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AG CCI Grand Lille 23 janv 12 - Dossier Grand Lille.pdf - Ci-You

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Assemblée générale de la <strong>CCI</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Lille</strong><br />

PRESENTATION THEMATIQUE : Le <strong>Grand</strong> <strong>Lille</strong><br />

Regard sur la Métropole<br />

Sylvain KLECZEWSKI invite Nathan STARKMAN, ancien directeur de l’Agence de Développement et<br />

d’Urbanisme de <strong>Lille</strong> Métropole à prendre la parole.<br />

Sylvain KLECZEWSKI : vous êtes ingénieur, diplômé de l'Ecole Centrale d'arts et manufactures de<br />

Paris. Vous êtes entré en 1974 à l’APUR, l’atelier parisien d'urbanisme et en 1989 vous en avez pris<br />

la direction. En 1999, vous avez reçu, avec Philippe PANERAI, le grand prix de l'urbanisme. Un prix<br />

de renom dans le monde des professionnels de l'urbanisme, un prix qui a salué l'ensemble de vos<br />

travaux. De 2000 à 2011 vous avez dirigé l'Agence de développement et d'urbanisme de <strong>Lille</strong><br />

Métropole. Ma première question : c'est quoi une métropole pour vous ?<br />

Nathan STARKMAN<br />

Je suis effectivement l'ex-directeur de l'Agence du développement et de l'urbanisme de la métropole,<br />

depuis peu de temps et je vais être remplacé début février par un Barcelonais qui s'appelle Oriol<br />

CLOS. Etymologiquement, « métropole » c'est la ville-mère, c'est une grande ville qui attire, une ville<br />

qui structure le territoire. <strong>Lille</strong> est sûrement une métropole.<br />

Par contre, dans métropole, aujourd'hui, on ne peut pas se défaire de la dimension politique, il faut<br />

qu'il y ait une gouvernance à un certain niveau. Au niveau de l'agglomération, la Communauté<br />

Urbaine existe de plus en plus, même s'il reste encore des débats internes à ce niveau territorial. Il y a<br />

aussi des actions pour dépasser le niveau strict de l’agglomération. L’attraction de <strong>Lille</strong> va sur le<br />

bassin minier, même au-delà vers le sud, et en Belgique. Depuis 1991, il y a l’Eurométropole, et plus<br />

récemment, depuis 2005-2006, il y a l'aire métropolitaine qui couvre plutôt le côté français.<br />

Aujourd’hui, nous essayons de passer à une dimension métropolitaine un peu plus élargie.<br />

Sylvain KLECZEWSKI : Comment voyez-vous le couple Métropole – Région ?<br />

Nathan STARKMAN<br />

Le Schéma régional d'aménagement du territoire (SRAT), produit par le Conseil régional en 2005,<br />

laisse l'impression d’une difficulté à prendre en compte la puissance et l'entraînement métropolitain.<br />

Ce schéma, qui est en période de mise à jour, va changer assez considérablement. Ce qui est positif,<br />

puisque les développements se font d'abord dans les espaces métropolitains denses. Mais c'est un<br />

débat qui suscite encore des réticences. On entend assez souvent, dans le débat de l'aire<br />

métropolitaine, des questions telles que « est-ce que <strong>Lille</strong> n'est pas négative pour nous ? ». Le débat<br />

évolue vite dans le bon sens et n’est pas fermé par la région Nord – Pas de Calais, qui considère de<br />

plus en plus que la métropole est un moteur de développement pour elle.<br />

<strong>Lille</strong> – <strong>23</strong> <strong>janv</strong>ier 20<strong>12</strong><br />

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<strong>Lille</strong> – <strong>23</strong> <strong>janv</strong>ier 20<strong>12</strong><br />

Assemblée générale de la <strong>CCI</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Lille</strong><br />

Sylvain KLECZEWSKI : Pour pouvoir nous développer, nous avons besoin d'un certain nombre<br />

d'atouts, notamment de foncier. Qu’en pensez-vous ?<br />

Nathan STARKMAN<br />

Il faut différencier foncier pour le tertiaire et foncier pour les autres activités économiques. En ce qui<br />

concerne le tertiaire, l'Observatoire des bureaux de la métropole a recensé plus d'un million de mètres<br />

carrés, sans compter les surfaces des grandes opérations, qui sont plus difficiles à chiffrer. Il y a des<br />

projets et une bonne visibilité à 10 ans. A l'horizon du SCOT 2030, c'est peut-être moins simple, mais<br />

nous connaissons à peu près les lieux où peuvent se faire les grands projets tertiaires.<br />

Pour les zones d'activités économiques, il existe une demande qui n'est pas satisfaite dans le court terme.<br />

