Les feux de joie à Saint-Omer et dans le Nord de la France sous l

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LES FEOX DE JOIE A SAINT-OMER
^SfJ^NGlENNE MONARCHIE
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PAR M. PAGART DHERMANSART
Correspondant honoraire du Ministère de l'Instruction publique
SAINT-OMER
IMPRIMERIE ET LITHOGRAPHIE H. D'HOMONT
■ ; 14, rue des Clonteries, ' 14
1903
■ m y

Fin d'une sétie de documents
eneouleui

LES FËOX DE JOIE A SAINT-OMER
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Extrait de la 204e livraison du Bulletin historique de la
Société des Antiquaires de la Morinie.

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ET DAHS LE MORD CE LA FRANCE
{£?' j " fi>v«J^\ I»'ANGIENNE MONARCHIE
On allumait autrefois des feux de joie à l'occasion
des publications de paix, aux nouvelles des
victoires remportées, aux jouss de naissance des
princes, de proclamation de leur mariage ou à
l'époqee de leur convalescence après des maladies
dangereus.s.
On ne trouve nulle part de détails précss sûr la
forme qu'affectaient ces feux ni sur la construction
de bois qu'ils exigeaient. Mahudel' dit bien
qu' « on doit aux Florentins et aux Siennoss
« l'idée de l'élévation des machines et des décote
rations propres à augmenrer le plaisir du spec-
« tacle, et qu'ils commencèrent à en donnrr des
« essass aux fetea de Saint-Jean-Baptiste et de
< l'Assomption sur des édifices de bois qu'ils
c élevèrent è la hauteur de 40 brasses• et qu'ils
«ornèrent de statues peintes, de la bouche et
1. Mahudel, membre de l'Académie des Inscription», 1705 A 1744.
2. La brasse équivaut ù peu près à cinq pieds, soit 1-62.

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« des yeux desquels sortait du feu • », mais ii nn
décrit pps autrement ces édifices.
En Flandre et en Artois ii était d'usage aussi
de célébrer par des feux de joie certains événements
importants et même de terminer par ce
divertissement les fêtes publique.. Voici comment
on procédait :
On construisait autour d'un long sapin une
faible charpenee de cinq à six étages à base
pentagonale, diminuant de largeur et de hauteur
à mesure qu'elle s'élevait, et i chaque angle de
ces étages était un tonneau avec une bannière
armoriée. C'étaient : les armes de la famille
royale, celles de la province, des principaux
fonctionnaires de la cité, ainsi que cellesde la
ville.
Pendant le jour, les cinq arcades étaient bouchées
chacune par un tableau peint à l'huile
représentant la Force, la Justice et autres allégories.
Au sommet se trouvaient, en dernier lieu, les
armoiries de France peintes sur un volet de bois
chantourné.
Tout l'intérieur de cette carcasee était rempli
de bois, de fagots et de paille, de manière que le
feu se communiquât rapidement de bas en haut.
Il était allumé le soir après l'enlèvement dos
divers tableaux garnsssant pendatt lé jour le
petit édifice.
Nous donnoss la description ci-dessus de ce
1. O Leberr Collection des meilleures Dissertations, etc., relatifs
à Vhistoire de France, t. V1H, p. 463 4 470 : de VOrigine des feux
dévoie, par M.diudel. Ce sont les deui Invention» de la poudre et du
canon « dont Veltet, d'après cet autour, a fourni ridee de toutes les
« machines et des artifices qui font l'agrément de ces feux e.

— s —
divertissement tel qu'il était praiiqué - a Saint-
Omer depuis que cette viile avait été réunîe t la
France en 1677'. Les dépenses faites à lloccasion
des feux de joie étaient mentionnées dans tes
comptes communaux. On y voit notammett
qu'immédiatement après la conquête, on alluma
de ces feux pour célébrer divers événemenss
militaires survenus en 1677, 1678 et 1679 et favorables
aux armées française,, ainsi que les
traités de Nimègue conclus entre la France et la
Hollande le 10 août 1678 et entre Louis XIV et le
roi d'Espagne le 17 septembee suivan.. On trouvera
ci-après le texte de ces dépense,, elles
comprennent la construction, le bois, les fagots,
bourrées, armorries et peintures qui y étaient
employés et les frais des collations qui suivaient
ce divertissement.
Nous avons publié autrefois • une ordonnance
de l'échevinage du 14 avril 1777 prescrivant les
réjouissances qui devaient avoir lieu le 27 du
même mois en l'honneur du centenaire de la
réunion de Saint-Omrr & la France, il y est fait
mention d'un feu de joie « de la valleur de deux
« cent cinquante livres a. Mais les développer
menss de la pyrotechnie avaient permss d'ajouter
à ce divertissement « trois cens fusées à baguetee
».
1. Sous la domination espagnol*, lors de la publication à St-Omee
de la paix de Vervins en 1598, on alluma dans la ville un feu de joie
ainsi deerit dans le Ma. 808 de la KM. de Saint-Omeer « il y avaii
« cincq gros et longs bastons pose* en terre au bout desquell estoient
« cinq tonneaux de terq (?) ». (Abbé Bled, Bull, hht. des Antiq. de
la Morinie, t. VIII, p. 605))
'1. le Siège de Smnt-Onutr en iOIT. (Saint-Omcr, D'Homont, 1888,
p. 75 et mm. des Antiq. de la Morinie, t. XXI, p. 73).

