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Inverser la véritable fuite des cerveaux, étude sur - the Legislative ...

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INVERSER LA VÉRITABLE FUITE DES CERV E A U X<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

Rapport fi n a l<br />

Avril 1999<br />

Coprésidents : l’honorable Margaret Norrie McCain et J. Fraser Mustard


La préparation de ce rapport a été financée<br />

par le Secrétariat à l'enfance de l'Ontario.<br />

Pour en obtenir <strong>des</strong> exemp<strong>la</strong>ires supplémentaires :<br />

Par courrier : Publications Ontario<br />

50 Grosvenor St.<br />

Toronto, ON<br />

M7A 1N8<br />

Par téléphone : Toronto (416) 326-5300<br />

De l’extérieur de Toronto 1-800-668-9938 sans frais<br />

ATS 1-800-268-7095 sans frais<br />

En personne : Publications Ontario Bookstore<br />

880 Bay St.<br />

Toronto, ON<br />

M7A 1N3<br />

Site Web : www.childsec.gov.on.ca<br />

Il existe une version ang<strong>la</strong>ise du rapport.<br />

Le présent document est <strong>la</strong> version finale<br />

de l'Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance.<br />

ISBN 0-7778-8954-4


Le 16 février 1999<br />

L’honorable Michael D. Harris<br />

Premier ministre de l’Ontario<br />

Gouvernement de l’Ontario<br />

Salle 281, Édifice de l’Assemblée légis<strong>la</strong>tive<br />

Queen’s Park<br />

Toronto ON M7A 1A1<br />

Monsieur le Premier ministre,<br />

Vous trouverez ci-joint le Rapport <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance que nous vous remettons, ainsi<br />

qu’à <strong>la</strong> ministre déléguée au dossier de l’Enfance, l’honorable Margaret Mar<strong>la</strong>nd.<br />

Cette <strong>étude</strong> et les recommandations qu’elle contient sont le fruit <strong>des</strong> travaux du comité<br />

consultatif et <strong>des</strong> coprésidents.<br />

Nous avons examiné les preuves fournies par les neurosciences, <strong>la</strong> psychologie du<br />

développement, les sciences sociales, l’anthropologie, l’épidémiologie et les autres<br />

disciplines concernant <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre le développement cérébral et l’épanouissement<br />

du tout-petit, d'une part, et l’apprentissage, le comportement et <strong>la</strong> santé à toutes les<br />

étapes ultérieures de <strong>la</strong> vie, d'autre part. À <strong>la</strong> lumière <strong>des</strong> preuves avancées, nous<br />

sommes d’avis que <strong>la</strong> période de développement du jeune enfant est aussi importante,<br />

et même parfois plus importante, que les années passées par les enfants et les jeunes<br />

dans le système d’éducation élémentaire, secondaire et postsecondaire, pour ce qui est<br />

de <strong>la</strong> contribution à <strong>la</strong> qualité de <strong>la</strong> vie de <strong>la</strong> génération à venir.<br />

Nous soulignons que les jeunes enfants de l’Ontario peuvent faire mieux et que<br />

l’amélioration <strong>des</strong> premières années <strong>des</strong> tout-petits exigera l’engagement de tous les<br />

citoyens de toute <strong>la</strong> société ontarienne, de son gouvernement et de ses médias.<br />

Dans le présent rapport, nous établissons <strong>des</strong> étapes qui permettront de réaliser un<br />

objectif : l’amélioration du sort <strong>des</strong> jeunes enfants. Nous encourageons votre gouvernement<br />

à démarrer le processus afin que, d’ici le siècle prochain, l’Ontario soit<br />

doté d’une popu<strong>la</strong>tion dont le niveau d’éducation et les compétences sont les plus<br />

élevés du monde.<br />

Nous vous remercions de nous avoir donné <strong>la</strong> possibilité de préparer ce rapport.<br />

Veuillez agréer, monsieur le Premier ministre, l’expression de nos sentiments les<br />

meilleurs.<br />

La coprésidente Le coprésident<br />

du Rapport <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance, du Rapport <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance,<br />

Margaret McCain J. Fraser Mustard


TABLE DES MATIÈRES<br />

Page de titre<br />

Lettre d'accompagnement<br />

Remerciements<br />

Préface 1<br />

Sommaire 6<br />

Chapitre 1 : Les neurosciences et le développement <strong>des</strong> jeunes enfants 29<br />

Chapitre 2 : L’évolution socio-économique, les familles et les enfants 61<br />

Chapitre 3 : La situation actuelle <strong>des</strong> enfants ontariens 75<br />

Chapitre 4 : La disparité entre les possibilités et les investissements 115<br />

Chapitre 5 : Programmes communautaires d’éducation à <strong>la</strong> petite 141<br />

enfance en Ontario : les points forts et les enseignements<br />

Chapitre 6 : Conception d’un programme d’éducation à <strong>la</strong> petite 163<br />

enfance et de formation au rôle parental<br />

Chapitre 7 : Recommandations 193<br />

Références<br />

Annexe I : Membres du comité consultatif<br />

Annexe II : Col<strong>la</strong>borateurs<br />

Annexe III : Cadre de référence


Le présent rapport est le fruit de l’engagement<br />

et du travail du comité consultatif et <strong>des</strong><br />

coprésidents, Margaret Norrie McCain et J.<br />

Fraser Mustard. La stratégie proposée et les<br />

recommandations énoncées sont<br />

l’aboutissement de leur travail.<br />

Mme Margaret Norrie McCain est l’ancienne<br />

lieutenante-gouverneure du Nouveau-<br />

Brunswick (de 1994 à 1997). Elle participe<br />

actuellement à toutes sortes de travaux visant à<br />

éliminer <strong>la</strong> violence familiale et à promouvoir<br />

<strong>la</strong> justice sociale pour les femmes et les<br />

enfants de <strong>la</strong> société canadienne. M. J. Fraser<br />

Mustard a rempli les fonctions de doyen et de<br />

vice-président de <strong>la</strong> faculté <strong>des</strong> sciences de <strong>la</strong><br />

santé, à l’Université McMaster, entre 1972 et<br />

1982. Il a été président fondateur de l’Institut<br />

canadien de recherches avancées (ICRA) de<br />

1982 à 1996. Il est actuellement associé (Bell<br />

Canada) de l’Institut et prend part aux travaux<br />

du Réseau <strong>des</strong> fondateurs.<br />

Par leurs connaissances et leur expérience, les<br />

coprésidents ont été d’une aide inestimable<br />

pour l'orientation <strong>des</strong> travaux de recherche<br />

<strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance. Les coprésidents et les<br />

membres du comité consultatif sont les auteurs<br />

de <strong>la</strong> version définitive du rapport.<br />

MEMBRES DU COMITÉ CONSULTATIF :<br />

♦ Charles Coffey<br />

♦ Mary Gordon<br />

♦ Janet Comis<br />

♦ Dan Offord<br />

♦ Julie Desjardins<br />

♦ Terry Sullivan<br />

♦ Richard Ferron<br />

♦ C<strong>la</strong>ra Will<br />

♦ Florence Minz Geneen<br />

♦ Robin Williams<br />

(On trouvera à l’annexe I de plus amples<br />

renseignements <strong>sur</strong> les membres du<br />

comité consultatif.)<br />

Jane Bertrand (en congé du collège George<br />

Brown) a fourni le soutien logistique sans<br />

lequel nous n’aurions pu rédiger ce rapport.<br />

Les coprésidents ont obtenu l’aide généreuse<br />

<strong>des</strong> membres de l’Institut canadien <strong>des</strong><br />

recherches avancées qui sont affectés aux<br />

travaux <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, le<br />

développement humain et <strong>la</strong> croissance<br />

économique. Clyde Hertzman (directeur,<br />

travaux <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion) et<br />

Dan Keating (directeur, travaux <strong>sur</strong> le<br />

développement humain) ont été d’une aide<br />

précieuse en raison de leurs connaissances<br />

du développement du jeune enfant et <strong>des</strong><br />

aptitu<strong>des</strong> à l’apprentissage, du comportement<br />

et de <strong>la</strong> santé tout au long du cycle biologique<br />

de l’être humain. Doug Willms (travaux <strong>sur</strong> le<br />

développement humain) a lui aussi joué un<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance


ôle clé en fournissant l’analyse de l’Étude<br />

longitudinale nationale <strong>sur</strong> les enfants et les<br />

jeunes qu’il a réalisée avec <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration<br />

d’Allen Zeesman et de ses collègues de<br />

Ressources humaines Canada. Michael<br />

Wolfson (Statistique Canada et travaux <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />

santé de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, ICRA) et sa collègue,<br />

Nancy Ross (Statistique Canada), ont réalisé<br />

l’analyse du poids à <strong>la</strong> naissance et, avec<br />

l’appui de l’Office de <strong>la</strong> qualité et de <strong>la</strong><br />

responsabilité en éducation, l’analyse <strong>des</strong> tests<br />

administrés à <strong>des</strong> élèves de troisième année.<br />

Nous avons aussi obtenu de précieux<br />

conseils de Max Cynader (travaux <strong>sur</strong> le<br />

développement humain, ICRA) en ce qui<br />

concerne les neurosciences, et de Steve Suomi<br />

et Lew Lipsitt (travaux <strong>sur</strong> le développement<br />

humain, ICRA) re<strong>la</strong>tivement aux facteurs<br />

influant <strong>sur</strong> le développement du jeune humain<br />

et <strong>des</strong> jeunes primates. Robbie Case (travaux<br />

<strong>sur</strong> le développement humain, ICRA) nous<br />

a donné <strong>des</strong> renseignements fort utiles <strong>sur</strong><br />

les nouvelles connaissances <strong>des</strong> facteurs<br />

influant <strong>sur</strong> les fondements cognitifs <strong>des</strong><br />

mathématiques durant <strong>la</strong> petite enfance.<br />

Pour les sections du rapport qui ont trait à <strong>la</strong><br />

croissance économique et aux mutations<br />

socio-économiques, nous avons obtenu l’aide<br />

d’Elhanan Helpman (directeur, travaux <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />

croissance économique) et de Craig Riddell<br />

(travaux <strong>sur</strong> <strong>la</strong> croissance économique).<br />

Harry Swain (Sussex Circle) a guidé notre<br />

exploration <strong>des</strong> choix de nature financière,<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

dont les stimu<strong>la</strong>nts fiscaux. Nous avons<br />

également profité <strong>des</strong> conseils de Helmut Ti<strong>la</strong>k<br />

(Stikeman Elliot), de Karen Watson (KPMG)<br />

et de Gordon Cleve<strong>la</strong>nd (Université de<br />

Toronto). Les économistes Arthur Donner<br />

(économiste-conseil) et Fred Lazar<br />

(Université York) ont réalisé une <strong>étude</strong><br />

détaillée spécifiquement pour nous.<br />

Des rencontres avec <strong>des</strong> groupes et <strong>des</strong><br />

particuliers de l’Ontario nous ont éc<strong>la</strong>irés <strong>sur</strong><br />

ce que font et peuvent faire les collectivités<br />

locales. Kathleen Guy et Dawna Wintermeyer<br />

ont organisé nos visites dans les collectivités<br />

locales, et Michael Cushing a interviewé <strong>des</strong><br />

porte-parole de nombreux organismes. Nous<br />

désirons remercier les centaines de particuliers<br />

(répertoriés à l’annexe II) qui nous ont<br />

rencontrés, nous ont donné <strong>des</strong> conseils et<br />

nous ont fait profiter de leurs expériences<br />

personnelles et professionnelles.<br />

Pam Bryant et son personnel du Secrétariat à<br />

l’enfance (également mentionné à l’annexe II)<br />

ont mobilisé le soutien dont nous avions<br />

besoin au sein de <strong>la</strong> fonction publique de<br />

l’Ontario.<br />

Enfin, nous désirons exprimer notre gratitude<br />

à Cheryl Hamilton qui, par son travail<br />

in<strong>la</strong>ssable, a synthétisé nos expériences et nos<br />

connaissances collectives dans un rapport écrit.


INTENTION<br />

M o t ivés par l’enrichissement <strong>des</strong><br />

connaissances <strong>sur</strong> le développement du<br />

c e rveau durant <strong>la</strong> petite enfance et ses<br />

répercussions <strong>sur</strong> les aptitu<strong>des</strong> à<br />

l’apprentissage, le comportement et <strong>la</strong> santé,<br />

plusieurs gouve rnements et divers orga n i s m e s<br />

ont pris <strong>des</strong> me<strong>sur</strong>es pour créer un milieu<br />

propice à l’épanouissement du jeune enfa n t ,<br />

dans son foyer et à l’ex t é r i e u r. Reconnaissant<br />

l ’ i m p o rtance de ce stade du déve l o p p e m e n t<br />

de l’être humain, le gouve rnement de<br />

l’Ontario nous a demandé, au printemps<br />

1998, de réaliser une <strong>étude</strong> <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite<br />

e n fance qui viserait les objectifs suivants :<br />

L’<strong>étude</strong> fe ra ressortir <strong>des</strong> choix et <strong>des</strong><br />

recommandations en ce qui concerne les<br />

m e i l l e u res façons de préparer les jeunes enfants<br />

de l’Ontario – y compris les enfants à risque et<br />

ceux qui ont <strong>des</strong> besoins particuliers – à réussir<br />

à l’école, dans leur pro fession et dans leur<br />

vie sociale. Le développement de l’enfant vu<br />

dans sa totalité et favorisé par un modèle<br />

d’intervention précoce et de soutien continuel<br />

est d’une importance capitale. En outre, l’<strong>étude</strong><br />

cl a r i fi e ra les rôles et les obl i gations <strong>des</strong><br />

intervenants et pro p o s e ra <strong>des</strong> choix de modèles<br />

de prestation coopérative de services en matière<br />

d’aide précoce à l’appre n t i s s age de l’enfant,<br />

dont <strong>des</strong> initiatives municipales et prov i n c i a l e s<br />

axées <strong>sur</strong> les meilleures métho<strong>des</strong> d’éducation à<br />

<strong>la</strong> petite enfance.<br />

On nous avait demandé en outre d’examiner<br />

<strong>des</strong> modèles coopératifs et associatifs qui<br />

mettraient à contribution les gouvernements<br />

fédéral, provincial et municipaux, ainsi que<br />

les conseils sco<strong>la</strong>ires, les collectivités locales<br />

et le secteur privé.<br />

DÉROULEMENT DES TRAVAUX<br />

Nous avons commencé par faire une synthèse<br />

<strong>des</strong> nouvelles connaissances acquises grâce<br />

aux travaux réalisés au Canada, aux États-Unis<br />

et en Europe dans plusieurs disciplines<br />

(neurosciences, psychologie du<br />

développement, développement humain,<br />

sociologie, pédiatrie et facteurs ayant un effet<br />

déterminant <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé, l’apprentissage et <strong>la</strong><br />

croissance économique). Cette synthèse fournit<br />

une base de connaissances concernant les<br />

premières années de développement et leurs<br />

effets <strong>sur</strong> l’aptitude à l’apprentissage, le<br />

comportement et <strong>la</strong> santé de l’être humain<br />

tout au long de son existence. La base de<br />

connaissances fait ressortir le besoin d’un<br />

« continuum » d’activités axées <strong>sur</strong> les parents<br />

et l’enfant afin de favoriser le développement<br />

du cerveau au cours de <strong>la</strong> petite enfance.<br />

Nous avons discuté de ce sujet avec dive r s<br />

p a rticuliers et organismes (parents,<br />

éducateurs et éducatrices de <strong>la</strong> petite<br />

e n fance, économistes, groupes représentant<br />

<strong>des</strong> enfants aux prises avec <strong>des</strong> difficultés de<br />

caractère affectif, social et comport e m e n t a l<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

1


et avec <strong>des</strong> enfants souffrant d’un handicap<br />

à l’apprentissage et au déve l o p p e m e n t ,<br />

enseignants et enseignantes et leurs port e -<br />

parole, infi rmiers et infi rmières de santé<br />

p u blique, médecins, agents et agentes de<br />

d é veloppement communautaire, personnesressource<br />

auprès <strong>des</strong> parents, porte-parole de<br />

fondations, organismes provinciaux œuvrant<br />

pour l’enfance ainsi que tous les paliers<br />

g o u ve rnementaux). Les discussions que nous<br />

avons eues avec ces groupes nous ont fa i t<br />

comprendre ce que le développement de<br />

l ’ e n fant sous-entendait pour les part i c u l i e r s ,<br />

les programmes et les collectivités. Les<br />

personnes et groupes consultés préconisent<br />

un modèle d’intervention intégré, favo r i s a n t<br />

le développement du jeune enfant et le<br />

soutien aux parents.<br />

POURQUOI L’ONTARIO DOIT<br />

AGIR DÈS MAINTENANT<br />

Nous savons que le développement cérébral<br />

durant <strong>la</strong> petite enfance, part i c u l i è r e m e n t<br />

les trois premières années, pose les<br />

fondements <strong>des</strong> aptitu<strong>des</strong> à l’apprentissage<br />

et <strong>des</strong> capacités d’adaptation de l’être<br />

humain pour le reste de sa vie. Nous savo n s<br />

aussi qu’en améliorant les perspective s<br />

d ’ avenir de <strong>la</strong> prochaine génération, c’est-àdire<br />

sa réussite sco<strong>la</strong>ire, sa santé, sa qualité<br />

de vie et son succès <strong>sur</strong> le marché du<br />

t r avail, nous favorisons un avenir meilleur<br />

pour toute <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.<br />

2<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

Les personnes qui entreront <strong>sur</strong> le marché du<br />

travail en 2025 naîtront l’an prochain. Ces<br />

enfants seront le gage de <strong>la</strong> richesse de<br />

l’Ontario dans 25 ans. Ils seront les dirigeants<br />

et les innovateurs du siècle prochain. Le<br />

développement du cerveau, de <strong>la</strong> conception<br />

à l’âge de six ans, détermine les aptitu<strong>des</strong> à<br />

l’apprentissage, le comportement et <strong>la</strong> santé<br />

de l’être humain tout au long de son existence.<br />

Il doit donc être de première importance pour<br />

nous tous de veiller à ce que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

future puisse réaliser son plein potentiel. Ainsi<br />

pourra-t-on inverser <strong>la</strong> <strong>véritable</strong> « <strong>fuite</strong> <strong>des</strong><br />

<strong>cerveaux</strong> » et as<strong>sur</strong>er un plein épanouissement<br />

<strong>des</strong> enfants.<br />

Il est tout aussi important d’investir dans <strong>la</strong><br />

petite enfance que dans l’enseignement en<br />

général, pour que l’Ontario jouisse d’une<br />

popu<strong>la</strong>tion hautement compétente et bien<br />

i n s t ruite : elle est <strong>la</strong> base d’une économie<br />

prospère et d’une démocratie vigoureuse.<br />

Nous avons <strong>la</strong> possibilité en Ontario de créer<br />

un meilleur avenir pour nos enfants et petitse<br />

n fants – en prenant comme tremplin <strong>la</strong><br />

s t ructure qui existe déjà et en mettant à<br />

c o n t r i bution tous les secteurs de <strong>la</strong> société<br />

pour établir un nouveau « système » de<br />

d é veloppement et d’éducation du jeune<br />

e n fant. Ce système servira de fondement<br />

à l’apprentissage et au développement<br />

de l’enfant, de <strong>la</strong> maternelle aux étu<strong>des</strong><br />

postsecondaires. En agissant aujourd’hui,<br />

nous construisons <strong>des</strong> fondations soli<strong>des</strong> <strong>sur</strong>


lesquelles pourront s’appuyer les enfants<br />

et <strong>la</strong> société de demain. Il faut agir non<br />

seulement pour maintenir un niveau de vie<br />

a c c e p t a ble, mais aussi par devoir envers nos<br />

jeunes enfa n t s .<br />

Il y a aussi les dangers que présente l’inaction.<br />

À l’instar de presque tous les pays occidentaux,<br />

notre société traverse une période critique. Elle<br />

subit de grands changements technolog i q u e s ,<br />

économiques et sociaux qui créent de nouve a u x<br />

besoins et imposent de nouvelles contraintes<br />

aux particuliers et aux institutions. D’après ce<br />

que nous enseigne l’histoire, une telle période<br />

de bouleversements est particulièrement ardue<br />

pour <strong>la</strong> génération qui a de jeunes enfa n t s ,<br />

s u rtout les mères, et pour les enfants euxmêmes.<br />

Si nous voulons bonifier l’économie<br />

ontarienne de demain et <strong>la</strong> qualité de vie dans<br />

nos collectivités locales, il nous faut offrir les<br />

meilleures chances possible d’épanouissement<br />

aux enfants d’aujourd’hui et de demain.<br />

Nous pourrions faire l’autruche et espérer que<br />

les écoles et les services sociaux et de santé<br />

se tireront d’affaire tant bien que mal, même<br />

s’ils disent avoir de plus en plus de difficulté<br />

à répondre à <strong>la</strong> demande. Nous pourrions<br />

espérer que les enfants « perdront avec l’âge »<br />

<strong>des</strong> troubles du comportement et<br />

d’apprentissage remontant à <strong>la</strong> petite enfance,<br />

en dépit <strong>des</strong> preuves indiquant qu’un grand<br />

nombre d’entre eux auront énormément de<br />

difficulté à <strong>sur</strong>monter leur handicap et ne<br />

réaliseront pas tout leur potentiel. Nous<br />

pourrions aussi investir plus d’argent dans le<br />

maintien de l'ordre, le système pénitentiaire et<br />

d’autres services de ce genre, bien que nous<br />

sachions que <strong>la</strong> note sera élevée et qu’il est<br />

peu probable que ce<strong>la</strong> change grand chose.<br />

Nous pourrions, en revanche, faire un gr a n d<br />

saut, comme nous l’avons fait jadis, lorsque<br />

nous avons eu <strong>la</strong> possibilité d’offrir de l’eau<br />

saine à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion et d’immuniser les enfa n t s<br />

contre toutes sortes de ma<strong>la</strong>dies qui avaient fa i t<br />

<strong>des</strong> ravages parmi les jeunes enfants durant <strong>des</strong><br />

siècles. Quand <strong>la</strong> science nous a donné <strong>des</strong><br />

outils – les vaccins contre <strong>la</strong> polio, <strong>la</strong> variole,<br />

<strong>la</strong> diphtérie et d’autres ma<strong>la</strong>dies infa n t i l e s<br />

dangereuses –, nous les avons utilisés. Nous<br />

l ’ avons fait pour protéger les enfants et, part a n t ,<br />

l ’ e n s e m ble de <strong>la</strong> société. Notre savoir s’est<br />

enrichi. Saisissons cette belle occasion de<br />

l’utiliser au profit de tous les enfa n t s .<br />

Nous croyons que les priorités et les choix<br />

sont évidents.<br />

APERÇU DU RAPPORT<br />

Le rapport présente les principaux<br />

a rguments menant à notre conclusion, à<br />

s avoir que c'est maintenant le moment ou<br />

jamais, pour tous les secteurs de <strong>la</strong> société,<br />

de faire un grand eff o rt pour créer <strong>des</strong><br />

conditions favorisant le plus possibl e<br />

l’épanouissement et l’éducation <strong>des</strong> jeunes<br />

e n fants dans toutes les familles de l’Ontario.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

3


■ Le sommair e présente les idées maîtresses<br />

du rapport.<br />

■ Le chapitre un présente les principaux<br />

éléments de connaissance <strong>sur</strong> le<br />

d é veloppement du cerveau et celui du jeune<br />

e n fant, et leurs effets <strong>sur</strong> l’apprentissage,<br />

le comportement et <strong>la</strong> santé de l’adolescent<br />

et de l’adulte.<br />

■ Le chapitre deux présente le contexte<br />

socio-économique.<br />

■ Le chapitre trois fait le point <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />

situation actuelle <strong>des</strong> enfants en Ontario.<br />

■ Le chapitre quatr e met en relief le<br />

déséquilibre entre les possibilités qu’offre<br />

<strong>la</strong> petite enfance et l’insuffisance <strong>des</strong><br />

ressources investies.<br />

■ Le chapitre cinq souligne l’importance<br />

de poursuivre et de parfaire les moyens<br />

d’action qui donnent déjà <strong>des</strong> résultats<br />

dans les collectivités.<br />

■ Le chapitre six présente notre conception<br />

de ce que pourrait être un programme<br />

d'éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de form a t i o n<br />

au rôle parental qui exploiterait davantage<br />

le potentiel de développement <strong>des</strong> premières<br />

années de <strong>la</strong> vie, et ce, pour les enfants de<br />

toutes les couches sociales.<br />

■ Le chapitre sept présente 11<br />

recommandations.<br />

■ La bibliographie donne <strong>la</strong> liste <strong>des</strong><br />

ouvrages consultés.<br />

4<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

■ Les annex e s r e n f e rment <strong>la</strong> liste <strong>des</strong> personnes<br />

qui font partie du comité consultatif et <strong>des</strong><br />

personnes qui ont pris part à l’<strong>étude</strong>, ainsi<br />

que le cadre de référence de cette dern i è r e .<br />

☞ Nous adressons nos recommandations au<br />

gouvernement de l’Ontario, qui a donné à notre<br />

comité sa mission, mais aussi à l’ensemble de <strong>la</strong><br />

société. Nous invitons le secteur privé, les médias,<br />

les collectivités locales et tous les paliers<br />

gouvernementaux à faire de l’Ontario le meilleur<br />

endroit où élever <strong>des</strong> enfants en Amérique du Nord.<br />

On peut obtenir, outre cette <strong>étude</strong>, trois<br />

documents de travail <strong>sur</strong> les sujets suivants :<br />

♦ ce qui est fait ailleurs pour as<strong>sur</strong>er le plein<br />

épanouissement du jeune enfant;<br />

♦ les politiques favorisant l’épanouissement<br />

du jeune enfa n t ;<br />

♦ <strong>la</strong> recherche <strong>des</strong> faits : synthèse <strong>des</strong><br />

discussions et <strong>des</strong> recommandations de<br />

c o l l e c t ivités, d’organismes provinciaux et de<br />

groupes de réflexion réunissant <strong>des</strong> parents.<br />

AUTRES VOIX<br />

De gran<strong>des</strong> organisations de divers pays<br />

ont reconnu récemment l’importance du<br />

d é veloppement du jeune enfant et de ses<br />

e ffets <strong>sur</strong> les sta<strong>des</strong> ultérieurs de <strong>la</strong> vie.<br />

Le présent rapport aborde ce sujet dans le<br />

c o n t exte de l’Ontario.


De très nombreuses initiatives locales, et un<br />

certain nombre d’initiatives nationales, ont déjà<br />

montré que les prog rammes d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance sont un sage investissement […]<br />

Les prog rammes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance<br />

rehaussent <strong>la</strong> capacité d'appre n t i s s age et le<br />

rendement <strong>des</strong> re s s o u rces investies dans<br />

l’enseignement primaire et <strong>la</strong> création du<br />

capital humain. Ils favorisent les comportements<br />

sociaux valorisés, réduisent les coûts de<br />

l’aide sociale, stimulent le développement<br />

c o m m u n a u t a i re et aident les mères à entrer<br />

<strong>sur</strong> le marché du tra v a i l .<br />

Early Child Development: Investing in Our<br />

Children’s Future - Mary Eming Young.<br />

Travaux d’une conférence de <strong>la</strong> Banque<br />

mondiale <strong>sur</strong> l’éducation à <strong>la</strong> petite enfance,<br />

un investissement pour l’avenir, tenue à<br />

At<strong>la</strong>nta (Géorgie), les 8 et 9 avril 1996<br />

Plus <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion et les soins reçus par un<br />

enfant sont de qualité, plus l’avantage sera<br />

grand, pour l’économie nationale comme pour<br />

l’enfant. Le monde reconnaît enfin que les droits<br />

d’un enfant à l’éducation, à <strong>la</strong> croissance et<br />

au développement – physique, cognitif, social,<br />

affectif et moral – ne peuvent être satisfaits sans<br />

une approche globale <strong>des</strong>tinée à répondre à<br />

ses besoins depuis <strong>la</strong> naissance.<br />

La situation <strong>des</strong> enfants dans le monde,<br />

1999, Carol Bel<strong>la</strong>my, directeur général,<br />

Fonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance<br />

Bien que <strong>des</strong> facteurs de risque remédiables<br />

pour <strong>la</strong> santé soient présents <strong>la</strong> vie durant,<br />

l’enfance est une étape critique et vulnérable où<br />

de mauvaises conditions socio-économiques<br />

peuvent avoir <strong>des</strong> conséquences durables. Les<br />

étu<strong>des</strong> qui ont suivi <strong>des</strong> personnes de milieux<br />

sociaux variés, de leur naissance à l’âge adulte,<br />

ont fait ressortir l’influence fondamentale de <strong>la</strong><br />

petite enfance <strong>sur</strong> le développement et l’état de<br />

santé physique et mental de l’être humain.<br />

Independent Inquiry into Inequalities in<br />

Health Report, Londres, The Stationery<br />

Office, novembre 1998<br />

Il est parfaitement possible de concevoir un<br />

système qui permette d’élever plus d’enfants tout<br />

en gardant les femmes au travail, mais il<br />

faudrait y mettre le prix. Le principe de<br />

l’enseignement gratuit pour les enfants d’âge<br />

sco<strong>la</strong>ire est déjà enraciné dans les pays nantis. Il<br />

ne serait pas du tout incongru de l’étendre à <strong>des</strong><br />

enfants d’âge présco<strong>la</strong>ire.<br />

The Economist, p. 16, 18 juillet 1998<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

5


LES NEUROSCIENCES ET LE<br />

DÉVELOPPEMENT DES JEUNES ENFANTS<br />

De récentes découvertes en neurosciences<br />

prouvent de façon tangible que les premières<br />

années de développement, de <strong>la</strong> conception à<br />

l’âge de six ans, mais <strong>sur</strong>tout les trois premières<br />

années, posent les fondements <strong>des</strong> compétences<br />

et <strong>des</strong> facultés d’adaptation, lesquelles ont<br />

un puissant effet <strong>sur</strong> les facultés cognitives, le<br />

comportement et <strong>la</strong> santé de l’être humain<br />

tout au long de son existence.<br />

Ces nouvelles découvertes améliorent<br />

notre compréhension de plusieurs aspects<br />

du développement :<br />

1.<br />

2.<br />

3.<br />

4.<br />

nous connaissons mieux l’interaction entre<br />

l'hérédité et le milieu dans le déve l o p p e m e n t<br />

c é r é b r a l ;<br />

nous savons maintenant que le cerveau se<br />

d é veloppe à un rythme accéléré durant <strong>la</strong><br />

grossesse et <strong>la</strong> petite enfa n c e ;<br />

nous comprenons mieux comment <strong>la</strong><br />

nutrition, les soins et <strong>la</strong> tendresse stimulent<br />

le câb<strong>la</strong>ge du cerveau au début de <strong>la</strong> vie;<br />

nous comprenons mieux comment les<br />

soins et l’environnement que fournissent<br />

les parents durant <strong>la</strong> petite enfance ont un<br />

e ffet décisif et durable <strong>sur</strong> le déve l o p p e m e n t<br />

de l’être humain, ses aptitu<strong>des</strong> à<br />

l’apprentissage, son comportement, sa<br />

6<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

5.<br />

maîtrise <strong>des</strong> émotions et ses prédispositions<br />

à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die plus tard dans <strong>la</strong> vie;<br />

nous savons que de mauvaises ex p é r i e n c e s<br />

vécues durant <strong>la</strong> petite enfance, dont<br />

le manque de soins et l’absence de<br />

stimu<strong>la</strong>tions appropriées, risquent d’avo i r<br />

<strong>des</strong> conséquences déterminantes et durabl e s .<br />

La stimu<strong>la</strong>tion du cerveau provient <strong>des</strong> stimuli<br />

qui empruntent les canaux sensoriels. À titre<br />

d ’ exemple, lorsqu’une mère al<strong>la</strong>ite son bébé,<br />

celui-ci absorbe une bonne nourriture et, en<br />

même temps, reçoit <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion du toucher,<br />

de <strong>la</strong> vue, du son, du goût, de <strong>la</strong> chaleur et<br />

<strong>des</strong> odeurs par ses canaux sensoriels. Cette<br />

expérience, comme bien d’autres que vit le<br />

n o u rrisson, active le câb<strong>la</strong>ge <strong>des</strong> milliards<br />

de neurones du cerveau, qui contribue au<br />

d é veloppement <strong>des</strong> fonctions fondamentales<br />

du cerveau. Le développement cérébral<br />

précoce comprend un câb<strong>la</strong>ge ou une<br />

c o n n exion <strong>des</strong> neurones ainsi qu’un é<strong>la</strong>ga g e<br />

ou un mode<strong>la</strong>ge <strong>des</strong> liaisons nerveuses. Du<br />

fait que les différentes fonctions cérébrales<br />

se développent en synergie, lorsqu’un orga n e<br />

sensoriel réagit à un stimulus extérieur (par<br />

exemple une sensation visuelle), le stimulus<br />

exerce également une action <strong>sur</strong> le câb<strong>la</strong>ge<br />

et le mode<strong>la</strong>ge <strong>des</strong> neurones affectant les<br />

fonctions cérébrales qui gouve rnent <strong>la</strong><br />

maîtrise <strong>des</strong> émotions, l’excitation et <strong>la</strong><br />

pensée abstraite.


☞ Les mots « éducation » et « maternage » tels<br />

qu’ils sont utilisés dans ce rapport font référence à<br />

<strong>la</strong> « stimu<strong>la</strong>tion positive » que vit un enfant. En effet,<br />

<strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion peut être négative ou positive. À titre<br />

d’exemple, les stimuli provenant d’un milieu familial<br />

violent peuvent avoir <strong>des</strong> conséquences fâcheuses<br />

pour le développement psychique du jeune enfant<br />

et favoriser plus tard chez lui <strong>des</strong> réactions non<br />

appropriées au stress. Il s’agirait dans ce cas de<br />

stimu<strong>la</strong>tion négative. Nous employons également<br />

les mots « engagement » et « participation » <strong>des</strong><br />

adultes (<strong>sur</strong>tout les parents) pour signifier une<br />

participation active et réceptive au développement<br />

du jeune enfant (lire un livre au tout-petit assis <strong>sur</strong><br />

ses genoux, encourager et féliciter l’enfant, jouer<br />

et rire avec lui, etc.)<br />

La maturation psychique comprend donc<br />

plusieurs pério<strong>des</strong> critiques, au cours<br />

<strong>des</strong>quelles le jeune enfant doit recevoir <strong>des</strong><br />

stimuli favorisant <strong>la</strong> création <strong>des</strong> circuits<br />

neuronaux du système nerveux. À l’âge de six<br />

ans, un grand nombre de ces pério<strong>des</strong> critiques<br />

sont déjà franchies ou s'achèvent. Elles visent<br />

les aspects suivants : <strong>la</strong> vision binocu<strong>la</strong>ire, <strong>la</strong><br />

maîtrise <strong>des</strong> émotions, les façons habituelles<br />

de réagir à <strong>des</strong> stimuli, l’acquisition du<br />

<strong>la</strong>ngage et l’apprentissage de l’écriture, <strong>des</strong><br />

symboles et de <strong>la</strong> notion de quantité re<strong>la</strong>tive.<br />

Il existe <strong>des</strong> preuves inquiétantes vou<strong>la</strong>nt que<br />

les enfants dépourvus de l’alimentation et<br />

de <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion nécessaires à leur<br />

développement durant les premiers mois et<br />

les premières années de leur vie ont souvent<br />

beaucoup de mal à <strong>sur</strong>monter <strong>des</strong> obstacles<br />

quand ils sont plus âgés. Une fois achevées les<br />

pério<strong>des</strong> critiques de développement cérébral,<br />

l’enfant peut compenser certaines <strong>la</strong>cunes,<br />

à moins qu'il ait été victime de négligence<br />

extrême. Il lui sera néanmoins difficile de<br />

réaliser tout son potentiel. Les enfants qui<br />

ne sont pas assez stimulés, ou qui le sont de<br />

manière nuisible, risquent fort de développer<br />

<strong>des</strong> troubles d'apprentissage, <strong>des</strong> difficultés<br />

affectives ou <strong>des</strong> troubles de comportement<br />

(y compris, chez le jeune homme, une<br />

prédisposition à <strong>la</strong> délinquance juvénile et à<br />

<strong>des</strong> actes criminels). Nous avons également de<br />

plus en plus de preuves que <strong>des</strong> troubles de <strong>la</strong><br />

santé (hypertension artérielle, diabète de type<br />

II, certains troubles mentaux, etc.) ont pour<br />

cause déterminante l’expérience vécue entre<br />

<strong>la</strong> conception et l’âge de cinq ans.<br />

Il existe <strong>des</strong> preuves encourageantes qu'une<br />

bonne alimentation, une éducation adéquate<br />

et <strong>des</strong> soins appropriés pendant les premières<br />

années de <strong>la</strong> vie, conjugués à de bons<br />

p r ogrammes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e ,<br />

améliorent, pour tous les enfants, les résultats en<br />

t e rmes d'apprentissage, de comportement et de<br />

santé physique et mentale tout au long de <strong>la</strong> vie.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

7


Les occasions que l’on donne au jeune enfant<br />

d’apprendre par le jeu suscitent <strong>la</strong> création de<br />

multiples canaux sensoriels dans le cerveau.<br />

Des gestes aussi simples en apparence que<br />

lire <strong>des</strong> contes à un enfant de 18 mois, ou<br />

accompagner un enfant de trois ans qui<br />

assemble <strong>des</strong> blocs, ou encore aider un enfant<br />

de quatre ans à <strong>la</strong>ncer une balle au parc, sont<br />

de puissants stimuli cérébraux. Ils jettent <strong>la</strong><br />

fondation du développement cérébral et ont,<br />

par conséquent, un effet déterminant <strong>sur</strong> les<br />

facultés cognitives, le comportement et <strong>la</strong><br />

santé. La satisfaction <strong>des</strong> besoins individuels<br />

de chaque enfant nécessite donc une grande<br />

variété de stimuli.<br />

Les nouvelles preuves que nous offre <strong>la</strong><br />

science viennent confirmer les préceptes de<br />

bon « maternage » que suivent les parents<br />

depuis <strong>des</strong> siècles. Ils ont en effet toujours su<br />

que le bébé et le jeune enfant ont besoin d’une<br />

bonne alimentation, de stimu<strong>la</strong>tion, d’amour<br />

et de soins appropriés. Ce qui est fascinant<br />

à propos <strong>des</strong> nouvelles découvertes, c’est<br />

qu’elles nous font comprendre les façons dont<br />

un bon maternage et un bon milieu éducatif<br />

posent les fondements du développement<br />

cérébral chez le jeune enfant, et tout ce que<br />

ce<strong>la</strong> peut avoir comme conséquences pour<br />

les étapes ultérieures de <strong>la</strong> vie.<br />

POUR CONCLURE :<br />

■ Les connaissances nouvellement acquises<br />

ont modifié notre compréhension <strong>des</strong><br />

8<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

mo<strong>des</strong> de développement cérébral et<br />

consolident le savoir que nous ont fa i t<br />

acquérir l’épidémiologie, l’anthropolog i e ,<br />

<strong>la</strong> sociologie, <strong>la</strong> psychologie du<br />

d é veloppement et <strong>la</strong> pédiatrie. Nous<br />

s avons maintenant que les expériences que<br />

vit le jeune enfant et les stimuli favo r a bl e s<br />

qu’il reçoit au contact d’autrui (adultes et<br />

e n fants) sont bien plus importants pour<br />

son développement cérébral qu’on ne<br />

l ’ avait pensé auparava n t .<br />

■ Il est c<strong>la</strong>ir que <strong>la</strong> période de <strong>la</strong> conception<br />

à l’âge de six ans est plus importante que<br />

toute autre période du cycle biologique<br />

en ce qui concerne le déve l o p p e m e n t<br />

cérébral et son incidence <strong>sur</strong> les aptitu<strong>des</strong><br />

à l’apprentissage, le comportement<br />

et <strong>la</strong> santé. Les effets <strong>des</strong> premières<br />

expériences de <strong>la</strong> vie, <strong>sur</strong>tout durant les<br />

trois premières années, <strong>sur</strong> le câb<strong>la</strong>ge<br />

et le mode<strong>la</strong>ge <strong>des</strong> milliards de neurones<br />

sont enracinés à jamais.<br />

■ Le cerveau du jeune enfant se développe<br />

par <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion <strong>des</strong> chaînes sensorielles<br />

(les sens de <strong>la</strong> vue, de l’ouïe, du toucher, de<br />

l’odorat et du goût) durant <strong>la</strong> petite enfance.<br />

La mère qui al<strong>la</strong>ite son bébé ou le père<br />

qui lit un récit à un tout-petit assis <strong>sur</strong><br />

ses genoux font vivre une expérience<br />

enrichissante favorisant le développement<br />

cérébral. Les soins et <strong>la</strong> tendresse prodigués<br />

durant les pério<strong>des</strong> déterminantes du<br />

développement cérébral ne font pas que


stimuler le développement <strong>des</strong> parties du<br />

cerveau qui coordonnent les fonctions<br />

visuelles et d’autres sens, ils activent aussi<br />

les embranchements neuronaux à d’autres<br />

parties du cerveau qui sont le support <strong>des</strong><br />

fonctions supérieures de l’esprit (excitation,<br />

régu<strong>la</strong>tion <strong>des</strong> réactions affectives et<br />

comportement). Un enfant qui ne reçoit<br />

pas de stimuli positifs ou qui subit un stress<br />

chronique durant <strong>la</strong> petite enfance pourrait<br />

avoir du mal à <strong>sur</strong>monter le handicap d’un<br />

mauvais départ dans <strong>la</strong> vie.<br />

■ Le développement cérébral étant un<br />

processus continu, les soins prodigués<br />

au jeune enfant pour favoriser son<br />

épanouissement et son apprentissage<br />

d o ivent également former un tout continu.<br />

L’apprentissage du jeune enfant doit être<br />

axé <strong>sur</strong> <strong>des</strong> interactions adaptées et de<br />

qualité avec les principaux pourvoyeurs<br />

de soins, et intégrer <strong>la</strong> résolution ludique<br />

de problèmes avec d’autres enfants pour<br />

stimuler le développement cérébral.<br />

■ Il ne fait aucun doute que de bons<br />

programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance,<br />

qui font participer les parents ou d’autres<br />

principaux pourvoyeurs de soins, peuvent<br />

modifier les rapports que ceux-ci<br />

entretiennent avec le jeune enfant au foyer<br />

et améliorer énormément le comportement,<br />

les facultés cognitives et <strong>la</strong> santé de l’être<br />

humain plus tard dans <strong>la</strong> vie. Plus on s’y<br />

prend tôt, meilleurs sont les résultats. Les<br />

programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance<br />

profitent aux enfants et aux familles de tous<br />

les groupes socio-économiques.<br />

■ La petite enfance est aussi importante<br />

que toute autre période de <strong>la</strong> vie dans le<br />

développement d'une popu<strong>la</strong>tion instruite et<br />

compétente. Vu son importance, <strong>la</strong> société<br />

doit lui accorder au moins autant d’attention<br />

qu’elle en accorde aux pério<strong>des</strong> <strong>des</strong> étu<strong>des</strong><br />

primaires, secondaires et postsecondaires.<br />

L’ ÉVOLUTION SOCIO-ÉCONOMIQUE,<br />

LES FAMILLES ET LES ENFANTS<br />

Les pays développés subissent actuellement<br />

de vastes transformations socio-économiques<br />

amenées par de profonds changements<br />

t e c h n o l ogiques. Cette révolution, que l’on<br />

q u a l i fie souvent d’« âge de l’information »,<br />

est due au fait que l’informatique peut<br />

remp<strong>la</strong>cer certaines fonctions humaines<br />

(« <strong>des</strong> puces pour <strong>des</strong> neurones »).<br />

En Ontario et dans l’ensemble du Canada, <strong>la</strong><br />

croissance économique n’as<strong>sur</strong>e plus, depuis<br />

1975, un niveau de vie toujours croissant<br />

comme ce fut le cas de 1945 à 1975. Le<br />

revenu <strong>des</strong> particuliers âgés de moins de<br />

45 ans a cessé d’augmenter ou même baissé<br />

depuis 1975. Depuis les années 70, les<br />

paiements de transfert (as<strong>sur</strong>ance-emploi, aide<br />

sociale, etc.) remp<strong>la</strong>cent <strong>la</strong> rémunération d’un<br />

travail régulier comme source principale de<br />

revenu dans de nombreuses familles à faible<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

9


evenu. Les jeunes adultes travaillent un plus<br />

grand nombre d’heures par semaine, attendent<br />

plus longtemps avant d'avoir <strong>des</strong> enfants et en<br />

ont moins que les générations précédentes. Le<br />

travail par quarts est de plus en plus courant.<br />

Les femmes représentent un fort pourcentage<br />

de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion active. Environ 65 % <strong>des</strong><br />

mères qui ont de jeunes enfants travaillent<br />

hors du foyer. Les mutations économiques<br />

et le nombre d’heures consacrées au travail et<br />

à <strong>la</strong> famille exercent de fortes pressions <strong>sur</strong> de<br />

nombreuses familles. Une société qui apprécie<br />

<strong>la</strong> contribution économique <strong>des</strong> femmes et<br />

le rôle <strong>des</strong> parents dans l'éducation de <strong>la</strong><br />

prochaine génération doit s’adapter à ces<br />

nouvelles réalités.<br />

Les banques de données existantes ont<br />

rendu difficile l’établissement d’une preuve<br />

i rr é f u t a ble que les changements socioéconomiques<br />

ont influencé les résultats <strong>des</strong><br />

e n fants ontariens en comparaison de ceux d'il<br />

y a 20 ans. Ce<strong>la</strong> dit, de nombreuses personnes<br />

œuvrant dans le domaine de l’enseignement<br />

nous ont dit que le pourcentage <strong>des</strong> enfa n t s<br />

d’âge sco<strong>la</strong>ire qui ne sont pas prêts à<br />

apprendre ne cesse d’augmenter. On nous a<br />

dit également que les services pour enfants<br />

et familles aux prises avec <strong>des</strong> difficultés<br />

sont de plus en plus recherchés.<br />

POUR CONCLURE :<br />

■ Notre qualité de vie future dépend du succès<br />

que nous aurons à gérer le jeu complexe<br />

10<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

entre <strong>la</strong> nouvelle économie, l’évolution <strong>des</strong><br />

milieux sociaux et les effets du changement<br />

<strong>sur</strong> les particuliers, notamment ceux qui sont<br />

les plus vulnérables durant leur form a t i o n ,<br />

soit les enfa n t s .<br />

■ Nous savons que les profon<strong>des</strong><br />

transformations économiques et sociales<br />

que subit actuellement <strong>la</strong> société exercent<br />

de fortes pressions <strong>sur</strong> les familles et<br />

ont <strong>des</strong> répercussions <strong>sur</strong> le développement<br />

<strong>des</strong> jeunes enfants.<br />

■ Une <strong>des</strong> meilleures façons d’accroître les<br />

aptitu<strong>des</strong> à l’innovation de <strong>la</strong> prochaine<br />

génération de citoyens serait d'amener<br />

les secteurs public et privé à accorder<br />

une importance capitale au développement<br />

du jeune enfant.<br />

■ Il incombe autant aux différents paliers<br />

de gouve rnement, aux employeurs, aux<br />

c o l l e c t ivités et aux familles de <strong>sur</strong>monter les<br />

d i fficultés du travail, <strong>des</strong> charges fa m i l i a l e s<br />

et de l’épanouissement du jeune enfa n t .<br />

■ Étant donné que <strong>la</strong> croissance économique<br />

repose <strong>sur</strong> une popu<strong>la</strong>tion compétente et<br />

capable de s’adapter aux changements<br />

socio-économiques, le développement<br />

du jeune enfant doit être de première<br />

importance pour <strong>la</strong> société et ses paliers<br />

de gouvernement.


LA SITUATION ACTUELLE DES ENFANTS<br />

ONTARIENS<br />

Avec <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration de Statistique Canada et<br />

du comité de l’Enquête longitudinale nationale<br />

<strong>sur</strong> les enfants et les jeunes, nous avons<br />

examiné, d’après un échantillon de familles et<br />

d’enfants très représentatif de <strong>la</strong> société, les<br />

nouvelles connaissances au sujet de <strong>la</strong> petite<br />

enfance et <strong>des</strong> enfants ontariens.<br />

Nous avons pu établir les faits suivants :<br />

♦ Le taux de bébés petit poids est un<br />

gradient <strong>des</strong> facteurs socio-économiques.<br />

Dans les échelons socio-économiques<br />

supérieurs en Ontario, le taux de bébés<br />

petit poids est inférieur à celui du reste<br />

de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion canadienne.<br />

♦ D’après les résultats de tests de vo c a bu l a i r e<br />

administrés à <strong>des</strong> enfants de quatre et cinq<br />

ans et de tests de mathématiques administrés<br />

à <strong>des</strong> enfants de six à 11 ans, il appert que les<br />

e n fants de l’Ontario (tous groupes socioéconomiques<br />

confondus) ne réussissent pas<br />

aussi bien que les enfants du reste du Canada.<br />

Les tests de vo c a bu<strong>la</strong>ire donnent une idée du<br />

d é veloppement cérébral chez le jeune enfa n t<br />

et peuvent généralement prédire <strong>la</strong> réussite<br />

sco<strong>la</strong>ire. Les épreuves de mathématiques<br />

p e rmettent de prévoir <strong>la</strong> réussite sco<strong>la</strong>ire dans<br />

cette discipline. Nous savons maintenant que,<br />

dans <strong>la</strong> petite enfance, l’être humain acquiert<br />

une bonne partie <strong>des</strong> fondements cognitifs<br />

<strong>des</strong> mathématiques.<br />

♦ Il est bien connu que <strong>la</strong> proportion d’enfa n t s<br />

issus de familles à fa i ble revenu qui ne<br />

réussissent pas très bien à l’école et qui<br />

é p r o u vent <strong>des</strong> difficultés à s’adapter au<br />

milieu social est supérieure à celle <strong>des</strong><br />

e n fants issus de familles mieux nanties.<br />

Toutefois, les enfants qui réussissent sont<br />

plus nombreux, en dépit de circonstances<br />

familiales défavo r a bles, que ceux qui ont<br />

<strong>des</strong> difficultés. Le pourcentage d’enfants<br />

qui réussissent augmente à me<strong>sur</strong>e que<br />

l’on monte dans l’échelle du revenu fa m i l i a l<br />

(ou dans celle <strong>des</strong> conditions socioéconomiques).<br />

Il y a néanmoins, jusqu’au<br />

sommet de l’échelle du revenu familial, <strong>des</strong><br />

e n fants qui ne réussissent pas très bien. Le<br />

r a p p o rt entre le développement du jeune<br />

e n fant et les conditions socio-économiques<br />

est habituellement un gr a d i e n t .<br />

♦ Les données de l’Enquête longitudinale<br />

nationale <strong>sur</strong> les enfants et les jeunes<br />

montrent que les deux tests (vocabu<strong>la</strong>ire<br />

et mathématiques) forment un gradient<br />

lorsqu'ils sont mis en re<strong>la</strong>tion avec les<br />

conditions socio-économiques de <strong>la</strong> famille<br />

de l’enfant. La proportion d’enfants qui<br />

ne réussissent pas très bien est plus élevée<br />

chez les enfants dont <strong>la</strong> famille se situe<br />

au bas de l’échelle <strong>des</strong> conditions socioéconomiques<br />

que chez les enfants dont <strong>la</strong><br />

famille est située au sommet de l’échelle. Il<br />

y a toutefois, dans tous les groupes socioéconomiques,<br />

<strong>des</strong> enfants qui ne réussissent<br />

pas très bien, quoique leur pourcentage<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

11


1.<br />

2.<br />

3.<br />

varie selon l’échelon socio-économique.<br />

Par exemple, imaginons une échelle<br />

comprenant cinq échelons regroupant<br />

chacun 20 % <strong>des</strong> familles. Si 30 % <strong>des</strong><br />

enfants du tout premier échelon ne<br />

réussissent pas très bien, ce pourcentage<br />

passera à 25 % pour l'échelon suivant,<br />

et ainsi de suite, jusque dans le haut de<br />

l'échelle. On peut tirer trois conclusions :<br />

il n’y a pas de seuil socio-économique audelà<br />

duquel tous les enfants réussissent;<br />

étant donné l’importance numérique de <strong>la</strong><br />

c<strong>la</strong>sse moyenne, le nombre d’enfants qui ne<br />

réussissent pas aussi bien qu’ils le dev r a i e n t<br />

est plus élevé à l’échelon socio-économique<br />

du centre qu’au bas de l’échelle;<br />

pour ap<strong>la</strong>nir le plus possible <strong>la</strong> courbe<br />

du gradient, il faut que les progr a m m e s<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance s’étendent<br />

à toutes les couches sociales.<br />

♦ Nous avons relevé un gradient pour le<br />

c o m p o rtement dont <strong>la</strong> courbe est sembl a ble à<br />

celle du gradient représentant les résultats <strong>des</strong><br />

tests de vo c a bu<strong>la</strong>ire administrés à <strong>des</strong> enfa n t s<br />

de quatre et cinq ans. Les deux me<strong>sur</strong>es<br />

( c o m p o rtement et vo c a bu<strong>la</strong>ire) sont une<br />

a p p r oximation du degré de déve l o p p e m e n t<br />

cérébral durant <strong>la</strong> petite enfance. Elles<br />

p e rmettent de me<strong>sur</strong>er ce qu’on appelle <strong>la</strong><br />

« capacité d’apprentissage ». Ces me<strong>sur</strong>es<br />

p e rmettent de prévo i r, pour <strong>des</strong> agr é gats de<br />

popu<strong>la</strong>tion, le succès dans l’apprentissage<br />

12<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

sco<strong>la</strong>ire, <strong>la</strong> réussite en mathématiques et les<br />

risques de délinquance juvénile. Le gr a d i e n t<br />

de comportement <strong>des</strong> enfants ontariens<br />

s e m ble être analogue à celui <strong>des</strong> enfants<br />

du reste du Canada.<br />

♦ Le gradient de <strong>la</strong> lecture et de l’écriture<br />

<strong>des</strong> jeunes Ontariens est plus accentué que<br />

celui <strong>des</strong> jeunes du Québec et <strong>des</strong> prov i n c e s<br />

<strong>des</strong> Prairies. Le Canada fait moins bonne<br />

figure qu’un pays comme <strong>la</strong> Suède. Le<br />

d é veloppement cérébral durant <strong>la</strong> petite<br />

e n fance se répercute de façon importante<br />

<strong>sur</strong> les compétences <strong>la</strong>ngagières.<br />

♦ Vu le grand nombre d’enfants ontariens,<br />

tous groupes socio-économiques confondus,<br />

qui réussissent moins bien qu’ils le dev r a i e n t<br />

d’après leur groupe d’âge, il est c<strong>la</strong>ir que<br />

le revenu familial n’est pas le seul fa c t e u r.<br />

Les données de l’Enquête longitudinale<br />

nationale <strong>sur</strong> les enfants et les jeunes<br />

montrent que <strong>la</strong> qualité de l’interaction<br />

p a r e n t s - e n fants est un facteur clé durant <strong>la</strong><br />

petite enfance. Ce fait souligne l’import a n c e<br />

de <strong>la</strong> formation et du soutien <strong>des</strong> parents.<br />

L’Enquête nous a aussi fait découvrir que les<br />

e n fants issus d’une famille à fa i ble reve n u ,<br />

mais qui participent à <strong>des</strong> progr a m m e s<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance off e rts hors<br />

du foye r, réussissent mieux que les enfa n t s<br />

d’un milieu sembl a ble qui n’y part i c i p e n t<br />

pas – un fait que soulignent d’autres étu<strong>des</strong><br />

de longue durée <strong>sur</strong> le développement<br />

du jeune enfa n t .


Si nous voulons avoir une idée assez précise<br />

du degré de succès <strong>des</strong> enfants ontariens, il<br />

nous faudra nécessairement améliorer nos<br />

façons d’évaluer le développement du jeune<br />

enfant. Il faudrait, par exemple, me<strong>sur</strong>er <strong>la</strong><br />

capacité d’apprentissage (les aspects santé<br />

physique, bien-être, comportement adaptatif,<br />

maturité affective, compétences <strong>la</strong>ngagières,<br />

connaissances générales et aptitu<strong>des</strong><br />

cognitives) dès que l’enfant commence l’école.<br />

Il faudrait également améliorer d’autres<br />

façons de me<strong>sur</strong>er l’état de santé <strong>des</strong> enfants<br />

ontariens, puisque <strong>la</strong> santé est un facteur<br />

déterminant pour l’épanouissement et les<br />

aptitu<strong>des</strong> à l’apprentissage. Dans de nombreux<br />

pays industrialisés, les données <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />

vaccination sont considérées comme une sorte<br />

de « biopsie sociale » montrant indirectement<br />

comment se porte <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion enfantine. Le<br />

contrôle du taux d’immunisation <strong>des</strong> enfants<br />

de deux ans pourrait être effectué grâce à un<br />

meilleur accès aux données de facturation (par<br />

<strong>des</strong> co<strong>des</strong> de facturation établis pour chaque<br />

vaccin) et devenir une me<strong>sur</strong>e importante du<br />

degré de développement <strong>des</strong> jeunes enfants.<br />

POUR CONCLURE :<br />

■ Les faits que nous avons présentés au sujet<br />

du développement du jeune enfant montrent<br />

que l’Ontario peut faire mieux. Nous<br />

s avons exactement ce qu’il faut faire pour<br />

améliorer <strong>la</strong> réussite <strong>des</strong> enfants de toutes<br />

les couches sociales.<br />

■ Les preuves que nous avons pu obtenir<br />

montrent qu’il est possible d’accroître <strong>la</strong><br />

réussite d’un grand nombre d’enfants, dans<br />

tous les groupes socio-économiques. Pa r<br />

conséquent, les programmes d’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance et de formation parentale<br />

p r o fitent à tous les enfants, quelles que<br />

soient les conditions socio-économiques<br />

dans lesquelles ils évo l u e n t .<br />

■ Le rôle parental est un facteur déterm i n a n t<br />

du développement du jeune enfant dans<br />

tous les groupes socio-économiques. Pa r<br />

conséquent, <strong>la</strong> formation et le soutien <strong>des</strong><br />

parents devraient commencer le plus tôt<br />

p o s s i ble après <strong>la</strong> conception.<br />

■ Les programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance de l’Ontario devraient être unive r s e l s<br />

en ce sens qu’ils devraient être off e rts et<br />

a c c e s s i bles à toutes les familles qui désirent y<br />

p a rt i c i p e r, et tous les enfants devraient avo i r<br />

<strong>des</strong> chances égales d’atteindre leur plein<br />

épanouissement. Les programmes qui ne<br />

c i blent que les enfants du groupe socioéconomique<br />

le plus défavorisé ex c l u e n t<br />

nécessairement un très grand nombre<br />

d ’ e n fants et de familles à revenu moyen et<br />

à revenu élevé. Le mot « universel » ne<br />

s i g n i fie pas pour nous que les progr a m m e s<br />

sont poussés et subventionnés par le<br />

g o u ve rnement. Il décrit <strong>des</strong> me<strong>sur</strong>es prises<br />

par les collectivités locales pour créer <strong>des</strong><br />

centres de <strong>la</strong> petite enfance et <strong>des</strong> services<br />

de soutien aux parents, qui tiennent compte<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

13


d’aspects comme <strong>la</strong> culture, <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue, <strong>la</strong><br />

religion, etc., aspects importants pour les<br />

familles durant les premières années du<br />

d é veloppement de l’enfant.<br />

■ Ce sont les enfants qui font que <strong>la</strong> société se<br />

p e rpétue et ce sont eux qui déterminent <strong>la</strong><br />

qualité de cette société. Les sociétés et les<br />

g o u ve rnements ont donc une obl i ga t i o n<br />

e nvers les prochaines générations : celle de<br />

mettre au point <strong>des</strong> systèmes qui ga r a n t i s s e n t<br />

de bonnes conditions parentales, favo r i s e n t<br />

l’épanouissement du jeune enfant et tiennent<br />

compte <strong>des</strong> facteurs socio-économiques<br />

associés à une économie en pleine<br />

t r a n s f o rmation et de <strong>la</strong> présence croissante<br />

<strong>des</strong> femmes <strong>sur</strong> le marché du trava i l .<br />

■ L’Ontario devrait établir un système de<br />

contrôle provincial, qui nous informerait <strong>des</strong><br />

p r ogrès de l’enfant dès ses débuts à l’école, et<br />

même avant si ce<strong>la</strong> est possible. Grâce à une<br />

me<strong>sur</strong>e de <strong>la</strong> « capacité d’apprentissage »<br />

( d é veloppement cérébral au cours <strong>des</strong> cinq<br />

premières années), les collectivités locales<br />

et les gouve rnements pourraient cerner les<br />

besoins et déterminer si les me<strong>sur</strong>es prises<br />

pour améliorer et é<strong>la</strong>rgir les progr a m m e s<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance donnent de<br />

bons résultats. Soulignons qu’il NE S’AG I T<br />

PAS d’une me<strong>sur</strong>e de <strong>la</strong> réussite indiv i d u e l l e ,<br />

ni d’une me<strong>sur</strong>e servant à cataloguer les<br />

e n fants selon leurs aptitu<strong>des</strong>. Enfin, un<br />

meilleur suivi de l’immunisation <strong>des</strong> enfa n t s<br />

de deux ans nous renseignerait davantage <strong>sur</strong><br />

14<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

l’état de santé <strong>des</strong> enfants et devrait, ainsi que<br />

le poids à <strong>la</strong> naissance, faire partie intégr a n t e<br />

d’une nouvelle stratégie d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfa n c e .<br />

LA DISPARITÉ ENTRE LES POSSIBILITÉS<br />

ET LES INVESTISSEMENTS<br />

Il y a en Ontario environ 900 000 enfants<br />

de six ans et moins. Environ 150 000 bébés<br />

naissent chaque année. L’Ontario accueille<br />

aussi <strong>des</strong> familles immigrantes qui ont <strong>des</strong><br />

bébés et de jeunes enfants. Nous avons<br />

examiné les ressources que l’Ontario investit<br />

dans <strong>des</strong> programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

enfance (de <strong>la</strong> conception à l’âge de six ans).<br />

♦ Le jardin d’enfants est le seul programme<br />

offert partout en Ontario aux enfants de<br />

moins de six ans. Il représente une sorte de<br />

période de transition entre <strong>la</strong> petite enfance<br />

et le système d’enseignement obligatoire.<br />

En tenant compte <strong>des</strong> connaissances<br />

actuelles <strong>sur</strong> le développement cérébral,<br />

nous avons inclus <strong>la</strong> maternelle (enfants<br />

de quatre ans) et le jardin d’enfants dans <strong>la</strong><br />

structure <strong>des</strong> programmes d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance. Tous les conseils sco<strong>la</strong>ires<br />

doivent offrir <strong>des</strong> c<strong>la</strong>sses de jardin d’enfants<br />

aux enfants de cinq ans, et 95 % <strong>des</strong> enfants<br />

de cet âge y sont inscrits. Les conseils<br />

peuvent offrir ou non <strong>des</strong> c<strong>la</strong>sses de<br />

maternelle. En septembre 1998, 68 <strong>des</strong> 72<br />

conseils sco<strong>la</strong>ires de district offraient <strong>des</strong><br />

c<strong>la</strong>sses de maternelle ou un programme


e<strong>la</strong>tivement semb<strong>la</strong>ble. Les écoles de<br />

l’Ontario accueillent dans leurs c<strong>la</strong>sses de<br />

maternelle et de jardin d’enfants quelque<br />

330 000 enfants (190 000 enfants sont<br />

inscrits au jardin d’enfants et 140 000 à<br />

<strong>la</strong> maternelle). De nombreux programmes<br />

de jardin d’enfants et <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong><br />

programmes de maternelle sont offerts à<br />

<strong>la</strong> demi-journée ou un jour <strong>sur</strong> deux. Les<br />

parents qui travaillent hors du foyer doivent<br />

trouver d’autres services pour occuper leurs<br />

enfants le reste du temps.<br />

♦ De nombreuses familles ontariennes ont<br />

recours à <strong>des</strong> services de garde d’enfa n t s<br />

mais, contrairement aux jardins d’enfants,<br />

ce ne sont pas <strong>des</strong> programmes unive r s e l s<br />

o ff e rts à toutes les familles, quel que soit leur<br />

r evenu. Les services de garderie forment un<br />

tout hétérogène, associant <strong>des</strong> modèles de<br />

prestation et de subvention publics et priv é s .<br />

Les parents doivent se débrouiller comme<br />

ils peuvent. Ils doivent voir quels sont<br />

leurs besoins, quelles sont leurs ressources<br />

monétaires et quels sont les services off e rt s<br />

dans leur quart i e r. Les services réglementés<br />

( garderie, maternelle indépendante et agr é é e<br />

ou garde en milieu familial reconnue)<br />

accueillent environ 105 000 enfants de moins<br />

de six ans. La plupart offrent un progr a m m e<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance. Les<br />

g o u ve rnements provincial et municipaux<br />

s u bventionnent environ 55 000 p<strong>la</strong>ces pour<br />

<strong>des</strong> familles à fa i ble revenu et <strong>des</strong> enfa n t s<br />

aux prises avec <strong>des</strong> difficultés ou ayant <strong>des</strong><br />

besoins particuliers. Les critères<br />

d’admissibilité varient selon les<br />

municipalités. Il en est ainsi du nombre<br />

de p<strong>la</strong>ces : certaines municipalités ont une<br />

longue liste d’attente, d’autres sont assez<br />

bien pourvues. Le gouve rnement prov i n c i a l<br />

s u bventionne le sa<strong>la</strong>ire <strong>des</strong> éducatrices et<br />

éducateurs. Les services réglementés ne<br />

représentent qu’un fa i ble pourcentage <strong>des</strong><br />

s e rvices de garderie : seuls 10 % environ <strong>des</strong><br />

e n fants de zéro à six ans sont accueillis dans<br />

une garderie réglementée avant <strong>la</strong> première<br />

année sco<strong>la</strong>ire.<br />

♦ Il existe toutes sortes d’autres programmes<br />

de soutien aux familles et d’éducation à<br />

<strong>la</strong> petite enfance. En font partie certains<br />

<strong>des</strong> programmes communautaires les plus<br />

innovateurs que le comité consultatif a<br />

examinés. Mentionnons les programmes<br />

d'aide aux familles, les programmes d’aide<br />

à l’enfance, les centres de formation <strong>des</strong><br />

parents et d’alphabétisation pour les<br />

familles, le programme d’action<br />

communautaire pour les enfants (un<br />

programme fédéral), les projets « Better<br />

Beginnings, Better Futures » (Ontario),<br />

les programmes d’activités de loisirs et<br />

d’activités culturelles pour les jeunes<br />

enfants et leur famille, et un <strong>la</strong>rge éventail<br />

de services prénatals et postnatals. Un<br />

certain nombre d’entre eux ciblent les<br />

familles ou les quartiers dits « à risque ».<br />

Il est difficile de déterminer avec exactitude<br />

le nombre d’enfants qui profitent de ces<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

15


programmes, mais leur nombre est sans<br />

doute re<strong>la</strong>tivement mo<strong>des</strong>te par rapport à<br />

l’ensemble <strong>des</strong> enfants âgés de moins de<br />

six ans. La majorité <strong>des</strong> enfants et de leur<br />

famille, y compris les enfants <strong>des</strong> groupes<br />

socio-économiques à revenu moyen et à<br />

revenu élevé, pourraient tirer profit <strong>des</strong><br />

programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance<br />

et de formation au rôle de parent.<br />

♦ Les programmes de dépistage et<br />

d’intervention précoces sont <strong>des</strong>tinés aux<br />

enfants et aux familles qui ont <strong>des</strong> besoins<br />

particuliers, qui ont <strong>des</strong> difficultés ou qui<br />

sont considérés à risque. À titre d’exemple,<br />

tous les enfants en bas âge sont examinés<br />

grâce au programme « Bébés en santé /<br />

Enfants en santé ». Le programme repère<br />

les familles jugées extrêmement vulnérables<br />

et leur offre de nombreuses visites à<br />

domicile. Il aide les parents à mieux<br />

comprendre leur rôle, à parfaire leurs<br />

facultés d’adaptation et à se valoriser. Étant<br />

nouveau, le programme est encore en cours<br />

d’é<strong>la</strong>boration. Au stade actuel, <strong>la</strong> partie<br />

« dépistage » du programme atteint tout le<br />

monde, mais les familles qui reçoivent <strong>des</strong><br />

visites à domicile doivent correspondre à<br />

<strong>des</strong> critères étroits. Toutefois, à me<strong>sur</strong>e<br />

qu’il évoluera, le programme pourrait servir<br />

de tremplin aux parents et accroître leur<br />

participation à <strong>des</strong> programmes d’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance et de formation<br />

parentale. Le programme d’épanouissement<br />

du tout-petit et le programme d’orthophonie<br />

pour enfants d’âge présco<strong>la</strong>ire sont d’autres<br />

16<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

exemples de services de dépistage et<br />

d’intervention précoces.<br />

♦ Entre autres services off e rts aux jeunes<br />

e n fants et à leur famille, citons les serv i c e s<br />

spécialisés (p. ex., <strong>des</strong> services de santé<br />

mentale, <strong>des</strong> services pour enfa n t s<br />

handicapés et <strong>des</strong> services de protection<br />

de l’enfant), les services de santé<br />

p u blique que les collectivités doive n t ,<br />

c o n f o rmément à <strong>la</strong> loi, offrir à leur<br />

popu<strong>la</strong>tion, et les services médicaux<br />

financés par le régime d’as<strong>sur</strong>ancema<strong>la</strong>die<br />

de l’Ontario.<br />

La province affecte <strong>des</strong> fonds considérables<br />

(environ 17 milliards) aux programmes pour<br />

enfants de moins de 18 ans. Cependant, <strong>la</strong><br />

plupart <strong>des</strong> fonds sont investis à partir de<br />

l’âge sco<strong>la</strong>ire, soit après <strong>la</strong> période <strong>la</strong> plus<br />

déterminante du développement cérébral.<br />

L’Ontario dépense environ 2 800 $ par<br />

année par enfant de moins de six ans (ce<br />

montant comprend les fonds affectés à <strong>la</strong><br />

maternelle et au jardin d’enfants), mais<br />

environ 7 250 $ par année par enfant de<br />

six à 18 ans. Moins d’un tiers <strong>des</strong> fonds<br />

<strong>des</strong>tinés aux enfants d’âge présco<strong>la</strong>ire<br />

subventionnent <strong>des</strong> programmes que l’on<br />

peut qualifier d’universels, c’est-à-dire<br />

<strong>des</strong> programmes offerts sans condition<br />

d’admissibilité à toutes les familles<br />

de l’Ontario.<br />

L’Ontario investit depuis longtemps déjà dans<br />

<strong>des</strong> programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e .<br />

Les derniers services annoncés par le


g o u ve rnement actuel fort i fient <strong>la</strong> structure de<br />

soutien au jeune enfant. En voici <strong>des</strong> exemples :<br />

♦ L’Ontario est maintenant doté d’un ministre<br />

délégué au dossier de l’enfance, qui suit<br />

de près les politiques <strong>des</strong> ministères et<br />

o rganismes gouve rnementaux ayant <strong>des</strong><br />

répercussions <strong>sur</strong> les enfants et qui donne<br />

<strong>des</strong> conseils au premier ministre et au<br />

Conseil <strong>des</strong> ministres.<br />

♦ Le gouve rnement a fait réaliser <strong>la</strong> présente<br />

<strong>étude</strong> <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfa n c e .<br />

♦ Le gouve rnement a <strong>la</strong>ncé le programme<br />

« Bébés en santé / Enfants en santé »,<br />

qu’il dote d’un budget annuel de<br />

50 millions de dol<strong>la</strong>rs. Le progr a m m e<br />

consiste en un examen de tous les<br />

n o u veau-nés et <strong>des</strong> visites à domicile<br />

chez les familles à risque élev é .<br />

♦ Le nouveau programme d’orthophonie pour<br />

e n fants d’âge présco<strong>la</strong>ire (20 millions de<br />

dol<strong>la</strong>rs) vise à dépister et à aider les jeunes<br />

e n fants qui ont <strong>des</strong> troubles de <strong>la</strong> parole et<br />

du <strong>la</strong>nga g e .<br />

♦ Le Bureau <strong>des</strong> services intégrés pour<br />

enfants (qui relève <strong>des</strong> ministères de <strong>la</strong><br />

Santé, de l’Éducation et de <strong>la</strong> Formation,<br />

<strong>des</strong> Services sociaux et communautaires,<br />

<strong>des</strong> Affaires civiques, et de <strong>la</strong> Culture et<br />

<strong>des</strong> Loisirs) coordonne <strong>la</strong> prestation <strong>des</strong><br />

services à l’enfance.<br />

♦ Grâce au supplément de revenu de l’Ontario<br />

pour les familles travailleuses ayant <strong>des</strong> frais<br />

de garde d’enfants, les familles à reve n u<br />

fa i ble ou moyen reçoivent jusqu’à 1 020 $<br />

par année par enfant de moins de sept ans.<br />

Plus de 210 000 familles (un total de<br />

350 000 enfants) pourraient en profi t e r.<br />

♦ Grâce à l’incitatif fiscal pour les garderies<br />

en milieu de travail, les entreprises<br />

ontariennes obtiennent un dégrèvement<br />

fiscal de 30 % pour <strong>des</strong> dépenses associées<br />

à <strong>la</strong> construction ou à <strong>la</strong> rénovation d’une<br />

garderie en milieu de travail, ou à une<br />

contribution financière à <strong>des</strong> garderies<br />

locales qui prennent soin d’enfants dont<br />

les parents travaillent.<br />

Les gouve rnements ont fait beaucoup, au fi l<br />

<strong>des</strong> ans, pour mettre <strong>sur</strong> pied <strong>des</strong> progr a m m e s<br />

favorisant l’épanouissement du jeune enfa n t .<br />

Toutefois, les programmes ont en gr a n d e<br />

p a rtie ciblé les familles et les quartiers à<br />

risque, ou encore consistent en <strong>des</strong> services de<br />

traitement pour les enfants et les familles qui<br />

présentent un handicap ou qui sont aux prises<br />

avec de gr aves difficultés, parfois en raison<br />

d’un développement insuffisant durant <strong>la</strong><br />

petite enfa n c e .<br />

Il existe toute une gamme de services<br />

d’inspiration communautaire, subventionnés<br />

par les gouvernements fédéral, provincial et<br />

municipaux, les conseils sco<strong>la</strong>ires, le secteur<br />

privé, les particuliers et les parents, qui<br />

s’occupent d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et<br />

de formation parentale. Il faut toutefois<br />

souligner ce qui suit :<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

17


1.<br />

2.<br />

il y a une mosaïque de programmes, mais pas de<br />

système cohérent pouvant répondre aux besoins<br />

variés <strong>des</strong> familles et <strong>des</strong> enfants;<br />

certaines collectivités locales offrent certes<br />

d’excellents programmes, mais ceux-ci ne ciblent<br />

qu’une fraction <strong>des</strong> familles qui ont <strong>des</strong> enfants<br />

d’âge présco<strong>la</strong>ire.<br />

POUR CONCLURE :<br />

■ L’Ontario consacre beaucoup d’argent à<br />

l’enfance, mais il affecte environ deux fois<br />

et demie plus d’argent annuellement aux<br />

enfants après leur entrée à l’école qu’avant.<br />

Moins du tiers <strong>des</strong> fonds <strong>des</strong>tinés aux<br />

enfants d’âge présco<strong>la</strong>ire subventionnent<br />

<strong>des</strong> programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

enfance que l’on peut qualifier d’<br />

« universels » et qui ne sont pas axés<br />

principalement <strong>sur</strong> le traitement d’enfants<br />

aux prises avec <strong>des</strong> difficultés.<br />

■ L’Ontario fait beaucoup, depuis très<br />

longtemps, aux paliers provincial et<br />

communautaire, pour favo r i s e r<br />

l’épanouissement du jeune enfa n t .<br />

Cependant, <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> progr a m m e s<br />

ayant été mis <strong>sur</strong> pied pour régler <strong>des</strong><br />

p r o blèmes bien particuliers, on trouve en<br />

Ontario aujourd’hui un ensemble disparate<br />

de programmes axés principalement <strong>sur</strong> le<br />

traitement, au lieu d’un réseau intégré de<br />

s e rvices d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et<br />

18<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

de formation au rôle parental off e rts sans<br />

condition particulière à tous les jeunes<br />

e n fants et à leur fa m i l l e .<br />

■ Étant donné que tous les enfants et leur<br />

famille, quelle que soit leur situation<br />

socio-économique, peuvent tirer profit<br />

<strong>des</strong> programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance et de formation au rôle parental,<br />

il importe que les programmes soient<br />

a c c e s s i bles aux familles de tous les<br />

groupes socio-économiques.<br />

■ Dans un certain nombre d’années, les<br />

p r ogrammes communautaires et les<br />

i nvestissements accrus (publics et priv é s )<br />

p o rteront leurs fruits grâce à une popu<strong>la</strong>tion<br />

mieux équipée pour affronter avec confi a n c e<br />

<strong>la</strong> nouvelle économie mondialisée. Le<br />

g o u ve rnement provincial doit jouer un rôle<br />

prépondérant et faire en sorte que les<br />

p r ogrammes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

soient adaptés aux besoins <strong>des</strong> collectiv i t é s<br />

locales. À long terme, il est bien moins<br />

coûteux d’investir dans <strong>la</strong> jeune enfance que<br />

de remédier plus tard par <strong>des</strong> traitements<br />

et <strong>des</strong> services de soutien à <strong>des</strong> probl è m e s<br />

qui remontent à <strong>la</strong> petite enfa n c e .<br />

■ D’autres gouve rnements de pay s<br />

industrialisés (États-Unis et pays européens)<br />

et en voie de développement (UNICEF et<br />

Banque mondiale) prennent <strong>des</strong> me<strong>sur</strong>es<br />

pour favoriser l’épanouissement de tous les<br />

jeunes enfants de leurs collectiv i t é s .


ÉTENDRE LES PROGRAMMES<br />

PROMETTEURS DANS LES COLLECTIVITÉS<br />

Des membres du comité consultatif ont visité<br />

en Ontario plusieurs endroits offrant <strong>des</strong><br />

s e rvices d’aide à <strong>la</strong> petite enfance. Nous avo n s<br />

trouvé qu’un grand nombre de collectiv i t é s<br />

réussissaient très bien, grâce à <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration<br />

de leurs citoyens, à incorporer leurs propres<br />

ressources à celles <strong>des</strong> progr a m m e s<br />

p r ovinciaux et fédéraux. Elles comptent <strong>sur</strong><br />

l’ingéniosité et l’esprit d’initiative de leur<br />

popu<strong>la</strong>tion pour <strong>sur</strong>monter toutes sort e s<br />

d’obstacles (champs de compétence, obtention<br />

de subventions et contraintes administratives).<br />

Nous avons aussi rencontré <strong>des</strong> groupes de<br />

parents, <strong>des</strong> enseignants et enseignantes du<br />

jardin d’enfants et de l’enseignement primaire,<br />

<strong>des</strong> éducateurs et éducatrices de <strong>la</strong> petite<br />

e n fance, <strong>des</strong> travailleurs et travailleuses d’aide<br />

à <strong>la</strong> famille, <strong>des</strong> spécialistes <strong>des</strong> soins de santé,<br />

<strong>des</strong> particuliers connaissant très bien cert a i n s<br />

aspects du développement du jeune enfant et<br />

bien d’autres groupes et particuliers, y compris<br />

un <strong>la</strong>rge éventail d’organismes prov i n c i a u x<br />

s’intéressant à l’enfance. Les groupes que<br />

nous avons rencontrés sont tous mentionnés<br />

à <strong>la</strong> fin du rapport .<br />

Voici quelques-unes <strong>des</strong> nombreuses choses<br />

que nous avons apprises au contact <strong>des</strong><br />

personnes et <strong>des</strong> groupes rencontrés :<br />

♦ L’Ontario devrait tirer profit <strong>des</strong> atouts et <strong>des</strong><br />

capacités que possèdent déjà les collectiv i t é s .<br />

♦ Les parents doivent jouer un rôle clé dans les<br />

p r ogrammes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e .<br />

♦ Les services de garde d’enfants et<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance sont un<br />

besoin important <strong>des</strong> familles.<br />

♦ L’Ontario et ses collectivités locales peuve n t<br />

et doivent mieux exploiter les ressources et<br />

les instal<strong>la</strong>tions publiques, part i c u l i è r e m e n t<br />

les écoles, pour les programmes d’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfa n c e .<br />

♦ Les centres locaux ont besoin, pour<br />

accroître leur efficacité, d’un ensemble<br />

cohérent et bien étoffé de programmes<br />

provinciaux d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance<br />

et de formation parentale.<br />

♦ Les arts et les loisirs sont également une<br />

façon de favoriser l’épanouissement du<br />

jeune enfant. Il ne faut pas les ignorer.<br />

♦ Il existe une col<strong>la</strong>boration entre les<br />

pourvoyeurs de soins à <strong>la</strong> petite enfance et<br />

les organismes provinciaux et municipaux.<br />

Les services de police communautaire en<br />

sont un exemple.<br />

♦ Des me<strong>sur</strong>es incitatives seraient peut-être<br />

nécessaires pour obtenir l’appui du monde<br />

<strong>des</strong> affaires.<br />

♦ Certains modèles d’inspiration locale<br />

peuvent être adoptés par d’autres<br />

collectivités. Mais les initiatives locales<br />

et <strong>la</strong> diversité <strong>des</strong> collectivités doivent<br />

être respectées.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

19


♦ Il faut encourager l'esprit d'initiative local<br />

en accordant une plus grande autonomie et<br />

davantage de ressources aux collectivités.<br />

♦ Le secteur privé peut et doit faire preuve<br />

d ’ i n i t i a t ive et appuyer financièrement le<br />

d é veloppement du jeune enfant et <strong>la</strong><br />

f o rmation <strong>des</strong> parents, en milieu de trava i l<br />

et ailleurs.<br />

♦ Les services cib<strong>la</strong>nt les enfants et les<br />

familles vulnérables ou aux prises avec <strong>des</strong><br />

difficultés sont bien sûr nécessaires, mais ils<br />

donnent de meilleurs résultats lorsqu’ils font<br />

partie d’un réseau de services offerts à tout<br />

le monde sans exception.<br />

♦ Les parents de tous les groupes socioéconomiques<br />

auraient avantage à recevoir<br />

<strong>des</strong> conseils et de l’aide pour parfaire leurs<br />

compétences parentales.<br />

♦ Les programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

enfance et de formation au rôle parental<br />

doivent s’étendre à tous les enfants, y<br />

compris ceux qui sont handicapés ou qui<br />

ont <strong>des</strong> besoins particuliers.<br />

♦ Il ne faudrait pas accroître les ressources<br />

i nvesties dans <strong>la</strong> petite enfance au<br />

détriment <strong>des</strong> services qui aident les<br />

e n fants d’âge sco<strong>la</strong>ire et les jeunes à<br />

s u rmonter un handicap.<br />

♦ Il faut développer l’échange <strong>des</strong><br />

connaissances acquises en matière de<br />

petite enfance et en promouvoir <strong>la</strong><br />

d i ffusion dans le publ i c .<br />

20<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

Il y a en Ontario une bonne base<br />

communautaire <strong>sur</strong> <strong>la</strong>quelle on peut bâtir un<br />

réseau provincial de centres d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance et de formation parentale pour<br />

les familles et les enfants, de <strong>la</strong> conception à<br />

l’âge sco<strong>la</strong>ire. Le financement <strong>des</strong> progr a m m e s<br />

et services actuels provient de sources<br />

variées (gouve rnements, fondations, dons<br />

de bienfaisance, cotisations, secteur priv é ) .<br />

Un certain nombre de bons serv i c e s<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance fonctionnent<br />

selon le schéma d’une roue à rayons (c.-à-d.<br />

un centre offrant un savo i r- faire et un soutien<br />

à un réseau de programmes à domicile ou<br />

d’autres emp<strong>la</strong>cements « satellites »), pour<br />

as<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> qualité <strong>des</strong> services spécialisés et<br />

en garantir l’accès. Ils offrent un modèle<br />

global de soutien homogène et d’interve n t i o n<br />

précoce pour les enfants et les familles<br />

dans le besoin.<br />

Nous avons été très <strong>sur</strong>pris de l’ampleur de <strong>la</strong><br />

p a rticipation au sein <strong>des</strong> collectivités. De<br />

nombreuses mères recevant de l’aide sociale<br />

ont acquis les compétences et l’as<strong>sur</strong>ance<br />

nécessaires pour jouer un rôle important au<br />

sein de <strong>la</strong> collectivité. De nombreux gr a n d s -<br />

parents sont devenus l’« épine dorsale » <strong>des</strong><br />

p r ogrammes d’aide précoce à l’apprentissage<br />

et de formation au rôle parental. De<br />

nombreux gens d'affaires à <strong>la</strong> retraite<br />

proposent leur savo i r- faire pour fa i r e<br />

d é m a rrer <strong>des</strong> projets. Des fondations ont


décidé de privilégier l’aide à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance. Des organismes communautaires<br />

consacrent une partie de leur énergie et de<br />

leurs ressources à créer de bons modèles de<br />

soutien aux parents et aux jeunes enfa n t s .<br />

Les écoles sont bien souvent au centre de <strong>la</strong><br />

roue. Certains craignent que les changements<br />

que subit le système d’enseignement puissent<br />

être néfastes au réseau d’aide à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance, soit parce que <strong>des</strong> écoles dev r o n t<br />

f e rmer leurs portes, soit parce qu’il n’y<br />

aurait plus de locaux à coût abordable où<br />

o ffrir les programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance (un grand nombre de garderies sont<br />

situées dans une école). La collectiv i t é<br />

francophone a peur de perdre son progr a m m e<br />

de jardin d’enfants de journée complète<br />

qui l’aide à sauvegarder sa <strong>la</strong>ngue et son<br />

identité culturelle.<br />

De bons programmes de jardin d’enfants<br />

font nécessairement partie intégrante <strong>des</strong><br />

programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance<br />

et de formation <strong>des</strong> parents. Vu <strong>la</strong> nature de<br />

nos institutions et <strong>la</strong> pénurie <strong>des</strong> ressources,<br />

l’enjeu consiste à trouver le moyen de lier le<br />

jardin d’enfants à <strong>la</strong> petite enfance. On peut<br />

concevoir le jardin d’enfants comme faisant<br />

partie aussi bien du développement de <strong>la</strong> petite<br />

enfance que du système d’enseignement. Les<br />

programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance<br />

et le système d’enseignement devraient<br />

idéalement former un tout homogène, de <strong>la</strong><br />

petite enfance à l’âge adulte. Le cerveau se<br />

développe sans discontinuité et les expériences<br />

vécues pendant les premières années posent<br />

les fondements <strong>des</strong> aptitu<strong>des</strong> à l’apprentissage<br />

en milieu sco<strong>la</strong>ire. La société devra toutefois<br />

résoudre de nombreuses questions complexes<br />

avant de pouvoir jouir d’une meilleure<br />

interaction entre les programmes d’éducation à<br />

<strong>la</strong> petite enfance et le système d’enseignement.<br />

POUR CONCLURE :<br />

■ Dans <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> collectivités rurales et<br />

urbaines, il existe <strong>des</strong> programmes, mis en<br />

œuvre aussi bien dans le secteur public<br />

que dans le secteur privé, que l’on pourr a i t<br />

utiliser comme modèles pour créer un réseau<br />

plus vigoureux et plus poly valent de centres<br />

de <strong>la</strong> petite enfance et de formation parentale<br />

p r o fitant à tous les enfants ontariens.<br />

■ Les programmes gouvernementaux<br />

devraient être conçus, dans <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e<br />

du possible, de manière à s’intégrer aux<br />

services d’inspiration communautaire<br />

au lieu de créer <strong>des</strong> obstacles au<br />

rapprochement et aux partenariats.<br />

■ Les programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

enfance qui semblent être dynamiques et<br />

vigoureux incorporent le plus d’éléments<br />

possible <strong>des</strong> secteurs public, privé et<br />

municipaux.<br />

■ Les entreprises à vocation sociale sont une<br />

<strong>des</strong> locomotives du changement dans les<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

21


collectivités. Le gouvernement pourrait<br />

songer à créer un fonds pour appuyer les<br />

projets pour de telles entreprises. Il est<br />

important d’é<strong>la</strong>borer de bonnes stratégies<br />

visant à soutenir les initiatives prises à<br />

l’échelon local.<br />

■ Toutes sortes d’endroits pourraient servir de<br />

centres de <strong>la</strong> petite enfance et de formation<br />

parentale. Pensons notamment aux<br />

« satellites » que pourraient être <strong>des</strong> locaux<br />

d’entreprises privées, <strong>des</strong> écoles et <strong>des</strong><br />

foyers. Quels que soient les endroits choisis,<br />

il faut qu’ils soient facilement accessibles<br />

aux parents.<br />

■ Les centres de <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

f o rmation parentale doivent offrir <strong>des</strong><br />

p r ogrammes de qualité favo r i s a n t<br />

l’épanouissement du jeune enfant et être<br />

s e n s i bles aux réalités suivantes :<br />

i. <strong>la</strong> diversité culturelle, ethnique, linguistique<br />

et communautaire;<br />

ii. les enjeux complexes de <strong>la</strong> participation<br />

intergouvernementale;<br />

iii.l’utilisation optimale <strong>des</strong> ressources<br />

actuelles;<br />

iv. l’établissement par le gouvernement de<br />

normes et d’indicateurs de rendement qui<br />

tiennent compte <strong>des</strong> caractéristiques locales.<br />

Ceci étant dit, nous croyons qu’il fa u t<br />

adopter une méthode évo l u t ive, axée <strong>sur</strong> les<br />

c o l l e c t ivités, pour créer <strong>des</strong> centres de <strong>la</strong><br />

22<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

petite enfance et de formation parentale qui<br />

s’appuient <strong>sur</strong> les programmes déjà off e rt s<br />

dans les collectivités. Nous devrions utiliser<br />

cette démarche pour mettre <strong>sur</strong> pied, à term e ,<br />

<strong>des</strong> centres de <strong>la</strong> petite enfance accessibl e s<br />

aux enfants de toutes les couches sociales.<br />

Étant donné l’importance de <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

et le soutien dont ont besoin tous les<br />

groupes socio-économiques, <strong>la</strong> stru c t u r e<br />

( d é veloppement et me<strong>sur</strong>es incitative s )<br />

d evrait faire appel à <strong>la</strong> participation <strong>des</strong><br />

g o u ve rnements et à celle <strong>des</strong> secteurs publ i c<br />

et privé au sein <strong>des</strong> collectiv i t é s .<br />

CONCEPTION D’UN PROGRAMME<br />

D'ÉDUCATION À LA PETITE ENFANCE<br />

ET DE FORMATION PARENTALE<br />

♦ Nous savons que les conditions socioéconomiques<br />

de <strong>la</strong> société contemporaine<br />

posent un grand défi aux institutions et<br />

qu’elles se répercutent <strong>sur</strong> les familles et le<br />

développement de leurs jeunes enfants.<br />

♦ Nous comprenons maintenant comment le<br />

développement cérébral durant <strong>la</strong> petite<br />

enfance a un effet déterminant <strong>sur</strong> les<br />

aptitu<strong>des</strong> à l’apprentissage, le comportement<br />

et <strong>la</strong> santé tout au long de <strong>la</strong> vie.<br />

♦ Une société qui désire une popu<strong>la</strong>tion<br />

hautement compétente, capable de s’adapter<br />

aux exigences de l’économie mondiale<br />

fondée <strong>sur</strong> <strong>la</strong> matière grise, doit faire en<br />

sorte que tous ses enfants obtiennent <strong>la</strong><br />

meilleure stimu<strong>la</strong>tion et <strong>la</strong> meilleure<br />

alimentation possible durant <strong>la</strong> période


1.<br />

décisive de <strong>la</strong> petite enfance, quelles que<br />

soient les circonstances familiales.<br />

♦ Les familles changent, et c’est pourq u o i<br />

les parents ont besoin d’une aide<br />

a c c rue hors <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de soutien<br />

i n t e rgénérationnels c<strong>la</strong>ssiques.<br />

♦ Il est tout aussi important d’investir<br />

dans <strong>la</strong> petite enfance que dans <strong>la</strong> santé<br />

et l’enseignement primaire, secondaire<br />

et postsecondaire.<br />

♦ L’investissement dans <strong>la</strong> petite enfance fera<br />

réaliser <strong>des</strong> gains économiques importants<br />

à <strong>la</strong> société d’aujourd’hui et de demain.<br />

Nous envisageons un réseau de centres de <strong>la</strong><br />

petite enfance et de formation parentale offrant<br />

un soutien aux enfants et à leur famille, de <strong>la</strong><br />

conception à <strong>la</strong> première année sco<strong>la</strong>ire. Un<br />

tel réseau fournirait aux familles et aux enfants<br />

un soutien optimal durant <strong>la</strong> période <strong>la</strong> plus<br />

déterminante du développement cérébral. Il<br />

s’appuierait <strong>sur</strong> les nombreux programmes<br />

ontariens <strong>des</strong> secteurs public et privé qui<br />

existent déjà, dont les garderies agréées, les<br />

maternelles indépendantes et agréées, les<br />

jardins d’enfants, les programmes d’aide aux<br />

familles et aux jeunes enfants, et les services<br />

d’intervention précoce.<br />

Dans cette partie, nous abordons :<br />

les éléments que doivent comporter les<br />

centres de <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

formation parentale; et,<br />

2.<br />

<strong>la</strong> façon de concilier <strong>la</strong> conception<br />

idéale d’un réseau de centres de <strong>la</strong> petite<br />

e n fance et <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>des</strong> autres<br />

éléments de <strong>la</strong> structure d’aide aux<br />

familles (congés parentaux et congés de<br />

m a t e rnité accrus, meilleures prestations<br />

de congé parental et de maternité, lieux<br />

de travail tenant compte de <strong>la</strong> vie de<br />

famille, stimu<strong>la</strong>nts fiscaux, indicateur<br />

de rendement autonome et intégré et<br />

réseaux d’information communautaires).<br />

Les centres d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance<br />

et de formation au rôle parental<br />

Les centres de <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

formation parentale font partie d’un réseau<br />

intégré de services offerts de <strong>la</strong> conception à<br />

l’âge de six ans, c’est-à-dire durant <strong>la</strong> période<br />

décisive du développement cérébral.<br />

Les centres de <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

f o rmation parentale organisent toutes sort e s<br />

d ’ a c t ivités à l’intention <strong>des</strong> adultes et<br />

<strong>des</strong> enfants. Les besoins particuliers <strong>des</strong><br />

c o l l e c t ivités, y compris les contex t e s<br />

culturels et linguistiques, déterminent<br />

le choix <strong>des</strong> activités off e rtes et <strong>la</strong> fa ç o n<br />

dont elles sont orga n i s é e s .<br />

Les programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance et de formation parentale s’appuient<br />

<strong>sur</strong> les principes suivants :<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

