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Jojo le récidiviste-dossier accompagnement.pdf - Théâtre Dunois

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Du 29 mai au 3 juin 2012<br />

<strong>Jojo</strong> <strong>le</strong> <strong>récidiviste</strong><br />

L’Eldorado – cie Joël Jouanneau<br />

<strong>Théâtre</strong> | 7+<br />

Dossier d’<strong>accompagnement</strong>


Le spectac<strong>le</strong><br />

…………………………….…………………………………………………………………………………<br />

Imaginer des bêtises, c’est une chose. Savoir <strong>le</strong>s mettre en scène de manière à rendre<br />

sa mère littéra<strong>le</strong>ment dingue en est une autre ! <strong>Jojo</strong> expérimente artistiquement <strong>le</strong>s<br />

mil<strong>le</strong> et une façons de s’attirer une torgno<strong>le</strong>. <strong>Jojo</strong> démonte l’aspirateur, joue au pompier<br />

et met <strong>le</strong> feu, mange un livre, fait rôtir une pantouf<strong>le</strong>, manque de tomber par la<br />

fenêtre… Sa mère <strong>le</strong> gif<strong>le</strong>, il récidive !<br />

<strong>Jojo</strong> est une pure tête à claques, ce qui suppose quand même un minimum de suite<br />

dans <strong>le</strong>s idées. Il expérimente donc aux dépends du bon ordre, tout ce qui, pense-t-il,<br />

pourra <strong>le</strong> mener à la Connaissance. D’ail<strong>le</strong>urs, ses inventions par<strong>le</strong>nt d’el<strong>le</strong>s-mêmes : el<strong>le</strong>s<br />

se passent quasiment de mots.<br />

« <strong>Jojo</strong>, <strong>le</strong> <strong>récidiviste</strong> » c’est l’histoire d’une mère et son fils qui s’aiment tous deux mais<br />

ne se <strong>le</strong> disent pas. L’histoire d’une mère et son fils qui se cherchent, peut être tout<br />

simp<strong>le</strong>ment, pour ne pas se perdre.<br />

D’après <strong>le</strong> texte de Jospeh Danan, « <strong>Jojo</strong> <strong>le</strong> <strong>récidiviste</strong> ». Editions Actes Sud, col<strong>le</strong>ction<br />

Heyoka Jeunesse. Illustrations Eric Veillé, Acte Sud, 2007<br />

Particularité du texte :<br />

La partition de <strong>Jojo</strong>, tel<strong>le</strong> que l’a voulue son auteur Joseph Danan,<br />

tient en un texte presque entièrement didascalique. Une aubaine<br />

pour <strong>le</strong> metteur en scène Joël Jouanneau qui s’est tota<strong>le</strong>ment<br />

identifié à cet enfant incontrôlab<strong>le</strong>. Aux côtés de Delphine Lamand, il<br />

met en scène cette cascade de bêtises bur<strong>le</strong>sques, non sans<br />

questionner l’amour inconditionnel de la gif<strong>le</strong> qui semb<strong>le</strong> guider<br />

secrètement <strong>Jojo</strong>. Les torgno<strong>le</strong>s sonores vous fouettent <strong>le</strong>s oreil<strong>le</strong>s,


mais <strong>le</strong>s je t’aime non dits font des marques à jamais, et vous cing<strong>le</strong> <strong>le</strong> cœur.<br />

Didascalie<br />

Une didascalie, dans <strong>le</strong> texte d'une pièce de théâtre ou <strong>le</strong> scénario d'un film, est une<br />

note ou un paragraphe, rédigé par l'auteur à destination des acteurs ou du metteur en<br />

scène, donnant des indications d'action, de jeu ou de mise en scène. El<strong>le</strong> permet de<br />

donner des informations, notamment, sur <strong>le</strong> comportement, l'humeur ou encore la tenue<br />

vestimentaire d'un personnage.<br />

La forme<br />

« <strong>Jojo</strong> se décompose en vingt-et-une séquences (si l’on se réfère au découpage<br />

cinématographique) ou vignettes (si l’on pense à la bande dessinée). La structure<br />

emprunte à la convention bur<strong>le</strong>sque. Chaque fois que <strong>Jojo</strong> fait une bêtise, sa mère entre<br />

et lui met une claque. On pense à Charlie Chaplin et aux coups de pieds aux fesses, à<br />

Guignol… »<br />

Joël Jouanneau<br />

Distribution<br />

Joseph Danan | texte<br />

Joël Jouanneau assistée de Delphine Lamand | mise en scène<br />

Va<strong>le</strong>ntine Alaqui, Camil<strong>le</strong> Garcia, Delphine Lamand | jeu<br />

Interview de Delphine Lamand<br />

Réalisée par Olivier Balazuc dans « Têtes à claques » la nouvel<strong>le</strong> revue pédagogique n°5, janvier<br />

2008, page 7<br />

D.L. : Les enfants sont très réactifs et spontanés, ils vivent <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> « au présent ».<br />

(…) Cette immédiateté de la sal<strong>le</strong> est extrêmement stimulante. En revanche, <strong>le</strong> jeune<br />

public est sans concession : si <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> ne <strong>le</strong> captive pas, il décroche<br />

instantanément !<br />

Existe-t-il un théâtre spécifique pour la jeunesse ? (…)<br />

D.L. : Pour Joël [Jouanneau] et moi, un spectac<strong>le</strong> « jeune public » doit pouvoir<br />

s’adresser à tous. Il s’agit de réveil<strong>le</strong>r la part d’enfance en chacun. Les situations de<br />

départ sont souvent très simp<strong>le</strong>s avec des personnages typés comme dans la<br />

Commedia dell’arte. Les figures doivent être aisément identifiab<strong>le</strong>s pour éveil<strong>le</strong>r, voire<br />

sensibiliser <strong>le</strong>s spectateurs des questions universel<strong>le</strong>s : <strong>le</strong> racisme, la solitude, la vie en<br />

société…<br />

(…) <strong>Jojo</strong> aussi est une pièce initiatique. Le personnage est un enfant qui s’invente des<br />

histoires, transforme <strong>le</strong> réel qui l’entoure, moins par provocation que pour réaliser ses<br />

rêves. La pièce est un hymne à l’imagination et à la création. Comment fait-on lorsqu’on<br />

est seul, livré à l’ennui ?<br />

Fina<strong>le</strong>ment, l’ennui est fondateur parce qu’il suscite du désir…<br />

<strong>Jojo</strong> est une pièce dont l’écriture intrigue. Il n’y a presque aucun dialogue.


