RAPPORT D'ACTIVITES

ARCHIDIOCESE DE BUKAVU
COMMISSION COMMISSION DIOCESAINE DIOCESAINE « « JUSTICE JUSTICE JUSTICE ET ET PAIX PAIX »
B.P. 162 BUKAVU/ R.D.CONGO
VIA B.P.02 CYANGUGU/ RWANDA
Tél. : 243 997 712 725
243 998 665 862
E-mail : cdjpbukavu@yahoo.fr
RAPP RAPPORT RAPP ORT D’ACTIVITES
D’ACTIVITES
DE DE LA LA COMMISSION COMMISSION DIOCESAINE DIOCESAINE « « JUSTICE JUSTICE ET ET PAIX PAIX PAIX » »
»
DE DE DE BUKAVU
BUKAVU EXERCICE 2009 2009
2009
Eglise Cathédrale de l’Archidiocèse de Bukavu
Décembre 2009
0

« La paix n’est pas simplement l’absence de guerre ni même un équilibre
stable entre des forces adverses, 1 mais elle se fonde sur une conception
correcte de la personne humaine 2 et requiert l’édification d’un ordre selon la
justice et la charité. »
« La paix est le fruit de la justice (cf. Is. 32,17), 3 comprise au sens large,
comme le respect de l’équilibre de toutes les dimensions de la personne
humaine.
La paix est en danger quand l’homme se voit nier ce qui lui est dû en tant
qu’homme, quand sa dignité n’est pas respectée et quand la coexistence n’est
pas orientée vers le bien commun. Pour la construction d’une société
pacifique et pour le développement intégral des individus, des peuples et des
nations, la défense et la promotion des droits de l’homme sont essentielles. 4 »
« L’Eglise ne se mettra jamais à genou devant les armes, mais uniquement
devant le Saint Sacrement 5 »
1
Cf. CONCILE OEUCUMENIQUE VATICAN II, Const. Past. Gaudium et spes, 78 : AAS 58 (1966) 1101-
1102.
2
Cf. JEAN PAUL II, Encycl. Centesimus annus, 51 : AAS 83 (1991) 856-857.
3
Cf. PAUL VI, Message pour la Journée Mondiale de la Paix 1972 : AAS 63 (1971) 868.
4
Cf. PAUL VI, Message pour la Journée Mondiale de la Paix 1969 : AAS 60 (1968) 772 ; JEAN-PAUL II,
Message pour la Journée Mondiale de la Paix 1999, 12 : AAS 91 (1999) 386-387.
5
Mgr MAROY François Xavier, le mardi 08 décembre 2009 durant son homélie pendant la messe d’enterrement
de l’Abbé CIZIMYA Daniel assassiné à KABARE le samedi 05 décembre 2009.
1

O. O. INTRODUCTION
INTRODUCTION
Fidèle à sa mission de défendre les droits de l’homme et de promouvoir la
réconciliation, la justice et la paix afin de ramener un brin d’espoir à toutes ces personnes
meurtries par le poids de l’injustice et de la méchanceté de hommes, la Commission
diocésaine « Justice et paix » de l’Archidiocèse de Bukavu s’est attelée cette année à la
réalisation de toutes les actions inscrites au plan annuel tel qu’élaboré en atelier de tous ses
partenaires locaux et bénéficiaires de ses activités. En effet, partout où le Christ souffre à
travers l’homme, l’action de la Commission Justice et Paix se justifie.
I. I. CONTEXTE CONTEXTE ET ET PLAN PLAN PLAN D’ACTION D’ACTION STRATEGIQUE STRATEGIQUE 2009 2009
2009
L’année 2009 a commencé avec beaucoup d’espoir pour tous les citoyens
congolais. Malgré quelque tâtonnement, la jeune démocratie grandit progressivement et on
en ressent déjà les effets dans certaines mesures courageuses dans le sens de la
consolidation de l’Etat et la lutte contre la corruption. Néanmoins les élections locales,
municipales et urbaines attendues depuis 2006 et annoncées avec un peu plus de
détermination cette année n’ont toujours pas eu lieu pour des motifs que personne ne
connaît vraiment. On a remarquablement noté des changements au sein de la magistrature :
des mutations disciplinaires, des révocations, etc. pour essayer de lutter contre une certaine
monotonie qui s’instaurait déjà au sein du système judiciaire. Ce déplacement des
magistrats a paralysé le fonctionnement des juridictions pendant quelques semaines. Il en
est de même au sein de la fonction publique et des régies financières.
Sur le plan strictement interne, nous avons noté la croissance de nos bureaux
d’écoute pour une meilleure prise en charge des personnes traumatisées par les violences
dans notre diocèse grâce à de bonnes relations avec nos partenaires. En effet, cette année,
nous sommes passés de 6 bureaux à 15 ; et cela a soulagé pas mal de misère. Nous nous
sommes également dotés de documents administratifs et financiers de grande importance
pour la croissance de la Commission Justice et Paix de l’Archidiocèse de Bukavu.
Néanmoins, pour la Province du Sud Kivu, et pour l’Archidiocèse de Bukavu en
particulier, l’année 2009 a également été l’une des plus difficiles ; marquée par plusieurs
événements malheureux qui ont eu une incidence sur la protection des droits de l’homme.
De manière particulière, on a noté une recrudescence de l’insécurité sur toute l’étendue du
diocèse tant dans la ville que dans les villages, résultant en partie des opérations militaires
entreprises par les forces armées nationales contre les FDLR au Nord et au Sud Kivu. Ceci a
été à l’origine de plusieurs assassinats (dont l’abbé Daniel CIZIMYA assassiné dans son
presbytère de Kabare dans la nuit du 06/12/2009), des pillages des biens et des incendies
des maisons et des villages ; et surtout des violences sexuelles perpétrées dans tous les coins
sur des filles, des femmes et même des hommes. Comme toujours, la Commission
Diocésaine « Justice et Paix » essaie d’adapter ses interventions aux changements du
contexte afin de mieux répondre aux besoins des bénéficiaires de ses actions.
En date du 05 décembre 2008, la Commission Diocésaine « Justice et Paix » de
l’Archidiocèse de Bukavu a organisé une séance d’évaluation de ses activités 2008 à laquelle
ont pris part ses partenaires locaux dont des Curés des paroisses, des Vices- présidents des
2

Commissions paroissiales Justice et Paix, des Animateurs Principaux des Comités locaux de
Gouvernance Participative, des sensibilisateurs communautaires du projet de réconciliation
et reconstruction communautaires, les formateurs occasionnels, les responsables d’autres
services diocésains, etc.
Après avoir relevé les forces et les faiblesses de la CDJP pour l’année 2008, les
participants ont identifié les actions prioritaires devant faire l’objet du plan d’action 2009.
Il s’agit de :
1) La formation sur les thèmes pouvant promouvoir la justice et la paix dans les
paroisses, les écoles et dans les milieux universitaires de la place.
2) L’information à travers les émissions radio- diffusées et la publication de nos deux
feuillets « Flash Spécial » et « Notre Parlement et Nous »
3) La dynamique femme et paix.
4) Les échanges interdiocésains avec les diocèses voisins.
5) L’assistance judiciaire.
6) Le plaidoyer pour la justice et la paix au niveau local, national et international.
7) Les activités récréatives et sportives pour la paix.
8) La bonne gouvernance participative.
9) Le travail de mémoire et de cartographie pour identifier depuis 1996 les zones, les
lieux où il y a eu des massacres et autres graves violations des droits de l’homme.
10) L’ouverture d’une bibliothèque des droits.
11) La communication pour améliorer et faire connaître à la communauté locale et
internationale ce qui se passe, les efforts de l’Eglise locale pour limiter les dégâts.
L’avis des personnes concernées…
Ces différentes activités ont été coulées en projets que nous avons soumis à
nos différents partenaires. Certains d’entre eux ont obtenu des appuis en totalité ou en
partie alors que d’autres n’ont pas encore trouvé de soutien financier. Ceux qui ont été
appuyés en tout ou en partie sont :
1. Assistance aux victimes des violences sexuelles à Bukavu, Bunia et Kasongo par CAFOD
2. Action for Bette Governance (ABG)/ Governance and Transparency Fund (G.T.F) par
CAFOD
3. Programme d’appui à la démocratie et à la gouvernance participative par ALBOAN et DDC
4. Protection des droits humains par la formation du personnel judiciaire et la visite régulière
des maisons de détention dans l’Archidiocèse de Bukavu par ENTRECULTURAS
5. Programme de promotion et de protection des droits de l’enfant dans l’Archidiocèse de
Bukavu par ENTRECULTURAS
6. Education aux droits humains dans l’Archidiocèse de Bukavu par SECOURS CATHOLIQUE et
CMC/AMA
7. Programme de réconciliation et reconstruction communautaires après des conflits
violents par la CEJP/CONGO
8. Assistance socio-légale aux victimes des violences sexuelles par SCIAF et MISSIO
9. Micro- projet de formation des leaders communautaires en plaidoyer et communication
sur les violences sexuelles par UNFPA
10. Projet « Sport pour la Paix » par les Missionnaires d’Afrique (Washington)
3

C’est à travers ces projets et grâce à ces appuis financiers que nous avons pu
réaliser les activités qui seront présentées dans ce rapport annuel. Nous ne pouvons pas
manquer de signaler l’apport de toutes ces personnes bénévoles qui constituent le vaste
réseau des para juristes de la Commission Justice et Paix allant des Curés des paroisses
jusqu’aux laïcs catholiques et non catholiques engagés dans le ministère justice et paix.
Personne ne saurait franchement évaluer en argent leur sacrifice pour le meilleur
rendement de notre travail au sein de notre société. Nous disons seulement merci aux uns et
aux autres ; et nous espérons que leurs efforts trouveront un jour la récompense méritée.
Ce rapport annuel donne une vision d’ensemble mais chaque partenaire recevra bien
entendu un rapport narratif et financier spécifique aux activités réalisées avec lui.
II.
II.
LES ACTIVITES REALISEES
II.1. II.1. LA LA FORMATION
FORMATION
Dans ce domaine, nous avons assuré la formation à trois catégories de bénéficiaires :
les para juristes qui sont les animateurs paroissiaux de la Commission Justice et Paix, les
animateurs des Comités Locaux de Gouvernance Participative (CLGP), ces nouvelles
structures citoyennes, non confessionnelles mises en place dans tous les villages et les
quartiers afin de promouvoir la participation citoyenne à la gouvernance locale et nationale
et les Officiers de Police Judiciaire (OPJ).
Nous avons pris à cœur cette recommandation contenu dans le message au peuple de Dieu
de la IIè Assemblée spéciale pour l’Afrique du Synode des Evêques : « Nous devons
continuer à œuvrer à la formation des consciences et à la conversion des cœurs par une
catéchèse efficace à tous les niveaux. Cette catéchèse doit dépasser le niveau du « simple
catéchisme » pour enfants et catéchumènes se préparant aux sacrements. Il s’agit de
mettre sur pied des programmes de formation permanente pour tous les fidèles,
spécialement ceux qui occupent des postes élevés de responsabilité. Nos diocèses doivent se
présenter comme des modèles de bonne gouvernance, de transparence et de bonne gestion
financière de la paix et de la réconciliation ». Dans le domaine de la formation nous avons
réalisé deux types de formation, à savoir des sessions et des conférences.
A. LES SESSIONS
11 sessions sur les droits de l’enfant et la méthodologie de la vulgarisation de ces droits
aux encadreurs paroissiaux des enfants.
Il faut rappeler que l’année passée, il y a eu la même session dans 23 paroisses,
mais à l’intention des para juristes afin qu’à leur tour, ils aillent former les responsables des
CEV. Nous avons également formé les responsables des écoles (préfet, directeurs et
enseignants). Cependant, à l’évaluation des activités, les curés nous ont montrés qu’il restait
une couche importante dans la protection des droits des enfants que nous n’avions pas
encore touchée. Il s’agit de tous les encadreurs paroissiaux des enfants (responsables des
mouvements xaveri, scout, kizito, Anuarite et les catéchistes). C’est pourquoi les 11 sessions
de cette année ont été dispensées à ces catégories nouvelles.
4

