12.07.2013 Views

Dispositifs d'assistance ventriculaire - Cardiologie - Conférences ...

Dispositifs d'assistance ventriculaire - Cardiologie - Conférences ...

Dispositifs d'assistance ventriculaire - Cardiologie - Conférences ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>Dispositifs</strong> d’assistance <strong>ventriculaire</strong><br />

S U Z A N N A M A K, M . D . , G O R D ON M O E , M . D .<br />

J A N V I E R 1 9 9 7 v o l u m e I I , n u m é r o 1<br />

C A R D I O L O G I<br />

CO EM P T E R E N D U D E S C O N F É R E N C E S<br />

S C I E N T I F I Q U E S D E L A D I V I S I O N D E<br />

<strong>Conférences</strong> Sc i e n t i fiq u e s<br />

MC<br />

U N I V E R S I T É D E T O R O N T O<br />

Introduction<br />

Les dispositifs d’assistance <strong>ventriculaire</strong> comprennent une variété de pompes cardiaques mécaniques<br />

utilisées séparément pour remplacer la fonction du ventricule droit ou gauche. Deux pompes card i a q u e s<br />

peuvent être utilisées pour fournir une assistance bi<strong>ventriculaire</strong>. La pompe qui assure l’assistance <strong>ventriculaire</strong><br />

gauche aspire le sang dans l’oreillette gauche ou dans l’apex du ventricule gauche et le réinjecte<br />

dans l’aort e 1 . Ces dispositifs ont été mis au point initialement pour fournir un soutien pendant une très<br />

c o u rte période aux patients qui, après une chiru rgie cardiaque, ont subi un choc cardiogénique et ne<br />

répondent pas à un traitement pharmacologique, mais dont l’état devait autrement s’améliorer grâce à<br />

cette assistance. L’emploi d’un dispositif d’assistance <strong>ventriculaire</strong> a été élargi aux patients qui attendent de<br />

subir une transplantation cardiaque et qui sont réfractaires au traitement médical. Sans cette aide, ces<br />

patients mourraient avant la transplantation.<br />

Données antérieures<br />

Les essais effectués en vue de remplacer l’action de pompage du coeur à l’aide de dispositifs<br />

mécaniques remontent à 1929, date à laquelle Gibbs décrit un dispositif visant à remplacer la fonction<br />

des ventricules gauche et droit chez des animaux 2 . En 1966, Debakey 3 décrit l’usage d’un dispositif d’assistance<br />

<strong>ventriculaire</strong> gauche pulsatile à valves qui aspirait le sang dans l’oreillette gauche pour offrir un<br />

soutien aux patients après une intervention où les valvules mitrales et aortiques avaient été re m p l a c é e s<br />

car elles entraînaient une grave régurgitation. Cette chambre de pompage art i ficielle recevait le sang par<br />

une canule d’entrée fixée à l’oreillette gauche, qui est ensuite propulsé par une canule de sortie dans la<br />

c i rculation systémique reliée à l’art è re axillaire droite. Le patient présentait une grave insuffis a n c e<br />

c a rdiaque avant l’intervention, et après l’intervention, on a continué de lui fournir une assistance pendant<br />

10 jours au moyen de ce dispositif. Deux tentatives en vue d’arrêter le dispositif le quatrième et le<br />

septième jour après l’intervention ont entraîné une aggravation de l’insuffisance cardiaque et de l’hypotension.<br />

La récupération pro g ressive de la fonction <strong>ventriculaire</strong> a permi d’arrêter la pompe mécanique<br />

le dixième jour. Le patient a survécu après sa sortie de l’hôpital et a repris son travail ultérieurement. Ce<br />

cas illustre les résultats satisfaisants obtenus pour la pre m i è re fois au moyen d’un dispositif d’assistance<br />

mécanique pulsatile. La pre m i è re implantation d’un coeur art i ficiel chez l’être humain a été réalisée dans<br />

l’attente d’une prochaine transplantation par Cooley 4 en 1969. Ces succès initiaux ont donné lieu à la<br />

création d’un programme de mise au point de ces dispositifs aux États-Unis, financé antérieurement par le<br />

National Heart Lung and Blood Institute (NHBI) 5 . Depuis les années 1970, il existe une pléthore de ces<br />

dispositifs sur le marché.<br />

Types de dispositifs<br />

Ces dispositifs peuvent être classés en dispositifs intracorporels ou extracorporels, pulsatiles ou non<br />

pulsatiles (tableau 1). Il existe actuellement un grand nombre de dispositifs et nous ne vous donnons ici<br />

qu’un bref apercu de ceux-ci.<br />

A. <strong>Dispositifs</strong> extracorporels non pulsatiles<br />

Ces dispositifs, lorsqu’ils sont utilisés pour fournir une assistance <strong>ventriculaire</strong> gauche, aspirent le sang<br />

par une canule dans l’oreillette ou le ventricule gauche qui passe dans une pompe externe et est réinjecté<br />

dans la circulation artérielle, habituellement dans l’aorte ascendante. Une simple pompe à rouleaux 1 qui<br />

p ropulse le sang vers l’avant est utilisée. Cependant, l’emploi d’une pompe centrifuge 6 ( f i g u re 1),<br />

habituellement un cône rotatif qui aspire le sang et le propulse vers l’avant par une force centrifuge est<br />

préférable car elle endommage moins les éléments du sang.<br />

Ces dispositifs off rent l’avantage d’une insertion facile. Ils fournissent un soutien <strong>ventriculaire</strong> gauche<br />

et droit et sont facilement disponibles. Ils ont été utIlisés avec succès et continuent de l’être dans les cas<br />

de choc cardiogénique survenant après une cardiotomie et dans l’attente d’une prochaine transplantat<br />

i o n 7-1 0 . Leur usage est limité pour les raisons suivantes : a) h é m o rragie nécessitant une réexploration<br />

opératoire, puis paradoxalement, b) formation de caillots à l’intérieur de la canule nécessitant un traite-<br />

