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Hubert Larchet - Le sang peut-il vaincre la

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<strong>Le</strong> <strong>sang</strong> <strong>peut</strong>­<strong>il</strong> <strong>vaincre</strong> <strong>la</strong><br />

mort ?<br />

<strong>Hubert</strong> <strong>Larchet</strong><br />

<br />

Extraits<br />

<br />

LE SANG DE SAINT JANVIER ET L’ALCHIMIE<br />

Si le phénomène est dû à <strong>la</strong> présence d'une substance particulière dans le <strong>sang</strong> que contient <strong>la</strong><br />

fiole, <strong>il</strong> faudrait envisager non seulement <strong>la</strong> possib<strong>il</strong>ité de son origine exogène, mais encore<br />

celle de son é<strong>la</strong>boration à partir du <strong>sang</strong> lui­même, sans aucun apport étranger.<br />

Dans les deux cas, <strong>il</strong> convient d'examiner si l'histoire des sciences chimiques avant Lavoisier<br />

parle de substances qui puissent être en jeu dans ces alternances de solutions et de<br />

coagu<strong>la</strong>tions.<br />

Or, avant Lavoisier régnait l'alchimie. C'est donc elle que nous devons interroger.<br />

Nous demanderons à l'alchimie opérative s'<strong>il</strong> est possible de concevoir que l'ampoule<br />

napolitaine résulte d'une préparation artificielle.<br />

A l'alchimie spécu<strong>la</strong>tive, nous poserons ensuite <strong>la</strong> question de savoir si ses conceptions<br />

présentent quelque analogie avec les faits qui nous occupent.<br />

Gosset, docteur agrégé au Collège des Médecins de <strong>la</strong> v<strong>il</strong>le d'Amiens, nous dit de ce<br />

Balduinus qui prétendait faire fleurir un jardin en hiver, qu' " <strong>il</strong> fait voir aussi un thermomètre<br />

qu'<strong>il</strong> a construit de son <strong>sang</strong> réduit en quintessence, dont tous les changements combinaient et<br />

s'accordaient avec les divers degrés de santé et les différentes dispositions qu'<strong>il</strong> ressentait en<br />

lui­même, prédisant aussi que lorsqu'<strong>il</strong> viendrait à mourir, cette essence périrait(1) ".<br />

<strong>Le</strong> moins que l'on puisse dire, c'est que les anciens s'intéressaient beaucoup plus que nous à ce<br />

genre de phénomènes : leurs méthodes analogiques les liaient moins que notre doute<br />

méthodique ne nous lie.<br />

Nous montrons des esprits timides en comparaison des leurs "lui ne se cantonnaient pas dans<br />

<strong>la</strong> rigueur des lois statistiques mais recherchaient aussi bien les cas particuliers ou<br />

exceptionnels pourvu qu'<strong>il</strong>s fussent de valeur à leurs yeux, s'efforçant patiemment de réaliser<br />

en <strong>la</strong>boratoire le " presque impossible ". lis auraient — et ont <strong>peut</strong>­être — mieux saisi que<br />

nous l'importance scientifique fondamentale des phénomènes que l'on <strong>peut</strong> voir à Naples,


parce que ceux­ci sont très comparables à ce qui, d'après les dires des alchimistes, doit se<br />

produire dans <strong>la</strong> seconde partie du Grand Œuvre.<br />

LE SANG DE SAINT JANVIER A­T­IL ÉTÉ " PRÉPARÉ " ?<br />

ANALOGIE ENTRE SON CONDITIONNEMENT ET CELUI DU GRAND ŒUVRE<br />

Nous avons déjà vu que <strong>la</strong> première partie du Grand Œuvre consistait en une séparation des<br />

cinq éléments de Nico<strong>la</strong>s <strong>Le</strong> Fèvre : mercure et flegme, soufre, et enfin sel et terre, afin de<br />

pouvoir exclure de ces cinq principes, qui composent tout mixte, les deux principes passifs<br />

générateurs de corruption : flegme et terre. Restait au terme de cette analyse <strong>la</strong> triade des trois<br />

principes actifs : mercuriel, sulfureux et salin, rigoureusement purifiés.<br />

Venait alors <strong>la</strong> seconde partie du Grand Œuvre, qui consistait à réaliser <strong>la</strong> synthèse de ces<br />

trois principes par le même moyen du feu qui avait déjà servi à leur séparation.<br />

Mais, tandis que <strong>la</strong> dist<strong>il</strong><strong>la</strong>tion se faisait en deux vases bien hermétiquement lûtes, afin de ne<br />

rien perdre de ses produits tout en les séparant, <strong>la</strong> synthèse devait se faire en un seul vase<br />

hermétiquement fermé, d'où son nom d' " Œuf des Ph<strong>il</strong>osophes ".<br />

" ...les Ph<strong>il</strong>osophes insistent beaucoup sur <strong>la</strong> fermeture complète de l'Œuf; les uns. comme<br />

Bacon, employaient un couvercle qu'<strong>il</strong>s fixaient avec un lut ou avec du bitume, mais <strong>la</strong> plupart<br />

employaient le sceau d'Hermès (2) ".<br />

De son côté, Lulle emploie deux vaisseaux accolés : " II y a deux vaisseaux de même forme,<br />

grandeur, et quantité en haut ou le nez de l'un entre dans le ventre de l'autre, afin que, par<br />

l'action de <strong>la</strong> chaleur, ce qui est en l'une partie monte dans <strong>la</strong> tête du vaisseau, et après, par<br />

l'action de <strong>la</strong> froideur, qu'<strong>il</strong> descende dans le ventre (3). " De même Libavius : " <strong>Le</strong>s uns se<br />

servent de vaisseaux de verre ronds ou ovales. D'autres préfèrent <strong>la</strong> forme d'Aludel. Ils<br />

prennent un vaisseau dont le col court pénètre dans un autre vaisseau qui sert de couvercle.<br />

On les lute (4). "<br />

Enfin Huginus a Barma précise <strong>la</strong> capacité de l'Œuf : " <strong>Le</strong> vase de l'Art est l'Œuf des<br />

Ph<strong>il</strong>osophes, qui est fait d'un verre 1res pur, ayant le cou de <strong>la</strong>rgeur moyenne; <strong>il</strong> faut que <strong>la</strong><br />

partie supérieure du cou puisse être scellée hermétiquement et que <strong>la</strong> capacité de l'Œuf soit<br />

telle que <strong>la</strong> matière qu'on y met n'en remplisse que le quart (5) "<br />

" Cet Œuf de verre, dans lequel était enfermée <strong>la</strong> matière du Grand Œuvre, était appelé prison,<br />

sépulcre, chambre nuptiale, fiole, etc. "<br />

On voit que les deux ampoules ou fioles qui contiennent <strong>la</strong> substance de saint Janvier<br />

rappellent les deux pièces d'un Aludel, et que, de toute façon, celle dont on parle surtout à<br />

partir de 1389, hermétiquement close, répond parfaitement à <strong>la</strong> description de l'Œuf des<br />

Ph<strong>il</strong>osophes, tant par sa forme que par sa capacité re<strong>la</strong>tivement à son contenu.<br />

" Dans le Viatorium Spagyricum, l'Œuf avec <strong>la</strong> matière est figuré par un sépulcre de verre où<br />

sont enfermés le Roi et <strong>la</strong> Reine (6). " Or, l'ampoule de Naples est bien un sépulcre de verre<br />

pour ce <strong>sang</strong> et pour cette hypothétique matière qui y seraient contenus.


