Trait d'Union Janvier 2012 - APEL Saint Jean Hulst

Trait d’union
Trait d’union
Le magazine de l’APEL de Saint Jean Hulst n° 69 - Janvier 2012
Chers
parents,
Déjà janvier, Noël est passé, les
vacances sont terminées, il faut
reprendre manteau, écharpe, et
cahiers. Quelques rituels de fête
sont toujours d’actualité :
échange de cadeaux en retard,
en souvenir des mages rois et
reines familiaux se disputent la couronne, et… les vœux.
Ces « Bonne année ! » lancés en se croisant sur le trottoir
de l’école, tracés sur une carte, ou échangés par mail…
Des mots qui perdent au fil des répétitions un peu de leur
saveur. Et pourtant à nouveau je voudrais souhaiter, pour
cette année 2012 qui commence, beaucoup de bonheur
à… nous tous ! Dans un groupe le bonheur de chacun
dépend souvent des relations entre les individus : on est
heureux tous ensemble, ou pas du tout. Je souhaite
donc à nos enfants, leurs familles, à toute la communauté
éducative qui les entoure une année heureuse.
Qu’avec l’aide de l’Esprit Saint chacun puisse s’épanouir
en 2012 à Saint Jean Hulst !
Alors… pourquoi ne pas réfléchir cette année à notre manière
de vivre ensemble ? Nous vous proposerons bientôt
une deuxième « rencontre parents-école », occasion
d’approfondir ensemble la bienveillance, et son impact
sur notre bonheur, individuel ou en société, ne ratez
pas l’information qui vous sera transmise par vos enfants.
Entre bonnes résolutions théoriques et pratique cahotante,
nous tentons de faire au mieux pour nos enfants.
Qu’une fois guidés, formés, ils puissent sortir du cocon
éducatif pour prendre leur place dans la société. C’est
pourquoi dans ce Trait d’Union, poursuivant notre réflexion
sur l’éducation, nous avons voulu réfléchir
avec vous à l’autonomie. Avec Anne Belin, psychologue,
et deux enseignantes de Saint Jean, nous avons cherché
des pistes pour savoir quelle place lui donner, comment
la favoriser tout en respectant le rythme de chaque enfant.
Ouf, quel programme !
Et si vous voulez déposer pour une soirée votre charge
de parents et partager un temps de fête auquel tous les
adultes de Saint Jean sont conviés, votre équipe APEL
vous attend le samedi 11 février pour une nuit à Bollywood,
dans un odéon des mille et une nuits…
Alors, que ce soit pour réfléchir ou pour s’amuser, nous
vous disons à tous… A bientôt !
Avec le CA d’APEL,
Emmanuelle Bouteiller (présidente)
Anne Belin, en tant que psychologue, pouvez-vous
nous expliquer l’importance de
l’autonomie dans le développement de nos
enfants ?
L’acquisition de l’autonomie joue un rôle considérable
dans la construction de la personnalité
de l’enfant, de son narcissisme et son estime de
soi. Grâce aux expériences nouvelles qu’il fait
au fur et à mesure qu’il grandit, en fonction de
son âge et de ses capacités, il prend conscience
de lui-même et se réalise. Ce sont ces expériences
qui favorisent son développement moteur
et sa construction psychique. En
encourageant son désir d’expérimenter, on soutient
son désir de devenir de plus en plus autonome,
indépendant, de
«grandir». En effet, l’enfant à qui
ses parents permettent l’accès à
l’autonomie, se sent exister à
part entière, considéré comme
sujet et non comme un objet de
leur désir et de leur volonté !
L’autonomie est aussi une condition
déterminante du développement
intellectuel de l’enfant.
Ainsi, comme l’explique très bien
la psychanalyste C. Halmos,
«l’intelligence, comme les muscles,
a besoin pour se développer, de travailler».
C’est en cherchant, peu à peu, les moyens d’accomplir
les différents actes de la vie quotidienne
que l’enfant exerce son intelligence. Il expérimente
diverses façons plus ou moins fructueuses
de réaliser les gestes de tous les jours
(tenir sa cuillère, mettre ses chaussures…), et
réussit de mieux en mieux à faire seul.
