Dispositifs d'assistance ventriculaire - Cardiologie - Conférences ...
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<strong>Dispositifs</strong> d’assistance <strong>ventriculaire</strong><br />
S U Z A N N A M A K, M . D . , G O R D ON M O E , M . D .<br />
J A N V I E R 1 9 9 7 v o l u m e I I , n u m é r o 1<br />
C A R D I O L O G I<br />
CO EM P T E R E N D U D E S C O N F É R E N C E S<br />
S C I E N T I F I Q U E S D E L A D I V I S I O N D E<br />
<strong>Conférences</strong> Sc i e n t i fiq u e s<br />
MC<br />
U N I V E R S I T É D E T O R O N T O<br />
Introduction<br />
Les dispositifs d’assistance <strong>ventriculaire</strong> comprennent une variété de pompes cardiaques mécaniques<br />
utilisées séparément pour remplacer la fonction du ventricule droit ou gauche. Deux pompes card i a q u e s<br />
peuvent être utilisées pour fournir une assistance bi<strong>ventriculaire</strong>. La pompe qui assure l’assistance <strong>ventriculaire</strong><br />
gauche aspire le sang dans l’oreillette gauche ou dans l’apex du ventricule gauche et le réinjecte<br />
dans l’aort e 1 . Ces dispositifs ont été mis au point initialement pour fournir un soutien pendant une très<br />
c o u rte période aux patients qui, après une chiru rgie cardiaque, ont subi un choc cardiogénique et ne<br />
répondent pas à un traitement pharmacologique, mais dont l’état devait autrement s’améliorer grâce à<br />
cette assistance. L’emploi d’un dispositif d’assistance <strong>ventriculaire</strong> a été élargi aux patients qui attendent de<br />
subir une transplantation cardiaque et qui sont réfractaires au traitement médical. Sans cette aide, ces<br />
patients mourraient avant la transplantation.<br />
Données antérieures<br />
Les essais effectués en vue de remplacer l’action de pompage du coeur à l’aide de dispositifs<br />
mécaniques remontent à 1929, date à laquelle Gibbs décrit un dispositif visant à remplacer la fonction<br />
des ventricules gauche et droit chez des animaux 2 . En 1966, Debakey 3 décrit l’usage d’un dispositif d’assistance<br />
<strong>ventriculaire</strong> gauche pulsatile à valves qui aspirait le sang dans l’oreillette gauche pour offrir un<br />
soutien aux patients après une intervention où les valvules mitrales et aortiques avaient été re m p l a c é e s<br />
car elles entraînaient une grave régurgitation. Cette chambre de pompage art i ficielle recevait le sang par<br />
une canule d’entrée fixée à l’oreillette gauche, qui est ensuite propulsé par une canule de sortie dans la<br />
c i rculation systémique reliée à l’art è re axillaire droite. Le patient présentait une grave insuffis a n c e<br />
c a rdiaque avant l’intervention, et après l’intervention, on a continué de lui fournir une assistance pendant<br />
10 jours au moyen de ce dispositif. Deux tentatives en vue d’arrêter le dispositif le quatrième et le<br />
septième jour après l’intervention ont entraîné une aggravation de l’insuffisance cardiaque et de l’hypotension.<br />
La récupération pro g ressive de la fonction <strong>ventriculaire</strong> a permi d’arrêter la pompe mécanique<br />
le dixième jour. Le patient a survécu après sa sortie de l’hôpital et a repris son travail ultérieurement. Ce<br />
cas illustre les résultats satisfaisants obtenus pour la pre m i è re fois au moyen d’un dispositif d’assistance<br />
mécanique pulsatile. La pre m i è re implantation d’un coeur art i ficiel chez l’être humain a été réalisée dans<br />
l’attente d’une prochaine transplantation par Cooley 4 en 1969. Ces succès initiaux ont donné lieu à la<br />
création d’un programme de mise au point de ces dispositifs aux États-Unis, financé antérieurement par le<br />
National Heart Lung and Blood Institute (NHBI) 5 . Depuis les années 1970, il existe une pléthore de ces<br />
dispositifs sur le marché.<br />
Types de dispositifs<br />
Ces dispositifs peuvent être classés en dispositifs intracorporels ou extracorporels, pulsatiles ou non<br />
pulsatiles (tableau 1). Il existe actuellement un grand nombre de dispositifs et nous ne vous donnons ici<br />
qu’un bref apercu de ceux-ci.<br />
