dessus,<br />

û cor miéy<br />

dues<br />

barrat<br />

petites<br />

de<br />

culherades<br />

taules,<br />

troubè de ûe enta bère you. hade Qu’èri qui-u cambia lou permè. en esparbè Esbi- ta<br />

ûe<br />

zero<br />

alcobe<br />

ou<br />

dap<br />

capsus<br />

dus cabinéts<br />

quoàte . ,<br />

chéns<br />

n’ère<br />

portes<br />

pas<br />

: û de<br />

créste<br />

pès, dap<br />

de lèyt<br />

taulétes<br />

bouride.<br />

ta la harde,<br />

En dus grans paréchẹ saglat méy hort per e méy la blancou bèt que de la pigue. la néu qui<br />

drin<br />

boû.<br />

de<br />

Trop<br />

bachère<br />

rét ou<br />

y<br />

trop<br />

de màgrẹ<br />

caut<br />

hartère,<br />

nou poudè<br />

l’àutẹ boéyt,<br />

gourrups,<br />

coutchat<br />

lou<br />

sus<br />

cafè<br />

dus<br />

de<br />

trouncs,<br />

chicoréye dap Û die, lusibe decap dap à l’estiu, lous permès qu’èri dab arrays lou dou mé<br />

de<br />

neba.<br />

bouques<br />

Au cap<br />

à de<br />

d’û<br />

capsus,<br />

moumén,<br />

dap ûe<br />

gn’àute<br />

gran saque<br />

. lèyt<br />

de palhe<br />

qu’esté<br />

: lou<br />

fenit.<br />

lhéyt.<br />

Lou<br />

Lou<br />

màntou<br />

câ,<br />

e béu-ray lou sou, cassadou. que trauquèy Que bedouy la parguîe passa û ta ausèt ana<br />

per<br />

qu’abè<br />

debat.<br />

ûe hàmi de picha « météo- berrét en cap, qu’èri prèst. Que héns ne- lou béde blu . dou lou cèu. gàbe . . À cade pas, la néu<br />

rologique<br />

Coumissioû<br />

» e<br />

hèyte,<br />

que mirabe<br />

Jandét<br />

l’utis.<br />

qu’arribabe<br />

Dap<br />

dap<br />

buchabe<br />

sa troupe,<br />

à petits<br />

coum<br />

plumalhs<br />

coumbien-<br />

e que ca- que cricabe debat lous esclops. Ad<br />

gut.<br />

lous<br />

Lou<br />

dits<br />

mèstẹ<br />

de la<br />

que<br />

mâ ensegnats<br />

chausibe suban<br />

beroy<br />

qui-u<br />

lou<br />

parechè<br />

prega<br />

miélhẹ<br />

mama<br />

enta<br />

de-m<br />

berri<br />

decha<br />

sa<br />

parti. - Espie, aquét Yan Pèyre, téms qu’èri û coucut prim, ! ni espallut ni<br />

trouye<br />

haut, que<br />

: û joén,<br />

sabèm<br />

leujè,<br />

touts<br />

enta ûe<br />

autalèu<br />

trouyéte<br />

lou<br />

au purmè<br />

Que<br />

neuris,<br />

passèy<br />

ou û<br />

la<br />

biélh,<br />

porte<br />

méy<br />

dou<br />

pe-<br />

magasî,<br />

- Ah, nou,<br />

hort,<br />

aco,<br />

e drin<br />

qu’éy<br />

pauruc,<br />

û esparbè.<br />

permou d’aco e<br />

san,<br />

rét de<br />

ta ûe<br />

dehore.<br />

guihe doublère…<br />

Trop rét que<br />

Puch,<br />

disèm<br />

cause hèyte,<br />

lou sacot<br />

l’aha qu’ère<br />

d’escole<br />

reglat<br />

sus<br />

: balha<br />

las espalles.<br />

- Qu’éy<br />

d’àute<br />

mediche<br />

. s causes,<br />

cause,<br />

n’èri<br />

Sén<br />

pas<br />

Barnabè<br />

lou purmè<br />

qu’éy<br />

de que minya y bébẹ chéns mesure à toute la troupe, à l’òmi y au câ… y passat, adare lou coucut qu’éy esparbè.<br />

« Si-s adoucéch, que ba neba. » Dap Nat brut dehore, lou màntou de néu de la classe. Més, per û cop, qu’èri<br />

ûe mesure de milhoc ou de oèrdi à liura ena borde.<br />

- Ah, nou, qu’an mediche mustre, més, û cou-<br />

û téms atau, qu’èrem coum boussa- qu’aprigabe la carrère. Û poutoû à tout urous d’esta lou purmè à trauca<br />

Touts que counechèn lou Jandét per l’abé tumat trop û cop s’ous cacut qu’éy sourtit coucut e que-n damoure. Aco<br />

loûs en cuyole. Lou reyén que tru- mama, û cop d’oélh capbat la gran dus cops – ana e tourna – aquét beminaus<br />

dou cantoû. E-p figurat oéy û berroulè à pè, dap sa troupe s’ou qu’éy û esparbè, tirat d’û oéu d’esparbè. Gahe-t<br />

cabe dap la soûe règle sus la taule place : moussu curè que y passabe, roy linçòu de néu. E bedét ? nou cau<br />

caminau, dap las otos qui-n ban à hum ?<br />

lou dicciounàri, que bas bédẹ.<br />

enta-ns ha escouta. Pensat-pe be- pressat.<br />

pas gran cause enta esta urous !<br />

Qu’ou-n apari toutû ûe de las hortes per la fî de la guèrre. Qu’arribabe<br />

roy, qu’èrem deya gahats dou cap<br />

Que cerquèy e que troubèy :<br />

au traslay aus quoàtẹ camîs de la glèyse. En aquéres qu’arribèn dus soul-<br />

per ço qui anàbem ha en sourtin de<br />

dats alemans en side-car. Esbàrjẹ dous bèrrous, esparrade dou side-car CACARACA<br />

Coucou : oiseau grimpeur insectivore.<br />

l’escole. À la permère peluse, û crit :<br />

Epervier : oiseau de proie comme les<br />

qui-s destourne. Dus òmis tenuts en tèrre chéns counechénce, Quoan lou la cap noéyt bi- e s’acabe,<br />

« Que nébe ! » Labéts qu’ère la hou-<br />

faucons.<br />

rat au cèu, y Jandét brasseyan ! Ûe camiounéte de souldats Quoan que s’estégn seguibe. lou lugrâ,<br />

lie dinque l’ore de parti.<br />

Que-n abi lou cap tout mesclat.<br />

Que-t amassèn moun Jandét, qu’ou t’embarquèn y qu’ou E t’encuyoulèn quoan l’aube à e puntéye,<br />

À la sourtide, lou pourtau passat,<br />

- Més, toutu, Yan Pèyre, qué bòu disẹ tout<br />

l’oustau oun abèn estallat lou lou P.C. Passat l’esbàrjẹ, de Qu’éy noéyt, lou noùstẹs crit dou hasâ :<br />

que gahàbem lou trot enta cerca<br />

aço ?<br />

bèrrous que-t arrecoutin tau mèstẹ, qui-us te parlabe per lou En frinestoû estiran lou de la cot, en se quilhan la halhe,<br />

néu, oun s’ère drin amassade, sus la<br />

- Que bòu dìsẹ que, d’are endaban, que-t- abi-<br />

cabe oun ère embarrat. Lou lendematî qu’ou-n embièn, û Plâ cop pitat qui aboùssẹ sus lous pès, desbélhe la pouralhe.<br />

yèrbe ou las murralhes baches. Que<br />

seras de nou pas crédẹ las istoères troumpibes<br />

amassat û seo de cagalhs per daban de l’oustau. En France, noùste . ausèt que hique tout soun co<br />

hasèm boles de néu beroy sarrades<br />

Quoan de cops e l’at an hèyt counta au Jandét ! Ta canta blu, blanc,<br />

qui<br />

rouy,<br />

an<br />

que<br />

hèyt<br />

hè<br />

lou<br />

COCORICO<br />

moùndẹ !…<br />

!<br />

e la peléye que coumençabe. Que<br />

Qu’atendèn lou moumén oun n’ère dap l’ouficiè qui l’engulabe<br />

En Espagne,<br />

:<br />

lou gàlhou Amics, qu’a si lou sabét caquét la bertat, méy fî que : la me caleré<br />

n’y abè d’adréts de loégn enla, més<br />

« Hartoum ! Hartoum ! , ci-m gulabe, y you qu’ou disi<br />

Qu’aprime<br />

– més, que-m<br />

hort lou bèc, dìsẹ… que Toutû, hè quiquiriqui. quaùquẹ cop, las pigues ahamia-<br />

d’àute . s que cercaben à touca darrè<br />

Lou hasâ biarnés que-s déu de plâ canta :<br />

an pensat gaha ! que-m poudèn aucìdẹ ! – : Nou y souy per arré, pour des que panen û pioc à la clouque. Perqué lou<br />

lou cot enta ha entra û pugn de néu<br />

Coum û cop de claroû, qu’éy û CACARACA.<br />

rien, ci-u disi… que soun lous porcs ! Ils ont trauqué juste deban l’auci- coucut qui nou troubaré pas prou de barbòus<br />

sus la pèt de l’arrée, de que refresdecar<br />

! »<br />

nou haré pas pariè… chéns esta coumandat per<br />

qui l’ardou guerrière. Après aco, plâ<br />

la pigue ?<br />

chaupit dinque-u houns dous curroûs,<br />

que se-n calè tourna ta case Jan de Sègues (Aulouroû)<br />

Marielle LUCATS


MAUDIT SIE L’AUSERè<br />

Legut dap plasé<br />

LOU YAMBOÛ<br />

Û die de plouye en estiu<br />

Par Laurent<br />

Lou<br />

CAMGUILHEM<br />

Yan de Pichegrulh<br />

(Pomps)<br />

que-n ère à las darrères :<br />

Pourtan que l’abèn dat remèris de chibau !<br />

Lous remèris, estén lhèu pìrẹs que lou mau ?<br />

Lou Yan dou Plantè qu’a parlat dou paysâ qui - ha tisane de cascabèt (rhinante) ta soegna las<br />