Cela signifie donc qu’un enfant dont les parents
font tout à sa place ne peut apprendre à réfléchir
par lui-même, car on ne lui en laisse pas la possibilité
! Constamment « assisté », il se trouve
très démuni lorsqu’il se retrouve à l’école, car il
n’a jamais appris à résoudre seul les problèmes,
à réfléchir de façon autonome.
Si ce processus d’autonomisation est essentiel
dans le développement de l’enfant, c’est parce
Apprendre à faire seul
Comment aider nos enfants à grandir, comment leur permettre de devenir des personnes
responsables? Anne Belin, psychologue clinicienne pour enfants à Versailles,
a accepté de répondre à nos questions sur l'autonomie des enfants, aptitude
qui joue un rôle déterminant dans la construction de leur personnalité. Cette question
nous permet de réfléchir aussi sur notre rôle d'adultes et sur la relation que
nous avons avec nos enfants.
qu’il lui permet de passer
de l’hétéronomie
(lorsque l’autre décide
pour vous), à l’autonomie
(du grec
autos, nomos : la capacité
de se donner
à soi-même ses
propres lois), condition
essentielle d’une vie d’adulte épanouie,
respectueuse de soi-même et des autres !
Parlez-nous des étapes de l’autonomie de
l’enfant:
L’autonomie ne sera pleinement acquise qu’à
l’âge adulte. Elle est l’aboutissement
d’un lent « processus d’autonomisation
».
On distingue trois domaines dans lesquels
l’enfant développe peu à peu
ses compétences :
L’autonomie physique est la prise de
conscience par l’enfant de ses possibilités
physiques. La marche (entre 12
et 18 mois) et l’acquisition de la propreté
(entre 20 et 36 mois…) en sont
les étapes majeures. C’est aussi l’apprentissage
des gestes quotidiens : se
laver, s’habiller, manger seul, se coucher…A
trois ans, l’enfant doit être relativement autonome.
Concernant l’autonomie affective et relationnelle
l’enfant apprend petit à petit à se dégager de
l’aide de l’adulte, à se détacher de ses parents.
L’acquisition du langage (entre 2 et 3 ans) est
essentielle, car elle lui permet d’exprimer son
avis, ses désirs. L’évolution est également très
importante entre 3 et 5 ans, période à l’issue de
laquelle l’enfant commence à savoir faire ses
propres choix. Il développe sa sociabilité, sait se
plier aux règles de la société.
Vers 6-7 ans, l’enfant sait coopérer, se respecter
et respecter les autres.
Entre 8 et 11 ans, c’est la période des grandes
amitiés. L’enfant découvre d’autres modèles

identificatoires et d'autres systèmes de valeur, différents
de ce qu’il connaît dans son milieu familial.
Cela lui permet de continuer à construire sa personnalité,
de se forger son avis sur la vie, sur les êtres.
Il cherche sa propre voie.
Grâce à l'autonomie intellectuelle l’enfant apprend à
penser par lui-même. Sa personnalité s’affirme. Il devient
capable, en grandissant,
de raisonner seul,
d’émettre ses propres
opinions. Vers 5-6 ans, il
sait trouver des solutions
à ses problèmes. A 6-7
ans, il a la capacité de
prendre des décisions,
des initiatives. A 8-10
ans, il peut assumer la
responsabilité de ses
actes, défendre ses opinions.
Tout cela se précise
et se consolide à
l’adolescence !
Nous, parents, comment
pouvons-nous les aider à
devenir autonomes ?
Nous avons sans doute
à apprendre à nous séparer
d’eux et à ne pas
les laisser dans une situation
de dépendance ?
Avant tout, il est essentiel de faire confiance à nos
enfants, de reconnaître leurs capacités à faire leurs
expériences, à surmonter les obstacles et les difficultés.
Notre société nourrit de plus en plus d’exigences
à l’égard des enfants. On attend d’eux qu’ils se prennent
en charge et soient mûrs le plus vite possible.