C A R D I O L O G I E, S T. M I C H A E L’S H O S P I TA L,<br />

Division de card i o l o g i e<br />

Luigi Casella, M.D.<br />

Robert J. Chisholm, M.D.<br />

Paul Dorian, M.D.<br />

Michael R. Freeman, M.D.<br />

Shaun Goodman, M.D.<br />

Robert J. Howard, M.D.<br />

Stuart Hutchison, M.D.<br />

Anatoly Langer, M.D. (rédacteur)<br />

Gordon W. Moe, M.D.<br />

Juan Carlos Monge, M.D.<br />

David Newman, M.D.<br />

Trevor I. Robinson, M.D.<br />

Duncan J. Stewart, M.D. (chef)<br />

Bradley H. Strauss, M.D.<br />

Kenneth R. Watson, M.D.<br />

St. Michael’s Hospital<br />

30 Bond St., suite 701A<br />

Toronto, Ont. M5B 1W8<br />

Télécopieur: (416) 864-5330<br />

Les opinions exprimées sont exclusivement<br />

celles des membres de la division.<br />

Publié grâce à des subventions sans restrictions.<br />

S T. MIC H A E L’S HO S PI TA L<br />

UNIVERSITY<br />

OF TORONTO


Table 1: Comparaison des pompes d’assistance <strong>ventriculaire</strong> les plus couramment utilisées<br />

Type DAV Nom Fabricant Avantages Inconvénients<br />

À rouleaux Roller Nombreux Facilement disponible Limitation de flux<br />

Usage facile Dommages des éléments du sang<br />

Peu coûteux Spallation de la tubulure<br />

Non pulsatile<br />

Traitement systémique<br />

par des anticoagulants<br />

Utilisation de courte durée<br />

Supervision constante nécessaire<br />

Centrifuge Bio-Pump Medtronic Inc. Facilement disponible Non pulsatile<br />

Centrimed Sarns Inc./3M Usage facile Traitement systémique<br />

Isoflow Arles Medical/St. Jude Relativement peu coûteux par des anticoagulants<br />

Moins de dommages Supervision constante nécessaire<br />

des éléments du sang<br />

Pulsatile BVS 5000 Bi-ventricular Abiomed Inc. Aucun dommage Coûteuse<br />

Support System des éléments du sang<br />

HeartMate 100 LVAS ThermoCardiosystems Inc. ± traitement par<br />

Thoratec VAD System Thoratec Laboratories Corp. des anticoagulants<br />

Novacor N-100 Novacor Medical Division, Flux pulsatile<br />

Baxter Healthcare Corp Supervision minimale<br />

Penn State Arrow International, Inc. nécessaire<br />

Adapté de Richenbacher WE, 1997 1<br />

ment systémique par des anticoagulants, c) infection et d) u s a g e<br />

d’un flux non pulsatile. Généralement utiles pour fournir une<br />

assistance de courte durée, ils sont utilisés pendant une période<br />

allant jusqu’à 31 j o u r s 1 0 . Les pompes centrifuges plus couramment<br />

utilisées comprennent la pompe BioMedicus et la pompe<br />

Centrimed Delphin.<br />

B. <strong>Dispositifs</strong> non pulsatiles intracorporels<br />

Ces dispositifs utilisent des pompes axiales qui fonctionnent<br />

selon le principe d’Archimède selon lequel une vis rotative dans<br />

un tube peut transporter un liquide. Hemopump M C ( fig u re 2) est<br />

un appareil d’assistance <strong>ventriculaire</strong> gauche à flux axial transv<br />

a l v u l a i re intraaortique fixé à un cathéter. Elle est logée dans<br />

une gaine 21 French et munie d’un cathéter d’entrée qui traverse<br />

la valvule aortique et se place dans la cavité <strong>ventriculaire</strong> gauche.<br />

Le rotor à flux axial intra<strong>ventriculaire</strong> tourne à une vitesse d e<br />

Figure 1<br />

À partir de<br />

l’oreillette<br />

droite<br />

Vers l’artère<br />

pulmonaire<br />

1 5 000 à 27 000 t/min 6 , 1 1 . Le sang est aspiré dans le ventricule<br />

gauche et réinjecté dans l’aorte descendante. L’ h é m o p o m p e<br />

peut être mise en place par voie percutanée à travers l’art è re<br />

fémorale commune sous guidage fluoroscopique. La facilité<br />

d’insertion de cette pompe qui ne nécessite pas de sternotomie<br />

est un avantage important. La pompe a un débit de 4,5 L / m i n 1 2 .<br />

L’utilisation clinique de cette pompe est assez limitée. Elle<br />

nécessite l’administration d’un traitement par des anticoagulants.<br />

Elle endommage dans une certaine mesure les éléments<br />

du sang et il est difficile de l’insérer chez les patients de petite<br />

corpulence. Elle est contre-indiquée chez les patients atteints<br />

d’une maladie vasculaire périphérique 6 . Son usage a été signalé<br />

dans les cas de choc cardiogénique suite à un infarctus du<br />

m y o c a rde ainsi qu’après une card i o t o m i e 1 3 - 1 5 . Seule une légère<br />

hémolyse a été détectée, bien qu’une grave thro m b o c y t o p é n i e<br />

nécessitant une transfusion ait été signalée 7 . Chez un patient,<br />

À partir<br />

de l’oreillette<br />

gauche<br />

Pompe centrifuge utilisée pour fournir une assistance bi<strong>ventriculaire</strong>. La pompe centrifuge propulse le sang vers l’avant au moyen d’un vortex<br />

et d’une série de cones qui tournent rapidement. D’après Richenbacher WE, 1997 1 .<br />