En tout cas qu’ère en trî de peta las armères !<br />

hè bìbe . lou moùnde . dap lou soû tribalh, ço couliques dous boéus à la sesoû dou gran tribalh.<br />

qui y a de méy beroy e de méy gran dou soû Qu’abè aprés tabé que ta-s at bira que calè ha de<br />

Lou medecî, nou sabè méy oun se gaha<br />

mestié. Qu’éy lou réy de la tèrre.<br />

tout. Que semiabe milhoc, roumén, cibade.<br />

Lou mé paysâ qu’éy lou medich, més<br />

Nou hasèn méy arré<br />

S’ous<br />

picures<br />

trés<br />

ni<br />

que-n<br />

poumade<br />

y abè<br />

!<br />

toustem û ou dus<br />

qu’éy déns las coéntes qui l’arriben tout À la hémne de Yan, sus hémne qui poudèn bèt drin counta. ploumade Û casau dap pata-<br />

die oun éy la diferénce.<br />

Que digou « Catinou, tes, toumates, nou pouch arré cauléts, méy ha mounyétes, ! habes<br />

Lous dies que-s toquen, més nou-s<br />

grosses. Tout ço qui calè ta bìbe . . Û porc à<br />

sémblen pas. Aquéste . matî lou die qu’éy Qu’at bedét autâ la plâ sout que you ta la : pelère, Yan que ûe s’acabe galère ! (galése) dap<br />

tout bach, tout embrumat. Pas û pét S’a encoère apetit lous enta bitoûs. quaùquẹ Quoan armugalh abèn besougn de mou-<br />

d’èr, las garîes que soun demourades à<br />

néde qu’ous anaben béne . au marcat de<br />

la pouralhère, lou hasâ ne dits pas arré,<br />

Pau. Tout aco amassat que hasè que-s at<br />

lou câ qu’éy demourat s’ou palhat, las<br />

biraben à puch près plâ.<br />

auringles, s’ous hius electriques que-s<br />

Tout aco n’at abè pas aprés héns lou lìbe . s,<br />

soun alignades e sarrades, birades de cap au me- nou, qu’ère lou pay qui at abè aprés dou soû pay,<br />

chan téms. Lou die ne-s pot pas esclari, que-s as- qui at abè aprés dou soû pay… e qu’anabe hère<br />

soupéch purmè que de-s lheba.<br />

loégn en darrè. Se lou soû hilh boulè esta paysâ e<br />

« Que-s y prepare quauqu’arré, que ba plàbe . , » countinua à ha ço qui hasè eth, au soû tour qu’ou<br />

ce-s digou lou paysâ. Qu’éy p’ou tour de dèts ores hesoùre . counéche . touts aquéths petits secréts qui<br />

qui lou téms e-s descide.<br />

û boû paysâ… més ne-n èm pas encoère aquiu.<br />

Assedut debat la clacassère, à l’endos, lou paysâ Que countinuabe à plàbe . , mieydie n’ère pas loé-<br />

qu’espiabe càde . la plouye. Que cadè dréte, sargn. Lou cap estabanit de pensades que-s apoudya<br />

rade, que hasè esquires en arriban per terre. « Aciu de cap ta la garbure.<br />

que-n y a p’ou die » ce-s pensa. Qu’ère plâ, que-s<br />

hica en pensades e que-s trouba urous. Aquéste .<br />

téms qu’arribabe à prepaus, coum calè. En se gra- Saunéys héns la paloumère<br />

ta lou cap, ne poudou pas ha dou ménch que de<br />

Soulét au miéy deu cassourra<br />

pensa : ço qui arranye lous ûs que poudè desranya<br />

Quoan lou bén desglare la hoélhe<br />

lous àute . s e aquéste . téms n’ère pas boû enta touts.<br />

Dab la héus au pugn de-s tourra<br />

Aquéths pràube . s bacanciès qu’abèn lou nas à la<br />

Lous glans que-m plouren à l’aurélhe…<br />

frinèste de l’oustau, birats de cap à la ma. Cadû<br />

las soûes coéntes, e coéntes que-n abè lou pràube .<br />

Apourricat sus u secalh,<br />

paysâ, méy que d’escuts. Més qui aberé pensat à<br />

Lou réy-petit que-s esganurre…<br />

plàgne . û paysâ pendén las bacances ?<br />

Lous courbachs en û bèth ahoalh<br />

N’abè pas besougn d’esta plagnut. Lou téms tad<br />

Qu’an coacat per dessus la cure…<br />

éth n’éy pas ûe coénte, que sap bìbe . dap éth. Que<br />

Û esquiròu tout esbarjat<br />

prén lou lasé d’espia, senti, escouta. Que la cou-<br />

Qu’a garrapat sus la cassourre,<br />

néch tan plâ la soûe tèrre que yaméy nou hera cau-<br />

Darrè d’û branc s’éy estujat<br />

ses qui ne cau pas : la tèrre soûe que l’a aprés hère<br />

En s’esliupan au méy à coùrre . …<br />

de causes.<br />

- à bouya quoan ère lou moumén ta que l’esplin-<br />

Atau houléyen en pinnan<br />

gou nou cùri pas lou milhoc û cop semiat.<br />

Coussirats dab lou bén qui passe<br />

- lou boû moumén ta planta las patates, ta que la<br />

Lous saunéys d’û pràube . escriban<br />

lue rousse ne las brùsli pas dap las tourrades.<br />

Héns deu cabanot de la casse…<br />

- la sesoû de coupa lou boy ta que brùsli dap ûe<br />

Las paloumes héns deu cèu blu<br />

eslame clare e caute e chéns hum.<br />

Truquen à hoéc cap à l’Espagne ;<br />

- ta basti, que counechè la lue ta coupa lou bèr,<br />

Més autalèu qu’éy noéyt-escu :<br />

ço qui hasè qu’ère autan hort que lou càssou.<br />

Lou guèhus miaule sa coumpagne…<br />

- tòrse . lou bencilh d’agrouagnère (coudrier) en lue<br />

nabe, e lou bencilh de càssou en lue biélhe.<br />

Yantin deu Chapelot<br />

1 ,<br />

Balhat-lou d’are enla, tout ço qui-u heré gay !<br />

Nou l’alounqueré pas d’û die si-s pribabe ! »<br />

Lou medecî partit, bién segu Catinou<br />

Que dits à Yan : « E saps, qu’as hère boune mine !<br />

Lou medecî qu’a dit qu’à-t bédẹ, que-s debine,<br />

Que tournes ha û nout2 ! Nou dìguẹs pas que nou !<br />

En sus qu’a dit : lou regìmẹ ? Dechém-lou càdẹ !<br />

Que bas poùdẹ tourna minya de ço de boû !<br />

Dits-me dounc ço qui pouderi ha qui t’agràdẹ ! »<br />

-« E dounc tè : ûe bère tranche de yamboû ! »<br />

« Yamboû, yamboû... Nou boulerés pas àutẹ cause ?<br />

Que me-n demoure chic e n’éy pas lou moumén...<br />

Lou yamboû, que cau plâ que-n coumprénguẹs l’encause<br />

Qu’ou me cau ta la mouléte d’enterramén3 ... »<br />

* * * * * * *<br />

Mème si nou l’èy biste escribude s’ou lìbẹ,<br />

La morale d’aco que la pe bau balha :<br />

Lous mourts en dap4 Chanson composée en Décembre 1851<br />

par Xavier Navarrot avec sa verve poétique…<br />

et politique ! contre Napoléon.<br />

Piule, piule, may desoulade,<br />

Que-t an raubat lous ausilhoûs,<br />

La tan douce e téndrẹ coade<br />

De toûs bién aymats auringloûs !<br />

Praubine, oun t’en ères anade ?<br />

Ah ! maudit sie l’auserè<br />

Qui de toun nid lous te tirè.<br />

Oun ères dounc, pràubẹ iroungléte<br />

À cassa l’ahoalh deus mousquilhs ?<br />

Quins prats rasabe toun aléte,<br />

Quoan te raubaben lous toûs hilhs ?<br />

Pràubẹ may, enta-t lecha soule !<br />

Ah ! maudit…<br />

Mèrlous e gays de la countrade<br />

Pourtan be-s èren reünits :<br />

Perqué nou daben hort l’aubade<br />

Ad aquéth gran boulur de nids ?<br />

Éths n’an dounc ni co, ni courade !<br />

Ah ! maudit…<br />

Bè-n à trabès de las heuguères<br />

Y per lous cams piula toun crit.<br />

Ploure, ploure per las ribères !<br />

L’auserè que se te-n arrit,<br />

Coum si cantabes banalères !<br />

Ah ! maudit…<br />

Bè-n , pràubẹ may, y bole, bole,<br />

Bè-n te suspénẹ aus barrouléts<br />

De l’impietadouse cauyole<br />

Oun piulen lous toûs auringléts,<br />

lous mourts qu’an à s’at espalha,<br />

Ou cot-pouda-t per aquiu, hole !<br />

Més cau pas entertan que-ns empéchẹn de bìbẹ !<br />

Ah ! maudit…<br />

Bè-n, pràubẹ iroungléte esbarride,<br />

Bè-n dounc, que-n éy encoère téms,<br />

Oun lou toû co de may te guide…<br />

Ta tu nou y a méy de printéms,<br />

Ni méy de libertat ahide !<br />

-------------------------------<br />

1 « Armugalh » : rumination ; pris au sens de manger.<br />

Ah ! maudit…<br />

2 « Tourna ha û nout » : mot à mot, refaire un nœud = revivre.<br />

Jou medich :<br />

3 « Mouléte d’enterramén » : l’omelette au jambon était de tradition<br />

Biélh passeroû, séns camarade,<br />

dans la collation offerte après les enterrements.<br />

- Que-us m’an touts metuts en presoû ! - 4 « En dap (en dab) » = dap (dab) : avec.<br />

