jeunesse jeunesse bidon ?y - Bibliothèque Numérique Marocaine
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ECONOMIQUE A SOCULt — M* *S<br />
<strong>jeunesse</strong><br />
<strong>jeunesse</strong><br />
<strong>bidon</strong> ?y
CASABLANCA RABAT TANGER OUJDA AGADIR MARRAKECH<br />
PARIS AMSTERDAM MARSEILLE ^<br />
MILAN LONDRES TUNIS<br />
DAKAR BORDEAUX FRANCFORT<br />
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> 7 -
H* m a l î F<br />
COUVERTURE<br />
PHOTO<br />
N' 35<br />
DECEMBRE 1969<br />
Tola!<br />
Krdol<br />
LA MARCHE DES AFFAIRES : Le nouvel aéroport de Nouasseur . 2<br />
ENQUETE : JEUNESSE MAROCAINE. JEUNESSE<br />
BIDON ?<br />
— Jeunesse ruralo 7<br />
— Du réalismo. pas d'enthousiasme 16<br />
— Document La jeunesso citadine 18<br />
par Zakya Daoud<br />
MŒURS : Les Aissaoua 21<br />
par Mohdi Haimour<br />
EXPOSITION ; • Structure ot Matière • de Bernard<br />
Rouget . 24<br />
pa B>>n Mosiaoud<br />
MEDECINE : Abulcascts 26<br />
p.- Dr Farid Sami Haddad<br />
CINEMA : Entretien avec Michel Drach 31<br />
Ignacio Ramonct<br />
NOUVELLE : A mouche que voux-tu ? M<br />
par Touatia<br />
LIVRES : • L'impérialisme en 1970 ». de Pierre<br />
falée 38<br />
par Bon Mo&saoud<br />
TRIBUNE LIBRE : Aragon 1969 43<br />
par Sahm Jay<br />
HISTOIRE : 6" centenaire d'ibn Batouta 4?<br />
par Al Mouarrikh<br />
Directeur Gérant ; LOGHLAM MOHAMED<br />
Rédacteur en Chef ZAKYA DAOUD<br />
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LOGHLAM PRESSE<br />
Rédaction ; 11 rue Malherbe CASABLANCA<br />
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Le nouvel aéroport<br />
de Nouasseur<br />
Depuis le 5 décembre toute la cir<br />
«ulation aérienne relative a Casa-<br />
blanca se detoule à N'ouate ir dans<br />
les installations de 1 ex-base améri-<br />
caine qui. évacuée en 1963 a ete re-<br />
mise alors aux autorités mirocaines<br />
et avant bénéficié d un prêt de<br />
1AID (USA.) en 1966 a ete de<br />
septembre 1967 a novembre 1969<br />
transformée pour revenir a sa desti-<br />
nation première d aérodrome civil<br />
international En effet c est .1 Noua-<br />
it ut qu atterrissaient en 1952 les<br />
Cornet qui reliaient alors Casa-<br />
blanca à l'Europe<br />
On sait les raisons qui ont milite en<br />
faveur de la réfection de 0.000<br />
I>H pour transformer le c r. ut au<br />
trefois autonome de li base, renfor-<br />
cer les lignes électriques sur 27 kms.<br />
er construire 10 kms de nouvelles,<br />
établir un réseau de 5 500 volts etc.<br />
Il faut y ajouter 928 000 DH pour la<br />
construction «I une central» de se«
cours, celle (le postes de livraisons,<br />
de postes de transformation, de tour*<br />
de branchement et de movens d'accès<br />
Autres investissements importants<br />
le balisage diurne (S kms de lignes<br />
tracées 12 000 m2 de surfaces peintes!<br />
pour 105 000 DH et le balisage<br />
nocturne lremis? en état des lignes<br />
d'approches s\sternes de guidage de<br />
la circulation en sol-air à signaux'<br />
pour 1 920 000 DH puis l'aménagement<br />
du bloc technique installe dans<br />
l'ancienne ane terminale américaine<br />
et de la tour de contiole pour<br />
1500.000 DH Ce bAtiment est long<br />
de 116 m laige de 56 m II a été<br />
agrandi En outre deux hangars<br />
neuf* pour le fret et les mo>ens<br />
généraux > c est-il-dire les hnngars<br />
d entretien de l'aéroport pour les<br />
véhiculés les pistes. l?s ramions avec<br />
toutes les cellules mécaniques necescaues<br />
et des installations de peinture<br />
délettncite et de lavage on*<br />
ete construits pour 4 200 000 DH Par<br />
contre les bâtiments administratifs<br />
et les bfttiments d'exploitation ont<br />
été installés dans d'anciens bâtiments<br />
américains reconvertis, de même<br />
que les guerites. le parc de météorologie<br />
et certains petits hangars<br />
techniques le tout pour 520 000 DH<br />
Les bâtiments de piste, c'est-à-dire<br />
les bâtiments ILS et Middlc Marker,<br />
les installations d'aide â la navigation<br />
aérienne et les voiries d'accès<br />
ont été réaménagés pour 290 000<br />
DH L aménagement des pistes<br />
maintenues en parfait état des par-<br />
COMPAGNIE CHERIFIENNE<br />
D'ENTREPRISES ELECTRIQUES !<br />
S A au Capital de 500 000 DH :<br />
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Télégr. : CHERELEC ><br />
kings des route* nouvelUs des ures<br />
de stationnement et le drainage de<br />
tout ce reseau a coûte quant a lui<br />
1500 000 DII tand s que I aménage<br />
ment des matériels et équipement<br />
rndio-ele» trique* annexes s'est élevé<br />
A In somme de 1 110 non DH II f uit<br />
également compter pirmi les t'qulpements<br />
l< raccordement au reseau<br />
général et la réfection des ins'militions<br />
dca.i 1328.000 DH» celle des<br />
egeuts (270 000 DH) et celle du trie<br />
phone (922 000 DH».<br />
Enfin li reconversion de 1 ex bas<br />
militaire de Nouaceur comport»<br />
I aménagement de différents h in<br />
gars et ateliers «le réparations st.i<br />
tion«-ser vice garages etc pour<br />
664 000 DH I achat de véhicules di<br />
vers (de pistes notamment» et d«<br />
cars pour le transport du personnel<br />
pour 700 000 DH et I acquisition de<br />
divers matériels surtout Dont la m»<br />
teorologie pour 761 090 DH<br />
Cest pour ces différents travaux<br />
qu un prêt de 4 700 000 de dollars<br />
sur 30 ans a des taux d intérêts progressifs<br />
(0 75 1 r'r. 2 et 2 5 ><br />
a été accorde au gouvernement nu<br />
rocain par l'A.I D e.i 1966<br />
Toutefois un autre prêt de 1 300 00')<br />
dollars a été obtenu ultérieurement<br />
pour la construction du complexe<br />
edifte par la Ro>al Air Maroc a<br />
Nouaceur Contra» -nient al aéroport<br />
lui-même ce complexe est quant i<br />
lui définitif II comprend la construction<br />
d'un hangar d entretien pour<br />
les avions de la flotte R A M qui<br />
s inspire des installation semblables<br />
A Orly et Justifie des procédés les<br />
plus nouveaux en la matière II comprend<br />
ég ilemcnt l'édification l'un<br />
bâtiment de 1.318 m2 .1 deux niveaux<br />
pour abriter la direction technique et<br />
administrative de la Compagnie, in<br />
construction d'un restaurant, d'un<br />
poste sanit lire et 1» divers bâtiments<br />
d'adduction et d» distribution<br />
d'eau, de distribution d électricité et<br />
d'.i. «• ilnissrment unsi que d- 1 chaussées<br />
et parkings. Ces travaux ont été<br />
adjugés en I96S et terminés er. novembre<br />
1969<br />
Cest donc un véritable complex<<br />
aéronautique qui i •. u le jour er. que!<br />
ques mois a \i uarc-ur Les avant iges<br />
en sont évidents pour la population<br />
casablancaise dont toute la<br />
fraction hibitant dan les environs<br />
de l incien aéroport d Anf » s» plat<br />
gnait de plus en plus «lu bruit inhc •<br />
r« nt aux décollages et atterrissages<br />
Cependant les usagers en mesure t<br />
aujourd hui cert uns inconvénients,<br />
•urtcut l'élolgnement d« Nouaceur<br />
de la capitale économique 30 krr.si<br />
ivec tout e« que cela comporte II<br />
faut ccpcnd int signaler que cet éloi<br />
gnement est devenu désormais dirs<br />
tous les pa\s l'évolution du trafic<br />
aérien int ce qu'elle est chose<br />
courante En outre, tout a «t< mis en<br />
a livre pour faciliter au maximum le<br />
transport des pi^si^ers de Casi<br />
I lanc î i Nouaccur A ce propos la<br />
C T M a mis au point un s« rvlc e de<br />
cars dont le tarif n'a été fixé qu 1<br />
4 DH<br />
Participation aux travaux de<br />
reconversion de l'aéroport<br />
de NOUASSEUR<br />
- CENTRALE DE SECOURS<br />
- INSTALLATIONS INTERIEURES<br />
DES BATIMENTS<br />
- ECLAIRAGE PUBLIC<br />
ï - *
•4 - 1<br />
/ our de Contrôle<br />
In t i liittan- intérieure* et airwnno<br />
dt I il t caftan 6 /•" ft M<br />
Réalisations S. F. R. M.<br />
sur l'Aérodrome de Nouasseur<br />
L'Aéronautique exige un nombre<br />
toujours croissant d'équipements radio-électriques<br />
destinés il la Navigation<br />
eu A l'atterrissage des avions<br />
Kn ce qui concerne les aides a l'atterrissage.<br />
l'Aérodrome de Nouasse.ir<br />
n été doté des moyens les plus<br />
modernes en vue de répond! e aux<br />
normes internationales de sécurité<br />
Ces aides ont été en grande partie<br />
fabriquées et en totalité installées<br />
par la SOCIETE DE FABRICA-<br />
TIONS RADIOELECTRIQUES MA-<br />
ROCAINES (S F RM filiale de la<br />
Société THOMSON CSF<br />
En quoi consistent ces aides à l'atterr.ssage<br />
7<br />
1 - La Tour de Contrôle<br />
2 - Moyen d'atterrissage sans visibilité<br />
ou I LS<br />
L' Tour de Contrôle e:;t le « ervvau<br />
de l'aérodrome ». Elle comnrend la<br />
Salle de Vigie, la Salle Technique et<br />
Ir. Salle d'Observation<br />
SAI.LK IIK YMSIK<br />
Los operateurs qui donnent les instructions<br />
nécessaires a tous les<br />
appareils qui atterrissent d sposent<br />
d'un pupitre d'exploitation extrêmement<br />
complexe<br />
Ce pupitre groupe toutes le* télécommandes<br />
qui afserv.ssent 'es équipements<br />
radiotéléphoniqu
Antenne de 1*1 LS de Nouasseur entièrement fabriquée et installée par<br />
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•5 - 1
ENQUÊTE
La <strong>jeunesse</strong> rurale<br />
Jusqu'à présent • n a toujours extrapolé sur la situation.<br />
1rs «lésirs. 1rs sentiments et les aspirations » l'ag • «>u l'on « ommeii<br />
«•«• à faire I»* Itamadan ••( « elui oii l'on se marie < epemlaut<br />
tes tr«iis quarts d'entre eiiv avaie it «le lia IS ans<br />
!0 % «l'entre eux étaient pralii|U«
»<br />
L'ECOLE :<br />
PAS UNE<br />
UN FAIT<br />
REVENDICATION.<br />
I.imj rtance de lYcole ressort des<br />
enttetic-ns avec les jeunes Mais,<br />
pour cu\ it ifia peut sembler A<br />
pr . dit l'un d'eux), soit<br />
pai impos3ib.lité économique
pour et avec leurs pères, do fiin<br />
c?mm« leur-* patents 37 ' dentreux<br />
conçoivent que Ion peut patticipcr<br />
A 1 exploitation familiale mnis<br />
•le 12 A 13 an- et te nombre tombe<br />
A 13 ; q iantl on aborde la tranche<br />
d'Age m , «>mim • • ie l'i i 20 ans<br />
tandis que 22 déclarent îlors tra<br />
valller comme ouvriers agricoles chez<br />
des tiers que 10 exerc.nt d: pc<br />
tits met le irtifanau e que -<br />
«• «las ont tomme chômeurs. L- plu?<br />
souvent • derniers sont in actif-'<br />
parce qu'ils refusant le travail familial<br />
et nu i s ne trouvent pas d'emploi<br />
salarié du fait de leur Age el<br />
de li ir t .tri e phj doue li' traînent<br />
aie eu bandes dans les villages A<br />
la recherche d'hypothétiques occupa<br />
tions<br />
S'ils refusent de travailler avec leur<br />
p rès, c'est essentiellement parce que<br />
ceux-ci ne le pa ent pas 37 •<br />
l! déclarent • Le travail chez le<br />
p re n t si pas payé c - n'est pas du<br />
travail, c'est une obligation > Le<br />
travail suis i gent n'a aucun sens<br />
Si mon p« sre veut me payer, j'accepte<br />
bien de travailler avec lui<br />
Loffr - d'emploi ( tant faible ils sont<br />
alors conduits a travailler pour peu<br />
tpour Us emplois temporaires les<br />
je mes declarent que les salaires se<br />
ituent entre 2 et -t DH par jour et<br />
JOUI les emplois permanents entre<br />
5 et 10 DH par jout i ce deuil ils ont<br />
une conscience aigut- L un dent te<br />
eux de lare U m a demandé de<br />
tr iv ulloi pour 2 I)H par JOUI .1 ai<br />
reît::è Je ne veux pas Je préfère<br />
* r c v ? r de faim ou voler En plus du<br />
travail, il faut lui d re bonjour bonir<br />
oui monsieur, lui embrasser la<br />
mïin et lui montrer qu'on est con ent<br />
de travail'* peur 2 DH Jamais Je<br />
ne le ferai Jamais »<br />
Qui voudraient ils faire alors » On<br />
cons'ate 'A qu ' s. pour majorité il-,<br />
ne trouvent pas les travaux a g icoles<br />
plaisants ils accepteraient a la ».gutur<br />
pour 10 d'entre e ix un<br />
travail agricole Mais il s'agit d'un<br />
travail d un nouveau type 38 *<br />
voudt aient e.ie cuvriets agricoles<br />
p imanents et spécialises comme<br />
tractor«stes conducteurs d'engins<br />
mécaniques mécanmens. gérants de<br />
ferme et 30 c/, voudraient être entrepreneurs<br />
agricoles pour leur compte<br />
(betteravier cotonnier eleve jr»<br />
L'agriculture autarcique n'a donc<br />
pour eux aucun attrait et si tous<br />
eu presjue le sous-entendent, 17<br />
le déclarent nettement Cependant<br />
pour plus de r>0 ')', d'entre eux. la<br />
terre elle-même n'a plus d'attrait,<br />
31 voudraient entier dans l'industrie<br />
ou la s;*mi-industr.e pour ressent<br />
el ils voudraient é re chauffeurs,<br />
mécaniciens, menuisiers, réparateurs<br />
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1 - 9
«te cycles électriciens et pour les<br />
autres, tacherons pointeurs, maçons.<br />
plAtricrs 12 voudraient faire du<br />
petit commerce être coiffeurs, buralistes<br />
pompistes, tailleurs, minotiers,<br />
épiciers, gardons de café 10 "< voudraient<br />
devenir soit comptables, soit<br />
bureaucrates<br />
Cependant, certains ont de plus hautes<br />
ambitions 7 '< voudraient devenu<br />
fonctionnaires ou cadres (caïds<br />
et inspecteurs, précisent quelquesuns)<br />
d'autres voudraient exercer des<br />
professions spécialistes et notamment<br />
libérales (médecin, ingénieur,<br />
écrivain).<br />
Un s explique ainsi Je ne veux<br />
pas travaille! ni chez les autres, ni<br />
Chez, moi J ai étudie, j'ai été reçu,<br />
le dois travailler pour l'Etat ><br />
I. idéal pour beaucoup, en effet, c'est<br />
le makhzen<br />
Ceti se vérifié d'une autre façon,<br />
quand on demande aux jeunes s'ils<br />
prêtèrent un travail permanent, garanti<br />
mais peu payé, A un travail<br />
occasionnel mieux rémunéré 70<br />
choisisse nt le premier terme, et seule<br />
ment 30 % le second, ces 30 ' (10 't 68 ',<<br />
des jeunes interrogés ne voient que<br />
des éléments positifs A la ville et<br />
négatifs au village. 5 '.'< seulement<br />
sont en faveur de ce dernier<br />
Cependant, ils ne vont pas tous A la<br />
ville, loin de 1A . Ce qui est difficile<br />
en ville, c'est de trouver quelqu'un<br />
qui te prenne en charge pendant<br />
quelques jours le temps que tu<br />
cherches du travail » ; « La solution,<br />
c'est d'avoir assez d'argent pour tenir<br />
un ou deux mois, tu trouves toujours<br />
une combine : Il y a plein<br />
de types qui ont de l'argent, si tu<br />
sais te débrouiller, tu peux leur rendre<br />
service et en gagner Telle est<br />
la première raison citée le manque<br />
d'accueil. Mais il y en a d'autres,<br />
notamment la difficulté d'obtenir une<br />
carte d'identité délivrée par le mokaddem<br />
ou le cheikh du village et<br />
qui est le véritable passeport pour<br />
la ville Il y a aussi, mais A un<br />
moindre degré. les réticences des parents<br />
qui tentent de retenir leurs<br />
fils<br />
Néanmoins, le désir d'exode rural<br />
n'est pas si définitif qu'on pourrait<br />
le croire En effet, A la question<br />
Que faut-il au village 9 . le.s jeunes<br />
sous-entendent que si leur centre<br />
était doté de tous les avantages qu'ils<br />
croient trouver en ville, ils ne !e<br />
quitteraient pas forcément. En tête<br />
di ces avantages vient ce que l'on<br />
peut appeler les éléments de confort<br />
(18 '/c). c'est-A-dire les bains publics,<br />
et les douches, puis, pour 16 "t le<br />
cinéma et les activités sportives, ensuite<br />
pour 11 Vc des usines, des ateliers<br />
mécaniques, des menuisenes.<br />
ensuite des fours A pain, puis des<br />
écoles secondaires 113 '< ). des maisons<br />
en dur (12 %). des installations<br />
sanitaires, des clubs ou maisons<br />
de jeunes (10 %). puis des<br />
boutiques, des écoles techniques, de<br />
l'eau et de l'électricité, etc...<br />
L'ARGENT :<br />
-LE MAITRE DU MONDE-<br />
On a déjA vu l'importance de cette<br />
notion dans presque toutes les réponses<br />
sur les questions les plus variées.<br />
Ceci apparaît encore davantage<br />
si l'argent lui-même est le thème<br />
de la discussion, car les jeune.*»<br />
ruraux ont conscience que l'argent<br />
désormais c'est tout, puisque, disentils.<br />
Tout s'achète, l'argent ouvre<br />
toutes les portes . La société est<br />
devenue mercantile et le jeune le<br />
constate, il ne le critique pas, ne le<br />
déploré pas. il s'y adapte, et l'argent<br />
tend pour lui de plus en plus<br />
a tenir heu de morale, puisqu'il voit<br />
qu'au village ce n'est pas le diplôme<br />
la technicité ou même la discipline<br />
qui fonde la morale et le pouvoir<br />
mais l'argent. • L'argent, dit un jeune,<br />
c'est la liberté et l'indépendance<br />