Les objectifs de ces sessions étaient :
- vulgariser les notions de droits de l’enfant, auprès des animateurs paroissiaux des
enfants.
- Montrer aux animateurs des enfants la méthodologie avec la quelle ils pourront
enseigner les droits des enfants aux enfants
Le résultat attendu était qu’à l’issue de ces formations, chaque animateur des enfants puisse
inscrire des thèmes relatifs aux droits de l’enfant dans son programme d’animation.
Au total, nous avons atteint 314 personnes dont 148 femmes et jeunes filles et 166
hommes et jeunes garçons. En réalités, il y avait plus des jeunes filles et garçons que des
parents. Ce qui pour nous était un résultat intéressant indirectement atteint, parce que ces
jeunes enfants ont été informés sur leurs droits. Etant eux-mêmes concernés par les droits
de l’enfant, ils seront plus motivés à les vulgariser.
Ces sessions ont été organisées dans onze paroisses suivantes : Kaziba, Luhwinja,
Burhinyi, Kashofu, Bumpeta, Kavumu, Birava, Mugogo, Lwamarhulo, Nyabibwe et ciherano.
Le calendrier et les résultats sont repris dans le tableau ci - dessous :
N° Dates Paroisses Participants
Hommes Femmes Garçons Filles Total
01 17-18/04/2009 KAZIBA - - 14 16 30
02 BURHINYI - - 19 10 29
03 LUHWINDJA - - 16 14 30
04 20-24/04/2009 LWAMARHULO - - 15 01 16
05 21-22/04/2009 KASHOFU - - 17 13 30
06 BUMPETA - - 15 16 31
07 01-02/05/2009 KAVUMU - - 16 14 30
08 BIRAVA - - 10 20 30
09 NYABIBWE - - 07 21 28
10 08-09/05/2009 MUGOGO - - 20 10 30
11 CIHERANO - - 17 13 30
TOTAL - - 166 148 314
A titre illustratif, quelques photos des sessions à l’intention des encadreurs des enfants dans
les Paroisses de Ciherano et de Mugogo .
Session sur les droits de l’enfant à l’intention des encadreurs des enfants (Kizito – Anuarite) à Ciherano
5

Session sur les droits de l’enfant à l’intention des para juristes et enseignants dans la Paroisse de Mugogo
11 sessions sur la décentralisation à l’intention des animateurs des CLGP dans les
paroisses selon le programme ci – après :
N° PAROISSES DATES PARTICIPANTS ANIMATEURS
Hommes Femmes Total
01 Mater Dei Du 11 au 23 07 30 François Musole
12/12/09
Venant Shamavu
02 CAHI Du 11 au 19 11 30 Jean Michel Muzusangabo
12/12/09
Jacques Cirhuza
03 NGUBA Du 11 au 18 12 30 Pacifique Byumanine
12/12/09
Jerry Ntondo
04 CIRIRI Du 11 au 24 06 30 Justin Mugisho
12/12/09
Aimé Mutayongwa
05 KADUTU Du 12 au 13 17 30 Deo Bashi
13/12/09
Matendo Dunia
06 CIMPUNDA Du 18 au 20 10 30 Déo Bashi
19/12/09
Me Olivier Mulume
07 MBOBERO Du 18 au 19 11 30 Me Louis Burhungane
19/12/09
François Musole
08 BURHIBA Du 18 au 20 10 30 Venant Shamavu
19/12/09
Serges Ruvogo
09 BAGIRA Du 18 au
19/12/09
18 12 30 Jacques Cirhuza
10 IBANDA 16 14 30 Pacifique Byumanine
Georgette Nkunzi
11 Milieux O6/12/09 18 12 30 Deo Bashi
universitaires
Pacifique Byumanine
TOTAL 208 122 330
A titre illustratif, quelques photos des sessions sur la décentralisation à l’intention des
Animateurs des Comités Locaux de Gouvernance Participative (CLGP)
6

CLGP de la Paroisse de Nguba à Bukavu en formation
11 Sessions sur la décentralisation en faveur des para juristes des paroisses suivantes :
N° Dates Paroisses Participants Animateurs
Hommes Femmes Total
O1 Du 12 au IBANDA 19 11 30 Pacifique Byumanine
13/06/09
Me Solange ZIRAJE
02 Du 12 au CIRIRI 20 10 30 Me Olivier Mbasha
13/06/09
Georgette NKUNZI
03 Du 19 au MURHESA 21 09 30 Me Kabote
20/06/09
Me Louis Burhungane
04 Du 19 au BIRAVA 20 10 30 Me Matendo Dunia
20/06/09
Jacques Cirhuza
05 Du 19 au IRAMBO 21 09 30 Me Namegabe
20/06/09
Me Justin Katoto
06 Du 26 au CIHERANO 26 04 30 Deo BASHI
27/06/09
Arsène Lumpali
07 Du 26 au MUBUMBANO 20 10 30 Me Olivier Mulume
27/06/09
Aimé Mutayongwa
08 Du 26 au KAZIBA 25 05 30 François Musole
27/06/09
Venant Shamavu
09 Du 26 au NGUBA 22 08 30 Olivier Mulume
27/06/09
Serges Ruvogo
10 Du 26 au NYABIBWE 22 08 30 Aimé Mutayongwa
27/06/09
Me Louis Burhungane
11 Du 20 au KALONGE 24 06 30 Jacques Cirhuza
21/11/09
Me Matendo Dunia
TOTAL 240 90 330
7

Session de formation sur la décentralisation à l’intention des Parajuristes dans la Paroisse de MURHESA
17 sessions sur la surveillance des politiques gouvernementales à l’intention des CLGP
et CPJP dans les paroisses suivantes :
N° PAROISSES DATES PARTICIPANTS ANIMATEURS
Hoes Fes Total
01 Burhinyi Du 09 au 23 07 30 Jacques Cirhuza
10/10/09
Matendo Dunia
02 Luhwinja Du 09 au 23 08 31 Arsène Lumpali
10/10/09
Serges Ruvogo
03 Kaziba Du 08 au 31 11 42 Déo Bashi
10/10/09
Pacifique Byumanine
04 Kabare Du 31/07 au 19 14 33 Déo Bashi
01/08
Pacifique Byumanine
05 Walungu Du 10 au 21 09 30 Me Louis Burhungane
11/07/09
Me Marie Rose NABINTU
06 Bumpeta Du 29 au 24 06 30 Matendo Dunia
30/07/09
Serges Ruvogo
07 Mwanda Du 24 au 23 07 30 Olivier Mulume
25/07/2009
Venant Shamavu
08 Murhesa Du 24 au 22 08 30 Deo BASHI
25/07/09
MATENDO DUNIA
09 Kashofu Du 28 au 19 11 30 Olivier Mulume
29/07/09
Matendo Dunia
10 Mubumbano Du 10 au 23 07 30 François Musole
11/07/09
Aubin Mirindi
11 Lwamarhulo Du 28 au 23 07 30 Me Louis Burhungane
29/07/09
Venant Shamavu
12 Birava Du 24 au 19 11 30 François Musole
25/07/09
Georgette Nkunzi
13 Kavumu Du 24 au 20 10 30 Nathalie Nakabanda
25/07/09
Justin Mugisho
14 Cibimbi/ Du 17 au 25 05 30 Me Louis Burhungane
Nyangezi 18/07/09
Me Solange Ziraje
15 Kadutu Du 03 au 19 11 30 Deo Bashi
04/07/09
Aimé Mutayongwa
16 Ciriri Du 03 au 23 07 30 Pacifique Byumanine
04/07/09
Arsène Lumpali
17 Leaders des 30/05/09 22 08 30 Déo BASHI
étudiants
Pacifique BYUMANINE
TOTAL 379 147 526
8

B. LES CONFERENCES
Formation des jeunes Etudiants Leaders des universités de Bukavu.
Vu la situation particulièrement délicate des droits de l’enfant dans notre diocèse, à
cause d’une part des violences liées à la guerre et à l’émergence des antivaleurs
véhiculées par la nouvelle éthique mondiale à travers les nouveaux moyens de
communication que sont la radio, la télévision et l’internet, nous avons choisi de
concentrer nos efforts à la sensibilisation des parents, des encadreurs paroissiaux des
enfants et des enfants eux- mêmes face aux violations courantes des droits de l’enfant
dans notre société. Nous avons saisi cette opportunité pour vulgariser en même temps le
contenu de la nouvelle loi du 10 Janvier 2009 portant protection de l’enfant en RD
Congo. Ainsi, des conférences ont eu lieu dans les écoles et dans les paroisses selon le
calendrier ci- après :
Dans les écoles secondaires : Actuellement nous avons couvert les écoles suivantes :
N° ECOLES DATES PARTICIPANTS ANIMATEURS
Garçons Filles Total
01 Inst.Nyalukemba 03/12/09 18 09 27 Sr Antoinette
Pacifique
02 Lycée Wima 03/12/09 00 308 308 Déo Bashi
François MUSOLE
03 Inst. D’Ibanda 05/12/09 34 7 41 Jean Michel
Pacifique
04 Inst. De Bukavu 05/12/09 45 13 58 Thérèse MEMA
Déo BASHI
05 Inst. Nidunga 05/12/09 115 75 190 Sr Antoinette
François Musole
06 Inst.Mgr Guido 02/12/09 122 46 168 Jean Michel
Pacifique
07 Inst. Mulindwa 78 43 121 Deo Bashi
Pacifique
08 Inst. Tumaini 01/12/09 144 44 188 Déo BASHI
Pacifique
09 Inst.du 27 Oct. 09/12/09 197 36 233 François Musole
Ines MANGOMINJA
10 Collège St Mathieu
de Mugogo
09/12/09 69 21 90 Pacifique
Sr Antoinette
9