De nombreux parents espèrent ainsi accroître les
chances de réussite de leurs rejetons. Pourtant, il est
essentiel que l’acquisition de l’autonomie ne se fasse
pas « au détriment de la sécurité affective de l’enfant,
indispensable au début de sa vie », nous dit la psychanalyste
EttyBuzyn. Pour conquérir progressivement
son autonomie, l’enfant, dès la naissance, doit
pouvoir compter sur la présence bienveillante et le
soutien de ses parents. Il doit avoir confiance en son
entourage affectif proche, pour pouvoir peu à peu
faire confiance au monde qui l’entoure, et se détacher,
à son rythme, de ses parents. Accompagner
nos enfants, c’est aussi poser un cadre, des règles
qui leur permettent de se repérer et de savoir où ils
vont. Si tout est permis, c’est très angoissant. Au
contraire, si les limites sont définies, l’enfant peut
faire ses expériences en toute
sérénité.
Faire confiance à nos enfants,
c’est trouver une juste
mesure entre l’abandon
(«débrouille-toi !») et la surprotection.
En effet, effectuer
à leur place des tâches qu’ils
peuvent accomplir seuls,
c’est les maintenir dans un
état de dépendance et leur
signifier qu’ils ne sont pas
capables de le faire. C’est
dévalorisant et contraire à la
construction de l’estime de
soi ! Si on les laisse prendre
des initiatives, tout en les encourageant,
ils se sentent
capables de réussir, ce qui
les pousse à tenter d’autres
expériences !
Ainsi, le rôle des parents est
un savant dosage entre
confiance et prudence, présence
et absence, autorité et
liberté !...Exercice difficile, mais qui en vaut la peine,
si nous voulons permettre à nos enfants d’être un
jour capables de diriger seuls leur existence, de manière
raisonnable et responsable !
Bibliographie : BuzynEtty (2000), «Me débrouiller, oui, mais
pas tout seul!», Albin Michel
Contrepois Alain (2003) « Penser l’autonomie », Métiers de
la petite enfance
Deny Madeleine (2009) «L’autonomie, conseils et astuces
au quotidien», Nathan
Halmos Claude (2010) «Grandir», Le livre de Poche
Propos recueillis par Hélène Genuyt
Déménagement de la communauté eudiste
Les pages se tournent, à la rentrée prochaine les Eudistes n'habiteront plus à Saint Jean. Mais ils
continueront avec nous à écrire l'histoire de l'établissement: c'est sous leur tutelle, conjointe avec le
diocèse, que Saint Jean vit chaque jour. Nous les remercions de tout cœur de continuer à consacrer
temps et prière à nos enfants... depuis l’avenue Villeneuve l'Etang où, en dehors du temps scolaire,
leur communauté versaillaise sera désormais rassemblée. Et avec tous les parents nous leur adressons
plus particulièrement nos meilleurs vœux pour cette année de nouveau départ.
Zoom
Zoom
Quelques nouvelles du lycée
Comme chaque année, l'APEL organise avec le lycée des simulations d'entretien pour les terminales.
Cette année ces simulations auront lieu les samedi 21 janvier et 4 février de 14h00 a 17h00.
Pour cela nous avons besoin de 200 parents pour faire des entretiens par groupe de plusieurs de
parents en français ou en anglais.
Rejoignez-nous pour une après-midi en vous inscrivant sur le site de l'APEL
(www.apel-saint-jean-hulst.org).
L'APEL participe au Forum Info Avenir (organisé cette année le 31 mars 2012 par le BDI de Saint
Jean-Hulst), qui s'adresse aux élèves de 1ère de Saint-Jean, Grandchamp, Blanche de Castille et
des Chataîgners :
- en coordonnant la sécurité faite par les parents
- nouveauté cette année : en organisant des tables rondes de 4 ou 5 professionnels qui auront pour
objectif de présenter une branche d'activité aux élèves de manière vivante et interactive, autour d'un
thème, en mettant l'accent sur les motivations personnelles, les aptitudes et qualités requises pour
exercer tel métier, les satisfactions qu'il apporte.
Nous espérons que cette approche différente, proposée par l’APEL, permettra de compléter utilement
un dispsitif déjà bien rodé et fort enrichissant pour nos enfants.
