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Téléchargez la biographie complète de Martin Amis - Villa Gillet

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© J. Sassier - Gallimard<br />

<strong>Martin</strong> <strong>Amis</strong><br />

Royaume-Uni<br />

Entretien<br />

L’auteur Zoom<br />

<strong>Martin</strong> <strong>Amis</strong>, né le 25 août 1949, est le fils <strong>de</strong> l’écrivain Kingsley <strong>Amis</strong>.<br />

Il fait ses étu<strong>de</strong>s supérieures à l’université d’Oxford, avant <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir<br />

journaliste et critique littéraire.<br />

<strong>Martin</strong> <strong>Amis</strong> est actuellement professeur d’écriture créative au<br />

Center for New Writing <strong>de</strong> l’université <strong>de</strong> Manchester.<br />

Il est l’auteur d’une douzaine d’œuvres <strong>de</strong> fiction et <strong>de</strong> quelques<br />

essais dont certains ne sont pas encore traduits en <strong>la</strong>ngue française.<br />

Il y dépeint une société gangrenée par l’argent roi et les médias. Son<br />

style, d’une vivacité extrême, allie à <strong>la</strong> fois l’humour et le cynisme.<br />

Il est considéré comme l’un <strong>de</strong>s principaux auteurs contemporains<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong>ngue ang<strong>la</strong>ise, pour <strong>de</strong>s œuvres comme Money (1984) et London<br />

Fields (1989). Le Times l’a choisi comme l’un <strong>de</strong>s cinquante plus<br />

grands écrivains britanniques <strong>de</strong> <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> moitié du XXème siècle.<br />

Ressources<br />

www.martinamisweb.com<br />

Lionel Asbo, l’État <strong>de</strong> l’Angleterre (Gallimard, 2013) (Parution<br />

prévisionnelle : mai 2013)<br />

Cet hallucinant (anti-) conte <strong>de</strong> fées mo<strong>de</strong>rne au rythme endiablé<br />

nous embarque aux côtés <strong>de</strong> Lionel Asbo, 24 ans, voyou répugnant à<br />

tous points <strong>de</strong> vue, et <strong>de</strong> Desmond Pepperdine, son neveu qui, malgré<br />

une re<strong>la</strong>tion incestueuse avec sa grand-mère, tente d’échapper<br />

à l’horreur <strong>de</strong> son environnement. Lionel multiplie les frasques et<br />

les séjours en prison jusqu’au jour où il gagne le gros lot. Devenu<br />

multimillionnaire, il est saisi par une véritable hystérie « nouveau<br />

riche », et sème <strong>la</strong> terreur dans les milieux huppés… Desmond, lui,<br />

s’installe paisiblement et suit les errances <strong>de</strong> son oncle dans le Sun…<br />

Une fois <strong>de</strong> plus, <strong>Martin</strong> <strong>Amis</strong> nous offre un portrait au vitriol <strong>de</strong><br />

l’Angleterre d’aujourd’hui. Alternant entre les <strong>de</strong>stins <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux<br />

personnages, il s’attaque avec délice aux bas-fonds <strong>de</strong> <strong>la</strong> société<br />

ang<strong>la</strong>ise comme à ses nantis. Ce roman ravageur et terriblement<br />

drôle démontre une nouvelle fois <strong>la</strong> virtuosité verbale <strong>de</strong> son auteur.<br />

Son extrême talent <strong>de</strong> satiriste et sa capacité à dépeindre l’Angleterre<br />

avec tous ses travers, sont encore éc<strong>la</strong>tants.<br />

Presse<br />

« La voici, <strong>la</strong> fameuse « veuve enceinte » : un temps postrévolutionnaire,<br />

où il faut à chacun apprendre à vivre avec <strong>la</strong> libération<br />

<strong>de</strong>s mœurs. (...) Il y a <strong>de</strong> <strong>la</strong> mé<strong>la</strong>ncolie, pas mal d’ironie dans le<br />

regard que porte <strong>Martin</strong> <strong>Amis</strong> sur <strong>la</strong> jeunesse et l’itinéraire <strong>de</strong> Keith<br />

et <strong>de</strong>s autres - exacts contemporains <strong>de</strong> l’écrivain, incarnations<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> génération du baby-boom, actrice plus ou moins consciente<br />

d’une rupture radicale aux effets contrastés, qui a vu notamment<br />

l’émergence du féminisme et le triomphe <strong>de</strong> l’individualisme forcené.<br />

C’est tout ce<strong>la</strong> que raconte La Veuve enceinte, roman d’une<br />

sophistication époustouf<strong>la</strong>nte - pres que excessive - mais surtout<br />

formidablement incarné, caustique et perspicace. »<br />

Télérama<br />

7 es Assises Internationales du Roman / Un événement conçu et réalisé par Le Mon<strong>de</strong> et <strong>la</strong> Vil<strong>la</strong> <strong>Gillet</strong> / Du 27 mai au 2 juin 2013 aux Subsistances (Lyon) / www.vil<strong>la</strong>gillet.net<br />