Sie lou matî, la brespade,<br />

À qui piulerèy ma cansoû ?<br />

Extrait du recueil « Las Espernicades »<br />

Ad éths, abans, l’auri piulade…<br />

d’Alexis ARETTE<br />

Trop que-m rebién l’arrepourè !...<br />

Ah ! maudit sie l’auserè<br />

Editions <strong>Institut</strong> <strong>Béarnais</strong> et <strong>Gascon</strong><br />

Qui de toû nid touts e-us tirè !<br />

Princi Negue Editour<br />

5


6<br />

La létre de l'Enstitut Biarnés e Gascoû<br />

27 MAI 2010<br />

INTERVIEw DE M. LE MAIRE DE NAVARRENx<br />

MONSIEUR JEAN BAUCOU<br />

Roger Lapassade<br />

poète béarnais<br />

Par Marilis Orionaa<br />

J’ai rencontré Roger Lapassade en 1989.<br />

J’étais professeur de lettres et je voulais devenir<br />

chanteuse béarnaise. Il avait publié un<br />

seul recueil de poésie presque vingt ans aupara-<br />

Q - Quels sont vos liens, vos motivations pour la culture<br />

vant, et j’avais appris par cœur, à l’âge de quinze<br />

et la langue béarnaise ?<br />

ans, un de ses poèmes les plus émouvants, Lo<br />

crit. Je me suis occupée des trois recueils qui ont<br />

R – Notre cité est riche en histoire et à ce titre, a une place<br />

importante<br />

suivi, choisissant<br />

dans le département<br />

les textes,<br />

des<br />

leur<br />

Pyrénées-Atlantiques,<br />

agen-<br />

et<br />

le cement, Béarn en et particulier. jusqu’au Tout titre ce des qui est ouvrages, promotion et développement<br />

puisqu’il de me la langue faisait béarnaise, confiance. et notamment par l’I.B.& G.<br />

m’intéresse.<br />

Je Une suis œuvre né à Navarrenx, mince, donc, d’origine mais béarnaise, intense. de famille de<br />

commerçants, Roger Lapassade j’ai entendu était parler la bonté béarnais même, depuis ma tendre<br />

enfance la bonté sur faite la place homme, du marché, une dans bonté les lucide. commerces, dans les<br />

rencontres Nous nous diverses épaulions, et les lieux moi festifs. la chanteuse Cette culture et cette<br />

langue professionnelle constituent mes débutante, racines et lui celle le de vieux mon pays et de la<br />

cité poète des fragile. remparts Je en me particulier. souviens Il faut surtout les accompagner, de les<br />

développer, sa fantaisie car incroyable, — outre une de passion son un humour peu personnelle — il<br />

faut<br />

extravagant.<br />

leur laisser leur caractère historique, spécifique et naturel<br />

et espérer donner à d’autres communes comme la nôtre<br />

des idées allant dans le même sens.<br />

Roger Lapassade était charmeur et drôle.<br />

Actuellement il y a des avis partagés sur ce soutien à cette<br />

J’ai beaucoup ri avec lui. Je l’ai entendu à plu-<br />

langue, et Navarrenx est très attaché à ses racines naturelles<br />

et sieurs c’est une reprises des raisons faire pour la cour que en pendant béarnais, les périodes les jours festives,<br />

de marché nous déployions à Orthez, de nombreuses à de vieilles oriflammes dames sang de et sa or<br />

aux connaissance couleurs du Béarn, rencontrées mais aussi au tout coin au long de de la l’année, rue, et un<br />

drapeau qui lui récitaient béarnais flotte la litanie au vent de sur leurs la Place douleurs. d’Armes, Il devant les<br />

l’hôtel réconfortait de ville. d’un compliment: « Mais Germaine<br />

[ou Antoinette, ou Augustine…], que me ditesvous<br />

Q – là Sur ? Pour la décoration moi, vous du blason êtes toujours de la ville, la il même, y a une<br />

devise aussi fraîche : « Si you et t’y vermeille bau » qu’est-ce que le que bouton ça signifie de la ? rose<br />

musquée ». Elles éclataient de rire et retournaient<br />

à R leur – C’est train-train, une marque requinquées. qui fait partie du patrimoine de notre<br />

ville, cela veut dire : Si moi j’y vais ! C’est tout un défi<br />

Jusqu’à sa mort — ne serait-ce que par admiration<br />

pour lui et parce qu’il était un rempart — je<br />

me suis efforcée de croire à l’occitanisme tel qu’il<br />

le concevait, une sorte d’humanisme du Sud, un<br />

qui vient de quatre siècles d’histoire militaire de la cité, du<br />

Sud aux frontières indifférentes, du reste. Mais<br />

siège de 1569 en particulier et de notre apport à la défense du<br />

dix ans plus tard, sa disparition ayant laissé le<br />

Béarn, en période de conflits. Je suis très fier d’afficher sur<br />

champ libre à tous les appétits, l’occitanisme<br />

l’emblème de notre commune la phrase « Si you t’y bau ! »<br />

subventionné s’est tellement déconsidéré<br />

que le mot occitan lui-même est<br />

Q – Navarrenx à une place importante dans l’histoire<br />

devenu détestable : nationalisme infect,<br />

militaire du Béarn, et c’est ici que l’on a arboré sur le<br />

endoctrinement des enfants, embrigade-<br />

fronton de l’hôtel de ville pour la première fois le drapeau<br />

aux<br />

ment<br />

deux vaches<br />

des jeunes<br />

?<br />

gens, dénigrement de la<br />

langue française, sectarisme, éviction (ou<br />

R – Nous récupération sommes très attachés pour recyclage) à nos racines de et à tous l’insigne les<br />

de notre patrimoine, poètes, écrivains, c’est quelque chercheurs, chose qui compte chanteurs, pour<br />

moi et pour conteurs la commune, de Béarn tant que et j’aurai Gascogne le plaisir qui de la refuprésider en tant sent que de maire. se prosterner devant la croix occitane,<br />

au pied de laquelle se bousculent<br />

désormais Q – Un travail cuistrerie, d’animation pédanterie, en plusieurs goinfrerie, langues de opla<br />

maquette portunisme, de Navarrenx carriérisme, de Robert cynisme, Sarrailh et autres est en mal- train<br />

de faisances se réaliser, totalement est-ce que vous étrangères êtes favorable à la personnalité<br />

pour qu’il y<br />

ait de une Roger version Lapassade, en béarnais toute ? de simplicité et de<br />

grandeur d’âme. Tant et si bien qu’aujourd’hui,<br />

paradoxalement, R – Cette maquette la constitue seule manière un élément d’être du patrimoine fidèle à<br />

de la notre mémoire cité, et du je poète suis favorable occitan à ce Roger qu’il Lapassade,<br />

y ait une version<br />

et à béarnaise, son œuvre, comme c’est nos de amis s’opposer basques le à l’avancée font quand<br />

ils de présentent l’Église d’Occitanologie la cité de Saint-Jean-Pied-de-Port en refusant catégo- par<br />

exemple. riquement d’employer le mot occitan pour désigner<br />

Beaucoup le béarnais de <strong>Béarnais</strong> et le de gascon. cœur et d’adoption en seront satisfaits,<br />