D.L. : Oui, Joseph [Danan] a eu l’idée d’écrire une pièce didascalique, parce qu’il trouve <strong>le</strong><br />

théâtre trop bavard en général… <strong>Jojo</strong> se décompose en vingt-et-une séquences (si l’on<br />

se réfère au découpage cinématographique) ou vignettes (si l’on pense à la bande<br />

dessinée). La structure emprunte à la convention bur<strong>le</strong>sque. Chaque fois que <strong>Jojo</strong> fait<br />

une bêtise, sa mère entre et lui met une claque. On pense à Charlie Chaplin et aux<br />

coups de pieds aux fesses, à Guignol… La mère représente l’effraction de l’adulte dans<br />

l’imaginaire de l’enfant. En fait, el<strong>le</strong> essaye en permanence de réprimer l’enfance en el<strong>le</strong>,<br />

c’est-à-dire <strong>le</strong> principe de plaisir.<br />

(…)<br />

Dans cette histoire sans paro<strong>le</strong>s ou presque, la musique et <strong>le</strong> son sont très présents. En<br />

ce sens<br />

Pablo Bergel (conception sonore) est notre quatrième acteur… l’univers sonore, riche et<br />

décalé, permet de suggérer la perception de l’enfant. Les situations sont vécues par lui<br />

de manière affective, démesurée. (…)<br />

Ce spectac<strong>le</strong> encourage donc une forme de désobéissance vita<strong>le</strong> ?<br />

D.L. : Symboliquement la pièce esquisse un parallè<strong>le</strong> entre la relation enfant / adulte et<br />

la relation artiste / société. Où se trouve la notion de limite ? Qui la pose et pourquoi ?


« Les papas de <strong>Jojo</strong> »<br />

…………………………….…………………………………………………………………………………<br />

Notes d’intention<br />

Les papas de <strong>Jojo</strong>…<br />

« J’ai longtemps hésité sur <strong>le</strong> titre. Pendant un bon moment, la pièce s’est appelée Tom<br />

<strong>le</strong> <strong>récidiviste</strong>, mais je sentais que ce n’était pas ça. J’en ai essayé d’autre, Jim <strong>le</strong><br />

<strong>récidiviste</strong>, Paulo <strong>le</strong> <strong>récidiviste</strong>. Avec Pierrot <strong>le</strong> <strong>récidiviste</strong>, j’ai bien cru que ça y’était.<br />

Mais la valse a continué, Jimmy, Nicolas, Lulu, Toto. Ca n’était toujours pas ça ! Jusqu’à<br />

ce qu’enfin la lumière se fasse. Ce serait : <strong>Jojo</strong> <strong>le</strong> <strong>récidiviste</strong> ! Al<strong>le</strong>z savoir pourquoi ! On<br />

allait encore me dire que c’était une pièce autobiographique. Or je <strong>le</strong> sais bien, <strong>Jojo</strong> et<br />

moi, ça fait deux, même si pendant des années dans la famil<strong>le</strong> on m’appelait <strong>Jojo</strong><br />

(jusqu’à ce que je dise : stop ! parce que je n’en pouvais plus). Moi à la différence de<br />

<strong>Jojo</strong>, j’étais un enfant sage, trop sage peut-être. (Aïe, je sens <strong>le</strong>s parents qui remuent).<br />

Et ma mère, je <strong>le</strong> jure, ne m’a jamais donné la plus petite gif<strong>le</strong> (mon père non plus<br />

d’ail<strong>le</strong>urs). J’ai une hypothèse : c’est que <strong>le</strong>s bêtises, je ne <strong>le</strong>s faisais pas, parce que la<br />

gif<strong>le</strong>, je me la donnais moi-même avant de <strong>le</strong>s faire- je suis sûr que tu as très bien<br />

compris.<br />

Maintenant que j’ai grandi (un peu…..mais là, à cinquante-cinq ans, je ne me fais pas<br />

d’illusions, je ne grandirais plus), j’écris des pièces où je peux faire tout ce que je veux<br />

sans prendre de gif<strong>le</strong>.<br />

Et j’enseigne <strong>le</strong> théâtre à l’université à de grands gaillards et de grandes fil<strong>le</strong>s que je<br />

n’ai pas besoin de gif<strong>le</strong>r pour qu’ils travail<strong>le</strong>nt, parce qu’ils aiment ça !<br />

<strong>Jojo</strong> a une maman. Ça, oui. Mais de papa, point (semb<strong>le</strong>-t-il).<br />

Je n’aurai pas écrit <strong>Jojo</strong> si je n’avais pas écrit Auren. Et je n’aurai pas écrit Auren si<br />

Joël Jouanneau ne m’avait pas fait la proposition de l’écrire. Joël Jouanneau est un peu<br />

<strong>le</strong> papa de <strong>Jojo</strong>.<br />

Les enfants ne naissent pas dans un bocal. <strong>Jojo</strong>, si. Il est né dans un Bocal, à Gare au<br />

théâtre, à Vitry-sur-Seine (comme son grand frère, Auren, d’ail<strong>le</strong>urs, quelques années<br />

plus tôt). Le Bocal est un drô<strong>le</strong> de truc inventé par <strong>le</strong> chef de gare, Mustafa Aouar. On<br />

met des écrivains dans <strong>le</strong> Bocal. On agite. Et on regarde ce qui en sort. C’est une sorte<br />

d’expérience. <strong>Jojo</strong> est un bébé-éprouvette, un peu. Cette fois-là, l’agitateur du Bocal<br />

était Daniel Lemahieu. Sans lui, pas de <strong>Jojo</strong>. Daniel Lemahieu aussi est un peu <strong>le</strong> papa de<br />

<strong>Jojo</strong>.<br />

Ce que papa Lemahieu avait proposé aux agités du Bocal, c’était d’écrire une pièce<br />

didascalique. Ça tombait bien parce que la plupart des agités venaient des Balkans,<br />

pays où on ne par<strong>le</strong> pas forcément notre langue. C’est venu rencontrer une envie qui<br />

me démangeait.<br />

J’ai tendance à penser que <strong>le</strong> théâtre par<strong>le</strong> trop. J’avais envie de raréfier encore la<br />

paro<strong>le</strong> (plus que je ne l’avais déjà fait). De tenter, de ma position d’auteur, depuis mon<br />

territoire propre, qui est <strong>le</strong> texte, une écriture du geste, du mouvement. Une écriture du<br />

gag, aussi.<br />

Il me semb<strong>le</strong> que je voulais par<strong>le</strong>r d’un troisième papa de <strong>Jojo</strong>. Mais j’ai oublié qui. »<br />

Joseph Danan


Joël Jouanneau, « la tête à claques »<br />

« Enfant, toujours je me demandais si vraiment c'était bien ma joue gauche qui désirait<br />

recevoir de p<strong>le</strong>in fouet la paume de la main de ma mère, ou si ce n'était pas plutôt la<br />

paume droite de sa main qui était irrésistib<strong>le</strong>ment attirée par ma joue.<br />

