Les Templiers du Cambrésis - Portail

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La rue a conservé le nom du Temple, mais rien ne prouve que l'habitation d'Elband le Rouge ait servi de refuge à quelques fractions de l'Ordre religieux et militaire des Templiers dont la vaste association se répandit dans toutes les contrées de l'Europe depuis l'an 1128, date de sa création jusqu'en 1314, époque de sa ruine. Le Temple fut démoli en 1781, une tour qui en faisait partie existe encore dans la maison au n° 5". Ceci dit, un autre son de cloche nous parvient par l'abbé Thénard qui, dans son ouvrage: "Les monuments de Cambrai" est d'avis que les Templiers ont bien existé chez nous, il évoque la commanderie du Fresnoy dont nous avons déjà parlé, qui n'est d'ailleurs pas une commanderie templière mais hospitalière. Un autre historien est lui aussi favorable à la thèse templière, c'est l'abbé Bertaux qui, dans ses "Etudes historiques" s'exprime de la façon suivante à propos de la maison templière de Cambrai: "Leur couvent était situé en haut de la rue du Temple sur l'emplacement de l'ancien pensionnat de M. Dumont où l'on trouve encore les restes des tours entre la chapelle Saint-Julien et le petit palais qu'occupait en 1070, un insigne bienfaiteur, Elband le Rouge. Le caractère architectonique de la maison des templiers et de leur chapelle est celui des monuments de la fin du XII ème siècle et du commencement du XIII ème , comme l'indiquent ses arcs brisés ou arcades aigües et accomplies aux divisions déterminées et à l'oeil de boeuf ou rosace qui les couronne. C'est le style ogival à lancettes de l'architecture gothique de l'occident. On le rencontre particulièrement en Allemagne et il nous retrace dans sa mâle élégance la sainte chapelle de Paris, l'un des monuments les plus purs de l'art architectural du XIII ème siècle". Quant à nous, la présence des Templiers à Cambrai ne fait pas de doute, et l'on ne voit vraiment pas pourquoi on aurait baptisé et maintenu à travers les siècles le nom de "rue du Temple" si rien dans l'esprit du peuple et des bourgeois n'en avait justifié l'appellation. Bien que détruite peu avant la Révolution (en 1781) nous n'aurions qu'une très faible idée de cette maison si le malheureux artiste cambrésien "Cadet Roussel" (dont tous les Français connaissent la chanson) ne nous avait légué le dessin. Cet homme en effet, trop pauvre pour s'acheter du matériel propre à son talent, se contentait de
dessiner en découpant sur des feuilles de papier avec la pointe d'un canif. Et l'on peut dire que c'est grâce à lui que nous possédons encore l'image de cette maison qui fut ensuite gravée sur acier et reproduite dans l'album de l'abbé Clochez. Et l'abbé Bertaux de poser des questions: "Qu'était-ce que cette maison hospitalière ? Peut-être une maison de repos pour les vieux, une infirmerie pour les malades, ou encore, les Templiers avaient-ils là leur cimetière ? autant de questions auxquelles il est bien difficile de répondre d'une manière certaine et catégorique". Cependant, d'autres documents parlent de cette maison. Dans un ouvrage récent intitulé "Les Templiers en Flandre, Hainaut, Brabant, Liège et Luxembourg", l'auteur, Laurent Daillez, se référant à l'inventaire dressé par M. Devillers des archives de Mons avant leur destruction, affirme que la maison templière de Cambrai dépendait de la puissante commanderie d'Avesnesle-Sec. L'auteur poursuit ainsi : "Les biens situés à Cambrai se bornaient à n'être que des maisons . . . Au travers du commerce dans le Nord de la France, la maison du Temple de Cambrai servit de refuge et d'entrepôt sur la route des grandes foires de Champagne et d'Ile de France". (Nous reparlerons de ce commandeur à propos du château de Selles). Le même auteur signale des acquisitions faites par les Templiers: "En mai 1269, l'official de Cambrai faisait connaître que dame Isabelle dite la pékeresse, veuve de Thomas le pékeur, avec l'assentiment de Jean li Caudreliers, son père, de Rogier et d'Alix, enfants de ce dernier, a abandonné aux frères de la milice du Temple cinq maisonnettes situées à Cambrai, pour lesquelles il leur devait une rente". La présence des Templiers à Cambrai est donc établie. Les martyrs de Selvigny C'est dans un petit village du canton de Clary que l'on retrouve un établissement templier dont, disons-le tout de suite, il ne reste quasiment rien sinon une tradition que rapporte l'historien A. Bruyelle dans son "Bulletin archéologique de l'arrondissement de Cambrai". Voici comment s'exprime l'auteur à propos de Selvigny. "Une tradition locale prétend que jadis, un monastère de Templiers existait dans ce village ainsi qu'une léproserie. Il était rattaché par un souterrain à l'abbaye des Guillemins (prieuré des frères de Saint Guillaume bâti en 1255) entre Walincourt et Esnes et dont la maison plusieurs fois rebâtie existe toujours route de Cambrai. (C'est aujourd'hui une exploitation agricole). D'autre part, dans les terres du domaine de Sorval se trouve un buisson dit "buisson Jacquot", ou parfois "buisson Jacob" 4 près duquel la tradition place le théâtre d'un sanglant combat sans lui assigner aucune date". 4 On remarquera l'appellation bien du style templier.
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