ainsi que de nombreux visiteurs de passage qui seront<br />

en mesure de l’apprécier.<br />

Interview réalisée par Jeannine Laborde et Joseph Miqueu


La létre de l'Enstitut Biarnés e Gascoû<br />

LA PÉSQUE DOU SAUMOÛ<br />

Per lou defun abat Yan de Grangè – tirat dous Reclams de Biarn e<br />

Roger Lapassade (1912-1999)<br />

Gascougne, n°3, 4, Mars-Abriu de 1957, p.39<br />

a publié ses premiers textes<br />

Lou gàbẹ que porte à Nabarréncs û riàlẹ<br />

en graphie béarnaise dans<br />

la revue Reclams. Il les signait du<br />

pseudonyme Lou Cardinou (le chardonneret).<br />

Mouts de nouste est paru<br />

dans un numéro de 1961. Ce petit<br />

poème très pur concentre ses thèmes<br />

de prédilection : l’attachement<br />

à la langue béarnaise, le goût de la<br />

simplicité, la communion avec la nature,<br />

la foi.<br />

1 richè : la pésque dou saumoû.<br />

Luséns coum hèrs de lance, que s’abourréchin aquéts péchs, de la<br />

ma loegnèque tournats, de cap au lou casassus2 . La mountagne que<br />

hou3 la loue mayroulère e que bòlin coum l’anesquéte4 mountagnole<br />

au cuyala nadau, fidèus, counéchẹ l’amou e anida lous maynats lous5 à<br />

l’acès dous labas eslurrats6 de l’Anie e de l’Aussau. Coùntrẹ lou pous<br />

de l’aygue que s’encapricien7 , s’ous roucas que s’esterroquen8 , e, bèt<br />

cop, l’eslambréc d’aryén s’acabe en û gloup9 de sanc que, hountous,<br />

lou Gàbẹ e-s chuque.<br />

Banit10 d’amou l’escabot, toustém capsus, que-s arrounce. Quoan de<br />

mourts semie s’ou tralh !<br />

Puch, coumplide l’obre de la nature, de cap à la ma-grane lous péchs<br />

gigans qu’arreplegaran la loue andade11 . Més labéts lous òmis, aygue<br />

dinquio la cinte, pè-reman12 coùntrẹ lou balans13 dou Gàbẹ eslat per<br />

las desnebades, dou glas la pèt arissade e sabats14 lous dits p’ous sangboutits15<br />

rauyous de las préses, que cercaran à arresta toucâs16 e becars17<br />

. E hèste sera quoan lous pescadous amucharan la loue esmiraglante<br />

recrube à la bile de Nabarréncs, en saumoû capdulh de France.<br />

-------------------------------<br />

1 riàlẹ → « rare »<br />

2 casassus → « maison au sud ou au-dessus »<br />

3 que hou = qu’estou / qu’esté<br />

4 anesquéte → « petite ou jeune agnelle »<br />

5 lous maynats lous → « leurs enfants »<br />

6 labas eslurrats → « dalles schisteuses ayant glissé »<br />

7 que s’encapricien → « ils s’obstinent »<br />

8 que s’esterroquen → « ils s’assomment »<br />

9 gloup → « gorgée »<br />

10 banit → « épuisé »<br />

11 andade → « mouvement »<br />

12 pè-reman → « tenant ferme »<br />

13 balans → « élan »<br />

14 sabats → « fouettés »<br />

15 sangboutits → « secousses »<br />

16 toucâs → « jeunes saumons »<br />

17 becars → « vieux saumons »<br />

« SI YOU T’Y BAU » est une légende inscrite dans<br />

la décoration du blason. Il s’agit d’un défit qui était<br />

imprimé sur le plus gros canon de la place et qui signifiait<br />

: attention, si je me mets en action, vous allez<br />

voir ce que vous allez voir !<br />

NABARRÉNCS EN<br />

quàuquẹS<br />

ARRèQUES…<br />

Nabarréncs qu’éy sus û terrè 1 au<br />

dessus dou Gàbẹ d’Aulouroû.<br />

Lous purmès tras de maysoûs<br />

troubats que soun dou sèclẹ Xau oun se<br />

tournèn basti lous endréts desrountats 2<br />

p’ous Vikings qui abèn puyat adayse lou<br />

briu 3 dous Gàbẹs dap lous « drakkars »<br />

plats de debath 4 .<br />

Lou purmè bourguét que-s hé 5 permou<br />

d’ûe escadénce 6 hère boune. En aquére<br />

tempourade 7 , lou saumoû qu’ère aboundous<br />

au Gàbẹ e qu’ère de que minya, toustém<br />

lou medich, més chéns pòu de rèyte 8 .<br />

Sustout que y abè û goa 9 enta poùdẹ trauca<br />

l’aygue, hòrẹ 10 lou téms dous aygats 11 .<br />

Aquéths abantàdyẹs qu’estoun espleytats<br />

12 e amelhourats enta ha aquéstẹ beroy<br />

capdulh de cantoû oun éy tan plasén de-s<br />

passeya oéy lou die, mercés aus esfors e à<br />

la boulentat dous esleguts e de touts lous<br />

qui tribalhen enta proutedya tout aquéth<br />

patrimòni.<br />

-------------------------------<br />

1 terrè = « plateau »<br />

2 desrountats = destrusits<br />

3 lou briu = « le cours »<br />

4 plats de debath = « à fond plat »<br />

5 que-s hé = que-s hasou<br />

6 escadénce = « situation »<br />

7 tempourade = « époque »<br />

8 rèyte = « manque »<br />

9 goa = « gué »<br />

10 hòrẹ = « hormis »<br />

11 aygats = « inondations »<br />

12 espleytats = « exploités »<br />

7


8<br />

Un aprentis countent<br />

(« Bouts de la Terre » n° 22)<br />

Sabrous de Gascougne<br />

LOU PIP DE POMPEï<br />

Létres de Cesàri Daugè<br />

Que-b bouy escribe de Pompeï. Aquét pèys qu’a<br />

un gran pip qui-s apère lou Besube. L’anade<br />

settante nau – que hè dèts e oéyt céns ans d’aco<br />

– lou pip que hasou hum, eslame, e que tourna ço qui<br />

abè sus l’estoumac. Lou praube mounde estoumagats !<br />

D’aubuns s’escapèn coum poudoun, d’auts s’y dechèn<br />

gaha. Oéy que-s y hèn à echartiga Pompeï debat la brase<br />

caperedére 1 , e arredide téms a…<br />

Qu’ès anat à Roume prumè que jou ; mé n’ès pas estat à<br />

Pompeï. À Roume qu’as bis ue cibilisacioun à tros, abasade<br />

per ue cibilisacioun nabère, e la Roume de dessus<br />

a méy de glòri que nou pas la biélhe Roume à tros 2 . À<br />

Pompeï qu’as lou tabuc 3 , toustém lou tabuc, arré que lou<br />

tabuc. Que-s trobe mounde qui-s passen cop séc, subitemén<br />

: atau e-s mouri Pompeï. Trés cops bint e quoate<br />

ores, lou Besube goumi hoéc, pèyres e brase bourénte.<br />

La bile, oun la deèsse Benus ère patroune, e-s trouba gahade<br />

coum l’arrenart à l’esclipét 4 , coum la clouque debat<br />

l’acourbè 5 , coum la candéle debat lou mouquedé 6 .<br />

Qu’é curious e triste de-s passeja pr’aci cabbat. Carrères<br />

estrétes, pabades de pèyre oun se bésen 7 dues arroudades<br />

apregoundides de trés ou quoate trabès de dit. L’èch dous<br />

carréts déu esta de mediche payère. Trotoèrs estretots à<br />

pourtade dou joulh. Que passèben de l’un coustat de carrère<br />

à l’aut sus quoate pèyres apiquetades en trabès de la<br />

carrère. Coum passabe lou bestia ? N’at sè. À la houn, qui<br />

coulabe de hiu sus ue plaçote, que bebèn à galét, en dus<br />

plécs, ue man sus la pèyre balhedére, l’aute s’ou cantè<br />

dou tos de pèyre.<br />

Maysouns, que n’y a de toutes, mendrotes e granes,<br />

meylèu petites que granes. Que n’y a dab ue houn, un<br />

taulot e pielas de marme s’ou miéy d’ue èyre ou cour. La<br />

luts e l’èr que passaben de l’èyre à las crampes oun se<br />

troben pintrures bères e fresques coum s’èren de oéy. Las<br />

Que souy Gascoun…<br />

(graphie de l’auteur, 1972)<br />

boutigues an las tesures de béne, e lou pan cots encoère<br />

au hour. Lou tiatre oun se debertiben, lous témples oun se<br />

pregaben lous dius, la basilique oun se hasèn lous ahas,<br />

lous bagns oun l’aygue passabe dat tuyèus e roubinéts<br />

de ploum coum lous de oéy, tout aco s’aquilhe méy que<br />

méns descaperat. Ne y manque que lou mounde : tan bau<br />

lous piéntis d’un eschàmi oun las abélhes an dechat de<br />

ha méu.<br />

Quoan se mouri de mounde en ‘quét esglas 8 ? Qui at<br />

sab ? Au musè, qu’an boutat en plastre la tralhe counsumide<br />

de persounes enclabades héns la brase, coum las<br />

pèrnes de l’esquilhot au crèch. Que hè plasé de bése aco,<br />

e que hè tira péne 9 . Pompeï n’é pas qu’un eschartic de<br />

mourt, e la pique 10 ou la haussère 11 de l’oubrè a hèyt aci<br />

ço que la lancéte dou mèdje hè quoan tire las carns en<br />

ue persoune mourte. Ne damoure pas sounque lous os<br />

escarnats. Lou hourat dous oélhs e de la bouque, la place<br />

dous nèrbis e de las carns hèn plasé à bése, e balhen un<br />

cop d’estoumac.<br />

_______________________<br />

1 capedére → « qui couvre »<br />

2 à tros → « en morceaux »<br />

3 tabuc → « cercueil, tombe, tombeau »<br />

4 esclipét → « piège »<br />

5 acourbè → « cage à volaille pour la poule et ses poussins »<br />

6 mouquedé → « éteignoir »<br />

7 bésen → « voient »<br />

8 esglas → « événement effroyable »<br />

9 tira péne → « souffrir »<br />

10 pique → « cognée »<br />

11 haussère → « bêche »