23


1.<br />

2.<br />

3.<br />

4.<br />

5.<br />

6.<br />

7.<br />

8.<br />

Ils sont offerts facultativement, à un prix<br />

abordable, à tous les jeunes enfants de<br />

l’Ontario et à leur famille avant l’entrée à<br />

l’école (les parents ont le choix d’amener<br />

ou non leurs enfants).<br />

Ils sont <strong>des</strong>tinés tant aux parents<br />

qu’aux enfa n t s .<br />

Ils offrent aux enfants un milieu où<br />

participer, avec d’autres enfants et<br />

<strong>des</strong> adultes, à un apprentissage par <strong>la</strong><br />

résolution ludique de problèmes.<br />

De bons rapports entre adultes (parents<br />

et éducateurs) et enfants favorisent<br />

l’apprentissage par le jeu.<br />

De bons programmes enseignent aux<br />

parents et à d’autres pourvoyeurs de soins<br />

de divers milieux ethniques et culturels<br />

les rudiments <strong>des</strong> mathématiques, de <strong>la</strong><br />

lecture et de l’écriture.<br />

Les programmes de formation parentale<br />

offrent un soutien aux parents et aux<br />

autres pourvoyeurs de soins.<br />

Les parents qui participent à <strong>des</strong><br />

programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

enfance sont mieux équipés pour favoriser<br />

l’apprentissage du jeune enfant et créer,<br />

au foyer, le milieu le plus propice possible<br />

à l’épanouissement de leur enfant.<br />

Les centres doivent être pourvus <strong>des</strong><br />

ressources matérielles et humaines<br />

24<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

9.<br />

1 0 .<br />

1 1 .<br />

nécessaires pour garantir <strong>la</strong> participation de<br />

tous les enfants, y compris ceux qui ont un<br />

handicap (incapacité physique, troubles du<br />

développement, troubles de l’apprentissage,<br />

troubles du comportement, etc.).<br />

Les centres de <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

formation parentale doivent aller au-devant<br />

<strong>des</strong> personnes qui ont besoin de leurs<br />

services, sinon les familles et les enfants<br />

qui ont le plus besoin d’être aidés<br />

pourraient être oubliés.<br />

Peu importe où ils se trouvent, les centres<br />

de <strong>la</strong> petite enfance et de formation<br />

parentale devraient entretenir un lien avec<br />

l’école primaire du quartier et d’autres<br />

établissements publics (bibliothèque,<br />

centre de loisirs, centres culturels, etc.).<br />

Les centres de <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

formation parentale offrent un ensemble<br />

cohérent de services qui répondent aux<br />

besoins <strong>des</strong> enfants et <strong>des</strong> parents, au<br />

foyer, au travail et à l’école.<br />

1 2 .<br />

L’efficacité <strong>des</strong> centres de <strong>la</strong> petite enfance<br />

devrait être évaluée au moyen d’une<br />

me<strong>sur</strong>e de <strong>la</strong> capacité d’apprentissage,<br />

lorsque les enfants commencent l’école.<br />

Les centres de <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

f o rmation parentale doivent être sensibl e s<br />

aux besoins particuliers de leur collectiv i t é .<br />

Il n’y a donc pas de modèle unique, va l a bl e<br />

pour tous. Les centres auront comme<br />

composantes centrales :


i. <strong>des</strong> activités d’éducation de <strong>la</strong> petite<br />

enfance et de formation parentale;<br />

ii. <strong>des</strong> visites à domicile;<br />

iii.<strong>des</strong> services offerts dans <strong>des</strong> foyers<br />

satellites;<br />

iv. <strong>des</strong> services de dépistage et d’intervention<br />

précoces.<br />

Les centres doivent aller au-devant <strong>des</strong><br />

familles qui pourraient avoir besoin d’une<br />

aide supplémentaire ou d’un peu plus<br />

d’encouragement pour profiter <strong>des</strong><br />

s e rvices off e rt s .<br />

De <strong>la</strong> conception d’un modèle<br />

idéal à sa mise en œuvr e<br />

Il existe à l’heure actuelle une mosaïque de<br />

s e rvices et de programmes d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance et de formation parentale.<br />

Selon le comité consultatif, il y aurait lieu<br />

d ’ é l a rgir ces programmes et services et de<br />

les fusionner en un programme constitué de<br />

centres de <strong>la</strong> petite enfance d’inspiration<br />

communautaire dont bénéficieraient les<br />

jeunes enfants de l’Ontario et leur fa m i l l e .<br />

Le gouve rnement (par les ministères et les<br />

o rganismes publics, ou en dehors de ceux-ci)<br />

p o u rrait établir un cadre et une stratégie<br />

donnant aux collectivités les moye n s<br />

d’instituer <strong>des</strong> centres de <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

adaptés aux besoins de leur popu<strong>la</strong>tion. Le<br />

cadre établirait une légis<strong>la</strong>tion et <strong>des</strong> norm e s<br />

communes. Les mo<strong>des</strong> de fi n a n c e m e n t<br />

seraient c<strong>la</strong>irement définis, pour que les<br />

centres de <strong>la</strong> petite enfance soient accessibl e s<br />

à tous les jeunes enfants et à leur famille, à<br />

un prix abordabl e .<br />

Le gouve rnement provincial et les<br />

c o l l e c t ivités devront régler beaucoup de<br />

questions épineuses pour regrouper en un<br />

tout cohérent les nombreux programmes et<br />

s e rvices d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance qui<br />

existent à l’heure actuelle.<br />

Autres éléments d’un réseau de centres de<br />

<strong>la</strong> petite enfance et de formation parentale<br />

Les centres de <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

formation parentale offrent <strong>des</strong> services<br />

commo<strong>des</strong> et polyvalents aux jeunes enfants et<br />

à leur famille. Pour être efficaces, ils doivent<br />

toutefois s’appuyer <strong>sur</strong> les autres éléments de<br />

<strong>la</strong> structure d’aide :<br />

♦ Des congés parentaux et de maternité d’une<br />

durée accrue favoriseraient <strong>la</strong> santé et le bienêtre<br />

<strong>des</strong> enfants de moins d’un an. De tels<br />

congés favoriseraient les rapports parentse<br />

n fants et l’al<strong>la</strong>itement maternel. Ils poseraient<br />

les fondations d’un bon « parentage ».<br />

♦ Les lieux de travail tenant compte de <strong>la</strong><br />

famille offrent aux parents une certaine<br />

flexibilité quand ils en ont besoin. En sont<br />

<strong>des</strong> exemples les modalités de travail<br />

flexibles, les congés rémunérés sans aucune<br />

condition, l'utilisation <strong>des</strong> avantages sociaux<br />

et les centres de <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

25


formation parentale situés <strong>sur</strong> le lieu de<br />

travail. Des lieux de travail peuvent même<br />

servir de « noyau » à un réseau pour <strong>la</strong><br />

petite enfance et <strong>la</strong> formation parentale.<br />

♦ Des stimu<strong>la</strong>nts fiscaux pourraient encourager<br />

les secteurs privé et public à partager les<br />

coûts associés aux centres de <strong>la</strong> petite<br />

e n fance et de formation parentale. Ils<br />

p o u rraient aussi favoriser l’innovation au<br />

sein <strong>des</strong> collectivités et encourager le secteur<br />

p r ivé à apporter une contribution fi n a n c i è r e .<br />

♦ La conception et l’emploi d’indicateurs de<br />

rendement (p. ex., les taux d’immunisation<br />

à l’âge de deux ans et une me<strong>sur</strong>e de <strong>la</strong><br />

capacité d’apprentissage avant l’entrée<br />

à l’école) nous informeraient <strong>sur</strong> le<br />

développement cérébral du jeune enfant,<br />

tout comme le poids à <strong>la</strong> naissance informe<br />

<strong>sur</strong> le développement prénatal. Les<br />

indicateurs du degré de développement du<br />

jeune enfant doivent être reliés à d’autres<br />

données <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé et l’apprentissage.<br />

On pourrait ainsi avoir une certaine idée<br />

de l’état d’épanouissement <strong>des</strong> enfants à<br />

différentes étapes de leur développement.<br />

♦ Les réseaux d’information communautaires<br />

seraient un moyen efficace pour <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion de se renseigner <strong>sur</strong> les services<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance qui lui sont<br />

offerts. Ils pourraient aussi favoriser <strong>la</strong><br />

diffusion de renseignements entre les<br />

groupes de <strong>la</strong> province.<br />

26<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

POUR CONCLURE :<br />

■ Pour que <strong>la</strong> société appuie concrètement le<br />

développement du jeune enfant, il faut que<br />

toute <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion comprenne et apprécie<br />

le rôle capital que joue <strong>la</strong> petite enfance<br />

dans le développement de l’être humain.<br />

Pour améliorer <strong>la</strong> situation de tous les<br />

jeunes enfants, <strong>la</strong> société doit vouloir créer<br />

et soutenir financièrement <strong>des</strong> centres de <strong>la</strong><br />

petite enfance et de formation parentale. Il<br />

est essentiel pour ce<strong>la</strong> et pour l’intégration<br />

<strong>des</strong> différents secteurs de <strong>la</strong> société que <strong>la</strong><br />

participation, tant publique que privée, soit<br />

générale. Une certaine cohésion sociale est<br />

donc requise pour créer ce qu’on appelle<br />

souvent le « capital social » – facteur clé<br />

d’un essor économique durable et d’une<br />

société démocratique et tolérante.<br />

■ Nous sommes en outre conscients que les<br />

centres de <strong>la</strong> petite enfance et de formation<br />

parentale doivent être sensibles aux<br />

particu<strong>la</strong>rités culturelles, ethniques,<br />

linguistiques et autres <strong>des</strong> collectivités<br />

et <strong>des</strong> familles, ainsi qu’aux besoins de<br />

tous les enfants, quelles que soient leurs<br />

aptitu<strong>des</strong>. Les centres devraient être situés à<br />

<strong>des</strong> endroits différents, al<strong>la</strong>nt <strong>des</strong> foyers aux<br />

écoles, en passant par les entreprises. On ne<br />

peut créer un réseau polyvalent de centres<br />

de <strong>la</strong> petite enfance offrant <strong>des</strong> services<br />

divers selon un modèle centralisé et<br />

bureaucratique. Par conséquent, nous<br />

préconisons <strong>des</strong> centres d’inspiration


communautaire, faisant participer aussi<br />

bien le secteur privé que le secteur public.<br />

C’est en somme <strong>la</strong> façon dont nous avons<br />

mis au point le système d’enseignement<br />

postsecondaire (par contraste avec le<br />

système éducatif).<br />

■ Les services doivent être facultatifs, off e rts à<br />

un prix abordable et accessibles aux parents<br />

de tous les groupes socio-économiques de<br />

l’Ontario. Ils doivent favoriser l’éga l i t é<br />

d’accès afin d’as<strong>sur</strong>er l’épanouissement<br />

optimal <strong>des</strong> jeunes enfants. La création du<br />

n o u veau programme d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance nécessitera le regroupement en<br />

un tout cohérent <strong>des</strong> programmes et<br />

s e rvices actuels.<br />

■ Le système que nous défendons comprend<br />

les éléments suivants :<br />

i. <strong>des</strong> centres d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance<br />

et de formation au rôle parental établis dans<br />

les collectivités locales et faisant participer<br />

les secteurs public et privé;<br />

ii. de meilleurs congés parentaux et de<br />

maternité, pour tous les parents;<br />

iii.<strong>des</strong> lieux de travail tenant compte de <strong>la</strong> vie<br />

de famille;<br />

iv. <strong>des</strong> stimu<strong>la</strong>nts fiscaux favorisant <strong>la</strong> création<br />

de nouveaux centres de <strong>la</strong> petite enfance<br />

dans les collectivités;<br />

v. un indicateur intégré et autonome du<br />

développement de l’être humain;<br />

vi. un réseau de centres d’information<br />

communautaires.<br />

■ Ce que nous préconisons est en fait un<br />

programme d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance<br />

de « premier palier » qui serait aussi<br />

important que les systèmes d’enseignement<br />

élémentaire et secondaire et de formation<br />

postsecondaire. Le système serait constitué<br />

de centres d’inspiration communautaire,<br />

jouissant d’une autonomie locale, mais<br />

rattachés à une structure provinciale.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

27


28<br />

Early Years Report


LES NEUROSCIENCES ET LE DÉVELOPPEMENT DES JEUNES ENFANTS<br />

es auteurs de l’Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite<br />

e n fance se sont d'abord penchés<br />

<strong>sur</strong> les observations recueillies par les<br />

chercheurs de diverses disciplines, dont <strong>la</strong><br />

s o c i o l ogie, les neurosciences, <strong>la</strong> pédiatrie,<br />

l ’ é p i d é m i o l ogie et <strong>la</strong> psychologie du<br />

d é veloppement, pour ce qui est de :<br />

♦ l ’ i m p o rtance cruciale du déve l o p p e m e n t ,<br />

et particulièrement du déve l o p p e m e n t<br />

cérébral, dans <strong>la</strong> petite enfance, et <strong>la</strong><br />

manière dont il influe <strong>sur</strong> l’apprentissage,<br />

le comportement et <strong>la</strong> santé tout au long<br />

du cycle de vie; et<br />

♦ l’influence majeure <strong>des</strong> expériences et<br />

<strong>des</strong> environnements, dont <strong>la</strong> part i c i p a t i o n<br />

a c t ive <strong>des</strong> parents, <strong>sur</strong> le déve l o p p e m e n t<br />

du jeune enfa n t .<br />

La fusion <strong>des</strong> connaissances<br />

n e u r o s c i e n t i fiques et <strong>des</strong> connaissances <strong>sur</strong><br />

le développement nous permet de mieux<br />

comprendre à quel point les premières<br />

années de <strong>la</strong> vie sont déterminantes pour<br />

l ’ avenir de l’enfant. Nous commençons à<br />

p e r c evoir les liens entre <strong>la</strong> façon dont le<br />

c e rveau se développe et les mécanismes<br />

n e u r o l ogiques et biologiques qui influent<br />

<strong>sur</strong> l’apprentissage, le comportement et <strong>la</strong><br />

santé tout au long de <strong>la</strong> vie.<br />

Ces nouvelles données ne font que confirmer<br />

les préceptes de bon « maternage » que les<br />

parents appliquent depuis <strong>des</strong> siècles. Les<br />

mères et les pères ont en effet toujours su que<br />

le bébé et le jeune enfant ont besoin d’amour<br />

et de soins. Mais ce que ces nouvelles<br />

connaissances <strong>sur</strong> le développement cérébral<br />

ont de profondément fascinant, c’est qu’elles<br />

nous font comprendre comment une bonne<br />

éducation et de bons soins, une bonne<br />

alimentation et une bonne santé au cours de<br />

<strong>la</strong> petite enfance posent les fondements du<br />

développement cérébral, et à quel point ces<br />

fondements sont importants pour les étapes<br />

ultérieures de <strong>la</strong> vie.<br />

☞ Les mots « éducation » et « maternage » tels<br />

qu’ils sont utilisés dans ce rapport font référence à<br />

<strong>la</strong> « stimu<strong>la</strong>tion positive » que vit un enfant. En effet,<br />

<strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion peut être négative ou positive. À titre<br />

d’exemple, les stimuli provenant d’un milieu familial<br />

violent peuvent avoir <strong>des</strong> conséquences fâcheuses<br />

pour le développement psychique du jeune enfant<br />

et favoriser plus tard chez lui <strong>des</strong> réactions non<br />

appropriées au stress. Il s’agirait dans ce cas de<br />

stimu<strong>la</strong>tion négative. Nous employons également les<br />

mots «engagement » et « participation » <strong>des</strong> adultes<br />

(<strong>sur</strong>tout les parents) pour signifier une participation<br />

active et réceptive au développement du jeune<br />

enfant (lire un livre au tout-petit assis <strong>sur</strong> ses<br />

genoux, encourager et féliciter l’enfant, jouer<br />

et rire avec lui, etc.)<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 29


Le présent chapitre développe six aspects<br />

reliés aux neurosciences et au déve l o p p e m e n t<br />

<strong>des</strong> jeunes enfants à partir <strong>des</strong> conclusions de<br />

d iverses étu<strong>des</strong> <strong>sur</strong> le développement humain<br />

et les animaux.<br />

1.<br />

Les six points sont les suivants :<br />

2.<br />

3.<br />

4.<br />

5.<br />

6.<br />

Le développement cérébral dans <strong>la</strong> petite<br />

e n fance est interactif, rapide et fulgurant.<br />

Durant les pério<strong>des</strong> critiques, <strong>des</strong> régions<br />

p a rticulières du cerveau ont besoin d’une<br />

stimu<strong>la</strong>tion positive pour se déve l o p p e r<br />

c o rr e c t e m e n t .<br />

La qualité de <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion sensorielle<br />

durant <strong>la</strong> petite enfance influe <strong>sur</strong><br />

l’aptitude du cerveau à réfléchir et à<br />

contrôler les fonctions phy s i o l ogiques.<br />

Les expériences néga t ives vécues durant<br />

<strong>la</strong> petite enfance ont <strong>des</strong> effets durabl e s<br />

qui peuvent s’avérer difficiles à<br />

s u rmonter par <strong>la</strong> suite.<br />

Une bonne alimentation, <strong>des</strong> soins et<br />

une éducation adéquats favorisent un<br />

d é veloppement cérébral et phy s i q u e<br />

optimal pendant <strong>la</strong> petite enfance et<br />

influencent l’apprentissage et le<br />

c o m p o rtement par <strong>la</strong> suite.<br />

Il existe <strong>des</strong> programmes qui favorisent<br />

le développement <strong>des</strong> jeunes enfa n t s .<br />

30<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

LE DÉVELOPPEMENT CÉRÉBRAL DANS<br />

LA PETITE ENFANCE EST INTERACTIF,<br />

RAPIDE ET FULGURANT<br />

Les psychologues du développement étudient<br />

depuis longtemps comment les enfants se<br />

d é veloppent et apprennent, en observant et en<br />

é valuant leur comportement et leurs compétences<br />

à divers âges. Cependant, leurs constatations <strong>sur</strong><br />

l ’ i m p o rtance du développement du jeune enfa n t<br />

et ses effets possibles à long terme n’avaient<br />

pas attiré l’attention du public jusqu'à tout<br />

récemment. Au cours <strong>des</strong> 10 à 15 dern i è r e s<br />

années, les neurosciences ont permis l’ex p l o s i o n<br />

<strong>des</strong> connaissances concernant le cerveau et les<br />

liens qui existent entre le développement cérébral<br />

du jeune enfant et les difficultés qu’il pourr a<br />

rencontrer plus tard en ce qui concerne son<br />

apprentissage, son comportement et sa santé.<br />

Les nouvelles découve rtes découlent de <strong>la</strong><br />

recherche fondamentale en neurosciences,<br />

<strong>des</strong> nouvelles technologies qui permettent<br />

aux spécialistes <strong>des</strong> neurosciences d’obtenir<br />

<strong>des</strong> images du cerveau humain et d’étudier son<br />

a c t ivité à divers sta<strong>des</strong> de développement, <strong>des</strong><br />

recherches en neurobiologie et de l’intégr a t i o n<br />

<strong>des</strong> nouvelles connaissances.<br />

Avant ces découve rtes fascinantes <strong>sur</strong> le<br />

d é veloppement cérébral du jeune enfant, on<br />

pensait généralement que l’architecture du<br />

c e rveau était <strong>la</strong>rgement déterminée dès <strong>la</strong><br />

naissance par les caractéristiques génétiques<br />

dont l’individu héritait de ses parents. Les<br />

s c i e n t i fiques ont maintenant établi qu’une


immense partie du développement cérébral se<br />

produit entre <strong>la</strong> conception et l’âge d’un an. De<br />

plus, on comprend mieux maintenant comment<br />

les stimuli vécus par l’enfant avant l’âge de<br />

trois ans influent <strong>sur</strong> le « câb<strong>la</strong>ge » <strong>des</strong> cellules<br />

n e rveuses (les neurones) et les voies neuronales<br />

du cerveau. L’interaction active entre <strong>la</strong><br />

stimu<strong>la</strong>tion précoce du cerveau, par le biais<br />

<strong>des</strong> canaux sensoriels, et <strong>la</strong> structure génétique<br />

fondamentale du cerveau a un effet direct et<br />

décisif <strong>sur</strong> le développement cérébral de l’enfa n t ,<br />

qui, à son tour, a <strong>des</strong> répercussions à long<br />

t e rme <strong>sur</strong> l’adulte que l’enfant deviendra. Le<br />

d é veloppement humain ne repose pas <strong>sur</strong> une<br />

opposition entre hérédité et éducation, mais<br />

plutôt <strong>sur</strong> l’interaction entre ces deux éléments.<br />

Une grande partie du développement du cerve a u<br />

se fait avant <strong>la</strong> naissance. Tout au début du<br />

stade embryonnaire (soit deux semaines après<br />

<strong>la</strong> conception) se forme le tube neural qui<br />

d eviendra le cerveau et <strong>la</strong> colonne ve rtébrale. À<br />

p a rtir de quelques cellules, le cerveau produit <strong>des</strong><br />

milliards de neurones. Or, <strong>la</strong> majeure partie de<br />

toutes les cellules du cerveau d’un être humain<br />

est produite entre le quatrième et le septième<br />

mois de grossesse. Une fois que les neurones<br />

sont formés, ils doivent migrer jusqu’à leur<br />

emp<strong>la</strong>cement désigné et former <strong>des</strong> connex i o n s .<br />

Une migration massive de cellules a lieu lorsque<br />

le fœtus a environ quatre mois et demi. 1<br />

Un enfant né à terme est doté de milliards de<br />

neurones qui doivent former <strong>des</strong> milliards et <strong>des</strong><br />

milliards (dix puissance 24) de connexions pour<br />

fonctionner correctement. En réponse aux stimuli<br />

du milieu reçus par les organes <strong>des</strong> sens<br />

( yeux, oreilles, nez, <strong>la</strong>ngue, peau, art i c u l a t i o n s<br />

muscu<strong>la</strong>ires, etc.), les neurones dans <strong>la</strong> part i e<br />

c o rrespondante du cerveau forment <strong>des</strong><br />

c o n n exions, appelées synapses, qui permettent au<br />

c e rveau de reconnaître les signaux <strong>des</strong> orga n e s<br />

<strong>des</strong> sens. Durant les trois premières années de<br />

vie, on constate une grande intensité dans <strong>la</strong><br />

production de synapses et de voies neuronales,<br />

p a rticulièrement pendant <strong>la</strong> grossesse et <strong>la</strong><br />

première année; <strong>la</strong> production se poursuit, mais à<br />

un rythme décroissant, jusqu’à l'âge de 10 ans, et<br />

pour certaines fonctions, elle continue tout au<br />

long de <strong>la</strong> vie. Ce processus est souvent nommé<br />

le câb<strong>la</strong>ge du cerve a u .<br />

Pendant que s’effectue ce câb<strong>la</strong>ge au début du<br />

d é veloppement, il se produit également un<br />

processus important d’é<strong>la</strong>gage <strong>des</strong> neurones, <strong>des</strong><br />

synapses et même <strong>des</strong> voies neuronales qui ne<br />

subissent pas de stimu<strong>la</strong>tion. Ceux qui ne sont<br />

pas utilisés ou qui ne sont pas efficaces sont<br />

éliminés. Ce processus crucial est une forme de<br />

sculpture : il fait apparaître en les formant les<br />

schémas (encastrés dans <strong>la</strong> masse <strong>des</strong> cellules)<br />

qui dureront toute <strong>la</strong> vie, tandis que l’ex c é d e n t<br />

est éliminé.<br />

Un rapport intitulé Rethinking <strong>the</strong> Bra i n d u<br />

Families and Wo rk Institute aux États-Unis (et<br />

rédigé par Rima Shore) propose une <strong>des</strong>cription<br />

utile de ce processus de développement cérébral :<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 31


« Lorsqu’un stimulus [sensoriel] active une<br />

voie neuronale, les synapses qui le forment<br />

reçoivent et emmagasinent un signal<br />

chimique. Une activation répétée augmente<br />

<strong>la</strong> force de ce signal. Lorsque celui-ci atteint<br />

un certain seuil (qui varie selon les<br />

différentes régions du cerveau), il se passe<br />

quelque chose d’extraordinaire : <strong>la</strong> synapse<br />

ne peut plus être éliminée et elle conserve<br />

cette protection jusqu’à l’âge adulte. Les<br />

scientifiques ne comprennent pas totalement<br />

le mécanisme qui régit cette fonction, mais<br />

ils soupçonnent que l’activité électrique<br />

produite par l’activation <strong>des</strong> voies<br />

neuronales donne lieu à <strong>des</strong> modifications<br />

chimiques qui stabilisent <strong>la</strong> synapse ». 2<br />

32<br />

ANCIENNE THÉORIE<br />

Le développement du cerveau est fonction <strong>des</strong> gènes<br />

hérités.<br />

Les expériences vécues avant l’âge de trois ans ont un<br />

effet limité <strong>sur</strong> le développement ultérieur.<br />

Une re<strong>la</strong>tion sûr e avec le principal pourvoyeur de soins<br />

primaires crée un contexte propice au développement<br />

et à l’apprentissage.<br />

Le développement cérébral est l i n é a i r e : l’aptitude du<br />

c e rveau à appre n d re et à changer croît régulièrement au<br />

fur et à me<strong>sur</strong>e que l’enfant vieillit et atteint l’âge adulte.<br />

Le cerveau d’un tout-petit est bien moins actif que le<br />

cerveau d’un étudiant de niveau universitaire.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

REPENSER LE CERVEAU<br />

NOUVELLE THÉORIE<br />

Le développement du cerveau dépend d’une interaction<br />

complexe entre les gènes hérités et les expériences<br />

vécues.<br />

Les expériences de <strong>la</strong> petite enfance ont une<br />

importance décisive <strong>sur</strong> l’architecture du cerveau, et<br />

<strong>sur</strong> <strong>la</strong> nature et l’envergure <strong>des</strong> aptitu<strong>des</strong> de l’adulte.<br />

Les interactions précoces ne créent pas seulement le<br />

contexte, elles influent directement <strong>sur</strong> le « câb<strong>la</strong>ge »<br />

du cerveau.<br />

Le développement cérébral est non linéair e : il y a <strong>des</strong><br />

pério<strong>des</strong> privilégiées pour l’acquisition de certaines<br />

connaissances et aptitu<strong>des</strong>.<br />

Lorsqu’un enfant atteint l’âge de trois ans, son cerveau<br />

est deux fois plus actif que celui d’un adulte. Les<br />

niveaux d’activité baissent au cours de l’adolescence.<br />

Shore (1997)<br />

Cette compréhension nouvelle de <strong>la</strong> manière dont<br />

les stimu<strong>la</strong>tions sensorielles – comme le toucher,<br />

<strong>la</strong> vue, les sons, <strong>la</strong> douleur, le goût, les odeurs,<br />

<strong>la</strong> température et le mouvement (système<br />

proprioceptif) – influent <strong>sur</strong> <strong>la</strong> structure et les<br />

fonctions du cerveau pendant <strong>la</strong> petite enfance, a<br />

m o d i fié notre façon d’envisager le déve l o p p e m e n t<br />

cérébral. Rima Shore et ses collègues ont mis en<br />

évidence ce changement de point de vue, comme<br />

le résume le tableau ci-<strong>des</strong>sus. 3<br />

DURANT CERTAINES PÉRIODES CRITIQUES,<br />

DES RÉGIONS PARTICULIÈRES DU CERVEAU<br />

ONT BESOIN D’UNE STIMULATION POSITIVE<br />

POUR SE DÉVELOPPER CORRECTEMENT<br />

Les preuves de l’importance de <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion


sensorielle dans le développement cérébral<br />

découlent <strong>des</strong> travaux de David Hubel 4 , 5 e t<br />

Torsten Wi e s e l 5 , 6 couronnés par un prix Nobel.<br />

Ces chercheurs se demandaient ce qui arr ivait<br />

à <strong>la</strong> vision <strong>des</strong> enfants nés avec une cataracte<br />

congénitale. Une fois <strong>la</strong> cataracte éliminée, ces<br />

e n fants ne recouvraient pas une vue norm a l e .<br />

Po u rtant, les adultes ayant développé une<br />

cataracte retrouvaient une vue normale une fois<br />

le problème éliminé. Cette recherche a amené<br />

Hubel et Wiesel à conclure que le cort ex de<br />

l ’ e n fant qui était lié au nerf optique avait besoin<br />

de recevoir les signaux sensoriels de l’œil pour<br />

f o rmer les connexions nerveuses permettant de<br />

p e r c evoir ce que voit l’œil. ( F i g u re 1.1) É t a n t<br />

donné que l’élimination de <strong>la</strong> cataracte chez les<br />

jeunes enfants ne menait pas au déve l o p p e m e n t<br />

d’une vue normale, il devait exister une période<br />

critique où les stimuli sensoriels <strong>des</strong> deux ye u x<br />

entraînaient le câb<strong>la</strong>ge du cort ex visuel. Ils ont<br />

donc avancé les concepts innovateurs suivants :<br />

œil nerf<br />

optique<br />

♦ les canaux sensoriels du corps ont une<br />

i m p o rtance critique pour le déve l o p p e m e n t<br />

cérébral pendant les premières années<br />

de <strong>la</strong> vie;<br />

♦ il existe une période critique au cours de<br />

<strong>la</strong>quelle une voie sensorielle, comme <strong>la</strong> vision,<br />

stimule le câb<strong>la</strong>ge <strong>des</strong> neurones dans <strong>la</strong> part i e<br />

c o rrespondante du cort ex; et<br />

♦ s'il y a absence de stimu<strong>la</strong>tion visuelle<br />

durant cette période critique et que<br />

<strong>des</strong> déficiences se manifestent dans le<br />

d é veloppement du cort ex responsable de<br />

<strong>la</strong> vision, il sera impossible d’y remédier<br />

à <strong>des</strong> sta<strong>des</strong> ultérieurs du déve l o p p e m e n t .<br />

Le niveau de p<strong>la</strong>sticité cérébrale (période<br />

critique) dépend de deux facteurs : le stade<br />

de développement et <strong>la</strong> région du cerveau ou<br />

système cérébral. Les pério<strong>des</strong> critiques ou<br />

s e n s i bles marquent <strong>des</strong> étapes du déve l o p p e m e n t<br />

de certaines parties ou fonctions du cerveau. Il<br />

FIGURE 1.1 LA CONNEXION ENTRE L’ŒIL ET LE CERVEAU<br />

corps<br />

genouillé<br />

<strong>la</strong>téral<br />

radiations<br />

optiques<br />

cortex<br />

visuel<br />

La figure 1.1 représente <strong>la</strong> connexion entre<br />

l’œil et le cortex visuel. Lors de <strong>la</strong> période<br />

critique suivant <strong>la</strong> naissance, l’œil transmet<br />

<strong>des</strong> signaux au cortex en passant par<br />

le corps genouillé <strong>la</strong>téral et établit les<br />

connexions parmi les neurones du cortex<br />

visuel pour permettre <strong>la</strong> vision normale.<br />

McEwen et Schmeck (1994) 7<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 33


s’agit de pério<strong>des</strong> de <strong>la</strong> petite enfance où le<br />

c e rveau est idéalement sensibilisé pour recevo i r<br />

un apport sensoriel et développer <strong>des</strong> stru c t u r e s<br />

neuronales plus avancées, grâce aux procédés<br />

de câb<strong>la</strong>ge et de mode<strong>la</strong>ge.<br />

Le cerveau humain est formé de quatre<br />

éléments principaux : le tronc cérébral, le<br />

cerveau moyen, le système limbique et le<br />

cortex. Chaque élément remplit différentes<br />

fonctions. Le cerveau comprend plusieurs<br />

systèmes d’embranchements interactifs formés<br />

de réseaux neuronaux. Ces divers systèmes<br />

travaillent ensemble pour remplir <strong>des</strong> fonctions<br />

particulières, telles que régir les sens (vue,<br />

ouïe, etc.) et les réactions (excitation, émotions<br />

et pensée) dans diverses régions du cerveau : 8<br />

♦ Le cortex est une région complexe<br />

responsable <strong>des</strong> systèmes du <strong>la</strong>ngage et de<br />

<strong>la</strong> cognition abstraite.<br />

♦ Le système limbique est responsable de<br />

tous les aspects affectifs, dont <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion<br />

(affective) et l’attachement.<br />

♦ Le cerveau moyen travaille avec le tronc<br />

cérébral pour modifier l’état d'excitation<br />

et contrôler l’appétit et le sommeil.<br />

♦ Le tronc cérébral régit les fonctions<br />

essentielles comme <strong>la</strong> respiration, <strong>la</strong><br />

température corporelle, <strong>la</strong> fréquence<br />

cardiaque et <strong>la</strong> pression artérielle.<br />

Le fait de reconnaître qu’une grande partie de<br />

<strong>la</strong> structure et <strong>des</strong> fonctions essentielles du<br />

cerveau sont mises en p<strong>la</strong>ce dans <strong>la</strong> petite<br />

enfance a soulevé <strong>des</strong> questions <strong>sur</strong> <strong>la</strong> façon<br />

34<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

dont sont ancrés les émotions et les schémas<br />

d’excitation (<strong>la</strong> réaction à une stimu<strong>la</strong>tion ou<br />

au stress). De récentes étu<strong>des</strong>, inspirées en<br />

partie <strong>des</strong> travaux <strong>sur</strong> <strong>la</strong> vue, montrent que<br />

les interconnexions entre <strong>la</strong> région cérébrale<br />

recevant les impulsions <strong>des</strong> chaînes<br />

sensorielles et les autres régions cérébrales<br />

sont également en cours de formation durant <strong>la</strong><br />

petite enfance et avant. Certains aspects de <strong>la</strong><br />

fonction cérébrale peuvent être plus malléables<br />

à <strong>des</strong> étapes ultérieures de <strong>la</strong> vie. Mais il<br />

semble, d'après les plus récentes observations,<br />

que les interconnexions cérébrales perdent une<br />

bonne partie de leur p<strong>la</strong>sticité fonctionnelle<br />

lors <strong>des</strong> étapes ultérieures du développement.<br />

Il appert qu’une fois les systèmes de régu<strong>la</strong>tion<br />

(<strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion aff e c t ive et l’excitation dans le<br />

système limbique et le cerveau moyen) orga n i s é s<br />

dès un jeune âge, il peut s’avérer difficile de les<br />

m o d i fi e r, alors que d’autres fonctions cérébrales<br />

fondamentales conservent une certaine souplesse.<br />

Le tronc cérébral est développé à <strong>la</strong> naissance,<br />

tandis que certaines parties du cort ex se<br />

d é veloppent plus tard et que d’autres restent<br />

m a l l é a bles tout au long de <strong>la</strong> vie.<br />

Cynader et Frost 9 ont conclu que, en plus de<br />

<strong>la</strong> vue...<br />

«... il n’y a pas de doute qu’il se pro d u i t ,<br />

dans d’autres régions du cerveau, une<br />

sélection simi<strong>la</strong>ire <strong>des</strong> voies et <strong>des</strong> structure s<br />

n e u ronales qui sont sensibles à l’utilisation<br />

qu’on en fait. Plusieurs exemples en


FIGURE 1.2 PÉRIODES CRITIQUES POUR CERTAINS ASPECTS<br />

DU DÉVELOPPEMENT ET DU FONCTIONNEMENT DU CERVEAU<br />

témoignent pour d’autres voies sensorielles,<br />

dont <strong>la</strong> re ch e rche <strong>sur</strong> les tro u bles auditifs<br />

(ouïe), l’odorat et le touch e r. 9 Il existe <strong>des</strong><br />

a rguments soli<strong>des</strong> démontrant l’existence de<br />

pério<strong>des</strong> critiques dans le développement <strong>des</strong><br />

fonctions cognitives supérieures, par exemple<br />

le traitement du <strong>la</strong>ngage ». 1 0<br />

Cynader et Frost soulignent par exemple que le<br />

meilleur temps pour apprendre une nouve l l e<br />

<strong>la</strong>ngue, c’est lorsqu’on est re<strong>la</strong>tivement jeune.<br />

Tous les jeunes enfants, dans <strong>la</strong> phase du<br />

babil<strong>la</strong>ge, peuvent émettre le son guttural « ch »<br />

(en alphabet phonétique) qui est utilisé dans<br />

plusieurs <strong>la</strong>ngues, dont le japonais, l’espagnol et<br />

l ’ a l l e m a n d, mais pas en français. Or, les enfa n t s<br />

qui grandissent dans un milieu francophone<br />

perdent <strong>la</strong> faculté de prononcer ce son.<br />

Adapté de Doherty 1997<br />

Les neurosciences et <strong>la</strong> psycholog i e<br />

expérimentale du développement ont joint leurs<br />

e ff o rts pour définir ce qui semble constituer<br />

<strong>des</strong> pério<strong>des</strong> critiques dans <strong>la</strong> petite enfa n c e .<br />

La Figure 1.2 illustre ce qu’elles sont pour<br />

c e rtains éléments de <strong>la</strong> fonction et du<br />

d é veloppement cérébraux. 11 O r, une fois l’âge<br />

de six ans atteint, <strong>la</strong> plupart de ces pério<strong>des</strong><br />

critiques sont révolues ou en déclin.<br />

Comme nous l’avons dit, les pério<strong>des</strong> critiques<br />

de connexion <strong>des</strong> voies sensorielles avec le<br />

c o rt ex semblent se produire en synergie ave c<br />

d’autres fonctions essentielles du cerve a u ,<br />

comme les comportements d'excitation et de<br />

maîtrise <strong>des</strong> émotions. Le câb<strong>la</strong>ge <strong>des</strong> vo i e s<br />

sensorielles cérébrales semble être plus effi c a c e<br />

s’il peut intégrer un apport sensoriel de qualité<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 35


par plusieurs voies à <strong>la</strong> fois, et part i c u l i è r e m e n t<br />

pendant les pério<strong>des</strong> de déve l o p p e m e n t<br />

critiques. La stimu<strong>la</strong>tion sensorielle positive<br />

q u ' a p p o rtent les soins et l’éducation renforce les<br />

capacités cérébrales pour d’autres fonctions<br />

comme le développement cognitif, <strong>la</strong> stabilité<br />

a ff e c t ive, l’attachement et les réponses norm a l e s<br />

et équilibrées d'excitation. Une stimu<strong>la</strong>tion<br />

i n s u ffisante, ou ce qu’on pourrait appeler une<br />

stimu<strong>la</strong>tion sensorielle néga t ive, peut mener à<br />

un développement insuffisant <strong>des</strong> régions du<br />

c e rveau qui interviennent dans ces fonctions.<br />

Une fois passées les pério<strong>des</strong> critiques de<br />

d é veloppement cérébral, certaines fonctions<br />

p e u vent, grâce à <strong>des</strong> me<strong>sur</strong>es spéciales,<br />

méliorer l’aptitude du cerveau à compenser<br />

un développement médiocre durant <strong>la</strong> période<br />

précoce, mais il demeurera difficile d’en réaliser<br />

le plein potentiel. En cas de négligence ex t r ê m e<br />

durant ces pério<strong>des</strong> critiques – un enfant auquel<br />

on parle peu et qui est rarement touché ou<br />

consolé – il sera difficile par <strong>la</strong> suite de<br />

compenser les effets néfastes de ces manques.<br />

En ce qui concerne <strong>la</strong> vue, une fois <strong>la</strong> période<br />

critique passée, il est impossible, actuellement,<br />

de rétablir une vision norm a l e .<br />

LA QUALITÉ DE LA STIMULATION SENSORIELLE<br />

PRÉCOCE INFLUE SUR L’APTITUDE DU<br />

C E RVEAU À RÉFLÉCHIR ET À CONTRÔLER<br />

LES FONCTIONS PHYSIOLOGIQUES<br />

La capacité du cerveau à réagir aux stimuli qui<br />

sont stressants est fonction du déve l o p p e m e n t<br />

cérébral dans <strong>la</strong> petite enfance. À son tour,<br />

36<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

l’aptitude à réagir aux stimuli influe <strong>sur</strong><br />

l’aptitude du cerveau à penser et à réguler toutes<br />

les fonctions phy s i o l ogiques. Ce déve l o p p e m e n t<br />

dépend de <strong>la</strong> qualité <strong>des</strong> stimu<strong>la</strong>tions sensorielles<br />

que reçoit le cerveau à un jeune âge.<br />

Les scientifiques ont isolé les mécanismes<br />

b i o l ogiques liés à <strong>la</strong> réaction au stress pour<br />

mieux comprendre son impact <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé et le<br />

c o m p o rtement de l’adulte. 7 Les stimuli jugés<br />

stressants activent le mécanisme de vigi<strong>la</strong>nce (le<br />

choix entre se battre et s’enfuir qui a permis à<br />

nos lointains ancêtres de <strong>sur</strong>v ivre), lequel stimule<br />

le système nerveux sympathique et le mécanisme<br />

propre à l’hypotha<strong>la</strong>mus, à l’hy p o p hyse et<br />

aux g<strong>la</strong>n<strong>des</strong> <strong>sur</strong>rénales (l’axe HHGS), qui<br />

à son tour entraîne un épanchement du système<br />

endocrinien. Au départ, <strong>la</strong> réaction d’une<br />

personne au stress provoque une réaction<br />

chimique qui accroît <strong>la</strong> sensibilité à <strong>la</strong><br />

stimu<strong>la</strong>tion sensorielle et qui améliore <strong>la</strong><br />

mémoire. Mais tout stress prolongé ou chronique<br />

entraîne un effet contraire, car il réduit l’aptitude<br />

à traiter <strong>la</strong> nouvelle stimu<strong>la</strong>tion sensorielle, influe<br />

<strong>sur</strong> le comportement et a <strong>des</strong> répercussions<br />

n é fastes <strong>sur</strong> <strong>la</strong> mémoire. Le stress chronique peut<br />

même compromettre le système immunitaire. 1 2<br />

La qualité de <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion sensorielle durant<br />

les jeunes années contribue à façonner les<br />

mécanismes endocriniens et immunitaires du<br />

c e rveau. La re<strong>la</strong>tion entre le cerveau et le<br />

système endocrinien et immunitaire, form é e<br />

durant les premières années, semble établir le<br />

parcours selon lequel les compétences et les


facultés d’adaptation influent <strong>sur</strong><br />

l’apprentissage, le comportement et les risques<br />

de ma<strong>la</strong>die par <strong>la</strong> suite. Une personne absorbe et<br />

a n a lyse l’information qui lui parvient du milieu<br />

e nvironnant. La réaction à <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion ex t e rn e<br />

est partiellement déterminée par le contrôle<br />

cérébral de <strong>la</strong> voie endocrinienne, pour que le<br />

c e rveau réagisse par le biais du système nerve u x<br />

sympathique et <strong>des</strong> voies endocriniennes de<br />

l ’ a xe HHGS. Le cerveau commande <strong>la</strong> sécrétion<br />

<strong>des</strong> principales hormones de contrôle par le<br />

biais de l’axe HHGS. La production d’horm o n e s<br />

influe <strong>sur</strong> tous les mécanismes corporels, y<br />

compris le système immunitaire, et elle agit<br />

<strong>sur</strong> les fonctions cérébrales qui se manifestent<br />

dans le comportement, <strong>la</strong> peur, <strong>la</strong> colère,<br />

l’amour et le rire.<br />

Il a été démontré dans <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> ex p é r i m e n t a l e s<br />

<strong>sur</strong> les animaux que <strong>la</strong> privation (p. ex. le<br />

manque de contacts physiques) au tout début<br />

de <strong>la</strong> vie a un effet à long terme <strong>sur</strong> <strong>la</strong> capacité<br />

d’adaptation et ceci, conjugué aux effets du<br />

d é veloppement de l’axe HHGS, empêche les<br />

animaux de réagir de manière équilibrée aux<br />

situations stressantes. Nous connaissons les eff e t s<br />

<strong>des</strong> facteurs qui influencent le comport e m e n t<br />

humain aux premières étapes de <strong>la</strong> vie <strong>sur</strong>t o u t<br />

grâce à <strong>des</strong> observations. Les recherches<br />

e ffectuées <strong>sur</strong> les animaux et les êtres humains<br />

démontrent que les adultes qui ont été privés de<br />

soins au cours de <strong>la</strong> petite enfance ont tendance à<br />

c o n s e rver <strong>des</strong> niveaux soutenus d’hormones du<br />

stress bien après que <strong>la</strong> situation ayant donné lieu<br />

à l’état de vigi<strong>la</strong>nce a disparu .<br />

Il a été établi par <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> biologiques que les<br />

soins maternels prodigués aux jeunes animaux<br />

p e u vent déterminer les programmes de l’axe<br />

HHGS qui permettront une bonne réaction au<br />

stress tout au long de l’existence. Il a également été<br />

é t a bli que <strong>la</strong> carence en soins maternels produisait<br />

plus tard <strong>des</strong> réactions anormales au stress.<br />

Dans le cadre d’une <strong>étude</strong>, <strong>des</strong> rats nouveau-nés<br />

ont été manipulés quotidiennement pendant 15<br />

minutes au cours <strong>des</strong> 21 jours suivant leur<br />

naissance (soit l’équivalent <strong>des</strong> deux pre m i è re s<br />

années de <strong>la</strong> vie d’un être humain). 13<br />

C o m p a rativement aux rats qui n’avaient pas été<br />

manipulés, ces rats produisaient plus de cellules<br />

réceptives d’hormones du stress, ce qui leur<br />

permettait de contrôler par les circuits de<br />

r é t roaction <strong>la</strong> quantité de cortisol (une hormone<br />

du stress) pro d u i t e. Les rats étaient donc mieux<br />

en me<strong>sur</strong>e de contrôler leur réaction aux<br />

situations stressantes. Les ch a n gements observés<br />

chez ces animaux étaient permanents et les ra t s<br />

qui avaient été manipulés apprenaient mieux et<br />

é p rouvaient moins de déficiences cognitives liées<br />

à l’âge. D’autres étu<strong>des</strong> ont permis d'établir que<br />

les rats manipulés à un âge plus avancé ne<br />

présentaient pas ces ch a n ge m e n t s . 14 E n fin, dans<br />

une <strong>étude</strong> plus récente, on a observé que les<br />

bébés rats dont <strong>la</strong> mère avait fait <strong>la</strong> toilette et<br />

qu'elle avait léchés plus souvent durant les 10<br />

p re m i e rs jours de leur vie, présentaient <strong>des</strong><br />

niveaux moindres de cortisol à l’âge adulte en<br />

réaction au stress aigu, en comparaison avec<br />

d ’ a u t res rats qui n’avaient pas été maternés de<br />

<strong>la</strong> même façon. 1 5<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 37


La qualité de <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion sensorielle reçue<br />

durant <strong>la</strong> petite enfance établit <strong>des</strong> schémas de<br />

réaction au stress, qui s’incrustent dans nos<br />

systèmes physiologiques et neurologiques.<br />

Cynader et Frost résument comme suit cet<br />

aspect de l’état de stress.<br />

Il est prouvé que le stress auquel nous<br />

sommes exposés dans les premières années<br />

de vie, pendant une période critique, peut<br />

modifier notre aptitude à modérer et à<br />

maîtriser notre réaction aux facteurs de<br />

stress par <strong>la</strong> suite. Les rats exposés à un<br />

faible stress après <strong>la</strong> naissance (décou<strong>la</strong>nt<br />

par exemple d’une manipu<strong>la</strong>tion fréquente)<br />

présentent <strong>des</strong> réactions moindres et plus<br />

contrô<strong>la</strong>bles une fois devenus adultes que<br />

les animaux qui n’ont pas été manipulés<br />

lorsqu’ils étaient tout jeunes. Il existe<br />

donc une période critique propice au<br />

développement d'une maîtrise neuronale<br />

efficace de <strong>la</strong> réaction au stress. 16<br />

M egan Gunnar a étudié <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre <strong>la</strong><br />

sécurité aff e c t ive et <strong>la</strong> réaction au stress chez les<br />

adultes et les tout-petits. 1 7 Elle a constaté que <strong>des</strong><br />

situations stressantes, telles que l’administration<br />

d’un vaccin, <strong>la</strong> présence d’inconnus et <strong>la</strong><br />

séparation d’avec les parents, entraînaient une<br />

hausse d’une hormone du stress, le cortisol, chez<br />

les enfants en bas âge. Dans un article récent,<br />

elle indique que les enfants du premier âge et<br />

du second âge qui ont reçu de l’attention et <strong>des</strong><br />

soins réceptifs dans un environnement affectif<br />

sûr avec leurs parents, ont tendance à devenir <strong>des</strong><br />

38<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

e n fants d’âge présco<strong>la</strong>ire socialement aptes.<br />

M egan Gunner et son équipe ont établi que les<br />

e n fants dont le comportement adaptatif était<br />

é l evé montraient les niveaux de cortisol les<br />

plus fa i bles en c<strong>la</strong>sse.<br />

Le lien qu’ont permis d'établir les expériences<br />

menées <strong>sur</strong> les rats (mentionnées plus haut)<br />

entre <strong>la</strong> qualité <strong>des</strong> stimu<strong>la</strong>tions précoces et<br />

l’apprentissage est appuyé par les preuves<br />

avancées dans une autre <strong>étude</strong> menée il y a<br />

plus de 30 ans. 18 Dans le cadre d’une<br />

expérience contrôlée en <strong>la</strong>boratoire, un groupe<br />

de jeunes rats a été exposé à un milieu enrichi<br />

(stimu<strong>la</strong>tions motrices, auditives et visuelles)<br />

de l’âge de 25 jours jusqu’à 105 jours. Un<br />

groupe témoin de rats a passé le même <strong>la</strong>ps de<br />

temps dans un milieu de <strong>la</strong>boratoire typique,<br />

dépourvu de stimu<strong>la</strong>tion.<br />

À <strong>la</strong> fin de cette période, on a procédé à un<br />

examen du cerveau de ces rats. On a constaté<br />

un développement plus dense du cortex<br />

(un câb<strong>la</strong>ge neuronal plus développé),<br />

particulièrement <strong>des</strong> neurones situés dans<br />

<strong>la</strong> couche extérieure du cortex <strong>des</strong> rats qui<br />

avaient été exposés à un milieu enrichi.<br />

LES MAUVAISES EXPÉRIENCES VÉCUES<br />

DURANT LA PETITE ENFANCE ONT DES<br />

EFFETS DURABLES QUI PEUVENT S’AV É R E R<br />

DIFFICILES À SURMONTER PAR LA SUITE<br />

Le câb<strong>la</strong>ge et le mode<strong>la</strong>ge du cerveau<br />

commencent avant <strong>la</strong> naissance. Le fœtus


éagit aux stimuli externes, comme <strong>la</strong> lumière<br />

et les sons. Les drogues telles l’alcool, <strong>la</strong><br />

cocaïne et le tabac influent <strong>sur</strong> <strong>la</strong> réaction du<br />

fœtus et son développement neurologique (et<br />

physique). Une <strong>étude</strong> a récemment permis<br />

d'établir que le fonctionnement neurologique<br />

<strong>des</strong> enfants nés à terme qui avaient été exposés<br />

à <strong>la</strong> cocaïne durant <strong>la</strong> période prénatale était<br />

compromis. Par rapport aux nouveau-nés du<br />

groupe témoin qui n’avaient pas été exposés,<br />

ces nouveau-nés avaient un périmètre crânien<br />

moindre et un taux plus élevé d'anomalies<br />

neurologiques et de retard dans <strong>la</strong> croissance<br />

intra-utérine. 19 Selon une autre <strong>étude</strong>, les<br />

enfants de deux ans qui avaient été exposés à<br />

<strong>la</strong> cocaïne et à l’alcool durant <strong>la</strong> phase<br />

prénatale présentaient un développement<br />

moteur plus lent que celui du groupe témoin. 20<br />

Des étu<strong>des</strong> semblent indiquer que l’exposition<br />

à ces substances durant <strong>la</strong> période prénatale<br />

nuit à <strong>la</strong> formation <strong>des</strong> synapses et peut avoir<br />

plus tard une influence négative <strong>sur</strong> l’attention,<br />

le traitement de l’information, l’apprentissage<br />

et <strong>la</strong> mémoire. 21<br />

Le développement cérébral du jeune enfant est<br />

compromis soit par un manque de stimu<strong>la</strong>tion,<br />

soit par une stimu<strong>la</strong>tion irrégulière et<br />

traumatisante. Ces deux types d’expériences<br />

nuisent aux voies neuronales qui contrôlent <strong>la</strong><br />

réaction cérébrale aux sensations éprouvées.<br />

David Hubel, qui a mené <strong>des</strong> travaux novateurs<br />

<strong>sur</strong> <strong>la</strong> vue et le cerveau, est parvenu à <strong>la</strong><br />

conclusion suivante :<br />

« Une privation d’interaction sociale à un jeune<br />

âge, comme le contact avec <strong>la</strong> mère, pourra<br />

mener à <strong>des</strong> troubles mentaux ayant comme<br />

contrepartie de réelles anomalies structurales<br />

du cerveau ». 22<br />

Apparemment, <strong>la</strong> privation d’une stimu<strong>la</strong>tion<br />

optimale ou <strong>des</strong> expériences pert u r b a t r i c e s<br />

qui mènent à un sous-développement de<br />

c e rtaines parties du système limbique et<br />

du cerveau moyen peuvent entraîner un<br />

c o m p o rtement anormal ou <strong>des</strong> aptitu<strong>des</strong><br />

c og n i t ives anorm a l e s . 2 3 Il peut se produire<br />

de mauvaises connexions entre les canaux<br />

sensoriels de l’apprentissage et les points<br />

réceptifs du cerveau de l’enfa n t ,<br />

p a rticulièrement chez les enfants élevés<br />

dans un milieu perturbé. En raison du<br />

d é veloppement dysfonctionnel du système<br />

limbique et du cerveau moyen, nombre de ces<br />

e n fants sont constamment dans un état <strong>la</strong>tent<br />

de peur ou d'excitation anormale qui mène à<br />

une réaction ex c e s s ive aux signaux sensoriels.<br />

Les enseignants désignent souvent ces enfa n t s<br />

comme ayant <strong>des</strong> difficultés d’apprentissage.<br />

Pour apprendre, un enfant doit être dans un<br />

état de stabilité et d’attention soutenue. Ces<br />

e n fants seront souvent indisciplinés et<br />

utiliseront l’agr e s s ivité comme moyen de<br />

résoudre les probl è m e s . 2 4<br />

Assis dans son lit, un bébé pleure à grands cris.<br />

Sa mère se sent, elle aussi, seule et déprimée.<br />

Elle craint de trop gâter l’enfant en le prenant<br />

dans ses bras et en le conso<strong>la</strong>nt, et elle le <strong>la</strong>isse<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 39


donc pleurer. Son mari arrive et gronde sa femme<br />

en l’accusant de ne pas s’occuper de l’enfant.<br />

Par ses canaux sensoriels visuels et auditifs, le<br />

cerveau de l’enfant enregistre une situation<br />

extrêmement stressante. Cette expérience se<br />

répète de jour en jour. Le système de vigi<strong>la</strong>nce<br />

et de régu<strong>la</strong>tion affective du cerveau de l’enfant<br />

devient câblé pour être dérangé et troublé par<br />

ces stimuli. Ceci pourra aboutir à une réaction<br />

anormale au stress qui persistera pendant toute<br />

<strong>la</strong> vie et influera, entre autres, <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé<br />

mentale de l'enfant.<br />

L’ exemple qui vient d’être cité évoque à quel<br />

point un milieu familial négatif dans <strong>la</strong> petite<br />

e n fance peut nuire au développement. Un<br />

d é veloppement anormal <strong>des</strong> systèmes sensoriels<br />

et <strong>des</strong> voies neuronales liées à <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion<br />

a ff e c t ive et à l’excitation peut entraîner <strong>des</strong><br />

d i fficultés à répondre à certains types de<br />

stimu<strong>la</strong>tion sensorielle ou à <strong>des</strong> stress. Un stress<br />

p e rmanent ou chronique diminue <strong>la</strong> capacité<br />

à assumer l’état d'excitation qui accompagne<br />

l’acquisition d’information nouvelle (nécessaire à<br />

l’apprentissage) et nuit à <strong>la</strong> capacité d'adaptation<br />

de l’enfant. La capacité à tolérer le stress ou<br />

une nouvelle stimu<strong>la</strong>tion sensorielle est donc<br />

renforcée par les soins réceptifs qui ont été<br />

prodigués durant <strong>la</strong> petite enfa n c e .<br />

Les enfants dont les caractéristiques cog n i t ive s<br />

et comportementales n’ont pas été suffi s a m m e n t<br />

d é veloppées durant les premières années ont<br />

de <strong>la</strong> difficulté à réussir en milieu sco<strong>la</strong>ire,<br />

ce qui peut mener à un niveau plus élevé de<br />

40<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

c o m p o rtement antisocial, de délinquance et de<br />

criminalité à l’adolescence et à l’âge adulte.<br />

Il a été démontré que les garçons négligés par<br />

leurs parents avaient tendance à manifester un<br />

c o m p o rtement antisocial au jardin d’enfa n t s<br />

( e n fants de cinq ans), et un comport e m e n t<br />

p e rturbateur par <strong>la</strong> suite en c<strong>la</strong>sse. 2 5 Ils étaient<br />

é galement plus susceptibles d’abandonner leurs<br />

étu<strong>des</strong> tôt dans <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>rité. Dans une <strong>étude</strong> où<br />

l'on a suivi un certain nombre de garçons tout<br />

au long de leur adolescence, on a constaté<br />

q u ’ e nviron 28 % de ceux qui manifestaient un<br />

c o m p o rtement antisocial au jardin d’enfa n t s<br />

étaient devenus <strong>des</strong> délinquants à l’âge de<br />

13 ans. 2 6<br />

Michael Rutter, dans une <strong>étude</strong> récente <strong>sur</strong> le<br />

c o m p o rtement antisocial et l’activité criminelle<br />

chez les jeunes, a passé en revue les constatations<br />

de plusieurs étu<strong>des</strong> longitudinales. 2 7 Il en a<br />

conclu que l’activité criminelle répétée chez les<br />

jeunes remonte souvent à un comport e m e n t<br />

p e rturbateur à l’âge présco<strong>la</strong>ire.<br />

« On peut détecter dès l’âge de trois ans <strong>des</strong><br />

signaux qui témoignent <strong>des</strong> traits plus graves et<br />

plus persistants du comportement antisocial,<br />

sous forme de comportements oppositionnels<br />

et hyperactifs ». 28<br />

Tremb<strong>la</strong>y et son équipe se sont penchés <strong>sur</strong> les<br />

re<strong>la</strong>tions entre les premières expériences <strong>des</strong><br />

enfants de sexe masculin, le comportement au<br />

sein du système sco<strong>la</strong>ire, et <strong>la</strong> délinquance et<br />

<strong>la</strong> violence au cours <strong>des</strong> années qui suivent. 29<br />

Ils ont établi que <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> enfants


manifestaient un certain comportement<br />

agressif à deux ans, mais qu’à l’âge de cinq<br />

ans, ce comportement avait été refoulé,<br />

probablement et principalement en raison<br />

d’une stimu<strong>la</strong>tion positive et du<br />

développement <strong>des</strong> fonctions cérébrales qui<br />

inhibent ce type de comportement. Les enfants<br />

qui exhibaient un comportement oppositionnel,<br />

d’agressivité physique et d’hyperactivité à leur<br />

entrée à l’école étaient plus enclins à devenir<br />

<strong>des</strong> délinquants (violents et non violents) à<br />

l’adolescence. Une initiative d’intervention en<br />

milieu sco<strong>la</strong>ire (comprenant <strong>la</strong> formation <strong>des</strong><br />

parents et un apprentissage de <strong>la</strong> sociabilité),<br />

qui visait à réduire le comportement criminel<br />

ou antisocial à l’adolescence chez les garçons<br />

jugés les plus perturbateurs au jardin<br />

d’enfants, avait eu <strong>des</strong> résultats limités dans<br />

<strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> cas. 30<br />

Dans une <strong>étude</strong> longitudinale menée en Suède,<br />

on a constaté que les garçons de tous les<br />

groupes socio-économiques qui accusaient<br />

un retard dans l’acquisition du <strong>la</strong>ngage à six,<br />

18 et 24 mois, et qui avaient <strong>des</strong> difficultés<br />

à comprendre et à s’exprimer verbalement à<br />

trois et cinq ans, risquaient davantage d’être<br />

analphabètes et de se livrer à <strong>des</strong> activités<br />

criminelles parvenus à l’âge de 17 ans. 31<br />

Les données semblent indiquer que le<br />

développement cérébral qui forme <strong>la</strong> base <strong>des</strong><br />

aptitu<strong>des</strong> <strong>la</strong>ngagières est lié au développement<br />

et aux fonctions d’autres régions cérébrales<br />

qui influent <strong>sur</strong> le comportement social et<br />

l’activité criminelle.<br />

Le lien entre l’hyperactivité avec déficit de<br />

l’attention et le comportement antisocial n’est<br />

pas c<strong>la</strong>irement établi. Rutter et son équipe<br />

ont conclu que l’hyperactivité et le manque<br />

d’attention sont étroitement liés au<br />

comportement antisocial. 27<br />

L’hyperactivité semble avoir une forte<br />

composante génétique et le comportement<br />

antisocial semble <strong>la</strong>rgement associé aux<br />

influences du milieu.<br />

Les constatations de Tremb<strong>la</strong>y suggèrent une<br />

interaction entre l'hérédité et le milieu. Les<br />

résultats de l’<strong>étude</strong> suédoise mentionnée<br />

précédemment nous autorisent à penser que<br />

faire <strong>la</strong> lecture à un enfant stimule les voies<br />

neuronales sensorielles et influe <strong>sur</strong> le<br />

développement <strong>des</strong> interconnexions qui entrent<br />

en jeu dans l'excitation et les émotions. Il<br />

importe de réaliser que certaines activités,<br />

comme lire et faire <strong>des</strong> jeux avec un enfant<br />

dans les 36 mois qui suivent sa naissance,<br />

favorisent ses aptitu<strong>des</strong> verbales. Ceci<br />

appuierait donc les constatations de Tremb<strong>la</strong>y,<br />

selon lesquelles le comportement agressif<br />

<strong>des</strong> tout-petits est refoulé sous l’effet<br />

d’expériences de vie positives à un jeune âge.<br />

D’autres étu<strong>des</strong> ont permis d'établir que<br />

les filles élevées dans un foyer où, soit les<br />

re<strong>la</strong>tions familiales étaient perturbées, soit<br />

il existait un désaccord chronique important<br />

entre les parents, présentaient un risque accru<br />

de troubles mentaux après trente ans. Power et<br />

Hertzman ont découvert que plus de 15 % <strong>des</strong><br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 41


femmes provenant <strong>des</strong> milieux socioéconomiques<br />

les plus défavorisés qui faisaient<br />

partie d’une importante <strong>étude</strong> longitudinale<br />

(données <strong>sur</strong> les cohortes de naissances<br />

britanniques) au Royaume-Uni souffraient de<br />

troubles mentaux après trente ans. 32 Maughan<br />

et McCarthy ont établi que les femmes issues<br />

de familles où les conflits étaient importants et<br />

fréquents durant leur petite enfance risquaient<br />

davantage d’avoir une dépression et d’autres<br />

troubles mentaux à l’âge adulte. 33 Leur<br />

examen a permis de constater que les<br />

perturbations et les désaccords au sein de<br />

<strong>la</strong> famille étaient également associés à un<br />

comportement antisocial. Ces étu<strong>des</strong> sont<br />

compatibles avec les connaissances que nous<br />

avons acquises <strong>sur</strong> <strong>la</strong> qualité et le type de<br />

stimu<strong>la</strong>tion sensorielle et de développement<br />

cérébral observés durant les premières années,<br />

et le comportement et <strong>la</strong> santé par <strong>la</strong> suite.<br />

Un milieu de garde de mauvaise qualité peut<br />

également avoir <strong>des</strong> conséquences fâcheuses<br />

<strong>sur</strong> l’enfant. Un tel milieu ne fait pas appel à<br />

<strong>la</strong> participation <strong>des</strong> parents et ne fournit pas<br />

les éléments propices au développement positif<br />

du cerveau et de l’enfant durant <strong>la</strong> petite<br />

enfance. Il se caractérise par un manque<br />

de stimu<strong>la</strong>tion positive et de réceptivité <strong>des</strong><br />

adultes, peu de possibilités de résolution de<br />

problèmes par le jeu, et peut-être même <strong>des</strong><br />

menaces à <strong>la</strong> santé et à <strong>la</strong> sécurité physiques.<br />

Les résultats préliminaires d’une importante<br />

<strong>étude</strong> américaine <strong>sur</strong> <strong>la</strong> garde <strong>des</strong> jeunes<br />

enfants suggèrent que les enfants vulnérables<br />

42<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

qui fréquentent une garderie de mauvaise<br />

qualité subissent une aggravation de leurs<br />

problèmes. 34 Gillian Doherty a passé en revue<br />

plusieurs étu<strong>des</strong> américaines <strong>sur</strong> les effets<br />

d’environnements de qualité médiocre <strong>sur</strong> les<br />

jeunes enfants. Celles-ci nous autorisent à<br />

penser que <strong>la</strong> fréquentation à temps plein d’un<br />

milieu de garde présco<strong>la</strong>ire déficient nuit à<br />

l’acquisition du <strong>la</strong>ngage et au développement<br />

social d’un enfant. En fait, il semble que,<br />

même si l’enfant bénéficie d’un milieu<br />

familial favorable doté de ressources<br />

adéquates, celui-ci pourra difficilement<br />

compenser les mauvaises expériences vécues<br />

dans son milieu de garde. 35<br />

Négligence extrême<br />

Dans le cadre de notre discussion <strong>sur</strong> les<br />

pério<strong>des</strong> critiques du développement cérébral,<br />

nous avons souligné qu’il est généralement<br />

possible de compenser un développement<br />

déficient durant <strong>la</strong> petite enfance par <strong>des</strong><br />

me<strong>sur</strong>es spéciales (bien que celles-ci ne<br />

permettent probablement pas de réaliser le<br />

plein potentiel du cerveau), mais il n’est<br />

pas forcément possible de compenser une<br />

négligence extrême. Les orphelinats roumains<br />

offrent un exemple probant <strong>des</strong> répercussions<br />

que peuvent avoir <strong>des</strong> expériences<br />

extrêmement négatives vécues pendant <strong>la</strong><br />

petite enfance. Les chercheurs ont décelé <strong>des</strong><br />

niveaux anormalement élevés de cortisol chez<br />

les enfants qui vivaient dans les orphelinats<br />

roumains (où les enfants ne recevaient que <strong>des</strong>


soins minimes), semb<strong>la</strong>bles à ceux d’enfants<br />

qui avaient vécu <strong>des</strong> événements traumatisants<br />

durant les premières années de leur vie. 36<br />

Ces observations confirment ce que nous<br />

savons du développement cérébral pendant<br />

<strong>la</strong> petite enfance et <strong>des</strong> voies<br />

psychoneuroendocriniennes. 7,12<br />

On rapporte régulièrement <strong>des</strong> retards de<br />

d é veloppement chez les enfants p<strong>la</strong>cés à un jeune<br />

âge dans un orphelinat n’offrant ni soins ni<br />

stimu<strong>la</strong>tion de qualité. 3 7 , 3 8 Plus le séjour à<br />

l ’ o rphelinat est prolongé, plus le risque de<br />

d é ficience du développement cérébral durant <strong>la</strong><br />

période critique est élevé, et plus il est diffi c i l e<br />

d'aider les enfants à <strong>sur</strong>monter leur handicap.<br />

Les étu<strong>des</strong> menées <strong>sur</strong> <strong>des</strong> enfants ve n u s<br />

d ’ o rphelinats roumains et adoptés par <strong>des</strong><br />

familles canadiennes ont permis de constater de<br />

gr aves problèmes chez ceux qui avaient passé<br />

plusieurs années à l’orphelinat avant d’être<br />

adoptés : un QI de 85 et moins, <strong>des</strong> schémas<br />

d’attachement atypiques marqués par l’insécurité,<br />

de sérieux problèmes de comportement et le<br />

maintien de comportements stéréotypés. 3 9<br />

Dans une <strong>étude</strong>, on a comparé trois groupes<br />

d’enfants :<br />

i) <strong>des</strong> enfants canadiens qui vivaient avec<br />

leurs parents et n’avaient jamais fréquenté<br />

d’orphelinat;<br />

ii) <strong>des</strong> enfants roumains qui avaient été<br />

adoptés par <strong>des</strong> familles canadiennes avant<br />

l’âge de quatre mois; et<br />

iii)<strong>des</strong> enfants roumains qui avaient été<br />

adoptés par <strong>des</strong> familles canadiennes et<br />

avaient passé entre huit et 53 mois à<br />

l’orphelinat. 39<br />

En voici les constatations :<br />

♦ 22 % <strong>des</strong> enfants du premier groupe (soit les<br />

enfants canadiens qui n’avaient jamais vécu<br />

dans un orphelinat) éprouvaient un ou<br />

plusieurs problèmes;<br />

♦ 20 % <strong>des</strong> enfants du deuxième groupe (soit<br />

les enfants roumains qui avaient été adoptés<br />

tout jeunes) éprouvaient un ou plusieurs<br />

problèmes; et<br />

♦ 65 % <strong>des</strong> enfants du troisième groupe<br />

(soit les enfants roumains adoptés après<br />

une période plus longue passée dans un<br />

orphelinat) éprouvaient un ou plusieurs<br />

problèmes après l’adoption.<br />

Plus le séjour à l’orphelinat avait été prolongé<br />

( c e rtains enfants y avaient passé plus de quatre<br />

ans), plus les problèmes éprouvés étaient gr ave s<br />

et nombreux. Certains souffraient de probl è m e s<br />

de développement multiples. Les parents <strong>des</strong><br />

e n fants adoptés après une période prolongée à<br />

l ’ o rphelinat réalisent qu’il est difficile de les<br />

aider à <strong>sur</strong>monter leurs handicaps et à acquérir<br />

les compétences et les facultés d’adaptation<br />

essentielles à une vie adulte épanouie. Les<br />

résultats obtenus par les enfants adoptés après<br />

seulement quelques mois passés à l’orp h e l i n a t<br />

sont sembl a bles à ceux <strong>des</strong> enfants canadiens<br />

qui faisaient partie de l’<strong>étude</strong>.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 43


La plupart <strong>des</strong> orphelinats roumains se souciaient<br />

peu de fournir <strong>des</strong> conditions propices à un<br />

d é veloppement cérébral sain chez les jeunes<br />

e n fants. Il est donc raisonnable de supposer que<br />

<strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> enfants adoptés après <strong>des</strong> années de<br />

négligence ont franchi certaines <strong>des</strong> pério<strong>des</strong><br />

critiques de développement cérébral sans<br />

b é n é ficier d'une stimu<strong>la</strong>tion positive qui leur<br />

aurait permis de bâtir <strong>des</strong> structures et <strong>des</strong><br />

fonctions cérébrales optimales. La concordance<br />

de ces observations et <strong>des</strong> connaissances que<br />

nous possédons maintenant <strong>sur</strong> le déve l o p p e m e n t<br />

cérébral souligne encore davantage <strong>la</strong> nature<br />

c ruciale <strong>des</strong> toutes premières années du<br />

d é veloppement de l’enfant et du déve l o p p e m e n t<br />

cérébral. Le fait que plusieurs traits<br />

caractéristiques soient affectés n’est pas<br />

s u rprenant à <strong>la</strong> lumière <strong>des</strong> nouve l l e s<br />

connaissances que nous possédons <strong>sur</strong> le<br />

d é veloppement <strong>des</strong> voies neuronales sensorielles<br />

par rapport aux fonctions complexes du cerve a u .<br />

S u rmonter les handicaps<br />

Nous sommes préoccupés par ce qui arr ive aux<br />

e n fants qui ont eu une petite enfance diffi c i l e .<br />

C e rtains éprouveront <strong>des</strong> diffi c u l t é s<br />

d’apprentissage, d’autres auront <strong>des</strong> probl è m e s<br />

de comportement, d’autres encore souffriront<br />

de problèmes de santé et enfin, certains enfa n t s ,<br />

plus soli<strong>des</strong>, s’en sortiront bien. Comment<br />

p o u vons-nous aider les jeunes qui ont souff e rt<br />

d’une petite enfance défavorisée ? Le présent<br />

r a p p o rt ne traite pas directement de cette<br />

question, mais nous tenons néanmoins à<br />

44<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

souligner qu’il est possible de <strong>sur</strong>monter les<br />

d i fficultés et qu’il existe dans nos collectivités un<br />

assez grand nombre de programmes innova t e u r s<br />

pour venir en aide à <strong>la</strong> jeunesse défavo r i s é e .<br />

Beaucoup de ces programmes visent à réduire au<br />

minimum les répercussions néga t ives en aidant<br />

les enfants à maîtriser leurs réactions émotives<br />

et leurs réactions d'excitation anormale face au<br />

stress tout en cultivant l’estime d’eux-mêmes,<br />

a fin qu’ils puissent devenir <strong>des</strong> membres<br />

productifs de <strong>la</strong> société. Souvent, ces<br />

p r ogrammes sont efficaces, car ils modifient le<br />

milieu de ces enfants et évitent les stimuli qui<br />

suscitent une réaction d'excitation indésirabl e .<br />

E m my We rn e r, qui a étudié pendant de<br />

nombreuses années <strong>des</strong> enfants nés en 1954<br />

dans l’île de Kaui, a découve rt un petit gr o u p e<br />

d ’ e n fants évoluant dans <strong>des</strong> circonstances<br />

familiales très difficiles qui semb<strong>la</strong>ient solliciter,<br />

lorsqu’ils étaient très jeunes, le soutien de<br />

parents ou de grands-parents de substitution. 4 0<br />

Ils ont développé une bonne capacité<br />

d’adaptation, <strong>des</strong> compétences et un bien-être<br />

qui se sont manifestés à l’âge adulte. Mme<br />

Werner a également constaté que <strong>la</strong> présence<br />

d'initiatives de soutien pertinentes à <strong>des</strong> étapes<br />

ultérieures de <strong>la</strong> vie aide à <strong>sur</strong>monter les<br />

problèmes liés aux conditions défavorables <strong>des</strong><br />

premières années, à moins que les privations<br />

ou les mauvais traitements subis n’aient été<br />

extrêmes. Il n'était pas possible de les aider<br />

tous, mais un enfant <strong>sur</strong> trois né dans un<br />

milieu défavorisé ou désavantagé est devenu<br />

un jeune adulte compétent.


PRINCIPALES DÉCOUVERTES SUR LE DÉVELOPPEMENT CÉRÉBRAL<br />

Le développement cérébral qui a lieu avant l’âge d’un an est plus rapide et plus important qu’on ne le pensait.<br />

Le développement cérébral est beaucoup plus sensible à l’influence du milieu qu’on ne le supposait.<br />

L’impact du milieu de <strong>la</strong> petite enfance <strong>sur</strong> le développement cérébral a un effet persistant.<br />

Le milieu n’influe pas seulement <strong>sur</strong> le nombre de cellules et d’interconnexions dans le cerveau, mais<br />

également <strong>sur</strong> le « câb<strong>la</strong>ge » de ces connexions.<br />

Nous disposons de nouvelles preuves scientifiques concernant les répercussions négatives du stress <strong>sur</strong><br />

les fonctions cérébrales à un jeune âge .<br />

UNE BONNE ALIMENTATION, DES SOINS ET<br />

UNE ÉDUCATION A DÉQUATS FAVORISENT UN<br />

DÉVELOPPEMENT CÉRÉBRAL ET PHYSIQUE<br />

OPTIMAL PENDANT LES PREMIÈRES ANNÉES,<br />

DE MÊME QUE L’APPRENTISSAGE, LE<br />

C O M P O RTEMENT ADÉQUAT ET LA SANTÉ<br />

TOUT AU LONG DE LA VIE<br />

Le développement optimal du cerveau dépend<br />

d’une bonne alimentation et de <strong>la</strong> qualité de <strong>la</strong><br />

stimu<strong>la</strong>tion (<strong>des</strong> soins) reçue par les canaux<br />

sensoriels du corps. Pour les enfants bien nourr i s ,<br />

une bonne éducation, <strong>des</strong> soins attentionnés et<br />

de <strong>la</strong> tendresse offrent <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion sensorielle<br />

dont ils ont besoin pour leur déve l o p p e m e n t<br />

cérébral et les aident à établir <strong>des</strong> liens aff e c t i f s<br />

sûrs avec leur mère, leur père ou le principal<br />

p o u rvoyeur de soins. Une bonne alimentation est<br />

essentielle au développement du cerveau et <strong>des</strong><br />

autres systèmes organiques. Un attachement sûr<br />

f o u rnit aux enfants <strong>la</strong> sécurité et <strong>la</strong> confi a n c e<br />

dont ils ont besoin pour s’aventurer dans leur<br />

monde pour apprendre et créer <strong>des</strong> liens. Les<br />

parents ne font pas que nourrir et réconforter leur<br />

bébé, ils sont aussi pour l’enfant sa première<br />

re<strong>la</strong>tion. Se fondant <strong>sur</strong> leur <strong>étude</strong> <strong>des</strong> animaux<br />

et certaines étu<strong>des</strong> <strong>sur</strong> les êtres humains, Cynader<br />

et Frost expliquent ce qui suit :<br />

« Les nouveau-nés d’un <strong>la</strong>rge éventail d’espèces<br />

vertébrées doivent établir un lien affectif ou une<br />

forme spéciale d’attachement à leurs parents pour<br />

obtenir les moyens de subsistance, <strong>la</strong> pro t e c t i o n ,<br />

le réconfort et l'encadrement <strong>des</strong> expériences<br />

d ’ a p p re n t i s s age nécessaires à leur développement<br />

p hysique et à l'acquisition de leurs compétences<br />

d ’ a d u l t e. Bien que l’on estime généralement que<br />

c’est par l’appre n t i s s age que sont formés ces liens<br />

a ffectifs, grâce à l’association <strong>des</strong> cara c t é r i s t i q u e s<br />

de re n fo rcement de l’alimentation et du réconfo r t<br />

avec les divers stimuli fournis par <strong>la</strong> mère ou le<br />

p o u r v oyeur de soins, il est aujourd'hui évident<br />

qu’il existe <strong>des</strong> mécanismes neuro n a u x<br />

dynamiques et spéciaux qui facilitent <strong>la</strong> fo r m a t i o n<br />

ra p i d e, ponctuelle et permanente de ces liens<br />

a ffectifs. » 4 2<br />

Carnegie Corporation of New York, 1994 41<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 45


Les effets <strong>des</strong> soins prodigués sont enregistrés<br />

par les canaux sensoriels (le toucher, <strong>la</strong> vue,<br />

les sons, le goût, les odeurs, <strong>la</strong> température,<br />

<strong>la</strong> douleur, le mouvement et <strong>la</strong> sensibilité<br />

proprioceptive) grâce auxquels les signaux<br />

sensoriels entraînent le développement <strong>des</strong><br />

principales structures neuronales dans le<br />

cortex. Les signaux sensoriels sont reçus par<br />

les neurones réceptifs du cortex et se lient à<br />

d’autres parties importantes du cerveau qui<br />

interviennent dans <strong>des</strong> fonctions comme<br />

l’émotion et l'excitation. Les parents et autres<br />

pourvoyeurs de soins, comme les grandsparents,<br />

devraient donc fournir une stimu<strong>la</strong>tion<br />

positive aux jeunes enfants.<br />

Un bébé est al<strong>la</strong>ité par sa mère, câliné et bercé<br />

dans ses bras tandis qu’elle lui sourit et lui parl e<br />

doucement. Son cerveau est tout occupé à re c ev o i r<br />

les signaux transmis par les canaux sensoriels, à<br />

é t ablir <strong>des</strong> connexions et à former <strong>des</strong> voies<br />

n e u ronales en réaction à ce qu’il voit et ressent. Les<br />

sensations que lui pro c u rent <strong>la</strong> ch a l e u r, le touch e r,<br />

le goût, <strong>la</strong> vue, les sons et les odeurs provoquent le<br />

c â bl age et mode<strong>la</strong>ge de sa structure cérébra l e, de<br />

<strong>la</strong> même manière qu’un artiste sculpte dans un<br />

bloc de marbre une forme gra c i e u s e. Grâce à cette<br />

stimu<strong>la</strong>tion sensorielle, le bébé développe les<br />

s t r u c t u res et les fonctions <strong>des</strong> voies neuronales de<br />

son cerveau, lesquelles influeront <strong>sur</strong> son sentiment<br />

de sécurité et ses re<strong>la</strong>tions sociales durant toute sa<br />

v i e. Un sentiment de sécurité donnera au bébé <strong>la</strong><br />

c o n fiance nécessaire, lorsqu’il appre n d ra à<br />

m a rcher à quatre pattes, puis à march e r, pour<br />

e x p l o rer un monde toujours plus vaste et créer<br />

<strong>des</strong> liens d’amitié avec d’autres enfants.<br />

46<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

L’ exemple ci-<strong>des</strong>sus montre combien <strong>la</strong><br />

stimu<strong>la</strong>tion de l’al<strong>la</strong>itement influe <strong>sur</strong> le<br />

d é veloppement cérébral du bébé et <strong>sur</strong> son<br />

attachement à sa mère. Outre les ava n t a g e s<br />

nutritionnels pour le bébé, l’al<strong>la</strong>itement au sein<br />

durant <strong>la</strong> période critique de déve l o p p e m e n t<br />

cérébral semble avoir <strong>des</strong> répercussions<br />

p o s i t ives et de longue durée <strong>sur</strong> l’orga n i s a t i o n<br />

<strong>des</strong> voies neuronales du cerveau. La réception et<br />

l ’ i n t é gration d’une stimu<strong>la</strong>tion multisensorielle<br />

influe <strong>sur</strong> les neurones du cerveau liés à<br />

l ' excitation et aux émotions, réduisant ainsi<br />

le stress et favorisant le bien-être.<br />

Un père lit une histoire à sa fillette de<br />

18 mois, assise <strong>sur</strong> ses genoux. Ses bra s<br />

l ’ e n t o u rent et il tient dans ses mains un livre<br />

illustré de gran<strong>des</strong> images colorées. Il lit le<br />

texte et décrit les animaux <strong>sur</strong> les images. Il<br />

attend que sa fille désigne du doigt le nez et<br />

les yeux de l’animal. Une fois de plus, les<br />

sensations que pro c u rent <strong>la</strong> ch a l e u r, le touch e r,<br />

les odeurs, <strong>la</strong> vue, les sons et <strong>la</strong> position de<br />

l'enfant provoquent le câbl age et mode<strong>la</strong>ge de<br />

son cerveau. La connexion de <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion<br />

sensorielle vers les diverses régions du<br />

cerveau pose les bases du <strong>la</strong>ngage, puis de<br />

<strong>la</strong> lecture et de l’écriture et <strong>des</strong> autre s<br />

fonctions cérébra l e s .<br />

L’exemple ci-<strong>des</strong>sus témoigne de <strong>la</strong> puissante<br />

stimu<strong>la</strong>tion que reçoit le cerveau d’un jeune<br />

enfant simplement en se faisant lire une<br />

histoire <strong>sur</strong> les genoux d’un adulte. La<br />

participation du parent et sa conversation


attentive créent un contexte propice à <strong>la</strong><br />

réception <strong>des</strong> stimuli multisensoriels qui<br />

accompagnent les mots et <strong>la</strong> signification de<br />

l’histoire et <strong>des</strong> images.<br />

Deux jeunes enfants jouent avec un assortiment<br />

de petites balles de <strong>la</strong> même taille. L’un d’eux<br />

saisit deux balles dans une main et quatre dans<br />

l’autre. Son cerveau reçoit <strong>des</strong> informations<br />

multisensorielles <strong>sur</strong> les objets qu’il tient dans<br />

ses mains. Le poids <strong>des</strong> deux balles est moindre<br />

que celui <strong>des</strong> quatre balles – il peut voir et<br />

sentir <strong>la</strong> différence. Un adulte lui fait alors<br />

remarquer qu’il a deux balles dans une main<br />

et quatre dans l’autre. Les deux enfants font<br />

rouler les balles dans <strong>des</strong> tubes de taille<br />

différente. Ils essaient de faire tomber autant de<br />

balles que possible dans un seau en les insérant<br />

dans les tubes. Ces enfants sont occupés à<br />

apprendre et à résoudre <strong>des</strong> problèmes par le<br />

jeu. Ils acquièrent, par les canaux sensoriels<br />

concernés, les fondements du poids cognitif <strong>des</strong><br />

nombres qui influe <strong>sur</strong> l’apprentissage <strong>des</strong><br />

mathématiques en milieu sco<strong>la</strong>ire.<br />

L’importance de l’apprentissage par <strong>la</strong><br />

résolution ludique de problèmes pour le<br />

développement cérébral du jeune enfant sera<br />

abordée un peu plus loin. Comme l’indique<br />

l’exemple ci-<strong>des</strong>sus, l’acte de jouer avec <strong>des</strong><br />

objets qui apportent une stimu<strong>la</strong>tion<br />

sensorielle et qui permettent à l’enfant de<br />

comprendre une chose, comme le nombre de<br />

balles qui peuvent passer au travers du tube,<br />

favorise un développement cérébral optimal.<br />

Ces exemples permettent également d’illustrer<br />

l ’ a rgument avancé au début de ce chapitre, à<br />

s avoir que les nouvelles connaissances acquises<br />

dans le domaine du développement cérébral<br />

viennent confi rmer ce que les parents savent et<br />

appliquent depuis longtemps : tenir son enfa n t<br />

contre soi, le nourr i r, le réconforter et l’aimer,<br />

jouer avec lui et lui lire <strong>des</strong> histoires, et lui<br />

proposer au fur et à me<strong>sur</strong>e qu’il grandit <strong>des</strong><br />

a c t ivités qui lui procurent une stimu<strong>la</strong>tion<br />

mentale et physique. Ce que les nouve l l e s<br />

données nous montrent, c’est à quel point les<br />

« apports » sensoriels contribuent au câb<strong>la</strong>ge<br />

du cerveau et à quel point le déve l o p p e m e n t<br />

cérébral durant <strong>la</strong> petite enfance est import a n t<br />

pour l’apprentissage, le comportement et <strong>la</strong><br />

santé tout au long de <strong>la</strong> vie.<br />

Les neurosciences, les étu<strong>des</strong> <strong>sur</strong> les animaux,<br />

l’observation <strong>des</strong> êtres humains, de même<br />

que certains essais d’intervention auprès <strong>des</strong><br />

popu<strong>la</strong>tions humaines à risque élevé, nous<br />

permettent de mieux juger de ce que sont<br />

les conditions les plus propices à un<br />

développement cérébral optimal durant<br />

<strong>la</strong> petite enfance.<br />

Une grossesse en bonne santé pour un<br />

nouveau-né en bonne santé<br />

Les mères qui vivent leur grossesse en bonne<br />

santé ont plus de chances d'accoucher à terme<br />

et sans complications d’un enfant de poids<br />

normal au développement cérébral normal.<br />

Les mères en bonne santé sont plus<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 47


susceptibles d’avoir <strong>des</strong> grossesses normales<br />

et de donner naissance à <strong>des</strong> bébés en bonne<br />

santé. Le cerveau du fœtus connaît un<br />

développement considérable pendant <strong>la</strong><br />

gestation. Ce développement est influencé<br />

par les stimuli qu'il reçoit de <strong>la</strong> mère. En<br />

évitant de fumer, de consommer de l’alcool<br />

et d’utiliser toute autre drogue pendant <strong>la</strong><br />

grossesse, <strong>la</strong> femme enceinte diminue le risque<br />

d’accoucher prématurément ou de donner<br />

naissance à un bébé petit poids. Les<br />

programmes publics de lutte contre le<br />

tabagisme qui réussissent à diminuer l’usage<br />

du tabac chez les femmes enceintes réduisent<br />

l’incidence <strong>des</strong> nouveau-nés de petits poids. 43<br />

Les recherches <strong>sur</strong> l’alimentation et <strong>sur</strong> les<br />

initiatives de soutien social suggèrent que<br />

les programmes à volets multiples aident à<br />

diminuer le nombre de bébés petit poids et de<br />

naissances avant terme lorsqu’ils sont offerts<br />

de manière universelle à toutes les femmes<br />

enceintes. 44 Les soins médicaux prénatals<br />

en eux-mêmes ne semblent avoir qu’un effet<br />

limité pour réduire davantage l’incidence<br />

<strong>des</strong> naissances de bébés petit poids et <strong>des</strong><br />

naissances avant terme. 45<br />

Cependant, il existe <strong>des</strong> arguments probants<br />

selon lesquels l’alimentation de <strong>la</strong> mère<br />

influe considérablement <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé future<br />

de l’enfant. 46 On associe <strong>la</strong> petite taille et<br />

<strong>la</strong> minceur d’un bébé à <strong>la</strong> naissance à<br />

l’insuffisance coronarienne, à l’hypertension<br />

et au diabète aux sta<strong>des</strong> ultérieurs de <strong>la</strong> vie.<br />

48<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

Puisque les deux facteurs déterminants pour le<br />

poids d’un bébé à <strong>la</strong> naissance sont le poids de<br />

<strong>la</strong> mère avant <strong>la</strong> grossesse et son propre poids<br />

à <strong>la</strong> naissance, les stratégies visant à améliorer<br />

<strong>la</strong> santé <strong>des</strong> futures mamans sont importantes.<br />

L’al<strong>la</strong>itement au sein<br />

L’acte de nourrir un bébé lui fournit <strong>des</strong><br />

nutriments et stimule ses canaux sensoriels.<br />

Tout indique que l’al<strong>la</strong>itement au sein as<strong>sur</strong>e<br />

non seulement une alimentation optimale,<br />

mais également une stimu<strong>la</strong>tion optimale<br />

aux nouveau-nés et aux tout-petits. 47 Le <strong>la</strong>it<br />

m a t e rnel contient le dosage idéal de substances<br />

n u t r i t ives nécessaires à <strong>la</strong> croissance du<br />

c e rveau et du corps. L’acte d’al<strong>la</strong>itement<br />

f o u rnit une possibilité renouvelée de contact<br />

direct avec <strong>la</strong> peau et de stimu<strong>la</strong>tion olfa c t ive .<br />

L’American A c a d e my of Pe d i a t r i c s<br />

recommande que les mères al<strong>la</strong>itent leur<br />

bébé pendant au moins un an. 48 L o r s q u e<br />

l’al<strong>la</strong>itement au sein n’est pas possible<br />

(dans le cas d’une adoption ou en raison de<br />

l’état de santé de <strong>la</strong> mère, par exemple), il est<br />

recommandé de suivre <strong>la</strong> même méthode que<br />

pour l’al<strong>la</strong>itement, c’est-à-dire de tenir le bébé<br />

dans ses bras et de le cajoler pendant qu’il<br />

prend son biberon. Des chercheurs se sont<br />

penchés <strong>sur</strong> <strong>la</strong> différence entre les enfa n t s<br />

n o u rris au sein et ceux qui sont nourris au<br />

biberon et ont constaté qu’à 18 mois, les<br />

e n fants nourris au sein soumis à <strong>des</strong> tests de<br />

d é veloppement mental avaient <strong>des</strong> résultats<br />

plus élevés que ceux qui avaient été nourris au


iberon, et ce compte tenu <strong>des</strong> influences<br />

sociales et démogr a p h i q u e s . 4 9<br />

Dans une autre <strong>étude</strong>, on a évalué l’effet <strong>des</strong><br />

préparations <strong>la</strong>ctées enrichies chez les bébés<br />

nés avant terme. 50 À sept ans et demi ou huit<br />

ans, les garçons qui avaient reçu <strong>la</strong> préparation<br />

enrichie démontraient de meilleures aptitu<strong>des</strong><br />

verbales que ceux qui n’avaient reçu que<br />

<strong>la</strong> préparation ordinaire. Par contre, le<br />

supplément enrichi ne produisait que peu de<br />

différence pour les enfants (garçons et filles)<br />

qui avaient reçu le <strong>la</strong>it maternel.<br />

La situation professionnelle de <strong>la</strong> mère et le<br />

soutien social qu’elle reçoit sont deux facteurs<br />

qui influencent <strong>la</strong> durée de l’al<strong>la</strong>itement<br />

au sein. 51<br />

Alimentation et stimu<strong>la</strong>tion<br />

Une <strong>étude</strong> menée en Jamaïque <strong>sur</strong> échantillon<br />

de popu<strong>la</strong>tion aléatoire et contrôlé témoigne de<br />

l ’ i m p o rtance d’une bonne stimu<strong>la</strong>tion et d’une<br />

bonne alimentation après <strong>la</strong> naissance. 52 U n<br />

groupe de bébés à risque élevé (à <strong>la</strong> croissance<br />

retardée) a été réparti au hasard dans quatre<br />

groupes. On avait prévu un supplément nutritif,<br />

qui consistait en un kilo de préparation <strong>la</strong>ctée<br />

par semaine, et <strong>des</strong> me<strong>sur</strong>es de stimu<strong>la</strong>tion,<br />

qui prenaient <strong>la</strong> forme de séances de jeu<br />

hebdomadaires à <strong>la</strong> maison avec <strong>la</strong> mère,<br />

sous <strong>la</strong> <strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce d’une auxiliaire en santé<br />

communautaire. Cette dernière encourageait <strong>la</strong><br />

mère à jouer avec son enfant et, à <strong>la</strong> fin de <strong>la</strong><br />

visite, <strong>la</strong>issait dans <strong>la</strong> maison <strong>des</strong> jouets de<br />

fabrication artisanale. L’un <strong>des</strong> quatre gr o u p e s<br />

r e c evait les me<strong>sur</strong>es de stimu<strong>la</strong>tion, tandis<br />

qu’un autre recevait le supplément nutritif;<br />

un troisième avait droit aux deux, tandis que<br />

le quatrième groupe ne recevait rien. Leur<br />

d é veloppement a été comparé à celui d’un<br />

groupe témoin d’enfants à fa i ble risque<br />

qui recevait <strong>des</strong> soins et une alimentation<br />

appropriés. L’<strong>étude</strong> a permis de constater que<br />

les enfants qui recevaient soit les stimu<strong>la</strong>tions,<br />

soit le supplément nutritif pendant une période<br />

de deux ans, se rapprochaient de 50 % du<br />

d é veloppement <strong>des</strong> enfants à fa i ble risque<br />

au cours <strong>des</strong> deux années. Les enfants qui<br />

n ’ avaient rien reçu avaient un déve l o p p e m e n t<br />

médiocre et étaient peut-être handicapés de<br />

façon permanente. Quant aux enfants qui<br />

avaient reçu l’alimentation et les stimu<strong>la</strong>tions<br />

appropriées, ils avaient atteint le même stade<br />

de développement que le groupe témoin.<br />

Une autre série d’étu<strong>des</strong> menées auprès de<br />

bébés prématurés témoigne de <strong>la</strong> forte synerg i e<br />

qui existe entre une stimu<strong>la</strong>tion sensorielle<br />

enrichie et une alimentation de qualité<br />

supérieure pour un développement cérébral<br />

optimal. Le toucher est un stimulus clé pour<br />

le développement cérébral aux premières<br />

étapes de <strong>la</strong> vie et son importance pour le<br />

d é veloppement précoce a été mise en évidence<br />

par <strong>des</strong> observations <strong>sur</strong> les effets bénéfi q u e s<br />

du contact physique conjugué à l’al<strong>la</strong>itement<br />

au sein chez les enfants prématurés. 53<br />

Il existe une technique, provenant de <strong>la</strong> ville<br />

de Bogota en Colombie, appelée les « soins de<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 49