La réponse se trouvant dans la gif<strong>le</strong>, je la recherchais au quotidien et j'avais plus d'une<br />

corde à mon arc pour la trouver, mais une fois la gif<strong>le</strong> reçue la question ne me semblait<br />

pas pour autant résolue.<br />

Et quand bien même la réponse prenait parfois la forme fulgurante d'un al<strong>le</strong>r-retour, je<br />

n'arrivais pas plus à savoir qui, de la joue ou de la main, désirait <strong>le</strong> plus l'autre.<br />

Je n'étais toutefois pas sans remarquer qu'une fois la gif<strong>le</strong> arrivée à son port, <strong>le</strong>s deux<br />

joues de ma mère s'enflammaient contre une seu<strong>le</strong> pour moi et je sortais donc<br />

incontestab<strong>le</strong>ment vainqueur de l'épreuve, ce qui bien sûr ne pouvait que m'encourager<br />

à la récidive.<br />

Je savais y faire, m'y prenant au fil des ans de mieux en mieux pour que ça tombe, et<br />

devins ainsi un bêtisier à moi tout seul. D'où sans doute cette ritournel<strong>le</strong> maternel<strong>le</strong> de<br />

mon enfance : qu'ai-je donc fait au ciel pour mériter un fils pareil ? Question restée el<strong>le</strong><br />

aussi sans réponse, <strong>le</strong> ciel ayant mieux à faire qu'à arbitrer nos jeux dangereux<br />

Devenu grand, mais au prix de plusieurs décennies et d'un grand nombre de cheveux<br />

blancs, je suis aujourd'hui à peu près convaincu que ma mère et moi avions trouvé par<br />

ce biais-là <strong>le</strong> sentier interdit de notre je t'aime journalier.<br />

Sous réserves toutefois que cette histoire soit validée par la génitrice, on peut dès lors<br />

comprendre pourquoi la <strong>le</strong>cture de <strong>Jojo</strong> <strong>le</strong> <strong>récidiviste</strong>, cette pièce intempestive qui a<br />

pour héros une sp<strong>le</strong>ndide tête à claques, m'ait réjoui au point même je crois de penser,<br />

comme quoi je ne me refuse rien, que Joseph Danan l'avait écrite tout exprès pour moi.<br />

Et puis, oui, il me faut l'avouer aussi, la <strong>le</strong>cture de cette pièce coïncidait avec<br />

l'intrusion du mot <strong>récidiviste</strong> dans <strong>le</strong> vocabulaire de la sphère socia<strong>le</strong>, intrusion non<br />

dénuée d'arrière-pensées, la plus cachée finissant même par apparaître au grand jour<br />

sous la forme pour <strong>le</strong> moins inattendue de la nécessité de débusquer et chasser <strong>le</strong><br />

délinquant dès ses toutes premières années, disons, en bref, dès l'éco<strong>le</strong> primaire.<br />

Je compris alors combien j'avais eu chaud, comme on dit, en mon temps.<br />

C'est que, des bêtises, on en dit certes souvent, cela échappe, et parfois au grand jour<br />

et souvent impunément, preuve en est la fin du paragraphe précédent. On en fait aussi,<br />

et dès lors la claque est une simp<strong>le</strong> question de désir, <strong>le</strong>quel peut se graduer de 1 à 9<br />

sur l'échel<strong>le</strong> de Richter selon l'intensité de la marque des cinq doigts sur la joue.<br />

Reste que personne n'est obligé d'en écrire, des bêtises, et il peut même être péril<strong>le</strong>ux<br />

de <strong>le</strong> faire, c'est pourquoi je voudrais remercier Joseph Danan d'avoir eu ce courage et<br />

cette audace théâtra<strong>le</strong> en portant, aux côtés de Delphine Lamand, son si intrépide et<br />

bur<strong>le</strong>sque texte sur la scène. »<br />

Joël Jouanneau<br />

Biographies<br />

Joël Jouanneau<br />

(Source | http://fr.wikipedia.org/wiki/Jo%C3%ABl_Jouanneau)<br />

Né en 1946 dans <strong>le</strong> Loir-et-Cher, Joël Jouanneau anime <strong>le</strong> col<strong>le</strong>ctif amateur du <strong>Théâtre</strong><br />

du Grand Luxe de 1962 à 1983, tout en effectuant divers métiers, d’instituteur à<br />

journaliste.


En 1984, il fonde la compagnie L’Eldorado, alternant depuis écriture, mise en scène, et<br />

enseignement du <strong>Théâtre</strong> au <strong>Théâtre</strong> National de Strasbourg puis au CNSAD de Paris.<br />

Auteur d’une vingtaine de pièces (dont "Le Bourrichon" et "Al<strong>le</strong>gria opus 47" qui ont<br />

obtenues <strong>le</strong> Prix National du Syndicat de la Critique, et Gauche Uppercut celui de la<br />

SACD), Joël Jouanneau <strong>le</strong>s a toutes portées à la scène et publiées chez Actes Sud.<br />

Joël Jouanneau contribue à l’émergence d’un véritab<strong>le</strong> théâtre de répertoire pour <strong>le</strong><br />

jeune public. À l’origine de la création, avec l’éditeur Actes Sud Papiers, de la col<strong>le</strong>ction<br />

Heyoka-Jeunesse, il fut éga<strong>le</strong>ment à l’initiative, avec l’appui du <strong>Théâtre</strong> de Sartrouvil<strong>le</strong><br />

et aux côtés de Claude Sévenier, du festival départemental des Yvelines, «Odyssées»,<br />

qu’il anime et coordonne jusqu’à son départ en Bretagne.<br />

Ce n’est pourtant que depuis 1988, et il a alors 42 ans, qu’il écrit des pièces adressées<br />

aux enfants dont il précise qu’ils peuvent être « petits et grands ». Trois pièces de lui<br />

ont en effet déjà été publiées lorsqu’il termine "Mamie Ouate en Papoâsie" (écrite avec<br />

la collaboration de sa sœur Marie-claire Le Pavec) qu’il mettra en scène lui-même à<br />

Sartrouvil<strong>le</strong>. Il fait ensuite une adaptation du "Roi Lear" de Shakespeare, "Le Roi<br />

errant" qui sera portée à la scène par Céci<strong>le</strong> Garcia-Fogel, puis écrit pour la radio, à la<br />

demande de France-Culture, Dernier Rayon. Il investit <strong>le</strong> théâtre musical et l’opéra<br />

pour enfants, en mettant en scène "Les Trois jours de la queue du Dragon" de son ami<br />

Jacques Rebotier, puis écrit "L’Indien des neiges" pour une maitrise d’enfants, livret<br />

mis en musique par <strong>le</strong> même Rebotier et créé à l’Opéra de Lyon. Suivront trois contes<br />

modernes pour <strong>le</strong> théâtre : "L’Adoptée", en 2003, "L’Ébloui" en 2004, "Le Marin d’eau<br />

douce" en 2006. En 2007, c’est pour France-culture qu’il écrit "L’Enfant cachée dans<br />

l’encrier". La même année il co-signe avec Delphine Lamand la mise en scène de "<strong>Jojo</strong> <strong>le</strong><br />