Vers l’aorte<br />

C A R D I O L OGIE<br />

<strong>Conférences</strong> Sc i e n t i fiq u e s


un thrombus mural a été aspiré par l’hémopompe, entraînant<br />

une défaillance grave du dispositif 7 . Il existe également un<br />

dispositif 14 Fr utilisé dans les laboratoires de cathétérisation<br />

c a rdiaque. Bien qu’il n’ait pas reçu l’approbation de mise en<br />

m a rché par la FDA aux États-Unis, il est utilisé dans un<br />

contexte clinique en Europe où un essai est prévu en vue de<br />

c o m p a rer l’hémopompe à la pompe par ballonnet intraaortique<br />

12 .<br />

Un dispositif à flux axial totalememt implantable, le dispositif<br />

d’assistance à flux axial Jarvik 2000, a été mis au point<br />

pour une utilisation à long term e 1 2 . Il est légèrement plus grand<br />

qu’une pile AA et il est nécessaire d’effectuer une thoracotomie<br />

pour placer un gre ffon qui aspire le sang dans le VG qui passe<br />

dans l’appareil Javik 2000 et est propulsé dans l’aorte. La vitesse<br />

de la pompe est de 8000 à 12000 tr/min (2-10 L/min) et le<br />

moteur fonctionne à l’aide de piles de 5 W. Il n’a été implanté<br />

chez aucun être humain, mais les animaux chez qui il a été<br />

implanté l’ont toléré pendant au moins 150 jours 16 .<br />

Figure 2<br />

Hémopompe mise en place sous guidage via l’artère fémorale<br />

dans le ventricule gauche. D’après Votapka TV et coll., 1994 6 .<br />

C. <strong>Dispositifs</strong> pulsatiles extracorporels<br />

Les dispositifs d’assistance pulsatiles extracorporels pneumatiques<br />

peuvent être utilisés pour fournir un soutien ventricul<br />

a i re gauche, droit ou bi<strong>ventriculaire</strong> 1 1 . Ils sont dotés d’une<br />

alimentation et d’une console de contrôle extérieurs, ce qui<br />

limite la mobilité du patient. Le dispositif d’assistance Pierc e -<br />

Donachy est un appareil d’assistance <strong>ventriculaire</strong>. Il est utilisé<br />

en clinique depuis 1976. L’ a p p a reil comprend des valves Bjork<br />

Shiley qui fournissent un flux sanguin unidirectionnel. Le<br />

diaphragme est actionné pneumatiquement par une console<br />

e x t e rne et le débit maximal de l’appareil est de 7 L/min.<br />

L’assistance <strong>ventriculaire</strong> gauche peut être assurée par une<br />

canule d’entrée placée dans l’oreillette gauche ou dans la pointe<br />

du ventricule gauche, alors que la canule de sortie est placée<br />

dans l’aorte ascendante. Le soutien du ventricule droit peut être<br />

assuré par un appareil séparé qui comprend une canule insérée<br />

dans l’oreillette droite et l’artère pulmonaire principale. Toutes<br />

les canules sortent par le thorax au-dessous du re b o rd costal,<br />

l ’ a p p a reil reposant sur l’abdomen 1 1 . Les patients doivent re c e v o i r<br />

un traitement par des anticoagulants et le risque d’infection est<br />

i m p o rtant en raison de ces multiples tubes raccordés à l’ext<br />

é r i e u r. L’usage clinique de cet appareil est limité. On l’utilise<br />

dans les cas de choc cardiogénique après une cardiotomie et<br />

dans l’attente d’une prochaine transplantation 1 7 - 1 9 . Il existe<br />

d ’ a u t res dispositifs semblables comme Abiomed BVS-5000 et<br />

Ventricular Assist Device de CardioWest, Inc.<br />

Figure 3<br />

Dispositif d’assistance paracorporelle Pierce-Donachy utilisé pour<br />

fournir un soutien bi<strong>ventriculaire</strong>. D’après Votapka TV et coll., 1994 6 .<br />

D. <strong>Dispositifs</strong> pulsatiles intracorporels<br />

La chambre de pompage mécanique est complètement<br />

implantée et raccordée à une source d’alimentation et à une<br />

console de contrôle extérieurs. Les deux appareils les plus<br />

couramment utilisés sont HeartMate MC et Novacor LVAS MC . Le<br />

sang entre dans la pompe à partir du ventricule gauche et est<br />

injecté dans l’aorte par une pompe électrique ou pneumatique.<br />

Les orifices d’entrée et de sortie sont raccordés à des bioprothèses<br />

valvulaires. La pompe est enfouie dans une cavité de la<br />

p a roi abdominale et les tubes traversent le diaphragme et sont<br />

rattachés à la pointe du ventricule gauche et à l’aorte ascendante.<br />

Un cable d’alimentation électrique et un système de<br />

ventilation raccordés à l’extérieur sont placés sous la peau. Ces<br />

a p p a reils ne peuvent être utilisés que pour fournir un soutien<br />

v e n t r i c u l a i re gauche et ils sont associés à des complications,<br />

notamment l’infection et la thromboembolie. Ces dispositifs<br />

ont été utilisés en clinique dans l’attente d’une prochaine transplantation<br />