<strong>la</strong> maman kangourou » (car <strong>la</strong> maman<br />

kangourou garde son bébé dans sa poche<br />

ventrale). Le bébé prématuré est p<strong>la</strong>cé en<br />

position ve rticale contre <strong>la</strong> poitrine de sa<br />

mère pour un contact direct avec sa peau et<br />

l’al<strong>la</strong>itement au sein est <strong>la</strong> source principale<br />

d’alimentation. Il semble que les bébés qui<br />

r e ç o ivent ce type de soins se déve l o p p e n t<br />

mieux que ceux qui sont isolés dans un<br />

i n c u b a t e u r. Les meilleurs résultats sont<br />

apparemment liés non seulement à une<br />

stimu<strong>la</strong>tion accrue, mais également à <strong>la</strong><br />

r é c e p t ivité matern e l l e .<br />

La petite enfance et les risques<br />

pour <strong>la</strong> santé à l’âge adulte<br />

Parmi les récentes découvertes, mentionnons<br />

<strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion que l’on peut maintenant établir<br />

entre les conditions de vie durant <strong>la</strong> petite<br />

enfance et <strong>la</strong> santé dans les années ultérieures.<br />

Les preuves avancées sont en partie historiques<br />

et seront abordées au prochain chapitre. Voici<br />

ce que conclut un récent rapport britannique<br />

intitulé Inequalities in Health :<br />

« Bien qu’il existe tout au long de <strong>la</strong> vie <strong>des</strong><br />

facteurs de risque remédiables pour <strong>la</strong> santé,<br />

l’enfance constitue une étape cruciale et<br />

vulnérable où les conditions socio-économiques<br />

médiocres ont <strong>des</strong> effets durables. En suivant<br />

pendant toute leur existence <strong>des</strong> échantillons<br />

successifs de nouveau-nés, on a établi<br />

l’influence cruciale de <strong>la</strong> petite enfance <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />

santé et le développement physiques et mentaux<br />

50<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

par <strong>la</strong> suite. Le fait que les suites négatives de<br />

ces conditions socio-économiques (<strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die<br />

mentale, une petite taille, l’obésité, <strong>la</strong><br />

délinquance et le chômage, etc.) couvrent un<br />

si vaste éventail transmet un message important.<br />

Il suggère que les politiques qui s’efforcent de<br />

réduire ces influences précoces négatives<br />

comportent <strong>des</strong> avantages multiples, non<br />

seulement pour l’existence de l’enfant, mais<br />

également pour <strong>la</strong> génération suivante. » 54<br />

Nous savons maintenant que les risques de<br />

nombreuses ma<strong>la</strong>dies chroniques sont en<br />

p<strong>la</strong>ce, du moins en partie, dès les premières<br />

années d’existence. Ils se manifestent<br />

particulièrement sous <strong>la</strong> forme de troubles<br />

mentaux, comme <strong>la</strong> dépression à l’âge<br />

adulte. 32 Il est c<strong>la</strong>ir que le développement qui<br />

a lieu durant <strong>la</strong> toute petite enfance (et même<br />

pendant <strong>la</strong> grossesse) influe <strong>sur</strong> le risque de<br />

tension artérielle élevée et de diabète non<br />

insulino-dépendant. 55 Il pourrait même avoir<br />

un effet <strong>sur</strong> les affections vascu<strong>la</strong>ires, comme<br />

l’insuffisance coronarienne. 56,12<br />

Comme le soutiennent McEwen et Schmeck,<br />

c’est le cerveau qui contrôle le corps. 7 Il a<br />

une influence <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé par le biais de<br />

mécanismes biologiques décou<strong>la</strong>nt de<br />

<strong>la</strong> psychoneuroendocrinologie et de <strong>la</strong><br />

psychoneuroimmunologie. Le nouvel intérêt<br />

qu’on porte aux déterminants sociaux de <strong>la</strong><br />

santé nous permettra, une fois associé à notre<br />

nouvelle compréhension <strong>des</strong> mécanismes<br />

biologiques, de franchir une nouvelle frontière


dans <strong>la</strong> recherche <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé. On pourrait par<br />

exemple observer comment les fonctions et le<br />

développement du cerveau peuvent influencer<br />

<strong>la</strong> santé tout au long de <strong>la</strong> vie. Chris Power et<br />

Clyde Hertzman ont examiné les données <strong>sur</strong><br />

les risques de ma<strong>la</strong>die durant les premières<br />

années et tout au long de l’existence. 57<br />

LES ACTIONS QUI AMÉLIORENT LE<br />

DÉVELOPPEMENT DU JEUNE ENFANT<br />

Il existe <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> <strong>sur</strong> le développement de<br />

l ’ e n fant et <strong>des</strong> enquêtes longitudinales bien<br />

conçues qui démontrent que les progr a m m e s<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance qui font appel à<br />

<strong>la</strong> participation <strong>des</strong> parents profitent aux enfa n t s ,<br />

et bien souvent, à <strong>la</strong> famille tout entière.<br />

Le « développement du jeune enfant », comme<br />

nous l’entendons, peut se faire dans <strong>des</strong> cadres<br />

variés, tels que les garderies, les services de<br />

garde en milieu familial et les programmes<br />

présco<strong>la</strong>ires comme <strong>la</strong> maternelle (enfants de<br />

quatre ans) et le jardin d’enfants (enfants de<br />

cinq ans). Ce n’est pas le cadre qui définit le<br />

développement du jeune enfant, ce sont les<br />

activités. À notre avis, les activités doivent<br />

mettre l’accent <strong>sur</strong> l’interaction <strong>des</strong> parents<br />

avec l’enfant, et <strong>sur</strong> <strong>la</strong> résolution de problèmes<br />

par le jeu avec d’autres enfants pour stimuler<br />

un développement cérébral par le biais <strong>des</strong><br />

canaux sensoriels.<br />

La plupart <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> décrites ci-après se sont<br />

penchées <strong>sur</strong> <strong>des</strong> programmes d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance qui font appel à l’engagement <strong>des</strong><br />

parents et à <strong>la</strong> résolution ludique de probl è m e s<br />

avec un éducateur à <strong>la</strong> petite enfance.<br />

La participation parentale ne s’arrête pas à une<br />

visite occasionnelle pour constater les progrès<br />

de l’enfant dans le cadre du programme<br />

présco<strong>la</strong>ire. Au cours de <strong>la</strong> petite enfance,<br />

les parents sont les adultes qui passent le<br />

plus de temps avec l’enfant. Les programmes<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance qui font<br />

participer les parents aident ces derniers à<br />

devenir de meilleurs éducateurs de <strong>la</strong> petite<br />

enfance. Les programmes comportent souvent<br />

un élément de formation et d’éducation du<br />

parent et exigent sa participation active à<br />

l’apprentissage de son enfant par le jeu; ils<br />

comprendront même <strong>des</strong> visites à domicile. Le<br />

soutien au parent peut faire baisser son niveau<br />

de stress et lui permettre de mieux s’acquitter<br />

de sa tâche. Les personnes élevées par <strong>des</strong><br />

parents peu conscients <strong>des</strong> besoins de l’enfant<br />

seront plus susceptibles d’être de mauvais<br />

parents et de perpétuer le cycle. Ce<strong>la</strong> ne veut<br />

pas dire pour autant qu’elles deviennent toutes<br />

de mauvais parents, mais que celles qui ont<br />

reçu peu d’attention éprouvent <strong>des</strong> difficultés<br />

accrues à acquérir les compétences parentales<br />

puisqu’elles n’ont pas eu de modèle à suivre,<br />

tiré de leur propre enfance. Le soutien aux<br />

parents peut combler ces <strong>la</strong>cunes.<br />

Le projet Carolina Abecedarian<br />

Le projet Carolina Abecedarian se proposait<br />

d’examiner les effets de l’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 51


enfance et du soutien aux parents <strong>sur</strong> le<br />

développement d’enfants issus de familles<br />

qualifiées de défavorisées selon <strong>des</strong> critères<br />

socio-économiques. 58 Le programme débutait<br />

quelques semaines après <strong>la</strong> naissance de<br />

l’enfant, lequel était p<strong>la</strong>cé au hasard soit dans<br />

le groupe test, soit dans un groupe témoin.<br />

À l’âge sco<strong>la</strong>ire, tous les enfants étaient p<strong>la</strong>cés<br />

soit dans un programme d’intervention sco<strong>la</strong>ire<br />

qui se poursuivait jusqu’à huit ans, soit dans<br />

un groupe témoin. Le programme d’éducation<br />

présco<strong>la</strong>ire était donné toute <strong>la</strong> journée,<br />

pendant toute une année, et comprenait un<br />

éducateur pour trois enfants de zéro à trois<br />

ans, et un éducateur pour six enfants de trois<br />

à six ans. Le programme demandait <strong>la</strong><br />

participation active <strong>des</strong> parents, qui devaient<br />

entre autres mener <strong>des</strong> activités éducatives<br />

supplémentaires à <strong>la</strong> maison. Environ 15<br />

visites à domicile étaient prévues par année.<br />

À <strong>la</strong> fin du programme présco<strong>la</strong>ire, les résultats<br />

du groupe d’intervention étaient nettement<br />

supérieurs à ceux du groupe témoin en ce qui<br />

c o n c e rne <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e du QI. Tous les enfants<br />

qui avaient suivi le programme présco<strong>la</strong>ire<br />

a ffichaient de meilleurs résultats en lecture et en<br />

mathématiques à l’âge de 15 ans. L’aide fourn i e<br />

aux enfants du groupe témoin (qui n’avaient<br />

pas suivi de programme présco<strong>la</strong>ire) à leur entrée<br />

à l’école n’a eu que peu d’effet.<br />

Les mères qui participaient au programme<br />

d’intervention ont acquis une meilleure<br />

formation et étaient moins susceptibles de se<br />

52<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

trouver au chômage qu’auparavant. Cette<br />

<strong>étude</strong> démontre <strong>la</strong> valeur d’une éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance de qualité et de <strong>la</strong> participation<br />

parentale, tant pour les mères que pour les<br />

enfants. Ces résultats corroborent ce que<br />

nous savons maintenant de <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre<br />

le développement du cerveau et <strong>la</strong> qualité de<br />

<strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion à un très jeune âge.<br />

Dans une <strong>étude</strong> menée par <strong>la</strong> suite, on<br />

a comparé les effets <strong>des</strong> programmes<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et <strong>des</strong><br />

programmes de visites à domicile. En termes<br />

de développement cognitif, le groupe d’enfants<br />

qui n’avait reçu que <strong>des</strong> visites à domicile<br />

n’était pas différent du groupe témoin. 59<br />

Étude Ypsi<strong>la</strong>nti/High Scope<br />

L’<strong>étude</strong> Ypsi<strong>la</strong>nti/High Scope a démontré<br />

qu’un programme d’intervention de très<br />

grande qualité, assorti de <strong>la</strong> participation<br />

parentale, peut considérablement modifier les<br />

résultats, et ce même lorsque le programme<br />

commence à l’âge de trois ans. 60 Le<br />

programme Ypsi<strong>la</strong>nti/High Scope, qui visait<br />

<strong>des</strong> enfants à risque élevé du Michigan, âgés<br />

de trois à six ans, comprenait un enseignement<br />

de grande qualité, une formation poussée du<br />

personnel et <strong>la</strong> participation <strong>des</strong> parents.<br />

D’une durée de deux heures et demie par jour,<br />

cinq jours par semaine et s’étendant <strong>sur</strong> 30<br />

semaines par an, ce programme évolué mené à<br />

<strong>la</strong> garderie était assorti de visites à domicile


hebdomadaires d’une durée de 90 minutes,<br />

effectuées par un éducateur. Ce programme<br />

avait toute une série d’effets à long terme,<br />

dont <strong>la</strong> réduction du décrochage sco<strong>la</strong>ire, <strong>la</strong><br />

limitation de <strong>la</strong> consommation de drogues<br />

et, chez les adolescentes, du nombre de<br />

grossesses, l’amélioration <strong>des</strong> perspectives<br />

d’emploi et <strong>la</strong> réduction de <strong>la</strong> dépendance à<br />

l’aide sociale.<br />

À 27 ans, les participants au programme<br />

montraient comme adultes <strong>des</strong> compétences<br />

qui se distinguaient nettement de celles<br />

du groupe témoin. Les femmes souffraient<br />

considérablement moins de troubles mentaux<br />

que celles du groupe témoin. Le nombre<br />

d’arrestations chez les hommes était<br />

moindre que pour ceux du groupe témoin.<br />

L’engagement <strong>des</strong> participants dans <strong>la</strong> vie<br />

active et les économies réalisées, en terme<br />

d’aide sociale et de frais juridiques, ont été<br />

évaluées à un gain de sept dol<strong>la</strong>rs pour chaque<br />

dol<strong>la</strong>r consacré au programme. À <strong>la</strong> lumière<br />

<strong>des</strong> données dont on dispose aujourd’hui, si<br />

le programme d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance<br />

avait été amorcé plus tôt (c’est-à-dire avant<br />

l’âge de trois ans), les résultats auraient<br />

probablement été meilleurs.<br />

Une <strong>étude</strong> approfondie <strong>des</strong> programmes<br />

de prévention du crime a établi qu’une fois<br />

que les enfants ont commencé l’école, les<br />

interventions sont bien moins efficaces<br />

que celles <strong>des</strong> programmes amorcés durant<br />

<strong>la</strong> période présco<strong>la</strong>ire. 61 Cette conclusion<br />

concorde avec celles de l’<strong>étude</strong> Ypsi<strong>la</strong>nti, qui<br />

à leur tour concordent avec nos connaissances<br />

<strong>sur</strong> le développement cérébral précoce. Les<br />

résultats de l’<strong>étude</strong> High Scope indiquent<br />

qu’une formation enrichie et une participation<br />

parentale accrue entre trois et six ans réduisent<br />

les comportements négatifs plus tard.<br />

Ypsi<strong>la</strong>nti n’a pas produit d’effets à long<br />

terme <strong>sur</strong> le QI (l’amélioration initiale s’étant<br />

estompée progressivement dans le cadre<br />

sco<strong>la</strong>ire). Mais le programme commençait à<br />

l’âge de trois ans et nous savons maintenant<br />

qu’une grande partie du développement<br />

cérébral a lieu durant les trois premières<br />

années de <strong>la</strong> vie. Le projet Carolina<br />

Abecedarian, qui débutait beaucoup plus tôt,<br />

a établi qu’une intervention précoce favorisait<br />

l’amélioration <strong>des</strong> résultats aux tests du QI.<br />

Or, ces résultats améliorés se maintenaient<br />

lorsque l’enfant était testé à 12 ans. Ce<br />

programme de développement de <strong>la</strong> petite<br />

enfance commençait dans certains cas dès<br />

l’âge de six semaines, et en moyenne à<br />

l’âge de quatre mois. Le programme visait<br />

particulièrement à améliorer le développement<br />

cognitif, perceptuel, moteur et social, ainsi que<br />

l’acquisition du <strong>la</strong>ngage. Il faisait appel, autant<br />

que possible, à <strong>la</strong> participation <strong>des</strong> parents.<br />

Étude britannique <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé et l’éducation<br />

<strong>des</strong> enfants<br />

Une importante enquête longitudinale menée<br />

au Royaume-Uni <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé et l’éducation <strong>des</strong><br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 53


e n fants a étudié les effets <strong>des</strong> progr a m m e s<br />

présco<strong>la</strong>ires à <strong>la</strong> demi-journée, <strong>des</strong> garderies<br />

et <strong>des</strong> groupes de jeu <strong>sur</strong> <strong>la</strong> réussite sco<strong>la</strong>ire et<br />

le développement cognitif <strong>des</strong> enfa n t s . 6 2 On a<br />

constaté que les enfants qui avaient participé à<br />

un programme présco<strong>la</strong>ire en groupe orga n i s é<br />

lorsqu’ils avaient trois et quatre ans témoignaient<br />

d’un meilleur développement cognitif et d’une<br />

meilleure réussite sco<strong>la</strong>ire que les enfants qui<br />

n’y avaient pas participé. Le progrès <strong>des</strong> enfa n t s<br />

d é favorisés était légèrement supérieur à celui<br />

<strong>des</strong> enfants favorisés. L’<strong>étude</strong> avance <strong>la</strong><br />

conclusion suivante :<br />

« Les différences globales en ce qui concerne <strong>la</strong><br />

note moyenne <strong>des</strong> enfants en fonction de leur<br />

expérience présco<strong>la</strong>ire étaient importantes par<br />

rapport aux effets <strong>des</strong> autres facteurs sociaux<br />

et familiaux. » 63<br />

L’<strong>étude</strong> britannique encourage <strong>la</strong> participation<br />

parentale dans le milieu d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

enfance. Les enfants dont les parents (les<br />

mères en général) participaient au programme<br />

réussissaient généralement mieux que ceux<br />

dont les parents ne participaient pas et<br />

mieux que les enfants qui ne suivaient aucun<br />

programme. Ils étaient dotés d’un vocabu<strong>la</strong>ire<br />

plus étendu à cinq et 10 ans, étaient meilleurs<br />

en lecture et en mathématiques à 10 ans<br />

et montraient de meilleures aptitu<strong>des</strong> pour<br />

<strong>la</strong> communication interpersonnelle. Ces<br />

constatations étaient vraies indépendamment<br />

du statut socio-économique de l’enfant et<br />

du cadre présco<strong>la</strong>ire : les enfants de tous les<br />

54<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

groupes socio-économiques avaient bénéficié<br />

de leur participation aux programmes<br />

présco<strong>la</strong>ires.<br />

Étude longitudinale suédoise<br />

Une <strong>étude</strong> menée en Suède a observé un<br />

échantillon de 128 enfants nés en 1975, dès leur<br />

première année. 6 4 Ils étaient issus de ménages<br />

urbains à revenu fa i ble et moyen. Environ un<br />

tiers <strong>des</strong> enfants fréquentait une garderie à<br />

l ’ extérieur du domicile (soit une garderie de<br />

qualité supérieure ou un service de garde en<br />

milieu familial agréé) durant <strong>la</strong> première année<br />

de vie. À quatre ans, quelque 70 % <strong>des</strong> enfa n t s<br />

fréquentaient un milieu de garde. La sociabilité<br />

et <strong>la</strong> capacité cog n i t ive <strong>des</strong> enfants étaient<br />

é valuées à huit ans et à 13 ans. L’<strong>étude</strong> a<br />

constaté que <strong>la</strong> réussite sco<strong>la</strong>ire était meilleure<br />

chez les enfants qui avaient été inscrits<br />

aux programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance avant l’âge d’un an. Ils étaient plus<br />

indépendants, plus confiants et ressentaient<br />

moins d’anxiété que les enfants p<strong>la</strong>cés en<br />

garderie lorsqu’ils étaient plus âgés ou que<br />

ceux qui n’étaient pas du tout allés en ga r d e r i e .<br />

Au moment de l’<strong>étude</strong>, les parents suédois<br />

avaient droit à un congé parental de six mois<br />

sans diminution de sa<strong>la</strong>ire. Leurs enfants<br />

commençaient vraisemb<strong>la</strong>blement à fréquenter<br />

un milieu de garde entre six mois et un an.<br />

Les parents pouvaient également réduire leurs<br />

heures de travail, ce qui signifie que pour <strong>la</strong><br />

plupart <strong>des</strong> jeunes enfants, <strong>la</strong> fréquentation à


plein temps était probablement de moins<br />

de huit heures par jour. Cette constatation<br />

concorde avec les preuves selon lesquelles<br />

une bonne éducation et de bons soins<br />

durant <strong>la</strong> toute petite enfance améliorent<br />

considérablement le développement cérébral<br />

et ses répercussions ultérieures <strong>sur</strong> le<br />

comportement et l’apprentissage.<br />

Programme Head Start<br />

Le programme Head Start est une me<strong>sur</strong>e<br />

américaine d’intervention précoce à grande<br />

échelle qui s’efforce d’améliorer les<br />

possibilités offertes à <strong>la</strong> jeune enfance <strong>des</strong><br />

familles défavorisées; il réunit plusieurs<br />

initiatives et s’avère difficile à évaluer.<br />

Il semble que les enfants de race b<strong>la</strong>nche ont<br />

réalisé certains progrès en termes de résultats<br />

et d’acquisitions sco<strong>la</strong>ires. Les enfants afroaméricains<br />

ont démontré certains progrès à<br />

un jeune âge, mais ils se sont estompés par <strong>la</strong><br />

suite à me<strong>sur</strong>e que les enfants gr a n d i s s a i e n t ,<br />

p r o b a blement en raison du système<br />

s c o l a i r e . 6 5 Les preuves viennent renforcer<br />

<strong>la</strong> conclusion selon <strong>la</strong>quelle les bons<br />

p r ogrammes présco<strong>la</strong>ires qui font part i c i p e r<br />

les parents produisent de meilleurs<br />

r é s u l t a t s . 6 6 Mais les étu<strong>des</strong> américaines<br />

posent deux problèmes, soit <strong>la</strong> difficulté<br />

plus grande que dans les pays scandinaves<br />

à appliquer ces programmes de manière<br />

u n i fiée, et le fait qu’elles ne sont pas<br />

e ffectuées assez tôt dans <strong>la</strong> vie <strong>des</strong> enfa n t s .<br />

Programme Rightstart<br />

Robbie Case (de l’Université Stanford et de<br />

l’Université de Toronto) et son équipe 67 ont<br />

conçu un programme d’enrichissement précoce<br />

en mathématiques, appelé Rightstart, pour les<br />

enfants d’âge présco<strong>la</strong>ire. Il vise à bâtir une<br />

compréhension du poids cognitif <strong>des</strong> nombres<br />

(ou du concept de nombre). Dans le cadre de<br />

Rightstart, on <strong>la</strong>isse les enfants manipuler <strong>des</strong><br />

objets seuls, mais on encourage les adultes<br />

à leur poser <strong>des</strong> questions spécifiques qui<br />

renforcent les concepts mathématiques.<br />

On met l’accent <strong>sur</strong> <strong>des</strong> jeux de société<br />

faciles, où il s’agit d’avancer vers un objectif<br />

particulier le long d’une ligne numérique, à<br />

l’aide de dés et de curseurs. Pendant le jeu,<br />

les adultes posent <strong>des</strong> questions, pour savoir<br />

par exemple qui se rapproche le plus du but<br />

et combien de points seront nécessaires pour<br />

atteindre l’objectif. Ces jeux captivent les<br />

enfants et sont <strong>des</strong> exemples d’apprentissage<br />

par <strong>la</strong> résolution ludique de problèmes. Dans<br />

le cadre d’une <strong>étude</strong>, un groupe d’enfants de<br />

quatre ans provenant d’un quartier défavorisé<br />

dans le Massachusetts a été réparti au hasard<br />

dans deux groupes. À <strong>la</strong> fin de l’<strong>étude</strong> (d’une<br />

durée de deux ans), les enfants qui avaient<br />

participé au programme Rightstart avaient une<br />

meilleure compréhension <strong>des</strong> nombres que les<br />

enfants du même quartier qui n’y avaient pas<br />

pris part. Ce qui est encore plus intéressant,<br />

c’est que <strong>des</strong> tests effectués par <strong>la</strong> suite auprès<br />

de ces enfants ont établi que ceux qui avaient<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 55


participé à Rightstart réussissaient mieux<br />

en mathématiques à neuf ans qu’un groupe<br />

témoin d’enfants de <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse moyenne. 67<br />

Robbie Case et Michael Mueller ont<br />

récemment condensé les données <strong>sur</strong> le<br />

développement de <strong>la</strong> petite enfance et<br />

les compétences mathématiques :<br />

Les étu<strong>des</strong> concernant <strong>la</strong> réussite précoce<br />

en mathématiques ont démontré, de manière<br />

suivie, de grands écarts entre les groupes socio-<br />

économiques. 68 Bien que l’on puisse parfois<br />

attribuer ces résultats à l’efficacité différentielle<br />

du système sco<strong>la</strong>ire chez les divers groupes<br />

socio-économiques, nos propres données<br />

suggèrent que là ne réside pas <strong>la</strong> principale<br />

raison, puisqu’il existe déjà de gran<strong>des</strong><br />

différences en compétences numériques avant<br />

même que l’enfant commence à aller à l’école.<br />

Par exemple, dans une <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> que nous<br />

avons menées, nous avons trouvé <strong>des</strong><br />

différences de un à deux ans entre l’âge auquel<br />

les enfants de groupes socio-économiques très<br />

élevés et très bas sont arrivés à résoudre le<br />

problème de Dehaene [un problème simple qui<br />

révèle <strong>la</strong> compréhension <strong>des</strong> nombres] et tous<br />

les autres problèmes qui lui sont associés. Les<br />

groupes d’enfants au statut socio-économique<br />

élevé pouvaient résoudre ce problème à quatre<br />

ans ou à cinq ans, tandis que les groupes<br />

d’enfants au statut socio-économique faible<br />

n’y arrivaient souvent qu’à l’âge de six ans et<br />

plus. 69 Bien que certains préfèrent peut-être une<br />

explication génétique, nous pensons pour notre<br />

56<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

part que ces différences découlent de<br />

l’expérience, puisque leur ampleur varie<br />

d’un pays à l’autre en fonction <strong>des</strong> politiques<br />

sociales, et ce, même lorsqu’on tient compte<br />

de <strong>la</strong> diversité <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions. » 7 0<br />

L’école maternelle en France<br />

Les étu<strong>des</strong> menées <strong>sur</strong> les écoles maternelles<br />

françaises ont établi qu’une participation aux<br />

programmes présco<strong>la</strong>ires à un très jeune âge<br />

a <strong>des</strong> répercussions <strong>sur</strong> <strong>la</strong> réussite sco<strong>la</strong>ire<br />

par <strong>la</strong> suite, quel que soit le groupe socioéconomique.<br />

Plus les enfants passent de<br />

temps dans les programmes présco<strong>la</strong>ires (qui<br />

commencent dès l’âge de deux ans et demi),<br />

mieux ils réussiront à l’école en première<br />

année. L’école maternelle est un programme<br />

public qui fait partie du système sco<strong>la</strong>ire. La<br />

plupart <strong>des</strong> enfants de deux ans et demi à<br />

trois ans sont inscrits au programme pour<br />

toute <strong>la</strong> journée (soit de 8 h 30 à 16 h 30).<br />

Les enseignants ont généralement un<br />

diplôme en éducation présco<strong>la</strong>ire obtenu<br />

après quatre ans d’étu<strong>des</strong> universitaires. Les<br />

programmes mettent de l’avant une gamme<br />

d’activités al<strong>la</strong>nt de l’expression créative<br />

aux activités <strong>la</strong>ngagières, en passant par <strong>des</strong><br />

activités physiques. 71<br />

En 1980, le ministère français de l’Éducation<br />

a mis en p<strong>la</strong>ce une vaste enquête <strong>sur</strong><br />

20 000 écoliers pour me<strong>sur</strong>er les effets de<br />

l’enseignement présco<strong>la</strong>ire <strong>sur</strong> les résultats<br />

en première année d’école primaire. Il a établi


que chaque année de participation à un<br />

programme présco<strong>la</strong>ire réduisait <strong>la</strong> probabilité<br />

de redoublement de <strong>la</strong> première année et ce,<br />

qu’il s’agisse <strong>des</strong> enfants issus de familles à<br />

revenu élevé ou de familles à revenu faible. 72<br />

Les résultats de l’<strong>étude</strong> indiquent que les<br />

programmes d’aide à <strong>la</strong> petite enfance<br />

profitent aux enfants de toutes les couches<br />

socio-économiques.<br />

Enquête indépendante <strong>sur</strong> les inégalités<br />

en matière de santé<br />

Présidée par Sir Donald Acheson, <strong>la</strong><br />

Independent Inquiry into Inequalities in Health 7 3<br />

é valuait le mérite <strong>des</strong> programmes présco<strong>la</strong>ires<br />

aux États-Unis : elle étudiait <strong>des</strong> essais<br />

comparatifs, pris au hasard de services de<br />

garde non parentale et à l’ex t é r i e u r, pour<br />

les enfants de moins de cinq ans. 7 4 Ces étu<strong>des</strong><br />

comprenaient les projets Ypsi<strong>la</strong>nti/High Scope<br />

et C a rolina A b e c e d a r i a n( m e n t i o n n é s<br />

précédemment). Elles ont porté <strong>sur</strong> plus de<br />

2 000 enfants au total et visaient pour <strong>la</strong> plupart<br />

<strong>des</strong> familles au statut socio-économique fa i bl e .<br />

Presque toutes comprenaient <strong>des</strong> visites à<br />

domicile et de <strong>la</strong> formation aux parents, tandis<br />

que <strong>la</strong> composante éducative en tant que telle<br />

variait. Comme les autres étu<strong>des</strong> que nous avo n s<br />

é voquées jusqu’ici, celle du comité Acheson est<br />

a rr ivée à <strong>la</strong> conclusion que <strong>la</strong> réussite sco<strong>la</strong>ire<br />

<strong>des</strong> enfants était continuellement meilleure chez<br />

les groupes qui avaient reçu une éducation à<br />

un jeune âge dans un milieu de garde. Elle a<br />

é galement souligné que certains progr a m m e s<br />

avaient un impact positif <strong>sur</strong> <strong>la</strong> réussite<br />

financière, l’éducation et l’emploi <strong>des</strong> mères<br />

dont les enfants fréquentaient le milieu de ga r d e .<br />

Visites à domicile<br />

Les visites à domicile n’offrent pas les mêmes<br />

possibilités de développement de l’enfant que<br />

les centres d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance. Les<br />

chercheurs se sont penchés <strong>sur</strong> le rôle de ces<br />

visites pour aider les bébés et leur mère par <strong>la</strong><br />

f o rmation parentale, les soutiens sociaux à <strong>la</strong><br />

mère et l’orientation vers les services sociaux<br />

et autres. Ces programmes commencent<br />

parfois pendant <strong>la</strong> grossesse et se poursuive n t<br />

généralement pendant les deux premières<br />

années de vie. L’une de ces étu<strong>des</strong>, menée à<br />

Elmira (État de New York), a établi que les<br />

visites à domicile d’une infi rmière diplômée<br />

pour aider les familles à risque élev é<br />

réduisaient <strong>la</strong> fréquence de mauva i s<br />

traitements de l’enfant par les parents. 7 5<br />

Elles permettaient de diminuer également<br />

le nombre de visites aux services d’urg e n c e<br />

<strong>des</strong> hôpitaux. Elles comportaient donc <strong>des</strong><br />

avantages, particulièrement pour les mères<br />

à très grand risque, en leur offrant <strong>des</strong><br />

possibilités d’emploi accrues et en réduisant<br />

le nombre de grossesses ultérieures. Pa r<br />

contre, elles n’entraînaient aucune<br />

augmentation du QI <strong>des</strong> enfants à l’âge de<br />

quatre ans. Une analyse de suivi menée<br />

récemment, 15 ans plus tard, a permis de<br />

constater que les enfants nés de mères<br />

célibataires à fa i ble revenu et qui ava i e n t<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 57


é n é ficié de visites à domicile d’infi rm i è r e s<br />

en avaient peut-être tiré certains avantages,<br />

car ils avaient moins de comport e m e n t s<br />

antisociaux et criminels. 7 6 Cependant, l’eff e t<br />

<strong>sur</strong> les autres problèmes de comport e m e n t<br />

était nul. Malheureusement, l’enquête n’a<br />

pas produit d’autres me<strong>sur</strong>es <strong>des</strong> résultats<br />

<strong>des</strong> enfants, en termes de développement<br />

et de réussite. Les visites à domicile ne<br />

s e m blent donc pas avoir grand effet <strong>sur</strong> le<br />

d é veloppement <strong>des</strong> tout-petits, à moins d’être<br />

conjuguées aux programmes d’éducation à<br />

<strong>la</strong> petite enfa n c e .<br />

Étu<strong>des</strong> <strong>sur</strong> les primates<br />

Stephen Suomi et son équipe ont mené <strong>des</strong><br />

recherches poussées <strong>sur</strong> les macaques rhésus. 7 7<br />

Ils ont étudié les effets <strong>des</strong> conditions<br />

d’élevage <strong>sur</strong> le comportement et le<br />

développement de ces singes. Les résultats<br />

indiquent que le tempérament de ces singes<br />

dépend <strong>la</strong>rgement du cercle familial du jeune<br />

singe et que les tendances génétiques peuvent<br />

être <strong>la</strong>rgement modifiées par les premières<br />

expériences. Les premières re<strong>la</strong>tions avec<br />

<strong>la</strong> mère ou les autres pourvoyeurs de soins<br />

semblent jouer un rôle particulièrement<br />

important en matière de structure<br />

physiologique et de comportement tout<br />

au long de <strong>la</strong> vie.<br />

Dans le cadre d’une série d’étu<strong>des</strong>, un groupe<br />

de singes élevés sélectivement pour exhiber un<br />

comportement soit hautement réactionnel, soit<br />

58<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

normalement réactionnel, a été pris en charge<br />

par <strong>des</strong> singes femelles adultes qui n’étaient<br />

pas leurs mères biologiques. Les femelles<br />

adultes avaient déjà eu <strong>des</strong> petits et avaient fait<br />

preuve soit de soins extrêmement attentionnés<br />

envers leur bébé, soit de soins normaux envers<br />

celui-ci (groupe témoin). Les mères se sont<br />

occupées de leur « progéniture adoptive »<br />

pendant six mois avant qu’elle aille se joindre<br />

au reste du groupe. Les bébés aux tendances<br />

réactionnelles normales n’ont pas présenté<br />

de différence prononcée avec <strong>la</strong> situation<br />

antérieure, que leur mère adoptive ait été très<br />

attentionnée ou non. Comme on s’y attendait,<br />

les bébés aux tendances réactionnelles<br />

élevées qui avaient reçu <strong>des</strong> soins normaux<br />

manifestaient une hésitation à explorer et <strong>des</strong><br />

réactions exagérées aux situations stressantes<br />

mineures. Par contre, les bébés aux tendances<br />

réactionnelles élevées qui avaient reçu<br />

<strong>des</strong> soins exceptionnellement attentionnés<br />

exploraient davantage leur environnement,<br />

réagissaient mieux aux situations de stress et<br />

ont mieux accepté le sevrage que les autres<br />

groupes (soit le groupe de jeunes singes au<br />

comportement très réactionnel et le groupe<br />

au comportement réactionnel normal).<br />

Suomi a également établi que les singes<br />

femelles qui n’avaient pas reçu de soins<br />

attentionnés et dont le comportement était<br />

hautement réactionnel, avaient tendance<br />

à donner peu de soins à leur progéniture,<br />

déclenchant ainsi un cycle intergénérationnel.<br />

En p<strong>la</strong>çant les mères qui avaient été négligées


et leur bébé en compagnie d’une mère<br />

attentionnée, on observait un développement<br />

normal du bébé et une amélioration de <strong>la</strong><br />

mère. Dans le cadre de ces expériences, il<br />

existe un soutien constant pour <strong>la</strong> progéniture<br />

et pour <strong>la</strong> mère négligée, une sorte de<br />

combinaison individualisée de soins parentaux<br />

et de développement du jeune.<br />

QUI A BESOIN DE SOUTIEN PARENTAL ET<br />

D’ÉDUCATION À LA PETITE ENFANCE ?<br />

L’une <strong>des</strong> conclusions de l’Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite<br />

e n fance est que pour améliorer les résultats<br />

<strong>des</strong> enfants en matière d’apprentissage, de<br />

c o m p o rtement et de santé pour <strong>la</strong> durée de<br />

leur vie, l’Ontario doit soutenir les fa m i l l e s<br />

( e n fants et parents) de tous les groupes socioéconomiques<br />

de <strong>la</strong> société. Les preuve s<br />

avancées par les neurosciences et les étu<strong>des</strong><br />

<strong>sur</strong> le développement de l’enfant sont c<strong>la</strong>ires :<br />

les premières années d’existence sont<br />

c ruciales pour <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce de bonnes<br />

fondations pour l’avenir de l’enfant. Nous<br />

avons beaucoup à apprendre <strong>des</strong> étu<strong>des</strong><br />

qui nous renseignent <strong>sur</strong> le milieu et<br />

les expériences qui favorisent le bon<br />

d é veloppement du tout-petit et <strong>sur</strong> les<br />

p r ogrammes qui améliorent les résultats<br />

<strong>des</strong> enfants. Mais qui a besoin de ce soutien ?<br />

Les enfants et les familles de l’Ontario<br />

ne se portent-ils pas déjà plutôt bien ?<br />

La réponse à ces questions est apportée en<br />

détail dans les deux chapitres suivants.<br />

Le chapitre 2 aborde le contexte socio-<br />

économique <strong>des</strong> familles ontariennes et<br />

canadiennes d’aujourd’hui. Le chapitre 3<br />

passe en revue les découve rtes <strong>sur</strong> les<br />

résultats <strong>des</strong> enfants et examine les<br />

connaissances que nous avons acquises <strong>sur</strong><br />

l ’ i m p o rtance du rôle parental et du statut<br />

socio-économique. De manière générale,<br />

nous présentons <strong>des</strong> arguments soutenant<br />

qu’un nombre considérable de fa m i l l e s<br />

ontariennes tireraient profit d’un progr a m m e<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et d’un<br />

soutien au rôle parental, et que ces familles<br />

se retrouvent à tous les niveaux de l’échelle<br />

s o c i o - é c o n o m i q u e .<br />

POUR CONCLURE :<br />

■ De nouvelles connaissances ont modifié<br />

notre compréhension du développement<br />

cérébral et s’intègrent aux connaissances<br />

déjà acquises <strong>sur</strong> les premières années par <strong>la</strong><br />

psychologie du développement. Nous savons<br />

maintenant que <strong>des</strong> expériences et une<br />

stimu<strong>la</strong>tion intervenant tôt dans <strong>la</strong> vie, ainsi<br />

que <strong>des</strong> interactions positives avec les adultes<br />

et d’autres enfants sont bien plus importantes<br />

pour le développement cérébral qu’on ne le<br />

pensait auparavant.<br />

■ Il est c<strong>la</strong>ir que <strong>la</strong> période de <strong>la</strong> conception à<br />

l’âge de six ans est plus importante que toute<br />

autre période du cycle biologique pour le<br />

développement cérébral et l’apprentissage, le<br />

comportement et <strong>la</strong> santé futurs. Les effets<br />

<strong>des</strong> premières expériences de <strong>la</strong> vie, <strong>sur</strong>tout<br />

durant les trois premières années, <strong>sur</strong> le<br />

câb<strong>la</strong>ge et le mode<strong>la</strong>ge <strong>des</strong> milliards de<br />

neurones, sont enracinés à jamais.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 59


■ Le cerveau du jeune enfant se déve l o p p e<br />

grâce à <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion <strong>des</strong> canaux sensoriels<br />

(<strong>la</strong> vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat, le goût)<br />

décou<strong>la</strong>nt <strong>des</strong> premières expériences.<br />

La mère qui al<strong>la</strong>ite son bébé ou le père qui<br />

lit une histoire à son tout-petit assis <strong>sur</strong><br />

ses genoux, font vivre à leur enfant une<br />

expérience enrichissante favorisant son<br />

d é veloppement cérébral. Les soins et<br />

l’éducation prodigués durant les pério<strong>des</strong><br />

critiques de développement cérébral ne<br />

font pas que stimuler le développement<br />

<strong>des</strong> parties du cerveau qui coordonnent<br />

les fonctions de <strong>la</strong> vue et d’autres sens,<br />

ils activent aussi les embranchements<br />

neuronaux à d’autres parties du cerveau qui<br />

i n t e rviennent dans l'excitation, <strong>la</strong> maîtrise<br />

<strong>des</strong> émotions et le comportement. Un enfa n t<br />

p r ivé de stimu<strong>la</strong>tion positive ou assujetti<br />

à un stress chronique durant les premières<br />

années de sa vie peut éprouver <strong>des</strong><br />

d i fficultés à <strong>sur</strong>monter le handicap d’un<br />

m a u vais départ dans <strong>la</strong> vie.<br />

■ Le développement cérébral étant un<br />

processus continu, les initiatives visant le<br />

d é veloppement et l’éducation de <strong>la</strong> petite<br />

e n fance doivent également former un tout<br />

continu. L’apprentissage du jeune enfa n t<br />

doit être axé <strong>sur</strong> <strong>des</strong> interactions de qualité<br />

avec les principaux pourvoyeurs de soins et<br />

i n t é grer <strong>la</strong> résolution de problèmes par le<br />

jeu en compagnie d’autres enfants afin de<br />

stimuler le développement cérébral.<br />

■ Il ne fait aucun doute que de bons<br />

p r ogrammes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e ,<br />

qui font participer les parents ou les<br />

60<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

principaux pourvoyeurs de soins, pourr o n t<br />

m o d i fier les rapports que ceux-ci<br />

entretiennent avec le jeune enfant au foye r<br />

et améliorer énormément le comport e m e n t ,<br />

l’apprentissage et <strong>la</strong> santé de l’être humain<br />

plus tard dans <strong>la</strong> vie. Plus on s’y prend tôt,<br />

meilleurs sont les résultats. Ces progr a m m e s<br />

p r o fitent aux enfants et aux familles de tous<br />

les groupes socio-économiques.<br />

■ La petite enfance est aussi importante que<br />

toute autre période de <strong>la</strong> vie si l’on ve u t<br />

rehausser le niveau d’instruction et les<br />

compétences de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Vu son<br />

i m p o rtance, <strong>la</strong> société doit lui accorder<br />

au moins autant d’attention qu’elle en<br />

accorde aux pério<strong>des</strong> <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> primaires,<br />

secondaires et postsecondaires.


L’ÉVOLUTION SOCIO-ÉCONOMIQUE, LES FAMILLES ET LES ENFANTS<br />

es familles modernes vivent aujourd'hui<br />

dans une société plus complexe et moins<br />

s t a ble que durant les trois décennies qui ont suiv i<br />

<strong>la</strong> Seconde Guerre mondiale. Nous sommes tous<br />

c o n c e rnés par ce profond bouleversement socioé<br />

c o n o m i q u e .<br />

Dans le présent chapitre, nous passons en<br />

revue les éléments suivants :<br />

1.<br />

2.<br />

3.<br />

4.<br />

Comment <strong>la</strong> façon dont les économies créent<br />

et distribuent <strong>la</strong> richesse affecte les jeunes<br />

e n fants et comment le développement durant<br />

<strong>la</strong> petite enfance se répercute <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé et<br />

les compétences <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions tout au long<br />

du cycle de vie. Les jeunes familles sont<br />

les plus touchées par les bouleve r s e m e n t s<br />

s o c i o - é c o n o m i q u e s .<br />

C e rtaines <strong>des</strong> répercussions provoquées par<br />

les profonds changements technologiques et<br />

<strong>la</strong> mondialisation de l’économie. Le défi est<br />

maintenant de faciliter <strong>la</strong> construction de <strong>la</strong><br />

n o u velle économie, d’aider les gens à s’y<br />

adapter et de soutenir <strong>des</strong> milieux sociaux<br />

cohésifs et de grande qualité.<br />

Pourquoi les premières années du<br />

développement de l’enfant doivent faire<br />

l’objet d’investissements prioritaires par<br />

les sociétés et les gouvernements désireux<br />

de faire face à ces changements. Si les<br />

choix de société sont c<strong>la</strong>irs, les choix<br />

politiques le sont moins.<br />

Comment les politiques et les institutions<br />

d o ivent s’adapter à certaines réalités comme<br />

<strong>la</strong> présence <strong>des</strong> femmes <strong>sur</strong> le marché du<br />

t r avail, l’évolution <strong>des</strong> structures familiales et<br />

les pressions subies par les jeunes fa m i l l e s.<br />

INTERACTION DU CHANGEMENT<br />

ÉCONOMIQUE, DE LA SANTÉ, DU BIEN-ÊTRE<br />

ET DE L’ÉDUCATION À LA PETITE ENFANCE<br />

La nette amélioration de <strong>la</strong> santé et du bien-être<br />

<strong>des</strong> citoyens du monde occidental depuis <strong>la</strong><br />

R é volution industrielle constitue l’un <strong>des</strong><br />

changements les plus remarq u a bles de l’histoire<br />

de l’humanité. À long terme, <strong>la</strong> Révo l u t i o n<br />

industrielle a permis d’améliorer <strong>la</strong> santé et le<br />

bien-être <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions grâce à une prospérité<br />

a c c rue et à une meilleure alimentation. Tous ne<br />

s'accordent pas <strong>sur</strong> l'ampleur de cette influence<br />

par rapport aux effets de <strong>la</strong> médecine et de <strong>la</strong><br />

santé publique, mais d’après Thomas McKe ow n ,<br />

75 % du déclin de <strong>la</strong> mortalité au Roy a u m e - U n i<br />

après 1840 serait attribu a ble à une meilleure<br />

alimentation, partiellement en raison de <strong>la</strong><br />

prospérité accrue de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. 7 8<br />

Dans une analyse historique plus détaillée du<br />

déclin de <strong>la</strong> mortalité dans les pays occidentaux<br />

suite à <strong>la</strong> Révolution industrielle, Robert Fog e l ,<br />

éminent spécialiste en histoire de l’économie<br />

de l’Université de Chicago, en est arr ivé à<br />

<strong>des</strong> conclusions simi<strong>la</strong>ires. 7 9 D’après lui,<br />

l’amélioration de l’espérance de vie coïncide<br />

avec une augmentation de <strong>la</strong> taille moyenne de <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion. Fogel conclut donc qu’une meilleure<br />

alimentation (me<strong>sur</strong>ée en fonction de <strong>la</strong> taille)<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 61


<strong>des</strong> enfants représentait un facteur important, et<br />

que c’est dès <strong>la</strong> petite enfance que sont établis les<br />

risques de ma<strong>la</strong>dies chroniques chez l’adulte.<br />

Cette conclusion tirée de faits historiques a<br />

été corroborée par les résultats d’étu<strong>des</strong><br />

é p i d é m i o l ogiques et biologiques <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion contemporaine. Voici les conclusions<br />

d’un rapport récemment publié au Roy a u m e - U n i<br />

<strong>sur</strong> les facteurs qui contribuent aux inégalités<br />

en matière de santé :<br />

« Même si les facteurs de risque remédiables<br />

touchant <strong>la</strong> santé se manifestent pendant toute<br />

<strong>la</strong> vie, l’enfance représente une étape critique<br />

et vulnérable où <strong>des</strong> circonstances socioéconomiques<br />

défavorables peuvent avoir <strong>des</strong><br />

conséquences durables. Le suivi d’échantillons<br />

successifs de nouveau-nés pendant toute leur<br />

vie a montré l’influence cruciale <strong>des</strong> premières<br />

années <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé et le développement<br />

subséquents <strong>sur</strong> les p<strong>la</strong>ns mental et physique ». 80<br />

La façon dont les économies créent et distribu e n t<br />

<strong>la</strong> richesse influe <strong>sur</strong> les structures sociales dans<br />

lesquelles évoluent les parents et les tout-petits,<br />

ce qui se répercute <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé et les aptitu<strong>des</strong><br />

<strong>des</strong> gens pendant toute leur vie. Sen 8 1 a n d<br />

D a s g u p t a 8 2, économistes à l’Université de<br />

Cambridge, ont montré que <strong>la</strong> santé d’une<br />

popu<strong>la</strong>tion agit <strong>sur</strong> <strong>la</strong> vigueur de son économie<br />

et que l’équité en matière de santé pour une<br />

popu<strong>la</strong>tion donnée est un indicateur du bon<br />

fonctionnement de l’économie.<br />

Dans son analyse historique, Robert Fog e l<br />

calcule que l’amélioration de <strong>la</strong> qualité de <strong>la</strong><br />

62<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

popu<strong>la</strong>tion britannique, dont témoigne le déclin<br />

<strong>des</strong> taux de mortalité après <strong>la</strong> Révo l u t i o n<br />

industrielle, compte pour environ 50 % de<br />

<strong>la</strong> croissance économique après 1790. 7 9 L e s<br />

politiques économiques et sociales qui ne<br />

tiennent pas compte de l’équilibre délicat entre<br />

<strong>la</strong> croissance économique d’une part, et le milieu<br />

social et le développement humain d’autre part<br />

risquent d’enfermer <strong>la</strong> société dans une situation<br />

d ’ i n é galité croissante et de chute du niveau<br />

de vie. On admet de plus en plus souvent que<br />

l’Amérique du Sud ne pourra pas prospérer tant<br />

que <strong>la</strong> criminalité et <strong>la</strong> violence feront rage dans<br />

les rues de ses villes, et qu’il sera impossible de<br />

remédier à ce problème sans se pencher <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />

question de l’éducation à <strong>la</strong> petite enfance. Pa r<br />

conséquent, l’éducation à <strong>la</strong> petite enfance est<br />

d evenue un sujet d’intérêt aussi bien pour <strong>la</strong><br />

Banque interaméricaine de développement que<br />

pour <strong>la</strong> Banque mondiale en ce qui concerne<br />

<strong>la</strong> croissance économique <strong>des</strong> pays en voie<br />

de déve l o p p e m e n t .<br />

Lorsqu’il a reçu le Prix Nobel en 1993, Fogel a<br />

critiqué l’inaptitude généralisée <strong>des</strong> théoriciens<br />

de l’économie à mieux saisir <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion qui<br />

existe entre l’économie et <strong>la</strong> qualité de <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion dans une optique historique :<br />

« Au début de mon allocution, j’ai insisté <strong>sur</strong><br />

le besoin pour les économistes de parler <strong>des</strong><br />

processus dynamiques à long terme par le biais<br />

d’une <strong>étude</strong> historique. Pour savoir ce qui<br />

s’est vraiment passé autrefois, il faut investir<br />

énormément de temps et de travail.<br />

Heureusement pour les théoriciens, ce sont les


historiens de l’économie qui se chargent du plus<br />

gros de ce travail. Il ne reste plus aux théoriciens<br />

qu’à essayer de comprendre ce que les historiens<br />

ont découvert. Une connaissance superficielle<br />

du travail <strong>des</strong> historiens de l’économie est au<br />

moins aussi dangereuse qu’une connaissance<br />

superficielle <strong>des</strong> théories ». 83<br />

Il est essentiel pour les économistes qui<br />

influencent les politiques publiques de relever<br />

le défi <strong>la</strong>ncé par Fogel. Les gouve rnements<br />

ne peuvent envisager l’<strong>étude</strong> de politiques<br />

c o n c e rnant les premières années de <strong>la</strong> vie sans<br />

tenir compte <strong>des</strong> ramifications sociales et<br />

économiques de ces politiques pour <strong>la</strong> société<br />

toute entière. Nous savons qu’en période de<br />

b o u l eversement économique, tous les secteurs<br />

de <strong>la</strong> société en subissent les conséquences.<br />

Les groupes les plus vulnérables, généralement<br />

composés de mères et d’enfants, risquent d’être<br />

touchés plus néga t ivement que d’autres secteurs<br />

de <strong>la</strong> société.<br />

Nous examinons maintenant certains fa i t s<br />

c o n c e rnant <strong>la</strong> période actuelle de changement<br />

t e c h n o l ogique et économique, ainsi que les<br />

raisons pour lesquelles les mères et les enfa n t s<br />

d evraient recevoir un traitement prioritaire.<br />

S’ADAPTER AU CHANGEMENT<br />

TECHNOLOGIQUE ET À LA<br />

MONDIALISATION DE L'ÉCONOMIE<br />

Les bouleversements économiques qui influent<br />

<strong>sur</strong> <strong>la</strong> capacité de création de richesses <strong>des</strong><br />

sociétés sont commandés par ce que les<br />

économistes s'intéressant à <strong>la</strong> technologie et<br />

à <strong>la</strong> croissance économique appellent les<br />

« technologies d’usage général » ( G e n e ra l<br />

Purpose Te ch n o l og i e s )et désignent par le sigle<br />

G P T. 8 4 A Le moteur à vapeur et l’électricité sont<br />

deux exemples de technologies d’usage général.<br />

Chaque GPT a remp<strong>la</strong>cé une ancienne<br />

t e c h n o l ogie et transformé le mode de<br />

fonctionnement et de production de plusieurs<br />

secteurs. Ces nouvelles technologies ont de<br />

multiples répercussions <strong>sur</strong> les sociétés. Les<br />

économistes ont beau s’accorder <strong>sur</strong> l’influence<br />

qu’ont les bouleversements technologiques <strong>sur</strong><br />

<strong>la</strong> santé économique, il n’en reste pas moins<br />

que, dans une perspective historique, ces<br />

b o u l eversements ont <strong>des</strong> effets profonds <strong>sur</strong> les<br />

gens et les institutions tant dans le secteur priv é<br />

que dans le secteur public. Les changements<br />

a p p o rtés par les GPT sont plus complexes<br />

que les changements liés aux fréquents<br />

cycles économiques.<br />

Nous vivons aujourd’hui une révo l u t i o n<br />

t e c h n o l ogique où <strong>la</strong> capacité <strong>des</strong> systèmes<br />

i n f o rmatiques remp<strong>la</strong>ce <strong>la</strong> puissance du cerve a u<br />

humain par une intelligence art i ficielle de base.<br />

C’est un nouvel exemple de GPT qui perm e t t r a<br />

de confier à <strong>des</strong> machines <strong>des</strong> tâches accomplies<br />

n o rmalement par <strong>des</strong> humains dans <strong>la</strong> majorité<br />

<strong>des</strong> secteurs d’emploi. Nous en voyons les eff e t s<br />

dès aujourd’hui dans les secteurs de l’industrie,<br />

<strong>des</strong> finances, de l’éducation, de l’administration<br />

p u blique et <strong>des</strong> transports. Les voitures sont<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 63


a s s e m blées par <strong>des</strong> robots, les transactions<br />

bancaires s’effectuent par Internet ou au guichet<br />

automatique et les avions de ligne sont pilotés<br />

grâce à l’intelligence art i ficielle. L’application <strong>des</strong><br />

GPT dans les domaines de l’électronique et <strong>des</strong><br />

b i o t e c h n o l ogies entraîne une modification <strong>des</strong><br />

bases de notre économie, avec <strong>des</strong> répercussions<br />

<strong>sur</strong> le tissu social et les milieux de trava i l .<br />

Pour évaluer <strong>la</strong> capacité d’adaptation d’une<br />

société, on dispose entre autres d’un paramètre<br />

appelé <strong>la</strong> productivité globale <strong>des</strong> facteurs (PGF).<br />

La PGF est une me<strong>sur</strong>e de l’efficacité d’une<br />

économie. C’est un indicateur de l’innova t i o n<br />

dans une économie. L’ avènement d’une nouve l l e<br />

GPT entraîne parfois un ralentissement de <strong>la</strong><br />

croissance de <strong>la</strong> PGF. L’absence de croissance de<br />

<strong>la</strong> PGF nuit à l’accroissement <strong>des</strong> richesses d’une<br />

société et à l’augmentation <strong>des</strong> revenus de ses<br />

c i t oyens. Po u rtant, utilisée à bon escient, <strong>la</strong><br />

n o u velle GPT devrait entraîner une augmentation<br />

de <strong>la</strong> PGF et une hausse équivalente de <strong>la</strong> qualité<br />

de vie (incluant une hausse <strong>des</strong> sa<strong>la</strong>ires).<br />

Depuis le milieu <strong>des</strong> années 70, <strong>la</strong> croissance<br />

de <strong>la</strong> PGF est nulle dans de nombreux pay s<br />

d é veloppés (y compris le Canada) et elle<br />

continuera à stagner au Canada pendant plusieurs<br />

années encore, d’après l’OCDE (Organisation<br />

de coopération et de déve l o p p e m e n t<br />

é c o n o m i q u e s ) 8 . 4 B, 8 5Avec l’intégration de<br />

n o u velles GPT dans l’économie, ce<br />

ralentissement est normal, mais il se pourrait que<br />

le Canada prenne plus de retard que les autres<br />

p ays du point de vue de <strong>la</strong> croissance de <strong>la</strong> PGF.<br />

Notre incapacité à obtenir une meilleure PGF<br />

64<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

grâce à <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>des</strong> nouve l l e s<br />

t e c h n o l ogies et à <strong>la</strong> restructuration de<br />

l’économie, comparativement aux autres pay s ,<br />

peut s’expliquer par une fa i ble croissance de <strong>la</strong><br />

position économique re<strong>la</strong>tive <strong>des</strong> jeunes et <strong>des</strong><br />

éléments les moins formés et les moins éduqués<br />

de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Nous pouvons supposer que <strong>la</strong><br />

croissance de <strong>la</strong> PGF au Canada reprendra ave c<br />

une prospérité accrue lorsque nous saurons<br />

p r o fiter <strong>des</strong> nouvelles GPT. Ce<strong>la</strong> risque de<br />

prendre plusieurs décennies.<br />

Au cours du siècle, les sociétés évoluées ont mis<br />

en p<strong>la</strong>ce <strong>des</strong> « filets de sécurité sociale » pour<br />

amoindrir l’impact <strong>des</strong> cycles économiques <strong>sur</strong><br />

les familles et les particuliers. Or, il est plus<br />

d i fficile de préserver ces filets face aux<br />

b o u l eversements technologiques et économiques<br />

associés à l’introduction <strong>des</strong> GPT.<br />

La libéralisation <strong>des</strong> sociétés (par le biais de <strong>la</strong><br />

déréglementation et de <strong>la</strong> privatisation) pour leur<br />

p e rmettre de s'adapter à ces changements, ainsi<br />

que les compressions <strong>des</strong> ressources et <strong>des</strong><br />

p r ogrammes du gouve rnement, <strong>sur</strong>tout en ce<br />

qui concerne les paiements de transfert, peuve n t<br />

créer <strong>des</strong> situations difficiles pour les<br />

p a rticuliers. Les programmes de sécurité sociale<br />

qui étaient conçus en fonction <strong>des</strong> cy c l e s<br />

économiques reposaient <strong>sur</strong> l’hypothèse que le<br />

chômage était un phénomène temporaire et à<br />

c o u rt terme et que les travailleurs retourn e r a i e n t<br />

dans le même secteur économique, voire chez le<br />

même employe u r, une fois le nouveau cycle de<br />

croissance entamé. La révolution économique<br />

actuelle entraîne l’élimination d’emplois,


d’entreprises et mêmes de secteurs entiers de<br />

l ’ a c t ivité économique. Par conséquent, les<br />

personnes qui perdent leur emploi doive n t<br />

acquérir de nouvelles compétences et s’enga g e r<br />

dans une nouvelle carrière pour pouvo i r<br />

s ’ i n t é grer aux nouvelles entreprises. Il est peu<br />

p r o b a ble que ces personnes retournent à leur<br />

ancien emploi ou même à leur ancien secteur<br />

d ’ a c t ivité. Au lieu <strong>des</strong> prestations de chômage ou<br />

d’aide sociale, ces personnes, quel que soit leur<br />

âge, doivent recevoir une formation et d’autres<br />

types de soutien à l’intégration <strong>sur</strong> le marché du<br />

t r avail dans le cadre de <strong>la</strong> nouvelle économie.<br />

Tout comme aux époques précédentes de<br />

t r a n s f o rmation technologique, les sociétés font<br />

face à plusieurs défis :<br />

♦ Harmoniser les politiques qui facilitent <strong>la</strong><br />

construction de <strong>la</strong> nouvelle économie.<br />

♦ Aider les gens qui ont du mal à s’adapter.<br />

♦ Maintenir <strong>des</strong> milieux sociaux cohésifs et de<br />

grande qualité.<br />

Dahrendorf, ancien doyen de <strong>la</strong> London Sch o o l<br />

of Economics, a récemment décrit le défi que<br />

d o ivent relever les pays industrialisés.<br />

« La principale tâche <strong>des</strong> pays industrialisés<br />

dans <strong>la</strong> pro chaine décennie sera de maximiser<br />

autant que possible <strong>la</strong> création de richesses, <strong>la</strong><br />

cohésion sociale et <strong>la</strong> liberté politique, tout en<br />

étant conscient du fait que <strong>la</strong> promotion d’un<br />

seul de ces objectifs ne peut se faire qu’aux<br />

dépens <strong>des</strong> autres ». 8 6<br />

Le rôle du gouvernement dans ce changement<br />

apparaît c<strong>la</strong>ir à Dahrendorf.<br />

« À tout le moins, les gouvernements doivent<br />

donner une orientation à l’économie et à <strong>la</strong><br />

société en général. Le gouvernement devrait<br />

également donner le ton quant à <strong>la</strong> qualité<br />

globale de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion ». 86<br />

Si les choix de société sont c<strong>la</strong>irs, les<br />

choix politiques le sont moins<br />

Nous savons maintenant comment les sociétés<br />

canadienne et ontarienne s’adaptent aux<br />

changements technologiques. Les sa<strong>la</strong>ires<br />

réels stagnent depuis 1975. Le chômage<br />

s t ructurel est en hausse. Les part i c u l a r i t é s<br />

institutionnelles, économiques et sociales <strong>des</strong><br />

c o l l e c t ivités et <strong>des</strong> gouve rnements sont en<br />

pleine évolution. Ces changements influent<br />

<strong>sur</strong> les conditions de vie et les intérêts de<br />

tous les groupes sociaux. Toutes les pressions<br />

exercées par les eff o rts d’adaptation ont<br />

d ' i m p o rtantes répercussions <strong>sur</strong> les jeunes<br />

et les familles.<br />

Voici certains faits établis qui décrivent les<br />

changements économiques subis par le seg m e n t<br />

de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion qui élève <strong>des</strong> enfants :<br />

♦ Le sa<strong>la</strong>ire annuel réel <strong>des</strong> hommes de moins<br />

de 45 ans est en baisse depuis 1975, et au<br />

cours de <strong>la</strong> même période, on constate une<br />

nette augmentation du nombre de familles<br />

où les deux parents ont un emploi. 87<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 65


♦ La popu<strong>la</strong>tion de moins de 30 ans connaît<br />

un taux de chômage élevé chronique (mais<br />

qui est peut-être actuellement en déclin). 87<br />

♦ Les paiements de transfert du gouvernement<br />

qui aidaient à soutenir le revenu individuel<br />

depuis 1975 ont été interrompus.<br />

♦ Les familles avec de très jeunes enfa n t s<br />

sont celles qui ont le moins de ressources<br />

financières : 37 % <strong>des</strong> familles ontariennes<br />

ayant <strong>des</strong> enfants de moins de six ans ont<br />

un revenu total avant impôts de moins de<br />

40 000 $, alors que ce pourcentage tombe<br />

à 27 % dans les familles où les enfants<br />

ont entre six et 16 ans. 8 8<br />

En 1972, environ 70 % du revenu <strong>des</strong> fa m i l l e s<br />

ayant <strong>des</strong> enfants de zéro à 14 ans et se situant au<br />

bas de l'échelle socio-économique (par rapport<br />

au revenu médian) provenait du travail, et 30 %<br />

<strong>des</strong> paiements de transfert. En 1992, plus de<br />

60 % du revenu de cette portion de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

p r ovenait <strong>des</strong> paiements de transfert, et 40 % du<br />

t r ava i l . 8 8 L’ e ffet tampon <strong>des</strong> paiements de<br />

t r a n s f e rt aurait empêché l’accroissement de<br />

l ’ i n é galité <strong>des</strong> revenus (du moins jusqu’en 1996)<br />

qu'ont connue les États-Unis.<br />

Dans une <strong>étude</strong> détaillée <strong>sur</strong> l’incidence <strong>des</strong><br />

familles à fa i ble revenu avec enfants depuis<br />

les années 1980 jusqu’à 1991, Picot et Myles<br />

a rr ivent à <strong>la</strong> conclusion que malgré <strong>la</strong> baisse du<br />

r evenu moyen <strong>des</strong> personnes de moins de 35 ans,<br />

on ne constate aucune hausse correspondante du<br />

nombre d’enfants qui se retrouvent dans <strong>des</strong><br />

66<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

familles à fa i ble revenu, si l’on tient compte <strong>des</strong><br />

fluctuations <strong>des</strong> cycles économiques. Ils ont ainsi<br />

conclu que ce sont les paiements de transfert qui<br />

ont compensé le déclin du revenu du trava i l<br />

pendant <strong>la</strong> même période.<br />

Mais, il y a eu réduction <strong>des</strong> paiements de<br />

t r a n s f e rt gouve rnementaux depuis 1991, dern i è r e<br />

année de <strong>la</strong> première <strong>étude</strong> de Picot et Myles.<br />

Une <strong>étude</strong> récente montre qu’au cours de <strong>la</strong><br />

période al<strong>la</strong>nt de 1993 à 1996, on n'a observ é<br />

aucune croissance dans <strong>la</strong> proportion de fa m i l l e s<br />

canadiennes qui vivent en <strong>des</strong>sous du seuil de<br />

fa i ble revenu (SFR) de Statistique Canada 9 0,<br />

c’est-à-dire le revenu en deçà duquel les fa m i l l e s<br />

dépensent beaucoup plus en produits de première<br />

nécessité (60 %) que <strong>la</strong> famille canadienne<br />

m oyenne (40 %).<br />

Entre 1993 et 1996, l’écart par rapport au SFR<br />

pour les enfants (une évaluation de <strong>la</strong> position<br />

m oyenne <strong>des</strong> enfants à fa i ble revenu sous le SFR)<br />

s’est é<strong>la</strong>rgi de 31,2 % à 34,9 %. Ce<strong>la</strong> signifie que<br />

le revenu familial moyen <strong>des</strong> familles vivant en<br />

<strong>des</strong>sous du SFR était de 31,2 % inférieur à ce<br />

seuil en 1993, et de 34,9 % en 1996.<br />

Toutefois, l’examen <strong>des</strong> données pour le Canada<br />

et l’Ontario montre que depuis 1975, il y a eu<br />

une augmentation constante du nombre de<br />

familles dont le revenu est inférieur au SFR, bien<br />

qu'il n'y ait pas eu de hausse nette entre 1993<br />

et 1996. Le SFR – RAI (revenu après impôt) a<br />

connu un taux d’accroissement simi<strong>la</strong>ire après<br />

1980. Cette me<strong>sur</strong>e fait cependant ressortir une<br />

augmentation entre 1993 et 1996.


TABLEAU 2.1 : POURCENTAGE DE LA POPULATION SOUS LE SFR OU SOUS LE SFR-RAI, 1975-1996<br />

Le tableau 2.1 fait <strong>la</strong> comparaison entre le<br />

SFR et le SFR-RAI pour les familles ayant de<br />

jeunes enfants entre 1975 et 1996. 89, 90 Quand on<br />

fait de telles comparaisons, il faut tenir compte<br />

de l’impact <strong>des</strong> cycles économiques. En Ontario,<br />

si l’on compare les pério<strong>des</strong> 1980-1981 et 1995-<br />

1996, le nombre d’enfants vivant en <strong>des</strong>sous du<br />

SFR est passé de 13,7 % à 19,8 %, et de 10,5 %<br />

à 16 % pour le SFR-RAI. Au cours de <strong>la</strong> période<br />

al<strong>la</strong>nt de 1975 à 1996, les variations observ é e s<br />

sont compatibles avec les effets d’une nouve l l e<br />

GPT <strong>sur</strong> une économie et les personnes qui<br />

<strong>la</strong> composent.<br />

L’amenuisement du filet de sécurité sociale peut<br />

faire augmenter le nombre de familles dont<br />

le revenu est inférieur au SFR. Dans le cas<br />

de familles biparentales, l’augmentation du<br />

pourcentage sous le SFR est <strong>sur</strong>tout imputabl e<br />

CANADA<br />

% 1975 1980 1986 1988 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996<br />

SFR % 11,84 15,5 17,5 16,2 17,8 18,8 19,0 21,2 19,3 21,0 21,1<br />

SFR-RAI % 11,9 13,6 12,6 13,3 14,5 14,2 13,8 14,8 16,5 19,2<br />

ONTARIO<br />

% 1975/76 1980/81 1988/89 1990/91 1992/93 1993/94 1995/96<br />

SFR % 11,53 13,7 11,9 16,1 18,3 19,3 19,8<br />

SFR-RAI % 10,5 9,5 12,1 13,1 13,8 16,0<br />

Statistique Canada (1995 et sous presse)<br />

aux réductions <strong>des</strong> prestations d’as<strong>sur</strong>anceemploi.<br />

Dans le cas <strong>des</strong> familles monoparentales,<br />

ce sont <strong>sur</strong>tout les réductions <strong>des</strong> prestations de<br />

l’aide sociale qui sont en cause.<br />

Puisque les jeunes enfants comptent parmi<br />

les groupes les plus vulnérables aux<br />

b o u l eversements socio-économiques que nous<br />

t r aversons, il serait bon d'étudier les tendances<br />

en ce qui concerne <strong>la</strong> santé, l’épanouissement et<br />

le bien-être <strong>des</strong> enfants. Malheureusement, les<br />

données dont nous disposons pour <strong>la</strong> période<br />

subséquente à 1975 portent uniquement <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />

m o rtalité infantile et les mauvais traitements.<br />

Le t ableau 2.2 présente les données re<strong>la</strong>tives à<br />

l’Ontario pour <strong>la</strong> période de 1975 à 1995. Le<br />

taux de mortalité infantile a connu une baisse<br />

constante jusqu’en 1990. Il est resté re<strong>la</strong>tive m e n t<br />

s t a ble depuis. En revanche, l’incidence <strong>des</strong><br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 67


m a u vais traitements signalés a augmenté et le<br />

nombre de cas signalés continue d'augmenter<br />

depuis 1995. Les données à ce sujet sont<br />

c o m p a t i bles avec l’augmentation <strong>des</strong> cas qui a<br />

été signalée par les sociétés d’aide à l’enfance<br />

et par le gouve rnement prov i n c i a l . 9 2<br />

Tous les membres de <strong>la</strong> société sont touchés<br />

par les bouleversements socio-économiques, par<br />

les contraintes d’une économie qui tourne au<br />

ralenti et par <strong>la</strong> résistance à <strong>la</strong>quelle font fa c e<br />

les gouve rnements qui veulent augmenter les<br />

impôts et accroître, ou seulement maintenir,<br />

les dépenses publiques dans un contexte de<br />

marasme économique d’après le paramètre de<br />

<strong>la</strong> productivité globale <strong>des</strong> facteurs (PGF).<br />

Il semble que l’Ontario ait mieux réussi à<br />

maintenir <strong>la</strong> qualité de son milieu social au<br />

cours de cette période de changement que<br />

les États-Unis et d’autres prov i n c e s . 9 3<br />

68<br />

TABLEAU 2.2 : INDICATEURS DU BIEN-ÊTRE SOCIAL EN ONTARIO 1975-1995 91<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

Mortalité infantile* Incidence déc<strong>la</strong>rée de mauvais traitement <strong>des</strong> enfants**<br />

1975 13,41 ,0432 %<br />

1980 9,53 ,0453 %<br />

1985 7,27 ,0419 %<br />

1990 6,27 ,0516 %<br />

1991 6,29 ,0552 %<br />

1992 5,88 ,0509 %<br />

1993 6,24 ,0535 %<br />

1994 6,24 ,0533 %<br />

1995 6,24 ,0528 %<br />

*Le taux de mortalité infantile équivaut au nombre de décès d’enfants de moins de un an par 1000 naissances.<br />

* * P o u rcentage <strong>des</strong> enfants blessés <strong>des</strong> suites d’une agression, d’abus sexuels, de mauvais traitements ou de négligence.<br />

Une économie caractérisée par une PGF<br />

stagnante rend difficile pour les gouve rn e m e n t s<br />

de préserver les filets de sécurité sociale et<br />

les programmes publics de soins de santé et<br />

d’éducation. Depuis le milieu <strong>des</strong> années 70,<br />

les programmes gouve rnementaux se sont accru s<br />

au point de dépasser <strong>la</strong> capacité fiscale du<br />

g o u ve rnement, <strong>sur</strong> les p<strong>la</strong>ns économique et<br />

politique. Aux prises avec <strong>des</strong> bouleve r s e m e n t s<br />

t e c h n o l ogiques et économiques, les<br />

g o u ve rnements canadiens, quelle que soit leur<br />

allégeance politique, ont dû sabrer les dépenses<br />

p u bliques. À titre d’exemple, mentionnons<br />

<strong>la</strong> réduction <strong>des</strong> paiements de transfert aux<br />

p a rticuliers et les compressions opérées dans<br />

les dépenses pour les soins de santé et pour<br />

l’éducation. Compte tenu de ces réalités,<br />

comment un gouve rnement peut-il faire pour<br />

accorder <strong>la</strong> priorité au développement de <strong>la</strong><br />

petite enfance ?


CROISSANCE ÉCONOMIQUE ET PRIORITÉS<br />

DU GOUVERNEMENT<br />

Voici ce qu’écrit le magazine The Economist<br />

<strong>sur</strong> l’importance de notre nouvelle<br />

compréhension <strong>des</strong> facteurs déterminants de <strong>la</strong><br />

croissance économique en rapport avec les<br />

innovations technologiques :<br />

« Il reste à espérer que le principal effet [de<br />

cette nouvelle compréhension] sera de repenser<br />

les priorités économiques. Ces priorités sont<br />

influencées, plus que les politiciens ne veulent<br />

l’admettre, par <strong>des</strong> débats qu’ils comprennent à<br />

peine - pensons à Keynes et à <strong>la</strong> gestion de <strong>la</strong><br />

demande après 1945, ou à Milton Friedman<br />

et au monétarisme <strong>des</strong> années 70. La nouvelle<br />

théorie de <strong>la</strong> croissance confirme que les<br />

gouvernements ont tort de se concentrer aussi<br />

exclusivement <strong>sur</strong> le cycle économique. Si ce<strong>la</strong><br />

les amène, d’une manière indirecte, à réfléchir<br />

à l’éducation, à l’investissement, à <strong>la</strong> recherche<br />

et au développement, à <strong>la</strong> réforme <strong>des</strong> échanges<br />

commerciaux, aux droits de propriété<br />

intellectuelle et ainsi de suite, ce sera un<br />

réel progrès ». 94<br />

À une époque aussi complexe que <strong>la</strong> nôtre,<br />

quelles devraient être les priorités du<br />

gouvernement ? Celle qui devrait dominer<br />

est <strong>la</strong> qualité future de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion,<br />

particulièrement quant à ses compétences et<br />

à ses capacités d’adaptation. Nous sommes<br />

d’accord avec l’idée générale exprimée dans<br />

l’article de The Economist.<br />

Faisant suite à ce qui a été dit au Chapitr e<br />

1, il ressort c<strong>la</strong>irement que les premières<br />

années doivent faire l’objet d’une priorité<br />

élevée pour l’investissement si nous<br />

voulons former une popu<strong>la</strong>tion compétente<br />

et instruite pour l’avenir, et que le<br />

gouvernement de l’Ontario doit mettre <strong>sur</strong><br />

pied une politique à long terme pour fair e<br />

de l’approche parentale et de l’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance une priorité pour<br />

l’investissement public et privé.<br />

On convient généralement qu’il faut absolument<br />

améliorer les capacités de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion future à<br />

r e l ever les défis du changement technologique et<br />

de <strong>la</strong> mondialisation. Po u rtant, personne ne peut<br />

p r é voir quelles seront, dans 25 ans, les deman<strong>des</strong><br />

s p é c i fiques de l’avenir pour <strong>la</strong> main-d’œuvre de<br />

l’Ontario. Ce<strong>la</strong> signifie que nous devons préparer<br />

une popu<strong>la</strong>tion adaptable et compétente qui sera<br />

c a p a ble de suivre l’évolution future.<br />

La période de <strong>la</strong> petite enfance doit compter<br />

au moins autant que l’éducation primaire et<br />

secondaire et que l’éducation postsecondaire<br />

p a rmi les priorités du secteur privé et du secteur<br />

p u blic en matière d’inve s t i s s e m e n t .<br />

Les personnes qui entreront <strong>sur</strong> le marché du<br />

t r avail en 2025 naîtront l’an prochain. Elles<br />

f o rmeront une cohorte réduite par rapport au<br />

nombre croissant de personnes âgées. Cette<br />

génération étant un facteur déterminant de <strong>la</strong><br />

richesse de l’Ontario dans 25 ans, elle doit<br />

constituer une main-d’œuvre compétente.<br />

Les nouvelles connaissances acquises <strong>sur</strong> le<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 69


d é veloppement du cerveau nous permettent<br />

de dire qu’au cours de <strong>la</strong> période qui s’étend<br />

de <strong>la</strong> conception à l’âge de six ans, et plus<br />

p a rticulièrement pendant les trois premières<br />

années de <strong>la</strong> vie, on jette les bases de <strong>la</strong> qualité<br />

de <strong>la</strong> main-d’œuvre future.<br />

Tout le monde doit accorder <strong>la</strong> plus haute<br />

priorité aux me<strong>sur</strong>es visant à aider les<br />

futurs citoyens à se développer au mieux<br />

de leurs capacités. Ce<strong>la</strong> est essentiel pour<br />

inverser <strong>la</strong> <strong>véritable</strong> « <strong>fuite</strong> <strong>des</strong> <strong>cerveaux</strong> »,<br />

pour un plein épanouissement <strong>des</strong> enfants.<br />

PRÉSENCE DES FEMMES SUR LE MARCHÉ<br />

DU TRAVAIL, ÉVOLUTION DE LA STRUCTURE<br />

FAMILIALE ET STRESS VÉCU PAR LES FA M I L L E S<br />

Le monde occidental a connu une augmentation<br />

m a s s ive du nombre de femmes <strong>sur</strong> le marché du<br />

t r avail. La structure familiale <strong>la</strong> plus courante<br />

n’est plus celle de <strong>la</strong> « famille nucléaire », où<br />

le père travaille à l’extérieur et <strong>la</strong> mère tient <strong>la</strong><br />

maison et s’occupe <strong>des</strong> enfants. À l’heure<br />

actuelle, les deux parents font partie de <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion active et prennent <strong>des</strong> dispositions<br />

pour faire garder leurs enfants à <strong>la</strong> maison ou<br />

ailleurs. Cette révolution se conjugue à une<br />

hausse de l’âge auquel les gens décident d’avo i r<br />

<strong>des</strong> enfants et à une baisse du nombre d’enfa n t s .<br />

Au Canada, <strong>la</strong> participation <strong>des</strong> femmes au<br />

marché du travail est passée de 25 % en 1951<br />

à plus de 60 % aujourd’hui. 9 5 Le taux de<br />

p a rticipation <strong>des</strong> femmes de 25 à 44 ans dépasse<br />

70<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

75 %. 8 7 Plus de 67 % <strong>des</strong> femmes qui ont <strong>des</strong><br />

e n fants de zéro à 11 ans détiennent un emploi. 5 1<br />

En Ontario, <strong>la</strong> majorité <strong>des</strong> jeunes enfants (60 %)<br />

v ivent dans une famille biparentale où les deux<br />

parents ont un revenu d’emploi. 5 1 L’ a ffluence<br />

<strong>des</strong> femmes <strong>sur</strong> le marché du travail, y compris<br />

les mères de jeunes enfants, a aidé à maintenir<br />

le niveau de revenu <strong>des</strong> familles malgré <strong>la</strong><br />

r e s t ructuration de l’économie. Le taux de<br />

p a rticipation au marché du travail <strong>des</strong> femmes<br />

ayant <strong>des</strong> enfants de zéro à six ans est passé<br />

à 65,5 % en 1995; 20,7 % travaillent à temps<br />

p a rtiel (moins de 30 heures) et 44,8 % à temps<br />

p l e i n . 8 7 En Ontario, le taux de participation<br />

à temps plein et à temps partiel <strong>des</strong> mères<br />

d ’ e n fants de zéro à 11 ans qui vivent dans une<br />

famille biparentale est de 73 %, comparative m e n t<br />

à seulement 47 % pour les mères qui sont chefs<br />

de famille monoparentale. 5 1<br />

L’augmentation rapide de <strong>la</strong> participation<br />

<strong>des</strong> femmes au marché du travail oblige les<br />

g o u ve rnements à modifier leurs politiques<br />

sociales et économiques. Les attitu<strong>des</strong> et les<br />

s t ructures institutionnelles ne sont pas vraiment<br />

adaptées aux <strong>véritable</strong>s répercussions de cette<br />

é volution. Nos investissements et nos politiques<br />

c o rrespondent à l’ancien modèle de l’homme<br />

p o u rvoyeur et de <strong>la</strong> femme ménagère et<br />

éducatrice. Nos institutions et nos politiques<br />

d o ivent évoluer en fonction <strong>des</strong> nouvelles réalités.<br />

L’accroissement de <strong>la</strong> participation <strong>des</strong> femmes<br />

dans <strong>la</strong> main-d’œuvre coïncide avec une<br />

t r a n s f o rmation radicale <strong>des</strong> stru c t u r e s


fa m i l i a l e s . 9 5 Au Canada, l’augmentation rapide<br />

du nombre de familles monoparentales, qui est<br />

passé d’environ 6 % au début <strong>des</strong> années 70<br />

à environ 16 % de nos jours, a ajouté à <strong>la</strong><br />

c o m p l exité <strong>des</strong> services de soutien aux parents<br />

d ’ e n fants en bas âge. La hausse du nombre de<br />

familles monoparentales en Ontario se compare à<br />

celles du Canada et <strong>des</strong> États-Unis. De nos jours,<br />

plus de 20 % <strong>des</strong> bébés naissent de mères non<br />

mariées. Contrairement à ce que l’on croit<br />

s o u vent, seulement 20 % de ces enfants ont une<br />

mère adolescente.<br />

De nos jours, <strong>la</strong> majorité <strong>des</strong> fa m i l l e s<br />

monoparentales ont pour chef une femme<br />

séparée ou divorcée. Le plus souvent, ces<br />

femmes se remarient et forment une fa m i l l e<br />

biparentale reconstituée. En 1994, en Ontario,<br />

de tous les enfants de zéro à 11 ans : 5 1<br />

♦ 15 % vivaient dans une famille<br />

monoparentale;<br />

♦ 23 % avaient vécu le divorce ou <strong>la</strong><br />

séparation <strong>des</strong> parents; et<br />

♦ 9 % vivaient dans une famille reconstituée.<br />

L’ é volution <strong>des</strong> familles et <strong>la</strong> part i c i p a t i o n<br />

croissante <strong>des</strong> femmes au marché du travail<br />

ont entraîné <strong>la</strong> création de nouvelles stratégies<br />

pour <strong>la</strong> garde d’enfants en bas âge.<br />

Si les deux parents travaillent, les systèmes de<br />

soins doivent prendre en charge les enfants en<br />

bas âge. Au cours <strong>des</strong> 25 dernières années, le<br />

besoin de services de garde non parentale s'est<br />

a c c ru. En 1995, 40 % <strong>des</strong> 2,3 millions d’enfa n t s<br />

canadiens de zéro à cinq ans fréquentait un<br />

s e rvice quelconque de garde non parentale. Ces<br />

e n fants passaient environ 27 heures par semaine<br />

dans ces serv i c e s . 8 7 Par conséquent, même ave c<br />

une présence plus forte <strong>des</strong> femmes dans <strong>la</strong><br />

main-d’œuvre, les parents restent les premiers<br />

p o u rvoyeurs de soins aux enfa n t s.<br />

Le rôle parental a un impact majeur <strong>sur</strong> les<br />

premiers sta<strong>des</strong> du développement d’un enfa n t .<br />

Quels sont les effets <strong>des</strong> bouleve r s e m e n t s<br />

économiques <strong>sur</strong> le rôle parental ?<br />

Une analyse menée dans le cadre de l’Enquête<br />

longitudinale nationale <strong>sur</strong> les enfants et les<br />

jeunes (ELNEJ) au sujet de l’influence du<br />

style d’éducation parentale <strong>sur</strong> le déve l o p p e m e n t<br />

de l'enfant a montré que les parents qui<br />

p r ivilégiaient une approche rationnelle et<br />

a t t e n t ive, et qui raisonnaient leur enfa n t ,<br />

obtenaient les meilleurs résultats <strong>sur</strong> le p<strong>la</strong>n du<br />

d é veloppement cognitif et comport e m e n t a l . 96<br />

Les mauvaises métho<strong>des</strong> parentales, perm i s s ive s<br />

et irrationnelles, produisaient les résultats les<br />

moins favo r a bl e s .Ce qu’il est intéressant de<br />

noter c’est que ces mauvaises métho<strong>des</strong><br />

parentales se retrouvent dans toutes les couches<br />

socio-économiques et, bien qu’on ait remarq u é<br />

un niveau légèrement plus élevé de bonnes<br />

attitu<strong>des</strong> parentales dans les groupes socioéconomiques<br />

à revenu moyen ou élevé, elles<br />

étaient également très présentes dans les<br />

couches à revenu plus fa i ble. Cette question<br />

sera abordée au chapitre 3.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 71


Compte tenu <strong>des</strong> changements sociaux et<br />

économiques, le temps que les parents ont à<br />

consacrer à leur enfant et le soutien qu’ils<br />

r e ç o ivent hors de <strong>la</strong> maison constituent <strong>des</strong><br />

facteurs important de l’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance. L’ a n a lyse <strong>des</strong> données de l’ELNEJ 9 7<br />

indique que les mères qui occupent un emploi<br />

à temps plein affichent systématiquement <strong>des</strong><br />

n iveaux d’interaction plus fa i bles que les mères<br />

qui travaillent à temps partiel ou que celles qui<br />

restent à <strong>la</strong> maison. Pa rmi les mères ayant un<br />

r evenu familial fa i ble, l’intensité de l’interaction<br />

<strong>des</strong> mères qui occupaient un emploi à temps<br />

plein était beaucoup plus fa i ble que celle <strong>des</strong><br />

mères travail<strong>la</strong>nt à temps partiel ou restant à <strong>la</strong><br />

maison. Cette situation constitue un véritabl e<br />

p r o blème pour les familles à fa i ble revenu qui<br />

ont très peu de soutien hors de <strong>la</strong> fa m i l l e .<br />

D’après les Réseaux canadiens de recherche en<br />

politiques publiques, <strong>la</strong> famille canadienne est de<br />

plus en plus <strong>sur</strong>m e n é e . 9 8 En 1995, une enquête<br />

e ffectuée <strong>sur</strong> le thème du travail a établi que<br />

25 % <strong>des</strong> femmes avec <strong>des</strong> enfants désiraient<br />

t r availler plus d’heures, alors que moins de<br />

10 % vou<strong>la</strong>ient réduire leurs heures de trava i l . 9 9<br />

Il semble que l’interaction parentale avec<br />

les enfants est davantage fonction du temps<br />

d i s p o n i ble que du revenu familial ou du nive a u<br />

de sco<strong>la</strong>rité <strong>des</strong> parents.<br />

Dans <strong>la</strong> prochaine section, nous montrerons que<br />

le développement de nombreux enfants de toutes<br />

les c<strong>la</strong>sses sociales <strong>la</strong>isse à désirer. Cet état de<br />

choses est sans doute partiellement lié à<br />

72<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

l ’ e n gagement <strong>des</strong> parents et à l’existence et à<br />

<strong>la</strong> qualité <strong>des</strong> services de garde d’enfants hors<br />

du domicile. Puisque les femmes représentent<br />

maintenant une bonne part de <strong>la</strong> main-d’œuvre,<br />

les employeurs privés et publics doive n t<br />

absolument é<strong>la</strong>borer <strong>des</strong> politiques d’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance qui tiennent compte de<br />

l ' é volution <strong>des</strong> conditions socio-économiques.<br />

Vu les changements économiques,<br />

l’augmentation du nombre de femmes <strong>sur</strong> le<br />

marché du travail et l’évolution <strong>des</strong> stru c t u r e s<br />

familiales, il n’est pas étonnant que l’on<br />

s’inquiète du stress familial et de ses<br />

répercussions <strong>sur</strong> les enfants. Bien <strong>des</strong> parents<br />

qui occupent un emploi éprouvent un « déficit de<br />

temps pour <strong>la</strong> famille », ayant du mal à trouve r<br />

l’équilibre entre le travail et les responsabilités<br />

familiales. Dans une <strong>étude</strong> du stress chez les<br />

hommes et les femmes de 25 à 44 ans qui<br />

occupent un emploi à temps plein, le tiers <strong>des</strong><br />

femmes mariées avec <strong>des</strong> enfants et 22 % <strong>des</strong><br />

chefs de famille monoparentale ont affi rmé être<br />

soumis à un stress élev é . 1 0 0<br />

Il est cinq heures trente du matin et maman est<br />

déjà debout. Elle prépare le casse-croûte de<br />

son enfant d’âge sco<strong>la</strong>ire, elle trie les vêtements<br />

qu’elle était trop fatiguée pour sortir de <strong>la</strong><br />

sécheuse <strong>la</strong> veille et elle répète un exposé<br />

qu’elle devra présenter à huit heures trente<br />

au bureau. Son plus jeune enfant sera bientôt<br />

debout, plus disposé à jouer qu’à s’habiller et à<br />

prendre son petit déjeuner. Il faudra ensuite le<br />

déposer à <strong>la</strong> garderie située <strong>sur</strong> le chemin du


ureau, enfin, pas exactement <strong>sur</strong> le chemin,<br />

mais plus près que l’ancienne garderie et de<br />

meilleure qualité, mais aussi plus chère. Papa<br />

se charge de donner son petit déjeuner à l’aînée<br />

et de l’emmener à l’école. Du moment que<br />

personne n’est ma<strong>la</strong>de, tout va bien jusqu’à <strong>la</strong><br />

fin de <strong>la</strong> journée, quand <strong>la</strong> routine recommence.<br />

Chaque fois qu’on est en retard pour prendre<br />

son enfant à <strong>la</strong> garderie, il faut payer <strong>des</strong> frais<br />

exorbitants. L’aînée est encore trop jeune pour<br />

rester seule à <strong>la</strong> maison après l’école, mais<br />

ce<strong>la</strong> arrive parfois. Certains jours, l’horaire<br />

semble impossible à gérer.<br />

Malgré les pressions économiques ressenties<br />

par les familles, jusqu’à récemment, le Canada<br />

a mieux réussi que les États-Unis à maintenir<br />

le niveau <strong>des</strong> revenus. La disparité entre les<br />

revenus ne s’est pas é<strong>la</strong>rgie autant chez nous<br />

que chez nos voisins du Sud, et <strong>la</strong> po<strong>la</strong>risation<br />

<strong>des</strong> revenus n’est pas aussi grave, comme<br />

l’illustre l’évolution de <strong>la</strong> répartition <strong>des</strong><br />

revenus de <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse moyenne. 93<br />

L’Institut Vanier de <strong>la</strong> famille a émis les<br />

r e m a rques suivantes <strong>sur</strong> <strong>la</strong> fa m i l l e<br />

canadienne qui traverse une époque<br />

m o u vante et complexe :<br />

« Pour as<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> prospérité du Canada et<br />

de ses habitants au XXI e siècle, nous devons<br />

trouver <strong>des</strong> manières d’harmoniser les<br />

exigences de <strong>la</strong> vie professionnelle avec celles<br />

de <strong>la</strong> vie familiale. L’atteinte d’un équilibre<br />

entre l’emploi et <strong>la</strong> famille constitue une<br />

stratégie clé pour accroître <strong>la</strong> productivité, <strong>la</strong><br />

créativité, <strong>la</strong> compétitivité internationale, <strong>la</strong><br />

sécurité de <strong>la</strong> famille et <strong>la</strong> vitalité de <strong>la</strong> vie<br />

communautaire. Cette question concerne<br />

tellement d’aspects de notre vie quotidienne<br />

que cet équilibre constitue un gage pour<br />

l’amélioration du développement sain de nos<br />

enfants et du bien-être dans <strong>la</strong> vie de chacun,<br />

homme ou femme. »<br />

« Le défi représenté par le rapport travail-<br />

famille constitue le principal enjeu que le<br />

Canada et les autres pays industrialisés doivent<br />

aborder à l’aube du nouveau millénaire.<br />

Les questions qui se posent à <strong>la</strong> suite de <strong>la</strong><br />

restructuration révolutionnaire <strong>des</strong> économies<br />

modernes et <strong>des</strong> changements tout aussi<br />

radicaux de <strong>la</strong> structure familiale nous forcent<br />

à nous interroger en tant que particuliers,<br />

membres d’une famille ou d’une collectivité,<br />

employeurs et citoyens ». 101<br />

Dans son dossier <strong>sur</strong> les femmes faisant partie de<br />

<strong>la</strong> main-d’œuvre, le magazine The Economist a<br />

récemment émis <strong>la</strong> conclusion suivante :<br />

« Il faut commencer par reconnaître qu’on ne<br />

peut plus renverser <strong>la</strong> vapeur. Les économies<br />

modernes seraient incapables de subsister sans<br />

les travailleuses, et peu de femmes de nos<br />

jours voudraient vivre sans travailler.<br />

Les gouvernements, les employeurs et les<br />

particuliers doivent repenser leur rôle ». 102<br />

Nous sommes d’accord avec cette idée.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 73


74<br />

POUR CONCLURE :<br />

■ Notre qualité de vie future dépend de notre<br />

habileté à gérer l’interaction complexe entre<br />

<strong>la</strong> nouvelle économie, l'évolution <strong>des</strong><br />

milieux sociaux et les effets du changement<br />

<strong>sur</strong> les particuliers, notamment ceux qui<br />

sont les plus vulnérables, soit les jeunes<br />

enfants en plein développement.<br />

■ Nous savons que les profon<strong>des</strong><br />

transformations économiques et sociales<br />

que subit actuellement <strong>la</strong> société exercent<br />

un important stress <strong>sur</strong> les familles et le<br />

développement <strong>des</strong> jeunes enfants.<br />

■ L’une <strong>des</strong> meilleures façons d'accroître les<br />

aptitu<strong>des</strong> à l’innovation de <strong>la</strong> prochaine<br />

génération de citoyens serait d'amener<br />

les secteurs public et privé à accorder une<br />

importance capitale au développement de<br />

<strong>la</strong> petite enfance.<br />

■ Il incombe autant aux gouvernements,<br />

aux employeurs, aux collectivités et aux<br />

particuliers de <strong>sur</strong>monter les difficultés<br />

du travail, <strong>des</strong> charges familiales et du<br />

développement <strong>des</strong> jeunes enfants.<br />

■ Étant donné que <strong>la</strong> croissance économique<br />

repose <strong>sur</strong> une popu<strong>la</strong>tion compétente et<br />

capable de s’adapter aux changements<br />

socio-économiques, le développement de<br />

<strong>la</strong> petite enfance doit être de première<br />

importance pour <strong>la</strong> société et ses<br />

gouvernements.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance


LA SITUATION ACTUELLE DES ENFANTS ONTARIENS<br />

a popu<strong>la</strong>tion ontarienne compte<br />

environ 900 000 enfants de six ans et<br />

moins. Tous les ans, 150 000 bébés naissent et<br />

environ le même nombre d’enfants (en plus<br />

<strong>des</strong> nouveaux venus en Ontario) atteignent<br />

l’âge de six ans et entrent en première année.<br />

Nous savons qu’à cet âge, un bon nombre de<br />

pério<strong>des</strong> critiques pour le développement du<br />

cerveau sont terminées ou <strong>sur</strong> le point de<br />

l’être. Dans ce chapitre, nous examinons<br />

<strong>la</strong> situation <strong>des</strong> enfants ontariens au vu <strong>des</strong><br />

nouvelles connaissances <strong>sur</strong> le développement<br />

du cerveau durant <strong>la</strong> petite enfance et ses<br />

effets <strong>sur</strong> l’apprentissage, le comportement et<br />

<strong>la</strong> santé tout au long de <strong>la</strong> vie, et à <strong>la</strong> lumière<br />

<strong>des</strong> pressions exercées <strong>sur</strong> les familles dans<br />

<strong>la</strong> période de bouleversements socioéconomiques<br />

que nous traversons.<br />

Gran<strong>des</strong> lignes du chapitre<br />

1.<br />

2.<br />

3.<br />

4.<br />

5.<br />

Énoncé <strong>des</strong> principales constatations.<br />

Examen <strong>des</strong> indicateurs du développement <strong>des</strong><br />

jeunes enfants ontariens.<br />

Comparaison du niveau d'alphabétisation en<br />

Ontario et dans d’autres régions.<br />

Description de <strong>la</strong> notion de « vulnérabilité ».<br />

A rguments en faveur d’une amélioration <strong>des</strong><br />

données ontariennes <strong>sur</strong> les résultats.<br />

6.<br />

Aperçu <strong>des</strong> résultats <strong>des</strong> enfants ontariens.<br />

Au dire de gens travail<strong>la</strong>nt dans diff é r e n t s<br />

secteurs <strong>des</strong> services, comme l’éducation et<br />

<strong>la</strong> santé mentale, on trouve de plus en plus<br />

d ’ e n fants ayant <strong>des</strong> problèmes, notamment <strong>sur</strong><br />

les p<strong>la</strong>ns de l’apprentissage et du comport e m e n t .<br />

Toutefois, l’éparpillement <strong>des</strong> données mises à<br />

notre disposition nous a empêchés d’obtenir <strong>des</strong><br />

documents mettant c<strong>la</strong>irement en évidence <strong>la</strong><br />

situation <strong>des</strong> enfants ontariens au cours <strong>des</strong> 25<br />

d e rnières années. Nous avons par conséquent<br />

puisé dans deux principales sources de données<br />

récentes qui nous ont permis de recueillir <strong>des</strong><br />

renseignements <strong>sur</strong> <strong>la</strong> situation actuelle <strong>des</strong><br />

e n fants ontariens :<br />

♦ L’Enquête longitudinale nationale <strong>sur</strong> les<br />

e n fants et les jeunes (ELNEJ), qui a permis<br />

de recueillir <strong>des</strong> données <strong>sur</strong> plus de 20 000<br />

e n fants d’un bout à l’autre du Canada.<br />

♦ Statistique Canada, en col<strong>la</strong>boration ave c<br />

l ’ O fice de <strong>la</strong> qualité et de <strong>la</strong> responsabilité en<br />

éducation (OQRE) de l’Ontario, orga n i s m e<br />

c h a rgé d’administrer les résultats <strong>des</strong> tests<br />

sco<strong>la</strong>ires et d’exploiter les données du<br />

recensement de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.<br />

Nous avons interprété ces données à <strong>la</strong> lumière<br />

de ce que nous savons <strong>sur</strong> le développement du<br />

c e rveau (voir le chapitre 1).<br />

P R I N C I PALES CONSTATAT I O N S<br />

Nous avons tiré les conclusions suivantes de<br />

nos travaux :<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 75


♦ E nviron un quart <strong>des</strong> jeunes Ontariens de zéro<br />

à 11 ans sont aux prises avec une diffi c u l t é<br />

d’apprentissage ou du comportement. Cert a i n s<br />

de ces enfants risquent d’éprouver <strong>des</strong><br />

p r o blèmes par <strong>la</strong> suite, car les probl è m e s<br />

d’apprentissage et de comportement prove n a n t<br />

d’un mauvais développement du cerveau dans<br />

<strong>la</strong> petite enfance seraient liés à <strong>des</strong> diffi c u l t é s<br />

r e l a t ives à <strong>la</strong> réussite sco<strong>la</strong>ire, à l’adaptation<br />

sociale et à <strong>la</strong> santé.<br />

♦ De façon générale, les enfants ontariens ne<br />

réussissaient pas aussi bien que les enfa n t s<br />

canadiens le test de vo c a bu<strong>la</strong>ire administré aux<br />

e n fants d’âge présco<strong>la</strong>ire (de quatre et cinq<br />

ans) et le test de mathématiques administré<br />

aux enfants d’âge sco<strong>la</strong>ire (de six à 11 ans).<br />

L’ é c a rt entre les scores de mathématiques<br />

obtenus par les élèves de l’Ontario et du<br />

Québec en sixième année correspondait à<br />

une année d’<strong>étude</strong>. L’incidence <strong>des</strong> probl è m e s<br />

de comportement chez les enfants d’âge<br />

présco<strong>la</strong>ire était légèrement inférieure en<br />

Ontario à celle du reste du pays. Le taux de<br />

bébés petit poids était inférieur en Ontario.<br />

♦ La plus grande proportion d’enfants aux prises<br />

avec un gr ave problème d’apprentissage ou<br />

de comportement se retrouve dans le gr o u p e<br />

socio-économique du bas de l’échelle.<br />

À me<strong>sur</strong>e que l’on gr avit l’échelle socioéconomique,<br />

on constate une baisse du<br />

pourcentage d’enfants qui éprouvent <strong>des</strong><br />

d i fficultés, mais on trouve tout de même un<br />

nombre important d’enfants en difficulté à<br />

chaque échelon, même au sommet. Il n’ex i s t e<br />

aucun seuil socio-économique au-<strong>des</strong>sus<br />

duquel tous les enfants affichent <strong>des</strong> résultats<br />

positifs. On peut représenter cette réalité sous<br />

76<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

f o rme de gradient. En raison de <strong>la</strong> taille de <strong>la</strong><br />

c<strong>la</strong>sse moyenne, le plus grand nombre (et non<br />

le plus grand pourcentage) d’enfants aux prises<br />

avec un gr ave problème d'apprentissage se<br />

t r o u ve dans les familles à revenu moye n .<br />

♦ Si l’on observe certaines collectiv i t é s<br />

ontariennes choisies, celles qui se situent au<br />

bas de l’échelle socio-économique tendent à<br />

avoir une proportion plus élevée de nouve a u -<br />

nés de petit poids et d’enfants qui obtiennent<br />

<strong>des</strong> résultats inférieurs aux norm e s<br />

p r ovinciales dans les tests de mathématiques,<br />

de lecture et d’écriture de <strong>la</strong> troisième<br />

année. On constate toutefois que cert a i n e s<br />

c o l l e c t ivités aux caractéristiques socioéconomiques<br />

comparables à d’autres<br />

obtiennent de bien meilleurs résultats.<br />

C e rtaines collectivités ayant un pourcentage<br />

r e l a t ivement élevé de familles à fa i ble reve n u<br />

obtiennent même <strong>des</strong> scores généraux<br />

é q u ivalents ou supérieurs à ceux de<br />

c o l l e c t ivités mieux nanties. Quels sont les<br />

facteurs qui déterminent les écarts entre ces<br />

c o l l e c t ivités ? Po u rquoi, parmi les collectiv i t é s<br />

de niveau socio-économique comparabl e ,<br />

c e rtaines se portent-elles mieux que d’autres ?<br />

♦ Selon <strong>la</strong> position <strong>des</strong> familles <strong>sur</strong> l’échelle<br />

socio-économique, les enfants sont plus ou<br />

moins à risque de ne pas se développer de fa ç o n<br />

optimale. Toutefois, le niveau de revenus n’est<br />

pas seul facteur en cause. Bien <strong>des</strong> enfants de<br />

familles à fa i ble revenu s’en tirent fort bien,<br />

et certains enfants de familles bien nanties<br />

é p r o u vent <strong>des</strong> problèmes. Quels sont les autres<br />

facteurs qui entrent en jeu ? L’un de ces fa c t e u r s<br />

i m p o rtants est le rôle parental, et de nouve l l e s<br />

p r e u ves corroborent cette hy p o t h è s e .