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L’œuvre (traduite)<br />

Lionel Asbo, l’État <strong>de</strong> l’Angleterre (Gallimard,<br />

2013) (Parution prévisionnelle : mai 2013)<br />

La Veuve enceinte - Les <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> l’histoire<br />

(Gallimard, 2012) (536 p.)<br />

Le Deuxième Avion - 11 septembre 2001-2007<br />

(Gallimard, 2010) (269 p.)<br />

Koba <strong>la</strong> Terreur (Éditions <strong>de</strong> l’œuvre, 2009)<br />

(378 p.)<br />

La Maison <strong>de</strong>s rencontres (Gallimard, 2008 ;<br />

Gallimard, 2009) (291 p.)<br />

Chien Jaune (Gallimard, 2007 ; Gallimard, 2008)<br />

(503 p.)<br />

Guerre au cliché - Essais et critiques (1971-<br />

2000) (Gallimard, 2007) (501 p.)<br />

Nouvelles ang<strong>la</strong>ises contemporaines, avec<br />

Graham Swift et Ian McEwan (Gallimard, 2006,<br />

édition bilingue ang<strong>la</strong>is-français) (175 p.)<br />

Expérience (Gallimard, 2005) (589 p.)<br />

L’État <strong>de</strong> l’Angleterre précédé <strong>de</strong> Nouvelle<br />

carrière (Gallimard, 2003) (110 p.)<br />

Money, money (Gallimard, 2002) (665 p.)<br />

Réussir (Gallimard, 2001 ; Gallimard, 2003)<br />

(400 p.)<br />

Poupées crevées (Gallimard, 2001 ; Gallimard,<br />

2003) (400 p.)<br />

Eau lour<strong>de</strong> et autres nouvelles (Gallimard,<br />

2000) (314 p.)<br />

Train <strong>de</strong> nuit (Gallimard, 1999 ; Gallimard,<br />

2001) (226 p.)<br />

Essai sur <strong>la</strong> géographie sidérale <strong>de</strong>s pays d’oc<br />

et d’ailleurs (10/18, 1999) (189 p.)<br />

Le Dossier Rachel (Rocher/Serpent à plumes,<br />

1998 ; Rocher/Serpent à plumes, 2003) (384 p.)<br />

Visiting Mrs Nabokov (Christian Bourgois,<br />

1997) (439 p.)<br />

L’Information (Gallimard, 1996 ; Gallimard,<br />

1998) (676 p.)<br />

La Flèche du temps (Christian Bourgois, 1996 ;<br />

10/18, 1998 ; Gallimard, 2010) (234 p.)<br />

London Fields (Christian Bourgois, 1992 ;<br />

10/18, 1997 ; Gallimard, 2009) (745 p.)<br />

D’autres gens (Christian Bourgois, 1989 ; 10/18,<br />

1996) (281 p.)<br />

La Veuve enceinte - Les <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> l’histoire<br />

(Gallimard, 2012) (536 p.)<br />

Le héros vieillissant <strong>de</strong> ce<br />

roman, Keith Nearing, se<br />

remémore l’été <strong>de</strong> ses vingt<br />

ans, en 1970, quand eut lieu<br />

un mystérieux événement qui<br />

bouleversa sa vie sexuelle et<br />

donc son existence entière.<br />

Dans un château en Italie,<br />

piégé dans l’histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

« révolution sexuelle », il<br />

hésite entre trois femmes : sa petite amie Lily,<br />

Shéhéraza<strong>de</strong>, l’objet <strong>de</strong> ses fantasmes, et <strong>la</strong><br />

très troub<strong>la</strong>nte et très « virile » Gloria.<br />

Ce sont les obsessions <strong>de</strong> l’auteur qui, dans ce<br />

roman à idées, se font jour : l’i<strong>de</strong>ntité masculine,<br />

l’impossible rapport entre les sexes, <strong>la</strong> hantise<br />

<strong>de</strong> l’anéantissement, le ma<strong>la</strong>ise du corps. Cette<br />

évocation <strong>de</strong> <strong>la</strong> libération <strong>de</strong>s mœurs dans les<br />

années soixante-dix brille par l’intelligence<br />

provocante <strong>de</strong> sa vision. Excédant les limites du<br />

roman à thèse, <strong>Martin</strong> <strong>Amis</strong> <strong>de</strong>meure avant tout<br />

un immense styliste, à l’écriture vigoureuse,<br />

aux trouvailles fulgurantes, inimitables. II est<br />

ici au mieux <strong>de</strong> sa forme, plus audacieux que<br />

jamais.<br />

Le Deuxième avion - 11 septembre 2001-2007<br />

(Gallimard, 2010) (269 p.)<br />

Le 11 Septembre a ébranlé<br />

<strong>Martin</strong> <strong>Amis</strong> <strong>de</strong> façon toute<br />

personnelle : par-<strong>de</strong>là l’horreur<br />

et l’incrédulité unanimes,<br />

le romancier s’est<br />

senti confronté à une réalité<br />

qui dépassait <strong>la</strong> fiction, et<br />

l’humaniste à un événement<br />

qui défiait <strong>la</strong> raison. Très tôt,<br />

et à maintes reprises, il a<br />

rédigé <strong>de</strong>s articles et <strong>de</strong>s essais visant à donner<br />