20-23 .<br />

Figure 4<br />

Bloc d’alimentation<br />

externe<br />

Console<br />

de contrôle<br />

externe<br />

Diaphragme<br />

Orifice<br />

d’aération<br />

externe<br />

Aorte<br />

Coeur<br />

Pompe cardiaque<br />

HeartMate ®<br />

Canule cutanée<br />

HeartMate. Le diagramme montre comment une « pompe cardiaque »<br />

d’assistance <strong>ventriculaire</strong> gauche est raccordée au coeur et à une console<br />

de contrôle et à une source d’alimentation extérieures. D’après Votapka<br />

TV et coll., 1994 6 .<br />

C A R D I O L OGIE<br />

<strong>Conférences</strong> Sc i e n t i fiq u e s


Complications<br />

Infection<br />

L’infection limite dans une très grande mesure l’emploi<br />

de ces dispositifs. De graves infections sont occasionnées<br />

par les dispositifs d’assistance <strong>ventriculaire</strong>, une bactériémie<br />

ayant été documentée chez 50 % des patients dont le<br />

dispositif a été implanté depuis plus de 30 jours 2 4 , 2 5 . Des<br />

systèmes de transfert d’énergie transcutanée ont été mis au<br />

point afin d’éliminer la nécessité d’éléments extérieurs, ce<br />

qui théoriquement devrait réduire le risque d’infection.<br />

Cependant, il existe actuellement peu de données sur ces<br />

systèmes.<br />

Thromboembolie<br />

Malgré les traitements systémiques par des anticoagulants,<br />

la thromboembolie est toujours une autre complication<br />

de la plupart des systèmes d’assistance <strong>ventriculaire</strong> ,<br />

en particulier les dispositifs utilisant de longs tubes extracorporels.<br />

Une exception manifeste à cette constatation est<br />

le dispositif implantable pulsatile HeartMate : les taux de<br />

t h romboembolie signalés se situent entre 0 et 4 % 2 2 , 2 3 , 2 6 ,<br />

malgré l’usage adjuvant d’inhibiteurs plaquettaires uniquement.<br />

Cette incidence extrêmement faible de thro m b o e mbolie<br />

a été attribuée à l’interface sang-dispositif de texture<br />

spéciale. Durant la mise au point du HeartMate dans les<br />

années 1960, de nombreuses études ont été entreprises avec<br />

des vessies en silastic lisse, mais on a dû abandonner ce<br />

projet en raison de l’accumulation rapide de caillots dans la<br />

pompe et des lésions thromboemboliques causées aux<br />

o rganes vitaux 5 . Finalement, une surface texturée de titane,<br />

soudée par diffusion à la pompe cardiaque en titane, a été<br />

mise au point, celle-ci permettant à long terme la form a t i o n<br />

d’une fine membrane cellulaire qui ne semble pas thro mb<br />

o g è n e 2 7 . Bien que certains points demeurent obscure s ,<br />

l’étude de cette membrane montre des éléments cellulaire s<br />

inclus dans une matrixe de fibrine de collagène qui adhère<br />

à la surface texturée et se forme en quelques jours. Les<br />

éléments cellulaires comprennent des cellules fusiform e s<br />

ressemblant aux fibroblastes, aux myofibroblastes, aux<br />

cellules hématopoïétiques qui sont principalement de lignée<br />

monocytaire et myéloïde ainsi que quelques cellules hématopoïétiques<br />

multipotentes 28-30 .<br />

Insuffisance <strong>ventriculaire</strong> droite<br />

L’ i n s u ffisance <strong>ventriculaire</strong> droite réfractaire est une<br />

complication chez les 20 à 30 % des patients qui reçoivent<br />

une assistance <strong>ventriculaire</strong> gauche 3 1 . Un retour veineux<br />

a c c ru produit par un dispositif d’assistance <strong>ventriculaire</strong><br />

gauche peut modifier la fonction <strong>ventriculaire</strong> droite en<br />

augmentant la précharge. On a démontré une augmentation<br />

de la dimension de la paroi libre du ventricule droit jusqu’au<br />

septum correspondant à une diminution de la paroi libre du<br />

ventricule gauche jusqu’au septum pendant la décharge du<br />

ventricule gauche 3 2 . En raison de la dépendance interv e nt<br />

r i c u l a i re, lorsque le pression ou le volume du ventricule<br />

gauche est réduit, la pression développée par le ventricule<br />

d roit est également réduite 3 3 , 3 4 . Dans le cas d’un lit vasculaire<br />

pulmonaire normal, la diminution des pressions de remplissage<br />

du ventricule gauche entraîne une diminution des pre ssions<br />

artérielles pulmonaires et de la postcharge du<br />

ventricule droit. Ainsi, lorsqu’on utilise un dispositif d’assistance<br />

<strong>ventriculaire</strong> gauche, l’augmentation du retour veineux<br />

et la diminution de la contractilité du ventricule droit sont<br />

compensées par la réduction de la postcharge du ventricule<br />

d roit, et le débit cardiaque du ventricule droit est préserv é 3 5 .<br />

Cependant, en présence d’un dysfonctionnement primaire<br />

du ventricule droit ou d’une augmentation fixe des pre s s i o n s<br />

a rtérielles pulmonaires, l’utilisation d’un dispositif d’assistance<br />

<strong>ventriculaire</strong> gauche peut entraîner une insuffis a n c e<br />

v e n t r i c u l a i re dro i t e 3 5 , 3 6 . Il existe des dispositifs d’assistance<br />

b i v e n t r i c u l a i re et ceux-ci sont recommandés lorsque l’on<br />

soupçonne un dysfonctionnement du ventricule droit prim<br />

a i re ou une augmentation fixe de la résistance vasculaire<br />

pulmonaire 36 .<br />

Usage permanent de dispositifs implantables<br />

Les dispositifs d’assistance <strong>ventriculaire</strong> ont été utilisés<br />

