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structure d'attachement dans la dermatite atopique - Université de ...

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UNIVERSITE DE BOURGOGNE<br />

ECOLE DOCTORALE SANTÉ-STIC<br />

Thèse<br />

pour obtenir le gra<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Docteur <strong>de</strong> l'<strong>Université</strong> <strong>de</strong> Bourgogne<br />

Psychologie clinique<br />

STRUCTURE D’ATTACHEMENT<br />

DANS<br />

LA DERMATITE ATOPIQUE<br />

Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>scriptive et Applications cliniques<br />

Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 80 patients<br />

THESE<br />

Présentée et soutenue par Thierry SAGE<br />

N° Etudiant 202876<br />

le 4 novembre 2011<br />

sous <strong>la</strong> direction du Professeur Hervé BENONY,<br />

Professeur <strong>de</strong> psychopathologie et psychologie, Dijon<br />

JURY :<br />

Hervé BENONY, Professeur <strong>de</strong> psychopathologie et psychologie clinique, <strong>Université</strong> <strong>de</strong> Bourgogne, Dijon.<br />

Ahmed JEBRANE, Maître <strong>de</strong> conférence, Institut <strong>de</strong> Mathématiques, <strong>Université</strong> <strong>de</strong> Bourgogne, Dijon.<br />

Raphaële MILJKOVITCH, Professeur <strong>de</strong> psychologie du développement, <strong>Université</strong> <strong>de</strong> Paris VIII.<br />

B<strong>la</strong>ise PIERREHUMBERT, Privat Docent, Maître d'enseignement et <strong>de</strong> recherche, <strong>Université</strong> <strong>de</strong> Lausanne.<br />

Laurent MISERY, Professeur <strong>de</strong> <strong>de</strong>rmato-vénéréologie, Chef <strong>de</strong> service centre hospitalo- universitaire, Brest.<br />

Bernard BONIN, Professeur <strong>de</strong> psychiatrie, Chef <strong>de</strong> service centre hospitalo- universitaire du Bocage, Dijon.<br />

Sil<strong>la</strong> CONSOLI, Professeur <strong>de</strong> psychiatrie, Chef <strong>de</strong> service Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris.<br />

Pierre VABRES, Professeur <strong>de</strong> <strong>de</strong>rmato-vénéréologie, centre hospitalo- universitaire du Bocage, Dijon.<br />

Sophie DALAC, praticien hospitalier, Chef <strong>de</strong> service <strong>de</strong> <strong>de</strong>rmato-vénéréologie, Hôpital du Bocage, Dijon (membre invitée).<br />

Laboratoire <strong>de</strong> rattachement : Laboratoire <strong>de</strong> Psychopathologie et <strong>de</strong> Psychologie Médicale (LPPM),<br />

<strong>Université</strong> <strong>de</strong> Dijon<br />

1


à Hervé<br />

à A<strong>de</strong>line<br />

à mes enfants Sarah, Matthieu et Gabriel<br />

2


Remerciements<br />

Je remercie sincèrement :<br />

- Monsieur le Professeur Hervé BENONY, mon directeur <strong>de</strong> thèse pour son soutien, sa présence et<br />

sa compétence. Ce travail n‟aurait jamais pu exister sans son expertise <strong>dans</strong> le domaine <strong>de</strong><br />

l‟attachement comme <strong>dans</strong> bien d‟autres. Il a été constant <strong>dans</strong> son soutien, sa disponibilité, son<br />

ai<strong>de</strong> logistique et surtout sa gentillesse et son amitié. Ses qualités humaines et son intelligence<br />

sont pour moi une inspiration sans cesse renouvelée.<br />

- Monsieur Ahmed JEBRANE, mon co-encadrant <strong>de</strong> thèse, dont <strong>la</strong> gentillesse, les qualités<br />

pédagogiques et <strong>la</strong> disponibilité m‟ont beaucoup aidé. Je le remercie <strong>de</strong> tout ce que j‟ai appris<br />

lors <strong>de</strong> nos séances <strong>de</strong> travail, et <strong>de</strong> m‟avoir fait aimer les statistiques…<br />

- Madame le Professeur Raphaêle MILJKOVITCH d‟avoir accepté d‟expertiser l‟avancée <strong>de</strong> mon<br />

travail et d‟être rapporteur <strong>de</strong> celui-ci en vue <strong>de</strong> <strong>la</strong> soutenance. Je <strong>la</strong> remercie particulièrement<br />

d‟avoir permis le codage avec le Q-sort selon KOBAK , sans lequel le travail aurait été<br />

incomplet. Je suis honoré <strong>de</strong> l‟intérèt qu‟elle porte à cette recherche et <strong>de</strong> sa présence en tant que<br />

membre <strong>de</strong> mon jury <strong>de</strong> thèse.<br />

- Monsieur B<strong>la</strong>ise PIERREHUMBERT d‟avoir accepté d‟expertiser l‟avancée <strong>de</strong> mon travail et <strong>de</strong><br />

participer en tant que membre du jury. Le CAMIR, test qu‟il a conçu avec d‟autres collégues<br />

dont professeur MILJKOVITCH Raphaële, et sa popu<strong>la</strong>tion témoin concernant le Q-sort selon<br />

KOBAK ont été <strong>de</strong>s éléments centraux <strong>dans</strong> mon travail. Sa gentillesse, son efficacité et ses<br />

qualités <strong>de</strong> chercheur m‟ont été très utiles ainsi que son érudition et sa passion communicatrice<br />

pour <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> l‟attachement.<br />

- Monsieur le Professeur Laurent MISERY qui me fait l‟amitié d‟expertiser mon travail en tant<br />

que rapporteur et membre du jury. Ses gran<strong>de</strong>s connaissances en psycho-<strong>de</strong>rmatologie<br />

enrichiront notre réflexion sur le sujet étudié.<br />

- Monsieur le Professeur Bernard BONIN d‟avoir accepté d‟expertiser mon travail en tant que<br />

membre du jury. Ses compétences professionnelles, sa qualité d‟écoute et sa bienveil<strong>la</strong>nce en<br />

font toujours un interlocuteur <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> qualité.<br />

3


- Monsieur le professeur Sil<strong>la</strong> CONSOLI d‟avoir accepté d‟expertiser mon travail en tant que<br />

membre du jury. Je suis honoré <strong>de</strong> sa présence et <strong>de</strong> l‟intérèt qu‟il porte à ce travail qu‟il<br />

enrichira par sa qualité d‟analyse et ses connaissances.<br />

- Madame le Docteur Sophie DALAC mon chef <strong>de</strong> service d‟avoir accepté <strong>de</strong> participer au jury <strong>de</strong><br />

thèse. Je <strong>la</strong> remercie particulièrement <strong>de</strong> m‟avoir acceuilli pour initier les consultations <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>rmatologie psychosomatique <strong>dans</strong> le service <strong>de</strong> <strong>de</strong>rmatologie <strong>de</strong> l‟hopital du Bocage à Dijon.<br />

Son dynamisme et sa compétence sont essentiels pour le travail <strong>de</strong> chacun <strong>dans</strong> le service.<br />

- Monsieur le Professeur Pierre VABRES d‟avoir accepté d‟expertiser mon travail en tant que<br />

membre du jury. Je le remercie également <strong>de</strong> m‟acceuillir <strong>dans</strong> le service <strong>de</strong> <strong>de</strong>rmatologie et <strong>de</strong><br />

l‟intérèt particulier qu‟il manifeste pour cette recherche qu‟il ne manquera pas d‟enrichir par ses<br />

points <strong>de</strong> vue toujours pertinents.<br />

- Mes secrétaires Brigitte et Isabelle pour leur ai<strong>de</strong> si précieuse au quotidien et leurs qualités<br />

humaines si riches.<br />

- Gaêlle, Lucie et Typhaine pour <strong>la</strong> retranscription <strong>de</strong>s entretiens, Karine pour son ai<strong>de</strong> sur le<br />

traitement <strong>de</strong> texte.<br />

- Le personnel <strong>de</strong> consultation du service <strong>de</strong> <strong>de</strong>rmatologie du Bocage pour leur gentillesse et leur<br />

disponibilité.<br />

- Tous mes collègues pour leurs encouragements.<br />

- Les patients pour leur col<strong>la</strong>boration et pour tout ce qu‟ils ont apporté à ce travail.<br />

- Tous mes amis dont le soutien a été si important pour moi et que je ne cite pas <strong>de</strong> crainte d‟en<br />

oublier.<br />

- Ma famille si essentielle…<br />

- A<strong>de</strong>line pour <strong>la</strong> relecture du travail et sa présence patiente, mais aussi surtout pour m‟avoir<br />

supporté et soutenu durant ces longues journées <strong>de</strong> travail…<br />

4


Résumé<br />

La <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> est une <strong>de</strong>rmatose inf<strong>la</strong>mmatoire apparaissant préférentiellement avant l‟âge<br />

<strong>de</strong> cinq ans, et évoluant naturellement vers <strong>la</strong> guérison après l‟adolescence <strong>dans</strong> plus <strong>de</strong> 90% <strong>de</strong>s<br />

cas. L‟origine <strong>de</strong> cette amélioration spontanée n‟est pas c<strong>la</strong>irement établie <strong>dans</strong> cette <strong>de</strong>rmatose<br />

multifactorielle dont l‟étiopathogénie reste encore à déterminer (maturation du système<br />

immunitaire ?).<br />

Les liens <strong>de</strong> cette pathologie avec le psychisme sont certains : retentissement psychologique<br />

important avec altération <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> vie, aggravation voire déclenchement <strong>de</strong>s poussées par le<br />

stress, amélioration <strong>de</strong>s lésions par psychothérapie.<br />

L‟observation <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement est importante <strong>dans</strong> le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

psychopathologie. Elle est encore peu réalisée <strong>dans</strong> le domaine da <strong>la</strong> pathologie organique.<br />

Nous avons étudié <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement <strong>de</strong> 80 adultes ayant présenté <strong>dans</strong> l‟enfance une<br />

<strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>, 40 d‟entre eux ayant une guérison <strong>de</strong> celle-ci <strong>de</strong>puis l‟adolescence, 40 autres<br />

présentant une pérennisation <strong>de</strong>s crises d‟eczéma.<br />

L‟évaluation <strong>de</strong> l‟attachement a été réalisée avec un autoquestionnaire (CAMIR <strong>de</strong> PIERREHUMBERT)<br />

et <strong>la</strong> cotation <strong>de</strong> l‟entretien d‟attachement avec <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> Q-SORT selon KOBAK.<br />

Nous avons également mesuré les symptômes psychopathologiques associés avec l‟échelle SCL90-<br />

R, le niveau d‟anxiété avec l‟inventaire trait-état <strong>de</strong> SPIELBERGER (STAIY) et le coping avec le<br />

WCC-R <strong>de</strong> VITALIANO. Les IgE totales ont été dosées.<br />

Les sujets avec <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> ayant débutée avant trois ans ne sont pas plus insécures que ceux<br />

avec un début plus tardif <strong>de</strong> leur <strong>de</strong>rmatose. Ceci fait évoquer <strong>la</strong> possibilité d‟une absence <strong>de</strong><br />

retentissement sur <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement d‟une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> apparaissant <strong>dans</strong> les<br />

premiéres années <strong>de</strong> vie, contrairement à ce qui est noté <strong>dans</strong> toute pathologie chronique<br />

d‟apparition précoce. Il est alors supposé un effet positif <strong>de</strong>s soins cutanés sur <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

re<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> dya<strong>de</strong> mère-enfant.<br />

Par contre, le retentissement ultérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> chez l‟adulte est important, avec<br />

augmentation d‟une insécurité préoccupée en termes <strong>de</strong> représentations d‟attachement, une<br />

augmentation <strong>de</strong>s scores <strong>de</strong> toutes les dimensions psychopathologiques mesurées et une recherche<br />

anxieuse <strong>de</strong> soutien à l‟extérieur. Ce retentissement est d‟autant plus important que les IgE sont<br />

élevées, ceci n‟étant pas uniquement le reflet <strong>de</strong> <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />

5


Les adultes présentant une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> pérennisée sont <strong>structure</strong>llement plus insécures que<br />

ceux qui ont guéris : si nous considèrons l‟aspect stable <strong>dans</strong> le temps <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement,<br />

ces résultats positionneraient celle ci en tant que possible facteur dispositionnel prédictif <strong>dans</strong><br />

l‟évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>.<br />

Le score <strong>de</strong> sécurité <strong>de</strong>s patients guéris est d‟autant plus élevé que les IgE sont normales.<br />

Un phénomène d‟interaction entre le système d‟attachement et le système adaptatif au stress, à<br />

dépendance développementale commune sur certains aspects, est évoqué. Le rôle <strong>de</strong>s IgE reste à<br />

déterminer.<br />

En termes <strong>de</strong> psychologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé, <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement pourrait être considérée comme un<br />

facteur dispositionnel susceptible d‟influer l‟évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>.<br />

MOTS CLES : Attachement/ Psychisme/ Psychologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé/ Dermatite <strong>atopique</strong>/<br />

IgE/Dermatologie<br />

6


Abstract<br />

Atopic <strong>de</strong>rmatitis is an inf<strong>la</strong>mmatory skin disor<strong>de</strong>r which usually appears before the age of five, and<br />

heals naturally little by little after adolescence in over 90% of cases. Why this spontaneous<br />

improvement occurs is not clearly established for this multi-factor skin disor<strong>de</strong>r, for which the<br />

etiopathology has yet to be <strong>de</strong>termined (immune system maturity?).<br />

There is a clear re<strong>la</strong>tionship between this pathology and the psyche: major psychological<br />

repercussions affecting the quality of life, aggravation or triggering of skin reactions due to stress,<br />

alleviation of lesions using psychotherapy.<br />

Observation of patterns of attachment is important in the field of psychopathology, but is not often<br />

un<strong>de</strong>rtaken in the domain of organic pathology.<br />

We studied the patterns of attachment for 80 adults having suffered from atopic <strong>de</strong>rmatitis during<br />

childhood, 40 of them had been cured since adolescence, the other 40 continued to suffer from<br />

outbreaks of eczema.<br />

Attachment was evaluated using a self-completion questionnaire (CAMIR by PIERRE HUMBERT) and<br />

the attachment interview was gra<strong>de</strong>d using the Q-SORT method, by KOBAK.<br />

We also measured the associated psychopathological symptoms using the SCL90-R scale, level of<br />

anxiety using SPIELBERGER‟s state-trait-anxiety inventory (STAIY), and coping measurement using<br />

the WCC-R scale <strong>de</strong>vised by VITALIANO. Total IgE was measured.<br />

Patients suffering from atopic <strong>de</strong>rmatitis that began before the age of 3 years are not more insecure<br />

than patients whose skin disor<strong>de</strong>r started <strong>la</strong>ter in life. This meant that there were possibly no<br />

repercussions on the pattern of attachment for cases of atopic <strong>de</strong>rmatitis that had appeared in the<br />

first years of life, contrary to all reports regarding a chronic pathology appearing early in life. This<br />

implies that caring for the skin has a positive effect on the mother-child re<strong>la</strong>tionship.<br />

On the other hand, adults suffer from major repercussions of atopic <strong>de</strong>rmatitis <strong>la</strong>ter on in life:<br />

increased sense of preoccupied insecurity in terms of representations of attachment, increased<br />

scores in all the psychopathological dimensions measured, and an anxious need for outsi<strong>de</strong> support.<br />

These repercussions are even more serious when IgE is high, but this is not solely connected with<br />

the gravity of the illness.<br />

Adults suffering from persistent atopic <strong>de</strong>rmatitis are basically more insecure than those who are<br />

cured: if long-term stability in the pattern of attachment is consi<strong>de</strong>red, this study could p<strong>la</strong>ce pattern<br />

of attachment as a possible predictive disposition factor in the evolution of atopic <strong>de</strong>rmatitis. The<br />

security score of cured patients is all the greater when IgE is normal.<br />

The existence of an interaction between the attachment pattern and the system for adapting to stress<br />

has been suggested, since they are both <strong>de</strong>pen<strong>de</strong>nt on <strong>de</strong>velopment. The role p<strong>la</strong>yed by IgE remains<br />

to be <strong>de</strong>termined. In terms of health psychology, the pattern of attachment could be consi<strong>de</strong>red as a<br />

disposition factor likely to influence the evolution of a skin disor<strong>de</strong>r.<br />

Key words: psyche, attachment, health psychology, atopic <strong>de</strong>rmatitis, immunoglobulin E,<br />

<strong>de</strong>rmatology<br />

7


Table <strong>de</strong>s matières<br />

Introduction p. 12<br />

Première Partie : Dermatite Atopique, attachement et psychosomatique p. 15<br />

1. Dermatite <strong>atopique</strong> : Historique, Définition et Pathogénie p. 16<br />

2. Psychologie et <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> p. 24<br />

2.1. Retentissement psychologique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> p. 25<br />

2.1.1 Morbidité observée p. 25<br />

2.1.2 Facteurs intervenant <strong>dans</strong> <strong>la</strong> répercussion psychologique p. 27<br />

2.1.3 Retentissement sur <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> vie p. 28<br />

2.2. Facteurs psychologiques intervenant <strong>dans</strong> l‟apparition <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> p. 29<br />

2.2.1 Evénements <strong>de</strong> vie et déclencheurs <strong>de</strong> stress p. 29<br />

2.2.2 Les stratégies d‟ajustement (coping) et autres modérateurs p. 32<br />

2.2.3 Les variables dispositionnelles : les facteurs <strong>de</strong> personnalité p. 36<br />

2.3. Conclusion p. 39<br />

3. Attachement et psychosomatique p. 40<br />

3.1. Théorie <strong>de</strong> l‟attachement p. 40<br />

3.2. Evaluation <strong>de</strong> l‟attachement chez l‟adulte p. 45<br />

3.3 Psychosomatique et attachement p. 47<br />

3.3.1. Attachement et gestion du stress p. 47<br />

3.3.2. Attachement et pathologies somatiques p. 50<br />

8


4. Attachement et <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> p. 57<br />

4.1. Le sens du toucher p. 57<br />

4.2. Toucher, agrippement et attachement p. 58<br />

4.3. Dermatologie et attachement p. 60<br />

Deuxième Partie: Méthodologie p. 63<br />

1. Cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche p. 64<br />

2. Objectifs p. 64<br />

3. Etu<strong>de</strong> préliminaire p. 65<br />

3.1 Tests d‟évaluation <strong>de</strong> l‟attachement utilisés p. 65<br />

3.2 Résultats catégoriels p. 70<br />

3.3 Résultats dimensionnels p. 75<br />

3.4 Autres résultats p. 76<br />

4. Etu<strong>de</strong> actuelle p. 78<br />

4.1 Hypothèses théoriques p. 78<br />

4.2 Hypothèses opérationnelles p. 81<br />

4.3 Métho<strong>de</strong> p. 82<br />

4.3.1 Critères d‟inclusion et <strong>de</strong> non inclusion p. 82<br />

4.3.2 Descriptif <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion étudiée p. 84<br />

4.3.3 Outils utilisés p. 87<br />

4.3.4 Procédure et métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> recueil <strong>de</strong>s données p. 91<br />

4.3.5 Métho<strong>de</strong> d‟analyse et <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s données p. 92<br />

4.3.6 Calendrier p. 93<br />

9


Troisième Partie: Résultats p. 94<br />

1 Tableaux récapitu<strong>la</strong>tifs p. 95<br />

2 Résultats concernant les hypothèses p. 99<br />

2.1 Première hypothèse p. 99<br />

2.2 Deuxième hypothèse p. 100<br />

2.3 Troisième hypothèse p. 102<br />

2.4 Quatrième hypothèse p. 104<br />

2.5 Cinquième hypothèse p. 106<br />

3 Commentaires sur les facteurs étudiés p. 107<br />

4 Corré<strong>la</strong>tions entre tests p. 118<br />

5 Réflexions générales et critiques <strong>de</strong> notre travail p. 121<br />

Quatrième Partie: Discussion p. 124<br />

Conclusion p. 149<br />

Bibliographie p. 155<br />

ANNEXES p. 178<br />

10


Liste <strong>de</strong>s annexes<br />

ANNEXE 1. LISTE DES ABBREVIATIONS ET SIGNIFICATIONS 179<br />

ANNEXE 2. RESULTATS AU Q-SORT SELON KOBAK 180<br />

ANNEXE 3. RESULTATS AU CAMIR 185<br />

ANNEXE 4. RESULTATS A LA SCL90 189<br />

ANNEXE 5. RESULTATS DE LA STAY 193<br />

ANNEXE 6. RESULTATS AU WCC 195<br />

ANNEXE 7. ETUDE DU FACTEUR AGE 198<br />

ANNEXE 8. ETUDE DU FACTEUR SEXE 202<br />

ANNEXE 9. ETUDE DU FACTEUR COUPLE 206<br />

ANNEXE 10. ETUDE DU FACTEUR NOMBRES D’ANNEES D’ETUDE 210<br />

ANNEXE 11. ETUDE DU FACTEUR DUREE GLOBALE DE LA DERMATITE ATOPIQUE 212<br />

ANNEXE 12. ETUDE DU FACTEUR AGE D’APPARITION DE LA DERMATOSE 215<br />

ANNEXE 13. ETUDE DU FACTEUR DECES D’UNE FIGURE D’ATTACHEMENT (DCFA)<br />

APRES L’AGE DE TROIS ANS 220<br />

ANNEXE 14. ETUDE DU FACTEUR LOCALISATION 223<br />

ANNEXE 15. ETUDE DU FACTEUR GRAVITE MESUREE PAR LE SCORAD 224<br />

ANNEXE 16. ETUDE DU FACTEUR ATOPIE FAMILIALE 225<br />

ANNEXE 17. ETUDE DU FACTEUR IGE 227<br />

ANNEXE 18. CORRELATIONS ENTRE Q-SORT SELON KOBAK ET CAMIR 245<br />

ANNEXE 19. CORRELATIONS ENTRE Q-SORT SELON KOBAK ET SCL 90 248<br />

ANNEXE 20. CORRELATIONS ENTRE Q-sort selon KOBAK, STAY ET WCC 251<br />

ANNEXE 21. CORRELATIONS CAMIR –SCL 90 253<br />

ANNEXE 22. CORRELATIONS CAMIR – WCC et STAIY 256<br />

ANNEXE 23. CORRELATIONS SCL 90 ET WCC, STAY 258<br />

ANNEXE 24. CORRELATIONS WCC ET STAY 261<br />

ANNEXES METHODOLOGIQUES 262<br />

ANNEXES CAS CLINIQUES 282<br />

11


INTRODUCTION<br />

12


La <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> (ou eczéma <strong>atopique</strong>) est une <strong>de</strong>rmatose inf<strong>la</strong>mmatoire chronique à<br />

composante prurigineuse prédominante et caractérisée par <strong>de</strong>s poussées d‟eczéma aigu associées à<br />

une xérose (sécheresse) cutanée permanente.<br />

Cette <strong>de</strong>rmatose est <strong>de</strong> plus en plus fréquente (prévalence actuelle <strong>de</strong> 15,6% en Europe du Nord)<br />

(DIEPGEN, 2001).<br />

Elle apparaît <strong>dans</strong> 90% <strong>de</strong>s cas avant l‟âge <strong>de</strong> cinq ans (WARSCHBURGER 2004) et affecte 2 à 10% <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion adulte (HOLDEN, 1998).<br />

On observe une guérison après l‟adolescence <strong>dans</strong> 90% <strong>de</strong>s cas. Une maturation du système<br />

immunitaire par activation <strong>de</strong> cellules régu<strong>la</strong>trices est évoquée pour expliquer cette amélioration<br />

spontanée.<br />

Son retentissement important sur <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> vie et <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion sociale en font actuellement un réel<br />

problème <strong>de</strong> santé publique. Les répercussions socio psychologiques font ainsi <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong> cette<br />

pathologie qui ne met par ailleurs pas le pronostic vital en jeu.<br />

L‟impact psychologique <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rmatose est actuellement reconnu et fait l‟objet <strong>de</strong> publications<br />

<strong>de</strong> plus en plus nombreuses.<br />

Le point <strong>de</strong> départ <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> vient <strong>de</strong> l‟observation clinique, après 20 ans <strong>de</strong> pratique<br />

<strong>de</strong>rmatologique, avec certains aspects concernant le sujet adulte présentant un eczéma <strong>atopique</strong> :<br />

Une gran<strong>de</strong> sensibilité à <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion à autrui, al<strong>la</strong>nt sur le p<strong>la</strong>n symptomatique autant <strong>dans</strong> le sens<br />

<strong>de</strong> l‟aggravation que <strong>de</strong> l‟amélioration.<br />

Ainsi un conflit, une séparation, <strong>de</strong>s stress quotidiens vont aggraver <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>.<br />

Une qualité d‟écoute et <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tion avec le personnel soignant va améliorer significativement <strong>la</strong><br />

symptomatologie.<br />

Cet aspect nous a amené à considérer <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose <strong>atopique</strong> comme une pathologie à<br />

composante re<strong>la</strong>tionnelle prépondérante.<br />

Les éléments déclenchants appartiennent souvent au domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> séparation qu‟elle soit réelle<br />

(divorce, perte d‟un proche, …) ou représentée (désintérêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> part d‟autrui, perte d‟un<br />

investissement affectif, …).<br />

Cette sensibilité accrue à <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion à l‟autre stimule <strong>de</strong>s comportements fréquents d‟intolérance<br />

à <strong>la</strong> frustration, à <strong>la</strong> séparation, avec parfois une re<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> type anaclitique avec un proche,<br />

d‟adossement à l‟autre, <strong>de</strong> manifestations <strong>de</strong> colère et d‟hyper irritabilité, <strong>de</strong>s contacts sociaux<br />

difficiles et souvent conflictuels.<br />

13


La tolérance à <strong>la</strong> frustration d‟une offre <strong>de</strong> soin non satisfaisante est abaissée, avec une tendance au<br />

« nomadisme » médical (patient consultant plusieurs mé<strong>de</strong>cins pour avoir plusieurs avis) et au<br />

recours à <strong>de</strong> multiples thérapeutiques <strong>de</strong> nature très différente (al<strong>la</strong>nt du mé<strong>de</strong>cin au guérisseur).<br />

Ces éléments comportementaux rappellent ainsi le tableau clinique du sujet insécure tel que décrit<br />

par BOWLBY (1973) <strong>dans</strong> sa conceptualisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> l‟attachement.<br />

Il nous est donc apparu judicieux d‟observer, <strong>dans</strong> une <strong>de</strong>rmatose où le lien à l‟autre semble aussi<br />

prédominant, cette <strong>structure</strong> d‟attachement, dont <strong>la</strong> nature dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s expériences<br />

précoces <strong>de</strong> l‟enfant, et <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion avec <strong>la</strong> figure d‟attachement, conditionnant ainsi les re<strong>la</strong>tions<br />

sociales ultérieures <strong>de</strong> l‟adulte.<br />

Cette théorie <strong>de</strong> l‟attachement nous permet d‟abor<strong>de</strong>r <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> sous cet angle<br />

re<strong>la</strong>tionnel avec <strong>de</strong>s outils validés et <strong>de</strong> permettre ainsi l‟utilisation d‟un cadre expérimental <strong>dans</strong><br />

l‟étu<strong>de</strong> d‟intervention <strong>de</strong> facteurs psychologiques <strong>dans</strong> cette <strong>de</strong>rmatose.<br />

Cet aspect pragmatique <strong>de</strong> l‟utilisation du cadre théorique <strong>de</strong> l‟attachement <strong>dans</strong> l‟étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> ne doit néanmoins pas nous faire rentrer <strong>dans</strong> le piège <strong>de</strong> <strong>la</strong> catégorisation.<br />

Il convient <strong>de</strong> penser l‟eczéma comme un fait dynamique et non plus statique, systématique ou<br />

inéluctable. Le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> pensée doit être circu<strong>la</strong>ire comme dirait les systématiciens, évitant <strong>de</strong><br />

rechercher un lien <strong>de</strong> causalité linéaire <strong>dans</strong> cette pathologie multifactorielle.<br />

C‟est pourquoi, après une étu<strong>de</strong> princeps réalisée sur 30 patients et sur un mo<strong>de</strong> catégoriel et<br />

qualitatif nous permettant d‟affiner nos hypothèses et <strong>de</strong> choisir nos outils, une étu<strong>de</strong> avec prise en<br />

compte uniquement <strong>de</strong>s scores dimensionnels a été faite, nous permettant une analyse plus fine et<br />

moins « catégorique » en termes <strong>de</strong>scriptifs. Nous mettrons en annexe <strong>de</strong>ux ébauches d‟exemples<br />

<strong>de</strong> cas cliniques vus selon les préceptes <strong>de</strong> l‟attachement : cette approche réalisée <strong>dans</strong> l‟étu<strong>de</strong><br />

princeps nous a permis d‟affiner <strong>la</strong> perception clinique du patient sous cet angle théorique,<br />

d‟améliorer notre codage avec les outils <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> l‟attachement et <strong>de</strong> définir précisément les<br />

domaines explorés par chacun, démarche essentielle avant l‟évaluation <strong>de</strong>s hypothèses testées.<br />

Nous avons choisi le cadre référentiel <strong>de</strong> <strong>la</strong> psychologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé, ce qui explique l‟aspect parfois<br />

plus technique et statistique, moins clinique <strong>de</strong> ce travail. Néanmoins les inférences cliniques et<br />

thérapeutiques s‟imposent d‟elles mêmes et seront abordées concomitamment à partir du moment<br />

où elles sont étayées par <strong>de</strong>s résultats objectifs. Ce cadre nous permet également <strong>de</strong> parler <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>structure</strong> d‟attachement en tant qu‟élément prédictif dispositionnel en terme <strong>de</strong> vulnérabilité <strong>dans</strong><br />

l‟évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>.<br />

14


DERMATITE ATOPIQUE<br />

ATTACHEMENT ET<br />

PSYCHOSOMATIQUE<br />

15


CHAPITRE 1<br />

LA DERMATITE ATOPIQUE : HISTORIQUE ET DEFINITION<br />

La <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> semble avoir toujours existée (WALLACH, 2004).<br />

Depuis HIPPOCRATE, tous les auteurs décrivent les <strong>de</strong>rmatoses, au sens <strong>la</strong>rge, en raison <strong>de</strong> leur<br />

facilité d‟accès visuel. Ces <strong>de</strong>rmatoses, surtout les formes suintantes, témoignent <strong>de</strong> l‟évacuation<br />

d‟humeurs nocives et sont assimilées à un phénomène bénéfique à respecter.<br />

La pensée hippocratique concevait ainsi <strong>la</strong> peau comme un organe d‟élimination et <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose<br />

suintante comme un mécanisme à respecter, voire à favoriser (cette vision hippocratique reste<br />

encore bien présente chez certains <strong>de</strong> nos contemporains, notamment <strong>dans</strong> le domaine<br />

homéopathique).<br />

Il est fait mention du terme d‟eczéma, mot grec qui signifie « bouillir » ou « bouillonner », <strong>la</strong><br />

première fois par Aëtius d‟Amida (543 <strong>de</strong> notre ère) (HEBRA, 1869).<br />

Vers 1800, <strong>la</strong> nosographie <strong>de</strong>rmatologique s‟établit autour d‟une <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s lésions dites<br />

élémentaires : papules, squames, exanthèmes, bulles, pustules, tubercules, macules et vésicules ;<br />

l‟eczéma est c<strong>la</strong>ssé <strong>dans</strong> ce <strong>de</strong>rnier groupe (métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> c<strong>la</strong>ssement due à WILLAN et BATEMAN et<br />

appelée le Wil<strong>la</strong>nisme).<br />

Néanmoins cette nosographie est mise en défaut par <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> qui présente plusieurs<br />

lésions élémentaires et <strong>de</strong>s aspects cliniques fluctuant selon l‟âge, <strong>la</strong> localisation, l‟ancienneté et<br />

l‟importance du prurit.<br />

Ces difficultés d‟inscrire <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> <strong>dans</strong> un co<strong>de</strong> nosologique précis illustre le caractère<br />

multifactoriel <strong>de</strong> celle-ci. Notamment <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> terrain héréditaire est introduite par <strong>la</strong> création du<br />

concept d‟atopie (COCA, COOKE, 1923) terme également d‟origine grecque signifiant « ma<strong>la</strong>die<br />

étrange ». Ce concept s‟applique d‟abord à l‟asthme et au rhume <strong>de</strong>s foins, le rattachement <strong>de</strong><br />

l‟eczéma à l‟atopie n‟a eu lieu que 10 ans plus tard (WISE F. <strong>dans</strong> le YEAR BOOK OF DERMATOLOGY and<br />

SYPHILOLOGY, 1933).<br />

Le concept <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> est alors basé sur une histoire familiale d‟atopie, <strong>de</strong>s antécé<strong>de</strong>nts<br />

d‟eczéma infantile, <strong>de</strong>s localisations cliniques particulières (plis <strong>de</strong>s cou<strong>de</strong>s, creux poplités, cou,<br />

thorax, paupières,…), une irritabilité vasomotrice (<strong>de</strong>rmographisme b<strong>la</strong>nc), <strong>la</strong> négativité <strong>de</strong>s tests<br />

16


d‟allergies pour différencier cette forme d‟eczéma à l‟eczéma <strong>de</strong> contact, <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong>s réactions<br />

positives aux tests d‟allergie immédiate, et <strong>la</strong> présence d‟Ig E augmentées au niveau sérique.<br />

A <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> diathèse <strong>atopique</strong> s‟ajoute ainsi <strong>la</strong> reconnaissance du rôle majeur pris par<br />

l‟immunologie.<br />

Les critères diagnostiques <strong>de</strong> HANIFIN et RAJKA (1980) sont établis sur ces notions :<br />

- 4 critères majeurs (nécessité <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence d‟au moins 3 critères),<br />

- 23 critères mineurs : 21 cliniques et 2 biologiques (nécessité <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence d‟au moins 3<br />

critères).<br />

Il s‟agit <strong>de</strong> critères spécialisés et <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> nécessitait une simplification, réalisée par un groupe <strong>de</strong><br />

travail au Royaume Uni, sous <strong>la</strong> direction <strong>de</strong> WILLIAMS (1994) :<br />

critère obligatoire : un problème <strong>de</strong> peau prurigineux,<br />

au moins trois <strong>de</strong>s critères suivants :<br />

- antécé<strong>de</strong>nt d‟atteinte <strong>de</strong>s plis : cou<strong>de</strong>, creux poplités, chevilles, cou,<br />

- antécé<strong>de</strong>nt personnel d‟asthme ou <strong>de</strong> rhume <strong>de</strong>s foins,<br />

- antécé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> peau sèche généralisée au cours <strong>de</strong> l‟année précé<strong>de</strong>nte,<br />

- un eczéma visible <strong>dans</strong> les plis,<br />

- début avant l‟âge <strong>de</strong> 2 ans.<br />

Il s‟agit donc essentiellement d‟un diagnostic d‟anamnèse, avec un seul critère clinique.<br />

Ceci permet <strong>de</strong> faire facilement le diagnostic différentiel avec l‟eczéma <strong>de</strong> contact.<br />

L‟histoire clinique prime maintenant sur <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> <strong>la</strong> lésion. Ceci illustre remarquablement<br />

le changement <strong>de</strong> <strong>la</strong> vision médicale actuelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> : d‟une <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s<br />

symptômes, nous passons à l‟histoire d‟un patient. Nous passons <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die au ma<strong>la</strong><strong>de</strong>.<br />

Ce changement <strong>de</strong> paradigme a été rendu obligatoire pour <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> en raison <strong>de</strong> ce<br />

caractère multifactoriel et <strong>de</strong> <strong>la</strong> difficulté <strong>de</strong> décrire cette ma<strong>la</strong>die en terme médical univoque : il ne<br />

s‟agit pas uniquement d‟une ma<strong>la</strong>die immunologique, ni uniquement héréditaire, ni uniquement<br />

psychosomatique, … Cette pathologie gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce fait son mystère…<br />

17


Si sa clinique ne s‟est pas modifiée avec le temps, plusieurs faits doivent être notés :<br />

une variabilité sémiologique en fonction <strong>de</strong> l‟ethnie (ex : fissures <strong>de</strong>s talons, érythèmes<br />

palmaires, lésions <strong>de</strong> type papier <strong>de</strong> verre sur peau asiatique, …). Le prurit semble <strong>la</strong> seule<br />

constante retrouvée, <strong>la</strong> réaction <strong>de</strong> <strong>la</strong> peau à celui-ci dépendant du facteur ethnique.<br />

Cette variabilité est encore plus f<strong>la</strong>grante si nous considérons l‟animal, ceci expliquant <strong>la</strong><br />

difficulté <strong>de</strong> décrire <strong>de</strong>s modèles animaux <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>. Ce n‟est pas sans conséquence<br />

sur <strong>la</strong> validité <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s corré<strong>la</strong>tives effectuées chez l‟animal. Seul le chien semble présenter un<br />

cadre nosologique voisin appelé <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> canine.<br />

Pour <strong>de</strong>s raisons pratiques, les <strong>la</strong>boratoires <strong>de</strong> recherche utilisent plutôt les souris à phénotype<br />

<strong>atopique</strong> (souris NC/Nga par ex), qui déclenchent <strong>de</strong> l‟eczéma lorsqu‟elles sont élevées en<br />

conditions non stériles.<br />

<strong>la</strong> présence <strong>de</strong> cas d‟apparition tardive chez l‟adulte mettant l‟accent sur les facteurs<br />

environnementaux et psychologiques sur une diathèse <strong>atopique</strong>.<br />

Les anomalies <strong>de</strong>s barrières épithéliales et <strong>la</strong> dysmaturation du système immunologique, sous<br />

l‟influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> microflore et <strong>de</strong>s antigènes <strong>de</strong> l‟environnement, seraient responsables <strong>de</strong><br />

l‟initiation et du développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>, processus appelé « marche <strong>atopique</strong> »<br />

(SPERGEL, 2003). Il existe ainsi une sensibilisation par <strong>la</strong> peau <strong>de</strong> l‟enfant <strong>atopique</strong> aux allergènes<br />

<strong>de</strong> l‟environnement, induisant quelques années plus tard une réactivité bronchique pouvant<br />

générer un asthme, une réactivité digestive avec allergies alimentaires, voire une réactivité<br />

O.R.L. avec sinusites. Ainsi les premiers signes cliniques du phénotype <strong>atopique</strong> sont<br />

représentés par les lésions cutanées d‟eczéma, précédant les signes pulmonaires, digestifs et<br />

O.R.L. Cette vision <strong>de</strong> l‟atopie est très importante car il est ainsi impératif <strong>de</strong> traiter au plus vite<br />

toute poussée d‟eczéma <strong>atopique</strong>, afin <strong>de</strong> restituer <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> barrière épi<strong>de</strong>rmique,<br />

prévenant ainsi l‟évolution sus-décrite <strong>dans</strong> <strong>la</strong> marche <strong>atopique</strong>. Des étu<strong>de</strong>s longitudinales sont<br />

en cours pour vali<strong>de</strong>r cette hypothèse. Notons que cette découverte récente va à l‟encontre du<br />

dogme homéopathique conseil<strong>la</strong>nt le respect <strong>de</strong>s lésions cutanées <strong>dans</strong> l‟eczéma <strong>atopique</strong> pour<br />

favoriser une certaine épuration <strong>de</strong> l‟organisme, notion inspirée directement <strong>de</strong> <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine<br />

hippocratique ancienne…<br />

En occi<strong>de</strong>nt, <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième guerre mondiale, l‟homme a considérablement modifié son<br />

environnement : campagnes <strong>de</strong> vaccination, nouveaux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> nutrition et d‟hygiène<br />

modifiant <strong>la</strong> flore intestinale et cutanée, diminution <strong>de</strong> l‟al<strong>la</strong>itement maternel, utilisation<br />

massive d‟antibiotiques…<br />

18


Il en résulte une diminution importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> pathologie infectieuse et parallèlement une<br />

augmentation <strong>de</strong> l‟inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s pathologies dysimmunitaires (ma<strong>la</strong>dies auto-immunes,<br />

ma<strong>la</strong>dies allergiques, <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>). Cette modification d‟inci<strong>de</strong>nce n‟est pas observée<br />

<strong>dans</strong> les pays du tiers mon<strong>de</strong>.<br />

STRACHAN (1989) puis BACH (2002) ont ainsi formulé <strong>la</strong> théorie hygiéniste supposant une ba<strong>la</strong>nce<br />

du système immunitaire entre le fonctionnement anti-infectieux d‟une part, allergique et auto-<br />

immun d‟autre part : moins le système immunitaire est sollicité par <strong>de</strong>s pathologies infectieuses,<br />

plus il occasionnera <strong>de</strong>s problèmes allergiques et auto immuns.<br />

Des mesures préventives découlent <strong>de</strong> cette vision avec un style <strong>de</strong> vie anthroposophique<br />

(régime alimentaire avec légumes spontanément fermentés par le <strong>la</strong>ctobacille, utilisation<br />

minimale <strong>de</strong>s vaccinations, antibiotiques et antipyrétiques …).<br />

Nous pouvons récapituler les différents facteurs étiopathogéniques actuellement invoqués <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

<strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> en <strong>de</strong>rmatologie :<br />

- Le terrain héréditaire (atopie) a été démontré par les étu<strong>de</strong>s épidémiologiques sur jumeaux<br />

(SCHULTZ-LARSEN 1986), dont <strong>la</strong> caractérisation précise n‟est pas encore totalement élucidée. En<br />

effet plusieurs gènes et mutations sont concernés, avec interactivité <strong>de</strong> ces mutations entre elles<br />

et importance <strong>de</strong> l‟épigénétique <strong>dans</strong> l‟expression phénotypique <strong>de</strong> l‟atopie. Actuellement <strong>de</strong>ux<br />

groupes <strong>de</strong> gènes ont été i<strong>de</strong>ntifiés: l‟un codant les anomalies <strong>de</strong> barrière, l‟autre <strong>la</strong> modu<strong>la</strong>tion<br />

<strong>de</strong>s mécanismes d‟immunité (exemple : régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> secrétion <strong>de</strong>s IgE, réponse <strong>de</strong>s T<br />

lymphocytes…). L‟atopie se définit par une sensibilisation à <strong>de</strong>s allergènes <strong>de</strong> l‟environnement<br />

bien précis, appelés atopènes : allergènes aéroportés (pollen, poussière <strong>de</strong> maison…),<br />

alimentaires, microbiens. Ces atopènes ont en fait en commun une activité protéasique<br />

permettant leur pénétration trans-cutanée. Cette atopie peut s‟exprimer par <strong>de</strong>s manifestations<br />

cliniques cutanées (<strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>), respiratoires (asthme), O.R.L. (rhinite), ophtalmologique<br />

(conjonctivite), digestive (allergie alimentaire).<br />

- Anomalies immunologiques :<br />

a) Hypersecrétion chez l‟<strong>atopique</strong> d‟IgE (ISHIZAKA 1967), que ce soit au niveau <strong>de</strong>s IgE totales<br />

comme au niveau <strong>de</strong>s IgE spécifiques aux allergènes <strong>de</strong> l‟environnement.<br />

Deux formes <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> sont actuellement communément distinguées :<br />

19


- <strong>la</strong> forme extrinsèque avec augmentation <strong>de</strong>s IgE, reflet <strong>de</strong> l‟importance du facteur étiologique <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> sensibilisation aux allergènes <strong>de</strong> l‟environnement. Cette forme représente 60 à 90 % <strong>de</strong>s<br />

patients atteints <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> (WALLACH, 2004).<br />

- <strong>la</strong> forme intrinsèque avec un taux d‟IgE normal où <strong>la</strong> sensibilisation aux allergènes<br />

environnementaux ne serait pas primordiale <strong>dans</strong> l‟apparition <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>. Il est<br />

alors question <strong>de</strong> diathèse <strong>atopique</strong> intrinsèque (avec importance <strong>de</strong> l‟altération <strong>de</strong>s barrières<br />

épithéliales, <strong>de</strong> l‟inf<strong>la</strong>mmation neurogène avec mise en évi<strong>de</strong>nce récente <strong>de</strong>s neuromédiateurs<br />

cutanés, donc « in situ », et activation <strong>de</strong>s récepteurs spécifiques existants sur les cellules<br />

cutanées). L‟équipe <strong>de</strong> MISERY a observé un polymorphisme plus fréquent <strong>de</strong>s récepteurs béta-2<br />

adrénergiques, <strong>la</strong>issant supposer une spécificité à ce niveau par rapport à <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong><br />

extrinsèque (ROGUEDAS 2006).<br />

L‟augmentation <strong>de</strong>s IgE est importante pour certains afin d‟affirmer le diagnostic <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong><br />

<strong>atopique</strong>, le qualificatif <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> atopiforme s‟appliquant alors aux sujets satisfaisant à <strong>la</strong><br />

définition clinique et non à l‟augmentation <strong>de</strong>s IgE (BOS 2009). La <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> intrinsèque<br />

ne serait plus <strong>de</strong> nature <strong>atopique</strong>, d‟où le changement <strong>de</strong> nom, et <strong>de</strong>viendrait ainsi un diagnostic<br />

différentiel <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>. Ceci pose <strong>la</strong> question d‟une pathogénie différente <strong>de</strong> cette<br />

« <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> atopiforme » à moins que les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> détection <strong>de</strong>s IgE ne soient pas assez<br />

sensibles. Certains évoquent <strong>la</strong> présence d‟allergènes non i<strong>de</strong>ntifiés (antigènes fongiques<br />

aéroportés ?), d‟autres <strong>la</strong> fixation <strong>de</strong>s IgE sur les cellules immunitaires, donc indétectables au<br />

niveau p<strong>la</strong>smatique..<br />

En l‟état actuel <strong>de</strong> nos connaissances, et vu <strong>la</strong> possibilité d‟une pathogénie différente, il convient<br />

<strong>dans</strong> toute étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> séparer les patients avec <strong>de</strong>s IgE augmentées <strong>de</strong> ceux avec IgE normales.<br />

b) Rôle d‟auto IgE dirigés contre <strong>de</strong>s protéines notamment épi<strong>de</strong>rmiques du sujet : il s‟agit d‟une<br />

découverte récente (VALENTA 1996, 1997), positionnant <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> pérennisée <strong>dans</strong> le<br />

registre <strong>de</strong> l‟auto-immunité. Entre autre aspect cette donnée permet d‟expliquer l‟absence<br />

d‟amélioration malgré l‟éviction <strong>de</strong>s allergènes.<br />

c) Orientation <strong>de</strong> l‟immunité <strong>de</strong> type TH2 (auto-immunité, mécanismes allergiques) au dépend du<br />

type TH1 (défense contre les facteurs infectieux) (ABESHIRA-AMAR 1992). Cette observation est le<br />

support <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie hygiéniste préa<strong>la</strong>blement évoquée, avec prééminence <strong>de</strong>s facteurs<br />

allergiques et auto-immuns sur les facteurs infectieux <strong>dans</strong> notre société mo<strong>de</strong>rne. Cette réaction<br />

TH2 est entre autre caractérisée par <strong>la</strong> secrétion d‟interleukine 4 qui active les p<strong>la</strong>smocytes,<br />

donc <strong>la</strong> secrétion d‟IgE (ABESHIRA-AMAR 1992).<br />

20


d) Déficit <strong>de</strong> l‟activité <strong>de</strong>s lymphocytes T suppresseurs, ceci amplifiant indirectement <strong>la</strong> réaction<br />

inf<strong>la</strong>mmatoire cutanée (BÖHM 1997).<br />

e) Anomalies <strong>de</strong> l‟immunité innée (pepti<strong>de</strong>s antimicrobiens, et dysfonction <strong>de</strong>s toll like récepteurs<br />

<strong>de</strong> type 2 et 4 : il s‟agit <strong>de</strong> protéines transmembranaires épi<strong>de</strong>rmiques reconnaissant <strong>de</strong>s<br />

protéines diverses notamment d‟origine bactérienne et déclenchant une réaction inf<strong>la</strong>mmatoire<br />

avec libération <strong>de</strong> pepti<strong>de</strong>s antimicrobiens (ONG 2002, ASANO 2008)).<br />

- Anomalies <strong>de</strong> <strong>la</strong> barrière épi<strong>de</strong>rmique : dysfonction du film cutané protecteur <strong>de</strong> surface, avec<br />

notamment déficit en fi<strong>la</strong>grine qui en est <strong>la</strong> protéine essentielle. Il en résulte une sècheresse<br />

cutanée, génétiquement déterminée (SMITH, 2006, DEREURE, 2007), avec altération <strong>de</strong> <strong>la</strong> « fonction<br />

barrière » <strong>de</strong> <strong>la</strong> peau.<br />

- Blocage du système béta-adrénergique (SZENTIVANYI, 1968) : cette anomalie du système<br />

nerveux végétatif est toujours évoquée, expliquant cliniquement <strong>la</strong> bronchoconstriction <strong>de</strong><br />

l‟asthme, et le <strong>de</strong>rmographisme b<strong>la</strong>nc observé chez ces patients, ainsi que les anomalies<br />

d‟excrétion <strong>de</strong> <strong>la</strong> sueur et <strong>de</strong> <strong>la</strong> production <strong>de</strong> sébum résultant <strong>de</strong> <strong>la</strong> mauvaise irrigation<br />

vascu<strong>la</strong>ire cutanée.<br />

La déficience <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction protectrice <strong>de</strong> <strong>la</strong> peau sur un p<strong>la</strong>n plus général se situe donc à trois<br />

niveaux : altérations anatomiques du stratum cornéum, anomalies « in situ » <strong>de</strong> l‟immunité innée et<br />

dysfonction <strong>de</strong> l‟immunité adaptative (NOVAK 2009).<br />

Une vision originale actuelle est celle <strong>de</strong> BIEBER (2009) permettant d‟intègrer les différents<br />

facteurs en cause: <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die commence <strong>dans</strong> <strong>la</strong> petite enfance comme une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> non <strong>atopique</strong><br />

génétiquement déterminée, sans sensibilisation IgE dépendante. Du fait <strong>de</strong>s anomalies <strong>de</strong> barrière<br />

épi<strong>de</strong>rmique et immunitaires, il apparait une sensibilisation IgE dépendante aux allergènes <strong>de</strong><br />

l‟environnement <strong>dans</strong> 60% à 80% <strong>de</strong>s cas (il s‟agit du concept <strong>de</strong> marche <strong>atopique</strong> précé<strong>de</strong>mment<br />

décrit). Une troisième phase <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die est représentée par <strong>la</strong> possibilité d‟apparition d‟auto-<br />

réactivité <strong>de</strong>s IgE à <strong>de</strong>s protéines endogènes du sujet, permettant d‟expliquer l‟absence <strong>de</strong> guérison<br />

<strong>de</strong> certaines <strong><strong>de</strong>rmatite</strong>s <strong>atopique</strong>s <strong>dans</strong> le temps et ce malgré l‟éviction <strong>de</strong>s allergènes.<br />

Une critique majeure à l’ensemble <strong>de</strong> ces données est leur impossibilité à expliquer tant<br />

l’amélioration spontanée avec l’âge (immuno-tolérance induite ?), que l’apparition tardive chez<br />

l’adulte d’authentiques <strong><strong>de</strong>rmatite</strong>s <strong>atopique</strong>s.<br />

21


Nous remarquerons que les facteurs psychologiques sont actuellement considèrés comme <strong>de</strong>s<br />

facteurs aggravants ou fragilisants mais non causal en eux même <strong>dans</strong> cette vision <strong>de</strong>rmatologique.<br />

L‟importance <strong>de</strong> ces facteurs est notée <strong>de</strong>puis longtemps par les cliniciens et avait fait c<strong>la</strong>sser cette<br />

<strong>de</strong>rmatose, au même titre que l‟asthme, parmi l‟un <strong>de</strong>s sept désordres psychosomatiques par<br />

ALEXANDER 1950. L‟avancée <strong>de</strong>s connaissances scientifiques ont rendu cette vision psychosomatique<br />

obsolète, mais <strong>la</strong> neurobiologie en plein développement tend à redonner une p<strong>la</strong>ce importante aux<br />

facteurs psychosociaux, à <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> <strong>structure</strong> <strong>de</strong> personnalité préexistante comme facteur<br />

fragilisant, aux stratégies d‟ajustement au stress, aux émotions … Des connexions multiples entre<br />

système nerveux central, périphérique et tous les éléments cutanés ont été montrés (MISERY 1997,<br />

2000, 2001, 2011). Ceci est peut être le prélu<strong>de</strong> au retour du terme ancien <strong>de</strong> neuro<strong>de</strong>rmite créé<br />

par BROCQ en 1891, voire <strong>de</strong> neuro-<strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> pour les auteurs allemands, illustrant <strong>la</strong> prise<br />

en compte du facteur étiologique psychique.<br />

Le système homéostatique du stress est souvent central <strong>dans</strong> l‟évaluation <strong>de</strong> cette importance du<br />

facteur psychologique, expliquant <strong>la</strong> méthodologie <strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> recherches actuelles (exposition<br />

expérimentale à un stress, dosage hormonaux, <strong>de</strong> neuropepti<strong>de</strong>s) avec <strong>la</strong> volonté d‟expliquer le<br />

développement et l‟expression notamment <strong>de</strong> l‟atopie par intervention <strong>de</strong> mécanismes<br />

neuroendocriniens, immunologiques (WRIGHT 2005). Le concept <strong>de</strong> système neuro-endocrino-<br />

immuno-cutané créé par MISERY (1997) permet <strong>de</strong> rendre compte <strong>de</strong> l‟interactivité <strong>de</strong>s trois systèmes<br />

considèrés <strong>dans</strong> l‟évolution <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rmatoses.<br />

Cette approche actuellement en plein essor doit s‟appuyer sur les observations cliniques pour ses<br />

hypothèses, afin d‟améliorer <strong>la</strong> pertinence <strong>de</strong>s recherches effectuées.<br />

La démarche scientifique sus décrite <strong>de</strong> <strong>la</strong> psychologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé relégitimise l‟observation<br />

psychologique, et il n‟est pas exclu que le facteur psychologique reprenne une p<strong>la</strong>ce parmi les<br />

facteurs étiologiques <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> : ainsi une méta analyse récente (CHIDA 2008)<br />

concernant 43 étu<strong>de</strong>s montre un lien entre les facteurs psychosociaux et l‟expression ultérieure<br />

d‟une affection <strong>atopique</strong>, et un rapport entre cette <strong>de</strong>rnière et une mauvaise santé mentale future. Il<br />

est démontré également que les facteurs psychosociaux ont une valeur étiologique et pronostique<br />

concernant les ma<strong>la</strong>dies <strong>atopique</strong>s (notons que cette étu<strong>de</strong> concernait essentiellement l‟asthme<br />

(90,7%), <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> ne représentant que 2,3% <strong>de</strong>s cas étudiés.).<br />

Un <strong>de</strong>rnier aspect <strong>de</strong> cette pathologie est due à l‟augmentation importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> prévalence <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> (15,6 % en Europe du Nord, DIEPGEN, 2001). La cause <strong>de</strong> cette augmentation est<br />

inconnue: existe-t-il un accroissement <strong>de</strong>s facteurs environnementaux allergisants ? Une<br />

modification <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse <strong>de</strong>s patients aux agents extérieurs ? Il apparait impossible que <strong>la</strong><br />

prédisposition génétique (diathèse <strong>atopique</strong>) se soit modifiée aussi rapi<strong>de</strong>ment. Aussi les facteurs<br />

22


environnementaux et le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie semblent importants : taille <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille, habitat rural ou<br />

urbain, hygiène, âge <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère, al<strong>la</strong>itement maternel, pollution, présence <strong>de</strong> stress etc… Il existe <strong>de</strong><br />

fait une modification <strong>de</strong> <strong>la</strong> perception par les autorités (notion <strong>de</strong> handicap, <strong>de</strong> coût) et le public<br />

(notion <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> vie) <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rmatose. Ceci explique l‟avènement <strong>de</strong> congrès spécifiques, <strong>de</strong><br />

groupes <strong>de</strong> travail, <strong>de</strong> commissions spécialisées, <strong>de</strong> <strong>la</strong> récente conférence <strong>de</strong> consensus (PARIS,<br />

2004), …<br />

La prise <strong>de</strong> conscience <strong>de</strong> cet aspect multifactoriel et du caractére interactif <strong>de</strong>s différents éléments<br />

participant à l‟évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> induit un changement important <strong>dans</strong> <strong>la</strong> prise en<br />

charge <strong>de</strong>rmatologique, avec l‟apparition <strong>de</strong> programmes d‟éducation thérapeutique visant à<br />

instruire le patient <strong>de</strong>s éléments agissant <strong>dans</strong> sa <strong>de</strong>rmatose, avec une responsabilisation <strong>de</strong> celui-ci.<br />

Cette démarche s‟avère particulièrement efficace en modifiant <strong>la</strong> perception <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die du sujet<br />

et en l‟aidant <strong>dans</strong> son ajustement à celle-ci (KUPFER 2010).<br />

Ainsi, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s questions qu‟elle pose en terme physio-pathogénique, <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> est<br />

<strong>de</strong>venue un enjeu en terme <strong>de</strong> santé publique avec <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> prévention, <strong>de</strong> gestion du risque,<br />

l‟apparition <strong>de</strong> nouveaux traitements immunomodu<strong>la</strong>teurs et un enjeu commercial pharmaceutique<br />

secondaire.<br />

23


CHAPITRE 2<br />

PSYCHOLOGIE ET DERMATITE ATOPIQUE<br />

La clinique neurologique, sous l‟impulsion <strong>de</strong> CHARCOT (1825 – 1893) a été importante <strong>dans</strong><br />

l‟appréciation du facteur neurologique en <strong>de</strong>rmatologie :<br />

<strong>de</strong>scription <strong>de</strong> <strong>la</strong> trophonévrose (trouble trophique cutané induit par une lésion du système<br />

nerveux central ou d‟un nerf périphérique),<br />

théorie neurogène <strong>de</strong> l‟inf<strong>la</strong>mmation cutanée notamment <strong>dans</strong> l‟eczéma.<br />

Dans les années 30, les théories nerveuses <strong>de</strong> l‟eczéma déclinent au profit <strong>de</strong>s théories allergiques.<br />

Paradoxalement <strong>dans</strong> <strong>la</strong> même pério<strong>de</strong> et <strong>de</strong>vant l‟inefficacité <strong>de</strong>s traitements existants,<br />

l‟importance est donnée aux facteurs psychologiques, notamment émotionnels (BECKER, 1932). La<br />

<strong>de</strong>scription <strong>de</strong> grands traits <strong>de</strong> personnalité est faite : les enfants présentant une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong><br />

doivent faire face à <strong>de</strong>s comportements surprotecteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> leurs parents avec mise en<br />

re<strong>la</strong>tion entre l‟anxiété développée par les parents et <strong>la</strong> poussée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />

La re<strong>la</strong>tion parent - enfant est ainsi étudiée, pointant l‟existence <strong>de</strong> comportements <strong>de</strong> rejet <strong>de</strong>s<br />

enfants <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s mères (ALEXANDER, 1948).<br />

Une prise en charge psychothérapeutique <strong>de</strong>s mères est alors proposée : WILLIAMS (1951) traite ainsi<br />

33 dya<strong>de</strong>s mère - enfant pendant 2 ans. Il observe ainsi <strong>la</strong> disparition <strong>de</strong>s signes cutanés chez 45 %<br />

<strong>de</strong>s enfants atteints contre 10 % <strong>dans</strong> un groupe témoin.<br />

Malgré <strong>la</strong> difficulté d‟interprétation objective <strong>de</strong> ces résultats <strong>dans</strong> une ma<strong>la</strong>die aussi capricieuse, ce<br />

mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> prise en charge était considéré comme un bon adjuvant <strong>de</strong>s techniques habituelles.<br />

Les facteurs émotionnels sont ensuite régulièrement impliqués <strong>dans</strong> l‟apparition et l‟aggravation<br />

<strong>de</strong>s poussées <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> (LYNCH, 1945). Le terme d‟émotion est ensuite remp<strong>la</strong>cé par le<br />

concept <strong>de</strong> stress qui inclut une dimension psychologique et biologique. Cette introduction <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

dimension biologique <strong>dans</strong> les répercussions <strong>de</strong>s mouvements affectifs fait écho au développement<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> neurophysiologie cutanée et <strong>de</strong> l‟introduction du concept <strong>de</strong> système neuro-immunocutané<br />

(MISERY, 2001).<br />

24


Mais cette évolution risque <strong>de</strong> faire oublier le mécanisme interactionnel entre les <strong>de</strong>ux dimensions<br />

psychologiques et biologique pour repartir sur une nouvelle illusion d‟explication uniciste, celle-ci<br />

neurobiologique.<br />

Il est nécessaire <strong>de</strong> recentrer <strong>la</strong> réflexion sur le patient, ses dispositions internes et ses interactions<br />

avec son environnement.<br />

Ceci est permis par <strong>la</strong> psychologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé qui sera notre référentiel <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong><br />

l‟interaction <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> – psychologie qui va suivre.<br />

Deux aspects seront abordés :<br />

✓ le retentissement psychologique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>,<br />

✓ les facteurs psychologiques intervenant <strong>dans</strong> son apparition.<br />

2.1. RETENTISSEMENT PSYCHOLOGIQUE DE LA DERMATITE ATOPIQUE<br />

Deux facteurs spécifiques aux <strong>de</strong>rmatoses doivent être pris en compte :<br />

<strong>la</strong> peau est directement accessible visuellement <strong>dans</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion à l‟autre. Son atteinte concerne<br />

directement l‟image <strong>de</strong> soi, l‟estime <strong>de</strong> soi et peut majorer <strong>la</strong> blessure narcissique déjà présente<br />

<strong>dans</strong> toute affection organique.<br />

L‟inconscient collectif associe aux ma<strong>la</strong>dies <strong>de</strong> <strong>la</strong> peau un caractère contagieux et honteux.<br />

Ces <strong>de</strong>ux aspects expliquent un retentissement sur <strong>la</strong> vie sociale et affective souvent très important<br />

avec parfois une dissociation entre <strong>la</strong> gravité clinique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose et le retentissement sur <strong>la</strong><br />

qualité <strong>de</strong> vie, retentissement mesuré par les échelles <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> vie dont certaines sont<br />

spécifiques à <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatologie (REVUZ, 1996).<br />

Il existe <strong>de</strong>ux facteurs supplémentaires spécifiques à <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> : <strong>la</strong> part prépondérante<br />

du prurit, dont on connait les répercussions importantes et <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rmatose <strong>dans</strong> les<br />

âges primordiaux pour le développement et l‟affirmation <strong>de</strong> <strong>la</strong> personnalité du sujet : <strong>la</strong> petite<br />

enfance et l‟adolescence.<br />

2.1.1. Morbidité observée<br />

Il n‟est pas toujours facile <strong>de</strong> faire <strong>la</strong> part entre <strong>de</strong>s problèmes liés au retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et<br />

d‟authentiques co-morbidités, <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> décompensant alors un terrain dépressif, une<br />

25


névrose obsessionnelle… Pour raison pratique nous avons réunis les <strong>de</strong>ux cas <strong>de</strong> figure <strong>dans</strong> ce<br />

chapitre.<br />

Affects dépressifs et authentiques syndromes dépressifs majeur (KING, 1991 ; ZACHARIAE, 2004).<br />

Il s‟agit <strong>de</strong> <strong>la</strong> comorbidité <strong>la</strong> plus fréquemment retrouvée en <strong>de</strong>rmatologie selon GUPTKA (1996).<br />

Une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> chronique, non améliorée par les traitements <strong>de</strong>rmatologiques doit<br />

parfois faire rechercher un syndrome dépressif sous jacent (ALLEN 1989).<br />

A ce sujet, notons que <strong>la</strong> dépression diminue le seuil <strong>de</strong> tolérance au prurit (GUPTA 1994), ce qui<br />

tend à aggraver, voire à pérenniser une poussée <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>. Les troubles du sommeil<br />

sont fréquents, aggravés notamment par le prurit, dont le seuil est également diminué par<br />

l‟augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaleur cutanée. Des idées suicidaires, une atteinte <strong>de</strong> l‟estime <strong>de</strong> soi sont<br />

régulièrement exprimés.<br />

L‟anxiété est habituellement associée à <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> (HARTH 2009). Elle peut avoir<br />

différentes présentations cliniques, par exemple:<br />

- anxiété généralisée, notamment associée à un eczéma érythro<strong>de</strong>rmique qui est une forme<br />

généralisée <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> avec troubles <strong>de</strong> l‟homéostasie (frissons, fièvre,<br />

<strong>de</strong>shydratation…). L‟anxiété peut être secondaire à <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose ou peut participer au<br />

déclenchement <strong>de</strong> <strong>la</strong> généralisation <strong>de</strong> celle-ci.<br />

- anxiété sociale en rapport direct avec le vécu <strong>de</strong> stigmatisation avec atteinte <strong>de</strong>s zones<br />

découvertes exposées à <strong>la</strong> vue. Il s‟y associe <strong>de</strong>s comportements d‟évitement <strong>de</strong> situations<br />

vécues comme anxiogènes (re<strong>la</strong>tions professionnelles, affectives, sexuelles…). Ceci est<br />

souvent très pénalisant <strong>dans</strong> <strong>la</strong> vie quotidienne et l‟évolution peut se faire vers une<br />

authentique phobie sociale, avec atteinte importante <strong>de</strong> l‟estime <strong>de</strong> soi. Il peut s‟y associer<br />

une phobie du toucher, très préjudiciable socialement, et aggravant <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose par<br />

insuffisance <strong>de</strong> soins <strong>de</strong>rmatologiques.<br />

- anxiété associée à un syndrome dépressif, dont elle peut être <strong>la</strong> seule symptomatologie<br />

associée à une irritabilité exacerbée et <strong>de</strong>s troubles du comportement chez l‟enfant.<br />

- anxiété d‟abandon, d‟éloignement <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure d‟attachement.<br />

- trouble panique qui serait plus fréquent <strong>dans</strong> cette <strong>de</strong>rmatose (GINSBURG 1993).<br />

- anxiété associée à un trouble obsessionnel compulsif, où le grattage <strong>de</strong>vient compulsif,<br />

favorisé par le prurit chronique (HATCH 1992).<br />

- aggravation d‟une dysmorphophobie sous jacente par <strong>de</strong>s localisations affichantes <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>de</strong>rmatose. Ce type <strong>de</strong> retentissement est fréquent chez l‟adolescent voir chez l‟adulte<br />

(11,9% ROOS 2004) et est souvent associée à une phobie sociale. Il s‟agit alors d‟un<br />

26


etentissement phobique et non d‟une authentique dysmorphophobie associée à un terrain<br />

psychotique.<br />

<strong>la</strong> corticophobie est un abus <strong>de</strong> <strong>la</strong>ngage <strong>dans</strong> le sens où il s‟agit plus d‟une attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> rejet <strong>de</strong>s<br />

traitements locaux corticoï<strong>de</strong>s que d‟une authentique phobie. Elle peut être <strong>la</strong> manifestation<br />

d‟une ambivalence par rapport au système <strong>de</strong> soin. Elle est fréquente et incite le patient à ne pas<br />

appliquer son traitement avec aggravation secondaire. L‟observance est alors nulle et menace le<br />

lien thérapeutique avec le personnel soignant. La prise en compte <strong>de</strong> cette corticophobie est un<br />

enjeu majeur <strong>dans</strong> <strong>la</strong> prise en charge.<br />

troubles psychosomatiques associés divers (colopathie, migraine, …).<br />

idées paranoïaques (JOWETT, 1985). SCHEICH (1993) observe également cette présentation<br />

paranoïaque <strong>de</strong>s patients avec <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>, qu‟il met en re<strong>la</strong>tion avec un retentissement<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et son aspect affichant.<br />

2.1.2. Facteurs intervenant <strong>dans</strong> <strong>la</strong> répercussion psychologique<br />

<strong>la</strong> durée <strong>de</strong> l‟évolution,<br />

l‟étendue <strong>de</strong>s lésions sur les parties visibles du corps (visage, mains),<br />

l‟importance <strong>de</strong>s troubles du sommeil associés,<br />

l‟importance du prurit,<br />

présence d‟une phobie du toucher,<br />

troubles sexuels associés,<br />

l‟importance <strong>de</strong>s expériences objectives <strong>de</strong> rejet socioprofessionnel et affectif,<br />

<strong>la</strong> répercussion est plus importante chez <strong>la</strong> femme (GINSBURG, 1996),<br />

l‟adolescent et le jeune adulte, en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> fragilité narcissique, sont plus vulnérables. Le<br />

sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> développement libidinal <strong>de</strong> l‟enfant lors <strong>de</strong> l‟apparition <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> peut<br />

27


être important <strong>dans</strong> le pronostic. L‟âge avancé est également un facteur <strong>de</strong> fragilité : 20 % <strong>de</strong>s<br />

sujets adultes ont une invalidité psychologique (RAPP, 2004),<br />

<strong>la</strong> bonne qualité <strong>de</strong>s interactions avec les parents et l‟entourage est un facteur protecteur (ROOS,<br />

2004). L‟interaction parent-enfant est un co-facteur <strong>de</strong> chronicité <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong><br />

(HOWLETT, 1999). Une dépendance aux traitements locaux et à <strong>la</strong> personne qui les réalise peut<br />

empêcher l‟établissement <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tions affectives matures.<br />

Enfin, les répercussions sur <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion mère-enfant d‟hospitalisations itératives du jeune enfant<br />

sont importantes à considérer avant <strong>de</strong> prendre cette décision d‟hospitaliser.<br />

2.1.3. Retentissement sur <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> vie (Q.D.V.) :<br />

Il est important <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>, que ce soit pour les enfants ou pour les parents<br />

(ZACHARIAE ,2004 ; ELLIOT, 1997 ; WITTKOWSKI 2004).<br />

Pour certains, ce retentissement serait supérieur à celui <strong>de</strong> l‟hypertension artérielle, du diabète (SU,<br />

1997 ; KURWA, 1995), <strong>de</strong> toute autre <strong>de</strong>rmatose (KURWA, 1995), voire <strong>de</strong> toute autre ma<strong>la</strong>die chronique,<br />

y compris oncologique (AUGUSTIN, 2000). L‟altération <strong>de</strong> cette qualité <strong>de</strong> vie semble corrélée à <strong>la</strong><br />

sévérité clinique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose <strong>atopique</strong> (SU, 1997 ; FINLAY, 2001), à <strong>la</strong> perception <strong>de</strong> stigmatisation,<br />

à <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong> l‟estime <strong>de</strong> soi, au niveau d‟anxiété et <strong>de</strong> dépression ainsi qu‟aux contraintes sociales<br />

et personnelles secondaires (évitement social, arrêt <strong>de</strong> travail, régime alimentaire, souci financier dû<br />

au coût <strong>de</strong>s traitements locaux …) (WITTKOWSKI, 2004). Dans cette étu<strong>de</strong> le vécu <strong>de</strong> stigmatisation,<br />

corrèlé avec l‟anxiété et <strong>la</strong> dépression, semble être le facteur psychosocial le plus important et dont<br />

il faudra tenir compte lors <strong>de</strong> toute prise en charge clinique.<br />

Par contre, <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> vie peut être altérée même sans lésion clinique (BEN-GASHIR, 2004). Notons<br />

enfin l‟importance du retentissement sur les parents avec un sentiment <strong>de</strong> culpabilité, <strong>de</strong> frustration,<br />

d‟impuissance, d‟autodépréciation, un syndrome dépressif et <strong>de</strong>s comportements inadaptés<br />

(agressivité par rapport au grattage <strong>de</strong> l‟enfant, surprotection <strong>de</strong> celui-ci….) (WARSCHBURGER, 2004 ;<br />

ROOS, 2004). Ce retentissement est majoré par certaines réactions extérieures <strong>de</strong>vant l‟apparence<br />

d‟un enfant « négligé », « contagieux », … l‟ensemble menant parfois à un isolement social<br />

familial (CHAMIN, 2004).<br />

28


2.2. FACTEURS PSYCHOLOGIQUES INTERVENANT DANS L’APPARITION ET DANS<br />

L’EVOLUTION DE LA DERMATITE ATOPIQUE<br />

2.2.1. Evènements <strong>de</strong> vie et déclencheurs <strong>de</strong> stress<br />

Une étu<strong>de</strong> sur <strong>la</strong> prévalence <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> <strong>dans</strong> une région du Japon sinistrée par un<br />

séisme en 1995 montre que les chiffres les plus élevés se situent <strong>dans</strong> <strong>la</strong> zone <strong>la</strong> plus touchée<br />

(KODAMA, 1999). Néanmoins 9% <strong>de</strong>s patients résidant <strong>dans</strong> <strong>la</strong> zone concernée et qui présentaient<br />

déja une poussée d‟eczéma lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> survenue du tremblement <strong>de</strong> terre décrivent une amélioration<br />

versus 1% <strong>de</strong>s sujets atteints résidant en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> cette zone. L‟événement stresseur peut donc être<br />

autant facteur aggravant que protecteur <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rmatose. Il serait interressant <strong>de</strong> connaître le<br />

profil <strong>de</strong> personnalité <strong>de</strong>s patients améliorés <strong>de</strong> leur eczéma lors d‟un stress stimu<strong>la</strong>nt à ce point<br />

l‟instinct <strong>de</strong> conservation comme un tremblement <strong>de</strong> terre : quel mécanisme psychologique ont-ils<br />

activés lors <strong>de</strong> cet événement majeur pour avoir cette amélioration clinique ? En effet l‟influence<br />

d‟un événement <strong>de</strong> vie est directement dépendant <strong>de</strong>s stratégies d‟ajustement du patient mais aussi<br />

<strong>de</strong> mécanismes corporels automatiques inscrits en fonction <strong>de</strong> l‟histoire du sujet. La notion <strong>de</strong> stress<br />

perçu selon LAZZARUS n‟est donc peut être pas suffisante pour évaluer le retentissement d‟un<br />

événement sur un p<strong>la</strong>n corporel : un stress est en effet <strong>la</strong> conjugaison d‟un événement stressant,<br />

d‟un ajustement non adapté du sujet, d‟une résonnance avec une personnalité, une histoire<br />

personnelle et <strong>de</strong>s capacités défensives personnelles, d‟une constitution permettant les répercussions<br />

endocriniennes et immunitaires, avec une expression spécifique au sujet <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die…<br />

Cet aspect <strong>de</strong> facteur favorisant l‟expression d‟une ma<strong>la</strong>die est bien documenté chez l‟animal :<br />

Citons les travaux <strong>de</strong> NICOLAS 2005 : <strong>de</strong>s souris sensibilisées à un allergène et soumises à un stress<br />

(elles sont p<strong>la</strong>cées <strong>dans</strong> un tube en plexig<strong>la</strong>ss) développent un eczéma 2 à 3 fois plus important et<br />

prolongé que les mêmes souris non stressées. Le même stress également diminue<br />

l‟immunotolérance : ainsi une souris sensibilisée mais pas suffisamment pour avoir <strong>de</strong> l‟eczéma, va<br />

développer <strong>de</strong>s lésions uniquement <strong>dans</strong> <strong>la</strong> situation stressante précitée. Sur le p<strong>la</strong>n biologique le<br />

stress augmente <strong>la</strong> migration <strong>de</strong>s cellules <strong>de</strong>ntritiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> peau, présentatrices d‟antigénes avec<br />

ainsi stimu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> réaction immunitaire.<br />

Cet effet est également observé lors d‟un stress psychologique chez l‟homme, avec augmentation <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> réaction d‟hypersensibilité retardée par recrutement et migration accentuée <strong>de</strong>s cellules<br />

<strong>de</strong>ntritiques, ceci étant mis en re<strong>la</strong>tion avec une secrétion exagérée localement <strong>de</strong> norépinéphrine<br />

par les fibres nerveuses périphériques (SAINT MEZARD 2003). Un stress chronique diminue par contre<br />

<strong>la</strong> réaction d‟hypersensibilité retardée (ASAHINA, 1995).<br />

29


Il existe d‟autres certitu<strong>de</strong>s biologiques concernant les répercussions du stress sur <strong>la</strong> peau, certaines<br />

étant spécifiques au sujet <strong>atopique</strong>, d‟autres non spécifiques à l‟atopie mais susceptibles d‟interagir<br />

avec l‟eczéma:<br />

✓ le stress aigu modifie l‟immunité, avec augmentation du nombre <strong>de</strong> polynucléaires<br />

éosinophiles circu<strong>la</strong>nts et du taux d‟Ig E totales uniquement chez le sujet <strong>atopique</strong> (BUSKE-<br />

KIRSCHBAUM, 2002).<br />

✓ Une dysfonction <strong>de</strong> l‟axe hypotha<strong>la</strong>mo-hypophyso-adrénergique est observée chez<br />

l‟<strong>atopique</strong>, avec notamment sécrétion abaissée <strong>de</strong> cortisol en situation <strong>de</strong> stress (BUSKE-<br />

KIRSCHBAUM, 2003 ; WAMBOLDT 2003). Il existe une augmentation <strong>de</strong> l‟excitabilité au stress<br />

du système nerveux végétatif (visualisé notamment par un rythme cardiaque très élevé) chez<br />

les patients avec <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>, qui n‟est pas forcément en rapport avec <strong>la</strong> présence ou<br />

pas <strong>de</strong> lésions cutanées, les anomalies persitant en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s poussées (SEIFFERT 2005).<br />

✓ Le stress augmente l‟inf<strong>la</strong>mmation locale par aggravation <strong>de</strong> l‟inf<strong>la</strong>mmation cutanée<br />

neurogène et <strong>de</strong> <strong>la</strong> dégranu<strong>la</strong>tion mastocytaire (MISERY, 2001, ARNDT 2008).<br />

✓ Le stress altère <strong>la</strong> barrière cutanée (ALTEMUS, 2001) (GARG, 2001), et <strong>la</strong> cicatrisation (GLASER,<br />

1999). Ceci est d‟autant plus conséquent <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> où cette fonction barrière<br />

est indispensable <strong>dans</strong> <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong> marche <strong>atopique</strong> et <strong>de</strong> poussées récurrentes <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

ma<strong>la</strong>die. Des résultats simi<strong>la</strong>ires ont été retrouvés chez <strong>la</strong> souris avec perturbation, après<br />

exposition au bruit et à <strong>la</strong> lumière durant 42h, <strong>de</strong> l‟homéostasie et <strong>de</strong> l‟intégrité du stratum<br />

cornéum, couche <strong>la</strong> plus superficielle <strong>de</strong> l‟épi<strong>de</strong>rme. Il est observé une diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

prolifération <strong>de</strong>s kératinocytes, cellules constitutives <strong>de</strong> l‟épi<strong>de</strong>rme, avec différenciation<br />

altèrée et anomalie <strong>de</strong> <strong>la</strong> cohésion intercellu<strong>la</strong>ire, ainsi qu‟une moindre synthèse <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s<br />

épi<strong>de</strong>rmiques (CHOI 2005). Par ailleurs une dispute entre conjoints va prolonger le temps <strong>de</strong><br />

cicatrisation <strong>de</strong> 1 à 2 jours en fonction du <strong>de</strong>gré d‟hostilité existant <strong>dans</strong> le couple. Une<br />

diminution <strong>de</strong>s cytokines pro-inf<strong>la</strong>mmatoires in situ est observée, avec par contre une<br />

augmentation <strong>de</strong>s taux sériques, notamment <strong>de</strong> l‟interleukine 8 (KIECOLT-GLASER 2005).<br />

✓ Citons enfin le rôle prob<strong>la</strong>ble d‟un stress maternel prolongé à l‟origine d‟une secrétion <strong>de</strong><br />

catécho<strong>la</strong>mine orientant l‟immunité <strong>dans</strong> le sens Th2, favorisant l‟apparition d‟une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong><br />

<strong>atopique</strong> chez l‟enfant (VON HERTZEN 2002)<br />

Sur le p<strong>la</strong>n clinique, comme nous l‟avons vu <strong>la</strong> difficulté rési<strong>de</strong> <strong>dans</strong> l‟évaluation du retentissement<br />

corporel du stress, ce qui n‟est pas forcément <strong>la</strong> même chose que le stress perçu par le patient. Une<br />

étu<strong>de</strong> longitudinale est <strong>la</strong> mieux adaptée alors, chaque patient <strong>de</strong>venant en quelque sorte son propre<br />

témoin.<br />

30


Une telle étu<strong>de</strong> (KING, 1991) a permis d‟affirmer le rôle important du stress perçu en termes<br />

d‟élément déclencheur et aggravant <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>:<br />

Un stress le jour J prédisait une poussée <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> le len<strong>de</strong>main et réciproquement.<br />

Le stress est un facteur prédictif <strong>de</strong> <strong>la</strong> sévérité <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die au même titre que les facteurs<br />

génétiques et thérapeutiques.<br />

GIL (1987) montre que l‟intensité et <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong>s stress quotidiens ainsi que <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong><br />

l‟environnement familial ont une valeur prédictive sur <strong>la</strong> sévérité <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> <strong>de</strong><br />

l‟enfant.<br />

La nature du stress est souvent en rapport avec <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion à autrui : <strong>de</strong>uil, séparation, âges critiques<br />

chez l‟enfant que sont <strong>la</strong> mise en gar<strong>de</strong>rie ou à <strong>la</strong> rentrée à l‟école, contacts sociaux insuffisants,<br />

insatisfaction et difficultés au travail, vacances (BOSSE, 1976).<br />

La quantification <strong>de</strong> cet effet du stress est difficile à établir et certaines étu<strong>de</strong>s nous donnent <strong>de</strong>s<br />

résultats surprenants. Ainsi, BENEA (2001) observe sur 240 patients un effet déclenchant du stress<br />

chez seulement 5.83% <strong>de</strong> ceux-ci. Ce taux est inférieur à celui <strong>de</strong> patients aggravés par les infections<br />

(17.08%), les irritants (7.08%) mais supérieur en ce qui concerne les facteurs allergisants (2.92% pour<br />

les aéroallergènes, 2.5% pour les allergènes alimentaires). En fait environ 30% <strong>de</strong>s patients décrivent<br />

une aggravation au stress <strong>de</strong> leur <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> (HARTH 2009)<br />

En effet, <strong>la</strong> pratique clinique <strong>la</strong>isse supposer une participation importante du stress <strong>dans</strong> le<br />

déclenchement d‟une crise <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>.<br />

Il est difficile <strong>de</strong> faire un lien entre une sensibilité au stress et un profil <strong>de</strong> personnalité spécifique<br />

(BUSKE-KIRSCHBAUM 2001).<br />

Une hétérogénéité génétique pourrait expliquer une différence <strong>de</strong> répercussion du stress sur cette<br />

<strong>de</strong>rmatose avec, par exemple, une différence <strong>de</strong> nature <strong>de</strong>s récepteurs aux catécho<strong>la</strong>mines,<br />

substances secrétées par <strong>la</strong> médullosurrénale en situation <strong>de</strong> stress (ROGUEDAS, 2003).<br />

Une sensibilité accrue au stress est possible <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> intrinsèque, où le rôle <strong>de</strong>s<br />

allergènes environnementaux est faible (MISERY, 2004) mais <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à être vérifiée.<br />

31


Problème particulier du prurit :<br />

Nous rappellerons que ce symptôme est spécifique à <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatologie (aucun autre organe ne peut<br />

donner cette perception). Il est véhiculé par <strong>de</strong>s fibres nerveuses voisines mais différentes <strong>de</strong>s voies<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> douleur, avec certaines propriétés semb<strong>la</strong>bles notamment <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> discrémination et <strong>de</strong><br />

seuil <strong>de</strong> déclenchement. Tout comme <strong>la</strong> douleur, le prurit est un signe fonctionnel avec <strong>de</strong>s<br />

variations inter-individuelles très importantes, ainsi qu‟un vécu subjectif très sensible à <strong>la</strong><br />

suggestion, au contexte, à <strong>la</strong> prise en charge…<br />

Un évènement stressant entraîne plus facilement une réaction <strong>de</strong> grattage chez le sujet <strong>atopique</strong> par<br />

rapport à un sujet in<strong>de</strong>mne <strong>de</strong> toute affection cutanée (JORDAN, 1974) avec diminution du seuil <strong>de</strong><br />

prurit (ROOS 2004).<br />

Les lésions <strong>de</strong> grattage peuvent pérenniser un eczéma : aussi l‟évaluation du caractère stress-<br />

dépendant d‟un prurit chez un patient est un temps important <strong>de</strong> <strong>la</strong> consultation <strong>de</strong>rmatologique.<br />

Ce prurit est souvent l‟expression d‟une émotion, et a pour vocation <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> tension<br />

re<strong>la</strong>tive à celle-ci. L‟échec <strong>de</strong> cette stratégie va amplifier l‟émotion initiale avec paradoxalement<br />

une sensation <strong>de</strong> satisfaction au grattage. Il peut alors apparaitre un cercle vicieux où le patient<br />

recherche, inconsciemment ou pas, cette satisfaction tout en vivant l‟exacerbation <strong>de</strong> son émotion<br />

initiale (colère, frustration, contrariété, excitation…), ceci <strong>dans</strong> une spirale en intensité (HARTH<br />

2009).<br />

Le lien entre <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> et stress est donc une réalité biologique et clinique reconnue<br />

actuellement, mais dont les déterminants psychologiques restent à préciser.<br />

2.2.2. Les stratégies d’ajustement (coping) et autres modérateurs<br />

Coping (terme créé par LAZARUS, 1984)<br />

Il représente les mécanismes cognitifs et comportementaux utilisés par les sujets pour affronter et<br />

gérer <strong>de</strong>s situations stressantes. Il s‟agit <strong>de</strong> <strong>la</strong> manière dont l‟individu gère ces situations. Les<br />

stratégies <strong>de</strong> coping ne sont pas spécifiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> l‟événement, mais sont déterminées par<br />

<strong>de</strong>s caractéristiques dispositionnelles <strong>de</strong> l‟individu. En effet, les stratégies utilisées dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

manière avec <strong>la</strong>quelle le sujet perçoit et interprète l‟événement, en fonction <strong>de</strong> ses caractéristiques<br />

cognitives et conatives personnelles (COHEN 1983 cité par BRUCHON-SCHWEITZER 2002). Ainsi<br />

certains traits <strong>de</strong> personnalité comme l‟anxiété, le névrosisme, <strong>la</strong> dépression et l‟hostilité prédiraient<br />

<strong>de</strong>s évaluations particulières (stress perçu élevé, faible auto-efficacité perçue) et <strong>de</strong>s stratégies <strong>de</strong><br />

coping centrées sur l‟émotion (VAN HECK 1997 cité par BRUCHON-SCHWEITZER 2002).<br />

32


Il est coutume <strong>de</strong> distinguer les stratégies évitantes, protègeant le sujet <strong>dans</strong> un stress aigu (annonce<br />

du diagnostic par exemple) <strong>de</strong>s stratégies vigi<strong>la</strong>ntes plus adaptées en cas <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>die chronique<br />

(BRUCHON-SCHWEITZER 2002). Il est décrit le coping centré sur le problème, le plus adapté <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

gestion d‟une ma<strong>la</strong>die, le coping centré sur l‟émotion, le plus dysfonctionnel en présence <strong>de</strong><br />

ma<strong>la</strong>die (corré<strong>la</strong>tion positive avec l‟anxiété et <strong>la</strong> dépression, majoration <strong>de</strong> l‟appréciation subjective<br />

<strong>de</strong> symptômes comme <strong>la</strong> douleur (il en est probablement <strong>de</strong> même pour le prurit)), et le recours au<br />

soutien social qui est une stratégie vigi<strong>la</strong>nte adaptée <strong>dans</strong> un contexte <strong>de</strong> pathologie organique.<br />

Ainsi SCHEICH (1993) décrit un coping inadéquat chez les patients atteints <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong><br />

(utilisation d‟une échelle spécifique aux patients psychosomatiques avec appréciation du caractère<br />

adapté ou pas du coping : « Ways of Coping Scale for Psychosomatic Patients ».<br />

STANGIER (1996) observe qu‟un coping centré sur le problème <strong>de</strong> type réévaluation cognitive <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

sensation <strong>de</strong> prurit est corrélé avec une bonne évolution à un an.<br />

ROOS (2004) insiste également sur l‟importance d‟un coping adapté <strong>dans</strong> l‟évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong><br />

<strong>atopique</strong>.<br />

Néanmoins peu d‟étu<strong>de</strong>s ont été réalisées sur le coping <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>.<br />

Par contre l‟arrivée du nouveau concept d‟éducation thérapeutique <strong>dans</strong> <strong>la</strong> prise en charge du<br />

patient <strong>de</strong>rmatologique va permettre d‟explorer ce domaine avec <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> validation comme<br />

les <strong>de</strong>ux étu<strong>de</strong>s multicentriques alleman<strong>de</strong>s récentes concernant le programme G.A.D.I.S. (German<br />

atopic <strong>de</strong>rmatitis intervention study) : ce type <strong>de</strong> prise en charge montre outre une amélioration<br />

clinique étonnante, une modification importante <strong>de</strong> l‟adaptation du sujet à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die avec<br />

notamment un meilleur contrôle du prurit et du grattage secondaire. La qualité <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s parents est<br />

également améliorée. Par analyse statistique, il est montré que l‟amélioration <strong>de</strong> l‟ensemble <strong>de</strong>s<br />

paramétres mesurés n‟est pas dûe à l‟amélioration spectacu<strong>la</strong>ire du score <strong>de</strong> gravité sur un recul <strong>de</strong><br />

un an, mais à l‟intervention spécifique <strong>de</strong> l‟éducation thérapeutique (STAAB 2006, KUPFER 2010).<br />

Le soutien social<br />

Il s‟agit <strong>de</strong> l‟ensemble <strong>de</strong>s réactions interpersonnelles donnant au sujet un soutien concret, affectif,<br />

informatif et <strong>de</strong>s conseils évaluatifs <strong>de</strong> situations dangereuses. Le soutien d‟estime permet <strong>la</strong><br />

réassurance du sujet quant à son image <strong>de</strong> soi. Nous imaginons bien l‟importance <strong>de</strong> cet aspect <strong>dans</strong><br />

<strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> avec atteinte <strong>de</strong> l‟image corporelle. Ceci est confirmé par différentes étu<strong>de</strong>s<br />

avec une diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> sévérité <strong>de</strong> l‟eczéma <strong>atopique</strong> par une bonne qualité <strong>de</strong> l‟environnement<br />

familial (GIL, 1987 ; GIELER, 1992 ; HOWLETT, 1999).<br />

De même l‟amélioration importante observée par l‟éducation thérapeutique provient en partie d‟un<br />

soutien rapproché avec <strong>de</strong>s entretiens itératifs sur une longue durée (un an), par plusieurs<br />

intervenants : <strong>de</strong>rmatologue, pédiatre, psychologue, diététicien. L‟intervention sur les parents est<br />

33


également un facteur important, ceux-ci prodiguant par <strong>la</strong> suite une meilleure prise en charge <strong>de</strong><br />

leur enfant (STAAB 2006, KUPFER 2010). Un environnement familial aidant et stable est<br />

particulièrement favorable <strong>dans</strong> l‟évolution d‟une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> (DENNIS 2006).<br />

Par contre, comme pour le stress, <strong>la</strong> perception du sujet concernant ce soutien social semble<br />

prédominer sur <strong>la</strong> qualité objective <strong>de</strong> ce soutien. L‟efficacité <strong>de</strong> ce soutien social dépendra donc<br />

<strong>de</strong>s représentations d‟autrui du sujet, ainsi que <strong>de</strong> sa capacité à intègrer <strong>de</strong>s expériences positives.<br />

Le contrôle perçu<br />

Il s‟agit <strong>de</strong> l‟évaluation secondaire du sujet quant à ses ressources et capacités à contrôler <strong>la</strong><br />

situation stressante. Une impossibilité à contrôler cette situation, fréquemment retrouvée chez le<br />

patient en poussée <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>, peut avoir un certain retentissement psychologique,<br />

notamment <strong>dans</strong> le registre <strong>de</strong> l‟anxiété, dont le rôle est majeur <strong>dans</strong> l‟aggravation du prurit. Le rôle<br />

<strong>de</strong> l‟attribution causale <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die semble important <strong>dans</strong> ce domaine. Ceci est pertinent à<br />

envisager <strong>dans</strong> une pathologie à participation héréditaire comme <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> et où<br />

l‟attribution causale interne semble être le corol<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong> diathèse <strong>atopique</strong>.<br />

STANGIER (1996) illustre bien ce propos en montrant qu‟un score bas, à l‟échelle d‟attribution causale<br />

interne concernant <strong>la</strong> santé, est associé à une meilleure évolution à un an <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>,<br />

tout comme le coping centré sur l‟évolution du prurit. En d‟autres termes, moins le sujet s‟attribuera<br />

l‟origine <strong>de</strong> sa souffrance, plus il recherchera <strong>de</strong>s causes extérieures sur lesquelles il pourra agir, et<br />

plus il aura <strong>la</strong> sensation <strong>de</strong> pouvoir contrôler <strong>la</strong> situation et donc améliorer sa symptomatologie.<br />

Le sentiment d‟impuissance du sujet l‟amène à une auto-dépréciation importante, bien objectivée<br />

par les tests avec notamment un score significativement abaissé <strong>de</strong> <strong>la</strong> compétence et <strong>de</strong> l‟efficacité<br />

<strong>de</strong> soi <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> (BUSKE-KIRSBAUM 2008).<br />

L‟éducation thérapeutique a pour but, entre autres, <strong>de</strong> prouver au patient qu‟il a <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> gérer<br />

sa crise d‟eczéma en agissant sur son environnement, en appliquant les traitements comme il<br />

convient, en « manageant son stress et le prurit,…en donnant ainsi au patient cette sensation <strong>de</strong><br />

contrôler <strong>la</strong> situation, <strong>dans</strong> <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong> ce qui est possible c'est-à-dire en restant en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

notion <strong>de</strong> guérison. En effet, si le patient s‟inscrit <strong>dans</strong> une logique <strong>de</strong> guérison, toute rechute sera<br />

vécue comme un échec et non plus comme un événement à gérer comme un autre ( <strong>la</strong> sensation<br />

d‟échec est à éviter en terme <strong>de</strong> contrôle perçu…)<br />

34


Les modérateurs émotionnels<br />

Toute pathologie chronique est susceptible <strong>de</strong> donner un niveau d‟anxiété plus élevé ainsi qu‟une<br />

réactivité émotionnelle accrue (CHIDA 2008).<br />

Les étu<strong>de</strong>s chez l‟animal (rongeurs) et l‟homme suggèrent une re<strong>la</strong>tion directe entre exposition aux<br />

allergènes <strong>dans</strong> l‟asthme et l‟augmentation du niveau d‟anxiété et <strong>de</strong> <strong>la</strong> réactivité émotionnelle, avec<br />

<strong>de</strong>s comportements d‟évitement secondaires. L‟IRM fonctionnelle montre alors une hyperactivité<br />

du cortex préfrontal chez l‟homme (COSTA-PINTO 2005, ROSENKRANZ 2005). Des résultats simi<strong>la</strong>ires<br />

sont retrouvés chez le rat présentant une rhinite allergique : déclenchements <strong>de</strong> comportements<br />

anxieux et altérations <strong>de</strong>s interactions sociales après exposition aux allergènes. Il existe alors une<br />

hyperexpression <strong>de</strong>s cytokines Th2 et <strong>de</strong> <strong>la</strong> corticotrophine releasing factor <strong>dans</strong> le cortex<br />

préfrontal. Ceci définirait une anxiété « neuro-immune » déclenchée par l‟exposition aux allergènes<br />

(TONELLI 2009), sur un terrain <strong>atopique</strong>, <strong>la</strong> réaction étant IgE dépendante chez <strong>la</strong> souris (COSTA-<br />

PINTO 2005).<br />

La pratique clinique nous donne régulièrement <strong>la</strong> confirmation d‟un effet déclenchant <strong>de</strong> l‟anxiété<br />

sur le prurit. Il en est <strong>de</strong> même pour les poussées <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>. L‟anxiété est d‟ailleurs<br />

souvent corrèlée avec le stress et les étu<strong>de</strong>s ne permettent pas toujours <strong>de</strong> faire <strong>la</strong> part entre ces <strong>de</strong>ux<br />

facteurs interactifs entre eux : le stress créé <strong>de</strong> l‟anxiété et l‟anxiété créé du stress. Il convient alors<br />

<strong>de</strong> bien définir ce que l‟on entend par stress : l‟événement causal ? Son effet sur l‟organisme ? La<br />

réponse adaptative ? Les trois éléments en même temps ? (THURIN 2003)<br />

Néanmoins, peu d‟étu<strong>de</strong>s font <strong>la</strong> différence entre anxiété-état, émotion transitoire, <strong>de</strong> l‟anxiété-trait<br />

qui est un trait <strong>de</strong> personnalité stable. Le test <strong>de</strong> SPIELBERGER permet <strong>de</strong> différencier ces <strong>de</strong>ux<br />

dimensions. L‟anxiété trait est régulièrement élevée <strong>dans</strong> les étu<strong>de</strong>s sur <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong><br />

