De bonnes raisons de s'énerver - Snes Besancon
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BULLETIN ACADÉMIQUE S3 DE<br />
BESANÇON<br />
page 1<br />
• Édito<br />
Mensuel <strong>de</strong> la section académique - 19 avenue Edouard Droz - 25000 Besançon - ISSN0399 774x CPPAP 0915 S 05578<br />
Tél. : 03 81 47 47 90 - courriel : s3bes@snes.edu - Site : www.besancon.snes.edu<br />
Directeur <strong>de</strong> la publication : Isabelle Guillaume - Conception, réalisation par nos soins - IMC - Besançon<br />
<strong>De</strong> <strong>bonnes</strong> <strong>raisons</strong> <strong>de</strong> s’énerver<br />
Cette fois c'est sûr : la montagne risque fort d'accoucher<br />
d'une souris ! Comment appeler « refondation » ce<br />
projet <strong>de</strong> loi (texte accessible sur<br />
http://www.snes.edu/IMG/pdf/Projet_<strong>de</strong>_loi_-<br />
_Prerose.pdf) qui ne consiste qu'à faire un vague<br />
replâtrage <strong>de</strong>s immense dégâts commis dans<br />
l'Éducation nationale ? Dans cette loi, rien ne figure sur<br />
<strong>de</strong> nombreux sujets : réforme du lycée, voie<br />
technologique, liaison collège-lycée, éducation<br />
prioritaire... ont été mis <strong>de</strong> côté ! Il n'y a donc pas eu <strong>de</strong><br />
réflexion globale sur le système scolaire ; la liaison<br />
école-collège telle qu'elle est envisagée,<br />
avec <strong>de</strong>s enseignements communs et<br />
<strong>de</strong>s services partagés entre le 1er et le<br />
2d <strong>de</strong>gré, ne résoudra pas les difficultés<br />
<strong>de</strong>s élèves mais en créera parmi les<br />
enseignants. Certains secteurs sont<br />
même <strong>de</strong>stinés à être dévolus aux<br />
régions, comme l'enseignement<br />
professionnel et l'orientation, avec tous<br />
les risques que cela comporte en termes<br />
d'inégalités sur le territoire national et <strong>de</strong><br />
qualité du service public, <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir<br />
pour les collègues, dans le contexte <strong>de</strong><br />
restrictions actuel.<br />
Dans ces conditions, comment ne pas<br />
<strong>s'énerver</strong> en constatant le peu d'ambitions <strong>de</strong> ce<br />
gouvernement en matière d'éducation, qui pourtant est<br />
censée être sa priorité ? Comment ne pas <strong>s'énerver</strong><br />
quand on sait que notre École est <strong>de</strong>venue l'une <strong>de</strong>s plus<br />
inégalitaires d'Europe ? Comment ne pas <strong>s'énerver</strong><br />
quand on apprend que les enseignants français cumulent<br />
<strong>de</strong>s salaires faibles avec <strong>de</strong>s classes surchargées et un<br />
nombre d'heures d'enseignement annuel élevé ?<br />
Dire que <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années, les enseignants ont <strong>de</strong>s<br />
scrupules à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r une augmentation <strong>de</strong> salaire, se<br />
considérant comme privilégiés ! Or, <strong>de</strong>ux récentes<br />
étu<strong>de</strong>s, l'une <strong>de</strong> l'OCDE et l'autre du réseau européen<br />
Eurydice, montrent à quel point la situation s'est<br />
SOMMAIRE<br />
page 2<br />
• Loi sur la refondation <strong>de</strong> l’école<br />
• Moyens dans l'académie<br />
page 3<br />
• Les salaires et l’emploi<br />
• Avancement d'échelon<br />
page 4<br />
• AED<br />
• CPE<br />
BULLETIN ACADÉMIQUE DU S3 N°314<br />
janvier 2013 - 0,40 €<br />
dégradée : nous sommes à la 22e place <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong><br />
l'OCDE pour le salaire moyen après 15 ans <strong>de</strong> carrière,<br />
nous sommes les seuls dont la rémunération a baissé<br />