jusqu’à présent chez les patients dont l’état est extrêmement<br />

grave qui demeurent en choc cardiogénique malgré une<br />

assistance par contre-pulsion diastolique intraaortique et<br />

i n o t rope après une chiru rgie cardiaque ou pendant la<br />

période d’attente avant une transplantation. Il est pre s q u e<br />

certain que ces patients ne survivraient pas sans l’assistance<br />

de courte durée fournie par ces dispositifs et nombre d’entre<br />

eux demeurent dans un état critique malgré l’implantation<br />

de ces dispositifs. Les chiru rgiens spécialisés en chiru rg i e<br />

c a rd i o - v a s c u l a i re accordent davantage d’importance à ces<br />

dispositifs que les cardiologues dont l’intérêt pour ceux-ci a<br />

été passager. Cependant, les indications augmentent à<br />

m e s u re que la technologie et l’usage clinique de ces dispositifs<br />

pro g ressent. Il semble inévitable que les card i o l o g u e s<br />

v e rront bientôt dans leur cabinet des patients sous assistance<br />

mécanique à long terme et devront envisager l’implantation<br />

de dispositifs thérapeutiques pour leurs patients présentant<br />

une insuffisance cardiaque en phase terminale. Par la forc e<br />

des choses, les dispositifs d’assistance <strong>ventriculaire</strong> initialement<br />

implantés pendant la période d’attente jusqu’à la gre ff e<br />

sont devenus des dispositifs thérapeutiques à long terme en<br />

raison des listes d’attente de plus en plus longues pour<br />

recevoir une gre ff e 3 7 . Frazier décrit l’usage d’un dispositif<br />

d’assistance <strong>ventriculaire</strong> gauche HeartMate chez un<br />

homme de 33 ans ayant reçu une assistance initialement<br />

dans l’attente d’une prochaine transplantation durant un<br />

choc cardiogénique, qui a survécu pendant 16 mois avant de<br />

succomber à un accident vasculaire. Durant cet interv a l l e ,<br />

l’état du patient correspondait à la classe I selon la NYHA<br />

et celui-ci a été renvoyé à son domicile; il pouvait pre n d re<br />

soin de lui-même et participer à des activités récréatives 3 8 . Il<br />

existe maintenant un protocole approuvé par la FDA pour la<br />

s o rtie pro g ressive et le traitement à titre externe des patients<br />

chez qui l’on a implanté un dispositif d’assistance ventricul<br />

a i re gauche pendant la période d’attente jusqu’à la transplantation.<br />

La perspective d’une assistance <strong>ventriculaire</strong><br />

gauche permanente chez les patients externes au lieu d’une<br />

g re ffe pour le traitement d’une insuffisance cardiaque term inale<br />

réfractaire au traitement médical semble se pro filer à<br />

l’horizon chez certains groupes de patients. Étant donné la<br />

réduction de la dimension des blocs-piles et des consoles de<br />

contrôle, le dispositif est moindrement incommode. Le<br />

risque important d’infection peut être considérablement<br />

réduit par la mise au point de dispositifs totalement<br />

implantables et de systèmes de transfert d’énergie transcutané.<br />

Celui-ci peut être comparable au risque élevé d’infection<br />

compliquant les traitements immunosuppre s s e u r s<br />

a g g ressifs devant être administrés lorsqu’on pratique une<br />

transplantation. De toute évidence, il est nécessaire d’effectuer<br />

des essais cliniques randomisés fiables comparant<br />

l’usage de dispositifs d’assistance <strong>ventriculaire</strong> avec les traitements<br />

médicaux afin de déterminer la place que ces dispositifs<br />

devraient occuper dans le traitement de l’insuffis a n c e<br />

cardiaque congestive à un stade avancé.<br />

C A R D I O L OGIE<br />

<strong>Conférences</strong> Sc i e n t i fiq u e s


Références<br />

1. Richenbacher WE, Pierce DS. Assisted circulation and the<br />

mechanical heart. Chap. 19 dans H e a rt Disease: A Textbook of<br />

C a rdiovascular Medicine, 5 e éd. Braunwald E (réd.) WB Saunders<br />

Philadelphia PA, 1997.<br />

2. Gibbs OH. An art i ficial heart. J Pharm Exp Ther 1 9 2 9 ; 3 8 : 1 9 7 -<br />

215.<br />

3. Debakey ME. Left ventricular bypass pump for cardiac assistance:<br />

clinical experience. Am J Cardiol 1971;27:3-11.<br />

4. Cooley DA, Liotta D, Hallman GL, Bloodwell RD, Leachman<br />

RD, Milam JD. Orthotopic cardiac prosthesis for two-staged<br />

cardiac replacement. Am J Cardiol 1969;24:723-30.<br />

5. Poirier VL. The Quest for a Solution. The 16th Hastings<br />

Lecture. ASAIO Journal 1993;39:856-63.<br />

6. Votapka TV, Pennington DG. Circ u l a t o ry assist devices in<br />

congestive heart failure. C a rdiology Clinics 1 9 9 4 ; 1 2 : 1 : 1 4 3 - 5 4 .<br />

