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liste de discussion mélusine 2 001 - Centre de Recherche sur le ...

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DATE: SAT, 10 FEB 2<strong>001</strong> 00:00:20 +0100<br />

Chères Mélusiennes, Chers Mélusiens,<br />

Crimes exemplaires (Crímenes ejemplares) <strong>de</strong> Max Aub Traduit <strong>de</strong> l’espagnol par Daniè<strong>le</strong><br />

Guibbert. Phébus, « Libretto », 126 p., 39 F (Première édition : Phébus,<br />

1997.)<br />

"Entre <strong>sur</strong>réalisme et humour noir, Max Aub et sa plume acérée <strong>de</strong> redresseur <strong>de</strong> torts. Cela<br />

aurait pu être pire. Né à Paris en 1903, <strong>de</strong> mère française et <strong>de</strong> père al<strong>le</strong>mand, Max Aub<br />

débute sa vie d’errance dès 1914 : pas suffisamment française aux yeux <strong>de</strong> l’administration,<br />

pas suffisamment al<strong>le</strong>man<strong>de</strong> à ses propres yeux, la famil<strong>le</strong> émigre en Espagne, à Va<strong>le</strong>nce.<br />

C’est en espagnol qu’il commence à écrire à la fin <strong>de</strong> années 30. Quand vient la guerre civi<strong>le</strong>,<br />

il est évi<strong>de</strong>mment du côté <strong>de</strong>s futurs perdants, ce qui lui vaudra, en 1939, <strong>de</strong> chercher refuge<br />

<strong>sur</strong> sa terre nata<strong>le</strong>. Il y est accueilli comme il se doit : admis comme interne au camp du<br />

Vernet, en Ariège, puis à celui <strong>de</strong> Djelfa, en Algérie, dont il préféra prendre congé en 1942 ; il<br />

embarque à Casablanca pour une traversée qui <strong>le</strong> conduit au Mexique où il acquerra sa<br />

troisième nationalité et où il mourut en 1972. Auteur d’une vingtaine <strong>de</strong> recueils <strong>de</strong> nouvel<strong>le</strong>s<br />

et <strong>de</strong> romans, dont certains consacrés à la guerre d’Espagne, d’une douzaine <strong>de</strong> pièces <strong>de</strong><br />

théâtre, Aub a beaucoup écrit pour <strong>le</strong> cinéma, notamment avec Malraux, pour L’Espoir, et<br />

avec Buñuel (1). Cela aurait pu être pire, mais Max Aub a semb<strong>le</strong>-t-il toujours eu <strong>de</strong>s comptes<br />

à rég<strong>le</strong>r avec <strong>le</strong> <strong>de</strong>stin, ses stupi<strong>de</strong>s et inextricab<strong>le</strong>s enchaînements <strong>de</strong> circonstances, au point<br />

<strong>de</strong> prendre avec la réalité <strong>le</strong>s libertés que cel<strong>le</strong>-ci s’était données avec lui et <strong>le</strong>s causes qu’il<br />

faisait siennes. Ses livres en sont <strong>le</strong> témoin, sous différentes formes. Cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> la supercherie<br />

pure et simp<strong>le</strong>, avec son roman Jusep Torres Campalans (2), biographie d’un peintre fictif ami<br />

<strong>de</strong> Picasso, où l’invention se fond si bien aux faits réels que beaucoup se <strong>de</strong>mandèrent<br />

comment ils ne l’avaient jamais rencontré. Cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> la distorsion fantastique et du vertige du<br />

conditionnel comme dans <strong>le</strong> recueil <strong>de</strong> nouvel<strong>le</strong>s Sauf votre respect (3) où, <strong>de</strong> fil en aiguil<strong>le</strong>,<br />

un personnage en arrive à tenir Adam pour responsab<strong>le</strong> d’une arête plantée dans sa gencive.<br />

Cel<strong>le</strong> encore <strong>de</strong> l’appropriation du <strong>de</strong>stin qui s’exprime sans limites dans ce recueil d’histoires<br />

très courtes. « Seul nous reste <strong>le</strong> jeu qui dépend du hasard. Certains, qui sont heureux, ne se<br />

fatiguent jamais <strong>de</strong> jouer. Moi, si », écrit Aub dans la préface. Les dés sont donc jetés, au feu.<br />

Cent trente crimes commis en toute bonne foi, pour redresser <strong>le</strong>s torts. Motivés par la soif <strong>de</strong><br />

justice :<br />

« Je l’ai tué parce qu’il était plus fort que moi » ; par <strong>le</strong> droit inaliénab<strong>le</strong> <strong>de</strong> mettre fin à<br />

l’exaspération : « Je voulais un fils, Monsieur ! A la quatrième fil<strong>le</strong>, je l’ai tuée » ; par<br />

l’amour : « Plutôt mourir ! me dit-el<strong>le</strong>. Et dire que ce que je voulais par-<strong>de</strong>ssus tout c’était lui<br />

faire plaisir. »<br />

Surréalisme ? Humour noir ? Réalisme acerbe ? Ce livre est en tous<br />

cas indispensab<strong>le</strong>.<br />

(1) Il est aussi l’auteur d’un livre d’entretiens : Conversations avec<br />

Buñuel, Belfond, épuisé.<br />

(2) Gallimard, épuisé.<br />

(3) Editions Comp<strong>le</strong>xe. Un troisième titre, Manuscrit Corbeau, est<br />

disponib<strong>le</strong> chez Mare Nostrum."<br />

(Jean-Louis Aragon, Le Mon<strong>de</strong>, 1/02/01)<br />

Cordia<strong>le</strong>ment, Caro<strong>le</strong> Aurouet<br />

Bonjour à tous,<br />

Yves Guchet, Littérature et politique (XVIème-XXème sièc<strong>le</strong>s), Armand Colin, Coll. U.<br />

Lettres, 2<strong>001</strong>, 352 p.<br />

Descriptif<br />

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