(HASHIRO 1998, BRZOZA 2005, KIM 2006, BUSKE-KIRSCHBAUM 2008).<br />

ANDO (2006) vali<strong>de</strong> une échelle d‟évaluation <strong>de</strong>s facteurs psychologiques <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong><br />

(PSS-AD), avec objectivation <strong>de</strong> trois facteurs : <strong>la</strong> notion d‟aggravation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose par les<br />

facteurs <strong>de</strong> stress psychologiques, le vécu difficile <strong>de</strong> <strong>la</strong> pathologie que ce soit <strong>dans</strong> l‟aspect<br />

personnel et interpersonnel, et <strong>la</strong> perception d‟une impuissance et absence <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

situation. Ces trois facteurs sont corrèlés positivement <strong>de</strong> <strong>la</strong> même manière avec l‟anxiété état et<br />

trait, ces <strong>de</strong>ux dimensions semb<strong>la</strong>nt avoir les mêmes répercussions chez le patient.<br />

LINNET (1999) décrit une re<strong>la</strong>tion entre le niveau d‟anxiété-trait et le retentissement sur <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong><br />

vie au même titre que <strong>la</strong> sévérité <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose; cette dimension d‟anxiété-trait serait ainsi un<br />

indice <strong>de</strong> <strong>la</strong> manière avec <strong>la</strong>quelle le patient va vivre sa pathologie, témoignant ainsi d‟un facteur <strong>de</strong><br />

personnalité fragilisant. L‟anxiété état serait plutôt le témoin du retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose,<br />

avec un possible retentissement sur l‟évolution <strong>de</strong> celle-ci.<br />

35


Néanmoins, il serait intéressant <strong>de</strong> spécifier sur un p<strong>la</strong>n clinique ces <strong>de</strong>ux dimensions d‟anxiété.<br />

Ainsi HASHIRO (1997) n‟observe pas <strong>de</strong> score d‟anxiété significativement élevé au M.A.S. (Manifest<br />

Anxiété Scale) <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> : quel type d‟anxiété est mesuré par ce test? A noter que<br />

l‟auteur explique cette absence d‟anxiété par une distribution d‟âge différente <strong>dans</strong> son étu<strong>de</strong>, avec<br />

peu d‟adolescents qui ont <strong>de</strong>s scores d‟anxiété habituellement plus élevés.<br />

Certains types d‟anxiété comme l‟anxiété d‟abandon sont reliées à un contexte et il conviendrait<br />

d‟avoir <strong>de</strong>s outils plus distinctifs lorsque nous mesurons cette dimension.<br />

Par ailleurs, le problème d‟interprétation <strong>de</strong>s scores d‟anxiété illustre bien <strong>la</strong> difficulté d‟établir une<br />

re<strong>la</strong>tion linéaire <strong>de</strong> causalité entre une émotion et un symptôme cutané, le lien existant étant<br />

probablement <strong>de</strong> l‟ordre <strong>de</strong> l‟interaction dynamique.<br />

2.2.3. Les variables dispositionnelles : les facteurs <strong>de</strong> personnalité<br />

La personnalité anxieuse<br />

Pour JORDAN (1974), l‟augmentation <strong>de</strong> l‟anxiété <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> serait un facteur <strong>de</strong><br />

personnalité <strong>de</strong> celle-ci. Il montre que l‟augmentation d‟autres facteurs <strong>de</strong> personnalité tels que<br />

l‟hostilité, l‟aggressivité disparait lorsque les patients atteints <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> sont appariés<br />

avec <strong>de</strong>s patients contrôles au niveau du score d‟anxiété. Celle ci semble donc être le facteur<br />

prépondérant, déterminant les autres traits <strong>de</strong> personnalité <strong>dans</strong> cette <strong>de</strong>rmatose. L‟augmentation <strong>de</strong><br />

l‟anxiété-trait <strong>dans</strong> l‟eczéma <strong>atopique</strong> comme <strong>dans</strong> les rhinites allergiques saisonnières semble<br />

p<strong>la</strong>i<strong>de</strong>r pour une prédisposition anxieuse liée à l‟atopie (BUSKE-KIRSBAUM, 2008).<br />

Ces résultats ne sont pas dû au caractère chronique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> puisqu‟ils sont observés<br />

également <strong>dans</strong> une pathologie aigüe comme <strong>la</strong> rhinite saisonnière. De même, il n‟existe pas <strong>de</strong><br />

spécificité d‟organe puisque ces <strong>de</strong>ux pathologies concernent l‟une <strong>la</strong> peau, l‟autre les voies<br />

aériennes supérieures.<br />

Il semble licite <strong>de</strong> poser <strong>la</strong> question <strong>de</strong> l‟existence d‟une personnalité anxieuse chez le sujet<br />

<strong>atopique</strong>. Il sera intéressant là aussi <strong>de</strong> caractériser cliniquement ce trait <strong>de</strong> personnalité avec<br />

notamment évaluation <strong>de</strong> l‟angoisse d‟abandon souvent décrit par les psychanalystes <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

recherche d‟une personnalité allergique :<br />

36


La personnalité allergique<br />

Il s‟agit d‟une donnée provenant <strong>de</strong>s observations <strong>de</strong>scriptives psychanalytiques, avec <strong>la</strong> présence<br />

d‟une avidité affective et d‟une dépendance « orale » à l‟entourage, associées à un besoin <strong>de</strong><br />

protection et une attitu<strong>de</strong> possessive par rapport à autrui (MARTY, 1963).<br />

Des caractéristiques communes à <strong>la</strong> névrose hystérique sont notées : gran<strong>de</strong> appétence affective,<br />

sensibilité à <strong>la</strong> suggestion <strong>de</strong>s manifestations allergiques qui sont souvent très <strong>la</strong>biles, expression<br />

aisée, voire théâtrale <strong>de</strong> <strong>la</strong> symptomatologie à autrui. MARTY décrit également un désir <strong>de</strong> fusion<br />

avec l‟autre, avec déclenchement <strong>de</strong>s crises lorsque l‟autre se différencierait par ses actes, ses idées,<br />

ravivant ainsi une angoisse <strong>de</strong> séparation précoce.<br />

Ces observations, malgré leur pertinence clinique, n‟ont pas eu <strong>de</strong> validation en terme <strong>de</strong><br />

psychologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé : il n‟est pour l‟instant pas décrit <strong>de</strong> personnalité <strong>atopique</strong>, comme l‟ont été<br />

<strong>la</strong> personnalité <strong>de</strong> type A pour les ma<strong>la</strong>dies en général (FRIEDMAN et ROSENMAN 1974) et <strong>de</strong> type C<br />

pour les cancers et ma<strong>la</strong>dies auto-immunes (TEMOSHOK 1987).<br />

Tout au plus, certaines étu<strong>de</strong>s montrent une tendance <strong>de</strong>s sujets <strong>atopique</strong>s à se mettre plus<br />

rapi<strong>de</strong>ment en colère, avec une difficulté d‟exprimer celle-ci, d‟une réaction à <strong>la</strong> frustration par une<br />

propension au grattage, d‟une diminution du seuil <strong>de</strong> perception <strong>de</strong> prurit,… (GINSBURG, 1996).<br />

D‟autres décrivent chez l‟enfant avec un eczéma <strong>atopique</strong> une vulnérabilité au stress, un caractère<br />

timoré, pusil<strong>la</strong>nime, irritable avec dépendance et une image <strong>de</strong> soi altèrée (DAUD 1993, ABSOLON<br />

1997).<br />

SCHEICH (1993) observe une difficulté du patient à <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s conflits interpersonnels. PANCHERI<br />

(1982) compare 79 paires <strong>de</strong> jumeaux dont l‟un présente une ou plusieurs allergies : les sujets<br />

allergiques présentent une tendance aux préoccupations hypochondriaques, avec <strong>de</strong>s traits<br />

dépressifs, une tendance au retrait et à <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong>s interactions sociales.<br />

BUSKE-KISCHBAUM (2008) retrouve cette vulnérabilité accrue au stress du sujet <strong>atopique</strong> notemment<br />

lors d‟échec, <strong>de</strong> surcharge <strong>de</strong> travail et <strong>de</strong> conflit social avec une moins bonne qualité au<br />

re<strong>la</strong>chement. Il retrouve les mêmes résultats <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> et les rhinites allergiques<br />

saisonnières et postule l‟existence d‟une personnalité <strong>atopique</strong> non liée forcément au retentissement<br />

d‟une pathologie chronique et affichante. Il évoque <strong>la</strong> possibilité d‟une responsabilité <strong>de</strong>s<br />

dysfonctions <strong>de</strong> l‟axe hypotha<strong>la</strong>mo-hypophysaire, du système adrénergique, <strong>de</strong>s anomalies<br />

immunitaires avec secrétions préférentielles <strong>de</strong> cytokines <strong>de</strong> type Th-2 observés spécifiquement<br />

chez le sujet <strong>atopique</strong>. Il semble en effet que les anomalies <strong>de</strong> l‟axe hypotha<strong>la</strong>mo-hypophysaire<br />

soient corrèlés avec <strong>de</strong>s traits <strong>de</strong> personnalité <strong>de</strong> type aggressivité, anxiété, dépression, timidité<br />

(STANSBURRY, 1994, Mc BURNETT, 2000).<br />

37


De même <strong>de</strong>s niveaux altèrés <strong>de</strong> secrétions cytokiniques influencent l‟humeur et le comportement<br />

avec <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> ce que l‟on pourrait appeler une « dépression cytokinique » (MULLER 1998,<br />

DANTZER 2008).<br />

KIM (2006) observe une différence <strong>de</strong> tempérament (patients « malins, sournois, inéfficaces, réservés,<br />

en échec, cyniques ») et <strong>de</strong> caractère (patients non coopérants avec peu d‟initiative) chez 50 jeunes<br />

patients <strong>de</strong> sexe masculins atteints <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> comparés avec 83 patients contrôles.<br />

Néanmoins, <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, l‟anxiété, <strong>la</strong> dépression sont corrèlées avec ces différences <strong>de</strong><br />

traits <strong>de</strong> tempérament et <strong>de</strong> caractères et sont donc autant <strong>de</strong> variables confondues…<br />

Il reste donc difficile d‟affirmer le caractère secondaire ou primaire <strong>de</strong> l‟ensemble <strong>de</strong> ces traits <strong>de</strong><br />

personnalité. Les <strong>de</strong>ux aspects existent probablement avec une interactivité entre <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et le<br />

développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> personnalité, notamment lorsque cette pathologie apparait <strong>dans</strong> les pério<strong>de</strong>s<br />

critiques <strong>de</strong> ce développement ce qui est le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>.<br />

Certains auteurs estiment par ailleurs que le profil rencontré <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> est commun<br />

à toutes les <strong>de</strong>rmatoses inf<strong>la</strong>mmatoires chroniques (ZACHARIAE, 2004 ; RAPP, 2004).<br />

Une étu<strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tive basée sur <strong>de</strong>s tests <strong>de</strong> personnalité pourrait nous éc<strong>la</strong>irer sur l‟existence ou<br />

non <strong>de</strong> <strong>la</strong> spécificité du sujet <strong>atopique</strong> à ce niveau.<br />

L’alexithymie<br />

SIFNEOS (1973) a défini l‟alexithymie comme un fonctionnement psychique fréquemment retrouvé<br />

chez les patients souffrant d‟une pathologie psychosomatique.<br />

Ce terme a quatre composantes :<br />

l‟incapacité à reconnaître et à verbaliser ses émotions,<br />

<strong>la</strong> limitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie imaginaire, notamment <strong>de</strong> <strong>la</strong> « rêverie diurne »,<br />

<strong>la</strong> tendance à recourir à l‟action pour éviter ou résoudre les conflits,<br />

<strong>la</strong> <strong>de</strong>scription détaillée <strong>de</strong>s faits, évènements ou symptômes physiques.<br />

Ce fonctionnement peut exister sans lien avec toute pathologie pour 10 à 20 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.<br />

L‟alexithymie primaire, facteur dispositionnel, prédisposant à l‟apparition d‟une pathologie<br />

psychosomatique est différenciée <strong>de</strong> l‟alexithymie secondaire, procédure d‟ajustement pour limiter<br />

le retentissement émotionnel créé par <strong>la</strong> pathologie.<br />

Quelques étu<strong>de</strong>s retrouvent ce fonctionnement alexithymique <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> :<br />

notamment ACKLIN (1988) retrouve un score significativement supérieur d‟alexithymie sur <strong>de</strong>s tests<br />

RORSCHACH chez <strong>de</strong>s sujets présentant une <strong>de</strong>rmatose (eczéma ou psoriasis) par rapport à <strong>de</strong>s sujets<br />

38


présentant une colite ulcéreuse, à d‟autres présentant une migraine, et par rapport à un groupe<br />

témoin.<br />

Néanmoins, peu d‟étu<strong>de</strong>s font le lien entre <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> et alexithymie.<br />

D‟ailleurs <strong>la</strong> perception clinique du patient présentant une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> et les données<br />

provenant <strong>de</strong> psychothérapies ne <strong>la</strong>issent pas supposer cette association comme pertinente<br />

(CONSOLI, 1997).<br />

2.3. CONCLUSION<br />

La répercussion et les facteurs psychologiques influençant l‟évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> sont<br />

actuellement en cours d‟évaluation en psychologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé.<br />

Néanmoins, plusieurs remarques s‟imposent :<br />

Les observations ont surtout une valeur <strong>de</strong>scriptive et ne permettent pas d‟inférer sur le<br />

mécanisme physiopathologique psychosomatique.<br />

Les observations cliniques, souvent très riches, que peuvent donner les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cas notamment<br />

psychanalytiques, ne trouvent pas toujours d‟écho avec les outils actuels <strong>de</strong> <strong>la</strong> psychologie <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

santé, <strong>la</strong>issant supposer et espérer l‟arrivée d‟autres concepts ou techniques d‟évaluation <strong>dans</strong> ce<br />

cadre référentiel.<br />

Au vu <strong>de</strong>s résultats sus commentés, il semble qu‟un lien puisse être fait entre <strong>la</strong> théorie du<br />

stress, <strong>la</strong> psychologie du développement, <strong>la</strong> psychologie clinique et <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> système neuro-<br />

endocrino-immuno-cutané <strong>dans</strong> une tentative intégrative <strong>de</strong> compréhension <strong>de</strong>s liens entre le<br />

psychisme et <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>.<br />

La <strong>structure</strong> d‟attachement n‟est encore pas utilisée comme facteur <strong>de</strong>scriptif et prédictif <strong>dans</strong><br />

l‟abord <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> en psychologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé. Elle a le mérite <strong>de</strong> proposer un<br />

cadre théorique où les notions <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion, d‟adaptation et d‟interaction sont centrales et<br />

compatibles avec <strong>la</strong> vision dynamique <strong>de</strong> <strong>la</strong> « psychosomatique » actuelle.<br />

C‟est à ce niveau que l‟étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement paraît intéressante et à plusieurs titres :<br />

théorique, évaluatif, pronostique et thérapeutique. Ceci est le thème du chapitre suivant.<br />

39


3.1. THEORIE DE L’ATTACHEMENT<br />

CHAPITRE 3<br />

ATTACHEMENT ET PSYCHOSOMATIQUE<br />

John BOWLBY (1907-1990), psychiatre psychanalyste, va conceptualiser en 1959 cette théorie, qui<br />

trouve son origine <strong>dans</strong> ses observations cliniques d‟enfants séparés <strong>de</strong> leur mère <strong>dans</strong> un hôpital <strong>de</strong><br />

Londres <strong>dans</strong> le contexte <strong>de</strong> l‟après guerre 1940-1945.<br />

Il fait <strong>de</strong>ux constatations :<br />

l‟effet néfaste <strong>de</strong> <strong>la</strong> séparation <strong>de</strong> l‟enfant à <strong>la</strong> mère,<br />

l‟existence d‟un travail psychique <strong>de</strong> <strong>de</strong>uil chez l‟enfant avec <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> trois phases à <strong>la</strong><br />

séparation : protestation, désespoir, détachement (<strong>de</strong>scription faite en col<strong>la</strong>boration avec<br />

ROBERTSON, travailleur social, 1954). Cette notion <strong>de</strong> travail psychique chez le jeune enfant est<br />

très novatrice pour l‟époque où <strong>la</strong> nature du lien mère-enfant est considérée comme<br />

physiologique plus que psychologique.<br />

Ainsi, contrairement à <strong>la</strong> vision freudienne <strong>de</strong> l‟étayage où le lien à <strong>la</strong> mère est secondaire à <strong>la</strong><br />

satisfaction <strong>de</strong>s besoins physiologiques (pulsion d‟autoconservation) et secondairement <strong>de</strong>s pulsions<br />

sexuelles, BOWLBY (1969) parle d‟un besoin inné <strong>de</strong> proximité physique avec celle-ci, ayant pour<br />

vocation première <strong>la</strong> survie (<strong>la</strong> sécurité). Il est donc question d‟une « pulsion<br />

primaire d’attachement » selon ANZIEU (1990).<br />

BOWLBY s‟est ainsi inspiré <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong>s éthologues :<br />

Le concept d‟empreinte développé par LORENTZ (1935) représente un mécanisme inné au petit lui<br />

permettant <strong>de</strong> s‟agripper au premier objet mobile qu‟il voit. C‟est un mécanisme <strong>de</strong> survie très<br />

important pour les animaux « nidifuges » qui quittent rapi<strong>de</strong>ment le nid et qui se trouveraient<br />

ainsi très vite en insécurité sans <strong>la</strong> proximité <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère.<br />

La pulsion d‟agrippement décrite par HERMANN (1943) rendant compte <strong>de</strong> l‟instinct filial.<br />

40


La prééminence <strong>de</strong> l‟agrippement sur l‟alimentation chez le jeune singe et l‟importance d‟un<br />

vécu <strong>de</strong> proximité sécurisante <strong>dans</strong> le développement harmonieux <strong>de</strong> celui-ci (notamment <strong>dans</strong><br />

le domaine <strong>de</strong>s compétences parentales, sociales et l‟équilibre sexuel) (HARLOW, 1958).<br />

De même, il empruntera à DARWIN <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> système motivationnel pour <strong>la</strong> survie <strong>de</strong> l‟espèce et<br />

à <strong>la</strong> cybernétique le concept d‟interaction avec l‟environnement pour l‟acquisition d‟un équilibre<br />

(homéostasie).<br />

L‟attachement est ainsi pour BOWLBY (1969) le premier mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tion du bébé avec sa mère qui se<br />

construit <strong>dans</strong> les premières années <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie et serait favorisé par cinq éléments : <strong>la</strong> solidité du<br />

portage, <strong>la</strong> chaleur <strong>de</strong> l‟étreinte, <strong>la</strong> douceur du toucher, l‟échange <strong>de</strong> sourires et l‟interaction <strong>de</strong>s<br />

signaux sensoriels et moteurs lors <strong>de</strong> l‟al<strong>la</strong>itement.<br />

Ce système motivationnel inné va induire le développement d‟un ensemble comportemental chez<br />

l‟enfant, auquel va répondre un système comportemental parental <strong>de</strong> soin avec une interaction entre<br />

les <strong>de</strong>ux.<br />

BOWLBY note ainsi cinq patterns <strong>de</strong> comportements <strong>de</strong> l‟enfant : l‟agrippement, <strong>la</strong> succion, les cris,<br />

les sourires et <strong>la</strong> locomotion.<br />

Ces compétences <strong>de</strong> l‟enfant sont utilisées pour gar<strong>de</strong>r <strong>la</strong> proximité <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère, notamment <strong>dans</strong> les<br />

situations d‟a<strong>la</strong>rme ou <strong>de</strong> détresse et sont constitutives du système comportemental d‟attachement.<br />

Mary MAIN (1990) distingue les stratégies primaires, activation <strong>de</strong>s comportements d‟attachement<br />

innés, <strong>de</strong>s stratégies secondaires qui correspon<strong>de</strong>nt à une modification <strong>de</strong>s premiers en cas <strong>de</strong> non<br />

adéquation ou d‟absence <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure d‟attachement.<br />

La nature <strong>de</strong> cet ajustement du système d‟attachement dépend <strong>de</strong> l‟interaction entre l‟enfant et <strong>la</strong><br />

mère et peut consister soit en une inhibition soit en une hyperactivation.<br />

Selon <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> script défini par SCHANK et ABELSON (1977), l‟interaction entre l‟enfant et <strong>la</strong> mère<br />

va permettre à l‟enfant <strong>de</strong> se faire une représentation <strong>de</strong> l‟extérieur (<strong>la</strong> figure d‟attachement) et <strong>de</strong><br />

lui-même.<br />

BOWLBY (1973) définit ainsi le concept <strong>de</strong> modèle interne opérationnel (M.I.O.) construit lors <strong>de</strong>s<br />

trois premières années <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie et stable <strong>dans</strong> le temps. Le qualificatif d‟opérant souligne le fait que<br />

ce modèle va influencer <strong>la</strong> perception <strong>de</strong> l‟environnement et le comportement secondaire.<br />

Ainsi ces M.I.O. vont permettre à l‟enfant d‟anticiper <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> l‟interaction en fonction <strong>de</strong> ce qu‟il<br />

a déjà connu (et donc internalisé) et d‟adapter ses comportements. Ils proposent à l‟enfant une<br />

41


interprétation du mon<strong>de</strong> et une adaptation anticipatoire à celui-ci avec une stabilité <strong>dans</strong> le temps et<br />

<strong>dans</strong> leur nature.<br />

Cette <strong>de</strong>rnière permet <strong>de</strong> définir ainsi <strong>de</strong>s patterns d‟attachement <strong>de</strong> quatre types :<br />

Attachement sécure : <strong>la</strong> réponse <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère étant présente et adéquate, l‟enfant ne modifiera pas<br />

ses stratégies comportementales d‟attachement primaire et se tournera naturellement vers sa<br />

figure d‟attachement chaque fois que <strong>la</strong> situation le nécessitera. Il tirera <strong>de</strong> l‟interaction une<br />

satisfaction avec confiance <strong>dans</strong> l‟interaction à autrui et une bonne estime <strong>de</strong> soi.<br />

Attachement insécure évitant : <strong>la</strong> mère ne répondant pas à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> l‟enfant, celui-ci va<br />

désinvestir <strong>la</strong> sphère affective pour privilégier <strong>la</strong> sphère cognitive. Il va éviter <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion à autrui,<br />

source <strong>de</strong> frustration et aura tendance à augmenter défensivement son estime <strong>de</strong> soi.<br />

Attachement insécure ambivalent : une réaction exagérée et non adaptée <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> l‟enfant créé chez celui-ci un mé<strong>la</strong>nge <strong>de</strong> colère et <strong>de</strong> culpabilité. Il recherchera avec<br />

ressentiment <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion à autrui en privilégiant <strong>la</strong> sphère affective au dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong> sphère<br />

cognitive et avec une mauvaise estime <strong>de</strong> soi.<br />

Attachement désorganisé – désorienté : le comportement effrayant ou effrayé <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère avec<br />

l‟enfant induit chez celui-ci une angoisse <strong>dans</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion, autrui <strong>de</strong>venant source <strong>de</strong> peur. Celle-<br />

ci empêchera l‟enfant d‟activer une stratégie comportementale, l‟inhibant <strong>dans</strong> ses re<strong>la</strong>tions avec<br />

un sentiment <strong>de</strong> colère et une mauvaise représentation <strong>de</strong>s autres et <strong>de</strong> lui-même.<br />

BOWLBY pense que les M.I.O. qui sous ten<strong>de</strong>nt ces patterns d‟attachement sont sensibles au<br />

changement par l‟environnement jusqu‟à l‟âge <strong>de</strong> cinq ans, puis avec une stabilité <strong>de</strong> ceux-ci par <strong>la</strong><br />

suite déterminant les conduites sociales et parentales du sujet. Ces M.I.O. permettent d‟expliquer <strong>la</strong><br />

stabilité <strong>dans</strong> le temps du mo<strong>de</strong> d‟interaction et d‟ajustement <strong>de</strong> l‟individu avec ses parents et son<br />

entourage (AINSWORTH 1989).<br />

Néanmoins, selon SROUFE et WATERS 1977, il existe une modification <strong>dans</strong> l‟expression du système<br />

d‟attachement selon le développement avec un aspect moins stéréotypé et plus difficilement<br />

i<strong>de</strong>ntifiable <strong>de</strong>s comportements avec le temps. De même CICCHETTI et coll.(1990) considérent<br />

l‟attachement comme un processus dynamique, évolutif et représentatif <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité d‟ajustement<br />

du sujet à l‟environnement. Ainsi une certaine « p<strong>la</strong>sticité » <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement en<br />

fonction <strong>de</strong>s événements <strong>de</strong> vie est observée (LEWIS 2000, WEINFELD 2000).<br />

42


Aussi une continuité <strong>de</strong>s patterns d‟attachement évoquée entre l‟enfance et l‟âge adulte pourrait<br />

être confirmée par les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre les résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation étrange, paradigme<br />

expérimental créé par AINSWORTH en 1969 pour évaluer <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement chez l‟enfant et<br />

l‟ « Adult Attachment Interview » (A.A.I) <strong>de</strong> GEORGE, KAPLAN et MAIN (1985) évaluant l‟attachement<br />

à l‟âge adulte. Néanmoins les résultats <strong>de</strong> ces étu<strong>de</strong>s restent mitigés : HAMILTON 1995 observe une<br />

prédiction re<strong>la</strong>tivement faible <strong>de</strong> 63% <strong>de</strong> l‟attachement adulte à partir <strong>de</strong> ce qui est observé chez le<br />

sujet enfant par <strong>la</strong> situation étrange.<br />

ZIMMERMAN (1995) n‟observe aucune correspondance entre les styles d‟attachement à un an (avec <strong>la</strong><br />

situation étrange) et 16 ans (évaluation par l‟AAI.). Il souligne par contre le fait que <strong>la</strong> situation<br />

étrange évalue un comportement et l‟AAI <strong>de</strong>s représentations d‟attachement. Les différences<br />

observées sont donc peut être en rapport avec l‟utilisation <strong>de</strong> 2 outils différents, évaluant <strong>de</strong>ux<br />

domaines différents que sont le champ comportemental et les représentations. Il note par ailleurs<br />

une continuité au niveau comportemental entre 1 an et 10 ans, ainsi qu‟au niveau représentationnel<br />

entre 10 ans et 16 ans.<br />

Par ailleurs, les représentations d‟attachement peuvent être modifiées par <strong>de</strong>s événements<br />

extérieurs :<br />

Le stress (CROCKENBERG 1981), le changement <strong>de</strong> statut psycho-social (RICKS 1985), <strong>la</strong> grossesse<br />

(FONAGY et STEELE 1991).<br />

Par contre le niveau procédural <strong>de</strong>s M.I.O., correspondant à <strong>de</strong>s automatismes et participant aux<br />

comportements, est difficilement révisable. Il semble donc que <strong>la</strong> partie stable <strong>de</strong> l‟attachement se<br />

situe principalement au niveau <strong>de</strong>s comportements avec une capacité d‟adaptation <strong>de</strong>s<br />

représentations d‟attachement au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie (MILKOWITCH 2001).<br />

Ainsi il existe <strong>de</strong>ux possibilités en fonction <strong>de</strong>s expériences <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie :<br />

une convergence <strong>de</strong> celles-ci renforçant <strong>la</strong> construction et <strong>la</strong> permanence d‟un M.I.O. unique <strong>de</strong><br />

l‟enfant.<br />

Une divergence <strong>de</strong> celles-ci (notion d‟expériences correctrices) autorisant une ouverture à<br />

l‟extérieur et un réaménagement <strong>de</strong>s M.I.O. avec é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> modèles complémentaires, les<br />

M.I.O. <strong>de</strong> l’enfance continuant néanmoins d’exister, susceptibles d’être activés à tout<br />

moment (MILJKOVITCH 2001).<br />

Le fait <strong>de</strong> considèrer l‟attachement comme une <strong>structure</strong> stable <strong>dans</strong> le temps permet <strong>de</strong> positionner<br />

son étu<strong>de</strong> en termes d‟élément étiologique explicatif d‟une différence entre <strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions<br />

cliniques différentes sur le p<strong>la</strong>n symptomatique.<br />

Ainsi, une augmentation significative <strong>de</strong> l‟insécurité d‟attachement <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion d‟adultes<br />

avec eczéma pérennisés par rapport à celle avec eczéma non pérennisés permet d‟inférer une<br />

participation <strong>de</strong> l‟attachement <strong>dans</strong> l‟évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> : un enfant, insécure pour<br />

43


quelque raison que ce soit, aura moins <strong>de</strong> chance <strong>de</strong> guérir <strong>de</strong> son eczéma <strong>atopique</strong> qu‟un enfant<br />

sécure (inférence possible car les enfants présentant une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> ne sont pas plus<br />

insécure que les autres (DAUD 1993, ZANGHERI 2001, RABUNG 2004).<br />

Par contre, si nous considérons une possibilité d‟évolution <strong>dans</strong> le temps <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong><br />

d‟attachement avec retentissement possible d‟une <strong>de</strong>rmatose chronique sur celle-ci sur un mo<strong>de</strong><br />

insécure, il sera impossible <strong>de</strong> faire <strong>la</strong> part entre ce qui est secondaire à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et ce qui est<br />

<strong>structure</strong>l, préexistant avec une signification étiologique possible.<br />

Ce positionnement <strong>dans</strong> <strong>la</strong> stabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement <strong>dans</strong> le temps est donc essentiel<br />

<strong>dans</strong> notre étu<strong>de</strong>. Nous choisirons ainsi l‟outil d‟évaluation <strong>de</strong> l‟attachement en fonction <strong>de</strong> ce que<br />

nous désirons mesurer : <strong>de</strong>s représentations d‟attachement, évolutives, ou <strong>de</strong>s M.I.O., <strong>de</strong> niveau<br />

procédural stable.<br />

Concernant l‟adulte, quatre vignettes cliniques sont établies en fonction <strong>de</strong>s patterns d‟attachement :<br />

Sujet sécure : il s‟accepte tel qu‟il est. Il peut avoir <strong>de</strong>s émotions négatives tout en les<br />

reconnaissant et en les vivant quand ce<strong>la</strong> est justifié. Il les surmonte alors en tirant les leçons<br />

adéquates et une solution adaptée. Il ne présente ainsi pas <strong>de</strong> déni <strong>de</strong>s émotions négatives et peut<br />

reconnaître ses défauts.<br />

Il peut ainsi surmonter une situation stressante sans menacer pour autant <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion.<br />

Son narratif est flui<strong>de</strong>, spontané, sans interruption avec <strong>de</strong>s souvenirs aisés <strong>de</strong> ses premières<br />

re<strong>la</strong>tions parentales.<br />

Il valorise les re<strong>la</strong>tions d‟attachement. La notion <strong>de</strong> sujet sécure acquis « earned secure » est<br />

décrite avec une sécurité exprimée <strong>dans</strong> le dialogue mais non <strong>dans</strong> le vécu.<br />

Sujet insécure détaché : son mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnement est centré sur <strong>la</strong> notion d‟exclusion<br />

défensive (concept d‟attachement proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> notion psychanalytique <strong>de</strong> refoulement) :<br />

l‟information re<strong>la</strong>tive à une expérience n‟est pas intégrée au système <strong>de</strong> représentation.<br />

Il en résulte :<br />

une attitu<strong>de</strong> indifférente, désengagée affectivement, le sujet se présentant comme<br />

indépendant,<br />

un déni <strong>de</strong>s expériences négatives et <strong>de</strong> leur affect avec idéalisation <strong>de</strong>s parents, <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

famille. Les évènements <strong>de</strong> l‟enfance remémorés ont fréquemment une connotation <strong>de</strong><br />

rejet parental. L‟accès au mon<strong>de</strong> interne est difficile avec défaut <strong>de</strong> symbolisation,<br />

44


un narratif peu col<strong>la</strong>boratif (détournant <strong>la</strong> conversation) dénué d‟affect (positif ou<br />

négatif) avec un contenu d‟activités stéréotypées et <strong>de</strong> normalisation,<br />

une estime <strong>de</strong> soi renforcée,<br />

le lien à l‟autre est menacé en cas <strong>de</strong> stress.<br />

Sujet insécure préoccupé : l‟ambivalence est le point central <strong>de</strong> son mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tion avec autrui,<br />

avec perception d‟une colère par rapport à ses parents associée à une dépendance re<strong>la</strong>tionnelle.<br />

Le narratif est assez caractéristique <strong>dans</strong> le contenu : le sujet exprime spontanément le côté<br />

négatif <strong>de</strong>s expériences sans forcément en tirer <strong>de</strong>s leçons et en restant sur le ressentiment <strong>de</strong> ses<br />

expériences négatives. La confusion et l‟absence <strong>de</strong> cohérence ressortent rapi<strong>de</strong>ment du discours<br />

notamment sur le passé.<br />

Dans le contenant, le sujet est bouleversé par son discours avec une hyper expression affective,<br />

un discours parfois abondant, non flui<strong>de</strong>, non adapté et al<strong>la</strong>nt au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> question abordée.<br />

Sujet insécure désorganisé : il a souffert en général <strong>de</strong> traumatismes, <strong>de</strong> mauvais traitements<br />

ou <strong>de</strong> <strong>de</strong>uils restés non résolus. Le fonctionnement psychique est basé sur l‟absence<br />

d‟é<strong>la</strong>boration mentale qui aurait permis une prise <strong>de</strong> distance émotionnelle à l‟égard <strong>de</strong>s<br />

évènements.<br />

La perte <strong>de</strong> contrôle et l‟absence <strong>de</strong> stratégie cohérente par rapport au stress, notamment <strong>la</strong><br />

séparation sont les facteurs principaux déterminant le comportement.<br />

Le narratif est caractérisé par l‟incohérence <strong>de</strong>s propos sur les questions du passé notamment.<br />

Les pourcentages <strong>de</strong> patterns sécure (2/3) et insécure (1/3) semblent interculturels selon VAN<br />

IJZENDOORN (1996). Par contre les proportions <strong>de</strong>s modèles détachés, préoccupés et désorganisés<br />

varient selon les pays.<br />

3.2. EVALUATION DE L’ATTACHEMENT CHEZ L’ADULTE :<br />

MAIN a conçu l‟entretien d‟attachement (A.A.I.) pour saisir l‟état d‟esprit <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne en regard<br />

<strong>de</strong>s figures d‟attachement, abordant ainsi son mon<strong>de</strong> interne et théoriquement ses modèles internes<br />

opérants. L‟analyse du discours permet alors l‟accès au mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s représentations.<br />

Il s‟agit d‟un entretien semi structuré avec évaluation <strong>de</strong> l‟aspect sémantique, déc<strong>la</strong>ratif <strong>de</strong><br />

l‟organisation <strong>de</strong> l‟expérience infantile et <strong>de</strong> l‟aspect épisodique avec rappel <strong>de</strong> souvenirs précis.<br />

Un déca<strong>la</strong>ge entre les <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> mémoire, sémantique et épisodique, témoigne alors d‟un<br />

processus <strong>de</strong> défense par rapport au contenu affectif <strong>de</strong> <strong>la</strong> représentation <strong>de</strong>s souvenirs.<br />

45


La cotation <strong>de</strong> l‟entretien prend en compte certes le contenu mais également les qualités<br />

intrinsèques du narratif telles que <strong>la</strong> cohérence, <strong>la</strong> fluidité, <strong>la</strong> colère mal contenue, le blocage <strong>de</strong><br />

l‟accès aux émotions …<br />

Cette évaluation du contenant du discours fait également référence aux règles <strong>de</strong> coopération<br />

définies par GRICE, linguiste qui définit quatre maximes <strong>de</strong>vant être respectées par un discours<br />

coopérant :<br />

<strong>la</strong> qualité (<strong>la</strong> sincérité),<br />

<strong>la</strong> quantité (suffisamment mais pas trop d‟informations),<br />

<strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion (pertinence du propos par rapport à l‟interlocuteur),<br />

<strong>la</strong> manière (pas <strong>de</strong> communication ambiguë).<br />

La cotation <strong>de</strong> ces A.A.I. <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une formation spéciale dont l‟accès reste difficile eu égard à <strong>la</strong><br />

finesse clinique <strong>de</strong>mandée et aux qualifications préa<strong>la</strong>bles (MILKOVITCH, 2001).<br />

Aussi, <strong>de</strong>s procédures alternatives ont été créées, et pour résumer et par esprit pratique, il convient<br />

d‟opposer <strong>de</strong>ux techniques :<br />

Autre codage <strong>de</strong> l‟entretien d‟attachement (exemple : par métho<strong>de</strong> Q-sort selon KOBAK,<br />

Edico<strong>de</strong>…). Il s‟agit donc <strong>de</strong> techniques cliniques ayant <strong>de</strong>s caractéristiques communes avec <strong>la</strong><br />

cotation selon MAIN, à savoir accès aux M.I.O. par analyse du discours.<br />

Auto questionnaires (CAMIR, questionnaires <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions selon BARTHOLOMEW …) :<br />

citons d‟emblée le biais essentiel <strong>de</strong> l‟auto questionnaire qui fait appel à un niveau <strong>de</strong><br />

fonctionnement essentiellement conscient et sémantique du sujet alors que l‟interview donne accès<br />

au mon<strong>de</strong> interne du sujet par <strong>la</strong> prise en compte <strong>de</strong>s caractéristiques intrinsèques du discours.<br />

Ainsi l‟auto-questionnaire évalue plutôt les représentations d‟attachements dont on a vu plus haut<br />

les possibilités <strong>de</strong> variation avec le temps et leur sensibilité à l‟environnement.<br />

Le résultat du questionnaire dépend étroitement du contenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse, qui n‟est qu‟une<br />

évaluation par le patient <strong>de</strong> son passé à l‟instant <strong>de</strong> l‟examen.<br />

Ce contenu dépend directement <strong>de</strong> l‟humeur actuelle (BOWER 1981), <strong>de</strong>s capacités cognitives du sujet<br />

(PIAGET 1968) et <strong>de</strong>s événements récents. Il est ainsi légitime <strong>de</strong> douter <strong>de</strong> <strong>la</strong> véracité <strong>de</strong> l‟évaluation<br />

faite par le patient : ainsi SCHAFFER (1967), rapporté par BERNIER (1996), n‟observe aucune<br />

corré<strong>la</strong>tion entre les souvenirs d‟adultes concernant les comportements <strong>de</strong> leurs parents vis-à-vis<br />

d‟eux et l‟observation directe <strong>de</strong>s chercheurs faite à cette époque.<br />

Par ailleurs, le type d‟attachement peut inférer sur le contenu <strong>de</strong> l‟auto-questionnaire : l‟idéalisation<br />

et l‟exclusion défensive utilisé préférentiellement par le sujet insécure détaché peut biaiser le<br />

résultat <strong>dans</strong> un sens faussement sécure. Le sujet insécure préoccupé peut majorer le score<br />

d‟insécurité par sa centration sur sa détresse.<br />

46


Enfin, l‟auto questionnaire présente le risque <strong>de</strong> recherche d‟adéquation à l‟intention attribuée au<br />

passateur (désirabilité sociale).<br />

3. 3. PSYCHOSOMATIQUE ET ATTACHEMENT<br />

Peu d‟étu<strong>de</strong>s sont disponibles sur ce sujet. La principale discussion concerne <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre <strong>la</strong><br />

<strong>structure</strong> d‟attachement et <strong>la</strong> gestion du stress, reconnue comme facteur prédictif en termes <strong>de</strong><br />

psychologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé.<br />

3.3.1 Attachement et gestion du stress<br />

Plusieurs arguments p<strong>la</strong>i<strong>de</strong>nt pour cette re<strong>la</strong>tion et nous sont donnés par BOWLBY (1973, 1980).<br />

Il a, en effet, conceptualisé sa théorie pour expliquer <strong>la</strong> réaction <strong>de</strong> l‟homme et <strong>de</strong> l‟animal à <strong>de</strong>ux<br />

stress majeurs que sont <strong>la</strong> perte et <strong>la</strong> séparation :<br />

Les comportements d‟attachement ont pour vocation <strong>de</strong> protéger l‟individu <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong><br />

ces stress.<br />

La notion <strong>de</strong> stratégies comportementales permet d‟envisager <strong>la</strong> notion d‟ajustement à<br />

l‟environnement. Cet aspect est ainsi très proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> coping au stress (BOWLBY,<br />

1988).<br />

Ainsi l‟attachement sécure pourrait être un facteur interne protecteur pour plusieurs raisons :<br />

Présence d‟une confiance en soi et au mon<strong>de</strong>, le sujet estimant que tout stress est surmontable<br />

(BOWLBY, 1988).<br />

Il en résulte un contrôle perçu <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation très fort avec une bonne confiance en soi et <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

recherche d‟ai<strong>de</strong> à autrui (BARTHOLOMEW et HOROWITZ, 1991 ; SHAVER et HAZAN, 1993).<br />

La sécurité peut être considérée comme facteur <strong>de</strong> résilience (MIKULINCER, 1998).<br />

Le coping utilisé est centré sur le problème et sur <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> support social (MIKULINCER,<br />

1998, FEENEY 1996), <strong>de</strong>ux stratégies adaptées <strong>dans</strong> <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die. De maniére générale<br />

le coping du sécure est plus flexible que celui du sujet insécure (SCHMIDT 2002). Il existe une<br />

convergence entre le coping évalué par un observateur extérieur et celui codé par le sujet lui-<br />

même. Ces stratégies permettent d‟obtenir chez le sujet sécure <strong>de</strong>s résultats en terme biologique,<br />

47


émotionnel, cognitif et comportemental, ce qui n‟est pas le cas du sujet insécure (SPANGLER<br />

1999). Citons enfin l‟étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> DITZEN (2008) montrant qu‟une <strong>structure</strong> d‟attachement sécure<br />

permet une diminution <strong>de</strong> l‟état d‟anxiété après l‟exposition à un stress, effet potentialisé par un<br />

bon support social. Les sujets insécures, qu‟ils soient préoccupés ou évitants ne bénéficie pas <strong>de</strong><br />

l‟action bénéfique du support social. Le taux <strong>de</strong> cortisol salivaire n‟est par contre pas abaissé par<br />

<strong>la</strong> sécurité d‟attachement, mais l‟est <strong>de</strong> manière significative par le support social. Cette étu<strong>de</strong><br />

montre l‟effet protecteur au stress <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité d‟attachement avec une interaction positive<br />

avec d‟autres facteurs protecteurs comme le support social.<br />

En cas <strong>de</strong> stress, le sujet insécure préoccupé se perçoit comme inefficace et ressent autrui comme<br />

une personne peu fiable et inadéquate pour <strong>la</strong> recherche d‟ai<strong>de</strong>. Il présente également d‟autres<br />

caractéristiques :<br />

une anxiété anticipatoire aux évènements stressants,<br />

une perception <strong>de</strong> ceux-ci comme insurmontables, incontrô<strong>la</strong>bles et irréversibles,<br />

Il leur est impossible <strong>de</strong> réprimer les pensées et émotions négatives, aboutissant à une<br />

« rumination » <strong>de</strong> celles-ci envahissant tous les autres champs <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie (MIKULINCER, 1995).<br />

Le coping est centré sur l‟émotion mais avec utilisation d‟émotions négatives et <strong>de</strong> passivité<br />

(MIKULINCER 1998, SPANGLER 1999, SCHMIDT 2002). Il existe une différence d‟appréciation selon<br />

que le coping est codé par un observateur externe ou par le sujet lui-même : <strong>dans</strong> le premier cas<br />

l‟accent est mis sur l‟importance d‟un coping centré sur <strong>de</strong>s émotions négatives, montrant<br />

l‟importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement <strong>dans</strong> <strong>la</strong> gestion émotionnelle. Dans le cas <strong>de</strong> «<br />

l‟autocodage », il existe une augmentation <strong>de</strong> toutes les stratégies <strong>de</strong> coping, reflet d‟une<br />

hyperactivation du sujet préoccupé, avec une absence <strong>de</strong> conviction interne concernant<br />

l‟efficacité <strong>de</strong> ces stratégies, en rapport avec une image altèrée <strong>de</strong> lui-même et d‟une non<br />

fiabilité d‟autrui (SCHMIDT 2002).<br />

Le sujet insécure détaché perçoit autrui comme menaçant et malhonnête avec nécessité <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r<br />

une distance avec lui et <strong>de</strong> ne <strong>de</strong>voir compter que sur soi-même :<br />

✓ L‟expression <strong>de</strong> <strong>la</strong> souffrance est fortement diminuée mais il n‟en est pas <strong>de</strong> même <strong>de</strong> son<br />

importance et <strong>de</strong> son retentissement.<br />

48


✓ Il a tendance à refuser le support social. Le coping utilisé évalué par un observateur externe est<br />

centré par l‟utilisation <strong>de</strong> stratégies d‟évitement, <strong>de</strong> fuite, <strong>de</strong> distraction. Le codage par le patient<br />

du coping montre également une discordance par rapport à l‟évaluation externe avec présence<br />

d‟un score bas à toutes les dimensions témoignant d‟une déactivation <strong>de</strong>s stratégies d‟ajustement<br />

(SCHMIDT 2002).<br />

Notons que <strong>la</strong> chronicité <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et l‟importance du retentissement <strong>de</strong> celle-ci sont <strong>de</strong>ux<br />

facteurs confondus qui peuvent agir autant sur <strong>la</strong> nature du coping que sur l‟attachement, avec<br />

nécessité <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux facteurs <strong>dans</strong> l‟interprétation <strong>de</strong>s résultats, ceci d‟autant plus<br />

que les mécanismes spécifiques d‟ajustement du stress aigu sont différents <strong>de</strong> ceux du stress<br />

chronique (SCHMIDT 2002). Par exemple, les stratégies <strong>de</strong> distraction et d‟évitement peuvent être<br />

fonctionnelles en terme <strong>de</strong> stress aigû et dysfonctionnelles en cas <strong>de</strong> stress chroniques (BRUCHON-<br />

SCHWEITZER 2002).<br />

Ainsi les <strong>de</strong>ux formes d‟insécurité présentent fréquemment :<br />

une anxiété majorée aux évènements due à l‟échec <strong>de</strong> l‟établissement d‟une base interne sécure.<br />

L‟émotion lors du stress est augmentée en intensité et dure même si celui-ci a disparu.<br />

Ce <strong>de</strong>rnier facteur a été démontré par les dosages <strong>de</strong> cortisol salivaire réalisés lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation<br />

étrange, qui est en elle-même une situation stressante.<br />

GUNNAR (1996) rapporté par PIERREHUMBERT (2005) a montré ainsi une augmentation <strong>de</strong> ce<br />

cortisol salivaire chez l‟enfant insécure lors <strong>de</strong> cette situation étrange, même en présence <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

figure d‟attachement, illustrant ainsi l‟incapacité <strong>de</strong> celle-ci à ai<strong>de</strong>r l‟enfant à surmonter<br />

l‟épreuve.<br />

De même, une étu<strong>de</strong> d‟AHNERT, GUNNAR et LAMB en 2004, rapportée par PIERREHUMBERT (2005) a<br />

observé un dosage <strong>de</strong> cortisol salivaire supérieur chez l‟enfant insécure lors <strong>de</strong>s premiers jours<br />

d‟adaptation à <strong>la</strong> crèche <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> un an, avec persistance <strong>de</strong> cette augmentation lors <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

phase <strong>de</strong> séparation qui fait suite à <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> d‟adaptation. Ces taux continuent d‟être<br />

augmentés au cinquième mois alors qu‟ils sont normalisés chez l‟enfant sécure.<br />

une hostilité par rapport à l‟extérieur (KOBAK, 1988) (l‟hostilité semble prédictive <strong>de</strong> surmortalité<br />

en psychologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé. Elle fait d‟ailleurs partie du type A <strong>de</strong> personnalité <strong>de</strong> FRIEDMAN et<br />

ROSENMAN (1974), reconnue comme facteur prédisposant à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die),<br />

une solitu<strong>de</strong> sociale fréquemment observée (HAZAN et SHAVER, 1987),<br />

49


Une augmentation <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>intes somatiques subjectives et inexpliquées (TAYLOR 2000<br />

CIECHANOWSKI 2002),<br />

Fréquence <strong>de</strong>s troubles du sommeil chez le sujet insécure, expliquant l‟augmentation <strong>de</strong>s<br />

p<strong>la</strong>intes physiques et <strong>de</strong>s jours <strong>de</strong> congé ma<strong>la</strong>dies (MAUNDER 2011),<br />

une consommation régulière d‟alcool et <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> l‟alimentation (BRENNAN, 1991).<br />

Quelles sont les pathologies somatiques concernées par un éventuel retentissement d’une <strong>structure</strong><br />

d’attachement insécure ?<br />

3.3.2. Attachement et pathologies somatiques<br />

Bases physiopathologiques<br />

Elles ne sont pas encore totalement élucidées et ne seront traitées que succinctement ici. Les étu<strong>de</strong>s<br />

réalisées chez l‟animal permettent d‟évoquer certaines hypothèses.<br />

Ainsi KRAEMER (1992) étudie les conséquences physiologiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> déprivation maternelle chez le<br />

jeune primate : il observe une diminution du rythme cardiaque et <strong>de</strong> <strong>la</strong> température du corps en cas<br />

<strong>de</strong> séparation persistante, avec un taux rachidien <strong>de</strong> norépinéphrine (hormone surrénalienne sécrétée<br />

en gran<strong>de</strong> quantité en cas <strong>de</strong> stress) très abaissé. Ce taux est normalisé par <strong>la</strong> mise en contact avec<br />

un substitut maternel <strong>de</strong> même espèce, ce qui n‟est pas le cas avec un substitut inanimé.<br />

Ainsi après l‟activation initiale du système <strong>de</strong> stress lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> séparation, il semble exister une hypo<br />

activation <strong>de</strong> ce système, témoignant d‟un dysrégu<strong>la</strong>tion (HOFFER, 1995).<br />

Les étu<strong>de</strong>s chez le rat montrent l‟utilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère en tant que facteur régu<strong>la</strong>teur <strong>de</strong> <strong>la</strong> physiologie<br />

du bébé rat (au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> nutrition, du rythme cardiaque, <strong>de</strong> <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> température).<br />

L‟activité du petit est augmentée par <strong>la</strong> chaleur <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère, diminuée par le contact tactile avec<br />

celle-ci. Ce système <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion basé sur <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion avec <strong>la</strong> mère est remp<strong>la</strong>cé par <strong>la</strong> suite par un<br />

fonctionnement autonome du système nerveux végétatif.<br />

L‟autonomie à <strong>la</strong> mère est ainsi permise par cette évolution.<br />

Dans l‟espèce humaine, l‟interaction émotion - système nerveux végétatif est bien documentée<br />

(DANTZER, 1989) et il est probable que <strong>la</strong> situation d‟attachement ait une implication biologique par<br />

le biais <strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion émotionnelle.<br />

Il a été démontré que le type <strong>de</strong> réponse au stress est corrèlé avec le type d‟attachement (SPANGLER<br />

1998, GUNNAR 1996) : il existe une hyperréactivité au stress chez le patient insécure. Ainsi <strong>de</strong>s enfants<br />

<strong>de</strong> 18 mois ayant une <strong>structure</strong> sécure ne présentent pas d‟augmentation du cortisol salivaire<br />

50


lorsqu‟ils réagissent craintivement à l‟approche d‟un étranger (en l‟occurrence un clown) en<br />

présence <strong>de</strong> leur mère lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation étrange, contrairement aux enfants insécures (SPANGLER<br />

1993, NACHMIAS 1996). Ceci est particulièrement marqué chez le patient dont l‟insécurité est <strong>de</strong> type<br />

désorganisée (HERTSGAARD 1995).<br />

Ainsi GUNNAR (1998) postule que <strong>la</strong> sécurité d‟attachement est un modérateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse au stress<br />

<strong>de</strong> l‟axe hypotha<strong>la</strong>mo-hypophysaire-surrénalien chez le bébé humain.<br />

GUNNAR (2007) décrit les liens multiples entre <strong>la</strong> neurobiologie du stress et le développement du<br />

sujet : « les glucocorticoî<strong>de</strong>s régulent l’expression génique <strong>de</strong> multiples régions du cerveau et <strong>la</strong><br />

stimu<strong>la</strong>tion du système du stress a un effet important sur <strong>la</strong> physiologie neurologique et notemment<br />

<strong>dans</strong> le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> neurogénèse, neurop<strong>la</strong>sticité, connectivité synaptique…Aussi<br />

l’environnement social précoce va déterminer <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> cette influence, <strong>la</strong> personne réalisant les<br />

soins étant <strong>la</strong> source premiére en terme <strong>de</strong> stress et <strong>de</strong> satisfaction <strong>dans</strong> les premiers mois <strong>de</strong> vie.<br />

La qualité <strong>de</strong> ces soins va déterminer <strong>de</strong>s différences interindividuelles en termes <strong>de</strong> réponses<br />

comportementales et physiologique à l’environnement. Ainsi l’attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère peut modifier le<br />

type <strong>de</strong> réponse au stress qui est génétiquement prédéterminé. Les expériences chez les rongeurs<br />

montrent qu’une réponse maternelle adaptée modifie l’expression <strong>de</strong>s récepteurs aux<br />

glucocorticoï<strong>de</strong>s DNA dépendant… »<br />

Nous avons vu combien <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s soins et <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion précoce sont également déterminante<br />

<strong>dans</strong> l‟établissement d‟une <strong>structure</strong> d‟attachement sécure.<br />

Ainsi l‟interaction <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux systèmes à priori différents (<strong>structure</strong> d‟attachement, système du stress)<br />

mais pour lesquels il existe un facteur commun <strong>de</strong> dépendance développementale à savoir<br />

l‟importance du bon fonctionnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion à <strong>la</strong> mère, va permettre <strong>de</strong> maintenir<br />

l‟homéostasie d‟un organisme, avec réponses biologiques adéquates à une menace externe.<br />

Néanmoins le déterminisme commun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux variables attachement-type <strong>de</strong> réaction au stress peut<br />

être en faveur du caractère confondu <strong>de</strong> celles-ci : le dysfonctionnement <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions précoces<br />

donnent une hypersensibilité au stress comme une insécurité d‟attachement.<br />

L‟avancée <strong>de</strong>s données neurobiologiques nous permettra d‟avoir une réponse à <strong>la</strong> question <strong>de</strong> savoir<br />

si il s‟agit <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux systèmes différents interagissant entre eux, ou si <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement doit<br />

être considèrée comme <strong>la</strong> représentation en terme comportemental, émotionnel et cognitif d‟un<br />

système biologique ayant pour but <strong>la</strong> survie <strong>de</strong> l‟individu (et <strong>de</strong> l‟espèce) , en rapport avec un<br />

patrimoine génétique avec intervention déterminante <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions précoces, et auquel appartiendrait<br />

également le type <strong>de</strong> réaction au stress.<br />

D‟un point <strong>de</strong> vue plus pragmatique, un autre aspect est l‟importance <strong>de</strong>s troubles du sommeil <strong>dans</strong><br />

l‟insécurité d‟attachement : augmentation du nombre <strong>de</strong> cycles contenant <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s alpha à<br />

51


l‟électroencéphalogramme (SLOAN 2007) et diminution du nombre <strong>de</strong> cycles chez l‟insécure anxieux<br />

(TROXEL 2007).<br />

MAUNDER (2011) observe une corré<strong>la</strong>tion positive entre l‟insécurité d‟attachement, les troubles du<br />

sommeil, les symptômes physiques et les jours <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>die chez <strong>de</strong>s personnes soumises à un stress<br />

professionnel régulier (personnel hospitalier).<br />

De même, l‟association attachement insécure et dépression est probable mais encore<br />

insuffisamment étudiée (WEST 1998). Notammant s‟agit il <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux comorbidités, avec un<br />

retentissement physiologique parfois semb<strong>la</strong>ble (troubles du sommeil, <strong>de</strong> l‟alimentation,<br />

susceptibilité aux événements stressants…) ?<br />

Dans une étu<strong>de</strong> plus récente, l‟insécurité apparait bien comme facteur <strong>de</strong> risque pour <strong>la</strong> survenue<br />

d‟un syndrome dépressif, avec troubles du sommeil secondaires (BIFULCO 2002). Hors l‟association<br />

ma<strong>la</strong>die et dépression est maintenant prouvée (WULSIN, 1999). L‟insécurité d‟attachement peut ainsi<br />

agir sur le corps par le biais d‟une dépression secondaire.<br />

Notons par ailleurs que <strong>la</strong> dépression est un facteur à contrôler <strong>dans</strong> les étu<strong>de</strong>s corré<strong>la</strong>tives pour<br />

rechercher une imputabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement <strong>dans</strong> une pathologie donnée.<br />

Enfin, citons les troubles alimentaires, notamment l‟anorexie mentale, qui sont retrouvés en lien<br />

avec une <strong>structure</strong> d‟attachement insécure (BRISCH 1998).<br />

Ainsi les troubles du sommeil, les troubles alimentaires, avec ou sans syndrôme dépressif associé<br />

sont <strong>de</strong>s facteurs explicatifs possibles d‟un retentissement corporel <strong>de</strong> l‟insécurité.<br />

Nous pouvons rapprocher à ces situations les observations d‟arrêt <strong>de</strong> croissance (« nanisme<br />

psychosocial ») et d‟hospitalisme lors <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> déprivation maternelle (SPITZ 1945). Ces<br />

observations suggérent un retentissement important sur le p<strong>la</strong>n biologique, notemment au niveau <strong>de</strong><br />

l‟hormone <strong>de</strong> croissance, <strong>de</strong> l‟absence <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère, situation fondamentalement source d‟insécurité<br />

(BOLWBY, 1969).<br />

Retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die chronique <strong>de</strong> l’enfance sur <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d’attachement<br />

L‟enfant présentant une pathologie <strong>dans</strong> les trois à cinq premières années <strong>de</strong> sa vie, voit sa qualité<br />

<strong>de</strong> vie altérée et une modification importante <strong>de</strong> sa re<strong>la</strong>tion à ses parents et avec autrui. Un<br />

retentissement sur <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement est <strong>de</strong> ce fait probable. Ceci est d‟autant<br />

plus vrai si <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die va induire <strong>de</strong>s hospitalisations itératives avec séparations<br />

répétées <strong>de</strong>s parents.<br />

L‟augmentation <strong>de</strong> l‟insécurité par <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die chronique chez le jeune enfant est confirmée<br />

actuellement par différentes étu<strong>de</strong>s :<br />

52


pour toute étiologie organique ou non induisant un vécu <strong>de</strong> mauvaise santé (WARD, 1993). Cette<br />

étu<strong>de</strong> permet <strong>de</strong> montrer <strong>la</strong> prééminence du vécu d‟une pathologie sur <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> cette<br />

pathologie <strong>dans</strong> ses répercussions psychologiques.<br />

pour les otites chroniques (Mc CALLUM, 1999).<br />

pour l‟asthme (MRAZEK, 1987).<br />

Pour <strong>la</strong> mucoviscidose avec un attachement <strong>de</strong> type désorganisé plus fréquent par rapport à une<br />

popu<strong>la</strong>tion d‟enfants témoins sains (SIMMONS, 1995).<br />

pour l‟épilepsie, <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion cible étant comparée à une popu<strong>la</strong>tion d‟enfants présentant une<br />

paralysie d‟origine centrale (cérébrale) et une popu<strong>la</strong>tion d‟enfants sains (MARVIN, 1996).<br />

une ma<strong>la</strong>die cardiaque congénitale est associée à un attachement insécure évitant chez 37 % <strong>de</strong>s<br />

patients, comparé à 9 % chez <strong>de</strong>s sujets contrôles (GOLDBERG, 1991).<br />

l’attachement insécure <strong>de</strong> l’adulte est-il associé à certaines pathologies organiques ?<br />

SCHEIDT (2000) observe une augmentation du nombre <strong>de</strong> patients insécures détachés chez <strong>de</strong>s sujets<br />

souffrant <strong>de</strong> torticolis spasmodique idiopathique, ma<strong>la</strong>die neurologique très invalidante. Il observe<br />

alors une augmentation anormale du taux <strong>de</strong> cortisol salivaire durant l‟interview d‟attachement,<br />

montrant une vulnérabilité accrue <strong>de</strong> ces patients au stress psychosocial. Cette anomalie n‟est pas<br />

retrouvée chez les sujets contrôles (sans torticolis) insécures ni chez les patients sécures avec<br />

torticolis. L‟association insécurité d‟attachement et dysrégu<strong>la</strong>tion au stress suggère une fragilité<br />

biologique que <strong>la</strong> pathologie neurologique est venue décompenser. En effet, <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die constitue en<br />

elle-même un stress chronique déclenchant une dysrégu<strong>la</strong>tion au stress aigü sur un terrain déjà<br />

fragilisé. A noter que l‟insécurité d‟attachement ne déclenche pas d‟augmentation du cortisol<br />

salivaire par elle-même <strong>dans</strong> cette étu<strong>de</strong>.<br />

De même, MAUNDER (2000) observe une prévalence d‟insécurité <strong>de</strong> type « évitant » plus élevée <strong>dans</strong><br />

les colites ulcéreuses qui ne présentent pas <strong>de</strong> marqueurs sériques (A.N.C.A., antineutrophil<br />

cytop<strong>la</strong>smic antibodies). Cette augmentation n‟est pas observée <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> colite<br />

ulcéreuse avec marqueurs sériques.<br />

Ceci suggère également un terrain biologique différent avec une <strong>structure</strong> d‟attachement différente.<br />

53


Il est néanmoins difficile pour l‟instant d‟affirmer que <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement soit un facteur<br />

prédictif en termes <strong>de</strong> pathologies organiques <strong>de</strong> l‟adulte.<br />

Il faudrait une étu<strong>de</strong> prospective étudiant les corré<strong>la</strong>tions <strong>de</strong>s <strong>structure</strong>s d‟attachement d‟une<br />

popu<strong>la</strong>tion d‟enfants avec les pathologies organiques observées chez ces mêmes patients à l‟âge<br />

adulte.<br />

Signalons néanmoins <strong>de</strong>ux étu<strong>de</strong>s :<br />

FELITTI (1998) observe <strong>dans</strong> une très gran<strong>de</strong> étu<strong>de</strong> rétrospective une augmentation <strong>de</strong> fréquence <strong>de</strong><br />

certaines pathologies (pathologies coronariennes ischémiques, cancers, pathologies<br />

pulmonaires chroniques, fractures <strong>de</strong> squelette, pathologies hépatiques) chez l‟adulte qui a <strong>de</strong>s<br />

facteurs <strong>de</strong> risque d‟insécurité <strong>dans</strong> ses évènements d‟enfance.<br />

Ces facteurs <strong>de</strong> risque sont c<strong>la</strong>ssés en facteurs psychologiques (séparations …), physiques (ma<strong>la</strong>dies<br />

<strong>dans</strong> l‟enfance) et évènementiels (abus sexuels, violence envers <strong>la</strong> mère et vécu avec <strong>de</strong>s membres<br />

psychiatriques <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille, toxicomanes, suicidaires ou emprisonnés).<br />

VAILLANT (1990) observe que <strong>de</strong>s facteurs tels que <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion avec <strong>la</strong> mère, le père, <strong>la</strong><br />

cohésion <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille etc… sont prédicteurs d‟une bonne santé à l‟âge adulte sur une étu<strong>de</strong><br />

prospective <strong>de</strong> 45 ans.<br />

La <strong>structure</strong> d‟attachement n‟a malheureusement pas été étudiée <strong>dans</strong> ces <strong>de</strong>ux étu<strong>de</strong>s.<br />

Proposition <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong> l’action <strong>de</strong> l’attachement insécure sur <strong>la</strong> pathologie<br />

organique par MAUNDER (2001)<br />

L‟auteur envisage trois niveaux d‟action <strong>de</strong> l‟insécurité :<br />

Perturbation <strong>de</strong> <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion au stress :<br />

- Augmentation du stress perçu.<br />

- Augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> durée et <strong>de</strong> l‟intensité <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse physiologique au stress.<br />

- Le type d‟attachement détermine le succès ou l‟échec du support social <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

gestion du stress.<br />

Mauvaise utilisation <strong>de</strong>s facteurs externes <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion : par déficit <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>teurs internes, le<br />

sujet insécure fait appel à <strong>de</strong>s régu<strong>la</strong>teurs externes avec une utilisation qui en font autant <strong>de</strong><br />

facteurs à risque : tabac, alcool, drogue, sur ou sous alimentation, activité sexuelle à risque …<br />

Non utilisation <strong>de</strong> comportements protecteurs avec une moins bonne adhérence au traitement et<br />

au suivi médical. Ceci a bien été montré pour le diabète (CIECHANOWSKI, 2004).<br />

54


Proximité <strong>de</strong>s tableaux cliniques alexithymie – insécurité <strong>de</strong> type détachée<br />

Elle mérite d‟être soulignée, même si elle est citée par peu d‟auteurs (ex : PASQUINI, 1997).<br />

L‟exclusion défensive, concept utilisé <strong>dans</strong> le cadre théorique <strong>de</strong> l‟attachement pour décrire le<br />

fonctionnement psychique <strong>de</strong> ce type d‟insécurité n‟est pas sans rappeler l‟incapacité à reconnaître,<br />

verbaliser les émotions et <strong>la</strong> limitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie imaginaire décrits <strong>dans</strong> l‟alexithymie.<br />

Aussi, l‟association entre insécurité en général et alexithymie a été retrouvée par quelques auteurs<br />

(KRAEMER 1995, PICARDI 2003, TROISI 2001). La re<strong>la</strong>tion insécurité – alexithymie et <strong>la</strong> présence <strong>de</strong><br />

p<strong>la</strong>intes somatiques a été récemment soulignée (WEARDEN, 2005).<br />

Cet aspect nécessite d‟être confirmé par d‟autres étu<strong>de</strong>s.<br />

Conclusion<br />

Il semble évi<strong>de</strong>nt que <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement présente <strong>de</strong>s conséquences biologiques et<br />

comportementales.<br />

Néanmoins, <strong>la</strong> nature d‟insécurité <strong>de</strong> cet attachement n‟est probablement pas <strong>la</strong> seule condition<br />

nécessaire à l‟expression <strong>de</strong> <strong>la</strong> pathologie, <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> vulnérabilité ou <strong>de</strong> terrain étant importante.<br />

Par ailleurs, <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die vient activer par elle même les mécanismes comportementaux<br />

d‟attachement, ne facilitant pas l‟interprétation d‟une <strong>structure</strong> d‟attachement insécure <strong>dans</strong> une<br />

pathologie donnée.<br />

Il est néanmoins important d‟i<strong>de</strong>ntifier les popu<strong>la</strong>tions à risque <strong>dans</strong> un but d‟action préventive et<br />

thérapeutique.<br />

Un réaménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> prise en charge est notamment possible, comme par exemple:<br />

insister sur l‟adhérence à <strong>la</strong> prise en charge chez l‟évitant en utilisant <strong>de</strong>s stratégies permettant<br />

d‟agir sur le contrôle personnel perçu, le respect <strong>de</strong> <strong>la</strong> distance interpersonnelle (MAUNDER,<br />

2001).<br />

diminuer <strong>la</strong> recherche d‟ai<strong>de</strong> excessive chez le sujet préoccupé (avec toute <strong>la</strong> frustration que<br />

suppose cette recherche) (MAUNDER, 2001).<br />

Travailler sur <strong>la</strong> confiance en l‟équipe soignante ou le praticien en étant vigi<strong>la</strong>nt sur les<br />

messages donnés.<br />

Comprendre les comportements ambivalents <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> soins et éviter d‟y répondre en<br />

« esca<strong>la</strong><strong>de</strong> symétrique ».<br />

55


Proposer une disponibilité fiable et un cadre thérapeutique précis avec <strong>de</strong>s règles du jeu bien<br />

précises : heures <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>z vous, prescriptions à respecter…<br />

Ce réaménagement peut passer par <strong>de</strong>s séances <strong>de</strong> travail sur <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion thérapeutique avec<br />

l‟ensemble du personnel soignant, avec le praticien voire avec le patient, en utilisant les préceptes<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> l‟attachement. Ceci pourra être pour le patient le moyen d‟abor<strong>de</strong>r sa vie psychique<br />

lui permettant d‟engager par <strong>la</strong> suite un travail psychothérapeutique si nécessaire.<br />

56


4.1. LE SENS DU TOUCHER<br />

La peau a <strong>de</strong> multiples fonctions :<br />

CHAPITRE 4<br />

ATTACHEMENT ET DERMATITE ATOPIQUE<br />

métabolique : synthèse <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitamine D, réservoir énergétique par l‟hypo<strong>de</strong>rme…<br />

immunologique : par exemple, une irradiation chronique par les rayons ultra violets baisse<br />

l‟immunité cutanée et générale.<br />

neurophysiologique : présence <strong>de</strong> récepteurs aux neuromédiateurs, synthèse <strong>de</strong> ceux-ci,<br />

protectrice : par rapport au soleil, aux changements <strong>de</strong> température, à l‟eau, aux infections.<br />

<strong>de</strong> re<strong>la</strong>tion : par les sensations produites notamment <strong>dans</strong> l‟enfance, é<strong>la</strong>boration progressive<br />

d‟une représentation d‟enveloppe constitutive du Moi (notion du Moi - peau ANZIEUX, 1985).<br />

Cette fonction fait intervenir le sens du toucher. Comme le souligne CONSOLI S. (2003), ce seul<br />

sens peut permettre <strong>la</strong> survie en l‟absence <strong>de</strong> tous les autres. L‟auteur souligne l‟importance du<br />

lien entre le toucher et <strong>la</strong> parole, <strong>la</strong> peau étant l‟organe <strong>de</strong> naissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> tendresse, concept<br />

psychanalytique qui, selon FREUD, permet à <strong>la</strong> satisfaction sexuelle <strong>de</strong> ne pas éteindre le désir,<br />

donc <strong>la</strong> vie (FREUD, 1912 cité par CONSOLI S.2003).<br />

D‟ailleurs MONTAGU (1971) débutait déjà à l‟époque son livre sur le toucher par une citation <strong>de</strong><br />

TAYLOR (1921):<br />

« Le toucher est le sens le plus important <strong>de</strong> votre corps. Sans doute est-ce celui qui intervient le<br />

plus <strong>dans</strong> les phénomènes <strong>de</strong> veille et <strong>de</strong> sommeil. Il nous donne <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> <strong>la</strong> profon<strong>de</strong>ur, <strong>de</strong><br />

l’épaisseur, <strong>de</strong>s formes. C’est par notre peau, grâce au toucher que nous ressentons, aimons,<br />

détestons».<br />

La perception est l‟une <strong>de</strong>s fonctions essentielles d‟ouverture au mon<strong>de</strong>, les connaissances ayant<br />

pour origine l‟exploration active <strong>de</strong> l‟environnement par le sujet (DURAND <strong>dans</strong> LECUYER 2004). La<br />

sensation procé<strong>de</strong> d‟une activité cognitive plus é<strong>la</strong>borée avec mise en sens <strong>de</strong> l‟expérience<br />

perceptive et est intimement liée à <strong>la</strong> perception avec é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> représentations.<br />

Le toucher peut être interprèté en tant que perception et sensation. Nous pourrions dire que <strong>la</strong><br />

sensation tactile est l‟une <strong>de</strong>s fonctions essentielles <strong>dans</strong> <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong> l‟autre, avec cette<br />

dimension re<strong>la</strong>tionnelle et subjective que présente le toucher.<br />

57


Le nouveau né a été « sourd » jusqu‟aux années 1920, « aveugle » jusqu‟aux années 1960, et<br />

insensible notamment à <strong>la</strong> douleur jusqu‟à récemment…En fait, les données récentes notamment en<br />

psychologie du développement (cf LECUYER 2004) réhabilitent le nouveau né en tant qu‟être<br />

compétent <strong>dans</strong> l‟ensemble <strong>de</strong>s modalités sensorielles, ces compétences s‟affirmant avec <strong>la</strong><br />

maturation et le développement notamment du système nerveux. Mieux encore, ces compétences<br />

débutent dès l‟age fœtal, leur chronologie d‟apparition étant celle <strong>de</strong> tout mammifère, à savoir<br />

différenciation première <strong>de</strong>s systèmes somesthésique et proprioceptif, puis <strong>de</strong>s systèmes gustatif et<br />

olfactif, puis vestibu<strong>la</strong>ire et auditif, et plus tardivement du système visuel.<br />

La perception tactile est donc <strong>la</strong> première à apparaitre, dès 8 semaines d‟aménorrhée avec réactivité<br />

tactile <strong>de</strong>s régions orales, périorales et palmaire, et extension sur l‟ensemble du corps vers 13-14<br />

semaines à l‟exception du dos et du sommet <strong>de</strong> <strong>la</strong> tête. Des réponses motrices <strong>de</strong> type fouissement<br />

et succion sont visualisées en échographie dès le 8 e mois <strong>de</strong> gestation. Il existe une maturation <strong>de</strong>s<br />

potentiels évoqués somesthésiques à 25 semaines <strong>de</strong> gestation, permettant au prématuré d‟être<br />

réactif à tous types <strong>de</strong> stimu<strong>la</strong>tions tactiles (il est ainsi remarquable d‟observer que l‟âge minimal <strong>de</strong><br />

viabilité du fœtus corespond à celui <strong>de</strong> l‟apparition d‟une maturation fonctionnelle cutanée même si<br />

celle-ci évoluera par <strong>la</strong> suite avec diminution <strong>de</strong>s seuils et <strong>la</strong>tences).<br />

Les voies nerveuses et les médiateurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> nociception sont présents dès le <strong>de</strong>rnier trimestre <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

gestation, avec <strong>de</strong>s réponses physiologiques indicatrices <strong>de</strong> sensations douloureuses ou stressantes<br />

chez le fœtus : par exemple augmentation <strong>de</strong>s taux p<strong>la</strong>smatiques d‟opiacés endogènes chez les<br />

enfants nés en siège ou extraits par ventouse.<br />

Même si par <strong>la</strong> suite <strong>la</strong> vision semble être le sens dominant <strong>de</strong> l‟espèce humaine, les possibilités <strong>de</strong><br />

transfert intermodal sont importantes, notamment entre le toucher et <strong>la</strong> vision : par exemple, le<br />

nouveau né est ainsi capable <strong>de</strong> reconnaitre visuellement <strong>dans</strong> sa forme un objet qu‟il a<br />

préa<strong>la</strong>blement manipulé sans le voir.<br />

Le toucher apparait donc être un élément central <strong>dans</strong> l‟évolution et le développement cognitif,<br />

comportemental et émotionnel <strong>de</strong> l‟être humain.<br />

4.2. TOUCHER, AGRIPPEMENT ET ATTACHEMENT<br />

Le sens du toucher est associé étroitement à cette compétence du bébé qu‟est l‟agrippement. A ce<br />

sujet, CONSOLI S. (2003) citant HERMAN (1943) fait mention d‟une notion éthologique intéressante :<br />

« <strong>la</strong> disparition <strong>de</strong> <strong>la</strong> fourrure sur <strong>la</strong> surface du corps humain affinerait <strong>la</strong> perception <strong>de</strong>s échanges<br />

tactiles primaires entre <strong>la</strong> mère et le bébé et permettraient le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> gamme <strong>de</strong>s<br />

différentes sensations que ces échanges cherchent à transmettre. L’accès <strong>de</strong>s humains au <strong>la</strong>ngage<br />

58


et aux autres co<strong>de</strong>s sémantiques serait ainsi préparé mais le développement <strong>de</strong> comportements<br />

d’agrippement chez le petit homme serait rendu plus aléatoire ».<br />

En restant <strong>dans</strong> l‟éthologie, HARLOW (1958) a montré l‟importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> sensation tactile<br />

d‟agrippement du petit singe qui semble plus importante que <strong>la</strong> fonction d‟alimentation : le petit<br />

singe va préférer le substitut maternel lui procurant <strong>de</strong>s sensations tactiles agréables (« mère tissu»)<br />

à celui n‟en procurant pas (« mère fil <strong>de</strong> fer »), même si ce <strong>de</strong>rnier satisfait le besoin d‟alimentation.<br />

Il va d‟ailleurs développer un amour tendre envers cette « mère tissu » qui sera sa base <strong>de</strong> sécurité<br />

vers <strong>la</strong>quelle il reviendra à chaque situation <strong>de</strong> danger.<br />

Cette sensation tactile participe à <strong>la</strong> satisfaction <strong>de</strong> ce qu‟ANZIEU appelle <strong>la</strong> pulsion d‟attachement,<br />

intermédiaire entre <strong>la</strong> pulsion d‟autoconservation et <strong>la</strong> pulsion sexuelle. Cette pulsion pousserait<br />

l‟enfant vers l‟autre comme objet <strong>de</strong> besoin, puis <strong>de</strong> désir par sexualisation, puis comme objet<br />

social, satisfaisant ainsi <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> socialisation déjà mentionnée <strong>de</strong> l‟attachement.<br />

STERN (1985) <strong>dans</strong> sa <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s interactions mère - enfant, montre l‟importance d‟une<br />

adéquation entre les messages du bébé et <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère.<br />

Cette adéquation permet l‟accordage affectif, prédictif d‟un bon développement psycho - affectif <strong>de</strong><br />

l‟enfant. L‟enjeu consiste en un développement d‟une intersubjectivité qui représente cette capacité<br />

à comprendre les motivations <strong>de</strong> l‟autre et <strong>de</strong> soi-même, avec partage <strong>de</strong>s centres d‟attention, <strong>de</strong>s<br />

intentions et <strong>de</strong>s états affectifs. Récemment, STERN (2005) insiste sur le fait que l‟attachement va<br />

servir à <strong>la</strong> création <strong>de</strong> cette intersubjectivité mais qu‟il s‟agit <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux systèmes d‟ordre différent,<br />

l‟attachement étant d‟ordre corporel, l‟intersubjectivité d‟ordre <strong>de</strong> <strong>la</strong> représentation psychique.<br />

Quoiqu‟il en soit, ce qui ressort <strong>de</strong> ces considérations est <strong>la</strong> prééminence <strong>de</strong> l‟adéquation <strong>de</strong>s<br />

sensations créées par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion sur <strong>la</strong> sensation elle-même.<br />

Le toucher rentre ainsi <strong>dans</strong> un système motivationnel faisant appel à <strong>de</strong>s stratégies<br />

comportementales avec une vocation première : <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> sécurité par perception <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

proximité.<br />

59


4.3. DERMATOLOGIE ET ATTACHEMENT<br />

Cette fonction d‟organe <strong>de</strong> communication, <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tion que représente <strong>la</strong> peau, notion initialement<br />

psychanalytique bien développée par ANZIEU est actuellement communément admise et considérée<br />

par les <strong>de</strong>rmatologues (RASMUSSEN, 1990).<br />

Nous l‟avons vu, <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement est primordiale <strong>dans</strong> l‟apprentissage <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions à<br />

autrui, sur un p<strong>la</strong>n ontogénétique et psychopathologique.<br />

Existe-t-il un lien entre les dysfonctionnements organiques <strong>de</strong> cet organe <strong>de</strong> communication que<br />

représente <strong>la</strong> peau et ceux du système motivationnel <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d’attachement ?<br />

Peu d‟étu<strong>de</strong>s sont disponibles à ce sujet et ne permettent pas pour l‟instant <strong>de</strong> répondre à cette<br />

question.<br />

Une <strong>de</strong>s premières publications concernant <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatologie (RUSSIELLO, 1995) décrit un lien entre<br />

un attachement insécurisé et <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rmatoses c<strong>la</strong>ssées comme psychosomatiques, à savoir<br />

l‟hyperhydrose, l‟urticaire chronique, le prurit généralisé sine maeteria et <strong>la</strong> pe<strong>la</strong><strong>de</strong> en aire. Il est<br />

intéressant <strong>de</strong> noter que les auteurs ne trouvent pas d‟association entre les scores <strong>de</strong> stress et les<br />

<strong>de</strong>rmatoses psychosomatiques sus-citées. La popu<strong>la</strong>tion cible a été comparée à une popu<strong>la</strong>tion<br />

témoin <strong>de</strong>rmatologique (sujets présentant <strong>de</strong>s naevis, kératoses et mycoses). Le questionnaire <strong>de</strong><br />

HAZAN et SHAVER a été utilisé pour l‟évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement.<br />

Une critique majeure peut être faite à cette étu<strong>de</strong> : les pathologies étudiées ne sont pas toujours<br />

d‟origine psychosomatique et il n‟est pas rare <strong>dans</strong> <strong>la</strong> pratique <strong>de</strong>rmatologique <strong>de</strong> découvrir à<br />

postériori d‟authentiques causes organiques à <strong>de</strong>s prurits initialement c<strong>la</strong>ssés sine maeteria, à <strong>de</strong>s<br />

urticaires chroniques et <strong>de</strong>s hyperhydroses symptomatiques.<br />

De même le déterminisme purement psychosomatique <strong>de</strong> <strong>la</strong> pe<strong>la</strong><strong>de</strong> en aire n‟est pas démontré à<br />

l‟heure actuelle, or ce diagnostic concerne 2/3 <strong>de</strong>s patients inclus (111/177).<br />

Vitiligo<br />

PICARDI (2003) observe un taux plus élevé <strong>de</strong> patients insécure, <strong>de</strong> manière significative, avec une<br />

surreprésentation <strong>de</strong>s attachements insécures préoccupés et désorganisés. Le score d‟anxiété à<br />

l‟échelle E.C.R. (Experiences in Close Re<strong>la</strong>tionships) <strong>de</strong> BRENNAN (1998) est augmenté ainsi que le<br />

score d‟évitement <strong>dans</strong> une moindre mesure. Les scores d‟alexithymie sont également augmentés<br />

chez les sujets avec <strong>de</strong>s scores abaissés du support social perçu. Cette cohérence <strong>de</strong>s trois scores,<br />

insécurité, alexithymie et support social peut aller <strong>dans</strong> le sens d‟un lien entre les trois dimensions.<br />

60


Pe<strong>la</strong><strong>de</strong><br />

PICARDI (2003) observe également une augmentation du taux <strong>de</strong> sujets insécures avec un score<br />

d‟évitement plus important. Les scores d‟alexithymie sont augmentés et ceux <strong>de</strong> soutien social<br />

perçu abaissés.<br />

Nous remarquons néanmoins que <strong>dans</strong> <strong>la</strong> vision <strong>de</strong>rmatologique actuelle, le vitiligo et <strong>la</strong> pe<strong>la</strong><strong>de</strong> ne<br />

sont plus considèrées comme <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rmatoses à déclenchement psychosomatique unique, au profit<br />

d‟une perspective étiologique immunitaire (un retentissement psychologique important est par<br />

contre régulièrement décrit).<br />

Psoriasis<br />

PICARDI (2003) n‟observe aucune différence <strong>de</strong> taux d‟insécurité avec <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion générale.<br />

Dermatite <strong>atopique</strong><br />

RABUNG (2004) étudie 124 patients avec le R.S.Q. (Re<strong>la</strong>tionship Scales Questionnaire).<br />

Il observe un taux significativement plus élevé <strong>de</strong> sujets insécures (54%) par rapport aux sujets<br />

sécure (46%), <strong>la</strong> norme <strong>de</strong> sécurité étant <strong>de</strong> 61 % au R.S.Q. L‟insécurité se répartit en 23% <strong>de</strong> sujets<br />

ambivalents, 19% <strong>de</strong> sujets évitants et 12% <strong>de</strong> sujets désorganisés.<br />

Le taux d‟insécurité est <strong>de</strong> 50% pour les sujets chez qui l‟eczéma a débuté <strong>dans</strong> <strong>la</strong> première année<br />

<strong>de</strong> vie et 36% pour les sujets à apparition plus tardive <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>.<br />

Cette différence n‟est pas significative, ce qui ne permet pas <strong>de</strong> conclure à un effet <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong><br />

<strong>atopique</strong> sur <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement.<br />

Néanmoins cet effet peut être visualisé sur un échantillon plus <strong>la</strong>rge, <strong>la</strong> différence observée sur 124<br />

sujets étant déjà conséquente (effet <strong>de</strong> taille <strong>de</strong> l‟échantillon ?).<br />

La chronicité (absence <strong>de</strong> rémission) ne semble pas jouer sur <strong>la</strong> nature d‟attachement (63%<br />

d‟insécures pour les sujets avec rémission, 50% chez les sujets sans rémission).<br />

La gravité <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> n‟est pas augmentée chez les insécures.<br />

Les sujets sécures expriment un meilleur soutien social perçu.<br />

Une altération <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> vie chez les sujets insécures est observée au niveau émotionnel et <strong>de</strong><br />

l‟interaction sociale.<br />

La gravité <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> est le facteur prédictif le plus important sur l‟atteinte <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

qualité <strong>de</strong> vie.<br />

Cet effet <strong>de</strong> <strong>la</strong> gravité est d‟autant plus important que le sujet est sécure, ce qui paradoxalement<br />

semble montrer une moins bonne adaptation à <strong>la</strong> sévérité <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> <strong>de</strong>s sujets<br />

sécures.<br />

61


En analyse multivariée, <strong>la</strong> gravité est le facteur prédictif le plus important sur le retentissement sur<br />

<strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> vie, suivi <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> l‟attachement et du score <strong>de</strong> dépression pour les insécures.<br />

DAUD (1993) étudie <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement <strong>de</strong> 30 enfants avec <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> en âge<br />

présco<strong>la</strong>ire (32,9 mois en moyenne) comparativement avec 20 enfants sains appariés en utilisant <strong>la</strong><br />

situation étrange d‟AINSWORTH.. Il n‟observe pas <strong>de</strong> différence significative du taux d‟enfants<br />

sécures entre les <strong>de</strong>ux groupes (86% % <strong>dans</strong> le groupe eczéma, 70% Dans le groupe contrôle). Il<br />

observe que le retentissement psychosocial est majeur sur <strong>la</strong> mère d‟enfant <strong>atopique</strong>, mais que<br />

celles-ci ne manifestent pas <strong>de</strong> comportements négatifs vis-à-vis <strong>de</strong> leur enfant ma<strong>la</strong><strong>de</strong>. Elles ont au<br />

contraire une bonne empathie empêchant ainsi un retentissement majeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die pour leurs<br />

enfants, expliquant l‟absence d‟augmentation d‟insécurité et <strong>la</strong> simple présence <strong>de</strong> troubles<br />

comportementaux mineurs non prédictifs d‟une pathologie psychiatrique ultérieure.<br />

ZANGHERI (2001) étudie 20 enfants agés <strong>de</strong> 3 à 5 ans (âge moyen : 4,45 ans) présentant une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong><br />

<strong>atopique</strong> comparativement à 20 enfants sains appariés avec l‟âge et le sexe. Il utilise une version<br />

italienne d‟un Q-sort d‟attachement à faire par <strong>la</strong> mère <strong>de</strong> l‟enfant : il n‟existe aucune différence au<br />

niveau <strong>de</strong>s scores <strong>de</strong> sécurité entre les <strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions. Seule <strong>la</strong> sous échelle « satisfaction au<br />

contact physique » est tendanciellement abaissée <strong>dans</strong> le groupe eczéma.<br />

Les trois étu<strong>de</strong>s précitées sont donc convergentes : <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> n‟induit pas d‟insécurité<br />

chez le jeune enfant. Elle augmente par contre le taux d‟insécurité chez l‟adulte (RABUNG 2004, SAGE,<br />

2007), témoignant d‟un probable retentissement <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rmatose sur <strong>la</strong> partie évolutive <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>structure</strong> d‟attachement.<br />

Cette contradiction apparente peut être expliquée soit par un retentissement apparaissant plus<br />

tardivement chez l‟enfant, notamment lors <strong>de</strong> l‟individuation <strong>de</strong> celui-ci avec enrichissement <strong>de</strong>s<br />

interactions sociales, soit par une <strong>structure</strong> d‟attachement insécure préférentielle du sujet adulte<br />

n‟ayant pas guéri <strong>de</strong> sa <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>.<br />

Ainsi le sujet insécure aurait moins <strong>de</strong> chances <strong>de</strong> guérir <strong>de</strong> son eczéma, l‟insécurité d‟attachement<br />

prenant <strong>la</strong> dimension d‟un facteur dispositionnel favorisant <strong>la</strong> pérennisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong><br />

(SAGE, 2011).<br />

62


METHODOLOGIE<br />

63


1. CADRE DE LA RECHERCHE<br />

Le cadre référentiel est celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> psychologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé, qui consiste en l‟étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s facteurs et<br />

<strong>de</strong>s processus psychologiques jouant un rôle <strong>dans</strong> <strong>la</strong> survenue et l‟évolution <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong>dies<br />

somatiques.<br />

Ce cadre permet l‟étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s interactions entre <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et le psychisme sans rechercher une<br />

causalité linéaire, démarche tout à fait illusoire <strong>dans</strong> une pathologie multifactorielle comme <strong>la</strong><br />

<strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>.<br />

Plusieurs corol<strong>la</strong>ires sont liés à ce choix :<br />

utilisation d‟outils d‟observation validés,<br />

ceci <strong>dans</strong> un cadre se rapprochant le plus possible <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> expérimentale avec notamment<br />

contrôle <strong>de</strong> biais, sélection <strong>de</strong>s critères d‟inclusion et <strong>de</strong> non inclusion,<br />

exploitation statistique <strong>de</strong>s résultats,<br />

déduction en terme <strong>de</strong> facteurs prédictifs.<br />

Le cadre théorique choisi est <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> l’attachement, en raison <strong>de</strong>s liens ci-<strong>de</strong>ssus décrits entre<br />

expérience précoces - peau - psychisme <strong>dans</strong> une vision développementale et entre psychisme -<br />

attachement - <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> <strong>dans</strong> une dimension psychosomatique.<br />

La <strong>structure</strong> d‟attachement sera alors considérée comme une variable dispositionnelle du sujet<br />

venant influer l‟évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>. La recherche d‟une valeur prédictive <strong>de</strong> cette<br />

<strong>structure</strong> d‟attachement <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmite <strong>atopique</strong> sera donc recherchée.<br />

2. OBJECTIFS<br />

Etu<strong>de</strong> du lien entre <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> et une variable dispositionnelle (<strong>structure</strong> d‟attachement)<br />

conjointement à certains modérateurs (« coping », régu<strong>la</strong>tion émotionnelle). Détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

nature et <strong>de</strong> l‟importance du terrain anxieux <strong>dans</strong> cette <strong>de</strong>rmatose. Recherche d‟une signification du<br />

taux d‟IgE par rapport à <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement et l‟anxiété.<br />

64


3. ETUDE PRELIMINAIRE :<br />

Afin d‟affiner les hypothèses et pour choisir les outils à utiliser, une étu<strong>de</strong> princeps a été réalisée sur<br />

30 patients, 15 sujets avec eczéma pérennisés (groupe 1, moyenne d‟âge 33,2 ans), 15 sujets sans<br />

pérennisation <strong>de</strong> l‟eczéma (groupe 2 moyenne d‟âge 40,5 ans).<br />

Les critères d‟inclusion et d‟exclusion sont les mêmes que celles <strong>de</strong> l‟étu<strong>de</strong> actuelle et qui seront<br />

précisés plus bas.<br />

Les entretiens d‟attachement ont été réalisés en général avec <strong>de</strong>ux examinateurs afin <strong>de</strong> confronter<br />

les impressions cliniques <strong>de</strong> chacun.<br />

Les scores d‟attachements ont été comparés entre ces <strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions avec une étu<strong>de</strong> catégorielle<br />

et dimensionnelle. Les outils utilisés pour l‟évaluation <strong>de</strong> l‟attachement consistaient en <strong>de</strong>ux<br />

métho<strong>de</strong>s cliniques : codage <strong>de</strong> l‟AAI avec le Q-sort selon KOBAK, et selon l‟EDICODE<br />

(PIERREHUMBERT), et <strong>de</strong>ux auto-questionnaires : le CAMIR (PIERREHUMBERT) et le questionnaire<br />

<strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> BARTHOLOMEW.<br />

Deux exemples <strong>de</strong> cas cliniques sont rapportés en annexe pour donner un aperçu du travail<br />

d‟évaluation réalisé <strong>dans</strong> cette étu<strong>de</strong> princeps.<br />

3.1 Tests d’évaluation <strong>de</strong> l’attachement utilisés :<br />

Codage <strong>de</strong> l’entretien d’attachement par Q. SORT selon KOBAK (1993) :<br />

La procédure Q. SORT consiste à organiser par l‟observateur son impression clinique du sujet en<br />

c<strong>la</strong>ssant du plus vrai au plus faux <strong>de</strong>s propositions préétablies. Cette technique limite à priori<br />

l‟étendue <strong>de</strong>s appréciations par le nombre défini <strong>de</strong> propositions mais permet une standardisation <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d‟observation, avec une certaine fiabilité intercotateur et au test-retest.<br />

KOBAK a établi 100 items se rapportant autant au mo<strong>de</strong> d‟expression, à l‟état d‟esprit envers les<br />

figures d‟attachement et aux expériences vécues susceptibles d‟agir sur l‟attachement. Après lecture<br />

<strong>de</strong> l‟entretien retranscrit « in extenso », le cotateur c<strong>la</strong>sse ces 100 items en 9 piles du plus vrai au<br />

plus faux. Le nombre d‟items <strong>dans</strong> chaque pile est défini <strong>de</strong> manière à se rapprocher d‟une<br />

distribution normale. Une notation est effectuée pour chaque item en fonction <strong>de</strong> leur<br />

positionnement.<br />

Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion est ensuite réalisée entre les cotations <strong>de</strong> chaque item du patient et celles<br />

<strong>de</strong> chaque prototype sécure, insécure détaché, insécure préoccupé.<br />

Une catégorisation selon ces trois prototypes est ainsi possible, comme une étu<strong>de</strong> dimensionnelle<br />

avec obtention <strong>de</strong> 3 indices <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion (autonomie, détachement, préoccupation).<br />

65


Codage <strong>de</strong> l’entretien d’attachement par l’Edico<strong>de</strong> :<br />

Il s‟agit d‟une échelle différentielle sémantique créée par PIERREHUMBERT et coll. (1999), auxiliaire à<br />

l‟analyse d‟un entretien semi structuré (quel qu‟il soit) <strong>dans</strong> l‟appréciation <strong>de</strong>s expériences<br />

subjectives <strong>de</strong> l‟adulte <strong>dans</strong> le domaine <strong>de</strong> l‟attachement. Elle permet également <strong>la</strong> comparaison<br />

entre <strong>de</strong>ux personnes.<br />

Il se compose <strong>de</strong> 5 échelles : fluidité, cohérence, adéquation, réflexivité et authenticité.<br />

La notion <strong>de</strong> fluidité fait référence à <strong>la</strong> richesse associative, à un accès aisé aux<br />

souvenirs, à une participation à l‟entretien (5 items).<br />

La cohérence : le discours est « focalisé », structuré et pertinent avec le sujet abordé (6<br />

items).<br />

L‟adéquation : <strong>la</strong> distance re<strong>la</strong>tionnelle est adéquate avec confiance <strong>dans</strong> les re<strong>la</strong>tions et<br />

une bonne capacité <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion émotionnelle (3 items).<br />

La réflexion : elle évoque <strong>la</strong> présence et l‟importance d‟états mentaux chez soi et<br />

supposés chez autrui. Il s‟agit d‟une attribution <strong>de</strong> subjectivité à soi et aux autres (4<br />

items).<br />

L‟authenticité : le discours est véridique et vivant (3 items).<br />

Le cotateur va évaluer sur une échelle visuelle <strong>de</strong> type LICKERT son appréciation <strong>de</strong> l‟expérience<br />

subjective du sujet concernant les re<strong>la</strong>tions proches, avec notamment prise en compte <strong>de</strong>s<br />

caractéristiques intrinsèques du discours qui sont supposées être révé<strong>la</strong>trices <strong>de</strong> l‟état d‟esprit du<br />

sujet (comme pour le codage <strong>de</strong> l‟A.A.I.).<br />

Il s‟agit d‟une procédure rapi<strong>de</strong>, publiée et validée, ne nécessitant pas <strong>de</strong> formation spéciale. Dans<br />

notre étu<strong>de</strong> <strong>la</strong> cotation <strong>de</strong> l‟édico<strong>de</strong> a été faite directement après l‟entretien d‟attachement.<br />