Billet Billet spi
L’autonomie
dans la vie spirituelle
Dieu veut cette autonomie de
l’homme pour qu’il puisse donner une réponse
libre. En effet, Dieu place l’homme dans de
bonnes conditions pour répondre librement à
son appel à le suivre (Gn 2/15-17). Il aurait été
beaucoup plus facile à Dieu de mettre l’homme
en situation de contrainte et ainsi il n’aurait pas
agit comme il a agi, avec toutes les conséquences
qui ont suivi. Mais aussi avec Pierre,
face au reniement (Lc 22/54-62) et en parallèle
quand Pierre affirme son amour pour Jésus (Jn
21/15-19). Il en va de même du magister et des
orientations catéchétiques, où l’annonce de la
Bonne Nouvelle n’est pas de faire du prosélytisme
ou de l’action psychologique, c’est par
notre vie et notre parole que l’on va donner à
l’autre l’envie d’être chrétien.
Nous voyons bien qu’avec Adam et
Eve, c’est la première autonomie qui nous est
révélée par Dieu. Avant tout, l’homme est libre
de choisir Dieu ou non. Il faudra que toute pédagogie
religieuse soit respectueuse de cette
autonomie ouvrant à une réponse libre. Adaptée
à l’âge certes, mais on ne pourra que proposer
à l’enfant de faire cette expérience de rencontrer
Jésus. Ainsi, dans la prière, les parents, le catéchète,
le prêtre ne sauront jamais ce qui se
passe en profondeur dans ce dialogue unique
et intime entre Dieu et le cœur de l’enfant. Proposer
des chemins de prière, des espaces et
des temps de prière, certes, mais la prière ne
saurait être « obligatoire », ce serait contraire à
la pédagogie de Dieu qui dans toute l’Ecriture
ne cesse d’appeler l’homme, mais le laisse libre
de répondre. Relisons l’Annonciation (Lc 1/26-
38).
Quand l’enfant fait l’expérience de
suivre Jésus et désire approfondir cette expérience,
il demandera les sacrements. Si le baptême
lui a été conféré avant son discernement,
c’est justement pour lui laisser la possibilité de
connaître et de vivre cette expérience d’intimité
avec Jésus, car c’est l’âge de la liberté d’adhésion
à ce que propose l’adulte, et l’enfant engage
sa liberté dans une adhésion liée à la
confiance. Mais quand viendra l’âge de la liberté
de discernement, alors il choisira de poursuivre
cette expérience, ou il refusera, ou il hésitera,
c’est bien à lui de répondre. D’autre part, l’adulte
ne doit pas se prendre pour Dieu, et décider si
l’enfant est apte à recevoir la communion ou la
confirmation, s’il les demande en vérité, dans
l’autonomie de son âge. Qui d’entre nous oserait
avoir l’audace de croire qu’il est apte à recevoir
le Corps et le Sang du Christ ? Eloignons
toute tentation janséniste. Il en va de même
pour le sacrement de réconciliation, au-delà du
minimum de maturité psychologique sur le bien
et le mal, l’enfant doit être aidé dans son autonomie
à reconstruire son amitié avec Jésus et
dans le choix du confesseur. Cette liberté essentielle
dans l’Eglise depuis toujours doit être
défendue par tous contre toute tentation de captation.
Notre responsabilité de chrétien
adulte est d’aider le jeune à se construire en
personne autonome, capable alors de répondre
oui à Dieu et oui au frère librement, car un oui
libre ne saurait venir que d’une personne autonome,
mais sans faire de confusion entre l’autonomie
psychologique et l’autonomie
spirituelle, fruit de la grâce.
Père Hubert Mouton

Interview
croisée
Regards
d’enseignantes
sur l’apprentissage de
l’autonomie
Le sujet de l'autonomie est évidemment essentiel
du point de vue scolaire. Nous avons demandé à
Mme de Monts, enseignante en CPet directrice-adjointe
du cycle 1 (maternelle-CP-CE1) ainsi qu’à
Mme Pothelet, enseignante et responsable de niveau
en 6ème, de nous donner leurs avis de professeurs.
I – L’apprentissage de l’autonomie fait-il partie
de vos préoccupations de professeur (ou de responsable
de niveau)?
Madame de Monts: Oui car l’autonomie résulte à la
fois du développement et de l’apprentissage. L’autonomie
ne s’enseigne pas mais l’école participe à
son acquisition. L’enseignant est comme un « metteur
en scène » qui doit proposer des situations qui
vont permettre à l’élève de devenir autonome.
C’est une compétence transversale très importante,
un savoir-faire et un savoir être, que nous travaillons
en classe et qui est évaluée en 1ère page du livret
d’évaluation. L’autonomie est travaillée tous les
jours à travers les différentes activités et apprentissages.
