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Dossier de "La fille bien gardée" - théâtre à tous les étages

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LA FILLE<br />

BIEN<br />

GARDÉE<br />

Vau<strong>de</strong>ville D’Eugène <strong>La</strong>biche<br />

DOSSIER DE PRESSE<br />

www.theatretage.ch


« <strong>La</strong>boratoire <strong>La</strong>biche -<br />

<strong>La</strong> <strong>fille</strong> <strong>bien</strong> gardée »<br />

d'après Eugène <strong>La</strong>biche – 1850<br />

Exploration laboratoire du répertoire vau<strong>de</strong>ville<br />

Création <strong>de</strong> la Compagnie Théâtre <strong>à</strong> <strong>tous</strong> <strong>les</strong> Étages<br />

(l'association <strong>de</strong> la Cie Aloïs Troll et du Théâtre Rumeur)<br />

Théâtre du Concert<br />

du 11 octobre au 23 octobre 2011


« <strong>La</strong> Fille <strong>bien</strong> gardée - <strong>La</strong>boratoire <strong>La</strong>biche »:<br />

une interrogation collective sur un genre théâtral et ses<br />

conventions, sur <strong>de</strong>s formes et <strong>de</strong>s langages scéniques, sur le<br />

processus <strong>de</strong> création théâtral.<br />

<strong>La</strong> pièce<br />

L'hôtel particulier <strong>de</strong> la Baronne <strong>de</strong> Flasquemont est très agité: Madame se prépare <strong>à</strong> sortir,<br />

pour une soirée qui <strong>de</strong>vrait être très longue, laissant sa <strong>fille</strong> <strong>de</strong> sept ans, Berthe, sous la bonne gar<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> Marie et Saint-Germain, ses fidè<strong>les</strong> et dévoués. Par la fenêtre ouverte, la musique entraînante <strong>de</strong><br />

chez Mabille, bal populaire parisien, se fait entendre. <strong>La</strong> Baronne partie, ses employés s'apprêtent<br />

pour une sortie discrète chez Mabille. Berthe, réveillée, <strong>les</strong> force <strong>à</strong> l'emmener.<br />

Mais, Madame la Baronne sera <strong>de</strong> retour <strong>bien</strong> plus tôt que prévu. Et alors la soirée sera<br />

vraiment très longue, l'hôtel particulier vraiment très agité.<br />

Passant au travers <strong>de</strong>s bouleversements politiques du XIXème siècle français, <strong>de</strong>s mouvements<br />

sociaux, <strong>de</strong> ses insurrections populaires, comme s'il traversait sa cuisine, Eugène <strong>La</strong>biche nous<br />

livre ici une drôle et insignifiante comédie.<br />

Le <strong>La</strong>boratoire<br />

Eugène <strong>La</strong>biche (1815-1888), a traversé une pério<strong>de</strong> historique riche en bouleversements et<br />

agitations politiques: durant sa vie, il aura connu la secon<strong>de</strong> restauration (1815-1848), la secon<strong>de</strong><br />

république (1848-1851), le second empire (1851-1870), <strong>les</strong> débuts <strong>de</strong> la troisième république (1870-<br />

1948), la commune <strong>de</strong> Paris (1871).<br />

Les vau<strong>de</strong>vil<strong>les</strong> mettent en situation <strong>de</strong>s personnages <strong>de</strong> la bourgeoisie, ou <strong>de</strong> la petite<br />

aristocratie, dans <strong>de</strong>s intrigues légères, dans <strong>de</strong>s situations paraissant inextricab<strong>les</strong>, constituées <strong>de</strong><br />

quiproquos, <strong>de</strong> petites fourberies, et parfois d'amourettes.<br />