♦ Il serait insensé de mettre en œuvre <strong>des</strong><br />

i n i t i a t ives communautaires ou <strong>des</strong> politiques<br />

p u bliques visant à améliorer <strong>la</strong> perform a n c e<br />

<strong>des</strong> très jeunes enfants sans prévoir un outil<br />

qui permettrait d'en évaluer les résultats.<br />

Statut socio-économique et santé<br />

Nous avons inclus le statut socio-économique dans<br />

n o t re analyse en raison de ce qu’on appelle <strong>la</strong><br />

s t ructuration sociale associée à <strong>la</strong> santé. 1 0 3 Ainsi, plus<br />

on monte dans l’échelle socio-économique, plus on<br />

t rouve de gens en bonne santé. Cette tendance existe<br />

même dans <strong>des</strong> pays re<strong>la</strong>tivement riches comme le<br />

Canada, où <strong>la</strong> majorité de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion échappe aux<br />

c a rences graves. Le Centre manitobain <strong>des</strong> politiques et<br />

d’évaluation en matière de santé (MCHPE) figure parm i<br />

les pionniers dans ce domaine au Canada. En étudiant<br />

sa base de données démographiques exhaustive, le<br />

MCHPE a constaté que l’espérance de vie <strong>des</strong> hommes<br />

du Manitoba dans <strong>la</strong> couche socio-économique <strong>la</strong> plus<br />

basse était tronquée de 11 ans par rapport à celle <strong>des</strong><br />

hommes du groupe de <strong>la</strong> couche supérieure (voir le<br />

tableau 3.1). 1 0 4 De plus, le rapport entre l’espérance<br />

de vie et le quintile du revenu est un gradient.<br />

Nous sommes de plus en plus convaincus que les<br />

p re m i è res années de développement exercent une<br />

influence importante <strong>sur</strong> <strong>la</strong> structuration sociale de<br />

l ’ a p p rentissage, du comportement et <strong>des</strong> risques<br />

de ma<strong>la</strong>die plus tard dans <strong>la</strong> vie de l’enfant. 1 0 5<br />

Des chercheurs du monde entier s'intéressent à cette<br />

question. Au Royaume-Uni, The Independent Inquiry<br />

into Inequalities in Health Report 7 3 traite de l’influence<br />

<strong>des</strong> facteurs socio-économiques <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé, plus<br />

p a rt i c u l i è rement durant <strong>la</strong> petite enfance, en raison de<br />

Ces politiques risquent d’être mal orientées<br />

si nous n'avons pas de me<strong>sur</strong>e fi a ble <strong>des</strong><br />

e ff o rts déployés par <strong>la</strong> société pour favo r i s e r<br />

l’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e .<br />

son importance dans l’incidence <strong>des</strong> risques pour <strong>la</strong><br />

santé plus tard dans <strong>la</strong> vie.<br />

En présentant nos données <strong>sur</strong> <strong>la</strong> situation <strong>des</strong> enfants<br />

ontariens, nous montrons les résultats tels qu’ils<br />

apparaissent lorsque les conditions socio-économiques<br />

de <strong>la</strong> famille sont prises en compte. Dans tous les cas, <strong>la</strong><br />

courbe prend <strong>la</strong> forme d’un gradient. Ce<strong>la</strong> signifie que si<br />

l’on transpose les résultats <strong>sur</strong> un graphique, on obtient<br />

une échelle mobile : ceux qui font partie de <strong>la</strong> plus haute<br />

couche socio-économique présentent l’incidence <strong>la</strong><br />

plus faible (qu’il s’agisse de faible poids à <strong>la</strong> naissance,<br />

de difficultés d'acquisition du vocabu<strong>la</strong>ire ou<br />

d ' a p p rentissage <strong>des</strong> mathématiques, ou de pro b l è m e s<br />

de comportement); ceux qui se trouvent tout au bas de<br />

l'échelle présentent l’incidence <strong>la</strong> plus élevée, et les<br />

couches socio-économiques médianes tombent entre<br />

ces deux extrêmes. Des enfants et <strong>des</strong> familles de toutes<br />

les couches socio-économiques sont donc touchés.<br />

Les me<strong>sur</strong>es que nous analysons dans ce chapitre<br />

sont <strong>des</strong> variables prédictives de <strong>la</strong> probabilité selon<br />

<strong>la</strong>quelle les enfants connaîtront plus tard <strong>des</strong> pro b l è m e s<br />

d ’ a p p rentissage, de comportement et de santé. Ces<br />

constatations sont corroborées par les connaissan<br />

ces récemment acquises <strong>sur</strong> les répercussions du<br />

développement du cerveau durant <strong>la</strong> petite enfance.<br />

Le fait que ces me<strong>sur</strong>es représentent un gradient par<br />

r a p p o rt au statut socio-économique de <strong>la</strong> famille est<br />

compatible avec ce que l’on sait désormais de <strong>la</strong><br />

s t ructuration sociale.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 77


É VA L U ATION DU DÉVELOPPEMENT DES<br />

JEUNES ENFANTS ONTA R I E N S<br />

Nous avons utilisé trois ensembles de données<br />

pour brosser le portrait de <strong>la</strong> situation actuelle<br />

<strong>des</strong> jeunes enfants de l’Ontario. Les données<br />

c o n c e rnant le poids à <strong>la</strong> naissance, les résultats<br />

de l’ELNEJ et les scores aux tests de troisième<br />

année du réseau sco<strong>la</strong>ire public de l’Ontario.<br />

Poids à <strong>la</strong> naissance<br />

Le premier ensemble de données que nous<br />

étudions vise le taux de naissances de bébés petit<br />

poids. Le poids à <strong>la</strong> naissance est une me<strong>sur</strong>e<br />

de résultat importante parce qu'il est indicatif<br />

du développement de l'enfant durant une période<br />

critique, soit de <strong>la</strong> conception à <strong>la</strong> naissance.<br />

Une partie <strong>des</strong> bébés petit poids à <strong>la</strong> naissance<br />

présentent un risque plus élevé de problèmes<br />

de développement et de santé durant le reste<br />

de leur vie. 106, 45 Des me<strong>sur</strong>es bien connues<br />

p e u vent réduire l’incidence <strong>des</strong> naissances de<br />

bébés petit poids (les femmes qui cessent de<br />

f u m e r, de boire de l’alcool ou de consommer<br />

<strong>des</strong> drogues pendant <strong>la</strong> grossesse, qui<br />

s'alimentent bien et qui jouissent d'un bon<br />

soutien social ont plus de chances d’accoucher<br />

à terme d'un enfant de poids norm a l ) .<br />

78<br />

TABLEAU 3.1 1 CARACTÉRISTIQUES LIÉES À LA SANTÉ, WINNIPEG (1986)<br />

Quintile de revenu<br />

le plus faible le plus élevé<br />

Q1 Q2 Q3 Q4 Q5<br />

Taux de mortalité<br />

pour 1000 habitants hommes 13,7 10,2 8,7 7,8 6,2<br />

femmes 9,4 8,0 7,3 6,7 6,6<br />

Espérance de vie<br />

(années) hommes 65,3 70,5 72,8 74,3 76,6<br />

femmes 74,4 77,8 79,5 80,0 82,1<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

Interprétation <strong>des</strong> figures 3.1 à 3.4 1 0 7<br />

L’axe horizontal représente le pourcentage de gens de<br />

<strong>la</strong> région qui vivent sous le seuil de faible revenu (SFR)<br />

de Statistique Canada. Les communautés re g roupées à<br />

d roite comptent une moindre pro p o rtion de résidents à<br />

bas revenus dans leur région que celles de gauche. Les<br />

régions qui se trouvent à droite jouissent d’un statut<br />

socio-économique plus élevé que celles de gauche.<br />

L’axe vertical représente le pourcentage de bébés petit<br />

poids. La partie inférieure de l’axe correspond à un taux<br />

très faible, et <strong>la</strong> partie supérieure, à un taux élevé.<br />

Les points représentent les régions municipales de <strong>la</strong><br />

p rovince. La taille <strong>des</strong> points est pro p o rtionnelle au<br />

n o m b re de naissances, qui est lui-même en rapport avec<br />

<strong>la</strong> taille de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. C’est pourquoi dans <strong>la</strong> figure<br />

3.1, par exemple, <strong>la</strong> ville de To ronto est représentée par<br />

le plus gros point. Les données représentent une<br />

moyenne <strong>des</strong> naissances de 1991 à 1993.<br />

La ligne représente le rapport statistique simple qui<br />

existe entre le taux de naissances de bébés petit poids<br />

(moyenne de trois années) dans une collectivité et le<br />

p o u rcentage de familles qui vivent sous le SFR de<br />

Statistique Canada. La ligne montre une pente ou un<br />

gradient qui signifie qu’en général en Ontario, les taux<br />

de naissances de bébés petit poids dans une région<br />

donnée augmentent à me<strong>sur</strong>e que s'élève le<br />

p o u rcentage de familles sous le SFR.<br />

Roos et Mustard (1997)


TABLE 3.1 - CORRÉLATION ENTRE LE FAIBLE POIDS À LA NAISSANCE ET LE FAIBLE REVENU<br />

(RÉGIONS MÉTROPOLITAINES DE RECENSEMENT EN ONTARIO, 1991)<br />

La figure 3.1 montre les données concernant<br />

le poids à <strong>la</strong> naissance pour les régions<br />

métropolitaines de recensement (gran<strong>des</strong><br />

agglomérations urbaines) de l’Ontario. Des<br />

villes telles que London et St. Catharines<br />

comptent environ le même pourcentage de<br />

familles vivant sous le SFR (environ 11 %),<br />

mais le taux de naissances de bébés petit poids<br />

est d’environ un point plus élevé à London<br />

(6 %) qu’à St. Catharines.<br />

À <strong>la</strong> f i g u re 3.2, le contraste entre les<br />

s u b d ivisions urbaines de recensement (les<br />

municipalités ou leur équivalent) est encore plus<br />

frappant. Les villes de Nanticoke et Barrie, par<br />

exemple, ne sont pas tellement différentes <strong>sur</strong> le<br />

p<strong>la</strong>n socio-économique (Barrie a une proport i o n<br />

légèrement plus élevée de résidents à fa i bl e<br />

r evenu), mais il existe un fossé entre leurs taux<br />

de naissances de bébés petit poids malgr é<br />

l ’ u n iversalité <strong>des</strong> soins de santé.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 79


FIGURE 3.2 CORRÉLATION ENTRE LE FAIBLE POIDS À LA NAISSANCE ET LE FAIBLE REVENU<br />

(SUBDIVISIONS URBAINES DE RECENSEMENT, 1991)<br />

N a n t i c o ke frise les 7 % alors que Barrie se situe<br />

à moins de 4 %. Question importante : quels<br />

facteurs pourraient être à l'origine de ces écart s<br />

d’une ville à l’autre ? Et plus spécifi q u e m e n t ,<br />

qu’est-ce qui permet à certaines communautés<br />

de compenser les effets négatifs d’un fa i bl e<br />

statut socio-économique <strong>sur</strong> le déve l o p p e m e n t<br />

<strong>des</strong> jeunes enfants ? La f i g u re 3.2 m o n t r e<br />

é galement l’écart impressionnant entre les taux<br />

80<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

de naissance de bébés petit poids dans les<br />

d i fférentes subdivisions de recensement en<br />

Ontario. Kanata, une collectivité prospère <strong>des</strong><br />

e nvirons d’Ottawa, affiche un taux moyen de<br />

naissances de bébés petit poids d’environ 5 %,<br />

tandis que Va n i e r, communauté moins prospère<br />

située à quelques kilomètres de là, affiche un<br />

taux d’environ 9 %. Qu’est-ce qui explique<br />

cet écart ?


FIGURE 3.3 - CORRÉLATION ENTRE LE FAIBLE POIDS À LA NAISSANCE ET LE FAIBLE REVENU<br />

(SUBDIVISIONS DE RECENSEMENT DE LA RMR D'OTTAWA, 1991)<br />

La figure 3.3 montre <strong>la</strong> région métropolitaine<br />

de recensement d’Ottawa, et <strong>la</strong> figure 3.4 qui<br />

suit, celle de Toronto. Le gradient est c<strong>la</strong>ir<br />

dans <strong>la</strong> région de recensement d’Ottawa. La<br />

ville d’Ottawa, qui compte une proportion<br />

beaucoup plus élevée de résidents à faible<br />

revenu par rapport aux autres secteurs de <strong>la</strong><br />

région, affiche également un taux plus élevé<br />

de naissance de bébés petit poids. Casselman,<br />

qui est assez prospère, affiche un taux<br />

simi<strong>la</strong>ire à celui de Vanier, une communauté<br />

beaucoup moins riche. (Vanier n’apparaît pas<br />

dans <strong>la</strong> figure 3.3, mais elle devrait figurer en<br />

haut à gauche si l’axe horizontal était prolongé<br />

de manière à inclure les collectivités à revenu<br />

plus faible.)<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 81


FIGURE 3.4 - CORRÉLATION ENTRE LE FAIBLE POIDS À LA NAISSANCE ET LE FAIBLE REVENU<br />

(SUBDIVISIONS DE RECENSEMENT DE TORONTO, 1991)<br />

La ville de Toronto (figure 3.4) ne présente pas<br />

un gradient aussi marqué. Le cœur de <strong>la</strong> ville,<br />

qui compte l’un <strong>des</strong> pourcentages les plus<br />

élevés de résidents à faible revenu, n’affiche<br />

pas un taux sensiblement plus élevé de<br />

bébés petit poids, comparativement à <strong>des</strong><br />

communautés plus prospères comme<br />

Mississauga, Brampton et Orangeville.<br />

Pourquoi <strong>des</strong> villes comme Bradford, Milton,<br />

Aurora et Richmond Hill affichent-elles <strong>des</strong><br />

résultats plus favorables que Brampton,<br />

Orangeville, King et Whitchurch-Stouffville ?<br />

82<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

L’ELNEJ fournit d'autres données <strong>sur</strong> le fa i bl e<br />

poids à <strong>la</strong> naissance. Il s’agit d’une enquête<br />

à long terme, menée sous l’égide de<br />

D é veloppement <strong>des</strong> ressources humaines<br />

Canada et de Statistique Canada, qui avait pour<br />

but de me<strong>sur</strong>er et de suivre l’évolution de <strong>la</strong><br />

santé, de l’épanouissement et du bien-être <strong>des</strong><br />

e n fants de <strong>la</strong> naissance à l’âge adulte. L’ E L N E J<br />

r egroupe <strong>des</strong> données individuelles qui<br />

p e rmettent l’évaluation du statut socioéconomique<br />

<strong>des</strong> ménages et du poids à <strong>la</strong><br />

naissance <strong>des</strong> enfants.<br />

( Voir à <strong>la</strong> page 85 une <strong>des</strong>cription plus détaillée de l’ELNEJ. )


FIGURE 3.5 - GRADIENTS SOCIO-ÉCONOMIQUES DU FAIBLE POIDS À LA<br />

NAISSANCE, ENFANTS DE ZÉRO À TROIS ANS<br />

Enquête Longitudinale Nationale <strong>sur</strong> les Enfants et les Jeunes, 1994<br />

La f i g u re 3.5 montre une comparaison du taux<br />

ontarien de naissances de bébés petit poids par<br />

r a p p o rt au reste du Canada en 1994, tirée <strong>des</strong><br />

données de l’ELNEJ. 1 0 8<br />

Comment lire <strong>la</strong> figure 3.5<br />

L’axe horizontal représente les conditions socio-<br />

économiques différemment <strong>des</strong> quatre premiers<br />

graphiques. C’est une me<strong>sur</strong>e composite du statut<br />

socio-économique qui comprend le revenu et <strong>la</strong><br />

*Les figures représentent les déviations standard par rapport à <strong>la</strong><br />

m e s u re composite du statut socio-économique.<br />

profession de <strong>la</strong> mère et du père, ainsi que leur niveau<br />

de sco<strong>la</strong>rité. Du côté gauche de l’axe horizontal (de –1<br />

à –2)*, on trouve les personnes ayant le statut le plus<br />

faible (environ 15 % de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion). Ce groupe<br />

comporte <strong>la</strong> proportion <strong>la</strong> plus élevée de personnes<br />

vivant sous le SFR, les niveaux de sco<strong>la</strong>rité les plus<br />

faibles, <strong>la</strong> plus forte proportion de bénéficiaires de<br />

l’aide sociale et le taux de chômage le plus élevé par<br />

rapport aux autres couches socio-économiques. Entre<br />

–1 et +1, on trouve environ les deux tiers de <strong>la</strong><br />

Willms (1999)<br />

popu<strong>la</strong>tion, dont le statut socio-économique est<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 83


moyennement bas à moyennement élevé. Le groupe<br />

au statut le plus élevé, de +1 à +2, représente à peu<br />

près 15 % de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.<br />

L’axe vertical représente le pourcentage de nouveau-<br />

nés de faible poids (comme l’axe vertical <strong>des</strong> figures<br />

3.1 à 3.4.)<br />

La ligne courbe représente le rapport statistique entre<br />

l’indice de statut socio-économique et le taux de<br />

faible poids à <strong>la</strong> naissance.* Dans ce graphique, <strong>la</strong><br />

re<strong>la</strong>tion prend <strong>la</strong> forme d’une courbe, mais demeure<br />

un gradient. Du côté gauche, les enfants nés de<br />

parents du groupe dont le statut socio-économique<br />

est le plus faible (-2) présentent l'incidence <strong>la</strong> plus<br />

élevée de nouveau-nés de petit poids (plus de 7 %),<br />

tandis que ceux du groupe au statut socio-<br />

économique le plus élevé (+2) présentent le<br />

pourcentage le plus faible à ce chapitre (un peu<br />

plus de 2 %).<br />

L’Ontario affiche de meilleurs résultats que<br />

le reste du Canada, <strong>sur</strong>tout dans les groupes<br />

socio-économiques moyen à élevé. Le nombre<br />

le plus important de bébés de faible poids à<br />

<strong>la</strong> naissance se trouve, en fait, dans le groupe<br />

moyen. Alors que le taux de naissance de<br />

bébés petit poids le plus élevé se manifeste<br />

dans le groupe au statut socio-économique<br />

le plus faible (-2), on trouve bien plus de<br />

ces bébés dans les groupes au statut socioéconomique<br />

se situant entre –1 et +1<br />

(plus de 60 % du total <strong>des</strong> naissances).<br />

En général, ces constatations sont compatibles<br />

avec ce que l’on sait depuis quelque temps :<br />

*La ligne est calculée au moyen d'une analyse de régression et sert à déterminer <strong>la</strong> probabilité<br />

de faible poids à <strong>la</strong> naissance en fonction de l'échelle de statut socio-économique.<br />

84<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

que les mères <strong>des</strong> groupes socio-économiques<br />

situés au bas de l’échelle sont plus susceptibles<br />

d’accoucher de bébés petit poids. Toutefois, il<br />

reste <strong>des</strong> questions à explorer, dont celles-ci :<br />

pourquoi parmi certaines régions comparables<br />

en ce qui concerne le pourcentage de familles<br />

sous le SFR, certaines ont de meilleurs<br />

résultats que d’autres ? Que peut-on faire pour<br />

améliorer les résultats de <strong>la</strong> grossesse chez les<br />

femmes de faible statut socio-économique ?<br />

Toutes les femmes enceintes ont accès à <strong>des</strong><br />

soins médicaux prénatals, et il est donc peu<br />

p r o b a ble que le manque de soins représente un<br />

facteur important dans le poids à <strong>la</strong> naissance<br />

<strong>des</strong> enfants <strong>des</strong> couches socio-économiques<br />

inférieures. Les données provenant du<br />

Manitoba <strong>sur</strong> le poids à <strong>la</strong> naissance (voir<br />

le chapitre 1) nous autorisent à penser que<br />

c e rtains facteurs non médicaux (alimentation,<br />

milieu de travail, accès aux ressources) seraient<br />

plus importants pour les femmes enceintes<br />

que les soins médicaux prénatals. 4 5 Ce qui se<br />

passe pendant <strong>la</strong> grossesse a <strong>des</strong> conséquences<br />

i m p o rtantes <strong>sur</strong> tous les aspects du<br />

d é veloppement, y compris celui du cerveau. Il<br />

est c<strong>la</strong>ir qu’une façon d’améliorer les résultats<br />

<strong>des</strong> jeunes enfants est de réduire le taux de<br />

fa i ble poids à <strong>la</strong> naissance dans les régions où<br />

celui-ci est élevé. On peut conclure de cette<br />

a n a lyse qu’il y a <strong>des</strong> régions dans cette<br />

p r ovince où il nous est possible d’améliorer<br />

grandement les résultats de <strong>la</strong> grossesse, de<br />

manière à influencer les bases qui sous-tendent<br />

le développement du jeune enfa n t .


1.<br />

2.<br />

3.<br />

4.<br />

Enquête longitudinale nationale <strong>sur</strong> les enfants<br />

et les jeunes 1 0 9<br />

Ce vaste projet (22 831 enfants canadiens, dont 6 020 en<br />

Ontario, lors du premier cycle de l’enquête en 1994-1995)<br />

a permis l’é<strong>la</strong>boration d’une base de données exhaustive<br />

<strong>sur</strong> les caractéristiques et les expériences <strong>des</strong> enfants<br />

d’un bout à l’autre du pays. Les enfants choisis<br />

constituent un échantillon représentatif al<strong>la</strong>nt de <strong>la</strong><br />

naissance à l’âge de 11 ans, de toutes les couches de<br />

<strong>la</strong> société. La collecte de données se fait tous les deux<br />

ans. De nouveaux enfants (de zéro à deux ans) sero n t<br />

rajoutés à l’échantillon, et <strong>la</strong> gamme d’âges s’étendra<br />

vers le haut à chaque cycle. Les données du cycle 1<br />

sont transversales, c’est-à-dire qu’elles sont re c u e i l l i e s<br />

auprès de divers échantillons représentatifs de <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion à un moment donné. Les cycles futurs<br />

f o u rn i ront <strong>des</strong> données à <strong>la</strong> fois transversales et<br />

longitudinales (à me<strong>sur</strong>e que l’ELNEJ suit les enfants).<br />

Pendant chaque cycle, l’enquête permet de recueillir<br />

<strong>des</strong> renseignements complets <strong>sur</strong> <strong>la</strong> famille de l’enfant,<br />

ses parents et son quart i e r, et d’évaluer sa situation,<br />

e n t re autres ses résultats sco<strong>la</strong>ires, sa santé et son<br />

b i e n - ê t re, ainsi que sa sociabilité.<br />

L’ELNEJ recueille <strong>des</strong> données par le biais de<br />

plusieurs instruments :<br />

Questionnaire pour les ménages : rempli par un<br />

membre du ménage apte à le faire, il contient<br />

<strong>des</strong> données démographiques de base.<br />

Questionnaire général : données socioéconomiques<br />

(sco<strong>la</strong>rité <strong>des</strong> adultes, participation<br />

au marché du travail, revenu).<br />

Questionnaire pour les parents : renseignements<br />

généraux <strong>sur</strong> le milieu social entourant les parents<br />

et l’enfant (soutien social, fonctionnement de <strong>la</strong><br />

famille et caractéristiques du quartier).<br />

Q u e s t i o n n a i re pour les enfants : pour un maximum de<br />

q u a t re enfants entre zéro et 11 ans dans le ménage.<br />

Les questions varient selon l’âge de l’enfant, mais<br />

elles sont <strong>sur</strong>tout axées <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé, l’inform a t i o n<br />

périnatale, le tempérament, l’éducation, les activités,<br />

le comportement, le développement moteur et social,<br />

5.<br />

6.<br />

7.<br />

8.<br />

les rapports sociaux, les pratiques parentales, les<br />

dispositions prises pour <strong>la</strong> garde <strong>des</strong> enfants, les<br />

antécédents de <strong>la</strong> famille et <strong>la</strong> garde juridique.<br />

Test de vocabu<strong>la</strong>ire : l’échelle révisée de vocabu<strong>la</strong>ire<br />

en images Peabody (PPVT) pour les enfants<br />

anglophones ou l’échelle de vocabu<strong>la</strong>ire en images<br />

pour les enfants francophones, test administré par<br />

l ’ e n q u ê t e u r. Ce test me<strong>sur</strong>e le nombre de mots<br />

compris. L’enfant re g a rde <strong>des</strong> images affichées <strong>sur</strong> un<br />

tréteau et montre l’image qui correspond au mot lu à<br />

voix haute par l’enquêteur. Le test sert généralement<br />

à <strong>la</strong> collecte et à l’évaluation de données de vaste<br />

e n v e rg u re. La version française du test ainsi que les<br />

n o rmes canadiennes ont été é<strong>la</strong>borées conjointement<br />

avec le concepteur de celui-ci.<br />

Q u e s t i o n n a i re pour les enfants de 10 et 11 ans : re m p l i<br />

uniquement par les enfants de cet âge qui faisaient<br />

p a rtie de l’échantillon de l’ELNEJ. Les données<br />

recueillies concernent les rapports avec autrui, le<br />

c o m p o rtement, l’expérience sco<strong>la</strong>ire, les opinions<br />

<strong>sur</strong> les parents, le tabac, l’alcool et les dro g u e s .<br />

Questionnaire pour les enseignants et les<br />

directeurs : le questionnaire <strong>des</strong> enseignants visait<br />

<strong>des</strong> renseignements <strong>sur</strong> les résultats sco<strong>la</strong>ires<br />

de l’enfant et son comportement à l’école, ainsi<br />

que <strong>sur</strong> les caractéristiques de <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse et les<br />

pratiques d’enseignement. Le questionnaire pour<br />

le directeur s’attachait aux politiques de l’école<br />

et à l’atmosphère d’apprentissage.<br />

Test de calcul : les enfants de <strong>la</strong> deuxième année et<br />

plus ont rempli un court test de calcul compre n a n t<br />

10 à 15 questions et administré par l’enseignant<br />

à l’école. Le test est une version abrégée <strong>des</strong><br />

Canadian Achievement Te s t s n o rmalisés (seconde<br />

édition). Il permet de me<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> compréhension<br />

de l’addition, de <strong>la</strong> soustraction, de <strong>la</strong><br />

multiplication/division, selon le niveau de l’enfant.<br />

La « personne qui connaît le plus » l'enfant, généralement <strong>la</strong><br />

m è re, fournissait l'information pour le questionnaire général,<br />

celui <strong>des</strong> enfants et celui <strong>des</strong> parents. Ces questionnaires ont été<br />

administrés par le biais d'une entrevue assistée par ord i n a t e u r.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 85


RÉSULTATS CONCERNANT LA PETITE<br />

ENFANCE TIRÉS DE L’ELNEJ<br />

Les données et l’analyse de l’ELNEJ nous ont<br />

p e rmis de comparer les résultats <strong>des</strong> enfants de<br />

l’Ontario avec ceux <strong>des</strong> enfants d’autres régions<br />

du Canada pour ce qui concerne l’apprentissage<br />

et le comport e m e n t . 1 0 8<br />

Acquisition du vocabu<strong>la</strong>ire et comportement<br />

à quatre et cinq ans<br />

L’ELNEJ prévoit deux me<strong>sur</strong>es du<br />

développement durant les cinq premières<br />

années : l’acquisition du vocabu<strong>la</strong>ire et le<br />

comportement. L’enquête dégage le rendement<br />

cognitif et les comportements <strong>des</strong> enfants<br />

d’âge présco<strong>la</strong>ire en Ontario et dans le reste<br />

du Canada, et dans tous les secteurs socioéconomiques<br />

de l’Ontario.<br />

Les données concernant les particuliers et<br />

les familles sont mises en corré<strong>la</strong>tion avec le<br />

statut socio-économique. Tout comme dans<br />

<strong>la</strong> figure 3.5 <strong>sur</strong> le faible poids à <strong>la</strong> naissance,<br />

il s'agit de résultats individuels plutôt que de<br />

données composites par région (ce qui était<br />

le cas <strong>des</strong> données <strong>sur</strong> le poids à <strong>la</strong> naissance<br />

<strong>des</strong> figures 3.1 à 3.4).<br />

86<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

Les figures 3.6, 3.7 et 3.8 sont<br />

semb<strong>la</strong>bles à <strong>la</strong> figure 3.5.<br />

La ligne horizontale représente le statut socio-<br />

économique <strong>des</strong> familles. Tout à fait à gauche, on<br />

trouve les enfants dont <strong>la</strong> famille est dans le groupe<br />

au statut socio-économique le plus bas (environ<br />

15 %) et à droite, les enfants dont <strong>la</strong> famille a le<br />

statut socio-économique le plus élevé (environ<br />

15 %). Les enfants dont <strong>la</strong> famille se situe entre –1<br />

(statut socio-économique moyen bas) et +1 (statut<br />

socio-économique moyen élevé) représentent à<br />

peu près les deux tiers de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.<br />

La ligne verticale représente le pourcentage<br />

d’enfants accusant <strong>des</strong> résultats négatifs. Au bas de<br />

l’axe vertical, un petit nombre d’enfants connaissent<br />

<strong>des</strong> difficultés par rapport à <strong>la</strong> partie supérieure de<br />

l’axe, où une proportion plus importante d’enfants<br />

éprouvent <strong>des</strong> problèmes.<br />

La ligne représente le rapport statistique qui existe<br />

entre le statut socio-économique de <strong>la</strong> famille et le<br />

nombre d’enfants en difficulté.


FIGURE 3.6 - GRADIENTS SOCIO-ÉCONOMIQUES DES CAS TÉMOIGNANT D'UNE<br />

INSUFFISANCE DE MOTS COMPRIS, ENFANTS DE QUATRE ET CINQ ANS<br />

Enquête Longitudinale Nationale <strong>sur</strong> les Enfants et les Jeunes, 1994<br />

La f i g u re 3.6 montre les résultats <strong>des</strong> enfants<br />

de l’Ontario au test de vo c a bu<strong>la</strong>ire en images<br />

Peabody administré par l’ELNEJ. Ce test n’a<br />

pas été mené auprès d’enfants très jeunes. Une<br />

me<strong>sur</strong>e de fa i blesse du <strong>la</strong>ngage réceptif (<strong>sur</strong> l’axe<br />

ve rtical) est d'un écart type (soit 15 points) sous<br />

le score moyen de 100. Ce<strong>la</strong> représente entre une<br />

année et une année et demie de retard par rapport<br />

au développement linguistique norm a l .<br />

L’acquisition du vo c a bu<strong>la</strong>ire à quatre ans et cinq<br />

ans dépend du développement du cerveau au<br />

cours <strong>des</strong> années précédentes, et ces me<strong>sur</strong>es<br />

sont <strong>des</strong> va r i a bles prédictives <strong>des</strong> compétences<br />

linguistiques et du niveau d'alphabétisation<br />

Willms (1999)<br />

ultérieurs <strong>des</strong> groupes d’enfants et <strong>des</strong><br />

p r o blèmes de comportement potentiels. (Cette<br />

me<strong>sur</strong>e sert à <strong>des</strong> fins statistiques; elle n’est pas<br />

assez perfectionnée pour prévoir les résultats<br />

i n d ividuels et ne doit jamais faire partie de<br />

dossiers indiv i d u e l s . )<br />

Comme nous l’avons montré au chapitre 1, cette<br />

é valuation du développement <strong>des</strong> capacités<br />

l a n gagières <strong>des</strong> petits garçons permet de prévo i r<br />

plusieurs types de comportements antisociaux à<br />

l ’ a d o l e s c e n c e .<br />

Les enfants ontariens de quatre et cinq ans ne<br />

réussissent pas aussi bien les tests de vo c a bu l a i r e<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 87


88<br />

FIGURE 3.7 - GRADIENTS SOCIO-ÉCONOMIQUES DES CAS PRÉSENTANT DES PROBLÈMES DE<br />

COMPORTEMENT, ENFANTS DE QUATRE ET CINQ ANS<br />

Enquête Longitudinale Nationale <strong>sur</strong> les Enfants et les Jeunes, 1994<br />

que les autres enfants canadiens, et ce, quel que<br />

soit leur statut socio-économique. À tous les<br />

échelons, on trouve un nombre import a n t<br />

d ’ e n fants dont les résultats sont inférieurs à <strong>la</strong><br />

m oyenne. Alors que 32 % <strong>des</strong> enfants <strong>des</strong><br />

familles les plus pauvres ont de fa i bles résultats,<br />

10 % <strong>des</strong> enfants de familles à revenu élevé ne<br />

font guère mieux. Étant donné l'import a n c e<br />

numérique de <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse moyenne, le nombre<br />

d ' e n fants qui ne réussissent pas aussi bien qu'il<br />

le devraient est plus élevé au centre de l'échelle<br />

socio-économique qu'au bas de celle-ci. Ces<br />

données montrent que ce qui affecte les résultats<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

Willms (1999)<br />

<strong>des</strong> enfants touche tous les niveaux socioéconomiques.<br />

Une note positive, environ 70 %<br />

<strong>des</strong> enfants du groupe socio-économique le plus<br />

bas obtiennent tout de même de bons résultats.<br />

Quels sont les facteurs qui influent <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />

réussite <strong>des</strong> jeunes enfants dans toutes les<br />

couches sociales ?<br />

La fi g u re 3.7 montre les troubles du<br />

c o m p o rtement chez les enfants de deux à cinq<br />

ans. L’Ontario affiche <strong>des</strong> résultats légèrement<br />

meilleurs que ceux du reste du Canada à cet<br />

é gard. Toutefois, comme pour tous les autres


FIGURE 3.8 - GRADIENTS SOCIO-ÉCONOMIQUES DES CAS DE FAIBLESSE EN MATHÉMATIQUES,<br />

ENFANTS DE SIX À 11 ANS<br />

Enquête Longitudinale Nationale <strong>sur</strong> les Enfants et les Jeunes, 1994<br />

indicateurs du développement durant <strong>la</strong> petite<br />

e n fance que nous avons examinés, <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e du<br />

c o m p o rtement <strong>des</strong> enfants d’âge présco<strong>la</strong>ire<br />

prend <strong>la</strong> forme d’un gradient, c’est-à-dire<br />

que <strong>des</strong> enfants de tous les groupes socioéconomiques<br />

entrent dans le système sco<strong>la</strong>ire<br />

avec <strong>des</strong> problèmes de comportement. Il<br />

n ’ existe aucun seuil socio-économique au<strong>des</strong>sus<br />

duquel les enfants sont partiellement ou<br />

totalement épargnés. Toutefois, <strong>la</strong> fréquence <strong>des</strong><br />

p r o blèmes baisse à me<strong>sur</strong>e que l’on gr i m p e<br />

l’échelle socio-économique.<br />

Willms (1999)<br />

Prises ensemble, les me<strong>sur</strong>es du vo c a bu<strong>la</strong>ire et<br />

du comportement sont prédictives de <strong>la</strong> réussite<br />

future de l’enfant dans le système sco<strong>la</strong>ire, de<br />

<strong>la</strong> délinquance juvénile et d’autres types de<br />

c o m p o rtement, et de <strong>la</strong> santé et du bien-être à<br />

l’âge adulte. Si l’Ontario veut améliorer <strong>la</strong> réussite<br />

sco<strong>la</strong>ire <strong>sur</strong> tous les p<strong>la</strong>ns, réduire le comport e m e n t<br />

antisocial et combattre <strong>la</strong> délinquance juvénile<br />

tout en créant une meilleure équité dans le nive a u<br />

de santé de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion de l’Ontario, il fa u t<br />

examiner les résultats obtenus dès <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

dans tous les groupes socio-économiques.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 89


Aptitu<strong>des</strong> mathématiques<br />

Une grande partie de l’aptitude à comprendre<br />

le calcul et les mathématiques s’établit dès<br />

l’âge présco<strong>la</strong>ire (voir le chapitre 1). Nous<br />

ne disposons malheureusement d’aucune<br />

évaluation de l’aptitude mathématique <strong>des</strong><br />

enfants pendant les premières années de<br />

développement, mais grâce à <strong>la</strong> base de<br />

données de l’ELNEJ, nous pouvons évaluer<br />

les aptitu<strong>des</strong> mathématiques <strong>des</strong> enfants de six<br />

à 11 ans de l’Ontario et du reste du Canada<br />

(voir <strong>la</strong> figure 3.8)<br />

L’axe horizontal utilise <strong>la</strong> même me<strong>sur</strong>e du<br />

statut socio-économique que les figures 3.6<br />

et 3.7. L’axe vertical indique le pourcentage<br />

d’enfants de six à 11 ans qui obtiennent de<br />

faibles scores au test de mathématiques. Un<br />

faible score représente entre une année et une<br />

année et demie de retard sco<strong>la</strong>ire pour les<br />

enfants de six à 10 ans, et deux années de<br />

retard pour les enfants de 11 ans. Encore une<br />

fois, <strong>la</strong> ligne représentant le rapport statistique<br />

entre les résultats en mathématiques<br />

et le statut socio-économique prend <strong>la</strong> forme<br />

d’un gradient.<br />

À tous les niveaux de l’échelle socioéconomique,<br />

les enfants ontariens n'obtiennent<br />

pas <strong>des</strong> résultats aussi élevés que ceux du reste<br />

du Canada pour cette me<strong>sur</strong>e. 110 En deuxième<br />

année, l’Ontario était <strong>la</strong> seule province à<br />

montrer plus d’un mois de sco<strong>la</strong>rité de retard<br />

par rapport à <strong>la</strong> moyenne nationale pour le test<br />

90<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

de mathématiques, alors que cinq provinces<br />

(le Nouveau-Brunswick, <strong>la</strong> Nouvelle-Écosse,<br />

le Manitoba, <strong>la</strong> Colombie-Britannique et le<br />

Québec) affichaient <strong>des</strong> scores se situant entre<br />

un et quatre mois de sco<strong>la</strong>rité au-<strong>des</strong>sus de<br />

<strong>la</strong> moyenne nationale. La tendance <strong>des</strong> scores<br />

de l’Ontario entre <strong>la</strong> deuxième et <strong>la</strong> sixième<br />

année suggère que les élèves accusent un<br />

retard de plus en plus prononcé. En fait, en<br />

sixième année, les scores de mathématiques<br />

indiquent un retard d’une année sco<strong>la</strong>ire par<br />

rapport à ceux du Québec.<br />

L ' existence de ce fossé est corroborée par les<br />

résultats <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> internationales et canadiennes<br />

menées au cours <strong>des</strong> 15 dernières années <strong>sur</strong><br />

les aptitu<strong>des</strong> en mathématiques. Les résultats<br />

en mathématique <strong>des</strong> élèves de l’Ontario sont<br />

systématiquement inférieurs à ceux <strong>des</strong> autres<br />

p r ovinces et <strong>des</strong> autres pay s . 111, 112, 113<br />

Bien qu’il soit possible de dire que ce résultat<br />

exprime un échec du système sco<strong>la</strong>ire, on peut<br />

dire, d’après les travaux de Case (traités au<br />

chapitre 1) et de Fuchs et Reklis (figure 3.15)<br />

que, le fondement de l’apprentissage <strong>des</strong><br />

mathématiques étant fixé dès les premières<br />

années du développement de l’enfant, ce<br />

résultat reflète en partie <strong>la</strong> qualité du<br />

développement durant <strong>la</strong> petite enfance et non<br />

seulement celle du système sco<strong>la</strong>ire. Pour que<br />

le programme d’étu<strong>des</strong> donne tous les résultats<br />

escomptés, <strong>la</strong> compréhension précoce du poids<br />

cognitif <strong>des</strong> nombres doit être <strong>la</strong>rgement<br />

acquise avant l’entrée en première année.


FIGURE 3.9 - CORRÉLATION ENTRE LES RÉSULTATS SCOLAIRES DE TROISIÈME ANNÉE EN<br />

MATHÉMATIQUES ET LE FAIBLE REVENU<br />

(SUBDIVISIONS URBAINES DE RECENSEMENT DE L'ONTARIO, 1996-1997)<br />

R É S U LTATS DES TESTS DE TROISIÈME ANNÉE<br />

En 1997-1998, <strong>des</strong> tests ont été administrés à<br />

tous les élèves de troisième année de l’Ontario.<br />

Avec <strong>la</strong> coopération de l’Office de <strong>la</strong> qualité et<br />

de <strong>la</strong> responsabilité en éducation (OQRE) de<br />

l’Ontario, les auteurs de l’Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite<br />

e n fance ont demandé à Statistique Canada de<br />

prendre les résultats <strong>des</strong> tests de troisième année<br />

en mathématiques, en lecture et en écriture et<br />

d ’ a n a lyser les scores dans chacune <strong>des</strong> 52<br />

régions municipales de l’Ontario par rapport aux<br />

conditions socio-économiques dans les<br />

c o l l e c t ivités, me<strong>sur</strong>ées par le pourcentage de<br />

familles vivant en <strong>des</strong>sous du SFR. 1 1 4<br />

Comment lire les figures 3.9, 3.10 et 3.11<br />

Les données tirées <strong>des</strong> résultats <strong>des</strong> tests de<br />

troisième année sont présentées dans les figures 3.9,<br />

3.10 et 3.11. Tout comme pour les données re<strong>la</strong>tives<br />

au poids à <strong>la</strong> naissance (figures 3.1 à 3.4), il s’agit <strong>des</strong><br />

données cumu<strong>la</strong>tives <strong>des</strong> subdivisions urbaines de<br />

recensement (non <strong>des</strong> résultats individuels).<br />

L’axe horizontal représente le pourcentage de<br />

familles vivant sous le SFR.<br />

L’axe vertical représente le pourcentage d’élèves de<br />

troisième année dont les résultants sont inférieurs à<br />

<strong>la</strong> norme provinciale de troisième année. Au bas de<br />

l’axe (0 %), tous les enfants répondent aux normes de<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 91


l’année d’étu<strong>des</strong>. En haut, 50 % obtiennent <strong>des</strong> scores<br />

inférieurs aux normes provinciales<br />

Les points représentent les subdivisions urbaines de<br />

recensement comme dans les figures 3.1 à 3.4. Leur<br />

position <strong>sur</strong> le graphique est déterminée par le<br />

pourcentage de familles vivant sous le SFR (<strong>sur</strong> l’axe<br />

horizontal) et par le pourcentage d’enfants dont les<br />

scores sont inférieurs à <strong>la</strong> norme. La grosseur du<br />

point est plus ou moins proportionnelle au nombre<br />

d’élèves. (En fait, elle représente le nombre d’écoles).<br />

La ligne représente le rapport statistique (non<br />

pondéré) entre les familles sous le SFR dans une<br />

92<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

FIGURE 3.10 - CORRÉLATION ENTRE LES RÉSULTATS SCOLAIRES<br />

DE TROISIÈME ANNÉE EN LECTURE ET LE FAIBLE REVENU<br />

(SUBDIVISIONS URBAINES DE RECENSEMENT DE L'ONTARIO, 1996-1997)<br />

région et les scores aux tests de troisième année.<br />

Ces résultats se comparent à <strong>la</strong> corré<strong>la</strong>tion entre le<br />

poids à <strong>la</strong> naissance et le pourcentage de familles<br />

vivant sous le SFR <strong>des</strong> figures 3.1 à 3.4.<br />

Tout comme pour les évaluations indiv i d u e l l e s<br />

<strong>des</strong> données de l’ELNEJ, il existe un gr a d i e n t<br />

pour les tests en mathématiques par subdiv i s i o n<br />

urbaine de recensement par rapport au statut<br />

socio-économique évalué par le biais du SFR.<br />

Comme pour le poids à <strong>la</strong> naissance, les villes<br />

de Vanier et de Kanata se démarquent <strong>des</strong> autres.<br />

Il est intéressant de remarquer que le nombre de


FIGURE 3.11 - CORRÉLATION ENTRE LES RÉSULTATS SCOLAIRES DE<br />

TROISIÈME ANNÉE EN ÉCRITURE ET LE FAIBLE REVENU<br />

(SUBDIVISIONS URBAINES DE RECENSEMENT DE L'ONTARIO, 1996-1997)<br />

victimes par rapport au nombre de crimes était<br />

de 7/1000 à Kanata mais de 45/1000 à Vanier en<br />

1998. 1 1 5 Ce<strong>la</strong> donne à penser que <strong>la</strong> qualité du<br />

milieu social de l’enfant joue un rôle dans le<br />

d é veloppement de celui-ci.<br />

En général, les enfants <strong>des</strong> quartiers riches<br />

affichent de meilleurs résultats que ceux <strong>des</strong><br />

quartiers pauvres (collectivités ayant un<br />

pourcentage plus élevés de gens vivant sous le<br />

SFR). Mais dans certains exemples, il n’existe<br />

guère de différence dans les résultats <strong>des</strong> tests<br />

entre <strong>des</strong> collectivités ayant <strong>des</strong> profils socio-<br />

économiques très divergents. Par exemple,<br />

dans <strong>la</strong> figure 3.9, on ne constate guère d’écart<br />

entre les résultats <strong>des</strong> tests de mathématiques<br />

de Toronto et de Brampton, même si Toronto<br />

compte environ deux fois plus de familles à<br />

faible revenu.<br />

Lorsque les conditions socio-économiques sont<br />

simi<strong>la</strong>ires, certaines collectivités affichent de<br />

meilleurs résultats quant à <strong>la</strong> réussite sco<strong>la</strong>ire.<br />

Par exemple, comme on le voit à <strong>la</strong> f i g u re 3.10,<br />

les scores de lecture de Brantford n’étaient pas<br />

aussi élevés que ceux de Mississauga, même si le<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 93


pourcentage de familles à fa i ble revenu était plus<br />

ou moins le même. Dans <strong>la</strong> f i g u re 3.11, pour<br />

prendre un autre exemple, on note qu’environ<br />

8 % <strong>des</strong> enfants de Hamilton ont eu en écriture<br />

<strong>des</strong> résultats inférieurs à <strong>la</strong> norme prov i n c i a l e ,<br />

alors qu’on y retrouve un pourcentage plus élev é<br />

de familles à fa i ble revenu. Les enfants de<br />

Thorold ou d’autres régions comptant moins de<br />

familles à fa i ble revenu ne s’en tirent pas aussi<br />

bien que ceux de Hamilton. Ces différences sontelles<br />

seulement liées aux écoles ou ont-elles<br />

quelque chose à voir avec les caractéristiques<br />

<strong>des</strong> collectivités et leurs effets <strong>sur</strong> les premières<br />

années de <strong>la</strong> vie ? Les données que nous ve n o n s<br />

d ’ examiner nous portent à croire que ce que nous<br />

voyons dans le système sco<strong>la</strong>ire est au moins<br />

p a rtiellement un reflet <strong>des</strong> premières années,<br />

y compris les résultats <strong>des</strong> grossesses qui se<br />

manifestent par le poids <strong>des</strong> bébés à <strong>la</strong> naissance<br />

( vo i r, à titre d’exemple, Kanata et Va n i e r ) .<br />

COMPARAISONS NATIONALES ET<br />

INTERNATIONALES - NIVEAU<br />

D'ALPHABÉTISATION ET APTITUDES<br />

MATHÉMATIQUES DES JEUNES<br />

Nous avons comparé les résultats en lecture,<br />

en écriture et en mathématiques <strong>des</strong> jeunes de<br />

l’Ontario avec ceux d’autres régions du monde.<br />

Les conditions de <strong>la</strong> petite enfance sont au cœur<br />

du développement <strong>des</strong> compétences <strong>la</strong>nga g i è r e s<br />

et mathématiques. Par le travail de Statistique<br />

Canada et de l’Organisation de coopération et<br />

de développement économiques (OCDE), nous<br />

disposons de me<strong>sur</strong>es <strong>des</strong> connaissances <strong>des</strong><br />

94<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

jeunes qui reflètent les effets du déve l o p p e m e n t<br />

lors de <strong>la</strong> petite enfance et l’impact du système<br />

sco<strong>la</strong>ire. Ces données nous permettent de<br />

comparer les résultats de l’Ontario à ceux <strong>des</strong><br />

autres provinces et de comparer le Canada aux<br />

autres pay s .<br />

Nous avons déjà montré que les enfants de<br />

l’Ontario, quel que soit leur statut socioéconomique<br />

(figure 3.7), affichent <strong>des</strong> résultats<br />

inférieurs à <strong>la</strong> norme nationale aux tests de<br />

vocabu<strong>la</strong>ire à quatre et cinq ans. Comparons à<br />

présent le niveau d'alphabétisation <strong>des</strong> jeunes<br />

Ontariens par rapport à celui <strong>des</strong> enfants <strong>des</strong><br />

autres provinces.<br />

Comment lire <strong>la</strong> figure 3.12<br />

L’axe horizontal représente <strong>la</strong> même me<strong>sur</strong>e composite<br />

du statut socio-économique familial que dans les f i g u re s<br />

3.5, 3.6, 3.7 et 3.8. Les jeunes au statut socio-économique<br />

le plus bas sont à gauche (-2), tandis que ceux dont le<br />

statut socio-économique est le plus élevé sont à dro i t e<br />

(+2). Encore une fois, <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> sujets (environ les<br />

deux tiers) se trouvent entre les points –1 et +1 de<br />

l’échelle du statut socio-économique.<br />

L’axe vertical représente les scores <strong>des</strong> jeunes (de 16 à<br />

25 ans) à l’Enquête internationale <strong>sur</strong> l’alphabétisation<br />

<strong>des</strong> adultes (EIAA) menée en 1994. Les scores sont une<br />

m e s u re simple <strong>des</strong> aptitu<strong>des</strong> en lecture et en écriture ,<br />

fondée <strong>sur</strong> le score moyen aux trois tests, norm a l i s é s<br />

par rapport à toute <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion canadienne. Un score<br />

de zéro représente le score moyen pour l’ensemble<br />

<strong>des</strong> jeunes Canadiens.


FIGURE 3.12 – GRADIENTS DE LECTURE ET D’ÉCRITURE ET DE STATUT SOCIO-ÉCONOMIQUE<br />

CHEZ LES JEUNES, PAR PROVINCE, 1994<br />

Les lignes représentent le rapport entre les scores<br />

<strong>des</strong> jeunes et le statut socio-économique de <strong>la</strong><br />

famille, dans chaque province.<br />

La figure 3.12 montre les gradients de lecture<br />

et d’écriture pour les jeunes <strong>des</strong> provinces<br />

canadiennes. L’Ontario a obtenu <strong>des</strong> résultats<br />

inférieurs à ceux du Manitoba, de l’Alberta, de<br />

<strong>la</strong> Saskatchewan et du Québec. Les provinces<br />

sont regroupées en deux groupes différents.<br />

Le Québec et les provinces <strong>des</strong> Prairies ont<br />

<strong>des</strong> gradients re<strong>la</strong>tivement faibles avec une<br />

performance élevée, alors que <strong>la</strong> Colombie-<br />

Britannique, l’Ontario et les provinces<br />

de l’At<strong>la</strong>ntique affichent <strong>des</strong> gradients<br />

re<strong>la</strong>tivement accentués.<br />

Willms (1997)<br />

Ces différences évidentes entre les provinces<br />

soulèvent <strong>la</strong> question de savoir si elles sont<br />

dues aux années présco<strong>la</strong>ires ou au système<br />

sco<strong>la</strong>ire. Selon Doug Willms (du At<strong>la</strong>ntic<br />

Centre for Policy Research in Education de<br />

l’Université du Nouveau-Brunswick), les<br />

pério<strong>des</strong> présco<strong>la</strong>ire et sco<strong>la</strong>ire influent toutes<br />

deux <strong>sur</strong> le degré d'alphabétisation. 116 En<br />

raison de ce que l’on sait maintenant <strong>sur</strong> le<br />

développement du cerveau et <strong>sur</strong> <strong>la</strong> période<br />

critique pour le développement du <strong>la</strong>ngage<br />

dans <strong>la</strong> petite enfance, il est c<strong>la</strong>irement<br />

important d’améliorer le développement<br />

du cerveau dans les premières années pour<br />

améliorer les aptitu<strong>des</strong> linguistiques générales<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 95


FIGURE 3.13 - CAPACITÉ DE LECTURE DE TEXTES SCHÉMATIQUES DE JEUNES DE 16 À 25 ANS<br />

ENQUÊTE INTERNATIONALE SUR L’ALPHABÉTISATION DES ADULTES-1994<br />

96<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

Willms (1999)


de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Les données illustrées aux<br />

figures 3.6 et 3.12 montrent que, peu importe<br />

leur statut socio-économique, les familles et<br />

les enfants de l’Ontario peuvent améliorer<br />

leurs résultats.<br />

L’analyse de l’OCDE (figure 3.13) met en<br />

re<strong>la</strong>tion le niveau de sco<strong>la</strong>rité parentale et le<br />

niveau d'alphabétisation <strong>des</strong> jeunes du Canada<br />

et d’autres pays. 1 1 7<br />

Comment lire <strong>la</strong> figure 3.13<br />

L’axe horizontal représente le nombre d’années de<br />

sco<strong>la</strong>rité <strong>des</strong> parents pour les jeunes de 16 à 25 ans.<br />

Le niveau de sco<strong>la</strong>rité est une me<strong>sur</strong>e de substitution<br />

du statut socio-économique.<br />

L’axe vertical représente les scores <strong>des</strong> jeunes<br />

en compétences linguistiques révélés par l’EIAA.<br />

La capacité de lecture de textes schématiques<br />

représente <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e du niveau d'alphabétisation<br />

utilisée dans l’enquête, normalisé à l’ensemble de<br />

<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion canadienne. Les lignes représentent<br />

le rapport entre les scores <strong>des</strong> jeunes et le niveau<br />

de sco<strong>la</strong>rité <strong>des</strong> parents pour chacune <strong>des</strong><br />

régions visées.<br />

La figure 3.13 témoigne de différences<br />

marquées d’un pays à l’autre. Les pays ayant<br />

<strong>des</strong> scores élevés <strong>sur</strong> le p<strong>la</strong>n du niveau<br />

d'alphabétisation tendent à afficher de faibles<br />

gradients, quel que soit le niveau de sco<strong>la</strong>rité<br />

<strong>des</strong> parents. Les Suédois ont-ils de meilleurs<br />

résultats parce que leur société est plus<br />

homogène ou parce que les programmes<br />

présco<strong>la</strong>ires sont de qualité élevée et visent<br />

<strong>la</strong> majorité de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion ? (Les enfants<br />

n’entrent à l’école qu’à sept ans.) Les États-<br />

Unis montrent-ils un gradient accentué en<br />

raison <strong>des</strong> problèmes socio-économiques de<br />

leur société, de <strong>la</strong> faiblesse <strong>des</strong> programmes<br />

d'éducation à <strong>la</strong> petite enfance et <strong>des</strong><br />

problèmes de leur système d’éducation ?<br />

Il semble qu’avec un peu de bonne volonté,<br />

les régions peuvent améliorer le taux<br />

d’alphabétisation <strong>des</strong> enfants <strong>des</strong> groupes<br />

socio-économiques divers.<br />

Nous comprenons maintenant que les<br />

conditions cognitives <strong>des</strong>quelles dépend<br />

l’apprentissage ultérieur <strong>des</strong> mathématiques<br />

sont fortement déterminées par le<br />

développement du cerveau dans les premières<br />

années de <strong>la</strong> vie.<br />

Lors de <strong>la</strong> troisième <strong>étude</strong> internationale <strong>sur</strong><br />

les mathématiques, Case, Griffin et Kelly ont<br />

examiné les résultats en mathématiques<br />

d’enfants de plusieurs pays en les comparant<br />

au niveau de sco<strong>la</strong>risation du père (figure<br />

3.14). On observe, encore une fois, <strong>des</strong><br />

différences frappantes d’un pays à l’autre. 118<br />

Le Canada fait meilleure figure que <strong>la</strong><br />

Nouvelle-Zé<strong>la</strong>nde et les États-Unis. Case et<br />

ses collègues suggèrent que le gradient<br />

accentué américain s’explique par le faible<br />

développement présco<strong>la</strong>ire <strong>des</strong> enfants de ce<br />

pays, qui est démontré dans l’ouvrage de<br />

Brooks-Gunn et de ses collègues. 66 Comme il<br />

a été indiqué au chapitre 1, les interventions<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 97


98<br />

FIGURE 3.14 - RÉSULTATS DE LA TROISIÈME ENQUÊTE INTERNATIONALE SUR LES<br />

MATHÉMATIQUES ET LES SCIENCES POUR LES ENFANTS DE HUITIÈME ANNÉE<br />

présco<strong>la</strong>ires peuvent améliorer les résultats<br />

en mathématiques <strong>des</strong> enfants une fois dans<br />

le système sco<strong>la</strong>ire. Case, Griffin et Kelly<br />

concluent que ces faibles scores ne sont pas<br />

une fatalité. Nous savons quoi faire pour<br />

les améliorer.<br />

Nous ne disposons malheureusement d’aucune<br />

source de données canadiennes pour examiner<br />

l’impact <strong>des</strong> résultats de <strong>la</strong> petite enfance et les<br />

résultats sco<strong>la</strong>ires subséquents, mais à l’avenir,<br />

ces données nous seront fournies par l’ELNEJ.<br />

En attendant, nous pouvons utiliser les<br />

données américaines. D’après une évaluation<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

Case, Griffin et Kelly (1999)<br />

du développement cognitif et comportemental<br />

<strong>des</strong> enfants d’âge présco<strong>la</strong>ire aux États Unis et<br />

<strong>des</strong> résultats sco<strong>la</strong>ires en mathématiques, les<br />

enfants qui ont remporté de bons scores dans<br />

les tests de capacité d’apprentissage dès le<br />

niveau présco<strong>la</strong>ire ont également eu de bons<br />

résultats aux tests de mathématiques de <strong>la</strong><br />

huitième année (13 ans). 1 1 9


FIGURE 3.15 - RÉSULTATS SCOLAIRES EN MATHÉMATIQUES EN HUITIÈME ANNÉE ET<br />

CAPACITÉ D’APPRENTISSAGE À LA MATERNELLE, 41 ÉTATS AUX É.-U.<br />

Comment lire <strong>la</strong> figure 3.15<br />

L’axe horizontal représente le pourcentage d’enfants<br />

considérés comme prêts à l’apprentissage à <strong>la</strong><br />

m a t e rnelle (5 ans), d’après les enseignants de ce niveau<br />

en 1990. Les enseignants ont également estimé le<br />

p o u rcentage d’enfants qui étaient prêts à appre n d re à<br />

leur entrée à <strong>la</strong> maternelle en fonction de leur bien-être<br />

physique, de leurs aptitu<strong>des</strong> sociales, de leur maturité<br />

a ffective, de leurs compétences <strong>la</strong>ngagières et de<br />

leurs connaissances générales. Les réponses ont été<br />

cumulées État par État.<br />

L’axe vertical représente les résultats du test de<br />

mathématiques de huitième année du National Assessment<br />

of Educational Pro g re s s, État par État, en 1992.<br />

Les carrés représentent les 41 États qui ont participé à<br />

l’<strong>étude</strong>. Leur disposition <strong>sur</strong> le graphique montre les<br />

résultats de 1990 pour <strong>la</strong> capacité d’apprentissage ainsi<br />

que les résultats du test de mathématiques de huitième<br />

année en 1992.<br />

Fuchs et Reklis (1994)<br />

Les États où les enfants manifestent une fa i bl e<br />

capacité d’apprentissage à l’entrée à <strong>la</strong> matern e l l e<br />

( e n fants de cinq ans) ont remporté de moins<br />

bons résultats que les autres aux tests de<br />

mathématiques de <strong>la</strong> huitième année (figure<br />

3.15). Par contre, dans les États où un gr a n d<br />

nombre d’enfants se montraient prêts à apprendre<br />

à <strong>la</strong> maternelle, les résultats <strong>des</strong> tests de <strong>la</strong><br />

huitième année étaient meilleurs.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 99


Le diagramme de dispersion montre un rapport<br />

r o buste* entre le pourcentage général d’enfa n t s<br />

qui sont prêts pour l’apprentissage à <strong>la</strong><br />

m a t e rnelle et les résultats du test de<br />

mathématiques de <strong>la</strong> huitième année dans le<br />

même État. Le niveau de maturité sco<strong>la</strong>ire<br />

( é valué par <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e de <strong>la</strong> capacité<br />

d’apprentissage) semble avoir un plus gr a n d<br />

e ffet <strong>sur</strong> le résultat aux tests de mathématiques<br />

en huitième année que les me<strong>sur</strong>es <strong>des</strong><br />

caractéristiques sco<strong>la</strong>ires comme le taux<br />

d’encadrement. Fuchs et Reklis ont conclu que<br />

si les sociétés veulent améliorer <strong>la</strong> perform a n c e<br />

en mathématiques, elles doivent investir de<br />

façon prioritaire dans l’éducation présco<strong>la</strong>ire.<br />

CORRÉLATION ENTRE LES ENFANTS DONT<br />

LES RÉSULTATS SONT INFÉRIEURS AUX<br />

ATTENTES ET LE REVENU<br />

Les résultats de l’ELNEJ permettent d’eff e c t u e r<br />

une analyse transversale de <strong>la</strong> proportion d’enfa n t s<br />

dont les résultats sont inférieurs aux attentes par<br />

r a p p o rt au revenu de leur famille et à <strong>la</strong> prov i n c e<br />

où ils habitent. Le terme « vulnérabilité » sert à<br />

décrire un groupe d’enfants ayant <strong>des</strong> probl è m e s<br />

d’apprentissage ou de comportement qui, dans de<br />

nombreux cas, ne disparaissent pas tout seuls.<br />

Comme il s’agit d’un échantillon transversal, il est<br />

d i fficile d’en tirer <strong>des</strong> conclusions à long term e .<br />

Nous considérons cette évaluation comme étant<br />

indicatrice de <strong>la</strong> proportion d’enfants dont les<br />

résultats pourraient être améliorés par de bons<br />

p r ogrammes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

f o rmation au rôle parental.<br />

* Coefficient de corré<strong>la</strong>tion 8.1<br />

100<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

Doug Willms, qui fait partie de l’équipe de<br />

l ’ E L N E J, a mis au point un « indice de<br />

vulnérabilité » fondé <strong>sur</strong> <strong>des</strong> me<strong>sur</strong>es de<br />

l’apprentissage et du comportement à diff é r e n t s<br />

â g e s . 1 2 0 L’ é valuation de l’apprentissage chez les<br />

e n fants de quatre à cinq ans se traduit par un<br />

fa i ble nombre de mots compris <strong>sur</strong> l'échelle de<br />

vo c a bu<strong>la</strong>ire en images Pe a b o d y, test qui a été<br />

administré par l’ELNEJ à un échantillon<br />

représentatif d’enfants de toutes les régions du<br />

Canada. Pour les enfants d’âge sco<strong>la</strong>ire, on s’est<br />

s e rvi du test d’aptitu<strong>des</strong> en mathématiques. Un<br />

fa i ble score en mathématiques correspondrait à<br />

une année et demie de retard <strong>sur</strong> <strong>la</strong> moyenne pour<br />

les enfants de six à 10 ans et à deux années pour<br />

les enfants de 11 ans.<br />

Pour <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e du comportement, l’ELNEJ a<br />

i n t e rr ogé <strong>des</strong> parents pour savoir si leur enfant se<br />

c o m p o rtait souvent d’une certaine façon (ne<br />

restait pas assis, faisait <strong>des</strong> crises d’anxiété,<br />

donnait <strong>des</strong> coups et <strong>des</strong> coups de pied, mordait,<br />

etc.). Les enfants de 10 et 11 ans ont éga l e m e n t<br />

répondu à <strong>des</strong> questions <strong>sur</strong> leur comport e m e n t .<br />

La composante « comportement » de l’indice de<br />

vulnérabilité comprend l’hy p e r a c t ivité, l’anxiété,<br />

les problèmes affectifs, l’inattention, les troubl e s<br />

de conduite, l’agression physique et l’agr e s s i o n<br />

indirecte (l’acte d’inciter une personne à se<br />

montrer agressif envers une autre, par exe m p l e ) .<br />

D’après cette me<strong>sur</strong>e, 19,2 % <strong>des</strong> enfa n t s<br />

présentaient <strong>des</strong> difficultés <strong>sur</strong> le p<strong>la</strong>n du<br />

c o m p o rtement. Cet indice est comparable aux<br />

résultats de l’Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé <strong>des</strong> enfants de<br />

l’Ontario de 1983. 1 2 1


FIGURE 3.16 - PRÉVALENCE D’ENFANTS ÉPROUVANT DES DIFFICULTÉS EN<br />

FONCTION DU REVENU FAMILIAL<br />

Enquête Longitudinale Nationale <strong>sur</strong> les Enfants et les Jeunes, 1994<br />

Comment lire <strong>la</strong> figure 3.16<br />

L’axe horizontal représente les familles divisées<br />

en quatre groupes ou quartiles selon le re v e n u .<br />

Du côté gauche du graphique, on trouve le<br />

g roupe au revenu le plus faible, et du côté dro i t ,<br />

le groupe au revenu le plus élevé. L’axe vert i c a l<br />

représente le pourcentage d’enfants de zéro à 11<br />

ans qui sont identifiés comme étant en diff i c u l t é<br />

(l’indice de vulnérabilité décrit plus haut). Ce<strong>la</strong><br />

c o rrespond au pourcentage d’enfants ayant <strong>des</strong><br />

résultats inférieurs à <strong>la</strong> norme ou <strong>des</strong> pro b l è m e s<br />

de comportement au moment de l’enquête. Les<br />

b a rres pour chacun <strong>des</strong> quartiles de re v e n u<br />

représentent le pourcentage d’enfants<br />

vulnérables dans ce groupe de re v e n u .<br />

Willms (1999)<br />

En utilisant l’indice de vulnérabilité, Willms a<br />

analysé les données de l’ELNEJ et trouvé que<br />

plus du quart <strong>des</strong> enfants de l’Ontario et du<br />

Canada ne réussissaient pas aussi bien qu’ils<br />

le devraient. 1 2 2 (F i g u re 3 . 1 6) Ce résultat est<br />

troub<strong>la</strong>nt, mais n’oublions pas que ce<strong>la</strong><br />

signifie aussi que plus de 70 % <strong>des</strong> enfants<br />

obtiennent <strong>des</strong> résultats au moins conformes à<br />

<strong>la</strong> moyenne et ne présentent aucun problème<br />

de comportement grave. Autre observation<br />

étonnante : même si <strong>la</strong> proportion <strong>la</strong> plus<br />

élevée d’enfants en difficulté se trouve dans<br />

les familles à faible revenu, on en trouve aussi<br />

dans les familles mieux nanties. Tous ces<br />

résultats portent à croire que ce n’est pas<br />

seulement le revenu ou <strong>la</strong> pauvreté qui influe<br />

<strong>sur</strong> le développement <strong>des</strong> jeunes Ontariens.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 101


Quels sont les facteurs qui agissent <strong>sur</strong> tous les<br />

groupes socio-économiques ? Les stratégies<br />

proposées en vue d’améliorer l’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance devraient s’étendre à tous les<br />

groupes socio-économiques. Or, cette assertion<br />

n’est pas compatible avec <strong>la</strong> notion de<br />

programmes ciblés qui ne profitent pas à<br />

<strong>la</strong> majorité <strong>des</strong> enfants. Les programmes<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de formation<br />

au rôle parental peuvent et doivent bénéficier à<br />

tous les enfants, quel que soit leur statut socioéconomique.<br />

(F i g u re 3 . 1 6)<br />

Étant donné <strong>la</strong> proportion plus élevée d’enfa n t s<br />

en difficulté dans le groupe socio-économique<br />

le plus fa i ble de <strong>la</strong> société, on est en droit de<br />

s’inquiéter <strong>des</strong> effets du fa i ble revenu et de <strong>la</strong><br />

pauvreté <strong>sur</strong> le développement <strong>des</strong> jeunes<br />

e n fants. Nous savons que les parents aux<br />

ressources limitées, <strong>sur</strong>tout les parents seuls, ont<br />

du mal à offrir le meilleur contexte possible pour<br />

le développement de leur jeune enfant. Nous<br />

s avons aussi que les enfants de milieux pauvres<br />

qui ont accès à d’excellents centres d’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance, où les parents sont soutenus<br />

et leur participation encouragée, obtiennent de<br />

meilleurs résultats que les enfants de milieux<br />

simi<strong>la</strong>ires qui ne jouissent pas de cette<br />

possibilité. Les données tirées de l’ELNEJ<br />

p e rmettent d’examiner certaines <strong>des</strong><br />

caractéristiques du soutien apporté à <strong>la</strong><br />

petite enfance au Canada et en Ontario.<br />

Kohen et Hertzman ont établi que plus de 60 %<br />

<strong>des</strong> enfants de moins de quatre ans ne<br />

102<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

p a rticipaient à aucune activité d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance à l’extérieur du foye r. 1 2 3 ( C e t t e<br />

estimation a été calculée à partir de données<br />

r e l a t ives aux garderies, réglementées ou non.)<br />

Les jeunes enfants de familles gagnant moins<br />

de 35 000 $ par année qui participent à un<br />

p r ogramme d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance hors<br />

du foyer obtiennent de meilleurs résultats au test<br />

de Peabody pour les enfants de quatre à cinq<br />

ans. Pour les familles au revenu de 15 000 $,<br />

<strong>la</strong> différence est d’environ quatre points quant<br />

aux résultats du test. Ces observations sont<br />

c o m p a t i bles avec les données traitées au chapitre<br />

1, qui montrent qu’un bon soutien hors du foye r<br />

peut aider au développement <strong>des</strong> jeunes enfa n t s ,<br />

s u rtout dans les familles à fa i ble reve n u .<br />

Compétences parentales<br />

Nous avons soulevé <strong>la</strong> question <strong>des</strong> fa c t e u r s<br />

autres que le statut socio-économique qui<br />

i n t e rviennent dans le développement <strong>des</strong> jeunes<br />

e n fants. Les constations que nous avons fa i t e s<br />

dans différentes collectivités de l’Ontario port e n t<br />

à croire que le fa i ble revenu n’explique pas tout.<br />

Si tel était le cas, toutes les collectivités au bas<br />

de l’échelle économique auraient <strong>des</strong> résultats<br />

inférieurs à ceux <strong>des</strong> collectivités plus prospères.<br />

Dans certains cas, nous avons trouvé que les<br />

c o l l e c t ivités où un pourcentage re<strong>la</strong>tive m e n t<br />

é l evé de familles vit sous le SFR affichaient de<br />

meilleurs résultats que <strong>des</strong> collectivités plus<br />

riches. L’ a n a lyse <strong>des</strong> résultats de chaque enfa n t<br />

par rapport au statut socio-économique montre<br />

que même s’il existe un gradient, chaque secteur


FIGURE 3.17 - PRÉVALENCE D’ENFANTS ÉPROUVANT DES DIFFICULTÉS EN<br />

FONCTION DU STYLE PARENTAL<br />

Enquête Longitudinale Nationale <strong>sur</strong> les Enfants et les Jeunes, 1994<br />

compte une certaine proportion d’enfants qui ne<br />

réussissent pas aussi bien qu’ils le dev r a i e n t .<br />

Dans <strong>la</strong> récente analyse du deuxième cycle de<br />

l’ELNEJ, on a constaté que malgré <strong>la</strong> présence<br />

d’un gradient du comportement par rapport<br />

au statut socio-économique, le facteur le<br />

plus déterminant n’était pas celui du revenu<br />

familial mais plutôt celui du style d’éducation<br />

parentale. 1 2 4<br />

L’impact <strong>des</strong> compétences parentales <strong>sur</strong> le<br />

d é veloppement du jeune enfant n’est pas un<br />

concept nouveau, mais il existe de plus en<br />

plus de preuves de son importance. Une<br />

c l a s s i fication reconnue <strong>des</strong> styles d’éducation<br />

parentale permet de diviser les compétences en<br />

trois catégories. 1 2 5<br />

1.<br />

2.<br />

3.<br />

Willms (1999)<br />

Style démocratique : chaleureux et<br />

sécurisant, établit <strong>des</strong> limites fermes au<br />

comportement de l’enfant; explique les<br />

règles à l'enfant et le <strong>la</strong>isse participer aux<br />

décisions familiales.<br />

Style autoritaire : essaie de tout contrôler,<br />

manque de chaleur et de sensibilité; fixe<br />

<strong>des</strong> règles immuables.<br />

Style permissif : <strong>sur</strong>protecteur, établit peu<br />

de normes; montre une tolérance excessive<br />

envers <strong>la</strong> mauvaise conduite.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 103


Cette c<strong>la</strong>ssification était reflétée dans l’ELNEJ<br />

(figure 3.17). Un quatrième style a été ajouté,<br />

soit « permissif-irrationnel ».<br />

En général, les parents varient leur style<br />

d’éducation d’un jour <strong>sur</strong> l’autre. Or, Chao et<br />

Willms font remarquer que <strong>la</strong> constance dans<br />

le style d’éducation appliqué est considérée<br />

comme tout aussi importante, voire plus<br />

importante, que l’approche choisie. 9 6 Leur<br />

<strong>étude</strong> <strong>des</strong> styles dans le cadre de l’ELNEJ a<br />

débouché <strong>sur</strong> <strong>des</strong> conclusions importantes,<br />

dont celles-ci :<br />

1. Seulement le tiers environ <strong>des</strong> parents ay a n t<br />

p a rticipé à l’<strong>étude</strong> nationale adoptent le style<br />

2.<br />

104<br />

FIGURE 3.18 - PRÉVALENCE D’ENFANTS ÉPROUVANT DES DIFFICULTÉS<br />

EN FONCTION DE LA STRUCTURE FAMILIALE<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

Enquête Longitudinale Nationale <strong>sur</strong> les Enfants et les Jeunes, 1994<br />

démocratique. La distribution se fa i s a i t<br />

a p p r ox i m a vement t i selon les lignes suivantes :<br />

♦ un tiers <strong>des</strong> parents ont une approche<br />

d é m o c r a t i q u e ;<br />

Willms (1999)<br />

♦ un quart <strong>des</strong> parents ont une approche<br />

a u t o r i t a i r e ;<br />

♦ un quart <strong>des</strong> parents ont une approche<br />

p e rm i s s ive ;<br />

♦ un peu moins de 15 % n’ont montré aucune<br />

aptitude pour les styles parentaux positifs<br />

(catégorie « perm i s s i f - i rationnel »).<br />

L'analyse représentée à <strong>la</strong> figure 3.17<br />

montre que les enfants élevés dans un


cadre démocratique affichaient moins de<br />

problèmes que les enfants élevés par <strong>des</strong><br />

parents ayant une approche permissiveirrationnelle.<br />

La f i g u re 3 . 1 8 montre le pourcentage d’enfa n t s<br />

ontariens vulnérables en raison de <strong>la</strong> stru c t u r e<br />

familiale. Comme il fal<strong>la</strong>it peut-être s’y attendre,<br />

les familles monoparentales comptent une<br />

p r o p o rtion plus élevée d’enfants vulnérabl e s .<br />

Toutefois, les familles monoparentales effi c a c e s<br />

ont <strong>des</strong> résultats aussi positifs que les fa m i l l e s<br />

biparentales. On trouve plus d’enfants en<br />

d i fficulté dans les familles biparentales que dans<br />

les familles monoparentales, les premières étant<br />

plus nombreuses. La <strong>la</strong>rgeur <strong>des</strong> barres est<br />

p r o p o rtionnelle au nombre d’enfants dans <strong>des</strong><br />

familles biparentales et monoparentales.<br />

D’après Chao et Willms :<br />

« Ces constatations réfutent nettement <strong>la</strong><br />

théorie de <strong>la</strong> « culture de <strong>la</strong> pauvreté » et <strong>la</strong><br />

c royance généralisée selon <strong>la</strong>quelle les enfants<br />

de familles pauvres auraient <strong>des</strong> difficultés à<br />

cause de <strong>la</strong> façon dont ils sont élevés. Ces<br />

résultats, fondés <strong>sur</strong> un vaste éch a n t i l l o n<br />

représentatif <strong>des</strong> familles canadiennes,<br />

m o n t rent que <strong>des</strong> pratiques pare n t a l e s<br />

positives ont <strong>des</strong> effets importants <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />

réussite de l’enfant, et qu’on trouve <strong>des</strong><br />

p ratiques parentales négatives et positives<br />

dans les familles riches comme dans les<br />

familles pauvres. Par conséquent, tous les<br />

enfants tire raient pro fit d'une bonne appro ch e<br />

p a re n t a l e. Les résultats montrent éga l e m e n t<br />

que <strong>des</strong> prog rammes universels de fo r m a t i o n<br />

au rôle parental sont préférables aux<br />

p rog rammes ciblés. Étant donné que les<br />

p ratiques positives ne sont que faibl e m e n t<br />

associées au statut socio-économique, il n’<br />

est pas possible d’identifier les parents ayant<br />

de moins bonnes aptitu<strong>des</strong> <strong>sur</strong> <strong>la</strong> base du<br />

statut socio-économique. En outre, puisque<br />

seulement un tiers <strong>des</strong> parents env i ron peuvent<br />

ê t re considérés comme pratiquant le style<br />

d é m o c ra t i q u , eil<br />

semble que <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong><br />

p a rents pourraient pro fiter de prog rammes<br />

de formation au rôle pare n t a l . » 1 2 6<br />

Tableau 3.2 - Prévalence d’un ou de plusieurs troubles en fonction du r e v e n u<br />

Niveau de revenu familial Risque d’un ou de P o u rcentage total d’enfants P o u rcentage total de cas<br />

plusieurs troubles (par 100) dans <strong>la</strong> catégorie de re v e n u dans <strong>la</strong> catégorie de re v e n u<br />

50 000 $ 1 4 , 9 1 2 , 5 1 0 , 3<br />

Tous niveaux de re v e n u 1 8 , 2 1 0 0 1 0 0<br />

Offord et al. (1998)<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 105


L’Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé <strong>des</strong> enfants de l’Ontario<br />

(1983) a permis de dégager un lien important<br />

et solide entre les problèmes comportementaux<br />

et sco<strong>la</strong>ires et le faible statut socioéconomique<br />

de <strong>la</strong> famille chez les enfants<br />

de six à 16 ans. Les enfants pauvres avaient<br />

davantage tendance à éprouver <strong>des</strong> problèmes<br />

que les enfants riches. Toutefois, il n’y a aucun<br />

seuil à cet égard : les enfants <strong>des</strong> groupes<br />

à revenu moyen et élevé ont également<br />

manifesté <strong>des</strong> difficultés comportementales et<br />

sco<strong>la</strong>ires, même si <strong>la</strong> proportion de tels enfants<br />

diminue à me<strong>sur</strong>e que l’on gravit l’échelle<br />

socio-économique. Répétons que <strong>la</strong> majorité<br />

<strong>des</strong> enfants ayant <strong>des</strong> problèmes n’étaient pas<br />

<strong>des</strong> enfants pauvres 127 (voir le tableau 3.2).<br />

En fait, une analyse récente <strong>des</strong> données<br />

indique que l’effet d’un revenu faible n’est<br />

responsable que de 10 % <strong>des</strong> problèmes<br />

comportementaux et sociaux. 128 Autrement<br />

dit, même si <strong>la</strong> pauvreté de l’enfance était<br />

éliminée, il n’y aurait qu’une réduction de<br />

10 % du nombre d’enfants en difficulté.<br />

Au chapitre 1, nous avons démontré que les<br />

e n fants ayant eu de bons rapports avec leurs<br />

parents et bénéficié de programmes d’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance de qualité avaient tendance à<br />

obtenir de bons résultats même si leur statut<br />

socio-économique était fa i ble. L’ELNEJ et les<br />

autres étu<strong>des</strong> ont montré que les enfants de<br />

familles au bas de l’échelle socio-économique<br />

qui ont accès à <strong>des</strong> programmes d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance hors du domicile ont de meilleurs<br />

106<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

résultats que les enfants qui ne suivent pas ces<br />

p r ogrammes. Cette constatation est compatibl e<br />

avec d’autres étu<strong>des</strong> du développement du jeune<br />

e n fant effectuées <strong>sur</strong> de nombreuses années. Les<br />

recherches en neurosciences tendent à démontrer<br />

que <strong>la</strong> qualité de <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion reçue par un<br />

e n fant pendant <strong>la</strong> période critique <strong>des</strong> premières<br />

années a une influence profonde <strong>sur</strong> le câb<strong>la</strong>ge<br />

et le mode<strong>la</strong>ge cérébral, créant ainsi un terr a i n<br />

favo r a ble quant à l’apprentissage, au<br />

c o m p o rtement et à <strong>la</strong> santé par <strong>la</strong> suite.<br />

Dan Keating (programme de développement<br />

humain de l’Institut canadien de recherches<br />

avancées ou ICRA) et Clyde Hertzman<br />

(programme de santé <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions, ICRA)<br />

ont examiné les données concernant les<br />

gradients socio-économiques dont ils ont t<br />

iré les conclusions suivantes :<br />

« S’il est vrai que <strong>la</strong> répartition de re s s o u rc e s<br />

de développement et non <strong>la</strong> simple distribu t i o n<br />

de <strong>la</strong> richesse est un facteur d’importance<br />

c r u c i a l e, ce<strong>la</strong> peut nous donner une possibilité<br />

de réduire les effets négatifs de gra d i e n t s<br />

p rononcés que nous avons constatés. Il sembl e<br />

peu pro b abl e, d’après les données re c u e i l l i e s ,<br />

que <strong>la</strong> distribution du revenu et <strong>la</strong> répartition<br />

<strong>des</strong> re s s o u rces consacrées au développement<br />

soient indépendantes l’une de l’autre. Mais les<br />

sociétés qui ont trouvé <strong>des</strong> moyens de contre r<br />

cette interdépendance pour atteindre <strong>des</strong><br />

niveaux de développement plus sains off re n t<br />

<strong>des</strong> possibilités intéressantes d’appre n t i s s age<br />

et d’adaptation (…). Nous avons ressenti le


esoin d’établir une nouvelle appro ch e<br />

appelée « inclusion biologique », selon<br />

<strong>la</strong>quelle les diff é rences systématiques de<br />

conditions psychosociales et matérielles sont<br />

i n cluses dès <strong>la</strong> conception dans <strong>la</strong> biolog i e<br />

h u m a i n e, ce qui explique les cara c t é r i s t i q u e s<br />

<strong>des</strong> gradients du développement. Dans ce sens,<br />

l ’ i n clusion biologique est le principal lien qui<br />

existe entre le développement humain et <strong>la</strong><br />

santé. Les gradients de santé et de bien-être<br />

sont donc fonction du développement humain<br />

et de son interaction avec les conditions<br />

sociales. » 1 2 9<br />

Par conséquent, il semble logique que les<br />

p r ogrammes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

o ffrent <strong>des</strong> activités visant à stimuler le<br />

d é veloppement du cerveau pour tous les très<br />

jeunes enfants et, en même temps, à offrir un<br />

soutien (dont les services de garde) et une<br />

f o rmation au rôle parental pour que les parents<br />

puissent aider leurs enfants à apprendre, pour<br />

qu'ils participent à leurs activités et fi xent <strong>des</strong><br />

limites à leur comportement. Le soutien pour<br />

les familles à fa i ble revenu doit être conçu pour<br />

as<strong>sur</strong>er leur participation aux progr a m m e s<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de form a t i o n<br />

au rôle parental.<br />

INDICATEURS DES RÉSULTATS<br />

Dans <strong>la</strong> préparation de ce rapport, nous nous<br />

sommes heurtés à une carence d’inform a t i o n<br />

c o n c e rnant les premières années de l’enfance en<br />

Ontario. Il est intéressant de noter qu'il n'ex i s t e<br />

aucune base de données <strong>sur</strong> ces années cru c i a l e s<br />

du développement humain, qui nous perm e t t r a i t<br />

de savoir ce que font les familles et <strong>la</strong> société<br />

pour le développement <strong>des</strong> jeunes enfa n t s .<br />

Comme société, nous dépensons <strong>des</strong> sommes<br />

c o n s i d é r a bles pour me<strong>sur</strong>er le rendement <strong>des</strong><br />

entreprises et de l’économie et pratiquement rien<br />

<strong>sur</strong> les indicateurs les plus cruciaux concern a n t<br />

nos enfants et <strong>la</strong> qualité de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion à ve n i r.<br />

Étant donné l’importance de <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

comme déterminant de l’état de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

future et de <strong>la</strong> réussite économique de notre<br />

société, il est temps que le gouve rnement combl e<br />

les <strong>la</strong>cunes dans l’information disponibl e .<br />

Pour mettre au point les politiques appropriées<br />

pour les familles, les collectivités et le<br />

gouvernement, nous devons disposer<br />

d’indicateurs qui nous permettent de savoir<br />

où nous en sommes en ce qui concerne le<br />

développement de <strong>la</strong> petite enfance. Il est<br />

tout aussi important d'avoir une me<strong>sur</strong>e du<br />

développement durant <strong>la</strong> petite enfance qu'une<br />

me<strong>sur</strong>e de <strong>la</strong> réussite sco<strong>la</strong>ire pour pouvoir<br />

améliorer l’enseignement en Ontario.<br />

Capacité d’apprentissage<br />

Dans nos structures institutionnelles actuelles, <strong>la</strong><br />

première évaluation possible du déve l o p p e m e n t<br />

<strong>des</strong> jeunes enfants s’effectue à leur arr ivée en<br />

première année. Compte tenu de ce que nous<br />

s avons <strong>sur</strong> le développement du cerveau, nous<br />

d evrions, si <strong>la</strong> chose est fa i s a ble, procéder à une<br />

é valuation dès l’âge de trois ans. L’indicateur de<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 107


<strong>la</strong> « capacité d’apprentissage » permet d’éva l u e r<br />

le développement de l’enfant à son arr ivée dans<br />

le système sco<strong>la</strong>ire dans cinq grands domaines :<br />

1.<br />

Santé physique et bien-être.<br />

2.<br />

Sociabilité.<br />

3.<br />

4.<br />

5.<br />

Maturité affective.<br />

Richesse linguistique.<br />

Connaissances générales et aptitu<strong>des</strong><br />

cognitives.<br />

Cette me<strong>sur</strong>e fournit une estimation utile du<br />

d é veloppement du cerveau pendant <strong>la</strong> période<br />

critique <strong>des</strong> premières années. Elle est<br />

s i g n i fi c a t ive en ce qui concerne l’apprentissage,<br />

le comportement et <strong>la</strong> santé futurs. À l’échelle<br />

de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, cet indicateur montre quelles<br />

sont les régions ou les collectivités où le<br />

d é veloppement <strong>des</strong> jeunes enfants n’est pas<br />

aussi bon qu’il devrait l’être. La me<strong>sur</strong>e de<br />

« capacité d’apprentissage » permet éga l e m e n t<br />

à une collectivité donnée de vérifier si les<br />

dispositions prises à l’égard du déve l o p p e m e n t<br />

de l’éducation à <strong>la</strong> petite enfance ont donné les<br />

résultats escomptés. Cet indicateur s’apparente<br />

à de nombreux égards à l’indicateur unive r s e l<br />

du poids à <strong>la</strong> naissance. Étant donné que le<br />

d é veloppement <strong>des</strong> jeunes enfants a <strong>des</strong><br />

répercussions notables <strong>sur</strong> les risques de<br />

ma<strong>la</strong>die plus tard, cette évaluation est aussi<br />

bien une me<strong>sur</strong>e de <strong>la</strong> santé qu’une me<strong>sur</strong>e de<br />

l’apprentissage. On pourrait également l’appeler<br />

« indice de développement humain ».<br />

108<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

Le Centre d’étu<strong>des</strong> <strong>des</strong> enfants à risque de<br />

l’Université McMaster et <strong>la</strong> Hamilton Health<br />

Science Corporation, en col<strong>la</strong>boration avec <strong>des</strong><br />

collègues dans tout le pays, mènent une <strong>étude</strong><br />

pour évaluer <strong>la</strong> capacité d’apprentissage <strong>des</strong><br />

enfants à North York et dans certaines écoles<br />

de Toronto. L’é<strong>la</strong>boration et l’utilisation de<br />

paramètres d’évaluation <strong>des</strong> résultats soulèvent<br />

<strong>la</strong> question <strong>des</strong> étiquettes collées aux enfants.<br />

Les me<strong>sur</strong>es de <strong>la</strong> capacité d’apprentissage<br />

ne doivent pas être utilisées pour étiqueter<br />

l’enfant par rapport à ses pairs lorsqu’il arrive<br />

dans le système sco<strong>la</strong>ire. Ces me<strong>sur</strong>es ne<br />

sont pas conçues pour le suivi d’enfants en<br />

particulier, mais pour que <strong>la</strong> province et les<br />

collectivités puissent savoir si elles soutiennent<br />

correctement les parents et le développement<br />

<strong>des</strong> jeunes enfants, d'un point de vue<br />

démographique.<br />

Les me<strong>sur</strong>es ne doivent pas servir à étiqueter<br />

l’enfant ni être utilisées pour prédire les<br />

résultats d’un enfant en particulier dans le<br />

système sco<strong>la</strong>ire.<br />

Autres me<strong>sur</strong>es de <strong>la</strong> santé et base<br />

de données intégrée <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé et<br />

le développement humain<br />

Étant donné que <strong>la</strong> bonne santé de l’enfant fa i t<br />

p a rtie intégrante de son aptitude à s’épanouir et<br />

à apprendre, il faut également améliorer les<br />

me<strong>sur</strong>es de l’état de santé <strong>des</strong> enfants ontariens.<br />

Dans de nombreux pays industrialisés, le taux<br />

d’immunisation est considéré comme une sort e<br />

de « biopsie sociale », dans le sens qu'elle sert de


me<strong>sur</strong>e efficace de l’état de santé physique de<br />

l ’ e n fant. Le contrôle <strong>des</strong> taux d’immunisation<br />

<strong>des</strong> enfants de deux ans pourrait se faire grâce à<br />

un meilleur accès aux données de fa c t u r a t i o n<br />

(par le biais <strong>des</strong> co<strong>des</strong> de facturation établis pour<br />

chaque vaccin) et devenir une me<strong>sur</strong>e import a n t e<br />

du degré de développement <strong>des</strong> jeunes enfa n t s .<br />

L’Ontario recueille déjà <strong>des</strong> données <strong>sur</strong> le poids<br />

à <strong>la</strong> naissance par le biais <strong>des</strong> statistiques vitales.<br />

On pourrait saisir un plus grand nombre de<br />

données à ce moment-là (le niveau de sco<strong>la</strong>rité<br />

de <strong>la</strong> mère, par exemple). En outre, il serait<br />

p o s s i ble de faire <strong>la</strong> distinction entre les nouve a u -<br />

nés prématurés et ceux qui sont de petite taille<br />

par rapport à leur âge gestationnel. Un outil<br />

d ' examen de base a été mis au point pour le<br />

p r ogramme Bébés en santé / Enfants en santé<br />

(décrit au chapitre 4), sous forme d’un<br />

f o rmu<strong>la</strong>ire que <strong>la</strong> mère remplit avant de quitter<br />

l’hôpital. Les données peuvent être compilées et<br />

i n t é grées à une base de données prov i n c i a l e .<br />

L’Ontario doit structurer et intégrer une base de<br />

données efficace à partir de ses dossiers de santé<br />

et de développement humain.<br />

L’é<strong>la</strong>boration et l’application d’une évaluation du<br />

d é veloppement lors de <strong>la</strong> petite enfance doive n t<br />

s’insérer dans une structure institutionnelle<br />

qui met l’information à <strong>la</strong> disposition <strong>des</strong><br />

c o l l e c t ivités et <strong>des</strong> gouve rnements tout en<br />

s’as<strong>sur</strong>ant qu’elle serve à <strong>la</strong> recherche à long<br />

t e rme <strong>sur</strong> les facteurs touchant le déve l o p p e m e n t<br />

<strong>des</strong> jeunes enfants et <strong>des</strong> étapes ultérieures de<br />

leur vie. Étant donné que l’information ne doit<br />

jamais servir à identifier <strong>des</strong> particuliers, elle<br />

doit être entreposée dans un cadre institutionnel<br />

h e rmétique en partenariat avec le gouve rn e m e n t ,<br />

mais non contrôlé par ce dern i e r. En Ontario, on<br />

t r o u ve <strong>des</strong> exemples de structures administrative s<br />

de ce genre : The Institute for Clinical Evaluative<br />

Sciences (ICES) et l’Institut de recherche <strong>sur</strong> le<br />

t r avail et <strong>la</strong> santé. Il existe aussi un exemple de<br />

s t ructure ayant une base de données intégrée et<br />

h e rmétique : le Manitoba Centre for Health<br />

Policy and Evaluation ( M C H P E ) .<br />

Le Manitoba a établi un système d’information<br />

couvrant l’ensemble de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion à partir<br />

<strong>des</strong> données administratives recueillies<br />

automatiquement par le régime d’as<strong>sur</strong>ancema<strong>la</strong>die.<br />

130 Aux termes d’un accord avec<br />

Statistique Canada, cette information peut<br />

être mise en corré<strong>la</strong>tion avec les données du<br />

recensement (information socio-économique)<br />

au niveau du quartier, ainsi qu’avec les<br />

statistiques vitales. Ce système permet une<br />

analyse transversale multiple pour déterminer<br />

l’évolution de <strong>la</strong> santé et <strong>la</strong> consommation<br />

de soins au cours d’une période donnée<br />

à l’échelle provinciale et régionale. La<br />

Saskatchewan est en train de mettre au point<br />

un outil simi<strong>la</strong>ire, et <strong>la</strong> Colombie-Britannique<br />

en possède déjà un.<br />

Le système d’information <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé couvrant<br />

l’ensemble de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion (POPULIS :<br />

Popu<strong>la</strong>tion Based Health Information System)<br />

du MCHPE constitue un lien entre quatre<br />

ensembles importants de renseignements au<br />

niveau de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion :<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 109


1.<br />

2.<br />

3.<br />

4.<br />

État de santé de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion : au moye n<br />

d’indicateurs tels que le taux de mort a l i t é<br />

prématurée, l’espérance de vie, le taux de<br />

naissance de bébés petit poids, <strong>la</strong> préva l e n c e<br />

de ma<strong>la</strong>dies (cancer, hy p e rtension art é r i e l l e ,<br />

diabète, troubles mentaux, suites d’une<br />

ma<strong>la</strong>die, comme l’amputation due au<br />

diabète…), et d’auto-évaluations de l’état<br />

de santé et de l’invalidité fonctionnelle tirées<br />

<strong>des</strong> enquêtes <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.<br />

I n d i c a t e u rs de risque socio-économique :<br />

n iveau écologique <strong>des</strong> particuliers en<br />

fonction du code postal; proportion <strong>des</strong><br />

personnes de 25 à 44 ans qui ont fait <strong>des</strong><br />

étu<strong>des</strong> secondaires ou postsecondaires;<br />

incidence <strong>des</strong> naissances chez les mères<br />

adolescentes; résidence dans <strong>des</strong> quartiers où<br />

le revenu est fa i ble en moyenne; autochtone<br />

visé par un traité; état civil <strong>des</strong> mères<br />

adolescentes; évolution <strong>des</strong> fa m i l l e s<br />

m o n o p a r e n t a l e s .<br />

Consommation de soins de santé par<br />

h abitant et dépenses afférentes :<br />

fréquentation <strong>des</strong> hôpitaux, <strong>des</strong> cliniques;<br />

visites chez le médecin, services de<br />

spécialistes, taux d’immunisation,<br />

consommation de médicaments, soins à<br />

domicile, admissions aux soins intensifs, etc.<br />

Ap p rovisionnement en r e s s o u rces de soins<br />

de santé : nombres de lits d’hôpitaux, ratio<br />

médecin / habitants, nombre de lits aux<br />

soins intensifs, imagerie par résonance<br />

magnétique, etc.<br />

110<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

Le gouvernement du Manitoba et le MCHPE<br />

proposent maintenant d’introduire l’évaluation<br />

de <strong>la</strong> capacité d'apprentissage dans cette base<br />

de données intégrée. Ils pensent également<br />

établir un lien entre leurs dossiers et <strong>la</strong><br />

performance sco<strong>la</strong>ire. Ce sera <strong>la</strong> première<br />

base de données couvrant toute <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

qui permettra l’intégration <strong>des</strong> me<strong>sur</strong>es de<br />

développement humain et de santé <strong>sur</strong> toute<br />

une vie, compte tenu de facteurs socioéconomiques.<br />

L’existence d’une telle base<br />

de données est cruciale pour qu’une société<br />

puisse évaluer à quel point ses programmes<br />

améliorent <strong>la</strong> santé et le bien-être de sa<br />

popu<strong>la</strong>tion dans toutes les couches de <strong>la</strong><br />

société. Ce thème général a été mis en valeur<br />

par le besoin de disposer d’évaluations plus<br />

précises <strong>des</strong> aspects opérationnels et <strong>des</strong><br />

résultats dans le système de soins canadien.<br />

L’introduction de <strong>la</strong> capacité d’apprentissage<br />

comme paramètre d’évaluation du<br />

développement <strong>des</strong> jeunes enfants et son lien<br />

avec les dossiers de santé et les évaluations<br />

de <strong>la</strong> réussite sco<strong>la</strong>ire permettront de se faire<br />

une meilleure idée de <strong>la</strong> façon d’améliorer<br />

l’éducation à <strong>la</strong> petite enfance. Si, par<br />

exemple, nous voulons améliorer les résultats<br />

<strong>des</strong> enfants ontariens en mathématiques,<br />

l'investissement dans les jeunes enfants aura<br />

un effet égal (ou supérieur) à l’investissement<br />

dans le système sco<strong>la</strong>ire. Nous devons être<br />

en me<strong>sur</strong>e d’évaluer ce facteur pour faire<br />

<strong>des</strong> investissements éc<strong>la</strong>irés dans le secteur<br />

public et privé.


