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Le cordonnier - Ville de Genève

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FICHES THÉMATIQUES<br />

DE LA BIBLIOTHÈQUE<br />

DU MHNG N°1<br />

<strong>Le</strong> <strong>cordonnier</strong><br />

Pyrrhocoris apterus Linnaeus (Heteroptera, Phyrrhocoridae), mâle et femelle en train <strong>de</strong> s’accoupler. Photo d’Albert Krebs (Agasul, ZH).<br />

Ce nom, typiquement genevois, désigne un insecte rouge et noir très reconnaissable dont le nom latin est<br />

Pyrrhocoris apterus, formé sur le grec pyrrhos = d’un rouge <strong>de</strong> feu (pyr = feu), koris = punaise et apteros = sans aile<br />

et signifiant «punaise à corps <strong>de</strong> feu dépourvue d’aile».<br />

C’est en effet une punaise <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong>s Pyrrhocoridae, ordre <strong>de</strong>s hémiptères, classe <strong>de</strong>s insectes.<br />

<strong>Le</strong>s hémiptères sont <strong>de</strong>s insectes piqueurs-suceurs, connus <strong>de</strong>puis le Carbonifère supérieur (-295-280 millions d’années),<br />

qui se nourrissent en aspirant sève ou sang. Ce régime alimentaire fait <strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> membres <strong>de</strong> cet ordre<br />

<strong>de</strong>s hôtes indésirables en agriculture et en mé<strong>de</strong>cine, car, en plus <strong>de</strong>s dégâts causés aux végétaux, ils peuvent être <strong>de</strong><br />

dangereux vecteurs <strong>de</strong> maladies (comme la punaise <strong>de</strong>s lits, par exemple, qui peut transmettre le typhus).<br />

En raison <strong>de</strong> sa vaste répartition géographique (Europe, Sibérie, Asie centrale, Afrique du nord et Amérique du nord),<br />

le <strong>cordonnier</strong> a plusieurs noms communs : «gendarme», «suisse», «soldat» lui viennent <strong>de</strong> sa livrée rouge et noire, portée<br />

par les gens d’armes du Moyen-Age, tandis que «cherche-midi» provient <strong>de</strong> son penchant à rechercher le soleil.<br />

«Cordonnier» vient du provençal «courdougné», qui désigne une punaise aquatique qui marche sur l’eau avec <strong>de</strong>s<br />

mouvements saccadés (Gerris).<br />

<strong>Le</strong> <strong>cordonnier</strong> est donc un insecte mesurant <strong>de</strong> 9 à 11 millimètres, <strong>de</strong> livrée rouge et noire très visible, dont la teinte<br />

et la forme <strong>de</strong>s taches sont déterminées par <strong>de</strong>s éléments extérieurs. Par exemple, l’étendue <strong>de</strong>s pigments noirs est<br />

influencée par la température. Cette couleur voyante le signale comme toxique aux yeux <strong>de</strong> ses prédateurs, comme<br />

par exemple les oiseaux.<br />

Sa tête est munie d’une paire d’antennes et d’un rostre (pièces buccales piqueuses-suceuses) qui fonctionne selon le<br />

principe <strong>de</strong> la paille à boire. Avant d’être aspirés par le rostre, les tissus <strong>de</strong> la proie sont liquéfiés par l’injection d’une<br />

salive spéciale.<br />

Des glan<strong>de</strong>s particulières sont présentes sur le thorax : elles servent à produire <strong>de</strong>s o<strong>de</strong>urs (phéromones), moyen <strong>de</strong><br />

communication pour l’insecte, et <strong>de</strong>s sécrétions toxiques servant à la défense et à la chasse. <strong>Le</strong> poison <strong>de</strong> la punaise<br />

agit par contact : dès qu’il a touché son but, la carapace <strong>de</strong> l’insecte chassé est ramollie par une substance particulière


présente dans le poison qui peut alors faire son effet. Etonnamment, la punaise est vulnérable à son propre poison et<br />

ce n’est qu’à une conformation spéciale <strong>de</strong>s glan<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> sa carapace qu’elle doit d’y échapper.<br />

<strong>Le</strong> <strong>cordonnier</strong>, bien que dit «sans ailes», en possè<strong>de</strong> tout <strong>de</strong> même, mais elles sont normalement atrophiées et ne lui<br />

permettent pas <strong>de</strong> voler ; ce n’est que rarement qu’on trouve <strong>de</strong>s spécimens à ailes complètes.<br />