Ces pièces sont généralement en un acte, constituées <strong>de</strong> scènes courtes. El<strong>les</strong> se situent, pour la<br />

plupart dans un huis-clos, un riche salon, avec quelques portes. Les dialogues <strong>de</strong>s personnages sont<br />

entrecoupés <strong>de</strong> nombreux apartés adressés au public. <strong>La</strong> recherche du "bon mot" en est le moteur<br />

essentiel, ces cocasseries étant l<strong>à</strong> pour faire rire. Pour que le divertissement soit complet, <strong>les</strong> scènes<br />

sont complétées par <strong>de</strong>s chansons, dont <strong>les</strong> musiques sont reprises d'airs <strong>à</strong> la mo<strong>de</strong>, ou parfois<br />

empruntées <strong>à</strong> d'autres vau<strong>de</strong>vil<strong>les</strong> <strong>à</strong> succès.<br />

Ces pièces ne fonctionnent parfaitement que si el<strong>les</strong> sont jouées tel<strong>les</strong> qu'el<strong>les</strong> sont écrites, au<br />

premier <strong>de</strong>gré, et avec un rythme endiablé, un jeu que l'on qualifie aujourd'hui <strong>de</strong> "cabotinage".<br />

C'est donc un <strong>théâtre</strong> qui ne se fait l'écho d'aucunes réalités politiques, socia<strong>les</strong>. Quel est son<br />

rôle, et plus généralement quelle est la place du <strong>théâtre</strong> (et <strong>de</strong> la création artistique) dans une<br />

société?


Une équipe, constituée <strong>de</strong> quatre personnes, Blaise Froi<strong>de</strong>vaux (comédien et scénographe),<br />

Christiane Margraitner (comédienne), Cédric Pipoz (metteur en scène, technicien du spectacle) et<br />

Thomas Steiger (musicien, compositeur et comédien) s'empare d'un vau<strong>de</strong>ville <strong>de</strong> <strong>La</strong>biche pour un<br />

travail <strong>de</strong> laboratoire théâtrale.<br />

Le cadre <strong>de</strong> travail donné, peut être résumé comme suit:<br />

- <strong>les</strong> quatre participants assument seuls toute la création, <strong>de</strong> manière collective: <strong>tous</strong> seront<br />

acteurs, techniciens, musiciens, chanteurs, etc., sans souci <strong>de</strong> leur compétence première,<br />

- le spectacle utilisera du son, <strong>de</strong> l'image, produit exclusivement en direct, <strong>à</strong> l'exception <strong>de</strong><br />

quelques dialogues qui seront enregistrés,<br />

- mis <strong>à</strong> part <strong>les</strong> écrans <strong>de</strong> projection, la scénographie ne sera constituée que <strong>de</strong>s éléments<br />

techniques et <strong>de</strong>s instruments, avec un minimum d'accessoires,<br />

- la recherche exclu <strong>à</strong> priori le jeu proposé par l'écriture du vau<strong>de</strong>ville et ses ressorts<br />

conventionnels, ou alors, s'il est exploré, il sera détourné, travesti,<br />

- la distribution sera, <strong>de</strong> scène en scène, aléatoire, et décidée <strong>à</strong> la première répétition,<br />

- mis <strong>à</strong> part <strong>les</strong> collaborateurs "extérieurs" (graphisme, photographie et captation vidéo du<br />

spectacle, assistance technique pour l'instruction <strong>à</strong> certaines techniques, promotion et<br />

administration), l'équipe <strong>de</strong> création fonctionnera totalement en huis-clos,<br />

- le laboratoire aura une durée <strong>de</strong> neuf semaines et doit aboutir <strong>à</strong> un spectacle, dont la première<br />

est fixée au 11 octobre 2011.<br />

Enfance et ado<strong>les</strong>cence<br />

Biographie d'Eugène <strong>La</strong>biche<br />

Cédric Pipoz - directeur artistique du projet<br />

Eugène Marin <strong>La</strong>biche est issu d'une famille bourgeoise aisée. Son père, tout d’abord épicier en<br />

gros, est <strong>de</strong>venu industriel en montant puis en exploitant <strong>à</strong> Rueil-Malmaison, dans la banlieue ouest<br />

<strong>de</strong> Paris, une petite usine <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong> glucose.<br />