Cela est d’autant plus clair si l'on entend la Chambre de commerce. Je reconnais qu’il y a une difficulté à<br />

produire des terrains utilisables à court terme, et ce depuis un certain nombre d'années. Cependant, de<br />

gros efforts sont faits, comme le fameux plan des milles hectares de la Communauté Urbaine, dans lequel<br />

la <strong>CCI</strong> est très impliquée, pour mettre rapidement sur le marché des opportunités foncières.<br />

Cependant, y a-t’il, dans les documents d’urbanisme, un vrai déficit de terrain à affecter aux activités<br />

économiques ? Je suis perplexe. Il y a quelques semaines, nous avons fait le bilan du Schéma<br />

directeur, qui doit prochainement se transformer en SCOT. Au moment de l’adoption du Schéma<br />

directeur, en 2002, environ 2 700 ha de terrains étaient destinés à l'économie. Hors, seuls 1 500 ha<br />

ont réellement été repris dans les plans locaux d’urbanisme. La question que l’on peut se poser c’est :<br />

pourquoi 1 200 ha n’ont pas été transformés. Est-ce un problème d'ingénierie dans la capacité de<br />

produire rapidement du terrain urbanisable pour les fonctions économiques ? Ou avons-nous des<br />

règlements qui sont trop malthusiens, y compris sur le moyen long terme ? Je pense que l'on va trop<br />

vite lorsqu'on dit qu’il n'y a pas assez d'espace prévu pour l'économie.<br />

Le monde change. Dans le domaine du transport et de l'énergie, nous nous préparons aussi à<br />

quelques changements. Il faudrait donc reprendre les 1 200 ha en question, hectare par hectare, pour<br />

mesurer aujourd'hui leur capacité à répondre aux besoins économiques qui sont devant nous.<br />

Sylvain KLECZEWSKI : si l’on prend les dix dernières années, quelles sont, d’après vous, les<br />

évolutions les plus marquantes ?<br />

Nathan STARKMAN<br />

Je suis arrivé à <strong>Lille</strong> en 2000. Je connaissais <strong>Lille</strong> depuis longtemps, mais pas bien. Cependant, <strong>Lille</strong> avait<br />

déjà considérablement évolué par rapport à la ville que j'avais pu connaître dans les années 70 ou 80.<br />

Depuis environ dix ans, j'ai essayé de faire une liste des changements fondamentaux pour la<br />

métropole. Un changement d'image lié à des projets culturels tels que <strong>Lille</strong> 2004 ou <strong>Lille</strong> 3000, les<br />

grandes expositions internationales organisées par <strong>Lille</strong> 3000, les équipements tels que le Musée d'art<br />

et d'industrie de Roubaix... Des manifestations comme le World Forum, organisé par Alliances et<br />

Philippe Vasseur, comptent beaucoup pour la reconnaissance de <strong>Lille</strong>. Au niveau des projets<br />

d'aménagement, Euralille, depuis 2000, a énormément évolué.<br />

D’autres opérations d'urbanisme : Euratechnologies, l’Union et le CETI. Les centres-villes de Roubaix et<br />

Tourcoing ont subi des transformations très importantes même si ces territoires restent difficiles à faire<br />

muter véritablement. Dans le domaine de l'accessibilité, le maillage du réseau TGV s'est poursuivi. Les<br />

réalisations d'espaces verts, comme le parc de la Deûle, sont des transformations majeures parce qu’elles<br />

vont à l’encontre de l’image de faible qualité, d'absence de qualité, de trop forte densité, de tristesse que<br />

peut promener encore la métropole, même si les choses ont beaucoup évolué.


Assemblée générale de la <strong>CCI</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Lille</strong><br />

Sylvain KLECZEWSKI : Vous avez parlé d'accessibilité. Quelle est votre opinion sur la mobilité et la<br />

difficulté qu’elle pose dans la métropole ?<br />

Nathan STARKMAN<br />

J'ai tendance à découper le problème parce qu'il ne se pose pas de la même façon dans tous les<br />

domaines. Dans le domaine des transports en commun, il y aura des évolutions spectaculaires dans<br />

les 10 années à venir. La Communauté Urbaine de <strong>Lille</strong> prévoit un investissement de 1,7 milliard<br />

d'euros pour renforcer le métro et accompagner l'arrivée du tram-train avec les projets de tramway. La<br />

Région prévoit également des investissements sur le TER, notamment sur le projet de « RER<br />

métropole bassin minier », une nouvelle ligne de transport en commun régional qui irait au-delà du<br />

bassin minier, vers Arras en particulier.<br />

Sur le plan routier, la métropole lilloise est très bien placée dans un réseau d'accessibilité européen,<br />

mais avec une congestion très importante. Le problème de <strong>Lille</strong>, c’est que c’est une grande ville qui<br />

n'a aucun contournement de sa partie centrale. Il faut mailler le réseau mais les projets sont peu<br />

nombreux. En fait, il y en a qu’un seul : le contournement sud-est de <strong>Lille</strong>, inscrit au Schéma national<br />

des infrastructures de transport, à la fin de l’année 2011. C’est une sorte de by-pass entre l'autoroute<br />