Par ailleurs, le <strong>cordonnier</strong> est dépourvu <strong>de</strong> l’o<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> punaise» commune aux autres familles et on ne signale pas qu’il<br />

émette aucun son.<br />

<strong>Le</strong> <strong>cordonnier</strong> est grégaire et vit à la base <strong>de</strong> certains arbres (tilleuls notamment) ou d’autres plantes.<br />

Ce grégarisme serait dû à un besoin d’échange <strong>de</strong> stimulations sensorielles ; <strong>de</strong>s récepteurs sensoriels ont d’ailleurs<br />

été découverts sur les antennes. Il se nourrit essentiellement aux dépens <strong>de</strong> graines et, plus rarement, <strong>de</strong> sève, d’insectes<br />

vivants ou morts et <strong>de</strong> leurs œufs.<br />

Au début du printemps (avril-mai), il s’accouple ; on peut en voir alors <strong>de</strong> grands rassemblements au pied <strong>de</strong>s tilleuls,<br />

sur les murs, sur les talus exposés au soleil, etc. <strong>Le</strong>s regroupements se répètent d’année en année sur les mêmes sites.<br />

Une à <strong>de</strong>ux semaines plus tard, la femelle pond 12 à 60 œufs <strong>de</strong> 1 millimètre environ dans la terre humi<strong>de</strong> ou dans<br />

<strong>de</strong>s feuilles mortes ; les larves écloront en mai et seront adultes 4 mois et 5 mues plus tard, c’est-à-dire en automne<br />

(septembre-octobre). <strong>Le</strong>s adultes passeront l’hiver dans les fissures <strong>de</strong>s arbres, sous <strong>de</strong>s pierres ou <strong>de</strong>s feuilles mortes.<br />

Totalement inoffensif pour l’homme, on peut l’élever facilement.<br />

Pour plus <strong>de</strong> renseignements:<br />

Sur le nom du <strong>cordonnier</strong>:<br />

HUMBERT, Jean. Nouveau glossaire genevois. <strong>Genève</strong> : Jullien, 1852. 2 vol. (T.1, p. 115).<br />

Sur les punaises et le <strong>cordonnier</strong>:<br />

GRZIMEK, Bernhard et FONTAINE, Maurice. <strong>Le</strong> mon<strong>de</strong> animal. Zurich : Stauffacher, 1972. 13 vol. (T. 2, p. 179-195).<br />

BURTON, Maurice et BURTON, Robert. <strong>Le</strong> royaume <strong>de</strong>s animaux. <strong>Genève</strong> : Edito-Service S.A., 1974. 26 vol. (T. 20, p. 3949-<br />

3956).<br />

OLSEN, Lars-Henrik. <strong>Le</strong>s petits animaux <strong>de</strong>s jardins et <strong>de</strong>s maisons. Paris : Delachaux et Niestlé, 2004. 279 p. (P. 150).<br />

Nombreux sites sur Internet sous Pyrrhocoris, entre autres:<br />

LEQUET, André. <strong>Le</strong>s pages entomologiques d’André <strong>Le</strong>quet.<br />

http://perso.wanadoo.fr/insectes.net/in<strong>de</strong>x.htm (consulté le 05.04.2005)<br />

ARTHROPODA. Arthropoda : biologie & systématique.<br />

http://arthropoda.free.fr/ (consulté le 05.04.2005)<br />

(Concerne l’élevage)<br />

A voir:<br />

Un specimen est punaisé (!) au fond à droite <strong>de</strong> la galerie <strong>de</strong> droite du rez-<strong>de</strong> chaussée (faune régionale).<br />

MUSÉUM DE GENÈVE<br />

H I S T O I R E • N A T U R E L L E<br />

1 route <strong>de</strong> Malagnou, CH-1208 <strong>Genève</strong><br />

Tél: +41 (0) 22 418 63 00<br />

Fax: +41 (0) 22 418 63 01<br />

E-mail: info.mhn@ville-ge.ch<br />

www.ville-ge.ch/mhng<br />

Entrée libre<br />

Ouvert du mardi au dimanche<br />

<strong>de</strong> 9h30 à 17h<br />

Facilités d'accès<br />

pour personnes handicapées<br />

Cafétéria - Boutique - Bibliothèque<br />

Bus: 1-8 (arrêts Tranchées & Muséum)<br />

20-27 (arrêt Muséum),<br />

Trams: 12-16 (arrêt <strong>Ville</strong>reuse)<br />

Parking: <strong>Ville</strong>reuse

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