11 Lycée Mulezi 09/12/09 42 108 150 Déo BASHI
Thérèse MEMA
12 Lycée Kamangala 09/12/09 126 174 300 Thérèse MEMA
Jean Michel
TOTAL 990 884 1.874
Ci-après, les photos qui illustrent la tenue des conférences dans les écoles
secondaires.
Conférence sur les droits de l’enfant à l’intention
des élèves de l’Institut DE BUKAVU à Bukavu
Conférence sur les droits de l’enfant à l’intention
des élèves de l’Institut NIDUNGA à Bukavu
Ce programme va continuer pendant le mois de janvier 2010 jusqu’à couvrir
les 25 écoles ciblées par ce programme. Les critères de sélection comprennent entre autres :
- Ecole centrale fréquentée par un grand nombre d’élèves
- Ecole oubliée fréquentée par des élèves difficiles et indisciplinés
- Ecole implantée en milieux populaires fréquentée par des élèves des parents pauvres et
parfois irresponsables
Dans les paroisses à l’intention des femmes leaders selon le programme suivant :
N° PAROISSES DATES PARTICIPANTS ANIMATEURS
Hes Fes Total
01 KALONGE 15/10/09 00 171 171 Jean Michel
Sr Antoinette
02 CIBIMBI 24/05/09 00 39 39 Justin Mugisho
Matendo Dunia
03 CIRIRI 18/03/09 00 122 122 Me Louis Burhungane
Me Olivier Mulume
04 LWAMARHULO Du 11 au 08 24 32 Sr Joséphine
12/06/09
Justin Mugisho
05 Mater Dei 01/04/09 00 132 132 Georgette NKUNZI
Arsène Lumpali
06 CIMPUNDA 25/03/09 00 338 338 Deo BASHI
Pacifique
07 BURHIBA 12/03/09 00 235 235 Matendo Dunia
Sr Joséphine
Mr Bernhard Bayer
08 KAZIBA 08/03/09 00 219 219 Pacifique
Georgette Nkunzi
10

09 Mwanda 05/03/09 00 291 291 Nathalie Nakabanda
Justin Mugisho
10 BAGIRA 16/03/09 00 146 146 Deo Bashi
Jacques Cirhuza
11 Lycée Katana 27/03/09 00 307 307 Sr Joséphine
Déo Bashi
TOTAL 00 2.024 2.024
Conférence sur les droits de l’enfant à l’intention des femmes de la Paroisse de KALONGE
C. DES CHANGEMENTS INDUITS PAR CETTE ACTIVITE
Il n’est pas très facile de constater déjà le changement qualitatif de ce projet, mais
nous pouvons citer quelques actions qui ont été initiées à l’issue de ces activités réalisées
cette année:
1. Le plaidoyer pour l’enregistrement des enfants à l’état civil.
Dans toutes les paroisses, il nous a été montré qu’il y a plusieurs enfants qui ne sont pas
enregistrés à l’état civil, surtout à cause de la guerre qui a empêché aux parents de
s’acquitter de l’obligation de ces déclarer dans 30 jours. C’est pourquoi nous avons écrit au
Gouverneurs de Province pour solliciter une dérogation pour tous ces enfants. L’initiative
évolue car actuellement un projet d’édit a été introduit à l’assemblé provincial dans ce sens,
et peut être que grâce à cela, ces enfants recouvreront leur droit. Il est indispensable que
toutes les organisations surtout féminines se mobilisent pour soutenir cet édit.
2. La fermeture de certaines maisons de tolérance et cinés vidéo.
En collaboration avec EK’ABANA, nous avons intéressé la police de protection de l’enfant, et
ensemble nous avons fait le tour des communes et quartiers de la ville pour vulgariser la
nouvelle loi sur la protection de l’enfant et chaque fois après l’enseignement, certaines
maisons étaient fermées. Il en est de même de certains lieux de consommation de drogue
comme la forêt du Lycée Wima, le terrain de l’EDAP/ISP, la place ONL à Cimpunda…
Partout des équipes de la police ont été déployées pour traquer les jeunes délinquants qui
fréquentaient ces lieux, et actuellement le taux a un peu diminué. On ne peut que s’en
féliciter sans baisser la garde et le monitoring dans les quartiers au sujet de tous ces
phénomènes déviants.
11

II.2. II.2. L’I L’INFORMATION
L’I NFORMATION
Nous transmettons les informations à travers deux outils principalement :
a) La publication du Flash spécial
Pour cette année, nous avons publié 14 numéros de Flash spécial, chacun à environ
4500 exemplaires qui ont été distribués à travers un vaste réseau de lecteurs comprenant
des autorités publiques, des animateurs d’organisations de la société civile, spécialement de
défense des droits de l’homme, des faiseurs et détenteurs d’opinion comme les leaders
communautaires et les étudiants, les jeunes élèves d’écoles secondaires, etc.
Voici les différents sujets abordés cette année :
Référence Thème.
N° 01 de janvier 009 Un peu plus de volonté et d’éthique dans nos choix pour 2009.
N° 02 de février 009 C’est la volonté qui nous manque cruellement.
N° 03 de mars 009 Le Rapport final du groupe d’experts du Conseil de Sécurité des Nations Unies
sur la R.D.Congo
N° 04 de mars 009 SOS : CHASSE AUX ALBINOS
N° 05 d’avril 009 La détraumatisation communautaire : Chemin de guérison de la mémoire
individuelle et collective souillée par les violences sexuelles
N° 06 d’avril 009 Les Bureaux d’écoute de la Commission Justice et Paix, témoignage d’une
expérience vécue.
N° 07 de mai 009 Traque des FDLR, un impératif ! Mais, à quel prix ?
N° 08 de juin 009 D’un côté des hommes armés en uniforme, de l’autre des civils avec la
pratique « Kabanga » : S.O.S. à Irambo dans le territoire de Kalehe (Sud-Kivu)
N° 09 de juillet 009 Le mois d’août : Congé mérité pour les uns, situation à haut risque pour
d’autres.
N° 10 d’août 009 Enfants de la rue, enfants dits sorciers, enfants clochards : l’avenir d’une patrie
hypothéquée et en danger.
N° 11 de sept. 009 La sécurité de la population au Sud-Kivu laissée aux vautours.
N° 12 de sept. 009 A bas la justice populaire !!! Mais alors… ?
N° 13 de nov. 009 La précarité des droits des locataires des maisons dans la ville de Bukavu
interpelle les autorités
N° 14 de déc. 009 Oui, nous fêterons aussi Noël et le Nouvel An ! L’Emmanuel est là au milieu de
nous !.
b) Les émissions radio diffusées
Cette année, nous avons abordé des thèmes très diversifiés tenant compte des priorités
adoptées en atelier de planification stratégique :
N° DATES THEMES
01 Le 20/01/2009 La loi organique portant composition, organisation et fonctionnement des
ETD et leurs rapports avec l’Etat et les Provinces
02 Le 27/01/2009 Les attributions et fonctionnement des différents organes des Entités
Territoriales Décentralisées
03 Le 03/02/2009 La loi portant organisation de la Conférence des Gouverneurs de Province
12

04 Le 10 / 02/ 2009 Mécanismes d’actions pour la participation citoyenne à la gestion de la 3è
République en RDC
05 Le 17 / 02/ 2009 La lutte contre la corruption, les antivaleurs : une démarche à encourager
pendant la 3è République
06 Le 24 / 02 / 2009 Le rôle d’un leader dans la promotion et la défense des droits de l’homme
07 Le 03/ 03 / 2009 Les caractéristiques du leadership pour les CLGP
08 Le 10 / 03 / 2009 Kazi za CLGP ndani ya mtaa wa Ibanda/Bukavu (Les actions et
réalisations des CLGP dans la commune d’Ibanda à Bukavu)
09 Le 17 / 03 / 2009 Ma dini zingine ( wa Musulman na Anglican) zinasema je kuhusu kazi za
CLGP (Que disent les autres religions (musulmans et anglicans) au sujet
des CLGP ?)
10 Le 24 / 03 / 2009 La démocratie
11 Le 31 / 03 / 2009 Ma kanisa mbalimbali ndani ya kazi za CLGP katika mtaa wa Ibanda (Les
diverses confessions religieuses dans les actions des CLGP en Commune
d’Ibanda)
12 Le 07 /04/ 2009 Les OPJ et leurs missions
13 Le 14 / 04 / 2009 Les droits de la personne en détention préventive
14 Le 28 / 04/ 2009 Ma ofisa wa polisi na kazi zao ndani ya Jamuhuri ya Congo ( Les officiers
de police et leurs missions en RD Congo)
15 Le 05/ 05 / 2009 La lutte contre l’impunité : une priorité pour la bonne gouvernance
16 Le 12 / 05/ 2009 La lutte contre l’impunité : une démarche à encourager pendant la 3è
République
17 Le 26 / 05 / 2009 Quand est- ce qu’un OPJ peut- il arrêter et détenir quelqu’un (un suspect)
dans l’amigo ou cachot ?
18 Le 02 / 06/ 2009 Je, kutoazibu wala kutoazibiwa kunatoka wapi ndani ya inchi yetu ? (D’où
vient l’impunité dans notre pays ?)
19 Le 09/06/2009 La surveillance de l’action gouvernementale par la population
20 Le 16/ 06/ 2009 Les avantages et les inconvénients de la révision du fichier électoral dans
le cadre de la décentralisation
21 Le 23/ 06/ 2009 L’opération de révision du fichier électoral par la CEI : qu’en est-il ?
22 Le 07/07/2009 La procédure de la révision du fichier électoral par la CEI
23 Le 14/07/2009 Umuhimu wa kushiriki revision ya fichier électoral kulingana na sheria
mpya kuhusu matukiyo ya ma ETD (L’importance de participer à la
révision du fichier électoral au regard du fonctionnement des ETD)
24 Le 21/07/2009 La place des tribunaux coutumiers dans l’organisation judiciaire
congolaise (la problématique de la suppression des tribunaux coutumiers
face aux tribunaux de paix).
25 Le 28/07/2009 La problématique des taxes et impôts en RDC
26 Le 04/08/2009 Le rôle des pouvoirs publics dans la reconstruction de la 3è République
27 Le 11/08/2009 Est- ce qu’un détenu est obligé de payer les amendes transactionnelles
28 Le 18/08/2009 Le protocole d’accord entre le Ministère de la Décentralisation et la comité
permanent des Evêques du Congo
29 Le 25/08/2009 Kazi ya wanainchi katika mwenendo wa décentralisation
(Le rôle des citoyens dans la marche de la décentralisation)
30 Le 01/09/2009 Les mécanismes de contrôle prévus dans la décentralisation
31 Le 08/09/2009 Les gouvernés : Acteurs importants de la décentralisation
32 Le 22/09/2009 La décentralisation : la répartition des ressources entre l’Etat, les provinces
et les Entités territoriales décentralisées
33 Le 29/09/2009 Oburhegesi buhyahya bw’okushangiza olubaga. Akasi k’olubaga ko kahi ?
(Le nouveau mode de gestion politique de la décentralisation : le rôle du
peuple)
34 Le 06/10/2009 L’importance de faire enregistrer nos enfants à l’Etat civil
35 Le 13/10/2009 Umuhimu wa kuandikisha watoto wetu kwenye vituo vya serkali
(L’importance de faire enregistrer nos enfants à l’Etat civil)
13

