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Enjeux des DPI pour la recherche agricole et la filière des semences ...

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COMMERCE, PI & DÉVELOPPEMENT DURABLE VUS DE L’AFRIQUE ICTSD, Enda, So<strong>la</strong>gral © 2002<br />

En Afrique de l’Ouest <strong>et</strong> du Centre les sélectionneurs du domaine public <strong>et</strong> ceux du secteur<br />

privé ont généralement <strong>des</strong> objectifs <strong>pour</strong> le court terme. Ce sont les agriculteurs qui<br />

s’occupent de <strong>la</strong> préservation dynamique <strong>des</strong> ressources génétiques au niveau de leur<br />

exploitation. Il faudrait que c<strong>et</strong>te activité soit reconnue <strong>et</strong> rémunérée. Contrairement à ce<br />

qu’on affirme couramment, les <strong>DPI</strong> dans ce contexte n’entraîneront pas d’érosion génétique.<br />

Les paysans seront obligés de conserver leur semence car ils ne <strong>pour</strong>ront pas, à cause de leur<br />

pouvoir d’achat, accéder aux nouvelles obtentions protégées.<br />

L’érosion génétique proviendrait de l’élimination <strong>des</strong> variétés locales au niveau <strong>des</strong> paysans<br />

qui auraient pu acquérir <strong>la</strong> nouvelle variété. Ainsi l’érosion serait liée aux progrès génétiques.<br />

Est-ce mauvais ? Il s’agit de trouver le juste équilibre entre faire bénéficier du progrès <strong>et</strong><br />

préserver <strong>la</strong> diversité génétique. Les paysans ont en général toujours su concilier les deux.<br />

CONCLUSIONS ET SUGGESTIONS<br />

En général, les régimes de PI de type occidental favorisent l’uniformité <strong>et</strong> l’introduction de<br />

nouvelles variétés végétales, qui sans qu’on le veuille, supp<strong>la</strong>ntent les variétés <strong>des</strong><br />

agriculteurs <strong>et</strong> contribuent par conséquent à l’érosion génétique.<br />

Les Accords de l’OMC sont suj<strong>et</strong>s à beaucoup de critiques. Il faudrait que les différents<br />

protagonistes arrivent à trouver <strong>des</strong> alternatives aux brev<strong>et</strong>s. Le système sui generis semble<br />

tout à fait approprié <strong>pour</strong> l’adhésion de tous. Cependant avec <strong>la</strong> signature de l’Accord de<br />

Bangui révisé <strong>et</strong> l’adoption de <strong>la</strong> Loi-modèle de l’OUA, il faudrait que les Africains<br />

coordonnent leur action. On ne peut pas dans une région où <strong>la</strong> production de <strong>semences</strong> est<br />

assurée à 90 % par les producteurs exclurent ceux-ci de <strong>des</strong> droits de propriété. La Loimodèle<br />

de l’OUA est arrivée à intégrer autant les préoccupations <strong>des</strong> sélectionneurs que celles<br />

<strong>des</strong> producteurs. Celle loi est arrivée à intégrer les préoccupations dans les domaines de <strong>la</strong><br />

Convention sur <strong>la</strong> Biodiversité <strong>et</strong> les Accords de l’OMC.<br />

Toutes les institutions nationales <strong>et</strong> internationales ont aujourd’hui, comme objectif majeur, <strong>la</strong><br />

lutte contre <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é. Dans de nombreux pays, on ne se pose pas <strong>la</strong> question de savoir<br />

comment <strong>des</strong> personnes qui ont moins d’un dol<strong>la</strong>r par jour vont accéder aux technologies<br />

proposées ? Il apparaît que ce sont les services publics qui, <strong>pour</strong> le moment, sont les mieux<br />

p<strong>la</strong>cés <strong>pour</strong> atteindre les objectifs visés. Pour ce faire, il faudrait les renforcer afin d’organiser<br />

les popu<strong>la</strong>tions <strong>pour</strong> qu’elles puissent mieux utiliser les technologies proposées. Tant que le<br />

paysage n’est pas bien organisé, le secteur privé va hésiter à s’investir.<br />

Les pays africains ont également intérêt à institutionnaliser l’approche participative de<br />

génération de technologie en vue d’intégrer les producteurs dans le dispositif de sélection.<br />

Ce<strong>la</strong> réduirait l’importance de <strong>la</strong> corporation <strong>des</strong> sélectionneurs. Si <strong>la</strong> Convention de l’UPOV<br />

renforce <strong>la</strong> position <strong>des</strong> sélectionneurs, il s’agit bien <strong>des</strong> sélectionneurs du Nord. On ne peut<br />

pas intégrer les sélectionneurs du Sud dans ce dispositif, eu égard au fait qu’ils ne produisent<br />

que <strong>des</strong> biens publics. L’Accord de Bangui ne fait que suivre les mêmes principes. Il faudrait<br />

que l’OAPI réexamine sa position en prenant en compte <strong>la</strong> Loi-modèle africaine.

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