entre 2000 et 2010, avec les enseignants japonais, nos<br />
rémunérations sont <strong>de</strong> 17% inférieures à celles <strong>de</strong> la<br />
moyenne <strong>de</strong> l'UE !<br />
Par conséquent, pour améliorer rapi<strong>de</strong>ment la situation<br />
<strong>de</strong>s personnels, le SNES-FSU <strong>de</strong>man<strong>de</strong> :<br />
- une mesure générale immédiate, la suppression <strong>de</strong> la<br />
journée <strong>de</strong> carence,<br />
- l'ouverture <strong>de</strong> véritables négociations<br />
sur la revalorisation <strong>de</strong> la valeur du point<br />
d’indice, la reconstruction <strong>de</strong> la grille<br />
avec une augmentation uniforme <strong>de</strong> 50<br />
points, et <strong>de</strong>s carrières linéaires<br />
déconnectées <strong>de</strong> l’évaluation et d’un<br />
pseudo mérite.<br />
A l'heure actuelle, les négociations avec<br />
la Ministre <strong>de</strong> la Fonction publique ne<br />
laissent présager d'aucune<br />
augmentation significative <strong>de</strong> salaires.<br />
Pourtant, c'est possible, mais cela passe<br />
par une remise à plat <strong>de</strong> la politique<br />
fiscale. Pour peser sur les négociations à<br />
venir et en particulier sur la réunion du 7 février prévue<br />
avec la Ministre concernant les rémunérations :<br />
l’intersyndicale FSU, CGT et Solidaires appelle à<br />
une grève nationale dans la Fonction publique le<br />
jeudi 31 janvier. Ren<strong>de</strong>z-vous académique :<br />
http://www.besancon.snes.edu/IMG/pdf/Affich<br />
e_SNES_31_janvier_2013-1.pdf<br />
Le SNES académique pèsera <strong>de</strong> tout<br />
son poids pour qu'une mobilisation<br />
nationale spécifique à l'Éducation<br />
ait lieu avant l'adoption du projet<br />
<strong>de</strong> loi.<br />
Nathalie Faivre
Une nouvelle loi d'orientation et <strong>de</strong> programmation<br />
pour l'École sera en discussion à partir <strong>de</strong> la mi-mars<br />
au parlement.<br />
Elle mentionne plusieurs avancées : un engagement <strong>de</strong> l'État sur la<br />
programmation <strong>de</strong>s moyens pendant le quinquennat et une<br />
volonté <strong>de</strong> diviser par <strong>de</strong>ux la proportion <strong>de</strong>s élèves qui sortent du<br />
système scolaire sans qualification sont <strong>de</strong>ux objectifs précis que<br />
l’on peut retenir. En outre, la version <strong>de</strong> loi en discussion reconnaît<br />
que l'échec scolaire ne naît pas au collège. Plusieurs points<br />
méritent d'être soulignés : la réaffirmation du principe du collège<br />
unique, la suppression <strong>de</strong>s dispositifs dérogatoires (DIMA,<br />
Apprentissage junior) et l’abrogation <strong>de</strong> la note <strong>de</strong> vie scolaire. Le<br />
projet du ministre rappelle enfin son souhait <strong>de</strong> valoriser<br />
l'enseignement professionnel. Du côté pédagogique, le ministre a<br />
mis en avant la reprise en main <strong>de</strong> la confection <strong>de</strong>s programmes<br />
ainsi que l’ambition d’une vraie formation initiale et continue pour<br />
les métiers <strong>de</strong> l'enseignement (création <strong>de</strong>s ESPE). Si <strong>de</strong>s<br />
« évolutions substantielles » sont annoncées pour le lycée, la loi<br />
commence alors à montrer ses limites.<br />
SNES - 2<br />
ENJEUX<br />
Lettre pétition à Vincent Peillon<br />
ministre <strong>de</strong> l’Éducation nationale<br />
Pour une véritable<br />
refondation du second <strong>de</strong>gré,<br />
AVEC NOUS !<br />
http://www.snes.edu/petitions/in<strong>de</strong>x.php?petition=27<br />
Les dotations en moyens d'enseignement <strong>de</strong> chaque académie ont<br />