Récidiviste" de Joseph Danan. En décembre 2010, son film sur "Mamie Ouate en<br />

Papoâsie" est diffusé sur la chaîne ARTE.<br />

Ses textes :<br />

PinKpunK Cirkus, 2011<br />

L’Enfant cachée dans l’encrier, ill. Annie Drimaracci, 2009<br />

Sous l’œil d’Œdipe, 2009<br />

Hydrogen Jukebox, 2008<br />

Dernier Caprice, 2006<br />

Le Marin d’eau douce, 2006<br />

L’Inconsolé, 2004<br />

Mère et fils, comédie nocturne, 2004<br />

L’Ébloui, 2003<br />

L’Adoptée, 2002<br />

Yeul, <strong>le</strong> jeune, 2001<br />

Al<strong>le</strong>gria-Opus 147, 1999<br />

Les Dingues de Knoxvil<strong>le</strong>, 1999<br />

Gauche uppercut, 1998<br />

Dernier rayon, 1998<br />

La Main b<strong>le</strong>ue, 1998<br />

Dernier Rayon, 1997<br />

Le Condor, 1994<br />

Le Marin perdu en mer, comédie pirate, 1992<br />

Gauche uppercut, 1991<br />

Mamie Ouate en Papôasie, comédie insulaire, 1990<br />

Kiki l’indien, comédie alpine, 1989<br />

Le Bourrichon, comédie rura<strong>le</strong>, 1989<br />

Nuit d’orage sur Gaza, 1987


Joseph Danan<br />

(Source | http://www.m-e-l.fr/Joseph%20Danan,422)<br />

Joseph Danan est maître de conférences à l’Institut d’Études théâtra<strong>le</strong>s (Paris III -<br />

Sorbonne Nouvel<strong>le</strong>).<br />

Ses pièces ont été créées par Alain Bézu, Jacques Kraemer, Julien Bouffier, Jean<br />

Deloche, Jean-Frédéric Chevallier (Mexico), Gilbert Rault, Frédéric Bocquet, Jacques<br />

Bonnaffé, Paulo Calatré (Caldas da Rainha, Portugal).<br />

El<strong>le</strong>s sont publiées chez Médianes (« L'Enfance de Mickey » et « L'Éveil des ténèbres »),<br />

Lansman (« Cinéma », « Sous l’écran si<strong>le</strong>ncieux » et « Enquêtes du désir, trois pièces »),<br />

à <strong>Théâtre</strong> Ouvert (« Passage des lys » et « R. S/Z. Impromptu Spectre »), Actes Sud -<br />

Papiers (« Les Aventures d’Auren » ; « Le petit serial kil<strong>le</strong>r », col<strong>le</strong>ction Heyoka Jeunesse<br />

; « De la Révolution » ; « À la poursuite de l'oiseau du sommeil », col<strong>le</strong>ction Heyoka<br />

Jeunesse”).<br />

Il est aussi romancier (« Allégeance », Gallimard et « Avant que la mort te ravisse »,<br />

« L. Mauguin »), poète (« Vortex, suite montréalaise » et « A poème », édités à L’Instant<br />

perpétuel), essayiste (« Le <strong>Théâtre</strong> de la pensée », « Médianes » ; « Qu'est-ce que la<br />

dramaturgie ? », Actes Sud - Papiers), auteur de nombreux artic<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>s<br />

dramaturgies contemporaines.


Pistes pédagogiques<br />

…………………………….…………………………………………………………………………………<br />

Par thèmes<br />

Le bur<strong>le</strong>sque<br />

Définition :<br />

Adj, Genre littéraire parodique traitant en sty<strong>le</strong> bas un sujet nob<strong>le</strong><br />

Nom, D’un comique extravagant, saugrenu, grotesque.<br />

Le registre bur<strong>le</strong>sque (de l'italien bur<strong>le</strong>sco, venant de burla, « farce, plaisanterie ») est<br />

un genre littéraire en vogue au XVIIe sièc<strong>le</strong>. Le bur<strong>le</strong>sque est caractérisé par l'emploi de<br />

termes comiques, familiers voire vulgaires pour évoquer des choses nob<strong>le</strong>s et sérieuses<br />

(héroï-comique <strong>le</strong> décalage inverse, qui consiste à traiter un sujet vulgaire en sty<strong>le</strong><br />

nob<strong>le</strong>). Le sens du mot a évolué au cours des époques et selon <strong>le</strong>s arts concernés).<br />

« Bur<strong>le</strong>sque » se dit aujourd'hui couramment pour désigner un comique exagéré,<br />

extravagant qui repose généra<strong>le</strong>ment sur un décalage entre la tonalité et <strong>le</strong> sujet traité<br />

dans un texte.<br />

Le genre bur<strong>le</strong>sque au théâtre : la farce de Molière<br />

Molière récupèrera des éléments de la farce traditionnel<strong>le</strong> (dont <strong>le</strong>s intrigues simp<strong>le</strong>s et<br />

<strong>le</strong>s jargons attribués aux personnages de médecins) pour créer de petits bijoux de<br />

théâtre comique. Il soumet tout, <strong>le</strong>s jeux de scène comme <strong>le</strong>s débordements verbaux, à<br />

l’action de la pièce et il donne de l’importance aux jeux physiques. Ces deux<br />

améliorations que Molière apporte à la farce française viennent de l’influence de la<br />

commedia dell’arte qui a imposé en comédie l’idée de structurer un spectac<strong>le</strong> comique<br />

autour de son action.<br />

La commedia dell’arte est née au xv e sièc<strong>le</strong> avec la première comédie en prose d’Angelo<br />

Beolco, dit <strong>le</strong> Ruzzante, où chaque personnage s’exprimait dans un dia<strong>le</strong>cte différent. À<br />

partir de là, chaque localité voulut avoir son propre caractère. Les représentations<br />

eurent d’abord lieu sur des tréteaux. Le comique était principa<strong>le</strong>ment gestuel (pitreries).<br />

Dans la comédie improvisée, <strong>le</strong> discours est sans cesse renouvelé, <strong>le</strong>s acteurs s’inspirant<br />

de la situation dramatique, des circonstances de temps et de lieu, faisaient de la pièce<br />

qu’ils représentaient une œuvre changeante, incessamment rajeunie. Quant aux types<br />

comiques, ce sont <strong>le</strong>s mêmes que ceux de la comédie italienne : ses masques et ses<br />

bouffons s’y retrouvent. Il y a d’abord <strong>le</strong>s quatre types principaux : Pantalon, <strong>le</strong> Docteur,<br />