A. <strong>Dispositifs</strong> extracorporels non pulsatiles<br />
Ces dispositifs, lorsqu’ils sont utilisés pour fournir une assistance <strong>ventriculaire</strong> gauche, aspirent le sang<br />
par une canule dans l’oreillette ou le ventricule gauche qui passe dans une pompe externe et est réinjecté<br />
dans la circulation artérielle, habituellement dans l’aorte ascendante. Une simple pompe à rouleaux 1 qui<br />
p ropulse le sang vers l’avant est utilisée. Cependant, l’emploi d’une pompe centrifuge 6 ( f i g u re 1),<br />
habituellement un cône rotatif qui aspire le sang et le propulse vers l’avant par une force centrifuge est<br />
préférable car elle endommage moins les éléments du sang.<br />
Ces dispositifs off rent l’avantage d’une insertion facile. Ils fournissent un soutien <strong>ventriculaire</strong> gauche<br />
et droit et sont facilement disponibles. Ils ont été utIlisés avec succès et continuent de l’être dans les cas<br />
de choc cardiogénique survenant après une cardiotomie et dans l’attente d’une prochaine transplantat<br />
i o n 7-1 0 . Leur usage est limité pour les raisons suivantes : a) h é m o rragie nécessitant une réexploration<br />
opératoire, puis paradoxalement, b) formation de caillots à l’intérieur de la canule nécessitant un traite-<br />
C A R D I O L O G I E, S T. M I C H A E L’S H O S P I TA L,<br />
Division de card i o l o g i e<br />
Luigi Casella, M.D.<br />
Robert J. Chisholm, M.D.<br />
Paul Dorian, M.D.<br />
Michael R. Freeman, M.D.<br />
Shaun Goodman, M.D.<br />
Robert J. Howard, M.D.<br />
Stuart Hutchison, M.D.<br />
Anatoly Langer, M.D. (rédacteur)<br />
Gordon W. Moe, M.D.<br />
Juan Carlos Monge, M.D.<br />
David Newman, M.D.<br />
Trevor I. Robinson, M.D.<br />
Duncan J. Stewart, M.D. (chef)<br />
Bradley H. Strauss, M.D.<br />
Kenneth R. Watson, M.D.<br />
St. Michael’s Hospital<br />
30 Bond St., suite 701A<br />
Toronto, Ont. M5B 1W8<br />
Télécopieur: (416) 864-5330<br />
Les opinions exprimées sont exclusivement<br />
celles des membres de la division.<br />
Publié grâce à des subventions sans restrictions.<br />
S T. MIC H A E L’S HO S PI TA L<br />
UNIVERSITY<br />
OF TORONTO
Table 1: Comparaison des pompes d’assistance <strong>ventriculaire</strong> les plus couramment utilisées<br />
Type DAV Nom Fabricant Avantages Inconvénients<br />
À rouleaux Roller Nombreux Facilement disponible Limitation de flux<br />
Usage facile Dommages des éléments du sang<br />
Peu coûteux Spallation de la tubulure<br />
Non pulsatile<br />
Traitement systémique<br />
par des anticoagulants<br />
Utilisation de courte durée<br />
Supervision constante nécessaire<br />
Centrifuge Bio-Pump Medtronic Inc. Facilement disponible Non pulsatile<br />
Centrimed Sarns Inc./3M Usage facile Traitement systémique<br />
Isoflow Arles Medical/St. Jude Relativement peu coûteux par des anticoagulants<br />
Moins de dommages Supervision constante nécessaire<br />
des éléments du sang<br />
Pulsatile BVS 5000 Bi-ventricular Abiomed Inc. Aucun dommage Coûteuse<br />
Support System des éléments du sang<br />
HeartMate 100 LVAS ThermoCardiosystems Inc. ± traitement par<br />
Thoratec VAD System Thoratec Laboratories Corp. des anticoagulants<br />
Novacor N-100 Novacor Medical Division, Flux pulsatile<br />
Baxter Healthcare Corp Supervision minimale<br />
Penn State Arrow International, Inc. nécessaire<br />
Adapté de Richenbacher WE, 1997 1<br />
ment systémique par des anticoagulants, c) infection et d) u s a g e<br />
d’un flux non pulsatile. Généralement utiles pour fournir une<br />
assistance de courte durée, ils sont utilisés pendant une période<br />
allant jusqu’à 31 j o u r s 1 0 . Les pompes centrifuges plus couramment<br />
utilisées comprennent la pompe BioMedicus et la pompe<br />
Centrimed Delphin.<br />
B. <strong>Dispositifs</strong> non pulsatiles intracorporels<br />
Ces dispositifs utilisent des pompes axiales qui fonctionnent<br />
selon le principe d’Archimède selon lequel une vis rotative dans<br />
un tube peut transporter un liquide. Hemopump M C ( fig u re 2) est<br />