Le positionnement sur l‟échelle visuelle est transformé en valeur quantitative puis <strong>la</strong> somme <strong>de</strong>s<br />

différents items permettent <strong>de</strong> donner une valeur quantitative aux 5 dimensions précitées. La<br />

vocation <strong>de</strong> l‟édico<strong>de</strong> n‟est pas <strong>de</strong> catégoriser le sujet selon sa <strong>structure</strong> d‟attachement. Néanmoins<br />

l‟analyse <strong>de</strong>s clusters <strong>de</strong> sujets montre <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> 3 groupes qui sont corrélés aux 3 <strong>structure</strong>s<br />

d‟attachement après codage <strong>de</strong> leur A.A.I.<br />

Le cluster B est sécure.<br />

Le cluster A est c<strong>la</strong>irement détaché à l‟A.A.I. Les sujets ont alors <strong>de</strong>s scores abaissés en fluidité,<br />

réflexion et authenticité et simi<strong>la</strong>ires aux sécures (cluster B) pour <strong>la</strong> cohérence et l‟adéquation.<br />

66


Le groupe C est c<strong>la</strong>irement préoccupé sur l‟A.A.I. et montre moins <strong>de</strong> cohérence et d‟adéquation à<br />

l‟édico<strong>de</strong> avec une fluidité et une authenticité simi<strong>la</strong>ire aux sécures, <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> réflexion restant<br />

abaissée <strong>dans</strong> une moindre mesure.<br />

Par analyse visuelle <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong>s 5 dimensions, il est donc possible d‟affiner une interprétation<br />

clinique par l‟édico<strong>de</strong>.<br />

Un double codage a été réalisé, celui-ci survenant juste après <strong>la</strong> passation <strong>de</strong> l‟A.A.I.<br />

Auto questionnaire CAMIR (PIERREHUMBERT et coll., 1996) :<br />

Son objectif est d‟évaluer les stratégies re<strong>la</strong>tionnelles <strong>de</strong> l‟adulte <strong>dans</strong> le paradigme <strong>de</strong><br />

l‟attachement. Ce<strong>la</strong> fait référence à <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> stratégies secondaires déployées par le sujet si<br />

autrui ne répond pas adéquatement à sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong> initiale (MAIN 1990, KOBAK 1993).<br />

Il s‟agit d‟interroger le sujet sur ses re<strong>la</strong>tions passées et actuelles familiales.<br />

Il apprécie donc autant les re<strong>la</strong>tions d‟attachement <strong>dans</strong> l‟enfance et les caractéristiques <strong>de</strong>s<br />

échanges familiaux actuels, impliquant les représentations du sujet quant à ses besoins émotionnels<br />

et ceux <strong>de</strong>s autres.<br />

Ce questionnaire est un format Q SORT composé <strong>de</strong> 72 items, re<strong>la</strong>tifs au passé, au présent et aux<br />

généralisations sémantiques du sujet.<br />

L‟analyse factorielle montre une <strong>structure</strong> en 13 échelles :<br />

3 échelles pour l‟autonomie :<br />

- support parental : expérience <strong>de</strong> support <strong>dans</strong> <strong>la</strong> famille d‟origine,<br />

- support familial : expérience <strong>de</strong> support <strong>dans</strong> <strong>la</strong> famille actuelle,<br />

- reconnaissance <strong>de</strong> soutien qui exprime un sentiment généralisé d‟autonomie <strong>dans</strong> les<br />

re<strong>la</strong>tions.<br />

3 échelles pour le détachement :<br />

- indisponibilité parentale,<br />

- distance familiale : distance émotionnelle <strong>dans</strong> <strong>la</strong> famille actuelle,<br />

- rancune <strong>de</strong> rejet : expression d‟une défiance <strong>dans</strong> les re<strong>la</strong>tions.<br />

3 échelles pour <strong>la</strong> préoccupation :<br />

- interférence parentale <strong>dans</strong> <strong>la</strong> famille d‟origine,<br />

- préoccupation familiale,<br />

- rancune d‟infantilisation : sentiment généralisé d‟accaparement par les autres.<br />

67


les 4 <strong>de</strong>rnières échelles sont :<br />

- traumatisme parental,<br />

- blocage du souvenir,<br />

- démission parentale,<br />

- valorisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> hiérarchie.<br />

La catégorisation en type sécure, détaché et préoccupé se fait ensuite par calculs <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre<br />

les valeurs du sujet et celles <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion témoin utilisée pour <strong>la</strong> validation <strong>de</strong> ce test et ce pour<br />

chaque prototype. Ce score Q est ensuite transformé en score T. Il existe donc trois scores T pour<br />

les styles sécure, détaché et préoccupé. La corré<strong>la</strong>tion avec le prototype sécure exprime <strong>la</strong> stratégie<br />

primaire. Dans l‟étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> validation <strong>de</strong> PIERREHUMBERT (1996), cet indice <strong>de</strong> stratégie primaire n‟est<br />

pas corrèlé avec le score d‟état d‟esprit sécure au Q-sort selon KOBAK, exprimant ainsi les<br />

différences <strong>de</strong> références <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux tests : prédominance <strong>de</strong> <strong>la</strong> prise en compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> cohérence du<br />

discours <strong>dans</strong> <strong>la</strong> technique <strong>de</strong> codage <strong>de</strong> KOBAK, du contenu <strong>de</strong>s réponses <strong>dans</strong> le CAMIR.<br />

Le domaine exploré est donc probablement différent : M.I.O. <strong>dans</strong> leur aspect procédural pour le<br />

Q. sort selon KOBAK, représentations sémantiques pour le CAMIR.<br />

Il se rajoute <strong>de</strong>ux indices calculés : l‟indice <strong>de</strong> stratégie secondaire et le cumul <strong>de</strong>s insécurités. Le<br />

premier s‟obtient en soustrayant le coefficient (Q) préoccupé au coefficient détaché : plus il est<br />

élevé plus <strong>la</strong> stratégie secondaire est <strong>de</strong> nature détachée. L‟étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> PIERREHUMBERT sur 202 sujets<br />

permet <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sser les résultats <strong>de</strong> cet indice en 3 niveaux : bas (« préoccupé ») : +.171.<br />

Le cumul <strong>de</strong>s insécurités correspond à <strong>la</strong> somme <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux coefficients détaché et préoccupé. Le<br />

résultat <strong>de</strong> cette addition est significativement plus élevé chez les insécures. Il est remarqué<br />

également que les sujets avec une stratégie primaire élevée (sécure) ont plus fréquemment une<br />

stratégie secondaire moyenne (ni préoccupée, ni détachée), les patients avec une stratégie primaire<br />

moyenne (peu sécure) étant plus fréquemment détachés, et ceux avec une stratégie primaire faible<br />

(insécure) plus fréquemment préoccupés.<br />

Les scores <strong>de</strong>s stratégies primaires et secondaires ne sont pas corrèlés avec les variables<br />

sociodémographiques, sauf en ce qui concerne le niveau socio-économique corrèlé positivement<br />

avec <strong>la</strong> stratégie secondaire (plus le niveau socio-économique est haut, plus <strong>la</strong> stratégie secondaire<br />

s‟oriente du coté détaché). Ceci n‟est pas le cas pour les échelles cliniques, corrèlées à plusieurs<br />

variables socio-démographiques comme l‟âge, le sexe, niveau socio-économique…).<br />

Ainsi pour PIERREHUMBERT, les notions <strong>de</strong> stratégie d‟attachement primaire et secondaire, mesurées<br />

par le CAMIR, apparaissent comme <strong>de</strong>s valeurs stables, non dépendantes <strong>de</strong> l‟histoire du sujet et<br />

68


eprésentatives <strong>de</strong> <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> modéles individuels <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tion décrits par BOWLBY sous le terme <strong>de</strong><br />

modèle interne opérant.<br />

Une étu<strong>de</strong> catégorielle et dimensionnelle est donc possible avec le CAMIR.<br />

Dans notre étu<strong>de</strong>, par souci <strong>de</strong> simplification nous ne tiendrons compte que <strong>de</strong>s trois scores T <strong>de</strong><br />

stratégie d‟attachement et <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux indices calculés, l‟indice <strong>de</strong> stratégie secondaire et le cumul <strong>de</strong>s<br />

insécurités.<br />

Questionnaire <strong>de</strong> perception <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> BARTHOLOMEW (1991)<br />

Il s‟appuie sur <strong>la</strong> notion développée par BOWLBY (1973) selon <strong>la</strong>quelle le sujet développe une<br />

représentation <strong>de</strong> lui-même et <strong>de</strong>s autres en fonction <strong>de</strong>s interactions <strong>dans</strong> l‟enfance avec <strong>la</strong> figure<br />

d‟attachement. Des soins adéquats vont l‟amener à avoir une représentation d‟autrui fiable, digne <strong>de</strong><br />

confiance (image positive) et une représentation <strong>de</strong> soi-même <strong>de</strong> personne estimable.<br />

Ces représentations <strong>de</strong> soi et <strong>de</strong>s autres faisant référence aux M.I.O. ont donc une bipo<strong>la</strong>rité négatif–<br />

positif.<br />

Il en résulte 4 combinaisons dont l‟auteur déduit 4 catégories :<br />

Personne sécure : représentations <strong>de</strong> soi et <strong>de</strong>s autres positives.<br />

Personne craintive : représentations <strong>de</strong> soi et <strong>de</strong>s autres négatives.<br />

Personne détachée : représentation <strong>de</strong> soi positive et <strong>de</strong>s autres négative.<br />

Personne préoccupée : représentation <strong>de</strong> soi négative et <strong>de</strong>s autres positive.<br />

Les stratégies re<strong>la</strong>tionnelles du sujet vont ainsi dépendre <strong>de</strong> sa représentation <strong>de</strong> soi et d‟autrui.<br />

Cette c<strong>la</strong>ssification selon les M.I.O. <strong>de</strong> soi et <strong>de</strong>s autres est étroitement corrélée aux résultats <strong>de</strong><br />

l‟A.A.I. mais <strong>la</strong> notion d‟attachement ne semble pas correspondre <strong>dans</strong> les 2 systèmes d‟évaluation.<br />

Notamment le questionnaire <strong>de</strong> BARTHOLOMEW ne fait référence qu‟aux représentations<br />

sémantiques du sujet concernant les re<strong>la</strong>tions à autrui.<br />

Par ailleurs, <strong>la</strong> désirabilité sociale donne un biais important à ce test.<br />

69


Le sujet répond à 2 questionnaires :<br />

- Un premier <strong>de</strong> nature catégoriel permettant une c<strong>la</strong>ssification en fonction d‟une <strong>de</strong>s quatre<br />

catégories (sécure, détaché, préoccupé, craintif).<br />

- Un <strong>de</strong>uxième questionnaire correspond à quatre échelles visuelles <strong>de</strong> type LICKERT. Il permet <strong>de</strong><br />

mesurer quantitativement les quatre dimensions précé<strong>de</strong>ntes.<br />

3.2 Résultats catégoriels <strong>de</strong>s quatre tests:<br />

Rappelons que ces résultats n‟ont d‟autre valeur que <strong>de</strong> tester les concordances entre notre<br />

impression clinique et les résultats <strong>de</strong>s codages pour chaque patient, d‟observer les corespondances<br />

<strong>de</strong>s tests entre eux et d‟affiner les hypothèses <strong>de</strong> l‟étu<strong>de</strong> principale.<br />

En effet, l‟étu<strong>de</strong> catégorielle est peu adaptée au codage selon KOBAK, à l‟édico<strong>de</strong> et <strong>dans</strong> une<br />

certaine mesure au CAMIR (notamment difficulté <strong>de</strong> conclure lorsque 2 catégories ont <strong>de</strong>s scores<br />

élevés).<br />

TABLEAU 1 : Résultats catégoriels sécure-insécure aux 4 tests d’attachement<br />

Popu<strong>la</strong>tion 1 Popu<strong>la</strong>tion 2 Popu<strong>la</strong>tion 1 + 2<br />

Sécure Insécure Sécure Insécure Sécure Insécure<br />

CAMIR 6 9 6 9 12 18<br />

BARTHOLOMEW 9 6 7 8 16 14<br />

EDICODE 4 11 9 6 13 17<br />

Q.SORT KOBAK 3 12 12 3 15 15<br />

Seule <strong>la</strong> catégorisation sécure – insécure est prise en compte. Elle est comparée pour chaque sujet<br />

entre <strong>de</strong>ux tests afin <strong>de</strong> quantifier le nombre <strong>de</strong> sujets ayant <strong>la</strong> même catégorisation. Sur 30 sujets,<br />

le seuil <strong>de</strong> distribution qui ne soit pas lié au hasard est situé au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 20.<br />

CAMIR – BARTHOLOMEW<br />

18 sujets sur 30 sont c<strong>la</strong>ssés <strong>dans</strong> <strong>la</strong> même catégorie par les 2 tests (différence non significative,<br />

distribution liée au hasard (Χ ² = 1.2, p = 0.273)).<br />

70


CAMIR – EDICODE<br />

23 sujets sur 30 sont c<strong>la</strong>ssés <strong>dans</strong> <strong>la</strong> même catégorie (Χ ² = 8.53, p = 0.003). Il existe une<br />

correspondance entre les résultats obtenus à ces <strong>de</strong>ux tests pour chaque patient. Par contre, en<br />

considérant les sous c<strong>la</strong>sses d‟insécurité, seulement 19 sujets sur 30 se retrouvent <strong>dans</strong> <strong>la</strong> même<br />

catégorie (Χ ² = 2.13, p = 0.144).<br />

.<br />

CAMIR – KOBAK<br />

17 sujets sur 30 sont c<strong>la</strong>ssés <strong>dans</strong> <strong>la</strong> même catégorie (Χ ² = 0.533, p = 0.465).<br />

EDICODE – BARTHOLOMEW<br />

15 sujets sur 30 sont c<strong>la</strong>ssés <strong>dans</strong> <strong>la</strong> même catégorie.<br />

EDICODE – KOBAK<br />

22 sujets sur 30 sont c<strong>la</strong>ssés <strong>dans</strong> <strong>la</strong> même catégorie (Χ² = 6.53, p = 0.011). En considérant les sous<br />

c<strong>la</strong>sses d‟attachement, 20 sujets sur 30 se retrouvent <strong>dans</strong> <strong>la</strong> même catégorie<br />

(Χ ² = 3.33 ; p = 0.068).<br />

BARTHOLOMEW – KOBAK<br />

13 sujets sur 30 sont c<strong>la</strong>ssés <strong>dans</strong> <strong>la</strong> même catégorie.<br />

CONCLUSIONS :<br />

- Les <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s cliniques (Q-sort selon KOBAK et édico<strong>de</strong>) nous sont apparues logiquement<br />

comme très représentatives <strong>de</strong> nos perceptions cliniques du caractère sécure ou insécure <strong>de</strong>s<br />

patients.<br />

- Le test <strong>de</strong> BARTHOLOMEW n‟est concordant avec aucun <strong>de</strong>s trois autres tests. Il est également<br />

beaucoup moins informatif et riche en renseignements cliniques que l‟autre auto-questionnaire, le<br />

CAMIR. Ce test <strong>de</strong> Bartholomew ne sera pas utilisé pour le protocole principal.<br />

- L‟édico<strong>de</strong> est concordant avec le CAMIR et le Q-sort selon KOBAK.<br />

Ses échelles cliniques ne testent pas directement un style d‟attachement, mais <strong>de</strong>s fonctionnements<br />

relevant <strong>de</strong> tel ou tel type d‟attachement. Elle ne sera donc pas pertinente <strong>dans</strong> notre étu<strong>de</strong> où <strong>la</strong><br />

71


mesure du style d‟attachement est centrale. Néanmoins cette échelle nous a permis <strong>de</strong> bien nous<br />

familiariser avec les fonctionnements relevant <strong>de</strong>s différents types d‟attachement.<br />

- Absence <strong>de</strong> concordance entre le CAMIR et le Q-sort selon KOBAK.<br />

Les scores <strong>de</strong> stratégie primaire (sécure) et secondaire du CAMIR ne sont théoriquement pas<br />

dépendants <strong>de</strong> l‟histoire du sujet et <strong>de</strong> ses représentations sémantiques.<br />

Or nous avons observé un effet important <strong>de</strong> l‟âge sur le score <strong>de</strong> stratégie primaire :<br />

TABLEAU 2 : Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre les scores d’attachement au CAMIR et l’âge<br />

Etu<strong>de</strong><br />

princeps<br />

(n= 30)<br />

SECCA DETACA PRECA Ind.strat 2<br />

camir<br />

<strong>de</strong>t+préoc<br />

camir<br />

AGE -,4860 ,4405 ,3814 -,0619 ,5013<br />

p=,01 p=,02 p=,04 p=,75 p=,01<br />

Plus le sujet est agé, moins son score <strong>de</strong> stratégie primaire (sécure) est élevé. Le cumul d‟insécurité<br />

augmente également avec l‟âge.<br />

De même le sexe influe sur le score <strong>de</strong> stratégie secondaire du CAMIR:<br />

TABLEAU 3 : ANOVA effet <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable sexe sur les scores d’attachement au CAMIR<br />

Etu<strong>de</strong><br />

princeps<br />

(n=30)<br />

F p<br />

SECCA 0,047 0,83<br />

DETACA 1,023 0,32<br />

PRECA 0,889 0,35<br />

Ind.strat 2<br />

camir<br />

3,676 0,07<br />

<strong>de</strong>t+préoc<br />

camir<br />

0,021 0,88<br />

72


Le facteur catégorie socio-professionnelles agit au niveau du cumul <strong>de</strong>s insécurités : les catégories 2<br />

(artisants, commerçants, chefs d‟entreprise) et 3 (cadres et professions supérieures) ont un cumul<br />

d‟insécurité supérieur aux autres catégories.<br />

FIGURE 1 : Taux du cumul d’insécurité au CAMIR en fonction <strong>de</strong>s catégories socio-<br />

professionnelles<br />

<strong>de</strong>t+préoc camir<br />

0,8<br />

0,6<br />

0,4<br />

0,2<br />

0,0<br />

-0,2<br />

-0,4<br />

-0,6<br />

-0,8<br />

TABLEAU 4 : ANOVA effet du facteur « catégories socio-professionnelles » sur les scores<br />

d’attachement au CAMIR<br />

2 3 4 5 8<br />

Etu<strong>de</strong> princeps (n= 30) F p<br />

SECCA F 1,36 0,28<br />

DETACA F 1,71 0,18<br />

PRECA F 1,75 0,17<br />

Ind.strat 2 camir MC 0,66 0,62<br />

<strong>de</strong>t+préoc camir F 2,40 0,08<br />

CATSOPRO<br />

73


Nous avons vérifié l‟absence d‟influence <strong>de</strong>s trois facteurs : âge, sexe, catégories socio-<br />

professionnelles sur les scores du Q-sort selon KOBAK:<br />

TABLEAU 5 : Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre les scores d’attachement au Q-sort selon KOBAK et<br />

l’âge:<br />

Etu<strong>de</strong> princeps (n= 30) SECAAI DETAAI PREAAI<br />

AGE ,1774 ,0324 -,0959<br />

p=,35 p=,87 p=,61<br />

TABLEAU 6 : ANOVA effet du facteur sexe sur les scores d’attachement au Q-sort selon<br />

KOBAK :<br />

Etu<strong>de</strong> princeps<br />

(n=30)<br />

F p<br />

SECAAI F 0,41 0,53<br />

DETAAI F 1,28 0,27<br />

PREAAI F 0,15 0,70<br />

TABLEAU 7 : ANOVA effet du facteur « catégories socio-professionnelles » sur les scores<br />

d’attachement au Q-sort selon KOBAK :<br />

Etu<strong>de</strong> princeps (n=<br />

30)<br />

F p<br />

SECAAI 1,99 0,13<br />

DETAAI 1,65 0,20<br />

PREAAI 2,11 0,11<br />

Nous <strong>de</strong>vons donc considérer que les scores <strong>de</strong> stratégies primaire et secondaire au CAMIR ne sont<br />

pas aussi indépendants <strong>de</strong> l‟histoire du sujet <strong>dans</strong> notre popu<strong>la</strong>tion que nous pouvions le supposer.<br />

Par contre les scores au Q-sort selon KOBAK sont bien indépendants <strong>de</strong>s trois variables<br />

socioéconomiques testées.<br />

Aussi <strong>la</strong> différence importante entre les résultats du CAMIR et ceux du Q-sort selon KOBAK (et<br />

notre perception clinique) nous impose d‟envisager l‟existence d‟une différence <strong>de</strong> domaine exploré<br />

par ces <strong>de</strong>ux tests, le Q-sort selon KOBAK permettant un accès aux M.I.O. avec à priori stabilité<br />

<strong>dans</strong> le temps <strong>de</strong>s mesures et indépendance par rapport aux variables socio-démographiques, le<br />

74


CAMIR permettant un accès aux représentations sémantiques d‟attachement avec une forte<br />

influence <strong>de</strong>s facteurs socio-démographiques.<br />

Nous utiliseront donc le Q-sort selon KOBAK quand il s’agira d’étudier l’attachement en tant<br />

que <strong>structure</strong> et facteur dispositionnel pouvant être prédictible <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong><br />

<strong>atopique</strong>, et le CAMIR quand il s’agira d’étudier le retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> sur<br />

les représentations d’attachement à l’instant <strong>de</strong> l’examen chez l’adulte.<br />

Nous n‟utiliserons pas <strong>la</strong> catégorisation, source d‟approximations et ne permettant pas une analyse<br />

fine comme il est possible <strong>de</strong> le faire avec une étu<strong>de</strong> dimensionnelle.<br />

3.3 Résultats dimensionnels :<br />

L‟étu<strong>de</strong> dimensionnelle au Q-sort selon KOBAK nous permet <strong>de</strong> suspecter une différence entre <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> sujets avec <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> pérennisée (popu<strong>la</strong>tion 1) versus non pérennisé<br />

(popu<strong>la</strong>tion 2) : <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1 semble moins sécure, plus insécure détachée et préoccupée que <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion 2.<br />

TABLEAU 8 : Etu<strong>de</strong> préliminaire : moyenne arithmétique <strong>de</strong>s corré<strong>la</strong>tions aux 3 prototypes au<br />

Q.SORT selon KOBAK pour les 2 popu<strong>la</strong>tions<br />

Sécurité (écart type) Popu<strong>la</strong>tion 1 - 0,142 (0,336)<br />

Popu<strong>la</strong>tion 2 0,295 (0,354)<br />

Détachement (écart type) Popu<strong>la</strong>tion 1 0,165 (0,355)<br />

Popu<strong>la</strong>tion 2 - 0,147 (0,315)<br />

Préoccupé (écart type) Popu<strong>la</strong>tion 1 - 0,026 (0,196)<br />

Popu<strong>la</strong>tion 2 - 0,285 (0,163)<br />

Les résultats dimensionnels aux CAMIR et au test <strong>de</strong> BARTHOLOMEW ne montrent pas <strong>de</strong> différence<br />

entre les <strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions sauf en ce qui concerne <strong>la</strong> valorisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> hiérarchie (échelle clinique<br />

du CAMIR) dont le score est supérieur <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2 (significativité tendancielle U=69,5 p=<br />

.074).<br />

Les patients présentant une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> non pérennisée semblent présenter une meilleure<br />

adéquation (U=60, p=.029), une meilleure réflexivité (U=69, p=.0071) et une plus gran<strong>de</strong><br />

authenticité (U= 68, p=.065) à l‟EDICODE.<br />

75


3.4 Autres résultats :<br />

Les adultes avec une D.A. ayant débutée avant 3 ans ne sont pas plus insécures que ceux dont <strong>la</strong><br />

<strong>de</strong>rmatose a débutée après 3 ans, <strong>la</strong>issant supposer l‟absence <strong>de</strong> retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong><br />

<strong>atopique</strong> sur <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> l‟attachement chez l‟enfant.<br />

Les sujets présentant un taux d‟IgE normal n‟ont pas d‟augmentation du taux d‟insécurité. Leur<br />

prototype d‟insécurité est exclusivement d‟ordre détaché.<br />

Le taux d‟insécurité chez les sujets présentant une D.A pérènnisée est d‟autant plus importante que<br />

les IgE sont augmentées : effet d‟interaction.<br />

FIGURE 2 : Taux d’insécurité en fonction du taux d’IgE <strong>dans</strong> les <strong>de</strong>ux groupes eczéma<br />

pérennisé (DA+) et non pérennisé (DA-)<br />

100<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

DA + DA -<br />

IGE N<br />

IG E +<br />

76


Plusieurs points méritent donc d’être vérifiés suite à cette étu<strong>de</strong> princeps :<br />

- Vérification <strong>de</strong> l’absence <strong>de</strong> retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> sur <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>structure</strong> d’attachement. Néanmoins ceci ne pourra être correctement réalisé que par une étu<strong>de</strong><br />

longitudinale, ou par une étu<strong>de</strong> évaluant l‟attachement chez <strong>de</strong> jeunes enfants avec eczéma<br />

<strong>atopique</strong>. En effet, les facteurs susceptibles <strong>de</strong> donner une insécurité d‟une autre manière que<br />

par <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die sont multiples, complexes (par exemple transmission intergénérationnelle), et<br />

impossibles à contrôler <strong>dans</strong> une étu<strong>de</strong> rétrospective Le retentissement sur <strong>la</strong> <strong>structure</strong><br />

d‟attachement est par ailleurs dépendant du vécu <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose, ce qui est impossible à<br />

évaluer à posteriori. Ceci re<strong>la</strong>tivise ainsi nos résultats obtenus chez l‟adulte. Par contre, l’étu<strong>de</strong><br />

du retentissement sur les représentations d’attachement, qui semblent évolutives avec le temps,<br />

sera interressante.<br />

- L’intervention <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d’attachement <strong>dans</strong> l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> est<br />

possible avec cette augmentation d‟insécurité <strong>dans</strong> le groupe <strong>de</strong> patients avec <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong><br />

pérennisée par rapport à ceux ne présentant plus <strong>de</strong> lésions. Ceci peut <strong>la</strong>isser à penser qu‟avec le<br />

temps les sujets sécures ont plus <strong>de</strong> chance <strong>de</strong> se voir amélioré <strong>de</strong> leur eczéma.<br />

- Vérification du style d’attachement préférentiel <strong>de</strong> l’insécure avec eczéma pérennisé, sachant<br />

que <strong>la</strong> clinique nous évoque un style préoccupé préférentiel alors que l’étu<strong>de</strong> préliminaire nous<br />

donne une augmentation du score détaché.<br />

- Vérification du rôle du taux <strong>de</strong>s IgE en tant que marqueur biologique éventuel d’une insécurité.<br />

- Existe-t-il <strong>de</strong>s spécificités en termes <strong>de</strong> psycho-pathologie et <strong>de</strong> stratégies d’ajustement du<br />

patient atteint d’une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> à l’âge adulte ?<br />

77


4. ETUDE ACTUELLE :<br />

4-1 Hypothèses théoriques ;<br />

Les données psychanalytiques nous permettent <strong>de</strong> comprendre l‟importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> peau <strong>dans</strong> le<br />

développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> personnalité du sujet, notamment au niveau psycho - affectif et social (ANZIEU,<br />

1985).<br />

Les expériences précoces en re<strong>la</strong>tion avec le toucher font référence à <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion mère-enfant, avec<br />

possibilité <strong>de</strong> dysfonctionnement <strong>dans</strong> l‟interaction <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux facteurs (perception cutanée du<br />

bébé-re<strong>la</strong>tion mère-enfant).<br />

Au vu <strong>de</strong> <strong>la</strong> littérature (DAUD 1993, ZANGHERI 2001, RABUNG 2004) et <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong> princeps, il ne<br />

semble pas que <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> ait un retentissement sur <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong><br />

d‟attachement <strong>dans</strong> le sens <strong>de</strong> l‟augmentation du taux d‟insécurité, comme ce<strong>la</strong> est décrit pour toute<br />

pathologie chronique <strong>de</strong> <strong>la</strong> petite enfance induisant un vécu <strong>de</strong> mauvaise santé (WARD 1993). Il<br />

semble donc qu‟il existe une spécificité <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rmatose avec soit un développement <strong>de</strong>s<br />

sensations tactiles par <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et les soins secondaires, soit une correction <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion dyadique<br />

mère-enfant par les interactions « obligées » dues au soins nécessaires.<br />

En effet, le symptôme « eczéma » s‟inscrit <strong>dans</strong> un contexte re<strong>la</strong>tionnel spécifique au sein duquel<br />

les soins maternels sont centrés sur les perceptions cutanées, les manipu<strong>la</strong>tions corporelles et les<br />

soins <strong>de</strong> peau associés aux bains et aux massages corporels (ANZIEU 1985, 1990). C‟est ainsi qu‟une<br />

re<strong>la</strong>tion d‟attachement à coloration « médicalisée » et « obligée » vient s‟immiscer <strong>dans</strong> le lien<br />

naturel existant entre <strong>la</strong> mère et l‟enfant.<br />

Ceci nous amène à postuler que cette situation peut contribuer <strong>dans</strong> certains cas au développement<br />

et au maintien <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tions précoces protectrices facilitant <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s tensions à un âge où <strong>la</strong><br />

verbalisation et <strong>la</strong> sémiotisation restent encore immatures.<br />

Considérant que <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement est une résultante du niveau d‟adéquation <strong>de</strong> cette<br />

re<strong>la</strong>tion mère-enfant et que cette <strong>structure</strong> d‟attachement est re<strong>la</strong>tivement stable entre l‟enfance et<br />

l‟âge adulte, nous postulons en première hypothèse qu’il n’existe pas d’augmentation du<br />

risque <strong>de</strong> <strong>structure</strong> d’attachement <strong>de</strong> type insécure à l’age l’adulte par l’apparition d’une<br />

<strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> lors <strong>de</strong>s trois premières années <strong>de</strong> vie.<br />

Les représentations d‟attachement étant <strong>de</strong> nature évolutive (ZIMMERMAN 1995, MILJKOVITCH 2001) et<br />

<strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> ayant une altération importante sur <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> vie avec notemment<br />

répercussion majeure sur <strong>la</strong> vie re<strong>la</strong>tionnelle (SU 1997, AUGUSTIN 2000, WITTKOWSKI 2004, ZACHARIAE<br />

78


2004), nous postulons en <strong>de</strong>uxième hypothèse l’existence d’un retentissement <strong>de</strong> l’eczéma<br />

<strong>atopique</strong> sur les représentations d’attachement chez l’adulte atteint.<br />

Par ailleurs, <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement insécure semble être un facteur <strong>de</strong> risque <strong>dans</strong> les<br />

répercussions voire l‟évolution d‟une pathologie organique (MAUNDER, 2001).<br />

Nous rappelons que <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> apparaît souvent <strong>dans</strong> les premières années <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, tend<br />

à se résoudre <strong>dans</strong> les cinq premières années <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie et persiste à <strong>la</strong> vie adulte pour 5 % <strong>de</strong> sujets<br />

atteints (BEYER, 1999).<br />

Existe-t-il une différence <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d’attachement <strong>de</strong>s ces 5% d’adultes présentant une<br />

<strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> pérennisée par rapport à ceux qui ont guéris ?<br />

Nous postulons donc en troisième hypothèse théorique que <strong>la</strong> présence d’une insécurité<br />

d’attachement est un facteur prédictif <strong>de</strong> pérennisation à l’âge adulte d’une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong><br />

<strong>atopique</strong> (un patient sécure a plus <strong>de</strong> chances <strong>de</strong> guérir <strong>de</strong> sa <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> qu’un<br />

patient insécure). L‟eczéma <strong>atopique</strong> prendrait ainsi <strong>la</strong> dimension d‟une expression somatique<br />

d‟une insécurité d‟attachement.<br />

Dans notre pratique clinique les manifestations anxieuses sont fréquentes chez le sujet présentant<br />

une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>. Elles peuvent être l‟expression du retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die mais<br />

également en rapport avec un facteur <strong>de</strong> personnalité sous jacent du sujet <strong>atopique</strong> (BUSKE-<br />

KIRSBAUM 2008).<br />

La <strong>structure</strong> insécure se manifeste par une anxiété majorée notamment lors d‟évènements mettant<br />

en jeu le lien à l‟autre, ou amenant le sujet à se confronter à une image <strong>de</strong> soi altèrée.<br />

La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> soin exprimée par le patient est souvent pressante, revendicatrice et ambivalente. En<br />

effet, <strong>la</strong> position <strong>de</strong> repli sur soi est rapi<strong>de</strong>ment insupportable et non gèrable au quotidien tant le<br />

prurit peut être handicapant, au même titre que <strong>la</strong> douleur <strong>dans</strong> d‟autres pathologies. L‟adaptation<br />

du sujet est donc centrée par une recherche anxieuse d‟ai<strong>de</strong> extérieure avec prise en compte<br />

prépondérante <strong>de</strong> l‟émotion par rapport à <strong>la</strong> résolution <strong>de</strong> problème. La <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> est alors<br />

un équivalent et un médiateur à cette <strong>de</strong>man<strong>de</strong> anxieuse d‟ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l‟extérieure et prend toute sa<br />

valeur d‟expression émotive. Cette <strong>de</strong>man<strong>de</strong> n‟est évi<strong>de</strong>mment pas sereine en raison d‟une<br />

représentation non satisfaisante d‟autrui chez le sujet insécure. Le style d‟attachement préoccupé<br />

correspond le mieux à cette <strong>de</strong>scription clinique. Il s‟agirait <strong>de</strong> l‟aménagement le plus adapté, les<br />

mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> défense et <strong>de</strong> fonctionnement du style détaché étant alors vite débordés <strong>dans</strong> cette<br />

pathologie chronique prurigineuse.<br />

79


Il est donc probable que l‟anxiété manifestée par le patient avec <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> perennisée soit<br />

en lien avec une insécurité d‟attachement. Cette anxiété serait ainsi un facteur <strong>de</strong> personnalité en<br />

rapport avec l‟insécurité d‟attachement. Elle serait en rapport avec l‟anxiété trait qui est<br />

régulièrement augmentée <strong>dans</strong> les étu<strong>de</strong>s sur <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> (HASHIRO 1998, BRZOZA 2005, KIM<br />

2006, BUSKE-KIRSCHBAUM 2008).<br />

Notons par ailleurs que l‟ajustement au stress dépend <strong>de</strong> variables constitutionnelles et que l‟anxiété<br />

en tant que trait <strong>de</strong> personnalité oriente le coping vers <strong>de</strong>s stratégies centrées sur l‟émotion<br />

(BRUCHON-SCHWEITZER 2002). Le coping utilisé <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> est également décrit<br />

comme non adapté (SCHEICH 1993).<br />

Nous postulons ainsi en quatrième hypothèse que le sujet insécure souffrant d’une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong><br />

<strong>atopique</strong> pérennisée présente préférentiellement une <strong>structure</strong> d’attachement <strong>de</strong> style<br />

préoccupée, avec un niveau d’anxiété-trait élevé et corrèlé à <strong>la</strong> préoccupation. Son adaptation<br />

à l’environnement est caractérisée par une prépondérance à <strong>la</strong> prise en compte <strong>de</strong> l’aspect<br />

émotif.<br />

Le taux d‟IgE est un marqueur du terrain <strong>atopique</strong>. Celui-ci se cactérise par <strong>de</strong>s modifications du<br />

système immunitaire au stress. La signification <strong>de</strong>s IgE est en rapport avec <strong>la</strong> sensibilisation aux<br />

allergènes environnementaux. Ceci n‟explique pas les <strong><strong>de</strong>rmatite</strong>s <strong>atopique</strong>s intrinsèques (environ<br />

10%) où le taux d‟IgE est normal. Il est interressant <strong>de</strong> vérifier si <strong>de</strong>s facteurs psychologiques<br />

peuvent intervenir <strong>dans</strong> <strong>la</strong> secrétion <strong>de</strong> ces IgE, au même titre que sur d‟autres variables du système<br />

immunitaire (taux <strong>de</strong> cortisol salivaire, taux d‟eosinophiles…).<br />

Nous postulons en cinquième hypothèse que <strong>la</strong> secrétion d’IgE est plus importante chez le<br />

sujet présentant une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> perennisée et une <strong>structure</strong> d’attachement insécure<br />

préoccupée.<br />

80


4-2 Hypothèses opérationnelles ;<br />

Le Q-sort selon KOBAK sera utilisé pour l‟évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement. Le CAMIR<br />

sera utilisé lorsqu‟il s‟agira d‟évaluer les représentations d‟attachement lors <strong>de</strong> l‟examen, ces<br />

représentations étant susceptibles d‟évoluer <strong>dans</strong> le temps.<br />

Les hypothèses opérationnelles sont ainsi les suivantes :<br />

Hypothése 1 : <strong>de</strong>ux opérationnalisations possibles<br />

1) Le score <strong>de</strong> sécurité <strong>de</strong>s patients ayant eu une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>, que celle-ci soit<br />

pérennisée ou pas, est comparable à celui <strong>de</strong>s sujets <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion générale au Q.sort<br />

selon KOBAK.<br />

2) Le score <strong>de</strong> sécurité au Q-sort selon KOBAK <strong>de</strong>s patients adultes ayant eu une<br />

apparition <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> <strong>dans</strong> les trois premières années est comparable à<br />

celui <strong>de</strong>s patients pour qui <strong>la</strong> date d‟apparition est plus tardive (au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> trois ans).<br />

Hypothèse 2 : <strong>de</strong>ux opérationnalisations possibles :<br />

1) Le cumul d‟insécurité est plus important et le score <strong>de</strong> sécurité plus bas au CAMIR<br />

chez les patients présentant une pérennisation <strong>de</strong> leur <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>, par rapport aux<br />

patients ne présentant pas cette pérennisation.<br />

2) Plus <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die est longue, plus le retentissement sur les scores<br />

d‟attachement au CAMIR est important (il existe une corré<strong>la</strong>tion entre <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et<br />

les scores au CAMIR).<br />

Hypothèse 3 :<br />

Le score d‟insécurité est plus important et le score <strong>de</strong> sécurité plus bas au Q-sort selon KOBAK<br />

chez les patients présentant une pérennisation <strong>de</strong> leur <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>, par rapport aux<br />

patients ne présentant pas cette pérennisation.<br />

Hypothèse 4 : (le raisonnement <strong>de</strong> cette hypothèse se fait en terme <strong>structure</strong>l et le Q-sort selon<br />

KOBAK sera donc utilisé)<br />

Le score d‟attachement préoccupé est plus important chez le patient pérennisé par rapport au<br />

patient non pérennisé. Le score d‟anxiété-trait est plus élevé chez les patients avec <strong><strong>de</strong>rmatite</strong><br />

<strong>atopique</strong> pérennisée par rapport à ceux ayant guéris. Ce score d‟anxiété–trait est corrèlé avec le<br />

score d‟insécurité d‟ordre préoccupée. Le score du coping avec centration sur l‟émotion chez<br />

les patients avec <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> pérènnisée est plus élevé que chez les patients ayant guéri<br />

<strong>de</strong> leur <strong>de</strong>rmatose.<br />

81


Hypothèse 5 : (nous ne savons pas si <strong>la</strong> secrétion d‟IgE est liée à un facteur psychologique<br />

dispositionnel ou d‟adaptation. L‟étu<strong>de</strong> se fera donc avec le Q-sort selon KOBAK et avec le<br />

CAMIR).<br />

Il existe un effet d‟interaction entre le taux d‟IgE et <strong>la</strong> pérennisation <strong>de</strong> l‟eczéma sur le score <strong>de</strong><br />

préoccupation: le score <strong>de</strong> préoccupation est d‟autant plus élevé que le patient présente un<br />

eczéma pérennisé et qu‟il présente un taux d‟IgE augmenté. Chez les patients avec eczèma<br />

pérennisé, il existe une corré<strong>la</strong>tion négative entre le taux d‟IgE et le score <strong>de</strong> sécurité et une<br />

corré<strong>la</strong>tion positive entre le taux d‟IgE et le score <strong>de</strong> préoccupation.<br />

4-3 Métho<strong>de</strong> :<br />

Il s‟agit d‟une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>scriptive avec comparaison <strong>de</strong> 2 popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> 40 sujets adultes<br />

présentant une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>.<br />

Une première popu<strong>la</strong>tion présente une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> pérennisée, <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième ayant une<br />

régression <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> à l‟âge adulte après atteinte <strong>dans</strong> l‟enfance.<br />

Nous contrôlons ainsi le facteur atopie (terrain immunitaire génétique), l‟ensemble <strong>de</strong>s sujets <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions présentant celui-ci.<br />

4-3-1 Critères d’inclusion et <strong>de</strong> non inclusion<br />

Critères d’inclusion<br />

Les sujets ont été recrutés en consultation <strong>de</strong> <strong>de</strong>rmatologie libérale ou en consultation externe<br />

hospitalière au service <strong>de</strong> <strong>de</strong>rmatologie <strong>de</strong> l‟hôpital du Bocage à Dijon.<br />

Diagnostic clinique par un <strong>de</strong>rmatologue <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> selon les critères <strong>de</strong><br />

HANIFIN et RAJKA pour <strong>la</strong> première popu<strong>la</strong>tion.<br />

Confirmation d‟antécé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> par recherche anamnestique et<br />

consultation du carnet <strong>de</strong> santé quand ce<strong>la</strong> a été possible pour <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième popu<strong>la</strong>tion.<br />

Pour celle-ci, l‟examen clinique effectué par un <strong>de</strong>rmatologue doit confirmer l‟absence<br />

<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> évolutive avec un SCORAD < 5 (score <strong>de</strong> gravité <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong><br />

<strong>atopique</strong>, STALDER 1993).<br />

82


Age <strong>de</strong> 18 à 69 ans.<br />

Patient francophone.<br />

Critères <strong>de</strong> non inclusion<br />

Antécé<strong>de</strong>nt d‟hospitalisation ou <strong>de</strong> séparation effective <strong>de</strong>s parents <strong>dans</strong> les trois<br />

premières années.<br />

Autre cause d‟eczéma (<strong>de</strong> contact, médicamenteux, microbien, …).<br />

Présence d‟une autre pathologie, <strong>de</strong>rmatologique ou autre, évolutive <strong>dans</strong> les trois<br />

premières années.<br />

Présence d‟un trouble psychotique<br />

4-3-2 Descriptif <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion étudiée :<br />

TABLEAU 9 : Données socio-démographiques et cliniques <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions étudiées :<br />

83


Pop. 1<br />

(pérennisés)<br />

N=40<br />

Pop. 2 (non<br />

pérennisés)<br />

N=40<br />

Age (années) (écart-type) 32,10 (10,23) 41,6 (12,26) -3,76 0,00<br />

Catégories d'âge (années) 0,02<br />

18-25 16 4<br />

26-35 9 12<br />

36-45 11 11<br />

46-55 3 8<br />

56-65 1 3<br />

≥ 66 0 2<br />

Sexe (Nb femmes)(%) 29 (72,5%) 30 (75%) 1<br />

Cat. Socio.professionnelle 0,17<br />

1 agriculteur, exploitant ag. 0 0<br />

2 artisan, commerçant, chef d'ent. 4 2<br />

3 cadre, prof.supérieure 5 6<br />

4 profession intermédiaire 12 18<br />

5 employé 7 6<br />

6 ouvrier 1 0<br />

7 retraité 0 4<br />

8 autre sans activité prof. 9 4<br />

Niv d’étu<strong>de</strong>s :- 0,40<br />

< 12 ans sans le bac 9 7<br />

12 ans bacca<strong>la</strong>uréat 7 5<br />

13-15 ans 1ére année U. à licence 14 22<br />

≥ 16 ans M. et D. 8 5<br />

Année d’étu<strong>de</strong> (moyenne) 13,74 (2,82) 13,51 (2,36) 0,38 0,71<br />

Décès d'un parent n/N (%) 12/40 (30%) 11/40 (27,5) 1<br />

% vivant en couple n/N(%) 22/40 (55%) 27/39 (69,23%) 0,25<br />

% séparation/divorce n/(%) 5 (12,5%) 11 (27,5%) 0,16<br />

Age <strong>de</strong> début (mois) (écart-type) 31 (41,61) 25,63 (37,20) 0,61 0,55<br />

Début <strong>dans</strong> <strong>la</strong> première année n/N(%) 22/39 (56,41%) 22/40 (55%) 1<br />

Début avant 5ans n/N (%) 29/39 (74,36%) 32/40 ( 80%) 0,6<br />

Durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die (années) (écart-type) 25,82 (11,38) 10,82 (7,99) 6,79 0<br />

Atteinte du visage n (%) 28 (70%) 18 (45%) 0,04<br />

Influence du stress (élément étiologique)<br />

33 (82,5%) 17 (42,5%) 0,00<br />

n (%)<br />

T ou<br />

chi 2<br />

Scorad 42,85 (13,12) 0 20,66 0<br />

Xérose n/N 39/40 (97,5%) 23/40 (57,5%) 0<br />

Dermographisme n/N(%) 0,62<br />

aucun 29 (80,56%) 34 (85%)<br />

rouge 1 (2,78%) 2 (5%)<br />

b<strong>la</strong>nc 6 (16,67%) 4 (10%)<br />

Atopie familiale n (%) 30 (75%) 24 (60%) 0,23<br />

Ig E/N (écart-type) 15,02 (32,89) 1,58 (1,73) 2,41 0,02<br />

IgE normales n/N (%) 13/38 (34,21%) 20/35 (57,14%) 0,06<br />

<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2 (sans eczéma pérennisé) est plus âgée que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1 <strong>de</strong> 9,5 ans (t= -3,76, p<br />

= .0003), avec une distribution inégale <strong>de</strong>s catégories d‟âge entre les <strong>de</strong>ux groupes (notammant<br />

présence d‟un nombre plus important <strong>de</strong> sujets jeunes âgés <strong>de</strong> 18 à 25 ans <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1). Le<br />

facteur âge semble augmenter le score <strong>de</strong> sécurité (MICKELSON 1997). Cette différence d‟âge entre les<br />

p<br />

84


<strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions est donc un biais possible avec augmentation du score <strong>de</strong> sécurité <strong>dans</strong> le groupe<br />

2, venant diminuer <strong>la</strong> significativité <strong>de</strong> <strong>la</strong> différence observée entre les <strong>de</strong>ux groupes. Une étu<strong>de</strong><br />

appariée sur l‟âge pour les <strong>de</strong>ux groupes permettrait le contrôle <strong>de</strong> ce facteur âge.<br />

Le taux <strong>de</strong> féminisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2 est légèrement plus élevé (75%) par rapport à <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion 1 (72,5%), <strong>de</strong> manière non significative (p=1). Ces valeurs corespon<strong>de</strong>nt à ce qui est<br />

habituellement observé <strong>dans</strong> les étu<strong>de</strong>s sur <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>, avec une prépondérance féminine.<br />

Elles se rapprochent notamment du taux <strong>de</strong> 68,5% observés par RABUNG (2004) sur 124 sujets<br />

présentant un eczéma. Par contre, ces taux sont nettement plus élevés que ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

générale. MICKELSON (1997) observe que <strong>la</strong> femme a un score <strong>de</strong> sécurité plus important que<br />

l‟homme. Ceci donne d‟autant plus <strong>de</strong> significativité et <strong>de</strong> valeur aux scores d‟insécurité observés<br />

<strong>dans</strong> nos <strong>de</strong>ux groupes où 3 patients sur 4 sont <strong>de</strong>s femmes.<br />

Il n‟existe pas <strong>de</strong> différence <strong>de</strong> répartition entre les <strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions concernant les catégories<br />

socio-professionnelles. A noter l‟absence d‟exploitant agricole et <strong>la</strong> prééminence <strong>de</strong>s professions<br />

intermédiaires.<br />

Il n‟existe pas <strong>de</strong> différence entre les <strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions concernant le niveau d‟étu<strong>de</strong>. A noter une<br />

prépondérance <strong>de</strong> personnes ayant 13 à 15 ans d‟étu<strong>de</strong> <strong>dans</strong> les <strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions, surtout <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion 2. Le nombre moyen d‟années d‟étu<strong>de</strong> est sensiblement le même <strong>dans</strong> les <strong>de</strong>ux<br />

popu<strong>la</strong>tions (13,74 pour le groupe 1, 13,51 pour le groupe 2).<br />

Le pourcentage <strong>de</strong> sujets ayant perdu au moins un parent est équivalent <strong>dans</strong> les <strong>de</strong>ux<br />

popu<strong>la</strong>tions (30% groupe 1 versus 27,5% groupe 2).<br />

Le pourcentage <strong>de</strong> sujet vivant en couple <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2 (69,23%) est supérieur à celui <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1 (55%), <strong>la</strong> différence n‟étant pas significative (p=0,248). Le pourcentage <strong>de</strong><br />

séparation/divorce est <strong>de</strong>ux fois plus important <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2 (27,5%) par rapport à <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion 1 (12,5%), <strong>la</strong> différence n‟étant pas significative (p=.161).<br />

L‟âge <strong>de</strong> début <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> est plus tardif <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1 par rapport à <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion 2 (31 versus 25,63 mois, différence non significative : t=0,61, p=.5465). L‟écart-type est<br />

également comparable <strong>dans</strong> les <strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions (41,61 groupe 1, 37,2 groupe 2).<br />

85


Le pourcentage <strong>de</strong> patients ayant une atteinte dès <strong>la</strong> première année est sensiblement le même<br />

(56,41% popu<strong>la</strong>tion 1 versus 55% popu<strong>la</strong>tion 2, p=1), <strong>de</strong> même que <strong>la</strong> proportion <strong>de</strong> patients ayant<br />

une atteinte <strong>dans</strong> les 5 premières années (respectivement 76,36% versus 80%, p=0 ,6). Ces chiffres<br />

sont comparables aux chiffres habituellement rencontrés <strong>dans</strong> les étu<strong>de</strong>s sur <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong><br />

(90% environ).<br />

La durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die est significativement plus longue <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1 (25,82 années) par<br />

rapport à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2 (10,82 années) (p=0), ce qui est logique <strong>dans</strong> le sens où les patients <strong>de</strong> ce<br />

groupe 1 ont un eczéma pérennisé.<br />

Les sujets <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1 ont une atteinte plus fréquente du visage (70%) que les sujets 2<br />

(45%) (il s‟agit <strong>dans</strong> le <strong>de</strong>uxième cas <strong>de</strong> données <strong>de</strong> l‟interrogatoire ou observées sur le carnet <strong>de</strong><br />

santé, avec donc une fiabilité moindre que <strong>la</strong> constatation clinique réalisée pour le groupe 1)<br />

(différence significative, p=0 ,0411).<br />

L‟influence perçue du stress <strong>dans</strong> le déclenchement ou l‟aggravation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> a<br />

été évaluée par une question ouverte posée sans orientation : « Quels sont selon vous les facteurs<br />

déclenchants ou aggravants <strong>de</strong> votre eczéma ? » «33 sujets sur 40 <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1 citent le<br />

facteur <strong>de</strong> stress psychologique, contre 17 sujets sur 40 <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2. Néanmoins il s‟agit pour<br />

ces <strong>de</strong>rniers d‟une donnée d‟anamnèse avec le risque <strong>de</strong> ne plus se souvenir. Cette différence <strong>de</strong><br />

perception est significative (p=0.0004).<br />

Le score <strong>de</strong> gravité (Scorad) <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1 est <strong>de</strong> 42,85, donc supérieur à 40 qui est le seuil<br />

<strong>de</strong> sévérité <strong>de</strong> l‟eczéma <strong>atopique</strong>. Il s‟agit donc <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong>s <strong>atopique</strong>s très significatives (Scorad<br />

supérieur à 15).<br />

La xérose est retrouvée chez presque tous les sujets ayant une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> pérènnisée (39<br />

sujets sur 40, 97,5%) alors qu‟elle n‟est retrouvée que chez 23 patients sur 40 ayant guéris (57,5%)<br />

(différence significative, p=0).<br />

Il n‟existe pas <strong>de</strong> différence <strong>dans</strong> <strong>la</strong> présence d‟un <strong>de</strong>rmographisme, qu‟il soit b<strong>la</strong>nc ou rouge<br />

entre les <strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions.<br />

L‟atopie familiale est définie par l‟existence d‟asthme, rhinite ou <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> chez les<br />

ascendants et co-<strong>la</strong>téraux. (les enfants sont exclus en raison <strong>de</strong> l‟inci<strong>de</strong>nce du terrain du conjoint).<br />

La popu<strong>la</strong>tion 1 présente une atopie familiale pour 75% <strong>de</strong>s cas, légèrement supérieure à <strong>la</strong><br />

86


popu<strong>la</strong>tion 2 (60%). Cette différence n‟est pas significative (p= ,2324). Ces chiffres sont<br />

compatibles avec <strong>la</strong> littérature (FLOHR 2004).<br />

Les Ig E totales proviennent <strong>de</strong> divers <strong>la</strong>boratoires avec <strong>de</strong>s normes différentes. Aussi seul le<br />

rapport Ig E sur norme du <strong>la</strong>boratoire concerné a été pris en compte. Le rapport moyen est très<br />

nettement augmenté <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1 (15,02) par rapport à celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2 (1,58)<br />

(p=0,0184), avec un écart-type du groupe 1 (32,89) très supérieur à celui du groupe 2 (1,73).<br />

Le pourcentage <strong>de</strong> taux normal d‟Ig E est plus élevé <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2 par rapport à <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion 1 (57,14% versus 34,21%), <strong>la</strong> différence étant tendancielle (p= 0,0619). Ce<strong>la</strong> <strong>la</strong>isse<br />

supposer un nombre plus élevé <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong>s <strong>atopique</strong>s intrinsèques <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2.<br />

Sur les 80 patients inclus, 11 proviennent <strong>de</strong> <strong>la</strong> consultation hospitalière, 69 <strong>de</strong> consultations en<br />

<strong>de</strong>rmatologie libérale. Les <strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions ne diffèrent pas <strong>de</strong> l‟ensemble <strong>de</strong>s sujets inclus sur les<br />

critères socio-démographiques<br />

4-3-3 Outils utilisés<br />

Outils d’évaluation <strong>de</strong> l’attachement :<br />

Suite à l‟étu<strong>de</strong> princeps, nous avons décidé d‟utiliser le Q-sort selon KOBAK , non dépendant à priori<br />

<strong>de</strong>s variables socio-démographiques et testant l‟aspect stable <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement (les<br />

modèles internes opérant selon BOWLBY), et le CAMIR pour l‟évaluation <strong>de</strong>s représentations<br />

d‟attachement, aspect plus évolutif <strong>de</strong> l‟attachement, ce test s‟étant avèré plus sensible à l‟histoire<br />

du sujet <strong>dans</strong> notre popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> patient <strong>atopique</strong>s.<br />

Ces <strong>de</strong>ux tests ont été décrits <strong>dans</strong> l‟étu<strong>de</strong> princeps.<br />

Evaluation psychopathologique par <strong>la</strong> SCL-90 R <strong>de</strong> DREYFUS et GUELFI :<br />

La première forme <strong>de</strong> <strong>la</strong> SCL-90 R fut éditée par DEROGATIS en 1973, puis modifiée en 1976<br />

avec adjonction d‟un facteur psychotique. Elle fut traduite en français par DREYFUS et GUELFI en<br />

1984. Il s‟agissait d‟établir un instrument permettant <strong>de</strong> retrouver un certain nombre <strong>de</strong> dimensions<br />

psychopathologiques postulées a priori comme pertinentes, les symptômes « primaires », retrouvées<br />

par les auteurs à travers <strong>de</strong>s analyses factorielles.<br />

87


La SCL-90 R est ainsi formée <strong>de</strong> 90 phrases courtes composées <strong>de</strong> mots simples, décrivant <strong>de</strong>s<br />

p<strong>la</strong>intes ou <strong>de</strong>s symptômes divers pour lesquels le sujet doit choisir une <strong>de</strong>s cinq réponses possibles,<br />

non, oui un peu, oui moyennement, oui beaucoup, oui extrêmement, définissant les <strong>de</strong>grés 0-1-2-3-<br />

4.<br />

DEROGATIS en a extrait :<br />

1/ Trois indices globaux <strong>de</strong> gravité :<br />

▪ G.S.I. : Gravité globale : score total divisé par 90 ;<br />

▪ P.S.T. : Diversité <strong>de</strong>s symptômes : nombre <strong>de</strong> réponses autres que 0 ;<br />

▪ P.S.D.I. : Degré <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise : score total divisé par le P.S.T.<br />

2/ La <strong>structure</strong> factorielle suivante :<br />

Somatisation (items 1, 4, 12, 27, 40, 42, 48, 49, 52, 53, 56, 58) reflétant l‟éprouvé<br />

provenant <strong>de</strong> <strong>la</strong> perception du dysfonctionnement corporel ;<br />

Symptômes obsessionnel (items 3, 9, 10, 28, 38, 45, 46, 51, 55, 65) évaluant ce même<br />

syndrome ;<br />

Sensitivité interpersonnelle ou vulnérabilité (items 6, 21, 34, 36, 37, 41, 61, 69, 73)<br />

correspondant au sentiment d‟infériorité et d‟inadéquation par rapport aux autres, anticipation <strong>dans</strong><br />

les re<strong>la</strong>tions interpersonnelles ;<br />

Dépression (items 5, 14, 15, 20, 22, 26, 29, 30, 31, 32, 54, 71, 79) évaluant le syndrome<br />

dépressif ;<br />

Anxiété (items 2, 17, 23, 33, 39, 57, 72, 78, 80, 86) appréciant l‟anxiété, <strong>la</strong> tension ;<br />

Hostilité (items 11, 24, 63, 67, 74, 81) indiquant l‟agressivité <strong>la</strong> tendance au passage à<br />

l‟acte ;<br />

Phobies (items 13, 25, 47, 50, 70, 75, 82) correspondant aux phobies sociales et<br />

l‟agoraphobie ;<br />

Traits paranoïaques (items 8, 18, 43, 68, 76, 83) évaluant l‟hostilité, <strong>la</strong> méfiance,<br />

l‟égocentrisme, <strong>la</strong> perte d‟autonomie, les hallucinations et idées <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur ;<br />

Traits psychotiques (items 7, 16, 35, 62, 77, 84, 85, 87, 88, 90) reflétant les symptômes<br />

schizophréniques et le comportement schizoï<strong>de</strong> ;<br />

Les symptômes divers (items 19, 44, 59, 60, 64, 66, 89) indiquant les symptômes<br />

aspécifiques, importants sur le p<strong>la</strong>n psychopathologique.<br />

Les notes <strong>de</strong> <strong>la</strong> SCL-90 R, qu‟il s‟agisse <strong>de</strong>s indices globaux ou <strong>de</strong>s sous échelles<br />

factorielles, sont indépendantes <strong>de</strong> l‟âge, du niveau d‟éducation, et du niveau social. Elles sont par<br />

contre influencées par le sexe et bien sûr <strong>la</strong> pathologie, ce qui a rendu nécessaire l‟établissement <strong>de</strong><br />

profils <strong>de</strong> référence pour les adolescents, les adultes normaux (hommes et femmes) et enfin <strong>de</strong>s<br />

sujets psychiatriques, essentiellement consultants ambu<strong>la</strong>toires.<br />

88


La consistance interne <strong>de</strong>s 9 sous échelles apparaît, à travers divers travaux, excellente ; De<br />

même, <strong>la</strong> fidélité test-retest évaluée à différents temps est bonne sur une durée <strong>de</strong> 8 jours, ce qui<br />

parait d‟ailleurs un peu contradictoire avec le fait que <strong>la</strong> sensibilité au changement semble<br />

satisfaisante, ce qui ressortirait <strong>de</strong> différents essais thérapeutiques.<br />

Il est <strong>de</strong>mandé au sujet <strong>de</strong> remplir l‟instrument, en fonction <strong>de</strong> ce qui l‟a ennuyé ou<br />

préoccupé au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> semaine précé<strong>de</strong>nte et du jour même. La passation dure en principe ¼<br />

d‟heure. Les scores d‟échelles sont calculés par sommation <strong>de</strong>s notes d‟items (<strong>de</strong>grés 0, 1, 2, 3, 4)<br />

divisés par le nombre d‟items du facteur. Les indices globaux sont obtenus selon les formules<br />

indiquées ci-<strong>de</strong>ssus. Les scores sont ensuite portés sur une feuille comportant les profils établis pour<br />

les échantillons <strong>de</strong> référence adolescents, adultes normaux, hommes ou femmes, adultes suivis en<br />

psychiatrie, afin <strong>de</strong> leur être comparés.<br />

Sur le p<strong>la</strong>n francophone, nous avons utilisé en popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> référence celle <strong>de</strong> TATU (1989)<br />

(cf Annexe), qui a i<strong>de</strong>ntifié trois groupes : sujets en bon état psychique et physique subjectif, sujets<br />

en bon état psychiques et mauvais état physique subjectif, sujets en mauvais état psychiques.<br />

Il s‟agit d‟un outil <strong>la</strong>rgement utilisé et bien validé. Nous n‟avons néanmoins pas <strong>de</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion témoin <strong>de</strong>rmatologique, cette échelle étant influencée par <strong>la</strong> pathologie.<br />

Evaluation <strong>de</strong> l’anxiété par l’inventaire Trait-Etat <strong>de</strong> SPIELBERGER (STAIY)<br />

Il s‟agit d‟un auto-questionnaire comprenant 40 items, 20 évaluant l‟anxiété trait (ce que ressent le<br />

sujet en général), 20 pour l‟anxiété état (ce que ressent à l‟instant le sujet). Nous utilisons <strong>la</strong><br />

formeY, publiée en 1983 et qui est <strong>la</strong> révision <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme X créée en 1970 par SPIELBERGER. Les<br />

items ne concernent que l‟aspect psychologique et non somatique <strong>de</strong> l‟anxiété. Il n‟existe donc pas<br />

<strong>de</strong> biais lors <strong>de</strong> l‟étu<strong>de</strong> d‟une popu<strong>la</strong>tion guérie versus une popu<strong>la</strong>tion non guérie d‟une pathologie.<br />

La forme Y a été validée sur 5000 sujets avec une bonne discrimination entre l‟anxiété trait et état.<br />

La fidélité test-retest est meilleure pour l‟anxiété trait (0,65-0,75) que pour l‟anxiété état (0, 34-<br />

0,62) mais <strong>la</strong> consistance interne <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux échelles s‟avère excellente (a >0,90) (SPIELBERGER 1983).<br />

L‟échelle d‟anxiété trait discrémine <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> patients psychiatriques <strong>de</strong> groupes <strong>de</strong> sujets<br />

normaux. L‟échelle d‟anxiété état donne <strong>de</strong>s scores plus élevés en situation <strong>de</strong> stress. La version<br />

française <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme Y a été adaptée par BRUCHON-SCHWEITZER et PAULHAN (1993) et présente une<br />

bonne validité (alpha=0,71) et fiabilité (alpha=0.91). Il s‟agit d‟une <strong>de</strong>s échelles d‟anxiété <strong>la</strong> plus<br />

utilisée en pratique clinique et en recherche, avec <strong>de</strong>s items c<strong>la</strong>irement définis, faciles à quantifier,<br />

un temps <strong>de</strong> passation court (30 mn pour les <strong>de</strong>ux échelles). Elle est notamment très utilisée <strong>dans</strong> les<br />

étu<strong>de</strong>s psychosomatiques.<br />

89


L‟anxiété état se définit comme un état transitoire comprenant <strong>de</strong>s sentiments tels que<br />

l‟appréhension, <strong>la</strong> tension, <strong>la</strong> nervosité et l‟inquiétu<strong>de</strong>, avec une gran<strong>de</strong> sensibilité aux changements<br />

extérieurs. Elle est évaluée en terme d‟intensité (Forme Y-A : réponse oui, plutôt oui, plutôt non,<br />

non). Elle définit <strong>la</strong> situation expérimentale en temps réel sur le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> l‟anxiété. L‟anxiété trait fait<br />

référence à <strong>de</strong>s disponibilités personnelles stables avec différences inter-individuelles. Les<br />

personnes présentant une anxiété trait basse sont moins sensibles aux événements stressants avec un<br />

meilleur contrôle perçu. Elle est évaluée en terme <strong>de</strong> fréquence (Forme Y-B : réponse presque<br />

toujours, souvent, parfois, presque jamais).<br />

La cotation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux échelles se fait <strong>de</strong> 1 (anxiété faible) à 4 (anxiété forte), certains items étant<br />

inversés. Les scores vont <strong>de</strong> 20 à 80 pour chacune <strong>de</strong>s échelles et seront comparés aux moyennes<br />

obtenues auprès <strong>de</strong> 200 adultes (BRUCHON-SCHWEITZER et PAULHAN 1993) :<br />

TABLEAU 10 : Normes françaises <strong>de</strong> <strong>la</strong> STAI-Y<br />

STAI-Y version française Anxiété-état<br />

Moyenne (écart type)<br />

Anxiété-trait<br />

Moyenne (écart-type)<br />

Hommes 35 ,73 (10,34) 41,86 (9,48)<br />

Femmes 40,75 (10,32) 45,09 (11,11)<br />

Il est possible également <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sser les notes en 5 niveaux, <strong>de</strong> très faible (≤ 35), faible (36 à 45),<br />

moyen (46 à 55), élevé (56 à 65), très élevé (> 65).<br />

Evaluation du coping par <strong>la</strong> WCC-R <strong>de</strong> VITALIANO (1985)<br />

Il s‟agit d‟une version courte <strong>de</strong> <strong>la</strong> WCC (Ways of Coping Checklist) établie par LAZZARUS et<br />

FOLKMAN (1984). Elle explore trois facteurs précis : le coping centré sur le problème (efforts,<br />

p<strong>la</strong>ns d‟actions, se battre pour aboutir au but…), le coping centré sur l‟émotion (évitement,<br />

culpabilité, souhaiter changer, espèrer un miracle, auto-accusation …) et <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> soutien<br />

social (soutien informatif, émotionnel, matériel…). Les coefficients <strong>de</strong> consistance interne sont très<br />

satisfaisants (0,72 à 0,82) avec <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> fidélité test-retest à une semaine corrects<br />

(respectivement 0,90, 0,84, et 0,75). Le coping émotionnel est surtout utilisé par les sujets anxieux.<br />

90


Il existe 27 items : 10 codant le coping sur le problème, 9 pour le coping centré sur l‟émotion, 8<br />

pour le soutient social. Ces items sont codés <strong>de</strong> 1 (réponse non), 2 (réponse plutôt non), 3 (réponse<br />

plutôt oui), 4 (réponse oui). Seul l‟item 15 est inversé. Les scores sont comparés aux moyennes<br />

obtenues auprès <strong>de</strong> 468 adultes français <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux sexes (COUSSON 1996).<br />

TABLEAU 12 : Normes françaises du WCC<br />

WCC<br />

Coping problème<br />

Moyenne (écart-type)<br />

Coping émotion<br />

Moyenne (écart-type)<br />

Recherche soutien<br />

Moyenne (écart-type)<br />

Hommes (N=221) 28,04 (5,71) 20,22 (5,49) 25,50 (5,04)<br />

Femmes (N=247) 27,79 (6,78) 21,70 (5,60) 20,20 (4,76)<br />

4-3-4 Procédure et métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> recueil <strong>de</strong>s données<br />

Cette étu<strong>de</strong> n‟ayant pas <strong>de</strong> bénéfice direct pour le sujet, elle sort du cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi HURIET.<br />

Le comité consultatif <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s personnes <strong>dans</strong> <strong>la</strong> recherche biomédicale <strong>de</strong> Bourgogne (Pr<br />

MARTIN) a néanmoins été avisé <strong>de</strong> celle-ci, avec accord donné sous les conditions habituelles<br />

d‟information du sujet et <strong>de</strong> confi<strong>de</strong>ntialité <strong>de</strong>s données.<br />

L‟information au patient et <strong>la</strong> fiche <strong>de</strong> consentement éc<strong>la</strong>irée sont données au sujet lors d‟une visite<br />

<strong>de</strong>rmatologique c<strong>la</strong>ssique.<br />

L‟inclusion est ensuite faite lors d‟une visite ultérieure avec établissement d‟une fiche médicale,<br />

reprenant les antécé<strong>de</strong>nts familiaux, personnels, l‟histoire anamnestique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>, sa<br />

localisation, sa gravité (SCORAD) et le bi<strong>la</strong>n allergologique réalisé (notamment le dosage <strong>de</strong>s Ig E<br />

totales).Les facteurs perçus par le patient comme déclenchant ou aggravant les poussées sont notés.<br />

Un auto questionnaire anamnestique est rempli, reprenant les évènements marquants <strong>de</strong> l‟existence.<br />

Le questionnaire <strong>de</strong> santé G.H.Q. 28 <strong>de</strong> GOLDBERG est également rempli afin d‟évaluer une éventuelle<br />

discordance <strong>de</strong>s tests selon <strong>de</strong>s facteurs dispositionnels transitoires du moment (surmenage,<br />

fatigue,…).<br />

91


L‟entretien d‟attachement est ensuite réalisé en reprenant l‟ensemble <strong>de</strong>s items <strong>de</strong> l‟A.A.I. selon<br />

MAIN. Des questions sur le vécu <strong>de</strong> l‟eczéma terminent cet entretien qui durera entre 45 et 90 mn<br />

selon le sujet.<br />

Un enregistrement est réalisé avec une retranscription ultérieure « in extenso » <strong>de</strong> l‟entretien.<br />

L‟examinateur cotera le Q SORT <strong>de</strong> KOBAK sur cette retranscription.<br />

Une <strong>de</strong>uxième visite d‟une heure environ consistera au remplissage du questionnaire du CAMIR, <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> SCL90, <strong>de</strong> <strong>la</strong> STAIY et du WCC.<br />

Une troisième visite <strong>de</strong> restitution <strong>de</strong>s renseignements donnés par les différents tests est prévue par<br />

<strong>la</strong> suite.<br />

4-3-5 Métho<strong>de</strong> d’analyse et <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s données<br />

Les données ont été analysées avec le logiciel STATISTICA pour Windows.<br />

Les différentes variables issues <strong>de</strong>s tests et <strong>de</strong>s échelles sont analysées statistiquement <strong>dans</strong> le but<br />

<strong>de</strong> comparer les <strong>de</strong>ux groupes <strong>de</strong> patients. Pour une variable catégorielle on utilise <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> du ²<br />

ou <strong>de</strong> Fisher exact pour les tableaux <strong>de</strong> fréquences. Pour une variable quantitative, on utilise soit le<br />

test t <strong>de</strong> STUDENT, soit une analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> variance, soit <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s non paramétriques (MANN-<br />

WHITNEY, KRUSKA-WALLIS). Le choix d‟une procédure stastistique tient compte <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong><br />

leur validation telles que l‟hypothèse <strong>de</strong> normalité, d‟ homocédacité, etc… Nous avons également<br />

analysé les corré<strong>la</strong>tions entre variables dépendantes en utilisant soit <strong>de</strong>s corré<strong>la</strong>tions linéaires<br />

(PEARSON) ou <strong>de</strong>s corré<strong>la</strong>tions non paramétriques (SPEARMANN).<br />

Pour certaines variables sail<strong>la</strong>ntes, nous avons noté <strong>de</strong>s significativités tendancielles (p


La validité du codage du Q-sort selon KOBAK a été vérifiée par l‟étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> fidélité inter-<br />

cotateur sur 20 sujets tirés au hasard parmi les 80 patients <strong>de</strong> l‟étu<strong>de</strong>. Deux psychologues cliniciens<br />

(dont Professeur Hervé BENONY) ont codés indépendamment les 20 A.A.I. et à l‟aveugle quant au<br />

type <strong>de</strong> groupe concerné. La fidélité entre chaque co<strong>de</strong>ur et le codage <strong>de</strong> l‟étu<strong>de</strong>, basée sur le r <strong>de</strong><br />

PEARSON (coefficient <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion intra-c<strong>la</strong>sses) est <strong>de</strong> 0,87 et <strong>de</strong> 0,93, indiquant une bonne<br />

fidèlité inter-juges selon les critères <strong>de</strong> SHROUT et FLEISS (1979).<br />

4-3-6 Calendrier<br />

Les inclusions <strong>de</strong>s sujets ont débuté en 2006 et se sont terminées en mars 2011.<br />

Nous avons noté 14 refus <strong>de</strong> participation au protocole dont 8 <strong><strong>de</strong>rmatite</strong>s <strong>atopique</strong>s évolutives. Ces<br />

<strong>de</strong>rniers sujets présentaient manifestement une anxiété et un « nomadisme médical », fréquemment<br />

observé <strong>dans</strong> cette pathologie.<br />

Le refus a été soit verbalisé, soit manifesté <strong>dans</strong> le fait <strong>de</strong> ne pas venir aux consultations. La<br />

réticence au protocole était parfois plus manifestée par <strong>la</strong> mère accompagnante que par le sujet lui-<br />

même, avec une re<strong>la</strong>tion dyadique fusionnelle manifeste.<br />

Il s‟agit donc d‟un biais <strong>de</strong> recrutement, les patients avec un eczéma pérennisé et ayant refusé le<br />

protocole nous paraissant particulièrement « prototypique » <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription clinique dont est partie<br />

l‟idée <strong>de</strong> cette recherche.<br />

93


RESULTATS<br />

94


1 TABLEAUX RECAPITULATIFS<br />

TABLEAU 13 : Comparaison popu<strong>la</strong>tion 1/ popu<strong>la</strong>tion 2 :<br />

KOBAK<br />

Pop.1 (Pérennisés)<br />

N = 40<br />

Pop. 2 (Non<br />

pérennisés)<br />

N = 40<br />

Sécure - 0,0893 (0,331) 0,2872 (0,327) -5,12 .00<br />

Détaché 0,0575 (0,321) -0,1622 (0,298) 3,17 .00<br />

Préoccupé - 0,0988 (0,242) - 0,2398 (0,284) 2,39 0.02<br />

CAMIR<br />

Sécurisé 47,96 (9,11) 47,80 (10,51) 0,07 0,94<br />

Détaché 50,51 (9,87) 52,02 (12,1) -0,61 0,54<br />

Préoccupé 52,29 (10,65) 53,17 (11,30) -0,36 0,72<br />

Indice stratégie<br />

secondaire 0,091 (0,221) 0,085 (0,251) 0,10 0,92<br />

Cumul <strong>de</strong>s insécurités -0,139 (0,271) -0,074 (0,314) -0,99 0,33<br />

SCL90-R<br />

Somatisation 0,57 (0,47) 0,3 (0,31) 2,95 0,00<br />

Obsessionnel 0,7 (0,63) 0,46 (0,39) 1,96 0,05<br />

Sensitivité<br />

interpersonnelle 0,8 (0,64) 0,49 (0,54) 2,24 0,03<br />

Dépression 0,74 (0,62) 0,56 (0,56) 1,35 0,18<br />

Anxiété 0,67 (0,67) 0,31 (0,31) 3,04 0,00<br />

Hostilité 0,58 (0,57) 0,34 (0,34) 2,26 0,03<br />

Phobie 0,39 (0,6) 0,19 (0,32) 1,76 0,08<br />

T. Paranoïaques 0,83 (0,66) 0,52 (0,59) 2,13 0,04<br />

T. Psychotiques 0,28 (0,35) 0,17 (0,3) 1,43 0,16<br />

Divers 0,77 (0,56) 0,47 (0,45) 2,54 0,01<br />

GSI 0,63 (0,43) 0,35 (0,24) 3,36 0,00<br />

PST 33,05 (17,56) 23,11 (14,5) 2,66 0,01<br />

PSDI 1,57 (0,41) 1,33 (0,31) 2,80 0,01<br />

STAI<br />

STAI-YA 40,51 (15,37) 34,68 (10,07) 1,93 0,06<br />

STAI-YB 44,32 (11,90) 40,35 (9,50) 1,59 0,06 a<br />

WCC<br />

Problème 29,35 (4,81) 28,51 (6,49) 0,63 0,53<br />

Emotion 23,14 (5,85) 20,86 (5,87) 1,67 0,05 a<br />

Soutien social 22,97 (4,72) 20,59 (5,24) 2,05 0,04<br />

a : hypothèse orientée<br />

T test<br />

t<br />

p<br />

95


TABLEAU 14 : Comparaison popu<strong>la</strong>tion 1+2/ Popu<strong>la</strong>tion témoin :<br />

KOBAK<br />

Pop.1+2 (Pérennisés et<br />

non pérennisés)<br />

N = 40<br />

Popu<strong>la</strong>tion témoin<br />

Sécure 0,099 (0,378) 0,0695 (0,488) 0,43 0,67<br />

Détaché 0,0523 (0,327) 0,0014 (0,457) -0,86 0,39<br />

Préoccupé - 0,1693 (0,272) -0,0507 (0,293) -2,66 0,01<br />

CAMIR<br />

Sécurisé 47,881 (9,772) 50 (10) -1,94 0,06<br />

Détaché 51,265 (11,014) 50 (10) 1,03 0,31<br />

Préoccupé 52,729 (10,916) 50 (10)) 2,24 0,03<br />

Indice stratégie secondaire 0,0879 (0,235) 0,110 -0,84 0,4<br />

Cumul <strong>de</strong>s insécurités -0,1066 (0,293) -0,190 2,54 0,01<br />

SCL90-R<br />

Somatisation 0,438 (0,417) 0,34 (0,33) 2,49 0,00<br />

Obsessionnel 0,576 (0,534) 0,37 (0,39) 4,67 0,00<br />

Sensitivité<br />

interpersonnelle 0,647 (0,606) 0,39 (0,38) 5,80 0,00<br />

STAI<br />

WCC<br />

Dépression 0,651 (0,595) 0,26 (0,31) 10,74 0,00<br />

Anxiété 0,489 (0,549) 0,26 (0,31) 6,49 0,00<br />

Hostilité 0,460 (0,486) 0,35 (0,37) 2,61 0,00<br />

Phobie 0,294 (0,490) 0,15 (0,23) 5,38 0,00<br />

T. Paranoïaques 0,672 (0,638) 0,30 (0,36) 9,09 0,00<br />

T. Psychotiques 0,222 (0,327) 0,10 (0,18) 5,85 0,00<br />

Divers 0,623 (0,528) 0,31 (0,26) 10,67 0,00<br />

GSI 0,492 (0,374) 0,29 (0,25) 7,01 0,00<br />

PST 28,081 (16,758) 19,62 (14,16) 5,14 0,00<br />

PSDI 1,450 (0,384) 1,33 (0,29) 3,63 0,00<br />

STAI-YA (Hommes) 36,11 (11,75) 35,73 (10,34) 0,14 0,89<br />

STAI-YA (Femmes) 38,07 (13,74) 40,75 (10,32) -1,46 0,15<br />

STAI-YB (Hommes) 40,89 (12,81) 41,86 (9,48) -0,32 0,75<br />

STAI-YB (Femmes) 42,80 (10,26) 45,09 (11,11) -1,67 0,10<br />

Problème (Hommes) 28,61 (5,91) 28,04 (5,71) 0,41 0,69<br />

Problème (Femmes) 29,04 (5,67) 27,79 (6,78) 1,64 0,11<br />

Emotion (Hommes) 20,06 (6,61) 20,22 (5,49) -0,11 0,92<br />

Emotion (Femmes) 22,63 (5,62) 21,7 (5,60) 1,23 0,22<br />

Soutien social (Hommes) 20,5 (4,67) 25,5 (5,04) -4,54 0,00<br />

Soutien social (Femmes) 22,2 (5,19) 20,2 (4,76) 2,88 0,01<br />

T test<br />

t<br />

p<br />

96


TABLEAU 15 : Comparaison popu<strong>la</strong>tion 1/ Popu<strong>la</strong>tion témoin :<br />

KOBAK<br />

Pop.1 (Pérennisés)<br />

N = 40<br />

Popu<strong>la</strong>tion témoin<br />

Sécure - 0,0893 (0,331) 0,0695 (0,488) -1,86 0,03<br />

Détaché 0,0575 (0,321) 0,0014 (0,457) 0,7 0,24<br />

Préoccupé - 0,0988 (0,242) -0,0507 (0,293) -0,9 0,19<br />

CAMIR<br />

Sécurisé 47,96 (9,11) 50 (10) -1,42 0,16<br />

Détaché 50,51 (9,87) 50 (10) 0,33 0,75<br />

Préoccupé 52,29 (10,6) 50 (10)) 1,36 0,18<br />

Indice stratégie secondaire 0,091 (0,221) 0,110 -0,56 0,58<br />

Cumul <strong>de</strong>s insécurités -0,139 (0,271) -0,190 1,19 0,24<br />

SCL90-R<br />

Somatisation 0,57 (0,47) 0,34 (0,33) 4,27 0,00<br />

Obsessionnel 0,7 (0,63) 0,37 (0,39) 5,17 0,00<br />

Sensitivité<br />

interpersonnelle 0,8 (0,64) 0,39 (0,38) 6,59 0,00<br />

STAI<br />

WCC<br />

Dépression 0,74 (0,62) 0,26 (0,31) 9,41 0,00<br />

Anxiété 0,67 (0,67) 0,26 (0,31) 8,26 0,00<br />

Hostilité 0,58 (0,57) 0,35 (0,37) 3,88 0,00<br />

Phobie 0,39 (0,6) 0,15 (0,23) 6,38 0,00<br />

T. Paranoïaques 0,83 (0,66) 0,30 (0,36) 9,07 0,00<br />

T. Psychotiques 0,28 (0,35) 0,10 (0,18) 5,97 0,00<br />

Divers 0,77 (0,56) 0,31 (0,26) 11,12 0,00<br />

GSI 0,63 (0,43) 0,29 (0,25) 8,35 0,00<br />

PST 33,05 (17,56) 19,62 (14,16) 5,77 0,00<br />

PSDI 1,57 (0,41) 1,33 (0,29) 5,12 0,00<br />

STAI-YA (Hommes) 39,22 (13,03) 35,73 (10,34) 0,80 0,22<br />

STAI-YA (Femmes) 40,93 (16,25) 40,75 (10,32) 0,06 0,48<br />

STAI-YB (Hommes) 45,89 (15,19) 41,86 (9,48 0,80 0,22<br />

STAI-YB (Femmes) 43,82 (10,91) 45,09 (11,11) -0,62 0,27<br />

Problème (Hommes) 29,33 (4,85) 28,04 (5,71) 0,80 0,45<br />

Problème (Femmes) 29,35 (4,89) 27,79 (6,78) 1,69 0,10<br />

Emotion (Hommes) 22,00 (5,83) 20,22 (5,49) 0,92 0,097 a<br />

Emotion (Femmes) 23,50 (5,92) 21,7 (5,60) 1,61 0,03 a<br />

Soutien social (Hommes) 22,67 (4,00) 25,5 (5,04) -2,13 0,03<br />

Soutien social (Femmes) 23,07 (4,99) 20,2 (4,76) 3,05 0,00<br />

T test<br />

t<br />

p<br />

97


TABLEAU 16 : Comparaison popu<strong>la</strong>tion 2/ Popu<strong>la</strong>tion témoin :<br />

KOBAK<br />

Pop.2 (Non Pérennisés)<br />

N = 40<br />

Popu<strong>la</strong>tion témoin<br />

Sécure 0,2872 (0,327) 0,0695 (0,488) 2,55 0<br />

Détaché -0,1622 (0,298) 0,0014 (0,457) -2,06 0,02<br />

Préoccupé - 0,2398 (0,284) -0,0507 (0,293) -3,37 0<br />

CAMIR<br />

Sécurisé 47,80 (10,50) 50 (10)) -1,32 0,19<br />

Détaché 52,02 (12,13) 50 (10) 1,05 0,3<br />

Préoccupé 53,17 (11, 30) 50 (10) 1,77 0,08<br />

Indice stratégie secondaire 0,085 (0,251) 0,110 -0,62 0,54<br />

Cumul <strong>de</strong>s insécurités -0,074 (0,314) -0,190 2,33 0,03<br />

SCL90-R<br />

Somatisation 0,3 (0,31) 0,34 (0,33) -0,75 0,23<br />

Obsessionnel 0,46 (0,39) 0,37 (0,39) 1,43 0,08<br />

Sensitivité<br />

interpersonnelle 0,49 (0,54) 0,39 (0,38) 1,62 0,06<br />

STAI<br />

WCC<br />

Dépression 0,56 (0,56) 0,26 (0,31) 5,79 0,00<br />

Anxiété 0,31 (0,31) 0,26 (0,31) 0,93 0,18<br />

Hostilité 0,34 (0,34) 0,35 (0,37) -0,19 0,43<br />

Phobie 0,19 (0,32) 0,15 (0,23) 1,22 0,11<br />

T. Paranoïaques 0,52 (0,59) 0,30 (0,36) 3,78 0,00<br />

T. Psychotiques 0,17 (0,3) 0,10 (0,18) 2,30 0,01<br />

Divers 0,47 (0,45) 0,31 (0,26) 3,96 0,00<br />

GSI 0,35 (0,24) 0,29 (0,25) 1,56 0,06<br />

PST 23,11 (14,5) 19,62 (14,16) 1,50 0,07<br />

PSDI 1,33 (0,31) 1,33 (0,29) 0,02 0,49<br />

STAI-YA (Hommes) 33,00 (10,09) 35,73 (10,34) -0,81 0,44<br />

STAI-YA (Femmes) 35,21 (10,18) 40,75 (10,32) -2,88 0,01<br />

STAI-YB (Hommes) 35,89 (7,83) 41,86 (9,48 -2,29 0,05<br />

STAI-YB (Femmes) 41,79 (9,66) 45,09 (11,11) -1,81 0,08<br />

Problème (Hommes) 27,89 (7,04) 28,04 (5,71) -0,06 0,95<br />

Problème (Femmes) 28,71 (6,43) 27,79 (6,78) 0,76 0,45<br />

Emotion (Hommes) 18,11 (7,10) 20,22 (5,49) -0,89 0,40<br />

Emotion (Femmes) 21,75 (5,26) 21,7 (5,60) 0,05 0,96<br />

Soutien social (Hommes) 18,33 (4,44) 25,5 (5,04) -4,84 0,00<br />

Soutien social (Femmes) 21,32 (5,33) 20,2 (4,76) 1,11 0,28<br />

T test<br />

t<br />

p<br />

98


2. RESULTATS CONCERNANT LES HYPOTHESES :<br />

2.1 Première hypothèse : il n’existe pas d’augmentation du risque <strong>de</strong> <strong>structure</strong><br />

d’attachement <strong>de</strong> type insécure à l’âge l’adulte par l’apparition d’une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong><br />

<strong>atopique</strong> lors <strong>de</strong>s trois premières années <strong>de</strong> vie.<br />

Opérationnalisation 1 : <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> patients adultes, qu‟ils aient guéris ou pas <strong>de</strong> leur eczéma<br />

<strong>atopique</strong>, ont un score <strong>de</strong> sécurité comparable à celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion normale au Q-sort selon<br />

KOBAK :<br />

La popu<strong>la</strong>tion globale (1+2) ne présente pas <strong>de</strong> différence <strong>de</strong> score <strong>de</strong> sécurité par rapport à <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion témoin <strong>de</strong> PIERREHUMBERT. Dans <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion générale <strong>de</strong> sujets ayant eu un eczéma<br />

<strong>atopique</strong>, les patients ayant guéris (=groupe 2) sont plus représentés que ceux ayant un eczéma<br />

pérennisé, <strong>dans</strong> une proportion peu étudiée et non établie (en moyenne il est commun <strong>de</strong> dire que 9<br />

patients sur 10 guérissent <strong>de</strong> leur <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> à l‟âge adulte). Une correction <strong>de</strong>s scores<br />

d‟attachement en augmentant le poids <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2 <strong>dans</strong> notre popu<strong>la</strong>tion globale n‟aurait<br />

d‟autre effet que d‟augmenter le score <strong>de</strong> sécurité.<br />

L‟hypothèse <strong>de</strong> l‟absence <strong>de</strong> retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> sur l‟é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>structure</strong> d‟attachement est donc confirmée <strong>dans</strong> cette opérationnalisation.<br />

Opérationnalisation 2 : Le score <strong>de</strong> sécurité au Q-sort selon KOBAK <strong>de</strong>s patients adultes ayant eu<br />

une apparition <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> <strong>dans</strong> les trois premières années est comparable à celui <strong>de</strong>s<br />

patients pour qui <strong>la</strong> date d‟apparition est plus tardive (au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> trois ans).<br />

Résultats au Q-sort selon KOBAK :<br />

L‟apparition avant un an <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> n‟influe pas sur les taux <strong>de</strong> sécurité, d‟insécurité<br />

détachée et préoccupée. Il en est <strong>de</strong> même si l‟âge d‟apparition est situé avant trois ans et avant cinq<br />

ans.<br />

Il n‟existe pas d‟interaction entre le fait d‟avoir guéri ou pas <strong>de</strong> son eczéma et l‟age d‟apparition<br />

avant un an sur les scores d‟attachement. Il en est <strong>de</strong> même pour un age d‟apparition avant trois ans,<br />

et avant cinq ans.<br />

Il n‟existe pas <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre l‟age d‟apparition et les scores <strong>de</strong> sécurité et d‟insécurité.<br />

Ainsi l’hypothése <strong>de</strong> l’absence <strong>de</strong> retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> sur <strong>la</strong> nature <strong>de</strong><br />

l’attachement qui s’établit <strong>dans</strong> l’enfance est également confirmée avec cette<br />

opérationnalisation.<br />

99


Une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> apparaissant <strong>dans</strong> l‟enfance ne semble donc pas retentir sur <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>structure</strong> d‟attachement.<br />

La <strong>de</strong>rmatose pourrait être alors considérée comme un facteur venant renforcer ou tout du moins<br />

participer à l‟interaction mère-enfant dont <strong>la</strong> qualité va influer sur l‟attachement.<br />

Néanmoins, <strong>la</strong> répercussion d‟une ma<strong>la</strong>die sur <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement est également<br />

probablement corrélée avec l‟importance, <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong>s symptômes, ainsi que leur durée.<br />

De même, l‟ajustement <strong>de</strong>s parents à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> leur enfant, <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère<br />

sont autant d‟autres facteurs potentiellement agissant. Tous ces facteurs ne sont pas pris en compte<br />

<strong>dans</strong> ce travail.<br />

Enfin, il est impossible <strong>de</strong> contrôler les facteurs d‟insécurité sur une anamnèse, en raison <strong>de</strong>s oublis<br />

du patient concernant son histoire.<br />

Ces résultats doivent donc être re<strong>la</strong>tivisés et <strong>de</strong>vront être confimés par une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong><br />

d‟attachement chez <strong>de</strong> jeunes enfants présentant une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>.<br />

A noter que ces réserves sont moins pertinentes concernant <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième opérationalisation avec<br />

recherche d‟une corré<strong>la</strong>tion entre l‟attachement et <strong>la</strong> date <strong>de</strong> début <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose. L’absence <strong>de</strong><br />

cette corré<strong>la</strong>tion sur une popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> 80 adultes est un argument fort pour évoquer un non<br />

retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> sur l’attachement <strong>dans</strong> l’enfance.<br />

2.2 Deuxième hypothèse : <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> a une répercussion sur les<br />

représentations d’attachement chez l’adulte :<br />

Il s‟agit ainsi d‟étudier <strong>la</strong> répercussion <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> sur <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement au<br />

temps <strong>de</strong> l‟examen.<br />

Opérationalisation 1 : Le cumul d‟insécurité est plus important et le taux <strong>de</strong> sécurité plus bas au<br />

CAMIR chez les patients présentant une pérennisation <strong>de</strong> leur <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>, par rapport aux<br />

patients ne présentant pas cette pérennisation.<br />

Résultats au CAMIR :<br />

Il n‟existe pas <strong>de</strong> différence significative au niveau <strong>de</strong>s scores <strong>de</strong>s trois dimensions <strong>de</strong> sécurité entre<br />

les groupes 1et 2 ainsi qu‟au niveau <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux indices calculés.<br />

Par ailleurs, <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1+2 a un taux <strong>de</strong> sécurité inférieur à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion standart, avec un score<br />

<strong>de</strong> préoccupation et un cumul <strong>de</strong> score d‟insécurité supérieur.<br />

Il en est <strong>de</strong> même pour les groupes 1 et 2 pris séparément sans significativité apparente en raison<br />

d‟un effet d‟échantillon. Le cumul <strong>de</strong>s scores d‟insécurité n‟est pas différent <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion témoin <strong>dans</strong> le groupe 1 alors qu‟il est plus élevé <strong>dans</strong> le groupe 2.<br />

100


Ceci ne peut pas être un biais lié à l‟age plus élevé <strong>de</strong> cette popu<strong>la</strong>tion, le cumul d‟insécurité n‟étant<br />

pas corrèlé avec l‟age <strong>dans</strong> cette popu<strong>la</strong>tion 2.<br />

En résumé il n’existe pas <strong>de</strong> différence entre les groupes 1 et 2. Néanmois par rapport à <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion standart, les <strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions ont un score abaissé <strong>de</strong> sécurité, augmenté <strong>de</strong><br />

préoccupation, avec un indice <strong>de</strong> stratégie secondaire d’ordre ni détachée ni préoccupée et<br />

paradoxalement un score <strong>de</strong> cumul d’insécurité augmenté uniquement <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s<br />

patients sans eczéma pérennisé a .<br />

a : nous remarquons que concernant les scores au CAMIR, l‟age est corrèlé négativement avec <strong>la</strong> sécurité et<br />

positivement avec le cumul <strong>de</strong>s insécurités <strong>dans</strong> le groupe 1 uniquement : ce groupe étant plus jeune que le groupe 2,<br />

une correction en fonction <strong>de</strong> l‟âge aurait pour effet <strong>de</strong> diminuer son score <strong>de</strong> sécurité et d‟augmenter le cumul <strong>de</strong>s<br />

insécurités, lissant <strong>la</strong> différence obsevée <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier indice avec <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2.<br />

Quel est le facteur expliquant cette baisse <strong>de</strong> sécurité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux groupes?<br />

Le facteur commun entre ces <strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions est <strong>la</strong> présence d‟un terrain <strong>atopique</strong> (extrinséque et<br />

intrinséque) et <strong>la</strong> présence d‟une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> <strong>dans</strong> l‟enfance. Le CAMIR pourrait mesurer<br />

alors <strong>de</strong>s représentations d‟ordre insécures liées au retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> <strong>dans</strong><br />

l‟enfance, mais sans rapport avec <strong>la</strong> présence d‟un eczéma pérennisé ou pas. Ce retentissement ne<br />

serait pas d‟ordre <strong>structure</strong>l puisque les scores au CAMIR <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1+2 ne sont pas<br />

corrélés avec l‟age d‟apparition. Dans les groupes 1 et 2 pris séparément, il existe seulement une<br />

corré<strong>la</strong>tion positive et tendancielle <strong>dans</strong> le groupe 1 avec le score <strong>de</strong> détachement (plus l‟age <strong>de</strong><br />

début est élevé, plus le score <strong>de</strong> détachement est élevé <strong>dans</strong> ce groupe 1, illustrant bien le fait que le<br />

détachement mesuré au CAMIR est une représentation évolutive <strong>dans</strong> le temps et susceptible d‟étre<br />

modifié par <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, avec une répercussion d‟autant plus importante que le sta<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

développement cognitif <strong>de</strong> l‟enfant est avancé).<br />

Les scores au CAMIR reflètent donc bien une répercussion sur les représentations d‟attachement<br />

évolutive avec le développement du sujet, durable <strong>dans</strong> le temps et à priori sans rapport avec le<br />

facteur <strong>structure</strong>l d‟attachement.<br />

Il existe donc une répercussion sur les représentations d’attachement mesurées au CAMIR,<br />

non liée à <strong>la</strong> présence ou pas d’un eczéma pérennisé et qui peut être mis en rapport soit avec<br />

<strong>la</strong> présence d’un terrain <strong>atopique</strong> qu’il soit extrinsèque ou intrinsèque, soit avec le fait d’avoir<br />

eu une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> <strong>dans</strong> l’enfance avec un retentissement durable <strong>dans</strong> le temps, mais<br />

non lié à l’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d’attachement avant trois ans.<br />

101


L’hypothèse d’un retentissement sur les représentations d’attachement est validée, mais avec une<br />

opérationnalisation 1 non adaptée en raison du fait que <strong>la</strong> présence ou pas <strong>de</strong> l’eczéma<br />

n’intervient pas <strong>dans</strong> ce retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />

Operationnalisation 2 : plus <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die est longue, plus le retentissement sur <strong>la</strong><br />

<strong>structure</strong> d‟attachement est important (il existe une corré<strong>la</strong>tion entre <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et les<br />

scores au CAMIR).<br />

Résultats au CAMIR :<br />

La durée globale n‟est pas corrèlée avec les scores au CAMIR <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2.<br />

Par contre <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1, elle est corrèlée négativement avec <strong>la</strong> sécurité et positivement avec<br />

<strong>la</strong> préoccupation. Par ailleurs, le cumul d‟insécurité augmente avec <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et l‟indice<br />