L'Œuf était p<strong>la</strong>cé " dans un fourneau spécial nommé " Athanor ", du mot grec Athanatos qui<br />

signifie : immortel.<br />

" ...<strong>la</strong> partie moyenne... offrait trois sa<strong>il</strong>lies disposées selon un triangle, sur lesquelles reposait<br />

l'écuelle contenant l'Œuf. Cette partie était percée selon un de ses diamètres de deux trous<br />

opposés, fermés par des disques de cristal, ce qui permettait d'observer ce qui se passait dans<br />

l'Œuf (7) ".<br />

Nous voyous que cet Athanor présente une partie moyenne tout à fait comparable au<br />

reliquaire dans lequel est enfermée l'ampoule de Naples.<br />

Enfin le feu ph<strong>il</strong>osophique était allumé et nous avons vu qu'<strong>il</strong> était très doux.<br />

Comme, d'autre part, nous avons déjà dit que <strong>la</strong> chaleur ordinaire agissant sur les vieux os<br />

finit par réaliser l'équivalent d'une dist<strong>il</strong><strong>la</strong>tion très lente, nous pouvons admettre que le " feu<br />

d'Italie ", quoique plus doux, même à Naples, que le " feu d'Egypte " des textes alchimiques,<br />

puisse suffire, sans f<strong>la</strong>mme aucune, à assurer une cuisson extrêmement lente de <strong>la</strong> matière<br />

contenue dans l'ampoule.<br />

" A quoy bon ces f<strong>la</strong>mmes violentes puisque les sages n'usent point de charbons ardens, ny de<br />

bois enf<strong>la</strong>mmés pour faire l'œuvre hermétique (8). "<br />

La synthèse ne demandait plus alors qu'une cuisson très lente et très régulière, sans aucune<br />

autre manipu<strong>la</strong>tion, dès lors que les trois principes étaient enclos dans leur matrice de verre. "<br />

Je ne vous commande que cuire, cuisez au commencement, cuisez au m<strong>il</strong>ieu, cuisez à <strong>la</strong> fin, et<br />

ne faites autre chose (9). " Ainsi, le " feu de Naples " aidant, l'ampoule de <strong>sang</strong> dans son<br />

reliquaire remplit exactement les conditions de l'Œuf Ph<strong>il</strong>osophique dans l’Athanor.<br />

ANALOGIE ENTRE SA SUBSTANCE ET LA MATIÈRE DU GRAND ŒUVRE<br />

Examinons maintenant si <strong>la</strong> matière qui se trouve enfermée dans l'ampoule napolitaine répond<br />

de son côté par quelque analogie à ce que les anciens décrivaient à l'intérieur de l'Œuf.<br />

" Beaucoup d'alchimistes sont dans l'erreur parce qu'<strong>il</strong>s ne connaissent pas <strong>la</strong> disposition du<br />

feu qui est <strong>la</strong> clef de l'œuvre, car <strong>il</strong> dissout et coagule en même temps, ce qu'<strong>il</strong>s ne peuvent<br />

saisir parce qu'<strong>il</strong>s sont aveuglés par leur ignorance (10). "<br />

" La matière étant enfermée dans l'Œuf ph<strong>il</strong>osophique, et le feu allumé, les corps mis en<br />

présence réagissent aussitôt les uns sur les autres. "<br />

" II se produit diverses actions chimiques... phénomènes nommés opérations par les<br />

alchimistes (11). "<br />

" <strong>Le</strong>s alchimistes diffèrent notablement les uns des autres au sujet du nombre et de <strong>la</strong><br />

dénomination des opérations (12). "<br />

Si Pernety distingue douze opérations, Hélias : sent, Albert le Grand : quatre et Bernard le<br />

Trévisan : une seule, Bas<strong>il</strong>e Valentin, lui, n'en admet que deux : <strong>la</strong> solution et <strong>la</strong> coagu<strong>la</strong>tion,<br />

c'est­à­dire des passages successifs de <strong>la</strong> matière " de l'état de repos à l'état de mouvement<br />

(13) ".


La tradition reconnaissant Bas<strong>il</strong>e Valentin pour l'un des plus grands alchimistes, son<br />

témoignage revêt une grande valeur lorsque l'on constate qu'<strong>il</strong> s'applique entièrement au<br />

phénomène observé à Naples.<br />

Cependant, <strong>il</strong> faut admettre une différence entre le phénomène de Naples et les descriptions<br />

des alchimistes.<br />

<strong>Le</strong>s opérations qui se produisaient dans l'Œuf évoluaient en trois temps :<br />

La putréfaction : " ensemble des phénomènes qui se produisent du temps que <strong>la</strong> matière est<br />

noire. (Synonymes : mort, destruction, perdition, corruption...) (14) ".<br />

La déalbation : b<strong>la</strong>nchissement de <strong>la</strong> matière qui signifie sa renaissance, sa résurrection sous<br />

forme de " Pierre des Ph<strong>il</strong>osophes " par le mariage du fixe et du vo<strong>la</strong>t<strong>il</strong>.<br />

La rubification : " caractérisée par l'apparition de <strong>la</strong> couleur rouge, indiquant que l'œuvre est<br />

parfait (15) ", c'est­à­dire que le principe mercuriel vo<strong>la</strong>t<strong>il</strong> est entièrement fixé au principe<br />

sulfureux grâce à une combinaison désormais irréversible : <strong>la</strong> Pierre ph<strong>il</strong>osophale, enfant<br />

royal né de leur union.<br />

Dans l'ampoule de Naples, on n'observe ni le second temps. sauf son début lorsque <strong>la</strong> matière<br />

se liquéfie, ni le troisième, encore qu'une rubéfaction passagère soit observée.<br />

Cependant celle différence pourrait s'expliquer par le fait que le " feu de Naples " est toujours<br />

le même — à ses variations saisonnières près — et que s'<strong>il</strong> suffit à l'apparition et a l'entretien<br />

du premier phénomène, <strong>il</strong> est insuffisant à produire rapidement les phases suivantes qui,<br />

suivant les anciens, demandaient un feu plus fort.<br />

En effet, <strong>la</strong> déalbation ou ablution n'est autre chose que " l'abstraction de <strong>la</strong> noirceur, tache,<br />

sou<strong>il</strong>lure, et immondicité, <strong>la</strong>quelle se fait par <strong>la</strong> continuation du second degré du feu d'Egypte<br />

(16) ". Et " lorsque <strong>la</strong> Pierre parvenue au rouge commence à se crevasser et à se gonfler, on <strong>la</strong><br />

met calciner au feu de réverbère où elle achève de se fixer complètement et parfaitement (17)<br />

