Les Templiers du Cambrésis - Portail

Les commanderies dans la région du Nord de la France étaient fort nombreuses, signalons
seulement celles du département: Corbieux, Lille, Lomme, Douai 2 , Saint-Aubin (Avesnois),
Avesnes-le-Sec, Marly, Radinghem-en-Weppes, Verlinghen, Borre, Caestre, Winnezeele,
Wormout, Slype, Ypres. Ceci sans parler du Cambrésis que nous allons évoquer par la suite.
Le Pas-de-Calais avait aussi des commanderies à commencer par celle de Hautes-Avesnes près
d'Arras.
De son côté, l'Ordre de l'Hôpital avant d'hériter des biens du Temple possédait cinq maisons:
Ecuelin (Avesnois), Chiply près de Maing (Valenciennois), La Flamengrie, Valenciennes et
Douai, plus Fresnoy dans le Cambrésis.
On trouve chez nous de nombreux actes de donation en faveur de ces ordres et il ne fait pas de
doute que leur influence fut notable, mais, comme s'ils étaient frappés d'une sorte de malédiction,
les historiens en font d'ordinaire peu de cas.
Les livres consacrés aux Templiers sont fort nombreux et concernent les strutures d'organisation,
il a été établi que plusieurs commanderies forment une baillie. Plusieurs baillies forment une
petite province et un groupe de provinces en forme une plus grande appelée "province de langue".
C'est à partir de cette constatation que nous avons appelé "Baillie" la maison du Temple à
Cambrai.
En règle générale, une commanderie comprend une chapelle (parfois publique), une grande
maison pour le maître et les chevaliers, une ferme (en campagne), des ateliers pour les frères de
métiers (maçons, charpentiers, tailleurs, maréchaux-ferrants, selliers, etc...) et une hôtellerie pour
les voyageurs et pèlerins 3 .
Ces caractéristiques, nous les retrouverons plus ou moins chez nous, bien qu'il ne reste à peu près
plus rien des bâtiments. En dehors de la commanderie, nous trouvons des léproseries ou ladreries,
spécialement sur les routes pélerines, destinées à soigner les voyageurs malades, ou encore les
lépreux que l'on mettait à l'écart pour éviter la contagion. Enfin, on trouve les "Granges". Ce sont
des sortes de camps militaires spécialement réservés aux auxiliaires de l'armée templière, ceux
que l'on appelle "les Sarrazins et les Turcopoles", dont nous avons déjà parlé dans une précédente
étude. Ces caractéristiques se vérifient pas à pas dans le Cambrésis et, d'une certaine manière,
elles ne diffèrent pas beaucoup de celles d'une abbaye du XII ème siècle.
La baillie de Cambrai.
L'historien Bouly ne croit pas à l'existence des Templiers à Cambrai puisqu'il n'en parle pas dans
son savant dictionnaire.
Pourtant, il existe encore de nos jours dans cette ville une rue du Temple. Retraçant l'histoire des
diverses rues de Cambrai, un autre historien, A. Bruyelle, semble être du même avis et voici ce
qu'il en dit:
"Dans cette rue se trouvait l'habitation d'Elband le Rouge, fondateur de l'hôpital Saint-
Julien au XI ème siècle. Cette maison nommée "le petit palais" et le Temple par la suite,
devint la propriété de ce pieux établissement.
2 Les chevaliers du Temple avaient une maison importante à Douai. En 1156, grâce aux libéralités de Thierry
d'Alsace, comte de Flandre, qui leur donna un terrain marécageux au Nord de Douai sur les bords de la Scarpe, ils
fondèrent un monastère dédié à Notre-Dame. Plus tard, l'hôpital Saint-Samson fondé au XIII ème siècle, fut confié aux
Templiers pour qu'ils y hébergent, reçoivent et nourrissent les pauvres passants.
3 Avec bien entendu des étables et des écuries pour les chevaux de selle et de labour.