>. Un autre affirme L'argent<br />
est le souveratn absolu du monde<br />
Cet argent, on le gagne dans 1 agriculture<br />
et dans l'élevage (50 '
t erroné s elles font plutôt révei et<br />
l'essentiel des réponses concerne 11<br />
l'épargne En tous cas d est très<br />
clair que < e n'est plus du domaine de<br />
In réalité mats de celui des aspira<br />
lions C'est peut et te A cette ques<br />
tion que les jeunes ont tenté de faire<br />
le plus aopel A leurs désirs, mais<br />
ceux ci comme on l'a déjA vu, sont<br />
extrêmement raisonnables acheter<br />
un camion faire du commerce de<br />
I elevaqe se mat cr<br />
LE MAKHZEN:<br />
L'ETAT DOIT TOUT DONNER<br />
Peut les Jeunes rurtux le M ikhzrn<br />
cest tout l'ne pyramide d abord<br />
Die t le Souverun les Ministres t. s<br />
Gouverneurs les Ciids les chtoukhs<br />
le«- mok iddcms une diclnomie »nsi<br />
r.e il y i l'Etat moderne représcnti<br />
généralement par le Caid. jeu<br />
ne le juge les services te?chniqi.e<br />
l Etat foimel donc et 1 Etat réel<br />
cheikh, mokaddem notables loe aux<br />
souvent incrimines Enfin, le Makhzen<br />
es* une providence source d<<br />
toutes les initiatives et de tout"»<br />
les prérogative'- Il doit tout donner<br />
A li question Qui représente le<br />
Makhzen ici les jeunes icpondent<br />
les autorité", locales (35 '< ) (en tête<br />
desquelles vient le cheikh puis le<br />
mokaddem puis le t atd et le khalifa),<br />
les forées do l'ordre el de la<br />
Justice 21 ',« les leprescnlants de<br />
la population 20 '. plutôt considères<br />
comme représentants du Makh/cn et<br />
les services techniques (11 ' Ls<br />
hiérarchie est dont respectee et le .<br />
jeunes ne se trompent pas sur elle<br />
non plu^ qu ils ne sont abuses par<br />
les lit tes. ce qui dénote leur réalisme<br />
Mais pour eux le Makhzen c'est, a<br />
26 les lutoiites centrales, A 13 *<br />
le^ autorités provinciales, A 17<br />
les autorités locales, a 21 1 ordre<br />
et la Justice et a 7 les soi vices<br />
tec hniqucs I>* Makhzen, dit l'un<br />
deux est comme un petit moteur<br />
qui met la société en marche Doncune<br />
institution primordiale, dont o.i<br />
n ton si icncc<br />
Les principales critiques qui lui sont<br />
faites sont la corruption des fonctionnaires<br />
et les lenteurs de la Justice<br />
Mais le reproche essentiel, bien<br />
que non formulé est sans doute que<br />
le Makhzen ne répond pas totalement<br />
A l'attente des jeunes et cette<br />
attente est immense elle englobe<br />
tout Poui les jeunes, le Makhzen<br />
doit améliorer le confort de la vie<br />
rurale (20 'il, el IA on retrouve les<br />
mêmes exigences déjA formulées de<br />
bains publics, fours, maisons en durs,<br />
cinéma, terrains de football, clubs<br />
de jeunes, eau, électricité II doit,<br />
disent 15 S . créer des établissements<br />
T e r q r l<br />
ï - u
sportifs et distractifs pi ur 13 '<br />
faire de lurbani* me pour 12 'A âme<br />
Iiorer la Justice et dcve'upper la scola'<br />
isation Toujours donc les mêmes<br />
revendications les mêmes espo rs<br />
Pour certains, il doit aussi creer des<br />
emplois et piomruvoir la réforme<br />
agraire Dstribier les terres des<br />
colons aux petits paysans et ne pas<br />
laisser les hauts-fonctionnaires les<br />
.n heter Le gouvernement elo t<br />
donner a « hacun de quoi cultiver ,<br />
. I,c Makhzen doit enlever aux riches<br />
t, i p «èdi-nt des dizaines d'hectares<br />
et en donner aux pauvres qui<br />
n ont i len En fait le champ des<br />
• ompêtences du Makhzen es' illimité<br />
et I individualisme a. In. tendance a<br />
• effacer devant l'omnipotence de<br />
I Etat<br />
Et la contrepartie * Eux. que sontils<br />
prêts a donner a i Makhzen 7<br />
35 déclare n* qu'ils sont prêts i<br />
travailler pour le tiea public, 25 '/<br />
affirment qu ils «loivent le respect<br />
e' la soumission mais 15 '' répondent<br />
C'est au Makhzen de donner<br />
du travail sut tout Je n'ai<br />
rien a donner au Ma'hzen, t'est lui<br />
qui a tout Si je ne lia vaille pas<br />
je ne pe JX rien pour lui<br />
AMITIES ET LOISIRS:<br />
LA DOMINATION<br />
PLUS QUE L'ENTRAIDE<br />
Interrogés sut l'amitié les jeunes la<br />
ent on font montre d un réalisme<br />
stupéfiant Pas de grandes déclara-<br />
•12 - 1<br />
t'hoto bccniud non (je,<br />
tions ni d'illus.ons pour 50 ', l'aniitie<br />
se réduit à de simpli s connaiscinces<br />
et fréquentations, dans lesquelles<br />
la qualité la plus prisée est<br />
l ban comportement Ils ne sont pas<br />
tendres ces jeunes ruraux une deleurs<br />
distractions est de se moquer<br />
les i.ns des autres, avec beaucoup de<br />
( ruauté et peu d'indulgence i Ton<br />
ami est comme un seau, s'il ae te<br />
s_;-t plus, change-le t Ils ravent<br />
aussi que l'amitié est sujette aux intérêts.<br />
à l'égoisme, A la corr iption<br />
aux tiquineries • Tous se moquent<br />
d< toi s. et alors il n'y a pas d'amis<br />
Mais tout le monde eut nt'anmom:<br />
camarade, les jeunes se connaissent,<br />
ils ont souvent grandi ensemble<br />
L' or tant alors réside dans les<br />
affinités On ne peut être anu que<br />
si l'on est pareil L'un d'entre eux<br />
laisse percer sa déception Nous<br />
vivons une époque déchue. L.' Prophète<br />
a dit A ce propos lors d'an<br />
entretien avec Ata Houreira O<br />
Aba Houreira, viendra un temps<br />
pour mon peuple où les petits ne<br />
respecteront pas les grands, où les<br />
r.ches n'aideront pas les pauvres Le<br />
croyant sera humilié, le débauché<br />
chéri de tous Tu devrais t'isoler si<br />
tu dois vivre A cette époque De<br />
manière générale, il n'y a pas de<br />
ree'le fraternité, ni solidarité Les<br />
jeunes sont individualistes La domination<br />
a plus d'importance que l'entraide<br />
Leurs loisirs, .sont très pauvres ils<br />
traînent, ils font des blagues, jettent<br />
de* pierres, jouent aux dames.<br />
ft des petits jeux qui ne coûtent rien,<br />
vont se promener dans d'autres villages<br />
et discutent entre eux des événements<br />
locaux, mais aussi des faits<br />
mondiaux, qu'ils connaissent grftce<br />
A la radio et à propos desq tels il*.<br />
m montrent passionnément curieux<br />
En fait l's s'ennuient souvent et voudraient<br />
autre chose, des sports notamment.<br />
et surtout le football II i<br />
souhaient y être aidés, mais il est<br />
remarquable de eonsta'er qu'ils n ont<br />
pas encore songé A s'organiser d'euxmêmes<br />
pour faire des équipes rit<br />
sports Autre revendication des piscines<br />
Art tellement, du fait quelle»<br />
n'existent Das. les jeunes ont tendance<br />
A se baigner dans les canaux<br />
<br />
bien que localisce a la Tessaout est<br />
A cet égard très significative elle<br />
montre que la fillette passe sans<br />
transition au statut d'epouse et qu'il<br />
> a encore 50 *r des filles qui se<br />
marient avant la puberté et 37<br />
durant les deux années après la pu<br />
berté A cela on peut sans doute<br />
trouver comme raison la peur de.»<br />
parents Un jeune l'explicite - Si<br />
une fille s'ecarte de la muson de<br />
quelques pas, elle WM Vlolt^C Car<br />
les garçons, eux passent par une<br />
période intermédiaire que l'on peut<br />
cituer entre l'Age du R irnadan qui<br />
est un véritable rite de passage a<br />
la vie adulte (vers 12 ans en général<br />
i et l'Age du mariage D'où un<br />
premier décalage entre fille» et garçons<br />
qui n'est pas sans conséquences<br />
tant pour l'immédiat que pour l'avenir<br />
Seulement cet âge transitoire<br />
n'est pas pour autant l'adolescence En<br />
fait, dînant ce laps de temps le jeune<br />
n'a pas de statut D'où son désir<br />
d'accéder le plus vite possible a l'âge<br />
d'homme, d'être reconnu pat .ses proches<br />
comme un homme Pour 23<br />
d'entre eux, devenir un homme c est<br />
s'intégrer aux adultes du village les<br />
accompagner, participer A leurs discussions,<br />
ne plus se comporter en<br />
enfant, pour 15 c'est avoir terminé<br />
l'école et donc avoir un jugement<br />
plus développe C'est aussi 119<br />
respecter les normes de la société el
commencer a penser A l'avenir en<br />
cherchant (15 » du travail surtout<br />
salarié île travail ch?7. les parent:<br />
étant comme on l'a vu considéré comme<br />
une suite de l'enfance), c'est<br />
surtout (14 ';) songer au mariage<br />
qui est un véritable changement de<br />
statut soclnl puisque vu comme une<br />
concrétisation de l'Age adulte.<br />
Mais, comme pour accéder au mariage.<br />
il faut une certaine position,<br />
se pose 1A le problème de la sexualité<br />
Celle-ci. du fait de la peur de:;<br />
parents, est tellement contrôlée dans<br />
les villages et soumise A de telles<br />
répressions, que les j?unes ne peuvent<br />
que recourir A des expédients,<br />
notamment homosexunlité (23 'r» et<br />
/ocsexunlité (12 ). ce dont ils ont<br />
généralement honte, la meilleure selon<br />
eux. et la moins mauvaise des<br />
solutions étant qu'ils puissent disposer<br />
d'assez d'argent pour recourir A<br />
des prostituées, ce que 39 T.V avouent<br />
faire et dont ils déclarent que c'est<br />
pour eux le seul comportement adulte<br />
avant le mariage<br />
LA FEMME:<br />
LE REFUGE<br />
DE TOUTES LES NEGATIONS<br />
La femme est le siège de toutes les<br />
traditions. A ce propos 1A les jeunes<br />
n'ont pas évolué, n'évoluent pas ou<br />
très peu Si 70 ' r d'entre eux déclarent<br />
être pour la monogamie et donccontre<br />
la polygamie. 61 ' soulignent<br />
qu'ils ne permettront pas A leur femme<br />
de sortir. 22 qu'elles doivent<br />
leur obéir et pour 35 % d'entre eux,<br />
la principale qualité attendue de la<br />
future épouse est le bon comportement<br />
La beauté ne vient qu'ensuite<br />
pour 21 et la propreté pour 22 ',Y<br />
Les autres qualités ne sont pas citées<br />
donc pas retenues. La femme ne doit<br />
pas sortir «24 ','< i. ne doit pas parler<br />
avec des étrangers (21 %). ne<br />
doit pas travailler (16 • >, ne doit<br />
pas se disputer avec le rnari (12 ','< ).<br />
ne doit pas suivre la mode (7 '/,),<br />
etc C'est le refuge de toutes les<br />
négations • Si elle sort dehors, elle<br />
perdra sa qualité d'épouse. Il n'y a<br />
pas de confiance A avoir dans les<br />
femmes ; Pas de liberté, interdit,<br />
sinon elle serait infidèle . La seule<br />
différence constatée avec le passé<br />
est le choix des épouses. 40 f/t des<br />
jeunes le revendiquent, si 38 e/r admettent<br />
que leur future femme leur<br />
soit encore proposée et Imposée par<br />
le père et la mère.<br />
Pour les jeunes, dans leur entourage,<br />
les femmes pratiquent le travail ancillaire<br />
A 22 aident le mari au<br />
champ pour 20 font de l'artisanat<br />
A domicile pour 16 éduquent<br />
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les enfants pour 10 ,. sont ulii<br />
nces A l'extérieur a
Cependant, au vu de ces réponses, on<br />
peut prévoir qu'il n'y surs pas de<br />
grands changements dan» les rapports<br />
des couples sans une grande<br />
tran: formation des Influences extérieures<br />
, l'éducation<br />
(20 > l'entretien (19 ), manifester<br />
son affection son soutien mo<br />
il, sa compréhension (13 %). aceor-<br />
Icr des libertés . donc la formation pour 12 °fo<br />
et la préparation à l'avenir pour<br />
10 .Le Jeune en contrepartie estime<br />
ivolr vis-à-vis de sa famille des<br />
devoirs de soutien matériel 127 \'t ».<br />
d'obéissance 120 . t. de respect<br />
• 19 l. de bon» rapports i 11 1 >. de<br />
.«outien moral (7 %) et de grntitude<br />
(7 ' '< I.<br />
LE PASSE ET L'AVENIR.<br />
LAGE D'OR EST A VENIR<br />
Ce qui frappe le plus dans les réponds<br />
des jeunes sur ce thème 'est<br />
.eur optimisme. Si pour leurs parents.<br />
l'Age d'or est derrière eux.<br />
dans le bon vieux temps . pour<br />
les jeune3, l'âge d'or est devnnt il<br />
est à venir, et. scmblc-t-il, aucun ne<br />
«toute qu'il vienne.<br />
Ce sentiment est très curieux. Interrogés<br />
sur le passé personnel et<br />
le pass. collectif, les jeune.- ne voient<br />
à 73 % et à 70 % que les côtés<br />
négatifs Pour eux. ils se souviennent<br />
davantage des difficultés, de;,<br />
injustices, des punitions, der maladies<br />
«les accidents, que des réussites<br />
et sucrés, que 8 '. neulem.-nt<br />
évoquent Pour le village, ils mettent<br />
davantage en avant le désordre<br />
et l'Insécurité (10 l/,\, l'ignorance<br />
(20 le retard culturel, économique<br />
et social (11 r J, les miser s et<br />
les famines il » 'r). l'exploitation et<br />
la colonisation
DU REALISME<br />
RAS D'ENTHOUSIASME<br />
Dei conclusions se dégagent de<br />
cette enquête<br />
Le première essentielle est que<br />
jeunes ruraux - tues djns les<br />
z • • ^ concernes'. sont désormais<br />
entrés dans la société industrielle.<br />
1 t manière- de vivre autarcique<br />
de leurs r oros na pour<br />
eu aucun attrait ! agriculture<br />
même, peur 60 d entre eux<br />
n'c-sl pas la forme de vie qu ils<br />
souhaitent Leurs aspirations au<br />
travail tendent, pour l'essentiel<br />
à des met ers industriels ru semi<br />
industriels l'usine étant considérée<br />
par eux, comme un svmboie<br />
ce prospérité.<br />
Mais cette société industrielle, :!s<br />
n'y entrent pas avec ia flamme<br />
de l'enthousiasme Ils y avancent<br />
à petits pas, se 'ixant des dé3irs<br />
très réalisables, très raisonnables,<br />
extrêmement conscients d leurs<br />
' mites. Il est frappent de cons<br />
' rr qu'iis raisonnant dans le<br />
domaine du possible, qu'ils se<br />
dé terminent uniquement en fon< -<br />
non de ce qui est éalisable bien<br />
que leur volonté de hangement<br />
soit prolonde<br />
jeunes sont réalistes.<br />
U est, semble-t-il, . tur caractéris-<br />
tique première C onstatant tous<br />
les aspects de la société dans<br />
laquelle ils vivent, ils ne souhaitent<br />
pas son bouleversement.<br />
Ils révent seulement de petites<br />
améliorations qu'ils ne veulent<br />
d'aiileurs pas *enter eux-mêmes,<br />
mais dont ils attendent qu elles<br />
se- iassent quasiment d'elles-mêmes,<br />
se contentant de critique'<br />
l'injustice, la corruption et l'insécurité<br />
Mais pour l'essentiel, ils<br />
s'y adaptent<br />
•18 - 1<br />
Leur perception de l'àco'e eiit<br />
juste Elle n'a que peu de lions<br />
avec la vie Ils le sous entendent<br />
Four le travail le villa je . J ville<br />
1 a^aert le maghzen ils "e fixent<br />
des aspirations a leur merure<br />
mais qui • rollent • totalement<br />
à ce qu ils perçoivent de leur<br />
monde et du monde Leur rea<br />
.'sme né d'une lucidité aiguë, eu.<br />
surprend tant elle est proîonde<br />
qui s exprime en proverbe., lap<br />
daires et en aphorisme* c est à<br />
dire qu ils 1 ont déjà p-atique<br />
ment théorisée confine caries<br />
au cyn'sme surtout en ce qui<br />
conrerne 1 argent I's ne sont pas<br />
dupes, ni des autres ^ 11 i><br />
memes Au'aient ils déjà telle<br />
ment souffert ou vu souffri' pour<br />
en être arrivés la ° A cette v eille<br />
; sagesse v mais an sérér te.<br />
cj' ils sont loin rt. calme et de<br />
' jp lisement ils ne sont n libc<br />
rés, ni del vrés de leurs contra<br />
a ctions et de leurs prob'emos<br />
En lait et cela sexp' qu» dans<br />
leur perception ae la société et<br />
de leurs attitudes a sen égard,<br />
les ie mes ruraux sont souvent<br />
conservateurs, p :"ois r • re<br />
trogrades. Rien ne le r> tre<br />
mieux que leurs »déer sur la femme<br />
la sexualité l'amitié, la fa<br />
mille ia eunesse. Ils font ià comme<br />
leurs parents, parce qu'ils<br />
trouvent cela hier La femrr doit<br />
rester au foyer e!l« rit doit txis<br />
so'tir Cest {>our 75 la v 3ton<br />
du mariage II est vrai oj ils<br />
n ont pas d'autre modèle, ni<br />
exemple et qu'il leu- est a'oro<br />
difficile de se déterminer d'une<br />
autre façon Ou en pensent les<br />
jeunes filles et les épousés 7 U<br />
curait été intéressant de le leur<br />
n :<br />
pi, A ru!<br />
demander et 1 semble bien qu^<br />
ce so t îa l'une des failles de cette<br />
enquête que de ne s'être ad:c-s<br />
sée qu aux jeunes gens c'est-à<br />
dire à la moitié de celle <strong>jeunesse</strong><br />
rurale dont on ne saurait, me<br />
me s 1 eiles n ont pas d'adolescence,<br />
extraire les femmes ' D'autant<br />
que pour les uns et les unes le<br />
mariage est le principal régulateur<br />
du changement<br />
Fealisme lucidité, il iaul y ajouter<br />
pour mieux cerne; ces jeunes<br />
un manque d'initiative, d'esprit<br />
d'aventure et de qoût du<br />
risque et un désir de sécurité<br />