".<br />

On <strong>peut</strong> donc admettre que les phénomènes observés à Naples répondent entièrement à ceux<br />

qu'ont décrits les chercheurs de jadis, et que, s'<strong>il</strong> faut faire appel à <strong>la</strong> présence d'une<br />

substance particulière dans le <strong>sang</strong> de l'ampoule, cette substance répond aux caractères que<br />

l'on attribuait à <strong>la</strong> matière première du Grand Œuvre. Ainsi l'alchimie opérative permet­elle<br />

de concevoir <strong>la</strong> possib<strong>il</strong>ité soit de <strong>la</strong> présence d'une substance " préparée " dans l'ampoule<br />

napolitaine, soit d'une préparation expérimentale de ce <strong>sang</strong>, qui, d'a<strong>il</strong>leurs, serait en elle­<br />

même très remarquable.<br />

NATURE DE LA SUBSTANCE ÇUI SERAIT MÊLÉE AU SANG DE SAINT JANVIER<br />

De nombreux auteurs ou expérimentateurs ont cherché à donner une explication<br />

physicochimique du phénomène de Naples, et ont tenté de le reproduire expérimentalement.<br />

P. Saintyves résume parfaitement leurs conclusions générales en faisant judicieusement<br />

remarquer que " du <strong>sang</strong> pur se serait depuis longtemps corrompu et décomposé; <strong>il</strong> faut donc


que ce <strong>sang</strong> soit mêlé à quelque substance propre à en assurer <strong>la</strong> conservation : essence<br />

balsamique ou résine aromatique (18) ".<br />

Or, <strong>il</strong> se trouve justement que de tels mé<strong>la</strong>nges sont fusibles à basse température et " fondent<br />

fac<strong>il</strong>ement aux chauds rayons du sole<strong>il</strong> italien. Nous savons d'a<strong>il</strong>leurs que les prêtres<br />

égyptiens, pour empêcher le <strong>sang</strong> de leurs morts de pourrir, y mê<strong>la</strong>ient des substances<br />

aromatiques et obtenaient ainsi un mé<strong>la</strong>nge non seulement incorruptible mais fort<br />

remarquable par sa fusib<strong>il</strong>ité. Deux ingénieurs napolitains qui se sont livrés à <strong>la</strong> recherche de<br />

leurs procédés, ont pu obtenir avec du <strong>sang</strong> de veau et des résines balsamiques, un mé<strong>la</strong>nge<br />

solide qui entre en fusion au bout d'une quarantaine de minutes d'exposition, dans une salle où<br />

<strong>la</strong> température approche de vingt degrés. Or, c'est précisément ce qui se passe dans le miracle<br />

de saint Janvier. Il se fait attendre parfois même plus longtemps et ne s'est jamais produit au­<br />

dessous de 17° centigrades (19) ". Et Saintyves de conclure que " ce miracle célèbre n'est en<br />

somme qu'une expérience de <strong>la</strong>boratoire (19) ".<br />

Quelle est donc <strong>la</strong> nature ou l'origine de cette substance anticorruptrice, balsamique, et fusible<br />

à basse température, qui aurait été mêlée au <strong>sang</strong> de saint Janvier sans en altérer le spectre<br />

oxyhémoglobinique?<br />

N'est­ce pas une substance analogue à celle qui entra en réaction avec le <strong>sang</strong> de saint<br />

Pantaléon entre les mains du R. P. Beat<strong>il</strong>lo? Celui­ci écrivait en 1627 : " II y a quelques<br />

années, on trouva dans <strong>la</strong> v<strong>il</strong>le de Bénévent certaines reliques d'une grande valeur, et en<br />

particulier certains ossements et du <strong>sang</strong> coagulé et durci du glorieux martyr saint Pantaléon.<br />

<strong>Le</strong> recteur de notre collège de Bénévent en reçut quelques fragments de <strong>la</strong> libéralité de<br />

l'évêque et m'en fit part à moi­même. Je déposai ces précieuses parcelles dans une petite fiole<br />

de verre; or, <strong>il</strong> arriva ensuite que, ayant mis, je ne sais pourquoi, dans <strong>la</strong> même fiole un peu de<br />

<strong>la</strong> manne de saint Nico<strong>la</strong>s, le tout entra subitement en ébullition et se mé<strong>la</strong>ngea. Ce sont ces<br />

mêmes reliques que l'on vénère maintenant dans <strong>la</strong> cathédrale de Bari et qu'on y conserve<br />

dans une châsse d'argent (20). "<br />

S'<strong>il</strong> en était ainsi, <strong>la</strong> substance contenue dans le <strong>sang</strong> de saint Janvier serait analogue à <strong>la</strong><br />

manne de saint Nico<strong>la</strong>s et entrerait ainsi dans <strong>la</strong> catégorie des hu<strong>il</strong>es de myroblytes. Ce qui<br />

ajoute à cette probab<strong>il</strong>ité, c'est que ce <strong>sang</strong> exha<strong>la</strong>it une " odeur céleste " lorsque l'on sortait <strong>la</strong><br />

relique du reliquaire qui <strong>la</strong> contient, avant que l'ampoule fût scellée (21), et nous avons<br />

évoqué les rapports entre les odeurs de sainteté et les hu<strong>il</strong>es susceptibles de les fixer.<br />

On ne <strong>peut</strong> manquer d'être saisi par <strong>la</strong> remarquable convergence entre ces données et ces<br />

observations, celles de l'alchimie opérative, et celles de <strong>la</strong> thanatologie.<br />

En effet, l'alchimie nous parle de <strong>la</strong> combinaison de deux principes, l'un mercuriel vo<strong>la</strong>t<strong>il</strong> et<br />

l'autre sulfureux fixe et de nature hu<strong>il</strong>euse, dont le résultat, moyennant certaines conditions de<br />

chaleur et le passage par des alternances de solutions et de coagu<strong>la</strong>tions, n'est autre que <strong>la</strong> "<br />

Pierre des Ph<strong>il</strong>osophes " b<strong>la</strong>nche, annonciatrice du fruit définitif qui est <strong>la</strong> " Pierre<br />

ph<strong>il</strong>osophale " rouge.<br />

L'analogie est frappante avec <strong>la</strong> combinaison de deux substances dont l'une — le <strong>sang</strong> —<br />

livrée à elle­même se dessécherait en perdant par évaporation ses parties vo<strong>la</strong>t<strong>il</strong>es, et dont<br />

l'autre — hu<strong>il</strong>e, graisse, baume, ou manne — serait capable de conférer au ca<strong>il</strong>lot des<br />

propriétés particulières en formant avec lui une masse composée. Suivant Saintyves, <strong>la</strong><br />

bipo<strong>la</strong>rité de cette masse composée pourrait se manifester par des changements de phase et


des divisions momentanées entre cristalloïdes et colloïdes sous l'influence de certaines<br />

conditions de chaleur ainsi que des mouvements imprimés au reliquaire (22). " <strong>Le</strong> temps<br />

opère donc, conclut Saintyves, une dissociation par changement d'état et, en rendant <strong>la</strong> liberté<br />

aux éléments du mé<strong>la</strong>nge, rétablit les conditions nécessaires à leur liquéfaction (23)."<br />