POMPEï<br />

Sabrous de Gascougne<br />

LA REBÉNCHE DOU<br />

Bî DET<br />

PUBLICATION<br />

D’UNE ÉTUDE<br />

2 FRÉSC<br />

Dus cops mile ans, debat la brase,<br />

Que droumibe au COURBACH<br />

tahuc pregoun,<br />

E toustém qu’ère lane rase,<br />

SUR<br />

E toustém humabe lou Par moun. P. Abadie (bigourdâ)<br />

JEAN-BAPTISTE<br />

Debat la pique cerquedére<br />

BÉGARIE<br />

Lou pusatè curabe un puts :<br />

Quoan Lou renard, digun en ne banta pensabe deu courbach ad ére, lou ramàdye .<br />

Le Professeur Daniel Aranjo de l’Univer-<br />

Pompeï À l’ausèt badautas tournabe à qu’arrapè la luts. lou roumàdye . .<br />

sité de Toulon nous communique une ex-<br />

Puch, enta-s trufa d’éth, per dessus lou marcat,<br />

cellente étude sur Jean-Baptiste Bégarie<br />

Lhèbe-t, Que-u hasou, bile desgansoulade<br />

b’at sabét, û predic plâ toucat.<br />

et son œuvre. Ce document d’une grande<br />

Qui n’ès La farce pas aquiu méy qu’un n’éy pas eschartic fenide, !<br />

qualité passionnera tous les amateurs de<br />

Espi Que-b la bau doulou counda counsoulade lou darrè yoc de la partide.<br />

littérature. Compte tenu de son impor-<br />

Lou praube Lou courbach abè lou que-s soun disèue croustic en se gratan lou cap :<br />

tance, nous ne sommes pas en mesure<br />

« Que soy û gran pourrot » (pouloy) ! S’aquéste auhèrte e-s sap, de le publier dans nos colonnes, nous in-<br />

Per segu, déns lou bosc, que y aura gran hourbàri ;<br />

vitons donc tous ceux qui s’intéressent à<br />

Lous mèrlous, trufandès, que-m haran calhauàri !<br />

J.B. Bégarie à prendre connaissance de<br />

ce texte sur le site de l’IBG :<br />

… Labéts mèste . Courbach, deu càssou que debare<br />

E que-s pause tout dous dauan lou noùste . gus :<br />

www.languegasconne.com<br />

« Segnou Renard, ci-u dits, en hè la reberénce,<br />

Que soy esmiraglat de la boste sapiénce.<br />

Qu’auét l’esprit puntut coume lou bòste . mus,<br />

Rappelons que J.B. Bégarie, enfant de<br />

E bòste . s coumpliméns que-m toquen. Quin doumàdye .<br />

Bénéjacq, « Prince de l’Esprit » est porté<br />

N’àyi, ta bous paga, qu’aquéth petit roumàdye . !<br />

disparu en 1915 dans l’enfer des tran-<br />

Si-b agrade toutû, de boû co que-u be dau ;<br />

chées du Nord à tout juste 23 ans.<br />

Qu’auri boulut, Segnou, hè-b û presén reyau.<br />

Rappelons également sur le même thème,<br />

Permou, d’aquéste . s boscs, (ci dit, chéns brique arrìs e . )<br />

le récent ouvrage de J.A. Trouilhet « Jean-<br />

Qu’èt lou réy dous herums, aquiu y a pas à dìse . !<br />

Baptiste Bégarie (1892-1915) - La vie,<br />

Bòste . cos agradiu qu’éy amoullat au tour,<br />

l’œuvre et le destin d’un poète gascon,<br />

E Diu que l’a bestit de séde e de belour ;<br />

combattant de la Grande Guerre ».<br />

Bòste . esquie lusénte éy sénse . plécs ni baches,<br />

Qu’auét , debat lou nas, dues bères moustaches,<br />

Tau coum û fièr guerriè, balén e plâ quilhat.<br />

Toutu que-b manque quauqu’arré : b’éy dounc pecat<br />

Que, coume l’esquiròu, n’ayat pas ue coue,<br />

Dab û gran floc plantat, au soum, coum à la soue.<br />

«You, n’èy pas nade coue ! espie drin, Moussu »<br />

Ce clame lou renard, en se biran de cu.<br />

Picat en soun ourgulh, e fièr de soun panache,<br />

Que-u s’arissaue la moustache,<br />

E nou pensè labéts qu’à mucha soun plumét.<br />

Mes l’arrouat courbach, proumpt coume l’eslamprét,<br />

Qu’arrape lou roumàdye . e que-s en ba tout drét,<br />

Dab la prése au soû bèc, sus la més haute branque.<br />

Quoan lou renard e-s rebirè,<br />

Que pensè càye . à l’endarrè :<br />

Lou roumàdye . e l’ausèt que-s troubauen de manque !<br />

1<br />

Pierrilhét, en parti ta l’oubràdyẹ, que s’arrestauo<br />

-------------------<br />

1 croustic = petit croûton<br />

-----------------------------<br />

PèYS DE NOùSTE<br />

De l’Italie que souy tournat.<br />

Tourna-me-n y seré houlie.<br />

En tout pèys mode barie :<br />

Més touts hèn lou pan dab harie,<br />

E coum lou men ne-n sèy pas nat.<br />

Pèys de nouste, b’ès tu beroy !<br />

Mesture ou pan an boune crouste,<br />

Bère frute debat la brouste :<br />

Beroy boucin cadun que gouste<br />

De guit, coéche d’auque ou pouloy.<br />

Bères mountagnes deban lous oelhs,<br />

Boun bin qui tire las lagagnes<br />

Au téms d’alata las castagnes,<br />

E mousquitots dansan margagnes ;<br />

Blat e milhoc dab bèts cabélhs<br />

Beroy berdouse l’erbe au pradèu.<br />

Blanque coum nèu la lèyt gramouse.<br />

La néyt, estéle clignoutouse<br />

E lue estupade ou clarouse,<br />

Lou jour, bèt sou cabbat lou cèu.<br />

« Ûe camade en Italie 1899 »<br />

Cesàri Daugè.<br />

Editioû Princi Negue (2001)<br />

1 en’aubèryo de<br />

Charletoû enta-s béuẹ û béyrẹ de bî blanc, manièro de tua et<br />

bèrmi. Qu’ou demandauo det2 frésc, det dera3 barrico, e Charletoû<br />

qu’èro et sué4 amic, que debarauo cado cop en chay, ta l’ana cerca.<br />

D’aquét téms5 , Pierrilhét que-s despachauo d’atrapa uo boutélho d’alicou6<br />

en û armàri, e at7 gran galop, que se-n flancauo uo galetado8 , e, tout<br />

bìstẹ, que tournauo aplega9 ‘ra10 boutélho en sué recàttẹ11 . Que-s eschugabo<br />

ets pots dap era mancho, e tout qu’èro dit. Quoan Charletoû tournauo,<br />

Pierrilhét que boeytauo et sué béyrẹ, e que partiuo fièr e tranquìlẹ.<br />

Poc à poc12 , era boutélho que-s hasou chico13 , e toutû et pràubẹ òmẹ que<br />

la gardauo enta arregala Moussu lou Deputat, quoan passèssẹ…<br />

En tout pensa, que-s mesfidè det cop – Ah ! ah ! qu’aymos er’alicou14 ,<br />

couquî, que te-n bau balha, e dera bouno ! Qu’anè trouba et apouticàyrẹ,<br />

qu’ou coundè et ahè15 , e qu’ou hasou hica uo bouno drogo ara16 plaço<br />

der’alicou. Et lendoumâ, Pierrilhét qu’arribè, coumo à la coustumo.<br />

Charletoû que debarè ena17 cabo, e l’àutẹ que-s prengou era galetado<br />

de toustém. Quoan tournè, Charletoû que prengou era boutélho e que<br />

digou : « Nou sàbẹs pas que Finot qu’éy estat moussegat per û câ arrauyous<br />

? Qu’èy hèyt hè18 aquésto drogo enta-u hè mouri bìstẹ, e nou<br />

pas decha-u soufri. En duos oros qu’éy hèyt, ce m’a dit et farmacièn. »<br />

- Moun Dius de you ! que soy mourt ! que soy mourt ! Bè-m cerca<br />

moussu curè ! ci cridè Pierrilhét pàllẹ coum û linçò.<br />

En s’arrigan lous péus, que se-n tournè ta caso e que courrèuo at gran<br />

galop. Qu’estou malau dus dios, era hémno qu’ou baylauo19 et béntẹ,<br />

més nou-s y tournè pas més20 .<br />

Marguerite de Mouliou (Lanemezâ)<br />

_______________________<br />

1 que s’arrestauo → Alors qu’en Béarn on dira que s’arrestabe, dans cette partie de<br />

la Bigorre, on dit que s’arrestauo en changeant le -b- en -u- prononcé [w]. Ce type de<br />

changement est systématique et vous le trouverez dans ce texte à plusieurs reprises.<br />

Notez également que le –e final atone ( = c’est-à-dire non tonique ou faible), appelé<br />

communément –e béarnais, se change en –o atone en Bigorre et dans l’Armagnac<br />