Elle varie et évolue bien sûr selon le niveau
de chaque classe. L’autonomie attendue en CP
n’est pas celle de la PS ni celle du CM2.
Notre mission d’enseignant est de faire de nos
élèves des enfants actifs, qui apprennent à réfléchir,
qui sont investis et partie prenante dans leurs apprentissages.
Nos élèves ne doivent pas devenir
des enfants assistés et passifs dans lesquels on déverserait
le « Savoir ». Outre les apprentissages
scolaires, une des finalités de l’Ecole est de former
des individus « autonomes et responsables ».
Madame Pothelet: Oui, bien sûr, puisque l’autonomie
est une condition de la réussite scolaire!
Le socle commun établit la possibilité d’échanger,
d’agir et de choisir en connaissance de cause, en
développant la capacité de juger par soi-même.
L’école développe la capacité des élèves à apprendre
tout au long de la vie et doit leur permettre de
devenir pleinement responsables.
II – Quel niveau d’autonomie attendez-vous de
la part de vos élèves ?
Madame de Monts: En CP, l’apprentissage de l’autonomie
tient une place très importante. Il prolonge
et approfondit le travail qui a été mené pendant 3
ans de maternelle où le « devenir élève » est un apprentissage
majeur.
L’autonomie pratique et matérielle, objectif de la
maternelle, va être approfondie en CP, dans la gestion
par l'enfant de son matériel scolaire ou de son
emploi du temps.
Elle va être enrichie par le développement d’une autonomie
intellectuelle à travers la capacité de lire,
d’écrire, de compter, mais aussi de savoir coopérer,
défendre son opinion, respecter l’autre.
L'enfant devient peu à peu plus autonome dans son
travail, il apprend à apprendre, à se corriger seul, à
travailler en groupe aussi.
Il doit aussi apprendre à mieux gérer son temps
libre, lorsqu'il a l'occasion de choisir son activité. Il
doit pouvoir assurer une responsabilité choisie en
classe pour la semaine.
Pour les devoirs du soir, dès janvier, il lit lui même
ce qui est écrit dans son cahier de devoirs.
Il est essentiel qu’il essaie de préparer, dans un premier
temps, sa lecture ou sa dictée seul, sans que
sa maman soit assise à côté. Puis, bien évidemment
en CP, l’aide, le soutien ou la stimulation des parents
seront importants pour vérifier, expliquer, encourager
et valoriser. Les bonnes habitudes d’autonomie
prises tôt porteront leur fruit dans les grandes
classes.
Enfin, nous devons créer un climat de classe propice
au développement de l’autonomie affective.
Chaque élève doit oser participer, affirmer son point
de vue, prendre des décisions, et les assumer, ne
pas être dépendant de l’approbation ou du jugement
des autres, savoir recevoir la critique quand elle est
constructive.
Madame Pothelet: En 6ème, un élève doit savoir
s’organiser de manière vraiment autonome. Il doit
par exemple se repérer au collège et s’habituer à
une plus grande diversité d’adultes et d’exigences.
De manière pratique, il doit aussi savoir utiliser son
agenda, préparer son cartable (à partir de son
agenda et de son emploi du temps), tenir correctement
ses cahiers et savoir présenter ses travaux
écrits.
Il faut également qu’il puisse organiser son temps,
utiliser spontanément son dictionnaire et respecter
des consignes précises.
Il lui sera demandé de se concentrer, de mémoriser,
de raisonner de façon logique ainsi que de développer
sa persévérance.
Un élément important de l’autonomie en 6ème sera
pour l’élève de savoir écouter, de communiquer et
de travailler en groupe.
Il lui faut enfin savoir :
- identifier un problème et mettre au point
la démarche de résolution
- identifier, expliquer et rectifier une erreur
(ce qui est très difficile à leur niveau)
- commencer à s’autoévaluer.
III – Quels moyens mettez-vous en œuvre pour
les aider à devenir autonomes ?
Madame de Monts: Même si l’autonomie se
construit tout au long de la journée à travers les activités,
il est important d’y consacrer des séances
spécifiques.