Que <strong>la</strong> substance mêlée au <strong>sang</strong> de saint Janvier soit de nature grasse, ce<strong>la</strong> se conçoit d'autant<br />

plus aisément qu'<strong>il</strong> existe des exemples de graisses qui se liquéfient de <strong>la</strong> même manière que<br />

ce <strong>sang</strong> : nous avons déjà rappelé que <strong>la</strong> graisse de saint Thomas d'Aquin s'était liquéfiée dans<br />

les mêmes conditions que son <strong>sang</strong>, quoique les deux fussent enfermés dans deux récipients<br />

distincts. Il est à peu près certain que cette graisse n'était pas entièrement dépourvue<br />

d'éléments <strong>sang</strong>uins ni ce <strong>sang</strong> d'éléments gras.<br />

On pourrait même, en poussant les analogies, penser que <strong>la</strong> déalbation du Grand Œuvre, qui<br />

paraît manquer au miracle de saint Janvier pour en faire l'analogue complet, est <strong>la</strong><br />

manifestation <strong>la</strong>ctescente du composant gras lorsqu'<strong>il</strong> est en quantité suffisante, ou que les<br />

conditions fac<strong>il</strong>itent cette manifestation, ou que <strong>la</strong> couleur b<strong>la</strong>nche n'est pas masquée par une<br />

rubification rapide.<br />

" <strong>Le</strong> <strong>sang</strong> de saint Pantaléon conservé à <strong>la</strong> Valicel<strong>la</strong> est mé<strong>la</strong>ngé d'une substance <strong>la</strong>iteuse.<br />

Dans <strong>la</strong> campagne de Rome; le <strong>sang</strong> de saint Laurent est, nous dit­on, plus semb<strong>la</strong>ble à de <strong>la</strong><br />

graisse qu'à du <strong>sang</strong>; mais dans l’ébullition, le <strong>sang</strong> et <strong>la</strong> graisse se divisent d'une manière très<br />

apparente (24). "<br />

De son côté, <strong>la</strong> thanatologie nous offre des données convergentes : l'évolution<br />

thanatochimique va, du point de vue physique, dans le sens de <strong>la</strong> fluidité, de <strong>la</strong> diffusib<strong>il</strong>ité et<br />

de l'homogénéité, et nous avons vu que les deux composants essentiels du " nouveau m<strong>il</strong>ieu<br />

intérieur " étaient, eau mise à part, le <strong>sang</strong> et les graisses fluidifiées ou hu<strong>il</strong>es.<br />

Nous avons même évoqué au passage les " esprits balsamiques du <strong>sang</strong> " de Becher, capables<br />

de se mêler à lui pour le rendre incorruptible et anticorrupteur, et envisagé <strong>la</strong> possib<strong>il</strong>ité de<br />

son origine osseuse médul<strong>la</strong>ire.<br />

<strong>Le</strong> rapprochement s'impose avec l'expérience du R. P. Beat<strong>il</strong>lo qui vit le <strong>sang</strong> desséché de<br />

saint Pantaléon réagir en présence de l'hu<strong>il</strong>e de <strong>la</strong> moelle osseuse de saint Nico<strong>la</strong>s de Myre.<br />

En étudiant le sens alchimique de <strong>la</strong> thanatologie, nous avons envisagé <strong>la</strong> possib<strong>il</strong>ité pour les<br />

composants du " nouveau m<strong>il</strong>ieu intérieur " de réagir les uns avec les autres.<br />

Nous nous sommes demandé : " Si les opérations qui se produisent dans le corps<br />

fonctionnellement mort pouvaient parvenir à leur véritable fin, cette fin ne serait­elle pas le<br />

Grand Œuvre de <strong>la</strong> nature? Or, les opérations du <strong>sang</strong> de saint Janvier nous font assister à un<br />

aspect prodigieux de ces réactions, in vitro, comme dans un <strong>la</strong>boratoire, et ces réactions,<br />

qu'elles doivent leur origine à 1;i nature, à l'art, ou à <strong>la</strong> surnature, vont précisément dans le<br />

sens même du Grand Œuvre. "<br />

Jusqu'ici l'on a trop négligé — à ma connaissance — lorsque l'on étudiait les opérations<br />

merve<strong>il</strong>leuses du <strong>sang</strong> de saint Janvier ira vitro, de les rattacher à leur contexte biologique et<br />

surtout thanatologique. Ce <strong>sang</strong>, cette manne, proviennent d'organismes humains qui furent<br />

vivants, et c'est in vivo, in rerum natura, intus et in cute, qu'<strong>il</strong> faudrait les rep<strong>la</strong>cer pour tenter<br />

de comprendre les phénomènes qu'<strong>il</strong>s produisent.


Seul P. Saintyves paraît avoir tenté un effort en ce sens : " Quand on a voulu reconstituer le<br />

miracle, écrit­<strong>il</strong>, on s'est trop préoccupé du truquage du reliquaire. Pour ceux qui reprendront<br />

désormais cette tâche, je crois qu'<strong>il</strong> faudra désormais rechercher avant tout, parmi les produits<br />

spontanés des sépultures de <strong>la</strong> Pou<strong>il</strong>le, les substances qui composent le merve<strong>il</strong>leux mé<strong>la</strong>nge...<br />

Et je ne doute pas que, pour reconstituer le miracle, <strong>il</strong> ne fa<strong>il</strong>le d'abord obtenir et analyser de<br />

<strong>la</strong> manne et du baume qui a <strong>il</strong>lustré le corps de plusieurs saints dans ce pays volcanique (25). "<br />

Saintyves ouvrait ainsi une prodigieuse voie de recherches, mais sans en soupçonner lui­<br />

même l'importance, aveuglé qu'<strong>il</strong> était par son désir de réduire le miracle en question aux<br />

proportions d'une expérience de <strong>la</strong>boratoire très banale : " On a pu recue<strong>il</strong>lir du <strong>sang</strong><br />

embaumé dans quelque sépulture et lorsque, dans le f<strong>la</strong>con de verre où on l'exposait, on l'a vu<br />

se liquéfier et changer de couleur, on a pu en toute sincérité croire au miracle. <strong>Le</strong>s <strong>il</strong>lusions<br />

mortes, <strong>il</strong> était bien diffic<strong>il</strong>e de supprimer tout à coup une cérémonie qui est devenue un<br />

miracle national, attendu avec impatience et souvent avec fièvre par un peuple en délire qui le<br />

demande et l'exige. <strong>Le</strong>s grands courages sont rarement de ce monde (26). " Cette dernière<br />

phrase se retourne d'elle­même contre son auteur qui n'eut pas le courage, dans l'article de<br />

1926 qu'<strong>il</strong> conclut ainsi, de signaler l'élément le plus extraordinaire du prodige, c'est­à­dire les<br />

modifications de poids du reliquaire, gênantes pour sa théorie mais qu'<strong>il</strong> ne pouvait cependant<br />

pas ignorer puisque dans ce même article <strong>il</strong> publiait des dessins d'après le livre de Léon<br />

