"Mares temporaires" volume 2 - Tour du valat
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Les mares temporaires méditerranéennes<br />
L’espèce se développe principalement dans des mares temporaires<br />
dont les eaux sont pauvres en nutriments et peu minéralisées<br />
(Medina, com. pers.). On la trouve (en France à Roque-Haute, ou<br />
en Espagne) au sein de végétations amphibies assez longuement<br />
inondées, dominées par Isoetes setacea ou Mentha cervina, ou<br />
dans des formations à Crassula vaillantii et Lythrum borysthenicum<br />
2, 251, 319 .<br />
Au Maroc, dans les plaines atlantiques, elle se développe dans<br />
des formations à Isoetes velata, Ranunculus peltatus et Myriophyllum<br />
alterniflorum 312 .<br />
Elle existe également dans d’anciennes vignes dessouchées régulièrement<br />
inondées sur cailloutis* siliceux (plateau de Vendres et<br />
plaine <strong>du</strong> Roussillon, France), souvent dans des sillons accumulant<br />
l’eau.<br />
Directive Habitats<br />
“<strong>Mares</strong> temporaires méditerranéennes” (code 3170).<br />
CORINE Biotopes<br />
22.34 Groupements amphibies méridionaux (Isoetalia)<br />
22.341 Petits gazons amphibies méditerranéens (Isoetion)<br />
Phytosociologie*<br />
France<br />
Marsilea strigosa est considérée comme une espèce caractéristique<br />
de l’association* de l’Isoetetum setaceae Br.-Bl. (1931) 1935 215 .<br />
Dans les friches post-culturales, le rattachement des formations<br />
à des unités phytosociologiques reste à faire 2 . Il s’agit vraisemblablement<br />
de formations de l’Isoetion fortement perturbées par<br />
la viticulture.<br />
Espagne<br />
L’espèce est caractéristique de l’association <strong>du</strong> Sisymbrello-<br />
Preslietum (alliance <strong>du</strong> Preslion cervinae) 319 .<br />
Espèces compagnes<br />
France<br />
• Dans les mares temporaires (Roque-Haute et Torremila) : Isoetes<br />
setacea, Pilularia minuta, Mentha cervina, Lythrum borysthenicum,<br />
L. thymifolium, Eleocharis palustris, Myosurus breviscapus, Juncus<br />
pygmaeus, Pulicaria vulgaris et Polygonum romanum subsp. gallicum<br />
49 (Grillas & Tan Ham, com. pers., CEN-LR, com. pers.).<br />
• Dans les friches post-culturales, on retrouve ce cortège appauvri<br />
(disparition des Isoetes, Mentha cervina, Pilularia minuta et<br />
Eleocharis palustris), augmenté d’espèces rudérales (Conyza spp.,<br />
Dittrichia viscosa, etc.) 2, 246 .<br />
Maroc<br />
Isoetes velata, Ranunculus peltatus, Lythrum borysthenicum, Myriophyllum<br />
alterniflorum, Eleocharis palustris et Baldellia ranunculoides<br />
312 .<br />
Ecologie<br />
Caractéristiques biologiques<br />
Type biologique<br />
Espèce considérée comme vivace (hydrophyte* radicante, émettant<br />
des stolons, classiquement considérée comme géophyte* à rhizome),<br />
mais qui semble se comporter en annuelle (thérophyte*) 395 .<br />
48<br />
Sporocarpes<br />
Suborbiculaires, comprimés, sessiles* ou très courtement pédicellés<br />
(2 à 2,5 mm), couverts de poils articulés 300 , d’un diamètre de<br />
3 à 5 mm.<br />
Ils constituent des organes de conservation très efficaces par leur<br />
capacité à résister plusieurs décennies, voire plus d’un siècle à l’assèchement.<br />
En conditions expérimentales, un sporocarpe âgé de<br />
103 ans issu d’herbier a pu pro<strong>du</strong>ire 15 embryons 83 .<br />
Taille des microsporanges : 50-62 microns 180 .<br />
Taille des macrosporanges : 450-500 microns 180 .<br />
Cycle biologique<br />
Les sporocarpes, imbibés d’eau souvent depuis l’automne, s’ouvrent<br />
à la fin de l’hiver et au début <strong>du</strong> printemps en libérant les<br />
microsporanges et les macrosporanges. La fécondation se pro<strong>du</strong>it<br />
dans les jours qui suivent. Les premières frondes, filiformes, apparaissent<br />
au bout de quelques jours, puis des frondes à deux<br />
folioles, enfin à quatre folioles. Elles apparaissent sous une mince<br />
lame d’eau, pendant la phase d’assèchement de la mare, en hiver<br />
au Maroc (janvier-février) et au printemps en France (en marsavril<br />
à Roque-Haute).<br />
Tant que le sol est gorgé d’eau, la croissance végétative est<br />
intense : le rhizome continue de croître, en émettant des frondes<br />
en grand nombre (touffes denses), ainsi que des stolons qui s’enracinent<br />
et permettent le développement de nouveaux rhizomes.<br />
La formation des sporocarpes et des spores a été observée en<br />
mars-avril en Italie 86 et d’avril à juin en France.<br />
Lorsque la mare s’assèche complètement, la plante acquiert son<br />
port terrestre. Les frondes fanent et disparaissent vers la fin de<br />
l’été au Maroc (Rhazi L., com. pers.) et jusque dans le courant de<br />
l’automne en France. La plante ne survivrait plus alors que sous<br />
la forme de sporocarpes serrés en deux rangées de part et d’autre<br />
<strong>du</strong> rhizome desséché.<br />
France<br />
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.<br />
Emergence des frondes et croissance végétative<br />
?<br />
Formation des sporocarpes<br />
Conditions environnementales<br />
Dessèchement des frondes<br />
Hydrologie<br />
L’habitat de Marsilea strigosa est caractérisé par une période<br />
d’inondation assez longue, comprise entre cinq et huit mois : de<br />
décembre à mai-juillet en France (Rhazi M., com. pers.), de décembre<br />
à mars en Afrique <strong>du</strong> Nord 312 , et par une profondeur d’eau<br />
maximale d’environ 40 à 50 cm. En conditions expérimentales<br />
(non publié), l’ouverture des sporocarpes et la fécondation s’observent<br />
sous une lame d’eau faible, voire sur un sol saturé.<br />
Substrat<br />
Le plus souvent non calcaire (plateau basaltique à Roque-Haute,<br />
cailloutis siliceux à Vendres et à Saint-Estève).<br />
Compétition interspécifique<br />
Cette espèce est sensible à la compétition par les graminées<br />
vivaces et à l’ombrage des ligneux (espèce héliophile*).