qui va mal avec le mot do <strong>jeunesse</strong>.<br />
ls nanqut" f ic rë. 2S et<br />
d utopies ne proposent aucune<br />
solution apparemment pass'-fs er
inertes mais en apparence seu<br />
lement. car il est aisé de voir<br />
qu'ils sont loin d être indifférents<br />
Ils idéalisent un Etat fort juste<br />
sécurisant et rentable, dont ils<br />
ne semblent pas penser qu il fail<br />
1p le construire On dirait que<br />
ces jeunes sont blesses, qu ils ont<br />
été vieux avant d'être nés qu'ils<br />
portent déjà un te po ds sur leurs<br />
épaules que le ar seule ambition<br />
est une petite vie sûre de petit<br />
fonctionnaire moyen Etrange si<br />
tuation pour des jeunes d'un pays<br />
sous développé 1<br />
Ces petits jeunes gens sages et<br />
précautionneux pas révoltés du<br />
tout mais souvent agressifs sont<br />
le produit d éléments contraires<br />
et contradictoires don* ils ont parfaitement<br />
conscience Ils son*<br />
trop tirailles pour être enthou<br />
s-astes trop atteints deja par la<br />
vie pour s engager Dans leur<br />
travail quotidien nombre d'éntr<br />
eux sont déjà exploités parfois<br />
abusivement bien que plus ms<br />
truits plus habiles et plus<br />
conscients que ceux qui emploient<br />
leur force de travail II ne<br />
faut pas s etonner alors si leur<br />
obiectif Drofond est davantaao<br />
de aaaner de 1 araent que de<br />
produire Ne detenant vraiment<br />
non de très déterminant entre les<br />
mains, ils auraient donc tendan<br />
ce à se fabriquer un monde à<br />
part dar.s lequel le travail n'est<br />
qu'un moyen de vivre et jama.s<br />
le but de la vie. dans lequel aussi<br />
parfois l'argent est vu ans<br />
travail et la délinquance est au<br />
bout du raisonnement<br />
Ils manquent d utopie et d iac al.<br />
ilr n'ont pas d'idées mais de:<br />
exigences, pas de rêves exal<br />
tants, mais de petits désirs raisonnables<br />
Ils ne contestent pas,<br />
ils réclament Ils critiquent oui.<br />
et même âprement, mais la forme.<br />
jamais ou prer»que le fond<br />
Enfin, dernière caractéristique qui<br />
surprend étant donné le reste, les<br />
jeunes ruraux sont optimistes.<br />
Pour eux l'avenir sera forcément<br />
mieux que le présent et surtout<br />
que le Lassé, et même cet aver :<br />
qu'ils préiugent en rose, -jurto t<br />
par contraste, s ne parler* pas<br />
de le construire<br />
Er restent muets sur 'eur rôle c.<br />
eux, peut-être parce qu'ils n'ont<br />
pai osé le formuler ni même le<br />
penser Ils attendent qu'on le leur<br />
donne Attitude très curieuse qui<br />
ressemble beaucoup à une fu.te<br />
er avant puisqu'elle es* essor,<br />
t-el ement basee sur la projection<br />
A partir d'aujourd'hui vous avez à votro disposition<br />
un radiateur^s] | . Il réunit toutes les qualités<br />
pour vous épargner du temps, de la fatigue et de<br />
l'argent. Votre foyer jouira désormais d'une agréable<br />
température, quoi que soit le froid à l'extérieur.<br />
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MUNI D'UN CONTROLEUR D'ATMOSPHERE<br />
de certains rêves. Elle peut en<br />
tous cas permettre de supporter<br />
le présent, de masquer les manques<br />
et d'endormir un sons de<br />
l'initiative dont on ne peut savoir<br />
vraiment au terme de cette enquête<br />
s'il n'existe pas ou si ne<br />
pouvant trouver à s'employer i<br />
vaut mieux qu'il ne soit même<br />
pas exprimé<br />
En tous cas, ces jeunes ruraux<br />
ressemblent comme des frères<br />
aux jeunes citadins et cette ressemblance<br />
vient du nombre de<br />
plus en plus grand de ceux qui<br />
ont suivi leurs études secondaires<br />
e' sont ensuite retournés au vil<br />
lage. Leurs idées, leurs manières<br />
de vivre, de penser et d'agir<br />
mlluent alors sur le reste des jeunes,<br />
ce qui. do l'avis des enquêteurs.<br />
devait être une d--s surpr:<br />
ses majeures de cette enquête<br />
A ceux des adultes qui pour<br />
raient s'indigner, et il y en aura,<br />
de telles attitudes et de tels sen<br />
timents, à tous ceux qui espèrent<br />
oue les jeunes fassent ce qu'eux<br />
n'ont pas fait et qui donc 1er.<br />
chargent d'un double fardeau. ..<br />
faudra demander qui les a<br />
conduits à être ainsi ? Oui est<br />
responsable ?<br />
Zakya DAOUD<br />
DISTRIBUTEUR EXCLUSIF<br />
S.M.M.<br />
DAVUM<br />
8 av Khalid-Bnou-Lcuali :<br />
AIN-SEBAA Té! 483-51<br />
ot SOS<br />
REVENDEURS AU MAROC<br />
ï - 17
DOCUMENT<br />
DES JEUNES MUETS<br />
I « ni.-, tiavail «Ju.iml on a pronom e<br />
• ••«. deux mots, «métaux. il wmlilp,<br />
du moi n» pour les adultes, «pu- soient<br />
« • mes Ifs problèmes (K Jeunes, l'as<br />
.iw/ ilV« oies, pas assez ilt- travail,<br />
i "« si bien la, en effet l'essentiel, et<br />
lis « luffres n« maiu|iient pus «pu<br />
puniraient relayer.<br />
M ils parad< xalement,
lamalif<br />
des jeunes gens lucides et malheureux,<br />
conscients et tirailles, qui vivent au petit<br />
hasard >. qui ne peuvent transformer le<br />
monde parce que trop occupes a y trouver<br />
une place, qui sont disponibles, qui ont les<br />
pieds dans des babouches et la tete dans une<br />
casquette pop-art. qui ne singent pas les<br />
révoltés chevelus . qui sont trop raisonna-<br />
bles pour aller en 3rabie. qui attendent la<br />
releve. qui font de l'art un compagnon, qui<br />
écrivent: le peuple doit taire son travail de<br />
potier et qui echouent aux examens...<br />
Ll.k«t< . junukmrmruaiu N' 5 tmtm 5<br />
, — , . « « » . «MU U » I • «M • ( % m mm • - ml . -- «M<br />
critiquent, niais ils les aiment, et ils<br />
\nnt même jusqu'à, souvent, ne pas<br />
s'opposer à leurs désirs, ni à leurs<br />
volontés, mais .< pour ne pas les peiner<br />
o. « pour ne pas casser avec eux .<br />
plutôt que parce qu'Us ont raison.<br />
Ils les subissent sans aucune illusion.<br />
On «lirait qu'ici les rôles sont renversés<br />
: précocement vieillis, aguerris<br />
par li*s innombrables problèmes<br />
«lans lesquels ils se débattent les jeunes<br />
considèrent leurs parents, «le<br />
haut, presque comme ils le feraient<br />
pour «les enfants, ils ne leur reconnaissent<br />
plus vraiment d'autorité.<br />
Pourtant, Us restent toujours prudents,<br />
voire même hésitants. Ils sont<br />
modernes, niais pas à tout prix. Traditionnaiistes,<br />
mais pas en toutes<br />
choses. En fait, ils ne savent plus<br />
où ils en sont, ils ne savent même<br />
plus à quoi raccrocher. Il est dur à<br />
partir «l'un passé contesté, d'un présent<br />
subi, «le construire un avenir !<br />
Il est dur à partir d'un passé contesté,<br />
d'un avenir douteux, de construire<br />
un présent valable.<br />
Et pourtant tel est le problème des<br />
jeunes Marocains. Car qu'est-ce que<br />
l'avenir, sinon le présent qu'on fait !<br />
Comment s'étonner alors que souvent<br />
ils ne vident pas l'avenir, sinon<br />
comme une projection idéaliste de<br />
leurs rêves ?<br />
DANS LA VIE A PETITS PAS<br />
PRECAUTIONNEUX<br />
Ils ont «léscsjM'rémcnt besoin d'un<br />
guide, mais ils savent bien qu'ils n'en<br />
trouveront pas, car il faudrait que<br />
Ce guide soit comme eux. Ils savent<br />
qu'ils auront i\ se frayer leur difficile<br />
chemin tous seuls. Alt.rs, plutôt<br />
que di* tout briser, ils avuneeiil dans<br />
la vie à petits pas précautionneux.<br />
Leur désir d'affranchissement rest<br />
verbal. Ils savent que les ambitions<br />
sont toujours limitées, qu'il y a des<br />
projets irréalisables, et alors ils nles<br />
formulent qu'en boutades ! Ils sa<br />
vent que l'existence lion seulement<br />
n'est pas facile, mais encore ne v.t<br />
même pas de sol. I>\»ù une altitude<br />
également mitigée à l'égard de la<br />
société.<br />
Des censeurs, de bons apôtres, appliquant<br />
à la lettre les schémas européens.<br />
croient voir la <strong>jeunesse</strong> en<br />
rébellion contre la société. Kieu de<br />
plus faux. I.es jeunes Marocains sont<br />
très raisonnables. Ou serait même<br />
tenté de dire trop. Iamr cri de révolte<br />
n'existe pas, U est comme poncé,<br />
et, dans les rares cas où il existe, il<br />
se limite au domaine des mots. I.'cx<br />
plicutioii est simple : les jeunes n«<br />
peuvent pas vouloir changer le monde,<br />
ils sont bien trop occiqiés .<br />
tenter d'y trouver une place.<br />
UN ENORME BESOIN<br />
DE SECURITE<br />
l'ar crainte d'un chaos psychologique<br />
qui les guette :t tout instant, par<br />
peur d'une instabilité dont ils ont<br />
souffert et qui continue à les ma<br />
qiier, dans une s«iciété lisse en apparence<br />
mais qui IHIIII comme uu creuset.<br />
qui se transforme lentement, ils<br />
avouent un énorme, un terrible besoin<br />
de sécurité. Interrogés, sur l'emploi<br />
d'un éventuel argent, la majorité<br />
des élèves des deux lycées à Casablanca<br />
et à Fès, ont répondu qu'ils<br />
construiraient une maison ! Ce sont<br />
peut-être des sages. Les filles veulent<br />
être libres et protégées, les garçons<br />
tout concilier. Tout le monde<br />
vit à l'imparfait.<br />
Cette peinture raisonnable, ces petits<br />
jeunes gens, sérieux et malheureux,<br />
tiraillés et conscients, tristes et luci<br />
des, nous sommes loin des idées adultes<br />
sur la question. Ceux-ci en effet,<br />
ont tendance à voir dans les jeunes<br />
une vague déferlante et hurlante qui<br />
veut menacer leurs positions acquises<br />
ou non. et qu'ils contiennent à grand<br />
peine.<br />
CASSURE ET MEFIANCE<br />
I n éducateur le dit. ci-aprés: Ici<br />
on a peur «les jeunes ». Il a raison,<br />
•i millions «le bouches, Vi millions<br />
d'yeux et d'oreilles, avides à l'écoute,<br />
à l'affût, environnent les adultes, qui<br />
en conçoivent une crainte qui n'est<br />
pas prête de s'estomper. Il y a méfiance<br />
réciproque, cassure entre le<br />
monde des jeunes et celui des adul-<br />
tes, «assure plus que rupture, mais<br />
cassure et incompréhension oui n't n<br />
sont pas moins graves ( assure au<br />
niveau de la famille, dont « haeii<br />
individuel:* ment, s'arrange «omnir il<br />
pi Ut, tout en souffrant, et «assure<br />
avec une société qui n'est plus conçu»<br />
pour eux et ou Ils n'ont l»as entor«<br />
de pl.it e.<br />
On vit au petit hasard : «e mot,<br />
d'une jeune femme résume 'a situa<br />
lion En l'absence «le règles prê« is s<br />
et établies, en l'absente d'une vu.<br />
bonne ou mauvaise, mais tracée, ils<br />
flottent. Coincés entre les problèmes<br />
d'un pays soiis-déxeloppe, t eux d'un»<br />
société en gestation, ceux d'une f imllle<br />
traditionnelle nui s'ét roule, I» s<br />
jeunes ligotés dans les traditions et<br />
leurs propres contradictions, ne sont<br />
libres qu'eu apparence, labres, puisqu'abaildoniies.<br />
puisque livrés :t ••tiv<br />
mêmes. M.lis cette liberté e>t illusoire,<br />
ils ne sont pas préparés a s'en serv ir.<br />
ils n'osent pas l'utiliser.<br />
UNE TELLE SOIF<br />
DE SCIENCES<br />
Néanmoins, ils ont des idées d'évolution<br />
»•! de progrès, des idées profondes.<br />
et tpie, vraisemblablement, ils<br />
réaliseront. Ils ne sont qu'apparemment<br />
dégoûtés, qu'apparemment d»<br />
slntéressés. Ils aiment leur pavs. Ils<br />
sont nationalistes jusqu'au chauvinisme.<br />
El te n'est pas un mal. < ••<br />
pays, ils savent qu'il faut le C»>IIS<br />
truire. Et sans doute, est-ce parce<br />
qu'ils le savent tellement, qu'ils ont<br />
une telle soif il»- sciences. Mais, et<br />
IiiI Ni/an. dont nous reproduisons<br />
plus loin des extraits de l'iriivre l'a<br />
bien dit : I.a scient e, c'est ce qui<br />
vous empêche de vous sentir perdus<br />
I-i matière est rassurante,<br />
la- jeune Marocain de 11)1*0. se veut<br />
ingénieur. I.a jeune <strong>Marocaine</strong> enseignante.<br />
(Juoi de plus réveléteiir :<br />
(Jue leur maïupie-t-il donc à ces jeunes<br />
? T.uit et ri»-n. On pourrait certes<br />
écrire d'innombrables pages sur<br />
ce que la société devrait leur doniii i<br />
et qu'elle lie leur donne pas : des<br />
écoles, du travail, des loisirs, des<br />
éducateurs, «tes rxt mplcs, uu peu de<br />
confort, un peu de facilité, un peu<br />
de rêve d'évasion, une raison<br />
d'être. Mais à quoi hou .' El qui peut<br />
faire l'aumône de t»ds droits .* Car<br />
les anciens à l'égard des p-iines, non<br />
plus que les hommes à l'égard des<br />
femmes ne se départ iront jamais<br />
avec plaisir d«' leurs prérogatives nuées!<br />
raies.<br />
\ eux doue tle construire leur monde<br />
à plein cti'ur, à pleines mains. \ eux<br />
seuls. On pourrait peut-être, eu adulti<br />
, leur demander uu peu nlus de<br />
flamme, el uu peu plus de « ourage.<br />
Mais... de quel droit ?<br />
Zakva l> \Ol O<br />
* - 19
MŒURS<br />
Les aïssaoua<br />
par Mehdi Haimeur<br />
:o - t<br />
Bernard H<br />
HDes hommes échevelé»<br />
qui •'enfoncent dan» les<br />
joue» de» torche» brûlante»<br />
et se frappent la<br />
tête avec de» hachette*<br />
en dansant au rythme de<br />
r- dopée» lancinante», des frmmed<br />
cui au cours de» leila » 111 écrant<br />
du verre jusqu'à l'émietter ave<br />
U ur» mainj. s«? percent le» bras. |« .<br />
jambe» de poignard», dan» de» transe»<br />
extatiques, sans garder les traces<br />
des blessures qu'elles se sont voloniremcnt<br />
faites, des cérémonies Ion<br />
desquelles on déchiquette de la vlandfc<br />
crue, on mftche de» feuilles d«"<br />
ictus hérissées de piquants, on r«<br />
t ~ansperce le corps avec de»<br />
t. aux aiguisées, ces pratiques, connues.<br />
«ont celle» de la secte de;<br />
Aïssaoua Un r«? ent proc juk<br />
au Tribunal Régional de Casablanca<br />
montré que cette secte, née au M i<br />
- c ver» le 15* siècle, continue<br />
oir de nombreux adepte».<br />
Partis de Mekné». les Aïssaoua on:<br />
essaimé dan» tout le Maroc Tanger<br />
Oujda Fis. Axemmour. Marrakech<br />
c: même le Rif. pourtant A ! cari<br />
derrière sa barrière montagneuar<br />
c.it connu cl connaissent peul<br />
c.icore des zaouias aissaou. i<br />
L'extension de la secte a même dé<br />
passé les front ère» du Maroc Corn<br />
me l'écrivait René Brune! dans s&f<br />
• Essai sur la confrérie de» Ai&sa<br />
j oua » * Partout I Aiss 10 ic<br />
Trouvé de fervent» discip et.<br />
I Mecque, ci mm» 1 Médin • S.<br />
comme en Egypt» en Libye n<br />
en Tunisie pays qui semble 1<br />
do tout temps réservé une certain*<br />
faveur aux confréries mysti<br />
riques en Algérie s .:.iuula<br />
I emoen est particulièrement 1 pu<br />
tée Doutté donne d'ailleurs une tics<br />
cription du pèlennage des Aissaou.<br />
de cette ville. Le» membre» de I*<br />
secte, rivaux de» • cinghaiien» ». don<br />
nérent «les exhibition» payantes i<br />
Paris lor» de la grande exposition d<<br />
1867<br />
PATTE BLANCHE<br />
POUR UNE • LEILA<br />
Certes ce texte »i- rapporte » Je.*<br />
faits pisses Mais il n'« n '. rr<br />
pas moins que I on const itc acti •<br />
lement un regain de faveur parmi<br />
les populations déshéritée» tant 1 n<br />
villes que de» campagne» pour « «<br />
confréries qui font une large part<br />
aux pratiqtus extatiques !• ph<br />
élémentaire» Cela est particulièrement<br />
vrai pour N s Aissaoua qu<br />
tous temps se »ont recrute» parmi<br />
les populations le< plus pauvre» en
opposition A des confréries qui. comme<br />
les Tijani, par exemple, sont<br />
considérées comme aristocratiques et<br />
lcurgeois?s Fît si 1er pintiques qui<br />
sont le propre des Aissao ia semblaient<br />
avoir disparu. c'e«t paice<br />
qu'elles ont do plus en plu- tendance<br />
A se faire clandestines II faut montrer<br />
patte blanchi' pour assister a<br />
une v leila *. et si 1 on n'exige pni<br />
toujours la croyance de Iri paît des<br />
assistants et des spectateuis, on ie<br />
clame un minimum de foi ou l'exis<br />
tence d'un mnlhctir que l'on n'a pu<br />
guérir d'une autre façon et que<br />
Ion se fnit foit de conjurer par<br />
l'extase Pc plus en plus dont, 1 aissacuisme<br />
tend A devenir le refugi<br />
de tous ceux qui cherchent dans<br />
l ivresse momentanée de l'extase,<br />
l'oubli de leurs peines, de leurs afflu -<br />
tions ou de leur misère II y a IA<br />
une similitude frappante avec l'epoque<br />
qui vit la naissance de cette<br />
confrérie, époque troublée s'il en fut<br />
et qui demeure parmi les périodes<br />
les plus noires de l'histoire marocaine<br />
On est cependant fonde A se<br />
demander si le fondateur île la secte<br />
le cheikh Abou Abdallah Sith Mohamed<br />
Ben Aissa Essoufvani cl<br />
.Moukhtari. avait voulu que se perpétué<br />
sa mémoire par des pratiques<br />
tli! genre de celles qu'observent les<br />