Cavène de 1909 qui donne le déta<strong>il</strong> tics expériences de doubles pesées effectuées en 1902 et<br />

mi 1904. C'est donc arbitrairement et non sans un soupçon de mauvaise foi que, passant à coté<br />

des perspectives alchimiques, Saintyves a pu considérer qu'une substance balsamique mêlée<br />

au <strong>sang</strong> de saint Janvier n'avait pu provenir que de l'extérieur et y être p<strong>la</strong>cée par <strong>la</strong> main des<br />

hommes, et que ce mé<strong>la</strong>nge était banal.<br />

THÉORIE ALCHIMIQUE DE KARL VON ECKHARTSHAUSEN<br />

Mais si, quittant l'alchimie opérative, on consent à examiner certaines théories de l'alchimie<br />

spécu<strong>la</strong>tive, on verra qu'<strong>il</strong> n'est pas nécessaire de soupçonner un alchimiste hab<strong>il</strong>e et facétieux<br />

d'avoir ajouté au <strong>sang</strong> de saint Janvier des substances ph<strong>il</strong>osophales. En effet, les doctrines<br />

alchimiques elles­mêmes enseignent que de telles substances peuvent trouver leur origine<br />

dans le <strong>sang</strong> lui­même.<br />

Et <strong>il</strong> faut convenir que l'origine endogène de ces substances serait plus satisfaisante pour<br />

l'esprit qu'une préparation artificielle, même fortuite, si l'on songe que les taches de <strong>sang</strong> qui<br />

se trouvent à Pouzzoles réagissent de <strong>la</strong> même manière que le contenu de l'ampoule de<br />

Naples.<br />

Enfin, cette origine endogène serait conforme au peu que nous savons de <strong>la</strong> thanatochimie, et<br />

<strong>il</strong> est satisfaisant pour l'esprit de considérer que puissent s'établir des rapports intimes entre<br />

deux substances qui ont une communauté d'origine dans <strong>la</strong> moelle des os.<br />

Aussi, malgré l'imprécision, — voulue d'a<strong>il</strong>leurs — des textes alchimiques, <strong>il</strong> n'est pas inut<strong>il</strong>e<br />

d'examiner les théories spécu<strong>la</strong>tives qui se rattachent aux mystères du <strong>sang</strong>.<br />

C'est ainsi que les alchimistes chrétiens considéraient que l'essence du <strong>sang</strong> de Jésus­Christ<br />

était <strong>la</strong> Pierre ph<strong>il</strong>osophale elle­même,<br />

Ce Précieux Sang était conservé dans le Graal où se poursuivaient ses opérations hors de<br />

l'atteinte des siècles.


C'est le conse<strong>il</strong>ler Karl von Eckhartshausen qui s'est exprimé de <strong>la</strong> façon <strong>la</strong> plus explicite au<br />

sujet des rapports entre " l'état de ma<strong>la</strong>die de l'humanité " et le <strong>sang</strong> d'une part, et d'autre part<br />

le rôle essentiel du <strong>sang</strong> dans <strong>la</strong> régénération de l'homme, aspect biologique de sa rédemption.<br />

ÉTAT DE MALADIE ET POSSIBILITE DE GUÉRISON DE L'HUMANITÉ<br />

L'homme que nous considérons comme normal et dont l'état nous paraît physiologique par<br />

rapport à notre pathologie serait en réalité un ma<strong>la</strong>de héréditaire dont l'état séra<strong>il</strong> pathologique<br />

par rapport à un état primitif antérieur, à un équ<strong>il</strong>ibre Adamique préternaturel perdu à <strong>la</strong> suite<br />

d'un empoisonnement symbolisé par <strong>la</strong> manducation du " fruit défendu ".<br />

" L'état de ma<strong>la</strong>die des hommes est un véritable empoisonnement. L'homme a mangé du Fruit<br />

de l'Arbre dans lequel le principe corruptible et matériel prédominait, et s'est empoisonné par<br />

cette jouissance (27). "<br />

" <strong>Le</strong> premier effet de ce poison fut que le principe incorruptible, qu'on pourrait appeler le<br />

corps de vie comme <strong>la</strong> matière du péché est le corps de mort, dont l'expansion formait <strong>la</strong><br />

perfection d'Adam, se concentra dans l'intérieur et abandonna l'extérieur au gouvernement des<br />

éléments. C'est ainsi qu'une matière mortelle couvrit bientôt l'essence immortelle, et les suites<br />

naturelles de <strong>la</strong> perte de <strong>la</strong> lumière furent l'ignorance, les passions, <strong>la</strong> douleur, <strong>la</strong> misère, et <strong>la</strong><br />

mort (27). "<br />

" L'homme est malheureux parce qu'<strong>il</strong> est ma<strong>la</strong>de de corps et d'âme et qu'<strong>il</strong> ne possède aucune<br />

vraie médecine ni pour son corps ni pour son âme (27). "<br />

La cause de cette ma<strong>la</strong>die générale est dans <strong>la</strong> matière destructible dont est composé l'homme<br />

depuis son empoisonnement. Celui­ci fit apparaître dans son <strong>sang</strong> un ferment de corruption<br />

endogène de l'âme et du corps, héréditairement transmissible.<br />

Ce ferment est " une matière gluante (appelée " gluten "), cachée, qui a une parenté plus<br />

proche avec l'animalité qu'avec l'esprit ". D'une part, elle obnub<strong>il</strong>e nos fonctions mentales et<br />

spirituelles en intoxiquant chroniquement notre cerveau; d'autre part, elle est <strong>la</strong> cause<br />

principale de <strong>la</strong> corruptib<strong>il</strong>ité de <strong>la</strong> chair, les agents exogènes de destruction ne venant<br />

qu'après elle.<br />

La cause de <strong>la</strong> corruption physique et morale se trouvant dans notre nature substantielle, le<br />

remède ne <strong>peut</strong> pas être purement moral. " La guérison de l'humanité n'est possible que par <strong>la</strong><br />

destruction en nous de ce ferment du péché; de là, nous avons besoin d'un médecin et d'un<br />

remède (28).<br />

" Seul, l'Indestructible <strong>peut</strong> rendre le destructible indestructible; seul ce qui est vivant <strong>peut</strong><br />

animer ce qui est mort. De <strong>la</strong>, on ne doit pas chercher le médecin et le moyen de <strong>la</strong> guérison<br />

dans <strong>la</strong> nature destructible où tout est mort et corruption. On doit chercher le médecin et le<br />

remède dans une nature supérieure où tout est perfection et vie (28). "<br />

II fal<strong>la</strong>it donc qu'un homme ayant échappé à l'empoisonnement général héréditaire, tout en<br />

étant revêtu de matière corruptible comme les autres, se donne à connaître comme " étant <strong>la</strong><br />

substance pure de <strong>la</strong>quelle tout a été fait ", cl consente 'à répandre hors de son enveloppe


charnelle son <strong>sang</strong> qui contenait <strong>la</strong> substance incorruptible perdue par les autres et seule<br />

capable de les régénérer en opérant lentement une dissolution du poison corrupteur.<br />

LE CONTRE­POISON<br />

Voici comment Karl von Eckhartshausen assim<strong>il</strong>e le médicament universel à un contre­poison<br />

: " Lorsque l'homme, par <strong>la</strong> jouissance d'un fruit corruptible et qui portait en lui le ferment de<br />

<strong>la</strong> mort, fut empoisonné de telle sorte que tout ce qui était autour de lui devint mortel et<br />

destructible, <strong>la</strong> miséricorde divine devait nécessairement établir un contre­poison qui pût, de<br />

même, être absorbé, et qui contînt en lui <strong>la</strong> substance qui renferme et vivifie tout, afin que, par<br />