sens et forme à ce traumatisme et à ses<br />

conséquences - dont <strong>la</strong> guerre d’Irak. Analyses<br />

à chaud, comptes rendus d’ouvrages, long reportage<br />

dro<strong>la</strong>tique où il accompagne Tony B<strong>la</strong>ir<br />

jusqu’à Bagdad : ce sont ces textes, volontiers<br />

polémiques et passionnément rationnels, qui<br />

sont rassemblés ici. <strong>Martin</strong> <strong>Amis</strong> y pourfend<br />

l’extrémisme, tous les extrémismes, avec <strong>la</strong><br />

même rigueur impitoyable qu’il mettait à disséquer<br />

naguère le nazisme ou le stalinisme. Et<br />

même si l’on ne partage pas toutes ses analyses<br />

et positions, l’on ne peut qu’admirer son acuité<br />

et son éloquence. Le recueil culmine avec <strong>de</strong>ux<br />

nouvelles, l’une évoquant un authentique terroriste<br />

du 11 Septembre, l’autre le sosie d’un dictateur<br />

à peine imaginaire: l’auteur y réaffirme,<br />

avec éc<strong>la</strong>t, toute <strong>la</strong> puissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> fiction, et le<br />

pouvoir qu’a l’écrivain <strong>de</strong> nous ai<strong>de</strong>r à penser<br />

le réel.<br />

Koba <strong>la</strong> Terreur (Éditions <strong>de</strong> l’œuvre, 2009)<br />

(378 p.)<br />

Dans l’œuvre <strong>de</strong> <strong>Martin</strong><br />

<strong>Amis</strong>, Koba <strong>la</strong> terreur est<br />

un livre aussi personnel<br />

que son célèbre Expérience.<br />

Sauf qu’ici, entre un début<br />

et une fin où il se livre et ne<br />

s’épargne pas, <strong>Amis</strong> nous<br />

offre peut-être les trois<br />

cents pages les plus fortes<br />

jamais écrites sur Staline.<br />

Le père <strong>de</strong> l’auteur, Kingsley <strong>Amis</strong>, pape du<br />

renouveau <strong>de</strong>s lettres britanniques, fut entre<br />

1941 et 1956 un « toutou du Komintern », comme<br />

il le dira plus tard lui-même. Cette complicité<br />

avec l’un <strong>de</strong>s pires crimes <strong>de</strong> l’Histoire est aussi<br />

celle d’innombrables intellectuels pour qui le<br />

communisme fut un rêve et un idéal trahi. Avec<br />

une finesse remarquable, <strong>Amis</strong> parcourt en<br />

romancier ces connexions troubles, multiples,<br />

afin d’en dégager le sens profond, l’impact<br />

durable. Staline a dit un jour que <strong>la</strong> mort d’une<br />

personne était une tragédie, mais qu’un million<br />

<strong>de</strong> morts n’était que statistique. Koba <strong>la</strong> terreur<br />

dément ce postu<strong>la</strong>t cynique d’«Uncle Joe».<br />

Comme dans La Flèche du temps qui plongeait<br />

ses lecteurs dans le passé terrifiant d’un<br />

mé<strong>de</strong>cin nazi, l’auteur utilise toute <strong>la</strong> force <strong>de</strong><br />

son art pour rendre lisible l’illisible, supportable<br />

l’insupportable. Son exploration unique du mal<br />

se fait sous le sceau <strong>de</strong> <strong>la</strong> nécessité, <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

soif <strong>de</strong> comprendre, du désir <strong>de</strong> ressentir, <strong>de</strong><br />

compatir au sort <strong>de</strong>s millions <strong>de</strong> victimes. Ce<br />

livre dérangeant est une réponse du talent à <strong>la</strong><br />

tyrannie.<br />

7 es Assises Internationales du Roman / Un événement conçu et réalisé par Le Mon<strong>de</strong> et <strong>la</strong> Vil<strong>la</strong> <strong>Gillet</strong> / Du 27 mai au 2 juin 2013 aux Subsistances (Lyon) / www.vil<strong>la</strong>gillet.net<br />

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La Maison <strong>de</strong>s rencontres (Gallimard, 2008 ;<br />