Aissaoua Sa vie toute entière et<br />
son enseignement tendent au contraire<br />
A le démentir<br />
Sidi Abdcuahmanc Kl Fassi écrit<br />
dans son livie Ibtihaj el Kouloub •<br />
que le Cheikh Sid el Kamel île parfait<br />
i comme le nommaient ses disciples<br />
naquit au î» siècle de l'heguc.<br />
en l'année 872 iH65-66t et mourut<br />
en 933 11526-271 A l'âge de 61 ans<br />
Ces dates ne sont plus aujourd'hui<br />
mises en doute, bien que certains persistent<br />
A faire d'Ibn Aissa le contemporain<br />
du Sultan Moulay Ismacl cl<br />
Filali ce qui ne résiste pas A l'examen<br />
des faits, et même d'un Sultan<br />
dit Moulay Ismacl le Ménntde. dont<br />
l'histoire marocaine n'a d'ailleuis pas<br />
conserve la trace Quoi qu'il en soit.<br />
1465 année de la naissance d'Ibn<br />
Aissa. vit la fin de la dynastie des<br />
Mérinides avec la disparition d /<br />
el Haqq, et l'avènement du premier<br />
Sultan îles Bcni Ouattas. Mohamed<br />
Al Cheikh, et 1526. année présumée<br />
dt sa mort est celle de la proclamation<br />
du fils de Bortgali. Abou<br />
Abbès Ahmed el Arj. Ibn Aissa a<br />
donc vécu durant la période la plus<br />
troublée de l'histoire marocaine la<br />
chute des Mérinides. le règne des<br />
Bem-Ouattas A Fès, qui ne parvint<br />
pas A s'étendre A tout le territoire<br />
et fut en butte A la fois aux attaques<br />
des envahisseurs portugais et A celles<br />
«tes chefs locaux, et l'avènement des<br />
CHANT DES AISSAOUA<br />
/ ai lui les humains sans exception<br />
J'ai abandonné mes amis, ma famille et mes voisins<br />
l'ai rendu mes enfants orphelins et me suis séparé de mes proches<br />
l'ai suspendu mon cœur aux plus hautes dignités<br />
1 ai voilé la vérité sans laisser de doute<br />
Pour me recréer, j'ai laisse paraître librement mes regards<br />
Dans les sens cachés et infimes<br />
Et me suis enfoncé, à tous les degrés, dans les mers de la divination<br />
l'égayé les esprits, protège les âmes.<br />
Ressuscite les cœurs frappés par la mort inexorable.<br />
le subjugue le tyran, abats l'oppresseur assiste ioppnme<br />
le console celui que la tristesse accable et rends célébré 1 inconnu<br />
le remonte le moral de celui qui éprouve des pertes<br />
Les secrets m'ont été inspirés, la sagesse m'a ete donnée<br />
le suis ainsi parvenu aux rangs de la grandeur resplendissante<br />
Si tu es affligé, gêné ou atteint par un malheur.<br />
Si encore la misère ou la maladie te terrasse.<br />
Dirige-toi vers le Gharb. presse le pas et dis<br />
O Ibn lssa, mon cheikh, viens à mon secours<br />
Que de chagrins se dissipent en sa seule compagnie 1<br />
Sidi Yahya Maâouaoui<br />
1 - 21
Siïdiens en réaction contre I anarchu<br />
généralisée Tout ee«i alors que<br />
d« s Mo'jj ihidines lançaient «los appels<br />
IIIX irrru* peur comhattre 1rs<br />
l'or' mis et qu: les pratiques mvsticr»<br />
hyrténqueî venurs dOrlent<br />
Introdu «U t dins l'Islam maghrébin<br />
UN ASCETE<br />
ET UN MYSTIQUE<br />
Li vit dt Ibn Aissa est entourée<br />
d um* multitude de légendes qui font<br />
l'objet de la plupart des cantiques<br />
uns mu i légendes qui d'ailleurs résistent<br />
très mal a lanalysc rigourruse<br />
do p.ir le bondir ou la ghuita s,<br />
et la tradition nous apprend que<br />
1 origine de ces pratiques vient do<br />
Suit Chb&ni Ben Abdel Qadcr disciple<br />
de Ibn Autsa qui. pour déclencher<br />
l'extase s'emparait d'un bondir<br />
r? se prenait à danser tout seul en<br />
invoquant le nom de Dic-j, d'où le<br />
nom autiefois employé de hadra<br />
chbanya<br />
Ibn Aissa ne s'éloigna de Mekiès<br />
qu'à de très rares reprises La légende<br />
ne note qu'un vovage a Mar<br />
iakech un autre a Sidi-Kahal. pour<br />
roncontr.-r Sidi Ha h al el Boudait et<br />
un petit pelennage a Sidi AtKleslam<br />
M'chich cheikh fut en tous cas<br />
un guérisseur reconnu, mais il v a<br />
«••pendant une distinction A faire entre<br />
la medecine et le magnétisme,<br />
don dont parait avoir été amplement<br />
pourvu Ibn Aissa De nombreuses<br />
légendes concernent 1a lutte du fondateur<br />
do la secte des Aissaoua<br />
contre les autorités, luttes dont il<br />
sortit régulièrement vainqueur, avec,<br />
nous dit l'imagination populaire, l'aide<br />
de Moulay Abdclkadcr Jilali En<br />
effet, si Ibn Aissa resta a l'écart<br />
du conflit qui opposait le.s Beni-Ouattas<br />
et les SaAdicns. son rayonnement<br />
spirituel et la réputation dont il<br />
jouissait, le posaient en concurrent<br />
du pouvoir temporel<br />
UN REDRESSEUR<br />
DE TORTS<br />
On rapporte ainsi que las d« vot<br />
tous les artisans meknassi ro« rut« s<br />
par le cheikh pour reciter lot a son<br />
le Sultan le convoqua et lui intima<br />
l'ordre de quitter la ville Ibn Aissa<br />
s'exécuta en dcpit «les supplication-»<br />
de ses elèvei qui tentaient de le tau •<br />
revenir sur sa décision L'un d eux<br />
eut alors l'idée de prendre une outre<br />
dans laquelle il se mit a souffler d»<br />
toutes ses forces Au nieme instant<br />
1«; Sultan s'enflait domesur ornent<br />
Dieu lui ayant fait connaître les « IU<br />
vos du mal dont il souffrait il si<br />
toata de faire revenir le «heikh et de<br />
lui promet tri* entière liberté dans<br />
ses activités pour I avenir Si Ion<br />
no peut accorder foi a une semblable<br />
iogendc il est cependant loisible ili<br />
penser quelle reflète a la fou» Ion<br />
gine et l'issue du conflit opposant<br />
Ibn Ai.-sa au pouvoir et que celui-ct<br />
dut s'incliner devant le thaumaturgi<br />
par crainte de s'aliéner les sympaties<br />
populaires, toujours davantage<br />
portées sur les faibles que sur les<br />
puissants Cependant, on voit mal<br />
quel Sultan de l'epoque résidait a<br />
Meknes. puisque aussi bien le.s Mon<br />
nides que les Beni-Ouattas avalent<br />
choisi Fès comme siège de leur makhzen<br />
C.- qui est en ' ni cas certain 'si<br />
que d »ns s.i ro\ dtç contre riton.c<br />
Ibn Aissa prit ligure de défenseur<br />
des faibles «t dw» oppnm» s de re<br />
dresseur «h toit contre les ti n -irts<br />
du jour et que vizirs • ùds et cadt*<br />
durent i nmpter ivec lui l'an tôt V<br />
domestique d un v iwftr v«:n » t ehr*<br />
cher auprès «le ha udi et proie» tion<br />
tantôt un faibli qu les exac nn-><br />
d un caïd inett o nt i ix ibois -» r»<br />
tugiait dans sj /aouia Li légende<br />
nous te montre toujours victorieux<br />
des fonctionnaires du ma»chzc» qu'il<br />
ramène i une p us jus*, < >mpn n« n<br />
«-•un de leurs devoirs L». crair t r»<br />
vérentlilh «pi il inspir ut ontenai'<br />
le exncteurs et contribuait i tlU'v r<br />
1- ttrdeiu qui [hmiI sir les miss» ,<br />
A ne» pxt Jouit r . i st l.i qu'il ti<br />
trouve» le son » de sa réussite e*<br />
le* i lisons d une célébriU «pu i ci<br />
jour ne s est pas encort dt m» nt o<br />
Mehdi HXLMEL?<br />
(Il u/k leila « j' urt *,nt* rf les ulirruu<br />
d. VfcAr.» par M jy t deHcb.r<br />
Ik n /id.m<br />
(3| T.uiqa » Jie tpiritu• c<br />
î-il Rinn Marabout* et Â/iouun<br />
1 _
WSM<br />
Il faut être un peu poète et ut. peu magicien pour<br />
être i t bon photogiuphc Bernard Rouget lest incon<br />
:-^tnbler\>-nt I n'est que de regarder les quelque<br />
60 amvrrj qu'il vient de présenter (H pour saper<br />
revoir qu'il est aussi peintre<br />
Peintre poèft magicien parce que sachant aller<br />
au deia de l'instant durant lequel if braque son<br />
appareil, du millième de seconde cù il actionne le<br />
dvltc Qu'il saisisse un visage, il en tait un portrait,<br />
ur, portrait qui cerne les caractères essentiels du<br />
personnage t même son contexte<br />
Qu'il regarde un paysage qu \l le hxe sur la pelh<br />
cuit et cela devient jt tableau On ne peut pas ne<br />
pus penser a Degas quand on regarde les danseuses<br />
de Rouget à Delacroix quand on voit certaines<br />
24 - ï<br />
Exposition<br />
"Structure<br />
de Bernard<br />
de ses fantasia s à Mathieu même quand on ex a<br />
mine cette étrange photo née des urnen de<br />
ville prises avec un appareil en mouvement Les<br />
traits lumieux se font alors comme des lignes tremblées<br />
au dessus de la nuit pour lui donner une auf<br />
dimension Et que dire de ces couchers de soleil<br />
du Sud qui font ressortir tous les contrastes<br />
Mais Rouget, heureusement ne .'arrête po à !c<br />
plastique. Ses photographies sont plut que belles<br />
elles ont une àme. Ces nymphes qui courent sur les<br />
vagues de Sidi-Abderrahmane. ces mains dans les<br />
transes de la guedra. ces visages scu lants au-dessus<br />
d un tambour ces silhouettes face à des turs. ces<br />
hommes et ces femmes saisis dans des attitudes<br />
révélatrices, dépassent le portrait ou le tableau ils
signifient Ils représentent une image de 1 àme maro<br />
raine vue a travers l objectif d un photographe a<br />
la fois curieux et passionne<br />
La curiosité de Bernard Rouget est peut être sa<br />
principale qualité il s'interesse a tout, tout le pas<br />
sionne et ses photographies sont le relief de cet<br />
être en perpétuel mouvement qui voudrait tout von<br />
tout connaître, tout comprendre Mais ceff«- curiositt<br />
ne reste pas superficielle, c'est pourquoi a travers<br />
un regard une attitude — ef I on ne peut pas ne<br />
pas penser particulièrement a cette très belle photo<br />
graphie représentant un homme en noir une femme<br />
en blanc et un enfant — il peut percevoir et faire<br />
percevoir tout un monde Ce sont d'ailleurs res<br />
œuvres la qu'il préféré a des exercices technique*<br />
towour reuss ^ n: i . pt f- i i. • tr •<br />
ef donr moins emoi nn- i<br />
Le thème de Rouget h Ma bu n * r ter fu r<br />
que cela ' ban a dt aff>;' ' a rr ci d<br />
qu un au i y vit d« puis :i< ir rien , i r 'y. jg> • '<br />
les etres du Maroc, les visages, surtout ceux des<br />
femme l'orotisme aussi rr.a s urfouf reffe q- il if»<br />
particulière de nrps dan un payi U dt i«<br />
mer ef d efc» gui a i pi- d« b il• p ig> s à<br />
Camw. et aont Rc c; -f ia f vra r ont n' r : »'u •<br />
dans ses œuvr*<br />
I I -<br />
François
Dr Farid Sa mi Haddad<br />
Abulcassis<br />
« CV que je sais, je ne le sais que<br />
par la lecture assidue des livres de<br />
nus Anciens : je ne le dois qu'à mon<br />
désir «le les comprendre et de me<br />
pénétrer de leur science ; je n'ai fait<br />
qu'y ajouter le fruit de mes observations<br />
et des expériences de toute<br />
ma vie ».<br />
Le docteur Haddad. érudit et médecin<br />
est directeur de f Hôpital d'Orient, à<br />
Beyrouth et chef du service d'urologie.<br />
Président de la Société libanaise d'urologie<br />
depuis su fondation en 1957, il est<br />
également rédacteur en chef du Journal<br />
médical du Liban et président de la<br />
Société libanaise d'Histoire de la médecine.<br />
•26 - 1<br />
L.. civilisation arabe en Andalousie<br />
atteignit son apogée sous le calife Abd<br />
al Rnhman 111 (912-961 ). Non content<br />
d avoir fait de Cordoue. sa capitale.<br />
l'ornement de l'Univers ». il fit bâtir<br />
a une dizaine de kilomètres nu nordouesr<br />
une nouvelle ville résidentielle et<br />
royale pour son Cpouse favorite Al-<br />
Zahra (La Fleur) et lui donna son nom.<br />
Cest dans ce Versailles d'Andalousie,<br />
que naquit, vers 936. pour mourir en<br />
1013. Abul Qassim Khalaf Ibn Abbas<br />
Al-Zahravi. qui fut le plus grand medecin<br />
et chirurgien de son temps et probablement<br />
le plus grand chirurgien arabe<br />
de tous les temps. Il est connu sous<br />
1er. noms de Bulcasim. Bulcasi. Alzahravi,<br />
en français, le plus souvent Abulcassis.<br />
Sa vie privée et les détails de son existence<br />
sont à peu prés ignorés ; en revanche.<br />
l'abondance et la richesse de<br />
son précis illustré de médec.ne et de<br />
chirurgie Al-Tasrif liman ajiza'an Al-<br />
Al-Ta'lif — en font une véritable encyclopédie<br />
de 1.500 pages qui révélé<br />
non seulement un prodigieux érudit mais<br />
un très grand praticien, médecin et chirurgien.<br />
Le contenu extraordinaire d'Al-<br />
Tasrif et l'influence prolongée que l'ouvrage<br />
exerça sur les études médicales et<br />
les progrès de la chirurgie à travers<br />
l'Europe du Moyen-Age et longtemps<br />
après, constituent la véritable histoire<br />
de ce Maître incomparable. Al-Tasrii<br />
est constitué de trente « discours », disons<br />
leçons ou chapitres, destines à la<br />
fois a l'étudiant et au praticien, dont<br />
i! était le manuel, le formulaire et le<br />
compagnon. U contient la solution d'une<br />
multitude de problèmes médicaux, il<br />
répond â une incroyable quantité de<br />
questions cliniques, thérapeutiques ou<br />
simplement pratiques et il fut. â l'époque,<br />
le substitut essentiel d'innombrables livres<br />
de médecine.<br />
On trouve dans Al-Tasrif les traces évidentes<br />
de 1 honnêteté et de l'intégrité<br />
morales d'Abulcassis en même temps que<br />
le témoignage de sa dignité et de son<br />
habileté professionnelles. On y trouve<br />
également la preuve qu'en un temps où<br />
le médecin était aussi philosophe, théo-<br />
logien. mathématicien, astronome, linguiste<br />
et érudit. Albucassis vivait déjà la<br />
spécialisation et tendait a n'être que<br />
médecin et praticien.<br />
Al Tasrif contient les premieres descriptions<br />
réelles d'instruments de chirurgie<br />
: environ deux cents y sont, non<br />
seulement décrits mais précisément dessinés.<br />
Par endroits, l'usage des instru<br />
ments. voire même la procédure chirurgicale<br />
sont figurés. L'illustration est.<br />
ensemble, méthodique et systématique<br />
et. sur certaines pages, occupe plus de<br />
pîace que le texte.<br />
Beaucoup d'instruments décrits avaient<br />
été inventés et fabriqués par Abulcassis<br />
lui-même, qui stipulait que l'esprit d'invention<br />
et l'ingéniosité sont parmi les<br />
qualifications du bon chirurgien<br />
LA PREMIERE<br />
DE L'HEMOPHILE<br />
?TION<br />
Les outils de chirurgie qu'il décrit sont<br />
d'une abondance et d'une variété inouïes,<br />
bistouris, scalpels, ciseaux, scies, limes,<br />
cautères, curettes, pinces, plusieurs types<br />
de forceps, agrafes, crochets, leviers,<br />
stylets, spatules, abaisse-langue, sondes,<br />
canules, cathéters, seringues, tréphines.<br />
trépans, otoscopcs. spéculums, et beaucoup<br />
d'autres. I!s étaient en bois, en<br />
cuir, en verre, en céramique, en plomb,<br />
en cuivre, en fer et en acier. Des appareils<br />
relativement simples, attelles, clous<br />
on rivets ou ressorts et d'autres plus<br />
compliqués sont faciles a identifier dans<br />
cette ceuvre géante.<br />
Les plus importants chapitres dAl-<br />
Tasrif sont, â mon sens, les chapitres I.<br />
II. XXVIII et XXX.<br />
Les livres I et II ont été traduits en<br />
latin sous le titre de Liber Théoricae.<br />
imprimé à Augsbourg en 1519. Abulcassis<br />
y classe trois cent vingt-cinq entités<br />
morbides avec leur symptomatologie<br />
et leur traitement. Au folio 145. il<br />
décrit, pour la prem:ere fois dans l'histoire<br />
de la médecine, les signes de la<br />
ma
Une Illustration tirée d'un manuscrit<br />
italien du XIV mecle de la " Chirurgie<br />
d'Abiileam» l.c chirurgien est a côte<br />
du patient hé sur un appareil de trac<br />
tion<br />
Document de la foxllcian<br />
Librart) Oxford<br />
maladie hémorragique transmise par une<br />
mere indemne â ses enfants maies et<br />
c est bien de l'hémophilie qu'il s agit<br />
L«- l.\re XXVIII traite de pharmacie<br />
e: fut traduit en latin en 1288 sous le<br />
titre de Liber Scrvitocis Imprime a Venise<br />
en 1471. il lut le quatrième livre<br />
mcdic.il qu on imprima jamais et connut<br />
en 50 ans au moins cinq rééditions<br />
Mais l'œuvre pharmncologique d'Abulcassis<br />
n'avait pas attendu d'être imprimée<br />
ni même d'être traduite en latin<br />
pour exercer son influence sur l'Europe<br />
médiévale des 1140. Nicolas de Salerne<br />
,i\.ut incorpore dans son Antidotartum.<br />
le plus ancien formulaire imprimé (en<br />
1475». des passages entiers d Abulcassis<br />
sans, du reste, lui en rendre le moin<br />
dre hommage.<br />
De tous les tomes de I Al Tasrif, c est<br />
cependant le tome XXX. la Chirurgie,<br />
qui devint le plus célébré et eut. de loin,<br />
k* plus d'influence Traduit une première<br />
fois en latin par Gérard de Cre<br />
mone (1114-1187). il connut entre 1497<br />
e: 1544 dix autres traductions latines<br />
La derniere fut publiée en 1778, a Ov<br />
ford. p.ir John Ctwinning . le texte arabe<br />
original et sa traduction latine y sont<br />
|ux ta poses<br />
Presque tous les auteurs européens de<br />