36 Le 20/10/2009 Rhukwanine rhuyandise abana birhu ewa l’Etat (Nous devons faire
enregistrer nos enfants à l’état civil)
37 Le 03/11/2009 Les défis de la femme congolaise aujourd’hui dans la participation
citoyenne à la bonne gouvernance
38 Le 10/11/2009 Vizuizi kwa mwanamke mkongomani kwa kushiriki ujenzi wa inchi na
uongozi bora (Les défis de la femme congolaise aujourd’hui dans la
participation citoyenne à la bonne gouvernance)
39 Le 17/11/2009 Kwa nini kulipa kodi na taxe ndani ya inchi yetu ?
(Pourquoi payer les impôts et les taxes dans notre pays ?)
40 Le 24/11/ 2009 Tutachunguwa je mwenendo wa décentralisatopn ndani ya inchi yetu ?
(Comment surveiller la marche de la décentralisation dans notre pays ?)
41 Le 01/12/2009 La précarité des droits des locataires des maisons dans la ville de Bukavu
interpelle les autorités locales :Que dit la loi ?
42 Le 22/12/2009 Shida ya wapangayi wa nyumba ndani ya mji wa Bukavu inaalika
waongozi wa serkali : je, sheria inasema nini ?
(La précarité des droits des locataires des maisons dans la ville de Bukavu
interpelle les autorités locales :Que dit la loi ?)
43 Le 29/12/2009 Amalibuko g’abapangayi b’enyumpa omu ville y’ebukafu : kurhi irhegeko
lidesire ? (La précarité des droits des locataires des maisons dans la ville
de Bukavu interpelle les autorités locales :Que dit la loi ?)
II.3. II.3. VOLET VOLET DYNAMIQUE DYNAMIQUE FEMME FEMME ET ET PAIX
PAIX
Les premières victimes des violations des droits de l’homme dans le contexte qui est
le nôtre demeurent les femmes et les enfants. Notre Commission a décidé de les rejoindre
dans leurs milieux de vie, dans une approche de proximité pour qu’avec les autres leaders
locaux, nos familles, écoles, lieux professionnels. Pour cela, nous utilisons la magie des
bureaux d’écoute.
II.3.1. Les Bureaux d’écoute
Les bureaux d’écoute sont des bureaux paroissiaux Justice et Paix renforcés d’unités
permanentes pour une meilleure prise en charge et une assistance aux victimes des
violences dans certaines paroisses. C’est un lieu de pèlerinage interne pour découvrir ses
blessures à l’aide d’un assistant psycho social afin de guérir des traumatismes personnels et
communautaires qui sont souvent des freins au développement et à l’édification de la paix à
tous les niveaux.
Sur recommandation des paroisses l’année passée, nous avons continué le travail des
bureaux d’écoute qui sont d’ailleurs passé de 6 à 15 actuellement.
Jusque l’année passée, les bureaux d’écoute étaient à : Burhale, Walungu, Kaniola, Murhesa,
Mwanda, et Kalehe.
Cette année, nous en avons ouvert à : Mubumbano, Tubimbi, Nindja, Kalonge,
Bunyakiri, Irambo, Nyabibwe, Kabare, et Burhinyi. Avant l’ouverture de ces nouveaux
bureaux, Mgr l’Archevêque a réuni tous les Curés chez qui les bureaux fonctionnent pour
expliquer la spécificité du bureau d’écoute et sa complémentarité avec les autres
Commissions Paroissiales.
14

La rencontre de S. E. Mgr l’Archevêque de Bukavu et les Curés qui organisent les bureaux d’écoute.
Durant cette année, nous avons réalisé les résultats suivants :
SENSIBILISATION Counselling Médiation Enreg. Transfert Transfert
Bureau d’Ecoute Participants individuel familiale Enf. pour les pour la
Fes Hes Total
soins justice
1 Nyabibwe 200 122 322 15 27 2 15 3
2 Nindja 674 237 911 49 25 0 20 0
3 Mubumbano 1.348 422 1.770 22 11 0 18 0
4 Irambo 293 89 382 14 8 67 51 2
5 Bunyakiri 171 32 203 23 4 0 15 0
6 Kalonge 637 426 1063 - 7 0 18 0
7 Kabare 569 77 646 - - - - -
8 Burhinyi 429 235 664 - - - - -
9 Tubimbi 429 235 664 - - - - -
10 Murhesa 1.787 1.617 3.404 63 12 48 01
11 Mwanda 1.257 918 2.175 72 24 59 03
12 Walungu 1.083 256 1.339 52 16 50 01
13 Burhale 2.882 518 3.400 83 18 52 -
14 Kaniola 1.263 912 2.175 82 11 - 45 -
15 Kalehe 853 517 1.370 84 15 - 47 02
TOTAL 13.446 6.378 19.824 559 178 69 438 12
Nous sommes conscients combien ce travail est lourd, mais nous n’avons pas
actuellement de solution palliative pour sauver nos frères et sœurs qui souffrent des
conséquences des violences sexuelles dans nos milieux. Nous remercions les curés et tous
nos collaborateurs qui s’impliquent assidument dans ce travail. Nous venons d’acquérir 4
motos pour aider certains APS à couvrir les longues distances pour la sensibilisation et
l’accompagnement des victimes. Ces motos seront affectées à Kalonge, Bunyakiri, Nyabibwe
et Mubumbano.
Les motos
15

Rappelons que dans ce cadre, notre Commission continue à accompagner les
Commissions Justice et Paix des diocèses de Bunia et Kasongo pour la formation des
Assistants psycho sociaux qui prennent en charge les victimes des violences sexuelles. La
commission est heureuse de constater que son expérience inspire d’autres diocèses comme
Uvira, Kasongo et Bunia. On reconnaît l’arbre à son fruit.
Les responsables des CDJP Bunia et Kasongo lors d’une rencontre de comité de pilotage
du projet violence sexuelles à Bukavu.
Séance de travail avec le curé, le superviseur et l’APS au Bureau d’écoute de la paroisse de MINGANA/KASONGO.
Signalons également que dans ce cadre et dans le but d’échanger d’expériences sur
les approches de prise en charge des victimes des violences, une équipe d’Assistants psycho-
sociaux de l’Archidiocèse de Bukavu a effectué un voyage d’échange à Kigali au Rwanda où
elle a pu visité les partenaires de Cafod impliqués dans la prise en charge psychologique.
C’est aussi dans ce cadre que Mr Simon Nsabiyeze est arrivé à Bukavu pour la supervision
des APS.
Simon Nsabiyeze du Cafod Rwanda lors de l’échange d’expérience avec les APS de Bukavu.
16

Les APS de l’Archidiocèse de Bukavu en visite de formation à Kigali au Rwanda
II.3.2. L’accompagnement des femmes leaders locaux et la promotion du leadership
féminin.
Parmi les personnes dont les droits sont systématiquement violés dans notre pays, il y
a les femmes. En effet, elles sont souvent victimes des viols et autres violences sexuelles et
sexistes même au sein des foyers à cause de plusieurs facteurs. Et même si la Constitution de
la RD Congo affirme les principes de l’égalité et de la parité homme – femme, il existe encore
plusieurs obstacles à la reconnaissance effective et au respect de la dignité de la femme dans
certains milieux. Lutter contre les violences sexuelles devenues un véritable fléau social dans
nos milieux exige qu’on travaille à l’éveil de la conscience de la femme face à l’injustice dont
elle est victime afin de la rendre la première défenseuse de ses droits. Par ailleurs, de l’avis
conforme de plusieurs analystes, la R D Congo souffre aussi de la faible implication de la
femme dans les actions de gouvernance. Il serait donc vain de vouloir relever le niveau et la
qualité de la gouvernance sans y impliquer la femme. C’est pourquoi nous avons choisi
d’accompagner certains groupes de femmes leaders dans les paroisses afin de les outiller en
matière des droits de la femme et de l’engagement de la femme dans les actions de
gouvernance et de promotion du leadership féminin.
Dans ce cadre, nous avons organisé des conférences aux femmes enseignantes de la Paroisse
de Nyangezi, aux responsables des femmes dans les Communautés de base des Paroisses de
Kaziba, Lwamarhulo, Kalonge, et au Lycée Katana. Dans ce domaine, la demande de la base
est croissante et durant l’année 2010, nous ne raterons pas une opportunité d’accompagner
nos mamans pour qu’elles découvrent le potentiel dont elles disposent pour s’impliquer
effectivement dans l’éducation de la paix et la reconstruction de notre pays sur base des
valeurs morales et éthiques saines.
17

Les femmes enseignantes de Nyangezi lors d’une conférence sur les droits de l’enfant
Signalons aussi que sur impulsion de la CEJP, nous avons eu des rencontres
spéciales avec les femmes responsables paroissiales dans le but de les impliquer dans les
activités des Comités Locaux de Gouvernance Participative. L’idée était de créer des CLGP
spécifiquement féminin, mais vu l’évolution sur terrain et la spécificité de notre diocèse,
nous avons opté pour leur intégration dans les CLGP déjà existants afin qu’elles y apportent
la spécificité féminine.
La rencontre des femmes responsables paroissiales leaders des CLGP
II.3.3. Participation aux activités des organisations féminines
Cette activité a été planifiée afin de permettre aux femmes de la CDJP/Bukavu de
participer aux rencontres organisées par les organisations féminines dans le but particulier
de stimuler une synergie d’action, d’échanger sur les stratégies et les défis de la promotion
des femmes dans notre société.
Dans ce cadre, la CDJP participe aux activités du Caucus des femmes de Bukavu pour la
promotion et la défense des droits de la femme en R D Congo.
C’est aussi dans ce cadre que notre Commission est active dans les activités de la Synergie
des Femmes pour la Paix et la Réconciliation dans la région des grands lacs d’Afrique (SPR)
qui regroupe des femmes de Congo, du Rwanda et du Burundi dans la recherche de la paix et
de la cohabitation pacifique entre les peuples de la région des grands lacs.
18

II.4. II.4. ECHANGES ECHANGES INTERDIOCESAINS
INTERDIOCESAINS
INTERDIOCESAINS
Ces échanges ont pour objectif d’approfondir les liens de fraternité qui doivent exister
entre les Commissions Justice et Paix des Eglises sœurs ; et indirectement de catalyser le
rapprochement des peuples bénéficiaires des actions de chaque Commission. Dans ce sens,
la CDJP/Bukavu entretient des relations régulières avec les CDJP Uvira et Cyangugu qui sont
ses plus proches voisins.
Par rapport au diocèse d’Uvira en RDCongo, il faut signaler que la présence de deux
coopérants allemands du Service civile pour la paix à Uvira et à Bukavu a stimulé et
intensifié des actions communes pour l’encadrement de la jeunesse estudiantine et pour la
promotion de la femme.
Mr Bernhard BAYER Coopérant pour la CDJP/Bukavu et Mme Lydia BAYER Coopérante pour la CDJP/Uvira
Par rapport au Diocèse de Cyangugu au Rwanda, nous n’avons pas eu assez de moyens
pour développer nos échanges habituels, mais nous avons réussi à organisé ensemble un
pèlerinage de prière à Kibeho au Rwanda du 06 au 07 août 2009. Nous n’oublions pas que
notre secours vient de Dieu qui a créé le Ciel et la terre. De lui, vient la vraie paix. Nous
avons également tenu un atelier de planification des activités communes pour l’année 2010
en date du 12 novembre 2009. Nous espérons que cette planification obtiendra les appuis
financiers nécessaires pour la mise en œuvre de toutes les actions programmées.
Une rencontre des CDJP de Bukavu et de Cyangugu à Kibeho au Rwanda dans le cadre des échanges transfrontaliers.
19

