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HESPÉRIS - Bibliothèque Numérique Marocaine

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LA NOIX DE KOLA :DANS LA MATIÈnE MÉi:DICALE ARABE 45<br />

dont les rnérnoires furent publiés en 1589 par l'Italien Pigafetta et traduits<br />

dans plusieurs langues (1). On reconnaît, par contre, la seconde espèce,<br />

grâce aux détails donnés par Clusius (Charles de l'Écluse) dans ses Mémoires<br />

Sur les végétaux exotiques, parus en 1605, d'après des exemplaires de noix<br />

de Kola qu'il tenait du médecin hollandais Roelsius, et qui provenaient<br />

des march&s de la région du Cap Vert (2).<br />

Antérieurement à ces auteurs, la seule mention certaine de la noix de<br />

Kola qu'on ait jusqu'à présent rencontrée dans les ouvrages imprimés du<br />

XVIe siècle, figure dans Léon l'Africain, et a été relevée par le botaniste<br />

Dalechamp (3).<br />

Parlant des régions du Niger, Léon dit :<br />

« Il n'y croît aucune espèce de fruits, fors quelques-uns que portent certains<br />

arbres d'une merveilleuse grandeur, et ressemble leur fruit aux châtaignes,<br />

tenant quelque peu de l'amer. Ces arbres croissent assez loing<br />

de lamer, en terre ferme, et le fruit duquel je vous ay parlé est nommé<br />

en leur langue goro. » (Trad. Léon Temporal) (4).<br />

Le texte latin de l'édition d'Anvers (1556) est un peu différent. Léon<br />

aurait vu ces arbres : Nullas hic arbores praeterquam magnas quasdam<br />

vidi...<br />

Cela ne paraît pas vraisemblable. L'ambassade marocaine à laquelle<br />

il appartenait, envoyée en 1507 par le prince wattaside au fondateur de la<br />

dynastie des askia, al-Hajj Mul).amnlad b. Abii Bakr, ne saurait avoir<br />

atteint la zone du véritable Kolatier, qui ne dépasse guère la lisière nord<br />

de la grande forêt tropicale, bien en deçà par conséquent des limites de<br />

l'empire songai au temps de sa splendeur. Léon a dû se documenter à<br />

Tombouctou et à Ghâna auprès des ancêtres des actuels « dioulas » qui vont<br />

acheter les noix de Kola dans les marchés situés en bordure de la forêt, et<br />

les colportent à travers tout le Soudan (5).<br />

(1) Relatione deI Reame di Congo e delle circonvicine contrade, tratta dalli seritti<br />

oragionamenti di Odoardo Lopez, portoghese, Roma, 1593. Consulter aussi Abbé<br />

Prévost, Ch. Deleyre, etc., Histoire générale des Voyages, Paris, Didot, 1747, t. IV,<br />

p. 471.<br />

(2) Exoticorum libri decem... Anvers, 1605.<br />

(3) Histor. gen. plantarum, Lyon, 1586, lib. XVIII, cap. LXXII, s. gor.<br />

(4) Édit. Scheffer, Paris, 1896,1. l, p. 102. Sur le Voyage de Léon au Soudan, cf.<br />

Introd., p. VI.<br />

(5) La limite exil ême atteinte au Nord par le Kolatier estle 120 de latitude, mais<br />

sa zone de plein rapport est comprise entre le 7° et le 10°; cf. Dr Lasnet,

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