Edward Weston site - Esprits nomades
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<strong>Edward</strong> <strong>Weston</strong> ne voulait aucun intellectualisme dans sa manière de<br />
faire de la photographie. Il voulait garder vive et limpide « la première<br />
émotion fraîche, le sentiment intime de la chose » et tout son art aura été<br />
de savoir, et de pouvoir la capter dans son intégralité « et pour toujours<br />
au moment même où celle-ci est vue et ressentie ».<br />
Pour lui photographier, imprimer à jamais sur une pellicule un moment,<br />
n’était pas un acte élaboré, prémédité, pensé, mais ce miracle de<br />
pouvoir juxtaposer un sentiment et une photographie, une émotion et<br />
une image. Cette recherche d’une pureté n’est pas innocence. Car<br />
<strong>Edward</strong> <strong>Weston</strong> soigne infiniment ses cadrages, sculpte la lumière,<br />
ordonne les poses à ses modèles, tourne autour des objets pour en voir<br />
le fond mystérieux.<br />
Vouloir s’appuyer à chaque fois sur les règles de la composition avant de<br />
prendre une photographie, c’est comme vouloir s’appuyer sur les lois de<br />
la gravité avant de vouloir marcher. (<strong>Edward</strong> <strong>Weston</strong>).<br />
On n’a pas affaire à un Douanier Rousseau de la photographie. Il est<br />
certes instinctif, mais uniquement quand son instinct se superpose à<br />
l’émotion qu’il veut rendre. Certes la nature et les humains sont des<br />
choses déjà composées, mais il les piste, les guette, comme un<br />
chasseur – cueilleur de beauté.<br />
Je veux la beauté nue qu’un objectif peut rendre avec tant d’exactitude,<br />
sans interférence « d’effet artistique ».<br />
Donc il s’interdit les retouches, les transformations ou les virages des<br />
choses mis en boîte. Mais sa recherche de la beauté nue se fait au<br />
moment de la prise de vues.<br />
Lentement, méticuleusement, il met en scène ce qu’il veut restituer,<br />
malgré ses dénégations. Certes il veut se débarrasser du maximum de<br />
subjectivité : la nature ne doit pas être enregistrée entaché de problèmes<br />
psychologiques ou de peines de cœur.<br />
Mais après cette devise digne de la Straight Photography, lui va<br />
photographier que par exaltation amoureuse le plus souvent. Souvent<br />
homme varie...<br />
La majeure partie sa très riche moisson de clichés a été effectuée en<br />
utilisant une chambre photographique de 8x10 pouces, pas forcément<br />
mobile et simple à utiliser, mais permettant une confrontation frontale<br />
avec le modèle.<br />
Ce qui l’animait était un sentiment panthéiste, une croyance presque<br />
animiste en des forces obscures cachées en chaque chose et chaque<br />
être et que la photographie pouvait débusquer. Sans théorie, sans trop<br />
d’explications, bien qu’il tînt minutieusement un carnet, véritable journal<br />
intime, où il notait tout, il voulait simplement être là quand quelque chose<br />
se révèle.