Gallimard, 2009) (291 p.)<br />

Sibérie, 2004. Un vieil homme<br />

revient sur les lieux <strong>de</strong> son<br />

passé, au gou<strong>la</strong>g, où il fut<br />

interné pendant dix ans. Parmi<br />

ses milliers <strong>de</strong> codétenus, il y<br />

avait son frère, aussi idéaliste<br />

que lui-même était cynique.<br />

Mais un lien particulier les<br />

unissait : une femme, qu’ils<br />

aimaient tous <strong>de</strong>ux. Et c’est<br />

au camp, à <strong>la</strong> veille <strong>de</strong> <strong>la</strong> déstalinisation, que<br />

le <strong>de</strong>stin <strong>de</strong> ce singulier trio al<strong>la</strong>it basculer,<br />

dans un endroit étrange baptisé <strong>la</strong> Maison<br />

<strong>de</strong>s Rencontres. Rarement, même dans <strong>la</strong><br />

littérature russe, aura-t-on vu évoquer avec<br />

autant <strong>de</strong> puissance l’horreur du système<br />

concentrationnaire soviétique. Vision d’autant<br />

plus saisissante que le narrateur est luimême<br />

corrompu par le système. Mais ce qui<br />

bouleverse le plus dans ce roman dostoïevskien,<br />

c’est <strong>la</strong> compassion que l’auteur exprime pour<br />

tous ses personnages, victimes et bourreaux.<br />

Avec en filigrane une question : comment<br />

rester humain ?<br />

Chien Jaune (Gallimard, 2007 ; Gallimard, 2008)<br />

(503 p.)<br />

Xan Meo, fils <strong>de</strong> gangster <strong>de</strong>venu<br />

acteur et romancier raffiné,<br />

se fait violemment agresser et<br />

subit une étrange métamorphose...<br />

Le roi Henry IX tente<br />

d’étouffer un double scandale:<br />

sa liaison avec une mystérieuse<br />

Chinoise, et une vidéo<br />

scabreuse où apparaît l’héritière<br />

du trône... Clint Smoker,<br />

journaliste à scandale, a <strong>de</strong>s raisons bien<br />

personnelles d’aller en Californie interviewer<br />

une reine du porno... Et pendant ce temps, le<br />

vol 101, réservé aux fumeurs, arrivera-t-il à<br />

<strong>de</strong>stination ? En entrecroisant ces histoires,<br />

<strong>Martin</strong> <strong>Amis</strong> livre une charge féroce contre une<br />

Angleterre à peine imaginaire, <strong>de</strong> Buckingham<br />

Pa<strong>la</strong>ce au Londres <strong>de</strong> <strong>la</strong> pègre. Moraliste sans<br />

concession, satiriste impitoyable, il prouve surtout<br />

une fois <strong>de</strong> plus sa puissance visionnaire et<br />

sa capacité à réinventer <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue en offrant un<br />

feu d’artifice stylistique qui brasse tous les parlers.<br />

Et ce livre monstre, l’un <strong>de</strong> ses plus aboutis,<br />

résume notre temps comme peu d’œuvres<br />

savent le faire.<br />

Guerre au cliché - Essais et critiques (1971-<br />

2000) (Gallimard, 2007) (501 p.)<br />

Avec ses maîtres Nabokov<br />

et Updike, <strong>Martin</strong> <strong>Amis</strong><br />

fait partie <strong>de</strong> ces rares<br />

romanciers à pratiquer avec<br />

brio <strong>la</strong> critique littéraire. Ce<br />

recueil bigarré rassemble<br />

ainsi trente ans d’essais<br />

d’une gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong><br />

sujets et <strong>de</strong> ton, où se côtoient<br />

c<strong>la</strong>ssiques incontestés et<br />

sombres inconnus. Kafka et Cervantès, Philip<br />

Roth et Don DeLillo y voisinent avec Hil<strong>la</strong>ry<br />

Clinton et le biographe d’Elvis Presley. Lolita et<br />

Le Livre <strong>de</strong>s records, Ulysse et Jurassic Park,<br />

le jeu d’échecs et les hooligans fournissent à<br />

<strong>Martin</strong> <strong>Amis</strong> l’occasion <strong>de</strong> déc<strong>la</strong>rer ses affinités<br />

et <strong>de</strong> déchaîner sa hargne. Coups <strong>de</strong> cœur,<br />

coups <strong>de</strong> griffe, coups <strong>de</strong> gueule. Il tranche<br />

dans le vif avec l’énergique conviction qu’on lui<br />

connaît, cisèle ses chroniques avec affection<br />

et véhémence, sans jamais se départir d’un<br />

humour oscil<strong>la</strong>nt entre tendresse et cruauté.<br />

Chroniqueur polémique <strong>de</strong> notre temps, justicier<br />

impénitent <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue, il part en croisa<strong>de</strong><br />

contre les dérives et les clichés qui menacent <strong>la</strong><br />

perpétuelle réinvention <strong>de</strong> l’art par l’art. Car le<br />

style, pour lui, ce n’est pas tant l’homme que <strong>la</strong><br />

vie même.<br />

Nouvelles ang<strong>la</strong>ises contemporaines, avec<br />

Graham Swift et Ian McEwan (Gallimard, 2006,<br />

édition bilingue ang<strong>la</strong>is-français) (175 p.)<br />

Satire, provocation et humour<br />

noir caractérisent les<br />

trois nouvelles <strong>de</strong> ce recueil<br />

où <strong>Martin</strong> <strong>Amis</strong>, surnommé<br />

l’enfant terrible <strong>de</strong>s lettres<br />

ang<strong>la</strong>ises, côtoie Ian Mc Ewan<br />

et Graham Swift. Sans concessions,<br />

ils révèlent au grand<br />

jour les pires travers <strong>de</strong> leurs<br />

contemporains. Tous trois sont<br />

considérés comme les écrivains britanniques<br />

les plus doués <strong>de</strong> leur génération et ont été<br />

récompensés par <strong>de</strong> nombreux prix.<br />

7 es Assises Internationales du Roman / Un événement conçu et réalisé par Le Mon<strong>de</strong> et <strong>la</strong> Vil<strong>la</strong> <strong>Gillet</strong> / Du 27 mai au 2 juin 2013 aux Subsistances (Lyon) / www.vil<strong>la</strong>gillet.net<br />