APERÇU DES RÉSULTATS DES<br />

ENFANTS ONTARIENS<br />

En résumant, nous pouvons énoncer les<br />

affirmations suivantes <strong>sur</strong> les résultats <strong>des</strong><br />

enfants ontariens en ce qui concerne<br />

différents indicateurs :<br />

1.<br />

2.<br />

3.<br />

4.<br />

Les enfants ontariens de quatre à cinq ans<br />

obtiennent de moins bons résultats aux tests<br />

de vo c a bu<strong>la</strong>ire, <strong>sur</strong>tout dans les groupes à<br />

r evenu moyen et supérieur, que ceux du reste<br />

du Canada. Les jeunes Ontariens (de six à<br />

11 ans) affichent également de moins bons<br />

résultats aux tests d’aptitu<strong>des</strong> mathématiques<br />

que les autres enfants canadiens.<br />

Les enfants ontariens ont un poids à <strong>la</strong><br />

naissance légèrement supérieur à ceux du<br />

reste du Canada, <strong>sur</strong>tout dans les groupes à<br />

r evenu moyen et élev é .<br />

De même, les parents ontariens signalent<br />

moins de problèmes de comportement chez<br />

les enfants de deux à cinq ans que dans le<br />

reste du Canada.<br />

Pa rmi les collectivités ontariennes, il y a une<br />

grande variation dans le rapport entre le<br />

n iveau socio-économique et <strong>la</strong> proportion<br />

de bébés petit poids ou d’enfants ayant de<br />

m a u vais résultats en mathématiques, en<br />

lecture ou en écriture. Ce<strong>la</strong> signifie que<br />

c e rtaines collectivités ont de meilleurs<br />

résultats à ces tests qu’on pourrait s’y attendre<br />

d’après leur statut socio-économique, et que<br />

5.<br />

d’autres obtiennent de moins bons résultats<br />

qu’on pourrait s’y attendre. Pour ces<br />

c o l l e c t ivités, on peut en déduire l’ex i s t e n c e<br />

d’un facteur qui soit protège les enfants, soit<br />

les prédispose à fonctionner moins bien qu’on<br />

p o u rrait l’imaginer d’après leur statut socioéconomique.<br />

C’est un domaine où un ex a m e n<br />

et un suivi plus détaillés seraient justifi é s .<br />

Ces différents indicateurs suggèrent que toute<br />

é valuation <strong>des</strong> enfants au Canada produira<br />

<strong>des</strong> variations. L’Ontario présente, selon <strong>la</strong><br />

me<strong>sur</strong>e considérée, <strong>des</strong> résultats inférieurs ou<br />

supérieurs à ceux <strong>des</strong> autres provinces. En<br />

faisant porter nos eff o rts <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

et l’âge présco<strong>la</strong>ire, nous espérons contribu e r<br />

à améliorer ces indicateurs dans l’ave n i r. En<br />

e ffet, certaines évaluations de <strong>la</strong> perform a n c e<br />

<strong>des</strong> enfants d’âge sco<strong>la</strong>ire sont très sensibl e s<br />

au degré de <strong>la</strong> capacité d’apprentissage<br />

au niveau présco<strong>la</strong>ire (comme le<br />

r e m a rque l’économiste Vic Fuchs) et à un<br />

enrichissement lors <strong>des</strong> premières années<br />

de <strong>la</strong> vie.<br />

Il est également important que l’Ontario se<br />

donne les moyens institutionnels de suivre et<br />

de contrôler les résultats <strong>des</strong> enfants, <strong>sur</strong>t o u t<br />

de l’âge présco<strong>la</strong>ire aux années d’école,<br />

et ce, en ce qui concerne plusieurs résultats<br />

éducatifs et non éducatifs de <strong>la</strong> fin de<br />

l ’ e n fance et de l’adolescence, puis de l’âge<br />

adulte. Nous aurons besoin de ces moye n s<br />

pour me<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> capacité d’apprentissage <strong>des</strong><br />

e n fants d’âge présco<strong>la</strong>ire d’une collectivité à<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 111


l’autre, pour me<strong>sur</strong>er les effets de ces<br />

résultats de <strong>la</strong> petite enfance <strong>sur</strong> <strong>la</strong> réussite<br />

sco<strong>la</strong>ire et pour suivre le rapport qui ex i s t e<br />

entre les expériences de <strong>la</strong> petite enfance<br />

et l’état de santé plus tard dans l’enfance<br />

et à l’âge adulte.<br />

Ill est également important que l’Ontario se<br />

donne les moyens institutionnels de suivre et<br />

de contrôler les résultats <strong>des</strong> enfants, <strong>sur</strong>tout<br />

de l’âge préso<strong>la</strong>ire aux année d’ecole, et ce,<br />

en ce qui concerne plusieurs résultats éducatifs<br />

et non éducatifs de <strong>la</strong> fin de l’enfance et de<br />

l’adolescence, puis de l’âge adulte. Nous<br />

aurons besoin de ces moyens pour me<strong>sur</strong>er<br />

<strong>la</strong> capacité d’apprentissage <strong>des</strong> enfants d’âge<br />

présco<strong>la</strong>ire d’une collectivité à l’autre, pour<br />

me<strong>sur</strong>er les effets de ces résultats de <strong>la</strong> petite<br />

enfance <strong>sur</strong> <strong>la</strong> réussite sco<strong>la</strong>ire et pour suivre<br />

le rapport qui existe eutre les expériences de<br />

<strong>la</strong> petite enfance et l’etat de santé plus tard<br />

dans l’enfance et à l’âge adulte.<br />

POUR CONCLURE<br />

■ Les faits que nous avons présentés au<br />

sujet du développement du jeune enfa n t<br />

montrent que l’Ontario peut faire mieux.<br />

Nous savons exactement ce qu'il faut fa i r e<br />

pour améliorer <strong>la</strong> réussite <strong>des</strong> enfants de<br />

toutes les couches sociales.<br />

■ Les preuves que nous avons pu obtenir<br />

montrent qu’il est possible d'accroître les<br />

résultats d'un grand nombre d’enfants, dans<br />

112<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

tous les groupes socio-économiques. Par<br />

conséquent, les programmes d’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance et de formation au<br />

rôle parental profitent à tous les enfants,<br />

quelles que soient les conditions socioéconomiques<br />

où ils évoluent.<br />

■ Le rôle parental est un facteur déterminant<br />

du développement du jeune enfant dans<br />

tous les groupes socio-économiques. Par<br />

conséquent, l'éducation et le soutien <strong>des</strong><br />

parents devraient commencer le plus tôt<br />

possible après <strong>la</strong> conception.<br />

■ Les programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance de l’Ontario devraient être<br />

u n iversels en ce sens qu'ils devraient être<br />

o ff e rts à toutes les familles qui désirent en<br />

p r o fi t e r, et tous les enfants devraient avo i r<br />

<strong>des</strong> chances égales d'atteindre leur plein<br />

épanouissement. Les programmes qui ne<br />

c i blent que les enfants à risque du gr o u p e<br />

socio-économique le plus défavo r i s é<br />

excluent nécessairement un très gr a n d<br />

nombre d’enfants et de familles qui ont<br />

besoin de soutien dans toutes les couches<br />

sociales. Les mots « programmes<br />

u n iversels » ne sont pas synonymes<br />

pour nous de programmes poussés et<br />

s u bventionnés par le gouve rnement.<br />

Ils désignent les me<strong>sur</strong>es que prennent<br />

les collectivités pour créer <strong>des</strong> centres<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et <strong>des</strong><br />

s e rvices de soutien aux parents, qui<br />

tiennent compte d'aspects comme <strong>la</strong>


culture, <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue, <strong>la</strong> religion, etc., aspects<br />

vraiment importants pour les fa m i l l e s<br />

durant les premières années du<br />

d é veloppement de l'enfa n t .<br />

■ Ce sont les enfants qui font que <strong>la</strong> société<br />

se perpétue et ce sont eux qui déterm i n e n t<br />

<strong>la</strong> qualité de cette société. Les sociétés et<br />

les gouve rnements ont donc une obl i ga t i o n<br />

e nvers les prochaines générations – celle<br />

de mettre au point <strong>des</strong> systèmes qui<br />

garantissent de bonnes compétences<br />

parentales, favorisent l'épanouissement<br />

du jeune enfant et tiennent compte <strong>des</strong><br />

facteurs socio-économiques associés à<br />

une économie en pleine évolution et de<br />

<strong>la</strong> part grandissante <strong>des</strong> femmes dans<br />

<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion active .<br />

■ L’Ontario devrait établir un système de<br />

contrôle provincial, qui nous informerait<br />

<strong>des</strong> progrès de l'enfant dès ses débuts à<br />

l’école, et même avant si ce<strong>la</strong> est possible.<br />

Grâce à une me<strong>sur</strong>e de <strong>la</strong> capacité<br />

d’apprentissage (développement cérébral<br />

au cours <strong>des</strong> cinq premières années), les<br />

collectivités et gouvernements pourraient<br />

cerner les <strong>la</strong>cunes et déterminer si les<br />

me<strong>sur</strong>es prises pour améliorer et é<strong>la</strong>rgir les<br />

programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance<br />

donnent de bons résultats. Soulignons qu’il<br />

NE S'AGIT PAS d'une me<strong>sur</strong>e servant à<br />

cataloguer les enfants selon leurs aptitu<strong>des</strong>.<br />

Enfin, un meilleur suivi de l’immunisation<br />

<strong>des</strong> enfants de deux ans nous renseignerait<br />

davantage <strong>sur</strong> l’état de santé <strong>des</strong> enfants, et<br />

devrait, ainsi que le poids à <strong>la</strong> naissance,<br />

faire partie intégrante d'une nouvelle<br />

stratégie d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 113


114<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance


LA DISPARITÉ ENTRE LES POSSIBILITÉS ET LES INVESTISSEMENTS<br />

uels sont les programmes off e rts à<br />

<strong>la</strong> petite enfance en Ontario ? Qui<br />

s’occupe de <strong>la</strong> prestation de ces programmes ?<br />

Quelle est l’ampleur de l’investissement du<br />

g o u ve rnement provincial dans le déve l o p p e m e n t<br />

du jeune enfant ? Quel soutien accordons-nous<br />

aux parents d’enfants en bas âge ? Dans<br />

ce chapitre, nous traiterons <strong>des</strong> types de<br />

p r ogrammes off e rts, de l’investissement de <strong>la</strong><br />

p r ovince et <strong>des</strong> cadres de responsabilité. Nous<br />

décrirons également quelques projets imp<strong>la</strong>ntés<br />

dans d’autres provinces ou pays. Nous<br />

commençons par une brève <strong>des</strong>cription d’un<br />

projet qui soutient l’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

et <strong>la</strong> formation au rôle parental.<br />

Un lieu d’épanouissement<br />

Sylvia est enceinte lorsqu’elle émigre de Chine<br />

pour venir au Canada avec sa fille de deux ans.<br />

Son mari les re j o i n d ra plus tard. Une personne<br />

qui habite le même immeuble qu’elle lui parle<br />

du centre de formation au rôle parental et<br />

d ’ a l p h abétisation familiale situé dans l’école du<br />

quartier et administré par le conseil sco<strong>la</strong>ire du<br />

district de To ro n t o. (Ces centres permettent aux<br />

p a rents et aux enfants de participer à <strong>des</strong> activités<br />

d ’ a p p re n t i s s age par le jeu et off rent du soutien,<br />

<strong>des</strong> cours et de <strong>la</strong> formation aux pare n t s . )<br />

Sylvia se rend au centre et y trouve un lieu<br />

accueil<strong>la</strong>nt et ch a l e u reux où les tout-petits et leurs<br />

p a rents, ainsi que les autres pre s t a t a i res de soins,<br />

tels que les gra n d s - p a rents, peuvent participer à<br />

<strong>des</strong> activités ludiques propices à l’épanouissement<br />

<strong>des</strong> jeunes esprits. On y trouve de <strong>la</strong> musique, <strong>des</strong><br />

h i s t o i res, <strong>des</strong> jeux et même une col<strong>la</strong>tion pour<br />

les petits. Au centre, <strong>la</strong> fille de Sylvia fait <strong>la</strong><br />

connaissance d’autres enfants qui parlent le<br />

cantonais, et sa mère peut emprunter <strong>des</strong> jouets<br />

ainsi que <strong>des</strong> livres écrits dans leur <strong>la</strong>ngue<br />

m a t e r n e l l e. Elles commencent ensuite à appre n d re<br />

l’ang<strong>la</strong>is. Sylvia apprend à fabriquer <strong>des</strong> jouets<br />

à partir d’objets usuels et comprend l’importance<br />

de lire à son enfant. Toutes deux se font <strong>des</strong> amis.<br />

À <strong>la</strong> naissance du deuxième enfant de Sylvia,<br />

une <strong>des</strong> travailleuses du centre l’accompagne à<br />

l’hôpital avec une <strong>des</strong> autres mères, qui lui sert de<br />

monitrice durant l’accouchement. Lorsque Sylvia<br />

retourne au centre avec son bébé quelques jours<br />

plus tard, on donne une fête en son honneur. « Le<br />

c e n t re est un lieu où je peux être moi-même »,<br />

explique Sylvia. Elle estime que le centre l’a aidée<br />

à s’occuper de ses enfants et à entrer en contact<br />

avec d’autres re s s o u rces communautaires. À<br />

l’arrivée du mari de Sylvia, le centre était dev e n u<br />

le deuxième chez-soi de sa famille.<br />

☞<br />

Il existe 34 centres de ce genre dans les écoles<br />

du centre-ville de To ronto. Ils présentent plusieurs <strong>des</strong><br />

caractéristiques pro p res aux centres d’éducation à<br />

<strong>la</strong> petite enfance et de formation au rôle parental. Ils<br />

o ff rent, par exemple, l’apprentissage par <strong>la</strong> résolution<br />

ludique de problèmes avec d’autres enfants, <strong>des</strong><br />

re s s o u rces d’alphabétisation pour <strong>la</strong> famille, <strong>des</strong><br />

bibliothèques de prêt multilingues et <strong>des</strong> ludothèques,<br />

<strong>des</strong> lecteurs de contes issus de <strong>la</strong> communauté, de <strong>la</strong><br />

f o rmation de bénévoles pour le jardin d’enfants (enfants<br />

de cinq ans), <strong>des</strong> centres de re s s o u rces et d’orientation<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 115


c o m m u n a u t a i res, <strong>des</strong> leçons d’informatique, sans<br />

oublier <strong>des</strong> col<strong>la</strong>tions saines et un centre d’échange<br />

de vêtements.<br />

Chacun de ces centres tient compte <strong>des</strong><br />

caractéristiques de <strong>la</strong> collectivité qu’il <strong>des</strong>sert et<br />

respecte les diverses traditions ethniques, linguistiques<br />

et culturelles <strong>des</strong> familles et <strong>des</strong> quartiers de To ro n t o .<br />

Ils entretiennent un lien étroit avec l’école « hôte », et<br />

o ff rent à certains parents une formation pour qu’ils<br />

deviennent bénévoles dans le cadre <strong>des</strong> activités<br />

d’éducation auprès <strong>des</strong> jeunes enfants, y compris<br />

le jardin d’enfants.<br />

Les participants <strong>des</strong> centres de formation au rôle<br />

p a rental manifestent également leur gratitude. Ainsi,<br />

à titre de re m e rciement, un groupe de grands-mère s<br />

p r é p a re du maïs soufflé tous les après-midi pour<br />

les élèves de l’école. Les parents dont les enfants<br />

fréquentent les centres de formation au rôle parental<br />

et d’alphabétisation familiale deviennent souvent <strong>des</strong><br />

bénévoles actifs au sein du centre et de l’école.<br />

Les centres de formation au rôle parental et<br />

d’alphabétisation familiale du conseil sco<strong>la</strong>ire du<br />

district de To ronto constituent un bon exemple<br />

d’initiative communautaire tirant profit <strong>des</strong> stru c t u re s<br />

institutionnelles existantes (les écoles) pour favoriser<br />

l’épanouissement du jeune enfant en tenant compte<br />

<strong>des</strong> particu<strong>la</strong>rités ethniques et linguistiques <strong>des</strong><br />

familles. Cette initiative est le fruit du travail d’un leader<br />

qui ne disposait d’aucune autorité dans <strong>la</strong> hiérarchie<br />

de l’éducation, un exemple de leadership sans le titre<br />

(une forme d’entre p reneuriat social).<br />

116<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

QUELS SONT LES PROGRAMMES<br />

CONSACRÉS À LA PETITE ENFANCE ?<br />

Les pério<strong>des</strong> cruciales de développement du<br />

jeune enfant étant très brèves, comme chaque<br />

parent le sait, il est urgent d’atteindre les fa m i l l e s<br />

ayant <strong>des</strong> enfants en bas âge avant que ne<br />

disparaisse cette occasion extraordinaire de<br />

soutenir un développement optimal dès le départ .<br />

Tous les ans 150 000 bébés naissent en Ontario,<br />

tandis que le même le nombre environ (plus les<br />

e n fants immigrants) atteint l’âge de six ans et<br />

entre en première année.<br />

Voici une liste très succincte d’activités pouva n t<br />

faire partie <strong>des</strong> programmes d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance et de formation au rôle parental<br />

à l’intention <strong>des</strong> enfants de zéro à six ans et de<br />

leur famille. Nous n’entendons pas donner une<br />

<strong>des</strong>cription complète de chaque progr a m m e .<br />

Nous conférons au mot programme un sens très<br />

générique : une activité ou un service prodigué<br />

à <strong>des</strong> enfants de ce groupe d’âge. Plusieurs <strong>des</strong><br />

p r ogrammes indiqués ci-<strong>des</strong>sous ne sont pas<br />

r é s e rvés aux tout-petits (comme l’aide sociale<br />

à l’enfance ou les services de santé publ i q u e ) .<br />

Par ailleurs, certains programmes mentionnés,<br />

comme les centres de santé mentale pour enfa n t s ,<br />

ne tombent vraiment sous aucune rubrique parce<br />

que différents services sont fournis en ve rtu de<br />

d iverses lois et dispositions de fi n a n c e m e n t .<br />

La liste regroupe ce qui suit :<br />

1.<br />

Le jardin d’enfants, le seul programme<br />

offert partout en Ontario à tous les enfants<br />

de moins de six ans.


2.<br />

3.<br />

4.<br />

5.<br />

Les services de garde d’enfants, utilisés<br />

par de nombreuses familles dans les<br />

communautés ontariennes mais ne<br />

faisant pas partie d’un système unive r s e l<br />

a c c e s s i ble à tous, comme le jardin<br />

d ’ e n fa n t s .<br />

Les programmes de soutien à <strong>la</strong> famille et<br />

de développement du jeune enfant, dont<br />

plusieurs visent les familles vivant dans<br />

<strong>des</strong> quartiers à risque.<br />

Les programmes d’identification et<br />

d’intervention précoce pour les enfants (et<br />

leurs familles) ayant <strong>des</strong> besoins spéciaux<br />

ou éprouvant <strong>des</strong> difficultés et considérés<br />

comme étant à risque.<br />

D’autres services, comme les services<br />

spécialisés, dont les services de santé<br />

mentale et d’aide sociale à l’enfant, les<br />

services de santé publique, les services<br />

médicaux.<br />

La figure 4.1, Sources de stimu<strong>la</strong>tion propices<br />

au développement cérébral du tout-petit et à<br />

l’épanouissement de l’enfant, identifie les<br />

ressources d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

soutien au rôle parental qui existent déjà. Le<br />

tableau illustre l’équilibre entre les activités<br />

axées <strong>sur</strong> les parents et celles qui sont axées<br />

<strong>sur</strong> les enfants. Le développement cérébral est<br />

plus intense au cours <strong>des</strong> premières années de<br />

<strong>la</strong> vie. De <strong>la</strong> conception à l’âge d’environ un<br />

an et demi, <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion <strong>la</strong> plus cruciale<br />

provient <strong>des</strong> parents, et <strong>sur</strong>tout <strong>des</strong> mères<br />

pendant <strong>la</strong> période qui va de <strong>la</strong> conception à<br />

l’âge de six à huit mois. Par conséquent, <strong>la</strong><br />

figure montre que le développement cérébral<br />

pendant cette période est dominé par <strong>la</strong><br />

re<strong>la</strong>tion avec les parents. Il s’agit donc de <strong>la</strong><br />

stimu<strong>la</strong>tion axée <strong>sur</strong> les parents. À l’âge d’un<br />

an et demi, les tout-petits ont commencé à se<br />

développer grâce à l’interaction sociale et les<br />

activités ludiques avec les autres enfants. Cette<br />

période de développement précoce du cerveau<br />

reste dominée par <strong>la</strong> qualité de <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion<br />

prodiguée par les parents (les enfants passent<br />

le plus c<strong>la</strong>ir de leur temps avec les parents),<br />

mais maintenant, <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion interactive du<br />

jeu avec d’autres enfants et avec les éducateurs<br />

est un important facteur de développement<br />

cérébral et influe considérablement <strong>sur</strong><br />

les compétences fondamentales, comme<br />

l’acquisition du <strong>la</strong>ngage et <strong>la</strong> familiarisation<br />

avec les nombres, le comportement, <strong>la</strong> maîtrise<br />

affective et <strong>la</strong> sociabilité. Dans le tableau, nous<br />

avons décrit cette période du développement<br />

du jeune enfant comme étant axée <strong>sur</strong> l’enfant.<br />

Les programmes énumérés plus haut peuve n t<br />

influer <strong>sur</strong> l’épanouissement du tout-petit.<br />

Ils constituent <strong>des</strong> composantes qui sont<br />

l a rgement séparées et fragmentées les unes<br />

par rapport aux autres.<br />

La figure 4.1 montre aussi les autres services<br />

susceptibles de soutenir le développement<br />

<strong>des</strong> jeunes enfants, énumère les incitatifs<br />

favorisant <strong>la</strong> petite enfance (congé parental,<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 117


118<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance


congé de maternité, supplément pour garde<br />

d’enfants et crédits d’impôt) et indique le<br />

peu de me<strong>sur</strong>es <strong>des</strong> résultats qui existent.<br />

Le jardin d’enfants, <strong>la</strong> santé publique, les soins<br />

de santé et l’examen <strong>des</strong> nouveau-nés figurent<br />

en caractères gras dans le tableau parce qu’ils<br />

représentent les seules initiatives qui englobent<br />

<strong>la</strong> majorité <strong>des</strong> enfants de l’Ontario.<br />

Voici les divers programmes existant en matière<br />

de développement de <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

f o rmation au rôle parental :<br />

1.<br />

Le seul programme off e rt à tous les enfants de<br />

cinq ans, quel que soit leur lieu de résidence,<br />

est le jardin d’enfants. Les 72 conseils<br />

sco<strong>la</strong>ires sont tenus de l’off r i r. La part i c i p a t i o n<br />

est volontaire, mais <strong>la</strong> grande majorité <strong>des</strong><br />

parents y envoient leurs enfants, soit 95 % <strong>des</strong><br />

e n fants de cinq ans. Les conseils sco<strong>la</strong>ires ont<br />

le choix d’offrir ou non <strong>la</strong> maternelle pour les<br />

e n fants de quatre ans. En septembre 1998,<br />

66 <strong>des</strong> 72 conseils sco<strong>la</strong>ires offraient de tels<br />

p r ogrammes, tandis que deux autres off r a i e n t<br />

c e rtains programmes de maternelle et d’<br />

autres services d’éducation précoce. Seuls<br />

quatre conseils sco<strong>la</strong>ires n’offraient ni <strong>la</strong><br />

m a t e rnelle, ni aucun autre progr a m m e<br />

d’éducation précoce.<br />

Avec le jardin d’enfants et <strong>la</strong> maternelle, le<br />

système sco<strong>la</strong>ire <strong>des</strong>sert environ 330 000<br />

e n fants (190 000 en maternelle et 140 000 au<br />

jardin d’enfants). La plupart <strong>des</strong> progr a m m e s<br />

de maternelle et presque tous ceux de jardin<br />

2.<br />

d ’ e n fants sont off e rts à <strong>la</strong> demi-journée ou<br />

un jour <strong>sur</strong> deux. Les parents qui travaillent<br />

à l’extérieur de <strong>la</strong> maison sont donc quand<br />

même tenus de p<strong>la</strong>cer leurs enfants ailleurs<br />

pour le reste du temps.<br />

Ces programmes commencent tard (à 3,<br />

8 ans et plus) par rapport à <strong>la</strong> période<br />

de développement du jeune enfant et ne<br />

couvrent pas ce qui semble être <strong>la</strong> période<br />

<strong>la</strong> plus cruciale, soit de <strong>la</strong> conception à<br />

l’âge de quatre ans.<br />

Les services de garde constituent le seul autre<br />

p r ogramme, avec le jardin d’enfants, off e rt<br />

dès le plus jeune âge qui <strong>des</strong>sert un nombre<br />

i m p o rtant d’enfants de zéro à six ans et qui<br />

commence parfois dès les premiers mois de<br />

<strong>la</strong> vie. Les services de garde d’enfants, y<br />

compris les maternelles indépendantes et<br />

a gréées, forment une vaste catégorie où le<br />

financement et <strong>la</strong> prestation de serv i c e s<br />

p e u vent être de source à <strong>la</strong> fois publique et<br />

p r ivée. Contrairement aux jardins d’enfants, il<br />

ne s’agit pas d’un programme subve n t i o n n é<br />

par l’État ouve rt à toutes les familles ay a n t<br />

<strong>des</strong> enfants d’un certain âge. Les parents ne<br />

p e u vent compter que <strong>sur</strong> eux-mêmes pour<br />

o rganiser <strong>la</strong> garde de leurs enfants, puisque<br />

tout dépend <strong>des</strong> services off e rts dans leur<br />

q u a rt i e r, <strong>des</strong> besoins de leur famille et du<br />

montant qu’ils peuvent y consacrer.<br />

Quelque 105 000 <strong>des</strong> 900 000 enfants de<br />

moins de six ans en Ontario bénéficient de<br />

s e rvices de garde réglementés, que ce soit<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 119


dans un centre, une maternelle indépendante<br />

et agréée ou un service de garde en milieu<br />

familial réglementé. Environ 55 000 de<br />

ces p<strong>la</strong>ces sont subventionnées par les<br />

g o u ve rnements provincial et municipal pour<br />

les familles à fa i ble revenu et les enfa n t s<br />

ayant <strong>des</strong> besoins particuliers. L’ a d m i s s i b i l i t é<br />

à ces programmes varie d’une ville à l’autre.<br />

La disponibilité <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ces subve n t i o n n é e s<br />

dépend de <strong>la</strong> collectivité <strong>des</strong>servie; dans<br />

c e rtains cas, les listes d’attente s’allongent<br />

et dans d’autres, le nombre de p<strong>la</strong>ces suffi t<br />

r a i s o n n a blement à <strong>la</strong> demande. Il ex i s t e<br />

é galement une subvention provinciale pour<br />

les sa<strong>la</strong>ires <strong>des</strong> personnes travail<strong>la</strong>nt dans<br />

c e rtains services de garde réglementés.<br />

Les services de garde coopératifs et les<br />

p r ogrammes de maternelle indépendante sont<br />

<strong>des</strong> programmes réglementés généralement<br />

o rganisés par un groupe de parents dans un<br />

q u a rt i e r, une collectivité ou un lieu de trava i l .<br />

Les parents prennent les décisions ensembl e<br />

et eux-mêmes ou <strong>des</strong> membres de leur<br />

famille offrent leur temps de façon bénévo l e .<br />

En général, <strong>la</strong> participation bénévole du<br />

parent consiste à passer quelques heures par<br />

semaine avec les enfants, dont le sien, aux<br />

côtés <strong>des</strong> éducateurs. La participation <strong>des</strong><br />

parents permet de réduire les dépenses<br />

sa<strong>la</strong>riales, d’augmenter le nombre d’adultes<br />

p o u vant répondre aux besoins <strong>des</strong> enfants<br />

et d’influencer le rapport parent-enfa n t .<br />

Les garderies réglementées ne représentent<br />

qu’une fraction <strong>des</strong> choix que peuvent faire les<br />

120<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

3.<br />

parents pour <strong>la</strong> garde de leurs enfa n t s .<br />

C e rtains programmes, mais pas tous,<br />

favorisent un très bon développement <strong>des</strong><br />

jeunes enfants. Environ 10 % seulement<br />

<strong>des</strong> enfants de moins de six ans en Ontario<br />

fréquentent un service réglementé mais, entre<br />

quatre et six ans, plus de 85 % d’entre eux<br />

fréquentent <strong>la</strong> maternelle et le jardin d’enfa n t s .<br />

Où sont les autres enfants, <strong>sur</strong>tout ceux<br />

de moins de quatre ans ? Quelques-uns<br />

p a rticipent à d’autres programmes d’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance et de formation au rôle<br />

parental (décrits dans <strong>la</strong> section suiva n t e ) .<br />

D’autres restent à <strong>la</strong> maison avec l’un <strong>des</strong><br />

parents, lequel reçoit éventuellement <strong>des</strong><br />

prestations de congé de maternité ou de<br />

congé parental. Dans d’autres cas, les parents<br />

o rganisent <strong>la</strong> garde à <strong>la</strong> maison avec une tierce<br />

personne, comme un grand-parent ou une<br />

gardienne, ou au domicile d’autrui, souve n t<br />

une mère qui garde d’autres enfants en même<br />

temps que les siens. Ces autres solutions<br />

p e u vent être bonnes, mauvaises ou<br />

médiocres : nous n’en savons rien.<br />

D’autres aspects de l’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance et de <strong>la</strong> formation au rôle parental<br />

sont couve rts par une grande diversité de<br />

p r ogrammes. Certains <strong>des</strong> progr a m m e s<br />

communautaires les plus innovateurs que<br />

les membres de l’Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

ont visités appartiennent à cette catégorie.<br />

Plusieurs d’entre eux (mais pas tous) visent<br />

les quartiers pauvres. En outre, il s’agit<br />

s o u vent de projets d’aide aux familles off r a n t


<strong>des</strong> services communautaires multiples aux<br />

jeunes enfants, à leurs parents et aux autres<br />

prestataires de soins. Il est difficile d’estimer<br />

combien d’enfants et de familles sont<br />

c o n c e rnés par ces programmes. Ce rapport<br />

donne quelques exemples de cas qui<br />

montrent les répercussions possibles de<br />

ces progr a m m e s .<br />

Exemples de ces types de programmes :<br />

♦ Pa rtir d’un bon pas pour un avenir meilleur est<br />

un programme provincial global et intégr é ,<br />

imp<strong>la</strong>nté dans huit collectivités choisies parce<br />

qu’elles semblent présenter un risque élev é<br />

quant à <strong>la</strong> qualité du rôle parental et à<br />

l’épanouissement du jeune enfant, <strong>sur</strong>tout en<br />

raison d’un désavantage économique et de <strong>la</strong><br />

présence de familles à risque. Les prestations<br />

axées <strong>sur</strong> les enfants et les parents<br />

comprennent le soutien aux parents et <strong>la</strong><br />

f o rmation au rôle parental, l’alimentation, les<br />

ateliers de jeu, les visites à domicile et l’accès<br />

aux ressources. Les initiatives centrées <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />

c o l l e c t ivité touchent <strong>la</strong> sécurité, les activités<br />

de mise en valeur et <strong>la</strong> défense <strong>des</strong> intérêts du<br />

q u a rt i e r. Le premier projet de démonstration<br />

d’une durée de cinq ans vient de prendre fin et<br />

les données complètes <strong>des</strong> résultats concern a n t<br />

les enfants, les familles et <strong>la</strong> collectivité seront<br />

p u bliées à l’automne 1999. Les enfants qui y<br />

ont participé seront suivis dans le cadre d’une<br />

<strong>étude</strong> longitudinale de 25 ans.<br />

♦ Les centres de formation au rôle parental et<br />

d’alphabétisation familiale sont situés dans 34<br />

écoles du centre-ville de Toronto et fi n a n c é s<br />

par le conseil sco<strong>la</strong>ire du district de To r o n t o .<br />

Ils servent à informer les parents <strong>sur</strong> le<br />

d é veloppement <strong>des</strong> tout-petits et à leur<br />

montrer comment favoriser l’épanouissement<br />

de l’enfant à <strong>la</strong> maison. Ils utilisent un modèle<br />

de « formation <strong>des</strong> formateurs » pour<br />

enseigner aux parents comment aider leurs<br />

e n fants dans l’acquisition de compétences<br />

linguistiques et numériques. Les mères<br />

p e u vent s’y réunir avec leurs enfants et<br />

d’autres parents, acquérir <strong>des</strong> compétences,<br />

se renseigner <strong>sur</strong> les ressources off e rtes et<br />

p a rtager leurs compétences avec d’autres. Ces<br />

centres offrent <strong>des</strong> programmes d’éducation<br />

reposant <strong>sur</strong> <strong>la</strong> résolution de problèmes par le<br />

jeu. Cette initiative s’apparente en plusieurs<br />

points aux centres d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance et de formation au rôle parental.<br />

♦ Le Programme d’action communautaire pour<br />

les enfants (PACE) est une initiative fédérale<br />

qui finance plus de 70 projets s’adressant aux<br />

familles à risque élevé dans les collectiv i t é s<br />

d é favorisées de l’Ontario. Les priorités port e n t<br />

<strong>sur</strong> l’alimentation de l’enfant et <strong>la</strong> préve n t i o n<br />

<strong>des</strong> mauvais traitements. Pa rmi les serv i c e s<br />

o ff e rts figurent les programmes de ressources<br />

pour <strong>la</strong> famille, <strong>la</strong> formation au rôle parental et<br />

l’alphabétisation familiale, les activités liées à<br />

l’alimentation et les visites à domicile.<br />

♦ Le programme Bon départ à l’intention <strong>des</strong><br />

autochtones est un projet financé par le<br />

g o u ve rnement fédéral pour aider les enfa n t s<br />

autochtones d’âge présco<strong>la</strong>ire. Il existe huit<br />

p r ogrammes de ce genre en Ontario.<br />

♦ Les programmes de ressources pour <strong>la</strong> ga r d e<br />

d ’ e n fants sont <strong>des</strong> programmes de ressources<br />

pour <strong>la</strong> famille créés en premier lieu pour<br />

soutenir les prestataires de soins, autres que les<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 121


parents, mais ils offrent également un soutien<br />

aux parents et aux autres membres de <strong>la</strong><br />

famille. Certains offrent un soutien et <strong>des</strong><br />

ressources à d’autres programmes d’éducation<br />

pour les jeunes enfants. Il existe environ 185<br />

de ces programmes en Ontario et ils sont<br />

financés par les budgets de garde d’enfa n t s<br />

p r ovinciaux et municipaux.<br />

♦ Les bureaux de santé publique offrent de<br />

l ’ i n f o rmation prénatale et postnatale ainsi<br />

que <strong>des</strong> programmes de soutien.<br />

♦ Le Programme canadien de nutrition prénatale<br />

finance <strong>des</strong> projets communautaires pour<br />

améliorer l’état de santé <strong>des</strong> nouveau-nés gr â c e<br />

à une bonne alimentation durant <strong>la</strong> gr o s s e s s e .<br />

♦ Meilleur départ, Action communautaire<br />

pour <strong>la</strong> santé <strong>des</strong> bébés est un projet pilote<br />

p r ovincial qui est axé <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé <strong>des</strong> mères<br />

et <strong>des</strong> nouveau-nés à Barrie et A l g o m a .<br />

♦ D’autres programmes de soutien familial<br />

et d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance sont<br />

exploités et financés par toute une ga m m e<br />

d ’ o rganisations et de services, dont le Y M C A ,<br />

les Clubs de garçons et filles, les Magiciens<br />

<strong>des</strong> mots et d’autres. Leur fi n a n c e m e n t<br />

p r ovient de sources dive r s e s .<br />

♦ Il existe plus de 40 centres de santé<br />

communautaires en Ontario. Ces centres<br />

d e s s e rvent souvent les quartiers à fa i bl e<br />

r evenu. Les centres de santé et les<br />

o rganisations comme <strong>la</strong> Ligue La Leche<br />

o ffrent <strong>des</strong> soins et un soutien axés <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />

grossesse et le développement du nouve a u - n é .<br />

C e rtains hôpitaux offrent également <strong>des</strong><br />

122<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

s e rvices d’approche dans <strong>la</strong> collectivité pour<br />

aider les mères et leur nouve a u - n é .<br />

♦ Les parents et les enfants de zéro à six ans sont<br />

appelés à participer ensemble à <strong>des</strong> activ i t é s<br />

dans un autre domaine : <strong>la</strong> culture et les loisirs.<br />

À titre d’exemple, plusieurs bibl i o t h è q u e s<br />

p u bliques ont mis <strong>sur</strong> pied <strong>des</strong> progr a m m e s<br />

comme <strong>la</strong> lecture d’histoires et d’autres<br />

a c t ivités relevant de l’approche de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue<br />

pour les parents et les jeunes enfants. Des<br />

p r ogrammes de loisirs comme les cours de<br />

natation pour maman et bébé sont souvent mis<br />

<strong>sur</strong> pied par les services municipaux de loisirs<br />

ou <strong>des</strong> organisations du type YMCA. Les<br />

p r ogrammes municipaux d’arts et de loisirs<br />

sont exploités et financés à l’échelle locale; le<br />

choix off e rt et les coûts dépendent donc de <strong>la</strong><br />

municipalité (plusieurs perçoivent <strong>des</strong> droits).<br />

☞ Les programmes d’alphabétisation familiale<br />

enseignent aux parents l’importance de lire <strong>des</strong><br />

textes à leur enfant. Ils soutiennent et favorisent<br />

<strong>la</strong> compréhension et l’utilisation conjointes de<br />

documents imprimés par les parents et les jeunes<br />

enfants et apprennent aux parents à devenir les<br />

compagnons de lecture de leur enfant dès son plus<br />

jeune âge. Les parents apprennent qu’en par<strong>la</strong>nt,<br />

en chantant et en lisant <strong>des</strong> textes à leur bébé, ils<br />

a m é l i o rent sa compréhension et son utilisation du<br />

<strong>la</strong>ngage, ce qui établira les bases de l’appre n t i s s a g e<br />

de l’alphabétisation. L’ h e u re du conte et les autre s<br />

pério<strong>des</strong> de lecture favorisent chez l’enfant <strong>la</strong><br />

compréhension de <strong>la</strong> narration, <strong>des</strong> rythmes et <strong>des</strong>


sonorités de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue. Les initiatives d’alphabétisation<br />

familiale sont off e rtes par plusieurs pro g r a m m e s<br />

ontariens de formation parentale et d’éducation<br />

auprès <strong>des</strong> enfants en bas âge.<br />

On peut citer l’exemple du programme Mo<strong>the</strong>r Goose,<br />

qui s’insère dans le cadre de plusieurs projets de<br />

re s s o u rces et de soutien pour <strong>la</strong> famille. On y enseigne<br />

aux jeunes enfants, à leurs parents et aux autre s<br />

p re s t a t a i res de soins, <strong>des</strong> comptines, <strong>des</strong> chansons<br />

et <strong>des</strong> techniques pour raconter <strong>des</strong> histoires. Les<br />

p a rents apprennent les comptines, les chansons et<br />

les jeux de gestes (gestes <strong>des</strong> doigts et du corps pour<br />

i l l u s t rer les comptines et les chansons) tout en tenant<br />

leur enfant et en le faisant sautiller <strong>sur</strong> leurs genoux.<br />

L’ o rganisme Les Magiciens <strong>des</strong> mots off re <strong>des</strong><br />

p rogrammes de lecture pour les enfants dans <strong>des</strong><br />

e n d roits aussi variés que les centres commerc i a u x ,<br />

les écoles, les bibliothèques et les parcs. Les<br />

spectacles montés par <strong>des</strong> artistes montrent aux<br />

enfants que les livres sont amusants. Read It Again!<br />

est un programme d’alphabétisation familiale diffusé à<br />

<strong>la</strong> télévision qui met en vedette <strong>des</strong> artistes canadiens<br />

bien connus et <strong>des</strong> livres pour enfants de qualité.<br />

Les Magiciens <strong>des</strong> mots sont un exemple parm i<br />

d ’ a u t res qui montre comment on peut mobiliser <strong>des</strong><br />

re s s o u rces dans diverses couches de <strong>la</strong> société pour<br />

créer une vraie culture de l’alphabétisation... c’est-à-<br />

d i re bien plus que <strong>la</strong> lecture. C’est un investissement<br />

dont le rendement est excellent pour toutes les part i e s<br />

4.<br />

de <strong>la</strong> société. Voilà pourquoi <strong>la</strong> promotion de l’alpha-<br />

bétisation relève de notre responsabilité à tous. 1 3 1<br />

L’ i d e n t i fication et l’intervention précoces<br />

incluent <strong>des</strong> programmes off e rts à l’échelle<br />

de <strong>la</strong> province aux familles et aux jeunes<br />

e n fants en difficulté, qui ont <strong>des</strong> besoins<br />

spéciaux ou qui sont considérés comme étant<br />

à risque. Ces programmes spécialisés ne<br />

visent pas tous les enfants; pour certains,<br />

il y a une liste d’attente.<br />

Voici quelques exemples de tels programmes :<br />

♦ Tous les bébés sont maintenant examinés par<br />

le biais d’un programme provincial appelé<br />

Bébés en santé / Enfants en santé. Le point<br />

de contact est bref : <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> mères<br />

ne passent que 24 heures à l’hôpital. Le<br />

p r ogramme tâche d’identifier <strong>des</strong> fa m i l l e s<br />

considérées comme étant exposées à un risque<br />

gr ave et offre <strong>des</strong> services intensifs de visites<br />

à domicile jusqu’à ce que le bébé atteigne<br />

l’âge de deux ans afin d’aider à prévenir<br />

les problèmes et de favoriser un bon<br />

d é veloppement. Ce nouveau programme<br />

est encore en cours d’imp<strong>la</strong>ntation.<br />

L’ i nvestissement du gouve rnement prov i n c i a l<br />

se fait progr e s s ivement. À l’heure actuelle, le<br />

volet concernant l’examen <strong>des</strong> nouve a u - n é s<br />

s’applique à tous, mais les services de soutien<br />

eux-mêmes sont très ciblés. Seulement<br />

6 % <strong>des</strong> familles feront l’objet d’une visite<br />

à domicile. Toutefois, à me<strong>sur</strong>e que le<br />

p r ogramme évolue, il pourra fournir une base<br />

pour favoriser une plus grande part i c i p a t i o n<br />

<strong>des</strong> familles aux centres d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance et de formation au rôle parental.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 123


♦ Des programmes de prévention et<br />

d ’ i n t e rvention précoce sont off e rts par cert a i n s<br />

centres de santé mentale pour enfants, dans le<br />

cadre de <strong>la</strong> programmation interne et par <strong>des</strong><br />

équipes d’intervention ex t e rnes qui trava i l l e n t<br />

dans les centres de ressources pour <strong>la</strong> fa m i l l e<br />

et ailleurs. Ces programmes sont <strong>sur</strong>tout axés<br />

<strong>sur</strong> les enfants qui ont déjà <strong>des</strong> problèmes de<br />

santé mentale. Ces initiatives tâchent de relier<br />

<strong>des</strong> services spécialisés de santé mentale à<br />

d’autres programmes s’adressant aux enfa n t s<br />

en bas âge.<br />

Growing Toge<strong>the</strong>r est un programme de prévention<br />

et d’intervention précoce imp<strong>la</strong>nté dans le centre-<br />

ville de Toronto. Il est parrainé conjointement par le<br />

Hincks-Dellcrest Centre for Children’s Mental Health<br />

et par le service de santé publique de Toronto.<br />

Il offre un ensemble de services intégrés visant<br />

particulièrement les familles à risque très élevé.<br />

♦ Un nouveau programme d’orthophonie pour<br />

e n fants d’âge présco<strong>la</strong>ire a été mis <strong>sur</strong> pied<br />

a fin de détecter et de régler les probl è m e s<br />

reliés au <strong>la</strong>ngage avant l’âge de quatre ans.<br />

♦ Le programme de développement du<br />

n o u veau-né et de <strong>la</strong> famille offre un soutien<br />

aux familles et aux enfants ayant <strong>des</strong> besoins<br />

spéciaux en matière de développement, de<br />

l’âge de zéro à trois ans. Il existe d’autres<br />

s e rvices provinciaux, comme les services<br />

de répit pour les familles, les ai<strong>des</strong> et les<br />

accessoires auxiliaires et les autres services<br />

et soutiens pour les enfants ayant <strong>des</strong><br />

handicaps physiques ou <strong>des</strong> difficultés<br />

de développement et leur fa m i l l e .<br />

124<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

5.<br />

Les services spécialisés auprès <strong>des</strong> enfants<br />

et <strong>des</strong> familles, les services de santé<br />

publique et le système de santé soutiennent<br />

les jeunes enfants et leur famille.<br />

♦ Les centres de santé mentale pour enfants,<br />

les services de développement, les écoles<br />

provinciales pour les enfants ayant une<br />

déficience auditive ou visuelle et d’autres<br />

programmes de traitement de l’enfant et de<br />

<strong>la</strong> famille offrent <strong>des</strong> thérapies et du<br />

soutien aux enfants ayant <strong>des</strong> besoins<br />

spéciaux et à leur famille. Ces programmes<br />

sont offerts par les autorités provinciales en<br />

matière de santé et de services sociaux et<br />

communautaires et en matière d’éducation.<br />

♦ Les sociétés d’aide à l’enfance offrent<br />

<strong>des</strong> services de protection de l’enfance à<br />

l’échelle de <strong>la</strong> province. Les programmes<br />

d’aide sociale à l’enfance constituent un<br />

service obligatoire et réglementé et doivent<br />

être offerts dans toutes les collectivités. Les<br />

sociétés d’aide à l’enfance agissent comme<br />

tuteurs légaux de quelque 2 600 enfants<br />

qui ont été p<strong>la</strong>cés sous leur protection.<br />

♦ Les 37 bureaux de <strong>la</strong> santé publique en<br />

Ontario offrent <strong>des</strong> programmes pour<br />

favoriser les grossesses en santé, y<br />

compris l’éducation publique et <strong>la</strong><br />

promotion de milieux de travail sains.<br />

Les unités de santé se sont donné comme<br />

objectif de réduire l’incidence <strong>des</strong><br />

naissances de bébés petit poids. Ces<br />

o rganismes mènent aussi <strong>des</strong> progr a m m e s<br />

d’immunisation et administrent, à<br />

l’échelle locale, le programme Bébés en<br />

santé / Enfants en santé.


♦ Les services médicaux sont prodigués par le<br />

régime public d’as<strong>sur</strong>ance-ma<strong>la</strong>die, qui off r e<br />

<strong>des</strong> soins prénatals et postnatals de base à<br />

toutes les femmes enceintes et à leur bébé.<br />

Il existe un programme de détection en<br />

<strong>la</strong>boratoire de l’hy p o t hyroïdie congénitale<br />

et de <strong>la</strong> phénylcétonurie (PCU) chez le<br />

n o u veau-né. Les médecins fournissent les<br />

s e rvices néonatals, les examens de santé et<br />

les vaccinations contre les principales<br />

ma<strong>la</strong>dies infa n t i l e s .<br />

Voici les conclusions de l’examen que nous<br />

avons mené <strong>sur</strong> les programmes de soutien<br />

à <strong>la</strong> petite enfance :<br />

■ Il existe plusieurs programmes innova t e u r s ,<br />

mais pas de <strong>véritable</strong> « système » ou réseau<br />

de services et de soutiens accessible aux<br />

jeunes familles dans toutes les couches socioéconomiques<br />

de <strong>la</strong> province. On a affaire à<br />

un ensemble de programmes disparates.<br />

■ Le seul programme subventionné par l’État<br />

qui est off e rt aux enfants d’âge présco<strong>la</strong>ire en<br />

Ontario est celui du jardin d’enfants. Or, ce<br />

p r ogramme ne vise que <strong>la</strong> période ultérieure<br />

de développement du jeune enfant, alors<br />

que de nombreuses phases cruciales de<br />

d é veloppement cérébral sont déjà term i n é e s .<br />

■ Il est impossible de connaître <strong>la</strong> qualité <strong>des</strong><br />

soins dont bénéficient <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> enfa n t s<br />

ontariens. Nous savons seulement que<br />

c e rtains programmes de jardins d’enfants,<br />

de garderie et autres offrent <strong>des</strong> possibilités<br />

d’apprentissage par le jeu avec d’autres<br />

e n fants (un élément clé du développement<br />

du jeune enfant). Certains soutiennent les<br />

compétences parentales. Nous savo n s<br />

é galement ceci :<br />

■ Une proportion importante d’enfants de<br />

tous les groupes de revenu en Ontario ne se<br />

d é veloppent pas aussi bien qu’ils le pourr a i e n t .<br />

■ De bons programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance et de formation au rôle parental<br />

p e u vent améliorer les possibilités<br />

d’épanouissement <strong>des</strong> enfa n t s .<br />

■ De nombreux programmes pour <strong>la</strong> petite<br />

e n fance s’adressent à <strong>des</strong> quartiers ou à <strong>des</strong><br />

n iveaux de revenus spécifiques, ou encore ils<br />

o ffrent <strong>des</strong> services cliniques aux enfants et<br />

aux familles en difficulté. Les progr a m m e s<br />

cliniques et ciblés ne touchent pas tout<br />

l ’ é ventail <strong>des</strong> familles, mais ils sont<br />

absolument essentiels pour les enfants qui en<br />

ont besoin, que ce soit pour <strong>des</strong> services de<br />

protection, de thérapie, de répit familial ou<br />

autres services de soutien. Ils produisent<br />

généralement de meilleurs résultats lorsqu’ils<br />

font partie d’un éventail de services de<br />

soutien off e rts à toutes les fa m i l l e s .<br />

■ Il semble logique de mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>des</strong><br />

soutiens intensifs dans <strong>des</strong> zones aux besoins<br />

é l evés, mais nos données indiquent que le<br />

besoin est important dans tous les gr o u p e s<br />

sociaux. La question est <strong>la</strong> suivante : si <strong>la</strong><br />

p l u p a rt <strong>des</strong> parents ont besoin d’une forme<br />

ou d’une autre de soutien pour as<strong>sur</strong>er à leurs<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 125


e n fants le meilleur départ possible dès l’âge<br />

présco<strong>la</strong>ire, quel est le niveau fondamental du<br />

soutien qui doit être mis à <strong>la</strong> disposition de<br />

toutes les familles dans les collectivités ?<br />

INCITATIFS AU DÉVELOPPEMENT<br />

DU JEUNE ENFANT<br />

Nous avons également recueilli de <strong>la</strong><br />

documentation <strong>sur</strong> les me<strong>sur</strong>es d’incitation<br />

économiques et les programmes de<br />

remp<strong>la</strong>cement du revenu qui sont conçus pour<br />

aider les jeunes enfants. En voici <strong>la</strong> liste :<br />

1.<br />

Les p restations de congé de maternité et<br />

de congé par e n t a l sont versées par le<br />

régime fédéral d’as<strong>sur</strong>ance-emploi jusqu’à<br />

c o n c u rrence de 55 % du sa<strong>la</strong>ire ou de 413 $<br />

par semaine, après une période d’attente<br />

de deux semaines sans prestations. Les<br />

prestations de maternité sont ve r s é e s<br />

pendant 15 semaines à <strong>la</strong> mère. Par <strong>la</strong> suite,<br />

l’un ou l’autre <strong>des</strong> parents peut recevoir <strong>des</strong><br />

prestations pendant dix autres semaines. Si<br />

le bébé a <strong>des</strong> besoins spéciaux, le paiement<br />

<strong>des</strong> prestations peut se poursuivre pendant<br />

cinq semaines encore. Certains employe u r s<br />

o ffrent <strong>des</strong> congés plus longs et suppléent<br />

aux prestations versées. Les prestations sont<br />

p ayées aux travailleurs qui répondent aux<br />

critères d’admissibilité de l’as<strong>sur</strong>anceemploi.<br />

En Ontario, <strong>la</strong> Loi <strong>sur</strong> les norm e s<br />

d’emploi permet aux travailleurs de<br />

r e t r o u ver leur emploi après 17 semaines de<br />

congé de maternité et 18 semaines de congé<br />

126<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

2.<br />

3.<br />

parental. Ce programme est ex t r ê m e m e n t<br />

i m p o rtant pour les parents qui trava i l l e n t<br />

durant <strong>la</strong> période critique du déve l o p p e m e n t<br />

du nouve a u - n é .<br />

Le Supplément de r evenu de l’Ontario<br />

pour les familles tr availleuses a yant <strong>des</strong><br />

frais de garde d’enfants est offert aux<br />

familles à revenu moyen et faible; il<br />

prévoit le versement d’un maximum de<br />

1 020 $ par année par enfant de moins de<br />

sept ans. Il s’applique lorsque les parents<br />

travaillent, lorsqu’ils suivent <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> ou<br />

reçoivent une formation et qu’ils ont <strong>des</strong><br />

frais de garde d’enfants, ou lorsqu’un <strong>des</strong><br />

parents reste à <strong>la</strong> maison avec <strong>des</strong> enfants<br />

de moins de sept ans.<br />

On estime que plus de 210 000 familles et près<br />

de 350 000 enfants pourraient en bénéfi c i e r.<br />

Les familles qui reçoivent <strong>des</strong> prestations<br />

d’aide sociale pourraient être admissibles si<br />

elles paient <strong>des</strong> frais de garde d’enfants. Les<br />

f o rmu<strong>la</strong>ires de demande de prestations ont<br />

été distribués à l’automne 1998.<br />

L’incitatif fiscal ontarien pour les<br />

ga rderies en milieu de trav a i l o ffre aux<br />

entreprises une déduction de 30 % <strong>des</strong><br />

dépenses en immobilisations engagées<br />

pour <strong>la</strong> construction ou <strong>la</strong> rénova t i o n<br />

d’instal<strong>la</strong>tions de garderie ou versées aux<br />

o rganismes de <strong>la</strong> collectivité qui s’occupent<br />

de <strong>la</strong> garde <strong>des</strong> enfants <strong>des</strong> travailleurs. Cet<br />

incitatif, introduit dans le budget de 1998,<br />

présente de l’intérêt pour le secteur priv é .


4.<br />

5.<br />

La P restation fiscale canadienne pour<br />

e n f a n t s du gouve rnement fédéral réunit<br />

l’ancienne prestation fiscale pour enfants et<br />

le supplément au revenu gagné pour form e r<br />

<strong>la</strong> nouvelle Prestation nationale pour enfa n t s .<br />

Les prestations maximales sont versées à<br />

toutes les familles ayant <strong>des</strong> enfants et un<br />

r evenu annuel de moins de 20 921 $ (les<br />

prestations sont de 1 625 $ pour les fa m i l l e s<br />

qui ont un enfant, de 3 050 $ pour celles qui<br />

ont deux enfants, de 4 475 $ pour celles qui<br />

ont trois enfants et de 5 900 $ pour celles qui<br />

en ont quatre). Cette prestation est ve r s é e<br />

i n d i féremment à toutes les familles, quelle<br />

que soit <strong>la</strong> source de leurs revenus, mais le<br />

g o u ve rnement provincial les déduit <strong>des</strong><br />

prestations d’aide sociale.<br />

La déduction fiscale pour frais de g a rd e<br />

d ’ e n f a n t s p e rmet aux familles de se<br />

p r é valoir d’une déduction de l’impôt fédéral<br />

pour les frais de garde d’enfants de zéro à 16<br />

ans, et pour les enfants plus âgés qui ex i g e n t<br />

<strong>des</strong> soins de longue durée. Les parents<br />

p e u vent faire une demande s’ils ont <strong>des</strong> frais<br />

de garde d’enfants parce qu’ils trava i l l e n t ,<br />

qu’ils suivent <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> ou qu’ils reçoive n t<br />

une formation. Il faut présenter <strong>des</strong> reçus. La<br />

valeur de <strong>la</strong> déduction dépend de <strong>la</strong> tranche<br />

d’imposition <strong>des</strong> parents.<br />

Voici les observations que nous avons<br />

tirées de l’examen de ces initiatives :<br />

♦ Les prestations de congé de maternité et de<br />

congé parental ont <strong>des</strong> limites. Les gens qui<br />

ne cotisent pas à <strong>la</strong> caisse de l’as<strong>sur</strong>anceemploi<br />

n’y ont pas droit. La période<br />

d’attente de deux semaines est pénible<br />

pour certaines familles, <strong>sur</strong>tout celles dont<br />

le revenu est fa i ble. Certaines mères au<br />

t r avail qui ont un revenu fa i ble et qui sont<br />

a d m i s s i bles à l’as<strong>sur</strong>ance-emploi ne<br />

p e u vent pas se permettre de prendre le<br />

congé car les prestations sont calculées<br />

selon un pourcentage du revenu et elles<br />

gagnent déjà très peu. Les parents adoptifs<br />

n’ont droit qu’au congé parental et aux<br />

prestations pour besoins spéciaux. Dans<br />

l ’ E L N E J, les mères ont signalé que les<br />

pressions pour retourner au travail étaient<br />

<strong>la</strong> principale raison pour <strong>la</strong>quelle elles<br />

avaient cessé d’al<strong>la</strong>iter leur enfa n t . 5 1<br />

♦ M a l gré les déductions et les ava n t a g e s<br />

fiscaux qui existent, beaucoup de parents qui<br />

t r availlent ont du mal à trouver <strong>des</strong> serv i c e s<br />

de garderie abordables et de bonne qualité.<br />

CONFUSION DES RÔLES ET DES<br />

RESPONSABILITÉS<br />

Ce n’est que récemment que nous avons appris<br />

à quel point le développement cérébral du toutpetit<br />

est crucial au développement de l’enfa n t<br />

tout comme il l’est plus tard dans <strong>la</strong> vie. C’est<br />

ce qui explique que l’Ontario, comme d’autres<br />

p a rties du monde occidental, offre un ensembl e<br />

disparate de programmes et de services de<br />

soutien pour <strong>la</strong> petite enfance, plutôt qu’un<br />

système coordonné, du moins en ce qui concern e<br />

l ’ a t t r i bution <strong>des</strong> responsabilités. Cert a i n e s<br />

i n i t i a t ives récentes, à l’échelle locale et<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 127


p r ovinciale tentent d’améliorer les services de<br />

soutien aux jeunes enfants et à leur famille. Les<br />

p r ogrammes provinciaux d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance sont régis par les structures légis<strong>la</strong>tive s ,<br />

réglementaires et administratives les plus<br />

d iverses. Les fonds proviennent de diff é r e n t s<br />

paliers du gouve rnement et de diff é r e n t s<br />

o rganismes au sein du gouve rnement. De plus,<br />

les rôles et responsabilités sont en mutation en<br />

raison de <strong>la</strong> restructuration du secteur publ i c .<br />

Efforts positifs<br />

On assiste présentement à <strong>des</strong> efforts en vue<br />

de créer <strong>des</strong> services mieux intégrés pour les<br />

familles et les enfants en bas âge. Les autorités<br />

provinciales et locales prennent <strong>des</strong> me<strong>sur</strong>es<br />

pour améliorer <strong>la</strong> coordination de <strong>la</strong><br />

p<strong>la</strong>nification et <strong>la</strong> coopération entourant <strong>la</strong><br />

prestation <strong>des</strong> services aux enfants en bas<br />

âge. Il existe une volonté c<strong>la</strong>ire de favoriser<br />

<strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration et l’intégration dans chaque<br />

enveloppe budgétaire consacrée aux services<br />

humains (santé, services sociaux, éducation,<br />

loisirs). Cet effort a lieu alors que le<br />

gouvernement s’éloigne de plus en plus du<br />

rôle de prestataire de services tout en gardant<br />

le contrôle <strong>des</strong> politiques et <strong>des</strong> normes et en<br />

continuant à jouer un rôle dans le financement.<br />

La création en 1997 de <strong>la</strong> fonction de ministre<br />

délégué au dossier de l’Enfance était attendue<br />

depuis très longtemps par plusieurs gr o u p e s<br />

communautaires et organismes provinciaux de<br />

s e rvices à l’enfance. Cette action a pour bu t<br />

d’accroître, au sein du gouve rnement, le poids <strong>des</strong><br />

128<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

questions touchant les enfants, afin d’aider au<br />

d é veloppement et à l’intégration de progr a m m e s<br />

p e rtinents pour les enfants, de sensibiliser<br />

le public et d’encourager <strong>la</strong> formation de<br />

p a rtenariats au sein <strong>des</strong> collectivités. To u t e f o i s ,<br />

c e rtains estiment que <strong>la</strong> ministre devrait détenir<br />

s u ffisamment de responsabilités politiques et de<br />

ressources pour être efficace dans ce qui se révèle<br />

un <strong>des</strong> importants dossiers du gouve rnement. À<br />

l’heure actuelle, cette charge est sans port e f e u i l l e ,<br />

ce qui signifie qu’elle ne comporte aucune<br />

responsabilité directe à l’égard du financement<br />

ou <strong>des</strong> programmes. En revanche, elle as<strong>sur</strong>e<br />

l ’ examen <strong>des</strong> politiques et <strong>des</strong> initiatives de tous<br />

les ministères afin de <strong>sur</strong>veiller leurs retombées<br />

é ventuelles <strong>sur</strong> les enfants. Le Secrétariat à<br />

l ’ e n fance relève de <strong>la</strong> ministre.<br />

La ministre déléguée et le Secrétariat à l’enfa n c e<br />

sont indépendants du Bureau <strong>des</strong> serv i c e s<br />

i n t é grés pour enfants. Ce dernier a été créé il y a<br />

deux ans pour améliorer <strong>la</strong> coordination entre<br />

les divers services aux enfants. Il relève <strong>des</strong><br />

ministères de <strong>la</strong> Santé, <strong>des</strong> Services sociaux<br />

et communautaires, de l’Éducation et de <strong>la</strong><br />

Fo rmation et <strong>des</strong> A ffaires civiques, de <strong>la</strong> Culture<br />

et <strong>des</strong> Loisirs. Le Bureau exerce une influence<br />

directe <strong>sur</strong> les progr a m m e s .<br />

Le Bureau <strong>des</strong> services intégrés pour enfants a<br />

dirigé <strong>la</strong> politique et <strong>la</strong> mise en œuvre à l’échelle<br />

p r ovinciale du programme Bébés en santé /<br />

E n fants en santé. Il fournit également une<br />

orientation provinciale pour les serv i c e s<br />

d ’ o rthophonie aux enfants d’âge présco<strong>la</strong>ire et<br />

pour l’initiative <strong>des</strong> Services intégrés pour les


e n fants du Nord. Il administre l’évaluation du<br />

projet Pa rtir d’un bon pas pour un avenir meilleur.<br />

Le programme Bébés en santé représente<br />

un nouvel investissement de taille pour <strong>la</strong><br />

p r ovince en ce qui concerne <strong>la</strong> prévention et<br />

l ’ i n t e rvention précoce. Au terme de <strong>la</strong> mise<br />

en œuvre, le financement de ce progr a m m e<br />

atteindra 50 millions de dol<strong>la</strong>rs par année.<br />

Puisque le programme Bébés en santé touche<br />

tous les nouveau-nés et leurs mères, il pourr a i t<br />

constituer une façon de rejoindre les parents<br />

pour leur fournir <strong>des</strong> informations cruciales<br />

et les diriger vers les centres offrant <strong>des</strong><br />

p r ogrammes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance<br />

et de formation au rôle parental.<br />

De <strong>véritable</strong>s eff o rts ont été faits pour que<br />

le programme Bébés en santé établisse <strong>des</strong><br />

liens avec les services déjà off e rts dans les<br />

c o l l e c t ivités par le biais <strong>des</strong> bureaux de santé<br />

p u blique qui offrent <strong>des</strong> services prénatals<br />

et périnatals. Il existe également une<br />

col<strong>la</strong>boration dans le développement de<br />

ce programme. À titre d’exemple, l’outil<br />

d ’ é valuation utilisé dans le cadre de Bébés<br />

en santé a été mis au point en consultation<br />

avec les sociétés d’aide à l’enfance, qui<br />

utilisent un nouvel outil d’évaluation du<br />

risque à l’échelle de <strong>la</strong> province pour les<br />

m a u vais traitements aux enfants. To u t e f o i s ,<br />

cette étape positive en termes de<br />

col<strong>la</strong>boration au sein du réseau a éga l e m e n t<br />

s o u l evé <strong>des</strong> inquiétu<strong>des</strong> dans cert a i n e s<br />

c o l l e c t ivités, car elle risque de stigmatiser<br />

les familles dépistées par le progr a m m e .<br />

En outre, <strong>la</strong> province a doté le programme Pa rt i r<br />

d’un bon pas d’un financement à long term e ,<br />

<strong>la</strong>ncé les nouveaux services d’orthophonie aux<br />

e n fants d’âge présco<strong>la</strong>ire et mis en œuvre le<br />

n o u veau Supplément de revenu de l’Ontario pour<br />

les familles travailleuses ayant <strong>des</strong> frais de ga r d e<br />

d ’ e n fants ainsi que l’incitatif fiscal pour les<br />

garderies en milieu de trava i l .<br />

Silos de services<br />

La majorité <strong>des</strong> programmes de soutien aux<br />

jeunes enfants ont été é<strong>la</strong>borés en vue d’aider les<br />

familles et les enfants en difficulté. To u t e f o i s ,<br />

l ’ o ffre de services du gouve rnement ontarien est<br />

considérée comme cloisonnée, à tel point qu’on<br />

parle souvent de « silos » de services. Les<br />

prestataires de services communautaires et<br />

les organismes de services aux enfants qui<br />

s’intéressent à <strong>la</strong> petite enfance déplorent depuis<br />

longtemps les barrières qui se dressent entre<br />

<strong>des</strong> secteurs comme <strong>la</strong> santé, l’éducation et les<br />

s e rvices sociaux. Le gouve rnement lui-même<br />

cherche <strong>des</strong> moyens de remédier à ce problème.<br />

Les services de garde d’enfants et les<br />

p r ogrammes de jardin d’enfants sont deux<br />

exemples qui illustrent le fossé légis<strong>la</strong>tif,<br />

politique et administratif qui s’est creusé entre<br />

les différents services concernant le<br />

d é veloppement du jeune enfa n t .<br />

Les programmes de jardin d’enfants sont<br />

o ff e rts par les conseils sco<strong>la</strong>ires de district<br />

c o n f o rmément à <strong>la</strong> Loi <strong>sur</strong> l’éducation. Les<br />

d i r e c t ives de programme sont émises par le<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 129


ministère de l’Éducation et de <strong>la</strong> Fo rmation de<br />

l’Ontario. Depuis le remaniement <strong>des</strong> rôles de<br />

<strong>la</strong> province et <strong>des</strong> administrations locales<br />

c o n f o rmément à l’initiative « Qui fait quoi »,<br />

c’est <strong>la</strong> province qui finance le système sco<strong>la</strong>ire.<br />

Les programmes de garde d’enfants sont<br />

prodigués dans les collectivités par toute une<br />

gamme de prestataires de services, qu’ils soient<br />

p u blics, sans but lucratif ou commerciaux, qui<br />

fonctionnent sous les auspices de <strong>la</strong> Loi <strong>sur</strong> les<br />

garderies. Le ministère <strong>des</strong> Services sociaux<br />

et communautaires de l’Ontario leur émet <strong>des</strong><br />

p e rmis. Les subventions pour garde d’enfa n t s<br />

sont financées conjointement par <strong>la</strong> province<br />

et par les municipalités (à 80 % et à 20 %<br />

r e s p e c t ivement). Conformément aux réformes<br />

« Qui fait quoi », les municipalités assument<br />

une part accrue de <strong>la</strong> responsabilité pour les<br />

garderies. Par exemple, les subventions sa<strong>la</strong>riales,<br />

a u p a r avant financées par <strong>la</strong> province, doive n t<br />

d é s o rmais faire l’objet d’un partage de coûts<br />

avec les municipalités.<br />

Le fossé entre le système sco<strong>la</strong>ire et le système<br />

de garde d’enfants est encore plus complexe.<br />

Il existe une barrière professionnelle entre les<br />

enseignants, re<strong>la</strong>tivement bien payés et détenant<br />

<strong>des</strong> qualifications précises, et les éducateurs,<br />

plutôt mal payés et détenant d’autres types de<br />

q u a l i fications. Les taux d’encadrement dans les<br />

écoles sont plus élevés que ceux <strong>des</strong> ga r d e r i e s<br />

réglementées. De plus, les directives prov i n c i a l e s<br />

du programme de jardin d’enfants peuve n t<br />

é galement entraîner ce progr a m m e<br />

130<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

(malheureusement, nous semble-t-il) vers une<br />

approche plus didactique au détriment de<br />

l’approche de développement basée <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />

résolution de problèmes par le jeu.<br />

Toutefois, les jardins d’enfants et les services<br />

de garde d’enfants ne constituent qu’une part i e<br />

du casse-tête. Les centres de ressources <strong>des</strong><br />

garderies, autrefois financés et administrés par<br />

le ministère <strong>des</strong> Services sociaux et<br />

communautaires de l’Ontario, doive n t<br />

maintenant faire l’objet d’un partage <strong>des</strong> coûts à<br />

raison de 80 % pour <strong>la</strong> province et de 20 % pour<br />

les municipalités, et ils seront administrés par ces<br />

d e rnières. Les services spécialisés à l’enfa n c e<br />

sont régis par <strong>la</strong> Loi <strong>sur</strong> les services à l’enfa n c e<br />

et à <strong>la</strong> famille avec différents agents de prestation<br />

au sein <strong>des</strong> collectivités. L’aide sociale à l’enfa n t ,<br />

par exemple, relève <strong>des</strong> sociétés d’aide à<br />

l ’ e n fance, dont les coûts étaient auparava n t<br />

p a rtagés par les municipalités mais qui sont<br />

maintenant financés par le ministère <strong>des</strong> Serv i c e s<br />

sociaux et communautaires (conformément à<br />

l ’ i n i t i a t ive « Qui fait quoi »).<br />

Les services spécialisés à l’enfance et aux<br />

familles ayant <strong>des</strong> besoins spéciaux sont en pleine<br />

r é o rganisation, dirigée par le gouve rn e m e n t<br />

p r ovincial, dans le cadre du programme Pour <strong>des</strong><br />

s e rvices au service <strong>des</strong> gens. L’une <strong>des</strong> priorités<br />

du nouveau cadre de politique est <strong>la</strong> prestation de<br />

s e rvices de prévention et d’intervention précoce<br />

auprès <strong>des</strong> enfants de moins de six ans. Alors que<br />

ce programme comporte l’objectif louable d’une<br />

meilleure col<strong>la</strong>boration entre les prestataires de


s e rvices et d’une meilleure accessibilité pour les<br />

parents, il demeure limité par son « silo » de<br />

s e rvices, qui le sépare de l’éducation, de <strong>la</strong> santé<br />

et même <strong>des</strong> services de garde d’enfants, qui<br />

r e l è vent pourtant du même ministère <strong>des</strong> Serv i c e s<br />

sociaux et communautaires. Dans ce contexte,<br />

il est difficile de se concentrer <strong>sur</strong> un concept<br />

cohérent de développement du jeune enfa n t .<br />

Les services de santé sont régis par leur propre<br />

e n s e m ble de lois et de règlements. Les médecins<br />

sont remboursés par le régime prov i n c i a l<br />

d’as<strong>sur</strong>ance-ma<strong>la</strong>die lorsqu’ils prodiguent <strong>des</strong><br />

s e rvices aux femmes enceintes, aux mères et aux<br />

tout-petits. Les services médicaux ne sont pas<br />

nécessairement liés à d’autres soutiens sociaux<br />

pour les femmes enceintes, et les jeunes mères<br />

et leur enfa n t .<br />

En ve rtu de <strong>la</strong> réforme « Qui fait quoi », ce<br />

sont les municipalités qui se chargent <strong>des</strong> coûts<br />

rattachés aux bureaux de santé publique. Ces<br />

bureaux offrent <strong>des</strong> programmes prénatals,<br />

périnatals et d’autres soutiens aux parents.<br />

L’ i n i t i a t ive Bébés en santé / Enfants en santé,<br />

mise en œuvre à l’échelle de <strong>la</strong> province par<br />

les bureaux de santé publique, est toutefois<br />

entièrement financée par le ministère de <strong>la</strong> Santé<br />

de l’Ontario. D’autres éléments <strong>des</strong> progr a m m e s<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de formation au<br />

rôle parental sont as<strong>sur</strong>és par les municipalités,<br />

qui sont responsables <strong>des</strong> bibl i o t h è q u e s<br />

p u bliques, <strong>des</strong> parcs et <strong>des</strong> programmes récréatifs<br />

communautaires. Les bibliothèques ainsi que les<br />

parcs et instal<strong>la</strong>tions de loisirs ne sont pas régis<br />

par le même cadre légis<strong>la</strong>tif provincial que les<br />

s e rvices de garde, <strong>la</strong> santé publique, les serv i c e s<br />

à l’enfance et à <strong>la</strong> famille et l’éducation. Dans<br />

c e rtaines régions de <strong>la</strong> province, ces progr a m m e s<br />

sont mis en œuvre par un palier du<br />

g o u ve rnement municipal qui est différent de<br />

celui chargé <strong>des</strong> aspects du développement<br />

du jeune enfant ou de <strong>la</strong> santé publ i q u e .<br />

Il existe également <strong>des</strong> programmes et initiative s<br />

de compétence fédérale et <strong>des</strong> progr a m m e s<br />

soutenus par <strong>des</strong> fondations et <strong>des</strong> orga n i s a t i o n s<br />

communautaires qui fonctionnent hors du cadre<br />

<strong>des</strong> politiques ou de <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion prov i n c i a l e s .<br />

La province dispose d’une variété de<br />

p r ogrammes réglementés, de sources de<br />

financement, d’institutions et de stru c t u r e s<br />

a d m i n i s t r a t ives pour soutenir les jeunes fa m i l l e s .<br />

Cadre de responsabilité<br />

Pour parvenir à démêler cet imbroglio de rôles,<br />

de responsabilités et de ressources et en faire un<br />

e n s e m ble homogène de services de soutien aux<br />

tout-petits et à leur famille, l’Ontario dev r a<br />

s u rmonter plusieurs obstacles.<br />

♦ Il faut instaurer, au niveau du conseil <strong>des</strong><br />

ministres, un cadre de responsabilité c<strong>la</strong>ir<br />

à l’égard <strong>des</strong> initiatives provinciales de<br />

d é veloppement du jeune enfant. La diffi c u l t é<br />

pour plusieurs initiatives communautaires<br />

consiste à établir une col<strong>la</strong>boration entre les<br />

secteurs de l’éducation, de <strong>la</strong> santé, <strong>des</strong><br />

s e rvices sociaux, <strong>des</strong> arts et <strong>des</strong> loisirs, alors<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 131


que l’autorité légis<strong>la</strong>tive, les politiques, les<br />

d i r e c t ives de programme et les exigences en<br />

financement relèvent de plusieurs « silos »<br />

ministériels. Il est c<strong>la</strong>ir que <strong>des</strong> eff o rts sont<br />

en cours au sein du gouve rnement et <strong>des</strong><br />

ministères pour remédier à ce problème, mais<br />

ce ne sera pas facile sans changement légis<strong>la</strong>tif<br />

et stru c t u r e l .<br />

♦ Il faut également avoir un cadre de<br />

responsabilité c<strong>la</strong>ir au sein <strong>des</strong> collectiv i t é s<br />

pour encourager <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration entre les<br />

prestataires de services et aider les parents à<br />

t r o u ver l’information et les soutiens dont ils<br />

ont besoin. Ce<strong>la</strong> ne signifie pas qu’un seul<br />

o rganisme communautaire doive se charger du<br />

fonctionnement de tous les programmes, mais<br />

que chacun devrait savoir où s’adresser pour<br />

obtenir de l’information <strong>sur</strong> <strong>la</strong> formation au<br />

rôle parental et le développement du jeune<br />

e n fant. Selon les parents et les organismes de<br />

s e rvices à l’enfance, les parents qui ne save n t<br />

pas où trouver de l’aide risquent d’attendre<br />

trop longtemps, de sorte qu’un probl è m e<br />

r e l a t ivement facile à résoudre au départ a le<br />

temps de se transformer en crise majeure au<br />

sein de <strong>la</strong> fa m i l l e .<br />

L’INVESTISSEMENT DANS LA<br />

PETITE ENFANCE<br />

Nous avons essayé d’estimer l’investissement fa i t<br />

par <strong>la</strong> province dans les programmes et incitatifs<br />

pour les enfants de zéro à six ans. Le Secrétariat<br />

à l’enfance nous a prêté main forte à cet éga r d .<br />

132<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

L’ i nvestissement de <strong>la</strong> province visant les enfa n t s<br />

en bas âge n’est généralement pas séparé <strong>des</strong><br />

autres dépenses. Par conséquent, dans certains cas,<br />

il nous a fallu faire <strong>des</strong> estimations de <strong>la</strong> port i o n<br />

d’un programme qui touche les tout-petits.<br />

Le gouve rnement provincial n’est pas <strong>la</strong> seule<br />

source de financement pour les initiatives visant<br />

les enfants, mais c’est le principal bailleur de<br />

fonds. Il consacre près de 17 milliards de dol<strong>la</strong>rs<br />

à <strong>des</strong> programmes, <strong>des</strong> services et <strong>des</strong> soutiens<br />

pour les enfants jusqu’à l’âge de 18 ans. La part<br />

du lion, environ 14,2 milliards de dol<strong>la</strong>rs, rev i e n t<br />

au groupe <strong>des</strong> enfants les plus âgés (de six à 18<br />

ans). La majeure partie du financement vise le<br />

système d’enseignement. Environ 2,5 milliards<br />

de dol<strong>la</strong>rs sont consacrés au groupe <strong>des</strong> enfa n t s<br />

les plus jeunes (de zéro à six ans).<br />

E nviron 870 millions de dol<strong>la</strong>rs vont aux<br />

p r ogrammes de jardin d’enfants et de matern e l l e ,<br />

et un milliard aux services médicaux, aux soins<br />

de santé mentale et autres services spécialisés<br />

pour les jeunes enfants. La province consacre<br />

e nviron 650 millions de dol<strong>la</strong>rs aux initiative s<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de formation<br />

au rôle parental, en dehors <strong>des</strong> programmes de<br />

jardin d’enfants du système d’éducation.<br />

On évalue que, chaque année, l’Ontario dépense<br />

e nviron 2 800 $ par enfant de zéro à six ans, et<br />

7 250 $ par enfant de six à 18 ans. Une part i e<br />

i n fime de ce montant est consacrée à <strong>des</strong><br />

i n i t i a t ives de qualité en matière d’éducation à<br />

<strong>la</strong> petite enfance dans toutes les couches de <strong>la</strong>


société. Nous sommes toutefois conscients du<br />

fait que d’autres paliers de gouve rn e m e n t<br />

i nvestissent dans <strong>la</strong> petite enfa n c e .<br />

♦ En 1995, l’as<strong>sur</strong>ance-emploi a versé 1,27<br />

milliard de dol<strong>la</strong>rs en prestations de congé<br />

parental et de congé de maternité ou<br />

d’adoption aux parents de l’Ontario.<br />

♦ Le gouve rnement fédéral finance actuellement<br />

<strong>des</strong> initiatives visant les tout-petits et leur<br />

familles, dont les projets du Progr a m m e<br />

d’action communautaire pour les enfants<br />

en Ontario.<br />

♦ Il existe également <strong>des</strong> fonds municipaux pour<br />

les services de garde (20 % <strong>des</strong> subve n t i o n s<br />

sa<strong>la</strong>riales et autres), les programmes de santé<br />

p u blique, de loisirs ou de culture et les<br />

b i bliothèques, pouvant profiter aux jeunes<br />

e n fants et à leurs parents.<br />

Les fondations et les orga n i s a t i o n s<br />

communautaires comme <strong>la</strong> YMCA et les Clubs<br />

<strong>des</strong> garçons et <strong>des</strong> filles contribuent éga l e m e n t<br />

aux initiatives de formation au rôle parental et<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance. Il n’était pas<br />

du ressort de cette <strong>étude</strong> d’analyser toutes les<br />

c o n t r i butions financières d’organismes de<br />

b i e n faisance comme Centraide et les fondations<br />

p r ivées et entreprises de l’Ontario, mais nous<br />

tenons à souligner l’importance de ces<br />

c o n t r i butions. Des fondations privées comme<br />

Atkinson, Laid<strong>la</strong>w et Lawson et les agences de<br />

Centraide ont fait <strong>des</strong> investissements import a n t s<br />

dans les programmes pour les jeunes enfa n t s .<br />

Pa rmi les fondations financées à même les fonds<br />

p u blics et les organismes non gouve rn e m e n t a u x<br />

désirant financer les programmes pour les<br />

e n fants, mentionnons Trillium et I nvest in Kids.<br />

☞ À To ronto, Centraide parraine les pro g r a m m e s<br />

Success by S i x pour contribuer au développement de<br />

s e rvices complets et coordonnés pour les jeunes<br />

enfants et leur famille. Ce programme prévoit un<br />

financement de trois ans pour les services prénatals<br />

et postnatals, les services de re s s o u rces familiales,<br />

les centres de formation au rôle parental et les<br />

s e rvices de visites à domicile qui veulent étendre leur<br />

p o rtée aux enfants vulnérables et à leur famille, en<br />

col<strong>la</strong>boration avec d’autres intervenants dans <strong>la</strong><br />

collectivité. D’autres agences de Centraide <strong>la</strong>ncent<br />

<strong>des</strong> programmes de financement de ce genre ou<br />

envisagent de le faire. L’ a p p roche doit fournir <strong>des</strong><br />

incitatifs pour encourager les me<strong>sur</strong>es coopératives<br />

qui réunissent les initiatives communautaire s<br />

( o rganismes gouvernementaux et non<br />

g o u v e rn e m e n t a u x ) .<br />

Des organismes de bienfaisance comme Au nom<br />

de nos enfants s’efforcent de sensibiliser le publ i c<br />

et d’informer <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>sur</strong> l’import a n c e<br />

c ruciale de <strong>la</strong> petite enfance. I nvest in Kids, <strong>la</strong><br />