été présentées au Comité Technique Ministériel. Au plan national, le<br />
budget 2013 prévoit la création <strong>de</strong> 3764 emplois dans le second<br />
<strong>de</strong>gré.<br />
Notre académie, qui représente environ 2% <strong>de</strong>s emplois au plan<br />
national, ne reçoit que 0,26% <strong>de</strong> la dotation totale, soit plus <strong>de</strong> 7<br />
fois moins que ce qu'elle aurait dû toucher !<br />
Les 10 postes supplémentaires d'enseignants ainsi que les 2 <strong>de</strong> CPE<br />
ne permettront pas d'améliorer les conditions d'apprentissage <strong>de</strong>s<br />
élèves et <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s personnels dans les collèges et les lycées<br />
francs-comtois (nous en avons perdu 885 <strong>de</strong>puis 2007 !) : si les<br />
collèges gagnent 26,5 postes pour une augmentation d'effectifs <strong>de</strong><br />
166 élèves, les lycées généraux et professionnels per<strong>de</strong>nt 21,5<br />
postes pour une baisse d'effectifs <strong>de</strong> 47 élèves ! Et si l'on compare<br />
le nombre d'heures d'enseignement actuellement alloué aux lycées<br />
avec celui prévu à la rentrée 2013, on trouve d'autres chiffres : les<br />
lycées généraux et technologiques per<strong>de</strong>nt 53,5 équivalents temps<br />
plein, et les lycées professionnels 13,4 !!! Une chose est sûre, <strong>de</strong>s<br />
heures supplémentaires vont disparaître... mais pas les élèves ni les<br />
besoins en enseignement !<br />
Loi sur la refondation <strong>de</strong> l’école<br />
Rentrée 2013 : les difficultés<br />
seront encore au ren<strong>de</strong>z-vous...<br />
Une loi et beaucoup d’incertitu<strong>de</strong>s !<br />
Et la liste est longue ! Tout d’abord, il subsiste l’hypothèse du<br />
rapprochement école-collège avec <strong>de</strong>s risques d'échanges <strong>de</strong><br />
services. Le livret <strong>de</strong> compétence (LPC) redéfini serait maintenu. Les<br />
modalités <strong>de</strong> notation <strong>de</strong>s élèves (« évaluation simple et lisible<br />
valorisant les progrès… ») risquent <strong>de</strong> généraliser les évaluations en<br />
cours <strong>de</strong> formation. Ensuite, rien n’est dit sur les conditions <strong>de</strong> travail<br />
<strong>de</strong>s élèves avec <strong>de</strong>s effectifs qui restent élevés au collège comme au<br />
lycée. <strong>De</strong>s effets négatifs immédiats sont à craindre : la<br />
régionalisation du service public d'orientation scolaire va déstabiliser<br />
les CO-Psy. <strong>De</strong> plus, les prochaines lois <strong>de</strong> décentralisation<br />
donneraient également aux régions une possibilité d’action sur les<br />
cartes <strong>de</strong> formation, source d’inégalités dans les accès au service<br />
public d’éducation. <strong>De</strong>s questions restent en suspens : si les<br />
redoublements <strong>de</strong>viennent strictement limités, quels seront les<br />
dispositifs d'ai<strong>de</strong> pour les élèves les plus fragiles ? Que penser enfin<br />
<strong>de</strong> l'avenir <strong>de</strong> l'éducation prioritaire (qui n'apparaît pas dans le projet<br />
<strong>de</strong> loi) avec <strong>de</strong>s dotations conditionnées aux contrats d'objectifs et<br />
une suppression <strong>de</strong>s in<strong>de</strong>mnités en échange d'une amélioration <strong>de</strong>s<br />
conditions <strong>de</strong> travail ?<br />
La loi cadre en préparation manque sérieusement<br />
d'ambition et n'est pas celle que nous voulons ! Son<br />
application dépendra en partie <strong>de</strong>s arrêtés et<br />
décrets qui en définiront l'application. Le SNES sera<br />