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Expérience (Gallimard, 2005) (589 p.)<br />

« Pourquoi donc raconter<br />

l’histoire <strong>de</strong> ma vie ? D’abord<br />

parce que mon père est mort,<br />

à présent, et que j’ai toujours<br />

su que je <strong>de</strong>vrais commémorer<br />

son souvenir. Il était écrivain,<br />

je suis écrivain : il m’incombe<br />

d’écrire notre cas, cette<br />

curiosité littéraire qui n’en est<br />

pas moins un exemple parmi<br />

tant d’autres <strong>de</strong> rapports entre père et fils. »<br />

Loin <strong>de</strong> l’auto<strong>biographie</strong> linéaire et exhaustive,<br />

loin <strong>de</strong> tout narcissisme, <strong>Amis</strong> revient<br />

in<strong>la</strong>ssablement sur les événements et les<br />

visages qui hantent sa vie : une fille naturelle<br />

perdue et retrouvée, une cousine assassinée,<br />

et surtout <strong>la</strong> formidable figure <strong>de</strong> Kingsley<br />

<strong>Amis</strong>, « le King », transformant ce livre en une<br />

magnifique réflexion sur <strong>la</strong> filiation, le <strong>de</strong>uil<br />

et le souvenir. Dans cette œuvre <strong>de</strong> maturité,<br />

« l’enfant terrible <strong>de</strong>s lettres ang<strong>la</strong>ises » fait<br />

entendre une voix singulière et émouvante,<br />

celle <strong>de</strong> fils et <strong>de</strong> père, d’homme et d’écrivain<br />

tout ensemble, à <strong>la</strong> fois grave et drôle, toute <strong>de</strong><br />

générosité et d’autodérision.<br />

L’État <strong>de</strong> l’Angleterre précédé <strong>de</strong> Nouvelle<br />

carrière (Gallimard, 2003) (110 p.)<br />

Dans un bar enfumé à Londres,<br />

<strong>de</strong>ux scénaristes s’escriment<br />

à peaufiner leur texte, tandis<br />

qu’à Hollywood les grosses<br />

machines du marketing éditorial<br />

s’affairent pour <strong>la</strong>ncer sur<br />

le marché mondial le nouveau<br />

sonnet d’un poète ang<strong>la</strong>is - un<br />

producteur songe même à en<br />

faire un remake ! Comment<br />

faire bonne figure lors d’une course à pied dans<br />

l’école huppée <strong>de</strong> son fils, lorsqu’on est un petit<br />

malfrat récemment divorcé et toujours amoureux<br />

<strong>de</strong> sa femme, bisexuel et qu’on s’est fait<br />

tabasser <strong>la</strong> veille ? Entre vision iconoc<strong>la</strong>ste du<br />

milieu <strong>de</strong> l’édition et errements sexuels et sentimentaux<br />

<strong>de</strong> personnages pathétiques, <strong>Martin</strong><br />

<strong>Amis</strong> dresse avec un comique décapant un portrait<br />

du mon<strong>de</strong> anglo-saxon.<br />

Money, money (Gallimard, 2002) (665 p.)<br />

Nom : John Self. Âge : 35<br />

ans. Profession : réalisateur<br />

<strong>de</strong> films publicitaires. Hobbies<br />

: alcool, fast-food, pornographie.<br />

Ambition : s’enrichir.<br />

Un individu au caractère<br />

ignoble qu’on finit pourtant<br />

par apprécier. Il incarne <strong>la</strong> figure<br />

<strong>de</strong> l’hédoniste arrogant,<br />

ignorant, égoïste. Sa vie n’est<br />

qu’argent, alcool, tabac, drogue, sexe et nourriture.<br />

Victime consentante <strong>de</strong> <strong>la</strong> conspiration<br />

du Fric et du Sexe, il oppose à <strong>la</strong> corruption <strong>la</strong><br />

seule arme dont il dispose : <strong>la</strong> dérision. Un roman<br />

original et incisif par l’un <strong>de</strong>s enfants terribles<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> littérature ang<strong>la</strong>ise contemporaine.<br />

Réussir (Gallimard, 2001 ; Gallimard, 2003)<br />

(400 p.)<br />

Tout réussit à l’arrogant Gregory<br />

: argent, amours, prestige.<br />

Pour son frère adoptif, le<br />

pleutre Terence, <strong>la</strong> vie n’est<br />

qu’une longue suite <strong>de</strong> fiascos<br />

et <strong>de</strong> <strong>la</strong>mentations : hantise du<br />

chômage, frustration sexuelle,<br />

souvenir traumatique d’une<br />

tuerie familiale... Mais dans<br />

l’appartement londonien où<br />

ils se disputent <strong>la</strong> même femme, comédie et<br />

tragédie ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt qu’à permuter. Tous<br />