- Pour l’autonomie d’ «apprendre à apprendre», le
partage des stratégies personnelles des enfants est
riche. « Moi, pour préparer ma dictée, je lis plusieurs
fois, je recopie les mots en les cachant, je les
épelle»... L’enseignant peut compléter en proposant
des « méthodes ».
- Pour gérer son temps libre, un affichage réalisé
ensemble rappelle ce qu’il est possible de faire.
- En début d’année, des moments sont consacrés à
l’organisation et au rangement de son casier qui permet
de gagner du temps quand on
cherche quelque chose. Il en est
de même pour la gestion du cartable
(tout ce qui est dans mon cartable
est-il utile ? Ai-je oublié
quelque chose ? Comment faire
pour penser à rapporter un maté-
riel manquant ?...). Un enfant responsable
est chargé chaque
semaine de rappeler à la classe
ce que l’on doit mettre son cartable.
L’autonomie affective se développe
à travers les séances
d’échanges collectifs (les temps
de vie de classe, les débats, les
séances de découverte) où le rôle
d’arbitre de l’enseignant permet à
chacun de s’exprimer, mais aussi
lors des travaux de groupe où
chacun doit trouver sa place.
Madame Pothelet: Le rôle de
l’éducateur est l’accompagnement.
Nous disposons en 6ème
d’heures qui s’appellent « heures d’aide et d’accompagnement
».
L’adulte donne la main à l’élève pour le guider et le
soutenir afin de l’aider à organiser son temps.
Le professeur donne aux élèves des méthodes de
travail: comment apprendre une leçon, comment
s’organiser.
Nous devons faire comprendre à nos élèves l’écart
qu’il y a entre ce qu’ils sont capables de faire et ce
qu’ils croyaient être capables de faire, entre ce qu’ils
sont capables de faire et ce que nous attendons
d’eux.
IV – Quelles sont les principales difficultés que
vous rencontrez dans cet apprentissage de l’autonomie
?
Madame de Monts: Chaque enfant est différent, est
plus ou moins mûr. Et l’autonomie demandée à la
maison varie selon les familles. Il est sûr qu’une action
conjointe à l’école et à la maison favorisera cet
apprentissage.
De plus, l’acquisition de l’autonomie peut être gênée
quand des enfants ne sont pas rentrés dans les apprentissages,
ou n’en ont pas encore saisi le sens.
Le rôle de l’enseignant sera alors d’aider l’enfant à
prendre conscience qu’il travaille pour lui-même, et
que les tâches qui lui sont demandées sont à réaliser
pour ses apprentissages et non pas uniquement
pour faire plaisir à sa maîtresse. La formation à l’autonomie
suppose une appréciation du développement
de l’élève.
Enfin, la confiance en soi est très importante pour
qu’un enfant ose se lancer et faire seul. Or certains
enfants, peu sûrs d’eux, préfèrent ne pas faire ou
sont trop dépendants de l’adulte. Le rôle du maître
est très important dans la confiance que peut acquérir
l’élève. C’est par cette confiance que l’élève réussira
dans ses apprentissages. C’est pourquoi il est
important de favoriser en classe un climat de sécurité,
de bien-être, où l’erreur a sa place, où l’élève
sait qu’il peut, qu’il a le droit de se tromper.
Madame Pothelet: Les difficultés que nous rencontrons
dans cet apprentissage de l’autonomie peuvent
venir de plusieurs facteurs. Un des tous
premiers peut être lié à des problèmes familiaux, affectifs
ou amicaux. Nous pouvons également nous
heurter à l’anxiété des enfants et de leurs parents.
Le manque de motivation, de curiosité, de confiance
en soi, les problèmes d’attention sont aussi des éléments
qui peuvent représenter une difficulté. Enfin,
les élèves confondent parfois « apprentissage de
l’autonomie» avec «liberté octroyée»...
Flash Flash back back
Propos recueillis par Valentine Bourson
et Astrid le Chatelier
Pique-nique d’accueil
des familles de 6ème,
le 18 septembre 2011

Questions / Réponses avec la Direction
Question à Pascale Quatrepoint
Des parents se sentent obligés de rendre service,
notamment en pastorale, alors qu'ils n'en ont
pas envie ou qu'ils trouvent que cet engagement
est trop important pour eux.