<strong>de</strong> stratégie secondaire au CAMIR est corrèlé négativement : ainsi plus <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die<br />

augmente, plus l‟insécurité augmente avec une orientation <strong>de</strong> <strong>la</strong> stratégie secondaire vers <strong>la</strong><br />

préoccupation. Ces résultats au CAMIR sont donc probablement dus au retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>de</strong>rmatose qui oriente le fonctionnement <strong>de</strong>s représentations d’attachement vers une insécurité<br />

préoccupée.<br />

Cette popu<strong>la</strong>tion 1 semble plus sensible au niveau du retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

2, pour <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die ne semble pas avoir d‟action sur les représentations<br />

d‟attachement au CAMIR. Ceci peut être le reflet d‟une différence <strong>structure</strong>lle d‟attachement entre<br />

les <strong>de</strong>ux groupes.<br />

Cette opérationnalisation 2 vali<strong>de</strong> notre hypothèse uniquement pour le groupe 1, peut être pour<br />

une raison <strong>de</strong> différence <strong>de</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement entre les <strong>de</strong>ux groupes qui va être explorée par<br />

l‟hypothèse 3.<br />

2.3 Troisième hypothèse: <strong>la</strong> présence d’une insécurité d’attachement est un facteur<br />

prédictif <strong>de</strong> pérennisation à l’âge adulte d’une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> (un patient sécure a<br />

plus <strong>de</strong> chance <strong>de</strong> guérir <strong>de</strong> sa <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>). L’eczéma <strong>atopique</strong> peut ainsi être<br />

l’expression somatique d’une insécurité d’attachement.<br />

Opérationnalisation : Le score d‟insécurité au Q-sort selon KOBAK est plus important chez les<br />

patients présentant une pérennisation <strong>de</strong> leur <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>, par rapport aux patients ne<br />

présentant pas <strong>de</strong> pérennisation. Le taux <strong>de</strong> sécurité est plus bas chez le sujet pérennisé par rapport<br />

au sujet non pérennisé.<br />

102


Résultats au Q-sort selon KOBAK :<br />

La popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> patients présentant un eczéma pérennisé a un score moyen <strong>de</strong> sécurité plus bas, <strong>de</strong><br />

détachement et <strong>de</strong> préoccupation plus élevé que celle <strong>de</strong> patients avec un eczéma non pérennisé au<br />

Q .SORT selon KOBAK.<br />

Par comparaison avec <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion témoin <strong>de</strong> PIERREHUMBERT, <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1 est moins sécure, <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion 2 plus sécure, moins détachée et moins préoccupée.<br />

La popu<strong>la</strong>tion 2 étant significativement plus agée, il convient <strong>de</strong> vérifier l‟inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l‟age sur <strong>la</strong><br />

mesure au Q-sort selon KOBAK :<br />

Il n‟existe pas <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre l‟âge et les scores du KOBAK <strong>dans</strong> le groupe 2: donc l‟âge<br />

n‟intervient pas <strong>dans</strong> cette popu<strong>la</strong>tion. Par contre il est corrèlé négativement avec <strong>la</strong> sécurité et<br />

positivement avec le détachement <strong>dans</strong> le groupe 1.<br />

La correction <strong>de</strong>s scores <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1 plus jeune que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2 irait <strong>dans</strong> le sens d‟une<br />

diminution <strong>de</strong> son score <strong>de</strong> sécurité, une augmentation du score <strong>de</strong> détachement sans modification<br />

du score <strong>de</strong> préoccupation.<br />

Nous pouvons donc considérer que <strong>la</strong> différence d‟âge n‟est pas un biais gênant <strong>dans</strong><br />

l‟interprétation <strong>de</strong> l‟hypothèse testée.<br />

Ainsi les sujets dont <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> est pérènnisée sont plus insécures détachés, plus<br />

insécures préoccupés et moins sécure que les sujet guéris.<br />

Si nous considérons le fait que l‟enfant en age présco<strong>la</strong>ire et présentant un eczéma <strong>atopique</strong> n‟est<br />

pas plus insécure que l‟enfant sain (DAUD 1993, ZANGHERI 2001, RABUNG 2004) et que <strong>la</strong> <strong>structure</strong><br />

d‟attachement est stable <strong>dans</strong> le temps (BOWLBY 1969), <strong>la</strong> seule explication d‟une augmentation<br />

d‟insécurité chez l‟adulte avec eczéma <strong>atopique</strong> rési<strong>de</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> spécificité <strong>de</strong> cette popu<strong>la</strong>tion ne<br />

guérissant pas, à savoir une <strong>structure</strong> d‟attachement ne permettant pas <strong>la</strong> guérison <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose.<br />

Cette hypothèse est renforcée par le fait que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> sujet guéris est plus sécure que <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion non guérie.<br />

La troisième hypothèse est validée : une <strong>structure</strong> insécure est un facteur <strong>de</strong> risque pour <strong>la</strong><br />

pérennisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> à l’âge adulte.<br />

103


2.4 Quatrième hypothèse : le sujet insécure souffrant d’une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong><br />

pérennisée est plus préoccupé que le sujet guéri. Son niveau d’anxiété-trait est<br />

d’autant plus élevé que sa préoccupation est importante. Son adaptation à<br />

l’environnement est caractérisée par une prépondérance à <strong>la</strong> prise en compte <strong>de</strong><br />

l’aspect émotif.<br />

Opérationnalisation : Au Q-sort selon KOBAK le score d‟attachement préoccupé est plus<br />

important chez le patient présentant une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> pérènnisée par rapport au patient guéri.<br />

Il existe une corré<strong>la</strong>tion entre l‟attachement insécure préoccupé au Q-sort selon KOBAK et le score<br />

d‟anxiété trait à <strong>la</strong> STAIY. L‟anxiété trait est supérieure chez le patient avec eczéma pérennisé par<br />

rapport au patient « guéri ».<br />

Le score du coping avec centration sur l‟émotion chez les sujets avec <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> pérènnisée<br />

est supérieur chez le sujet pérennisé par rapport au patient « guéri ».<br />

Résultat au Q-sort selon KOBAK :<br />

Le score <strong>de</strong> préoccupation <strong>de</strong>s sujets du groupe 1 est supérieur à celui du groupe 2 confirmant <strong>la</strong><br />

première partie <strong>de</strong> l‟hypothèse.<br />

Résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> STAY :<br />

Il existe une corré<strong>la</strong>tion entre l‟anxiété trait et l‟insécurité préoccupée au Q-sort selon KOBAK.<br />

Les scores d‟anxiété état et anxiété trait sont plus importants <strong>dans</strong> le groupe 1 par rapport au groupe<br />

2. L’hypothèse d’une anxiété trait <strong>de</strong> personnalité chez le sujet avec une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong><br />

pérennisée se confirme ainsi. Elle est ainsi associée avec une augmentation du score <strong>de</strong><br />

préoccupation.<br />

L‟augmentation du score d‟anxiété état <strong>dans</strong> le groupe pérennisé par rapport au groupe non<br />

pérennisé peut être interprétée comme un retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />

Par contre <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die influe sur les scores d‟anxiété état et trait : plus cette durée est<br />

longue, plus l‟anxiété état et trait sont importantes. Ceci est aisément explicable pour l‟anxiété état<br />

qui est considérée comme secondaire à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />

L‟augmentation par <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> l‟anxiété trait peut être interprétée comme <strong>la</strong><br />

majoration par <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die d‟un trait <strong>de</strong> personnalité préexistant. Mais elle peut être interprètée d‟une<br />

autre manière : une anxiété trait élevée est un facteur pouvant allonger <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />

Nous avons alors un autre facteur favorisant <strong>la</strong> pérennisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>, à savoir<br />

l‟anxiété trait.<br />

104


Cette anxiété trait étant par ailleurs fortement corrèlée avec les scores d‟attachement (négativement<br />

avec <strong>la</strong> sécurité, positivement avec le détachement et <strong>la</strong> préoccupation avec une significativité très<br />

forte avec cette <strong>de</strong>rnière), nous pouvons supposer qu’il existe une association anxiété trait-<br />

préoccupation forte en terme <strong>structure</strong>l chez le sujet avec eczéma pérennisé.<br />

Il convient également <strong>de</strong> comparer les scores obtenus avec ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion générale :<br />

L‟anxiété état est abaissée pour les femmes du groupe 2, l‟anxiété trait est abaissée chez les<br />

hommes et les femmes du groupe 2 (significativité tendancielle pour ces <strong>de</strong>rnières).<br />

Cette diminution <strong>de</strong> l‟anxiété trait est à rapprocher <strong>de</strong> l‟augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité <strong>dans</strong> ce groupe<br />

2, ces <strong>de</strong>ux dimensions étant fortement corrèlée <strong>dans</strong> notre étu<strong>de</strong> : ceci parle d’une <strong>structure</strong><br />

particulière du patient non pérennisé au niveau <strong>de</strong> son eczéma, à savoir une sécurité<br />

d’attachement avec une anxiété trait inférieure à <strong>la</strong> norme.<br />

Par ailleurs le niveau d‟anxiété état et trait n‟est pas augmenté <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1 par rapport à <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion générale. Ceci ne semble pas concordant avec l‟augmentation <strong>de</strong> l‟insécurité <strong>dans</strong> cette<br />

popu<strong>la</strong>tion vu les corré<strong>la</strong>tions styles d‟attachement-anxiété sus citées. Nous pouvons alors supposer<br />

à ce niveau l‟importance du symptôme eczéma chez ces patients, symptôme physique permettant<br />

l‟expression d‟une dimension psychique (l‟anxiété) avec ainsi normalisation <strong>de</strong>s scores <strong>de</strong> cette<br />

<strong>de</strong>rnière aux tests : L’eczéma permettrait à ces patients insécures <strong>de</strong> vivre « corporellement »<br />

leur anxiété pour ne pas avoir à <strong>la</strong> manifester psychiquement.<br />

Résultats du WCC :<br />

Les patients avec eczéma pérènnisés utilisent le coping centré sur l‟émotion et <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong><br />

soutien <strong>de</strong> manière plus importante que les patients guéris.<br />

A noter que <strong>la</strong> préoccupation au Q-sort selon KOBAK n‟est corrèlée avec aucun <strong>de</strong>s trois types <strong>de</strong><br />

coping ce qui n‟est pas le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> préoccupation au CAMIR. Il semble donc que l‟ajustement du<br />

coping centré sur l‟émotion ne soit pas en rapport avec une <strong>structure</strong> d‟attachement préoccupée,<br />

mais plutôt en rapport avec le retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die sur les représentations d‟attachement<br />

avec stratégie secondaire d‟ordre préoccupée.<br />

Ainsi notre hypothése est validée : le sujet avec eczéma pérennisé a un score <strong>structure</strong>l <strong>de</strong><br />

préoccupation supérieur à celui qui a guéri, avec une anxiété trait plus élevée et corrèlée avec<br />

<strong>la</strong> préoccupation.<br />

Il utilise plus le coping centré sur l’émotion, cet ajustement étant par contre en rapport avec<br />

un score <strong>de</strong> préoccupation plus élevé au niveau <strong>de</strong>s représentations d’attachement, témoin du<br />

retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et non au niveau <strong>structure</strong>l.<br />

105


2.5 Cinquième hypothèse : <strong>la</strong> secrétion d’IgE est plus importante chez le sujet<br />

présentant une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> perennisée avec une <strong>structure</strong> d’attachement<br />

insécure d’ordre préoccupée.<br />

Opérationnalisation : il existe un effet d‟interaction entre le caractère augmenté <strong>de</strong>s IgE et le<br />

fait d‟avoir un eczéma pérennise sur le score <strong>de</strong> préoccupation : ce score est d‟autant plus élevé<br />

que le taux d‟IgE est augmenté chez le patient présentant un eczéma pérennisé. Chez les patients<br />

avec eczèma pérennisé, il existe une corré<strong>la</strong>tion négative entre le taux d‟IgE et le score <strong>de</strong><br />

sécurité et une corré<strong>la</strong>tion positive entre le taux d‟IgE et le score <strong>de</strong> préoccupation.<br />

Résultat au Q-sort selon KOBAK :<br />

Il n‟existe pas d‟interaction entre le facteur groupe (perennisé ou non), <strong>la</strong> catégorie d‟IgE<br />

(augmentées ou pas) sur le score <strong>de</strong> préoccupation. Cette interaction est observée uniquement pour<br />

<strong>la</strong> sécurité : le taux <strong>de</strong> sécurité est d‟autant plus haut que le sujet est guéri et présente un taux<br />

abaissé d‟IgE : effet protecteur en terme <strong>de</strong> <strong>structure</strong> sécure du terrain <strong>atopique</strong> intrinsèque ?<br />

Le taux d‟IgE rapporté à <strong>la</strong> norme est corrèlé avec les trois dimensions d‟attachement au Q-sort<br />

selon KOBAK <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1+2. :<br />

Plus ce taux est élevé, plus le score d‟attachement sécure est abaissé, et plus les scores <strong>de</strong><br />

détachement et <strong>de</strong> préoccupation sont élevés. Ces corré<strong>la</strong>tions ne sont pas significatives <strong>dans</strong> le<br />

groupe 1 mais un effet d‟échantillon est suspecté.<br />

Notre hypothèse n’est pas validée au Q-sort selon KOBAK.<br />

Résultats au CAMIR :<br />

Il existe une interaction graphique entre les facteurs groupe, catégorie d‟Ig E sur le score <strong>de</strong><br />

sécurité, <strong>de</strong> détachement, <strong>de</strong> préoccupation et le cumul <strong>de</strong>s insécurités.<br />

L‟étu<strong>de</strong> en ANOVA ne permet <strong>de</strong> montrer que l‟interaction concernant le cumul <strong>de</strong>s<br />

insécurités : ce score dépend bien <strong>de</strong> <strong>la</strong> pérennisation ou non <strong>de</strong> l‟eczéma et du caractère<br />

augmenté ou pas <strong>de</strong>s IgE.<br />

Le taux <strong>de</strong> sécurité est inférieur, le taux <strong>de</strong> détachement, <strong>de</strong> préoccupation et le cumul <strong>de</strong>s<br />

insécurités sont supérieurs lorsque le taux d‟IgE est augmenté et ce uniquement <strong>dans</strong> le<br />

groupe 1. Sur un p<strong>la</strong>n quantitatif et <strong>dans</strong> ce groupe 1, il existe une corré<strong>la</strong>tion positive entre<br />

<strong>la</strong> préoccupation et le taux d‟IgE rapporté à <strong>la</strong> norme, alors que <strong>la</strong> sécurité est corrèlée<br />

négativement (t).<br />

106


Il existe donc bien un lien entre IgE augmentées, présence d‟un eczéma pérennisé et<br />

insécurité préoccupée d‟attachement.<br />

Le graphique d‟interaction au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> préoccupation est particulièrement démonstratif :<br />

un sujet avec eczéma pérennisé et <strong>de</strong>s IgE normales présente un score bas <strong>de</strong> préoccupation.<br />

Ce score sera élevé chez le sujet avec eczéma pérennisé et IgE augmentées. Autrement dit,<br />

sur un p<strong>la</strong>n <strong>de</strong>scriptif le score <strong>de</strong> préoccupation sera d’autant plus élevé pour les patients<br />

avec eczéma pérennisé que les IgE sont augmentées. Il en est <strong>de</strong> même pour le score <strong>de</strong><br />

cumul d’insécurité, avec par contre une significativité <strong>de</strong> l’ANOVA à ce niveau.<br />

Nous remarquons donc que l’hypothèse n’est pas validée au Q-sort selon KOBAK, mais<br />

l’est au niveau du CAMIR.<br />

Il existe bien par contre une interaction entre IgE et score d‟attachement <strong>dans</strong> les <strong>de</strong>ux tests,<br />

avec une même orientation : effet protecteur sur <strong>la</strong> sécurité au Q-sort selon KOBAK d’un<br />

taux bas d’IgE chez le patient sans pérennisation <strong>de</strong> sa <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>, effet<br />

aggravant sur le cumul d’insécurité au CAMIR d’un taux élevé d’IgE chez les patients<br />

avec <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> pérennisées.<br />

Par ailleurs il existe bien une corré<strong>la</strong>tion entre le taux <strong>de</strong>s IgE et les scores d‟anxiété trait à<br />

<strong>la</strong> STAY, et ce uniquement <strong>dans</strong> le groupe 1. Ce résultat confirme le lien existant entre une<br />

variable biologique, les IgE et un trait <strong>de</strong> personnalité.<br />

3. COMMENTAIRES SUR LES FACTEURS ETUDIES :<br />

FACTEUR AGE (annexe 7) :<br />

La popu<strong>la</strong>tion 2 est significativement plus agée <strong>de</strong> 9,5 années que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1. Néanmoins cette<br />

différence d‟âge ne <strong>de</strong>vrait pas influer sur les résultats au Q-sort selon KOBAK, ce test évaluant <strong>la</strong><br />

<strong>structure</strong> d‟attachement, stable <strong>dans</strong> le temps.<br />

Ceci est confirmé par l‟absence <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre l‟age et les scores d‟attachement <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion 1+2, 2. Dans le groupe 1, plus le sujet est agé, moins il est sécure et plus il est détaché.<br />

Ceci pourrait corespondre à un retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, mais il faudrait alors considèrer que le<br />

Q-sort selon KOBAK puisse avoir une part variable <strong>dans</strong> ses scores, dépendant <strong>de</strong> l‟histoire du sujet.<br />

107


Au niveau du CAMIR PIERREHUMBERT (1996) observe que <strong>la</strong> proportion <strong>de</strong> sujets détachés<br />

augmente avec l‟âge au détriment <strong>de</strong> <strong>la</strong> catégorie sécure. Nous retrouvons une corré<strong>la</strong>tion entre<br />

l‟âge et le détachement, <strong>la</strong> préoccupation (expliquant l‟absence <strong>de</strong> répercussion sur l‟indice <strong>de</strong><br />

stratégie secondaire) et le cumul d‟insécurité. Il existe aussi une corré<strong>la</strong>tion négative entre l‟âge et<br />

<strong>la</strong> stratégie primaire (score <strong>de</strong> sécurité). Ces résultats ne sont observés qu‟au niveau du groupe 1 :<br />

ceci est peut être du au fait qu‟il s‟agisse d‟une popu<strong>la</strong>tion clinique (présence d‟eczéma) avec<br />

retentissement sur <strong>la</strong> partie <strong>la</strong>bile <strong>de</strong> l‟attachement, à savoir les représentations.<br />

Par ailleurs, l‟âge n‟est pas un biais <strong>dans</strong> les résultats au CAMIR puisque <strong>la</strong> différence entre les<br />

<strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions est liée aux trois sujets les plus âgés <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2 dont les scores au CAMIR<br />

ne sont pas différents <strong>de</strong>s 37 autres sujets du même groupe 2.<br />

Par rapport à <strong>la</strong> SCL90, l‟âge semble amener une fragilité au niveau du <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> somatisation et <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> dépression <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion clinique, encore atteinte d‟eczéma, fragilisation non retrouvée <strong>dans</strong><br />

<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion guérie où seuls les symptômes divers augmentent avec l‟âge (t).<br />

Plus le sujet avec un eczéma pérennisé est âgé, plus il va rechercher une ai<strong>de</strong> <strong>dans</strong> le soutien social :<br />

ceci est conforme avec ce qui est observé empiriquement avec <strong>de</strong>s patients s‟adaptant mieux à leur<br />

<strong>de</strong>rmatose avec le temps, avec recours moins problématique au conjoint, famille, personnel<br />

soignant...<br />

Dans le groupe 1 il semble que l‟anxiété état, retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, augmente également<br />

avec l‟âge (t). Elle pourrait être une motivation supplémentaire pour une recherche d‟ai<strong>de</strong> à<br />

l‟extérieur.<br />

Ceci n‟est logiquement pas observé pour <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion « guérie ».<br />

FACTEUR SEXE (annexe 8) :<br />

Au Q-sort selon KOBAK et <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2, les hommes sont significativement plus sécures,<br />

moins insécures détachés et moins insécures préoccupés que les femmes. Cette influence du sexe<br />

sur l‟attachement n‟est pas retrouvée <strong>dans</strong> les popu<strong>la</strong>tions 1 et 1+2.<br />

La littérature observe l‟inverse, à savoir un score <strong>de</strong> sécurité plus faible chez l‟homme, avec un<br />

score <strong>de</strong> détachement plus élevé et <strong>de</strong> préoccupation plus bas que chez <strong>la</strong> femme (MICKELSON 1997).<br />

Cette différence observée parle t‟elle d‟une spécificité <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion guérissant <strong>de</strong> leur eczéma, à<br />

savoir qu‟un homme sécure va guérir plus facilement <strong>de</strong> son eczéma <strong>atopique</strong> qu‟une femme<br />

sécure, d‟où sa surreprésentation <strong>dans</strong> notre popu<strong>la</strong>tion 2 ?<br />

108


Il semble en effet que le sexe soit un cofacteur <strong>de</strong> l‟effet <strong>de</strong> differentes interactions sociales sur les<br />

paramètres biologiques <strong>de</strong> réponse au stress aigü (HEINRICHS 2003, DITZEN 2007) : il n‟est pas exclu<br />

que le facteur sexe interagisse <strong>dans</strong> l‟évolution <strong>de</strong> pathologies où le stress joue un rôle important.<br />

Sur le p<strong>la</strong>n statistique cette différence entre hommes et femmes sépare nos résultats en <strong>de</strong>ux<br />

groupes, <strong>la</strong> totalité n‟ayant pas une distribution gaussienne. Néanmoins chaque groupe a une<br />

distribution normale, ne gènant ainsi pas <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong>s tests statistiques.<br />

Au CAMIR, les hommes sont globalement plus détachés que les femmes sans différence <strong>de</strong><br />

sécurité. Là aussi cette différence selon le sexe n‟est pas décrite par PIERREHUMBERT 1996.<br />

Pour <strong>la</strong> SCL90 et <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2, les femmes ont un score supérieur aux hommes en<br />

symptômes divers, gravité globale et diversité <strong>de</strong>s symptômes, probablement en rapport avec leur<br />

insécurité supérieure mesurée au Q-sort selon KOBAK. .Ces différences ne sont pas observées pour le<br />

groupe 1 (où d‟ailleurs il n‟existe pas <strong>de</strong> différence <strong>de</strong> sécurité entre hommes et femmes au Q-sort<br />

selon KOBAK).<br />

Néanmoins il conviendrait d‟observer les différences <strong>de</strong> score entre hommes et femmes <strong>dans</strong> une<br />

popu<strong>la</strong>tion française non clinique.<br />

A noter que les symptômes manifestés <strong>dans</strong> le groupe 1 ne sont pas différents entre hommes et<br />

femmes.<br />

Néanmoins <strong>la</strong> répercussion chez l‟homme <strong>de</strong> l‟eczéma se fait surtout en termes <strong>de</strong> traits<br />

obsessionnels et <strong>de</strong> symptômes divers.<br />

Chez <strong>la</strong> femme <strong>la</strong> répercussion <strong>de</strong> l‟eczéma s‟exprime surtout en termes <strong>de</strong> somatisation, reflet<br />

possible d‟une fragilité psychosomatique <strong>de</strong>vant le stress, et d‟anxiété.<br />

Il n‟existe pas <strong>de</strong> différence significative entre hommes et femmes au niveau <strong>de</strong>s scores pour <strong>la</strong><br />

WCC et <strong>la</strong> STAIY<br />

A noter que l‟effectif <strong>de</strong>s hommes est faible pour une interprétation soli<strong>de</strong>.<br />

FACTEUR COUPLE (annexe 9) :<br />

Au Q-sort selon KOBAK, les sujets célibataires du groupe 2 ont un score supérieur <strong>de</strong> détachement<br />

par rapport aux sujets en couple du même groupe, différence non observée <strong>dans</strong> le groupe 1.<br />

MICKELSON (1997) observe par contre une augmentation modèrée du taux <strong>de</strong> détachement chez les<br />

personnes vivant en couple, avec en même temps une augmentation du taux <strong>de</strong> sécurité.<br />

Il n‟existe pas <strong>de</strong> différence significatice au CAMIR que ce soit <strong>dans</strong> le groupe 1 ou <strong>dans</strong> le groupe<br />

2. Le fait <strong>de</strong> vivre en couple ne semble pas agir sur les représentations d‟attachement mesurées au<br />

CAMIR.<br />

109


Le groupe 1 présente plus <strong>de</strong> différence en termes <strong>de</strong> souffrance psychologiques à <strong>la</strong> SCL90 entre<br />

les sujets vivant en couple et les célibataires. Ces <strong>de</strong>rniers présentent en effet plus <strong>de</strong> traits<br />

obsessionnels (t), phobiques, paranoiaques et un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise plus important (t).<br />

Les sujets célibataires du groupe 2 ne présentent qu‟une augmentation <strong>de</strong>s traits phobiques par<br />

rapport aux sujets vivant en couple. Ceci peut témoigner d‟une meilleure adaptation <strong>de</strong> ces sujets à<br />

leurs conditions <strong>de</strong> vie avec notamment absence <strong>de</strong> répercussion en termes <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise général <strong>de</strong><br />

leur condition <strong>de</strong> célibataire. Ceci est à mettre en lien probablement avec le caractère sécure <strong>de</strong> ce<br />

groupe 2.<br />

En <strong>de</strong>hors d‟une vision <strong>structure</strong>lle, cette différence <strong>de</strong> vécu peut être un retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

ma<strong>la</strong>die : l‟eczéma peut par ailleurs fragiliser les sujets du groupe 1, expliquant une souffrance<br />

psychologique plus importante et majorant ainsi <strong>la</strong> différence entre les célibataires et les sujets en<br />

couple.<br />

Nous notons qu‟il n‟existe pas <strong>de</strong> différence <strong>de</strong> vécu anxieux, que ce soit à <strong>la</strong> SCL90 comme à <strong>la</strong><br />

STAIY, entre les célibataires et les sujets en couple <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux groupes.<br />

Il n‟existe également pas <strong>de</strong> différence <strong>de</strong> coping entre célibataires et sujets en couple.<br />

FACTEUR NOMBRE D’ANNEES D’ETUDE (annexe 10) :<br />

Le nombre d‟années d‟étu<strong>de</strong> n‟influe pas sur les scores d‟attachement que ce soit au Q-sort selon<br />

KOBAK et au CAMIR. Ceci est cohérent avec <strong>la</strong> littérature (PIERREHUMBERT 1996) pour le CAMIR.<br />

Par contre MICKELSON (1997) observe un taux <strong>de</strong> sécurité plus élevé <strong>dans</strong> <strong>la</strong> catégorie supérieur ou<br />

égal à 16 ans d‟étu<strong>de</strong>.<br />

Au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> SCL90 et <strong>dans</strong> le groupe 1, le nombre d‟années d‟étu<strong>de</strong> est protecteur pour<br />

plusieurs dimensions symptomatiques psychologiques : plus le patient a d‟années d‟étu<strong>de</strong>, moins il<br />

a <strong>de</strong> sensitivité interpersonnelle, d‟anxiété (t), <strong>de</strong> traits phobiques, <strong>de</strong> traits paranoiaques, <strong>de</strong> gravité<br />

globale (t) et <strong>de</strong> <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise.<br />

Par ailleurs le coping centré sur l‟émotion est diminué par le nombre d‟années d‟étu<strong>de</strong> <strong>dans</strong> ce<br />

groupe 1 : les étu<strong>de</strong>s semblent favoriser un meilleur ajustement du patient aux événements <strong>de</strong> vie,<br />

ce qui parle d‟une vulnérabilité <strong>de</strong> ces sujets dont l‟expression symptômatique à <strong>la</strong> SCL90 est<br />

importante, avec une amélioration par l‟éducation, le travail cognitif, les apprentissages…<br />

Ceci <strong>la</strong>isse supposer une marge d‟amélioration en termes <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> vie lorsque le concept<br />

d‟éducation thérapeutique est utilisé <strong>dans</strong> <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> ces patients avec <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>.<br />

Ceci est tout à fait confirmé par <strong>la</strong> clinique <strong>de</strong>rmatologique, avec <strong>de</strong>s résultats bénéfiques<br />

indiscutables <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> prise en charge (éducation thérapeutique réalisée par plusieurs<br />

110


professionnels- <strong>de</strong>rmatologue, psychologue, diététicien…- permettant une meilleure gestion et un<br />

sentiment <strong>de</strong> contrôle interne <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die par le patient).<br />

Ce caractère protecteur <strong>de</strong>s années d‟étu<strong>de</strong> n‟est pas retrouvé <strong>dans</strong> le groupe 2, avec même une<br />

corré<strong>la</strong>tion positive avec <strong>la</strong> sensitivité interpersonnelle, et avec l‟anxiété état : les scores<br />

symptomatiques à <strong>la</strong> SCL90 sont moins élevés et donc avec une marge d‟amélioration par les<br />

apprentissages moins importants. L‟aggravation <strong>de</strong> <strong>la</strong> vulnérabilté (sensitivité interpersonnelle) et<br />

<strong>de</strong> l‟anxiété état est plus difficile à interprèter et pourrait correspondre à un effet col<strong>la</strong>téral <strong>de</strong>s<br />

étu<strong>de</strong>s <strong>dans</strong> une popu<strong>la</strong>tion, que celle-ci soit clinique (présentant une pathologie) ou non. La<br />

littérature ne nous a pas permis <strong>de</strong> répondre à cette question (notamment pas d‟étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion<br />

faite à notre connaissance avec le nombre d‟années d‟étu<strong>de</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion témoin française<br />

réalisée par TATU en 1989).<br />

FACTEUR DUREE GLOBALE DE LA DERMATITE ATOPIQUE (annexe 11) :<br />

La durée globale influe sur les scores <strong>de</strong> sécurité et <strong>de</strong> préoccupation au Q-sort <strong>de</strong> KOBAK (avec un<br />

doute concernant un effet d‟échantillon pour le détachement) <strong>dans</strong> le groupe 1et non <strong>dans</strong> le groupe<br />

2 : le score <strong>de</strong> sécurité diminue, d‟insécurité préoccupée augmente avec <strong>la</strong> durée globale <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>. Il n‟existe pas <strong>de</strong> raison théorique à ces résultats puisque le Q-sort selon KOBAK<br />

teste <strong>la</strong> partie stable <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement, à priori non dépendante <strong>de</strong> <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die<br />

après constitution <strong>de</strong> cette <strong>structure</strong>. Comme nous le verrons plus loin, l‟age d‟apparition n‟influe<br />

pas sur les scores d‟attachement et il n‟y a donc pas d‟explication possible par le fait d‟une durée<br />

plus longue <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> l‟attachement (avant 3 ans) <strong>dans</strong> le<br />

groupe 1. Nous <strong>de</strong>vons donc considèrer <strong>la</strong> possibilité que le score au Q-sort selon KOBAK mesure en<br />

partie <strong>de</strong>s représentations d‟attachement, évolutives avec le temps et sur lesquelles peuvent influer<br />

<strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die. Ceci pourrait être un biais important <strong>dans</strong> le sens où le groupe 1 présente une durée plus<br />

élevée <strong>de</strong> 15 ans par rapport au groupe 2, expliquant alors le score insécure <strong>de</strong> cette popu<strong>la</strong>tion 1<br />

par rapport au groupe 2. Ceci nous suggére donc que les résultats au Q-sort selon KOBAK sont en<br />

partie explicables par le retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et non uniquement par un aspect <strong>structure</strong>l, ce<br />

qui doit nous faire re<strong>la</strong>tiviser d’autant <strong>la</strong> discussion pour l’hypothése 3 où il est question<br />

d’inférer sur l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> par rapport à une différence <strong>structure</strong>lle<br />

d’attachement.<br />

Au CAMIR et <strong>dans</strong> le groupe 1 nous observons <strong>la</strong> même corré<strong>la</strong>tion négative avec <strong>la</strong> sécurité et<br />

positive avec <strong>la</strong> préoccupation, ce qui renforce ce qui vient d‟être supposé plus haut car ces résultats<br />

111


sont là cohérent avec le fait que les scores au CAMIR peuvent évoluer avec le temps et notemment<br />

<strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die. Par ailleurs, le cumul d‟insécurité augmente avec <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et<br />

l‟indice <strong>de</strong> stratégie secondaire est corrèlé négativement : ainsi plus <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die<br />

augmente, plus l‟insécurité augmente avec une orientation <strong>de</strong> <strong>la</strong> stratégie secondaire vers <strong>la</strong><br />

préoccupation. Ces résultats au CAMIR sont donc probablement dus au retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>de</strong>rmatose qui oriente le fonctionnement <strong>de</strong>s représentations d’attachement vers une insécurité<br />

préoccupée.<br />

Il est important <strong>de</strong> souligner que cette répercussion <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die semble durable puisque corrèlée à<br />

<strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose, mais qu‟elle disparait avec <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose puisque le groupe 2 n‟a aucune<br />

corré<strong>la</strong>tion à ce niveau, à moins que cette différence entre groupe 1 et 2 soit du à une différence <strong>de</strong><br />

<strong>structure</strong> d‟attachement.<br />

Les résultats à <strong>la</strong> SCL90 et <strong>la</strong> STAIY semblent montrer une plus gran<strong>de</strong> vulnérabilité <strong>de</strong> ce groupe<br />

1 face à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die puisque le score <strong>de</strong> somatisation, <strong>de</strong> dépression, d‟anxiété état et trait (t) sont<br />

corrélés à <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die ce qui n‟est pas le cas <strong>dans</strong> le groupe 2. Il existe <strong>dans</strong> ce <strong>de</strong>rnier et<br />

<strong>de</strong> maniére étonnante un effet protecteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die avec diminution du score<br />

d‟anxiété à <strong>la</strong> SCL90 : ceci est peut être le reflet d‟une meilleure adaptation à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> cette<br />

popu<strong>la</strong>tion, avec utilisation <strong>de</strong> l‟eczéma <strong>dans</strong> <strong>la</strong> gestion interne <strong>de</strong>s émotions anxieuses.<br />

Ces différences <strong>de</strong> retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die entre les <strong>de</strong>ux groupes peuvent être<br />

mises en lien avec <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement observée au Q-sort selon KOBAK.<br />

Enfin le coping n‟est pas corrèlé avec <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />

FACTEUR AGE DE DEBUT (annexe 12) :<br />

Nous aurions pu nous attendre à une corré<strong>la</strong>tion entre ce facteur et <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die ce qui<br />

n‟est pas le cas. Ces <strong>de</strong>ux facteurs sont donc différents (les <strong><strong>de</strong>rmatite</strong>s <strong>atopique</strong>s débutant <strong>dans</strong> les<br />

premières années ont <strong>la</strong> même durée moyenne que celles débutant après 3 ans, à savoir 18 ans).<br />

L‟âge <strong>de</strong> début <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> n‟est pas corrèlé avec les scores au Q-sort selon KOBAK<br />

<strong>dans</strong> les 2 groupes. Dans l‟hypothése où ce test évalue <strong>la</strong> partie stable <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement,<br />

qui s‟établit <strong>dans</strong> les premières années <strong>de</strong> vie, ce résultat p<strong>la</strong>i<strong>de</strong> pour une absence <strong>de</strong> répercussion<br />

<strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rmatose sur <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> l‟attachement.<br />

112


Au niveau du CAMIR, l‟âge <strong>de</strong> début n‟est corrèlé qu‟avec le détachement et l‟indice <strong>de</strong> stratégie<br />

secondaire (t) <strong>dans</strong> le groupe 1 : plus l‟apparition est tardive, plus <strong>la</strong> stratégie secondaire sera<br />

d‟ordre détachée mais sans augmentation du cumul <strong>de</strong>s scores d‟insécurité. De même les sujets<br />

ayant un début <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose supérieur à 3 ans ont un score <strong>de</strong> stratégie secondaire supérieur à<br />

celui <strong>de</strong>s sujets débutant leur ma<strong>la</strong>die avant 3 ans. La stratégie du détachement <strong>dans</strong> les<br />

représentations semble se développer avec l‟age d‟apparition <strong>dans</strong> cette popu<strong>la</strong>tion 1. Dans <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion 2 nous observons l‟inverse avec un score t <strong>de</strong> détachement inférieur (t) chez les sujets<br />

débutant leur ma<strong>la</strong>die après 3 ans sans différence du score <strong>de</strong> stratégie secondaire et du score <strong>de</strong><br />

cumul <strong>de</strong>s insécurités.<br />

Un age <strong>de</strong> début tardif (après trois ans) semble protecteur <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2 puisqu‟il est corrèlé<br />

négativement avec les traits obsessionnels (t) et <strong>la</strong> gravité globale (t) à <strong>la</strong> SCL90, et <strong>de</strong> maniére<br />

positive avec le coping centré sur le problème et <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> soutien (t) au WCC. Ceci peut être<br />

interprèté comme un retentissement moindre <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die lors d‟une apparition plus tardive. A<br />

noter que cette différence <strong>de</strong> retentissement passe par une différence <strong>de</strong> coping, plus adapté à <strong>la</strong><br />

gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die car plus centré sur le problème et le recours social.<br />

Nous observons donc que l‟effet <strong>de</strong> ce facteur est bien différent pour les groupes 1 et 2, voir opposé<br />

concernant le détachement mesuré au CAMIR : effet protecteur d‟une apparition après trois ans<br />

pour le groupe 2 et effet aggravant pour le groupe 1.<br />

FACTEUR DECES D’UN PARENT APRES L’AGE DE TROIS ANS (annexe 13) :<br />

Les scores du Q-sort ne sont pas différents chez les sujets ayant perdus un parent par rapport à ceux<br />

n‟ayant pas vécu cette perte, ceci <strong>dans</strong> le groupe 1 comme <strong>dans</strong> le groupe 2. Ceci est logique<br />

puisque ces décès ne sont pas susceptibles d‟intervenir sur <strong>la</strong> structuration <strong>de</strong> l‟attachement puisque<br />

survenus après 3 ans.<br />

Au CAMIR il existe un score inférieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité et supérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> préoccupation chez les<br />

sujets ayant perdus un parent par rapport à ceux n‟en n‟ayant pas perdu et ce uniquement <strong>dans</strong> le<br />

groupe 1. Ceci peut être interprèté comme un retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> perte d‟un parent sur les<br />

représentations d‟attachement et ce uniquement <strong>dans</strong> le groupe 1 qui s‟avère plus vulnérable que le<br />

groupe 2 à ce niveau en raison <strong>de</strong> son insécurité <strong>structure</strong>lle. Nous remarquons donc qu‟un<br />

événement <strong>de</strong> vie douloureux comme <strong>la</strong> perte d‟un parent n‟agit pas sur les représentations<br />

d‟attachement lorsque le sujet est sécurisé alors que le retentissement chez l‟insécure va <strong>dans</strong> le<br />

113


sens d‟une diminitution <strong>de</strong> sa stratégie primaire et activation <strong>de</strong> <strong>la</strong> stratégie secondaire <strong>dans</strong> le sens<br />

préoccupé.<br />

Dans le groupe 1, le retentissement d‟une perte d‟une figure d‟attachement est majeur, visualisé au<br />

niveau <strong>de</strong>s scores <strong>de</strong> <strong>la</strong> SCL90 (sauf pour <strong>la</strong> somatisation, l‟hostilité et les traits psychotiques), une<br />

augmentation du coping centré sur l‟émotion, <strong>de</strong> l‟anxiété état (t) et trait.<br />

Ces résultats sont le témoin d‟une fragilité accrue du groupe 1 face aux événements <strong>de</strong> vie et peut<br />

être rapprochée <strong>de</strong> l‟insécurité observée au Q-sort selon KOBAK <strong>de</strong> ce groupe.<br />

Au contraire les sujets du groupe 2 ayant vécu un décès d‟un parent ne présentent pas<br />

d‟augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> souffrance psychologique exprimée a <strong>la</strong> SCL90, avec même une baisse <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

sensitivité interpersonnelle et <strong>de</strong> l‟anxiété (t) sur ce test.<br />

De même l‟anxiété état et trait (t) est abaissée chez ces patients, ainsi que le coping centré sur<br />

l‟émotion (nous remarquons <strong>de</strong> nouveau cette association score <strong>de</strong> coping centré sur l‟émotion<br />

abaissé avec une symptomatologie psychologique faible).<br />

Cette popu<strong>la</strong>tion 2 présente donc une résilience nettement meilleure que le groupe 1, avec une<br />

meilleure gestion émotionnelle par rapport aux événements <strong>de</strong> vie.<br />

FACTEUR LOCALISATION ( ATTEINTE DU VISAGE) (annexe 14) :<br />

Dans le groupe 1, seul groupe où les données sur ce facteur sont fiables puisque provenant <strong>de</strong><br />

l‟examen clinique et non <strong>de</strong> données anamnestiques, l‟atteinte du visage entraine une diminution du<br />

score <strong>de</strong> sécurité au CAMIR uniquement en cas d‟hypothèse orientée (retentissement sur les<br />

représentations d‟attachement). Elle ne donne pas <strong>de</strong> variation au niveau du Q-sort selon KOBAK, ce<br />

qui est logique avec l‟aspect stable théorique <strong>de</strong>s mesures à ce test.<br />

Le retentissement à <strong>la</strong> SCL90 n‟existe qu‟au niveau du score <strong>de</strong> dépression, mais avec un score<br />

nettement augmenté (0,85 versus 0,5 en l‟absence d‟atteinte du visage). Il existe par ailleurs une<br />

augmentation du recours au soutien social, l‟atteinte du visage prenant alors une signification<br />

« d‟appel à l‟extérieur ». A noter que les différences observées ne sont pas significatives mais le<br />

<strong>de</strong>viennent en hypothèse orientée.<br />

FACTEUR GRAVITE (SCORAD DU GROUPE 1) (annexe 15):<br />

Les scores au Q-sort selon KOBAK ne sont pas corrèlés avec <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong>s symptômes.<br />

114


La gravité <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> n‟influe pas sur les représentations d‟attachement (pas <strong>de</strong><br />

corré<strong>la</strong>tion avec les scores au CAMIR.) Ainsi <strong>la</strong> localisation sur le visage a un retentissement sur<br />

les représentations d‟attachement et non <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />

En hypothèse orientée elle retentit sur le score <strong>de</strong> plusieurs symptômes à <strong>la</strong> SCL90 (le score <strong>de</strong><br />

somatisation (t), <strong>de</strong> troubles obsessionnels (t), <strong>de</strong> traits phobiques (t) et paranoiaques (t), <strong>de</strong><br />

symptômes divers) avec une gravité globale, une diversité <strong>de</strong> symptômes (t) et un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise<br />

(t) augmentés et un retentissement associé probable sur <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> vie.<br />

Nous remarquons que les scores d‟anxiété que ce soit à <strong>la</strong> SCL90 comme sur <strong>la</strong> STAIY ne sont pas<br />

corrélés avec <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die. Il en est <strong>de</strong> même pour <strong>la</strong> dépression.<br />

Le coping n‟est pas modifié non plus par <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />

NB : La gravité mesurée par le SCORAD est un score tenant compte <strong>de</strong> l‟évaluation par le clinicien<br />

<strong>de</strong> l‟étendue et <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s lésions, mais tient compte également <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux facteurs subjectifs<br />

donnés par le patients : perte <strong>de</strong> sommeil et intensité du prurit. Il est donc <strong>dans</strong> une certaine mesure<br />

également le reflet du vécu corporel <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die par le patient.<br />

FACTEUR ATOPIE FAMILIALE (annexe 16) :<br />

La présence ou pas d‟un terrain <strong>atopique</strong> familial n‟est pas prédictif en terme <strong>de</strong> pérennisation ou<br />

pas <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmpatite <strong>atopique</strong>, <strong>de</strong> taux <strong>de</strong>s IgE et <strong>de</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement.<br />

Concernant le groupe 1, les patients avec terrain <strong>atopique</strong> familial présentent un score <strong>de</strong><br />

détachement et <strong>de</strong> cumul d‟insécurité inférieur au CAMIR, ce que nous n‟avons pas réussi à<br />

expliquer (notemment il n‟existe pas <strong>de</strong> différence d‟âge ou <strong>de</strong> distribution entre sexe significative<br />

<strong>dans</strong> le groupe 1 entre les sujets avec et sans atopie familiale).<br />

Il existe simplement une plus gran<strong>de</strong> vulnérabilité et tendance aux traits paranoiaques et<br />

psychotiques <strong>de</strong> ces sujets, pouvant témoigner d‟un terrain lié à l‟atopie.<br />

Ces résultats ne sont pas retrouvés <strong>dans</strong> le groupe 2, ce qui témoigne <strong>de</strong> <strong>la</strong> spécificité <strong>de</strong>s patients<br />

avec eczéma pérennisé.<br />

115


FACTEUR IG E (annexe 17) :<br />

Le taux d‟IG E rapporté à <strong>la</strong> norme est corrèlé avec les trois dimensions d‟attachement au Q-sort<br />

selon KOBAK :<br />

Plus ce taux est élevé, plus le score d‟attachement sécure est abaissé et plus les scores <strong>de</strong><br />

détachement et <strong>de</strong> préoccupation sont élevés.<br />

Nous observons donc une re<strong>la</strong>tion entre un facteur psychologique d‟ordre <strong>structure</strong>l, l‟attachement,<br />

et le taux d‟IgE. En étudiant les IgE sur un p<strong>la</strong>n catégoriel (normal ou augmenté), seule <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion 2 présente un taux <strong>de</strong> sécurité abaissé et <strong>de</strong> préoccupation plus élevé lorsque les IgE sont<br />

élevées.<br />

Ainsi il existe bien à l‟ANOVA un effet d‟interaction : le groupe 2 a un score <strong>de</strong> sécurité plus élevé<br />

que le groupe 1 et ce surtout lorsque le taux d‟IgE est normal. Nous pouvons donc affirmer le lien<br />

existant entre <strong>structure</strong> sécure et IgE normales <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> patients guéris (les patients<br />

guéris mais avec un score bas <strong>de</strong> sécurité d‟attachement ont alors <strong>de</strong>s IgE augmentées). Cette<br />

interaction <strong>de</strong>s IgE n‟est pas observée avec les scores <strong>de</strong> détachement et <strong>de</strong> préoccupation.<br />

Au niveau du CAMIR le taux <strong>de</strong> sécurité est inférieur, le taux <strong>de</strong> préoccupation et le cumul <strong>de</strong>s<br />

insécurités sont supérieurs lorsque le taux d‟IgE est augmenté et ce uniquement <strong>dans</strong> le groupe 1 ;<br />

sur un p<strong>la</strong>n quantitatif et <strong>dans</strong> ce groupe 1, il existe une corré<strong>la</strong>tion positive entre <strong>la</strong> préoccupation<br />

(et le cumul d‟insécurité(t)) et le taux d‟IgE rapporté à <strong>la</strong> norme, alors que <strong>la</strong> sécurité est corrèlée<br />

négativement (t). Dans le groupe 2, le détachement est corrèlé négativement avec le taux d‟IgE<br />

rapporté à <strong>la</strong> norme.<br />

L‟interaction entre les facteurs groupes, catégorie d‟IgE et scores d‟attachement au CAMIR existe<br />

sur le p<strong>la</strong>n graphique et <strong>de</strong>scriptif : <strong>dans</strong> le groupe 1 le sujet est d‟autant plus préoccupé et moins<br />

sécure que ses IgE sont augmentées, alors que <strong>dans</strong> le groupe 2 le sujet est d‟autant moins détaché<br />

que ses IgE sont normales. Cette interaction est confirmée par l‟ANOVA étudiant les facteurs<br />

groupes et catégorie d‟IgE sur le score <strong>de</strong> cumul d‟insécurité : le score d’insécurité dépend bien du<br />

caractère augmenté ou pas <strong>de</strong>s IgE et du caractère pérennisé ou pas <strong>de</strong> l’eczéma.<br />

Le taux d‟igE étant corrèlé avec <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, nous pourrions penser que ces différentes<br />

interactions sont dues à cette gravité. Or nous venons <strong>de</strong> voir que le facteur gravité n‟a aucune<br />

corré<strong>la</strong>tion avec les scores au CAMIR.<br />

Ces interactions sont donc probablement en rapport avec un facteur stable inhérent aux sujets : les<br />

sujets non guéris ont un retentissement sur les représentations d‟attachement avec baisse <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

sécurité et augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> préoccupation, ceci d‟autant plus qu‟il existe un terrain <strong>atopique</strong><br />

extrinsèque (IgE élévées) marqué. Nous pourrions dire également que les <strong><strong>de</strong>rmatite</strong>s <strong>atopique</strong>s<br />

116


extrinsèques ont un retentissement sur les représentations d‟attachement plus important que les<br />

<strong><strong>de</strong>rmatite</strong>s <strong>atopique</strong>s intrinsèques (IgE normales).<br />

Les sujets guéris sont d‟autant moins détachés qu‟ils ont un taux normal d‟IgE, avec un effet<br />

protecteur sur les représentations d‟attachement d‟un terrain <strong>atopique</strong> intrinsèque.<br />

Ainsi <strong>la</strong> nature du terrain <strong>atopique</strong> agit sur l‟importance du retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong><br />

<strong>dans</strong> le domaine <strong>de</strong>s représentations d‟attachement.<br />

.<br />

Au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> SCL90, le taux d‟IgE rapporté à <strong>la</strong> norme est corrélé avec <strong>la</strong> sensitivité<br />

interpersonnelle, <strong>la</strong> dépression, les traits paranoiaques, <strong>la</strong> gravité globale et <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s<br />

symptômes <strong>dans</strong> le groupe 1. Les sujets <strong>de</strong> ce groupe avec <strong>de</strong>s IgE augmentées ont un score <strong>de</strong><br />

dépression supérieur à celui <strong>de</strong>s patients du même groupe sans IgE augmentées.<br />

Les IgE étant très corrèlées avec <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die mesurée par le SCORAD, lui-même<br />

corrèlé avec l‟ensemble <strong>de</strong>s dimensions psychologiques (sauf les traits psychotiques) évaluées par<br />

<strong>la</strong> SCL90, il est logique d‟observer nos résultats entre IgE et SCL90 <strong>dans</strong> ce groupe 1.<br />

Il n‟existe pas <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion ni <strong>de</strong> différence <strong>de</strong> score selon les IgE au niveau du groupe 2.<br />

L‟effet d‟un taux élevé d‟IgE sur le coping et l‟anxiété à <strong>la</strong> STAIY ne s‟observe qu‟au niveau du<br />

groupe 1, avec augmentation du coping centré sur l‟émotion, <strong>de</strong> l‟anxiété trait et état. Là aussi il<br />

peut s‟agir d‟un effet <strong>de</strong> <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die qui est corrèlée avec le taux d‟IgE.<br />

Nous remarquons que le recours social est peut être corrèlé avec le taux d‟IgE si l‟effet taille <strong>de</strong><br />

l‟échantillon se confirmait. Les IgE étant corrèlées avec <strong>la</strong> gravité, et le <strong>de</strong>gré d‟insécurité, ces <strong>de</strong>ux<br />

dimensions favorisent un ajustement à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die par <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> soutien social, qui est un<br />

ajustement adapté et bénéfique pour toute ma<strong>la</strong>die. Ceci semble paradoxal car le recours social est<br />

un mo<strong>de</strong> d‟ajustement inhabituel chez <strong>de</strong>s patients insécures comme le sont les sujets du groupe 1.<br />

Ceci vient confirmer cette dimension re<strong>la</strong>tionnelle <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong> l‟autre <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong><br />

<strong>atopique</strong>, si souvent notée sur le p<strong>la</strong>n clinique lors <strong>de</strong>s poussées <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />

117


4. CORRELATIONS ENTRE TESTS :<br />

Q-SORT et CAMIR :<br />

La sécurité est corrèlée entre les <strong>de</strong>ux tests ainsi que <strong>la</strong> préoccupation. De même <strong>la</strong> sécurité est<br />

corrèlée négativement avec <strong>la</strong> préoccupation.<br />

La corré<strong>la</strong>tion négative entre <strong>la</strong> préoccupation du Q-sort et l‟indice <strong>de</strong> stratégie secondaire du<br />

CAMIR et positive entre cette préoccupation du Q-sort avec le cumul <strong>de</strong>s insécurités du CAMIR<br />

est logique. Ces résultats sont les mêmes que ce soit <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1 comme <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

2.<br />

Il existe donc une gran<strong>de</strong> correspondance <strong>de</strong>s dimensions sécure et préoccupation entre les <strong>de</strong>ux<br />

tests.<br />

Par contre le détachement au CAMIR mesuré par l‟indice <strong>de</strong> statégie secondaire n‟est pas corrélé<br />

avec l‟état d‟esprit détaché du Q-sort.<br />

Q-sort et SCL90 :<br />

Là aussi il existe une bonne congruence <strong>de</strong>s résultats puisque <strong>la</strong> sécurité mesurée au Q-sort selon<br />

KOBAK est corrèlée négativement avec l‟ensemble <strong>de</strong>s expressions symptômatique psychologiques<br />

mesurées à <strong>la</strong> SCL90, confirmant <strong>la</strong> dimension protectrice à ce niveau d‟une <strong>structure</strong> sécure.<br />

De même le détachement est corrèlé positivement avec <strong>de</strong>s dimensions <strong>de</strong> <strong>la</strong> SCL90, ainsi que <strong>la</strong><br />

préoccupation sauf en ce qui concerne les phobies et les traits psychotiques pour cette <strong>de</strong>rnière.<br />

Ceci confirme le facteur <strong>de</strong> risque représenté par l‟insécurité en termes psychopathologique.<br />

Lorsque nous considèrons les popu<strong>la</strong>tions 1 et 2 séparément, le sens <strong>de</strong>s corré<strong>la</strong>tions est le même<br />

(sauf pour les traits psychotiques avec <strong>la</strong> préoccupation <strong>dans</strong> le groupe 1 mais avec alors une valeur<br />

absolue très faible <strong>de</strong> <strong>la</strong> corré<strong>la</strong>tion) sans <strong>la</strong> significativité ce qui est probablement un effet <strong>de</strong> taille<br />

d‟échantillon. Les résultats sont donc les mêmes quelle que soit <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion considèrée.<br />

Q-sort, WCC et STAIY :<br />

118


La sécurité diminue le coping centré sur l‟émotion, et le recours social. L‟insécurité qu‟elle soit<br />

d‟ordre détachée ou préoccupée n‟a pas d‟effet sur les scores <strong>de</strong> coping sauf le détachement qui<br />

diminue le coping centré sur le problème <strong>dans</strong> le groupe 1 (t).<br />

La nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement a donc un effet sur l‟ajustement à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />

La sécurité diminue l‟anxiété état et trait, l‟insécurité détachée et préoccupée l‟augmente.<br />

Ces résultats sont les mêmes pour le groupe 1 et le groupe 2, avec là aussi un effet <strong>de</strong> taille<br />

d‟échantillon. Nous retrouvons l‟effet protecteur d‟une <strong>structure</strong> sécure, et fragilisant d‟une<br />

<strong>structure</strong> insécure.<br />

CAMIR ET SCL90 :<br />

La sécurité diminue toutes les dimensions psychologiques mesurées.<br />

Le détachement aggrave <strong>la</strong> dépression et les traits psychotiques <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1+2.<br />

Par contre aucun symptôme psychologique n‟est aggravé par le détachement <strong>dans</strong> le groupe 1. Au<br />

contraire le sens <strong>de</strong> <strong>la</strong> corré<strong>la</strong>tion est négatif (effet protecteur ?) pour les troubles obsessionnels,<br />

l‟anxiété, l‟hostilité, les phobies, les traits paranoiaques, les traits psychotiques, <strong>la</strong> gravité globale et<br />

le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise, mais sans significativité <strong>de</strong>s scores, alors que le sens <strong>de</strong> ces corré<strong>la</strong>tions est<br />

toujours positif (effet fragilisant) <strong>dans</strong> le groupe 2.<br />

La préoccupation aggrave tous les symptômes <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1+2, sauf les traits psychotiques et<br />

les symptômes divers, et ce quelle que soit <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion envisagée.<br />

A noter que le cumul <strong>de</strong>s insécurités est corrèlé avec <strong>de</strong> nombreux symptômes, illustrant encore le<br />

caractère fragilisant <strong>de</strong> l‟insécurité.<br />

Nous remarquons donc <strong>dans</strong> ces résultats l’aspect protecteur et fonctionnel du détachement <strong>dans</strong> le<br />

groupe 1, détachement corespondant à une stratégie secondaire qui permet <strong>de</strong> diminuer <strong>la</strong><br />

souffrance psychologique en rapport avec <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />

CAMIR ET WCC – STAIY :<br />

La sécurité est corrèlée négativement avec le coping centré sur l‟émotion, l‟anxiété état et trait<br />

quelque soit <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion considèrée.<br />

Le détachement est corrèlé négativement avec le soutien social essentiellement <strong>dans</strong> le groupe 2.<br />

La préoccupation augmente les scores <strong>de</strong> coping centré sur l‟émotion, d‟anxiété état et trait.<br />

L‟orientation <strong>de</strong> l‟insécurité du coté du détachement par rapport à <strong>la</strong> préoccupation a un effet<br />

protecteur avec diminution <strong>de</strong>s scores <strong>de</strong> coping centré sur l‟émotion, d‟anxiété état et trait. Ces<br />

trois <strong>de</strong>rniers scores sont aggravés par un score élevé <strong>de</strong> cumul <strong>de</strong>s insécurités.<br />

119


Le retentissement <strong>de</strong> représentations d‟attachement préoccupées se fait donc par l‟intermédiaire<br />

d‟un coping centré sur l‟émotion avec augmentation <strong>de</strong> l‟anxiété état et trait. La sécurité est<br />

protectrice sur ces trois dimensions.<br />

Le détachement amène le sujet à se replier sur soi, avec un recours au support social abaissé.<br />

SCL90 ET WCC-STAIY :<br />

Le coping centré sur le problème est associé à une diminution <strong>de</strong>s scores <strong>de</strong> tous les symptômes <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> SCL90, mais sans significativité, sauf <strong>dans</strong> le groupe 2 pour <strong>la</strong> somatisation et les phobies qui<br />

sont améliorées par ce type <strong>de</strong> coping.<br />

Le coping centré sur l‟émotion est associé avec une augmentation <strong>de</strong>s scores <strong>de</strong> tous les symptômes<br />

<strong>de</strong> maniére significative sauf pour <strong>la</strong> somatisation. Nous retrouvons les mêmes résultats pour les<br />

popu<strong>la</strong>tions 1 et 2 prises séparément sauf pour les phobies <strong>dans</strong> le groupe 2.<br />

Le recours social n‟est corrèlé à aucun score <strong>dans</strong> le groupe 1+2. Il est associé avec une diminution<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> sensitivité interpersonnelle <strong>dans</strong> le groupe 1 et <strong>de</strong>s traits phobiques <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2.<br />

Nous observons donc <strong>dans</strong> l‟ajustement au stress chez ces sujets <strong>atopique</strong>s <strong>la</strong> présence d‟une plus<br />

gran<strong>de</strong> souffrance psychologique lorsque le coping est centré sur l‟émotion. Le caractère protecteur<br />

du coping centré sur le problème et du recours social semble peu important sauf peut être pour les<br />

traits phobiques lorsque le patient est guéri.<br />

Dans le groupe « avec eczéma pérennisé », l‟anxiété qu‟elle soit état ou trait est logiquement<br />

corrèlée avec une augmentation du score <strong>de</strong> l‟ensemble <strong>de</strong>s dimensions.<br />

Dans le groupe « guéri », l‟expression symptômatique d‟une anxiété état élevée est moins « riche »<br />

et se fait en termes <strong>de</strong> somatisation, <strong>de</strong> dépression, <strong>de</strong> symptômes divers. L‟anxiété trait est par<br />

contre corrèlée avec <strong>la</strong> totalité <strong>de</strong>s symptômes sauf pour les phobies. Il semble donc que <strong>dans</strong> ce<br />

groupe l‟anxiété état soit gèrée différemment par rapport à l‟anxiété trait.<br />

Signalons par ailleurs <strong>la</strong> corré<strong>la</strong>tion parfaite entre l’anxiètè mesurée par <strong>la</strong> SCL90 et l’anxiété état<br />

et trait <strong>de</strong> <strong>la</strong> STAIY.<br />

WCC ET STAIY :<br />

Le coping centré sur le problème est associé à un score bas d‟anxiété état <strong>dans</strong> le groupe 1.<br />

120


Il s‟agit donc d‟un ajustement efficace lorsque le patient n‟est pas guéri <strong>de</strong> sa <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>,<br />

permettant d‟abaisser l‟anxiété réactionnelle.<br />

Le coping centré sur l‟émotion est associé à un score plus élevé d‟anxiété état et trait, que le sujet<br />

soit guéri ou pas <strong>de</strong> sa <strong>de</strong>rmatose. Ces résultats ne sont donc pas liés à <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> l‟eczéma,<br />

mais au lien existant entre <strong>la</strong> dimension d‟anxiété et ce style d‟ajustementent centré sur l‟émotion.<br />

Il n‟existe pas <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre le recours au soutien social et les scores d‟anxiété, que ce soit<br />

pour le groupe 1 comme pour le groupe 2 : il ne semble pas s‟agir d‟une stratégie motivée par<br />

l‟anxiété <strong>dans</strong> notre étu<strong>de</strong>.<br />

5. REFLEXIONS GENERALES ET CRITIQUES DE NOTRE TRAVAIL :<br />

1) Il est légitime <strong>de</strong> se poser <strong>la</strong> question si ce que nous mesurons sous le terme <strong>de</strong> <strong>structure</strong><br />

d’attachement <strong>de</strong> l’adulte appartient au même paradigme d’attachement décrit par BOWLBY<br />

(1973), puis mesuré par <strong>la</strong> situation étrange d’AINSWORTH (1969) chez l’enfant.<br />

En terme d‟attachement, il est question d‟une pulsion primaire (ANZIEU, 1990), donc innée, ayant<br />

pour vocation <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> proximité <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure d‟attachement, <strong>dans</strong> un but <strong>de</strong> survie et avec<br />

activation <strong>de</strong> stratégies comportementales et d‟un système <strong>de</strong> compétence du jeune enfant. Avec le<br />

développement cognitif <strong>de</strong> celui-ci apparaissent <strong>de</strong>s représentations internes qui vont pérenniser un<br />

système motivationnel par les modèles internes opérants (BOWLBY, 1969).<br />

D‟un autre côté, ces représentations qui donnent une cohérence et un sens aux expériences précoces,<br />

avec possibilité d‟anticipation pour l‟enfant, vont créer un système autonomisé, se réactualisant<br />

<strong>dans</strong> les interactions sans cesse renouvelées intervenant au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie.<br />

La pulsion primaire d‟attachement va secondairement se sexualiser diraient les psychanalystes<br />

(GOLSE, 1999).<br />

En ce qui concerne <strong>la</strong> peau, les expériences précoces que procure le sens du toucher mis à<br />

contribution par les systèmes comportementaux d‟attachement dont l‟agrippement, vont être<br />

enrichies peu à peu <strong>de</strong> représentations. Entre autre aspect, <strong>la</strong> notion psychanalytique <strong>de</strong> tendresse<br />

(CONSOLI, 2003) peut être rapprochée <strong>de</strong> cette mise en sens <strong>de</strong>s expériences corporelles.<br />

Pour d‟autres, le domaine du lien interpersonnel intersubjectif va créer <strong>la</strong> notion d‟intersubjectivité,<br />

qui est cet accès au mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l‟autre avec <strong>la</strong> notion d‟empathie qui va donner au nourrisson un<br />

autre système d‟interprétation <strong>de</strong> sa vie sociale indépendamment du système d‟attachement (STERN,<br />

1985). Même si l‟intersubjectivité se construit sur <strong>de</strong>s expériences précoces initialement dépendantes<br />

121


du système comportemental d‟attachement, elle <strong>de</strong>vient un système motivationnel autonome à part<br />

entière (STERN, 2005).<br />

Il est donc question <strong>de</strong> s‟interroger sur <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> ce qui est mesuré chez l‟adulte par les tests dits<br />

d‟attachement. :<br />

Quelle est <strong>la</strong> part <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’intersubjectivité <strong>dans</strong> <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions sociales ?<br />

Dans quelle mesure l’empathie, donc le recours à <strong>la</strong> perception du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’autre est elle<br />

déterminée par <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d’attachement ?<br />

Dans quelle proportion <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d’attachement intervient <strong>dans</strong> le comportement et les<br />

représentations <strong>de</strong> l’adulte ?<br />

Dans quelle mesure cet attachement est-il modifié par ce que l’on appelle les expériences<br />

correctrices <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie ?<br />

En d’autres termes, parlons-nous du même concept lorsque nous étudions l’attachement chez<br />

l’adulte et chez l’enfant ?<br />

2) L‟inclusion n‟a pas pu se faire par tirage au sort sur une popu<strong>la</strong>tion générale <strong>de</strong> sujets<br />

présentant une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>. Ceci est dù au fait que <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s patients ont été<br />

recrutés en <strong>de</strong>rmatologie libérale, avec une impossibilité légale <strong>de</strong> tenir <strong>de</strong>s fichiers par<br />

pathologie, et <strong>de</strong> convoquer <strong>de</strong>s patients.<br />

3) L‟absence <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion contrôle <strong>de</strong>rmatologique est préjudiciable <strong>dans</strong> l‟interprétation <strong>de</strong>s<br />

tests.<br />

4) La différence d‟âge entre les <strong>de</strong>ux groupes est probablement un biais important et nous aurions<br />

du réaliser une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas appariés sur l‟âge.<br />

5) Le codage <strong>de</strong> l‟entretien d‟attachement selon MAIN aurait été préférable à <strong>la</strong> procédure Q-sort<br />

selon KOBAK et au CAMIR. Ceci n‟a pas pu être possible en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> nécessité d‟une<br />

formation spécialisée <strong>dans</strong> cette procédure que nous n‟avons pas.<br />

6) Nos outils pour mesurer l‟attachement ne tiennent pas compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> catégorie désorganisée, qui<br />

est pourtant un style d‟attachement source <strong>de</strong> troubles cliniques (BRISCH 2002).<br />

7) Nous avons interprèté <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> résultats entre le Q-sort selon KOBAK et le CAMIR par<br />

une différence <strong>de</strong> domaine exploré.<br />

122


Nous avons notemment considèré le CAMIR comme un test sensible aux représentations<br />

sémantiques du sujet, susceptibles d‟évoluer en fonction <strong>de</strong> l‟histoire du sujet, et évaluant <strong>la</strong><br />

partie <strong>la</strong> plus mobile <strong>de</strong> l‟attachement à savoir les représentations. Cette considération est basée<br />

sur <strong>la</strong> corré<strong>la</strong>tion observée <strong>de</strong> ce test à plusieurs variables dépendantes du sujet <strong>dans</strong> notre étu<strong>de</strong><br />

princeps, et à notre perception du test. Ceci n‟est néanmoins pas en accord avec <strong>la</strong> théorie<br />

puisque le CAMIR a été créé par PIERREHUMBERT pour évaluer les stratégies re<strong>la</strong>tionnelles du<br />

sujet, stables <strong>dans</strong> le temps et reflet <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> l‟attachement. Ainsi les corré<strong>la</strong>tions sécures,<br />

détaché, préoccupé ainsi que les <strong>de</strong>ux indices calculés sont indépendantes <strong>de</strong> l‟histoire du sujet<br />

<strong>dans</strong> l‟étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> validation, ce qui n‟est pas le cas <strong>dans</strong> nos résultats.<br />

Nous avons également considèré que le test du Q-sort selon KOBAK évalue essentiellement <strong>la</strong><br />

partie <strong>structure</strong>lle donc stable <strong>de</strong> l‟attachement, avec ainsi <strong>de</strong>s rèsultats invariables <strong>dans</strong> le<br />

temps.<br />

Ainsi cette position nous a permis <strong>de</strong> rendre cohérent l’ensemble <strong>de</strong> nos résultats, y compris les<br />

corré<strong>la</strong>tions avec les tests évaluant les autres dimensions psychologiques, SCL90, STAIY, WCC.<br />

8) Notre conclusion concernant <strong>la</strong> valeur prédictive <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement <strong>dans</strong> l‟évolution<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> repose donc sur une stabilité <strong>dans</strong> le temps <strong>de</strong>s scores du Q-sort selon<br />

KOBAK avec une indépendance <strong>de</strong>s résultats avec l‟histoire du sujet. Nous observons néanmoins<br />

une influence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux facteurs sur les résultats à ce test : l‟âge et <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />

Nous n‟avons pas trouvé d‟étu<strong>de</strong> pouvant nous renseigner sur cet aspect.<br />

9) Il existe une gran<strong>de</strong> variabilité <strong>de</strong>s taux d‟IgE en fonction <strong>de</strong>s <strong>la</strong>boratoires. Le fait <strong>de</strong> considèrer<br />

le rapport <strong>de</strong> ce taux avec <strong>la</strong> norme permet <strong>de</strong> lisser cette variabilité mais il est possible que <strong>de</strong>s<br />

différences importantes <strong>de</strong> taux viennent altèrer <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> certaines corré<strong>la</strong>tions. Néanmoins,<br />

ce problème n‟existe plus pour les étu<strong>de</strong>s catégorielles (IgEnormales, augmentées).<br />

Citons également une sensibilité <strong>de</strong> ces dosages souvent qualifiées d‟insuffisante. De même les<br />

IgE étant préférentiellement fixées sur les cellules, leur taux sanguin ne reflète pas forcément<br />

leur importance chez le sujet.<br />

10) Dans l‟idéal nos résultats <strong>de</strong>vront être confirmés par une étu<strong>de</strong> longitudinale, partant <strong>de</strong><br />

l‟évaluation <strong>de</strong> l‟attachement chez l‟enfant, avec un suivi à l‟âge adulte et une comparaison en<br />

fonction <strong>de</strong> l‟évolution <strong>de</strong>rmatologique. Il s‟agit néanmoins d‟une étu<strong>de</strong> lour<strong>de</strong> et longue à<br />

réaliser…<br />

123


DISCUSSION<br />

124


Nous le voyons nos <strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions, eczéma pérennisé et eczéma non pérennisé sont très<br />

différentes que ce soit en terme <strong>de</strong> résultats aux différents tests réalisés, comme au niveau <strong>de</strong>s effets<br />

observés donnés par les facteurs étudiés.<br />

Ces différences peuvent-elles être expliquées uniquement par le simple retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> <strong>dans</strong> le groupe eczéma pérennisé, ou existe-t-il une différence <strong>structure</strong>lle<br />

entre les <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> patients ?<br />

Nous sommes amenés à considérer les questions décou<strong>la</strong>nt <strong>de</strong>s hypothèses testées :<br />

- Pourquoi n‟y a-t-il pas <strong>de</strong> retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> sur <strong>la</strong> <strong>structure</strong><br />

d‟attachement ?<br />

- Existe-t-il un retentissement sur les représentations d‟attachement <strong>dans</strong> l‟évolution <strong>de</strong> cette<br />

<strong>de</strong>rmatose chez l‟adulte ?<br />

- <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement est elle un facteur dispositionnel prédictif <strong>de</strong> l‟évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>de</strong>rmatose <strong>atopique</strong> ?<br />

- Quel est le « profil » <strong>dans</strong> <strong>la</strong> gestion émotionnelle et l‟ajustement à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong><br />

l‟adulte souffrant <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> pérennisée ?<br />

- le terrain <strong>atopique</strong> extrinsèque (avec IgE augmentées) est un facteur <strong>de</strong> risque pour une<br />

insécurité préoccupée avec augmentation <strong>de</strong> l‟anxiété <strong>de</strong> séparation ?<br />

1) Pourquoi n’y a-t-il pas <strong>de</strong> retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> sur <strong>la</strong> <strong>structure</strong><br />

d’attachement ?<br />

Nos résultats nous amènent à penser qu‟une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> d‟apparition précoce n‟a pas <strong>de</strong><br />

retentissement sur <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement. Notons que cette <strong>de</strong>rmatose peut être<br />

diagnostiquée sur le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong>rmatologique après 3 mois et que <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement s‟établit<br />

à 1 an environ (BOWLBY 1988) même si certaines <strong>structure</strong>s sont déjà établies et observables à <strong>la</strong><br />

maison dès le 3 ème mois (HOPKINS 1990).<br />

La <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> débute ainsi bien à une pério<strong>de</strong> critique pour l‟établissement <strong>de</strong> cette<br />

<strong>structure</strong> d‟attachement. Néanmoins nous avons fait l‟hypothèse que cette <strong>de</strong>rmatose ne retentit<br />

125


pas sur <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement en raison <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong> première et <strong>de</strong>s<br />

publications <strong>de</strong> DAUD (1993), <strong>de</strong> ZANGHERI (2001) et <strong>de</strong> RABUNG (2004).<br />

Cette hypothèse va à l‟encontre <strong>de</strong> certaines données théoriques, à savoir d‟une part un risque<br />

accru d‟insécurité lorsqu‟une pathologie apparait <strong>dans</strong> <strong>la</strong> première année (cf <strong>la</strong> revue <strong>de</strong><br />

publications faite par MAUNDER 2001), et d‟autre part l‟aspect en apparence préjudiciable d‟une<br />

telle <strong>de</strong>rmatose sur l‟organisation du moi-peau selon ANZIEU, avec répercussion ultérieure sur<br />

l‟organisation psychique du sujet…<br />

En fait, nous <strong>de</strong>vons nous décentrer <strong>de</strong> l‟aspect théorique et revenir sur <strong>la</strong> clinique observée, et<br />

ne pas oublier que l’aspect sécure ou insécure <strong>de</strong> l’attachement est <strong>la</strong> résultante directe <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion mère-enfant.<br />

Dans notre expérience clinique, qu‟observons-nous chez les mères d‟enfants atteints <strong>de</strong><br />

<strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> :<br />

- une volonté perpétuelle <strong>de</strong> faire le maximum pour le bien <strong>de</strong> l‟enfant, avec anxiété <strong>de</strong> ne pas<br />

réaliser correctement les soins ou <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s erreurs <strong>dans</strong> <strong>la</strong> gestion préventive <strong>de</strong>s poussées<br />

d‟eczéma. Cette anxiété parle bien d‟un maintien, voire d‟une accentuation <strong>de</strong> cette<br />

préoccupation maternelle primaire décrite par WINNICOT (1970). Cette anxiété est associée<br />

généralement à une bonne col<strong>la</strong>boration, avec volonté <strong>de</strong> connaitre et <strong>de</strong> déceler les facteurs<br />

aggravants <strong>de</strong> l‟eczéma. Nous retrouvons <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> sollicitu<strong>de</strong> anxieuse mais sans<br />

l‟agressivité masquée décrite par SPITZ (1968).<br />

- une culpabilité par rapport à l‟aspect génétique <strong>de</strong> cette ma<strong>la</strong>die lorsque <strong>la</strong> mère est également<br />

atteinte. Cette culpabilité est majorée à <strong>la</strong> lecture d‟articles faisant un lien <strong>de</strong> causalité directe<br />

entre <strong>de</strong>s dysfonctionnements <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion mère-enfant, voire <strong>de</strong>s problématiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère et<br />

l‟origine <strong>de</strong> l‟eczéma…Cette vision <strong>de</strong> causalité linéaire est simpliste car ne tient pas compte <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> composante purement organique (immunologique, <strong>de</strong>rmatologique…) <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong><br />

<strong>atopique</strong> chez le petit enfant et s‟avère préjudiciable pour <strong>la</strong> mère. Ce message doit d‟ailleurs<br />

souvent être corrigé par le <strong>de</strong>rmatologue ou par le professionnel « psy ».<br />

- une bonne disponibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère qui n‟hésite pas à travailler à mi-temps, voire à se mettre en<br />

disponibilité, à suivre l‟enfant lors <strong>de</strong>s hospitalisations en chambre mère-enfant, à partir en cure<br />

thermale avec lui…<br />

Cette disponibilité est souvent favorisante <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion mère-enfant, mais parfois peut être le<br />

reflet d‟une authentique re<strong>la</strong>tion fusionnelle avec l‟enfant, avec comportement hyperprotecteur<br />

et un effet délétère sur l‟autonomisation <strong>de</strong> l‟enfant.<br />

126


La disponibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère est autant physique qu‟émotionnelle, avec une réelle empathie<br />

pour l‟enfant. Cette sensibilité et réceptivité peut aller <strong>dans</strong> les cas extrêmes vers<br />

l‟i<strong>de</strong>ntification, avec l‟aspect potentiellement pathogène pour l‟individualisation <strong>de</strong> l‟enfant.<br />

- Il existe parfois une difficulté à toucher son enfant ma<strong>la</strong><strong>de</strong>, plus par peur <strong>de</strong> faire souffrir<br />

l‟enfant et <strong>de</strong> ne pas faire les soins convenablement que par rejet <strong>de</strong> l‟enfant. Il existe une réelle<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> compétence par rapport aux soins cutanés.<br />

- Du fait <strong>de</strong>s insomnies <strong>de</strong> l‟enfant, <strong>de</strong>s soins cutanés astreignants, <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

« souffrance empathique anxieuse » vécue, il s‟agit souvent <strong>de</strong> mères épuisées, physiquement et<br />

émotionnellement, avec un retentissement majeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose <strong>de</strong> leur enfant sur leur qualité<br />

<strong>de</strong> vie, et une altération <strong>de</strong> leur vie sociale et conjugale.<br />

Nous avons ainsi le tableau d‟une mère anxieuse, culpabilisée, très impliquée, voire<br />

hyperprotectrice, épuisée. Il s‟agit d‟un profil opposé à celui d‟une mère rejetante, aggressive…<br />

Par contre, cet ajustement <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> son enfant peut accentuer un lien fusionnel<br />

préexistant, au point <strong>de</strong> rendre difficile l‟intervention du soignant, avec difficulté <strong>de</strong> délégation<br />

<strong>de</strong>s soins à autrui par <strong>la</strong> mère. De même, une prise en charge psychologique est encore plus<br />

difficile, <strong>la</strong> médiation par un tiers étant peu compatible avec ce type <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tion dyadique<br />

fusionnelle.<br />

Nous avons vécu <strong>la</strong> difficulté d‟inclure <strong>dans</strong> notre protocole certains jeunes adultes vivant cette<br />

problématique fusionnelle, avec une résistance très forte <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère par rapport à <strong>la</strong> dimension<br />

psychologique (nous avons ressenti à ce sujet <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère une peur importante d‟être<br />

impliquée, tant sur le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> causalité <strong>de</strong> l‟eczéma <strong>de</strong> son enfant que <strong>dans</strong> une prise en<br />

charge « psy » personnelle).<br />

Néanmoins, il nous est apparu que <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion mère enfant n‟était pas menacée par <strong>la</strong> présence <strong>de</strong><br />

l‟eczéma, qui favorisait au contraire une proximité et une complicité souvent excellente quand<br />

ce réaménagement n‟aboutissait pas à l‟attitu<strong>de</strong> fusionnelle sus-décrite.<br />

Citons à ce sujet l‟importance <strong>de</strong>s moments privilégiés comme le bain, les applications <strong>de</strong> crème<br />

accompagnées <strong>de</strong> paroles, les massages,...qui sont autant d‟instants favorisant le holding, le<br />

handling, les sensations cutanées,…<br />

Il est intéressant <strong>de</strong> considérer à ce niveau les résultats <strong>de</strong> DAUD (1993) qui n‟observe pas <strong>de</strong><br />

différence en terme <strong>de</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement entre une popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> 30 enfants d‟âge moyen<br />

<strong>de</strong> 33 mois porteur <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> avec 20 enfants appariés non ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s.<br />

127


La situation étrange selon AINSWORTH a été utilisée avec même un taux <strong>de</strong> sécurité (86%) plus<br />

élevé <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion cible que pour les enfants témoins (70%), cette augmentation n‟étant<br />

néanmoins pas significative.<br />

La répercussion sur l‟enfant montre <strong>de</strong>s troubles comportementaux plus fréquents avec perte du<br />

sommeil, attitu<strong>de</strong> dépendante et craintive. Ces troubles ne sont néanmoins pas importants en<br />

termes <strong>de</strong> gravité et ne sont donc pas prédicteurs <strong>de</strong> troubles psychopathologiques ultérieurs. Ils<br />

peuvent être mis en re<strong>la</strong>tion avec le retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />

Les compétences parentales <strong>de</strong>s mères ont été évaluées : le score qualitatif global est abaissé<br />

chez les mères d‟enfants avec <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>, mais non pas au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

régu<strong>la</strong>rité <strong>de</strong>s soins, mais au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> discipline avec une mère d‟enfant <strong>atopique</strong> cédant<br />

beaucoup plus à <strong>la</strong> volonté <strong>de</strong> l‟enfant.<br />

Les auteurs soulignent le caractère paradoxalement pathogène <strong>de</strong> cette attitu<strong>de</strong>, empêchant<br />

l‟enfant <strong>de</strong> se confronter à <strong>la</strong> frustration pour mieux <strong>la</strong> gérer et pour développer un contrôle <strong>de</strong><br />

l‟anxiété <strong>de</strong> séparation à cet âge <strong>de</strong> développement.<br />

Nous observons donc le profil d‟une mère trop prévenante par rapport à l‟enfant, vou<strong>la</strong>nt éviter<br />

tout désagrément à celui-ci, au prix <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir trop permissive.<br />

Cette attitu<strong>de</strong> n‟est par contre pas suffisamment pathogène en terme re<strong>la</strong>tionnelle puisque les<br />

troubles comportementaux <strong>de</strong> l‟enfant sont <strong>de</strong> gravité mineurs, simplement dû à <strong>la</strong> présence <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et car ces enfants ne sont pas plus insécures que les enfants sains.<br />

DAUD observe également un retentissement important sur <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère avec<br />

diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie sociale et professionnelle.<br />

Ce stress maternel est néanmoins bien géré puisqu‟il n‟occasionne pas <strong>de</strong> trouble <strong>de</strong><br />

l‟attachement ni psychologique grave.<br />

Notre vision actuelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion mère-enfant <strong>dans</strong> l‟eczéma <strong>atopique</strong> n‟est donc plus celle<br />

décrite par WHITTKOWER en 1958 d‟une re<strong>la</strong>tion conflictuelle, hostile avec situation <strong>de</strong> conflit<br />

entre <strong>de</strong>ux volontés, entre une mère épuisée, irritable, rejettante et un enfant anxieux, insécure,<br />

agressif et exigeant.<br />

Cette re<strong>la</strong>tion n‟est donc pas aussi dysfonctionnelle que ce qu‟on pouvait penser initialement, si<br />

ce n‟est l‟aspect hyperprotecteur et permissif qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à être géré <strong>dans</strong> certains cas.<br />

Au contraire, du fait <strong>de</strong> l‟existence <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> chez son enfant, <strong>la</strong> mère peut être<br />

plus attentive, plus disponible avec un lien privilégié avec l‟enfant et sa peau.<br />

Il est important <strong>de</strong> souligner le caractère positif <strong>de</strong> soins cutanés adéquats prodigués par <strong>la</strong> mère<br />

avec un domaine <strong>de</strong> sensation pouvant être enrichi par rapport à l‟enfant sans pathologie<br />

<strong>de</strong>rmatologique. Rappelons à ce titre les recherches réalisées notamment en cosmétologie<br />

128


(Recherche l’OREAL, 1998) où l‟application d‟une crème stimule certes le cortex somato-sensoriel<br />

corespondant à <strong>la</strong> zône traitée, mais également les zones associatives du cortex cérébral droit,<br />

chargées <strong>de</strong> traiter les informations émotionnelles. Un soin cutané est en même temps une<br />

information sensorielle et émotionnelle ceci d‟autant plus que ce soin est réalisé <strong>dans</strong> le cadre<br />

d‟une re<strong>la</strong>tion.<br />

Citons également l‟importance primordiale du toucher <strong>dans</strong> le développement du petit chez le<br />

mammifère (MONTAGU 1971). Ainsi le léchage <strong>de</strong> <strong>la</strong> zône périnéale <strong>de</strong> l‟animal nouveau né par<br />

<strong>la</strong> mère est primordial pour sa survie. De même l‟interruption <strong>de</strong>s échanges tactiles entre <strong>la</strong> mère<br />

et le petit provoque un retard <strong>de</strong> croissance tant au niveau osseux que du système nerveux<br />

central, avec retard <strong>dans</strong> les apprentissages. La reprise d‟échanges tactiles va normaliser cette<br />

situation.<br />

De même chez le rat, le léchage <strong>de</strong>s petits par <strong>la</strong> mère augmente <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s connexions<br />

synaptiques hippocampique, du niveau d‟apprentissage spatial, <strong>de</strong> leur mémoire et <strong>de</strong> leur<br />

capacité à faire face au stress (BREDY (2003) cité par GUEDENEY N. et A. 2009).<br />

Ces observations chez le mammifère sont probablement va<strong>la</strong>bles chez l‟homme même si elles<br />

ne semblent pour l‟instant pas validées en raison <strong>de</strong>s difficultés méthodologiques que ce type <strong>de</strong><br />

recherche chez l‟enfant soulève.<br />

Les sensations cutanées, intégrées <strong>dans</strong> une dimension re<strong>la</strong>tionnelle qui est celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion<br />

mère-enfant, sont donc primordiales <strong>dans</strong> le développement cognitif <strong>de</strong> l‟enfant, et une donnée<br />

clinique peut être intéressante à rapporter à ce niveau : il est d‟une observation commune en<br />

<strong>de</strong>rmatologie <strong>de</strong> percevoir les sujets <strong>atopique</strong>s plus fins, discréminants, voir intelligents que <strong>la</strong><br />

moyenne <strong>de</strong>s sujets. Il s‟agit d‟une observation clinique actuellement non confirmée sur le p<strong>la</strong>n<br />

scientifique. Il serait intéressant d‟étudier les bénéfices éventuels <strong>de</strong> soins cutanés précoces<br />

nécessités par une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> débutant <strong>dans</strong> <strong>la</strong> petite enfance sur le développement<br />

cognitif <strong>de</strong> l‟enfant. L‟augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> prévalence <strong>de</strong> l‟eczéma <strong>atopique</strong>, actuellement<br />

inexpliquée, trouverait alors parmi d‟autres explications une justification évolutionniste avec un<br />

bénéfice pour l‟évolution <strong>de</strong> l‟espèce humaine ! Une étu<strong>de</strong> recherchant une corrè<strong>la</strong>tion entre <strong>la</strong><br />

date d‟apparition <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> et les performances cognitives <strong>dans</strong> le développement<br />

<strong>de</strong> l‟enfant permettrait <strong>de</strong> confirmer cette hypothèse.<br />

Par ailleurs, BOWLBY (1988) conçoit le comportement d‟attachement comme un comportement<br />

instinctif visant à réduire <strong>de</strong>s tensions internes comme <strong>la</strong> fatigue, <strong>la</strong> faim, <strong>la</strong> douleur, <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die,<br />

le froid et <strong>de</strong>s tensions externes signa<strong>la</strong>nt un risque accru : l‟obscurité, les grands bruits, <strong>de</strong>s<br />

mouvements brusques, <strong>de</strong>s formes menaçantes, <strong>la</strong> solitu<strong>de</strong>.<br />

Le prurit, signe spécifique à <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatologie, pourrait être assimilé à une tension interne au<br />

même titre que <strong>la</strong> douleur.<br />

129


La sécurité d‟attachement s‟étaye sur <strong>la</strong> satisfaction <strong>de</strong> <strong>la</strong> tension avec <strong>de</strong>s représentations<br />

positives <strong>de</strong> soi et <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure d‟attachement.<br />

Des soins cutanés efficaces prodigués quotidiennement ont ainsi cette faculté <strong>de</strong> sou<strong>la</strong>ger une<br />

tension interne et donc d‟installer une représentation positive <strong>de</strong> l‟autre et <strong>de</strong> soi-même.<br />

Par ailleurs, le contact physique est seul à même <strong>de</strong> calmer <strong>la</strong> détresse d‟un enfant bouleversé.<br />

Il s‟agit <strong>de</strong> se sentir en sécurité grâce à un comportement automatique, adapté <strong>de</strong> l‟espèce,<br />

comme l‟est l‟agrippement décrit par les éthologues chez l‟animal. Ce contact physique est<br />

renforcé par les soins cutanés et favorise probablement cette sensation <strong>de</strong> sécurité, en plus du<br />

sou<strong>la</strong>gement <strong>de</strong> <strong>la</strong> sensation interne qu‟est le prurit.<br />

Un autre argument pour cet effet bénéfique sur <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion mère enfant <strong>de</strong>s soins cutanés est<br />

représenté par le fait que les sujets « guéris » présentent un score <strong>de</strong> sécurité supérieur à <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion témoin. Il s‟agit d‟une situation peu banale pour une popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> patients cliniques.<br />

Par contre, <strong>de</strong>s soins cutanés insuffisants, mal réalisés peuvent avoir une inci<strong>de</strong>nce importante<br />

sur les représentations <strong>de</strong> l‟enfant. Il s’agit donc d’un enjeu important.<br />

Nous avons vu que cette <strong>de</strong>rmatose stimule <strong>la</strong> disponibilité maternelle avec une <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

d‟apprentissage important <strong>de</strong>s parents. Ceci explique les bons résultats actuellement observés<br />

concernant le cadre <strong>de</strong> l‟éducation thérapeutique, technique <strong>de</strong> prise en charge récente et en voie<br />

<strong>de</strong> codification concernant les objectifs à atteindre et où <strong>la</strong> mère est prise en charge au niveau<br />

compétence <strong>de</strong>s soins, connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, attitu<strong>de</strong>s préventives, organisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie<br />

re<strong>la</strong>tionnelle par différents professionnels (<strong>de</strong>rmatologue, diététicien, pédiatre, psychologue…)<br />

(BARBAROT, 2007) .<br />

Nous pouvons donc considérer qu’une <strong>de</strong>rmatose <strong>de</strong> l’enfant comme <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>,<br />

bien gérée, puisse avoir un effet bénéfique et sécurisant sur le phénomène d’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>structure</strong> <strong>de</strong> l’attachement. Ceci expliquerait l’absence observée <strong>de</strong> retentissement <strong>de</strong> type<br />

insécure <strong>de</strong> cette pathologie.<br />

2) Existe-t-il un retentissement sur les représentations d’attachement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> chez<br />

l’adulte ? :<br />

Nous n‟avons pas <strong>de</strong> différence <strong>dans</strong> les scores au CAMIR entre les <strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions « eczéma<br />

pérennisé » et « eczéma non pérennisé ». Par contre, <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l‟ensemble <strong>de</strong>s patients<br />

présente un score abaissé <strong>de</strong> sécurité et élevé <strong>de</strong> préoccupation par rapport à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

témoin. Cette insécurité préoccupée est corrélée avec <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>dans</strong> le groupe <strong>de</strong>s<br />

sujets avec eczéma pérennisé. Il s‟agit donc probablement d‟un retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />

130


Par contre, ce retentissement sous forme <strong>de</strong> diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité et d‟augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

préoccupation est retrouvé <strong>de</strong> <strong>la</strong> même manière chez le sujet pérennisé comme chez celui qui a<br />

« guéri ». Ainsi l‟absence <strong>de</strong> différence entre les 2 groupes est contradictoire avec cette notion<br />

<strong>de</strong> retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, à moins qu‟il s‟agisse d‟un effet <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose plus ancien,<br />

non re<strong>la</strong>tif à <strong>la</strong> persistance <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et durable <strong>dans</strong> le temps.<br />

Pour avoir un élément <strong>de</strong> réponse, nous <strong>de</strong>vons nous référer aux observations cliniques que nous<br />

avons obtenues lors <strong>de</strong>s entretiens :<br />

Les patients du groupe 2 présentaient <strong>de</strong>s revendications plus fréquentes et nombreuses par<br />

rapport à leur parent, expliquant cet état d‟esprit préoccupé mesuré. Néanmoins, ils affichaient<br />

une lucidité et <strong>de</strong>s capacités d‟introspection supérieures à ce que nous avons ressenti chez les<br />

sujets du groupe 1, qui présentaient <strong>de</strong>s mécanismes défensifs plus importants,<br />

évoquant « l‟exclusion défensive » du détachement avec souvent une idéalisation <strong>de</strong>s parents.<br />

.<br />

Or sur le Q Sort selon KOBAK, ces patients du groupe 1 sont effectivement significativement plus<br />

détachés que les patients du groupe 2. Ainsi ce détachement <strong>structure</strong>l <strong>de</strong>s patients pérennisés<br />

peut expliquer que leur préoccupation n‟ait pas pu être « captée » par le CAMIR, lissant les<br />

différences <strong>de</strong> score entre les <strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions.<br />

Cette hypothèse est en partie confirmée par l‟absence <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre l‟indice calculé <strong>de</strong><br />

stratégie secondaire du Q sort <strong>de</strong> KOBAK et celui du CAMIR : ces <strong>de</strong>ux indices d‟insécurité<br />

provenant <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux tests différents ne mesurent pas <strong>la</strong> même chose <strong>dans</strong> nos popu<strong>la</strong>tions, à moins<br />

que l‟indice du CAMIR ne soit modifié par le détachement <strong>structure</strong>l <strong>de</strong> certains sujets du<br />

groupe 1. Notons que l‟absence <strong>de</strong> cette corré<strong>la</strong>tion ne correspond pas avec ce qu‟observe<br />

PIERREHUMBERT (1996) <strong>dans</strong> ses étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> validation du CAMIR (corré<strong>la</strong>tion significative<br />

(r=.68)).<br />

Ainsi il est possible que le score <strong>de</strong> préoccupation du groupe 1 soit sous évalué au CAMIR,<br />

auquel cas une différence entre les <strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions apparaitrait. Ceci pourrait être le témoin<br />

d‟une spécificité <strong>de</strong> notre popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> patients somatiques avec eczéma <strong>atopique</strong> (détachement<br />

<strong>structure</strong>l interagissant sur l‟expression d‟une préoccupation en termes <strong>de</strong> représentation<br />

d‟attachement).<br />

Quoiqu’il en soit, il existe bien un retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> avec orientation vers<br />

une stratégie secondaire d’ordre préoccupée.<br />

131


En effet, l‟ensemble <strong>de</strong> nos 80 sujets adultes sont plus insécures que sécures au CAMIR, avec<br />

un score <strong>de</strong> préoccupation significativement plus élevé, qu‟ils aient guéris ou pas <strong>de</strong> leur<br />

<strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>.<br />

Ces résultats ont déjà été observés par RABUNG (2004) avec augmentation du taux d‟insécurité<br />

chez les adultes atteints <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> avec ou sans rémission (54 % <strong>de</strong>s patients<br />

insécures versus 46% <strong>de</strong> sécures), avec une prédominance <strong>de</strong> <strong>la</strong> préoccupation (23% <strong>de</strong> sujets<br />

préoccupés, 19% <strong>de</strong> sujets détachés et 12% <strong>de</strong> sujets désorganisés). Ainsi <strong>la</strong> chronicité ne<br />

semble pas agir sur <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> l‟attachement <strong>dans</strong> cette étu<strong>de</strong> (63% d‟insécures pour les sujets<br />

avec rémission, 50% pour les sujets sans rémission). Pour évaluer l‟attachement il utilise le RSQ<br />

(« Re<strong>la</strong>tion ship scales Questionnaire ») en version alleman<strong>de</strong>. Il est probable que ce test étant<br />

un questionnaire avec <strong>de</strong>s questions posées au sujet, n‟évalue surtout que les représentations<br />

sémantiques concernant l‟attachement. Il est donc légitime <strong>de</strong> rapprocher ces résultats <strong>de</strong> ceux<br />

que nous avons obtenus au CAMIR.<br />

Il s‟agit donc, comme <strong>dans</strong> notre étu<strong>de</strong> où les sujets guéris ont <strong>la</strong> même insécurité, d‟un<br />

retentissement durable <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die datant <strong>de</strong> l‟enfance et l‟adolescence et perdurant à l‟âge<br />

adulte, sans influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> persistance ou pas du symptôme « eczéma ».<br />

Ceci explique l‟absence <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die observée au temps <strong>de</strong><br />

l‟examen et les scores d‟attachement au CAMIR <strong>dans</strong> notre étu<strong>de</strong>, au RSQ <strong>dans</strong> l‟étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

RABUNG : l‟insécurité n‟augmente pas <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et vice versa.<br />

Par contre, nous observons également une baisse <strong>de</strong> score <strong>de</strong> sécurité au CAMIR et une<br />

augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> soutien social lorsque le visage est atteint par <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose<br />

(significativité uniquement en cas d‟hypothèse orientée).<br />

Ces résultats sont démonstratifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> transaction re<strong>la</strong>tionnelle <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rmatose,<br />

avec parfois cette dimension d‟appel à l‟autre, ressentie cliniquement par les praticiens et par<br />

l‟entourage du patient.<br />

Ainsi, l‟apparition précoce d‟une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> (avant 3 ans) n‟influe pas sur <strong>la</strong> nature <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement, alors que cet eczéma aura par <strong>la</strong> suite un effet direct sur les<br />

représentations d‟attachement du sujet, avec apparition d‟une préoccupation anxieuse inductrice<br />