Eugène fait <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> jeune homme <strong>de</strong> bonne famille : il suit <strong>les</strong> cours au lycée Condorcet,<br />

qui s’appelle alors le collège Bourbon, et il obtient facilement son baccalauréat <strong>de</strong> lettres <strong>à</strong> 18 ans,<br />

en 1833. Il n’entame pas immédiatement <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s supérieures. D’une part, le décès <strong>de</strong> sa mère<br />

cette année-l<strong>à</strong> lui a procuré <strong>de</strong>s revenus convenab<strong>les</strong>, et d’autre part il est attiré par l’écriture<br />

littéraire. L’année suivante, en 1834, son père l’autorise <strong>à</strong> faire un voyage en Italie avec quelques<br />

camara<strong>de</strong>s. L'un d’entre eux, Alphonse Leveaux, sera un ami <strong>de</strong> toute une vie et comptera aussi plus<br />

tard parmi ses collaborateurs en adoptant le pseudonyme d'Alphonse Jolly pour éviter l'association<br />

<strong>La</strong>biche/Leveaux.<br />

L’âge adulte<br />

Au retour du voyage, qui a duré plus <strong>de</strong> six mois, il entame <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> droit, qu’il poursuit<br />

jusqu’<strong>à</strong> la licence, tout en faisant publier dans <strong>de</strong> petits magazines <strong>de</strong> courtes nouvel<strong>les</strong>. Il rencontre<br />

ainsi Auguste Lefranc et Marc-Michel, avec <strong>les</strong>quels il fon<strong>de</strong> une association en vue <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s<br />

pièces <strong>de</strong> <strong>théâtre</strong>. Ils prennent le pseudonyme collectif <strong>de</strong> Paul Dandré.<br />

À leur gran<strong>de</strong> surprise, leurs pièces sont acceptées immédiatement et sans le moindre<br />

problème. <strong>La</strong>biche confiera plus tard : « Je suis vraiment honteux <strong>de</strong> la simplicité <strong>de</strong> mon début.


[....] Je n’ai eu qu’<strong>à</strong> tirer le cordon pour entrer. » Il est possible que la parenté d'Auguste Lefranc<br />

avec Eugène Scribe (ils étaient cousins) ait beaucoup aidé <strong>les</strong> choses, sans même que <strong>La</strong>biche s'en<br />

soit rendu compte.<br />

Considérant sans doute la comédie comme un genre inférieur comparé au drame, ils favorisent<br />

plutôt ce genre dans leurs premières productions. Mais le succès mitigé <strong>de</strong> ces spectac<strong>les</strong>, et sans<br />

doute aussi leur caractère gai et fantaisiste, <strong>les</strong> incitent <strong>à</strong> se tourner exclusivement vers la comédie<br />

et ses sous-types : vau<strong>de</strong>ville, farce, pocha<strong>de</strong>, revues et leurs hybri<strong>de</strong>s. Ils rédigent également <strong>les</strong><br />

livrets <strong>de</strong> plusieurs opéras-comiques et opérettes.<br />

<strong>La</strong>biche commence aussi <strong>à</strong> produire en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’association « Paul Dandré », mais presque<br />

toujours avec <strong>de</strong>s collaborateurs. Sur <strong>les</strong> 174 pièces qu’il signe, il n’en écrit que quatre <strong>à</strong> lui seul :<br />

• Un jeune homme pressé<br />

• Un garçon <strong>de</strong> chez Véry<br />

• Le Petit Voyage<br />

• 29 <strong>de</strong>grés <strong>à</strong> l'ombre<br />

Pour toutes ses autres pièces, il s’entoure d’une, <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux, voire <strong>de</strong> trois personnes. Au total, 46<br />

collaborateurs différents sont associés <strong>à</strong> sa création théâtrale. Aujourd’hui encore, on ignore<br />

comment s’organisait le travail, et cette organisation variait sans doute selon chaque cas. Toujours<br />

est-il qu’aucun collaborateur n’a revendiqué par la suite la paternité ni la propriété d’une pièce et<br />

<strong>La</strong>biche a pu publier en 1878 son Théâtre complet en 10 volumes sans aucune contestation.<br />