en première ligne tout au long <strong>de</strong> ce processus pour<br />
imposer avec les personnels une véritable<br />
refondation <strong>de</strong> l'école.<br />
<strong>De</strong> plus, nous aurons encore 3 postes<br />
d'administratifs en moins à la<br />
prochaine rentrée, et l'unique poste<br />
supplémentaire d'assistant<br />
<strong>de</strong> service social pèsera<br />
bien peu...<br />
Le second <strong>de</strong>gré, comme<br />
l'ensemble du système éducatif,<br />
a besoin d'une véritable<br />
rupture avec la politique<br />
menée ces <strong>de</strong>rnières années.<br />
Le SNES, avec la FSU, défend une<br />
vision ambitieuse <strong>de</strong> l'école,<br />
porteuse <strong>de</strong> réussite pour<br />
tous les élèves. Les moyens<br />
ne font pas tout, certes,<br />
mais s'ils ne suivent pas, la<br />
Sylviane Gutierrez et Jérôme Philippe<br />
Premier <strong>de</strong>gré<br />
+ 10 enseignants<br />
Second <strong>de</strong>gré<br />
+ 10 enseignants<br />
+ 2 CPE<br />
+1 assistant social<br />
- 3 administratifs<br />
EMPLOI<br />
BUDGETS 2013<br />
Cumul <strong>de</strong> 2007 à 2013 dans le second <strong>de</strong>gré<br />
- 885 postes<br />
«refondation <strong>de</strong> l'école» ne restera qu'un slogan creux..<br />
<strong>De</strong>nis Baron
Les enseignants ont vu<br />
baisser leur pouvoir d'achat<br />
<strong>de</strong>puis 25 ans.<br />
Le point d'indice, qui sert <strong>de</strong><br />
base au calcul <strong>de</strong> leur salaire,<br />
n'a pas suivi l'inflation ; il est<br />
gelé <strong>de</strong>puis 2010 et le sera<br />
encore jusqu'en 2014.<br />
En 2009, le salaire d’un<br />
enseignant français du<br />
secondaire, après 15 ans<br />
d’exercice, représentait 83 %<br />
du salaire moyen enseignant<br />
<strong>de</strong> l’UE. La France est au 22 e<br />
Salaires <strong>de</strong>s enseignants :<br />
une baisse constante<br />
Pourcentage du salaire par rapport à 2005<br />
Évolution du salaire <strong>de</strong>s enseignants entre 1995 et 2009<br />
(le salaire <strong>de</strong> 2005 est celui <strong>de</strong> référence à 100 %)<br />
110<br />
108<br />
106<br />
104<br />
102<br />
100<br />
98<br />
96<br />
94<br />
92<br />
90<br />
1995 2000 2005 2006 2007 2008 2009<br />
France Moyenne OCDE Moyenne <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> l’UE<br />
rang <strong>de</strong>s 34 pays étudiés par l'OCDE pour le niveau <strong>de</strong> salaire versés aux enseignants<br />
après 15 ans <strong>de</strong> service.<br />
Les dépenses éducatives en France sont passées <strong>de</strong> 7,5% du PIB en 1995 à 6,6% en<br />
2008..<br />
Sous le gouvernement précé<strong>de</strong>nt<br />
Le tassement <strong>de</strong> la grille <strong>de</strong> rémunération (suppression <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premiers échelons),<br />
n'a eu aucune répercussion sur les salaires <strong>de</strong> milieu et fin <strong>de</strong> carrière.<br />
L'augmentation <strong>de</strong>s prélèvements obligatoires a entraîné une baisse du salaire net.<br />
L'introduction d'une journée <strong>de</strong> carence en cas d'arrêt maladie représente également une<br />
baisse <strong>de</strong> revenus.<br />
L'individualisation <strong>de</strong>s carrières a augmenté les écarts entre enseignants, mais aucune<br />
hausse <strong>de</strong> la masse salariale.<br />
Sous l’actuel gouvernement<br />
Toujours rien sur :<br />
- l'augmentation du point d'indice,<br />
- l'abrogation <strong>de</strong> la journée <strong>de</strong> carence,<br />
- la refonte <strong>de</strong> la grille indiciaire et l’accès <strong>de</strong> tous à la hors-classe.<br />