<strong>de</strong> comportements <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> soins. Il semble donc que ce qui n‟a pas été perturbant pour <strong>la</strong><br />

re<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> dya<strong>de</strong> mère-enfant le <strong>de</strong>vienne par <strong>la</strong> suite avec le développement cognitif <strong>de</strong><br />

l‟enfant, et <strong>de</strong> sa vie re<strong>la</strong>tionnelle « extra dyadique ».<br />

Il s‟agit d‟un âge où l‟enfant développe ses compétences sociales et où sa vulnérabilité par<br />

rapport à son image <strong>de</strong> soi et ses re<strong>la</strong>tions à autrui peut apparaitre. Notamment <strong>la</strong> prise <strong>de</strong><br />

conscience <strong>de</strong> sa ma<strong>la</strong>die peut le fragiliser par rapport à ses camara<strong>de</strong>s.<br />

132


Ainsi l‟aspect re<strong>la</strong>tionnel est très important <strong>dans</strong> le retentissement <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rmatose, comme<br />

<strong>dans</strong> beaucoup <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>dies chroniques et nous pouvons supposer que cette fragilité peut trouver<br />

un paroxysme à l‟adolescence, lors <strong>de</strong> l‟apparition <strong>de</strong> <strong>la</strong> sexualité, et se pérenniser à l‟âge<br />

adulte.<br />

Selon <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> l‟attachement, cette préoccupation est associée à une baisse <strong>de</strong> l‟estime <strong>de</strong><br />

soi, avec perception d‟un caractère imprévisible et non satisfaisant <strong>de</strong> l‟entourage malgré une<br />

image positive d‟autrui. Il s‟ensuit souvent une dépendance anxieuse à autrui.<br />

L‟accompagnement <strong>de</strong> ces patients <strong>de</strong>vra donc tenir compte <strong>de</strong> ces différents facteurs :<br />

- renforcer l’estime <strong>de</strong> soi.<br />

- donner <strong>la</strong> possibilité au patient <strong>de</strong> vivre une expérience correctrice par les soins, avec une<br />

fiabilité et une constance <strong>de</strong> ceux-ci, un message unifié donné au patient quant à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, une<br />

disponibilité, une empathie (sensitivité et réceptivité).<br />

- gérer <strong>la</strong> dépendance affective en établissant un cadre thérapeutique, <strong>de</strong>s limites (temps et<br />

nombre <strong>de</strong> consultation, ce qu‟il est possible <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r et d‟attendre <strong>de</strong>s traitements et <strong>de</strong>s<br />

soignants, favoriser l‟autonomie par rapport aux soins…)<br />

Il s‟agit donc <strong>de</strong> trouver <strong>la</strong> bonne distance entre l‟accompagnement et l‟autonomisation : trop<br />

d‟accompagnement nuit à l‟autonomisation et inversement…<br />

Il convient <strong>de</strong> remarquer combien le nomadisme <strong>de</strong>s soins est préjudiciable sur tous ces p<strong>la</strong>ns :<br />

échec <strong>de</strong> soins vécu comme autant d‟échec personnel (alors qu‟une meilleure observance et<br />

suivi les auraient évités), messages multiples concernant les soins et <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die aggravant <strong>la</strong><br />

sensation <strong>de</strong> non fiabilité du soignant ou <strong>de</strong>s connaissances sur <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, investissements<br />

affectifs très subits et <strong>la</strong>biles pour un soignant ou une technique.<br />

3) La <strong>structure</strong> d’attachement est un facteur dispositionnel prédictif <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> ?<br />

Nos résultats sont en faveur d‟un rôle fragilisant d‟une <strong>structure</strong> insécure quant à l‟évolution <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>, avec un risque accru <strong>de</strong> pérennisation <strong>de</strong> celle-ci au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong><br />

l‟adolescence.<br />

133


Notre popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> sujets avec eczéma pérennisé semble présenter graphiquement un<br />

fonctionnement préférentiellement insécure détaché.<br />

En fait, <strong>la</strong> comparaison avec une popu<strong>la</strong>tion témoin non clinique (PIERREHUMBERT) confirme un<br />

score <strong>de</strong> sécurité plus bas <strong>de</strong> notre popu<strong>la</strong>tion 1, mais sans différence au niveau <strong>de</strong>s scores <strong>de</strong><br />

détachement et <strong>de</strong> préoccupation.<br />

Par contre, <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> patients guéris est significativement plus sécure, moins insécure,<br />

détachée et préoccupée.<br />

La différence entre nos <strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> sujets guéris et non guéris est donc due autant à<br />

une <strong>structure</strong> moins sécure du groupe « eczéma pérennisé », qu‟à une <strong>structure</strong> plus sécure <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion « eczéma non pérennisé» par rapport à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion témoin.<br />

Ce <strong>de</strong>uxième aspect nous renvoie à <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> symptôme ayant une fonction <strong>dans</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion<br />

mère-enfant et permettant une qualité d‟interaction précoce ayant un effet positif sur le<br />

développement ultérieur <strong>de</strong> l‟enfant.<br />

Cet aspect est d‟ailleurs compatible avec notre impression clinique et confirmé par l‟apparente<br />

résilience observée chez ces patients du groupe eczéma non pérennisé et ayant perdu un parent,<br />

avec score bas <strong>de</strong> l‟anxiété que ce soit à <strong>la</strong> SCL90 comme à <strong>la</strong> STAIY, baisse <strong>de</strong> <strong>la</strong> vulnérabilité<br />

à <strong>la</strong> SCL90 et diminution du coping centré sur l‟émotion. Au contraire les patients avec eczéma<br />

pérennisés ont <strong>de</strong>s scores élevés à l‟ensemble <strong>de</strong>s dimensions <strong>de</strong> <strong>la</strong> SCL90, à <strong>la</strong> STAIY et au<br />

coping centré sur l‟émotion. Ces <strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions sont donc très différentes <strong>dans</strong> leur<br />

manière « d‟absorber » le traumatisme réalisé par le décès d‟un parent, <strong>la</strong>issant supposer une<br />

organisation différente <strong>de</strong> <strong>la</strong> personnalité par rapport à <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> perte.<br />

Nous observons d‟autres différences importantes <strong>dans</strong> notre étu<strong>de</strong> entre les <strong>de</strong>ux groupes<br />

« eczéma pérennisé et non pérennisé » :<br />

- Il existe une corré<strong>la</strong>tion négative entre l‟âge et le score <strong>de</strong> sécurité au CAMIR, et une<br />

corré<strong>la</strong>tion positive avec le cumul d‟insécurité, observée uniquement <strong>dans</strong> le groupe eczéma<br />

pérennisé : plus le sujet est âgé, moins il est sécure et plus son score d‟insécurité est élevé, sans<br />

orientation <strong>de</strong> l‟insécurité vers un style plus détaché ou plus préoccupé (l‟indice <strong>de</strong> stratégie<br />

secondaire n‟est pas concerné par cette corré<strong>la</strong>tion) : existe-t-il une fragilité particulière <strong>de</strong> ces<br />

patients expliquant cette influence <strong>de</strong> l‟âge ? (cette influence <strong>de</strong> l‟âge a déjà été observée par<br />

PIERRHUMBERT (1996), mais uniquement pour les échelles cliniques et non pour les indices <strong>de</strong><br />

stratégies primaires et secondaires du CAMIR).<br />

134


- Nous observons une influence importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die sur les scores du CAMIR,<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> somatisation et <strong>de</strong> <strong>la</strong> dépression à <strong>la</strong> SCL 90, <strong>de</strong> l‟anxiété état et trait pour les sujets du<br />

groupe 1 uniquement.<br />

- Les différences entre hommes et femmes, notamment au niveau du Q-sort selon KOBAK<br />

(femmes moins sécures, plus détachées et plus préoccupées) et <strong>de</strong> <strong>la</strong> SCL90 sont nettement plus<br />

importantes <strong>dans</strong> le groupe 2.<br />

- Les célibataires du groupe 1 vivent moins bien leur ma<strong>la</strong>die que ceux du groupe 2, avec <strong>de</strong>s<br />

scores à <strong>la</strong> SCL90 plus élevés.<br />

- L‟effet du nombre d‟années d‟étu<strong>de</strong> est différent selon le groupe considéré : effet « protecteur »<br />

<strong>dans</strong> le groupe 1 avec scores plus bas à <strong>la</strong> SCL90 et au coping centré sur l‟émotion,<br />

« aggravant » <strong>dans</strong> le groupe 2 avec augmentation <strong>de</strong>s scores <strong>de</strong> vulnérabilité et d‟anxiété.<br />

- Effet « protecteur » d‟un âge <strong>de</strong> début tardif <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>dans</strong> le groupe 2 non observé <strong>dans</strong> le<br />

groupe 1 avec détachement moins important au CAMIR, traits obsessionnels et gravité globale<br />

moins élevés à <strong>la</strong> SCL90, score plus élevé <strong>de</strong> coping centré sur le problème et <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong><br />

soutien social.<br />

Nos <strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions sont ainsi très différentes <strong>dans</strong> leur adaptation au stress, à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et<br />

<strong>dans</strong> leur gestion émotionnelle : s‟agit-il <strong>de</strong> l‟expression d‟une différence <strong>structure</strong>lle, à savoir<br />

une insécurité <strong>structure</strong>lle d‟attachement ?<br />

Concernant le groupe « eczéma pérennisé », il semble donc que <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité plus que<br />

l‟augmentation <strong>de</strong> l‟insécurité, soit fragilisante en termes d‟évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>.<br />

En effet, ce groupe ne présente pas d‟augmentation d‟insécurité au Q-sort selon KOBAK par<br />

rapport à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion témoin.<br />

Nous pourrions nous attendre à ce que les sujets moins sécures soient aussi plus insécures en<br />

développant une stratégie secondaire.<br />

Ainsi au CAMIR, PIERRHUMBERT (1996) observe que les sujets sécures ne sont majoritairement<br />

ni détachés, ni préoccupés, les sujets moins sécures plutôt détachés et les sujets à score bas <strong>de</strong><br />

sécurité, plutôt préoccupés.<br />

135


En fait, tout se passe comme si ces patients du groupe 1, malgré un manque <strong>de</strong> sentiment <strong>de</strong><br />

sécurité, n’ont pas développé <strong>de</strong> stratégie secondaire, ceci peut être en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>.<br />

Cette hypothèse viendrait alors positionner <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> en tant qu’équivalent d’une<br />

stratégie secondaire, visant à rechercher <strong>la</strong> proximité <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère. Le symptôme cutané peut<br />

alors être assimilé à un comportement avec cette composante automatique procédurale<br />

inconsciente, corporelle, peu sensible aux changements.<br />

Le patient s‟étant structuré sous cet aspect (c'est-à-dire le sujet gérant son manque <strong>de</strong> sécurité<br />

par un eczéma) stimulera alors ce « comportement symptomatique » chaque fois qu‟il sera<br />

confronté à un stress stimu<strong>la</strong>nt son système d‟attachement. Dans ce cas <strong>la</strong> pérennisation <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> pourrait être due à <strong>la</strong> persistance <strong>de</strong> l‟activation <strong>de</strong> ce système<br />

« comportemental » chaque fois que ce<strong>la</strong> est nécessaire, ceci étant possible en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

présence du terrain <strong>atopique</strong>.<br />

Cette intégration du symptôme <strong>dans</strong> le registre comportemental <strong>de</strong> l‟enfant n‟existe pas<br />

d‟emblée, mais se fait au gré <strong>de</strong>s interactions provoquées par <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose.<br />

Nous l‟avons vu les soins cutanés peuvent être bénéfiques pour <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion mère enfant.<br />

Aussi cette intégration ne serait permise que lorsque les autres comportements visant à<br />

l‟établissement d‟une re<strong>la</strong>tion sécure (cris, pleurs, agrippement,…) ne suffisent pas à remplir<br />

leur rôle, du fait d‟une mère non suffisamment réceptive et sensible. Le nourrisson pourra alors<br />

<strong>de</strong> manière automatique privilégier un comportement supplétif lui permettant <strong>de</strong> « réparer » ses<br />

interactions insatisfaisantes.<br />

Cette stratégie ne sera pas suffisante <strong>dans</strong> le cas présent pour empêcher une baisse <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité,<br />

mais peut prendre <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce d‟une autre stratégie, qu‟elle soit détachée ou préoccupée.<br />

Dans cette hypothèse, <strong>la</strong> stratégie secondaire du symptôme eczéma n‟apparait que lorsque les<br />

interactions précoces ne sont pas satisfaisantes avec absence <strong>de</strong> <strong>la</strong> sensation <strong>de</strong> sécurité : en effet<br />

si le symptôme eczéma ne prend pas cette dimension <strong>de</strong> stratégie secondaire, chez l‟enfant<br />

sécure par exemple, il ne s‟inscrit pas <strong>dans</strong> le registre <strong>de</strong>s compétences comportementales<br />

activées lors d‟événements difficiles mettant en tension le système d‟attachement. Le sujet<br />

n‟aurait alors pas recours à cette « stratégie psychosomatique » avec un risque moindre <strong>de</strong><br />

pérennisation <strong>de</strong> l‟eczéma.<br />

Nous aurions ainsi tendance à rajouter un 3 ème score d’insécurité, ni détachée ni préoccupée<br />

mais d’ordre corporelle, mesurant cette fragilité psychosomatique, reflétant ainsi cette<br />

insécurité organisée sur un fonctionnement symptomatique organique, <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> ce symptôme<br />

dépendant alors du terrain génétique <strong>de</strong> l‟individu. Il s‟agit d‟un score à inventer et à vali<strong>de</strong>r…<br />

136


Cette interprétation <strong>de</strong> nos résultats n‟est possible qu‟avec une stabilité <strong>de</strong>s scores du Q-sort<br />

selon KOBAK <strong>dans</strong> le temps et une absence <strong>de</strong> variabilité <strong>de</strong> ceux-ci en fonction <strong>de</strong> facteurs<br />

externes ou internes. Cette invariabilité est d‟ailleurs le reflet <strong>de</strong> <strong>la</strong> stabilité <strong>structure</strong>lle <strong>de</strong><br />

l‟attachement décrite par BOWLBY.<br />

En fait nos résultats au Q sort selon KOBAK sont corrélé avec 2 facteurs : <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong><br />

<strong>atopique</strong> et l‟âge et ce uniquement <strong>dans</strong> le groupe 1 (plus <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die ou l‟âge sont<br />

importants, plus le score <strong>de</strong> sécurité est abaissé, plus <strong>la</strong> préoccupation est élevée).<br />

Il semble donc que les résultats au Q sort selon KOBAK ne soient pas strictement stables et<br />

puissent traduire un retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, et les effets d‟un facteur interne (l‟âge)<br />

uniquement chez les patientes non guéris.<br />

Ceci remettrait en cause notre hypothèse d‟une <strong>structure</strong> d‟attachement prédictive <strong>de</strong> l‟évolution<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>.<br />

La différence observée entre nos <strong>de</strong>ux groupes serait alors dûe essentiellement à <strong>la</strong> présence <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>dans</strong> le groupe 1.<br />

Nous avons trouvé une seule étu<strong>de</strong> décrivant une insécurité mesurée au Q sort selon KOBAK et<br />

une pathologie organique : le torticolis spasmodique neurologique (SCHEIDT 2000). Il est observé<br />

sur 20 adultes atteints, une proportion <strong>de</strong> 55% <strong>de</strong> sujets insécures détachés, 25% <strong>de</strong> sécures et<br />

20% d‟insécures préoccupés.<br />

La pathologie étant apparue après l‟âge <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong> et partant du principe <strong>de</strong><br />

stabilité <strong>de</strong> l‟attachement, les auteurs concluent à l‟expression d‟une personnalité prémorbi<strong>de</strong><br />

favorisée par les dysfonctionnements <strong>dans</strong> <strong>la</strong> vie sociale importants crée par cette ma<strong>la</strong>die<br />

neurologique.<br />

Nous pourrions considérer que l‟âge et <strong>la</strong> durée d‟une ma<strong>la</strong>die puissent être <strong>de</strong>s facteurs<br />

révé<strong>la</strong>teurs d‟une personnalité avec le temps. .<br />

Cette hypothèse <strong>de</strong>vra être validée par d‟autres étu<strong>de</strong>s concernant <strong>la</strong> stabilité du Q sort selon<br />

KOBAK <strong>dans</strong> le temps, par rapport à <strong>de</strong>s facteurs internes et externes, notamment <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die. Des<br />

étu<strong>de</strong>s longitudinales <strong>de</strong> sujets adultes atteints <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> seraient particulièrement<br />

informatives sur le sujet.<br />

Notons par ailleurs, que les scores du Q sort selon KOBAK ne sont pas corrélés avec <strong>la</strong> gravité<br />

mesurée au SCORAD : les différences observées entre les <strong>de</strong>ux groupes ne sont donc pas liés<br />

au simple retentissement direct <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />

137


Ainsi, l‟hypothèse d’une fragilité « psychosomatique » du sujet insécure nous parait <strong>la</strong> plus<br />

séduisante: le symptôme eczéma s‟exprime surtout chez le sujet insécure, du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

dimension stratégique <strong>de</strong> ce symptôme, avec une fragilisation liée à l‟âge et à <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

ma<strong>la</strong>die.<br />

Nous comprenons alors l‟absence d‟inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, car, il ne s‟agit pas<br />

d‟un retentissement direct <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose, mais <strong>de</strong> l‟expression d‟une fragilité somatique<br />

favorisée par une <strong>structure</strong> psychologique particulière, l‟insécurité. Le facteur temps est<br />

prédominant <strong>dans</strong> cette expression, facteur temps que nous retrouvons <strong>dans</strong> <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

ma<strong>la</strong>die et l‟âge mais non <strong>dans</strong> <strong>la</strong> gravité.<br />

Cette fragilité passerait par le système adaptatif au stress : nous avons vu <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong><br />

développementale <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux systèmes (attachement et stress) qui visent tous les <strong>de</strong>ux à une<br />

autonomisation <strong>de</strong> l‟individu, en utilisant les mêmes stimu<strong>la</strong>tions et interactions précoces (cf les<br />

étu<strong>de</strong>s chez le rat et les primates).<br />

A ce titre, l‟expérience <strong>de</strong> SPANGLER (1994) montrant que <strong>la</strong> sensibilité maternelle influence <strong>la</strong><br />

réponse physiologique <strong>de</strong> l‟enfant au stress est intéressante : ainsi <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> 3 à 6 mois en<br />

action <strong>de</strong> jeu libre ou d‟exploration, auront <strong>de</strong>s taux plus élevés <strong>de</strong> cortisol salivaire s‟ils ont une<br />

mère peu sensibles.<br />

SCHEIDT (2000) observe une corré<strong>la</strong>tion entre le taux <strong>de</strong> cortisol salivaire avec l‟insécurité<br />

uniquement <strong>dans</strong> le groupe <strong>de</strong> sujets atteints <strong>de</strong> torticolis spasmodique.<br />

Il en conclue que l‟attachement insécure peut être associé à une vulnérabilité au stress<br />

uniquement chez les sujets symptomatiques : cette interaction parle bien d‟un terrain particulier<br />

associant insécurité – sensibilité au stress-pathologie.<br />

Le terrain biologique particulier <strong>de</strong> certains sujets insécures manifestant un symptôme est une<br />

notion très intéressante qui vient rejoindre <strong>la</strong> volonté <strong>de</strong> certains auteurs (BRISCH 2002) <strong>de</strong> créer<br />

une sous catégorie d‟insécurité avec « symptôme psychosomatique ».<br />

A ce sujet, PIERRHUMBERT (2003) préfère parler <strong>de</strong> symptôme à « transition psychosomatique »,<br />

privilégiant ainsi <strong>la</strong> vocation re<strong>la</strong>tionnelle du symptôme, articulée autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion mère-<br />

enfant.<br />

Ainsi une simple diarrhée, une poussé d‟eczéma aigu seraient autant <strong>de</strong> moyens pour l‟enfant<br />

d‟attirer et <strong>de</strong> capter l‟attention <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère. Nous retrouvons ainsi cette représentation du<br />

symptôme comme un équivalent <strong>de</strong> stratégie secondaire quand le terrain biologique le permet.<br />

138


4) Quel est le « profil » <strong>dans</strong> <strong>la</strong> gestion émotionnelle et l’ajustement à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> l’adulte<br />

souffrant <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> pérennisée ?<br />

Nous observons une augmentation <strong>de</strong> l‟anxiété état et trait <strong>dans</strong> le groupe d‟eczéma pérennisé<br />

par rapport au groupe eczéma non pérennisé, ce qui est probablement une conséquence <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>de</strong>rmatose persistante, avec potentialisation du retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die par une insécurité<br />

<strong>structure</strong>lle <strong>de</strong> ces patients.<br />

Dans <strong>la</strong> comparaison <strong>de</strong> l‟anxiété (état et trait) <strong>de</strong> <strong>la</strong> STAIY avec <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion témoin, il<br />

apparait que les sujets avec eczéma pérennisé ne sont pas plus anxieux, et que les sujets sans<br />

eczéma pérennisés sont moins anxieux (surtout concernant l‟anxiété trait) que <strong>la</strong> normale.<br />

Rappelons que l‟anxiété mesurée à <strong>la</strong> SCL90 <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion d‟eczéma non pérennisé est<br />

comparable à celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion témoin.<br />

Il semble donc que cette popu<strong>la</strong>tion non symptomatique présente une robustesse à l‟anxiété. Il<br />

en est <strong>de</strong> même mais <strong>dans</strong> une moindre mesure pour <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion symptomatique. Néanmoins,<br />

nous nous attendions à un niveau d‟anxiété état et trait supérieur à <strong>la</strong> normale <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

symptomatique.<br />

Les soins cutanés réalisés chez le nourrisson lors <strong>de</strong>s soins pour l‟eczéma sont ils bénéfiques sur<br />

le développement et l‟organisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> psyché <strong>de</strong> l‟enfant au point <strong>de</strong> permettre une<br />

organisation intra psychique moins enclin à l‟expression anxieuse, qu‟elle soit <strong>structure</strong>lle ou<br />

secondaire ?<br />

Notons néanmoins que l‟absence <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre les scores <strong>de</strong> <strong>la</strong> STAIY et l‟âge <strong>de</strong> début<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose <strong>dans</strong> notre étu<strong>de</strong> ne p<strong>la</strong>i<strong>de</strong> pas pour cette hypothèse.<br />

La littérature associe anxiété, notamment <strong>dans</strong> sa forme trait, avec <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> santé divers<br />

(asthme, insomnie, migraine, ulcère duodénal, hypertension artérielle…) (BRUCHON-<br />

SCHWEITZER 2002). Toute pathologie chronique est susceptible <strong>de</strong> donner un niveau d‟anxiété<br />

plus élevé (CHIDA 2008). Notons également les publications faisant état d‟un lien entre l‟atopie et<br />

une anxiété « neuro-immune » comme les étu<strong>de</strong>s le <strong>la</strong>isse supposer <strong>dans</strong> <strong>la</strong> rhinite allergique<br />

chez le rat (TONELLI 2009) et <strong>dans</strong> l‟asthme <strong>atopique</strong> chez l‟homme (COSTA-PINTO 2005).<br />

Alors comment expliquer nos résultats « anormalement normaux » pour le groupe 1 (eczéma<br />

pérennisé), et abaissé pour le groupe 2 (eczéma non pérennisé) à <strong>la</strong> STAIY ?<br />

Ces scores sont ils en rapport avec un caractère « répresseurs » <strong>de</strong>s sujets, avec <strong>de</strong>s mécanismes<br />

défensifs permettant <strong>de</strong> ne pas reconnaitre les émotions : il s‟agirait alors <strong>de</strong> « faux non-<br />

anxieux » selon BYRNE (1964), cité par BRUCHON-SCHWEITZER.<br />

Nous rapprochons ce concept à celui d‟alexithymie et d‟exclusion défensive du détachement. Or<br />

le groupe 2 est moins détaché que le groupe 1 et ne présente pas un fonctionnement<br />

préférentiellement détaché par rapport à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion témoin. Cette hypothèse n‟est également<br />

139


pas compatible avec notre sensation clinique, avec <strong>de</strong>s patients exprimant assez aisément leur<br />

état interne lors <strong>de</strong>s entretiens.<br />

Nous <strong>de</strong>vons donc rechercher un autre élément explicatif :<br />

- Concernant le groupe 2, leur caractère plus sécure par rapport à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion témoin semble<br />

déterminant <strong>dans</strong> l‟explication <strong>de</strong>s résultats.<br />

Il existe en effet <strong>dans</strong> notre étu<strong>de</strong> une corré<strong>la</strong>tion nette entre les scores à <strong>la</strong> STAIY et ceux au Q-<br />

sort selon KOBAK : plus le sujet est sécure, plus ses scores d‟anxiété sont bas, et inversement<br />

plus les scores <strong>de</strong> détachement eu <strong>de</strong> préoccupation sont élevés, plus le sujet est anxieux. La<br />

<strong>structure</strong> d‟attachement sécure <strong>de</strong> ce groupe, avec <strong>de</strong>s scores faibles <strong>de</strong> détachement et <strong>de</strong><br />

préoccupation, expliquerait que celui-ci manifeste moins d‟anxiété.<br />

(Remarquons néanmoins que <strong>la</strong> robustesse <strong>de</strong> ce groupe 2 ne se manifeste pas sur les<br />

dimensions mesurées à <strong>la</strong> SCL90, notamment <strong>la</strong> dépression. Il conviendrait néanmoins <strong>de</strong><br />

comparer nos résultats avec ceux d‟une popu<strong>la</strong>tion avec pathologie organique autre qu‟une<br />

<strong>de</strong>rmatose).<br />

- Cette même corré<strong>la</strong>tion n‟explique par contre pas les résultats du groupe 1, moins sécure.<br />

Il est légitime alors d‟évoquer une fonction protectrice du symptôme eczéma, permettant une<br />

meilleure gestion <strong>de</strong>s tensions psychiques internes et notamment <strong>de</strong> l‟anxiété, qu‟elle soit trait<br />

<strong>de</strong> caractère ou secondaire, avec normalisation <strong>de</strong>s scores à <strong>la</strong> STAIY.<br />

L‟eczéma <strong>de</strong>viendrait un équivalent anxieux permettant <strong>de</strong> ne pas vivre cette anxiété<br />

psychiquement. Nous retrouvons le concept <strong>de</strong> ba<strong>la</strong>nce psycho-somatique <strong>de</strong>s psych-<br />

omaticiens…et d‟équivalent <strong>de</strong> stratégie secondaire pour le symptôme eczéma…<br />

De plus citons <strong>dans</strong> <strong>la</strong> comparaison <strong>de</strong> nos <strong>de</strong>ux groupes nos résultats en faveur d‟un lien fort<br />

entre anxiété trait et préoccupation, que ce soit au niveau du Q-sort selon KOBAK comme au<br />

CAMIR, chez l‟adulte avec eczéma pérennisé.<br />

Ainsi le profil <strong>de</strong>s sujets avec eczéma pérennisé est celui <strong>de</strong> patients insécures ayant établi une<br />

stratégie secondaire somatique par l’intermédiaire <strong>de</strong> l’eczéma, lui permettant <strong>de</strong> gérer une<br />

préoccupation et une anxiété trait <strong>de</strong> personnalité, qui <strong>de</strong> ce fait ne se vivent plus <strong>dans</strong> le<br />

domaine psychique et ne s’objectivent plus au niveau <strong>de</strong>s tests (Q-sort selon KOBAK, STAIY).<br />

Par ailleurs <strong>la</strong> répercussion au niveau psychologique <strong>dans</strong> le groupe eczéma pérennisé est<br />

importante avec <strong>de</strong>s scores supérieurs à ceux du groupe 2 pour l‟ensemble <strong>de</strong>s symptômes et<br />

indices à <strong>la</strong> SCL90 sauf en ce qui concerne <strong>la</strong> dépression et les traits psychotiques.<br />

La comparaison avec <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion témoin montre que l‟ensemble <strong>de</strong>s dimensions<br />

psychopathologiques sont nettement augmentées <strong>dans</strong> nos <strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions, mais surtout <strong>dans</strong><br />

<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion eczéma pérennisé. Les sujets « guéris » voient leurs scores <strong>de</strong> somatisation,<br />

140


d‟anxiété, d‟hostilité, <strong>de</strong> traits phobiques et <strong>de</strong> <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise se normaliser. Il s‟agit donc <strong>de</strong><br />

dimensions psychologiques « impactées » par <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die. Par contre ces sujets guéris présentent<br />

<strong>de</strong>s scores élevés <strong>de</strong> vulnérabilité (sensitivité interpersonnelle), <strong>de</strong> dépression, <strong>de</strong> traits<br />

paranoïaques, <strong>de</strong> traits psychotiques et <strong>de</strong> symptômes divers. Il est donc possible que ces<br />

dimensions psychologiques soient en rapport avec le terrain <strong>atopique</strong> <strong>de</strong> ces sujets. (Citons<br />

l‟augmentation nette du score concernant les traits paranoïaques <strong>dans</strong> l‟eczéma <strong>atopique</strong><br />

pérennisé, al<strong>la</strong>nt <strong>dans</strong> le sens <strong>de</strong> certaines <strong>de</strong>scriptions cliniques <strong>dans</strong> <strong>la</strong> littérature (JOWETT<br />

1985), avec majoration possible par <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die d‟un terrain préexistant en raison <strong>de</strong> nos<br />

résultats).<br />

Il existe néanmoins une apparente contradiction concernant <strong>la</strong> dépression : les scores sont<br />

augmentés <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> « sujets guéris » qui est une popu<strong>la</strong>tion plus sécure<br />

<strong>structure</strong>llement que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion témoin et sans aggravation significative par <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

ma<strong>la</strong>die (sujets pérennisés). Or nous connaissons le facteur protecteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité<br />

d‟attachement concernant <strong>la</strong> dépression et <strong>la</strong> répercussion fréquente en terme <strong>de</strong> dépression <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>. De même l‟anxiété n‟est pas augmentée parallèlement à <strong>la</strong> dépression<br />

toujours <strong>dans</strong> ce groupe 2. Or, il existe une corré<strong>la</strong>tion très forte entre l‟anxiété et <strong>la</strong> dépression<br />

vérifiée <strong>dans</strong> notre étu<strong>de</strong>. Selon ces résultats <strong>la</strong> dépression mesurée <strong>dans</strong> notre étu<strong>de</strong> serait un<br />

facteur constitutionnel indépendant <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> l‟attachement, <strong>de</strong> l‟anxiété et <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die : s‟agit-il d‟une caractéristique liée uniquement au terrain <strong>atopique</strong> ?<br />

Ces patients avec eczéma pérennisé ont un score <strong>de</strong> coping centré sur l‟émotion supérieur à<br />

celui <strong>de</strong>s patients « guéris ». Ce type d‟ajustement au stress est par ailleurs corrélé à <strong>la</strong><br />

préoccupation mesurée par le CAMIR <strong>dans</strong> ce groupe 1 : plus le sujet est préoccupé au niveau<br />

<strong>de</strong> ses représentations d‟attachement, plus son ajustement au stress est centré sur l‟émotion.<br />

Comme RABUNG nous observons une augmentation du style préoccupé chez les insécures <strong>dans</strong><br />

leur ajustement à <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>.<br />

La préoccupation semble donc être un mo<strong>de</strong> d‟insécurité préférentiel déclenché par <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong><br />

<strong>atopique</strong>, avec une recherche anxieuse d‟ai<strong>de</strong> à l‟extérieur. CIECHANOWSKI (2002) observe cette<br />

augmentation <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> soins chez le sujet préoccupé, avec plus <strong>de</strong> symptômes perçus<br />

mais sans association à une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> morbidité. Cette préoccupation au niveau <strong>de</strong>s<br />

représentations d‟attachement n‟induit donc pas <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>die ou d‟autre pathologie somatique. Il<br />

s‟agit d‟un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> réaction à celle-ci avec <strong>de</strong>s conséquences importantes sur le vécu <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

ma<strong>la</strong>die : <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> l‟attachement est le <strong>de</strong>uxième facteur prédictif, après <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>, <strong>de</strong> cette qualité <strong>de</strong> vie (RABUNG 2004). Il s‟agit donc d‟un facteur important à<br />

prendre en compte lorsque nous travaillons sur l‟accompagnement <strong>de</strong> ces patients.<br />

141


Par contre les sujets insécures perçoivent ce soutien social comme moins efficace (RABUNG<br />

2004). Ceci concor<strong>de</strong> avec cette sensation d‟insatisfaction que manifestent parfois ces patients<br />

par rapport aux traitements et prise en charge, pouvant expliquer ainsi le nomadisme médical <strong>de</strong><br />

ces patients (<strong>la</strong> chronicité <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die en étant un <strong>de</strong>uxième facteur).<br />

Nous avons ainsi le tableau clinique d’un patient présentant <strong>de</strong> l’eczéma et manifestant une<br />

certaine préoccupation anxieuse et recherche d’ai<strong>de</strong> à l’extérieur, perçue souvent comme<br />

inefficace par le patient.<br />

5)- le terrain <strong>atopique</strong> extrinsèque (avec IgE augmentées) est un facteur <strong>de</strong> risque pour une<br />

insécurité préoccupée avec augmentation <strong>de</strong> l’anxiété <strong>de</strong> séparation ?<br />

a) Concernant l‟aspect <strong>structure</strong>l, nous observons au Q-sort selon KOBAK un caractère<br />

protecteur en termes <strong>de</strong> sécurité d‟un terrain <strong>atopique</strong> intrinsèque (avec IgE normales) en raison<br />

d‟une corré<strong>la</strong>tion positive entre le taux d‟IgE et <strong>la</strong> sécurité, négative avec le détachement et <strong>la</strong><br />

préoccupation et également en raison d‟une interaction du taux d‟IgE avec le facteur<br />

d‟évolution (pérennisation-non pérennisation) sur le score <strong>de</strong> sécurité :<br />

La popu<strong>la</strong>tion 2 (eczéma non pérennisé) a un taux <strong>de</strong> sécurité d’autant plus élevé par<br />

rapport à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1 (eczéma pérennisé) que le taux d’IgE est normal.<br />

Par ailleurs, les sujets « qu‟ils soient guéris ou pas » mais avec un taux normal d‟IgE ont un<br />

score <strong>de</strong> sécurité plus élevé et <strong>de</strong> préoccupation plus bas que ceux présentant un taux élevé<br />

d‟IgE.<br />

La <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> intrinsèque est donc <strong>structure</strong>llement plus sécure et moins préoccupée<br />

que <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> extrinsèque,<br />

Rappelons que le taux d‟IgE est corrélé avec <strong>la</strong> gravité mais que celle-ci n‟est pas corrélée aux<br />

scores d‟attachement du Q-sort selon KOBAK.<br />

Nous ne pouvons donc pas expliquer cette différence <strong>de</strong> score au Q sort selon KOBAK par une<br />

différence <strong>de</strong> gravité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux formes <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> (cette explication supposerait<br />

d‟ailleurs que le Q sort selon KOBAK mesurerait un retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die ce qui n‟est pas<br />

<strong>dans</strong> nos présupposés théoriques).<br />

Par ailleurs, il existe plus <strong>de</strong> terrain <strong>atopique</strong> intrinsèque <strong>dans</strong> le groupe 2 (57,14%) que <strong>dans</strong> le<br />

groupe 1 (34,21%).<br />

142


Notons que cette proportion <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> intrinsèque est plus importante <strong>dans</strong> nos 2<br />

popu<strong>la</strong>tions par rapport à ce qui est décrit habituellement chez l‟enfant (25% en moyenne<br />

SCHAFER 1999).<br />

Ceci peut-être dû à une normalisation <strong>de</strong>s IgE chez certains patients adultes en rapport avec une<br />

immunotolérance acquise avec l‟âge. Ainsi, certaines <strong><strong>de</strong>rmatite</strong>s <strong>atopique</strong>s intrinsèques <strong>de</strong><br />

l‟adulte seraient en fait d‟anciennes <strong><strong>de</strong>rmatite</strong>s <strong>atopique</strong>s extrinsèques dont le taux d‟IgE s‟est<br />

normalisé avec l‟âge.<br />

Aussi une popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> intrinsèque chez l‟adulte n‟est pas aussi homogène<br />

que chez l‟enfant, où il semble exister une spécificité <strong>structure</strong>lle <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong><br />

<strong>atopique</strong> (notamment polymorphisme gènique <strong>de</strong>s récepteurs adrénergiques ROGUEDAS 2003).<br />

Aussi <strong>de</strong>vons nous exprimer nos résultats sous une autre forme : les patients avec IgE normales<br />

ont plus <strong>de</strong> chance d’avoir une sécurité <strong>structure</strong>lle d’attachement à l’âge adulte et ce d’autant<br />

plus qu’ils n’ont pas <strong>de</strong> pérennisation <strong>de</strong> leur eczéma.<br />

Il n‟existe par ailleurs pas d‟interaction entre le facteur groupe et le caractère sécure du patient<br />

sur le taux d‟IgE : une insécurité n‟induit pas une secrétion accrue d‟IgE.<br />

Il existe donc un lien entre un facteur clinique (évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>) et un facteur<br />

organique (taux d‟IgE) sur une variable psychologique (<strong>structure</strong> sécure d‟attachement), lien<br />

dont il reste à comprendre <strong>la</strong> nature : L‟interaction s‟expliquerait soit en termes <strong>de</strong> terrain (<strong>de</strong>s<br />

IgE normales sont le reflet d‟un terrain présentant <strong>de</strong>s chances accrues d‟avoir une <strong>structure</strong><br />

sécure d‟attachement avec une guérison <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>), soit en termes <strong>de</strong> cofacteur<br />

(une <strong>structure</strong> sécure est associée à une guérison <strong>de</strong> l‟eczéma d‟autant plus que les IgE sont<br />

normales).<br />

La sécurité d‟attachement et le taux d‟IgE peuvent être <strong>de</strong>ux cofacteurs témoignant du même<br />

terrain :<br />

L‟augmentation <strong>de</strong>s IgE est associée à un mauvais pronostic à long terme concernant l‟évolution<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> (FLOHR 2004), avec persistance plus fréquente <strong>de</strong> poussées à l‟âge<br />

adulte. L‟hyper IgE <strong>de</strong> l‟<strong>atopique</strong> est liée à un terrain génétique, avec notemment une<br />

disposition à secréter <strong>de</strong>s IgE au contact d‟antigènes environnementaux, contact favorisé par<br />

une peau dont <strong>la</strong> fonction barrière est altérée.<br />

L‟évolution naturelle du nouveau né est le passage d‟une réaction immunitaire d‟orientation<br />

TH2 initiale (profil cytokinique garantissant l‟immunotolérance du fœtus par <strong>la</strong> mère) vers un<br />

profil TH1 <strong>de</strong> défense par rapport aux microorganismes étrangers.<br />

Cette évolution naturelle est probablement facilitée par le système homéostasique du stress.<br />

143


En effet toute anomalie <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier système est préjudiciable à l‟instal<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> ce profil TH1:<br />

Le stress maternel peut ainsi orienter préférentiellement vers un profil TH2 par l‟action <strong>de</strong>s<br />

catécho<strong>la</strong>mines (VON HERTZEN 2002). De même le stress aigu provoque une augmentation du<br />

taux d’IgE totales et ce uniquement chez les sujets <strong>atopique</strong>s (BUSKE-KIRSCHBAUM 2002) ainsi<br />

que les IgE spécifiques (KIMATA 2003).<br />

La sécurité d‟attachement est le reflet d‟une interaction mère-enfant harmonieuse, garantissant<br />

le développement <strong>de</strong> l‟enfant que ce soit sur un p<strong>la</strong>n psychologique comme immunitaire. Son<br />

importance est d‟autant plus gran<strong>de</strong> que le sujet est <strong>atopique</strong> avec on l‟a vu une sensibilité<br />

exacerbée aux anomalies provoquées par le stress.<br />

Nous pouvons donc supposer l‟association : taux IgE normal, augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité<br />

d‟attachement – faible sensibilité au stress.<br />

A l‟inverse un stress <strong>dans</strong> l‟enfance peut induire une hyper IgE chez un sujet <strong>atopique</strong> ainsi<br />

qu‟une <strong>structure</strong> insécure d‟attachement.<br />

L‟évolution <strong>de</strong> l‟eczéma est sous <strong>la</strong> dépendance <strong>de</strong> multiples facteurs, le taux d‟IgE et <strong>la</strong><br />

sécurité d‟attachement en étant <strong>de</strong>ux parmi d‟autres, ces <strong>de</strong>ux cofacteurs témoignant d‟un<br />

terrain commun au regard <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s interactions précoces déterminée par <strong>la</strong> présence ou<br />

pas <strong>de</strong> stress vécu <strong>dans</strong> <strong>la</strong> petite enfance.<br />

b) Concernant le retentissement sur les représentations d‟attachement, nous considérerons les<br />

scores au CAMIR et nous observons qu‟un taux élevé d‟IgE est favorisant concernant une<br />

baisse <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité et une augmentation <strong>de</strong> l‟ insécurité préoccupée et du cumul d‟insécurité<br />

lorsque les patients ont un eczéma pérennisé : il existe en effet une corré<strong>la</strong>tion négative entre <strong>la</strong><br />

sécurité et le taux d‟IgE rapporté à <strong>la</strong> norme, ainsi qu‟une une corré<strong>la</strong>tion positive avec <strong>la</strong><br />

préoccupation (et le cumul d‟insécurité), avec une interaction au niveau <strong>de</strong>scriptif sur le score<br />

<strong>de</strong> préoccupation en fonction du groupe et du taux d‟IgE : le score <strong>de</strong> préoccupation sera<br />

d‟autant plus élevé pour les patients avec eczéma pérennisé que les IgE sont augmentées.<br />

Chez l‟adulte, un terrain <strong>atopique</strong> extrinsèque favorisera le retentissement sous <strong>la</strong> forme d‟une<br />

baisse <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité et une augmentation <strong>de</strong> l‟insécurité préoccupée (et du cumul d‟insécurité)<br />

chez le sujet avec eczéma pérennisé, alors qu‟un terrain <strong>atopique</strong> intrinsèque sera au contraire<br />

protecteur vis-à-vis <strong>de</strong> ce retentissement..<br />

En fait, les IgE étant fortement corrèlées avec <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, ces résultats peuvent être<br />

le reflet du retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die : plus les IgE sont augmentées, plus <strong>la</strong> gravité est<br />

144


importante, plus le retentissement sous forme <strong>de</strong> préoccupation d‟attachement et baisse <strong>de</strong><br />

sécurité est présent.<br />

Cette interprétation est renforcée par l‟existence également d‟une corré<strong>la</strong>tion entre les taux<br />

d‟IgE et les scores <strong>de</strong> vulnérabilité, <strong>de</strong> dépression, <strong>de</strong> traits paranoiaques, <strong>de</strong> gravité globale à <strong>la</strong><br />

SCL90 et d‟anxiété état à <strong>la</strong> STAIY et ce uniquement <strong>dans</strong> le groupe 1 : ces résultats peuvent<br />

être là aussi le reflet du retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />

De même il existe une corré<strong>la</strong>tion négative entre le taux d‟IgE et le score <strong>de</strong> détachement chez<br />

les sujets « guéris », ainsi qu‟avec le score <strong>de</strong> cumul d‟insécurité : le score d‟insécurité,<br />

notemment <strong>de</strong> détachement est d‟autant plus bas que le sujet présente une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong><br />

intrinsèque. Ces résultats peuvent être expliqués par l‟absence <strong>de</strong> pérennisation <strong>de</strong> l‟eczéma,<br />

favorisée par un taux bas d‟IgE.<br />

Par contre les résultats du CAMIR et d‟anxiété à <strong>la</strong> STAIY ne sont pas corrèlés avec le<br />

SCORAD mesurant <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die au temps <strong>de</strong> l‟examen.<br />

De même le taux d‟IgE est corrèlé avec <strong>la</strong> dépression, dont le score n‟est pas différent entre les<br />

<strong>de</strong>ux groupes pérennisé et non pérennisé (<strong>la</strong> dépression n‟est pas liée à <strong>la</strong> présence ou non <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

ma<strong>la</strong>die). Par ailleurs il existe une corré<strong>la</strong>tion entre un facteur stable <strong>de</strong> <strong>la</strong> personnalité, l‟anxiété<br />

trait, et le taux d‟IgE.<br />

Enfin il convient <strong>de</strong> noter qu‟il existe un doute sur l‟existence d‟une d‟interaction entre le<br />

facteur groupe et le caractère sécure du patient au CAMIR sur le taux d‟IgE (significativité<br />

tendancielle) : une insécurité en termes <strong>de</strong> représentations d‟attachement est elle susceptible<br />

d‟induire une secrétion accrue d‟IgE ?<br />

Il est donc possible que le lien existant entre le taux d‟IgE et <strong>de</strong>s dimensions psychologiques<br />

comme les représentations d‟attachement, l‟anxiété, <strong>la</strong> dépression soit d‟une autre nature qu‟un<br />

simple retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, et puisse être le reflet d‟un terrain favorisant.<br />

Par exemple considérons <strong>la</strong> vision pathogénique actuelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>, où il est<br />

question <strong>de</strong> <strong>la</strong> fabrication d‟IgE contre <strong>de</strong>s auto-antigènes, donnant une dimension <strong>de</strong><br />

« pathologie auto-immune » à l‟eczéma.<br />

Ces « auto IgE » seront retrouvées chez le patient avec <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> évolutive, et non chez<br />

le sujet <strong>atopique</strong> sans lésion <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> et le groupe contrôle (VALENTA 1996).<br />

Ces auto-anticorps sont ainsi orientés contre <strong>de</strong>s protéines endogènes, notamment épi<strong>de</strong>rmiques,<br />

<strong>de</strong> patients souffrant <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> évolutive et sévère.<br />

145


Cette donnée a été confirmée récemment (ALTRICHTER 2008). Le taux <strong>de</strong> certains <strong>de</strong> ces auto-IgE<br />

augmenterait avec l‟aggravation <strong>de</strong>s lésions cutanées, et accentueraient celles ci par l‟immun<br />

complexe réalisé avec l‟auto antigène (NATTER 1998).<br />

Ces auto IgE participeraient ainsi à <strong>la</strong> pérennisation <strong>de</strong> l‟eczéma, et expliqueraient <strong>la</strong> persistance<br />

<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong>s <strong>atopique</strong>s sévères <strong>de</strong> l‟adulte malgré l‟éviction <strong>de</strong>s allergènes. Ils permettent<br />

également <strong>de</strong> comprendre l‟apparition chez l‟adulte jusque là in<strong>de</strong>mne <strong>de</strong> tout eczéma,<br />

d‟authentiques lésions <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>, ce qui était inexpliquable avec <strong>la</strong> vision<br />

pathogénique précé<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> <strong>la</strong> « marche <strong>atopique</strong> ». Ces <strong><strong>de</strong>rmatite</strong>s <strong>atopique</strong>s tardives <strong>de</strong><br />

l‟adulte apparaissent d‟ailleurs souvent à <strong>la</strong> suite d‟un stress majeur, renforçant l‟hypothèse d‟un<br />

lien fort entre le psychisme et <strong>la</strong> secrétion d‟auto-IgE.<br />

Il n‟est pas possible pour l‟instant <strong>de</strong> déterminer <strong>la</strong> part <strong>de</strong> ces « auto-IgE » <strong>dans</strong> nos dosages<br />

d‟IgE totales.<br />

La <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> prendrait ainsi le statut <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>die auto immune, <strong>dans</strong> <strong>la</strong>quelle le rôle du<br />

psychisme est actuellement <strong>de</strong> plus en plus documenté (CONSOLI SM 2003) même si le profil <strong>de</strong><br />

nos patients avec <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> ne correspond pas à celui rencontré <strong>dans</strong> l‟alexithymie et<br />

<strong>dans</strong> <strong>la</strong> personnalité <strong>de</strong> type C (TEMOSHOK 1987) retrouvées <strong>dans</strong> les pathologies auto immunes.<br />

Le lien IgE et facteur psychologique ne serait plus celui <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux simples cofacteurs résultants<br />

du retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, mais <strong>de</strong>viendrait un lien interactif et agissant, dont les effets<br />

doivent être étudiés.<br />

Néanmoins, il existe peu <strong>de</strong> publications faisant état d‟un lien entre IgE et psychisme :<br />

- SCHEICH (1993) observe <strong>de</strong>s scores d‟excitabilité et <strong>de</strong> coping inadapté <strong>dans</strong> une popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong><br />

61 femmes avec <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> comparée à 15 patients avec bronchite chronique, et ce<br />

uniquement chez les patientes avec IgE augmentées. Il n‟observe pas d‟augmentation <strong>de</strong>s scores<br />

d‟anxiété état et trait chez ces mêmes patientes.<br />

- baisse du taux d‟IgE spécifiques (pollen, acariens, <strong>la</strong>tex) par le baiser KIMATA (2006), avec<br />

orientation <strong>de</strong> <strong>la</strong> réaction immune vers le type TH1 (24 patients adultes) (cette réaction n‟est pas<br />

obtenue par une étreinte sans baiser).<br />

- baisse du taux d‟IgE spécifiques par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>xation induite par le rire, ou par écoute <strong>de</strong> musique<br />

c<strong>la</strong>ssique (MOZART) KIMATA (2003 b, 2004) (avec atténuation <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse allergique cutanée<br />

locale).<br />

146


- Mise en évi<strong>de</strong>nce par COSTA PINTO (2006) chez <strong>la</strong> souris <strong>de</strong> foyers d‟activation cérébrale<br />

(noyau paraventricu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> l‟hypotha<strong>la</strong>mus et nucleus <strong>de</strong> l‟amygdalle cérebelleuse) par<br />

exposition orale ou nasale à un allergène alimentaire (ovalbumine), avec hyperexpression au<br />

niveau <strong>de</strong>s zones cérébrales précitées <strong>de</strong> <strong>la</strong> CRF (« corticotropine- releasing factor ») et<br />

augmentation du taux p<strong>la</strong>smatique <strong>de</strong> cortisol.<br />

Les zones cérébrales activées sont celles utilisées <strong>dans</strong> les comportements liés à l‟émotion<br />

(comme celui d‟évitement anxieux) et <strong>de</strong> réponse au stress, ceux là même utilisés par <strong>la</strong> souris<br />

pour éviter l‟exposition à l‟allergène.<br />

L‟immunotolérance ou l‟utilisation d‟un sérum anti IgE fait disparaitre l‟activation cérébrale en<br />

même temps que les comportements d‟évitement: cette réaction adaptative cérébrale et<br />

comportementale est donc IgE dépendante. Ce système utilise en re<strong>la</strong>is l‟axe hypotha<strong>la</strong>mo-<br />

hypophysaire en raison <strong>de</strong> l‟hyperexpression in situ <strong>de</strong> <strong>la</strong> CRF et <strong>de</strong> l‟augmentation du cortisol<br />

p<strong>la</strong>smatique.<br />

Nous observons donc par ces récentes publications que <strong>la</strong> secrétion d‟IgE peut être modulée par<br />

le psychisme et qu‟elle peut participer à l‟induction <strong>de</strong> certains comportements. De même, il<br />

semble exister une intrication entre le système hypotha<strong>la</strong>mo-hypophysaire-adrénergique, <strong>la</strong><br />

secrétion d‟IgE et l‟expression cérébrale.<br />

Nous avons vu l‟interaction IgE-évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> sur les représentations<br />

d‟attachement. L‟interaction <strong>structure</strong> d‟attachement-système homéostasique du stress est <strong>de</strong><br />

plus en plus documentée <strong>dans</strong> <strong>la</strong> littérature.<br />

Nous pouvons infèrer que l‟évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> puisse être sous <strong>la</strong> dépendance<br />

d‟un système interactif associant :<br />

- le système immunitaire (ba<strong>la</strong>nce TH1, TH2, sécrétion d‟IgE).<br />

- le système homéostasique au stress.<br />

- <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement en tant que système motivationnel ayant pour but <strong>la</strong> survie <strong>de</strong><br />

l‟espèce et intégrant les expériences précoces <strong>dans</strong> une dimension affective.<br />

- un probable re<strong>la</strong>i cérébral, comme <strong>dans</strong> le modèle <strong>de</strong>s allergènes alimentaires décrit par<br />

COSTA PINTO.<br />

Cette vision neurobiologique rejoint l‟intuition <strong>de</strong> BOWLBY (1968) qui parle en termes<br />

d‟apprentissage, <strong>de</strong> système comportemental, renforcé ou pas par l‟expérience, <strong>de</strong> stimulis<br />

147


environnementaux sensoriels avec influx nerveux afférent traité au niveau du cerveau, avec<br />

évaluation réalisée en fonction <strong>de</strong> normes établies par l‟expérience antérieure, et d‟un<br />

« jugement <strong>de</strong> l‟interprétation qui en résulte en fonction <strong>de</strong> l‟action à entreprendre ». Les<br />

neurobiologistes (SCHORE 2000) localisent actuellement le système cérébral gérant les<br />

informations en rapport avec <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement au niveau <strong>de</strong> l‟hémisphère droit, qui<br />

gère les fonctions automatiques <strong>de</strong> contrôle et <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion en rapport avec l‟émotion,<br />

notamment en matière <strong>de</strong> stress. Il traite notamment les informations non verbales <strong>de</strong> type<br />

expression du visage, gestuelle, tonalité vocale. Notamment <strong>la</strong> zone orbito frontale <strong>de</strong> cet<br />

hémisphère serait particulièrement concernée : elle traite les informations permettant<br />

l‟intégration <strong>de</strong>s sensations externes et internes, permettant une compréhension <strong>de</strong> l‟état d‟esprit<br />

d‟autrui, et ce <strong>dans</strong> une dimension émotionnelle et une compréhension <strong>de</strong> soi. Cette région<br />

cérébrale participerait ainsi à <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexivité <strong>de</strong> FONAGY (1997) si importante <strong>dans</strong> le<br />

fonctionnement d‟une <strong>structure</strong> sécure.<br />

Cette zône serait également nécessaire <strong>dans</strong> le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> l‟esprit où il existe une<br />

composante affective (STONE 1998).<br />

Le positionnement <strong>de</strong>s IgE <strong>dans</strong> ce système reste à préciser : sont-elles le simple témoin<br />

biologique d‟un terrain particulier ? Ont-elles une action propre sur le modèle <strong>de</strong> « <strong>la</strong> tempête<br />

cytokinique » décrite par DANTZER (2008) où les cytokines induites par une ma<strong>la</strong>die infectieuse<br />

ou une simple vaccination peuvent induire <strong>de</strong>s effets psychologiques comme <strong>la</strong> dépression ?<br />

Nous ne connaissons encore que très peu ces immunoglobulines, découvertes 100 ans après les<br />

autres et dont le rôle était cantonné jusque là à <strong>la</strong> défense contre les agents infectieux,<br />

notamment parasitaires, et <strong>dans</strong> <strong>la</strong> réponse immunitaire notamment aux allergènes<br />

environnementaux.<br />

Nos résultats sont en faveur d’une plus gran<strong>de</strong> vulnérabilité psychologique <strong>de</strong>s sujets présentant<br />

un eczéma <strong>atopique</strong> pérennisé avec <strong>de</strong>s IgE augmentées. Cette vulnérabilité s’exprime en<br />

termes <strong>de</strong> préoccupation au niveau <strong>de</strong>s représentations d’attachement, <strong>de</strong> <strong>la</strong> majoration du<br />

retentissement psychologique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>, notamment <strong>de</strong> l’anxiété et d’un score <strong>de</strong><br />

dépression augmenté même en l’absence <strong>de</strong> pérennisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose.<br />

148


CONCLUSION<br />

149


Cette étu<strong>de</strong> a été motivée par l‟observation clinique d‟une différence <strong>de</strong> présentation et <strong>de</strong><br />

fonctionnement <strong>de</strong>s sujets adultes avec eczéma <strong>atopique</strong> pérennisé. Les résultats <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> sur<br />

80 adultes (40 patients avec <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> pérennisée, 40 patients « guéris ») semblent<br />

confirmer que cette différence ne peut pas être expliquée uniquement par le retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

ma<strong>la</strong>die, mais qu‟il existe bien une différence <strong>structure</strong>lle entre le sujet qui guérit <strong>de</strong> son eczéma et<br />

celui qui continue <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s poussées à l‟âge adulte.<br />

Il parait pertinent d‟utiliser le paradigme <strong>de</strong> l‟attachement <strong>dans</strong> l‟étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces différences et<br />

plusieurs résultats nous apparaissent importants :<br />

- Il ne semble pas exister <strong>de</strong> répercussion <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> sur <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong><br />

d’attachement lorsqu’elle apparait <strong>dans</strong> les premiers mois <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, ce qui fait supposer un<br />

rôle important <strong>de</strong> l‟interaction résultant <strong>de</strong> <strong>la</strong> démarche <strong>de</strong> soins <strong>dans</strong> <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s interactions<br />

précoces. Le support <strong>de</strong> cet « effet bénéfique » peut rési<strong>de</strong>r autant <strong>dans</strong> les stimu<strong>la</strong>tions tactiles,<br />

importantes <strong>dans</strong> le développement <strong>de</strong> l‟enfant que <strong>dans</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion et <strong>la</strong> proximité « obligée »<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> figure d‟attachement. Il est vrai qu‟une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> peut majorer le coté<br />

dysfonctionnel <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion mère enfant lorsque les soins sont mal réalisés par exemple, mais<br />

l‟origine <strong>de</strong> l‟insécurité n‟est alors pas l‟eczéma, mais cette re<strong>la</strong>tion non satisfaisante à <strong>la</strong> mére,<br />

qui préexistait à l‟apparition <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose. A noter que ce résultat <strong>de</strong>vra être confirmé par<br />

une étu<strong>de</strong> longitudinale chez l‟enfant.<br />

- Contrairement à ce qui se passe <strong>dans</strong> <strong>la</strong> petite enfance, <strong>la</strong> répercussion <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong><br />

sur le p<strong>la</strong>n psychopathologique (notamment au niveau <strong>de</strong> l’anxiété) est importante par <strong>la</strong><br />

suite avec expression chez l‟adulte d‟une insécurité préoccupée anxieuse. Ceci montre combien<br />

<strong>la</strong> peau est investie en tant qu‟organe <strong>de</strong> communication et <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tion, et que <strong>de</strong>s<br />

dysfonctionnements à son niveau ont une importante répercussion sur le sujet. Ce retentissement<br />

va ainsi prendre toute sa mesure avec <strong>la</strong> diversification <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions sociales <strong>de</strong> l‟enfant,<br />

l‟importance prise par l‟image <strong>de</strong> soi et l‟apparition <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie amoureuse. L‟adulte avec eczéma<br />

pérennisé va s‟ajuster <strong>de</strong> manière inadaptée à sa <strong>de</strong>rmatose avec un coping centré sur l‟émotion,<br />

et une recherche <strong>de</strong> soutien et <strong>de</strong> solution externe, démarche rendue difficile du fait d‟une<br />

inefficacité perçue d‟emblée par le patient.<br />

- L‟adulte présentant une pérennisation <strong>de</strong> sa <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> semble être significativement<br />

plus insécure en terme <strong>structure</strong>l qu‟un adulte ayant guéri. Ceci ne peut pas être expliqué par un<br />

retentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> stabilité <strong>de</strong> l‟aspect <strong>structure</strong>l <strong>de</strong> l‟attachement<br />

<strong>de</strong>puis l‟enfance. Aussi nous <strong>de</strong>vons considèrer qu’une <strong>structure</strong> d’attachement insécure<br />

pourrait être un facteur <strong>de</strong> risque <strong>dans</strong> <strong>la</strong> pérennisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>.<br />

150


Ceci positionnerait ainsi <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement en tant que possible facteur prédictif <strong>dans</strong><br />

l‟évolution d‟une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>.<br />

Dans l‟enfance l‟eczéma peut prendre une dimension <strong>de</strong> « transaction psychosomatique » <strong>dans</strong><br />

<strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion mère-enfant. Par ailleurs le patient est insécure en raison <strong>de</strong> l‟échec <strong>de</strong> ses stratégies<br />

primaires d‟attachement, indépendamment <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> sa <strong>de</strong>rmatose. Le symptôme<br />

pourrait alors s’inscrire en tant qu’équivalent <strong>de</strong> stratégie secondaire d’attachement, ceci<br />

étant possible <strong>de</strong> par l‟existence d‟une prédisposition génétique (atopie). Cette inscription en<br />

tant que « compétence comportementale » pourrait expliquer <strong>la</strong> pérennisation <strong>de</strong> l‟eczéma lors<br />

<strong>de</strong> l‟activation du système d‟attachement chez l‟adulte.<br />

- Le taux d‟IgE est t‟il un marqueur interressant ? En effet <strong>dans</strong> notre étu<strong>de</strong> un taux normal est<br />

plus souvent retrouvé lorsqu‟il existe une <strong>structure</strong> sécure d‟attachement chez le sujet « guéri » :<br />

les IgE sont elles le témoin d‟un terrain déterminé par <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s interactions précoces (<strong>la</strong><br />

sécurité d‟attachement en étant un autre marqueur), ou sont elles l‟expression d‟un cofacteur,<br />

l‟atopie, interagissant avec <strong>la</strong> sécurité d‟attachement sur l‟évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> ?<br />

Par ailleurs <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> représentations insécures préoccupées <strong>dans</strong> l‟eczéma pérennisé est<br />

liée à un taux d‟IgE élevé (terrain <strong>atopique</strong> extrinsèque) : le taux d‟IgE est il un marqueur <strong>de</strong><br />

vulnérabilité psychologique en termes d‟insécurité <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>?<br />

Ces différents résultats nous permettent d’imaginer l’histoire naturelle éventuelle d’une<br />

<strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> :<br />

Un enfant présente à sa naissance un terrain <strong>atopique</strong>, c‟est à dire une sensibilité accrue <strong>de</strong> son<br />

système immunitaire à <strong>la</strong> sensibilisation aux antigènes <strong>de</strong> l‟environnement. Il présente également<br />

<strong>de</strong>s anomalies <strong>de</strong> <strong>la</strong> barrière épi<strong>de</strong>rmique (déficit en fi<strong>la</strong>ggrine par exemple) et <strong>de</strong> son immunité<br />

innée (anomalies <strong>de</strong> certains toll like récepteurs parmi d‟autres anomalies possibles).<br />

Il va développer <strong>dans</strong> son plus jeune âge les premières lésions <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>, parfois à<br />

l‟occasion <strong>de</strong> <strong>la</strong> sensibilisation à un allergène environnemental, favorisée par sa barrière<br />

épi<strong>de</strong>rmique défail<strong>la</strong>nte. Ces premières poussées n‟auraient à priori pas <strong>de</strong> lien avec une<br />

problèmatique psychologique particulière.<br />

Des stimu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> <strong>la</strong> peau et une re<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> soin vont résulter <strong>de</strong> cette situation initiale.<br />

Deux situations sont alors possibles :<br />

a) Soit <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion mère enfant était déjà satisfaisante et l‟eczéma ne viendrait que renforcer <strong>la</strong><br />

qualité <strong>de</strong> cette interaction (nous pouvons supposer que si les soins ne sont pas correctement<br />

151


éalisés mais avec l‟intention <strong>de</strong> bien faire, <strong>la</strong> perception <strong>de</strong> cette « préoccupation maternelle<br />

bienveil<strong>la</strong>nte » sera <strong>la</strong> plus importante. En quelque sorte « l‟intention prime sur l‟action ».).<br />

b) Soit il existait une mauvaise qualité <strong>de</strong>s interactions précoces avec <strong>la</strong> mère, stimu<strong>la</strong>nt <strong>de</strong>s<br />

stratégies d‟attachement secondaires.<br />

L‟expérience serait alors faite par l‟enfant d‟un effet bénéfique <strong>de</strong>s soins cutanés sur <strong>la</strong> nature <strong>de</strong><br />

cette interaction et l‟eczéma pourrait prendre progressivement une dimension <strong>de</strong> stratégie<br />

secondaire, désactivant alors les autres stratégies possibles.<br />

Il serait alors possible que cette stratégie soit correctrice <strong>dans</strong> certains cas expliquant l‟absence <strong>de</strong><br />

retentissement en termes d‟insécurité <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> chez le jeune enfant. L‟enfant est<br />

alors sécure mais peut parfois continuer d‟utiliser l‟eczéma en tant qu‟ « équivalent <strong>de</strong> stratégie<br />

secondaire » lors <strong>de</strong>s situations activant son système d‟attachement.<br />

En cas d‟interactions précoces suffisamment dysfonctionnelles, l‟enfant <strong>de</strong>viendrait insécure malgré<br />

cette stratégie.<br />

Ceci pourrait ainsi s‟installer au fil <strong>de</strong>s poussées induites par l‟évolution naturelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong><br />

<strong>atopique</strong>, qui a pour vocation <strong>de</strong> s‟atténuer avec l‟âge (modification immunitaire ?).<br />

Néanmoins si l‟eczéma a pris cette dimension <strong>de</strong> stratègie secondaire et connaissant l‟influence<br />

importante du psychisme sur l‟immunité, il serait possible alors que les poussées <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die<br />

perdurent chaque fois que nécessaire, c'est-à-dire lorsque le système d‟attachement est activé. Ceci<br />

expliquerait cette re<strong>la</strong>tion observée entre le stress, notemment lorsqu‟il s‟agit <strong>de</strong> perte réelle ou<br />

représentée, et les poussées d‟eczéma <strong>de</strong> l‟adulte.<br />

L‟apparition « <strong>de</strong> novo » d‟un eczéma <strong>de</strong> l‟adulte, qui échappe à toute explication pathogénique<br />

actuelle, pourrait être due à l‟utilisation <strong>de</strong> cette stratégie secondaire, sur un terrain <strong>atopique</strong><br />

préexistant néanmoins et lors d‟un événement marquant. L‟apprentissage <strong>de</strong> cette stratégie n‟a pas<br />

pu se faire <strong>dans</strong> l‟enfance en raison d‟absence d‟antécé<strong>de</strong>nt d‟eczéma : nous pourrions alors<br />

évoquer <strong>la</strong> manifestation d‟une stratégie corporelle déterminée par le terrain génétique <strong>atopique</strong>, et<br />

réactivée à l‟occasion d‟un événement déclencheur.<br />

Cette représentation permettrait également d‟intègrer le fait qu‟un enfant sécure a plus <strong>de</strong> chance <strong>de</strong><br />

guérir <strong>de</strong> sa <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> : en effet, du fait <strong>de</strong> sa sécurité il n‟aura pas à activer <strong>dans</strong> sa petite<br />

enfance <strong>de</strong> stratégie secondaire et n‟aura donc pas l‟occasion d‟intègrer son eczéma parmi ses<br />

compétences comportementales d‟attachement.<br />

152


L’enjeu final <strong>de</strong> ces étu<strong>de</strong>s est bien sûr thérapeutique.<br />

Si nous considérons l‟attachement comme un possible facteur prédictif d‟évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong><br />

<strong>atopique</strong>, il apparaît alors judicieux <strong>de</strong> revoir <strong>la</strong> prise en charge du sujet adulte sous cet aspect.<br />

Cette prise en charge serait une possibilité « d‟expérience correctrice » et il existe toute une<br />

réflexion sur l‟aménagement <strong>de</strong> celle-ci.<br />

La répétition étant une loi en psychologie, le sujet va rejouer ses interactions parentales <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

re<strong>la</strong>tion qu‟il aura avec le personnel soignant. BOWLBY insiste ainsi sur le fait que les représentations<br />

<strong>de</strong> l‟enfant sur lui-même et ses parents, qui se sont conbstruites <strong>dans</strong> l‟enfance, avec leur style<br />

d‟attachement corespondant et les stratégies mises en p<strong>la</strong>ce, sont réactivées lors du transfert<br />

résultant d‟une re<strong>la</strong>tion thérapeutique.<br />

Il parait important <strong>de</strong> réfléchir sur <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> distance re<strong>la</strong>tionnelle qui est différente <strong>de</strong> manière<br />

optimale entre le sujet détaché et préoccupé, <strong>la</strong> notion d’estime <strong>de</strong> soi et <strong>de</strong>s autres, <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

thérapeutique et <strong>de</strong> <strong>la</strong> manière d‟y répondre adéquatement.<br />

Il convient ainsi <strong>de</strong> ne pas proposer plus <strong>de</strong> proximité que le patient ne peut en contenir : ceci est<br />

particulièrement vrai chez les sujets détachés qui vivent le paradoxe <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité<br />

donné par l‟autre et <strong>la</strong> fuite <strong>de</strong> <strong>la</strong> dépendance d‟autrui occasionnée par ce besoin, donnant cette<br />

impression (fausse) d‟autonomie. De même l‟ambivalence du sujet préoccupé doit être également<br />

comprise <strong>dans</strong> cette contradiction <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence simultanée d‟une recherche anxieuse d‟ai<strong>de</strong> vers<br />

l‟extérieur, témoignant <strong>de</strong> <strong>la</strong> dépendance re<strong>la</strong>tionnelle particulière <strong>de</strong> ces sujets, associée à une<br />

frustration « anticipée » occasionnée par une réponse «à priori toujours inadaptée » d‟autrui avec<br />

ressentiment voir colère.<br />

Ainsi <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature et <strong>de</strong> <strong>la</strong> spécificité <strong>de</strong>s dysfonctionnements liés à <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong><br />

<strong>atopique</strong> peut permettre une meilleure prise en charge :<br />

Par exemple l‟équipe soignante sera mieux armée pour gérer un patient « difficile », qui ne<br />

manifeste en fait que sa préoccupation, sous entendant une anxiété d‟abandon, une <strong>la</strong>bilité<br />

émotionnelle, une faible estime <strong>de</strong> soi, une tendance à <strong>la</strong> revendication et au paradoxe<br />

thérapeutique, une observance <strong>de</strong>s traitements inconstante, une faible adhérence aux messages<br />

donnés…<br />

Il peut s‟agir ainsi d‟aménager le cadre thérapeutique (par exemple temps et contenu <strong>de</strong>s<br />

consultations), <strong>de</strong> sensibiliser le personnel soignant à <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> disponibilité émotionnelle, notion<br />

rappe<strong>la</strong>nt celle <strong>de</strong> sensibilité maternelle si importante pour l‟é<strong>la</strong>boration d‟une <strong>structure</strong> sécure<br />

d‟attachement chez l‟enfant.<br />

Les messages du patient doivent être ainsi non seulement perçus mais correctement interprètés afin<br />

<strong>de</strong> proposer une réponse thérapeutique pertinente. Il s‟agit <strong>de</strong> donner au patient ce sentiment qu‟il<br />

peut compter sur une équipe soignante compétente et bienveil<strong>la</strong>nte.<br />

153


Il ne s’agit par contre pas <strong>de</strong> « materner » le patient : <strong>la</strong> sécurité est une autonomisation en quelque<br />

sorte, permettant au sujet d‟explorer le mon<strong>de</strong>, <strong>la</strong> représentation <strong>de</strong> sa base sécure étant passé du<br />

statut d‟objet réel à celui <strong>de</strong> représentation internalisée. La « juste » attitu<strong>de</strong> thérapeutique est donc<br />

celle d‟une ai<strong>de</strong> adéquate permettant une autonomisation ultérieure en évitant <strong>la</strong> dépendance aux<br />

soins prodigués et au soignant.<br />

Le paradigme <strong>de</strong> l‟attachement permet ainsi d‟ajuster le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion thérapeutique.<br />

Il est aussi une porte d‟entrée pour abor<strong>de</strong>r certains sujets avec un patient qui peut ne pas être prêt à<br />

abor<strong>de</strong>r <strong>la</strong> dimension psychologique <strong>de</strong> sa <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>. Il s‟agit d‟un effet que nous avons<br />

observé à l‟occasion <strong>de</strong> notre protocole (« effet recherche » : certains patients ont débuté une prise<br />

en charge « psy » à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> réflexion que leur a suscité les entretiens que nous avons réalisés).<br />

Il est d‟ailleurs interressant <strong>de</strong> noter que l‟abord <strong>de</strong> l‟aspect psychologique sous l‟angle <strong>de</strong><br />

l‟attachement n‟a pas activé les résistances habituellement rencontrées lorsqu‟on abor<strong>de</strong> ce domaine<br />

avec ce type <strong>de</strong> patients. Il est ainsi question d‟abor<strong>de</strong>r avec le patient une réflexion sur ses<br />

stratégies qu‟il utilise <strong>de</strong>puis l‟enfance, d‟expliquer en quoi celles ci ne sont plus adaptées à l‟âge<br />

adulte et <strong>de</strong> favoriser l‟aspect créatif du sujet concernant <strong>de</strong>s « stratégies alternatives ». Ceci peut<br />

passer par une attitu<strong>de</strong> didactique permettant au sujet d‟apprendre ses mécanismes pour mieux se<br />

les réattribuer et avoir <strong>la</strong> sensation puis <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> les changer.<br />

A ce sujet, l‟approche <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion mère-enfant peut être intéressante sous cet aspect, en montrant<br />

à <strong>la</strong> mère l‟importance <strong>de</strong> son rôle <strong>dans</strong> <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s interactions qui existent entre elle et son enfant<br />

<strong>atopique</strong>. Il est possible d‟abor<strong>de</strong>r ce sujet en évitant une culpabilisation à <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> mère est très<br />

sensible. Non seulement une amélioration <strong>de</strong> l‟eczéma <strong>de</strong> l‟enfant peut être légitimement espérée<br />

d‟une telle prise en charge <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère, mais aussi <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong> pérennisation <strong>de</strong> l‟eczéma, ce<br />

qui est un enjeu important <strong>de</strong> santé publique en l‟état actuel <strong>de</strong>s statistiques.<br />

Ce type d‟intervention est tout à fait envisageable et intégrable <strong>dans</strong> le cadre <strong>de</strong>s programmes<br />

d‟éducation thérapeutique, dont l‟efficacité n‟est plus à prouver et qui répon<strong>de</strong>nt à un besoin tant du<br />

patient que du personnel soignant <strong>de</strong>vant une pathologie aussi multifactorielle et chronique que <strong>la</strong><br />

<strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>.<br />

L‟intérèt <strong>de</strong> l‟approche <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> sous l‟angle <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> l‟attachement est ainsi<br />

multiple, al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> physiopathogénie à <strong>la</strong> thérapeutique, et mérite donc que nous nous donnions<br />

les moyens d‟étu<strong>de</strong>s plus importantes, notamment longitudinales et chez l‟enfant.<br />

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177


ANNEXES<br />

178


ANNEXE 1. LISTE DES ABBREVIATIONS ET SIGNIFICATIONS :<br />

- Groupe (ou popu<strong>la</strong>tion) 1 : eczéma pérennisé.<br />

- Groupe (ou popu<strong>la</strong>tion) 2 : eczèma non pèrénnisé.<br />

- SCORAD : score <strong>de</strong> gravité clinique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>.<br />

- IgE : immunoglobuline E<br />

- IGENOR : taux d‟IgE divisé par <strong>la</strong> norme du <strong>la</strong>boratoire.<br />

- IGETOT : taux d‟IgE totales.<br />

- CATIGE : catégorie d‟IgE (1: normales, 2: augmentées).<br />

- DCFA : décès d‟un figure d‟attachement après l‟âge <strong>de</strong> 3ans.<br />

- SECAAI : score <strong>de</strong> sécurité au Q-sort selon KOBAK.<br />

- DETAAI : score <strong>de</strong> détachement au Q-SORT selon KOBAK.<br />

- PREAAI : score <strong>de</strong> préoccupation au Q-sort selon KOBAK.<br />

- SECCA : score <strong>de</strong> sécurité au CAMIR.<br />

- DETACA : score <strong>de</strong> détachement au CAMIR.<br />

- PRECA : score <strong>de</strong> préoccupation au CAMIR.<br />

- Ind. Strat. 2 camir : indice <strong>de</strong> stratègie secondaire au CAMIR.<br />

- <strong>de</strong>t. + préoc. Camir : indice <strong>de</strong> cumul <strong>de</strong>s insécurités au CAMIR.<br />

- SOMAT : score <strong>de</strong> somatisation à <strong>la</strong> SCL90.<br />

- OBSESS : score <strong>de</strong>s symptômes obsessionnels à <strong>la</strong> SCL90.<br />

- SENSIT : score <strong>de</strong> sensitivité interpersonnelle (ou vulnérabilité) à <strong>la</strong> SCL90.<br />

- DEPRESS : score <strong>de</strong> dépression à <strong>la</strong> SCL90.<br />

- PARANO : score <strong>de</strong> traits paranoïaques à <strong>la</strong> SCL90.<br />

- PSYCHOT : score <strong>de</strong> traits psychotiques à <strong>la</strong> SCL90.<br />

- DIVERS : score <strong>de</strong> symptômes divers à <strong>la</strong> SCL90.<br />

- GSI : indice <strong>de</strong> Gravité globale à <strong>la</strong> SCL90.<br />

- PST : indice <strong>de</strong> diversité <strong>de</strong>s symptômes à <strong>la</strong> SCL90.<br />

- PSDI : indice <strong>de</strong> <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise à <strong>la</strong> SCL90.<br />

- STAIYA : score d‟anxiété état à <strong>la</strong> STAI-Y<br />

- STAIYB : score d‟anxiété trait à <strong>la</strong> STAI-Y<br />

- WCCP : score <strong>de</strong> coping centré sur le problème au WCC.<br />

- WCCE : score <strong>de</strong> coping centré sur l‟émotion.<br />

- WCCS : score <strong>de</strong> coping centré sur <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> soutien social.<br />

- (t) : significativité tendancielle.<br />

179


ANNEXE 2. RESULTATS AU Q-SORT SELON KOBAK :<br />

Scores <strong>de</strong> sécurité, détachement et préoccupation <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1+2 :<br />

0,3<br />

0,2<br />

0,1<br />

0,0<br />

-0,1<br />

-0,2<br />

-0,3<br />

Scores <strong>de</strong> sécurité, détachement et préoccupation <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1 :<br />

0,2<br />

0,1<br />

0,0<br />

-0,1<br />

-0,2<br />

-0,3<br />

Etat d'esprit <strong>d'attachement</strong> groupes 1+2<br />

SECAAI DETAAI PREAAI<br />

Etat d'esprit <strong>d'attachement</strong> popu<strong>la</strong>tion 1<br />

SECAAI DETAAI PREAAI<br />

180


Scores <strong>de</strong> sécurité, détachement et préoccupation <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2 :<br />

ANOVA état d‟esprit d‟attachement :<br />

Etat d'esprit Groupes 1+2 SC F p<br />

2,895 9,427 0,00<br />

Etat d'esprit groupe 1 SC F p<br />

0,615 2,408 0,096<br />

Etat d'esprit groupe 2 SC F p<br />

6,477 24,998 0,00<br />

La variable attachement est discréminante <strong>dans</strong> les trois groupes (significativité tendancielle pour <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion 1).<br />

0,5<br />

0,4<br />

0,3<br />

0,2<br />

0,1<br />

0,0<br />

-0,1<br />

-0,2<br />

-0,3<br />

-0,4<br />

-0,5<br />

Etat d'esprit <strong>d'attachement</strong> popu<strong>la</strong>tion 2<br />

SECAAI DETAAI PREAAI<br />

181


Tableau : moyenne arithmétique <strong>de</strong>s corré<strong>la</strong>tions aux 3 prototypes au Q.SORT selon KOBAK<br />

pour les 2 popu<strong>la</strong>tions<br />

Sécurité (écart type) Popu<strong>la</strong>tion 1 n=40 - 0,0893 (0,3312)<br />

Popu<strong>la</strong>tion 2 n=40<br />

Popu<strong>la</strong>tion 1+2 n=80<br />

0,2872 (0,3269)<br />

0,099 (0,37787)<br />

Détachement (écart type) Popu<strong>la</strong>tion 1 n=40 0,05755 (0,3213)<br />

Popu<strong>la</strong>tion 2 n=40<br />

Popu<strong>la</strong>tion 1+2 n=80<br />

- 0,1622 (0,2984)<br />

-0,0523 (0,3274)<br />

Préoccupé (écart type) Popu<strong>la</strong>tion 1 n=40 - 0,0988 (0,2424)<br />

Popu<strong>la</strong>tion 2 n=40<br />

Popu<strong>la</strong>tion 1+2 n=80<br />

- 0,2398 (0,2836)<br />

- 0,1693 (0,2716)<br />

La popu<strong>la</strong>tion 2 a un score <strong>de</strong> sécurité significativement plus élevé que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1<br />

(t= -5,1167, p = 0.000).<br />

La popu<strong>la</strong>tion 1 a un score <strong>de</strong> détachement significativement plus élevé que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2<br />

(t= 3,1696 p = 0.0022).<br />

La popu<strong>la</strong>tion 1 a un score <strong>de</strong> préoccupation significativement plus élevé que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2<br />

(t= 2,39, p = 0.0193).<br />

La popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> patients présentant un eczéma pérennisé a un score moyen <strong>de</strong> sécurité plus<br />

bas, <strong>de</strong> détachement et <strong>de</strong> préoccupation plus élevé que celle <strong>de</strong> patients avec un eczéma non<br />

pérennisé au Q .SORT selon KOBAK.<br />

L‟ensemble <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions présente un état d‟esprit plus sécure que détaché et préoccupé.<br />

Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> contraste Popu<strong>la</strong>tion 1 : Détachement versus (sécure, préoccupé) :<br />

Somme Carrés F p<br />

0,612 4,715 0,04<br />

Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> contraste Popu<strong>la</strong>tion 2 : Sécurité versus (détaché, préoccupé) :<br />

Somme Carrés F p<br />

6,356 33,613 0,00<br />

Le groupe 1 est significativement plus insécure détaché que sécure et insécure préoccupé.<br />

Le groupe 2 est significativement plus sécure que insécure détaché et préoccupé.<br />

182


groupe 2<br />

(n=40)<br />

Moyenne t p<br />

DETAAI 0,1622 (0,2984)<br />

PREAAI 0,2398 (0,2836) 1,31 0,20<br />

groupe 1<br />

(n=40)<br />

Moyenne T p<br />

SECAAI -0,0893 (0,3312)<br />

PREAAI -0,0988 (0,2425) 0,12 0,90<br />

Le groupe 1 ne présente pas <strong>de</strong> différence significative entre ses scores <strong>de</strong> sécurité et <strong>de</strong><br />

préoccupation.<br />

Le groupe 2 ne présente pas <strong>de</strong> différence significative entre ses scores d‟insécurité détachée et<br />

d‟insécurité préoccupée.<br />

Comparaison avec une popu<strong>la</strong>tion témoin (PIERREHUMBERT) <strong>de</strong> 80 sujets sans problèmes<br />

particulier :<br />

Scores <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion témoin au Q-sort selon KOBAK :<br />

N=80 Moyenne (écart type)<br />

Sécurité 0,0695 (0,4876)<br />

Détachement 0,0014 (0,45671)<br />

Préoccupation -0,0507 (0,2928)<br />

Comparaison popu<strong>la</strong>tion 1+2/popu<strong>la</strong>tion témoin :<br />

N=80 Moyenne (écart type) t p<br />

SECAAI 0,099 (0,3779) 0,43 0,67<br />

DETAAI -0,0523 (0,3274) -0,86 0,39<br />

PREAAI - 0,1693 (0,2716) -2,66 0,01<br />

L‟ensemble <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions 1et 2 est moins préoccupé que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion témoin.<br />

183


Comparaison popu<strong>la</strong>tion 1/ popu<strong>la</strong>tion témoin :<br />

N=40 Moyenne (écart type) t p<br />

SECAAI - 0,0893 (0,3312) -1,86 0,03<br />

DETAAI 0,0576 (0,3213) 0,70 0,24<br />

PREAAI - 0,0988 (0,2424) -0,90 0,19<br />

La popu<strong>la</strong>tion 1 est moins sécure que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion témoin.<br />

Comparaison popu<strong>la</strong>tion 2/ popu<strong>la</strong>tion témoin :<br />

N=40 Moyenne (écart type) t p<br />

SECAAI 0,2872 (0,3269) 2,55 0,00<br />

DETAAI - 0,1622 (0,2984) -2,06 0,02<br />

PREAAI - 0,2398 (0,2836) -3,37 0,00<br />

La popu<strong>la</strong>tion 2 est plus sécure que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion témoin, avec un score <strong>de</strong> détachement et <strong>de</strong><br />

préoccupation plus bas.<br />

184


ANNEXE 3. RESULTATS AU CAMIR :<br />

COMPARAISON DES GROUPES 1 et 2 :<br />

Groupes<br />

Groupe 1<br />

(n=40)<br />

Groupe 2<br />

(n=40)<br />

Valeur t p<br />

SECCA 47,96 (9,11) 47,80 (10,51) 0,07 0,94<br />

cor Q SECCA 0,4578 (0,284) 0,458 (0,34) -0,00 1<br />

DETACA 50,51 (9,87) 52,02 (12,13) -0,61 0,54<br />

PRECA 52,29 (10,65) 53,17(11,30) -0,36 0,72<br />

Ind.strat 2 camir 0,091 (0,221) 0,085 (0,251) 0,10 0,92<br />

<strong>de</strong>t+préoc camir -0,139 (0,271) -0,074 (0,314) -0,99 0,33<br />

Il n‟y a pas <strong>de</strong> différence significative entre les scores d‟attachement au CAMIR entre les <strong>de</strong>ux<br />

popu<strong>la</strong>tions.<br />

cor Q<br />

SECCA<br />

Groupe 1 (n=40) Groupe 2 (n=40) t p<br />

0,4577 (0,285) 0,4580 (0,337) -0,003 0,997<br />

Le score <strong>de</strong> stratégie secondaire est ni détachée ni préoccupée pour les <strong>de</strong>ux groupes. Le cumul <strong>de</strong>s<br />

insécurités n‟est pas différent entre les <strong>de</strong>ux groupes.<br />

COMPARAISON AVEC LA POPULATION TEMOIN :<br />

groupe 1+2<br />

(n=80)<br />

Moyenne (Ec-<br />

Type)<br />

Valeur <strong>de</strong><br />

Référence<br />

t p<br />

SECCA 47,88 (9,77) 50,00 -1,94 0,06<br />

DETACA 51,27 (11,01) 50,00 1,03 0,31<br />

PRECA 52,73 (10,92) 50,00 2,24 0,03<br />

Groupe 1<br />

(n=40)<br />

SECCA 47,96 (9,11) 50,00 -1,42 0,16<br />

DETACA 50,51 (9,87) 50,00 0,33 0,75<br />

PRECA 52,29 (10,65) 50,00 1,36 0,18<br />

Groupe 2<br />

(n=40)<br />

SECCA 47,803 (10,5056) 50,000 -1,32 0,19<br />

DETACA 52,020 (12,133) 50,000 1,05 0,3<br />

PRECA 53,168 (11,294) 50,000 1,77 0,08<br />

185


L‟ensemble popu<strong>la</strong>tion 1+2 est moins sécure que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion standart, avec un score <strong>de</strong><br />

préoccupation supérieur.<br />

Il existe un effet d‟échantillon pour les groupes 1 et 2 puisque ceux-ci ont <strong>de</strong>s scores comparables<br />

sans significativité.<br />

indice stratégie<br />

secondaire<br />

Moyenne (Ec-<br />

Type)<br />

Valeur <strong>de</strong><br />

Référence<br />

Valeur t p<br />

groupe 1+2 (n=80) 0,0879 (0,2351) 0,110 -0,84 0,40<br />

groupe 1 (n=40) 0,0905 (0,2215) 0,110 -0,56 0,58<br />

groupe 2 (n=40) 0,0853 (0,2509) 0,110 -0,62 0,54<br />

L‟indice <strong>de</strong> stratégie secondaire n‟est pas plus élevé <strong>dans</strong> les groupes 1+2, 1 et 2 par rapport à <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion standart. Le score <strong>de</strong> cet indice peut être qualifié <strong>de</strong> moyen (ni « préoccupé » ni<br />

« détaché »).<br />

insécurité<br />

dét+préoc<br />

Moyenne<br />

Valeur <strong>de</strong><br />

Référence<br />

Valeur t p<br />

groupe 1+2 (n=80) -0,1066 (0,2934) -0,190 2,54 0,01<br />

groupe 1 (n=40) -0,1390 (0,2707) -0,190 1,19 0,24<br />

groupe 2 (n=40) -0,0743 (0,3145) -0,190 2,33 0,03<br />

Le cumul <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux insécurités est supérieur à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion standart <strong>dans</strong> le groupe1+2, et 2.<br />

SIGNIFICATIVITE INTRA-GROUPE DE LA VARIABLE ATTACHEMENT :<br />

Scores <strong>de</strong> sécurité, détachement et préoccupation au CAMIR <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1+2 :<br />

57<br />

56<br />

55<br />

54<br />

53<br />

52<br />

51<br />

50<br />

49<br />

48<br />

47<br />

46<br />

45<br />

44<br />

Attachement au Camir: Groupes 1 et 2<br />

SECCA DETACA PRECA<br />

186


ANOVA à mesures répétées<br />

grroupes 1et 2 SC F p<br />

Camir 989,1 3,28 0,04<br />

Contraste : secure versus (détaché, préoccupé)<br />

Somme<br />

Carrés<br />

F P<br />

903,38 4,35 0,040<br />

Contraste: Détaché versus<br />

préoccupé<br />

Somme<br />

Carrés<br />

F p<br />

85,703 0,92 0,34<br />

La popu<strong>la</strong>tion 1+2 est significativement plus insécure (détaché et préoccupé) que sécure.<br />

Son score <strong>de</strong> préoccupation n‟est pas significativement différents <strong>de</strong> son score <strong>de</strong> détachement.<br />

Scores <strong>de</strong> sécurité, détachement et préoccupation au CAMIR <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1:<br />

58<br />

56<br />

54<br />

52<br />

50<br />

48<br />

46<br />

44<br />

42<br />

Attachement Groupe 1<br />

SECCA DETACA PRECA<br />

187


ANOVA à mesures répétées<br />

groupe 1 SC F p<br />

378,9 1,456 0,24<br />

Pas <strong>de</strong> différence significative entre les trois styles d‟attachement: pas <strong>de</strong> contrastes à faire<br />

Le groupe 1 ne présente pas <strong>de</strong> différence significative entre ses scores d‟attachement.<br />

Scores <strong>de</strong> sécurité, détachement et préoccupation au CAMIR <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2 :<br />

60<br />

58<br />

56<br />

54<br />

52<br />

50<br />

48<br />

46<br />

44<br />

42<br />

SECCA DETACA PRECA<br />

GROUPE 2<br />

(n=40)<br />

Moyenne Différ.<br />

SECCA 47,80 (10,51)<br />

Ec-Type<br />

Différ.<br />

t p<br />

PRECA 53,17 (11,29) -5,36 20,27209 -1,67 0,102175<br />

Le groupe 2 ne présente pas <strong>de</strong> différence significative entre ses scores d‟attachement.<br />

Effet taille <strong>de</strong> l‟échantillon pour les <strong>de</strong>ux groupes séparés.<br />

188


ANNEXE 4. RESULTATS A LA SCL90 :<br />

Comparaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux groupes :<br />

Groupe 1 Groupe 2 Valeur t p<br />

SOMAT 0,57(0,47) 0,3(0,31) 2,95 0,00<br />

OBSESS 0,7(0,63) 0,46(0,39) 1,96 0,05<br />

SENSIT 0,8(0,64) 0,49(0,54) 2,24 0,03<br />

DEPRESS 0,74(0,62) 0,56(0,56) 1,35 0,18<br />

ANXIETE 0,67(0,67) 0,31(0,31) 3,04 0,00<br />

HOSTILITE 0,58(0,57) 0,34(0,34) 2,26 0,03<br />

PHOBIE 0,39(0,6) 0,19(0,32) 1,76 0,08<br />

PARANO 0,83(0,66) 0,52(0,59) 2,13 0,04<br />

PSYCHOT 0,28(0,35) 0,17(0,3) 1,43 0,16<br />

DIVERS 0,77(0,56) 0,47(0,45) 2,54 0,01<br />

GSI 0,63(0,43) 0,35(0,24) 3,36 0,00<br />

PST 33,05(17,56) 23,11(14,5) 2,66 0,01<br />

PSDI 1,57(0,41) 1,33(0,31) 2,80 0,01<br />

Les scores <strong>de</strong> somatisation, <strong>de</strong> symptômes obsessionnels, <strong>de</strong> sensitivité interpersonnelle, d‟anxiété,<br />

d‟hostilité, <strong>de</strong> traits paranoiaques, et <strong>de</strong> symptômes divers sont significativement plus élevés <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion 1 par rapport à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2. La gravité globale, <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s symptômes et le <strong>de</strong>gré<br />

<strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise sont également plus élevés <strong>dans</strong> cette popu<strong>la</strong>tion 1 par rapport à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2.<br />

189


Comparaison avec les trois groupes standart français (TATU 1989):<br />

Standart 1 : bon état physique et psychique subjectif<br />

Standart 2 : bon état psychique et mauvais état physique subjectif<br />

Standart 3 : mauvais état psychique et physique subjectif<br />

Comparaison groupe 1 au standart 1<br />

N=37 Moyenne Ec-Type<br />

Valeur <strong>de</strong><br />

Référence<br />

Valeur t p<br />

GSI 0,63 0,43 0,29 4,74 0,00<br />

PSDI 1,57 0,41 1,3 3,97 0,00<br />

PST 33,05 17,56 19,6 4,66 0,00<br />

Comparaison groupe 1 au standart 3<br />

N= 37 Moyenne Ec-Type<br />

Valeur <strong>de</strong><br />

Référence<br />

Valeur t p<br />

GSI 0,63 0,43 0,97 -4,79 0,00<br />

PSDI 1,57 0,41 1,90 -4,86 0,00<br />

PST 33,05 17,56 46,00 -10,79 0,00<br />

Le groupe 1 est proche du standart 2. Il est significativement différent <strong>de</strong>s standart 1 et 3 (ses scores<br />

sont plus élevés par rapport au standart 1, et plus bas que ceux du standart 3).<br />

Comparaison groupe 2 au standart 1<br />

N=37 Moyenne Ec-Type<br />

Valeur <strong>de</strong><br />

Référence<br />

Valeur t p<br />

GSI 0,35 0,24 0,29 1,66 0,11<br />

PSDI 1,33 0,31 1,3 0,6 0,55<br />

PST 23,11 14,5 19,6 1,47 0,15<br />

Comparaison groupe 2 au standart 2<br />

Moyenne Ec-Type<br />

Valeur <strong>de</strong><br />

Référence<br />

Valeur t p<br />

GSI 0,35 0,24 0,47 -2,95 0,01<br />

PSDI 1,33 0,31 1,51 -3,47 0<br />

PST 23,11 14,5 28 -2,05 0,05<br />

190


Comparaison groupe 2 au standart 3<br />

Moyenne Ec-Type<br />

Valeur <strong>de</strong><br />

Référence<br />

Valeur t p<br />

GSI 0,35 0,24 0,97 -15,76 0<br />

PSDI 1,33 0,31 1,9 -11,03 0<br />

PST 23,11 14,5 46 -9,60 0<br />

Le groupe 2 est proche du standart 1.<br />

SCL 90 : comparaisons avec <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion témoin (TATU 1989) :<br />