<strong>le</strong> Capitan, et <strong>le</strong>s zannis ou va<strong>le</strong>ts, avec <strong>le</strong>urs variétés de fourbes ou d’imbéci<strong>le</strong>s,<br />

d’intrigants ou de poltrons; puis <strong>le</strong>s amoureux, <strong>le</strong>s Horace, <strong>le</strong>s Isabel<strong>le</strong>; enfin <strong>le</strong>s<br />

suivantes, comme Francisquine.<br />

Chez Molière, certains personnages comiques sont récurrents tels que Sganarel<strong>le</strong>. Il<br />

utilise pour <strong>le</strong> mettre en scène différents procédés comiques :<br />

- Le comique de situation<br />

Il intervient lorsque c'est la situation en el<strong>le</strong>-même qui devient drô<strong>le</strong>. Cela peut être <strong>le</strong><br />

cas lorsqu'on met un personnage en difficulté, en particulier lors de l'apparition d'un<br />

personnage qui dérange. Par exemp<strong>le</strong>, c'est <strong>le</strong> cas lorsque Mme Jourdain rentre chez el<strong>le</strong><br />

et trouve M. Jourdain en train d'essayer de séduire Dorimène (Le Bourgeois<br />

Gentilhomme, Molière). Le quiproquo est un des éléments qui constituent <strong>le</strong> comique de<br />

situation.


- Le comique de caractère<br />

La comédie met en scène des personnages qui ont des défauts, des vices. Pour faire<br />

rire, l'auteur accentue volontairement à l'excès ces défauts. Ainsi, M.<br />

Jourdain (Le Bourgeois Gentilhomme, Molière) est obnubilé par son désir de devenir<br />

nob<strong>le</strong>, Harpagon (L'Avare, Molière) est soucieux du moindre sou...<br />

- Le comique de geste<br />

Il intervient souvent au théâtre. De nombreux éléments en font partie, comme <strong>le</strong>s coups<br />

de bâtons, <strong>le</strong>s positions ridicu<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s expressions du visage, <strong>le</strong> ton de la voix, mais aussi<br />

<strong>le</strong>s costumes parfois extravagants ou ridicu<strong>le</strong>s.<br />

- Le comique de mots<br />

Les auteurs de comédie usent et abusent des bons mots en faisant de la langue<br />

française un vivier de jeux de mots, de ca<strong>le</strong>mbours, de déformations possib<strong>le</strong>s... En<br />

jouant sur <strong>le</strong>s mots, sur la langue, il est possib<strong>le</strong> de provoquer <strong>le</strong> rire du spectateur.<br />

A faire en classe<br />

Trouver un exemp<strong>le</strong> dans « <strong>Jojo</strong> <strong>le</strong> <strong>récidiviste</strong> » pour chacun de ces procédés comiques<br />

Le genre bur<strong>le</strong>sque au cirque : <strong>le</strong> clown<br />

Même s'il tire sa filiation de personnages grotesques anciens, notamment ceux de la<br />

Commedia dell'arte, <strong>le</strong> clown proprement dit est une création relativement récente. Il<br />

apparaît pour la première fois en Ang<strong>le</strong>terre au XVIIIe sièc<strong>le</strong>, dans <strong>le</strong>s cirques équestres.<br />

Les directeurs de ces établissements, afin d'étoffer <strong>le</strong>urs programmes, engagèrent des<br />

garçons de ferme qui ne savaient pas monter à cheval pour entrecouper <strong>le</strong>s<br />

performances des véritab<strong>le</strong>s cavaliers. Installés dans un rô<strong>le</strong> de serviteur benêt, ils<br />

faisaient rire autant par <strong>le</strong>urs costumes de paysans, aux côtés des habits de lumière<br />

des autres artistes, que par <strong>le</strong>s postures comiques qu'ils adoptaient, parfois à <strong>le</strong>ur<br />

dépens.<br />

Les clowns suivaient <strong>le</strong> mouvement des numéros présentés, en <strong>le</strong>s caricaturant pour<br />

faire rire (<strong>le</strong> clown sauteur, <strong>le</strong> clown acrobate…). Ce personnage évolua pour devenir de<br />

moins en moins comique : distingué, adoptant des vêtements aux tissus nob<strong>le</strong>s et de<br />

plus en plus lourds avec l'emploi des pail<strong>le</strong>ttes, il fit équipe avec l'auguste. Ce dernier<br />

devint <strong>le</strong> personnage comique par excel<strong>le</strong>nce, <strong>le</strong> clown servant de faire-valoir. C'est la<br />

configuration que l'on connaît aujourd'hui. L'auguste prit peu à peu son autonomie,<br />

quand certains trouvèrent <strong>le</strong> moyen de faire rire la sal<strong>le</strong> sans avoir besoin du clown<br />

pail<strong>le</strong>té. L'auguste s'imposa alors en tant qu'artiste solitaire, proposant parfois à un<br />

spectateur de lui servir de partenaire.<br />

Le clown peut porter un pseudonyme inspiré du langage enfantin (en langue française,<br />

l'utilisation du redoub<strong>le</strong>ment de syllabe ou de sons est ainsi courant), comme <strong>Jojo</strong>, Kiki,<br />

etc.


Antoine Watteau, Les Gil<strong>le</strong>s ou Pierrot.<br />

Le genre bur<strong>le</strong>sque au cinéma : l’exemp<strong>le</strong> des films de Charlie Chaplin<br />

Charlie Chaplin est un acteur, réalisateur, producteur, scénariste, écrivain et<br />

compositeur britannique né à Londres <strong>le</strong> 16 avril 1889, et mort <strong>le</strong> 25 décembre 1977 à<br />

Corsier-sur-Vevey, en Suisse. Par son jeu de mime et de clownerie, il a su se faire<br />

remarquer, et devenir l'un des plus célèbres acteurs d'Hollywood.<br />

« Le bur<strong>le</strong>sque est aussi un genre cinématographique adapté du vaudevil<strong>le</strong> et typique<br />

de l’ère muette. Il fait rire grâce à un comique de l’absurde et de l’irrationnel. Des<br />

événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison dans <strong>le</strong> quotidien.<br />

Le bur<strong>le</strong>sque s’appel<strong>le</strong> aussi slapstick, littéra<strong>le</strong>ment « coup de bâton ». Le gag repose<br />

alors sur un comique physique : il montre des chutes, des bagarres, des poursuites, des


chocs… Une approche historique permet d’affiner l’étude du genre, dont <strong>le</strong> soc<strong>le</strong> est <strong>le</strong><br />

gag. De mesurer aussi son évolution, depuis <strong>le</strong> « slapstick » - qui désigne un type de<br />

comique centré sur certaine vio<strong>le</strong>nce et l’exagération de tous mouvements - et <strong>le</strong>s<br />

formes plus sophistiquées des longs-métrages de Chaplin et Keaton dans <strong>le</strong>s années<br />