La revalorisation, si elle est envisagée, le serait en même temps qu'une remise à plat <strong>de</strong>s<br />
statuts <strong>de</strong>s enseignants : une hausse <strong>de</strong> salaire pourrait s'accompagner d'un alourdissement<br />
<strong>de</strong>s services.<br />
La grave crise <strong>de</strong> recrutement ne sera surmontée qu'en améliorant salaires et conditions <strong>de</strong><br />
travail.<br />
Nathalie Faivre<br />
ENJEUX<br />
Avancement d’échelon :<br />
<strong>de</strong>s inéquités<br />
inadmissibles<br />
Le 18 décembre a eu lieu une CAPA<br />
d'avancement d'échelon <strong>de</strong>s certifiés.<br />
Comme les années passées, <strong>de</strong>s quotas sont<br />
prédéterminés pour le passage au grand<br />
choix et au choix. Donc, quel que soit le<br />
mérite intrinsèque <strong>de</strong> chacun d'entre nous,<br />
seuls 30% passeront au grand choix !<br />
Par ailleurs, le classement <strong>de</strong>s<br />
promouvables (ceux qui sont restés<br />
suffisamment longtemps dans leur<br />
échelon) se fait en additionnant pour<br />
chacun la note pédagogique et la note<br />
administrative. Dans ce cadre, tout retard<br />
d'inspection a <strong>de</strong>s conséquences très<br />
négatives sur l'avancement.<br />
En nous penchant attentivement sur les cas<br />
<strong>de</strong>s 114 collègues <strong>de</strong> l'académie qui n'ont pas<br />
été inspectés <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 6 ans, nous avons<br />
constaté <strong>de</strong>s disparités <strong>de</strong> traitement entre<br />
disciplines et également géographiques.<br />
⁃ <strong>De</strong>ux disciplines cumulent à elles seules<br />
60,5 % <strong>de</strong>s retards d'inspection : les lettres<br />
(52 personnes, soit 5 % <strong>de</strong>s enseignants <strong>de</strong><br />
la discipline) et les SES (17 personnes, soit<br />
17,5 % <strong>de</strong>s enseignants <strong>de</strong> la discipline !).<br />
Par contre, aucune inspection ne remonte à<br />
plus <strong>de</strong> 6 ans en mathématiques, ecogestion,<br />
allemand, arabe, chinois, espagnol,<br />
italien, portugais, russe.<br />
⁃ 34 % <strong>de</strong>s retards d'inspection se<br />
concentrent dans une zone nord-est <strong>de</strong><br />
l'académie : les collègues qui exercent au<br />
nord d'un axe Montreux Château/Vauvillers<br />
sont plus rarement visités par les corps<br />
d'inspection !<br />
Ces retards d'inspection ont <strong>de</strong>s<br />
conséquences sur la progression <strong>de</strong> carrière<br />
<strong>de</strong>s professeurs concernés, puisque 41,3%<br />
d'entre eux passent à l'échelon supérieur à<br />
l'ancienneté.<br />
Nous avons bien sûr alerté l'administration<br />
sur cette situation inacceptable, et les<br />
réponses obtenues nous ont interloqués :<br />
«Si on va à Saint-Clau<strong>de</strong> ou à Vauvillers pour<br />
une personne, on y passe la journée», nous<br />
a avoué un IPR. Et Mme la DRH a justifié les<br />
52 retards en lettres par <strong>de</strong>s « refus larvés<br />
d'inspection » <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s collègues : c'est<br />
<strong>de</strong> leur faute, bien sûr !!<br />
Moralité : si au bout <strong>de</strong> 5 ans vous ne voyez<br />
rien venir, n'hésitez pas à envoyer une lettre<br />
à votre IPR pour réclamer une inspection,<br />
avec copie au SNES.<br />
Nathalie Faivre<br />
SNES - 3
CATÉGORIES<br />
La Commission Consultative Paritaire<br />
annuelle concernant les assistants<br />
d’éducation, pédagogique et AVS s’est tenue<br />
le 29 novembre 2012. Force est <strong>de</strong> constater<br />
que malgré quelques postes provisoires<br />
implantés (pas suffisamment au regard <strong>de</strong> la<br />
