Trait d'Union Janvier 2012 - APEL Saint Jean Hulst
Trait d'Union Janvier 2012 - APEL Saint Jean Hulst
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identificatoires et d'autres systèmes de valeur, différents<br />
de ce qu’il connaît dans son milieu familial.<br />
Cela lui permet de continuer à construire sa personnalité,<br />
de se forger son avis sur la vie, sur les êtres.<br />
Il cherche sa propre voie.<br />
Grâce à l'autonomie intellectuelle l’enfant apprend à<br />
penser par lui-même. Sa personnalité s’affirme. Il devient<br />
capable, en grandissant,<br />
de raisonner seul,<br />
d’émettre ses propres<br />
opinions. Vers 5-6 ans, il<br />
sait trouver des solutions<br />
à ses problèmes. A 6-7<br />
ans, il a la capacité de<br />
prendre des décisions,<br />
des initiatives. A 8-10<br />
ans, il peut assumer la<br />
responsabilité de ses<br />
actes, défendre ses opinions.<br />
Tout cela se précise<br />
et se consolide à<br />
l’adolescence !<br />
Nous, parents, comment<br />
pouvons-nous les aider à<br />
devenir autonomes ?<br />
Nous avons sans doute<br />
à apprendre à nous séparer<br />
d’eux et à ne pas<br />
les laisser dans une situation<br />
de dépendance ?<br />
Avant tout, il est essentiel de faire confiance à nos<br />
enfants, de reconnaître leurs capacités à faire leurs<br />
expériences, à surmonter les obstacles et les difficultés.<br />
Notre société nourrit de plus en plus d’exigences<br />
à l’égard des enfants. On attend d’eux qu’ils se prennent<br />
en charge et soient mûrs le plus vite possible.<br />
De nombreux parents espèrent ainsi accroître les<br />
chances de réussite de leurs rejetons. Pourtant, il est<br />
essentiel que l’acquisition de l’autonomie ne se fasse<br />
pas « au détriment de la sécurité affective de l’enfant,<br />
indispensable au début de sa vie », nous dit la psychanalyste<br />
EttyBuzyn. Pour conquérir progressivement<br />
son autonomie, l’enfant, dès la naissance, doit<br />
pouvoir compter sur la présence bienveillante et le<br />
soutien de ses parents. Il doit avoir confiance en son<br />
entourage affectif proche, pour pouvoir peu à peu<br />
faire confiance au monde qui l’entoure, et se détacher,<br />
à son rythme, de ses parents. Accompagner<br />
nos enfants, c’est aussi poser un cadre, des règles<br />
qui leur permettent de se repérer et de savoir où ils<br />
vont. Si tout est permis, c’est très angoissant. Au<br />
contraire, si les limites sont définies, l’enfant peut<br />
faire ses expériences en toute<br />
sérénité.<br />
Faire confiance à nos enfants,<br />
c’est trouver une juste<br />
mesure entre l’abandon<br />
(«débrouille-toi !») et la surprotection.<br />
En effet, effectuer<br />
à leur place des tâches qu’ils<br />
peuvent accomplir seuls,<br />
c’est les maintenir dans un<br />
état de dépendance et leur<br />
signifier qu’ils ne sont pas<br />
capables de le faire. C’est<br />
dévalorisant et contraire à la<br />
construction de l’estime de<br />
soi ! Si on les laisse prendre<br />
des initiatives, tout en les encourageant,<br />
ils se sentent<br />
capables de réussir, ce qui<br />
les pousse à tenter d’autres<br />
expériences !<br />
Ainsi, le rôle des parents est<br />
un savant dosage entre<br />
confiance et prudence, présence<br />
et absence, autorité et<br />
liberté !...Exercice difficile, mais qui en vaut la peine,<br />
si nous voulons permettre à nos enfants d’être un<br />
jour capables de diriger seuls leur existence, de manière<br />
raisonnable et responsable !<br />
Bibliographie : BuzynEtty (2000), «Me débrouiller, oui, mais<br />
pas tout seul!», Albin Michel<br />
Contrepois Alain (2003) « Penser l’autonomie », Métiers de<br />
la petite enfance<br />
Deny Madeleine (2009) «L’autonomie, conseils et astuces<br />
au quotidien», Nathan<br />
Halmos Claude (2010) «Grandir», Le livre de Poche<br />
Propos recueillis par Hélène Genuyt<br />
Déménagement de la communauté eudiste<br />
Les pages se tournent, à la rentrée prochaine les Eudistes n'habiteront plus à <strong>Saint</strong> <strong>Jean</strong>. Mais ils<br />
continueront avec nous à écrire l'histoire de l'établissement: c'est sous leur tutelle, conjointe avec le<br />
diocèse, que <strong>Saint</strong> <strong>Jean</strong> vit chaque jour. Nous les remercions de tout cœur de continuer à consacrer<br />
temps et prière à nos enfants... depuis l’avenue Villeneuve l'Etang où, en dehors du temps scolaire,<br />
leur communauté versaillaise sera désormais rassemblée. Et avec tous les parents nous leur adressons<br />
plus particulièrement nos meilleurs vœux pour cette année de nouveau départ.<br />
Zoom<br />
Zoom<br />
Quelques nouvelles du lycée<br />
Comme chaque année, l'<strong>APEL</strong> organise avec le lycée des simulations d'entretien pour les terminales.<br />
Cette année ces simulations auront lieu les samedi 21 janvier et 4 février de 14h00 a 17h00.<br />