7. Killen DA, Piehler JM, Borkon AM, Reed WA. Bio-Medicus<br />

ventricular assist device for salvage of cardiac surgical patients.<br />

Ann Thorac Surg 1991;52:230-5.<br />

8. Bolman RM, Cox JL, Marshall W et coll. Circ u l a t o ry support<br />

with a centrifugal pump as a bridge to cardiac transplantation.<br />

Ann Thorac Surg 1989;47:108-12.<br />

9. Joyce LD, Kiser JC, Eales F, King RM, Tononato CJ, Hansen J.<br />

Experience with the Sarns centrifugal pump as a ventricular<br />

assist device. ASAIO Trans 990;35 M619-M623.<br />

10. Golding LAR, Stewart RW, Sinkewich M, Smith W, Cosgrove<br />

D. Nonpulsatile ventricular assist bridging to transplantation.<br />

Ann Thorac Surg 1988;34:476-9.<br />

11. Rowles JR, Mortimer BJ, Olsen DB. Ventricular assist and total<br />

a rt i ficial heart devices for clinical use in 1993. ASAIO Journ a l<br />

1993;840-55.<br />

12. Frazier OH. New Technologies in the treatment of severe<br />

c a rdiac failure: The Texas Heart Institute experience. A n n<br />

Thorac Surg 1995;59:S31-8.<br />

13. Wampler RK, Frazier OH, Lansing AM et coll. Treatment of<br />

c a rdiogenic shock with the Hemopump left ventricular assist<br />

device. Ann Thorac Surg 1991;52:506-13.<br />

14. Frazier OH, Nakatani T, Duncan JM, Parnis SM, Fuqua JM.<br />

Clinical experience with the Hemopump. ASAIO Tr a n s 1 9 8 9 ;<br />

35:604-6.<br />

15. Casimir Ahn H, Lonn U, Petersen B: Clinical Use of the<br />

hemopump cardiac assist system for circ u l a t o ry support. A n n a l s<br />

of Thoracic Surgery 1995;59 (suppl. 2) S39-45.<br />

16. Macris MP, Myers TJ, Jarvik R et coll. In vivo evaluation of an<br />

intraventricular electric axial flow pump for left ventricular<br />

assistance. ASAIO Jour 1994;40:M719-22.<br />

17. Pennington DG, Kanter KR, McBride LR et coll. Seven years<br />

experience with the Piearce-Donachy ventricular assist device.<br />

J Thorac Cardiovasc Surg 1988;96:901-11.<br />

18. F a rrar DJ, Hill JD, Gray LA et coll. Heterotopic pro s t h e t i c<br />

ventricles as a bridge to heart transplantation. N Engl J Med<br />

1988;318:33-40.<br />

19. F a rrar DJ, Lawson JH, Litwak P, Cederwall G. Thoratec VA D<br />

system as a bridge to heart transplantation. J Heart Tr a n s p l a n t<br />

1990;9:415-23.<br />

20. K o rmos RL, Borovetz HS, Pristas JM et coll. LVAS pump<br />

p e rf o rmance following the initiation of left ventricular assistance.<br />

ASAIO Trans 1990;36:M703.<br />

21. McCarthy PM, Portner PM, Tobler HG et coll. Clinical experience<br />

with the Novacor Ventricular Assist system. J Thorac<br />

Cardiovasc Surg 1991;102:578.<br />

22. Frazier OH, Rose EA, Macmanus Q et coll. Multicenter clinical<br />

evaluation of the HeartMate 1000 IP Left Ve n t r i c u l a r<br />

Assist Device. Ann Thorac Surg 1992;53:1080-90.<br />

23. M c C a rthy PM. HeartMate implantable left ventricular assist<br />

device: Bridge to Transplantation and future applications. A n n<br />

Thorac Surg 1995;59:S46-51.<br />

24. M c C a rthy PM. ImplaNtable LVAD infections: implications for<br />

permanent use of the device. Ann Thorac Surg 1996.<br />

25. Holman WL, Murrah CP, Ferguson ER, Bourge RC, McGiffin<br />

DC, Kirklin JK: Infections during extended circ u l a t o ry<br />

s u p p o rt: University of Alabama at Birmingham experience<br />

1989 to 1994. Annals of Thoracic Surg e ry 1 9 9 6 ; 6 1 ( 1 ) : 3 6 6 - 7 1 .<br />

26. Dasse KA, Chipman SD, Sherman CN, Levine AH, Frazier<br />

OH. Clinical experience with textured blood contacting<br />

s u rface in ventricular assist devices. ASAIO Tr a n s 1 9 8 7 ; 3 3 : 4 1 8 -<br />

25.<br />

27. Graham TR, Dasse KA, Coumbe A et coll. Neo-intimal development<br />

on textured biomaterial surfaces during clinical use of<br />

an implantable left ventricular assist device. Eur J Card i o t h o r a c<br />

Surg 1990;4:182-90.<br />

28. Rose EA, Levin HR, Oz MC et coll. Artificial circ u l a t o ry<br />

s u p p o rt with textured interior surfaces: a counter- i n t u i t i v e<br />

a p p roach to minimize thromboembolism. C i rc u l a t i o n 1 9 9 4 ; 9 0<br />

Pt 2:87-91.<br />

29. Menconi MJ, Owen T, Dasse KA, Stein G, Lian JB. Molecular<br />

a p p roaches to the characterization of cell and blood/ biomaterial<br />

interactions. J Cardiac Surg 1992;7:177-87.<br />

30. R a fii S, Oz MC, Seldomridge A et coll. Characterization of<br />

hematopoietic cells arising on the textured surface of left<br />

ventricular assist devices. Ann Thorac Surg 1 9 9 5 ; 6 0 : 1 6 2 7 - 3 2 .<br />