<strong>la</strong> jouissance de cette nourriture immortelle, l'homme empoisonné et assujetti à <strong>la</strong> mort pût<br />

être guéri et délivré de sa misère (28) ".<br />

Ce contre­poison, Eckhartshausen le localise dans le <strong>sang</strong> de Jésus­Christ, indemne de tout<br />

empoisonnement, et même dans ce qu'<strong>il</strong> appelle <strong>la</strong> " force tinctoriale " de ce <strong>sang</strong>.<br />

Il attribue à cette substance non seulement des possib<strong>il</strong>ités d'action vitale extraordinaire, mais<br />

même une puissance d'action cosmique, qu'<strong>il</strong> voit se manifester d'une manière particulière dès<br />

l'instant de <strong>la</strong> mort de Jésus­Christ.<br />

" La force tinctoriale qui décou<strong>la</strong> de son <strong>sang</strong> répandu pénétra le plus intérieur de <strong>la</strong> terre,<br />

ressuscita les morts, brisa les rochers, et occasionna l'éclipsé totale du Sole<strong>il</strong>... " posant ainsi<br />

<strong>la</strong> base de <strong>la</strong> glorification future du monde (28) ".<br />

" Depuis <strong>la</strong> mort de Jésus, <strong>la</strong> force divine inst<strong>il</strong>lée dans le centre de <strong>la</strong> terre par son <strong>sang</strong><br />

répandu trava<strong>il</strong>le toujours pour s'extérioriser et rendre toutes les substances graduellement<br />

capables du grand bouleversement qui est réservé au monde (28). "<br />

" Dans <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ire compréhension de <strong>la</strong> Chair et du Sang de Jésus­Christ réside <strong>la</strong> vraie et pure<br />

connaissance de <strong>la</strong> régénération effective de l'homme. "<br />

" L'union corporelle avec Jésus­Christ est <strong>la</strong> suprême réalisation (28). "<br />

LA PIERRE PHILOSOPHALE D ORIGINE ENDOGENE<br />

Cette " union corporelle " <strong>peut</strong> être entendue non seulement comme l'intégration des hommes<br />

dans le corps mystique du Christ, mystère théologique, mais encore, du point de vue de <strong>la</strong><br />

biologie, comme une synthèse, dans chaque homme vivant, des substances chimiques liées<br />

aux vertus du corps et du <strong>sang</strong> de Jésus­Christ.<br />

Cette synthèse serait obtenue par <strong>la</strong> prière, par l'Eucharistie et par une imitation assidue et<br />

intelligente pour demander, permettre et favoriser l'action de <strong>la</strong> Grâce jusque sur le p<strong>la</strong>n<br />

somatique, et, de fait, certaines blessures d'amour mystique peuvent résulter de cette<br />

imitation.<br />

Cette participation volontaire des hommes à <strong>la</strong> vie de leur modèle, ainsi que <strong>la</strong> communication<br />

que ce modèle leur donne de sa substance et de sa puissance permettraient en définitive à tout<br />

homme qui s'y efforce convenablement de réaliser en lui­même, en son propre <strong>sang</strong>, le contre­<br />

poison régénérateur.


Dans l'esprit même de l'alchimie spécu<strong>la</strong>tive, cette substance Christique, c'est­à­dire :<br />

d'onction spirituelle, <strong>peut</strong> tout aussi bien être comprise du point de vue chimique que du point<br />

de vue mystique : à sa qualité spirituelle répond son principe mercuriel qui est un " esprit<br />

vo<strong>la</strong>t<strong>il</strong> ", tandis qu'à sa substance onctueuse répond son principe sulfureux, de nature hu<strong>il</strong>euse.<br />

Enfin, le mariage du " soufre " et du " mercure ", de l'hu<strong>il</strong>e et du <strong>sang</strong> correspond, sur le p<strong>la</strong>n<br />

substantiel qui intéresse <strong>la</strong> biologie, au mariage de l'âme et de l'Esprit qui vient l'inhabiter,<br />

dont parlent les sciences de <strong>la</strong> vie mystique.<br />

En résume, aux noces mystiques de l'âme et de l'Esprit répondraient, sur le p<strong>la</strong>n biologique,<br />

les noces chimiques du " Roi " et de <strong>la</strong> " Reine " dont 1' " Enfant royal " sera <strong>la</strong> Pierre<br />

ph<strong>il</strong>osophale.<br />

Si éloignées de nos conceptions actuelles que de telles théories puissent paraître à certains, <strong>il</strong><br />

était nécessaire de les rappeler, car ce sont les seules auxquelles on puisse se référer si l'on<br />

veut reconsidérer <strong>la</strong> chimie dans un cadre plus <strong>la</strong>rge que celui dans lequel elle se trouve<br />

enfermée depuis Lavoisier.<br />

La chimie de Lavoisier n'apparaît plus alors que comme l'une des branches de l'Arbre des<br />

sciences chimiques.<br />

Mais du tronc ancien <strong>il</strong> reste possible de remonter vers d'autres branches, abandonnées et<br />

ingrates <strong>peut</strong>­être, mais non moins fert<strong>il</strong>es que celle que notre époque exploite presque<br />

exclusivement, mais qui se montre impuissante à expliquer les modifications de poids du <strong>sang</strong><br />

de saint Janvier.<br />

THÉORIE RELATIVISTE D’O. V. DE L. MILOSZ<br />

Du reste, les théories que nous venons de rappeler n'ont pas été complètement abandonnées,<br />

puisqu'elles ont été reprises au début du XXe siècle par 0. V. de L. M<strong>il</strong>osz.<br />

Voici comment — en un <strong>la</strong>ngage poétique dont les ténèbres voulues ne le cèdent en rien à<br />

celles de celui de ses prédécesseurs — <strong>il</strong> rappelle <strong>la</strong> présence dans le <strong>sang</strong> d'une substance<br />

primordiale, <strong>il</strong>luminatrice de <strong>la</strong> conscience et antidote universel tout à <strong>la</strong> fois, dont nous ne<br />

possédons plus que les débris : " Interroge, mon cher enfant, ce <strong>sang</strong> qui, dès <strong>la</strong> consistance et<br />

<strong>la</strong> couleur, t'apparaît d'une si céleste substance. " ... " II te révélera ses m<strong>il</strong>le poisons et son<br />

remède unique. "<br />

…………………………..<br />

"... Magnum Compositum dont <strong>la</strong> vertu active s'agite encore au m<strong>il</strong>ieu des terreurs de <strong>la</strong><br />

spirituelle éclipse; et <strong>la</strong> preuve en est dans le secours prêté à une impure science par les<br />

contrepoisons tirés du <strong>sang</strong>, rayons furtifs, tout ensemble souvenirs et avant­coureurs de <strong>la</strong><br />

spirituelle magnificence. "<br />

" La connaissance de <strong>la</strong> substance primordiale somme<strong>il</strong>le en nous dans les ténèbres de<br />

l'orgue<strong>il</strong>, comme l'or bous le poids des montagnes. Ce que notre science avare et privée de son<br />

regard médian et initial nous jette de siècle en siècle du dehors, comme un os, n'est qu'une<br />

obscure correspondance du magistère dont resplendit l'intérieur de notre sainte maison d'arg<strong>il</strong>e<br />

(29). "