1920-1930, jusqu’aux poursuites de ces motifs dans <strong>le</strong> cinéma parlant. »<br />

Jean-Philippe Tessé, membre du comité de rédaction des Cahiers du cinéma<br />

Pour al<strong>le</strong>r plus loin :<br />

Un site internet : http://www.char<strong>le</strong>s-chaplin.net/accueil.php<br />

Un ouvrage :<br />

« Charlie Chaplin, l'enchanteur du cinéma comique »<br />

Auteur : Luc Baba | Illustrateur : Pauline Sciot |Editeur : A dos<br />

d’âne<br />

Le genre bur<strong>le</strong>sque dans la BD : Les bêtises du Petit Nicolas (1959) de Goscinny et<br />

Sempé


Le petit Nicolas met en scène un petit garçon, dans un environnement urbain pendant<br />

<strong>le</strong>s années 1950, où se mê<strong>le</strong>nt l'humour et la tendresse de l'enfance.<br />

Le personnage, identifié par un dessin au trait, livre ses pensées intimes grâce à un<br />

langage d'enfant créé par Goscinny.<br />

Les thèmes sont avant tout ceux de l'enfance (comme la camaraderie, <strong>le</strong>s disputes, <strong>le</strong>s<br />

rapports avec la maîtresse d'éco<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s premières amourettes) mais Goscinny décrypte<br />

éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> monde comp<strong>le</strong>xe des adultes : rapports entre voisins, avec son patron,<br />

avec une bel<strong>le</strong>-famil<strong>le</strong>, l'éducation, disputes familia<strong>le</strong>s...<br />

Pour al<strong>le</strong>r plus loin :<br />

Un site Internet : L’humour visuel de Sempé. Une pratique de la sagesse populaire<br />

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/artic<strong>le</strong>/colan_0336-<br />

1500_2006_num_149_1_4613<br />

L’autorité<br />

L'autorité correspond au droit de pouvoir commander, d'être obéi. El<strong>le</strong> implique <strong>le</strong>s<br />

notions de légitimité, de pouvoir, de commandement et d'obéissance, et ne doit pas être<br />

confondue avec l'autoritarisme. Au point de vue démarche, l'autoritarisme correspond<br />

à l'attitude de la personne qui contraint physiquement et/ou psychiquement <strong>le</strong>s<br />

personnes qu'el<strong>le</strong> commande. L'autorité, en ce qu'el<strong>le</strong> nécessite la légitimité, ne peut lui<br />

être associée. L'autorité d'un parent tient de sa fonction au sein de la famil<strong>le</strong>.<br />

Exemp<strong>le</strong> de scène : « La tour de Babel » dans <strong>Jojo</strong> <strong>le</strong> <strong>récidiviste</strong>.<br />

Le mythe de la tour de Babel<br />

Selon <strong>le</strong>s traditions judéo-chrétiennes, c'est Nemrod, <strong>le</strong> « roi-chasseur » régnant sur <strong>le</strong>s<br />

descendants de Noé, qui eut l'idée de construire à Babel (Babylone) une tour assez haute pour<br />

que son sommet atteigne <strong>le</strong> ciel. Descendants de Noé, ils représentaient donc l'humanité et


étaient censés tous par<strong>le</strong>r la même et unique langue sur Terre, une et une seu<strong>le</strong> langue<br />

adamique. Pour contrecarrer <strong>le</strong>ur projet qu'il jugeait p<strong>le</strong>in d'orgueil, Dieu multiplia <strong>le</strong>s langues<br />

afin que <strong>le</strong>s hommes ne se comprennent plus. Ainsi la construction ne put continuer et <strong>le</strong>s<br />

hommes se dispersèrent sur la Terre.<br />

Cette histoire est parfois vue comme une tentative de réponse des hommes au mystère<br />

apparent de l'existence de plusieurs langues, mais est aussi <strong>le</strong> véhicu<strong>le</strong> d'un enseignement<br />

d'ordre moral : el<strong>le</strong> illustre <strong>le</strong>s dangers de vouloir se placer à l'égal de Dieu, de <strong>le</strong> défier par<br />

notre recherche de la connaissance.<br />

<strong>Jojo</strong> tenterait donc de remettre en question l’autorité parenta<strong>le</strong>, tout comme Nemrod<br />

l’autorité divine. Pourtant lorsque <strong>Jojo</strong> devient lui-même une personne d’autorité,<br />

lorsqu’il devient <strong>le</strong> président, dans la scène « Conférence de presse ». Il se met en<br />

difficulté :<br />

Extrait de « <strong>Jojo</strong> <strong>le</strong> <strong>récidiviste</strong> » de Joseph Danan, « Conférence de presse » :<br />

« Bombardé de questions par ses copains, <strong>Jojo</strong> ne répond pas ou n’arrive pas à en<br />

placer une.<br />

(…) On par<strong>le</strong> d’énormes pots-de-vin… Vous ne savez évidemment rien ?<br />

Rien »<br />

Pour al<strong>le</strong>r plus loin : bibliographie<br />

« Les farces d'Emil » | Astrid Lindgren et Björn Berg, Hachette Jeunesse, Le livre de poche<br />

jeunesse<br />

En Suède, à une époque qu’on pourrait dater de la fin du XIXème sièc<strong>le</strong>, vit Emil, un petit garçon<br />

à la figure d’ange et à l’esprit très malicieux. Pas un jour ne passe sans qu’il ne fasse quelque<br />

bêtise aux conséquences inattendues. Ses parents, sa petite sœur, et <strong>le</strong>s deux domestiques de


la ferme ne savent plus quoi faire de lui ! On <strong>le</strong> voit ici avoir la tête coincée dans une soupière,<br />

accrocher sa petite sœur à un mât, se goinfrer de saucisses…<br />

Dans cette nouvel<strong>le</strong> traduction, <strong>le</strong> célèbre Zozo la tornade est devenu Emil, mais conserve la<br />

même silhouette (<strong>le</strong>s gravures origina<strong>le</strong>s de Björn Berg) et surtout la même hyper-activité. Ses<br />

sottises partent toujours d’une intention généreuse ou pour <strong>le</strong> moins innocente, mais finissent<br />

immanquab<strong>le</strong>ment par mobiliser la famil<strong>le</strong> entière autour de lui pour <strong>le</strong>s réparer, <strong>le</strong>s uns<br />

s’énervant, <strong>le</strong>s autres tempérant (la mère fait preuve d’une conception très moderne de<br />

l’éducation).<br />

« Le livre qui t’explique enfin tout sur <strong>le</strong>s parents (pourquoi ils te font manger<br />

des légumes et tout <strong>le</strong> reste » | Françoize Boucher, Edition Nathan, 2012<br />

« Les nouveaux malheurs de Sophie » | Valérie Dayre, éco<strong>le</strong> des loisirs, 2001.<br />