CBC et T VOntario ont participé à <strong>des</strong> actions<br />

de diffusion du message auprès <strong>des</strong> parents et<br />

<strong>des</strong> collectiv i t é s .<br />

Toutefois, même en tenant compte de ces<br />

investissements supplémentaires, il existe<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 133


encore un parti pris dans le financement<br />

qui fait pencher <strong>la</strong> ba<strong>la</strong>nce en faveur de<br />

programmes pour les enfants plus âgés par<br />

rapport à <strong>la</strong> petite enfance, pourtant si<br />

importante. D’après nous, ce<strong>la</strong> s’explique<br />

par le fait que notre société tend à considérer<br />

que ce sont uniquement les parents qui<br />

sont responsables <strong>des</strong> tout-petits. La seule<br />

exception, ce sont les familles aux besoins<br />

spéciaux, soit en raison de <strong>la</strong> présence d’un<br />

enfant ayant un handicap physique ou du<br />

développement soit à cause de circonstances<br />

qui appauvrissent ou mettent en péril le<br />

développement de l’enfant. Nous devons<br />

continuer à offrir ces services.<br />

Mais il faut reconnaître que tous les parents<br />

de jeunes enfants dans le monde moderne<br />

ont besoin de soutien, compte tenu <strong>des</strong><br />

changements sociaux et économiques de notre<br />

société, et que ce soutien est part i c u l i è r e m e n t<br />

i m p o rtant durant les premières années de <strong>la</strong> vie.<br />

La majorité <strong>des</strong> mères travaillent. Les fa m i l l e s ,<br />

qu’elles soient monoparentales ou biparentales,<br />

sont soumises à ce que beaucoup considèrent<br />

comme un stress croissant, <strong>sur</strong> le p<strong>la</strong>n<br />

économique autant que social. Cert a i n e s<br />

familles travaillent si fort pour subvenir aux<br />

besoins de leurs enfants qu’elles n’ont guère de<br />

temps ni d’énergie pour les élever corr e c t e m e n t .<br />

C e rtaines mères sont seules à <strong>la</strong> maison ave c<br />

leurs enfants, isolées et déprimées.<br />

Bien <strong>des</strong> parents veulent de l’aide et du<br />

soutien pour apprendre à devenir de meilleurs<br />

134<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

parents. Qu’il ait été approprié ou non de<br />

p<strong>la</strong>cer presque toute <strong>la</strong> responsabilité du<br />

d é veloppement du jeune enfant <strong>sur</strong> les<br />

parents (nous en doutons), nous sommes<br />

f e rmement convaincus du fait que dans le<br />

monde d’aujourd’hui, il est inadmissible<br />

de <strong>la</strong>isser les parents se débrouiller tout<br />

seuls. Les nouvelles connaissances <strong>sur</strong> le<br />

d é veloppement cérébral et l’importance <strong>des</strong><br />

premières années pour le développement <strong>des</strong><br />

compétences individuelles et <strong>des</strong> capacités<br />

d’adaptation montrent qu’il existe une<br />

disparité évidente entre les montants inve s t i s<br />

par <strong>la</strong> société dans <strong>la</strong> petite enfance et<br />

l’occasion que représentent ces premières<br />

années d’améliorer <strong>la</strong> qualité de vie de <strong>la</strong><br />

prochaine génération. Il faut absolument<br />

accroître le soutien public et privé à tous les<br />

échelons de <strong>la</strong> société pour le déve l o p p e m e n t<br />

du jeune enfant. Peu à peu, si nous<br />

transférons le poids de l’investissement<br />

dans <strong>la</strong> petite enfance <strong>sur</strong> l’éducation et <strong>la</strong><br />

f o rmation au rôle parental, nous pourr o n s<br />

peut-être retarder ou réduire le besoin de<br />

s e rvices cliniques et de traitement plus<br />

onéreux à un stade ultérieur de <strong>la</strong> vie.<br />

La figure 4.2 illustre le rapport entre les<br />

dépenses consacrées à <strong>des</strong> programmes<br />

touchant l’apprentissage, les problèmes<br />

de comportement et <strong>la</strong> santé pendant toute<br />

<strong>la</strong> durée du cycle de vie, par rapport aux<br />

dépenses re<strong>la</strong>tives aux années cruciales<br />

de développement cérébral. 132


4.2 - DÉVELOPPEMENT CÉRÉBRAL – POSSIBILITÉS ET INVESTISSEMENT<br />

ACTIONS POUR L’ É D U C ATION À LA PETITE<br />

E N FANCE ET LA FORMATION Ï<br />

Les actions pour l’éducation à <strong>la</strong> petite enfance<br />

et <strong>la</strong> formation au rôle parental, tant au Canada<br />

que dans le reste du monde, ont fait l’objet<br />

d’un intérêt accru, et dans certaines régions,<br />

d’une croissance et d’une expansion rapi<strong>des</strong> au<br />

cours <strong>des</strong> dix dernières années. Certains pays<br />

scandinaves, de même que <strong>la</strong> France, ont déjà<br />

une longueur d’avance dans ce domaine.<br />

On constate une recru<strong>des</strong>cence d’intérêt et<br />

d’initiatives aux États-Unis, décou<strong>la</strong>nt<br />

partiellement <strong>des</strong> nouvelles connaissances<br />

neuroscientifiques.<br />

Autres provinces et territoires<br />

De nouvelles actions intéressantes sont menées<br />

au Canada, dont voici trois exemples.<br />

Perry (1996)<br />

Le Q u é b e c a mis <strong>sur</strong> pied <strong>des</strong> progr a m m e s<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de formation au<br />

rôle parental complets et intégrés. Les Centres de<br />

<strong>la</strong> petite enfance remp<strong>la</strong>cent déjà les garderies et<br />

les agences de services de garde en milieu<br />

familial pour les enfants de zéro à cinq ans. En<br />

septembre 1997, <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ces réglementées pour<br />

les enfants à partir de quatre ans ont été off e rt e s<br />

au coût de 5 $ par jour dans les Centres de <strong>la</strong><br />

petite enfance ou dans les services de garde en<br />

milieu familial. Ce service a été rendu accessibl e<br />

aux enfants de trois ans en septembre 1998, et il<br />

continuera de s’étendre graduellement jusqu’en<br />

2001, date à <strong>la</strong>quelle tous les enfants de zéro à<br />

cinq ans seront couve rts. Les services de ga r d e<br />

sco<strong>la</strong>ires (disponibles pour les élèves de <strong>la</strong><br />

m a t e rnelle et du primaire) sont également off e rt s<br />

à 5 $ par jour.<br />

L’Î l e - d u - P r i n c e - É d o u a rd propose <strong>des</strong> stru c t u r e s<br />

c o o p é r a t ives novatrices en matière de<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 135


p r ogrammes pour <strong>la</strong> petite enfance. Le<br />

P r ogramme d’action communautaire pour les<br />

e n fants (PACE) du gouve rnement fédéral a créé<br />

<strong>des</strong> programmes de ressources familiales dans<br />

chacune <strong>des</strong> cinq régions de <strong>la</strong> santé et un autre<br />

dans le MicMac Fa m i ly Resource Centre à<br />

C h a r l o t t e t own. Les programmes sont ouve rts à<br />

tous les enfants de zéro à six ans et leur fa m i l l e ;<br />

ils ne ciblent pas seulement les popu<strong>la</strong>tions à<br />

fa i ble revenu ou à risque. L’un <strong>des</strong> progr a m m e s<br />

de ressources familiales, C.H.A.N.C.E.S. à<br />

C h a r l o t t e t own, a <strong>la</strong>ncé un partenariat coopératif,<br />

Child A l l i a n c e, qui réunit les groupes et<br />

o rganismes gouve rnementaux et non<br />

g o u ve rnementaux travail<strong>la</strong>nt avec les jeunes<br />

e n fants et leur famille. Le financement récent<br />

du Conseil national de prévention du crime<br />

p e rmettra à Child A l l i a n c ede progresser dans <strong>la</strong><br />

mise en œuvre d’une évaluation <strong>des</strong> résultats dès<br />

l’âge de trois ans. Le gouve rnement provincial<br />

a mis <strong>sur</strong> pied un comité interministériel pour<br />

le développement d’une enfance en bonne<br />

santé afin d’é<strong>la</strong>borer un p<strong>la</strong>n pluriannuel<br />

de développement du jeune enfa n t .<br />

Au M a n i t o b a, le Secrétariat de l’enfance et de<br />

<strong>la</strong> jeunesse a commencé à mettre en œuvre le<br />

p r ogramme C h i l d ren Fi rst : Early Start, une<br />

i n i t i a t ive d’intervention précoce auprès <strong>des</strong><br />

e n fants de deux à cinq ans. Sa réalisation s’insère<br />

dans le cadre <strong>des</strong> programmes de <strong>la</strong> petite<br />

e n fance, y compris dans 15 ga r d e r i e s<br />

réglementées qui sont situées dans <strong>des</strong> quartiers<br />

à besoins élevés et qui peuvent se prévaloir<br />

d’un nombre de participants stable et de <strong>la</strong><br />

136<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

p a rticipation <strong>des</strong> parents. E a rly Start o ffre <strong>des</strong><br />

s e rvices d’approche auprès <strong>des</strong> parents, y compris<br />

<strong>des</strong> visites à domicile, as<strong>sur</strong>e <strong>la</strong> part i c i p a t i o n<br />

a c t ive <strong>des</strong> parents dans le programme, et met<br />

les familles en re<strong>la</strong>tion avec les services et<br />

l ’ i n f o rmation disponibles en matière de santé,<br />

d’éducation et de services sociaux.<br />

États-Unis<br />

Les États-Unis offrent <strong>des</strong> progr a m m e s<br />

fragmentés d’éducation pour enfants d’âge<br />

présco<strong>la</strong>ire, s’apparentant en ce<strong>la</strong> à <strong>la</strong> situation<br />

qui prévaut en Ontario. Il existe <strong>des</strong> progr a m m e s<br />

fédéraux (Head Start), <strong>des</strong> garderies et <strong>des</strong><br />

p r ogrammes présco<strong>la</strong>ires privés ou sans bu t<br />

lucratif, ainsi que <strong>des</strong> programmes de prém<br />

a t e rnelle et de maternelle intégrés au système<br />

sco<strong>la</strong>ire. L’administration, <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion et<br />

les politiques sont réparties entre diff é r e n t s<br />

ministères et différents paliers de gouve rn e m e n t .<br />

Toutefois, l’é<strong>la</strong>boration d’actions pour<br />

l’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et <strong>la</strong> formation<br />

au rôle parental a pris de l’ampleur aux États-<br />

Unis au cours <strong>des</strong> dernières années. En 1994,<br />

<strong>la</strong> Carnegie Corporation de New York a publié<br />

un rapport intitulé Starting Points: Meeting <strong>the</strong><br />

Needs of Our Youngest Children 41, qui, avec<br />

les travaux du Families and Work Institute de<br />

New York, a permis une bonne compréhension<br />

<strong>des</strong> résultats récents <strong>des</strong> travaux de recherche<br />

neuroscientifique. Stimulés par cette nouvelle<br />

compréhension et par le leadership de<br />

l’institut, de nombreux groupes<br />

gouvernementaux et non gouvernementaux,


tels que <strong>la</strong> National Governors Association et<br />

le National Center for Children in Poverty,<br />

se sont joints à <strong>la</strong> Carnegie Corporation<br />

pour promouvoir un p<strong>la</strong>n d’action visant <strong>la</strong><br />

promotion d’un rôle parental responsable et<br />

de choix de qualité pour les services de garde,<br />

le maintien et <strong>la</strong> protection de <strong>la</strong> santé et <strong>la</strong><br />

mobilisation <strong>des</strong> collectivités pour soutenir<br />

les jeunes enfants et les familles.<br />

☞ Vers l’avenir<br />

Les responsables <strong>des</strong> programmes disent de<br />

l’action Starting Points qu’elle est bien plus qu’une<br />

amélioration <strong>des</strong> services et <strong>des</strong> politiques pour les<br />

nouveau-nés et les tout-petits. Les dirigeants locaux<br />

ont relevé le défi d’é<strong>la</strong>boration et de mise en œuvre<br />

de nouvelles formes de partenariats avec les<br />

agences publiques, les collectivités, les prestataires<br />

de services, les familles, les entreprises, les<br />

médias et le public. Ils ont fait preuve à <strong>la</strong> fois<br />

d’opportunisme et de volontarisme, et certaines<br />

actions ont mieux réussi que d’autres. Mais toutes<br />

ont évolué vers une vision de l’avenir où les bébés,<br />

les jeunes enfants – et d’ailleurs tous les enfants –<br />

ainsi que leur famille n’auront plus à vivre une crise<br />

silencieuse en raison de l’indifférence du reste<br />

de <strong>la</strong> société. 133<br />

♦ La Carnegie Corporation a créé un<br />

programme de subventions Starting Points<br />

pour <strong>des</strong> projets promus par les États et les<br />

collectivités en vue de mettre en œuvre le<br />

p<strong>la</strong>n d’action. Quatorze subventions ont<br />

ainsi été accordées à <strong>des</strong> États, <strong>des</strong> villes<br />

et <strong>des</strong> partenariats État-ville.<br />

♦ Le Families and Wo rk Institute a réuni les<br />

résultats <strong>des</strong> recherches neuroscientifiques et<br />

préparé différents documents pour diff u s e r<br />

l ’ i n f o rmation. Il a également <strong>la</strong>ncé <strong>la</strong> campagne<br />

I Am Your Child et continue à soutenir les<br />

i n i t i a t ives d’information et de mobilisation<br />

du gouve rnement, du secteur privé et <strong>des</strong><br />

c o l l e c t ivités partout aux États-Unis.<br />

♦ À <strong>la</strong> suite de ces initiatives, entre 1997 et<br />

1998, 42 gouve rneurs ont ajouté <strong>la</strong> petite<br />

e n fance aux points clés de leur p<strong>la</strong>n<br />

d ’ a c t i o n . 1 3 4<br />

♦ Plusieurs États ont mis l’accent <strong>sur</strong><br />

l ’ é t a blissement de systèmes cohérents de<br />

s e rvices et d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance,<br />

<strong>sur</strong> les choix appropriés pour les parents et <strong>sur</strong><br />

<strong>la</strong> diffusion d’informations et d’éva l u a t i o n s<br />

c o n c e rnant les programmes. L’Ohio, par<br />

exemple, offre cinq modèles spécifiques pour<br />

les programmes dans <strong>la</strong> coordination de H e a d<br />

S t a r t, <strong>des</strong> services de garde, <strong>des</strong> progr a m m e s<br />

présco<strong>la</strong>ires et <strong>des</strong> écoles publiques. À Hawa i i ,<br />

une loi de 1997 a créé de nouvelles options<br />

de financement par le biais d’un part e n a r i a t<br />

p u bl i c - p r ivé pour aider à p<strong>la</strong>nifi e r, coordonner<br />

et financer les services à <strong>la</strong> petite enfance.<br />

Au Michigan, aux termes d’une réforme du<br />

système, les directeurs <strong>des</strong> organismes de<br />

s e rvices sociaux et d’autres intervenants ont<br />

f o rmé <strong>des</strong> équipes multidisciplinaires appelées<br />

Multi-Purpose Col<strong>la</strong>b o rative Bodies. La<br />

p l u p a rt de ces organismes se sont concentrés<br />

<strong>sur</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification et <strong>la</strong> mise <strong>sur</strong> pied de<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 137


s e rvices à <strong>la</strong> petite enfance, et ont commencé<br />

à réfléchir à <strong>la</strong> façon d’organiser un système<br />

communautaire pour tous les jeunes enfants<br />

et leur fa m i l l e .<br />

Les gouve rnements américains soutiennent<br />

depuis longtemps les initiatives de<br />

d é veloppement du jeune enfant et de soutien<br />

familial visant les enfants de parents à fa i bl e<br />

r evenu et désavantagés (Head Start en est un<br />

exemple). Les autres jeunes enfants et leur<br />

famille ont reçu un soutien moindre. Même si<br />

<strong>la</strong> majeure partie de l’activité actuelle continue<br />

à viser les popu<strong>la</strong>tions à risque, il existe<br />

<strong>des</strong> ébauches d’initiatives de politique<br />

g o u ve rnementale de portée plus <strong>la</strong>rge visant<br />

à toucher tous les enfants. Ces initiative s<br />

communautaires sont généralement sous <strong>la</strong><br />

houlette <strong>des</strong> gouve rneurs d’États et invitent <strong>la</strong><br />

p a rticipation du gouve rnement, <strong>des</strong> collectiv i t é s<br />

et du secteur priv é .<br />

Europe<br />

La plupart <strong>des</strong> pays européens ont mis <strong>sur</strong> pied un<br />

p r ogramme de développement du jeune enfa n t<br />

qui commence au moins deux ou trois ans ava n t<br />

<strong>la</strong> sco<strong>la</strong>rité obl i ga t o i r e 1 . 35 En outre, <strong>la</strong> plupart<br />

o ffrent une forme ou une autre de congé parental,<br />

familial ou de maternité, assorti de prestations.<br />

En voici quelques exemples :<br />

♦ En Suède, les nouveaux parents ont droit à un<br />

congé et au versement de prestations pendant<br />

un maximum de 15 mois après <strong>la</strong> naissance ou<br />

l’adoption d’un nouveau-né. Des garderies de<br />

138<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

grande qualité (offrant <strong>des</strong> programmes<br />

de développement du jeune enfant) sont<br />

l a rgement disponibles dès l’âge de un an<br />

jusqu’au début de <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>risation, à sept ans.<br />

Les parents doivent payer un tarif modique<br />

mais <strong>la</strong> majeure partie <strong>des</strong> frais sont fi n a n c é s<br />

par le trésor public. Les centres de soutien<br />

parental existent dans <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> quart i e r s .<br />

♦ La France possède un vaste réseau de<br />

p r ogrammes de développement du jeune<br />

e n fant financés par l’État. Les progr a m m e s<br />

présco<strong>la</strong>ires à temps plein (appelés écoles<br />

m a t e rnelles) <strong>des</strong>servent 98 % <strong>des</strong> enfants<br />

de trois à cinq ans et un tiers <strong>des</strong> enfants<br />

de deux ans.<br />

♦ Au Danemark, 48 % <strong>des</strong> enfants de zéro à<br />

trois ans et 82 % <strong>des</strong> enfants de trois à six<br />

ans fréquentent <strong>des</strong> programmes publics de<br />

d é veloppement du jeune enfant. (Les parents<br />

d o ivent payer <strong>des</strong> frais modiques.)<br />

Pays en voie de développement<br />

Des programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

enfance et de formation au rôle parental de<br />

portée limitée existent dans tous les pays en<br />

voie de développement. Le rapport récent de <strong>la</strong><br />

Banque mondiale, Investing in Our Children’s<br />

Future, décrit <strong>des</strong> actions autant formelles<br />

qu’informelles. 136 Plusieurs de ces initiatives<br />

sont fondées <strong>sur</strong> les modèles de prestation<br />

de services de garde à domicile avec soutien.<br />

L’UNICEF vient de faire du développement<br />

du jeune enfant un point important de son<br />

p<strong>la</strong>n d’action pour les enfants. 137


POUR CONCLURE :<br />

■ L’Ontario consacre beaucoup d’argent à<br />

l ’ e n fance. Elle affecte environ deux fois et<br />

demie plus d’argent annuellement aux enfa n t s<br />

après leur entrée à l’école qu’avant. Moins<br />

du tiers <strong>des</strong> fonds <strong>des</strong>tinés aux enfants d’âge<br />

présco<strong>la</strong>ire subventionnent <strong>des</strong> programmes que<br />

l’on peut qualifier d’« universels » et qui ne<br />

sont pas axés principalement <strong>sur</strong> le traitement<br />

d ’ e n fants aux prises avec <strong>des</strong> diffi c u l t é s .<br />

■ On trouve depuis longtemps en Ontario<br />

<strong>des</strong> initiatives à l’échelle provinciale ou<br />

communautaire et <strong>des</strong> investissements pour<br />

le développement de <strong>la</strong> petite enfance. Au fi l<br />

<strong>des</strong> ans, ces programmes, mis <strong>sur</strong> pied pour<br />

régler <strong>des</strong> problèmes bien particuliers, en s<br />

ont venus à former un ensemble disparate<br />

de programmes, à vocation principalement<br />

c u r a t ive, plutôt qu’un réseau intégré de<br />

s e rvices d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et<br />

de formation au rôle parental off e rts sans<br />

conditions particulières à tous les jeunes<br />

e n fants et à leur fa m i l l e .<br />

■ Étant donné que tous les enfants et les<br />

familles, quelle que soit leur situation socioéconomique,<br />

peuvent tirer profit <strong>des</strong><br />

p r ogrammes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance<br />

et de formation au rôle parental, il importe<br />

de les rendre accessibles aux familles de<br />

tous les groupes socio-économiques.<br />

■ Avec le temps, les programmes d’inspiration<br />

communautaire et les investissements accru s<br />

( p u blics et privés) dans <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

p o rteront leurs fruits en produisant une<br />

popu<strong>la</strong>tion mieux équipée pour affronter ave c<br />

c o n fiance <strong>la</strong> nouvelle économie mondiale.<br />

Le gouve rnement provincial doit jouer un<br />

rôle prépondérant et faire en sorte que les<br />

p r ogrammes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

soient adaptés aux besoins <strong>des</strong> collectiv i t é s .<br />

Ces investissements s’avéreront bien plus<br />

r e n t a bles à long terme que de payer plus tard<br />

pour <strong>des</strong> me<strong>sur</strong>es curatives, telles que <strong>des</strong><br />

thérapies et <strong>des</strong> services de soutien, rendus<br />

nécessaires pour <strong>des</strong> problèmes qui remontent<br />

à <strong>la</strong> petite enfa n c e .<br />

■ D’autres autorités, dans les pays industrialisés<br />

(États-Unis et Europe) comme dans les pay s<br />

en voie de développement (UNICEF et<br />

Banque mondiale), prennent <strong>des</strong> me<strong>sur</strong>es<br />

pour favoriser l’épanouissement de tous<br />

les jeunes enfants de leurs collectiv i t é s .<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 139


140<br />

Early Years Report


PROGRAMMES COMMUNAUTAIRES D’EDUCATION A LA PETITE<br />

ENFANCE EN ONTARIO : LES POINTS FORTS ET LES ENSEIGNEMENTS<br />

ans ce chapitre, nous exposons ce<br />

que nous avons appris <strong>sur</strong> cert a i n s<br />

p r ogrammes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance<br />

mis <strong>sur</strong> pied dans les collectivités ontariennes.<br />

Nous commencerons par récit une initiative<br />

communautaire réussie.<br />

Métamorphose d’un papillon<br />

Il y a cinq ans seulement, je n’aurais pas pu<br />

raconter mon histoire. Je ne vou<strong>la</strong>is pas me<br />

m o n t rer aux gens. Ils n’auraient vu en moi que <strong>la</strong><br />

folle que je vou<strong>la</strong>is maîtriser, une mère dépendant<br />

de l’aide sociale, une femme de prisonnier sans<br />

aucune valeur; ils auraient appelé <strong>la</strong> société<br />

d’aide à l’enfance et ils m’auraient volé mon bébé.<br />

Pa ranoïaque ? Ce<strong>la</strong> dépend de quel point de vue<br />

on se p<strong>la</strong>ce. J’étais stre s s é e, déprimée, aux prises<br />

avec les fantômes de mon passé, essayant de<br />

d evenir <strong>la</strong> mère parfaite que les livres me disaient<br />

qu’on pouvait être même sans famille, ni amis, ni<br />

aide avec l’al<strong>la</strong>itement au sein, ni aucun autre<br />

soutien pare n t a l .<br />

Grâce au lien formé avec le centre<br />

d ’ a l p h abétisation Read W r i t ede Kingston, j’ai<br />

participé à un groupe d’écriture, puis je l’ai animé.<br />

Grâce aux nombreux comités auxquels j’ai<br />

participé à titre bénévole, j’ai acquis de nouvelles<br />

compétences, amélioré mes anciennes aptitu<strong>des</strong>,<br />

découvert ma passion et ma compréhension de <strong>la</strong><br />

re ch e rch e, de l’alimentation et du développement<br />

de l’enfance. Ces expériences m’ont amenée à<br />

r é f l é chir <strong>sur</strong> ma pro p re enfance et <strong>sur</strong> toutes les<br />

expériences de ma vie (<strong>la</strong> rage intériorisée, le<br />

manque d’estime de soi) qui en sont le résultat,<br />

en me donnant <strong>la</strong> détermination de sortir de ce<br />

c y cle négatif par le biais de l’instruction et de l<br />

a re ch e rche d’autres points d’appui.<br />

Grâce au service de visites à domicile, j’ai fait <strong>la</strong><br />

connaissance de mon amie Sue. Elle a encourag é<br />

mes efforts d'engagement parental positif, m’a<br />

aidée à aff ronter mes <strong>la</strong>cunes. Je lui ai confié<br />

mes craintes, mes frustrations (il y en avait<br />

beaucoup) et elle m’a donné <strong>des</strong> conseils et <strong>des</strong><br />

renseignements précieux. Elle m’a présentée à<br />

d ’ a u t res femmes qui pensaient comme moi et<br />

elles ont contribué à re n fo rcer mon sentiment<br />

d ’ a p p a r t e n a n c . eElle<br />

est aussi devenue l’amie<br />

de mes enfants.<br />

Ma re<strong>la</strong>tion avec le centre d’accès aux soins<br />

c o m m u n a u t a i res du nord de Kingston m’a mise en<br />

contact avec <strong>des</strong> travailleuses et <strong>des</strong> tra v a i l l e u rs<br />

sociaux fo r m i d ables qui m’ont aidée à <strong>sur</strong>monter<br />

ma dépression et mes difficultés maritales.<br />

Le lien avec d’autres parents et tra v a i l l e u rs <strong>des</strong><br />

g roupes de soutien parental m’a aidée à me sentir<br />

assez confiante pour élever mes enfants de <strong>la</strong><br />

façon qui nous convenait le mieux.<br />

En devenant enfin active et appréciée, j’ai accru<br />

ma confiance en moi-même et toute <strong>la</strong> famille en<br />

a bénéficié (parce que si maman est en bonne<br />

santé, le reste de <strong>la</strong> famille l’est aussi). Ce<strong>la</strong> m’a<br />

é galement permis de contribuer au <strong>la</strong>ncement et<br />

au développement d’autres entreprises va<strong>la</strong>bles :<br />

une coopérative de parents, une coalition pour<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

141


l’al<strong>la</strong>itement maternel dans le Sud-Est de<br />

l ’ O n t a r i o, un prog ramme de distribu t i o n<br />

d’aliments, une enquête <strong>sur</strong> l’alimentation <strong>des</strong><br />

tout-petits, un projet de sièges pour enfants dans<br />

les taxis, et le comité de visiteurs de Joy c ev i l l e.<br />

Le programme Partir d’un bon pas et le centre<br />

d’accès aux soins communautaires m’ont offert<br />

une formation d’éducatrice auprès <strong>des</strong> enfants<br />

et d’animatrice de groupes de pairs, ce qui m’a<br />

permis de trouver un emploi d’éducatrice et<br />

de coordinatrice bénévole pour les groupes<br />

d'éducation parentale qui m’avaient aidée<br />

auparavant. Ensuite, j’ai obtenu un poste<br />

contractuel de six mois à temps plein en tant<br />

qu’éducatrice-adjointe du programme Partir<br />

d’un bon pas.<br />

Tout ce que nous avons accompli avec le<br />

p rog ramme Partir d’un bon pas, les nombre u s e s<br />

re s s o u rces disponibles et <strong>la</strong> possibilité de compter<br />

<strong>sur</strong> les autres, d’être écoutée et appréciée, tout<br />

ce<strong>la</strong> m’a permis de pre n d re conscience de ma<br />

valeur en tant que personne et en tant que mère.<br />

Tout ce<strong>la</strong> a également aidé mon mari à faire face<br />

à ses pro p res pro blèmes. Son estime de soi, notre<br />

re<strong>la</strong>tion de couple et ses aptitu<strong>des</strong> parentales en<br />

ont aussi bénéfi c i é .<br />

Je ne suis pas parfaite dans mon rôle de mère sans<br />

soutien familial, mais j’ai recouvré ma fo rce vitale<br />

et je suis prête à déplier mes ailes comme un<br />

papillon grâce au réseau de soutien, aux emplois<br />

et aux re s s o u rces dont nous bénéficions. Sans le<br />

p rog ramme Partir d’un bon pas, nous n’y serions<br />

pas arrivés si vite, et peut-être jamais.<br />

142<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

Il y a d’autres mères, mariées, seules ou<br />

divorcées, qui font face au stress parental,<br />

aux mauvais traitements, à l’isolement, à <strong>la</strong><br />

dépression. À vrai dire, trop d’enfants y perdent.<br />

Les pauvres ne sont pas les seuls exposés aux<br />

risques. Ma famille est de <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse moyenne<br />

supérieure. Mes besoins matériels étaient plus<br />

que satisfaits. Toutefois, mon bien-être affectif<br />

et physique a été compromis. Si ma mère, et<br />

d’ailleurs sa propre mère, avaient eu <strong>la</strong> chance<br />

de participer à un programme comme Partir<br />

d’un bon pas, je n’aurais sans doute pas gâché<br />

une partie de ma vie et eu besoin d’avoir<br />

recours à l’aide sociale.<br />

■ Extrait d’un texte rédigé par une mère participant<br />

au programme Partir d’un bon pas pour un avenir<br />

meilleur à Kingston<br />

Ce témoignage personnel montre mieux<br />

que nous n’aurions pu le faire nous-mêmes<br />

comment une collectivité mobilisée, un centre<br />

de soutien familial et un réseau coopératif de<br />

f o u rnisseurs de services peuvent faire toute <strong>la</strong><br />

d i fférence dans <strong>la</strong> vie de familles qui ont besoin<br />

de soutien et d’éducation, quel que soit leur<br />

r evenu ou leurs antécédents. Ce genre d’histoire<br />

frappante pourrait être racontée par <strong>des</strong> gens<br />

p a rticipant à <strong>des</strong> projets communautaires de<br />

S u d bu ry à Toronto en passant par Wi n d s o r,<br />

London et Thunder Bay, partout en Ontario<br />

où <strong>des</strong> collectivités dotées de leaders<br />

communautaires ont pu unir leurs eff o rts pour<br />

o ffrir <strong>des</strong> programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance et de formation au rôle parental.


Les membres de l’Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

ont visité 34 projets mis en p<strong>la</strong>ce dans quinze<br />

c o l l e c t ivités de l’Ontario. Nous avions recueilli<br />

<strong>des</strong> renseignements <strong>sur</strong> beaucoup d’autres<br />

projets, mais le manque de temps nous a forcés à<br />

limiter nos visites. Nous avons essayé de voir <strong>des</strong><br />

projets dans différentes régions de <strong>la</strong> province<br />

où <strong>la</strong> création de programmes d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance et de formation au rôle parental<br />

de qualité est favorisée de plusieurs façons :<br />

♦ par <strong>des</strong> conseils et un soutien en matière<br />

d'alimentation, de bons soins et de stimu<strong>la</strong>tion<br />

<strong>des</strong> jeunes enfants grâce à l’apprentissage<br />

par le jeu;<br />

♦ par le soutien off e rt aux parents de jeunes<br />

e n fa n t s ;<br />

♦ par les services de garde qui appuient le rôle<br />

parental et le développement durant <strong>la</strong> petite<br />

e n fance; et<br />

♦ par l’amélioration de <strong>la</strong> capacité de <strong>la</strong><br />

c o l l e c t ivité à soutenir de bons progr a m m e s<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e .<br />

Nous ne cherchions pas à évaluer les<br />

p r ogrammes ou leurs pratiques. Les endroits<br />

visités ont été choisis de façon à refléter<br />

<strong>la</strong> pluralité <strong>des</strong> régions, <strong>des</strong> cultures et<br />

<strong>des</strong> progr a m m e s .<br />

Lors de ces rencontres, nous avons été frappés<br />

par <strong>la</strong> vigueur du leadership et de <strong>la</strong> part i c i p a t i o n<br />

communautaires. Certaines mères, bénéfi c i a i r e s<br />

de l’aide sociale, ont acquis les compétences<br />

et l’as<strong>sur</strong>ance nécessaires pour jouer un rôle<br />

i m p o rtant au sein de <strong>la</strong> collectivité. Cert a i n s<br />

grands-parents sont devenus l'« épine dorsale »<br />

<strong>des</strong> programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance et de formation au rôle parental. Des<br />

entrepreneurs à <strong>la</strong> retraite offrent leur savo i r- fa i r e<br />

pour le <strong>la</strong>ncement de projets innovateurs. Il<br />

existe <strong>des</strong> fondations qui ont reconnu que le<br />

d é veloppement du jeune enfant était une<br />

priorité pour le financement initial de nouve a u x<br />

projets communautaires. Des orga n i s m e s<br />

communautaires ont canalisé leur énergie et<br />

leurs ressources pour créer de bons modèles de<br />

soutien au rôle parental et au déve l o p p e m e n t<br />

optimal <strong>des</strong> jeunes enfa n t s .<br />

Nous publions conjointement au présent rapport<br />

un document de travail traitant <strong>des</strong> visites dans<br />

<strong>la</strong> collectivité. Dans ce document-ci, nous<br />

n ’ e s s ayons pas de rapporter tout ce que nous<br />

avons vu et appris, mais de synthétiser une<br />

grande quantité d’informations et de conseils<br />

en quelques catégories générales, reflétant nos<br />

recommandations. D’autres informations<br />

nous sont également parvenues de plusieurs<br />

o rganismes provinciaux intervenant auprès <strong>des</strong><br />

jeunes enfants et de leur famille. Un rapport de<br />

cette consultation est publié en annexe. Nous<br />

avons écouté les commentaires d’un gr o u p e<br />

disparate de mères, de pères et de gr a n d s - p a r e n t s<br />

d ’ e n fants âgés de zéro à six ans lors d’une<br />

a s s e m blée municipale tenue dans le gymnase<br />

d’un centre communautaire de l’Est de To r o n t o .<br />

Quelques-uns de leurs commentaires figurent au<br />

présent chapitre. Nous avons aussi annexé à ce<br />

r a p p o rt un compte-rendu <strong>des</strong> discussions. Nous<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

143


avons bénéficié de l’expérience <strong>des</strong> membres<br />

du comité consultatif <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance, qui<br />

sont de grands défenseurs de l'enfance dans<br />

leurs collectiv i t é s .<br />

☞ Les actions communautaires :<br />

de riches antécédents<br />

L’évolution de <strong>la</strong> re c h e rche <strong>sur</strong> le cerveau accroît nos<br />

connaissances <strong>sur</strong> l’importance du développement<br />

durant <strong>la</strong> petite enfance et suscite l’attention et l’intérêt<br />

aux quatre coins du monde. Toutefois, l’importance de <strong>la</strong><br />

petite enfance n’est pas une « découverte ». Plusieurs<br />

collectivités ontariennes soutiennent depuis longtemps<br />

<strong>des</strong> actions visant les jeunes familles. Plusieurs de ces<br />

actions ont pris de l’ampleur grâce à une combinaison<br />

de fonds publics, de re s s o u rces privées et publiques au<br />

sein de <strong>la</strong> communauté, de dévouement du personnel<br />

et d’engagement <strong>des</strong> bénévoles.<br />

Le centre d’éducation familiale St. Mary de Wi n d s o r, par<br />

exemple, a établi ses quartiers généraux dans les locaux<br />

de l’église anglicane St. Mary il y a plus de 25 ans. Le<br />

besoin de soutenir les jeunes familles a été reconnu<br />

par les responsables de l’église, qui ont off e rt un appui<br />

financier et <strong>des</strong> locaux pour que l’initiative prenne son<br />

envol en 1974. Le centre a également bénéficié de<br />

subventions fédérales.<br />

En 1985, grâce au financement provincial <strong>des</strong> actions<br />

pour <strong>la</strong> garde d’enfants, le centre St. Mary a pu étendre<br />

ses activités pour inclure une halte-garderie et une<br />

ludothèque en plus de son programme de formation <strong>des</strong><br />

144<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

p a rents et autres pourvoyeurs de soins. En 1987, le<br />

c e n t re s’est installé dans une église désaffectée qui<br />

avait été achetée par le gardien de l’église St. Mary. Le<br />

c e n t re off re <strong>des</strong> programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

enfance et de formation au rôle parental (y compris <strong>des</strong><br />

possibilités d’apprentissage par <strong>la</strong> résolution ludique de<br />

p roblèmes et <strong>des</strong> services de garde non parentale). Il<br />

o ff re également un appui aux mères de jeunes enfants<br />

et aux autres personnes qui exploitent <strong>des</strong> pro g r a m m e s<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance dans leur pro p re foyer,<br />

un moyen de rayonner dans <strong>la</strong> communauté. Le<br />

personnel, les parents et <strong>des</strong> bénévoles ont recueilli<br />

<strong>des</strong> fonds pour les rénovations nécessaires. Dans les<br />

nouveaux locaux, les programmes ont pu évoluer et<br />

s ’ a m é l i o re . rAu<br />

fil <strong>des</strong> ans, le centre a souvent connu<br />

de longues listes d’attente pour ses groupes de soutien<br />

et ses programmes. Environ 400 familles sont inscrites<br />

et une soixantaine de bénévoles off rent leur temps et<br />

leur savoir- f a i re .<br />

A u j o u rd'hui, le programme inclut <strong>des</strong> cours complets<br />

de formation au rôle parental, une bourse aux vêtements<br />

et d’autres actions communautaires. Le nombre de<br />

bénévoles témoigne de l'appui de <strong>la</strong> collectivité. Le centre<br />

o rganise <strong>des</strong> marches pour lever <strong>des</strong> fonds et sensibiliser<br />

<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Voici quelques exemples de part i c i p a t i o n<br />

c o m m u n a u t a e i rau<br />

développement du centre :<br />

♦ General Foods Canada a fait don d'un autobus.<br />

♦ La G reater Windsor Horticultural Society a aidé à<br />

l’aménagement du terr a i n .


♦ Les parents ont peint <strong>des</strong> murales.<br />

♦ Pour donner à chaque famille ayant un nouveau-né<br />

une trousse de prévention <strong>des</strong> incendies et <strong>des</strong><br />

b r û l u res, le centre a participé au projet S A F E<br />

N e w b o rn en 1997, en coopération avec We l c o m e<br />

Wa g o n, l’Ord re <strong>des</strong> infirm i è res de Victoria, le bure a u<br />

de santé publique du comté de Wi n d s o r-Essex, <strong>la</strong><br />

Essex County Firefighters Burn Unit Foundation e t<br />

Essex County Fire Service Association<br />

♦ Des bénévoles de Home Depot ont rénové <strong>la</strong> salle<br />

de brico<strong>la</strong>ge et un club phi<strong>la</strong>nthropique a donné<br />

<strong>des</strong> fonds pour moderniser le matériel de <strong>la</strong><br />

h a l t e - g a rd e r i e .<br />

La liste de parrains du centre comprend le comité <strong>des</strong><br />

métiers de G.M., les centres locaux <strong>des</strong> Chevaliers de<br />

Colomb, <strong>la</strong> Légion royale canadienne et <strong>la</strong> Banque<br />

Royale, plusieurs autres clubs phi<strong>la</strong>nthropiques locaux,<br />

<strong>des</strong> entreprises privées, <strong>des</strong> groupes religieux, <strong>des</strong><br />

o rganismes d'aide à l’enfance et <strong>des</strong> particuliers. Ce<br />

c e n t re est un exemple de centre d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

enfance et de formation au rôle parental de qualité.<br />

L’ONTARIO DOIT PROFITER DES ATOUTS<br />

DES COLLECTIVITÉS ET DES RESSOURCES<br />

COMMUNAUTAIRES<br />

Il existe partout en Ontario <strong>des</strong> actions<br />

communautaires qui font toute <strong>la</strong> diff é r e n c e<br />

p o s i t ive dans <strong>la</strong> vie de jeunes enfants et de leurs<br />

parents. Certains témoignages venant <strong>des</strong><br />

parents eux-mêmes nous en ont convaincu. Le<br />

p r ogramme communautaire Grandir ensemble<br />

de Sudbu ry et du district s’adresse aux enfants de<br />

zéro à six ans, et il est financé par le Progr a m m e<br />

d’action communautaire pour les enfants (PAC E )<br />

du gouve rnement fédéral. Il est réparti <strong>sur</strong> six<br />

sites offrant <strong>des</strong> groupes de jeu, <strong>des</strong> ludothèques,<br />

<strong>des</strong> programmes de ressources familiales, de <strong>la</strong><br />

f o rmation au rôle parental, <strong>des</strong> programmes <strong>sur</strong><br />

l’alimentation et un service d’interve n t i o n<br />

communautaire. Il <strong>des</strong>sert environ 700 familles<br />

et compte 125 bénévoles. Il as<strong>sur</strong>e <strong>la</strong> promotion<br />

de services aux familles dans les régions ru r a l e s<br />

s o u ffrant d’un manque de services prouvé par<br />

r a p p o rt au nombre croissant de jeunes fa m i l l e s .<br />

Ce programme col<strong>la</strong>bore avec le progr a m m e<br />

Bébés en santé / Enfants en santé de Sudbu ry<br />

sous l’égide du bureau de santé publ i q u e .<br />

Voici quelques commentaires <strong>des</strong> parents :<br />

« Le programme Grandir Ensemble de Sudbury<br />

m’a pratiquement sauvée de <strong>la</strong> folie après mon<br />

premier accouchement. Ils étaient là quand<br />

j’ai eu besoin de soutien et m’ont aidée à<br />

<strong>sur</strong>monter ma dépression post-partum.»<br />

« J’ai appris et je me suis enrichie en tant que<br />

mère et partenaire de mon mari grâce à une<br />

variété de programmes et d’ateliers. Quand je<br />

me suis inscrite, j’avais très peu d’amis qui<br />

avaient <strong>des</strong> enfants. Maintenant, j’ai un réseau<br />

d’amis qui sont aussi parents.»<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

145


« Je participe au programme Grandir Ensemble<br />

depuis deux ans et demi, et j’ai assisté à son<br />

expansion et à son succès. Non seulement je<br />

vois l’impact positif qu’il a eu <strong>sur</strong> ma famille,<br />

mais je constate aussi une différence dans <strong>la</strong><br />

collectivité en général. »<br />

Le taux de succès <strong>des</strong> programmes varie d’un<br />

endroit à l’autre. Cette variation explique peutêtre<br />

certaines <strong>des</strong> disparités entre les régions<br />

que nous avons décrites au chapitre 3. Il faut<br />

souligner l’efficacité <strong>des</strong> actions locales à<br />

répondre aux différentes caractéristiques<br />

culturelles et ethniques de leur collectivité.<br />

Mais nous devons également reconnaître<br />

que les collectivités ont différentes forces,<br />

différentes cultures, différentes caractéristiques<br />

et différents besoins.<br />

Les ressources communautaires comprennent<br />

toutes les ressources publiques qui sont<br />

ou devraient être reliées aux programmes<br />

d'éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de formation<br />

au rôle parental : écoles, hôpitaux et<br />

autres services de santé, services sociaux,<br />

programmes récréatifs, bibliothèques, collèges,<br />

universités et ainsi de suite. Elles doivent<br />

également inclure les apports du secteur<br />

privé, que ce soit en nature (bénévo<strong>la</strong>t, locaux)<br />

ou sous forme d’un soutien financier pour<br />

les dépenses d’immobilisations ou de<br />

fonctionnement, ou encore par <strong>la</strong> création de<br />

garderies pour les employés. Des contributions<br />

ponctuelles peuvent, par exemple, permettre<br />

l’achat de jouets, de livres ou de matériel en<br />

146<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

vue de <strong>la</strong> création de centres satellites. Les<br />

actions et le soutien du secteur privé peuvent<br />

également contribuer à sensibiliser le public<br />

à l’importance <strong>des</strong> premières années.<br />

Les collectivités qui se mobilisent (secteurs<br />

public et privé) pour profiter de leurs atouts<br />

favorisent également <strong>la</strong> cohésion sociale. Nous<br />

entendons par là le niveau de confiance et de<br />

solidarité, <strong>la</strong> reconnaissance du fait que nous<br />

sommes tous un peu responsables les uns <strong>des</strong><br />

autres, en tant que membres d’une même<br />

collectivité, et que nous sommes tous garants<br />

du sort de <strong>la</strong> prochaine génération. Il apparaît<br />

que les régions où règne une bonne cohésion<br />

sociale sont plus dynamiques et davantage<br />

en me<strong>sur</strong>e de relever le défi que posent les<br />

pressions économiques et sociales.<br />

LES PARENTS, ÉLÉMENTS CLÉS D’UN<br />

PROGRAMME D’ÉDUCATION À LA<br />

PETITE ENFANCE<br />

Les parents sont les êtres qui exercent <strong>la</strong> plus<br />

grande influence <strong>sur</strong> le développement <strong>des</strong><br />

enfants en bas âge. C’est pourquoi nous<br />

insistons <strong>sur</strong> l’importance de les faire<br />

participer aux programmes d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance. Comme l’indique l’Institut<br />

Vanier de <strong>la</strong> famille :<br />

« Les soins <strong>des</strong> enfants au Canada relèvent<br />

avant tout de <strong>la</strong> responsabilité <strong>des</strong> parents.<br />

Même dans les familles où les enfants reçoivent<br />

<strong>des</strong> soins complémentaires pendant que les<br />

parents travaillent ou étudient, ils passent <strong>la</strong>


majeure partie de leur temps avec un parent.<br />

En plus, ce sont les parents qui doivent trouver<br />

<strong>des</strong> services de garde non parentale et qui sont<br />

responsables <strong>des</strong> enfants 24 heures <strong>sur</strong> 24. » 138<br />

Les programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

favorisent le câb<strong>la</strong>ge et le mode<strong>la</strong>ge du cerve a u<br />

en offrant <strong>des</strong> possibilités d'apprentissage par le<br />

jeu qui permettent aux tout-petits de s’initier à <strong>la</strong><br />

résolution de problèmes dans un cadre sécuritaire<br />

et enrichissant. Ces programmes doive n t<br />

comprendre <strong>des</strong> activités comme <strong>la</strong> musique,<br />

les arts et l’éducation physique. Cert a i n s<br />

p r ogrammes ajoutent un autre élément import a n t<br />

qui, selon nous, doit absolument faire partie du<br />

système consacré à <strong>la</strong> petite enfance : le soutien<br />

aux parents. La participation <strong>des</strong> parents et <strong>des</strong><br />

familles ainsi que leur soutien sont <strong>des</strong> fa c t e u r s<br />

de qualité qui maximisent l’efficacité <strong>des</strong><br />

p r ogrammes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e .<br />

Les parents bénéficient non seulement de<br />

l'appui de <strong>la</strong> collectivité, où les programmes<br />

sont accessibles, mais ils peuvent aussi<br />

apporter leur contribution. La participation <strong>des</strong><br />

parents contribue énormément au succès <strong>des</strong><br />

programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance.<br />

La formation <strong>des</strong> parents est également l’une<br />

<strong>des</strong> meilleures façons de les sensibiliser et de<br />

les amener à sensibiliser d'autres parents.<br />

À Sudbu ry, le projet Grandir Ensemble, dont<br />

nous avons déjà parlé, demande un enga g e m e n t<br />

de <strong>la</strong> part <strong>des</strong> membres. Tous les membres<br />

promettent d’apporter une contribution de dix<br />

heures par année par famille ou l’équivalent sous<br />

f o rme de dons de jouets, de matériel ou d’arg e n t .<br />

Avec 700 familles, ce<strong>la</strong> représente 7 000 heures<br />

de bénévo<strong>la</strong>t, une merveilleuse ressource de<br />

plus pour les enfants. La participation demandée<br />

aux parents dans <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> actions<br />

communautaires ne se limite pas à faire une<br />

visite à leur enfant de temps à autre. Le récit du<br />

projet Pa rtir d’un bon pas de Kingston en fourn i t<br />

l’illustration. Cette mère parle d’un véritabl e<br />

e n gagement. La participation parentale ne<br />

doit pas rester une vaine promesse.<br />

LES SERVICES DE GARDE ET D’ÉDUCATION<br />

À LA PETITE ENFANCE : UN BESOIN POUR<br />

LES FAMILLES<br />

Nous avons appris que toutes les familles ava i e n t<br />

besoin de soins non parentaux pour leurs jeunes<br />

e n fants. Certains en ont besoin à temps plein ou<br />

à temps partiel, d’autres seulement à l’occasion<br />

pour offrir un répit aux parents. Lors de<br />

l ’ a s s e m blée communautaire à <strong>la</strong>quelle nous<br />

avons assisté, même les parents et les gr a n d s -<br />

parents ne travail<strong>la</strong>nt pas à temps plein à<br />

l ’ extérieur du foyer ont indiqué que les serv i c e s<br />

de garde à temps plein de qualité supérieure<br />

d evraient être disponibles pour tous les parents<br />

qui en ressentent le besoin. Mais les parents ne<br />

veulent pas être obligés de choisir entre <strong>la</strong> ga r d e<br />

d ’ e n fants et l’éducation à <strong>la</strong> petite enfance. Ils<br />

préfèrent avoir <strong>des</strong> centres d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance qui offrent aussi <strong>des</strong> soins non<br />

parentaux. (De bons services de garde offrant<br />

<strong>des</strong> possibilités d’apprentissage par le jeu<br />

représentent un élément import a n t . )<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

147


La term i n o l ogie peut être un puissant outil pour<br />

changer les mentalités. Nous souhaitons dép<strong>la</strong>cer<br />

le débat, actuellement centré <strong>sur</strong> <strong>la</strong> « ga r d e<br />

d ’ e n fants », terme associé au travail de <strong>la</strong><br />

simple « gardienne d’enfants », et <strong>sur</strong> le « jardin<br />

d ’ e n fants » (enfants de cinq ans) qui évoque<br />

déjà <strong>la</strong> salle de c<strong>la</strong>sse. Les bons programmes de<br />

garderie et de jardin d’enfants ne corr e s p o n d e n t<br />

pas à ces stéréotypes, ils sont partie intégrante<br />

de l’éducation à <strong>la</strong> petite enfance. Il est import a n t<br />

de tendre vers une meilleure intégr a t i o n .<br />

Une <strong>étude</strong> de l’opinion publique au sujet de <strong>la</strong><br />

garde d’enfants en Ontario a été menée par<br />

Ekos Research A s s o c i a t e sen juin 1997. 139 L e s<br />

résultats de cette <strong>étude</strong> indiquent que l’étiquette<br />

« garde d’enfants » était perçue néga t ive m e n t<br />

dans les sondages et les groupes de discussion,<br />

alors que l’étiquette « éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance » était bien reçue, même lorsqu’il<br />

s’agissait du même type d’activités. Nous<br />

utilisons l’expression « éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance » pour désigner à <strong>la</strong> fois les fonctions<br />

<strong>des</strong> garderies et celles du jardin d’enfa n t s .<br />

Plusieurs projets du secteur privé que nous<br />

avons visités pourraient être définis comme<br />

<strong>des</strong> centres d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance<br />

et de formation au rôle parental. Ils pourr a i e n t<br />

constituer une base importante pour accroître<br />

<strong>la</strong> participation du secteur privé. Ce secteur<br />

p o u rrait col<strong>la</strong>borer avec les entreprises à <strong>la</strong><br />

création et à l'exploitation de centres d’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance en milieu de trava i l .<br />

148<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

L’ O N TARIO ET SES COLLECTIVITÉS PEUVENT ET<br />

DOIVENT MIEUX UTILISER LEURS RESSOURCES<br />

ET LEURS INSTA L L ATIONS, SURTOUT LES ÉCOLES,<br />

POUR L’ É D U C ATION À LA PETITE ENFA N C E<br />

Les groupes communautaires ont émis un<br />

e n s e m ble de messages assez cohérents, mettant<br />

l’accent <strong>sur</strong> l’importance d’utiliser les ressources<br />

et les instal<strong>la</strong>tions qui existent dans les<br />

c o l l e c t ivités (les locaux <strong>des</strong> écoles, par exe m p l e )<br />

pour les mettre au service <strong>des</strong> jeunes enfants<br />

et de leurs parents. Les contribu a bles ont déjà<br />

assumé le coût de ces instal<strong>la</strong>tions. Celles-ci<br />

d evraient être utilisées à bon escient pour le<br />

b é n é fice de <strong>la</strong> collectivité. L'instauration de<br />

p r ogrammes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance<br />

dans <strong>des</strong> locaux sco<strong>la</strong>ires est une suggestion<br />

que nous avons souvent entendue. Elle fa c i l i t e r a i t<br />

le passage à l’école pour les enfants. Elle<br />

encouragerait <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration entre les<br />

enseignants et les éducateurs qui offrent <strong>des</strong><br />

p r ogrammes d'éducation à <strong>la</strong> petite enfance et<br />

de formation au rôle parental. D’aucuns estiment<br />

que ce<strong>la</strong> encouragerait <strong>la</strong> continuation de<br />

l ’ e n gagement <strong>des</strong> parents dans les écoles.<br />

Le financement et l’exploitation d’instal<strong>la</strong>tions<br />

sco<strong>la</strong>ires pour les programmes d’enseignement<br />

ne devraient pas être définis de façon si étroite<br />

qu’ils excluent l’utilisation de locaux sco<strong>la</strong>ires à<br />

<strong>des</strong> fins autres que l’enseignement en c<strong>la</strong>sse. Il<br />

existe <strong>des</strong> programmes de garde d’enfants qui<br />

p e u vent constituer le fondement de centres<br />

d'éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de formation au<br />

rôle parental, mais ils risquent d’être exclus <strong>des</strong><br />

locaux <strong>des</strong> écoles, faute de pouvoir payer les


l oyers au taux du marché, exigés en ve rtu de <strong>la</strong><br />

n o u velle formule de financement <strong>des</strong> écoles.<br />

Ce serait une erreur de perdre cette ressource.<br />

Le fait d’utiliser les locaux d’une ressource<br />

p u blique existante peut faire une énorm e<br />

d i fférence dans le financement d’un progr a m m e .<br />

Les centres d’alphabétisation pour <strong>la</strong> famille et le<br />

rôle parental exploités dans 34 écoles torontoises<br />

et financés par le conseil sco<strong>la</strong>ire touchent plus<br />

de 7 000 familles au coût de 1,1 million de<br />

dol<strong>la</strong>rs grâce à leurs programmes d’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance. Ce<strong>la</strong> correspond à un<br />

maximum de 140 dol<strong>la</strong>rs par famille par année,<br />

ce qui est très avantageux pour les contribu a bl e s .<br />

Voilà qui constitue un aspect très rentable d’une<br />

a c t ivité par ailleurs compatible avec les notions<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de formation<br />

au rôle parental.<br />

Maintenant que <strong>la</strong> province a <strong>la</strong> responsabilité<br />

financière de l'éducation, elle peut s’as<strong>sur</strong>er que<br />

les écoles de l’Ontario sont mises à <strong>la</strong> disposition<br />

<strong>des</strong> programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e .<br />

Les personnes engagées dans les actions<br />

communautaires ont souvent dit avoir à<br />

s’occuper d’abord <strong>des</strong> besoins fondamentaux <strong>des</strong><br />

familles. Une famille qui n’a pas d’endroit où<br />

v ivre ne pourra pas offrir un milieu familial sain<br />

à ses enfants. Ce message a été souligné par les<br />

o rganismes provinciaux de services à l'enfa n c e ,<br />

selon lesquels les organismes membres voient de<br />

plus en plus d’enfants qui ont faim, d’enfa n t s<br />

c o n fiés aux sociétés d’aide à l’enfance parce que<br />

leur famille est sans abri, de familles stressées et<br />

de mères vivant avec leurs enfants dans <strong>des</strong><br />

refuges pour les victimes de violence fa m i l i a l e .<br />

La réduction <strong>des</strong> prestations d’aide sociale<br />

opérée en 1995 a probablement accru le nombre<br />

d ’ e n fants vivant sous le seuil de fa i ble reve n u .<br />

C e rtaines familles et certains enfants qui<br />

fréquentent les centres n’ont pas d’endroit où<br />

v ivre car ils n’ont pas de quoi payer un loyer et il<br />

y a <strong>des</strong> listes d’attente pour le logement social.<br />

Nous ne sommes pas en me<strong>sur</strong>e de juger de<br />

l’ampleur <strong>des</strong> besoins dans ce secteur, mais ces<br />

p r o blèmes contribuent c<strong>la</strong>irement aux diffi c u l t é s<br />

éprouvées par les familles qui se situent tout en<br />

bas de l’échelle socio-économique. C’est diffi c i l e<br />

d’être un bon parent si l’on ne vit pas dans un<br />

l ogement décent.<br />

UNE APPROCHE COHÉRENTE ET GLOBALE DES<br />

PROGRAMMES D’ÉDUCATION À LA PETITE<br />

E N FANCE ET DE FORMATION AU RÔLE PA R E N TA L<br />

À L’ÉCHELON PROVINCIAL EST ESSENTIELLE<br />

POUR SOUTENIR LE DÉVELOPPEMENT DES<br />

CENTRES AU NIVEAU LOCAL<br />

Bon nombre de collectivités attendent <strong>des</strong> signes<br />

montrant que le gouve rnement prov i n c i a l<br />

reconnaît l’importance de <strong>la</strong> petite enfance et<br />

entend prendre le leadership pour s’as<strong>sur</strong>er que<br />

toutes les collectivités de l’Ontario donnent à<br />

leurs enfants le meilleur départ possible dans <strong>la</strong><br />

vie. Des leaders communautaires sont disposés à<br />

r e l ever le défi si <strong>la</strong> province énonce une vision et<br />

un p<strong>la</strong>n d’action pour accroître le soutien publ i c<br />

et privé en faveur de l'éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance et de <strong>la</strong> formation au rôle parental.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

149


Les instances communautaires ont incité le<br />

gouvernement provincial à poursuivre ses<br />

efforts en vue d’éliminer les barrières qui se<br />

dressent entre les réseaux de services. On<br />

constate une col<strong>la</strong>boration entre les services<br />

dans certaines collectivités, mais ce<strong>la</strong> repose<br />

entièrement <strong>sur</strong> <strong>la</strong> bonne volonté <strong>des</strong><br />

personnes en p<strong>la</strong>ce. La confiance mutuelle<br />

est un facteur important. Le gouvernement<br />

devrait veiller à ce que les programmes soient<br />

exploités au sein <strong>des</strong> communautés afin<br />

d’améliorer <strong>la</strong> confiance entre les intéressés.<br />

Dans certaines collectivités, tous les<br />

intervenants unissent leurs efforts et leurs<br />

ressources, alors que dans d’autres, il faut<br />

<strong>sur</strong>monter les obstacles qui séparent les<br />

organismes et les secteurs ou réseaux<br />

(éducation, santé, services sociaux). Mais<br />

même les meilleurs efforts de concertation se<br />

heurtent aux problèmes systémiques que <strong>la</strong><br />

collectivité à elle seule ne peut résoudre.<br />

Les gens auxquels nous avons parlé dans les<br />

c o l l e c t ivités nous ont mentionné à dive r s e s<br />

reprises les difficultés qu’ils éprouvent à se plier<br />

aux différentes exigences <strong>des</strong> programmes ou<br />

réseaux afin d’offrir <strong>des</strong> programmes intégr é s<br />

aux enfants et aux familles. Certains en sont<br />

a rr ivés à fonctionner « en marge », préférant<br />

faire ce qu’ils ont à faire et se demander plus<br />

tard quelles règles ils ont transgressées et où<br />

ils trouveront une autre source ou une autre<br />

catégorie de fi n a n c e m e n t .<br />

Plusieurs groupes ont insisté <strong>sur</strong> le besoin d’un<br />

financement stable et de <strong>la</strong> meilleure utilisation<br />

150<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

<strong>des</strong> ressources en ce qui concerne les<br />

p r ogrammes du gouve rnement de l’Ontario.<br />

LES RESTRICTIONS BUDGÉTAIRES ONT<br />

SUSCITÉ LES INQUIÉTUDES SUIVANTES :<br />

♦ De nombreuses écoles de quartier seront<br />

f e rmées, privant certaines collectivités de<br />

points d’appui importants pour le<br />

d é veloppement <strong>des</strong> jeunes enfa n t s .<br />

♦ Les garderies installées dans les écoles dev r o n t<br />

f e rm e r, les parents ne pouvant payer les coûts<br />

d’un loye r, en ve rtu de <strong>la</strong> nouvelle formule<br />

de financement de l’éducation.<br />

♦ Le transfert de responsabilités du<br />

g o u ve rnement provincial aux municipalités<br />

risque d’entraîner l’érosion graduelle de<br />

c e rtains programmes, comme les centres<br />

de ressources familiales, le maintien du<br />

financement n’étant pas ga r a n t i .<br />

♦ C e rtains conseils sco<strong>la</strong>ires choisiront peut-être<br />

de fermer leur programme de maternelle<br />

(4 ans) en raison <strong>des</strong> limites imposées par<br />

<strong>la</strong> formule de financement, entraînant <strong>la</strong><br />

disparition d’une ressource qui aurait pu<br />

a p p u yer les programmes d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfa n c e .<br />

Les décisions du gouve rnement re<strong>la</strong>tivement aux<br />

projets susceptibles d’influencer le déve l o p p e m e n t<br />

et le fonctionnement de programmes d’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance devraient éviter, dans <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e<br />

du possible, de nuire à <strong>la</strong> possibilité d’édifier<br />

<strong>des</strong> centres d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance au<br />

sein <strong>des</strong> communautés.


LES ARTS, LA MUSIQUE ET LES LOISIRS<br />

NE DOIVENT PAS ÊTRE OUBLIÉS COMME<br />

FACTEURS DE DÉVELOPPEMENT DES<br />

JEUNES ENFANTS<br />

C e rtains intervenants nous ont parlé <strong>des</strong><br />

obstacles qui empêchent certains enfants de<br />

p a rticiper aux programmes d’arts et de loisirs.<br />

Trop souvent, ces programmes exigent <strong>des</strong> frais<br />

d’inscription et <strong>des</strong> frais de matériels que les<br />

parents à fa i ble revenu, et même les familles<br />

à revenu moyen, ne peuvent paye r.<br />

La musique, <strong>la</strong> danse, les arts p<strong>la</strong>stiques et l’art<br />

dramatique ainsi que l’athlétisme ne sont pas<br />

<strong>des</strong> luxes. L’ a c t ivité physique (par <strong>la</strong> danse,<br />

les jeux de rôles et autres) aide à stimuler le<br />

d é veloppement du cerveau pendant les premières<br />

années grâce aux multiples voies sensorielles<br />

mises en jeu. Les arts et les sports peuve n t<br />

é galement aider les enfants à s’entendre les<br />

uns avec les autres, à développer leurs habiletés<br />

motrices et leur coordination, contribuant par<br />

là au câb<strong>la</strong>ge et au mode<strong>la</strong>ge du cerveau, et<br />

à accroître leur confiance en leur capacité<br />

d’acquérir de nouvelles compétences.<br />

Les étu<strong>des</strong> <strong>sur</strong> les avantages <strong>des</strong> progr a m m e s<br />

a rtistiques et récréatifs dans les quartiers à<br />

fa i ble revenu en Ontario ont démontré que <strong>la</strong><br />

c o l l e c t ivité dans son ensemble en bénéficie (par<br />

<strong>la</strong> réduction du vandalisme et d’autres méfa i t s )<br />

lorsque les enfants participent à <strong>des</strong> activ i t é s<br />

saines qui contribuent à leur développement. Les<br />

e n fants qui ont <strong>la</strong> possibilité de développer leurs<br />

talents dès le plus jeune âge sont plus aptes à<br />

p a rticiper aux programmes artistiques et<br />

récréatifs de l’école et de <strong>la</strong> collectiv i t é .<br />

Ce sujet a suscité beaucoup d’intérêt chez <strong>des</strong><br />

parents d’origines très diverses lors d’une<br />

réunion tenue à Toronto.<br />

« Les enfants qui vivent dans un espace confiné ont<br />

besoin de plus de soutien, de plus d’endroits où aller<br />

dans <strong>la</strong> collectivité. Ils n’ont pas de gran<strong>des</strong> cours<br />

où jouer. Lorsqu’on habite un petit appartement, il<br />

faut sortir plus souvent, mais ou se re n d re ? »<br />

« C’est vrai. Combien de temps peut-on rester <strong>sur</strong><br />

un terrain de jeu ou au parc avec son enfant en<br />

plein mois de février ? »<br />

« Po u rquoi les écoles ne sont-elles pas ouvertes<br />

après <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse ? Po u rquoi ce va-et-vient entre le<br />

c e n t re communautaire et l’école ? Po u rquoi ne pas<br />

avoir un système unique pour les enfants ? A p r è s<br />

tout, autant pro fiter d’instal<strong>la</strong>tions déjà payées. »<br />

« Qu’en est-il de ces activités qui sont censées<br />

développer le cerveau, comme <strong>la</strong> musique et les<br />

arts ? Les écoles vont-elles continuer à les offrir ?<br />

Je n’ai pas les moyens d’env oyer mes enfants à<br />

<strong>des</strong> prog rammes privés. »<br />

« Si notre école est fermée, il n’y aura plus de<br />

communauté. »<br />

« La tendance au gouvernement est de se<br />

d é ch a rger de toute re s p o n s abilité. Pourtant, le rôle<br />

du gouvernement est d’être un leader de <strong>la</strong><br />

collectivité. Le secteur privé ne re p re n d ra pas le<br />

f<strong>la</strong>mbeau. Les parents, quel que soit leur niveau<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

151


de revenu, doivent se re n d re compte qu’ils<br />

méritent mieux. De nos jours, c’est tant pis pour<br />

ceux qui n’ont pas assez d’argent pour inscrire<br />

leur enfant à un prog ramme privé. »<br />

« Tous les enfants méritent <strong>la</strong> même qualité, les<br />

mêmes chances. »<br />

LA POLICE COMMUNAUTAIRE EST UN<br />

EXEMPLE DE COLLABORATION ENTRE<br />

LES ORGANISMES PROVINCIAUX ET<br />

C O M M U N A U TAIRES ET LES PROGRAMMES<br />

D ’ É D U C ATION À LA PETITE ENFA N C E<br />

La police communautaire est une approche de <strong>la</strong><br />

prestation de services de police qui reconnaît que<br />

<strong>la</strong> prévention du crime, <strong>la</strong> sécurité publique et<br />

le maintien de l’ordre relèvent de <strong>la</strong> collectiv i t é<br />

tout autant que de <strong>la</strong> police. En Ontario, <strong>la</strong> police<br />

communautaire embrasse une <strong>la</strong>rge ga m m e<br />

d ’ a c t ivités fondées <strong>sur</strong> <strong>des</strong> partenariats policec<br />

o l l e c t ivités. Lors <strong>des</strong> visites à domicile, les<br />

policiers rencontrent beaucoup d’enfants ou de<br />

familles qui sont en difficulté ou en situation de<br />

crise. En cas d’arrestation et lorsqu’il existe une<br />

marche à suivre officielle, <strong>la</strong> police communique<br />

avec les organismes de soutien social comme les<br />

sociétés d’aide à l’enfance. Mais dans bien <strong>des</strong><br />

cas, l’orientation vers un centre d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance et de formation au rôle parental<br />

présenterait d’énormes avantages pour tous. Dans<br />

nos discussions, ceux qui connaissent au moins<br />

p a rtiellement <strong>la</strong> scène provinciale ne s’étonnaient<br />

pas <strong>des</strong> mauvais résultats obtenus aux tests de<br />

troisième année par les enfants de cert a i n e s<br />

c o l l e c t ivités. En effet, il s’agit de régions en<br />

152<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

d i fficulté, avec les répercussions que l’on sait <strong>sur</strong><br />

les familles et les jeunes enfa n t s .<br />

Dans <strong>la</strong> région de Niagara, un programme de<br />

p r é vention novateur se poursuit grâce à un<br />

p a rtenariat entre le service de police régional et<br />

le service de <strong>la</strong> santé publique. Des représentants<br />

<strong>des</strong> deux secteurs col<strong>la</strong>borent à <strong>des</strong> progr a m m e s<br />

pour prévenir les bles<strong>sur</strong>es infligées aux enfa n t s<br />

dans les accidents de <strong>la</strong> route.<br />

Le comité de police communautaire de<br />

Mississippi Mills, en col<strong>la</strong>boration avec <strong>la</strong> Po l i c e<br />

p r ovinciale de l’Ontario (détachement de Pe rth)<br />

a monté un spectacle de marionnettes intitulé<br />

Kids Like Us qui fait <strong>la</strong> tournée <strong>des</strong> écoles de<br />

l’endroit. Le premier thème abordé est celui <strong>des</strong><br />

e n fants qui tyrannisent leurs camara<strong>des</strong>, et il y<br />

en aura sans doute d’autres. Le fi n a n c e m e n t<br />

p r ovient de l’Association de <strong>la</strong> Police prov i n c i a l e<br />

de l’Ontario, de Centraide et de <strong>la</strong> mairie de<br />

Mississippi Mills.<br />

La police régionale de Peel a <strong>la</strong>ncé un processus<br />

dynamique qui répond aux besoins <strong>des</strong> jeunes<br />

e n fants qui vivent dans un milieu fa m i l i a l<br />

potentiellement nuisible. Les forces policières<br />

sont souvent les premières et les seules à<br />

i n t e rvenir dans le milieu familial d'enfants en<br />

bas âge qui éprouvent <strong>des</strong> difficultés. La police<br />

régionale de Peel a souvent affaire à <strong>des</strong> enfa n t s<br />

qui vivent dans un milieu « à risque » mais qui<br />

n’ont pas besoin de protection immédiate. La<br />

police a commencé à aviser <strong>la</strong> Société d’aide à<br />

l ’ e n fance de manière informelle de tous les cas<br />

de ce genre et a l’intention de mettre <strong>sur</strong> pied un


système de signalement obl i gatoire. Ainsi, le<br />

groupe local de <strong>la</strong> Société d’aide à l’enfance<br />

sera avisé en cas de problème potentiel et<br />

p o u rra intervenir ou offrir à <strong>la</strong> famille le soutien<br />

nécessaire. S’il existait <strong>des</strong> centres bien établ i s<br />

d'éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de formation<br />

au rôle parental, <strong>la</strong> police aurait une ressource<br />

communautaire vers <strong>la</strong>quelle orienter les parents<br />

dans le besoin au lieu de les référer à <strong>la</strong> Société<br />

d’aide à l’enfa n c e .<br />

Les services de police de Hamilton, de Guelph<br />

et de Toronto ont tous mis <strong>sur</strong> pied <strong>des</strong> gr o u p e s<br />

qui col<strong>la</strong>borent avec les collectivités pour<br />

favoriser le développement <strong>des</strong> jeunes enfa n t s .<br />

Il existe plusieurs exemples de services de police<br />

communautaire qui aident les collectivités à<br />

créer davantage de ressources pour l’éducation à<br />

<strong>la</strong> petite enfance et <strong>la</strong> formation au rôle parental.<br />

Le réseau d’information communautaire qu’ils<br />

proposent pourrait répondre à certains <strong>des</strong><br />

besoins <strong>des</strong> collectivités ontariennes en matière<br />

de partage de l'information et d’échange de<br />

leur ex p e rtise. La participation <strong>des</strong> services de<br />

police à ces actions aide à renforcer <strong>la</strong> cohésion<br />

de <strong>la</strong> collectivité et permet d’utiliser une<br />

ressource provinciale et communautaire de<br />

façon constru c t ive .<br />

C E RTAINS MODÈLES QUI EXISTENT DANS LES<br />

COLLECTIVITÉS PEUVENT SERVIR D'EXEMPLES,<br />

DANS LE RESPECT DES ACTIONS LOCALES ET<br />

DE LA PLURALITÉ COMMUNAUTA I R E<br />

Chaque fois que c’est possible, les éléments qui<br />

font le succès d’un programme dans une<br />

communauté devraient être reproduits à l’échelle<br />

de <strong>la</strong> province, tout en prenant garde à ne pas<br />

imposer de solutions uniformes. Les collectiv i t é s<br />

présentent une grande diversité culturelle,<br />

ethnique et linguistique. Il existe <strong>des</strong> diff é r e n c e s<br />

entre les régions rurales et les régions urbaines.<br />

La sensibilité à <strong>la</strong> collectivité est part i c u l i è r e m e n t<br />

i m p o rtante chez les autochtones, comme nous<br />

l ’ avons entendu dans plusieurs de nos réunions.<br />

Les autochtones veulent que leurs enfants soient<br />

é l evés selon les valeurs et dans les <strong>la</strong>ngues <strong>des</strong><br />

Premières nations.<br />

La préservation linguistique et culturelle <strong>des</strong><br />

francophones, qui détiennent <strong>des</strong> droits historiques<br />

au Canada, doit également être as<strong>sur</strong>ée.<br />

Conscients de l’importance de <strong>la</strong> petite enfance<br />

et de <strong>la</strong> nécessité d’encourager les compétences<br />

l a n gagières dès le plus jeune âge, les conseils<br />

sco<strong>la</strong>ires francophones de l’Ontario ont donné<br />

l ’ exemple en offrant <strong>des</strong> programmes de<br />

m a t e rnelle à temps plein pour les enfants de 4 ans.<br />

M a l gré cette diversité, <strong>la</strong> réplication <strong>des</strong> fa c t e u r s<br />

de succès a déjà eu lieu dans certains cas.<br />

En voici deux exemples :<br />

♦ Le projet Kids Count de London est imité<br />

dans quatre autres villes (Windsor, Acton,<br />

Burlington et Caledonia). Créé en 1994, ce<br />

projet représente l’aboutissement d’une <strong>étude</strong><br />

du conseil sco<strong>la</strong>ire de London <strong>sur</strong> les facteurs<br />

qui entravent <strong>la</strong> réussite sco<strong>la</strong>ire <strong>des</strong> enfants.<br />

Des groupes de voisinage réunissent parents,<br />

éducateurs, enfants et autres membres de <strong>la</strong><br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

153


collectivité. Des partenariats se sont peu à peu<br />

édifiés pour que tout le monde participe à<br />

cet effort. Les programmes comprennent<br />

<strong>des</strong> projets de petits déjeuners à l’école, <strong>des</strong><br />

groupes de soutien aux parents, <strong>des</strong> projets<br />

d'alphabétisation familiale et d’autres activités<br />

communautaires.<br />

♦ Mis au point par les centres d’éducation<br />

parentale et familiale du centre-ville de<br />

Toronto, Roots of Empathysera imité à<br />

l’échelle nationale et internationale (et,<br />

espérons-le, provinciale !). Il s’agit d’amener<br />

à l’école primaire une fois par mois les<br />

e n fants en bas âge et leur mère (part i c i p a n t<br />

au programme de formation au rôle parental)<br />

a fin que les enfants puissent se fa m i l i a r i s e r<br />

avec le développement et les besoins d’un<br />

bébé, tout ce<strong>la</strong> en vue de préparer <strong>la</strong><br />

prochaine génération à assumer ses<br />

responsabilités parentales.<br />

Le réseau d’échange d’informations<br />

proposé dans <strong>la</strong> section précédente pourr a i t<br />

aider les collectivités à former ce qu’on<br />

p o u rrait considérer comme un progr a m m e<br />

communautaire d’éducation permanente<br />

pour mettre <strong>sur</strong> pied de tels centres.<br />

IL FAUT DONNER DU POUVOIR ET DU SOUTIEN<br />

AU LEADERSHIP COMMUNAUTA I R E<br />

Les leaders dynamiques, les gens que l’on<br />

pourrait appeler <strong>des</strong> « entrepreneurs sociaux »<br />

s’attaquent aux problèmes sociaux en<br />

réunissant les gens et les ressources<br />

nécessaires pour mettre en œuvre une vision<br />

commune et créer <strong>des</strong> solutions viables pour<br />

154<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

leur collectivité. Le leadership communautaire<br />

provient de sources différentes d’une<br />

collectivité à l’autre. Dans certains cas, le<br />

maire et le conseil municipal manifestaient<br />

de l’intérêt et offraient leur soutien alors que<br />

dans d’autres cas, l’administration locale était<br />

indifférente, voire hostile. Il en va de même<br />

pour les écoles et les conseils sco<strong>la</strong>ires.<br />

Certaines écoles, comme Sunset Park à<br />

North Bay, constituent le point de mire de <strong>la</strong><br />

col<strong>la</strong>boration communautaire <strong>sur</strong> les projets<br />

concernant les enfants. Certains directeurs et<br />

directrices d’écoles s’adressent à <strong>la</strong> collectivité<br />

pour demander un soutien en faveur d’un<br />

programme d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance,<br />

alors que d’autres refusent de jouer un rôle<br />

à l’extérieur de l’enceinte de l’école.<br />

C e rtains administrateurs d’hôpitaux montrent<br />

leur intérêt et leur volonté d’aider. À titre<br />

d ’ exemple, le centre de santé <strong>des</strong> femmes St.<br />

Joseph de Toronto accueille dans ses locaux le<br />

projet Pa rkdale Pa rents Primary Prev e n t i o n<br />

P ro j e c t, qui fonctionne sous les auspices du<br />

PACE et offre <strong>des</strong> services de nutrition et de<br />

soutien prénatals, un service d’accueil pour les<br />

parents, <strong>des</strong> services de répit, <strong>des</strong> programmes de<br />

f o rmation, <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion <strong>des</strong> enfants en bas âge<br />

et plusieurs autres services de soutien pour les<br />

mères, les nouveau-nés et les jeunes enfants<br />

du quart i e r. Le nouveau centre hospitalier de<br />

S u d bu ry travaille de concert avec les autorités de<br />

santé publique et le gouve rnement pour créer <strong>des</strong><br />

ressources d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance plus<br />

soli<strong>des</strong> dans <strong>la</strong> collectiv i t é .


Il faut trouver une façon de donner davantage<br />

de pouvoir et de soutien au leadership<br />

communautaire pour permettre aux bonnes<br />

idées de proliférer. Au lieu de désigner un chef<br />

communautaire en matière d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance qui devra être le même partout,<br />

il vaut mieux offrir <strong>des</strong> encouragements à ceux<br />

qui ont les compétences et l’intérêt nécessaires<br />

pour prendre <strong>la</strong> tête du projet. On reconnaît<br />

que ces leaders sont <strong>des</strong> entrepreneurs sociaux.<br />

Un nouvel établissement d’enseignement à<br />

Londres, <strong>la</strong> School for Social Entrepreneurs,<br />

a fait <strong>la</strong> <strong>des</strong>cription suivante de<br />

l’entrepreneuriat social :<br />

« Les entrepreneurs sociaux accomplissent<br />

exactement les mêmes choses [que les<br />

entrepreneurs commerciaux]. Ils repèrent <strong>des</strong><br />

<strong>la</strong>cunes dans le tissu social et jouent le rôle<br />

d’intermédiaires entre le capital et <strong>la</strong> main-<br />

d’œuvre afin de créer de nouvelles institutions<br />

sociales et de nouveaux instruments permettant<br />

de combler ces <strong>la</strong>cunes. Ils peuvent montrer<br />

le même esprit d’entreprise et <strong>la</strong> même<br />

imagination que les meilleurs entrepreneurs du<br />

monde <strong>des</strong> affaires, mais dans leur cas, c’est<br />

toute <strong>la</strong> société qu’il s’agit d’enrichir; ils<br />

veulent jeter un pont au-<strong>des</strong>sus du fossé qui<br />

sépare les puissants <strong>des</strong> faibles et créer un<br />

capital de possibilités ». 140<br />

Le gouve rnement devrait réfléchir à <strong>la</strong> création<br />

d’un fonds de soutien à l’entrepreneuriat social.<br />

Ce type de leadership, pensons-nous, est<br />

essentiel au développement communautaire.<br />

LE SECTEUR PRIVÉ PEUT ET DOIT<br />

PRODIGUER UN LEADERSHIP ET UN SOUTIEN<br />

FINANCIER POUR L'ÉDUCATION À LA PETITE<br />

ENFANCE ET LA FORMATION AU RÔLE<br />

PARENTAL DANS LE LIEU DE TRAVAIL ET<br />

AILLEURS DANS LA COLLECTIVITÉ<br />

Petit à petit, le secteur public, qui compte<br />

parmi ses employés <strong>des</strong> parents dont <strong>des</strong><br />

femmes avec <strong>des</strong> enfants en bas âge, prend<br />

conscience du besoin de soutenir <strong>la</strong> mise <strong>sur</strong><br />

pied de centres d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance<br />

(par exemple, <strong>la</strong> Commission de <strong>la</strong> sécurité<br />

professionnelle et de l'as<strong>sur</strong>ance contre les<br />

accidents du travail à Toronto et le quartier<br />

général de <strong>la</strong> Police provinciale de l’Ontario<br />

à Orillia). Il existe moins d’exemples dans le<br />

secteur privé. 140 Il faudra peut-être concevoir<br />

<strong>des</strong> me<strong>sur</strong>es incitatives pour encourager les<br />

entreprises privées à soutenir <strong>des</strong> programmes<br />

<strong>sur</strong> le lieu de travail ou au sein de <strong>la</strong><br />

collectivité, ou les deux.<br />

Une tribune organisée en 1997 par l’I n d u s t r y<br />

Education Council de Hamilton-We n t wo rth<br />

a suscité un vif intérêt et a donné le jour à<br />

Connections for Kids, un réseau coopératif<br />

de citoyens, d’entreprises privées et<br />

d ’ o rganismes publ i c s .<br />

Employeurs et syndicats peuvent convenir de<br />

soutenir <strong>des</strong> projets d'éducation à <strong>la</strong> petite<br />

enfance et de formation au rôle parental,<br />

notamment les centres soutenus par<br />

l’employeur <strong>sur</strong> le lieu de travail, <strong>des</strong><br />

politiques de ressources humaines qui tiennent<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

155


compte de <strong>la</strong> vie familiale et une amélioration<br />

<strong>des</strong> prestations de congé de maternité et de<br />

congé parental. Windsor compte quelques<br />

exemples de participation du monde <strong>des</strong><br />

affaires. Les trois grands fabricants<br />

automobiles (General Motors, Ford et<br />

Chrysler) ont financé le démarrage d’un<br />

programme de garderie et de ressources<br />

parentales pour les employés et continuent<br />

d’appuyer le centre, qui <strong>des</strong>sert 135 familles.<br />

Le support pour ce programme a été négocié<br />

par les Travailleurs canadiens de l’automobile.<br />

Le manque de temps pour <strong>la</strong> vie familiale est<br />

un phénomène bien connu. Les employe u r s<br />

l a rges d’esprit offrent un congé pour<br />

o bl i gations familiales aux parents qui doive n t<br />

prendre soin d’enfants ma<strong>la</strong><strong>des</strong> ou s’occuper<br />

d’autres problèmes familiaux. Ainsi, quand<br />

les employés sont au travail, ils ne sont pas<br />

distraits par leurs difficultés familiales. On<br />

p o u rrait en faire bien plus dans les lieux de<br />

t r avail pour soutenir <strong>la</strong> formation au rôle de<br />

parent. Il existe <strong>des</strong> modèles d’employe u r s<br />

respectueux de <strong>la</strong> vie familiale et<br />

d’entreprises qui comprennent l’import a n c e<br />

du développement <strong>des</strong> jeunes enfants, pas<br />

seulement pour leurs employés : en effet, ils<br />

comprennent aussi que <strong>des</strong> politiques qui<br />

tiennent compte de <strong>la</strong> vie familiale renforcent<br />

<strong>la</strong> loyauté <strong>des</strong> employés et améliorent<br />

leur productiv i t é .<br />

Les leaders du monde <strong>des</strong> affaires qui<br />

comprennent l’importance du développement<br />

156<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

<strong>des</strong> jeunes enfants doivent être invités à user<br />

de leur influence dans leur milieu afin de<br />

passer le message. C’est ce qu’ont récemment<br />

affirmé <strong>des</strong> articles dans le magazine Fortune<br />

et dans le quotidien The New York Times. 142, 143<br />

Les dirigeants de centres privés de ga r d e<br />

d ’ e n fants qui offrent <strong>des</strong> progr a m m e s<br />

d'éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

f o rmation au rôle parental de très gr a n d e<br />

qualité pourraient aider à mettre <strong>des</strong> projets<br />

<strong>sur</strong> pied en col<strong>la</strong>boration avec le monde <strong>des</strong><br />

a ffaires dans <strong>la</strong> province. Ce<strong>la</strong> pourr a i t<br />

d evenir une initiative intéressante du secteur<br />

p r ivé qui l’amènerait à mieux comprendre<br />

l ’ i m p o rtance de <strong>la</strong> formation au rôle de<br />

parent et de l’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e .<br />

Le gouve rnement ne peut-il pas créer <strong>des</strong><br />

encouragements à <strong>la</strong> concertation entre<br />

ces groupes ?<br />

LES MESURES CIBLÉES POUR LES ENFANTS<br />

ET LES FAMILLES À RISQUE OU EN<br />

DIFFICULTÉ SONT NÉCESSAIRES,<br />

MAIS ELLES FONCTIONNENT MIEUX<br />

LORSQU’ELLES S’INSÈRENT DANS LE<br />

CADRE D’UN SYSTÈME OUVERT À TOUS<br />

Les parents sont très sensibles aux étiquettes<br />

de mauvais parent ou de famille à risque qui<br />

p o u rraient leur être apposées. Dans une région<br />

rurale, nous avons entendu un commentaire<br />

<strong>sur</strong> un parent qui préférerait voir arr iver chez<br />

lui les services d’ex t e rmination que les<br />

s e rvices sociaux.


Ceux qui offrent ces services marchent <strong>sur</strong><br />

<strong>des</strong> œufs. En effet, il y a d’un côté le risque<br />

de stigmatiser et d’humilier les parents en les<br />

sélectionnant pour recevoir un service, et de<br />

l’autre côté, celui d’exclure les familles qui<br />

en ont le plus besoin avec un service off e rt<br />

à tous mais qui ne tient pas compte <strong>des</strong><br />

e n t r aves à <strong>la</strong> participation <strong>des</strong> fa m i l l e s<br />

d é favorisées (<strong>des</strong> frais à paye r, aussi<br />

modiques soient-ils, le besoin d’équiper<br />

ou de chausser l’enfant pour une activ i t é<br />

p a rticulière, les moyens de transport à<br />

f o u rnir). Les programmes de loisirs relève n t<br />

malheureusement de cette dernière catégorie :<br />

ils sont off e rts à tous, mais peu d’enfa n t s<br />

d é favorisés peuvent y part i c i p e r.<br />

Beaucoup <strong>des</strong> actions que nous avons visitées<br />

étaient offertes dans <strong>des</strong> quartiers défavorisés<br />

ou à risque élevé. Ces familles ont besoin de<br />

l’aide et du soutien qu’elles reçoivent, mais il<br />

y a d’autres familles dans d’autres quartiers<br />

qui ne bénéficient pas du programme Partir<br />

d’un bon pas ou du Programme d’action<br />

communautaire pour les enfants (PACE) parce<br />

qu’elles ne se trouvent pas <strong>sur</strong> le bon territoire.<br />

Certaines <strong>des</strong> mères isolées et déprimées dont<br />

nous avons entendu parler habitent dans <strong>des</strong><br />

quartiers de c<strong>la</strong>sse moyenne.<br />

La solution n’est pas facile à trouve r. Mais il<br />

s e m ble approprié de créer <strong>des</strong> progr a m m e s<br />

o ff e rts aux familles dans toutes les couches<br />

de <strong>la</strong> société, sans risque d’étiquetage ni<br />

de discrimination.<br />

LES PARENTS DE TOUS LES HORIZONS<br />

SOCIO-ÉCONOMIQUES PEUVENT<br />

PROFITER DE CONSEILS ET DE<br />

SOUTIENS POUR AMÉLIORER LEURS<br />

COMPÉTENCES PA R E N TA L E S<br />

Les récits suivants ont été recueillis lors d’une<br />

réunion de parents de jeunes enfants à Toronto.<br />

Leurs antécédents, revenus, expériences et<br />

cultures étaient très diversifiés.<br />

« Pour moi, <strong>la</strong> période traumatique a été <strong>la</strong><br />

première année de mon enfant. Je n’avais<br />

aucune compétence parentale. Je ne pouvais<br />

demander l’aide de personne. On veut faire ce<br />

qu’il y a de mieux pour son enfant, mais sans<br />

savoir ce que c’est. Souvent, tout ce qu’on sait,<br />

c’est comment on a été soi-même élevé. On se<br />

sent complètement isolé. Mon mari s’en al<strong>la</strong>it<br />

travailler et je fondais en <strong>la</strong>rmes. »<br />

« Je reste à <strong>la</strong> maison pour élever mon enfant,<br />

mais je ne sais pas pour combien de temps<br />

encore je pourrai me payer ce<strong>la</strong>. Qu’est-ce que<br />

je ferai alors ? »<br />

« Le pire, c’est que les gens ne se rendent pas<br />

compte que s’occuper d’un enfant, c’est<br />

travailler. On n’a aucune déduction fiscale,<br />

aucun respect. »<br />

« Je suis très contente que le centre de<br />

formation au rôle de parent existe. Nous avons<br />

commencé à le fréquenter l’an dernier. Mon fils<br />

a fait <strong>des</strong> progrès. Il connaît l’alphabet. Je suis<br />

toujours à ses côtés. Il y a du matériel pour<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

157


apprendre, <strong>des</strong> jouets pour jouer . À <strong>la</strong> maison,<br />

il s’ennuie. Ici, il fait <strong>la</strong> connaissance d’autres<br />

enfants. Il a deux ans et demi. »<br />

LES PROJETS D'ÉDUCATION À LA PETITE<br />

ENFANCE ET DE FORMATION AU RÔLE<br />

PARENTAL DOIVENT INCLURE TOUS LES<br />

ENFANTS, Y COMPRIS CEUX QUI ONT DES<br />

DIFFICULTÉS PARTICULIÈRES<br />

Plus de 2 600 enfants de zéro à cinq ans ont<br />

été p<strong>la</strong>cés sous <strong>la</strong> tutelle de <strong>la</strong> province. La<br />

p l u p a rt vivent dans <strong>des</strong> foyers d’accueil. Ils<br />

sont souvent coupés de leur collectivité, de<br />

leur quart i e r, de leur milieu familial. Ces<br />

e n fants se retrouvent souvent en marge <strong>des</strong><br />

p r ogrammes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e ,<br />

et pourtant, ils ont c<strong>la</strong>irement besoin d’y<br />

p a rt i c i p e r. L’Ontario prend certaines me<strong>sur</strong>es<br />

pour abréger <strong>la</strong> période où le sort de ces<br />

e n fants est en attente mais il faut faire<br />

plus pour s’as<strong>sur</strong>er qu’ils peuvent tous<br />

p a rticiper aux programmes d’éducation à<br />

<strong>la</strong> petite enfa n c e .<br />

Il restera toujours un certain nombre d’enfants<br />

souffrant d’un handicap physique ou mental<br />

diagnostiqué à <strong>la</strong> naissance ou peu après. Ces<br />

enfants peuvent bénéficier d’une participation<br />

aux projets d'éducation à <strong>la</strong> petite enfance et<br />

de formation au rôle parental. En effet, ce<strong>la</strong><br />

pourrait faire une grande différence dans le<br />

niveau de compétences qu’ils pourraient<br />

atteindre, malgré leur handicap permanent.<br />

158<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

LES RESSOURCES À LA PETITE ENFANCE<br />

NE DOIVENT PAS ÊTRE AUGMENTÉES<br />

AU DÉTRIMENT DES SERVICES OFFERTS<br />

AUX ENFANTS PLUS ÂGÉS OU AUX<br />

ADOLESCENTS POUR SURMONTER DES<br />

HANDICAPS OU D’AUTRES DIFFICULTÉS<br />

C e rtains craignent que le gouve rnement se<br />

contente de prendre dans une poche pour<br />

mettre dans l’autre. Dans une période de<br />

compressions budgétaires, alors que les<br />

ressources sont réaffectées d’un organisme<br />

à l’autre, on s’inquiète de savoir d’où<br />

p r oviendra l’argent que le gouve rn e m e n t<br />

e nvisage de dépenser pour accroître son<br />

i nvestissement dans <strong>la</strong> petite enfa n c e .<br />

Les auteurs de <strong>la</strong> présente <strong>étude</strong> ne sont pas<br />

en me<strong>sur</strong>e de décider de <strong>la</strong> manière dont les<br />

fonds doivent être distribués. Toutefois, ils<br />

sont d’avis qu’il faut éviter de supprimer les<br />

s e rvices qui aident les enfants et les jeunes à<br />

prendre un nouveau départ et à <strong>sur</strong>monter un<br />

handicap ou un désavantage décou<strong>la</strong>nt d’un<br />

m a u vais départ durant <strong>la</strong> petite enfance. Si<br />

l’on arr ive à améliorer le développement<br />

<strong>des</strong> jeunes enfants, les fonds consacrés aux<br />

e n fants plus âgés pourront peut-être diminuer<br />

peu à peu. Toutefois, cette réduction <strong>des</strong><br />

besoins ne se fera pas d’un jour à l’autre. Il<br />

existe d’autres secteurs où le gouve rn e m e n t<br />

peut choisir d'aller puiser ses ressources.