(Gers).<br />

2 det = dou / deu → « du »<br />

3 det dera = dou / deu de la → « de celui de la »<br />

4 et sué = lou soû → « son »<br />

5 D’aquét téms = pendén aquét téms → « pendant ce temps »<br />

6 alicou = liquou → « liqueur »<br />

7 at = au<br />

8 galetado → « bonne gorgée bue au goulot »<br />

9 aplega → « mettre en lieu sûr »<br />

10 ‘ra = la<br />

11 en sué recàttẹ = en lou soû recàttẹ → « à sa place »<br />

12 poc à poc = chic à chic → « peu à peu »<br />

13 chico = chique → dans le contexte « presque vide »<br />

14 er’alicou = la liquou<br />

15 ahè = aha → « affaire »<br />

16 ara = à la<br />

17 ena = en la<br />

18 hè = ha<br />

19 baylauo = baylabe → « caressait, massait »<br />

20 més = méy<br />

9


10<br />

Drin de tout…<br />

YOCS FLOURAUS 2009<br />

BON MORT<br />

C’est la magnifique salle des délibérations de diplômes par les personnalités et les membres du<br />

l’Hôtel de OU Ville de BEAU Pau qui cette MORT année encore ?<br />

a jury présents. En poésie c’est M. Jean Lignacq qui a<br />

servi de cadre à la remise des récompenses du remporté le premier prix (une médaille offerte par le<br />

traditionnel concours littéraire en « loéngue mayrane » Conseil général et remise par M. Dupont) pour son<br />

de l’<strong>Institut</strong> <strong>Béarnais</strong> et <strong>Gascon</strong>. Madame la maire accueillit<br />

en personne les lauréats, le jury, les organisa-<br />

poème L’auràdye . . En prose le premier prix revenait<br />

à M. Léon Sayous pour son texte Lou téms de la<br />

teurs et la nombreuse assistance. Monsieur Bernard néu , la ville de Pau récompensant ce texte par une<br />

Fin<br />

Dupont, en charge de la Culture au Conseil général, médaille. Quatre catégories étaient ensuite primées :<br />

2009 et début 2010, dans terre à terre et peut-être pas éviden- évidence qu’ils le liront, et qu’ils le<br />

représentait Monsieur Jean Castaings. Monsieur Jean Prèts dou Téms qui passe à M. Pierre Pédegert pour<br />

mon village natal, trois perte à saisir au premier abord pour le prononceront. Il suffit de faire l’ex-<br />

Arriubergé, Conseiller général et membre du Conseil Case biélhe à Malausanne ; Prèts de la Gayère à M.<br />

d’Administration sonnes célibataires de l’IBG était sont également dé- commun présent. des mortels Laurent que nous Camguilhem sompérience pour avec « Lou un lapî enfant e lou de labrador sept ou » ;<br />

cédées en l’espace de trois semaines. mes. J’ai eu moi-même Prèts beaucoup de l’Escaute-co de huit ans à Mme qui commence Denise Tran à savoir pour lire Mas<br />

La L’édition première, 2009 Arlette, des Yocs une dame Flouraus de de difficultés l’IBG a à connu comprendre amigues ce que las mes abélhes le français. et Prèts Vous de las serez Trufes étonné à M. du Jean ré-<br />

soixante-huit un grand succès, ans mourut par le subitement nombre de yeux textes lisaient parvenus à l’entrée Etcheberrigaray d’un village pour sultat Intarrissàble et surtout de . . la prononciation si<br />

le (près jour de de 60) Noël et par dans le nombre l’après-midi. du Béarn dans lequel je passais pour savoureuse du béarnais dont ils vont,<br />

La d’auteurs deuxième, qui Elie, ont concouru. soixante-quinze la première fois.<br />

en toute spontanéité, vous régaler.<br />

ans, Mais un pour homme Marilis brave Orionaa, et bon, plein<br />

de présidente sagesse, du aimé jury, de ces tous, chifmourut<br />

de<br />

fres<br />

maladie<br />

ne représentent<br />

cérébrale en<br />

pas<br />

l’espace<br />

à<br />

de<br />

eux seuls la bonne tenue de<br />

quelques jours à l’hôpital de Pau.<br />

l’édition 2009. C’est prin-<br />

Enfin<br />

cipalement<br />

la troisième<br />

la qualité<br />

personne,<br />

d’en-<br />

qui<br />

avait semble présidé des la textes célébration qui est des obsèques<br />

source précédentes, de satisfaction. Paul, une La force de<br />

la poésie nature reste qui faisait cependant encore un du vélo<br />

Je me dirigeais récemment vers le<br />

circuit automobile de PAU / ARNOS<br />

au guidon de ma Triumph Bonneville,<br />

légendaire moto anglaise des<br />

années 60. Je dus pour cela traverser<br />

le village de BOUMOURT. Il est<br />

toujours très prudent de traverser à<br />

faible vitesse un village que l’on ne<br />

Je pense à tous ces vieux béarnais<br />

qui souffrent en silence de voir cette<br />

belle langue disparaître… Je sais que<br />

eux, lisent BOUMOURT et qu’ils<br />

connaissent le sens de ce mot : BOU<br />

MOURT, en français : BON MORT.<br />

malgré exercice ses difficile quatre-vingt qui néces- ans, le curé connaît car les pièges peuvent être Je sais aussi que lorsque leurs<br />

de site la de paroisse la part ! des Il s’était auteurs paisible- nombreux et la découverte de choses yeux lisent : BOMORT, leur esprit<br />

ment un apprentissage endormi le samedi indispen- soir pour se<br />

réveiller sable. Alexis dans une Arette, autre vie mem- le dimanche,bre<br />

du sans jury, doute l’a aux souligné toutes et premières a<br />

comparé l’exercice poétique<br />

heures du jour…<br />

au travail du maçon qui doit<br />

connaître les outils et les règles<br />

Lors de des son veillées art avant organisées d’enprès<br />

de<br />

chaque treprendre défunt, tout j’ai édifice. toujours Sa pu capter<br />

entre méthode quelques de poétique sanglots ces a été quelques<br />

inattendues est toujours pour moi un<br />

ravissement.<br />

A l’entrée du village, mon regard<br />

fut attiré d’emblée par deux panneaux<br />

superposés. Le supérieur :<br />

BOUMOURT et l’inférieur : BO-<br />

MORT. Je poursuivis tranquillement<br />

lit : BEAU MORT.<br />

Dans notre monde où le paraître<br />

est hélas si souvent plus important<br />

que l’être soyons les garants de ce<br />

beau patrimoine et des universelles<br />

valeurs que nos trois défunts de mon<br />

village natal ont porté si haut chaque<br />

mots remise : « à Quel chaque beau auteur mort de !... la » Suivi ma route jusqu’au circuit d’Arnos où jour de leur vie.<br />

tout catégorie aussitôt poésie. par : « Il était tellement m’attendaient plein d’amis motards.<br />

bon !... ».<br />

J’eus tout le loisir, au cours Alexis de Arette la jour- déclama Ne vaut-il un poème pas mieux de sa création, en effet, écrit au<br />

Maurice Triep, président de l’IBG, a chaleureusement<br />

née, de m’interroger spécialement sur cette double pour terme l’édition de notre 2009 vie des que Yocs l’on Flouraus. dise<br />

remercié Le bon qui Martine avait Lignières-Cassou fait toute leur vie de signalisation. son accueil BOMORT et Le public avait-il en été bon de connaisseur nous : « c’est sut apprécier un BON MORT le texte<br />

resterait<br />

MM. Dupont<br />

dans nos<br />

et Arriubergé<br />

cœurs alors<br />

de<br />

que<br />

leur<br />

le<br />

présence<br />

choisi pour<br />

à nos<br />

indiquer<br />

cô- et<br />

à<br />

la<br />

ceux<br />

force<br />

qui<br />

de<br />

ne<br />

la diction.<br />

c’est-à-dire<br />

Bernard<br />

un BOUMOURT,<br />

Dupont renouvela<br />

qu’un<br />

le<br />

tés. Il tient fermement le cap de notre association : souhait du Conseil général d’aider l’<strong>Institut</strong> <strong>Béarnais</strong><br />

beau qui s’offrait encore à notre re- connaissent pas le béarnais, comme BEAU MORT c’est-à-dire un BOpromouvoir<br />

la langue dans la forme où nous l’avons et <strong>Gascon</strong> dans son œuvre. Il apprécie notre travail, en<br />

gard,<br />

reçue,<br />

tout<br />

c’est<br />

le monde<br />

celle que<br />

savait,<br />

nous<br />

sans<br />

transmettons<br />

oser la foule<br />

à<br />

de<br />

nos<br />

Français<br />

en-<br />

(touristes<br />

particulier<br />

ou pas)<br />

dans le<br />

MORT?...<br />

canton d’Arzacq.<br />

»<br />

Il sera toujours<br />

le fants. penser, Les Yocs que la Flouraus nature allait sont organisés bien ainsi en que ce les sens. étrangers présent qui traversent à nos côtés. Jean Arriubergé, quant à lui, nous<br />

vite d’ici peu, le désagréger… ce village, comment encourage se rendre à au persévérer, Et s’il nos existe efforts un paradis, porteront lequel néces- des<br />