un appareil d’assistance <strong>ventriculaire</strong> gauche à flux axial transv<br />
a l v u l a i re intraaortique fixé à un cathéter. Elle est logée dans<br />
une gaine 21 French et munie d’un cathéter d’entrée qui traverse<br />
la valvule aortique et se place dans la cavité <strong>ventriculaire</strong> gauche.<br />
Le rotor à flux axial intra<strong>ventriculaire</strong> tourne à une vitesse d e<br />
Figure 1<br />
À partir de<br />
l’oreillette<br />
droite<br />
Vers l’artère<br />
pulmonaire<br />
1 5 000 à 27 000 t/min 6 , 1 1 . Le sang est aspiré dans le ventricule<br />
gauche et réinjecté dans l’aorte descendante. L’ h é m o p o m p e<br />
peut être mise en place par voie percutanée à travers l’art è re<br />
fémorale commune sous guidage fluoroscopique. La facilité<br />
d’insertion de cette pompe qui ne nécessite pas de sternotomie<br />
est un avantage important. La pompe a un débit de 4,5 L / m i n 1 2 .<br />
L’utilisation clinique de cette pompe est assez limitée. Elle<br />
nécessite l’administration d’un traitement par des anticoagulants.<br />
Elle endommage dans une certaine mesure les éléments<br />
du sang et il est difficile de l’insérer chez les patients de petite<br />
corpulence. Elle est contre-indiquée chez les patients atteints<br />
d’une maladie vasculaire périphérique 6 . Son usage a été signalé<br />
dans les cas de choc cardiogénique suite à un infarctus du<br />
m y o c a rde ainsi qu’après une card i o t o m i e 1 3 - 1 5 . Seule une légère<br />
hémolyse a été détectée, bien qu’une grave thro m b o c y t o p é n i e<br />
nécessitant une transfusion ait été signalée 7 . Chez un patient,<br />
À partir<br />
de l’oreillette<br />
gauche<br />
Pompe centrifuge utilisée pour fournir une assistance bi<strong>ventriculaire</strong>. La pompe centrifuge propulse le sang vers l’avant au moyen d’un vortex<br />
et d’une série de cones qui tournent rapidement. D’après Richenbacher WE, 1997 1 .<br />
Vers l’aorte<br />
C A R D I O L OGIE<br />
<strong>Conférences</strong> Sc i e n t i fiq u e s
un thrombus mural a été aspiré par l’hémopompe, entraînant<br />
une défaillance grave du dispositif 7 . Il existe également un<br />
dispositif 14 Fr utilisé dans les laboratoires de cathétérisation<br />
c a rdiaque. Bien qu’il n’ait pas reçu l’approbation de mise en<br />
m a rché par la FDA aux États-Unis, il est utilisé dans un<br />
contexte clinique en Europe où un essai est prévu en vue de<br />
c o m p a rer l’hémopompe à la pompe par ballonnet intraaortique<br />
12 .<br />
Un dispositif à flux axial totalememt implantable, le dispositif<br />
d’assistance à flux axial Jarvik 2000, a été mis au point<br />
pour une utilisation à long term e 1 2 . Il est légèrement plus grand<br />
qu’une pile AA et il est nécessaire d’effectuer une thoracotomie<br />
pour placer un gre ffon qui aspire le sang dans le VG qui passe<br />
dans l’appareil Javik 2000 et est propulsé dans l’aorte. La vitesse<br />
de la pompe est de 8000 à 12000 tr/min (2-10 L/min) et le<br />
moteur fonctionne à l’aide de piles de 5 W. Il n’a été implanté<br />
chez aucun être humain, mais les animaux chez qui il a été<br />
implanté l’ont toléré pendant au moins 150 jours 16 .<br />
Figure 2<br />
Hémopompe mise en place sous guidage via l’artère fémorale<br />
dans le ventricule gauche. D’après Votapka TV et coll., 1994 6 .<br />
C. <strong>Dispositifs</strong> pulsatiles extracorporels<br />
Les dispositifs d’assistance pulsatiles extracorporels pneumatiques<br />
peuvent être utilisés pour fournir un soutien ventricul<br />
a i re gauche, droit ou bi<strong>ventriculaire</strong> 1 1 . Ils sont dotés d’une<br />
alimentation et d’une console de contrôle extérieurs, ce qui<br />
limite la mobilité du patient. Le dispositif d’assistance Pierc e -<br />
Donachy est un appareil d’assistance <strong>ventriculaire</strong>. Il est utilisé<br />
en clinique depuis 1976. L’ a p p a reil comprend des valves Bjork<br />
Shiley qui fournissent un flux sanguin unidirectionnel. Le<br />
diaphragme est actionné pneumatiquement par une console<br />
e x t e rne et le débit maximal de l’appareil est de 7 L/min.<br />