II.5. II.5. ASSISTANCE ASSISTANCE JURIDIQUE JURIDIQUE ET ET ET JUDICIAIRE
JUDICIAIRE
II.5.1. La médiation et la résolution pacifique des conflits
La médiation et la conciliation sont parmi les raisons fondamentales pour lesquelles
la Commission a été créée afin d’aider à la résolution pacifique des conflits. C’est le travail
commun de toutes les structures de la Commission depuis la Communauté ecclésiale de
base jusqu’au bureau permanent au niveau diocésain qui n’intervient dans ce domaine
qu’en deuxième degré lorsque les Paroisses lui recommandent des cas. Ces séances de
médiation à la base incluent aussi la femme artisane de paix. Donner la parole et écouter
tout le monde sans distinction de tribu ou de religion augmente le crédit de la CDJP dans ces
séances de médiation.
Une séance de conciliation sous un arbre dans la paroisse de Walungu.
Au total, nous avons reçu 124 cas de médiation, dont 82 ont été concilié par les conseils, 30
ont été confiés à l’avocat pour être fixés au tribunal et 08 restent en cours chez nos
assistants juridiques et sociaux.
II.5.2. L’assistance judiciaire
Comme chaque année, nous avons reçu plusieurs recommandations venant des
Paroisses et sollicitant l’assistance judiciaire en faveur des indigents. Il s’agit principalement
d’assister des personnes en justice qui ne peuvent pas payer les frais judiciaires qui sont
parfois énormes. La CDJP met alors à leur disposition des personnes compétentes pour les
accompagner gratuitement. C’est triste de constater que ceux ou celles qui n’ont pas
d’argent perdent malheureusement des procès à cause de la cupidité de certains Juges.
Actuellement le cabinet de notre avocat semble vraiment surchargé des dossiers que nous
lui envoyons mais les avocats s’efforcent vraiment pour suivre de près chaque dossier. Au
total, nous avons actuellement 30 dossiers en cours. Nous avons gagné 06 procès et perdu
00. Il reste donc 24 dossiers pendants devant les cours et tribunaux et en instructions pré
juridictionnelles au niveau des parquets et auditorats.
20

COMMENTAIRES.
Les dossiers en instructions et en instance d’être plaidés ne l’ont pas été
jusqu’à ce jour parce que les tribunaux auprès desquels ils sont pendants ont connu des
perturbations fonctionnelles dues à la mise en place générale des magistrats qu’ils soient
des parquets ou des sièges. Que même jusqu’à ce jour le tribunal d’Uvira, siège secondaire
de KAVUMU n’a pas des juges.
II.6. II.6. LE LE PLAIDOYER PLAIDOYER POUR POUR LA LA JUSTICE JUSTICE ET ET LA LA PAIX
PAIX
L’une des activités importantes de notre Commission, c’est le plaidoyer pour la
justice et la paix. Il s’agit de mettre en œuvre des stratégies de communication entre la base
et ses dirigeants, entre le niveau local et celui provincial, national, international pour
sensibiliser les décideurs et les maîtres d’opinion sur la nécessité de travailler et de prendre
des décisions justes pour que justice et paix s’embrassent.
La situation que traverse notre pays actuellement ne peut laisser aucun acteur social
indifférent. C’est ainsi que la Commission Diocésaine « Justice et Paix » mène une intense
activité de plaidoyer pour la justice et la paix en RDC et dans toute la sous région de Grands
Lacs d’Afrique.
Déjà le travail réalisé dans nos paroisses par les prêtres et les para juristes pour
aider quiconque risque de perdre injustement son droit à tous les niveaux constitue une
activité de plaidoyer au niveau local. Arriver à jeter un pont entre parties adverses pour
trouver et négocier une solution à l’amiable constitue une grande partie de nos activités de
plaidoyer au niveau communal, territorial ou de la chefferie.
Mais il y a des questions qui dépassent ce niveau. Nous avons contacté plusieurs autorités
civiles, policières et militaires (provinciales et nationales) et même plusieurs acteurs
internationaux pour tenter de ramener une paix durable dans la région, et spécialement une
plus grande sécurité pour les populations errantes, la question des tracasseries policières, les
barrières illégales, etc. Les différents flashs et autres documents publiés font partie
intégrante de cette activité de plaidoyer qui vise à informer, former, désinformer la
population.
Au niveau national, la collaboration avec le secrétariat de la Commission nationale
Justice et Paix fait partie intégrante de nos stratégies de plaidoyer. Grâce aux rapports
fournis, le secrétariat prépare des dossiers de plaidoyer pour le Comité permanent sur des
questions des violences sexuelles, de l’exploitation illégale des ressources naturelles, de la
circulation des armes légères,…
Là aussi, le niveau international est bien informé car nous avons vu plus d’une fois la
délégation de la CENCO se rendre aux USA, à Londres, auprès de l’Union européenne pour
faire connaître ce qui arrive ici avec force de proposition.
La CDJP/Bukavu a participé activement aux entretiens avec le Secrétaire Général des
Nations Unies chargé des opération de maintien de la paix, le Rapporteur spécial des Nations
Unies sur la situation des défenseurs des droits de l’homme ainsi que le Rapporteur spécial
21

sur les exécutions sommaires, arbitraires et extrajudiciaires qui sont passés ici à Bukavu en
Juin et Octobre 2009.
Au niveau sous régional, la collaboration avec les diocèses voisins de Cyangugu au
Rwanda, ceux du Burundi et de la Tanzanie au sein de la Commission conjointe pour les
réfugiés, et ailleurs, constituent des moments de partage et de rapprochement pour
identifier ensemble nos activités qui favorisent l’intégration et l’avènement d’une paix
durable. Nous sommes très actifs dans la question de retour des réfugiés congolais de la
Tanzanie, dans l’organisation de la Conférence Internationale pour la paix dans la région des
grands lacs africains,…
Des initiatives directes de notre bureaux ont été observés en se rendant à Londres,
Rome,… pour prendre contact et en Eglise, informer et proposer pour que nos frères et
sœurs nous aident à travailler pour l’avènement de la paix. Toute activité de la CDJP porte en
soi une marque de plaidoyer à tous les niveaux.
II.7. II.7. LA LA PROMOTION PROMOTION DE DE LA LA BONNE BONNE GOUVERNANCE GOUVERNANCE GOUVERNANCE PARTICIPATIVE
PARTICIPATIVE
Tous les analystes sont unanimes à dire que l’un des problèmes majeurs de la
RDC est la mauvaise gouvernance, qui se traduit entre autres par l’exclusion du peuple de la
gestion des affaires publiques. Il existe donc à tous les niveaux un déficit de participation du
peuple aux actions de gouvernance nationale.
Dans ce domaine, notre intervention a surtout été orientée vers 3 types d’actions : la
création et l’accompagnement des Comités Locaux de Gouvernance Participative (CLGP), la
publication du feuillet « Notre Parlement et Nous », et le plaidoyer pour la bonne
gouvernance.
II.7.1. Création, organisation et accompagnement des Comités Locaux de Gouvernance
Participative (CLGP)
Par Comité Local de Gouvernance Participative, il faut entendre une structure
citoyenne créée à la base dans les villages et les quartiers afin de mobiliser la population
pour des actions citoyennes comme le contrôle de l’action gouvernementale et l’auto prise
en charge des problèmes locaux par la population comme mode de participation citoyenne à
la gouvernance de la chose publique. Ces structures créées et animées par la Commission
Justice et Paix ont la spécificité de ne pas être des structures confessionnelles mais plutôt
citoyennes regroupant ensemble comme une société civile à la base tous les leaders
populaires et les faiseurs d’opinion, sans tenir compte de leur appartenance confessionnelle,
tribale, linguistique, leur conviction politique, etc.
Pendant cette année, nous avons créé 3 nouveaux comités dans chaque
paroisse, passant ainsi de 5 comités à 8 par paroisse. Ainsi nous avons atteint 284 comités
locaux en paroisses et 17 en milieux universitaires et associatif des jeunes. Dans chaque
comité nous avons réussi à avoir 2 animatrices femmes sur un total de 5 animateurs. Ainsi
nous avons une représentation féminine de 30% dans tous les comités. Nous espérons que
l’année prochaine, cette présence féminine passera à 40% au moins car notre objectif est de
22

faire des CLGP l’instrument de la participation des femmes à la gouvernance. Tous les CLGP
ont été dotés des fournitures pour un bon travail. Malheureusement nous n’avons pas
encore réussi à les doter des moyens de communication alors que lors de l’assassinat de
l’Abbé Daniel CIZIMYA à Kabare, nous avons expérimenté l’importance des moyens de
communication pour les CLGP. C’est grâce au dynamisme de ces comités et leurs moyens de
communications que la population a été mobilisée pendant la nuit et qu’elle a réussi à
appréhender un véhicule transportant des présumés auteurs ou complices de ce crime que
la population a maîtrisés avant de les livrer aux autorités compétentes.
II.7.2. La formation des animateurs
Les leaders des CLGP ont reçu deux thèmes de formation cette année :
- La surveillance des politiques gouvernementales qui a été enseignée dans les paroisses ;
- Le processus de la décentralisation et la vulgarisation des lois sur la décentralisation.
Les statistiques des bénéficiaires de ces sessions de formation ainsi que les calendriers
d’exécution de chacune ont été présentés au point II,1,A concernant la formation.
Formation des leaders locaux des CLGP des paroisses par un membre de la CEI à Bukavu
Intervention du Directeur de cabinet du ministre national à la décentralisation devant les leaders locaux des CLGP des
paroisses lors de la rencontre à Bukavu.
23

II.7.3. La publication du feuillet « Notre Parlement et Nous »
Cette année nous avons publié 05 numéros sur les titres suivants et le tirage est en
cours.
Référence Thèmes
N° 13 d’avril 009 Comment ça va à l’Assemblée Provinciale du Sud-Kivu ?
N° 14 de juin 009 Révision du fichier électoral en R.D Congo : bientôt notre tour et une
chance à saisir pour notre jeune démocratie
N° 15 de sept. 009 Des belles lois que personne n’ose mettre en application, que
personne n’ose faire respecter
N° 16 de nov. 009 Fin de la session budgétaire au parlement provincial du Sud-Kivu,
l’heure est au bilan.
N° 17 de déc. 009 A deux ans de la fin de la première législature en RDC, quel bilan des
institutions démocratiquement élues ? Cas de la Province du Sud-
Kivu.
II.7.4. Des changements induits par les activités des CLGP
1° Participation de plus en plus intense des jeunes dans les travaux communautaires.
Sur cette photo, le CLGP dénommé « Coalition des jeunes pour le progrès »
lutte contre les immondices dans le quartier Cercle Hippique dans la Commune d’Ibanda à Bukavu.
24