Quand Edmond Gondinet publia <strong>à</strong> son tour son Théâtre complet, il indiqua pour la pièce écrite<br />

en commun avec <strong>La</strong>biche, Le Plus Heureux <strong>de</strong>s trois : collaborateur <strong>La</strong>biche, ce qui semble<br />

montrer qu’il n’y avait pas <strong>de</strong> hiérarchie définie dans ces travaux partagés.<br />

Ces associations furent diverses, tant par leur durée, éphémère, épisodique ou régulière, que<br />

par la notoriété <strong>de</strong>s collaborateurs. Ceux-ci pouvaient être soit d'obscurs littérateurs, dont le nom<br />

n’est resté dans l’histoire que par cette seule mention <strong>de</strong> collaborateur en première page d’une pièce<br />

(le reste, c’est-<strong>à</strong>-dire leur vie et leur œuvre, ayant totalement disparu <strong>de</strong> toutes <strong>les</strong> données écrites<br />

actuel<strong>les</strong>), soit <strong>de</strong>s dramaturges prolifiques tel Anicet-Bourgeois, auteur <strong>de</strong> 200 pièces, soit enfin<br />

<strong>de</strong>s écrivains prestigieux <strong>de</strong> l’époque tels Émile Augier ou Ernest Legouvé, <strong>tous</strong> <strong>de</strong>ux appartenant <strong>à</strong><br />

l’Académie française plus <strong>de</strong> 20 ans avant <strong>La</strong>biche.<br />

Les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> <strong>La</strong>biche furent raillées, même si ces pratiques étaient communes <strong>à</strong><br />

l’époque. Lors <strong>de</strong> sa candidature <strong>à</strong> l’Académie française, on ne put s’empêcher <strong>de</strong> glisser que<br />

<strong>La</strong>biche ne briguait pas un fauteuil <strong>de</strong> cette vénérable institution, mais un banc pour y asseoir <strong>tous</strong><br />

ses collaborateurs.<br />

Débutant en 1837, la production <strong>de</strong> <strong>La</strong>biche est tout d’abord mo<strong>de</strong>ste : <strong>de</strong>ux ou trois pièces en<br />

moyenne par an, parfois aucune pour cause <strong>de</strong> voyages <strong>à</strong> l’étranger, en fait le rythme d’un jeune<br />

bourgeois dilettante aimant l’écriture théâtrale mais n’en ayant pas véritablement besoin pour vivre.<br />

Mais, <strong>à</strong> partir <strong>de</strong> 1848, cette production s’accélère, puisqu’il fait jouer en moyenne près <strong>de</strong> dix<br />

pièces par an jusqu’en 1859. Puis le rythme se ralentit progressivement, ce qui peut s’expliquer par<br />

<strong>les</strong> évènements : <strong>La</strong>biche se marie le 25 avril 1842 avec une riche héritière <strong>de</strong> 18 ans, Adèle<br />

Hubert ; il achète en 1853 le château <strong>de</strong> <strong>La</strong>unoy <strong>à</strong> Souvigny-en-Sologne, avec 900 hectares <strong>de</strong> terre<br />

qu’il exploite lui-même, a son seul enfant le 12 mars 1856 et enfin est élu maire <strong>de</strong> Souvigny en<br />

1868. À cette occasion, il déclare mo<strong>de</strong>stement qu’il a gagné cette élection parce qu'il était le seul<br />

<strong>de</strong> la commune <strong>à</strong> possé<strong>de</strong>r et <strong>à</strong> utiliser un mouchoir.<br />

Il connaît alors son apogée. En 1864, sa comédie Le Point <strong>de</strong> mire est présentée en première <strong>à</strong><br />

la Cour <strong>à</strong> Compiègne avant d'être jouée <strong>à</strong> Paris au <strong>théâtre</strong> du Gymnase. Sa comédie-vau<strong>de</strong>ville <strong>La</strong><br />

Grammaire est également jouée <strong>à</strong> Compiègne. Le Prince impérial et ses amis la jouent <strong>de</strong>vant leurs<br />

parents.


