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• Coffret en forme de tête<br />

Ivoire<br />

IV e siècle après J.-C.<br />

CETTE TÊTE DE JEUNE FEMME OU D’ADOLESCENT A ÉTÉ<br />

DÉCOUVERTE EN 1878 PRÈS DU FORUM VIENNOIS,<br />

CENTRE POLITIQUE DE LA CITÉ, OÙ FURENT MISES AU<br />

JOUR DE RICHES MAISONS ROMAINES.<br />

L’ivoire dans lequel ce visage est sculpté revêt une<br />

teinte brunâtre due à un séjour prolongé dans le sol.<br />

La tête est creuse et une ouverture rectangulaire,<br />

dans laquelle coulissait un couvercle à glissière, est<br />

aménagée à partir de la base de la nuque.<br />

Sans doute utilisée comme coffret à bijoux du fait<br />

de la préciosité du matériau, cette pièce constitue<br />

l’un des rares ivoires romains découverts en Gaule.<br />

Il s’agit vraisemblablement d’un produit d’importation<br />

qui témoigne de la vigueur des échanges<br />

commerciaux entre <strong>Vienne</strong> et la Méditerranée.<br />

L’expression du regard, avec sa paupière couvrant<br />

une partie de l’iris, rappelle les portraits de pierre<br />

des III e et IV e siècles de notre ère.<br />

• Etienne Rey (Lyon, 1789 – <strong>Vienne</strong>, 1867)<br />

<strong>Vienne</strong> antique, dit aussi<br />

Vue de <strong>Vienne</strong> à l’époque romaine<br />

Huile sur toile<br />

1860<br />

CONSERVATEUR DES MUSÉES, ARCHÉOLOGUE ET<br />

PEINTRE, ETIENNE REY LÈGUE ICI UN RARE EXEMPLE<br />

DE RESTITUTION PEINTE D’UNE CITÉ ANTIQUE.<br />

Le trait net, l’importance donnée au ciel et la touche<br />

lisse en font une œuvre très représentative des<br />

paysagistes de l’école lyonnaise du XIX e siècle.<br />

Du bas de la ville à gauche jusqu’à la colline en haut<br />

à droite, les monuments se succèdent par étage,<br />

suivant ainsi la configuration topographique de<br />

la ville. On observe d’abord le forum rectangulaire<br />

percé d’arcades, où se dresse le temple d’Auguste et<br />

de Livie, puis le mur à redents enfermant un escalier<br />

monumental menant à la terrasse supérieure. Sur<br />

celle-ci, on trouve des thermes dotés d’une longue<br />

colonnade et plus haut encore des temples à<br />

© Andy Parant<br />

Cet objet exceptionnel matérialise l’importance<br />

politique et économique accrue de la cité à partir<br />

du IV e siècle.<br />

péristyle, derrière lesquels se profile le mur semielliptique<br />

à deux niveaux d’arcades d’un amphithéâtre.<br />

Enfin, dans l’angle supérieur droit, un<br />

capitole et ses temples dominent la ville.<br />

Au-delà de sa dimension esthétique, cette <strong>Vienne</strong><br />

antique paraît relativement exacte au regard des<br />

trouvailles archéologiques de l’époque. Cependant,<br />

dans une optique très représentative du XIXe © Guy Renaux<br />

Bolle<br />

Kolle : Graphique Concéption <strong>Vienne</strong> de<br />

siècle,<br />

Musées © :<br />

l’artiste mêle éléments scientifiques révélés par les<br />

fouilles et hypothèses : l’amphithéâtre par exemple<br />

sera identifié comme un théâtre en 1911. Couverture<br />

www.musees-vienne.fr


HISTORIQUE<br />

LE MUSÉE DES BEAUX-ARTS ET D’ARCHÉOLOGIE EST SITUÉ DANS L’ANCIENNE HALLE AUX<br />

GRAINS, CONSTRUITE EN 1823 PUIS SURÉLEVÉE D’UN ÉTAGE EN 1895 POUR POUVOIR<br />

L’ACCUEILLIR. IL GARDE DE CETTE ÉPOQUE UNE PARTIE DE SES VITRINES ET UNE PRÉSENTATION<br />

TRÈS DENSE DES COLLECTIONS. DISTRIBUÉES DANS TROIS SALLES, ELLES DRESSENT UN<br />

PANORAMA S’ÉTENDANT DE LA PRÉHISTOIRE AU XX e SIÈCLE.<br />

LES COLLECTIONS ARCHÉOLOGIQUES COMPORTENT<br />

QUELQUES PIÈCES D’ORIGINE LOINTAINE - EGYPTE,<br />

GRÈCE, CAUCASE- MAIS SONT PRINCIPALEMENT<br />

ISSUES DE FOUILLES LOCALES.<br />

On peut notamment citer une défense de<br />

mammouth provenant du quartier de Leveau ou<br />

des épées et haches de l’âge du bronze (2300-<br />

750 avant J.-C.) découvertes non loin de <strong>Vienne</strong>, à<br />

Ternay et Grigny. Le dépôt de la colline Sainte-<br />

Blandine (II e -I er siècle avant. J.-C.), site majeur pour<br />

la protohistoire européenne, est le témoin de la vie<br />

quotidienne des Gaulois Allobroges dont <strong>Vienne</strong><br />

était la capitale. Il est constitué de vaisselle de<br />

bronze, d’ustensiles de cuisine, d’outils dédiés aux<br />

travaux agricoles ou à l’artisanat, d’éléments de<br />

toilette et de parure, d’armes.<br />

OUTRE UNE IMPORTANTE COLLECTION DE PLOMBS<br />