Qui a dit que l’enfance était <strong>le</strong> temps de l’innocence ? Certainement pas Valérie Dayre, qui, dans<br />

son dernier roman, tord <strong>le</strong> cou à cette idée reçue. « Une chose qui fait grandir, tu pourrais<br />

m’en raconter une, toi ? » Pour répondre à son fils, Sophie, devenue adulte, accepte de se<br />

souvenir. Oui, certaines choses font grandir parce qu’el<strong>le</strong>s vous font perdre vos illusions<br />

d’enfant...<br />

De l’art avec presque rien<br />

<strong>Jojo</strong>, <strong>le</strong> peintre<br />

Extrait d’une scène « <strong>Jojo</strong> <strong>le</strong> <strong>récidiviste</strong> » de Joseph Danan : Un interrogatoire :<br />

« <strong>Jojo</strong> revient chargé d’une quantité de fruits et de légumes (spécia<strong>le</strong>ment des fraises,<br />

des bananes, des tomates…) qu’il entreprend de disposer sur <strong>le</strong> tapis ou sur un plan<br />

incliné de manière à composer une sorte de bonhomme à la Arcimboldo. »<br />

Dans cette scène, <strong>Jojo</strong> tente de créer des personnages avec de simp<strong>le</strong>s fruits et<br />

légumes. Cette technique a été très utilisée par <strong>le</strong> peintre Giuseppe Arcimboldo (1527 -<br />

1593). Peintre maniériste, il fut célèbre pour ses nombreux portraits suggérés par des<br />

végétaux, des animaux ou des objets astucieusement disposés. <strong>Jojo</strong> créer donc une<br />

œuvre en détournant <strong>le</strong>s objets de <strong>le</strong>ur fonction. Le détournement d’objet fut aussi<br />

beaucoup utilisé par <strong>le</strong>s artistes du mouvement Dada tel que Marcel Duchamp (1887 –<br />

1968) ou encore John Cage.


Giuseppe Arcimboldo<br />

Il s’agit ci dessous, d'une série de quatre tab<strong>le</strong>aux peints par Arcimboldo en 1563 et offerts à<br />

Maximilien II en 1569, accompagnés des Quatre Éléments (peints en 1566). Y est joint un poème<br />

de Giovanni Battista Fonteo (1546-1580) qui en explicite <strong>le</strong> sens allégorique :<br />

« L'été est chaud et sec comme <strong>le</strong> Feu. L'Hiver est froid et humide comme l'Eau. L'Air et <strong>le</strong><br />

Printemps sont tous deux chauds et humides et l'Automne et la Terre sont tous deux froids et<br />

sec.»<br />

Chaque tab<strong>le</strong>au est constitué d’un portrait de profil, composé d’éléments rappelant la saison.<br />

L’Hiver regarde ainsi Le Printemps et L’Été, L’Automne. De la version origina<strong>le</strong>, ne subsistent que<br />

l’Hiver et L’Été, exposés à Vienne. Parmi <strong>le</strong>s versions <strong>le</strong>s plus connues il y a cel<strong>le</strong>s du musée du<br />

Louvre, copies faite par <strong>le</strong> peintre à la demande de Maximilien II pour en faire cadeau à Auguste<br />

de Saxe. Les tab<strong>le</strong>aux se caractérisent par un encadré floral qui n’existait pas sur la première<br />

version.<br />

Pour al<strong>le</strong>r plus loin :<br />

« Arcimboldo » | Catherine de Duve, éd Tout un art Hatier, 2007, à partir de 5ans<br />

En découvrant l’œuvre du peintre, sous la forme d’un livre animé, l’auteur propose<br />

éga<strong>le</strong>ment dé découvrir <strong>le</strong>s recettes de cet « alchimiste ». Une bonne idée qui nous<br />

plonge autant dans la nature, que dans la cuisine ou <strong>le</strong> jardin. Le jeune <strong>le</strong>cteur sera<br />

aussi invité à agir et à réaliser ses propres créations à la manière de l’artiste.


« Les hommes n’en font qu’à <strong>le</strong>urs têtes » | François David, Olivier Thiebaut, éd<br />

Sarbacane, 2011, 6ans<br />

Dans cet album, <strong>le</strong>s hommes de cœur nous proposent seize têtes d’homme mises en<br />

boîte, seize têtes de profil, faites de terre ou de fer, de légumes ou de boutons, de<br />

coton ou de boulons, accompagnées de seize poèmes légers ou graves, drô<strong>le</strong>s ou<br />

mélancoliques, toujours aériens et fluides.<br />

Question à poser aux élèves :<br />

- <strong>Jojo</strong> choisit particulièrement certains fruits et certains légumes : « <strong>Jojo</strong> revient<br />

chargé d’une quantité de fruits et de légumes (spécia<strong>le</strong>ment des fraises, des<br />

bananes et des tomates) ». Pourquoi ?<br />

- Faire deviner aux élèves quel<strong>le</strong>s saisons correspondent à quels tab<strong>le</strong>aux<br />

<strong>Jojo</strong>, <strong>le</strong> musicien<br />

Extrait d’une scène de « <strong>Jojo</strong> <strong>le</strong> <strong>récidiviste</strong> » de Joseph Danan : Musique de chambre :<br />

« <strong>Jojo</strong> est avec ses copains. Devant eux, sur <strong>le</strong> sol, l’aspirateur. <strong>Jojo</strong> entreprend <strong>le</strong><br />

démontage de l’appareil et distribue <strong>le</strong>s différentes pièces. Chacune d’el<strong>le</strong>s devient un<br />

instrument à vent ou à percussion. Et chacun des copains, sitôt en possession de son<br />

instrument, commence à émettre des sons. »


John Cage<br />

Élève de Schönberg, John Cage s'est illustré comme compositeur de musique<br />

contemporaine expérimenta<strong>le</strong> et comme philosophe. Il est éga<strong>le</strong>ment reconnu comme<br />

l'inspirateur du mouvement Fluxus, du groupe espagnol ZAJ et des expérimentations musica<strong>le</strong>s<br />

radica<strong>le</strong>s qui accompagnaient <strong>le</strong>s chorégraphies de la Merce Cunningham Dance Company. Il y a<br />

d'ail<strong>le</strong>urs occupé la fonction de directeur musical puis de conseil<strong>le</strong>r musical jusqu'à sa mort en<br />

1992.<br />

En 1935, faute de place pour pouvoir utiliser des instruments de percussions pour <strong>le</strong>s besoins<br />

d'une œuvre destinée à accompagner une chorégraphie de Syvilla Fort, Cage crée sa première<br />

pièce pour piano préparé.<br />

Dans cette pièce, John Cage propose à son public d’écouter non plus des notes mais des bruits.<br />