<strong>de</strong>ux racontent tour à tour leur histoire. Leurs<br />

<strong>de</strong>stins s’inversent et leur récit est truffé <strong>de</strong><br />

contradictions : qui est vraiment Gregory, un<br />

homme à succès ou un pauvre type ? Et Terry,<br />

qui en fin <strong>de</strong> compte connaît <strong>la</strong> réussite, n’est-il<br />

pas en fait aussi odieux que lui ?<br />

7 es Assises Internationales du Roman / Un événement conçu et réalisé par Le Mon<strong>de</strong> et <strong>la</strong> Vil<strong>la</strong> <strong>Gillet</strong> / Du 27 mai au 2 juin 2013 aux Subsistances (Lyon) / www.vil<strong>la</strong>gillet.net<br />

/ 103


Poupées crevées (Gallimard, 2001 ; Gallimard,<br />

2003) (400 p.)<br />

Ils sont dix à passer le weekend<br />

dans cet ancien presbytère<br />

reconverti en manoir : Quentin,<br />

l’aristocrate, et Celia sa dame,<br />

Andy, le bagarreur, f<strong>la</strong>nqué<br />

<strong>de</strong> Diana, Keith, le nain obèse,<br />

Giles, le riche hypocondriaque,<br />

et les trois invités américains,<br />

Marvell, « docteur » ès drogues,<br />

Skip, fils <strong>de</strong> petit B<strong>la</strong>nc assassin,<br />

et <strong>la</strong> somptueuse Roxeanne, fantasme<br />

masculin incarné. S’engage alors un huis clos<br />

grotesque et cruel où sexe et drogue sont <strong>de</strong><br />

rigueur. À Quentin qui se proc<strong>la</strong>me amoureux,<br />

le « docteur » Marvell rétorque : les sentiments<br />

ne sont que bébés morts, poupées crevées. Le<br />

p<strong>la</strong>isir règne en maître... jusqu’à l’irruption du<br />

mystérieux Johnny, vengeur invisible qui va<br />

donner un autre visage à ces poupées crevées.<br />

Une satire bril<strong>la</strong>nte <strong>de</strong> <strong>la</strong> « libération » sexuelle<br />

qui décrit avec un humour ravageur l’anéantissement<br />

d’une communauté qui se voudrait<br />

sadienne et n’est que dérisoire, pour <strong>la</strong> plus<br />

gran<strong>de</strong> jubi<strong>la</strong>tion du lecteur.<br />

Eau lour<strong>de</strong> et autres nouvelles (Gallimard,<br />

2000) (314 p.)<br />

Ces nouvelles risquent<br />

<strong>de</strong> choquer : <strong>Martin</strong> <strong>Amis</strong><br />

explore d’un regard sans<br />

comp<strong>la</strong>isance les nouveaux<br />

rapports <strong>de</strong>s sexes, <strong>de</strong>s<br />

c<strong>la</strong>sses et <strong>de</strong>s races dans un<br />

mon<strong>de</strong> anglo-saxon à peine<br />

futuriste où nous n’aurons<br />

aucun mal à retrouver notre<br />

présent. Dans « Combien<br />

<strong>de</strong> fois », un homme tombe amoureux <strong>de</strong> luimême<br />

et découvre le vertige onirique que<br />

peut procurer <strong>la</strong> masturbation, tandis que «<br />

La coïnci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s arts » dissèque <strong>la</strong> fascination<br />

pour <strong>de</strong>s rapports sexuels sans paroles<br />

dans un contexte new-yorkais. C’est encore,<br />

dans «L’envers du p<strong>la</strong>card», un New York du<br />

futur qui sert <strong>de</strong> toile <strong>de</strong> fond à un mon<strong>de</strong> où<br />

le « gay » est <strong>la</strong> norme et l’hétéro l’exception.<br />

Si « La mort <strong>de</strong> Denton » a été publié en 1975,<br />

l’essentiel <strong>de</strong> ces nouvelles provient d’une pério<strong>de</strong><br />

récente, comme le signale l’écriture très<br />

expérimentale <strong>de</strong> «Ce qui m’est arrivé pendant<br />

mes vacances». Dans tous ces textes, <strong>Amis</strong> fait<br />

preuve d’une veine satirique tout en conservant<br />

<strong>la</strong> précision d’une écriture ludique, vive, décapante<br />

- comme gravée au scalpel dans <strong>la</strong> peau.<br />

Train <strong>de</strong> nuit (Gallimard, 1999 ; Gallimard,<br />

2001) (226 p.)<br />

Jennifer Rockwell avait<br />

tout pour elle : <strong>la</strong> beauté,<br />

l’intelligence, <strong>la</strong> générosité,<br />

l’amour. Le bonheur parfait.<br />

Mais aujourd’hui, Jennifer<br />

n’est plus qu’un cadavre<br />

soumis à <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong><br />

routine : autopsie physique par<br />

le « charcutier » <strong>de</strong> <strong>la</strong> morgue,<br />

autopsie psychologique par<br />

Mike Hoolihan, « femme <strong>de</strong> police ». Mike<br />

en a vu <strong>de</strong> toutes les couleurs et ne va pas<br />

s’en <strong>la</strong>isser conter. Mais <strong>la</strong> voilà qui bute sur<br />