ESTAMPILLÉS (TUYAUX, CHAUDIÈRE…) ET DE<br />

TABLETTERIE, LA PÉRIODE GALLO-ROMAINE A LIVRÉ<br />

PLUSIEURS PIÈCES MAJEURES COMME LE MONU-<br />

MENTAL RELIEF DES DAUPHINS EN BRONZE DORÉ,<br />

LE TRÉSOR DE VAISSELLE D’ARGENT DE LA PLACE<br />

CAMILLE-JOUFFRAY, LA STATUE EN BRONZE DE PACA-<br />

TIANUS OU LE COFFRET D’IVOIRE EN FORME DE TÊTE.<br />

© Andy Parant<br />

Le Moyen Age est notamment représenté par une<br />

remarquable base de lutrin du XII e siècle et des céramiques<br />

vernissées viennoises. Le musée présente<br />

aussi un ensemble d’armes d’hast, éléments d’armure<br />

et armes à feu du XVI e au XVIII e siècle.<br />

LA COLLECTION DE FAÏENCES FRANÇAISES DES XVII e<br />

ET XVIII e SIÈCLES (MOUSTIERS, MEILLONNAS, LYON,<br />

MARSEILLE, STRASBOURG) EST CONNUE COMME<br />

L’UNE DES PLUS IMPORTANTES DE LA RÉGION<br />

RHÔNE-ALPES.<br />

Elle comprend notamment une série de bénitiers<br />

de chevet, symboles de la dévotion populaire aux<br />

XVIII e et XIX e siècles, ainsi que de nombreux pots<br />

à pharmacie.<br />

ENFIN LE SALON DES PEINTURES, DONT L’ACCRO-<br />

CHAGE EST VOLONTAIREMENT SERRÉ, PROPOSE DES<br />

ŒUVRES DU XVI e AU DÉBUT DU XX e SIÈCLE REPRÉ-<br />

SENTATIVES DES ÉCOLES FLAMANDE, HOLLANDAISE,<br />

ALLEMANDE, ITALIENNE ET FRANÇAISE.<br />

Un bon nombre de ces tableaux est signé par des<br />

artistes viennois ou dauphinois (Poncet, Ronjat,<br />

Guétal, Zacharie, Pilliard notamment). Des sculptures<br />

de Joseph Bernard ou Claude Grange et du mobilier<br />

d’ébénisterie lyonnais et grenoblois du XVIII e siècle<br />

sont également présentés.<br />

QUELQUES CHEFS-D’ŒUVRE<br />

• Relief des Dauphins<br />

Bronze doré<br />

Epoque romaine<br />

En 1839, la construction des quais du Rhône<br />

entraîne la découverte de fragments d’un décor<br />

monumental parmi des blocs d’architecture.<br />

Déposés au musée, les éléments de ce décor ont<br />

été restaurés par les Centres de restauration de<br />

<strong>Vienne</strong> et des Musées de France.<br />

La dorure présente un aspect quadrillé, résultant<br />

de l’application de petites plaques de bronze rivetées<br />

pour masquer les défauts de la fonte. A l’origine,<br />

les Dauphins étaient fixés sur une paroi par<br />

des anneaux encore visibles au revers.<br />

• Caius Julius Pacatianus<br />

Bronze<br />

II e -III e siècle après J.-C.<br />

CE BRONZE MONUMENTAL A ÉTÉ DÉCOUVERT EN 1874<br />

À VIENNE, ENTRE LE CHAMP DE MARS ET LA GARE,<br />

BRISÉ EN UNE INFINITÉ DE FRAGMENTS ET ENFOUI À<br />

ENVIRON DEUX MÈTRES DE PROFONDEUR.<br />

Sa restauration menée dans les années 1950 à<br />

Nancy lui a restitué ses dimensions originelles. Elle<br />

a aussi permis de montrer que le corps et la tête ne<br />

sont pas contemporains : celle-ci est trop petite<br />

et sans doute postérieure (début du III e siècle après<br />

J.-C.) au corps (I er -II e siècle après J.-C.). Soit ces deux<br />

parties ont été réunies fortuitement, soit le corps<br />

a été remployé en changeant la tête et l’inscription<br />

qui accompagnait la statue pour honorer un<br />

autre personnage. Il pourrait s’agir de Caius Julius<br />

Pacatianus, notable d’origine viennoise vivant<br />

au II e siècle après J.-C. En effet, une inscription<br />

sur bronze, retrouvée en même temps, décrit sa<br />

carrière :<br />

« A Caius Julius Pacatianus, égrège* personne,<br />

procurateur de nos empereurs, officier pourvu des<br />

grades des milices équestres, procurateur de la<br />

province d’Osrhoène (sud-est de la Turquie),<br />

Avec la Victoire d’Arles, ils constituent le seul<br />

exemple antique conservé d’un haut relief de ce<br />

type. Leur provenance est difficile à déterminer,<br />

mais le plus probable est qu’ils ornaient un monument<br />

public situé en bordure du fleuve.<br />

préfet de la légion Parthique (Irak), procurateur<br />

des Alpes Cottiennes (partie des Alpes située entre les<br />

cols du Mont-Cenis et de Larche), admis au nombre<br />

des comites de nos trois empereurs (Septime Sévère,<br />

Caracalla et Géta), procurateur pro-légat de la<br />

province de Maurétanie Tingitane (Maroc) ;<br />

la Colonie Aelia Augusta Italica (Santiponce, Andalousie)<br />

à son bien méritant patron »<br />

* égrège : noble, honorable<br />

© C2RMF<br />

© Andy Parant

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