31. S a n t a m o re WP, Gray LA. Left ventricular contributions to<br />

right ventricular systolic function during LVAD support. A n n<br />

Thorac Surg 1996;61:350-6.<br />

32. Fukamachi K, Asou R, Nakamura Y et coll. Effects of left heart<br />

bypass on right ventricular perf o rmance. Evaluation of the<br />

right ventricular end-systolic and end-diastolic pre s s u re -<br />

volume relation in the in situ normal canine heart. J Thorac<br />

Cardiovasc Surg 1990;99:725-34.<br />

33. Wo o d a rd JC, Chow E, Farrar DJ. Isolated ventricular systolic<br />

interaction during transient reductions in left ventricular<br />

pressure. Circ Res 1992;70:944-51.<br />

34. Damiano JR, La Follette P, Cox J, Lowe JE, Santamore WP.<br />

S i g n i ficant left ventricular contribution to right ventricular<br />

systolic function. Am J Physiol 1991;261:1514-24.<br />

35. S a n t a m o re WP, Gray LA. Left ventricular contributions to<br />

right ventricular systolic function during LVAD support. A n n<br />

Thorac Surg 1996;61:350-6.<br />

36. Pavie A, Leger P. Physiology of univentricular versus biventricular<br />

support. Ann Thorac Surg 1996;61:347-50.<br />

37. Arabia FA, Smith G, Rose S et coll. Success rates of long-term<br />

c i rc u l a t o ry assist devices used currently for bridge to heart<br />

transplantation. ASAIO Jour 1996;42:M542-6.<br />

38. Frazier OH. First use of an untethered, vented electric left<br />

ventricular assist device for long-term support. C i rc u l a t i o n1 9 9 4 ;<br />

89:2908-14.<br />

39. Myers TJ et coll.: Use of a left ventricular assist device in an<br />

outpatient setting. ASAIO Journal 1994;40(3):M471-5.<br />

40. McCarthy PM, James KB, Savage RM et coll. Implantable left<br />

ventricular assist device. Approaching an alternative for endstage<br />

heart failure. Implantable LVAD Study Group. Circulation<br />

1994;90(5 Pt 2)II83-6.<br />

C A R D I O L OGIE<br />

<strong>Conférences</strong> Sc i e n t i fiq u e s


<strong>Conférences</strong> scientifiques à venir<br />

16 au 20 mars 1997<br />

American College of Cardiology<br />

46 e session scientifique annuelle<br />

Anaheim, Californie, É.-U.<br />

(American College of Cardiology)<br />

Tél. : 301-897-5400<br />

2 au 4 avril 1997<br />

Étude échocardiographique<br />

dans les cas de coronaropathie –<br />

Démonstration et interprétations<br />

de l’échocardiographie à l’effort<br />

et pharmacologique<br />

Bethesda, Maryland, É.-U.<br />

(American College of Cardiology)<br />

Tél. : 301-897-5400 - 3 au 5 avril 1997<br />

3 au 5 avril 1997<br />

30 e anniversaire : Interprétation et<br />

traitement des arythmies cardiaques<br />

Lake Buena Vista, Floride, É.-U.<br />

(American College of Cardiology)<br />

Tél. : 301-897-5400<br />

3 au 5 avril 1997<br />

Biologie vasculaire 1997<br />

Nouvelle Orléans, Louisiane, É.-U.<br />

(American Heart Association)<br />

Tél. : 214-706-1100<br />

Résumés présentant un intérêt<br />

Les avantages de la mise en place précoce d’un dispositif<br />

d’assistance <strong>ventriculaire</strong> : Mise en place de ces dispositifs<br />

chez les patients en état de bas débit cardiaque<br />

NANCY GRACIN, MARYL R. JOHNSON, DIANA SPOKAS, WILLIAM PICCIONE,<br />

JOSEPH E. PARILLO, MARIA ROSA, COSTANZO, JAMES E. CALVIN.<br />

R U S H - P R E S B Y T E R I A N - S T. LUKE’S, CHICAGO, IL, É.-U.<br />

Des études antérieures démontrent un taux de survie médiocre lorsque<br />

le choc réfractaire est choisi comme critère d’utilisation des dispositifs<br />

d’assistance <strong>ventriculaire</strong> gauche (DAVG). Pour évaluer l’efficacité de<br />

la mise en place à une époque antérieure de tels dispositifs, une étude<br />

r é t rospective a été effectuée chez des patients atteints d’insuffis a n c e<br />

c a rdiaque réfractaire inotrope grave traités avec un DAVG (n = 24) ou<br />

sans (n = 18). Tous les patients appartenaient à la classe IV de la<br />

NYHA. Le groupe de traitement et le groupe témoin étaient comparables<br />

sur le plan du sexe (88 % c. 70 % d’hommes, p = 0,133), de l’âge<br />

(48 ± 12 ans c. 49 ± 15 ans, p = 0,802) et de l’étiologie de l’insuffis a n c e<br />

c a rdiaque (58 % c. 67 % ischémique, p = n.s.). L’acuité des patients,<br />

évaluée en fonction des scores APACHE II (qui évaluent et re g ro u p e n t<br />

le degré de troubles physiologiques en fonction de 12 paramètre s<br />

d i ff é rents) était semblable dans les deux groupes lors de la consultation<br />

( g roupe de traitement par rapport au groupe témoin, 14 ± 5 c. 13 ± 7,<br />

p = n.s.). Dans les deux groupes, les scores de comorbidité Charlson<br />

(1,8 ± 1,1 c. 2,2 ± 0,8, p = 0,223) et les taux de base de bilirubine<br />

(1,8 ± 1,0 mg/dL c. 1,4, ± 1,2 mg/dL, p = 0,293) et de créatinine (1,4<br />

± 0,8 mg/dL c. 1,4 ± 0,7 mg/dL, p = 0,962) étaient semblables. Des<br />

pompes à ballonnet intraaortiques ont été utilisées chez 6 (24 %) et 8<br />

(40 %, p = 0,26) des patients témoins. Résultats : 23 patients traités et<br />

3 témoins ont subi une transplantation. Cinq témoins ont subi une<br />

revascularisation et 8 témoins sont sur la liste des patients devant subir<br />

une transplantation. On a signalé une infection chez 10 patients traités<br />

La version française a été revisée par le D r George Honos, Montréal.<br />

et 5 témoins (p = 0,187) et une transfusion a été nécessaire chez 10<br />

patients traités (p = 0,003). L’analyse de la survie a révélé un taux de<br />

survie globale plus élevé chez les patients traités que chez les témoins<br />

(test du logrank, p = 0,02), la survie hospitalière étant de 92 % par<br />

r a p p o rt à 72 % chez les témoins. Conclusion : Bien que des essais<br />

contrôlés randomisés soient encore nécessaires, cette étude appuie la<br />

mise en place précoce d’un dispositif d’assistance <strong>ventriculaire</strong> pendant<br />

