Un amour vrai - La Bibliothèque électronique du Québec

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venais sans combat, car, depuis la mort de ma fiancée, le monde ne m’est plus rien. Le recueillement des religieux m’a profondément touché. Oui, Louis Veuillot avait raison quand il disait : Il faut laisser les monastères, non pour les grands coupables et les grandes douleurs, comme on le dit communément, mais pour les grandes vertus et les grandes joies. Je comptais commencer mon noviciat le jour de mon entrée, mais les bons Pères m’ont donné une semaine de repos pour me remettre de mes fatigues de voyage, et le religieux chargé d’exercer l’hospitalité me traite avec toutes sortes de soins et d’attentions. Il me gâte. Je ne fais pas ici d’allusion, madame, je ne vous fais pas des reproches indiscrets de m’avoir autrefois, chez vous, gâté avec autant de bonne grâce que cet aimable religieux. En attendant, j’occupe une des chambres destinées aux étrangers. Cette chambre, toute monastique, n’a pour ornement qu’un tableau représentant saint Bruno en prière ; au-dessous 72
sont gravées les armoiries des Chartreux – un globe surmonté d’une croix et cette belle devise : Stat crux <strong>du</strong>m volvitur orbis ; la croix demeure pendant que le monde tourne. J’aime cette profonde parole. Maintenant, je vais vous parler d’une chose qui m’a été bien pénible. Hier, le Père Supérieur vint me voir à ma chambre. J’ouvris mes malles pour lui montrer plusieurs de mes souvenirs de voyage que je croyais propres à l’intéresser. Le révérend Père trouva probablement qu’il y avait là bien des inutilités, car il me dit qu’avant de commencer mon noviciat, j’aurais à remettre tout ce que j’avais apporté avec moi. Cet ordre me bouleversa. Depuis la mort de Thérèse, j’avais toujours porté sur moi son crucifix, et son portrait qu’elle m’avait donné le jour de nos fiançailles, avec une boucle de ses cheveux. Me séparer de ces souvenirs si chers me paraissait un sacrifice au-dessus de mes forces. Eh quoi ! me disais-je, je me séparerais de tout ce qui me reste d’elle ! de son portrait, de ses cheveux, <strong>du</strong> crucifix 73
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Laure Conan Un amour vrai BeQ
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De la même auteure, à la Biblioth
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I J’ai été témoin dans ma vie
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Douglas. Je puis maintenant vous di
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éprouvé en entendant un air de so
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ses souvenirs, pour sa jolie baie,
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levant les yeux, on aperçoit toujo
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voir. La soirée était fraîche. U
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aussi, c’est que j’aimerais mie
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calme et les goélands séchaient c
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Page 25 and 26: pas l’aimer. 30 juillet. M. Dougl
Page 27 and 28: jour ? Cette pensée me bouleversai
Page 29 and 30: Comme je m’agenouillais devant l
Page 31 and 32: douceur pénétrante qui ne lui est
Page 33 and 34: n’appartient qu’à la mort. La
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Page 59 and 60: mettre sous la garde de la Vierge M
Page 61 and 62: plus humble et le plus soumis. Le s
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