IL FAUT AMÉLIORER LE PARTAGE<br />

D’INFORMATION ET LA SENSIBILISATION<br />

DU PUBLIC À L’ÉGARD DE L’IMPORTANCE<br />

DE LA PETITE ENFANCE<br />

Les gens de toutes les origines sont assoiffés<br />

de renseignements <strong>sur</strong> <strong>la</strong> formation au rôle de<br />

parent et l’éducation à <strong>la</strong> petite enfance. Nous<br />

avons constaté que plusieurs ignorent tout <strong>des</strong><br />

nouvelles découvertes neuroscientifiques et<br />

de ce qu’elles signifient. Les éducateurs de<br />

<strong>la</strong> petite enfance qui travaillent en milieu de<br />

garde sont plus susceptibles de connaître ces<br />

nouveaux faits. Mais d’autres professionnels,<br />

parmi lesquels les enseignants et le personnel<br />

<strong>des</strong> soins médicaux, ne sont pas forcément<br />

au courant. Une enquête récemment menée<br />

auprès de professionnels intervenant auprès<br />

<strong>des</strong> enfants en bas âge a révélé que <strong>la</strong><br />

plupart <strong>des</strong> groupes n’avaient acquis aucune<br />

connaissance <strong>sur</strong> le développement de l’enfant<br />

pendant leurs étu<strong>des</strong>. 144 Les écoles semblent<br />

particulièrement ignorantes <strong>des</strong> liens qui<br />

existent entre le déroulement de <strong>la</strong> petite<br />

enfance, <strong>la</strong> capacité d’apprentissage au jardin<br />

d’enfants et le succès en huitième année et<br />

au-delà. Les connaissances re<strong>la</strong>tives au<br />

développement humain doivent être intégrées<br />

aux programmes d’étu<strong>des</strong> postsecondaires,<br />

<strong>sur</strong>tout dans les programmes professionnels<br />

qui influencent le développement de <strong>la</strong> petite<br />

enfance (éducation, médecine, puériculture,<br />

psychologie, soins infirmiers, etc.).<br />

Par contre, nous avons été <strong>sur</strong>pris et heureux<br />

d’entendre un parent nous parler du<br />

développement précoce du cerveau après en<br />

avoir été informé dans un centre de formation<br />

parentale en milieu sco<strong>la</strong>ire. Ces programmes<br />

offrent de l’information en plusieurs <strong>la</strong>ngues<br />

pour éliminer l’obstacle linguistique.<br />

La transmission <strong>des</strong> nouvelles connaissances<br />

doit se faire d’une façon c<strong>la</strong>ire et acceptable,<br />

tant pour les experts que pour les groupes<br />

professionnels et le monde <strong>des</strong> affaires. Pour<br />

ce<strong>la</strong>, il faut mettre en p<strong>la</strong>ce une initiative bien<br />

p<strong>la</strong>nifiée qui incite <strong>la</strong> participation de tous<br />

les secteurs de <strong>la</strong> collectivité p<strong>la</strong>cés sous un<br />

leadership dynamique.<br />

« Nous sommes une famille au sein de <strong>la</strong> grande<br />

famille de l’école de Parkdale. Nous parlons<br />

plusieurs <strong>la</strong>ngues, mais d’une seule voix. Nous<br />

sommes unis dans notre rêve que chaque enfant<br />

du centre et de l’école se développera au mieux<br />

de ses capacités et que tous les parents,<br />

grands-parents et enseignants se soutiendront<br />

mutuellement pour faire de ce rêve une réalité.<br />

L’école de Parkdale est une école de diversité.<br />

La diversité représente notre force. » ■ Parents<br />

et employés du centre d’éducation parentale et<br />

familiale de Parkdale<br />

☞ Leçons apprises<br />

Les visites aux collectivités ont été fort instru c t i v e s .<br />

Nous en avons tiré cinq gran<strong>des</strong> leçons :<br />

1.<br />

Une vision et un engagement communs sont<br />

n é c e s s a i res pour mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>des</strong> me<strong>sur</strong>es de<br />

développement de <strong>la</strong> petite enfance. Le leadership<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

159


2.<br />

3.<br />

4.<br />

160<br />

<strong>des</strong> membres de <strong>la</strong> communauté, dans le re s p e c t<br />

<strong>des</strong> besoins de <strong>la</strong> communauté, est souvent <strong>la</strong><br />

base de bons programmes. Plus <strong>la</strong> compréhension<br />

<strong>des</strong> enjeux de <strong>la</strong> petite enfance sera répandue<br />

dans tous les secteurs (public et privé), meilleure s<br />

s e ront les chances de mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>des</strong><br />

p rogrammes de qualité pour le développement de<br />

<strong>la</strong> petite enfance et <strong>la</strong> formation au rôle pare n t a l .<br />

Le soutien de tous les paliers de gouvern e m e n t<br />

pour les programmes d'éducation à <strong>la</strong> petite<br />

enfance et de formation au rôle parental doit être<br />

é t roitement lié aux programmes communautaire s .<br />

Ce<strong>la</strong> exige de trouver le délicat équilibre entre les<br />

p rogrammes gouvernementaux et les pro g r a m m e s<br />

non gouvern e m e n t a u x .<br />

À l’intérieur d’un cadre normatif provincial, les<br />

collectivités doivent disposer de <strong>la</strong> souplesse<br />

n é c e s s a i e rpour<br />

concevoir <strong>des</strong> programmes adaptés<br />

aux divers besoins de leur région. Elles doivent<br />

également pouvoir appre n d re les unes <strong>des</strong> autre s .<br />

Les programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance,<br />

qu’ils soient professionnels ou axés <strong>sur</strong> le serv i c e ,<br />

c o m p o rtent le risque d’étiqueter ou de stigmatiser<br />

c e rtaines personnes. Ces programmes devraient<br />

ê t re é<strong>la</strong>borés de façon à répondre aux besoins <strong>des</strong><br />

enfants et <strong>des</strong> parents dans les centres de <strong>la</strong><br />

petite enfance plutôt que de se p<strong>la</strong>cer en<br />

c o n c u rrence avec ces dern i e r s .<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

5.<br />

Il faudra du temps pour établir <strong>des</strong> pro g r a m m e s<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance visant<br />

l’amélioration <strong>des</strong> chances et <strong>des</strong> résultats <strong>des</strong><br />

jeunes enfants, c’est pourquoi il faut commencer<br />

dès maintenant.<br />

POUR CONCLURE :<br />

Il existe dans <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> collectivités<br />

rurales et urbaines <strong>des</strong> programmes mis en<br />

œuvre aussi bien dans le secteur public que<br />

dans le secteur privé qui pourraient servir de<br />

base pour créer un réseau plus vigoureux et<br />

plus polyvalent de centres d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance et de formation au rôle parental<br />

profitant à tous les enfants de l’Ontario.<br />

■ Les programmes gouvernementaux<br />

devraient être conçus, dans <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e<br />

du possible, pour s'intégrer aux services<br />

d'inspiration communautaire au lieu de<br />

créer <strong>des</strong> obstacles au rapprochement et<br />

aux partenariats.<br />

■ Les programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

enfance qui semblent être dynamiques et<br />

vigoureux incorporent le plus d'éléments<br />

possibles <strong>des</strong> secteurs public, privé et<br />

municipal.<br />

■ Les entrepreneurs sociaux sont une<br />

source essentielle de leadership dans les<br />

collectivités. Le gouvernement pourrait<br />

songer à créer un fonds pour appuyer les<br />

projets que les entrepreneurs sociaux


veulent faire démarrer. Il est important<br />

d'é<strong>la</strong>borer de bonnes stratégies visant à<br />

soutenir les actions décidées à l’échelon<br />

local.<br />

■ Divers endroits pourraient servir de centres<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

formation au rôle parental, dont les locaux<br />

d'entreprises privées, les écoles et les<br />

domiciles privés, qui pourraient tous faire<br />

partie d’un même système rattaché à un<br />

point central. Quels que soient ces endroits,<br />

il faut qu'ils soient facilement accessibles<br />

aux parents.<br />

■ Les centres d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance<br />

et de formation au rôle parental doivent<br />

offrir <strong>des</strong> programmes de qualité favorisant<br />

l’épanouissement du jeune enfant et être<br />

réceptifs aux besoins suivants :<br />

i. <strong>la</strong> diversité culturelle, ethnique, linguistique<br />

et communautaire;<br />

ii. les enjeux complexes de <strong>la</strong> participation<br />

intergouvernementale;<br />

iii.l’utilisation optimale <strong>des</strong> ressources<br />

actuelles; et<br />

iv. l'établissement par le gouvernement de<br />

normes et d'indicateurs de résultats qui<br />

tiennent compte <strong>des</strong> caractéristiques<br />

locales.<br />

■ Compte tenu de tous ces points, nous<br />

sommes d’avis qu’une approche progressive<br />

de l’établissement de centres d’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance et de formation au rôle<br />

parental doit partir <strong>des</strong> actions existantes.<br />

Nous devons utiliser cette méthode pour<br />

établir peu à peu <strong>des</strong> centres accessibles<br />

aux enfants de tous les secteurs. En raison<br />

de l’importance de <strong>la</strong> petite enfance,<br />

<strong>la</strong> structure de développement <strong>des</strong><br />

programmes et <strong>des</strong> me<strong>sur</strong>es incitatives<br />

devrait inclure <strong>la</strong> participation <strong>des</strong><br />

gouvernements et <strong>des</strong> secteurs public<br />

et privé au sein <strong>des</strong> communautés.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

161


162<br />

Early Years Report


C O N C E P T I O ND’U N P R O G R A M M ED’É D U C AT I O NÀ L A P E T I T EE N FA N C EE T D E<br />

F O R M AT I O NA U R Ô L EPA R E N TA L<br />

ompte tenu <strong>des</strong> données que nous<br />

avons recueillies, que peut et doit faire<br />

une société pour s’as<strong>sur</strong>er que tous les enfants<br />

aient <strong>des</strong> chances égales que leur cerveau se<br />

développe bien au cours de <strong>la</strong> période critique<br />

<strong>des</strong> premières années ? Nous savons que <strong>la</strong><br />

prestation de services d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

enfance de bonne qualité qui font participer les<br />

parents peut grandement améliorer <strong>la</strong> réussite<br />

<strong>des</strong> jeunes enfants.<br />

Le concept <strong>des</strong> centres d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

enfance et de formation au rôle parental n’est<br />

ni original, ni particulièrement révolutionnaire,<br />

puisqu’il a été proposé plusieurs fois en<br />

Ontario au cours <strong>des</strong> deux dernières décennies.<br />

☞ Il y a plus de 20 ans, Bette Stephenson,<br />

ministre de l’Éducation au sein du gouvernement de<br />

William Davis, proposait de mettre <strong>sur</strong> pied de tels<br />

centres dans les écoles publiques.<br />

Il y a près de 20 ans, le rapport de <strong>la</strong> Commission<br />

d’enquête <strong>sur</strong> l’éducation de <strong>la</strong> petite enfance<br />

recommandait que « <strong>la</strong> province de l’Ontario crée<br />

<strong>des</strong> Centres pour <strong>la</strong> famille et l’éducation <strong>des</strong><br />

jeunes afin de servir d’instruments essentiels à<br />

l’éducation <strong>des</strong> enfants de <strong>la</strong> conception à l’âge<br />

de huit ans ». 145<br />

En 1985, le rapport du projet <strong>sur</strong> l’éducation<br />

primaire précoce du ministère de l’Éducation de<br />

l’Ontario proposait que « le ministre de l’Éducation<br />

et les conseils sco<strong>la</strong>ires fassent <strong>des</strong> ajustements<br />

dans les politiques de fermeture et d’utilisation de<br />

l’espace pour faciliter <strong>la</strong> mise <strong>sur</strong> pied de services<br />

de soutien éducationnel aux familles et aux jeunes<br />

enfants dans les écoles de quartier ». 146<br />

En 1990, dans son rapport intitulé Les enfants<br />

d’abord, le comité consultatif <strong>des</strong> services à<br />

l’enfance recommandait que « le gouvernement<br />

de l’Ontario, en partenariat avec les parents, les<br />

prestataires de services et d’autres personnes en<br />

contact avec les enfants, é<strong>la</strong>bore un p<strong>la</strong>n d’action<br />

public afin de s’as<strong>sur</strong>er que les enfants reçoivent<br />

ce qui leur est dû. Ce p<strong>la</strong>n doit guider l’évolution<br />

de <strong>la</strong> loi, de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification et de l’é<strong>la</strong>boration de<br />

politiques dans tous les ministères qui exercent une<br />

influence directe ou indirecte <strong>sur</strong> les soutiens et<br />

services offerts aux enfants ». 147<br />

En 1994, dans son rapport Nos enfants et nos jeunes<br />

d ’ a u j o u rd’hui, le conseil du premier ministre de<br />

l’Ontario <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé, le bien-être et <strong>la</strong> justice sociale<br />

faisait <strong>la</strong> recommandation suivante : « Pour as<strong>sur</strong>er un<br />

é q u i l i b re entre <strong>la</strong> vie professionnelle et <strong>la</strong> vie familiale<br />

donnant aux parents <strong>la</strong> souplesse dont ils ont besoin,<br />

s u rtout lorsque les enfants sont en bas âge, on devrait<br />

m e t t re en p<strong>la</strong>ce <strong>des</strong> politiques favorisant <strong>la</strong> famille <strong>sur</strong><br />

le lieu de travail ». 1 4 8<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

163


En 1994 encore, dans Pour l’amour d’apprendre, <strong>la</strong><br />

Commission royale <strong>sur</strong> l’éducation a recommandé<br />

que « l'éducation de <strong>la</strong> petite enfance soit offerte<br />

par tous les conseils sco<strong>la</strong>ires à tous les enfants<br />

de trois à cinq ans que les parents ou tutrices ou<br />

tuteurs désirent inscrire. L'éducation à <strong>la</strong> petite<br />

enfance remp<strong>la</strong>cerait progressivement les<br />

programmes de maternelle (enfants de quatre ans)<br />

et de jardin d'enfants (enfants de cinq ans) et<br />

deviendrait ainsi une partie intégrante du système<br />

d'éducation publique ». 149<br />

Le mémoire du Caledon Institute of Social Policy<br />

intitulé Social Policy 2000 a ff i rme à l’égard du<br />

développement <strong>des</strong> jeunes enfants que « même<br />

si c’était possible, il ne suffirait pas d’envoyer les<br />

enfants un ou deux ans plus tôt à l’école pour<br />

r é p o n d re à leurs besoins en développement dès le<br />

plus jeune âge. Il faut que <strong>des</strong> centres permettent à<br />

de très jeunes enfants de tous les milieux de se<br />

re t rouver… La notion de garderie est trompeuse. La<br />

p re m i è re fonction de ces centres ne serait pas de<br />

p e rm e t t re aux parents d’aller travailler, mais d’off r i r<br />

une stimu<strong>la</strong>tion et une socialisation dont les enfants<br />

de parents riches ou qui restent à <strong>la</strong> maison peuvent<br />

bénéficier au même titre que les enfants de pare n t s<br />

p a u v res et de gens qui travaillent. Le centre idéal est<br />

un endroit où presque tous les enfants ont envie de se<br />

re t rouver à un jeune âge, que les parents soutiennent<br />

et auxquels ils sont même prêts à consacrer du temps<br />

à titre bénévole. » 1 5 0<br />

164<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

Ce chapitre décrit le cadre de déve l o p p e m e n t<br />

d’un programme d’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

et de formation au rôle parental en Ontario. Ce<br />

cadre est axé <strong>sur</strong> les centres d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance et de formation au rôle parental<br />

qui existent déjà dans plusieurs collectivités de<br />

l’Ontario. Le concept regroupe et é<strong>la</strong>rg i t<br />

l ’ e n s e m ble <strong>des</strong> programmes et services pour<br />

les enfants de zéro à six ans et leur famille. A u<br />

sein de ce cadre, il existe d’autres éléments pour<br />

soutenir le développement <strong>des</strong> jeunes enfants<br />

et les soins parentaux : l’amélioration <strong>des</strong><br />

prestations de congé parental et de congé de<br />

m a t e rnité, <strong>des</strong> lieux de travail tenant compte<br />

de <strong>la</strong> vie familiale, <strong>des</strong> encouragements fi s c a u x ,<br />

une évaluation intégrée et autonome <strong>des</strong> résultats<br />

sco<strong>la</strong>ires et <strong>des</strong> réseaux d’inform a t i o n<br />

c o m m u n a u t a i r e s .<br />

Les centres d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance<br />

et de formation parentale pourraient exister<br />

un peu partout en Ontario, mais de façon à<br />

refléter au mieux les besoins et les priorités<br />

de chacune <strong>des</strong> collectivités. Nous abordons<br />

le sujet en décrivant une approche<br />

communautaire évolutive et un modèle existant<br />

de centre ontarien d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

enfance et de formation parentale axé <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />

collectivité. Nous décrivons d'autres exemples<br />

au chapitre 5 et dans le document de travail<br />

résumant les visites d’enquête dans les<br />

collectivités. Notre concept de tels centres est<br />

fondé <strong>sur</strong> les programmes novateurs que nous<br />

avons observés dans les collectivités et <strong>sur</strong> les<br />

actions de <strong>la</strong> Banque mondiale dans les pays


en voie de développement et de <strong>la</strong> Banque<br />

interaméricaine de développement dans les<br />

pays d’Amérique <strong>la</strong>tine. Ce concept as<strong>sur</strong>e un<br />

soutien optimal pour l’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

enfance et <strong>la</strong> formation au rôle parental lors de<br />

<strong>la</strong> période <strong>la</strong> plus critique du développement<br />

du cerveau, soit de <strong>la</strong> conception à <strong>la</strong> première<br />

année d’étu<strong>des</strong> sco<strong>la</strong>ires. Nous nous<br />

intéressons autant aux parents qu’aux enfants.<br />

Dans ce chapitre, nous décrivons les éléments<br />

de notre concept d’un cadre idéal.<br />

Aperçu du chapitre<br />

1.<br />

2.<br />

3.<br />

Les centres d’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

et de formation au rôle parental : principes<br />

directeurs, structure, eff o rts supplémentaires<br />

requis, programme d’étu<strong>des</strong>, emp<strong>la</strong>cement<br />

et personnel.<br />

Concilier vision et mise en œuvre, et<br />

quelques problèmes envisagés.<br />

D’autres éléments du système visant à<br />

améliorer l’éducation à <strong>la</strong> petite enfance.<br />

UNE APPROCHE ÉVOLUTIVE FONDÉE<br />

SUR LA COLLECTIVITÉ<br />

Pour veiller à ce que toutes les familles de<br />

l’Ontario aient accès à un programme d’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance et de formation parentale, on<br />

p o u rrait mettre <strong>sur</strong> pied un nouveau système<br />

p u blic, créé, financé et exploité en tant que<br />

p r ogramme du gouve rnement provincial. Nous<br />

avons rejeté cette option en faveur d’une approche<br />

plus évo l u t ive et communautaire, parce que nous<br />

sommes convaincus <strong>des</strong> points suivants :<br />

♦ Il est important pour les premières années<br />

de l’enfant que les collectivités et les<br />

familles prennent les décisions qui leur<br />

conviennent. Les collectivités de l’Ontario<br />

affichent une variété de caractéristiques<br />

culturelles, linguistiques, géographiques et<br />

autres. Les centres d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

enfance et de formation parentale doivent<br />

être sensibles à <strong>la</strong> diversité <strong>des</strong> collectivités<br />

et <strong>des</strong> familles. Les emp<strong>la</strong>cements et les<br />

structures de programmes varieront selon <strong>la</strong><br />

collectivité. L’é<strong>la</strong>boration d’une gamme de<br />

centres pouvant offrir différents choix ne<br />

peut pas suivre un modèle centralisé,<br />

technique et bureaucratique.<br />

♦ Les parents doivent avoir le choix. Il<br />

faut offrir un éventail d’options pour les<br />

parents et leurs jeunes enfants, et non un<br />

programme unique et universel. Nous avons<br />

tous une vision très personnelle de <strong>la</strong> façon<br />

d’élever un enfant, et ceux qui décident de<br />

ne participer à aucun programme doivent<br />

avoir <strong>la</strong> liberté de leur choix.<br />

♦ Un programme créé par les instances<br />

supérieures et imposé aux collectivités au<br />

lieu d’être nourri par l’initiative et le soutien<br />

de celles-ci sera moins sensible aux besoins<br />

<strong>des</strong> familles et aux caractéristiques de <strong>la</strong><br />

c o l l e c t ivité. Il aura également moins tendance<br />

à encourager le leadership ainsi que le<br />

soutien, <strong>la</strong> participation et <strong>la</strong> compréhension<br />

communautaires qui sont nécessaires pour<br />

que l’action prenne racine et prospère.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

165


♦ Les collectivités doivent être encouragées à<br />

échanger entre elles et à profiter de ce qui<br />

fonctionne déjà. Dans plusieurs d’entre<br />

elles, <strong>des</strong> actions publiques et privées<br />

ont été mises <strong>sur</strong> pied pour favoriser<br />

l'épanouissement <strong>des</strong> jeunes enfants et une<br />

éducation et un soutien de qualité pour les<br />

parents; celles-ci peuvent servir de base à<br />

de nouveaux développements.<br />

♦ Les secteurs public et privé doive n t<br />

comprendre <strong>la</strong> nécessité d'un meilleur<br />

p r ogramme d’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

et de formation parentale pour les fa m i l l e s<br />

de l’Ontario, et s'engager à y investir à<br />

l'échelle locale afin de constituer pour le<br />

siècle une popu<strong>la</strong>tion hautement compétente<br />

et en bonne santé. La mobilisation<br />

communautaire au nom de <strong>la</strong> prochaine<br />

génération peut aider à édifier ce que l’on<br />

appelle souvent le capital social ou <strong>la</strong><br />

cohésion sociale, soit tout ce qui renforce le<br />

tissu de <strong>la</strong> collectivité et notre aptitude en<br />

tant que société à relever les défis présentés<br />

par les changements socio-économiques. 1 5 1<br />

Le capital social est souvent présenté<br />

comme un facteur clé dans <strong>la</strong> croissance<br />

économique à long terme et <strong>la</strong> perp é t u a t i o n<br />

de sociétés démocratiques et tolérantes.<br />

Les nombreuses initiatives (les garderies, les<br />

écoles maternelles indépendantes et agr é é e s<br />

(n u rsery sch o o l s ), les services de ga r d e<br />

coopératifs, les programmes de ressources<br />

familiales, les programmes de ressources pour<br />

<strong>la</strong> garde d’enfants, les centres de formation au<br />

rôle parental et d’alphabétisation familiale, les<br />

s e rvices de visite à domicile, les jardins<br />

166<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

d ’ e n fants, les programmes de soutien prénatals<br />

et postnatals, ainsi que les programmes de<br />

p r é vention et d’intervention précoce) qui<br />

fonctionnent maintenant dans les collectiv i t é s<br />

sous forme d’entités distinctes, constituent le<br />

fondement <strong>sur</strong> lequel les collectivités peuve n t<br />

s ’ a p p u yer pour créer un réseau plus cohérent<br />

de centres sensibles aux besoins de toutes les<br />

couches de <strong>la</strong> société.<br />

Nous tenons à signaler que <strong>la</strong> garde d’enfants<br />

ne consiste pas seulement pour nous en <strong>des</strong><br />

services de gardiennage où les enfants sont<br />

tout simplement nourris et <strong>sur</strong>veillés. Nous<br />

avons à l’esprit <strong>des</strong> centres où les jeunes<br />

enfants participent à <strong>des</strong> activités (résolution<br />

ludique de problèmes) pour favoriser leur<br />

apprentissage et leur développement.<br />

Lorsque nous parlons d’intégrer les jardins<br />

d ’ e n fants aux centres d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance et de formation au rôle parental, nous ne<br />

parlons pas d’envoyer les enfants à l’école à un<br />

plus jeune âge. Les programmes d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance ne doivent pas être obl i gatoires. Ils<br />

d o ivent toutefois être accessibles aux enfants et<br />

aux familles de toutes les couches de <strong>la</strong> société.<br />

Les actions pour l’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

dans les collectivités doivent s’efforcer d’être<br />

a c c e s s i bles à tous les enfants, y compris ceux qui<br />

ont <strong>des</strong> difficultés <strong>sur</strong> le p<strong>la</strong>n de l’apprentissage,<br />

du <strong>la</strong>ngage, du comportement, <strong>des</strong> capacités<br />

p hysiques ou du développement. Les<br />

p r ogrammes doivent comprendre l’identifi c a t i o n<br />

précoce <strong>des</strong> problèmes et pouvoir adapter le


c o n t exte <strong>des</strong> services aux besoins de chaque<br />

e n fant. Ce<strong>la</strong> exigera une ex p e rtise, <strong>des</strong> ressources<br />

spécialisées et <strong>des</strong> liens soli<strong>des</strong> avec les serv i c e s<br />

spécialisés et le système de soins de santé.<br />

Ces initiatives ne peuvent pas être considérées<br />

comme un programme obligatoire et universel<br />

imposé par le gouvernement. Nous proposons<br />

que les collectivités s'appuient <strong>sur</strong> les<br />

ressources existantes pour créer un éventail<br />

de solutions compatibles avec le cadre d’un<br />

programme d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et<br />

de formation parentale fondé <strong>sur</strong> les ressources<br />

publiques, privées et locales. Le rôle <strong>des</strong> divers<br />

paliers de gouvernement, du secteur privé et<br />

<strong>des</strong> collectivités est de faire en sorte que les<br />

centres soient accessibles dans toutes les<br />

couches de <strong>la</strong> société. Dans cette optique,<br />

paraphrasons ce que préconise le rapport<br />

Brunt<strong>la</strong>nd <strong>sur</strong> l’environnement : penser à<br />

l’échelle provinciale, agir à l’échelon local.<br />

Nous demandons <strong>la</strong> création d’un progr a m m e<br />

de premier palier qui profitera <strong>des</strong> meilleures<br />

connaissances disponibles <strong>sur</strong> le déve l o p p e m e n t<br />

du cerveau et <strong>des</strong> jeunes enfants afin de<br />

favoriser leur plein épanouissement : leur<br />

capacité à apprendre à l’école, leur aptitude<br />

à s’entendre avec les gens et à <strong>sur</strong>monter les<br />

obstacles, leurs chances de rester en bonne<br />

santé et leur aptitude à devenir <strong>des</strong> membres<br />

actifs de <strong>la</strong> société et de l'économie.<br />

La création de ce nouveau palier exigera le<br />

déploiement de ressources plus importantes de<br />

<strong>la</strong> part <strong>des</strong> secteurs privé et public pour mettre<br />

<strong>sur</strong> pied <strong>des</strong> centres de grande qualité pour<br />

toutes les familles de l’Ontario. Nous vo u l o n s<br />

o ffrir <strong>des</strong> incitatifs au secteur privé (qui emploie<br />

de plus en plus de femmes ayant de jeunes<br />

e n fants) pour qu’il fournisse une partie <strong>des</strong><br />

ressources. Toutefois, si celui-ci ne manifeste<br />

aucun intérêt, il faudra engager <strong>des</strong> ressources<br />

p u bliques plus importantes pour veiller à ce que<br />

les centres reçoivent le financement nécessaire.<br />

Dans certaines régions, <strong>la</strong> mise <strong>sur</strong> pied dev r a<br />

être financée entièrement par le gouve rnement.<br />

Nous décrivons ici un modèle de progr a m m e<br />

communautaire d’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

et de formation au rôle parental en Ontario.<br />

PROGRAMME D’APPROCHE<br />

COMMUNAUTAIRE KIDS ‘N US DU<br />

SUD-EST DU COMTÉ DE GREY<br />

« Au cours <strong>des</strong> 13 dernières années, nous avons<br />

appris plusieurs leçons importantes. Nous avons<br />

appris que pour mettre <strong>sur</strong> pied <strong>des</strong> services<br />

c o m m u n a u t a i res qui répondent vraiment aux<br />

besoins d’une collectivité, il faut :<br />

♦ en partant de son expérience familiale, définir<br />

où l’on veut arriver en tant que collectivité;<br />

♦ remettre en question les mo<strong>des</strong> c<strong>la</strong>ssiques de<br />

prestation <strong>des</strong> services;<br />

♦ a p p re n d re à déployer toutes les re s s o u rc e s<br />

c o m m u n a u t a i res, y compris les politiques<br />

gouvernementales et le financement public; tâch e r<br />

de trouver comment agencer toutes les pièces du<br />

casse-tête de manière à traiter les collectivités et<br />

les familles comme un ensemble intégré au lieu de<br />

les diviser en groupes ciblés et distincts. »<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

167


Carol Gott, fondatrice du programme d’approche<br />

communautaire du Sud-Est de Grey (SEGCO), dans<br />

Survive and Thrive, un guide <strong>sur</strong> le développement<br />

communautaire, 1998. 152<br />

☞<br />

168<br />

Le Sud-Est du comté de Grey regroupe huit<br />

cantons, cinq vil<strong>la</strong>ges et 25 000 résidents dispersés<br />

dans une assez grande région rurale du Sud-Ouest<br />

de l’Ontario. On n’y trouve que trois agglomérations<br />

dont <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion dépasse 600 habitants (Markdale,<br />

Dundalk et Flesherton), et 80 % <strong>des</strong> résidents vivent<br />

dans <strong>des</strong> concessions rurales ou <strong>des</strong> hameaux.<br />

L’agriculture et le tourisme sont les principales<br />

ressources, et une grande partie de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

est constituée de travailleurs indépendants. De<br />

nombreux parents doivent parcourir de longues<br />

distances pour se rendre au travail. Les parents<br />

qui restent à <strong>la</strong> maison ont tendance à être isolés.<br />

Il faut environ une heure et demie de route pour<br />

se rendre d’un bout à l’autre de <strong>la</strong> région.<br />

Depuis 13 ans, cette région est le site d'un<br />

programme communautaire innovateur pour les<br />

enfants et leur famille. Le programme d’approche<br />

communautaire du Sud-Est de Grey (SEGCO) Kids<br />

'N Us a été mis au point en 1985 par un groupe<br />

de résidents qui se sont organisés pour répondre<br />

aux besoins d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

formation parentale en régions rurales. À partir de<br />

ces racines communautaires bénévoles, le SEGCO<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

a évolué pour devenir un réseau global de soutien<br />

aux familles qui offre une bonne vingtaine de<br />

programmes. Il est devenu un modèle à suivre<br />

pour d’autres collectivités canadiennes.<br />

Constitué en organisme sans but lucratif en 1986,<br />

le SEGCO a été fondé avec <strong>la</strong> participation et le<br />

soutien <strong>des</strong> Bruce Grey Children’s Services, de<br />

<strong>la</strong> société d’aide à l’enfance, du bureau de santé<br />

publique Grey Owen Sound, du conseil sco<strong>la</strong>ire,<br />

d’organisations religieuses locales, du chapitre<br />

local du Women’s Institute, de médecins de <strong>la</strong><br />

région et <strong>des</strong> gouvernements municipaux et<br />

provincial. Au fil <strong>des</strong> années, il a forgé de nombreux<br />

partenariats, attirant plusieurs sources de<br />

financement, dont les gouvernements fédéral<br />

et provincial.<br />

Les valeurs fondamentales et les priorités de<br />

l’organisation se sont maintenues en dépit de<br />

l’évolution de ses programmes. Elles comprennent :<br />

♦ l’accent mis <strong>sur</strong> les besoins <strong>des</strong> familles;<br />

♦ l’accessibilité <strong>des</strong> programmes;<br />

♦ l’é<strong>la</strong>boration d’une gamme complète de<br />

programmes de grande qualité;<br />

♦ l’organisation d’un système cohérent et intégré<br />

de programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance<br />

et de formation parentale;


♦ <strong>la</strong> promotion de <strong>la</strong> participation <strong>des</strong> membres<br />

de <strong>la</strong> collectivité et <strong>des</strong> organismes<br />

communautaires dans l’établissement du<br />

programme d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance<br />

(dont les garderies) en tant que vaste me<strong>sur</strong>e<br />

complète de soutien familial au service de <strong>la</strong><br />

collectivité tout entière.<br />

Sa philosophie se reflète dans les paroles de sa<br />

directrice et fondatrice Carol Gott, citées plus haut.<br />

L’organisation a pris de l’expansion, avant tout<br />

parce qu’elle répond aux besoins de sa collectivité.<br />

Le SEGCO offre plus que le soutien aux parents<br />

et aux jeunes enfants. Il prévoit une variété de<br />

programmes pour les jeunes (y compris l’éducation<br />

à <strong>la</strong> vie de famille), un programme de cuisine<br />

et de jardin communautaires, un programme<br />

d’alimentation saine, <strong>des</strong> programmes de soutien<br />

à l’emploi et autres. Nous insistons ici <strong>sur</strong> les<br />

programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

formation parentale parce que ceux-ci témoignent<br />

bien de ce que peut faire une collectivité dotée<br />

d’une vision, d’un leadership dynamique, de<br />

partenariats soli<strong>des</strong> et d’un engagement au soutien<br />

<strong>des</strong> familles et <strong>des</strong> enfants.<br />

La façon dont le SEGCO approche les familles<br />

éparpillées est particulièrement intéressante. En<br />

1992, il a établi un modèle de centre intégré pour <strong>la</strong><br />

prestation <strong>des</strong> services. Il gère sept de ces centres<br />

dans le Sud-Est du comté de Grey. Ce modèle<br />

fait en sorte que les services soient accessibles<br />

aux parents. Il existe un point d’accès à tous<br />

les programmes pour les familles d’une zone<br />

géographique donnée. La plupart <strong>des</strong> services sont<br />

offerts à tous les emp<strong>la</strong>cements. Il existe aussi<br />

<strong>des</strong> services d’approche à partir <strong>des</strong> centres afin<br />

d’aider les familles qui ne peuvent se dép<strong>la</strong>cer. Les<br />

centres peuvent adapter leurs services en fonction<br />

<strong>des</strong> besoins locaux.<br />

Ce modèle permet également d’as<strong>sur</strong>er l’intégration<br />

<strong>des</strong> services. Le personnel de chaque centre pro p o s e<br />

tous les programmes. Au lieu de diviser les options<br />

et le personnel selon les types de financement, et<br />

de demander aux parents de s’adapter à diff é re n t e s<br />

catégories de financement, le SEGCO répartit<br />

les fonds entre les centres selon <strong>des</strong> critère s<br />

géographiques. En combinant les diff é rents types<br />

de financement, l’organisation est devenue plus<br />

économique et plus créative. Par contre, dans ses<br />

r a p p o rts, elle rend compte à ses bailleurs de fonds<br />

<strong>des</strong> récipiendaires <strong>des</strong> fonds en ré-allouant ceux-ci.<br />

Les centres sont établis dans une variété<br />

d’emp<strong>la</strong>cements : locaux sco<strong>la</strong>ires, anciens<br />

c o m m e rces au centre-ville, instal<strong>la</strong>tions<br />

résidentielles et de loisirs pour adultes<br />

handicapés, immeubles appartenant à l’org a n i s m e<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance 169


qui jouxtent une école, un parc ou un centre<br />

s p o rtif. Les programmes d’approche sont<br />

également dispensés dans <strong>des</strong> écoles, <strong>des</strong><br />

institutions religieuses ou autre s .<br />

Le SEGCO regroupe divers éléments. De nombreux<br />

programmes offrent une éducation et un soutien<br />

aux parents et aux autres prestataires de services<br />

de garde.<br />

Par exemple :<br />

♦ g roupes de jeu communautaires pour les<br />

p a rents, les pre s t a t a i res de soins et les<br />

jeunes enfants;<br />

♦ n u m é ro de téléphone offrant <strong>des</strong><br />

renseignements et une orientation <strong>sur</strong> <strong>des</strong><br />

sujets comme le développement <strong>des</strong> jeunes<br />

enfants, le choix <strong>des</strong> garderies ou les serv i c e s<br />

de garde en milieu familial;<br />

♦ soutien aux prestataires de services de garde<br />

en milieu familial;<br />

♦ ludothèque mobile pour les familles;<br />

♦ c e n t res de documentation et ludothèques à<br />

<strong>la</strong> disposition <strong>des</strong> garderies, <strong>des</strong> pre s t a t a i re s<br />

de services de garde en milieu familial, <strong>des</strong><br />

écoles maternelles indépendantes et<br />

agréées, <strong>des</strong> groupes de jeu et <strong>des</strong> écoles<br />

c o m m u n a u t a i res (plus de 50 boîtes axées<br />

<strong>sur</strong> <strong>des</strong> thèmes qui comprennent une unité<br />

d’enseignement avec jouets, jeux, matériaux<br />

divers et suggestions d’activités).<br />

170<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

La gamme complète <strong>des</strong> services offerts par le<br />

SEGCO comprend <strong>des</strong> programmes de garde dans<br />

un centre avec possibilité de garde à plein temps, à<br />

mi-temps ou à l’heure. On peut aussi y <strong>la</strong>isser son<br />

enfant sans préavis.<br />

Voici les autres programmes proposés :<br />

♦ service offrant un répit pour les parents restant<br />

à <strong>la</strong> maison;<br />

♦ service de garde supervisé en milieu familial<br />

(agréé), comprenant <strong>la</strong> <strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce vidéo <strong>des</strong><br />

prestataires de service dans <strong>la</strong> maison <strong>des</strong><br />

parents (méthode souvent employée par les<br />

parents qui travaillent par quarts ou ont <strong>des</strong><br />

heures de travail irrégulières, et qui ne peuvent<br />

pas utiliser les services <strong>des</strong> garderies);<br />

♦ soutien aux prestataires de services de gar<strong>des</strong>,<br />

supervisés ou indépendants, par l’intermédiaire<br />

<strong>des</strong> ludothèques et <strong>des</strong> centres de<br />

documentation (voir plus haut), de visites à<br />

domicile, d’ateliers, etc.;<br />

♦ programme pour les parents adolescents, en<br />

coopération avec le bureau de santé publique;<br />

♦ ateliers pour les enfants d’âge présco<strong>la</strong>ire<br />

et sco<strong>la</strong>ire – offerts périodiquement,<br />

habituellement avec d’autres ressources<br />

communautaires comme les bibliothèques<br />

ou les musées;<br />

♦ avant le regroupement <strong>des</strong> conseils sco<strong>la</strong>ires,<br />

le SEGCO a mené un programme de maternelle<br />

avec le conseil sco<strong>la</strong>ire où <strong>des</strong> éducateurs de<br />

<strong>la</strong> petite enfance et <strong>des</strong> enseignants<br />

travail<strong>la</strong>ient ensemble.


♦ Le SEGCO montre à merveille comment les<br />

centres d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

formation au rôle parental peuvent être mis <strong>sur</strong><br />

pied dans les collectivités et devenir sensibles<br />

aux besoins de tous les secteurs de <strong>la</strong><br />

collectivité. On trouve d'autres exemples de<br />

centres d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

formation parentale dans le chapitre 5 et dans<br />

le document de travail résumant les visites<br />

d’enquête dans les collectivités.<br />

CADRE DU PROGRAMME D’ÉDUCATION À<br />

LA PETITE ENFANCE ET DE FORMATION<br />

AU RÔLE PARENTAL<br />

La fi g u re 6.1, Cadre du programme d’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance et de formation au rôle<br />

parental, reprend en le modifiant le tableau<br />

du chapitre 4, Sources de stimu<strong>la</strong>tion propices<br />

au développement cérébral du tout-petit et à<br />

l’épanouissement de l’enfant, qui identifiait les<br />

éléments du programme d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance et de formation parentale qui ex i s t e n t<br />

actuellement. Le nouveau tableau illustre le<br />

cadre que nous proposons pour un progr a m m e<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de form a t i o n<br />

parentale en Ontario. Comme dans le tabl e a u<br />

précédent, <strong>la</strong> représentation montre l’équilibre<br />

entre l’accent mis <strong>sur</strong> les parents (partie « axée<br />

<strong>sur</strong> le parent ») et l’accent mis <strong>sur</strong> les<br />

e n fants (partie « axée <strong>sur</strong> l'enfant ») dans<br />

le développement du cerveau et <strong>des</strong> jeunes<br />

e n fants durant <strong>la</strong> petite enfa n c e .<br />

La figure montre les services de soutien pour<br />

les parents et les enfants durant les premières<br />

années, les me<strong>sur</strong>es incitatives pour les parents<br />

et le secteur privé (congé de maternité, congé<br />

parental, suppléments pour garde d’enfants,<br />

crédits fiscaux) et <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e <strong>des</strong> résultats pour<br />

les premières années.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

171


172<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance


CENTRES D’ÉDUCATION À LA PETITE ENFA N C E<br />

ET DE FORMATION AU RÔLE PA R E N TAL<br />

Ce que nous appelons les centres d’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance et de formation au rôle<br />

parental forme le cœur d’un cadre intégré<br />

de services et de soutiens pour <strong>la</strong> période<br />

prénatale et pour les enfants de zéro à six<br />

ans et leur famille, en fonction <strong>des</strong> pério<strong>des</strong><br />

critiques du développement du cerveau.<br />

Les centres constitueraient <strong>des</strong> actions<br />

clés pour <strong>la</strong> création d'un nouveau palier<br />

d'enseignement pour les premières années<br />

du développement, qui viendrait avant celui<br />

de l’éducation publ i q u e .<br />

Ils auraient les objectifs sui vants :<br />

1.<br />

2.<br />

3.<br />

4.<br />

5.<br />

promouvoir un développement et un<br />

apprentissage optimaux chez les enfants<br />

dès <strong>la</strong> petite enfance;<br />

préparer les enfants à <strong>la</strong> réussite à l'école<br />

et tout au long de leur vie;<br />

favoriser un rôle parental positif et <strong>des</strong> soins<br />

adaptés à l’enfant, ainsi qu’un milieu stimu<strong>la</strong>nt<br />

et une alimentation saine pour les enfa n t s ;<br />

répondre aux besoins en services de garde <strong>des</strong><br />

parents qui sont à <strong>la</strong> maison à temps plein ou<br />

qui travaillent, que ce soit occasionnellement,<br />

à temps partiel ou à temps plein;<br />

orienter les familles qui ont besoin d’autres<br />

services vers d’autres programmes publics<br />

s’adressant aux enfants;<br />

6.<br />

soutenir l’épanouissement et le<br />

développement <strong>des</strong> parents et préparer<br />

<strong>la</strong> prochaine génération à assumer ses<br />

responsabilités parentales, et sociales en<br />

tant que membres actifs de <strong>la</strong> société.<br />

Les centres d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

f o rmation au rôle parental peuvent offrir un va s t e<br />

é ventail d’activités axées tant <strong>sur</strong> les adultes que<br />

<strong>sur</strong> les enfants. La sélection et l’organisation<br />

<strong>des</strong> activités spécifiques se font en fonction <strong>des</strong><br />

besoins locaux et se montrent sensibles à <strong>la</strong><br />

d iversité culturelle et linguistique.<br />

Principes directeurs<br />

Les programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

enfance et de formation parentale s’appuient<br />

<strong>sur</strong> les principes suivants :<br />

1.<br />

2.<br />

3.<br />

4.<br />

Ils sont off e rts fa c u l t a t ivement, à un<br />

prix abordable, à tous les jeunes enfa n t s<br />

ontariens avant l’entrée à l’école, et à<br />

leur famille (les parents ont le choix<br />

d’y inscrire leur enfant ou non).<br />

Ils sont <strong>des</strong>tinés tant aux parents<br />

qu'aux enfants.<br />

Ils offrent aux enfants un milieu où<br />

p a rt i c i p e r, avec <strong>des</strong> enfants et <strong>des</strong> adultes,<br />

à un apprentissage ludique par <strong>la</strong><br />

résolution de probl è m e s .<br />

De bons rapports entre adultes (parents<br />

et éducateurs/éducatrices) et enfa n t s<br />

favorisent l'apprentissage par le jeu.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

173


5.<br />

6.<br />

7.<br />

8.<br />

9.<br />

1 0 .<br />

174<br />

De bons programmes enseignent aux<br />

parents et autres prestataires de soins de<br />

d ivers milieux culturels, ethniques et<br />

linguistiques, les rudiments <strong>des</strong><br />

mathématiques, de <strong>la</strong> lecture et de l’écriture.<br />

Les programmes de formation parentale<br />

o ffrent un soutien aux parents et aux autres<br />

prestataires de soins pour tout ce qui<br />

c o n c e rne l’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e .<br />

Les parents qui participent à <strong>des</strong><br />

p r ogrammes d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance sont mieux équipés pour favo r i s e r<br />

l’apprentissage <strong>des</strong> jeunes enfants et créer,<br />

au foye r, le milieu le plus propice possibl e<br />

à l'épanouissement de leur enfa n t .<br />

Les centres doivent être pourvus <strong>des</strong><br />

ressources matérielles et humaines<br />

nécessaires pour garantir <strong>la</strong> participation de<br />

tous les enfants, y compris de ceux qui ont<br />

un handicap, quel qu'il soit (incapacité<br />

p hysique, troubles du développement, de<br />

l'apprentissage, du comportement, etc.).<br />

Les centres d’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

et de formation parentale doivent aller aud<br />

evant <strong>des</strong> personnes qui ont besoin de<br />

leurs services, sinon les familles et les<br />

e n fants qui ont le plus besoin d'être aidés<br />

p o u rraient être oubl i é s .<br />

Peu importe où ils se trouvent, les centres<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

f o rmation parentale doivent être reliés à<br />

l’école primaire du quartier et à d’autres<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

1 1 .<br />

1 2 .<br />

é t a blissements publics (bibl i o t h è q u e s ,<br />

centres de loisirs et centres culturels, etc.).<br />

Les centres d’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

et de formation parentale offrent un<br />

e n s e m ble cohérent de services qui<br />

répondent aux besoins <strong>des</strong> enfants et <strong>des</strong><br />

parents, au foye r, au travail et à l’école.<br />

L’ e fficacité <strong>des</strong> centres devrait être<br />

é valuée par une me<strong>sur</strong>e de <strong>la</strong> capacité<br />

d’apprentissage, lorsque les enfa n t s<br />

commencent l’école.<br />

Structure<br />

M a l gré l’existence de principes communs, il<br />

n ’ existe aucun modèle unique qui réponde à <strong>la</strong><br />

d iversité de nos collectivités. On pourra proposer<br />

<strong>des</strong> services d’accueil occasionnel (services de<br />

répit pour les parents). Certains centres off r i r o n t ,<br />

en plus <strong>des</strong> principaux programmes, <strong>des</strong><br />

p r ogrammes à <strong>la</strong> journée et à horaire prolongé,<br />

comme en prodiguent actuellement les ga r d e r i e s .<br />

La plupart <strong>des</strong> centres offriront d’autres types de<br />

s e rvices ou de soutiens, et fourniront <strong>la</strong> base <strong>des</strong><br />

ressources de programmes satellites d’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance dans les foyers. Au fur et à<br />

me<strong>sur</strong>e que les enfants passeront de <strong>la</strong> petite<br />

e n fance à l’âge présco<strong>la</strong>ire, <strong>la</strong> plupart auront<br />

p a rticipé de façon régulière à <strong>des</strong> progr a m m e s<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e .<br />

Voici les quatre principales composantes d’un<br />

programme d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et<br />

de formation au rôle parental :


1.<br />

Centres d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et<br />

de formation au rôle parental. Les centres<br />

seront axés à <strong>la</strong> fois <strong>sur</strong> les parents et <strong>sur</strong><br />

les enfants et intégreront les services pour<br />

les tout-petits et leurs parents en fonction<br />

<strong>des</strong> pério<strong>des</strong> critiques s’étendant de <strong>la</strong><br />

conception à l’arrivée à l’école. Les centres<br />

peuvent comprendre :<br />

♦ <strong>des</strong> programmes collectifs pour les enfa n t s<br />

qui font intervenir les parents et qui<br />

proposent <strong>des</strong> activités éducative s<br />

(résolution ludique de problèmes) ainsi que<br />

<strong>des</strong> occasions d’apprendre à s’entendre ave c<br />

les autres enfants, l’acquisition précoce<br />

d’aptitu<strong>des</strong> <strong>la</strong>ngagières et mathématiques,<br />

<strong>la</strong> musique, l’éducation physique, les art s ;<br />

♦ <strong>des</strong> services de garde d’enfants à temps plein,<br />

à temps partiel ou de garde occasionnelle<br />

( s e rvice de répit pour les fa m i l l e s ) ;<br />

♦ le soutien prénatal et postnatal : inform a t i o n<br />

<strong>sur</strong> l’alimentation, <strong>sur</strong> l’accouchement et <strong>sur</strong><br />

le développement du nouveau-né, discussions<br />

de groupe et ateliers pour les femmes<br />

enceintes et les mères de nouve a u - n é s ;<br />

♦ programmes d’accueil, centres de<br />

documentation et ludothèques, services<br />

d’information et d’orientation, activités<br />

familiales, information <strong>sur</strong> l’alimentation;<br />

♦ acquisition d’aptitu<strong>des</strong> <strong>la</strong>ngagières et<br />

mathématiques pour toute <strong>la</strong> famille, cours<br />

de techniques parentales, ateliers, soutien<br />

i n f o rmel pour l’amélioration <strong>des</strong><br />

compétences parentales;<br />

♦ f o rmation et éducation permanente <strong>des</strong><br />

parents (cours d'alphabétisation, d’ang<strong>la</strong>is ou<br />

de français <strong>la</strong>ngue seconde, de préparation à<br />

<strong>la</strong> vie quotidienne et d’informatique); et<br />

♦ soutien aux parents afin d’améliorer leur<br />

estime d’eux-mêmes.<br />

2.<br />

3.<br />

4.<br />

Visites à domicile : cette composante<br />

prévoit l'extension <strong>des</strong> services aux parents<br />

et aux autres prestataires de services ayant<br />

eux-mêmes de jeunes enfants au foyer, en<br />

les orientant vers <strong>des</strong> réseaux informels<br />

et <strong>des</strong> ressources communautaires.<br />

Elle améliore les aptitu<strong>des</strong> parentales,<br />

développe les compétences parentales, et<br />

encourage, pour les enfants, l’apprentissage<br />

ludique par <strong>la</strong> résolution de problèmes.<br />

Satellites en milieu familial : les<br />

prestataires de services qui offrent chez<br />

eux <strong>des</strong> programmes d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance à un maximum de cinq<br />

enfants seront soutenus et disposeront de<br />

ressources grâce aux centres d’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance et aux services de<br />

visite à domicile.<br />

Services de dépistage et d’intervention<br />

précoces : les centres d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance et les services de visite à<br />

domicile pourront identifier les enfants<br />

qui se heurtent à <strong>des</strong> obstacles au<br />

développement et offrir <strong>des</strong> services<br />

d’intervention ou une orientation vers<br />

de tels services.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

175


Efforts supplémentaires<br />

Il existera toujours <strong>des</strong> familles ayant besoin de<br />

soutien ou d’encouragements supplémentaires<br />

pour profiter de services utiles aux parents et<br />

aux enfants. Des eff o rts supplémentaires ou une<br />

démarche active pour encourager les gens dans<br />

cette voie doivent être intégrés aux fonctions <strong>des</strong><br />

centres de <strong>la</strong> petite enfance. Sinon, les fa m i l l e s<br />

ayant les plus grands besoins risquent d’être<br />

<strong>la</strong>issées pour compte.<br />

Il ne suffit pas de mettre un programme à <strong>la</strong><br />

disposition de <strong>la</strong> collectivité pour garantir qu’il<br />

atteindra tous les enfants et toutes les fa m i l l e s<br />

aptes à en bénéfi c i e r. Pour réaliser l’objectif idéal<br />

d’un programme offrant un accès égal et une<br />

chance égale de participation pour que tous<br />

les enfants aient les mêmes possibilités de<br />

d é veloppement optimal, les centres d’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance et de formation parentale<br />

d o ivent travailler avec <strong>la</strong> collectivité pour<br />

s’as<strong>sur</strong>er que les familles qui sont les moins<br />

aptes à se joindre à un centre soient informées<br />

de l'existence de ces centres et sachent comment<br />

s’inscrire. Que les parents aient besoin d’aide<br />

pour remplir un formu<strong>la</strong>ire de demande ou pour<br />

emmener leur enfant à un centre, ou seulement<br />

d’encouragements et d’un accueil chaleureux,<br />

ces actions supplémentaires forment une part i e<br />

i n t é grante <strong>des</strong> centres de <strong>la</strong> petite enfance dans<br />

les collectiv i t é s .<br />

Programmes axés <strong>sur</strong> les parents<br />

Les rapports parents-enfants constituent le<br />

176<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

facteur le plus déterminant du développement du<br />

c e rveau durant <strong>la</strong> petite enfance, part i c u l i è r e m e n t<br />

au cours <strong>des</strong> deux premières années. En<br />

apprenant à se montrer sensible à l’enfant et à<br />

le stimuler dès <strong>la</strong> naissance, on le dote de<br />

compétences fondamentales et d’une aptitude<br />

à <strong>sur</strong>monter les difficultés avant son arr ivée à<br />

l’école. Les parents et autres prestataires de<br />

s e rvices de garde doivent bénéficier d’un soutien<br />

et d’une formation en compétences parentales,<br />

d’un accès aux ressources communautaires et<br />

d’une formation pour savoir comment favo r i s e r<br />

le développement du fœtus, du nourrisson et<br />

du jeune enfant ainsi que les techniques<br />

d’apprentissage axées <strong>sur</strong> le jeu. Ils apprennent<br />

que l’acquisition <strong>des</strong> aptitu<strong>des</strong> <strong>la</strong>nga g i è r e s<br />

commence à <strong>la</strong> naissance et se développe au<br />

même rythme que le <strong>la</strong>ngage oral. Ils apprennent<br />

aussi que l’apprentissage par <strong>la</strong> résolution<br />

ludique de problèmes constitue <strong>la</strong> base de <strong>la</strong><br />

pensée mathématique et de nombreuses fonctions<br />

c og n i t ives. Tous ces programmes encouragent<br />

et soutiennent le rôle <strong>des</strong> parents et les<br />

compétences parentales. En participant, les<br />

parents ont <strong>la</strong> possibilité d’apprendre auprès<br />

du personnel du centre tout autant que les uns<br />

<strong>des</strong> autres. L’ expérience renforcera éga l e m e n t<br />

l ’ e n gagement <strong>des</strong> parents auprès de leur enfa n t .<br />

Dans les centres, on peut proposer aux<br />

parents ayant de jeunes enfants <strong>des</strong> cours<br />

d’alphabétisation pour adultes et <strong>des</strong> cours<br />

d’ang<strong>la</strong>is ou de français <strong>la</strong>ngue seconde.<br />

Les expériences acquises par les parents en<br />

p a rticipant à ces programmes prépareront<br />

c e rtains d’entre eux à faire du bénévo<strong>la</strong>t dans les


p r ogrammes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et,<br />

plus tard, avec une formation, dans les c<strong>la</strong>sses<br />

<strong>des</strong> écoles élémentaires. La participation <strong>des</strong><br />

parents est une stratégie permettant d’as<strong>sur</strong>er <strong>la</strong><br />

présence d’un nombre suffisant d’adultes pour<br />

répondre aux besoins immédiats <strong>des</strong> jeunes<br />

e n fants. C’est également une stratégie pour<br />

soutenir <strong>la</strong> réussite sco<strong>la</strong>ire <strong>des</strong> enfa n t s .<br />

Programmes axés <strong>sur</strong> les enfants<br />

Un milieu où l’on encourage l’apprentissage<br />

par <strong>la</strong> résolution ludique de problèmes offre aux<br />

e n fants de nombreuses possibilités d’ex p l o r e r,<br />

de découvrir et de créer. Il offre aussi une<br />

stimu<strong>la</strong>tion sensorielle riche que le jeune<br />

e n fant absorbe et intègre en pleine période de<br />

d é veloppement cérébral. Un jeu de cubes off r e<br />

une variété infinie de possibilités de disposition,<br />

comme lorsqu’un scientifique ou un<br />

mathématicien combine les idées pour résoudre<br />

un problème. Les jeux du <strong>la</strong>ngage oral et les<br />

histoires racontées au moyen d’images et de<br />

l ivres représentent le fondement de <strong>la</strong> lecture et<br />

de l’écriture. En faisant couler du sable dans <strong>des</strong><br />

entonnoirs ou <strong>des</strong> cribles, ou en rangeant de<br />

petites autos dans un garage, on construit une<br />

compréhension du monde physique et du poids<br />

c ognitif <strong>des</strong> nombres nécessaire pour <strong>la</strong> pensée<br />

mathématique. L’utilisation guidée de jeux de<br />

société avec <strong>des</strong> lignes numérotées, <strong>des</strong> dés et<br />

<strong>des</strong> curseurs permet <strong>la</strong> compréhension <strong>des</strong><br />

nombres, qui sous-tend le calcul mathématique.<br />

Les jeux d’imagination avec <strong>des</strong> costumes et <strong>des</strong><br />

décors constituent un exercice permettant de<br />

s u rmonter <strong>la</strong> tension et le stress. La résolution de<br />

p r o blèmes par le jeu avec d’autres enfants et <strong>des</strong><br />

adultes représente une stratégie d’apprentissage<br />

précoce qui a un effet crucial <strong>sur</strong> le<br />

d é veloppement du cerveau durant <strong>la</strong> petite<br />

e n fance et forme un cadre qui devrait aider les<br />

e n fants qui arr ivent dans le système sco<strong>la</strong>ire.<br />

Emp<strong>la</strong>cement<br />

Les écoles représentent le cadre logique <strong>des</strong><br />

centres d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

f o rmation parentale, conformément au concept<br />

de l’apprentissage à vie. Elles se trouvent dans<br />

les collectivités locales, disposent d’un espace<br />

a d a p t a ble aux besoins <strong>des</strong> enfants et fa c i l i t e n t<br />

l ’ i n t é gration <strong>des</strong> programmes d’éducation à<br />

<strong>la</strong> petite enfance au palier suivant du système<br />

d’éducation. Le lien précoce avec l'école peut<br />

faciliter le passage au palier suivant. Les parents<br />

qui entretiennent un lien précoce avec l’école<br />

sont davantage à même de soutenir l’enfant et<br />

de participer à son éducation, ce qui améliore<br />

ses chances de succès sco<strong>la</strong>ire.<br />

Les instal<strong>la</strong>tions de loisirs, les lieux du culte et<br />

c e rtains milieux de travail constituent éga l e m e n t<br />

<strong>des</strong> emp<strong>la</strong>cements pour les programmes qui<br />

répondent à <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> critères <strong>des</strong> centres<br />

de <strong>la</strong> petite enfance. Plusieurs petites entreprises<br />

p e u vent se regrouper pour former un centre<br />

accueil<strong>la</strong>nt les enfants de leurs employés et<br />

d’autres enfants de <strong>la</strong> collectivité. Ce<strong>la</strong> est<br />

va l a ble pour les gran<strong>des</strong> entreprises. Dans les<br />

agglomérations urbaines, <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> fa m i l l e s<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

177


d evraient pouvoir se rendre à pied à un<br />

p r ogramme d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et<br />

de formation parentale. Dans les régions ru r a l e s<br />

et isolées, il faudra peut-être <strong>des</strong> ressources<br />

supplémentaires pour le transport, et cert a i n s<br />

éléments <strong>des</strong> programmes devront être prodigués<br />

par le biais de visites à domicile grâce à un<br />

réseau de transport par camionnettes.<br />

Personnel et participants<br />

Il est essentiel d’avoir un personnel compétent<br />

pour <strong>la</strong> mise en œuvre de programmes sensibl e s<br />

aux besoins <strong>des</strong> jeunes enfants et de leur fa m i l l e<br />

dans <strong>la</strong> partie du centre axée <strong>sur</strong> l’enfant. Il doit<br />

y avoir suffisamment de membres du personnel<br />

compétents dans le domaine de l’éducation à<br />

<strong>la</strong> petite enfance pour s’as<strong>sur</strong>er que les besoins<br />

<strong>des</strong> enfants sont remplis et pour appuyer <strong>la</strong><br />

p a rticipation parentale au programme. Des<br />

éducateurs/éducatrices compétents savent :<br />

♦ établir <strong>des</strong> partenariats avec les parents afin<br />

de les soutenir dans leurs responsabilités<br />

envers leur enfant;<br />

♦ p<strong>la</strong>nifier <strong>des</strong> activités de résolution<br />

ludique de problèmes qui encouragent<br />

un développement cérébral optimal afin<br />

d’ancrer <strong>des</strong> aptitu<strong>des</strong> de <strong>sur</strong>vie, de vie<br />

en société et d’autres compétences;<br />

♦ promouvoir l'acquisition <strong>des</strong> bases<br />

nécessaires à l’apprentissage d’aptitu<strong>des</strong><br />

linguistiques, mathématiques et<br />

scientifiques par le biais <strong>des</strong> expériences de<br />

178<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

<strong>la</strong>ngage et de jeu <strong>des</strong> enfants et promouvoir<br />

l’acquisition de <strong>la</strong> sociabilité;<br />

♦ s’as<strong>sur</strong>er que l’environnement et <strong>la</strong> pratique<br />

<strong>des</strong> soins quotidiens sont bénéfiques à <strong>la</strong><br />

santé <strong>des</strong> enfants, à leur alimentation, à leur<br />

sécurité et à leur bien-être;<br />

♦ réagir de manière adéquate aux enfants,<br />

individuellement et en groupe; respecter <strong>la</strong><br />

pluralité <strong>des</strong> structures familiales et ethnoculturelles<br />

et <strong>la</strong> multitude <strong>des</strong> atouts à <strong>la</strong><br />

disposition de chaque enfant;<br />

♦ identifier tôt les problèmes et les difficultés<br />

et offrir <strong>des</strong> services d’intervention précoce<br />

ou une orientation vers de tels services;<br />

♦ faciliter l’apprentissage <strong>des</strong> adultes et les<br />

aptitu<strong>des</strong> aux soins <strong>des</strong> parents; et<br />

♦ travailler avec d’autres dans <strong>la</strong> collectivité<br />

pour favoriser le bien-être <strong>des</strong> enfants.<br />

La participation <strong>des</strong> parents, d’autres membres<br />

de <strong>la</strong> famille et de prestataires de services<br />

de garde est guidée par les éducateurs et les<br />

éducatrices. Les premiers peuvent ensuite<br />

transmettre les connaissances acquises à<br />

d’autres parents et prestataires de services.<br />

D’autres membres du personnel spécialisé<br />

t r availlent de concert avec les éducateurs<br />

pour répondre aux besoins <strong>des</strong> jeunes enfa n t s<br />

et de leur famille. Dans certains cas, les<br />

parents participant peuvent devenir <strong>des</strong><br />

membres du personnel.


DE LA CONCEPTION D’UN MODÈLE<br />

IDÉAL À SA MISE EN ŒUVRE<br />

Les actions actuelles pour l’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance et <strong>la</strong> formation parentale font interve n i r<br />

un vaste ensemble de services et de progr a m m e s<br />

pour les jeunes enfants et leur famille :<br />

p r ogrammes de maternelle et de jardin d’enfa n t s ,<br />

m a t e rnelles indépendantes et agréées, ga r d e r i e s ,<br />

garde en milieu familial, programmes de<br />

ressources pour <strong>la</strong> famille, centres<br />

d’alphabétisation pour les parents et les fa m i l l e s ,<br />

h a l t e - garderies et groupes de jeu, groupes de<br />

soutien prénatal et postnatal, services de visites<br />

à domicile et programmes d’interve n t i o n<br />

précoce. Le comité consultatif de l’Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />

petite enfance estime que ces actions doivent être<br />

é l a rgies lorsque c’est nécessaire et intégrées à un<br />

p r ogramme d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

f o rmation parentale qui bénéficiera aux jeunes<br />

e n fants de l’Ontario et à leurs parents.<br />

Leadership et partenariat<br />

La création de centres sensibles à <strong>la</strong> pluralité<br />

<strong>des</strong> caractéristiques et <strong>des</strong> besoins modern e s<br />

dépendra, dans une <strong>la</strong>rge me<strong>sur</strong>e, de <strong>la</strong><br />

c r é a t ivité <strong>des</strong> particuliers et <strong>des</strong> groupes, de<br />

leur leadership en ce domaine. De plus en<br />

plus, le leadership est considéré comme un<br />

entrepreneuriat social. Comme nous l’avo n s<br />

indiqué au chapitre 5, nous connaissons<br />

plusieurs leaders qui ont créé <strong>des</strong> centres<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance dans <strong>des</strong><br />

c o l l e c t ivités. Le leadership de ces personnes<br />

dans le cadre <strong>des</strong> centres de <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

sera important pour les collectivités qui ve u l e n t<br />

c o n s t ruire une vaste gamme de centres de<br />

grande qualité pour répondre aux besoins <strong>des</strong><br />

familles. Encore une fois, nous réitérons qu’il<br />

ne s’agit pas de constituer ce qu’on pourr a i t<br />

appeler un leadership technique ou<br />

bureaucratique. Les centres établis dans le cadre<br />

d'une structure autoritaire et bu r e a u c r a t i q u e<br />

risquent de se montrer insensibles aux besoins,<br />

aux cultures, aux <strong>la</strong>ngues, aux religions et aux<br />

valeurs <strong>des</strong> jeunes familles et aux exigences<br />

du développement <strong>des</strong> jeunes enfants. Nous<br />

estimons que le leadership de l’entrepreneuriat<br />

social continuera à être important dans <strong>la</strong> mise<br />

<strong>sur</strong> pied de centres sensibles à leur<br />

e nvironnement et effi c a c e s .<br />

Un ensemble d’organismes divers (fondations,<br />

groupes de défense et d’éducation publ i q u e ) ,<br />

vigoureux défenseurs de l’épanouissement <strong>des</strong><br />

jeunes enfants ontariens, fourniront un précieux<br />

appui aux collectivités en vue d'obtenir le soutien<br />

p u blic et privé et <strong>la</strong> compréhension nécessaires<br />

pour initier et soutenir les centres de <strong>la</strong> petite<br />

e n fance. Il faut que ces organismes coopèrent<br />

avec les autorités locales que nous proposons<br />

d ’ é t a blir dans les collectivités. Vu leurs contacts<br />

et leur structure, ces groupes pourraient aider à<br />

é t a blir <strong>des</strong> centres dans toutes les couches de <strong>la</strong><br />

société. Ils peuvent aussi soutenir les eff o rt s<br />

supplémentaires requis pour s’as<strong>sur</strong>er que les<br />

e n fants et les collectivités faisant face à <strong>des</strong><br />

obstacles particuliers puissent part i c i p e r<br />

pleinement au progr a m m e .<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

179


Les programmes de police communautaire<br />

p e u vent devenir <strong>des</strong> partenaires importants <strong>des</strong><br />

centres d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance. En eff e t ,<br />

ils s’adressent à <strong>des</strong> familles et à <strong>des</strong> enfants qui<br />

p e u vent tirer profit de ces centres, et les agents<br />

p o u rraient offrir une aide bénévole dans cert a i n e s<br />

c o l l e c t ivités. (Ce<strong>la</strong> ferait intervenir les serv i c e s<br />

de police municipale et prov i n c i a l e . )<br />

Le leadership du gouve rnement provincial sera<br />

nécessaire pour faire comprendre les centres de<br />

<strong>la</strong> petite enfance et leur créer un cadre. Le rôle<br />

d ’ é t a blissement du cadre provincial incombe<br />

principalement, selon nous, à un ministre<br />

p r ovincial ayant <strong>la</strong> responsabilité, les ressources<br />

et le mandat pour faire avancer le concept et pour<br />

f o rger les partenariats nécessaires. Le ministre<br />

doit trava i l l e r, au sein du gouve rnement et hors<br />

de celui-ci, à l’établissement d’un cadre de<br />

compréhension et d’une stratégie visant à<br />

d é velopper les ressources communautaires<br />

nécessaires à <strong>des</strong> centres sensibles aux besoins de<br />

<strong>la</strong> collectivité. Nous estimons que toute <strong>la</strong> société<br />

doit participer à ce mouvement et le soutenir. Pa r<br />

conséquent, <strong>la</strong> province doit encourager <strong>la</strong><br />

p a rticipation et le leadership de <strong>la</strong> collectivité et<br />

du secteur privé chaque fois que c’est possibl e .<br />

Légis<strong>la</strong>tion et normes<br />

Nous percevons également le besoin d’une<br />

légis<strong>la</strong>tion intégrée pour ce qui concerne les<br />

p r ogrammes touchant le développement <strong>des</strong><br />

jeunes enfants et de normes communes pour<br />

le nouveau programme. À l’heure actuelle,<br />

180<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

d i fférents aspects <strong>des</strong> progr a m m e s<br />

g o u ve rnementaux qui sont inclus dans le concept<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de form a t i o n<br />

parentale sont assujettis à différentes lois,<br />

notamment <strong>la</strong> Loi <strong>sur</strong> les garderies, <strong>la</strong> Loi <strong>sur</strong> les<br />

s e rvices à l’enfance et à <strong>la</strong> famille et <strong>la</strong> Loi <strong>sur</strong><br />

l’éducation. La ministre déléguée au dossier<br />

de l’Enfance doit mener le processus de<br />

r egroupement au sein du gouve rnement. Il y<br />

faudra constituer un cadre administratif et une<br />

légis<strong>la</strong>tion au niveau de <strong>la</strong> province afin de tracer<br />

les gran<strong>des</strong> lignes <strong>des</strong> principes, <strong>des</strong> normes et<br />

<strong>des</strong> mécanismes de financement communs à tous<br />

les centres de <strong>la</strong> petite enfance. La ministre aurait<br />

besoin d’une pleine autorité au sein du cabinet<br />

p r ovincial afin de mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion<br />

nécessaire pour <strong>la</strong>ncer et mettre en œuvre le<br />

p r ogramme d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et<br />

de formation parentale.<br />

Les principes et les normes perm e t t r a i e n t<br />

d’as<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> constitution de cadres de gr a n d e<br />

qualité pour les jeunes enfants. Les diff é r e n t s<br />

règlements actuels devraient être révisés et<br />

i n t é grés pour <strong>la</strong>isser leur p<strong>la</strong>ce au nouve a u<br />

p r ogramme et aux besoins <strong>des</strong> collectiv i t é s<br />

locales. Ils établiraient également <strong>des</strong> ex i g e n c e s<br />

r e l a t ives à <strong>la</strong> <strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce, y compris, dans les<br />

c o l l e c t ivités, <strong>des</strong> dispositions visant <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e<br />

de <strong>la</strong> capacité d’apprentissage et l’évaluation du<br />

d é veloppement cérébral durant <strong>la</strong> petite enfa n c e .<br />

Nous admettons l’existence de plusieurs<br />

d i fficultés dans <strong>la</strong> mise en œuvre de <strong>la</strong> vision.<br />

Nous faisons <strong>des</strong> recommandations qui touchent


principalement les étapes subséquentes.<br />

Toutefois, nous voulons préciser qu’il ex i s t e<br />

encore <strong>des</strong> problèmes à résoudre et qu’il faut s’y<br />

attaquer à me<strong>sur</strong>e que le programme évo l u e .<br />

Le comité consultatif de l’<strong>étude</strong> n’a pas été en<br />

me<strong>sur</strong>e de recommander une instance à qui<br />

c o n fier <strong>la</strong> responsabilité locale d’un progr a m m e<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de form a t i o n<br />

parentale en Ontario. Ce « responsable » pourr a i t<br />

être un gouve rnement supra-municipal, un conseil<br />

sco<strong>la</strong>ire ou un autre groupe du même type.<br />

L’ i d e n t i fication du meilleur partenaire local<br />

doit faire intervenir les discussions avec les<br />

municipalités, les conseils sco<strong>la</strong>ires et d’autres<br />

o rganismes communautaires. Le responsable<br />

local ne serait pas forcément le prestataire du<br />

p r ogramme; il pourrait faire l’acquisition de <strong>la</strong><br />

prestation auprès d’organismes et de gr o u p e s<br />

communautaires et par le biais du leadership et<br />

d’encouragements, aider à établir les ressources<br />

supplémentaires nécessaires pour répondre aux<br />

besoins <strong>des</strong> enfants de <strong>la</strong> collectiv i t é .<br />

Mécanismes de financement<br />

L’ i d e n t i fication du mécanisme de financement le<br />

plus approprié constitue un autre défi. À l’heure<br />

actuelle, les mécanismes de financement<br />

sont variés. Il y a <strong>des</strong> programmes dont le<br />

financement relève entièrement de l’État, comme<br />

les maternelles. D’autres programmes de ga r d e<br />

p r ivés sont entièrement financés par les frais<br />

p ayés par les parents. Il existe <strong>des</strong> progr a m m e s<br />

de garde subventionnés. Certains centres situés<br />

<strong>sur</strong> les lieux de travail reçoivent <strong>des</strong> contribu t i o n s<br />

financières du secteur privé. D’après nous, quels<br />

que soient les mécanismes de fi n a n c e m e n t<br />

utilisés, les programmes devraient tenir compte<br />

de toute <strong>la</strong> gamme d’initiatives <strong>des</strong> secteurs<br />

p u blic et privé qui existent à l’heure actuelle.<br />

Les programmes de jardins d’enfants font<br />

l ogiquement partie du développement <strong>des</strong> jeunes<br />

e n fants. Dans le rapport, nous avons séparé le<br />

palier de l’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de <strong>la</strong><br />

f o rmation parentale de celui de l’éducation. Pa r<br />

conséquent, <strong>la</strong> maternelle et le jardin d’enfants<br />

et <strong>la</strong> Subvention pour l’apprentissage durant les<br />

premières années d’étu<strong>des</strong> devraient être intégr é s<br />

à <strong>la</strong> base de ressources du gouve rn e m e n t<br />

p r ovincial pour faciliter l’é<strong>la</strong>boration du<br />

p r ogramme intégré d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance et de formation parentale. Dans <strong>des</strong><br />

écoles primaires de régions de l’Ontario, <strong>des</strong><br />

directeurs d’école et <strong>des</strong> enseignants ont pris <strong>des</strong><br />

me<strong>sur</strong>es afin de créer <strong>des</strong> éléments de centres<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de form a t i o n<br />

parentale. La plupart d’entre eux présentent <strong>des</strong><br />

exemples de leadership hors <strong>des</strong> conseils<br />

sco<strong>la</strong>ires. Ils échappent aux politiques concern a n t<br />

l’éducation de base et son administration.<br />

Ces actions doivent s’intégrer à <strong>des</strong> centres<br />

communautaires d’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

et de formation parentale à me<strong>sur</strong>e que les<br />

c o l l e c t ivités établissent leurs autorités locales<br />

pour ces centres.<br />

D’après nous, petit à petit, le financement <strong>des</strong><br />

m a t e rnelles et <strong>des</strong> jardins d’enfant et <strong>la</strong><br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

181


S u bvention pour l’apprentissage durant les<br />

premières années d’étu<strong>des</strong> devraient être intégr é s<br />

à <strong>la</strong> base de ressources du gouve rn e m e n t<br />

p r ovincial pour le programme intégré d’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance et de formation parentale.<br />

Toutefois, comme nous l’avons indiqué dans nos<br />

recommandations, nous ne voulons pas mettre<br />

en danger le seul programme provincial qui soit<br />

o ff e rt actuellement aux jeunes enfants. Le<br />

financement doit être préservé. Nous ne<br />

suggérons pas de prélever <strong>des</strong> frais pour le jardin<br />

d ’ e n fants. Lorsque les centres d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance et de formation parentale auront été<br />

mis <strong>sur</strong> pied, le financement pourra être intégr é .<br />

La participation d’autres couches de <strong>la</strong> société<br />

à ce concept est à prendre en considération<br />

é galement. Le financement de source prov i n c i a l e<br />

pour les programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance et de formation parentale pourrait être<br />

b o n i fié par le biais de fonds municipaux et<br />

fédéraux, d’investissements <strong>des</strong> entreprises et de<br />

c o n t r i butions volontaires. Une gamme d’incitatifs<br />

fiscaux permettraient de sensibiliser les<br />

entreprises et les collectivités locales aux besoins<br />

<strong>des</strong> centres afin qu’elles é<strong>la</strong>rgissent <strong>la</strong> prov i s i o n<br />

de fonds et de ressources : ainsi, les centres<br />

r e c evraient l’appui de tous les secteurs de <strong>la</strong><br />

c o l l e c t ivité et seraient accessibles à tous les<br />

jeunes enfants <strong>des</strong> collectiv i t é s .<br />

Enjeux professionnels<br />

Un programme provincial de centres d’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance et de formation parentale doit<br />

reposer <strong>sur</strong> l’éventail actuel d’actions pour <strong>la</strong><br />

182<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

petite enfance et l’ex p e rtise qui les accompagne.<br />

Le développement du cerveau étant un processus<br />

continu, le programme d'éducation devrait lui<br />

aussi former un tout continu. On pourrait avo i r<br />

comme objectif d’intégrer les centres d’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance et de formation parentale au<br />

système sco<strong>la</strong>ire en tenant compte <strong>des</strong> rôles<br />

<strong>des</strong> différents paliers. La maternelle et le jardin<br />

d ’ e n fants, fondés <strong>sur</strong> les principes d’éducation à<br />

<strong>la</strong> petite enfance et de formation parentale et non<br />

<strong>sur</strong> <strong>des</strong> objectifs éducationnels plus étroits et<br />

didactiques, sont bien adaptés aux étapes<br />

ultérieures du concept d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance et de formation parentale. Les<br />

p r ogrammes qui sont plus solidement axés <strong>sur</strong> un<br />

p r ogramme d’étu<strong>des</strong> normatif (mettant l’accent<br />

<strong>sur</strong> l’acquisition de compétences et non <strong>sur</strong> un<br />

continuum de développement) et qui ne font pas<br />

p a rticiper les parents ne s’intègrent pas bien au<br />

concept d’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e .<br />

Pa rmi les obstacles à l’intégration de l’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance au système sco<strong>la</strong>ire, on trouve<br />

les questions de rémunération et de dotation<br />

en personnel. Actuellement, les enseignants<br />

ne reçoivent qu’une formation minime <strong>sur</strong> le<br />

d é veloppement <strong>des</strong> jeunes enfants et <strong>sur</strong><br />

l’acquisition <strong>des</strong> connaissances pendant les<br />

premières années. (Il faut noter que nous avo n s<br />

rencontré de nombreux enseignants d’écoles<br />

primaires qui comprennent le développement <strong>des</strong><br />

jeunes enfants et que dans certains districts, les<br />

administrateurs sco<strong>la</strong>ires leur mettent <strong>des</strong><br />

bâtons dans les roues. Certains membres de<br />

l’administration sont moins au courant ou moins


intéressés que ces enseignants.) Dans les<br />

p r ogrammes de grande qualité, les éducateurs<br />

de <strong>la</strong> petite enfance connaissent très bien les<br />

principes du développement en bas âge. Des<br />

solutions à long terme sont nécessaires pour<br />

résoudre les problèmes potentiels. La form a t i o n<br />

<strong>des</strong> éducateurs et <strong>des</strong> enseignants n’est pas<br />

<strong>la</strong> même. Les programmes de formation en<br />

éducation <strong>des</strong> jeunes enfants sont prodigués dans<br />

les collèges d’arts appliqués et de technologie; <strong>la</strong><br />

f o rmation <strong>des</strong> enseignants se fait à l’unive r s i t é .<br />

Le sa<strong>la</strong>ire <strong>des</strong> enseignants est bien plus élevé<br />

que le sa<strong>la</strong>ire moyen <strong>des</strong> éducateurs. Les<br />

ratios éducateur / élèves dans les ga r d e r i e s<br />

réglementées sont bien inférieurs à ceux <strong>des</strong><br />

jardins d’enfa n t s .<br />

Les jeunes enfants méritent les éducateurs les<br />

mieux formés. Tous ceux qui travaillent avec<br />

de jeunes enfants et leurs parents doive n t<br />

comprendre le fonctionnement du cerveau et le<br />

r a p p o rt qui existe entre <strong>la</strong> résolution ludique de<br />

p r o blèmes et le développement cérébral du jeune<br />

e n fant. Ils peuvent acquérir les compétences<br />

requises par le biais de différents mo<strong>des</strong> de<br />

f o rmation théorique et pratique. Les liens entre<br />

les programmes collégiaux et universitaires et<br />

entre les programmes <strong>des</strong> éducateurs et <strong>des</strong><br />

enseignants doivent être amplifiés afin de<br />

favoriser <strong>la</strong> préparation d’une main-d’œuvre très<br />

compétente pour l’éducation <strong>des</strong> jeunes enfa n t s<br />

ontariens. Si l’on veut créer l’ex p e rtise nécessaire<br />

pour as<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> prestation d'un progr a m m e<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de form a t i o n<br />

parentale accessible et de qualité, il fa u d r a<br />

p r é voir une reconnaissance appropriée, un<br />

cheminement de carrière c<strong>la</strong>ir et une<br />

rémunération adéquate.<br />

C e rtaines facultés d’éducation (comme <strong>la</strong> Fa c u l t é<br />

d’éducation et l’Institut d’étu<strong>des</strong> pédagog i q u e s<br />

de l’Ontario à l’Université de Toronto) essaient<br />

de former <strong>des</strong> enseignants ayant les aptitu<strong>des</strong> et<br />

les connaissances nécessaires pour prodiguer<br />

<strong>des</strong> programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e .<br />

D’autres établissements postsecondaires<br />

p r é voient <strong>des</strong> mécanismes d'orientation <strong>des</strong><br />

diplômés en éducation <strong>des</strong> jeunes enfants<br />

<strong>des</strong> collèges vers <strong>des</strong> programmes d’étu<strong>des</strong><br />

u n iversitaires de premier cy c l e .<br />

Le gouve rnement ferait fausse route s’il ne tirait<br />

pas profit <strong>des</strong> excellentes ressources en éducation<br />

de <strong>la</strong> petite enfance qui existent dans cert a i n e s<br />

m a t e rnelles et certains jardins d’enfa n t s .<br />

L’ i n t é gration <strong>des</strong> maternelles et <strong>des</strong> jardins<br />

d ’ e n fants dans les programmes d’éducation à<br />

<strong>la</strong> petite enfance et de formation parentale<br />

donnerait lieu à de nombreux problèmes aff e c t i f s<br />

et territoriaux. Elle ne pourra se faire qu’avec<br />

<strong>la</strong> pleine coopération de toutes les instances et<br />

avec le leadership efficace du gouve rn e m e n t<br />

p r ov i n c i a l .<br />

Il existe d’autres enjeux liés aux effectifs, tels<br />

que le recrutement de personnes ayant <strong>des</strong><br />

compétences et une formation re<strong>la</strong>tives aux<br />

a c t ivités de loisirs, ou l’établissement de liens ave c<br />

les programmes récréatifs, ou encore l’as<strong>sur</strong>ance<br />

que le personnel <strong>des</strong> centres de loisirs connaisse le<br />

d é veloppement du cerveau durant <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

183


et prenne conscience de l’importance de <strong>la</strong><br />

stimu<strong>la</strong>tion <strong>des</strong> voies sensorielles par le biais du<br />

jeu dès <strong>la</strong> petite enfa n c e .<br />

Intégration à d’autres initiatives et<br />

p ro g r a m m e s<br />

Le gouve rnement de l’Ontario, par le biais du<br />

Bureau <strong>des</strong> services intégrés pour enfants, vient<br />

de <strong>la</strong>ncer deux actions visant les enfants qui<br />

é p r o u vent <strong>des</strong> difficultés : le programme Bébés<br />

en santé / Enfants en santé, et les progr a m m e s<br />

d ’ o rthophonie pour les enfants d’âge présco<strong>la</strong>ire.<br />

Le premier constitue une base perm e t t a n t<br />

d ’ é d i fier <strong>des</strong> réseaux communautaires et de<br />

visites à domicile. Il offre également une chance<br />

unique d’étudier l’impact de plusieurs modèles<br />

de dotation en effectifs pour les visites à<br />

domicile. En opérant dans le cadre du centre<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de form a t i o n<br />

parentale, les personnes effectuant <strong>des</strong> visites à<br />

domicile augmentent leur aptitude potentielle à<br />

relier les parents isolés et leurs enfants à d’autres<br />

f o rmes de soutien. L’introduction de progr a m m e s<br />

d ’ o rthophonie dans les centres d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance et de formation parentale perm e t<br />

de constituer <strong>des</strong> liens avec les serv i c e s<br />

spécialisés s’adressant aux enfants qui éprouve n t<br />

<strong>des</strong> difficultés <strong>la</strong>nga g i è r e s .<br />

Il existe de nombreuses actions pour l'aide aux<br />

jeunes familles, mais elles ne s’insèrent pas dans<br />

un système complet qui soit à <strong>la</strong> fois pratique et<br />

a c c e s s i ble dans <strong>la</strong> collectivité. L’ i n t é gration off r e<br />

<strong>la</strong> possibilité de relier une variété de services de<br />

184<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

soutien et de profiter <strong>des</strong> ressources qui ex i s t e n t<br />

dans une collectiv i t é .<br />

Les nouvelles actions nationales prévues doive n t<br />

être négociées au sein d’un vaste cadre prov i n c i a l<br />

de principes et de services nécessaires à <strong>la</strong><br />

prestation du programme d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance et de formation parentale.<br />

AUTRES ÉLÉMENTS D’UN CADRE<br />

D ’ É D U C ATION À LA PETITE ENFANCE<br />

ET DE FORMATION PA R E N TA L E<br />

Ces éléments sont les suivants :<br />

♦ augmentation <strong>des</strong> prestations pour congés<br />

parentaux et congés de maternité;<br />

♦ <strong>des</strong> lieux de travail tenant compte de <strong>la</strong> vie<br />

de famille;<br />

♦ <strong>des</strong> stimu<strong>la</strong>nts fiscaux;<br />

♦ <strong>des</strong> indicateurs de rendement intégrés et<br />

autonomes; et<br />

♦ <strong>des</strong> réseaux d’information communautaires.<br />

Augmentation <strong>des</strong> prestations de congé de<br />

maternité et de congé parental<br />

Le congé de maternité contribue à <strong>la</strong> santé et au<br />

bien-être de <strong>la</strong> mère et de l'enfant avant et après<br />

l’accouchement. Seules les femmes en profi t e n t .<br />

Le congé parental permet à l’un ou l’autre <strong>des</strong><br />

parents de prendre soin d’un nouveau-né ou d’un<br />

jeune enfa n t .


En Ontario, <strong>la</strong> protection de l’emploi pendant les<br />

congés de maternité et les congés parentaux est<br />

stipulée par <strong>la</strong> Loi <strong>sur</strong> les normes d’emploi, qui<br />

p r é voit 17 semaines de congé de maternité et 18<br />

semaines de congé parental. Au palier fédéral,<br />

<strong>la</strong> Loi <strong>sur</strong> l’as<strong>sur</strong>ance-emploi prévoit <strong>des</strong><br />

indemnités pour 15 semaines de congé de<br />

m a t e rnité et dix semaines supplémentaires de<br />

congé parental après une période d’attente de<br />

deux semaines sans prestations, à concurrence<br />

de 55 % du sa<strong>la</strong>ire ou d’un maximum de 413 $<br />

par semaine. La majorité <strong>des</strong> travailleurs ne<br />

b é n é ficient pas de ces prestations.<br />

Une augmentation <strong>des</strong> prestations de congé de<br />

m a t e rnité et de congé parental aiderait à soutenir<br />

une interaction saine entre le nouveau-né ou<br />

le très jeune enfant et <strong>la</strong> mère ou le père<br />

( b i o l ogiques ou adoptifs). Pendant <strong>la</strong> première<br />

année cruciale du développement du cerveau, les<br />

bébés bénéficieraient d’une augmentation <strong>des</strong><br />

chances d’être maternés et stimulés par leurs<br />

parents (période axée <strong>sur</strong> les parents de <strong>la</strong> fi g u re<br />

6 . 1). Les mères auront tendance à al<strong>la</strong>iter leur<br />

e n fant plus longtemps si elles peuvent rester à<br />

<strong>la</strong> maison pendant une période prolongée. Un<br />

congé plus long, combiné au soutien off e rt par<br />

les centres d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

f o rmation parentale, établirait <strong>la</strong> base de bons<br />

r a p p o rts parents-enfa n t s .<br />

Lieux de travail tenant compte de <strong>la</strong> vie<br />

familiale<br />

Maintenant que les jeunes mères font part i e<br />

i n t é grante de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion active, l’orga n i s a t i o n<br />

du travail commence à tenir compte <strong>des</strong> besoins<br />

<strong>des</strong> parents de jeunes enfants. L’ é t a bl i s s e m e n t<br />

d’un équilibre entre <strong>la</strong> vie professionnelle et <strong>la</strong><br />

vie familiale permet aux parents de bénéfi c i e r<br />

d’une certaine souplesse quand ils en ont besoin,<br />

s u rtout quand leur enfant est en bas âge. Des<br />

politiques favorisant <strong>la</strong> famille <strong>sur</strong> le lieu de<br />

t r avail aident à établir un équilibre trava i l - fa m i l l e<br />

et permettent aux parents de mieux soutenir le<br />

d é veloppement de leur enfant pendant les<br />

premières années, si cru c i a l e s .<br />

Outre l'augmentation <strong>des</strong> prestations de congé<br />

de maternité et de congé parental, les options<br />

p o s s i bles comprennent :<br />

♦ une organisation flexible du travail (travail<br />

à temps partiel, horaires souples, priorité<br />

donnée aux quarts de jour et possibilités<br />

de travailler chez soi);<br />

♦ <strong>des</strong> congés payés sans condition pouvant<br />

servir à remplir les obligations familiales<br />

comme les soins aux enfants ma<strong>la</strong><strong>des</strong>;<br />

♦ l’utilisation souple <strong>des</strong> avantages sociaux<br />

pendant <strong>la</strong> période de développement <strong>des</strong><br />

jeunes enfants; et<br />

♦ <strong>des</strong> centres d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et<br />

de formation parentale <strong>sur</strong> le lieu de trava i l .<br />

Ces me<strong>sur</strong>es, bien qu’actuellement limitées<br />

dans leur application en milieu de travail en<br />

Ontario, ont le potentiel pour profiter aux<br />

familles et aux employeurs. Les parents mieux<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

185


à même d’assumer leurs responsabilités<br />

familiales sont moins souvent absents et plus<br />

productifs. Les tiraillements constants que bien<br />

<strong>des</strong> parents, <strong>sur</strong>tout les mères, éprouvent entre<br />

l ’ o bl i gation de répondre aux besoins de leur<br />

jeune enfant et celle de gagner leur vie créent<br />

un stress qui entraîne un absentéisme accru,<br />

<strong>des</strong> perturbations du travail et un taux de<br />

r e n o u vellement du personnel trop élevé, ce<br />

qui entraîne <strong>des</strong> frais.<br />

Il existe un autre exemple de me<strong>sur</strong>e tenant<br />

compte de <strong>la</strong> situation familiale : le congé pay é<br />

n o rmal qui permet aux parents de participer aux<br />

p r ogrammes de leur jeune enfant. Il nous sembl e<br />

c rucial que les parents aient <strong>la</strong> possibilité de<br />

jouer un rôle dans les centres d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance et de formation parentale. Leur<br />

p a rticipation régulière (trois à quatre heures par<br />

semaine) bénéficie aux enfants parce qu’elle<br />

p e rmet de réduire le ratio d’encadrement sans<br />

qu'il en coûte plus cher et d’aider les parents à<br />

apprendre, auprès <strong>des</strong> éducateurs et les uns <strong>des</strong><br />

autres, comment offrir les meilleurs soins et <strong>la</strong><br />

meilleure stimu<strong>la</strong>tion possibl e s .<br />

Le congé de participation <strong>des</strong> parents peut être<br />

encouragé par le développement de dispositions<br />

négociées dans les conventions collective s .<br />

C e rtains modèles existent déjà à cet éga r d .<br />

Une recherche a déjà été menée dans le cadre<br />

de l’Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance au sujet <strong>des</strong><br />

politiques touchant le développement <strong>des</strong> jeunes<br />

e n fants Policy Instruments for Early Child<br />

D evelopment ; elle traite de questions liées aux<br />

186<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

prestations de congé de maternité ou de congé<br />

parental et aux lieux de travail qui tiennent<br />

compte de <strong>la</strong> fa m i l l e .<br />

Stimu<strong>la</strong>nts fiscaux<br />

L’<strong>étude</strong> susmentionnée décrit également une<br />

vaste gamme d’options axées <strong>sur</strong> :<br />

♦ le partage <strong>des</strong> coûts entre le secteur public<br />

et le secteur privé par le biais de systèmes<br />

d’imposition et de dépenses;<br />

♦ l’encouragement de <strong>la</strong> participation à<br />

grande échelle du secteur privé dans le<br />

financement <strong>des</strong> actions pour l’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance; et<br />

♦ <strong>la</strong> promotion de l’innovation communautaire.<br />

Cette <strong>étude</strong> a été commandée pour ex a m i n e r<br />

plusieurs options. Le comité consultatif <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />

petite enfance en a choisi quelques-unes qu’il<br />

recommandera au gouve rnement ontarien.<br />

Nous sommes particulièrement intéressés par<br />

l’amélioration du congé de maternité, du congé<br />

parental et du congé familial, mais le sommes<br />

é galement par <strong>la</strong> possibilité d’engager le secteur<br />

p r ivé et les groupes communautaires dans <strong>la</strong><br />

mise <strong>sur</strong> pied <strong>des</strong> centres d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance et de formation parentale en Ontario.<br />

Nous ne pensons pas que les stimu<strong>la</strong>nts<br />

pour le secteur privé et l’investissement<br />

communautaire produiront d’énormes<br />

montants pour le financement <strong>des</strong> centres


accessibles que nous envisageons pour toutes<br />

les familles de l’Ontario.<br />

Nous espérons que <strong>la</strong> participation et<br />

l ’ i nvestissement <strong>des</strong> collectivités et du secteur<br />

p r ivé permettront d’é<strong>la</strong>rgir et d’enrichir <strong>la</strong> ga m m e<br />

<strong>des</strong> options possibles pour les familles. En ce<br />

qui concerne le développement <strong>des</strong> jeunes<br />

e n fants, il faut également combler le fossé social<br />

qui s’est creusé entre les familles se trouvant aux<br />

deux extrêmes de l’échelle socio-économique.<br />

En invitant toutes les couches de <strong>la</strong> société à<br />

p a rticiper à <strong>la</strong> mise <strong>sur</strong> pied du nouveau système,<br />

nous contribuerons à <strong>la</strong> communauté d’objectifs<br />

et au sens de <strong>la</strong> participation (parfois appelé<br />

capital social ou cohésion sociale) et à <strong>la</strong> diff u s i o n<br />

de l’information <strong>sur</strong> l’importance vitale <strong>des</strong><br />

premières années de développement du cerve a u .<br />

Le gouve rnement de l’Ontario a déjà pris <strong>des</strong><br />

me<strong>sur</strong>es pour encourager les contributions en<br />

capital du secteur privé par le biais de l’incitatif<br />

fiscal pour les garderies en milieu de trava i l .<br />

Nous proposons que le gouve rnement ontarien,<br />

qui contrôle son propre programme de fi s c a l i t é<br />

<strong>des</strong> entreprises, aille plus loin dans cette voie et<br />

adopte un crédit s’appliquant à l’impôt <strong>sur</strong> le<br />

r evenu ou à <strong>la</strong> taxe <strong>sur</strong> le capital afin que les<br />

entreprises investissent davantage dans <strong>des</strong><br />

centres de <strong>la</strong> petite enfance (<strong>sur</strong> le lieu de trava i l<br />

ou ailleurs) qui seraient accessibles aux employ é s<br />

et, si possible, à l’ensemble de <strong>la</strong> collectiv i t é .<br />

Pour soutenir l’entrepreneuriat social,<br />

p r o m o u voir les partenariats entre le public et le<br />

p r ivé et encourager l’innovation pilotée par <strong>la</strong><br />

c o l l e c t ivité, nous soutenons également <strong>la</strong> création<br />

d’un fonds en fiducie de l’entrepreneuriat social.<br />

Pour citer l’<strong>étude</strong> précédente <strong>sur</strong> les instru m e n t s<br />

de politique : « Tout comme le capital de risque<br />

encourage <strong>la</strong> prise de risque et l’innovation<br />

par d'importantes récompenses à long terme<br />

pour les investisseurs et l’économie, un fonds<br />

d’entrepreneuriat social pourrait, en jouant<br />

le même rôle, offrir le capital de départ aux<br />

n o u velles entreprises d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance ayant le potentiel de rapport e r, à long<br />

t e rme, <strong>des</strong> gains importants pour l’économie et<br />

<strong>la</strong> société dans son ensemble. Étant donné que<br />

les gains ne sont pas facilement réalisables par<br />

les investisseurs privés, <strong>des</strong> subventions du<br />

g o u ve rnement sont nécessaires et justifiées. »<br />

Cette <strong>étude</strong> propose plusieurs façons d’alimenter<br />

ce fonds, y compris d’autres formes de<br />

c o n t r i butions priv é e s .<br />

Une stratégie consisterait à demander à <strong>la</strong><br />

Fondation Trillium, qui a déjà financé ce qu’on<br />

peut appeler l’entrepreneuriat social par le passé,<br />

d’en faire une partie importante de son mandat.<br />

Les fondations privées, comme l’Atkinson<br />

Foundation, ont déjà fait une priorité du soutien<br />

d ’ i n i t i a t ives communautaires visant à é<strong>la</strong>borer<br />

<strong>des</strong> programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e .<br />

Me<strong>sur</strong>e <strong>des</strong> résultats<br />

Au chapitre 3, nous avons parlé de l’é<strong>la</strong>boration<br />

de me<strong>sur</strong>es du développement <strong>des</strong> jeunes enfa n t s<br />

qui seraient reliées à <strong>la</strong> santé et à l’apprentissage.<br />

Nous demandons à l’Ontario d’introduire <strong>la</strong><br />

capacité d’apprentissage, le poids à <strong>la</strong> naissance<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

187


et l’immunisation à l’âge de deux ans parmi<br />

les paramètres d’évaluation <strong>des</strong> résultats <strong>des</strong><br />

premières années. Nous préconisons une<br />

s t ructure institutionnelle autonome pour<br />

d é velopper et appliquer <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e du<br />

d é veloppement <strong>des</strong> jeunes enfants, qui serait<br />

liée avec les données <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé <strong>des</strong> enfants<br />

et de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion en général et les données<br />

<strong>sur</strong> <strong>la</strong> réussite sco<strong>la</strong>ire.<br />

Nous revenons encore <strong>sur</strong> le fait qu’une<br />

é valuation de <strong>la</strong> capacité d’apprentissage<br />

f o u rnirait une estimation utile du déve l o p p e m e n t<br />

du cerveau chez les tout-petits, mais qu’elle ne<br />

c o nvient pas à <strong>la</strong> prédiction de résultats pour <strong>des</strong><br />

cas particuliers. Utilisée pour évaluer l’ensembl e<br />

de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, elle met en valeur les régions<br />

ou collectivités où le développement <strong>des</strong> jeunes<br />

e n fants <strong>la</strong>isse à désirer. Elle est va l a ble par<br />

r a p p o rt à l’apprentissage, au comportement<br />

et à <strong>la</strong> vie tout au long du cycle de vie<br />

d’une popu<strong>la</strong>tion. Elle aidera également<br />

une collectivité à évaluer si les eff o rts de<br />

d é veloppement <strong>des</strong> tout-petits dans <strong>la</strong> région<br />

ont joué <strong>sur</strong> les résultats.<br />

Réseaux d’information communautaires<br />

Nous avons montré qu’un plus grand nombre<br />

de personnes qu’avant doivent maintenant<br />

comprendre le fonctionnement du cerveau et<br />

les répercussions de l’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

enfance et de <strong>la</strong> formation parentale <strong>sur</strong><br />

l’apprentissage, le comportement et <strong>la</strong> santé<br />

tout au long de <strong>la</strong> vie. Nous avons également<br />

188<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

parlé de l’implication <strong>des</strong> organisations<br />

communautaires dans les actions visant à<br />

soutenir les jeunes enfants et leurs parents.<br />

Nous estimons que les réseaux d’information<br />

communautaires peuvent non seulement<br />

accroître <strong>la</strong> compréhension du public, mais<br />

aussi favoriser le partage de l’information<br />

entre les groupes visés par les actions<br />

pour l’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et <strong>la</strong><br />

formation parentale.<br />

Des réseaux informatiques se constituent<br />

dans toutes les sphères de <strong>la</strong> société. Il existe<br />

plusieurs réseaux qui relient <strong>des</strong> orga n i s m e s<br />

communautaires intervenant dans les projets<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance (comme le<br />

p r ogramme Pa rtir d’un bon pas pour un ave n i r<br />

meilleur). Un réseau provincial (CPNet) est<br />

en voie de constitution pour faire participer<br />

les services de police communautaires, les<br />

o rganisations de santé et d’autres orga n i s m e s<br />

communautaires, afin de mettre en commun<br />

l ’ i n f o rmation et les idées et de promouvoir <strong>la</strong><br />

coopération. Ce<strong>la</strong> peut servir à établir un réseau<br />

d ’ i n f o rmation communautaire pouvant s’av é r e r<br />

d’une grande valeur pour l’apprentissage et<br />

l’échange d’information entre les collectivités<br />

et les différents centres.<br />

En outre, plusieurs collectivités disposent de<br />

centres d’information offrant <strong>des</strong> renseignements<br />

<strong>sur</strong> les services et ressources communautaires,<br />

que les parents peuvent consulter s’ils en ont<br />

besoin. Certaines collectivités ont mis <strong>sur</strong> pied<br />

<strong>des</strong> services d’appel pour les parents.