Alain Lalaude, poète béarnais reconnu circuit et automobile membre ? sairement Si ces braves leurs fruits. deux selon vous a le plus de chances<br />

du Si jury, je vous a donné relate lecture ces faits du en palmarès guise gens, dont au-dessous vous trou- de BOUMOURT d’y aller directement ?<br />

d’introduction, verez ci-dessous c’est le résumé que je (le désire palmarès voient complet BOMORT, est ils seront Un vin conduis d’honneur, offert par la municipalité, clôtu-<br />

vous consultable faire part sur d’une le site autre internet réflexion, de l’IBG). à penser Les que auteurs BOUMOURT ra les Yocs veut dire Flouraus 2009 de l’<strong>Institut</strong> « Lou <strong>Béarnais</strong> Coanit et »<br />

très nominés importante se sont à mes vu yeux, remettre tout aussi médailles, BOMORT trophées car et c’est <strong>Gascon</strong>. ainsi, de toute


LE CAMP<br />

DE GURS<br />

Drin de tout…<br />

HENRI IV, DIGNEMENT HONORÉ<br />

À BIZANOS<br />

YOCS FLOURAUS<br />

FRÉDÉRIC MISTRAL<br />

2010<br />

ET « MIREILLE »<br />

(1939 – 1945) HONORÉS<br />

Le 21 novembre dernier, lors de la remise<br />

des À prix BIZANOS<br />

des Jeux Floraux 2009,<br />

de nombreux participants évoquaient<br />

une nouvelle participation pour les Jeux Flo-<br />

Ce livre se veut essentiellement un reraux<br />

2010. Ils sont plusieurs à s’être attelés à<br />

cueil de témoignages, c’est-à-dire<br />

la tâche et le secrétariat de l’IBG ne peut que<br />

un ensemble le plus diversifié possible<br />

du vécu et du ressenti de personnes<br />

se réjouir de leur enthousiasme.<br />

qui, à des titres divers, furent impliquées<br />

dans ce drame que fut le camp de Gurs.<br />

De nombreux récits évoquant les anecdotes<br />

La place dévolue aux victimes y est pré-<br />

de la vie rurale ou les difficultés des travaux<br />

pondérante, mais cela aurait été une repré-<br />

agricoles, mais aussi les joies et les peines<br />

sentation partielle si on n’y avait ajouté la<br />

des uns et des autres. Tout cela est écrit avec<br />

vision de tous ceux qui œuvrèrent d’une<br />

pudeur, dans un style qui se cherche parfois,<br />

manière ou d’une autre en ce lieu.<br />

mais accompli chez certains auteurs. Nous<br />

Nombre de ces témoignages avaient été<br />

relevons également une meilleure maitrise du<br />

en leur temps publiés mais il s’agissait<br />

récit parmi les « élèves » des cours de béar-<br />

d’éditions anciennes, épuisées et devenues<br />

nais, il est vrai que le travail en commun fa-<br />

quasiment introuvables, ou bien de tirages<br />

vorise l’émulation. L’aide des auteurs primés<br />

limités, ce qui aboutissait au même résultat.<br />

les années précédentes, est souvent bénéfique<br />

D’autres faisaient partie d’archives person-<br />

Le 10 octobre<br />

à tout<br />

dernier,<br />

le monde.<br />

l’<strong>Institut</strong> <strong>Béarnais</strong> et <strong>Gascon</strong> s’est<br />

nelles et par là même étaient inédits.<br />

associé aux représentants du mouvement félibréen en<br />

Tous constituent des fragments d’une<br />

Béarn, l’Escole Les « Simin élèves Palay » des de cours Bizanos de béarnais pour honorer ne sont<br />

mosaïque qui, assemblés, composent un<br />

Frédéric Mistral, pas célèbre les seuls auteur à du pouvoir poème participer. épique « Les Mireille Yocs »<br />

tableau dont chaque élément répond en<br />

dont on célèbre Flouraus cette année 2010 le cent-cinquantième sont ouverts à tous les annivermem- écho à un autre, le complète et lui assure<br />

saire.bres de l’IBG ainsi qu’aux non-adhérent.<br />

un éclairage nouveau.<br />

Le syndic du Félibrige Pierre Bernet qui est à la fois Président<br />

Transmettre la mémoire est une nécessité<br />

de l’Escole Simin Rappelons Palay et membre que les du Jeux Conseil Floraux d’Administration se déroulent<br />

à l’heure où les derniers témoins de ces ter-<br />

de l’IBG organisa du et 1anima de façon magistrale cette maniribles<br />

évènements disparaissent un à un, ou<br />

festation qui fut tout à la fois instructive et divertissante. Rémi<br />

ont déjà disparu. C’est encore le meilleur<br />

Venture, majoral du Félibrige, donna une conférence sur le thème<br />

rempart à opposer à ceux qui osent les nier<br />

« Mireille, chef-d’œuvre de la Provence ». Il évoqua de façon<br />

ou, pire, chercheraient à les ressusciter.<br />

captivante Mistral, l’ensemble de son œuvre et le prix Nobel<br />

Ouvrage à commander au C.H. Ar.<br />

décerné en 1904 pour son chef-d’œuvre : « Mireille ».<br />

B.P. 19 - 64190 NAVARRENX<br />

ou par courriel : c.h.ar@orange.fr<br />

La conférence terminée, la partie spectacle prit le relais, avec<br />

successivement la participation des Dansàyre . s d’Idroû accompagnés<br />

par les musiciens de Labouheyre, Robert Laborde<br />

conteur humoristique de talent, et les musiques de différentes<br />

provinces. Rémy Venture n’est pas qu’un brillant orateur,<br />

c’est également un musicien de talent qui fit une démonstration<br />

des instruments traditionnels de la Provence : le galoubet et le<br />

tambourin. Pour le Béarn : les Esbagats d’Assoû interprétèrent<br />

quelques uns des titres de leur répertoire. Les Landes furent<br />

représentées par le groupe instrumental Bouheyrins, Bouheyrines<br />

et ses jeunes talents. Jacqueline Duport dit en gascon<br />

un conte de Félix Arnaudin, Danièle Sprunck-Péré déclama un<br />

« crit » de Philadelphe de Yerde, Alain Lalaude dit quelques-uns<br />

de ses beaux poèmes. Alexis Arette-Lendresse lut un conte<br />

de sa création. Le public rejoignit les acteurs au moment d’entonner<br />

la « Coupo Santo » et « Se Cànti » qui clôturèrent<br />

l’après-midi.<br />

er Samedi 15 mai, L’<strong>Institut</strong> <strong>Béarnais</strong> et <strong>Gascon</strong> était<br />

partenaire de l’Association BIZANOS-DEMAIN à<br />

l’occasion d’une journée consacrée à Notre Bon Roi<br />

Henri. L’infatigable Président TARDAN a, ainsi, offert la<br />

possibilité, à environ deux cents personnes de se retrouver<br />

d’une certaine façon dans le souvenir du monarque le plus<br />

aimé des Français et des <strong>Béarnais</strong>. Dans l’Espace Balavoine,<br />

le public, accueilli par le Groupe Simin Palay et les enfants<br />

des écoles, s’installa autour de tables personnalisées pour déguster<br />

une poule au pot vraiment digne du Roi. La surprise<br />

vint du dessert, tout aussi royal, le « GÀRFOU »(*) puisque,<br />

dit-on, c’était le gâteau préféré d’Henri IV. Le secret de sa<br />

fabrication, connu encore de certains, a, ainsi, permis aux pâtissiers<br />

Duharte et Jegou de Bizanos de régaler les convives.<br />

À ce volet gastronomique, succéda une partie de culture populaire<br />

béarnaise confiée aux membres de l’IBG. Un poème<br />

à la gloire dou Nouste Henric, primé en 1953, quelques<br />

« espernicades » savoureusement contées avec l’accent de<br />

Sauvagnon et on laissa la place sur l’ « empoun » aux Esbagats<br />

d’Asson pour un court mais fort apprécié aperçu de leur<br />

répertoire.<br />

C’est ensuite qu’apparut Henri IV, lui-même, sous les traits<br />

plus vrais que nature d’Alain Lalaude. Echappé un instant<br />

du purgatoire, interpellé en béarnais par Alexis Arette, il ne<br />

pouvait que retourner au ciel si l’on en croit les applaudissements<br />

qui accompagnèrent sa sortie.<br />

La journée devait s’achever sur une note plus sérieuse. Elle<br />

fut apportée par le professeur Desplats accueilli par M. le<br />

Mai au 31 Août. Les textes seront ré-<br />

Maire. Revenant sur les événements qui suivirent la funeste partis en quatre genres :<br />

journée du 14 mai 1610, l’éminent historien appela notre Prèts de la « gayère »<br />

attention sur la double personnalité sacrée du Roi qui ne Prèts de « l’escaute co »<br />

meurt pas, d’où le fameux « Le Roi est mort, vive le Roi ». Prèts « dou téms qui passe »<br />

Il rappela également son exemplarité concernant le modèle Prèts « de las trufes ».<br />

de « laïcisation » que put, alors, représenter la signature de<br />

« l’Édit de Nantes ».<br />

Les auteurs peuvent concourir dans une ou<br />

En définitive, une journée comme l’IBG a la capacité d’en plusieurs de ces catégories. Le Jury se réser-<br />

proposer, rassembleuse, festive, instructive et que ceux qui vant la possibilité de créer d’autres thèmes.<br />

prétendent nous représenter dans les instances officielles, ne<br />

peuvent que nous envier. Pourquoi ne pas les multiplier ? Cher adhérent n’hésitez pas à concourir ou<br />