hausse <strong>de</strong>s effectifs), les conditions d’accueil<br />
et d’encadrement <strong>de</strong>s élèves sont toujours<br />
plus difficiles. D'autant plus que la<br />
diversification <strong>de</strong> leurs missions ampute<br />
considérablement le temps consacré aux<br />
tâches vie scolaire : le travail avec <strong>de</strong> petits<br />
groupes d'élèves pour l'accompagnement<br />
éducatif, l'ai<strong>de</strong> aux <strong>de</strong>voirs, les PAI, les PPRE,<br />
etc…, dégarnit la vie scolaire et alourdit la<br />
tâche <strong>de</strong>s autres AED… Avec cela <strong>de</strong>meurent<br />
les pressions au non renouvellement <strong>de</strong><br />
contrat qui ne font que renforcer la précarité<br />
<strong>de</strong> ces personnels. Les conditions dans<br />
lesquelles certains perçoivent leur salaire ne<br />
vont pas l’améliorer. Plusieurs assistants<br />
d’éducation ont été confrontés à <strong>de</strong>s<br />
problèmes <strong>de</strong> paie : retard <strong>de</strong> plusieurs mois<br />
CCP AED : la précarité <strong>de</strong>meure<br />
Message <strong>de</strong> votre S3<br />
dans son versement, montant inférieur à la<br />
somme due, supplément familial <strong>de</strong><br />
traitement non versé... Si la situation<br />
semble, enfin, s’améliorer en ce début<br />
d’année civile, cela n’en reste pas moins<br />
inacceptable. Les excuses <strong>de</strong> l’administration<br />
en CCP ne suffisent pas à apporter une<br />
réponse satisfaisante à ce problème crucial.<br />
Il faut cesser <strong>de</strong> confier la gestion <strong>de</strong> la paie<br />
<strong>de</strong>s AED à <strong>de</strong>s agences comptables qui<br />
voient leur personnel titulaire remplacé par<br />
<strong>de</strong>s contractuels à temps partiel, non formés.<br />
Comment s’étonner alors, dans ces<br />
conditions <strong>de</strong> travail et <strong>de</strong> rémunération, que<br />
<strong>de</strong>s assistants d’éducation, <strong>de</strong>s AVS<br />
démissionnent ? Ce turn over va à l’encontre<br />
<strong>de</strong> l’intérêt <strong>de</strong>s établissements qui ont<br />
besoin d’équipes <strong>de</strong> vie scolaire stables.<br />
Seule une gestion rectorale du recrutement,<br />
<strong>de</strong>s remplacements, du versement du<br />
salaire peut instaurer la transparence et<br />
l’égalité <strong>de</strong> traitement nécessaire.<br />
Nora Iciakhène – Laure FLamand<br />
Conseillers Principaux d’Education : la circulaire <strong>de</strong> 1982 a 30 ans<br />
Lors <strong>de</strong> la rencontre nationale SNES-FSU sur le métier <strong>de</strong> CPE le 27<br />
novembre 2012, les 250 participants ont pu mesurer le chemin parcouru<br />
<strong>de</strong>puis la publication, en 1982, <strong>de</strong> la circulaire définissant leurs missions.<br />
Les CPE exercent un métier qui s’est professionnalisé et qui est<br />
aujourd’hui reconnu. Cependant, plusieurs textes (Protocole<br />
d’inspection, cahier <strong>de</strong>s charges <strong>de</strong>s nouveaux concours, publications<br />
<strong>de</strong> l’Inspection Générale) et l’implantation <strong>de</strong> postes <strong>de</strong> préfets <strong>de</strong>s<br />
étu<strong>de</strong>s entraînent une réorientation du métier vers <strong>de</strong>s tâches plus<br />
fonctionnelles comme le rapprochement <strong>de</strong> l’équipe <strong>de</strong> direction, la<br />
fonction <strong>de</strong> conseiller du chef d’établissement, le CPE chef du service<br />
<strong>de</strong> vie scolaire, au détriment <strong>de</strong> la relation éducative avec élèves et<br />
familles.<br />