Il est de ma mission d'appeler tous les baptisés à
l'engagement pastoral. Il est toujours précisé aux
parents, lors de l'entretien d'inscription, la proposition
d’engagement en pastorale et les parents acquiescent
tous à ce moment-là sur le principe.
Je ne me sens pas responsable du ressenti des parents
qui, sollicités, sont gênés et ne savent pas dire
non...
Afin de rendre l'engagement moins lourd, le système
des « binômes catéchètes » est très apprécié des
bénévoles.
Agenda
Agenda
Initiative Initiative
Conférence
et Rencontre
Parents-Ecole
Se rencontrer… se connaître…se former mutuellement…
prendre de la hauteur…
Ce printemps, vous serez tous invités à explorer
LA BIENVEILLANCE
avec l’aide de Cécile Ernst, sociologue, enseignante, auteure
de « Bonjour Madame, Merci Monsieur ».
Parents, enseignants, encadrement, nous vous proposons
de participer à notre deuxième Rencontre Parents Ecole.
L’occasion :
- d’écouter Cécile Ernst lancer les débats,
- de discuter en tables rondes selon le cadre proposé,
- et de mettre en commun nos réflexions.
Chaque participation sera accueillie avec joie : ne ratez pas
les informations à venir, transmises par vos enfants !
Le ciné
club en
anglais
L'APEL lance un ciné club en anglais pour les 5èmes-
4èmes-3èmes. Le but est de créer un évènement festif régulier
au collège, autour d'un goûter suivi d'un bon film. La
première, avant Noël, a été un succès pour les nombreux
participants, malgré les compos de 4ème le lendemain.
Prochaine édition : Back to the Future, le 17 janvier.
Le flyer distribué doit être signé par les parents pour autorisation.
Nous sommes très preneurs à l'APEL d'idées de
films...et surtout de parents encadrants, même très occasionnels,
afin de garantir une fréquence mensuelle à cette
nouvelle initiative (mardis, de 17h30 à 19h30).
Contactez valentine.bourson@gmail.com
Questions à Marie-Hélène Delouis
1) Des difficultés liées à la fermeture des portes
par clefs-badges existent (une fois la porte fermée,
il n'y a pas de possibilité de se faufiler,
même pour un retard de quelques secondes).
NDLR: ces fermetures de porte par clé-badges
permettent que les portes soient systématiquement
fermées quand il n'y a personne dans la
classe et ainsi d'éviter les vols de matériel informatique,
d'affaires personnelles.
Se trouvent dehors les élèves qui arrivent après le
professeur, ce n'est pas choquant. Il reste la liberté
au professeur qui voit un élève dehors de lui ouvrir.
2) Il y a toujours des regrets des parents sur les
nouveaux horaires: tous les délais sont plus ser-
Con-vi-via-li-té!
rés, les enfants courent, il y a une persistance du
stress.
La récréation du matin dure 15 mn, celle de l'aprèsmidi
10 mn. Il n'y a pas de solution idéale, aucune
solution meilleure prenant en compte toutes les contraintes
n'a été trouvée. Le début des cours a été envisagé
à 8h mais il reste le problème des enfants
habitant loin, donc nous maintenons la rentrée à 8h
10.
3) Il semblerait que parfois des devoirs ou indications
soient notés sur le cahier de textes électroniques
et pas donnés en cours.
C'est le cahier de texte de l'élève qui fait foi, en
aucun cas les enfants ne sont censés aller voir le
cahier électronique chaque jour. Ce cahier remplace
celui de la classe.
L'un des maître-mot à l'Apel au primaire, c'est la convivialité.
Convivialité entre les parents autour d'une boisson/gourmandise (café du cross, apéritif du
samedi de rentrée...), convivialité avec l'équipe dirigeante et pédagogique (café des maîtresses)
et convivialité avec les enfants lors de la fête de l'école en juin.
N'hésitez pas à venir nombreux partager ces moments festifs et riches d'amitiés toujours renouvelées.
Directrice de publication: E. Bouteiller. Rédactrice en chef: H. Genuyt. Mise en page: G.de Gastines. Graphistes: L.Loze, S. Marchal.
Ont participé à ce numéro: H. Genuyt, A. Le Chatelier, V. Bourson, I. Chesnot, E. Zbinden, J. Furgé, le Père Mouton. Contact: apel@apel-saint-jean-hulst.org