A1 et les autoroutes qui partent vers l'est (A<strong>23</strong> et A27). Je n'ai pas la conviction qu'il faille fabriquer<br />

une voix autoroutière mais je suis convaincu qu’il faut ajouter quelque chose au réseau de ce secteur<br />

du sud-est de la métropole. En effet, c’est un secteur qui est insuffisamment desservi par rapport aux<br />

projets qui se développent, aussi bien économiques que résidentiels.<br />

Sylvain KLECZEWSKI : On parle d'une troisième gare. Qu'en pensez-vous ?<br />

Nathan STARKMAN<br />

Je vais rester prudent quant à la troisième gare TGV. J'ai été l'animateur d'un partenariat dans lequel<br />

sont impliqués à peu près tous les acteurs qui s'occupent des transports ferroviaires : la Région, la<br />

Communauté Urbaine, l'État, la Chambre de commerce, RFF, la SNCF. C'est difficile de mener ce<br />

type de partenariat quand un certain nombre de personnes sont convaincues qu'elles connaissent a<br />

priori la solution : celles qui sont sûres qu'il faut ajouter une nouvelle gare TGV, et celles qui sont<br />

sûres qu'il ne faut surtout pas en ajouter. Le débat est loin d'être clos et les études que nous avons<br />

engagées ne sont pas terminées.<br />

Actuellement, il y a deux gares TGV à <strong>Lille</strong> : <strong>Lille</strong> Flandres et <strong>Lille</strong> Europe. C'est beaucoup, c'est une<br />

situation compliquée et peu répandue. Je pense que la première question qu'il faut se poser est : est-<br />

ce qu'avec les deux gares à notre disposition et des améliorations techniques (voire des améliorations<br />

techniques extrêmement lourdes), sommes-nous capables de faire face aux besoins de l'avenir ? Si<br />

nous en sommes capables, je pense que la bonne solution c'est de rester dans le dispositif que nous<br />

avons. Si nous n'en sommes pas capables, comment faire pour arriver à répondre aux besoins ?<br />

Aujourd'hui, nous les connaissons mal. La situation actuelle, c'est 9 millions de voyageurs TGV par<br />

an. Combien seront-ils en 2025 ? Nous avons fait deux hypothèses. La première : si les choses<br />

évoluent de la même manière que les années précédentes, nous arriverons, autour de 2025, à<br />

environ 11 millions de passagers. La seconde : un pétrole très cher, des autoroutes avec des<br />

paiements de plus en plus dissuasifs, nous arriverions à 16 ou 17 millions de voyageurs.<br />

Dans la première hypothèse : 2 millions de voyageurs supplémentaires, je pense que les<br />

infrastructures actuelles peuvent les gérer. Dans la deuxième hypothèse, je n’ai pas la réponse, mais<br />

je pense que c'est cette réponse-là qu’il faut aller chercher avant de poser des principes positifs ou<br />

négatifs sur le résultat.<br />

<strong>Lille</strong> – <strong>23</strong> <strong>janv</strong>ier 20<strong>12</strong><br />

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<strong>Lille</strong> – <strong>23</strong> <strong>janv</strong>ier 20<strong>12</strong><br />

Assemblée générale de la <strong>CCI</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Lille</strong><br />

Le TGV est évidemment essentiel pour la métropole lilloise : c’est 9 millions de voyageurs TGV pour<br />

1 million de voyageurs en avion. Les relations nationales et internationales de la métropole lilloise<br />

passent déjà par le TGV et elles passeront dans les temps qui vont venir de plus en plus par le TGV.<br />

Sylvain KLECZEWSKI : c'est encore la période des vœux. Si vous aviez quelques vœux à formuler<br />

pour cette métropole quels seraient-ils ?<br />

Nathan STARKMAN<br />

La métropole a beaucoup de projets de grande importance. Dans tous les domaines, que ce soit dans<br />

le domaine économique, les transports, le développement des villes et des quartiers. Mon premier<br />

vœu serait que la métropole soit à même de mener à bien tous les projets qu'elle entreprend.<br />

Le deuxième vœu, c'est un vœu sur la qualité. Je pense que nous avons un enjeu sur la qualité :<br />

qualité de vie, qualité dans l'aménagement, dans les équipements, qu’ils soient du travail, du<br />

logement, de loisirs... Mais il faut développer la médiatisation pour que ces atouts et ces qualités<br />

soient connus davantage. C’est sur ces points-là que se jouera l'image future de la métropole.<br />

Applaudissements

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