Popu<strong>la</strong>tion 1+2 (n=74)<br />

SCL90 Moyenne Pop. témoin t p<br />

SOMAT 0,438 (0,417) 0,34 (0,33) 2,49 0,00<br />

OBSESS 0,576 (0,534) 0,37 (0,39) 4,67 0,00<br />

SENSIT 0,647 (0,606) 0,39 (0,38) 5,80 0,00<br />

DEPRESS 0,651 (0,595) 0,26 (0,31) 10,74 0,00<br />

ANXIETE 0,489 (0,549) 0,26 (0,31) 6,49 0,00<br />

HOSTILITE 0,460 (0,486) 0,35 (0,37) 2,61 0,00<br />

PHOBIE 0,294 (0,490) 0,15 (0,23) 5,38 0,00<br />

PARANO 0,672 (0,638) 0,30 (0,36) 9,09 0,00<br />

PSYCHOT 0,222 (0,327) 0,10 (0,18) 5,85 0,00<br />

DIVERS 0,623 (0,528) 0,31 (0,26) 10,67 0,00<br />

GSI 0,492 (0,374) 0,29 (0,25) 7,01 0,00<br />

PST 28,081 (16,758) 19,62 (14,16) 5,14 0,00<br />

PSDI 1,450 (0,384) 1,33 (0,29) 3,63 0,00<br />

Popu<strong>la</strong>tion 1 (n=37)<br />

SCL90 Moyenne Pop. témoin t p<br />

SOMAT 0,575 (0,47) 0,34 (0,33) 4,27 0,00<br />

OBSESS 0,696 (0,63) 0,37 (0,39) 5,17 0,00<br />

SENSIT 0,801 (0,636) 0,39 (0,38) 6,59 0,00<br />

DEPRESS 0,744 (0,619) 0,26 (0,31) 9,41 0,00<br />

ANXIETE 0,673 (0,666) 0,26 (0,31) 8,26 0,00<br />

HOSTILITE 0,584 (0,574) 0,35 (0,37) 3,88 0,00<br />

PHOBIE 0,392 (0,603) 0,15 (0,23) 6,38 0,00<br />

PARANO 0,826 (0,657) 0,30 (0,36) 9,07 0,00<br />

PSYCHOT 0,276 (0,346) 0,10 (0,18) 5,97 0,00<br />

DIVERS 0,774 (0,56) 0,31 (0,26) 11,12 0,00<br />

GSI 0,628 (0,434) 0,29 (0,25) 8,35 0,00<br />

PST 33,054 (17,559) 19,62 (14,16) 5,77 0,00<br />

PSDI 1,567 (0,414) 1,33 (0,29) 5,12 0,00<br />

191


Popu<strong>la</strong>tion 2 (n=37)<br />

SCL90 Moyenne Pop. témoin t p<br />

SOMAT 0,302 (0,307) 0,34 (0,33) -0,75 0,23<br />

OBSESS 0,457 (0,390) 0,37 (0,39) 1,43 0,08<br />

SENSIT 0,494 (0,54) 0,39 (0,38) 1,62 0,06<br />

DEPRESS 0,559 (0,563) 0,26 (0,31) 5,79 0,00<br />

ANXIETE 0,305 (0,314) 0,26 (0,31) 0,93 0,18<br />

HOSTILITE 0,336 (0,343) 0,35 (0,37) -0,19 0,43<br />

PHOBIE 0,195 (0,321) 0,15 (0,23) 1,22 0,11<br />

PARANO 0,518 (0,586) 0,30 (0,36) 3,78 0,00<br />

PSYCHOT 0,168 (0,301) 0,10 (0,18) 2,30 0,01<br />

DIVERS 0,473 (0,454) 0,31 (0,26) 3,96 0,00<br />

GSI 0,355 (0,237) 0,29 (0,25) 1,56 0,06<br />

PST 23,108 (14,502) 19,62 (14,16) 1,50 0,07<br />

PSDI 1,331 (0,314) 1,33 (0,29) 0,02 0,49<br />

La popu<strong>la</strong>tion 1 présente une augmentation importante <strong>de</strong> tous les scores symptômatiques <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

SCL90. L‟augmentation est moins importante pour <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2, qui présente même <strong>de</strong>s résultats<br />

normaux pour <strong>la</strong> somatisation, l‟anxiété, l‟hostilité, les phobies, et le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise.<br />

192


ANNEXE 5. RESULTATS DE LA STAY :<br />

Scores Hommes-Femmes :<br />

Groupe 1 STAIYA STAIYB<br />

Hommes N=9 39,22 (13,03) 45,89 (15,19)<br />

Femmes N=28 40,93 (16,25) 43,82 (10,91)<br />

Hommes +Femmes N=37 40,51(15,37) 44,32 (11,89)<br />

Groupe 2 STAIYA STAIYB<br />

Hommes N=9 33,00 (10,09) 35,89 (7,83)<br />

Femmes N=28 35,21 (10,18) 41,79 (9,66)<br />

Hommes + Femmes N=37 34,68 (10,07) 40,35 (9,50)<br />

Comparaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux groupes : (hypothèse uni<strong>la</strong>térale, p modifié pour <strong>la</strong> STAIYB)<br />

Groupe 1 Groupe 2 Valeur t p<br />

STAIYA 40,51(15,37) 34,68(10,07) 1,93 0,06<br />

STAIYB 44,32(11,90) 40,35(9,50) 1,59 0,06 a<br />

Les scores d‟anxiété état et trait sont plus important <strong>dans</strong> le groupe 1 par rapport au groupe 2.<br />

Comparaison Hommes/Femmes :<br />

groupe 1+2 Hommes Femmes Valeur t p<br />

STAIYA 36,11 (11,75) 38,07 (13,74) -0,54 0,59<br />

STAIYB 40,89 (12,81) 42,80 (10,26) -0,65 0,52<br />

Groupe 1<br />

STAIYA 39,22 (13,03) 40,93 (16,25) -0,29 0,78<br />

STAIYB 45,89 (15,19) 43,82 (10,91) 0,45 0,66<br />

Groupe 2<br />

STAIYA 33,00 (10,09) 35,21 (10,18) -0,57 0,57<br />

STAIYB 35,89 (7,83) 41,79 (9,66) -1,66 0,11<br />

Il n‟existe pas <strong>de</strong> différence entre hommes et femmes.<br />

193


Comparaison par rapport à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion standart :<br />

Rappel du standart :<br />

Standart STAYA STAYB<br />

Hommes<br />

35,73<br />

(10,34)<br />

41,86<br />

(9,48)<br />

Femmes<br />

40,75<br />

(10,32)<br />

45,09<br />

(11,11)<br />

STAYA STAYB<br />

t p t p<br />

Hommes groupe 1(n=9) 0,80 0,22 0,80 0,22<br />

Femmes groupe 1(n=28) 0,06 0,48 -0,62 0,27<br />

Hommes groupe 2(n=9) -0,81 0,44 -2,29 0,05<br />

Femmes groupe 2(n=28) -2,88 0,01 -1,81 0,08<br />

L‟anxiété état est moins importante chez les femmes du groupe 2 (eczéma non pérennisé) par<br />

rapport à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion standart.<br />

L‟anxiété trait est abaissée chez les hommes et les femmes <strong>de</strong> ce même groupe 2.<br />

194


ANNEXE 6. RESULTATS AU WCC :<br />

Scores Hommes-Femmes :<br />

Groupe 1 WCCP WCCE WCCS<br />

Hommes N=9 29,33 (4,85) 22,00 (5,83) 22,67 (4,00)<br />

Femmes N=28 29,35 (4,89) 23,50 (5,92) 23,07 (4,99)<br />

Hommes +Femmes N=37 29,35 (4,81) 23,14 (5,85) 22,97 (4,72)<br />

Groupe 2 WCCP WCCE WCCS<br />

Hommes N=9 27,89 (7,04) 18,11 (7,10) 18,33 (4,44)<br />

Femmes N=28 28,71 (6,43) 21,75 (5,26) 21,32 (5,33)<br />

Hommes+Femmes N= 37 28,51 (6,49) 20,86 (5,87) 20,59 (5,24)<br />

Comparaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions : (hypothèse uni<strong>la</strong>térale, p modifié pour WCCE)<br />

Groupe 1 Groupe 2 Valeur t p<br />

WCCP 29,35 (4,81) 28,51 (6,49) 0,63 0,53<br />

WCCE 23,14 (5,85) 20,86 (5,87) 1,67 0,05 a<br />

WCCS 22,97 (4,72) 20,59 (5,24) 2,05 0,04<br />

Les patients avec eczéma pérènnisés utilisent <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> soutien <strong>de</strong> manière plus importante<br />

que les patients guéris. De même le score du coping centré sur l‟émotion est supérieur par rapport<br />

aux patients sans eczéma pérennisé. Il n‟y a pas <strong>de</strong> différence entre les <strong>de</strong>ux groupes pour le coping<br />

centré sur le problème.<br />

195


Comparaison hommes/femmes :<br />

groupe 1+2 Hommes Femmes Valeur t p<br />

WCCP 28,61 (5,91) 29,04 (5,67) -0,27 0,79<br />

WCCE 20,06 (6,61) 22,63 (5,62) -1,62 0,11<br />

WCCS 20,5 (4,67) 22,2 (5,19) -1,23 0,22<br />

groupe 1 Hommes Femmes Valeur t p<br />

WCCP 29,33 (4,85) 29,36 (4,89) -0,01 0,99<br />

WCCE 22 (5,83) 23,5 (5,92) -0,66 0,51<br />

WCCS 22,67 (4) 23,07 (4,99) -0,22 0,83<br />

groupe 2 Hommes Femmes Valeur t p<br />

WCCP 27,89 (7,04) 28,71 (6,43) -0,33 0,75<br />

WCCE 18,11 (7,1) 21,75 (5,26) -1,66 0,11<br />

WCCS 18,33 (4,44) 21,32 (5,33) -1,52 0,14<br />

Il existe <strong>la</strong> même proportion d‟hommes et <strong>de</strong> femmes <strong>dans</strong> les <strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions (9 hommes pour 28<br />

femmes). Par ailleurs les hommes et les femmes n‟ont pas <strong>de</strong> différence <strong>de</strong> score.<br />

Comparaison par rapport à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion témoin :<br />

Scores Hommes-Femmes :<br />

Groupe 1 WCCP WCCE WCCS<br />

Hommes N=9 29,33 (4,85) 22 (5,83) 22,67 (4)<br />

Femmes N=28 29,35(4,89) 23,5(5,92) 23,07(4,99)<br />

Groupe 2 WCCP WCCE WCCS<br />

Hommes N=9 27,89(7,04) 18,11(7,10) 18,33(4,44)<br />

Femmes N=28 28,71(6,43) 21,75(5,26) 21,321(5,33)<br />

Rappel du standart :<br />

Standart WCCP WCCE WCCS<br />

Hommes 28,04 (5,71) 20,22 (5,49) 25,5 (5,04)<br />

Femmes 27,79 (6,78) 21,7 (5,60) 20,2 (4,76)<br />

196


Comparaison <strong>de</strong>s scores hommes-femmes avec <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion témoin :<br />

WCCP WCCE WCCS<br />

t p t p t p<br />

Hommes groupe 1(n=9) 0,80 0,45 0,92 0,097 a -2,13 0,03<br />

Femmes groupe 1(n=28) 1,69 0,10 1,61 0,03 a 3,05 0,00<br />

Hommes groupe 2(n=9) -0,06 0,95 -0,89 0,40 -4,84 0,00<br />

Femmes groupe 2(n=28) 0,76 0,45 0,05 0,96 1,11 0,28<br />

Le coping centré sur l‟émotion est supérieur au standart chez les hommes (t) et chez les femmes du<br />

groupe 1.<br />

La recherche <strong>de</strong> soutien social est inférieure chez les hommes du groupe 1 et 2 par rapport à<br />

l‟échantillon standart. Elle est par contre supérieure à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion standart chez les femmes du<br />

groupe 1.<br />

197


ANNEXE 7. ETUDE DU FACTEUR AGE :<br />

Influence <strong>de</strong> l’age sur l’état d’esprit d’attachement au Q-sort selon KOBAK :<br />

Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre l‟age et les scores au Q-sort selon KOBAK<br />

Groupe 1 +<br />

2 (n=80)<br />

SECAAI DETAAI PREAAI<br />

AGE -,0097 ,0963 -,0181<br />

p=,932 p=,395 p=,873<br />

Goupe 1<br />

(n=40)<br />

SECAAI DETAAI PREAAI<br />

AGE -,4041 ,3029 ,1771<br />

p=,010 p=,057 p=,274<br />

Groupe 2<br />

(n=40)<br />

SECAAI DETAAI PREAAI<br />

AGE -,1387 ,2334 ,0363<br />

p=,393 p=,147 p=,824<br />

L‟age n‟est pas corrèlé avec les scores <strong>de</strong> sécurité <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2 et 1+2. Par contre il est<br />

corrèlé négativement avec <strong>la</strong> sécurité et positivement avec le détachement <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1<br />

Influence <strong>de</strong> l’age sur le CAMIR :<br />

Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre l‟age et les scores au Q-sort selon KOBAK<br />

groupe 1+2<br />

(n=80)<br />

SECCA DETACA PRECA<br />

indice strategie<br />

secondaire<br />

<strong>de</strong>t+préoc camir<br />

-,2692 ,1964 ,1999 -,0547 ,2509<br />

p=,016 p=,081 p=,075 p=,630 p=,025<br />

198


Concernant l‟ensemble <strong>de</strong>s patients, plus le sujet est agé, moins il est sécure <strong>de</strong> manière<br />

significative, plus il est préoccupé et détaché <strong>de</strong> maniére tendancielle, et plus son cumul d‟insécurité<br />

est élevé.<br />

Groupe 1 (n=40) SECCA DETACA PRECA<br />

indice strategie<br />

secondaire<br />

<strong>de</strong>t+préoc camir<br />

-,4286 ,3742 ,3466 -,1031 ,4681<br />

p=,006 p=,017 p=,028 p=,527 p=,002<br />

Dans le groupe 1, plus le sujet est agé, moins il est sécure, plus les scores <strong>de</strong> détachement et <strong>de</strong><br />

préoccupation sont élevés, et plus son cumul d‟insécurité est élevé.<br />

Groupe 2 (n=40) SECCA DETACA PRECA<br />

indice strategie<br />

secondaire<br />

<strong>de</strong>t+préoc camir<br />

-,1883 ,0560 ,0857 -,0190 ,0535<br />

p=,245 p=,732 p=,599 p=,907 p=,743<br />

Il n‟existe aucune corré<strong>la</strong>tion entre les résultats du CAMIR et l‟âge <strong>dans</strong> le groupe 2.<br />

Les <strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions pérennisés et non pérennisés ayant un âge moyen sigificativement différent, il<br />

convient d‟étudier cet effet <strong>de</strong> l‟age. Nous avons séparé les patients en <strong>de</strong>ux groupes en fonction <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> médiane d‟âge qui est 35 ans :<br />

Groupes


37 sujets 3 sujets Valeur t p<br />

SECCA 47,69 (10,88) 49,13 (4,38) -0,23 0,82<br />

DETACA 52,76 (12,27) 42,87 (4,88) 1,37 0,18<br />

PRECA 53,45 (11,70) 49,73 ( 2,00) 0,54 0,59<br />

Ainsi <strong>la</strong> différence d‟âge entre les groupes 1 et 2 est causée par <strong>la</strong> présence <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2 <strong>de</strong>s<br />

trois sujets les plus âgés, dont le score aux scores CAMIR n‟est pas différent <strong>de</strong>s 37 autres sujets.<br />

Cette différence d‟âge n‟influe donc pas sur les scores CAMIR et nous n‟avons donc pas a en tenir<br />

compte. A noter que <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> score du détachement apparait élevé mais avec un écart type<br />

également élevé, ce qui donne une absence <strong>de</strong> significativité <strong>dans</strong> <strong>la</strong> différence <strong>de</strong>s 3 sujets avec les<br />

37 autres patients du même groupe. Le faible effectif (3) est également une autre explication <strong>de</strong><br />

cette absence <strong>de</strong> significativité, venant re<strong>la</strong>tiviser nos conclusions.<br />

Influence <strong>de</strong> l’âge sur <strong>la</strong> SCL90 :<br />

Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre l‟âge et les scores à <strong>la</strong> SCL90<br />

popu<strong>la</strong>tion<br />

1 (n= 37)<br />

SOMAT OBSESS SENSIT DEPRESS ANXIETE HOSTILITE<br />

,3015 ,0187 ,0883 ,3458 ,0925 ,0606<br />

p=,070 p=,913 p=,603 p=,036 p=,586 p=,722<br />

PHOBIE PARANO PSYCHOT DIVERS GSI PST PSDI<br />

,1972 ,1467 -,0118 -,0181 ,1818 ,1692 ,1287<br />

p=,242 p=,386 p=,945 p=,915 p=,281 p=,317 p=,448<br />

popu<strong>la</strong>tion<br />

2 (n=37)<br />

SOMAT OBSESS SENSIT DEPRESS ANXIETE HOSTILITE<br />

,1427 ,0236 -,1778 -,0182 -,1897 -,0183<br />

p=,399 p=,890 p=,292 p=,915 p=,261 p=,915<br />

PHOBIE PARANO PSYCHOT DIVERS GSI PST PSDI<br />

,1555 ,1783 ,0356 ,3071 ,0089 ,0264 -,0010<br />

p=,358 p=,291 p=,834 p=,064 p=,958 p=,877 p=,995<br />

Dans <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1, l‟âge est corrèlé positivement avec <strong>la</strong> somatisation (t) et <strong>la</strong> dépression.<br />

Dans <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2, l‟âge est corrèlé positivement avec les symptômes divers (t).<br />

200


Influence <strong>de</strong> l’âge sur <strong>la</strong> WCC et <strong>la</strong> STAIY :<br />

Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre l‟âge et les scores au WCC et <strong>la</strong> STAI-Y<br />

popu<strong>la</strong>tion 1 (n=37) WCCP WCCE WCCS STAIYA STAIYB<br />

,0379 ,1766 ,3773 ,2867 ,2415<br />

p=,824 p=,296 p=,021 p=,085 p=,150<br />

popu<strong>la</strong>tion 2 (n=37) WCCP WCCE WCCS STAIYA STAIYB<br />

-,1541 -,1755 -,0923 -,2351 -,1006<br />

p=,362 p=,299 p=,587 p=,161 p=,554<br />

Dans <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1, il existe une corré<strong>la</strong>tion positive entre l‟âge et le coping centré sur <strong>la</strong><br />

recherche <strong>de</strong> soutien, et <strong>de</strong> manière tendancielle avec l‟anxiété état.<br />

L‟age n‟influe pas sur les scores au WCC et à <strong>la</strong> STAIY <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2.<br />

201


ANNEXE 8. ETUDE DU FACTEUR SEXE :<br />

Influence du sexe sur <strong>la</strong> sécurité d’attachement au Q-sort <strong>de</strong> KOBAK:<br />

Popu<strong>la</strong>tion<br />

1 et 2<br />

Hommes (n=21) Femmes (n=59) Valeur t<br />

SECAAI 0,18 (0,43) 0,07 (0,36) 1,14 0,26<br />

DETAAI -0,12 (0,39) -0,03 (0,3) -1,13 0,26<br />

PREAAI -0,21 (0,28) -0,15 (0,27) -0,84 0,4<br />

popu<strong>la</strong>tion<br />

1<br />

Hommes (n=11) Femmes (n=10) Valeur t p<br />

SECAAI -0,13 (0,38) -0,07 (0,32) -0,53 0,6<br />

DETAAI 0,11 (0,42) 0,04 (0,28) 0,61 0,54<br />

PREAAI -0,01 (0,2) -0,13 (0,25) 1,45 0,15<br />

Popu<strong>la</strong>tion<br />

2<br />

Moyenne 1 Moyenne 2 Valeur t p<br />

SECAAI 0,52 (0,07) 0,21 (0,34) 2,89 0,01<br />

DETAAI -0,37 (0,1) -0,09 (0,31) -2,82 0,01<br />

PREAAI -0,43 (0,17) -0,17 (0,29) -2,7 0,01<br />

Dans <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2, les hommes sont significativement plus sécures, moins insécures détachés et<br />

moins insécures préoccupés. Cette influence du sexe sur l‟attachement n‟est pas retrouvée <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion 1 et globale.<br />

p<br />

202


Influence du sexe sur le CAMIR :<br />

Popu<strong>la</strong>tion 1 Hommes (n=11) Femmes (n=29) Valeur t p<br />

SECCA 46,48 (8,51) 48,52 (9,42) -0,63 0,53<br />

DETACA 56,07 (11,19) 48,40 (8,61) 2,32 0,03<br />

PRECA 51,56 (11,6) 52,57 (10,47) -0,26 0,79<br />

Ind.strat 2 camir 0,17 (0,29) 0,06 (0,19) 1,48 0,15<br />

<strong>de</strong>t+préoc camir -0,06 (0,25) 0,17 (0,28) 1,13 0,27<br />

Dans le groupe 1, les hommes ont un score <strong>de</strong> détachement au CAMIR plus élevé que les femmes.<br />

Popu<strong>la</strong>tion 2 Hommes (n=10) Femmes (n=30) Valeur t p<br />

SECCA 51,16 (8,06) 46,68 (11,09) 1,17 0,25<br />

DETACA 53,89 (10,01) 51,4 (12,86) 0,56 0,58<br />

PRECA 49,07 (9,86) 54,53 (11,56) -1,34 0,19<br />

Ind.strat 2 camir 0,20 (0,16) 0,05 (0,27) 1,73 0,09<br />

<strong>de</strong>t+préoc camir -0,14 (0,29) -0,05 (0,32) -0,70 0,49<br />

Dans le groupe 2, les hommes présentent un indice <strong>de</strong> stratégie secondaire plus élevé (« plus<br />

détaché ») que les femmes.<br />

Influence du sexe sur <strong>la</strong> SCL90 :<br />

Popu<strong>la</strong>tion 1<br />

N=37 Hommes (n=9) Femmes (n=28) Valeur t p<br />

SOMAT 0,45 (0,47) 0,61 (0,47) -0,90 0,38<br />

OBSESS 0,84 (0,6) 0,65 (0,64) 0,81 0,43<br />

SENSIT 0,71 (0,62) 0,83 (0,65) -0,47 0,64<br />

DEPRESS 0,82 (0,66) 0,72 (0,62) 0,41 0,69<br />

ANXIETE 0,54 (0,49) 0,71 (0,72) -0,66 0,51<br />

HOSTILITE 0,59 (0,72) 0,58 (0,54) 0,04 0,97<br />

PHOBIE 0,29 (0,5) 0,43 (0,64) -0,61 0,55<br />

PARANO 0,74 (0,7) 0,85 (0,65) -0,45 0,65<br />

PSYCHOT 0,31 (0,31) 0,26 (0,36) 0,35 0,73<br />

DIVERS 0,86 (0,71) 0,75 (0,52) 0,50 0,62<br />

GSI 0,61 (0,45) 0,63 (0,44) -0,13 0,90<br />

PST 33 (19,62) 33,07 (17,23) -0,01 0,99<br />

PSDI 1,52 (0,39) 1,59 (0,43) -0,41 0,68<br />

Il n‟existe pas <strong>de</strong> différence <strong>de</strong> score en fonction du sexe <strong>dans</strong> le groupe 1.<br />

203


Popu<strong>la</strong>tion 2<br />

N=37 Hommes (n=9) Femmes (n=28) Valeur t p<br />

SOMAT 0,22 (0,29) 0,33 (0,31) -0,92 0,36<br />

OBSESS 0,29 (0,26) 0,51 (0,41) -1,51 0,14<br />

SENSIT 0,26 (0,34) 0,57 (0,58) -1,52 0,14<br />

DEPRESS 0,31 (0,43) 0,64 (0,58) -1,53 0,13<br />

ANXIETE 0,2 (0,3) 0,34 (0,32) -1,16 0,25<br />

HOSTILITE 0,26 (0,24) 0,36 (0,37) -0,79 0,43<br />

PHOBIE 0,05 (0,07) 0,24 (0,36) -1,63 0,11<br />

PARANO 0,25 (0,26) 0,6 (0,64) -1,62 0,11<br />

PSYCHOT 0,09 (0,11) 0,19 (0,34) -0,90 0,37<br />

DIVERS 0,24 (0,34) 0,55 (0,46) -1,85 0,07<br />

GSI 0,22 (0,21) 0,4 (0,23) -2,01 0,05<br />

PST 14,78 (11,36) 25,79 (14,55) -2,07 0,05<br />

PSDI 1,22 (0,3) 1,37 (0,31) -1,27 0,21<br />

Dans <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2, les femmes ont un score supérieur aux hommes en symptômes divers, gravité<br />

globale et diversité <strong>de</strong>s symptômes.<br />

Comparaison <strong>de</strong>s scores SCL90 chez l‟homme en fonction du caractère pérennisé ou pas <strong>de</strong><br />

l‟eczèma<br />

Hommes<br />

(n=18)<br />

Groupe 1 (n=9) Groupe 2 (n=9) Valeur t p<br />

SOMAT 0,45 (0,47) 0,22 (0,29) 1,27 0,22<br />

OBSESS 0,84 (0,6) 0,29 (0,26) 2,56 0,02<br />

SENSIT 0,71 (0,62) 0,26 (0,34) 1,92 0,07<br />

DEPRESS 0,82 (0,66) 0,31 (0,43) 1,91 0,07<br />

ANXIETE 0,54 (0,49) 0,2 (0,3) 1,78 0,09<br />

HOSTILITE 0,59 (0,72) 0,26 (0,24) 1,33 0,20<br />

PHOBIE 0,29 (0,5) 0,05 (0,07) 1,43 0,17<br />

PARANO 0,74 (0,7) 0,25 (0,26) 1,96 0,07<br />

PSYCHOT 0,31 (0,31) 0,09 (0,11) 2,04 0,06<br />

DIVERS 0,86 (0,71) 0,24 (0,34) 2,36 0,03<br />

GSI 0,61 (0,45) 0,22 (0,21) 2,38 0,03<br />

PST 33 (19,62) 14,78 (11,36) 2,41 0,03<br />

PSDI 1,52 (0,39) 1,22 (0,3) 1,83 0,09<br />

Chez l‟homme <strong>la</strong> répercussion <strong>de</strong> l‟eczéma se fait surtout en termes <strong>de</strong> traits obsessionnels, <strong>de</strong><br />

sensitivité interpersonnelle, <strong>de</strong> symptômes divers, <strong>de</strong> gravité globale et <strong>de</strong> diversité <strong>de</strong>s symptômes.<br />

204


Comparaison <strong>de</strong>s scores SCL90 chez <strong>la</strong> femme en fonction du caractère pérennisé ou pas <strong>de</strong><br />

l‟eczèma<br />

Femmes<br />

(n=56)<br />

Groupe 1 (n=28) Groupe 2 (n=28) Valeur t p<br />

SOMAT 0,61 (0,47) 0,33 (0,31) 2,66 0,01<br />

OBSESS 0,65 (0,64) 0,51 (0,41) 0,95 0,34<br />

SENSIT 0,83 (0,65) 0,57 (0,58) 1,59 0,12<br />

DEPRESS 0,72 (0,62) 0,64 (0,58) 0,51 0,61<br />

ANXIETE 0,71 (0,72) 0,34 (0,32) 2,54 0,01<br />

HOSTILITE 0,58 (0,54) 0,36 (0,37) 1,79 0,08<br />

PHOBIE 0,43 (0,64) 0,24 (0,36) 1,33 0,19<br />

PARANO 0,85 (0,65) 0,6 (0,64) 1,45 0,15<br />

PSYCHOT 0,26 (0,36) 0,19 (0,34) 0,76 0,45<br />

DIVERS 0,75 (0,52) 0,55 (0,46) 1,52 0,13<br />

GSI 0,63 (0,44) 0,4 (0,23) 2,51 0,01<br />

PST 33,07 (17,23) 25,79 (14,55) 1,71 0,09<br />

PSDI 1,59 (0,43) 1,37 (0,31) 2,18 0,03<br />

Chez <strong>la</strong> femme <strong>la</strong> répercussion <strong>de</strong> l‟eczéma s‟exprime en termes <strong>de</strong> somatisation, d‟anxiété, <strong>de</strong><br />

gravité globale et <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise général. Au niveau symptômatique <strong>la</strong> significativité <strong>la</strong> plus importante<br />

se situe au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> somatisation, puis <strong>de</strong> l‟anxiété.<br />

Influence du sexe sur <strong>la</strong> WCC et <strong>la</strong> STAIY :<br />

Popu<strong>la</strong>tion 1<br />

N=37 Hommes (n=9) Femmes (n=28) Valeur t p<br />

WCCP 29,33 (4,85) 29,36 (4,89) -0,01 0,99<br />

WCCE 22 (5,83) 23,5 (5,92) -0,66 0,51<br />

WCCS 22,67 (4) 23,07 (4,99) -0,22 0,83<br />

STAIYA 39,22 (13,03) 40,93 (16,25) -0,29 0,78<br />

STAIYB 45,89 (15,19) 43,82 (10,91) 0,45 0,66<br />

Popu<strong>la</strong>tion 2<br />

N=37 Hommes n=9) Femmes (n=28) Valeur t p<br />

WCCP 27,89 (7,04) 28,71 (6,43) -0,33 0,75<br />

WCCE 18,11 (7,1) 21,75 (5,26) -1,66 0,11<br />

WCCS 18,33 (4,44) 21,32 (5,33) -1,52 0,14<br />

STAIYA 33 (10,09) 35,21 (10,18) -0,57 0,57<br />

STAIYB 35,89 (7,83) 41,79 (9,66) -1,66 0,11<br />

Il n‟existe pas <strong>de</strong> différence significative entre hommes et femmes au niveau <strong>de</strong>s scores pour <strong>la</strong><br />

WCC et <strong>la</strong> STAIY.<br />

205


ANNEXE 9. ETUDE DU FACTEUR COUPLE :<br />

N=80 Célibataires En couple<br />

popu<strong>la</strong>tion 1 18 22<br />

popu<strong>la</strong>tion 2 13 27<br />

Chi-<strong>de</strong>ux : 1,32 p= 0,2512<br />

Les patients avec eczéma pérennisés ne sont pas plus célibataires que ceux avec eczéma non<br />

pérennisé.<br />

Influence du fait d’être en couple sur l’état d’esprit d’attachement au Q-sort selon KOBAK<br />

Popu<strong>la</strong>tion 1<br />

Célibataires (n=18) En couple (n=22) Valeur t p<br />

SECAAI -0,11 (0,34) -0,07 (0,33) -0,41 0,69<br />

DETAAI 0,07 (0,31) 0,05 (0,33) 0,26 0,79<br />

PREAAI -0,11 (0,25) -0,09 (0,24) -0,25 0,81<br />

Popu<strong>la</strong>tion 2<br />

Célibataires (n=13) En couple (n=27) Valeur t p<br />

SECAAI 0,23 (0,29) 0,32 (0,34) -0,83 0,41<br />

DETAAI -0,04 (0,3) -0,22 (0,28) 1,89 0,07<br />

PREAAI -0,25 (0,28) -0,23 (0,29) -0,19 0,85<br />

Après vérification en test U, il n‟existe pas <strong>de</strong> différence <strong>de</strong> score entre célibataires et sujets vivant<br />

en couple <strong>dans</strong> le groupe 1.<br />

Dans le groupe 2, le score <strong>de</strong> détachement est plus important chez les célibataires (significativité<br />

vérifiée au test U, p=.0417).<br />

206


Influence du fait d’être en couple sur le CAMIR :<br />

POPULATION 1<br />

Célibataires<br />

(n=18)<br />

En couple (n=22) Valeur t p<br />

SECCA 47,86 (10,25) 48,05 (8,32) -0,06 0,95<br />

DETACA 47,65 (7,99) 52,85 (10,79) -1,70 0,10<br />

PRECA 53,03 (11,64) 51,68 (10) 0,40 0,70<br />

Ind.strat 2 camir 0,06 (0,21) 0,12 (0,23) -0,89 0,38<br />

<strong>de</strong>t+préoc camir -0,17 (0,28) -0,11 (0,26) -0,71 0,48<br />

Dans le groupe 1, les sujets vivant en couple n‟ont pas <strong>de</strong> différence <strong>de</strong> score au CAMIR avec les<br />

sujets célibataires.<br />

POPULATION 2<br />

Célibataires (n= 13) En couple (n= 27) Valeur t p<br />

SECCA 47,38 (12,05) 48 (9,92) -0,17 0,86<br />

DETACA 54,02 (14,41) 51,06 (11,04) 0,72 0,48<br />

PRECA 51,04 (10,4) 54,19 (11,75) -0,82 0,42<br />

Ind.strat 2 camir 0,15 (0,19) 0,05 (0,27) 1,21 0,23<br />

<strong>de</strong>t+préoc -0,11 (0,37) -0,06 (0,29) -0,48 0,63<br />

Dans <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2, le fait <strong>de</strong> vivre en couple ou non n‟influe pas sur les scores au CAMIR.<br />

Influence du fait d’être en couple sur <strong>la</strong> SCL90 :<br />

Popu<strong>la</strong>tion 1+2<br />

Seul (n= 29) En couple (n=45) Valeur t p<br />

SOMAT 0,54 (0,48) 0,37 (0,36) 1,72 0,09<br />

OBSESS 0,75 (0,61) 0,46 (0,45) 2,31 0,02<br />

SENSIT 0,75 (0,68) 0,58 (0,55) 1,13 0,26<br />

DEPRESS 0,75 (0,67) 0,59 (0,54) 1,18 0,24<br />

ANXIETE 0,64 (0,57) 0,39 (0,52) 1,90 0,06<br />

HOSTILITE 0,5 (0,54) 0,44 (0,45) 0,54 0,59<br />

PHOBIE 0,51 (0,67) 0,15 (0,25) 3,24 0,00<br />

PARANO 0,87 (0,77) 0,55 (0,51) 2,15 0,03<br />

PSYCHOT 0,28 (0,39) 0,18 (0,28) 1,30 0,20<br />

DIVERS 0,79 (0,51) 0,52 (0,52) 2,17 0,03<br />

GSI 0,6 (0,41) 0,42 (0,34) 2,00 0,05<br />

PST 32,69 (17,96) 25,11 (15,41) 1,93 0,06<br />

PSDI 1,55 (0,43) 1,38 (0,34) 1,87 0,07<br />

Les personnes vivant seules ont <strong>de</strong>s scores <strong>de</strong> somatisation (t), <strong>de</strong> symptômes obsessionnels,<br />

d‟anxiété (t), <strong>de</strong> phobies, <strong>de</strong> traits paranoiaques, <strong>de</strong> symptômes divers, <strong>de</strong> gravité globale, <strong>de</strong><br />

207


diversité <strong>de</strong>s symptômes (t) et <strong>de</strong> <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise (t) plus élevés par rapport aux personnes vivant<br />

en couple. La significativité est <strong>la</strong> plus importante pour les phobies et les traits obsessionnels.<br />

Popu<strong>la</strong>tion 1<br />

Célibataires (n=17) En couple (n=20) Valeur t p<br />

SOMAT 0,66 (0,54) 0,51 (0,4) 0,96 0,34<br />

OBSESS 0,9 (0,64) 0,52 (0,58) 1,91 0,06<br />

SENSIT 0,86 (0,56) 0,75 (0,71) 0,53 0,60<br />

DEPRESS 0,86 (0,72) 0,65 (0,52) 1,02 0,31<br />

ANXIETE 0,82 (0,63) 0,55 (0,68) 1,28 0,21<br />

HOSTILITE 0,6 (0,56) 0,57 (0,6) 0,12 0,91<br />

PHOBIE 0,63 (0,79) 0,19 (0,27) 2,33 0,03<br />

PARANO 1,09 (0,66) 0,61 (0,58) 2,36 0,02<br />

PSYCHOT 0,34 (0,36) 0,23 (0,33) 0,97 0,34<br />

DIVERS 0,89 (0,52) 0,68 (0,58) 1,14 0,26<br />

GSI 0,75 (0,44) 0,52 (0,41) 1,64 0,11<br />

PST 37,41 (17,23) 29,35 (17,4) 1,41 0,17<br />

PSDI 1,7 (0,45) 1,46 (0,36) 1,83 0,08<br />

Dans <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1, les patients célibataires ont plus <strong>de</strong> symptômes obsessionnels (t), <strong>de</strong> phobies<br />

et <strong>de</strong> traits paranoiaques avec un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise augmenté (t).<br />

Popu<strong>la</strong>tion 2<br />

Célibataires (n=12) En couple (n=25) Valeur t p<br />

SOMAT 0,38 (0,34) 0,27 (0,29) 1,06 0,30<br />

OBSESS 0,53 (0,51) 0,42 (0,32) 0,82 0,42<br />

SENSIT 0,58 (0,82) 0,45 (0,35) 0,68 0,50<br />

DEPRESS 0,61 (0,58) 0,54 (0,57) 0,35 0,73<br />

ANXIETE 0,38 (0,34) 0,27 (0,30) 0,93 0,36<br />

HOSTILITE 0,36 (0,50) 0,32 (0,25) 0,29 0,78<br />

PHOBIE 0,34 (0,43) 0,12 (0,24) 2,00 0,05<br />

PARANO 0,55 (0,83) 0,50 (0,45) 0,25 0,80<br />

PSYCHOT 0,21 (0,42) 0,15 (0,23) 0,57 0,58<br />

DIVERS 0,64 (0,47) 0,39 (0,43) 1,59 0,12<br />

GSI 0,38 (0,22) 0,34 (0,25) 0,43 0,67<br />

PST 26,00 (17,50) 21,72 (13,00) 0,84 0,41<br />

PSDI 1,34 (0,31) 1,33 (0,32) 0,15 0,88<br />

Dans <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2, les célibataires présentent plus <strong>de</strong> traits phobiques que ceux vivant en couple.<br />

208


Influence du fait d’être en couple sur <strong>la</strong> WCC et <strong>la</strong> STAIY :<br />

Popu<strong>la</strong>tion 1<br />

Vi couple En couple (n=20) Célibataires (n=17) Valeur t p<br />

WCCP 28,45 (4,57) 30,41 (5,01) -1,24 0,22<br />

WCCE 22 (5,32) 24,47 (6,32) -1,29 0,20<br />

WCCS 23,25 (4,22) 22,65 (5,36) 0,38 0,70<br />

STAIYA 39,55 (14,91) 41,65 (16,28) -0,41 0,69<br />

STAIYB 43,3 (11,59) 45,53 (12,48) -0,56 0,58<br />

Dans <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1, il n‟existe pas <strong>de</strong> différence significative entre célibataires et sujets vivant en<br />

couple au niveau <strong>de</strong>s scores à <strong>la</strong> WCC et <strong>la</strong> STAIY.<br />

Popu<strong>la</strong>tion 2<br />

Vi couple En couple (n=25) Célibataires (n=12) Valeur t p<br />

WCCP 28,6 (5,07) 28,33 (9,05) 0,12 0,91<br />

WCCE 20,32 (5,83) 22(6,05) -0,81 0,42<br />

WCCS 20,6 (4,95) 20,58 (6,02) 0,01 0,99<br />

STAIYA 34,64 (10,21) 34,75 (10,21) -0,03 0,98<br />

STAIYB 39,32 (10,61) 42,5 (6,52) -0,95 0,35<br />

Dans <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2, il n‟existe pas <strong>de</strong> différence significative entre célibataires et sujets vivant en<br />

couple au niveau <strong>de</strong>s scores à <strong>la</strong> WCC et <strong>la</strong> STAIY.<br />

209


ANNEXE 10. ETUDE DU FACTEUR NOMBRES D’ANNEES D’ETUDE :<br />

Influence sur le Q-sort selon KOBAK :<br />

Groupe 1<br />

SECAAI DETAAI PREAAI<br />

,1664 -,2373 ,0848<br />

p=,318 p=,151 p=,613<br />

Groupe 2<br />

SECAAI DETAAI PREAAI<br />

,2144 -,1674 -,0374<br />

p=,190 p=,308 p=,821<br />

Le nombre d‟années d‟étu<strong>de</strong> n‟influe pas sur les scores d‟attachement au Q-sort selon KOBAK que<br />

ce soit pour le groupe 1 comme pour le groupe 2.<br />

Influence sur le CAMIR :<br />

Groupe 1<br />

SECCA DETACA PRECA Ind.strat 2 camir <strong>de</strong>t+préoc camir<br />

-,0605 ,1698 -,0632 ,1561 ,0765<br />

p=,718 p=,308 p=,706 p=,349 p=,648<br />

Groupe 2<br />

SECCA DETACA PRECA Ind.strat 2 camir <strong>de</strong>t+préoc camir<br />

-,0301 ,1180 ,2177 -,0837 ,2345<br />

p=,856 p=,474 p=,183 p=,612 p=,151<br />

Le nombre d‟années d‟étu<strong>de</strong> n‟influe pas sur les scores d‟attachement du CAMIR.<br />

210


Influence sur <strong>la</strong> SCL90 :<br />

Corré<strong>la</strong>tion entre nombre d‟années d‟étu<strong>de</strong> et score à <strong>la</strong> SCL90 :<br />

groupe 1 SOMAT OBSESS SENSIT DEPRESS ANXIETE HOSTILITE<br />

,0358 -,2233 -,3386 -,2418 -,2890 -,1119<br />

p=,838 p=,197 p=,047 p=,162 p=,092 p=,522<br />

PHOBIE PARANO PSYCHOT DIVERS GSI PST PSDI<br />

-,3814 -,5372 -,0482 -,0063 -,2911 -,2380 -,3434<br />

p=,024 p=,001 p=,783 p=,971 p=,090 p=,169 p=,043<br />

Dans le groupe 1, plus le patient a d‟années d‟étu<strong>de</strong>, moins il a <strong>de</strong> sensitivité interpersonnelle,<br />

d‟anxiété (tendanciellement), <strong>de</strong> traits phobiques, <strong>de</strong> traits paranoiaques, <strong>de</strong> gravité globale<br />

(tendanciellement) et <strong>de</strong> <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise.<br />

groupe 2 SOMAT OBSESS SENSIT DEPRESS ANXIETE HOSTILITE<br />

,1182 ,1388 ,3361 ,0844 ,1590 ,2444<br />

p=,493 p=,420 p=,045 p=,625 p=,354 p=,151<br />

PHOBIE PARANO PSYCHOT DIVERS GSI PST PSDI<br />

-,0120 ,0959 ,1496 -,0345 ,0645 ,2065 -,1704<br />

p=,944 p=,578 p=,384 p=,842 p=,709 p=,227 p=,320<br />

Dans le groupe 2 le nombre d‟années d‟étu<strong>de</strong> n‟influe pas sur les scores <strong>de</strong> <strong>la</strong> SCL90 sauf pour <strong>la</strong><br />

sensitivité interpersonnelle qui augmente avec celles-ci.<br />

Influence sur <strong>la</strong> WCC et <strong>la</strong> STAIY :<br />

Corré<strong>la</strong>tion entre nombre d‟années d‟étu<strong>de</strong> et WCC-STAIY :<br />

groupe 1 WCCP WCCE WCCS STAIYA STAIYB<br />

,1893 -,3742 -,0376 -,2510 -,3262<br />

p=,276 p=,027 p=,830 p=,146 p=,056<br />

groupe 2 WCCP WCCE WCCS STAIYA STAIYB<br />

,0931 ,1362 ,1130 ,3449 ,2217<br />

p=,589 p=,428 p=,512 p=,039 p=,194<br />

Dans le groupe 1, le score du coping centré sur l‟émotion diminue avec le nombre d‟années d‟étu<strong>de</strong>.<br />

Dans le groupe 2, le score d‟anxiété état augmente avec le nombre d‟années d‟étu<strong>de</strong>.<br />

211


ANNEXE 11. ETUDE DU FACTEUR DUREE GLOBALE DE LA<br />

DERMATITE ATOPIQUE :<br />

Influence sur le KOBAK :<br />

Corre<strong>la</strong>tion entre <strong>la</strong> durée et l‟attachement au Q-sort selon KOBAK<br />

Popu<strong>la</strong>tion 1+2<br />

SECAAI DETAAI PREAAI<br />

-0,4602 0,3437 0,2772<br />

p=,000 p=,002 p=,013<br />

Popu<strong>la</strong>tion 1<br />

SECAAI DETAAI PREAAI<br />

-0,4095 0,2372 0,366<br />

p=,010 p=,146 p=,022<br />

Popu<strong>la</strong>tion 2<br />

SECAAI DETAAI PREAAI<br />

0,0178 0,1299 -0,1043<br />

p=,913 p=,424 p=,522<br />

La durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die influe sur les trois dimensions d‟attachement <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1+2 (effet<br />

d‟échantillon pour le détachement)..<br />

La durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> influe sur l‟état d‟esprit sécure et insécure préoccupé <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> patients n‟ayant pas guéris (plus <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die est longue, plus le patient est<br />

insécure préoccupé et moins il est sécure). Cette durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die n‟influe pas sur le score<br />

d‟insécurité détachée <strong>dans</strong> cette popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> patients non guéris.<br />

Par contre <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die n‟influe pas sur les scores d‟attachement lorsque le patient a guéri<br />

<strong>de</strong> sa <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>.<br />

212


Influence sur le CAMIR :<br />

Popu<strong>la</strong>tion 1<br />

SECCA DETACA PRECA<br />

Ind.strat<br />

2 camir<br />

<strong>de</strong>t+préoc<br />

camir<br />

-,5028 ,2672 ,4875 -,3175 ,5047<br />

p=,001 p=,100 p=,002 p=,049 p=,001<br />

Popu<strong>la</strong>tion 2<br />

SECCA DETACA PRECA<br />

Ind.strat<br />

2 camir<br />

<strong>de</strong>t+préoc<br />

camir<br />

,1548 -,0661 -,1005 ,0154 -,1634<br />

p=,340 p=,685 p=,537 p=,925 p=,314<br />

Dans le groupe 1, elle est corrèlée négativement avec <strong>la</strong> sécurité, et positivement avec <strong>la</strong><br />

préoccupation, et le cumul <strong>de</strong>s insécurités. Plus <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die est longue, plus l‟indice <strong>de</strong><br />

stratégie secondaire s‟oriente vers <strong>la</strong> préoccupation.<br />

La durée globale n‟est pas corrèlée avec les scores au CAMIR <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2.<br />

Influence sur <strong>la</strong> SCL90 :<br />

Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et les scores à <strong>la</strong> SCL90 :<br />

Popu<strong>la</strong>tion 1<br />

SOMAT OBSESS SENSIT DEPRESS ANXIETE HOSTILITE PHOBIE<br />

,3079 ,1341 ,2480 ,4028 ,1625 ,2314 ,2521<br />

p=,068 p=,436 p=,145 p=,015 p=,344 p=,174 p=,138<br />

PARANO PSYCHOT DIVERS GSI PST PSDI<br />

,2263 ,1614 ,1265 ,3065 ,2828 ,2157<br />

p=,185 p=,347 p=,462 p=,069 p=,095 p=,206<br />

Popu<strong>la</strong>tion 2<br />

SOMAT OBSESS SENSIT DEPRESS ANXIETE HOSTILITE PHOBIE<br />

-,1028 -,2726 -,2625 -,0832 -,3316 -,0886 -,1205<br />

p=,545 p=,103 p=,117 p=,624 p=,045 p=,602 p=,477<br />

PARANO PSYCHOT DIVERS GSI PST PSDI<br />

-,1055 -,2699 ,0009 -,1653 -,2732 ,2136<br />

p=,534 p=,106 p=,996 p=,328 p=,102 p=,204<br />

Dans <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1, <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose est corrèlée avec <strong>la</strong> somatisation, <strong>la</strong> dépression, <strong>la</strong><br />

gravité globale (t) et <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s symptômes (t).<br />

Dans <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2, <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose est corrèlée négativement avec l‟anxiété.<br />

213


Influence sur le WCC et <strong>la</strong> STAIY :<br />

Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et les scores au WCC et à <strong>la</strong> STAI-Y :<br />

Popu<strong>la</strong>tion 1<br />

Popu<strong>la</strong>tion 2<br />

WCCP WCCE WCCS STAIYA STAIYB<br />

-,2602 ,1761 -,0168 ,3909 ,2907<br />

p=,125 p=,304 p=,923 p=,018 p=,085<br />

WCCP WCCE WCCS STAIYA STAIYB<br />

-,2371 -,1163 -,0450 -,2014 -,1547<br />

p=,158 p=,493 p=,791 p=,232 p=,361<br />

La durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die n‟est pas corrélée avec les scores <strong>de</strong> coping, quelque soit le groupe.<br />

Par contre cette durée est corrélée avec l‟anxiété état et l‟anxiété trait (<strong>de</strong> manière tendancielle pour<br />

cette <strong>de</strong>rnière) uniquement <strong>dans</strong> le groupe 1<br />

214


ANNEXE 12. ETUDE DU FACTEUR AGE D’APPARITION DE LA<br />

DERMATOSE :<br />

Influence sur le Q-sort selon KOBAK :<br />

.<br />

Comparaison <strong>de</strong> <strong>la</strong> durée en fonction du début <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die<br />

Groupe 1+2 (n=79)<br />

Age début avant<br />

3ans (n=56)<br />

Age début après<br />

3ans (n=23)<br />

Valeur t p<br />

DUREE DA 18,04 (12,73) 18,7 (11,54) -0,21 0,83<br />

Les <strong><strong>de</strong>rmatite</strong>s <strong>atopique</strong>s débutant avant 3ans ont <strong>la</strong> même durée que celles débutant après 3ans.<br />

n= 79 (contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable confondue éventuelle représentée par <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die).<br />

Age début avant un an<br />

Groupe 1 Groupe 2 Valeur t p<br />

SECAAI 0,15 (0,38) 0,05 (0,37) 1,13 0,26<br />

DETAAI -0,08 (0,33) -0,02 (0,33) -0,83 0,41<br />

PREAAI -0,19 (0,26) -0,14 (0,28) -0,91 0,37<br />

L‟apparition avant un an <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> n‟influe pas sur l‟état d‟esprit <strong>de</strong> sécurité au Q-<br />

sort <strong>de</strong> KOBAK chez l‟adulte, qu‟il ait guéri ou pas <strong>de</strong> sa <strong>de</strong>rmatose.<br />

De même le croisement entre les groupes 1 et 2 (présence ou pas d‟une pérennisation <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>) et l‟apparition avant un an <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose ne montre pas d‟interaction sur<br />

l‟état d‟esprit sécure (ANOVA, F=0,2971, p=0,5873), l‟état d‟esprit insécure détaché ( F= 1,0438),<br />

p=0,3102), l‟état d‟esprit insécure préoccupé (F=0,2643 p= 0,6087).<br />

Age début avant trois ans<br />

Groupe 1 Groupe 2 Valeur t p<br />

SECAAI 0,12 (0,38) 0,06 (0,37) 0,72 0,47<br />

DETAAI -0,08 (0,32) 0 (0,34) -1,00 0,32<br />

PREAAI -0,16 (0,29) -0,18 (0,24) 0,19 0,85<br />

L‟apparition avant trois ans <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> n‟influe pas sur l‟état d‟esprit <strong>de</strong> sécurité au Q-<br />

sort <strong>de</strong> KOBAK chez l‟adulte, qu‟il ait guéri ou pas <strong>de</strong> sa <strong>de</strong>rmatose.<br />

De même le croisement entre les groupes 1 et 2 (présence ou pas d‟une pérennisation <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>) et l‟apparition avant trois an <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose ne montre pas d‟interaction sur<br />

l‟état d‟esprit sécure (ANOVA, F=0,0032, p=0,9554), l‟état d‟esprit insécure détaché (F= 0,6705,<br />

p=0,4155), l‟état d‟esprit insécure préoccupé (F=0,5630 p= 0,4554).<br />

215


Age début avant cinq ans<br />

Groupe 1 Groupe 2 Valeur t p<br />

SECAAI 0,12 (0,38) 0,04 (0,38) 0,86 0,39<br />

DETAAI -0,08 (0,32) 0,02 (0,34) -1,09 0,28<br />

PREAAI -0,16 (0,28) -0,19 (0,26) 0,36 0,72<br />

L‟apparition avant cinq ans <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> n‟influe pas sur l‟état d‟esprit <strong>de</strong> szécurité au<br />

Q-sort <strong>de</strong> KOBAK chez l‟adulte, qu‟il ait guéri ou pas <strong>de</strong> sa <strong>de</strong>rmatose.<br />

De même le croisement entre les groupes 1 et 2 (présence ou pas d‟une pérennisation <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>) et l‟apparition avant cinq ans <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatose ne montre pas d‟interaction sur<br />

l‟état d‟esprit sécure (ANOVA, F=0,2837, p=0,5958), l‟état d‟esprit insécure détaché ( F= 0,679),<br />

p=0,4125), l‟état d‟esprit insécure préoccupé (F=2,4388 p= 0,1226).<br />

Corre<strong>la</strong>tion entre age <strong>de</strong> début et scores d‟attachement au Q-sort selon KOBAK<br />

Groupe 1+2 (n=79) SECAAI DETAAI PREAAI<br />

-,1118 ,1309 ,0309<br />

p=,327 p=,250 p=,787<br />

Groupe 1 (n=39) SECAAI DETAAI PREAAI<br />

-,1736 ,2454 ,1862<br />

p=,290 p=,132 p=,256<br />

Groupe 2 (n=40) SECAAI DETAAI PREAAI<br />

,0034 -,0379 -,1489<br />

p=,983 p=,816 p=,359<br />

L‟age <strong>de</strong> début n‟influe pas sur l‟état d‟esprit d‟attachement au Q-sort selon KOBAK ;<br />

216


Influence sur le CAMIR :<br />

Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre l‟âge <strong>de</strong> début et les scores au CAMIR :<br />

Popu<strong>la</strong>tion 1+2<br />

SECCA DETACA PRECA<br />

Ind.strat 2<br />

camir<br />

<strong>de</strong>t+préoc<br />

camir<br />

,0647 ,0376 -,0436 ,1242 -,0338<br />

p=,571 p=,742 p=,703 p=,275 p=,768<br />

Il n‟existe pas <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre l‟age <strong>de</strong> début <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> et les scores au CAMIR.<br />

<strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1+2.<br />

Popu<strong>la</strong>tion 1<br />

SECCA DETACA PRECA<br />

Ind.strat 2<br />

camir<br />

<strong>de</strong>t+préoc camir<br />

-,0755 ,2874 ,0380 ,2829 ,1979<br />

p=,648 p=,076 p=,818 p=,081 p=,227<br />

Popu<strong>la</strong>tion 2<br />

SECCA DETACA PRECA<br />

Ind.strat 2<br />

camir<br />

<strong>de</strong>t+préoc camir<br />

,1992 -,1752 -,1235 -,0298 -,2401<br />

p=,218 p=,279 p=,448 p=,855 p=,136<br />

Dans <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1, l‟age <strong>de</strong> début n‟est corrèlé qu‟avec le détachement (t), et l‟indice <strong>de</strong> statégie<br />

secondaire (t) : plus l‟âge <strong>de</strong> début est tardif, plus <strong>la</strong> stratégie secondaire s‟oriente du coté détaché.<br />

Dans le groupe 2, l‟age <strong>de</strong> début n‟est pas corrèlé avec les scores du CAMIR.<br />

Comparaison <strong>de</strong>s scores au CAMIR en fonction <strong>de</strong> l‟âge <strong>de</strong> début :<br />

Groupe 1<br />

Age début < 3ans<br />

(n=25)<br />

Age début ≥ 3ans<br />

(n=14)<br />

Valeur t p<br />

SECCA 47,72 (10,93) 48,34 (5,32) -0,20 0,84<br />

DETACA 49,06 (9,77) 53,75 (9,71) -1,44 0,16<br />

PRECA 52,33 (12,45) 52,22 (7,34) 0,03 0,98<br />

Ind.strat 2 camir 0,04 (0,21) 0,19 (0,23) -1,97 0,06<br />

<strong>de</strong>t+préoc camir -0,16 (0,32) -0,09 (0,16) -0,86 0,40<br />

217


Groupe 2<br />

Age début < 3ans<br />

(n=31)<br />

Age début ≥ 3ans<br />

(n=9)<br />

Valeur t p<br />

SECCA 46,65 (11,11) 51,77 (7,25) -1,30 0,20<br />

DETACA 53,65 (12,24) 46,42 (10,5) 1,60 0,12<br />

PRECA 53,45 (11,08) 52,21 (12,65) 0,29 0,78<br />

Ind.strat 2 camir 0,11 (0,24) 0,01 (0,29) 0,96 0,34<br />

<strong>de</strong>t+préoc camir -0,04 (0,32) -0,21 (0,27) 1,47 0,15<br />

Dans le groupe 1, les sujets ayant un début <strong>de</strong> leur ma<strong>la</strong>die après 3 ans ont un score <strong>de</strong> stratégie<br />

secondaire plus élevés, d‟ordre détachée que les sujets débutant avant 3 ans (significativité<br />

confirmée par test U, p=.0895), sans augmentation du cumul <strong>de</strong>s scores d‟insécurité.<br />

Dans le groupe 2, il n‟existe pas <strong>de</strong> différence <strong>de</strong> score entre les sujets ayant débuté leur <strong><strong>de</strong>rmatite</strong><br />

<strong>atopique</strong> avant trois et ceux ayant débuté leur <strong>de</strong>rmatose après trois ans.<br />

Influence sur <strong>la</strong> SCL90 :<br />

Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre l‟âge <strong>de</strong> début et les scores à <strong>la</strong> SCL90 :<br />

Popu<strong>la</strong>tion 1<br />

SOMAT OBSESS SENSIT DEPRESS ANXIETE HOSTILITE PHOBIE<br />

,0503 ,0510 ,0676 ,0313 ,0103 -,0639 -,1911<br />

p=,771 p=,768 p=,695 p=,856 p=,953 p=,711 p=,264<br />

PARANO PSYCHOT DIVERS GSI PST PSDI<br />

-,0614 -,0668 ,1017 ,0068 ,0716 -,0354<br />

p=,722 p=,699 p=,555 p=,969 p=,678 p=,838<br />

Popu<strong>la</strong>tion 2<br />

SOMAT OBSESS SENSIT DEPRESS ANXIETE HOSTILITE PHOBIE<br />

-,1564 -,2827 -,2001 -,2560 -,2232 -,2251 -,2696<br />

p=,355 p=,090 p=,235 p=,126 p=,184 p=,180 p=,107<br />

PARANO PSYCHOT DIVERS GSI PST PSDI<br />

-,1677 -,2174 -,0579 -,2972 -,2713 -,2450<br />

p=,321 p=,196 p=,733 p=,074 p=,104 p=,144<br />

L‟age <strong>de</strong> début n‟est pas corrèlé avec les scores <strong>de</strong> <strong>la</strong> SCL90 <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1.<br />

Il est corrèlé avec les troubles obsessionnels (t) et <strong>la</strong> gravité globale <strong>de</strong> manière tendancielle et<br />

négative <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2.<br />

218


Influence sur le WCC et <strong>la</strong> STAIY :<br />

Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre l‟âge <strong>de</strong> début et les scores au WCC et à <strong>la</strong> STAIY:<br />

Groupe 1<br />

WCCP WCCE WCCS STAIYA STAIYB<br />

,0970 ,0505 ,1701 ,1720 ,1389<br />

p=,573 p=,770 p=,321 p=,316 p=,419<br />

Les scores du WCC et à <strong>la</strong> STAIY ne sont pas corrèlés avec l‟age <strong>de</strong> début <strong>dans</strong> le groupe 1.<br />

Groupe 2<br />

WCCP WCCE WCCS STAIYA STAIYB<br />

,3245 ,0910 ,2755 -,1099 -,0941<br />

p=,050 p=,592 p=,099 p=,517 p=,580<br />

Il existe une corré<strong>la</strong>tion positive entre l‟age <strong>de</strong> début et le score du coping centré sur le problème, et<br />

<strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> soutien (tendanciellement pour cette <strong>de</strong>rnière) <strong>dans</strong> le groupe 2.<br />

219


ANNEXE 13. ETUDE DU FACTEUR DECES D’UNE FIGURE<br />

D’ATTACHEMENT (DCFA) APRES L’AGE DE TROIS ANS :<br />

Comparaison <strong>de</strong> l‟ensemble <strong>de</strong>s tests entre patients sans perte d‟un parent versus sujet avec perte<br />

Popu<strong>la</strong>tion 1<br />

VI= DCFA du groupe 1 DCFA absent (n=28) DCFA présent (n=12) Valeur t p<br />

SECAAI -0,07 (0,37) -0,14 (0,23) 0,67 0,51<br />

DETAAI 0,06 (0,34) 0,05 (0,29) 0,04 0,97<br />

PREAAI -0,12 (0,25) -0,05 (0,23) -0,84 0,41<br />

SECCA 49,34 (9,35) 44,74 (7,99) 1,48 0,15<br />

DETACA 49,85 (10,30) 52,04 (9,01) -0,64 0,53<br />

PRECA 50,39 (10,56) 56,72 (9,89) -1,77 0,09<br />

Ind.strat 2 0,12 (0,23) 0,03 (0,18) 1,09 0,28<br />

<strong>de</strong>t+préoc -0,18 (0,27) -0,04 (0,26) -1,61 0,12<br />

SOMAT 0,50 (0,47) 0,76 (0,44) -1,62 0,11<br />

OBSESS 0,56 (0,53) 1,03 (0,74) -2,18 0,04<br />

SENSIT 0,67 (0,54) 1,12 (0,75) -2,08 0,05<br />

DEPRESS 0,58 (0,56) 1,14 (0,59) -2,71 0,01<br />

ANXIETE 0,49 (0,49) 1,1 (0,84) -2,76 0,01<br />

HOSTILITE 0,55 (0,60) 0,66 (0,52) -0,55 0,59<br />

PHOBIE 0,27 (0,50) 0,69 (0,74) -2,01 0,05<br />

PARANO 0,67 (0,60) 1,19 (0,67) -2,35 0,02<br />

PSYCHOT 0,24 (0,30) 0,35 (0,44) -0,90 0,37<br />

DIVERS 0,64 (0,53) 1,09 (0,53) -2,36 0,02<br />

GSI 0,51 (0,39) 0,91 (0,43) -2,78 0,01<br />

PST 28,27 (16,89) 44,36 (14,02) -2,78 0,01<br />

PSDI 1,49 (0,40) 1,76 (0,40) -1,90 0,07<br />

WCCP 28,62 (4,90) 31,09 (4,32) -1,45 0,16<br />

WCCE 21,92 (5,86) 26 (4,96) -2,02 0,05<br />

WCCS 22,77 (4,77) 23,45 (4,78) -0,40 0,69<br />

STAIYA 37,65 (15,81) 47,27 (12,42) -1,79 0,08<br />

STAIYB 41 (11,36) 52,18 (9,47) -2,86 0,01<br />

220


Test U Facteur décès d‟un parent :<br />

Popu<strong>la</strong>tion 1<br />

SommeRgs Groupe<br />

Pas <strong>de</strong> <strong>de</strong>cès<br />

SommeRgs Groupe<br />

Décès<br />

U niv. p<br />

SECCA 632,00 188,00 110,00 0,087<br />

DETACA 551,50 268,50 145,50 0,51<br />

PRECA 518,00 302,00 112,00 0,098<br />

Ind.strat 2<br />

camir<br />

616,50 203,50 125,50 0,21<br />

<strong>de</strong>t+préoc<br />

camir<br />

517,50 302,50 111,50 0,095<br />

Dans <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1 <strong>la</strong> perte d‟une figure d‟attachement est associée avec une augmentation du<br />

score <strong>de</strong> préoccupation, confirmé par test U qui montre également une diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité<br />

avec augmentation du cumul d‟insécurité au CAMIR.<br />

Elle est associée également avec une augmentation <strong>de</strong>s scores SCL90 pour les traits obsessionnels,<br />

<strong>la</strong> sensitivité interpersonnelle, <strong>la</strong> dépression, l‟anxiété, les traits phobiques, les traits paranoiaques,<br />

les symptomes divers et les trois indices gravité globale, diversité <strong>de</strong>s symptômes, <strong>de</strong>gré <strong>de</strong><br />

ma<strong>la</strong>ise(t).<br />

Le coping centré sur l‟émotion est augmenté en cas <strong>de</strong> perte, ainsi que l‟anxiété état(t) et trait.<br />

221


Popu<strong>la</strong>tion 2<br />

DCFA absent (n=27) DCFA présent (n=10) Valeur t p<br />

SECAAI 0,27 (0,35) 0,33 (0,28) -0,50 0,6164<br />

DETAAI -0,16 (0,31) -0,16 (0,27) 0,01 0,9884<br />

PREAAI -0,22 (0,29) -0,29 (0,26) 0,65 0,5200<br />

SECCA 47,46 (10,89) 48,71 (9,86) -0,33 0,7415<br />

DETACA 51,83 (12) 52,53 (13,05) -0,16 0,8731<br />

PRECA 54,38 (12,43) 49,96 (7,02) 1,11 0,2748<br />

Ind.strat 2 0,06 (0,27) 0,15 (0,18) -1,03 0,3074<br />

<strong>de</strong>t+préoc -0,05 (0,32) -0,15 (0,29) 0,96 0,3432<br />

SOMAT 0,31 (0,29) 0,29 (0,38) 0,14 0,8857<br />

OBSESS 0,47 (0,42) 0,42 (0,32) 0,34 0,7323<br />

SENSIT 0,6 (0,59) 0,2 (0,21) 2,12 0,0411<br />

DEPRESS 0,62 (0,62) 0,41 (0,37) 1,01 0,3184<br />

ANXIETE 0,36 (0,33) 0,16 (0,23) 1,76 0,0869<br />

HOSTILITE 0,38 (0,36) 0,22 (0,26) 1,32 0,1967<br />

PHOBIE 0,16 (0,28) 0,3 (0,41) -1,17 0,2497<br />

PARANO 0,57 (0,65) 0,38 (0,38) 0,85 0,3986<br />

PSYCHOT 0,2 (0,34) 0,07 (0,11) 1,21 0,2353<br />

DIVERS 0,51 (0,43) 0,39 (0,52) 0,71 0,4820<br />

GSI 0,38 (0,25) 0,28 (0,21) 1,16 0,2551<br />

PST 25,44 (15,1) 16,8 (11,05) 1,65 0,1083<br />

PSDI 1,32 (0,31) 1,37 (0,34) -0,45 0,6525<br />

WCCP 29,44 (6,08) 26 (7,23) 1,46 0,1545<br />

WCCE 22 (5,18) 17,8 (6,78) 2,01 0,0518<br />

WCCS 21,26 (5) 18,8 (5,71) 1,28 0,2090<br />

STAIYA 37,19 (10,41) 27,9 (4,72) 2,70 0,0106<br />

STAIYB 42,04 (9,84) 35,8 (7,07) 1,83 0,0757<br />

Dans le groupe 2, <strong>la</strong> perte d‟une figure d‟attachement est associée à une sensitivité interpersonnelle<br />

et une anxiété à <strong>la</strong> SCL90 plus faible qu‟en cas <strong>de</strong> non perte. Le score au coping centré sur<br />

l‟émotion est alors plus faible, l‟anxiété état et trait (t) plus faible qu‟en cas <strong>de</strong> non perte.<br />

222


ANNEXE 14. ETUDE DU FACTEUR LOCALISATION :<br />

L‟atteinte du visage a été notée pour chaque patient <strong>de</strong> manière catégorielle (oui ou non).<br />

Pour les sujets du groupe 2 sans eczéma pérennisé, il s‟agit d‟une donnée d‟anamnèse avec<br />

beaucoup d‟erreurs possibles (oubli, déni, …). Pour le groupe 1 il s‟agit d‟une donnée objective à<br />

l‟examen médical sans erreur possible. Ainsi seul ce groupe 1 sera étudié <strong>dans</strong> cette variable.<br />

Groupe 1<br />

Visage sans<br />

atteinte (n=12)<br />

Visage atteint<br />

(n=26)<br />

Valeur t p<br />

SECAAI 0,01 (0,31) -0,13 (0,34) 1,27 0,21<br />

DETAAI 0,05 (0,25) 0,06 (0,35) -0,12 0,91<br />

PREAAI -0,14 (0,24) -0,08 (0,24) -0,74 0,46<br />

SECCA 51,49 (7,64) 46,45 (9,39) 1,64 0,11<br />

DETACA 48,9 (9,87) 51,2 (9,97) -0,67 0,51<br />

PRECA 50,96 (9,43) 52,86 (11,25) -0,51 0,61<br />

Ind.strat 2 0,07 (0,14) 0,25 (0,098) -0,30 0,76<br />

<strong>de</strong>t+préoc camir -0,19 (0,29) -0,12 (0,26) -0,79 0,44<br />

SOMAT 0,54 (0,53) 0,59 (0,45) -0,25 0,80<br />

OBSESS 0,7 (0,81) 0,69 (0,56) 0,02 0,98<br />

SENSIT 0,66 (0,54) 0,86 (0,67) -0,85 0,40<br />

DEPRESS 0,5 (0,53) 0,85 (0,63) -1,58 0,12<br />

ANXIETE 0,57 (0,52) 0,72 (0,72) -0,59 0,56<br />

HOSTILITE 0,45 (0,31) 0,64 (0,65) -0,90 0,38<br />

PHOBIE 0,35 (0,66) 0,41 (0,59) -0,28 0,78<br />

PARANO 0,74 (0,7) 0,86 (0,65) -0,51 0,61<br />

PSYCHOT 0,23 (0,32) 0,3 (0,36) -0,55 0,59<br />

DIVERS 0,62 (0,48) 0,84 (0,59) -1,08 0,29<br />

GSI 0,53 (0,39) 0,67 (0,45) -0,88 0,39<br />

PST 28,55 (16,81) 34,96 (17,84) -1,02 0,32<br />

PSDI 1,56 (0,47) 1,57 (0,4) -0,05 0,96<br />

WCCP 28,64 (7,06) 29,65 (3,62) -0,58 0,56<br />

WCCE 22,45 (6,06) 23,42 (5,86) -0,46 0,65<br />

WCCS 20,64 (5,55) 23,96 (4,03) -2,04 0,05<br />

STAIYA 39 (15,9) 41,15 (15,42) -0,38 0,70<br />

STAIYB 39,73 (9,51) 46,27 (12,42) -1,56 0,13<br />

Seul le coping <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong> soutien est significativement plus élevé lorsqu‟il y a atteinte du<br />

visage (confirmé par test U).<br />

Néanmoins trois scores méritent d‟être remarqués : une sécurité abaissée au CAMIR, <strong>la</strong> dépression<br />

et l‟anxiété trait plus élevée lorsqu‟il y a atteinte du visage. Ces trois différences <strong>de</strong> score<br />

<strong>de</strong>viendraient significatives en cas d‟hypothèse orientée.<br />

223


ANNEXE 15. ETUDE DU FACTEUR GRAVITE MESURE PAR LE<br />

SCORAD :<br />

Cette étu<strong>de</strong> ne concerne que les sujets encore atteints <strong>de</strong> leur <strong>de</strong>rmatose (groupe 1).<br />

Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre le SCORAD et les scores <strong>de</strong>s différents tests réalisés :<br />

Groupe 1<br />

Ind.strat 2<br />

SECAAI DETAAI PREAAI SECCA DETACA PRECA<br />

camir<br />

<strong>de</strong>t+préoc<br />

camir<br />

-,0118 -,0728 -,0452 ,0941 -,1992 -,0534 -,0653 -,1298<br />

p=,943 p=,660 p=,785 p=,569 p=,224 p=,747 p=,693 p=,431<br />

SCL90 SOMAT OBSESS SENSIT DEPRESS ANXIETE HOSTILITE<br />

,2207 ,2653 ,1308 ,1915 ,1986 ,0431<br />

p=,196 p=,118 p=,447 p=,263 p=,246 p=,803<br />

PHOBIE PARANO PSYCHOT DIVERS GSI PST PSDI<br />

,2482 ,2464 ,0815 ,4458 ,2693 ,2599 ,2372<br />

p=,144 p=,147 p=,636 p=,006 p=,112 p=,126 p=,164<br />

WCCP WCCE WCCS STAIYA STAIYB Ig E /N<br />

,2688 ,0746 ,1529 ,1022 ,1645 ,4144<br />

p=,113 p=,666 p=,373 p=,553 p=,338 .013<br />

La gravité mesurée au SCORAD n‟est corrèlée qu‟avec les symptômes divers au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

SCL90 <strong>dans</strong> le groupe 1.<br />

En hypothèse orientée, <strong>la</strong> gravité mesurée au SCORAD est corrèlée avec le score <strong>de</strong> somatisation<br />

(t), <strong>de</strong> troubles obsessionnels (t), <strong>de</strong> phobies (t), <strong>de</strong> traits paranoiaques (t), avec une gravité globale,<br />

une diversité <strong>de</strong> symptômes (t) et un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise (t) augmentés à <strong>la</strong> SCL90.<br />

Les IgE rapportées à <strong>la</strong> norme sont corrèlées à <strong>la</strong> gravité mesurée par le SCORAD.<br />

224


ANNEXE 16. ETUDE DU FACTEUR ATOPIE FAMILIALE :<br />

Répartition entre les <strong>de</strong>ux groupes :<br />

GROUPES<br />

Pas<br />

d'atopie<br />

familiale<br />

Atopie<br />

familiale<br />

Groupe 1 10 30<br />

Groupe 2 16 24<br />

La répartition <strong>de</strong>s sujets avec et sans atopie familiale n‟est pas différente entre les <strong>de</strong>ux groupes<br />

(test <strong>de</strong> fischer exact : p=0,12)<br />

Comparaisons <strong>de</strong>s scores aux différents tests réalisés selon <strong>la</strong> présence ou pas d‟atopie familiale :<br />

Groupe 1<br />

Atopie familiale<br />

(n=27)<br />

Pas d'atopie<br />

familiale (n=9)<br />

Valeur t p<br />

IGENOR 8,74 (27) 8,31 (9,22) 0,11 0,91<br />

SECAAI -0,11 (0,31) -0,10 (0,37) -0,08 0,93<br />

DETAAI 0,08 (0,33) 0,07 (0,27) 0,04 0,97<br />

PREAAI -0,11 (0,24) -0,04 (0,25) -0,78 0,44<br />

SECCA 48,20 (9,62) 47,19 (6,55) 0,29 0,77<br />

DETACA 48,59 (10,15) 56,60 (6,67) -2,21 0,03<br />

PRECA 51,10 (10,07) 55,01 (11,30) -0,99 0,33<br />

Ind.strat 2<br />

camir<br />

0,09 (0,22) 0,13 (0,23) -0,38 0,70<br />

<strong>de</strong>t+préoc<br />

camir<br />

-0,19 (0,26) 0,01 (0,23) -2,02 0,05<br />

SOMAT 0,62 (0 ,46) 0,52 (0,53) 0,55 0,59<br />

OBSESS 0,76 (0,63) 0,43 (0,48) 1,39 0,17<br />

SENSIT 0,94 (0,6) 0,35 (0,34) 2,47 0,02<br />

DEPRESS 0,76 (0,54) 0,62 (0,77) 0,58 0,56<br />

ANXIETE 0,76 (0,71) 0,48 (0,52) 1,05 0,30<br />

HOSTILITE 0,66 (0,63) 0,39 (0,35) 1,14 0,26<br />

PHOBIE 0,43 (0,66) 0,23 (0,38) 0,82 0,42<br />

PARANO 0,96 (0,67) 0,40 (0,31) 2,29 0,03<br />

PSYCHOT 0,35 (0,36) 0,01 (0,04) 2,62 0,01<br />

DIVERS 0,86 (0,58) 0,57 (0,49) 1,27 0,21<br />

GSI 0,70 (0,43) 0,41 (0,35) 1,73 0,09<br />

PST 35,81 (16,96) 24,63 (14,74) 1,68 0,10<br />

PSDI 1,66 (0,40) 1,33 (0,37) 2,05 0,05<br />

WCCP 30,07 (4,17) 27,88 (6,10) 1,18 0,25<br />

WCCE 22,85 (5,70) 24,00 (5,78) -0,50 0,62<br />

WCCS 23,19 (4,82) 23,13 (4,76) 0,03 0,98<br />

STAIYA 40,59 (15,19) 39,63 (16,19) 0,16 0,88<br />

STAIYB 45,30 (12,08) 41,38 (8,23) 0,86 0,40<br />

225


Le taux d‟IgE n‟est pas différent chez les patients avec ou sans atopie familiale.<br />

Le score <strong>de</strong> détachement et <strong>de</strong> cumul <strong>de</strong>s insécurités au CAMIR est plus faible chez les sujets avec<br />

atopie familiale.<br />

Par contre ces mêmes patients ont <strong>de</strong>s scores <strong>de</strong> vulnérabilité, <strong>de</strong> traits paranoiaques et<br />

psychotiques, <strong>de</strong> gravité globale (t) et <strong>de</strong> <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise supérieurs aux patients sans atopie<br />

familiale.<br />

Groupe 2<br />

Atopie<br />

familiale<br />

(n=23)<br />

Pas<br />

d'atopie<br />

familiale<br />

(n=12)<br />

Valeur t dl p<br />

Ecart-Type<br />

1<br />

Ecart-Type<br />

0<br />

IGENOR 1,66 1,42 0,40 33,00 0,69 1,86 1,52<br />

SECAAI 0,28 0,30 -0,13 38,00 0,90 0,32 0,34<br />

DETAAI -0,11 -0,24 1,39 38,00 0,17 0,32 0,25<br />

PREAAI -0,28 -0,18 -1,10 38,00 0,28 0,27 0,31<br />

SECCA 48,68 46,48 0,64 38,00 0,52 10,15 11,22<br />

DETACA 51,40 52,94 -0,39 38,00 0,70 11,89 12,83<br />

PRECA 51,74 55,31 -0,98 38,00 0,33 9,68 13,41<br />

Ind.strat 2<br />

camir<br />

0,10 0,06 0,48 38,00 0,64 0,22 0,30<br />

<strong>de</strong>t+préoc<br />

camir<br />

-0,09 -0,05 -0,42 38,00 0,67 0,31 0,34<br />

SOMAT 0,35 0,22 1,21 35,00 0,23 0,33 0,26<br />

OBSESS 0,53 0,33 1,59 35,00 0,12 0,42 0,32<br />

SENSIT 0,60 0,32 1,59 35,00 0,12 0,62 0,31<br />

DEPRESS 0,65 0,41 1,31 35,00 0,20 0,64 0,37<br />

ANXIETE 0,35 0,23 1,17 35,00 0,25 0,35 0,23<br />

HOSTILITE 0,35 0,32 0,21 35,00 0,83 0,40 0,24<br />

PHOBIE 0,25 0,10 1,40 35,00 0,17 0,38 0,16<br />

PARANO 0,60 0,38 1,08 35,00 0,29 0,68 0,37<br />

PSYCHOT 0,20 0,12 0,72 35,00 0,47 0,35 0,20<br />

DIVERS 0,49 0,44 0,37 35,00 0,72 0,48 0,41<br />

GSI 0,40 0,29 1,42 35,00 0,17 0,24 0,22<br />

PST 25,52 19,14 1,31 35,00 0,20 15,40 12,41<br />

PSDI 1,39 1,24 1,37 35,00 0,18 0,32 0,28<br />

WCCP 28,48 28,57 -0,04 35,00 0,97 7,26 5,24<br />

WCCE 21,83 19,29 1,29 35,00 0,21 5,68 6,04<br />

WCCS 21,52 19,07 1,40 35,00 0,17 5,59 4,36<br />

STAIYA 35,74 32,93 0,82 35,00 0,42 10,24 9,89<br />

STAIYB 41,13 39,07 0,63 35,00 0,53 9,71 9,35<br />

Il n‟existe aucune différence entre les sujets avec ou sans atopie familiale.<br />

226


ANNEXE 17. ETUDE DU FACTEUR IGE :<br />

1) Influence <strong>de</strong>s IgE sur le Q-sort selon KOBAK :<br />

Comparaison <strong>de</strong>s scores d‟attachement en fonction du caractère augmenté ou pas <strong>de</strong>s Ig E:<br />

Groupe 1+2<br />

Ig E normales<br />

(n=33)<br />

Ig E augmentées<br />

(n=40)<br />

Valeur t p<br />

SECAAI 0,17 (0,41) 0,02 (0,34) 1,76 0,08<br />

DETAAI -0,06 (0,36) -0,02 (0,29) -0,49 0,62<br />

PREAAI -0,27 (0,25) -0,09 (0,25) -3,06 0,00<br />

Groupe 1<br />

IG E normales<br />

(n=13)<br />

IG E augmentées<br />

(n=25)<br />

Valeur t p<br />

SECAAI -0,15 (0,37) -0,05 (0,32) -0,80 0,43<br />

DETAAI 0,11 (0,35) 0,01 (0,3) 0,97 0,34<br />

PREAAI -0,15 (0,28) -0,06 (0,23) -1,07 0,29<br />

Groupe 2<br />

IG E normales<br />

(n=20)<br />

IG E augmentées<br />

(n=15)<br />

Valeur t p<br />

SECAAI 0,38 (0,29) 0,16 (0,35) 1,98 0,06<br />

DETAAI -0,17 (0,33) -0,1 (0,29) -0,66 0,52<br />

PREAAI -0,35 (0,21) -0,14 (0,27) -2,56 0,02<br />

Dans les groupes 1+2 et 2, les patients présentant un taux d‟IgE augmenté ont un score <strong>de</strong> sécurité<br />

abaissé (tendanciel <strong>dans</strong> le groupe 1+2)) et <strong>de</strong> préoccupation plus élevé par rapport aux sujets avec<br />

un taux d‟IgE normal (significativité vérifiée par test U).<br />

Dans le groupe 1, le taux d‟IG E n‟influe pas sur les scores d‟attachement.<br />

Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre le taux d‟IgE/norme et les scores du Q-sort selon KOBAK :<br />

Groupe 1+2 Groupe 1 Groupe 2<br />

SECAAI -,3435 -,1663 -,2464<br />

p=,003 p=,332 p=,154<br />

DETAAI ,2520 ,1563 ,1949<br />

p=,034 p=,363 p=,262<br />

PREAAI ,2737 ,2051 ,0967<br />

p=,021 p=,230 p=,580<br />

227


Il existe un effet d‟échantillon puisque <strong>la</strong> corré<strong>la</strong>tion apparait uniquement <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1+2.<br />

Le sens <strong>de</strong> cette corré<strong>la</strong>tion est le même <strong>dans</strong> les <strong>de</strong>ux popu<strong>la</strong>tions : le taux d‟IG E ramené à <strong>la</strong><br />

norme est corrèlé négativement avec <strong>la</strong> sécurité, et positivement avec le détachement et <strong>la</strong><br />

préoccupation au Q-sort selon KOBAK.<br />

Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’interaction Groupe (pérennisé ou non pérennisé)/Catégorie d’IgE (normales ou<br />

augmentées)<br />

a) Sur l’état d’esprit sécure :<br />

Sécurité<br />

0,7<br />

0,6<br />

0,5<br />

0,4<br />

0,3<br />

0,2<br />

0,1<br />

0,0<br />

-0,1<br />

-0,2<br />

-0,3<br />

-0,4<br />

-0,5<br />

1 2<br />

Taux IGE. 1: normal, 2: augmenté<br />

GROUPES<br />

1<br />

GROUPES<br />

2<br />

228


ANOVA Facteurs groupe/ Catégorie d‟IgE sur le score <strong>de</strong> sécurité au Q-sort selon KOBAK :<br />

sécurité SC F p<br />

GROUPES 2,38 22,14 0,00<br />

CATIGE 0,07 0,61 0,44<br />

GROUPES*CATIGE 0,41 3,78 0,06<br />

La popu<strong>la</strong>tion 2 a un niveau <strong>de</strong> sécurité plus élevé que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1 et particulièrement si le taux IGE est<br />

normal (interaction).<br />

Hommes (N=8) Femmes (N=27) Valeur t p<br />

IGETOT 112,75 (149,04) 244,22 (271,08) -1,31 0,20<br />

SommeRgs Groupe Hommes SommeRgs Groupe Femmes U 2*(1-p) p exact<br />

IGETOT 108,5000 521,5000 72,5 0,166333<br />

Les hommes n‟ont pas un taux d‟IgE différent <strong>de</strong>s femmes (un test U a été nécessaire du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

gran<strong>de</strong> variabilité <strong>de</strong>s IGE).<br />

ANOVA Facteurs Sexe/Catégorie d‟IgE sur le score <strong>de</strong> sécurité au Q-sort selon KOBAK :<br />

Sécurité SC F p<br />

SEXE 0,30 2,11 0,15<br />

CATIGE 0,61 4,35 0,04<br />

SEXE*CATIGE 0,19 1,34 0,25<br />

Il n‟existe pas d‟interaction du sexe et du caractère augmenté ou pas <strong>de</strong>s IgE sur le score <strong>de</strong><br />

sécurité.<br />

L’intéraction observée entre groupe et catégorie d’IgE sur le score <strong>de</strong> sécurité n’est pas due à une<br />

différence <strong>de</strong> taux d’IgE en fonction du sexe, ni à <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> sécurité observée entre les<br />

hommes et les femmes <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 2.<br />

229


) Sur l’état d’esprit détaché :<br />

Détachement<br />

0,4<br />

0,3<br />

0,2<br />

0,1<br />

0,0<br />

-0,1<br />

-0,2<br />

-0,3<br />

-0,4<br />

1 2<br />

Taux IGE. 1: normal, 2: Augmenté<br />

ANOVA Facteurs groupe/ Catégorie d‟IgE sur le score <strong>de</strong> détachement au Q-sort selon KOBAK<br />

Détachement SC F p<br />

GROUPES 0,65 6,47 0,01<br />

CATIGE 0,01 0,05 0,82<br />

GROUPES*CATIGE 0,13 1,32 0,25<br />

La popu<strong>la</strong>tion 2 a un niveau <strong>de</strong> détachement plus bas que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1<br />

Par contre il n'y a pas d'interaction significative avec le taux d'Ig E.<br />

GROUPES<br />

1<br />

GROUPES<br />

2<br />

230


c) Sur l’état d’esprit préoccupé :<br />

Préoccupation<br />

0,1<br />

0,0<br />

-0,1<br />

-0,2<br />

-0,3<br />

-0,4<br />

-0,5<br />

-0,6<br />

ANOVA Facteurs groupe/ Catégorie d‟IgE sur le score <strong>de</strong> préoccupation au Q-sort selon KOBAK<br />

Préoccupation SC F p<br />

GROUPES 0,33 5,50 0,02<br />

CATIGE 0,38 6,48 0,01<br />

GROUPES*CATIGE 0,06 1,02 0,32<br />

La popu<strong>la</strong>tion 2 a un niveau <strong>de</strong> préoccupation plus bas que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1.<br />

Les patients avec un taux augmenté d‟IgE ont un taux <strong>de</strong> préoccupation supérieur à celui <strong>de</strong>s patients<br />

avec IgE normales.<br />

1 2<br />

Taux IGE. 1:normal, 2: augmenté<br />

Par contre il n'y a pas d'interaction significative avec le taux d'Ig E.<br />

GROUPES<br />

1<br />

GROUPES<br />

2<br />

231


Recherche d’une interaction entre les facteurs groupes et sécurité (catégorielle) sur le taux<br />

d’IgE :<br />

Comparaison du taux d‟IgE en fonction du caractère sécure ou peu sécure au Q-sort selon KOBAK:<br />

Groupe 1+2 (n=71) Peu sécure (n=35)(1) Sécure (n=36)(2) Valeur t p<br />

IGENOR 7,98 (9,98) 2,41 (3,59) 3,15 0,00<br />

Les patients peu sécures ont un taux d‟IgE trois fois plus élevé que les patients sécures.<br />

IGENOR<br />

16<br />

14<br />

12<br />

10<br />

-2<br />

-4<br />

ANOVA Facteurs groupe/ Catégorie Sécurité sur le taux d‟IgE rapporté à <strong>la</strong> norme :<br />

VD: IGE NOR SC F p<br />

GROUPES 497,80 10,16 0,00<br />

cat secure aai 147,40 3,01 0,09<br />

GROUPES*cat secure<br />

aai<br />

72,36 1,48 0,23<br />

Il n‟existe pas d‟interaction entre les facteurs groupe et catégorie <strong>de</strong> sécurité sur les taux d‟IgE (une<br />

baisse <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité n‟induit pas un taux plus élevé d‟IgE en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> pérennisation <strong>de</strong><br />

l‟eczéma <strong>atopique</strong>).<br />

8<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

1 2<br />

cat secure aai<br />

GROUPES<br />

1<br />

GROUPES<br />

2<br />

232


2) Influence <strong>de</strong>s IgE sur le CAMIR<br />

Résultats au CAMIR en fonction d‟une augmentation ou pas du taux <strong>de</strong>s Ig E :<br />

Groupe 1+2 (n=73)<br />

IG E<br />

normales (n=<br />

33)<br />

IG E augmentées<br />

(n= 40)<br />

Valeur t p<br />

SECCA 49,74 (9,67) 47,12 (8,46) 1,23 0,22<br />

DETACA 51,08 (10,28) 50,29 (11,27) 0,31 0,76<br />

PRECA 51,09 (10,99) 53,88 (10,48) -1,11 0,27<br />

Ind.strat 2<br />

0,11 (0,20) 0,06 (0,26) 0,89 0,38<br />

camir<br />

<strong>de</strong>t+préoc<br />

camir<br />

-0,12 (0,31) -0,11 (0,27) -0,14 0,89<br />

Les scores <strong>de</strong> sécurité au CAMIR ne sont pas significativement différents chez les sujets présentant<br />

un taux d‟Ig E augmenté par rapport à ceux ayant un taux normal <strong>dans</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion 1+2.<br />

Groupe 1 (n=35)<br />

IGE normale<br />

(n=12)<br />

IGE Augmenté<br />

(n=23)<br />

Valeur t p<br />

SECCA 53,25 (5,18) 46,13 (8,08) 2,76 0,01<br />

DETACA 47,89 (10,41) 51,07 (10,22) -0,87 0,39<br />

PRECA 46,7 (8,83) 54,43 (10,57) -2,17 0,04<br />

Ind.strat 2<br />

camir<br />

0,14 (0,23) 0,08 (0,23) 0,71 0,48<br />

<strong>de</strong>t+préoc<br />

camir<br />

-0,28 (0,23) -0,09 (0,27) -2,12 0,04<br />

Groupe 2 (n=40)<br />

IgE normales<br />

(n=20)<br />

IgE augmentées<br />

(n=15)<br />

Valeur t p<br />

SECCA 49,12 (9,35) 48,53 (8,47) 0,19 0,85<br />

DETACA 52,76 (10,23) 48,99 (13,37) 0,94 0,35<br />

PRECA 53,04 (11,49) 52,58 (9,87) 0,12 0,90<br />

Ind.strat 2<br />

camir<br />

0,0985 (0,19) 0,05 (0,30) 0,59 0,56<br />

<strong>de</strong>t+préoc<br />

camir<br />

-0,039 (0,33) -0,16 (0,25) 1,18 0,25<br />

Dans le groupe 1, le taux <strong>de</strong> sécurité est inférieur, le taux <strong>de</strong> préoccupation et le cumul <strong>de</strong>s<br />

insécurités sont supérieurs lorsque le taux d‟IG E est augmenté.<br />

233


Il n‟existe pas <strong>de</strong> différence <strong>de</strong>s scores d‟attachement en fonction du caractère augmenté ou pas <strong>de</strong>s<br />

IG E <strong>dans</strong> le groupe 2.<br />

Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre taux d‟IgE rapporté à <strong>la</strong> norme et scores au CAMIR :<br />

Groupe<br />

1+2<br />

(n=71)<br />

SECCA DETACA PRECA<br />

Ind.strat 2<br />

camir<br />

<strong>de</strong>t+préoc<br />

camir<br />

IGENOR -,1643 -,0215 ,1433 -,1082 ,0507<br />

p=,171 p=,859 p=,233 p=,369 p=,674<br />

Groupe 1<br />

(n=36)<br />

SECCA DETACA PRECA<br />

Ind.strat 2<br />

camir<br />

<strong>de</strong>t+préoc<br />

camir<br />

IGENOR -,2451 ,0650 ,2698 -,1769 ,2254<br />

p=,075 a p=,707 p=,056 a p=,151 a p=,186<br />

Groupe 2<br />

(n=35)<br />

SECCA DETACA PRECA<br />

Ind.strat 2<br />

camir<br />

<strong>de</strong>t+préoc<br />

camir<br />

IGENOR ,1776 -,3392 -,0993 -,1778 -,3520<br />

p=,307 p=,046 p=,570 p=,307 p=,038<br />

Dans le groupe 1, il existe une corré<strong>la</strong>tion positive entre <strong>la</strong> préoccupation et le taux d‟IG E rapporté<br />

à <strong>la</strong> norme, alors que <strong>la</strong> sécurité est corrèlée négativement (t).<br />

Dans le groupe 2, le détachement est corrèlé négativement avec le taux d‟IG E rapporté à <strong>la</strong> norme<br />

ainsi que le cumul <strong>de</strong>s insécurités.<br />

234


Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’interaction IG E et groupe (pérennisé ou non) sur le score <strong>de</strong> securité, <strong>de</strong><br />

détachement et <strong>de</strong> préoccupation au CAMIR<br />

a) Sécurité :<br />

ANOVA Facteurs groupe/ Catégorie d‟IgE sur le score <strong>de</strong> sécurité au CAMIR :<br />

Sécurité CAMIR SC F p<br />

GROUPES 1,9 0,023 0,88<br />

CATIGE 107,4 1,297 0,26<br />

GROUPES*CATIGE 62,9 0,759 0,39<br />

Il existe une interaction graphique ne ressortant pas sur l‟étu<strong>de</strong> ANOVA (répartition non gaussienne<br />

<strong>de</strong>s résultats). La répartition <strong>de</strong>s 4 groupes obtenus en croisant Catégories d‟IgE et Groupe sont <strong>de</strong><br />

taille et <strong>de</strong> répartition différente, créant un biais pour <strong>la</strong> significativité <strong>de</strong> l‟interaction.<br />

IgE<br />

Groupe<br />

SECCA<br />

58<br />

56<br />

54<br />

52<br />

50<br />

48<br />

46<br />

44<br />

42<br />

40<br />

Normales Augmentées<br />

1 13 25<br />

2 20 15<br />

Sur un p<strong>la</strong>n <strong>de</strong>scriptif, le score <strong>de</strong> sécurité du groupe 1 est inférieur à celui du groupe 2 uniquement<br />

lorsque les IgE sont augmentées.<br />

1 2<br />

CATIGE. 1: normales 2: augmentées<br />

GROUPES<br />

1<br />

GROUPES<br />

2<br />

235


) Détachement :<br />

DETACA<br />

60<br />

58<br />

56<br />

54<br />

52<br />

50<br />

48<br />

46<br />

44<br />

42<br />

40<br />

1 2<br />

CATIGE<br />

ANOVA Facteurs groupe/ Catégorie d‟IgE sur le score <strong>de</strong> détachement au CAMIR :<br />

Détachement CAMIR SC MC F p<br />

GROUPES 20,1 20,1 0,170 0,68<br />

CATIGE 6,3 6,3 0,053 0,82<br />

GROUPES*CATIGE 170,5 170,5 1,443 0,23<br />

Même problème d‟interaction graphique non significative sur l‟ANOVA.<br />

Sur le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong>scriptif, le score <strong>de</strong> détachement du groupe 1 est supérieur à celui du groupe 2 lorsque<br />

les IgE sont augmentées, et inférieure lorsque les IgE sont normales.<br />

GROUPES<br />

1<br />

GROUPES<br />

2<br />

236


c) Préoccupation :<br />

PRECA<br />

62<br />

60<br />

58<br />

56<br />

54<br />

52<br />

50<br />

48<br />

46<br />

44<br />

42<br />

40<br />

1 2<br />

CATIGE<br />

ANOVA Facteurs groupe/ Catégorie d‟IgE sur le score <strong>de</strong> préoccupation au CAMIR :<br />

Préoccupation CAMIR SC F p<br />

GROUPES 35,1 0,306 0,58<br />

CATIGE 159,1 1,387 0,24<br />

GROUPES*CATIGE 210,7 1,837 0,18<br />

Même problème d‟interaction graphique non significative sur l‟ANOVA.<br />

Sur le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong>scriptif, le score <strong>de</strong> préoccupation du groupe 1 est supérieur à celui du groupe 2<br />

lorsque les IgE sont augmentées, et inférieure lorsque les IgE sont normales.<br />

GROUPES<br />

1<br />

GROUPES<br />

2<br />

237


d) Indice <strong>de</strong> stratégie secondaire :<br />

Ind.strat 2 camir<br />

0,30<br />

0,25<br />

0,20<br />

0,15<br />

0,10<br />

0,05<br />

0,00<br />

-0,05<br />

-0,10<br />

-0,15<br />

ANOVA Facteurs groupe/ Catégorie d‟IgE sur l‟indice <strong>de</strong> stratégie secondaire au CAMIR :<br />

Indice stratégie 2 SC F p<br />

GROUPES 0,008 0,146 0,70<br />

CATIGE 0,049 0,881 0,35<br />

GROUPES*CATIGE 0,000 0,006 0,94<br />

Il n‟existe pas d‟interaction entre le facteur groupe et <strong>la</strong> catégorie d‟IgE sur l‟indice <strong>de</strong> stratégie<br />

secondaire.<br />

1 2<br />

GROUPES<br />

CATIGE<br />

1<br />

CATIGE<br />

2<br />

238


e) Cumul d’insécurité :<br />

<strong>de</strong>t+préoc camir<br />

0,2<br />

0,1<br />

0,0<br />

-0,1<br />

-0,2<br />

-0,3<br />

-0,4<br />

-0,5<br />

1 2<br />

CATIGE<br />

ANOVA Facteurs groupe/ Catégorie d‟IgE sur l‟indice <strong>de</strong> cumul d‟insécurité au CAMIR :<br />

Cumul insécurité SC F p<br />

GROUPES 0,076 0,942 0,34<br />

CATIGE 0,009 0,106 0,75<br />

GROUPES*CATIGE 0,348 4,307 0,04<br />

Par contre l‟interaction graphique entre les facteurs groupe et catégories d‟IgE sur le score <strong>de</strong> cumul<br />