L’assistance <strong>ventriculaire</strong> gauche peut être assurée par une<br />
canule d’entrée placée dans l’oreillette gauche ou dans la pointe<br />
du ventricule gauche, alors que la canule de sortie est placée<br />
dans l’aorte ascendante. Le soutien du ventricule droit peut être<br />
assuré par un appareil séparé qui comprend une canule insérée<br />
dans l’oreillette droite et l’artère pulmonaire principale. Toutes<br />
les canules sortent par le thorax au-dessous du re b o rd costal,<br />
l ’ a p p a reil reposant sur l’abdomen 1 1 . Les patients doivent re c e v o i r<br />
un traitement par des anticoagulants et le risque d’infection est<br />
i m p o rtant en raison de ces multiples tubes raccordés à l’ext<br />
é r i e u r. L’usage clinique de cet appareil est limité. On l’utilise<br />
dans les cas de choc cardiogénique après une cardiotomie et<br />
dans l’attente d’une prochaine transplantation 1 7 - 1 9 . Il existe<br />
d ’ a u t res dispositifs semblables comme Abiomed BVS-5000 et<br />
Ventricular Assist Device de CardioWest, Inc.<br />
Figure 3<br />
Dispositif d’assistance paracorporelle Pierce-Donachy utilisé pour<br />
fournir un soutien bi<strong>ventriculaire</strong>. D’après Votapka TV et coll., 1994 6 .<br />
D. <strong>Dispositifs</strong> pulsatiles intracorporels<br />
La chambre de pompage mécanique est complètement<br />
implantée et raccordée à une source d’alimentation et à une<br />
console de contrôle extérieurs. Les deux appareils les plus<br />
couramment utilisés sont HeartMate MC et Novacor LVAS MC . Le<br />
sang entre dans la pompe à partir du ventricule gauche et est<br />
injecté dans l’aorte par une pompe électrique ou pneumatique.<br />
Les orifices d’entrée et de sortie sont raccordés à des bioprothèses<br />
valvulaires. La pompe est enfouie dans une cavité de la<br />
p a roi abdominale et les tubes traversent le diaphragme et sont<br />
rattachés à la pointe du ventricule gauche et à l’aorte ascendante.<br />
Un cable d’alimentation électrique et un système de<br />
ventilation raccordés à l’extérieur sont placés sous la peau. Ces<br />
a p p a reils ne peuvent être utilisés que pour fournir un soutien<br />
v e n t r i c u l a i re gauche et ils sont associés à des complications,<br />
notamment l’infection et la thromboembolie. Ces dispositifs<br />
ont été utilisés en clinique dans l’attente d’une prochaine transplantation<br />
20-23 .<br />
Figure 4<br />
Bloc d’alimentation<br />
externe<br />
Console<br />
de contrôle<br />
externe<br />
Diaphragme<br />
Orifice<br />
d’aération<br />
externe<br />
Aorte<br />
Coeur<br />
Pompe cardiaque<br />
HeartMate ®<br />
Canule cutanée<br />
HeartMate. Le diagramme montre comment une « pompe cardiaque »<br />
d’assistance <strong>ventriculaire</strong> gauche est raccordée au coeur et à une console<br />
de contrôle et à une source d’alimentation extérieures. D’après Votapka<br />
TV et coll., 1994 6 .<br />
C A R D I O L OGIE<br />
<strong>Conférences</strong> Sc i e n t i fiq u e s
Complications<br />
Infection<br />
L’infection limite dans une très grande mesure l’emploi<br />
de ces dispositifs. De graves infections sont occasionnées<br />
par les dispositifs d’assistance <strong>ventriculaire</strong>, une bactériémie<br />
ayant été documentée chez 50 % des patients dont le<br />
dispositif a été implanté depuis plus de 30 jours 2 4 , 2 5 . Des<br />
systèmes de transfert d’énergie transcutanée ont été mis au<br />
point afin d’éliminer la nécessité d’éléments extérieurs, ce<br />
qui théoriquement devrait réduire le risque d’infection.<br />
Cependant, il existe actuellement peu de données sur ces<br />
systèmes.<br />
Thromboembolie<br />
Malgré les traitements systémiques par des anticoagulants,<br />
la thromboembolie est toujours une autre complication<br />
de la plupart des systèmes d’assistance <strong>ventriculaire</strong> ,<br />
en particulier les dispositifs utilisant de longs tubes extracorporels.<br />
Une exception manifeste à cette constatation est<br />
le dispositif implantable pulsatile HeartMate : les taux de<br />
