OTTO DIX : ''INVALIDES DE GUERRE JOUANT AUX CARTES ...
OTTO DIX : ''INVALIDES DE GUERRE JOUANT AUX CARTES ...
OTTO DIX : ''INVALIDES DE GUERRE JOUANT AUX CARTES ...
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porte encore sa croix de fer, une décoration remportée à la guerre. Ce sont tous les 3 de grands<br />
mutilés. Ils sont amputés des bras ou des jambes, leur peau est brulée, ce sont des « gueules<br />
cassées » ; leurs mutilations sont exagérées : Otto Dix a concentré sur ces trois personnages<br />
toutes les souffrances et mutilations que la guerre a pu infliger aux soldats. A l’arrière plan, il a<br />
collé 3 journaux qui font référence au conflit franco-allemand.<br />
Les couleurs : elles sont sombres, les vêtements renvoient aux couleurs de la terre, des tranchées,<br />
de la saleté et de la boue ; ce sont uniquement des couleurs froides.<br />
La lumière : une ampoule énorme éclaire d’une lumière blafarde cette scène sinistre. A l’intérieur<br />
de l’ampoule on peut deviner une tête de mort ; c ‘est donc la mort qui éclaire la scène.<br />
La perspective : on a un sentiment d’enfermement en regardant cette toile. Il n’y a pas de lueur<br />
d’espoir, pas de fenêtre ouverte, pas de ciel bleu. Les personnages sont dessinés avec peu de<br />
volume : on dirait qu’ils sont plats.<br />
Les formes : le peintre a opposé les formes rondes et déformées des 3 personnages aux lignes<br />
verticales et superposées des pieds des chaises, table et prothèse. Cela provoque une impression<br />
de déséquilibre dans le tableau.<br />
Sens de l’oeuvre : Otto Dix a été marqué par son expérience de soldat et il nous montre<br />
l’affreuse<br />
réalité des rescapés. Ce ne sont pas des héros qui reviennent victorieux mais des débris humains,<br />
des « monstres ». Il ne critique pas seulement la guerre qui transforme les hommes en « chair à<br />
canon » mais aussi les anciens combattants qui avec fierté portent encore leur décoration de<br />
guerre. Cette critique de la guerre a fortement déplu au régime nazi qui prétendait que la guerre<br />
était nécessaire, qu’elle grandissait l’homme en lui permettant d’exprimer sa virilité et sa force. En<br />
1933, il sera destitué de son poste de professeur aux Beaux-Arts de Dresde et son oeuvre exhibée<br />
comme « art dégénéré ».