à faire concourir un de vos amis. Les textes<br />

Merci à tous.<br />

devront être envoyés à :<br />

(*) - Ce gàrfou fut longtemps servi dans la région d’Oloron si l’on en croit un<br />

<strong>Institut</strong> <strong>Béarnais</strong> et <strong>Gascon</strong><br />

menu proposé aux convives de la felibreyade de 1905.<br />

BP 60580, MJC du Laü<br />

- Cette sorte de galette des Rois mais qui la dépasse en finesse, est de nouveau<br />

confectionnée dans Les Landes (à Saubrigues, à Saint Martin de Seignanx).<br />

64010 PAU Cedex<br />

- Ce Garfou n’est pas à confondre avec celui que les jeunes gens de Bideren<br />

proposaient aux jeunes filles et qui selon leur Curé, si elles cédaient à la tentation,<br />

les conduirait tous et toutes «héns las granes cautères de l’ihèr».<br />

G. Morère<br />

11


A L’ARRAY DOU MÉ PAY.<br />

Alain LALAUDE, qu’ey badut lou 9 de decembre 1950 à<br />

Malaussanne, û petit biladye dou Biarn adoussat à las Lanes.<br />

Detsau e darrè hilh de petits paysans qui l’an toustem<br />

parlat biarnès, qu’a recebut de la loue part û Amou chens<br />

pariè e lou doun de-s eslheba decap ta l’Essenciau…<br />

Que-s aufrech pouèmes inspirats p’ous qui ayme, hens ûe<br />

simplicitats e ûe yustesse que soule la lengue biarnèse pot<br />

esprima. Que cante haut e pregoun en ha dansa lous mouts<br />

au ritme d’ûe citole. Lou sou lirisme que-ns entrayne capsus<br />

las andades de l’amou, perpetuan atau l’eslame d’ous<br />

qui l’an precedat…<br />

Prix : 9,95 euros<br />

En graphie béarnaise – traduction française<br />

LANGUE D’OC - LANGUE DE FRANCE<br />

Patois, provençal, auvergnat, béarnais, gascon…On a bien des<br />

noms pour désigner les langues régionales du midi de la France.<br />

On en reparle de temps en temps, quand la grippe aviaire, les<br />

émeutes de banlieues, la canicule ou quelque autre sujet majeur<br />

n’accapare pas l’attention des français.<br />

Il en fut ainsi en 1999 quand la France signa la Charte européenne<br />

des langues régionales ou minoritaires ; un rapport officiel du linguiste<br />

B. Cerquiglini dénombra alors 75 « langues de France »,<br />

dont 28 pour la seule Nouvelle-Calédonie ! Et si le nord de la<br />

France comptait 8 langues d’oïl, « un choix politique et non scientifique,<br />

répondant aux enjeux du moment » n’en reconnut qu’une<br />

seule pour le midi, l’occitan. Ce choix politique était inacceptable<br />

pour les associations qui, dans nos régions, entendent conserver les langues authentiques auxquelles<br />

sont attachées les populations : il les achèverait au seul profit d’une utopique « Occitanie » politique<br />

qui parlerait un « occitan » unique étranger à tous les locuteurs naturels. Or à la fin de 2004 fut nommé<br />

un nouveau délégué général à la langue française et aux langues de France, M. Xavier North ; ce fut<br />

pour quatre groupements d’associations l’occasion de lui demander audience. Et pour lui laisser trace<br />

de leurs propos, ils ont préparé en commun un document exposant avec rigueur les faits, les avis<br />

scientifiques et les textes juridiques étayant leur revendication à la pluralité des langues d’oc. Ils le lui<br />

ont remis le 4 avril 2005, et l’ont adressé peu après au Ministre de l’Education nationale.<br />

C’est ce document qui est rendu public par ce livre<br />

Prix : 9,95 euros<br />

CONJUGUER EN BÉARNAIS<br />

Si, à l’instar du gascon du sud, le béarnais se distingue<br />

des autres langues romanes par quelque chose,<br />

c’est bien par son verbe. Celui-ci joue en effet un<br />

rôle tout particulier dans l’expressivité béarnaise à<br />

tel point que les locuteurs naturels le préfèrent bien<br />

souvent aux noms savants et abstraits qui rendent<br />

nos langues nationales insipides et stéréotypées.<br />

Tout en étant bien plus régulière qu’en français la conjugaison béarnaise nécessite toutefois un<br />

apprentissage assidu et un outil adéquat. Pour vous aider, la manuel Conjuguer en béarnais vous<br />

propose une quarantaine de pages d’explications grammaticales relatives aux temps, aux modes<br />

et à la structure du verbe béarnais ; 56 verbes modèles conjugués intégralement sous forme de<br />

tableau ; 3300 verbes béarnais répertoriés en fonction de leur conjugaison.<br />

Prix : 18,95 euros<br />

En graphie béarnaise<br />

INSTITUT BEARNAIS & GASCON<br />

MJC du Laü - 81 avenue du Loup - BP 60580 - 64010 PAU CEDEx<br />

DICTIONNAIRE FRANÇAIS-BÉARNAIS<br />

Depuis la grammaire béarnaise de Vastin Lespy, dont l’édition en<br />

1858 comportait un vocabulaire français-béarnais, aucun dictionnaire<br />

français-béarnais n’avait été publié. C’est désormais chose<br />

faite, le vide est enfin comblé ! Fruit du travail patient d’une petite<br />

équipe de pratiquants assidus et naturels de leur langue maternelle,<br />

autour de Bernard Moreux et de Jean-Marie Puyau, ce dictionnaire<br />

de quelque 4200 mots utiles donne accès à un Béarn aux saveurs<br />

authentiques. Les auteurs ont particulièrement veillé à ce que les<br />

mots français soient traduits dans un béarnais actuel, réellement<br />

parlé de nos jours. L’écriture choisie dans ce dictionnaire se veut<br />

simple, accessible à tous et tente de retranscrire le plus fidèlement<br />

possible la prononciation véritable des mots béarnais.<br />

Une présentation historique du Béarn par Louis Laborde-Balen,<br />

une introduction linguistique et des tableaux de conjugaison béarnaise<br />

complètent le dictionnaire proprement dit. Feu André Labarrère – sénateur-maire de Pau – a salué avec<br />

bonheur, courage et impertinence cet ouvrage en acceptant d’en rédiger la préface dont le contenu honore tous<br />

ceux qui sont attachés à l’authenticité de la langue et de la culture béarnaises.<br />

Prix : 15,95 euros<br />

En graphie béarnaise<br />

LOUS TRÉS GOUYATS DE BORDEBIÉLHE<br />

Û dous tèxtẹs màyẹs de la literature moudèrnẹ : « LOUS<br />

TRÉS GOUYATS DE BORDEBIÉLHE », qu’estou publicat<br />

prumè en 1934. Ûe bersioû en grafie « occitane » que<br />

n’estou hèyte per las edicioûs Per Noste, de cap à las anades<br />

1970. Que se-n anabe ore de tourna trouba l’obre de<br />

Palay héns lou soû bestit d’ourigine. Adare qu’éy hèyt.<br />

Que descoubrirat dap gay, esmabude e respèc, aquére<br />

crounique drin istourique d’ûe familhe biarnése au sèglẹ<br />

XIXau. Ûe loéngue biarnése classique, d’ûe qualitat qui<br />

ns’aberé agradat de nou pas bédẹ desana-s au briu dous<br />

ans.<br />

Dou téms qui de trop e bedém obres de farlabique, gay<br />

que hè de poùdẹ léyẹ û lìbẹ oun la loéngue e chourre tâ<br />

plâ. Exémplẹ enta touts : leyedous, autous e aymadous de<br />

la noùstẹ beroye loéngue.<br />

Prix : 14,95 euros<br />

ESPRABES D’AMOU<br />

Ét que l’aperabe û « counderilhot » més qu’ère û rouman en<br />

biarnés, publicat en 1926, p’ou purmè cop, en û téms oun se<br />

hasè pouesie meylèu que prose.<br />

Û rouman qui-s neuréch de la bite-bitante dou Biarn d’aquét<br />

téms, segu, més rouman dous moudèrnẹs, engadyat dehéns<br />

lou moùndẹ d’aquét coumença dou sèglẹ XXau, moùndẹ dous<br />

estudians à Toulouse, e puch moùndẹ de la guèrre gran de<br />

1914-1918 qui merquera pregoundamén l’autou e lous soûs<br />

persounàdyẹs.<br />

Yulién de Caseboune que badou en 1897 e que se mouri en<br />

1978. Qu’estou û defensou arderous de la loéngue biarnése e<br />

gascoune e que-ns dechè trés àutẹs lìbẹs màyẹs : Cinquante ans de bite paysane ; Prouséy<br />

de saunéy e û dous riàlẹs testimouniàdyẹs sus la guèrre de 1914-1918 : Û souldat biarnés<br />

à la guèrre.<br />

Û escribâ de noùstẹ qui cau absouludamén descoubri – ou tourna descoubri – permou<br />

d’esta û dous noùstẹs yéncẹs prousatous dous sèglẹ passat, à coustat dous Simin Palay,<br />

Miquèu de Camelat e Filadèlfe de Yèrde.<br />

Prix : 13,95 euros<br />

Pour l’expédition de tous<br />

ces ouvrages,<br />

il faudra ajouter les frais<br />

de port et d’emballage.<br />

4,50 euro par envoi.<br />

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