Pour cela nous avons besoin de 200 parents pour faire des entretiens par groupe de plusieurs de<br />
parents en français ou en anglais.<br />
Rejoignez-nous pour une après-midi en vous inscrivant sur le site de l'<strong>APEL</strong><br />
(www.apel-saint-jean-hulst.org).<br />
L'<strong>APEL</strong> participe au Forum Info Avenir (organisé cette année le 31 mars <strong>2012</strong> par le BDI de <strong>Saint</strong><br />
<strong>Jean</strong>-<strong>Hulst</strong>), qui s'adresse aux élèves de 1ère de <strong>Saint</strong>-<strong>Jean</strong>, Grandchamp, Blanche de Castille et<br />
des Chataîgners :<br />
- en coordonnant la sécurité faite par les parents<br />
- nouveauté cette année : en organisant des tables rondes de 4 ou 5 professionnels qui auront pour<br />
objectif de présenter une branche d'activité aux élèves de manière vivante et interactive, autour d'un<br />
thème, en mettant l'accent sur les motivations personnelles, les aptitudes et qualités requises pour<br />
exercer tel métier, les satisfactions qu'il apporte.<br />
Nous espérons que cette approche différente, proposée par l’<strong>APEL</strong>, permettra de compléter utilement<br />
un dispsitif déjà bien rodé et fort enrichissant pour nos enfants.<br />
Billet Billet spi<br />
L’autonomie<br />
dans la vie spirituelle<br />
Dieu veut cette autonomie de<br />
l’homme pour qu’il puisse donner une réponse<br />
libre. En effet, Dieu place l’homme dans de<br />
bonnes conditions pour répondre librement à<br />
son appel à le suivre (Gn 2/15-17). Il aurait été<br />
beaucoup plus facile à Dieu de mettre l’homme<br />
en situation de contrainte et ainsi il n’aurait pas<br />
agit comme il a agi, avec toutes les conséquences<br />
qui ont suivi. Mais aussi avec Pierre,<br />
face au reniement (Lc 22/54-62) et en parallèle<br />
quand Pierre affirme son amour pour Jésus (Jn<br />
21/15-19). Il en va de même du magister et des<br />
orientations catéchétiques, où l’annonce de la<br />
Bonne Nouvelle n’est pas de faire du prosélytisme<br />
ou de l’action psychologique, c’est par<br />
notre vie et notre parole que l’on va donner à<br />
l’autre l’envie d’être chrétien.<br />
Nous voyons bien qu’avec Adam et<br />
Eve, c’est la première autonomie qui nous est<br />
révélée par Dieu. Avant tout, l’homme est libre<br />
de choisir Dieu ou non. Il faudra que toute pédagogie<br />
religieuse soit respectueuse de cette<br />
autonomie ouvrant à une réponse libre. Adaptée<br />
à l’âge certes, mais on ne pourra que proposer<br />
à l’enfant de faire cette expérience de rencontrer<br />
Jésus. Ainsi, dans la prière, les parents, le catéchète,<br />
le prêtre ne sauront jamais ce qui se<br />
passe en profondeur dans ce dialogue unique<br />
et intime entre Dieu et le cœur de l’enfant. Proposer<br />
des chemins de prière, des espaces et<br />
des temps de prière, certes, mais la prière ne<br />
saurait être « obligatoire », ce serait contraire à<br />
la pédagogie de Dieu qui dans toute l’Ecriture<br />
ne cesse d’appeler l’homme, mais le laisse libre<br />
de répondre. Relisons l’Annonciation (Lc 1/26-<br />
38).<br />
Quand l’enfant fait l’expérience de<br />
suivre Jésus et désire approfondir cette expérience,<br />
il demandera les sacrements. Si le baptême<br />
lui a été conféré avant son discernement,<br />
c’est justement pour lui laisser la possibilité de<br />
connaître et de vivre cette expérience d’intimité<br />
avec Jésus, car c’est l’âge de la liberté d’adhésion<br />
à ce que propose l’adulte, et l’enfant engage<br />
sa liberté dans une adhésion liée à la<br />
confiance. Mais quand viendra l’âge de la liberté<br />
de discernement, alors il choisira de poursuivre<br />
cette expérience, ou il refusera, ou il hésitera,<br />
c’est bien à lui de répondre. D’autre part, l’adulte<br />
ne doit pas se prendre pour Dieu, et décider si<br />
l’enfant est apte à recevoir la communion ou la<br />
confirmation, s’il les demande en vérité, dans<br />
l’autonomie de son âge. Qui d’entre nous oserait<br />
avoir l’audace de croire qu’il est apte à recevoir<br />
le Corps et le Sang du Christ ? Eloignons<br />
toute tentation janséniste. Il en va de même<br />
pour le sacrement de réconciliation, au-delà du<br />
minimum de maturité psychologique sur le bien<br />
et le mal, l’enfant doit être aidé dans son autonomie<br />
à reconstruire son amitié avec Jésus et<br />
dans le choix du confesseur. Cette liberté essentielle<br />
dans l’Eglise depuis toujours doit être<br />
défendue par tous contre toute tentation de captation.<br />
Notre responsabilité de chrétien<br />
adulte est d’aider le jeune à se construire en<br />
personne autonome, capable alors de répondre<br />
oui à Dieu et oui au frère librement, car un oui<br />
libre ne saurait venir que d’une personne autonome,<br />
mais sans faire de confusion entre l’autonomie<br />
psychologique et l’autonomie<br />
spirituelle, fruit de la grâce.<br />
Père Hubert Mouton