la période d’attente jusqu’à la transplantation chez les patients présentant<br />

une insuffisance cardiaque réfractaire inotrope avant l’apparition<br />

d’un dysfonctionnement organique multiple grave.<br />

Extrait de Circulation, 1996; vol. 94, n o 8:I-294.<br />

Inhalation d’oxyde nitrique dans le traitement de l’insuffisance<br />

<strong>ventriculaire</strong> droite à la suite de l’implantation d’un dispositif<br />

d’assistance <strong>ventriculaire</strong> gauche<br />

FRANK WAGNER, MICHAEL DANDEL, GRISCHA GUNTHER,<br />

INGRAM SCHULZE-NEICK, YUGUO WENG, MATTHIAS LOEBE, ROLAND<br />

HETZER. GERMAN HEART INSTITUTE BERLIN, FREE UNIVERSITY OF BERLIN<br />

Après l’implantation d’un dispositif d’assistance <strong>ventriculaire</strong> gauche<br />

dans les cas d’insuffisance cardiaque terminale, le traitement de l’ins<br />

u ffisance <strong>ventriculaire</strong> droite (IVD) durant la période postopératoire<br />

immédiate présente l’un des problèmes thérapeutiques les plus difficiles,<br />

qui n’a pas été résolus par les traitements pharm a c o l o g i q u e s<br />

conventionnels (catécholamines, nitrates, prostacycline). Les eff e t s<br />

d’un traitement d’appoint par de l’oxyde nitrique ont été étudiés<br />

pendant la phase postopératoire et de façon prospective : les<br />

p a r a m è t res pulmonaires hémodynamiques et les pressions systémiques<br />

ont été mesurés de façon effractive. La fonction <strong>ventriculaire</strong> dro i t e<br />

(FEVD, vol. <strong>ventriculaire</strong> droit de fin de systole) a été évaluée au<br />

moyen d’une échocardiographie transoesophagienne répétée afin de<br />

d é t e rminer la dose d’oxyde nitrique la plus efficace (15 à 40 ppm) pour<br />

chaque protocole. Chez 7 patients de sexe masculin consécutifs (âge<br />

moyen de 56 ans, gamme de 23 à 71 ans) présentant une IVD<br />

p o s t o p é r a t o i re grave, on a pu démontrer une diminution de la résistance<br />

vasculaire pulmonaire fortement liée à la dose et persistante peu<br />

de temps après de début du traitement à l’oxyde nitrique sans effet sur<br />

la résistance vasculaire systémique. Dans un délai de 24 heures après<br />

l ’ a m o rce du traitemenet par de l’oxyde nitrique, la résistance vasculaire<br />

p u l m o n a i re a diminué de 338 ± 110 à 146 ± 51 dyn X sec X cm-5<br />

( p < 0,01) et l’index cardiaque a augmenté de 2,2 ± 0,2 à 3,4 ± 0,5<br />

1 / m i n / m 2 (p < 0,01). Subséquemment, on a noté une amélioration<br />

notable de la fonction <strong>ventriculaire</strong> droite en quelques jours. L’ e ffic a c i t é<br />

du traitement à l’oxyde nitrique a été vérifiée chaque jour en interrompant<br />

l’administration d’oxyde nitrique pendant 30 minutes. Durant<br />

l ’ i n t e rvalle où le produit n’était pas administré, on a observé une<br />

diminution notable de la fraction d’éjection du ventricule gauche<br />

(p < 0,01) et une augmentation notable du volume <strong>ventriculaire</strong> droit<br />

de fin de systole (p < 0,05). Ces effets ainsi que les changements<br />

hémodynamiques étaient totalement réversibles immédiatement après<br />

le rétablissement de l’administration de l’oxyde nitrique par inhalation.<br />

À mesure que la fonction <strong>ventriculaire</strong> droite s’est améliorée avec le<br />

temps, les effets de l’interruption de l’oxyde nitrique sur celle-ci ont<br />

progressivement diminué, ce qui nous a permis de cesser le traitement<br />

à l’oxyde nitrique chez nos 7 patients dans un délai de 2 à 14 jours.<br />

Ensuite, la fonction <strong>ventriculaire</strong> droite est demeurée stable. En<br />

conclusion, l’inhalation d’oxyde nitrique est une option thérapeutique<br />

p rometteuse dans le traitement de l’insuffisance <strong>ventriculaire</strong> dro i t e ,<br />

après l’implantation d’un dispositif d’assistance <strong>ventriculaire</strong> gauche qui<br />

mérite une évaluation plus approfondie.<br />

Extrait de Circulation, 1996; vol. 94, n o 8:I-294.<br />

©1997 Division de cardiologie, St. Michael’s Hospital, Université de To ronto, seule responsable du contenu de cette publication. Édition: Snell Communication Médicale Inc. avec la collaboration<br />

de la Division de cardiologie, St. Michael’s Hospital, Université de To ronto. Tous droits réservés. Imprimé au Canada. Tout recours à un traitement thérapeutique décrit ou mentionné dans<br />

continue de niveau supérieur.<br />

doit être conforme aux renseignements d’ordonnance au Canada. Snell Communication Médicale Inc. se consacre à l’avancement de l’éducation médicale<br />

120-51-F

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!