t h romboembolie signalés se situent entre 0 et 4 % 2 2 , 2 3 , 2 6 ,<br />
malgré l’usage adjuvant d’inhibiteurs plaquettaires uniquement.<br />
Cette incidence extrêmement faible de thro m b o e mbolie<br />
a été attribuée à l’interface sang-dispositif de texture<br />
spéciale. Durant la mise au point du HeartMate dans les<br />
années 1960, de nombreuses études ont été entreprises avec<br />
des vessies en silastic lisse, mais on a dû abandonner ce<br />
projet en raison de l’accumulation rapide de caillots dans la<br />
pompe et des lésions thromboemboliques causées aux<br />
o rganes vitaux 5 . Finalement, une surface texturée de titane,<br />
soudée par diffusion à la pompe cardiaque en titane, a été<br />
mise au point, celle-ci permettant à long terme la form a t i o n<br />
d’une fine membrane cellulaire qui ne semble pas thro mb<br />
o g è n e 2 7 . Bien que certains points demeurent obscure s ,<br />
l’étude de cette membrane montre des éléments cellulaire s<br />
inclus dans une matrixe de fibrine de collagène qui adhère<br />
à la surface texturée et se forme en quelques jours. Les<br />
éléments cellulaires comprennent des cellules fusiform e s<br />
ressemblant aux fibroblastes, aux myofibroblastes, aux<br />
cellules hématopoïétiques qui sont principalement de lignée<br />
monocytaire et myéloïde ainsi que quelques cellules hématopoïétiques<br />
multipotentes 28-30 .<br />
Insuffisance <strong>ventriculaire</strong> droite<br />
L’ i n s u ffisance <strong>ventriculaire</strong> droite réfractaire est une<br />
complication chez les 20 à 30 % des patients qui reçoivent<br />
une assistance <strong>ventriculaire</strong> gauche 3 1 . Un retour veineux<br />
a c c ru produit par un dispositif d’assistance <strong>ventriculaire</strong><br />
gauche peut modifier la fonction <strong>ventriculaire</strong> droite en<br />
augmentant la précharge. On a démontré une augmentation<br />
de la dimension de la paroi libre du ventricule droit jusqu’au<br />
septum correspondant à une diminution de la paroi libre du<br />
ventricule gauche jusqu’au septum pendant la décharge du<br />
ventricule gauche 3 2 . En raison de la dépendance interv e nt<br />
r i c u l a i re, lorsque le pression ou le volume du ventricule<br />
gauche est réduit, la pression développée par le ventricule<br />
d roit est également réduite 3 3 , 3 4 . Dans le cas d’un lit vasculaire<br />
pulmonaire normal, la diminution des pressions de remplissage<br />
du ventricule gauche entraîne une diminution des pre ssions<br />
artérielles pulmonaires et de la postcharge du<br />
ventricule droit. Ainsi, lorsqu’on utilise un dispositif d’assistance<br />
<strong>ventriculaire</strong> gauche, l’augmentation du retour veineux<br />
et la diminution de la contractilité du ventricule droit sont<br />
compensées par la réduction de la postcharge du ventricule<br />
d roit, et le débit cardiaque du ventricule droit est préserv é 3 5 .<br />
Cependant, en présence d’un dysfonctionnement primaire<br />
du ventricule droit ou d’une augmentation fixe des pre s s i o n s<br />
a rtérielles pulmonaires, l’utilisation d’un dispositif d’assistance<br />
<strong>ventriculaire</strong> gauche peut entraîner une insuffis a n c e<br />
v e n t r i c u l a i re dro i t e 3 5 , 3 6 . Il existe des dispositifs d’assistance<br />
b i v e n t r i c u l a i re et ceux-ci sont recommandés lorsque l’on<br />
soupçonne un dysfonctionnement du ventricule droit prim<br />
a i re ou une augmentation fixe de la résistance vasculaire<br />
pulmonaire 36 .<br />
Usage permanent de dispositifs implantables<br />
Les dispositifs d’assistance <strong>ventriculaire</strong> ont été utilisés<br />
jusqu’à présent chez les patients dont l’état est extrêmement<br />
grave qui demeurent en choc cardiogénique malgré une<br />
assistance par contre-pulsion diastolique intraaortique et<br />
i n o t rope après une chiru rgie cardiaque ou pendant la<br />
période d’attente avant une transplantation. Il est pre s q u e<br />
certain que ces patients ne survivraient pas sans l’assistance<br />