Enfin arrive 1877, date <strong>de</strong> sa <strong>de</strong>rnière pièce, <strong>La</strong> Clé. <strong>La</strong>biche avait dit auparavant : « J’ai<br />

toujours pensé qu’il y avait quelque chose <strong>de</strong> plus difficile <strong>à</strong> faire jouer que la première pièce...<br />

C’est la <strong>de</strong>rnière. Songez au vieil auteur démonétisé.... »<br />

Vieil<strong>les</strong>se<br />

Après le relatif échec <strong>de</strong> cette pièce, <strong>La</strong>biche prend la décision <strong>de</strong> ne plus écrire, et il s’y tient.<br />

Il a alors 62 ans.<br />

Il lui reste <strong>à</strong> vivre encore une dizaine d’années, ponctuées par <strong>de</strong> nombreuses reprises <strong>de</strong> ses<br />

pièces, certaines triompha<strong>les</strong>, <strong>de</strong>s joies et <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uils :<br />

• élection <strong>à</strong> l’Académie française le 28 février 1880, succédant au fauteuil 15 <strong>à</strong> Ustaza<strong>de</strong><br />

Silvestre <strong>de</strong> Sacy, malgré l'indignation <strong>de</strong> Ferdinand Brunetière qui déplore « l'invasion <strong>de</strong>s<br />

genres inférieurs », et le refus <strong>de</strong> Victor Hugo <strong>de</strong> voter pour lui.<br />

• mariage <strong>de</strong> son fils en 1882 et naissance <strong>de</strong> petit-fils en 1883 et 1884<br />

• décès <strong>de</strong> sa belle-<strong>fille</strong> en 1885<br />

Souffrant <strong>de</strong>puis plusieurs années <strong>de</strong> sérieux problèmes cardiaques, il meurt le 22 janvier 1888<br />

<strong>à</strong> son domicile parisien, 67 rue Caumartin, <strong>à</strong> l'âge <strong>de</strong> 73 ans. Ses obsèques ont lieu au cimetière <strong>de</strong><br />

Montmartre. Ludovic Halévy prononce l'éloge funèbre au nom <strong>de</strong> la Société <strong>de</strong>s auteurs et maître<br />

Edmond Rousse au nom <strong>de</strong> l’Académie française.<br />

À l'Académie française, Henri Meilhac lui succé<strong>de</strong> au fauteuil 15. Sa femme, Adèle, meurt en<br />

1909.<br />

Son œuvre<br />

173 pièces : cela peut paraître considérable <strong>de</strong> nos jours. Il s'agissait pourtant pour l'époque<br />

d'une production honorable sans plus. Sans la concurrence du cinéma et <strong>de</strong> la télévision, <strong>les</strong> <strong>théâtre</strong>s<br />

étaient fortement sollicités par un public désirant se distraire et <strong>les</strong> directeurs <strong>de</strong> <strong>théâtre</strong> étaient<br />

constamment <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> spectac<strong>les</strong> nouveaux. Des auteurs en vogue purent faire jouer plus <strong>de</strong><br />

200 pièces, comme Anicet-Bourgeois, Bayard, Scribe ou Clairville (plus <strong>de</strong> 400 pièces pour chacun<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers).<br />

En dépit <strong>de</strong> ses succès, parfois même <strong>de</strong> ses triomphes, <strong>La</strong>biche ne fut jamais pleinement<br />

satisfait <strong>de</strong> ses œuvres. Il ne se considère que comme un auteur <strong>de</strong> vau<strong>de</strong>vil<strong>les</strong>, genre peu considéré<br />

<strong>de</strong>s gens <strong>de</strong> lettres. Il fait même jouer <strong>à</strong> l’occasion <strong>de</strong>s genres encore inférieurs : <strong>de</strong>s pocha<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s<br />

farces ou <strong>de</strong>s revues écrites <strong>à</strong> la comman<strong>de</strong>, <strong>de</strong>s « roustissures » comme il <strong>les</strong> appelle. Il écrit ainsi :<br />