Pour M<strong>il</strong>osz, <strong>il</strong> y a un rapport direct entre cette substance et 1rs phénomènes de conscience. A<br />

vrai dire, <strong>la</strong> conscience totale serait, grâce à elle, contenue dans le <strong>sang</strong>, et le cerveau aurait<br />

pour rôle non pas d'é<strong>la</strong>borer cette conscience, mais de l'inhiber et de <strong>la</strong> " tamiser " afin qu'elle<br />

ne nous aveugle pas, car si nous y avions accès, nous ne pourrions plus sélectionner ses<br />

aspects ut<strong>il</strong>es à <strong>la</strong> vie pratique, et nous nous trouverions figés dans <strong>la</strong> contemp<strong>la</strong>tion.<br />

Voici comment — toujours en ce <strong>la</strong>ngage lyrique propre à <strong>la</strong> science subjective — M<strong>il</strong>osz<br />

exprime cette opinion, que Bergson a ph<strong>il</strong>osophiquement soutenue par a<strong>il</strong>leurs (30) :<br />

" Ton cœur est un sole<strong>il</strong> anatomique, propulseur de ton microcosme <strong>sang</strong>uin. Et si le<br />

cerveau... est... lune hermétique, ce n'est pas seulement par analogie de couleur. "<br />

" <strong>Le</strong> cerveau n'est que le satellite du cœur. Il ne fait que recevoir, f<strong>il</strong>trer, et restituer <strong>la</strong> lumière<br />

d'affirmation que lui envoie le cœur dans sa spirituelle radiation. " " Lune et cerveau sont<br />

récepteurs et ordonnateurs de lumière. Ils humanisent le surhumain, rendent accessible à nos<br />

yeux frag<strong>il</strong>es le dieu aveug<strong>la</strong>nt (29). "<br />

M<strong>il</strong>osz voit alors le <strong>sang</strong> comme le lieu de <strong>la</strong> conscience totale, et comme cette conscience a<br />

pour fondement <strong>la</strong> mémoire, " quand l'esprit de <strong>la</strong> terre me dicte : subconscient, moi, dans le<br />

lieu seul situé, j'écris : Sole<strong>il</strong> de <strong>la</strong> Mémoire ".<br />

<strong>Le</strong> poète alchimiste revient tout au long de son œuvre sur ce " Sole<strong>il</strong> de <strong>la</strong> Mémoire " qui nous<br />

éblouirait d'une conscience et d'une connaissance absolues si nous pouvions le contempler<br />

face à face, mais qui, du coup, nous interdirait toute vie fonctionnelle en nous réduisant à<br />

l'immob<strong>il</strong>ité.<br />

" Terre de <strong>la</strong> béatitude, où l'accomplissement du mouvement mental est <strong>la</strong> correspondance de<br />

l’immob<strong>il</strong>ité de <strong>la</strong> matière infinie. "<br />

Vo<strong>il</strong>à donc le point de vue crucial : cette correspondance entre matière et mémoire qui fait de<br />

cette dernière <strong>la</strong> fonction de fixation, dans l'instant de <strong>la</strong> conscience, de ce que le mouvement<br />

de <strong>la</strong> matière inscrivit dans l'espace et dans le temps.<br />

Or, si <strong>la</strong> mémoire correspond bien à cette matière spatio­temporelle en mouvement incessant,<br />

c'est­à­dire " non située ", ne représentant donc jamais " le lieu seul situé ", le Lieu absolu, le<br />

point de Pascal, et si cette même mémoire a le pouvoir de fixer son histoire dans l'instant de <strong>la</strong><br />

conscience, c'est que, effectivement, d'après M<strong>il</strong>osz, <strong>la</strong> substance primordiale qui se trouve<br />

dans le <strong>sang</strong> au point de rencontre de <strong>la</strong> matière et de <strong>la</strong> mémoire <strong>peut</strong>, du point de vue de <strong>la</strong><br />

matière, apparaître, dans le mouvement inscrit au sein de l'espace et du temps, comme une<br />

substance matérielle, et, en même temps, du point de vue de <strong>la</strong> mémoire, comme le point ou le<br />

lieu " seul situé " dans l'instant créateur.<br />

Cette curieuse re<strong>la</strong>tion entre matière et mémoire conduit, en définitive, M<strong>il</strong>osz à considérer le<br />

<strong>sang</strong> comme le lieu d'origine du mouvement et de <strong>la</strong> triade matière­espace­temps, autrement<br />

dit comme le lieu de manifestation essentielle du " oui " créateur.<br />

" Notre <strong>sang</strong> perpétue l'instant de <strong>la</strong> première émission, et toute <strong>la</strong> conscience du propulseur<br />

spirituel est encore en lui, toujours prête à se dévo<strong>il</strong>er progressivement aux intelligences qui,<br />

avec l'arme magique de <strong>la</strong> prière, ont reconquis le lieu absolu de l'affirmation. "


" Tout le <strong>sang</strong> cosmique est encore dans l'é<strong>la</strong>n de <strong>la</strong> première éjacu<strong>la</strong>tion; mob<strong>il</strong>e initial, <strong>il</strong><br />

nous enseigne à situer toutes choses de l'espace dans le seul mouvement, et toutes choses du<br />

temps .dans <strong>la</strong> seule instantanéité. C'est là le secret des vieux maîtres et l'origine céleste de<br />

leur double concept de l'unité de <strong>la</strong> matière et de l'identité des deux mondes (30). "<br />

" La transmutation une fois admise comme principe fondamental, le progrès de mon œuvre<br />

sur le leur devait se borner à une simple extension, car <strong>il</strong> ne me restait guère, après Boehme,<br />

Sendivogius et Paracelse, qu'à identifier <strong>la</strong> matière avec le temps et l'espace, et, les ayant<br />

captes ainsi tous trois dans le mouvement, à chasser In mouvement lui­même fie son lien<br />

(lequel, comme je l'ai appris depuis peu et le révèle ici, est le <strong>sang</strong>), pour faire retomber le<br />

tout dans l'immob<strong>il</strong>e instantanéité du sole<strong>il</strong> de <strong>la</strong> mémoire (30). "<br />

" Ce <strong>sang</strong>, essence du mouvement et rythme universel, est le contenant, <strong>la</strong> fondation, le lieu<br />

pour tout dire, de <strong>la</strong> simultanéité et de l'instantanéité du temps, de l'espace: et de <strong>la</strong> matière. "<br />

" II te dévo<strong>il</strong>era enfin le secret de l'universelle transmutation, car <strong>il</strong> est l'alchimiste qui, sous <strong>la</strong><br />

robe de Rubis, dissimule le Pain et le Vin de <strong>la</strong> Cène (30). "<br />

II résulte de cette conception que le <strong>sang</strong> renferme le secret de toute conscience, secret qui ne<br />

<strong>peut</strong> être approché que dans <strong>la</strong> perspective de <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tivité : " <strong>Le</strong> sole<strong>il</strong> de notre mémoire n'est<br />

qu'obscurci, et tout nous sera rendu avec le secret du Sang dans <strong>la</strong> vertu d'une science<br />

ramenée par <strong>la</strong> Re<strong>la</strong>tivité à ses célestes origines (30). "<br />