Il existe un très grand potentiel d’ex p a n s i o n ,<br />

d’amélioration et d’intégration <strong>des</strong> réseaux<br />

d ’ i n f o rmation en Ontario, qui constitue une<br />

excellente base à <strong>la</strong>quelle intégrer l’ex p e rt i s e ,<br />

l ’ expérience et <strong>la</strong> clientèle <strong>des</strong> actions ex i s t a n t e s .<br />

PREMIÈRES ÉTAPES<br />

Le premier ministre doit s'engager à appuyer les<br />

p r ogrammes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

f o rmation parentale et veiller à ce que <strong>la</strong> ministre<br />

déléguée au dossier de l’Enfance soit écoutée<br />

lors <strong>des</strong> débats au conseil <strong>des</strong> ministres.<br />

Puisque <strong>la</strong> ministre sera responsable de <strong>la</strong><br />

transition vers un cadre pour l’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance et <strong>la</strong> formation au rôle parental,<br />

il est important qu’elle soit secondée par un<br />

sous-ministre et un personnel dynamiques<br />

pour l'é<strong>la</strong>boration <strong>des</strong> actions et <strong>des</strong> politiques<br />

i n t e rnes et ex t e rn e s .<br />

Pour profiter <strong>des</strong> atouts et diversités <strong>des</strong><br />

collectivités de l’Ontario, nous suggérons que<br />

<strong>la</strong> ministre déléguée au dossier de l’Enfance<br />

forme <strong>des</strong> groupes d’<strong>étude</strong> chargés d’examiner<br />

<strong>la</strong> mise en œuvre et de recommander les<br />

prochaines me<strong>sur</strong>es à prendre concernant<br />

les objectifs suivants :<br />

♦ création d’autorités locales pour les centres<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

formation au rôle parental;<br />

♦ partenariats entre le privé et le public pour<br />

<strong>la</strong> création et l'exploitation <strong>des</strong> centres;<br />

♦ développement de stratégies visant à<br />

intégrer les programmes provinciaux au<br />

financement de source privée et publique;<br />

♦ intégration <strong>des</strong> lois provinciales en vue<br />

de créer <strong>des</strong> normes et mécanismes de<br />

financement normalisés pour les centres<br />

de <strong>la</strong> petite enfance, ce qui comprend <strong>la</strong><br />

fusion <strong>des</strong> jardins d’enfants et <strong>des</strong> garderies<br />

réglementées comme base financière; et<br />

♦ création d'une interface entre les<br />

établissements d’enseignement et les<br />

centres de <strong>la</strong> petite enfance.<br />

Ce que nous proposons représente un<br />

changement fondamental pour le soutien de<br />

familles ayant de jeunes enfants en Ontario.<br />

Nous estimons qu’une transformation aussi<br />

radicale de <strong>la</strong> façon dont notre société<br />

s u rmonte un problème très fondamental<br />

dans une période de bouleversement socioéconomique<br />

ne peut se faire par le biais <strong>des</strong><br />

processus conventionnels du gouve rn e m e n t .<br />

Elle ne sera possible que si le gouve rn e m e n t<br />

t r o u ve <strong>des</strong> façons créatives de travailler ave c<br />

les citoyens et les collectivités pour établ i r<br />

<strong>des</strong> programmes de <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

s e n s i bles à <strong>la</strong> diversité <strong>des</strong> besoins fa m i l i a u x<br />

et communautaires.<br />

Comme d’autres instances l’ont déjà indiqué,<br />

nous estimons que ce changement exige :<br />

♦ l’établissement d’un équilibre délicat entre<br />

les gouvernements et les collectivités;<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

189


♦ l’acceptation que les options au sein<br />

<strong>des</strong> collectivités seront sans doute<br />

f o rt différentes les unes <strong>des</strong> autres et<br />

d i fférentes également de celles du<br />

g o u ve rnement prov i n c i a l ;<br />

♦ un leadership efficace, <strong>la</strong> reconnaissance<br />

et <strong>la</strong> coordination nécessaires pour engager<br />

le secteur public et le secteur privé;<br />

♦ <strong>des</strong> principes c<strong>la</strong>irs pour les centres<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

formation parentale, mais <strong>des</strong> stratégies<br />

multiples avec une me<strong>sur</strong>e universelle<br />

<strong>des</strong> résultats pour le bienfait de tous les<br />

enfants de l’Ontario; et<br />

♦ l’acceptation du dé<strong>la</strong>i nécessaire pour tout<br />

mettre en œuvre.<br />

POUR CONCLURE :<br />

■ Pour que <strong>la</strong> société appuie concrètement le<br />

développement du jeune enfant, il faut que<br />

toute <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion comprenne et apprécie<br />

le rôle capital que joue <strong>la</strong> petite enfance<br />

dans le développement de l’être humain.<br />

Pour améliorer <strong>la</strong> situation de tous les<br />

jeunes enfants, <strong>la</strong> société doit avoir <strong>la</strong><br />

volonté de créer et de soutenir<br />

financièrement <strong>des</strong> centres d’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance et de formation au rôle<br />

parental. Il est essentiel pour ce<strong>la</strong> et pour<br />

l’intégration <strong>des</strong> différents secteurs de <strong>la</strong><br />

société que <strong>la</strong> participation, tant publique<br />

que privée, soit générale. Une certaine<br />

cohésion sociale est donc requise pour<br />

190<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

créer ce qu’on appelle souvent le<br />

« capital social » – facteur clé d’un essor<br />

économique durable et d’une société<br />

démocratique et tolérante.<br />

■ Nous sommes en outre conscients que les<br />

centres d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

formation parentale doivent être sensibles<br />

aux particu<strong>la</strong>rités culturelles, ethniques,<br />

linguistiques et autres <strong>des</strong> collectivités et<br />

<strong>des</strong> familles, ainsi qu’aux besoins de tous<br />

les enfants, quelles que soient leurs<br />

aptitu<strong>des</strong>. Les centres devraient être situés à<br />

<strong>des</strong> endroits différents, al<strong>la</strong>nt <strong>des</strong> foyers aux<br />

écoles, en passant par les entreprises. On ne<br />

peut créer un réseau polyvalent de centres<br />

de <strong>la</strong> petite enfance offrant <strong>des</strong> services<br />

divers selon un modèle centralisé et<br />

bureaucratique. Par conséquent, nous<br />

préconisons <strong>des</strong> centres d’inspiration<br />

communautaire, faisant participer aussi<br />

bien le secteur privé que le secteur public.<br />

C’est en somme <strong>la</strong> façon dont nous avons<br />

mis au point le système d’enseignement<br />

postsecondaire (par contraste avec le<br />

système éducatif).<br />

■ Les services doivent être facultatifs, off e rts à<br />

un prix abordable et accessibles aux parents<br />

de tous les groupes socio-économiques de<br />

l’Ontario. Ils doivent favoriser l’éga l i t é<br />

d’accès afin d’as<strong>sur</strong>er l’épanouissement<br />

optimal <strong>des</strong> jeunes enfants. La création du<br />

n o u veau programme d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance nécessitera le regroupement en<br />

un tout cohérent <strong>des</strong> programmes et<br />

s e rvices actuels.


■ Le système que nous préconisons<br />

comprend les éléments suivants :<br />

i. <strong>des</strong> centres d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance<br />

et de formation au rôle parental établis<br />

dans les collectivités locales et faisant<br />

participer les secteurs public et privé;<br />

ii. de meilleurs congés parentaux et de<br />

maternité, pour tous les parents;<br />

iii. <strong>des</strong> lieux de travail tenant compte de <strong>la</strong><br />

vie de famille;<br />

iv. <strong>des</strong> stimu<strong>la</strong>nts fiscaux favorisant <strong>la</strong><br />

création de nouveaux centres de <strong>la</strong> petite<br />

enfance dans les collectivités;<br />

v. un indicateur intégré et autonome du<br />

développement de l’être humain; et<br />

vi. un réseau de centres d’information<br />

communautaires.<br />

■ Ce que nous préconisons est en fait un<br />

programme d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance<br />

de « premier palier » qui serait aussi<br />

important que les systèmes d’enseignement<br />

élémentaire et secondaire et de formation<br />

postsecondaire. Le système serait constitué<br />

de centres d’inspiration communautaire,<br />

jouissant d’une autonomie locale, mais<br />

rattachés à une structure provinciale.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

191


192<br />

Early Years Report


RECOMMANDATIONS<br />

Nos recommandations sont fondées <strong>sur</strong> les<br />

points suivants :<br />

♦ Les premières années du développement<br />

<strong>des</strong> jeunes enfants forment <strong>la</strong> base de<br />

l’apprentissage, du comportement et de <strong>la</strong><br />

santé d’une personne pour le reste de sa vie.<br />

♦ C e rtains facteurs permettent d'améliorer le<br />

soutien aux jeunes enfants et à leur fa m i l l e<br />

dans toutes les couches sociales, de façon à<br />

accroître leur réussite.<br />

♦ Le leadership manifesté aujourd’hui par le<br />

premier ministre, <strong>la</strong> ministre déléguée au<br />

dossier de l’Enfance et le gouve rn e m e n t<br />

p e rmettra, grâce au soutien solidement<br />

manifesté pour l’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

et <strong>la</strong> formation au rôle parental, de constituer<br />

un héritage : dans vingt ans, on le considérera<br />

comme l’étape cruciale dans <strong>la</strong> form a t i o n<br />

d’une popu<strong>la</strong>tion de grande qualité pour le<br />

prochain siècle.<br />

RECOMMANDATION N 0 1<br />

Compte tenu de ce que l’on sait <strong>sur</strong><br />

l’importance vitale <strong>des</strong> premières années, du<br />

nombre croissant d’actions communautaires<br />

et <strong>des</strong> démarches déjà entreprises par le<br />

gouvernement actuel, nous demandons<br />

instamment au premier ministre et au<br />

gouvernement de l’Ontario de prendr e<br />

les me<strong>sur</strong>es sui vantes :<br />

■ Mettre le développement <strong>des</strong> jeunes enfa n t s<br />

aux tout premiers rangs <strong>des</strong> priorités publ i q u e s .<br />

Indicateur de perf o rmance : Le premier<br />

ministre s’efforce de réaliser cette<br />

recommandation en 1999 dans ses<br />

communications orales et écrites et lors<br />

de ses réunions à l’intérieur et à l’extérieur<br />

de l’Assemblée légis<strong>la</strong>tive .<br />

■ S’as<strong>sur</strong>er que l’investissement dans<br />

l’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et <strong>la</strong><br />

f o rmation au rôle parental constitue une<br />

a ffectation prioritaire <strong>des</strong> ressources<br />

p u bliques prov i n c i a l e s .<br />

Indicateur de perf o rmance : A c c r o i s s e m e n t<br />

m a rqué <strong>des</strong> fonds publics investis dans<br />

l’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et <strong>la</strong> form a t i o n<br />

au rôle parental à partir de 1999.<br />

■ Encourager le secteur privé à accorder <strong>la</strong><br />

priorité à l’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et à<br />

<strong>la</strong> formation parentale à titre d’inve s t i s s e m e n t<br />

dans <strong>des</strong> collectivités en bonne santé et dans<br />

<strong>la</strong> main-d’œuvre future de l’Ontario.<br />

Indicateur de perf o rmance : A u g m e n t a t i o n<br />

<strong>des</strong> fonds privés investis dans l’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance et <strong>la</strong> formation au rôle parental<br />

à partir de 1999.<br />

■ Mener une campagne visant à sensibiliser le<br />

p u blic à l’importance <strong>des</strong> premières années<br />

pour l’apprentissage, le comportement et <strong>la</strong><br />

santé d’une personne pour le reste de sa vie.<br />

Indicateur de perf o rmance : En 1999,<br />

i d e n t i fier et réaliser les différents éléments<br />

de cette campagne. Évaluer son effi c a c i t é .<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

193


■ O rganiser une réunion à l’échelle de <strong>la</strong><br />

p r ovince avec <strong>des</strong> groupes communautaires<br />

qui ont fait preuve de leadership dans <strong>la</strong><br />

constitution de ressources pouvant soutenir<br />

<strong>la</strong> formation parentale et le déve l o p p e m e n t<br />

<strong>des</strong> jeunes enfa n t s .<br />

Indicateur de perf o rmance : Tenir une<br />

première séance en 1999.<br />

■ Établir un réseau de communications<br />

provinciales afin de permettre aux groupes<br />

communautaires de rester en contact<br />

les uns avec les autres et pour que les<br />

parents intéressés disposent d’une source<br />

d’information et d’occasions de créer<br />

<strong>des</strong> réseaux.<br />

Indicateur de perf o rmance : Mettre le<br />

réseau <strong>sur</strong> pied d’ici l’an 2000.<br />

Raison d’être : L’Ontario a besoin de leadership<br />

et d’engagement à long terme en ce qui concern e<br />

le développement <strong>des</strong> jeunes enfants. Nous<br />

sommes <strong>sur</strong> le point d’entrer dans une ère de<br />

budgets équilibrés. Si les autorités s’enga g e n t<br />

maintenant à p<strong>la</strong>cer les premières années de <strong>la</strong><br />

vie au rang <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> priorités, il est fort<br />

p r o b a ble qu’elles tiendront cette promesse. Une<br />

campagne de sensibilisation devra être menée<br />

auprès <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions afin de leur faire prendre<br />

conscience de l’importance <strong>des</strong> premières années<br />

de <strong>la</strong> vie et <strong>des</strong> raisons d’en faire une priorité<br />

pour les secteurs public et privé, et de leur<br />

expliquer ce qu’il est possible d’accomplir à<br />

l’échelon local pour que les collectiv i t é s<br />

soutiennent mieux les parents et les jeunes<br />

194<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

e n fants. La formation de réseaux est une fa ç o n<br />

pour les collectivités de s’entraider en mettant<br />

leur savoir en commun; les parents en<br />

b é n é ficient tout autant. (À ce titre, les réseaux<br />

<strong>des</strong> services de police communautaires peuve n t<br />

s e rvir d’exemple à suiv r e . )<br />

RECOMMANDATION N 0 2<br />

Pour que les questions liées au dév e l o p p e m e n t<br />

<strong>des</strong> jeunes enfants soient présentes aux<br />

réunions du Conseil <strong>des</strong> ministres et pour<br />

ê t re sûrs qu’un ministre provincial soit<br />

re s p o n s able de l’é<strong>la</strong> b o ration d’un pro g ra m m e<br />

pour <strong>la</strong> petite enfance en Ontario, n o u s<br />

demandons au premier ministre de donner à<br />

<strong>la</strong> ministre déléguée au dossier de l’Enfance<br />

un mandat doté du pouvoir et <strong>des</strong> r e s s o u rc e s<br />

n é c e s s a i res pour accomplir ce qui suit :<br />

■ Créer <strong>des</strong> groupes d’<strong>étude</strong> qui rendront<br />

compte à <strong>la</strong> ministre du cadre du progr a m m e<br />

pour <strong>la</strong> petite enfance pour tous les enfa n t s<br />

ontariens de zéro à six ans, conform é m e n t<br />

aux termes d’une loi provinciale intégrée et<br />

de dispositions spéciales pour le fi n a n c e m e n t ,<br />

et dont <strong>la</strong> mise en œuvre à l’échelle locale<br />

d evra être guidée par un certain nombre de<br />

principes communs.<br />

■ Nommer un sous-ministre chargé de<br />

soutenir les initiatives du ministre à<br />

l’intérieur et à l’extérieur du gouvernement<br />

afin d’établir le cadre.<br />

■ Faire le pont avec le gouve rnement fédéral<br />

par le biais du processus du Progr a m m e


d’action nationale pour les enfants afi n<br />

d ’ i n t é grer les eff o rts <strong>des</strong> deux paliers du<br />

g o u ve rnement au sein du cadre prov i n c i a l .<br />

■ Faire le lien avec les administrations<br />

municipales qui assument de lour<strong>des</strong><br />

responsabilités financières ou administrative s<br />

à l’égard <strong>des</strong> services de garde d’enfants,<br />

<strong>des</strong> soins prénatals, du programme Bébés<br />

en santé / Enfants en santé, <strong>des</strong> centres de<br />

ressources familiales, <strong>des</strong> terrains de jeux et<br />

<strong>des</strong> programmes récréatifs pour les enfa n t s .<br />

■ É t a blir le processus permettant de fi xer les<br />

n o rmes à suivre et de déterminer le mode<br />

d’administration, de suivi et de mise en œuvre<br />

<strong>des</strong> programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance et de formation au rôle parental.<br />

■ S’as<strong>sur</strong>er d’avoir <strong>des</strong> me<strong>sur</strong>es adéquates<br />

d’évaluation <strong>des</strong> résultats.<br />

■ Faciliter <strong>la</strong> mise <strong>sur</strong> pied de ressources<br />

communautaires pour l’établissement de<br />

centres d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et<br />

de formation au rôle parental.<br />

Indicateur de perf o rmance : Un continuum<br />

i n t é gré de centres d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance et de formation au rôle parental<br />

d e s s e rvant tous les enfants de l’Ontario dev r a<br />

avoir été mis <strong>sur</strong> pied en l’espace de cinq ans<br />

(d’ici <strong>la</strong> fin de l’année 2004).<br />

Raison d’être : En raison de l’import a n c e<br />

fondamentale <strong>des</strong> premières années pour <strong>la</strong><br />

compétence et <strong>la</strong> capacité d'adaptation de<br />

chacun, et parce que plusieurs ministères ont<br />

une incidence <strong>sur</strong> <strong>la</strong> vie <strong>des</strong> tout-petits, le<br />

d é veloppement <strong>des</strong> jeunes enfants doit avoir<br />

au sein du gouve rnement <strong>des</strong> défenseurs aussi<br />

ardents que l’économie, <strong>la</strong> santé, l’éducation et<br />

l ’ e nv i r o n n e m e n t .<br />

D’après nous, <strong>la</strong> mise <strong>sur</strong> pied d’un système<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de formation au<br />

rôle parental ne peut se faire que gr a d u e l l e m e n t .<br />

Il faut absolument profiter <strong>des</strong> structures qui<br />

existent déjà et qui donnent de bons résultats<br />

dans les collectivités et soutenir l’expansion <strong>des</strong><br />

actions communautaires, en attendant de régler<br />

tous les aspects de l’autorité provinciale et locale<br />

pour <strong>la</strong> gestion du système avec toutes les<br />

p a rties intéressées.<br />

À l’heure actuelle, l’Ontario se caractérise par un<br />

i m b r oglio de services. Pour certains parents, ils<br />

sont excellents, alors que pour d’autres, il n’y a<br />

rien de disponible ou d’abordable. Il faut veiller à<br />

o ffrir un niveau acceptable de service d’un bout<br />

à l’autre de <strong>la</strong> province. L’ i n t é gration <strong>des</strong> lois et<br />

l ’ a ffectation de fonds adéquats, sous le leadership<br />

de <strong>la</strong> province, permettront de <strong>sur</strong>monter les<br />

grands obstacles à <strong>la</strong> coopération qui existent<br />

à l’échelle <strong>des</strong> collectivités. Nous ne<br />

recommandons pas l’uniformisation de tous les<br />

p r ogrammes de <strong>la</strong> province, mais il faut créer<br />

un parapluie sous lequel on pourra regrouper<br />

les centres d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

f o rmation au rôle parental afin de <strong>sur</strong>monter<br />

les obstacles représentés notamment par les<br />

d i fférentes compétences qui entrent en jeu. Dans<br />

l’intérêt <strong>des</strong> enfants, il faudrait, par exe m p l e ,<br />

éliminer plusieurs entraves de nature<br />

i n t e rministérielle et interg o u ve rn e m e n t a l e .<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

195


La création de centres de <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

exigera l’affectation de nouvelles ressources. Si<br />

<strong>la</strong> province veut vraiment p<strong>la</strong>cer les premières<br />

années de <strong>la</strong> vie parmi ses gran<strong>des</strong> priorités et<br />

faire en sorte que l’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

attire <strong>des</strong> réinvestissements, il faut mettre <strong>sur</strong><br />

pied un nouveau système, de concert avec les<br />

c o l l e c t ivités et avec le secteur privé. Ce<strong>la</strong> ne se<br />

fera pas en un an, mais à l’issue d’une période<br />

r a i s o n n a ble et p<strong>la</strong>nifi é e .<br />

L’emp<strong>la</strong>cement <strong>des</strong> programmes dépendra<br />

p r o b a blement <strong>des</strong> ressources et de <strong>la</strong> situation<br />

p a rticulière de chaque collectivité. Les écoles<br />

constituent un emp<strong>la</strong>cement évident, mais on<br />

p o u rra également situer <strong>des</strong> centres de <strong>la</strong> petite<br />

e n fance dans <strong>des</strong> centres communautaires, <strong>des</strong><br />

instal<strong>la</strong>tions de loisirs, <strong>des</strong> lieux du culte, <strong>des</strong><br />

locaux d’entreprises, etc. Les régions rurales et<br />

isolées devront peut-être prendre <strong>des</strong> dispositions<br />

spéciales pour le transport. Certains aspects<br />

du programme pourront être mis en œuvre par<br />

le biais de centres de <strong>la</strong> petite enfance p<strong>la</strong>cés<br />

directement dans le domicile de prestataires de<br />

s e rvices; ceux-ci sont alors reliés à un centre<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de formation<br />

au rôle parental (selon le modèle du rayo n n e m e n t<br />

à partir d’un centre). On peut également form e r<br />

un réseau mobile de prestation de serv i c e s<br />

comprenant <strong>des</strong> visites au domicile <strong>des</strong> fa m i l l e s .<br />

RECOMMANDATION N 0 3<br />

Étant donné qu’une certaine forme d’autorité<br />

locale sera nécessaire pour administrer le<br />

196<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

p rog ramme intégré d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

enfance et de formation au rôle parental<br />

dans les collecti v i t é s ,et puisqu’il faut prév o i r<br />

une participation de tous les paliers du<br />

go u ve rnement et du secteur pri v é , <strong>la</strong> ministre<br />

déléguée au dossier de l’Enfance doit, av e c<br />

l’aide et les conseils <strong>des</strong> groupes de trav a i l ,<br />

c o m p a rer les aptitu<strong>des</strong> r e s p e c t ives <strong>des</strong> paliers<br />

s u p é r i e u rs du go u ve rnement m u n i c i p a l ,d e s<br />

conseils sco<strong>la</strong>ires et d’autres organismes à<br />

d evenir éventuellement <strong>des</strong> chefs de f i l e<br />

l o c a u x .L’objectif serait d’identif i e r, d a n s<br />

chaque collecti v i t é ,une organisation qui<br />

s e ra chargée de <strong>la</strong> coordination locale, d e<br />

l’acquisition de services et de <strong>la</strong> formation<br />

de par t e n a r i a t s .<br />

Indicateur de perf o rmance : D’ici l’an 2000,<br />

il faudra avoir identifié de telles orga n i s a t i o n s<br />

dans certaines collectiv i t é s .<br />

Raison d’être : Dans une province aussi vaste et<br />

d ive r s i fiée que l’Ontario, aucun ministère ne sera<br />

en me<strong>sur</strong>e de gérer les centres d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance et de formation au rôle parental à<br />

p a rtir de Queen’s Park. Il faut prévoir une form e<br />

d ’ o rganisation locale.<br />

RECOMMANDATION N 0 4<br />

Compte tenu du besoin d’éliminer les<br />

obstacles qui se dressent entre <strong>la</strong> petite<br />

enfance et le réseau <strong>des</strong> écoles publiques et du<br />

fait que les locaux <strong>des</strong> écoles jouent un rôle<br />

i m p o rtant à titre de r e s s o u rces publiques dans


les collectiv i t é s ,étant d’un accès facile pour de<br />

n o m b reuses familles et constituant un endr o i t<br />

idéal pour installer un centre de <strong>la</strong> petite<br />

e n f a n c e, nous invitons le g o u ve rn e m e n t ,<br />

les conseils sco<strong>la</strong>ires et les collectivités à<br />

e n t re p re n d re les démarches suivantes :<br />

■ Préserver <strong>la</strong> disponibilité <strong>des</strong> locaux<br />

d’écoles qui se prêtent à l’établissement<br />

d’un centre.<br />

■ Constituer <strong>des</strong> politiques et un soutien<br />

p e rmettant de mettre les locaux d’écoles à <strong>la</strong><br />

disposition <strong>des</strong> collectivités afin que parents<br />

et enfants puissent utiliser les instal<strong>la</strong>tions<br />

déjà construites aux frais <strong>des</strong> contribu a bles, et<br />

ce, pour que les centres de <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

puissent fonctionner de jour, en soirée et<br />

pendant les fins de semaine.<br />

■ Créer <strong>des</strong> incitatifs en vue d’encourager<br />

l’instal<strong>la</strong>tion de centres dans les locaux<br />

d’écoles, qui constituent l’un <strong>des</strong><br />

emp<strong>la</strong>cements communautaires se prêtant<br />

à <strong>la</strong> mise <strong>sur</strong> pied de ces programmes.<br />

Indicateur de perf o rmance : Les démarches<br />

d o ivent être entreprises dès que possible<br />

car certains <strong>des</strong> changements apportés au<br />

système éducatif risquent d’entraîner <strong>la</strong><br />

disparition <strong>des</strong> centres de <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

dans les établissements d’enseignement et<br />

d’empêcher l’ouve rture de nouveaux centres<br />

dans les locaux <strong>des</strong> écoles.<br />

Raison d’être : Il faut absolument éviter que <strong>la</strong><br />

prise de décisions à court terme entrave <strong>la</strong> mise<br />

<strong>sur</strong> pied à plus long terme d’un réseau de centres<br />

de <strong>la</strong> petite enfance et interdise l’intégration de<br />

ces programmes au système sco<strong>la</strong>ire. D’après<br />

les dires de nombreux intervenants, les écoles<br />

constituent une ressource importante pour les<br />

q u a rtiers. Les écoles sont plus que <strong>des</strong> endroits<br />

où les enfants vont étudier pendant <strong>la</strong> journée.<br />

Ce sont aussi <strong>des</strong> ressources publiques dotées de<br />

t e rrains de jeu, de bibliothèques, de gymnases<br />

et de piscines dont les contribu a bles ont payé <strong>la</strong><br />

c o n s t ruction. Les écoles offrent <strong>des</strong> ressources<br />

d’une grande richesse pour les progr a m m e s<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance que nous<br />

considérons comme essentiels à l’avenir de<br />

l’Ontario. Elles doivent être accessibles aux<br />

familles en soirée et les fins de semaine. La<br />

notion d’école communautaire n’a rien de<br />

n o u veau, mais on n’en parle plus guère. Il<br />

faut mobiliser <strong>des</strong> ressources afin de soutenir<br />

l’utilisation <strong>des</strong> locaux sco<strong>la</strong>ires pour <strong>des</strong> centres<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de formation au<br />

rôle parental en dehors <strong>des</strong> heures de c<strong>la</strong>sse afi n<br />

de répondre aux besoins <strong>des</strong> parents, notamment<br />

ceux qui effectuent du travail par quart s .<br />

RECOMMANDATION N 0 5<br />

Étant donné que le jardin d’enfants (enfants<br />

de cinq ans) constitue à l’heure actuelle le<br />

seul pr ogramme uni versel offert à tous les<br />

enfants de l’Ontario a vant l’âge de six ans,<br />

et compte tenu de son importance dans<br />

le cadre de notre projet de pr ogrammes<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de<br />

formation au rôle parental, nous demandons<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

197


au gouvernement et aux conseils sco<strong>la</strong>ires<br />

de mener les actions sui vantes :<br />

■ Continuer à financer et à soutenir les<br />

p r ogrammes de jardin d’enfants à temps plein<br />

et à temps partiel, et é<strong>la</strong>borer <strong>des</strong> stratégies de<br />

c o n c e rt avec les collectivités afin que le jardin<br />

d ’ e n fants soit intégré le plus rapidement<br />

p o s s i ble au cadre <strong>des</strong> centres d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance et de formation au rôle parental.<br />

Indicateur de perf o rmance : En 1999, les<br />

autorités devraient s’engager à continuer de<br />

financer et de soutenir les jardins d’enfa n t s<br />

avant que les conseils sco<strong>la</strong>ires ne ferm e n t<br />

<strong>des</strong> c<strong>la</strong>sses faute de fonds.<br />

■ S’as<strong>sur</strong>er que <strong>la</strong> Subvention pour<br />

l'apprentissage durant les premières années<br />

d'étu<strong>des</strong> (pour les enfants qui ne vont<br />

pas au jardin d’enfants) soit affectée<br />

uniquement à <strong>des</strong> programmes <strong>des</strong>tinés<br />

aux enfants de zéro à six ans et non à<br />

toutes les années du primaire.<br />

Indicateur de performance : Les politiques<br />

touchant cette subvention doivent être<br />

explicitées dès que possible, afin que<br />

l’Ontario puisse maintenir, amplifier et<br />

créer <strong>des</strong> centres d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

enfance et de formation au rôle parental<br />

dans les collectivités.<br />

■ Tr availler avec l’organisme communautaire<br />

r e s p o n s a ble d’é<strong>la</strong>borer et de mettre en œuvre<br />

les centres de <strong>la</strong> petite enfance afin d’intégr e r<br />

à ceux-ci les programmes de jardin d’enfa n t s<br />

qui existent déjà.<br />

198<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

Indicateur de perf o rmance : Les démarches<br />

visant à atteindre cet objectif doivent être<br />

entreprises en l’an 2000.<br />

Raison d’être : Pour édifier un continuum de<br />

soutiens pour le développement <strong>des</strong> jeunes<br />

e n fants, il faut éviter de perdre les ressources<br />

qui existent déjà et qui sous-tendront l’évo l u t i o n<br />

future. Certaines personnes (<strong>sur</strong>tout les<br />

représentants de l’enseignement en français)<br />

craignent que les écoles maternelles (enfants de<br />

quatre ans) ne soient fermées par les conseils<br />

sco<strong>la</strong>ires, et que certains programmes de<br />

j o u rnée complète ne soient plus off e rts qu’à <strong>la</strong><br />

d e m i - j o u rnée en raison de l’insuffisance du<br />

financement. Les programmes à temps part i e l<br />

présentent <strong>des</strong> difficultés pour les enfants et<br />

leurs parents, qui doivent jongler ave c<br />

d i fférentes solutions, sauf lorsque l’école off r e<br />

d’autres programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance. D’aucuns craignent aussi que <strong>la</strong><br />

S u bvention pour l'apprentissage durant les<br />

premières années d'étu<strong>des</strong> ne soit affectée à<br />

l’enseignement primaire au lieu du<br />

d é veloppement <strong>des</strong> tout-petits.<br />

Ces recommandations ne signifient pas que le<br />

ministère de l’Éducation et de <strong>la</strong> Fo rmation doit<br />

se charger de l’établissement de centres de <strong>la</strong><br />

petite enfance pendant <strong>la</strong> période de transition.<br />

Elles visent à as<strong>sur</strong>er que les ressources<br />

financées par le secteur public demeurent dans<br />

les collectivités, où elles contribueront à <strong>la</strong><br />

constitution d’une gamme complète de centres<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et de formation<br />

au rôle parental.


Nous sommes d’accord avec les inquiétu<strong>des</strong><br />

exprimées au sujet du nouveau programme de<br />

jardins d’enfants : dans certains cas, il est trop<br />

f o rtement orienté <strong>sur</strong> l’enseignement didactique<br />

et pas assez <strong>sur</strong> l’apprentissage par <strong>la</strong> résolution<br />

ludique de problèmes. À notre avis, il est gr a n d<br />

temps de renforcer <strong>la</strong> synergie entre les initiative s<br />

d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et l’école primaire.<br />

RECOMMANDATION N 0 6<br />

Des démarches doi vent être entreprises<br />

en vue de s’as<strong>sur</strong>er que les éducateur s<br />

soient tenus au courant <strong>des</strong> pr ogrès <strong>des</strong><br />

connaissances re<strong>la</strong>ti ves au développement et<br />

à l'apprentissage durant <strong>la</strong> petite enfance , et<br />

que de nouveaux pr ogrammes de formation<br />

soient é<strong>la</strong>borés en tenant compte de ces<br />

nouvelles connaissances :<br />

■ Le gouve rnement, en col<strong>la</strong>boration ave c<br />

l’Ordre <strong>des</strong> enseignantes et <strong>des</strong> enseignants<br />

de l’Ontario, les facultés d’education et les<br />

p r ogrammes d’éducation de <strong>la</strong> petite enfa n c e<br />

<strong>des</strong> collèges d’arts appliqués et de technolog i e<br />

de l’Ontario, doit prendre <strong>des</strong> me<strong>sur</strong>es visant<br />

à s’as<strong>sur</strong>er que <strong>la</strong> formation <strong>des</strong> enseignants<br />

et <strong>des</strong> éducateurs leur transmette le<br />

n o u veau savoir dérivé <strong>des</strong> recherches<br />

n e u r o s c i e n t i iques f et <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> <strong>sur</strong> le<br />

d é veloppement de <strong>la</strong> petite enfance et<br />

l’apprentissage au cours <strong>des</strong> premières années.<br />

■ Les établissements postsecondaires doive n t<br />

mettre au point <strong>des</strong> accords de jonction entre<br />

les facultés d’éducation (où sont formés les<br />

enseignants) et les collèges d’arts appliqués et<br />

de technologie (les éducateurs) et é<strong>la</strong>borer de<br />

n o u veaux programmes de formation visant le<br />

d é veloppement <strong>des</strong> jeunes enfants qui tissent<br />

<strong>des</strong> liens entre ces deux professions.<br />

■ Le gouve rnement doit envisager <strong>la</strong> form a t i o n<br />

d’un groupe de travail chargé d'émettre <strong>des</strong><br />

conseils <strong>sur</strong> <strong>la</strong> réalisation de ces liens entre<br />

les professions.<br />

■ Les établissements d’enseignement<br />

postsecondaire doivent se charger d’intégrer<br />

l’information clé <strong>sur</strong> le développement<br />

humain, le cerveau et <strong>la</strong> petite enfance aux<br />

sciences sociales, c’est-à-dire l’économie,<br />

les sciences de <strong>la</strong> vie, les étu<strong>des</strong> en<br />

administration et les programmes de<br />

formation professionnelle (ingénierie,<br />

médecine, soins infirmiers, programmes<br />

concernant les loisirs).<br />

■ Les organismes professionnels qui offrent<br />

<strong>la</strong> formation <strong>sur</strong> p<strong>la</strong>ce aux enseignants, aux<br />

éducateurs et à d’autres personnes s’occupant<br />

de jeunes enfants doivent é<strong>la</strong>borer <strong>des</strong><br />

p r ogrammes visant à informer leurs membres.<br />

Indicateur de perf o rmance : Des démarches<br />

d o ivent être entreprises en 1999 pour mettre<br />

au point <strong>des</strong> trousses d’information, <strong>des</strong><br />

p r ogrammes de formation et <strong>des</strong> accords de<br />

jonction. Des changements doivent pouvo i r<br />

être constatés d’ici trois ans.<br />

Raison d’être : Au cours de nos entretiens ave c<br />

de nombreux groupes, il est c<strong>la</strong>irement apparu<br />

que les professionnels n’ont souvent qu’une<br />

vague idée de l’importance <strong>des</strong> jeunes années<br />

pour le développement du cerveau et pour<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

199


l’apprentissage dans le système sco<strong>la</strong>ire.<br />

C e rtaines facultés d’éducation ont pris <strong>des</strong><br />

me<strong>sur</strong>es pour é<strong>la</strong>borer <strong>des</strong> programmes adéquats<br />

<strong>sur</strong> le développement <strong>des</strong> jeunes enfants aux fi n s<br />

de <strong>la</strong> formation <strong>des</strong> enseignants.<br />

À plus long terme, il est important d’offrir aux<br />

enseignants et aux éducateurs <strong>la</strong> possibilité de<br />

r e c evoir une formation croisée afin de faciliter<br />

le passage <strong>des</strong> enfants d’un stade à l’autre dans<br />

le continuum du déve l o p p e m e n t .<br />

Bien <strong>des</strong> professionnels (y compris <strong>des</strong><br />

médecins et <strong>des</strong> éducateurs) ne sont pas<br />

i n f o rmés <strong>des</strong> dernières connaissances acquises<br />

<strong>sur</strong> le développement du cerveau et ses eff e t s<br />

<strong>sur</strong> l’apprentissage, le comportement et <strong>la</strong><br />

santé. Ils recommandent <strong>la</strong> patience aux<br />

parents, <strong>la</strong>issant parfois passer <strong>la</strong> chance d’aider<br />

l ’ e n fant pendant une période critique de son<br />

d é veloppement. Les médecins de famille,<br />

les pédiatres et le personnel infi rmier <strong>des</strong><br />

dispensaires sont en parfaite position pour<br />

i n f o rmer les femmes enceintes et les jeunes<br />

familles <strong>sur</strong> les centres de <strong>la</strong> petite enfance et<br />

pour leur expliquer pourquoi le déve l o p p e m e n t<br />

durant <strong>la</strong> petite enfance est si import a n t .<br />

RECOMMANDATION N 0 7<br />

Il faut as<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> diffusion générale du sav o i r<br />

<strong>sur</strong> le développement humain :<br />

■ Le gouve rnement, de concert avec les<br />

enseignants du primaire, du secondaire et du<br />

postsecondaire, doit é<strong>la</strong>borer un progr a m m e<br />

d’étu<strong>des</strong> <strong>sur</strong> le développement humain au<br />

200<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

sein d’un vaste contexte socio-économique,<br />

et introduire ce programme dans les<br />

é t a blissements d’enseignement secondaire<br />

et postsecondaire.<br />

Indicateur de perf o rmance : Fi xer un<br />

échéancier de cinq ans pour que ce nouve a u<br />

s avoir au sujet <strong>des</strong> jeunes années et du<br />

d é veloppement soit intégré au système<br />

d ’ é d u c a t i o n .<br />

Raison d’être : Les connaissances re<strong>la</strong>tives au<br />

d é veloppement <strong>des</strong> êtres humains doivent fa i r e<br />

p a rtie <strong>des</strong> connaissances de base détenues par<br />

toute personne qui passe par le système sco<strong>la</strong>ire.<br />

En intégrant le développement humain au<br />

p r ogramme d’étu<strong>des</strong>, on fait prendre conscience<br />

aux jeunes de l’importance du déve l o p p e m e n t<br />

durant <strong>la</strong> petite enfance et de ses conséquences<br />

dans leur futur rôle de parents. Ce<strong>la</strong> pourr a i t<br />

é galement favoriser une société mieux inform é e .<br />

RECOMMANDATION N 0 8<br />

Pour améliorer le soutien au rôle par e n t a l , l e<br />

go u ve rnement de l’Ontario peut entr e p re n d re<br />

les démarches suivantes :<br />

■ Négocier avec le gouve rnement fédéral afi n<br />

d’éliminer <strong>la</strong> période d’attente de deux<br />

semaines avant le versement de prestations<br />

d’as<strong>sur</strong>ance-emploi aux femmes qui prennent<br />

un congé de matern i t é .<br />

■ Négocier avec le gouve rnement fédéral en<br />

vue de faire passer de 25 semaines à un an <strong>la</strong><br />

durée maximale du versement <strong>des</strong> prestations<br />

de congé de maternité et de congé parental.


■ Faire passer à un an <strong>la</strong> protection légale de<br />

l’emploi <strong>des</strong> personnes qui prennent un congé<br />

de maternité ou un congé parental, et<br />

garantir cinq jours de congé pour obl i ga t i o n s<br />

familiales par année conformément à <strong>la</strong><br />

Loi <strong>sur</strong> les normes d’emploi de l’Ontario.<br />

■ Verser <strong>des</strong> prestations de congé de matern i t é<br />

supplémentaires aux familles à fa i ble reve n u .<br />

Indicateur de perf o rmance : Fi xer un<br />

échéancier de cinq ans pour <strong>la</strong> mise en œuvre.<br />

■ Étudier l’impact.<br />

Raison d’être : C e rtaines mères veulent rester à <strong>la</strong><br />

maison après <strong>la</strong> fin de leur congé de matern i t é ,<br />

mais ce<strong>la</strong> leur est financièrement impossible. Les<br />

parents qui ont cotisé à <strong>la</strong> caisse de l’as<strong>sur</strong>anceemploi<br />

devraient recevoir <strong>des</strong> prestations quand<br />

ils en ont besoin. Ce sont particulièrement les<br />

parents dont le revenu est fa i ble qui trouve n t<br />

p é n i ble <strong>la</strong> période d’attente de deux semaines.<br />

C e rtaines personnes ne peuvent pas se perm e t t r e<br />

de prendre un congé de maternité car les<br />

prestations, calculées selon un pourcentage du<br />

r evenu gagné, sont trop fa i bles. En augmentant<br />

les prestations de congé de maternité et de congé<br />

parental, on accroît les chances que <strong>la</strong> mère reste<br />

à <strong>la</strong> maison plus longtemps après <strong>la</strong> naissance du<br />

bébé. Malheureusement, toute amélioration <strong>des</strong><br />

dispositions de l’as<strong>sur</strong>ance-emploi ne profi t e r a<br />

qu'à une minorité <strong>des</strong> parents qui sont <strong>sur</strong> le<br />

marché du travail. Il faut également prévoir<br />

<strong>des</strong> stratégies pour soutenir les parents qui<br />

ne sont pas admissibles aux prestations<br />

d ’ a s s u r a n c e - e m p l o i .<br />

D’autre part, le congé pour obl i gations fa m i l i a l e s<br />

constitue une protection importante pour les<br />

parents qui détiennent un emploi.<br />

RECOMMANDATION N 0 9<br />

Le go u ve rnement ontarien doit prév o i r<br />

d ’ a u t res incitatifs en vue d’encour a ger <strong>la</strong><br />

p a r ticipation <strong>des</strong> secteurs public et privé aux<br />

c e n t res d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et<br />

de formation au rôle parental partout en<br />

O n t a r i o , en restant sensibles aux besoins <strong>des</strong><br />

jeunes familles et <strong>des</strong> lieux de trav a i l . D ’ a u t re s<br />

éléments sont à considérer :<br />

■ Outre le crédit d’impôt actuel pour les frais<br />

d’immobilisations, créer un autre crédit<br />

pour les entreprises (gran<strong>des</strong> ou petites)<br />

qui apportent <strong>des</strong> ressources aux me<strong>sur</strong>es<br />

soutenant <strong>la</strong> famille et aux centres de <strong>la</strong><br />

petite enfance <strong>des</strong>tinés à leurs employés<br />

et à <strong>la</strong> collectivité.<br />

Indicateur de perf o rmance : Inclusion de ce<br />

projet dans le budget de l’an 2000.<br />

■ Mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>des</strong> incitatifs pour encourager<br />

les lieux de travail tenant compte de <strong>la</strong> vie<br />

de fa m i l l e .<br />

Indicateur de perf o rmance : Inclusion de ce<br />

projet dans le budget de l’an 2000.<br />

■ Créer un fonds enregistré de p<strong>la</strong>cement pour<br />

l’entrepreneuriat social visant les actions<br />

communautaires mises en p<strong>la</strong>ce pour<br />

c o n s t ruire <strong>des</strong> centres d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance et de formation au rôle parental à<br />

l’échelon local.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

201


Indicateur de perf o rmance : Inclusion de ce<br />

projet dans le budget de l’an 2000.<br />

■ Demander au gouvernement fédéral<br />

d’examiner si l’impôt <strong>sur</strong> le revenu est<br />

favorable aux parents.<br />

Indicateur de perf o rmance : À réaliser en<br />

l’an 2000.<br />

Raison d’être : Les incitatifs qui encouragent <strong>la</strong><br />

col<strong>la</strong>boration et <strong>la</strong> constitution de part e n a r i a t s<br />

entre les entreprises et <strong>la</strong> collectivité peuve n t<br />

aider à faire bien connaître l’importance du<br />

d é veloppement durant <strong>la</strong> petite enfance et<br />

améliorer <strong>la</strong> confiance et <strong>la</strong> cohésion sociales<br />

tout en dotant les programmes visant <strong>la</strong> petite<br />

e n fance de ressources supplémentaires. Vu le<br />

nombre croissant de femmes <strong>sur</strong> le marché du<br />

t r avail, les programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance et de formation au rôle parental doive n t<br />

b é n é ficier de <strong>la</strong> compréhension et, dans <strong>la</strong><br />

me<strong>sur</strong>e du possible, du soutien <strong>des</strong> entreprises.<br />

RECOMMANDATION N 0 10<br />

La pr ovince doit prendre <strong>des</strong> me<strong>sur</strong>es pour<br />

contrôler l’efficacité <strong>des</strong> actions d’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance et de formation au rôle<br />

parental :<br />

■ En consultation avec les collectiv i t é s ,<br />

introduire <strong>des</strong> paramètres d’évaluation de <strong>la</strong><br />

capacité d’apprentissage chez les enfants qui<br />

commencent <strong>la</strong> première année, afin de savo i r,<br />

d’une collectivité à l’autre, si les enfa n t s<br />

fonctionnent au mieux de leurs capacités.<br />

202<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

Indicateur de perf o rmance : En 1999, mettre<br />

en œuvre <strong>la</strong> première étape dans quelques<br />

collectivités sélectionnées.<br />

■ Mettre au point une fonction provinciale<br />

d’évaluation et de contrôle <strong>des</strong> dossiers<br />

administratifs existants et de <strong>la</strong> capacité<br />

d’apprentissage afin de suivre le<br />

développement humain et <strong>la</strong> santé <strong>des</strong><br />

personnes pendant toute leur vie.<br />

Indicateur de perf o rmance : Réalisation en<br />

l’espace de trois ans.<br />

Raison d’être : L’ é valuation de <strong>la</strong> capacité<br />

d’apprentissage fait déjà l’objet d’un projet<br />

pilote en Ontario. Il nous permettra de savo i r<br />

comment fonctionnent certains gr o u p e s<br />

d ’ e n fants et de connaître les résultats <strong>des</strong><br />

p r ogrammes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e .<br />

Il faut insister <strong>sur</strong> le fait que l’évaluation de<br />

<strong>la</strong> capacité d’apprentissage n’est pas censée<br />

étiqueter ou identifier <strong>des</strong> enfants en<br />

p a rt i c u l i e r. Elle ne sert qu’à évaluer <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion tout entière. Grâce à elle, les<br />

c o l l e c t ivités pourront se faire une idée de<br />

l ' e fficacité de leurs programmes d’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance. Elle leur permettra<br />

de savoir dans quelle me<strong>sur</strong>e elles<br />

b é n é ficieraient du renforcement <strong>des</strong><br />

ressources en matière d’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance et de formation au rôle parental,<br />

et quelles collectivités sont engagées dans<br />

<strong>la</strong> bonne vo i e .<br />

■ La capacité de me<strong>sur</strong>e provinciale<br />

permettra à l’Ontario d’évaluer les


indicateurs de développement de l’enfance,<br />

de <strong>la</strong> santé et de <strong>la</strong> société à l’échelle de<br />

<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion du début à <strong>la</strong> fin de <strong>la</strong> vie.<br />

Le poids à <strong>la</strong> naissance et le taux<br />

d’immunisation à deux ans constituent <strong>des</strong><br />

exemples de données pouvant être intégrées<br />

au système d’évaluation.<br />

RECOMMANDATION N 0 11<br />

Pour encourager le soutien non partisan en<br />

faveur de l’éducation à <strong>la</strong> petite enfance et<br />

savoir si celle-ci est de venue une vérita ble<br />

priorité, nous demandons instamment au<br />

premier ministre de faire ce qui suit :<br />

■ Demander le soutien de tous les partis de<br />

l’Assemblée légis<strong>la</strong>tive en vue d’attribuer<br />

une priorité élevée à l’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

enfance et de mettre celle-ci aux tout<br />

premiers rangs dans l’affectation <strong>des</strong><br />

ressources provinciales.<br />

■ Demander au comité consultatif <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />

petite enfance de se réunir de nouveau en<br />

l’an 2000 afin d’évaluer le chemin parcouru<br />

par l’Ontario dans <strong>la</strong> mise en œuvre de ces<br />

recommandations.<br />

Indicateur de perf o rmance : O b t e n i r<br />

l’assentiment de tous les partis en 1999.<br />

Demander au comité consultatif de préparer<br />

un rapport en l’an 2000.<br />

Raison d’être : Il arr ive trop souvent que les<br />

p a rtis politiques rejettent une action pour <strong>la</strong> seule<br />

raison qu’elle émane d’un autre parti. Nous<br />

voulons éviter que le projet d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance et de formation au rôle parental<br />

n’aboutisse à rien à cause <strong>des</strong> sensibilités<br />

p a rtisanes. Nous tenons également à as<strong>sur</strong>er<br />

le suivi de nos recommandations.<br />

CONCLUSION<br />

Nos recommandations reflètent ces<br />

orientations et essaient d’amener l’Ontario<br />

à adopter une vision globale de l’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance et de <strong>la</strong> formation au rôle<br />

parental. Nous sommes d’accord avec les<br />

conclusions de <strong>la</strong> Banque mondiale :<br />

« Puisque l’apprentissage commence dès <strong>la</strong><br />

naissance et même avant, le point de départ<br />

de <strong>la</strong> participation <strong>des</strong> familles dans les<br />

programmes d’éducation à <strong>la</strong> petite enfance<br />

doit se situer au plus jeune âge possible… Le<br />

manque de connaissances et de compréhension<br />

au sujet <strong>des</strong> programmes n’est plus <strong>la</strong><br />

contrainte qui entrave le développement <strong>des</strong><br />

jeunes enfants, mais <strong>la</strong> conversion de ce savoir<br />

en action est encore problématique : elle exige<br />

le soutien combiné <strong>des</strong> gouvernements, <strong>des</strong><br />

organismes non gouvernementaux, du secteur<br />

privé et <strong>des</strong> médias. Prendre soin <strong>des</strong> plus<br />

jeunes membres de <strong>la</strong> société n’est pas un défi<br />

que seuls un pays ou un continent doivent<br />

relever; il est <strong>la</strong>ncé au monde tout entier. » 153<br />

Nous disposons du nouveau savoir. Nous<br />

disposons de modèles communautaires.<br />

Il ne nous manque que le leadership et<br />

l’engagement. Voici venu le moment d’agir.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

203


204<br />

Early Years Report


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MEMBRES DU COMITÉ CONSULTATIF<br />

Charles Coff e y<br />

M. Coff ey est vice-président directeur, Services aux<br />

entreprises, Banque Royale du Canada et président du<br />

conseil d’administration de <strong>la</strong> Fondation canadienne<br />

<strong>des</strong> jeunes entrepreneurs.<br />

Janet F. Comis<br />

Mme Comis est chef de <strong>la</strong> direction du Conseil de<br />

p l a n i fication sociale de Kingston et de <strong>la</strong> région, et<br />

elle dirige <strong>des</strong> projets de recherche portant <strong>sur</strong> les<br />

systèmes de prestation <strong>des</strong> services sociaux, les<br />

politiques sociales et de santé, l’orga n i s a t i o n<br />

communautaire et <strong>la</strong> qualité de vie.<br />

Julie Mary Desjar d i n s<br />

Mme Desjardins est comptable agréée, spécialisée<br />

dans l’optimisation de <strong>la</strong> rentabilité <strong>des</strong> entreprises<br />

et de <strong>la</strong> valeur pour les part e n a i r e s .<br />

R i c h a rd David Ferro n<br />

M. Fe rron est directeur d’une école publique à Nort h<br />

B ay et membre du Community Project for Childre n<br />

et du Fa m i ly Fi rst Fo r u m.<br />

F l o rence Minz Geneen<br />

Mme Minz Geneen est présidente du conseil<br />

d’administration de Au nom <strong>des</strong> enfants, orga n i s m e<br />

voué à <strong>la</strong> sensibilisation du public <strong>sur</strong> les moye n s<br />

d’as<strong>sur</strong>er le sain développement <strong>des</strong> enfants. Dévo u é e<br />

à <strong>la</strong> cause <strong>des</strong> enfants comme à celle du troisième<br />

âge, Mme Geneen est <strong>la</strong> présidente sortante<br />

du conseil d’administration du B a y c rest Centre<br />

for Geriatric Care.<br />

M a ry Gord o n<br />

Mme Gordon est administratrice <strong>des</strong> programmes de<br />

f o rmation au rôle parental auprès du conseil sco<strong>la</strong>ire<br />

du district de Toronto. En 1981, elle a mis <strong>sur</strong> pied les<br />

premiers programmes canadiens de formation au rôle<br />

parental et d’alphabétisation pour les familles au sein<br />

<strong>des</strong> écoles.<br />

D r. David (Dan) R. Off o rd<br />

M. Offord est un pédopsychiatre qui se consacre à<br />

l ’ é p i d é m i o l ogie et à <strong>la</strong> prévention. Il est professeur de<br />

psychiatrie et chef du département de pédopsychiatrie<br />

à l’Université McMaster, ainsi que directeur de <strong>la</strong><br />

recherche au Chedoke Child and Fa m i ly Centre.<br />

D r. Te rrence Sullivan<br />

M. Sullivan est président de l’Institut de recherche <strong>sur</strong><br />

le travail et <strong>la</strong> santé. Il est conseiller principal auprès<br />

de <strong>la</strong> Fondation Laid<strong>la</strong>w et vice-président du comité<br />

consultatif pour le programme de santé publique de<br />

l’Institut canadien <strong>des</strong> recherches ava n c é e s .<br />

C<strong>la</strong>ra Wi l l<br />

Mme Will est fondatrice et chef de <strong>la</strong> direction<br />

d ’ A d venture P<strong>la</strong>ce, un organisme de prévention et<br />

d ’ i n t e rvention précoce pour les enfants et <strong>la</strong> fa m i l l e ,<br />

é t a bli en 1972 à l’intention <strong>des</strong> enfants d’âge<br />

présco<strong>la</strong>ire en diffi c u l t é .<br />

Robin C. Williams, M.D.<br />

M. Williams est pédiatre, professeur de clinique<br />

a grégé du département de pédiatrie de l’Unive r s i t é<br />

M c M a s t e r, ainsi que médecin hygiéniste au R eg i o n a l<br />

N i aga ra Public Health D e p a r t m e n t.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance


COLLABORATEURS<br />

es centaines de personnes et de<br />

nombreux groupes, tant dans <strong>la</strong><br />

province qu’à l’extérieur de celle-ci, ont<br />

contribué généreusement aux travaux de <strong>la</strong><br />

présente <strong>étude</strong>.<br />

VISITES DES COLLECTIVITÉS<br />

Les membres du comité consultatif ont fait <strong>la</strong><br />

rencontre <strong>des</strong> personnes suivantes dans le cadre<br />

<strong>des</strong> initiatives communautaires qu’ils ont visitées:<br />

North Bay<br />

Rick Fe rron – Sunset Park Jr and Sr Public School<br />

Pauline Ke n ny – Bébés en santé / Enfants en santé<br />

Linda McLay – projet PACE – SAE North Bay<br />

Ron Chase – Vi c t o ry School, Pa rry Sound<br />

C rystal Campbell – Sunset Park Public School<br />

Barbara Hennessy – Sunset Park Public School<br />

N a n cy Fluery – Sunset Park Public School<br />

Peter Bohm – Child & Fa m i ly Centre, Pa rry Sound<br />

Debbie Wa rring – Sunset Park Public School<br />

Aline Monforton – Sunset Park Public School<br />

Kim Forsyth – parent d’élève, Sunset Park Public School<br />

Ann McCart hy – Nipissing Children’s Mental Health<br />

Fran Couchie – Société d’aide à l’enfance de Nipissing<br />

London<br />

Graham Clyne – Kids Count<br />

Susan Gorlick – Kids Count<br />

Linda Carmichael – Kids Count<br />

Sue LeMoine – parent bénévole, Kids Count<br />

C a rmen Dawson – Lord Elgin Public School<br />

Sue Hardy – Y W C A<br />

Ailene Wittstein – Merrymount Children’s Centre<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

Chesley<br />

Carol Gott – Kids’ N Us<br />

Chuck Beamer – Coordinating Committee on<br />

Children & Yo u t h<br />

Janet G<strong>la</strong>sspool – Bluewater District School Board<br />

Rozalind Brooks – Ministère <strong>des</strong> services sociaux<br />

et communautaires<br />

M a ry Jane Murr ay – Y W C A<br />

Brenda Wilton – Bruce County Social Serv i c e s<br />

Y vonne Waugh – Nort h p o rt Elementary School, Po rt Elgin<br />

M a ry Ann Alton – Grey County Board of Education<br />

M a ry Lanktree – Beaver Va l l ey School<br />

Meredith Nelson – Bru c e - G r ey Social Serv i c e s<br />

Chris Goodings – Owen Sound Community Liv i n g<br />

Windsor<br />

Lois Dobson – Infant & Fa m i ly Progr a m<br />

Linda Edwards – St. Mary ’s Fa m i ly Resource Centre<br />

Laura Ti egs – Infant & Fa m i ly Progr a m<br />

Kathleen Hoffman – Infant & Fa m i ly Progr a m<br />

Helen Martin – Infant & Fa m i ly Progr a m<br />

Shei<strong>la</strong> Cameron – Université de Wi n d s o r<br />

Jill Foster – Stort Book Nursery School<br />

Christine Lebert – Ready Set Go<br />

Win Harwood – St. Mary ’s Fa m i ly Learning Centre<br />

B e c ky Burrell – St. Mary ’s Fa m i ly Learning Centre<br />

Chris Garant – St. Mary ’s Fa m i ly Learning Centre<br />

Aggie Sarafianos – St. Mary ’s Fa m i ly Learning Centre<br />

C<strong>la</strong>ire McAllister – Centre d’accès aux soins<br />

communautaires de Sandwich<br />

Sue Silver – Greater Essex County Board<br />

Hea<strong>the</strong>r Boyer – Tr availleurs canadiens de l’automobile<br />

Earl Dugal – Tr availleurs canadiens de l’automobile<br />

North York<br />

C<strong>la</strong>ra Will – Early Years Action Te a m<br />

Miriam Bensimon – Early Years Action Te a m<br />

A rt Tabachneck – Early Years Action Te a m<br />

Pam Musson – Ministère <strong>des</strong> services sociaux et<br />

c o m m u n a u t a i r e s


Valerie Sterling – Toronto District School Board<br />

Linda Silver – programme Pa rtir d’un bon pas pour<br />

un avenir meilleur<br />

Michael Schultz – Société catholique d’aide à l’enfa n c e<br />

Brenda Patterson – Toronto Children’s Services Div i s i o n<br />

Ellen Ostofsky – Community Systems A l l i a n c e<br />

Susan Makin – Bureau de <strong>la</strong> santé publique de To r o n t o<br />

Sylvia Geist – Lawrence Heights Community, Mental<br />

Health Centre<br />

Ann Fitzpatrick – Société d’aide à l’enfance de <strong>la</strong> région<br />

métropolitaine de To r o n t o<br />

Rochelle Fine – Dellcrest Children’s Centre<br />

Saleha Bismil<strong>la</strong> – Bureau de <strong>la</strong> santé publique de To r o n t o<br />

Halton - Oakville<br />

Pat Dickinson – Halton Our Kids Netwo r k<br />

Daria Sharanewch – Oakville Public Library<br />

Sue Quennell – Halton Catholic District School Board<br />

R oy Cooper – Burlington Rotary Club<br />

Linda Love – Sheridan Colleg e<br />

Adelina Urbanski – Halton Social & Community<br />

S e rvices Depart m e n t<br />

Bill Kriesal – Ministère <strong>des</strong> A ffaires civiques, de <strong>la</strong><br />

Culture et <strong>des</strong> Loisirs<br />

C a t hy Kennedy – Ministère <strong>des</strong> Services sociaux<br />

et communautaires<br />

Doug<strong>la</strong>s Brown – Centre d'évaluation et de traitement<br />

<strong>des</strong> enfants, Burlington<br />

M a ry Beth Jonz – Regional Municipality of Halton<br />

R o s s lyn Dowell – Halton Hills Parent-Child<br />

Resource Centres<br />

S t a cy Green – Halton Hills Recreation and<br />

Parks Depart m e n t<br />

Hamilton<br />

A n d r ew Debecki – Wrap Around Process<br />

Sam Gardner – Community Social Reporting Project<br />

Debbie Sheehan – Hamilton We n t wo rth Regional Publ i c<br />

Health Depart m e n t<br />

Ralph Brown – McMaster School of Social Wo r k<br />

M a r i lyn Oddson – parent<br />

M a rgaret Bury – parent<br />

Katy Wong – Centre for Studies of Children at Risk<br />

D a ryl Bainbridge – Centre for Studies of Children at Risk<br />

Vicki Henderson – Philip Services Corp .<br />

Leanne Siracusa – Hamilton-We n t wo rth Regional<br />

P u blic Health<br />

Jane Underwood – Hamilton We n t wo rth Regional<br />

P u blic Library<br />

Joann Heale – Central West Health P<strong>la</strong>nning<br />

I n f o rmation Netwo r k<br />

Te rrance Henry – Children’s Services Tracking Project<br />

Toronto<br />

Al<strong>la</strong>n Ke l ly – First Nations School – Head Start &<br />

Child Care Progr a m<br />

Nigel Dance – First Nations School<br />

Marie Gaudet – First Nations School<br />

Tina Kastris – Parent Council, First Nations School<br />

Kim Kirley – Programme d’aide présco<strong>la</strong>ire<br />

aux autochtones<br />

Eileen Matoush – parent, First Nations School<br />

Emie Lagapa – Cabbagetown Youth Centre<br />

M a ry Gordon – Parkdale Parenting & Fa m i ly<br />

L i t e r a cy Centre<br />

Maureen McDonald – Parkdale Parents<br />

P r i m a ry Preve n t i o n<br />

Seija Hyhko – principal, Parkdale Jr and Sr Public School<br />

Hea<strong>the</strong>r McFar<strong>la</strong>ne – Toronto District School Board<br />

M a rylin Doney – Parkdale Jr and Sr Public School<br />

Frances Fa gan – Parkdale Jr and Sr Public School<br />

Annie Lee – Parkdale Jr and Sr Public School<br />

Grace Johnson – parent d’élève, Parkdale Jr and<br />

Sr Public School<br />

Ange<strong>la</strong> Fe rguson – parent d’élève, Parkdale Jr and<br />

Sr Public School<br />

Shantini Karanakarun – parent d’élève, Parkdale Jr and<br />

Sr Public School<br />

S iva d evi Jeyakumar – parent d’élève, école publ i q u e<br />

élémentaire et intermédiaire de Pa r k d a l e<br />

S h i r l ey Roberts – St. Joseph’s Wo m e n ’s Health Centre<br />

Sudha Coomarasamy – St. Joseph’s Wo m e n ’s<br />

Health Centre<br />

Monica Gamboa – Parkdale Focus Mom’s<br />

S u p p o rt Progr a m<br />

Chris Dean – Parkdale Public Health Depart m e n t<br />

M a r a lyn Smith – Creating Toge<strong>the</strong>r Parent and<br />

Child Drop-in<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance


Cornwall<br />

Carol Sauvé – programme Pa rtir d’un bon pas pour<br />

un avenir meilleur<br />

Lucie Hart – programme Pa rtir d’un bon pas pour<br />

un avenir meilleur<br />

Richard Charlebois – programme Pa rtir d’un bon pas<br />

pour un avenir meilleur<br />

Dinah Ener – programme Pa rtir d’un bon pas pour un<br />

avenir meilleur<br />

Thérése André – programme Pa rtir d’un bon pas pour<br />

un avenir meilleur<br />

Marc Bisson – Centre d’accès aux soins communautaires<br />

Monique Boyer – programme Pa rtir d’un bon pas pour<br />

un avenir meilleur<br />

S u d b u ry<br />

B eve r ly Bourget – Social P<strong>la</strong>nning Council – Council<br />

on Children & Fa m i ly<br />

Annette Reszcynski – programme Pa rtir d’un bon pas,<br />

pour un avenir meilleur<br />

C a rmen Robil<strong>la</strong>rd – Brighter Futures, Grandir Ensembl e<br />

Sandra Boyce – Sudbu ry and District Health Unit<br />

M a rgaret Zubert – Santé Canada<br />

Brenda Moxam – Municipalité régionale de Sudbu ry<br />

Leone Theriault – Ministère <strong>des</strong> Services sociaux et<br />

c o m m u n a u t a i r e s<br />

Y vette Grandbois – parent, Sudbu ry Est<br />

Marie Watts – parent, Va l l ey East<br />

Sue Lebrun – parent, Resource Wo r ke r<br />

Cherese Scherbak – parent, Sudbu ry, présidente<br />

Fleur Hackett – programme Pa rtir d’un bon pas,<br />

pour un avenir meilleur<br />

Lamine Diallo – programme Pa rtir d’un bon pas,<br />

pour un avenir meilleur<br />

Eileen Creasy – programme Pa rtir d’un bon pas,<br />

pour un avenir meilleur<br />

Dario Pandolfo – programme Pa rtir d’un bon pas,<br />

pour un avenir meilleur<br />

N a n cy Malette – programme Pa rtir d’un bon pas,<br />

pour un avenir meilleur<br />

Fe rne New l ove – programme Pa rtir d’un bon pas,<br />

pour un avenir meilleur<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

K i n g s t o n<br />

Wendy Christopher – programme Pa rtir d’un bon pas,<br />

pour un avenir meilleur<br />

Charlotte Rosenbaum – Centre d’accès aux soins<br />

communautaires de Kingston Nord<br />

Janet Comis – Kingston Social P<strong>la</strong>nning Council<br />

Sharon Burke – Université Queen’s<br />

Pam Carr – Kingston, Frontenac, Lennox and<br />

Addington Health Unit<br />

Nadia Zurba – Centre d’accès aux soins<br />

communautaires de Kingston Nord<br />

Wendy Kelen – Centre d’accès aux soins<br />

communautaires de Kingston Nord<br />

Sara Craig – Centre d’accès aux soins<br />

communautaires de Kingston Nord<br />

Linda Sibeko – Centre d’accès aux soins<br />

communautaires de Kingston Nord<br />

Jennifer Jackson – Centre d’accès aux soins<br />

communautaires de Kingston Nord<br />

Verity Hill – Centre d’accès aux soins<br />

communautaires de Kingston Nord<br />

Leann Cunningham – Better Beginnings for<br />

Kingston children<br />

Karen Laid<strong>la</strong>w – Better Beginnings for Kingston Children<br />

Anna Gooderham – Better Beginnings for<br />

Kingston Children<br />

Janice Webb – Better Beginnings for Kingston Children<br />

Wendy Flecker – Better Beginnings for Kingston Children<br />

C h e ryl Pichie – Better Beginnings for Kingston Children<br />

Michelle Miller – Better Beginnings for Kingston Children<br />

Kim Jones – Better Beginnings for Kingston Children<br />

Trish Noble – Better Beginnings for Kingston Children<br />

Susan Perault – Better Beginnings for Kingston Children<br />

S h e rry Smith – Better Beginnings for Kingston Children<br />

Sue McCoubrey – Better Beginnings for<br />

Kingston Children<br />

Michelle Hickey – Better Beginnings for<br />

Kingston Children<br />

Tanis Fa i r l ey – Rideau Heights Public School<br />

C a r o lyn Tribe – Better Beginnings for Kingston Children<br />

Louise A l exandre – Better Beginnings for<br />

Kingston Children<br />

Gena Bronson-Boot – Circle of Friends Day Care<br />

Lynn Shipman – Better Beginnings for Kingston Children


Helen Mabberly – Better Beginnings for<br />

Kingston Children<br />

E<strong>la</strong>ine Radway – Centre d’accès aux soins<br />

communautaires de Kingston Nord<br />

Diane Cart e r-Robb – Better Beginnings for<br />

Kingston Children<br />

Brenda Piasetzki – Better Beginnings for<br />

Kingston Children<br />

Kim Fo s h ay – Better Beginnings for Kingston Children<br />

Donna West – Better Beginnings for Kingston Children<br />

Cindy A l varez – Better Beginnings for Kingston Children<br />

Y vonne McKenna – Better Beginnings for<br />

Kingston Children<br />

Pauline Gooding – Better Beginnings for<br />

Kingston Children<br />

Kris Mil<strong>la</strong>n – Kingston, Frontenac and Addington<br />

Health Unit<br />

Thunder Bay<br />

Karen Fogolin – Communities Toge<strong>the</strong>r for Children<br />

Jane Ramsey – Our Kids Count – CAPC<br />

B e rnice Dubec – Aboriginal Head Start Nursery School<br />

Sal Nebenionquit – Aboriginal Head Start Nursery School<br />

Gilda Dokuchie – Aboriginal Head Start Nursery School<br />

Nicole Favot – Aboriginal Head Start Nursery School<br />

Ta m my Bobyk – Aboriginal Head Start Nursery School<br />

Jackie Gagnon – Aboriginal Head Start Nursery School<br />

John Cosgr ove – Catholic Fa m i ly Development Centre<br />

G<strong>la</strong>dys Berringer – Our Kids Count<br />

Madeleine Traer – Our Kids Count<br />

Ta m my A n d rusyk – Our Kids Count<br />

Lynne Julius – Hôpital régional de Thunder Bay<br />

Diane Hannon – Our Kids Count<br />

M a ry Lucas – programme Ontario au trava i l<br />

D avid Williams – Thunder Bay District Health Unit<br />

Suzan Labine – Lakehead Public School Board<br />

Fiona Karlstedt – Société d’aide à l’enfance de<br />

Thunder Bay<br />

Debbie Bennett – Lakehead Regional Fa m i ly Centre<br />

Barbara Elliott – Communities Toge<strong>the</strong>r for Children<br />

A<strong>la</strong>n Young – psycholog u e<br />

Janette Bax – Communities Toge<strong>the</strong>r for Children<br />

Ottawa<br />

Barbara Stollery – projet de maternelle<br />

Judith Hoy – projet de maternelle<br />

Groupe de réflexion <strong>des</strong> parents de Toronto<br />

(Cabbagetown Youth Centre)<br />

Liz Mustacho<br />

Shahreh Mahdavi<br />

Bevenech Ali<br />

Asmita Gil<strong>la</strong>ni<br />

Margarida Avi<strong>la</strong><br />

Remedios Castulo<br />

Wendy Dalby<br />

Kayfa Roesslein<br />

Leonara Tacu<strong>la</strong>d<br />

Annette Perry<br />

Jose Tovera<br />

Donna Chudnow<br />

Urbano Quelnat<br />

Ka<strong>the</strong>rine Mills<br />

Fely Barzo<br />

Susan Litchen<br />

Lour<strong>des</strong> Lagapa<br />

Eleanor Heinz<br />

Er<strong>la</strong> Juravsky<br />

Thompson Egbo-Egbo<br />

Emil Felipe<br />

Phoebe Guan<br />

Es<strong>the</strong>r Huynh<br />

Miranda Hawkins<br />

Julio Rocci<br />

Janice Carment<br />

Naty Pal<strong>la</strong><br />

Pirabaaliny Ve<strong>la</strong>uthan<br />

Mehrad Daroei<br />

Vanessa Young<br />

Vic Campos<br />

Irene Ip<br />

Christina Neilson<br />

Rose Malcampo<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance


PARTICULIERS ET GROUPES<br />

Les particuliers et les groupes suivants ont assisté à<br />

<strong>des</strong> entrevues pour l’<strong>étude</strong> <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance ou<br />

ont rencontré les coprésidents et les membres du<br />

comité consultatif.<br />

Carol Acker – Association <strong>des</strong> centres d’accès aux soins<br />

communautaires de l’Ontario<br />

Dennise Albrecht – Association <strong>des</strong> centres d’accès aux<br />

soins communautaires de l’Ontario<br />

David Aylsworth – Fédération <strong>des</strong> enseignantes et <strong>des</strong><br />

enseignants de l’Ontario<br />

Craig Barton – Brookhaven Public School<br />

Amina Bhallo – Centres for Early Learning<br />

Mary Ann Bedard – Fern Child Care Centre<br />

Robert Beamer – Police provinciale de l’Ontario<br />

Joe Beitchman – Hospital for Sick Children<br />

Mike Benson – Ontario Principals’Council<br />

Nancy Birnbaum – Invest in Kids<br />

Lynn B<strong>la</strong>ke – Ontario Elementary Catholic<br />

Teachers Association<br />

Scott Bleecker – Police provinciale de l’Ontario<br />

Denyse Brisson – CODELF<br />

Carol Brown – Organization for Parent Participation in<br />

Childcare and Education, Ontario<br />

Barbara Buffet- Ontario Coalition for Better Child Care<br />

Gerry Cap<strong>la</strong>n – Commission royale <strong>sur</strong> l’éducation<br />

Madeleine Champagne – CODELF<br />

Karen Chan – municipalité de Halton<br />

Elsie Chan – Home Child Care Association of ontario<br />

Diane Chenier – Association <strong>des</strong> enseignantes et <strong>des</strong><br />

enseignants franco-ontariens (AEFO)<br />

Ester Cole – Counselling Foundation<br />

Marg Cox – Ontario Association of Family<br />

Resource Programmes<br />

Sue Cunningham – Ontario Family Studies<br />

Co-ordinator’s Council<br />

Annie Dell – Association <strong>des</strong> conseillères et conseillers<br />

<strong>des</strong> écoles publiques de l’Ontario (AC E P O )<br />

Candice Dolny – Toronto Catholic District School Board<br />

Lee Dunster – Ontario Network of Home Child Care<br />

Provider Groups<br />

Barb Dysuk – K-W Counselling Services Inc.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

Jasmine Earl – Ontario Association of Family<br />

Resource Programmes<br />

Diane Ellis – FAPFO<br />

Bruce Ferguson – Hospital for Sick Children<br />

Wanda Fletcher – Grenoble Public School<br />

Joan Francolini – Lawson Foundation<br />

Robyn Gallimore – Association of Early Childhood<br />

Educators, Ontario<br />

Lorraine Gandolfo – AFOCSC<br />

Tina Ginglo – Firgrove Public School<br />

Susan Goddard – Shoreham Public School<br />

A<strong>la</strong>n Goldbloom – Academic & Clinical Development,<br />

Hospital for Sick Children<br />

Charlene Gorbet – Santé Canada<br />

Carol Gott – Kids ‘n Us<br />

Moira Graham – Park Public School<br />

Ron Harris – Fédération <strong>des</strong> enseignantes – enseignants<br />

<strong>des</strong> écoles secondaires de l’Ontario<br />

Cheryl Hassen – CBC<br />

Sue Hathway – Firgrove Public School<br />

Brian Hayday – Centre ontarien d’information<br />

en prévention<br />

Jonathon Hellmann – Hospital for Sick Children<br />

Clive Hodder – Écoles provinciales, Ministère de<br />

l’Éducation et de <strong>la</strong> Formation<br />

Sheryl Hoshizaki – Ontario Principals’ Council<br />

Shirley Hoy – Community Services, Toronto<br />

David Hughes – municipalité de Grey Bruce<br />

Seija Hyhko – principal, Parkdale School<br />

Danielle Ingster – Broad<strong>la</strong>nds Public School<br />

Donna Lacaver – Ontario Elementary Catholic<br />

Teachers Association<br />

Anne Lacy – Lord Dufferin Public School<br />

Sarah Landy – Growing Toge<strong>the</strong>r<br />

Peter Lang – Action for Children Group, Kitchener<br />

Barb Lillico – Ontario Association of Family<br />

Resource Programmes<br />

Freda Martin – Institut Hincks-Dellcrest<br />

Debbie Massey – police de Toronto<br />

Guy Matte – Association <strong>des</strong> enseignantes et <strong>des</strong><br />

enseignants franco-ontariens (AEFO)<br />

Vivian McAffrey – Elementary Teachers’<br />

Federation of Ontario<br />

Jane MacDonald – Association <strong>des</strong> centres d’accès<br />

aux soins communautaires de l’Ontario<br />

Kim McIntyre – Park Public School


Kerry McQuaig – Ontario Coalition for Better<br />

Child Care<br />

Louise Moody – Ontario Association of Family<br />

Resource Centres<br />

Daniel Morin – Association <strong>des</strong> conseillères et <strong>des</strong><br />

conseillers <strong>des</strong> écoles publiques de l’Ontario (ACEPO)<br />

Sandy Moshenko – Association ontarienne <strong>des</strong> sociétés<br />

de l’aide à l’enfance<br />

Margaret Motz – région de Waterloo<br />

Linda Nagle – municipalité de Windsor<br />

Elle Orav – Denlow Public School<br />

Charles Pascal – Atkinson Foundation<br />

Ann Peel – Au nom <strong>des</strong> enfants<br />

Rheal Perron – Association franco-ontarienne <strong>des</strong><br />

conseils sco<strong>la</strong>ires catholiques (AFOCSC)<br />

Brenda Pickup – Babies Best Start<br />

Leslie Pierson – Université Wilfrid Laurier<br />

Louise Pinet – Association <strong>des</strong> conseillères et<br />

conseillers <strong>des</strong> écoles publiques de l’Ontario (ACEPO)<br />

Gail Preston – municipalité d’Ottawa-Carleton<br />

Isaac Prilleltensky – Université Wilfrid Laurier<br />

Harry Quan – Jesse Ketchum Public School<br />

David Rainham – médecin de famille<br />

Nancy Ring – Park Public School<br />

Bruce Rivers – Société d’aide à l’enfance de Toronto<br />

Wendy Roberts – Hospital for Sick Children<br />

Peter Rosenbaum – Bloorview Medical Centre<br />

Laurel Rothman – Campagne 2000<br />

Elizabeth Ridgely – George Hull Centre<br />

Adair Roberts – Hospital for Sick Children<br />

Carol Crill Russell – Invest in Kids<br />

Chritiana Sadeler – Community Safety And Crime<br />

Prevention Council of Waterloo Region<br />

Ron Sax – région de Waterloo<br />

Diane Schenier – AFO<br />

Theresa Schumi<strong>la</strong>s – Family and Community<br />

Resources, région de Waterloo<br />

Nancy Shosenberg – Institut canadien de <strong>la</strong><br />

santé infantile<br />

Jane Soldera – municipalité de Hamilton-Wentworth<br />

Brian Shaw – Hospital for Sick Children<br />

Paul Steinhauer – Hospital for Sick Children<br />

Valerie Stirling – Toronto District School Board<br />

Mary Taylor – ancienne enseignante, London<br />

Rosanna Thoms – Association of Community<br />

Information Centres<br />

Laura Tryssenaar – Avon-Mait<strong>la</strong>nd District<br />

School Board<br />

Sœur Valerie Van Cauwenberghe – ancienne<br />

enseignante, London<br />

Petr Varmuza – municipalité de Toronto<br />

Geremy Vincent – Lord Dufferin Public School<br />

Ruth Walker – R.J. Lang E/MS<br />

Nancy Wannamaker – Elementary Teachers’<br />

Federation of Ontario<br />

Shei<strong>la</strong> Weinstock – Ontario Association of Children’s<br />

Mental Health Centres<br />

Jill Wilkinshaw – Dundas Public School<br />

Carol Yaworski – Learning Disabilities<br />

Association of Ontario<br />

Georgie Yerxa – Mid<strong>la</strong>nd Collegiate Institute<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance


P R É S E N TATEURS, LECTEURS ET CHERCHEURS<br />

Les coprésidents et le comité consultatif ont reçu<br />

l’aide généreuse <strong>des</strong> personnes suivantes, qui ont<br />

soumis <strong>des</strong> informations, ont passé en revue les<br />

données et les ont analysées :<br />

Peter Barnes<br />

Robbie Case<br />

Gordon Cleve<strong>la</strong>nd<br />

Max Cynader<br />

Gillian Doherty<br />

Martha Friendly<br />

Elhanan Helpman<br />

Clyde Hertzman<br />

Dan Keating<br />

Donna Lero<br />

Lew Lipsitt<br />

Julie Mathien<br />

Harriet MacMil<strong>la</strong>n<br />

Craig Riddell<br />

Nancy Ross<br />

Carol Crill Russell<br />

Steve Suomi<br />

Harry Swain<br />

Helmat Ti<strong>la</strong>k<br />

Karen Watson<br />

Doug Willms<br />

Michael Wolfson<br />

Allen Zeesman<br />

PERSONNEL – Secrétariat à l’enfance<br />

Pame<strong>la</strong> Bryant<br />

Hea<strong>the</strong>r Martin<br />

Adele Scott-Anthony<br />

Mark Trumpour<br />

Mark Wool<strong>la</strong>rd<br />

ADM Early Years Action Team<br />

Colin Andersen<br />

Pame<strong>la</strong> Bryant<br />

Trine<strong>la</strong> Cane<br />

Kevin Costante<br />

Steve Dorey<br />

Jessica Hill<br />

Lynn MacDonald<br />

Anne Martin<br />

Ann Masson<br />

Jane Mar<strong>la</strong>tt<br />

Leah Myers<br />

Saäd Rafi<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

Lucille Roch<br />

Peter Rzadki<br />

Michael Scott<br />

Barb Saunders<br />

Ron Saunders<br />

Benita Swarbrick<br />

Linda Sutton<br />

Peter Wal<strong>la</strong>ce<br />

Peggy Mooney<br />

Barry Whalen<br />

Judith Wright<br />

Lynne Livingstone<br />

Conseillers<br />

Jane Beach<br />

Michael Cushing<br />

Arthur Donner<br />

Kathleen Guy<br />

Cheryl Hamilton<br />

Fred Lazar<br />

Dawna Wintermeyer<br />

Communications<br />

Sally Barnes<br />

Barbara McConnell<br />

Dessin et graphisme de <strong>la</strong> couvertur e<br />

Michael McKinnon<br />

Eberhard Zeidler<br />

Environics Communications<br />

Personnel de Founder’s Network<br />

Dorothy McKinnon<br />

Cheryl Mooney<br />

Mise en page et conception graphique<br />

Caterpil<strong>la</strong>r Graphics<br />

Tina Snelgrove<br />

Traduction française<br />

Nomis Trans<strong>la</strong>tion Services<br />

Lexi-Tech International<br />

Troxler Trans<strong>la</strong>tion Services<br />

Emmanuelle Demange<br />

Christa Japel<br />

Katia Maliantovitch<br />

Geneviève Kemp


CADRE DE RÉFÉRENCE<br />

Objectif<br />

L’<strong>étude</strong> présentera au gouve rnement <strong>des</strong> options<br />

et <strong>des</strong> recommandations quant aux meilleurs<br />

m oyens d’aider tous les enfants de l’Ontario,<br />

notamment ceux qui sont à risque ou qui ont<br />

<strong>des</strong> besoins spéciaux, à s’épanouir <strong>sur</strong> les<br />

p<strong>la</strong>ns sco<strong>la</strong>ire, professionnel et social. Le<br />

d é veloppement global de l’enfant, rendu possibl e<br />

par <strong>la</strong> création d’un réseau homogène de soutiens<br />

et de mécanismes d’intervention précoce, est<br />

d ’ i m p o rtance primordiale.<br />

D’autre part, l’<strong>étude</strong> c<strong>la</strong>rifiera les rôles et les<br />

responsabilités et proposera divers modèles de<br />

s e rvices coopératifs voués à l’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance, incluant <strong>des</strong> initiatives locales et<br />

p r ovinciales axées <strong>sur</strong> les meilleures pratiques.<br />

Les deux co-présidents sont sous l’autorité de <strong>la</strong><br />

ministre déléguée au dossier de l’Enfa n c e .<br />

La ministre déléguée au dossier de l’Enfa n c e<br />

prendra conseil tout au long de l’etude auprès<br />

du ministre de l’Éducation et de <strong>la</strong> Fo rmation,<br />

du ministre <strong>des</strong> Services sociaux et<br />

communautaires, de <strong>la</strong> Santé, du ministre <strong>des</strong><br />

A ffaires civiques, de <strong>la</strong> Culture et <strong>des</strong> Loisirs<br />

et du Solliciteur général.<br />

Ressources<br />

Le Secrétariat à l’enfance fournira le leadership et<br />

les effectifs nécessaires à l’Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite<br />

e n fance, et il sera soutenu en ce<strong>la</strong> par le Bureau<br />

<strong>des</strong> services intégrés pour enfants, par le ministère<br />

de l’Éducation et de <strong>la</strong> Fo rmation, le ministère <strong>des</strong><br />

S e rvices sociaux et communautaires, le ministère<br />

de <strong>la</strong> Santé, le ministère <strong>des</strong> A ffaires civiques, de<br />

<strong>la</strong> Culture et <strong>des</strong> Loisirs, le Solliciteur général et<br />

les Services corr e c t i o n n e l s .<br />

Calendrier<br />

Les travaux auront lieu de mai à décembre 1998.<br />

Un rapport préliminaire sera publié au plus tard<br />

le 15 octobre 1998, et le rapport définitif dev r a<br />

s o rtir d’ici le 21 décembre 1998.<br />

Le rapport préliminaire permettra au<br />

g o u ve rnement d’étudier les recommandations<br />

émanant de l’<strong>étude</strong> et de fi xer les nouve l l e s<br />

orientations de l’apprentissage de <strong>la</strong> petite<br />

e n fance afin de les mettre en œuvre dès l’année<br />

sco<strong>la</strong>ire 1999-2000.<br />

Portée de l’<strong>étude</strong><br />

L’<strong>étude</strong> devra :<br />

1.<br />

2.<br />

3.<br />

I d e n t i fier <strong>la</strong> nature, <strong>la</strong> portée et l’effi c a c i t é<br />

<strong>des</strong> programmes existants, y compris <strong>la</strong><br />

m a t e rnelle (enfants de quatre ans).<br />

D é t e rminer les rôles et rapports qui ex i s t e n t<br />

actuellement entre les différents ministères à<br />

l ’ é gard de ces progr a m m e s .<br />

Jeter <strong>la</strong> lumière <strong>sur</strong> les lois, règlements,<br />

politiques et p<strong>la</strong>ns qui influencent<br />

l’apprentissage précoce.<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance


4.<br />

5.<br />

6.<br />

7.<br />

Résumer les résultats <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> les plus<br />

i m p o rtantes <strong>sur</strong> l’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e .<br />

R é p e rtorier les modèles d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance qui sont utilisés ailleurs.<br />

I d e n t i fier les principaux intervenants et<br />

d é finir leurs rôles respectifs dans l’éducation<br />

à <strong>la</strong> petite enfance au vu <strong>des</strong> mandats du<br />

ministère de l’Éducation et de <strong>la</strong> Fo rm a t i o n ,<br />

du ministère de <strong>la</strong> Santé, du ministère <strong>des</strong><br />

S e rvices sociaux et communautaires, du<br />

Solliciteur général et <strong>des</strong> Serv i c e s<br />

c o rrectionnels, et du ministère <strong>des</strong> A ffa i r e s<br />

c iviques, de <strong>la</strong> Culture et <strong>des</strong> Loisirs.<br />

Recueillir et analyser une variété de données.<br />

L’<strong>étude</strong> se penchera <strong>sur</strong> les initiatives en cours<br />

dans plusieurs ministères ontariens dont <strong>la</strong><br />

compétence englobe l’éducation à <strong>la</strong> petite<br />

e n fance. À titre d’exemple, on tiendra compte <strong>des</strong><br />

orientations stratégiques du Bureau <strong>des</strong> serv i c e s<br />

i n t é grés <strong>des</strong> enfants et <strong>des</strong> ministères concern é s .<br />

Axes de <strong>la</strong> réflexion<br />

Des processus adéquats devraient exister pour<br />

soutenir l’éducation à <strong>la</strong> petite enfance en<br />

Ontario conformément aux meilleures pratiques<br />

en <strong>la</strong> matière et à <strong>des</strong> critères rigoureux de<br />

qualité, de rentabilité et de responsabilité.<br />

Les modèles de prestation <strong>des</strong> services qui<br />

existent en Ontario et ailleurs, présentés dans <strong>des</strong><br />

r a p p o rts d’<strong>étude</strong> reconnus, devront être analy s é s<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance<br />

a fin de déterminer quelles sont les meilleures<br />

pratiques qui pourraient être reproduites en<br />

Ontario. Dans un contexte global, <strong>la</strong> pert i n e n c e<br />

de chaque programme sera évaluée, de même<br />

que <strong>la</strong> possibilité d’en améliorer quelques-uns et<br />

d’adopter les meilleures caractéristiques <strong>des</strong><br />

autres pour former le fondement <strong>des</strong> nouve l l e s<br />

o r i e n t a t i o n s .<br />

Les processus de p<strong>la</strong>nification stratégique,<br />

opérationnelle et financière, ainsi que le contrôle<br />

et l’évaluation <strong>des</strong> programmes d’éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance, devront être analysés afin de<br />

c e rner <strong>la</strong> possibilité de former ou de consolider<br />

les liens de col<strong>la</strong>boration, d’améliorer l’effi c a c i t é<br />

en général et d’as<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> rentabilité.<br />

Les chercheurs examineront <strong>des</strong> modèles de<br />

coopération et de partenariat qui font interve n i r<br />

de façon active le palier fédéral, provincial et<br />

municipal, les conseils sco<strong>la</strong>ires, les collectiv i t é s<br />

et le secteur priv é .<br />

Les obstacles qui entravent <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration pour<br />

<strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification, <strong>la</strong> prestation <strong>des</strong> services, le<br />

s u ivi, l’évaluation et <strong>la</strong> recherche <strong>des</strong> meilleures<br />

pratiques devront être identifiés afin de proposer<br />

<strong>des</strong> me<strong>sur</strong>es corr e c t ive s .<br />

Contexte<br />

À l’heure actuelle, <strong>la</strong> recherche tend à montrer<br />

que l’éducation à <strong>la</strong> petite enfance est bénéfi q u e<br />

au développement social et à <strong>la</strong> future réussite<br />

sco<strong>la</strong>ire <strong>des</strong> enfants. De plus, l’imp<strong>la</strong>ntation de<br />

bases soli<strong>des</strong> dans l’éducation à <strong>la</strong> petite enfa n c e


p e rmettra de réduire le recours ultérieur à <strong>des</strong><br />

p r ogrammes de rattrapage sco<strong>la</strong>ire et à d’autres<br />

types d’interventions coûteuses.<br />

Avec le nouveau savoir <strong>sur</strong> le développement du<br />

c e rveau au cours <strong>des</strong> premières années de <strong>la</strong> vie,<br />

on prend conscience <strong>des</strong> rapports qui ex i s t e n t<br />

entre l’éducation à <strong>la</strong> petite enfance, <strong>la</strong> réussite<br />

sco<strong>la</strong>ire et celle de <strong>la</strong> vie adulte. Tout comme <strong>la</strong><br />

santé en général, les caractéristiques cog n i t ives et<br />

c o m p o rtementales sont partiellement influencées<br />

par l’expérience de l’enfance. Il est maintenant<br />

é t a bli que le développement du cerveau est<br />

beaucoup plus profond et rapide avant l’âge<br />

d’un an qu’on ne le croyait auparavant, et ce<br />

d é veloppement est menacé par <strong>des</strong> influences<br />

ex t e rnes aux répercussions durables. Le<br />

d é veloppement cérébral est soutenu par<br />

l’alimentation et <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion, et lorsque l’enfa n t<br />

atteint l’âge de cinq ans, le câb<strong>la</strong>ge de son<br />

c e rveau est presque terminé. Après cet âge, il<br />

d evient difficile d’inverser les effets d’un mauva i s<br />

d é veloppement. L’état de santé de l’enfant à cet<br />

âge et sa capacité d’apprentissage seront<br />

d é t e rminants pour <strong>la</strong> suite de son ex i s t e n c e .<br />

La présente <strong>étude</strong> s’inspire du programme<br />

Bébés en santé Enfants en santé qui a été mis<br />

<strong>sur</strong> pied par le gouve rnement, et <strong>sur</strong> <strong>la</strong> Réform e<br />

de l’éducation entreprise par celui-ci. Le<br />

g o u ve rnement de l’Ontario reconnaît que les<br />

e n fants peuvent bénéficier d’une éducation à <strong>la</strong><br />

petite enfance avant même l’âge de <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>rité<br />

o bl i gatoire. Les résultats <strong>des</strong> derniers tests<br />

administrés aux élèves de troisième année<br />

montrent qu’il y a p<strong>la</strong>ce à l’amélioration.<br />

Le 25 mars 1998, le gouve rnement a annoncé<br />

<strong>la</strong> mise en œuvre d’un nouveau modèle de<br />

financement axé <strong>sur</strong> les élèves. À partir de<br />

l’année sco<strong>la</strong>ire 1998-1999, <strong>la</strong> province ga r a n t i t<br />

le financement <strong>des</strong> programmes d’éducation à<br />

<strong>la</strong> petite enfance, dont <strong>la</strong> maternelle, afin de<br />

s’as<strong>sur</strong>er que tous les jeunes enfants bénéfi c i e n t<br />

d’un bon départ à l’école. Les conseils sco<strong>la</strong>ires<br />

qui offrent actuellement <strong>la</strong> maternelle recev r o n t<br />

<strong>des</strong> fonds pour leur permettre de poursuivre<br />

ce programme. Ceux qui n’offrent pas ce<br />

p r ogramme pourront bénéficier de fi n a n c e m e n t<br />

s’ils décident de le mettre <strong>sur</strong> pied. Le<br />

g o u ve rnement a également mis au point un<br />

p r ogramme d’étu<strong>des</strong> pour le jardin d’enfants<br />

et <strong>la</strong> matern e l l e .<br />

Les conseils sco<strong>la</strong>ires auront <strong>la</strong> possibilité d’off r i r<br />

d’autres types de programmes d’éducation à<br />

<strong>la</strong> petite enfance. Ceux qui décident de ne pas<br />

ouvrir de maternelle recevront un montant<br />

é q u ivalent provenant de <strong>la</strong> Subvention pour<br />

l'apprentissage durant les premières années<br />

d'étu<strong>des</strong> afin d’offrir aux enfants <strong>des</strong> progr a m m e s<br />

de types « alternatifs » ou enrichis, et ce, jusqu’à<br />

<strong>la</strong> troisième année. L’ i n i t i a t ive et l’innovation sont<br />

encouragées. L’<strong>étude</strong> examinera les part e n a r i a t s<br />

communautaires avec les conseils sco<strong>la</strong>ires et<br />

d’autres organismes afin de choisir les options<br />

et pratiques exemp<strong>la</strong>ires en ce qui concerne <strong>la</strong><br />

maturité sco<strong>la</strong>ire. D’autre part, les enfants à<br />

risque et à besoins spéciaux peuvent aussi<br />

r e s p e c t ivement bénéficier de <strong>la</strong> Subvention<br />

pour programmes d'aide à l'apprentissage et<br />

de <strong>la</strong> Subvention pour l'éducation de l'enfance<br />

en diffi c u l t é .<br />

Étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> petite enfance

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