<strong>de</strong>s insécurités, qui témoigne du « <strong>de</strong>gré » d‟insécurité, est c<strong>la</strong>irement démontrée par l‟ANOVA : le<br />

score <strong>de</strong> cumul d‟insécurité est inférieur <strong>dans</strong> le groupe 1 par rapport au groupe 2 lorsque les IgE<br />

sont normales, et supérieur lorsque les IgE sont augmentées.<br />

GROUPES<br />

1<br />

GROUPES<br />

2<br />

239


Comparaison du taux d’IgE en fonction du caractère sécure ou peu sécure au CAMIR:<br />

Groupe 1+2 Sécure (n=34)(2) Peu sécure (n=37)(1) Valeur t p<br />

IGENOR 2,64 (3,96) 7,47 (9,81) -2,68 0,01<br />

Les patients peu sécures au CAMIR ont trois fois plus d‟IgE que les sujets sécures.<br />

Recherche d’une interaction entre les facteurs groupes et sécurité (catégorielle) sur le taux<br />

d’IgE :<br />

IGENOR<br />

16<br />

14<br />

12<br />

10<br />

-2<br />

-4<br />

-6<br />

ANOVA Facteurs groupe/ Catégorie Sécurité sur le taux d‟IgE rapporté à <strong>la</strong> norme :<br />

VD: IGE NOR SC F p<br />

GROUPES 345,47 7,03 0,01<br />

niveau_SECCA 60,97 1,24 0,27<br />

GROUPES*niveau_SECCA 139,03 2,83 0,097<br />

Il existe une faible interaction : le taux d‟IgE est d‟autant plus élevé chez le patient avec eczéma<br />

pérennisé qu‟il est peu sécure. Nous avons vérifié par ailleurs l‟absence d‟autre interaction avec les<br />

autres scores du CAMIR.<br />

8<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

1 2<br />

niveau_SECCA<br />

GROUPES<br />

1<br />

GROUPES<br />

2<br />

240


3) Influence <strong>de</strong>s IGE sur <strong>la</strong> SCL90 :<br />

Groupe 1+2<br />

IgE normales (n=33) IgE augmentées (n=38) Valeur t p<br />

SOMAT 0,44 (0,46) 0,45 (0,39) -0,08 0,93<br />

OBSESS 0,59 (0,62) 0,59 (0,46) 0,00 1,00<br />

SENSIT 0,57 (0,62) 0,70 (0,60) -0,88 0,38<br />

DEPRESS 0,48 (0,53) 0,80 (0,63) -2,31 0,02<br />

ANXIETE 0,42 (0,58) 0,55 (0,53) -0,95 0,35<br />

HOSTILITE 0,39 (0,42) 0,52 (0,55) -1,17 0,24<br />

PHOBIE 0,29 (0,49) 0,31 (0,51) -0,19 0,49<br />

PARANO 0,60 (0,70) 0,76 (0,60) -1,01 0,31<br />

PSYCHOT 0,22 (0,36) 0,23 (0,31) -0,06 0,95<br />

DIVERS 0,55 (0,56) 0,68 (0,51) -1,01 0,32<br />

GSI 0,42 (0,35) 0,56 (0,39) -1,50 0,14<br />

PST 25,39 (17,47) 30,58 (16,41) -1,29 0,20<br />

PSDI 1,37 (0,40) 1,51 (0,36) -1,57 0,12<br />

Groupe 1<br />

Ig E normales (n=13) IgE augmentées (n=23) Valeur t p<br />

SOMAT 0,63 (0,60) 0,56 (0,39) 0,41 0,69<br />

OBSESS 0,77 (0,83) 0,64 (0,52) 0,58 0,56<br />

SENSIT 0,70 (0,56) 0,83 (0,69) -0,60 0,56<br />

DEPRESS 0,43 (0,39) 0,93 (0,67) -2,43 0,02<br />

ANXIETE 0,66 (0,80) 0,69 (0,61) -0,13 0,90<br />

HOSTILITE 0,49 (0,44) 0,64 (0,65) -0,73 0,47<br />

PHOBIE 0,33 (0,62) 0,44 (0,61) -0,52 0,61<br />

PARANO 0,69 (0,66) 0,93 (0,66) -1,03 0,31<br />

PSYCHOT 0,30 (0,37) 0,26 (0,35) 0,35 0,73<br />

DIVERS 0,68 (0,67) 0,82 (0,51) -0,71 0,48<br />

GSI 0,56 (0,45) 0,67 (0,44) -0,67 0,51<br />

PST 28,69 (18,49) 35,39 (17,34) -1,09 0,28<br />

PSDI 1,59 (0,49) 1,56 (0,39) 0,19 0,85<br />

241


Groupe 2<br />

IgE normales (n=20) IgE augmentées (n=15) Valeur t p<br />

SOMAT 0,31 (0,28) 0,27 (0,32) 0,41 0,68<br />

OBSESS 0,47 (0,43) 0,50 (0,34) -0,26 0,80<br />

SENSIT 0,49 (0,66) 0,50 (0,38) -0,05 0,96<br />

DEPRESS 0,50 (0,60) 0,59 (0,51) -0,46 0,65<br />

ANXIETE 0,27 (0,33) 0,33 (0,29) -0,59 0,56<br />

HOSTILITE 0,32 (0,40) 0,35 (0,28) -0,26 0,79<br />

PHOBIE 0,27 (0,41) 0,12 (0,15) 1,32 0,20<br />

PARANO 0,54 (0,74) 0,50 (0,37) 0,22 0,83<br />

PSYCHOT 0,17 (0,35) 0,18 (0,26) -0,09 0,93<br />

DIVERS 0,46 (0,47) 0,46 (0,45) 0,04 0,97<br />

GSI 0,33 (0,25) 0,39 (0,23) -0,69 0,49<br />

PST 23,25 (16,91) 23,20 (11,95) 0,01 0,99<br />

PSDI 1,23 (0,26) 1,44 (0,31) -2,17 0,04<br />

Le score <strong>de</strong> dépression est augmenté lorsque les IgE sont augmentées uniquement <strong>dans</strong> les groupes<br />

1+2 et 1. Le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise est augmenté chez les sujets avec IgE augmentées <strong>dans</strong> le groupe 2.<br />

Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre le taux IgE rapporté à <strong>la</strong> norme et les scores à <strong>la</strong> SCL90 :<br />

Groupe 1<br />

SOMAT OBSESS SENSIT DEPRESS ANXIETE HOSTILITE PHOBIE<br />

,0922 ,1085 ,4178 ,4967 ,1790 ,2499 ,1147<br />

p=,604 p=,541 p=,014 p=,003 p=,311 p=,154 p=,518<br />

PARANO PSYCHOT DIVERS GSI PST PSDI<br />

,4781 ,1244 ,2435 ,3390 ,3979 ,1925<br />

p=,004 p=,483 p=,165 p=,050 p=,020 p=,275<br />

Groupe 2<br />

SOMAT OBSESS SENSIT DEPRESS ANXIETE HOSTILITE PHOBIE<br />

-,1715 ,0942 -,0079 -,0413 ,0705 ,1563 -,1078<br />

p=,325 p=,590 p=,964 p=,814 p=,687 p=,370 p=,538<br />

PARANO PSYCHOT DIVERS GSI PST PSDI<br />

,0163 -,1271 -,1322 ,0349 ,0220 ,1255<br />

p=,926 p=,467 p=,449 p=,842 p=,900 p=,473<br />

Le taux d‟IGE rapporté à <strong>la</strong> norme est corrélé avec <strong>la</strong> sensitivité interpersonnelle, <strong>la</strong> dépression, les<br />

traits paranoiaques, <strong>la</strong> gravité globale et <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s symptômes.<br />

Il n‟existe pas <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion au niveau du groupe 2<br />

242


4) Influence <strong>de</strong>s IGE sur le WCC et <strong>la</strong> STAIY :<br />

Comparaison du coping en fonction du taux <strong>de</strong>s Ig E :<br />

Groupe<br />

1+2<br />

(n=71)<br />

IgE<br />

normales<br />

(n=33)<br />

IgE<br />

augmentées<br />

(n=38)<br />

Valeur t p<br />

Ecart-<br />

Type 1<br />

Ecart-<br />

Type 2<br />

WCCP 28,67 29,11 -0,32 0,75 6,76 4,86<br />

WCCE 20,06 23,13 -2,27 0,03 6,16 5,22<br />

WCCS 21,45 22,37 -0,76 0,45 5,66 4,51<br />

STAIYA 35,06 40,08 -1,60 0,11 11,78 14,22<br />

STAIYB 39,64 44,61 -1,95 0,05 10,11 11,18<br />

Groupe 1<br />

(n= 36)<br />

IgE<br />

normales<br />

(n=13)<br />

IgE<br />

augmentées<br />

(n=23)<br />

Valeur t p<br />

Ecart-<br />

Type 1<br />

Ecart-<br />

Type 2<br />

WCCP 30,08 29,09 0,58 0,56 5,19 4,73<br />

WCCE 21,08 24,00 -1,47 0,15 5,30 5,94<br />

WCCS 23,38 23,13 0,16 0,87 5,62 3,92<br />

STAIYA 36,62 43,35 -1,27 0,21 14,44 15,68<br />

STAIYB 40,08 46,65 -1,61 0,12 10,11 12,62<br />

Groupe 2<br />

(n=35)<br />

IgE<br />

normales<br />

(n=20)<br />

IgE<br />

augmentées<br />

(n=15)<br />

Valeur t p<br />

Ecart-<br />

Type 1<br />

Ecart-<br />

Type 2<br />

WCCP 27,75 29,13 -0,60 0,55 7,60 5,24<br />

WCCE 19,40 21,80 -1,25 0,22 6,72 3,65<br />

WCCS 20,20 21,20 -0,55 0,59 5,45 5,21<br />

STAIYA 34,05 35,07 -0,30 0,77 9,96 10,16<br />

STAIYB 39,35 41,47 -0,66 0,51 10,36 7,92<br />

Le coping centré sur l‟émotion et l‟anxiété trait ont <strong>de</strong>s scores plus élevés lorsque les IgE sont<br />

augmentées (effet d‟échantillon pour groupe 1 et 2).<br />

Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre le taux d‟IgE rapporté a <strong>la</strong> norme et les scores au WCC et à <strong>la</strong> STAIY :<br />

Groupe<br />

1+2<br />

WCCP WCCE WCCS STAIYA STAIYB<br />

-,0036 ,3150 ,2026 ,3748 ,4022<br />

p=,977 p=,008 p=,095 p=,002 p=,001<br />

243


Groupe 1 WCCP WCCE WCCS STAIYA STAIYB<br />

-,1287 ,3205 ,1376 ,3882 ,4728<br />

p=,468 p=,065 p=,438 p=,023 p=,005<br />

Groupe 2 WCCP WCCE WCCS STAIYA STAIYB<br />

,0868 ,2462 ,0618 -,1071 ,0001<br />

p=,620 p=,154 p=,724 p=,540 p=,999<br />

Les patients du groupe 1 présentent une corré<strong>la</strong>tion entre le taux d‟IG E et le coping centré sur<br />

l‟émotion, l‟anxiété état et trait. Il n‟existe pas <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion <strong>dans</strong> le groupe 2. Un effet taille <strong>de</strong><br />

l‟échantillon est possible pour le recours au soutien social.<br />

244


ANNEXE 18. CORRELATIONS ENTRE Q-SORT SELON KOBAK ET<br />

CAMIR :<br />

Groupe 1+2 SECAAI DETAAI PREAAI<br />

cor Q<br />

SECCA<br />

,3086 -,0551 -,6640<br />

p=,005 p=,627 p=,000<br />

cor Q<br />

DETCA<br />

-,1003 -,0396 ,3218<br />

p=,376 p=,728 p=,004<br />

cor Q<br />

PRECA<br />

-,1698 -,0213 ,5089<br />

p=,132 p=,851 p=,000<br />

Ind.strat 2<br />

camir<br />

,0724 -,0127 -,1935<br />

p=,523 p=,911 p=,085<br />

<strong>de</strong>t+préoc<br />

camir<br />

-,1097 -,0863 ,4948<br />

p=,333 p=,447 p=,000<br />

Groupe 1 SECAAI DETAAI PREAAI<br />

cor Q<br />

SECCA ,3490 -,1273 -,6503<br />

p=,027 p=,434 p=,000<br />

cor Q<br />

DETCA -,2913 ,1401 ,4753<br />

p=,068 p=,389 p=,002<br />

cor Q<br />

PRECA -,2034 ,0761 ,4468<br />

p=,208 p=,641 p=,004<br />

Ind.strat 2<br />

camir -,0365 ,0450 -,0538<br />

p=,823 p=,783 p=,742<br />

<strong>de</strong>t+préoc<br />

camir -,3104 ,1335 ,5898<br />

p=,051 p=,411 p=,000<br />

245


Groupe 2 SECAAI DETAAI PREAAI<br />

cor Q<br />

SECCA<br />

,3655 ,0035 -,7148<br />

p=,020 p=,983 p=,000<br />

cor Q<br />

DETCA<br />

-,0408 -,1578 ,2660<br />

p=,803 p=,331 p=,097<br />

cor Q<br />

PRECA<br />

-,2462 -,0886 ,6198<br />

p=,126 p=,587 p=,000<br />

Ind.strat 2<br />

camir<br />

,2039 -,0771 -,3166<br />

p=,207 p=,636 p=,047<br />

<strong>de</strong>t+préoc<br />

camir<br />

-,0905 -,2249 ,5138<br />

p=,579 p=,163 p=,001<br />

Groupe 1+2<br />

L‟état d‟esprit sécure au KOBAK est uniquement corrèlé avec <strong>la</strong> sécurité du CAMIR.<br />

L‟état d‟esprit détaché au KOBAK ne présente aucune corré<strong>la</strong>tion avec les trois dimensions et les<br />

<strong>de</strong>ux indices calculés du CAMIR.<br />

L‟état d‟esprit insécure préoccupé est corrèlé négativement avec <strong>la</strong> sécurité et l‟indice <strong>de</strong> stratégie<br />

secondaire (t), et positivement avec le score <strong>de</strong> détachement, <strong>de</strong> préoccupation et l‟indice <strong>de</strong> cumul<br />

<strong>de</strong>s insécurités du CAMIR.<br />

Groupe 1<br />

L‟état d‟esprit sécure au KOBAK est corrèlé positivement avec <strong>la</strong> sécurité du CAMIR, et<br />

négativement avec le détachement (t) et le cumul <strong>de</strong>s insécurités.<br />

L‟état d‟esprit détaché au KOBAK ne présente aucune corré<strong>la</strong>tion avec les trois dimensions et les<br />

<strong>de</strong>ux indices calculés du CAMIR..<br />

L‟état d‟esprit préoccupé est corrèlé négativement avec <strong>la</strong> sécurité, et positivement avec le<br />

détachement, <strong>la</strong> préoccupation et le cumul d‟insécurité du CAMIR.<br />

246


Groupe 2 :<br />

L‟état d‟esprit sécure au KOBAK est corrèlé positivement avec <strong>la</strong> sécurité du CAMIR.<br />

L‟état d‟esprit détaché au KOBAK ne présente aucune corré<strong>la</strong>tion avec les trois dimensions et les<br />

<strong>de</strong>ux indices calculés du CAMIR.<br />

L‟état d‟esprit insécure préoccupé est corrèlé négativement avec <strong>la</strong> sécurité et l‟indice <strong>de</strong> stratégie<br />

secondaire, et positivement avec le détachement (t), <strong>la</strong> préoccupation et le cumul <strong>de</strong>s insécurités du<br />

CAMIR.<br />

Le calcul <strong>de</strong> stratégie secondaire a été faite également pour le Q-sort selon KOBAK pour étudier sa<br />

corré<strong>la</strong>tion avec l‟indice <strong>de</strong> stratégie secondaire du CAMIR :<br />

Groupe 1+2<br />

Ind.strat 2<br />

camir<br />

Groupe 1<br />

Ind.strat 2<br />

camir<br />

Groupe 2<br />

Ind.strat 2<br />

camir<br />

STRAT 2<br />

AAI<br />

0,13<br />

p=,25<br />

STRAT 2<br />

AAI<br />

0,07<br />

p=,65<br />

STRAT 2<br />

AAI<br />

0<br />

p=,27<br />

Cet indice n‟est pas corrèlé entre les <strong>de</strong>ux tests.<br />

247


ANNEXE 19. CORRELATIONS ENTRE Q-SORT SELON KOBAK ET<br />

SCL 90 :<br />

Groupe 1+2<br />

SOMAT OBSESS SENSIT DEPRESS ANXIETE HOSTILITE<br />

SECAAI -,3859 -,3258 -,3195 -,3175 -,3359 -,3120<br />

p=,001 p=,005 p=,006 p=,006 p=,003 p=,007<br />

DETAAI ,3117 ,2373 ,2062 ,2325 ,2606 ,2003<br />

p=,007 p=,042 p=,078 p=,046 p=,025 p=,087<br />

PREAAI ,3188 ,2537 ,3538 ,3155 ,2078 ,3544<br />

p=,006 p=,029 p=,002 p=,006 p=,076 p=,002<br />

PHOBIE PARANO PSYCHOT DIVERS GSI PST PSDI<br />

SECAAI -,2867 -,3554 -,2934 -,3766 -,4347 -,4219 -,3477<br />

p=,013 p=,002 p=,011 p=,001 p=,000 p=,000 p=,002<br />

DETAAI ,2141 ,3130 ,2285 ,3394 ,3312 ,3163 ,3166<br />

p=,067 p=,007 p=,050 p=,003 p=,004 p=,006 p=,006<br />

PREAAI ,1475 ,2337 ,1879 ,3358 ,3516 ,4053 ,2250<br />

p=,210 p=,045 p=,109 p=,003 p=,002 p=,000 p=,054<br />

L‟état d‟esprit d‟attachement sécure mesuré au KOBAK est corrélé négativement avec <strong>la</strong> totalité<br />

<strong>de</strong>s dimensions psychopathologiques évaluées par <strong>la</strong> SCL 90.<br />

L‟état d‟esprit insécure détaché est corrèlé positivement avec l‟ensemble <strong>de</strong> ces dimensions<br />

psychopathologiques sauf en ce qui concerne <strong>la</strong> sensitivité interpersonnelle, l‟hostilité et les phobies<br />

qui ne sont corrèlées avec le détachement que <strong>de</strong> manière tendancielle.<br />

L‟état d‟esprit insécure préoccupé est corrélè positivement avec l‟ensemble <strong>de</strong>s dimensions<br />

psychopathologiques sauf pour les phobies et les traits psychotiques.<br />

248


Groupe 1<br />

SOMAT OBSESS SENSIT DEPRESS ANXIETE HOSTILITE<br />

SECAAI -,2868 -,1923 -,1315 -,2065 -,1536 -,1831<br />

p=,085 p=,254 p=,438 p=,220 p=,364 p=,278<br />

DETAAI ,2288 ,1985 ,1237 ,1259 ,1628 ,1585<br />

p=,173 p=,239 p=,466 p=,458 p=,336 p=,349<br />

PREAAI ,2191 ,0727 ,2068 ,2256 ,0207 ,2396<br />

p=,193 p=,669 p=,219 p=,179 p=,903 p=,153<br />

PHOBIE PARANO PSYCHOT DIVERS GSI PST PSDI<br />

SECAAI -,2596 -,1544 -,1002 -,2012 -,2475 -,2146 -,2967<br />

p=,121 p=,362 p=,555 p=,232 p=,140 p=,202 p=,075<br />

DETAAI ,1711 ,1744 ,1699 ,1266 ,2159 ,1961 ,3147<br />

p=,311 p=,302 p=,315 p=,455 p=,199 p=,245 p=,058<br />

PREAAI ,0405 ,0450 -,0387 ,3190 ,1803 ,2563 ,0674<br />

p=,812 p=,791 p=,820 p=,054 p=,285 p=,126 p=,692<br />

Dans le groupe 1, <strong>la</strong> somatisation et le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise sont corrèlés négativement <strong>de</strong> manière<br />

tendancielle avec l‟état d‟esprit sécure. Il n‟existe pas d‟autre corré<strong>la</strong>tion entre sécurité et <strong>la</strong> SCL<br />

90.<br />

L‟état d‟esprit détaché est corrèlé uniquement avec le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise.<br />

L‟état d‟esprit insécure préoccupé est corrèlé avec les symptômes divers<br />

249


Groupe 2<br />

SOMAT OBSESS SENSIT DEPRESS ANXIETE HOSTILITE<br />

SECAAI -,2512 -,3643 -,3420 -,3622 -,3412 -,2914<br />

p=,134 p=,027 p=,038 p=,028 p=,039 p=,080<br />

DETAAI ,2411 ,1561 ,1476 ,2703 ,2148 ,0851<br />

p=,151 p=,356 p=,383 p=,106 p=,202 p=,616<br />

PREAAI ,2851 ,4118 ,4060 ,3481 ,3301 ,4204<br />

p=,087 p=,011 p=,013 p=,035 p=,046 p=,010<br />

PHOBIE PARANO PSYCHOT DIVERS GSI PST PSDI<br />

SECAAI -,1630 -,4165 -,4167 -,3784 -,4534 -,4695 -,1426<br />

p=,335 p=,010 p=,010 p=,021 p=,005 p=,003 p=,400<br />

DETAAI ,1585 ,3458 ,2071 ,4540 ,3119 ,3012 ,1429<br />

p=,349 p=,036 p=,219 p=,005 p=,060 p=,070 p=,399<br />

PREAAI ,1935 ,3100 ,3543 ,2127 ,4553 ,4516 ,2379<br />

p=,251 p=,062 p=,031 p=,206 p=,005 p=,005 p=,156<br />

Dans le groupe 2, les symptômes obsessionnels, <strong>la</strong> sensitivité interpersonnelle, <strong>la</strong> dépression,<br />

l‟anxiété, l‟hostilité (<strong>de</strong> manière tendancielle), les traits paranoiaques, les traits psychotiques, les<br />

symptômes divers, <strong>la</strong> gravité globale et <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s symptômes sont corrèlés négativement avec<br />

l‟état d‟esprit sécure.<br />

Les traits paranoiaques, les symptômes divers <strong>de</strong> manière significative, <strong>la</strong> gravité globale et <strong>la</strong><br />

diversité <strong>de</strong>s symptômes <strong>de</strong> manière tendancielle sont corrèlés positivement avec l‟état d‟esprit<br />

détaché.<br />

L‟état d‟esprit préoccupé est corrèlée positivement avec toutes les échelles sauf en ce qui concerne<br />

les phobies, les symptômes divers et le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise. A noter que <strong>la</strong> corré<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

somatisation et <strong>de</strong>s traits paranoiaques est tendancielle.<br />

250


ANNEXE 20. CORRELATIONS ENTRE Q-sort selon KOBAK , STAY ET<br />

WCC :<br />

Groupe 1+2<br />

WCCP WCCE WCCS STAIYA STAIYB<br />

SECAAI ,0665 -,2372 -,2082 -,2954 -,3004<br />

p=,574 p=,042 p=,075 p=,011 p=,009<br />

DETAAI -,1578 ,1446 ,1225 ,1974 ,2528<br />

p=,179 p=,219 p=,298 p=,092 p=,030<br />

PREAAI -,0589 ,1385 -,0717 ,2974 ,3444<br />

p=,618 p=,239 p=,544 p=,010 p=,003<br />

Plus le score <strong>de</strong> sécurité est élevé, moins le patient aura recours à un coping centrè sur l‟émotion, et<br />

à une recherche <strong>de</strong> soutien (<strong>de</strong> maniére tendancielle pour cette <strong>de</strong>rnière) et moins il y aura<br />

d‟anxiété état et trait.<br />

Plus le score <strong>de</strong> détachement est élevé, plus il y aura d‟anxiété trait et d‟anxiété état (<strong>de</strong> maniére<br />

tendancielle pour cette <strong>de</strong>rnière). Le coping n‟est pas corrélé avec l‟état d‟esprit détaché.<br />

Plus le score <strong>de</strong> préoccupation est élevé, plus il y aura d‟anxiété état et d‟anxiété trait. Le coping<br />

n‟est pas corrèlé avec l‟état d‟esprit détaché.<br />

Groupe 1 :<br />

WCCP WCCE WCCS STAIYA STAIYB<br />

SECAAI ,2009 -,0431 -,2610 -,2325 -,2154<br />

p=,233 p=,800 p=,119 p=,166 p=,200<br />

DETAAI -,2901 ,1113 ,1441 ,1935 ,2071<br />

p=,082 p=,512 p=,395 p=,251 p=,219<br />

PREAAI -,1716 ,0043 -,1898 ,1790 ,2159<br />

p=,310 p=,980 p=,261 p=,289 p=,199<br />

Il n‟existe pas <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre l‟état d‟esprit d‟attachement et le coping, l‟anxiété état et trait<br />

sauf en ce qui concerne le détachement qui est corrèlé tendanciellement <strong>de</strong> manière négative avec le<br />

coping centré sur le problème.<br />

251


Groupe 2 :<br />

WCCP WCCE WCCS STAIYA STAIYB<br />

SECAAI ,0658 -,2868 ,0386 -,2029 -,2837<br />

p=,699 p=,085 p=,821 p=,228 p=,089<br />

DETAAI -,1245 ,0645 -,0358 ,0532 ,2106<br />

p=,463 p=,704 p=,833 p=,754 p=,211<br />

PREAAI -,0264 ,1614 -,1307 ,3602 ,4247<br />

p=,877 p=,340 p=,441 p=,029 p=,009<br />

Plus le score <strong>de</strong> sécurité est élevé, moins le patient aura recours à un coping centré sur l‟émotion et<br />

moins il y aura d‟anxiété trait (significativité tendancielle pour les <strong>de</strong>ux dimensions)..<br />

L‟état d‟esprit détaché n‟est corrélé ni avec le coping ni avec l‟anxiété.<br />

Plus le score <strong>de</strong> préoccupation est élevé, plus le niveau d‟anxiété état et tr ait est élevé.<br />

252


ANNEXE 21. CORRELATIONS CAMIR –SCL 90 :<br />

Groupe 1+2<br />

SOMAT OBSESS SENSIT DEPRESS ANXIETE HOSTILITE PHOBIE<br />

SECCA -,4059 -,2739 -,4473 -,5392 -,2423 -,3802 -,3019<br />

p=,000 p=,018 p=,000 p=,000 p=,038 p=,001 p=,009<br />

DETACA ,0828 ,0012 ,1788 ,2410 -,0646 ,0479 -,0047<br />

p=,483 p=,992 p=,127 p=,039 p=,584 p=,685 p=,968<br />

PRECA ,3518 ,2593 ,3351 ,5344 ,2422 ,3853 ,3343<br />

p=,002 p=,026 p=,004 p=,000 p=,038 p=,001 p=,004<br />

Ind.strat 2 -,2078 -,2077 -,1547 -,2750 -,2312 -,2806 -,3045<br />

p=,076 p=,076 p=,188 p=,018 p=,047 p=,015 p=,008<br />

<strong>de</strong>t+préoc ,2615 ,1532 ,2917 ,4558 ,0857 ,2464 ,1844<br />

p=,024 p=,193 p=,012 p=,000 p=,468 p=,034 p=,116<br />

PARANO PSYCHOT DIVERS GSI PST PSDI<br />

SECCA -,4316 -,3689 -,2271 -,4221 -,5163 -,2131<br />

p=,000 p=,001 p=,052 p=,000 p=,000 p=,068<br />

DETACA ,0486 ,2598 ,0672 ,0393 ,1283 -,0445<br />

p=,681 p=,025 p=,569 p=,739 p=,276 p=,707<br />

PRECA ,3666 ,1587 ,1494 ,3986 ,4739 ,1975<br />

p=,001 p=,177 p=,204 p=,000 p=,000 p=,092<br />

Ind.strat 2 -,2800 ,0273 -,0673 -,3026 -,2879 -,2108<br />

p=,016 p=,817 p=,569 p=,009 p=,013 p=,071<br />

<strong>de</strong>t+préoc ,2164 ,2156 ,1000 ,2407 ,3507 ,0391<br />

p=,064 p=,065 p=,396 p=,039 p=,002 p=,741<br />

La securité au CAMIR est corrèlée négativement avec l‟ensemble <strong>de</strong>s échelles cliniques et les trois<br />

indices globaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> SCL-90.<br />

Le détachement n‟est corrèlé uniquement avec <strong>la</strong> dépression et les traits psychotiques (corré<strong>la</strong>tion<br />

positive).<br />

La préoccupation est corrèlée positivement avec l‟ensemble <strong>de</strong>s échelles et indices sauf pour les<br />

traits psychotiques et symptômes divers (pas <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion).<br />

L‟indice <strong>de</strong> stratégie secondaire est corrèlé négativement avec toutes les échelles sauf avec <strong>la</strong><br />

sensitivité interpersonnelle, les traits psychotiques et les symptômes divers (pas <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion) :<br />

plus l‟indice d‟insécurité s‟oriente du coté préoccupé, plus <strong>la</strong> symptomatologie psychopathologique<br />

est importante.<br />

Le cumul d‟insécurité n‟est pas corrèlé avec les traits obsessionnels, l‟anxiété, les traits phobiques,<br />

les symptômes divers et le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise.<br />

253


Groupe 1<br />

SOMAT OBSESS SENSIT DEPRESS ANXIETE HOSTILITE<br />

SECCA -,4255 -,2038 -,3989 -,5198 -,1991 -,3547<br />

p=,009 p=,226 p=,014 p=,001 p=,237 p=,031<br />

DETACA ,0591 -,0263 ,0249 ,1393 -,1680 -,0848<br />

p=,728 p=,877 p=,884 p=,411 p=,320 p=,618<br />

PRECA ,3900 ,2484 ,3938 ,7299 ,2848 ,4721<br />

p=,017 p=,138 p=,016 p=,000 p=,088 p=,003<br />

Ind.strat 2 -,2519 -,2208 -,3304 -,5043 -,3296 -,4624<br />

p=,133 p=,189 p=,046 p=,001 p=,046 p=,004<br />

<strong>de</strong>t+préoc ,3157 ,1420 ,2705 ,5872 ,1017 ,2746<br />

p=,057 p=,402 p=,105 p=,000 p=,549 p=,100<br />

PHOBIE PARANO PSYCHOT DIVERS GSI PST PSDI<br />

SECCA -,2888 -,2840 -,1400 -,1852 -,4132 -,5113 -,2128<br />

p=,083 p=,089 p=,408 p=,272 p=,011 p=,001 p=,206<br />

DETACA -,1541 -,2613 -,0028 ,0228 -,0411 ,0294 -,1035<br />

p=,362 p=,118 p=,987 p=,893 p=,809 p=,863 p=,542<br />

PRECA ,4269 ,3478 ,1016 ,2255 ,5041 ,5899 ,2736<br />

p=,008 p=,035 p=,550 p=,180 p=,001 p=,000 p=,101<br />

Ind.strat 2 -,5197 -,4783 -,1366 -,1523 -,4497 -,4396 -,3290<br />

p=,001 p=,003 p=,420 p=,368 p=,005 p=,006 p=,047<br />

<strong>de</strong>t+préoc ,2053 ,0864 ,0494 ,1637 ,3196 ,4200 ,1182<br />

p=,223 p=,611 p=,771 p=,333 p=,054 p=,010 p=,486<br />

La securité au CAMIR est corrèlée négativement avec l‟ensemble <strong>de</strong>s échelles cliniques et les<br />

indices globaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> SCL-90 sauf pour les symptômes obsessionnels, l‟anxiété, les traits<br />

psychotiques, les symptomes divers et le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise (pas <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion).<br />

Le détachement n‟est corrèlé avec aucune <strong>de</strong>s échelles cliniques et <strong>de</strong>s indices globaux.<br />

La préoccupation est corrèlée positivement avec positivement avec toutes les échelles sauf avec les<br />

symptômes obsessionnels, les traits psychotiques, les symptômes divers et l‟indice <strong>de</strong> <strong>de</strong>gré <strong>de</strong><br />

ma<strong>la</strong>ise.<br />

L‟indice <strong>de</strong> stratégie secondaire set corrèlé négativement avec l‟ensemble <strong>de</strong>s échelles sauf <strong>la</strong><br />

somatisation, les traits obsessionnels, les traits psychotiques et les symptômes divers.<br />

Le cumul d‟insécurité est corrèlé avec <strong>la</strong> somatisation, <strong>la</strong> dépression, <strong>la</strong> gravité globale et <strong>la</strong><br />

diversité <strong>de</strong>s symptômes.<br />

254


Groupe 2 :<br />

SOMAT OBSESS SENSIT DEPRESS ANXIETE HOSTILITE<br />

SECCA -,4206 -,4036 -,5199 -,5636 -,3833 -,4604<br />

p=,010 p=,013 p=,001 p=,000 p=,019 p=,004<br />

DETACA ,1829 ,0735 ,3842 ,3660 ,1590 ,2909<br />

p=,279 p=,665 p=,019 p=,026 p=,347 p=,081<br />

PRECA ,3963 ,3359 ,3126 ,3414 ,2876 ,3303<br />

p=,015 p=,042 p=,060 p=,039 p=,084 p=,046<br />

Ind.strat 2 -,2024 -,2296 ,0214 -,0464 -,1467 -,0532<br />

p=,230 p=,172 p=,900 p=,785 p=,386 p=,754<br />

<strong>de</strong>t+préoc ,3394 ,2601 ,4019 ,3788 ,2130 ,3319<br />

p=,040 p=,120 p=,014 p=,021 p=,206 p=,045<br />

PHOBIE PARANO PSYCHOT DIVERS GSI PST PSDI<br />

SECCA -,3576 -,6123 -,6408 -,2784 -,5327 -,4206 -,2129<br />

p=,030 p=,000 p=,000 p=,095 p=,001 p=,010 p=,206<br />

DETACA ,2701 ,3815 ,5539 ,1598 ,2450 ,2864 ,0572<br />

p=,106 p=,020 p=,000 p=,345 p=,144 p=,086 p=,736<br />

PRECA ,2411 ,4333 ,2447 ,0938 ,3773 ,4100 ,1508<br />

p=,151 p=,007 p=,144 p=,581 p=,021 p=,012 p=,373<br />

Ind.strat 2 ,0101 -,0951 ,2035 ,0147 -,1702 -,1571 -,1052<br />

p=,953 p=,575 p=,227 p=,931 p=,314 p=,353 p=,535<br />

<strong>de</strong>t+préoc ,2566 ,4209 ,4374 ,1096 ,3196 ,3920 ,0287<br />

p=,125 p=,009 p=,007 p=,519 p=,054 p=,016 p=,866<br />

La securité au CAMIR est corrèlée négativement avec l‟ensemble <strong>de</strong>s échelles cliniques et les<br />

indices globaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> SCL-90 sauf pour le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise.<br />

Le détachement est corrèlé positivement avec <strong>la</strong> sensitivité interpersonnelle, <strong>la</strong> dépression,<br />

l‟hostilité (t), les traits paranoiaques, les traits psychotiques et <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s symptômes (t).<br />

La préoccupation est corrèlée positivement avec l‟ensemble <strong>de</strong>s échelles sauf pour les phobies, les<br />

traits psychotiques, les symptômes divers et l‟indice <strong>de</strong> <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise pas <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion).<br />

L‟indice <strong>de</strong> stratégie secondaire n‟est corrèlé avec aucune <strong>de</strong>s échelles.<br />

Le cumul d‟insécurité est corrèlé avec l‟ensemble <strong>de</strong>s échelles sauf les traits obsessionnels,<br />

l‟anxiété, les traits phobiques, les symptômes divers et le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise.<br />

255


ANNEXE 22. CORRELATIONS CAMIR – WCC et STAIY :<br />

WCCP WCCE WCCS STAIYA STAIYB<br />

SECCA ,1195 -,3058 ,1144 -,3493 -,4711<br />

p=,310 p=,008 p=,332 p=,002 p=,000<br />

DETACA -,1648 ,0963 -,2566 ,0277 ,0994<br />

p=,161 p=,414 p=,027 p=,815 p=,400<br />

PRECA -,0679 ,4119 -,0646 ,5218 ,5461<br />

p=,566 p=,000 p=,584 p=,000 p=,000<br />

Ind.strat 2 -,0945 -,2819 -,0874 -,3703 -,3840<br />

p=,423 p=,015 p=,459 p=,001 p=,001<br />

<strong>de</strong>t+préoc -,1148 ,2564 -,1455 ,3255 ,3549<br />

p=,330 p=,027 p=,216 p=,005 p=,002<br />

La sécurité est corrèlée négativement avec le coping centré sur l‟émotion, l‟anxiété état et trait.<br />

Le détachement est corrèlé négativement avec le recours au soutien social.<br />

La préoccupation est corrèlée positivement avec le coping centré sur l‟émotion, l‟anxiété état et<br />

trait.<br />

Plus l‟indice <strong>de</strong> stratégie secondaire est orienté du coté préoccupé, plus les scores <strong>de</strong> coping centré<br />

sur l‟émotion, d‟anxiété état et d‟anxiété trait sont élevés.<br />

De même plus le cumul d‟insécurité est élevé, plus les scores <strong>de</strong> coping centré sur l‟émotion,<br />

d‟anxiété état et d‟anxiété trait sont élevés.<br />

Groupe 1<br />

WCCP WCCE WCCS STAIYA STAIYB<br />

SECCA ,1660 -,3090 ,0565 -,4186 -,4603<br />

p=,326 p=,063 p=,740 p=,010 p=,004<br />

DETACA -,1207 ,1467 -,0982 -,0406 ,0890<br />

p=,477 p=,386 p=,563 p=,812 p=,600<br />

PRECA -,2501 ,4877 -,0622 ,6618 ,6475<br />

p=,135 p=,002 p=,715 p=,000 p=,000<br />

Ind.strat 2 ,0400 -,3354 ,0893 -,4988 -,4610<br />

p=,814 p=,042 p=,599 p=,002 p=,004<br />

<strong>de</strong>t+préoc -,2439 ,4018 -,0775 ,4506 ,4900<br />

p=,146 p=,014 p=,649 p=,005 p=,002<br />

256


Nous retrouvons les mêmes corré<strong>la</strong>tions <strong>dans</strong> le groupe 1 comme <strong>dans</strong> le groupe 1+2 sauf en ce qui<br />

concerne <strong>la</strong> corré<strong>la</strong>tion du détachement avec le soutien social.<br />

Groupe 2<br />

WCCP WCCE WCCS STAIYA STAIYB<br />

SECCA ,0927 -,2990 ,1947 -,2553 -,4923<br />

p=,585 p=,072 p=,248 p=,127 p=,002<br />

DETACA -,1879 ,0784 -,3690 ,1542 ,1412<br />

p=,265 p=,025 p=,362 p=,404<br />

PRECA ,0736 ,3650 -,0542 ,3847 ,4598<br />

p=,665 p=,026 p=,750 p=,019 p=,004<br />

Ind.strat 2 -,1945 -,2480 -,2531 -,2393 -,3206<br />

p=,249 p=,139 p=,131 p=,154 p=,053<br />

<strong>de</strong>t+préoc -,0173 ,1769 -,1640 ,2620 ,2713<br />

p=,919 p=,295 p=,332 p=,117 p=,104<br />

La sécurité est corrèlée négativement avec le coping centré sur l‟émotion (t), et l‟anxiété trait.<br />

Le détachement est corrèlé négativement avec <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> soutien.entré sur l‟émotion, l‟anxiété<br />

état et trait.<br />

Plus l‟indice <strong>de</strong> stratégie secondaire est orienté du coté préoccupation, plus l‟anxiété trait est élevée.<br />

257


ANNEXE 23. CORRELATIONS SCL 90 ET WCC, STAY :<br />

Groupe 1+2<br />

SOMAT OBSESS SENSIT DEPRESS ANXIETE HOSTILITE<br />

WCCP -,1628 -,0434 -,0683 -,1834 -,0730 -,1140<br />

p=,166 p=,713 p=,563 p=,118 p=,537 p=,333<br />

WCCE ,1707 ,3805 ,4432 ,6310 ,4622 ,3998<br />

p=,146 p=,001 p=,000 p=,000 p=,000 p=,000<br />

WCCS -,0127 ,0008 -,0518 ,1170 ,0447 -,0276<br />

p=,914 p=,994 p=,661 p=,321 p=,705 p=,816<br />

STAIYA ,5384 ,4286 ,4174 ,6179 ,6119 ,5266<br />

p=,000 p=,000 p=,000 p=,000 p=,000 p=,000<br />

STAIYB ,3952 ,5487 ,5700 ,7827 ,6348 ,6169<br />

p=,000 p=,000 p=,000 p=,000 p=,000 p=,000<br />

PHOBIE PARANO PSYCHOT DIVERS GSI PST PSDI<br />

-,0952 -,0175 -,0464 -,0313 -,1134 -,1094 -,1284<br />

p=,420 p=,882 p=,695 p=,791 p=,336 p=,354 p=,276<br />

,2889 ,5234 ,4243 ,3483 ,5163 ,5866 ,2995<br />

p=,013 p=,000 p=,000 p=,002 p=,000 p=,000 p=,010<br />

,0032 ,0317 -,0103 ,0625 ,0331 ,0042 ,0124<br />

p=,979 p=,789 p=,930 p=,597 p=,780 p=,972 p=,917<br />

,3294 ,4088 ,3387 ,4213 ,6793 ,6401 ,5148<br />

p=,004 p=,000 p=,003 p=,000 p=,000 p=,000 p=,000<br />

,3548 ,5562 ,4821 ,5144 ,7642 ,7728 ,5144<br />

p=,002 p=,000 p=,000 p=,000 p=,000 p=,000 p=,000<br />

Les coping centré sur le problème et <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> soutien social ne sont corrèlé avec aucune<br />

échelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> SCL 90.<br />

Par contre le recours à un coping centré sur l‟émotion est corrélé positivement avec les symptômes<br />

obsessionnels, <strong>la</strong> sensitivité interpersonnelle, <strong>la</strong> dépression, l‟anxiété, l‟hostilité, les phobies, les<br />

traits paranoiaques, les traits psychotiques, les symptômes divers, <strong>la</strong> gravité globale, <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s<br />

symptômes, le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise. Seule <strong>la</strong> somatisation n‟est pas corrèlée avec ce coping centré sur<br />

l‟émotion.<br />

Les niveaux d‟anxiété état et trait sont corrèlés <strong>de</strong> maniére positive avec <strong>la</strong> totalité <strong>de</strong>s échelles<br />

cliniques ainsi que les trois indices globaux.<br />

258


Groupe 1 :<br />

SOMAT OBSESS SENSIT DEPRESS ANXIETE HOSTILITE<br />

WCCP -,0630 -,0336 -,1539 -,2368 -,0429 -,1936<br />

p=,711 p=,844 p=,363 p=,158 p=,801 p=,251<br />

WCCE ,0576 ,3741 ,3595 ,6795 ,4802 ,4084<br />

p=,735 p=,023 p=,029 p=,000 p=,003 p=,012<br />

WCCS ,0014 -,0637 -,3032 ,0780 ,0281 -,0882<br />

p=,993 p=,708 p=,068 p=,646 p=,869 p=,604<br />

STAIYA ,4953 ,5030 ,4452 ,7351 ,6019 ,6255<br />

p=,002 p=,002 p=,006 p=,000 p=,000 p=,000<br />

STAIYB ,2813 ,6097 ,6434 ,8737 ,6658 ,7312<br />

p=,092 p=,000 p=,000 p=,000 p=,000 p=,000<br />

PHOBIE PARANO PSYCHOT DIVERS GSI PST PSDI<br />

,0407 -,0180 -,0131 -,0454 -,1187 -,1593 -,0887<br />

p=,811 p=,916 p=,939 p=,790 p=,484 p=,346 p=,602<br />

,3336 ,5409 ,4614 ,2238 ,5323 ,6188 ,2557<br />

p=,044 p=,001 p=,004 p=,183 p=,001 p=,000 p=,127<br />

,1415 -,1279 -,1111 -,0786 -,0586 -,1066 -,0923<br />

p=,404 p=,451 p=,513 p=,644 p=,730 p=,530 p=,587<br />

,4175 ,5037 ,3932 ,3914 ,6955 ,7028 ,5285<br />

p=,010 p=,001 p=,016 p=,017 p=,000 p=,000 p=,001<br />

,3982 ,6807 ,5456 ,5072 ,7985 ,8742 ,4785<br />

p=,015 p=,000 p=,000 p=,001 p=,000 p=,000 p=,003<br />

Les coping centré sur le problème et <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> soutien social ne sont corrèlé avec aucune<br />

échelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> SCL 90. Seule <strong>la</strong> sensitivité interpersonnelle est corrèlée négativement et<br />

tendanciellement avec le recour au soutien social.<br />

Le coping centré sur l‟émotion est corrèlé positivement avec toutes les échelles sauf <strong>la</strong> somatisation,<br />

les symptômes divers et l‟indice <strong>de</strong> <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise.<br />

Les niveaux d‟anxiété état et trait sont corrèlés <strong>de</strong> maniére positive avec <strong>la</strong> totalité <strong>de</strong>s échelles<br />

cliniques ainsi que les trois indices globaux.<br />

259


Groupe 2 :<br />

SOMAT OBSESS SENSIT DEPRESS ANXIETE HOSTILITE<br />

WCCP -,3810 -,1062 -,0397 -,1733 -,2368 -,0948<br />

p=,020 p=,531 p=,815 p=,305 p=,158 p=,577<br />

WCCE ,2113 ,3434 ,4837 ,5563 ,4083 ,3356<br />

p=,209 p=,037 p=,002 p=,000 p=,012 p=,042<br />

WCCS -,2435 -,0483 ,0739 ,0899 -,1724 -,1130<br />

p=,146 p=,777 p=,664 p=,597 p=,307 p=,505<br />

STAIYA ,5291 ,1407 ,2785 ,4082 ,5543 ,1744<br />

p=,001 p=,406 p=,095 p=,012 p=,000 p=,302<br />

STAIYB ,5174 ,3793 ,4137 ,6465 ,5574 ,3408<br />

p=,001 p=,021 p=,011 p=,000 p=,000 p=,039<br />

PHOBIE PARANO PSYCHOT DIVERS GSI PST PSDI<br />

-,3554 -,0539 -,1021 -,0673 -,2329 -,1272 -,2431<br />

p=,031 p=,752 p=,548 p=,692 p=,165 p=,453 p=,147<br />

,1565 ,4574 ,3434 ,4238 ,4662 ,5056 ,2635<br />

p=,355 p=,004 p=,037 p=,009 p=,004 p=,001 p=,115<br />

-,3731 ,0741 ,0091 ,0758 -,0696 -,0342 -,0381<br />

p=,023 p=,663 p=,958 p=,656 p=,682 p=,841 p=,823<br />

-,0402 ,1663 ,1825 ,3721 ,5656 ,4681 ,3882<br />

p=,813 p=,325 p=,280 p=,023 p=,000 p=,003 p=,018<br />

,1883 ,3360 ,3519 ,4641 ,7170 ,6004 ,5078<br />

p=,264 p=,042 p=,033 p=,004 p=,000 p=,000 p=,001<br />

Plus le score au coping centré sur le problème est élevé, moins <strong>la</strong> somatisation et les phobies sont<br />

importantes.<br />

Le coping centré sur l‟émotion est corrèlé positivement avec l‟ensemble <strong>de</strong>s dimensions cliniques<br />

sauf <strong>la</strong> somatisation, les phobies et le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise.<br />

La recherche <strong>de</strong> soutien social n‟est corrèlé avec aucune dimension clinique sauf pour les phobies<br />

(corré<strong>la</strong>tion négative).<br />

L‟anxiété état est corrèlée positivement avec <strong>la</strong> somatisation, <strong>la</strong> sensitivité interpersonnelle<br />

(tendancielle), <strong>la</strong> dépression, l‟anxiété, les symptômes divers, <strong>la</strong> gravité globale, <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s<br />

symptômes et le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise.<br />

L‟anxiété trait est corrèlée avec l‟ensemble <strong>de</strong>s échelles sauf en ce qui concerne les phobies.<br />

260


ANNEXE 24. CORRELATIONS WCC ET STAY :<br />

Groupe 1+2 :<br />

STAIYA STAIYB<br />

WCCP -,1764 -,1212<br />

p=,133 p=,304<br />

WCCE ,4185 ,6084<br />

p=,000 p=,000<br />

WCCS ,0847 ,0441<br />

p=,473 p=,709<br />

Les sujets ayant un score d‟anxiété état et trait élevé ont un score <strong>de</strong> recours au coping centré sur<br />

l‟émotion élevé. Il n‟existe pas <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion entre niveau d‟anxiété état et trait avec le coping<br />

centré sur le problème et le recours au soutien social.<br />

Groupe 1 :<br />

STAIYA STAIYB<br />

WCCP -,3445 -,1704<br />

p=,037 p=,313<br />

WCCE ,4434 ,7384<br />

p=,006 p=,000<br />

WCCS ,0408 ,0140<br />

p=,810 p=,934<br />

L‟augmentation <strong>de</strong> l‟anxiété état abaisse le score <strong>de</strong> recours au coping centré sur le problème.<br />

Le recours au coping centré sur l‟émotion est favorisé par un score d‟anxiété état et trait élevé.<br />

Groupe 2 :<br />

STAIYA STAIYB<br />

WCCP -,0607 -,1161<br />

p=,721 p=,494<br />

WCCE ,3372 ,4223<br />

p=,041 p=,009<br />

WCCS ,0280 -,0138<br />

p=,869 p=,935<br />

Le recours au coping centré sur l‟émotion est favorisé par un niveau d‟anxiété état et trait élevé.<br />

261


ANNEXES METHODOLOGIQUES<br />

262


INFORMATIONS AUX PARTICIPANTS DE<br />

« L’étu<strong>de</strong> sur <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d’attachement chez l’adulte présentant,<br />

ou ayant présenté un eczéma <strong>atopique</strong> »<br />

La <strong>structure</strong> d‟attachement <strong>de</strong> l‟adulte détermine <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion que celui-ci a avec le mon<strong>de</strong> extérieur<br />

(re<strong>la</strong>tions sociales, affectives …), et avec lui-même (estime <strong>de</strong> soi par exemple).<br />

Cette <strong>structure</strong> s‟inscrit chez tout adulte en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion d‟attachement <strong>dans</strong><br />

l‟enfance précoce (avant 1 an). Cette théorie <strong>de</strong> l‟attachement provient <strong>de</strong>s observations faites chez<br />

l‟animal (éthologie) avec un apport important également <strong>de</strong> <strong>la</strong> psychanalyse.<br />

Les résultats d‟observations expérimentales chez l‟homme sont fiables, reproductibles et font <strong>de</strong><br />

cette théorie un important outil scientifique d‟observation.<br />

Le but <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> est <strong>de</strong> rechercher une valeur prédictive <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement <strong>dans</strong><br />

l‟évolution <strong>de</strong> l‟eczéma <strong>atopique</strong>. Autrement dit, l‟adulte ne guérissant pas <strong>de</strong> son eczéma <strong>atopique</strong><br />

présente-t-il une <strong>structure</strong> d‟attachement spécifique ?<br />

L‟étu<strong>de</strong> sera faite chez 15 adultes ayant guéri <strong>de</strong> leur eczéma <strong>atopique</strong> et 15 adultes avec <strong>la</strong><br />

persistance <strong>de</strong> celui-ci.<br />

Un entretien préliminaire avec le Docteur Thierry SAGE sera réalisé <strong>dans</strong> un premier temps pour<br />

vous expliquer le but <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, une fiche médicale sera remplie. Avec <strong>la</strong> fiche présente, un<br />

formu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> consentement vous sera donné à cette occasion, à remplir et à ramener signé pour le<br />

2 ème entretien si vous acceptez les termes <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>. De même, un questionnaire sur les<br />

événements marquants <strong>de</strong> vie vous sera donné pour être rempli à domicile.<br />

Le <strong>de</strong>uxième entretien d‟1h30 environ sera structuré <strong>de</strong> <strong>la</strong> manière suivante :<br />

Des questions sur votre enfance, <strong>la</strong> perception actuelle que vous en avez et les souhaits<br />

éventuels pour l‟avenir <strong>de</strong> vos enfants vous seront posés. Cet entretien sera enregistré pour<br />

les besoins du codage.<br />

Remplissage <strong>de</strong> 2 auto-questionnaires (échelle <strong>de</strong> Bartholomew et Camir).<br />

L‟inventaire SCL90R vous permettra <strong>de</strong> décrire les problèmes ou symptômes que vous avez<br />

éprouvé au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> semaine qui vient <strong>de</strong> s‟écouler.<br />

Le questionnaire WCC nous permettra d‟avoir une approche <strong>de</strong> vos stratégies adaptatives<br />

(coping) aux éléments extérieurs. Il sera rempli à domicile.<br />

Un questionnaire <strong>de</strong> personnalités (<strong>de</strong> HYLER) vous sera donné pour également être rempli à<br />

domicile.<br />

Un 3 ème entretien d‟1h environ nous permettra <strong>de</strong> vous restituer les renseignements que les<br />

différents questionnaires et entretiens nous ont permis d‟obtenir.<br />

Vous ne participez à cette recherche que si vous acceptez <strong>de</strong> donner votre accord écrit.<br />

Vous pouvez poser toutes les questions nécessaires avant <strong>de</strong> donner votre accord, et vous avez<br />

toujours le droit <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s suppléments d‟informations pendant l‟étu<strong>de</strong>, ou <strong>de</strong> vous en retirer<br />

à tout moment.<br />

Toutes les informations recueillies au cours <strong>de</strong> l‟étu<strong>de</strong> seront traitées <strong>dans</strong> le respect <strong>de</strong> <strong>la</strong> plus<br />

stricte confi<strong>de</strong>ntialité et utilisées uniquement pour <strong>la</strong> recherche médicale.<br />

Il vous sera possible, si vous le désirez, d‟être informé sur les résultats globaux <strong>de</strong> cette recherche.<br />

263


FORMULAIRE DE RECUEIL DE CONSENTEMENT<br />

Participation à une recherche biomédicale<br />

SANS Bénéfice Individuel Direct<br />

Consentement <strong>de</strong> participation<br />

(Fait en 2 exemp<strong>la</strong>ires : un exemp<strong>la</strong>ire est remis à <strong>la</strong> personne, l‟autre est conservé par l‟investigateur)<br />

De M., Mme, Melle :<br />

Nom :<br />

Prénom :<br />

Adresse :<br />

Le Docteur SAGE Thierry, mé<strong>de</strong>cin investigateur m‟a proposé <strong>de</strong> participer à une recherche intitulée : Etu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>structure</strong> d‟attachement chez l‟adulte présentant ou ayant présenté un eczéma <strong>atopique</strong>.<br />

Il m‟a c<strong>la</strong>irement précisé que je suis libre d‟accepter ou <strong>de</strong> refuser <strong>de</strong> participer à cette recherche.<br />

J‟ai reçu une note d‟information écrite précisant les modalités <strong>de</strong> déroulement <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> clinique .<br />

J‟ai eu <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> poser toutes les questions qui me paraissent utiles pour <strong>la</strong> bonne compréhension <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

note d‟information et <strong>de</strong> recevoir <strong>de</strong>s réponses c<strong>la</strong>ires et précises.<br />

J‟ai disposé d‟un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> réflexion suffisant avant <strong>de</strong> prendre ma décision.<br />

J’accepte librement et volontairement <strong>de</strong> participer à cette recherche ci-<strong>de</strong>ssus.<br />

Mon consentement ne décharge pas les organisateurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> leurs responsabilités et je conserve tous mes droits garantis par <strong>la</strong> loi.<br />

Je suis conscient que je peux arrêter à tout moment ma participation à cette recherche sans supporter <strong>de</strong><br />

responsabilité et sans que ce<strong>la</strong> porte atteinte à <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s soins qui me sont dispensés. J‟en informerai<br />

alors le Docteur SAGE Thierry.<br />

J‟ai été informé que conformément à <strong>la</strong> réglementation sur les étu<strong>de</strong>s cliniques, le CCPPRB <strong>de</strong><br />

Bourgogne(Comité Consultatif <strong>de</strong> Protection <strong>de</strong>s Personnes participant à une recherche biomédicale) estime<br />

que ce travail ne présentant pas d‟intervention directe , ne relève donc pas <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi HURIET.<br />

Conformément à <strong>la</strong> réglementation sur les étu<strong>de</strong>s cliniques, je serai tenu informé <strong>de</strong>s résultats globaux <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

recherche à l‟issue <strong>de</strong> celle-ci.<br />

J‟ai pris connaissance <strong>de</strong> mon droit d‟accès et <strong>de</strong> rectification <strong>de</strong>s informations me concernant et qui sont<br />

traitées <strong>de</strong> manière automatisée. Le droit d‟accès et <strong>de</strong> rectification prévu par <strong>la</strong> loi « Informatique et<br />

Liberté » s‟exerce à tout moment auprès <strong>de</strong>s responsables <strong>de</strong> l‟étu<strong>de</strong>.<br />

Toutes les données et informations qui me concernent resteront STRICTEMENT CONFIDENTIELLES. Je<br />

n‟autorise leur consultation que par <strong>de</strong>s personnes désignées par le Docteur SAGE Thierry et éventuellement<br />

par un représentant <strong>de</strong>s autorités <strong>de</strong> santé. Ces données pourront sous anonymat être intégrées à une<br />

publication scientifique.<br />

Je pourrai à tout moment <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r toute information complémentaire au Docteur SAGE Thierry,<br />

tél : 03.80.70.38.50.<br />

Fait à ……………….<br />

Le…………………..<br />

Nom <strong>de</strong> l‟investigateur Nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne donnant son consentement<br />

Et Signature Et Signature<br />

264


Nom du Patient : Date<br />

N°Observation<br />

ANTECEDENTS<br />

FICHE MEDICALE<br />

FAMILIAUX Atopique (eczéma, rhinite ou asthme)<br />

Autres :<br />

PERSONNELS Atopique …. Eczéma<br />

…. Rhinite<br />

…. Asthme<br />

Autres :<br />

BILAN allergologique : Patch test :<br />

Prick test :<br />

IgE totales :<br />

RAST:<br />

ELEMENT DECLENCHANT EVENTUEL <strong>de</strong>s poussées :<br />

EVOLUTION Nombre <strong>de</strong> crises / an initial :<br />

Nombre <strong>de</strong> crises / an actuellement :<br />

SCORAD LOCALISATION<br />

265


266


267


ADULT ATTACHEMENT INTERVIEW<br />

1° Décrivez-moi <strong>la</strong> situation familiale <strong>dans</strong> l‟enfance : (2 à 3 minutes au plus )<br />

Où vivait votre famille, ses dép<strong>la</strong>cements, ses activités…<br />

Vos grands parents sont-ils connus ? étaient-ils décédés avant votre naissance ? si oui, votre mère<br />

(père) avait quel âge ? A-t-elle (il) parlé <strong>de</strong> ces grands-parents ?<br />

Avez-vous <strong>de</strong>s frères et sœurs ? d‟autres personnes vivaient-elles sous le même toit que vous ?<br />

Actuellement, cette famille vit-elle aux alentours ? est-elle dispersée ?<br />

2° Pouvez-vous me décrire les re<strong>la</strong>tions que vous aviez avec vos parents <strong>dans</strong> l‟enfance, en remontant le<br />

plus loin possible.<br />

3° Pourriez-vous me décrire en cinq adjectifs, <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion que vous aviez avec votre mère ?<br />

Avez-vous un souvenir spécifique, une anecdote pour X ?, Y ?,<br />

4° Pourriez-vous décrire en cinq adjectifs <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion que vous aviez avec votre père ?<br />

Avez-vous un souvenir spécifique, une anecdote pour X ?, Y ?<br />

5° De quel parent vous sentiez-vous le plus proche ? pourquoi n‟aviez-vous pas les mêmes sentiments à<br />

l‟égard <strong>de</strong> l‟autre ?<br />

6° Quand vous étiez troublé (bouleversé, troublé…), que faisiez-vous ?<br />

Notamment, lors d‟une perturbation émotionnelle ?<br />

(Y a-t-il <strong>de</strong>s évènements spécifiques auxquels vous pensez ?)<br />

Autre exemple, lors d‟une blessure ou d‟une douleur physique ?<br />

(Y a-t-il <strong>de</strong>s évènements spécifiques auxquels vous pensez ?)<br />

Autre exemple, quand vous étiez ma<strong>la</strong><strong>de</strong>, que se passait-il ?<br />

(Y a-t-il <strong>de</strong>s évènements spécifiques auxquels vous pensez ?)<br />

7° Quelle est <strong>la</strong> première séparation dont vous vous souvenez ? Comment avez-vous réagi ? Y a-t-il<br />

d‟autres séparations ?<br />

8° Vous êtes-vous senti rejeté comme enfant ? A quel âge ? Que ressentiez-vous ? Comment avez-vous<br />

réagi ?<br />

Pourquoi votre parent avait cette attitu<strong>de</strong> ? Réalisait-il qu‟il vous rejetait ?<br />

9° Il arrive que les parents interrogés aient <strong>de</strong>s souvenirs <strong>de</strong> menaces d‟abandon ou d‟éloignement, il<br />

arrive aussi qu‟ils aient <strong>de</strong>s souvenirs <strong>de</strong> mauvais traitements. Est-ce arrivé <strong>dans</strong> <strong>la</strong> famille ?<br />

Est-il arrivé que vos parents vous menacent (peut-être pour <strong>la</strong> discipline ? ou en p<strong>la</strong>isantant ?)<br />

- à quel âge ?<br />

- <strong>de</strong> quelle gravité ?<br />

- à quelle fréquence ?<br />

Etes-vous affecté comme adulte par cette expérience ? Est-ce que ce<strong>la</strong> affecte vos attitu<strong>de</strong>s avec vos<br />

propres enfants ?<br />

Etiez-vous parfois inquiet, préoccupé comme enfant ?<br />

- lors <strong>de</strong> quel événement ?<br />

10° Pensez-vous que ces expériences ont un effet sur <strong>la</strong> personnalité adulte ?<br />

Avez-vous eu quelque expérience ayant influencé négativement le développement <strong>de</strong> celle-ci ?<br />

268


11° Comprenez-vous l‟attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> vos parents durant votre enfance ?<br />

Pourquoi pensez-vous qu‟ils se soient comportés <strong>de</strong> telle ou telle façon ?<br />

12° D‟autres adultes vous ont-ils été proches ou particulièrement important durant votre enfance ?<br />

(Même si ils ne sont pas <strong>de</strong> votre parenté).<br />

- Quel âge avaient-ils (s) ?<br />

- Vivaient-ils <strong>dans</strong> le ménage ?<br />

- Avaient-ils <strong>de</strong>s responsabilités éducatives ?<br />

- Pourquoi étaient-ils importants pour vous ?<br />

13° Avez-vous perdu un parent ou d‟autres proches durant votre enfance ?<br />

- A quel âge ? <strong>dans</strong> quelles circonstances ?<br />

- Comment avez-vous réagi à l‟époque ? s‟agissait-il d‟un événement soudain ou attendu ?<br />

- Avez-vous souvenir <strong>de</strong>s sentiments que vous aviez à l‟époque ?<br />

- Ces sentiments face à ce départ, ont-ils changé par <strong>la</strong> suite ?<br />

- Avez-vous <strong>de</strong>s souvenirs <strong>de</strong> funérailles ?<br />

- Y a-t-il eu un effet sur le (s) parent (s) restant (s) ?<br />

- Y a-t-il eu un effet sur votre personnalité d‟adulte ?<br />

- Y a-t-il eu un effet sur votre attitu<strong>de</strong> envers vos propres enfants ?<br />

13a) mêmes questions pour le décès <strong>de</strong> personnes importantes durant l‟enfance.<br />

13b) mêmes questions pour le décès <strong>de</strong> personnes importantes durant l‟âge adulte.<br />

14° Est-il survenu beaucoup <strong>de</strong> changements <strong>dans</strong> votre re<strong>la</strong>tion avec vos parents <strong>de</strong>puis l‟enfance ?<br />

15° Quel est le genre <strong>de</strong> votre re<strong>la</strong>tion avec vos parents actuellement, à l‟âge adulte ?<br />

16° Quels sont vos sentiments actuellement, lorsque vous êtes séparé <strong>de</strong> votre propre enfant ? vous<br />

sentez-vous parfois préoccupé re<strong>la</strong>tivement à votre enfant ?<br />

17° Exprimez trois désirs pour votre (vos) enfant (s) <strong>dans</strong> 20 ans. Quelle sorte <strong>de</strong> futur souhaitez-vous à<br />

votre (vos) enfant (s) ?<br />

(Laisser temps <strong>de</strong> réflexion)<br />

18° Existe-il une chose particulière tirée <strong>de</strong> votre propre expérience comme enfant ?<br />

Que souhaiteriez-vous que votre enfant tire <strong>de</strong> sa re<strong>la</strong>tion avec ses parents ?<br />

269


270


271


272


EDICODE (v.4)<br />

B<strong>la</strong>ise Pierrehumbert & al. (1997) SUPEA, Lausanne<br />

1 blocage(s) [_______________________________________________________________] Discours<br />

non interrompu<br />

2 aisé à suivre [_______________________________________________________________] difficile à suivre (i)<br />

3 envahissement émotionnel [_______________________________________________________________] recul adéquat<br />

4 attribue, motivations, [_______________________________________________________________] peu d‟attributions<br />

désirs, émotions subjectives(i)<br />

5 clichés, lieux communs [_______________________________________________________________] discours authentique<br />

6 commentaires abondants [_______________________________________________________________] commentaires restreints (i)<br />

7 discours désorganisé [_______________________________________________________________] discours structuré<br />

8 reconnaît sa subjectivité [_______________________________________________________________] ignore sa subjectivité (i)<br />

9 hors sujet [_______________________________________________________________] réponses appropriées<br />

10 facilité d‟évocation spontanée [_______________________________________________________________] manque d‟évocation (i)<br />

persistant<br />

11 <strong>la</strong>bilité <strong>de</strong>s thèmes [_______________________________________________________________] thèmes suivis<br />

12 implication émotionnelle [_______________________________________________________________] retrait émotionnel, (i)<br />

froid<br />

13 perd le fil [_______________________________________________________________] focalisé<br />

14 évaluation globale positive [_______________________________________________________________] évaluation globale (i)<br />

négative<br />

15 se voit passif <strong>dans</strong> re<strong>la</strong>tion [_______________________________________________________________] se reconnaît un rôle<br />

<strong>dans</strong> les re<strong>la</strong>tions<br />

16 discours é<strong>la</strong>boré [_______________________________________________________________] discours superficiel (i)<br />

17 absence souvenirs ou [_______________________________________________________________] souvenirs précis<br />

souvenirs globalisants<br />

18 une idée générale se détache [_______________________________________________________________] difficile <strong>de</strong> dégager<br />

une idée globale (i)<br />

19 avidité re<strong>la</strong>tionnelle [_______________________________________________________________] satisfait <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions<br />

20 variété <strong>de</strong>s sentiments [_______________________________________________________________] attributions peu variées (i)<br />

attribués<br />

21 excessivement factuel [_______________________________________________________________] vivant<br />

Fluidité (1, 6, 10, 12,17) :<br />

Cohérence (2, 7, 9, 11, 13,18) :<br />

Adéquation (3, 14,19) :<br />

Réflexion (4, 8, 15,20) :<br />

Authenticité (5, 16,21) :<br />

273


Analyse visuelle selon les 3 prototypes (sécure, détaché et préoccupé) à l’édico<strong>de</strong><br />

8<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

fluidité cohérence adéquation réflexion authenticité<br />

SECURE<br />

DETACHE<br />

PREOCCUPE<br />

274


Exemples d’items du Q.SORT selon KOBAK<br />

(100 items)<br />

Item 3 : Est insatisfait <strong>de</strong> <strong>la</strong> disponibilité parentale (versus minimise l‟importance <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

disponibilité parentale)<br />

Item 27 : Est préoccupé par <strong>la</strong> perte d‟un proche (versus ne manifeste aucun chagrin)<br />

Item 58 : A connu <strong>de</strong>s conflits conjugaux considérables entre les parents (versus a vécu <strong>dans</strong> une<br />

atmosphère maritale harmonieuse)<br />

Item 92 : Est pris <strong>dans</strong> l‟analyse <strong>de</strong>s erreurs parentales (versus <strong>la</strong> réflexion a mené à l‟acceptation<br />

<strong>de</strong> soi et <strong>de</strong>s parents)<br />

Item 100 : Présente <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scriptions contradictoires <strong>de</strong>s parents (versus présente une image <strong>de</strong>s<br />

parents qui se tient et qui intègre bien les souvenirs spécifiques)<br />

…<br />

275


276


277


278


279


280


281


ANNEXES CAS CLINIQUES<br />

282


CAS CLINIQUE PATIENTE X 018<br />

Il s‟agit d‟une jeune fille <strong>de</strong> 26 ans, célibataire, sans enfant, étudiante à l‟école normale, qui a<br />

présenté un eczéma <strong>dans</strong> l‟enfance, avec guérison vers l‟âge <strong>de</strong> 10 ans, puis rechute <strong>de</strong> poussées<br />

importantes, généralisées à partir <strong>de</strong> l‟âge <strong>de</strong> 19 ans, après le décès <strong>de</strong> son père d‟un cancer du<br />

colon.<br />

RESULTATS :<br />

X 018<br />

Popu<strong>la</strong>tion<br />

standart<br />

SECAAI -0,048 0,07 (0,488)<br />

DETAAI -0,07 0,001 (0,457)<br />

PREAAI 0,161 -0,05 (0,293)<br />

SECCA 50,7 50<br />

cor Q SECCA 0,55 0,53<br />

DETACA 58,6 50<br />

PRECA 50 50<br />

Ind.strat 2 camir 0,25 0,11<br />

<strong>de</strong>t+préoc camir -0,05 -0,19<br />

somatisation: 0,33 0,343 (0,33)<br />

symptômes<br />

obsessionnels:<br />

sensitivité<br />

interpersonnelle:<br />

0,2 0,365 (0,39)<br />

0,22 0,393 (0,377)<br />

dépression: 0,61 0,263 (0,311)<br />

anxiété: 1,1 0,259 (0,305)<br />

hostilité: 0,16 0,347 (0,372)<br />

phobies; 0,14 0,148 (0,233)<br />

traits<br />

paranoiaques:<br />

traits<br />

psychotiques:<br />

symptomes<br />

divers:<br />

0,5 0,297 (0,355)<br />

0 0,1 (0,179)<br />

1,14 0,306 (0,256)<br />

GSI: 0,44 0,292 (0,245)<br />

PST: 29 19,62 (14,16)<br />

PSDI: 1,37 1,33 (0,285)<br />

Anxiété état 38 40,75 (10,32)<br />

Anxiété trait 46 45,09 (11,11)<br />

coping<br />

problème<br />

33 27,79 (6,78)<br />

coping émotion 31 21,7 (5,60)<br />

coping soutien<br />

social<br />

22 20,2 (4,76)<br />

283


FICHE MEDICALE<br />

Il n‟existe pas d‟antécé<strong>de</strong>nt <strong>atopique</strong> familial. Une grand-mère paternelle est décédée d‟un cancer<br />

du colon, suggérant une hérédité à ce niveau.<br />

Sa mère présente comme seul antécé<strong>de</strong>nt une thyroïdite auto-immune. Elle a une sœur 2 ans plus<br />

jeune en parfait état <strong>de</strong> santé.<br />

La patiente présente également un asthme qui s‟est associé à son eczéma à l‟âge <strong>de</strong> 4 à 5 ans.<br />

Sur le p<strong>la</strong>n allergologique, elle présente une polysensibilisation notamment aux pneumallergènes<br />

(pollens, poils <strong>de</strong> chat).<br />

Les IgE totales sont très augmentées à 1344 (normale inférieure à 90), avec un rapport IgE / N à<br />

14,93.<br />

Cette polysensibilisation et ces IgE totales augmentées suggèrent une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong><br />

extrinsèque.<br />

Son eczéma est actuellement quotidien et touche essentiellement le tronc, les membres inférieurs,<br />

épargnant le visage. Les éléments déclenchants évoqués par <strong>la</strong> patiente pour les poussées d‟eczéma<br />

sont le stress et <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die du père.<br />

Le SCORAD calculé le jour <strong>de</strong> l‟évaluation est <strong>de</strong> 55 (eczéma très significatif).<br />

L‟auto questionnaire anamnestique ne montre pas d‟autre événement marquant que <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> son<br />

père à l‟âge <strong>de</strong> 19 ans.<br />

Le questionnaire <strong>de</strong> santé GHQ 2 (GOLDBERG) montre un état <strong>de</strong> fatigue récent, plus marqué le<br />

jour <strong>de</strong> l‟évaluation, avec un état <strong>de</strong> tension interne perçu un peu plus que d‟habitu<strong>de</strong> lié à <strong>de</strong>s<br />

examens sco<strong>la</strong>ires récents, avec une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> révision éprouvante.<br />

ENTRETIEN<br />

Le contact immédiat est aisé, <strong>la</strong> patiente étant suivie régulièrement <strong>de</strong>puis quelques temps par le<br />

<strong>de</strong>rmatologue.<br />

Il n‟en a pas été toujours ainsi avec une distance re<strong>la</strong>tionnelle importante lors <strong>de</strong>s consultations<br />

initiales.<br />

Le discours est aisé, flui<strong>de</strong>.<br />

Les adjectifs pour décrire les re<strong>la</strong>tions aux parents sont rapi<strong>de</strong>ment trouvés.<br />

Par contre, il existe très peu <strong>de</strong> souvenirs précis associés aux adjectifs. Les souvenirs d‟avant 10 ans<br />

sont rares et sont en général <strong>de</strong>s généralisations sémantiques.<br />

La discordance entre les adjectifs et les souvenirs précis est moins importante concernant <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion<br />

avec le père, avec qui <strong>la</strong> patiente était plus proche.<br />

Le comportement <strong>de</strong> détachement est privilégié en cas <strong>de</strong> perturbation émotionnelle.<br />

Les angoisses <strong>de</strong> séparation sont réactivées <strong>de</strong> manière importante par les situations d‟éloignement,<br />

comme par exemple les colonies <strong>de</strong> vacances…<br />

Il existe également une revendication d‟indépendance précoce lors <strong>de</strong>s départs en vacances.<br />

La qualité <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion à <strong>la</strong> mère est assez altérée, avec sensation <strong>de</strong> rejet par celle-ci et un<br />

ressentiment important vis-à-vis <strong>de</strong> celle-ci et une colère qui n‟est pas toujours c<strong>la</strong>irement exprimée.<br />

Paradoxalement, les adjectifs utilisés pour <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> cette re<strong>la</strong>tion sont assez neutres et<br />

normalisés : autoritaire, affectueux, éducative, très présente, ce qui témoigne <strong>de</strong> mécanismes <strong>de</strong><br />

défense par rapport aux affects négatifs ressentis pour <strong>la</strong> mère.<br />

Les adjectifs très affectueux, parfois autoritaire, très sportif, peu présent, échange profond, sont<br />

utilisés pour <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion au père. L‟utilisation d‟items affectifs est un peu plus fréquente mais reste<br />

pauvre.<br />

Les expériences <strong>de</strong> l‟enfance sont peu reconnues comme facteurs influents <strong>de</strong> <strong>la</strong> personnalité<br />

d‟adulte sauf en ce qui concerne le décès du père. Il existe <strong>de</strong>s difficultés à l‟introspection, avec <strong>de</strong>s<br />

capacités réflexives pauvres et généralisées.<br />

Les souhaits pour ses enfants futurs ne font pas référence à <strong>de</strong>s items affectifs : pas <strong>de</strong> problème<br />

pour trouver du travail, être heureux, pas <strong>de</strong> problème <strong>de</strong> santé.<br />

284


De même, <strong>la</strong> leçon tirée <strong>de</strong> l‟enfance consiste au fait <strong>de</strong> ne pas être matérialiste comme sa mère.<br />

La re<strong>la</strong>tion d‟attachement ne semble pas privilégiée, l‟aspect d‟étayage <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion parent - enfant<br />

étant privilégié à l‟aspect affectif (« l’enfant doit pouvoir s’appuyer, se reposer sur ses parents »).<br />

Cette « exclusion défensive » <strong>de</strong>s affects implique <strong>la</strong> rupture <strong>de</strong> 2 maximes <strong>de</strong> GRICE : qualité<br />

(sincérité) et manière (communication ambiguë).<br />

Par contre, les 2 autres maximes (quantité d‟informations et re<strong>la</strong>tion traduisant <strong>la</strong> pertinence <strong>de</strong>s<br />

propos par rapport à l‟interlocuteur) sont respectées.<br />

La <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> s‟est aggravée le jour où le père est tombé ma<strong>la</strong><strong>de</strong>. L‟eczéma est alors perçu<br />

comme différent <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> l‟enfance où le rôle <strong>de</strong>s allergies est ressenti comme prépondérant (« ce<br />

n’est plus le même style d’eczéma »). Les poussées d‟eczéma sont quotidiennes et c<strong>la</strong>irement<br />

établies comme psychosomatiques par <strong>la</strong> patiente. Le jour où cette reconnaissance a été faite<br />

(<strong>de</strong>puis 3 ans environ), <strong>la</strong> gêne sociale semble s‟être bien améliorée (« ça ne me gêne plus d’en<br />

parler…, si je dois le montrer aux gens autour <strong>de</strong> moi ; je le montre y a pas <strong>de</strong> souci… »).<br />

Notre sensation clinique après cet entretien est celle d‟une patiente présentant une insécurité<br />

d‟attachement avec <strong>de</strong>s stratégies secondaires détachées et préoccupées.<br />

EDICODE<br />

Les scores <strong>de</strong> fluidité (5,14), cohérence (7,37) et adéquation (6,1) sont supérieurs à ceux <strong>de</strong><br />

réflexion (3,45) et authenticité (4,7).<br />

La courbe <strong>de</strong> <strong>la</strong> patiente se rapproche ainsi <strong>de</strong> celle du sujet détaché sauf en ce qui concerne <strong>la</strong><br />

fluidité. Le score à cette échelle <strong>de</strong> fluidité peut témoigner soit d‟un aspect préoccupé, par recherche<br />

anxieuse du lien à l‟autre, soit d‟un aspect sécure par une mise en sens <strong>de</strong> l‟histoire personnelle et<br />

une expression plus aisée <strong>de</strong> celle-ci.<br />

Le score bas en réflexion témoigne <strong>de</strong> l‟exclusion défensive évoquée <strong>dans</strong> l‟interprétation <strong>de</strong><br />

l‟A.A.I. et peut participer à une authenticité abaissée.<br />

Q.SORT <strong>de</strong> KOBAK<br />

La patiente ne présente pas <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion significative avec l‟un <strong>de</strong>s 3 prototypes sécure, détaché et<br />

préoccupé.<br />

Elle semble néanmoins plus proche du prototype préoccupé (r =0,161) avec une corré<strong>la</strong>tion<br />

négative pour le type sécure (r = - 0,048) et détaché (r = - 0,07). Par rapport à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion standart<br />

<strong>de</strong> PIERREHUMBERT, <strong>la</strong> patiente est moins sécure, moins détachée et plus préoccupée (les différences<br />

n‟atteignent néanmoins pas un écart-type).<br />

Une catégorisation insécure peut être retenue.<br />

Néanmoins <strong>la</strong> corré<strong>la</strong>tion négative avec le type détaché est en contradiction avec l‟Edico<strong>de</strong> et ce<br />

qui ressort <strong>de</strong> l‟A.A.I.<br />

CAMIR<br />

La patiente présente un score Q <strong>de</strong> sécurité (stratégie primaire) <strong>de</strong> 0,55, ce qui <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse en sécure<br />

moyen selon les chiffres <strong>de</strong> l‟étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> PIERREHUMBERT 1996. Par contre nous observons un score T<br />

<strong>de</strong> détachement à 58,6, supérieur au score du prototype sécure (50,7) et préoccupé (50).<br />

Cette augmentation <strong>de</strong> score est inférieure à un écart type (t = 10).<br />

Son indice <strong>de</strong> stratégie secondaire est calculé à 0,25, soit nettement détaché. Son cumul d‟insécurité<br />

(-0,05) est plus élevé que <strong>la</strong> moyenne <strong>de</strong> son groupe (-0,139) mais inférieur à celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

standart (0,51).<br />

La patiente présente donc <strong>de</strong>s stratégies d‟insécurité d‟attachement appartenant aux 2 prototypes<br />

avec une prédominance pour le détachement.<br />

285


Néanmoins, l‟analyse <strong>de</strong>s échelles cliniques nous montre <strong>de</strong>s scores T inférieurs (différence d‟un<br />

écart type) pour les 3 échelles <strong>de</strong> sécurité (support parental, support familial et reconnaissance <strong>de</strong><br />

soutien).<br />

Deux échelles <strong>de</strong> détachement (indisponibilité parentale, distance familiale) sont supérieures à <strong>la</strong><br />

moyenne <strong>de</strong> plus d‟un écart type (respectivement 61,2 ; 65).<br />

Une <strong>de</strong>rnière échelle montre une augmentation <strong>de</strong> score T supérieur à un écart type : le blocage <strong>de</strong><br />

souvenirs (63,7), qui est souvent retrouvé <strong>dans</strong> les mécanismes <strong>de</strong> défense <strong>de</strong> type insécure.<br />

Il semble donc légitime d‟opter pour une catégorisation insécure <strong>de</strong> type détaché selon ce test.<br />

BARTHOLOMEW<br />

La patiente choisit l‟item re<strong>la</strong>tif au prototype détaché. Sur l‟échelle <strong>de</strong> LICKERT, elle donne un<br />

score équivalent à <strong>la</strong> stratégie re<strong>la</strong>tionnelle sécure et détachée (5) et est en désaccord avec les<br />

stratégies re<strong>la</strong>tionnelles préoccupées et désorganisées.<br />

La catégorisation insécure détaché peut être choisie pour ce questionnaire.<br />

SCL90 :<br />

La patiente manifeste une anxiété importante (+ 3 écart-types), un syndrôme dépressif (+1 écarttype),<br />

et <strong>de</strong>s symptômes divers (+3 écart-type) à savoir essentiellement troubles du sommeil. Les<br />

indices <strong>de</strong> gravité globale et <strong>de</strong> <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise ne sont par contre pas augmentés.<br />

STAIY :<br />

L‟anxiété décrite à <strong>la</strong> SCL90 n‟est paradoxalement pas retrouvée <strong>dans</strong> ce test.<br />

WCC :<br />

Il existe une augmentation à 2 écart-types du coping centré sur l‟émotion.<br />

Conclusion<br />

Ce cas clinique montre <strong>la</strong> difficulté <strong>de</strong> <strong>la</strong> catégorisation <strong>dans</strong> l‟attachement avec participation <strong>dans</strong><br />

les stratégies comportementales <strong>de</strong>s 3 prototypes sécure, insécure détaché, insécure préoccupé.<br />

Néanmoins, <strong>la</strong> prédominance d‟un prototype peut être observée, en l‟occurrence pour notre patiente<br />

le prototype insécure détaché.<br />

Cette participation <strong>de</strong>s 3 types d‟attachement <strong>dans</strong> les stratégies re<strong>la</strong>tionnelles explique en partie <strong>la</strong><br />

difficulté à avoir une interprétation statistique univoque.<br />

Pour le cas présent, le Q-SORT <strong>de</strong> KOBAK semble discordant avec les 3 autres tests concernant le<br />

score <strong>de</strong> détachement. Par contre il « capte » bien le caractère insécure <strong>de</strong> <strong>la</strong> patiente, ce qui n‟est<br />

pas le cas du CAMIR.<br />

Il conviendra également d‟évaluer l‟influence d‟un état <strong>de</strong> fatigue passager, ce qui est le cas pour<br />

notre patiente dont les tests ont été faits en pério<strong>de</strong> d‟examens, sur les scores notamment <strong>de</strong><br />

préoccupation et <strong>de</strong> <strong>la</strong> SCL90.<br />

Sur un p<strong>la</strong>n clinique, l‟aspect démonstratif <strong>de</strong> ce cas rési<strong>de</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> résurgence à 19 ans après le<br />

décès du père <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> que nous pouvons qualifier d‟extrinsèque (Ig E augmentées,<br />

importance <strong>de</strong>s allergies observées).<br />

286


La perte du père semble avoir réactivé une angoisse archaïque d‟abandon et se manifeste par un<br />

eczéma car le terrain biologique <strong>de</strong> <strong>la</strong> patiente le permet (diathèse <strong>atopique</strong> présente). Le<br />

mécanisme d‟exclusion défensive <strong>de</strong>s affects semble être le mécanisme <strong>de</strong> défense prépondérant<br />

utilisé par <strong>la</strong> patiente avec une répercussion sur ses capacités réflexives.<br />

Durant l‟enfance, <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion à <strong>la</strong> mère a été très conflictuelle, avec comme conséquence un étayage<br />

au père. Ceci explique l‟angoisse <strong>de</strong> <strong>la</strong> perte <strong>de</strong> celui-ci <strong>dans</strong> l‟enfance. Cette angoisse, <strong>de</strong>venue<br />

réalité est venue décompenser une <strong>structure</strong> probablement insécure avec manifestation <strong>de</strong>s symptômes<br />

<strong>de</strong>rmatologiques.<br />

287


A .A.I. patiente X 018 :<br />

Mr S : Alors est-ce que vous pouvez me décrire votre situation familiale <strong>dans</strong> l‟enfance ? Où vivait<br />

votre famille ? Quels étaient ses dép<strong>la</strong>cements ? Ses activités ?<br />

Mlle X : Euh bah j‟avais mon papa ma maman une petite sœur qui a <strong>de</strong>ux ans et <strong>de</strong>mi <strong>de</strong> moins qu‟<br />

moi… euh… j‟habite à <strong>la</strong> campagne… fin j‟habitais à <strong>la</strong> campagne… une p‟tite ville quoi… <strong>de</strong><br />

2000 habitants… euh… j‟habite à côté <strong>de</strong> chez ma grand-mère maternelle… qui m gardait assez<br />

souvent… donc voilà et puis euh… c‟est tout…<br />

Mr S : D‟accord, vos grands-parents vous étaient connus ?<br />

Mlle X : Euh oui ! Mais mon grand-père maternel est mort en 92 donc j‟avais 12 ans…<br />

Mr S : D‟accord, et donc vous aviez <strong>de</strong>s frères et sœurs ?<br />

Mlle : J‟ai une sœur…<br />

Mr S : Une sœur…<br />

Mr S : Et d‟autres personnes vivaient sous le même toit que vous ?<br />

Mlle X : Non !...<br />

Mr S : Et actuellement cette famille vit aux alentours ?<br />

Mlle X : Euh… ma maman vit toujours au même endroit mon papa est décédé… et euh ma p‟tite<br />

sœur rentre tous les week-ends mais elle est sur Dijon l reste du temps elle est étudiante…<br />

Mr S : D‟accord, donc votre maman vit toujours…<br />

Mlle X : Hum, hum… Dans <strong>la</strong> même maison oui…<br />

Mr S : <strong>dans</strong> <strong>la</strong> même maison donc en Bourgogne ?<br />

Mlle X : Euh c‟est en Haute-Marne… en Champagne Ar<strong>de</strong>nne…<br />

Mr S : D‟accord, alors est-ce que vous pourriez me décrire les re<strong>la</strong>tions que vous aviez avec vos<br />

parents <strong>dans</strong> l‟enfance en essayant <strong>de</strong> remonter le plus loin possible ?<br />

Mlle X : Hum, hum… Et bah euh… avec mon papa ça s‟est toujours très bien passé euh… hum…<br />

j‟étais un peu une fille à papa donc beaucoup d‟ câlins et euh… voilà !et avec ma maman bah c‟était<br />

pas forcément évi<strong>de</strong>nt mais papa était pas trop là vu que vu que il avait euh un travail qui lui prenait<br />

quand même pas mal <strong>de</strong> temps et il était très sportif à côté… donc euh donc en fait c‟est un peu elle<br />

qui, qui faisait notre éducation et j‟ pense qu‟elle avait p‟t être un peu l‟ mauvais rôle donc euh donc<br />

ça s passait pas forcément toujours bien euh elle est très autoritaire… donc voilà !...<br />

Mr : D‟accord. Pourriez-vous me décrire en cinq adjectifs <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion que vous aviez avec votre<br />

mère ?<br />

Mlle X : …Euh hum !... (Rire) cinq ça fait beaucoup… euh… donc j‟ai dit elle était autoritaire…<br />

euh j‟ vais dire que c‟était pas très… pas affectif… donc le contraire (rires) c‟était pas l‟ style euh à<br />

faire <strong>de</strong>s câlins comme avec mon père donc voilà… euh… c‟était on va dire éducatif si on peut dire<br />

ça parce que c‟était elle qui nous faisait faire nos <strong>de</strong>voirs et qui nous forçait beaucoup… aussi à les<br />

288


faire… euh… bah j‟ peux dire qu‟elle était très présente… parce qu‟on <strong>la</strong> voyait quand même euh…<br />

elle travail<strong>la</strong>it à mi temps donc euh… au début à mi temps donc euh en fait euh elle était quand<br />

même euh… quand même assez souvent là… y m‟en manque un… euh… chais pas maternelle<br />

(Rire) vu que c‟était ma mère je sais pas… logiquement… oui aucune idée sinon… non faut qu‟<br />

j‟en trouve un autre ? (Rires)<br />

Mr S : On en a déjà quatre…<br />

Mlle X : Ouais… Bah je, j‟ sais pas sinon… ça fait déjà pas mal…<br />

Mr S : D‟accord, alors donc j‟ai autoritaire, affectueuse, éducatif, mère très présente…<br />

Mlle X : Ouais… (Rire) euh… Hum… euh bah pff non j‟ pourrais pas dire euh… non… j‟ sais<br />

pas…<br />

Mr S : D‟accord, alors pour autoritaire est-ce que vous pouvez me donner un souvenir spécifique<br />

pour nous donner un exemple où votre mère était autoritaire ?<br />

Mlle X : Ah bah… tout l‟ temps… (Rires) euh…un exemple précis euh… un exemple précis bah…<br />

pff pas spécialement mais euh ce qu‟elle nous obligeait à faire donc euh… bah elle était souvent en<br />

train d‟ crier et euh… et euh… bah j‟ sais pas j‟ me suis ramassée plein d‟ punitions donc euh…<br />

euh… un exemple précis… bah quand elle m‟envoyait <strong>dans</strong> ma chambre sans manger euh pour me<br />

punir… parce que j‟ l‟avais pas écoutée… c‟était pas trop d‟ ma faute…<br />

Mr S : Et vous en avez un souvenir précis ?<br />

Mlle X : Euh oui… bon c‟était, c‟était quand j‟étais au lycée donc euh… quand j‟étais au lycée elle<br />

<strong>de</strong>vait venir nous chercher quand on sortait d‟ <strong>la</strong> <strong>dans</strong>e et puis en fait euh… et puis en fait s‟est pas<br />

on s‟est pas vu au ren<strong>de</strong>z-vous donc quand chuis rentrée j‟ me suis j‟me suis bien fait euh<br />

disputée… et donc euh voilà et j‟<strong>de</strong>vais avoir 17 ans et… et elle trouvait ça marrant d‟ m‟envoyer<br />

<strong>dans</strong> ma chambre sans manger encore…<br />

Mr S : Et est-ce que vous avez <strong>de</strong>s souvenirs beaucoup plus précoces <strong>dans</strong> votre enfance ?<br />

Mlle X : Euh… bah j dirais qu c‟était un peu tout l‟temps comme ça quoi donc euh…<br />

Mr S : Un souvenir quand vous aviez cinq, six ans par exemple ?<br />

Mlle X : Ouais… bah pas d‟ souvenir spécial en fait euh c‟est plus général quoi… c‟est plus général<br />

parce qu‟en fait euh ouais !... les disputes que j‟ me rappelle ça serait plus euh celles qu‟étaient<br />

rares euh… et avec elle c‟était pas rare donc euh (Rires) euh… bah ça pouvait être quand j‟<br />

ramenais d‟ mauvaises notes à l‟école ou… mais euh… rien <strong>de</strong> précis… non rien d précis euh…<br />

franchement non…<br />

Mr S : D‟accord, alors pour l‟adjectif affectueuse est-ce que vous avez une anecdote <strong>dans</strong> <strong>la</strong> petite<br />

enfance ?<br />

Mlle X : Euh… bah pas précisément parce qu‟en fait euh… c‟est, c‟est pareil c‟est un trait d‟<br />

caractère général donc euh… donc euh j‟ai rien <strong>de</strong> spécial… j‟ me rappelle <strong>de</strong>… <strong>de</strong> <strong>la</strong> p‟tite copine<br />

à ma sœur fin qu‟on voyait tout l‟ temps et en fait euh pareil elle supportait pas ma mère et euh et<br />

euh un jour ma mère l‟a engueulée et… et donc elle lui a tiré <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue… et euh j‟ me rappellerai<br />

toujours <strong>de</strong> ma mère qu‟a été cafardée et qu‟a fait tout un cinéma à cause <strong>de</strong> ça alors que voilà !...<br />

c‟était pas son rôle…<br />

289


Mr S : Et vous aviez quel âge ?<br />

Mlle X : J‟avais euh… bah moi j‟étais plus âgée mais euh… j‟étais p‟t être au collège j‟ <strong>de</strong>vais<br />

avoir 15 ans…<br />

Mr S : … et <strong>dans</strong> l‟enfance vous n‟avez pas <strong>de</strong> souvenir précis ?<br />

Mlle X : Bah… non mai fin ouais c‟est vrai qu‟ c‟est pas euh… non puis ouais c‟est très, très<br />

général donc euh… hum…<br />

Mr S : D‟accord… Pour l‟adjectif éducatif…<br />

Mlle X : Oh bah ça tous les étés j‟me tapais <strong>de</strong>s… <strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs <strong>de</strong> vacances non stop et tous les jours<br />

elle me faisait faire une dictée donc ça j m‟en rappelle quoi… (Rire)<br />

Mr S : Vous aviez quel âge ?<br />

Mlle X : Euh quand j‟étais en primaire…<br />

Mr S : En primaire…<br />

Mlle X : Hum à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> primaire donc euh ouais tous les jours j‟avais l‟ droit à ma dictée et… et<br />

voilà et puis… j‟ me… ouais j‟ me rappelle bien quoi… j‟ me rappelle aussi <strong>de</strong>s jours où j‟me<br />

tapais une mauvaise et euh… elle venait m‟ chercher chez ma grand-mère et puis euh j‟ comptais<br />

tous les pas euh j‟com donc je sais exactement combien y a <strong>de</strong> pas pour aller jusqu‟à chez ma<br />

grand-mère euh sur le trottoir fin… d‟un bout à l‟autre <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue… parce que j les comptais j‟avais<br />

pas envie d rentrer… donc euh voilà… mais euh ouais niveau éducatif ouais euh… j m‟en souviens<br />

bien…<br />

Mr S : D‟accord, et mère très présente vous avez un souvenir précis ?<br />

Mlle X : Euh… non mais bah elle venait elle nous emmenait à l‟école elle venait nous chercher…<br />

donc à part donc elle était elle travail<strong>la</strong>it pas l‟ matin… donc euh… si j me souviens d‟elle qui<br />

venait m chercher à l‟école… et puis euh… et puis le midi elle nous posait chez ma grand-mère et<br />

euh fin après manger et puis elle venait nous rechercher euh… Ah si autoritaire j‟me rappelle !...<br />

Parce qu‟en fait quand j‟étais petite (Rires) euh puis encore maintenant chuis assez difficile et en<br />

fait euh j‟ mangeais pas grand-chose… j‟vomissais tout l‟ temps et euh… et en fait quand euh<br />

quand j‟aimais pas quelque chose elle me forçait à l‟ manger à tout prix… mais euh c‟était pas très<br />

diversifié l‟alimentation chez nous donc maintenant y a plein d‟ trucs que j‟aime que maintenant…<br />

et euh… et en fait elle me forçait à manger les choses que j‟aimais vraiment pas… et euh elle me<br />

disait que si j finissais pas en fait euh… mon voisin il est handicapé elle m‟emmènerait mon assiette<br />

chez le voisin et qu‟ j‟irai <strong>la</strong> manger chez lui… et donc j‟ me forçais et j‟finissais en vomissant au<br />

<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s toilettes euh… ça j‟ m‟en rappelle…<br />

Mr S : D‟accord, c‟est un exemple précis ou c‟est plusieurs exemples ?<br />

Mlle X : Euh… c‟est plusieurs ouais… ça arrivait ça arrivait assez souvent quoi… j‟ai pas<br />

d‟exemple d‟aliments précis mais euh…<br />

Mr S : D‟accord et pour mère très présente ?<br />

290


Mlle X : Bah je… pff j me rappelle quand euh fin j‟ai <strong>de</strong>s souvenirs quand elle venait m‟ chercher à<br />

l‟école primaire euh le midi quoi mais euh… et puis tous les soirs… mais euh c‟est tout ce que j<br />

peux dire euh… ouais…<br />

Mr S : D‟accord, bien. Alors <strong>de</strong> <strong>la</strong> même manière est-ce que vous pourriez me décrire en cinq<br />

adjectifs <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion que vous aviez avec votre père ?<br />

