l'etage calabrien - Revue de géologie alpine

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suivante : couper ce « Postpliocène » en deux; en réunir la partie
inférieure, sous le nom de Calabrien, au Pliocène, — car il
est impossible de la séparer stratigraphiquement du Plaisancien
et de l'Astien, — et rapporter au contraire la partie supérieure
au Quaternaire, en lui conservant le nom de Sicilien, pris avec
sa signification originelle et typique.
L'intérêt d'une classification stratigraphique est en raison de
l'étendue des régions dans lesquelles on peut l'appliquer : j'ai
donc cherché à montrer comment ces idées sur la classification
des terrains marins récents pouvaient être étendues à toute la
Méditerranée occidentale : j'ai dû Ja plupart du temps me contenter
d'interpréter les observations des auteurs. Tout récemment,
un voyage sur le versant adriatique de l'Apennin et dans
la partie sud de la plaine du Pô m'a permis de faire quelques
rapides observations : le but de cette note est de les exposer. On
n'y trouvera guère qu'une confirmation des résultats que j'avais
prévus par avance dans m»a thèse.
La région dont il sera question ici, et qui comprend la bordure
externe de l'Apennin depuis le Monte Gargano jusqu'aux environs
de Plaisance, ne m'a presque rien appris d'intéressant concernant
le Quaternaire marin; au contraire, le Pliocène supérieur,
ou Calabrien, s'y est montré partout très développé et fréquemment
fossilifère : nous allons l'y suivre du Sud au Nord.
I. — LE CALABRIEN ENTRE LE MONTE GARGANO ET ANCÔNE.
Les couches pliorènes du détroit des Pouilles, entre l'Apennin
et le Gargano, si bien étudiées par MM. di Stefano et Viola 1 ,
nous fournissent un excellent point de départ : le Pliocène y
forme une puissante série de remblaiement, dont seule la partie
inférieure (mollasses calcaires ou « tu fi » et argiles inférieures)
renferme la faune classique du Pliocène ancien, tandis que la
1 Di Stefano et Viola, J/età dei tu fi calcarei di Matera e di G ravin a, e il
sottopiano « ilaterino », Boll. d. R. Comit. geol. d'ïtalia, XXIII, 1892.