textes chirurgicaux, du XII' ou XVI<br />
siecle. ont leurs référencés ou leur inspiration<br />
d.ins Abulcassis<br />
Les trois cents pages de la « Chirurgie ><br />
d Abulcassis sont le premier ouvrage<br />
d'importance consacré â la seule chirurgie<br />
qui comprenait .dors la dentisterie et<br />
ce qu'on pourrait appeler la dermatologie<br />
chirurgicale. Abulcassis y expose<br />
tous les aspects de la chirurgie et toutes<br />
ses branches, ophtalmologie, oto-rhinolaryngo'ogie.<br />
atteintes de la tête et du<br />
cou. chirurgie générale, obstétricale, gynécologique<br />
et dermatologique, traumatologie.<br />
chirurgie et médecine de guerre,<br />
urologie et orthopédie... Le volume est<br />
divisé en trois parties : I. cautérisations<br />
(56 paragraphes), II. chirurgie propre-<br />
ment dite |97 paragraphes) e-t III ortho<br />
pedie (35 paragraphes)<br />
Chaque paragraphe est rédigé avec lu<br />
cidite. clairement illustre et I enscmbli<br />
est méthodiquement présente Chaque<br />
description se base sur une observatio 1<br />
personnelle exposee avec un étonnant<br />
souci du détail et ne laissant que r.ir<<br />
ment percer I indécision ou 'e doute car<br />
operateur consciencieux Abulcassis 1<br />
expérimenté et ver fie par lui rneme et .1<br />
maintes reprises tout ce qu il explique<br />
ou expose<br />
Pour marquer 1 importance fondamentale<br />
d'une etude préalable de i anatoinie. il<br />
écrit La raison pour laquelle notre<br />
époque ne connaît que peu de bons<br />
chirurgiens est que 1 exercice d un tel<br />
art exige de pat.entes et longues études<br />
préliminaires de la science anatomiqut<br />
exige qu'on connaisise a fond tes fonc<br />
tions de chaque organe, leur forme, leur<br />
consistance et leurs relations mutuelles<br />
qu'on connaisse les os. les nerfs et les<br />
muscles, leur nombre et leurs insertions<br />
qu'on ait vérifié les pulsations arterielles<br />
et les veines et leurs parcours >. Hip<br />
pocrate. dit-il encore, affirmait dé)a<br />
qu'il y a, de nom. beaucoup de chirur<br />
giens. en fait, fort peu > Et il ajoute<br />
Je 1 ai dit dans l avant-propos de ce<br />
livre quiconque n'a pas sérieusement<br />
appris tout ce que j'ai mentionne en<br />
matière anatomique commettra nécessairement<br />
des erreurs fatales. |e l'ai souvent<br />
vérifié tant de la part de ceux qui<br />
s'imaginent connaître l'anatomie que de<br />
ceux qui assurent la connaître sans en<br />
rien savoir r; les un- n lei.-v 1<br />
l'artère carotide I en .u u.tre m<br />
prétendait pratiquer sut un v i ill.it d<br />
l'opération dt la taille la picrr ét<br />
îdhérentl rt volumineuse t I >p« 1 ;c<br />
échoua ipr< s avoir .trracfa 1 I.iru<br />
fragment du parenchyme viv.cal rr<br />
nu temps que la concret on. l.« r lad<<br />
mour it trois jours plus tard 1 «vois ia<br />
mime auparavant et» ippcle pour f i 1<br />
1 opération mais ayant co ist. N I. gro.<br />
seur de li pu ru et l'état da n d'dt 1<br />
n étais récuse<br />
« AVEC L'AIDE DE DIEU -<br />
Le texte d Abi I ev. plein de ces<br />
ol serv.itions personnelles rt de ces rapports<br />
de cas particuliers Voici pu<br />
exemple et traduit littéralement comment<br />
il exprime ses vues sur les tumeurs<br />
mal gnes et leur traitement | .u vu un<br />
autre médecin inciser une excroi smec<br />
cancéreuse qui s ulcéra en quelques<br />
leurs Ce qui aggrava 1 état du malade<br />
car a moins que le cancer ne soit situé<br />
dans une région J ou Ion puisse lexci<br />
ser en tôt ihte on ne doit Jait 1 s en<br />
tenter (approche chirurgicale<br />
On ne s étonnera point dis lots<br />
qi Abulcassis ait éveillé en l'urope le<br />
plus heureux préjuge en f ivcur de la<br />
ï - 27
F ,1 2 et i. Piges du manuscrit « Al-<br />
T n vif fig 2 divers i nstrurr, nt• tran<br />
han fui y - win diverses destinées<br />
probablement i lu chirurgie o.:cuse.<br />
Documents du Département des<br />
Manuscrits arabe* de la Biblio<br />
theque nationale Paris<br />
littérature médicale arabe > nt que son<br />
«xuvrr ait fin Irm< nt constitué le manuel<br />
médical essentiel de la chrétienté<br />
occidentale »<br />
S chir ]ie u surplus contient quan<br />
té d'inventions, d innovations et de<br />
tr. uv ùllcs trop nombreuses pour qu'on<br />
,III \ les décrire ICI ni même en dresser<br />
i liste En voici que loues unes a titre<br />
dexenpV- stomatologiste il fut le prt<br />
mier i décrire les malformations congc-<br />
2b - i<br />
nitilcs de-, arcades denta res il fut le<br />
premier a recommander et a pratiquer le<br />
brossage et le nettoyage des dents et leur<br />
détartrage il proposa La reimplantatton<br />
de dents saines tombées et 1 usage de<br />
prothèses taillées dans des os de rumi<br />
nants et maintenues d.ins leurs alvéolé,<br />
par des fils d argent ou même d or<br />
En matière de chirurgie abdom.nale il<br />
décrit ainsi son procède de suture des<br />
plaies de 1 intestin On prendra des<br />
fourmis a qrosses tetes qu'on approchera<br />
des bords dt la blessure ; on posera leurs<br />
mâchoires ouvertes sur les lèvres de I.<br />
pla c et quand la fourmi aura mordu, oit<br />
rrachera son corps la morsure demeurera<br />
ferme et close On ippl.quer p<br />
reillement les fourmis les une» ï coté de-,<br />
autres sur toute la longueur dt I;. pi .ne<br />
Ensuite on repoussera les entrallle<br />
I intérieur de I abdomen et l'incision ven<br />
traie sera refermée Aucune complu-tien<br />
n est à craindre •<br />
dV.Vd-.yr.y
Illustrations d'un manuscrit anglais du<br />
AT' iiôcle de la chirurgie d Abulcassis.<br />
Documents de la Bodleian<br />
l.tbrary. Oxford.<br />
Cette procédure. .1 partir d Abulcassis. a<br />
franchi le.s âges . tr.insm.se p.ir Mondino<br />
d» Bologne. Bruno de Calabre et Léo<br />
nard de P.idoue. elle était pratiquée au<br />
XIX' et même au XX' siècle en Algé<br />
rie. en Turquie, ainsi qu'au Brésil et<br />
dans les régions profondes de l'Amérique<br />
du Sud<br />
En matière urologique. il a décrit le<br />
catbetensme. l'irrigation vesicalo. la<br />
lithotomie vaginale et un procédé de<br />
broiement des calculs uretraux au moyen<br />
d un perforateur spécial (une vrille)<br />
« . le malade se gratte le pénis.. le rectum<br />
est en prolapsus... si le calcul est<br />
uiscre dans l'urètre antérieur interdisant<br />
la miction, on essaiera, avant d'avoir<br />
recours a la lithotomie. le procédé que<br />
je vais décrire et que j'ai pratique II<br />
consiste en une vrille très aiguë en<br />
acier (une sorte de foret) de coupe trian<br />
gulaire telle quelle figure en illustration<br />
de mon livre . la verge sera liée par un<br />
fil au niveau postérieur de calcul pour<br />
1 empêcher de glisser dans la vessie .<br />
on introduira avec précaution la vrille<br />
dans 1 uretre jusqu'à ce qu'elle atteigne<br />
le calcul. on lui imprimera, â la main,<br />
un mouvement de rotation très doux en<br />
sorte de parvenir à forer un trou dans le<br />
calcul. on continuera jusqu à le transpercer<br />
complètement . l'urine jaillira<br />
aussitôt ; on enfoncera plus profondement<br />
le foret, jusqu'à broyer la pierre<br />
dont les fragments, par une simple manœuvre<br />
de traite, s'écouleront alors<br />
avec l'urine... et le malade guérira avec<br />
I aide de Dieu >.<br />
En matiere obstétricale et gynécologique<br />
il décrit divers spéculums, il décrit<br />
nettement la position de Trendelenburg.<br />
celle de Walcher. la méthode d'expression<br />
placentaire de Credé. la grossesse<br />
multiple (au paragraphe 75 de la deuxième<br />
partie) et le placenta accrcta. Il<br />
rapporte en ces termes un cas de grossesse<br />
extra-uterine avec l'extraction par<br />
voie abdominale qu'il pratiqua : c J'avais<br />
visité une femme enceinte, mais le foetus<br />
mourut ; elle redevint enceinte et le<br />
second fer tus mourut de même Longtemps<br />
après, elle fit un abcès de la région<br />
suprapubienne ; quand je fus appelé,<br />
1 abcès était très volumineux et du pus<br />
s'en écoulait : je le traitai longtemps<br />
par les moyens habituels ma s ne par<br />
vins pas a le guérir. j essayai alors<br />
ur. onguent puissamment résolutif, sur<br />
quoi un fragment de squelette se fit<br />
jeur a travers la lésion, puis, quelques<br />
jours après, un os J en fus surpr.s du<br />
fait que I abdomen ne contient aucun<br />
os et j'en vins .1 conclure qu il s agissait<br />
des os du fertus mort Alorv je décidai<br />
de nettoyer la lésion, je parvins à en<br />
extraire beaucoup de pièces osseuses et<br />
la femme peu a peu retrouva sa santé<br />
mis a part, pendant un certain tempe<br />
quelques écoulements purulents »<br />
Abulcassis propose, par ailleurs et com<br />
mente sa technique originale d excision<br />
des var.ces par incisions successives très<br />
rapprochées (paragraphe 90 de la II<br />
partie) Il décrit l'osteomyelitc chronique<br />
et son traitement chirurgical par exerese<br />
des séquestres, donnant pour exemple le<br />
cas d'un homme de 30 ans qui avait<br />
souffert pendant tro.s ans de multiples<br />
fistuhsations et guérit après une serie<br />
d interventions ayant pour objet d oter<br />
le.s nombreux séquestres (section 86 de<br />
la II' partie)<br />
Veut-on d'autres exemples de son habi<br />
leté et de sa dexterite 7 C'est lui qui eut<br />
l'idee d immobiliser les fractures sous<br />
des bandages fixes par imprégnation de<br />
blanc d'truf. Huit cents ans plus tard, au<br />
cours des campagnes de Napoléon. le<br />
grand Larrey en usait encore de meme<br />
Abulcassis connaissait la technique qui<br />
consiste a ménager des ouvertures dans<br />
le systeme de pansements et d'attelles des<br />
fractures compliquées pour permettre le<br />
drainage et la toilette des plaies II connaissait<br />
la méthode de réduction des<br />
luxations de l'épaule qu'on appelle au-<br />
jourd hui la m inoeuvre de Kocher il<br />
avait opère d«s patt II. 1 tom 1 s mille ins<br />
•s int que Ralph Brooke en nur KIUIMÎ<br />
1 pratique dcsoimats courante en chi<br />
rurgie contemporaine<br />
Nous devons encore 1 Abulc 1 s • deux<br />
inventions dune impoitinn incalculable<br />
dans tous les dom 1 m s de la chirurgie<br />
le prem er il utilis 1 le c itgut pour U s<br />
sutures intesfn i'es et pour 11 ligature<br />
des artères (il précisait qu il fallait preti<br />
dre grand soin de ne pis léser les nerfs<br />
adjacents) le premier I eut I idée de<br />
se servir du coton pour ses pinseniint-»<br />
contre les hemorrigics en dentisterie et<br />
comme coussinets des ipparcils de re<br />
duetion de fractures 011 comme tampons<br />
vaginaux dans les fricturcs pubiennes<br />
Ainsi peut on s expliquer pourquoi I Al<br />
T.t*rif d Abulcassis a si longtemps sur<br />
vécu >i la qloire meme de son auteur<br />
et pourquoi il a joui dune influence<br />
immense et prolongée On conn ut qu i<br />
rante deux copies manuscrites du textearabe<br />
original et vingf-sept traductions<br />
en latin dont les manuscrits sont conser<br />
vos dans les trésors des plus célébrés<br />
bbhotheques et des plus grands musées<br />
du monde il en existe au mo ns vingt<br />
sept éditions anciennes imprime s en<br />
latin, en arabe en français en ingl 11s<br />
ec en espagnol qui «ont I ornement degrandes<br />
collections<br />
Et chaque jour chacun des ch rurgiens<br />
du monde oper« scion des procédures<br />
que ce genie inventa ou mit au point<br />
voici bientôt mil'e ans et accomplit sans<br />
y penser peut etre les mêmes gestes<br />
que lui<br />
Dr Farid Sami HADDAD<br />
{Ahbottempo 31<br />
1-29
CINEMA<br />
par Ignacio Ramonet<br />
.. -/r ii * ir c/r bj' • çm occupe<br />
me fiiV/i'à- , • irr dan* tUnivers du cinéiv.I<br />
/r.ir|,.rn II %CSt tOllfOllfS écartt' rff.i<br />
i % . d. Juction c-vrants (H'.ur<br />
f : Iii' c /m TÊnic -iv< films avcc ï/«*dilficuîtfs<br />
^ifticnj^trei tnortpes Sa<br />
«j a n tes embleat pat davantage<br />
.ii' rftff de» /ilmi dr son pays<br />
. : métréfff « On n'enterre<br />
r % • d m.iochr |!9*>9: fr.nf l'adapta-<br />
' > fu ivir '/. DracA<br />
• /Vn ii • 'ifr CV V voyait un<br />
{..titan atn r» «•.>«*«• l'fl P. 15 c/e<br />
mt /»./:• fou/ jfiîti b/oycur de via.<br />
l'abord ' ITJITTI andutch fin:* /uide<br />
:!../• \ un niuiit dr figures de cire, le<br />
, tir:,- 1.1 - Vfli !•:.*.- f II f Succfour Çllt<br />
i ,i|* >• méV/ i uni* affaire criminelle.<br />
I >/ c irf .i J question di racisme<br />
< au /:• i • ' In fr.m\ i \ qui diswf<br />
.ii. > /v.nr, an qui/) rfu.Vnf /ji.wj rariifcj<br />
vu.- tf«wrm<br />
Amélie ou le trmjw d'aimer > {l%3)<br />
/or «/je «mi'iv anui.hr (inique par ut<br />
>:„(?"• ït i puref^. Drach nous y<br />
n r i'.r ; i
MICHEL DRACH : "Montrer les conditions de<br />
vie et de travail des Nord-Africains à Paris<br />
ne pouvait que déranger la bonne conscience<br />
des Français, toujours prêts à critiquer le<br />
racisme des autres '<br />
( | Vous faites du cinéma de*<br />
puic trihi longtemps Je croie,<br />
que vou'« avez $16 c-sistan!<br />
de i F Melvillw à l'âge de<br />
Jb anr. Est-ce que cela voua<br />
a Gpport* quelque chose?<br />
Oôtrr assistant ?. • Non. Parco que<br />
]( no cto'R pas qu'on apprenne son<br />
mot er en e'.ant assistant. Cela m a<br />
apporte un bain de cinéma, qui m'e<br />
enchante puisque je voulais rn faro<br />
Le travad d un assi tant oM uu travail<br />
très à part Les très bons assista<br />
ont ires rares e! cela ne donne pa-.<br />
tou,o JTI. do bon» moiteurs on scène<br />
— Aucune.<br />
f" Avez vous iait une Ecole do<br />
Cinéma ?<br />
1 Entre ! ; vsistanot et votre<br />
p r r mie* long et •<br />
qu'uvex-vatis lai'<br />
— J'ai fait des court.;-rn6!rage.'. pou»<br />
moi. qui no sont d ailleurs jamais sortis<br />
Ils avaient chaque lois la prime<br />
a la qualité, nais ie n'arrivais pas<br />
è trouver do distributeur et do sortie<br />
possible.<br />
| A.ei vous travaillé à la<br />
T.V.?<br />
— J ai fait pas mal de Télévision. A<br />
Paris-Télé vision amen ces courts-mc-<br />
• .-âges j'ai fat., do., émiss.ons. C onta<br />
dire on me lachait dans la<br />
rature avec un opérateur et on mo<br />
demanda.) de revenir avec une heure<br />
une heure et demi d'émission sur des<br />
sujets c o m pi è t e m o n t différents.<br />
C étaient le» balbutiements de la Télé,<br />
nais c'était assez lantai'iquo parce<br />
auo cola ma procuré non -loulemen<br />
dos heures do tournage, mais a usa.<br />
de heures do montage, de mixage...<br />
Cest comme» cola que J'ai appris la<br />
technique de mon métier.<br />
— Et bien comme |e n arriva.. pa-. c<br />
vendre mes couru, moirages je me -.u<br />
dit qu'il fallait essayer d en faire un<br />
long. Et que «u ca ne marchait pas j(<br />
devrais aller me promène ailleurs<br />
Javas une petite maison d- produc<br />
.ion peisonnelle depuis I âge de 20<br />
a s c cs'-a dire que | étais nègre<br />
J un écrivain je fa-sais ^cs boulo<br />
accessoires pour gagner ma vie
aient d onvir de faire du cinéma en<br />
ont profit*, ils ont ou raison parce que<br />
la porte » est referméo tros lourdement<br />
par la suite. Et moi comme je<br />
lai-.ais cela tout seul j'ai quand même<br />
eu le • trac - Dans l'histoire de ce<br />
Idm d y a un côté quo j'adore, c'est<br />
la solitude du noir à Paris ses problème*<br />
son désespoir. Mais j'avais<br />
tout do même emprunté sept million»<br />
ei a I époque c était une jolie somme, surtout<br />
que je n avais pas le premier Iranc.<br />
Je me .uis alors dit que s'il n'y avait<br />
pan un support policier jo n'amvorais<br />
ïamai 1- a rendre cette somme qui était<br />
une sorle d épee de Damoclés sur ma<br />
tête I ai donc lait un lilm qui est. pour<br />
moi un petit peu boiteux entre uno<br />
sincérité et une intrigue que ;e n'ai<br />
d ailleurs pas développées parce que je<br />
ne savais pas comment m'en sortir<br />
d< celle intrigue policiere. Cela n a<br />
pa;. empêche le film de remporter le<br />
prix » Louis Delluc - et d'être un énorme<br />
succès commerçai, puisqu'ayant<br />
coûte quinze millions il en a rapporté<br />
ISO<br />
E . . . v v PUS 'éa! • / • Ame<br />
lie ou 'e temp' a'aimer •<br />
qu: xnergue cussi votre ron<br />
c te avec Marie Jo«é Nat<br />
otre épouse<br />
— Commo mon premier film s'était<br />
v< ndu dans le monde entier grâce au<br />
• Delluc - le me suis dis qu'au fond<br />
ie pouvais peut-être recommencer,<br />
mais cette fois-ci sans aucune contrainte<br />
commerciale, en faisant ce que<br />
I avais envie de faire. Et ie me suis<br />
paye Amolie - qui m'est resté sur<br />
1 estomac pendant quatre ans parce<br />
