DOCUMENT DES JEUNES MUETS I « ni.-, tiavail «Ju.iml on a pronom e • ••«. deux mots, «métaux. il wmlilp, du moi n» pour les adultes, «pu- soient « • mes Ifs problèmes (K Jeunes, l'as .iw/ ilV« oies, pas assez ilt- travail, i "« si bien la, en effet l'essentiel, et lis « luffres n« maiu|iient pus «pu puniraient relayer. M ils parad< xalement,
lamalif des jeunes gens lucides et malheureux, conscients et tirailles, qui vivent au petit hasard >. qui ne peuvent transformer le monde parce que trop occupes a y trouver une place, qui sont disponibles, qui ont les pieds dans des babouches et la tete dans une casquette pop-art. qui ne singent pas les révoltés chevelus . qui sont trop raisonna- bles pour aller en 3rabie. qui attendent la releve. qui font de l'art un compagnon, qui écrivent: le peuple doit taire son travail de potier et qui echouent aux examens... Ll.k«t< . junukmrmruaiu N' 5 tmtm 5 , — , . « « » . «MU U » I • «M • ( % m mm • - ml . -- «M critiquent, niais ils les aiment, et ils \nnt même jusqu'à, souvent, ne pas s'opposer à leurs désirs, ni à leurs volontés, mais .< pour ne pas les peiner o. « pour ne pas casser avec eux . plutôt que parce qu'Us ont raison. Ils les subissent sans aucune illusion. On «lirait qu'ici les rôles sont renversés : précocement vieillis, aguerris par li*s innombrables problèmes «lans lesquels ils se débattent les jeunes considèrent leurs parents, «le haut, presque comme ils le feraient pour «les enfants, ils ne leur reconnaissent plus vraiment d'autorité. Pourtant, Us restent toujours prudents, voire même hésitants. Ils sont modernes, niais pas à tout prix. Traditionnaiistes, mais pas en toutes choses. En fait, ils ne savent plus où ils en sont, ils ne savent même plus à quoi raccrocher. Il est dur à partir «l'un passé contesté, d'un présent subi, «le construire un avenir ! Il est dur à partir d'un passé contesté, d'un avenir douteux, de construire un présent valable. Et pourtant tel est le problème des jeunes Marocains. Car qu'est-ce que l'avenir, sinon le présent qu'on fait ! Comment s'étonner alors que souvent ils ne vident pas l'avenir, sinon comme une projection idéaliste de leurs rêves ? DANS LA VIE A PETITS PAS PRECAUTIONNEUX Ils ont «léscsjM'rémcnt besoin d'un guide, mais ils savent bien qu'ils n'en trouveront pas, car il faudrait que Ce guide soit comme eux. Ils savent qu'ils auront i\ se frayer leur difficile chemin tous seuls. Alt.rs, plutôt que di* tout briser, ils avuneeiil dans la vie à petits pas précautionneux. Leur désir d'affranchissement rest verbal. Ils savent que les ambitions sont toujours limitées, qu'il y a des projets irréalisables, et alors ils nles formulent qu'en boutades ! Ils sa vent que l'existence lion seulement n'est pas facile, mais encore ne v.t même pas de sol. I>\»ù une altitude également mitigée à l'égard de la société. Des censeurs, de bons apôtres, appliquant à la lettre les schémas européens. croient voir la <strong>jeunesse</strong> en rébellion contre la société. Kieu de plus faux. I.es jeunes Marocains sont très raisonnables. Ou serait même tenté de dire trop. Iamr cri de révolte n'existe pas, U est comme poncé, et, dans les rares cas où il existe, il se limite au domaine des mots. I.'cx plicutioii est simple : les jeunes n« peuvent pas vouloir changer le monde, ils sont bien trop occiqiés . tenter d'y trouver une place. UN ENORME BESOIN DE SECURITE l'ar crainte d'un chaos psychologique qui les guette :t tout instant, par peur d'une instabilité dont ils ont souffert et qui continue à les ma qiier, dans une s«iciété lisse en apparence