l’énigme d’une mort qui offre au mon<strong>de</strong> une<br />

nouvelle absolument neuve, du jamais vu :<br />

toutes les preuves concluent au suici<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Jennifer. Il serait moins difficile <strong>de</strong> chercher un<br />

coupable que <strong>de</strong> trouver un mobile à cette mort<br />

volontaire. Avec ce thriller truqué qui doit plus<br />

à Saul Bellow qu’à James Ellroy, <strong>Martin</strong> <strong>Amis</strong><br />

réalise un nouveau tour <strong>de</strong> force.<br />

Le Dossier Rachel (Rocher/Serpent à plumes,<br />

1998 ; Rocher/Serpent à plumes, 2003) (384 p.)<br />

Fin <strong>de</strong>s années soixante :<br />

Charles Highway, à <strong>la</strong> veille<br />

<strong>de</strong> ses vingt ans, déci<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> rompre avec son passé<br />

d’adolescent et <strong>de</strong> célébrer<br />

son entrée dans l’âge adulte,<br />

en même temps que son<br />

admission à Oxford. De<br />

sept heures à minuit, il va<br />

c<strong>la</strong>sser papiers, journaux<br />

intimes, écrits et lettres, et surtout boucler le<br />

Dossier Rachel, récit d’une initiation sexuelle et<br />

amoureuse - et <strong>de</strong> <strong>la</strong> naissance d’un écrivain ?<br />

Le premier roman, bril<strong>la</strong>nt et drôle, <strong>de</strong> l’auteur<br />

<strong>de</strong> D’autres gens, La Flèche du Temps et<br />

L’Information.<br />

7 es Assises Internationales du Roman / Un événement conçu et réalisé par Le Mon<strong>de</strong> et <strong>la</strong> Vil<strong>la</strong> <strong>Gillet</strong> / Du 27 mai au 2 juin 2013 aux Subsistances (Lyon) / www.vil<strong>la</strong>gillet.net<br />

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Visiting Mrs Nabokov (Christian Bourgois,<br />

1997) (439 p.)<br />

« Je relis avec circonspection<br />

ces articles qui me font<br />

remonter dans le temps : j’y<br />

entrevois un foisonnement <strong>de</strong><br />

mon<strong>de</strong>s altérés ou disparus,<br />

dont ceux <strong>de</strong> mes jeunes et <strong>de</strong><br />

mes très jeunes années. Les<br />

choses changent. Graham<br />

Greene est mort. Véra<br />

Nabokov est morte. Salman<br />

Rushdie est toujours en vie<br />

mais toujours caché. La dissuasion nucléaire<br />

est morte et enterrée. Asimov est mort. On<br />

ne fait même plus attention aux seins nus sur<br />

les p<strong>la</strong>ges. Je ne circule plus autant qu’avant.<br />

J’ai récemment lu une critique d’un recueil du<br />

même genre. Elle le comparait à une « bra<strong>de</strong>rie<br />

à domicile » où l’auteur se débarrassait <strong>de</strong> ses<br />

vieilleries littéraires dans un cadre informel.<br />

Que mes lecteurs veuillent bien me croire : je<br />

leur promets que j’ai bien éliminé, autant que<br />

j’ai gardé. » <strong>Martin</strong> <strong>Amis</strong>, 1993.<br />

L’information (Gallimard, 1996 ; Gallimard,<br />

1998) (676 p.)<br />

Deux romanciers, amis<br />

ennemis, partenaires au<br />

sport et adversaires dans les<br />

lettres... A l’un, Gwyn Barry,<br />

tout sourit, <strong>la</strong> gloire littéraire<br />

et le bonheur conjugal - tout<br />

sauf le talent. Pour l’autre,<br />

Richard Tull, rien ne va plus :<br />

il se racornit, malheureux en<br />

amour et maltraité par <strong>la</strong> vie.<br />

L’amertume s’en mêle, puis<br />

<strong>la</strong> jalousie et l’esprit <strong>de</strong> vengeance. Du canu<strong>la</strong>r<br />