Les CPE sont la plupart du temps débordés <strong>de</strong> travail : tâches multiples,<br />
souvent dans l’urgence, pas toujours en rapport avec leurs missions ;<br />
mais aussi <strong>de</strong> plus en plus sollicités par leur hiérarchie : la place et le<br />
rôle du CPE sont variables d’un chef d’établissement à l’autre et les<br />
conflits, notamment sur le temps <strong>de</strong> travail, sont fréquents.<br />
Accès au corps <strong>de</strong>s agrégés :<br />
liste d’aptitu<strong>de</strong> 2013<br />
Le dossier <strong>de</strong> candidature, CV statutaire et lettre <strong>de</strong> motivation,<br />
est à saisir à partir <strong>de</strong> i-Prof jusqu’au 31 janvier 2013.<br />
Pensez à renvoyer la fiche syndicale se trouvant dans le<br />
supplément « carrières » <strong>de</strong> l’US :<br />
http://www.snes.edu/IMG/pdf/8P_Certifies_2013_DEF.pdf à<br />
la section académique en y joignant une copie du CV et <strong>de</strong> la<br />
lettre <strong>de</strong> motivation.<br />
Congé formation :<br />
un droit à faire valoir<br />
Les AED, AVS, AP qui justifient <strong>de</strong> trois<br />
années <strong>de</strong> service effectif, peuvent<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r au rectorat un congé <strong>de</strong><br />
formation professionnelle pour suivre<br />
une formation ayant reçu l’agrément <strong>de</strong><br />
l’État. Il faut déposer la <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
quatre mois avant le début du congé,<br />
l’administration doit répondre dans les<br />
30 jours.<br />
La CCP du 29 novembre a examiné la<br />
première <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> congé<br />
formation. Les élus SNES-FSU ont<br />
obtenu que l’administration examine<br />
avec bienveillance la situation. Un droit<br />
ne s’use que si on ne l’utilise pas.<br />
Ces rencontres ont donc été l’occasion <strong>de</strong> rappeler, dans une adresse<br />
au ministre <strong>de</strong> l’Education Nationale, que la circulaire <strong>de</strong> 1982 reste<br />
fondatrice car centrée sur l’élève ; que la place du CPE est bien au sein<br />
d’une équipe pluridisciplinaire, avec les enseignants, dans un espace<br />
intermédiaire entre apprentissages scolaires et encadrement <strong>de</strong> la<br />
socialisation au sein <strong>de</strong> l’institution scolaire. L’écoute, le renforcement<br />
du lien avec les familles, la prise en charge <strong>de</strong> l’élève dans sa globalité<br />
permettent <strong>de</strong> poser <strong>de</strong>s repères pour lutter contre les difficultés<br />
comportementales, les conduites à risque, l’échec et le décrochage.<br />
Trente ans après la circulaire <strong>de</strong> 1982, les besoins accrus<br />
d’accompagnement <strong>de</strong>s publics adolescents, la fragilisation <strong>de</strong>s<br />
mécanismes d’intégration socio-économique sont autant <strong>de</strong> défis<br />
éducatifs. A nous <strong>de</strong> les relever en veillant à ce que les CPE gar<strong>de</strong>nt<br />
toute leur place et ne pas laisser le ministère démanteler une<br />
profession dans le but d’élargir les missions <strong>de</strong>s professeurs comme<br />
cela risque d’être le cas avec le nouveau positionnement <strong>de</strong>s COPsy.<br />
Dans ces conditions, nos revendications restent plus que jamais<br />
d’actualité : un CPE pour 250 élèves, <strong>de</strong>s créations <strong>de</strong> postes en nombre<br />
suffisant, 35 heures hebdomadaires toutes tâches confondues.<br />
Chantal Joly<br />
Bulletin académique - SNES - BESANÇON<br />
ISSN 0399 774x - CPPAP 0915 S 05578 - 19 av. Droz - 25000 Besançon<br />
DISPENSÉ DE TIMBRAGE BESANÇON CTC<br />
DISTRIBUÉ PAR LA POSTE<br />
DÉPOSÉ LE 25/01/2013