mais qui IHIIII comme uu creuset. qui se transforme lentement, ils avouent un énorme, un terrible besoin de sécurité. Interrogés, sur l'emploi d'un éventuel argent, la majorité des élèves des deux lycées à Casablanca et à Fès, ont répondu qu'ils construiraient une maison ! Ce sont peut-être des sages. Les filles veulent être libres et protégées, les garçons tout concilier. Tout le monde vit à l'imparfait. Cette peinture raisonnable, ces petits jeunes gens, sérieux et malheureux, tiraillés et conscients, tristes et luci des, nous sommes loin des idées adultes sur la question. Ceux-ci en effet, ont tendance à voir dans les jeunes une vague déferlante et hurlante qui veut menacer leurs positions acquises ou non. et qu'ils contiennent à grand peine. CASSURE ET MEFIANCE I n éducateur le dit. ci-aprés: Ici on a peur «les jeunes ». Il a raison, •i millions «le bouches, Vi millions d'yeux et d'oreilles, avides à l'écoute, à l'affût, environnent les adultes, qui en conçoivent une crainte qui n'est pas prête de s'estomper. Il y a méfiance réciproque, cassure entre le monde des jeunes et celui des adul- tes, «assure plus que rupture, mais cassure et incompréhension oui n't n sont pas moins graves ( assure au niveau de la famille, dont « haeii individuel:* ment, s'arrange «omnir il pi Ut, tout en souffrant, et «assure avec une société qui n'est plus conçu» pour eux et ou Ils n'ont l»as entor« de pl.it e. On vit au petit hasard : «e mot, d'une jeune femme résume 'a situa lion En l'absence «le règles prê« is s et établies, en l'absente d'une vu. bonne ou mauvaise, mais tracée, ils flottent. Coincés entre les problèmes d'un pays soiis-déxeloppe, t eux d'un» société en gestation, ceux d'une f imllle traditionnelle nui s'ét roule, I» s jeunes ligotés dans les traditions et leurs propres contradictions, ne sont libres qu'eu apparence, labres, puisqu'abaildoniies. puisque livrés :t ••tiv mêmes. M.lis cette liberté e>t illusoire, ils ne sont pas préparés a s'en serv ir. ils n'osent pas l'utiliser. UNE TELLE SOIF DE SCIENCES Néanmoins, ils ont des idées d'évolution »•! de progrès, des idées profondes. et tpie, vraisemblablement, ils réaliseront. Ils ne sont qu'apparemment dégoûtés, qu'apparemment d» slntéressés. Ils aiment leur pavs. Ils sont nationalistes jusqu'au chauvinisme. El te n'est pas un mal. < •• pays, ils savent qu'il faut le C»>IIS truire. Et sans doute, est-ce parce qu'ils le savent tellement, qu'ils ont une telle soif il»- sciences. Mais, et IiiI Ni/an. dont nous reproduisons plus loin des extraits de l'iriivre l'a bien dit : I.a scient e, c'est ce qui vous empêche de vous sentir perdus I-i matière est rassurante, la- jeune Marocain de 11)1*0. se veut ingénieur. I.a jeune <strong>Marocaine</strong> enseignante. (Juoi de plus réveléteiir : (Jue leur maïupie-t-il donc à ces jeunes ? T.uit et ri»-n. On pourrait certes écrire d'innombrables pages sur ce que la société devrait leur doniii i et qu'elle lie leur donne pas : des écoles, du travail, des loisirs, des éducateurs, «tes rxt mplcs, uu peu de confort, un peu de facilité, un peu de rêve d'évasion, une raison d'être. Mais à quoi hou .' El qui peut faire l'aumône de t»ds droits .* Car les anciens à l'égard des p-iines, non plus que les hommes à l'égard des femmes ne se départ iront jamais avec plaisir d«' leurs prérogatives nuées! raies. \ eux doue tle construire leur monde à plein cti'ur, à pleines mains. \ eux seuls. On pourrait peut-être, eu adulti , leur demander uu peu nlus de flamme, el uu peu plus de « ourage. Mais... de quel droit ? Zakva l> \Ol O * - 19