de courte durée fournie par ces dispositifs et nombre d’entre<br />
eux demeurent dans un état critique malgré l’implantation<br />
de ces dispositifs. Les chiru rgiens spécialisés en chiru rg i e<br />
c a rd i o - v a s c u l a i re accordent davantage d’importance à ces<br />
dispositifs que les cardiologues dont l’intérêt pour ceux-ci a<br />
été passager. Cependant, les indications augmentent à<br />
m e s u re que la technologie et l’usage clinique de ces dispositifs<br />
pro g ressent. Il semble inévitable que les card i o l o g u e s<br />
v e rront bientôt dans leur cabinet des patients sous assistance<br />
mécanique à long terme et devront envisager l’implantation<br />
de dispositifs thérapeutiques pour leurs patients présentant<br />
une insuffisance cardiaque en phase terminale. Par la forc e<br />
des choses, les dispositifs d’assistance <strong>ventriculaire</strong> initialement<br />
implantés pendant la période d’attente jusqu’à la gre ff e<br />
sont devenus des dispositifs thérapeutiques à long terme en<br />
raison des listes d’attente de plus en plus longues pour<br />
recevoir une gre ff e 3 7 . Frazier décrit l’usage d’un dispositif<br />
d’assistance <strong>ventriculaire</strong> gauche HeartMate chez un<br />
homme de 33 ans ayant reçu une assistance initialement<br />
dans l’attente d’une prochaine transplantation durant un<br />
choc cardiogénique, qui a survécu pendant 16 mois avant de<br />
succomber à un accident vasculaire. Durant cet interv a l l e ,<br />
l’état du patient correspondait à la classe I selon la NYHA<br />
et celui-ci a été renvoyé à son domicile; il pouvait pre n d re<br />
soin de lui-même et participer à des activités récréatives 3 8 . Il<br />
existe maintenant un protocole approuvé par la FDA pour la<br />
s o rtie pro g ressive et le traitement à titre externe des patients<br />
chez qui l’on a implanté un dispositif d’assistance ventricul<br />
a i re gauche pendant la période d’attente jusqu’à la transplantation.<br />
La perspective d’une assistance <strong>ventriculaire</strong><br />
gauche permanente chez les patients externes au lieu d’une<br />
g re ffe pour le traitement d’une insuffisance cardiaque term inale<br />
réfractaire au traitement médical semble se pro filer à<br />
l’horizon chez certains groupes de patients. Étant donné la<br />
réduction de la dimension des blocs-piles et des consoles de<br />
contrôle, le dispositif est moindrement incommode. Le<br />
risque important d’infection peut être considérablement<br />
réduit par la mise au point de dispositifs totalement<br />
implantables et de systèmes de transfert d’énergie transcutané.<br />
Celui-ci peut être comparable au risque élevé d’infection<br />
compliquant les traitements immunosuppre s s e u r s<br />
a g g ressifs devant être administrés lorsqu’on pratique une<br />
transplantation. De toute évidence, il est nécessaire d’effectuer<br />
des essais cliniques randomisés fiables comparant<br />
l’usage de dispositifs d’assistance <strong>ventriculaire</strong> avec les traitements<br />
médicaux afin de déterminer la place que ces dispositifs<br />
devraient occuper dans le traitement de l’insuffis a n c e<br />
cardiaque congestive à un stade avancé.<br />
C A R D I O L OGIE<br />
<strong>Conférences</strong> Sc i e n t i fiq u e s
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right ventricular systolic function during LVAD support. A n n<br />
Thorac Surg 1996;61:350-6.<br />
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ventricular assist device for long-term support. C i rc u l a t i o n1 9 9 4 ;<br />
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ventricular assist device. Approaching an alternative for endstage<br />
heart failure. Implantable LVAD Study Group. Circulation<br />
1994;90(5 Pt 2)II83-6.<br />
C A R D I O L OGIE<br />
<strong>Conférences</strong> Sc i e n t i fiq u e s
<strong>Conférences</strong> scientifiques à venir<br />
16 au 20 mars 1997<br />
American College of Cardiology<br />
46 e session scientifique annuelle<br />
Anaheim, Californie, É.-U.<br />
(American College of Cardiology)<br />
Tél. : 301-897-5400<br />