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Des feux d'artifice plus complets se sott
substitués depuis aux taux de joie et sont
l'accessoire des îôtes publiques annuelles qu'elles
termintnt ordinairement.
Extrait des Comptes de la Ville de Saint-Omer
CHAP. Despenss commune
1677-1678'
Construction Audict de Riepe a est6 furny- la somme de trente cinq
florins pour avorr construict un feu da joye pour la prise
de la ville de S" Gislain », corne apett par sa déclaration,
certificat, ordonnance et quictance, ci xxx florins.
Collation A Jacquss de Riepe, occupeur de la maison de ville, at
eséé fume deux cons soixante cincq florins dix huict sols,
pour une collation en sa maison, par ordee de mesdicts
s", le jour après le feu de joya pour la prise de la ville de
S' Gislain, où ont esté monseigneur le marquis de
. S' Génies, gouverneur de ceste ville», messieurs du magistrat
des deux années et des dix jurés, messieurs les
lieutenant du Roy, maior do la place et quelques aultres
militaires, pour livraison des linges et estaim et tout
aultres choses tant en viandss quaccoustrage, corne apett
par certificat, ordonnance et quictance .. II'LXV .l. xvm '.
Bois A Nicolas de S' Mariin at esté payé cincquante florins
1. L'exercice financier s'étendait jusqu'en 168~ d'une fête de la
Chandeleur (2 février) à l'autre. On continua à compter par florins
en 1677 et en 1678 après la conquête française. (Pagart d'Hermansart,
Les Ai-genliers de Ut ville dé Saint-Omer i316-lW0. Saint-Omer,
D'Homont,1902,pp.à2,63et64).
2. Saint.GhUlam, ville de Belgique, prise par le maréchal d'Humières
vers la fin de l'année 1677 - avait été conquise une première
fois en 1655 par les français. Elle fut restituée au roi d'Espagne
Charles H par le traité de Nimègue du 17 septembre 1678.
3. Il avait été nommé gouverneur de Saint-Omer dès le 22 avril,
jour de la capitulation de la ville.

H
pour avoir livrez plusieurp partiedee vieil boip pour
constreire un feu djjoyepour lp prisdee Fribourg',
comme apert par aa déclaration, certificat, ordonnance
etquictance L fl.
Audict de Biepate esté paylaa somme dt troic cent Collation
cing florins dix sept sols pour avoif fait une collation
faict par ordre de mesdicts"" aprèlef feu de joie porlaa
prise de la ville de Fribourg, où one esté monseigneulee
marquis de S' Génies, gouverneur de ceste ville, messieurs
du magistrat des deux années et dix jurés, messieurl
le lieutenant du Roy et maior de aa place et pl¬sieurs
aultres officiers melitairel laquelle collation tant
en viandes quaccoustragel livraison de linge et estaim et
aultres, comme apert par aa déclaration, ordonnance et
quictance, ci m«v fl. XVH \
A Jacques de Nieppe at esté payl la somme de sept cent id.
nouante florins dix sols, poul les deux despens faits par
messieurs du magistrat des deux années et dix jurés,
monsieur le lieutenant du roy, le maior et plusieurs
aultres officiers tant pour le fou de joye de la prise de la
ville de Gand ', y compris une petite despense... etc. »
A Jan Fournier, maître paintre, at eséé payé la somme Peinture
de six florins douze sols, pour avorr pain diverses armo- d'armoiries
ries qui ont esté applicqué au feu de joye et au bancqutt
de la paix despaigne ', comme apert vi fl. xu *.
... Il luy a esté encoee payé (A Michel Hovelt) la somme Fagota
de vingt tross florins dix sols tross deniers, pour par luy
avorr desboursez pareille somme pour deux cent neuf
1. Fribourg, ville de Suisse, prise par le maréchal de Crequv le
*. Gand, ville de Belgique, prise par Louis XIV en mars 1678. Elle
fut «*.!•*> au roi d'Espagne par le traité de Nimègue du 17 septembre
1678.
3. Paix entre la France et l'Espagne signée le 17 septembre 1678.

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fagots qui ont servy au fou de joye de la prisede :
Pnsorda', comme aport ......... xxmnYx*.*.
Fagots A Georges Delattre at esté furny ta somme de soixanee
treize Bor-os dix sols pour avoir livrez trois cent cincquante
de fagots pour les feus de joye de la prise de Gand
et dypres « au prix de vingt et un florins te cent, comme
apert... etc Lxxni fi.
Fourniture A Jan Fournier, peintre, a esté furny la somme de vingt
d armoiries florins p0UP avoir livrez plusieurs armories pour servir
aux feus de joye plus particulièrement spécifié par sa
déclaration, ordonnance, certificat et quictance... xx fl.
Bourrées A Georges Delattee at esté payé la somme de vingt deux
florins dix sois pour cent cinquanee bourréss pour le feu
de joye de la paix dholland*» au prix de quinze florins le
cent,comme apert xxnfl.-
Tonneaux
A Robert Ears at esté payé la somme de cinquante et
un florins pour livraison de quantité de tonneaxx pour
servrr à divers feu de joye, sçavoir à la prise de Puserda,
de Gand, dypres et de la paix dhollande^mme aport...
etc • ■ * • •
Ll.l.
1. iPuycerda, ville forte d'Espagne, dans la Catalogne, au pied des
Pvrénées.
3. Ypres, ville de Flandre, capitula eh mars 1678, seize jours après
Gand,
3. La patx de Nimègue signée le 10 août 1678 entre la France et là
Hollande.
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Original en coûteui
NF Z 43-120-8