« Ce <strong>théâtre</strong> du Palais-Royal m’aura fait <strong>bien</strong> du mal : il aura confisqué au profit <strong>de</strong> la farce <strong>les</strong><br />

quelques éléments <strong>de</strong> comédie que je puis avoir dans la cervelle. »<br />

Il aspire <strong>à</strong> quelque chose <strong>de</strong> supérieur, non le drame, qu’il a essayé <strong>à</strong> ses débuts et qui ne lui a<br />

pas réussi, non la « haute comédie » ingénieusement versifiée, pratiquée par un Casimir Bonjour,<br />

mais au moins la comédie <strong>de</strong> mœurs. Il aurait aimé quitter définitivement le mon<strong>de</strong> du <strong>théâtre</strong> du<br />

Palais-Royal et <strong>de</strong> sa grosse rigola<strong>de</strong>, pour n’écrire que pour le <strong>théâtre</strong> du Gymnase au genre plus<br />

relevé ou, mieux encore, pour la Comédie-Française.<br />

Après <strong>de</strong>s années d’effort, il finit en 1864 par y faire accepter une pièce Moi, écrite avec<br />

Édouard Martin, un jeune homme plein d’ambition. Le succès est mince : la pièce est jugée plutôt<br />

ennuyeuse. Il recommence en 1876 avec l'ai<strong>de</strong> cette fois d'un académicien, Ernest Legouvé, pour<br />

<strong>La</strong> Cigale chez <strong>les</strong> fourmis. Le succès est mo<strong>de</strong>ste. C'est la <strong>de</strong>rnière tentative <strong>de</strong> <strong>La</strong>biche pour entrer<br />

dans ce mon<strong>de</strong> prestigieux.<br />

<strong>La</strong>biche n’étant pas venu <strong>à</strong> la Comédie-Française, ce sera la Comédie-Française qui, <strong>bien</strong> après<br />

sa mort, viendra <strong>à</strong> <strong>La</strong>biche. Il faudra en effet attendre plusieurs dizaines d’années pour que certaines<br />

<strong>de</strong> ses pièces y soient admises Il fait aujourd'hui partie <strong>de</strong>s 20 auteurs <strong>les</strong> plus joués <strong>de</strong> cette<br />

institution. Parmi ses pièces <strong>les</strong> plus connues, Le Voyage <strong>de</strong> M. Perrichon ne fut inscrit au répertoire


qu'en 1906, Un chapeau <strong>de</strong> paille d'Italie en 1938, Un jeune homme pressé en 1959 et Le Plus<br />

Heureux <strong>de</strong>s trois seulement en 1975.<br />

S'il est vrai que certaines <strong>de</strong>s 174 pièces <strong>de</strong> <strong>théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>La</strong>biche ne sont que d'insignifiantes<br />

farces (selon Gilbert Sigaux), il apparaît néanmoins comme un véritable auteur satirique, fin<br />

observateur <strong>de</strong> la bourgeoisie <strong>à</strong> laquelle il appartient. Ce mon<strong>de</strong> étriqué dans lequel il exalte la toute<br />

puissance <strong>de</strong> l'argent renvoie au contexte financier du Second Empire.<br />

Distribution<br />

Conception et direction artistique: et dramaturgique, mise en scène: Cédric Pipoz<br />

Avec: Blaise Froi<strong>de</strong>vaux, Christiane Margraitner, Cédric Pipoz, Thomas Steiger.<br />

Enregistrement et assistance technique: Harold Weber<br />

Graphisme et photographie: Matthias Mermod<br />

Captation vidéo: Fabrice Aragno<br />

Production et administration: Théâtre <strong>à</strong> <strong>tous</strong> <strong>les</strong> Étages<br />

Remerciements: Casa Azul, <strong>La</strong>usanne, M. Fabrice Aragno,<br />

Ciné Qua Non SA, <strong>La</strong> Chaux-<strong>de</strong>-Fonds, M. Pépito Del Coso,<br />

Ag'Art techniques <strong>de</strong> spectacle.

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