que personne n'en voulait. Ce n'est<br />
pas tellement qu'il ait mol marché,<br />
mais il a ete mal distribue. I! a été<br />
:.opo a la base. Au bout de quatre<br />
ans quand il est sorti il l'a fait dans<br />
des salles minuscules du circuit » Art<br />
et Essai « qui n'avait d'ailleurs pas<br />
I impo.-tance qu'il a aujourd'hui.<br />
• Le Bonne O a*.- • et • Sa<br />
la -Diamants» ort deu>:<br />
films n r.eurs Comment ex<br />
pl.qutz-vou* leur existence?<br />
Jâi fait cela parce qu' - Amélie »<br />
n étant pas sorti pendant 4 ans d (allait<br />
que je me dédouane, chose que<br />
le?- journalistes oubliont quand ils jugent<br />
un fi'm ou un motteur en scène<br />
et qu'ils disent : - C'est insonsé que<br />
lui ait pu faire ça ». Après les critiques<br />
merveilleuses quo j'avais ou<br />
pour - Amélie - on me rogardait comme<br />
un diplodocus parco quo j'avais<br />
fait - La Bonno Occaso ». Or mes problèmes<br />
restent mos problèmes ot ce<br />
n'est pas une bonne critiquo qui<br />
M - *<br />
m'ôtera une épine du pied. Il est<br />
évident quo je suis content d'avo r<br />
uno bonno critique main i! y a tout<br />
de même un côté matériel au cinéma.,<br />
et comme moi jo suis un réalisatour<br />
qui n'a jamais été contacté par un<br />
producteur el qui au fond fait toujours<br />
ses fi'ms tout seul, il fallait que<br />
jo me dédouane auprès d'eux et des<br />
distributeurs pour leur prouver que |o<br />
n'étais pas condamné aux jeunes fille<br />
qui mouraient d'amour commo dans<br />
» Amélie ». Il fallait que je m'en sorte.<br />
Pour » Safari-Diamants - c'est un Feu<br />
di férent, I h.stoire avait un côté cor<br />
ploiement baroque qui me plaisait, il<br />
y a d ailleurs dans le film des choses<br />
qui sont bien mais je trouve quo<br />
I ensemble n'est pas réussi.<br />
Etes vou*- auteur de vos 'cà-<br />
narios ?<br />
-- En principe oui. je dis en principe<br />
parce que j'ai fait des choses dont je<br />
n'étais pas l'auteur, mais en tout cas<br />
je suis toujours au moins l'adaptatour.<br />
Pour - Amélio » par exemple le scénario<br />
était do moi. Dans - Elise ou la<br />
vraie vie » c'est différent, j'ai pris<br />
Claude Lanzman comme coadaptour et<br />
dialoguisto. parce que j'ai voulu garder<br />
un recul qui me paraissait nécessaire.<br />
; | Venons en a • Elise ou la<br />
vraie vie » Pourquoi ce<br />
film ?<br />
— Après ces deux expériences do<br />
cinéma commorcial comme on dit. malgré<br />
les réserves que je fais à cette<br />
dénomination, j'avais envie do mo<br />
retrouver moi-même, retrouver des<br />
thèmes qui mo sont chcrs commo<br />
l'amour-passion qui était le sujet do<br />
— Amélie » et des thèmes disons do<br />
combat idéologique comme le racisme<br />
qui était lo sujet do départ do<br />
» On n'entorro pas le dimanche ».<br />
J'avais lu lo roman de Clairo Etcherelli<br />
avant qu'il n'obtienne le prix Fomina<br />
et no devienno lo succès de librairie<br />
quo l'on sait. J'ai immédiatement<br />
voulu l'adapter à l'écran. le trouvais<br />
tout ce quo jo voulais dire dans<br />
mon film réuni dans uno anecdote très<br />
simplo et explosive à la fois.<br />
Pouvez - vous résumer cette<br />
anecdote ?<br />
— Ello est simplo. linéaire. Nous sommes<br />
on 1957 à Bordeaux. Elise habite<br />
chez sa grand-mèro avec son frère<br />
Lucien. Celui-ci sort de l'adolosconco<br />
e: la guorre d'Algério. qu'il vit intensément<br />
par la prosso ot les discussions.<br />
lui fait prondre conscience, d'une<br />
manière romantiquo. dos problèmes<br />
Mohamed Chouikh et Marie Joie Na:<br />
dan« Elise ou la vra-e oie<br />
politiques do l'epoque. I! quitte Boi<br />
deaux oi la vio provinciale pour vivre<br />
« la vraie vie - à Paris ou il est rejom:<br />
par El se qui trouve un travail on us.no.<br />
Cet!© expérience en us.no qu'oi e<br />
croyait provisoire se prolonge : elle y<br />
rencontro un jeune nord-africain dont<br />
elle devient amoureuse, s'attirant ainsi<br />
les haines, los rancœurs. le racismepar-extonsion<br />
de son entourage. Cet<br />
amour difficile va lui permettro de<br />
so détacher de son frère et do son<br />
passé. Elle commence à vivre uno vie<br />
indépendante bion différente de celle<br />
qu'olle avait imaginée, mais qui s avere<br />
bien plus « vraie •• La mort do son<br />
frère et la disparition de son amant<br />
arrêté par la police vont la pousser<br />
au désespoir.<br />
I Avez VQU lait un film pc •<br />
sirr.ste ?<br />
— Pas du tout. C'est la transposition<br />
d une vérité violente, grave, desespe<br />
rente, mais cotte transposition so veut<br />
fidèle à une réalité qui était celle du<br />
momont. et à une psychologie qui est<br />
cello d'Eliso. Celle-ci ouvre les yeux<br />
sur la réalité qui l'entoure, plus<br />
concrèto. plus obsédante que toute<br />
idéologie. Elle éprouve le besoin d'engager<br />
son oxistence dans un combat<br />
qui lui semble positif, qui la rend<br />
utile. Elle a réagi contro l immobilis<br />
mo ot la castration du quotidien. Sa<br />
rencontre avec l'ouvrier algérien sur<br />
la chaîne de voitures de l'usine est<br />
pour elle un choc définitif qui va<br />
conditionner sa ve.<br />
Q Votre film traite donc du<br />
racisme anti Arabe dans le<br />
contexte de la guerre d Al-<br />
gérie "><br />
— Bien sur ! Et cela n'a jamais été<br />
traité dans le cinéma français. La<br />
guerre d'Algério a toujours été dan»<br />
notre cinéma une allusion plus ou
moins adroilc a mon sons générale<br />
menl assez maladroite parce que cela<br />
venait de gens qui avaient un<br />
complexe de culpabilité de laire don<br />
films policiers et tout d un coup un<br />
des personnage* disait I ai été en<br />
Algérie. Bon. Moi j ai voulu aller<br />
p'us loin tout en faisant la même chose<br />
Et ce qui m interesse c est la réac<br />
tion des gens Car guorre d Algérie ou<br />
pas les choses n ont pan tellement<br />
change pour les Nord Africains en<br />
Fiance lai essayé do retrouver le ton<br />
dr vérité du livre La guerre y est vue<br />
constamment de Pans C est la façon<br />
dont I ont vecue la majorité des Fran<br />
çais Le front était loin mais les amours<br />
d Elise et d Aretzki en pleine guerro<br />
piennent la forme dune provocation<br />
qui les oblige à se tenir toujours sur<br />
la défensive<br />
Q Pour lo rôle de Arotrk; vous<br />
crver fait appel à un acteur<br />
algôr:cn ?<br />
— Oui Jon connaissais plusieu rs mais<br />
j ai fini par choisir Mohammod Chouikh<br />
qui depuis 1963 fait partie du Theâ re<br />
National Algerion. Chouikh a d ailh<br />
urs joue a Paris au Theâtro Chaptal<br />
©t commo vous lo save? c est I acteur<br />
p'incipal du premier film authentique<br />
ment algerion - Le Vent des Auros ».<br />
il proie au porsonnage de Arotzki<br />
touto la gravite et la rigueur de son<br />
talent. Talont varie puisque Chouikh<br />
es aussi écrivain - il vionl de torminer<br />
deux pièces qu d voulait mettre on<br />
sceno<br />
[""] Avez VOUS rencontré don di:<br />
ficultés pour tourner les scè<br />
nés d'usine ?<br />
Mane-Jose Nat et Catherine Allegret<br />
.1 droite t dans ' Elise ou h vraie vie<br />
— le suis content que vous me posiot<br />
cotte question car vous me donno»<br />
I occasion de dire certaine, vérités<br />
qu on so dinimule par'otn en France<br />
D abord je dois dire que. s agi sont<br />
d un sujet ©n quelquo sorte engage,<br />
je n ai trouvo qu© dehanco a tous les<br />
niveaux • production tournago. distribution<br />
A propos des sc©nes d u in©<br />
on nous a refus© 1 autorisation d©<br />
tourner ces séquences ©n Franc© Nou<br />
avons dû I© fair© a Alg©r C©rtain©s<br />
séquences d© la banh©u© pan i©nn©<br />
nous l©s avons film©©s a la sauvette<br />
©r décors naturels Jai dû tourn©r ©t<br />
P'oduiro mon film sans distributeur le<br />
dois beaucoup à lacques Pernn qui<br />
avoc » Z » a p©rmis uno collaboration<br />
©nlr© l Algén© ot la Franc© dont mon<br />
film a profité<br />
Vous otes-vous pci.ché sur<br />
les conditions de vie et de<br />
travail des. Nord-Africains à<br />
Paris?<br />
— L amant d Elis© vit dans un <strong>bidon</strong><br />
ville d© la banlicu© parisi©nne II ga<br />
gno un salairo misérabl© Pendant<br />
plusieurs mois nous avons vécu dan.<br />
un univors do taudis do bouges infâ<br />
mes ou habitent les ouvnors Nord<br />
Africains qui sont ©xploités par lour<br />
proprietairo même. Montrer ceci n©<br />
pouvait que deranger la bonne<br />
conscionce des Français, toujours prêts<br />
a critiquer le racisme des autres J ai<br />
tourno en 1969 dans des taudis sor<br />
dides. où s'entassaient les châlits des<br />
scènes qui sont conseos so pass©r ©n<br />
1957! L© sort do ces ouvriers ne s est<br />
pas follement amélioré d©puis On est<br />
terrifie de voir des familles entier©*,<br />
qui campont sans abri pour tout 1 ht<br />
ver. Par ailleurs, leur conditionnement<br />
moral est épouvantable lai voulu deroncor.<br />
©n l©s montrant l©s conditions<br />
de vi© quo la sociéto fronçai..© ac<br />
tuollo impose à un© main d œuvro qui<br />
es' non seulement exploitée dans ses<br />
rapports avec le capital, mais aussi<br />
degradeo humainement.<br />
Avoz-vous de<br />
Pour lo moment jo voudrais term<br />
« Elise ». lo vions d achever lej<br />
ai uno musique ot dos mon<br />
>lour j© commencerai le mixage Mais<br />
ai effoctivemont un vieux p-ojet<br />
Les violons du bal • écrit il y a dix<br />
ot pour lequel on m avait promis<br />
millions d'aido. Il raconte la vie<br />
famillo juivo a Paris pendant<br />
hitlorienno.<br />
Propos recueillit<br />
par IR et R S.<br />
fcOOTHS<br />
ury uin<br />
WILLIAM<br />
LAWSON'S<br />
Q f x M<br />
• : «<br />
VODKA<br />
E RISTOW<br />
Distribues au Maroc par<br />
* - 33
NOUVELLE<br />
A mouche que veux - tu ?<br />
// y ouf un bruit vraiment terrifiant et la mouche<br />
• j' brutalement plaquee contre la paroi métallique<br />
coincée « ntre un bouton rouge et un clignotant vert<br />
Uno follr vibration secoua ses ailes, et les mille<br />
facettes de ses yeux se brouillèrent<br />
Ap Ile 10292 venait de decoller en route pour lupi<br />
tet<br />
Bien sur cela n'avait pas ete facile d embarquer<br />
en mouche clandestine a bord de cette immense<br />
M - 1<br />
par Touatia<br />
fusee Les hommes sont tellement méfiants De plus<br />
1 ordinateur du vol avait dangereusement rignaU<br />
une anomalie et les ingemeurs de ia station do<br />
contrôle setaient arraches les cheveux n vérifier<br />
toutes les donnees transmises Mais 1 nexorab 1<br />
compfe a rebours était enfin arrive à beut de<br />
course, sauvant la mouche, qui n avait qu une peur<br />
celle du detecteur de corps étrangers aue les n go<br />
meurs n avaienf pas mis en route En effet les ccrp.
étrangers étaient nombreux à bord de la fusée 10 000<br />
fourmis en hibernation, le chien du bord, des virus<br />
de toutes sortes, emprisonnés, des cultures bactériennes<br />
concentrées... Evidemment d'après les cal<br />
culs du centre spatial des mouches à Houston, les<br />
molécules de la mouche devaient normalement se<br />
confondre avec celle des fourmis. et I ordinateur de<br />
détection n'était pas programmé pour le contrôle<br />
du nombre de molécules<br />
Mais quand même, la mouche avait eu des sueurs<br />
froides, malgré son conditionnement physique, et<br />
l'entraînement intensif qu'elle avait subi pour gagner<br />
la cachette qui lui était assignée dans la capsule<br />
Aucune improvisation Tout avait été prévu Le<br />
rayon dans l'œil du cosmonaute à 17 h 5.S GMT.,<br />
l'empêchant, ébloui, d'apercevoir la mouche, aui se<br />
glissait sous la visière de son casque, juste dans<br />
l'angle mort Cet angle mort avait fait l'obiet de<br />
calculs, et de vérifications interminables à chaque<br />
simulation de vol. Une lois le cosmonaute et son<br />
casque à l'intérieur de la capsule, elle avait dû se<br />
glisser rapidement derrière le tableau des commandes.<br />
là où les caméras indiscrètes ne pourraient la<br />
détecter. Et c'est là que la mouche attendait que<br />
les horribles vibrations cessent La pression subie,<br />
lors du décollage, allait la mettre en état d'hypnose<br />
durant plusieurs heures. Un nouveau danger commençait.<br />
Ne pas se faire découvrir Or les cosmonautes<br />
fou/ours intrigués par l'anomalie signalée ou<br />
départ, ne prendraient de repos qu'après l'avoir<br />
dénichée.<br />
Le temps passa La mouche était toujours inerte<br />
entre le bouton rouge et le clignotant vert, qui s'était<br />
éteint. Les hommes du bord au nombre de trois,<br />
s'était mis à travailler sur leur chek-list. suivant<br />
scrupuleusement les indications de la station-terre<br />
Au centre spatial des mouches à Houston, l'espoir et<br />
l'angoisse ne faisaient qu'un<br />
Soudain, sur les écrans de télévision, où les chiffres<br />
et les équations se succédaietit, une autre anomalie<br />
fut détectée Le petit ordinateur du tableau des<br />
commandes venait de signaler, que le clignotant vert<br />
du cadran de gauche, celui du largage du premier<br />
étage de la fusée, ne s'était pas rallumé, alors que<br />
l'étage avait depuis longtemps été largué.<br />
Un des hommes chercha le clignotant, mit trente<br />
secondes à réparer la panne, el oh I horreur, en<br />
retirant sa main de derrière le tableau des commandes.<br />
happa la mouche, qui se retrouva collée, bien<br />
en évidence, noire sur le fond blanc du gant de<br />
plastique, en plein milieu de l'écran de télévision.<br />
Un dialogue rapide s'engagea entre l'homme et la<br />
station-terre.<br />
— De quoi s'agit-il?<br />
— D'une mouche '<br />
— Etait-elle à l'origine de la détection du chqno<br />
tant ?<br />
— Non I 11 s'agissait de<br />
— Bon. l'anomalie signalée au départ, venait don<<br />
de sa présence à bcrd<br />
— le la tue 7<br />
— Non. NON i<br />
— Pourquoi ?<br />
— Elle entretra.t en décomposition à I intérieur de<br />
la capsule Hois vous n'avez pas suffisamment de<br />
sacs étanches pour en sacrifier un Surtout soignes la<br />
bien, il ne faut absolument pas qu'elle meurNou..<br />
répétons IL NE FAUT ABSOLUMENT PAS QUELLE<br />
MEURE. Terminé<br />
L'homme regarda la mouche subitement angoisse<br />
de la voir inerte 11 s'aperçut que son corps tressau<br />
tait légèrement, et la déposa sur sa couchette a<br />
sangle, attendant son réveil<br />
Au centre spatial des mouches à Houston I affole<br />
ment régnait Les journalistes assiégeaient le bureau<br />
du directeur de vol les radios bourdonnaient d'une<br />
aile à l'autre. Enfin,, un communique du contre, fut<br />
diffusé à l'intention de la population mouche du<br />
monde entier, qui suivait ce premier vol avec pas<br />
sion<br />
Le communiqué disait ceci<br />
« L'éventualité d'une découverte de la mouche cos<br />
monaute par les hommes, avait bien entendu été<br />
étudiée, au même titre que toutes les éventualités<br />
La réaction obligatoire des hommes de la station<br />
terre, était connue d'avance, et la vie de la mouche<br />
n'a jamais été sciemment, mise en danger<br />
« L'inconvénient de la perte de son incognito, allait<br />
être compensé par le lait qu'elle pourrait dorénavant<br />
circuler librement à l'intérieur de la capsule, et faire<br />
part de s^s impressions en direct-mouche au centre<br />
de Houston Dans 6 jours, la capsule amorcerait sa<br />
descente sur Jupiter, et c est là que commencerait<br />
les véritables difficultés car il était à peu près<br />
certain, que les hommes allaient tout faire pour em<br />
pêcher la mouche de mettre la patte sur Jupiter »<br />
Pendant ce temps la mouche reprenait peu à peu<br />
ses esprits, et sous les yeux de l'homme effare, défroissait<br />
ses ailes, se frottait les pattes et à l'aide de<br />
son téléphone spatial personnel, correctement arrime<br />
sur l'abdomen, entrait en contact avec le centre des<br />
mouches, sans que l'homme puisse se douter de ce<br />
qu'elle faisait Le pauvre n'avait évidemment jamais<br />
vu de téléphone à mouche<br />
ï - 55
Bref il fallut bien créer à l'intérieur de la capsule<br />
une sorte de statu-quo entre les hommes et la mouche<br />
Régler les problèmes de nourriture, de boisson,<br />
de sommeil, ete Finalement les hommes s'étaient<br />
résignés à la présence de la mouche, et le voyage<br />
se déroulait normalement, sans plus d'inconvénient<br />
pour les uns que pour les autres<br />
Vint le jour, et l'heure de la grande exploration<br />
Los hommes, pour la première fois, mettaient le pied<br />
sur lupiter Toutes les sondes spatiales qui s'y étaient<br />