anonyme au tueur à gages en passant par <strong>la</strong><br />

séduction <strong>de</strong> l’épouse et l’article au vitriol,<br />

il envisage diverses solutions pour attaquer<br />

le bonheur <strong>de</strong> celui qui n’en mérite pas tant.<br />

L’intrigue serpente dans le milieu interlope<br />

<strong>de</strong>s gangs londoniens puis rebondit lors d’une<br />

dro<strong>la</strong>tique tournée promotionnelle aux Etats-<br />

Unis. Mais comment blesser un ennemi sans se<br />

blesser soi-même ? Et comment le lecteur doitil<br />

accueillir cette information, mystérieuse et<br />

changeante, qui « arrive <strong>la</strong> nuit » ? Avec un brio<br />

qui le hisse au rang <strong>de</strong>s plus grands romanciers<br />

anglo-saxons contemporains, <strong>Martin</strong> <strong>Amis</strong><br />

explore <strong>la</strong> richesse <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie mo<strong>de</strong>rne au<br />

rythme d’une prose inouïe, sur le fil tranchant<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> satire sociale et <strong>de</strong> <strong>la</strong> tendresse humaine,<br />

sans jamais oublier cet étrange pouvoir qu’a le<br />

désarroi <strong>de</strong> se muer en dérision au regard <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

perspective cosmique.<br />

La Flèche du temps (Christian Bourgois, 1996 ;<br />

10/18, 1998 ; Gallimard, 2010) (234 p.)<br />

Raconter <strong>la</strong> vie d’un homme<br />

à l’envers : telle est l’idée<br />

maîtresse <strong>de</strong> ce livre. Tod, le<br />

héros, n’avale pas sa soupe;<br />

il <strong>la</strong> recrache. Toute re<strong>la</strong>tion<br />

sentimentale commence<br />

par une gifle, se poursuit<br />

par un corps-à-corps passionné<br />

avant <strong>de</strong> finir par un<br />

échange <strong>de</strong> numéros dans le<br />

métro. Tod est mé<strong>de</strong>cin : les<br />

patients viennent vers lui souriants, en bonne<br />

santé, pour sortir <strong>de</strong> l’hôpital en sang. De quoi<br />

être fatigué d’être humain. A moins que le<br />

passé <strong>de</strong> Tod - son futur ? - ne cache un secret<br />

susceptible <strong>de</strong> rendre son sens au mon<strong>de</strong>... Au<strong>de</strong>là<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> maestria avec <strong>la</strong>quelle <strong>Martin</strong> <strong>Amis</strong><br />

décompose nos gestes quotidiens, c’est notre<br />

morale qu’il met en question : l’absurdité <strong>de</strong><br />

notre existence ne se résume pas au passage<br />

<strong>de</strong>s ans. La drôlerie <strong>la</strong>isse p<strong>la</strong>ce au scandale...<br />

London Fields (Christian Bourgois, 1992 ;<br />

10/18, 1997 ; Gallimard, 2009) (745 p.)<br />

« C’est l’histoire d’un assassinat.<br />

Il n’a pas encore eu lieu.<br />

Mais il aura lieu. (Il a tout<br />

intérêt.) Je connais l’assassin,<br />

je connais l’assassinée.<br />

Je connais l’heure, je connais<br />

le lieu. Je connais les mobiles<br />

(ses mobiles à elle) et je<br />

connais les moyens. Je sais<br />

qui sera le faire-valoir, le dupe,<br />

le pauvre bourriquet qui lui aussi sera totalement<br />

détruit. Et je ne pourrais pas les arrêter,<br />

je ne pense pas, même si je le vou<strong>la</strong>is. La fille<br />

mourra. C’est ce qu’elle a toujours voulu. On<br />

ne peut pas arrêter les gens une fois qu’ils ont<br />

commencé. On ne peut pas arrêter les gens une<br />

fois qu’ils ont commencé à créer. »<br />

Avec London Fields, <strong>Martin</strong> <strong>Amis</strong> nous offre une<br />

satire contemporaine, dont le titre champêtre<br />

résonne comme une <strong>de</strong>rnière note ironique<br />

dans une métropole londonienne hantée par<br />

l’Apocalypse.<br />

7 es Assises Internationales du Roman / Un événement conçu et réalisé par Le Mon<strong>de</strong> et <strong>la</strong> Vil<strong>la</strong> <strong>Gillet</strong> / Du 27 mai au 2 juin 2013 aux Subsistances (Lyon) / www.vil<strong>la</strong>gillet.net<br />

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D’autres gens (Christian Bourgois, 1989 ; 10/18,<br />

1996) (281 p.)<br />

Lire magazine.<br />

« Tiraillé entre le roman<br />

d’initiation, le po<strong>la</strong>r et <strong>la</strong><br />

science-fiction, D’autres<br />

gens vacille avec génie sur<br />

une ligne <strong>de</strong> fracture aussi<br />

mince qu’un cheveu. Dans<br />

l’incertitu<strong>de</strong> et le vertige <strong>de</strong><br />

cette quête, le lecteur retient<br />

son souffle. Un livre douloureux<br />

qui s’excuse <strong>de</strong> ne pas<br />

faire encore plus mal. » Quoi<br />

7 es Assises Internationales du Roman / Un événement conçu et réalisé par Le Mon<strong>de</strong> et <strong>la</strong> Vil<strong>la</strong> <strong>Gillet</strong> / Du 27 mai au 2 juin 2013 aux Subsistances (Lyon) / www.vil<strong>la</strong>gillet.net<br />

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