2 au 4 avril 1997<br />
Étude échocardiographique<br />
dans les cas de coronaropathie –<br />
Démonstration et interprétations<br />
de l’échocardiographie à l’effort<br />
et pharmacologique<br />
Bethesda, Maryland, É.-U.<br />
(American College of Cardiology)<br />
Tél. : 301-897-5400 - 3 au 5 avril 1997<br />
3 au 5 avril 1997<br />
30 e anniversaire : Interprétation et<br />
traitement des arythmies cardiaques<br />
Lake Buena Vista, Floride, É.-U.<br />
(American College of Cardiology)<br />
Tél. : 301-897-5400<br />
3 au 5 avril 1997<br />
Biologie vasculaire 1997<br />
Nouvelle Orléans, Louisiane, É.-U.<br />
(American Heart Association)<br />
Tél. : 214-706-1100<br />
Résumés présentant un intérêt<br />
Les avantages de la mise en place précoce d’un dispositif<br />
d’assistance <strong>ventriculaire</strong> : Mise en place de ces dispositifs<br />
chez les patients en état de bas débit cardiaque<br />
NANCY GRACIN, MARYL R. JOHNSON, DIANA SPOKAS, WILLIAM PICCIONE,<br />
JOSEPH E. PARILLO, MARIA ROSA, COSTANZO, JAMES E. CALVIN.<br />
R U S H - P R E S B Y T E R I A N - S T. LUKE’S, CHICAGO, IL, É.-U.<br />
Des études antérieures démontrent un taux de survie médiocre lorsque<br />
le choc réfractaire est choisi comme critère d’utilisation des dispositifs<br />
d’assistance <strong>ventriculaire</strong> gauche (DAVG). Pour évaluer l’efficacité de<br />
la mise en place à une époque antérieure de tels dispositifs, une étude<br />
r é t rospective a été effectuée chez des patients atteints d’insuffis a n c e<br />
c a rdiaque réfractaire inotrope grave traités avec un DAVG (n = 24) ou<br />
sans (n = 18). Tous les patients appartenaient à la classe IV de la<br />
NYHA. Le groupe de traitement et le groupe témoin étaient comparables<br />
sur le plan du sexe (88 % c. 70 % d’hommes, p = 0,133), de l’âge<br />
(48 ± 12 ans c. 49 ± 15 ans, p = 0,802) et de l’étiologie de l’insuffis a n c e<br />
c a rdiaque (58 % c. 67 % ischémique, p = n.s.). L’acuité des patients,<br />
évaluée en fonction des scores APACHE II (qui évaluent et re g ro u p e n t<br />
le degré de troubles physiologiques en fonction de 12 paramètre s<br />
d i ff é rents) était semblable dans les deux groupes lors de la consultation<br />
( g roupe de traitement par rapport au groupe témoin, 14 ± 5 c. 13 ± 7,<br />
p = n.s.). Dans les deux groupes, les scores de comorbidité Charlson<br />
(1,8 ± 1,1 c. 2,2 ± 0,8, p = 0,223) et les taux de base de bilirubine<br />
(1,8 ± 1,0 mg/dL c. 1,4, ± 1,2 mg/dL, p = 0,293) et de créatinine (1,4<br />
± 0,8 mg/dL c. 1,4 ± 0,7 mg/dL, p = 0,962) étaient semblables. Des<br />
pompes à ballonnet intraaortiques ont été utilisées chez 6 (24 %) et 8<br />
(40 %, p = 0,26) des patients témoins. Résultats : 23 patients traités et<br />
3 témoins ont subi une transplantation. Cinq témoins ont subi une<br />
revascularisation et 8 témoins sont sur la liste des patients devant subir<br />
une transplantation. On a signalé une infection chez 10 patients traités<br />
La version française a été revisée par le D r George Honos, Montréal.<br />
et 5 témoins (p = 0,187) et une transfusion a été nécessaire chez 10<br />
patients traités (p = 0,003). L’analyse de la survie a révélé un taux de<br />
survie globale plus élevé chez les patients traités que chez les témoins<br />
(test du logrank, p = 0,02), la survie hospitalière étant de 92 % par<br />
r a p p o rt à 72 % chez les témoins. Conclusion : Bien que des essais<br />
contrôlés randomisés soient encore nécessaires, cette étude appuie la<br />
mise en place précoce d’un dispositif d’assistance <strong>ventriculaire</strong> pendant<br />
la période d’attente jusqu’à la transplantation chez les patients présentant<br />
une insuffisance cardiaque réfractaire inotrope avant l’apparition<br />
d’un dysfonctionnement organique multiple grave.<br />
Extrait de Circulation, 1996; vol. 94, n o 8:I-294.<br />
Inhalation d’oxyde nitrique dans le traitement de l’insuffisance<br />
<strong>ventriculaire</strong> droite à la suite de l’implantation d’un dispositif<br />
d’assistance <strong>ventriculaire</strong> gauche<br />