2° Eléments positifs très encourageants liés aux activités réalisées par les CLGP.
- Des rencontres régulières 1 fois par semaine dans chaque comité local et 2 fois le
mois. Ils se retrouvent pour discuter de leurs problèmes communs au niveau de
chaque paroisse (mise en réseau paroissial déjà effectif).
- Participation des leaders de CLGP dans les différents médias.
- Les ¾ de CLGP avancent courageusement dans les plaidoyers et des rencontres avec
les autorités locales (policières, coutumières et militaire même de toutes les forces
vives des confessions religieuses en place). Un cas frappant est celui de l’animatrice
principale de Mubumbano qui a fait libérer 25 personnes arrêtées arbitrairement à
Walungu – Mubumbano grâce à ces rencontres des mois d’avril, mai et juin 2009.
- Les ¾ des autorités locales commencent à changer leurs actions illégales grâce à ces
CLGP, même si elles ont peur des CLGP qui sont pourtant des groupes de
collaboration et non d’opposition.
- Certains leaders locaux (Nyangezi, Nyantende et Birava) participent dans des
réunions sécuritaires et parfois même on leur donne une espace pour parler de
l’idéologie des CLGP. Aujourd’hui, le chef de chefferie de Kabare est en pleine
campagne sur la mobilisation des recettes de son entité territoriale décentralisée.
Les leaders locaux suivent de près l’évolution de la décentralisation financière.
- Les travaux communautaires : partout les populations participent à l’assainissement
du milieu et aux petits entretiens des routes de desserte agricole qui passent dans
leurs villages connue à Ciherano, Mugogo et partout en ville la sensibilisation
continue. Le rapport d’Idjwi est très encourageant aussi.
- La présence des P.V. des réunions dont les copies sont régulièrement envoyées à la
CDJP.
- Les comportements des étudiants ont sensiblement changé positivement (pas des
marches monstres et ils s’impliquent dans l’assainissement de leurs campus
respectifs) nonobstant le petit incident survenu entre étudiant de l’Université
Catholique de Bukavu (U.C.B.) et ceux de l’Institut Supérieur des Techniques
Médicales (I.S.T.M.) le 26 juin 2008. Le mois de mai 2009, les étudiants de Muhungu
ont organisé un seeting pour dénoncer la megestion de leur institution et ont eu gain
de cause de façon démocratique.
II.7.5. Plaidoyer pour la bonne gouvernance.
Dans ce cadre, chaque comité local de gouvernance participative organise
mensuellement une rencontre avec l’autorité locale sur leurs problèmes spécifiques. Nous
avons même réussi à mettre en réseau tous les comités œuvrant au sein d’une même Entité
Territoriale Décentralisée afin de mener des actions de plaidoyer en synergie. Ceci leur
donne plus de force. Parmi les résultats de ce réseau de plaidoyer, notons la signature à
Kinshasa du protocole de collaboration entre la CENCO et le Ministre de la Décentralisation
ainsi que la lettre du Ministre de finances reconnaissant le rôle des CLGP dans le contrôle
des finances publiques. Disons enfin que nous avons organisé une grande rencontre entre
les élus provinciaux (ministres et députés) et les leaders des CLGP.
25

Rencontre des élus provinciaux et les leaders des CLGP dans la salle Concordia à Bukavu
II.8. II.8. LES LES ACTIVITES ACTIVITES RECREATIVES RECREATIVES ET ET SPORTIVES SPORTIVES POUR POUR LA LA PAIX
PAIX
C’est un vieux projet que nous avons commencé depuis 2 ans et qui consiste
dans la réhabilitation des aires de jeu et les équipements sportifs. L’objectif de ce projet est
de promouvoir la réconciliation et la cohabitation pacifique entre les jeunes des différents
milieux qui se sont soit affrontés par milices interposées soit qui ont développé la haine les
uns contre les autres à cause des dégâts que les uns peuvent avoir commis chez d’autres.
Pour cette année, les paroisses suivantes ont été ciblées : Irambo, Ciherano, Mubumbano,
Lwamarhulo et Mwanda. Après avoir réhabilité les aires de jeu et installé les poteaux, la
CDJP a doté chaque paroisse d’équipement sportif de la manière suivante :
- Paroisse de Ciherano : Un jeu de vareuse complet, 11 paires de bottines, une vareuse
pour gardien, 2 ballons de football, 2 sifflets, une paire de poteaux métalliques et une
paire de filet.
- Paroisse de Mubumbano : un jeu de vareuse complet, 11 paires de bottines, une vareuse
pour gardien, 2 ballons de football, 2 sifflets, une paire de poteaux métalliques, et une
paire de sifflets.
- Paroisse de Mwanda : un jeu de vareuse pour basket, 11 paires de bottines, une paire de
filet pour anneaux, 2 ballons de basket, 2 sifflets, une paire de poteaux métalliques, et
une paire d’anneau.
- Paroisse d’IRAMBO : un jeu de vareuse complet, une vareuse pour gardien, 2 ballons de
football, 11 paires de bottines, 2 sifflets
- Paroisse de Lwamarhulo : un jeu de vareuse complet, une vareuse pour gardien, 2
ballons et 11 paires de bottines.
26

Remise des équipements sportifs à la Paroisse de Ciherano Remise des équipements sportifs à la paroisse de
Mubumbano
II.9. II.9. LA RECHERCHE SCIEN SCIENTIFIQUE SCIEN
TIFIQUE ET JURIDIQUE
La Commission Diocésaine « Justice et Paix » s’efforce également de comprendre
certains phénomènes de société qui alimentent l’actualité en vue d’inspirer aux acteurs
sociaux et politiques des solutions éclairées pour éradiquer certains problèmes qui
préoccupent la communauté. Dans ce domaine, nous avons réalisé deux études
importantes :
1. La problématique des taxes et impôts dans la Province du Sud Kivu
Nous sommes entrés dans un nouveau mode de gestion du pays qu’on appelle la
décentralisation et qui exige que toutes les entités décentralisées aient assez des moyens
financiers pour atteindre l’objectif du développement recherché. Or cela exige un peu plus
de civisme fiscal de la part des citoyens et un peu plus de transparence dans le
recouvrement et la gestion des taxes et des impôts de la part des gestionnaires publics. Nous
avons alors essayé de comprendre les causes de l’incivisme actuel qui se caractérise par la
fraude et l’évasion fiscale pour aider les autorités publiques à trouver la meilleure solution
pour améliorer la situation. Les résultats de cette études ont été partagés avec les agents de
l’Etat travaillant dans les régies financières et copies ont été donnés aux députés et au
gouvernement provincial. Cette étude a été réalisée grâce au financement du projet ABG
(Action for Better Governance) et constitue actuellement une base de données pour
l’amélioration des finances de la Province et des entités territoriales décentralisées au Sud
Kivu.
2. Les conséquences des violences sexuelles dans nos paroisses.
Il n’est pas de doute que les violences sexuelles constituent le fléau de cette
décennie en RD Congo. Le nombre des victimes, la cruauté qui entoure la commission et la
fréquence de la commission interpellent la conscience individuelle et collective. Chacun
essaie d’y apporter la réponse que son génie lui inspire ; mais il n’existe presque pas d’étude
globale pour tenter d’appréhender le phénomène dans sa complexité. Pourquoi ce
phénomène a pris de l’ampleur aujourd’hui seulement ? Qui en sont les auteurs ? Pour quel
mobile ? Qui en sont les victimes directes et indirectes ? Quelles en sont les conséquences
sur l’individu et sur la société ? Comment lutter efficacement et de manière plus durable
contre le fléau ? Voilà autant de questions de fond que l’on n’aborde pas souvent. On se
contente d’envoyer les victimes aux soins ; ceux qui le peuvent les assistent dans leurs
besoins de survie immédiate ou les accompagnent dans la recherche d’une sanction des
auteurs, etc. Tout cela est bon, mais n’aide pas assez pour endiguer durablement le mal.
C’est pourquoi la Commission Diocésaine « Justice et Paix » de Bukavu essaie de mener une
étude globale, multisectorielle (juridique, sociologique, anthropologique, éthique, médicale,
etc) du phénomène des violences sexuelles en R D Congo. Pour cela, la phase préliminaire
actuelle a consisté à déployer une équipe d’enquêteurs dans les paroisses de Murhesa et
Mwanda pour l’axe nord et dans les paroisses de Burhale, Walungu et Kaniola.
27

Cette étude appuiera le travail de plaidoyer en matière des violences sexuelles à travers le
monde, et spécialement auprès des autorités de la R D Congo.
II.10. II.10. PROTECTION DES DROITS DES DETENUS PA PAR PA
R LA FORMATION DES OPJ ET ET LA
VISITE VISITE DES DES MAISONS MAISONS DE DE DETENTION
DETENTION.
DETENTION
Cette activité visait l’amélioration de la qualité des services judiciaires rendus aux
citoyens par le personnel judiciaire et pénitentiaire.
Depuis plusieurs années, la question de violation des droits de l’homme se pose avec acuité dans la
province du Sud-Kivu, comme un peu partout en R.D.Congo. On déplore des pratiques illégales
commises par différents agents de l’Etat, parmi lesquels des membres du personnel judiciaire. On
peut citer à titre d’exemple :
- Les arrestations arbitraires,
- Le non respect du délai légal de la garde à vue,
- Le monnayage des actes judiciaires comme la convocation, le bulletin de service, ..
- Le fait d’exiger de l’argent aux membres de famille et amis pour rendre visite à un détenu,
- L’ingérence des policiers et militaires dans des questions purement civiles comme la dette, la
dot, les conflits fonciers, …
- La précarité des conditions de détention,
- Le non respect des règles minima en matière de détention allant jusqu’à mettre dans une
même cellule les détenus hommes et femmes, les mineurs et les majeurs.
- Les barrières illicites,
- La justice populaire, etc.
En 2007, la Commission Diocésaine Justice et Paix a organisé une session sur le
thème : « Connaître le système judiciaire congolais » dans toutes les paroisses de l’Archidiocèse de
Bukavu. A la fin de cette session, il a été relevé partout deux constantes :
1) Les OPJ (officiers de police judiciaire) et les membres du personnel des tribunaux coutumiers
sont parmi les principaux auteurs des violations des droits de l’homme car plusieurs parmi eux
ignorent ce qu’ils doivent faire.
2) Les droits des détenus et prisonniers sont violés, car les magistrats du parquet qui ont le rôle de
veiller à la régularité de la détention ne visitent pas régulièrement les maisons de détention.
C’est ce double constat qui nous a inspiré ce projet intitulé « Protection des droits par
la formation du personnel judiciaire et le contrôle régulier des maisons de détention dans
l’Archidiocèse de Bukavu » et que nous venons d’exécuter du 01 octobre 2008 au 31 septembre
2009.
28

Voici le calendrier de la formation des OPJ.
Dates Lieu Participants Formteurs
Du 23 au 25/03/2009 A Walungu 40 participants (Policiers, -Mr Antoine LIONGO, Procureur
agents des services public de la Rép. d’uvira.
territoriaux)
-Mr MUSAFIRI, Secrétaire
Du 06 au 08/08/2009 A Idjwi-Nord 40 participants (Policiers,
Divisionnaire du parquet d’Uvira
-Mr Antoine LIONGO, Procureur
agents des services public de la Rép. d’uvira.
territoriaux)
-Mr MUSAFIRI, Secrétaire
Du 09 au 11/09/2009 A Kalehe 40 participants (Policiers,
Divisionnaire du parquet d’Uvira
-Mr le nouveau Procureur de la Rép.
agents des services public d’uvira.
territoriaux)
-Mr MUSAFIRI, Secrétaire
Divisionnaire du parquet d’Uvira
Au cours de toutes ces formations, les thèmes ci-après étaient développés :
- Fonction, éthique et déontologie des OPJ,
- Techniques d’enquêtes et rédaction des P.V.
- Organisation et compétence judiciaire,
- La loi portant sur la protection de l’enfant,
- Nouvelles incrimination sur les violences sexuelles,
- Droits pénal général,
- Droit pénal spécial,
- Procédure pénale.
La prestation de serment des OPJ après la formation. Le Procureur de la République lors de la formation des
OPJ à Walungu.
Ces formations tenus par l’autorité judiciaire qui supervise les 8 territoires du Sud-Kivu ont
eu comme mérite non seulement la première fois que le Procureur arrive à Idjwi et Kalehe
depuis l’existence de ces territoires mais il y a eu aussi libération de personnes arrêtées
arbitrairement par les OPJ lors des visites des prisons et maisons de détention
1) En territoire de Walungu, le Procureur et les autres magistrats ont visité les maisons
de détention de Lurhale, Mugogo, Ikoma, Nyangezi, Nyantende, Mumosho et Burhale
où un total de 4 détenus ont été libérés sur cette axe.
2) En territoire de Kalehe, il faut noter que c’est le territoire qui a été le plus
inaccessible à cause de l’insécurité, néanmoins les magistrats ont visités la prison
centrale et l’amigo du Sous-Commissariat de la Police de Kasheke.
29