Cette Re<strong>la</strong>tivité cachée dans les mouvements du <strong>sang</strong>, que le poète alchimiste indique aux<br />

biologistes, <strong>il</strong> l'avait déjà indiquée en janvier 1917, en son <strong>la</strong>ngage littéraire, à propos des<br />

mouvements cosmiques, avant que son expression mathématique eût été formulée par<br />

Einstein : " Étranger aux mathématiques, en publiant dès janvier 1917 mon Épitre à Storge, je<br />

n'étais donc qu'un annonciateur métaphysique de <strong>la</strong> théorie de <strong>la</strong> Re<strong>la</strong>tivité généralisée, dont<br />

j'ignorais à cette époque le premier mot et en qui je saluai, quelques années plus tard, moins<br />

une confirmation du résultat de ma méditation de vingt années sur <strong>la</strong> matière, l'espace et le<br />

temps, que l'aube d'une ère nouvelle et merve<strong>il</strong>leuse de l'esprit (30). "<br />

Si j'ai jugé ut<strong>il</strong>e de nous arrêter avec attention sur <strong>la</strong> théorie re<strong>la</strong>tiviste du <strong>sang</strong> exprimée par<br />

M<strong>il</strong>osz, c'est non seulement en raison du glorieux précédent de <strong>la</strong> confirmation par Einstein<br />

des fruits de sa méditation sur <strong>la</strong> matière, l'espace et le temps, mais encore et surtout parce<br />

qu'elle est <strong>la</strong> seule qui ait paru jusqu'ici compatible avec les modifications de poids du <strong>sang</strong> de<br />

l'ancien évêque de Bénévent.<br />

M<strong>il</strong>osz ne serait­<strong>il</strong> pas l’annonciateur métaphysique d'une théorie de <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tivité <strong>sang</strong>uine?<br />

" L'espace, le temps et <strong>la</strong> matière, dit­<strong>il</strong>, sont enfermés dans cette unité insondable, mais<br />

sensible, que crée en nous, et projette à travers l'œ<strong>il</strong> muré, nuire mouvement intérieur, <strong>sang</strong> et<br />

esprit, pour ne le point nommer de prime abord pensée du <strong>sang</strong> (30)."<br />

Hardiesse poétique? Peut­être! mais singulièrement proche du jugement d'un biologiste au<br />

sujet des plus récentes opérations du <strong>sang</strong> de saint Janvier : " Ce ca<strong>il</strong>lot défie le temps et notre<br />

savoir, indifférent aux lois qui régissent les phénomènes et leur succession, se rég<strong>la</strong>nt de<br />

manière inexplicable et personnelle. La liberté et <strong>la</strong> variab<strong>il</strong>ité du phénomène rappellent <strong>la</strong><br />

liberté dont jouit <strong>la</strong> pensée, cette liberté spirituelle comprise par les ph<strong>il</strong>osophes comme une<br />

spontanéité active ou comme un pouvoir d'autodétermination électif, comme si une


phénoménologie spirituelle se fût emparée de ce ca<strong>il</strong>lot pour se substituer aux lois régies par<br />

le déterminisme de <strong>la</strong> physique et de <strong>la</strong> biologie ! (31) "<br />

1. Docteur gosset : Révé<strong>la</strong>tions cabalistique d'une médecine universelle tirée du vin, Godart,<br />

Amiens, 1735, p. 134. Balduinus : De Aauro Aurae.<br />

2. albert poisson : Théories et Symboles des alchimistes, Chacornac, Paris, 1891.<br />

3. raymond lulle : Éc<strong>la</strong>ircissement du testament.<br />

4. De Lapide Ph.<strong>il</strong>osop!iorum.<br />

5. HUGINUS A barma : <strong>Le</strong> Règne de Saturne.<br />

6. albert POISSON : Théories et Symboles des alchimistes, Paris, 1891, p. 105.<br />

7. albert poisson : Théories et Symboles des alchimistes, Chacornac, Paris, 1891, p. 106.<br />

8. marc autonio : La Lumière sortant par soi­même des ténèbres.<br />

9. La Tourbe des Ph<strong>il</strong>osophes.<br />

10. raymond lulle ; Vade mecum seu De tincturis compendium,<br />

11. albert Poisson : Théories et Symboles des alchimistes, Chacornac, Paris, 1891, p. 117.<br />

12. Id.<br />

13. Id.<br />

14. Id.<br />

15. ROUILLAC : Abrégé du Grand Œuvre.<br />

16. albert poisson : Théories et Symboles des alchimistes, Chacornac, Pari", 1891, p. 117.<br />

17. abnauld de v<strong>il</strong>leneuve : Novum Lumen.<br />

19. P. saintyvbs : <strong>Le</strong> Sang de saint Janvier, Escu<strong>la</strong>pe, n°3, mars 1926.<br />

20. R. P. ant. beat<strong>il</strong>lo (Barese del<strong>la</strong> Compagnia di Giesu) : Historia di Bari principale cita<br />

delta Puglia nel Regno di Napoli, in Napoli, 1627, in­40, pp. 221­222, cité par P. saintyves<br />

dans <strong>Le</strong>s Reliques et les images légendaires, Mercure de France, Paris, 1912, pp. 30­31.<br />

21. W. deonna : Croyances antiques et modernes : l'odeur suave des dieux et des élus,<br />

Genava, XVII, Genève, 1939, p. 246. F. Dl domenico : Panégyrique de saint Janvier, Naples,<br />

1884. trede : Das Heidentum in der römischen Kirche, Gotha, 1890,I, p. 161.


22. Ces changements de phase sont mieux connue aujourd'hui grâce aux recherches sur <strong>la</strong><br />

thixotropie. Cependant, <strong>la</strong> thixotropie ne <strong>peut</strong> expliquer ni les modifications de volume ni les<br />

changements de poids du mé<strong>la</strong>nge.<br />

23. P. saintyves : <strong>Le</strong>s Reliques et les images Légendaires, Mercure de France, Pari", 1912, p.<br />

33.<br />

24. P. saintyves : <strong>Le</strong>s Reliques et les images légendaires. Mercure de France, Paris, 1912, p.<br />

3U. Abbé lecaku : Dictionnaire des prophéties et des miracles, Paris, 18S4, fi, p. 902.<br />

25. P. saintyves : <strong>Le</strong>s Reliques et Ici images légendaires. Mercure de France, Paris, 1912, pp.<br />

32­33.<br />

26. P. saintyves : <strong>Le</strong> Sang de saint Janvier, ^Escu<strong>la</strong>pe, n" 3, mars 1926.<br />

27. karl von eckhautshausen : La Nuée sur le sanctuaire, Paris, 1948.<br />

28. karl von eckhautshausen : La Nuée sur le sanctuaire, Paris, 1948.<br />

29. 0. V. de L. m<strong>il</strong>osz : An Magna, A. Sauerwein, Paria, 1924.<br />

30. henhi bergson : L'Énergie spirituelle, Presse" Universitaires de France, 1940, pp. 77.78.<br />

30. 0. V. de L. m<strong>il</strong>osz : An Magna, A. Sauerwein, Paris, 1924.<br />

31. Docteur elio biancani : Jugement d'un biologiste, L'Homme nouveau, 6 novembre 1955, p.<br />

6.

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