succedees, avaient cessé d'émettre au bout de quelques<br />
heures, voire quelques minutes, et les renseignements<br />
étaient maigres Aussi l'intérêt des hommes<br />
de la terre s'était-il quelque peu réveillé, pour<br />
ce voyage, qui rappelait un peu la première expédition<br />
des hommes sur la lune, en 1969, cette lune<br />
ma;nfonanf envahie par les touristes, et dont la<br />
lace cachée, n'avait plus de secrets depuis longtemps<br />
Ainsi qu'on le craignait au centre spatial des mouches<br />
à Houston, au moment d'ouvrir la porte de la<br />
capsule, un dialogue s'engagea entre la terre et les<br />
cosmonautes<br />
— Neutralisez la mouche, sans lui faire de mal, et<br />
empêchez-la de sortir<br />
— Pourquoi ne pas la tuer maintenant, et l'abandonner<br />
sur Jupiter 7<br />
— Ncn, les risques de contamination sont peutêtre<br />
grands Nous ne connaissons pas les germes<br />
qu'elle transporte sur elle. et ne pouvons prendre<br />
le risque de les laisser se développer sur une planète<br />
que nous explorons pour la première lois.<br />
r Ad i Al VA<br />
— Compris.<br />
Mais la mouche, avait été durement entraînée, avant<br />
son départ. A deux pattes de réussir, elle n'allait<br />
pas laisser les hommes réduire à néanf l'espoir que<br />
des milliards de mouches terrestres avaient mis en<br />
elle et au moment où le premier cosmonaute ouvrait<br />
la porte, elle se jeta littéralement dans le vide,<br />
comme propulsée par un réacteur.<br />
Surpris le cosmonaute hurla à ses compagnons<br />
— La mouche I<br />
Et tous trois se précipitèrent à la porte de la capsule,<br />
pour essayer de la rattraper<br />
Ils n'eurent pas beaucoup de peine à se donner<br />
A peine étaient-ils arrivés en bas de l'échelle, avant<br />
même d'avoir branché leur caméra portative, et<br />
établi Je contact avec la terre, qu'une véritable<br />
armée de mouches se jeta sur eux. déconnecta leur<br />
radio - téléphone, leur caméra, et par un rapide<br />
branchement sur le circuit d'alimentation en air de<br />
leur combinaison, les endormit comme des bébés<br />
A la station terrienne des hommes, c'était l'affole<br />
ment devant le silence des trois cosmonautes<br />
A la sfafion des mouches on entendit avec ferveur,<br />
le premier communiqué officiel du chef des mouches<br />
de Jupiter, annonçant « la réussite de la capture<br />
d'Apollo 1092 ». qui allait servir au convoyago, sous<br />
la direction des trois hommes et de l'ordinateur<br />
conditionnés dans ce but, de milliards de mouches<br />
prisonnières de la terre, et que leur patrie, l'espace<br />
allait enfin pouvoir accueillir<br />
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i.r cinquième centenaire «le In mort<br />
V .Machiavel vient détte célébré u<br />
Florence pai des journies déludés<br />
|Ut ont montre qui? l'auteur du<br />
Pri ice » et du < Discours avait<br />
toujours des admitateurs et en nom<br />
bip ctois ant En Amérique notamment.<br />
ou on semb'e avoir redècou<br />
vert Machiavel le* publications dt<br />
ses couvre se multiplient et l'Un - ;<br />
vente de Californie a en projet une<br />
réédition g.obale de tous ses écrits<br />
Il est cependant à Signaler qu? cc<br />
sjnt les étudits aMemands qui furent<br />
les premiers ft s intéresser a Machinvel<br />
et qu encore aujourd hui le !» t<br />
cialistes di célèbre Toselé**s de tous leurs va>ux par<br />
« eu v qui s'intéressent au cinéma, les<br />
co-productions commencent au Maroc<br />
Deux films C'était hier l'été<br />
el Les violences > ont été tournés<br />
en novembre a Agadir Le premier<br />
dent les vedettes sent Renaud Verley<br />
et Bernard Lecoq est une to-production<br />
ma*oco-française dont le coût<br />
est estimé a 150 millions d'anciens<br />
francs Le second est une coproduction<br />
maroco-italienne dont les vedettes<br />
sont Robert Hossein et Mireille<br />
Darc On ignore cependant quelle est<br />
'a part du Maroc dans ces deux<br />
films<br />
riusit-iirs jeunes acteurs marocains<br />
marchent sur les traces d'Amidou et<br />
se lancent dans le cinéma à l'etran<br />
g er. L'un d'entre eux. Hammadi<br />
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Tounsi après avoir tourne Q i ic!<br />
mûrissent les dattes . vent de par<br />
tiCiper a un film hispano-Uali- i Li<br />
valise noire - tourne A la foj. a T. îger<br />
et Madrid II y tenait in r »!e<br />
-econdaire, mais a bon espoir de<br />
poursuivre dans cette voie II a (<br />
sollicite par un réalisateur espace 1<br />
Eduardo Tajatdo qui desiretait tour<br />
ner un film au Maro< avec un pioducteut<br />
marocain, lequel reste a ttouver<br />
Tounsi qji a débuté dans la<br />
tioupe theatrale de la R T M cslum<br />
quil y a au Maroc une clite cinéria<br />
trgraphique acteurs metteurs i i<br />
scène techniciens qui dit-il attend<br />
détre soutenue et encoungee L-i<br />
vole principale lui semble devoir résider<br />
d ins dis co-productions ilin de<br />
lancer le cinéma marocain, lequel<br />
poutra ensuite choisit son évol.ition<br />
propre II n'en veut pour preuve<br />
que 1 intérêt a« tuellement manifeste<br />
au M iro< par les milieux i inematogtaphiqucs<br />
étrangers et estime que<br />
le* acteurs marocain* doivent en prot<br />
tei pour tenter de s imposer. .Nous<br />
pourr ons ainsi soullgne-t il sot tir<br />
des indécisions et de la léthargie<br />
actuelle<br />
i - 57
LIVRES<br />
r-^^r-i La contradiction principale<br />
du monde d'aujour*<br />
fl^^^Bij d'hui est entre l'impénalismc<br />
et le Tiers-<br />
I m W l Monde Le premier a<br />
be.soin du second qui lui<br />
fournit les matières premières essentielles<br />
a son industrie, et non plus<br />
seulement des matières premières<br />
igruoles et primait es. mais de<br />
l'énergie et des minerais II est donc<br />
nécessaire pour lui de le maintenir<br />
dans des liens de dépendante pour le<br />
conserver dans sa sphère d influence<br />
Mais le Tiers-Monde, sujet à une<br />
exploitation qui dans de nombreux<br />
pays prend un caractcre de pljs en<br />
plus Intolérable, veut se soustraire<br />
a cette domination Les progressistes<br />
des pays développés qui déclarent<br />
vouloir changer le système dans lequel<br />
ils vivent ont donc pout principale<br />
tache d'aider à la libération des<br />
pays encore dépendants<br />
Telle est la thèse principale que<br />
Pierre Jalée détenu tout iu long de<br />
ses ouvrage* On sait le retentissement<br />
enornie qu'a eu son Pillage<br />
du Tiers-Monde ». publié en 1965.<br />
chez Maspero Pour la première fois,<br />
en effet, de maniéré très intelligente<br />
et très précise, les mécanismes des<br />
rapports de domination et de dépendance<br />
pays capitalistes développés -<br />
Tiers-Monde se trouvaient démontés<br />
et présentés à la fois de façon concise<br />
et détaillée En 1968. toujours chez<br />
le même éditeur, Pierre Jalée donnait<br />
une suite a ce livre : « Le Tiers-<br />
Monde dans l'économie mondiale » où<br />
se trouvaient actualisées les données<br />
de l'ouvrage précédent en matière<br />
ib - i<br />
dt commerce international, de mouvement<br />
des capitaux et surtout d'aide<br />
au Tiers-Monde pour la compréhension<br />
et l'étude de laquelle ce livre<br />
est un document irremplaçable.<br />
DES MATERIAUX<br />
ET DES ARMES<br />
VOICI maintenant que Pierre Jalée<br />
nous livre le troisième volet de ses<br />
analyses et de ses recherches:
par Ben Messaoud<br />
Tiers-Monde au développement économique.<br />
souligne donc que IA existe<br />
la contradiction essentielle de notre<br />
époque et précise qu'il ne voit a<br />
cette contradiction aucune conciliation<br />
passible<br />
INTEGRATION<br />
ET CONCERTATION<br />
Car. contrairement à Lénine et A<br />
Boukhnnnc. Pierre Jalée est convaincu<br />
que l'impérialisme ne porte pas<br />
en lui-même les prémisses de sa propre<br />
fin<br />
De manière économique, d'abord : s il<br />
ne minimise par les contradictions<br />
du monde capitaliste développé, surtout<br />
celles existant entre la socialisation<br />
de la production et l'appropriation<br />
privée des moyens de cette<br />
même production qui se traduit par<br />
ur. dualisme production-consommation.<br />
il estime que par des aménagements<br />
constants — Injections dans<br />
l'économie en cas de récession, restrictions<br />
en cas d'inflation les pays<br />
capitalistes arrivent A juguler cette<br />
contradiction. Certes, dit-il. il en résulte<br />
une relative stagnation de la<br />
production, ou plus exactement un<br />
ralentissement de la croissance éco- j<br />
nomique. mais la population des pays<br />
capitalistes et même leur classe ouvrière,<br />
s'en accommode parfaitement:<br />
elle ne met pas en cause le système,<br />
seulement ses manifestations les plus<br />
flagrantes, elle n'est pas révolutionnaire,<br />
elle est revendicatrice.<br />
Du point de vue politique ensuite :<br />
les auteurs marxistes de la fin du<br />
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ï - Î9
i«v siècle ot du début du 20* siècle<br />
étaient convaincus que les rivalités<br />
qui ne pouvaient manquer tic surgir<br />
entre les pays impérialistes auraient<br />
amené la fin du système en tant qiv<br />
tel. .<br />
Et lepuls lors s ullgne Pierre Jaléa<br />
si le-, choses ont évolué c'est dans<br />
!»• sens du renforcement de cette<br />
tendance. Il conclut alors ainsi 30a<br />
propos II es 1 politiquement intolérable<br />
de voir tant et tant de<br />
programmes de partis ou organisations<br />
progressistes e». marxistes en<br />
Europe Occidentale n» faire intervenir<br />
le liera-Monde qu'au dernier<br />
chapitre, celui des bonnes œuvres,<br />
comme pour réparer un oubli ».<br />
•40 - 1<br />
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Moi, si fervent des textes d'autrui.<br />
des syllabes qui poussent entre<br />
les maux d'autrui. moi, à qui la<br />
prose des autres a servi de poèmes.<br />
et les vers de banderoles,<br />
de fanions, de slogans, j'ai la plume<br />
coupable devant les livres<br />
d'Aragon, coupable de les aimer<br />
sans bie;i savoir le dire coupable<br />
de ne jamais pouvoir égaler la<br />
transparence de leur ombre, coupable<br />
de ne savoir que lire et<br />
pas même innocemment parler<br />
d'eux. Alors un livre d'Aragon<br />
toujours me dérange dans mon<br />
tranquille égocentrisme, dans ce<br />
verbe mien qui m'est verve, dans<br />
mon habitude d'amour, dans<br />
mon sommeil, dans ma lente mort<br />
d'insecte en quête d'écrasement,<br />
jouissant dèià de sa veine éclatée,<br />
me dérange cette voix que<br />
je mérite si peu et qui m'est un<br />
bonheur volé, tant, une joie prise<br />
er. fraude. C'est que >e suis si<br />
pauvre devant ces mots à lui.<br />
c'est que j'ai si peu de chances<br />
de savoir dire ce que je veux,<br />
c'est que je n'ose pas, c'est que<br />
cette revue où mon texte parait<br />
aujourd'hui m'a refusé il y a<br />
deux ans un texte sur « Blanche<br />
ou l'Oubli », c'est qu'ils avaient<br />
raison de me le refuser. c'est que<br />
je ne sais pas parler de Louis<br />
Aragon, c'est que c'est difficilo de<br />
traduire cette sorte d'amour là.<br />
cette sorte de communion dans<br />
les vers d un autre cet épanouissement.<br />
Et dans « Les Chambres » son<br />
dernier recueil. Aragon me parle<br />
comme à un petit cheval qui comprendrait.<br />
il me livT3 de • Poème<br />
du temps qui ne passe pas » et<br />
comme je suis heureux de le lire,<br />
c'est à moi qu'il parle, je crois<br />
Mais le voici qui me dit<br />
Allez vous-en. veus n'aurez pas<br />
[de moi le plu3 pelil<br />
Espoir.<br />
Alors je crois que je vais me<br />
cacher pour pleurer, ie crois que<br />
je vais fermer ce livre comme on<br />
ferme un cauchemar et tenter de<br />
l'oublier, mais ses vers sont toujours<br />
cordiformes et je lis •<br />
Excusez-moi de vous le dire el<br />
(d'avoir mal mais je sais bien<br />
Qu'avoir mal est tout à fait<br />
[inexcusable<br />
Cependant c'est à vous que j'ai<br />
[mal mais mal gens de plus<br />
[tard.<br />
Et plus lo,.J<br />
par Salim Jay<br />
Parce quo tout passe, mais non<br />
point le temps d'avo'r aimé, d'aï<br />
mer encore, jusqu'à ce souffle<br />
dernier, bientôt, ce dernier mot<br />
p*ocho et terrible.<br />
Alors vous comprenez moi ie<br />
l'aime, Aragon, /e n'ai pas envie<br />
ce lui faire de procès môme par<br />
passion, et l'ai écrit un tout petit<br />
article pour le dire, point sûr du<br />
tout qu'il paraisse, parce que évi<br />
demment ça n'est pas bien long<br />
comme article et que j'aurais dû<br />
trouver pour dire mon sentiment<br />
des mots plus graves, plus torts,<br />
plus beaux, et que peut-être cet<br />
article où je me parle, si mal. du<br />
meilleur homme qui soit n'appor<br />
ferait rien à qui d'aventure le<br />
lirait, et nue donc vous le lisez,<br />
et que je vous convie à lire • Les<br />
Chambres », à demander aux libraires<br />
de votre ville le pourquoi<br />
de ce boycottage auxquels ils<br />
soumettent les publications des<br />
éditeurs français réunis, oui à<br />
leur demander cela aussi<br />
Les Chambres de Louis Ar.igon<br />
E F R.. 112 pages<br />
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(Mine centenaire<br />
de la mort d'Ibn Batoula<br />
le plus grand voyageur<br />
moyen-âge<br />
par Al Mouarrikh<br />
—. Un Tangèrois a paicouru<br />
plus de ÎOOOOO kilomètres.<br />
voici 600 ans<br />
Ii a leahse le premier<br />
tout du monde Né en<br />
1301 il a quitte le Manu<br />
.-n 1325 De retoui en 1349 il<br />
visite encore (Andalousie «'t le Soud.m<br />
.ivant de dicter ses souvenus<br />
et de seteindre A Fes on 1369 Ce<br />
voyageur de l'Islam u parcouru<br />
I » monde connu des musulmans pendant<br />
près de 30 ans de Tanger a<br />
Pékin de Stalingrad a Tomboucti<br />
u II connaissait tous les pavs<br />
musulmans il avait séjourné en<br />
Oru nt en Russie aux Indes, en Chine<br />
et en Afrique noire, au Mali el<br />
en Tanzanie II nous a laissé un long<br />
récit de I 50© pages de toutes ses<br />
aventures<br />
LE VOYAGEUR<br />
DE TROIS CONTINENTS :<br />
AFRIQUE. ASIE. EUROPE<br />
Notre T.mgeiois .i quitté .sa ville<br />
natale pour accomplir le pèlerinage<br />
a la Mecque Après 10 mous de matrhe<br />
en caravaw- il s'arrête en<br />
Egypte visite la Palestine, et la<br />
Syrie 11 semerveille devant les<br />
beautés de Damas, quitte- Medine a<br />
regret et parvient a la Mecque II<br />
I ut court tous le.s sanctuaires d'Orient,<br />
ans oublier le tombeau d'Ali a<br />
Met hed II visite Ispahan et Chiraz<br />
en Perse Baghdad en Iraq II pousse<br />
nne pointe jusqu'aux ruines de Ninive<br />
et levient A l.i Mecque U part<br />
pour l.i rote oilentule «le l'Afrique<br />
tropicale cette fois en bateau, il<br />
visite Zan/abai et entend parler des<br />
marchés de la poudte d'or de Sofaia<br />
en Afrique du Sud Revenu en Ara-<br />
•42 - 1<br />
bie par le golfe perstque, il se dirige<br />
vers l'Asie Mineure, traverse la Mer<br />
Noire et atteint l'Ukraine II visite<br />
lu, Volga, Astrakhan, au nord de la<br />
Caspienne. Il se vante. A tort, de<br />
connaître Kazan. il 1.300 kilomètres<br />
de IA et d'y être parvenu en 10 jours<br />
Il accompagne une princesse grecque<br />
jusqu'à Conslantinople. II décric<br />
la ville avec exactitude et l'appelle<br />
déjà Istanbul, comme le géographe<br />
Yaqout, avant lui d'ailleurs Après<br />
un séjour de quelques semaines, il<br />
retourne vers la Basse Volga, non<br />
loin de Stalingrad, au camp du roi<br />
Mongol II repart vers le Turkestan.<br />
traverse Samarcand, les pays du<br />
Soleil Levant de Khorassan). Kaboul.<br />
et arrive aux portes de l'Inde,<br />
une dizaine d'années après son dépait<br />
du Maroc<br />
L'ADMIRATEUR ENVOUTE<br />
DE L'INDE<br />
L'Inde fascine Ibn Batouta pendant<br />
10 an». Notre cheikh habile à la<br />
cour du roi de Delhi plus de 7 ans.<br />
11 décrit le pays, ses fleuves, ses<br />
rhinocéros, ses éléphants, ses tigres<br />
qu'il s'entéte A uppeler des lions<br />
I' est intarrissable sur les monuments<br />
de Delhi, sur l'histoire de ses<br />
lois, sur le règne du souverain de<br />
l'époque. Il décrit les fêtes, les<br />
mœurs, les combats et les révoltes.<br />
Tout l'intéresse les yogis et leurs<br />
tours de lévitation, le commerce,<br />
l'administration, la gastronomie, la<br />
mode. Rien ne lui échappe. Ses souvenirs<br />
de l'Inde forment la partie la<br />
plus attachante et la plus riche du<br />
récit
nantchéou) contenait 100 grosses<br />
jonques. Il s'émerveille devant la<br />
qualité des satins qui rend cette ville<br />