3) En territoire d’Idjwi, les magistrats n’ont trouvé que 2 personnes à la grande surprise
des activistes des droits de l’homme vivant dans ce territoire.
4) En territoire de Kabare, nous avons visité les maisons de détention de Bushwira, Miti,
Katana centre, Inera et la prison centrale du territoire. Toutes ces maisons ont été
visitées 3 fois chacune. A Katana, nous avons rencontrée 2 mineurs en détention
pour coups et blessures volontaires et destruction méchante. Le magistrat a
demandé à l’OPJ verbalisant de le déférer auprès du Juge de l’enfant au tribunal de
grande Instance, siège secondaire de Kavumu.
N.B. : Il faut noter que partout les conditions hygiéniques posent problème, l’exigence
d’argent avant de visiter les prisonniers, Bref des conditions inhumaines qu’il faut
absolument corriger.
II.11 II.11. II.11 . DES VISITES DES PARTENAIRES
Au cours de cette année, nous avons reçu plusieurs partenaires qui sont passés, soit
pour le suivi des activités, soit pour des informations diverses, soit encore pour encourager
l’Archidiocèse de Bukavu et sa Commission diocésaine Justice et Paix devant les difficultés et
les événements tragiques que nous avons connus cette année. Citons entre autres :
1. Mick Quinn et Johanna de Cafod/ Kinshasa
2. Lambert BIYEMPO de Cafod/Kinshasa
3. Stephen et Percy de SCIAF
4. Kees Ton de CMC/AMA (actuellement MMM)
5. André Hubert de DDC Suisse
6. Markos IBANEZ de ALBOAN et une équipe de journalistes espagnols
7. Markus de MIVA Suisse
8. Mr Philip MORI et une équipe de Journalises de Secours Catholique France
9. Nathalie de Justice et Paix/ Pays Bas
10. La sœur Marie Bernard de la CEJP/Kinshasa
11. Simon NSABIYENZE de Cafod/Kigali
Mr Markos IBANEZ de ALBOAN et les Journalistes espagnols lors d’une visite à la CDJP de Bukavu
30

Johana et Mick de Cafod à la CDJP de Bukavu Mr Markus de MIVA / Suisse
Mr Christian K. d’AGEH en visite à la CDJP de
Bukavu.
Mr Lambert BIYEMBO de CAFOD Kinshasa en
visite de travail à la CDJP de Bukavu
Nickki de CMC/AMA lors de sa visite à Bukavu Mme Guy MVEMBE de CAFOD Kinshasa en visite à
la CDJP de Bukavu.
Mr Stephen au Bureau de la CDJP de Bukavu Patrick Percy de SCIAF avec l’équipe de la CDJP
de Bukavu
31

Nathalie de la Commission Justice et Paix Pays-Bas La délégation de Secours Catholique France conduite
par Mr Philip MORI en visite à la CDJP de Bukavu.
Nous leur disons merci pour leur marque de sympathie. Nous n’oublierons jamais
leur passage à ce moment difficile de l’histoire de notre pays, et de notre diocèse en
particulier.
II.12 II.12. II.12 . DE L’EVALUATION L’EVALUATION ANNUELLE ANNUELLE DES ACTIVITES 2009
Comme chaque année, nous avons clôturé les activités de cette année par une
évaluation annuelle à laquelle ont participé 48 délégués de nos partenaires locaux dont 15
curés de paroisse, 08 vice présidents de commissions justice et paix, 06 assistants
psychosociaux œuvrant dans les bureaux d’écoute, 08 animateurs principaux des Comités
locaux de gouvernance participatives en paroisse et 05 représentants d’autres services
diocésains et 06 membres du bureau permanent.
Après la présentation des activités réalisées par le bureau permanent et un tour de table
pour examiner la situation dans les paroisses, les participants sont allés en carrefour pour
répondre aux deux questions suivantes :
1. Montrer les forces et faiblesses de la commission justice et paix, tout en montrant
une thérapie à chaque faiblesse
2. Citer les priorités pour l’année 2010.
Session d’évaluation tenue au Centre Bandari et regroupant les Curés, les leaders locaux et les Commissions Paroissiales
Justice et Paix des Paroisses de l’Archidiocèse de Bukavu
32

Les travaux en carrefour et la mise en commun lors de la session d’évaluation des activités de la CDJP année 2009
A l’issue de ces travaux en carrefour, la mise en commun en plénière a donné les
résultats ci - dessous :
Forces Faiblesses Thérapie
-Formations des agents
-Ouverture à d’autres organisations
-Publications des flashs pour
information
-Plaidoyer au niveau du parquet
-Une bonne organisation
Communication à temps opportun
-Collaboration étroite avec la base
-Efficacité dans la recherche des
soutiens financiers
-Réhabilitation du bâtiment St Jean
XXIII
-Confiance de la population à
l’égard de la CDJP
-Fournitures des bureaux sont
donnés à chaque branche de la CDJP
en paroisses
-Equipe exécutive dynamique
-Bon accompagnement juridique des
indigents
-Sacrifices des para juristes dans les
paroisses
-Multiplication des Bureaux
d’Ecoute et CLGP dans les paroisses
-Visites d’échange d’expérience
dans d’autres régions et pays
-Orientation des personnes
traumatisées vers les structures de
prise en charge
-Manque d’engagement de certains
laïcs : attendent tous des prêtres
-Suivi non assuré par la base après
formation sur l’impact des formations
-Bénévolat des para juristes et
membres des CLGP
-Lenteur des traitements des dossiers
au niveau du cabinet
-Manque de moyen de communication
aux para juristes et aux CLGP
-Non payement de frais de transport ni
moyen de transport aux CLGP
-Non suivi de l’implantation des
activités sportives dans certaines
paroisses.
-Revoir les décisions prises antérieurement
-Sensibilisation des laïcs pour
responsabilisation de tous
-Renforcer la pastorale de proximité à tous
les niveaux
-Avoir une bonne relation avec les
autorités
-Prévoir une motivation aux parajuristes et
CLGP si possible
-Suivis des dossiers judiciaires
-Moyens de communication et transports
pour les autres bureaux
-Multiplier les activités de suivi à la base
Ensuite, les priorités pour l’année 2010 ont été définies de la manière suivante :
- Sensibilisation de la population sur le patriotisme
- Renforcement de la sensibilisation sur les droits de l’enfant : collaborer avec les
structures qui s’occupent des enfants en difficulté
33

- Session sur la collaboration entre la population et les autorités (civile, militaire, politique,
religieux…)
- Multiplier les contacts
- Intensifier la formation dans toutes les paroisses
- Appuyer les projets de développement initiés par les CLGP
- Promouvoir les para juristes et les animateurs des CLGP en OPJ auprès des tribunaux de
paix
- Collaborer avec les hôpitaux proches pour la prise en charge médicale des victimes de
violences sexuelles
- Assistance et encadrement des personnes vulnérables
- Multiplier les contacts avec les autorités politico administratives.
II.13. II.13. RECOLLECTION RECOLLECTION DE DE FIN FIN D’ANNEE. D’ANNEE.
D’ANNEE.
Pour clôturer l’année 2009 et puiser auprès du Seigneur l’énergie nécessaire
pour 2010, l’équipe de la Commission Diocésaine « Justice et Paix » de Bukavu a organisé
une récollection au Centre AMANI le jeudi 31 décembre 2009. Tous les agents étaient
présents, et les mariés étaient accompagnés chacun par son conjoint. Cela témoigne du fait
que l’apport du conjoint est nécessaire pour une meilleure rentabilité du travailleur. La
récollection était animée par l’Abbé Léandre MASIRIKA SHANDOHO. Elle avant pour thème :
JUSTICE ET FOI.
L’Abbé Léandre MASIRIKA anime une récollection des membres du Bureau Permanent de la CDJP et leurs conjoints
le 31 décembre 2009 au Centre Amani de Bukavu.
34

Offrir nos activités réalisées au Seigneur, lui demander sagesse et force pour l’année à venir
deviennent une tradition de la Commission Diocésaine « Justice et Paix » de l’Archidiocèse
de Bukavu chaque année.
III. III.- III.
DE DE LA LA CONSOLIDATION CONSOLIDATION DES DES STRUCTURES STRUCTURES INTERNES
INTERNES.
INTERNES
La CDJP/Bukavu a réalisé 20 ans d’existence depuis l’année passée. Elle avait été
crée le 01 Aout 1988. Elle est donc devenue une grande organisation qui doit se doter des
procédures et des textes bien stricts pour un fonctionnement harmonieux. C’est ainsi que
pour cette année, nous avons doté notre Commission de deux documents importants, à
savoir :
- Le Règlement d’ordre intérieur.
En effet, la Commission Justice et Paix comme service diocésain fonctionne avec le Statut
de l’asbl Archidiocèse de Bukavu. Cela suffit pour fonctionner et éviter des problèmes
avec les services de l’Etat ; mais pour que les tâches soient bien distribuées et exécutées,
on a besoin d’un document qui définit à l’interne le rôle de chacun, ainsi que ses
manœuvres d’action. On évite ainsi le tâtonnement et le chevauchement des
interventions.
- Le Manuel des procédures administratives et financières.
On retrouve dans ce document toutes les procédures administratives liées au
recrutement, à la gestion quotidienne et à la sanction du personnel ainsi que les
procédures financières liées à l’engagement des dépenses. Ici par exemple on définit le
circuit des dépenses et les personnes habilitées à réaliser les opérations de dépenses.
Nous y avons également mis toutes les pièces comptables valables dans notre système
35

de gestion. Ne vous étonnez donc pas si vous constatez que les choses ne sont plus aussi
facile qu’elles l’étaient il y a peu.
Même si ces deux documents sont encore ad experimentum, nous estimons que
c’est véritablement une grande étape qui est ainsi franchie vers la maturation de notre
Commission diocésaine.
IV. IV. DE DE L’AUDIT L’AUDIT ANNUEL
ANNUEL
Pour cette année, contrairement aux autres, nous avons voulu faire un audit
général de notre maison. Ce ne sera pas seulement un audit financier par projet comme
nous le faisons chaque année, mais un audit global de la CDJP sur le plan organisationnel,
administratif, et financier. Cet audit a commencé depuis le mois de Novembre et il se
poursuit jusqu’à ce jour. Il est réalisé par la maison BEDAP qui est une des maisons les plus
fiables à Bukavu.
Le rapport de cet audit général sera envoyé à tous les partenaires pour d’éventuelles
remarques afin d’améliorer davantage notre travail. C’est un pas franchi dans la
transparence et la clarté de nos comptes et de nos activités pour mieux grandir et porter des
bons fruits dans la durée.
V. V. L’IMPACT L’IMPACT DE DE NOS NOS ACTIVITES ACTIVITES SUR SUR LE LE CONTEXTE
CONTEXTE.
CONTEXTE
Il n’est très facile d’évaluer l’impact de ses propres actions. Particulièrement
dans ce domaine où on n’est pas le seul acteur intervenant sur terrain, nous ne dirons pas
que les changements observés sont le résultat de notre seul travail. Mais nous pouvons
signalé qu’on note actuellement une amélioration de la situation sécuritaire, un début
d’amélioration de la gouvernance nationale et locale, une amélioration des conditions de
détention dans les prisons et cachots, la protection des droits des indigents injustement
violés, etc.
Avec nos bureaux d’écoute à la base, la CDJP a gagné les cœurs de la
population toute tendance politique, religieuse confondue. Les gens comprennent qu’ils
peuvent trouver un petit soulagement en partageant leurs joies et leurs peines.
C’est le long processus de la détraumatisation ainsi initié et sans lequel, les gens ne peuvent
pas s’accepter et accepter les autres.
L’original programme « Notre Parlement et Nous » ne cesse d’inspirer plus
d’un au niveau provincial et même national. Apprendre à dialoguer, à communiquer avec
nos élus locaux constitue un impératif si on veut réellement reconstruire notre pays
ensemble et donner une chance de croitre à l’enfant de la démocratie qui est né chez nous
au Congo depuis 2006.
36