Ces bruits donnent à entendre <strong>le</strong>s matériaux et la forme des objets qui <strong>le</strong>s produisent,<br />

soulignant en quelque sorte <strong>le</strong>urs propriétés plastiques. Séduit par la formu<strong>le</strong> d’Oskar Fischinger<br />

qui lui par<strong>le</strong> du son comme de « l’âme d’un objet », il décide de donner à « voir <strong>le</strong>s sons ». En<br />

1938, préparant ses pianos sur l’exemp<strong>le</strong> de son professeur Henry Cowell, il insère entre <strong>le</strong>s<br />

cordes dés à coudre, gommes, pièces de métal, morceaux de tissus et diverses catégories<br />

d’objets choisis pour <strong>le</strong>urs propriétés plastiques. Au terme d’un travail d’installation qui peut<br />

durer plus de deux heures, il transforme ainsi l’instrument à produire des hauteurs de notes en<br />

un instrument à produire des variations de timbres. Changé en une batterie incontrôlab<strong>le</strong>, <strong>le</strong><br />

piano préparé fait appel à un mode d’écoute qui n’était alors envisagé que dans <strong>le</strong> domaine des<br />

instruments à percussion. Cage amène l’auditeur à porter son attention « à la surface » du son,<br />

quand la va<strong>le</strong>ur d’une composition était jugée à sa « profondeur ».<br />

<strong>Jojo</strong>, l’artiste ?<br />

« Dans chaque enfant il y a un artiste. Le problème est de savoir comment rester un<br />

artiste en grandissant » - Pablo Picasso<br />

Quel<strong>le</strong> place pour l’artiste ?<br />

Au cours des sièc<strong>le</strong>s, la place de l’artiste dans la société a beaucoup évolué : jusqu’au<br />

XVIIIe, il est un auxiliaire du pouvoir temporel ou religieux, puis au XIXe, il s’affirme<br />

comme une alternative à une société rationaliste, qui refou<strong>le</strong> <strong>le</strong>s affects individuels.<br />

Mais la posture de l’artiste héritée du XIXe et du Romantisme, n’est plus d’actualité. Au<br />

début du XXe, s’impose une nouvel<strong>le</strong> figure, qui érige l’artiste en analyste du social,<br />

doublant la figure de l’intel<strong>le</strong>ctuel, qui émerge simultanément.<br />

L’enfant serait donc à ses parents, ce que l’artiste est à la société. Comme l’explique<br />

Delphine Lamand, symboliquement la pièce esquisse un parallè<strong>le</strong> entre la relation enfant<br />

/ adulte et la relation artiste / société. Et cherche ainsi à savoir où se trouve la notion<br />

de limite ? Qui la pose et pourquoi ?<br />

Pour al<strong>le</strong>r plus loin :<br />

L’enfant, l’artiste et l’imagination poétique : <strong>le</strong>s origines de l’évolution d’un mythe<br />

(depuis <strong>le</strong> romantisme al<strong>le</strong>mand à Gaston Bachelard) :<br />

http://www.upm.ro/facultati_departamente/stiinte_litere/conferinte/situl_integrare_europeana/L<br />

ucrari3/franceza/Roxana%20Ghita.<strong>pdf</strong>


« L’art pour comprendre <strong>le</strong> monde » | Véronique Antoine-Andersen,<br />

éd Acte Sud Junior, 2003, 11 ans<br />

Entre l’œuvre d’art et son environnement, entre livre d’art et<br />

interrogations presque philosophiques, Véronique Antoine-Andersen<br />

tente, par l’exemp<strong>le</strong>, de donner de solutions et des pistes. Des<br />

peintures rupestres aux expressions <strong>le</strong>s plus contemporaines,<br />

l’auteur apporte ainsi de remarquab<strong>le</strong>s éclaircissements. Les œuvres<br />

d’art servent à agir sur <strong>le</strong> monde (qu’il soit réel ou spirituel), à<br />

conquérir la beauté (où l’on comprendra que la notion de beauté est avant tout<br />

culturel<strong>le</strong>), et à représenter <strong>le</strong> monde (avec dans ce chapitre une réf<strong>le</strong>xion sur <strong>le</strong>s liens<br />

qui ont longtemps uni art et sciences). Mais <strong>le</strong>s œuvres d’art peuvent aussi aider à<br />

témoigner, enseigner et réfléchir (avec un superbe éclairage sur l’histoire et la<br />

politique) ou à exprimer <strong>le</strong>s émotions<br />

Le mouvement Dada<br />

Dada est un mouvement intel<strong>le</strong>ctuel, littéraire et artistique qui, pendant la Première Guerre<br />

mondia<strong>le</strong>, se caractérisa par une remise en cause, à la manière de la tab<strong>le</strong> rase, de toutes <strong>le</strong>s<br />

conventions et contraintes idéologiques, artistiques et politiques.<br />

Ce mouvement a mis en avant l'esprit d'enfance, <strong>le</strong> jeu avec <strong>le</strong>s convenances et <strong>le</strong>s<br />

conventions, <strong>le</strong> rejet de la raison et de la logique, l'extravagance, la dérision et l'humour. Ses<br />

artistes se voulaient irrespectueux, extravagants, affichant un mépris total envers <strong>le</strong>s<br />

« vieil<strong>le</strong>ries » du passé comme cel<strong>le</strong>s du présent qui perduraient. Ils recherchaient la plus<br />

grande liberté de créativité, pour laquel<strong>le</strong> ils utilisèrent tous <strong>le</strong>s matériaux et formes<br />

disponib<strong>le</strong>s<br />

« Comment par<strong>le</strong>r de l’art du XXe sièc<strong>le</strong> aux enfants » | Françoise Barbe-Gall, éd Le<br />

Baron Perché, 2011<br />

«Comment par<strong>le</strong>r d’art aux enfants -, est divisé en trois grandes parties. La première vise à<br />

rassurer <strong>le</strong> <strong>le</strong>cteur, en ancrant l’art du XXe sièc<strong>le</strong> dans la réalité, la vie ordinaire, <strong>le</strong> quotidien.<br />

Dans la deuxième, <strong>le</strong>s grands thèmes de l’art du XXe sont notamment abordés. A chaque fois, <strong>le</strong>s<br />

paragraphes sont assez courts et bien titrés, pour permettre au <strong>le</strong>cteur de piocher faci<strong>le</strong>ment<br />

des informations qui lui feraient défaut. Dans la troisième partie, trente œuvres d’artistes sont<br />

expliquées, avec à chaque fois, trois niveaux de <strong>le</strong>cture. L’auteure se base sur <strong>le</strong>s réf<strong>le</strong>xions que<br />

pourraient avoir <strong>le</strong>s enfants de 5-7 ans, ceux de 8-10 ans et enfin ceux de 11-13 ans. Le choix<br />

des œuvres montrent l’immense champ couvert par l’art du XXe sièc<strong>le</strong>, même si la photographie<br />

et l’art vidéo ne sont ici volontairement pas abordés.

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