FRANK WAGNER, MICHAEL DANDEL, GRISCHA GUNTHER,<br />
INGRAM SCHULZE-NEICK, YUGUO WENG, MATTHIAS LOEBE, ROLAND<br />
HETZER. GERMAN HEART INSTITUTE BERLIN, FREE UNIVERSITY OF BERLIN<br />
Après l’implantation d’un dispositif d’assistance <strong>ventriculaire</strong> gauche<br />
dans les cas d’insuffisance cardiaque terminale, le traitement de l’ins<br />
u ffisance <strong>ventriculaire</strong> droite (IVD) durant la période postopératoire<br />
immédiate présente l’un des problèmes thérapeutiques les plus difficiles,<br />
qui n’a pas été résolus par les traitements pharm a c o l o g i q u e s<br />
conventionnels (catécholamines, nitrates, prostacycline). Les eff e t s<br />
d’un traitement d’appoint par de l’oxyde nitrique ont été étudiés<br />
pendant la phase postopératoire et de façon prospective : les<br />
p a r a m è t res pulmonaires hémodynamiques et les pressions systémiques<br />
ont été mesurés de façon effractive. La fonction <strong>ventriculaire</strong> dro i t e<br />
(FEVD, vol. <strong>ventriculaire</strong> droit de fin de systole) a été évaluée au<br />
moyen d’une échocardiographie transoesophagienne répétée afin de<br />
d é t e rminer la dose d’oxyde nitrique la plus efficace (15 à 40 ppm) pour<br />
chaque protocole. Chez 7 patients de sexe masculin consécutifs (âge<br />
moyen de 56 ans, gamme de 23 à 71 ans) présentant une IVD<br />
p o s t o p é r a t o i re grave, on a pu démontrer une diminution de la résistance<br />
vasculaire pulmonaire fortement liée à la dose et persistante peu<br />
de temps après de début du traitement à l’oxyde nitrique sans effet sur<br />
la résistance vasculaire systémique. Dans un délai de 24 heures après<br />
l ’ a m o rce du traitemenet par de l’oxyde nitrique, la résistance vasculaire<br />
p u l m o n a i re a diminué de 338 ± 110 à 146 ± 51 dyn X sec X cm-5<br />
( p < 0,01) et l’index cardiaque a augmenté de 2,2 ± 0,2 à 3,4 ± 0,5<br />
1 / m i n / m 2 (p < 0,01). Subséquemment, on a noté une amélioration<br />
notable de la fonction <strong>ventriculaire</strong> droite en quelques jours. L’ e ffic a c i t é<br />
du traitement à l’oxyde nitrique a été vérifiée chaque jour en interrompant<br />
l’administration d’oxyde nitrique pendant 30 minutes. Durant<br />
l ’ i n t e rvalle où le produit n’était pas administré, on a observé une<br />
diminution notable de la fraction d’éjection du ventricule gauche<br />
(p < 0,01) et une augmentation notable du volume <strong>ventriculaire</strong> droit<br />
de fin de systole (p < 0,05). Ces effets ainsi que les changements<br />
hémodynamiques étaient totalement réversibles immédiatement après<br />
le rétablissement de l’administration de l’oxyde nitrique par inhalation.<br />
À mesure que la fonction <strong>ventriculaire</strong> droite s’est améliorée avec le<br />
temps, les effets de l’interruption de l’oxyde nitrique sur celle-ci ont<br />
progressivement diminué, ce qui nous a permis de cesser le traitement<br />
à l’oxyde nitrique chez nos 7 patients dans un délai de 2 à 14 jours.<br />
Ensuite, la fonction <strong>ventriculaire</strong> droite est demeurée stable. En<br />
conclusion, l’inhalation d’oxyde nitrique est une option thérapeutique<br />
p rometteuse dans le traitement de l’insuffisance <strong>ventriculaire</strong> dro i t e ,<br />
après l’implantation d’un dispositif d’assistance <strong>ventriculaire</strong> gauche qui<br />
mérite une évaluation plus approfondie.<br />
Extrait de Circulation, 1996; vol. 94, n o 8:I-294.<br />
©1997 Division de cardiologie, St. Michael’s Hospital, Université de To ronto, seule responsable du contenu de cette publication. Édition: Snell Communication Médicale Inc. avec la collaboration<br />
de la Division de cardiologie, St. Michael’s Hospital, Université de To ronto. Tous droits réservés. Imprimé au Canada. Tout recours à un traitement thérapeutique décrit ou mentionné dans<br />
continue de niveau supérieur.<br />
doit être conforme aux renseignements d’ordonnance au Canada. Snell Communication Médicale Inc. se consacre à l’avancement de l’éducation médicale<br />
120-51-F