Mlle X : Hum, hum… euh… donc c‟était euh très affectueux… j dirais… euh… <strong>de</strong>s fois autoritaire<br />

mais quand y fal<strong>la</strong>it hein… donc euh… euh… sportif… parce que comme il était très sportif euh<br />

fal<strong>la</strong>it suivre… euh… bah lui il était euh assez peu présent en fait… ça on peut le mettre aussi… et<br />

euh… euh… bah c‟était euh… c‟était plus profond en fait euh quand on avait <strong>de</strong>s discussions c‟était<br />

intéressant quoi c‟était une vraie re<strong>la</strong>tion pas comme avec ma mère… avec ma mère j‟ai rarement<br />

eu <strong>de</strong> vraies re<strong>la</strong>tions en tout cas <strong>dans</strong> mon enfance et euh donc euh ouais !... voilà… j‟ dirais ça en<br />

<strong>de</strong>rnier mais j‟sais pas comment on peut dire…<br />

Mr S : Donc <strong>de</strong>s échanges profonds ?<br />

Mlle X : Oui j dirais plus… plus intéressants plus riches quoi…<br />

Mr S : d‟accord, très bien. Alors pour très affectueux est-ce que vous avez une anecdote précise<br />

<strong>dans</strong> <strong>la</strong> petite enfance toujours ?<br />

Mlle X : Euh… non précis non en fait c‟était, c‟était général quoi donc euh… j crois que même<br />

quand j‟avais 17 ans j continuais à monter sur ses genoux et, et à aller lui faire <strong>de</strong>s câlin donc euh…<br />

<strong>de</strong>puis toujours… après euh après j‟ai un souvenir en fait euh quand j‟étais petite donc j‟étais un<br />

p‟tit peu ma<strong>la</strong><strong>de</strong> et euh j partais en cure euh à La Bourbouille c‟était pas forcément facile pour mes<br />

parents <strong>de</strong> prendre trois semaines <strong>de</strong> congés… et euh y a une année où euh… en fait y z ont fait à<br />

tour <strong>de</strong> rôle avec ma mère et mon père est resté une semaine avec moi… et euh j‟ai <strong>de</strong>s souvenirs<br />

euh j‟ai quelques souvenirs précis <strong>de</strong> ce qu‟on a fait ensemble alors que euh… que les autres années<br />

pas du tout et avec ma mère pas du tout quoi… donc euh voilà !...<br />

Mr S : D‟accord, pour parfois autoritaire vous avez un souvenir précis ?<br />

Mlle X : Ah oui ! Bah j me rappelle d‟une baffe (Rires) donc voilà un jour j‟ai cassé quelque chose<br />

et j me suis pris une baffe (Rire) mais j l‟avais bien méritée (Rire) donc euh voilà !... mais euh<br />

ouais ! Des fois il était pas forcément tendre hein mais… donc j me rappelle <strong>de</strong> cette baffe<br />

précisément… et euh… et voilà… mais j <strong>de</strong>vais être petite hein… pour l‟âge euh…<br />

Mr S : Vous aviez quel âge ?<br />

Mlle X : J‟étais en primaire voire euh moins… j pense… hum…<br />

Mr S : D‟accord, et vous vous rappelez <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation ?<br />

Mlle X : Oui j me rappelle quel vase euh j‟ai cassé… en fait euh c‟est ma mère elle aime bien les<br />

babioles donc elle avait mis un vase euh <strong>de</strong>vant les livres euh <strong>de</strong>vant les livres d‟enfants… qui<br />

étaient rangés impeccablement <strong>dans</strong> <strong>la</strong> bibliothèque… donc j‟ai pris un livre et j‟ai fait tomber<br />

euh… j‟ai fait tomber le vase… voilà…<br />

Mr S : D‟accord, sportif, il fal<strong>la</strong>it le suivre vous m‟avez dit…<br />

Mlle X : Bah il avait fait <strong>de</strong>s marathons en fait donc euh voilà… <strong>de</strong>s triathlons fin tout quoi… et<br />

donc en fait euh le week-end euh bah l week-end généralement on il en profitait pour faire du vélo<br />

291


pour courir donc euh… donc on l suivait pour ses courses fin pas tout l temps même rarement<br />

puisqu‟il al<strong>la</strong>it avec ses amis mais j me souviens donc on le suivais pour <strong>de</strong>s triathlons marathon<br />

jamais fait… euh triathlon course à pieds euh… courir avec lui aussi pace que euh… au lycée j me<br />

débrouil<strong>la</strong>is pas mal en course donc euh donc euh ça nous arrivait quelque fois d‟aller courir<br />

ensemble… et puis euh et puis quand j‟étais toute petite euh tous les dimanches j‟avais <strong>la</strong> p‟tite<br />

bal<strong>la</strong><strong>de</strong> euh à pieds… donc voilà…<br />

Mr S : Donc vous vous rappelez précisément d‟une journée, par exemple d‟une journée<br />

particulière ?<br />

Mlle X : Pas une journée précise mais euh mais c‟était assez souvent comme ça donc le dimanche<br />

après le repas <strong>de</strong> famille chez ma grand-mère par exemple et euh… et euh bah j me souviens d <strong>la</strong><br />

bal<strong>la</strong><strong>de</strong> parce que c‟était toujours <strong>la</strong> même euh… donc en fait euh <strong>dans</strong> mon vil<strong>la</strong>ge y a beaucoup d<br />

trains… une grosse gare… et donc en fait euh quand on passait euh on passait le long <strong>de</strong> <strong>la</strong> voie<br />

ferrée on faisait un tour par là donc j me souviens au <strong>de</strong>ssus du pont quand on voyait <strong>de</strong>s<br />

locomotives on faisait coucou pour que pour qu‟elles k<strong>la</strong>xonnent euh… <strong>de</strong>s trucs comme ça… c‟est<br />

pas une bal<strong>la</strong><strong>de</strong> précise mais euh… c‟est un peu tout le temps…<br />

Mr S : D‟accord, bien. Alors pour l‟adjectif peu présent…<br />

Mlle X : Euh bah en fait son travail lui prenait lui prenait beaucoup <strong>de</strong> temps donc voilà y partait à<br />

sept heures le matin et y rentrait à sept heures le soir… et euh le midi bah il avait une heure pour<br />

manger et euh… donc on mangeait vite puis après on al<strong>la</strong>it chez ma grand-mère donc euh boire le<br />

café là bas… fin… oui peu présent euh c‟est au niveau du temps pas au niveau… du reste… c‟est<br />

que euh… c‟est que au niveau du temps… donc voilà… après euh non j‟ me souviens qu‟le soir on<br />

l‟attendait souvent quoi… surtout s‟il al<strong>la</strong>it courir après…<br />

Mr S : D‟accord, et vous avez un souvenir d‟échange profond ?<br />

Mlle X : Hum, hum…<br />

Mr S : Donc un souvenir précis ?<br />

Mlle X : Euh ouais…<br />

Mr S : Dans votre enfance ?<br />

Mlle X : Hum… bah c‟est p‟t être plus tardif mais euh… au collège j‟ me suis euh… j‟ai dû m<br />

disputer encore une fois avec ma mère… et en fait euh j‟ me souviens d‟ mon papa qu‟était venu m‟<br />

voir qui m‟avait réconfortée et euh donc ça avait dû être assez violent quand même cette fois là j‟<br />

m‟en je sais pas pour quoi c‟était… et euh qu‟était venu <strong>dans</strong> ma chambre et qui m‟avait dit euh qui<br />

m‟aimait et euh voilà… voilà puis on avait plus <strong>de</strong> discussions euh <strong>de</strong>… euh fin… où y s‟intéressait<br />

plus à ce que je ressentais où à ma vie quoi… c‟est plus le lycée ça…<br />

Mr S : D‟accord, mais <strong>dans</strong> l‟enfance pas <strong>de</strong> souvenirs particuliers ?<br />

Mlle X : Bah… quand j‟étais petite non… fin si quand j‟ me p<strong>la</strong>ignais y m disant qu‟ c‟était dur<br />

quand <strong>la</strong> vie d‟enfant… voilà…<br />

Mr S : D‟accord, et <strong>de</strong> quel parent vous sentiez vous <strong>la</strong> plus proche ?<br />

Mlle X : Mon père !...<br />

292


Mr S : Oui, et pourquoi n‟aviez vous pas les mêmes sentiments à l‟égard <strong>de</strong> votre mère ?<br />

Mlle X : Parce qui z‟ ont pas du tout l‟ même caractère… y sont complètement opposés… donc<br />

voilà…<br />

Mr S : A quels niveaux ?<br />

Mlle X : Euh…bah à tous les niveaux quoi… (Rires) y sont extrêmement opposés sur tout donc euh<br />

c‟était l‟ jour et <strong>la</strong> nuit… voilà…<br />

Mr S : D‟accord, alors quand vous étiez troublée, bouleversée lors d‟une perturbation émotionnelle,<br />

qu‟est-ce que vous faisiez ?<br />

Mlle X : …Hum… bah j‟ pense que j‟ m‟enfermais <strong>dans</strong> ma chambre… puis voilà… j‟étais un peu<br />

euh fin j‟étais bien quand j‟étais tranquille toute seule donc euh donc oui j‟ pense que je <strong>de</strong>vais<br />

m‟enfermer <strong>dans</strong> ma chambre et puis voilà…<br />

Mr S : D‟accord, y a-t-il <strong>de</strong>s évènements spécifiques auxquels vous pensez à ce sujet ?<br />

Mlle X : Non… non j‟ai eu une enfance euh… pas eu <strong>de</strong> grands, grands malheurs donc euh j‟<br />

pourrais pas dire quoi… au pire une contrariété parce que ma mère m‟interdisait <strong>de</strong> sortir ou<br />

quelque chose comme ça donc c‟était pas… c‟est pas c‟était pas <strong>la</strong> cata non plus…<br />

Mr S : D‟accord, et lors d‟une blessure ou d‟une douleur physique comment vous réagissiez qu‟estce<br />

que vous faisiez ?<br />

Mlle X : Hum… euh pff… je sais pas du tout… j‟ai rien en tête parce que j‟ai jamais euh j‟ai jamais<br />

été hospitalisée ou quoique ce soit quand j‟étais petite donc euh puis encore après… donc j‟ peux<br />

pas dire euh… mais j‟ pense que j‟étais bien du style à me p<strong>la</strong>indre… pas mal…<br />

Mr S : A vous p<strong>la</strong>indre…<br />

Mlle X : Ouais…<br />

Mr S : Donc vous alliez vers l‟extérieur…<br />

Mlle X : Ouais…<br />

Mr S : Vers qui vous alliez ?<br />

Mlle X : Bah j‟ pense vers mes parents quoi… mais euh… j‟ai rien fin j‟ai pas d‟exemple précis<br />

euh…<br />

Mr S : Oui, vous ne vous souvenez pas…<br />

Mlle X : Non…<br />

Mr S : D‟accord, et quand vous étiez ma<strong>la</strong><strong>de</strong> qu‟est-ce qui se passait ?<br />

Mlle X : Hum… bah j‟étais rarement ma<strong>la</strong><strong>de</strong>… j‟ crois qu‟ j‟ai rarement manqué l‟école… et euh…<br />

donc euh ouais c‟était pas c‟était pas très souvent… donc euh j‟ai pas beaucoup <strong>de</strong> souvenirs…<br />

Mr S : D‟accord, alors quelle est <strong>la</strong> première séparation dont vous vous souvenez ?<br />

293


Mlle X : (Silence) bah ça <strong>de</strong>vait être… ça <strong>de</strong>vait être ma première colonie d‟ vacances en fait…<br />

Mr S : Oui… Vous aviez quel âge ?<br />

Mlle X : Hum… j‟étais jeune j‟avais peut être huit ans… huit dix ans… mais euh j‟ <strong>de</strong>vais p‟t être<br />

en CE2, CM1… CM1 p‟t être… et euh en fait euh bah c‟était encore euh c‟était un été où j‟ <strong>de</strong>vais<br />

partir à <strong>la</strong> Bourboule et euh et donc mes parents m‟avaient mis en colo parce que au bout d‟ <strong>la</strong><br />

quatrième année c‟était un peu long (Rire) et déjà qu moi j‟aimais pas trop <strong>la</strong> ville alors eux (Rire)<br />

j‟imagine… donc voilà…<br />

Mr S : Et comment vous réagissiez alors ? Comment est-ce que vous avez réagi ?<br />

Mlle X : Hum… bah au début c‟était un peu d‟appréhension l‟ premier jour pour euh pour se faire<br />

<strong>de</strong>s amis puis arriver <strong>dans</strong> un endroit qu‟on connaît pas et en fait euh je j‟étais à un âge euh qui était<br />

intermédiaire entre <strong>de</strong>ux… <strong>de</strong>ux groupes d‟enfants… donc en fait on m‟a on m‟avait <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong><br />

choisir et j‟avais été avec les plus jeunes parce que j‟ me sentais plus rassurée qu‟avec euh ceux<br />

qu‟avaient mon âge ou plus… donc voilà et après bah pas trop d‟ souvenirs <strong>de</strong>s vacances… sauf<br />

que en petite fille gâtée euh mes grands-parents paternels euh comme on était les seuls petits enfants<br />

sont venus me voir là bas… donc voilà j‟avais d‟ <strong>la</strong> chance (Rires) et euh j‟ me rappelle par contre<br />

très bien du <strong>de</strong>rnier jour… parce que en fait euh donc euh on avait envoyé <strong>de</strong>s lettres à nos parents<br />

et euh et <strong>dans</strong> <strong>la</strong> colo y z „avaient mis une feuille à l‟intérieur en disant aux parent qu‟ ça servait à<br />

rien d‟ venir dès l‟matin qui fal<strong>la</strong>it venir chercher les enfants qu‟l‟après midi… et mes parents avant<br />

d‟ recevoir <strong>la</strong> lettre m‟avaient dit qui venaient l‟ matin et c‟est vrai qu‟ j‟avais euh j‟ me rappelle<br />

avoir angoissé… et j‟ pense que c‟était assez souvent… euh quand mes parents arrivaient en retard<br />

même après quand j‟étais petite euh d‟être euh d‟être angoissée <strong>de</strong> les perdre et euh qui soit arrivé<br />

quelque chose… donc voilà mais ça j‟ m‟en souviens bien…<br />

Mr S : D‟accord, et il y a eu d‟autres séparations dont vous vous rappelez ?<br />

Mlle X : Euh… non bah celle-là c‟était <strong>la</strong> première… l‟année d‟après chuis partie en vacances mais<br />

euh avec une copine <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse donc euh pff c‟est pas très… non et après <strong>de</strong> toute façon euh quand<br />

j‟étais euh… j‟ me rappelle très bien quand j‟étais en CM2 j‟ prenais mon vélo j‟ partais toute seule<br />

j‟ partais loin… mes parent y z avaient rien à m‟dire quoi… j‟étais pas trop… j‟étais quand même<br />

assez téméraire… ça m‟ posait pas <strong>de</strong> problème…<br />

Mr S : d‟accord, c‟était à quel âge où vous partiez toute seule ?<br />

Mlle X : En CM1 CM2… pareil <strong>dans</strong> ces âges ouais…<br />

Mr S : D‟accord, et est-ce que vous vous êtes sentie rejetée comme enfant ?<br />

Mlle X : Euh… pff… pas par mon père déjà c‟est sur… euh par ma mère ouais… mais après je sais<br />

pas si euh… les <strong>de</strong>rnières années où j‟ai vécu là joue pas sur le fait que… sur ce que je pense<br />

maintenant… mais euh… ouais j‟ pense quand j‟étais petite par ma mère…<br />

Mr S : Donc vous aviez quel âge ?<br />

Mlle X : Euh pff… chais pas collège voire primaire…<br />

Mr S : D‟accord, et qu‟est-ce que vous ressentiez précisément ?<br />

294


Mlle X : …Hum… Bah pff… c‟était surtout euh p‟t être <strong>de</strong> <strong>la</strong> jalousie parce que ma p‟tite sœur était<br />

très euh… très couvée… et donc en fait euh tout ce qui z‟ont fait pour ma fin… tout ce que ma<br />

mère surtout a fait pour tout pour ma p‟tite sœur euh moi j‟y ai jamais eu droit quoi… j‟ me suis<br />

souvent débrouillée toute seule déjà quand j‟étais petite donc voilà et puis fin bon j‟étais pas jalouse<br />

<strong>de</strong> ma sœur mais euh c‟était un peu un peu d‟ l‟injustice ouais j‟ pense… et euh… et voilà et puis<br />

euh <strong>de</strong>s fois d‟ <strong>la</strong> c‟ <strong>de</strong>s fois d‟ <strong>la</strong> colère <strong>de</strong>… parce que notre euh… nous faisait bien ressentir qu‟<br />

on était <strong>de</strong>s enfants et qu‟on n‟avait pas à déci<strong>de</strong>r ni à ni à ressentir quoique ce soit quoi que c‟était<br />

elle qui décidait pour nous…<br />

Mr S : D‟accord, et quand vous aviez réagi ?<br />

Mlle X : Hum… Bah je sais pas quand j‟étais plus jeune mais maintenant euh… j‟ pense que c‟était<br />

pareil quand j‟ réagi euh je crie quoi… j‟ crie et j‟ peux pas m‟empêcher d‟ dire ce que j‟ pense<br />

donc euh généralement ça aggrave <strong>la</strong> situation… mais j‟ me gêne pas pour dire quoi…<br />

Mr S : D‟accord, et pourquoi votre mère avait cette attitu<strong>de</strong>, pensez-vous ?<br />

Mlle X : Euh… bah d‟après ma grand-mère maternelle en fait euh mon grand-père paternel était<br />

pareil… donc voilà… donc ce serait ça pourrait être l‟explication… (Rire)<br />

Mr S : Et est-ce que votre mère réalisait qu‟elle vous rejetait,<br />

Mlle X : …Non j‟ pense pas qu‟elle réalise et puis euh encore maintenant fin bon d‟après ce que je<br />

vois maintenant elle euh… en fait elle est complètement euh… elle est complètement <strong>dans</strong> l‟ déni…<br />

donc en fait euh… quoiqu‟on lui dise euh déjà elle aura toujours raison et en fait elle nous… elle<br />

racontera euh… elle racontera l‟ contraire c‟est ce qui fait du mal <strong>de</strong>s fois quoi… parce que euh<br />

parce qu‟elle nous rejette puis à côté elle va dire « oh bah non euh c‟est pas vrai quoi ! »… donc<br />

euh… en gros c‟est nous qui fuyons euh <strong>de</strong> nous même…<br />

Mr S : D‟accord… Alors autrement est-ce qu‟il y a <strong>de</strong>s souvenirs <strong>de</strong> menace d‟abandon ou<br />

d‟éloignement <strong>dans</strong> <strong>la</strong> famille ?<br />

Mlle X : …Euh bah <strong>de</strong>puis qu‟on est petite ma mère nous a toujours dit qu‟elle al<strong>la</strong>it nous mettre<br />

<strong>dans</strong> un, un pensionnat… donc voilà (Rires) dès qu‟y avait quelque chose qu‟al<strong>la</strong>it pas fin surtout<br />

moi pas ma sœur mais bon voilà… donc le pensionnat et puis euh… et puis pff… ça a continué<br />

jusqu‟à maintenant donc euh donc maintenant c‟est j‟ vais changer les serrures et vous reviendrez<br />

plus…<br />

Mr S : D‟accord, donc il arrivait que votre mère vous menace pour <strong>la</strong> discipline…<br />

Mlle X : Hum… Hum, hum… Hum, hum… oui…<br />

Mr S: D‟accord.<br />

Mlle X: De pensionnat <strong>de</strong> pas nous donner à manger euh donc elle nous privait <strong>de</strong> repas <strong>de</strong>… euh…<br />

pff… <strong>de</strong> nous envoyer chez le voisin manger nos p<strong>la</strong>ts… euh hum… oui fin c‟est ce que je me<br />

souviens…<br />

Mr S : C‟était fréquent <strong>dans</strong> votre enfance ?<br />

Mlle X : Ah ouais, ouais, ouais… ouais (Rire)<br />

Mr S : D‟accord et <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> votre père…<br />

295


Mlle X : Non (Rire)<br />

Mr S : D‟accord, et il n‟y a pas eu <strong>de</strong> mauvais traitements physiques ?<br />

Mlle X : Non bon on s‟est reçu <strong>de</strong>s baffes mais comme tout le mon<strong>de</strong> quoi… puis euh tant mieux…<br />

hum…<br />

Mr S : D‟accord, alors est-ce que vous vous sentez affectée comme adulte par cette expérience ?<br />

Mlle X : Oui…<br />

Mr S : Oui…<br />

Mlle X : Hum, hum…<br />

Mr S : Donc vous avez <strong>la</strong> sensation que ce<strong>la</strong> affecte vos attitu<strong>de</strong>s avec votre entourage actuellement<br />

ou ?<br />

Mlle X : Euh pff… ouais c‟est possible ouais…<br />

Mr S : D‟accord. Alors est-ce que vous étiez une enfant inquiète préoccupée ?<br />

Mlle X : (Silence) non pas trop… j‟ pense pas… y m‟semble pas…<br />

Mr S : D‟accord…<br />

Mlle X : …Pas tout le temps quoi (Rires) pas souvent…<br />

Mr S : D‟accord, alors donc est-ce que vous pensez que toutes ces expériences infantiles ont un<br />

effet sur votre personnalité adulte actuelle ?<br />

Mlle X: Hum, hum…<br />

Mr S: Oui…<br />

Mlle X : Oui…<br />

Mr S : Et donc est-ce que vous avez souvenir <strong>de</strong> quelques expériences ayant influencé négativement<br />

le développement <strong>de</strong> cette personnalité ?<br />

Mlle X : …Non mais j‟ pense que euh… avec ma sœur euh <strong>la</strong> pire insulte euh quand on en a<br />

vraiment marre l‟une <strong>de</strong> l‟autre c‟est euh… bah là t‟es en train d ressembler à ta mère donc euh<br />

voilà… donc j‟ pense que euh… j‟ pense que <strong>de</strong>s fin sans nous en rendre compte ou <strong>de</strong>s fois en<br />

nous en en nous en rendant compte… on évite euh quand on voit qu‟on a qu‟on a le même caractère<br />

d‟ qu‟elle on… on recadre direct et puis on évite euh… on évite <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir pareil quoi… donc<br />

voilà… mais… donc j‟ pense que ça joue d‟ manière générale sur tout euh sur tout notre<br />

comportement quoi…<br />

Mr S : D‟accord, et est-ce que vous comprenez l‟attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> vos parents durant votre enfance ?<br />

Mlle X : …Euh bah d‟ma mère non… mon père euh bah oui fin…<br />

296


Mr S : D‟accord.<br />

Mlle X : Ouais tant mieux… mais euh non ma mère y a <strong>de</strong>s fois non j‟ comprends pas tout et puis<br />

euh et puis j‟ai arrêté d‟essayer d‟ comprendre quoi… parce que parce qu‟après on en vient à s‟<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r pourquoi elle a voulu <strong>de</strong>s enfants et euh… et voilà quoi…<br />

Mr S : Hum, hum… D‟accord, et est-ce qu‟il y a eu d‟autres adultes qui vous ont été proches durant<br />

votre enfance ?<br />

Mlle X : Hum bah ma grand-mère… fin d‟ t‟ façon m ma grand-mère maternelle donc bah elle était<br />

très proche parce qu‟elle nous gardait l‟après midi… euh proche <strong>dans</strong> le sens où c‟était comme une<br />

euh une secon<strong>de</strong> mère donc en fait elle était aussi euh c‟était pas que les bons côtés elle était aussi<br />

autoritaire fin… mais bon y avait pas d‟ soucis puis on est resté on a gardé <strong>de</strong>s rapports très, très<br />

proches… euh… mes autres grands-parents paternels en fait euh… on les voyait moins souvent… et<br />

euh… bah en fait j‟étais euh j‟étais très proche aussi d‟ ma d‟ ma famille paternelle donc j‟ai <strong>de</strong>ux<br />

tantes… une qui vit en concubinage avec euh quelqu‟un qui est comme si c‟était mon oncle j‟ l‟ai<br />

toujours connu… et donc mes <strong>de</strong>ux grands-parents et en fait on est on était les seuls petits enfants<br />

donc on a <strong>de</strong>s rappro <strong>de</strong>s rapports euh… qui étaient à l‟époque euh… fin on était très proche d‟eux<br />

parce qu‟en plus on les voyait rarement… et euh et ça a continué comme ça donc euh… donc du<br />

fait qu‟on est qu‟on était seul et qu‟on s voit moins à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> distance donc euh… on était pourri<br />

gâté ça c‟est sur… p‟t être un peu trop mais euh… mais du coup euh… bah ma mère était assez<br />

contente <strong>de</strong> s débarrasser un peu d nous euh une semaine ou <strong>de</strong>ux pendant les vacances d‟été… et<br />

euh et mes tantes s‟occupaient tout l temps d nous quoi… <strong>dans</strong> ces cas là…<br />

Mr S : D‟accord, oui vous étiez souvent chez elles…<br />

Mlle X : Bah pendant les vacances d‟été on était bah en fait mes tantes euh venaient chez mes<br />

grands-parents une <strong>de</strong> mes tantes habitait chez mes grands-parents… donc en fait euh…<br />

Mr S : Elles avaient <strong>de</strong>s responsabilités éducatives vous concernant ?<br />

Mlle X : Euh ouais elles sont elles sont profs <strong>de</strong> maths… donc en fait euh ma tante euh qui elle était<br />

célibataire à l‟époque et qui euh venait pendant les vacances chez mes grands-parents euh donc euh<br />

oui elle nous faisait faire <strong>de</strong>s exercices <strong>de</strong> math le matin… bon assez souvent quoi (Rire) pareil…<br />

Mr S : D‟accord, et pourquoi étaient-ils importants pour vous ? Que ce soit votre grand-mère, vos<br />

tantes…<br />

Mlle X :…Euh… bah en f bah pff… c‟est pareil c‟est encore maintenant elles sont très proches<br />

donc c‟est p‟t être ça aussi qui joue… c‟est p‟t être plus euh maintenant que j‟ le réalise… que avant<br />

en fait… parce que euh enfin avant quand on est p‟tit on n‟a pas forcément <strong>de</strong> point <strong>de</strong> vue euh…<br />

très objectif et c‟est vrai que euh moi j‟ai une mère qui euh… qui critique tout l‟ mon<strong>de</strong> sans<br />

cesse… donc encore pire sa belle famille mais déjà sa famille elle s‟entend pas avec… donc c‟est<br />

vrai qu <strong>de</strong>s fois j‟avais <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> vue euh c‟est j‟ai déjà sorti au frère <strong>de</strong> ma mère qu‟il était<br />

avare alors qui nous invitait au resto parce que j‟avais entendu ma mère le dire quoi… donc euh<br />

maintenant quand j‟y repense euh… et euh… et donc voilà et donc c‟est vrai que ma mère était pas<br />

forcément sympa avec mes tantes et mes grands-parents… et c‟est maintenant que j‟ me rends<br />

compte que c‟est <strong>de</strong>s gens euh qu‟étaient formidables et euh… et donc voilà ! Qui nous aimaient<br />

euh qui nous aimaient vraiment beaucoup quoi…<br />

Mr S : d‟accord, autrement il n‟y a pas eu <strong>de</strong> proches mais qui ne soient pas <strong>de</strong> votre parenté ?<br />

Mlle X : Hum…<br />

297


Mr S : Des personnes à qui vous étiez très attachées ?<br />

Mlle X : Bah j‟ai grandi euh… fin bon maintenant c‟est plus pareil quoi mais j‟ai grandi avec un<br />

garçon en fait ma grand-mère était nounou… fin elle nous gardait nous et elle gardait euh un garçon<br />

qu‟avait cinq ans <strong>de</strong> plus que moi… donc que j voyais vraiment tout le temps et euh… et en fait y a<br />

les amis <strong>de</strong> mes parents parce que mes parents en fait tous les week-ends donc y nous emmenaient<br />

avec eux… euh donc euh… y faisaient du sport avec leurs amis… et donc euh y a ces gens là… qui<br />

avaient euh… <strong>de</strong>s enfants euh qui étaient proches <strong>de</strong> nos âges avec ma sœur donc avec qui euh… j‟<br />

continuais à m‟entendre très bien et qui sont très proches aussi…<br />

Mr S : D‟accord, alors ensuite est-ce que vous avez perdu un parent ou d‟autres proches durant<br />

votre enfance ?<br />

Mlle X : …Euh bon ça va jusqu‟où l‟enfance ? Jusqu‟à quel âge ? (Rire)<br />

Mr S : Ca dépend à quel âge avez vous perdu cette personne <strong>de</strong> votre entourage ?<br />

Mlle X : Donc alors en fait on va faire <strong>dans</strong> l‟ordre en 92 donc j‟ai perdu mon grand-père<br />

paternel… maternel pardon…<br />

Mr S : Donc vous aviez quel âge ?<br />

Mlle X : J‟avais 12 ans…<br />

Mr S : 12 ans …<br />

Mlle X: Donc voilà après euh quand euh j‟étais euh… quand j‟étais en secon<strong>de</strong> j‟ai perdu euh une<br />

amie <strong>dans</strong> un acci<strong>de</strong>nt d voiture euh qu‟était au collège avec moi… mais bon euh… <strong>la</strong> vie avait fait<br />

que déjà au lycée fin les chemins s‟étaient un peu séparés… mais euh c‟était <strong>la</strong> première fois que ch<br />

perdais quelqu‟un <strong>de</strong> mon âge en fait fin… voilà… les grands-parents c‟est pas pareil je pense… fin<br />

c‟est pas pareil… donc voilà… quand j‟ai eu 19 ans en fait j‟ai perdu mon papa… et euh quand j‟ai<br />

eu euh bah tout <strong>de</strong> suite après… 20 ans… 20 ou 21 j‟ai perdu mes <strong>de</strong>ux grands-parents à un mois<br />

paternel à un mois d‟écart…<br />

Mr S : D‟accord, alors à l‟âge <strong>de</strong> 12 ans comment est-ce que vous avez réagi à <strong>la</strong> perte <strong>de</strong> votre<br />

grand-mère maternelle ?<br />

Mlle X : Grand-père paternel… maternel ouais grand-père maternel…<br />

Mr S: Grand-père maternel…<br />

Mlle X: Voilà !... Euh bah... j‟ai pleuré en fait mais euh… bah maintenant ça m‟ parait pas… c‟est<br />

vrai qu‟il était dur fin comme ma mère… un peu donc voilà… mais euh j me rappelle plus trop…<br />

j‟ai pleuré c‟est sur… je me rappelle <strong>de</strong> quand on <strong>de</strong> quand on nous l‟a annoncé en fait… quand ça<br />

s‟est passé exactement… mais euh mais voilà…<br />

Mr S : Vous avez <strong>de</strong>s souvenirs <strong>de</strong> funérailles ?<br />

Mlle X : Hum, hum… bah j‟ai <strong>de</strong>s souvenirs du jour où fin <strong>de</strong> quand on l‟a su en fait… parce qu‟on<br />

était bah justement on était parti pour un week-end chez mes grands-parents paternels et donc en<br />

fait j‟me rappelle pendant <strong>la</strong> nuit euh donc euh qu‟on a appelé ma mère que mes parents sont partis<br />

pour repartir à l‟hôpital… et qu‟ justement ma tante euh <strong>la</strong> sœur <strong>de</strong> mon père s‟est occupée d‟<br />

298


nous… donc euh j‟ me souviens très bien d‟ ça… j‟ me souviens chez ma grand-mère en fait parce<br />

qu‟elle avait voulu que le corps euh soit installé chez elle… donc euh j‟ me souviens <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce où<br />

c‟était je me souviens du curé qu‟était un ami <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille c‟était un jeune… euh j‟ me souviens <strong>de</strong><br />

lui à <strong>la</strong> maison… euh… pas <strong>de</strong>s funérailles euh proprement dites mais je me souviens <strong>de</strong> <strong>la</strong> journée<br />

quoi…<br />

Mr S : D‟accord, et est-ce que vous pensez que ce décès a eu un effet sur votre personnalité<br />

d‟adulte ?<br />

Mlle X : Non je pense pas…<br />

Mr S : Non…<br />

Mlle X : Non…<br />

Mr S : D‟accord… et ensuite donc pour votre père vous l‟avez perdu à 19 ans…<br />

Mlle X : Hum, hum…<br />

Mr S : donc <strong>dans</strong> quelles circonstances ?<br />

Mlle X : Euh il a été ma<strong>la</strong><strong>de</strong> il a eu un cancer du colon… et en fait euh… en fait euh ils l‟ont<br />

découvert très tard… donc euh parce que parce que comme y faisait du sport euh les premiers<br />

signes on les a mis beaucoup sur le compte du sport… et donc en fait euh… on l‟a su au mois <strong>de</strong><br />

décembre et il est mort au mois <strong>de</strong> mai…<br />

Mr S : D‟accord, et comment vous avez réagi à l‟époque ?<br />

Mlle X : Bah très mal… très mal… donc euh donc voilà en fait j‟ pense fin quand vous me<br />

<strong>de</strong>mandiez si j‟avais euh si j‟avais peur <strong>de</strong> perdre c‟est vrai qu‟ euh <strong>la</strong> seule perte que fin j‟ m‟en<br />

rappelle après parce que ça m‟a marqué mais euh quand j‟ faisais <strong>de</strong>s cauchemars quand j‟étais<br />

petite c‟est vrai que j‟avais très peur <strong>de</strong> perdre mon papa quoi… je pensais que c‟était euh c‟était<br />

vraiment <strong>la</strong> chose euh <strong>la</strong> pire qui pouvait m‟arriver et euh et c‟est un peu arrivé (Rire) donc voilà…<br />

et euh ouais bah j‟ai réagi très mal… donc c‟est là que j‟ai commencé à avoir <strong>de</strong> l‟eczéma le jour où<br />

il a été ma<strong>la</strong><strong>de</strong>… et en fait euh… bah en fait les, les, les pre fin les premiers temps où il a été<br />

ma<strong>la</strong><strong>de</strong> je jusqu‟à <strong>la</strong> veille jusqu‟à sa mort en fait j‟ai pas j‟ai pas réagi parce que… c‟était <strong>la</strong><br />

première fois qu‟ euh je savais pas ce que c‟était qu‟un cancer je savais pas que c‟était aussi grave<br />

je savais pas… je me rendais pas compte quoi…<br />

Mr S : d‟accord, et actuellement vous ressentez toujours…<br />

Mlle X : Hum, hum (Silence)<br />

Mr S : D‟accord, est-ce que ce décès a eu un effet sur votre mère ?<br />

Mlle X : …Ouais elle est <strong>de</strong>venue encore pire qu‟avant… (Rire)… non disons qu‟avant j‟ pense que<br />

mon papa tempérait son, son comportement… et en fait euh p‟t être que aussi j‟ me rends plus<br />

compte maintenant qu‟elle est qu‟elle est un peu folle… mais euh… ouais c‟est évi<strong>de</strong>nt que comme<br />

mon père n‟était pas là pour tempérer elle est euh… en fait euh… pour elle c‟est le plus grand<br />

malheur euh qui puisse arriver euh même les gamins qui meurent <strong>de</strong> famine en Afrique euh… c‟est<br />

pas pire… donc en fait tout le mon<strong>de</strong> lui doit le respect à cause <strong>de</strong> ça euh… je pense qu‟elle a perdu<br />

beaucoup d‟amis à ce moment là parce que tout le mon<strong>de</strong> euh… elle n‟appe<strong>la</strong>it personne… elle se<br />

p<strong>la</strong>ignait tout le temps… elle critiquait tout le mon<strong>de</strong> que personne l‟appe<strong>la</strong>it que personne<br />

299


s‟occupait d‟elle mais en fait euh mais tout le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>vait l‟appeler parce que c‟était pas à elle <strong>de</strong><br />

le faire et ça a duré <strong>de</strong>s années comme ça quoi… donc euh voilà…<br />

Mr S : D‟accord, et le décès <strong>de</strong> votre père a eu un effet sur votre personnalité d‟adulte ?<br />

Mlle X : Bah j pense ouais… Hum… Ouais… Lequel euh ?... Euh j‟ sais pas ouais fin pff (Silence)<br />

ouais (Rire) mais j‟ pense que c‟est un peu aussi euh le moment où j‟ suis sortie <strong>de</strong> l‟enfance donc<br />

après euh est-ce que j‟ai gagné en maturité à cause <strong>de</strong> ça ? Ou est-ce que <strong>de</strong> toute façon ça serait<br />

arrivé un jour euh ?... bon j‟ pense pas j‟ pense que j‟ai été obligée <strong>de</strong> m‟ débrouiller donc euh…<br />

donc voilà…<br />

Mr S : D‟accord, alors est-il survenu beaucoup <strong>de</strong> changements <strong>dans</strong> votre re<strong>la</strong>tion avec vos parents<br />

<strong>de</strong>puis l‟enfance ?<br />

Mlle X : …Euh bah en fait euh avec ma mère oui <strong>de</strong>puis euh… euh… <strong>de</strong>puis que papa est décédé<br />

oui <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion a changé parce que moi j‟ai pris euh… elle a essayé d‟ me pourrir <strong>la</strong> vie ça a duré<br />

quelques années et puis maintenant moi j‟ai pris le <strong>la</strong>rge quoi… je suis partie…<br />

Mr S : D‟accord, donc actuellement vous êtes plus indépendante par rapport…<br />

Mlle X : Bah…<br />

Mr S : à votre situation avec votre mère ?<br />

Mlle X : Ah bah <strong>de</strong> t‟ façon j‟ai pas eu le choix sinon elle me foutait à <strong>la</strong> porte donc euh… donc j‟ai<br />

pas vraiment eu le choix… (Rires)<br />

Mr S : A quel âge vous êtes partie ?<br />

Mlle X : Bah à 19 ans <strong>de</strong> t‟ façon j‟avais déjà commencé mes étu<strong>de</strong>s à Dijon donc euh… donc<br />

voilà… après 2000 euh… en 2000 chuis partie habiter à Paris donc ça m‟a fait du bien j‟en avais<br />

besoin… donc là j‟ rentrais plus très souvent chez moi… et puis après chuis revenue sur Dijon et<br />

euh je rentre euh rarement, rarement chez moi…<br />

Mr S : D‟accord, vous <strong>la</strong> voyez rarement…<br />

Mlle X : Une fois tous les… tous les mois… mais je on se on… fin je l‟ai au téléphone mais comme<br />

ce n‟est pas à elle d‟appeler c‟est toujours à moi d‟appeler… et si j‟appelle pas elle fait <strong>la</strong> gueule…<br />

(Rire)<br />

Mr S : D‟accord, bien. Donc vous n‟avez pas d‟enfant ?<br />

Mlle X : Non…<br />

Mr S : Est-ce que vous pourriez exprimer trois désirs pour vos enfants futurs <strong>dans</strong> 20 ans ? Quelle<br />

sorte <strong>de</strong> futur vous leur souhaitez ?<br />

Mlle X : Hum… Bah j‟espère que j‟ serai pas comme ma mère qui z „auront pas à supporter ça<br />

déjà… (Rire) euh… pff… ouais voilà j‟espère que… qui z „auront pas <strong>de</strong>, <strong>de</strong> problèmes euh…<br />

euh… bah <strong>de</strong> galères à trouver du boulot <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s euh ces choses là quoi… qui seront heureux…<br />

(Rire) et euh… et voilà et pas et pas <strong>de</strong> problèmes <strong>de</strong> santé non plus…<br />

300


Mr S : D‟accord, et est-ce qu‟il existe une chose particulière tirée <strong>de</strong> votre propre expérience<br />

comme enfant ? Est-ce que vous avez retiré quelque chose <strong>de</strong> particulier <strong>de</strong> votre expérience<br />

comme enfant ?<br />

Mlle X : Hum… bah maintenant je euh fin pff… ce que ce que j‟ pense que je ne fais pas et que<br />

j‟espère que j‟ ne ferais pas c‟est euh c‟et être matérialiste en fait… parce que euh parce que j‟ai<br />

vécu avec ça euh jusqu‟à maintenant et euh… et c‟est quelque chose que je n‟ veux pas être et<br />

j‟pense être quelqu‟un euh <strong>de</strong> généreux à ce niveau là et qui s‟ fait avoir parce que euh j‟ me fais<br />

presque voler <strong>de</strong>s fois à cause <strong>de</strong> ça (Rire) mais vraiment… donc euh voilà mais euh… parce que<br />

ouais c‟est déjà arrivé… mais euh ma mère est quelqu‟un <strong>de</strong> très matérialiste et euh c‟est quelque<br />

chose que euh… que je n‟ veux pas être…<br />

Mr S : D‟accord, et qu‟est-ce que vous souhaiteriez que votre enfant tire <strong>de</strong> sa re<strong>la</strong>tion avec ses<br />

parents donc vous-même et puis votre futur mari ?<br />

Mlle X : (Silence) Bah pff le fait euh le fait d‟ pouvoir euh <strong>de</strong> pouvoir s‟appuyer sur quelqu‟un<br />

quoiqu‟il arrive quoi… <strong>de</strong> s‟ reposer euh d‟savoir que bah on peut s‟ reposer sur ses parents et<br />

euh… si besoin est… <strong>la</strong> confiance quoi…<br />

Mr S : D‟accord, très bien, et enfin en <strong>de</strong>rnier est-ce que vous pourriez me parler <strong>de</strong> votre eczéma ?<br />

Donc vous l‟aviez eu dès votre enfance ?<br />

Mlle X : Hum mouais fin mon enfance en fait euh j‟ pense que j‟avais <strong>de</strong>s allergies fin qui m‟<br />

donnaient d‟ l‟eczéma… et euh j‟ pense pas qu‟ ça avait avoir fin qu‟ c‟était l même style d‟eczéma<br />

qu‟ maintenant… mais euh… donc voilà donc…<br />

Mr S : Nourrisson vous l‟aviez ?<br />

Mlle X : Non, non, non… quand j‟étas p‟tite euh quand j‟étais au collège euh voire en primaire j‟<br />

pense que j‟avais <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ques sur les jambes qu‟ont quand j me trimba<strong>la</strong>is <strong>dans</strong> les champs donc<br />

euh… donc voilà… j‟en ai eu au collège euh <strong>de</strong>rrière l‟oreille mais je sais pas si c‟était un<br />

champignon ou <strong>de</strong> l‟eczéma en fait… qui revenait par contre quand j‟étais stressée… et euh et donc<br />

voilà et là après maintenant j‟ai <strong>de</strong> l‟eczéma <strong>de</strong>puis euh <strong>de</strong>puis qu j‟ai 19 ans… et…<br />

Mr S : D‟accord, donc ça s‟est bien réactivé au décès <strong>de</strong> votre père ?<br />

Mlle X : Ouais… euh <strong>de</strong>puis l‟ jour où en fait il a été ma<strong>la</strong><strong>de</strong> prace que papa m‟a connu avec <strong>de</strong><br />

l‟eczéma… et euh et en fait ça s‟est jamais calmé <strong>de</strong>puis j‟ai jamais été une s une seule journées<br />

sans en avoir…<br />

Mr S : D‟accord…<br />

Mlle X : Hum… voilà (Rire)<br />

Mr S : Et comment est-ce que vous vivez les poussées d‟eczéma ?<br />

Mlle X : Euh bien… non… avant pas bien parce que j‟en ai eu beaucoup, beaucoup sur tout le<br />

corps… donc là c‟était vraiment euh c‟était vraiment impressionnant… et en fait euh maintenant<br />

non j‟le vis bien parce que euh parce que ça m‟ gêne pas d‟en parler euh… les gens autour <strong>de</strong> moi<br />

savent que j‟ai d‟ l‟eczéma… j‟ le cache quand même parce que j‟ trouve pas ça très, très beau mais<br />

euh mais euh si j‟ dois l‟ montrer aux gens autour <strong>de</strong> moi je l‟ montre y a pas d‟ soucis… voilà…<br />

pas <strong>de</strong>puis longtemps… <strong>de</strong>puis euh <strong>de</strong>puis trois ans j‟ dirais trois quatre ans… pas plus même un<br />

peu moins…<br />

301


Mr S : Très bien, avant c‟était quelque chose <strong>de</strong> honteux pour vous ?<br />

Mlle X : Bah non mais disons que euh j‟avais pas forcément envie d‟ le montrer parce que j‟en ai<br />

quand même un peu partout donc euh voilà… et euh… p‟t être que euh fin si j‟ l‟ai toujours plus ou<br />

moins expliqué mais p‟t être que maintenant j‟ai j‟accepte l‟explication <strong>de</strong> l‟eczéma et donc en fait<br />

euh quand on m‟ <strong>de</strong>man<strong>de</strong> parce que si on m‟ <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pourquoi j‟en ai… euh ça m‟ gêne pas<br />

d‟expliquer pourquoi j‟en ai et… fin ! ce que j‟ pense… les raisons que j‟ que j‟crois… (Rires)<br />

être…<br />

Mr S : C'est-à-dire…<br />

Mlle X : Bah d‟ dire que c‟est psychosomatique que c‟est pas une allergie que c‟est pas euh… que<br />

j‟ai essayé tous les traitements y m‟semble et que ça s‟ calme pas (Rire) donc voilà… et qu‟c‟est<br />

<strong>dans</strong> ma tête…<br />

Mr S : D‟accord, très bien je vous remercie.<br />

302


CAS CLINIQUE PATIENTE Y 021<br />

Il s‟agit d‟une jeune femme <strong>de</strong> 28 ans, mariée et mère une fille âgée d‟1 an, infirmière, qui présente<br />

une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> dès l‟âge <strong>de</strong> 4 mois avec une guérison à l‟adolescence.<br />

RESULTATS :<br />

ME 021<br />

Popu<strong>la</strong>tion<br />

standart<br />

SECAAI 0,534 0,07 (0,488)<br />

DETAAI -0,315 0,001 (0,457)<br />

PREAAI -0,378 -0,05 (0,293)<br />

SECCA 58,8 50<br />

cor Q SECCA 0,81 0,53<br />

DETACA 48 50<br />

PRECA 45,3 50<br />

Ind.strat 2 camir 0,17 0,11<br />

<strong>de</strong>t+préoc camir -0,31 -0,19<br />

somatisation: 0 0,343 (0,33)<br />

symptômes<br />

obsessionnels:<br />

sensitivité<br />

interpersonnelle:<br />

0 0,365 (0,39)<br />

0,46 0,393 (0,377)<br />

dépression: 0 0,263 (0,311)<br />

anxiété: 0 0,259 (0,305)<br />

hostilité: 0 0,347 (0,372)<br />

phobies; 0 0,148 (0,233)<br />

traits<br />

paranoiaques:<br />

traits<br />

psychotiques:<br />

symptomes<br />

divers:<br />

0,33 0,297 (0,355)<br />

0 0,1 (0,179)<br />

0 0,306 (0,256)<br />

GSI: 0,06 0,292 (0,245)<br />

PST: 4 19,62 (14,16)<br />

PSDI: 1,5 1,33 (0,285)<br />

Anxiété état 27 40,75 (10,32)<br />

Anxiété trait 35 45,09 (11,11)<br />

coping<br />

problème<br />

35 27,79 (6,78)<br />

coping émotion 20 21,7 (5,60)<br />

coping soutien<br />

social<br />

23 20,2 (4,76)<br />

303


FICHE MEDICALE<br />

Le père présente également une <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> associée à un asthme et <strong>de</strong>s rhinites allergiques.<br />

La patiente a <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s sœurs (30 et 32 ans) dont une également asthmatique. Sur le p<strong>la</strong>n<br />

personnel, elle présente également un asthme avec allergie aux poils <strong>de</strong> chats, <strong>la</strong>pins et aux acariens.<br />

Il s‟y associe une allergie alimentaire au kiwi et une allergie au <strong>la</strong>tex.<br />

Les Ig E totales sont augmentées à 262 (normale inférieure à 120) avec <strong>de</strong>s Ig E spécifiques au <strong>la</strong>tex<br />

positives.<br />

Il n‟existe actuellement plus <strong>de</strong> lésion résiduelle.<br />

Dans l‟enfance, les zones anatomiques touchées étaient le tronc, les membres supérieurs et<br />

inférieurs. Le visage était épargné.<br />

Les éléments déclenchants exprimés sont surtout le stress, notamment lors <strong>de</strong> l‟adolescence avec<br />

une recru<strong>de</strong>scence <strong>de</strong>s crises à cette pério<strong>de</strong> avant <strong>la</strong> guérison vers l‟âge <strong>de</strong> 16 ans.<br />

L‟auto questionnaire anamnestique ne montre pas d‟évènement marquant particulier. La patiente<br />

s‟est mariée à l‟âge <strong>de</strong> 22 ans, avec naissance d‟une fille, actuellement âgée <strong>de</strong> un an. Le<br />

questionnaire <strong>de</strong> santé GHQ-28 (GOLDBERG) ne montre pas <strong>de</strong> modification récente <strong>de</strong> l‟état <strong>de</strong><br />

santé qui aurait pu influencer les résultats <strong>de</strong>s tests.<br />

ENTRETIEN D’ATTACHEMENT<br />

Le contact est aisé avec une légère réserve naturelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> patiente. Le discours est modérément<br />

flui<strong>de</strong> mais avec une bonne distance émotionnelle.<br />

Les adjectifs qualifiant <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion à <strong>la</strong> mère sont : complice, sincère, non autoritaire, confiance,<br />

beaucoup <strong>de</strong> discussions intéressantes.<br />

La re<strong>la</strong>tion était plus proche avec <strong>la</strong> mère mais en privilégiant <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> discussions et conseils<br />

apportés par celle-ci au détriment <strong>de</strong> thèmes affectifs.<br />

La mère est sollicitée spontanément en cas <strong>de</strong> perturbation émotionnelle.<br />

La re<strong>la</strong>tion au père est plus distante, décrite avec les qualificatifs suivants : absence <strong>de</strong> discussion,<br />

pas d’autorité, moyennement impliqué.<br />

Les souvenirs précis associés ne sont pas d‟un accès immédiat mais restent secondairement<br />

exprimés pour <strong>la</strong> majeure partie.<br />

Les premières séparations (colonies <strong>de</strong> vacances) sont bien vécues. Il n‟y a pas eu <strong>de</strong> sensation <strong>de</strong><br />

rejet familial.<br />

Les expériences <strong>de</strong> l‟enfance sont reconnues comme agissantes et sont utilisées <strong>dans</strong> <strong>la</strong> vie adulte.<br />

L‟absence du père est déplorée et semble avoir été palliée par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion à <strong>la</strong> mère, mais également<br />

avec le grand père paternel.<br />

La seule situation <strong>de</strong> <strong>de</strong>uil connue (arrière grand-mère) semble s‟être bien passée.<br />

Les souhaits pour sa fille sont : réussite professionnelle, bons rapports avec <strong>la</strong> mère, heureuse et<br />

épanouie.<br />

Les items affectifs sont donc peu évoqués.<br />

Il n‟existe pas <strong>de</strong> ressentiment par rapport aux parents, notamment au père absent, avec qui <strong>la</strong><br />

re<strong>la</strong>tion est <strong>de</strong>venue plus proche par <strong>la</strong> suite.<br />

La patiente exprime une préoccupation concernant le fait <strong>de</strong> bien remplir son rôle <strong>de</strong> mère comme<br />

l‟a fait sa propre mère.<br />

Il existe peu <strong>de</strong> souvenirs concernant le vécu <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong>, contrairement à l‟asthme,<br />

beaucoup plus angoissant.<br />

La sensation clinique <strong>de</strong> l‟entretien est celle d‟une personne sécure mais avec une mise à distance<br />

notable <strong>de</strong>s affects, une difficulté à parler <strong>de</strong> son symptôme cutané et à é<strong>la</strong>borer un sens à celui-ci.<br />

Les sujets abordés sont peu variés, et l‟introspection encore difficile. Les capacités réflexives<br />

apparaissent exactes mais incomplètes avec <strong>de</strong>s restictions notemment <strong>dans</strong> le domaine affectif.<br />

304


EDICODE<br />

Les scores <strong>de</strong> fluidité (3.06), réflexion (2.85) et authenticité (3.93) sont bas par rapport aux scores<br />

<strong>de</strong> cohérence (5.47) et d‟adéquation (5.87).<br />

Le profil s‟apparente nettement à celui du prototype détaché. Ceci confirme <strong>la</strong> sensation d‟exclusion<br />

défensive <strong>de</strong>s affects donnés par l‟entretien d‟attachement.<br />

Par contre l‟aspect sécure <strong>de</strong> l‟entretien ne transparaît pas à l‟édico<strong>de</strong> en raison d‟un score <strong>de</strong><br />

fluidité et <strong>de</strong> réflexion trop bas.<br />

Il est à noter que les prototypes - sécure et détaché – sont parfois proches <strong>dans</strong> les appréciations <strong>de</strong>s<br />

tests d‟attachement, notemment en raison <strong>de</strong> réponses « normalisées » <strong>de</strong>s sujets détachés, et que<br />

l‟édico<strong>de</strong> n‟est qu‟une évaluation sur une échelle visuelle avec source <strong>de</strong> variation <strong>dans</strong> <strong>la</strong> valeur<br />

dimensionnelle donnée.<br />

Q.SORT <strong>de</strong> KOBAK<br />

La patiente est c<strong>la</strong>irement corrélée avec le prototype sécure (r = 0.534 ; p = 0.000) avec une<br />

corré<strong>la</strong>tion négative concernant le prototype détaché (r = - 0.315 ; p = 0.001) et préoccupé (r = -<br />

0.378 ; p = 0.000).<br />

Les trois corré<strong>la</strong>tions sont nettement significatives.<br />

Par rapport à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion standart <strong>de</strong> PIERREHUMBERT, <strong>la</strong> patiente est plus sécure (à environ 1<br />

écart-type), moins détachée, moins préoccupée (1 écart type).<br />

Comme <strong>dans</strong> l‟observation précé<strong>de</strong>nte, ce test ne montre pas les mécanismes <strong>de</strong> détachement qui<br />

sont évoqués à l‟entretien et à l‟édico<strong>de</strong>.<br />

CAMIR<br />

Le score Q en format T est élevé pour le prototype sécure (58.8) mais à moins d‟un écart type par<br />

rapport à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion témoin. Le score Q <strong>de</strong> sécurité est <strong>de</strong> 0,81, témoignant d‟une sécurité élevée<br />

selon les chiffres <strong>de</strong> PIERREHUMBERT 1996.<br />

Les scores concernant le prototype détaché (48) et préoccupé (45) sont légèrement abaissés.<br />

L‟indice <strong>de</strong> stratégie secondaire est <strong>de</strong> 0,17, soit d‟ordre détaché. Le cumul d‟insécurité <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

patiente (-0,31) est inférieur à celui <strong>de</strong> son groupe (-0,074) et <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion standart (0,51).<br />

A l‟étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s échelles, le score <strong>de</strong> rancune <strong>de</strong> rejet traduisant un état d‟esprit détaché, est<br />

significativement abaissé (38.5). Nous pouvons rapprocher ceci au fait que l‟absence du père n‟a<br />

pas été associée à une intention <strong>de</strong> rejet <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> celui-ci, avec une compréhension secondaire<br />

exprimée par <strong>la</strong> patiente. Ceci a peut-être été un facteur <strong>de</strong> sécurisation pour <strong>la</strong> patiente ne <strong>la</strong>issant<br />

pas ses mécanismes <strong>de</strong> détachement <strong>de</strong>venir les mécanismes comportementaux prédominants. Les<br />

autres échelles ne présentent pas <strong>de</strong> variation significative.<br />

Une catégorisation <strong>de</strong> patiente sécure peut être faite sur ce test.<br />

TEST DE BARTHOLOMEW<br />

La patiente choisit <strong>la</strong> stratégie re<strong>la</strong>tionnelle sécure.<br />

Les scores dimensionnels sont en adéquation avec le choix catégoriel (sécure = 5 ; détaché = 3 ;<br />

préoccupé = 2 ; désorganisé = 4).<br />

305


SCL90 :<br />

Les scores sont à 0, sauf pour <strong>la</strong> sensitivité interpersonnelle et les traits paranoiaques dont les<br />

résultats sont comparables avec <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion témoin. Notons le score nul pour <strong>la</strong> somatisation et les<br />

symptômes divers, ainsi qu‟un score inférieur <strong>de</strong> 1 écart-type pour <strong>la</strong> gravité globale et <strong>la</strong> diversité<br />

<strong>de</strong>s symptômes.<br />

Ces résultats sont évocateurs d‟une bonne « robustesse » sur le p<strong>la</strong>n psychopathologique <strong>de</strong> cette<br />

patiente.<br />

STAIY :<br />

L‟anxiété état est inférieur (1 écart-type) au score <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion standart, ainsi que l‟anxiété trait<br />

(presque 1 écart-type).<br />

WCC :<br />

Le coping centré sur le problème est augmenté (1écart-type) par rapport à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion standart.<br />

Conclusion<br />

La catégorisation sécure peut être affirmée pour cette patiente avec <strong>de</strong>s résultats concordant entre<br />

l‟impression clinique faisant suite à l‟entretien d‟attachement, les résultats au Q.SORT <strong>de</strong><br />

KOBAK, CAMIR et BARTHOLOMEW.<br />

Seul l‟édico<strong>de</strong> montre un profil détaché. Les stratégies <strong>de</strong> détachement sont probables chez cette<br />

patiente mais non prédominantes.<br />

La <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> semble être perçue par <strong>la</strong> patiente comme un acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> parcours dont elle<br />

ne peut pas dire grand-chose.<br />

Il est probable qu‟il existe une difficulté réflexive rendant difficile l‟introspection, l‟analyse <strong>de</strong>s<br />

souvenirs et <strong>la</strong> mise en sens.<br />

Il est possible également que <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> n‟ait pas eu <strong>de</strong> répercussion importante,<br />

notamment au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> vie. Cette répercussion semble beaucoup moins importante<br />

que les crises d‟asthme qu‟elle continue <strong>de</strong> présenter et qui ont un caractère angoissant pour elle.<br />

Paradoxalement, <strong>la</strong> patiente parle très peu <strong>de</strong> cet asthme encore actuel même lorsqu‟elle est<br />

interrogée à ce sujet après l‟interview.<br />

La mise à distance du symptôme eczéma semble être bien un mécanisme défensif, plus que <strong>la</strong><br />

résultante <strong>de</strong> l‟oubli lié à <strong>la</strong> guérison <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>rmatite</strong> <strong>atopique</strong> ; le même mécanisme étant observé<br />

pour l‟asthme qui lui est encore actuel. Ce mécanisme est le reflet d‟un fonctionnement plus général<br />

expliquant <strong>la</strong> « robustesse » <strong>de</strong> cette patiente au niveau psychopathologique observé sur les tests,<br />

avec participation importante <strong>de</strong>s stratégies <strong>de</strong> détachement.<br />

306


A .A .I. patiente Y 021 :<br />

Mr S : Alors est-ce que vous pouvez me décrire votre situation familiale pendant l‟enfance ? Où<br />

vivait votre famille ? Quelle était l‟activité <strong>de</strong> vos parents ?<br />

Mme Y : Alors on vivait on vit <strong>dans</strong> un p‟tit vil<strong>la</strong>ge euh… à 80 kilomètres <strong>de</strong> Dijon… euh… mon<br />

père travail<strong>la</strong>it euh… parce qu‟il est en retraite là <strong>de</strong>puis un an… donc à l‟usine <strong>de</strong> Vénaray les<br />

Laumes… et puis… ma maman était mère au foyer…<br />

Mr S : D‟accord… Et donc vous aviez <strong>de</strong>s frères et sœurs ?<br />

Mme Y : Oui… j‟ai <strong>de</strong>ux sœurs… <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s sœurs… qui ont 30 et… 32 ans…<br />

Mr S : D‟accord, et vous avez connu vos grands-parents ?<br />

Mme Y : Oui… j‟ai encore mes quatre grands-parents…<br />

Mr S : D‟accord, et ils vivaient avec vous à l‟époque ?<br />

Mme Y : Dans l‟ même vil<strong>la</strong>ge mais pas… pas à <strong>la</strong> maison…<br />

Mr S : D‟accord… Est-ce qu‟il y avait d‟autres personnes qui vivaient sous votre toit ?<br />

Mme Y : Non… Non… On était cinq…<br />

Mr S : Et actuellement votre famille vit toujours <strong>dans</strong> <strong>la</strong> même région ?<br />

Mme Y : Toujours… toujours <strong>dans</strong> <strong>la</strong> même région…<br />

Mr S : D‟accord, et vos sœurs ?<br />

Mme Y : Mais mes sœurs ont… bah y en a une qu‟est encore <strong>dans</strong> <strong>la</strong> région et puis l‟autre qui est à<br />

Troyes <strong>dans</strong> l‟Aube… et puis moi chuis sur Dijon enfin bon ! On est à une heure <strong>de</strong> à peu près<br />

toutes <strong>de</strong>… <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison familiale…<br />

Mr S : D‟accord, alors est-ce que vous pouvez me décrire <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion que vous aviez avec vos<br />

parents quand vous étiez jeune enfant en remontant aussi loin que possible ?<br />

Mme Y : Bah très bonne… fin j‟ai pas d souvenirs euh d‟une famille plutôt euh… sadique (Rires)<br />

non y a pas eu euh… j‟ai pas d‟ souvenirs euh… bien marquants <strong>de</strong>, <strong>de</strong> mon enfance euh ni<br />

négatif… ni positif d‟ailleurs enfin bon c‟était tout al<strong>la</strong>it bien quoi…<br />

Mr S : D‟accord, avec vos parents donc…<br />

Mme Y : Avec mes parents ça al<strong>la</strong>it bien bon avec mes sœurs euh… c‟était un peu plus euh… bon<br />

c‟est <strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong>, <strong>de</strong> fratrie normale j‟ pense pas très… normaux… (Rire)<br />

Mr S : D‟accord… Alors est-ce que vous pouvez me citer cinq adjectifs qui reflètent <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion avec<br />

votre mère ?<br />

Mme Y : Alors euh… cinq adjectifs… euh bah… plutôt euh… pour maintenant ou <strong>dans</strong> l‟enfance ?<br />

Mr S : Dans l‟enfance…<br />

307


Mme Y : Dans l‟enfance…<br />

Mr S : oui<br />

Mme Y : Bah plutôt complice… toutes les <strong>de</strong>ux… euh… plutôt euh… pff… sincère euh… euh…<br />

pff (Rires) c‟est pas facile euh (Silence) qu‟est-ce que j peux dire ? (Silence)<br />

Mr S : Donc on a dit complice, sincère…<br />

Mme Y : Oui… oui… (Soupire) euh (Silence, rires) c‟est pas… c‟est pas évi<strong>de</strong>nt euh (Long silence)<br />

elle était pas autoritaire elle (Rires) c‟est plus… c‟est plus facile <strong>de</strong> dire euh ce qu‟elle était pas…<br />

mais nos rapports euh pff… euh…<br />

Mr S : Non autoritaire ?<br />

Mme Y : Non autoritaire ouie euh (Long silence) j‟étais plutôt libre <strong>de</strong> faire ce que… ce que j‟<br />

vou<strong>la</strong>is mais bon !... pas… pas plus que… <strong>la</strong> normale j‟ suppose… (Soupire) Hum (Très long<br />

silence, rire) je sais pas j‟arrive pas à trouver euh… <strong>de</strong>s adjectifs (Long silence) euh… chais pas<br />

comment dire on discutait beaucoup… à l‟adolescence surtout (Silence)<br />

Mr S : Vous discutiez…<br />

Mme Y : Hum (Silence) ça fait pas cinq là ? (Rires)<br />

Mr S : On n‟en n‟est pas loin… Libre alors on peut dire…<br />

Mme Y: Oui… j‟arrive pas trop à dire euh en fait euh bon je… comme y z avaient déjà eu… mes<br />

<strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s sœurs avant euh… j‟étais plutôt… y z avaient l‟expérience donc euh… chais pas<br />

comment dire ?... elle avait confiance… en moi fin j‟ pense…<br />

Mr S : Confiance…<br />

Mme Y : Voilà…<br />

Mr S : Confiance en vous…<br />

Mme Y : Voilà…<br />

Mr S : D‟accord, alors est-ce que vous avez un souvenir précis pour l‟adjectif complice ? Une<br />

anecdote ?<br />

Mme Y : Euh pff… Hum… là comme ça non (Rires)… euh… j‟ pense que c‟était <strong>dans</strong> <strong>la</strong>… <strong>la</strong> vie<br />

en général on… on n‟a pas grand-chose à s‟ dire pour comprendre euh… pour se comprendre fin<br />

c‟est <strong>dans</strong> ce sens là que je le… que j‟ l‟entends…<br />

Mr S : D‟accord…<br />

Mme Y : Hum… elle comprenait tout <strong>de</strong> suite euh… quand j‟avais un souci elle sentait tout d suite<br />

que… ce qui n‟al<strong>la</strong>it pas quoi… fin qu y avait quelque chose qui n‟al<strong>la</strong>it pas…<br />

Mr S : Et vous avez un exemple précis en tête ?<br />

308


Mme Y : Ouais pff… p‟t être <strong>dans</strong> les souvenirs euh les problèmes à l‟école ou avec les professeurs<br />

ou si y avait… si j‟ rentrais j‟étais <strong>dans</strong> mon assiette elle le voyait tout <strong>de</strong> suite… mais euh… un<br />

souvenir précis euh non… j‟pense pas euh… j‟pense que c‟est <strong>dans</strong> <strong>la</strong> vie euh… comme ça <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

vie…<br />

Mr S : D‟accord… Et pour sincère, <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion sincère ?<br />

Mme Y : Bah euh… Si… pour les mensonges elle voyait tout <strong>de</strong> suite que (Rires) si j‟ lui racontais<br />

euh… un mensonge elle le sentait tout <strong>de</strong> suite c‟était… donc euh bon… j‟arrivais pas à (Rire) à<br />

cacher les choses… mais c‟est pareil j‟ai pas d‟ souvenirs euh bon… j‟ai bien dû… faire <strong>de</strong>s bêtises<br />

mais… elle voyait tout d‟ suite que c‟était moi qui les avais faites quoi…<br />

Mr S : Hum, hum… Et un exemple précis ? Une anecdote ?<br />

Mme Y : Euh… Une fois j‟ai lu si j‟ai lu les malheurs <strong>de</strong> Sophie… puis j‟ai voulu vous savez les<br />

poissons <strong>dans</strong> l‟aquarium (Rires) et puis bah y a quelques poissons qui s‟en sont pas remis (Rires)<br />

donc euh… voilà…<br />

Mr S : D‟accord…<br />

Mme Y : Et puis bon elle a tout d suite su qu‟ c‟était moi ça pouvait pas être mes sœurs elles étaient<br />

trop gran<strong>de</strong>s (Rire) donc euh… bon… c‟était pas très, très euh… bon… c‟était pas non plus… <strong>la</strong><br />

cruauté envers les animaux (Rires) c‟était… pour tester (Rires)<br />

Mr S : Bien… Et pour non autoritaire ?<br />

Mme Y : Pff j‟ai, je, j‟ai aucun souvenirs <strong>de</strong>… d‟une fessée ou <strong>de</strong>… jamais… jamais, jamais <strong>de</strong>…<br />

non c‟est… plus vers l‟adolescence bon euh… <strong>de</strong>s… disputes mais pas… jamais pendant l‟enfance<br />

jamais… non… bon sûrement qu‟elle a haussé <strong>la</strong> voix plusieurs fois mais bon j‟ai pas… j‟ai pas d‟<br />

souvenirs euh… <strong>de</strong>…<br />

Mr S : D‟accord, donc il n‟y a pas un souvenir où elle s‟est manifestée comme non autoritaire ? Un<br />

souvenir précis ?<br />

Mme Y : (Soupire, se gratte <strong>la</strong> gorge) non pff c‟est… c‟est pareil c‟était… c‟est <strong>dans</strong> <strong>la</strong> vie euh…<br />

<strong>de</strong> tous les jours quoi j‟ai pas (silence) mais en fait comme elle était jamais autoritaire en fait j‟ai<br />

pas d‟ souvenirs qu‟elle l‟ai été donc euh (Rires) ce qui fait que… oui nos rapports c‟était… bon<br />

j‟étais plutôt sage peut être aussi (Rires) mais… non, non j‟ai pas rapports <strong>de</strong> euh d souvenirs euh…<br />

Mr S : Il n‟y a pas eu d‟occasion…<br />

Mme Y : Non !... Elle était jamais autoritaire avec moi donc euh…<br />

Mr S : D‟accord… Alors vous discutiez beaucoup…<br />

Mme Y : Oui… Oui euh… <strong>de</strong>, <strong>de</strong> tout… <strong>de</strong>… comme elle voyait tout d‟ suite euh bah… si ça<br />

n‟al<strong>la</strong>it pas euh bon on a beaucoup discuté d‟ailleurs c‟est… c‟est un sujet <strong>de</strong>… conflit entre mes<br />

sœurs et moi parce que… surtout ma plus gran<strong>de</strong> sœur pace que elle a aucun souvenirs justement<br />

euh <strong>de</strong> d‟avoir eu <strong>de</strong>s… <strong>de</strong>s rapports comme ça avec euh… avec elle et moi euh bah pff… si…<br />

donc euh… bon c‟est vrai… aussi qu‟on a pas mal d‟écart mais… bon…<br />

MR S : D‟accord… Donc pas <strong>de</strong> souvenirs précis ?<br />

309


Mme Y : Pff <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s discussions euh (Rire) mais euh…<br />

Mr S : Il y a un moment dont vous vous rappelez où vous avez eu une discussion intéressante avec<br />

elle en étant petite fille ?<br />

Mme Y : Pff c‟était euh… bah quand… quand… j‟avais les parents d‟une amie qui divorçaient<br />

donc euh bon quand… quand j les voyais… s disputer bon on avait… mais pff on a toujours eu…<br />

elle m‟a toujours expliqué les choses euh… j‟ai… non j‟ai pas… j‟ai pas d souvenirs précis fin pff<br />

c‟était tout l‟ temps quoi… on discutait… d‟tout donc euh… si elle m‟a toujours expliqué les choses<br />

euh… plus tard à <strong>la</strong> puberté tout ça on a on a y a jamais eu d tabous <strong>dans</strong>… entre nous…<br />

Mr S : D‟accord… Confiante… La confiance…<br />

Mme Y : Oui, oui elle avait…<br />

Mr S : oui…<br />

Mme Y : Bah pff… pour euh pour les sorties plus tard euh elle m‟a toujours fait confiance euh…<br />

bon j‟avais…<br />

Mr S : Et jeune enfant ?<br />

Mme Y : Jeune enfant bah pff… j me souviens d‟être partie euh <strong>dans</strong> l vil<strong>la</strong>ge en vélo après être<br />

allée à l‟école à pieds toute seule euh à partir <strong>de</strong> chais pas sept, huit ans p‟t être enfin elle m‟a<br />

toujours fait confiance euh… bon y a jamais eu d problèmes euh… elle disait « à telle heure tu<br />

rentres » à telle heure j‟étais rentrée et puis voilà quoi c‟était…<br />

Mr S : D‟accord, très bien alors <strong>de</strong> <strong>la</strong> même manière pouvez-vous me citer cinq adjectifs reflétant<br />

votre re<strong>la</strong>tion avec votre père toujours <strong>dans</strong> votre enfance ?<br />

Mme Y : Alors avec mon père bah euh pff (Silence) oui si plus euh (Silence) pas d‟ discussions par<br />

contre avec lui… aucune fin pas très… très… causant (Rires) donc euh bon c‟était plutôt euh…<br />

c‟était pas d‟autorité non plus sur nous… euh (Silence) hum… chais pas trop comment dire euh… il<br />

euh… il a jamais vérifié nos <strong>de</strong>voirs… fin mes <strong>de</strong>voirs il a jamais euh… c‟était… mais par contre<br />

c‟était pas une question d‟ confiance j‟ pense que c‟était plus que bon c‟était… c‟était à ma mère <strong>de</strong><br />

l‟ faire plus… qui… sinon euh (Très long silence) hum (Très long silence, soupire) qu‟est-ce que j‟<br />

peux dire ? Euh hum (Long silence) c‟est pas facile hein (Rire) euh (Une minute <strong>de</strong> silence) on peut<br />

remettre les mêmes ? Sinon ? On peut euh reprendre ?<br />

Mr S : Oui…<br />

Mme Y : Bah !... Non autoritaire déjà ça c‟est sur (long silence)<br />

Mr S : Donc là j‟ai absence <strong>de</strong> discussion, pas d‟autorité…<br />

Mme Y : Hum (Silence) bah <strong>la</strong> complicité elle vient plus maintenant que… que <strong>dans</strong> l‟enfance…<br />

euh pff… c‟est p‟t être fort j‟ dirais pas un manque d‟intérêt par rapport à nous mais euh… c‟était<br />

(Long silence)<br />

Mr S : On peut dire désintéressé ?<br />

310


Mme Y : …Bah disons qu‟ y avait p‟t être plus d‟intérêt par rapport à ce qui faisait<br />

professionnellement que par rapport à nous… hum c‟est p‟t être pas un désintérêt… mais… hum<br />

(Long silence) ouais désintérêt mais bon…<br />

Mr S : Ou moyennement impliqué ?<br />

Mme Y : Oui… oui voilà !... oui c‟est p‟t être moins (Rires) fort… et puis euh (très long silence) pff<br />

(long silence) sinon c‟est (très long silence, marmonnements, rires)<br />

Mr S : On peut en rester là si vous n‟en voyez pas d‟autres ?<br />

Mme Y : Non c‟est pas… oui…<br />

Mr S : On en est à trois là…<br />

Mme Y : Hum… Non j vois pas…<br />

Mr S : oui<br />

Mme Y : J‟arrive pas à mettre <strong>de</strong> mots sur euh…<br />

Mr S : D‟accord… Alors pour pas <strong>de</strong> discussions est-ce que vous avez un souvenir précis ? Une<br />

situation ?<br />

Mme Y : Hum pff… bah euh… situation où maman euh… est tombée enceinte euh par euh…<br />

c‟était pas voulu et puis euh l‟ bébé était trisomique et donc euh… un jour on était… fin euh… ma<br />

mère nous a informé d‟ <strong>la</strong> nouvelle mais lui euh il a jamais euh… jamais parlé jamais, jamais…<br />

donc euh… elle l‟a pas gardé et euh… on, on savait bon on sentait bien qu y avait un souci elle nous<br />

en a parlé mais lui… pff… jamais… pourtant elle nous a dit euh « allez voir votre père »… jamais,<br />

jamais il a soufflé mot <strong>de</strong> cette histoire… ni petit fin ni quand on était petite ni plus tard d‟ailleurs…<br />

c‟était…<br />

Mr S : D‟accord, alors ensuite pour absence d‟autorité ?<br />

Mme Y : …Bah l‟autorité euh… enfin bon donc j‟en n‟ai pas eu a vraiment… fin jamais… j‟ai<br />

jamais eu un ressenti d‟autorité euh… ni <strong>de</strong> l‟un ni <strong>de</strong> l‟autre mais bon ma mère était quand même<br />

beaucoup plus euh… euh au niveau <strong>de</strong> l‟éducation euh… bon c‟était elle qui s‟occupait euh… en<br />

général quand y avait quelque chose qui, qui al<strong>la</strong>it pas c‟est elle qui criait plus que lui… lui euh…<br />

on l‟a jamais trop entendu euh… ou alors euh… si une fois sur ouais sur ma sœur (Rires) ma plus<br />

gran<strong>de</strong> sœur mais bon c‟était <strong>la</strong> seule fois où… on doit toutes avoir eu normalement notre (Rires)<br />

journée euh où il a… où il a crié mais bon… vraiment… non c‟était pas quelqu‟un… fin c‟est pas<br />

quelqu‟un… d‟autoritaire…<br />

Mr S : Et donc il y a un souvenir précis où vous vous rappelez…<br />

Mme Y : Bah c‟est…<br />

Mr S : que l‟absence d‟autorité vous est apparue c<strong>la</strong>ire ?<br />

Mme Y : Pff… euh non pas par rapport non par rapport à moi… non j‟ai jamais fait <strong>de</strong> grosses<br />

bêtises qui auraient nécessité euh qui soit autoritaire avec moi mais euh… non… jamais rien… ni<br />

élevé <strong>la</strong> voix ni lever <strong>la</strong> main ni (Rire) non… toujours euh…<br />

311


Mr S : Moyennement impliqué…<br />

Mme Y : Oui… bah pff j vous dis euh… jamais jeté un œil <strong>dans</strong> vos <strong>de</strong>voirs même si ça n‟al<strong>la</strong>it pas<br />

même si y avait <strong>de</strong>s convocations <strong>de</strong> professeurs même si euh pff… c‟était toujours ma mère qui<br />

euh… non jamais…<br />

Mr S : D‟accord… Donc…<br />

Mme Y : Chais pas si c‟était un désintérêt mais bon c‟était… c‟était pas à lui <strong>de</strong> le faire j‟ pense fin<br />

c‟est ce qui pensait (Rires) puis ma mère était avec nous… tout le temps j‟ pense que… il avait pas<br />

envie <strong>de</strong> se… s‟impliquer là <strong>de</strong><strong>dans</strong>…<br />

Mr S : Bien… Alors <strong>de</strong> quel parent étiez vous <strong>la</strong> plus proche ? Et pourquoi ?<br />

Mme Y : Bah <strong>de</strong>… <strong>de</strong> ma maman petite <strong>de</strong> ma maman… parce que bah… parce qu‟on par<strong>la</strong>it…<br />

plus… puis… mais avec mon père on a… pff… c‟était, c‟était <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions normales j pense <strong>de</strong>…<br />

d‟un papa avec euh… sa fille mais euh… donc on n‟a jamais eu d gran<strong>de</strong>s discussions sur euh…<br />

<strong>de</strong>s sujets importants qui m‟auraient… p‟t être qui m‟auraient j‟aurais p‟t être aimé avoir <strong>de</strong>s<br />

discussions avec lui que… que j‟ai jamais eu…<br />

Mr S : D‟accord… Alors quand vous étiez troublée, perturbée émotionnellement qu‟est-ce que vous<br />

faisiez ?<br />

Mme Y : …Oh bah j‟al<strong>la</strong>is voir ma maman (rires) et puis voilà…<br />

Mr S : D‟accord, et il y a un évènement dont vous vous rappelez ?<br />

Mme Y : (Soupire) non euh … pff qu‟est-ce que (Long silence) bah p‟t être une fois pace que j‟ai,<br />

j‟ai, j‟ai encore mes quatre grands-parents j‟ai une euh j‟avais une amie qui avait perdu euh sa<br />

grand-mère et… puis bon je, j‟ me questionnais un p‟tit peu sur <strong>la</strong> mort… puis c‟est… oui c‟est sur<br />

<strong>de</strong>s sujets comme ça j pense importants euh… que j‟al<strong>la</strong>is <strong>la</strong>… que j‟al<strong>la</strong>is <strong>la</strong> voir…<br />

Mr S : Et vous vous rappelez <strong>de</strong> ce moment ?<br />

Mme Y : Oui !... mais fin… comme j‟ai jamais vécu vraiment ça… moi-même euh… bon c‟était<br />

<strong>de</strong>s… <strong>de</strong>s discussions sur <strong>la</strong> mort mais pas… bon ! C‟était assez euh… on rentrait pas tellement<br />

<strong>dans</strong> les détails…<br />

Mr S : Alors ensuite quand vous étiez blessée, ou lorsque vous aviez mal physiquement qu‟est-ce<br />

que vous faisiez ?<br />

Mme Y : …Oh bah (Rires) j rentrais et j pleurais <strong>dans</strong> les jupes <strong>de</strong> maman (Rires)<br />

Mr S : Oui… Et vous avez un souvenir précis ?<br />

Mme Y : Oh les chutes <strong>de</strong> vélo (Rire)<br />

Mr S : Oui…<br />

Mme Y : Oui… j‟en ai eu quelques unes (Rires)…<br />

Mr S : D‟accord… Et quand vous étiez ma<strong>la</strong><strong>de</strong> ?<br />

312


Mme Y : Hum… Bah c‟est ma maman qui s‟occupait d‟moi (Rire)<br />

Mr S : Pareil vous avez un souvenir ?<br />

Mme Y : Bah les crises d‟asthme parce que j‟ai fait pas mal <strong>de</strong> crise d‟asthme étant petite… donc<br />

euh bon !...<br />

Mr S : D‟accord…<br />

Mme Y : C‟est elle qui m‟instal<strong>la</strong>it <strong>dans</strong> mon lit euh… avec <strong>de</strong>s coussins <strong>dans</strong> l‟ dos et tout ça…<br />

oui…<br />

Mr S : D‟accord… alors quelle est <strong>la</strong> première séparation dont vous vous souvenez ?<br />

Mme Y : (Silence) bah les séparations c‟était euh les départs en colonie euh… pour euh trois<br />

semaines… trois quatre semaines… bah <strong>la</strong> première fois j‟avais… sept ans…<br />

Mr S : Hum, hum… Et comment vous avez réagi ?<br />

Mme Y : Bah comme tous les départs en colonie j pleurais (rires) en partant puis j‟ pleurais en<br />

revenant (rire) pour pas quitter les amis donc euh… non c‟était pas… j‟ savais que… j‟pleurais en<br />

partant et (rire) mais bon ça durait pas…<br />

Mr S : D‟accord… Et vos parents comment réagissaient-ils ?<br />

Mme Y : Oh bah y savaient que <strong>de</strong> toute façon je… j‟ me p<strong>la</strong>irais euh une fois sur p<strong>la</strong>ce c‟était<br />

toujours comme ça donc euh une fois sur p<strong>la</strong>ce euh… puis on… on s‟écrivait on s téléphonait et<br />

puis… tout s passait bien… non j‟ai pas… <strong>de</strong> souvenir <strong>de</strong> séparations douloureuses avec euh bon<br />

c‟était tout… j‟ pleurais mais ça durait pas…<br />

Mr S : D‟accord… Est-ce que vous vous êtes sentie rejetée comme enfant ?<br />

Mme Y : Non… non, non…<br />

Mr S : D‟accord…<br />

Mme Y : Non… pas du tout…<br />

Mr S : Et est-ce qu‟il est arrivé qu‟il y ait eu <strong>de</strong>s menaces d‟abandon, d‟éloignement ou <strong>de</strong> mauvais<br />

traitements <strong>dans</strong> <strong>la</strong> famille ?<br />

Mme Y : Non… non, non jamais…<br />

Mr S : Non plus… Et vos parents non plus n‟ont pas vécu ce…<br />

Mme Y : Non !<br />

Mr S : Est-ce que vous étiez une enfant inquiète, préoccupée ?<br />

Mme Y : …Ouais… oui j pense que j‟étais… enfin… inquiète euh non plutôt anxieuse euh <strong>de</strong><br />

tout… un p‟tit peu euh un p‟tit peu peureuse aussi… oui… encore maintenant d‟ailleurs (rires)<br />

non… <strong>de</strong>s souvenirs euh… non c‟était un p‟tit peu tout… tout ce qui n‟était pas normal ou <strong>la</strong> peur<br />

313


<strong>de</strong>… d‟aller chez le mé<strong>de</strong>cin d‟aller euh… partout, partout où j‟avais pas l‟habitu<strong>de</strong> d‟aller j‟avais<br />

peur <strong>de</strong>… j‟me faisais une montagne un p‟tit peu <strong>de</strong> pas grand-chose…<br />

Mr S : D‟accord et vous en avez un souvenir précis où vous vous rappelez avoir été préoccupée ?<br />

Mme Y : …Pff… p‟t être les… les visites médicales <strong>de</strong> l‟école… <strong>la</strong> peur <strong>de</strong>… <strong>de</strong> monter sur <strong>la</strong><br />

ba<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> (rires) parce que j‟étais un p‟tit peu (rires) euh… non sinon… oh pff c‟était, c‟était un<br />

p‟tit peu pour tout donc euh… j‟ai pas d‟ souvenirs précis mais j‟avais… tout ce qui n‟était pas<br />

normal euh bien cadré <strong>dans</strong> ma vie euh… ensuite euh me faisait peur j‟ pense…<br />

Mr S : Est-ce que vous pensez que ces expériences où vous étiez préoccupée ont eu un effet sur<br />

votre personnalité d‟adulte ?<br />

Mme Y : Oui… j‟ me soigne (rires) chuis là d‟ailleurs (rires)<br />

Mr S : Donc vous avez le souvenir <strong>de</strong> quelques expériences qui ont influencé négativement le<br />

développement <strong>de</strong> cette personnalité ?<br />

Mme Y : Bah non c‟est plus euh… c‟est plus positif du coup parce que j‟ai beaucoup fin j‟ai<br />

beaucoup plus <strong>de</strong> confiance en moi puis bon… ça va mieux (rires) c‟est pas encore euh… ça va<br />

mieux…<br />

Mr S : D‟accord, et est-ce que vous comprenez l‟attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> vos parents durant votre enfance ?<br />

Mme Y : …Oui… oui, oui j‟comprends oui… mais j‟essaie d‟ pas faire <strong>la</strong> même chose (rires) fin<br />

surtout par rapport à mon père… ma mère j‟ai pas…<br />

Mr S : Oui votre père qui ne par<strong>la</strong>it pas beaucoup…<br />

Mme Y : Oui… j‟pense que s‟il avait été un peu plus présent dan notre vie euh… bon maintenant il<br />

l‟est beaucoup plus donc euh… ça répare pas mal <strong>de</strong> choses mais… c‟est vrai qu petite euh… ça<br />

aurait été bien (rire)<br />

Mr S : D‟accord et est-ce qu‟il y a eu d‟autres adultes qui vous ont été proche durant votre enfance ?<br />

Mme Y : Mes grands-parents…<br />

Mr S : Oui…<br />

Mme Y : Oui…surtout euh paternel… puisqu y z‟ habitent euh <strong>dans</strong> l‟ vil<strong>la</strong>ge euh… à <strong>la</strong> sortie d<br />

l‟école c‟était chez eux qu‟ j‟al<strong>la</strong>is quand euh… en attendant ma maman… donc les goûters euh…<br />

tout était euh… surtout mon grand-père… oui… par contre lui est… c‟était… il a vécu avec <strong>de</strong>s<br />

institutrices euh petit donc il était euh très professeur avec nous euh il nous apprenait beaucoup,<br />

beaucoup d‟ choses… pace que j‟avais ma cousine avec moi aussi… donc euh j‟ me souviens <strong>de</strong>s<br />

sorties d l‟école c‟était toujours euh… <strong>la</strong> fête (rire)…<br />

Mr S : C‟était <strong>la</strong> fête…<br />

Mme Y : Oui c‟était euh y… nous préparait toujours un goûter euh… énorme et puis on avait<br />

toujours plein d‟ choses à faire <strong>de</strong>… travaux manuels <strong>de</strong>… y nous occupait c‟était…<br />

Mr S : D‟accord… Alors est-ce que vous avez perdu un parent ou un proche durant votre enfance ?<br />

314


Mme Y : …Bah mon arrière grand-mère mais bon y a… j‟étais pas… j l‟ai pas perdu <strong>dans</strong> mon<br />

enfance j l‟ai perdu y a pas très, très longtemps donc euh… petite non j‟ai jamais fin j‟ai pas perdu<br />

<strong>de</strong> proches parents…<br />

Mr S : D‟accord, et vous l‟avez perdu il y a combien <strong>de</strong> temps ?<br />

Mme Y : Y a y a neuf ans…<br />

Mr S : Y a neuf ans d‟accord… et comment vous avez réagi ?<br />

Mme Y : Bah j‟ai eu du mal parce que c‟était une personne qui était très présente <strong>dans</strong> <strong>la</strong> famille<br />

euh toutes les fêtes <strong>de</strong> famille elle était là et puis c‟est elle qu‟organisait beaucoup… et puis bah…<br />

c‟était un personnage enfin qu‟était euh important… <strong>dans</strong> <strong>la</strong> famille… elle a élevé huit enfants…<br />

elle a perdu son mari à 35 ans <strong>la</strong> guerre donc euh elle, elle avait quand même euh beaucoup <strong>de</strong><br />

prestance… Hum mais bon… elle est morte à 90 ans (rires) après c‟est plus…<br />

Mr S : D‟accord, donc ça a été difficile à ce moment là ?<br />

Mme Y : Oui !... Oui c‟était difficile parce que parce que ça, ça nous a fait un manque euh… un<br />

grand manque <strong>dans</strong> <strong>la</strong> famille… surtout <strong>dans</strong> les réunions <strong>de</strong> famille…<br />

Mr S : D‟accord, est-ce qu‟il y a beaucoup <strong>de</strong> changements <strong>dans</strong> votre re<strong>la</strong>tion avec vos parents<br />

<strong>de</strong>puis votre enfance ?<br />

Mme Y : Oui… Oui… Oui euh bah… déjà avec mon père… qui <strong>de</strong>puis euh … bah <strong>de</strong>puis que je<br />

suis sur Dijon ils viennent régulièrement et il a fait mon appartement en entier euh oui il était là<br />

presque trois mois sur p<strong>la</strong>ce pour faire tout mes travaux euh fin bon ! Puis on discute beaucoup plus<br />

<strong>de</strong>, <strong>de</strong> plein dr choses alors que… avant pas du tout maintenant on a beaucoup plus <strong>de</strong>, <strong>de</strong> rapports<br />

euh… <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tions que qu‟avant… avec ma maman bon ça c‟est toujours pareil… on s‟ téléphone<br />

beaucoup euh…<br />

Mr S : Maintenant vous êtes plus proche vous parlez plus ?<br />

Mme Y : Ouais… oui, oui hum… et même entre eux… même entre eux euh y s‟parlent beaucoup<br />

plus maintenant que… que les rapports qui z‟ avaient euh quand on était petite… hum…<br />

Mr S : Donc vous avez une enfant, elle a quel âge ?<br />

Mme Y : Elle va avoir un an…<br />

Mr S : D‟accord, et quels sont vos sentiments lorsque vous êtes séparée <strong>de</strong> votre enfant ?<br />

Mme Y : Bah euh… séparée juste pour aller travailler en fait (rires) parce que le reste du temps puis<br />

là !... (Rires) non c‟est vrai que je vu qu‟ je travaille <strong>de</strong> nuit j‟ ai les tous les après midi avec moi…<br />

tous les jours <strong>de</strong> repos… non chuis rarement séparée d‟elle… pour le moment (rire)…<br />

Mr S : D‟accord, et vous vous sentez parfois préoccupée par rapport à votre enfant ?<br />

Mme Y : Pff non… je fais non… j‟ fais tout un peu d‟instinct… je lis pas beaucoup <strong>de</strong>…<br />

Mr S : D‟accord, et est-ce que vous pourriez exprimer trois désirs pour votre enfant <strong>dans</strong> 20 ans ?<br />

Quelle sorte <strong>de</strong> futur vous lui souhaitez ?<br />

315


Mme Y : …Euh bah déjà euh… j souhaite qu‟elle euh… qu‟elle évolue euh professionnellement<br />

qu‟elle fasse ce qu‟elle veut… qu‟elle euh… bah… ch souhaite qu‟on ai <strong>de</strong> bons rapports plus<br />

tard… qu‟on soit aussi complice que, que, que j‟le suis avec ma mère… et puis euh… voilà qu‟elle<br />

soit heureuse <strong>dans</strong> sa vie euh personnelle comme professionnelle quoi qu‟elle soit, qu‟elle soit<br />

épanouie… ça fait trois (rires)<br />

Mr S : D‟accord… Alors est-ce qu‟il y a une chose particulière tirée <strong>de</strong> votre propre expérience<br />

comme enfant que vous aimeriez nous rapporter ?<br />

Mme Y : …Hum… pff… qui m‟ai<strong>de</strong>rait maintenant ?<br />

Mr S : Une leçon que vous avez tiré <strong>de</strong> votre enfance ?<br />

Mme Y : Oui (silence) bah j‟ pense que ce serait que les parents euh… fin y a… les parents y pff…<br />

y font ce qui peuvent euh pour euh nous éduquer euh avec euh ce qui z „ont vécu eux-mêmes et puis<br />

euh j‟ pense que chacun fait comme y peut c‟est pas… donc euh… on fait tous un p‟tit peu comme<br />

on peut pour éduquer au mieux nos enfants ou ce qu‟on pense être le mieux… puis bon j‟ pense que<br />

les re<strong>la</strong>tions évoluent avec le temps c‟est pas… bien sur on, on fait avec ce qu‟on a eu petit mais j‟<br />

pense que les re<strong>la</strong>tions avec les, les nos parents évoluent…<br />

Mr S : D‟accord, vous avez compris pourquoi votre père par<strong>la</strong>it peu, s‟impliquait peu ?<br />

Mme Y : Bah j‟ pense qu‟il est comme ça et euh… y parle pas beaucoup euh y parle que quand il a<br />

quelque chose d‟intéressant (rires) à dire et puis bah… et puis p‟t être que… euh que petit fin y<br />

voyait p‟t être pas l‟intérêt non plus d‟ nous parler euh maintenant c‟est comme maintenant on a b‟<br />

<strong>de</strong> meilleurs rapports j pense que, que c‟était… à l‟époque il avait autre chose <strong>dans</strong> <strong>la</strong> tête et puis<br />

voilà quoi… puis c‟était p‟t être pas intéressant pour lui d‟ nous livrer euh ce qu‟il avait euh... sur le<br />

cœur et puis voilà donc euh… on a fait sans à l‟époque et puis maintenant bah ça va mieux (rire)<br />

Mr S : D‟accord, et que souhaitez vous que votre enfant tire <strong>de</strong> sa re<strong>la</strong>tion avec vous-même et votre<br />

mari ?<br />

Mme Y : Et bah… j‟espère qu‟elle sait fin qu‟elle saura que qu‟on fait tout pour que qu‟elle soit<br />

heureuse et que… et puis que notre priorité bah c‟est elle quoi… pour le moment et puis p‟t être<br />

plus tard euh ses frères et sœurs (rire) après si y en a… mais bon je… j‟ veux pas qu‟elle croit<br />

qu‟on, qu‟on s‟ sacrifie ou que qu‟elle se… qu‟elle se ren<strong>de</strong> compte qu‟on est heureux d faire ça<br />

quoi pour elle…<br />

Mr S : Hum, d‟accord, est-ce que vous pourriez nous parler aussi <strong>de</strong> votre eczéma ? Comment estce<br />

que vous l‟avez vécu <strong>dans</strong> votre enfance ?<br />

Mme Y : Et bah c‟était euh… oh bah c‟était <strong>de</strong>s bains <strong>de</strong> permanganate… régulièrement… euh<br />

sinon en fait j‟ai pas… j‟ me souviens <strong>de</strong>, <strong>de</strong> m‟être grattée au sang tout ça euh… c‟est pas… les<br />

crèmes que j‟ mettais mais bon c‟est pas, pas <strong>de</strong>s souvenirs euh… tristes après c‟est <strong>de</strong>s photos qu<br />

je vois ou euh c‟est plus <strong>de</strong>s souvenirs <strong>de</strong>s choses qu‟on m‟a raconté plus que… que moi <strong>de</strong>s<br />

souvenirs <strong>de</strong> ça quoi… j‟en ai pas j‟en n‟ai pas tellement non… j‟en n‟ai pas tellement déjà j‟ai pas<br />

beaucoup d‟ souvenir… petite (rires) ça c‟est très… mes souvenirs remontent pas… très loin…<br />

Mr S : Vous avez guéri à quel âge ?<br />

Mme Y : Oh pff jusqu‟à l‟adolescence j‟en ai j‟en ai eu bon… <strong>dans</strong> les plis du cou<strong>de</strong> un p‟tit peu<br />

après mais pas… à l‟adolescence j‟en n‟avais plus hein…<br />

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Mr S : D‟accord, et vous n‟avez pas <strong>de</strong> souvenirs précis sur une crise d‟eczéma, d‟éléments<br />

déclenchants ?<br />

Mme Y : Non j‟ai plus <strong>de</strong> souvenirs sur les crises d‟asthme parce que c‟était beaucoup plus<br />

angoissant mais l‟eczéma non j‟ai pas… non… c‟était… non puis j‟étais, j‟étais soignée donc euh…<br />

c‟est vrai qu c‟était par pério<strong>de</strong> mais bon j‟ai pas non j‟ai pas d‟ souvenirs euh… bien précis si p‟t<br />

être un p‟tit peu <strong>la</strong> contrainte <strong>de</strong> <strong>de</strong>s traitements mais bon pas c‟est pas… <strong>de</strong>s souvenirs très francs<br />

quoi…<br />

Mr S : D‟accord, très bien je vous remercie.<br />

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