Notre Commission Diocésaine « Justice et Paix » est devenue une
interlocutrice valable avec d’autres organisations locales et internationales œuvrant dans le
même thématique. Ainsi notre implication dans le Programme Amani et dans tous les
processus de la pacification de cette partie du pays sont éloquents.
VI. VI. DES DES DIFFICULTES DIFFICULTES DIFFICULTES RENCONTREES
RENCONTREES.
RENCONTREES
- L’insécurité grandissante dans plusieurs milieux n’a pas facilité le travail à tous les
acteurs, étant donné d’ailleurs que plusieurs populations ont été déplacées de leurs
milieux de vie ;
- Certaines paroisses souffrent de l’enclavement ; d’où la difficulté de prise en charge
de certaines victimes des violences sexuelles vivant à une certaine distance de la
paroisse ; et même l’animation des populations par les CLGP.
Voici ici la situation de nos routes pour atteindre certaines paroisses.
- Certains citoyens membres d’autres confessions religieuses résistent encore à
l’adhésion au programme, mais l’évolution est de plus en plus encourageante.
- Les moyens financiers sont limités pour plusieurs actions dans un contexte
caractérisé par une pauvreté due aussi à toutes ces guerres qui ont détruit les tissus
socio-économiques des populations.
- Certaines autorités locales ne voient pas de bon œil la présence de ce nouveau
dynamisme et ceci fait que certains leaders ont peur de s’engager et sollicitent des
documents en termes de macaron. La réponse à ce niveau reste la force populaire et
leur engagement de lutter contre la peur dans une grande solidarité locale pour le
bien être de tous.
VII. VII. PERSPECTIVE
PERSPECTIVES PERSPECTIVE S D’AVENIR ET PLAN D’ACTION 2010
Comme d’habitude, la Commission Justice et Paix préfère une planification
participative de ses activités. Ce processus commence par la séance d’évaluation annuelle
avec ses partenaires qui définissent les priorités au regard du contexte ; puis une équipe
technique se penche sur ces priorités pour les couler en programme d’activités sous forme
d’un plan annuel.
Les priorités retenues ont été présentées au point concernant la séance d’évaluation
annuelle. De toutes ces priorités, qui ne sont pas du reste différentes de celles de l’année
passée, le bureau permanent de la CDJP a décidé de reconduire les mêmes activités prévues
au plan annuel 2009.
37

Pour rappel, il s’agit des activités suivantes :
1) La formation sur les thèmes pouvant promouvoir la justice et la paix dans les
paroisses, les écoles et dans les milieux universitaires de la place.
2) L’information à travers les émissions radio- diffusées et la publication de nos deux
feuillets « Flash Spécial » et « Notre Parlement et Nous »
3) La dynamique femme et paix.
4) Les échanges interdiocésains avec les diocèses voisins.
5) L’assistance judiciaire.
6) Le plaidoyer pour la justice et la paix au niveau local, national et international.
7) Les activités récréatives et sportives pour la paix.
8) La bonne gouvernance participative.
9) Le travail de mémoire et de cartographie pour identifier depuis 1996 les zones, les
lieux où il y a eu des massacres et autres graves violations des droits de l’homme.
10) L’ouverture d’une bibliothèque des droits.
11) La communication pour améliorer et faire connaître à la communauté locale et
internationale ce qui se passe, les efforts de l’Eglise locale pour limiter les dégâts.
Pour mieux aborder toutes ces priorités, nous avons choisi de restructurer notre
bureau en divers département avec des attributions spécifiques comme suit :
I.- COORDINATION DU BUREAU
1) Relation avec les partenaires (locaux, nationaux et internationaux)
2) Coordination des départements
3) Supervision du personnel
4) Gestion des finances.
II.- DEPARTEMENT DE LA BONNE GOUVERNANCE
1) Création, installation et supervision des CLGP (Comités Locaux de Gouvernance
Participative)
2) Accompagnement du processus électoral et du processus de décentralisation
(Education électorale, observation des élections, fonctionnement administratif et
financier des E.T.D.)
3) Etat de la gouvernance locale, provinciale et nationale (Accès des citoyens aux
services de base, amélioration du niveau de vie de la population, lutte contre la
corruption, etc.)
4) Exploitation des ressources naturelles et protection de l’environnement.
5) Accompagnement des élus locaux et provinciaux sur l’enseignement de la doctrine
sociale de l’Eglise Catholique.
III.- DEPARTEMENT DES DROITS HUMAINS ET DE L’ASSISTANCE JURIDIQUE ET JUDICIAIRE.
1) Formation des parajuristes en droit.
2) Recherches et publications juridiques
3) Médiation et réconciliation des parties litigantes
4) Réconciliation et reconstruction communautaire : Ndaro communautaire,
célébration des semaines de la paix et de la réconciliation, année jubilaire de la
réconciliation.
5) Consultations juridiques et appui aux parajuristes (clinique juridique mobile).
38

6) Assistance judiciaire (suivi des dossiers judiciaires : supervision des dossiers au
cabinet, monitoring des procès du bureau)
IV.- DEPARTEMENT DE LA DYNAMIQUE FEMME ET PAIX.
1) Promotion du leadership féminin : création d’un cadre de réflexion et un laboratoire
pour la promotion des droits de la femme dans toutes les paroisses.
2) Création et supervision des bureaux d’écoute.
3) Protection de la famille : problématique de la femme-famille-enfant et personnes du
3 e âge et lutte contre les dérives de la nouvelle éthique mondiale dans notre milieu
4) Synergie avec les organisations féminines travaillant sur la thématique justice- paixréconciliation.
5) Renforcer le rôle médiateur de la femme comme artisane de la paix entre tradition et
modernité.
V.- DEPARTEMENT DE LA COMMUNICATION, INFORMATION ET RELATIONS EXTERIEURES.
1) Conception et rédaction des feuillets « Flash » et « Notre Parlement et Nous ».
2) Conception et réalisation des émissions radio diffusées.
3) Conception et gestion du site web de la commission.
4) Suivi des correspondances avec les partenaires.
5) Rencontres transfrontalières et interdiocésaines.
VI.- DEPARTEMENT DE LA LOGISTIQUE, GESTION DES FINANCES.
1) Gestion du charroi automobile
2) Gestion des stocks (fournitures et consommables)
3) Gestion du mobilier du bureau permanent et des bureaux paroissiaux.
VIII. VIII. L’EQUIPE L’EQUIPE EXECUTIVE EXECUTIVE DU DU BUREAU BUREAU PERMANENT PERMANENT DE
DE
LA LA CDJP/BUKAVU
CDJP/BUKAVU
A ce sujet, nous signalons que pendant cette année 2009, nous avons bénéficié
de la présence à nos côtés d’un coopérant allemand de l’AGEH, Mr Bernhard BAYER.
Malheureusement, vers la fin de l’année, il s’est connu des difficultés d’ordre sanitaire ; et a
dû revenir en Allemagne. Nous espérons que l’AGEH pourra nous trouver un autre très
rapidement pour ne pas briser l’élan commencé.
Signalons aussi qu’au cours de cette année, la sœur Joséphine a quitté notre bureau pour
devenir la supérieure de sa congrégation et qu’elle a été remplacée par la sœur Antoinette
ELEZA.
39

L’équipe du Bureau Permanent de la CDJP de l’Archidiocèse de Bukavu dans leur bureau en réaménagement
après le séisme.
CONCLUSION
CONCLUSION
CONCLUSION
Nous sommes très heureux de terminer ainsi cette année qui aura été parmi les
plus difficiles à cause des circonstances ci-haut évoquées. Certes, ce qui reste à faire est
incomparablement plus grand que ce que nous avons réussi à faire cette année. Nous
sommes conscients des limites de notre action ; et nous savons que nous ne pouvons pas
tout faire.
40

C’est pourquoi nous remercions très sincèrement tous ceux qui nous ont rendu la
tâche moins pénible, et spécialement ceux qui nous ont aidé à aider les plus faibles et les
vulnérables. Nous espérons vous envoyer très prochainement le même rapport en image.
Nous saisissons cette même opportunité pour redire aux uns et aux autres que leurs apports
restent nécessaires pour l’amélioration de la situation de plusieurs qui n’ont d’autre
secours. Nous sollicitons ainsi leur appui aux activités de l’année 2010 et des années futures
afin de pérenniser les acquis de cette année. Il s’agit non seulement de l’appui financier,
mais aussi de l’appui en conseils car étant donné son âge, la Commission Justice et Paix/
Bukavu qui est la première organisation de défense des droits de l’homme au Sud Kivu a
besoin de grandir davantage et de jouer pleinement son rôle d’organisation de référence au
sein de la société civile du Sud Kivu et du Congo.
Pour cela le concours de tous ses partenaires est nécessaire afin d’acquérir plus de moyens
matériels et humains ainsi que plus d’expertise technique pour rendre son travail plus
professionnel qu’avant. Et comme l’a si bien dit l’Archevêque Oscar Romero :
« Nous ne pouvons pas tout faire
Et quand nous le comprenons, c’est une libération.
Cela nous permet de faire quelque chose,
Et de le faire très bien.
C’est peut-être inachevé,
Mais c’est un début,
Un pas sur le chemin,
Une possibilité pour que la grâce de Dieu vienne
Et fasse le reste.
Nous ne verrons peut-être jamais le résultat,
Mais c’est ce qui fait la différence
Entre le maître d’œuvre et le maçon.
Nous sommes des maçons, pas des maîtres d’œuvres,
Des Ministres, pas des Messies.
Nous sommes les prophètes d’un futur qui ne nous appartient pas. Amen. »
Pour la Commission Diocésaine « Justice et Paix » de Bukavu
Abbé Justin NKUNZI BACIYUNJUZE
DIRECTEUR
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