célèbre dans le monde entier. Infatigable.<br />
Ibn Batouta prend le chemin<br />
du sud. vers Canton : il décrit la<br />
ville, ses jardins, son hôpital, ses<br />
fabriques de porcelaines. Revenu à<br />
«m point de départ, il navigue sur<br />
un fleuve et un canal, jusqu'à Khansa.<br />
Hang Tcheou Fou, la Shanghai<br />
de l'époque. En chemin il rencontre<br />
un commerçant marocain : Sebti Albochry<br />
était originaire de Ceuta Cc<br />
riche personnage, propriétaire d'un<br />
grand navire, avait un frère au Maroc.<br />
dans le Tafilalet ; notre voyageur<br />
devait le rencontrer plus tard<br />
à Sidjilmassa. Ibn Batouta parle avec<br />
ravissement de Khinsa. « la plus<br />
grande ville du monde ». avec ses<br />
6 murailles concentriques. Il rapporte<br />
l'anecdote d'un jongleur-illusionniste<br />
: il est suffoqué de voir un gamin<br />
décapité et coupé en morceaux.<br />
Bon public, il respire à l'Issue du<br />
spectacle, quand il volt reparaître<br />
l'enfant, en bonne santé.<br />
UN MAROCAIN SEDUIT.<br />
PERDU ET ECRASE EN CHINE<br />
Ibn Batouta se sent étranger il<br />
parle des roues hydrauliques, du riz<br />
qu'il n'aime pas . des assiettes<br />
incassables, de la sole, des billets de<br />
banque, de la houille. \jp contrôle des<br />
marchandises par la douane, les<br />
connaissements. le contrôle des étrangers<br />
dans les auberges par la police,<br />
les portraits des voyageurs affichés<br />
sur les murs des villes traversées,<br />
tout l'éblouit. Il s'intéresse au régime<br />
des retraites, accordées aux Chinois<br />
dès l'âge de 50 ans U observe même<br />
la façon bruyante dont les facteurs<br />
distribuent le courrier A domicile.<br />
Ii remonte à bord d'une jonque et<br />
suit le grand canal impérial pendant<br />
I 400 kilomètres jusqu'à Pékin. U<br />
entre en Chine du Nord, dépasse le<br />
fleuve Bleu, et remonte le fleuve Jaune.<br />
dont l'embouchure, à l'époque,<br />
était proche de Shanghai. Ses deux<br />
mois de voyage sont décevants. Il<br />
signale en quelques lignes la richess •<br />
des céréales, des fniits et des cannes<br />
à sucre. Cc pays, sans musulmans,<br />
lui est étranger. Il ne remarque aucune<br />
ville digne d'intérêt, car toutes<br />
sont peuplées par des idolâtres. Pourtant<br />
Marco Polo en cite une vingtaine.<br />
Les détracteurs d'Ibn Batouta<br />
ont déduit de cc silence qu'Ibn Batouta<br />
n'aurait jamais été à Pékin<br />
II en aurait simplement entendu parler.<br />
Sa description de la ville tartare.<br />
l'enterrement de l'empereur, l'allusion<br />
à la capitale mongole Qaraqorum<br />
seraient les résultats de conversations<br />
avec des coreligionnaires ren-<br />
contrés à Hang-Tchéou. L'empereur<br />
n'est pas mort en 1345 la descuptlon<br />
de l'enterrement serait une puie<br />
invention, comme le transfert de la<br />
capitale mongole de Pékin à Qaraqorum<br />
d'ailleurs qui n'a eu lieu que<br />
vingt ans après le départ d'Ibn Batouta.<br />
Ces critiques ne tiennent<br />
compte ni du texte, ni de la personnalité<br />
d'Ibn Batouta. Notre voyagcui<br />
avait déjà parcouru fi grands pays .<br />
chaque fois il n'avait pas omis de<br />
visiter la capitale le Caire. Damas.<br />
Baghdad, Sara (en Russie », Samarqand,<br />
Delhi, sans omettre Byzance<br />
Comment aurait-il oublié Pékin *<br />
I« n'était pas malade. IJI Chine vivait<br />
en paix La saison était propice,<br />
et l'occasion trop belle Arrivé a<br />
Pékin. Ibn Batouta loge chez un<br />
cheikh pendant un mois Ce personnage.<br />
chef de la communauté musulmane<br />
de Pékin, ne lui était pan<br />
inconnu II lut avait été recommande<br />
par un cheikh d'Alexandrie, son frère<br />
au demeurant En cas de supercherie.<br />
Ibn Batouta aurait été démasqué.<br />
Les rites de l'enterrement impérial<br />
raconté par Ibn Batouta sont<br />
rigoureusement exacts II avait du<br />
les recueillir par l'un des témoins II<br />
a exagéré en se flattant d'avoir assisté<br />
à une cérémonie antérieure de 13<br />
ans à sa venue en Chine Les détails<br />
donnés sur la guerre civile, le nomination<br />
d'un nouvel empereur le<br />
transfert de la capitale mongole ne<br />
sont pas relatés par les annales chinoises<br />
Est-ce le fruit d'une censuie<br />
des Ming ennemis «les Mongols '<br />
Tous les historiens sont cependant<br />
d'accord à reconnaître l'agitation de<br />
la Chine mongole. 2."» ans avant sa<br />
chute.<br />
RETOUR RAPIDE<br />
AU MAROC<br />
Ibn Batouta avait mis 20 ans avant<br />
d'atteindre la Chine II lui suffit de<br />
deux ans et demi pour rejoindre le<br />
Maroc II quitte la Chine au printemps<br />
1346. Malgré son séjour a<br />
Sumatra et une longue navigation<br />
le long des côtes de l'Inde, il t allie<br />
Calicut et l'Arabie où il débarque<br />
un an après son départ de Chine<br />
En janvier 1348 il est à Baghdad .<br />
l'épidémie de peste noire le trouve<br />
déjà à Damas. Au printemps 1349<br />
i' quitte l'Egypte par mer pour<br />
Djerba. Tunis et la Sardaigne 11<br />
rejoint l'Algérie à Tanès et rentre<br />
.'« Fès le 8 novembre 1349.<br />
DERNIERS VOYAGES<br />
EN ANDALOUSIE<br />
ET EN AFRIQUE NOIRE<br />
Après un séjour à la cour du sultan<br />
mérinide Abou Inan, il veut visiter<br />
la tombe de sa mère à Tanger. Li<br />
pastton des voyages le reprend il<br />
part en Andalousie el visite Gibraltar.<br />
Grenade Malaga et Rond i II *e<br />
décidé enfin a mieux connutre le<br />
Maro< il admit o Salé Marrakech<br />
Après une btève réapparition 1 la<br />
cour «k- Fès. il décide en 1352 un<br />
nouveau départ vers le So idan et<br />
l'Afrique noire Par Sijtlmassn Te<br />
gheza. il traverse le Sahara en deux<br />
mois II parvient a la plus grande<br />
ville de l'Afrique noiro Oualata au<br />
sud-est de la Mauritanie actuelle P<br />
atteint ensuite Mail! sut le Niger<br />
Tombouctou et Gao II rentie a i<br />
Maroc deux ans après son dèpirt<br />
par le Hoggar et le Tou.it II avait<br />
traverse a nouveau le Sahara en 5<br />
mois Une fois encore Ibn Batouta<br />
découvie ses talents d'observ item<br />
Il comptond le mécanisme du com<br />
merce transsaharien i 25 jours de<br />
marche au sud de Sijilmass i une<br />
mine de sel gemme permet rix<br />
commerçants de gagner t«» pièces<br />
d'or à tombouctou pour une planche<br />
de sel d un mètre de long II se rend<br />
compte que les Noirs emploient le<br />
sel comme monnaie et que le troc du<br />
sel permet d- rece\ou en échange<br />
de la poudte d'or II note l'ombr ige<br />
énorme «les ba«ib.tbs I huile de kinti<br />
et des animaux eti anges des che<br />
vaux matins avec des jambes c jmnv<br />
celles «les éléphants îles htppop«>t i<br />
lames» ou «les ciocodiles ressemblant<br />
.1 des petites barques Arrivé l Malli<br />
il «lecnt les fastes de l« i inital<<br />
Le déploiement «le la cour l appirit<br />
l'impressionnent autant que I ibondance<br />
de l'oi de 1 argent et d» l'ivoi<br />
te II est séduit par la beauté «les<br />
chants accompagnes de musique II<br />
ncte la liberté des femmes qui non<br />
voilees peuvent s'adresser i «les hom<br />
mes d'une autre parenté I! est tr.i,<br />
pe par les règles d'héritage favorables<br />
a la lignée maternelle II assis<br />
te A une audience impériale et s eton<br />
ne de l'étiquette II admire la justici<br />
et la richesse «la souverain II ne<br />
cache pas son dépit devant son ava<br />
tice U repart de Malli après H mois<br />
de se joui<br />
Arrive à Tombouctou par caravanes<br />
il en repart en bateau un simple<br />
tionc d'arbre creuse Sa navigation<br />
sur le Niger le conduit a Gao II r«<br />
trouve l'usage des cauris qu'il<br />
avait connu aux Iles Maldives et qu'i'<br />
avait remarque au Mail! Ces petits<br />
coquillages blancs servaient de mon<br />
naie 1 150 cauris corrcspomlaicn<br />
à un dinar d'or Le cauris li piêci<br />
d'or était donc trois fois plus élev«<br />
qu'aux Indes II profite «le la utua<br />
tion pour demeurer un mois sut<br />
place II fiequc.itê des Maroc tirs de<br />
Meknès et du Tnfilelt II pari- avec<br />
horreur «les anthropophages m us ne<br />
s'étonne pas de trouve! 600 jeunes<br />
filles dans la caravane qui le i îmèm<br />
au Mut oc<br />
* - 4Î
Il dci rit «in»* mine «le cuivre, le.s<br />
mœurs pillardes dos Touaregs du<br />
Hoggat «*t la misère des gens du<br />
Tcunt obligés de chasser les saulen<br />
lies avant le lever du jour, quand<br />
elles sont encoie engourdies par le<br />
froid II n'était pas au bout de ses<br />
jH-inos après un bref passage A Slplmassa,<br />
il traverse le Haut-Atlas,<br />
el. fin décembre 1353 II est très<br />
éprouve pat la neige et le froid, plus<br />
que dans l'Himalaya II arrive à<br />
Fes a la fin de l'année<br />
I>c •mitan Alx>u Inan lui accordc<br />
une audience et charge un homme<br />
de lettres. Ibn Jozay, de recueillir<br />
tous les souvenir du grand voyageur<br />
I^e livre est teiminé en deux ans, en<br />
1356<br />
LA PERSONNALITE<br />
DIBN BATOUTA<br />
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ENTS VOYAGES D IBN UATOUTAH (1325 A I350)
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manque de tomber de cheval quand<br />
il assiste aux Indes A la mort d'une<br />
veuve, brûlée vive.<br />
U ne supporte pas La vue du sang.<br />
Dans chaque pays où il arrive, il se<br />
marie, et il est intarrissable sur le<br />
chapitre des femmes ; il procède A<br />
«les comparaisons les unes sont trop<br />
dévergondées, trop chères. Il apprécie<br />
les Hindoues pour leur obésité, leur<br />
blancheur et leur art «le plaire. Une<br />
ou plusieurs compagnes agrémentent<br />
toujours sa vie Cette intimité lui<br />
permel de mieux comprendre la manière<br />
de vivre des peuples dont il<br />
est l'hôte<br />
LE PLUS CELEBRE<br />
DES EXPLORATEURS ARABES<br />
Simbad le Marin, dans Les Mille<br />
e'. Une Nuits > est le prototype de<br />
ces navigateurs arabes qui se risquaient<br />
sur l'océan Indien vers Ceylan.<br />
En 713, un premier ambassadeur<br />
arabe arrive en Chine.<br />
En 758. une colonie commerciale musulmane<br />
s'installe il Canton pour<br />
plus d'un siècle. Soliman de Siraf<br />
nous a laissé un récit de voyage en<br />
Inde el en Chine il la fin du IX' siècle<br />
Malheureusement, il parle par<br />
ouï-dire. Il n'avait jamais nuvigué.<br />
Vers 950 le capitaine Bouzourg écrit<br />
le livre des Merveilles de l'Inde et<br />
dt la Chine ». d'après ses propres<br />
observations. Al Yaqoubi, avant 891,<br />
avait parcouru l'Inde et le Maghreb.<br />
En 921. Ibn Fadlan dirige une ambassade<br />
en Russie méridionale et atteint<br />
la Volga. Au X siècle. Ibn<br />
Hauqal, pendant trente ans. de 943<br />
il 973, parcourt l'Orient jusqu'aux<br />
Indes, la Sicile, l'Afrique du Nord,<br />
l'Espagne et le Ghana. Il dresse des<br />
cartes. Al Moqadasi, avant 985, voyage<br />
en Orient et en Afrique du Nord :<br />
I' ne pénètre m dans le Sud t Pakistan).<br />
ni en Espagne. Avant 956, Al<br />
Masoudi parcourt le Turkcstan, la<br />
côte orientale de l'Afrique. Il atteint<br />
le sud de l'Inde et aboutit A Singapour.<br />
Vers l'an 1000, Al Birouni<br />
(Maître Allboroni sillonne l'Inde. Au<br />
XI siècle Tortouchi visite la France<br />
el l'Allemagne Ia» Marocain Al I«lrissi,<br />
au XII* siècle, a surtout connu<br />
l'Espagne, l'Afrique du Nord et la<br />
Sicile. Il n'a guère voyagé, comme<br />
l'Andalou Al Bakn d'ailleurs qui a<br />
parlé avec exactitude de la Russie,<br />
«lu Maroc et «le l'Afrique noire. El<br />
Maxim raconte son voyage en Russie<br />
et au Turkestan. Ibn Jobair son pèlerinage<br />
en Orient et son retour mouvementé<br />
par la Sicile. Ibn Hauqal<br />
avait connu l'Occident, Al Birouni<br />
l'Inde, Al Masoudi la côte orientale<br />
de l'Afrique jusqu'A l'Indonésie. Au-<br />
cun explorateur musulman n'avait<br />
réalisé l'exploit d'Ibn Batouta qui.<br />
A lui seul, avait réalisé tous leurs<br />
itinéraires en ajoutant un parcours<br />
original en Chine. Sans fausse modestie,<br />
il déclare A propos d'un rival<br />
rencontré en Asie Mineure II fit<br />
le tour du monde, sauf qu'il n'entra<br />
pas en Chine, ni dans Pile de Sircndib<br />
(Ceylanl. ni dans le Maghreb, ni<br />
ei. Espagne, ni au Soudan. Je l'ai surpassé<br />
en visitant ces régions ><br />
PLUS GRAND<br />
QUE MARCO POLO<br />
Impossible ' s'exclamera un Occidental.<br />
Marco Polo est arrivé en<br />
Chine 70 ans avant Ibn Batouta Le<br />
Vénitien a vécu 18 ans en Chine. Ibn<br />
Batouta n'y est pas resté un an IAlivre<br />
de Marco Polo, le Devisement<br />
du monde - décrit les étapes de la<br />
route de la soie, la Chine mongole,<br />
les pays d'Extrême-Orient. Marco<br />
Polo, «lans un livre précis el attachant.<br />
a su révéler la Chine au monde<br />
occidental Bien avant lui. le franciscain<br />
Plan Carpin fut le premier<br />
Européen A entrer «lans la capitale<br />
des Mongols. A Qaraqorum et à observer<br />
les peuples du centre asiatique.<br />
En 1253, il avait été suivi<br />
par le moine Rubruquis. un ambassadeur<br />
de Saint Louis. Et que «lire<br />
des successeurs de Marco Polo *<br />
Jean de Monkorvin vécut plusieurs<br />
années A Pékin au début du XIV<br />
siècle : André de Perouse a vécu<br />
dans le sud de la Chine pendant<br />
plus de 10 ans. Odoric de Pordenone<br />
a visité Canton, et les grands<br />
ports de la Chine du sud II a vécu<br />
plus de 3 ans A Pékin Jean de Marignolli<br />
a séjourné A son tour «lans<br />
la capitale pemiant 6 ans. de 13-12<br />
A 1347 ».<br />
Marco Polo et ses emules europeens<br />
n'ont pas atteint pourtant les pays<br />
par«*ourus par Ibn Batouta Ils<br />
n'avaient pas la connaissance géographique<br />
d'Ibn Batouta en ampleur<br />
ou en variété. Marco Polo a ignore<br />
les mystères de l'Inde, de la Russie<br />
et de l'Afrique. Si Marco Polo a<br />
mieux connu la Chine où Ibn Batouta<br />
el resté peu «le temps, le globe-trotter<br />
marocain par contre a mieux<br />
connu l'Inde où il a demeure 10 ans.<br />
sans parler de l'Orient, «le la Russie,<br />
de l'Indonésie ou de l'Afrique noire<br />
Sa curiosité, son amour-propre l'ont<br />
poussé A découvrir des horizons toujours<br />
nouveaux. A ne jamais revenir<br />
sur ses pas. et A battre tous les<br />
records d'endurance. J'ai obtenu,<br />
grâce au ciel, la réalisation de mes<br />
projets : j'ai parcouru la terre et<br />
j'ai dépassé les limites jusque-là<br />
atteintes, du moins A ma connaissance<br />
>.
dix<br />
raisons<br />
pour s'abonner<br />
1) LAMALIF est lu par tous ceux qui comptent au Maroc joune*. étudiant! ,<br />
intellectuels, cadres, industriels, membres des professions libérales respon<br />
sables dans tous les secteurs<br />
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problèmes marocains<br />
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désir de connaître<br />
5) LAMALIF ne se cantonne ni dans ia critique systomatiquo ni dans ! arpro<br />
bation stérilisante<br />
6) LAMALIF est la revue de la foi et de 1 espoir<br />
7) LAMALIF plus qu'une revue est une option, celle de tous ceux pour les<br />
quels la liberté, la démocratie, la justice et le progr» s ont un sens<br />
8) LAMALIF est un défi aux idees reçues et aux préjuges de toutes sortes<br />
9) LAMALIF est la revue ou vous trouvez ce qui vous plaît ot co jui déplaît<br />
à ceux qui vous déplaisent<br />
10) Enfin. LAMALIF est un cadeau pas cher qu» a le mente do r< venir chaqu<br />
mois<br />
NOM<br />
PRENOM<br />
ADRESSE<br />
BULLETIN D'ABONNEMENT<br />
Je désire que mon abonnement parte<br />
— du prochain numéro a paraître<br />
— du numéro<br />
le joins le présent règlement soit<br />
— Abonnement de soutien 50 DH ou NF,<br />
— Abonnement à l'étranger 50 DH eu NF ou 10 dollars,<br />
— Abonnement normal Algérie 25 dinars.<br />
— Tarif étudiant 15 DH.<br />
par CCP 885-49 Lamalif ou par choque bancaire adresse à LAMALIF 11 rue<br />
Malherbe - Casablanca (Maroc)<br />
R.iycr 1rs mentions inutiles
L homme d'aujourd'hui a la chance<br />
Je vivre dans cc que les sociologues<br />
appellent la civilisation des loisirs<br />
».<br />
Hier les loisirs c'est-à-dire le<br />
temps de la vie qui n'est pas consa-<br />
•!
CGRUnDIGJ<br />
IL EXISTE UN GRUNDIG POUR TOUTES LES HEURES JOYEUSES DE LA VIF<br />
I m parla leu r Exclus i f :<br />
LA Ml RK MAI«)C - 43, Boulrvanl ll.n Tachfinr - C AS Mil.\\C \
TOSHIBA IMPORTATEUR<br />
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101 et 103 boulevard Mohammcd-V Tolophone G45 30 773 T1<br />
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